- Speaker #0
Bienvenue au podcast Corporalité, les exploratorices du corps en mouvement. C'est une série d'entretiens sur le corps. Je suis Yael Pankos, exploratrice moi-même et curieuse du mouvement et des pratiques corporelles. J'ai plusieurs casquettes, dont celle de formatrice empinate, danseuse improvisatrice, praticienne de chanson. Tout au long de mon parcours, j'ai découvert de nombreuses personnes inspirantes sur mon chemin. Et j'aimerais partager ces découvertes avec vous. Bonjour Santiago, je suis ravie de t'accueillir ici pour le podcast Corporalité.
- Speaker #1
Salut, je te remercie.
- Speaker #0
Ouais, donc tu es encore au travail ? Exactement,
- Speaker #1
je suis au cabinet entre deux patients. Donc ma pratique est toujours encore beaucoup au cabinet. Enfin, elle le sera toujours, mais j'ai diminué un tout petit peu. Mais oui, actuellement, je me trouve au cabinet.
- Speaker #0
Super, alors on va prendre le temps de faire connaissance un petit peu plus avec toi, ton parcours, qu'est-ce que tu nous proposes. Donc je te laisse la parole pour que tu te présentes, ce que tu fais, les activités que tu fais et un petit peu d'où tu viens, quel était ton parcours pour arriver jusque là.
- Speaker #1
Alors, j'ai des marques à roues alors, quand j'étais petit, j'ai des marques à roues.
- Speaker #0
Non, on n'a pas non plus, ouais non, plutôt que par parcours.
- Speaker #1
On n'a pas autant de temps. Alors, j'étais bon. C'est vrai que, évidemment, on va parler de l'enfance, etc. Mais c'est vrai que j'étais toujours un garçon très actif et qui touchait un petit peu à tout, très dynamique, sur le plan du corps. J'ai grimpé partout, j'ai fait plein de sports bien cadrés, mais aussi des activités comme ça, ce qu'on appelle le parcours maintenant. Mais je me rends compte. que je le faisais déjà quand j'étais assez gamin. Donc voilà, j'étais toujours très branché corps et pris beaucoup de plaisir à bouger. Et donc j'ai fait mes débats, j'ai fait mes études de kinésithérapie au départ. Vous savez, le diplôme d'État en Espagne, il date de 79 ou 80 et quelques, je ne suis même pas sûr de la date, mais en tout cas, il est récent, le diplôme de kinésithérapie, par rapport à celui en France. Les deux sont vraiment beaucoup plus anciens. dès la moitié du siècle dernier. Donc au départ, je ne savais pas trop ce que c'était la kinésithérapie. Là-bas, on dit physiothérapie Je suis arrivé un peu parce que c'était des soins plutôt naturels, sans médicaments, avec les mains, il y avait la notion de l'exercice, le rapport humain, etc., qui me plaisait. Ma mère est infirmière, donc voilà, j'avais peut-être cette apparence aussi pour l'aspect soins. Mais encore une fois, sans trop savoir où j'allais, et puis progressivement, Au fur et à mesure, dans l'université à Grenoble, je me suis vraiment davantage intéressé, mais c'est surtout en arrivant en France. Donc, deux ans après, un an et demi après, en 2005, je suis arrivé à Montpellier, notamment. Et là, j'ai fait des rencontres de cliniques thérapeutes, des formateurs qui m'ont donné envie d'aller plus loin. C'est là que j'ai commencé vraiment à construire mes formations de routine. Et j'ai compris que, surtout avec l'arrivée à Paris deux ans après, avec Michel Dufour, qui est pour moi mon mentor, celui qui... qui m'a vraiment catapulté à ce que j'ai fait aujourd'hui avec Michel Dufour. J'ai vraiment appris les bases, en fait, l'anatomie, la biomécanique et toutes les techniques manuelles en kinésithérapie. Et c'est vraiment le vrai, la vraie prise de conscience a été, tiens, je pensais savoir et je ne sais pas, en fait. Je pensais maîtriser le genou et je ne le maîtrise pas. Ni son anatomie, ni sa biomécanique, ni sa palpation, ni sa technologie. Donc, en fait, c'était vraiment ce retour aux bases où je me suis dit que la kinésithérapie, j'ai pris conscience que c'était... la plus grande science en fait. À mon époque, je préfère l'idée, dans ma place, que les 50% c'est des kinés, à ma promo, qui sont dédiés à l'infirmière, ergothérapeute, ostéopathie, micro kinés, mésières, tout ce qu'on veut. Mais il y en a très peu qui sont restés vraiment kinés parce que pour moi ils n'ont pas découvert la kinéthérapie. Donc voilà, pour moi c'était vraiment la plus grande invention des médias. Mais on a une science qui est fabuleuse. Donc moi j'ai eu la version, avec M. Ducroix, qui pour moi, ça m'a vraiment ouvert le ciel à Asie. donc à l'époque de 2007 à peu près, donc j'ai passé longtemps avec lui sur les bals et ensuite deux trois ans après j'ai fait la formation médecine des arts et de musique qui est un diplôme autour de musiciens donc parce qu'il faut dire que moi à la base je suis plutôt musicien, je fais beaucoup de musique de guitare, flamenco, c'est liant donc chez nous c'est... dans les conseils de la planète. mission orale il n'y a pas de détruire ça commence du tout musicien à la base que je fais cette formation métier les arts plutôt orienté musique et j'ai commencé à travailler avec des médecins notamment à la clinique du musicien à paris à l'entente du mille à peu près 2000 je fais avec eux j'allais le jour mais voilà j'ai plein de collaboration avec eux et puis Je commence à m'intéresser d'une manière un peu plus générale par les artistes en fait, pas que les musiciens. Moi à l'époque, j'avais eu moi-même un problème au niveau du coude, la main qui joue les cordes à la main droite. Et aucun kinésithérapeute m'a dit assieds-toi, montre-moi ta manière de jouer, etc. pour voir les angles du poignet, du coude, un peu la dynamique.
- Speaker #0
C'est très technique, il faut vraiment maîtriser les instruments. comprendre les problèmes c'est vraiment très très spécifique.
- Speaker #1
Exactement et du coup dès qu'il y a une question que j'ai croisé là bas ils n'avaient pas cette sensibilité, cette connaissance. Il y a en Espagne à l'époque il y a plus de 20 ans, il y avait quelques techniques spécialisées musiciens à Madrid, à Barcelone, voilà. Et puis des thérapeutes, moi j'ai pas eu la chance d'en croiser donc c'était un traitement qui ne prenait pas en compte en gros le geste technique et le placement. Et donc c'est déjà... pris des consciences à l'époque où ça ne m'avait pas tellement aidé les traitements. Donc déjà, j'étais intéressé par les musiciens, j'ai fait cette formation médecine d'art. Et quelques années plus tard, vers 2003-2014, non, un peu avant, 2012 même, j'ai commencé moi-même à faire de la danse classique. Mais plutôt dans une approche, dès que je m'intéresse à la danse, pour comprendre le langage, pour mieux comprendre le milieu, la culture, la manière de transmettre le mouvement. Et concrètement, voilà. sur mon corps ressentir ce que c'est un pli, un dégagé, une couronne, etc. J'ai fait le bas de la classe. Et à côté de ça, j'ai toujours fait des danses un peu variées, du soho, de la salsa, des trucs comme ça. J'ai toujours aimé. Donc, la danse, c'est venu comme ça. Et suite aussi à mon voyage à New York, j'étais deux mois à New York. J'ai rencontré les kinésithérapeutes, notamment des Alvin Ailey et New York City Ballet, avec qui je me suis formé. Et l'hasard fait que le nouveau directeur de l'Opéra Nationale de Paris, Benjamin Billepied, qui venait justement de New York, et qui a eu mon contact par le réseau. Et c'est grâce à lui que je suis rentré à l'Opéra en 2014. Et après, c'était un petit peu exponentiel, où mon numéro BIC, petit à petit, définait des danseurs à danseurs. Et j'ai commencé à voir beaucoup de danseurs en fait, même plus de danseurs que de musiciens, déjà depuis 2015-2016. Et ce qui a fait que je me suis lancé sous l'ouverture d'un centre, qui est un cabinet spécialisé artistes à Bastille, donc en 2017. C'est là que j'ai ouvert le cabinet. Et puis, petit à petit, je me suis ouvert vers d'autres artistes, notamment des circassiens, des acrobates, trapezistes, contorsionnistes, qui est aussi, on en parlera après, mais c'est un domaine qui est fabuleux, qui me fascine et qui est infini également. Et puis les chanteurs un petit peu plus tard. Donc voilà, le chanteur, je ne suis pas le plus calé au monde, mais je viens petit à petit, je m'intéresse à vraiment, c'est passionnant aussi, tout le système de la voix et tous les conditionnements aussi psychologiques, biomécaniques, etc. autour de l'émission du son. Voilà, spécialisé chez les artistes, j'ai avec moi une équipe de 7 kinés qui je forme et qui travaille aussi dans la prise en charge des artistes sur l'aspect soin, mais sur l'aspect prévention aussi. On intervient aussi bien au cabinet avec des ateliers qu'on organise de la formation, mais aussi dans les institutions. Donc, on a aujourd'hui pas mal d'institutions à Paris, notamment l'Idee France, qui nous sollicitent pour des ateliers autour de la prévention des blessures. Voilà, on en parlera après des institutions, si vous voulez, mais voilà, on a déjà pas mal de partenariats. Et puis, j'ai toujours gardé un petit pied dans l'enseignement en kinesthérapie. J'ai lavé un peu le pied, mais j'ai fait toujours une semaine sur deux environ, j'ai une journée à l'école de kinesthérapie Elphom. où justement j'ai rencontré Michel Dufour, qui reste encore un enseignant. Voilà un peu mon parcours dans les grandes lignes.
- Speaker #0
Ok, c'est passionnant. Et c'est drôle, je ne connaissais pas autant de détails que ça finalement. Je ne savais pas que tu étais déjà…
- Speaker #1
On se connaît déjà depuis… Attends, j'étais vu une fois peut-être au cabinet, en soins. C'est là la première fois qu'on s'est vus et puis ensuite on a échangé par rapport au pilates, par rapport à mes locaux, etc.
- Speaker #0
Pour différents projets, etc. Oui, bien sûr. Et c'est drôle parce qu'on n'a pas vraiment la même profession, on va en parler, mais on a des professions qui se croisent. Et on a des objectifs, des intentions de travail qui se croisent énormément. Par exemple, vous parlez des musiciens, des danseurs, des circassiens. J'ai eu souvent contact avec ce type de public dans mon fort de travail qui est la méthode pilates. Et je vois bien à quel point on a besoin d'être hyper technique. notamment, alors moi j'ai pas eu affaire à tant de musiciens que ça, mais j'ai vécu très longtemps avec un musicien et avec tout plein de musiciens à la maison, et j'ai eu quelques élèves aussi, et je me suis bien rendue compte que, parce que ça pourrait paraître anodin quelques fois, mais pour un musicien ou pour un danseur, un travail répétitif, un certain mouvement répétitif qui est mal organisé, peut créer vraiment une catastrophe, voire même un arrêt de la profession. et quelquefois retransformer quelque chose qui a été mal posé techniquement dans l'apprentissage, ça peut coûter des années de reconstruction de technique derrière. Ça a vraiment des impacts énormes, en fait, on ne se rend pas compte.
- Speaker #1
Et c'est ça qui est intéressant, c'est que ces transmissions techniques, elles tiennent souvent à la culture, à la transmission orale du prof à l'élève. Il n'y a pas une recherche et une analyse biomécanique et anatomique. Ce qui fait qu'il y a des chapelles pour le pouce gauche du guitariste. Certains, il est comme ceci, pour d'autres, il est plutôt en dessous, pour d'autres, c'est sous la tranche. Et ça, c'est des guitares classiques, pas des guitares. Si on change de guitare, là, c'est infini. Mais dans un même instrument, il y a une même discipline. Il y a plein de chapelles, des manières de faire. Et ça, ça tient à l'esthétique. C'est ça qui est difficile, c'est que ça exprime derrière. une recherche esthétique, un goût, un choix artistique et parfois ça rentre un peu en boucle avec la physiologie biomécanique.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Et avec des impacts vraiment professionnels à long terme en fait. Oui,
- Speaker #1
parce que finalement, un musicien, un danseur qui se blesse, il y a la blessure aiguë qui fait que tu loupes un spectacle, une audition, etc. Donc là, c'est un frein pour ta carrière, mais il y a la blessure chronique. ça te mine petit à petit, psychologiquement surtout, et puis ce qui fait que finalement tu arrives à jouer, à la fin de jouer 6 heures par jour, tu arrives à jouer 2h30, ou t'entraîner 2 heures de danse par jour quand tu aurais besoin de faire un peu plus pour progresser. Donc finalement, ça mine ta progression, et ça devient chronique, et du coup ta progression est moins bonne. Donc la blessure c'est vraiment un frein énorme, et malheureusement qu'on n'a pas encore une conscience dans le milieu de la danse et de la musique, tant qu'il n'y a pas de blessure. on n'y pense pas, on a peur à penser, etc. Et en fait, ça devrait être moins tabou que ça. Et finalement, agir à la demande pour éviter ça. Et non seulement pour éviter, mais pour aller dans la leçon de la performance. C'est-à-dire que les bases qui servent à prévenir servent aussi à mieux faire la technique. Et ça, ça devrait être progressivement, je l'espère, intégré dans les parcours d'enseignement dès le départ.
- Speaker #0
Je pense que cet enseignement, il a quand même pas mal évolué. Moi, je me suis formée dans les années 90, on va dire, à la danse. Je suis passée par le CNSM. Bon, déjà, j'ai eu la chance de côtoyer Odile Rouquet, tu vois, qui a posé des bases incroyables pour moi, déjà dans cette prise de conscience du corps. Mais malgré ça, on avait quand même derrière des échéances et des… et des temps de répétition ou des moments un peu charrettes comme ça où on dansait beaucoup. Et en même temps, dans une phase de construction qui est souvent l'adolescence chez le danseur par exemple, et peut-être que les circassiens sont un peu plus âgés, mais chez les danseurs souvent c'est très jeune. Quelquefois, ça va faire des dommages vraiment sur le long terme et on se retrouve avec des gens qui finalement arrêtent leur carrière ou des choses comme ça.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, c'est les spécificités aussi à connaître du corps de danse. de corps de l'adolescent, de corps de la femme aussi avec les cycles, avec l'objet de maternité. Il y a des spécificités comme ça qui ne sont pas assez prises en compte à mon sens. Et derrière ces spécificités, il y a aussi l'aspect psychosocial et le regard qu'on a sur soi et surtout la recherche des validations pour les enfants, les adolescents. Le prof, c'est un peu, voilà, c'est lui qui dit c'est noir ou c'est blanc et puis on suit, etc. Et je trouve que et développer aussi cette confiance en soi aussi sur les choix esthétiques, sur les choix techniques. Et cette liberté-là, c'est peut-être plus simple dans ce contemporain, un peu moins dans ce classique, mais je pense que c'est une direction qui devrait être appuyée et recherchée et qui contribue. à s'adapter davantage à ce qui en est vraiment et pas coller à des codes hyper stricts. Pour moi, c'est la leçon de la prévention.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait, toutes ces disciplines, que ce soit la musique, la danse, le cirque, j'imagine le chant aussi, tu as besoin d'une très, très grande discipline et finalement, quelque part, en même temps, tu apprends à t'écouter, à bien connaître comment tu fonctionnes, mais en même temps, tu es toujours un petit peu en train de dépasser les limites raisonnables. C'est vraiment une barrière très fragile entre ce qui est soutenable et ce qui n'est pas soutenable pour le corps.
- Speaker #1
Complètement, mais il y a l'aspect comparaison qui fait très mal. C'est-à-dire que tu fais de l'urine, tu fais de la course à pied, un mec te dépasse sur ta gauche, mais tu ne sais pas ce qu'il est en train d'entraîner. Il est en train d'entraîner peut-être les 5 mètres, peut-être l'endurance, il est juste avant le marathon, donc il est déjà au niveau de toi, tu démarres l'entraînement du marathon. Je mets l'exemple, la course n'est pas la même en fait. Vous n'avez pas les mêmes objectifs. Donc, c'est comparé avec quelqu'un qui, tu le vois passer à côté de toi, il va plus vite, mais attends, tu ne sais pas d'où il vient et tu ne sais pas d'où il va, enfin, où est-ce qu'il arrive. Donc, en fait, si tu n'as pas la même ligne d'arrivée, ligne de départ et la même ligne d'arrivée, tu ne peux pas te comparer. Et en fait, les êtres humains, on est des parcours tous individuels et différents. Donc, on ne peut pas se comparer les uns aux autres. Et dans les écoles, notamment. puisqu'il y a les nôtres, puisqu'on est tous de la même âge, de la même discipline. Il y a le côté comparaison qui est un petit peu inéditable, mais derrière, il faut vraiment rappeler que c'est l'évolution par rapport à soi-même et surtout, ne pas perdre la notion de plaisir et le moteur pour quand on fait des choses. Et ce n'est pas pour être aimé par son prof ou par son père, mais plutôt parce que c'est mon choix, parce que ça m'aide à grandir, à l'avantage, à me développer en fin de temps. Et c'est cette culture-là qui dure sur l'aspect psychosocial. Je n'ai pas su... vraiment passionné de la mécanique et de l'anatomie, mais le psychosocial est omniprésent en fait.
- Speaker #0
Tout à fait. Alors toi, tu vois souvent, tu vois peut-être les gens un peu en prévention, tu nous parleras du travail de prévention, je crois que tu fais dans certaines institutions, qui est très chouette, mais tu vois aussi souvent les gens, une fois qu'ils se sont blessés, alors justement la part psychologique, bon ce n'est pas ton champ de compétences a priori, mais comment ça se passe, qu'est-ce que tu observes dans ces périodes-là ?
- Speaker #1
Oui, mais je te dirais que ce n'est pas propre aux artistes. Je dis souvent qu'un artiste, c'est un être humain en puissance. Pour moi, c'est l'expression maximale de l'être humain. Donc, ce n'est pas qu'un artiste, c'est humain. C'est justement le côté de se mettre des bâtons dans les roues soi-même. C'est le fait de se mettre des barrières, de se dire des choses négatives. C'est vraiment ça. Pour moi, c'est ce manque de confiance qui est un problème. en quelque sorte encouragé par cette société du perfectionnisme, de la compétitivité. Moi, c'est à la base d'énormément des blocages psychologiques qui interfèrent avec l'aspect purement physique. Moi, j'ai vu des blessures, c'est chronifié, parce que le musicien, le danseur a peur de ne pas être à la hauteur. Il ne croit pas en lui, au fait qu'il peut être professionnel. Et du coup, une blessure qui a priori c'est une blessure mineure, devient chronique et devient pour lui, ça prend une place extraordinaire avec un impact énormissime. Et pourtant, à la base, c'était quelque chose de mineur. Et encore une fois, parce que c'est inconscient, mais quand on a très peur de ne pas réussir, on s'accroche parfois à une blessure pour justifier qu'en fait, on ne peut pas avancer. On ne peut pas, d'accord ? Et voilà, moi, j'ai eu, par rapport à la vitale, j'ai eu un rapport qui était hyper, comme ça, d'un exigeant, d'un autre. pas des prix de plaisir, j'ai rentré en prince, j'ai joué, c'était le plus important de ma vie. Si j'aimais le paix, j'étais tout de suite dans les démons. Je connais de quoi je parle. Moi, je dirais qu'il y a cet aspect-là qui revient souvent, le manque de confiance en soi et la peur.
- Speaker #0
Et du coup, tu travailles un peu en collaboration avec des personnes qui travaillent sur le mental ?
- Speaker #1
Moi, ce que j'aimerais, j'ai quelques contacts à qui j'envoie parfois des mots. J'aimerais avoir en cabinet une permanence d'un psychologue une fois par semaine. C'est des choses que j'ai en tête, mais encore une fois, j'ai tellement de choses sous le feu que je ne me suis pas vraiment plongé sur ça. Pour l'instant, je travaille plutôt en réseau avec quelques professionnels, mais pas assez. J'aimerais vraiment approfondir et l'équipe, j'aimerais qu'on se forme un peu plus rien que dans la gestion de la... de la douleur, où aujourd'hui en France, il y a tout un courant cognitif et émotionnel lié à cette gestion de la douleur. Rien que pour ça, les kinés ont des vrais effets en même temps, et ensuite, être évidemment plus en rapport avec des professionnels de la santé mentale.
- Speaker #0
Oui, oui, parce qu'effectivement, comme tu disais, ça joue un rôle super important. Oui, ok.
- Speaker #1
Je vois complètement. Et après, tout simplement, sous le fait d'adhérer au traitement, sous le fait de produire un traitement sous l'aspect optimisation, préparation physique, c'est voilà, c'est comment tu as mangé aujourd'hui, comment est-ce que tu as fait ton activité physique, ton sommeil, à quelle heure tu t'es couché, c'est comment tu amènes ta barque. Et ça, c'est l'aspect mental. Ça, c'est comment, en gros, l'amour qu'on a à soi-même, le soin que... qu'on se porte à soi-même, donc c'est aussi du mental l'aspect performance. Et nous, on s'intéresse autant à l'aspect soin qu'à l'aspect performance.
- Speaker #0
Alors justement, pour en revenir un peu à la prévention, je sais que par exemple, tu fais de la prévention auprès de France Télévisions, c'est ça ? Pour les cabarets de manne ? Oui,
- Speaker #1
on a le public artiste, donc ça c'est plutôt des conservatoires, de l'orchestre et de l'opéra, Radio France, voilà. ou des ensembles artistiques. Et ensuite, il y a l'aspect, il y a aussi les étudiants, tout ce qui est en effet conservatoire, etc., donc les pro-étudiants. Et ensuite, il y a le pôle aussi, on a un pôle à Côte d'Or du Salgat qui est plutôt audiovisuel. C'est-à-dire qu'on travaille depuis une dizaine d'années avec des caméramans, qui s'appellent JRI, ou opérateurs prise de vue, ou journalistes à reporter d'images, donc tout ce qui est caméra. Et les OPS, opérateurs prise de vue, prise de son, ce qui font la perche. Voilà donc ce sont des machines, mais surtout les OPS et OPV, donc caméras et son, ce sont des gens qui ont une autre technicité physique, c'est-à-dire tenir une caméra, actionner des boutons, des stabilités, faire un travelling, le parcours de mouvement, ils ont un très haut niveau technique, et puis il y a une notion de live, c'est-à-dire qu'un caméraman, s'il se loupe, la caméra va trembler. Donc, en temps réel, tu as un impact sur le résultat. Et ça, c'est ce qui me fascine parce que moi, c'est des artistes. Sauf que quand j'ai compris que les caméramans, ce sont aussi des professionnels à haute performance et pour qui il y a une notion de live. Parce que parfois, ils sont sous l'actu, parfois, ils sont sur des plateaux en live, en fait. Et le percheman, c'est pareil. L'opérateur de son, si tu vois la perche dans le champ, c'est qu'il s'est loupé, tu vois. Donc, c'est passionnant. Et puis, il y a d'autres comités qui nous intéressent, mais c'est vrai que... on reste vraiment sur l'aspect audiovisuel pour avoir un petit apartheid mais sinon on est vraiment artistes ok super,
- Speaker #0
je savais qu'il y avait ce petit truc là alors explique moi un petit peu ou si tu peux un peu partager comment c'était cette aventure pour toi d'ouvrir un lieu et comment ça se passe ça c'est parce que
- Speaker #1
l'activité grandissait, que je sentais que ce que je racontais était pertinent, que ça a augmenté en termes de volume et que là où j'ai travaillé je me suis mis vraiment à mon compte parce qu'avant j'étais collaborateur dans un petit cabinet mais à mon compte en 2012 et 13 plutôt et puis au-dessous de trois ans ça a si grandit donc à un moment donné je me suis dit il faut que je change et que j'ai un lieu où je puisse accueillir, surtout avec un plateau technique c'est à dire un espace où je peux le faire. peuvent rester faire à la fois des exercices thérapeutiques, mais à la fois aussi tout le travail qui est vraiment le cœur de notre approche, c'est tout l'aspect posture gestuelle, c'est-à-dire comment aider à l'artiste à construire son geste. Donc là, il faut que l'on fasse sauter, il faut que l'on fasse s'accrocher au trapèze, monter à la corde, prendre un instrument de musique, donc tout ça, il faut de la place. Et quand j'ai découvert ici les locaux à Bastille, j'avais un dossier qui n'était pas... terrible par rapport à j'avais il y avait des conclure on savait des cabinets de c'était des médicaments d'ailleurs avec des dossiers plus costaud que le mien local mais je me suis vraiment j'ai vraiment interpellé l'agence immobilière l'organisation ce local là au plafond rez-de-chaussée d'accord au plafond c'est important pour les aériens le rez-de-chaussée c'est tout à fait les seaux et les acrobates etc il y a des tout le monde faire ça dans notre étage et puis lumière Moi, c'était les quatre critères qu'il me fallait et je me suis lancé sur le local, j'ai écrit à l'agence, je suis allé les voir, je ne les lâchais pas, je les remis en fait. J'ai réussi à avoir une lettre de l'Opéra, de l'école des kinés, de mon mentor, j'ai renseigné un dossier comme ça en 48 heures et le mec de l'agence s'est dit bon, ce gars-là, je lui donne une opportunité Et c'est des locaux qui étaient, je l'ai vu maintenant.
- Speaker #0
Oui, les locaux sont super, bien sûr. Ils sont très très adaptés. Oui, ils sont grands. Il y a un litot par terre, il y a des trapèzes, il y a de l'aérien. On va revenir, tu proposes des cours aussi à certaines heures.
- Speaker #1
C'est vrai que ça avait la place, justement. On n'a pas beaucoup de machines parce que je voulais avoir vraiment de l'espace. Il y en a un plancher de danse, un rican qui est amortissant et restituant. Je trouve que c'est important pour toutes les pathologies des contraintes, menisque, opatie ou autre. Donc, en effet, on a un local qui est très adapté, mais pour moi, c'était trop grand à l'époque. Donc, depuis 2017 à maintenant, ça n'a été pas évident parce que j'ai un loyer énormissime et que j'ai beaucoup de charges fixes. Et du coup, je n'étais pas assez grand à l'époque et je me suis lancé. Donc, moi, c'est un peu ma personnalité d'être un petit peu téméraire sur des produits. Et je me suis lancé. Et là, je suis très content, mais ça a été difficile. Là, on arrive à un point d'équilibre, mais ça a été difficile parce que c'est des frais fixes surtout qui sont très importants. Mais voilà, globalement, je suis très content. de ces sept ans de vie du centre. Ça a bien grandi sur tout le plan, sur le plan de nos connaissances techniques, ce que nous, on propose dans notre service. Sur le plan humain, l'équipe a un peu changé, mais quand même, toujours dans le sens de grandir un volume humain exactement. Et voilà, je suis très content, mais je t'avoue que c'est un prix à payer.
- Speaker #0
Je connais ce prix-là, mais des fois, quand on a des ambitions, alors quand je dis ambition, c'est vraiment dans le mode… positif, c'est-à-dire que quand tu as une vision, toi, tu savais où tu voulais aller, tu avais cette vision-là, tu savais que ça pouvait fonctionner et tu as cru. C'est ça,
- Speaker #1
et puis je pense qu'il y a un petit peu l'ignorance qui est importante aussi, on parle d'ignorance sélective. Et moi, à l'époque, il y a 7 ans, je ne savais pas, et heureusement que je ne savais pas tout ce qui me venait dessus après.
- Speaker #0
Oui, je suis d'accord.
- Speaker #1
Et puis voilà, si on est trop connaisseur, moi, si j'avais fait un business plan d'A à Z, je ne serais pas là.
- Speaker #0
Je suis d'accord. Moi, je fais ça à chaque fois. Je me suis lancée sans trop réfléchir et sans trop avoir l'expérience.
- Speaker #1
Oui, je sais. C'est l'intuition, j'essaie.
- Speaker #0
Oui, mais ça fonctionne. Ça fonctionne bien. Alors, du coup, il y a un autre point que je voulais aborder avec toi. C'est le fait que tu proposes justement des cours réguliers dans cet espace. Donc, il y a des cours de pilates, de gyrokinésis, de danse classique aussi, je crois.
- Speaker #1
Danse classique, exactement. Avant, on avait le yoga aussi. Maintenant, il n'y a que ces trois disciplines, exactement.
- Speaker #0
Voilà. Et peut-être on va commencer par ça, et puis après je te poserai un peu plus de questions sur les formations aussi. Donc, quelle était l'idée de proposer aussi des cours réguliers dans l'espace ?
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Est-ce que tu as intéressé de faire la jonction, la transversalité justement entre la pratique, la prévention, la kiné ?
- Speaker #1
Exactement. C'est-à-dire que le paradigme actuel auquel on essaie d'étendre en tant que système de synthèse, c'est d'aller plus vers la prévention et moins vers le soin. parce que déjà c'est moins cher et puis le coût humain est quand même moins de prévenir que de guérir. Donc dans ce sens-là, je trouve que les pratiques corporelles des types pilates, yoga, etc. ont vraiment un rôle aussi important que la kinésiologie, aussi important pour moi que la médecine. Et ça veut dire que des gens qui vont bien, ils peuvent aller pour continuer à aller bien ou aller mieux. Il y a le côté mieux-être. Donc la santé, où est-ce qu'elle commence, où est-ce qu'elle finit, on ne sait pas. Mais il y a un continuum qui fait que... Zéro ça veut dire que tu es capable d'avoir un travail, gagner de l'argent, avoir une famille, aimer, être autonome. Voilà, ça c'est la santé, le concept de santé. Sauf qu'il y a l'aspect après, je me sens de mieux en mieux, je peux faire encore plus de choses, je suis encore plus heureux. Et c'est sur ce continuum-là, où en Occident, on va, heureusement, davantage vers ce côté-là, bien-être, mieux-être. que ces pratiques-là prennent de l'importance. Et ce n'est pas par hasard que c'est en 2024 et pas en années 80, où on était encore en train de découvrir ce que c'est que la maladie, plus la médecine avance, plus cet aspect, ce côté droit de continuum santé va être important. Et à l'avenir, ça va l'être encore plus. Pour moi, c'était déjà chez la santé en général, mais après chez les artistes, c'est en plus. Parce que leur santé, c'est je peux écarter. le petit doigt pour venir à faire une octave à la guitare en fait si je ne passe à je m'arrête mon travail c'est fini et ça un médecin qui n'a jamais vu un musicien il peut pas comprendre atteinte à rien à la maison parce que sur le plan mécanique biologique et malade mais on fait une malade parce qu'il peut pas faire son otage donc et la pièce elle peut pas être joué et la concerne où il faut qu'ils jouent cette pièce là donc on fait du moment où ça t'en papille finalement donc voilà la notion de santé chez l'artiste le grosseur est vraiment placé autrement d'accord Et dans ce sens-là, cette technique-là, psychocorporelle que j'appelle, ou somatique, nous apporte ce côté-là que les thérapeutes n'apportent pas. Même si au laboratoire, c'est formé, pour moi, un thérapeute, il arrive jusqu'à un point, et après, c'est un professeur de yoga, de pilates ou autre, qui peut prendre le relais. Donc, je crois vraiment que ce continuum-là, davantage avec les artistes.
- Speaker #0
Mais j'avoue que nous, à notre petite échelle, on essaye de faire ce lien et de faire tourner certains cours. Mais j'avoue qu'il y a tellement d'offres que nos cours ne sont pas débordants non plus. Mais on essaye de faire quelque chose de qualité, surtout avec des professeurs qui sont formés à notre approche, qui connaissent ce que c'est un genou, comment il faut qu'il bouge pour ne pas se blesser. C'est un peu ça l'originalité de ce qu'on fait, parce qu'il y a beaucoup de cabinets à Paris qui proposent kiné. mais nous on a vraiment essayé de former les profs pour qu'ils soient dans la continuité de nos principes de travail.
- Speaker #1
Ça c'est super. Je sais que dans mon parcours de prof de pilates, j'ai eu cette opportunité de travailler dans mes premières années de jeune prof, vraiment tout début, en cabinet de kiné et je venais en poste rééducation. Donc en fait souvent on travaillait même dans la même salle. Je voyais la kiné travailler avec les gens en rééducation et je savais qu'un mois, deux mois, trois mois après je les aurais dans mon cours. On échangeait dessus et moi, j'ai vraiment appris énormément de choses de cette époque. Je pense que c'est ce qui m'a permis après de me développer dans cette compétence que j'ai d'enseigner au kiné.
- Speaker #0
Tu collabores pour l'école de Saint-Michel, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. J'enseigne aux 4e années à Saint-Michel tous les ans. Et puis, je vais régulièrement au centre de rééducation. Là, j'étais au centre de rééducation d'Achères cette année, en fin d'année, où je forme les équipes. Alors, des fois, c'est Psychomote, les gens de Staps aussi, et puis les kinés, enfin, c'est vraiment les équipes élargies. Et je les sensibilise, en fait, à la pratique du pilates pour leur donner de nouveaux outils. Donc, je fais ça assez régulièrement depuis 10-12 ans maintenant.
- Speaker #0
Il y a des ponts extraordinaires à faire, en fait. C'est-à-dire que... Et puis la plupart des profs, des pilates, des yoga, etc. C'est des ex-danceurs ou des ex-gens qui travaillent leur corps, des comédiens. Et du coup, vous avez une connaissance intuitive et un vécu que nous, on a. Moi, je connais plein de kinés. Moi, je suis enseignant depuis 12 ans à l'école des kinés. Il y a plein de kinés qui finissent des études, ils ont zéro, à fait face du sport. D'accord, du sport, oui. Donc, du sport, si tu fais du foot, tu sais taper au ballon. Tu n'as pas un contrôle proprioceptif de ton corps, etc. Il y a beaucoup de kinés qui n'ont pas ça. ont fait ce vécu-là et du coup, ils ont la connaissance théorique. Donc, il y a vraiment des points à faire dans le même sens et vraiment apprendre mutuellement. J'y crois vraiment.
- Speaker #1
Oui. Donc, moi, c'est ça que j'ai trouvé super intéressant dans ton espace. C'est que c'est un espace où vraiment peut s'exprimer ce tissage-là entre les pratiques. Et donc, tu fais des formations. Donc, j'ai vu qu'il y a certains week-ends qui sont plutôt thématiques. sur des sujets autour du cirque, des musiciens, différents types de danse, etc. Et puis, vous avez mis en place, je pense, il y a peut-être deux ou trois ans, c'est ça, une formation longue maintenant ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Alors, au niveau formation de ce que nous, on organise, parce qu'encore une fois, on intervient dans des institutions, là, c'est à la carte, mais nous, on fait deux choses. On fait des workshops, donc on en a quatre, cinq, six par an, et ça se passe sur, en général, deux, trois heures, et c'est toujours sous le double versant prévention-performance. prévention de la force et là c'est appliqué soit au circus aérien soit au danseur classique un yoga et c'est donc on prend un sujet et puis on décline l'aspect prévention l'aspect optimisation et à chaque fois vraiment on parle de l'anatomie biomécanique les pathologies les plus courantes à éviter comment faire qu'est ce qu'on peut faire qu'est ce qu'on peut pas faire voilà donc on s'est un peu traité toujours cette séquence là c'est le 3er au cabinet plusieurs fois par an Et ensuite, on a une information longue qui est à sa quatrième édition. Donc, ça démarre en septembre. On est en train de constituer la promotion. Il y a déjà pas mal d'inscriptions. Il reste encore de la place. Donc, on est en pleine campagne de promotion pour cette quatrième édition. Et là, c'est en effet une formation sur six week-ends où on aborde tout en fait, en détail, mais très appliqué et très abordable pour des professeurs qui n'ont jamais fait de l'anatomie, par exemple. Il y a l'aspect anatomie, l'aspect biomécanique, l'aspect, justement, principe d'optimisation, comment, qu'est-ce qu'il faut respecter au niveau du genou pour ne pas se blesser au niveau de la cheville, etc. Et ensuite, le versant pathologie, quelles sont les pathologies les plus importantes de chaque région, et à chaque fois, qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'on ne peut pas faire. Qu'est-ce qu'il faut faire quand quelqu'un a une instabilité de l'épaule, ou qu'il a été opéré de ligament croisé, ou qu'il a une discopathie, qu'est-ce qu'il faut favoriser, et au contraire, quelles sont les choses à ne pas faire, ou à faire avec très beaucoup de prudence. Voilà, et cette formation, on a aussi deux jours de stage où les professeurs sont avec nous, avec les kinés, en observation, et puis éventuellement, aussi les patients. qui signent un consentement pour faire un petit peu de pratique corporelle. C'est-à-dire que quelqu'un qui a une lombagie va faire la séance kiné, il va finir par un quart d'heure avec le prof des pilates sur un peu de travail pilates autour de son corps. Donc ça c'est tous les jours qui sont à la fin de la formation, qui représentent une vraie synthèse, une vraie mise en application. Donc c'est très très bien représenté comme un stage. Et on a aussi une demi-journée de dissection. à la faculté, c'est-à-dire que je montre aux étudiants, avec Michel Dufour, on est tous les deux, qu'est-ce que c'est un fascia, on en parle beaucoup des fascias, qu'est-ce que c'est la peau dynamique, la peau statique, c'est quoi un muscle, un tendon, les différents types de structures, et du coup, ça donne un vécu. Et après, quand tu es face à un élève, tu n'as pas la même histoire, parce qu'il y a beaucoup de fantasmes. Quand tu n'as jamais vu un cadavre ouvert en dissection, tu t'imagines les choses, et puis dans les bouquins, c'est des caricatures. Le ligament, il n'est pas de cette couleur-là, etc. Donc, c'est un DQ qui est à la fois visuel et palpatoire. Nous, on fait palper sous le cadavre des structures. Et c'est vrai qu'on a cette convention avec l'école de chirurgie, et ça nous apporte énormément. Et d'amener ça au nom du visuel de santé, c'est une chance, il n'y a pas beaucoup de formations qui le font. Donc, voilà, c'est cette formation-là qui nous le propose. ce qu'on propose, c'est surtout ce qu'il y a après la formation. C'est-à-dire qu'il y a tout un système où on accompagne les professeurs certifiés à continuer à évoluer. Soit parce qu'ils veulent proposer des workshops corporatifs avec alentours, soit parce qu'ils veulent approfondir sur des sujets. Il y a tout un accompagnement post-diplôme qu'on a mis en place et qui, pour moi, c'est l'une des plus-values de ce qu'on fait, c'est cet accompagnement.
- Speaker #1
Je trouve ça très intéressant, le format que tu proposes, j'écoute le déroulé et je me dis c'est un peu ce que j'ai réussi à faire mais sur beaucoup d'années par l'expérience en fait mais quelquefois et pas forcément quelque chose qui est très accessible si je n'avais pas eu moi par exemple cette chance de tomber chez une collègue amie qui est kiné qui me donne cette possibilité de travailler comme ça vraiment en collaboration avec elle etc c'est un peu Donc, c'est vrai que ça te met le pied à l'étrier. Moi, ce que je vois, je fais de la formation de base chez les profs de PIDAT. Un peu de formation continue sur des sujets comme la performance, les pathologies aussi et tout, des choses comme ça. Mais je vois que souvent, quand on sort d'une formation basique de PIDAT ou même de giro ou de yoga, on n'a finalement pas encore beaucoup d'heures au compteur. Et on se sent très démuni ou un peu dans l'appréhension s'il nous arrive des clients, des personnes avec des problèmes assez spécifiques, assez grands, des pathologies lourdes, des choses comme ça. On ne se sent pas très à l'aise de prendre en charge ces personnes-là. Or, a priori, on est tout à fait en capacité puisque notre champ de compétences, c'est de les faire bouger correctement. Et je pense que cette formation, elle permet de gagner en outils aussi là-dessus.
- Speaker #0
Complètement, c'est un des projets que j'ai aussi, c'est qu'on puisse intégrer progressivement ce contenu en formation initiale. C'est-à-dire qu'un prof de yoga 200 heures vinyasa puisse avoir ses bases dès le départ, peut-être pas aussi approfondies. Nous sommes aussi ouverts à des collaborations avec des écoles qui ont envie d'aller dans ces choses-là. Après, je sais que la plupart des écoles, pilates, yoga, etc., ils ont quand même souvent des intervenants. La plupart, vous avez des orthothéos, des kinés qui font l'aspect anatomique, mais forcément, c'est moi qui vais te le dire, parfois, ce n'est pas assez pratique, ce n'est pas assez adapté.
- Speaker #1
C'est surtout que souvent, ça reste très basique. On a une connaissance anatomie biomécanique qui est vraiment très basique en formation initiale, qui est souvent soit complétée parce que les gens ont un parcours avant qui est... été déjà formé là-dessus. Mais quand c'est des gens qu'on a en reconversion, ils arrivent et ils ne connaissent pas grand-chose. Et donc, ça prend un peu de temps. Moi, j'ai la sensation que l'anatomie, la biomécanique, la physio, c'est quelque chose qu'il faut apprendre toute sa vie. J'ai l'impression que c'est quelque chose que constamment j'apprends, j'oublie, j'apprends, j'apprends.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai qu'on dit qu'il faut l'apprendre cette fois pour l'apprendre. Mais la réalité, c'est que si tu l'apprends cette fois de manière bête, la huitième fois tu vas pas la garder donc il vaudrait mieux la prendre une fois de manière intelligente et ensuite la revisiter en fonction des besoins, de manière un petit peu opportuniste c'est à dire que tu peux pas, moi les nerfs crâniens je ne les rappelle pas mais je ne les utilise pas en fait donc il s'agit de, si je te demande Yaël où est la boulangerie la plus proche, toi tu es à la nature la nature là c'est pas évident mais chez toi les paris et la boulangerie tu n'as même pas réfléchi à tout ce que c'est, tu sors, tu prends la première gauche, la première droite Et tu arrives parce que tu l'utilisais, tu l'as fait plein de fois. Là, c'est pareil. Tu ne peux pas avoir une info, heureusement, qui ne te sert à rien. Donc le tout c'est et l'obsession c'est pourquoi c'est important. Moi dans la formation que je donne, si quelqu'un me dit Santiago ça, à quoi ça sert ? Ça a raison, on ne l'apprend pas. Il faut vraiment apprendre des choses qui nous servent. Et oui, il faut un petit peu révisiter pour essayer d'approfondir si vraiment c'est utile ou pas. Mais je pense que c'est surtout ça le défaut, c'est d'apprendre des choses qui n'ont pas d'utilité en fait.
- Speaker #1
Moi j'aime beaucoup la bioméca, ça me parle plus. Tu vois, l'anatomie, tu as besoin de connaître un peu pour parler le même langage, savoir où sont les choses, les nommer, etc. Et c'est comment ça fonctionne dans le mouvement, mais c'est ça qui me...
- Speaker #0
Oui, mais j'ai envie de te dire que c'est la même chose, tu vois. C'est jouer d'un instrument, savoir émettre le son, et ensuite pour savoir rassembler les notes et faire de la musique, savoir les gammes par rapport aux morceaux, vous voyez, c'est deux. mais c'est la même chose, l'anatomie, la biomécanique, ça va être appris de la même manière. C'est un continuum. Et la pathologie, pareil, c'est, tiens, qu'est-ce que ça déconne ? Pourquoi il y a le problème des ménisques ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Là, si tu connais l'anatomie, la biomécanique, la pathologie, ça vient tout seul. Donc, nous, en kinésithérapie, on n'a pas parlé, on ne va pas parler de la kinésithérapie, mais nous, on a toute une approche en kinésithérapie aussi basée sur cette réflexion, cette connaissance-là. Nous, tous nos tests d'évaluation clinique... derrière il y a une réflexion et une compréhension parce qu'aujourd'hui il y a des recettes comme ça et nous on essaie de comprendre pourquoi ce test ça s'est fait comme ça et derrière il y a toujours l'anatomie la biomécanique donc voilà je
- Speaker #1
ne sais pas si tu as d'autres je pense que c'est bien parce que ton temps est arrivé aussi au bout je sais que tu as une tu as quelques minutes que tu veux que je...
- Speaker #0
des questions qu'on a abordées.
- Speaker #1
À peu près de tout, est-ce que toi, il y a quelque chose que tu aurais envie de voir dans ton... Peut-être sur le futur, qu'est-ce que tu souhaiterais voir mettre en place, soit chez toi, soit plus largement, vraiment dans le monde de la rééducation ?
- Speaker #0
Oui. Je dirais plus de prise de conscience de l'individualité, de la recherche personnelle, plus de respect des humains. des choix de chacun. Ça pour moi c'est une base très importante, la confiance, comprendre l'essentiel dans la vie. Ce partage, cet amour à soi, cet amour aux autres. Pour moi c'est vraiment ça et moi je suis kiné mais je pourrais être jardinier et j'essaierai d'ouvrir dans le même sens. Finalement, c'est mon métier mais c'est un prétexte pour essayer de contribuer à faire évoluer les choses dans le bon sens. Donc chez les artistes je vois beaucoup ce besoin d'amour de soi et de confiance en soi, beaucoup. Et voilà et puis espérons que sur le plan pratique il y a toutes ces interventions dès le plus jeune âge pour prévenir les blessures et pour avoir des artistes en bonne santé et surtout qui nous aident à l'expansion de notre vision, de notre cerveau, de notre âme parce que là... c'est le moteur pour moi de l'être humain l'art et la culture donc voilà finalement je vous rappelle de plus et nous on essaie d'apporter notre petit notre petit apport comme tu l'as fait il y a un pilote ou plein d'autres gens donc voilà on est un peu dans ce même bateau et moi j'ai une question du coup qui est peut-être plus personnelle,
- Speaker #1
avec tous ces artistes que tu côtoies j'imagine que tu peux profiter de plein de... du spectacle, tu sors souvent écoute,
- Speaker #0
je suis très pris donc j'ai pas de date je sors pas beaucoup mais c'est vrai que c'est surtout, franchement c'est surtout la qualité humaine moi je suis entouré d'inspiration tout le temps, tout le temps ici dans les institutions, je croise tout le temps des gens extraordinaires et je suis au contact à un moment donné, si j'étais perdu dans un village je sais pas où, et j'ai des brefets de la kiné normale je serais parce que je suis plus habitué en fait. Moi je suis au contact, je fais 95% d'artistes dans ma patientèle et oui parfois ils m'invitent à... Moi j'aime beaucoup le hip hop, le voguing, enfin plein de choses. Et c'est vrai que j'essaye de les voir mais j'ai travaillé tellement que j'arrive pas à profiter, c'est un peu frustrant. Mais en tout cas j'apprends déjà de leur présence quotidienne et je suis très inspiré et j'apprends énormément de jour à jour de contact avec eux.
- Speaker #1
Ok, ouais c'est cool. il faudra améliorer cet équilibre de vie ouais un petit peu mais
- Speaker #0
Yaël avec plaisir on reprendra à un autre moment si ça t'intéresse parce qu'il y a plein d'aspects qu'on n'a pas discuté et puis c'est juste un premier jeu mais avec grand plaisir pour la suite sur des sujets plus spécifiques si t'as des idées ouais bien sûr on prend le plaisir ouais bah tant qu'on pue comme ça rien préparé j'adore rien préparé Yann tu m'avais qui fonctionne le mieux ouais exactement exactement bon mais j'ai très merci de ce temps merci beaucoup je t'en prie au plaisir pour la suite merci
- Speaker #2
d'avoir écouté cet épisode si tu as aimé partage-le avec ta communauté et laisse un like ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute Cela m'aidera à rendre le podcast plus visible. Je tenais à remercier Philippe Baden-Powell d'avoir si généreusement composé la musique originale de cette émission. La musique rythme nos vies et apporte de la joie au cœur. Avoir une musique qui me ressemble pour accompagner votre écoute est un vrai cadeau. J'aimerais maintenant vous partager mon actualité de l'été. Root Camp, du 7 au 12 juillet, ou à mots d'étoiles dans les Cévennes. Root Camp, c'est la retraite où tu nourris tes racines profondément. Ce sont 5 jours au milieu de la nature pour vous ressourcer et pratiquer, accompagnés d'une équipe de 4 intervenantes, avec Julie Breuckel-Michel en Lujong, Cécile Angloreau en Barosol, Garuda et Yin Yoga, Virginie Deville en Danse libre, et moi-même en Pilates et méditation de pleine conscience. Tu trouveras toutes les infos sur mon site www.equilibre-pilates.com et sur mon compte Instagram yaelpancos.mouvement