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Corporalités

#25 Somatique : se relier à soi, aux autres, au monde avec Adrien Matter

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33min |09/07/2025
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#25 Somatique : se relier à soi, aux autres, au monde avec Adrien Matter

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33min |09/07/2025
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Description

🎙️ Dans cet épisode en live avec Adrien Matter, co-créateur de M Le Sommet, nous partageons bien plus qu’une annonce : c’est une invitation à ressentir, penser, relier.


Nous vous dévoilons en avant-première l’affiche 2025 du sommet, mais surtout, nous ouvrons un espace de réflexion sur la portée sociale, sensible et politique du travail somatique.


Et si une pratique corporelle, plutôt qu’un outil de performance ou de bien-être individuel, devenait un levier de lien, d’écoute, de régulation collective ?


Nous explorons ensemble cette pédagogie du corps qui interroge, qui transforme, qui réveille doucement.


🌿 Une conversation vivante et poreuse, à l’image de ce que nous souhaitons semer ensemble.


🎟️ M Le Sommet 2025 aura lieu du 16 au 19 octobre.

Profitez du tarif "early bird" jusqu’au 31 août sur 👉 www.m-sommet.com


🔔 N'oublie pas de t'abonner à "Corporalités" pour ne manquer aucun de nos dialogues inspirants ! Pense à laisser une note, un commentaire et à partager avec tes amis pour faire découvrir ce podcast autour de toi.


🎧 Bonne écoute et à très vite pour un nouvel épisode !


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🎶 Musique : Ostinato, musique composée par @philippebadenpowell spécialement pour “Corporalités”.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au podcast Corporalité, les exploratorices du corps en mouvement. C'est une série d'entretiens sur le corps. Je suis Yael Pankos, exploratrice moi-même et curieuse du mouvement et des pratiques corporelles. J'ai plusieurs casquettes, dont celle de formatrice empinate, danseuse improvisatrice, praticienne de chassons. Tout au long de mon parcours, j'ai découvert de nombreuses personnes inspirantes sur mon chemin. Et j'aimerais partager ces découvertes avec vous.

  • Speaker #1

    Salut, Adrien.

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va bien. Alors, c'est notre rendez-vous. On va voir, peut-être qu'au fur et à mesure, ce sera un petit peu plus rapproché. Mais en tout cas, pour parler de M le Sommet, pour rappeler déjà un petit peu les dates, l'affiche. Et puis, parce que ces rendez-vous, ça nous aide à nourrir une réflexion sur pourquoi on fait les choses. Nous, on est enseignant, formateur, organisateur de sommets. Et quel message, que ce soit nos cours ou des événements qu'on organise, on voudrait faire passer autour du corps ? Et là, en l'occurrence aujourd'hui, on essaie de mettre en perspective le travail corporel, somatique, différentes terminologies, avec des questions de société. Quel effet ça peut avoir au-delà de l'effet individuel ? Petites infos pratiques, on va voir, tu vas me dire si j'ai bien tout retenu, puisque le garde-fou organisationnel et tout ça. Donc, la prochaine édition de M le Sommet, c'est du 16 au 19 octobre 2025.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Jusqu'au 31 août, les festivaliers peuvent bénéficier d'un tarif préférentiel early bird. Donc, ils peuvent trouver toutes les infos sur m-sommet.com.

  • Speaker #0

    le service de billetterie qui leur permet de réserver en avance leur ticket ils auront droit donc à un tarif préférentiel ouais franchement on a essayé de faire des tarifs vraiment accessibles le early bird il est à 129 euros en sachant que pour ce tarif là t'as 5 conférences 10 pratiques des tables rondes et t'as accès au replay derrière donc franchement c'est c'est Merci. C'est le prix que tu paierais pour aller faire trois ou quatre cours. Et là, tu as quatre jours de conférences et de cours de haut vol, en fait. C'est ça, encore une fois. On a réuni des intervenants internationaux, des grands noms, avec des disciplines très variées. Donc, ça va être des points de vue super enrichissants les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on peut parler un petit peu de cette affiche-là ? Qui, par exemple, on a le plaisir d'accueillir ?

  • Speaker #0

    Oui, on avait déjà révélé l'affiche, on va renommer les noms un peu rapidement. Sur les cinq conférences, on a, pareil, tu me retoques si j'ai besoin. Donc, on a Camille Allen qui sera là. On a Tia Zittel qui sera là des États-Unis, en direct des États-Unis. Aussi des États-Unis, Carole Davis. Et puis, Tom Duquenois. Et enfin, pour finir, Mark Walsh qui est, lui, plutôt britannique. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Voilà. Internationales, comme tu disais. Et donc, des gens qui enseignent les neurosciences, le travail sur les fascias, donc Carol Devis, elle est docteure en médecine. Tias Little, qui fait un travail sur le yoga somatique, auteur d'un super livre. Tom Duquenoy, qui est passé par une carrière professionnelle de MMA, et maintenant qui est plutôt dans la danse et l'expression théâtrale. Et Marc Roche, qui est une des références mondiales sur l'embodyment. donc belle affiche pour les conférences il y a aussi des temps de pratique et des tables rondes avec des enseignants de Fighting Monkey, d'Embodiment de Rolfing Movement de Pilates,

  • Speaker #0

    de Yoga de synthèse un petit peu il y aura de la BMC de la danse libre aussi pour cette nouvelle édition ce sera la première fois qu'on a véritablement de la danse et puis des tables rondes donc ce que moi je trouve Très riche, c'était l'idée qu'on avait en créant ce mode de fonctionnement, cette organisation du sommet. Il y a des moments un peu plus de connaissances avec des conférences qui ne sont pas forcément bougées, mais quelquefois on bouge aussi un peu dans les conférences, qui sont des temps plus longs, d'une heure et demie. On a des temps de pratique d'une heure. On a dix heures de pratique en tout et pour tout sur les quatre jours. Donc, c'est énorme parce que c'est un sommet sur l'embodyment. Donc, il faut se mettre dans notre corps. On aime pratiquer. expérimenter tout un tas de nouvelles disciplines. Et puis, des tables rondes, c'est pour nourrir notre réflexion et surtout croiser les points de vue, croiser les disciplines, apprendre les uns des autres. Trouver ce qu'on a en commun, trouver ce qu'on a de différent. Et voilà, c'était vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #1

    Donc, inscrivez-vous, allez sur m-sommet.com et vous aurez accès à la billetterie très facilement. Tout ce travail, ça nous plaît parce qu'il y a un aspect effectivement événementiel, entrepreneurial. Mais toi comme moi, je pense qu'on est mu par d'autres choses, par d'autres aspirations. et notamment celles qu'on peut apporter un changement, trouver des modèles qui soient plus qualitatifs en notre sens pour nos façons de vivre. Et donc ça nous a orientés à notre niveau individuel, mais c'est aussi ce qu'on transmet à nos élèves, parce qu'on pense que ce travail corporel, il peut avoir d'autres effets que le bien-être, ce qui est déjà très bien, mais où... ou en tout cas que le bien-être individuel, qu'il peut y avoir un bien-être social aussi. Parce que c'est une nuance importante, souvent, que ce soit, si on s'en tient un peu au pilates ou au yoga, ça peut être des pratiques qui, encore plus aujourd'hui dans nos sociétés modernes, sont individuelles, mais individualistes aussi. On est sur le petit rectangle.

  • Speaker #0

    J'ai des rêves même, ce terme de narcissique, qui sont vraiment autocentrés, assez autocentrés.

  • Speaker #1

    Et ça, du coup, c'est très bien d'être mis en contact avec soi, mais on perd un peu le contact avec l'autre. Et cet aspect de déconnexion à soi et à l'autre, il est quand même très fort aujourd'hui. Ça va aussi avec l'omniprésence de la technologie, mais même un peu une sorte, à mon avis, de défritement de tout ce qui crée du lien entre les gens, que ce soit au niveau social ou économique. Et donc que… Et alors qu'on pense venir se faire du bien, peut-être qu'il y a certaines pratiques qui accélèrent un peu cette tendance à l'éclatement de la société et des individus. Donc, le fait d'avoir une pratique qui ne soit pas orientée sur la recherche de résultats, que ce soit des capacités à performer ou des résultats esthétiques, elle peut être intéressante parce qu'on est plus en lien avec soi-même au niveau qualitatif. justement et que le travail du corps c'est pas qu'une mécanique on peut développer la sensorialité on peut aussi développer la sensibilité et ce qu'on compte que notre corps c'est pas une machine, c'est pas qu'une machine justement, qu'il peut y avoir beaucoup de subtilité et presque de poésie donc se relier d'abord à soi d'une façon non extractive ça peut être intéressant et c'est ton sens de recherche de qualité qu'est-ce que tu penses de tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une chose qui me vient tout de suite, c'est de dire, dans tout ce qu'on propose là, d'ailleurs au sommet, les techniques qui nous intéressent, on dit que souvent, ce sont des techniques mind-body. En anglais, on dit mind-body. Donc, il y a lui, le corps et l'esprit. Et donc, des gens qui font ce lien entre ce qui se passe dans mon corps, comme tu disais, mécaniquement, mais ce qui se passe aussi d'un point de vue sensible, sensitif, émotionnel, intellectuel et de connecter tout ça comme étant… en fait c'est pas connecté, c'est comme le reconnaissant comme étant une seule chose c'est pas connecter ça avec ça c'est juste reconnaître que c'est une seule chose et que ce qui se passe dans mon corps, le mouvement qui est exprimé dans mon corps est l'expression de qui je suis et de comment je me ressens et comment je me perçois et comment je me perçois et aussi l'expression de ce qui se passe dans mon corps c'est complètement interdépendant c'est Bonnie Benbridge Cohen qui parlait beaucoup de ça avec sa pratique de BMC. Donc déjà, il y a ce mind-body. Et pour moi, de plus en plus, avec le temps, alors je ne sais pas que pour moi, il y a plein de penseurs, de chercheurs de ces milieux-là qui ont vu émerger cette pensée-là ces dernières années, que ce n'est pas seulement mind-body, mais c'est mind-body environnement. C'est-à-dire que c'est moi en tant qu'être humain, un corps, un esprit interdépendant dans un environnement. Dans un environnement, ça veut dire... dans la nature, dans le monde dans lequel je vis. Donc le lien, oui, à la nature, en fait, de se connecter à ce qu'il y a autour de soi, mais aussi à l'environnement social. Donc on ne peut pas extraire un individu de son environnement social. Ça veut dire que nous, en tant que professeurs, quand on travaille avec des élèves et qu'on voit qu'il y a des difficultés corporelles, Il y a des douleurs, il y a des pathologies, il y a des souffrances d'une certaine manière. Elles peuvent être liées bien sûr à de la mécanique, on vient de travailler sur de la mécanique, sur de la physiologie. Mais souvent le problème il est plus large que ça, il est plus complexe que ça. et arrive la notion d'individu psychocorporel. En fait, on prend le psychosociocorporel, on prend l'ensemble de la personne en compte. Et donc, l'environnement dans lequel cette personne va évoluer est extrêmement important sur l'impact que ça va avoir sur la santé de son corps, sur son fonctionnement corporel, sur ses habitudes corporelles de mouvement. Et ça veut dire que dans l'autre sens, quand on travaille sur un changement dans les techniques somatiques, on fait beaucoup ça. On se dit, tiens, on va changer quelque chose à l'intérieur de notre schéma corporel ou de nos habitudes de mouvement. Par exemple, comment je vais de la position debout à assise ? Est-ce que d'un seul coup, je peux augmenter ma palette de mouvement, avoir une meilleure fonctionnalité de cette action-là ? En changeant ça, on change notre perception de notre corps et on change notre action en tant qu'individu sur notre environnement autour de nous. Donc en fait, on a un impact toujours qui est complètement lié entre le corps, l'esprit et l'environnement. Et je pense que ce qu'on essaye de partager au travers de ce sommet et de toutes ces discussions qu'on a, toutes ces réflexions, c'est cette notion-là. Comment... d'une pratique qui pourrait sembler justement très narcissique, très égocentrée, très individuelle, je peux, selon la façon dont je vais l'enseigner, ce n'est pas automatique, mais selon la façon dont je vais l'enseigner et selon ma sensibilité et vers quoi je vais pointer la lumière à mes élèves, je peux avoir un impact qui est plus important que ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un espace où on peut effectivement travailler une conscience de soi différente ? effectivement, ce n'est pas parce que c'est individuel que c'est individualiste. Tout dépend de la façon dont on apprend les choses. Je pense que ça permet de cultiver une disposition d'esprit qui n'est pas seulement propre à cette discipline, cette conscience de soi pour aller vers l'extérieur, aller vers l'autre. En fait, c'est quelque chose qu'on peut transférer, utiliser un petit peu en permanence. Et si on fait du football ou du bowling, ça peut marcher aussi. Donc, c'est quelque chose qu'on cultive dans des espaces privilégiés, un peu comme ceux qu'on propose, mais après, qu'on peut retrouver et utiliser en permanence. Ça peut devenir une façon d'être, une façon de faire les choses. Effectivement, c'est des espaces où on peut explorer d'autres situations et donc où, comme tu l'as dit, on peut changer sa perception, son mode de perception et son mode d'action. Et moi, je trouve que ça peut avoir une résonance sociale ou même politique. parce que j'ai l'impression que de tout temps et encore plus aujourd'hui, il y a beaucoup de situations qui deviennent conflictuelles parce que c'est centré autour des identités, où chacun revendique son identité et combat celle de l'autre. Et ça, quelle que soit un peu la position sur le spectre, c'est ce qui se retrouve beaucoup. Il y a des moments où effectivement, c'est important d'avoir l'espace pour pouvoir construire une image de soi qui soit… reconnu et satisfaisant.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait une sorte de schéma corporel. Qu'est-ce que c'est mon enveloppe ? Où ça commence ? Où ça finit ? Je reconnais mon territoire, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Voilà, une définition de soi. Et que, voilà, c'est un espace auquel on a tous droit. Mais que, probablement, en fait, de l'explorer et de le visiter ou de le revisiter, ça peut permettre déjà de découvrir d'autres dimensions de cet espace. que je suis plus que l'histoire que je me raconte sur moi-même. Et aussi que les frontières de cet espace, même si elles existent et qu'elles sont nécessaires, peut-être qu'elles peuvent être aussi plus mouvantes, plus adaptables. Et donc, quand je vais justement évoluer dans cet environnement et rencontrer d'autres, le défi, ce serait de comment je peux trouver une sorte de structure où je reste moi-même et je ne me rends pas en flaque, où je ne suis pas modelé complètement par tout ce que je rencontre. Mais à l'inverse également, je ne vais pas essayer de façonner le monde et l'autre pour que tout corresponde à la vision que j'ai de mon espace personnel. Donc voilà, en fait, comment le travail corporel, ça peut influer sur la qualité de la relation que j'ai à moi-même et aux autres et à l'environnement.

  • Speaker #0

    Il y a un mot qui m'est venu là en t'écoutant, c'est perméabilité. Tu sais, quand on est même dans l'environnement, quand on parle, par exemple, c'est un peu d'actualité, s'il fait très très chaud, on sait très bien que le fait d'avoir que des cours goudronnés, par exemple, c'est compliqué parce que ça ne peut pas absorber l'eau, ça renvoie de la chaleur, etc. Et donc, c'est important de retrouver des espaces où on va enlever le goudron, remettre de la terre, parce que la terre, elle est perméable, donc elle permet de... d'absorber, de renvoyer la fraîcheur, etc. Et si je peux faire un peu l'analogie avec ce qui se passe avec notre corps, avec nos pratiques, ce serait un peu ça. Ce serait de se rendre, et je n'aime pas le corps parce que c'est se rendre, en tant qu'individu, dans sa globalité, justement, ce fameux être bio, socio-corporel, c'est de se rendre perméable. Et je pense que c'est le... le point fort des pédagogies somatiques. Souvent, on parle des pratiques somatiques, mais on pourrait parler de pédagogie somatique. C'est quoi la pédagogie somatique ? C'est nous apprendre à être dans un espace où justement on peut expérimenter des choses, où souvent le savoir, il ne va pas être descendant, mais il est vraiment partagé, voire le savoir va naître de l'exploration et de la découverte, et il est beaucoup plus horizontal. Et il va m'aider à m'accéder à cette perméabilité, à cette adaptation, à mon environnement, à mes besoins. Il y a la notion d'écoute aussi qui est très importante dans la pédagogie somatique. Et la notion de question, c'est-à-dire qu'on va beaucoup questionner. Et plutôt que d'apporter des réponses, le professeur va plutôt poser des questions.

  • Speaker #1

    Et donc, finalement, il devient plus facilitateur que professeur où il enseigne une... une discipline, c'est lui qui sait, mais plutôt, et ça je pense que c'est la recherche que nous avons en commun, n'est-ce pas Yael ? De proposer des paramètres pour une expérience. Moi j'aime beaucoup cette idée de perméabilité, effectivement, parce qu'il faut des limites, il faut une enveloppe, même au niveau cellulaire, c'est comme ça, ce qui permet aux choses d'exister, c'est qu'il y a une séparation, sinon tout serait dans une sorte de soupe. Peut-être qu'à un moment dans l'histoire de l'univers, rien n'était séparé, c'est une sorte de magma dont les choses émergent. Et donc comment on peut garder cette individualité qui nous constitue, parce que moi je suis Adrien et toi tu es Yael, et pourtant il y a un espace pour l'échange. Et c'est la même chose effectivement au niveau du corps, il y a des choses qui peuvent rentrer, d'autres qui peuvent sortir, mais toujours avec ce maintien de l'intégrité. C'est la même chose au niveau psychique. pour l'identité, où je peux cultiver qui je suis par l'échange avec l'autre, mais sans, encore une fois, être complètement modelé ou me valider parce que moi, je vais réussir à transformer l'autre. Il y a toujours ça. Et peut-être qu'au niveau d'une échelle plus grande, au niveau des frontières, peut-être que les frontières, elles ont leur utilité. Si c'est des passoires, c'est un problème. Si tout est mûré et que rien ne circule, c'est aussi un problème. Donc, que... Il y a peut-être des gens qui sont plus qualifiés que moi pour élaborer une réflexion politique plus fine. Mais encore une fois, je pense que, je parle pour moi, mais j'imagine que tu es d'accord avec moi, que ce travail somatique qu'on propose, il peut aussi influencer d'autres gens qui ont des compétences certaines et que ça va changer leur façon de voir les choses ou de faire leur travail. peut-être de penser le social, de penser le politique à partir du corps, ça pourrait donner des orientations différentes, inédites, du moins on le souhaite.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, parce qu'en fait, ce qui se passe dans nos espaces de pratique, on peut le transposer n'importe où. En fait, je pense qu'une fois qu'on a accédé à ce mode exploratoire, à cette façon d'être, à cette façon d'être, de poser des questions à cette façon d'être à l'écoute de ce qui se passe à l'intérieur et de ne pas prendre juste toujours pour argent comptant, par exemple, ce que la personne va te dire parce qu'elle t'assène une connaissance, etc. Tu dis, ah oui, mais est-ce que ça fait sens pour moi ? Est-ce que ça respecte mon intégrité ? Est-ce que je peux me l'approprier ? Et comment je me l'approprie ? Et dans la façon dont tu vas t'approprier, tu vas forcément le transformer et ensuite le transposer dans d'autres endroits, en fait. Je vais donner un exemple, j'aime bien toujours donner des exemples plus parlants, là ça va être dans des choses un peu de la vie quotidienne, mais par exemple, si j'ai appris à être dans l'écoute, dans le questionnement, dans la recherche d'informations, dans l'autonomisation de mon savoir sur ma pratique corporelle. je ne sais pas, je vais vouloir apprendre à fabriquer un poulailler ou apprendre à jouer comme on l'a accordéon. Je suis désolée, c'est très rustique, c'est ma vie actuelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ta réalité.

  • Speaker #0

    Je vais appliquer le même système de pensée à ces autres activités puisque c'est quelque chose que maintenant j'ai intégré dans ma façon d'être et de fonctionner. Donc forcément, ça va ruiciner dans tous mes espaces de vie. dans mes façons d'interagir quand je suis dans des réunions, dans des façons... Je dois dire que, par exemple, quand je suis dans des réunions maintenant et que les gens se coupent la parole, ça me pose beaucoup de problèmes. Tu vois, ça devient compliqué. Donc, ça fait partie, en fait, d'un mode de pensée, d'une façon d'interagir. Et c'est vraiment intégré.

  • Speaker #1

    Et il y a cette notion, justement, de transférabilité qui est importante. Et voilà. qui vient imprégner des espaces où, a priori, si on s'en tient à la définition un peu mécanique ou sportive de ce que c'est que le mouvement et la pratique, on ne verrait pas le rapport entre fabriquer un poulailler ou écouter une réunion avec la pratique sportive, enfin, avec la pratique corporelle plutôt, pardon. Et donc, ça, c'est essentiel. Et je trouve qu'encore une fois, c'est plutôt une question de disposition d'esprit que de discipline. parce qu'on peut aussi faire le pilates et le yoga et tout le reste de façon très désincarnée. Donc, si on aime le rugby ou le bûcheronnage, on peut le faire en conscience et ça peut nous apporter les mêmes choses. Mais en ce qui nous concerne, puisque nous, c'est la plateforme un peu qu'on utilise, ça permet aussi de changer la vision qu'on a de l'intensité. Souvent, on vient avec l'idée qu'il faut faire beaucoup, il faut faire fort pour que ça marche. Alors que là, c'est plutôt une question d'attention et d'intention. et avec une pratique très douce, très légère, pas forcément très longue d'ailleurs, quelles informations je vais collecter pour pouvoir les réutiliser plus tard. Et ça ne m'empêche pas qu'on puisse faire des entraînements longs, intenses, difficiles. Ce n'est pas contre, il n'y a rien d'exclusif dans tout ça. Mais vraiment, ça peut changer la façon dont la pratique peut être nourrissante. Et le parallèle avec l'alimentation, il est intéressant. Il y a des moments où on peut faire des banquets. et se gaver, et c'est très sympa. Et d'autres moments, en fait, où quelques petites bouchées, ça peut être tout à fait nourrissant. Ça dépend des contextes, des situations, des besoins, des envies. Donc, parfois, faire plus simple, ça peut être assez révolutionnaire, puisque ça vient contredire ces idées d'intensité et de volume. Et que, non seulement ça peut être bien sur le coup, mais encore une fois, ça peut venir imprégner. dans toutes les situations et je te rejoins sur le fait que quand les gens se coupent la parole, moi j'écoute un peu la radio et tout ça et je trouve j'ai du mal justement dans ces moments là ça me donne plutôt envie d'éteindre la radio parce que dans la qualité du dialogue c'est très pauvre, les gens ils veulent placer leur truc là pour le coup les identités sont pas très étirées il n'y a pas beaucoup d'échanges il n'y a pas beaucoup d'écoute en fait on a beaucoup parlé de ça précédemment déjà entre nous

  • Speaker #0

    La qualité, tu parlais d'intensité, pour moi l'intensité, elle peut venir de l'intensité de l'attention qu'on met à une tâche, et puis de l'intensité de l'écoute. L'écoute peut être quelque chose de très actif. Souvent on voit, on imagine l'écoute comme étant quelque chose de très passif, et l'écoute peut être excessivement actif. C'est-à-dire que de ne pas être, et c'est vrai qu'on a été, et de plus en plus je pense avec les réseaux sociaux, avec une certaine Agilité à répondre très très vite. On a tout de suite, on entend quelque chose, on veut réagir. Et en fait, d'essayer de prendre ce temps, de vraiment absorber l'information. Oui, j'ai des pensées qui viennent. Peut-être besoin, là je vois que tu as décrit des choses pour se dire je vais avoir besoin de rebondir là-dessus, de réfléchir. Mais de ne pas le dire tout de suite. D'être dans l'écoute et de vraiment prendre ce temps. Et ça, c'est très somatique. D'observer qu'est-ce que ça me fait d'entendre ça. des fois tu vas entendre, justement tu parlais de radio, des opinions qui te heurtent, on parlait de ça hier aussi, c'est pas toujours des pratiques confortables qu'on va faire non plus, des fois on va faire des pratiques qui sont extrêmement inconfortables, qu'est-ce que ça me fait de m'astreindre à le faire, de continuer dans cette, faut pas que ça soit délétère, que ça risque de me faire mal, mais quelque chose qui ne me convient pas tout à fait, qui n'est pas habituel, qui n'est pas confortable, Est-ce que je peux continuer à le faire ou continuer à écouter quelque chose qui n'est pas confortable pour moi et de voir ce que j'en fais, comment je le transforme en fait ? Et comment j'y réagis ensuite ? Mais même le mot réagir ne serait peut-être pas le mot le plus adéquat. Comment j'agis ou comment je réponds à ça ? Répondre plutôt que de réagir, peut-être.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant, effectivement, pour développer un peu cette notion d'inconfort, que justement, ça peut être une pratique douce et lente et petite, et que ça, ça peut générer de l'inconfort. On n'est pas obligé toujours, encore une fois, d'aller dans l'intensité ou dans le volume. et que peut-être justement une certaine lenteur qui permet d'observer quelles sont les réactions et effectivement ne pas être dans la réactivité tout le temps. Et je pense au Yin Yoga par exemple qui est une pratique immobile, alors avec beaucoup de soutien par contre, ce n'est pas un travail où on va défier sa souplesse, mais pour situer ses déposures de yoga. au sol, qui peuvent ressembler à des étirements mais qui sont très soutenus on peut mettre plein de coussins, plein de briques pour justement que ce soit pas trop intense mais par contre on va rester longtemps immobile c'est ce qu'on peut faire debout aussi en Qigong par exemple et dans ces espaces là il y a des choses qui vont se produire ne pas bouger, ne pas changer tout de suite et aussi de ne rien faire de spécial, parce que s'il fallait serrer les dents et tenir coûte que coûte l'étirement on pourrait se distraire avec ça Mais là, en fait, c'est comme si on ne pouvait plus vraiment s'échapper. On est un peu face à soi-même. Donc, il y a des sensations, des pensées, des émotions qui vont venir. Et donc, que paradoxalement, ne pas faire ou faire petit ou faire lent, ça peut être un défi. Ça peut être très déstabilisant, surtout dans cette époque où effectivement le travail est associé à l'intensité, au volume. Et donc, on peut se découvrir pas mal dans ces espaces. Justement. cette lenteur, cette basse intensité, elle nous ouvre des ressources pour plus tard, pour quand ça va vite, quand ça va fort. On a cultivé un petit peu d'espace, de buffer, disons, où justement, on a cet espace pour absorber un peu. Je ne sais pas si j'ai parlé de ça la dernière fois, mais il y a Emmanuel Carrère qui a écrit un livre qui s'appelle Yoga.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai lu. Ça commence où il est en retraite vipassana.

  • Speaker #1

    Exactement, mais bon, voilà, il parle du yoga et de la méditation et en même temps de sa bipolarité, ça mélange plein de choses intéressantes, et à un moment, je crois que c'est dans celui-là où il parle de profondeur stratégique, il explique que la Russie, c'était un pays difficile à envahir, et que ceux qui s'y sont essayés, alors au début, ils rentrent, ils arrivent à conquérir du territoire, donc les autres reculent, reculent, reculent, et puis, à un moment, la dynamique conquérante, elle s'épuise un peu, ils sont plus fatigués, et hop, il y a le reflux, parce que Merci. justement, on avait de la place pour absorber et pour chasser ceux qui avaient essayé d'envahir le territoire. Et là, c'est un peu pareil de cultiver cette lenteur et cette douceur, ça nous donne de l'espace. Parce que si je suis déjà dos au mur et que l'autre me pousse, tout de suite, je n'ai plus de place, donc j'ai envie de réagir. Alors que si l'autre me pousse un peu, mais que derrière moi, j'ai tout l'espace que je veux, il me pousse un peu, je fais deux, trois pas, certes, et puis OK. J'ai de l'intégrité, tu parlais de ça tout à l'heure, en fait ça n'entame pas forcément mon intégrité. Donc ça peut vraiment avoir une dimension relationnelle de faire ce petit travail d'attention et de lenteur et de douceur.

  • Speaker #0

    C'est une sorte de ressort en fait, ça te donne un ressort au sens propre comme au figuré. Dans les pratiques qu'on fait au vinage des pruniers, dans la tradition bouddhiste de Thich Nhat Hanh, on pratique l'écoute active énormément. Donc ce sont des pratiques qui t'enseignent, donc il y a des techniques. Mais globalement, c'est savoir écouter sans réagir, savoir écouter sans parler, sans donner son avis, sans rebondir sur ce que l'autre dit. Juste être présent pour que l'autre puisse se déposer. C'est un travail très difficile en fait, c'est extrêmement difficile.

  • Speaker #1

    Oui, et plus il y a d'implications émotionnelles avec l'autre, plus c'est difficile. Mais plus c'est nécessaire aussi. Donc, probablement, justement, sur le fait que ce travail corporel en conscience, encore une fois, ce n'est pas lié à une technique précise, ni dans ce domaine-là, ni en général, mais l'attention qu'on porte à soi, elle peut avoir un effet bénéfique sur l'attention qu'on va porter à l'autre. Effectivement, de pouvoir écouter, ça me paraît essentiel, et c'est ce qui manque quand même beaucoup.

  • Speaker #0

    Dans un monde où tout va trop vite. Donc c'est vrai que ces pratiques de corps dites somatiques que l'on propose, et en tout cas l'approche qu'on a envie de partager avec vous pendant M le Sommet. C'est exactement pour cultiver ces réflexions. Déjà, rester en réflexion autour de ces sujets-là. On n'a pas la prétention d'y apporter des réponses absolues. On cherche surtout beaucoup à se questionner. Et puis d'amener des pratiques et des personnes qui sont dans cette même recherche pour nous donner justement des outils pour nos pratiques personnelles, pour nos pratiques en tant qu'enseignants, pour réfléchir à... si je peux dire ça en quelque sorte, à notre rôle dans la société ? Parce que finalement, on a aussi quelque chose à apporter en tant qu'enseignant du corps dans la société. Qu'est-ce que ça pourrait être ?

  • Speaker #1

    Parce que là, je suis la formation d'embodiment avec Marc Wohl. Chez lui, il parle beaucoup de régulation, donc l'auto-régulation, comment moi, je peux me réguler avec ma respiration, plein d'exercices. La co-régulation, c'est l'échange avec l'autre qui va permettre d'apaiser ou d'activer. D'ailleurs, la régulation, ce n'est pas que vers le bas. L'éco-régulation, le fait d'être en contact avec la nature, avec l'environnement. Et lui, il parle de théorégulation. Ce n'est pas forcément quelque chose de religieux, mais en tout cas, un truc plus grand que soi, qui peut être le sens qu'on donne aux choses, à notre vie, à notre démarche. Et ça aussi. En fait, ça a un rôle de régulateur parce que, je pense que, comme tu viens de le dire, ça remet les choses en perspective. On a un contexte qui peut nous animer et nous soutenir. Donc ça, c'est important. Donc c'est vraiment formidable ce travail somatique. Il faut s'y intéresser si ce n'est pas encore le cas. Et surtout, il faut s'inscrire à Aime le Sommet.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, je vois que les discussions qu'on a ici, on n'a pas encore vraiment défini les thèmes des tables rondes. mais... probablement on aura des tableaux ronds qui retourneront autour de ces sujets-là parce que c'est plein de portes d'entrée fantastiques pour après aller creuser le rôle de l'enseignement, la pédagogie, l'interaction. C'est vraiment ces sujets-là qui nous intéressent. Donc voilà, moi je vois bien des tables rondes autour des deux, trois derniers sujets qu'on a parlé pendant les lives.

  • Speaker #1

    Très bien. Voilà, l'inspiration naît. C'est un système dynamique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, c'est ça que j'adore. C'est ça qui fonctionne bien. Je pense qu'entre nous deux aussi, on fait un bon ping-pong.

  • Speaker #1

    Et comme ça, émergent des choses.

  • Speaker #0

    Oui, il y a quelques notions qui sont sorties aujourd'hui que j'ai appréciées aussi. Eh bien, merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #1

    C'était un plaisir, Yael. On se revoit bientôt, de toute façon, pour un prochain live. Comme ça, à la fois pour développer notre pensée somatique, moi j'aime bien dire ça, et puis pour continuer à mettre en perspective les propositions qu'on fait durant M le sommet, avec ce qui peut intéresser soit les pratiquants, soit les enseignants, pour l'aspect vraiment... techniques en ce qui concerne leur rapport avec les disciplines, mais aussi de voir que le travail corporel, il peut influencer tous les domaines de la vie. Il peut imprégner.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est en merveille.

  • Speaker #0

    J'ai de l'imprégnation. Super. Merci.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si tu as aimé, partage-le avec ta communauté et laisse un like ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Cela m'aidera à rendre le podcast plus visible. Merci à Philippe. Padem Powell d'avoir si généreusement composé la musique originale de cette émission. La musique rythme nos vies et apporte de la joie au cœur. Avoir une musique qui me ressemble pour accompagner votre écoute est un vrai cadeau.

Description

🎙️ Dans cet épisode en live avec Adrien Matter, co-créateur de M Le Sommet, nous partageons bien plus qu’une annonce : c’est une invitation à ressentir, penser, relier.


Nous vous dévoilons en avant-première l’affiche 2025 du sommet, mais surtout, nous ouvrons un espace de réflexion sur la portée sociale, sensible et politique du travail somatique.


Et si une pratique corporelle, plutôt qu’un outil de performance ou de bien-être individuel, devenait un levier de lien, d’écoute, de régulation collective ?


Nous explorons ensemble cette pédagogie du corps qui interroge, qui transforme, qui réveille doucement.


🌿 Une conversation vivante et poreuse, à l’image de ce que nous souhaitons semer ensemble.


🎟️ M Le Sommet 2025 aura lieu du 16 au 19 octobre.

Profitez du tarif "early bird" jusqu’au 31 août sur 👉 www.m-sommet.com


🔔 N'oublie pas de t'abonner à "Corporalités" pour ne manquer aucun de nos dialogues inspirants ! Pense à laisser une note, un commentaire et à partager avec tes amis pour faire découvrir ce podcast autour de toi.


🎧 Bonne écoute et à très vite pour un nouvel épisode !


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🎶 Musique : Ostinato, musique composée par @philippebadenpowell spécialement pour “Corporalités”.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au podcast Corporalité, les exploratorices du corps en mouvement. C'est une série d'entretiens sur le corps. Je suis Yael Pankos, exploratrice moi-même et curieuse du mouvement et des pratiques corporelles. J'ai plusieurs casquettes, dont celle de formatrice empinate, danseuse improvisatrice, praticienne de chassons. Tout au long de mon parcours, j'ai découvert de nombreuses personnes inspirantes sur mon chemin. Et j'aimerais partager ces découvertes avec vous.

  • Speaker #1

    Salut, Adrien.

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va bien. Alors, c'est notre rendez-vous. On va voir, peut-être qu'au fur et à mesure, ce sera un petit peu plus rapproché. Mais en tout cas, pour parler de M le Sommet, pour rappeler déjà un petit peu les dates, l'affiche. Et puis, parce que ces rendez-vous, ça nous aide à nourrir une réflexion sur pourquoi on fait les choses. Nous, on est enseignant, formateur, organisateur de sommets. Et quel message, que ce soit nos cours ou des événements qu'on organise, on voudrait faire passer autour du corps ? Et là, en l'occurrence aujourd'hui, on essaie de mettre en perspective le travail corporel, somatique, différentes terminologies, avec des questions de société. Quel effet ça peut avoir au-delà de l'effet individuel ? Petites infos pratiques, on va voir, tu vas me dire si j'ai bien tout retenu, puisque le garde-fou organisationnel et tout ça. Donc, la prochaine édition de M le Sommet, c'est du 16 au 19 octobre 2025.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Jusqu'au 31 août, les festivaliers peuvent bénéficier d'un tarif préférentiel early bird. Donc, ils peuvent trouver toutes les infos sur m-sommet.com.

  • Speaker #0

    le service de billetterie qui leur permet de réserver en avance leur ticket ils auront droit donc à un tarif préférentiel ouais franchement on a essayé de faire des tarifs vraiment accessibles le early bird il est à 129 euros en sachant que pour ce tarif là t'as 5 conférences 10 pratiques des tables rondes et t'as accès au replay derrière donc franchement c'est c'est Merci. C'est le prix que tu paierais pour aller faire trois ou quatre cours. Et là, tu as quatre jours de conférences et de cours de haut vol, en fait. C'est ça, encore une fois. On a réuni des intervenants internationaux, des grands noms, avec des disciplines très variées. Donc, ça va être des points de vue super enrichissants les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on peut parler un petit peu de cette affiche-là ? Qui, par exemple, on a le plaisir d'accueillir ?

  • Speaker #0

    Oui, on avait déjà révélé l'affiche, on va renommer les noms un peu rapidement. Sur les cinq conférences, on a, pareil, tu me retoques si j'ai besoin. Donc, on a Camille Allen qui sera là. On a Tia Zittel qui sera là des États-Unis, en direct des États-Unis. Aussi des États-Unis, Carole Davis. Et puis, Tom Duquenois. Et enfin, pour finir, Mark Walsh qui est, lui, plutôt britannique. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Voilà. Internationales, comme tu disais. Et donc, des gens qui enseignent les neurosciences, le travail sur les fascias, donc Carol Devis, elle est docteure en médecine. Tias Little, qui fait un travail sur le yoga somatique, auteur d'un super livre. Tom Duquenoy, qui est passé par une carrière professionnelle de MMA, et maintenant qui est plutôt dans la danse et l'expression théâtrale. Et Marc Roche, qui est une des références mondiales sur l'embodyment. donc belle affiche pour les conférences il y a aussi des temps de pratique et des tables rondes avec des enseignants de Fighting Monkey, d'Embodiment de Rolfing Movement de Pilates,

  • Speaker #0

    de Yoga de synthèse un petit peu il y aura de la BMC de la danse libre aussi pour cette nouvelle édition ce sera la première fois qu'on a véritablement de la danse et puis des tables rondes donc ce que moi je trouve Très riche, c'était l'idée qu'on avait en créant ce mode de fonctionnement, cette organisation du sommet. Il y a des moments un peu plus de connaissances avec des conférences qui ne sont pas forcément bougées, mais quelquefois on bouge aussi un peu dans les conférences, qui sont des temps plus longs, d'une heure et demie. On a des temps de pratique d'une heure. On a dix heures de pratique en tout et pour tout sur les quatre jours. Donc, c'est énorme parce que c'est un sommet sur l'embodyment. Donc, il faut se mettre dans notre corps. On aime pratiquer. expérimenter tout un tas de nouvelles disciplines. Et puis, des tables rondes, c'est pour nourrir notre réflexion et surtout croiser les points de vue, croiser les disciplines, apprendre les uns des autres. Trouver ce qu'on a en commun, trouver ce qu'on a de différent. Et voilà, c'était vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #1

    Donc, inscrivez-vous, allez sur m-sommet.com et vous aurez accès à la billetterie très facilement. Tout ce travail, ça nous plaît parce qu'il y a un aspect effectivement événementiel, entrepreneurial. Mais toi comme moi, je pense qu'on est mu par d'autres choses, par d'autres aspirations. et notamment celles qu'on peut apporter un changement, trouver des modèles qui soient plus qualitatifs en notre sens pour nos façons de vivre. Et donc ça nous a orientés à notre niveau individuel, mais c'est aussi ce qu'on transmet à nos élèves, parce qu'on pense que ce travail corporel, il peut avoir d'autres effets que le bien-être, ce qui est déjà très bien, mais où... ou en tout cas que le bien-être individuel, qu'il peut y avoir un bien-être social aussi. Parce que c'est une nuance importante, souvent, que ce soit, si on s'en tient un peu au pilates ou au yoga, ça peut être des pratiques qui, encore plus aujourd'hui dans nos sociétés modernes, sont individuelles, mais individualistes aussi. On est sur le petit rectangle.

  • Speaker #0

    J'ai des rêves même, ce terme de narcissique, qui sont vraiment autocentrés, assez autocentrés.

  • Speaker #1

    Et ça, du coup, c'est très bien d'être mis en contact avec soi, mais on perd un peu le contact avec l'autre. Et cet aspect de déconnexion à soi et à l'autre, il est quand même très fort aujourd'hui. Ça va aussi avec l'omniprésence de la technologie, mais même un peu une sorte, à mon avis, de défritement de tout ce qui crée du lien entre les gens, que ce soit au niveau social ou économique. Et donc que… Et alors qu'on pense venir se faire du bien, peut-être qu'il y a certaines pratiques qui accélèrent un peu cette tendance à l'éclatement de la société et des individus. Donc, le fait d'avoir une pratique qui ne soit pas orientée sur la recherche de résultats, que ce soit des capacités à performer ou des résultats esthétiques, elle peut être intéressante parce qu'on est plus en lien avec soi-même au niveau qualitatif. justement et que le travail du corps c'est pas qu'une mécanique on peut développer la sensorialité on peut aussi développer la sensibilité et ce qu'on compte que notre corps c'est pas une machine, c'est pas qu'une machine justement, qu'il peut y avoir beaucoup de subtilité et presque de poésie donc se relier d'abord à soi d'une façon non extractive ça peut être intéressant et c'est ton sens de recherche de qualité qu'est-ce que tu penses de tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une chose qui me vient tout de suite, c'est de dire, dans tout ce qu'on propose là, d'ailleurs au sommet, les techniques qui nous intéressent, on dit que souvent, ce sont des techniques mind-body. En anglais, on dit mind-body. Donc, il y a lui, le corps et l'esprit. Et donc, des gens qui font ce lien entre ce qui se passe dans mon corps, comme tu disais, mécaniquement, mais ce qui se passe aussi d'un point de vue sensible, sensitif, émotionnel, intellectuel et de connecter tout ça comme étant… en fait c'est pas connecté, c'est comme le reconnaissant comme étant une seule chose c'est pas connecter ça avec ça c'est juste reconnaître que c'est une seule chose et que ce qui se passe dans mon corps, le mouvement qui est exprimé dans mon corps est l'expression de qui je suis et de comment je me ressens et comment je me perçois et comment je me perçois et aussi l'expression de ce qui se passe dans mon corps c'est complètement interdépendant c'est Bonnie Benbridge Cohen qui parlait beaucoup de ça avec sa pratique de BMC. Donc déjà, il y a ce mind-body. Et pour moi, de plus en plus, avec le temps, alors je ne sais pas que pour moi, il y a plein de penseurs, de chercheurs de ces milieux-là qui ont vu émerger cette pensée-là ces dernières années, que ce n'est pas seulement mind-body, mais c'est mind-body environnement. C'est-à-dire que c'est moi en tant qu'être humain, un corps, un esprit interdépendant dans un environnement. Dans un environnement, ça veut dire... dans la nature, dans le monde dans lequel je vis. Donc le lien, oui, à la nature, en fait, de se connecter à ce qu'il y a autour de soi, mais aussi à l'environnement social. Donc on ne peut pas extraire un individu de son environnement social. Ça veut dire que nous, en tant que professeurs, quand on travaille avec des élèves et qu'on voit qu'il y a des difficultés corporelles, Il y a des douleurs, il y a des pathologies, il y a des souffrances d'une certaine manière. Elles peuvent être liées bien sûr à de la mécanique, on vient de travailler sur de la mécanique, sur de la physiologie. Mais souvent le problème il est plus large que ça, il est plus complexe que ça. et arrive la notion d'individu psychocorporel. En fait, on prend le psychosociocorporel, on prend l'ensemble de la personne en compte. Et donc, l'environnement dans lequel cette personne va évoluer est extrêmement important sur l'impact que ça va avoir sur la santé de son corps, sur son fonctionnement corporel, sur ses habitudes corporelles de mouvement. Et ça veut dire que dans l'autre sens, quand on travaille sur un changement dans les techniques somatiques, on fait beaucoup ça. On se dit, tiens, on va changer quelque chose à l'intérieur de notre schéma corporel ou de nos habitudes de mouvement. Par exemple, comment je vais de la position debout à assise ? Est-ce que d'un seul coup, je peux augmenter ma palette de mouvement, avoir une meilleure fonctionnalité de cette action-là ? En changeant ça, on change notre perception de notre corps et on change notre action en tant qu'individu sur notre environnement autour de nous. Donc en fait, on a un impact toujours qui est complètement lié entre le corps, l'esprit et l'environnement. Et je pense que ce qu'on essaye de partager au travers de ce sommet et de toutes ces discussions qu'on a, toutes ces réflexions, c'est cette notion-là. Comment... d'une pratique qui pourrait sembler justement très narcissique, très égocentrée, très individuelle, je peux, selon la façon dont je vais l'enseigner, ce n'est pas automatique, mais selon la façon dont je vais l'enseigner et selon ma sensibilité et vers quoi je vais pointer la lumière à mes élèves, je peux avoir un impact qui est plus important que ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un espace où on peut effectivement travailler une conscience de soi différente ? effectivement, ce n'est pas parce que c'est individuel que c'est individualiste. Tout dépend de la façon dont on apprend les choses. Je pense que ça permet de cultiver une disposition d'esprit qui n'est pas seulement propre à cette discipline, cette conscience de soi pour aller vers l'extérieur, aller vers l'autre. En fait, c'est quelque chose qu'on peut transférer, utiliser un petit peu en permanence. Et si on fait du football ou du bowling, ça peut marcher aussi. Donc, c'est quelque chose qu'on cultive dans des espaces privilégiés, un peu comme ceux qu'on propose, mais après, qu'on peut retrouver et utiliser en permanence. Ça peut devenir une façon d'être, une façon de faire les choses. Effectivement, c'est des espaces où on peut explorer d'autres situations et donc où, comme tu l'as dit, on peut changer sa perception, son mode de perception et son mode d'action. Et moi, je trouve que ça peut avoir une résonance sociale ou même politique. parce que j'ai l'impression que de tout temps et encore plus aujourd'hui, il y a beaucoup de situations qui deviennent conflictuelles parce que c'est centré autour des identités, où chacun revendique son identité et combat celle de l'autre. Et ça, quelle que soit un peu la position sur le spectre, c'est ce qui se retrouve beaucoup. Il y a des moments où effectivement, c'est important d'avoir l'espace pour pouvoir construire une image de soi qui soit… reconnu et satisfaisant.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait une sorte de schéma corporel. Qu'est-ce que c'est mon enveloppe ? Où ça commence ? Où ça finit ? Je reconnais mon territoire, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Voilà, une définition de soi. Et que, voilà, c'est un espace auquel on a tous droit. Mais que, probablement, en fait, de l'explorer et de le visiter ou de le revisiter, ça peut permettre déjà de découvrir d'autres dimensions de cet espace. que je suis plus que l'histoire que je me raconte sur moi-même. Et aussi que les frontières de cet espace, même si elles existent et qu'elles sont nécessaires, peut-être qu'elles peuvent être aussi plus mouvantes, plus adaptables. Et donc, quand je vais justement évoluer dans cet environnement et rencontrer d'autres, le défi, ce serait de comment je peux trouver une sorte de structure où je reste moi-même et je ne me rends pas en flaque, où je ne suis pas modelé complètement par tout ce que je rencontre. Mais à l'inverse également, je ne vais pas essayer de façonner le monde et l'autre pour que tout corresponde à la vision que j'ai de mon espace personnel. Donc voilà, en fait, comment le travail corporel, ça peut influer sur la qualité de la relation que j'ai à moi-même et aux autres et à l'environnement.

  • Speaker #0

    Il y a un mot qui m'est venu là en t'écoutant, c'est perméabilité. Tu sais, quand on est même dans l'environnement, quand on parle, par exemple, c'est un peu d'actualité, s'il fait très très chaud, on sait très bien que le fait d'avoir que des cours goudronnés, par exemple, c'est compliqué parce que ça ne peut pas absorber l'eau, ça renvoie de la chaleur, etc. Et donc, c'est important de retrouver des espaces où on va enlever le goudron, remettre de la terre, parce que la terre, elle est perméable, donc elle permet de... d'absorber, de renvoyer la fraîcheur, etc. Et si je peux faire un peu l'analogie avec ce qui se passe avec notre corps, avec nos pratiques, ce serait un peu ça. Ce serait de se rendre, et je n'aime pas le corps parce que c'est se rendre, en tant qu'individu, dans sa globalité, justement, ce fameux être bio, socio-corporel, c'est de se rendre perméable. Et je pense que c'est le... le point fort des pédagogies somatiques. Souvent, on parle des pratiques somatiques, mais on pourrait parler de pédagogie somatique. C'est quoi la pédagogie somatique ? C'est nous apprendre à être dans un espace où justement on peut expérimenter des choses, où souvent le savoir, il ne va pas être descendant, mais il est vraiment partagé, voire le savoir va naître de l'exploration et de la découverte, et il est beaucoup plus horizontal. Et il va m'aider à m'accéder à cette perméabilité, à cette adaptation, à mon environnement, à mes besoins. Il y a la notion d'écoute aussi qui est très importante dans la pédagogie somatique. Et la notion de question, c'est-à-dire qu'on va beaucoup questionner. Et plutôt que d'apporter des réponses, le professeur va plutôt poser des questions.

  • Speaker #1

    Et donc, finalement, il devient plus facilitateur que professeur où il enseigne une... une discipline, c'est lui qui sait, mais plutôt, et ça je pense que c'est la recherche que nous avons en commun, n'est-ce pas Yael ? De proposer des paramètres pour une expérience. Moi j'aime beaucoup cette idée de perméabilité, effectivement, parce qu'il faut des limites, il faut une enveloppe, même au niveau cellulaire, c'est comme ça, ce qui permet aux choses d'exister, c'est qu'il y a une séparation, sinon tout serait dans une sorte de soupe. Peut-être qu'à un moment dans l'histoire de l'univers, rien n'était séparé, c'est une sorte de magma dont les choses émergent. Et donc comment on peut garder cette individualité qui nous constitue, parce que moi je suis Adrien et toi tu es Yael, et pourtant il y a un espace pour l'échange. Et c'est la même chose effectivement au niveau du corps, il y a des choses qui peuvent rentrer, d'autres qui peuvent sortir, mais toujours avec ce maintien de l'intégrité. C'est la même chose au niveau psychique. pour l'identité, où je peux cultiver qui je suis par l'échange avec l'autre, mais sans, encore une fois, être complètement modelé ou me valider parce que moi, je vais réussir à transformer l'autre. Il y a toujours ça. Et peut-être qu'au niveau d'une échelle plus grande, au niveau des frontières, peut-être que les frontières, elles ont leur utilité. Si c'est des passoires, c'est un problème. Si tout est mûré et que rien ne circule, c'est aussi un problème. Donc, que... Il y a peut-être des gens qui sont plus qualifiés que moi pour élaborer une réflexion politique plus fine. Mais encore une fois, je pense que, je parle pour moi, mais j'imagine que tu es d'accord avec moi, que ce travail somatique qu'on propose, il peut aussi influencer d'autres gens qui ont des compétences certaines et que ça va changer leur façon de voir les choses ou de faire leur travail. peut-être de penser le social, de penser le politique à partir du corps, ça pourrait donner des orientations différentes, inédites, du moins on le souhaite.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, parce qu'en fait, ce qui se passe dans nos espaces de pratique, on peut le transposer n'importe où. En fait, je pense qu'une fois qu'on a accédé à ce mode exploratoire, à cette façon d'être, à cette façon d'être, de poser des questions à cette façon d'être à l'écoute de ce qui se passe à l'intérieur et de ne pas prendre juste toujours pour argent comptant, par exemple, ce que la personne va te dire parce qu'elle t'assène une connaissance, etc. Tu dis, ah oui, mais est-ce que ça fait sens pour moi ? Est-ce que ça respecte mon intégrité ? Est-ce que je peux me l'approprier ? Et comment je me l'approprie ? Et dans la façon dont tu vas t'approprier, tu vas forcément le transformer et ensuite le transposer dans d'autres endroits, en fait. Je vais donner un exemple, j'aime bien toujours donner des exemples plus parlants, là ça va être dans des choses un peu de la vie quotidienne, mais par exemple, si j'ai appris à être dans l'écoute, dans le questionnement, dans la recherche d'informations, dans l'autonomisation de mon savoir sur ma pratique corporelle. je ne sais pas, je vais vouloir apprendre à fabriquer un poulailler ou apprendre à jouer comme on l'a accordéon. Je suis désolée, c'est très rustique, c'est ma vie actuelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ta réalité.

  • Speaker #0

    Je vais appliquer le même système de pensée à ces autres activités puisque c'est quelque chose que maintenant j'ai intégré dans ma façon d'être et de fonctionner. Donc forcément, ça va ruiciner dans tous mes espaces de vie. dans mes façons d'interagir quand je suis dans des réunions, dans des façons... Je dois dire que, par exemple, quand je suis dans des réunions maintenant et que les gens se coupent la parole, ça me pose beaucoup de problèmes. Tu vois, ça devient compliqué. Donc, ça fait partie, en fait, d'un mode de pensée, d'une façon d'interagir. Et c'est vraiment intégré.

  • Speaker #1

    Et il y a cette notion, justement, de transférabilité qui est importante. Et voilà. qui vient imprégner des espaces où, a priori, si on s'en tient à la définition un peu mécanique ou sportive de ce que c'est que le mouvement et la pratique, on ne verrait pas le rapport entre fabriquer un poulailler ou écouter une réunion avec la pratique sportive, enfin, avec la pratique corporelle plutôt, pardon. Et donc, ça, c'est essentiel. Et je trouve qu'encore une fois, c'est plutôt une question de disposition d'esprit que de discipline. parce qu'on peut aussi faire le pilates et le yoga et tout le reste de façon très désincarnée. Donc, si on aime le rugby ou le bûcheronnage, on peut le faire en conscience et ça peut nous apporter les mêmes choses. Mais en ce qui nous concerne, puisque nous, c'est la plateforme un peu qu'on utilise, ça permet aussi de changer la vision qu'on a de l'intensité. Souvent, on vient avec l'idée qu'il faut faire beaucoup, il faut faire fort pour que ça marche. Alors que là, c'est plutôt une question d'attention et d'intention. et avec une pratique très douce, très légère, pas forcément très longue d'ailleurs, quelles informations je vais collecter pour pouvoir les réutiliser plus tard. Et ça ne m'empêche pas qu'on puisse faire des entraînements longs, intenses, difficiles. Ce n'est pas contre, il n'y a rien d'exclusif dans tout ça. Mais vraiment, ça peut changer la façon dont la pratique peut être nourrissante. Et le parallèle avec l'alimentation, il est intéressant. Il y a des moments où on peut faire des banquets. et se gaver, et c'est très sympa. Et d'autres moments, en fait, où quelques petites bouchées, ça peut être tout à fait nourrissant. Ça dépend des contextes, des situations, des besoins, des envies. Donc, parfois, faire plus simple, ça peut être assez révolutionnaire, puisque ça vient contredire ces idées d'intensité et de volume. Et que, non seulement ça peut être bien sur le coup, mais encore une fois, ça peut venir imprégner. dans toutes les situations et je te rejoins sur le fait que quand les gens se coupent la parole, moi j'écoute un peu la radio et tout ça et je trouve j'ai du mal justement dans ces moments là ça me donne plutôt envie d'éteindre la radio parce que dans la qualité du dialogue c'est très pauvre, les gens ils veulent placer leur truc là pour le coup les identités sont pas très étirées il n'y a pas beaucoup d'échanges il n'y a pas beaucoup d'écoute en fait on a beaucoup parlé de ça précédemment déjà entre nous

  • Speaker #0

    La qualité, tu parlais d'intensité, pour moi l'intensité, elle peut venir de l'intensité de l'attention qu'on met à une tâche, et puis de l'intensité de l'écoute. L'écoute peut être quelque chose de très actif. Souvent on voit, on imagine l'écoute comme étant quelque chose de très passif, et l'écoute peut être excessivement actif. C'est-à-dire que de ne pas être, et c'est vrai qu'on a été, et de plus en plus je pense avec les réseaux sociaux, avec une certaine Agilité à répondre très très vite. On a tout de suite, on entend quelque chose, on veut réagir. Et en fait, d'essayer de prendre ce temps, de vraiment absorber l'information. Oui, j'ai des pensées qui viennent. Peut-être besoin, là je vois que tu as décrit des choses pour se dire je vais avoir besoin de rebondir là-dessus, de réfléchir. Mais de ne pas le dire tout de suite. D'être dans l'écoute et de vraiment prendre ce temps. Et ça, c'est très somatique. D'observer qu'est-ce que ça me fait d'entendre ça. des fois tu vas entendre, justement tu parlais de radio, des opinions qui te heurtent, on parlait de ça hier aussi, c'est pas toujours des pratiques confortables qu'on va faire non plus, des fois on va faire des pratiques qui sont extrêmement inconfortables, qu'est-ce que ça me fait de m'astreindre à le faire, de continuer dans cette, faut pas que ça soit délétère, que ça risque de me faire mal, mais quelque chose qui ne me convient pas tout à fait, qui n'est pas habituel, qui n'est pas confortable, Est-ce que je peux continuer à le faire ou continuer à écouter quelque chose qui n'est pas confortable pour moi et de voir ce que j'en fais, comment je le transforme en fait ? Et comment j'y réagis ensuite ? Mais même le mot réagir ne serait peut-être pas le mot le plus adéquat. Comment j'agis ou comment je réponds à ça ? Répondre plutôt que de réagir, peut-être.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant, effectivement, pour développer un peu cette notion d'inconfort, que justement, ça peut être une pratique douce et lente et petite, et que ça, ça peut générer de l'inconfort. On n'est pas obligé toujours, encore une fois, d'aller dans l'intensité ou dans le volume. et que peut-être justement une certaine lenteur qui permet d'observer quelles sont les réactions et effectivement ne pas être dans la réactivité tout le temps. Et je pense au Yin Yoga par exemple qui est une pratique immobile, alors avec beaucoup de soutien par contre, ce n'est pas un travail où on va défier sa souplesse, mais pour situer ses déposures de yoga. au sol, qui peuvent ressembler à des étirements mais qui sont très soutenus on peut mettre plein de coussins, plein de briques pour justement que ce soit pas trop intense mais par contre on va rester longtemps immobile c'est ce qu'on peut faire debout aussi en Qigong par exemple et dans ces espaces là il y a des choses qui vont se produire ne pas bouger, ne pas changer tout de suite et aussi de ne rien faire de spécial, parce que s'il fallait serrer les dents et tenir coûte que coûte l'étirement on pourrait se distraire avec ça Mais là, en fait, c'est comme si on ne pouvait plus vraiment s'échapper. On est un peu face à soi-même. Donc, il y a des sensations, des pensées, des émotions qui vont venir. Et donc, que paradoxalement, ne pas faire ou faire petit ou faire lent, ça peut être un défi. Ça peut être très déstabilisant, surtout dans cette époque où effectivement le travail est associé à l'intensité, au volume. Et donc, on peut se découvrir pas mal dans ces espaces. Justement. cette lenteur, cette basse intensité, elle nous ouvre des ressources pour plus tard, pour quand ça va vite, quand ça va fort. On a cultivé un petit peu d'espace, de buffer, disons, où justement, on a cet espace pour absorber un peu. Je ne sais pas si j'ai parlé de ça la dernière fois, mais il y a Emmanuel Carrère qui a écrit un livre qui s'appelle Yoga.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai lu. Ça commence où il est en retraite vipassana.

  • Speaker #1

    Exactement, mais bon, voilà, il parle du yoga et de la méditation et en même temps de sa bipolarité, ça mélange plein de choses intéressantes, et à un moment, je crois que c'est dans celui-là où il parle de profondeur stratégique, il explique que la Russie, c'était un pays difficile à envahir, et que ceux qui s'y sont essayés, alors au début, ils rentrent, ils arrivent à conquérir du territoire, donc les autres reculent, reculent, reculent, et puis, à un moment, la dynamique conquérante, elle s'épuise un peu, ils sont plus fatigués, et hop, il y a le reflux, parce que Merci. justement, on avait de la place pour absorber et pour chasser ceux qui avaient essayé d'envahir le territoire. Et là, c'est un peu pareil de cultiver cette lenteur et cette douceur, ça nous donne de l'espace. Parce que si je suis déjà dos au mur et que l'autre me pousse, tout de suite, je n'ai plus de place, donc j'ai envie de réagir. Alors que si l'autre me pousse un peu, mais que derrière moi, j'ai tout l'espace que je veux, il me pousse un peu, je fais deux, trois pas, certes, et puis OK. J'ai de l'intégrité, tu parlais de ça tout à l'heure, en fait ça n'entame pas forcément mon intégrité. Donc ça peut vraiment avoir une dimension relationnelle de faire ce petit travail d'attention et de lenteur et de douceur.

  • Speaker #0

    C'est une sorte de ressort en fait, ça te donne un ressort au sens propre comme au figuré. Dans les pratiques qu'on fait au vinage des pruniers, dans la tradition bouddhiste de Thich Nhat Hanh, on pratique l'écoute active énormément. Donc ce sont des pratiques qui t'enseignent, donc il y a des techniques. Mais globalement, c'est savoir écouter sans réagir, savoir écouter sans parler, sans donner son avis, sans rebondir sur ce que l'autre dit. Juste être présent pour que l'autre puisse se déposer. C'est un travail très difficile en fait, c'est extrêmement difficile.

  • Speaker #1

    Oui, et plus il y a d'implications émotionnelles avec l'autre, plus c'est difficile. Mais plus c'est nécessaire aussi. Donc, probablement, justement, sur le fait que ce travail corporel en conscience, encore une fois, ce n'est pas lié à une technique précise, ni dans ce domaine-là, ni en général, mais l'attention qu'on porte à soi, elle peut avoir un effet bénéfique sur l'attention qu'on va porter à l'autre. Effectivement, de pouvoir écouter, ça me paraît essentiel, et c'est ce qui manque quand même beaucoup.

  • Speaker #0

    Dans un monde où tout va trop vite. Donc c'est vrai que ces pratiques de corps dites somatiques que l'on propose, et en tout cas l'approche qu'on a envie de partager avec vous pendant M le Sommet. C'est exactement pour cultiver ces réflexions. Déjà, rester en réflexion autour de ces sujets-là. On n'a pas la prétention d'y apporter des réponses absolues. On cherche surtout beaucoup à se questionner. Et puis d'amener des pratiques et des personnes qui sont dans cette même recherche pour nous donner justement des outils pour nos pratiques personnelles, pour nos pratiques en tant qu'enseignants, pour réfléchir à... si je peux dire ça en quelque sorte, à notre rôle dans la société ? Parce que finalement, on a aussi quelque chose à apporter en tant qu'enseignant du corps dans la société. Qu'est-ce que ça pourrait être ?

  • Speaker #1

    Parce que là, je suis la formation d'embodiment avec Marc Wohl. Chez lui, il parle beaucoup de régulation, donc l'auto-régulation, comment moi, je peux me réguler avec ma respiration, plein d'exercices. La co-régulation, c'est l'échange avec l'autre qui va permettre d'apaiser ou d'activer. D'ailleurs, la régulation, ce n'est pas que vers le bas. L'éco-régulation, le fait d'être en contact avec la nature, avec l'environnement. Et lui, il parle de théorégulation. Ce n'est pas forcément quelque chose de religieux, mais en tout cas, un truc plus grand que soi, qui peut être le sens qu'on donne aux choses, à notre vie, à notre démarche. Et ça aussi. En fait, ça a un rôle de régulateur parce que, je pense que, comme tu viens de le dire, ça remet les choses en perspective. On a un contexte qui peut nous animer et nous soutenir. Donc ça, c'est important. Donc c'est vraiment formidable ce travail somatique. Il faut s'y intéresser si ce n'est pas encore le cas. Et surtout, il faut s'inscrire à Aime le Sommet.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, je vois que les discussions qu'on a ici, on n'a pas encore vraiment défini les thèmes des tables rondes. mais... probablement on aura des tableaux ronds qui retourneront autour de ces sujets-là parce que c'est plein de portes d'entrée fantastiques pour après aller creuser le rôle de l'enseignement, la pédagogie, l'interaction. C'est vraiment ces sujets-là qui nous intéressent. Donc voilà, moi je vois bien des tables rondes autour des deux, trois derniers sujets qu'on a parlé pendant les lives.

  • Speaker #1

    Très bien. Voilà, l'inspiration naît. C'est un système dynamique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, c'est ça que j'adore. C'est ça qui fonctionne bien. Je pense qu'entre nous deux aussi, on fait un bon ping-pong.

  • Speaker #1

    Et comme ça, émergent des choses.

  • Speaker #0

    Oui, il y a quelques notions qui sont sorties aujourd'hui que j'ai appréciées aussi. Eh bien, merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #1

    C'était un plaisir, Yael. On se revoit bientôt, de toute façon, pour un prochain live. Comme ça, à la fois pour développer notre pensée somatique, moi j'aime bien dire ça, et puis pour continuer à mettre en perspective les propositions qu'on fait durant M le sommet, avec ce qui peut intéresser soit les pratiquants, soit les enseignants, pour l'aspect vraiment... techniques en ce qui concerne leur rapport avec les disciplines, mais aussi de voir que le travail corporel, il peut influencer tous les domaines de la vie. Il peut imprégner.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est en merveille.

  • Speaker #0

    J'ai de l'imprégnation. Super. Merci.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si tu as aimé, partage-le avec ta communauté et laisse un like ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Cela m'aidera à rendre le podcast plus visible. Merci à Philippe. Padem Powell d'avoir si généreusement composé la musique originale de cette émission. La musique rythme nos vies et apporte de la joie au cœur. Avoir une musique qui me ressemble pour accompagner votre écoute est un vrai cadeau.

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Description

🎙️ Dans cet épisode en live avec Adrien Matter, co-créateur de M Le Sommet, nous partageons bien plus qu’une annonce : c’est une invitation à ressentir, penser, relier.


Nous vous dévoilons en avant-première l’affiche 2025 du sommet, mais surtout, nous ouvrons un espace de réflexion sur la portée sociale, sensible et politique du travail somatique.


Et si une pratique corporelle, plutôt qu’un outil de performance ou de bien-être individuel, devenait un levier de lien, d’écoute, de régulation collective ?


Nous explorons ensemble cette pédagogie du corps qui interroge, qui transforme, qui réveille doucement.


🌿 Une conversation vivante et poreuse, à l’image de ce que nous souhaitons semer ensemble.


🎟️ M Le Sommet 2025 aura lieu du 16 au 19 octobre.

Profitez du tarif "early bird" jusqu’au 31 août sur 👉 www.m-sommet.com


🔔 N'oublie pas de t'abonner à "Corporalités" pour ne manquer aucun de nos dialogues inspirants ! Pense à laisser une note, un commentaire et à partager avec tes amis pour faire découvrir ce podcast autour de toi.


🎧 Bonne écoute et à très vite pour un nouvel épisode !


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✨ Rejoins-moi sur Instagram : @yaellepenkhoss.mouvement

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🎶 Musique : Ostinato, musique composée par @philippebadenpowell spécialement pour “Corporalités”.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au podcast Corporalité, les exploratorices du corps en mouvement. C'est une série d'entretiens sur le corps. Je suis Yael Pankos, exploratrice moi-même et curieuse du mouvement et des pratiques corporelles. J'ai plusieurs casquettes, dont celle de formatrice empinate, danseuse improvisatrice, praticienne de chassons. Tout au long de mon parcours, j'ai découvert de nombreuses personnes inspirantes sur mon chemin. Et j'aimerais partager ces découvertes avec vous.

  • Speaker #1

    Salut, Adrien.

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va bien. Alors, c'est notre rendez-vous. On va voir, peut-être qu'au fur et à mesure, ce sera un petit peu plus rapproché. Mais en tout cas, pour parler de M le Sommet, pour rappeler déjà un petit peu les dates, l'affiche. Et puis, parce que ces rendez-vous, ça nous aide à nourrir une réflexion sur pourquoi on fait les choses. Nous, on est enseignant, formateur, organisateur de sommets. Et quel message, que ce soit nos cours ou des événements qu'on organise, on voudrait faire passer autour du corps ? Et là, en l'occurrence aujourd'hui, on essaie de mettre en perspective le travail corporel, somatique, différentes terminologies, avec des questions de société. Quel effet ça peut avoir au-delà de l'effet individuel ? Petites infos pratiques, on va voir, tu vas me dire si j'ai bien tout retenu, puisque le garde-fou organisationnel et tout ça. Donc, la prochaine édition de M le Sommet, c'est du 16 au 19 octobre 2025.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Jusqu'au 31 août, les festivaliers peuvent bénéficier d'un tarif préférentiel early bird. Donc, ils peuvent trouver toutes les infos sur m-sommet.com.

  • Speaker #0

    le service de billetterie qui leur permet de réserver en avance leur ticket ils auront droit donc à un tarif préférentiel ouais franchement on a essayé de faire des tarifs vraiment accessibles le early bird il est à 129 euros en sachant que pour ce tarif là t'as 5 conférences 10 pratiques des tables rondes et t'as accès au replay derrière donc franchement c'est c'est Merci. C'est le prix que tu paierais pour aller faire trois ou quatre cours. Et là, tu as quatre jours de conférences et de cours de haut vol, en fait. C'est ça, encore une fois. On a réuni des intervenants internationaux, des grands noms, avec des disciplines très variées. Donc, ça va être des points de vue super enrichissants les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on peut parler un petit peu de cette affiche-là ? Qui, par exemple, on a le plaisir d'accueillir ?

  • Speaker #0

    Oui, on avait déjà révélé l'affiche, on va renommer les noms un peu rapidement. Sur les cinq conférences, on a, pareil, tu me retoques si j'ai besoin. Donc, on a Camille Allen qui sera là. On a Tia Zittel qui sera là des États-Unis, en direct des États-Unis. Aussi des États-Unis, Carole Davis. Et puis, Tom Duquenois. Et enfin, pour finir, Mark Walsh qui est, lui, plutôt britannique. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Voilà. Internationales, comme tu disais. Et donc, des gens qui enseignent les neurosciences, le travail sur les fascias, donc Carol Devis, elle est docteure en médecine. Tias Little, qui fait un travail sur le yoga somatique, auteur d'un super livre. Tom Duquenoy, qui est passé par une carrière professionnelle de MMA, et maintenant qui est plutôt dans la danse et l'expression théâtrale. Et Marc Roche, qui est une des références mondiales sur l'embodyment. donc belle affiche pour les conférences il y a aussi des temps de pratique et des tables rondes avec des enseignants de Fighting Monkey, d'Embodiment de Rolfing Movement de Pilates,

  • Speaker #0

    de Yoga de synthèse un petit peu il y aura de la BMC de la danse libre aussi pour cette nouvelle édition ce sera la première fois qu'on a véritablement de la danse et puis des tables rondes donc ce que moi je trouve Très riche, c'était l'idée qu'on avait en créant ce mode de fonctionnement, cette organisation du sommet. Il y a des moments un peu plus de connaissances avec des conférences qui ne sont pas forcément bougées, mais quelquefois on bouge aussi un peu dans les conférences, qui sont des temps plus longs, d'une heure et demie. On a des temps de pratique d'une heure. On a dix heures de pratique en tout et pour tout sur les quatre jours. Donc, c'est énorme parce que c'est un sommet sur l'embodyment. Donc, il faut se mettre dans notre corps. On aime pratiquer. expérimenter tout un tas de nouvelles disciplines. Et puis, des tables rondes, c'est pour nourrir notre réflexion et surtout croiser les points de vue, croiser les disciplines, apprendre les uns des autres. Trouver ce qu'on a en commun, trouver ce qu'on a de différent. Et voilà, c'était vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #1

    Donc, inscrivez-vous, allez sur m-sommet.com et vous aurez accès à la billetterie très facilement. Tout ce travail, ça nous plaît parce qu'il y a un aspect effectivement événementiel, entrepreneurial. Mais toi comme moi, je pense qu'on est mu par d'autres choses, par d'autres aspirations. et notamment celles qu'on peut apporter un changement, trouver des modèles qui soient plus qualitatifs en notre sens pour nos façons de vivre. Et donc ça nous a orientés à notre niveau individuel, mais c'est aussi ce qu'on transmet à nos élèves, parce qu'on pense que ce travail corporel, il peut avoir d'autres effets que le bien-être, ce qui est déjà très bien, mais où... ou en tout cas que le bien-être individuel, qu'il peut y avoir un bien-être social aussi. Parce que c'est une nuance importante, souvent, que ce soit, si on s'en tient un peu au pilates ou au yoga, ça peut être des pratiques qui, encore plus aujourd'hui dans nos sociétés modernes, sont individuelles, mais individualistes aussi. On est sur le petit rectangle.

  • Speaker #0

    J'ai des rêves même, ce terme de narcissique, qui sont vraiment autocentrés, assez autocentrés.

  • Speaker #1

    Et ça, du coup, c'est très bien d'être mis en contact avec soi, mais on perd un peu le contact avec l'autre. Et cet aspect de déconnexion à soi et à l'autre, il est quand même très fort aujourd'hui. Ça va aussi avec l'omniprésence de la technologie, mais même un peu une sorte, à mon avis, de défritement de tout ce qui crée du lien entre les gens, que ce soit au niveau social ou économique. Et donc que… Et alors qu'on pense venir se faire du bien, peut-être qu'il y a certaines pratiques qui accélèrent un peu cette tendance à l'éclatement de la société et des individus. Donc, le fait d'avoir une pratique qui ne soit pas orientée sur la recherche de résultats, que ce soit des capacités à performer ou des résultats esthétiques, elle peut être intéressante parce qu'on est plus en lien avec soi-même au niveau qualitatif. justement et que le travail du corps c'est pas qu'une mécanique on peut développer la sensorialité on peut aussi développer la sensibilité et ce qu'on compte que notre corps c'est pas une machine, c'est pas qu'une machine justement, qu'il peut y avoir beaucoup de subtilité et presque de poésie donc se relier d'abord à soi d'une façon non extractive ça peut être intéressant et c'est ton sens de recherche de qualité qu'est-ce que tu penses de tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une chose qui me vient tout de suite, c'est de dire, dans tout ce qu'on propose là, d'ailleurs au sommet, les techniques qui nous intéressent, on dit que souvent, ce sont des techniques mind-body. En anglais, on dit mind-body. Donc, il y a lui, le corps et l'esprit. Et donc, des gens qui font ce lien entre ce qui se passe dans mon corps, comme tu disais, mécaniquement, mais ce qui se passe aussi d'un point de vue sensible, sensitif, émotionnel, intellectuel et de connecter tout ça comme étant… en fait c'est pas connecté, c'est comme le reconnaissant comme étant une seule chose c'est pas connecter ça avec ça c'est juste reconnaître que c'est une seule chose et que ce qui se passe dans mon corps, le mouvement qui est exprimé dans mon corps est l'expression de qui je suis et de comment je me ressens et comment je me perçois et comment je me perçois et aussi l'expression de ce qui se passe dans mon corps c'est complètement interdépendant c'est Bonnie Benbridge Cohen qui parlait beaucoup de ça avec sa pratique de BMC. Donc déjà, il y a ce mind-body. Et pour moi, de plus en plus, avec le temps, alors je ne sais pas que pour moi, il y a plein de penseurs, de chercheurs de ces milieux-là qui ont vu émerger cette pensée-là ces dernières années, que ce n'est pas seulement mind-body, mais c'est mind-body environnement. C'est-à-dire que c'est moi en tant qu'être humain, un corps, un esprit interdépendant dans un environnement. Dans un environnement, ça veut dire... dans la nature, dans le monde dans lequel je vis. Donc le lien, oui, à la nature, en fait, de se connecter à ce qu'il y a autour de soi, mais aussi à l'environnement social. Donc on ne peut pas extraire un individu de son environnement social. Ça veut dire que nous, en tant que professeurs, quand on travaille avec des élèves et qu'on voit qu'il y a des difficultés corporelles, Il y a des douleurs, il y a des pathologies, il y a des souffrances d'une certaine manière. Elles peuvent être liées bien sûr à de la mécanique, on vient de travailler sur de la mécanique, sur de la physiologie. Mais souvent le problème il est plus large que ça, il est plus complexe que ça. et arrive la notion d'individu psychocorporel. En fait, on prend le psychosociocorporel, on prend l'ensemble de la personne en compte. Et donc, l'environnement dans lequel cette personne va évoluer est extrêmement important sur l'impact que ça va avoir sur la santé de son corps, sur son fonctionnement corporel, sur ses habitudes corporelles de mouvement. Et ça veut dire que dans l'autre sens, quand on travaille sur un changement dans les techniques somatiques, on fait beaucoup ça. On se dit, tiens, on va changer quelque chose à l'intérieur de notre schéma corporel ou de nos habitudes de mouvement. Par exemple, comment je vais de la position debout à assise ? Est-ce que d'un seul coup, je peux augmenter ma palette de mouvement, avoir une meilleure fonctionnalité de cette action-là ? En changeant ça, on change notre perception de notre corps et on change notre action en tant qu'individu sur notre environnement autour de nous. Donc en fait, on a un impact toujours qui est complètement lié entre le corps, l'esprit et l'environnement. Et je pense que ce qu'on essaye de partager au travers de ce sommet et de toutes ces discussions qu'on a, toutes ces réflexions, c'est cette notion-là. Comment... d'une pratique qui pourrait sembler justement très narcissique, très égocentrée, très individuelle, je peux, selon la façon dont je vais l'enseigner, ce n'est pas automatique, mais selon la façon dont je vais l'enseigner et selon ma sensibilité et vers quoi je vais pointer la lumière à mes élèves, je peux avoir un impact qui est plus important que ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un espace où on peut effectivement travailler une conscience de soi différente ? effectivement, ce n'est pas parce que c'est individuel que c'est individualiste. Tout dépend de la façon dont on apprend les choses. Je pense que ça permet de cultiver une disposition d'esprit qui n'est pas seulement propre à cette discipline, cette conscience de soi pour aller vers l'extérieur, aller vers l'autre. En fait, c'est quelque chose qu'on peut transférer, utiliser un petit peu en permanence. Et si on fait du football ou du bowling, ça peut marcher aussi. Donc, c'est quelque chose qu'on cultive dans des espaces privilégiés, un peu comme ceux qu'on propose, mais après, qu'on peut retrouver et utiliser en permanence. Ça peut devenir une façon d'être, une façon de faire les choses. Effectivement, c'est des espaces où on peut explorer d'autres situations et donc où, comme tu l'as dit, on peut changer sa perception, son mode de perception et son mode d'action. Et moi, je trouve que ça peut avoir une résonance sociale ou même politique. parce que j'ai l'impression que de tout temps et encore plus aujourd'hui, il y a beaucoup de situations qui deviennent conflictuelles parce que c'est centré autour des identités, où chacun revendique son identité et combat celle de l'autre. Et ça, quelle que soit un peu la position sur le spectre, c'est ce qui se retrouve beaucoup. Il y a des moments où effectivement, c'est important d'avoir l'espace pour pouvoir construire une image de soi qui soit… reconnu et satisfaisant.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait une sorte de schéma corporel. Qu'est-ce que c'est mon enveloppe ? Où ça commence ? Où ça finit ? Je reconnais mon territoire, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Voilà, une définition de soi. Et que, voilà, c'est un espace auquel on a tous droit. Mais que, probablement, en fait, de l'explorer et de le visiter ou de le revisiter, ça peut permettre déjà de découvrir d'autres dimensions de cet espace. que je suis plus que l'histoire que je me raconte sur moi-même. Et aussi que les frontières de cet espace, même si elles existent et qu'elles sont nécessaires, peut-être qu'elles peuvent être aussi plus mouvantes, plus adaptables. Et donc, quand je vais justement évoluer dans cet environnement et rencontrer d'autres, le défi, ce serait de comment je peux trouver une sorte de structure où je reste moi-même et je ne me rends pas en flaque, où je ne suis pas modelé complètement par tout ce que je rencontre. Mais à l'inverse également, je ne vais pas essayer de façonner le monde et l'autre pour que tout corresponde à la vision que j'ai de mon espace personnel. Donc voilà, en fait, comment le travail corporel, ça peut influer sur la qualité de la relation que j'ai à moi-même et aux autres et à l'environnement.

  • Speaker #0

    Il y a un mot qui m'est venu là en t'écoutant, c'est perméabilité. Tu sais, quand on est même dans l'environnement, quand on parle, par exemple, c'est un peu d'actualité, s'il fait très très chaud, on sait très bien que le fait d'avoir que des cours goudronnés, par exemple, c'est compliqué parce que ça ne peut pas absorber l'eau, ça renvoie de la chaleur, etc. Et donc, c'est important de retrouver des espaces où on va enlever le goudron, remettre de la terre, parce que la terre, elle est perméable, donc elle permet de... d'absorber, de renvoyer la fraîcheur, etc. Et si je peux faire un peu l'analogie avec ce qui se passe avec notre corps, avec nos pratiques, ce serait un peu ça. Ce serait de se rendre, et je n'aime pas le corps parce que c'est se rendre, en tant qu'individu, dans sa globalité, justement, ce fameux être bio, socio-corporel, c'est de se rendre perméable. Et je pense que c'est le... le point fort des pédagogies somatiques. Souvent, on parle des pratiques somatiques, mais on pourrait parler de pédagogie somatique. C'est quoi la pédagogie somatique ? C'est nous apprendre à être dans un espace où justement on peut expérimenter des choses, où souvent le savoir, il ne va pas être descendant, mais il est vraiment partagé, voire le savoir va naître de l'exploration et de la découverte, et il est beaucoup plus horizontal. Et il va m'aider à m'accéder à cette perméabilité, à cette adaptation, à mon environnement, à mes besoins. Il y a la notion d'écoute aussi qui est très importante dans la pédagogie somatique. Et la notion de question, c'est-à-dire qu'on va beaucoup questionner. Et plutôt que d'apporter des réponses, le professeur va plutôt poser des questions.

  • Speaker #1

    Et donc, finalement, il devient plus facilitateur que professeur où il enseigne une... une discipline, c'est lui qui sait, mais plutôt, et ça je pense que c'est la recherche que nous avons en commun, n'est-ce pas Yael ? De proposer des paramètres pour une expérience. Moi j'aime beaucoup cette idée de perméabilité, effectivement, parce qu'il faut des limites, il faut une enveloppe, même au niveau cellulaire, c'est comme ça, ce qui permet aux choses d'exister, c'est qu'il y a une séparation, sinon tout serait dans une sorte de soupe. Peut-être qu'à un moment dans l'histoire de l'univers, rien n'était séparé, c'est une sorte de magma dont les choses émergent. Et donc comment on peut garder cette individualité qui nous constitue, parce que moi je suis Adrien et toi tu es Yael, et pourtant il y a un espace pour l'échange. Et c'est la même chose effectivement au niveau du corps, il y a des choses qui peuvent rentrer, d'autres qui peuvent sortir, mais toujours avec ce maintien de l'intégrité. C'est la même chose au niveau psychique. pour l'identité, où je peux cultiver qui je suis par l'échange avec l'autre, mais sans, encore une fois, être complètement modelé ou me valider parce que moi, je vais réussir à transformer l'autre. Il y a toujours ça. Et peut-être qu'au niveau d'une échelle plus grande, au niveau des frontières, peut-être que les frontières, elles ont leur utilité. Si c'est des passoires, c'est un problème. Si tout est mûré et que rien ne circule, c'est aussi un problème. Donc, que... Il y a peut-être des gens qui sont plus qualifiés que moi pour élaborer une réflexion politique plus fine. Mais encore une fois, je pense que, je parle pour moi, mais j'imagine que tu es d'accord avec moi, que ce travail somatique qu'on propose, il peut aussi influencer d'autres gens qui ont des compétences certaines et que ça va changer leur façon de voir les choses ou de faire leur travail. peut-être de penser le social, de penser le politique à partir du corps, ça pourrait donner des orientations différentes, inédites, du moins on le souhaite.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, parce qu'en fait, ce qui se passe dans nos espaces de pratique, on peut le transposer n'importe où. En fait, je pense qu'une fois qu'on a accédé à ce mode exploratoire, à cette façon d'être, à cette façon d'être, de poser des questions à cette façon d'être à l'écoute de ce qui se passe à l'intérieur et de ne pas prendre juste toujours pour argent comptant, par exemple, ce que la personne va te dire parce qu'elle t'assène une connaissance, etc. Tu dis, ah oui, mais est-ce que ça fait sens pour moi ? Est-ce que ça respecte mon intégrité ? Est-ce que je peux me l'approprier ? Et comment je me l'approprie ? Et dans la façon dont tu vas t'approprier, tu vas forcément le transformer et ensuite le transposer dans d'autres endroits, en fait. Je vais donner un exemple, j'aime bien toujours donner des exemples plus parlants, là ça va être dans des choses un peu de la vie quotidienne, mais par exemple, si j'ai appris à être dans l'écoute, dans le questionnement, dans la recherche d'informations, dans l'autonomisation de mon savoir sur ma pratique corporelle. je ne sais pas, je vais vouloir apprendre à fabriquer un poulailler ou apprendre à jouer comme on l'a accordéon. Je suis désolée, c'est très rustique, c'est ma vie actuelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ta réalité.

  • Speaker #0

    Je vais appliquer le même système de pensée à ces autres activités puisque c'est quelque chose que maintenant j'ai intégré dans ma façon d'être et de fonctionner. Donc forcément, ça va ruiciner dans tous mes espaces de vie. dans mes façons d'interagir quand je suis dans des réunions, dans des façons... Je dois dire que, par exemple, quand je suis dans des réunions maintenant et que les gens se coupent la parole, ça me pose beaucoup de problèmes. Tu vois, ça devient compliqué. Donc, ça fait partie, en fait, d'un mode de pensée, d'une façon d'interagir. Et c'est vraiment intégré.

  • Speaker #1

    Et il y a cette notion, justement, de transférabilité qui est importante. Et voilà. qui vient imprégner des espaces où, a priori, si on s'en tient à la définition un peu mécanique ou sportive de ce que c'est que le mouvement et la pratique, on ne verrait pas le rapport entre fabriquer un poulailler ou écouter une réunion avec la pratique sportive, enfin, avec la pratique corporelle plutôt, pardon. Et donc, ça, c'est essentiel. Et je trouve qu'encore une fois, c'est plutôt une question de disposition d'esprit que de discipline. parce qu'on peut aussi faire le pilates et le yoga et tout le reste de façon très désincarnée. Donc, si on aime le rugby ou le bûcheronnage, on peut le faire en conscience et ça peut nous apporter les mêmes choses. Mais en ce qui nous concerne, puisque nous, c'est la plateforme un peu qu'on utilise, ça permet aussi de changer la vision qu'on a de l'intensité. Souvent, on vient avec l'idée qu'il faut faire beaucoup, il faut faire fort pour que ça marche. Alors que là, c'est plutôt une question d'attention et d'intention. et avec une pratique très douce, très légère, pas forcément très longue d'ailleurs, quelles informations je vais collecter pour pouvoir les réutiliser plus tard. Et ça ne m'empêche pas qu'on puisse faire des entraînements longs, intenses, difficiles. Ce n'est pas contre, il n'y a rien d'exclusif dans tout ça. Mais vraiment, ça peut changer la façon dont la pratique peut être nourrissante. Et le parallèle avec l'alimentation, il est intéressant. Il y a des moments où on peut faire des banquets. et se gaver, et c'est très sympa. Et d'autres moments, en fait, où quelques petites bouchées, ça peut être tout à fait nourrissant. Ça dépend des contextes, des situations, des besoins, des envies. Donc, parfois, faire plus simple, ça peut être assez révolutionnaire, puisque ça vient contredire ces idées d'intensité et de volume. Et que, non seulement ça peut être bien sur le coup, mais encore une fois, ça peut venir imprégner. dans toutes les situations et je te rejoins sur le fait que quand les gens se coupent la parole, moi j'écoute un peu la radio et tout ça et je trouve j'ai du mal justement dans ces moments là ça me donne plutôt envie d'éteindre la radio parce que dans la qualité du dialogue c'est très pauvre, les gens ils veulent placer leur truc là pour le coup les identités sont pas très étirées il n'y a pas beaucoup d'échanges il n'y a pas beaucoup d'écoute en fait on a beaucoup parlé de ça précédemment déjà entre nous

  • Speaker #0

    La qualité, tu parlais d'intensité, pour moi l'intensité, elle peut venir de l'intensité de l'attention qu'on met à une tâche, et puis de l'intensité de l'écoute. L'écoute peut être quelque chose de très actif. Souvent on voit, on imagine l'écoute comme étant quelque chose de très passif, et l'écoute peut être excessivement actif. C'est-à-dire que de ne pas être, et c'est vrai qu'on a été, et de plus en plus je pense avec les réseaux sociaux, avec une certaine Agilité à répondre très très vite. On a tout de suite, on entend quelque chose, on veut réagir. Et en fait, d'essayer de prendre ce temps, de vraiment absorber l'information. Oui, j'ai des pensées qui viennent. Peut-être besoin, là je vois que tu as décrit des choses pour se dire je vais avoir besoin de rebondir là-dessus, de réfléchir. Mais de ne pas le dire tout de suite. D'être dans l'écoute et de vraiment prendre ce temps. Et ça, c'est très somatique. D'observer qu'est-ce que ça me fait d'entendre ça. des fois tu vas entendre, justement tu parlais de radio, des opinions qui te heurtent, on parlait de ça hier aussi, c'est pas toujours des pratiques confortables qu'on va faire non plus, des fois on va faire des pratiques qui sont extrêmement inconfortables, qu'est-ce que ça me fait de m'astreindre à le faire, de continuer dans cette, faut pas que ça soit délétère, que ça risque de me faire mal, mais quelque chose qui ne me convient pas tout à fait, qui n'est pas habituel, qui n'est pas confortable, Est-ce que je peux continuer à le faire ou continuer à écouter quelque chose qui n'est pas confortable pour moi et de voir ce que j'en fais, comment je le transforme en fait ? Et comment j'y réagis ensuite ? Mais même le mot réagir ne serait peut-être pas le mot le plus adéquat. Comment j'agis ou comment je réponds à ça ? Répondre plutôt que de réagir, peut-être.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant, effectivement, pour développer un peu cette notion d'inconfort, que justement, ça peut être une pratique douce et lente et petite, et que ça, ça peut générer de l'inconfort. On n'est pas obligé toujours, encore une fois, d'aller dans l'intensité ou dans le volume. et que peut-être justement une certaine lenteur qui permet d'observer quelles sont les réactions et effectivement ne pas être dans la réactivité tout le temps. Et je pense au Yin Yoga par exemple qui est une pratique immobile, alors avec beaucoup de soutien par contre, ce n'est pas un travail où on va défier sa souplesse, mais pour situer ses déposures de yoga. au sol, qui peuvent ressembler à des étirements mais qui sont très soutenus on peut mettre plein de coussins, plein de briques pour justement que ce soit pas trop intense mais par contre on va rester longtemps immobile c'est ce qu'on peut faire debout aussi en Qigong par exemple et dans ces espaces là il y a des choses qui vont se produire ne pas bouger, ne pas changer tout de suite et aussi de ne rien faire de spécial, parce que s'il fallait serrer les dents et tenir coûte que coûte l'étirement on pourrait se distraire avec ça Mais là, en fait, c'est comme si on ne pouvait plus vraiment s'échapper. On est un peu face à soi-même. Donc, il y a des sensations, des pensées, des émotions qui vont venir. Et donc, que paradoxalement, ne pas faire ou faire petit ou faire lent, ça peut être un défi. Ça peut être très déstabilisant, surtout dans cette époque où effectivement le travail est associé à l'intensité, au volume. Et donc, on peut se découvrir pas mal dans ces espaces. Justement. cette lenteur, cette basse intensité, elle nous ouvre des ressources pour plus tard, pour quand ça va vite, quand ça va fort. On a cultivé un petit peu d'espace, de buffer, disons, où justement, on a cet espace pour absorber un peu. Je ne sais pas si j'ai parlé de ça la dernière fois, mais il y a Emmanuel Carrère qui a écrit un livre qui s'appelle Yoga.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai lu. Ça commence où il est en retraite vipassana.

  • Speaker #1

    Exactement, mais bon, voilà, il parle du yoga et de la méditation et en même temps de sa bipolarité, ça mélange plein de choses intéressantes, et à un moment, je crois que c'est dans celui-là où il parle de profondeur stratégique, il explique que la Russie, c'était un pays difficile à envahir, et que ceux qui s'y sont essayés, alors au début, ils rentrent, ils arrivent à conquérir du territoire, donc les autres reculent, reculent, reculent, et puis, à un moment, la dynamique conquérante, elle s'épuise un peu, ils sont plus fatigués, et hop, il y a le reflux, parce que Merci. justement, on avait de la place pour absorber et pour chasser ceux qui avaient essayé d'envahir le territoire. Et là, c'est un peu pareil de cultiver cette lenteur et cette douceur, ça nous donne de l'espace. Parce que si je suis déjà dos au mur et que l'autre me pousse, tout de suite, je n'ai plus de place, donc j'ai envie de réagir. Alors que si l'autre me pousse un peu, mais que derrière moi, j'ai tout l'espace que je veux, il me pousse un peu, je fais deux, trois pas, certes, et puis OK. J'ai de l'intégrité, tu parlais de ça tout à l'heure, en fait ça n'entame pas forcément mon intégrité. Donc ça peut vraiment avoir une dimension relationnelle de faire ce petit travail d'attention et de lenteur et de douceur.

  • Speaker #0

    C'est une sorte de ressort en fait, ça te donne un ressort au sens propre comme au figuré. Dans les pratiques qu'on fait au vinage des pruniers, dans la tradition bouddhiste de Thich Nhat Hanh, on pratique l'écoute active énormément. Donc ce sont des pratiques qui t'enseignent, donc il y a des techniques. Mais globalement, c'est savoir écouter sans réagir, savoir écouter sans parler, sans donner son avis, sans rebondir sur ce que l'autre dit. Juste être présent pour que l'autre puisse se déposer. C'est un travail très difficile en fait, c'est extrêmement difficile.

  • Speaker #1

    Oui, et plus il y a d'implications émotionnelles avec l'autre, plus c'est difficile. Mais plus c'est nécessaire aussi. Donc, probablement, justement, sur le fait que ce travail corporel en conscience, encore une fois, ce n'est pas lié à une technique précise, ni dans ce domaine-là, ni en général, mais l'attention qu'on porte à soi, elle peut avoir un effet bénéfique sur l'attention qu'on va porter à l'autre. Effectivement, de pouvoir écouter, ça me paraît essentiel, et c'est ce qui manque quand même beaucoup.

  • Speaker #0

    Dans un monde où tout va trop vite. Donc c'est vrai que ces pratiques de corps dites somatiques que l'on propose, et en tout cas l'approche qu'on a envie de partager avec vous pendant M le Sommet. C'est exactement pour cultiver ces réflexions. Déjà, rester en réflexion autour de ces sujets-là. On n'a pas la prétention d'y apporter des réponses absolues. On cherche surtout beaucoup à se questionner. Et puis d'amener des pratiques et des personnes qui sont dans cette même recherche pour nous donner justement des outils pour nos pratiques personnelles, pour nos pratiques en tant qu'enseignants, pour réfléchir à... si je peux dire ça en quelque sorte, à notre rôle dans la société ? Parce que finalement, on a aussi quelque chose à apporter en tant qu'enseignant du corps dans la société. Qu'est-ce que ça pourrait être ?

  • Speaker #1

    Parce que là, je suis la formation d'embodiment avec Marc Wohl. Chez lui, il parle beaucoup de régulation, donc l'auto-régulation, comment moi, je peux me réguler avec ma respiration, plein d'exercices. La co-régulation, c'est l'échange avec l'autre qui va permettre d'apaiser ou d'activer. D'ailleurs, la régulation, ce n'est pas que vers le bas. L'éco-régulation, le fait d'être en contact avec la nature, avec l'environnement. Et lui, il parle de théorégulation. Ce n'est pas forcément quelque chose de religieux, mais en tout cas, un truc plus grand que soi, qui peut être le sens qu'on donne aux choses, à notre vie, à notre démarche. Et ça aussi. En fait, ça a un rôle de régulateur parce que, je pense que, comme tu viens de le dire, ça remet les choses en perspective. On a un contexte qui peut nous animer et nous soutenir. Donc ça, c'est important. Donc c'est vraiment formidable ce travail somatique. Il faut s'y intéresser si ce n'est pas encore le cas. Et surtout, il faut s'inscrire à Aime le Sommet.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, je vois que les discussions qu'on a ici, on n'a pas encore vraiment défini les thèmes des tables rondes. mais... probablement on aura des tableaux ronds qui retourneront autour de ces sujets-là parce que c'est plein de portes d'entrée fantastiques pour après aller creuser le rôle de l'enseignement, la pédagogie, l'interaction. C'est vraiment ces sujets-là qui nous intéressent. Donc voilà, moi je vois bien des tables rondes autour des deux, trois derniers sujets qu'on a parlé pendant les lives.

  • Speaker #1

    Très bien. Voilà, l'inspiration naît. C'est un système dynamique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, c'est ça que j'adore. C'est ça qui fonctionne bien. Je pense qu'entre nous deux aussi, on fait un bon ping-pong.

  • Speaker #1

    Et comme ça, émergent des choses.

  • Speaker #0

    Oui, il y a quelques notions qui sont sorties aujourd'hui que j'ai appréciées aussi. Eh bien, merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #1

    C'était un plaisir, Yael. On se revoit bientôt, de toute façon, pour un prochain live. Comme ça, à la fois pour développer notre pensée somatique, moi j'aime bien dire ça, et puis pour continuer à mettre en perspective les propositions qu'on fait durant M le sommet, avec ce qui peut intéresser soit les pratiquants, soit les enseignants, pour l'aspect vraiment... techniques en ce qui concerne leur rapport avec les disciplines, mais aussi de voir que le travail corporel, il peut influencer tous les domaines de la vie. Il peut imprégner.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est en merveille.

  • Speaker #0

    J'ai de l'imprégnation. Super. Merci.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si tu as aimé, partage-le avec ta communauté et laisse un like ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Cela m'aidera à rendre le podcast plus visible. Merci à Philippe. Padem Powell d'avoir si généreusement composé la musique originale de cette émission. La musique rythme nos vies et apporte de la joie au cœur. Avoir une musique qui me ressemble pour accompagner votre écoute est un vrai cadeau.

Description

🎙️ Dans cet épisode en live avec Adrien Matter, co-créateur de M Le Sommet, nous partageons bien plus qu’une annonce : c’est une invitation à ressentir, penser, relier.


Nous vous dévoilons en avant-première l’affiche 2025 du sommet, mais surtout, nous ouvrons un espace de réflexion sur la portée sociale, sensible et politique du travail somatique.


Et si une pratique corporelle, plutôt qu’un outil de performance ou de bien-être individuel, devenait un levier de lien, d’écoute, de régulation collective ?


Nous explorons ensemble cette pédagogie du corps qui interroge, qui transforme, qui réveille doucement.


🌿 Une conversation vivante et poreuse, à l’image de ce que nous souhaitons semer ensemble.


🎟️ M Le Sommet 2025 aura lieu du 16 au 19 octobre.

Profitez du tarif "early bird" jusqu’au 31 août sur 👉 www.m-sommet.com


🔔 N'oublie pas de t'abonner à "Corporalités" pour ne manquer aucun de nos dialogues inspirants ! Pense à laisser une note, un commentaire et à partager avec tes amis pour faire découvrir ce podcast autour de toi.


🎧 Bonne écoute et à très vite pour un nouvel épisode !


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🎶 Musique : Ostinato, musique composée par @philippebadenpowell spécialement pour “Corporalités”.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au podcast Corporalité, les exploratorices du corps en mouvement. C'est une série d'entretiens sur le corps. Je suis Yael Pankos, exploratrice moi-même et curieuse du mouvement et des pratiques corporelles. J'ai plusieurs casquettes, dont celle de formatrice empinate, danseuse improvisatrice, praticienne de chassons. Tout au long de mon parcours, j'ai découvert de nombreuses personnes inspirantes sur mon chemin. Et j'aimerais partager ces découvertes avec vous.

  • Speaker #1

    Salut, Adrien.

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va bien. Alors, c'est notre rendez-vous. On va voir, peut-être qu'au fur et à mesure, ce sera un petit peu plus rapproché. Mais en tout cas, pour parler de M le Sommet, pour rappeler déjà un petit peu les dates, l'affiche. Et puis, parce que ces rendez-vous, ça nous aide à nourrir une réflexion sur pourquoi on fait les choses. Nous, on est enseignant, formateur, organisateur de sommets. Et quel message, que ce soit nos cours ou des événements qu'on organise, on voudrait faire passer autour du corps ? Et là, en l'occurrence aujourd'hui, on essaie de mettre en perspective le travail corporel, somatique, différentes terminologies, avec des questions de société. Quel effet ça peut avoir au-delà de l'effet individuel ? Petites infos pratiques, on va voir, tu vas me dire si j'ai bien tout retenu, puisque le garde-fou organisationnel et tout ça. Donc, la prochaine édition de M le Sommet, c'est du 16 au 19 octobre 2025.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Jusqu'au 31 août, les festivaliers peuvent bénéficier d'un tarif préférentiel early bird. Donc, ils peuvent trouver toutes les infos sur m-sommet.com.

  • Speaker #0

    le service de billetterie qui leur permet de réserver en avance leur ticket ils auront droit donc à un tarif préférentiel ouais franchement on a essayé de faire des tarifs vraiment accessibles le early bird il est à 129 euros en sachant que pour ce tarif là t'as 5 conférences 10 pratiques des tables rondes et t'as accès au replay derrière donc franchement c'est c'est Merci. C'est le prix que tu paierais pour aller faire trois ou quatre cours. Et là, tu as quatre jours de conférences et de cours de haut vol, en fait. C'est ça, encore une fois. On a réuni des intervenants internationaux, des grands noms, avec des disciplines très variées. Donc, ça va être des points de vue super enrichissants les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on peut parler un petit peu de cette affiche-là ? Qui, par exemple, on a le plaisir d'accueillir ?

  • Speaker #0

    Oui, on avait déjà révélé l'affiche, on va renommer les noms un peu rapidement. Sur les cinq conférences, on a, pareil, tu me retoques si j'ai besoin. Donc, on a Camille Allen qui sera là. On a Tia Zittel qui sera là des États-Unis, en direct des États-Unis. Aussi des États-Unis, Carole Davis. Et puis, Tom Duquenois. Et enfin, pour finir, Mark Walsh qui est, lui, plutôt britannique. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Voilà. Internationales, comme tu disais. Et donc, des gens qui enseignent les neurosciences, le travail sur les fascias, donc Carol Devis, elle est docteure en médecine. Tias Little, qui fait un travail sur le yoga somatique, auteur d'un super livre. Tom Duquenoy, qui est passé par une carrière professionnelle de MMA, et maintenant qui est plutôt dans la danse et l'expression théâtrale. Et Marc Roche, qui est une des références mondiales sur l'embodyment. donc belle affiche pour les conférences il y a aussi des temps de pratique et des tables rondes avec des enseignants de Fighting Monkey, d'Embodiment de Rolfing Movement de Pilates,

  • Speaker #0

    de Yoga de synthèse un petit peu il y aura de la BMC de la danse libre aussi pour cette nouvelle édition ce sera la première fois qu'on a véritablement de la danse et puis des tables rondes donc ce que moi je trouve Très riche, c'était l'idée qu'on avait en créant ce mode de fonctionnement, cette organisation du sommet. Il y a des moments un peu plus de connaissances avec des conférences qui ne sont pas forcément bougées, mais quelquefois on bouge aussi un peu dans les conférences, qui sont des temps plus longs, d'une heure et demie. On a des temps de pratique d'une heure. On a dix heures de pratique en tout et pour tout sur les quatre jours. Donc, c'est énorme parce que c'est un sommet sur l'embodyment. Donc, il faut se mettre dans notre corps. On aime pratiquer. expérimenter tout un tas de nouvelles disciplines. Et puis, des tables rondes, c'est pour nourrir notre réflexion et surtout croiser les points de vue, croiser les disciplines, apprendre les uns des autres. Trouver ce qu'on a en commun, trouver ce qu'on a de différent. Et voilà, c'était vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #1

    Donc, inscrivez-vous, allez sur m-sommet.com et vous aurez accès à la billetterie très facilement. Tout ce travail, ça nous plaît parce qu'il y a un aspect effectivement événementiel, entrepreneurial. Mais toi comme moi, je pense qu'on est mu par d'autres choses, par d'autres aspirations. et notamment celles qu'on peut apporter un changement, trouver des modèles qui soient plus qualitatifs en notre sens pour nos façons de vivre. Et donc ça nous a orientés à notre niveau individuel, mais c'est aussi ce qu'on transmet à nos élèves, parce qu'on pense que ce travail corporel, il peut avoir d'autres effets que le bien-être, ce qui est déjà très bien, mais où... ou en tout cas que le bien-être individuel, qu'il peut y avoir un bien-être social aussi. Parce que c'est une nuance importante, souvent, que ce soit, si on s'en tient un peu au pilates ou au yoga, ça peut être des pratiques qui, encore plus aujourd'hui dans nos sociétés modernes, sont individuelles, mais individualistes aussi. On est sur le petit rectangle.

  • Speaker #0

    J'ai des rêves même, ce terme de narcissique, qui sont vraiment autocentrés, assez autocentrés.

  • Speaker #1

    Et ça, du coup, c'est très bien d'être mis en contact avec soi, mais on perd un peu le contact avec l'autre. Et cet aspect de déconnexion à soi et à l'autre, il est quand même très fort aujourd'hui. Ça va aussi avec l'omniprésence de la technologie, mais même un peu une sorte, à mon avis, de défritement de tout ce qui crée du lien entre les gens, que ce soit au niveau social ou économique. Et donc que… Et alors qu'on pense venir se faire du bien, peut-être qu'il y a certaines pratiques qui accélèrent un peu cette tendance à l'éclatement de la société et des individus. Donc, le fait d'avoir une pratique qui ne soit pas orientée sur la recherche de résultats, que ce soit des capacités à performer ou des résultats esthétiques, elle peut être intéressante parce qu'on est plus en lien avec soi-même au niveau qualitatif. justement et que le travail du corps c'est pas qu'une mécanique on peut développer la sensorialité on peut aussi développer la sensibilité et ce qu'on compte que notre corps c'est pas une machine, c'est pas qu'une machine justement, qu'il peut y avoir beaucoup de subtilité et presque de poésie donc se relier d'abord à soi d'une façon non extractive ça peut être intéressant et c'est ton sens de recherche de qualité qu'est-ce que tu penses de tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une chose qui me vient tout de suite, c'est de dire, dans tout ce qu'on propose là, d'ailleurs au sommet, les techniques qui nous intéressent, on dit que souvent, ce sont des techniques mind-body. En anglais, on dit mind-body. Donc, il y a lui, le corps et l'esprit. Et donc, des gens qui font ce lien entre ce qui se passe dans mon corps, comme tu disais, mécaniquement, mais ce qui se passe aussi d'un point de vue sensible, sensitif, émotionnel, intellectuel et de connecter tout ça comme étant… en fait c'est pas connecté, c'est comme le reconnaissant comme étant une seule chose c'est pas connecter ça avec ça c'est juste reconnaître que c'est une seule chose et que ce qui se passe dans mon corps, le mouvement qui est exprimé dans mon corps est l'expression de qui je suis et de comment je me ressens et comment je me perçois et comment je me perçois et aussi l'expression de ce qui se passe dans mon corps c'est complètement interdépendant c'est Bonnie Benbridge Cohen qui parlait beaucoup de ça avec sa pratique de BMC. Donc déjà, il y a ce mind-body. Et pour moi, de plus en plus, avec le temps, alors je ne sais pas que pour moi, il y a plein de penseurs, de chercheurs de ces milieux-là qui ont vu émerger cette pensée-là ces dernières années, que ce n'est pas seulement mind-body, mais c'est mind-body environnement. C'est-à-dire que c'est moi en tant qu'être humain, un corps, un esprit interdépendant dans un environnement. Dans un environnement, ça veut dire... dans la nature, dans le monde dans lequel je vis. Donc le lien, oui, à la nature, en fait, de se connecter à ce qu'il y a autour de soi, mais aussi à l'environnement social. Donc on ne peut pas extraire un individu de son environnement social. Ça veut dire que nous, en tant que professeurs, quand on travaille avec des élèves et qu'on voit qu'il y a des difficultés corporelles, Il y a des douleurs, il y a des pathologies, il y a des souffrances d'une certaine manière. Elles peuvent être liées bien sûr à de la mécanique, on vient de travailler sur de la mécanique, sur de la physiologie. Mais souvent le problème il est plus large que ça, il est plus complexe que ça. et arrive la notion d'individu psychocorporel. En fait, on prend le psychosociocorporel, on prend l'ensemble de la personne en compte. Et donc, l'environnement dans lequel cette personne va évoluer est extrêmement important sur l'impact que ça va avoir sur la santé de son corps, sur son fonctionnement corporel, sur ses habitudes corporelles de mouvement. Et ça veut dire que dans l'autre sens, quand on travaille sur un changement dans les techniques somatiques, on fait beaucoup ça. On se dit, tiens, on va changer quelque chose à l'intérieur de notre schéma corporel ou de nos habitudes de mouvement. Par exemple, comment je vais de la position debout à assise ? Est-ce que d'un seul coup, je peux augmenter ma palette de mouvement, avoir une meilleure fonctionnalité de cette action-là ? En changeant ça, on change notre perception de notre corps et on change notre action en tant qu'individu sur notre environnement autour de nous. Donc en fait, on a un impact toujours qui est complètement lié entre le corps, l'esprit et l'environnement. Et je pense que ce qu'on essaye de partager au travers de ce sommet et de toutes ces discussions qu'on a, toutes ces réflexions, c'est cette notion-là. Comment... d'une pratique qui pourrait sembler justement très narcissique, très égocentrée, très individuelle, je peux, selon la façon dont je vais l'enseigner, ce n'est pas automatique, mais selon la façon dont je vais l'enseigner et selon ma sensibilité et vers quoi je vais pointer la lumière à mes élèves, je peux avoir un impact qui est plus important que ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un espace où on peut effectivement travailler une conscience de soi différente ? effectivement, ce n'est pas parce que c'est individuel que c'est individualiste. Tout dépend de la façon dont on apprend les choses. Je pense que ça permet de cultiver une disposition d'esprit qui n'est pas seulement propre à cette discipline, cette conscience de soi pour aller vers l'extérieur, aller vers l'autre. En fait, c'est quelque chose qu'on peut transférer, utiliser un petit peu en permanence. Et si on fait du football ou du bowling, ça peut marcher aussi. Donc, c'est quelque chose qu'on cultive dans des espaces privilégiés, un peu comme ceux qu'on propose, mais après, qu'on peut retrouver et utiliser en permanence. Ça peut devenir une façon d'être, une façon de faire les choses. Effectivement, c'est des espaces où on peut explorer d'autres situations et donc où, comme tu l'as dit, on peut changer sa perception, son mode de perception et son mode d'action. Et moi, je trouve que ça peut avoir une résonance sociale ou même politique. parce que j'ai l'impression que de tout temps et encore plus aujourd'hui, il y a beaucoup de situations qui deviennent conflictuelles parce que c'est centré autour des identités, où chacun revendique son identité et combat celle de l'autre. Et ça, quelle que soit un peu la position sur le spectre, c'est ce qui se retrouve beaucoup. Il y a des moments où effectivement, c'est important d'avoir l'espace pour pouvoir construire une image de soi qui soit… reconnu et satisfaisant.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait une sorte de schéma corporel. Qu'est-ce que c'est mon enveloppe ? Où ça commence ? Où ça finit ? Je reconnais mon territoire, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Voilà, une définition de soi. Et que, voilà, c'est un espace auquel on a tous droit. Mais que, probablement, en fait, de l'explorer et de le visiter ou de le revisiter, ça peut permettre déjà de découvrir d'autres dimensions de cet espace. que je suis plus que l'histoire que je me raconte sur moi-même. Et aussi que les frontières de cet espace, même si elles existent et qu'elles sont nécessaires, peut-être qu'elles peuvent être aussi plus mouvantes, plus adaptables. Et donc, quand je vais justement évoluer dans cet environnement et rencontrer d'autres, le défi, ce serait de comment je peux trouver une sorte de structure où je reste moi-même et je ne me rends pas en flaque, où je ne suis pas modelé complètement par tout ce que je rencontre. Mais à l'inverse également, je ne vais pas essayer de façonner le monde et l'autre pour que tout corresponde à la vision que j'ai de mon espace personnel. Donc voilà, en fait, comment le travail corporel, ça peut influer sur la qualité de la relation que j'ai à moi-même et aux autres et à l'environnement.

  • Speaker #0

    Il y a un mot qui m'est venu là en t'écoutant, c'est perméabilité. Tu sais, quand on est même dans l'environnement, quand on parle, par exemple, c'est un peu d'actualité, s'il fait très très chaud, on sait très bien que le fait d'avoir que des cours goudronnés, par exemple, c'est compliqué parce que ça ne peut pas absorber l'eau, ça renvoie de la chaleur, etc. Et donc, c'est important de retrouver des espaces où on va enlever le goudron, remettre de la terre, parce que la terre, elle est perméable, donc elle permet de... d'absorber, de renvoyer la fraîcheur, etc. Et si je peux faire un peu l'analogie avec ce qui se passe avec notre corps, avec nos pratiques, ce serait un peu ça. Ce serait de se rendre, et je n'aime pas le corps parce que c'est se rendre, en tant qu'individu, dans sa globalité, justement, ce fameux être bio, socio-corporel, c'est de se rendre perméable. Et je pense que c'est le... le point fort des pédagogies somatiques. Souvent, on parle des pratiques somatiques, mais on pourrait parler de pédagogie somatique. C'est quoi la pédagogie somatique ? C'est nous apprendre à être dans un espace où justement on peut expérimenter des choses, où souvent le savoir, il ne va pas être descendant, mais il est vraiment partagé, voire le savoir va naître de l'exploration et de la découverte, et il est beaucoup plus horizontal. Et il va m'aider à m'accéder à cette perméabilité, à cette adaptation, à mon environnement, à mes besoins. Il y a la notion d'écoute aussi qui est très importante dans la pédagogie somatique. Et la notion de question, c'est-à-dire qu'on va beaucoup questionner. Et plutôt que d'apporter des réponses, le professeur va plutôt poser des questions.

  • Speaker #1

    Et donc, finalement, il devient plus facilitateur que professeur où il enseigne une... une discipline, c'est lui qui sait, mais plutôt, et ça je pense que c'est la recherche que nous avons en commun, n'est-ce pas Yael ? De proposer des paramètres pour une expérience. Moi j'aime beaucoup cette idée de perméabilité, effectivement, parce qu'il faut des limites, il faut une enveloppe, même au niveau cellulaire, c'est comme ça, ce qui permet aux choses d'exister, c'est qu'il y a une séparation, sinon tout serait dans une sorte de soupe. Peut-être qu'à un moment dans l'histoire de l'univers, rien n'était séparé, c'est une sorte de magma dont les choses émergent. Et donc comment on peut garder cette individualité qui nous constitue, parce que moi je suis Adrien et toi tu es Yael, et pourtant il y a un espace pour l'échange. Et c'est la même chose effectivement au niveau du corps, il y a des choses qui peuvent rentrer, d'autres qui peuvent sortir, mais toujours avec ce maintien de l'intégrité. C'est la même chose au niveau psychique. pour l'identité, où je peux cultiver qui je suis par l'échange avec l'autre, mais sans, encore une fois, être complètement modelé ou me valider parce que moi, je vais réussir à transformer l'autre. Il y a toujours ça. Et peut-être qu'au niveau d'une échelle plus grande, au niveau des frontières, peut-être que les frontières, elles ont leur utilité. Si c'est des passoires, c'est un problème. Si tout est mûré et que rien ne circule, c'est aussi un problème. Donc, que... Il y a peut-être des gens qui sont plus qualifiés que moi pour élaborer une réflexion politique plus fine. Mais encore une fois, je pense que, je parle pour moi, mais j'imagine que tu es d'accord avec moi, que ce travail somatique qu'on propose, il peut aussi influencer d'autres gens qui ont des compétences certaines et que ça va changer leur façon de voir les choses ou de faire leur travail. peut-être de penser le social, de penser le politique à partir du corps, ça pourrait donner des orientations différentes, inédites, du moins on le souhaite.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, parce qu'en fait, ce qui se passe dans nos espaces de pratique, on peut le transposer n'importe où. En fait, je pense qu'une fois qu'on a accédé à ce mode exploratoire, à cette façon d'être, à cette façon d'être, de poser des questions à cette façon d'être à l'écoute de ce qui se passe à l'intérieur et de ne pas prendre juste toujours pour argent comptant, par exemple, ce que la personne va te dire parce qu'elle t'assène une connaissance, etc. Tu dis, ah oui, mais est-ce que ça fait sens pour moi ? Est-ce que ça respecte mon intégrité ? Est-ce que je peux me l'approprier ? Et comment je me l'approprie ? Et dans la façon dont tu vas t'approprier, tu vas forcément le transformer et ensuite le transposer dans d'autres endroits, en fait. Je vais donner un exemple, j'aime bien toujours donner des exemples plus parlants, là ça va être dans des choses un peu de la vie quotidienne, mais par exemple, si j'ai appris à être dans l'écoute, dans le questionnement, dans la recherche d'informations, dans l'autonomisation de mon savoir sur ma pratique corporelle. je ne sais pas, je vais vouloir apprendre à fabriquer un poulailler ou apprendre à jouer comme on l'a accordéon. Je suis désolée, c'est très rustique, c'est ma vie actuelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ta réalité.

  • Speaker #0

    Je vais appliquer le même système de pensée à ces autres activités puisque c'est quelque chose que maintenant j'ai intégré dans ma façon d'être et de fonctionner. Donc forcément, ça va ruiciner dans tous mes espaces de vie. dans mes façons d'interagir quand je suis dans des réunions, dans des façons... Je dois dire que, par exemple, quand je suis dans des réunions maintenant et que les gens se coupent la parole, ça me pose beaucoup de problèmes. Tu vois, ça devient compliqué. Donc, ça fait partie, en fait, d'un mode de pensée, d'une façon d'interagir. Et c'est vraiment intégré.

  • Speaker #1

    Et il y a cette notion, justement, de transférabilité qui est importante. Et voilà. qui vient imprégner des espaces où, a priori, si on s'en tient à la définition un peu mécanique ou sportive de ce que c'est que le mouvement et la pratique, on ne verrait pas le rapport entre fabriquer un poulailler ou écouter une réunion avec la pratique sportive, enfin, avec la pratique corporelle plutôt, pardon. Et donc, ça, c'est essentiel. Et je trouve qu'encore une fois, c'est plutôt une question de disposition d'esprit que de discipline. parce qu'on peut aussi faire le pilates et le yoga et tout le reste de façon très désincarnée. Donc, si on aime le rugby ou le bûcheronnage, on peut le faire en conscience et ça peut nous apporter les mêmes choses. Mais en ce qui nous concerne, puisque nous, c'est la plateforme un peu qu'on utilise, ça permet aussi de changer la vision qu'on a de l'intensité. Souvent, on vient avec l'idée qu'il faut faire beaucoup, il faut faire fort pour que ça marche. Alors que là, c'est plutôt une question d'attention et d'intention. et avec une pratique très douce, très légère, pas forcément très longue d'ailleurs, quelles informations je vais collecter pour pouvoir les réutiliser plus tard. Et ça ne m'empêche pas qu'on puisse faire des entraînements longs, intenses, difficiles. Ce n'est pas contre, il n'y a rien d'exclusif dans tout ça. Mais vraiment, ça peut changer la façon dont la pratique peut être nourrissante. Et le parallèle avec l'alimentation, il est intéressant. Il y a des moments où on peut faire des banquets. et se gaver, et c'est très sympa. Et d'autres moments, en fait, où quelques petites bouchées, ça peut être tout à fait nourrissant. Ça dépend des contextes, des situations, des besoins, des envies. Donc, parfois, faire plus simple, ça peut être assez révolutionnaire, puisque ça vient contredire ces idées d'intensité et de volume. Et que, non seulement ça peut être bien sur le coup, mais encore une fois, ça peut venir imprégner. dans toutes les situations et je te rejoins sur le fait que quand les gens se coupent la parole, moi j'écoute un peu la radio et tout ça et je trouve j'ai du mal justement dans ces moments là ça me donne plutôt envie d'éteindre la radio parce que dans la qualité du dialogue c'est très pauvre, les gens ils veulent placer leur truc là pour le coup les identités sont pas très étirées il n'y a pas beaucoup d'échanges il n'y a pas beaucoup d'écoute en fait on a beaucoup parlé de ça précédemment déjà entre nous

  • Speaker #0

    La qualité, tu parlais d'intensité, pour moi l'intensité, elle peut venir de l'intensité de l'attention qu'on met à une tâche, et puis de l'intensité de l'écoute. L'écoute peut être quelque chose de très actif. Souvent on voit, on imagine l'écoute comme étant quelque chose de très passif, et l'écoute peut être excessivement actif. C'est-à-dire que de ne pas être, et c'est vrai qu'on a été, et de plus en plus je pense avec les réseaux sociaux, avec une certaine Agilité à répondre très très vite. On a tout de suite, on entend quelque chose, on veut réagir. Et en fait, d'essayer de prendre ce temps, de vraiment absorber l'information. Oui, j'ai des pensées qui viennent. Peut-être besoin, là je vois que tu as décrit des choses pour se dire je vais avoir besoin de rebondir là-dessus, de réfléchir. Mais de ne pas le dire tout de suite. D'être dans l'écoute et de vraiment prendre ce temps. Et ça, c'est très somatique. D'observer qu'est-ce que ça me fait d'entendre ça. des fois tu vas entendre, justement tu parlais de radio, des opinions qui te heurtent, on parlait de ça hier aussi, c'est pas toujours des pratiques confortables qu'on va faire non plus, des fois on va faire des pratiques qui sont extrêmement inconfortables, qu'est-ce que ça me fait de m'astreindre à le faire, de continuer dans cette, faut pas que ça soit délétère, que ça risque de me faire mal, mais quelque chose qui ne me convient pas tout à fait, qui n'est pas habituel, qui n'est pas confortable, Est-ce que je peux continuer à le faire ou continuer à écouter quelque chose qui n'est pas confortable pour moi et de voir ce que j'en fais, comment je le transforme en fait ? Et comment j'y réagis ensuite ? Mais même le mot réagir ne serait peut-être pas le mot le plus adéquat. Comment j'agis ou comment je réponds à ça ? Répondre plutôt que de réagir, peut-être.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant, effectivement, pour développer un peu cette notion d'inconfort, que justement, ça peut être une pratique douce et lente et petite, et que ça, ça peut générer de l'inconfort. On n'est pas obligé toujours, encore une fois, d'aller dans l'intensité ou dans le volume. et que peut-être justement une certaine lenteur qui permet d'observer quelles sont les réactions et effectivement ne pas être dans la réactivité tout le temps. Et je pense au Yin Yoga par exemple qui est une pratique immobile, alors avec beaucoup de soutien par contre, ce n'est pas un travail où on va défier sa souplesse, mais pour situer ses déposures de yoga. au sol, qui peuvent ressembler à des étirements mais qui sont très soutenus on peut mettre plein de coussins, plein de briques pour justement que ce soit pas trop intense mais par contre on va rester longtemps immobile c'est ce qu'on peut faire debout aussi en Qigong par exemple et dans ces espaces là il y a des choses qui vont se produire ne pas bouger, ne pas changer tout de suite et aussi de ne rien faire de spécial, parce que s'il fallait serrer les dents et tenir coûte que coûte l'étirement on pourrait se distraire avec ça Mais là, en fait, c'est comme si on ne pouvait plus vraiment s'échapper. On est un peu face à soi-même. Donc, il y a des sensations, des pensées, des émotions qui vont venir. Et donc, que paradoxalement, ne pas faire ou faire petit ou faire lent, ça peut être un défi. Ça peut être très déstabilisant, surtout dans cette époque où effectivement le travail est associé à l'intensité, au volume. Et donc, on peut se découvrir pas mal dans ces espaces. Justement. cette lenteur, cette basse intensité, elle nous ouvre des ressources pour plus tard, pour quand ça va vite, quand ça va fort. On a cultivé un petit peu d'espace, de buffer, disons, où justement, on a cet espace pour absorber un peu. Je ne sais pas si j'ai parlé de ça la dernière fois, mais il y a Emmanuel Carrère qui a écrit un livre qui s'appelle Yoga.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai lu. Ça commence où il est en retraite vipassana.

  • Speaker #1

    Exactement, mais bon, voilà, il parle du yoga et de la méditation et en même temps de sa bipolarité, ça mélange plein de choses intéressantes, et à un moment, je crois que c'est dans celui-là où il parle de profondeur stratégique, il explique que la Russie, c'était un pays difficile à envahir, et que ceux qui s'y sont essayés, alors au début, ils rentrent, ils arrivent à conquérir du territoire, donc les autres reculent, reculent, reculent, et puis, à un moment, la dynamique conquérante, elle s'épuise un peu, ils sont plus fatigués, et hop, il y a le reflux, parce que Merci. justement, on avait de la place pour absorber et pour chasser ceux qui avaient essayé d'envahir le territoire. Et là, c'est un peu pareil de cultiver cette lenteur et cette douceur, ça nous donne de l'espace. Parce que si je suis déjà dos au mur et que l'autre me pousse, tout de suite, je n'ai plus de place, donc j'ai envie de réagir. Alors que si l'autre me pousse un peu, mais que derrière moi, j'ai tout l'espace que je veux, il me pousse un peu, je fais deux, trois pas, certes, et puis OK. J'ai de l'intégrité, tu parlais de ça tout à l'heure, en fait ça n'entame pas forcément mon intégrité. Donc ça peut vraiment avoir une dimension relationnelle de faire ce petit travail d'attention et de lenteur et de douceur.

  • Speaker #0

    C'est une sorte de ressort en fait, ça te donne un ressort au sens propre comme au figuré. Dans les pratiques qu'on fait au vinage des pruniers, dans la tradition bouddhiste de Thich Nhat Hanh, on pratique l'écoute active énormément. Donc ce sont des pratiques qui t'enseignent, donc il y a des techniques. Mais globalement, c'est savoir écouter sans réagir, savoir écouter sans parler, sans donner son avis, sans rebondir sur ce que l'autre dit. Juste être présent pour que l'autre puisse se déposer. C'est un travail très difficile en fait, c'est extrêmement difficile.

  • Speaker #1

    Oui, et plus il y a d'implications émotionnelles avec l'autre, plus c'est difficile. Mais plus c'est nécessaire aussi. Donc, probablement, justement, sur le fait que ce travail corporel en conscience, encore une fois, ce n'est pas lié à une technique précise, ni dans ce domaine-là, ni en général, mais l'attention qu'on porte à soi, elle peut avoir un effet bénéfique sur l'attention qu'on va porter à l'autre. Effectivement, de pouvoir écouter, ça me paraît essentiel, et c'est ce qui manque quand même beaucoup.

  • Speaker #0

    Dans un monde où tout va trop vite. Donc c'est vrai que ces pratiques de corps dites somatiques que l'on propose, et en tout cas l'approche qu'on a envie de partager avec vous pendant M le Sommet. C'est exactement pour cultiver ces réflexions. Déjà, rester en réflexion autour de ces sujets-là. On n'a pas la prétention d'y apporter des réponses absolues. On cherche surtout beaucoup à se questionner. Et puis d'amener des pratiques et des personnes qui sont dans cette même recherche pour nous donner justement des outils pour nos pratiques personnelles, pour nos pratiques en tant qu'enseignants, pour réfléchir à... si je peux dire ça en quelque sorte, à notre rôle dans la société ? Parce que finalement, on a aussi quelque chose à apporter en tant qu'enseignant du corps dans la société. Qu'est-ce que ça pourrait être ?

  • Speaker #1

    Parce que là, je suis la formation d'embodiment avec Marc Wohl. Chez lui, il parle beaucoup de régulation, donc l'auto-régulation, comment moi, je peux me réguler avec ma respiration, plein d'exercices. La co-régulation, c'est l'échange avec l'autre qui va permettre d'apaiser ou d'activer. D'ailleurs, la régulation, ce n'est pas que vers le bas. L'éco-régulation, le fait d'être en contact avec la nature, avec l'environnement. Et lui, il parle de théorégulation. Ce n'est pas forcément quelque chose de religieux, mais en tout cas, un truc plus grand que soi, qui peut être le sens qu'on donne aux choses, à notre vie, à notre démarche. Et ça aussi. En fait, ça a un rôle de régulateur parce que, je pense que, comme tu viens de le dire, ça remet les choses en perspective. On a un contexte qui peut nous animer et nous soutenir. Donc ça, c'est important. Donc c'est vraiment formidable ce travail somatique. Il faut s'y intéresser si ce n'est pas encore le cas. Et surtout, il faut s'inscrire à Aime le Sommet.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, je vois que les discussions qu'on a ici, on n'a pas encore vraiment défini les thèmes des tables rondes. mais... probablement on aura des tableaux ronds qui retourneront autour de ces sujets-là parce que c'est plein de portes d'entrée fantastiques pour après aller creuser le rôle de l'enseignement, la pédagogie, l'interaction. C'est vraiment ces sujets-là qui nous intéressent. Donc voilà, moi je vois bien des tables rondes autour des deux, trois derniers sujets qu'on a parlé pendant les lives.

  • Speaker #1

    Très bien. Voilà, l'inspiration naît. C'est un système dynamique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Moi, c'est ça que j'adore. C'est ça qui fonctionne bien. Je pense qu'entre nous deux aussi, on fait un bon ping-pong.

  • Speaker #1

    Et comme ça, émergent des choses.

  • Speaker #0

    Oui, il y a quelques notions qui sont sorties aujourd'hui que j'ai appréciées aussi. Eh bien, merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #1

    C'était un plaisir, Yael. On se revoit bientôt, de toute façon, pour un prochain live. Comme ça, à la fois pour développer notre pensée somatique, moi j'aime bien dire ça, et puis pour continuer à mettre en perspective les propositions qu'on fait durant M le sommet, avec ce qui peut intéresser soit les pratiquants, soit les enseignants, pour l'aspect vraiment... techniques en ce qui concerne leur rapport avec les disciplines, mais aussi de voir que le travail corporel, il peut influencer tous les domaines de la vie. Il peut imprégner.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est en merveille.

  • Speaker #0

    J'ai de l'imprégnation. Super. Merci.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si tu as aimé, partage-le avec ta communauté et laisse un like ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Cela m'aidera à rendre le podcast plus visible. Merci à Philippe. Padem Powell d'avoir si généreusement composé la musique originale de cette émission. La musique rythme nos vies et apporte de la joie au cœur. Avoir une musique qui me ressemble pour accompagner votre écoute est un vrai cadeau.

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