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Dans le ventre des femmes - Le chemin de la douleur à la douceur

9 - Naissance Libre - Témoignage touchant d'Elsa et récit de son accouchement rêvé à la maison

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1h18 |12/02/2025
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Dans le ventre des femmes - Le chemin de la douleur à la douceur

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1h18 |12/02/2025
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Description

Je suis Amélie DUMONT - Naturopathe et Doula - créatrice du podcast Dans le ventre des femmes.


Dans cet épisode, nous plongeons dans l'histoire touchante d'Elsa, une mère qui a choisi d'accoucher à domicile. Elle partage son parcours, ses craintes et ses joies, tout en mettant en lumière l'importance de la confiance en soi et de l'autonomisation durant cette expérience unique. Ce témoignage émouvant nous invite à reconsidérer les choix liés à la maternité et à découvrir la beauté d'une naissance libre. Vous découvrirez son parcours de préparation puis son accouchement rêvé à la maison. Ce fut tout un chemin pour elle et son compagnon vers la naissance de leur fils. La naissance d'une famille encore une fois égallement.


Les pépites et ressources d'Elsa :


Merci à Yonda Schramm-Hädicke pour ce chant de guérison qu'elle me permet d'utiliser et son album complet Circle of Women qui a accompagner mes premiers cercles, tellement de rebozo, et qui me fait tant vibrer. Je vous laisse découvrir cette artiste et ses magnifiques chants.


Merci à Andréa Roux @ddseins pour cette magnifique illustration pour le visuel du podcast.


Me retrouver :

Sur mon site naturamelie.fr

Sur Instagram : @ameliedumont

Si toi aussi tu veux créer ton propre podcast, voici mon code de parrainage sur la plateforme Ausha : AMELIEPODCAST


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis heureuse de vous retrouver dans le podcast « Dans le ventre des femmes, le chemin de la douleur à la douceur » . Ce podcast est né des récits inspirants des femmes que j'ai croisées depuis mes débuts en tant qu'accompagnantes et de mon propre parcours vers une vie plus apaisée et épanouissante. Je suis Amélie Dumont. naturopathe d'où là et tellement plus que ça. Après des années à vous accompagner, vous écouter et grandir à vos côtés, je suis heureuse de vous partager mes réflexions, des outils concrets et des histoires de femmes qui, je l'espère, feront germer en vous de nouvelles manières d'être, de penser et de prendre soin de vous. Ensemble, nous allons plonger au cœur du ventre des femmes, de leur douleur et découvrir comment elles cheminent vers plus de douceur. J'aime à dire que c'est un partage de cœur à cœur, d'être à être, et souvent d'utérus à utérus. Alors, belle écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je suis très touchée de vous retrouver aujourd'hui pour vous faire découvrir cet échange. Nous avons enregistré cet épisode il y a pratiquement un an, au tout début du podcast. J'ai rencontré Elsa durant mes premières années de doula, au cours d'un rendez-vous découverte, et puis de quelques séances de yoga. et de Koya, la projection d'un film, je l'ai observée de loin, cheminée autour de cette naissance libre, partageant de temps à autre un moment, quelques messages. Dans un contexte où la naissance à domicile est devenue une exception, c'est d'autant plus important pour moi de vous partager quelques récits dans ce sens. Je me sens très chanceuse de ces rencontres que je vous partage. Elsa fait partie de ces femmes inspirantes, fortes, qui ont mis naissance dans leur petit cocon, à domicile. en famille. Je suis pleine de gratitude qu'elle me permette aujourd'hui de vous le partager. Je vous avoue qu'à l'enregistrement, puis au montage, je n'ai pas su retenir quelques larmes. J'espère de tout cœur que cela vous inspirera et vous touchera tout autant. On se retrouve avec Elsa et tout son parcours vers la naissance de son fils Nour. A tout de suite. Voilà, donc bien sûr, moi j'ai pensé à toi sur l'aspect de la naissance à domicile. J'imagine qu'on partira peut-être aussi un petit peu sur d'autres choses. Comment tu voyais les choses de ton côté quand je t'ai envoyé cette demande ? Qu'est-ce que ça t'a inspirée ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça m'a inspirée. J'étais remplie de... C'est le mot « gratitude » qui m'est venu en me disant « Ah, c'est super chouette ! » J'avais de la reconnaissance de dire « Tiens, elle a envie de mettre ça en effet en mémoire, en tout cas de le garder, de l'immortaliser. » J'ai trouvé ça bien puisque c'était une belle initiative. moi j'ai pas j'ai pas Je n'ai pas écrit mon accouchement jusqu'à présent. J'ai accouché il y a maintenant plus de deux ans, en fait. Et je me dis qu'il n'est jamais trop tard. Et du coup, je me suis dit, c'est bien, ça va me permettre de le poser aussi différemment. Et puis, je trouve ça... J'aimais beaucoup le fait que ça soit en podcast pour se dire, tiens, ça va être un vrai partage aussi pour d'autres femmes. Et ça avait du sens parce qu'en fait, mes accouchements, j'ai toujours à cœur de les partager pour que ça fasse... En tout cas, résonance chez d'autres femmes ou chez d'autres hommes, en tout cas chez d'autres humains, pour que ça puisse aussi leur servir ou en tout cas, tout simplement, leur dire que c'est possible. Et voilà. Donc, j'aimais beaucoup quand j'ai reçu ton SMS. J'étais vraiment remplie de joie à l'idée de partager ça. Enfin, j'avais vraiment à cœur de le faire, en tout cas. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce que tu te souviens un petit peu dans quel contexte on s'est rencontrés ?

  • Speaker #1

    Eh bien... Si je ne dis pas d'erreur, en fait, j'ai cherché tes coordonnées, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Je me demande si c'était toi ou pas qui avais quand même eu le contact par...

  • Speaker #1

    Alors, c'était par une amie d'Oula, il me semble peut-être. Ok.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas si c'était par une amie d'Oula ou une personne que je suivais à ce moment-là à Coxinelle qui t'avait rencontrée.

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement. Donc, en fait, tu dis vrai. C'est moi qui me trompe parce qu'en fait, il y a eu plein de croisements ensuite. Mais oui, c'était lors d'une réunion de projet de naissance à Coccinelle, exactement. Et c'est en effet une femme que tu suivais, que tu accompagnais justement dans un projet de naissance. Et c'est comme ça, voilà, qu'elle m'a donné tes coordonnées. Exact. Et en fait, je sais pourquoi j'ai eu une sensation de croisement, c'est que je cherchais aussi à faire du yoga prénatal. Et j'avais vu des affiches dans les toilettes du Tandem. Et il y avait une amie à toi qui était d'où là, qui proposait des séances et qui m'avait renvoyée vers toi parce que c'était une période où elle était en arrêt. C'est pour ça que cette seule sensation de croisement, c'est qu'à plusieurs reprises, j'étais venue faire aussi une séance chez toi de yoga, une ou deux. De yoga ou de danse plutôt.

  • Speaker #0

    Alors on avait dû faire à la fois du yoga peut-être, mais du Koya aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, voilà, du Koya.

  • Speaker #0

    Quels souvenirs t'en gardes du coup du yoga ou du Koya ? Qu'est-ce que ça t'avait apporté pendant cette grossesse ?

  • Speaker #1

    Ça m'avait fait du bien de me retrouver dans un cercle de femmes, de partager des énergies de grossesse aussi, de femmes enceintes, dans un tout. Quand je dis tout petit, c'est que ton local où tu nous as accueillis, c'était super intimiste, c'était très chaleureux, c'était cocooning. Du coup, quand je dis tout petit, c'était vraiment plutôt dans le côté très agréable, très affectueux, il y avait quelque chose de... On était dorlotés. Donc j'ai un très bon souvenir. J'en avais pas fait beaucoup, mais c'est pas la quantité qui fait que. C'était vraiment la qualité des séances qu'on avait pu avoir ensemble. C'était vraiment bien. Et ça, ça participe à tout le cheminement et tout l'accompagnement que j'ai pu avoir pour accéder à l'accouchement de mes rêves. En tout cas, ça faisait partie aussi de ça. Et c'était une période où je commençais sûrement à être en congé mat. Donc forcément, il y a aussi ce rapport au temps où du coup, on a le temps de prendre soin de soi, de nous, et de se donner vraiment l'opportunité d'avoir des temps comme ça. Donc des temps de Koya, des temps de yoga.

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est rencontrés dans la dernière grossesse, du coup. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu combien tu as d'enfants ? Où tu en étais en fait à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'en étais à porter mon deuxième enfant, mais à être dans le projet d'en élever le quatrième, puisque j'ai deux grandes filles que j'ai accueillies et élevées. On s'est rencontrées, elles avaient quatre ans et demi. et 6 ans. Et donc, j'ai été belle-mère avant d'être mère, j'aime bien le dire, parce que c'est une vérité. Elles m'ont fait devenir maman, mais d'une autre manière. Et ensuite, j'ai eu son douce, qui a maintenant 7 ans. Et donc, quand on s'est rencontrés, j'attendais mon quatrième. À l'époque, je ne savais pas encore qui c'était. Et donc, j'ai eu un petit garçon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que pour toi, ça a cheminé au fur et à mesure de cette grossesse, de manière à ce que tu aies envie d'avoir une naissance la plus physiologique, voire peut-être à domicile ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça avait cheminé. Oui, j'avais vraiment envie d'une naissance libre. Je crois que c'est le mot qui m'a portée tout au long de cette grossesse. En fait, quand on s'est rencontrés, je me rappelle qu'on était, moi et mon mari, mais particulièrement moi, j'étais contrariée parce que je n'arrivais pas trop facilement à avoir des réponses positives, en tout cas à mon projet de naissance libre, de projet d'accouchement à domicile. Et c'est vrai que quand... quand j'ai eu tes coordonnées par le biais de l'association coccinelle, j'avais beaucoup d'espoir pour... Enfin, j'avais de l'espoir, en tout cas, et j'avais envie de rencontrer des personnes qui puissent me faire du bien et puissent m'accompagner en douceur et aussi me dire que c'était possible et me rassurer, en tout cas, dans ce projet d'accouchement à domicile. Donc, c'était une période où, voilà, j'étais beaucoup dans la quête de chercher les bonnes personnes, enfin, de chercher les bonnes personnes, de trouver, en tout cas, des personnes ressources. Quelque part légitimer aussi cette envie d'accoucher librement à domicile. Et puis surtout parce que je ne trouvais pas de personnes qui acceptaient cet accouchement à domicile et qui acceptaient en tout cas d'y assister pour m'accompagner. Donc voilà, c'était une période où je me sentais préoccupée, tracassée, contrariée parce que je n'avais pas vraiment encore trouvé les bonnes personnes qui pouvaient me rendre confortable en tout cas dans ce projet.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment s'est née vraiment cette envie-là ? d'une naissance libre ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est né de ma première grossesse, puisque ma première grossesse, j'ai accouché dans une maison de naissance. Donc, c'était un projet déjà qui était fort en moi, où assez naturellement, je me suis dit, bien évidemment, accoucher sans trop de médicalisation, pour moi, c'est déjà quelque chose que je porte et qui me paraît complètement la norme. Et donc, c'est déjà venu de ça. Dès ma première grossesse, en ayant eu bien évidemment des témoignages et puis des rencontres de femmes fortes, j'ai envie de dire, tout de suite, je m'étais dit, bah oui, quand je serai enceinte, je pense que je cheminerai dans un projet d'accouchement le plus physiologique. Et puis tout ce qui va autour dans la physiologie de l'accueil de l'enfant, de l'allaitement, enfin tout ça, c'était tout un package. Et donc, ma première grossesse s'est très bien passée. J'ai eu un accouchement super chouette en maison de naissance. Et puis du coup, le deuxième, je m'étais dit que j'accoucherais sûrement en maison de naissance, voire même à domicile, ça serait quand même le top du top. Et puis au fil du temps de cette deuxième grossesse, ça ne s'est pas du tout avéré comme ça. Il y avait des difficultés pour que j'accouche en maison de naissance, ce qui est très très loin de chez moi. Et puis petit à petit, ça n'allait pas comme je voulais. Et je pense que ça m'a encore plus confortée pour me dire que je le ferais quand même, coûte que coûte. Mais toujours en ayant en tête de dire, rends quand même ce projet d'accueil de ton enfant, rends-le le plus safe et le plus serein possible pour tout le monde. Parce qu'en fait, c'était aussi important que le papa aussi, qui contribue à ce projet d'enfant, puisse être aussi serein et safe pour pouvoir l'accueillir aussi.

  • Speaker #0

    Je crois qu'au moment où on s'était rencontrés pour en parler, c'était vraiment ça l'enjeu. C'était que toi, c'était de plus en plus... vraiment OK pour toi. Tu te sentais vraiment de plus en plus prête. Mais il y avait l'envie que lui se sente outillé et qu'il soit aussi dans la confiance par rapport à son conjoint.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, c'était ça. Parce qu'en fait, moi, j'étais sereine. Mais en sachant que lui n'était pas totalement serein, forcément, ça... De toute façon, quand on est enceinte, on est à la fois très, très forte et à la fois extrêmement vulnérable. Donc, du coup, ça renvoyait... régulièrement des craintes et des peurs que je n'avais pas forcément. Et puis des fois, elles arrivaient très rapidement. Elles revenaient à la surface. Et voilà, après la force, l'atout que j'avais dès le début, c'est que mon conjoint, il était déjà plutôt calme et serein de base. Ce n'est pas quelqu'un qui était déjà aperçu à D de manière forte. Il avait déjà vécu une première expérience qui l'avait conforté dans la possibilité d'accoucher quand même. plus physiologique possible. Donc, ce n'était pas compliqué quelque part d'amener des arguments. Mais c'était plutôt, oui, de se rassurer avec des personnes ressources comme toi pour se dire, voilà, continuer notre cheminement dans le positif. C'était vraiment ça.

  • Speaker #0

    Comment tu t'es préparée finalement, du coup ?

  • Speaker #1

    Je me suis préparée, j'ai eu l'impression que la dernière... J'ai l'impression de m'être préparée vraiment sur le dernier trimestre, au final de la grossesse. Et j'avais l'impression de faire une préparation physique, sportive. J'avais vraiment cette sensation. J'étais bien en forme, dans tous les sens du terme. Et du coup, je crois que quand je parlais de quête tout à l'heure, c'est vraiment ça. C'est parce que tout le long de ma grossesse, et plus particulièrement le dernier trimestre, c'était la quête de personnes, d'outils, tout ça, pour vivre au mieux l'accouchement, le jour J. Mais oui, c'est ça, c'est vraiment de dire comment j'ai vécu le projet, comment ça s'est cheminé. C'est vraiment de chercher à chaque fois des personnes ressources. Donc ça a été aussi rencontrer une sage-femme sur mon dernier trimestre, parce que la première qui m'a accompagnée au début m'a abandonnée. J'ai vraiment eu cette sensation-là de dire, tiens, en fait, elle s'arrête, je le découvre sur la porte du cabinet. Donc voilà, mais ça fait aussi partie des expériences de vie, de se dire, des fois, on se sent en confiance. Et puis, c'est important pour nous. Je crois que de toute façon, c'est extrêmement important les personnes qui vont nous accompagner dans notre processus. Mais c'est vrai que quand on se fait abandonner, le terme est peut-être fort, mais il y a quand même ce sentiment et cette sensation d'abandon. Ben voilà, j'ai eu la chance de rencontrer à nouveau une nouvelle sage-femme qui a été pour moi... source de reboost et de me dire ouais, en fait, c'est possible. Bon, elle non plus, elle ne va pas venir à domicile. Elle a été très claire dès le début, mais par contre, elle m'a donné plein de force, plein de courage, plein d'énergie en me disant vas-y, garde la pêche que tu as en toi et en fait, tu as plein d'outils, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Donc, elle t'a entendue dans ce projet-là ? Elle ne t'a pas...

  • Speaker #1

    Non, justement, elle m'a... Décrédibiliser ? Décrédibiliser ? Eh bien non, pas du tout. J'ai vraiment senti que, OK, elle entendait vraiment l'envie débordante d'accoucher à domicile. Mais voilà, elle a plutôt été très claire en me disant, de toute façon, tu te connais, vu ton premier accouchement, vu ta posture, vu ce que tu dégages, je ne m'inquiète pas du tout. Mais par contre, elle a joué aussi la carte de la sécurité aussi pour elle. je pense, de dire, en fait, par contre, tu vas... Reste le plus longtemps possible chez toi, reste le plus longtemps dans ton cocon, et puis au dernier moment, tu vas quand même à l'hôpital, t'habites juste à côté, et puis surtout, dis-toi que tu peux aussi rencontrer le personnel soignant là-bas, tu pourras écrire ton projet de naissance, tu pourras le travailler avec elle. Voilà, elle m'a plutôt motivée et stimulée à me dire n'hésite pas, en fait, de... à aller carrément aussi directement à l'hôpital rencontrer les soignants parce qu'en fait, il ne faut pas que ça soit un frein, elles ne vont pas te mettre des barrières. Voilà, rends le plus confortable possible l'accueil de ton enfant en ayant bordé, on va dire, et en ayant le mieux contrôlé toutes les personnes à qui tu vas devoir faire confiance, à qui tu vas faire confiance. confiance vraiment positivement.

  • Speaker #0

    C'est important parce que quand on décide d'y aller ou non, si à un moment il y a besoin d'y aller, ça permet qu'on se déplace en confiance.

  • Speaker #1

    Et puis en pleine conscience aussi, ça c'est sûr. C'est vrai que ça a été les personnes ressources, aussi bien ta rencontre, les échanges qu'on a eus, ce qu'on a pu mettre en place, et puis cette sage-femme vraiment particulièrement. Et puis après, il y a eu plein d'autres personnes autour. Il y a eu un acupuncteur qui m'a fait une séance d'acupuncture la veille où j'ai accouché. Ça, c'était aussi un conseil que j'avais eu de la sage-femme et puis son contact, justement, à celle qui me l'avait donné. Et puis, il y a aussi eu plein de petits outils que j'ai mis en place. Quand je disais marathon, j'avais l'impression d'être dans un parcours, un programme sportif. c'est que j'avais mis en place aussi Alors bon, que ce soit les marches ou des choses, des séances de yoga, des choses que je faisais chez moi, c'était plutôt facile parce que c'est quelque chose qui est assez familier chez moi de pouvoir mettre en place ça. Enfin, il n'y avait pas de soucis à ce niveau-là, mais du coup, ça a été aussi des outils. Puis il y a eu des lectures, il y a eu des podcasts et puis du soutien de mes belles sœurs qui croyaient aussi super en moi, en me disant « mais oui, mais c'est complètement possible » . Alors qu'elles n'ont pas forcément vécu ça. Mais justement, tous les témoignages, en tout cas des personnes aussi, qui disent que ça s'est mal passé. Alors forcément, ça corrobore encore plus ton envie à toi de dire « Oui, alors vraiment, on va faire ça chez nous. » Mais je sens que je n'étais quand même pas bornée. Je prenais tous les témoignages et j'essayais de m'en nourrir à chaque fois. Et donc, les témoignages de livres, tout ça. Et vraiment aussi de me dire « Arrête de croire que... » que les gens vont te mettre des bâtons dans les roues. J'avais la sensation aussi des fois d'être une petite enfant qui du coup n'a pas ce qu'elle veut et donc tout de suite elle se braque. Et voilà, je me rappelle de ces sensations-là aussi. Et du coup, je luttais contre ça et j'essayais de dépasser ça. Donc j'étais allée voir justement la cadre de la maternité de l'hôpital. J'étais... Quand je retrace un petit peu le parcours, mon conjoint était revenu pour les rencontrer aussi ensemble. Enfin, c'était important. Je crois que c'était quand je dis « je bordais » , c'était vraiment essayer d'être le plus dans le contrôle aussi à qui j'allais avoir affaire et de me préparer aussi à ça. Et puis de défendre aussi le projet. Il y avait cette sensation de devoir se défendre, de défendre le pourquoi du comment on a envie d'accoucher chez soi. C'est un peu, quand on y pense, c'est ça aussi qui est un peu dur. Et puis à la fois, on vit ça comme aussi du militantisme, de dire « en fait, on est en 2024 » . J'ai accouché en début janvier 2022. Mais de se dire, en fait, oui, on va devoir défendre nos droits. Parce qu'en fait, on a le droit d'accoucher chez nous. C'est juste qu'on est très mal informé, qu'on est désinformé aussi par les médias. Et voilà ce sentiment aussi de devoir se défendre de ses convictions. Et voilà, donc toutes ces personnes ressources. J'ai même mon psychothérapeute aussi qui m'avait soutenue en disant « Bon, alors ce projet de naissance, il est où là ? Vous l'avez rédigé ? » je procrastine un peu, j'ai peur bah ouais non, faut le mettre sur le papier et ça aussi ça m'avait aidé donc au final tout un cercle de personnes autour de soi c'est super important pour encore plus affirmer son projet et le rendre solide avec le recul ouais c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que là les trois personnes que j'ai interviewées pour le moment qui parlent des naissances à domicile comme ça On sent que ce n'est pas un cheminement et pour le coup, c'est que des success stories. Et on sent justement dans ces cas-là que c'est rarement un cheminement qui s'est fait du jour au lendemain. Même quand le souhait est apparu tardivement, en fait, ce cercle a commencé à se construire avant, où la sécurité intérieure, la confiance, et des fois, ce travail sur les peurs aussi, il est là depuis longtemps, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Ce travail sur les peurs, c'est rigolo, parce que je voyais un psychothérapeute pour d'autres choses, mais d'autres choses, c'est tout un ensemble, au final, quand on y pense. mais Mes dernières séances, je ne pensais pas du tout aller travailler ça chez lui, alors que j'étais déjà enceinte de six mois et demi. Et puis, paf, ça arrivait. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ces peurs de mettre au monde son enfant dans des conditions hospitalières ? Ça l'étonnait beaucoup, mais lui n'était pas du tout sensibilisé au sujet. C'était ça qui était extrêmement intéressant. C'est que moi, je lui ai vraiment aussi amené la manière de voir les choses. Et je crois que ça lui a aussi fait du bien. Il était ouvert aussi à entendre tout ça. Et vraiment, oui, travailler sur ses peurs. Donc, en fait, en t'en reparlant, je me dis, mais j'étais vachement entourée de plein de gens, au final. Mais je suis allée les chercher aussi. Il y a bien sûr des rencontres qui font partie de l'ordre de la rencontre, qui devaient se passer, mais on ne l'a pas complètement cherchée. Puis après, il y a les autres personnes avec qui on va s'entourer de ces personnes. Et puis, on va aller aussi se mettre au travail de manière plus profonde.

  • Speaker #0

    Ce côté plus militant et ce côté plus se préparer, mais dans... Dans ce côté que tu disais, très cadrant et presque aussi un peu parce que c'est plus rassurant comme ça. Est-ce que du coup, tu as réussi un petit peu vers la fin justement à te sentir plus en confiance grâce à ce cadre que tu avais mis ? Je ne sais pas, je n'arrive pas trop à formuler ma question. Je ne sais pas si tu comprends là où je veux en venir. Mon questionnement, c'était...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si ça m'a rassurée d'avoir toutes ces personnes autour de moi. Est-ce que ça a donné du sens ? falloir. Je ne sais pas si c'est ça que tu voulais me poser.

  • Speaker #0

    Non, c'était un moment, tu parlais presque que tu étais un peu dans le contrôle, dans cette recherche-là, quand tu es allée rencontrer la cadre, etc. Est-ce que tu as l'impression qu'à un moment, ça a lâché un peu ce contrôle-là ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, jusqu'au bout, ça a été compliqué au final. Je l'ai pas mal vécu. Pour toi,

  • Speaker #0

    ça a été porteur,

  • Speaker #1

    finalement. Oui, je pense que ça a été porteur. Je crois que j'avais besoin de garder le contrôle. j'ai un petit côté comme ça où je peux être très... peut être très facile, très souple sur certains trucs. Mais ça, en fait, c'était vraiment un truc... Non, je pense que ce qui me portait aussi, c'était de me dire, en fait, on ne va pas décider à ma place, on ne va pas m'accoucher, quoi. Je n'ai pas envie d'entendre encore ça et surtout pas de ma bouche, de me dire, on m'a accouché. Et du coup, je croyais que c'était ça qui me portait à me dire, mais non, en fait, toutes ces personnes que je vais chercher, je vais déjà leur faire comprendre. Donc, pour le coup, les sages-femmes ou des personnes... qui pouvaient me rencontrer le jour J à l'hôpital, c'était de me dire vraiment, soyez vigilante à ce que j'ai envie. Et je crois que c'était aussi pour donner du poids parce que j'étais consciente aussi que le jour J, en fait, on peut être extrêmement forte. C'est là où on est le plus fort, je pense, dans sa vie de femme, quand on va donner la vie. Et à la fois, encore une fois, on est tellement entre la force et la fragilité que je ne voulais pas me faire avoir au moment où j'allais être le plus fragile. Et je crois que c'est ça quand je parle de contrôle. c'est qu'en fait j'avais vraiment besoin d'avoir vraiment mis toutes les cartes tous les pions de mon côté pour ne pas me faire avoir c'est le terme peut-être pas adéquat mais je crois que c'était cette sensation là que j'avais de me dire bah non je me fais pas j'aurai pas de regrets quoi et en fait à l'heure d'aujourd'hui j'ai eu aucun regret parce qu'en fait j'ai fait comme j'avais envie au fond de moi et j'ai fait jusqu'au bout comme j'avais envie et au final toutes ces personnes m'ont servi Merci. Mais je savais très bien qu'à la fin, de toute façon, c'est moi qui allais être la principale actrice. Donc du coup, je prenais tout ce que je pouvais prendre et en me disant, tiens, ça continue à nourrir le besoin, le besoin que j'ai de me rassurer, de penser faire le meilleur choix à ce moment-là, mais en ayant toutes les billes. Et encore maintenant, il me manquait des billes, bien évidemment, ça je pourrais le dire, mais en tout cas, je ne regrette pas. Parce que maintenant, c'est fait et que ça s'est très bien passé, que mon enfant a deux ans et qu'il va très bien. Et que l'accouchement, ça a été l'accouchement de mes rêves, comme je l'avais imaginé. Mais je pense que je l'avais imaginé en l'ayant extrêmement millimétré. Et du coup, c'est ça. J'avais assez peu laissé de place au hasard. Et ça, jusqu'à maintenant, je le redis à chaque fois. Je n'avais pas trop de laissé de place au hasard. même si je savais qu'il y allait en avoir. Au final, très peu.

  • Speaker #0

    Et tu t'es fait surprendre ? Il y a eu des choses qui t'ont surpris, du coup ?

  • Speaker #1

    Dans l'accouchement, le jour J, je ne sais pas si il y a un moment donné où je vais le raconter. Oui,

  • Speaker #0

    on va y venir.

  • Speaker #1

    Mais je me suis fait surprendre. En fait, la seule surprise, à l'heure d'aujourd'hui, que je peux avoir, c'est que je n'avais pas imaginé que je pouvais après... Je n'avais pas pensé que je pouvais avoir une déchirure aussi grande. Je peux dire que c'est la surprise que j'ai eue. Je n'avais pas pris ça en compte en me disant « Ah tiens, et encore aujourd'hui, j'essaye de l'expliquer. » Mais toutes les professionnelles et toutes les personnes autour de moi ne le justifient pas parfaitement. Elles ne l'expliquent pas, elles me donnent des suppositions. Donc c'est, on va dire, la seule surprise que j'ai eue. Mais pas de surprise en soi pour la mise au monde. de mon fils.

  • Speaker #0

    Tu as dit tout à l'heure...

  • Speaker #1

    Je disais que peut-être tu as un peu de prétention, mais en fait, en le revivant comme ça, peut-être qu'en faisant le récit, peut-être j'aurais des surprises à te dire, mais là, comme ça, ça ne me vient pas.

  • Speaker #0

    Du coup, pour le premier accouchement, tu t'es sentie te faire accoucher ?

  • Speaker #1

    Non, je me suis vraiment sentie accompagnée. Je n'ai pas eu la sensation de me faire accoucher. Je le dis parce que quand je l'entends, ça me fait sourire. C'est pour ça que quand je dis, je ne veux pas me faire accoucher. Mais non. Pour le premier, j'ai vraiment eu la sensation de me faire accompagner. Après, j'étais novice, c'était mon premier. Donc, avec le recul, il y a des choses où je me suis dit, tiens...

  • Speaker #0

    Je ne referai pas pareil pour les prochains. Mais non, non, vraiment, elle m'a accompagnée, ma sage-femme, que je n'ai pas pu avoir pour le deuxième. Et en même temps, ce n'est pas plus mal, parce que ça m'a permis de faire une autre, d'écrire une autre aventure. Donc, c'est très bien avec le recul. J'étais déçue de ne pas la voir à nouveau à mes côtés pour le second. Et puis, c'est que ça ne devait pas se faire. Et non, la première, c'était vraiment, c'était aussi très beau. Très beau, très en douceur. Avec juste quelques points, pas de déchirure, voilà, quelque part, je peux dire ça, mais très fort aussi. Mais à trois. Tandis que celui que j'ai vécu pour mon fils, on était un an quatre avec la sage-femme. Mais pour Nour, on a été juste mon mari et moi dans notre petit nid. Ça, ça s'est bien passé. Du coup, on peut en faire un beau témoignage.

  • Speaker #1

    Tu as amené avec toi, du coup, un petit texte que tu as écrit à ton bébé avant la naissance.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé avec la fin de la grossesse ? Il y a souvent des rituels, justement, comme ça, un petit peu, que spontanément, on a envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    C'est chouette, parce que j'ai oublié de parler d'une personne aussi qui m'a vachement aidée sur la toute fin. C'est une amie énergéticienne qui m'a fait plusieurs séances, mais par téléphone, parce qu'elle habitait loin. Et elle avait insisté sur le fait de me dire... Prends-toi des temps et parle-toi, dis-toi que tu te fais confiance, dis-toi que tu es forte. Je ne sais plus exactement les mots qu'elle a employés, mais en tout cas, elle m'avait donné des petites... J'ai le mot formule qui me vient, ou des petites recettes, mais vraiment de coaching. C'est pour ça que je parle encore de quand je dis un parcours comme une performance sportive. Je le prenais à chaque fois comme ça, comme tel, quand des personnes me donnaient des petits outils. Oui, je me rappelle sur les derniers temps, aller marcher, aller faire des câlins aux arbres, en tout cas me connecter avec notre terre nourricière. J'ai vécu des voyages en Amérique latine et du coup, ce côté terre nourricière, terre mère, tout ça, ça ressortait beaucoup sur les derniers temps de ma grossesse. et voilà comment j'ai cheminé sur la fin c'était comme ça aussi pour me faire du bien parce que jusqu'à la fin Je sentais que mon corps et ma tête n'étaient pas totalement, encore en osmose, n'étaient pas totalement alignés. Et par exemple, dans mon corps, je voyais bien qu'il y avait des choses qui venaient interférer. Par exemple, j'ai des soucis d'herpès vaginal et j'avais la sensation d'avoir une petite crise d'herpès vaginal sur les dernières semaines. Et en fait, je me rappelle même avoir fait une dernière échographie à l'hôpital. Et surtout, je m'étais dit, n'en parle pas, parce qu'ils vont direct te dire, voilà, herpès vaginal, césarienne ou je ne sais pas quoi. C'est contre-indiqué, enfin tout ça. Donc jusqu'au bout, je voyais bien que mon corps me faisait des signes et en même temps, je me disais, peut-être que je stresse. Donc voilà, je ne suis pas tout à fait prête. Donc ça a mis du temps à cheminer jusqu'au bout. Jusqu'à la dernière, je crois que jusqu'aux dernières 48 heures, il a fallu encore du temps pour... pour que je lâche prise. Et voilà, donc il y a eu cette énergéticienne qui m'a aussi une amie, qui m'a vraiment aidée. Et pour me commencer en tout cas à me mettre dans ma bulle. Ma bulle, elle a dû se mettre en place 48 heures avant. Et donc je suis allée voir cet acupuncteur aussi, pour encore avoir les derniers petits trucs pour lâcher et puis me connecter et m'aligner complètement. Et puis ma sage-femme m'avait dit que j'ai vu aussi la... Au dernier moment, la veille, parce qu'elle avait une permanence en clinique et j'avais pris un rendez-vous au dernier moment en lui montrant quand même ses histoires d'herpès. Elle m'avait dit, mais ce n'est pas de l'herpès. Je ne sais pas ce que vous faites, là, il faut lâcher. Il faut écrire à votre bébé. J'ai dit, écrivez à votre bébé, là. Je pense que c'est important, ça aussi. Vraiment, tous les conseils qui, pour moi, avaient du sens, je les ai mis en place jusqu'au bout. Et quand j'ai écrit à mon bébé, pour moi, c'était bon. Tout était réuni.

  • Speaker #1

    Tu te sentais prête ?

  • Speaker #0

    Oui. Ça y est, pour moi, c'était bon. J'avais mes petites granules d'arnica, j'avais mes dates, j'avais mon thé. C'était quoi comme thé spécial pour améliorer les contractions ? Enfin, en tout cas, pour les rendre efficaces. Il y avait tout plein de petits trucs aussi de naturopathie, tout des... plein de choses. En fait, je prenais tout qui faisait sens pour moi pour m'aider à réaliser ça. Je me rappelle avoir préparé mes granules d'arnica au moment des contractions. Il n'y avait rien au hasard. J'avais sorti le fil de couture pour le cordon ombilical, alors que je savais pertinemment qu'il y avait des trucs que je n'allais pas trop maîtriser. Mais pour moi, l'essentiel était là.

  • Speaker #1

    Et c'est... Cette lettre, tu l'as écrite combien de temps avant la naissance ?

  • Speaker #0

    Quelques heures. Je me suis couché le soir et je lui ai écrit. J'ai fermé mon livre et je suis allée me blottir sous la couette en me disant ça y est, c'est bon. Et j'avais des petites douleurs, comme des douleurs de règles qui vont arriver, qui sont latentes et qui viennent un peu te chatouiller le bas-ventre, les ovaires, le bas du dos. C'est cool. C'est là, quoi. Et puis voilà, j'avais aussi eu besoin que ma sage-femme m'ausculte, alors que jusqu'à présent, je n'avais pas voulu me faire ausculter. Et elle m'avait dit, ah, c'est ouvert, là, ton col. C'est ouvert à deux, un truc comme ça. Ah, cool. Et là, elle m'avait dit, allez, là, il faut y aller. C'est rigolo, je crois que j'avais aussi besoin de son aval. Il y avait peut-être un côté maternant chez elle aussi, parce qu'elle est sage-femme d'un certain âge, avec toute l'expérience aussi qui va avec. Du coup, il y avait, je pense, aussi ça chez moi. qui a dû faire débloquer un petit truc. OK, bon, elle ne veut pas m'accompagner. Elle ne peut pas. C'est compliqué pour elle. Elle n'avait jamais mis un nom catégorique, mais elle m'avait fait comprendre que ce n'était pas envisageable et qu'elle préférait que ça soit clair dans ma tête. Mais c'est rigolo. Je suis quand même allée jusqu'au dernier moment la consulter. Ce n'est pas anodin.

  • Speaker #1

    Oui, elle était très présente.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, je parle de moi dans le cheminement final, mais je sentais que mon mari, Abdel, il était prêt. Il y avait... plein de bouquins sur la table de chevet. Et puis à la fin, il les lisait vraiment. Donc c'était cool. Vous voyez qu'il avait lu plein de témoignages qui le confortaient aussi. Et donc ça, c'était chouette. Ça avait fait son chemin aussi chez lui et ça avait fait son chemin chez nous. Donc c'était plutôt cool. Tous les voyants étaient au vert.

  • Speaker #1

    Comment il s'est préparé de son côté du coup ?

  • Speaker #0

    Au-delà de ses lectures, il y avait beaucoup d'échanges aussi entre nous. Et moi, j'avais besoin de savoir si c'était au clair pour lui, si on... On a couché à la maison et je voyais bien que lui, par contre, il me disait, écoute, moi, je pense quand même que comme l'a précisé la cadre de santé, voilà, on peut attendre, comme l'avait dit aussi la sage-femme, on peut attendre au maximum, on peut faire tout ce travail chez nous. Et puis peut-être quand même, voilà, quand il arrivera, on ira quand même à l'hôpital. Et puis, je crois qu'il y a une fois où il m'a dit, bon, à la limite, je ne sais pas s'il me l'a vraiment dit, parce que des fois, on entend un peu ce qu'on veut, mais j'ai eu l'impression. En tout cas, dans ma tête, dans mon fort intérieur, ça a été un peu genre, ok, je valide, je suis plutôt assez ok avec le fait qu'on accouche à la maison, mais par contre, on ira checker quand même à l'hôpital après. Et je crois que c'était ça que j'avais besoin d'entendre. Donc après, je m'étais dit, ok, bon, en fait, on va partir là-dessus, je crois. Mais jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissée quand même l'espace de me dire, Elsa, s'il y a le moindre doute, de toute façon, tu es à cinq minutes de l'hôpital, et en fait, tu iras, quoi. Je m'étais aussi donné l'espace de ça, de dire, vas-y, si vraiment, par contre, là, tu vois que tu mets en danger ton enfant, tu arrêtes de faire la con et puis tu y vas. Donc voilà, pour moi, tout était clair. Du coup, il n'y avait plus qu'à. Il fallait lancer l'aventure. Mais oui, l'aventure était déjà lancée depuis la nidation de ce petit être. Mais là, ça y est, il fallait passer aux choses sérieuses.

  • Speaker #1

    Je reviens juste sur un élément qu'on a un petit peu laissé de côté. Tu as parlé beaucoup de ton entraînement sportif. Du coup, c'était quoi le but pour toi ? Qu'est-ce que ça t'a apporté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je disais sportif, je ne me suis pas lancée dans... J'ai arrêté de faire du vélo quand même à six mois et demi. Mais c'était de me garder... Je crois qu'en fait, inconsciemment, je parlais de ça, mais je n'avais pas... Là, ta question, en effet, elle est super chouette puisque je n'avais pas associé... Je n'y avais pas mis des mots. Ça ne voulait pas forcément dire faire du sport, mais malgré tout, je crois que c'était pour me tenir peut-être en forme, être en forme le jour J. C'est-à-dire continuer à marcher, faire plein de choses en pleine conscience. Je m'évade, je suis déjà en train de penser à comment j'ai accouché. Mais tu me disais comment je me suis préparée, quelle était concrètement la préparation sportive. Oui, mais je pense que c'était de marcher, de bien m'alimenter. Oui, tous les jours, je mangeais des belles dates de Palestine. Ça, c'est le côté militant aussi. Mais j'avais acheté des très bonnes dates de Palestine. Voilà. Et du coup, c'était ça. Il y avait des petits rituels tous les matins que j'avais mis en place. Et puis vraiment, le fait d'être en arrêt, ce rapport au temps, rien que pour moi, je dépose mon enfant. Et puis après, j'étais concentrée sur moi. Et du coup, ça, c'était agréable de pouvoir se... Moi, j'ai du mal à me poser dans mon lit. Donc vraiment, j'ai pu avoir quand même quelques temps où j'ai fait un peu la sieste, où je me posais. Mais voilà, surtout, j'allais marcher, je profitais du beau temps. J'ai des souvenirs où j'allais marcher. Ouais, ouais, ouais. Je crois que j'allais marcher au moins une heure de manière assez cadencée tous les jours. c'était plutôt se mettre des vrais des petits entraînements on va dire en place de marge, des trucs pour moi. Je me suis dit, là, tu penses toujours aux autres. Là, si tu penses aux... Pour le coup, je pense aussi à quelqu'un d'autre. Je pense à l'enfant que je porte. Mais c'était vraiment aussi réussir à... C'est drôle parce qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'arrive à dissocier les deux. C'est en effet, tu fais ça pour ton enfant, mais aussi tu fais ça pour toi en fait. Parce qu'en fait, ton accouchement, c'est quand même... Ce n'est pas ton enfant qui accouche, c'est toi. Et c'est vraiment le faire pour toi, en tant que femme, en tant que... Ouais, en tant que personne, de réaliser la mise au monde, mais comme tu l'entends. Donc vraiment, de faire ça pour moi, je crois que ça m'a fait du bien. de vraiment se dire, ça t'en as envie, tu te donnes les moyens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie de nous lire cette lettre avant de nous raconter l'accouchement de tes rêves, du coup ?

  • Speaker #0

    Mais complètement, complètement. Donc je précise que cet enfant, je ne savais pas qui il était. C'était une petite fille ou un petit garçon. Et du coup, c'est pour ça que j'introduis mon petit mot comme mon très cher petit dôme. Notre enfant, j'ai daté ça du 6 janvier, et mon fils est né le 7. Mon très cher petit dôme. notre enfant. Je t'écris ces quelques mots pour toi, mais aussi pour nous, et pour nous rappeler à quel point cette grossesse fut particulière. Je t'écris aussi pour te dire que je suis prête à t'accueillir, que nous sommes prêts à vivre cette rencontre ton papa et moi. Tes sœurs t'attendent aussi avec beaucoup d'impatience. Cette deuxième aventure de porter un enfant a été pour moi, comme je disais, particulière, car elle a été ponctuée de préoccupations, de contrariétés, de doutes, mais toujours dans le but de rendre ton accueil et ton développement doux et bienveillant. Je ne sais comment va se dérouler ton arrivée dans ce monde terrestre, mais j'ai confiance en toi, en moi et en nous. Je vais accepter de me faire guider. Je vais me fier à mon instinct. Je vais prendre tout ce que la Terre-Mère, la Madre Etiéra, va me donner comme force et courage pour te guider vers la lumière. Et surtout, nous allons le faire ensemble. Viens, mon bébé, viens te lever sur ma poitrine, au plus près de mon cœur de maman. Je t'aime déjà. Et ceci depuis le début de ta méditation. Et mon fils s'appelle Nour, comme la lumière. Je l'avais lu ce matin, je n'avais pas pleuré.

  • Speaker #1

    Mais là, ça fait un moment qu'on en parle quand même.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est chouette d'avoir des traces de ces moments-là.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Parce qu'en fait, quand je disais que je faisais ça pour moi et que je m'étais donné les moyens et le temps, c'est que je me rends compte qu'en fait, repris dans le quotidien et dans le temps de... d'une femme un peu hyperactive que je suis. En fait, je n'ai pas écrit les témoignages, enfin les témoignages, je n'ai pas écrit les récits de mes accouchements. Après, ils sont vachement habités dans mon corps et dans ma tête. Et je me dis que je les ferai, ce n'est pas grave, je ne me culpabilise pas. Mais je suis contente d'avoir écrit ça. Et ce qui est beau, c'est que je l'ai lu à Abdel, le papa de Nour, de son douce Naïssa Echaïba. Et quand je l'ai lu, il était très touché. Et puis il m'a dit, mais c'est drôle, parce qu'il n'avait pas compris la petite nuance de mon petit dôme. Et il m'a dit, mais tu disais que c'était un homme déjà. Et je dis, mais en fait, non, je ne savais pas. Mais oui, c'est le petit dôme, les mots comme ça que j'avais lus dans des témoignages aussi. Et voilà, il avait trouvé ça touchant. Et troublant. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te sens prête à nous raconter cet accouchement ? On est parti pour l'accouchement de Thérault.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément. C'est comme ça que je l'avais appelé sur mon projet de naissance d'ailleurs. Je ne l'ai pas ramené puisqu'il était tellement technique que c'était quand même mieux le petit témoignage de Nour. Enfin, le témoignage, le texte d'avoir écrit à mon bébé pour lui permettre d'y aller et d'arriver. Et oui, ce texte, je l'ai écrit en me couchant à 22h le 6 janvier. Et puis tout s'est mis en place. Je me rappelle que dans la nuit, on s'est fait un gros câlin avec mon amoureux. Voilà, c'était beau, c'était doux, c'était intense. Et voilà, pour dire que j'étais en forme jusqu'au bout. Et puis voilà, notre nuit se déroule, 23h, minuit, 1h. Et en fait, c'est drôle parce que ma fille est venue dans notre chambre. pour... Je ne sais pas pourquoi elle s'était réveillée exactement. Et en fait, quand elle est arrivée et que je l'ai vue, je l'ai entendue, je me suis levée et là, j'ai senti que les contractions ou les douleurs latentes que j'avais du début de soirée, et bien en fait, là, c'était... Je me suis dit, waouh, ça y est, là, en fait, OK, là, il faut te réveiller, meuf. Et donc, je me rappelle avoir renvoyé ma fille dans sa chambre. Et c'était drôle parce que je me suis dit, ah, ma fille avec son petit côté mystique, elle arrive, c'est un peu pour me dire, ça y est, maman, tu es là. Enfin, je me suis dit ça, en tout cas, parce que c'est vrai qu'elle est venue faire apparition dans notre chambre. Et donc, là, à ce moment-là, il était 2-3 heures du matin. Donc il y avait notre grande qui dormait au fond de l'appartement, notre petite qui venait de se rendormir. Et donc là j'ai dit à Abdel, mec là maintenant il va falloir que tu sois opérationnel et présent parce que c'est maintenant. J'ai vraiment, je commençais à avoir très très mal. Et tout de suite, je sens que le travail s'est vraiment mis en place. C'était des bonnes grosses contractions où là j'ai commencé. J'avais fait une super playlist aussi que j'avais préparée avec soin. et elle tournait déjà dans la chambre depuis le soir, depuis 22h. Je ne sais pas si elle s'était arrêtée au moment où on a dormi, mais en tout cas, elle s'est remise en route. Et dans notre chambre, j'ai le souvenir aussi d'avoir acheté, mais ça c'était en prévision aussi si je partais à l'hôpital, des petites bougies que j'avais rechargées, des petites bougies électriques. L'ambiance s'était tamisée déjà dans la chambre depuis le soir. Et voilà, là je me revois me mettre... sur le, comment dire, debout, mais un appui sur mon lit. Et puis, Abdel, derrière, en train de m'appuyer fortement sur le sacrum, pour essayer de faire passer les contractions qui étaient vraiment très fortes. Là, je me suis dit, waouh ! Ça, je ne me rappelais plus, en fait, comment c'était. Mais toujours en pleine conscience, en me disant, de toute façon, elles sont nécessaires, il va falloir que tu les accueilles. Elles étaient plutôt courtes, mais alors, qu'est-ce qu'elles étaient intenses ! Je me suis dit, oh là là ! Franchement, c'est quand même puissant. Et du coup, quand elle s'arrêtait, je voyais bien que j'avais un moment de répit. Et ça, c'était un conseil de ma première sage-femme, parce que j'avais eu deux sages-femmes pour ma première grossesse, une proche de chez moi et puis une dans la maison de naissance qui était à une heure et demie de chez moi. Et j'ai toujours gardé ça en tête de cette superbe sage-femme qui m'avait dit, n'oubliez jamais les contractions, il y a le pic qui est très fort et très dur. Mais quand ça redescend, il faut savourer le moment de répit. Et ça, je l'avais gardé bien en tête pour Sundus et donc pour Nour, je l'ai bien eu aussi. Donc, je profitais de ces moments de répit. J'étais en capacité de marcher, de me relever, de parler, tout ça. Mais par contre, quand ça repartait de plus belle, ça saisissait tout le corps, la voix. Enfin, il n'y avait plus personne. Enfin, si, mais c'était vraiment puissant. Et du coup, je commence déjà à calculer pour voir si mes contractions sont régulières. Donc, je me revois essayer de regarder mon horloge, mais je n'arrivais pas trop à voir. Je crois qu'à ce moment-là, elles n'étaient pas du tout régulières. Elles devaient être peut-être des fois au bout de dix minutes, des fois au bout de huit. Enfin, voilà, ça allait un peu dans tous les sens. Et donc là, je commence à prendre quelques granules d'arni, enfin pas d'arnica, d'homéopathie. Celle que justement la sage-femme qui m'a accompagnée en maison de naissance m'avait prescrit. J'avais repris les mêmes. Donc, je ne sais plus exactement pourquoi c'était le nom. Je ne me rappelle plus. plus non plus, mais je me rappelle que je m'obstinais à déjà commencer à prendre les granules alors que je me suis dit, mais à quel moment déjà t'arrives à penser qu'est-ce qu'il faut que tu prennes alors que t'es dans un tourbillon de contraction ? Et donc là, ça allait très vite. Je crois que j'ai dû avoir une heure de contraction à peu près qui se rapprochait de plus en plus. Et Abdel était toujours là, super présent. Mon Abdel, fort, doux et là, à la fois. Il était dans l'observation, mais il était là. En fait, il appuyait là où il fallait. Il s'exécutait, quoi. Il était aux petits soins, mais là, pour le coup, on faisait vraiment un beau binôme, pour reprendre des termes sportifs. Et ouais, il était vraiment concentré. Et puis, je lui avais fait les remarques pour la première, que quand il appuyait, il était un peu indécis, qu'il tremblait. Là, moi, je voulais un truc très direct. très droit, avec pas de fruiture quelque part, pas de tremblement. Et donc ça, il s'appliquait vraiment, et pas de caresse autour, enfin voilà, je voulais un truc vraiment précis. Et donc ça m'a vachement soulagée sur toutes les contractions qui étaient vraiment très hautes. Et j'ai eu, je pense, à ce moment-là la phase de désespérance où dans une contraction particulièrement forte, il y en a eu quoi, deux, trois très très douloureuses où je me suis dit « Waouh, mais en fait, mais qu'est-ce que t'es ? » con d'être ici, là, à souffrir. J'avais pas, j'ai jamais eu de péridurale, mais là, je me disais juste, putain, mais ça fait hyper mal, en fait. Donc là, je pense que c'est cette fameuse phase de désespérance où tu te dis, mais qu'est-ce que tu fous là ? Franchement, tu fais n'importe quoi, être ici toute seule, dans ta chambre, et en même temps, j'y étais hyper bien. Et là, assez rapidement, ça a été un accouchement rapide, donc à réveil de 3h du matin, là, moi, je pense qu'il est, qu'il doit être 3h45, 4h. Et là, j'ai eu une envie d'eau chaude de bain, donc je file dans ma baignoire qui était juste à côté. Et pour la petite précision, j'avais bien évidemment astiqué ma baignoire et mon sol de baignoire de fond en comble la veille. Ma fille prenait son bain et moi, j'étais à quatre pattes devant elle. J'avais tiré la machine à laver, c'est une toute petite salle de bain. Et je m'étais dit, si j'accouche, de toute façon. Mon sol sera parfaitement propre et prêt pour accueillir un petit bébé.

  • Speaker #1

    La bonne préparation aussi à la naissance,

  • Speaker #0

    faire le ménage à quatre pattes. C'est vrai que les femmes disent « Ah bah juste avant, j'ai envie de ménage, je fais à quatre pattes, j'y vais à fond » . Moi, quand j'entendais ça, je rigolais à chaque fois. Je souriais gentiment en disant « Oui, bon, en fait, oui, je l'ai fait aussi » . Et aussi, pourquoi j'ai nettoyé cette baignoire particulièrement et cette salle de bain ? c'est que j'avais aussi, je n'ai pas parlé de cette femme ressource, j'avais eu un témoignage très fort d'une femme forte qui avait accouché chez elle, donc une amie, et qui m'avait, sans être plus intrusif à son égard, elle m'avait juste dit, moi, quand j'ai accouché, je me suis cramponnée à ma baignoire et j'ai tout donné, j'ai expulsé mon enfant comme ça. Et je m'étais dit, ah ouais, tiens, c'est bien comme position accroupie, c'était ce que j'avais eu envie de faire. pour son douce et puis ça l'avait pas fait parce que j'étais sur un lit, c'était mou. Et donc j'ai cette image de mon amie qui accouche en se cramponnant à la baignoire en étant vraiment accroupie au sol. Puis voilà, ça avait résonné avec tous les témoignages de femmes qui accouchent accroupies avec toute cette gravité et cette intuition et puis cette physiologie de faire ainsi. Donc voilà. Donc le moment arrive, 3h45 4h, je dis que je suis pas précise mais pour le coup je le suis assez. et je vais dans ma baignoire et là je me fais, moi qui n'aime pas trop l'eau chaude, je crois que je mets bouillante un peu le bas du dos, mais je mets de l'eau chaude et ça me soulage. Et puis là, je vois bien qu'en fait, c'est imminent. Je sais que là, c'est imminent et en fait, ce qui me confirme que c'est imminent, c'est que ma poche d'éso se met à rompre dans la baignoire. Et je touche et là, en fait, j'ai la sensation de sentir une tête. En tout cas, là, je sens vraiment que je suis dilatée, comme ils disent à 10. Là, ça prend tout son sens. Ah ouais, le diamètre a l'air d'être bien, bien large. Et je vois la tête de mon mari, Adèle, qui me regarde dans l'encart de la porte. Il me dit, donc là, on va y aller, là. Et là, je dis, ah non, là, on ne va pas y aller. Et en fait, là, je commence les cris assez animaux. qui me viennent très naturellement. Et là, je sens vraiment qu'en fait, je suis en train d'expulser mon enfant. Et là, vraiment, les cris super graves. Et je me vois m'accroupir, mais en accroupi, grand écart, puisque ma baignoire, difficilement, je n'étais pas à l'aise. Donc, je me vois, je me dis, tiens, je suis assez souple. Je me vois complètement écartée, grand écart, enfin, grand écart accroupi dans ma baignoire. Et dos à mon mari, et de voir que là, j'ai trop envie. poussé et en même temps, je me dis « Bon, là dans la baignoire, je ne me suis pas sentie et donc hop, j'ai l'image de cramponner à la baignoire, je vais me mettre accroupie devant ma baignoire. » Et là, je me vois me retourner et dire à Abdel « Là, en fait, c'est maintenant mon chéri. » Et donc, je me vois arracher toutes les serviettes que j'avais bien évidemment disposées sur le porte-manteau de la porte, la salle de bain. Donc, je me vois les mettre au sol et tapisser mon sol de serviettes. Et puis là, ça y est, je me laisse aller aux expulsions naturelles de mon corps et je me mets à commencer à expulser mon enfant. Et donc, c'est assez rapide au final. Abdel me dit que ça a duré une ou deux minutes. J'ai eu l'impression que c'était quand même plus long parce que j'ai dû aussi écouter mon corps et respecter le rythme des contractions, même si j'avais une envie. pousser. Et puis à ce moment-là, il y a quand même aussi un peu la peur qui arrive de se dire je ne sais pas, il y a des sensations de peur, je pense que j'ai eu à ce moment-là de pas de faire vite. D'où peut-être la raison de la déchirure que j'ai eue périnéale, enfin entre le vagin et l'anus. Mais en tout cas, à ce moment-là, je me ressaisis et je me dis, là, il faut que je le sorte, là. De toute façon, il n'y aura personne d'autre pour le faire à ma place. Et voilà, je me vois pousser, pousser fortement. Et au moment de pousser, de sentir toujours la tête. Et en effet, j'ai senti une petite, comme une petite, une petite piqûre quand il est passé. Mais je pense que là, c'était à ce moment-là où j'ai bien déchiré. Et en fait, assez vite, de le voir se déposer sur les serviettes et de voir mon mari quand même le soutenir et l'accompagner. Et donc là, le plus beau moment, bien évidemment, de voir son enfant sortir de son être, de son corps. Et je me vois le récupérer très rapidement. Et c'est rigolo parce que je me vois enjamber le cordon, de vouloir le récupérer. Et puis, il y a le cordon. Et du coup, en étant vigilante à ça, à ne pas trop tirer non plus et à le mettre dans mes bras. Et oui, je me vois parce que j'étais dos encore à Abdel. Et là, c'est peut-être Abdel qui m'a aidée justement à le prendre et donc on faisait attention au cordon. Et quand on le prend dans nos bras, on était hyper émus parce qu'on s'est dit ça y est, on l'a fait. Et je vois mon mari qui n'est pas très émotif à la base. Et là, je le vois, je crois pour la première fois, en pris d'une émotion trop belle. Et donc là, on l'avait fait et on était tellement émus qu'en fait, les premières secondes, on s'est... On ne s'est même pas occupé de savoir si c'était une fille ou un garçon. En fait, c'était notre bébé qui venait d'arriver au monde. Et du coup, c'était le plus beau. Et puis, du coup, on se regarde, on l'a fait, on l'a fait. Il était tout bien. Je crois qu'il a fait un petit cri. Enfin, on ne s'est même pas occupé de savoir si c'était un cri, un pleur. Parce qu'en fait, il était bien avec nous. Il était très connecté avec nous. Et en fait, il respirait. Il avait des grands yeux. Tout est baillit d'arriver dans ce monde-là, en tout être son papa et sa maman. Et à ce moment-là, on se dit, mais au fait, c'est quoi ? Et là, je me vois me pencher. Pour moi, c'était de toute façon... Enfin, pour moi, je ne m'étais pas vraiment focalisée à me dire qu'est-ce que j'attends. Je crois que j'en avais un peu rien à faire. C'était ce bébé qui nous accueillait là tout de suite et qu'on accueillait. Mais on avait trois filles jusqu'à présent. Enfin, mon mari avait déjà deux filles, encore une. petite fille, nous deux, on s'était dit, bon, vulgairement, il ne fait que des filles entre guillemets, comme je sais que c'est un peu la gamètre de l'homme. Enfin, bref, ça détermine le sexe de l'enfant. Donc, on avait fait des raccourcis. Et en fait, il s'avère qu'on voit que c'était un petit garçon. Moi, j'étais persuadée qu'au début, c'était le cordon qui faisait que ça pendait, mais non, en fait, c'était son sexe de petit garçon qu'on venait d'observer, de voir. Et donc là, on était doublement surpris de voir que c'était un petit garçon. Et puis, on était super émus. Et en fait, là, on n'avait pas encore tout à fait déterminé le prénom. Pour nous, c'était Nour. Pour nous, c'était un prénom mixte. Donc, de toute façon, c'était notre petite lumière qui allait arriver. Et puis, pour la symbolique, cette lumière, elle venait... En fait, Nour, il est venu se lever dans mon utérus. quelques jours après le décès du papa d'Abdel. Et donc, du coup, ça avait aussi beaucoup de symbolique. Je me suis dit, mais en fait, c'est un peu sans faire porter quoi que ce soit à Nour, mais de dire, voilà, cette image de père et de beau-père incroyable, d'une personne sage et aimante et fabuleuse, elle venait continuer un petit peu à travers cette petite être Nour. Et d'ailleurs, son deuxième prénom, c'est Salem, comme son papy, qu'il n'a pas connu. Donc voilà, c'était fort. Donc Noursalem, super bien, à la grosse pêche. Il était plutôt très serein. Il avait l'air d'être content d'être accueilli dans ces conditions. Et donc là où Abdel avait assuré comme un super papa accoucheur, sage-femme, je rigole quand je dis ça, mais c'est ce qui a été marqué sur la vie de naissance. L'accoucheur et le sage-femme, en tout cas l'obstétricien, enfin sur le papier, c'était mon mari. C'est plutôt une petite fierté pour lui et pour moi. Mais en tout cas, à ce moment-là, tout s'était très bien passé. Et là, quand même, moi qui étais remplie d'hormones, où là, j'étais peace and love, j'ai commencé à voir Abdel un petit peu plus inquiet en disant « Bon, ok, maintenant, tout s'est bien passé. Maintenant, le deal, on va aller à l'hôpital. » Mais jusque-là, je lui ai dit « Écoute, tranquille. Ah oui, il y a le placenta aussi. Je ne vous ai pas parlé du placenta. » Le placenta est arrivé super vite dans la foulée. Je vois qu'Abdel était un peu inquiet. Je lui ai dit « Écoute, il est quelle heure ? » Je me revois encore dans le contrôle. OK, il devait être à ce moment-là 5h du matin et 4h58 exactement d'après Abdel, puisqu'il a regardé quand il est arrivé. Donc 4h58, OK, je me dis que j'ai une demi-heure de toute façon pour laisser venir tranquillement le placenta de Nour. Et du coup, là, je me vois me poser tranquillement sur le rebord de ma baignoire. dans des respirations un peu de self-control aussi, tranquille en me disant et en prenant conscience, en visualisant aussi le chemin que mon placenta devait faire pour sortir de mon corps. Et en fait, il est sorti très, j'ai envie de dire facilement, je pense dans le quart d'heure. Là, je n'ai plus une notion de temps en fait, mais je sais qu'il est sorti dans moins d'une demi-heure parce que c'était ça que je m'étais dit en tête aussi, sois vigilante après tout ce que tu as lu. Et donc là, clac, il ressort. Et moi, ni une ni deux, je me vois donner l'amour à Abdel et me voilà en train d'ausculter mon placenta. Alors que je n'y connais rien du tout, je n'en ai jamais vu en vrai. Mais moi, naturellement, instinctivement, je suis encore mon instinct. Et puis je regarde s'il est entier. Non mais quand j'y repense, je me dis, je revois Abdel me voir faire en me disant mais... Elle est haute, là, elle est à fond. Et donc, pour moi, c'est un beau placenta, n'importe quoi. Et là, je me dis, OK, va chercher un saladier pour déposer ce joli placenta. Et puis, je vais aller me poser dans mon lit. Voilà, les premiers moments où je me revois me mettre dans mon lit. Je vois plein de sang dans la salle de bain, mais plutôt, je me dis, c'est cool. En fait, il n'y avait rien d'alarmant, encore une fois, pour moi. Et je me vois me poser dans mon lit, entourée de mon peignoir, mon peignoir blanc. et avec mon... petit nourd sur moi et puis à côté avec mon placenta. Je m'étais... Ça m'avait effleuré l'esprit de faire un bébé lotus. Et puis en même temps, je m'étais dit, écoute, là, t'as eu tout ce que tu voulais. Et là, je sens que c'est important, en tout cas pour Abdel, qu'on aille faire un point à l'hôpital. Maintenant, t'as ton bébé dans les bras. Y a rien qui peut être plus grave. Enfin, il peut rien t'arriver grave quelque part. Et surtout que j'avais quand même passé ma main sur mon vagin. Et là, j'avais vu qu'en fait, j'avais l'air d'avoir une belle déchirure. Et je me suis dit, en fait, tu ne vas pas rester non plus comme ça. Et je me revois envoyer un petit message à ma sage-femme en me disant, on ne sait jamais, peut-être qu'elle peut passer. Et en fait, elle a été très franche avec moi. Elle avait toute une journée remplie de rendez-vous. Et ça, elle me l'avait déjà dit dès le début, ce n'est pas ma fonction d'accoucher à domicile. Et je ne me vois pas décommander tous les rendez-vous des autres parents, ce que j'entendais largement. Et donc, mais au moins, je lui ai annoncé que j'avais accouché chez moi. Et elle était super. contente, elle m'a félicité et elle m'a dit, ok, maintenant on va faire un petit tour à l'hôpital, parce que je n'ai pas d'autre chose d'option à t'offrir. Donc voilà, du coup, l'idée du bébé lotus, ça m'a effleurée, puis je me dis, ça sera peut-être pour le troisième, cette fois-ci, on va couper le cordon. Abdel n'était pas très rassuré, puis je me suis dit, mais si, là ça fait maintenant, je suis restée en bébé placenta relié, je pense, une bonne demi-heure, trois quarts d'heure. Je ne sais plus si c'est à ce moment-là, si les filles ont découvert à leur petit frère que le cordon était déjà coupé. Abdel n'était pas très rassuré, mais j'avais vu qu'il fallait couper la circulation des deux côtés et couper au milieu. Du coup, on a pris les trucs qui se ferment comme on voit, comme ils mettent autour du cordon à la naissance, comme une sorte de serflex ou un truc comme ça. Donc, on a fait ça des deux côtés. Ou peut-être que j'ai loupé le coche. Je n'ai pas bien fait. Après, quand j'ai relu, je ne m'étais pas bien renseignée sur ce truc-là. Mais tout ce que j'avais lu, c'est qu'il n'y avait rien de dramatique au niveau de couper le... Non, en plus,

  • Speaker #1

    quand on attend comme ça un peu, ça commençait déjà à se collapser.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je n'étais pas inquiète et je ne m'étais pas focalisée là-dessus. Je n'avais pas perdu du temps, je crois, là-dessus, dans mes recherches. Et donc là, je me vois... Faire un nœud avec un fil de boucher, enfin un fil de boucher, de la ficelle de couture. Faire un truc au mieux pour que ça s'arrête de saigner. Mais je vois bien que la première fois quand je coupe, il y en a quand même qui s'assortent des deux côtés. C'est un peu la boucherie à ce moment-là. Moi, ça ne me fait rien du tout après avoir accouché, mais je vois qu'Abdel n'est pas très rassuré. Je lui dis que ce n'est pas grave. Après, je religature au mieux le cordon de Nour. Et je me dis que de toute façon, on fera le point à l'hôpital. Et donc là, je reste quand même un bon maman encore. Et puis voilà, je suis encore tout plein d'émotions. Les filles se réveillent, chacune à leur tour. Et là, c'est quand même super beau de découvrir leur petit frère enroulé dans une serviette. Elles hallucinent. Ma grande qui a... Oui,

  • Speaker #1

    elles se sont couchées la veille. Il était dans ton ventre.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et quand je dis que l'accouchement de mes rêves s'était réalisé, c'est que... Pour moi, l'accouchement dans mes rêves, c'était d'accoucher la nuit et que mes enfants dorment et que ça ne dérange personne et qu'en fait, elle se réveille et qu'il est là et qu'en fait, on n'a dérangé entre guillemets personne et que personne ne m'a dérangé aussi dans mon processus d'accouchement. Et c'est quand même beau à ce moment-là de les voir émus. Et là, je vois ma belle-fille avec qui je suis très proche qui est venue habiter chez nous l'année d'avant. donc elle est venue habiter mon durant l'année où j'ai été enceinte. Et du coup, on s'est d'autant plus rapprochés. Et puis, je pense que là, je suis aussi émue. Je la vois tellement fière. Voilà, ça, c'est beau aussi. Et je vois Sundu se émerveiller de voir un petit bébé dans mon lit. Enfin, je crois qu'elle était assez grande pour s'en rappeler toute sa vie puisqu'on m'avait fêté ses cinq ans quand il est né. Et voilà, je vois Naïssa vraiment fière et puis à la fois complètement abasourdie. Elle m'a dit après qu'elle est retournée se coucher en pensant qu'elle avait rêvé. Parce qu'il était donc 6h du matin à ce moment-là. Et donc là, je vois Abdel, je crois pour se rassurer, qui commence à appeler sa sœur et sa mère. Parce que je pense que c'était beaucoup d'émotion pour lui. Et avec l'urcule, je me dis « Waouh ! » En effet, ça devait être énorme. Il a tout accepté jusqu'au bout, jusqu'au cordon. Et je vois Abdel qui respecte mon intimité et qui me dit « C'est... » Il y a ma mère qui veut venir avec Zohra et je suis très proche de mes sœurs, de mes belles-sœurs et de ma mère. Et du coup, je dis que c'est OK là, parce qu'en fait, là, maintenant, c'est OK pour moi. En fait, j'ai eu tout ce que je voulais et personne n'est venu encore une fois, comme je dis, me déranger. Et là, c'était encore une nouvelle émotion de voir ma sœur Zohra qui m'a soutenue jusqu'au bout, qui est pourtant très, très flippée. Mais de me voir porter ça, je crois qu'elle avait toujours des... des paillettes, des étoiles dans les yeux en disant « Moi, j'ai eu que des césariennes. » Et quand je t'entends, elle vivait, je crois, ça par procuration. Et donc, bref, quand elle est arrivée, c'était une grosse émotion. Et puis, ce qui a été la plus grande émotion, c'est de voir ma belle-mère qui vient à mon chevet, parce qu'à ce moment-là, j'avais quand même une baisse un peu, je pense, une bonne hypoglycémie. Et je vois ma belle-mère découvrir ce petit bébé et lui dire qu'il s'appelait une ours à l'aine. Et ben, dis donc ! Et voilà. et du coup c'était beau et c'était très beau parce que Fatima, qui a eu sept enfants, qui est pour moi aussi une femme forte, avec toute l'histoire qu'elle a, me dit « Bon, t'as eu ton accouchement ? » « Ah non, tu pars à l'hôpital, ma fille. » Et donc là, c'était « Ok, ouais, ouais, je vais y aller. » Et donc là, je me lève, je prends une bonne douche. En fait, j'avais vraiment la pêche. Je vois que je m'apprête. Je vois que j'habille Inour avec ses premiers habits que j'avais préparés dans ma valise de naissance. Et bien évidemment, je l'habille, mais sans mettre de couche. parce que t'es là et tu te dis Truc drôle, parce qu'arrivé là-bas, il a fait pipi sur l'auxiliaire puricultrice en me disant « mais vous ne lui avez pas mis de couche » . Ouais, j'ai pas mis de couche. Et là, je me vois, on s'apprête tous et puis on part à la maternité. Mais il était déjà maintenant 8, presque 10 heures du matin. Donc ouais, j'y suis allée vraiment 5 heures après. Et là, c'était très drôle. Je suis un peu longue. Et là, c'était super drôle parce que là, rien ne pouvait m'arriver. Je me vois me garder sur moi. ne pas le mettre dans un siège auto et avoir de toute façon 5 minutes de ligne droite et je sors de la voiture je sors pour rentrer dans la maternité c'était trop beau parce qu'il y avait des premières neiges je suis sortie en ayant des flocons de neige qui me tombent sur le coin du nez à Nour et à moi et voilà je me rappelle de ça, c'était trop beau et puis arrivé à la maternité tu sais à Manjot quand tu rentres il y a une sorte de petite cahute pour se présenter juste avant le passage pour rentrer dans la mat Et je vois Abdel enclencher le pas et être devant, de par sa grande carrure costaud de présenter aux sages-femmes, aux internes. Oui, bonjour, je viens parce que ma femme a accouché. Et je vois à travers le dessous de ses bras, je vois l'interrogation des sages-femmes qui me disent comment ça, elle a accouché. Et là, je vois Abdel qui se décale pour me laisser passer au premier plan. et je vois toutes les femmes me regarder en mode... se questionner et puis j'entends... la femme a son bébé dans les bras elle a son bébé dans ah bah en fait ok oui elle a vraiment accouché donc là elles font le tour et elles me disent bon bah écoutez bah on va enfin un peu de c'était un petit peu inédit je pense pour elle enfin inédit peut-être pas on va pas déconner mais surprenant on va dire elle s'y attendait pas là comme ça et je me vois traverser le couloir avec beaucoup d'assurance voilà alors que je venais d'accoucher il y a 5h mais je me sentais vraiment en forme et je me vois traverser avec mon enfant dans les bras, que personne n'avait touché jusqu'à présent, jusqu'à une salle. Et là, j'ai été assez docile et je pense que pour moi, comme je disais, toutes mes envies et mon désir et mes impératifs sur l'arrivée au monde de mon fils, elles avaient été faites, elles avaient été réalisées. Donc là, oui, je me sens un peu docile. Je vois la cadre de santé débarquer très rapidement et qui me dit « Bah, alors madame, vous avez accouché chez vous alors ? » Et en fait, je vois qu'elle ne me laisse pas encore trop parler, mais ça m'allait bien parce que du coup, je n'avais pas trop à me justifier. C'est allé hyper vite. Et en fait, pour moi, c'était très clair que c'était allé hyper vite et qu'en fait, j'avais triché. Il y avait ce sentiment de dire, je n'ai pas triché, je n'ai pas menti. Mais au fond de moi, j'avais fait comme j'avais envie. Et puis là, son chêne... En fait, j'ai remarqué que là, pour le coup, mais Nour, tout le monde s'en fichait un petit peu. Il allait hyper bien, l'oxygène... La puricultrice me dit non, mais le cordon, super. Non, très bien. Elle enlève le filtre. Juste, bon, par contre, madame, il me faut un body parce qu'en fait, il vient de faire pipi sur ses habits. Ah oui, c'est vrai. Donc là, Abdel, on va chercher les affaires. Mais là, Nour, il est tranquille. Et je ziute de loin ce qui se passe. Mais je vois qu'Abdel est à côté et je suis super OK avec le fait qu'on s'occupe de lui. Et donc là, par contre, j'ai capté qu'on allait devoir s'occuper de moi, qu'on allait rester à la mat. Mais ce n'était pas à cause de Nour. c'était plutôt... pour moi. Et en fait, j'avais une énorme déchirure de plusieurs centimètres. La pédiatre arrive, donc elle check nous, on va dire, ok, très bien, la cadre de santé me félicite. Et puis très bien, elle s'en va, et puis là, s'en va pas mal, se suit de beaucoup de personnes qui viennent dans la chambre, des internes, des stagiaires, nanas. Moi, je suis plutôt claire aussi là-dessus de quelque part déjà transmettre que tout s'est bien passé, que j'ai accouché chez moi, que c'est possible. Je vois un peu ça dans les questions que commencent à me poser les soignants, le personnel de l'hôpital. Je vois que c'est quand même assez étonnant pour eux. Mais comme tout s'est bien passé, en fait, il n'y a pas vraiment beaucoup de... Ça se passe vite, les échanges avec tous ces soignants. Jusqu'à que le docteur, je ne sais pas si on a le droit de citer le nom, mais en tout cas, elle est très chouette, cette docteure. Elle m'a suivie justement ensuite pour la cicatrisation. Et elle vient me voir et elle est très franche avec moi en me disant, écoutez, là, franchement, c'est une grosse déchirure que vous avez. Et en fait, je ne vais pas pouvoir vous recoudre avec un petit anesthésiant en spray comme vous avez pu avoir avec votre première. Et donc là, elle me dit, vous allez devoir avoir une péridurale. Je dis, c'est quand même ballot d'avoir une péridurale alors qu'on n'avait pas voulu en avoir avant. Et puis voilà, elle me fait péridurale ou rachis anesthésie. En tout cas, on va devoir vous endormir le bas du corps. pouvoir vous recoudre parce que franchement, vous n'allez pas pouvoir le faire. Là, je ne peux pas vous faire ça à vif parce que déjà, il faut bien vous recoudre. Et voilà. Donc, du coup, je dois accepter d'avoir une péridurale. Et en fait, la petite histoire, moi, j'avais un peu mes peurs par rapport à mon histoire familiale. Et donc là, tout de suite, la docteure, je la vois très chouette, qui me dit « mais c'est quoi votre peur en fait ? » Parce que j'aimerais pouvoir comprendre pourquoi je vois bien qu'il y a un blocage autour de ça. Et puis voilà, elle m'explique que ça va bien se passer. Et du coup, elle me met en confiance. C'était une femme de notre âge, tu vois, plutôt chouette. Du coup, elle me met en confiance et je sens aussi pas du tout un côté « c'est moi qui sais et ça va se passer ainsi » . c'est plutôt... Je sais les conséquences et je vous rassure et je vous conseille fortement de faire comme ça avec beaucoup de douceur. Donc, je suis partie assez vite au bloc et du coup, je n'ai pas vu Nour pendant un bon moment. Et par contre, ma seule directive, c'était il m'attend pour têter. De toute façon, personne ne nous donne de biberon et tout ça. Donc ça a été respecté, mais du coup Abdel m'attendait, puisque j'ai quand même mis longtemps pour remonter au bloc, parce qu'il y a eu beaucoup d'accouchements qui devaient avoir des accompagnements. Et du coup, moi j'ai attendu longtemps dans la salle. Et voilà, mais je vois encore Abdel se promener avec le bébé en attendant de me faire endormir, et puis après le retrouver à l'étage de la maternité. Et donc pour faire court, parce que ce n'est pas le meilleur moment, ce moment de mon accouchement, mais ça en fait partie. Mais encore maintenant, je travaille sur ma cicatrice et j'ai eu beaucoup de points. Ça a été dur pour moi parce que du coup, j'ai dû rester 48 heures à la maternité. Mais parce que c'était vraiment pour cette cicatrice, il voulait vraiment s'assurer que ça aille bien. Et du coup, j'ai eu l'impression de devoir mettre au monde un deuxième enfant, entre guillemets. Je vais te dire pourquoi. Ce n'est pas très beau, mais c'est comme ça le sentiment que j'ai eu. C'est qu'en fait, pendant les 48 heures, on ne sait pas du tout. quasiment pas occupé de Nour, il voyait que je gérais très bien, franchement c'est moi qui le pesais qui mettait ça sur la courbe pour en témoigner aussi pour les femmes qui peuvent appréhender, j'ai trouvé le service de maternité à l'hôpital super vraiment Elle écoute aussi de comment moi j'ai envie de faire, je ne veux pas baigner mon bébé les premières 48 heures. Elles ont vu que l'allaitement ça allait bien pour moi, enfin ça c'était vraiment bien. Mais c'était me concernant, j'ai eu du mal parce qu'en fait elle ne voulait pas me laisser sortir tant que je n'avais pas été à la salle une première fois. Et ça, ça a été dur pour moi parce que je pense que j'appréhendais et en fait je voyais les heures tourner et en fait j'avais l'impression que je n'allais jamais rentrer chez moi. En fait, ce qu'elle voulait, c'est que j'aille à la selle avant de partir. Et donc, en fait, ça a été une épreuve d'aller à la selle, puisque la déchirure était énorme. Et puis, en fait, j'étais sous régime produit blanc, je ne sais pas quoi. Enfin, horrible, de toute façon, je ne pouvais... Bref, ça avait été pensé pour pouvoir aller à la selle correctement, sans avoir abîmé la cicatrice. Mais du coup, c'était impossible. Du coup, je ne pouvais pas bouger. C'était pas pour moi complètement... paradoxal de demander à la selle alors que je mangeais que des trucs blancs, de la semoule, du pain. Enfin, c'était le moment un peu difficile et douloureux pour moi. Et je me rappelle être allée marcher autour de l'hôpital pendant qu'Abdel gardait Nour. Et je me rappelle avoir ma sœur qui est justement paraplégique. Et c'est aussi pour ça que j'avais peur de la péridurale, d'avoir la sensation de paralysie des membres inférieurs. Et qui me dit, non mais tu viens de mettre au monde un enfant, tu vas pas nous faire chier pour le cas de le dire, pour une... pour une merde, quoi. Moi, j'ai vachement vu pire. C'est bon, les hospitalisations, là, tu vas arrêter aussi de faire un peu ton chichi, quoi, entre guillemets. Et encore, le petit témoignage d'une femme forte qui m'a dit ça. Et je me suis dit, bien sûr, je vais pas faire chier tout le monde pour juste ça, quoi. Et donc, après, c'est allé mieux. Mon transit s'est mis en route et puis je suis rentrée chez moi avec mon petit bébé accouché dans ma maison, dans des conditions de rêve.

  • Speaker #1

    Génial. S'il y a deux, trois choses qui... qui te viennent et que tu as envie de partager, de compléter, c'est bienvenu. Et puis sinon, j'aime bien terminer en... Si tu as des partages, justement, de livres ou de podcasts, de choses qui t'ont aidé. Oui,

  • Speaker #0

    déjà ça. Je pense qu'avec toutes tes petites questions et puis que j'ai pu fournir comme matière, j'en ai donné beaucoup. J'ai pu parler de toutes les femmes qui ont été importantes. pour moi dans ce parcours-là, au final. Je suis en train de penser, donc j'essaie de retracer un petit peu si j'ai dit tout ce que j'avais envie de dire. Et je crois que j'ai fait le tour. Je crois que dans ce témoignage poignant de l'arrivée de Nour, tout le monde y est passé, ou la plupart. Et après, pour mes petites ressources, en tout cas, que j'ai pu avoir heureux. pour réaliser cet incroyable parcours de vie. Eh bien, je pense à la Canadienne, c'est elle qui me vient aussi en tête, d'où la sage-femme, mais on en avait déjà parlé ensemble, de Karine, la sage-femme, elle s'appelle comme ça, sur les profils des régions.

  • Speaker #1

    Contique Mama, non ?

  • Speaker #0

    Comment ? Contique Mama. Contique Mama, voilà. que je suis toujours. Ça m'a fait du bien, ça m'a presque donné envie d'être sage-femme en voyant son parcours. Mais ma vie n'est pas terminée, on ne sait pas. Mais ça m'a fait du bien de voir ces possibles-là. J'ai beaucoup aimé le livre que j'ai relu, que j'ai lu pour mes deux grossesses. C'était vraiment celui qui m'a... qui a fait sens, en tout cas, pour réaliser ça. C'était « J'accouche dans la douleur » . Non. J'accouche bientôt que faire de la douleur. De Maïté. Elle est là où ? Oui. Elle est petite, les gens trouveront aussi. Et puis, la préface, elle est de Michel Audan. Et voilà, je crois que c'est des personnes qui, autour de la naissance physiologique, c'est quand même des références pour ma part. Et ensuite, les petits outils que j'ai eus, c'est l'association coccinelle. Je suis obligée de la citer. Parce que beaucoup... beaucoup, elles ont une belle bibliothèque aussi, si on parle de livres à disposition des familles et puis autour de la parentalité, mais aussi autour de la naissance. Et du coup, j'avais lu aussi la BD de Marie Gomez, le premier tome sur la naissance. Voilà, ça c'est, on va dire, les références de la bibliographie. Et après, les autres sources, il y a eu quelques podcasts, mais pas tant que ça. Et du coup, j'ai pas de références en tête sur les podcasts. Mais après, j'avais trouvé sur Internet des petites séances de yoga quand tu es enceinte, des petites séances de sport en étant enceinte. Mais pareil, je n'ai pas les références précises. Mais surtout s'entourer, j'aurais envie de dire, de s'entourer des personnes qui nous font du bien. Ça ne veut pas dire des personnes qui vont que dans notre sens, parce que moi, quand je parle de ça, je parle de contrariété. Donc ça veut dire aussi des contrariétés que j'ai pu rencontrer face à ce que des gens pouvaient me dire. Mais oui, s'entourer de personnes qui nous donnent confiance et puis qui sont... Des personnes de confiance aussi, également. Voilà, je pense que ça, c'est important. Et puis, moi, je me suis rendu compte, tout au fil de la grossesse, j'étais méfiante. Alors que oui, on peut être méfiante, on peut avoir des a priori, mais il faut quand même dépasser ça. Et en fait, en exprimant les choses, oui, des fois, on ne peut pas forcément être OK et en accord avec certaines personnes, dont des soignants qui ont aussi, eux, leur protocole et leur manière de voir les choses. Mais en tout cas, la discussion, elle est possible. Et moi, j'ai vraiment pu voir qu'à l'hôpital Minjau, la discussion était vraiment possible, les échanges étaient possibles et elles étaient ouvertes à tout ça. Et voilà, ça fait du bien. Mais voilà, moi, j'avais gardé aussi en tête que de toute façon, l'accouchement, c'est de l'imprévu, même si dans mon témoignage, je dis que j'ai laissé peu de place à l'imprévu au hasard. mais que justement, je crois que j'ai voulu accoucher chez moi pour ne pas avoir affaire à l'imprévu de l'hôpital, au changement d'équipe ou tout ça. Et ça, j'en avais pris conscience, mais j'avais aussi conscience de ce que ça pouvait engendrer, de vouloir accoucher chez soi. Et jusqu'à présent, maintenant, je le dis ouvertement que oui, j'ai voulu accoucher chez moi, mais que jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissé l'espace de me dire, me rendre possible aussi des alternatives. comme ça ne pas avoir à regretter si ça tournait mal, entre guillemets. Et voilà. Donc, ce n'était pas totalement arrêté sur seulement un accouchement à la maison. Et c'était surtout se donner des possibles et les garder en tête qu'il faut se donner différentes pistes. Parce qu'en effet, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Et je suis sur des groupes aussi. J'ai beaucoup lu des groupes sur Facebook sur les accouchements non assistés. Il y a un chouette groupe où il y a... de très beaux témoignages, des accouchements aussi physiologiques. Il y a beaucoup de groupes sur Facebook auxquels j'avais adhéré. Et du coup, je lis encore maintenant toujours des témoignages. Et donc, bien évidemment qu'il y a toutes sortes de témoignages divers et variés. Et beaucoup de témoignages de femmes qui finissent par aller à l'hôpital, chose qu'elles ne voulaient pas au début, mais elles finissent par le faire pour plein de raisons. Et surtout, c'est après arriver à travailler sur ça et de se dire qu'on a toujours fait pour le mieux. Et qu'après, on peut toujours retravailler des choses, qu'il y aura toujours des sentiments de culpabilité, de regrets, mais ça, c'est inévitable. De toute façon, et c'est surtout ça, dans mon témoignage que je veux faire aujourd'hui, c'est de ne pas renvoyer des sentiments, des fois, de culpabilité, de dire « Ah bah moi, je n'ai pas fait comme ci, je n'ai pas fait comme ça » . En fait, il n'y a pas de bonne méthode, c'est de faire au mieux avec ce que nous, on porte, on incarne. et les possibles autour de nous. Voilà, il faut aussi composer et ne pas s'arrêter des fois à être catégorique sur des choses. Si le coparent n'est pas prêt, il faut vraiment composer avec aussi le coparent ou bien si on accouche, en tout cas, accompagné d'autres personnes, ressources autour de nous, c'est quand même avoir des ressources autour de nous parce que même si on pourrait accoucher toute seule, dans plein de communautés, on voit très bien dans d'autres cultures que la population l'importance des doulas, l'importance des femmes dans ces moments-là, c'est quand même d'être entourée. Ça marche.

  • Speaker #1

    C'est une bonne manière de terminer, je trouve, pour résumer l'épisode et des ressources que tu as trouvées, du coup, et que tu conseillerais autant à la femme que tu étais à l'époque que à d'autres qui se retrouvent dans ton témoignage.

  • Speaker #0

    Et en parlant juste de entourée, justement, quand je te dis ça, je pense à... J'ai l'image de la hutte dans le film Le premier cri. d'une femme qui est en train d'accoucher dans une hutte entourée de toutes ses sœurs, ses mères, ses tantes et ses grand-mères. Et c'est cette image-là que j'ai quand je parle de l'entourage.

  • Speaker #1

    Encore un film à regarder. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi. Ça m'a fait plaisir de reparler de tout ça. Bon, on va faire un point de vue.

Description

Je suis Amélie DUMONT - Naturopathe et Doula - créatrice du podcast Dans le ventre des femmes.


Dans cet épisode, nous plongeons dans l'histoire touchante d'Elsa, une mère qui a choisi d'accoucher à domicile. Elle partage son parcours, ses craintes et ses joies, tout en mettant en lumière l'importance de la confiance en soi et de l'autonomisation durant cette expérience unique. Ce témoignage émouvant nous invite à reconsidérer les choix liés à la maternité et à découvrir la beauté d'une naissance libre. Vous découvrirez son parcours de préparation puis son accouchement rêvé à la maison. Ce fut tout un chemin pour elle et son compagnon vers la naissance de leur fils. La naissance d'une famille encore une fois égallement.


Les pépites et ressources d'Elsa :


Merci à Yonda Schramm-Hädicke pour ce chant de guérison qu'elle me permet d'utiliser et son album complet Circle of Women qui a accompagner mes premiers cercles, tellement de rebozo, et qui me fait tant vibrer. Je vous laisse découvrir cette artiste et ses magnifiques chants.


Merci à Andréa Roux @ddseins pour cette magnifique illustration pour le visuel du podcast.


Me retrouver :

Sur mon site naturamelie.fr

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Transcription

  • Speaker #0

    Je suis heureuse de vous retrouver dans le podcast « Dans le ventre des femmes, le chemin de la douleur à la douceur » . Ce podcast est né des récits inspirants des femmes que j'ai croisées depuis mes débuts en tant qu'accompagnantes et de mon propre parcours vers une vie plus apaisée et épanouissante. Je suis Amélie Dumont. naturopathe d'où là et tellement plus que ça. Après des années à vous accompagner, vous écouter et grandir à vos côtés, je suis heureuse de vous partager mes réflexions, des outils concrets et des histoires de femmes qui, je l'espère, feront germer en vous de nouvelles manières d'être, de penser et de prendre soin de vous. Ensemble, nous allons plonger au cœur du ventre des femmes, de leur douleur et découvrir comment elles cheminent vers plus de douceur. J'aime à dire que c'est un partage de cœur à cœur, d'être à être, et souvent d'utérus à utérus. Alors, belle écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je suis très touchée de vous retrouver aujourd'hui pour vous faire découvrir cet échange. Nous avons enregistré cet épisode il y a pratiquement un an, au tout début du podcast. J'ai rencontré Elsa durant mes premières années de doula, au cours d'un rendez-vous découverte, et puis de quelques séances de yoga. et de Koya, la projection d'un film, je l'ai observée de loin, cheminée autour de cette naissance libre, partageant de temps à autre un moment, quelques messages. Dans un contexte où la naissance à domicile est devenue une exception, c'est d'autant plus important pour moi de vous partager quelques récits dans ce sens. Je me sens très chanceuse de ces rencontres que je vous partage. Elsa fait partie de ces femmes inspirantes, fortes, qui ont mis naissance dans leur petit cocon, à domicile. en famille. Je suis pleine de gratitude qu'elle me permette aujourd'hui de vous le partager. Je vous avoue qu'à l'enregistrement, puis au montage, je n'ai pas su retenir quelques larmes. J'espère de tout cœur que cela vous inspirera et vous touchera tout autant. On se retrouve avec Elsa et tout son parcours vers la naissance de son fils Nour. A tout de suite. Voilà, donc bien sûr, moi j'ai pensé à toi sur l'aspect de la naissance à domicile. J'imagine qu'on partira peut-être aussi un petit peu sur d'autres choses. Comment tu voyais les choses de ton côté quand je t'ai envoyé cette demande ? Qu'est-ce que ça t'a inspirée ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça m'a inspirée. J'étais remplie de... C'est le mot « gratitude » qui m'est venu en me disant « Ah, c'est super chouette ! » J'avais de la reconnaissance de dire « Tiens, elle a envie de mettre ça en effet en mémoire, en tout cas de le garder, de l'immortaliser. » J'ai trouvé ça bien puisque c'était une belle initiative. moi j'ai pas j'ai pas Je n'ai pas écrit mon accouchement jusqu'à présent. J'ai accouché il y a maintenant plus de deux ans, en fait. Et je me dis qu'il n'est jamais trop tard. Et du coup, je me suis dit, c'est bien, ça va me permettre de le poser aussi différemment. Et puis, je trouve ça... J'aimais beaucoup le fait que ça soit en podcast pour se dire, tiens, ça va être un vrai partage aussi pour d'autres femmes. Et ça avait du sens parce qu'en fait, mes accouchements, j'ai toujours à cœur de les partager pour que ça fasse... En tout cas, résonance chez d'autres femmes ou chez d'autres hommes, en tout cas chez d'autres humains, pour que ça puisse aussi leur servir ou en tout cas, tout simplement, leur dire que c'est possible. Et voilà. Donc, j'aimais beaucoup quand j'ai reçu ton SMS. J'étais vraiment remplie de joie à l'idée de partager ça. Enfin, j'avais vraiment à cœur de le faire, en tout cas. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce que tu te souviens un petit peu dans quel contexte on s'est rencontrés ?

  • Speaker #1

    Eh bien... Si je ne dis pas d'erreur, en fait, j'ai cherché tes coordonnées, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Je me demande si c'était toi ou pas qui avais quand même eu le contact par...

  • Speaker #1

    Alors, c'était par une amie d'Oula, il me semble peut-être. Ok.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas si c'était par une amie d'Oula ou une personne que je suivais à ce moment-là à Coxinelle qui t'avait rencontrée.

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement. Donc, en fait, tu dis vrai. C'est moi qui me trompe parce qu'en fait, il y a eu plein de croisements ensuite. Mais oui, c'était lors d'une réunion de projet de naissance à Coccinelle, exactement. Et c'est en effet une femme que tu suivais, que tu accompagnais justement dans un projet de naissance. Et c'est comme ça, voilà, qu'elle m'a donné tes coordonnées. Exact. Et en fait, je sais pourquoi j'ai eu une sensation de croisement, c'est que je cherchais aussi à faire du yoga prénatal. Et j'avais vu des affiches dans les toilettes du Tandem. Et il y avait une amie à toi qui était d'où là, qui proposait des séances et qui m'avait renvoyée vers toi parce que c'était une période où elle était en arrêt. C'est pour ça que cette seule sensation de croisement, c'est qu'à plusieurs reprises, j'étais venue faire aussi une séance chez toi de yoga, une ou deux. De yoga ou de danse plutôt.

  • Speaker #0

    Alors on avait dû faire à la fois du yoga peut-être, mais du Koya aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, voilà, du Koya.

  • Speaker #0

    Quels souvenirs t'en gardes du coup du yoga ou du Koya ? Qu'est-ce que ça t'avait apporté pendant cette grossesse ?

  • Speaker #1

    Ça m'avait fait du bien de me retrouver dans un cercle de femmes, de partager des énergies de grossesse aussi, de femmes enceintes, dans un tout. Quand je dis tout petit, c'est que ton local où tu nous as accueillis, c'était super intimiste, c'était très chaleureux, c'était cocooning. Du coup, quand je dis tout petit, c'était vraiment plutôt dans le côté très agréable, très affectueux, il y avait quelque chose de... On était dorlotés. Donc j'ai un très bon souvenir. J'en avais pas fait beaucoup, mais c'est pas la quantité qui fait que. C'était vraiment la qualité des séances qu'on avait pu avoir ensemble. C'était vraiment bien. Et ça, ça participe à tout le cheminement et tout l'accompagnement que j'ai pu avoir pour accéder à l'accouchement de mes rêves. En tout cas, ça faisait partie aussi de ça. Et c'était une période où je commençais sûrement à être en congé mat. Donc forcément, il y a aussi ce rapport au temps où du coup, on a le temps de prendre soin de soi, de nous, et de se donner vraiment l'opportunité d'avoir des temps comme ça. Donc des temps de Koya, des temps de yoga.

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est rencontrés dans la dernière grossesse, du coup. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu combien tu as d'enfants ? Où tu en étais en fait à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'en étais à porter mon deuxième enfant, mais à être dans le projet d'en élever le quatrième, puisque j'ai deux grandes filles que j'ai accueillies et élevées. On s'est rencontrées, elles avaient quatre ans et demi. et 6 ans. Et donc, j'ai été belle-mère avant d'être mère, j'aime bien le dire, parce que c'est une vérité. Elles m'ont fait devenir maman, mais d'une autre manière. Et ensuite, j'ai eu son douce, qui a maintenant 7 ans. Et donc, quand on s'est rencontrés, j'attendais mon quatrième. À l'époque, je ne savais pas encore qui c'était. Et donc, j'ai eu un petit garçon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que pour toi, ça a cheminé au fur et à mesure de cette grossesse, de manière à ce que tu aies envie d'avoir une naissance la plus physiologique, voire peut-être à domicile ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça avait cheminé. Oui, j'avais vraiment envie d'une naissance libre. Je crois que c'est le mot qui m'a portée tout au long de cette grossesse. En fait, quand on s'est rencontrés, je me rappelle qu'on était, moi et mon mari, mais particulièrement moi, j'étais contrariée parce que je n'arrivais pas trop facilement à avoir des réponses positives, en tout cas à mon projet de naissance libre, de projet d'accouchement à domicile. Et c'est vrai que quand... quand j'ai eu tes coordonnées par le biais de l'association coccinelle, j'avais beaucoup d'espoir pour... Enfin, j'avais de l'espoir, en tout cas, et j'avais envie de rencontrer des personnes qui puissent me faire du bien et puissent m'accompagner en douceur et aussi me dire que c'était possible et me rassurer, en tout cas, dans ce projet d'accouchement à domicile. Donc, c'était une période où, voilà, j'étais beaucoup dans la quête de chercher les bonnes personnes, enfin, de chercher les bonnes personnes, de trouver, en tout cas, des personnes ressources. Quelque part légitimer aussi cette envie d'accoucher librement à domicile. Et puis surtout parce que je ne trouvais pas de personnes qui acceptaient cet accouchement à domicile et qui acceptaient en tout cas d'y assister pour m'accompagner. Donc voilà, c'était une période où je me sentais préoccupée, tracassée, contrariée parce que je n'avais pas vraiment encore trouvé les bonnes personnes qui pouvaient me rendre confortable en tout cas dans ce projet.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment s'est née vraiment cette envie-là ? d'une naissance libre ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est né de ma première grossesse, puisque ma première grossesse, j'ai accouché dans une maison de naissance. Donc, c'était un projet déjà qui était fort en moi, où assez naturellement, je me suis dit, bien évidemment, accoucher sans trop de médicalisation, pour moi, c'est déjà quelque chose que je porte et qui me paraît complètement la norme. Et donc, c'est déjà venu de ça. Dès ma première grossesse, en ayant eu bien évidemment des témoignages et puis des rencontres de femmes fortes, j'ai envie de dire, tout de suite, je m'étais dit, bah oui, quand je serai enceinte, je pense que je cheminerai dans un projet d'accouchement le plus physiologique. Et puis tout ce qui va autour dans la physiologie de l'accueil de l'enfant, de l'allaitement, enfin tout ça, c'était tout un package. Et donc, ma première grossesse s'est très bien passée. J'ai eu un accouchement super chouette en maison de naissance. Et puis du coup, le deuxième, je m'étais dit que j'accoucherais sûrement en maison de naissance, voire même à domicile, ça serait quand même le top du top. Et puis au fil du temps de cette deuxième grossesse, ça ne s'est pas du tout avéré comme ça. Il y avait des difficultés pour que j'accouche en maison de naissance, ce qui est très très loin de chez moi. Et puis petit à petit, ça n'allait pas comme je voulais. Et je pense que ça m'a encore plus confortée pour me dire que je le ferais quand même, coûte que coûte. Mais toujours en ayant en tête de dire, rends quand même ce projet d'accueil de ton enfant, rends-le le plus safe et le plus serein possible pour tout le monde. Parce qu'en fait, c'était aussi important que le papa aussi, qui contribue à ce projet d'enfant, puisse être aussi serein et safe pour pouvoir l'accueillir aussi.

  • Speaker #0

    Je crois qu'au moment où on s'était rencontrés pour en parler, c'était vraiment ça l'enjeu. C'était que toi, c'était de plus en plus... vraiment OK pour toi. Tu te sentais vraiment de plus en plus prête. Mais il y avait l'envie que lui se sente outillé et qu'il soit aussi dans la confiance par rapport à son conjoint.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, c'était ça. Parce qu'en fait, moi, j'étais sereine. Mais en sachant que lui n'était pas totalement serein, forcément, ça... De toute façon, quand on est enceinte, on est à la fois très, très forte et à la fois extrêmement vulnérable. Donc, du coup, ça renvoyait... régulièrement des craintes et des peurs que je n'avais pas forcément. Et puis des fois, elles arrivaient très rapidement. Elles revenaient à la surface. Et voilà, après la force, l'atout que j'avais dès le début, c'est que mon conjoint, il était déjà plutôt calme et serein de base. Ce n'est pas quelqu'un qui était déjà aperçu à D de manière forte. Il avait déjà vécu une première expérience qui l'avait conforté dans la possibilité d'accoucher quand même. plus physiologique possible. Donc, ce n'était pas compliqué quelque part d'amener des arguments. Mais c'était plutôt, oui, de se rassurer avec des personnes ressources comme toi pour se dire, voilà, continuer notre cheminement dans le positif. C'était vraiment ça.

  • Speaker #0

    Comment tu t'es préparée finalement, du coup ?

  • Speaker #1

    Je me suis préparée, j'ai eu l'impression que la dernière... J'ai l'impression de m'être préparée vraiment sur le dernier trimestre, au final de la grossesse. Et j'avais l'impression de faire une préparation physique, sportive. J'avais vraiment cette sensation. J'étais bien en forme, dans tous les sens du terme. Et du coup, je crois que quand je parlais de quête tout à l'heure, c'est vraiment ça. C'est parce que tout le long de ma grossesse, et plus particulièrement le dernier trimestre, c'était la quête de personnes, d'outils, tout ça, pour vivre au mieux l'accouchement, le jour J. Mais oui, c'est ça, c'est vraiment de dire comment j'ai vécu le projet, comment ça s'est cheminé. C'est vraiment de chercher à chaque fois des personnes ressources. Donc ça a été aussi rencontrer une sage-femme sur mon dernier trimestre, parce que la première qui m'a accompagnée au début m'a abandonnée. J'ai vraiment eu cette sensation-là de dire, tiens, en fait, elle s'arrête, je le découvre sur la porte du cabinet. Donc voilà, mais ça fait aussi partie des expériences de vie, de se dire, des fois, on se sent en confiance. Et puis, c'est important pour nous. Je crois que de toute façon, c'est extrêmement important les personnes qui vont nous accompagner dans notre processus. Mais c'est vrai que quand on se fait abandonner, le terme est peut-être fort, mais il y a quand même ce sentiment et cette sensation d'abandon. Ben voilà, j'ai eu la chance de rencontrer à nouveau une nouvelle sage-femme qui a été pour moi... source de reboost et de me dire ouais, en fait, c'est possible. Bon, elle non plus, elle ne va pas venir à domicile. Elle a été très claire dès le début, mais par contre, elle m'a donné plein de force, plein de courage, plein d'énergie en me disant vas-y, garde la pêche que tu as en toi et en fait, tu as plein d'outils, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Donc, elle t'a entendue dans ce projet-là ? Elle ne t'a pas...

  • Speaker #1

    Non, justement, elle m'a... Décrédibiliser ? Décrédibiliser ? Eh bien non, pas du tout. J'ai vraiment senti que, OK, elle entendait vraiment l'envie débordante d'accoucher à domicile. Mais voilà, elle a plutôt été très claire en me disant, de toute façon, tu te connais, vu ton premier accouchement, vu ta posture, vu ce que tu dégages, je ne m'inquiète pas du tout. Mais par contre, elle a joué aussi la carte de la sécurité aussi pour elle. je pense, de dire, en fait, par contre, tu vas... Reste le plus longtemps possible chez toi, reste le plus longtemps dans ton cocon, et puis au dernier moment, tu vas quand même à l'hôpital, t'habites juste à côté, et puis surtout, dis-toi que tu peux aussi rencontrer le personnel soignant là-bas, tu pourras écrire ton projet de naissance, tu pourras le travailler avec elle. Voilà, elle m'a plutôt motivée et stimulée à me dire n'hésite pas, en fait, de... à aller carrément aussi directement à l'hôpital rencontrer les soignants parce qu'en fait, il ne faut pas que ça soit un frein, elles ne vont pas te mettre des barrières. Voilà, rends le plus confortable possible l'accueil de ton enfant en ayant bordé, on va dire, et en ayant le mieux contrôlé toutes les personnes à qui tu vas devoir faire confiance, à qui tu vas faire confiance. confiance vraiment positivement.

  • Speaker #0

    C'est important parce que quand on décide d'y aller ou non, si à un moment il y a besoin d'y aller, ça permet qu'on se déplace en confiance.

  • Speaker #1

    Et puis en pleine conscience aussi, ça c'est sûr. C'est vrai que ça a été les personnes ressources, aussi bien ta rencontre, les échanges qu'on a eus, ce qu'on a pu mettre en place, et puis cette sage-femme vraiment particulièrement. Et puis après, il y a eu plein d'autres personnes autour. Il y a eu un acupuncteur qui m'a fait une séance d'acupuncture la veille où j'ai accouché. Ça, c'était aussi un conseil que j'avais eu de la sage-femme et puis son contact, justement, à celle qui me l'avait donné. Et puis, il y a aussi eu plein de petits outils que j'ai mis en place. Quand je disais marathon, j'avais l'impression d'être dans un parcours, un programme sportif. c'est que j'avais mis en place aussi Alors bon, que ce soit les marches ou des choses, des séances de yoga, des choses que je faisais chez moi, c'était plutôt facile parce que c'est quelque chose qui est assez familier chez moi de pouvoir mettre en place ça. Enfin, il n'y avait pas de soucis à ce niveau-là, mais du coup, ça a été aussi des outils. Puis il y a eu des lectures, il y a eu des podcasts et puis du soutien de mes belles sœurs qui croyaient aussi super en moi, en me disant « mais oui, mais c'est complètement possible » . Alors qu'elles n'ont pas forcément vécu ça. Mais justement, tous les témoignages, en tout cas des personnes aussi, qui disent que ça s'est mal passé. Alors forcément, ça corrobore encore plus ton envie à toi de dire « Oui, alors vraiment, on va faire ça chez nous. » Mais je sens que je n'étais quand même pas bornée. Je prenais tous les témoignages et j'essayais de m'en nourrir à chaque fois. Et donc, les témoignages de livres, tout ça. Et vraiment aussi de me dire « Arrête de croire que... » que les gens vont te mettre des bâtons dans les roues. J'avais la sensation aussi des fois d'être une petite enfant qui du coup n'a pas ce qu'elle veut et donc tout de suite elle se braque. Et voilà, je me rappelle de ces sensations-là aussi. Et du coup, je luttais contre ça et j'essayais de dépasser ça. Donc j'étais allée voir justement la cadre de la maternité de l'hôpital. J'étais... Quand je retrace un petit peu le parcours, mon conjoint était revenu pour les rencontrer aussi ensemble. Enfin, c'était important. Je crois que c'était quand je dis « je bordais » , c'était vraiment essayer d'être le plus dans le contrôle aussi à qui j'allais avoir affaire et de me préparer aussi à ça. Et puis de défendre aussi le projet. Il y avait cette sensation de devoir se défendre, de défendre le pourquoi du comment on a envie d'accoucher chez soi. C'est un peu, quand on y pense, c'est ça aussi qui est un peu dur. Et puis à la fois, on vit ça comme aussi du militantisme, de dire « en fait, on est en 2024 » . J'ai accouché en début janvier 2022. Mais de se dire, en fait, oui, on va devoir défendre nos droits. Parce qu'en fait, on a le droit d'accoucher chez nous. C'est juste qu'on est très mal informé, qu'on est désinformé aussi par les médias. Et voilà ce sentiment aussi de devoir se défendre de ses convictions. Et voilà, donc toutes ces personnes ressources. J'ai même mon psychothérapeute aussi qui m'avait soutenue en disant « Bon, alors ce projet de naissance, il est où là ? Vous l'avez rédigé ? » je procrastine un peu, j'ai peur bah ouais non, faut le mettre sur le papier et ça aussi ça m'avait aidé donc au final tout un cercle de personnes autour de soi c'est super important pour encore plus affirmer son projet et le rendre solide avec le recul ouais c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que là les trois personnes que j'ai interviewées pour le moment qui parlent des naissances à domicile comme ça On sent que ce n'est pas un cheminement et pour le coup, c'est que des success stories. Et on sent justement dans ces cas-là que c'est rarement un cheminement qui s'est fait du jour au lendemain. Même quand le souhait est apparu tardivement, en fait, ce cercle a commencé à se construire avant, où la sécurité intérieure, la confiance, et des fois, ce travail sur les peurs aussi, il est là depuis longtemps, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Ce travail sur les peurs, c'est rigolo, parce que je voyais un psychothérapeute pour d'autres choses, mais d'autres choses, c'est tout un ensemble, au final, quand on y pense. mais Mes dernières séances, je ne pensais pas du tout aller travailler ça chez lui, alors que j'étais déjà enceinte de six mois et demi. Et puis, paf, ça arrivait. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ces peurs de mettre au monde son enfant dans des conditions hospitalières ? Ça l'étonnait beaucoup, mais lui n'était pas du tout sensibilisé au sujet. C'était ça qui était extrêmement intéressant. C'est que moi, je lui ai vraiment aussi amené la manière de voir les choses. Et je crois que ça lui a aussi fait du bien. Il était ouvert aussi à entendre tout ça. Et vraiment, oui, travailler sur ses peurs. Donc, en fait, en t'en reparlant, je me dis, mais j'étais vachement entourée de plein de gens, au final. Mais je suis allée les chercher aussi. Il y a bien sûr des rencontres qui font partie de l'ordre de la rencontre, qui devaient se passer, mais on ne l'a pas complètement cherchée. Puis après, il y a les autres personnes avec qui on va s'entourer de ces personnes. Et puis, on va aller aussi se mettre au travail de manière plus profonde.

  • Speaker #0

    Ce côté plus militant et ce côté plus se préparer, mais dans... Dans ce côté que tu disais, très cadrant et presque aussi un peu parce que c'est plus rassurant comme ça. Est-ce que du coup, tu as réussi un petit peu vers la fin justement à te sentir plus en confiance grâce à ce cadre que tu avais mis ? Je ne sais pas, je n'arrive pas trop à formuler ma question. Je ne sais pas si tu comprends là où je veux en venir. Mon questionnement, c'était...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si ça m'a rassurée d'avoir toutes ces personnes autour de moi. Est-ce que ça a donné du sens ? falloir. Je ne sais pas si c'est ça que tu voulais me poser.

  • Speaker #0

    Non, c'était un moment, tu parlais presque que tu étais un peu dans le contrôle, dans cette recherche-là, quand tu es allée rencontrer la cadre, etc. Est-ce que tu as l'impression qu'à un moment, ça a lâché un peu ce contrôle-là ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, jusqu'au bout, ça a été compliqué au final. Je l'ai pas mal vécu. Pour toi,

  • Speaker #0

    ça a été porteur,

  • Speaker #1

    finalement. Oui, je pense que ça a été porteur. Je crois que j'avais besoin de garder le contrôle. j'ai un petit côté comme ça où je peux être très... peut être très facile, très souple sur certains trucs. Mais ça, en fait, c'était vraiment un truc... Non, je pense que ce qui me portait aussi, c'était de me dire, en fait, on ne va pas décider à ma place, on ne va pas m'accoucher, quoi. Je n'ai pas envie d'entendre encore ça et surtout pas de ma bouche, de me dire, on m'a accouché. Et du coup, je croyais que c'était ça qui me portait à me dire, mais non, en fait, toutes ces personnes que je vais chercher, je vais déjà leur faire comprendre. Donc, pour le coup, les sages-femmes ou des personnes... qui pouvaient me rencontrer le jour J à l'hôpital, c'était de me dire vraiment, soyez vigilante à ce que j'ai envie. Et je crois que c'était aussi pour donner du poids parce que j'étais consciente aussi que le jour J, en fait, on peut être extrêmement forte. C'est là où on est le plus fort, je pense, dans sa vie de femme, quand on va donner la vie. Et à la fois, encore une fois, on est tellement entre la force et la fragilité que je ne voulais pas me faire avoir au moment où j'allais être le plus fragile. Et je crois que c'est ça quand je parle de contrôle. c'est qu'en fait j'avais vraiment besoin d'avoir vraiment mis toutes les cartes tous les pions de mon côté pour ne pas me faire avoir c'est le terme peut-être pas adéquat mais je crois que c'était cette sensation là que j'avais de me dire bah non je me fais pas j'aurai pas de regrets quoi et en fait à l'heure d'aujourd'hui j'ai eu aucun regret parce qu'en fait j'ai fait comme j'avais envie au fond de moi et j'ai fait jusqu'au bout comme j'avais envie et au final toutes ces personnes m'ont servi Merci. Mais je savais très bien qu'à la fin, de toute façon, c'est moi qui allais être la principale actrice. Donc du coup, je prenais tout ce que je pouvais prendre et en me disant, tiens, ça continue à nourrir le besoin, le besoin que j'ai de me rassurer, de penser faire le meilleur choix à ce moment-là, mais en ayant toutes les billes. Et encore maintenant, il me manquait des billes, bien évidemment, ça je pourrais le dire, mais en tout cas, je ne regrette pas. Parce que maintenant, c'est fait et que ça s'est très bien passé, que mon enfant a deux ans et qu'il va très bien. Et que l'accouchement, ça a été l'accouchement de mes rêves, comme je l'avais imaginé. Mais je pense que je l'avais imaginé en l'ayant extrêmement millimétré. Et du coup, c'est ça. J'avais assez peu laissé de place au hasard. Et ça, jusqu'à maintenant, je le redis à chaque fois. Je n'avais pas trop de laissé de place au hasard. même si je savais qu'il y allait en avoir. Au final, très peu.

  • Speaker #0

    Et tu t'es fait surprendre ? Il y a eu des choses qui t'ont surpris, du coup ?

  • Speaker #1

    Dans l'accouchement, le jour J, je ne sais pas si il y a un moment donné où je vais le raconter. Oui,

  • Speaker #0

    on va y venir.

  • Speaker #1

    Mais je me suis fait surprendre. En fait, la seule surprise, à l'heure d'aujourd'hui, que je peux avoir, c'est que je n'avais pas imaginé que je pouvais après... Je n'avais pas pensé que je pouvais avoir une déchirure aussi grande. Je peux dire que c'est la surprise que j'ai eue. Je n'avais pas pris ça en compte en me disant « Ah tiens, et encore aujourd'hui, j'essaye de l'expliquer. » Mais toutes les professionnelles et toutes les personnes autour de moi ne le justifient pas parfaitement. Elles ne l'expliquent pas, elles me donnent des suppositions. Donc c'est, on va dire, la seule surprise que j'ai eue. Mais pas de surprise en soi pour la mise au monde. de mon fils.

  • Speaker #0

    Tu as dit tout à l'heure...

  • Speaker #1

    Je disais que peut-être tu as un peu de prétention, mais en fait, en le revivant comme ça, peut-être qu'en faisant le récit, peut-être j'aurais des surprises à te dire, mais là, comme ça, ça ne me vient pas.

  • Speaker #0

    Du coup, pour le premier accouchement, tu t'es sentie te faire accoucher ?

  • Speaker #1

    Non, je me suis vraiment sentie accompagnée. Je n'ai pas eu la sensation de me faire accoucher. Je le dis parce que quand je l'entends, ça me fait sourire. C'est pour ça que quand je dis, je ne veux pas me faire accoucher. Mais non. Pour le premier, j'ai vraiment eu la sensation de me faire accompagner. Après, j'étais novice, c'était mon premier. Donc, avec le recul, il y a des choses où je me suis dit, tiens...

  • Speaker #0

    Je ne referai pas pareil pour les prochains. Mais non, non, vraiment, elle m'a accompagnée, ma sage-femme, que je n'ai pas pu avoir pour le deuxième. Et en même temps, ce n'est pas plus mal, parce que ça m'a permis de faire une autre, d'écrire une autre aventure. Donc, c'est très bien avec le recul. J'étais déçue de ne pas la voir à nouveau à mes côtés pour le second. Et puis, c'est que ça ne devait pas se faire. Et non, la première, c'était vraiment, c'était aussi très beau. Très beau, très en douceur. Avec juste quelques points, pas de déchirure, voilà, quelque part, je peux dire ça, mais très fort aussi. Mais à trois. Tandis que celui que j'ai vécu pour mon fils, on était un an quatre avec la sage-femme. Mais pour Nour, on a été juste mon mari et moi dans notre petit nid. Ça, ça s'est bien passé. Du coup, on peut en faire un beau témoignage.

  • Speaker #1

    Tu as amené avec toi, du coup, un petit texte que tu as écrit à ton bébé avant la naissance.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé avec la fin de la grossesse ? Il y a souvent des rituels, justement, comme ça, un petit peu, que spontanément, on a envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    C'est chouette, parce que j'ai oublié de parler d'une personne aussi qui m'a vachement aidée sur la toute fin. C'est une amie énergéticienne qui m'a fait plusieurs séances, mais par téléphone, parce qu'elle habitait loin. Et elle avait insisté sur le fait de me dire... Prends-toi des temps et parle-toi, dis-toi que tu te fais confiance, dis-toi que tu es forte. Je ne sais plus exactement les mots qu'elle a employés, mais en tout cas, elle m'avait donné des petites... J'ai le mot formule qui me vient, ou des petites recettes, mais vraiment de coaching. C'est pour ça que je parle encore de quand je dis un parcours comme une performance sportive. Je le prenais à chaque fois comme ça, comme tel, quand des personnes me donnaient des petits outils. Oui, je me rappelle sur les derniers temps, aller marcher, aller faire des câlins aux arbres, en tout cas me connecter avec notre terre nourricière. J'ai vécu des voyages en Amérique latine et du coup, ce côté terre nourricière, terre mère, tout ça, ça ressortait beaucoup sur les derniers temps de ma grossesse. et voilà comment j'ai cheminé sur la fin c'était comme ça aussi pour me faire du bien parce que jusqu'à la fin Je sentais que mon corps et ma tête n'étaient pas totalement, encore en osmose, n'étaient pas totalement alignés. Et par exemple, dans mon corps, je voyais bien qu'il y avait des choses qui venaient interférer. Par exemple, j'ai des soucis d'herpès vaginal et j'avais la sensation d'avoir une petite crise d'herpès vaginal sur les dernières semaines. Et en fait, je me rappelle même avoir fait une dernière échographie à l'hôpital. Et surtout, je m'étais dit, n'en parle pas, parce qu'ils vont direct te dire, voilà, herpès vaginal, césarienne ou je ne sais pas quoi. C'est contre-indiqué, enfin tout ça. Donc jusqu'au bout, je voyais bien que mon corps me faisait des signes et en même temps, je me disais, peut-être que je stresse. Donc voilà, je ne suis pas tout à fait prête. Donc ça a mis du temps à cheminer jusqu'au bout. Jusqu'à la dernière, je crois que jusqu'aux dernières 48 heures, il a fallu encore du temps pour... pour que je lâche prise. Et voilà, donc il y a eu cette énergéticienne qui m'a aussi une amie, qui m'a vraiment aidée. Et pour me commencer en tout cas à me mettre dans ma bulle. Ma bulle, elle a dû se mettre en place 48 heures avant. Et donc je suis allée voir cet acupuncteur aussi, pour encore avoir les derniers petits trucs pour lâcher et puis me connecter et m'aligner complètement. Et puis ma sage-femme m'avait dit que j'ai vu aussi la... Au dernier moment, la veille, parce qu'elle avait une permanence en clinique et j'avais pris un rendez-vous au dernier moment en lui montrant quand même ses histoires d'herpès. Elle m'avait dit, mais ce n'est pas de l'herpès. Je ne sais pas ce que vous faites, là, il faut lâcher. Il faut écrire à votre bébé. J'ai dit, écrivez à votre bébé, là. Je pense que c'est important, ça aussi. Vraiment, tous les conseils qui, pour moi, avaient du sens, je les ai mis en place jusqu'au bout. Et quand j'ai écrit à mon bébé, pour moi, c'était bon. Tout était réuni.

  • Speaker #1

    Tu te sentais prête ?

  • Speaker #0

    Oui. Ça y est, pour moi, c'était bon. J'avais mes petites granules d'arnica, j'avais mes dates, j'avais mon thé. C'était quoi comme thé spécial pour améliorer les contractions ? Enfin, en tout cas, pour les rendre efficaces. Il y avait tout plein de petits trucs aussi de naturopathie, tout des... plein de choses. En fait, je prenais tout qui faisait sens pour moi pour m'aider à réaliser ça. Je me rappelle avoir préparé mes granules d'arnica au moment des contractions. Il n'y avait rien au hasard. J'avais sorti le fil de couture pour le cordon ombilical, alors que je savais pertinemment qu'il y avait des trucs que je n'allais pas trop maîtriser. Mais pour moi, l'essentiel était là.

  • Speaker #1

    Et c'est... Cette lettre, tu l'as écrite combien de temps avant la naissance ?

  • Speaker #0

    Quelques heures. Je me suis couché le soir et je lui ai écrit. J'ai fermé mon livre et je suis allée me blottir sous la couette en me disant ça y est, c'est bon. Et j'avais des petites douleurs, comme des douleurs de règles qui vont arriver, qui sont latentes et qui viennent un peu te chatouiller le bas-ventre, les ovaires, le bas du dos. C'est cool. C'est là, quoi. Et puis voilà, j'avais aussi eu besoin que ma sage-femme m'ausculte, alors que jusqu'à présent, je n'avais pas voulu me faire ausculter. Et elle m'avait dit, ah, c'est ouvert, là, ton col. C'est ouvert à deux, un truc comme ça. Ah, cool. Et là, elle m'avait dit, allez, là, il faut y aller. C'est rigolo, je crois que j'avais aussi besoin de son aval. Il y avait peut-être un côté maternant chez elle aussi, parce qu'elle est sage-femme d'un certain âge, avec toute l'expérience aussi qui va avec. Du coup, il y avait, je pense, aussi ça chez moi. qui a dû faire débloquer un petit truc. OK, bon, elle ne veut pas m'accompagner. Elle ne peut pas. C'est compliqué pour elle. Elle n'avait jamais mis un nom catégorique, mais elle m'avait fait comprendre que ce n'était pas envisageable et qu'elle préférait que ça soit clair dans ma tête. Mais c'est rigolo. Je suis quand même allée jusqu'au dernier moment la consulter. Ce n'est pas anodin.

  • Speaker #1

    Oui, elle était très présente.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, je parle de moi dans le cheminement final, mais je sentais que mon mari, Abdel, il était prêt. Il y avait... plein de bouquins sur la table de chevet. Et puis à la fin, il les lisait vraiment. Donc c'était cool. Vous voyez qu'il avait lu plein de témoignages qui le confortaient aussi. Et donc ça, c'était chouette. Ça avait fait son chemin aussi chez lui et ça avait fait son chemin chez nous. Donc c'était plutôt cool. Tous les voyants étaient au vert.

  • Speaker #1

    Comment il s'est préparé de son côté du coup ?

  • Speaker #0

    Au-delà de ses lectures, il y avait beaucoup d'échanges aussi entre nous. Et moi, j'avais besoin de savoir si c'était au clair pour lui, si on... On a couché à la maison et je voyais bien que lui, par contre, il me disait, écoute, moi, je pense quand même que comme l'a précisé la cadre de santé, voilà, on peut attendre, comme l'avait dit aussi la sage-femme, on peut attendre au maximum, on peut faire tout ce travail chez nous. Et puis peut-être quand même, voilà, quand il arrivera, on ira quand même à l'hôpital. Et puis, je crois qu'il y a une fois où il m'a dit, bon, à la limite, je ne sais pas s'il me l'a vraiment dit, parce que des fois, on entend un peu ce qu'on veut, mais j'ai eu l'impression. En tout cas, dans ma tête, dans mon fort intérieur, ça a été un peu genre, ok, je valide, je suis plutôt assez ok avec le fait qu'on accouche à la maison, mais par contre, on ira checker quand même à l'hôpital après. Et je crois que c'était ça que j'avais besoin d'entendre. Donc après, je m'étais dit, ok, bon, en fait, on va partir là-dessus, je crois. Mais jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissée quand même l'espace de me dire, Elsa, s'il y a le moindre doute, de toute façon, tu es à cinq minutes de l'hôpital, et en fait, tu iras, quoi. Je m'étais aussi donné l'espace de ça, de dire, vas-y, si vraiment, par contre, là, tu vois que tu mets en danger ton enfant, tu arrêtes de faire la con et puis tu y vas. Donc voilà, pour moi, tout était clair. Du coup, il n'y avait plus qu'à. Il fallait lancer l'aventure. Mais oui, l'aventure était déjà lancée depuis la nidation de ce petit être. Mais là, ça y est, il fallait passer aux choses sérieuses.

  • Speaker #1

    Je reviens juste sur un élément qu'on a un petit peu laissé de côté. Tu as parlé beaucoup de ton entraînement sportif. Du coup, c'était quoi le but pour toi ? Qu'est-ce que ça t'a apporté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je disais sportif, je ne me suis pas lancée dans... J'ai arrêté de faire du vélo quand même à six mois et demi. Mais c'était de me garder... Je crois qu'en fait, inconsciemment, je parlais de ça, mais je n'avais pas... Là, ta question, en effet, elle est super chouette puisque je n'avais pas associé... Je n'y avais pas mis des mots. Ça ne voulait pas forcément dire faire du sport, mais malgré tout, je crois que c'était pour me tenir peut-être en forme, être en forme le jour J. C'est-à-dire continuer à marcher, faire plein de choses en pleine conscience. Je m'évade, je suis déjà en train de penser à comment j'ai accouché. Mais tu me disais comment je me suis préparée, quelle était concrètement la préparation sportive. Oui, mais je pense que c'était de marcher, de bien m'alimenter. Oui, tous les jours, je mangeais des belles dates de Palestine. Ça, c'est le côté militant aussi. Mais j'avais acheté des très bonnes dates de Palestine. Voilà. Et du coup, c'était ça. Il y avait des petits rituels tous les matins que j'avais mis en place. Et puis vraiment, le fait d'être en arrêt, ce rapport au temps, rien que pour moi, je dépose mon enfant. Et puis après, j'étais concentrée sur moi. Et du coup, ça, c'était agréable de pouvoir se... Moi, j'ai du mal à me poser dans mon lit. Donc vraiment, j'ai pu avoir quand même quelques temps où j'ai fait un peu la sieste, où je me posais. Mais voilà, surtout, j'allais marcher, je profitais du beau temps. J'ai des souvenirs où j'allais marcher. Ouais, ouais, ouais. Je crois que j'allais marcher au moins une heure de manière assez cadencée tous les jours. c'était plutôt se mettre des vrais des petits entraînements on va dire en place de marge, des trucs pour moi. Je me suis dit, là, tu penses toujours aux autres. Là, si tu penses aux... Pour le coup, je pense aussi à quelqu'un d'autre. Je pense à l'enfant que je porte. Mais c'était vraiment aussi réussir à... C'est drôle parce qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'arrive à dissocier les deux. C'est en effet, tu fais ça pour ton enfant, mais aussi tu fais ça pour toi en fait. Parce qu'en fait, ton accouchement, c'est quand même... Ce n'est pas ton enfant qui accouche, c'est toi. Et c'est vraiment le faire pour toi, en tant que femme, en tant que... Ouais, en tant que personne, de réaliser la mise au monde, mais comme tu l'entends. Donc vraiment, de faire ça pour moi, je crois que ça m'a fait du bien. de vraiment se dire, ça t'en as envie, tu te donnes les moyens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie de nous lire cette lettre avant de nous raconter l'accouchement de tes rêves, du coup ?

  • Speaker #0

    Mais complètement, complètement. Donc je précise que cet enfant, je ne savais pas qui il était. C'était une petite fille ou un petit garçon. Et du coup, c'est pour ça que j'introduis mon petit mot comme mon très cher petit dôme. Notre enfant, j'ai daté ça du 6 janvier, et mon fils est né le 7. Mon très cher petit dôme. notre enfant. Je t'écris ces quelques mots pour toi, mais aussi pour nous, et pour nous rappeler à quel point cette grossesse fut particulière. Je t'écris aussi pour te dire que je suis prête à t'accueillir, que nous sommes prêts à vivre cette rencontre ton papa et moi. Tes sœurs t'attendent aussi avec beaucoup d'impatience. Cette deuxième aventure de porter un enfant a été pour moi, comme je disais, particulière, car elle a été ponctuée de préoccupations, de contrariétés, de doutes, mais toujours dans le but de rendre ton accueil et ton développement doux et bienveillant. Je ne sais comment va se dérouler ton arrivée dans ce monde terrestre, mais j'ai confiance en toi, en moi et en nous. Je vais accepter de me faire guider. Je vais me fier à mon instinct. Je vais prendre tout ce que la Terre-Mère, la Madre Etiéra, va me donner comme force et courage pour te guider vers la lumière. Et surtout, nous allons le faire ensemble. Viens, mon bébé, viens te lever sur ma poitrine, au plus près de mon cœur de maman. Je t'aime déjà. Et ceci depuis le début de ta méditation. Et mon fils s'appelle Nour, comme la lumière. Je l'avais lu ce matin, je n'avais pas pleuré.

  • Speaker #1

    Mais là, ça fait un moment qu'on en parle quand même.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est chouette d'avoir des traces de ces moments-là.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Parce qu'en fait, quand je disais que je faisais ça pour moi et que je m'étais donné les moyens et le temps, c'est que je me rends compte qu'en fait, repris dans le quotidien et dans le temps de... d'une femme un peu hyperactive que je suis. En fait, je n'ai pas écrit les témoignages, enfin les témoignages, je n'ai pas écrit les récits de mes accouchements. Après, ils sont vachement habités dans mon corps et dans ma tête. Et je me dis que je les ferai, ce n'est pas grave, je ne me culpabilise pas. Mais je suis contente d'avoir écrit ça. Et ce qui est beau, c'est que je l'ai lu à Abdel, le papa de Nour, de son douce Naïssa Echaïba. Et quand je l'ai lu, il était très touché. Et puis il m'a dit, mais c'est drôle, parce qu'il n'avait pas compris la petite nuance de mon petit dôme. Et il m'a dit, mais tu disais que c'était un homme déjà. Et je dis, mais en fait, non, je ne savais pas. Mais oui, c'est le petit dôme, les mots comme ça que j'avais lus dans des témoignages aussi. Et voilà, il avait trouvé ça touchant. Et troublant. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te sens prête à nous raconter cet accouchement ? On est parti pour l'accouchement de Thérault.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément. C'est comme ça que je l'avais appelé sur mon projet de naissance d'ailleurs. Je ne l'ai pas ramené puisqu'il était tellement technique que c'était quand même mieux le petit témoignage de Nour. Enfin, le témoignage, le texte d'avoir écrit à mon bébé pour lui permettre d'y aller et d'arriver. Et oui, ce texte, je l'ai écrit en me couchant à 22h le 6 janvier. Et puis tout s'est mis en place. Je me rappelle que dans la nuit, on s'est fait un gros câlin avec mon amoureux. Voilà, c'était beau, c'était doux, c'était intense. Et voilà, pour dire que j'étais en forme jusqu'au bout. Et puis voilà, notre nuit se déroule, 23h, minuit, 1h. Et en fait, c'est drôle parce que ma fille est venue dans notre chambre. pour... Je ne sais pas pourquoi elle s'était réveillée exactement. Et en fait, quand elle est arrivée et que je l'ai vue, je l'ai entendue, je me suis levée et là, j'ai senti que les contractions ou les douleurs latentes que j'avais du début de soirée, et bien en fait, là, c'était... Je me suis dit, waouh, ça y est, là, en fait, OK, là, il faut te réveiller, meuf. Et donc, je me rappelle avoir renvoyé ma fille dans sa chambre. Et c'était drôle parce que je me suis dit, ah, ma fille avec son petit côté mystique, elle arrive, c'est un peu pour me dire, ça y est, maman, tu es là. Enfin, je me suis dit ça, en tout cas, parce que c'est vrai qu'elle est venue faire apparition dans notre chambre. Et donc, là, à ce moment-là, il était 2-3 heures du matin. Donc il y avait notre grande qui dormait au fond de l'appartement, notre petite qui venait de se rendormir. Et donc là j'ai dit à Abdel, mec là maintenant il va falloir que tu sois opérationnel et présent parce que c'est maintenant. J'ai vraiment, je commençais à avoir très très mal. Et tout de suite, je sens que le travail s'est vraiment mis en place. C'était des bonnes grosses contractions où là j'ai commencé. J'avais fait une super playlist aussi que j'avais préparée avec soin. et elle tournait déjà dans la chambre depuis le soir, depuis 22h. Je ne sais pas si elle s'était arrêtée au moment où on a dormi, mais en tout cas, elle s'est remise en route. Et dans notre chambre, j'ai le souvenir aussi d'avoir acheté, mais ça c'était en prévision aussi si je partais à l'hôpital, des petites bougies que j'avais rechargées, des petites bougies électriques. L'ambiance s'était tamisée déjà dans la chambre depuis le soir. Et voilà, là je me revois me mettre... sur le, comment dire, debout, mais un appui sur mon lit. Et puis, Abdel, derrière, en train de m'appuyer fortement sur le sacrum, pour essayer de faire passer les contractions qui étaient vraiment très fortes. Là, je me suis dit, waouh ! Ça, je ne me rappelais plus, en fait, comment c'était. Mais toujours en pleine conscience, en me disant, de toute façon, elles sont nécessaires, il va falloir que tu les accueilles. Elles étaient plutôt courtes, mais alors, qu'est-ce qu'elles étaient intenses ! Je me suis dit, oh là là ! Franchement, c'est quand même puissant. Et du coup, quand elle s'arrêtait, je voyais bien que j'avais un moment de répit. Et ça, c'était un conseil de ma première sage-femme, parce que j'avais eu deux sages-femmes pour ma première grossesse, une proche de chez moi et puis une dans la maison de naissance qui était à une heure et demie de chez moi. Et j'ai toujours gardé ça en tête de cette superbe sage-femme qui m'avait dit, n'oubliez jamais les contractions, il y a le pic qui est très fort et très dur. Mais quand ça redescend, il faut savourer le moment de répit. Et ça, je l'avais gardé bien en tête pour Sundus et donc pour Nour, je l'ai bien eu aussi. Donc, je profitais de ces moments de répit. J'étais en capacité de marcher, de me relever, de parler, tout ça. Mais par contre, quand ça repartait de plus belle, ça saisissait tout le corps, la voix. Enfin, il n'y avait plus personne. Enfin, si, mais c'était vraiment puissant. Et du coup, je commence déjà à calculer pour voir si mes contractions sont régulières. Donc, je me revois essayer de regarder mon horloge, mais je n'arrivais pas trop à voir. Je crois qu'à ce moment-là, elles n'étaient pas du tout régulières. Elles devaient être peut-être des fois au bout de dix minutes, des fois au bout de huit. Enfin, voilà, ça allait un peu dans tous les sens. Et donc là, je commence à prendre quelques granules d'arni, enfin pas d'arnica, d'homéopathie. Celle que justement la sage-femme qui m'a accompagnée en maison de naissance m'avait prescrit. J'avais repris les mêmes. Donc, je ne sais plus exactement pourquoi c'était le nom. Je ne me rappelle plus. plus non plus, mais je me rappelle que je m'obstinais à déjà commencer à prendre les granules alors que je me suis dit, mais à quel moment déjà t'arrives à penser qu'est-ce qu'il faut que tu prennes alors que t'es dans un tourbillon de contraction ? Et donc là, ça allait très vite. Je crois que j'ai dû avoir une heure de contraction à peu près qui se rapprochait de plus en plus. Et Abdel était toujours là, super présent. Mon Abdel, fort, doux et là, à la fois. Il était dans l'observation, mais il était là. En fait, il appuyait là où il fallait. Il s'exécutait, quoi. Il était aux petits soins, mais là, pour le coup, on faisait vraiment un beau binôme, pour reprendre des termes sportifs. Et ouais, il était vraiment concentré. Et puis, je lui avais fait les remarques pour la première, que quand il appuyait, il était un peu indécis, qu'il tremblait. Là, moi, je voulais un truc très direct. très droit, avec pas de fruiture quelque part, pas de tremblement. Et donc ça, il s'appliquait vraiment, et pas de caresse autour, enfin voilà, je voulais un truc vraiment précis. Et donc ça m'a vachement soulagée sur toutes les contractions qui étaient vraiment très hautes. Et j'ai eu, je pense, à ce moment-là la phase de désespérance où dans une contraction particulièrement forte, il y en a eu quoi, deux, trois très très douloureuses où je me suis dit « Waouh, mais en fait, mais qu'est-ce que t'es ? » con d'être ici, là, à souffrir. J'avais pas, j'ai jamais eu de péridurale, mais là, je me disais juste, putain, mais ça fait hyper mal, en fait. Donc là, je pense que c'est cette fameuse phase de désespérance où tu te dis, mais qu'est-ce que tu fous là ? Franchement, tu fais n'importe quoi, être ici toute seule, dans ta chambre, et en même temps, j'y étais hyper bien. Et là, assez rapidement, ça a été un accouchement rapide, donc à réveil de 3h du matin, là, moi, je pense qu'il est, qu'il doit être 3h45, 4h. Et là, j'ai eu une envie d'eau chaude de bain, donc je file dans ma baignoire qui était juste à côté. Et pour la petite précision, j'avais bien évidemment astiqué ma baignoire et mon sol de baignoire de fond en comble la veille. Ma fille prenait son bain et moi, j'étais à quatre pattes devant elle. J'avais tiré la machine à laver, c'est une toute petite salle de bain. Et je m'étais dit, si j'accouche, de toute façon. Mon sol sera parfaitement propre et prêt pour accueillir un petit bébé.

  • Speaker #1

    La bonne préparation aussi à la naissance,

  • Speaker #0

    faire le ménage à quatre pattes. C'est vrai que les femmes disent « Ah bah juste avant, j'ai envie de ménage, je fais à quatre pattes, j'y vais à fond » . Moi, quand j'entendais ça, je rigolais à chaque fois. Je souriais gentiment en disant « Oui, bon, en fait, oui, je l'ai fait aussi » . Et aussi, pourquoi j'ai nettoyé cette baignoire particulièrement et cette salle de bain ? c'est que j'avais aussi, je n'ai pas parlé de cette femme ressource, j'avais eu un témoignage très fort d'une femme forte qui avait accouché chez elle, donc une amie, et qui m'avait, sans être plus intrusif à son égard, elle m'avait juste dit, moi, quand j'ai accouché, je me suis cramponnée à ma baignoire et j'ai tout donné, j'ai expulsé mon enfant comme ça. Et je m'étais dit, ah ouais, tiens, c'est bien comme position accroupie, c'était ce que j'avais eu envie de faire. pour son douce et puis ça l'avait pas fait parce que j'étais sur un lit, c'était mou. Et donc j'ai cette image de mon amie qui accouche en se cramponnant à la baignoire en étant vraiment accroupie au sol. Puis voilà, ça avait résonné avec tous les témoignages de femmes qui accouchent accroupies avec toute cette gravité et cette intuition et puis cette physiologie de faire ainsi. Donc voilà. Donc le moment arrive, 3h45 4h, je dis que je suis pas précise mais pour le coup je le suis assez. et je vais dans ma baignoire et là je me fais, moi qui n'aime pas trop l'eau chaude, je crois que je mets bouillante un peu le bas du dos, mais je mets de l'eau chaude et ça me soulage. Et puis là, je vois bien qu'en fait, c'est imminent. Je sais que là, c'est imminent et en fait, ce qui me confirme que c'est imminent, c'est que ma poche d'éso se met à rompre dans la baignoire. Et je touche et là, en fait, j'ai la sensation de sentir une tête. En tout cas, là, je sens vraiment que je suis dilatée, comme ils disent à 10. Là, ça prend tout son sens. Ah ouais, le diamètre a l'air d'être bien, bien large. Et je vois la tête de mon mari, Adèle, qui me regarde dans l'encart de la porte. Il me dit, donc là, on va y aller, là. Et là, je dis, ah non, là, on ne va pas y aller. Et en fait, là, je commence les cris assez animaux. qui me viennent très naturellement. Et là, je sens vraiment qu'en fait, je suis en train d'expulser mon enfant. Et là, vraiment, les cris super graves. Et je me vois m'accroupir, mais en accroupi, grand écart, puisque ma baignoire, difficilement, je n'étais pas à l'aise. Donc, je me vois, je me dis, tiens, je suis assez souple. Je me vois complètement écartée, grand écart, enfin, grand écart accroupi dans ma baignoire. Et dos à mon mari, et de voir que là, j'ai trop envie. poussé et en même temps, je me dis « Bon, là dans la baignoire, je ne me suis pas sentie et donc hop, j'ai l'image de cramponner à la baignoire, je vais me mettre accroupie devant ma baignoire. » Et là, je me vois me retourner et dire à Abdel « Là, en fait, c'est maintenant mon chéri. » Et donc, je me vois arracher toutes les serviettes que j'avais bien évidemment disposées sur le porte-manteau de la porte, la salle de bain. Donc, je me vois les mettre au sol et tapisser mon sol de serviettes. Et puis là, ça y est, je me laisse aller aux expulsions naturelles de mon corps et je me mets à commencer à expulser mon enfant. Et donc, c'est assez rapide au final. Abdel me dit que ça a duré une ou deux minutes. J'ai eu l'impression que c'était quand même plus long parce que j'ai dû aussi écouter mon corps et respecter le rythme des contractions, même si j'avais une envie. pousser. Et puis à ce moment-là, il y a quand même aussi un peu la peur qui arrive de se dire je ne sais pas, il y a des sensations de peur, je pense que j'ai eu à ce moment-là de pas de faire vite. D'où peut-être la raison de la déchirure que j'ai eue périnéale, enfin entre le vagin et l'anus. Mais en tout cas, à ce moment-là, je me ressaisis et je me dis, là, il faut que je le sorte, là. De toute façon, il n'y aura personne d'autre pour le faire à ma place. Et voilà, je me vois pousser, pousser fortement. Et au moment de pousser, de sentir toujours la tête. Et en effet, j'ai senti une petite, comme une petite, une petite piqûre quand il est passé. Mais je pense que là, c'était à ce moment-là où j'ai bien déchiré. Et en fait, assez vite, de le voir se déposer sur les serviettes et de voir mon mari quand même le soutenir et l'accompagner. Et donc là, le plus beau moment, bien évidemment, de voir son enfant sortir de son être, de son corps. Et je me vois le récupérer très rapidement. Et c'est rigolo parce que je me vois enjamber le cordon, de vouloir le récupérer. Et puis, il y a le cordon. Et du coup, en étant vigilante à ça, à ne pas trop tirer non plus et à le mettre dans mes bras. Et oui, je me vois parce que j'étais dos encore à Abdel. Et là, c'est peut-être Abdel qui m'a aidée justement à le prendre et donc on faisait attention au cordon. Et quand on le prend dans nos bras, on était hyper émus parce qu'on s'est dit ça y est, on l'a fait. Et je vois mon mari qui n'est pas très émotif à la base. Et là, je le vois, je crois pour la première fois, en pris d'une émotion trop belle. Et donc là, on l'avait fait et on était tellement émus qu'en fait, les premières secondes, on s'est... On ne s'est même pas occupé de savoir si c'était une fille ou un garçon. En fait, c'était notre bébé qui venait d'arriver au monde. Et du coup, c'était le plus beau. Et puis, du coup, on se regarde, on l'a fait, on l'a fait. Il était tout bien. Je crois qu'il a fait un petit cri. Enfin, on ne s'est même pas occupé de savoir si c'était un cri, un pleur. Parce qu'en fait, il était bien avec nous. Il était très connecté avec nous. Et en fait, il respirait. Il avait des grands yeux. Tout est baillit d'arriver dans ce monde-là, en tout être son papa et sa maman. Et à ce moment-là, on se dit, mais au fait, c'est quoi ? Et là, je me vois me pencher. Pour moi, c'était de toute façon... Enfin, pour moi, je ne m'étais pas vraiment focalisée à me dire qu'est-ce que j'attends. Je crois que j'en avais un peu rien à faire. C'était ce bébé qui nous accueillait là tout de suite et qu'on accueillait. Mais on avait trois filles jusqu'à présent. Enfin, mon mari avait déjà deux filles, encore une. petite fille, nous deux, on s'était dit, bon, vulgairement, il ne fait que des filles entre guillemets, comme je sais que c'est un peu la gamètre de l'homme. Enfin, bref, ça détermine le sexe de l'enfant. Donc, on avait fait des raccourcis. Et en fait, il s'avère qu'on voit que c'était un petit garçon. Moi, j'étais persuadée qu'au début, c'était le cordon qui faisait que ça pendait, mais non, en fait, c'était son sexe de petit garçon qu'on venait d'observer, de voir. Et donc là, on était doublement surpris de voir que c'était un petit garçon. Et puis, on était super émus. Et en fait, là, on n'avait pas encore tout à fait déterminé le prénom. Pour nous, c'était Nour. Pour nous, c'était un prénom mixte. Donc, de toute façon, c'était notre petite lumière qui allait arriver. Et puis, pour la symbolique, cette lumière, elle venait... En fait, Nour, il est venu se lever dans mon utérus. quelques jours après le décès du papa d'Abdel. Et donc, du coup, ça avait aussi beaucoup de symbolique. Je me suis dit, mais en fait, c'est un peu sans faire porter quoi que ce soit à Nour, mais de dire, voilà, cette image de père et de beau-père incroyable, d'une personne sage et aimante et fabuleuse, elle venait continuer un petit peu à travers cette petite être Nour. Et d'ailleurs, son deuxième prénom, c'est Salem, comme son papy, qu'il n'a pas connu. Donc voilà, c'était fort. Donc Noursalem, super bien, à la grosse pêche. Il était plutôt très serein. Il avait l'air d'être content d'être accueilli dans ces conditions. Et donc là où Abdel avait assuré comme un super papa accoucheur, sage-femme, je rigole quand je dis ça, mais c'est ce qui a été marqué sur la vie de naissance. L'accoucheur et le sage-femme, en tout cas l'obstétricien, enfin sur le papier, c'était mon mari. C'est plutôt une petite fierté pour lui et pour moi. Mais en tout cas, à ce moment-là, tout s'était très bien passé. Et là, quand même, moi qui étais remplie d'hormones, où là, j'étais peace and love, j'ai commencé à voir Abdel un petit peu plus inquiet en disant « Bon, ok, maintenant, tout s'est bien passé. Maintenant, le deal, on va aller à l'hôpital. » Mais jusque-là, je lui ai dit « Écoute, tranquille. Ah oui, il y a le placenta aussi. Je ne vous ai pas parlé du placenta. » Le placenta est arrivé super vite dans la foulée. Je vois qu'Abdel était un peu inquiet. Je lui ai dit « Écoute, il est quelle heure ? » Je me revois encore dans le contrôle. OK, il devait être à ce moment-là 5h du matin et 4h58 exactement d'après Abdel, puisqu'il a regardé quand il est arrivé. Donc 4h58, OK, je me dis que j'ai une demi-heure de toute façon pour laisser venir tranquillement le placenta de Nour. Et du coup, là, je me vois me poser tranquillement sur le rebord de ma baignoire. dans des respirations un peu de self-control aussi, tranquille en me disant et en prenant conscience, en visualisant aussi le chemin que mon placenta devait faire pour sortir de mon corps. Et en fait, il est sorti très, j'ai envie de dire facilement, je pense dans le quart d'heure. Là, je n'ai plus une notion de temps en fait, mais je sais qu'il est sorti dans moins d'une demi-heure parce que c'était ça que je m'étais dit en tête aussi, sois vigilante après tout ce que tu as lu. Et donc là, clac, il ressort. Et moi, ni une ni deux, je me vois donner l'amour à Abdel et me voilà en train d'ausculter mon placenta. Alors que je n'y connais rien du tout, je n'en ai jamais vu en vrai. Mais moi, naturellement, instinctivement, je suis encore mon instinct. Et puis je regarde s'il est entier. Non mais quand j'y repense, je me dis, je revois Abdel me voir faire en me disant mais... Elle est haute, là, elle est à fond. Et donc, pour moi, c'est un beau placenta, n'importe quoi. Et là, je me dis, OK, va chercher un saladier pour déposer ce joli placenta. Et puis, je vais aller me poser dans mon lit. Voilà, les premiers moments où je me revois me mettre dans mon lit. Je vois plein de sang dans la salle de bain, mais plutôt, je me dis, c'est cool. En fait, il n'y avait rien d'alarmant, encore une fois, pour moi. Et je me vois me poser dans mon lit, entourée de mon peignoir, mon peignoir blanc. et avec mon... petit nourd sur moi et puis à côté avec mon placenta. Je m'étais... Ça m'avait effleuré l'esprit de faire un bébé lotus. Et puis en même temps, je m'étais dit, écoute, là, t'as eu tout ce que tu voulais. Et là, je sens que c'est important, en tout cas pour Abdel, qu'on aille faire un point à l'hôpital. Maintenant, t'as ton bébé dans les bras. Y a rien qui peut être plus grave. Enfin, il peut rien t'arriver grave quelque part. Et surtout que j'avais quand même passé ma main sur mon vagin. Et là, j'avais vu qu'en fait, j'avais l'air d'avoir une belle déchirure. Et je me suis dit, en fait, tu ne vas pas rester non plus comme ça. Et je me revois envoyer un petit message à ma sage-femme en me disant, on ne sait jamais, peut-être qu'elle peut passer. Et en fait, elle a été très franche avec moi. Elle avait toute une journée remplie de rendez-vous. Et ça, elle me l'avait déjà dit dès le début, ce n'est pas ma fonction d'accoucher à domicile. Et je ne me vois pas décommander tous les rendez-vous des autres parents, ce que j'entendais largement. Et donc, mais au moins, je lui ai annoncé que j'avais accouché chez moi. Et elle était super. contente, elle m'a félicité et elle m'a dit, ok, maintenant on va faire un petit tour à l'hôpital, parce que je n'ai pas d'autre chose d'option à t'offrir. Donc voilà, du coup, l'idée du bébé lotus, ça m'a effleurée, puis je me dis, ça sera peut-être pour le troisième, cette fois-ci, on va couper le cordon. Abdel n'était pas très rassuré, puis je me suis dit, mais si, là ça fait maintenant, je suis restée en bébé placenta relié, je pense, une bonne demi-heure, trois quarts d'heure. Je ne sais plus si c'est à ce moment-là, si les filles ont découvert à leur petit frère que le cordon était déjà coupé. Abdel n'était pas très rassuré, mais j'avais vu qu'il fallait couper la circulation des deux côtés et couper au milieu. Du coup, on a pris les trucs qui se ferment comme on voit, comme ils mettent autour du cordon à la naissance, comme une sorte de serflex ou un truc comme ça. Donc, on a fait ça des deux côtés. Ou peut-être que j'ai loupé le coche. Je n'ai pas bien fait. Après, quand j'ai relu, je ne m'étais pas bien renseignée sur ce truc-là. Mais tout ce que j'avais lu, c'est qu'il n'y avait rien de dramatique au niveau de couper le... Non, en plus,

  • Speaker #1

    quand on attend comme ça un peu, ça commençait déjà à se collapser.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je n'étais pas inquiète et je ne m'étais pas focalisée là-dessus. Je n'avais pas perdu du temps, je crois, là-dessus, dans mes recherches. Et donc là, je me vois... Faire un nœud avec un fil de boucher, enfin un fil de boucher, de la ficelle de couture. Faire un truc au mieux pour que ça s'arrête de saigner. Mais je vois bien que la première fois quand je coupe, il y en a quand même qui s'assortent des deux côtés. C'est un peu la boucherie à ce moment-là. Moi, ça ne me fait rien du tout après avoir accouché, mais je vois qu'Abdel n'est pas très rassuré. Je lui dis que ce n'est pas grave. Après, je religature au mieux le cordon de Nour. Et je me dis que de toute façon, on fera le point à l'hôpital. Et donc là, je reste quand même un bon maman encore. Et puis voilà, je suis encore tout plein d'émotions. Les filles se réveillent, chacune à leur tour. Et là, c'est quand même super beau de découvrir leur petit frère enroulé dans une serviette. Elles hallucinent. Ma grande qui a... Oui,

  • Speaker #1

    elles se sont couchées la veille. Il était dans ton ventre.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et quand je dis que l'accouchement de mes rêves s'était réalisé, c'est que... Pour moi, l'accouchement dans mes rêves, c'était d'accoucher la nuit et que mes enfants dorment et que ça ne dérange personne et qu'en fait, elle se réveille et qu'il est là et qu'en fait, on n'a dérangé entre guillemets personne et que personne ne m'a dérangé aussi dans mon processus d'accouchement. Et c'est quand même beau à ce moment-là de les voir émus. Et là, je vois ma belle-fille avec qui je suis très proche qui est venue habiter chez nous l'année d'avant. donc elle est venue habiter mon durant l'année où j'ai été enceinte. Et du coup, on s'est d'autant plus rapprochés. Et puis, je pense que là, je suis aussi émue. Je la vois tellement fière. Voilà, ça, c'est beau aussi. Et je vois Sundu se émerveiller de voir un petit bébé dans mon lit. Enfin, je crois qu'elle était assez grande pour s'en rappeler toute sa vie puisqu'on m'avait fêté ses cinq ans quand il est né. Et voilà, je vois Naïssa vraiment fière et puis à la fois complètement abasourdie. Elle m'a dit après qu'elle est retournée se coucher en pensant qu'elle avait rêvé. Parce qu'il était donc 6h du matin à ce moment-là. Et donc là, je vois Abdel, je crois pour se rassurer, qui commence à appeler sa sœur et sa mère. Parce que je pense que c'était beaucoup d'émotion pour lui. Et avec l'urcule, je me dis « Waouh ! » En effet, ça devait être énorme. Il a tout accepté jusqu'au bout, jusqu'au cordon. Et je vois Abdel qui respecte mon intimité et qui me dit « C'est... » Il y a ma mère qui veut venir avec Zohra et je suis très proche de mes sœurs, de mes belles-sœurs et de ma mère. Et du coup, je dis que c'est OK là, parce qu'en fait, là, maintenant, c'est OK pour moi. En fait, j'ai eu tout ce que je voulais et personne n'est venu encore une fois, comme je dis, me déranger. Et là, c'était encore une nouvelle émotion de voir ma sœur Zohra qui m'a soutenue jusqu'au bout, qui est pourtant très, très flippée. Mais de me voir porter ça, je crois qu'elle avait toujours des... des paillettes, des étoiles dans les yeux en disant « Moi, j'ai eu que des césariennes. » Et quand je t'entends, elle vivait, je crois, ça par procuration. Et donc, bref, quand elle est arrivée, c'était une grosse émotion. Et puis, ce qui a été la plus grande émotion, c'est de voir ma belle-mère qui vient à mon chevet, parce qu'à ce moment-là, j'avais quand même une baisse un peu, je pense, une bonne hypoglycémie. Et je vois ma belle-mère découvrir ce petit bébé et lui dire qu'il s'appelait une ours à l'aine. Et ben, dis donc ! Et voilà. et du coup c'était beau et c'était très beau parce que Fatima, qui a eu sept enfants, qui est pour moi aussi une femme forte, avec toute l'histoire qu'elle a, me dit « Bon, t'as eu ton accouchement ? » « Ah non, tu pars à l'hôpital, ma fille. » Et donc là, c'était « Ok, ouais, ouais, je vais y aller. » Et donc là, je me lève, je prends une bonne douche. En fait, j'avais vraiment la pêche. Je vois que je m'apprête. Je vois que j'habille Inour avec ses premiers habits que j'avais préparés dans ma valise de naissance. Et bien évidemment, je l'habille, mais sans mettre de couche. parce que t'es là et tu te dis Truc drôle, parce qu'arrivé là-bas, il a fait pipi sur l'auxiliaire puricultrice en me disant « mais vous ne lui avez pas mis de couche » . Ouais, j'ai pas mis de couche. Et là, je me vois, on s'apprête tous et puis on part à la maternité. Mais il était déjà maintenant 8, presque 10 heures du matin. Donc ouais, j'y suis allée vraiment 5 heures après. Et là, c'était très drôle. Je suis un peu longue. Et là, c'était super drôle parce que là, rien ne pouvait m'arriver. Je me vois me garder sur moi. ne pas le mettre dans un siège auto et avoir de toute façon 5 minutes de ligne droite et je sors de la voiture je sors pour rentrer dans la maternité c'était trop beau parce qu'il y avait des premières neiges je suis sortie en ayant des flocons de neige qui me tombent sur le coin du nez à Nour et à moi et voilà je me rappelle de ça, c'était trop beau et puis arrivé à la maternité tu sais à Manjot quand tu rentres il y a une sorte de petite cahute pour se présenter juste avant le passage pour rentrer dans la mat Et je vois Abdel enclencher le pas et être devant, de par sa grande carrure costaud de présenter aux sages-femmes, aux internes. Oui, bonjour, je viens parce que ma femme a accouché. Et je vois à travers le dessous de ses bras, je vois l'interrogation des sages-femmes qui me disent comment ça, elle a accouché. Et là, je vois Abdel qui se décale pour me laisser passer au premier plan. et je vois toutes les femmes me regarder en mode... se questionner et puis j'entends... la femme a son bébé dans les bras elle a son bébé dans ah bah en fait ok oui elle a vraiment accouché donc là elles font le tour et elles me disent bon bah écoutez bah on va enfin un peu de c'était un petit peu inédit je pense pour elle enfin inédit peut-être pas on va pas déconner mais surprenant on va dire elle s'y attendait pas là comme ça et je me vois traverser le couloir avec beaucoup d'assurance voilà alors que je venais d'accoucher il y a 5h mais je me sentais vraiment en forme et je me vois traverser avec mon enfant dans les bras, que personne n'avait touché jusqu'à présent, jusqu'à une salle. Et là, j'ai été assez docile et je pense que pour moi, comme je disais, toutes mes envies et mon désir et mes impératifs sur l'arrivée au monde de mon fils, elles avaient été faites, elles avaient été réalisées. Donc là, oui, je me sens un peu docile. Je vois la cadre de santé débarquer très rapidement et qui me dit « Bah, alors madame, vous avez accouché chez vous alors ? » Et en fait, je vois qu'elle ne me laisse pas encore trop parler, mais ça m'allait bien parce que du coup, je n'avais pas trop à me justifier. C'est allé hyper vite. Et en fait, pour moi, c'était très clair que c'était allé hyper vite et qu'en fait, j'avais triché. Il y avait ce sentiment de dire, je n'ai pas triché, je n'ai pas menti. Mais au fond de moi, j'avais fait comme j'avais envie. Et puis là, son chêne... En fait, j'ai remarqué que là, pour le coup, mais Nour, tout le monde s'en fichait un petit peu. Il allait hyper bien, l'oxygène... La puricultrice me dit non, mais le cordon, super. Non, très bien. Elle enlève le filtre. Juste, bon, par contre, madame, il me faut un body parce qu'en fait, il vient de faire pipi sur ses habits. Ah oui, c'est vrai. Donc là, Abdel, on va chercher les affaires. Mais là, Nour, il est tranquille. Et je ziute de loin ce qui se passe. Mais je vois qu'Abdel est à côté et je suis super OK avec le fait qu'on s'occupe de lui. Et donc là, par contre, j'ai capté qu'on allait devoir s'occuper de moi, qu'on allait rester à la mat. Mais ce n'était pas à cause de Nour. c'était plutôt... pour moi. Et en fait, j'avais une énorme déchirure de plusieurs centimètres. La pédiatre arrive, donc elle check nous, on va dire, ok, très bien, la cadre de santé me félicite. Et puis très bien, elle s'en va, et puis là, s'en va pas mal, se suit de beaucoup de personnes qui viennent dans la chambre, des internes, des stagiaires, nanas. Moi, je suis plutôt claire aussi là-dessus de quelque part déjà transmettre que tout s'est bien passé, que j'ai accouché chez moi, que c'est possible. Je vois un peu ça dans les questions que commencent à me poser les soignants, le personnel de l'hôpital. Je vois que c'est quand même assez étonnant pour eux. Mais comme tout s'est bien passé, en fait, il n'y a pas vraiment beaucoup de... Ça se passe vite, les échanges avec tous ces soignants. Jusqu'à que le docteur, je ne sais pas si on a le droit de citer le nom, mais en tout cas, elle est très chouette, cette docteure. Elle m'a suivie justement ensuite pour la cicatrisation. Et elle vient me voir et elle est très franche avec moi en me disant, écoutez, là, franchement, c'est une grosse déchirure que vous avez. Et en fait, je ne vais pas pouvoir vous recoudre avec un petit anesthésiant en spray comme vous avez pu avoir avec votre première. Et donc là, elle me dit, vous allez devoir avoir une péridurale. Je dis, c'est quand même ballot d'avoir une péridurale alors qu'on n'avait pas voulu en avoir avant. Et puis voilà, elle me fait péridurale ou rachis anesthésie. En tout cas, on va devoir vous endormir le bas du corps. pouvoir vous recoudre parce que franchement, vous n'allez pas pouvoir le faire. Là, je ne peux pas vous faire ça à vif parce que déjà, il faut bien vous recoudre. Et voilà. Donc, du coup, je dois accepter d'avoir une péridurale. Et en fait, la petite histoire, moi, j'avais un peu mes peurs par rapport à mon histoire familiale. Et donc là, tout de suite, la docteure, je la vois très chouette, qui me dit « mais c'est quoi votre peur en fait ? » Parce que j'aimerais pouvoir comprendre pourquoi je vois bien qu'il y a un blocage autour de ça. Et puis voilà, elle m'explique que ça va bien se passer. Et du coup, elle me met en confiance. C'était une femme de notre âge, tu vois, plutôt chouette. Du coup, elle me met en confiance et je sens aussi pas du tout un côté « c'est moi qui sais et ça va se passer ainsi » . c'est plutôt... Je sais les conséquences et je vous rassure et je vous conseille fortement de faire comme ça avec beaucoup de douceur. Donc, je suis partie assez vite au bloc et du coup, je n'ai pas vu Nour pendant un bon moment. Et par contre, ma seule directive, c'était il m'attend pour têter. De toute façon, personne ne nous donne de biberon et tout ça. Donc ça a été respecté, mais du coup Abdel m'attendait, puisque j'ai quand même mis longtemps pour remonter au bloc, parce qu'il y a eu beaucoup d'accouchements qui devaient avoir des accompagnements. Et du coup, moi j'ai attendu longtemps dans la salle. Et voilà, mais je vois encore Abdel se promener avec le bébé en attendant de me faire endormir, et puis après le retrouver à l'étage de la maternité. Et donc pour faire court, parce que ce n'est pas le meilleur moment, ce moment de mon accouchement, mais ça en fait partie. Mais encore maintenant, je travaille sur ma cicatrice et j'ai eu beaucoup de points. Ça a été dur pour moi parce que du coup, j'ai dû rester 48 heures à la maternité. Mais parce que c'était vraiment pour cette cicatrice, il voulait vraiment s'assurer que ça aille bien. Et du coup, j'ai eu l'impression de devoir mettre au monde un deuxième enfant, entre guillemets. Je vais te dire pourquoi. Ce n'est pas très beau, mais c'est comme ça le sentiment que j'ai eu. C'est qu'en fait, pendant les 48 heures, on ne sait pas du tout. quasiment pas occupé de Nour, il voyait que je gérais très bien, franchement c'est moi qui le pesais qui mettait ça sur la courbe pour en témoigner aussi pour les femmes qui peuvent appréhender, j'ai trouvé le service de maternité à l'hôpital super vraiment Elle écoute aussi de comment moi j'ai envie de faire, je ne veux pas baigner mon bébé les premières 48 heures. Elles ont vu que l'allaitement ça allait bien pour moi, enfin ça c'était vraiment bien. Mais c'était me concernant, j'ai eu du mal parce qu'en fait elle ne voulait pas me laisser sortir tant que je n'avais pas été à la salle une première fois. Et ça, ça a été dur pour moi parce que je pense que j'appréhendais et en fait je voyais les heures tourner et en fait j'avais l'impression que je n'allais jamais rentrer chez moi. En fait, ce qu'elle voulait, c'est que j'aille à la selle avant de partir. Et donc, en fait, ça a été une épreuve d'aller à la selle, puisque la déchirure était énorme. Et puis, en fait, j'étais sous régime produit blanc, je ne sais pas quoi. Enfin, horrible, de toute façon, je ne pouvais... Bref, ça avait été pensé pour pouvoir aller à la selle correctement, sans avoir abîmé la cicatrice. Mais du coup, c'était impossible. Du coup, je ne pouvais pas bouger. C'était pas pour moi complètement... paradoxal de demander à la selle alors que je mangeais que des trucs blancs, de la semoule, du pain. Enfin, c'était le moment un peu difficile et douloureux pour moi. Et je me rappelle être allée marcher autour de l'hôpital pendant qu'Abdel gardait Nour. Et je me rappelle avoir ma sœur qui est justement paraplégique. Et c'est aussi pour ça que j'avais peur de la péridurale, d'avoir la sensation de paralysie des membres inférieurs. Et qui me dit, non mais tu viens de mettre au monde un enfant, tu vas pas nous faire chier pour le cas de le dire, pour une... pour une merde, quoi. Moi, j'ai vachement vu pire. C'est bon, les hospitalisations, là, tu vas arrêter aussi de faire un peu ton chichi, quoi, entre guillemets. Et encore, le petit témoignage d'une femme forte qui m'a dit ça. Et je me suis dit, bien sûr, je vais pas faire chier tout le monde pour juste ça, quoi. Et donc, après, c'est allé mieux. Mon transit s'est mis en route et puis je suis rentrée chez moi avec mon petit bébé accouché dans ma maison, dans des conditions de rêve.

  • Speaker #1

    Génial. S'il y a deux, trois choses qui... qui te viennent et que tu as envie de partager, de compléter, c'est bienvenu. Et puis sinon, j'aime bien terminer en... Si tu as des partages, justement, de livres ou de podcasts, de choses qui t'ont aidé. Oui,

  • Speaker #0

    déjà ça. Je pense qu'avec toutes tes petites questions et puis que j'ai pu fournir comme matière, j'en ai donné beaucoup. J'ai pu parler de toutes les femmes qui ont été importantes. pour moi dans ce parcours-là, au final. Je suis en train de penser, donc j'essaie de retracer un petit peu si j'ai dit tout ce que j'avais envie de dire. Et je crois que j'ai fait le tour. Je crois que dans ce témoignage poignant de l'arrivée de Nour, tout le monde y est passé, ou la plupart. Et après, pour mes petites ressources, en tout cas, que j'ai pu avoir heureux. pour réaliser cet incroyable parcours de vie. Eh bien, je pense à la Canadienne, c'est elle qui me vient aussi en tête, d'où la sage-femme, mais on en avait déjà parlé ensemble, de Karine, la sage-femme, elle s'appelle comme ça, sur les profils des régions.

  • Speaker #1

    Contique Mama, non ?

  • Speaker #0

    Comment ? Contique Mama. Contique Mama, voilà. que je suis toujours. Ça m'a fait du bien, ça m'a presque donné envie d'être sage-femme en voyant son parcours. Mais ma vie n'est pas terminée, on ne sait pas. Mais ça m'a fait du bien de voir ces possibles-là. J'ai beaucoup aimé le livre que j'ai relu, que j'ai lu pour mes deux grossesses. C'était vraiment celui qui m'a... qui a fait sens, en tout cas, pour réaliser ça. C'était « J'accouche dans la douleur » . Non. J'accouche bientôt que faire de la douleur. De Maïté. Elle est là où ? Oui. Elle est petite, les gens trouveront aussi. Et puis, la préface, elle est de Michel Audan. Et voilà, je crois que c'est des personnes qui, autour de la naissance physiologique, c'est quand même des références pour ma part. Et ensuite, les petits outils que j'ai eus, c'est l'association coccinelle. Je suis obligée de la citer. Parce que beaucoup... beaucoup, elles ont une belle bibliothèque aussi, si on parle de livres à disposition des familles et puis autour de la parentalité, mais aussi autour de la naissance. Et du coup, j'avais lu aussi la BD de Marie Gomez, le premier tome sur la naissance. Voilà, ça c'est, on va dire, les références de la bibliographie. Et après, les autres sources, il y a eu quelques podcasts, mais pas tant que ça. Et du coup, j'ai pas de références en tête sur les podcasts. Mais après, j'avais trouvé sur Internet des petites séances de yoga quand tu es enceinte, des petites séances de sport en étant enceinte. Mais pareil, je n'ai pas les références précises. Mais surtout s'entourer, j'aurais envie de dire, de s'entourer des personnes qui nous font du bien. Ça ne veut pas dire des personnes qui vont que dans notre sens, parce que moi, quand je parle de ça, je parle de contrariété. Donc ça veut dire aussi des contrariétés que j'ai pu rencontrer face à ce que des gens pouvaient me dire. Mais oui, s'entourer de personnes qui nous donnent confiance et puis qui sont... Des personnes de confiance aussi, également. Voilà, je pense que ça, c'est important. Et puis, moi, je me suis rendu compte, tout au fil de la grossesse, j'étais méfiante. Alors que oui, on peut être méfiante, on peut avoir des a priori, mais il faut quand même dépasser ça. Et en fait, en exprimant les choses, oui, des fois, on ne peut pas forcément être OK et en accord avec certaines personnes, dont des soignants qui ont aussi, eux, leur protocole et leur manière de voir les choses. Mais en tout cas, la discussion, elle est possible. Et moi, j'ai vraiment pu voir qu'à l'hôpital Minjau, la discussion était vraiment possible, les échanges étaient possibles et elles étaient ouvertes à tout ça. Et voilà, ça fait du bien. Mais voilà, moi, j'avais gardé aussi en tête que de toute façon, l'accouchement, c'est de l'imprévu, même si dans mon témoignage, je dis que j'ai laissé peu de place à l'imprévu au hasard. mais que justement, je crois que j'ai voulu accoucher chez moi pour ne pas avoir affaire à l'imprévu de l'hôpital, au changement d'équipe ou tout ça. Et ça, j'en avais pris conscience, mais j'avais aussi conscience de ce que ça pouvait engendrer, de vouloir accoucher chez soi. Et jusqu'à présent, maintenant, je le dis ouvertement que oui, j'ai voulu accoucher chez moi, mais que jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissé l'espace de me dire, me rendre possible aussi des alternatives. comme ça ne pas avoir à regretter si ça tournait mal, entre guillemets. Et voilà. Donc, ce n'était pas totalement arrêté sur seulement un accouchement à la maison. Et c'était surtout se donner des possibles et les garder en tête qu'il faut se donner différentes pistes. Parce qu'en effet, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Et je suis sur des groupes aussi. J'ai beaucoup lu des groupes sur Facebook sur les accouchements non assistés. Il y a un chouette groupe où il y a... de très beaux témoignages, des accouchements aussi physiologiques. Il y a beaucoup de groupes sur Facebook auxquels j'avais adhéré. Et du coup, je lis encore maintenant toujours des témoignages. Et donc, bien évidemment qu'il y a toutes sortes de témoignages divers et variés. Et beaucoup de témoignages de femmes qui finissent par aller à l'hôpital, chose qu'elles ne voulaient pas au début, mais elles finissent par le faire pour plein de raisons. Et surtout, c'est après arriver à travailler sur ça et de se dire qu'on a toujours fait pour le mieux. Et qu'après, on peut toujours retravailler des choses, qu'il y aura toujours des sentiments de culpabilité, de regrets, mais ça, c'est inévitable. De toute façon, et c'est surtout ça, dans mon témoignage que je veux faire aujourd'hui, c'est de ne pas renvoyer des sentiments, des fois, de culpabilité, de dire « Ah bah moi, je n'ai pas fait comme ci, je n'ai pas fait comme ça » . En fait, il n'y a pas de bonne méthode, c'est de faire au mieux avec ce que nous, on porte, on incarne. et les possibles autour de nous. Voilà, il faut aussi composer et ne pas s'arrêter des fois à être catégorique sur des choses. Si le coparent n'est pas prêt, il faut vraiment composer avec aussi le coparent ou bien si on accouche, en tout cas, accompagné d'autres personnes, ressources autour de nous, c'est quand même avoir des ressources autour de nous parce que même si on pourrait accoucher toute seule, dans plein de communautés, on voit très bien dans d'autres cultures que la population l'importance des doulas, l'importance des femmes dans ces moments-là, c'est quand même d'être entourée. Ça marche.

  • Speaker #1

    C'est une bonne manière de terminer, je trouve, pour résumer l'épisode et des ressources que tu as trouvées, du coup, et que tu conseillerais autant à la femme que tu étais à l'époque que à d'autres qui se retrouvent dans ton témoignage.

  • Speaker #0

    Et en parlant juste de entourée, justement, quand je te dis ça, je pense à... J'ai l'image de la hutte dans le film Le premier cri. d'une femme qui est en train d'accoucher dans une hutte entourée de toutes ses sœurs, ses mères, ses tantes et ses grand-mères. Et c'est cette image-là que j'ai quand je parle de l'entourage.

  • Speaker #1

    Encore un film à regarder. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi. Ça m'a fait plaisir de reparler de tout ça. Bon, on va faire un point de vue.

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Description

Je suis Amélie DUMONT - Naturopathe et Doula - créatrice du podcast Dans le ventre des femmes.


Dans cet épisode, nous plongeons dans l'histoire touchante d'Elsa, une mère qui a choisi d'accoucher à domicile. Elle partage son parcours, ses craintes et ses joies, tout en mettant en lumière l'importance de la confiance en soi et de l'autonomisation durant cette expérience unique. Ce témoignage émouvant nous invite à reconsidérer les choix liés à la maternité et à découvrir la beauté d'une naissance libre. Vous découvrirez son parcours de préparation puis son accouchement rêvé à la maison. Ce fut tout un chemin pour elle et son compagnon vers la naissance de leur fils. La naissance d'une famille encore une fois égallement.


Les pépites et ressources d'Elsa :


Merci à Yonda Schramm-Hädicke pour ce chant de guérison qu'elle me permet d'utiliser et son album complet Circle of Women qui a accompagner mes premiers cercles, tellement de rebozo, et qui me fait tant vibrer. Je vous laisse découvrir cette artiste et ses magnifiques chants.


Merci à Andréa Roux @ddseins pour cette magnifique illustration pour le visuel du podcast.


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Transcription

  • Speaker #0

    Je suis heureuse de vous retrouver dans le podcast « Dans le ventre des femmes, le chemin de la douleur à la douceur » . Ce podcast est né des récits inspirants des femmes que j'ai croisées depuis mes débuts en tant qu'accompagnantes et de mon propre parcours vers une vie plus apaisée et épanouissante. Je suis Amélie Dumont. naturopathe d'où là et tellement plus que ça. Après des années à vous accompagner, vous écouter et grandir à vos côtés, je suis heureuse de vous partager mes réflexions, des outils concrets et des histoires de femmes qui, je l'espère, feront germer en vous de nouvelles manières d'être, de penser et de prendre soin de vous. Ensemble, nous allons plonger au cœur du ventre des femmes, de leur douleur et découvrir comment elles cheminent vers plus de douceur. J'aime à dire que c'est un partage de cœur à cœur, d'être à être, et souvent d'utérus à utérus. Alors, belle écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je suis très touchée de vous retrouver aujourd'hui pour vous faire découvrir cet échange. Nous avons enregistré cet épisode il y a pratiquement un an, au tout début du podcast. J'ai rencontré Elsa durant mes premières années de doula, au cours d'un rendez-vous découverte, et puis de quelques séances de yoga. et de Koya, la projection d'un film, je l'ai observée de loin, cheminée autour de cette naissance libre, partageant de temps à autre un moment, quelques messages. Dans un contexte où la naissance à domicile est devenue une exception, c'est d'autant plus important pour moi de vous partager quelques récits dans ce sens. Je me sens très chanceuse de ces rencontres que je vous partage. Elsa fait partie de ces femmes inspirantes, fortes, qui ont mis naissance dans leur petit cocon, à domicile. en famille. Je suis pleine de gratitude qu'elle me permette aujourd'hui de vous le partager. Je vous avoue qu'à l'enregistrement, puis au montage, je n'ai pas su retenir quelques larmes. J'espère de tout cœur que cela vous inspirera et vous touchera tout autant. On se retrouve avec Elsa et tout son parcours vers la naissance de son fils Nour. A tout de suite. Voilà, donc bien sûr, moi j'ai pensé à toi sur l'aspect de la naissance à domicile. J'imagine qu'on partira peut-être aussi un petit peu sur d'autres choses. Comment tu voyais les choses de ton côté quand je t'ai envoyé cette demande ? Qu'est-ce que ça t'a inspirée ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça m'a inspirée. J'étais remplie de... C'est le mot « gratitude » qui m'est venu en me disant « Ah, c'est super chouette ! » J'avais de la reconnaissance de dire « Tiens, elle a envie de mettre ça en effet en mémoire, en tout cas de le garder, de l'immortaliser. » J'ai trouvé ça bien puisque c'était une belle initiative. moi j'ai pas j'ai pas Je n'ai pas écrit mon accouchement jusqu'à présent. J'ai accouché il y a maintenant plus de deux ans, en fait. Et je me dis qu'il n'est jamais trop tard. Et du coup, je me suis dit, c'est bien, ça va me permettre de le poser aussi différemment. Et puis, je trouve ça... J'aimais beaucoup le fait que ça soit en podcast pour se dire, tiens, ça va être un vrai partage aussi pour d'autres femmes. Et ça avait du sens parce qu'en fait, mes accouchements, j'ai toujours à cœur de les partager pour que ça fasse... En tout cas, résonance chez d'autres femmes ou chez d'autres hommes, en tout cas chez d'autres humains, pour que ça puisse aussi leur servir ou en tout cas, tout simplement, leur dire que c'est possible. Et voilà. Donc, j'aimais beaucoup quand j'ai reçu ton SMS. J'étais vraiment remplie de joie à l'idée de partager ça. Enfin, j'avais vraiment à cœur de le faire, en tout cas. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce que tu te souviens un petit peu dans quel contexte on s'est rencontrés ?

  • Speaker #1

    Eh bien... Si je ne dis pas d'erreur, en fait, j'ai cherché tes coordonnées, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Je me demande si c'était toi ou pas qui avais quand même eu le contact par...

  • Speaker #1

    Alors, c'était par une amie d'Oula, il me semble peut-être. Ok.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas si c'était par une amie d'Oula ou une personne que je suivais à ce moment-là à Coxinelle qui t'avait rencontrée.

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement. Donc, en fait, tu dis vrai. C'est moi qui me trompe parce qu'en fait, il y a eu plein de croisements ensuite. Mais oui, c'était lors d'une réunion de projet de naissance à Coccinelle, exactement. Et c'est en effet une femme que tu suivais, que tu accompagnais justement dans un projet de naissance. Et c'est comme ça, voilà, qu'elle m'a donné tes coordonnées. Exact. Et en fait, je sais pourquoi j'ai eu une sensation de croisement, c'est que je cherchais aussi à faire du yoga prénatal. Et j'avais vu des affiches dans les toilettes du Tandem. Et il y avait une amie à toi qui était d'où là, qui proposait des séances et qui m'avait renvoyée vers toi parce que c'était une période où elle était en arrêt. C'est pour ça que cette seule sensation de croisement, c'est qu'à plusieurs reprises, j'étais venue faire aussi une séance chez toi de yoga, une ou deux. De yoga ou de danse plutôt.

  • Speaker #0

    Alors on avait dû faire à la fois du yoga peut-être, mais du Koya aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, voilà, du Koya.

  • Speaker #0

    Quels souvenirs t'en gardes du coup du yoga ou du Koya ? Qu'est-ce que ça t'avait apporté pendant cette grossesse ?

  • Speaker #1

    Ça m'avait fait du bien de me retrouver dans un cercle de femmes, de partager des énergies de grossesse aussi, de femmes enceintes, dans un tout. Quand je dis tout petit, c'est que ton local où tu nous as accueillis, c'était super intimiste, c'était très chaleureux, c'était cocooning. Du coup, quand je dis tout petit, c'était vraiment plutôt dans le côté très agréable, très affectueux, il y avait quelque chose de... On était dorlotés. Donc j'ai un très bon souvenir. J'en avais pas fait beaucoup, mais c'est pas la quantité qui fait que. C'était vraiment la qualité des séances qu'on avait pu avoir ensemble. C'était vraiment bien. Et ça, ça participe à tout le cheminement et tout l'accompagnement que j'ai pu avoir pour accéder à l'accouchement de mes rêves. En tout cas, ça faisait partie aussi de ça. Et c'était une période où je commençais sûrement à être en congé mat. Donc forcément, il y a aussi ce rapport au temps où du coup, on a le temps de prendre soin de soi, de nous, et de se donner vraiment l'opportunité d'avoir des temps comme ça. Donc des temps de Koya, des temps de yoga.

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est rencontrés dans la dernière grossesse, du coup. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu combien tu as d'enfants ? Où tu en étais en fait à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'en étais à porter mon deuxième enfant, mais à être dans le projet d'en élever le quatrième, puisque j'ai deux grandes filles que j'ai accueillies et élevées. On s'est rencontrées, elles avaient quatre ans et demi. et 6 ans. Et donc, j'ai été belle-mère avant d'être mère, j'aime bien le dire, parce que c'est une vérité. Elles m'ont fait devenir maman, mais d'une autre manière. Et ensuite, j'ai eu son douce, qui a maintenant 7 ans. Et donc, quand on s'est rencontrés, j'attendais mon quatrième. À l'époque, je ne savais pas encore qui c'était. Et donc, j'ai eu un petit garçon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que pour toi, ça a cheminé au fur et à mesure de cette grossesse, de manière à ce que tu aies envie d'avoir une naissance la plus physiologique, voire peut-être à domicile ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça avait cheminé. Oui, j'avais vraiment envie d'une naissance libre. Je crois que c'est le mot qui m'a portée tout au long de cette grossesse. En fait, quand on s'est rencontrés, je me rappelle qu'on était, moi et mon mari, mais particulièrement moi, j'étais contrariée parce que je n'arrivais pas trop facilement à avoir des réponses positives, en tout cas à mon projet de naissance libre, de projet d'accouchement à domicile. Et c'est vrai que quand... quand j'ai eu tes coordonnées par le biais de l'association coccinelle, j'avais beaucoup d'espoir pour... Enfin, j'avais de l'espoir, en tout cas, et j'avais envie de rencontrer des personnes qui puissent me faire du bien et puissent m'accompagner en douceur et aussi me dire que c'était possible et me rassurer, en tout cas, dans ce projet d'accouchement à domicile. Donc, c'était une période où, voilà, j'étais beaucoup dans la quête de chercher les bonnes personnes, enfin, de chercher les bonnes personnes, de trouver, en tout cas, des personnes ressources. Quelque part légitimer aussi cette envie d'accoucher librement à domicile. Et puis surtout parce que je ne trouvais pas de personnes qui acceptaient cet accouchement à domicile et qui acceptaient en tout cas d'y assister pour m'accompagner. Donc voilà, c'était une période où je me sentais préoccupée, tracassée, contrariée parce que je n'avais pas vraiment encore trouvé les bonnes personnes qui pouvaient me rendre confortable en tout cas dans ce projet.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment s'est née vraiment cette envie-là ? d'une naissance libre ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est né de ma première grossesse, puisque ma première grossesse, j'ai accouché dans une maison de naissance. Donc, c'était un projet déjà qui était fort en moi, où assez naturellement, je me suis dit, bien évidemment, accoucher sans trop de médicalisation, pour moi, c'est déjà quelque chose que je porte et qui me paraît complètement la norme. Et donc, c'est déjà venu de ça. Dès ma première grossesse, en ayant eu bien évidemment des témoignages et puis des rencontres de femmes fortes, j'ai envie de dire, tout de suite, je m'étais dit, bah oui, quand je serai enceinte, je pense que je cheminerai dans un projet d'accouchement le plus physiologique. Et puis tout ce qui va autour dans la physiologie de l'accueil de l'enfant, de l'allaitement, enfin tout ça, c'était tout un package. Et donc, ma première grossesse s'est très bien passée. J'ai eu un accouchement super chouette en maison de naissance. Et puis du coup, le deuxième, je m'étais dit que j'accoucherais sûrement en maison de naissance, voire même à domicile, ça serait quand même le top du top. Et puis au fil du temps de cette deuxième grossesse, ça ne s'est pas du tout avéré comme ça. Il y avait des difficultés pour que j'accouche en maison de naissance, ce qui est très très loin de chez moi. Et puis petit à petit, ça n'allait pas comme je voulais. Et je pense que ça m'a encore plus confortée pour me dire que je le ferais quand même, coûte que coûte. Mais toujours en ayant en tête de dire, rends quand même ce projet d'accueil de ton enfant, rends-le le plus safe et le plus serein possible pour tout le monde. Parce qu'en fait, c'était aussi important que le papa aussi, qui contribue à ce projet d'enfant, puisse être aussi serein et safe pour pouvoir l'accueillir aussi.

  • Speaker #0

    Je crois qu'au moment où on s'était rencontrés pour en parler, c'était vraiment ça l'enjeu. C'était que toi, c'était de plus en plus... vraiment OK pour toi. Tu te sentais vraiment de plus en plus prête. Mais il y avait l'envie que lui se sente outillé et qu'il soit aussi dans la confiance par rapport à son conjoint.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, c'était ça. Parce qu'en fait, moi, j'étais sereine. Mais en sachant que lui n'était pas totalement serein, forcément, ça... De toute façon, quand on est enceinte, on est à la fois très, très forte et à la fois extrêmement vulnérable. Donc, du coup, ça renvoyait... régulièrement des craintes et des peurs que je n'avais pas forcément. Et puis des fois, elles arrivaient très rapidement. Elles revenaient à la surface. Et voilà, après la force, l'atout que j'avais dès le début, c'est que mon conjoint, il était déjà plutôt calme et serein de base. Ce n'est pas quelqu'un qui était déjà aperçu à D de manière forte. Il avait déjà vécu une première expérience qui l'avait conforté dans la possibilité d'accoucher quand même. plus physiologique possible. Donc, ce n'était pas compliqué quelque part d'amener des arguments. Mais c'était plutôt, oui, de se rassurer avec des personnes ressources comme toi pour se dire, voilà, continuer notre cheminement dans le positif. C'était vraiment ça.

  • Speaker #0

    Comment tu t'es préparée finalement, du coup ?

  • Speaker #1

    Je me suis préparée, j'ai eu l'impression que la dernière... J'ai l'impression de m'être préparée vraiment sur le dernier trimestre, au final de la grossesse. Et j'avais l'impression de faire une préparation physique, sportive. J'avais vraiment cette sensation. J'étais bien en forme, dans tous les sens du terme. Et du coup, je crois que quand je parlais de quête tout à l'heure, c'est vraiment ça. C'est parce que tout le long de ma grossesse, et plus particulièrement le dernier trimestre, c'était la quête de personnes, d'outils, tout ça, pour vivre au mieux l'accouchement, le jour J. Mais oui, c'est ça, c'est vraiment de dire comment j'ai vécu le projet, comment ça s'est cheminé. C'est vraiment de chercher à chaque fois des personnes ressources. Donc ça a été aussi rencontrer une sage-femme sur mon dernier trimestre, parce que la première qui m'a accompagnée au début m'a abandonnée. J'ai vraiment eu cette sensation-là de dire, tiens, en fait, elle s'arrête, je le découvre sur la porte du cabinet. Donc voilà, mais ça fait aussi partie des expériences de vie, de se dire, des fois, on se sent en confiance. Et puis, c'est important pour nous. Je crois que de toute façon, c'est extrêmement important les personnes qui vont nous accompagner dans notre processus. Mais c'est vrai que quand on se fait abandonner, le terme est peut-être fort, mais il y a quand même ce sentiment et cette sensation d'abandon. Ben voilà, j'ai eu la chance de rencontrer à nouveau une nouvelle sage-femme qui a été pour moi... source de reboost et de me dire ouais, en fait, c'est possible. Bon, elle non plus, elle ne va pas venir à domicile. Elle a été très claire dès le début, mais par contre, elle m'a donné plein de force, plein de courage, plein d'énergie en me disant vas-y, garde la pêche que tu as en toi et en fait, tu as plein d'outils, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Donc, elle t'a entendue dans ce projet-là ? Elle ne t'a pas...

  • Speaker #1

    Non, justement, elle m'a... Décrédibiliser ? Décrédibiliser ? Eh bien non, pas du tout. J'ai vraiment senti que, OK, elle entendait vraiment l'envie débordante d'accoucher à domicile. Mais voilà, elle a plutôt été très claire en me disant, de toute façon, tu te connais, vu ton premier accouchement, vu ta posture, vu ce que tu dégages, je ne m'inquiète pas du tout. Mais par contre, elle a joué aussi la carte de la sécurité aussi pour elle. je pense, de dire, en fait, par contre, tu vas... Reste le plus longtemps possible chez toi, reste le plus longtemps dans ton cocon, et puis au dernier moment, tu vas quand même à l'hôpital, t'habites juste à côté, et puis surtout, dis-toi que tu peux aussi rencontrer le personnel soignant là-bas, tu pourras écrire ton projet de naissance, tu pourras le travailler avec elle. Voilà, elle m'a plutôt motivée et stimulée à me dire n'hésite pas, en fait, de... à aller carrément aussi directement à l'hôpital rencontrer les soignants parce qu'en fait, il ne faut pas que ça soit un frein, elles ne vont pas te mettre des barrières. Voilà, rends le plus confortable possible l'accueil de ton enfant en ayant bordé, on va dire, et en ayant le mieux contrôlé toutes les personnes à qui tu vas devoir faire confiance, à qui tu vas faire confiance. confiance vraiment positivement.

  • Speaker #0

    C'est important parce que quand on décide d'y aller ou non, si à un moment il y a besoin d'y aller, ça permet qu'on se déplace en confiance.

  • Speaker #1

    Et puis en pleine conscience aussi, ça c'est sûr. C'est vrai que ça a été les personnes ressources, aussi bien ta rencontre, les échanges qu'on a eus, ce qu'on a pu mettre en place, et puis cette sage-femme vraiment particulièrement. Et puis après, il y a eu plein d'autres personnes autour. Il y a eu un acupuncteur qui m'a fait une séance d'acupuncture la veille où j'ai accouché. Ça, c'était aussi un conseil que j'avais eu de la sage-femme et puis son contact, justement, à celle qui me l'avait donné. Et puis, il y a aussi eu plein de petits outils que j'ai mis en place. Quand je disais marathon, j'avais l'impression d'être dans un parcours, un programme sportif. c'est que j'avais mis en place aussi Alors bon, que ce soit les marches ou des choses, des séances de yoga, des choses que je faisais chez moi, c'était plutôt facile parce que c'est quelque chose qui est assez familier chez moi de pouvoir mettre en place ça. Enfin, il n'y avait pas de soucis à ce niveau-là, mais du coup, ça a été aussi des outils. Puis il y a eu des lectures, il y a eu des podcasts et puis du soutien de mes belles sœurs qui croyaient aussi super en moi, en me disant « mais oui, mais c'est complètement possible » . Alors qu'elles n'ont pas forcément vécu ça. Mais justement, tous les témoignages, en tout cas des personnes aussi, qui disent que ça s'est mal passé. Alors forcément, ça corrobore encore plus ton envie à toi de dire « Oui, alors vraiment, on va faire ça chez nous. » Mais je sens que je n'étais quand même pas bornée. Je prenais tous les témoignages et j'essayais de m'en nourrir à chaque fois. Et donc, les témoignages de livres, tout ça. Et vraiment aussi de me dire « Arrête de croire que... » que les gens vont te mettre des bâtons dans les roues. J'avais la sensation aussi des fois d'être une petite enfant qui du coup n'a pas ce qu'elle veut et donc tout de suite elle se braque. Et voilà, je me rappelle de ces sensations-là aussi. Et du coup, je luttais contre ça et j'essayais de dépasser ça. Donc j'étais allée voir justement la cadre de la maternité de l'hôpital. J'étais... Quand je retrace un petit peu le parcours, mon conjoint était revenu pour les rencontrer aussi ensemble. Enfin, c'était important. Je crois que c'était quand je dis « je bordais » , c'était vraiment essayer d'être le plus dans le contrôle aussi à qui j'allais avoir affaire et de me préparer aussi à ça. Et puis de défendre aussi le projet. Il y avait cette sensation de devoir se défendre, de défendre le pourquoi du comment on a envie d'accoucher chez soi. C'est un peu, quand on y pense, c'est ça aussi qui est un peu dur. Et puis à la fois, on vit ça comme aussi du militantisme, de dire « en fait, on est en 2024 » . J'ai accouché en début janvier 2022. Mais de se dire, en fait, oui, on va devoir défendre nos droits. Parce qu'en fait, on a le droit d'accoucher chez nous. C'est juste qu'on est très mal informé, qu'on est désinformé aussi par les médias. Et voilà ce sentiment aussi de devoir se défendre de ses convictions. Et voilà, donc toutes ces personnes ressources. J'ai même mon psychothérapeute aussi qui m'avait soutenue en disant « Bon, alors ce projet de naissance, il est où là ? Vous l'avez rédigé ? » je procrastine un peu, j'ai peur bah ouais non, faut le mettre sur le papier et ça aussi ça m'avait aidé donc au final tout un cercle de personnes autour de soi c'est super important pour encore plus affirmer son projet et le rendre solide avec le recul ouais c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que là les trois personnes que j'ai interviewées pour le moment qui parlent des naissances à domicile comme ça On sent que ce n'est pas un cheminement et pour le coup, c'est que des success stories. Et on sent justement dans ces cas-là que c'est rarement un cheminement qui s'est fait du jour au lendemain. Même quand le souhait est apparu tardivement, en fait, ce cercle a commencé à se construire avant, où la sécurité intérieure, la confiance, et des fois, ce travail sur les peurs aussi, il est là depuis longtemps, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Ce travail sur les peurs, c'est rigolo, parce que je voyais un psychothérapeute pour d'autres choses, mais d'autres choses, c'est tout un ensemble, au final, quand on y pense. mais Mes dernières séances, je ne pensais pas du tout aller travailler ça chez lui, alors que j'étais déjà enceinte de six mois et demi. Et puis, paf, ça arrivait. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ces peurs de mettre au monde son enfant dans des conditions hospitalières ? Ça l'étonnait beaucoup, mais lui n'était pas du tout sensibilisé au sujet. C'était ça qui était extrêmement intéressant. C'est que moi, je lui ai vraiment aussi amené la manière de voir les choses. Et je crois que ça lui a aussi fait du bien. Il était ouvert aussi à entendre tout ça. Et vraiment, oui, travailler sur ses peurs. Donc, en fait, en t'en reparlant, je me dis, mais j'étais vachement entourée de plein de gens, au final. Mais je suis allée les chercher aussi. Il y a bien sûr des rencontres qui font partie de l'ordre de la rencontre, qui devaient se passer, mais on ne l'a pas complètement cherchée. Puis après, il y a les autres personnes avec qui on va s'entourer de ces personnes. Et puis, on va aller aussi se mettre au travail de manière plus profonde.

  • Speaker #0

    Ce côté plus militant et ce côté plus se préparer, mais dans... Dans ce côté que tu disais, très cadrant et presque aussi un peu parce que c'est plus rassurant comme ça. Est-ce que du coup, tu as réussi un petit peu vers la fin justement à te sentir plus en confiance grâce à ce cadre que tu avais mis ? Je ne sais pas, je n'arrive pas trop à formuler ma question. Je ne sais pas si tu comprends là où je veux en venir. Mon questionnement, c'était...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si ça m'a rassurée d'avoir toutes ces personnes autour de moi. Est-ce que ça a donné du sens ? falloir. Je ne sais pas si c'est ça que tu voulais me poser.

  • Speaker #0

    Non, c'était un moment, tu parlais presque que tu étais un peu dans le contrôle, dans cette recherche-là, quand tu es allée rencontrer la cadre, etc. Est-ce que tu as l'impression qu'à un moment, ça a lâché un peu ce contrôle-là ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, jusqu'au bout, ça a été compliqué au final. Je l'ai pas mal vécu. Pour toi,

  • Speaker #0

    ça a été porteur,

  • Speaker #1

    finalement. Oui, je pense que ça a été porteur. Je crois que j'avais besoin de garder le contrôle. j'ai un petit côté comme ça où je peux être très... peut être très facile, très souple sur certains trucs. Mais ça, en fait, c'était vraiment un truc... Non, je pense que ce qui me portait aussi, c'était de me dire, en fait, on ne va pas décider à ma place, on ne va pas m'accoucher, quoi. Je n'ai pas envie d'entendre encore ça et surtout pas de ma bouche, de me dire, on m'a accouché. Et du coup, je croyais que c'était ça qui me portait à me dire, mais non, en fait, toutes ces personnes que je vais chercher, je vais déjà leur faire comprendre. Donc, pour le coup, les sages-femmes ou des personnes... qui pouvaient me rencontrer le jour J à l'hôpital, c'était de me dire vraiment, soyez vigilante à ce que j'ai envie. Et je crois que c'était aussi pour donner du poids parce que j'étais consciente aussi que le jour J, en fait, on peut être extrêmement forte. C'est là où on est le plus fort, je pense, dans sa vie de femme, quand on va donner la vie. Et à la fois, encore une fois, on est tellement entre la force et la fragilité que je ne voulais pas me faire avoir au moment où j'allais être le plus fragile. Et je crois que c'est ça quand je parle de contrôle. c'est qu'en fait j'avais vraiment besoin d'avoir vraiment mis toutes les cartes tous les pions de mon côté pour ne pas me faire avoir c'est le terme peut-être pas adéquat mais je crois que c'était cette sensation là que j'avais de me dire bah non je me fais pas j'aurai pas de regrets quoi et en fait à l'heure d'aujourd'hui j'ai eu aucun regret parce qu'en fait j'ai fait comme j'avais envie au fond de moi et j'ai fait jusqu'au bout comme j'avais envie et au final toutes ces personnes m'ont servi Merci. Mais je savais très bien qu'à la fin, de toute façon, c'est moi qui allais être la principale actrice. Donc du coup, je prenais tout ce que je pouvais prendre et en me disant, tiens, ça continue à nourrir le besoin, le besoin que j'ai de me rassurer, de penser faire le meilleur choix à ce moment-là, mais en ayant toutes les billes. Et encore maintenant, il me manquait des billes, bien évidemment, ça je pourrais le dire, mais en tout cas, je ne regrette pas. Parce que maintenant, c'est fait et que ça s'est très bien passé, que mon enfant a deux ans et qu'il va très bien. Et que l'accouchement, ça a été l'accouchement de mes rêves, comme je l'avais imaginé. Mais je pense que je l'avais imaginé en l'ayant extrêmement millimétré. Et du coup, c'est ça. J'avais assez peu laissé de place au hasard. Et ça, jusqu'à maintenant, je le redis à chaque fois. Je n'avais pas trop de laissé de place au hasard. même si je savais qu'il y allait en avoir. Au final, très peu.

  • Speaker #0

    Et tu t'es fait surprendre ? Il y a eu des choses qui t'ont surpris, du coup ?

  • Speaker #1

    Dans l'accouchement, le jour J, je ne sais pas si il y a un moment donné où je vais le raconter. Oui,

  • Speaker #0

    on va y venir.

  • Speaker #1

    Mais je me suis fait surprendre. En fait, la seule surprise, à l'heure d'aujourd'hui, que je peux avoir, c'est que je n'avais pas imaginé que je pouvais après... Je n'avais pas pensé que je pouvais avoir une déchirure aussi grande. Je peux dire que c'est la surprise que j'ai eue. Je n'avais pas pris ça en compte en me disant « Ah tiens, et encore aujourd'hui, j'essaye de l'expliquer. » Mais toutes les professionnelles et toutes les personnes autour de moi ne le justifient pas parfaitement. Elles ne l'expliquent pas, elles me donnent des suppositions. Donc c'est, on va dire, la seule surprise que j'ai eue. Mais pas de surprise en soi pour la mise au monde. de mon fils.

  • Speaker #0

    Tu as dit tout à l'heure...

  • Speaker #1

    Je disais que peut-être tu as un peu de prétention, mais en fait, en le revivant comme ça, peut-être qu'en faisant le récit, peut-être j'aurais des surprises à te dire, mais là, comme ça, ça ne me vient pas.

  • Speaker #0

    Du coup, pour le premier accouchement, tu t'es sentie te faire accoucher ?

  • Speaker #1

    Non, je me suis vraiment sentie accompagnée. Je n'ai pas eu la sensation de me faire accoucher. Je le dis parce que quand je l'entends, ça me fait sourire. C'est pour ça que quand je dis, je ne veux pas me faire accoucher. Mais non. Pour le premier, j'ai vraiment eu la sensation de me faire accompagner. Après, j'étais novice, c'était mon premier. Donc, avec le recul, il y a des choses où je me suis dit, tiens...

  • Speaker #0

    Je ne referai pas pareil pour les prochains. Mais non, non, vraiment, elle m'a accompagnée, ma sage-femme, que je n'ai pas pu avoir pour le deuxième. Et en même temps, ce n'est pas plus mal, parce que ça m'a permis de faire une autre, d'écrire une autre aventure. Donc, c'est très bien avec le recul. J'étais déçue de ne pas la voir à nouveau à mes côtés pour le second. Et puis, c'est que ça ne devait pas se faire. Et non, la première, c'était vraiment, c'était aussi très beau. Très beau, très en douceur. Avec juste quelques points, pas de déchirure, voilà, quelque part, je peux dire ça, mais très fort aussi. Mais à trois. Tandis que celui que j'ai vécu pour mon fils, on était un an quatre avec la sage-femme. Mais pour Nour, on a été juste mon mari et moi dans notre petit nid. Ça, ça s'est bien passé. Du coup, on peut en faire un beau témoignage.

  • Speaker #1

    Tu as amené avec toi, du coup, un petit texte que tu as écrit à ton bébé avant la naissance.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé avec la fin de la grossesse ? Il y a souvent des rituels, justement, comme ça, un petit peu, que spontanément, on a envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    C'est chouette, parce que j'ai oublié de parler d'une personne aussi qui m'a vachement aidée sur la toute fin. C'est une amie énergéticienne qui m'a fait plusieurs séances, mais par téléphone, parce qu'elle habitait loin. Et elle avait insisté sur le fait de me dire... Prends-toi des temps et parle-toi, dis-toi que tu te fais confiance, dis-toi que tu es forte. Je ne sais plus exactement les mots qu'elle a employés, mais en tout cas, elle m'avait donné des petites... J'ai le mot formule qui me vient, ou des petites recettes, mais vraiment de coaching. C'est pour ça que je parle encore de quand je dis un parcours comme une performance sportive. Je le prenais à chaque fois comme ça, comme tel, quand des personnes me donnaient des petits outils. Oui, je me rappelle sur les derniers temps, aller marcher, aller faire des câlins aux arbres, en tout cas me connecter avec notre terre nourricière. J'ai vécu des voyages en Amérique latine et du coup, ce côté terre nourricière, terre mère, tout ça, ça ressortait beaucoup sur les derniers temps de ma grossesse. et voilà comment j'ai cheminé sur la fin c'était comme ça aussi pour me faire du bien parce que jusqu'à la fin Je sentais que mon corps et ma tête n'étaient pas totalement, encore en osmose, n'étaient pas totalement alignés. Et par exemple, dans mon corps, je voyais bien qu'il y avait des choses qui venaient interférer. Par exemple, j'ai des soucis d'herpès vaginal et j'avais la sensation d'avoir une petite crise d'herpès vaginal sur les dernières semaines. Et en fait, je me rappelle même avoir fait une dernière échographie à l'hôpital. Et surtout, je m'étais dit, n'en parle pas, parce qu'ils vont direct te dire, voilà, herpès vaginal, césarienne ou je ne sais pas quoi. C'est contre-indiqué, enfin tout ça. Donc jusqu'au bout, je voyais bien que mon corps me faisait des signes et en même temps, je me disais, peut-être que je stresse. Donc voilà, je ne suis pas tout à fait prête. Donc ça a mis du temps à cheminer jusqu'au bout. Jusqu'à la dernière, je crois que jusqu'aux dernières 48 heures, il a fallu encore du temps pour... pour que je lâche prise. Et voilà, donc il y a eu cette énergéticienne qui m'a aussi une amie, qui m'a vraiment aidée. Et pour me commencer en tout cas à me mettre dans ma bulle. Ma bulle, elle a dû se mettre en place 48 heures avant. Et donc je suis allée voir cet acupuncteur aussi, pour encore avoir les derniers petits trucs pour lâcher et puis me connecter et m'aligner complètement. Et puis ma sage-femme m'avait dit que j'ai vu aussi la... Au dernier moment, la veille, parce qu'elle avait une permanence en clinique et j'avais pris un rendez-vous au dernier moment en lui montrant quand même ses histoires d'herpès. Elle m'avait dit, mais ce n'est pas de l'herpès. Je ne sais pas ce que vous faites, là, il faut lâcher. Il faut écrire à votre bébé. J'ai dit, écrivez à votre bébé, là. Je pense que c'est important, ça aussi. Vraiment, tous les conseils qui, pour moi, avaient du sens, je les ai mis en place jusqu'au bout. Et quand j'ai écrit à mon bébé, pour moi, c'était bon. Tout était réuni.

  • Speaker #1

    Tu te sentais prête ?

  • Speaker #0

    Oui. Ça y est, pour moi, c'était bon. J'avais mes petites granules d'arnica, j'avais mes dates, j'avais mon thé. C'était quoi comme thé spécial pour améliorer les contractions ? Enfin, en tout cas, pour les rendre efficaces. Il y avait tout plein de petits trucs aussi de naturopathie, tout des... plein de choses. En fait, je prenais tout qui faisait sens pour moi pour m'aider à réaliser ça. Je me rappelle avoir préparé mes granules d'arnica au moment des contractions. Il n'y avait rien au hasard. J'avais sorti le fil de couture pour le cordon ombilical, alors que je savais pertinemment qu'il y avait des trucs que je n'allais pas trop maîtriser. Mais pour moi, l'essentiel était là.

  • Speaker #1

    Et c'est... Cette lettre, tu l'as écrite combien de temps avant la naissance ?

  • Speaker #0

    Quelques heures. Je me suis couché le soir et je lui ai écrit. J'ai fermé mon livre et je suis allée me blottir sous la couette en me disant ça y est, c'est bon. Et j'avais des petites douleurs, comme des douleurs de règles qui vont arriver, qui sont latentes et qui viennent un peu te chatouiller le bas-ventre, les ovaires, le bas du dos. C'est cool. C'est là, quoi. Et puis voilà, j'avais aussi eu besoin que ma sage-femme m'ausculte, alors que jusqu'à présent, je n'avais pas voulu me faire ausculter. Et elle m'avait dit, ah, c'est ouvert, là, ton col. C'est ouvert à deux, un truc comme ça. Ah, cool. Et là, elle m'avait dit, allez, là, il faut y aller. C'est rigolo, je crois que j'avais aussi besoin de son aval. Il y avait peut-être un côté maternant chez elle aussi, parce qu'elle est sage-femme d'un certain âge, avec toute l'expérience aussi qui va avec. Du coup, il y avait, je pense, aussi ça chez moi. qui a dû faire débloquer un petit truc. OK, bon, elle ne veut pas m'accompagner. Elle ne peut pas. C'est compliqué pour elle. Elle n'avait jamais mis un nom catégorique, mais elle m'avait fait comprendre que ce n'était pas envisageable et qu'elle préférait que ça soit clair dans ma tête. Mais c'est rigolo. Je suis quand même allée jusqu'au dernier moment la consulter. Ce n'est pas anodin.

  • Speaker #1

    Oui, elle était très présente.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, je parle de moi dans le cheminement final, mais je sentais que mon mari, Abdel, il était prêt. Il y avait... plein de bouquins sur la table de chevet. Et puis à la fin, il les lisait vraiment. Donc c'était cool. Vous voyez qu'il avait lu plein de témoignages qui le confortaient aussi. Et donc ça, c'était chouette. Ça avait fait son chemin aussi chez lui et ça avait fait son chemin chez nous. Donc c'était plutôt cool. Tous les voyants étaient au vert.

  • Speaker #1

    Comment il s'est préparé de son côté du coup ?

  • Speaker #0

    Au-delà de ses lectures, il y avait beaucoup d'échanges aussi entre nous. Et moi, j'avais besoin de savoir si c'était au clair pour lui, si on... On a couché à la maison et je voyais bien que lui, par contre, il me disait, écoute, moi, je pense quand même que comme l'a précisé la cadre de santé, voilà, on peut attendre, comme l'avait dit aussi la sage-femme, on peut attendre au maximum, on peut faire tout ce travail chez nous. Et puis peut-être quand même, voilà, quand il arrivera, on ira quand même à l'hôpital. Et puis, je crois qu'il y a une fois où il m'a dit, bon, à la limite, je ne sais pas s'il me l'a vraiment dit, parce que des fois, on entend un peu ce qu'on veut, mais j'ai eu l'impression. En tout cas, dans ma tête, dans mon fort intérieur, ça a été un peu genre, ok, je valide, je suis plutôt assez ok avec le fait qu'on accouche à la maison, mais par contre, on ira checker quand même à l'hôpital après. Et je crois que c'était ça que j'avais besoin d'entendre. Donc après, je m'étais dit, ok, bon, en fait, on va partir là-dessus, je crois. Mais jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissée quand même l'espace de me dire, Elsa, s'il y a le moindre doute, de toute façon, tu es à cinq minutes de l'hôpital, et en fait, tu iras, quoi. Je m'étais aussi donné l'espace de ça, de dire, vas-y, si vraiment, par contre, là, tu vois que tu mets en danger ton enfant, tu arrêtes de faire la con et puis tu y vas. Donc voilà, pour moi, tout était clair. Du coup, il n'y avait plus qu'à. Il fallait lancer l'aventure. Mais oui, l'aventure était déjà lancée depuis la nidation de ce petit être. Mais là, ça y est, il fallait passer aux choses sérieuses.

  • Speaker #1

    Je reviens juste sur un élément qu'on a un petit peu laissé de côté. Tu as parlé beaucoup de ton entraînement sportif. Du coup, c'était quoi le but pour toi ? Qu'est-ce que ça t'a apporté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je disais sportif, je ne me suis pas lancée dans... J'ai arrêté de faire du vélo quand même à six mois et demi. Mais c'était de me garder... Je crois qu'en fait, inconsciemment, je parlais de ça, mais je n'avais pas... Là, ta question, en effet, elle est super chouette puisque je n'avais pas associé... Je n'y avais pas mis des mots. Ça ne voulait pas forcément dire faire du sport, mais malgré tout, je crois que c'était pour me tenir peut-être en forme, être en forme le jour J. C'est-à-dire continuer à marcher, faire plein de choses en pleine conscience. Je m'évade, je suis déjà en train de penser à comment j'ai accouché. Mais tu me disais comment je me suis préparée, quelle était concrètement la préparation sportive. Oui, mais je pense que c'était de marcher, de bien m'alimenter. Oui, tous les jours, je mangeais des belles dates de Palestine. Ça, c'est le côté militant aussi. Mais j'avais acheté des très bonnes dates de Palestine. Voilà. Et du coup, c'était ça. Il y avait des petits rituels tous les matins que j'avais mis en place. Et puis vraiment, le fait d'être en arrêt, ce rapport au temps, rien que pour moi, je dépose mon enfant. Et puis après, j'étais concentrée sur moi. Et du coup, ça, c'était agréable de pouvoir se... Moi, j'ai du mal à me poser dans mon lit. Donc vraiment, j'ai pu avoir quand même quelques temps où j'ai fait un peu la sieste, où je me posais. Mais voilà, surtout, j'allais marcher, je profitais du beau temps. J'ai des souvenirs où j'allais marcher. Ouais, ouais, ouais. Je crois que j'allais marcher au moins une heure de manière assez cadencée tous les jours. c'était plutôt se mettre des vrais des petits entraînements on va dire en place de marge, des trucs pour moi. Je me suis dit, là, tu penses toujours aux autres. Là, si tu penses aux... Pour le coup, je pense aussi à quelqu'un d'autre. Je pense à l'enfant que je porte. Mais c'était vraiment aussi réussir à... C'est drôle parce qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'arrive à dissocier les deux. C'est en effet, tu fais ça pour ton enfant, mais aussi tu fais ça pour toi en fait. Parce qu'en fait, ton accouchement, c'est quand même... Ce n'est pas ton enfant qui accouche, c'est toi. Et c'est vraiment le faire pour toi, en tant que femme, en tant que... Ouais, en tant que personne, de réaliser la mise au monde, mais comme tu l'entends. Donc vraiment, de faire ça pour moi, je crois que ça m'a fait du bien. de vraiment se dire, ça t'en as envie, tu te donnes les moyens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie de nous lire cette lettre avant de nous raconter l'accouchement de tes rêves, du coup ?

  • Speaker #0

    Mais complètement, complètement. Donc je précise que cet enfant, je ne savais pas qui il était. C'était une petite fille ou un petit garçon. Et du coup, c'est pour ça que j'introduis mon petit mot comme mon très cher petit dôme. Notre enfant, j'ai daté ça du 6 janvier, et mon fils est né le 7. Mon très cher petit dôme. notre enfant. Je t'écris ces quelques mots pour toi, mais aussi pour nous, et pour nous rappeler à quel point cette grossesse fut particulière. Je t'écris aussi pour te dire que je suis prête à t'accueillir, que nous sommes prêts à vivre cette rencontre ton papa et moi. Tes sœurs t'attendent aussi avec beaucoup d'impatience. Cette deuxième aventure de porter un enfant a été pour moi, comme je disais, particulière, car elle a été ponctuée de préoccupations, de contrariétés, de doutes, mais toujours dans le but de rendre ton accueil et ton développement doux et bienveillant. Je ne sais comment va se dérouler ton arrivée dans ce monde terrestre, mais j'ai confiance en toi, en moi et en nous. Je vais accepter de me faire guider. Je vais me fier à mon instinct. Je vais prendre tout ce que la Terre-Mère, la Madre Etiéra, va me donner comme force et courage pour te guider vers la lumière. Et surtout, nous allons le faire ensemble. Viens, mon bébé, viens te lever sur ma poitrine, au plus près de mon cœur de maman. Je t'aime déjà. Et ceci depuis le début de ta méditation. Et mon fils s'appelle Nour, comme la lumière. Je l'avais lu ce matin, je n'avais pas pleuré.

  • Speaker #1

    Mais là, ça fait un moment qu'on en parle quand même.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est chouette d'avoir des traces de ces moments-là.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Parce qu'en fait, quand je disais que je faisais ça pour moi et que je m'étais donné les moyens et le temps, c'est que je me rends compte qu'en fait, repris dans le quotidien et dans le temps de... d'une femme un peu hyperactive que je suis. En fait, je n'ai pas écrit les témoignages, enfin les témoignages, je n'ai pas écrit les récits de mes accouchements. Après, ils sont vachement habités dans mon corps et dans ma tête. Et je me dis que je les ferai, ce n'est pas grave, je ne me culpabilise pas. Mais je suis contente d'avoir écrit ça. Et ce qui est beau, c'est que je l'ai lu à Abdel, le papa de Nour, de son douce Naïssa Echaïba. Et quand je l'ai lu, il était très touché. Et puis il m'a dit, mais c'est drôle, parce qu'il n'avait pas compris la petite nuance de mon petit dôme. Et il m'a dit, mais tu disais que c'était un homme déjà. Et je dis, mais en fait, non, je ne savais pas. Mais oui, c'est le petit dôme, les mots comme ça que j'avais lus dans des témoignages aussi. Et voilà, il avait trouvé ça touchant. Et troublant. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te sens prête à nous raconter cet accouchement ? On est parti pour l'accouchement de Thérault.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément. C'est comme ça que je l'avais appelé sur mon projet de naissance d'ailleurs. Je ne l'ai pas ramené puisqu'il était tellement technique que c'était quand même mieux le petit témoignage de Nour. Enfin, le témoignage, le texte d'avoir écrit à mon bébé pour lui permettre d'y aller et d'arriver. Et oui, ce texte, je l'ai écrit en me couchant à 22h le 6 janvier. Et puis tout s'est mis en place. Je me rappelle que dans la nuit, on s'est fait un gros câlin avec mon amoureux. Voilà, c'était beau, c'était doux, c'était intense. Et voilà, pour dire que j'étais en forme jusqu'au bout. Et puis voilà, notre nuit se déroule, 23h, minuit, 1h. Et en fait, c'est drôle parce que ma fille est venue dans notre chambre. pour... Je ne sais pas pourquoi elle s'était réveillée exactement. Et en fait, quand elle est arrivée et que je l'ai vue, je l'ai entendue, je me suis levée et là, j'ai senti que les contractions ou les douleurs latentes que j'avais du début de soirée, et bien en fait, là, c'était... Je me suis dit, waouh, ça y est, là, en fait, OK, là, il faut te réveiller, meuf. Et donc, je me rappelle avoir renvoyé ma fille dans sa chambre. Et c'était drôle parce que je me suis dit, ah, ma fille avec son petit côté mystique, elle arrive, c'est un peu pour me dire, ça y est, maman, tu es là. Enfin, je me suis dit ça, en tout cas, parce que c'est vrai qu'elle est venue faire apparition dans notre chambre. Et donc, là, à ce moment-là, il était 2-3 heures du matin. Donc il y avait notre grande qui dormait au fond de l'appartement, notre petite qui venait de se rendormir. Et donc là j'ai dit à Abdel, mec là maintenant il va falloir que tu sois opérationnel et présent parce que c'est maintenant. J'ai vraiment, je commençais à avoir très très mal. Et tout de suite, je sens que le travail s'est vraiment mis en place. C'était des bonnes grosses contractions où là j'ai commencé. J'avais fait une super playlist aussi que j'avais préparée avec soin. et elle tournait déjà dans la chambre depuis le soir, depuis 22h. Je ne sais pas si elle s'était arrêtée au moment où on a dormi, mais en tout cas, elle s'est remise en route. Et dans notre chambre, j'ai le souvenir aussi d'avoir acheté, mais ça c'était en prévision aussi si je partais à l'hôpital, des petites bougies que j'avais rechargées, des petites bougies électriques. L'ambiance s'était tamisée déjà dans la chambre depuis le soir. Et voilà, là je me revois me mettre... sur le, comment dire, debout, mais un appui sur mon lit. Et puis, Abdel, derrière, en train de m'appuyer fortement sur le sacrum, pour essayer de faire passer les contractions qui étaient vraiment très fortes. Là, je me suis dit, waouh ! Ça, je ne me rappelais plus, en fait, comment c'était. Mais toujours en pleine conscience, en me disant, de toute façon, elles sont nécessaires, il va falloir que tu les accueilles. Elles étaient plutôt courtes, mais alors, qu'est-ce qu'elles étaient intenses ! Je me suis dit, oh là là ! Franchement, c'est quand même puissant. Et du coup, quand elle s'arrêtait, je voyais bien que j'avais un moment de répit. Et ça, c'était un conseil de ma première sage-femme, parce que j'avais eu deux sages-femmes pour ma première grossesse, une proche de chez moi et puis une dans la maison de naissance qui était à une heure et demie de chez moi. Et j'ai toujours gardé ça en tête de cette superbe sage-femme qui m'avait dit, n'oubliez jamais les contractions, il y a le pic qui est très fort et très dur. Mais quand ça redescend, il faut savourer le moment de répit. Et ça, je l'avais gardé bien en tête pour Sundus et donc pour Nour, je l'ai bien eu aussi. Donc, je profitais de ces moments de répit. J'étais en capacité de marcher, de me relever, de parler, tout ça. Mais par contre, quand ça repartait de plus belle, ça saisissait tout le corps, la voix. Enfin, il n'y avait plus personne. Enfin, si, mais c'était vraiment puissant. Et du coup, je commence déjà à calculer pour voir si mes contractions sont régulières. Donc, je me revois essayer de regarder mon horloge, mais je n'arrivais pas trop à voir. Je crois qu'à ce moment-là, elles n'étaient pas du tout régulières. Elles devaient être peut-être des fois au bout de dix minutes, des fois au bout de huit. Enfin, voilà, ça allait un peu dans tous les sens. Et donc là, je commence à prendre quelques granules d'arni, enfin pas d'arnica, d'homéopathie. Celle que justement la sage-femme qui m'a accompagnée en maison de naissance m'avait prescrit. J'avais repris les mêmes. Donc, je ne sais plus exactement pourquoi c'était le nom. Je ne me rappelle plus. plus non plus, mais je me rappelle que je m'obstinais à déjà commencer à prendre les granules alors que je me suis dit, mais à quel moment déjà t'arrives à penser qu'est-ce qu'il faut que tu prennes alors que t'es dans un tourbillon de contraction ? Et donc là, ça allait très vite. Je crois que j'ai dû avoir une heure de contraction à peu près qui se rapprochait de plus en plus. Et Abdel était toujours là, super présent. Mon Abdel, fort, doux et là, à la fois. Il était dans l'observation, mais il était là. En fait, il appuyait là où il fallait. Il s'exécutait, quoi. Il était aux petits soins, mais là, pour le coup, on faisait vraiment un beau binôme, pour reprendre des termes sportifs. Et ouais, il était vraiment concentré. Et puis, je lui avais fait les remarques pour la première, que quand il appuyait, il était un peu indécis, qu'il tremblait. Là, moi, je voulais un truc très direct. très droit, avec pas de fruiture quelque part, pas de tremblement. Et donc ça, il s'appliquait vraiment, et pas de caresse autour, enfin voilà, je voulais un truc vraiment précis. Et donc ça m'a vachement soulagée sur toutes les contractions qui étaient vraiment très hautes. Et j'ai eu, je pense, à ce moment-là la phase de désespérance où dans une contraction particulièrement forte, il y en a eu quoi, deux, trois très très douloureuses où je me suis dit « Waouh, mais en fait, mais qu'est-ce que t'es ? » con d'être ici, là, à souffrir. J'avais pas, j'ai jamais eu de péridurale, mais là, je me disais juste, putain, mais ça fait hyper mal, en fait. Donc là, je pense que c'est cette fameuse phase de désespérance où tu te dis, mais qu'est-ce que tu fous là ? Franchement, tu fais n'importe quoi, être ici toute seule, dans ta chambre, et en même temps, j'y étais hyper bien. Et là, assez rapidement, ça a été un accouchement rapide, donc à réveil de 3h du matin, là, moi, je pense qu'il est, qu'il doit être 3h45, 4h. Et là, j'ai eu une envie d'eau chaude de bain, donc je file dans ma baignoire qui était juste à côté. Et pour la petite précision, j'avais bien évidemment astiqué ma baignoire et mon sol de baignoire de fond en comble la veille. Ma fille prenait son bain et moi, j'étais à quatre pattes devant elle. J'avais tiré la machine à laver, c'est une toute petite salle de bain. Et je m'étais dit, si j'accouche, de toute façon. Mon sol sera parfaitement propre et prêt pour accueillir un petit bébé.

  • Speaker #1

    La bonne préparation aussi à la naissance,

  • Speaker #0

    faire le ménage à quatre pattes. C'est vrai que les femmes disent « Ah bah juste avant, j'ai envie de ménage, je fais à quatre pattes, j'y vais à fond » . Moi, quand j'entendais ça, je rigolais à chaque fois. Je souriais gentiment en disant « Oui, bon, en fait, oui, je l'ai fait aussi » . Et aussi, pourquoi j'ai nettoyé cette baignoire particulièrement et cette salle de bain ? c'est que j'avais aussi, je n'ai pas parlé de cette femme ressource, j'avais eu un témoignage très fort d'une femme forte qui avait accouché chez elle, donc une amie, et qui m'avait, sans être plus intrusif à son égard, elle m'avait juste dit, moi, quand j'ai accouché, je me suis cramponnée à ma baignoire et j'ai tout donné, j'ai expulsé mon enfant comme ça. Et je m'étais dit, ah ouais, tiens, c'est bien comme position accroupie, c'était ce que j'avais eu envie de faire. pour son douce et puis ça l'avait pas fait parce que j'étais sur un lit, c'était mou. Et donc j'ai cette image de mon amie qui accouche en se cramponnant à la baignoire en étant vraiment accroupie au sol. Puis voilà, ça avait résonné avec tous les témoignages de femmes qui accouchent accroupies avec toute cette gravité et cette intuition et puis cette physiologie de faire ainsi. Donc voilà. Donc le moment arrive, 3h45 4h, je dis que je suis pas précise mais pour le coup je le suis assez. et je vais dans ma baignoire et là je me fais, moi qui n'aime pas trop l'eau chaude, je crois que je mets bouillante un peu le bas du dos, mais je mets de l'eau chaude et ça me soulage. Et puis là, je vois bien qu'en fait, c'est imminent. Je sais que là, c'est imminent et en fait, ce qui me confirme que c'est imminent, c'est que ma poche d'éso se met à rompre dans la baignoire. Et je touche et là, en fait, j'ai la sensation de sentir une tête. En tout cas, là, je sens vraiment que je suis dilatée, comme ils disent à 10. Là, ça prend tout son sens. Ah ouais, le diamètre a l'air d'être bien, bien large. Et je vois la tête de mon mari, Adèle, qui me regarde dans l'encart de la porte. Il me dit, donc là, on va y aller, là. Et là, je dis, ah non, là, on ne va pas y aller. Et en fait, là, je commence les cris assez animaux. qui me viennent très naturellement. Et là, je sens vraiment qu'en fait, je suis en train d'expulser mon enfant. Et là, vraiment, les cris super graves. Et je me vois m'accroupir, mais en accroupi, grand écart, puisque ma baignoire, difficilement, je n'étais pas à l'aise. Donc, je me vois, je me dis, tiens, je suis assez souple. Je me vois complètement écartée, grand écart, enfin, grand écart accroupi dans ma baignoire. Et dos à mon mari, et de voir que là, j'ai trop envie. poussé et en même temps, je me dis « Bon, là dans la baignoire, je ne me suis pas sentie et donc hop, j'ai l'image de cramponner à la baignoire, je vais me mettre accroupie devant ma baignoire. » Et là, je me vois me retourner et dire à Abdel « Là, en fait, c'est maintenant mon chéri. » Et donc, je me vois arracher toutes les serviettes que j'avais bien évidemment disposées sur le porte-manteau de la porte, la salle de bain. Donc, je me vois les mettre au sol et tapisser mon sol de serviettes. Et puis là, ça y est, je me laisse aller aux expulsions naturelles de mon corps et je me mets à commencer à expulser mon enfant. Et donc, c'est assez rapide au final. Abdel me dit que ça a duré une ou deux minutes. J'ai eu l'impression que c'était quand même plus long parce que j'ai dû aussi écouter mon corps et respecter le rythme des contractions, même si j'avais une envie. pousser. Et puis à ce moment-là, il y a quand même aussi un peu la peur qui arrive de se dire je ne sais pas, il y a des sensations de peur, je pense que j'ai eu à ce moment-là de pas de faire vite. D'où peut-être la raison de la déchirure que j'ai eue périnéale, enfin entre le vagin et l'anus. Mais en tout cas, à ce moment-là, je me ressaisis et je me dis, là, il faut que je le sorte, là. De toute façon, il n'y aura personne d'autre pour le faire à ma place. Et voilà, je me vois pousser, pousser fortement. Et au moment de pousser, de sentir toujours la tête. Et en effet, j'ai senti une petite, comme une petite, une petite piqûre quand il est passé. Mais je pense que là, c'était à ce moment-là où j'ai bien déchiré. Et en fait, assez vite, de le voir se déposer sur les serviettes et de voir mon mari quand même le soutenir et l'accompagner. Et donc là, le plus beau moment, bien évidemment, de voir son enfant sortir de son être, de son corps. Et je me vois le récupérer très rapidement. Et c'est rigolo parce que je me vois enjamber le cordon, de vouloir le récupérer. Et puis, il y a le cordon. Et du coup, en étant vigilante à ça, à ne pas trop tirer non plus et à le mettre dans mes bras. Et oui, je me vois parce que j'étais dos encore à Abdel. Et là, c'est peut-être Abdel qui m'a aidée justement à le prendre et donc on faisait attention au cordon. Et quand on le prend dans nos bras, on était hyper émus parce qu'on s'est dit ça y est, on l'a fait. Et je vois mon mari qui n'est pas très émotif à la base. Et là, je le vois, je crois pour la première fois, en pris d'une émotion trop belle. Et donc là, on l'avait fait et on était tellement émus qu'en fait, les premières secondes, on s'est... On ne s'est même pas occupé de savoir si c'était une fille ou un garçon. En fait, c'était notre bébé qui venait d'arriver au monde. Et du coup, c'était le plus beau. Et puis, du coup, on se regarde, on l'a fait, on l'a fait. Il était tout bien. Je crois qu'il a fait un petit cri. Enfin, on ne s'est même pas occupé de savoir si c'était un cri, un pleur. Parce qu'en fait, il était bien avec nous. Il était très connecté avec nous. Et en fait, il respirait. Il avait des grands yeux. Tout est baillit d'arriver dans ce monde-là, en tout être son papa et sa maman. Et à ce moment-là, on se dit, mais au fait, c'est quoi ? Et là, je me vois me pencher. Pour moi, c'était de toute façon... Enfin, pour moi, je ne m'étais pas vraiment focalisée à me dire qu'est-ce que j'attends. Je crois que j'en avais un peu rien à faire. C'était ce bébé qui nous accueillait là tout de suite et qu'on accueillait. Mais on avait trois filles jusqu'à présent. Enfin, mon mari avait déjà deux filles, encore une. petite fille, nous deux, on s'était dit, bon, vulgairement, il ne fait que des filles entre guillemets, comme je sais que c'est un peu la gamètre de l'homme. Enfin, bref, ça détermine le sexe de l'enfant. Donc, on avait fait des raccourcis. Et en fait, il s'avère qu'on voit que c'était un petit garçon. Moi, j'étais persuadée qu'au début, c'était le cordon qui faisait que ça pendait, mais non, en fait, c'était son sexe de petit garçon qu'on venait d'observer, de voir. Et donc là, on était doublement surpris de voir que c'était un petit garçon. Et puis, on était super émus. Et en fait, là, on n'avait pas encore tout à fait déterminé le prénom. Pour nous, c'était Nour. Pour nous, c'était un prénom mixte. Donc, de toute façon, c'était notre petite lumière qui allait arriver. Et puis, pour la symbolique, cette lumière, elle venait... En fait, Nour, il est venu se lever dans mon utérus. quelques jours après le décès du papa d'Abdel. Et donc, du coup, ça avait aussi beaucoup de symbolique. Je me suis dit, mais en fait, c'est un peu sans faire porter quoi que ce soit à Nour, mais de dire, voilà, cette image de père et de beau-père incroyable, d'une personne sage et aimante et fabuleuse, elle venait continuer un petit peu à travers cette petite être Nour. Et d'ailleurs, son deuxième prénom, c'est Salem, comme son papy, qu'il n'a pas connu. Donc voilà, c'était fort. Donc Noursalem, super bien, à la grosse pêche. Il était plutôt très serein. Il avait l'air d'être content d'être accueilli dans ces conditions. Et donc là où Abdel avait assuré comme un super papa accoucheur, sage-femme, je rigole quand je dis ça, mais c'est ce qui a été marqué sur la vie de naissance. L'accoucheur et le sage-femme, en tout cas l'obstétricien, enfin sur le papier, c'était mon mari. C'est plutôt une petite fierté pour lui et pour moi. Mais en tout cas, à ce moment-là, tout s'était très bien passé. Et là, quand même, moi qui étais remplie d'hormones, où là, j'étais peace and love, j'ai commencé à voir Abdel un petit peu plus inquiet en disant « Bon, ok, maintenant, tout s'est bien passé. Maintenant, le deal, on va aller à l'hôpital. » Mais jusque-là, je lui ai dit « Écoute, tranquille. Ah oui, il y a le placenta aussi. Je ne vous ai pas parlé du placenta. » Le placenta est arrivé super vite dans la foulée. Je vois qu'Abdel était un peu inquiet. Je lui ai dit « Écoute, il est quelle heure ? » Je me revois encore dans le contrôle. OK, il devait être à ce moment-là 5h du matin et 4h58 exactement d'après Abdel, puisqu'il a regardé quand il est arrivé. Donc 4h58, OK, je me dis que j'ai une demi-heure de toute façon pour laisser venir tranquillement le placenta de Nour. Et du coup, là, je me vois me poser tranquillement sur le rebord de ma baignoire. dans des respirations un peu de self-control aussi, tranquille en me disant et en prenant conscience, en visualisant aussi le chemin que mon placenta devait faire pour sortir de mon corps. Et en fait, il est sorti très, j'ai envie de dire facilement, je pense dans le quart d'heure. Là, je n'ai plus une notion de temps en fait, mais je sais qu'il est sorti dans moins d'une demi-heure parce que c'était ça que je m'étais dit en tête aussi, sois vigilante après tout ce que tu as lu. Et donc là, clac, il ressort. Et moi, ni une ni deux, je me vois donner l'amour à Abdel et me voilà en train d'ausculter mon placenta. Alors que je n'y connais rien du tout, je n'en ai jamais vu en vrai. Mais moi, naturellement, instinctivement, je suis encore mon instinct. Et puis je regarde s'il est entier. Non mais quand j'y repense, je me dis, je revois Abdel me voir faire en me disant mais... Elle est haute, là, elle est à fond. Et donc, pour moi, c'est un beau placenta, n'importe quoi. Et là, je me dis, OK, va chercher un saladier pour déposer ce joli placenta. Et puis, je vais aller me poser dans mon lit. Voilà, les premiers moments où je me revois me mettre dans mon lit. Je vois plein de sang dans la salle de bain, mais plutôt, je me dis, c'est cool. En fait, il n'y avait rien d'alarmant, encore une fois, pour moi. Et je me vois me poser dans mon lit, entourée de mon peignoir, mon peignoir blanc. et avec mon... petit nourd sur moi et puis à côté avec mon placenta. Je m'étais... Ça m'avait effleuré l'esprit de faire un bébé lotus. Et puis en même temps, je m'étais dit, écoute, là, t'as eu tout ce que tu voulais. Et là, je sens que c'est important, en tout cas pour Abdel, qu'on aille faire un point à l'hôpital. Maintenant, t'as ton bébé dans les bras. Y a rien qui peut être plus grave. Enfin, il peut rien t'arriver grave quelque part. Et surtout que j'avais quand même passé ma main sur mon vagin. Et là, j'avais vu qu'en fait, j'avais l'air d'avoir une belle déchirure. Et je me suis dit, en fait, tu ne vas pas rester non plus comme ça. Et je me revois envoyer un petit message à ma sage-femme en me disant, on ne sait jamais, peut-être qu'elle peut passer. Et en fait, elle a été très franche avec moi. Elle avait toute une journée remplie de rendez-vous. Et ça, elle me l'avait déjà dit dès le début, ce n'est pas ma fonction d'accoucher à domicile. Et je ne me vois pas décommander tous les rendez-vous des autres parents, ce que j'entendais largement. Et donc, mais au moins, je lui ai annoncé que j'avais accouché chez moi. Et elle était super. contente, elle m'a félicité et elle m'a dit, ok, maintenant on va faire un petit tour à l'hôpital, parce que je n'ai pas d'autre chose d'option à t'offrir. Donc voilà, du coup, l'idée du bébé lotus, ça m'a effleurée, puis je me dis, ça sera peut-être pour le troisième, cette fois-ci, on va couper le cordon. Abdel n'était pas très rassuré, puis je me suis dit, mais si, là ça fait maintenant, je suis restée en bébé placenta relié, je pense, une bonne demi-heure, trois quarts d'heure. Je ne sais plus si c'est à ce moment-là, si les filles ont découvert à leur petit frère que le cordon était déjà coupé. Abdel n'était pas très rassuré, mais j'avais vu qu'il fallait couper la circulation des deux côtés et couper au milieu. Du coup, on a pris les trucs qui se ferment comme on voit, comme ils mettent autour du cordon à la naissance, comme une sorte de serflex ou un truc comme ça. Donc, on a fait ça des deux côtés. Ou peut-être que j'ai loupé le coche. Je n'ai pas bien fait. Après, quand j'ai relu, je ne m'étais pas bien renseignée sur ce truc-là. Mais tout ce que j'avais lu, c'est qu'il n'y avait rien de dramatique au niveau de couper le... Non, en plus,

  • Speaker #1

    quand on attend comme ça un peu, ça commençait déjà à se collapser.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je n'étais pas inquiète et je ne m'étais pas focalisée là-dessus. Je n'avais pas perdu du temps, je crois, là-dessus, dans mes recherches. Et donc là, je me vois... Faire un nœud avec un fil de boucher, enfin un fil de boucher, de la ficelle de couture. Faire un truc au mieux pour que ça s'arrête de saigner. Mais je vois bien que la première fois quand je coupe, il y en a quand même qui s'assortent des deux côtés. C'est un peu la boucherie à ce moment-là. Moi, ça ne me fait rien du tout après avoir accouché, mais je vois qu'Abdel n'est pas très rassuré. Je lui dis que ce n'est pas grave. Après, je religature au mieux le cordon de Nour. Et je me dis que de toute façon, on fera le point à l'hôpital. Et donc là, je reste quand même un bon maman encore. Et puis voilà, je suis encore tout plein d'émotions. Les filles se réveillent, chacune à leur tour. Et là, c'est quand même super beau de découvrir leur petit frère enroulé dans une serviette. Elles hallucinent. Ma grande qui a... Oui,

  • Speaker #1

    elles se sont couchées la veille. Il était dans ton ventre.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et quand je dis que l'accouchement de mes rêves s'était réalisé, c'est que... Pour moi, l'accouchement dans mes rêves, c'était d'accoucher la nuit et que mes enfants dorment et que ça ne dérange personne et qu'en fait, elle se réveille et qu'il est là et qu'en fait, on n'a dérangé entre guillemets personne et que personne ne m'a dérangé aussi dans mon processus d'accouchement. Et c'est quand même beau à ce moment-là de les voir émus. Et là, je vois ma belle-fille avec qui je suis très proche qui est venue habiter chez nous l'année d'avant. donc elle est venue habiter mon durant l'année où j'ai été enceinte. Et du coup, on s'est d'autant plus rapprochés. Et puis, je pense que là, je suis aussi émue. Je la vois tellement fière. Voilà, ça, c'est beau aussi. Et je vois Sundu se émerveiller de voir un petit bébé dans mon lit. Enfin, je crois qu'elle était assez grande pour s'en rappeler toute sa vie puisqu'on m'avait fêté ses cinq ans quand il est né. Et voilà, je vois Naïssa vraiment fière et puis à la fois complètement abasourdie. Elle m'a dit après qu'elle est retournée se coucher en pensant qu'elle avait rêvé. Parce qu'il était donc 6h du matin à ce moment-là. Et donc là, je vois Abdel, je crois pour se rassurer, qui commence à appeler sa sœur et sa mère. Parce que je pense que c'était beaucoup d'émotion pour lui. Et avec l'urcule, je me dis « Waouh ! » En effet, ça devait être énorme. Il a tout accepté jusqu'au bout, jusqu'au cordon. Et je vois Abdel qui respecte mon intimité et qui me dit « C'est... » Il y a ma mère qui veut venir avec Zohra et je suis très proche de mes sœurs, de mes belles-sœurs et de ma mère. Et du coup, je dis que c'est OK là, parce qu'en fait, là, maintenant, c'est OK pour moi. En fait, j'ai eu tout ce que je voulais et personne n'est venu encore une fois, comme je dis, me déranger. Et là, c'était encore une nouvelle émotion de voir ma sœur Zohra qui m'a soutenue jusqu'au bout, qui est pourtant très, très flippée. Mais de me voir porter ça, je crois qu'elle avait toujours des... des paillettes, des étoiles dans les yeux en disant « Moi, j'ai eu que des césariennes. » Et quand je t'entends, elle vivait, je crois, ça par procuration. Et donc, bref, quand elle est arrivée, c'était une grosse émotion. Et puis, ce qui a été la plus grande émotion, c'est de voir ma belle-mère qui vient à mon chevet, parce qu'à ce moment-là, j'avais quand même une baisse un peu, je pense, une bonne hypoglycémie. Et je vois ma belle-mère découvrir ce petit bébé et lui dire qu'il s'appelait une ours à l'aine. Et ben, dis donc ! Et voilà. et du coup c'était beau et c'était très beau parce que Fatima, qui a eu sept enfants, qui est pour moi aussi une femme forte, avec toute l'histoire qu'elle a, me dit « Bon, t'as eu ton accouchement ? » « Ah non, tu pars à l'hôpital, ma fille. » Et donc là, c'était « Ok, ouais, ouais, je vais y aller. » Et donc là, je me lève, je prends une bonne douche. En fait, j'avais vraiment la pêche. Je vois que je m'apprête. Je vois que j'habille Inour avec ses premiers habits que j'avais préparés dans ma valise de naissance. Et bien évidemment, je l'habille, mais sans mettre de couche. parce que t'es là et tu te dis Truc drôle, parce qu'arrivé là-bas, il a fait pipi sur l'auxiliaire puricultrice en me disant « mais vous ne lui avez pas mis de couche » . Ouais, j'ai pas mis de couche. Et là, je me vois, on s'apprête tous et puis on part à la maternité. Mais il était déjà maintenant 8, presque 10 heures du matin. Donc ouais, j'y suis allée vraiment 5 heures après. Et là, c'était très drôle. Je suis un peu longue. Et là, c'était super drôle parce que là, rien ne pouvait m'arriver. Je me vois me garder sur moi. ne pas le mettre dans un siège auto et avoir de toute façon 5 minutes de ligne droite et je sors de la voiture je sors pour rentrer dans la maternité c'était trop beau parce qu'il y avait des premières neiges je suis sortie en ayant des flocons de neige qui me tombent sur le coin du nez à Nour et à moi et voilà je me rappelle de ça, c'était trop beau et puis arrivé à la maternité tu sais à Manjot quand tu rentres il y a une sorte de petite cahute pour se présenter juste avant le passage pour rentrer dans la mat Et je vois Abdel enclencher le pas et être devant, de par sa grande carrure costaud de présenter aux sages-femmes, aux internes. Oui, bonjour, je viens parce que ma femme a accouché. Et je vois à travers le dessous de ses bras, je vois l'interrogation des sages-femmes qui me disent comment ça, elle a accouché. Et là, je vois Abdel qui se décale pour me laisser passer au premier plan. et je vois toutes les femmes me regarder en mode... se questionner et puis j'entends... la femme a son bébé dans les bras elle a son bébé dans ah bah en fait ok oui elle a vraiment accouché donc là elles font le tour et elles me disent bon bah écoutez bah on va enfin un peu de c'était un petit peu inédit je pense pour elle enfin inédit peut-être pas on va pas déconner mais surprenant on va dire elle s'y attendait pas là comme ça et je me vois traverser le couloir avec beaucoup d'assurance voilà alors que je venais d'accoucher il y a 5h mais je me sentais vraiment en forme et je me vois traverser avec mon enfant dans les bras, que personne n'avait touché jusqu'à présent, jusqu'à une salle. Et là, j'ai été assez docile et je pense que pour moi, comme je disais, toutes mes envies et mon désir et mes impératifs sur l'arrivée au monde de mon fils, elles avaient été faites, elles avaient été réalisées. Donc là, oui, je me sens un peu docile. Je vois la cadre de santé débarquer très rapidement et qui me dit « Bah, alors madame, vous avez accouché chez vous alors ? » Et en fait, je vois qu'elle ne me laisse pas encore trop parler, mais ça m'allait bien parce que du coup, je n'avais pas trop à me justifier. C'est allé hyper vite. Et en fait, pour moi, c'était très clair que c'était allé hyper vite et qu'en fait, j'avais triché. Il y avait ce sentiment de dire, je n'ai pas triché, je n'ai pas menti. Mais au fond de moi, j'avais fait comme j'avais envie. Et puis là, son chêne... En fait, j'ai remarqué que là, pour le coup, mais Nour, tout le monde s'en fichait un petit peu. Il allait hyper bien, l'oxygène... La puricultrice me dit non, mais le cordon, super. Non, très bien. Elle enlève le filtre. Juste, bon, par contre, madame, il me faut un body parce qu'en fait, il vient de faire pipi sur ses habits. Ah oui, c'est vrai. Donc là, Abdel, on va chercher les affaires. Mais là, Nour, il est tranquille. Et je ziute de loin ce qui se passe. Mais je vois qu'Abdel est à côté et je suis super OK avec le fait qu'on s'occupe de lui. Et donc là, par contre, j'ai capté qu'on allait devoir s'occuper de moi, qu'on allait rester à la mat. Mais ce n'était pas à cause de Nour. c'était plutôt... pour moi. Et en fait, j'avais une énorme déchirure de plusieurs centimètres. La pédiatre arrive, donc elle check nous, on va dire, ok, très bien, la cadre de santé me félicite. Et puis très bien, elle s'en va, et puis là, s'en va pas mal, se suit de beaucoup de personnes qui viennent dans la chambre, des internes, des stagiaires, nanas. Moi, je suis plutôt claire aussi là-dessus de quelque part déjà transmettre que tout s'est bien passé, que j'ai accouché chez moi, que c'est possible. Je vois un peu ça dans les questions que commencent à me poser les soignants, le personnel de l'hôpital. Je vois que c'est quand même assez étonnant pour eux. Mais comme tout s'est bien passé, en fait, il n'y a pas vraiment beaucoup de... Ça se passe vite, les échanges avec tous ces soignants. Jusqu'à que le docteur, je ne sais pas si on a le droit de citer le nom, mais en tout cas, elle est très chouette, cette docteure. Elle m'a suivie justement ensuite pour la cicatrisation. Et elle vient me voir et elle est très franche avec moi en me disant, écoutez, là, franchement, c'est une grosse déchirure que vous avez. Et en fait, je ne vais pas pouvoir vous recoudre avec un petit anesthésiant en spray comme vous avez pu avoir avec votre première. Et donc là, elle me dit, vous allez devoir avoir une péridurale. Je dis, c'est quand même ballot d'avoir une péridurale alors qu'on n'avait pas voulu en avoir avant. Et puis voilà, elle me fait péridurale ou rachis anesthésie. En tout cas, on va devoir vous endormir le bas du corps. pouvoir vous recoudre parce que franchement, vous n'allez pas pouvoir le faire. Là, je ne peux pas vous faire ça à vif parce que déjà, il faut bien vous recoudre. Et voilà. Donc, du coup, je dois accepter d'avoir une péridurale. Et en fait, la petite histoire, moi, j'avais un peu mes peurs par rapport à mon histoire familiale. Et donc là, tout de suite, la docteure, je la vois très chouette, qui me dit « mais c'est quoi votre peur en fait ? » Parce que j'aimerais pouvoir comprendre pourquoi je vois bien qu'il y a un blocage autour de ça. Et puis voilà, elle m'explique que ça va bien se passer. Et du coup, elle me met en confiance. C'était une femme de notre âge, tu vois, plutôt chouette. Du coup, elle me met en confiance et je sens aussi pas du tout un côté « c'est moi qui sais et ça va se passer ainsi » . c'est plutôt... Je sais les conséquences et je vous rassure et je vous conseille fortement de faire comme ça avec beaucoup de douceur. Donc, je suis partie assez vite au bloc et du coup, je n'ai pas vu Nour pendant un bon moment. Et par contre, ma seule directive, c'était il m'attend pour têter. De toute façon, personne ne nous donne de biberon et tout ça. Donc ça a été respecté, mais du coup Abdel m'attendait, puisque j'ai quand même mis longtemps pour remonter au bloc, parce qu'il y a eu beaucoup d'accouchements qui devaient avoir des accompagnements. Et du coup, moi j'ai attendu longtemps dans la salle. Et voilà, mais je vois encore Abdel se promener avec le bébé en attendant de me faire endormir, et puis après le retrouver à l'étage de la maternité. Et donc pour faire court, parce que ce n'est pas le meilleur moment, ce moment de mon accouchement, mais ça en fait partie. Mais encore maintenant, je travaille sur ma cicatrice et j'ai eu beaucoup de points. Ça a été dur pour moi parce que du coup, j'ai dû rester 48 heures à la maternité. Mais parce que c'était vraiment pour cette cicatrice, il voulait vraiment s'assurer que ça aille bien. Et du coup, j'ai eu l'impression de devoir mettre au monde un deuxième enfant, entre guillemets. Je vais te dire pourquoi. Ce n'est pas très beau, mais c'est comme ça le sentiment que j'ai eu. C'est qu'en fait, pendant les 48 heures, on ne sait pas du tout. quasiment pas occupé de Nour, il voyait que je gérais très bien, franchement c'est moi qui le pesais qui mettait ça sur la courbe pour en témoigner aussi pour les femmes qui peuvent appréhender, j'ai trouvé le service de maternité à l'hôpital super vraiment Elle écoute aussi de comment moi j'ai envie de faire, je ne veux pas baigner mon bébé les premières 48 heures. Elles ont vu que l'allaitement ça allait bien pour moi, enfin ça c'était vraiment bien. Mais c'était me concernant, j'ai eu du mal parce qu'en fait elle ne voulait pas me laisser sortir tant que je n'avais pas été à la salle une première fois. Et ça, ça a été dur pour moi parce que je pense que j'appréhendais et en fait je voyais les heures tourner et en fait j'avais l'impression que je n'allais jamais rentrer chez moi. En fait, ce qu'elle voulait, c'est que j'aille à la selle avant de partir. Et donc, en fait, ça a été une épreuve d'aller à la selle, puisque la déchirure était énorme. Et puis, en fait, j'étais sous régime produit blanc, je ne sais pas quoi. Enfin, horrible, de toute façon, je ne pouvais... Bref, ça avait été pensé pour pouvoir aller à la selle correctement, sans avoir abîmé la cicatrice. Mais du coup, c'était impossible. Du coup, je ne pouvais pas bouger. C'était pas pour moi complètement... paradoxal de demander à la selle alors que je mangeais que des trucs blancs, de la semoule, du pain. Enfin, c'était le moment un peu difficile et douloureux pour moi. Et je me rappelle être allée marcher autour de l'hôpital pendant qu'Abdel gardait Nour. Et je me rappelle avoir ma sœur qui est justement paraplégique. Et c'est aussi pour ça que j'avais peur de la péridurale, d'avoir la sensation de paralysie des membres inférieurs. Et qui me dit, non mais tu viens de mettre au monde un enfant, tu vas pas nous faire chier pour le cas de le dire, pour une... pour une merde, quoi. Moi, j'ai vachement vu pire. C'est bon, les hospitalisations, là, tu vas arrêter aussi de faire un peu ton chichi, quoi, entre guillemets. Et encore, le petit témoignage d'une femme forte qui m'a dit ça. Et je me suis dit, bien sûr, je vais pas faire chier tout le monde pour juste ça, quoi. Et donc, après, c'est allé mieux. Mon transit s'est mis en route et puis je suis rentrée chez moi avec mon petit bébé accouché dans ma maison, dans des conditions de rêve.

  • Speaker #1

    Génial. S'il y a deux, trois choses qui... qui te viennent et que tu as envie de partager, de compléter, c'est bienvenu. Et puis sinon, j'aime bien terminer en... Si tu as des partages, justement, de livres ou de podcasts, de choses qui t'ont aidé. Oui,

  • Speaker #0

    déjà ça. Je pense qu'avec toutes tes petites questions et puis que j'ai pu fournir comme matière, j'en ai donné beaucoup. J'ai pu parler de toutes les femmes qui ont été importantes. pour moi dans ce parcours-là, au final. Je suis en train de penser, donc j'essaie de retracer un petit peu si j'ai dit tout ce que j'avais envie de dire. Et je crois que j'ai fait le tour. Je crois que dans ce témoignage poignant de l'arrivée de Nour, tout le monde y est passé, ou la plupart. Et après, pour mes petites ressources, en tout cas, que j'ai pu avoir heureux. pour réaliser cet incroyable parcours de vie. Eh bien, je pense à la Canadienne, c'est elle qui me vient aussi en tête, d'où la sage-femme, mais on en avait déjà parlé ensemble, de Karine, la sage-femme, elle s'appelle comme ça, sur les profils des régions.

  • Speaker #1

    Contique Mama, non ?

  • Speaker #0

    Comment ? Contique Mama. Contique Mama, voilà. que je suis toujours. Ça m'a fait du bien, ça m'a presque donné envie d'être sage-femme en voyant son parcours. Mais ma vie n'est pas terminée, on ne sait pas. Mais ça m'a fait du bien de voir ces possibles-là. J'ai beaucoup aimé le livre que j'ai relu, que j'ai lu pour mes deux grossesses. C'était vraiment celui qui m'a... qui a fait sens, en tout cas, pour réaliser ça. C'était « J'accouche dans la douleur » . Non. J'accouche bientôt que faire de la douleur. De Maïté. Elle est là où ? Oui. Elle est petite, les gens trouveront aussi. Et puis, la préface, elle est de Michel Audan. Et voilà, je crois que c'est des personnes qui, autour de la naissance physiologique, c'est quand même des références pour ma part. Et ensuite, les petits outils que j'ai eus, c'est l'association coccinelle. Je suis obligée de la citer. Parce que beaucoup... beaucoup, elles ont une belle bibliothèque aussi, si on parle de livres à disposition des familles et puis autour de la parentalité, mais aussi autour de la naissance. Et du coup, j'avais lu aussi la BD de Marie Gomez, le premier tome sur la naissance. Voilà, ça c'est, on va dire, les références de la bibliographie. Et après, les autres sources, il y a eu quelques podcasts, mais pas tant que ça. Et du coup, j'ai pas de références en tête sur les podcasts. Mais après, j'avais trouvé sur Internet des petites séances de yoga quand tu es enceinte, des petites séances de sport en étant enceinte. Mais pareil, je n'ai pas les références précises. Mais surtout s'entourer, j'aurais envie de dire, de s'entourer des personnes qui nous font du bien. Ça ne veut pas dire des personnes qui vont que dans notre sens, parce que moi, quand je parle de ça, je parle de contrariété. Donc ça veut dire aussi des contrariétés que j'ai pu rencontrer face à ce que des gens pouvaient me dire. Mais oui, s'entourer de personnes qui nous donnent confiance et puis qui sont... Des personnes de confiance aussi, également. Voilà, je pense que ça, c'est important. Et puis, moi, je me suis rendu compte, tout au fil de la grossesse, j'étais méfiante. Alors que oui, on peut être méfiante, on peut avoir des a priori, mais il faut quand même dépasser ça. Et en fait, en exprimant les choses, oui, des fois, on ne peut pas forcément être OK et en accord avec certaines personnes, dont des soignants qui ont aussi, eux, leur protocole et leur manière de voir les choses. Mais en tout cas, la discussion, elle est possible. Et moi, j'ai vraiment pu voir qu'à l'hôpital Minjau, la discussion était vraiment possible, les échanges étaient possibles et elles étaient ouvertes à tout ça. Et voilà, ça fait du bien. Mais voilà, moi, j'avais gardé aussi en tête que de toute façon, l'accouchement, c'est de l'imprévu, même si dans mon témoignage, je dis que j'ai laissé peu de place à l'imprévu au hasard. mais que justement, je crois que j'ai voulu accoucher chez moi pour ne pas avoir affaire à l'imprévu de l'hôpital, au changement d'équipe ou tout ça. Et ça, j'en avais pris conscience, mais j'avais aussi conscience de ce que ça pouvait engendrer, de vouloir accoucher chez soi. Et jusqu'à présent, maintenant, je le dis ouvertement que oui, j'ai voulu accoucher chez moi, mais que jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissé l'espace de me dire, me rendre possible aussi des alternatives. comme ça ne pas avoir à regretter si ça tournait mal, entre guillemets. Et voilà. Donc, ce n'était pas totalement arrêté sur seulement un accouchement à la maison. Et c'était surtout se donner des possibles et les garder en tête qu'il faut se donner différentes pistes. Parce qu'en effet, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Et je suis sur des groupes aussi. J'ai beaucoup lu des groupes sur Facebook sur les accouchements non assistés. Il y a un chouette groupe où il y a... de très beaux témoignages, des accouchements aussi physiologiques. Il y a beaucoup de groupes sur Facebook auxquels j'avais adhéré. Et du coup, je lis encore maintenant toujours des témoignages. Et donc, bien évidemment qu'il y a toutes sortes de témoignages divers et variés. Et beaucoup de témoignages de femmes qui finissent par aller à l'hôpital, chose qu'elles ne voulaient pas au début, mais elles finissent par le faire pour plein de raisons. Et surtout, c'est après arriver à travailler sur ça et de se dire qu'on a toujours fait pour le mieux. Et qu'après, on peut toujours retravailler des choses, qu'il y aura toujours des sentiments de culpabilité, de regrets, mais ça, c'est inévitable. De toute façon, et c'est surtout ça, dans mon témoignage que je veux faire aujourd'hui, c'est de ne pas renvoyer des sentiments, des fois, de culpabilité, de dire « Ah bah moi, je n'ai pas fait comme ci, je n'ai pas fait comme ça » . En fait, il n'y a pas de bonne méthode, c'est de faire au mieux avec ce que nous, on porte, on incarne. et les possibles autour de nous. Voilà, il faut aussi composer et ne pas s'arrêter des fois à être catégorique sur des choses. Si le coparent n'est pas prêt, il faut vraiment composer avec aussi le coparent ou bien si on accouche, en tout cas, accompagné d'autres personnes, ressources autour de nous, c'est quand même avoir des ressources autour de nous parce que même si on pourrait accoucher toute seule, dans plein de communautés, on voit très bien dans d'autres cultures que la population l'importance des doulas, l'importance des femmes dans ces moments-là, c'est quand même d'être entourée. Ça marche.

  • Speaker #1

    C'est une bonne manière de terminer, je trouve, pour résumer l'épisode et des ressources que tu as trouvées, du coup, et que tu conseillerais autant à la femme que tu étais à l'époque que à d'autres qui se retrouvent dans ton témoignage.

  • Speaker #0

    Et en parlant juste de entourée, justement, quand je te dis ça, je pense à... J'ai l'image de la hutte dans le film Le premier cri. d'une femme qui est en train d'accoucher dans une hutte entourée de toutes ses sœurs, ses mères, ses tantes et ses grand-mères. Et c'est cette image-là que j'ai quand je parle de l'entourage.

  • Speaker #1

    Encore un film à regarder. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi. Ça m'a fait plaisir de reparler de tout ça. Bon, on va faire un point de vue.

Description

Je suis Amélie DUMONT - Naturopathe et Doula - créatrice du podcast Dans le ventre des femmes.


Dans cet épisode, nous plongeons dans l'histoire touchante d'Elsa, une mère qui a choisi d'accoucher à domicile. Elle partage son parcours, ses craintes et ses joies, tout en mettant en lumière l'importance de la confiance en soi et de l'autonomisation durant cette expérience unique. Ce témoignage émouvant nous invite à reconsidérer les choix liés à la maternité et à découvrir la beauté d'une naissance libre. Vous découvrirez son parcours de préparation puis son accouchement rêvé à la maison. Ce fut tout un chemin pour elle et son compagnon vers la naissance de leur fils. La naissance d'une famille encore une fois égallement.


Les pépites et ressources d'Elsa :


Merci à Yonda Schramm-Hädicke pour ce chant de guérison qu'elle me permet d'utiliser et son album complet Circle of Women qui a accompagner mes premiers cercles, tellement de rebozo, et qui me fait tant vibrer. Je vous laisse découvrir cette artiste et ses magnifiques chants.


Merci à Andréa Roux @ddseins pour cette magnifique illustration pour le visuel du podcast.


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Transcription

  • Speaker #0

    Je suis heureuse de vous retrouver dans le podcast « Dans le ventre des femmes, le chemin de la douleur à la douceur » . Ce podcast est né des récits inspirants des femmes que j'ai croisées depuis mes débuts en tant qu'accompagnantes et de mon propre parcours vers une vie plus apaisée et épanouissante. Je suis Amélie Dumont. naturopathe d'où là et tellement plus que ça. Après des années à vous accompagner, vous écouter et grandir à vos côtés, je suis heureuse de vous partager mes réflexions, des outils concrets et des histoires de femmes qui, je l'espère, feront germer en vous de nouvelles manières d'être, de penser et de prendre soin de vous. Ensemble, nous allons plonger au cœur du ventre des femmes, de leur douleur et découvrir comment elles cheminent vers plus de douceur. J'aime à dire que c'est un partage de cœur à cœur, d'être à être, et souvent d'utérus à utérus. Alors, belle écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je suis très touchée de vous retrouver aujourd'hui pour vous faire découvrir cet échange. Nous avons enregistré cet épisode il y a pratiquement un an, au tout début du podcast. J'ai rencontré Elsa durant mes premières années de doula, au cours d'un rendez-vous découverte, et puis de quelques séances de yoga. et de Koya, la projection d'un film, je l'ai observée de loin, cheminée autour de cette naissance libre, partageant de temps à autre un moment, quelques messages. Dans un contexte où la naissance à domicile est devenue une exception, c'est d'autant plus important pour moi de vous partager quelques récits dans ce sens. Je me sens très chanceuse de ces rencontres que je vous partage. Elsa fait partie de ces femmes inspirantes, fortes, qui ont mis naissance dans leur petit cocon, à domicile. en famille. Je suis pleine de gratitude qu'elle me permette aujourd'hui de vous le partager. Je vous avoue qu'à l'enregistrement, puis au montage, je n'ai pas su retenir quelques larmes. J'espère de tout cœur que cela vous inspirera et vous touchera tout autant. On se retrouve avec Elsa et tout son parcours vers la naissance de son fils Nour. A tout de suite. Voilà, donc bien sûr, moi j'ai pensé à toi sur l'aspect de la naissance à domicile. J'imagine qu'on partira peut-être aussi un petit peu sur d'autres choses. Comment tu voyais les choses de ton côté quand je t'ai envoyé cette demande ? Qu'est-ce que ça t'a inspirée ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça m'a inspirée. J'étais remplie de... C'est le mot « gratitude » qui m'est venu en me disant « Ah, c'est super chouette ! » J'avais de la reconnaissance de dire « Tiens, elle a envie de mettre ça en effet en mémoire, en tout cas de le garder, de l'immortaliser. » J'ai trouvé ça bien puisque c'était une belle initiative. moi j'ai pas j'ai pas Je n'ai pas écrit mon accouchement jusqu'à présent. J'ai accouché il y a maintenant plus de deux ans, en fait. Et je me dis qu'il n'est jamais trop tard. Et du coup, je me suis dit, c'est bien, ça va me permettre de le poser aussi différemment. Et puis, je trouve ça... J'aimais beaucoup le fait que ça soit en podcast pour se dire, tiens, ça va être un vrai partage aussi pour d'autres femmes. Et ça avait du sens parce qu'en fait, mes accouchements, j'ai toujours à cœur de les partager pour que ça fasse... En tout cas, résonance chez d'autres femmes ou chez d'autres hommes, en tout cas chez d'autres humains, pour que ça puisse aussi leur servir ou en tout cas, tout simplement, leur dire que c'est possible. Et voilà. Donc, j'aimais beaucoup quand j'ai reçu ton SMS. J'étais vraiment remplie de joie à l'idée de partager ça. Enfin, j'avais vraiment à cœur de le faire, en tout cas. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce que tu te souviens un petit peu dans quel contexte on s'est rencontrés ?

  • Speaker #1

    Eh bien... Si je ne dis pas d'erreur, en fait, j'ai cherché tes coordonnées, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Je me demande si c'était toi ou pas qui avais quand même eu le contact par...

  • Speaker #1

    Alors, c'était par une amie d'Oula, il me semble peut-être. Ok.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas si c'était par une amie d'Oula ou une personne que je suivais à ce moment-là à Coxinelle qui t'avait rencontrée.

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement. Donc, en fait, tu dis vrai. C'est moi qui me trompe parce qu'en fait, il y a eu plein de croisements ensuite. Mais oui, c'était lors d'une réunion de projet de naissance à Coccinelle, exactement. Et c'est en effet une femme que tu suivais, que tu accompagnais justement dans un projet de naissance. Et c'est comme ça, voilà, qu'elle m'a donné tes coordonnées. Exact. Et en fait, je sais pourquoi j'ai eu une sensation de croisement, c'est que je cherchais aussi à faire du yoga prénatal. Et j'avais vu des affiches dans les toilettes du Tandem. Et il y avait une amie à toi qui était d'où là, qui proposait des séances et qui m'avait renvoyée vers toi parce que c'était une période où elle était en arrêt. C'est pour ça que cette seule sensation de croisement, c'est qu'à plusieurs reprises, j'étais venue faire aussi une séance chez toi de yoga, une ou deux. De yoga ou de danse plutôt.

  • Speaker #0

    Alors on avait dû faire à la fois du yoga peut-être, mais du Koya aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, voilà, du Koya.

  • Speaker #0

    Quels souvenirs t'en gardes du coup du yoga ou du Koya ? Qu'est-ce que ça t'avait apporté pendant cette grossesse ?

  • Speaker #1

    Ça m'avait fait du bien de me retrouver dans un cercle de femmes, de partager des énergies de grossesse aussi, de femmes enceintes, dans un tout. Quand je dis tout petit, c'est que ton local où tu nous as accueillis, c'était super intimiste, c'était très chaleureux, c'était cocooning. Du coup, quand je dis tout petit, c'était vraiment plutôt dans le côté très agréable, très affectueux, il y avait quelque chose de... On était dorlotés. Donc j'ai un très bon souvenir. J'en avais pas fait beaucoup, mais c'est pas la quantité qui fait que. C'était vraiment la qualité des séances qu'on avait pu avoir ensemble. C'était vraiment bien. Et ça, ça participe à tout le cheminement et tout l'accompagnement que j'ai pu avoir pour accéder à l'accouchement de mes rêves. En tout cas, ça faisait partie aussi de ça. Et c'était une période où je commençais sûrement à être en congé mat. Donc forcément, il y a aussi ce rapport au temps où du coup, on a le temps de prendre soin de soi, de nous, et de se donner vraiment l'opportunité d'avoir des temps comme ça. Donc des temps de Koya, des temps de yoga.

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est rencontrés dans la dernière grossesse, du coup. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu combien tu as d'enfants ? Où tu en étais en fait à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'en étais à porter mon deuxième enfant, mais à être dans le projet d'en élever le quatrième, puisque j'ai deux grandes filles que j'ai accueillies et élevées. On s'est rencontrées, elles avaient quatre ans et demi. et 6 ans. Et donc, j'ai été belle-mère avant d'être mère, j'aime bien le dire, parce que c'est une vérité. Elles m'ont fait devenir maman, mais d'une autre manière. Et ensuite, j'ai eu son douce, qui a maintenant 7 ans. Et donc, quand on s'est rencontrés, j'attendais mon quatrième. À l'époque, je ne savais pas encore qui c'était. Et donc, j'ai eu un petit garçon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que pour toi, ça a cheminé au fur et à mesure de cette grossesse, de manière à ce que tu aies envie d'avoir une naissance la plus physiologique, voire peut-être à domicile ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça avait cheminé. Oui, j'avais vraiment envie d'une naissance libre. Je crois que c'est le mot qui m'a portée tout au long de cette grossesse. En fait, quand on s'est rencontrés, je me rappelle qu'on était, moi et mon mari, mais particulièrement moi, j'étais contrariée parce que je n'arrivais pas trop facilement à avoir des réponses positives, en tout cas à mon projet de naissance libre, de projet d'accouchement à domicile. Et c'est vrai que quand... quand j'ai eu tes coordonnées par le biais de l'association coccinelle, j'avais beaucoup d'espoir pour... Enfin, j'avais de l'espoir, en tout cas, et j'avais envie de rencontrer des personnes qui puissent me faire du bien et puissent m'accompagner en douceur et aussi me dire que c'était possible et me rassurer, en tout cas, dans ce projet d'accouchement à domicile. Donc, c'était une période où, voilà, j'étais beaucoup dans la quête de chercher les bonnes personnes, enfin, de chercher les bonnes personnes, de trouver, en tout cas, des personnes ressources. Quelque part légitimer aussi cette envie d'accoucher librement à domicile. Et puis surtout parce que je ne trouvais pas de personnes qui acceptaient cet accouchement à domicile et qui acceptaient en tout cas d'y assister pour m'accompagner. Donc voilà, c'était une période où je me sentais préoccupée, tracassée, contrariée parce que je n'avais pas vraiment encore trouvé les bonnes personnes qui pouvaient me rendre confortable en tout cas dans ce projet.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment s'est née vraiment cette envie-là ? d'une naissance libre ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est né de ma première grossesse, puisque ma première grossesse, j'ai accouché dans une maison de naissance. Donc, c'était un projet déjà qui était fort en moi, où assez naturellement, je me suis dit, bien évidemment, accoucher sans trop de médicalisation, pour moi, c'est déjà quelque chose que je porte et qui me paraît complètement la norme. Et donc, c'est déjà venu de ça. Dès ma première grossesse, en ayant eu bien évidemment des témoignages et puis des rencontres de femmes fortes, j'ai envie de dire, tout de suite, je m'étais dit, bah oui, quand je serai enceinte, je pense que je cheminerai dans un projet d'accouchement le plus physiologique. Et puis tout ce qui va autour dans la physiologie de l'accueil de l'enfant, de l'allaitement, enfin tout ça, c'était tout un package. Et donc, ma première grossesse s'est très bien passée. J'ai eu un accouchement super chouette en maison de naissance. Et puis du coup, le deuxième, je m'étais dit que j'accoucherais sûrement en maison de naissance, voire même à domicile, ça serait quand même le top du top. Et puis au fil du temps de cette deuxième grossesse, ça ne s'est pas du tout avéré comme ça. Il y avait des difficultés pour que j'accouche en maison de naissance, ce qui est très très loin de chez moi. Et puis petit à petit, ça n'allait pas comme je voulais. Et je pense que ça m'a encore plus confortée pour me dire que je le ferais quand même, coûte que coûte. Mais toujours en ayant en tête de dire, rends quand même ce projet d'accueil de ton enfant, rends-le le plus safe et le plus serein possible pour tout le monde. Parce qu'en fait, c'était aussi important que le papa aussi, qui contribue à ce projet d'enfant, puisse être aussi serein et safe pour pouvoir l'accueillir aussi.

  • Speaker #0

    Je crois qu'au moment où on s'était rencontrés pour en parler, c'était vraiment ça l'enjeu. C'était que toi, c'était de plus en plus... vraiment OK pour toi. Tu te sentais vraiment de plus en plus prête. Mais il y avait l'envie que lui se sente outillé et qu'il soit aussi dans la confiance par rapport à son conjoint.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, c'était ça. Parce qu'en fait, moi, j'étais sereine. Mais en sachant que lui n'était pas totalement serein, forcément, ça... De toute façon, quand on est enceinte, on est à la fois très, très forte et à la fois extrêmement vulnérable. Donc, du coup, ça renvoyait... régulièrement des craintes et des peurs que je n'avais pas forcément. Et puis des fois, elles arrivaient très rapidement. Elles revenaient à la surface. Et voilà, après la force, l'atout que j'avais dès le début, c'est que mon conjoint, il était déjà plutôt calme et serein de base. Ce n'est pas quelqu'un qui était déjà aperçu à D de manière forte. Il avait déjà vécu une première expérience qui l'avait conforté dans la possibilité d'accoucher quand même. plus physiologique possible. Donc, ce n'était pas compliqué quelque part d'amener des arguments. Mais c'était plutôt, oui, de se rassurer avec des personnes ressources comme toi pour se dire, voilà, continuer notre cheminement dans le positif. C'était vraiment ça.

  • Speaker #0

    Comment tu t'es préparée finalement, du coup ?

  • Speaker #1

    Je me suis préparée, j'ai eu l'impression que la dernière... J'ai l'impression de m'être préparée vraiment sur le dernier trimestre, au final de la grossesse. Et j'avais l'impression de faire une préparation physique, sportive. J'avais vraiment cette sensation. J'étais bien en forme, dans tous les sens du terme. Et du coup, je crois que quand je parlais de quête tout à l'heure, c'est vraiment ça. C'est parce que tout le long de ma grossesse, et plus particulièrement le dernier trimestre, c'était la quête de personnes, d'outils, tout ça, pour vivre au mieux l'accouchement, le jour J. Mais oui, c'est ça, c'est vraiment de dire comment j'ai vécu le projet, comment ça s'est cheminé. C'est vraiment de chercher à chaque fois des personnes ressources. Donc ça a été aussi rencontrer une sage-femme sur mon dernier trimestre, parce que la première qui m'a accompagnée au début m'a abandonnée. J'ai vraiment eu cette sensation-là de dire, tiens, en fait, elle s'arrête, je le découvre sur la porte du cabinet. Donc voilà, mais ça fait aussi partie des expériences de vie, de se dire, des fois, on se sent en confiance. Et puis, c'est important pour nous. Je crois que de toute façon, c'est extrêmement important les personnes qui vont nous accompagner dans notre processus. Mais c'est vrai que quand on se fait abandonner, le terme est peut-être fort, mais il y a quand même ce sentiment et cette sensation d'abandon. Ben voilà, j'ai eu la chance de rencontrer à nouveau une nouvelle sage-femme qui a été pour moi... source de reboost et de me dire ouais, en fait, c'est possible. Bon, elle non plus, elle ne va pas venir à domicile. Elle a été très claire dès le début, mais par contre, elle m'a donné plein de force, plein de courage, plein d'énergie en me disant vas-y, garde la pêche que tu as en toi et en fait, tu as plein d'outils, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Donc, elle t'a entendue dans ce projet-là ? Elle ne t'a pas...

  • Speaker #1

    Non, justement, elle m'a... Décrédibiliser ? Décrédibiliser ? Eh bien non, pas du tout. J'ai vraiment senti que, OK, elle entendait vraiment l'envie débordante d'accoucher à domicile. Mais voilà, elle a plutôt été très claire en me disant, de toute façon, tu te connais, vu ton premier accouchement, vu ta posture, vu ce que tu dégages, je ne m'inquiète pas du tout. Mais par contre, elle a joué aussi la carte de la sécurité aussi pour elle. je pense, de dire, en fait, par contre, tu vas... Reste le plus longtemps possible chez toi, reste le plus longtemps dans ton cocon, et puis au dernier moment, tu vas quand même à l'hôpital, t'habites juste à côté, et puis surtout, dis-toi que tu peux aussi rencontrer le personnel soignant là-bas, tu pourras écrire ton projet de naissance, tu pourras le travailler avec elle. Voilà, elle m'a plutôt motivée et stimulée à me dire n'hésite pas, en fait, de... à aller carrément aussi directement à l'hôpital rencontrer les soignants parce qu'en fait, il ne faut pas que ça soit un frein, elles ne vont pas te mettre des barrières. Voilà, rends le plus confortable possible l'accueil de ton enfant en ayant bordé, on va dire, et en ayant le mieux contrôlé toutes les personnes à qui tu vas devoir faire confiance, à qui tu vas faire confiance. confiance vraiment positivement.

  • Speaker #0

    C'est important parce que quand on décide d'y aller ou non, si à un moment il y a besoin d'y aller, ça permet qu'on se déplace en confiance.

  • Speaker #1

    Et puis en pleine conscience aussi, ça c'est sûr. C'est vrai que ça a été les personnes ressources, aussi bien ta rencontre, les échanges qu'on a eus, ce qu'on a pu mettre en place, et puis cette sage-femme vraiment particulièrement. Et puis après, il y a eu plein d'autres personnes autour. Il y a eu un acupuncteur qui m'a fait une séance d'acupuncture la veille où j'ai accouché. Ça, c'était aussi un conseil que j'avais eu de la sage-femme et puis son contact, justement, à celle qui me l'avait donné. Et puis, il y a aussi eu plein de petits outils que j'ai mis en place. Quand je disais marathon, j'avais l'impression d'être dans un parcours, un programme sportif. c'est que j'avais mis en place aussi Alors bon, que ce soit les marches ou des choses, des séances de yoga, des choses que je faisais chez moi, c'était plutôt facile parce que c'est quelque chose qui est assez familier chez moi de pouvoir mettre en place ça. Enfin, il n'y avait pas de soucis à ce niveau-là, mais du coup, ça a été aussi des outils. Puis il y a eu des lectures, il y a eu des podcasts et puis du soutien de mes belles sœurs qui croyaient aussi super en moi, en me disant « mais oui, mais c'est complètement possible » . Alors qu'elles n'ont pas forcément vécu ça. Mais justement, tous les témoignages, en tout cas des personnes aussi, qui disent que ça s'est mal passé. Alors forcément, ça corrobore encore plus ton envie à toi de dire « Oui, alors vraiment, on va faire ça chez nous. » Mais je sens que je n'étais quand même pas bornée. Je prenais tous les témoignages et j'essayais de m'en nourrir à chaque fois. Et donc, les témoignages de livres, tout ça. Et vraiment aussi de me dire « Arrête de croire que... » que les gens vont te mettre des bâtons dans les roues. J'avais la sensation aussi des fois d'être une petite enfant qui du coup n'a pas ce qu'elle veut et donc tout de suite elle se braque. Et voilà, je me rappelle de ces sensations-là aussi. Et du coup, je luttais contre ça et j'essayais de dépasser ça. Donc j'étais allée voir justement la cadre de la maternité de l'hôpital. J'étais... Quand je retrace un petit peu le parcours, mon conjoint était revenu pour les rencontrer aussi ensemble. Enfin, c'était important. Je crois que c'était quand je dis « je bordais » , c'était vraiment essayer d'être le plus dans le contrôle aussi à qui j'allais avoir affaire et de me préparer aussi à ça. Et puis de défendre aussi le projet. Il y avait cette sensation de devoir se défendre, de défendre le pourquoi du comment on a envie d'accoucher chez soi. C'est un peu, quand on y pense, c'est ça aussi qui est un peu dur. Et puis à la fois, on vit ça comme aussi du militantisme, de dire « en fait, on est en 2024 » . J'ai accouché en début janvier 2022. Mais de se dire, en fait, oui, on va devoir défendre nos droits. Parce qu'en fait, on a le droit d'accoucher chez nous. C'est juste qu'on est très mal informé, qu'on est désinformé aussi par les médias. Et voilà ce sentiment aussi de devoir se défendre de ses convictions. Et voilà, donc toutes ces personnes ressources. J'ai même mon psychothérapeute aussi qui m'avait soutenue en disant « Bon, alors ce projet de naissance, il est où là ? Vous l'avez rédigé ? » je procrastine un peu, j'ai peur bah ouais non, faut le mettre sur le papier et ça aussi ça m'avait aidé donc au final tout un cercle de personnes autour de soi c'est super important pour encore plus affirmer son projet et le rendre solide avec le recul ouais c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que là les trois personnes que j'ai interviewées pour le moment qui parlent des naissances à domicile comme ça On sent que ce n'est pas un cheminement et pour le coup, c'est que des success stories. Et on sent justement dans ces cas-là que c'est rarement un cheminement qui s'est fait du jour au lendemain. Même quand le souhait est apparu tardivement, en fait, ce cercle a commencé à se construire avant, où la sécurité intérieure, la confiance, et des fois, ce travail sur les peurs aussi, il est là depuis longtemps, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Ce travail sur les peurs, c'est rigolo, parce que je voyais un psychothérapeute pour d'autres choses, mais d'autres choses, c'est tout un ensemble, au final, quand on y pense. mais Mes dernières séances, je ne pensais pas du tout aller travailler ça chez lui, alors que j'étais déjà enceinte de six mois et demi. Et puis, paf, ça arrivait. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ces peurs de mettre au monde son enfant dans des conditions hospitalières ? Ça l'étonnait beaucoup, mais lui n'était pas du tout sensibilisé au sujet. C'était ça qui était extrêmement intéressant. C'est que moi, je lui ai vraiment aussi amené la manière de voir les choses. Et je crois que ça lui a aussi fait du bien. Il était ouvert aussi à entendre tout ça. Et vraiment, oui, travailler sur ses peurs. Donc, en fait, en t'en reparlant, je me dis, mais j'étais vachement entourée de plein de gens, au final. Mais je suis allée les chercher aussi. Il y a bien sûr des rencontres qui font partie de l'ordre de la rencontre, qui devaient se passer, mais on ne l'a pas complètement cherchée. Puis après, il y a les autres personnes avec qui on va s'entourer de ces personnes. Et puis, on va aller aussi se mettre au travail de manière plus profonde.

  • Speaker #0

    Ce côté plus militant et ce côté plus se préparer, mais dans... Dans ce côté que tu disais, très cadrant et presque aussi un peu parce que c'est plus rassurant comme ça. Est-ce que du coup, tu as réussi un petit peu vers la fin justement à te sentir plus en confiance grâce à ce cadre que tu avais mis ? Je ne sais pas, je n'arrive pas trop à formuler ma question. Je ne sais pas si tu comprends là où je veux en venir. Mon questionnement, c'était...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si ça m'a rassurée d'avoir toutes ces personnes autour de moi. Est-ce que ça a donné du sens ? falloir. Je ne sais pas si c'est ça que tu voulais me poser.

  • Speaker #0

    Non, c'était un moment, tu parlais presque que tu étais un peu dans le contrôle, dans cette recherche-là, quand tu es allée rencontrer la cadre, etc. Est-ce que tu as l'impression qu'à un moment, ça a lâché un peu ce contrôle-là ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, jusqu'au bout, ça a été compliqué au final. Je l'ai pas mal vécu. Pour toi,

  • Speaker #0

    ça a été porteur,

  • Speaker #1

    finalement. Oui, je pense que ça a été porteur. Je crois que j'avais besoin de garder le contrôle. j'ai un petit côté comme ça où je peux être très... peut être très facile, très souple sur certains trucs. Mais ça, en fait, c'était vraiment un truc... Non, je pense que ce qui me portait aussi, c'était de me dire, en fait, on ne va pas décider à ma place, on ne va pas m'accoucher, quoi. Je n'ai pas envie d'entendre encore ça et surtout pas de ma bouche, de me dire, on m'a accouché. Et du coup, je croyais que c'était ça qui me portait à me dire, mais non, en fait, toutes ces personnes que je vais chercher, je vais déjà leur faire comprendre. Donc, pour le coup, les sages-femmes ou des personnes... qui pouvaient me rencontrer le jour J à l'hôpital, c'était de me dire vraiment, soyez vigilante à ce que j'ai envie. Et je crois que c'était aussi pour donner du poids parce que j'étais consciente aussi que le jour J, en fait, on peut être extrêmement forte. C'est là où on est le plus fort, je pense, dans sa vie de femme, quand on va donner la vie. Et à la fois, encore une fois, on est tellement entre la force et la fragilité que je ne voulais pas me faire avoir au moment où j'allais être le plus fragile. Et je crois que c'est ça quand je parle de contrôle. c'est qu'en fait j'avais vraiment besoin d'avoir vraiment mis toutes les cartes tous les pions de mon côté pour ne pas me faire avoir c'est le terme peut-être pas adéquat mais je crois que c'était cette sensation là que j'avais de me dire bah non je me fais pas j'aurai pas de regrets quoi et en fait à l'heure d'aujourd'hui j'ai eu aucun regret parce qu'en fait j'ai fait comme j'avais envie au fond de moi et j'ai fait jusqu'au bout comme j'avais envie et au final toutes ces personnes m'ont servi Merci. Mais je savais très bien qu'à la fin, de toute façon, c'est moi qui allais être la principale actrice. Donc du coup, je prenais tout ce que je pouvais prendre et en me disant, tiens, ça continue à nourrir le besoin, le besoin que j'ai de me rassurer, de penser faire le meilleur choix à ce moment-là, mais en ayant toutes les billes. Et encore maintenant, il me manquait des billes, bien évidemment, ça je pourrais le dire, mais en tout cas, je ne regrette pas. Parce que maintenant, c'est fait et que ça s'est très bien passé, que mon enfant a deux ans et qu'il va très bien. Et que l'accouchement, ça a été l'accouchement de mes rêves, comme je l'avais imaginé. Mais je pense que je l'avais imaginé en l'ayant extrêmement millimétré. Et du coup, c'est ça. J'avais assez peu laissé de place au hasard. Et ça, jusqu'à maintenant, je le redis à chaque fois. Je n'avais pas trop de laissé de place au hasard. même si je savais qu'il y allait en avoir. Au final, très peu.

  • Speaker #0

    Et tu t'es fait surprendre ? Il y a eu des choses qui t'ont surpris, du coup ?

  • Speaker #1

    Dans l'accouchement, le jour J, je ne sais pas si il y a un moment donné où je vais le raconter. Oui,

  • Speaker #0

    on va y venir.

  • Speaker #1

    Mais je me suis fait surprendre. En fait, la seule surprise, à l'heure d'aujourd'hui, que je peux avoir, c'est que je n'avais pas imaginé que je pouvais après... Je n'avais pas pensé que je pouvais avoir une déchirure aussi grande. Je peux dire que c'est la surprise que j'ai eue. Je n'avais pas pris ça en compte en me disant « Ah tiens, et encore aujourd'hui, j'essaye de l'expliquer. » Mais toutes les professionnelles et toutes les personnes autour de moi ne le justifient pas parfaitement. Elles ne l'expliquent pas, elles me donnent des suppositions. Donc c'est, on va dire, la seule surprise que j'ai eue. Mais pas de surprise en soi pour la mise au monde. de mon fils.

  • Speaker #0

    Tu as dit tout à l'heure...

  • Speaker #1

    Je disais que peut-être tu as un peu de prétention, mais en fait, en le revivant comme ça, peut-être qu'en faisant le récit, peut-être j'aurais des surprises à te dire, mais là, comme ça, ça ne me vient pas.

  • Speaker #0

    Du coup, pour le premier accouchement, tu t'es sentie te faire accoucher ?

  • Speaker #1

    Non, je me suis vraiment sentie accompagnée. Je n'ai pas eu la sensation de me faire accoucher. Je le dis parce que quand je l'entends, ça me fait sourire. C'est pour ça que quand je dis, je ne veux pas me faire accoucher. Mais non. Pour le premier, j'ai vraiment eu la sensation de me faire accompagner. Après, j'étais novice, c'était mon premier. Donc, avec le recul, il y a des choses où je me suis dit, tiens...

  • Speaker #0

    Je ne referai pas pareil pour les prochains. Mais non, non, vraiment, elle m'a accompagnée, ma sage-femme, que je n'ai pas pu avoir pour le deuxième. Et en même temps, ce n'est pas plus mal, parce que ça m'a permis de faire une autre, d'écrire une autre aventure. Donc, c'est très bien avec le recul. J'étais déçue de ne pas la voir à nouveau à mes côtés pour le second. Et puis, c'est que ça ne devait pas se faire. Et non, la première, c'était vraiment, c'était aussi très beau. Très beau, très en douceur. Avec juste quelques points, pas de déchirure, voilà, quelque part, je peux dire ça, mais très fort aussi. Mais à trois. Tandis que celui que j'ai vécu pour mon fils, on était un an quatre avec la sage-femme. Mais pour Nour, on a été juste mon mari et moi dans notre petit nid. Ça, ça s'est bien passé. Du coup, on peut en faire un beau témoignage.

  • Speaker #1

    Tu as amené avec toi, du coup, un petit texte que tu as écrit à ton bébé avant la naissance.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé avec la fin de la grossesse ? Il y a souvent des rituels, justement, comme ça, un petit peu, que spontanément, on a envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    C'est chouette, parce que j'ai oublié de parler d'une personne aussi qui m'a vachement aidée sur la toute fin. C'est une amie énergéticienne qui m'a fait plusieurs séances, mais par téléphone, parce qu'elle habitait loin. Et elle avait insisté sur le fait de me dire... Prends-toi des temps et parle-toi, dis-toi que tu te fais confiance, dis-toi que tu es forte. Je ne sais plus exactement les mots qu'elle a employés, mais en tout cas, elle m'avait donné des petites... J'ai le mot formule qui me vient, ou des petites recettes, mais vraiment de coaching. C'est pour ça que je parle encore de quand je dis un parcours comme une performance sportive. Je le prenais à chaque fois comme ça, comme tel, quand des personnes me donnaient des petits outils. Oui, je me rappelle sur les derniers temps, aller marcher, aller faire des câlins aux arbres, en tout cas me connecter avec notre terre nourricière. J'ai vécu des voyages en Amérique latine et du coup, ce côté terre nourricière, terre mère, tout ça, ça ressortait beaucoup sur les derniers temps de ma grossesse. et voilà comment j'ai cheminé sur la fin c'était comme ça aussi pour me faire du bien parce que jusqu'à la fin Je sentais que mon corps et ma tête n'étaient pas totalement, encore en osmose, n'étaient pas totalement alignés. Et par exemple, dans mon corps, je voyais bien qu'il y avait des choses qui venaient interférer. Par exemple, j'ai des soucis d'herpès vaginal et j'avais la sensation d'avoir une petite crise d'herpès vaginal sur les dernières semaines. Et en fait, je me rappelle même avoir fait une dernière échographie à l'hôpital. Et surtout, je m'étais dit, n'en parle pas, parce qu'ils vont direct te dire, voilà, herpès vaginal, césarienne ou je ne sais pas quoi. C'est contre-indiqué, enfin tout ça. Donc jusqu'au bout, je voyais bien que mon corps me faisait des signes et en même temps, je me disais, peut-être que je stresse. Donc voilà, je ne suis pas tout à fait prête. Donc ça a mis du temps à cheminer jusqu'au bout. Jusqu'à la dernière, je crois que jusqu'aux dernières 48 heures, il a fallu encore du temps pour... pour que je lâche prise. Et voilà, donc il y a eu cette énergéticienne qui m'a aussi une amie, qui m'a vraiment aidée. Et pour me commencer en tout cas à me mettre dans ma bulle. Ma bulle, elle a dû se mettre en place 48 heures avant. Et donc je suis allée voir cet acupuncteur aussi, pour encore avoir les derniers petits trucs pour lâcher et puis me connecter et m'aligner complètement. Et puis ma sage-femme m'avait dit que j'ai vu aussi la... Au dernier moment, la veille, parce qu'elle avait une permanence en clinique et j'avais pris un rendez-vous au dernier moment en lui montrant quand même ses histoires d'herpès. Elle m'avait dit, mais ce n'est pas de l'herpès. Je ne sais pas ce que vous faites, là, il faut lâcher. Il faut écrire à votre bébé. J'ai dit, écrivez à votre bébé, là. Je pense que c'est important, ça aussi. Vraiment, tous les conseils qui, pour moi, avaient du sens, je les ai mis en place jusqu'au bout. Et quand j'ai écrit à mon bébé, pour moi, c'était bon. Tout était réuni.

  • Speaker #1

    Tu te sentais prête ?

  • Speaker #0

    Oui. Ça y est, pour moi, c'était bon. J'avais mes petites granules d'arnica, j'avais mes dates, j'avais mon thé. C'était quoi comme thé spécial pour améliorer les contractions ? Enfin, en tout cas, pour les rendre efficaces. Il y avait tout plein de petits trucs aussi de naturopathie, tout des... plein de choses. En fait, je prenais tout qui faisait sens pour moi pour m'aider à réaliser ça. Je me rappelle avoir préparé mes granules d'arnica au moment des contractions. Il n'y avait rien au hasard. J'avais sorti le fil de couture pour le cordon ombilical, alors que je savais pertinemment qu'il y avait des trucs que je n'allais pas trop maîtriser. Mais pour moi, l'essentiel était là.

  • Speaker #1

    Et c'est... Cette lettre, tu l'as écrite combien de temps avant la naissance ?

  • Speaker #0

    Quelques heures. Je me suis couché le soir et je lui ai écrit. J'ai fermé mon livre et je suis allée me blottir sous la couette en me disant ça y est, c'est bon. Et j'avais des petites douleurs, comme des douleurs de règles qui vont arriver, qui sont latentes et qui viennent un peu te chatouiller le bas-ventre, les ovaires, le bas du dos. C'est cool. C'est là, quoi. Et puis voilà, j'avais aussi eu besoin que ma sage-femme m'ausculte, alors que jusqu'à présent, je n'avais pas voulu me faire ausculter. Et elle m'avait dit, ah, c'est ouvert, là, ton col. C'est ouvert à deux, un truc comme ça. Ah, cool. Et là, elle m'avait dit, allez, là, il faut y aller. C'est rigolo, je crois que j'avais aussi besoin de son aval. Il y avait peut-être un côté maternant chez elle aussi, parce qu'elle est sage-femme d'un certain âge, avec toute l'expérience aussi qui va avec. Du coup, il y avait, je pense, aussi ça chez moi. qui a dû faire débloquer un petit truc. OK, bon, elle ne veut pas m'accompagner. Elle ne peut pas. C'est compliqué pour elle. Elle n'avait jamais mis un nom catégorique, mais elle m'avait fait comprendre que ce n'était pas envisageable et qu'elle préférait que ça soit clair dans ma tête. Mais c'est rigolo. Je suis quand même allée jusqu'au dernier moment la consulter. Ce n'est pas anodin.

  • Speaker #1

    Oui, elle était très présente.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, je parle de moi dans le cheminement final, mais je sentais que mon mari, Abdel, il était prêt. Il y avait... plein de bouquins sur la table de chevet. Et puis à la fin, il les lisait vraiment. Donc c'était cool. Vous voyez qu'il avait lu plein de témoignages qui le confortaient aussi. Et donc ça, c'était chouette. Ça avait fait son chemin aussi chez lui et ça avait fait son chemin chez nous. Donc c'était plutôt cool. Tous les voyants étaient au vert.

  • Speaker #1

    Comment il s'est préparé de son côté du coup ?

  • Speaker #0

    Au-delà de ses lectures, il y avait beaucoup d'échanges aussi entre nous. Et moi, j'avais besoin de savoir si c'était au clair pour lui, si on... On a couché à la maison et je voyais bien que lui, par contre, il me disait, écoute, moi, je pense quand même que comme l'a précisé la cadre de santé, voilà, on peut attendre, comme l'avait dit aussi la sage-femme, on peut attendre au maximum, on peut faire tout ce travail chez nous. Et puis peut-être quand même, voilà, quand il arrivera, on ira quand même à l'hôpital. Et puis, je crois qu'il y a une fois où il m'a dit, bon, à la limite, je ne sais pas s'il me l'a vraiment dit, parce que des fois, on entend un peu ce qu'on veut, mais j'ai eu l'impression. En tout cas, dans ma tête, dans mon fort intérieur, ça a été un peu genre, ok, je valide, je suis plutôt assez ok avec le fait qu'on accouche à la maison, mais par contre, on ira checker quand même à l'hôpital après. Et je crois que c'était ça que j'avais besoin d'entendre. Donc après, je m'étais dit, ok, bon, en fait, on va partir là-dessus, je crois. Mais jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissée quand même l'espace de me dire, Elsa, s'il y a le moindre doute, de toute façon, tu es à cinq minutes de l'hôpital, et en fait, tu iras, quoi. Je m'étais aussi donné l'espace de ça, de dire, vas-y, si vraiment, par contre, là, tu vois que tu mets en danger ton enfant, tu arrêtes de faire la con et puis tu y vas. Donc voilà, pour moi, tout était clair. Du coup, il n'y avait plus qu'à. Il fallait lancer l'aventure. Mais oui, l'aventure était déjà lancée depuis la nidation de ce petit être. Mais là, ça y est, il fallait passer aux choses sérieuses.

  • Speaker #1

    Je reviens juste sur un élément qu'on a un petit peu laissé de côté. Tu as parlé beaucoup de ton entraînement sportif. Du coup, c'était quoi le but pour toi ? Qu'est-ce que ça t'a apporté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je disais sportif, je ne me suis pas lancée dans... J'ai arrêté de faire du vélo quand même à six mois et demi. Mais c'était de me garder... Je crois qu'en fait, inconsciemment, je parlais de ça, mais je n'avais pas... Là, ta question, en effet, elle est super chouette puisque je n'avais pas associé... Je n'y avais pas mis des mots. Ça ne voulait pas forcément dire faire du sport, mais malgré tout, je crois que c'était pour me tenir peut-être en forme, être en forme le jour J. C'est-à-dire continuer à marcher, faire plein de choses en pleine conscience. Je m'évade, je suis déjà en train de penser à comment j'ai accouché. Mais tu me disais comment je me suis préparée, quelle était concrètement la préparation sportive. Oui, mais je pense que c'était de marcher, de bien m'alimenter. Oui, tous les jours, je mangeais des belles dates de Palestine. Ça, c'est le côté militant aussi. Mais j'avais acheté des très bonnes dates de Palestine. Voilà. Et du coup, c'était ça. Il y avait des petits rituels tous les matins que j'avais mis en place. Et puis vraiment, le fait d'être en arrêt, ce rapport au temps, rien que pour moi, je dépose mon enfant. Et puis après, j'étais concentrée sur moi. Et du coup, ça, c'était agréable de pouvoir se... Moi, j'ai du mal à me poser dans mon lit. Donc vraiment, j'ai pu avoir quand même quelques temps où j'ai fait un peu la sieste, où je me posais. Mais voilà, surtout, j'allais marcher, je profitais du beau temps. J'ai des souvenirs où j'allais marcher. Ouais, ouais, ouais. Je crois que j'allais marcher au moins une heure de manière assez cadencée tous les jours. c'était plutôt se mettre des vrais des petits entraînements on va dire en place de marge, des trucs pour moi. Je me suis dit, là, tu penses toujours aux autres. Là, si tu penses aux... Pour le coup, je pense aussi à quelqu'un d'autre. Je pense à l'enfant que je porte. Mais c'était vraiment aussi réussir à... C'est drôle parce qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'arrive à dissocier les deux. C'est en effet, tu fais ça pour ton enfant, mais aussi tu fais ça pour toi en fait. Parce qu'en fait, ton accouchement, c'est quand même... Ce n'est pas ton enfant qui accouche, c'est toi. Et c'est vraiment le faire pour toi, en tant que femme, en tant que... Ouais, en tant que personne, de réaliser la mise au monde, mais comme tu l'entends. Donc vraiment, de faire ça pour moi, je crois que ça m'a fait du bien. de vraiment se dire, ça t'en as envie, tu te donnes les moyens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie de nous lire cette lettre avant de nous raconter l'accouchement de tes rêves, du coup ?

  • Speaker #0

    Mais complètement, complètement. Donc je précise que cet enfant, je ne savais pas qui il était. C'était une petite fille ou un petit garçon. Et du coup, c'est pour ça que j'introduis mon petit mot comme mon très cher petit dôme. Notre enfant, j'ai daté ça du 6 janvier, et mon fils est né le 7. Mon très cher petit dôme. notre enfant. Je t'écris ces quelques mots pour toi, mais aussi pour nous, et pour nous rappeler à quel point cette grossesse fut particulière. Je t'écris aussi pour te dire que je suis prête à t'accueillir, que nous sommes prêts à vivre cette rencontre ton papa et moi. Tes sœurs t'attendent aussi avec beaucoup d'impatience. Cette deuxième aventure de porter un enfant a été pour moi, comme je disais, particulière, car elle a été ponctuée de préoccupations, de contrariétés, de doutes, mais toujours dans le but de rendre ton accueil et ton développement doux et bienveillant. Je ne sais comment va se dérouler ton arrivée dans ce monde terrestre, mais j'ai confiance en toi, en moi et en nous. Je vais accepter de me faire guider. Je vais me fier à mon instinct. Je vais prendre tout ce que la Terre-Mère, la Madre Etiéra, va me donner comme force et courage pour te guider vers la lumière. Et surtout, nous allons le faire ensemble. Viens, mon bébé, viens te lever sur ma poitrine, au plus près de mon cœur de maman. Je t'aime déjà. Et ceci depuis le début de ta méditation. Et mon fils s'appelle Nour, comme la lumière. Je l'avais lu ce matin, je n'avais pas pleuré.

  • Speaker #1

    Mais là, ça fait un moment qu'on en parle quand même.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est chouette d'avoir des traces de ces moments-là.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Parce qu'en fait, quand je disais que je faisais ça pour moi et que je m'étais donné les moyens et le temps, c'est que je me rends compte qu'en fait, repris dans le quotidien et dans le temps de... d'une femme un peu hyperactive que je suis. En fait, je n'ai pas écrit les témoignages, enfin les témoignages, je n'ai pas écrit les récits de mes accouchements. Après, ils sont vachement habités dans mon corps et dans ma tête. Et je me dis que je les ferai, ce n'est pas grave, je ne me culpabilise pas. Mais je suis contente d'avoir écrit ça. Et ce qui est beau, c'est que je l'ai lu à Abdel, le papa de Nour, de son douce Naïssa Echaïba. Et quand je l'ai lu, il était très touché. Et puis il m'a dit, mais c'est drôle, parce qu'il n'avait pas compris la petite nuance de mon petit dôme. Et il m'a dit, mais tu disais que c'était un homme déjà. Et je dis, mais en fait, non, je ne savais pas. Mais oui, c'est le petit dôme, les mots comme ça que j'avais lus dans des témoignages aussi. Et voilà, il avait trouvé ça touchant. Et troublant. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te sens prête à nous raconter cet accouchement ? On est parti pour l'accouchement de Thérault.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément. C'est comme ça que je l'avais appelé sur mon projet de naissance d'ailleurs. Je ne l'ai pas ramené puisqu'il était tellement technique que c'était quand même mieux le petit témoignage de Nour. Enfin, le témoignage, le texte d'avoir écrit à mon bébé pour lui permettre d'y aller et d'arriver. Et oui, ce texte, je l'ai écrit en me couchant à 22h le 6 janvier. Et puis tout s'est mis en place. Je me rappelle que dans la nuit, on s'est fait un gros câlin avec mon amoureux. Voilà, c'était beau, c'était doux, c'était intense. Et voilà, pour dire que j'étais en forme jusqu'au bout. Et puis voilà, notre nuit se déroule, 23h, minuit, 1h. Et en fait, c'est drôle parce que ma fille est venue dans notre chambre. pour... Je ne sais pas pourquoi elle s'était réveillée exactement. Et en fait, quand elle est arrivée et que je l'ai vue, je l'ai entendue, je me suis levée et là, j'ai senti que les contractions ou les douleurs latentes que j'avais du début de soirée, et bien en fait, là, c'était... Je me suis dit, waouh, ça y est, là, en fait, OK, là, il faut te réveiller, meuf. Et donc, je me rappelle avoir renvoyé ma fille dans sa chambre. Et c'était drôle parce que je me suis dit, ah, ma fille avec son petit côté mystique, elle arrive, c'est un peu pour me dire, ça y est, maman, tu es là. Enfin, je me suis dit ça, en tout cas, parce que c'est vrai qu'elle est venue faire apparition dans notre chambre. Et donc, là, à ce moment-là, il était 2-3 heures du matin. Donc il y avait notre grande qui dormait au fond de l'appartement, notre petite qui venait de se rendormir. Et donc là j'ai dit à Abdel, mec là maintenant il va falloir que tu sois opérationnel et présent parce que c'est maintenant. J'ai vraiment, je commençais à avoir très très mal. Et tout de suite, je sens que le travail s'est vraiment mis en place. C'était des bonnes grosses contractions où là j'ai commencé. J'avais fait une super playlist aussi que j'avais préparée avec soin. et elle tournait déjà dans la chambre depuis le soir, depuis 22h. Je ne sais pas si elle s'était arrêtée au moment où on a dormi, mais en tout cas, elle s'est remise en route. Et dans notre chambre, j'ai le souvenir aussi d'avoir acheté, mais ça c'était en prévision aussi si je partais à l'hôpital, des petites bougies que j'avais rechargées, des petites bougies électriques. L'ambiance s'était tamisée déjà dans la chambre depuis le soir. Et voilà, là je me revois me mettre... sur le, comment dire, debout, mais un appui sur mon lit. Et puis, Abdel, derrière, en train de m'appuyer fortement sur le sacrum, pour essayer de faire passer les contractions qui étaient vraiment très fortes. Là, je me suis dit, waouh ! Ça, je ne me rappelais plus, en fait, comment c'était. Mais toujours en pleine conscience, en me disant, de toute façon, elles sont nécessaires, il va falloir que tu les accueilles. Elles étaient plutôt courtes, mais alors, qu'est-ce qu'elles étaient intenses ! Je me suis dit, oh là là ! Franchement, c'est quand même puissant. Et du coup, quand elle s'arrêtait, je voyais bien que j'avais un moment de répit. Et ça, c'était un conseil de ma première sage-femme, parce que j'avais eu deux sages-femmes pour ma première grossesse, une proche de chez moi et puis une dans la maison de naissance qui était à une heure et demie de chez moi. Et j'ai toujours gardé ça en tête de cette superbe sage-femme qui m'avait dit, n'oubliez jamais les contractions, il y a le pic qui est très fort et très dur. Mais quand ça redescend, il faut savourer le moment de répit. Et ça, je l'avais gardé bien en tête pour Sundus et donc pour Nour, je l'ai bien eu aussi. Donc, je profitais de ces moments de répit. J'étais en capacité de marcher, de me relever, de parler, tout ça. Mais par contre, quand ça repartait de plus belle, ça saisissait tout le corps, la voix. Enfin, il n'y avait plus personne. Enfin, si, mais c'était vraiment puissant. Et du coup, je commence déjà à calculer pour voir si mes contractions sont régulières. Donc, je me revois essayer de regarder mon horloge, mais je n'arrivais pas trop à voir. Je crois qu'à ce moment-là, elles n'étaient pas du tout régulières. Elles devaient être peut-être des fois au bout de dix minutes, des fois au bout de huit. Enfin, voilà, ça allait un peu dans tous les sens. Et donc là, je commence à prendre quelques granules d'arni, enfin pas d'arnica, d'homéopathie. Celle que justement la sage-femme qui m'a accompagnée en maison de naissance m'avait prescrit. J'avais repris les mêmes. Donc, je ne sais plus exactement pourquoi c'était le nom. Je ne me rappelle plus. plus non plus, mais je me rappelle que je m'obstinais à déjà commencer à prendre les granules alors que je me suis dit, mais à quel moment déjà t'arrives à penser qu'est-ce qu'il faut que tu prennes alors que t'es dans un tourbillon de contraction ? Et donc là, ça allait très vite. Je crois que j'ai dû avoir une heure de contraction à peu près qui se rapprochait de plus en plus. Et Abdel était toujours là, super présent. Mon Abdel, fort, doux et là, à la fois. Il était dans l'observation, mais il était là. En fait, il appuyait là où il fallait. Il s'exécutait, quoi. Il était aux petits soins, mais là, pour le coup, on faisait vraiment un beau binôme, pour reprendre des termes sportifs. Et ouais, il était vraiment concentré. Et puis, je lui avais fait les remarques pour la première, que quand il appuyait, il était un peu indécis, qu'il tremblait. Là, moi, je voulais un truc très direct. très droit, avec pas de fruiture quelque part, pas de tremblement. Et donc ça, il s'appliquait vraiment, et pas de caresse autour, enfin voilà, je voulais un truc vraiment précis. Et donc ça m'a vachement soulagée sur toutes les contractions qui étaient vraiment très hautes. Et j'ai eu, je pense, à ce moment-là la phase de désespérance où dans une contraction particulièrement forte, il y en a eu quoi, deux, trois très très douloureuses où je me suis dit « Waouh, mais en fait, mais qu'est-ce que t'es ? » con d'être ici, là, à souffrir. J'avais pas, j'ai jamais eu de péridurale, mais là, je me disais juste, putain, mais ça fait hyper mal, en fait. Donc là, je pense que c'est cette fameuse phase de désespérance où tu te dis, mais qu'est-ce que tu fous là ? Franchement, tu fais n'importe quoi, être ici toute seule, dans ta chambre, et en même temps, j'y étais hyper bien. Et là, assez rapidement, ça a été un accouchement rapide, donc à réveil de 3h du matin, là, moi, je pense qu'il est, qu'il doit être 3h45, 4h. Et là, j'ai eu une envie d'eau chaude de bain, donc je file dans ma baignoire qui était juste à côté. Et pour la petite précision, j'avais bien évidemment astiqué ma baignoire et mon sol de baignoire de fond en comble la veille. Ma fille prenait son bain et moi, j'étais à quatre pattes devant elle. J'avais tiré la machine à laver, c'est une toute petite salle de bain. Et je m'étais dit, si j'accouche, de toute façon. Mon sol sera parfaitement propre et prêt pour accueillir un petit bébé.

  • Speaker #1

    La bonne préparation aussi à la naissance,

  • Speaker #0

    faire le ménage à quatre pattes. C'est vrai que les femmes disent « Ah bah juste avant, j'ai envie de ménage, je fais à quatre pattes, j'y vais à fond » . Moi, quand j'entendais ça, je rigolais à chaque fois. Je souriais gentiment en disant « Oui, bon, en fait, oui, je l'ai fait aussi » . Et aussi, pourquoi j'ai nettoyé cette baignoire particulièrement et cette salle de bain ? c'est que j'avais aussi, je n'ai pas parlé de cette femme ressource, j'avais eu un témoignage très fort d'une femme forte qui avait accouché chez elle, donc une amie, et qui m'avait, sans être plus intrusif à son égard, elle m'avait juste dit, moi, quand j'ai accouché, je me suis cramponnée à ma baignoire et j'ai tout donné, j'ai expulsé mon enfant comme ça. Et je m'étais dit, ah ouais, tiens, c'est bien comme position accroupie, c'était ce que j'avais eu envie de faire. pour son douce et puis ça l'avait pas fait parce que j'étais sur un lit, c'était mou. Et donc j'ai cette image de mon amie qui accouche en se cramponnant à la baignoire en étant vraiment accroupie au sol. Puis voilà, ça avait résonné avec tous les témoignages de femmes qui accouchent accroupies avec toute cette gravité et cette intuition et puis cette physiologie de faire ainsi. Donc voilà. Donc le moment arrive, 3h45 4h, je dis que je suis pas précise mais pour le coup je le suis assez. et je vais dans ma baignoire et là je me fais, moi qui n'aime pas trop l'eau chaude, je crois que je mets bouillante un peu le bas du dos, mais je mets de l'eau chaude et ça me soulage. Et puis là, je vois bien qu'en fait, c'est imminent. Je sais que là, c'est imminent et en fait, ce qui me confirme que c'est imminent, c'est que ma poche d'éso se met à rompre dans la baignoire. Et je touche et là, en fait, j'ai la sensation de sentir une tête. En tout cas, là, je sens vraiment que je suis dilatée, comme ils disent à 10. Là, ça prend tout son sens. Ah ouais, le diamètre a l'air d'être bien, bien large. Et je vois la tête de mon mari, Adèle, qui me regarde dans l'encart de la porte. Il me dit, donc là, on va y aller, là. Et là, je dis, ah non, là, on ne va pas y aller. Et en fait, là, je commence les cris assez animaux. qui me viennent très naturellement. Et là, je sens vraiment qu'en fait, je suis en train d'expulser mon enfant. Et là, vraiment, les cris super graves. Et je me vois m'accroupir, mais en accroupi, grand écart, puisque ma baignoire, difficilement, je n'étais pas à l'aise. Donc, je me vois, je me dis, tiens, je suis assez souple. Je me vois complètement écartée, grand écart, enfin, grand écart accroupi dans ma baignoire. Et dos à mon mari, et de voir que là, j'ai trop envie. poussé et en même temps, je me dis « Bon, là dans la baignoire, je ne me suis pas sentie et donc hop, j'ai l'image de cramponner à la baignoire, je vais me mettre accroupie devant ma baignoire. » Et là, je me vois me retourner et dire à Abdel « Là, en fait, c'est maintenant mon chéri. » Et donc, je me vois arracher toutes les serviettes que j'avais bien évidemment disposées sur le porte-manteau de la porte, la salle de bain. Donc, je me vois les mettre au sol et tapisser mon sol de serviettes. Et puis là, ça y est, je me laisse aller aux expulsions naturelles de mon corps et je me mets à commencer à expulser mon enfant. Et donc, c'est assez rapide au final. Abdel me dit que ça a duré une ou deux minutes. J'ai eu l'impression que c'était quand même plus long parce que j'ai dû aussi écouter mon corps et respecter le rythme des contractions, même si j'avais une envie. pousser. Et puis à ce moment-là, il y a quand même aussi un peu la peur qui arrive de se dire je ne sais pas, il y a des sensations de peur, je pense que j'ai eu à ce moment-là de pas de faire vite. D'où peut-être la raison de la déchirure que j'ai eue périnéale, enfin entre le vagin et l'anus. Mais en tout cas, à ce moment-là, je me ressaisis et je me dis, là, il faut que je le sorte, là. De toute façon, il n'y aura personne d'autre pour le faire à ma place. Et voilà, je me vois pousser, pousser fortement. Et au moment de pousser, de sentir toujours la tête. Et en effet, j'ai senti une petite, comme une petite, une petite piqûre quand il est passé. Mais je pense que là, c'était à ce moment-là où j'ai bien déchiré. Et en fait, assez vite, de le voir se déposer sur les serviettes et de voir mon mari quand même le soutenir et l'accompagner. Et donc là, le plus beau moment, bien évidemment, de voir son enfant sortir de son être, de son corps. Et je me vois le récupérer très rapidement. Et c'est rigolo parce que je me vois enjamber le cordon, de vouloir le récupérer. Et puis, il y a le cordon. Et du coup, en étant vigilante à ça, à ne pas trop tirer non plus et à le mettre dans mes bras. Et oui, je me vois parce que j'étais dos encore à Abdel. Et là, c'est peut-être Abdel qui m'a aidée justement à le prendre et donc on faisait attention au cordon. Et quand on le prend dans nos bras, on était hyper émus parce qu'on s'est dit ça y est, on l'a fait. Et je vois mon mari qui n'est pas très émotif à la base. Et là, je le vois, je crois pour la première fois, en pris d'une émotion trop belle. Et donc là, on l'avait fait et on était tellement émus qu'en fait, les premières secondes, on s'est... On ne s'est même pas occupé de savoir si c'était une fille ou un garçon. En fait, c'était notre bébé qui venait d'arriver au monde. Et du coup, c'était le plus beau. Et puis, du coup, on se regarde, on l'a fait, on l'a fait. Il était tout bien. Je crois qu'il a fait un petit cri. Enfin, on ne s'est même pas occupé de savoir si c'était un cri, un pleur. Parce qu'en fait, il était bien avec nous. Il était très connecté avec nous. Et en fait, il respirait. Il avait des grands yeux. Tout est baillit d'arriver dans ce monde-là, en tout être son papa et sa maman. Et à ce moment-là, on se dit, mais au fait, c'est quoi ? Et là, je me vois me pencher. Pour moi, c'était de toute façon... Enfin, pour moi, je ne m'étais pas vraiment focalisée à me dire qu'est-ce que j'attends. Je crois que j'en avais un peu rien à faire. C'était ce bébé qui nous accueillait là tout de suite et qu'on accueillait. Mais on avait trois filles jusqu'à présent. Enfin, mon mari avait déjà deux filles, encore une. petite fille, nous deux, on s'était dit, bon, vulgairement, il ne fait que des filles entre guillemets, comme je sais que c'est un peu la gamètre de l'homme. Enfin, bref, ça détermine le sexe de l'enfant. Donc, on avait fait des raccourcis. Et en fait, il s'avère qu'on voit que c'était un petit garçon. Moi, j'étais persuadée qu'au début, c'était le cordon qui faisait que ça pendait, mais non, en fait, c'était son sexe de petit garçon qu'on venait d'observer, de voir. Et donc là, on était doublement surpris de voir que c'était un petit garçon. Et puis, on était super émus. Et en fait, là, on n'avait pas encore tout à fait déterminé le prénom. Pour nous, c'était Nour. Pour nous, c'était un prénom mixte. Donc, de toute façon, c'était notre petite lumière qui allait arriver. Et puis, pour la symbolique, cette lumière, elle venait... En fait, Nour, il est venu se lever dans mon utérus. quelques jours après le décès du papa d'Abdel. Et donc, du coup, ça avait aussi beaucoup de symbolique. Je me suis dit, mais en fait, c'est un peu sans faire porter quoi que ce soit à Nour, mais de dire, voilà, cette image de père et de beau-père incroyable, d'une personne sage et aimante et fabuleuse, elle venait continuer un petit peu à travers cette petite être Nour. Et d'ailleurs, son deuxième prénom, c'est Salem, comme son papy, qu'il n'a pas connu. Donc voilà, c'était fort. Donc Noursalem, super bien, à la grosse pêche. Il était plutôt très serein. Il avait l'air d'être content d'être accueilli dans ces conditions. Et donc là où Abdel avait assuré comme un super papa accoucheur, sage-femme, je rigole quand je dis ça, mais c'est ce qui a été marqué sur la vie de naissance. L'accoucheur et le sage-femme, en tout cas l'obstétricien, enfin sur le papier, c'était mon mari. C'est plutôt une petite fierté pour lui et pour moi. Mais en tout cas, à ce moment-là, tout s'était très bien passé. Et là, quand même, moi qui étais remplie d'hormones, où là, j'étais peace and love, j'ai commencé à voir Abdel un petit peu plus inquiet en disant « Bon, ok, maintenant, tout s'est bien passé. Maintenant, le deal, on va aller à l'hôpital. » Mais jusque-là, je lui ai dit « Écoute, tranquille. Ah oui, il y a le placenta aussi. Je ne vous ai pas parlé du placenta. » Le placenta est arrivé super vite dans la foulée. Je vois qu'Abdel était un peu inquiet. Je lui ai dit « Écoute, il est quelle heure ? » Je me revois encore dans le contrôle. OK, il devait être à ce moment-là 5h du matin et 4h58 exactement d'après Abdel, puisqu'il a regardé quand il est arrivé. Donc 4h58, OK, je me dis que j'ai une demi-heure de toute façon pour laisser venir tranquillement le placenta de Nour. Et du coup, là, je me vois me poser tranquillement sur le rebord de ma baignoire. dans des respirations un peu de self-control aussi, tranquille en me disant et en prenant conscience, en visualisant aussi le chemin que mon placenta devait faire pour sortir de mon corps. Et en fait, il est sorti très, j'ai envie de dire facilement, je pense dans le quart d'heure. Là, je n'ai plus une notion de temps en fait, mais je sais qu'il est sorti dans moins d'une demi-heure parce que c'était ça que je m'étais dit en tête aussi, sois vigilante après tout ce que tu as lu. Et donc là, clac, il ressort. Et moi, ni une ni deux, je me vois donner l'amour à Abdel et me voilà en train d'ausculter mon placenta. Alors que je n'y connais rien du tout, je n'en ai jamais vu en vrai. Mais moi, naturellement, instinctivement, je suis encore mon instinct. Et puis je regarde s'il est entier. Non mais quand j'y repense, je me dis, je revois Abdel me voir faire en me disant mais... Elle est haute, là, elle est à fond. Et donc, pour moi, c'est un beau placenta, n'importe quoi. Et là, je me dis, OK, va chercher un saladier pour déposer ce joli placenta. Et puis, je vais aller me poser dans mon lit. Voilà, les premiers moments où je me revois me mettre dans mon lit. Je vois plein de sang dans la salle de bain, mais plutôt, je me dis, c'est cool. En fait, il n'y avait rien d'alarmant, encore une fois, pour moi. Et je me vois me poser dans mon lit, entourée de mon peignoir, mon peignoir blanc. et avec mon... petit nourd sur moi et puis à côté avec mon placenta. Je m'étais... Ça m'avait effleuré l'esprit de faire un bébé lotus. Et puis en même temps, je m'étais dit, écoute, là, t'as eu tout ce que tu voulais. Et là, je sens que c'est important, en tout cas pour Abdel, qu'on aille faire un point à l'hôpital. Maintenant, t'as ton bébé dans les bras. Y a rien qui peut être plus grave. Enfin, il peut rien t'arriver grave quelque part. Et surtout que j'avais quand même passé ma main sur mon vagin. Et là, j'avais vu qu'en fait, j'avais l'air d'avoir une belle déchirure. Et je me suis dit, en fait, tu ne vas pas rester non plus comme ça. Et je me revois envoyer un petit message à ma sage-femme en me disant, on ne sait jamais, peut-être qu'elle peut passer. Et en fait, elle a été très franche avec moi. Elle avait toute une journée remplie de rendez-vous. Et ça, elle me l'avait déjà dit dès le début, ce n'est pas ma fonction d'accoucher à domicile. Et je ne me vois pas décommander tous les rendez-vous des autres parents, ce que j'entendais largement. Et donc, mais au moins, je lui ai annoncé que j'avais accouché chez moi. Et elle était super. contente, elle m'a félicité et elle m'a dit, ok, maintenant on va faire un petit tour à l'hôpital, parce que je n'ai pas d'autre chose d'option à t'offrir. Donc voilà, du coup, l'idée du bébé lotus, ça m'a effleurée, puis je me dis, ça sera peut-être pour le troisième, cette fois-ci, on va couper le cordon. Abdel n'était pas très rassuré, puis je me suis dit, mais si, là ça fait maintenant, je suis restée en bébé placenta relié, je pense, une bonne demi-heure, trois quarts d'heure. Je ne sais plus si c'est à ce moment-là, si les filles ont découvert à leur petit frère que le cordon était déjà coupé. Abdel n'était pas très rassuré, mais j'avais vu qu'il fallait couper la circulation des deux côtés et couper au milieu. Du coup, on a pris les trucs qui se ferment comme on voit, comme ils mettent autour du cordon à la naissance, comme une sorte de serflex ou un truc comme ça. Donc, on a fait ça des deux côtés. Ou peut-être que j'ai loupé le coche. Je n'ai pas bien fait. Après, quand j'ai relu, je ne m'étais pas bien renseignée sur ce truc-là. Mais tout ce que j'avais lu, c'est qu'il n'y avait rien de dramatique au niveau de couper le... Non, en plus,

  • Speaker #1

    quand on attend comme ça un peu, ça commençait déjà à se collapser.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je n'étais pas inquiète et je ne m'étais pas focalisée là-dessus. Je n'avais pas perdu du temps, je crois, là-dessus, dans mes recherches. Et donc là, je me vois... Faire un nœud avec un fil de boucher, enfin un fil de boucher, de la ficelle de couture. Faire un truc au mieux pour que ça s'arrête de saigner. Mais je vois bien que la première fois quand je coupe, il y en a quand même qui s'assortent des deux côtés. C'est un peu la boucherie à ce moment-là. Moi, ça ne me fait rien du tout après avoir accouché, mais je vois qu'Abdel n'est pas très rassuré. Je lui dis que ce n'est pas grave. Après, je religature au mieux le cordon de Nour. Et je me dis que de toute façon, on fera le point à l'hôpital. Et donc là, je reste quand même un bon maman encore. Et puis voilà, je suis encore tout plein d'émotions. Les filles se réveillent, chacune à leur tour. Et là, c'est quand même super beau de découvrir leur petit frère enroulé dans une serviette. Elles hallucinent. Ma grande qui a... Oui,

  • Speaker #1

    elles se sont couchées la veille. Il était dans ton ventre.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et quand je dis que l'accouchement de mes rêves s'était réalisé, c'est que... Pour moi, l'accouchement dans mes rêves, c'était d'accoucher la nuit et que mes enfants dorment et que ça ne dérange personne et qu'en fait, elle se réveille et qu'il est là et qu'en fait, on n'a dérangé entre guillemets personne et que personne ne m'a dérangé aussi dans mon processus d'accouchement. Et c'est quand même beau à ce moment-là de les voir émus. Et là, je vois ma belle-fille avec qui je suis très proche qui est venue habiter chez nous l'année d'avant. donc elle est venue habiter mon durant l'année où j'ai été enceinte. Et du coup, on s'est d'autant plus rapprochés. Et puis, je pense que là, je suis aussi émue. Je la vois tellement fière. Voilà, ça, c'est beau aussi. Et je vois Sundu se émerveiller de voir un petit bébé dans mon lit. Enfin, je crois qu'elle était assez grande pour s'en rappeler toute sa vie puisqu'on m'avait fêté ses cinq ans quand il est né. Et voilà, je vois Naïssa vraiment fière et puis à la fois complètement abasourdie. Elle m'a dit après qu'elle est retournée se coucher en pensant qu'elle avait rêvé. Parce qu'il était donc 6h du matin à ce moment-là. Et donc là, je vois Abdel, je crois pour se rassurer, qui commence à appeler sa sœur et sa mère. Parce que je pense que c'était beaucoup d'émotion pour lui. Et avec l'urcule, je me dis « Waouh ! » En effet, ça devait être énorme. Il a tout accepté jusqu'au bout, jusqu'au cordon. Et je vois Abdel qui respecte mon intimité et qui me dit « C'est... » Il y a ma mère qui veut venir avec Zohra et je suis très proche de mes sœurs, de mes belles-sœurs et de ma mère. Et du coup, je dis que c'est OK là, parce qu'en fait, là, maintenant, c'est OK pour moi. En fait, j'ai eu tout ce que je voulais et personne n'est venu encore une fois, comme je dis, me déranger. Et là, c'était encore une nouvelle émotion de voir ma sœur Zohra qui m'a soutenue jusqu'au bout, qui est pourtant très, très flippée. Mais de me voir porter ça, je crois qu'elle avait toujours des... des paillettes, des étoiles dans les yeux en disant « Moi, j'ai eu que des césariennes. » Et quand je t'entends, elle vivait, je crois, ça par procuration. Et donc, bref, quand elle est arrivée, c'était une grosse émotion. Et puis, ce qui a été la plus grande émotion, c'est de voir ma belle-mère qui vient à mon chevet, parce qu'à ce moment-là, j'avais quand même une baisse un peu, je pense, une bonne hypoglycémie. Et je vois ma belle-mère découvrir ce petit bébé et lui dire qu'il s'appelait une ours à l'aine. Et ben, dis donc ! Et voilà. et du coup c'était beau et c'était très beau parce que Fatima, qui a eu sept enfants, qui est pour moi aussi une femme forte, avec toute l'histoire qu'elle a, me dit « Bon, t'as eu ton accouchement ? » « Ah non, tu pars à l'hôpital, ma fille. » Et donc là, c'était « Ok, ouais, ouais, je vais y aller. » Et donc là, je me lève, je prends une bonne douche. En fait, j'avais vraiment la pêche. Je vois que je m'apprête. Je vois que j'habille Inour avec ses premiers habits que j'avais préparés dans ma valise de naissance. Et bien évidemment, je l'habille, mais sans mettre de couche. parce que t'es là et tu te dis Truc drôle, parce qu'arrivé là-bas, il a fait pipi sur l'auxiliaire puricultrice en me disant « mais vous ne lui avez pas mis de couche » . Ouais, j'ai pas mis de couche. Et là, je me vois, on s'apprête tous et puis on part à la maternité. Mais il était déjà maintenant 8, presque 10 heures du matin. Donc ouais, j'y suis allée vraiment 5 heures après. Et là, c'était très drôle. Je suis un peu longue. Et là, c'était super drôle parce que là, rien ne pouvait m'arriver. Je me vois me garder sur moi. ne pas le mettre dans un siège auto et avoir de toute façon 5 minutes de ligne droite et je sors de la voiture je sors pour rentrer dans la maternité c'était trop beau parce qu'il y avait des premières neiges je suis sortie en ayant des flocons de neige qui me tombent sur le coin du nez à Nour et à moi et voilà je me rappelle de ça, c'était trop beau et puis arrivé à la maternité tu sais à Manjot quand tu rentres il y a une sorte de petite cahute pour se présenter juste avant le passage pour rentrer dans la mat Et je vois Abdel enclencher le pas et être devant, de par sa grande carrure costaud de présenter aux sages-femmes, aux internes. Oui, bonjour, je viens parce que ma femme a accouché. Et je vois à travers le dessous de ses bras, je vois l'interrogation des sages-femmes qui me disent comment ça, elle a accouché. Et là, je vois Abdel qui se décale pour me laisser passer au premier plan. et je vois toutes les femmes me regarder en mode... se questionner et puis j'entends... la femme a son bébé dans les bras elle a son bébé dans ah bah en fait ok oui elle a vraiment accouché donc là elles font le tour et elles me disent bon bah écoutez bah on va enfin un peu de c'était un petit peu inédit je pense pour elle enfin inédit peut-être pas on va pas déconner mais surprenant on va dire elle s'y attendait pas là comme ça et je me vois traverser le couloir avec beaucoup d'assurance voilà alors que je venais d'accoucher il y a 5h mais je me sentais vraiment en forme et je me vois traverser avec mon enfant dans les bras, que personne n'avait touché jusqu'à présent, jusqu'à une salle. Et là, j'ai été assez docile et je pense que pour moi, comme je disais, toutes mes envies et mon désir et mes impératifs sur l'arrivée au monde de mon fils, elles avaient été faites, elles avaient été réalisées. Donc là, oui, je me sens un peu docile. Je vois la cadre de santé débarquer très rapidement et qui me dit « Bah, alors madame, vous avez accouché chez vous alors ? » Et en fait, je vois qu'elle ne me laisse pas encore trop parler, mais ça m'allait bien parce que du coup, je n'avais pas trop à me justifier. C'est allé hyper vite. Et en fait, pour moi, c'était très clair que c'était allé hyper vite et qu'en fait, j'avais triché. Il y avait ce sentiment de dire, je n'ai pas triché, je n'ai pas menti. Mais au fond de moi, j'avais fait comme j'avais envie. Et puis là, son chêne... En fait, j'ai remarqué que là, pour le coup, mais Nour, tout le monde s'en fichait un petit peu. Il allait hyper bien, l'oxygène... La puricultrice me dit non, mais le cordon, super. Non, très bien. Elle enlève le filtre. Juste, bon, par contre, madame, il me faut un body parce qu'en fait, il vient de faire pipi sur ses habits. Ah oui, c'est vrai. Donc là, Abdel, on va chercher les affaires. Mais là, Nour, il est tranquille. Et je ziute de loin ce qui se passe. Mais je vois qu'Abdel est à côté et je suis super OK avec le fait qu'on s'occupe de lui. Et donc là, par contre, j'ai capté qu'on allait devoir s'occuper de moi, qu'on allait rester à la mat. Mais ce n'était pas à cause de Nour. c'était plutôt... pour moi. Et en fait, j'avais une énorme déchirure de plusieurs centimètres. La pédiatre arrive, donc elle check nous, on va dire, ok, très bien, la cadre de santé me félicite. Et puis très bien, elle s'en va, et puis là, s'en va pas mal, se suit de beaucoup de personnes qui viennent dans la chambre, des internes, des stagiaires, nanas. Moi, je suis plutôt claire aussi là-dessus de quelque part déjà transmettre que tout s'est bien passé, que j'ai accouché chez moi, que c'est possible. Je vois un peu ça dans les questions que commencent à me poser les soignants, le personnel de l'hôpital. Je vois que c'est quand même assez étonnant pour eux. Mais comme tout s'est bien passé, en fait, il n'y a pas vraiment beaucoup de... Ça se passe vite, les échanges avec tous ces soignants. Jusqu'à que le docteur, je ne sais pas si on a le droit de citer le nom, mais en tout cas, elle est très chouette, cette docteure. Elle m'a suivie justement ensuite pour la cicatrisation. Et elle vient me voir et elle est très franche avec moi en me disant, écoutez, là, franchement, c'est une grosse déchirure que vous avez. Et en fait, je ne vais pas pouvoir vous recoudre avec un petit anesthésiant en spray comme vous avez pu avoir avec votre première. Et donc là, elle me dit, vous allez devoir avoir une péridurale. Je dis, c'est quand même ballot d'avoir une péridurale alors qu'on n'avait pas voulu en avoir avant. Et puis voilà, elle me fait péridurale ou rachis anesthésie. En tout cas, on va devoir vous endormir le bas du corps. pouvoir vous recoudre parce que franchement, vous n'allez pas pouvoir le faire. Là, je ne peux pas vous faire ça à vif parce que déjà, il faut bien vous recoudre. Et voilà. Donc, du coup, je dois accepter d'avoir une péridurale. Et en fait, la petite histoire, moi, j'avais un peu mes peurs par rapport à mon histoire familiale. Et donc là, tout de suite, la docteure, je la vois très chouette, qui me dit « mais c'est quoi votre peur en fait ? » Parce que j'aimerais pouvoir comprendre pourquoi je vois bien qu'il y a un blocage autour de ça. Et puis voilà, elle m'explique que ça va bien se passer. Et du coup, elle me met en confiance. C'était une femme de notre âge, tu vois, plutôt chouette. Du coup, elle me met en confiance et je sens aussi pas du tout un côté « c'est moi qui sais et ça va se passer ainsi » . c'est plutôt... Je sais les conséquences et je vous rassure et je vous conseille fortement de faire comme ça avec beaucoup de douceur. Donc, je suis partie assez vite au bloc et du coup, je n'ai pas vu Nour pendant un bon moment. Et par contre, ma seule directive, c'était il m'attend pour têter. De toute façon, personne ne nous donne de biberon et tout ça. Donc ça a été respecté, mais du coup Abdel m'attendait, puisque j'ai quand même mis longtemps pour remonter au bloc, parce qu'il y a eu beaucoup d'accouchements qui devaient avoir des accompagnements. Et du coup, moi j'ai attendu longtemps dans la salle. Et voilà, mais je vois encore Abdel se promener avec le bébé en attendant de me faire endormir, et puis après le retrouver à l'étage de la maternité. Et donc pour faire court, parce que ce n'est pas le meilleur moment, ce moment de mon accouchement, mais ça en fait partie. Mais encore maintenant, je travaille sur ma cicatrice et j'ai eu beaucoup de points. Ça a été dur pour moi parce que du coup, j'ai dû rester 48 heures à la maternité. Mais parce que c'était vraiment pour cette cicatrice, il voulait vraiment s'assurer que ça aille bien. Et du coup, j'ai eu l'impression de devoir mettre au monde un deuxième enfant, entre guillemets. Je vais te dire pourquoi. Ce n'est pas très beau, mais c'est comme ça le sentiment que j'ai eu. C'est qu'en fait, pendant les 48 heures, on ne sait pas du tout. quasiment pas occupé de Nour, il voyait que je gérais très bien, franchement c'est moi qui le pesais qui mettait ça sur la courbe pour en témoigner aussi pour les femmes qui peuvent appréhender, j'ai trouvé le service de maternité à l'hôpital super vraiment Elle écoute aussi de comment moi j'ai envie de faire, je ne veux pas baigner mon bébé les premières 48 heures. Elles ont vu que l'allaitement ça allait bien pour moi, enfin ça c'était vraiment bien. Mais c'était me concernant, j'ai eu du mal parce qu'en fait elle ne voulait pas me laisser sortir tant que je n'avais pas été à la salle une première fois. Et ça, ça a été dur pour moi parce que je pense que j'appréhendais et en fait je voyais les heures tourner et en fait j'avais l'impression que je n'allais jamais rentrer chez moi. En fait, ce qu'elle voulait, c'est que j'aille à la selle avant de partir. Et donc, en fait, ça a été une épreuve d'aller à la selle, puisque la déchirure était énorme. Et puis, en fait, j'étais sous régime produit blanc, je ne sais pas quoi. Enfin, horrible, de toute façon, je ne pouvais... Bref, ça avait été pensé pour pouvoir aller à la selle correctement, sans avoir abîmé la cicatrice. Mais du coup, c'était impossible. Du coup, je ne pouvais pas bouger. C'était pas pour moi complètement... paradoxal de demander à la selle alors que je mangeais que des trucs blancs, de la semoule, du pain. Enfin, c'était le moment un peu difficile et douloureux pour moi. Et je me rappelle être allée marcher autour de l'hôpital pendant qu'Abdel gardait Nour. Et je me rappelle avoir ma sœur qui est justement paraplégique. Et c'est aussi pour ça que j'avais peur de la péridurale, d'avoir la sensation de paralysie des membres inférieurs. Et qui me dit, non mais tu viens de mettre au monde un enfant, tu vas pas nous faire chier pour le cas de le dire, pour une... pour une merde, quoi. Moi, j'ai vachement vu pire. C'est bon, les hospitalisations, là, tu vas arrêter aussi de faire un peu ton chichi, quoi, entre guillemets. Et encore, le petit témoignage d'une femme forte qui m'a dit ça. Et je me suis dit, bien sûr, je vais pas faire chier tout le monde pour juste ça, quoi. Et donc, après, c'est allé mieux. Mon transit s'est mis en route et puis je suis rentrée chez moi avec mon petit bébé accouché dans ma maison, dans des conditions de rêve.

  • Speaker #1

    Génial. S'il y a deux, trois choses qui... qui te viennent et que tu as envie de partager, de compléter, c'est bienvenu. Et puis sinon, j'aime bien terminer en... Si tu as des partages, justement, de livres ou de podcasts, de choses qui t'ont aidé. Oui,

  • Speaker #0

    déjà ça. Je pense qu'avec toutes tes petites questions et puis que j'ai pu fournir comme matière, j'en ai donné beaucoup. J'ai pu parler de toutes les femmes qui ont été importantes. pour moi dans ce parcours-là, au final. Je suis en train de penser, donc j'essaie de retracer un petit peu si j'ai dit tout ce que j'avais envie de dire. Et je crois que j'ai fait le tour. Je crois que dans ce témoignage poignant de l'arrivée de Nour, tout le monde y est passé, ou la plupart. Et après, pour mes petites ressources, en tout cas, que j'ai pu avoir heureux. pour réaliser cet incroyable parcours de vie. Eh bien, je pense à la Canadienne, c'est elle qui me vient aussi en tête, d'où la sage-femme, mais on en avait déjà parlé ensemble, de Karine, la sage-femme, elle s'appelle comme ça, sur les profils des régions.

  • Speaker #1

    Contique Mama, non ?

  • Speaker #0

    Comment ? Contique Mama. Contique Mama, voilà. que je suis toujours. Ça m'a fait du bien, ça m'a presque donné envie d'être sage-femme en voyant son parcours. Mais ma vie n'est pas terminée, on ne sait pas. Mais ça m'a fait du bien de voir ces possibles-là. J'ai beaucoup aimé le livre que j'ai relu, que j'ai lu pour mes deux grossesses. C'était vraiment celui qui m'a... qui a fait sens, en tout cas, pour réaliser ça. C'était « J'accouche dans la douleur » . Non. J'accouche bientôt que faire de la douleur. De Maïté. Elle est là où ? Oui. Elle est petite, les gens trouveront aussi. Et puis, la préface, elle est de Michel Audan. Et voilà, je crois que c'est des personnes qui, autour de la naissance physiologique, c'est quand même des références pour ma part. Et ensuite, les petits outils que j'ai eus, c'est l'association coccinelle. Je suis obligée de la citer. Parce que beaucoup... beaucoup, elles ont une belle bibliothèque aussi, si on parle de livres à disposition des familles et puis autour de la parentalité, mais aussi autour de la naissance. Et du coup, j'avais lu aussi la BD de Marie Gomez, le premier tome sur la naissance. Voilà, ça c'est, on va dire, les références de la bibliographie. Et après, les autres sources, il y a eu quelques podcasts, mais pas tant que ça. Et du coup, j'ai pas de références en tête sur les podcasts. Mais après, j'avais trouvé sur Internet des petites séances de yoga quand tu es enceinte, des petites séances de sport en étant enceinte. Mais pareil, je n'ai pas les références précises. Mais surtout s'entourer, j'aurais envie de dire, de s'entourer des personnes qui nous font du bien. Ça ne veut pas dire des personnes qui vont que dans notre sens, parce que moi, quand je parle de ça, je parle de contrariété. Donc ça veut dire aussi des contrariétés que j'ai pu rencontrer face à ce que des gens pouvaient me dire. Mais oui, s'entourer de personnes qui nous donnent confiance et puis qui sont... Des personnes de confiance aussi, également. Voilà, je pense que ça, c'est important. Et puis, moi, je me suis rendu compte, tout au fil de la grossesse, j'étais méfiante. Alors que oui, on peut être méfiante, on peut avoir des a priori, mais il faut quand même dépasser ça. Et en fait, en exprimant les choses, oui, des fois, on ne peut pas forcément être OK et en accord avec certaines personnes, dont des soignants qui ont aussi, eux, leur protocole et leur manière de voir les choses. Mais en tout cas, la discussion, elle est possible. Et moi, j'ai vraiment pu voir qu'à l'hôpital Minjau, la discussion était vraiment possible, les échanges étaient possibles et elles étaient ouvertes à tout ça. Et voilà, ça fait du bien. Mais voilà, moi, j'avais gardé aussi en tête que de toute façon, l'accouchement, c'est de l'imprévu, même si dans mon témoignage, je dis que j'ai laissé peu de place à l'imprévu au hasard. mais que justement, je crois que j'ai voulu accoucher chez moi pour ne pas avoir affaire à l'imprévu de l'hôpital, au changement d'équipe ou tout ça. Et ça, j'en avais pris conscience, mais j'avais aussi conscience de ce que ça pouvait engendrer, de vouloir accoucher chez soi. Et jusqu'à présent, maintenant, je le dis ouvertement que oui, j'ai voulu accoucher chez moi, mais que jusqu'au dernier moment, je m'étais toujours laissé l'espace de me dire, me rendre possible aussi des alternatives. comme ça ne pas avoir à regretter si ça tournait mal, entre guillemets. Et voilà. Donc, ce n'était pas totalement arrêté sur seulement un accouchement à la maison. Et c'était surtout se donner des possibles et les garder en tête qu'il faut se donner différentes pistes. Parce qu'en effet, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Et je suis sur des groupes aussi. J'ai beaucoup lu des groupes sur Facebook sur les accouchements non assistés. Il y a un chouette groupe où il y a... de très beaux témoignages, des accouchements aussi physiologiques. Il y a beaucoup de groupes sur Facebook auxquels j'avais adhéré. Et du coup, je lis encore maintenant toujours des témoignages. Et donc, bien évidemment qu'il y a toutes sortes de témoignages divers et variés. Et beaucoup de témoignages de femmes qui finissent par aller à l'hôpital, chose qu'elles ne voulaient pas au début, mais elles finissent par le faire pour plein de raisons. Et surtout, c'est après arriver à travailler sur ça et de se dire qu'on a toujours fait pour le mieux. Et qu'après, on peut toujours retravailler des choses, qu'il y aura toujours des sentiments de culpabilité, de regrets, mais ça, c'est inévitable. De toute façon, et c'est surtout ça, dans mon témoignage que je veux faire aujourd'hui, c'est de ne pas renvoyer des sentiments, des fois, de culpabilité, de dire « Ah bah moi, je n'ai pas fait comme ci, je n'ai pas fait comme ça » . En fait, il n'y a pas de bonne méthode, c'est de faire au mieux avec ce que nous, on porte, on incarne. et les possibles autour de nous. Voilà, il faut aussi composer et ne pas s'arrêter des fois à être catégorique sur des choses. Si le coparent n'est pas prêt, il faut vraiment composer avec aussi le coparent ou bien si on accouche, en tout cas, accompagné d'autres personnes, ressources autour de nous, c'est quand même avoir des ressources autour de nous parce que même si on pourrait accoucher toute seule, dans plein de communautés, on voit très bien dans d'autres cultures que la population l'importance des doulas, l'importance des femmes dans ces moments-là, c'est quand même d'être entourée. Ça marche.

  • Speaker #1

    C'est une bonne manière de terminer, je trouve, pour résumer l'épisode et des ressources que tu as trouvées, du coup, et que tu conseillerais autant à la femme que tu étais à l'époque que à d'autres qui se retrouvent dans ton témoignage.

  • Speaker #0

    Et en parlant juste de entourée, justement, quand je te dis ça, je pense à... J'ai l'image de la hutte dans le film Le premier cri. d'une femme qui est en train d'accoucher dans une hutte entourée de toutes ses sœurs, ses mères, ses tantes et ses grand-mères. Et c'est cette image-là que j'ai quand je parle de l'entourage.

  • Speaker #1

    Encore un film à regarder. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi. Ça m'a fait plaisir de reparler de tout ça. Bon, on va faire un point de vue.

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