Johnathan Marin GalloAlors, sans plus tarder, on va donc écouter cette fois-ci les mots pas les peintures pour l'instant et de Vincent Ferrier avec une citation :" Certains hommes n'appliquent la parole "id est, bona opera facere" et quand viendra l'hiver, c'est à dire la mort,ils seront déçus, et mourront,et danseront dans l'enfer avec les démons. Et voyez les danses que font les âmes damnées avec les démons en enfer: Lucifer guide les danses et puis viennent les autres démons,et entre deux démons va une âme et de cette façon ils dansent".
Alors, un sermon qui a été donné en 1410 et saint Vincent Ferrier ici, qui nous invite à voir la mort et comme une sorte de danse en tout cas, où les damnés sont conduits à l'enfer par des démons. Et il dit bien, entre deux démons , avance une âme. Et ça, c'est la petite image de Kernascléden,et on peut donc se poser la question, est-ce que saint Vincent Ferrier, est-il en train de nous dépeindre une sorte de Danse macabre? Et bon, et même si c'est le cas, quel est le lien avec Kernascléden,?
Très rapidement pour classer un peu saint Vincent Ferrier, pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un homme qui a marqué son époque et qui a laissé une empreinte dans la théologie, l'histoire de l'Église catholique en Occident et même la politique de la fin du Moyen-Âge. C'est un prêtre, frère dominicain qui a vécu à un moment dans l'histoire en Europe où il y avait la Peste noire, le Grand Schisme d'Occident, la guerre de Cent Ans et en plus un certain relâchement spirituel du clergé et des ordres religieux. Alors, ce qui nous intéresse, c'est que, alors qu'il était confesseur de son ami aragonnais Pedro de Luna , devenu du pape d'Avignon sous le nom de Benoit XIII en 1394, à la mort de Clément VII, et il a en 1398 une vision mystique. Il aurait guéri d'une grave maladie et il demande à parcourir l'Europe en tant que prédicateur errant. Et c'est ce qu'il va faire dès 1399 à 1419, et il meurt à Vannes, donc pendant 30 ans , il sillonne l'Europe avec zéle en grand évangélisateur, thaumaturge et prédicateur enflammé. Il est connu aussi sous le nom des « Ange de l'Apocalypse » à cause de son discours eschatologique qui cherche à convaincre la foule, de l'urgence de se répentir, de se convertir et de se préparer à la mort. C'est lui-même qui se donne ce surnom. Et on a la trace dans un prêche qu'il aurait donné à Salamanque en février 1412.
Et le pape Pie II reprend cette idée dans la bulle de canonisation en paraphrasant le passage de l'Apocalypse qui annonce l'ange de la fin des temps. On cite, « semblable à un ange volant au milieu du ciel, Vincent Ferrier, évangélisa tous les habitants de la terre, répandit les paroles de salut dans toutes les nations, toutes les tribus, toutes les langues, tous les peuples, et montra que le jour du jugement était proche."
Et c'est donc sur son discours eschatologique, nécessairement, et sa présence en Bretagne, qu'on va essayer de se centrer pour voir la possible influence de Vincent Ferrier sur l'ensemble des peinturesd murales de l'église de Kernascléden. Alors, pour ceux qui ne connaissent pas,c'est donc la photo que j'ai mise tout au début de Kernascléden. Sur l'aile sud du transept, on retrouve une Danse macabre et une représentation de l'Enfer et la voûte de l'aile nord nous livre une représentation du paradis, huit anges musiciens avec une composition musicale en tout cas et bien en plus la voûte du choeur développe une vie de la Vierge et les murs latéraux x au dessus des arcs présentent des scènes de la Passion du Christ voilà un peu l'église.
Alors cette influence de Vincent Ferrier n'est pas nouvelle, elle a déjà été assez travaillée, par exemple les travaux de Ursula Günther, qui étudie les notations musicales représentées sur la voûte du transept nord, dont on a parlé, et déchiffre les incipits du messe à deux voix d'origine aragonaises, ou alors aussi avignonnaises. Et là, deux théories pour essayer de comprendre où ça vient et une possible affluence de la présence de Vincent Ferrier en Bretagne.
Gérard Lomenech, va un peu plus loin, en reprenant ce lien et grâce à des références biographiques , et en citant juste une fois Vincent Ferrier et ça nous paraît puissant. Et il renforce les liens entre le valencien et la messe de Kernascléden. Et il va donc reconstruire la messe à partir du "Llibre Vermel' de l'abbaye de Santa Maria de Montserrat près de Barcelone qui contient des hymnes de la fin du Moyen-Âge. Or, ce qui est très intéressant, c'est que dans ce livre écrit à la fin du XIVe siècle, on trouve un chant "Ad mortem festinamus" , (nous nous hâtons vers la mort), lié aux cérémonies mortuaires et dont on retrouve la partition sur la ronde macabre ou une Danse macabre, ça dépend, des chercheurs , sur le mur du couvent franciscain de Morella à Valence, en Espagne. Et voilà, j'ai mis encore un petit détail en plus de la fresque de la ronde macabre.
Et il y a aussi les travaux d'Ilona Hans-Collas et elle va renforcer le lien entre cette église et la maison de Rohan. Et ce qui est très intéressant pour la maison de Rohan, c'est qu'en effet, Alain IX de Rohan, avait fait construire cette église. Mais on retrouve aussi "les armoiries du duc Jean V et frère du connétable de Richemont (Arthur III)" . Et c'est ce même duc, Jean, qui fit venir Vincent Ferrier en Bretagne et demanda à sa mort en 1419 sa canonisation. Et on imaginant que lors de la réalisation des peintures à Kernascléden, vers 1430-1440, l'esprit du prédicateur devait être encore bien présent. Et en plus Ilona Hans-Collas enrichit ce lien avec l'étude de l'église de Josselin dans le Morbihan, lieu où la présence de Ferrier a aussi été attestée. Nous voyons donc que quelques relations sont nombreuses entre Vincent Ferrier, le duché de Bretagne et la famille de Rohan, et donc l'église de Kernascléden.
Différents chercheurs établissent ces mêmes liens avec des approches différentes. On a vu la musicologie, l'histoire de l'art, l'histoire du Duché de Bretagne, la biographie du saint, tout ça semble démontrer plutôt une influence, sinon pas forcément sur l'Église, et même bien sûr, mais très probablement sur la Bretagne, sur le contexte de la Bretagne qui a vu naître cette église.
Et alors, ce que je voudrais faire aujourd'hui, c'est vous inviter à lire tout simplement certains passages de sermons de Vincent Ferrier pour voir un peu comment finalement on retrouve un imaginaire qui est commun avec ou qui ressemble un peu, qui fait des échos aux peintures murales qu'on retrouve à l'église de Kernascléden. Alors, une petite mise en garde, ses sermons publié des années plus tard, souvent traduit en latin, ils sont transposés originalement de l'oral à l'écrit, grâce à des notes prises rapidement, par des rapporteurs, ils sont donc forcément subi des modifications, et il faudra donc faire une une différence, une distinction entre les prêches oraux délivrés souvent aux illetrés et les écrits conservés par l'Église et destinés plutôt à être utilisés comme matériel de prédication pour les prêtres et les evêques. Mais je ne m'inquiête pas parce que d'après les spécialistes de ces sermons c'est un ensemble assez homogène. Et bon, même si ce n'est pas la parole exacte , il reste un bon témoignage d'une vision et d'un discours de Dieu.
Alors, je cite tout de suite, je commence par cité une lettre de saint Vincent Ferrier "Les oreilles seront charmées à leur tour en entendant les mélodies, les instruments, au son desquels dansent, les anges et les vierges saintes dans le paradis". Alors ces anges et ces saints dansant au paradis,on les retrouve aussi ici par exemple chez Fra Angelico, dans un détail du "Jugement dernier" du musée de San Marco de Florence. Cette représentation du paradis fait aussi écho aux fresques de Kernascléden, on a quand même des anges musiciens. Mais ce qui est plus interessant peut-être, c'est une coïncidence quelques lignes plus tard dans la même lettre et où on lit « Les mains aussi, auront leur satiété, quand nous danserons en tenant par la main les vierges saintes, Sainte Catherine et Saint-Lucie. » Alors, encore ne fois, les mots danser qui viennent ici nous interroger parce qu'ils étaient utilisés dans deux acceptions.Ils renvoient à la fois à cette réjouissance exposée par des mouvements dansés, bien sûr, de corps, on est au paradis. Mais aussi quand même cette idée qu'on danse après la mort dans le royaume de Dieu. Alors, ce qui est très intéressant pour Kernascléden, c'est qu'en plus, on trouve une petite statue de Sainte-Catherine. Alors bien sûr, ce n'est pas non plus très original parce que les Sainte-Catherine en France et en Bretagne aussi, il y en a beaucoup.
Mais on va surtout se plonger dans les sermons du "Jugement dernier", qui est plutôt un des sujets de prédiction de saint Vincent Ferrier . Et là, les anges apparaissent très souvent dans ces sermons. Et il joue un rôle fondamental, ça on le sait dans le "Jugement dernier", dans l 'iconographique. Et je cite :" les anges iront d'abord en chantant ô Seigneur, quelle douceur et quelle gloire! Puis Jésus-Christ, puis les apôtres, etc." Alors, nous voyons, c'est une toute petite citation, mais vous voyez déjà les anges qui font d'abord, une procession qui se met en route, avec des chants, et une suite de personnages cachés par cet etc. Jésus-Christ, les apôtres, on imagine déjà, cette mise en scène.
Mais voilà, bien sûr, ça c'est assez classique, un topo de l'époque, on va dire. Mais le rôle des anges semble semble aller au-delà de l'accompagnement des âmes, chez Vincent Ferrier, bon. pas uniquement; ils apparaissent comme les acteurs même du jugement. Chez Ferrier, nous voyons des anges accusateurs, tourmentateurs qui punissent et préjugent les âmes.
Alors, nous allons vers une longue citation ici :" Dans les faits, les anges viendront aux cimetières par les airs , et les méchants diront « Oh, malheur ! » ils auront très peur - savez-vous comment on les prendra? par les cheveux, presque traînés. En avant, traîtres, en avant". On imagine presque les anges en bas. D'ailleurs, c'est une image qui m'a été donnée par Didier [Jugan]. Et tu pourrais presque crier, "En avant, traîtres, en avant! Le jour de jugement est aujourd'hui et je t'accuserai devant Dieu: je suis avec toi depuis tant d'années et tu n'as pas voulu te conduire comme il faudrait. Maintenant, pensez qu'il seront mil milliards à y aller sur la mer puante,geignarde et gonflée. Et il diront: Ange béni [...] ne me fais pas aller devant Dieu". On peut imaginer la même image, le coupable et cette conversation. Et on voit aussi un homme , qui se fait tirer par les cheveux, et un diable aussi, qui semble tirer par les cheveux, une damnée en bas à droite. Mais ça n'arrête pas là, il y a une réponse. "Non, traitre! tu y iras parce que ceux qui ne voudront pas y aller; iront.[...] Et ainsi, ils seront dans un tel état qu'ils n'oseont pas lever les yeux pour regarder Jésus-Christ. L'ange lui donnera un coup à la mâchoire : "eh le traître! retient ton regard",
Alors, on voit bien donc que cette mise en scène qui se met en place dans les serments de Ferrier et des anges en colère, et le jugement dernier. Attention, ce n'est pas représenté à Kernascléden. Simplement, le ciel et le paradis, pardon, et l'enfer, et la Danse macabre . Et on ne peut pas, bien sûr, j'ai déjà mis cette image ici, parce que ça fait un petit écho, mais on ne peut pas assimiler, bien sûr, l'ange qui donne un coup à un damné dans les sermonts de Vincent Ferrier avec le diable de Kernascléden, fourche en avant qui frappe une âme de l'enfer qui regarde vers le haut.
Mais ce que nous pensons, en tout cas, c'est que les représentations de l'enfer, tout comme les prêches de l'époque, se construisent en cas en hypothypose. C'est-à-dire il cherche une scène saisissante et très imagée et que l'on retrouve aussi dans les théâtres, qui cherche à frapper les spectateurs. Et on va peut-être trouver ce même procédé dans les mystères, les diableries jouées vers la fin du Moyen-Âge. Il s'empare aussi de ce sujet eschatologique. Et les passages des sermons sur l'enfer chez Ferrier, alors là on va parler des sermons, là c'était sur le Jugement dernier , on va parler donc sur l'enfer, et diffère nettement de la représentation de l'enfer qu'on trouve à Kernascléden. Et là, je cite encore ce qui va se passer en enfer selon Vincent Ferrier. "Il dit que les pêcheurs seront tous rassemblés par type de pêché,ils seront tous attachés ensemble faisant un amas dans un lieu destiné. Ainsi, ils en seront ligotés comme du bois à brûler, et ils seront jetés dans les feux de l'enfer.[...] Et quand tous les pécheurs seront à l'intérieur, il n'y aura plus ni ouverture ni échappatoire, et tous les damnés resteront enfermés pour toujours dans la grande fumée, la puanteur , l'obscurité et les tourments. »
Alors là, je vous ai mis un petit état de l'affaire de l'église de Kernascléden. Alors, vous voyez, c'est une description assez générique, qui pourrait être comparée à d'immombrables peintures qui nous offrent des images semblables . Et de plus , le mauvais état de la peinture murale de Kernascléden nous empêche d'observer s'il y a une véritable différenciation des pêcheurs en fonction du type de pêché commis. Et cela ne semble pas être le cas. Je vous ai mis d'autres détails pour essayer de voir. Bon, on peut penser que le tonneau qu'un diable fait tourner ici à l'image à droite, peut-être le supplice réservé aux ivrognes. Mais bon, c'est pas très clair, c'est probablement pas le cas. Mais en tout cas, dans les textes comme dans l'image, nous voyons des enfers qui semblent faire appel à l'imaginaire assez commun de l'époque. Et la peinture murale cherche à convaincre, et de même manière, finalement, que Ferrier cherche à persuader ses auditeurs.
Et ce qui est très intéressant à Kernascléden, c'est bien sûr la Danse macabre. Elle est richement représentée et c'est peut-être l'originalité de Kernascléden, parce qu'aucune Danse macabre est de la même époque et peinte sur les murs des églises, est associée aussi intimement à un enfer. Et ce qui est intéressant,parce que les dialogues, ils se construisent apparemment surtout à partir de la version des Saints-Innocents. Et ici, les vivants ne sont pas vraiment ceux qui vont franchir le pas, ils ne sont pas vraiment prêts à le franchir. Ils sont encore trop attachés à leur vie et au péché, et donc, c'est en toute logique, qu'ils sont à côté de l'enfer. La Danse va plutot vers l'enfer et tous ces gens-là sont probablement condamnés. Cette vision est donc pessimiste et la société se retrouve très souvent dans les sermons des Vincent Ferrier. De manières répétées, il fustige les vanités, mission dont s'investissent aussi cette tradition de Danse macabre, et dans une suite plutot hiérachisées , les différentes états de la société, et en fonction des péchés qui les tarraudent sont regroupés en "tas".
Et... Alors, il reste... On va encore citer un passage où on voit bien un peu cette division par groupe, effectivement, quelque chose assez hiérarchique. "Selon que les gens seront dans des états semblables ou compagnons de cette vie de mauvaises actions, ils en seront torturés de même, par exemple.Un groupe de prélats, d'archevêques, d'évêques, de recteurs et de vicaires, de fonctionnaires, etc ,s'ils ont mal agi avec simonie, ou s'ils sont mal gouverné avec orgueil, en ayant des concubines, etc. ne donnant pas un bon exemple d'eux mêmes au peuple, ni ne prennant pas soin d'eux; ah, quel gros tas sera fait d'eux en enfer! Un autre groupe sera composé d'empereurs de rois, etc, ou de ceux qui ne gouvernent pas en bonne justice ou qui n'ont pas puni les péchés ou n'osent pas extirper les crimes qui font pourrir des villes à cause des péchés : de cela, on en fera un grand tas et paf!dans le feu de l'enfer.Il y aura un autre groupe de mauvais religieux qui n'ont pas de religion mais qui veulent vivre selon leur volonté, propriétaires etc. ah quels gros paquets! Encore un tas de mauvais clercs parce qu'ils ne disent pas Matines et Heures. Et s'ils le font, ils le font très vite, sans foi et confesse très peu de gens, couple impie, joueurs, avec des concubines, armés d'arbalètes. Ah, quel gros tas sera fait de ceux-ci, ils iront en enfer!. Encore un groupe de gens orgueuilleux. Comprenez-moi, les femmes! Combien d'elles sont vaniteuses, portant du maquillage, des bijoux, etc. Idem des hommes vaniteux, fiers de la science. [Nous, peut-être donc]. Ah, comme ce paquet sera gros, ils iront en enfer . Autre tas d'usuriers etc. Et les sept péchés capitaux mis chacun dans un tas. Ah, quel gros paquet partira en enfer,et hop aux chaudières de l'enfer. Encore un tas de tous ceux qui ont déshonoré les églises, en prélevant les dîmes ,usurpant leurs droits, ceux qui dansent et se promènent, etc".
Dans ce sermon que j'ai cité assez longuement, et avec lequel j'ai fait beaucoup de parallèles avec la version en espagnol, la "dança général de la muerte" , il y a beaucoup d'écho à certaines références. Et j'ai pu le faire plus longuement dans mon article et j'ai même d'autres citations et là j'aurai pas le temps. Mais en tout cas dans celui-là, je voulais garder celui-là déjà parce qu'il mentionne 14 personnages. Et en plus derrière les 7 "etc" C'est un procédé bien sûr d'un sermon rapporté à l'écrit,et ça cache vraisemblablement plus d'êtres, en tout cas d'autres personnages et en tout cas d'autres reproches. La hiérarchie et la séparation entre les clergés et les laïcs se retrouvent un peu aussi comme dans une Danse macabre . Et on voit bien les vanités et les péchés qu'ont leur reprochent. Si les sermons jouent un rôle essentiel, l'art religieux , fresque et vitraux, sculpture, prend le relais de la propagation de l'enseignement religieux. En fait, il ne faut pas attendre à voir dans l'image, les sermons et les sermons dans l'image. C'est plutôt qu'ils travaillent ensemble, avec le même but, donc, qui est bien sûr d'essayer de convaincre l'idée de Memento Mori, présent dans les deux, et très présent dans les sermons du prêtre valencien, et c'est aussi la raison d'être de la Danse Macabre. J'arrive à ma conclusion. On a vu donc qu'un dialogue, en tout cas, semble possible entre images et textes, et en tout cas, me semble intéressant, mais ils pourraient surtout être complémentaires. Il est évident qu'ils ne pouvaient pas réduire le travail de peintre à la tâche d'ensemble illustrateur des prêches de Ferrier.Cela faisait trop simpliste de tenter de trouver la source à l'art correspondant précis entre un prêche et une peinture. Cela serait réduire le travail de l'artiste. Le but de notre exercice est plutôt de permettre le dialogue entre les différents arts.Les textes se nourrissent d'images et inversement. Ces images et les sermons rendent compte d'un contexte, dans lequel Ferrier n'est qu'un acteur, parmi tant de représentants des ordres mendiants et des prêcheurs qui parcouraient l'Europe au tournant du XV°siècle. Vincent Ferrier présentait ainsi de manière plutôt hiérarchique une suite de personnages qu'on a vus, et lors d'un Jugement dernier, à qui on reprochait une normalité et un péché. Ses prêches étaient imprégnés d'un pessimisme sur la société qu'on retrouve aussi dans les Danses macabres. Son influence et son discours, ses discours, ont pu mener les concepteurs des peintures de Kernascléden à utiliser un sujet qui reprenait ces grands principes.
Les Danses macabres correspondant aux éléments de la pensée développée par le dominicain. Ces images et les sermons que nous conservons sont un témoignage d'une époque, où beaucoup ont cru vivre la fin des temps.Ils rendent compte d'un appel à se convertir et à se répantir avant le Jugement dernier.Ils invoquent un imaginaire commun à une époque qui cherche à persuader le plus grand nombre. Les valeurs chrétiennes sont les seules que doivent suivre les gens pour atteindre la vie éternelle, tout en respectant l'ordre établi du monde en attendant l'égalité face à la mort. Et je fini en citant,saint Vincent Ferrier " c'est pour cela qu'il faut se laisser gouverner par les prélats et les chevaliers qui ont des seigneuries et du pouvoir, car le moment venu, il vaudra mieux être humble comme un mouton que Pape, Empereur ou roi".