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David Herrero - 55 000 €/an de photos vendues avec Jingoo cover
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De photographe à photographe - Podcasts Jingoo

David Herrero - 55 000 €/an de photos vendues avec Jingoo

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44min |24/01/2025
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Description

Il photographie la danse, il danse avec les chiffres. C'est un ancien danseur de grands ballets internationaux. Photographe pro depuis 20 ans, il a baigné dans la photographie depuis son plus jeune âge. Fils d'un papa passionné de photographie et de tirage photo, d'une maman professeure de danse, ça ne s'invente pas... C'est un enfant de la balle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Jingoo

    Bonjour à tous, bienvenue sur les podcasts Jingoo. Notre volonté, donner la parole aux photographes de métier qui ont réussi à bien en vivre. Que l'on soit un photographe chevronné ou arrivant dans la profession, même si vous en savez déjà beaucoup, cela peut vous inspirer. Photographe, c'est un métier. Ils vont vous dire comment ils l'appréhendent, les clés de leur réussite. Bonne écoute et à bientôt sur Jingoo. Bonjour mes amis photographes, c'est Gilles qui vous parle. Aujourd'hui, nous sommes avec David Herrero, grand, grand photographe de danse. David est très exigeant avec ses photos et donc il a la censure facile, on va en parler. David travaille avec Jingoo depuis 7 ans et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette collaboration est très fructueuse. Nous serons avec Bertrand pour en parler. Aussi, David va nous faire voyager avec son très joli accent espagnol. Voilà, ça c'est dit, on démarre. On pourrait dire en ce qui concerne David que c'est un enfant de la balle. Mais en fait, ou en vrai, comme disent les jeunes, c'est un enfant de deux balles. Et non à deux balles, loin de là. Pourquoi ? Parce que David a deux passions. Passions dont il vit pleinement aujourd'hui. La première, c'est la danse. David a été très longtemps danseur pro de ballet. Et ça, ça vient certainement de sa maman qui avait une école de danse. Son autre passion, c'est bien sûr la photo. Nous ne serions pas là aujourd'hui autrement. Et cette passion, David la tient de son papa qui avait du matériel de développement à la maison. Voilà pourquoi je parle d'enfant de deux balles. Je sais, c'était facile, mais finalement, j'aime bien. Après la danse, David Herrero se tourne vers la photographie professionnelle en 2004. Évidemment, il shoote les danseurs, ce qui donne des clichés d'une beauté saisissante où le temps est figé dans l'objectif de ce photographe. La plastique décor est là, jouant avec la lumière, pourtant pas facile, de la scène. Bref, en un mot comme en cent, les photos de David, ce n'est pas des photos à deux balles. Bonjour David, comment ça va ?

  • David

    Bonjour ça va bien merci.

  • Jingoo

    Alors David, première question très indiscrète, tu as quel âge ?

  • David

    55.

  • Jingoo

    55, c'est un peu l'âge de la sagesse, non ? Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui, à 55 ans, tes photos sont-elles plus matures ?

  • David

    Oui, on peut dire pas plus matures, mais plus réfléchies. En fait, là quand je prends des photos il y a une façon de réfléchir que j'avais moins avant. Je ne veux pas dire qu'aujourd'hui c'est moins spontané parce que j'ai toujours été quelqu'un qui travaille beaucoup, je ne prépare pas mes séances photos, j'aime bien improviser. J'arrive, je sens l'ambiance, la lumière, hop, hop, je déclenche. Mais aujourd'hui, quand je déclenche, il y a un deuxième temps de réflexion après la photo. Je sais ce que je viens de faire, pourquoi j'aurais pu faire mieux et donc je m'adapte au fur et à mesure pendant la séance photo.

  • Jingoo

    Alors avant d'être photographe, tu as d'abord été danseur, et puis alors pas n'importe où je vous prie, parce que tu as terminé ta carrière au prestigieux ballet du Capitole à Toulouse, mais tu as dansé à New York, tu as dansé à Madrid, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours de danseur ?

  • David

    Alors c'est un parcours un peu atypique parce que moi ce n'était pas prévu dans ma vie d'être danseur, j'étais gymnaste, à 18 ans j'ai arrêté la gym et ma mère qui était prof de danse, qui avait une grosse école, elle m'a dit David, viens à l'école. Je suis allé essayer un petit peu la danse et ça m'a plu, mais c'est le fait d'être sur scène qui m'a vraiment... Et donc, au bout de quelques mois, ça faisait six mois que je faisais la danse, il y a le Ballet National, qui à l'époque était dirigé par Maria Plisnitskaya. Donc, ils sont venu danser chez moi et vu qu'au théâtre, il y avait les montages de décors et tout ça, ils ont demandé à ma mère si ils pouvaient venir répéter un petit peu à l'école. Donc, ils m'ont vu, ils lui ont dit mais ce garçon... C'est mon fils, ça fait six mois qu'ils dansent. Bon, du coup, deux mois après, j'étais déjà à Madrid, à l'école de ballet national.

  • Jingoo

    C'est-à-dire qu'en fait, ils sont venus, donc il y avait un spectacle du ballet royal au théâtre. Mais le théâtre était bloqué parce que montage. Ils sont allés chez ta maman répéter. Toi, et à un moment, ta mère a dit, danse un petit peu devant eux.

  • David

    Ouais, ils m'ont invité pour aller danser avec eux.

  • Jingoo

    Voilà, d'accord. Et là ils t'ont remarqué.

  • David

    C'est six mois, c'était pas prévu de devenir danseur. Et comme je te disais, deux mois après j'étais à l'école du ballet national. Donc là ça y est, c'était un signe, il fallait que je devienne danseur.

  • Jingoo

    Quand tu es danseur, est-ce que déjà avec ton œil tu te dis, tiens je pourrais photographier comme ça la danse, j'avais pas pensé à ça. Parce que la photo, on va en parler, mais elle est déjà là la passion de la photo. Tu n'es pas photographe. Oui, depuis tout petit. Oui. Est-ce que déjà quand tu danses... Tu te dis, tiens, je pourrais prendre comme ça, comme ça.

  • David

    En fait, j'avais mon appareil photo toujours sur moi. Et quand je dansais, parfois, même pendant un spectacle, en coulisses, j'avais toujours mon petit boîtier.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Donc, je sortais en coulisses. Les 5-10 minutes, tu attends pour rentrer sur scène. Je prenais mon appareil photo, je faisais quelques photos, donc oui, c'était une évidence.

  • Jingoo

    D'ailleurs, pour nos amis photographes, on va dire que tu travailles en Nikon, si ma mémoire est bonne. Tu es un Nikoniste absolu, tu n'es jamais allé chez Fuji, Canon.

  • David

    Il y a quelques années, oui.

  • Jingoo

    Mais tu es revenu chez Nikon.

  • David

    Oui, depuis longtemps.

  • Jingoo

    Et quand tu... Donc ce fameux petit boîtier qui est en coulisses, c'est pellicule ?

  • David

    C'est pellicule à l'époque, oui.

  • Jingoo

    Et c'est un petit boîtier clic-clac-kodac, comme ça, comme on disait, où déjà tu as des réglages ?

  • David

    C'est un Contax.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, on peut régler la vitesse.

  • David

    C'était manuel, oui.

  • Jingoo

    Ce qui fait qu'aujourd'hui, si tu sais photographier à la danse, c'est parce que dans les coulisses, tu as appris à régler l'appareil pour avoir des photos.

  • David

    Même aujourd'hui, je travaille comme si j'avais mon appareil à l'époque, tout est manuel. On décide, ce n'est pas l'appareil photo qui décide.

  • Jingoo

    On va en reparler de cette manière de travailler parce que j'ai entendu comment tu faisais et je trouve ça génial. Donc, en 2004, tu arrêtes la danse. D'ailleurs, pourquoi tu arrêtes la danse ?

  • David

    Parce que... Comme je te disais tout à l'heure, quand j'étais petit, mon rêve, ce n'était pas de devenir danseur. Donc, la danse est une découverte incroyable. J'ai adoré ce métier. Mais à un moment donné, je me suis dit que je ne voulais pas devenir un vieux danseur. Je voulais m'arrêter. Et c'était le bon moment pour devenir photographe.

  • Jingoo

    Donc voilà, on va arriver à la partie photo. Le déclic, c'est quand ton père a du matériel de développement chez lui, et donc il te prend par la main et il t'emmène...

  • David

    Non, c'est moi qui rentrais. Ah oui ? Tac, tac, tac, tac.

  • Jingoo

    Alors là, tu viens de faire un frappement de porte. Tu veux bien nous refaire le frappement de porte ? Voilà. Magnifique, merci. C'est pour nos amis.

  • David

    Voilà et donc, moi, c'était incroyable de voir ce papier blanc qui commence à devenir... des silhouettes qui apparaissent et tout ça. Et moi, c'était incroyable. Et donc après, moi, je me souviens, je pourrais te montrer, j'ai des photos quand j'étais petit, j'avais l'appareil photo de mon père toujours, tu sais. Voilà, c'est... Depuis tout petit, c'était un peu...

  • Jingoo

    Donc, on ne peut pas dire qu'il y a eu un déclic. On peut dire que tu as été danseur et donc tu passes tout naturellement à la photo parce que la photo, ce n'est pas un déclic. La photo est déjà dans ta vie, quoi. D'accord. Est-ce que tu te souviens de ta première photo de danse que tu as prise après 2004 ? Ou peut-être même avant, et qui t'a raconté quelque chose, qui t'a parlé ou tu t'es dit, ah oui, j'adore cette photo ?

  • David

    Mais oui, je pense, ce n'est pas une photo, c'est une série de photos que j'avais faites au Théâtre du Capitole, justement, en noir et blanc, en pellicule. Et de cette série de photos, j'avais fait un petit expo à Toulouse.

  • Jingoo

    D'accord. Alors maintenant, je suis un petit peu intrusif, je vais te parler de trucs privés. Je sais que tu vis avec Cécile, qui est kiné. Tout à fait. Je me suis un peu renseigné. Vous vous êtes rencontrés comment, tous les deux ?

  • David

    C'était mon kiné.

  • Jingoo

    Ah, d'accord.

  • David

    Voilà. Pendant des années... Non, non, mais je vais t'expliquer. Donc, au bout de quelques années, moi, je me suis séparé. On se rencontrait comme ça, par hasard.

  • Jingoo

    Et depuis, on s'est...

  • David

    Elle était aussi célibataire à cette époque-là.

  • Jingoo

    Et voilà. Et ça l'a fait.

  • David

    Et ouais.

  • Jingoo

    Et alors, tous les deux, Cécile et toi, vous avez bien une petite... chansons qui vous rassemble ?

  • David

    En fait oui, mais en fait c'est une chanson d'Ed Sheeran, même si ce n'est pas du tout mon style de musique, mais c'est drôle parce qu'on est partis au Canaries, parce que moi j'adore la planche à voile, le windsurf, c'est mon truc. Donc on est partis là-bas en vacances, comme ça je pouvais naviguer un petit peu, et après comme moi elle adore la montagne, on est allés monter au Teide, faire le fou un petit peu. Et donc on était en soirée tous les deux dans un bar et on sortait. Et on allait sortir, donc on arrive tous les deux en même temps à la porte, donc je lui ouvre la porte. Mais un peu, tu vois, on a fait un peu la mise en scène, les trucs comme ça, vas-y, passe, machin. Et à ce moment-là, bam, la chanson. Je l'ai gardée et c'était génial. Donc on a éclaté de rire tous les deux et depuis cette chanson.

  • Jingoo

    C'est quoi la chanson alors ?

  • David

    Je ne me souviens plus. Ah bah oui. Je peux la chanter, mais je ne chante pas très bien.

  • Jingoo

    Oui, non, non.

  • David

    Bien entendu, elle est très connue, cette chanson.

  • Jingoo

    Allez, on va revenir à la photographie. Moi, j'aime bien cet entretien, c'est très sympathique. Cette interview, tout le monde est mort de rire. Alors, on revient à la photo. Le fait d'avoir été danseur t'aide certainement à deviner la bonne prise, le bon déclenchement pour le bon moment, le déclenchement parfait. Et quand quelqu'un danse devant ton objectif, que ton œil est collé sur ton appareil, moi, je suis très curieux de savoir comment ça se passe dans ta tête. Donc, tu as l'appareil, tu as l'œil vissé sur le viseur. à tel point qu'il t'arrive d'avoir mal à l'œil, j'ai entendu ça, voilà, là, tellement t'es dessus. Je tiens à préciser pour nos amis photographes que David ne regarde jamais l'écran de contrôle de son appareil, au contraire, il l'a mis en mode, ce qui est une excellente idée. D'abord, tu es d'accord, on ne loupe rien. Et surtout, on économise beaucoup la batterie. Donc, comment ça se passe, ce voyage œil-danse-déclenchement ?

  • David

    Alors, moi, je pense qu'en tant que danseur, il y a quelque chose de naturel. Ça veut dire que moi, quand je vois quelqu'un sur scène, j'ai l'impression d'être sur scène aussi. Je suis quelqu'un qui écoute beaucoup la musique. Donc, la musique, elle va te dire énormément de choses. Tu sais ce qui se passe, il y a un moment de la musique, tu sens que la musique va changer, tu sens qu'il y a un truc qui arrive. Donc, le fait d'être avec les danseurs, la danseuse sur scène, écouter de la musique. Et en fait, à un moment donné, parfois j'oublie que j'ai mon appareil photo. Il y a des gens qui me disent, David, quand tu fais des photos, tu bouges. Et apparemment, je bouge quand je fais des photos. Tu danses ? Oui, vraiment. Et parfois, même des émotions, parfois c'est fort. Parfois, les gens me disent "Tu veux venir à la répétition générale ? Comme ça, tu vois un petit peu." Non, non, je ne veux pas. Je préfère découvrir parce que j'aime bien ça. J'aime bien rentrer dans ce monde avec cette ambiance-là. Et je crois que ça aide beaucoup, beaucoup, le fait de sentir les choses sur scène quand on n'est pas sur scène.

  • Jingoo

    Alors, il y a autre chose aussi qui m'a vraiment interpellé dans ton travail. J'ai lu que tu te censurais énormément. Si la photo ne te plaît pas, tu l'effaces définitivement. Et alors, moi, je t'explique. Moi, perso, je n'efface rien, à part les photos vraiment loupées, les floues. Mais quand je regarde des mois ou des années plus tard ces vieilles photos que je trouvais particulièrement moches, je suis assez surpris de les redécouvrir et de me dire, tiens, finalement, c'est pas mal. Alors, quand toi, tu effaces une photo, est-ce que finalement, tu ne donnes aucune chance à cette photo et ça ne t'embête pas du tout ?

  • David

    Non. Ah non, c'est sec. Dans la vie, il ne faut pas regarder en arrière.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Tu regardes en arrière, mais tu sais les erreurs que tu as faites, et t'avance et tu essaies de ne pas faire la même chose. Oui, oui. Donc, il y a une photo ratée, je sais pourquoi elle est ratée.

  • Jingoo

    D'accord. Pourquoi elle est ratée, la photo, alors ?

  • David

    Soit parce que le moment de déclenchement n'a pas été bon, soit parce qu'il y a quelque chose qui me dérange.

  • Jingoo

    D'accord. Ça veut dire une expression de visage, je crois.

  • David

    Un visage, en arrière-plan qui je trouve n'est pas en valeur. Donc non, moi je préfère que j'efface, je passe à une autre chose.

  • Jingoo

    Cela dit, tu économises de la place sur la carte, ça c'est clair.

  • David

    Voilà et sur le disque dur aussi.

  • Jingoo

    Parce que je tiens aussi à dire aux amis photographes qui nous écoutent, c'est que aussi incroyable que cela puisse paraître, tu travailles au mode single shot, tu ne fais pas du rafale.

  • David

    Non, jamais. Et je peux te dire, j'ai un Z9, je peux faire 110 photos par seconde. 110, oui, par seconde. Et 20 photos en mode RAW, mais ça ne sert à rien.

  • Jingoo

    Tu travailles bien sûr en mode RAW on est d'accord ? j'ai vu des photographes travailler en JPEG jamais c'est notre point de vue on a bien travaillé en RAW chacun voit midi à sa porte on peut dire qu'il y a une patte David Herrero c'est clair. Autre exemple tu es passionné de windsurf parce que tu as plein de passions tu es un homme à passions, il y a la photo, la danse, Cécile et maintenant le windsurf évidemment, je pense qu'elle sera heureuse quand elle va entendre le truc,"ah je suis une de tes passions" !

  • David

    Non elle est pas du tout comme ça, pas du tout.

  • Jingoo

    Donc tu pratiques le windsurf tu le photographies et alors boum tu publies tes photos sur Windsurf ou PlancheMag, t'as travaillé pour Repetto ou pour Merlet chaussons qui sont des très grandes marques pour la danse classique et boum, voilà une photo, boum boum et tu te retrouves euh euh pour travailler pour cette grande marque prestigieuse. La question, c'est comment on entame une collaboration avec des magazines ? Comment ça se passe ? Parce que c'est incroyable, tu fais un truc, boum, tu le vends. Tu vas au windsurf, tu fais des photos parce que ça t'éclate. C'est pas pour vendre, ça j'adore. Et donc, boum, tu vends sur Windsurf. Comment on fait un truc pareil ? Je pense qu'il y a plein de photographes qui aimeraient connaître le tuyau.

  • David

    Si je suis devenu photographe, c'est parce que j'aime. De toute façon, je suis devenu danseur parce que c'est quelque chose que j'aime et j'adore. Donc, quand tu aimes quelque chose, tu fonces, tu t'en fous, tu ne penses pas. Le temps que tu passes, tu penses. Parfois, tu dois payer. J'étais photographe du Windsor, je payais mes voyages. Je partais à droite, à gauche. Je payais l'essence, les péages pour aller faire des photos, des reportages. Et après, au début, c'est vrai que tu vendais une photo. Tu partais un week-end, tu avais fait 800 kilomètres en voiture. Tu revenais avec 250 photos incroyables et tu vendais une photo à 30 euros.

  • Jingoo

    Mais tu la vendais.

  • David

    Tu la vendais et en fait, tu te dis mais ce n'est pas grave. Parce que dès là, tu commences à faire connaissance de gens intéressants. Déjà, j'ai plein d'amis de ces milieux-là. C'est incroyable et en fait, ça t'enrichit. Et plus ça t'enrichit, plus tu deviens quelqu'un d'épanoui, d'heureux.

  • Jingoo

    Alors ça, on est d'accord pour la photo. Et d'ailleurs, c'est un thème qui va arriver bientôt chez Jingoo. Allez, un petit scoop. On va parler de photothérapie dans un prochain podcast. Et c'est une approche extraordinaire de la photo. Et c'est vrai que c'est une passion. Mais vraiment, pour être dans le concret, Windsurf, comment tu démarres cette collaboration ?

  • David

    À ce moment-là, tu proposes tes photos. Tu envoies un mail. À l'époque, c'était plus le téléphone. Et en plus, je préfère le contact direct que le mail. C'est moins froid. Et donc, je suis parti à tel endroit. Je fais des photos. Après les photos, j'écrivais aussi un petit peu. Parce que quand tu fais Windsor, tu connais un petit peu. Là, c'est un spot où tu peux naviguer. Attention quand il y a le courant. Quand il y a des vagues., tel point tel endroit. J'avais fait, à part les photos, parler un petit peu de l'endroit. C'est quelque chose qui me plaisait beaucoup à l'époque. Je commençais à faire un petit reportage comme ça. En fait, il faut se vendre, il faut montrer de quoi tu es capable. Et petit à petit, tu commences à te faire un nom.

  • Jingoo

    Maintenant, pour en revenir à la photo de danse, qui est quand même ton cheval de bataille, quand tu photographies la danse, est-ce qu'on parle de spectacle de fin d'année ? Est-ce qu'on parle de photos de ballet ? C'est quoi, photographier la danse ?

  • David

    La danse, c'est tellement vaste. Parce que oui, tu peux commencer par le gala de danses d'une école amateur. Tu peux aussi photographier des compagnies professionnelles, des grandes compagnies professionnelles. Tu peux travailler pour des marques de vêtements de danse, comme moi je fais en ce moment. Je travaille avec une marque Artiligne française. Pareil, on fait un travail incroyable. Et après, tu as aussi, parce que moi, j'adore le studio, je fais beaucoup de photos en studio. Et donc, tu fais des books, tu travailles avec des danseurs plus personnels. Donc, c'est très, très vaste.

  • Jingoo

    D'ailleurs, à ce propos, moi, je suis allé sur ton site et je suis très admiratif de ton travail, ça scotche. Mais il y a une photo qui m'a vraiment marqué, c'est sur ta page de présentation, tu as pris cette ballerine. sous un immense lampadaire. Je suppose que c'est à l'Opéra. À l'Opéra de Paris. Juste le truc, c'est que je clique dessus. Je ne peux pas la voir en grand, je ne sais pas où elle est.

  • David

    Non mais je te la donnerai.

  • Jingoo

    Elle est magnifique, mais il y a une grâce et de ton sujet et il y a une harmonie des couleurs. En plus, on est dans des tonsn marronnés, chauds, etc. Moi, c'est des tons qui me parlent. Je voulais te dire, je suis allé sur le site et j'ai adoré ton travail. Ça m'a donné envie d'en savoir un petit peu plus sur toi. C'est pour ça que je te pose ces questions tellement indiscrètes. Et justement, puisqu'on parle de discrétion, le fait d'avoir été danseur pro, est-ce que ça te donne des accès justement ?

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Parce que je connais la danse, je connais les danseurs et tu sais comment placer les danseurs. Parce qu'il y a des détails tellement petits, des choses tellement qu'à l'œil normal de quelqu'un qui ne connaît pas la danse, il dit "Ah oui, c'est joli" Non, ce n'est pas du tout joli. Regarde son pied. "Quoi, il est joli ?" Non, son pied n'est pas du tout joli. Ton épaule n'est pas... à quelques centimètres près, la photo est ratée. Tu places une épaule, un pied trois centimètres plus bas, la photo est ratée. Donc oui, le fait d'avoir été danseur, ça aide à avoir vraiment la photo parfaite.

  • Jingoo

    Ça, c'est ton côté œil photographique et danseur en même temps. Mais nous, le public, on n'est pas au courant de tout ça. Si le public te dit, mais j'ai un mec comme moi qui ne connaît pas grand-chose en photo, ou alors si peu, mais je veux dire... Je regarde la photo, je dis, elle est magnifique, cette photo. Alors, on parlait justement de la ballerine. Mais ça se trouve, tu vas me dire, oui, mais si tu regardes attentivement, elle n'est pas si gracieuse que ça. Mais il n'y a que toi qui sais ça.

  • David

    Moi, le danseur qui est sur la photo, parce que ça arrive souvent quand tu fais des catalogues pour des vêtements de danse, c'est le danseur qui va valider la photo. Donc, parfois, même le public en général, il est incroyable. Le danseur dit, non, non, ça, tu ne la publies pas, cette photo.

  • Jingoo

    Ah, ça, c'est la danseuse ou le danseur qui dit, non, non.

  • David

    Voilà, regarde mon coude, je regarde mon coude. Ça ne va pas. Donc oui, c'est...

  • Jingoo

    Ah oui, parce que tu as aussi ça. Déjà, toi, tu es exigeant sur le travail. Et derrière, il y a la censure du danseur.

  • David

    Bien sûr. C'est son image.

  • Jingoo

    Et des fois, il reste une photo du danseur. Mais alors, elle est parfaite, la photo, quand vous êtes tous d'accord.

  • David

    Quand tu prends 30 photos, il t'en enlève 20.

  • Jingoo

    Oui, mais il en reste...

  • David

    30 photos, triées par moi. Je trouve qu'elles sont bien. Voilà. 30 photos, le danseur, il t'enlève ces 20-là et on va garder les 10.

  • Jingoo

    Mais il en reste 10. Voilà. Mais c'est la base aussi d'un travail entre un photographe et son modèle. Quel qu'il soit, que ce soit dans un portrait, c'est qu'il y a cette confiance qui s'établit. Si tu ne montres pas le travail. Il y a des photographes qui ne montrent pas leur travail à leur sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas, je ne suis pas là pour juger ou critiquer, mais je trouve que c'est dommage parce qu'il y a une relation de confiance entre le modèle et le sujet, qu'elle soit danseuse ou corporate, PDG ou quoi, et la personne va refaire une série avec toi et peut-être même aller plus loin qu'au départ. Est-ce que ces photos de danse, est-ce que tu les vends ? Tu vas comprendre pourquoi je pose la question.

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Je vends et merci Jingoo.

  • Jingoo

    On parle de vente et donc magnifique transition. Merci David. On va parler de Jingoo. Je vais donc maintenant laisser la parole à Bertrand Nenic de chez Jingoo, que tout le monde connaît, et qui va parler de cette collaboration très fructueuse entre Jingoo et toi. Mais avant toute chose, c'est quoi Jingoo pour toi ? Ça t'amène quoi ?

  • David

    Jingoo, ça m'a changé la vie. C'est un peu comme Cécile, mais dans les plans professionnels évidemment.

  • Bertrand

    Merci David. Je suis heureux d'apprendre que Jingoo a changé ta vie. Sache que ça a changé la mienne aussi. Donc ça, c'est super quand tu dis ça. C'est spontané, ce n'était pas préparé. Donc je te remercie. Ça va faire plaisir à toute l'équipe qui se donne à fond depuis 18 ans maintenant. Donc ça a changé ta vie. OK. Est-ce que tu peux expliquer comment tu fonctionnais avant d'utiliser Jingoo ? Comment tu faisais la partie commerce ? On a vu la partie artistique. Comment tu faisais la partie commerce de tes photos de danse ?

  • David

    En fait, c'est vrai qu'avant, moi, je gérais tout tout seul. Moi, je faisais la prise de vues, je rentrais chez moi le soir. La nuit, je ne dormais pas trop parce que je travaillais mes photos. J'imprimais à l'époque des planches contact. Ensuite, on est passés, un petit peu plus au numérique, je mettais les photos sur mon site Internet. Donc, je recevais des commandes par mail.

  • Bertrand

    Ah ouais, donc c'était...

  • David

    Par mail ou sur les... directement à l'école de danse. Avec des bons de commandes, je déposais. Je récupérais les bons de commandes. Je passais des nuits blanches à chercher la photo 1240 suite 1643. Elle voulait la photo 153. Tu reviens en arrière pour faire des commandes. Tu faisias des commandes groupées parce que tu allais récupérer toutes les photos, un tas de photos comme ça. Donc, aller chercher la photo 10 ensuite la photo 2003. ensuite, tu reviens... Une horreur t'as perdu beaucoup de temps. Donc mes week-ends, je n'avais pas de week-ends, je n'avais pas de soirées. Je faisais que ça. Et à un moment donné, je me suis dit, il faut que tu prennes un assistant pour faire ça parce que j'enchaînais les galas de danse et donc j'arrivais, j'étais...

  • Bertrand

    Épuisé.

  • David

    Épuisé, ce n'est pas possible. Donc il y a un copain photographe qui me donnait un coup de main. Mais oui, j'avais moins de boulot, mais quand même, il fallait gérer.

  • Bertrand

    La relation client,

  • David

    Tout ça. Donc ça me prenait énormément de temps. Et un jour, j'ai une copine photographe qui me dit, "T'as l'air fatigué !" Je lui raconte un peu ma vie, mais elle me dit, Mais Jingoo, C'est qui Jingoo ? Je ne connaissais pas. Mais non, mais en fait, elle m'explique un petit peu. Et là, je me suis dit, "Ouais, mais attends, je n'ai pas envie de donner mes photos à n'importe qui." Non, non, non, va si tu verras. Et c'était la découverte. C'était un peu un truc incroyable, tu ouvres la porte, tu as la lumière qui rentre chez toi. Tu sais, tu es dans une espèce de grotte.

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir que tu dises ça. Alors on n'a pas préparé l'interview. Nous, on dit souvent, Jingoo, c'est le site qui rend fou en interne. Et sache que c'est marrant parce que quand on a créé Jingoo il y a 18 ans, c'était un besoin de photographe, c'était pour réduire la chaîne décisionnelle entre la prise de vues, revoir le client plusieurs fois, qu'il choisisse les photos, aller les faire tirer et voilà, et Jingoo c'est né de ça en disant on va raccourcir tout ça non seulement les gens vont pouvoir acheter en ligne mais ça va être interfacé avec un laboratoire donc automatisé entre les deux et en fait ça va décharger le photographe de tout ce qu'il aime pas finalement, pour qu'il se concentre sur la prise de vues, et parce que c'est ça sa valeur ajoutée c'est aller faire des shootings travailler sur ses photos

  • David

    Ca te permet d'arriver à ton shooting frais, tranquille, avec la tête reposée

  • Bertrand

    Qu'est-ce que tu as ressenti à la première commande ? C'est passé sur Jingoo, tu as eu le mail d'info comme quoi il y avait une commande. Tu as eu peur ? Comment ça s'est passé ?

  • David

    C'est hyper simple, c'est clair. Tu reçois un mail, tu as telle commande. Tu vois, tu dis, ah oui, en fait, j'ai eu telle commande, j'ai vendu tant de photos. Et en fait, tout est simple, tout est clair. Et du coup, tout ce poids que tu avais sur tes épaules de dire "Wouah il faut gérer tout ça" bam, tout disparaît. Tu sais que les services après vente sera toujours là. Parce que je vais envoyer, c'est rare, mais des mails parce qu'il y a un client qui apparaît sur ces photos ou que... Et après, tu constates que c'est parce qu'il avait commandé les photos numériques et pas papier. Mais Jingoo est là pour répondre. Moi, ça m'arrive dimanche de recevoir un mail, je renvois le mail un dimanche. J'ai la réponse de Jingoo un dimanche.

  • Bertrand

    Oui, on fait des... Alors, nous, c'est un service client. Chez nous, il est ouvert 7-7. Depuis 18 ans.

  • David

    Je savais pas.

  • Bertrand

    7-7. Et le samedi-dimanche, il y a une permanence. Le but étant de répondre aux urgences, mais aussi d'avoir... moins de travail le lundi matin, ce qui donnerait des délais de réponse aux clients ou à vous, les photographes, qui seraient beaucoup plus longs. Donc, c'est beaucoup plus fluide. Alors, c'est une contrainte de travailler 7-7, donc on se relaie, mais pour nous, c'est ça la qualité de service. Et même un client à toi qui nous écrit, il va apprécier qu'on lui réponde un dimanche. Et il y a plein de trucs que tu ne vois pas passer, parce que des fois, il nous envoie à nous, sans que tu sois au courant, et on traite et basta. Mais voilà, pour nous, ça, c'est... Ça rassure le client d'acheter sur Internet. Et on prend le relais sur... On est le service client de David Herrero. On est l'assistant de David Herrero. Dans ton cas, c'est comme ça que ça se passe. Et pour tous les autres photographes également. On va rentrer dans la partie que j'affectionne. Non pas que je n'aime pas la partie artistique. J'adore ça. Mais j'adore aussi le côté vente. Parce qu'il y a beaucoup de photographes aujourd'hui qui ne vivent pas toujours très bien de leur activité. Et le sens de ces podcasts... c'est pour expliquer qu'on peut bien vivre de la photographie, convenablement en tout cas, que c'est vraiment possible et que les galeries de vente en ligne, ça peut apporter, suivant les cas, des solutions et même des revenus significatifs. Donc bien évidemment, il n'y a pas de hasard aux chiffres que je vais annoncer. C'est d'abord la qualité de la prise de vues à la sortie, c'est la qualité de la qualité de la qualité de la censure, comme disait Gilles tout à l'heure, de l'autocensure. Mais il n'y a pas que ça, il y a vraiment aussi un sens commercial. Et on peut le voir quand on dissèque tes résultats. Cette année, en 2024, avec Jingoo, tu vas avoir vendu 55 000 euros de photos. Donc déjà, c'est une sacrée performance d'une manière générale. Dans la danse, on a des gens qui ont des bons résultats, mais là, on est encore au-dessus. On va analyser un petit peu ça ensemble. Tu m'avais dit aussi que sur certains galas ou certaines écoles de danse, tu faisais des tirages sur place. Donc on peut dire aujourd'hui que dans certaines phases tu vends sur place, mais tu vends quand même après sur Jingoo, et puis d'autres tu ne vas vendre que sur Jingoo. C'est comme ça que tu fonctionnes. C'est ça. Tu peux me décrire un petit peu sur quel type de gala tu vas arriver avec une machine sur place, et d'autres pourquoi tu ne le fais pas.

  • David

    En fait il y a des galas ou des concours de danse où tu vas rester la journée. Donc le matin tu vas faire des photos, par exemple un concours de danse, tu commences le matin, donc j'ai des assistants qui vont trier mes photos. Donc j'ai deux assistants, imprimante, des tablettes qui sont connectées sur mon site internet. Donc le concours commence à 8h du matin, il y a une pause une heure après, une heure et demie après, je sors, je balance les cartes, les assistants vont vider les cartes, ils vont mettre... C'est un sacré boulot parce qu'il faut faire des dossiers avec chaque candidat, chaque passage, donc il faut bien noter les numéros. C'est pas facile. Donc, on envoie les photos sur mon site Internet de suite, et les parents qui sont là, les candidats qui vont passer la journée au théâtre, ils vont déjà consulter les photos sur mon site Internet. Donc, photos numériques, ils vont commander sur le site Internet, donc chez Jingoo.

  • Bertrand

    Donc, là, c'est la vente de fichiers.

  • David

    Voilà. Photos papiers, nous, on l'imprime sur place. Donc, ils vont repérer la photo sur mon site Internet. Ils vont... petit bon de commande, il note et on imprime sur place. Il repart le jour J avec les photos.

  • Bertrand

    Tu imprimes sur place, il paye sur place, il repart avec leurs photos en tirage papier. Si c'est du numérique, à ce moment-là, c'est directement sur Jingoo en live. Ça, c'est sur les événements où physiquement tu vas être présent avec tout ce qu'il faut pour faire le tirage. Ce qui veut dire qu'une fois que tu as fait tes ventes sur place, étant donné que les photos sont sur Jingoo, si les gens qui ont acheté sur place veulent venir après, ils le font.

  • David

    La vente peut continuer pendant 2, 3, 4 mois.

  • Bertrand

    Et à ce moment-là, sur Jingoo, ils ne peuvent pas acheter que des tirages, ils ne peuvent acheter que des fichiers, ils peuvent acheter aussi des tirages.

  • David

    C'est ça.

  • Bertrand

    C'est coup double.

  • David

    C'est ça. Tu permets aux gens d'avoir la photo le jour J, sur place, un petit peu moins cher que sur le site internet parce qu'il n'y a pas de frais d'envoi, et tu donnes la possibilité qu'après, une fois qu'ils rentrent à la maison, ils puissent regarder tranquillement, et commander tranquillement les photos.

  • Bertrand

    Ou faire une recommande pour l'anniversaire.

  • Jingoo

    C'est ça.

  • Bertrand

    Oui, d'accord.

  • David

    Ça, c'est dans les cas de concours, quand je fais un gala que le soir, j'arrive, je fais les photos, je ne dors pas la nuit, d'accord ? Parce qu'il faut dire aussi, c'est un métier passion, donc... Pour moi, je travaille beaucoup. Et j'enchaîne. Je fais un gala de soir, le lendemain, il faut que les photos soient déjà sur le site.

  • Bertrand

    Mais c'est important ce que tu dis, parce que c'est à chaud. Les gens, ils ont envie de voir les photos rapidement. Bien sûr. Un événement, nous, c'est un autre dans nos vies d'aujourd'hui. C'est ça. Donc, il faut y être. Voilà. Quand tu dis que tu travailles beaucoup, ça fait plaisir, parce qu'il y a effectivement une petite mode, une petite musique qu'on entend souvent, c'est "Travailler moins" Oui, OK, travaillez moins, mais travaillez moins et réussir, au niveau que tu as ou comme d'autres qu'on a interviewés.

  • David

    Tu sais, moi j'ai une montre, c'est pour ne pas arriver en retard. Après je ne la regarde plus. Donc une fois que le travail est fini, fini si c'est 7h du matin, 5h, 4h, peu importe, je finis mon boulot et je le finis bien. Je veux dire, les photos, je vais travailler, je vais regarder mes photos, je vais trier les photos, je vais travailler les photos, parce que parfois la lumière sur scène c'est compliqué. Donc je passe des heures à travailler les photos. Ce n'est pas parce que c'est un gala amateurque je vais faire la différence par rapport à une compagnie professionnelle.

  • Bertrand

    Tu interviens en prise de vues aussi bien sur des galas avec des danseurs professionnels, c'est une partie de l'activité, mais également l'école de danse du coin, avec des enfants, des adultes amateurs. Donc toi, tu donnes la chance à tout le monde. Je prends le même soin des photos amateurs ou professionnels. Oui, c'est ça.

  • David

    Pour moi, c'est comme ça et pas autrement.

  • Bertrand

    Je pense d'ailleurs que les danseurs amateurs achètent... peut-être plus de photos que les professionnels. Eux, ils sont dans l'émotion. C'est ça. C'est eux, c'est exceptionnel. C'est sûr. C'est David Herrero. C'est ta patte, tu sais. Je pense que les gens qui sont dans le métier de la prise de vues de danse savent ce que tu fais vraiment. Tu as ta marque de fabrique. Il y a la qualité. Voilà, c'est clair. Et donc, ce n'est pas un hasard si tu fais des scores de vente comme ça. C'est que la première chose, c'est de publier des photos, des belles photos. C'est propre. Tu as envie d'acheter tout de suite. Jamais de photos brutes. C'est quelque chose...

  • David

    Même s'il n'y a pas trop de retouches à faire, parce que je l'assure, faire la prise de vues, pour moi, c'est hyper important. Quand j'appuis, il faut que la photo soit réussie. Je ne peux pas dire, bon, c'est pas bien, je verrai. Non, non, tu ne verras pas plus tard. La photo, soit elle est bien soit elle est pas bien. On ne peut pas la récupérer non plus. Non, il n'y a pas les temps. Quand tu rentres avec 1 000, 1 200, 2 000 photos parfois, tu ne vas pas retoucher 2 000 photos photo par photo.

  • Bertrand

    C'est un peu... Si tu as fait une bonne prise de vues, il y aura très peu de retouches. Donc, c'est réalisable. Si tu as fait n'importe quoi, tu passes ta vie. Et ça, ça dégoûte tout le monde. Les photographes ont rarement envie de passer 2-3 jours devant un ordinateur. C'est pas ça. Le photographe, il aime avoir son boîtier dans les mains ou deux boîtiers, un dans chaque main. Donc, voilà. Donc, 55 000 euros de vente en ligne par an sur de la photo de danse, c'est une vraie perf. Je regardais tes scores de l'année 2023, parce que j'ai tout disséqué. Le but étant de donner envie aux photographes de se donner les moyens pour vivre convenablement de leur métier, ça passera par travailler beaucoup. Beaucoup. Soyons clairs. Il n'y a pas de magie non plus là-dedans. David Herrero n'a pas de recette magique. La recette magique, c'est la passion et le travail. C'est ça. Tu as quand même fait 25% de vente en plus cette année qu'en 2023. Donc déjà, ton score en 2023, c'était beau. Faire 25% de plus. Alors moi, je souhaite et j'ai envie que tous les ans, tu fasses 25% de plus. Toi aussi ? On est d'accord, mais nous, de toute façon, on est indexé sur ce que tu vends. Si tu ne vends pas, on ne gagne rien. Pas de bras, pas de chocolat. Si tu vends, on gagne de l'argent. Tu payes de moins en moins de commission. C'est ça. Parce que plus tu vends chez nous, moins tu payes de commission.

  • David

    Et tu sais que vous coutez moins cher qu'un assistant ?

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir et pas plaisir. Dans le sens, alors, ça me fait plaisir parce que Jingoo, pour toi, c'est un outil indispensable aujourd'hui. Comme ça, tu n'as pas d'assistant. Mais j'aime bien quand Jingoo crée de l'emploi aussi. Et c'est le cas dans d'autres domaines. Bien sûr. Mais... J'ai envie de dire que l'assistant que tu avais avant, peut-être que s'il utilise Jingoo, il n'a plus besoin d'être assistant, mais il peut être photographe indépendant totalement. Donc du coup, la boucle est bouclée. Un jour, tu as dit à quelqu'un du service client, pour moi Jingoo, c'est comme si je recevais un salaire tous les mois. Alors ça, ça nous a fait plaisir parce que c'était un petit peu le but de la base de Jingoo, c'est que le photographe shoot, mette en ligne et que tous les mois, il est dérobé.

  • David

    C'est ça. En fait, tu fais des événements, tu oublies. Tu oublies, mais quatre mois, cinq mois après, tu dis tiens une vente de 50 euros. Ah oui, c'était tel gala. Et tac, tac, tac. Il y a des mois où tu n'y attends pas et tu te dis, ah quand même, c'est bien. Voilà, c'est un salaire qui est là. On travaille quand même. Bon, tu es indépendant. Mais voilà, c'est des choses que tu te dis, ah oui, c'est bien en fait.

  • Bertrand

    C'est ça aussi. C'est que quand tu vendais sur place ou avec l'ancienne méthode, tu vendais en quelques jours une fois et après c'est tout. C'est fini. là les photos ils vont rester un an donc ça me plaît vraiment beaucoup cette récurrence de revenus que tu as tous les mois grâce à nous Jingoo. Comment tu fais parce que tu utilises certaines promotions qu'on a mis en place vu qu'on est indexé sur vos ventes on a intérêt de faire que des choses qui fonctionnent est-ce que tu peux parler de Qu'est-ce que tu proposes ? Quels formats ? Les fichiers ? A peu près tes prix ? Quelle promo tu fais ? J'ai vu que tu offrais en cas d'achat de tirage le fichier. Pourquoi tu penses que cette promo, c'est la recette un peu Coca-Cola de David Herrero ?

  • David

    Oui, en fait, c'est simple. Je pense que le même plaisir que je retrouve à faire des photos, c'est le plaisir que je retrouve quand je vois que les clients sont contents. Emotionnel encore une fois même dans le commerce ! Mais oui je me dis t'as mis 1000 photos sur le site on est venu dans des danses t'as mis 1000 photos le travail est fait, montant tout est bon, fais plaisir aux gens. C'est pas parce que je mets mes photos trop cher que je vais gagner plus d'argent, au contraire ! Tu le fais pas trop cher parce qu'une famille a un budget de 20, 30, 40 euros, peu importe, pour les photos. Donc, au lieu d'acheter deux photos à 15 euros, je préfère qu'ils achètent 5 ou 6 photos pour 30 euros.

  • Bertrand

    Voilà, pour 30 euros, 5 ou 6 photos.

  • David

    Je suis heureux, une famille, un papa, une maman, peu importe, parce qu'on repartait avec beaucoup de souvenirs de ce gala de danse. Et toi, c'est pareil. Toi, tu vas gagner le même argent. Donc, fais plaisir aux gens. Et donc, je fais aussi le format numérique qui est offert quand tu achètes une photo papier. Moi, ça ne me coûte rien non plus.

  • Bertrand

    Bien sûr. Je pense que ça, c'est ce qui déclenche vraiment parce qu'on analyse un peu le comportement d'achat. Aujourd'hui, le fichier, c'est rentré dans les mœurs. Les gens aiment avoir le fichier. Mais moi, ce que j'aime beaucoup de la manière… Tu pourrais vendre que des fichiers sur Jingoo. Mais non, tu aimes aussi le support. Oui, mais ça, je pense que les vrais passionnés de photo… Le tirage, c'est autre chose.

  • David

    J'ai commencé à l'époque argentique.

  • Bertrand

    Oui, donc tu as cette culture. Mais même les clients, en fin de compte, ils ne se rendent pas compte, mais le tout fichier, dès que tu leur donnes un tirage dans les mains, ils n'ont pas la même perception de l'image. C'est ça. Et puis ça se touche, c'est tactile, c'est à moi, ce n'est pas de l'immatériel. Et donc toi, tu proposes des tirages et pour chaque tirage acheté, le fichier est offert automatiquement.

  • David

    Normalement, oui. Il y a certains événements, non, parce que c'est compliqué. D'accord. En général, oui. En général, oui.

  • Bertrand

    Et ça, je pense que ça booste vraiment les ventes. Je pense. Parce que même les gens qui ont des petits budgets, il faut penser à ces gens-là. C'est ça. Ce n'est pas parce que tu as un petit budget que tu n'es pas dans l'émotion. Donc, ils vont acheter trois tirages à 5, 6 euros le tirage et ils se disent qu'ils vont avoir le fichier et qu'ils vont pouvoir en faire ce qu'ils veulent après. Voilà. Et ça, je pense que ça déclenche vraiment beaucoup plus les ventes. Tu l'as toujours fait, ça ?

  • David

    Oui, oui.

  • Bertrand

    Voilà, moi, je te remercie parce que... Tu vois, ton témoignage, ce que j'aimerais avant toute chose, c'est que ça déclenche dans l'esprit des nouveaux entrants dans la photographie, qu'un, il faut beaucoup travailler, deux, il faut être passionné, et qu'on peut vivre de son travail si on publie de la belle photo, qui a un effet waouh, et qu'on a des tarifs pas trop élevés, parce qu'on donne accès à notre passion et à nos images, vraiment au plus grand nombre. Et c'est aussi, je pense, comme ça, que toi aujourd'hui, tu es reconnu, David Herrero, le photographe de danse, c'est parce qu'il y a beaucoup de publics qui ont vu tes photos, qui ont acheté tes photos. Je pense que tu dois avoir des danseurs qui étaient très jeunes à un moment donné, tu les as pris en photo, tu les revois plus tard.

  • David

    Je revois même des mamans qui achètent des photos de leurs enfants. Ces mamans-là, c'était des enfants il y a 15-20 ans.

  • Bertrand

    Ah ouais !

  • David

    Donc, ils me disent, vous savez, monsieur Herrero, vous m'avez pris en photo quand j'étais petite. Et là, c'est sa fille ou son fils que je prends en photo. C'est drôle.

  • Bertrand

    C'est génial ! C'est la famille ! Bon alors un jour ça sera les grand-mères que tu auras ! Si tu continues assez longtemps la photographie. Bon ben ok on va arrêter de parler commerce parce que c'est pas le but du podcast mais je voulais qu'on partage ça ensemble pour donner au moins envie aux plus jeunes entrant de se bouger et de croire que rien n'est facile mais tout est possible ! Tout est possible.

  • Jingoo

    Merci Bertrand, parce que c'est vrai que moi, je suis complètement d'accord. Je rejoins ce côté un petit peu moins artistique, mais il n'y a pas de secret. Pour gagner sa vie, il faut bosser. Et dans la photo, il faut bosser peut-être un peu plus que dans d'autres domaines d'activité. Mais avant tout, c'est un métier passion. Donc, c'est beaucoup d'abdégation, beaucoup de courage, beaucoup de travail. Mais c'est un métier extraordinaire, ça, on est bien d'accord. Et d'ailleurs, David, alors moi, je reprends dans le fun, etc. Tu voyages beaucoup dans ton métier ? Oui. Parce que là, on est à côté de Toulouse, dans les merveilleux laboratoires Jingoo. Parce que c'est vrai qu'on peut en parler. On est bien. On est bien. Et il y a tout un service, un personnel chez Jingoo que je trouve fabuleux. Là, tu vas partir tout à l'heure dans les Alpes, où tu habites. Et puis, tu fais des photos à droite, à gauche.

  • David

    Oui, beaucoup en France. En ce moment, beaucoup en France. Avant, je voyageais un petit peu plus. Là, je voyage de moins en moins. Mais en France, oui, je bouge beaucoup en France. Et un petit peu en Espagne.

  • Jingoo

    Pour vite revenir auprès de Cécile. Aussi. C'est la vie de famille. Ça se passe bien, ta vie de famille de photographe, ta vie privée de photographe, et ta vie professionnelle, ça arrive à...

  • David

    Oui, très bien. Après, je passe beaucoup de temps en dehors. Là, pour tous mes événements de danse, je pars 3-4 mois, je rentre pas à la maison pendant 3-4 mois.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, 3-4 mois à fond la danse et 3-4 mois... Après, je rentre, je repars, mais oui, il y a des périodes un peu... J'ai une dernière question et après, on va devoir se quitter et j'en suis triste. Mais c'est justement ta prise de vues. Je crois que moi, j'ai envie d'insister là-dessus. Donc, tu as ton œil. On a dit que tu ne regardais pas l'écran, jamais. Tu ne travailles pas en mode rafale. Donc, c'est-à-dire que ta mise en scène, elle doit être parfaite. Quand je parle de mise en scène, c'est la composition. C'est-à-dire qu'en fait, ta photo, il n'y a pas besoin de la retoucher vraiment. Elle est prête, quoi

  • David

    Non, moi... Quand j'appuis, il faut que tout soit en place. La lumière bien maîtrisée, le cadrage, etc. De petites choses qu'on peut améliorer comme d'habitude parce que les éclairages sur scène parfois sont compliqués, mais il faut que la prise de vues soit vraiment assurée. Je pense que ça vient de mes origines, des photos argentiques. Oui, c'est ça. Je me souviens, on avait deux, trois peloches avec 36 prises pour la soirée, on était contents d'avoir une centaine de photos. Aujourd'hui, au bout de 10 minutes, on a déjà 2000 photos. C'est pas possible. Donc, j'essaie d'appuyer au bon moment. Je sais quand j'appuie si c'est raté ou pas. Donc, j'ai pas besoin de regarder l'écran pour voir si c'est raté. Parce que le moment où tu vas appuyer pour regarder, t'as loupé encore une photo. Donc, je pense que c'est important d'assurer la prise de vues.

  • Jingoo

    D'accord. Parce qu'il y a un truc aussi, je pense que la plupart des photographes le savent. Mais je l'entends encore aujourd'hui, en 2024. Ce n'est pas grave, ça s'arrangera avec Photoshop. Donc voilà, non, Photoshop n'arrange rien. Et puis alors, on est d'accord, on a un grand théorème. Une photo floue, c'est une photo foutue. On ne peut rien changer, c'est comme ça. Je l'ai entendu souvent, ça. Eh bien, moi, voilà. Merci, David. Merci de nous avoir consacré du temps, parce que je sais que chez toi, il est très précieux. Alors, je rappelle qu'on peut voir ton travail, qui est magnifique au demeurant et qui est inspirant sur ton site, qui est donc... www.davidherrero.com Alors, il y en a qui vont me demander. Herrero, c'est H-E-2-R-E-R-O. Voilà. Merci David pour ta disponibilité. Merci. Il y a Bertrand qui a envie de dire quelque chose. Vas-y, dis. Alors, merci David pour ta fidélité déjà, du temps passé ensemble. Et puis moi, ce que je note, c'est que l'année prochaine, tu devrais faire, si mes calculs sont bons 55 000 euros cette année, 68 000. Oui, 65, c'est vendu. Que tu continues à bien profiter de nos services et de tes week-ends, parce que ça te repose de bosser avec nous. Merci, David. Merci à vous. Attends, mais j'ai pas fini, parce qu'il a pris la parole, moi, j'avais un truc à te demander, un dernier truc. Alors, on se retrouve bientôt dans un nouvel épisode de ce podcast de photographes pour les photographes. En attendant ce moment, faites des photos, parce que ça fait du bien, puis c'est beau. Et puis David, je vais te demander, et ce sera notre chute, je voudrais que tu me dises en espagnol que tu aimes Jingoo et Cécile.

  • David

    Me encanta Jingoo y adoro Cécile.

  • Jingoo

    J'ai l'impression que ce n'est pas pareil pour Cécile.

Description

Il photographie la danse, il danse avec les chiffres. C'est un ancien danseur de grands ballets internationaux. Photographe pro depuis 20 ans, il a baigné dans la photographie depuis son plus jeune âge. Fils d'un papa passionné de photographie et de tirage photo, d'une maman professeure de danse, ça ne s'invente pas... C'est un enfant de la balle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Jingoo

    Bonjour à tous, bienvenue sur les podcasts Jingoo. Notre volonté, donner la parole aux photographes de métier qui ont réussi à bien en vivre. Que l'on soit un photographe chevronné ou arrivant dans la profession, même si vous en savez déjà beaucoup, cela peut vous inspirer. Photographe, c'est un métier. Ils vont vous dire comment ils l'appréhendent, les clés de leur réussite. Bonne écoute et à bientôt sur Jingoo. Bonjour mes amis photographes, c'est Gilles qui vous parle. Aujourd'hui, nous sommes avec David Herrero, grand, grand photographe de danse. David est très exigeant avec ses photos et donc il a la censure facile, on va en parler. David travaille avec Jingoo depuis 7 ans et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette collaboration est très fructueuse. Nous serons avec Bertrand pour en parler. Aussi, David va nous faire voyager avec son très joli accent espagnol. Voilà, ça c'est dit, on démarre. On pourrait dire en ce qui concerne David que c'est un enfant de la balle. Mais en fait, ou en vrai, comme disent les jeunes, c'est un enfant de deux balles. Et non à deux balles, loin de là. Pourquoi ? Parce que David a deux passions. Passions dont il vit pleinement aujourd'hui. La première, c'est la danse. David a été très longtemps danseur pro de ballet. Et ça, ça vient certainement de sa maman qui avait une école de danse. Son autre passion, c'est bien sûr la photo. Nous ne serions pas là aujourd'hui autrement. Et cette passion, David la tient de son papa qui avait du matériel de développement à la maison. Voilà pourquoi je parle d'enfant de deux balles. Je sais, c'était facile, mais finalement, j'aime bien. Après la danse, David Herrero se tourne vers la photographie professionnelle en 2004. Évidemment, il shoote les danseurs, ce qui donne des clichés d'une beauté saisissante où le temps est figé dans l'objectif de ce photographe. La plastique décor est là, jouant avec la lumière, pourtant pas facile, de la scène. Bref, en un mot comme en cent, les photos de David, ce n'est pas des photos à deux balles. Bonjour David, comment ça va ?

  • David

    Bonjour ça va bien merci.

  • Jingoo

    Alors David, première question très indiscrète, tu as quel âge ?

  • David

    55.

  • Jingoo

    55, c'est un peu l'âge de la sagesse, non ? Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui, à 55 ans, tes photos sont-elles plus matures ?

  • David

    Oui, on peut dire pas plus matures, mais plus réfléchies. En fait, là quand je prends des photos il y a une façon de réfléchir que j'avais moins avant. Je ne veux pas dire qu'aujourd'hui c'est moins spontané parce que j'ai toujours été quelqu'un qui travaille beaucoup, je ne prépare pas mes séances photos, j'aime bien improviser. J'arrive, je sens l'ambiance, la lumière, hop, hop, je déclenche. Mais aujourd'hui, quand je déclenche, il y a un deuxième temps de réflexion après la photo. Je sais ce que je viens de faire, pourquoi j'aurais pu faire mieux et donc je m'adapte au fur et à mesure pendant la séance photo.

  • Jingoo

    Alors avant d'être photographe, tu as d'abord été danseur, et puis alors pas n'importe où je vous prie, parce que tu as terminé ta carrière au prestigieux ballet du Capitole à Toulouse, mais tu as dansé à New York, tu as dansé à Madrid, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours de danseur ?

  • David

    Alors c'est un parcours un peu atypique parce que moi ce n'était pas prévu dans ma vie d'être danseur, j'étais gymnaste, à 18 ans j'ai arrêté la gym et ma mère qui était prof de danse, qui avait une grosse école, elle m'a dit David, viens à l'école. Je suis allé essayer un petit peu la danse et ça m'a plu, mais c'est le fait d'être sur scène qui m'a vraiment... Et donc, au bout de quelques mois, ça faisait six mois que je faisais la danse, il y a le Ballet National, qui à l'époque était dirigé par Maria Plisnitskaya. Donc, ils sont venu danser chez moi et vu qu'au théâtre, il y avait les montages de décors et tout ça, ils ont demandé à ma mère si ils pouvaient venir répéter un petit peu à l'école. Donc, ils m'ont vu, ils lui ont dit mais ce garçon... C'est mon fils, ça fait six mois qu'ils dansent. Bon, du coup, deux mois après, j'étais déjà à Madrid, à l'école de ballet national.

  • Jingoo

    C'est-à-dire qu'en fait, ils sont venus, donc il y avait un spectacle du ballet royal au théâtre. Mais le théâtre était bloqué parce que montage. Ils sont allés chez ta maman répéter. Toi, et à un moment, ta mère a dit, danse un petit peu devant eux.

  • David

    Ouais, ils m'ont invité pour aller danser avec eux.

  • Jingoo

    Voilà, d'accord. Et là ils t'ont remarqué.

  • David

    C'est six mois, c'était pas prévu de devenir danseur. Et comme je te disais, deux mois après j'étais à l'école du ballet national. Donc là ça y est, c'était un signe, il fallait que je devienne danseur.

  • Jingoo

    Quand tu es danseur, est-ce que déjà avec ton œil tu te dis, tiens je pourrais photographier comme ça la danse, j'avais pas pensé à ça. Parce que la photo, on va en parler, mais elle est déjà là la passion de la photo. Tu n'es pas photographe. Oui, depuis tout petit. Oui. Est-ce que déjà quand tu danses... Tu te dis, tiens, je pourrais prendre comme ça, comme ça.

  • David

    En fait, j'avais mon appareil photo toujours sur moi. Et quand je dansais, parfois, même pendant un spectacle, en coulisses, j'avais toujours mon petit boîtier.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Donc, je sortais en coulisses. Les 5-10 minutes, tu attends pour rentrer sur scène. Je prenais mon appareil photo, je faisais quelques photos, donc oui, c'était une évidence.

  • Jingoo

    D'ailleurs, pour nos amis photographes, on va dire que tu travailles en Nikon, si ma mémoire est bonne. Tu es un Nikoniste absolu, tu n'es jamais allé chez Fuji, Canon.

  • David

    Il y a quelques années, oui.

  • Jingoo

    Mais tu es revenu chez Nikon.

  • David

    Oui, depuis longtemps.

  • Jingoo

    Et quand tu... Donc ce fameux petit boîtier qui est en coulisses, c'est pellicule ?

  • David

    C'est pellicule à l'époque, oui.

  • Jingoo

    Et c'est un petit boîtier clic-clac-kodac, comme ça, comme on disait, où déjà tu as des réglages ?

  • David

    C'est un Contax.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, on peut régler la vitesse.

  • David

    C'était manuel, oui.

  • Jingoo

    Ce qui fait qu'aujourd'hui, si tu sais photographier à la danse, c'est parce que dans les coulisses, tu as appris à régler l'appareil pour avoir des photos.

  • David

    Même aujourd'hui, je travaille comme si j'avais mon appareil à l'époque, tout est manuel. On décide, ce n'est pas l'appareil photo qui décide.

  • Jingoo

    On va en reparler de cette manière de travailler parce que j'ai entendu comment tu faisais et je trouve ça génial. Donc, en 2004, tu arrêtes la danse. D'ailleurs, pourquoi tu arrêtes la danse ?

  • David

    Parce que... Comme je te disais tout à l'heure, quand j'étais petit, mon rêve, ce n'était pas de devenir danseur. Donc, la danse est une découverte incroyable. J'ai adoré ce métier. Mais à un moment donné, je me suis dit que je ne voulais pas devenir un vieux danseur. Je voulais m'arrêter. Et c'était le bon moment pour devenir photographe.

  • Jingoo

    Donc voilà, on va arriver à la partie photo. Le déclic, c'est quand ton père a du matériel de développement chez lui, et donc il te prend par la main et il t'emmène...

  • David

    Non, c'est moi qui rentrais. Ah oui ? Tac, tac, tac, tac.

  • Jingoo

    Alors là, tu viens de faire un frappement de porte. Tu veux bien nous refaire le frappement de porte ? Voilà. Magnifique, merci. C'est pour nos amis.

  • David

    Voilà et donc, moi, c'était incroyable de voir ce papier blanc qui commence à devenir... des silhouettes qui apparaissent et tout ça. Et moi, c'était incroyable. Et donc après, moi, je me souviens, je pourrais te montrer, j'ai des photos quand j'étais petit, j'avais l'appareil photo de mon père toujours, tu sais. Voilà, c'est... Depuis tout petit, c'était un peu...

  • Jingoo

    Donc, on ne peut pas dire qu'il y a eu un déclic. On peut dire que tu as été danseur et donc tu passes tout naturellement à la photo parce que la photo, ce n'est pas un déclic. La photo est déjà dans ta vie, quoi. D'accord. Est-ce que tu te souviens de ta première photo de danse que tu as prise après 2004 ? Ou peut-être même avant, et qui t'a raconté quelque chose, qui t'a parlé ou tu t'es dit, ah oui, j'adore cette photo ?

  • David

    Mais oui, je pense, ce n'est pas une photo, c'est une série de photos que j'avais faites au Théâtre du Capitole, justement, en noir et blanc, en pellicule. Et de cette série de photos, j'avais fait un petit expo à Toulouse.

  • Jingoo

    D'accord. Alors maintenant, je suis un petit peu intrusif, je vais te parler de trucs privés. Je sais que tu vis avec Cécile, qui est kiné. Tout à fait. Je me suis un peu renseigné. Vous vous êtes rencontrés comment, tous les deux ?

  • David

    C'était mon kiné.

  • Jingoo

    Ah, d'accord.

  • David

    Voilà. Pendant des années... Non, non, mais je vais t'expliquer. Donc, au bout de quelques années, moi, je me suis séparé. On se rencontrait comme ça, par hasard.

  • Jingoo

    Et depuis, on s'est...

  • David

    Elle était aussi célibataire à cette époque-là.

  • Jingoo

    Et voilà. Et ça l'a fait.

  • David

    Et ouais.

  • Jingoo

    Et alors, tous les deux, Cécile et toi, vous avez bien une petite... chansons qui vous rassemble ?

  • David

    En fait oui, mais en fait c'est une chanson d'Ed Sheeran, même si ce n'est pas du tout mon style de musique, mais c'est drôle parce qu'on est partis au Canaries, parce que moi j'adore la planche à voile, le windsurf, c'est mon truc. Donc on est partis là-bas en vacances, comme ça je pouvais naviguer un petit peu, et après comme moi elle adore la montagne, on est allés monter au Teide, faire le fou un petit peu. Et donc on était en soirée tous les deux dans un bar et on sortait. Et on allait sortir, donc on arrive tous les deux en même temps à la porte, donc je lui ouvre la porte. Mais un peu, tu vois, on a fait un peu la mise en scène, les trucs comme ça, vas-y, passe, machin. Et à ce moment-là, bam, la chanson. Je l'ai gardée et c'était génial. Donc on a éclaté de rire tous les deux et depuis cette chanson.

  • Jingoo

    C'est quoi la chanson alors ?

  • David

    Je ne me souviens plus. Ah bah oui. Je peux la chanter, mais je ne chante pas très bien.

  • Jingoo

    Oui, non, non.

  • David

    Bien entendu, elle est très connue, cette chanson.

  • Jingoo

    Allez, on va revenir à la photographie. Moi, j'aime bien cet entretien, c'est très sympathique. Cette interview, tout le monde est mort de rire. Alors, on revient à la photo. Le fait d'avoir été danseur t'aide certainement à deviner la bonne prise, le bon déclenchement pour le bon moment, le déclenchement parfait. Et quand quelqu'un danse devant ton objectif, que ton œil est collé sur ton appareil, moi, je suis très curieux de savoir comment ça se passe dans ta tête. Donc, tu as l'appareil, tu as l'œil vissé sur le viseur. à tel point qu'il t'arrive d'avoir mal à l'œil, j'ai entendu ça, voilà, là, tellement t'es dessus. Je tiens à préciser pour nos amis photographes que David ne regarde jamais l'écran de contrôle de son appareil, au contraire, il l'a mis en mode, ce qui est une excellente idée. D'abord, tu es d'accord, on ne loupe rien. Et surtout, on économise beaucoup la batterie. Donc, comment ça se passe, ce voyage œil-danse-déclenchement ?

  • David

    Alors, moi, je pense qu'en tant que danseur, il y a quelque chose de naturel. Ça veut dire que moi, quand je vois quelqu'un sur scène, j'ai l'impression d'être sur scène aussi. Je suis quelqu'un qui écoute beaucoup la musique. Donc, la musique, elle va te dire énormément de choses. Tu sais ce qui se passe, il y a un moment de la musique, tu sens que la musique va changer, tu sens qu'il y a un truc qui arrive. Donc, le fait d'être avec les danseurs, la danseuse sur scène, écouter de la musique. Et en fait, à un moment donné, parfois j'oublie que j'ai mon appareil photo. Il y a des gens qui me disent, David, quand tu fais des photos, tu bouges. Et apparemment, je bouge quand je fais des photos. Tu danses ? Oui, vraiment. Et parfois, même des émotions, parfois c'est fort. Parfois, les gens me disent "Tu veux venir à la répétition générale ? Comme ça, tu vois un petit peu." Non, non, je ne veux pas. Je préfère découvrir parce que j'aime bien ça. J'aime bien rentrer dans ce monde avec cette ambiance-là. Et je crois que ça aide beaucoup, beaucoup, le fait de sentir les choses sur scène quand on n'est pas sur scène.

  • Jingoo

    Alors, il y a autre chose aussi qui m'a vraiment interpellé dans ton travail. J'ai lu que tu te censurais énormément. Si la photo ne te plaît pas, tu l'effaces définitivement. Et alors, moi, je t'explique. Moi, perso, je n'efface rien, à part les photos vraiment loupées, les floues. Mais quand je regarde des mois ou des années plus tard ces vieilles photos que je trouvais particulièrement moches, je suis assez surpris de les redécouvrir et de me dire, tiens, finalement, c'est pas mal. Alors, quand toi, tu effaces une photo, est-ce que finalement, tu ne donnes aucune chance à cette photo et ça ne t'embête pas du tout ?

  • David

    Non. Ah non, c'est sec. Dans la vie, il ne faut pas regarder en arrière.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Tu regardes en arrière, mais tu sais les erreurs que tu as faites, et t'avance et tu essaies de ne pas faire la même chose. Oui, oui. Donc, il y a une photo ratée, je sais pourquoi elle est ratée.

  • Jingoo

    D'accord. Pourquoi elle est ratée, la photo, alors ?

  • David

    Soit parce que le moment de déclenchement n'a pas été bon, soit parce qu'il y a quelque chose qui me dérange.

  • Jingoo

    D'accord. Ça veut dire une expression de visage, je crois.

  • David

    Un visage, en arrière-plan qui je trouve n'est pas en valeur. Donc non, moi je préfère que j'efface, je passe à une autre chose.

  • Jingoo

    Cela dit, tu économises de la place sur la carte, ça c'est clair.

  • David

    Voilà et sur le disque dur aussi.

  • Jingoo

    Parce que je tiens aussi à dire aux amis photographes qui nous écoutent, c'est que aussi incroyable que cela puisse paraître, tu travailles au mode single shot, tu ne fais pas du rafale.

  • David

    Non, jamais. Et je peux te dire, j'ai un Z9, je peux faire 110 photos par seconde. 110, oui, par seconde. Et 20 photos en mode RAW, mais ça ne sert à rien.

  • Jingoo

    Tu travailles bien sûr en mode RAW on est d'accord ? j'ai vu des photographes travailler en JPEG jamais c'est notre point de vue on a bien travaillé en RAW chacun voit midi à sa porte on peut dire qu'il y a une patte David Herrero c'est clair. Autre exemple tu es passionné de windsurf parce que tu as plein de passions tu es un homme à passions, il y a la photo, la danse, Cécile et maintenant le windsurf évidemment, je pense qu'elle sera heureuse quand elle va entendre le truc,"ah je suis une de tes passions" !

  • David

    Non elle est pas du tout comme ça, pas du tout.

  • Jingoo

    Donc tu pratiques le windsurf tu le photographies et alors boum tu publies tes photos sur Windsurf ou PlancheMag, t'as travaillé pour Repetto ou pour Merlet chaussons qui sont des très grandes marques pour la danse classique et boum, voilà une photo, boum boum et tu te retrouves euh euh pour travailler pour cette grande marque prestigieuse. La question, c'est comment on entame une collaboration avec des magazines ? Comment ça se passe ? Parce que c'est incroyable, tu fais un truc, boum, tu le vends. Tu vas au windsurf, tu fais des photos parce que ça t'éclate. C'est pas pour vendre, ça j'adore. Et donc, boum, tu vends sur Windsurf. Comment on fait un truc pareil ? Je pense qu'il y a plein de photographes qui aimeraient connaître le tuyau.

  • David

    Si je suis devenu photographe, c'est parce que j'aime. De toute façon, je suis devenu danseur parce que c'est quelque chose que j'aime et j'adore. Donc, quand tu aimes quelque chose, tu fonces, tu t'en fous, tu ne penses pas. Le temps que tu passes, tu penses. Parfois, tu dois payer. J'étais photographe du Windsor, je payais mes voyages. Je partais à droite, à gauche. Je payais l'essence, les péages pour aller faire des photos, des reportages. Et après, au début, c'est vrai que tu vendais une photo. Tu partais un week-end, tu avais fait 800 kilomètres en voiture. Tu revenais avec 250 photos incroyables et tu vendais une photo à 30 euros.

  • Jingoo

    Mais tu la vendais.

  • David

    Tu la vendais et en fait, tu te dis mais ce n'est pas grave. Parce que dès là, tu commences à faire connaissance de gens intéressants. Déjà, j'ai plein d'amis de ces milieux-là. C'est incroyable et en fait, ça t'enrichit. Et plus ça t'enrichit, plus tu deviens quelqu'un d'épanoui, d'heureux.

  • Jingoo

    Alors ça, on est d'accord pour la photo. Et d'ailleurs, c'est un thème qui va arriver bientôt chez Jingoo. Allez, un petit scoop. On va parler de photothérapie dans un prochain podcast. Et c'est une approche extraordinaire de la photo. Et c'est vrai que c'est une passion. Mais vraiment, pour être dans le concret, Windsurf, comment tu démarres cette collaboration ?

  • David

    À ce moment-là, tu proposes tes photos. Tu envoies un mail. À l'époque, c'était plus le téléphone. Et en plus, je préfère le contact direct que le mail. C'est moins froid. Et donc, je suis parti à tel endroit. Je fais des photos. Après les photos, j'écrivais aussi un petit peu. Parce que quand tu fais Windsor, tu connais un petit peu. Là, c'est un spot où tu peux naviguer. Attention quand il y a le courant. Quand il y a des vagues., tel point tel endroit. J'avais fait, à part les photos, parler un petit peu de l'endroit. C'est quelque chose qui me plaisait beaucoup à l'époque. Je commençais à faire un petit reportage comme ça. En fait, il faut se vendre, il faut montrer de quoi tu es capable. Et petit à petit, tu commences à te faire un nom.

  • Jingoo

    Maintenant, pour en revenir à la photo de danse, qui est quand même ton cheval de bataille, quand tu photographies la danse, est-ce qu'on parle de spectacle de fin d'année ? Est-ce qu'on parle de photos de ballet ? C'est quoi, photographier la danse ?

  • David

    La danse, c'est tellement vaste. Parce que oui, tu peux commencer par le gala de danses d'une école amateur. Tu peux aussi photographier des compagnies professionnelles, des grandes compagnies professionnelles. Tu peux travailler pour des marques de vêtements de danse, comme moi je fais en ce moment. Je travaille avec une marque Artiligne française. Pareil, on fait un travail incroyable. Et après, tu as aussi, parce que moi, j'adore le studio, je fais beaucoup de photos en studio. Et donc, tu fais des books, tu travailles avec des danseurs plus personnels. Donc, c'est très, très vaste.

  • Jingoo

    D'ailleurs, à ce propos, moi, je suis allé sur ton site et je suis très admiratif de ton travail, ça scotche. Mais il y a une photo qui m'a vraiment marqué, c'est sur ta page de présentation, tu as pris cette ballerine. sous un immense lampadaire. Je suppose que c'est à l'Opéra. À l'Opéra de Paris. Juste le truc, c'est que je clique dessus. Je ne peux pas la voir en grand, je ne sais pas où elle est.

  • David

    Non mais je te la donnerai.

  • Jingoo

    Elle est magnifique, mais il y a une grâce et de ton sujet et il y a une harmonie des couleurs. En plus, on est dans des tonsn marronnés, chauds, etc. Moi, c'est des tons qui me parlent. Je voulais te dire, je suis allé sur le site et j'ai adoré ton travail. Ça m'a donné envie d'en savoir un petit peu plus sur toi. C'est pour ça que je te pose ces questions tellement indiscrètes. Et justement, puisqu'on parle de discrétion, le fait d'avoir été danseur pro, est-ce que ça te donne des accès justement ?

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Parce que je connais la danse, je connais les danseurs et tu sais comment placer les danseurs. Parce qu'il y a des détails tellement petits, des choses tellement qu'à l'œil normal de quelqu'un qui ne connaît pas la danse, il dit "Ah oui, c'est joli" Non, ce n'est pas du tout joli. Regarde son pied. "Quoi, il est joli ?" Non, son pied n'est pas du tout joli. Ton épaule n'est pas... à quelques centimètres près, la photo est ratée. Tu places une épaule, un pied trois centimètres plus bas, la photo est ratée. Donc oui, le fait d'avoir été danseur, ça aide à avoir vraiment la photo parfaite.

  • Jingoo

    Ça, c'est ton côté œil photographique et danseur en même temps. Mais nous, le public, on n'est pas au courant de tout ça. Si le public te dit, mais j'ai un mec comme moi qui ne connaît pas grand-chose en photo, ou alors si peu, mais je veux dire... Je regarde la photo, je dis, elle est magnifique, cette photo. Alors, on parlait justement de la ballerine. Mais ça se trouve, tu vas me dire, oui, mais si tu regardes attentivement, elle n'est pas si gracieuse que ça. Mais il n'y a que toi qui sais ça.

  • David

    Moi, le danseur qui est sur la photo, parce que ça arrive souvent quand tu fais des catalogues pour des vêtements de danse, c'est le danseur qui va valider la photo. Donc, parfois, même le public en général, il est incroyable. Le danseur dit, non, non, ça, tu ne la publies pas, cette photo.

  • Jingoo

    Ah, ça, c'est la danseuse ou le danseur qui dit, non, non.

  • David

    Voilà, regarde mon coude, je regarde mon coude. Ça ne va pas. Donc oui, c'est...

  • Jingoo

    Ah oui, parce que tu as aussi ça. Déjà, toi, tu es exigeant sur le travail. Et derrière, il y a la censure du danseur.

  • David

    Bien sûr. C'est son image.

  • Jingoo

    Et des fois, il reste une photo du danseur. Mais alors, elle est parfaite, la photo, quand vous êtes tous d'accord.

  • David

    Quand tu prends 30 photos, il t'en enlève 20.

  • Jingoo

    Oui, mais il en reste...

  • David

    30 photos, triées par moi. Je trouve qu'elles sont bien. Voilà. 30 photos, le danseur, il t'enlève ces 20-là et on va garder les 10.

  • Jingoo

    Mais il en reste 10. Voilà. Mais c'est la base aussi d'un travail entre un photographe et son modèle. Quel qu'il soit, que ce soit dans un portrait, c'est qu'il y a cette confiance qui s'établit. Si tu ne montres pas le travail. Il y a des photographes qui ne montrent pas leur travail à leur sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas, je ne suis pas là pour juger ou critiquer, mais je trouve que c'est dommage parce qu'il y a une relation de confiance entre le modèle et le sujet, qu'elle soit danseuse ou corporate, PDG ou quoi, et la personne va refaire une série avec toi et peut-être même aller plus loin qu'au départ. Est-ce que ces photos de danse, est-ce que tu les vends ? Tu vas comprendre pourquoi je pose la question.

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Je vends et merci Jingoo.

  • Jingoo

    On parle de vente et donc magnifique transition. Merci David. On va parler de Jingoo. Je vais donc maintenant laisser la parole à Bertrand Nenic de chez Jingoo, que tout le monde connaît, et qui va parler de cette collaboration très fructueuse entre Jingoo et toi. Mais avant toute chose, c'est quoi Jingoo pour toi ? Ça t'amène quoi ?

  • David

    Jingoo, ça m'a changé la vie. C'est un peu comme Cécile, mais dans les plans professionnels évidemment.

  • Bertrand

    Merci David. Je suis heureux d'apprendre que Jingoo a changé ta vie. Sache que ça a changé la mienne aussi. Donc ça, c'est super quand tu dis ça. C'est spontané, ce n'était pas préparé. Donc je te remercie. Ça va faire plaisir à toute l'équipe qui se donne à fond depuis 18 ans maintenant. Donc ça a changé ta vie. OK. Est-ce que tu peux expliquer comment tu fonctionnais avant d'utiliser Jingoo ? Comment tu faisais la partie commerce ? On a vu la partie artistique. Comment tu faisais la partie commerce de tes photos de danse ?

  • David

    En fait, c'est vrai qu'avant, moi, je gérais tout tout seul. Moi, je faisais la prise de vues, je rentrais chez moi le soir. La nuit, je ne dormais pas trop parce que je travaillais mes photos. J'imprimais à l'époque des planches contact. Ensuite, on est passés, un petit peu plus au numérique, je mettais les photos sur mon site Internet. Donc, je recevais des commandes par mail.

  • Bertrand

    Ah ouais, donc c'était...

  • David

    Par mail ou sur les... directement à l'école de danse. Avec des bons de commandes, je déposais. Je récupérais les bons de commandes. Je passais des nuits blanches à chercher la photo 1240 suite 1643. Elle voulait la photo 153. Tu reviens en arrière pour faire des commandes. Tu faisias des commandes groupées parce que tu allais récupérer toutes les photos, un tas de photos comme ça. Donc, aller chercher la photo 10 ensuite la photo 2003. ensuite, tu reviens... Une horreur t'as perdu beaucoup de temps. Donc mes week-ends, je n'avais pas de week-ends, je n'avais pas de soirées. Je faisais que ça. Et à un moment donné, je me suis dit, il faut que tu prennes un assistant pour faire ça parce que j'enchaînais les galas de danse et donc j'arrivais, j'étais...

  • Bertrand

    Épuisé.

  • David

    Épuisé, ce n'est pas possible. Donc il y a un copain photographe qui me donnait un coup de main. Mais oui, j'avais moins de boulot, mais quand même, il fallait gérer.

  • Bertrand

    La relation client,

  • David

    Tout ça. Donc ça me prenait énormément de temps. Et un jour, j'ai une copine photographe qui me dit, "T'as l'air fatigué !" Je lui raconte un peu ma vie, mais elle me dit, Mais Jingoo, C'est qui Jingoo ? Je ne connaissais pas. Mais non, mais en fait, elle m'explique un petit peu. Et là, je me suis dit, "Ouais, mais attends, je n'ai pas envie de donner mes photos à n'importe qui." Non, non, non, va si tu verras. Et c'était la découverte. C'était un peu un truc incroyable, tu ouvres la porte, tu as la lumière qui rentre chez toi. Tu sais, tu es dans une espèce de grotte.

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir que tu dises ça. Alors on n'a pas préparé l'interview. Nous, on dit souvent, Jingoo, c'est le site qui rend fou en interne. Et sache que c'est marrant parce que quand on a créé Jingoo il y a 18 ans, c'était un besoin de photographe, c'était pour réduire la chaîne décisionnelle entre la prise de vues, revoir le client plusieurs fois, qu'il choisisse les photos, aller les faire tirer et voilà, et Jingoo c'est né de ça en disant on va raccourcir tout ça non seulement les gens vont pouvoir acheter en ligne mais ça va être interfacé avec un laboratoire donc automatisé entre les deux et en fait ça va décharger le photographe de tout ce qu'il aime pas finalement, pour qu'il se concentre sur la prise de vues, et parce que c'est ça sa valeur ajoutée c'est aller faire des shootings travailler sur ses photos

  • David

    Ca te permet d'arriver à ton shooting frais, tranquille, avec la tête reposée

  • Bertrand

    Qu'est-ce que tu as ressenti à la première commande ? C'est passé sur Jingoo, tu as eu le mail d'info comme quoi il y avait une commande. Tu as eu peur ? Comment ça s'est passé ?

  • David

    C'est hyper simple, c'est clair. Tu reçois un mail, tu as telle commande. Tu vois, tu dis, ah oui, en fait, j'ai eu telle commande, j'ai vendu tant de photos. Et en fait, tout est simple, tout est clair. Et du coup, tout ce poids que tu avais sur tes épaules de dire "Wouah il faut gérer tout ça" bam, tout disparaît. Tu sais que les services après vente sera toujours là. Parce que je vais envoyer, c'est rare, mais des mails parce qu'il y a un client qui apparaît sur ces photos ou que... Et après, tu constates que c'est parce qu'il avait commandé les photos numériques et pas papier. Mais Jingoo est là pour répondre. Moi, ça m'arrive dimanche de recevoir un mail, je renvois le mail un dimanche. J'ai la réponse de Jingoo un dimanche.

  • Bertrand

    Oui, on fait des... Alors, nous, c'est un service client. Chez nous, il est ouvert 7-7. Depuis 18 ans.

  • David

    Je savais pas.

  • Bertrand

    7-7. Et le samedi-dimanche, il y a une permanence. Le but étant de répondre aux urgences, mais aussi d'avoir... moins de travail le lundi matin, ce qui donnerait des délais de réponse aux clients ou à vous, les photographes, qui seraient beaucoup plus longs. Donc, c'est beaucoup plus fluide. Alors, c'est une contrainte de travailler 7-7, donc on se relaie, mais pour nous, c'est ça la qualité de service. Et même un client à toi qui nous écrit, il va apprécier qu'on lui réponde un dimanche. Et il y a plein de trucs que tu ne vois pas passer, parce que des fois, il nous envoie à nous, sans que tu sois au courant, et on traite et basta. Mais voilà, pour nous, ça, c'est... Ça rassure le client d'acheter sur Internet. Et on prend le relais sur... On est le service client de David Herrero. On est l'assistant de David Herrero. Dans ton cas, c'est comme ça que ça se passe. Et pour tous les autres photographes également. On va rentrer dans la partie que j'affectionne. Non pas que je n'aime pas la partie artistique. J'adore ça. Mais j'adore aussi le côté vente. Parce qu'il y a beaucoup de photographes aujourd'hui qui ne vivent pas toujours très bien de leur activité. Et le sens de ces podcasts... c'est pour expliquer qu'on peut bien vivre de la photographie, convenablement en tout cas, que c'est vraiment possible et que les galeries de vente en ligne, ça peut apporter, suivant les cas, des solutions et même des revenus significatifs. Donc bien évidemment, il n'y a pas de hasard aux chiffres que je vais annoncer. C'est d'abord la qualité de la prise de vues à la sortie, c'est la qualité de la qualité de la qualité de la censure, comme disait Gilles tout à l'heure, de l'autocensure. Mais il n'y a pas que ça, il y a vraiment aussi un sens commercial. Et on peut le voir quand on dissèque tes résultats. Cette année, en 2024, avec Jingoo, tu vas avoir vendu 55 000 euros de photos. Donc déjà, c'est une sacrée performance d'une manière générale. Dans la danse, on a des gens qui ont des bons résultats, mais là, on est encore au-dessus. On va analyser un petit peu ça ensemble. Tu m'avais dit aussi que sur certains galas ou certaines écoles de danse, tu faisais des tirages sur place. Donc on peut dire aujourd'hui que dans certaines phases tu vends sur place, mais tu vends quand même après sur Jingoo, et puis d'autres tu ne vas vendre que sur Jingoo. C'est comme ça que tu fonctionnes. C'est ça. Tu peux me décrire un petit peu sur quel type de gala tu vas arriver avec une machine sur place, et d'autres pourquoi tu ne le fais pas.

  • David

    En fait il y a des galas ou des concours de danse où tu vas rester la journée. Donc le matin tu vas faire des photos, par exemple un concours de danse, tu commences le matin, donc j'ai des assistants qui vont trier mes photos. Donc j'ai deux assistants, imprimante, des tablettes qui sont connectées sur mon site internet. Donc le concours commence à 8h du matin, il y a une pause une heure après, une heure et demie après, je sors, je balance les cartes, les assistants vont vider les cartes, ils vont mettre... C'est un sacré boulot parce qu'il faut faire des dossiers avec chaque candidat, chaque passage, donc il faut bien noter les numéros. C'est pas facile. Donc, on envoie les photos sur mon site Internet de suite, et les parents qui sont là, les candidats qui vont passer la journée au théâtre, ils vont déjà consulter les photos sur mon site Internet. Donc, photos numériques, ils vont commander sur le site Internet, donc chez Jingoo.

  • Bertrand

    Donc, là, c'est la vente de fichiers.

  • David

    Voilà. Photos papiers, nous, on l'imprime sur place. Donc, ils vont repérer la photo sur mon site Internet. Ils vont... petit bon de commande, il note et on imprime sur place. Il repart le jour J avec les photos.

  • Bertrand

    Tu imprimes sur place, il paye sur place, il repart avec leurs photos en tirage papier. Si c'est du numérique, à ce moment-là, c'est directement sur Jingoo en live. Ça, c'est sur les événements où physiquement tu vas être présent avec tout ce qu'il faut pour faire le tirage. Ce qui veut dire qu'une fois que tu as fait tes ventes sur place, étant donné que les photos sont sur Jingoo, si les gens qui ont acheté sur place veulent venir après, ils le font.

  • David

    La vente peut continuer pendant 2, 3, 4 mois.

  • Bertrand

    Et à ce moment-là, sur Jingoo, ils ne peuvent pas acheter que des tirages, ils ne peuvent acheter que des fichiers, ils peuvent acheter aussi des tirages.

  • David

    C'est ça.

  • Bertrand

    C'est coup double.

  • David

    C'est ça. Tu permets aux gens d'avoir la photo le jour J, sur place, un petit peu moins cher que sur le site internet parce qu'il n'y a pas de frais d'envoi, et tu donnes la possibilité qu'après, une fois qu'ils rentrent à la maison, ils puissent regarder tranquillement, et commander tranquillement les photos.

  • Bertrand

    Ou faire une recommande pour l'anniversaire.

  • Jingoo

    C'est ça.

  • Bertrand

    Oui, d'accord.

  • David

    Ça, c'est dans les cas de concours, quand je fais un gala que le soir, j'arrive, je fais les photos, je ne dors pas la nuit, d'accord ? Parce qu'il faut dire aussi, c'est un métier passion, donc... Pour moi, je travaille beaucoup. Et j'enchaîne. Je fais un gala de soir, le lendemain, il faut que les photos soient déjà sur le site.

  • Bertrand

    Mais c'est important ce que tu dis, parce que c'est à chaud. Les gens, ils ont envie de voir les photos rapidement. Bien sûr. Un événement, nous, c'est un autre dans nos vies d'aujourd'hui. C'est ça. Donc, il faut y être. Voilà. Quand tu dis que tu travailles beaucoup, ça fait plaisir, parce qu'il y a effectivement une petite mode, une petite musique qu'on entend souvent, c'est "Travailler moins" Oui, OK, travaillez moins, mais travaillez moins et réussir, au niveau que tu as ou comme d'autres qu'on a interviewés.

  • David

    Tu sais, moi j'ai une montre, c'est pour ne pas arriver en retard. Après je ne la regarde plus. Donc une fois que le travail est fini, fini si c'est 7h du matin, 5h, 4h, peu importe, je finis mon boulot et je le finis bien. Je veux dire, les photos, je vais travailler, je vais regarder mes photos, je vais trier les photos, je vais travailler les photos, parce que parfois la lumière sur scène c'est compliqué. Donc je passe des heures à travailler les photos. Ce n'est pas parce que c'est un gala amateurque je vais faire la différence par rapport à une compagnie professionnelle.

  • Bertrand

    Tu interviens en prise de vues aussi bien sur des galas avec des danseurs professionnels, c'est une partie de l'activité, mais également l'école de danse du coin, avec des enfants, des adultes amateurs. Donc toi, tu donnes la chance à tout le monde. Je prends le même soin des photos amateurs ou professionnels. Oui, c'est ça.

  • David

    Pour moi, c'est comme ça et pas autrement.

  • Bertrand

    Je pense d'ailleurs que les danseurs amateurs achètent... peut-être plus de photos que les professionnels. Eux, ils sont dans l'émotion. C'est ça. C'est eux, c'est exceptionnel. C'est sûr. C'est David Herrero. C'est ta patte, tu sais. Je pense que les gens qui sont dans le métier de la prise de vues de danse savent ce que tu fais vraiment. Tu as ta marque de fabrique. Il y a la qualité. Voilà, c'est clair. Et donc, ce n'est pas un hasard si tu fais des scores de vente comme ça. C'est que la première chose, c'est de publier des photos, des belles photos. C'est propre. Tu as envie d'acheter tout de suite. Jamais de photos brutes. C'est quelque chose...

  • David

    Même s'il n'y a pas trop de retouches à faire, parce que je l'assure, faire la prise de vues, pour moi, c'est hyper important. Quand j'appuis, il faut que la photo soit réussie. Je ne peux pas dire, bon, c'est pas bien, je verrai. Non, non, tu ne verras pas plus tard. La photo, soit elle est bien soit elle est pas bien. On ne peut pas la récupérer non plus. Non, il n'y a pas les temps. Quand tu rentres avec 1 000, 1 200, 2 000 photos parfois, tu ne vas pas retoucher 2 000 photos photo par photo.

  • Bertrand

    C'est un peu... Si tu as fait une bonne prise de vues, il y aura très peu de retouches. Donc, c'est réalisable. Si tu as fait n'importe quoi, tu passes ta vie. Et ça, ça dégoûte tout le monde. Les photographes ont rarement envie de passer 2-3 jours devant un ordinateur. C'est pas ça. Le photographe, il aime avoir son boîtier dans les mains ou deux boîtiers, un dans chaque main. Donc, voilà. Donc, 55 000 euros de vente en ligne par an sur de la photo de danse, c'est une vraie perf. Je regardais tes scores de l'année 2023, parce que j'ai tout disséqué. Le but étant de donner envie aux photographes de se donner les moyens pour vivre convenablement de leur métier, ça passera par travailler beaucoup. Beaucoup. Soyons clairs. Il n'y a pas de magie non plus là-dedans. David Herrero n'a pas de recette magique. La recette magique, c'est la passion et le travail. C'est ça. Tu as quand même fait 25% de vente en plus cette année qu'en 2023. Donc déjà, ton score en 2023, c'était beau. Faire 25% de plus. Alors moi, je souhaite et j'ai envie que tous les ans, tu fasses 25% de plus. Toi aussi ? On est d'accord, mais nous, de toute façon, on est indexé sur ce que tu vends. Si tu ne vends pas, on ne gagne rien. Pas de bras, pas de chocolat. Si tu vends, on gagne de l'argent. Tu payes de moins en moins de commission. C'est ça. Parce que plus tu vends chez nous, moins tu payes de commission.

  • David

    Et tu sais que vous coutez moins cher qu'un assistant ?

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir et pas plaisir. Dans le sens, alors, ça me fait plaisir parce que Jingoo, pour toi, c'est un outil indispensable aujourd'hui. Comme ça, tu n'as pas d'assistant. Mais j'aime bien quand Jingoo crée de l'emploi aussi. Et c'est le cas dans d'autres domaines. Bien sûr. Mais... J'ai envie de dire que l'assistant que tu avais avant, peut-être que s'il utilise Jingoo, il n'a plus besoin d'être assistant, mais il peut être photographe indépendant totalement. Donc du coup, la boucle est bouclée. Un jour, tu as dit à quelqu'un du service client, pour moi Jingoo, c'est comme si je recevais un salaire tous les mois. Alors ça, ça nous a fait plaisir parce que c'était un petit peu le but de la base de Jingoo, c'est que le photographe shoot, mette en ligne et que tous les mois, il est dérobé.

  • David

    C'est ça. En fait, tu fais des événements, tu oublies. Tu oublies, mais quatre mois, cinq mois après, tu dis tiens une vente de 50 euros. Ah oui, c'était tel gala. Et tac, tac, tac. Il y a des mois où tu n'y attends pas et tu te dis, ah quand même, c'est bien. Voilà, c'est un salaire qui est là. On travaille quand même. Bon, tu es indépendant. Mais voilà, c'est des choses que tu te dis, ah oui, c'est bien en fait.

  • Bertrand

    C'est ça aussi. C'est que quand tu vendais sur place ou avec l'ancienne méthode, tu vendais en quelques jours une fois et après c'est tout. C'est fini. là les photos ils vont rester un an donc ça me plaît vraiment beaucoup cette récurrence de revenus que tu as tous les mois grâce à nous Jingoo. Comment tu fais parce que tu utilises certaines promotions qu'on a mis en place vu qu'on est indexé sur vos ventes on a intérêt de faire que des choses qui fonctionnent est-ce que tu peux parler de Qu'est-ce que tu proposes ? Quels formats ? Les fichiers ? A peu près tes prix ? Quelle promo tu fais ? J'ai vu que tu offrais en cas d'achat de tirage le fichier. Pourquoi tu penses que cette promo, c'est la recette un peu Coca-Cola de David Herrero ?

  • David

    Oui, en fait, c'est simple. Je pense que le même plaisir que je retrouve à faire des photos, c'est le plaisir que je retrouve quand je vois que les clients sont contents. Emotionnel encore une fois même dans le commerce ! Mais oui je me dis t'as mis 1000 photos sur le site on est venu dans des danses t'as mis 1000 photos le travail est fait, montant tout est bon, fais plaisir aux gens. C'est pas parce que je mets mes photos trop cher que je vais gagner plus d'argent, au contraire ! Tu le fais pas trop cher parce qu'une famille a un budget de 20, 30, 40 euros, peu importe, pour les photos. Donc, au lieu d'acheter deux photos à 15 euros, je préfère qu'ils achètent 5 ou 6 photos pour 30 euros.

  • Bertrand

    Voilà, pour 30 euros, 5 ou 6 photos.

  • David

    Je suis heureux, une famille, un papa, une maman, peu importe, parce qu'on repartait avec beaucoup de souvenirs de ce gala de danse. Et toi, c'est pareil. Toi, tu vas gagner le même argent. Donc, fais plaisir aux gens. Et donc, je fais aussi le format numérique qui est offert quand tu achètes une photo papier. Moi, ça ne me coûte rien non plus.

  • Bertrand

    Bien sûr. Je pense que ça, c'est ce qui déclenche vraiment parce qu'on analyse un peu le comportement d'achat. Aujourd'hui, le fichier, c'est rentré dans les mœurs. Les gens aiment avoir le fichier. Mais moi, ce que j'aime beaucoup de la manière… Tu pourrais vendre que des fichiers sur Jingoo. Mais non, tu aimes aussi le support. Oui, mais ça, je pense que les vrais passionnés de photo… Le tirage, c'est autre chose.

  • David

    J'ai commencé à l'époque argentique.

  • Bertrand

    Oui, donc tu as cette culture. Mais même les clients, en fin de compte, ils ne se rendent pas compte, mais le tout fichier, dès que tu leur donnes un tirage dans les mains, ils n'ont pas la même perception de l'image. C'est ça. Et puis ça se touche, c'est tactile, c'est à moi, ce n'est pas de l'immatériel. Et donc toi, tu proposes des tirages et pour chaque tirage acheté, le fichier est offert automatiquement.

  • David

    Normalement, oui. Il y a certains événements, non, parce que c'est compliqué. D'accord. En général, oui. En général, oui.

  • Bertrand

    Et ça, je pense que ça booste vraiment les ventes. Je pense. Parce que même les gens qui ont des petits budgets, il faut penser à ces gens-là. C'est ça. Ce n'est pas parce que tu as un petit budget que tu n'es pas dans l'émotion. Donc, ils vont acheter trois tirages à 5, 6 euros le tirage et ils se disent qu'ils vont avoir le fichier et qu'ils vont pouvoir en faire ce qu'ils veulent après. Voilà. Et ça, je pense que ça déclenche vraiment beaucoup plus les ventes. Tu l'as toujours fait, ça ?

  • David

    Oui, oui.

  • Bertrand

    Voilà, moi, je te remercie parce que... Tu vois, ton témoignage, ce que j'aimerais avant toute chose, c'est que ça déclenche dans l'esprit des nouveaux entrants dans la photographie, qu'un, il faut beaucoup travailler, deux, il faut être passionné, et qu'on peut vivre de son travail si on publie de la belle photo, qui a un effet waouh, et qu'on a des tarifs pas trop élevés, parce qu'on donne accès à notre passion et à nos images, vraiment au plus grand nombre. Et c'est aussi, je pense, comme ça, que toi aujourd'hui, tu es reconnu, David Herrero, le photographe de danse, c'est parce qu'il y a beaucoup de publics qui ont vu tes photos, qui ont acheté tes photos. Je pense que tu dois avoir des danseurs qui étaient très jeunes à un moment donné, tu les as pris en photo, tu les revois plus tard.

  • David

    Je revois même des mamans qui achètent des photos de leurs enfants. Ces mamans-là, c'était des enfants il y a 15-20 ans.

  • Bertrand

    Ah ouais !

  • David

    Donc, ils me disent, vous savez, monsieur Herrero, vous m'avez pris en photo quand j'étais petite. Et là, c'est sa fille ou son fils que je prends en photo. C'est drôle.

  • Bertrand

    C'est génial ! C'est la famille ! Bon alors un jour ça sera les grand-mères que tu auras ! Si tu continues assez longtemps la photographie. Bon ben ok on va arrêter de parler commerce parce que c'est pas le but du podcast mais je voulais qu'on partage ça ensemble pour donner au moins envie aux plus jeunes entrant de se bouger et de croire que rien n'est facile mais tout est possible ! Tout est possible.

  • Jingoo

    Merci Bertrand, parce que c'est vrai que moi, je suis complètement d'accord. Je rejoins ce côté un petit peu moins artistique, mais il n'y a pas de secret. Pour gagner sa vie, il faut bosser. Et dans la photo, il faut bosser peut-être un peu plus que dans d'autres domaines d'activité. Mais avant tout, c'est un métier passion. Donc, c'est beaucoup d'abdégation, beaucoup de courage, beaucoup de travail. Mais c'est un métier extraordinaire, ça, on est bien d'accord. Et d'ailleurs, David, alors moi, je reprends dans le fun, etc. Tu voyages beaucoup dans ton métier ? Oui. Parce que là, on est à côté de Toulouse, dans les merveilleux laboratoires Jingoo. Parce que c'est vrai qu'on peut en parler. On est bien. On est bien. Et il y a tout un service, un personnel chez Jingoo que je trouve fabuleux. Là, tu vas partir tout à l'heure dans les Alpes, où tu habites. Et puis, tu fais des photos à droite, à gauche.

  • David

    Oui, beaucoup en France. En ce moment, beaucoup en France. Avant, je voyageais un petit peu plus. Là, je voyage de moins en moins. Mais en France, oui, je bouge beaucoup en France. Et un petit peu en Espagne.

  • Jingoo

    Pour vite revenir auprès de Cécile. Aussi. C'est la vie de famille. Ça se passe bien, ta vie de famille de photographe, ta vie privée de photographe, et ta vie professionnelle, ça arrive à...

  • David

    Oui, très bien. Après, je passe beaucoup de temps en dehors. Là, pour tous mes événements de danse, je pars 3-4 mois, je rentre pas à la maison pendant 3-4 mois.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, 3-4 mois à fond la danse et 3-4 mois... Après, je rentre, je repars, mais oui, il y a des périodes un peu... J'ai une dernière question et après, on va devoir se quitter et j'en suis triste. Mais c'est justement ta prise de vues. Je crois que moi, j'ai envie d'insister là-dessus. Donc, tu as ton œil. On a dit que tu ne regardais pas l'écran, jamais. Tu ne travailles pas en mode rafale. Donc, c'est-à-dire que ta mise en scène, elle doit être parfaite. Quand je parle de mise en scène, c'est la composition. C'est-à-dire qu'en fait, ta photo, il n'y a pas besoin de la retoucher vraiment. Elle est prête, quoi

  • David

    Non, moi... Quand j'appuis, il faut que tout soit en place. La lumière bien maîtrisée, le cadrage, etc. De petites choses qu'on peut améliorer comme d'habitude parce que les éclairages sur scène parfois sont compliqués, mais il faut que la prise de vues soit vraiment assurée. Je pense que ça vient de mes origines, des photos argentiques. Oui, c'est ça. Je me souviens, on avait deux, trois peloches avec 36 prises pour la soirée, on était contents d'avoir une centaine de photos. Aujourd'hui, au bout de 10 minutes, on a déjà 2000 photos. C'est pas possible. Donc, j'essaie d'appuyer au bon moment. Je sais quand j'appuie si c'est raté ou pas. Donc, j'ai pas besoin de regarder l'écran pour voir si c'est raté. Parce que le moment où tu vas appuyer pour regarder, t'as loupé encore une photo. Donc, je pense que c'est important d'assurer la prise de vues.

  • Jingoo

    D'accord. Parce qu'il y a un truc aussi, je pense que la plupart des photographes le savent. Mais je l'entends encore aujourd'hui, en 2024. Ce n'est pas grave, ça s'arrangera avec Photoshop. Donc voilà, non, Photoshop n'arrange rien. Et puis alors, on est d'accord, on a un grand théorème. Une photo floue, c'est une photo foutue. On ne peut rien changer, c'est comme ça. Je l'ai entendu souvent, ça. Eh bien, moi, voilà. Merci, David. Merci de nous avoir consacré du temps, parce que je sais que chez toi, il est très précieux. Alors, je rappelle qu'on peut voir ton travail, qui est magnifique au demeurant et qui est inspirant sur ton site, qui est donc... www.davidherrero.com Alors, il y en a qui vont me demander. Herrero, c'est H-E-2-R-E-R-O. Voilà. Merci David pour ta disponibilité. Merci. Il y a Bertrand qui a envie de dire quelque chose. Vas-y, dis. Alors, merci David pour ta fidélité déjà, du temps passé ensemble. Et puis moi, ce que je note, c'est que l'année prochaine, tu devrais faire, si mes calculs sont bons 55 000 euros cette année, 68 000. Oui, 65, c'est vendu. Que tu continues à bien profiter de nos services et de tes week-ends, parce que ça te repose de bosser avec nous. Merci, David. Merci à vous. Attends, mais j'ai pas fini, parce qu'il a pris la parole, moi, j'avais un truc à te demander, un dernier truc. Alors, on se retrouve bientôt dans un nouvel épisode de ce podcast de photographes pour les photographes. En attendant ce moment, faites des photos, parce que ça fait du bien, puis c'est beau. Et puis David, je vais te demander, et ce sera notre chute, je voudrais que tu me dises en espagnol que tu aimes Jingoo et Cécile.

  • David

    Me encanta Jingoo y adoro Cécile.

  • Jingoo

    J'ai l'impression que ce n'est pas pareil pour Cécile.

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Description

Il photographie la danse, il danse avec les chiffres. C'est un ancien danseur de grands ballets internationaux. Photographe pro depuis 20 ans, il a baigné dans la photographie depuis son plus jeune âge. Fils d'un papa passionné de photographie et de tirage photo, d'une maman professeure de danse, ça ne s'invente pas... C'est un enfant de la balle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Jingoo

    Bonjour à tous, bienvenue sur les podcasts Jingoo. Notre volonté, donner la parole aux photographes de métier qui ont réussi à bien en vivre. Que l'on soit un photographe chevronné ou arrivant dans la profession, même si vous en savez déjà beaucoup, cela peut vous inspirer. Photographe, c'est un métier. Ils vont vous dire comment ils l'appréhendent, les clés de leur réussite. Bonne écoute et à bientôt sur Jingoo. Bonjour mes amis photographes, c'est Gilles qui vous parle. Aujourd'hui, nous sommes avec David Herrero, grand, grand photographe de danse. David est très exigeant avec ses photos et donc il a la censure facile, on va en parler. David travaille avec Jingoo depuis 7 ans et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette collaboration est très fructueuse. Nous serons avec Bertrand pour en parler. Aussi, David va nous faire voyager avec son très joli accent espagnol. Voilà, ça c'est dit, on démarre. On pourrait dire en ce qui concerne David que c'est un enfant de la balle. Mais en fait, ou en vrai, comme disent les jeunes, c'est un enfant de deux balles. Et non à deux balles, loin de là. Pourquoi ? Parce que David a deux passions. Passions dont il vit pleinement aujourd'hui. La première, c'est la danse. David a été très longtemps danseur pro de ballet. Et ça, ça vient certainement de sa maman qui avait une école de danse. Son autre passion, c'est bien sûr la photo. Nous ne serions pas là aujourd'hui autrement. Et cette passion, David la tient de son papa qui avait du matériel de développement à la maison. Voilà pourquoi je parle d'enfant de deux balles. Je sais, c'était facile, mais finalement, j'aime bien. Après la danse, David Herrero se tourne vers la photographie professionnelle en 2004. Évidemment, il shoote les danseurs, ce qui donne des clichés d'une beauté saisissante où le temps est figé dans l'objectif de ce photographe. La plastique décor est là, jouant avec la lumière, pourtant pas facile, de la scène. Bref, en un mot comme en cent, les photos de David, ce n'est pas des photos à deux balles. Bonjour David, comment ça va ?

  • David

    Bonjour ça va bien merci.

  • Jingoo

    Alors David, première question très indiscrète, tu as quel âge ?

  • David

    55.

  • Jingoo

    55, c'est un peu l'âge de la sagesse, non ? Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui, à 55 ans, tes photos sont-elles plus matures ?

  • David

    Oui, on peut dire pas plus matures, mais plus réfléchies. En fait, là quand je prends des photos il y a une façon de réfléchir que j'avais moins avant. Je ne veux pas dire qu'aujourd'hui c'est moins spontané parce que j'ai toujours été quelqu'un qui travaille beaucoup, je ne prépare pas mes séances photos, j'aime bien improviser. J'arrive, je sens l'ambiance, la lumière, hop, hop, je déclenche. Mais aujourd'hui, quand je déclenche, il y a un deuxième temps de réflexion après la photo. Je sais ce que je viens de faire, pourquoi j'aurais pu faire mieux et donc je m'adapte au fur et à mesure pendant la séance photo.

  • Jingoo

    Alors avant d'être photographe, tu as d'abord été danseur, et puis alors pas n'importe où je vous prie, parce que tu as terminé ta carrière au prestigieux ballet du Capitole à Toulouse, mais tu as dansé à New York, tu as dansé à Madrid, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours de danseur ?

  • David

    Alors c'est un parcours un peu atypique parce que moi ce n'était pas prévu dans ma vie d'être danseur, j'étais gymnaste, à 18 ans j'ai arrêté la gym et ma mère qui était prof de danse, qui avait une grosse école, elle m'a dit David, viens à l'école. Je suis allé essayer un petit peu la danse et ça m'a plu, mais c'est le fait d'être sur scène qui m'a vraiment... Et donc, au bout de quelques mois, ça faisait six mois que je faisais la danse, il y a le Ballet National, qui à l'époque était dirigé par Maria Plisnitskaya. Donc, ils sont venu danser chez moi et vu qu'au théâtre, il y avait les montages de décors et tout ça, ils ont demandé à ma mère si ils pouvaient venir répéter un petit peu à l'école. Donc, ils m'ont vu, ils lui ont dit mais ce garçon... C'est mon fils, ça fait six mois qu'ils dansent. Bon, du coup, deux mois après, j'étais déjà à Madrid, à l'école de ballet national.

  • Jingoo

    C'est-à-dire qu'en fait, ils sont venus, donc il y avait un spectacle du ballet royal au théâtre. Mais le théâtre était bloqué parce que montage. Ils sont allés chez ta maman répéter. Toi, et à un moment, ta mère a dit, danse un petit peu devant eux.

  • David

    Ouais, ils m'ont invité pour aller danser avec eux.

  • Jingoo

    Voilà, d'accord. Et là ils t'ont remarqué.

  • David

    C'est six mois, c'était pas prévu de devenir danseur. Et comme je te disais, deux mois après j'étais à l'école du ballet national. Donc là ça y est, c'était un signe, il fallait que je devienne danseur.

  • Jingoo

    Quand tu es danseur, est-ce que déjà avec ton œil tu te dis, tiens je pourrais photographier comme ça la danse, j'avais pas pensé à ça. Parce que la photo, on va en parler, mais elle est déjà là la passion de la photo. Tu n'es pas photographe. Oui, depuis tout petit. Oui. Est-ce que déjà quand tu danses... Tu te dis, tiens, je pourrais prendre comme ça, comme ça.

  • David

    En fait, j'avais mon appareil photo toujours sur moi. Et quand je dansais, parfois, même pendant un spectacle, en coulisses, j'avais toujours mon petit boîtier.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Donc, je sortais en coulisses. Les 5-10 minutes, tu attends pour rentrer sur scène. Je prenais mon appareil photo, je faisais quelques photos, donc oui, c'était une évidence.

  • Jingoo

    D'ailleurs, pour nos amis photographes, on va dire que tu travailles en Nikon, si ma mémoire est bonne. Tu es un Nikoniste absolu, tu n'es jamais allé chez Fuji, Canon.

  • David

    Il y a quelques années, oui.

  • Jingoo

    Mais tu es revenu chez Nikon.

  • David

    Oui, depuis longtemps.

  • Jingoo

    Et quand tu... Donc ce fameux petit boîtier qui est en coulisses, c'est pellicule ?

  • David

    C'est pellicule à l'époque, oui.

  • Jingoo

    Et c'est un petit boîtier clic-clac-kodac, comme ça, comme on disait, où déjà tu as des réglages ?

  • David

    C'est un Contax.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, on peut régler la vitesse.

  • David

    C'était manuel, oui.

  • Jingoo

    Ce qui fait qu'aujourd'hui, si tu sais photographier à la danse, c'est parce que dans les coulisses, tu as appris à régler l'appareil pour avoir des photos.

  • David

    Même aujourd'hui, je travaille comme si j'avais mon appareil à l'époque, tout est manuel. On décide, ce n'est pas l'appareil photo qui décide.

  • Jingoo

    On va en reparler de cette manière de travailler parce que j'ai entendu comment tu faisais et je trouve ça génial. Donc, en 2004, tu arrêtes la danse. D'ailleurs, pourquoi tu arrêtes la danse ?

  • David

    Parce que... Comme je te disais tout à l'heure, quand j'étais petit, mon rêve, ce n'était pas de devenir danseur. Donc, la danse est une découverte incroyable. J'ai adoré ce métier. Mais à un moment donné, je me suis dit que je ne voulais pas devenir un vieux danseur. Je voulais m'arrêter. Et c'était le bon moment pour devenir photographe.

  • Jingoo

    Donc voilà, on va arriver à la partie photo. Le déclic, c'est quand ton père a du matériel de développement chez lui, et donc il te prend par la main et il t'emmène...

  • David

    Non, c'est moi qui rentrais. Ah oui ? Tac, tac, tac, tac.

  • Jingoo

    Alors là, tu viens de faire un frappement de porte. Tu veux bien nous refaire le frappement de porte ? Voilà. Magnifique, merci. C'est pour nos amis.

  • David

    Voilà et donc, moi, c'était incroyable de voir ce papier blanc qui commence à devenir... des silhouettes qui apparaissent et tout ça. Et moi, c'était incroyable. Et donc après, moi, je me souviens, je pourrais te montrer, j'ai des photos quand j'étais petit, j'avais l'appareil photo de mon père toujours, tu sais. Voilà, c'est... Depuis tout petit, c'était un peu...

  • Jingoo

    Donc, on ne peut pas dire qu'il y a eu un déclic. On peut dire que tu as été danseur et donc tu passes tout naturellement à la photo parce que la photo, ce n'est pas un déclic. La photo est déjà dans ta vie, quoi. D'accord. Est-ce que tu te souviens de ta première photo de danse que tu as prise après 2004 ? Ou peut-être même avant, et qui t'a raconté quelque chose, qui t'a parlé ou tu t'es dit, ah oui, j'adore cette photo ?

  • David

    Mais oui, je pense, ce n'est pas une photo, c'est une série de photos que j'avais faites au Théâtre du Capitole, justement, en noir et blanc, en pellicule. Et de cette série de photos, j'avais fait un petit expo à Toulouse.

  • Jingoo

    D'accord. Alors maintenant, je suis un petit peu intrusif, je vais te parler de trucs privés. Je sais que tu vis avec Cécile, qui est kiné. Tout à fait. Je me suis un peu renseigné. Vous vous êtes rencontrés comment, tous les deux ?

  • David

    C'était mon kiné.

  • Jingoo

    Ah, d'accord.

  • David

    Voilà. Pendant des années... Non, non, mais je vais t'expliquer. Donc, au bout de quelques années, moi, je me suis séparé. On se rencontrait comme ça, par hasard.

  • Jingoo

    Et depuis, on s'est...

  • David

    Elle était aussi célibataire à cette époque-là.

  • Jingoo

    Et voilà. Et ça l'a fait.

  • David

    Et ouais.

  • Jingoo

    Et alors, tous les deux, Cécile et toi, vous avez bien une petite... chansons qui vous rassemble ?

  • David

    En fait oui, mais en fait c'est une chanson d'Ed Sheeran, même si ce n'est pas du tout mon style de musique, mais c'est drôle parce qu'on est partis au Canaries, parce que moi j'adore la planche à voile, le windsurf, c'est mon truc. Donc on est partis là-bas en vacances, comme ça je pouvais naviguer un petit peu, et après comme moi elle adore la montagne, on est allés monter au Teide, faire le fou un petit peu. Et donc on était en soirée tous les deux dans un bar et on sortait. Et on allait sortir, donc on arrive tous les deux en même temps à la porte, donc je lui ouvre la porte. Mais un peu, tu vois, on a fait un peu la mise en scène, les trucs comme ça, vas-y, passe, machin. Et à ce moment-là, bam, la chanson. Je l'ai gardée et c'était génial. Donc on a éclaté de rire tous les deux et depuis cette chanson.

  • Jingoo

    C'est quoi la chanson alors ?

  • David

    Je ne me souviens plus. Ah bah oui. Je peux la chanter, mais je ne chante pas très bien.

  • Jingoo

    Oui, non, non.

  • David

    Bien entendu, elle est très connue, cette chanson.

  • Jingoo

    Allez, on va revenir à la photographie. Moi, j'aime bien cet entretien, c'est très sympathique. Cette interview, tout le monde est mort de rire. Alors, on revient à la photo. Le fait d'avoir été danseur t'aide certainement à deviner la bonne prise, le bon déclenchement pour le bon moment, le déclenchement parfait. Et quand quelqu'un danse devant ton objectif, que ton œil est collé sur ton appareil, moi, je suis très curieux de savoir comment ça se passe dans ta tête. Donc, tu as l'appareil, tu as l'œil vissé sur le viseur. à tel point qu'il t'arrive d'avoir mal à l'œil, j'ai entendu ça, voilà, là, tellement t'es dessus. Je tiens à préciser pour nos amis photographes que David ne regarde jamais l'écran de contrôle de son appareil, au contraire, il l'a mis en mode, ce qui est une excellente idée. D'abord, tu es d'accord, on ne loupe rien. Et surtout, on économise beaucoup la batterie. Donc, comment ça se passe, ce voyage œil-danse-déclenchement ?

  • David

    Alors, moi, je pense qu'en tant que danseur, il y a quelque chose de naturel. Ça veut dire que moi, quand je vois quelqu'un sur scène, j'ai l'impression d'être sur scène aussi. Je suis quelqu'un qui écoute beaucoup la musique. Donc, la musique, elle va te dire énormément de choses. Tu sais ce qui se passe, il y a un moment de la musique, tu sens que la musique va changer, tu sens qu'il y a un truc qui arrive. Donc, le fait d'être avec les danseurs, la danseuse sur scène, écouter de la musique. Et en fait, à un moment donné, parfois j'oublie que j'ai mon appareil photo. Il y a des gens qui me disent, David, quand tu fais des photos, tu bouges. Et apparemment, je bouge quand je fais des photos. Tu danses ? Oui, vraiment. Et parfois, même des émotions, parfois c'est fort. Parfois, les gens me disent "Tu veux venir à la répétition générale ? Comme ça, tu vois un petit peu." Non, non, je ne veux pas. Je préfère découvrir parce que j'aime bien ça. J'aime bien rentrer dans ce monde avec cette ambiance-là. Et je crois que ça aide beaucoup, beaucoup, le fait de sentir les choses sur scène quand on n'est pas sur scène.

  • Jingoo

    Alors, il y a autre chose aussi qui m'a vraiment interpellé dans ton travail. J'ai lu que tu te censurais énormément. Si la photo ne te plaît pas, tu l'effaces définitivement. Et alors, moi, je t'explique. Moi, perso, je n'efface rien, à part les photos vraiment loupées, les floues. Mais quand je regarde des mois ou des années plus tard ces vieilles photos que je trouvais particulièrement moches, je suis assez surpris de les redécouvrir et de me dire, tiens, finalement, c'est pas mal. Alors, quand toi, tu effaces une photo, est-ce que finalement, tu ne donnes aucune chance à cette photo et ça ne t'embête pas du tout ?

  • David

    Non. Ah non, c'est sec. Dans la vie, il ne faut pas regarder en arrière.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Tu regardes en arrière, mais tu sais les erreurs que tu as faites, et t'avance et tu essaies de ne pas faire la même chose. Oui, oui. Donc, il y a une photo ratée, je sais pourquoi elle est ratée.

  • Jingoo

    D'accord. Pourquoi elle est ratée, la photo, alors ?

  • David

    Soit parce que le moment de déclenchement n'a pas été bon, soit parce qu'il y a quelque chose qui me dérange.

  • Jingoo

    D'accord. Ça veut dire une expression de visage, je crois.

  • David

    Un visage, en arrière-plan qui je trouve n'est pas en valeur. Donc non, moi je préfère que j'efface, je passe à une autre chose.

  • Jingoo

    Cela dit, tu économises de la place sur la carte, ça c'est clair.

  • David

    Voilà et sur le disque dur aussi.

  • Jingoo

    Parce que je tiens aussi à dire aux amis photographes qui nous écoutent, c'est que aussi incroyable que cela puisse paraître, tu travailles au mode single shot, tu ne fais pas du rafale.

  • David

    Non, jamais. Et je peux te dire, j'ai un Z9, je peux faire 110 photos par seconde. 110, oui, par seconde. Et 20 photos en mode RAW, mais ça ne sert à rien.

  • Jingoo

    Tu travailles bien sûr en mode RAW on est d'accord ? j'ai vu des photographes travailler en JPEG jamais c'est notre point de vue on a bien travaillé en RAW chacun voit midi à sa porte on peut dire qu'il y a une patte David Herrero c'est clair. Autre exemple tu es passionné de windsurf parce que tu as plein de passions tu es un homme à passions, il y a la photo, la danse, Cécile et maintenant le windsurf évidemment, je pense qu'elle sera heureuse quand elle va entendre le truc,"ah je suis une de tes passions" !

  • David

    Non elle est pas du tout comme ça, pas du tout.

  • Jingoo

    Donc tu pratiques le windsurf tu le photographies et alors boum tu publies tes photos sur Windsurf ou PlancheMag, t'as travaillé pour Repetto ou pour Merlet chaussons qui sont des très grandes marques pour la danse classique et boum, voilà une photo, boum boum et tu te retrouves euh euh pour travailler pour cette grande marque prestigieuse. La question, c'est comment on entame une collaboration avec des magazines ? Comment ça se passe ? Parce que c'est incroyable, tu fais un truc, boum, tu le vends. Tu vas au windsurf, tu fais des photos parce que ça t'éclate. C'est pas pour vendre, ça j'adore. Et donc, boum, tu vends sur Windsurf. Comment on fait un truc pareil ? Je pense qu'il y a plein de photographes qui aimeraient connaître le tuyau.

  • David

    Si je suis devenu photographe, c'est parce que j'aime. De toute façon, je suis devenu danseur parce que c'est quelque chose que j'aime et j'adore. Donc, quand tu aimes quelque chose, tu fonces, tu t'en fous, tu ne penses pas. Le temps que tu passes, tu penses. Parfois, tu dois payer. J'étais photographe du Windsor, je payais mes voyages. Je partais à droite, à gauche. Je payais l'essence, les péages pour aller faire des photos, des reportages. Et après, au début, c'est vrai que tu vendais une photo. Tu partais un week-end, tu avais fait 800 kilomètres en voiture. Tu revenais avec 250 photos incroyables et tu vendais une photo à 30 euros.

  • Jingoo

    Mais tu la vendais.

  • David

    Tu la vendais et en fait, tu te dis mais ce n'est pas grave. Parce que dès là, tu commences à faire connaissance de gens intéressants. Déjà, j'ai plein d'amis de ces milieux-là. C'est incroyable et en fait, ça t'enrichit. Et plus ça t'enrichit, plus tu deviens quelqu'un d'épanoui, d'heureux.

  • Jingoo

    Alors ça, on est d'accord pour la photo. Et d'ailleurs, c'est un thème qui va arriver bientôt chez Jingoo. Allez, un petit scoop. On va parler de photothérapie dans un prochain podcast. Et c'est une approche extraordinaire de la photo. Et c'est vrai que c'est une passion. Mais vraiment, pour être dans le concret, Windsurf, comment tu démarres cette collaboration ?

  • David

    À ce moment-là, tu proposes tes photos. Tu envoies un mail. À l'époque, c'était plus le téléphone. Et en plus, je préfère le contact direct que le mail. C'est moins froid. Et donc, je suis parti à tel endroit. Je fais des photos. Après les photos, j'écrivais aussi un petit peu. Parce que quand tu fais Windsor, tu connais un petit peu. Là, c'est un spot où tu peux naviguer. Attention quand il y a le courant. Quand il y a des vagues., tel point tel endroit. J'avais fait, à part les photos, parler un petit peu de l'endroit. C'est quelque chose qui me plaisait beaucoup à l'époque. Je commençais à faire un petit reportage comme ça. En fait, il faut se vendre, il faut montrer de quoi tu es capable. Et petit à petit, tu commences à te faire un nom.

  • Jingoo

    Maintenant, pour en revenir à la photo de danse, qui est quand même ton cheval de bataille, quand tu photographies la danse, est-ce qu'on parle de spectacle de fin d'année ? Est-ce qu'on parle de photos de ballet ? C'est quoi, photographier la danse ?

  • David

    La danse, c'est tellement vaste. Parce que oui, tu peux commencer par le gala de danses d'une école amateur. Tu peux aussi photographier des compagnies professionnelles, des grandes compagnies professionnelles. Tu peux travailler pour des marques de vêtements de danse, comme moi je fais en ce moment. Je travaille avec une marque Artiligne française. Pareil, on fait un travail incroyable. Et après, tu as aussi, parce que moi, j'adore le studio, je fais beaucoup de photos en studio. Et donc, tu fais des books, tu travailles avec des danseurs plus personnels. Donc, c'est très, très vaste.

  • Jingoo

    D'ailleurs, à ce propos, moi, je suis allé sur ton site et je suis très admiratif de ton travail, ça scotche. Mais il y a une photo qui m'a vraiment marqué, c'est sur ta page de présentation, tu as pris cette ballerine. sous un immense lampadaire. Je suppose que c'est à l'Opéra. À l'Opéra de Paris. Juste le truc, c'est que je clique dessus. Je ne peux pas la voir en grand, je ne sais pas où elle est.

  • David

    Non mais je te la donnerai.

  • Jingoo

    Elle est magnifique, mais il y a une grâce et de ton sujet et il y a une harmonie des couleurs. En plus, on est dans des tonsn marronnés, chauds, etc. Moi, c'est des tons qui me parlent. Je voulais te dire, je suis allé sur le site et j'ai adoré ton travail. Ça m'a donné envie d'en savoir un petit peu plus sur toi. C'est pour ça que je te pose ces questions tellement indiscrètes. Et justement, puisqu'on parle de discrétion, le fait d'avoir été danseur pro, est-ce que ça te donne des accès justement ?

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Parce que je connais la danse, je connais les danseurs et tu sais comment placer les danseurs. Parce qu'il y a des détails tellement petits, des choses tellement qu'à l'œil normal de quelqu'un qui ne connaît pas la danse, il dit "Ah oui, c'est joli" Non, ce n'est pas du tout joli. Regarde son pied. "Quoi, il est joli ?" Non, son pied n'est pas du tout joli. Ton épaule n'est pas... à quelques centimètres près, la photo est ratée. Tu places une épaule, un pied trois centimètres plus bas, la photo est ratée. Donc oui, le fait d'avoir été danseur, ça aide à avoir vraiment la photo parfaite.

  • Jingoo

    Ça, c'est ton côté œil photographique et danseur en même temps. Mais nous, le public, on n'est pas au courant de tout ça. Si le public te dit, mais j'ai un mec comme moi qui ne connaît pas grand-chose en photo, ou alors si peu, mais je veux dire... Je regarde la photo, je dis, elle est magnifique, cette photo. Alors, on parlait justement de la ballerine. Mais ça se trouve, tu vas me dire, oui, mais si tu regardes attentivement, elle n'est pas si gracieuse que ça. Mais il n'y a que toi qui sais ça.

  • David

    Moi, le danseur qui est sur la photo, parce que ça arrive souvent quand tu fais des catalogues pour des vêtements de danse, c'est le danseur qui va valider la photo. Donc, parfois, même le public en général, il est incroyable. Le danseur dit, non, non, ça, tu ne la publies pas, cette photo.

  • Jingoo

    Ah, ça, c'est la danseuse ou le danseur qui dit, non, non.

  • David

    Voilà, regarde mon coude, je regarde mon coude. Ça ne va pas. Donc oui, c'est...

  • Jingoo

    Ah oui, parce que tu as aussi ça. Déjà, toi, tu es exigeant sur le travail. Et derrière, il y a la censure du danseur.

  • David

    Bien sûr. C'est son image.

  • Jingoo

    Et des fois, il reste une photo du danseur. Mais alors, elle est parfaite, la photo, quand vous êtes tous d'accord.

  • David

    Quand tu prends 30 photos, il t'en enlève 20.

  • Jingoo

    Oui, mais il en reste...

  • David

    30 photos, triées par moi. Je trouve qu'elles sont bien. Voilà. 30 photos, le danseur, il t'enlève ces 20-là et on va garder les 10.

  • Jingoo

    Mais il en reste 10. Voilà. Mais c'est la base aussi d'un travail entre un photographe et son modèle. Quel qu'il soit, que ce soit dans un portrait, c'est qu'il y a cette confiance qui s'établit. Si tu ne montres pas le travail. Il y a des photographes qui ne montrent pas leur travail à leur sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas, je ne suis pas là pour juger ou critiquer, mais je trouve que c'est dommage parce qu'il y a une relation de confiance entre le modèle et le sujet, qu'elle soit danseuse ou corporate, PDG ou quoi, et la personne va refaire une série avec toi et peut-être même aller plus loin qu'au départ. Est-ce que ces photos de danse, est-ce que tu les vends ? Tu vas comprendre pourquoi je pose la question.

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Je vends et merci Jingoo.

  • Jingoo

    On parle de vente et donc magnifique transition. Merci David. On va parler de Jingoo. Je vais donc maintenant laisser la parole à Bertrand Nenic de chez Jingoo, que tout le monde connaît, et qui va parler de cette collaboration très fructueuse entre Jingoo et toi. Mais avant toute chose, c'est quoi Jingoo pour toi ? Ça t'amène quoi ?

  • David

    Jingoo, ça m'a changé la vie. C'est un peu comme Cécile, mais dans les plans professionnels évidemment.

  • Bertrand

    Merci David. Je suis heureux d'apprendre que Jingoo a changé ta vie. Sache que ça a changé la mienne aussi. Donc ça, c'est super quand tu dis ça. C'est spontané, ce n'était pas préparé. Donc je te remercie. Ça va faire plaisir à toute l'équipe qui se donne à fond depuis 18 ans maintenant. Donc ça a changé ta vie. OK. Est-ce que tu peux expliquer comment tu fonctionnais avant d'utiliser Jingoo ? Comment tu faisais la partie commerce ? On a vu la partie artistique. Comment tu faisais la partie commerce de tes photos de danse ?

  • David

    En fait, c'est vrai qu'avant, moi, je gérais tout tout seul. Moi, je faisais la prise de vues, je rentrais chez moi le soir. La nuit, je ne dormais pas trop parce que je travaillais mes photos. J'imprimais à l'époque des planches contact. Ensuite, on est passés, un petit peu plus au numérique, je mettais les photos sur mon site Internet. Donc, je recevais des commandes par mail.

  • Bertrand

    Ah ouais, donc c'était...

  • David

    Par mail ou sur les... directement à l'école de danse. Avec des bons de commandes, je déposais. Je récupérais les bons de commandes. Je passais des nuits blanches à chercher la photo 1240 suite 1643. Elle voulait la photo 153. Tu reviens en arrière pour faire des commandes. Tu faisias des commandes groupées parce que tu allais récupérer toutes les photos, un tas de photos comme ça. Donc, aller chercher la photo 10 ensuite la photo 2003. ensuite, tu reviens... Une horreur t'as perdu beaucoup de temps. Donc mes week-ends, je n'avais pas de week-ends, je n'avais pas de soirées. Je faisais que ça. Et à un moment donné, je me suis dit, il faut que tu prennes un assistant pour faire ça parce que j'enchaînais les galas de danse et donc j'arrivais, j'étais...

  • Bertrand

    Épuisé.

  • David

    Épuisé, ce n'est pas possible. Donc il y a un copain photographe qui me donnait un coup de main. Mais oui, j'avais moins de boulot, mais quand même, il fallait gérer.

  • Bertrand

    La relation client,

  • David

    Tout ça. Donc ça me prenait énormément de temps. Et un jour, j'ai une copine photographe qui me dit, "T'as l'air fatigué !" Je lui raconte un peu ma vie, mais elle me dit, Mais Jingoo, C'est qui Jingoo ? Je ne connaissais pas. Mais non, mais en fait, elle m'explique un petit peu. Et là, je me suis dit, "Ouais, mais attends, je n'ai pas envie de donner mes photos à n'importe qui." Non, non, non, va si tu verras. Et c'était la découverte. C'était un peu un truc incroyable, tu ouvres la porte, tu as la lumière qui rentre chez toi. Tu sais, tu es dans une espèce de grotte.

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir que tu dises ça. Alors on n'a pas préparé l'interview. Nous, on dit souvent, Jingoo, c'est le site qui rend fou en interne. Et sache que c'est marrant parce que quand on a créé Jingoo il y a 18 ans, c'était un besoin de photographe, c'était pour réduire la chaîne décisionnelle entre la prise de vues, revoir le client plusieurs fois, qu'il choisisse les photos, aller les faire tirer et voilà, et Jingoo c'est né de ça en disant on va raccourcir tout ça non seulement les gens vont pouvoir acheter en ligne mais ça va être interfacé avec un laboratoire donc automatisé entre les deux et en fait ça va décharger le photographe de tout ce qu'il aime pas finalement, pour qu'il se concentre sur la prise de vues, et parce que c'est ça sa valeur ajoutée c'est aller faire des shootings travailler sur ses photos

  • David

    Ca te permet d'arriver à ton shooting frais, tranquille, avec la tête reposée

  • Bertrand

    Qu'est-ce que tu as ressenti à la première commande ? C'est passé sur Jingoo, tu as eu le mail d'info comme quoi il y avait une commande. Tu as eu peur ? Comment ça s'est passé ?

  • David

    C'est hyper simple, c'est clair. Tu reçois un mail, tu as telle commande. Tu vois, tu dis, ah oui, en fait, j'ai eu telle commande, j'ai vendu tant de photos. Et en fait, tout est simple, tout est clair. Et du coup, tout ce poids que tu avais sur tes épaules de dire "Wouah il faut gérer tout ça" bam, tout disparaît. Tu sais que les services après vente sera toujours là. Parce que je vais envoyer, c'est rare, mais des mails parce qu'il y a un client qui apparaît sur ces photos ou que... Et après, tu constates que c'est parce qu'il avait commandé les photos numériques et pas papier. Mais Jingoo est là pour répondre. Moi, ça m'arrive dimanche de recevoir un mail, je renvois le mail un dimanche. J'ai la réponse de Jingoo un dimanche.

  • Bertrand

    Oui, on fait des... Alors, nous, c'est un service client. Chez nous, il est ouvert 7-7. Depuis 18 ans.

  • David

    Je savais pas.

  • Bertrand

    7-7. Et le samedi-dimanche, il y a une permanence. Le but étant de répondre aux urgences, mais aussi d'avoir... moins de travail le lundi matin, ce qui donnerait des délais de réponse aux clients ou à vous, les photographes, qui seraient beaucoup plus longs. Donc, c'est beaucoup plus fluide. Alors, c'est une contrainte de travailler 7-7, donc on se relaie, mais pour nous, c'est ça la qualité de service. Et même un client à toi qui nous écrit, il va apprécier qu'on lui réponde un dimanche. Et il y a plein de trucs que tu ne vois pas passer, parce que des fois, il nous envoie à nous, sans que tu sois au courant, et on traite et basta. Mais voilà, pour nous, ça, c'est... Ça rassure le client d'acheter sur Internet. Et on prend le relais sur... On est le service client de David Herrero. On est l'assistant de David Herrero. Dans ton cas, c'est comme ça que ça se passe. Et pour tous les autres photographes également. On va rentrer dans la partie que j'affectionne. Non pas que je n'aime pas la partie artistique. J'adore ça. Mais j'adore aussi le côté vente. Parce qu'il y a beaucoup de photographes aujourd'hui qui ne vivent pas toujours très bien de leur activité. Et le sens de ces podcasts... c'est pour expliquer qu'on peut bien vivre de la photographie, convenablement en tout cas, que c'est vraiment possible et que les galeries de vente en ligne, ça peut apporter, suivant les cas, des solutions et même des revenus significatifs. Donc bien évidemment, il n'y a pas de hasard aux chiffres que je vais annoncer. C'est d'abord la qualité de la prise de vues à la sortie, c'est la qualité de la qualité de la qualité de la censure, comme disait Gilles tout à l'heure, de l'autocensure. Mais il n'y a pas que ça, il y a vraiment aussi un sens commercial. Et on peut le voir quand on dissèque tes résultats. Cette année, en 2024, avec Jingoo, tu vas avoir vendu 55 000 euros de photos. Donc déjà, c'est une sacrée performance d'une manière générale. Dans la danse, on a des gens qui ont des bons résultats, mais là, on est encore au-dessus. On va analyser un petit peu ça ensemble. Tu m'avais dit aussi que sur certains galas ou certaines écoles de danse, tu faisais des tirages sur place. Donc on peut dire aujourd'hui que dans certaines phases tu vends sur place, mais tu vends quand même après sur Jingoo, et puis d'autres tu ne vas vendre que sur Jingoo. C'est comme ça que tu fonctionnes. C'est ça. Tu peux me décrire un petit peu sur quel type de gala tu vas arriver avec une machine sur place, et d'autres pourquoi tu ne le fais pas.

  • David

    En fait il y a des galas ou des concours de danse où tu vas rester la journée. Donc le matin tu vas faire des photos, par exemple un concours de danse, tu commences le matin, donc j'ai des assistants qui vont trier mes photos. Donc j'ai deux assistants, imprimante, des tablettes qui sont connectées sur mon site internet. Donc le concours commence à 8h du matin, il y a une pause une heure après, une heure et demie après, je sors, je balance les cartes, les assistants vont vider les cartes, ils vont mettre... C'est un sacré boulot parce qu'il faut faire des dossiers avec chaque candidat, chaque passage, donc il faut bien noter les numéros. C'est pas facile. Donc, on envoie les photos sur mon site Internet de suite, et les parents qui sont là, les candidats qui vont passer la journée au théâtre, ils vont déjà consulter les photos sur mon site Internet. Donc, photos numériques, ils vont commander sur le site Internet, donc chez Jingoo.

  • Bertrand

    Donc, là, c'est la vente de fichiers.

  • David

    Voilà. Photos papiers, nous, on l'imprime sur place. Donc, ils vont repérer la photo sur mon site Internet. Ils vont... petit bon de commande, il note et on imprime sur place. Il repart le jour J avec les photos.

  • Bertrand

    Tu imprimes sur place, il paye sur place, il repart avec leurs photos en tirage papier. Si c'est du numérique, à ce moment-là, c'est directement sur Jingoo en live. Ça, c'est sur les événements où physiquement tu vas être présent avec tout ce qu'il faut pour faire le tirage. Ce qui veut dire qu'une fois que tu as fait tes ventes sur place, étant donné que les photos sont sur Jingoo, si les gens qui ont acheté sur place veulent venir après, ils le font.

  • David

    La vente peut continuer pendant 2, 3, 4 mois.

  • Bertrand

    Et à ce moment-là, sur Jingoo, ils ne peuvent pas acheter que des tirages, ils ne peuvent acheter que des fichiers, ils peuvent acheter aussi des tirages.

  • David

    C'est ça.

  • Bertrand

    C'est coup double.

  • David

    C'est ça. Tu permets aux gens d'avoir la photo le jour J, sur place, un petit peu moins cher que sur le site internet parce qu'il n'y a pas de frais d'envoi, et tu donnes la possibilité qu'après, une fois qu'ils rentrent à la maison, ils puissent regarder tranquillement, et commander tranquillement les photos.

  • Bertrand

    Ou faire une recommande pour l'anniversaire.

  • Jingoo

    C'est ça.

  • Bertrand

    Oui, d'accord.

  • David

    Ça, c'est dans les cas de concours, quand je fais un gala que le soir, j'arrive, je fais les photos, je ne dors pas la nuit, d'accord ? Parce qu'il faut dire aussi, c'est un métier passion, donc... Pour moi, je travaille beaucoup. Et j'enchaîne. Je fais un gala de soir, le lendemain, il faut que les photos soient déjà sur le site.

  • Bertrand

    Mais c'est important ce que tu dis, parce que c'est à chaud. Les gens, ils ont envie de voir les photos rapidement. Bien sûr. Un événement, nous, c'est un autre dans nos vies d'aujourd'hui. C'est ça. Donc, il faut y être. Voilà. Quand tu dis que tu travailles beaucoup, ça fait plaisir, parce qu'il y a effectivement une petite mode, une petite musique qu'on entend souvent, c'est "Travailler moins" Oui, OK, travaillez moins, mais travaillez moins et réussir, au niveau que tu as ou comme d'autres qu'on a interviewés.

  • David

    Tu sais, moi j'ai une montre, c'est pour ne pas arriver en retard. Après je ne la regarde plus. Donc une fois que le travail est fini, fini si c'est 7h du matin, 5h, 4h, peu importe, je finis mon boulot et je le finis bien. Je veux dire, les photos, je vais travailler, je vais regarder mes photos, je vais trier les photos, je vais travailler les photos, parce que parfois la lumière sur scène c'est compliqué. Donc je passe des heures à travailler les photos. Ce n'est pas parce que c'est un gala amateurque je vais faire la différence par rapport à une compagnie professionnelle.

  • Bertrand

    Tu interviens en prise de vues aussi bien sur des galas avec des danseurs professionnels, c'est une partie de l'activité, mais également l'école de danse du coin, avec des enfants, des adultes amateurs. Donc toi, tu donnes la chance à tout le monde. Je prends le même soin des photos amateurs ou professionnels. Oui, c'est ça.

  • David

    Pour moi, c'est comme ça et pas autrement.

  • Bertrand

    Je pense d'ailleurs que les danseurs amateurs achètent... peut-être plus de photos que les professionnels. Eux, ils sont dans l'émotion. C'est ça. C'est eux, c'est exceptionnel. C'est sûr. C'est David Herrero. C'est ta patte, tu sais. Je pense que les gens qui sont dans le métier de la prise de vues de danse savent ce que tu fais vraiment. Tu as ta marque de fabrique. Il y a la qualité. Voilà, c'est clair. Et donc, ce n'est pas un hasard si tu fais des scores de vente comme ça. C'est que la première chose, c'est de publier des photos, des belles photos. C'est propre. Tu as envie d'acheter tout de suite. Jamais de photos brutes. C'est quelque chose...

  • David

    Même s'il n'y a pas trop de retouches à faire, parce que je l'assure, faire la prise de vues, pour moi, c'est hyper important. Quand j'appuis, il faut que la photo soit réussie. Je ne peux pas dire, bon, c'est pas bien, je verrai. Non, non, tu ne verras pas plus tard. La photo, soit elle est bien soit elle est pas bien. On ne peut pas la récupérer non plus. Non, il n'y a pas les temps. Quand tu rentres avec 1 000, 1 200, 2 000 photos parfois, tu ne vas pas retoucher 2 000 photos photo par photo.

  • Bertrand

    C'est un peu... Si tu as fait une bonne prise de vues, il y aura très peu de retouches. Donc, c'est réalisable. Si tu as fait n'importe quoi, tu passes ta vie. Et ça, ça dégoûte tout le monde. Les photographes ont rarement envie de passer 2-3 jours devant un ordinateur. C'est pas ça. Le photographe, il aime avoir son boîtier dans les mains ou deux boîtiers, un dans chaque main. Donc, voilà. Donc, 55 000 euros de vente en ligne par an sur de la photo de danse, c'est une vraie perf. Je regardais tes scores de l'année 2023, parce que j'ai tout disséqué. Le but étant de donner envie aux photographes de se donner les moyens pour vivre convenablement de leur métier, ça passera par travailler beaucoup. Beaucoup. Soyons clairs. Il n'y a pas de magie non plus là-dedans. David Herrero n'a pas de recette magique. La recette magique, c'est la passion et le travail. C'est ça. Tu as quand même fait 25% de vente en plus cette année qu'en 2023. Donc déjà, ton score en 2023, c'était beau. Faire 25% de plus. Alors moi, je souhaite et j'ai envie que tous les ans, tu fasses 25% de plus. Toi aussi ? On est d'accord, mais nous, de toute façon, on est indexé sur ce que tu vends. Si tu ne vends pas, on ne gagne rien. Pas de bras, pas de chocolat. Si tu vends, on gagne de l'argent. Tu payes de moins en moins de commission. C'est ça. Parce que plus tu vends chez nous, moins tu payes de commission.

  • David

    Et tu sais que vous coutez moins cher qu'un assistant ?

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir et pas plaisir. Dans le sens, alors, ça me fait plaisir parce que Jingoo, pour toi, c'est un outil indispensable aujourd'hui. Comme ça, tu n'as pas d'assistant. Mais j'aime bien quand Jingoo crée de l'emploi aussi. Et c'est le cas dans d'autres domaines. Bien sûr. Mais... J'ai envie de dire que l'assistant que tu avais avant, peut-être que s'il utilise Jingoo, il n'a plus besoin d'être assistant, mais il peut être photographe indépendant totalement. Donc du coup, la boucle est bouclée. Un jour, tu as dit à quelqu'un du service client, pour moi Jingoo, c'est comme si je recevais un salaire tous les mois. Alors ça, ça nous a fait plaisir parce que c'était un petit peu le but de la base de Jingoo, c'est que le photographe shoot, mette en ligne et que tous les mois, il est dérobé.

  • David

    C'est ça. En fait, tu fais des événements, tu oublies. Tu oublies, mais quatre mois, cinq mois après, tu dis tiens une vente de 50 euros. Ah oui, c'était tel gala. Et tac, tac, tac. Il y a des mois où tu n'y attends pas et tu te dis, ah quand même, c'est bien. Voilà, c'est un salaire qui est là. On travaille quand même. Bon, tu es indépendant. Mais voilà, c'est des choses que tu te dis, ah oui, c'est bien en fait.

  • Bertrand

    C'est ça aussi. C'est que quand tu vendais sur place ou avec l'ancienne méthode, tu vendais en quelques jours une fois et après c'est tout. C'est fini. là les photos ils vont rester un an donc ça me plaît vraiment beaucoup cette récurrence de revenus que tu as tous les mois grâce à nous Jingoo. Comment tu fais parce que tu utilises certaines promotions qu'on a mis en place vu qu'on est indexé sur vos ventes on a intérêt de faire que des choses qui fonctionnent est-ce que tu peux parler de Qu'est-ce que tu proposes ? Quels formats ? Les fichiers ? A peu près tes prix ? Quelle promo tu fais ? J'ai vu que tu offrais en cas d'achat de tirage le fichier. Pourquoi tu penses que cette promo, c'est la recette un peu Coca-Cola de David Herrero ?

  • David

    Oui, en fait, c'est simple. Je pense que le même plaisir que je retrouve à faire des photos, c'est le plaisir que je retrouve quand je vois que les clients sont contents. Emotionnel encore une fois même dans le commerce ! Mais oui je me dis t'as mis 1000 photos sur le site on est venu dans des danses t'as mis 1000 photos le travail est fait, montant tout est bon, fais plaisir aux gens. C'est pas parce que je mets mes photos trop cher que je vais gagner plus d'argent, au contraire ! Tu le fais pas trop cher parce qu'une famille a un budget de 20, 30, 40 euros, peu importe, pour les photos. Donc, au lieu d'acheter deux photos à 15 euros, je préfère qu'ils achètent 5 ou 6 photos pour 30 euros.

  • Bertrand

    Voilà, pour 30 euros, 5 ou 6 photos.

  • David

    Je suis heureux, une famille, un papa, une maman, peu importe, parce qu'on repartait avec beaucoup de souvenirs de ce gala de danse. Et toi, c'est pareil. Toi, tu vas gagner le même argent. Donc, fais plaisir aux gens. Et donc, je fais aussi le format numérique qui est offert quand tu achètes une photo papier. Moi, ça ne me coûte rien non plus.

  • Bertrand

    Bien sûr. Je pense que ça, c'est ce qui déclenche vraiment parce qu'on analyse un peu le comportement d'achat. Aujourd'hui, le fichier, c'est rentré dans les mœurs. Les gens aiment avoir le fichier. Mais moi, ce que j'aime beaucoup de la manière… Tu pourrais vendre que des fichiers sur Jingoo. Mais non, tu aimes aussi le support. Oui, mais ça, je pense que les vrais passionnés de photo… Le tirage, c'est autre chose.

  • David

    J'ai commencé à l'époque argentique.

  • Bertrand

    Oui, donc tu as cette culture. Mais même les clients, en fin de compte, ils ne se rendent pas compte, mais le tout fichier, dès que tu leur donnes un tirage dans les mains, ils n'ont pas la même perception de l'image. C'est ça. Et puis ça se touche, c'est tactile, c'est à moi, ce n'est pas de l'immatériel. Et donc toi, tu proposes des tirages et pour chaque tirage acheté, le fichier est offert automatiquement.

  • David

    Normalement, oui. Il y a certains événements, non, parce que c'est compliqué. D'accord. En général, oui. En général, oui.

  • Bertrand

    Et ça, je pense que ça booste vraiment les ventes. Je pense. Parce que même les gens qui ont des petits budgets, il faut penser à ces gens-là. C'est ça. Ce n'est pas parce que tu as un petit budget que tu n'es pas dans l'émotion. Donc, ils vont acheter trois tirages à 5, 6 euros le tirage et ils se disent qu'ils vont avoir le fichier et qu'ils vont pouvoir en faire ce qu'ils veulent après. Voilà. Et ça, je pense que ça déclenche vraiment beaucoup plus les ventes. Tu l'as toujours fait, ça ?

  • David

    Oui, oui.

  • Bertrand

    Voilà, moi, je te remercie parce que... Tu vois, ton témoignage, ce que j'aimerais avant toute chose, c'est que ça déclenche dans l'esprit des nouveaux entrants dans la photographie, qu'un, il faut beaucoup travailler, deux, il faut être passionné, et qu'on peut vivre de son travail si on publie de la belle photo, qui a un effet waouh, et qu'on a des tarifs pas trop élevés, parce qu'on donne accès à notre passion et à nos images, vraiment au plus grand nombre. Et c'est aussi, je pense, comme ça, que toi aujourd'hui, tu es reconnu, David Herrero, le photographe de danse, c'est parce qu'il y a beaucoup de publics qui ont vu tes photos, qui ont acheté tes photos. Je pense que tu dois avoir des danseurs qui étaient très jeunes à un moment donné, tu les as pris en photo, tu les revois plus tard.

  • David

    Je revois même des mamans qui achètent des photos de leurs enfants. Ces mamans-là, c'était des enfants il y a 15-20 ans.

  • Bertrand

    Ah ouais !

  • David

    Donc, ils me disent, vous savez, monsieur Herrero, vous m'avez pris en photo quand j'étais petite. Et là, c'est sa fille ou son fils que je prends en photo. C'est drôle.

  • Bertrand

    C'est génial ! C'est la famille ! Bon alors un jour ça sera les grand-mères que tu auras ! Si tu continues assez longtemps la photographie. Bon ben ok on va arrêter de parler commerce parce que c'est pas le but du podcast mais je voulais qu'on partage ça ensemble pour donner au moins envie aux plus jeunes entrant de se bouger et de croire que rien n'est facile mais tout est possible ! Tout est possible.

  • Jingoo

    Merci Bertrand, parce que c'est vrai que moi, je suis complètement d'accord. Je rejoins ce côté un petit peu moins artistique, mais il n'y a pas de secret. Pour gagner sa vie, il faut bosser. Et dans la photo, il faut bosser peut-être un peu plus que dans d'autres domaines d'activité. Mais avant tout, c'est un métier passion. Donc, c'est beaucoup d'abdégation, beaucoup de courage, beaucoup de travail. Mais c'est un métier extraordinaire, ça, on est bien d'accord. Et d'ailleurs, David, alors moi, je reprends dans le fun, etc. Tu voyages beaucoup dans ton métier ? Oui. Parce que là, on est à côté de Toulouse, dans les merveilleux laboratoires Jingoo. Parce que c'est vrai qu'on peut en parler. On est bien. On est bien. Et il y a tout un service, un personnel chez Jingoo que je trouve fabuleux. Là, tu vas partir tout à l'heure dans les Alpes, où tu habites. Et puis, tu fais des photos à droite, à gauche.

  • David

    Oui, beaucoup en France. En ce moment, beaucoup en France. Avant, je voyageais un petit peu plus. Là, je voyage de moins en moins. Mais en France, oui, je bouge beaucoup en France. Et un petit peu en Espagne.

  • Jingoo

    Pour vite revenir auprès de Cécile. Aussi. C'est la vie de famille. Ça se passe bien, ta vie de famille de photographe, ta vie privée de photographe, et ta vie professionnelle, ça arrive à...

  • David

    Oui, très bien. Après, je passe beaucoup de temps en dehors. Là, pour tous mes événements de danse, je pars 3-4 mois, je rentre pas à la maison pendant 3-4 mois.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, 3-4 mois à fond la danse et 3-4 mois... Après, je rentre, je repars, mais oui, il y a des périodes un peu... J'ai une dernière question et après, on va devoir se quitter et j'en suis triste. Mais c'est justement ta prise de vues. Je crois que moi, j'ai envie d'insister là-dessus. Donc, tu as ton œil. On a dit que tu ne regardais pas l'écran, jamais. Tu ne travailles pas en mode rafale. Donc, c'est-à-dire que ta mise en scène, elle doit être parfaite. Quand je parle de mise en scène, c'est la composition. C'est-à-dire qu'en fait, ta photo, il n'y a pas besoin de la retoucher vraiment. Elle est prête, quoi

  • David

    Non, moi... Quand j'appuis, il faut que tout soit en place. La lumière bien maîtrisée, le cadrage, etc. De petites choses qu'on peut améliorer comme d'habitude parce que les éclairages sur scène parfois sont compliqués, mais il faut que la prise de vues soit vraiment assurée. Je pense que ça vient de mes origines, des photos argentiques. Oui, c'est ça. Je me souviens, on avait deux, trois peloches avec 36 prises pour la soirée, on était contents d'avoir une centaine de photos. Aujourd'hui, au bout de 10 minutes, on a déjà 2000 photos. C'est pas possible. Donc, j'essaie d'appuyer au bon moment. Je sais quand j'appuie si c'est raté ou pas. Donc, j'ai pas besoin de regarder l'écran pour voir si c'est raté. Parce que le moment où tu vas appuyer pour regarder, t'as loupé encore une photo. Donc, je pense que c'est important d'assurer la prise de vues.

  • Jingoo

    D'accord. Parce qu'il y a un truc aussi, je pense que la plupart des photographes le savent. Mais je l'entends encore aujourd'hui, en 2024. Ce n'est pas grave, ça s'arrangera avec Photoshop. Donc voilà, non, Photoshop n'arrange rien. Et puis alors, on est d'accord, on a un grand théorème. Une photo floue, c'est une photo foutue. On ne peut rien changer, c'est comme ça. Je l'ai entendu souvent, ça. Eh bien, moi, voilà. Merci, David. Merci de nous avoir consacré du temps, parce que je sais que chez toi, il est très précieux. Alors, je rappelle qu'on peut voir ton travail, qui est magnifique au demeurant et qui est inspirant sur ton site, qui est donc... www.davidherrero.com Alors, il y en a qui vont me demander. Herrero, c'est H-E-2-R-E-R-O. Voilà. Merci David pour ta disponibilité. Merci. Il y a Bertrand qui a envie de dire quelque chose. Vas-y, dis. Alors, merci David pour ta fidélité déjà, du temps passé ensemble. Et puis moi, ce que je note, c'est que l'année prochaine, tu devrais faire, si mes calculs sont bons 55 000 euros cette année, 68 000. Oui, 65, c'est vendu. Que tu continues à bien profiter de nos services et de tes week-ends, parce que ça te repose de bosser avec nous. Merci, David. Merci à vous. Attends, mais j'ai pas fini, parce qu'il a pris la parole, moi, j'avais un truc à te demander, un dernier truc. Alors, on se retrouve bientôt dans un nouvel épisode de ce podcast de photographes pour les photographes. En attendant ce moment, faites des photos, parce que ça fait du bien, puis c'est beau. Et puis David, je vais te demander, et ce sera notre chute, je voudrais que tu me dises en espagnol que tu aimes Jingoo et Cécile.

  • David

    Me encanta Jingoo y adoro Cécile.

  • Jingoo

    J'ai l'impression que ce n'est pas pareil pour Cécile.

Description

Il photographie la danse, il danse avec les chiffres. C'est un ancien danseur de grands ballets internationaux. Photographe pro depuis 20 ans, il a baigné dans la photographie depuis son plus jeune âge. Fils d'un papa passionné de photographie et de tirage photo, d'une maman professeure de danse, ça ne s'invente pas... C'est un enfant de la balle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Jingoo

    Bonjour à tous, bienvenue sur les podcasts Jingoo. Notre volonté, donner la parole aux photographes de métier qui ont réussi à bien en vivre. Que l'on soit un photographe chevronné ou arrivant dans la profession, même si vous en savez déjà beaucoup, cela peut vous inspirer. Photographe, c'est un métier. Ils vont vous dire comment ils l'appréhendent, les clés de leur réussite. Bonne écoute et à bientôt sur Jingoo. Bonjour mes amis photographes, c'est Gilles qui vous parle. Aujourd'hui, nous sommes avec David Herrero, grand, grand photographe de danse. David est très exigeant avec ses photos et donc il a la censure facile, on va en parler. David travaille avec Jingoo depuis 7 ans et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette collaboration est très fructueuse. Nous serons avec Bertrand pour en parler. Aussi, David va nous faire voyager avec son très joli accent espagnol. Voilà, ça c'est dit, on démarre. On pourrait dire en ce qui concerne David que c'est un enfant de la balle. Mais en fait, ou en vrai, comme disent les jeunes, c'est un enfant de deux balles. Et non à deux balles, loin de là. Pourquoi ? Parce que David a deux passions. Passions dont il vit pleinement aujourd'hui. La première, c'est la danse. David a été très longtemps danseur pro de ballet. Et ça, ça vient certainement de sa maman qui avait une école de danse. Son autre passion, c'est bien sûr la photo. Nous ne serions pas là aujourd'hui autrement. Et cette passion, David la tient de son papa qui avait du matériel de développement à la maison. Voilà pourquoi je parle d'enfant de deux balles. Je sais, c'était facile, mais finalement, j'aime bien. Après la danse, David Herrero se tourne vers la photographie professionnelle en 2004. Évidemment, il shoote les danseurs, ce qui donne des clichés d'une beauté saisissante où le temps est figé dans l'objectif de ce photographe. La plastique décor est là, jouant avec la lumière, pourtant pas facile, de la scène. Bref, en un mot comme en cent, les photos de David, ce n'est pas des photos à deux balles. Bonjour David, comment ça va ?

  • David

    Bonjour ça va bien merci.

  • Jingoo

    Alors David, première question très indiscrète, tu as quel âge ?

  • David

    55.

  • Jingoo

    55, c'est un peu l'âge de la sagesse, non ? Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui, à 55 ans, tes photos sont-elles plus matures ?

  • David

    Oui, on peut dire pas plus matures, mais plus réfléchies. En fait, là quand je prends des photos il y a une façon de réfléchir que j'avais moins avant. Je ne veux pas dire qu'aujourd'hui c'est moins spontané parce que j'ai toujours été quelqu'un qui travaille beaucoup, je ne prépare pas mes séances photos, j'aime bien improviser. J'arrive, je sens l'ambiance, la lumière, hop, hop, je déclenche. Mais aujourd'hui, quand je déclenche, il y a un deuxième temps de réflexion après la photo. Je sais ce que je viens de faire, pourquoi j'aurais pu faire mieux et donc je m'adapte au fur et à mesure pendant la séance photo.

  • Jingoo

    Alors avant d'être photographe, tu as d'abord été danseur, et puis alors pas n'importe où je vous prie, parce que tu as terminé ta carrière au prestigieux ballet du Capitole à Toulouse, mais tu as dansé à New York, tu as dansé à Madrid, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours de danseur ?

  • David

    Alors c'est un parcours un peu atypique parce que moi ce n'était pas prévu dans ma vie d'être danseur, j'étais gymnaste, à 18 ans j'ai arrêté la gym et ma mère qui était prof de danse, qui avait une grosse école, elle m'a dit David, viens à l'école. Je suis allé essayer un petit peu la danse et ça m'a plu, mais c'est le fait d'être sur scène qui m'a vraiment... Et donc, au bout de quelques mois, ça faisait six mois que je faisais la danse, il y a le Ballet National, qui à l'époque était dirigé par Maria Plisnitskaya. Donc, ils sont venu danser chez moi et vu qu'au théâtre, il y avait les montages de décors et tout ça, ils ont demandé à ma mère si ils pouvaient venir répéter un petit peu à l'école. Donc, ils m'ont vu, ils lui ont dit mais ce garçon... C'est mon fils, ça fait six mois qu'ils dansent. Bon, du coup, deux mois après, j'étais déjà à Madrid, à l'école de ballet national.

  • Jingoo

    C'est-à-dire qu'en fait, ils sont venus, donc il y avait un spectacle du ballet royal au théâtre. Mais le théâtre était bloqué parce que montage. Ils sont allés chez ta maman répéter. Toi, et à un moment, ta mère a dit, danse un petit peu devant eux.

  • David

    Ouais, ils m'ont invité pour aller danser avec eux.

  • Jingoo

    Voilà, d'accord. Et là ils t'ont remarqué.

  • David

    C'est six mois, c'était pas prévu de devenir danseur. Et comme je te disais, deux mois après j'étais à l'école du ballet national. Donc là ça y est, c'était un signe, il fallait que je devienne danseur.

  • Jingoo

    Quand tu es danseur, est-ce que déjà avec ton œil tu te dis, tiens je pourrais photographier comme ça la danse, j'avais pas pensé à ça. Parce que la photo, on va en parler, mais elle est déjà là la passion de la photo. Tu n'es pas photographe. Oui, depuis tout petit. Oui. Est-ce que déjà quand tu danses... Tu te dis, tiens, je pourrais prendre comme ça, comme ça.

  • David

    En fait, j'avais mon appareil photo toujours sur moi. Et quand je dansais, parfois, même pendant un spectacle, en coulisses, j'avais toujours mon petit boîtier.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Donc, je sortais en coulisses. Les 5-10 minutes, tu attends pour rentrer sur scène. Je prenais mon appareil photo, je faisais quelques photos, donc oui, c'était une évidence.

  • Jingoo

    D'ailleurs, pour nos amis photographes, on va dire que tu travailles en Nikon, si ma mémoire est bonne. Tu es un Nikoniste absolu, tu n'es jamais allé chez Fuji, Canon.

  • David

    Il y a quelques années, oui.

  • Jingoo

    Mais tu es revenu chez Nikon.

  • David

    Oui, depuis longtemps.

  • Jingoo

    Et quand tu... Donc ce fameux petit boîtier qui est en coulisses, c'est pellicule ?

  • David

    C'est pellicule à l'époque, oui.

  • Jingoo

    Et c'est un petit boîtier clic-clac-kodac, comme ça, comme on disait, où déjà tu as des réglages ?

  • David

    C'est un Contax.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, on peut régler la vitesse.

  • David

    C'était manuel, oui.

  • Jingoo

    Ce qui fait qu'aujourd'hui, si tu sais photographier à la danse, c'est parce que dans les coulisses, tu as appris à régler l'appareil pour avoir des photos.

  • David

    Même aujourd'hui, je travaille comme si j'avais mon appareil à l'époque, tout est manuel. On décide, ce n'est pas l'appareil photo qui décide.

  • Jingoo

    On va en reparler de cette manière de travailler parce que j'ai entendu comment tu faisais et je trouve ça génial. Donc, en 2004, tu arrêtes la danse. D'ailleurs, pourquoi tu arrêtes la danse ?

  • David

    Parce que... Comme je te disais tout à l'heure, quand j'étais petit, mon rêve, ce n'était pas de devenir danseur. Donc, la danse est une découverte incroyable. J'ai adoré ce métier. Mais à un moment donné, je me suis dit que je ne voulais pas devenir un vieux danseur. Je voulais m'arrêter. Et c'était le bon moment pour devenir photographe.

  • Jingoo

    Donc voilà, on va arriver à la partie photo. Le déclic, c'est quand ton père a du matériel de développement chez lui, et donc il te prend par la main et il t'emmène...

  • David

    Non, c'est moi qui rentrais. Ah oui ? Tac, tac, tac, tac.

  • Jingoo

    Alors là, tu viens de faire un frappement de porte. Tu veux bien nous refaire le frappement de porte ? Voilà. Magnifique, merci. C'est pour nos amis.

  • David

    Voilà et donc, moi, c'était incroyable de voir ce papier blanc qui commence à devenir... des silhouettes qui apparaissent et tout ça. Et moi, c'était incroyable. Et donc après, moi, je me souviens, je pourrais te montrer, j'ai des photos quand j'étais petit, j'avais l'appareil photo de mon père toujours, tu sais. Voilà, c'est... Depuis tout petit, c'était un peu...

  • Jingoo

    Donc, on ne peut pas dire qu'il y a eu un déclic. On peut dire que tu as été danseur et donc tu passes tout naturellement à la photo parce que la photo, ce n'est pas un déclic. La photo est déjà dans ta vie, quoi. D'accord. Est-ce que tu te souviens de ta première photo de danse que tu as prise après 2004 ? Ou peut-être même avant, et qui t'a raconté quelque chose, qui t'a parlé ou tu t'es dit, ah oui, j'adore cette photo ?

  • David

    Mais oui, je pense, ce n'est pas une photo, c'est une série de photos que j'avais faites au Théâtre du Capitole, justement, en noir et blanc, en pellicule. Et de cette série de photos, j'avais fait un petit expo à Toulouse.

  • Jingoo

    D'accord. Alors maintenant, je suis un petit peu intrusif, je vais te parler de trucs privés. Je sais que tu vis avec Cécile, qui est kiné. Tout à fait. Je me suis un peu renseigné. Vous vous êtes rencontrés comment, tous les deux ?

  • David

    C'était mon kiné.

  • Jingoo

    Ah, d'accord.

  • David

    Voilà. Pendant des années... Non, non, mais je vais t'expliquer. Donc, au bout de quelques années, moi, je me suis séparé. On se rencontrait comme ça, par hasard.

  • Jingoo

    Et depuis, on s'est...

  • David

    Elle était aussi célibataire à cette époque-là.

  • Jingoo

    Et voilà. Et ça l'a fait.

  • David

    Et ouais.

  • Jingoo

    Et alors, tous les deux, Cécile et toi, vous avez bien une petite... chansons qui vous rassemble ?

  • David

    En fait oui, mais en fait c'est une chanson d'Ed Sheeran, même si ce n'est pas du tout mon style de musique, mais c'est drôle parce qu'on est partis au Canaries, parce que moi j'adore la planche à voile, le windsurf, c'est mon truc. Donc on est partis là-bas en vacances, comme ça je pouvais naviguer un petit peu, et après comme moi elle adore la montagne, on est allés monter au Teide, faire le fou un petit peu. Et donc on était en soirée tous les deux dans un bar et on sortait. Et on allait sortir, donc on arrive tous les deux en même temps à la porte, donc je lui ouvre la porte. Mais un peu, tu vois, on a fait un peu la mise en scène, les trucs comme ça, vas-y, passe, machin. Et à ce moment-là, bam, la chanson. Je l'ai gardée et c'était génial. Donc on a éclaté de rire tous les deux et depuis cette chanson.

  • Jingoo

    C'est quoi la chanson alors ?

  • David

    Je ne me souviens plus. Ah bah oui. Je peux la chanter, mais je ne chante pas très bien.

  • Jingoo

    Oui, non, non.

  • David

    Bien entendu, elle est très connue, cette chanson.

  • Jingoo

    Allez, on va revenir à la photographie. Moi, j'aime bien cet entretien, c'est très sympathique. Cette interview, tout le monde est mort de rire. Alors, on revient à la photo. Le fait d'avoir été danseur t'aide certainement à deviner la bonne prise, le bon déclenchement pour le bon moment, le déclenchement parfait. Et quand quelqu'un danse devant ton objectif, que ton œil est collé sur ton appareil, moi, je suis très curieux de savoir comment ça se passe dans ta tête. Donc, tu as l'appareil, tu as l'œil vissé sur le viseur. à tel point qu'il t'arrive d'avoir mal à l'œil, j'ai entendu ça, voilà, là, tellement t'es dessus. Je tiens à préciser pour nos amis photographes que David ne regarde jamais l'écran de contrôle de son appareil, au contraire, il l'a mis en mode, ce qui est une excellente idée. D'abord, tu es d'accord, on ne loupe rien. Et surtout, on économise beaucoup la batterie. Donc, comment ça se passe, ce voyage œil-danse-déclenchement ?

  • David

    Alors, moi, je pense qu'en tant que danseur, il y a quelque chose de naturel. Ça veut dire que moi, quand je vois quelqu'un sur scène, j'ai l'impression d'être sur scène aussi. Je suis quelqu'un qui écoute beaucoup la musique. Donc, la musique, elle va te dire énormément de choses. Tu sais ce qui se passe, il y a un moment de la musique, tu sens que la musique va changer, tu sens qu'il y a un truc qui arrive. Donc, le fait d'être avec les danseurs, la danseuse sur scène, écouter de la musique. Et en fait, à un moment donné, parfois j'oublie que j'ai mon appareil photo. Il y a des gens qui me disent, David, quand tu fais des photos, tu bouges. Et apparemment, je bouge quand je fais des photos. Tu danses ? Oui, vraiment. Et parfois, même des émotions, parfois c'est fort. Parfois, les gens me disent "Tu veux venir à la répétition générale ? Comme ça, tu vois un petit peu." Non, non, je ne veux pas. Je préfère découvrir parce que j'aime bien ça. J'aime bien rentrer dans ce monde avec cette ambiance-là. Et je crois que ça aide beaucoup, beaucoup, le fait de sentir les choses sur scène quand on n'est pas sur scène.

  • Jingoo

    Alors, il y a autre chose aussi qui m'a vraiment interpellé dans ton travail. J'ai lu que tu te censurais énormément. Si la photo ne te plaît pas, tu l'effaces définitivement. Et alors, moi, je t'explique. Moi, perso, je n'efface rien, à part les photos vraiment loupées, les floues. Mais quand je regarde des mois ou des années plus tard ces vieilles photos que je trouvais particulièrement moches, je suis assez surpris de les redécouvrir et de me dire, tiens, finalement, c'est pas mal. Alors, quand toi, tu effaces une photo, est-ce que finalement, tu ne donnes aucune chance à cette photo et ça ne t'embête pas du tout ?

  • David

    Non. Ah non, c'est sec. Dans la vie, il ne faut pas regarder en arrière.

  • Jingoo

    D'accord.

  • David

    Tu regardes en arrière, mais tu sais les erreurs que tu as faites, et t'avance et tu essaies de ne pas faire la même chose. Oui, oui. Donc, il y a une photo ratée, je sais pourquoi elle est ratée.

  • Jingoo

    D'accord. Pourquoi elle est ratée, la photo, alors ?

  • David

    Soit parce que le moment de déclenchement n'a pas été bon, soit parce qu'il y a quelque chose qui me dérange.

  • Jingoo

    D'accord. Ça veut dire une expression de visage, je crois.

  • David

    Un visage, en arrière-plan qui je trouve n'est pas en valeur. Donc non, moi je préfère que j'efface, je passe à une autre chose.

  • Jingoo

    Cela dit, tu économises de la place sur la carte, ça c'est clair.

  • David

    Voilà et sur le disque dur aussi.

  • Jingoo

    Parce que je tiens aussi à dire aux amis photographes qui nous écoutent, c'est que aussi incroyable que cela puisse paraître, tu travailles au mode single shot, tu ne fais pas du rafale.

  • David

    Non, jamais. Et je peux te dire, j'ai un Z9, je peux faire 110 photos par seconde. 110, oui, par seconde. Et 20 photos en mode RAW, mais ça ne sert à rien.

  • Jingoo

    Tu travailles bien sûr en mode RAW on est d'accord ? j'ai vu des photographes travailler en JPEG jamais c'est notre point de vue on a bien travaillé en RAW chacun voit midi à sa porte on peut dire qu'il y a une patte David Herrero c'est clair. Autre exemple tu es passionné de windsurf parce que tu as plein de passions tu es un homme à passions, il y a la photo, la danse, Cécile et maintenant le windsurf évidemment, je pense qu'elle sera heureuse quand elle va entendre le truc,"ah je suis une de tes passions" !

  • David

    Non elle est pas du tout comme ça, pas du tout.

  • Jingoo

    Donc tu pratiques le windsurf tu le photographies et alors boum tu publies tes photos sur Windsurf ou PlancheMag, t'as travaillé pour Repetto ou pour Merlet chaussons qui sont des très grandes marques pour la danse classique et boum, voilà une photo, boum boum et tu te retrouves euh euh pour travailler pour cette grande marque prestigieuse. La question, c'est comment on entame une collaboration avec des magazines ? Comment ça se passe ? Parce que c'est incroyable, tu fais un truc, boum, tu le vends. Tu vas au windsurf, tu fais des photos parce que ça t'éclate. C'est pas pour vendre, ça j'adore. Et donc, boum, tu vends sur Windsurf. Comment on fait un truc pareil ? Je pense qu'il y a plein de photographes qui aimeraient connaître le tuyau.

  • David

    Si je suis devenu photographe, c'est parce que j'aime. De toute façon, je suis devenu danseur parce que c'est quelque chose que j'aime et j'adore. Donc, quand tu aimes quelque chose, tu fonces, tu t'en fous, tu ne penses pas. Le temps que tu passes, tu penses. Parfois, tu dois payer. J'étais photographe du Windsor, je payais mes voyages. Je partais à droite, à gauche. Je payais l'essence, les péages pour aller faire des photos, des reportages. Et après, au début, c'est vrai que tu vendais une photo. Tu partais un week-end, tu avais fait 800 kilomètres en voiture. Tu revenais avec 250 photos incroyables et tu vendais une photo à 30 euros.

  • Jingoo

    Mais tu la vendais.

  • David

    Tu la vendais et en fait, tu te dis mais ce n'est pas grave. Parce que dès là, tu commences à faire connaissance de gens intéressants. Déjà, j'ai plein d'amis de ces milieux-là. C'est incroyable et en fait, ça t'enrichit. Et plus ça t'enrichit, plus tu deviens quelqu'un d'épanoui, d'heureux.

  • Jingoo

    Alors ça, on est d'accord pour la photo. Et d'ailleurs, c'est un thème qui va arriver bientôt chez Jingoo. Allez, un petit scoop. On va parler de photothérapie dans un prochain podcast. Et c'est une approche extraordinaire de la photo. Et c'est vrai que c'est une passion. Mais vraiment, pour être dans le concret, Windsurf, comment tu démarres cette collaboration ?

  • David

    À ce moment-là, tu proposes tes photos. Tu envoies un mail. À l'époque, c'était plus le téléphone. Et en plus, je préfère le contact direct que le mail. C'est moins froid. Et donc, je suis parti à tel endroit. Je fais des photos. Après les photos, j'écrivais aussi un petit peu. Parce que quand tu fais Windsor, tu connais un petit peu. Là, c'est un spot où tu peux naviguer. Attention quand il y a le courant. Quand il y a des vagues., tel point tel endroit. J'avais fait, à part les photos, parler un petit peu de l'endroit. C'est quelque chose qui me plaisait beaucoup à l'époque. Je commençais à faire un petit reportage comme ça. En fait, il faut se vendre, il faut montrer de quoi tu es capable. Et petit à petit, tu commences à te faire un nom.

  • Jingoo

    Maintenant, pour en revenir à la photo de danse, qui est quand même ton cheval de bataille, quand tu photographies la danse, est-ce qu'on parle de spectacle de fin d'année ? Est-ce qu'on parle de photos de ballet ? C'est quoi, photographier la danse ?

  • David

    La danse, c'est tellement vaste. Parce que oui, tu peux commencer par le gala de danses d'une école amateur. Tu peux aussi photographier des compagnies professionnelles, des grandes compagnies professionnelles. Tu peux travailler pour des marques de vêtements de danse, comme moi je fais en ce moment. Je travaille avec une marque Artiligne française. Pareil, on fait un travail incroyable. Et après, tu as aussi, parce que moi, j'adore le studio, je fais beaucoup de photos en studio. Et donc, tu fais des books, tu travailles avec des danseurs plus personnels. Donc, c'est très, très vaste.

  • Jingoo

    D'ailleurs, à ce propos, moi, je suis allé sur ton site et je suis très admiratif de ton travail, ça scotche. Mais il y a une photo qui m'a vraiment marqué, c'est sur ta page de présentation, tu as pris cette ballerine. sous un immense lampadaire. Je suppose que c'est à l'Opéra. À l'Opéra de Paris. Juste le truc, c'est que je clique dessus. Je ne peux pas la voir en grand, je ne sais pas où elle est.

  • David

    Non mais je te la donnerai.

  • Jingoo

    Elle est magnifique, mais il y a une grâce et de ton sujet et il y a une harmonie des couleurs. En plus, on est dans des tonsn marronnés, chauds, etc. Moi, c'est des tons qui me parlent. Je voulais te dire, je suis allé sur le site et j'ai adoré ton travail. Ça m'a donné envie d'en savoir un petit peu plus sur toi. C'est pour ça que je te pose ces questions tellement indiscrètes. Et justement, puisqu'on parle de discrétion, le fait d'avoir été danseur pro, est-ce que ça te donne des accès justement ?

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Parce que je connais la danse, je connais les danseurs et tu sais comment placer les danseurs. Parce qu'il y a des détails tellement petits, des choses tellement qu'à l'œil normal de quelqu'un qui ne connaît pas la danse, il dit "Ah oui, c'est joli" Non, ce n'est pas du tout joli. Regarde son pied. "Quoi, il est joli ?" Non, son pied n'est pas du tout joli. Ton épaule n'est pas... à quelques centimètres près, la photo est ratée. Tu places une épaule, un pied trois centimètres plus bas, la photo est ratée. Donc oui, le fait d'avoir été danseur, ça aide à avoir vraiment la photo parfaite.

  • Jingoo

    Ça, c'est ton côté œil photographique et danseur en même temps. Mais nous, le public, on n'est pas au courant de tout ça. Si le public te dit, mais j'ai un mec comme moi qui ne connaît pas grand-chose en photo, ou alors si peu, mais je veux dire... Je regarde la photo, je dis, elle est magnifique, cette photo. Alors, on parlait justement de la ballerine. Mais ça se trouve, tu vas me dire, oui, mais si tu regardes attentivement, elle n'est pas si gracieuse que ça. Mais il n'y a que toi qui sais ça.

  • David

    Moi, le danseur qui est sur la photo, parce que ça arrive souvent quand tu fais des catalogues pour des vêtements de danse, c'est le danseur qui va valider la photo. Donc, parfois, même le public en général, il est incroyable. Le danseur dit, non, non, ça, tu ne la publies pas, cette photo.

  • Jingoo

    Ah, ça, c'est la danseuse ou le danseur qui dit, non, non.

  • David

    Voilà, regarde mon coude, je regarde mon coude. Ça ne va pas. Donc oui, c'est...

  • Jingoo

    Ah oui, parce que tu as aussi ça. Déjà, toi, tu es exigeant sur le travail. Et derrière, il y a la censure du danseur.

  • David

    Bien sûr. C'est son image.

  • Jingoo

    Et des fois, il reste une photo du danseur. Mais alors, elle est parfaite, la photo, quand vous êtes tous d'accord.

  • David

    Quand tu prends 30 photos, il t'en enlève 20.

  • Jingoo

    Oui, mais il en reste...

  • David

    30 photos, triées par moi. Je trouve qu'elles sont bien. Voilà. 30 photos, le danseur, il t'enlève ces 20-là et on va garder les 10.

  • Jingoo

    Mais il en reste 10. Voilà. Mais c'est la base aussi d'un travail entre un photographe et son modèle. Quel qu'il soit, que ce soit dans un portrait, c'est qu'il y a cette confiance qui s'établit. Si tu ne montres pas le travail. Il y a des photographes qui ne montrent pas leur travail à leur sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas, je ne suis pas là pour juger ou critiquer, mais je trouve que c'est dommage parce qu'il y a une relation de confiance entre le modèle et le sujet, qu'elle soit danseuse ou corporate, PDG ou quoi, et la personne va refaire une série avec toi et peut-être même aller plus loin qu'au départ. Est-ce que ces photos de danse, est-ce que tu les vends ? Tu vas comprendre pourquoi je pose la question.

  • David

    Bien sûr, bien sûr. Je vends et merci Jingoo.

  • Jingoo

    On parle de vente et donc magnifique transition. Merci David. On va parler de Jingoo. Je vais donc maintenant laisser la parole à Bertrand Nenic de chez Jingoo, que tout le monde connaît, et qui va parler de cette collaboration très fructueuse entre Jingoo et toi. Mais avant toute chose, c'est quoi Jingoo pour toi ? Ça t'amène quoi ?

  • David

    Jingoo, ça m'a changé la vie. C'est un peu comme Cécile, mais dans les plans professionnels évidemment.

  • Bertrand

    Merci David. Je suis heureux d'apprendre que Jingoo a changé ta vie. Sache que ça a changé la mienne aussi. Donc ça, c'est super quand tu dis ça. C'est spontané, ce n'était pas préparé. Donc je te remercie. Ça va faire plaisir à toute l'équipe qui se donne à fond depuis 18 ans maintenant. Donc ça a changé ta vie. OK. Est-ce que tu peux expliquer comment tu fonctionnais avant d'utiliser Jingoo ? Comment tu faisais la partie commerce ? On a vu la partie artistique. Comment tu faisais la partie commerce de tes photos de danse ?

  • David

    En fait, c'est vrai qu'avant, moi, je gérais tout tout seul. Moi, je faisais la prise de vues, je rentrais chez moi le soir. La nuit, je ne dormais pas trop parce que je travaillais mes photos. J'imprimais à l'époque des planches contact. Ensuite, on est passés, un petit peu plus au numérique, je mettais les photos sur mon site Internet. Donc, je recevais des commandes par mail.

  • Bertrand

    Ah ouais, donc c'était...

  • David

    Par mail ou sur les... directement à l'école de danse. Avec des bons de commandes, je déposais. Je récupérais les bons de commandes. Je passais des nuits blanches à chercher la photo 1240 suite 1643. Elle voulait la photo 153. Tu reviens en arrière pour faire des commandes. Tu faisias des commandes groupées parce que tu allais récupérer toutes les photos, un tas de photos comme ça. Donc, aller chercher la photo 10 ensuite la photo 2003. ensuite, tu reviens... Une horreur t'as perdu beaucoup de temps. Donc mes week-ends, je n'avais pas de week-ends, je n'avais pas de soirées. Je faisais que ça. Et à un moment donné, je me suis dit, il faut que tu prennes un assistant pour faire ça parce que j'enchaînais les galas de danse et donc j'arrivais, j'étais...

  • Bertrand

    Épuisé.

  • David

    Épuisé, ce n'est pas possible. Donc il y a un copain photographe qui me donnait un coup de main. Mais oui, j'avais moins de boulot, mais quand même, il fallait gérer.

  • Bertrand

    La relation client,

  • David

    Tout ça. Donc ça me prenait énormément de temps. Et un jour, j'ai une copine photographe qui me dit, "T'as l'air fatigué !" Je lui raconte un peu ma vie, mais elle me dit, Mais Jingoo, C'est qui Jingoo ? Je ne connaissais pas. Mais non, mais en fait, elle m'explique un petit peu. Et là, je me suis dit, "Ouais, mais attends, je n'ai pas envie de donner mes photos à n'importe qui." Non, non, non, va si tu verras. Et c'était la découverte. C'était un peu un truc incroyable, tu ouvres la porte, tu as la lumière qui rentre chez toi. Tu sais, tu es dans une espèce de grotte.

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir que tu dises ça. Alors on n'a pas préparé l'interview. Nous, on dit souvent, Jingoo, c'est le site qui rend fou en interne. Et sache que c'est marrant parce que quand on a créé Jingoo il y a 18 ans, c'était un besoin de photographe, c'était pour réduire la chaîne décisionnelle entre la prise de vues, revoir le client plusieurs fois, qu'il choisisse les photos, aller les faire tirer et voilà, et Jingoo c'est né de ça en disant on va raccourcir tout ça non seulement les gens vont pouvoir acheter en ligne mais ça va être interfacé avec un laboratoire donc automatisé entre les deux et en fait ça va décharger le photographe de tout ce qu'il aime pas finalement, pour qu'il se concentre sur la prise de vues, et parce que c'est ça sa valeur ajoutée c'est aller faire des shootings travailler sur ses photos

  • David

    Ca te permet d'arriver à ton shooting frais, tranquille, avec la tête reposée

  • Bertrand

    Qu'est-ce que tu as ressenti à la première commande ? C'est passé sur Jingoo, tu as eu le mail d'info comme quoi il y avait une commande. Tu as eu peur ? Comment ça s'est passé ?

  • David

    C'est hyper simple, c'est clair. Tu reçois un mail, tu as telle commande. Tu vois, tu dis, ah oui, en fait, j'ai eu telle commande, j'ai vendu tant de photos. Et en fait, tout est simple, tout est clair. Et du coup, tout ce poids que tu avais sur tes épaules de dire "Wouah il faut gérer tout ça" bam, tout disparaît. Tu sais que les services après vente sera toujours là. Parce que je vais envoyer, c'est rare, mais des mails parce qu'il y a un client qui apparaît sur ces photos ou que... Et après, tu constates que c'est parce qu'il avait commandé les photos numériques et pas papier. Mais Jingoo est là pour répondre. Moi, ça m'arrive dimanche de recevoir un mail, je renvois le mail un dimanche. J'ai la réponse de Jingoo un dimanche.

  • Bertrand

    Oui, on fait des... Alors, nous, c'est un service client. Chez nous, il est ouvert 7-7. Depuis 18 ans.

  • David

    Je savais pas.

  • Bertrand

    7-7. Et le samedi-dimanche, il y a une permanence. Le but étant de répondre aux urgences, mais aussi d'avoir... moins de travail le lundi matin, ce qui donnerait des délais de réponse aux clients ou à vous, les photographes, qui seraient beaucoup plus longs. Donc, c'est beaucoup plus fluide. Alors, c'est une contrainte de travailler 7-7, donc on se relaie, mais pour nous, c'est ça la qualité de service. Et même un client à toi qui nous écrit, il va apprécier qu'on lui réponde un dimanche. Et il y a plein de trucs que tu ne vois pas passer, parce que des fois, il nous envoie à nous, sans que tu sois au courant, et on traite et basta. Mais voilà, pour nous, ça, c'est... Ça rassure le client d'acheter sur Internet. Et on prend le relais sur... On est le service client de David Herrero. On est l'assistant de David Herrero. Dans ton cas, c'est comme ça que ça se passe. Et pour tous les autres photographes également. On va rentrer dans la partie que j'affectionne. Non pas que je n'aime pas la partie artistique. J'adore ça. Mais j'adore aussi le côté vente. Parce qu'il y a beaucoup de photographes aujourd'hui qui ne vivent pas toujours très bien de leur activité. Et le sens de ces podcasts... c'est pour expliquer qu'on peut bien vivre de la photographie, convenablement en tout cas, que c'est vraiment possible et que les galeries de vente en ligne, ça peut apporter, suivant les cas, des solutions et même des revenus significatifs. Donc bien évidemment, il n'y a pas de hasard aux chiffres que je vais annoncer. C'est d'abord la qualité de la prise de vues à la sortie, c'est la qualité de la qualité de la qualité de la censure, comme disait Gilles tout à l'heure, de l'autocensure. Mais il n'y a pas que ça, il y a vraiment aussi un sens commercial. Et on peut le voir quand on dissèque tes résultats. Cette année, en 2024, avec Jingoo, tu vas avoir vendu 55 000 euros de photos. Donc déjà, c'est une sacrée performance d'une manière générale. Dans la danse, on a des gens qui ont des bons résultats, mais là, on est encore au-dessus. On va analyser un petit peu ça ensemble. Tu m'avais dit aussi que sur certains galas ou certaines écoles de danse, tu faisais des tirages sur place. Donc on peut dire aujourd'hui que dans certaines phases tu vends sur place, mais tu vends quand même après sur Jingoo, et puis d'autres tu ne vas vendre que sur Jingoo. C'est comme ça que tu fonctionnes. C'est ça. Tu peux me décrire un petit peu sur quel type de gala tu vas arriver avec une machine sur place, et d'autres pourquoi tu ne le fais pas.

  • David

    En fait il y a des galas ou des concours de danse où tu vas rester la journée. Donc le matin tu vas faire des photos, par exemple un concours de danse, tu commences le matin, donc j'ai des assistants qui vont trier mes photos. Donc j'ai deux assistants, imprimante, des tablettes qui sont connectées sur mon site internet. Donc le concours commence à 8h du matin, il y a une pause une heure après, une heure et demie après, je sors, je balance les cartes, les assistants vont vider les cartes, ils vont mettre... C'est un sacré boulot parce qu'il faut faire des dossiers avec chaque candidat, chaque passage, donc il faut bien noter les numéros. C'est pas facile. Donc, on envoie les photos sur mon site Internet de suite, et les parents qui sont là, les candidats qui vont passer la journée au théâtre, ils vont déjà consulter les photos sur mon site Internet. Donc, photos numériques, ils vont commander sur le site Internet, donc chez Jingoo.

  • Bertrand

    Donc, là, c'est la vente de fichiers.

  • David

    Voilà. Photos papiers, nous, on l'imprime sur place. Donc, ils vont repérer la photo sur mon site Internet. Ils vont... petit bon de commande, il note et on imprime sur place. Il repart le jour J avec les photos.

  • Bertrand

    Tu imprimes sur place, il paye sur place, il repart avec leurs photos en tirage papier. Si c'est du numérique, à ce moment-là, c'est directement sur Jingoo en live. Ça, c'est sur les événements où physiquement tu vas être présent avec tout ce qu'il faut pour faire le tirage. Ce qui veut dire qu'une fois que tu as fait tes ventes sur place, étant donné que les photos sont sur Jingoo, si les gens qui ont acheté sur place veulent venir après, ils le font.

  • David

    La vente peut continuer pendant 2, 3, 4 mois.

  • Bertrand

    Et à ce moment-là, sur Jingoo, ils ne peuvent pas acheter que des tirages, ils ne peuvent acheter que des fichiers, ils peuvent acheter aussi des tirages.

  • David

    C'est ça.

  • Bertrand

    C'est coup double.

  • David

    C'est ça. Tu permets aux gens d'avoir la photo le jour J, sur place, un petit peu moins cher que sur le site internet parce qu'il n'y a pas de frais d'envoi, et tu donnes la possibilité qu'après, une fois qu'ils rentrent à la maison, ils puissent regarder tranquillement, et commander tranquillement les photos.

  • Bertrand

    Ou faire une recommande pour l'anniversaire.

  • Jingoo

    C'est ça.

  • Bertrand

    Oui, d'accord.

  • David

    Ça, c'est dans les cas de concours, quand je fais un gala que le soir, j'arrive, je fais les photos, je ne dors pas la nuit, d'accord ? Parce qu'il faut dire aussi, c'est un métier passion, donc... Pour moi, je travaille beaucoup. Et j'enchaîne. Je fais un gala de soir, le lendemain, il faut que les photos soient déjà sur le site.

  • Bertrand

    Mais c'est important ce que tu dis, parce que c'est à chaud. Les gens, ils ont envie de voir les photos rapidement. Bien sûr. Un événement, nous, c'est un autre dans nos vies d'aujourd'hui. C'est ça. Donc, il faut y être. Voilà. Quand tu dis que tu travailles beaucoup, ça fait plaisir, parce qu'il y a effectivement une petite mode, une petite musique qu'on entend souvent, c'est "Travailler moins" Oui, OK, travaillez moins, mais travaillez moins et réussir, au niveau que tu as ou comme d'autres qu'on a interviewés.

  • David

    Tu sais, moi j'ai une montre, c'est pour ne pas arriver en retard. Après je ne la regarde plus. Donc une fois que le travail est fini, fini si c'est 7h du matin, 5h, 4h, peu importe, je finis mon boulot et je le finis bien. Je veux dire, les photos, je vais travailler, je vais regarder mes photos, je vais trier les photos, je vais travailler les photos, parce que parfois la lumière sur scène c'est compliqué. Donc je passe des heures à travailler les photos. Ce n'est pas parce que c'est un gala amateurque je vais faire la différence par rapport à une compagnie professionnelle.

  • Bertrand

    Tu interviens en prise de vues aussi bien sur des galas avec des danseurs professionnels, c'est une partie de l'activité, mais également l'école de danse du coin, avec des enfants, des adultes amateurs. Donc toi, tu donnes la chance à tout le monde. Je prends le même soin des photos amateurs ou professionnels. Oui, c'est ça.

  • David

    Pour moi, c'est comme ça et pas autrement.

  • Bertrand

    Je pense d'ailleurs que les danseurs amateurs achètent... peut-être plus de photos que les professionnels. Eux, ils sont dans l'émotion. C'est ça. C'est eux, c'est exceptionnel. C'est sûr. C'est David Herrero. C'est ta patte, tu sais. Je pense que les gens qui sont dans le métier de la prise de vues de danse savent ce que tu fais vraiment. Tu as ta marque de fabrique. Il y a la qualité. Voilà, c'est clair. Et donc, ce n'est pas un hasard si tu fais des scores de vente comme ça. C'est que la première chose, c'est de publier des photos, des belles photos. C'est propre. Tu as envie d'acheter tout de suite. Jamais de photos brutes. C'est quelque chose...

  • David

    Même s'il n'y a pas trop de retouches à faire, parce que je l'assure, faire la prise de vues, pour moi, c'est hyper important. Quand j'appuis, il faut que la photo soit réussie. Je ne peux pas dire, bon, c'est pas bien, je verrai. Non, non, tu ne verras pas plus tard. La photo, soit elle est bien soit elle est pas bien. On ne peut pas la récupérer non plus. Non, il n'y a pas les temps. Quand tu rentres avec 1 000, 1 200, 2 000 photos parfois, tu ne vas pas retoucher 2 000 photos photo par photo.

  • Bertrand

    C'est un peu... Si tu as fait une bonne prise de vues, il y aura très peu de retouches. Donc, c'est réalisable. Si tu as fait n'importe quoi, tu passes ta vie. Et ça, ça dégoûte tout le monde. Les photographes ont rarement envie de passer 2-3 jours devant un ordinateur. C'est pas ça. Le photographe, il aime avoir son boîtier dans les mains ou deux boîtiers, un dans chaque main. Donc, voilà. Donc, 55 000 euros de vente en ligne par an sur de la photo de danse, c'est une vraie perf. Je regardais tes scores de l'année 2023, parce que j'ai tout disséqué. Le but étant de donner envie aux photographes de se donner les moyens pour vivre convenablement de leur métier, ça passera par travailler beaucoup. Beaucoup. Soyons clairs. Il n'y a pas de magie non plus là-dedans. David Herrero n'a pas de recette magique. La recette magique, c'est la passion et le travail. C'est ça. Tu as quand même fait 25% de vente en plus cette année qu'en 2023. Donc déjà, ton score en 2023, c'était beau. Faire 25% de plus. Alors moi, je souhaite et j'ai envie que tous les ans, tu fasses 25% de plus. Toi aussi ? On est d'accord, mais nous, de toute façon, on est indexé sur ce que tu vends. Si tu ne vends pas, on ne gagne rien. Pas de bras, pas de chocolat. Si tu vends, on gagne de l'argent. Tu payes de moins en moins de commission. C'est ça. Parce que plus tu vends chez nous, moins tu payes de commission.

  • David

    Et tu sais que vous coutez moins cher qu'un assistant ?

  • Bertrand

    Ça me fait plaisir et pas plaisir. Dans le sens, alors, ça me fait plaisir parce que Jingoo, pour toi, c'est un outil indispensable aujourd'hui. Comme ça, tu n'as pas d'assistant. Mais j'aime bien quand Jingoo crée de l'emploi aussi. Et c'est le cas dans d'autres domaines. Bien sûr. Mais... J'ai envie de dire que l'assistant que tu avais avant, peut-être que s'il utilise Jingoo, il n'a plus besoin d'être assistant, mais il peut être photographe indépendant totalement. Donc du coup, la boucle est bouclée. Un jour, tu as dit à quelqu'un du service client, pour moi Jingoo, c'est comme si je recevais un salaire tous les mois. Alors ça, ça nous a fait plaisir parce que c'était un petit peu le but de la base de Jingoo, c'est que le photographe shoot, mette en ligne et que tous les mois, il est dérobé.

  • David

    C'est ça. En fait, tu fais des événements, tu oublies. Tu oublies, mais quatre mois, cinq mois après, tu dis tiens une vente de 50 euros. Ah oui, c'était tel gala. Et tac, tac, tac. Il y a des mois où tu n'y attends pas et tu te dis, ah quand même, c'est bien. Voilà, c'est un salaire qui est là. On travaille quand même. Bon, tu es indépendant. Mais voilà, c'est des choses que tu te dis, ah oui, c'est bien en fait.

  • Bertrand

    C'est ça aussi. C'est que quand tu vendais sur place ou avec l'ancienne méthode, tu vendais en quelques jours une fois et après c'est tout. C'est fini. là les photos ils vont rester un an donc ça me plaît vraiment beaucoup cette récurrence de revenus que tu as tous les mois grâce à nous Jingoo. Comment tu fais parce que tu utilises certaines promotions qu'on a mis en place vu qu'on est indexé sur vos ventes on a intérêt de faire que des choses qui fonctionnent est-ce que tu peux parler de Qu'est-ce que tu proposes ? Quels formats ? Les fichiers ? A peu près tes prix ? Quelle promo tu fais ? J'ai vu que tu offrais en cas d'achat de tirage le fichier. Pourquoi tu penses que cette promo, c'est la recette un peu Coca-Cola de David Herrero ?

  • David

    Oui, en fait, c'est simple. Je pense que le même plaisir que je retrouve à faire des photos, c'est le plaisir que je retrouve quand je vois que les clients sont contents. Emotionnel encore une fois même dans le commerce ! Mais oui je me dis t'as mis 1000 photos sur le site on est venu dans des danses t'as mis 1000 photos le travail est fait, montant tout est bon, fais plaisir aux gens. C'est pas parce que je mets mes photos trop cher que je vais gagner plus d'argent, au contraire ! Tu le fais pas trop cher parce qu'une famille a un budget de 20, 30, 40 euros, peu importe, pour les photos. Donc, au lieu d'acheter deux photos à 15 euros, je préfère qu'ils achètent 5 ou 6 photos pour 30 euros.

  • Bertrand

    Voilà, pour 30 euros, 5 ou 6 photos.

  • David

    Je suis heureux, une famille, un papa, une maman, peu importe, parce qu'on repartait avec beaucoup de souvenirs de ce gala de danse. Et toi, c'est pareil. Toi, tu vas gagner le même argent. Donc, fais plaisir aux gens. Et donc, je fais aussi le format numérique qui est offert quand tu achètes une photo papier. Moi, ça ne me coûte rien non plus.

  • Bertrand

    Bien sûr. Je pense que ça, c'est ce qui déclenche vraiment parce qu'on analyse un peu le comportement d'achat. Aujourd'hui, le fichier, c'est rentré dans les mœurs. Les gens aiment avoir le fichier. Mais moi, ce que j'aime beaucoup de la manière… Tu pourrais vendre que des fichiers sur Jingoo. Mais non, tu aimes aussi le support. Oui, mais ça, je pense que les vrais passionnés de photo… Le tirage, c'est autre chose.

  • David

    J'ai commencé à l'époque argentique.

  • Bertrand

    Oui, donc tu as cette culture. Mais même les clients, en fin de compte, ils ne se rendent pas compte, mais le tout fichier, dès que tu leur donnes un tirage dans les mains, ils n'ont pas la même perception de l'image. C'est ça. Et puis ça se touche, c'est tactile, c'est à moi, ce n'est pas de l'immatériel. Et donc toi, tu proposes des tirages et pour chaque tirage acheté, le fichier est offert automatiquement.

  • David

    Normalement, oui. Il y a certains événements, non, parce que c'est compliqué. D'accord. En général, oui. En général, oui.

  • Bertrand

    Et ça, je pense que ça booste vraiment les ventes. Je pense. Parce que même les gens qui ont des petits budgets, il faut penser à ces gens-là. C'est ça. Ce n'est pas parce que tu as un petit budget que tu n'es pas dans l'émotion. Donc, ils vont acheter trois tirages à 5, 6 euros le tirage et ils se disent qu'ils vont avoir le fichier et qu'ils vont pouvoir en faire ce qu'ils veulent après. Voilà. Et ça, je pense que ça déclenche vraiment beaucoup plus les ventes. Tu l'as toujours fait, ça ?

  • David

    Oui, oui.

  • Bertrand

    Voilà, moi, je te remercie parce que... Tu vois, ton témoignage, ce que j'aimerais avant toute chose, c'est que ça déclenche dans l'esprit des nouveaux entrants dans la photographie, qu'un, il faut beaucoup travailler, deux, il faut être passionné, et qu'on peut vivre de son travail si on publie de la belle photo, qui a un effet waouh, et qu'on a des tarifs pas trop élevés, parce qu'on donne accès à notre passion et à nos images, vraiment au plus grand nombre. Et c'est aussi, je pense, comme ça, que toi aujourd'hui, tu es reconnu, David Herrero, le photographe de danse, c'est parce qu'il y a beaucoup de publics qui ont vu tes photos, qui ont acheté tes photos. Je pense que tu dois avoir des danseurs qui étaient très jeunes à un moment donné, tu les as pris en photo, tu les revois plus tard.

  • David

    Je revois même des mamans qui achètent des photos de leurs enfants. Ces mamans-là, c'était des enfants il y a 15-20 ans.

  • Bertrand

    Ah ouais !

  • David

    Donc, ils me disent, vous savez, monsieur Herrero, vous m'avez pris en photo quand j'étais petite. Et là, c'est sa fille ou son fils que je prends en photo. C'est drôle.

  • Bertrand

    C'est génial ! C'est la famille ! Bon alors un jour ça sera les grand-mères que tu auras ! Si tu continues assez longtemps la photographie. Bon ben ok on va arrêter de parler commerce parce que c'est pas le but du podcast mais je voulais qu'on partage ça ensemble pour donner au moins envie aux plus jeunes entrant de se bouger et de croire que rien n'est facile mais tout est possible ! Tout est possible.

  • Jingoo

    Merci Bertrand, parce que c'est vrai que moi, je suis complètement d'accord. Je rejoins ce côté un petit peu moins artistique, mais il n'y a pas de secret. Pour gagner sa vie, il faut bosser. Et dans la photo, il faut bosser peut-être un peu plus que dans d'autres domaines d'activité. Mais avant tout, c'est un métier passion. Donc, c'est beaucoup d'abdégation, beaucoup de courage, beaucoup de travail. Mais c'est un métier extraordinaire, ça, on est bien d'accord. Et d'ailleurs, David, alors moi, je reprends dans le fun, etc. Tu voyages beaucoup dans ton métier ? Oui. Parce que là, on est à côté de Toulouse, dans les merveilleux laboratoires Jingoo. Parce que c'est vrai qu'on peut en parler. On est bien. On est bien. Et il y a tout un service, un personnel chez Jingoo que je trouve fabuleux. Là, tu vas partir tout à l'heure dans les Alpes, où tu habites. Et puis, tu fais des photos à droite, à gauche.

  • David

    Oui, beaucoup en France. En ce moment, beaucoup en France. Avant, je voyageais un petit peu plus. Là, je voyage de moins en moins. Mais en France, oui, je bouge beaucoup en France. Et un petit peu en Espagne.

  • Jingoo

    Pour vite revenir auprès de Cécile. Aussi. C'est la vie de famille. Ça se passe bien, ta vie de famille de photographe, ta vie privée de photographe, et ta vie professionnelle, ça arrive à...

  • David

    Oui, très bien. Après, je passe beaucoup de temps en dehors. Là, pour tous mes événements de danse, je pars 3-4 mois, je rentre pas à la maison pendant 3-4 mois.

  • Jingoo

    Ah oui, d'accord. Donc, 3-4 mois à fond la danse et 3-4 mois... Après, je rentre, je repars, mais oui, il y a des périodes un peu... J'ai une dernière question et après, on va devoir se quitter et j'en suis triste. Mais c'est justement ta prise de vues. Je crois que moi, j'ai envie d'insister là-dessus. Donc, tu as ton œil. On a dit que tu ne regardais pas l'écran, jamais. Tu ne travailles pas en mode rafale. Donc, c'est-à-dire que ta mise en scène, elle doit être parfaite. Quand je parle de mise en scène, c'est la composition. C'est-à-dire qu'en fait, ta photo, il n'y a pas besoin de la retoucher vraiment. Elle est prête, quoi

  • David

    Non, moi... Quand j'appuis, il faut que tout soit en place. La lumière bien maîtrisée, le cadrage, etc. De petites choses qu'on peut améliorer comme d'habitude parce que les éclairages sur scène parfois sont compliqués, mais il faut que la prise de vues soit vraiment assurée. Je pense que ça vient de mes origines, des photos argentiques. Oui, c'est ça. Je me souviens, on avait deux, trois peloches avec 36 prises pour la soirée, on était contents d'avoir une centaine de photos. Aujourd'hui, au bout de 10 minutes, on a déjà 2000 photos. C'est pas possible. Donc, j'essaie d'appuyer au bon moment. Je sais quand j'appuie si c'est raté ou pas. Donc, j'ai pas besoin de regarder l'écran pour voir si c'est raté. Parce que le moment où tu vas appuyer pour regarder, t'as loupé encore une photo. Donc, je pense que c'est important d'assurer la prise de vues.

  • Jingoo

    D'accord. Parce qu'il y a un truc aussi, je pense que la plupart des photographes le savent. Mais je l'entends encore aujourd'hui, en 2024. Ce n'est pas grave, ça s'arrangera avec Photoshop. Donc voilà, non, Photoshop n'arrange rien. Et puis alors, on est d'accord, on a un grand théorème. Une photo floue, c'est une photo foutue. On ne peut rien changer, c'est comme ça. Je l'ai entendu souvent, ça. Eh bien, moi, voilà. Merci, David. Merci de nous avoir consacré du temps, parce que je sais que chez toi, il est très précieux. Alors, je rappelle qu'on peut voir ton travail, qui est magnifique au demeurant et qui est inspirant sur ton site, qui est donc... www.davidherrero.com Alors, il y en a qui vont me demander. Herrero, c'est H-E-2-R-E-R-O. Voilà. Merci David pour ta disponibilité. Merci. Il y a Bertrand qui a envie de dire quelque chose. Vas-y, dis. Alors, merci David pour ta fidélité déjà, du temps passé ensemble. Et puis moi, ce que je note, c'est que l'année prochaine, tu devrais faire, si mes calculs sont bons 55 000 euros cette année, 68 000. Oui, 65, c'est vendu. Que tu continues à bien profiter de nos services et de tes week-ends, parce que ça te repose de bosser avec nous. Merci, David. Merci à vous. Attends, mais j'ai pas fini, parce qu'il a pris la parole, moi, j'avais un truc à te demander, un dernier truc. Alors, on se retrouve bientôt dans un nouvel épisode de ce podcast de photographes pour les photographes. En attendant ce moment, faites des photos, parce que ça fait du bien, puis c'est beau. Et puis David, je vais te demander, et ce sera notre chute, je voudrais que tu me dises en espagnol que tu aimes Jingoo et Cécile.

  • David

    Me encanta Jingoo y adoro Cécile.

  • Jingoo

    J'ai l'impression que ce n'est pas pareil pour Cécile.

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