- Jingoo
Bonjour à tous, bienvenue sur les podcasts Jingoo. Notre volonté, donner la parole aux photographes de métier qui ont réussi à bien en vivre. Que l'on soit un photographe chevronné ou arrivant dans la profession, même si vous en savez déjà beaucoup, cela peut vous inspirer. Photographe, c'est un métier. Ils vont vous dire comment ils l'appréhendent, les clés de leur réussite. Bonne écoute et à bientôt sur Jingoo. Bonjour Jean-François, bonjour Nathalie. Alors nous sommes à Ploërmel, c'est comme ça qu'on dit ?
- Jean-François
Ploërmel, oui.
- Jingoo
Ploërmel, en Bretagne. Très beau coin, avec des terrasses apéritifs animées, on peut le dire, avec des jeunes très sympathiques. Et on va parler de photos pour nos amis photographes qui nous écoutent. Alors déjà, je suis très très fier d'être avec vous, pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'évidemment, il y a eu le Grand Prix Photographie de l'année, c'est un triple prix pour une photo absolument incroyable de ce mariage et je recommande à nos amis d'aller sur le site de Jean-François et Nathalie. D'ailleurs, Jean-François et Nathalie, c'est maintenant que vous pouvez dire bonjour. Bonjour ! Où peut-on retrouver cette photo ? Sur quel site ?
- Jean-François
Notre site, si elle doit faire la page d'accueil, je ne sais même pas si on l'a remise sur le site, mais en tout cas, Facebook ou Instagram, Guillon Photographies. Et là, vous trouverez la photographie de l'année avec une photo de mariage prise de nuit, en soirée. Est-ce que tu l'as mise en scène, cette photo ? Oui, c'est une photo complètement mise en scène, c'est clair. Par contre, il était quand même une heure ou deux heures du matin. J'ai sorti tous les invités de la piste de danse. Le DJ était peut-être pas hyper content. Évidemment, ça a cassé un peu son ambiance. Mais bon, j'ai demandé à tous ceux qui avaient un téléphone et qui voulaient poser de venir. Et donc, ils sont venus. J'avais préparé la petite table avec les mariés, les mariés, je leur ai dit de s'embrasser, de ne pas s'embrasser, on a fait plusieurs vues quand même là-dessus, et les invités d'éclairer avec la lampe de leur portable.
- Jingoo
Et puis après, il y a un petit peu de retouche Lightroomesque, oserais-je dire ?
- Nathalie
Bien sûr ! En fait, ce qui est intéressant avec Lightroom, c'est d'amener la personne qui regarde la photo. à ce qu'on veut les amener à voir. Donc pour ça, on va masquer, on va faire comme un cocon, on va amener le regard vers plus les mariés, on va mettre que quelques points de lumière qui vont éclairer. On va peut-être entre les lumières ramener du noir pour vraiment aller à la cible, les mariés. Donc c'est ça la retouche, c'est ça qui complète une photo, c'est ça notre travail.
- Jingoo
Ce que je trouve formidable, et je vais expliquer à nos amis auditeurs pourquoi, c'est que j'ai Jean-François Nathalie, Il y en a un qui apparemment shoot. Toi aussi, bien sûr, Nathalie. Mais la retouche, c'est plus ton truc.
- Nathalie
En fait, ça s'est défini comme ça dès le début. Parce qu'on ne pouvait pas être deux à faire la même chose. Il n'y avait pas d'intérêt. Moi, je ne trouve pas ça intéressant. Donc, c'est vrai que pour les enfants, par contre, on est tous les deux, pour les petits jusqu'à 4 ans.
- Jingoo
On nous apporte les couverts, c'est pour ça. Nathalie fait un petit break dans sa phrase. Alors, justement, on va reprendre un peu. Vous êtes tous les deux photographe, vous êtes en couple et en studio depuis plus de 20 ans. Alors ma première question, c'est toujours celle que je pose, comment vous vous êtes rencontrés tous les deux ?
- Jean-François
Alors...
- Jingoo
Mais alors là on a loupé, mais il y avait un grand regard de Nathalie vers Jean-François de dire « Tu t'en souviens toi ? »
- Jean-François
Ah oui je m'en souviens très bien oui parce que on s'est rencontrés au boulot, moi j'étais responsable d'un magasin de photos, à Ploërmel déjà, même si on n'est pas resté là tout le temps mais bon. En 1990 et une stagiaire est venue dans le magasin, c'était Nathalie. Elle a demandé après à mes patrons si elle pouvait faire un apprentissage, ce qui a été le cas. Entre deux machines de tirage, je ne sais pas. On vend du rêve là. Oui, on vend du rêve. Non, non, mais enfin c'est comme ça qu'on s'est rencontrés. Elle était toute jeune, très jeune même.
- Jingoo
Qu'est-ce que ça veut dire très jeune ?
- Jean-François
16 ans. Je l'ai gardé jusque-là. Vous avez fait des enfants. Et on a eu trois enfants.
- Jingoo
Alors tous les deux, quelle est votre chanson ? Chaque couple a une chanson.
- Jean-François
Je ne sais pas si on a la même. Parce qu'il y en a une qu'on a mis à notre mariage, entre autres. Et puis, avant notre mariage, quand on était jeunes, c'était « Souviens-toi » de Joe Dassin. Bon, voilà. Je chante pas bien !
- Nathalie
Non pour notre mariage on a mis une chanson peut-être un peu bizarre mais voilà c'est seras-tu là de Michel Berger et quand on écoute ces paroles ben voilà c'est vraiment la vie d'un couple et seras-tu là, seras-tu là lorsque la routine sera là, etc. Ça un peu bizarre pour un mariage mais
- Jean-François
ça veut dire quelque chose.
- Nathalie
Et on est encore là.
- Jingoo
Comment deux photographes mariés, qui vont avoir des enfants, comment peut-on construire un équilibre professionnel et personnel ? Comment est-ce qu'on se définit des tâches ?
- Jean-François
C'est vrai que ça a été dur à une époque, avec les enfants surtout, où on passait vraiment beaucoup de temps au boulot. Le week-end, on bossait, on allait dans un mobil-home, et on retouchait les images dans le mobil-home...
- Nathalie
Je retouchais les images.
- Jean-François
Voilà. Et puis on bossait tous les jours, sauf le dimanche. À l'époque, on était ouverts du lundi au samedi. C'était quand même un gros sacrifice pour les enfants qui étaient petits.
- Nathalie
Mais on savait, à cette époque-là, c'est vrai que le mois d'été, on les amenait un mois chez mes beaux-parents. Et en repartant de chez mes beaux-parents, on pleurait tous les deux dans la voiture en disant « On le regrettera un jour » . Mais on le savait. Et oui, on regrette. Mais bon, on n'avait pas le choix. Il fallait avancer. Et ça a été un sacrifice. Oui, ça a été le sacrifice. Mais après, dans notre travail, on a toujours voulu avancer, aller réussir à vivre de notre métier. Et on a réussi. Et puis, c'est vrai que la motivation était là. On n'a jamais fait ça avec une contrainte, avec des objectifs. On n'a jamais été des vrais entrepreneurs, en fait. C'est peut-être une erreur de notre part parce qu'on aurait dû être... beaucoup plus calculateur à l'époque. Et on a toujours réussi. Je pense que les personnes qui n'ont pas cette motivation d'avancer sans trop penser argent, dès le début, je dirais, parce que ce n'est pas un métier d'argent. Si vous voulez devenir riche, ne donnez pas photographe. C'est ce que m'avait dit mon patron à l'époque, je me souviens. Et bien, c'est vrai.
- Jean-François
On dit bien. C'est vrai que c'est une passion. On l'a fait par passion, donc c'est pour ça qu'on bossait beaucoup. On a fait beaucoup de concours.
- Jingoo
Alors toi, Nathalie, je sais que tu as fait études de photographie, mais toi, Jean-François ?
- Jean-François
Alors moi, j'ai fait une école où on touchait, c'était audiovisuel, donc on touchait à la vidéo, au montage, au tournage, au son et à la photo, du coup. Voilà. Et entre-temps, j'ai quand même passé un petit CAP photo et un CAP projectionniste pour pouvoir projeter dans les salles de cinéma. Mais à mon avis, il n'y a jamais utilisé.
- Nathalie
Il n'y a pas de petit CAP photographe. Déjà, on apprend les bases de la photo, ce qu'on ne peut pas dire maintenant, actuellement à ce jour. Maintenant, tout le monde se dit photographe.
- Jean-François
Absolument, n'importe qui peut s'installer.
- Nathalie
Je trouve qu'on est très chanceux d'avoir les bases du métier. Et là, on peut se dire photographe. Je suis désolée, je vais faire des...
- Jingoo
Non, non, mais attends.
- Jean-François
Je vais me faire tirer dessus en disant ce genre de choses.
- Jingoo
Ne t'inquiète pas, on va en reparler de ça. Alors, pour vous deux, le monde de la photo, il a évidemment bien changé. Qu'est-ce qui n'a jamais bougé ? Et qu'est-ce qui, pour vous, a radicalement changé ?
- Jean-François
Ce qui n'a jamais changé, la technique n'a jamais changé quand même. C'est toujours la même chose. La lumière, l'œil, la composition. Vous voyez, tout ce qui fait une image. Après, la seule chose qui a changé, c'est qu'on peut faire beaucoup de photos gratuitement. Ça ne coûte rien. Alors qu'avant, on était avec un moyen format. On faisait 15 vues ou 10 vues. Tout dépendait du boîtier. Mais quand je partais faire déjà mon patron à l'époque... quand on partait faire un reportage mariage, on partait avec 2 36 poses, enfin 3 36 poses peut-être, voilà, et il ne fallait pas dépasser.
- Jingoo
Ah c'était ton patron qui disait tu as 3 pellicules,
- Jean-François
c'est ça ? Oui, c'est ça, et un 120 pour faire le groupe, voilà, un moyen format pour faire le groupe, et puis en Bretagne, les groupes de mariage sur les gradins et tout.
- Jingoo
C'est quand on faisait les mariages en argentique, comment ça se passait ? On shootait tout le monde ? On fonçait au laboratoire développer les photos, on revenait en urgence au mariage et on prenait des sous ?
- Jean-François
Non, nous on n'a jamais fait ça. On n'a jamais fait cette vente pendant un mariage je trouve ça nul en fait. Moi j'ai du mal avec ça, de faire du commerce pendant un moment festif entre amis et tout avec eux.
- Nathalie
Mais par contre on proposait la photo pour le soir même, attention. Elle était prête à la vente pour le soir même.
- Jean-François
Mais pas le reportage. Pas le reportage, voilà. Le groupe de tous les invités. C'est très breton. Et un portrait. Et voilà, c'est vrai que c'était quand même un très bon... C'était rentable.
- Jingoo
Est-ce que le numérique n'a pas apporté cette certaine liberté de photographier des moments un peu poétiques ?
- Nathalie
Complètement. La créativité, c'est la créativité qui apparaît avec le numérique. Les angles différents, les choses qu'on ne prenait pas. Parce qu'avant, c'était quoi ? L'entrée des mariés. Le passage des alliances, la signature des registres, et basta quoi. Et la sortie, ça c'était les moments importants, il fallait surtout pas se louper à ce moment-là. Mais après, il y a eu tous les à-côtés, les lumières qu'on pouvait expérimenter dans les églises, toutes ces choses qu'on ne pouvait pas faire avant, c'était trop risqué.
- Jean-François
Maintenant, c'est vrai qu'on peut monter en sensibilité avec les appareils de maintenant, grâce au numérique quand même, on arrive à faire des photos qui ont un style. Avant, on était aux flashs presque directs, ça n'a plus rien à voir.
- Jingoo
On peut tricher un peu avec l'ISO pour ne pas déranger les gens avec les flashs, des choses comme ça.
- Jean-François
Au téléobjectif, ce que je ne faisais pas à l'époque. J'ai un boîtier, un zoom 28-70. C'est toujours d'actualité. Oui, c'est d'actualité. Mais maintenant, j'ai deux boîtiers. J'en ai un 70-100. On peut faire des photos télé et du grand angle, etc.
- Jingoo
Avec quel matériel vous travaillez aujourd'hui ?
- Jean-François
Nous, on est en Canon. R5, R6, entre autres. Les nouveaux boîtiers. Ça, c'est super. C'est pour la mise au point et tout. Moi qui ai connu la mise au point presque manuelle, etc. Là, comment c'est ? Ça accroche l'œil. Et puis, tu étais Nikoniste d'abord.
- Nathalie
Tu étais Nikoniste.
- Jean-François
J'étais Nikon. Oui, mais tout au début. Mais après, j'ai travaillé un peu dans la pub, la photo industrielle. Et là, on était en canon. Et ça m'a donné envie de changer. J'ai bien fait, je pense.
- Jingoo
Est-ce que tu n'as pas vu une différence ? Tous les deux, vous avez pas vu une différence d'image entre le réflexe et l'hybride ?
- Jean-François
Moi, je n'ai pas vu de différence. J'ai vu une différence, mais dans le bon sens où techniquement il n'y avait plus de flou, il y avait des photos floues. Maintenant, en studio, il n'y en a plus. Alors qu'avant, des fois, on était un peu à côté de la plaque. Moi, c'est dans le bon sens, en tout cas. Je ne reviendrai pas en arrière. J'ai un 5D qui traîne encore, qui est 5D marque 4, que je vends d'ailleurs, donc si ça intéresse quelqu'un.
- Nathalie
Par contre, c'est ça qui nous différencie, c'est que Jean-François est très technique et moi, pas du tout. Dès l'instant où l'image est belle, moi, ça me suffit.
- Jingoo
On est d'accord, un photographe, il peut ne pas prendre de cours de photo. Par contre, s'il ne prend pas de cours de lumière, bon.
- Jean-François
C'est vrai que c'est quand même la base, la lumière en photo.
- Jingoo
Il n'y a pas de photo si il n'y a pas de lumière.
- Jean-François
Il y a la composition, et puis la mise en... Pour les portraits studio, si on ne connaît pas trop la gestuelle, etc.
- Nathalie
Je pense que ça, c'est un petit peu inné. On a l'impression, on a le sens de l'esthétique ou on ne l'a pas. Ça s'apprend, d'accord, sur les gestes, etc. Mais la lumière, ça se voit quand tu as une belle lumière enfin, pour moi, ce n'est pas...
- Jingoo
Qu'est-ce que vous pensez de ces photographes qui demandent à leurs clients de choisir des photos dans un lot de photos non retouchées ?
- Jean-François
Je vais laisser Nathalie parler de ça parce que ça a été un grand... Ça a été déjà il y a 10 ans même quand on faisait des stages, on parlait avec certains photographes. Ils nous disaient non, non, nous on montre, on passe juste noir et blanc couleur, on laisse comme ça et on les retravaille après. On les fait choisir comme ça parce que vous êtes malade, vous perdez de temps en fait.
- Nathalie
Moi, ce n'est pas possible.
- Jean-François
Elle n'a jamais voulu changer et elle a eu raison.
- Nathalie
L'effet waouh, il est où là ? Il est où ? On voit tous les défauts. On n'amène pas, justement, ce que je disais tout à l'heure, la personne là où on veut l'amener. Non, je ne conçois même pas de livrer des photos non retouchées. Puis même, les gens vont se dire, ah ouais, c'est ça, ok. Non, il n'y a plus d'effet. Pour moi, ce n'est pas concevable. C'est comme si, je ne sais pas... Je voyais le dessin d'une toile en me disant, au final, il va être pas mal, mais pour l'instant, c'est comme ça.
- Jean-François
Ben non. C'est pas peint partout. C'est pas fini.
- Nathalie
C'est pas fini.
- Jean-François
La photo n'est pas finie. Là, je reviens. Le visionnage de ce soir, justement, j'étais en visionnage avec une famille et ils étaient vraiment ébahis, les photos. Et on aurait montré du brut ça aurait pas été le cas.
- Jingoo
Oui, c'est le fait que Nathalie a retouché.
- Nathalie
Je ne ferai jamais ce que fait Jean-François. Et vu l'énergie qu'il donne dans chacune des séances, honnêtement, des fois, je suis en bas, je l'écoute, je me dis, oh là là, il me fatigue. Et il se donne, à chaque fois, c'est un spectacle.
- Jingoo
C'est un don de soi.
- Jean-François
Ah oui, oui, j'ai l'impression. Si on veut vraiment amener des expressions, on ne peut pas dire, allez-y, regardez-moi, souriez. J'essaye de faire un petit peu le guignol. De jouer un rôle, c'est un peu un one-man show.
- Jingoo
Je vous suis à 2000%. C'est qu'un photographe qui montre ses photos non retouchées, en fait, il n'y a aucune magie. Et notre métier, il est quand même magique.
- Jean-François
Ils vont choisir, il va falloir leur dire, mais là, ça va être mieux. Ça va être mieux. Mais non, on ne peut pas faire ça. Et c'est vrai qu'on perd du temps parce qu'on va leur montrer une trentaine de photos retouchées. Ils vont en prendre 20 ou 15. Donc, on aura travaillé pour rien. On les met à la poubelle.
- Nathalie
C'est un discours entre nous. Enfin, je me fais houspiller souvent parce que je retouche trop. Mais tant pis, je reste sur ma ligne.
- Jean-François
C'est pour ça d'avoir quatre yeux.
- Nathalie
Moi, j'estime toujours que quand je présente une photo, c'est comme si c'était pour moi. Donc, il y a des choses que je n'aimerais pas.
- Jean-François
Et des fois, tu me dis que c'est de la merde.
- Nathalie
Je ne dis pas ça comme ça, je suis beaucoup plus gentille.
- Jean-François
Il y a certaines photos, et puis c'est toi qui trie aussi, donc. Elle fait le tri, elle dégage. Voilà, moi je ne vois jamais, je lui donne la carte. Déjà j'ai le bon rôle, parce que je lui donne ma carte, je vais dormir, je vais voir une copine et je reviens et je plaisante. Mais...
- Jingoo
Alors là, mesdames et messieurs, on entend les secrets du couple Guillon.
- Jean-François
Il est prétentieux. Quand on fait un portrait, je décharge. Et elle trie les photos, et elle retouche. Enfin, vraiment, j'ai le beau rôle, même pour un mariage, quand je reviens avec 2-3 mille photos, comme tu dis. Moi, je ne les vois plus après, elle va trier. Alors si tu passes deux fois dessus, et moi je passe une troisième fois pour resserrer, et je suis incapable de trier.
- Jingoo
Les petits drapeaux Lightroom ?
- Jean-François
Non, on dégage carrément.
- Jingoo
XXX ?
- Jean-François
Ouais, XXX.
- Jingoo
Moi j'ai du mal, à part les traits flous, les traits ratés, je garde tout.
- Jean-François
Mais moi je suis incapable.
- Nathalie
Mais j'ai pas l'affect justement, j'ai le beau rôle. Moi la photo elle me parle ou elle me parle pas. Si elle parle c'est bon, si elle parle pas, elle s'en va.
- Jean-François
Ok, c'est vrai ouais.
- Nathalie
Donc après je le connais tellement que des fois il y a des angles bizarres, je dis ok il veut me dire ça, donc je la garde. Mais on se connait par cœur, donc je sais où veut aller son oeil, etc. Donc bon, ça facilite des choses évidemment. Mais ouais. Mais c'est vrai que des fois, quand je vois arriver avec 3000 photos...
- Jean-François
Donc je me fais engueuler, elle me dit « t'as qu'à les trier » . Enfin bon, voilà. Non, non, mais elle continue quand même à les trier, parce que je suis gentil avec elle.
- Nathalie
Pour les enfants, quand on est à deux, à faire les shootings photos pour les enfants.
- Jean-François
On fait les enfants à deux.
- Nathalie
C'est plus facile. Et donc, il y a la scénographie qui est faite, plus par moi, on peut le dire. Et toi, tu shoot. Par contre, j'ai énormément de mal à trier les photos parce que je suis là. Donc, il faut que je laisse passer une journée ou deux avant de les trier.
- Jingoo
Pour l'avoir avec un œil neuf, bien sûr.
- Nathalie
Voilà, pour avoir l'affect qu'il soit là. Parce que je lui dis, ah, celle-là, il était mignon après, qu'est-ce qu'il y a ? Non,
- Jean-François
Non, non. Alors, je vais être là tout seul.
- Nathalie
Voilà, ça parle, ça parle pas, elle est bien, elle est pas bien.
- Jingoo
D'ailleurs, j'en profite pour dire à nos amis qui nous écoutent qu'il y a une très chouette photo qu'on retrouve sur votre site. C'est Grande Louve et Petit Loup. Ils sont sur... C'est deux parents et un petit bonhomme qui doit avoir à peine un an sur un canapé. Et le gamin, il regarde ses parents d'une manière... Vous êtes mes parents ? Et en plus, c'est du noir et blanc. Et il y a ces t-shirts Grand Loup, Grande Louve et Petit Loup que je trouve très, très sympa. Ça, je dis à nos amis, donc c'est guillonphotographe.fr ?
- Jean-François
Guillonphotographies.com.
- Jingoo
C'est important.
- Jean-François
Photographies avec un S.
- Jingoo
Vous avez une activité très diversifiée. Il y a le mariage. le portrait, il y a l'identité, le scolaire, le corporate, je voudrais qu'on parle de l'identité. Est-ce que dans une ville moyenne, sans méchanceté aucune, comme Ploërmel, il faut savoir tout aborder parce que c'est régional, votre boutique dans le centre-ville ? Vous faites de la photo d'identité ?
- Jean-François
Oui, on fait beaucoup de photos d'identité.
- Nathalie
Mon maître d'apprentissage à l'époque nous enseignait déjà ça, il y a 20 ans, en disant, faites bien vos photos d'identité. Et encore à l'époque, c'était... Il fallait faire un léger sourire, etc. C'était des mini-portraits à l'époque.
- Jean-François
Oui, c'était.
- Nathalie
Voilà. Il nous disait, si vous faites une bonne photo d'identité, les gens reviendront pour du portrait. Donc, c'était hyper important, déjà à l'époque, de faire des bonnes photos d'identité. Bon, maintenant, c'est moche, mais c'est comme ça.
- Jean-François
Oui, parce que là, les gens sortent déçus quand même avec leurs photos d'identité. C'est avec la norme qui est demandée. On sort de prison.
- Nathalie
Et vous faites rentrer les gens pour des photos d'identité et là, vous pouvez faire des ventes. Oui, mais ça, c'est pas nouveau. C'est le B.A.B. un peu du... du photographe avec pignon sur rue.
- Jingoo
Et donc, à Ploërmel, est-ce qu'il faut savoir tout aborder pour avoir une clientèle, oui, régionale, peut-être pas nationale, mais régionale, dans ce coin, c'est important quand même. On est en Bretagne, c'est un très gros département.
- Jean-François
Oui il faut savoir tout aborder. Oui, on fait de la photo industrielle, enfin, corporate, on dit maintenant, mais photo industrielle, publicitaire, mariage, portrait, du coup. Donc, oui, il faut être polyvalent, avant on vendait du matériel aussi, enfin voilà, donc il faut pas avoir tous ses oeufs dans le même panier comme on dit, donc déjà là le panier se resserre un petit peu.
- Nathalie
Et c'est le problème maintenant, c'est que maintenant je pense que les clients différencient beaucoup un portraitiste d'un photographe industriel, d'un photographe culinaire, etc. Alors qu'on est capable de tout faire, et nous on aimerait bien faire plus d'indus parce que c'est intéressant, voilà, c'est un obligé aussi.
- Jean-François
J'en ai fait quand même pendant 7 ans où j'étais que photographe industriel et tout. Donc, je connais quand même.
- Jingoo
Industriel, c'est des portraits de...
- Jean-François
Non, c'est de la...
- Jingoo
Institutionnel,
- Jean-François
C'est de faire des photos, des compositions. Oui, d'accord. Des usines. Oui, c'est pas que des portraits. Voilà, pour les brochures, pour les sites.
- Nathalie
Et le problème, c'est que les industries ont l'impression qu'on fait que du portrait. Et c'est ça le problème, c'est qu'on est catégorisé en fait. Catégorisé. Et alors que notre panel est très large en fait. On a la chance d'avoir un panel large. Tout le monde n'a pas envie de faire ça, mais nous, on a la chance d'avoir un panel assez large.
- Jingoo
Le fait d'avoir une boutique en plein centre-ville, ça rassure aussi pas mal les gens. Ça vous établit, comme on dit, non ?
- Jean-François
Oui, puis ça change. Oui, mais c'est quand même bien d'avoir aussi... Nous, déjà, c'est plus simple. Les clients viennent à nous, on ne va pas les chercher. C'est quand même plus dur. Depuis 25 ans qu'on a repris...
- Jingoo
Et Nathalie m'a fait visiter votre studio qui est splendide, avec ce fameux piano que vous avez vidé de toute son âme. pour qu'il soit léger, mais vous avez fait des photos de ce piano avec des gens, je ne sais pas, sur une plage. Là, le sujet est drôlement décalé. C'est sympa de faire ces choses-là.
- Jean-François
C'est vrai qu'à l'époque, on emmenait des accessoires comme ça, des gros fauteuils, le piano, qu'on pouvait démonter, qu'on mettait, on avait un Espace Renault à l'époque, qu'on mettait en trois morceaux dans la voiture, du coup. Et puis on le réinstallait, on le portait avec les mariés, on le réinstallait sur la plage, on le mettait à moitié dans l'eau. Il était habillé, vous faisiez ça ? Oui, c'était plus avec les mariés. On a fait un clip aussi avec ce piano. Le chanteur est en train de jouer du piano.
- Jingoo
Alors puisqu'on parle des mariés, ça n'a rien à voir. Quelle est cette histoire avec les pompiers ? Ça rime.
- Jean-François
Cette année, on a eu la chance déjà de faire les photos du calendrier et des pompiers. Et les pompiers ont participé au concours du plus beau calendrier des pompiers de France.
- Jingoo
Ah d'accord !
- Jean-François
Voilà, et là on a gagné en fait. Voilà, donc quand même, oui, ça nous fait plaisir.
- Nathalie
Oui en plus TF1 a relayé l'info.
- Jean-François
Enfin voilà, on a été bien relayés, les pompiers ont bien communiqué aussi quand même.
- Nathalie
Et puis même la ville de Ploërmel a beaucoup participé parce qu'il fallait voter, donc ça a créé une ambiance quoi. Et ça s'est joué sur plusieurs semaines. Et vraiment, les gens étaient motivés, les pompiers. Enfin, c'était une ambiance.
- Jingoo
Tu as dû t'éclater, Nathalie, à retoucher les photos de pompiers ?
- Nathalie
Oui.
- Jean-François
Ils étaient beaux. Tu n'as pas vu le calendrier, du coup ?
- Jingoo
Non, je ne savais pas.
- Jean-François
Il faudrait qu'on le remontre.
- Nathalie
Ils ne sont pas nus.
- Jingoo
Vous parliez de TF1. Alors, on va parler de TF1 et de France 3, parce que ce n'est pas les pompiers. Les centenaires, c'est absolument extraordinaire. C'est-à-dire, vous allez voir, vous faites un casting de personnes. J'ai vu,
- Jean-François
Qu'on connaît pas,
- Jingoo
On vous amène des gens.
- Jean-François
Ils nous appellent et puis on est allé les voir et on les a pris dans... Tu as vu le book ?
- Nathalie
Je l'ai vu et c'était hors de nos heures de travail, nos jours de congé.
- Jean-François
On cherche des endroits pour exposer, des endroits peut-être... extérieurs, visites de tout, parce qu'on n'aime pas être dans une salle un peu, voilà, un peu, comment dire,
- Jingoo
enfermée.
- Nathalie
On veut pas dire, on prend des centenaires, on va être dans des EHPAD quoi. On voudrait être vu de grand public quoi, même si c'est bien d'être aussi dans des EHPAD, c'est déjà le départ, mais on veut être sur un public beaucoup plus large.
- Jingoo
Donc on voit les portraits de Sabine, 100 ans, on voit les portraits de Suzanne, o n voit les portraits de Germaine, 99 ans, et ça a été fait il y a quelques années.
- Jean-François
Non il y a quelques mois. Non, non, ça fait un an. On a commencé en mai ou juin 2024.
- Jingoo
Qu'est-ce qui vous a donné envie de parler des centenaires ?
- Nathalie
Alors là, sur ce coup-là, c'est Jean-François qui a eu l'idée, parce que je rends toujours à César ce qui est à César. Après...
- Jean-François
C'était de remettre un peu en lumière des personnes qui le sont plus du tout, on les oublie un peu, les petits-enfants passent de temps en temps les voir, mais rarement, c'est des personnes qui sont délaissées. Non, je ne suis pas d'accord. Non, mais ça dépend, pas toutes. Elles ont leur vie seule.
- Nathalie
Il y en a qui sont extrêmement bien entourées, qui sont choyées.
- Jingoo
Par leurs enfants.
- Nathalie
Il y a de tout. Il y a de tout. Il y en a qui sont extrêmement choyées, j'en ai vu, vraiment, c'est extraordinaire. J'aimerais être comme ça, moi, avec mes parents, et je ne suis pas sûre de... Je ne serai jamais comme ça. C'est triste. Je ne suis pas, non. C'est triste. Je trouve ça triste. J'adorerais que mes enfants soient comme ça, mais pourquoi ils le seraient, puisque moi, je ne suis pas comme ça. Et ça les tient, quoi. Je veux dire, être entouré, je crois que c'est hyper fort, quoi. Soit ils ont un caractère fort et ça ira bien pour eux tout le temps, parce qu'il y en a qui ont eu des maladies, ils s'en sont sortis, etc.
- Jean-François
Il y en a une qui a eu plus de 15 cancers enfin c'est du délire. 12, c'est déjà beaucoup.
- Jingoo
Non mais par contre, moi ce que je vois dans tes portraits, c'est qu'il y a des yeux éteints, et puis il y a des yeux totalement éveillés. Et Nathalie m'a raconté une anecdote, vous avez photographié quelqu'un dans sa salle de château, elle dit toujours, avec les fusils derrière, et ses enfants ont dit « mais t'es folle ! » T'es pas censée avoir des fusils derrière toi. Je m'en fous.
- Jean-François
C'est vrai qu'à 100 ans, on était avec une des filles, donc elle était d'accord, mais ses frères et soeurs, on dit mais t'es malade, on va te dénoncer et tout. Mais c'est pour ça que dans l'expo, il n'y aura que les prénoms déjà, il n'y a pas les noms, donc ça reste un peu anonyme.
- Nathalie
Et puis même, je ne pense pas que... Enfin, ils s'imaginent bien qu'une petite dame de 100 ans ne va pas non plus prendre son arme.
- Jean-François
La loi, c'est la loi.
- Nathalie
Quand même, elles sont haut les armes dans la photo ? Et puis même, on a mis un QR code et que tu n'as pas testé.
- Jean-François
Essayez le QR code.
- Jingoo
Donc voilà, c'est une série que j'espère qu'on va voir parce qu'il y a une humanité incroyable.
- Jean-François
On discute beaucoup avec les centenaires aussi pour savoir un petit peu leur vie, qu'il y ait une légende un peu intéressante quand même, qu'il y ait quelque chose à dire. Et voilà, des fois, on passe plus d'une heure avec certains.
- Jingoo
Est-ce que ce n'est pas là l'âme de la photo justement ?
- Jean-François
Un super souvenir pour la famille, c'est clair.
- Nathalie
Puis même le texte, ça appuie aussi une photo. Enfin, je veux dire, voilà, on voit une image, on ne sait pas. Et quand tu lis le texte, tu découvres des choses.
- Jingoo
D'ailleurs, les légendes, qui fait le texte ?
- Jean-François
On va dire qu'on le fait à deux parce que Nathalie a posé toutes les questions, les réponses, et après je remets un petit peu en forme. On essaye de faire un truc un peu...
- Jingoo
Vous travaillez beaucoup tous les deux
- Jean-François
On travaille que tous les deux.
- Jingoo
Et justement, c'est ça que j'allais vous poser. Je rabâche souvent que l'œil d'une femme est déterminant sur une photo. Alors, Nathalie, Jean-François, puisque ce sont vos prénoms, vous arrive-t-il déjà de ne pas avoir été d'accord sur une photo ? Et dans ces cas-là, qui a le dernier mot ?
- Nathalie
Alors, ça dépend pourquoi. Par exemple, si c'est pour des concours, des choses comme ça, donc Jean-François fait une première sélection. Moi… Je fais une deuxième et quand on n'est vraiment pas d'accord, on fait intervenir nos enfants qui numérotent au dos des photos 1, 2, 3, 4, 5, celle qu'ils préfèrent et on voit celle qui a le plus de j'aime.
- Jingoo
Décision familiale et collégiale.
- Jean-François
Quand les enfants étaient là.
- Nathalie
Quand les enfants étaient là.
- Jean-François
Ils sont un peu moins là du coup, donc on essaie de faire un petit vote et voir laquelle ressort. On a le dernier mot quand même. En général.
- Nathalie
Mais des fois, on se bat comme des chiffonniers pour une photo.
- Jean-François
Même pour un client et tout, on va se dire, ouais, des trucs, c'est vrai que ça a pas... Pourquoi ? Pourquoi se battre pour des choses comme ça ?
- Nathalie
Parce qu'on est convaincus et puis qu'il y a un bélier et un scorpion. Et puis voilà, les deux veulent avoir le dernier mot. Voilà, c'est ça. Et puis non, non, non, c'est parce qu'on est convaincus par la photo et que chacun défend son bout de gras.
- Jingoo
Mais vous avez cette même passion, de toute manière, la photo. L'art de transcrire une émotion, de la reproduire, de la figer.
- Jean-François
C'est le mot que je cherchais.
- Nathalie
Je dois dire qu'au niveau passion, Jean-François est à 100 000 %.
- Jingoo
C'est devenu un quotidien.
- Nathalie
Par la force, obligatoirement. La retouche, ce n'est pas ce qu'il y a de plus stimulant. Mais il faut essayer de trouver son plaisir quand même quelque part.
- Jean-François
C'est pour ça que j'ai toujours besoin d'un petit truc. Et de faire les centenaires, ça a été un petit truc. Quand j'ai gagné le... le prix du reportage avec Pascal Kitmel, c'était sur les courses. Je suis parti un dimanche après-midi faire mon truc, voilà, pour le plaisir de faire des photos. Puis je me suis dit, ça a peut-être un intérêt. Donc, je l'ai présenté aussi aux photographies de l'année. Et voilà, c'est passé. Mais ça, c'est des trucs pour le plaisir. Je suis parti tout seul faire mon truc.
- Jingoo
Ça, c'est une question que je vais te poser et qui est gratuite, que je n'ai pas écrite. Je vais me balader dans la rue et je vais me dire, tiens, je vais faire un carré. Tiens, je vais faire un noir et blanc. Tiens, je vais faire ceci. ou rien du tout, ça vous arrive aussi ?
- Jean-François
Oui, ça m'arrive, c'est sûr. Oui, ça me fait du bien. C'est comme aller se balader à la mer pour Nathalie. Aller prendre un appareil et faire un reportage, c'est super. Quand on est allé voir notre fils en Thaïlande, on a fait tout un reportage sur les boxeurs thaïlandais. Je ne sais pas ce que je vais en faire encore.
- Nathalie
Tu ne l'as même pas encore trié.
- Jean-François
Non, ok elles ne sont pas triées. Ça fait plus de six mois qu'on est allés. Mais bon, on a fait de l'entraînement de boxe thaï. On a fait un gros match de boxe thaï. Il y a des photos sympas. Je les ai quand même regardées. Mais voilà, ça me détend de faire ça. Après, je suis bien, soulagé presque. C'est étonnant, apaisé. Voilà, apaisé. Je suis content. On est bien apaisé.
- Nathalie
Jean-François, je l'ai connu passionné dès le début. Quand on s'est rencontrés, c'était un hyper passionné. Tous les dimanches, on partait faire des photos tout le temps.
- Jingoo
La gamine de 16 ans, elle a été impressionnée. Je ne sais pas... ou embêtée, je ne sais pas, parce que c'est vrai, il allait faire des reportages, on a fait des agriculteurs qui bossaient avec leurs percherons.
- Jean-François
Je venais d'accoucher. Romain était dans le couffin, on l'a emmené derrière dans la Super 5, et hop, on était partis faire les percherons avec Romain derrière.
- Jingoo
Un concours chasseur d'images sur l'agriculture. On a eu plusieurs parutions et on a gagné ce gros concours sur l'agriculture, grâce aux percherons. On partait tous les dimanches faire... faire ça, aller chez l'agriculteur, les prendre dans leur cuisine, il y avait plein de choses.
- Jean-François
La juste chose, c'est que je suis jalouse, on peut dire, je suis jalouse des personnes, non, des personnes qui ont réussi à exploiter leur travail, qui ont réussi à l'exposer, à montrer, parce que tu as tellement de photos, tellement de choses intéressantes, et des fois, il suffit d'une rencontre, d'un réseau.
- Jingoo
La rencontre est là, ce soir, peut-être,
- Nathalie
Inchallah. Mais c'est vrai que... Mais il y en a des milliers de photographes comme ça, qui ont des trésors chez eux et qui ne sont pas vus, alors que ça vaut bien...
- Jingoo
Oui, il y en a plein. Alors, je vais te poser une question que je pense ma femme Lucie t'aurait posée. C'est... Donc, tu es la femme de Jean-François, tu es photographe, donc tu es épouse, tu es mère de famille. Comment on organise cette passion ? ce travail, cette organisation, quand on a une vie de famille à gérer, un quotidien à gérer et des enfants surtout à gérer ?
- Nathalie
Alors, la charge mentale, c'est très important. Je me souviens qu'à l'époque, il fallait gérer les enfants à l'école, penser aux courses, ce qu'on allait manger le midi, savoir qu'on avait une demi-heure pour manger, qu'il fallait les ramener à l'école, qu'à 14h, on courrait parce qu'on avait rendez-vous, que... qu'il fallait aller faire des courses. Voilà, oui. Mais ça a été très speed. Mais j'ai adoré.
- Jean-François
C'est vrai que tu allais chercher les enfants à l'école et tout.
- Nathalie
C'était mon temps de soupape
- Jean-François
Il fallait...
- Jingoo
Ah les enfants c'était la soupape à la photo ?
- Nathalie
Ouais. Non, c'était la soupape au boulot où ce petit moment, je me posais dans la voiture, je pouvais parler à mes enfants.
- Jean-François
Pourtant t'allais très vite.
- Nathalie
Et j'allais très vite. C'est parce que...
- Jingoo
Tu roulais à 200 à l'heure
- Nathalie
Je ne pouvais pas.
- Jingoo
Dans Ploërmel...
- Nathalie
Et c'était une gestion. Et en plus, des fois, entre midi et deux, je travaillais pour un journal local. J'allais prendre à la maternité les photos des bébés de la mater. Alors des fois, les enfants, juste avant que je les ramène à l'école, je les laissais dans la voiture, j'allais vite faire mes photos, je redescendais et je ramenais les enfants à l'école. Mais ça a été les meilleurs moments, je crois. Je crois que quand on est jeune et qu'on a tout ça, on ne réfléchit pas, on y va.
- Jean-François
C'est vrai qu'on a des énergies qu'on n'a peut-être non plus à notre âge.
- Jingoo
On en parlait tout à l'heure. On a plein de projets encore, mais on n'a plus l'énergie qui va avec, c'est ça.
- Nathalie
Les devoirs, j'ai eu des enfants, on a des enfants relativement autonomes.
- Jean-François
C'était plus ou moins selon les enfants.
- Nathalie
Mais je leur ai toujours fait confiance. Je me suis dit, s'ils ne veulent pas bosser, ils auront la vie qu'ils voudront. Ou qu'ils auront méritée. Et bien, je suis très fière d'eux aujourd'hui. Très fière d'eux. Et je pense que dans la vie, il ne faut pas toujours trop assister peut-être ces enfants. Je pense que s'ils ne se prennent pas en main... ils n'ont pas la niaque. Et je pense que je suis très fière de mes enfants et c'est la meilleure chose qu'on ai fait au monde, c'est nos enfants.
- Jean-François
Oui, je suis d'accord. On est très fiers.
- Jingoo
On va maintenant parler de Jingoo et vous utilisez nos services depuis plus de 10 ans. Merci. Alors, qu'est-ce qui vous a convaincu de faire confiance à la plateforme Jingoo et surtout, pourquoi vous êtes fidèle à Jingoo ?
- Nathalie
Parce qu'ils sont réactifs.
- Jean-François
Déjà on est souvent fidèle quand on commence avec quelqu'un. Déjà, on ne va pas chercher ailleurs, chercher du prix, etc. Quand on est avec quelqu'un, on est fidèle, même si on nous démarche régulièrement. Enfin, voilà, on reste fidèle. Ça, c'est notre base.
- Nathalie
Quand on est content,
- Jean-François
Honnête et fidèle. Et puis, Jingoo, on l'utilise surtout... pour mettre tous nos reportages en ligne. On a aussi beaucoup de photos d'associations sportives. Donc là, ils peuvent commander et on met tout ça en ligne également.
- Nathalie
Ça se passe toujours bien, il n'y a pas de souci. Si par exemple, quand on... Parce que par contre, on travaille en autonomie, nous, par rapport au tirage.
- Jingoo
On va en reparler de ça.
- Jean-François
Sauf que notre traceur est tombé en panne. On a décidé de ne pas réinvestir là-dedans. Et donc maintenant, toutes les photos au-dessus du 30-40, on les sous-traite à Jingoo.
- Nathalie
Et on est très content de la qualité.
- Jean-François
Et c'est nickel, donc aussi bien qu'on les faisait. Voilà, on ne va pas s'embêter avec un traceur maintenant.
- Jingoo
On va expliquer, parce qu'il y a peut-être des oreilles naïves qui écoutent, qu'est-ce que c'est qu'un traceur ?
- Nathalie
Une imprimante géante.
- Jean-François
Très grande imprimante, voilà.
- Jingoo
Qui fait du A3 et des choses comme ça.
- Jean-François
On allait jusqu'à 1m10, on faisait nos vitrines avec ça, donc c'est juste ce qui va nous manquer, parce que Jingoo, on ne peut pas aller au-delà du 60-90 dans ces eaux-là, je crois, ou 60-150, je crois.
- Jingoo
Alors, pendant que tu choisis ton dessert, Jean-François, je vais donner la parole à Nathalie. Quels sont vos services préférés chez Jingoo ?
- Nathalie
Alors c'est vrai que les galeries ouvertes aux clients, c'est génial. Les clients apprécient énormément. À l'époque, quand on présentait nos images, à l'époque, on passait par la galerie Jingoo. Et vraiment pour les portraits. Maintenant, on les fait venir plus au studio pour les accompagner dans leur choix. Donc c'est vrai qu'il y a certains clients qui nous suivent et qui reviennent et disent « Ah, vous faites plus ! » Ben non, on le fait plus parce qu'on a envie de vous accompagner dans le choix de vos tirages, etc., dans votre choix final. Mais c'est vrai que c'était énormément apprécié par les clients. Et puis en plus, ça propose différentes choses. Vous pouvez aller du puzzle au tirage, au mug, selon ce que vous désirez. Ou vous pouvez vendre ce que vous voulez, en fait. Donc ça, c'est très, très bien parce qu'on ne peut pas tout faire soi-même, déjà. Et puis, ils sont sympas, quoi.
- Jean-François
Voilà, mais c'est pour ça que maintenant, les portraits, oui, c'est... On fait une séance de visionnage pour tous les portraits, mais par contre, comme je disais, les mariages, les photos... On ne fait pas de photos scolaires encore en ligne, on tire tout et on donne tout à l'école et ils nous redonnent les invendus. Et ça marche très très bien ça pour l'instant, parce que je sais qu'il y a beaucoup maintenant de photographes. Ah voilà, on vient nous chercher le dessert. Et moi, ça va être une crème brûlée.
- Nathalie
Donc sur Jingoo, ce qui a de très bien également, c'est que ce que l'on voit sur notre écran, c'est ce que l'on reçoit en tirage. Le calibrage est très bon, la qualité est bonne.
- Jingoo
C'est extraordinaire cette liaison parce que je sais que Jean-François insiste sur l'importance d'avoir un écran calibré, un workflow cohérent, un rendu maîtrisé de A à Z. Alors, pourquoi c'est important pour toi ? Et puis, puisqu'on parle du calibrage et que tu fais la retouche, Nathalie, on peut en parler.
- Jean-François
Alors, ce qui est, on a la chance d'avoir un écran Eizo. Je crois, c'est ça. Oui. Il se calibre tout seul, une fois par semaine. Il y a une sonde automatique qui vient la nuit. Et voilà. Et donc, il est toujours, toujours calibré. Ça fait deux, trois ans qu'on l'a, facile, maintenant.
- Nathalie
Et c'est indispensable pour les yeux des retoucheurs
- Jingoo
Parce qu'on a un iMac. Donc, tu bossais sur un iMac. Et maintenant, avec cet écran-là, ça t'explosait la tête. Non, j'avais les yeux qui pleuraient tous les soirs. Et donc, maintenant, on a mis cet écran-là devant. Donc, ça ne nous sert que de... De l'autre côté du iMac ?
- Jean-François
Il y a l'iMac derrière et ça nous sert de tour l'iMac, nous on regarde que cet écran-là et on ne regarde que l'écran EIZO.
- Jingoo
J'aimerais bien qu'on insiste là-dessus parce que Jingoo a fait signer une charte à ses photographes comme quoi ils avaient calibré leur écran. Parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de photographes, alors on ne va pas dire que ce sont des faux photographes, mais il y a beaucoup de photographes qui se laissent aller sur le calibrage du iMac qui souvent est disproportionné, je sais de quoi je parle. Que ce soit le iPhone, le iPad, quand tu vois les photos, elles sont sublimes. C'est de la diapo. Exactement, sauf que quand tu la sors en papier | C'est de la crotte | Comme à l'époque, il fallait du C-Macro | J'aime beaucoup le langage de Nathalie C'est tout à fait ça donc c'est très important d'avoir à défaut d'un écran calibré au moins de s'intéresser au profil ICC d'une imprimante, d'un truc Lightroom le permet d'avoir la configuration de l'écran d'à côté pour retoucher ses photos et je trouve qu'il ne faut pas se laisser berner par son écran qui n'est pas calibré ou un iMac...
- Nathalie
Mais même à l'époque, les diapos, quand on les tirait, c'était pas bon. Il fallait faire du cybachrome pour essayer de retrouver une qualité.
- Jean-François
Si on voulait un super tirage.
- Jingoo
Vous avez travaillé la diapo à ce niveau-là ?
- Jean-François
Oui, moi je faisais de la diapo et des fois, quand je voulais un beau tirage, je le faisais faire en cybachrome.
- Jingoo
Vous pouvez expliquer le cybachrome ?
- Jean-François
Non, je ne peux pas.
- Nathalie
C'est un peu métallique.
- Jean-François
Oui, c'était vraiment pour la diapo. Très beau. Et on en a... et Nathalie en danseuse entre autres...
- Nathalie
Enfin tout ça pour dire qu'à l'époque la diapo maintenant c'est nos Iphone et c'est vrai que c'est hyper valorisant puisque c'est rétro éclairé c'est superbe mais en réalité il faut retravailler l'avantage de l'écran Eizo c'est qu'il est mat donc là quand j'ai changé d'écran je suis repartie sur des bases où il fallait tout changer dire bah non là ça va pas être lumineux, je pars sur du ton fadas, il va falloir que je reboost mon contraste parce qu'autrement ça va être nul. Il a fallu tout réétudier.
- Jean-François
C'était plus proche du tirage avec cet écran-là qu'avec l'iMac.
- Jingoo
Donc c'est un conseil qu'on pourrait donner aux photographes qui veulent vraiment se lancer dans la retouche sérieuse.
- Jean-François
Ne bossez pas sur Mac.
- Jingoo
Je n'irai pas jusque-là parce que je suis Mac, mais investissez dans un écran digne de ce nom.
- Jean-François
Hyper important. C'est vrai qu'il vaut 2000 euros peut-être l'écran, mais bon, c'est le prix d'un ordi.
- Nathalie
Mais après, est-ce qu'on va mettre de l'argent dans quelque chose qui n'est pas très intéressant ?
- Jingoo
Voici les mousses au chocolat. Voilà. Oui. Alors, Jean-François, Nathalie, vous êtes très investis dans la transmission et merci. C'est important de dire pourquoi la photo, c'est une passion. Et vous avez fait les Masterchefs de la photo. Alors, je dois vous avouer que ça m'a intrigué. Quel est le concept ? Qui a eu l'idée ? Et pourquoi cette envie de lancer ce concept ?
- Jean-François
Alors, l'idée, j'ai eu l'idée. Il y a 12 ou 13 ans maintenant déjà, ça commence à remonter. Le concept, c'est d'avoir un modèle pour tous les participants, de faire une prise de vue en cinq minutes et de faire la retouche d'une des photos en dix minutes et de rendre cette photo là voilà donc ça veut dire tout le monde à les mêmes fait on est parti enfin je suis parti sur l'idée de master chef de la cuisine ou toutes les émissions télé comme ça où on a les mêmes ingrédients on a les mêmes ustensiles en fait pour faire le plat et puis avec tout ça qu'est ce qu'on sort comme plat voilà Et là, avec le même modèle, on arrive à sortir des photos complètement. Enfin, chaque participant arrive à... Il n'y a jamais une photo identique. C'est ça qui est étonnant.
- Jingoo
Et ils ont tous leur appareil ou c'est le même appareil ?
- Jean-François
C'est pareil. Là, on travaille beaucoup avec Canon qui nous a beaucoup aidés. On était à Toulon pour le congrès de la FFPMI. Et Canon nous a prêté le matériel. Ils avaient deux personnes qui expliquaient à chaque fois les deux boîtiers. On avait deux plateaux.
- Nathalie
Merci à Erwan et à Thomas.
- Jean-François
Non ce n'est pas Erwann. C'est qui ? Non, Raphaël.
- Nathalie
Oh, Raphaël, excuse-moi, bisous.
- Jean-François
Raphaël et Thomas qui nous ont aidé. Alain Tombois aussi merci pour le matériel et pour les prix qu'ils nous offrent aussi pour ce concours qui est très très bien doté voilà mais là ils offraient un R6 quand même voilà donc chacun bosse avec le même matériel le même modèle que le meilleur gagne donc voilà et ça fait 13 ans en fait qu'on qu'on a créé ce concours-là. J'aimerais bien qu'il soit développé, peut-être, pourquoi pas, une émission sur une petite chaîne. Voilà, mais enfin, bon, on y pense depuis un petit moment. Mais voilà, de le faire monter un petit peu plus haut, parce qu'il a vraiment un intérêt je trouve.
- Jingoo
C'est un concept, vous faites ça sur un salon de photos, sur une...
- Nathalie
Essentiellement sur les salons de photos, ouais.
- Jingoo
Voilà, et donc on a un stand et il y a plein de photographes qui arrivent et qui se lancent sur un modèle.
- Jean-François
On a créé ça. On a toujours fait ça avec la FFPMI. Bretagne. On l'a créé avec le salon des photographes de Bretagne, à Châteaugiron. Et donc voilà, on a créé ça, oui, il y a 12-13 ans, je ne sais plus. Ça a commencé avec quelques participants, et puis maintenant, on en refuse en général, quand on fait ça sur une journée. Deux jours. Deux jours à Toulon, on a réussi à avoir 90 personnes à peu près, donc participants. Et donc c'est gratuit à chaque fois, puisque ça fait partie du salon.
- Nathalie
Et c'est bénévole de notre part également.
- Jean-François
Voilà, c'est vrai qu'on passe, quand on est au National, on passe deux jours à être vraiment sur le stand tout le temps parce que ça demande une organisation quand même assez...
- Nathalie
C'est vrai qu'on est tellement rodé, c'est vrai que ça ne doit pas être facile pour les personnes qui essaient de nous aider. Parce qu'on sait que ça fonctionne d'une certaine manière. Enfin voilà, ça fonctionne d'une certaine manière et ça roule quoi. Alors c'est vrai que...
- Jingoo
Mais il y a un public évidemment qui regarde tout ça.
- Jean-François
Il y a des gens qui peuvent... à Châteaugiron oui à Châteaugiron oui on fait ça sur une scène donc les les gens peuvent voir de loin
- Nathalie
A Toulon c'était dans une salle donc si les personnes commencent à venir regarder ce que font les gens autour c'est très il n'y a pas beaucoup de place et ça peut être déstabilisant pour tout le monde quoi étouffant quoi voilà
- Jean-François
Mais c'est un concours intéressant parce que ça peut faire gagner un apprenti comme un un mof voilà enfin et tout le monde enfin il y a beaucoup de participants différents C'est ça de tous niveaux, c'est ça l'intérêt de ce concours.
- Jingoo
Et donc là vous préparez la prochaine édition ?
- Jean-François
Pas encore, mais ce sera à Châteaugiron sûrement. Par contre il faut qu'on trouve un modèle, on a toujours trouvé des modèles différents. Évidemment des modèles différents, si on prend des nanas, ils vont toujours être différents. Mais par exemple, il y a eu des couples, il y a eu un sommelier, il y a eu des steampunks, là on avait un rugbyman à Toulon, enfin au DCS. A Vannes pour le...
- Jingoo
Est-ce que le sujet est imposé en plus du modèle ? Oui.
- Jean-François
Ah bah oui, oui. On impose un sujet, évidemment. On impose le sujet et le matériel. Voilà, tout est imposé. L'éclairage...
- Jingoo
C'est-à-dire qu'on va dire, prenez ce modèle...
- Jean-François
Ils viennent, ils savent que c'est ce modèle-là qu'ils doivent prendre en photo. Il a des accessoires, des tenues différentes.
- Nathalie
Ils ont tel fond imposé, tel éclairage imposé. Après, ils en font ce qu'ils veulent de l'éclairage. Ils l'utilise, ils ne l'utilise pas. Mais ils ont tous le même matos, le même modèle, les mêmes accessoires, s'ils veulent les utiliser ou pas et ils font ce qu'ils veulent. Donc ça demande un minimum de connaissances photographiques.
- Jean-François
Oui, parce qu'il faut se lancer aussi. Il y en a qui ne font pas de studio, qui disent « je ne sais pas comment faire » . Bon, ils restent en lampe pilote, pourquoi pas, et puis ils bossent comme en extérieur. Voilà, ça peut se faire aussi comme ça. Mais voilà, c'est un challenge, ça met un petit stress quand même, parce que 5 minutes de prise de vue, il y a un petit stress. La retouche, 10 minutes, mine de rien, ça paraît long, mais... Quand il y a un chrono derrière, je le tente à chaque fois en candidat, en sous-marin.
- Jingoo
On peut voir quelque part sur Internet ce Masterchef de la photographie. Il y a un site ?
- Jean-François
Oui, je pense que la FFPMI a mis tous les participants en ligne. Allez sur le site de la FFPMI. Dans la rubrique Masterchef ou concours, il y a tous les participants et les cinq gagnants de cette année.
- Nathalie
Mais être photographe, ce n'est pas que de la technique aussi. C'est un œil, c'est un sentiment. Et parfois, il y a des très bons photographes qui n'ont pas de CAP, qui ne sont pas diplômés, peu importe, et qui ont une sensibilité qui est extraordinaire. Et bravo, quoi. C'est ça aussi la photo. On n'est pas tous diplômés, peu importe. D'ailleurs, je me contredis peut-être par rapport à tout à l'heure, mais il y a des gens bons, avec une belle sensibilité, qui arrivent à la retranscrire dans leurs photos. Et ça, c'est super chouette.
- Jingoo
Alors voilà, on arrive à la fin de notre entretien et je vous remercie vraiment d'avoir passé ce moment avec moi. On a bien mangé, c'était très sympa ce dîner, c'était génial. On est à Ploërmel, c'est ça ? Ca se dit comme ça,
- Jean-François
Dans le Morbihan.
- Jingoo
Je suis avec Jean-François et Nathalie Guillon du studio Guillon Photographies, guillonphotographies.com. Quel message vous aimeriez transmettre à un ou une jeune photographe qui rêve de vivre de la photo aujourd'hui ? et il y en a un paquet quand même de jeunes qui veulent se lancer dans la photo.
- Jean-François
Alors déjà, ne pas venir à Ploermel parce qu'on y est déjà.
- Nathalie
Non, déjà, je pense que c'est un métier comme on dit, de passion. Alors déjà, à la base, il faut être motivé. Si vous travaillez tout seul, ne restez pas seul. Entourez-vous de gens qui peuvent vous donner des conseils, vous formuler, vous former et vous redonner la gnaque quand ça baisse. Parce que c'est un métier pas facile, il y a des hauts, il y a des bas, on ne sait pas quoi. On se cherche, c'est compliqué, mais il faut y croire. Si vous n'y croyez pas et si vous ne croyez pas en vous, personne ne croira d'autre en vous que vous.
- Jingoo
Merci Nathalie pour ce commentaire et je le partage vraiment parce que c'est un métier extraordinaire. Et toi ?
- Jean-François
C'est vrai que c'est bien d'être à deux déjà, parce qu'il y a toujours un pour... Celui qui va s'installer tout seul, ce sera sûrement plus dur. C'est vrai qu'il faut aller voir d'autres photographes se former, comme tu disais, Nathalie. Mais nous, c'est une chance d'être deux. Parce que quand il y en a un qui a un peu un coup de mou, l'autre va reprendre dessus et booster l'autre, etc. Et puis éviter aussi de s'enfermer dans un style qui va aller vers le bas. Et voilà. Donc à chaque fois qu'il y a un truc qui ne va pas, l'autre le dit, etc. Et puis ça nous permet de rester toujours équilibrés à peu près. et d'avoir des photos cohérentes et pas de glisser dans un style de prise de vue ou de retouche qui va pas être bonne. Donc voilà, il y a toujours l'œil de l'un qui va sur l'autre. Et suivre des modes des fois qui sont pas les modes, ça passe ? Moi j'ai souvent voulu suivre des fois des modes, me dire tiens bah ouais on pourrait essayer ça. Et Nathalie a toujours dit non reste là-dessus, moi je voulais dire des fois du fond blanc, machin, enfin bon. changer notre style et elle est toujours restée droite dans ses bottes et je pense que c'est elle qui a eu raison au final parce que voilà on fait des photos peut-être ils se démoderont beaucoup moins que des photos à la mode.
- Jingoo
Vous êtes un duo non seulement dans la vie de tous les jours mais aussi professionnellement et ce que je retiens c'est que quand je vous vois tous les deux je trouve que vous avez des idées absolument merveilleuses je parle des centenaires évidemment je parle de la photo du mariage qui a tout gagné dans la photographie de l'année puisque trois prix. Donc voilà, je voulais vous remercier qu'on ait passé du temps ensemble. Et c'est vrai que quand on sort d'une école de photo, on peut avoir un petit réseau qu'on n'a pas forcément quand on est autodidacte. C'est pour ça, formez-vous. C'est clair. On est d'accord, formez-vous. Si ce n'est pas en photo, au moins que ce soit en lumière.
- Jean-François
Passion, je pense avant tout pour nous. C'est quand même un métier que j'ai fait d'abord par passion. Jamais en pensant… Business. En pensant business, en pensant gagner de l'argent justement.
- Nathalie
Mais attention, pensez business aussi. Attention.
- Jingoo
Je vous remercie beaucoup Jean-François et Nathalie. On a passé un super moment. Si vous cherchez des photographes de talent extraordinaire, mes amis de Jingoo, il faut aller à Ploërmel, mais il faut éviter les bars avec les jeunes. Merci les amis, à très bientôt.
- Jean-François
Merci Jingoo.