- Speaker #0
Bienvenue dans Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Je suis Camille Malgian, cofondatrice de deux startups engagées dans le handicap. Depuis toujours, une chose m'anime profondément, l'envie d'aider, de connecter et de transformer. Déclic est le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui incarnent l'inclusion et transforment des idées en action. Tu as peut-être croisé des dauphins, puisque sur la traversée entre le continent et la Corse...
- Speaker #1
Des dauphins, des baleines... Alors le sujet de la vidéo, je ne sais pas si tu l'as vu, on va éviter de se faire avaler par une baleine quand même ! Mais en même temps, si je me fais recracher, ça fait une belle anecdote, tu vois ? Pour le stand-up et tout, c'est cool !
- Speaker #0
On est parti ?
- Speaker #1
On est parti.
- Speaker #0
Trop bien, merci Luc d'avoir accepté l'invitation.
- Speaker #1
Avec grand plaisir.
- Speaker #0
Je suis super contente de te recevoir. Alors, ce n'est pas un super ciel bleu marseillais qu'on a aujourd'hui, mais bon...
- Speaker #1
En même temps, tu nous amènes la pluie. Voilà, c'est le temps parisien.
- Speaker #0
C'est ça, je vous amène un temps parisien, finalement.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Luc, merci beaucoup. Alors, en quelques mots, en 2023, tu as parcouru 3 285 kilomètres. Est-ce que c'est juste ou pas ? Oui. au kilomètre près, au mètre près à travers la France tu te présentes comme un on dit aventurier tu fais des conférences un peu partout en France dès ta naissance ta vie est faite de défis et de challenges merci mille fois d'avoir accepté mon invitation parce que quand je l'ai lancé mon podcast t'avais mis sur ma liste parce que j'avais trouvé hyper inspirant on s'est rencontré sur les mobilités innoves qui a été lancé par l'AIT, l'agence d'innovation pour les transports dans le cadre des grandes dates merci On parlait d'innovation et de transport public et tu avais été présent sur une date à Marseille, justement, où tu avais pu nous parler un peu de ta vie, de tes parcours, de toutes tes aventures. Mais plutôt que moi, je te présente avec mes mots, est-ce que tu peux te présenter ? Qui est Luc ?
- Speaker #1
Alors, qui est Luc ? Oh là ! Luc, il y a plusieurs Lucs, mais disons que... J'ai 25 ans, comme ça dit je suis handi-aventurier, donc c'est un handicapé qui fait des aventures, jusque là, rien d'exceptionnel. Et voilà, donc j'ai fait un tour de France en courant et en pédalant en 2023, et l'aventure me plaît, et du coup je repars à l'aventure en 2026, avec une traversée de la mer Méditerranée, avec ma mère là enroulée. Donc voilà, je suis un fou qui ne s'arrête jamais. J'ai commencé le stand-up il y a un mois. Je fais des conférences. Je kiffe. Voilà.
- Speaker #0
Tu vis. Merci. Vivre plein d'aventures. Et justement, tu parles de toutes ces aventures. Tu dis que ta mère le fait aussi en relais avec toi. J'ai l'impression que ta maman a aussi une grande place dans toutes tes aventures. En tout cas, je pense que tout seul, un aventurier, on n'est jamais tout seul, il y a toute une équipe derrière nous.
- Speaker #1
Il y a toute une équipe, je parle beaucoup de ma mère, mais évidemment il y a toute ma famille. Mon père qui, lors du Tour de France, vivait à Mayotte, donc il était un peu plus loin. Mais là, lors de la traversée, il va venir avec nous. Donc vraiment, la famille a une place très importante dans ma vie. C'est un soutien. Et après, voilà, c'est aussi un staff derrière. Il y a toute une équipe qui m'accompagne pour trouver les partenaires, pour faire la communication, etc. On est une petite équipe très soudée. Et comme tu dis, on ne peut pas faire une aventure tout seul.
- Speaker #0
Merci de nous partager ça, en tout cas. Et tu parlais de... Donc toi, tu te dis... on dit aventurier, il y a on dit parce que tu es porteur d'un handicap d'une maladie, est-ce que tu peux nous en parler si tu veux on se fait,
- Speaker #1
sinon on peut non non évidemment sinon à quoi sert toutes mes aventures si on parle pas d'un handicap rien du tout moi je suis atteint de dystonie donc la dystonie c'est le mental neurologique qui pour ma part entraîne des troubles de l'élocus et de la motricité c'est pour ça que je fais des aventures et je suis sur scène quasiment tout le temps tout est logique et donc voilà et cette maladie je l'ai eu à la naissance lors d'un accident le médecin a dit à mon père une phrase que je pense qu'on va tous la retenir On ne sait pas comment vous dire, on descend en urgence et soit on remonte avec les deux, soit avec personne. Soit avec votre femme et votre fils, soit avec rien du tout. Donc ce n'est pas trop une phrase qu'on s'attend à entendre lors de la naissance de son enfant. Et deux heures après, on dit à ma mère, votre fils est sous couveuse, il n'arrive pas à respirer. on ne sait pas comment vous dire mais voilà on attend qu'il décède mais je suis là douche froide et puis les aventures ont continué ont commencé à cette période là je pense et voilà c'est en maternelle que dans la crèche que tata a dit à mes parents je je Je ne dois pas vous le dire, enfin on m'a éterné de vous le dire, mais votre fils a les symptômes d'une dystonie. Pourquoi il le savait ? Parce que cette tata avait une fille qui était atteinte d'une dystonie aussi. Donc du coup, elle savait un peu de quoi elle parlait et on a fait les tests et c'était ça. Donc avant la crèche, on savait que j'étais différent et on savait que j'avais un truc, mais on ne savait pas quoi.
- Speaker #0
Et tu as appris à marcher à quel âge du coup ?
- Speaker #1
J'ai appris un peu plus tard. J'ai commencé le judo à l'âge de 3 ans et je ne savais pas encore marcher. Donc j'ai appris à marcher au judo. Mon frère de judo qui est mon deuxième père pour moi. Voilà, qui fait partie de ce fameux staff, cette fameuse famille, voilà, qui m'accompagne au quotidien également.
- Speaker #0
Et dans justement, j'ai parlé avec plusieurs personnes en situation de handicap dans le cadre du podcast Déclic. Oui. Et il y avait la notion d'accepter son handicap. Toi, comment, est-ce que ça a été tout de suite finalement ? Est-ce qu'il y a eu un temps où... Ouais, tu dis de toute façon, j'ai mon handicap, tu parlais de différence, et au moment, voilà, un peu, est-ce que tu as eu une période de ta vie où ça a été un sujet, ou un déclic de ça y est, j'accepte mon handicap ?
- Speaker #1
Alors, la grosse période, on va dire qu'on l'a accepté tous ensemble, quand j'ai eu l'idée de faire un retour de France. Parce que, ok, tu fais un tour de France, mais pourquoi ? Donc je cherchais la cause et ma mère, elle me dit, la cause, elle l'a toute trouvée, donc t'as le handicap, ça tout. Donc là, on commence à parler, parce que c'était un peu tabou dans la famille et tout ça. Et le tour m'a permis de l'accepter, de parler librement de ça. Donc voilà. Avant, je l'avais accepté quand même. Mais il y avait une part de... On l'accepte, mais on n'en parle pas trop.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #1
j'en parle tout le temps.
- Speaker #0
T'as même fait un TED sur le CV.
- Speaker #1
Quand tu fais un TED sur ça, c'est que vraiment, t'en parles trop.
- Speaker #0
Et puis maintenant, t'en parles même dans une salle de comédie club au Gara,
- Speaker #1
je crois. J'en parle partout. En fait, tu m'enlèves ça, tu m'enlèves mon métier. J'ai plus de métier.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que ça te permet finalement, ça t'a permis plein de choses finalement le handicap, c'est une source aussi de liberté et finalement tu parles, enfin tu fais toutes ces conférences, on en parle parce que c'est un sujet aussi de sensibilisation du grand public à la cause du handicap, chose qu'aujourd'hui notre société on n'est pas tous encore sensibilisés, il y a encore beaucoup de choses à faire, où il faut encore se battre pour qu'on soit dans un monde en pleinement... accessible et inclusif, que tu peux nous parler justement aujourd'hui de cette cause de sensibilisation. Est-ce que c'est vraiment pour ça que tu le fais ou est-ce qu'il y a un autre sujet derrière ?
- Speaker #1
Alors moi en fait je le fais vraiment pour faire comprendre aux gens que c'est qu'un mot. En fait le handicap c'est un mot, c'est pas tabou, c'est pas un mot qui fait peur, c'est pas parce qu'on le prononce que de suite tu vas avoir un... des esprits magnifiques qui vont arriver et tout, non non c'est qu'un mot. Et du coup j'essaye de dire aux gens, comme l'autre fois quand j'ai intervenu ici, quand on m'a posé la question est-ce qu'il faut dire personne en situation de handicap ou handicapé. Moi je dis, tu ne dis pas animal sur quatre pattes tu fais miaou. Moi moi c'est vrai, on peut dire handicapé, quelle est l'importance et tout ça. Donc voilà, c'est ces questions que ces gens... se posent, que j'essaie de déconstruire en me disant, mais en fait, il n'y a pas de questions à se poser.
- Speaker #0
Et c'est comme ça qu'on parle d'inclusion et d'enlever un peu tous les sujets, parce qu'en fait, toutes les questions qu'on se pose, finalement, on crée une différence. C'est ça. Ce volet où je le dis, je le dis pas, mais en fait, il n'y a pas de question à se dire ou à ne pas dire. C'est ça.
- Speaker #1
Comment tu parles à ton voisin, comment tu parles à... Voilà, c'est pareil.
- Speaker #0
Exactement. Moi, c'est ce que je prône aussi souvent, c'est qu'il n'y a pas de question à se poser. Alors moi, je dis beaucoup en situation de handicap, handicapé, et comment ça vient. Et puis, j'ai le premier exemple. Pour le coup, j'ai beaucoup travaillé avec des personnes déficientes visuelles. Et le premier élément, il s'appelle entre les bigleux. Et du coup, voilà. Il y a souvent... C'est l'éducation aussi que je fais auprès de mes équipes parce qu'ils me disent souvent « Ah, j'ai dit t'as vu à une personne avec. » Je dis « Mais c'est pas grave. » Si tu commences à te poser les questions, c'est que tu crées une différence.
- Speaker #1
Si. Je te dis en mieux que ça, si des vannes entre nous sortent, on est tous en prison, on est tous en prison parce que tu te dis mais c'est pas possible qu'une vanne comme ça entre handicapés, on se tâche. une fois j'ai dit à un pote mais lève toi de ton fauteuil et cours tu me rattrape ou pas ? tu me rattrape pas ? c'est pas c'est pas possible entre guillemets sur une personne qui n'est pas sensibilisé à ça ça peut le choquer alors qu'en fait ça n'a pas... Voilà, tu as vu une personne aveugle, il va te dire non, j'ai entendu.
- Speaker #0
C'est vrai que les personnes handicapées parfois c'est les pires.
- Speaker #1
Ah oui, oui, c'est le pire.
- Speaker #0
Tu en fais partie.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Tu fais des blagues sur le handicap du coup ? Est-ce que tu peux nous spoil un peu ?
- Speaker #1
Ah non, déjà j'ai que 5 minutes pour le moment, si je décline les vannes. Faut venir me voir. T'as vu la promo ?
- Speaker #0
On mettra la promo dans le podcast. Du coup, tu joues quand au garage ?
- Speaker #1
Là, je joue demain. Donc voilà, à l'heure où on fait ce podcast. Et après, je ne sais pas encore, mais sur les réseaux, je vais publier un peu quand je joue, etc.
- Speaker #0
Génial, donc il faut suivre Luc sur les réseaux sociaux on mettra le lien vers tes réseaux moi j'ai une petite question parce que t'as sorti un premier film de ta première aventure qui s'appelle Autour de Lucio, on t'appelle Luc Lucio, Luc, c'est quoi ? Pourquoi Lucio ?
- Speaker #1
En fait j'ai l'avantage d'avoir deux prénoms dans une vidéo tu vois le prénom officiel, le prénom officiel officiel Et non, non, c'est Luc, mon prénom. Et en fait, j'ai un peu d'origine italienne, on peut m'appeler un peu Lucio dans la famille, mais c'est très rare. Et c'est quand j'ai partagé l'idée de faire mon tour de France, que j'ai un collègue qui m'a dit Olivier, d'ailleurs je le salue, qui en fait, qui m'appelait tout le temps Lucio. tout le temps tout le temps il m'appelait Lucio et tout donc je prononce mal c'est Lucio c'est ça et j'ai dit ouais mais en fait vas-y mais on va retourner le truc ça fait pas classe c'est pas très sexy c'est ça donc du coup voilà génial je comprends mieux du coup le
- Speaker #0
Autour de Lucio, c'est quoi ? Avec le bon accent. Tu fais, donc là, tu es en préparation pour ton prochain défi. Donc, pour rappeler, c'est Toulon-Calvi.
- Speaker #1
C'est ça, Toulon-Calvi, en kayak. Kayak de pêche. Donc, en fait, kayak à pédale. Et normalement, je suis en train de faire les recherches. Donc, ce n'est pas encore certifié. Mais c'est peut-être la première fois de l'histoire. Il sera bien c'est, ce sera un kayak à pédales non-stop enrôlé, donc assez content de ça.
- Speaker #0
Ça va être génial. Et l'eau, ça ne te fait pas peur ?
- Speaker #1
Pour le moment, non. Pour le moment, non. J'ai une hâte, c'est d'être sur l'eau et de rien voir. Ne pas voir la côte devant, ne pas voir la côte derrière. C'est ça qui me stimule.
- Speaker #0
Donc... Ça va être incroyable. Tu vas peut-être croiser des dauphins, parce que sur la traversée entre le continent et la Corse...
- Speaker #1
Des dauphins, des baleines... Le sujet de la vidéo, je sais pas si tu l'as vu, on va éviter de se faire avaler par une baleine quand même ! Mais en même temps, si je me fais recracher, ça fait une belle anecdote, tu vois ? Pour le stand-up et tout, c'est cool ! Mais euh... Mais euh... Non, non, euh... Je vais croiser de beaux paysages, je pense.
- Speaker #0
Et puis en plus, arriver sur le continent Corse, sur cette belle île de beauté, ça va être hyper chouette. Il y a des Corses qui t'attendent à la ligne d'arrivée ? Ou des assos là-bas ?
- Speaker #1
Oui, il y a des amis Corses qui vont m'attendre. J'ai de la famille aussi qui va faire la traversée exprès pour m'attendre en Corse. Donc ça va être... Ça va être pas particulier, je réalise pas trop, je veux pas réaliser, là pour le moment on est focus sur les entraînements, la préparation et après le kiff viendra.
- Speaker #0
Et c'est quoi du coup une prépa pour ce type d'aventure ?
- Speaker #1
Une prépa pour ce type d'aventure c'est beaucoup prépa physique, donc là je fais trois fois de salle de sport par semaine.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Quand j'aurai le kayak, donc je l'ai fait encore, mais quand j'aurai le kayak c'est deux fois par semaine du kayak et une fois de la natation, donc il y a 7 jours, tu t'entraînes 6 jours.
- Speaker #0
C'est vraiment un planning de sportif de haut niveau, élite ?
- Speaker #1
C'est ça, même si je n'aime pas dire que je suis sportif de haut niveau. Mais ouais, c'est un planning millimétré, il y a la diététicienne qui vient aussi au milieu. Ouais,
- Speaker #0
c'est ce que j'allais poser comme question, parce que quand on fait des aventures comme ça, on ne se rend pas compte, souvent on voit l'athlète et ses aventures, mais quels sont un peu l'arrière de la scène ? Tu parlais d'une diététicienne, est-ce que tu as un coach sportif qui te fait ton planning ?
- Speaker #1
J'ai mon coach sportif. En fait, il m'a subi sur le tour de France. OK. Et en fait, il m'a subi sur la prépa du tour. Et je lui ai dit, voilà, je veux faire ça. Et le feeling passe très bien entre nous. Donc, j'ai dit, est-ce que tu acceptes de me re-sub sur la traversée ? Il m'a dit, il n'y a pas de souci. En plus, les jambes, on l'a fait une fois, deux fois, on peut le faire deux fois. J'ai une dédéticienne Pareil L'assaut qui me donne la mort de ma mère Parce que ma mère A un certain âge C'est elle qui le dit Je me dédouane Faut lui dire maman si tu écoutes C'est ça Et en plus elle va m'écouter Je sais très bien qu'elle va m'écouter Sur le canapé le son à fond Avec moi à côté Super idéal Je lui ai acheté un casque et un... Non, non, qui s'occupe d'elle et après, elle va s'occuper de moi. Ce que je n'avais pas sur le Tour de France, c'est une préparatrice mentale. OK. C'est très important.
- Speaker #0
Ben ouais, j'imagine.
- Speaker #1
Alors... On le squeeze très rapidement alors qu'en fait c'est la partie la plus importante. Parce que si la tête va pas, le corps ne sait pas. Surtout que là c'est particulier, on fait des relais de 4 heures. Donc on s'arrête jamais jour et nuit dans le commun. Comment, j'allais dire, bagayer, mais non, pédaler la nuit quand c'est ton sixième ou septième relais, que t'as dormi trois heures en tout sur tout. Voilà, il faut que le cerveau soit accroché. Donc, je viens sur ça et voilà. Un bon petit staff.
- Speaker #0
Un bon petit staff derrière Luc. Et justement, ton handicap, comment il est géré sur ce genre de défis et d'aventures ? Est-ce que tu as un accompagnement spécifique ? Est-ce qu'il faut que tu veilles à des choses ? Est-ce que tu as un traitement spécifique que tu prends tous les jours ?
- Speaker #1
Non, je n'ai pas de traitement. Je me fais des injections de Botox à la main gauche.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Parce que j'ai un problème surtout à ce que je me mets. C'est pour ça qu'en plus on le fait. en kayak à pédales, comme ça au moins la mer elle me pose sur l'eau et elle me dépoule. Et non, non, il y a mon ostéo aussi dans le staff qui m'accompagne, là c'est une amie d'enfance, donc qui me suit depuis ma naissance, entre guillemets, donc là c'est elle qui me dit attention là le muscle, etc, il faut plus se travailler pour mon cas, avec mon handicap. Donc voilà, c'est vraiment en parler, communiquer entre eux. J'ai aussi mon club, un nouveau club de kayak, Olek, c'est sur Olek qui me suit. Donc ils sont nouveaux, enfin ils sont nouveaux dans l'équipe, donc ils me connaissent pas trop. Donc du coup, ils veulent communiquer avec les autres. par rapport à, voilà, qu'est-ce que tu fais en salle, qu'est-ce que tu fais ici, etc. Ton handicap, comment le voit le médecin, parce qu'entre ce que je dis, moi je peux tout faire, et vraiment le médecin qui dit non, ça, je peux pas faire. Donc forcément, c'est, voilà, la communication très importante entre... Dans tous les facteurs.
- Speaker #0
La communication, c'est la clé de tout. Ah oui. Dans tout corps de métier, dans toute aventure, et dans toute discussion, échange avec les autres. Il faut. C'est vraiment la clé de tout. Super, donc là, on a parlé de ton aventure. Donc on aura potentiellement, tu nous as dit, peut-être l'année prochaine, on verra en 2026. On fait ce podcast, du coup, avant. presque un an avant, on essaiera de se reprogrammer un rendez-vous pour après.
- Speaker #1
Avec grand plaisir.
- Speaker #0
Pour voir comment s'est passée cette aventure. Et sur ta précédente, est-ce que tu as des petites anecdotes ? Une anecdote à nous partager ?
- Speaker #1
J'en ai plein. J'en ai trop. Là, tu me lances sur le sol, le podcast, c'est une diocate comme ça.
- Speaker #0
La plus grande. La plus grosse. Celle qui fait... Qui est tout de suite là en tête, tu dis, ah waouh.
- Speaker #1
Tout de suite là en tête, tu fais waouh. C'est l'arrivée sur Paris. On m'appelle quatre jours avant et on me dit que... Non, on m'appelle bonjour monsieur Montigreux et je dis, oula. C'est que c'est assez officiel. Madame la présidente de l'Assemblée nationale veut vous recevoir.
- Speaker #0
J'ai de l'impact.
- Speaker #1
Voilà, je te dis bon. Là, la première question qui te vient en tête, c'est est-ce que j'ai un jean ? Parce que je suis en jogging et en chantonnelle depuis 80 jours, donc est-ce que j'avais mon jean ? Heureusement. Et puis, oui, et puis c'est fou, c'est une rencontre magnifique, tu lui parles de ton handicap, de la dysfonie, je suis pas là pour vous critiquer, pour dire il faut faire plus, non. Juste après ce moment, je dis ce que j'ai à dire et je me dis, ben voilà, j'ai planté une graine. Peut-être que dans X années, elle va recevoir une personne ou un dossier avec la dysfonie. Et en fait, pof, elle va dire, ah mais je sais ce que c'est et voilà. C'est ça l'objectif aussi de toutes mes interventions auprès des politiques quand j'en fais. C'est pas la majorité, mais voilà. Et après, oui, une autre anecdote, une anecdote vraiment très humaine, c'est ma rencontre avec Louis. Louis, c'est, j'allais dire un minot, on l'a dit chez nous, mais...
- Speaker #0
Un enfant ?
- Speaker #1
Un enfant, un jeune, un jeune du collège. qui est handicapé, qui est en fauteuil roulant. Et il m'a envoyé un texto sur les réseaux parce que j'arrive vers chez lui et il m'a dit « Oui, je peux pédaler avec toi. » Moi, ma première réaction alors que je suis handicapé, c'est « Comment tu vas faire ? » Alors que moi, je sais qu'on se débrouille toujours, tu vois. Et en fait, je l'arrive avec son père, avec un vélo tandem. Et son père il me dit tu sais il est un peu fatigué donc il va pas faire toute l'étape, il va faire que 20 km, enfin je faisais 10 km de course après le matin et 40 de vélo l'après-midi. Donc il va faire que 20 km de vélo, il fait même si il en fait deux, c'est le plus heureux du monde. Et au bout de 20 il me dit, il dit à son père, non papa on continue, on continue et au bout de 30... de 2h35, moi je suis KO, j'en peux plus, c'est une étape où je me dis j'arrête, et je me retourne et je le vois avec un sourire, et je me dis écoute moi bien Luc, s'il y a une étape où tu dois pas lâcher c'est celle là. Donc c'est Luc qui m'a motivé, on s'est auto motivé, et en Bretagne... Il était en vacances en Bretagne avec ses grands-parents, donc on s'est revus trois semaines après en Bretagne, là autour d'une table où j'ai rangé galets et saucisses. Donc je ne te raconte pas le départ le lendemain de la galette et saucisses, qui était compliqué, tu vois. Pas trop de diète.
- Speaker #0
C'est ça, c'est aussi les aventures, c'est aussi de belles rencontres humaines, c'est riche. On apprend sur soi finalement, sur ce type d'aventure. C'est le dépassement de soi, c'est un peu ça aussi que tu cherches dans ces aventures ?
- Speaker #1
C'est ça, et ce que j'ai trouvé aussi, c'est pas pour ça que je suis allé faire un tour de France, c'est que j'aimais pas être seul, j'aimais être accompagné, voir des amis, avoir de l'angoisse. La plus totale, c'était être ensemble une soirée et être à la maison, chez moi, rien faire. Ça, c'était mon angoisse. Ça, avant le tour, c'était je fais ça, j'ai raté ma vie. Jusqu'à, tu vois. Le tour m'a appris, en fait, d'accepter d'une part, premièrement, la solitude, et d'autre part, d'aimer cette solitude. On parlait de notre podcast que j'avais fait avant. Je suis arrivé une demi-heure avant tout le monde. J'étais seul. J'ai tapé boulangerie parce que j'avais envie de boire un verre de jus d'orange. Je ne bois pas de café. Donc boulangerie. Je me suis posé en terrasse avec mon jus d'orange seul. Ça, avant le Tour de France, c'était impossible. Ah oui, c'était vraiment impossible. Là, j'étais bien, il y avait des couples là, il y avait une famille là. Moi, j'étais dans mon truc. En plus, à Marseille, il y avait du soleil. On brosse un peu.
- Speaker #0
Et donc ça, c'est vraiment le déclic que tu as eu après.
- Speaker #1
Après ton aventure, c'est dingue. C'est technique de me dire, mais voilà, plus même, tu vois, ça peut arriver qu'il y ait des amis qui auraient un péchoir, etc. Ah mais je ne vais pas, ou ah mais je ne peux pas faire ça, avant... Je cogitais, je disais ouais c'est contre moi, il y a un truc là, je dis ok. Je vais balader seul, je veux la faire cette balade donc je vais seul. Mais voilà.
- Speaker #0
Plus rien ne t'arrête.
- Speaker #1
Plus rien ne t'arrête. L'étape supérieure que j'aimerais franchir, que je n'ai pas encore franchi, c'est aller au resto, soit en salle. Ça c'est le graal.
- Speaker #0
Et tout mon calvit du coup.
- Speaker #1
Ouais, ou même avant. Ou même avant. Mais là, il y a quelques jours, j'ai vu mon professeur de comedy club qui jouait. J'en ai parlé avec les gens du cours et tout. Personne ne pouvait. J'ai dit OK, j'y vais.
- Speaker #0
Il m'a vu débarquer seul, il m'a dit « Oula, tu es tout seul ? » J'ai dit « Bah oui ! » Bon, après tu connais la personne, donc t'as quand même une relation là-bas. Mais j'étais à ma table avec mon coca à ce moment-là, et j'ai profité de ma soirée, comme il dit, tout seul.
- Speaker #1
Et ça, c'était un blocage que tu avais avant. Et en fait, cette aventure a permis vraiment de te reconcentrer sur toi. C'était ça. Cette solitude avec ces kilomètres que tu encaissais. Et finalement, ça t'a permis de te dire, je profite d'un moment pour moi-même, moi et mon corps, mon esprit. Et je prends soin de moi et je fais ce que j'ai envie. Et l'étape de dessus, c'est de confronter un restaurant.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Après, je ne suis pas tombé non plus dans l'extrême ou dire, je ne dis non à personne, je ne vois plus personne.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Attention.
- Speaker #1
Non, mais c'est ces petits moments de la vie qui sont hyper importants.
- Speaker #0
C'est ces moments où tu te dis là, là, concrètement, je n'ai pas envie de voir un autre. Mais ce n'est pas contre les gens. Non, c'est pour ça. Et les gens comprennent. Les vrais, ils comprennent.
- Speaker #1
Moi, je suis comme toi. Je suis team, je m'arrête sur une terrasse, je prends mon petit thé et quand il y a du soleil, c'est encore plus agréable.
- Speaker #0
En soleil à Paris,
- Speaker #1
c'est rare. On n'a pas rentré dans la team à la marche. Il faut savoir que je ne suis pas à Paris.
- Speaker #0
C'est une constatation. C'est doux.
- Speaker #1
C'est vrai, c'est très factuel. Moi, j'ai une petite question parce qu'on parle du coup de ton handicap, de ta maladie, la dystonie. Est-ce que tu parlais que c'était une maladie neurologique ? C'est-à-dire, aujourd'hui, est-ce que c'est plus considéré comme un handicap mental, cognitif ? Non, même pas, parce que c'est neurologique ou c'est plutôt dans le moteur parce que ça entraîne ?
- Speaker #0
Non, c'est plus moteur.
- Speaker #1
C'est plus moteur ?
- Speaker #0
C'est plus moteur parce que ça entraîne et il y a plusieurs formes. Il y a plusieurs stades, il y en a qui sont en fauteuil roulant, il y en a qui en décalent, donc c'est vraiment moteur.
- Speaker #1
C'est vraiment moteur.
- Speaker #0
Ça vient du cerveau, mais ça impacte.
- Speaker #1
Comme beaucoup de maladies, en fait. Et sur, justement, comme tu le sais, moi je travaille sur l'accessibilité, sur la mobilité. J'ai créé EasyMob il y a quelques années, justement, pour aborder ces sujets-là. Aujourd'hui, alors, toi, à ton niveau, comment ça impacte ? Ton quotidien dans ta mobilité, est-ce que tu as une voiture, du coup tu conduis, mais est-ce que quand tu dois prendre les transports, le train, est-ce que ça implique des jeûnes ou pas du tout parce que tu n'as pas de frein de mobilité ?
- Speaker #0
Non, pas du tout, je n'ai pas de frein. Alors j'ai une voiture, j'ai le permis manuel, j'ai une automatique, mais rien à voir avec l'handicap, c'est juste que je suis plus mort, je suis marseillais. Ça va avec. C'est le package. Et non, non, mais voilà. Moi, je pense qu'on a cette capacité, les handicapés, à toujours s'adapter constamment. Donc, en fait, je ne peux pas te dire ça, je ne sais pas faire. Parce que je sais faire, mais différemment que toi.
- Speaker #1
Oui, c'est ce que j'allais dire, c'est que moi, je le vois tout le temps, c'est souvent... En fait, c'est une adaptation constante de ta vie par rapport aux infrastructures, par rapport au monde, parce que le monde n'est pas forcément hyper accessible et hyper inclusif. C'est ça. Et c'est toujours plutôt de passer par la porte, je vais passer par la fenêtre.
- Speaker #0
Exactement. Toi, tu as écouté Montélix, non ?
- Speaker #1
Même pas. C'est que même pas.
- Speaker #0
C'est la phrase de mon père, ça. Ah ouais ? C'est beau.
- Speaker #1
Mais moi, c'est quelque chose que je constate tout le temps et je le dis souvent. Et même en expliquant le handicap parfois à mes clients, aux personnes qui ne sont pas hyper bien sensibilisées, je dis en fait c'est tous les jours au parcours du combattant. Et en fait les personnes en situation de handicap s'adaptent au monde et pas l'inverse aujourd'hui. Et donc du coup c'est cette notion de quand je ne prends pas la porte, je prends la fenêtre, ça arrive.
- Speaker #0
On arrive toujours à l'objectif, on arrive différemment, mais après j'interviens beaucoup dans... Dans les SNU Service National Universel, c'est des gamins entre 14 et 17 ans, plus des ados que des gamins. Et en fait, je leur dis, on s'adapte, c'est comme si toi, en fait, tu écris, tu écris de la même droite comme ça, mais ton voisin, il écrit différemment. Par contre, vous écrivez la même chose. En fait, tout le monde s'adapte. Tout le monde est différent.
- Speaker #1
Et du coup, c'était la phrase de ton père que j'ai lue.
- Speaker #0
Ouais, c'est la phrase de mon père qui disait, voilà, si la porte est fermée, passe par la fenêtre. Après, il en dit d'autres, mais les autres...
- Speaker #1
Tu les gardes pour le One Man Show.
- Speaker #0
C'est ça, mais on peut peut-être pas le dire même sur un podcast. Non, genre,
- Speaker #1
on va éviter. Donc finalement, toi, dans ta mobilité, quand tu dois prendre le train, tu ne prends pas des services comme assistant-gare, parce que tu n'as pas de... Après, je pense qu'il y a différents, comme tu disais, il y a des personnes qui vont de la pistonique, qui sont en fauteuil roulant, donc du coup, ils sont directement impactés par le sujet du fauteuil et du déplacement en fauteuil roulant. Mais après, voilà, c'est chacun... Donc en fait, on peut avoir une dystonie, mais 40 000 handicaps...
- Speaker #0
Ah oui, oui, ça c'est certain, mais après... Je me suis dit, je n'ai pas de problème avec ça. Ça ne sert à rien d'avoir une assistance alors que je n'en ai pas besoin.
- Speaker #1
C'est exactement ça aussi ce qu'on dit. Parfois, il y a des personnes, justement, parce qu'ils ont un handicap, ils vont tout de suite vers l'assistante. Mais c'est parce que c'est plus par un sujet de peur et d'anxiété.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Par rapport à s'il se passe quoi que ce soit pendant le trajet en transport. Je n'ai pas l'information au bon moment. Donc, c'est plutôt du stress et de l'anxiété. Du coup, on va dire que ça charge en fait tout ce qui va être services d'assistance ou par exemple, tu sais, les navettes, ce qu'on appelle le TPMR, transport à la demande. On arrive souvent sur une congestion en fait de tous ces services-là parce qu'effectivement, il y a des personnes qui pourraient être complètement autonomes sur le réseau de transport classique, mais qui pour autant... par peur et par anxiété réserve sur ces systèmes là donc c'est après c'est maintenant plus sur nous les solutions à comment aider déstresser les personnes qui sont...
- Speaker #0
Comment aider différemment en donnant des clés différentes.
- Speaker #1
Exactement. Et un peu la journée type de Luc ça ressemble à quoi alors ?
- Speaker #0
Voilà ! La journée tydélique en ce moment, bon mieux pas savoir, enfin bon mieux pas savoir. En ce moment c'est un peu le brouillon, mais sinon si je réveille assez tôt, voilà. Soit l'entraînement le matin, enfin j'aime beaucoup entraîner le matin, en plus la salle est à côté de... Chez les grands-parents, donc forcément tu vas manger chez les grands-parents, après ils sont ravis, toi aussi parce que tu sais que tu vas bien manger. Et après l'après-midi, je fonctionne toujours avec trois projets similaires. Donc là, en fait j'en ai trois, j'ai mon entreprise, donc les interventions, etc. Mon projet. de traverser la mer méditerranée et le stand up. Donc après, je divague entre ces trois, tu vois, en ce moment, ma première scène c'était il y a 15 jours, donc je mettais un peu plus le curseur sur le stand up, donc les autres étaient un peu plus bas, alors quand je suis en intervention, typiquement au SNU ou dans d'autres entreprises, ils me disent « mais le stand up, mais le... » La traversée, c'est un peu plus bas et le curseur est plus haut. Donc, il n'y a pas de journée type et c'est ça qui est bien, en fait. Parce que, voilà, je suis avec toi cet après-midi, la nuit à la salle de sport après. Demain matin, je vais à la piscine alors que ce n'était pas prévu, je vais aller à la piscine. L'après-midi, je crois que je vais appeler quelques clients, quelques partenaires sur le tour. Après, je vais aller au garage jouer. Je pense qu'après jouer, on va se retrouver entre copains pour boire un verre, pour manger ensemble et tout. Et j'ai besoin de ça aussi. J'ai besoin que ça soit pas prévu. Soit hier, je suis allé avec des amis au Vix voir justement Gad El Fale qui jouait. Donc c'était la deuxième fois que je le vois et j'ai vachement ri. Et après, mon ami, ma vie de père, on va manger à la maison. Et la soirée, elle a duré jusqu'à pas d'heure. Mais voilà, parce que je sais que le lendemain, il n'y a pas l'entraînement le matin, ou c'est une journée un peu plus cool, donc je m'adapte.
- Speaker #1
Toujours une notion de curseur.
- Speaker #0
Toujours une notion de curseur. Si forcément le lendemain 8h, tu as le train pour aller je ne sais pas où, tu ne vas pas aller en soirée, tu joues à 19h, à 20h, tu es chez toi, tu dors. Toujours cette notion de cœur-cercle pour profiter, pour kiffer chaque moment.
- Speaker #1
Et tu parlais justement de clients et partenaires. Tant que demain, tu vas passer quelques coups de fil. Est-ce que pour ton aventure, ça y est, t'as coché toutes les cases de personnes qui vont t'accompagner ? Alors si tu dois faire un appel sur votre casque des clics, c'est à qui ?
- Speaker #0
Ah oui, c'est à qui veut. qui veut participer au projet, voilà donc en gros les projets, que ce soit le tour ou la traversée, on va se concentrer sur la traversée, il y a deux choses, il y a les partenaires qui vont financer mon tour, donc les collectivités, les entreprises, etc. et les particuliers, en fait j'ouvre une candidate pour une cause, et cette cause... c'est l'autisme. Pourquoi l'autisme ? Parce que c'est le handicap, forcément, on ne change pas une équipe qui gagne. Mais mon cousin a atteint l'autisme, il est autiste, et il est suivi par une petite association qui s'appelle Louis-Julie et compagnie, et qui mérite d'avoir une bonne visibilité. Et voilà, qui fait partir les familles en vacances, dans le centre spécialisé, etc. Qui aide les familles, qui aide les enfants, qui aide tout ça, comme ils auraient des bons cousins. Donc j'ai le droit, entre guillemets, de rendre la pareille. Et donc voilà, donc j'ouvre une cagnotte qui est... pas à l'heure actuelle encore ouverte, il faudrait que je me bouge un peu sur ça, aussi pour que, voilà, les particuliers, s'ils veulent donner, ils savent que ça va à cette cause, ça va à l'autisme, et voilà, et les partenaires, ça va au projet en lui-même, à financer le kayak, le catamaran, l'équipe qui nous suit, etc. Donc il y a vraiment ces deux angles qui font cœur en fait.
- Speaker #1
La partie partenaire, donc si vous nous écoutez, vous pouvez être un potentiel partenaire financier pour la prochaine aventure de Luc, on mettra tes coordonnées. Et du coup cette cagnotte qui est ouverte à tous ceux qui nous écoutent et qui souhaitent donner pour une belle cause qui est l'autisme, j'avais reçu dans un épisode précédent... Olivier, fondateur de Biscornu, de les affûter. Alors, il a fait plusieurs entités, associations, entreprises, parce que son fils, lui, est atteint aussi d'autisme sévère. Et il avait vu que le monde n'était pas adapté à son fils. Et donc, lui-même a décidé de créer des sociétés pour que son fils soit pleinement épanoui dans sa vie professionnelle. Et donc, du coup, Biscornu, c'est une entreprise aujourd'hui qui fait des... Donc, c'est une entreprise de traiteurs. Et donc, c'est des profils neuroatypiques, parce que les profils neuroatypiques avec notamment l'autisme, c'est des tâches répétitives qu'ils aiment bien faire. Et donc, du coup, ils ont créé tout un protocole de formation en cuisine auprès de grands chefs. Et même au niveau du service, c'est des personnes autistes, profils neuroatypiques qui servent notamment. Tu parlais de l'Assemblée, mais je crois qu'ils font pas mal d'événements avec le gouvernement où ils servent. tout ce qu'ils font d'un point de vue rétard.
- Speaker #0
C'est ça, c'est toutes ces petites choses qui font avancer la cause.
- Speaker #1
Donc si on pourra faire peut-être un lien, un pont, je pense que ça pourrait être hyper intéressant de diffuser l'information auprès de ce public. Merci à toi. J'ai juste un petit jeu à te faire faire parce que sur chacun de mes épisodes, J'ai un petit bol avec plein de mots et je vais te laisser piocher un mot et me dire qu'est-ce qui t'évoque ce mot-là.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Du coup tu regardes pas ? Surprise ! Alors qu'est-ce que t'as pioché ?
- Speaker #0
Engagement, tiens, engagement, qu'est-ce que ça m'évoque ? Ça m'évoque plein de choses, les causes pour lesquelles on s'engage au quotidien, on a tous des causes plus ou moins qui nous tiennent à cœur. Et je pense que toutes les formes d'engagement sont bonnes à prendre. Il n'y a pas un... Mais moi, je suis plus engagé que toi. Non, non. On est tous engagés différemment. Et c'est ça qui est pour notre force. Et justement, dans l'engagement, dans les causes qu'on fait.
- Speaker #1
et tout ça c'est se rassembler c'est pas se diviser ouais donc finalement c'est quelque chose qui t'a beaucoup parlé c'est moi et puis je crois que toutes tes aventures elles sont assez engagées aussi que ça s'apporte tu parlais que la dernière celle que tu prépares ça va être l'autisme Sur ta première édition, c'était ?
- Speaker #0
C'était la dysonnie. On est pas allé chercher, on est bien loin. Et voilà, grâce à tous les donateurs, on a pu récolter plus de 12 000 euros de dons pour financer la recherche sur la dysonnie, qui est considérée comme maladie rare, donc forcément qui dit maladie rare, on y est. Téléthon, etc. c'est pas mis dedans. Donc là au moins on sait que ces 12 000€ vont à la recherche. Donc voilà.
- Speaker #1
Et il y a combien de personnes en France aujourd'hui qui sont touchées par la dystonie ?
- Speaker #0
Il y a moins de 78 personnes en France.
- Speaker #1
Ah ouais.
- Speaker #0
C'est peu.
- Speaker #1
C'est peu mais d'un autre côté c'est aussi beaucoup. Enfin je sais pas comment on peut dire peu ou beaucoup sur ce...
- Speaker #0
C'est peu mais beaucoup. C'est peu sur... Sur forcément on connait pas etc. Mais c'est quand même beaucoup. Et c'est déjà diagnostiqué. Donc après il y en a plein. j'ai reçu un gros message sur le tour de france où on va dire c'est quelqu'un d'abonnés qui est tu m'as dit luc merci beaucoup pour ce que tu fais parce que grâce à toi je suis allé à l'hôpital pas j'avais un peu la même voix que toi et en fait je suis atteint de 10 ou 10 donc j'ai fait quelque part là fameuse tata qu'on a fait à l'âge de 3 ans pour pour les fins donc là je te dis c'est bon j'ai rempli ma mission j'ai rempli la mission c'est cocher mais
- Speaker #1
c'est pour ça aussi qu'on fait ce podcast c'est pour partager diffuser au maximum de personnes ta voix ton expérience ton parcours que ça inspire aussi parce qu'il y a malheureusement aussi plein de personnes en situation de handicap qui parfois n'osent pas sortir de chez elles. Parfois en peur par rapport à ce qu'on disait, parce que le monde n'est pas forcément adapté. Et c'est toujours nous, en tout cas les personnes en situation de handicap, de s'adapter au monde. Donc on y travaille. On fait en sorte que non, on avance aussi un peu.
- Speaker #0
Il faut sentir, il faut sentir, il faut que chaque opportunité en fait est bonne à saisir. Si je suis là aujourd'hui, c'est parce que j'ai fait la conférence où tu étais là, on a fait la rencontre, on s'est dit je vais venir, si je fais du stand up, je vais être là, c'est d'acte. c'est une idée un peu en ce moment que je fais, mais j'ai fait le Ténix, paf, dans le public, avec ce fameux patron de Comedy Club qui me dit, ben, ça te donne une voiture, ben oui, ok, après le tour de France, je n'ai pas dit comment j'ai eu l'idée de la traverser, mais c'est incroyable, je me suis fait chercher mes grands-parents qui sont folles de la mer, sur un banc, il y avait un grand-mère en cours, côté, je lui dis, ma vie, y'a quoi là-bas ? Je lui dis, y'a rien. Je lui dis, non mais après le rien, elle me dit, y'a la corse. Ben je vais y aller. Ah ouais, comment un avion en bateau ? J'ai dit non, non, un kayak. Alors là, j'ai dû me rassurer parce que Jean-Claude, il a fait boum boum. Mais donc, voilà, c'est ça la vie. C'est le tour de France, c'était ma mère qui était sur un canapé, en sortant d'une course, d'une course à pied, je n'ai jamais couru de ma vie. Je me suis mis au hasard sur la course à pied, et en rentrant d'une course, elle m'a dit « Oh là là, tu vas jamais t'arrêter, tu vas faire quoi ? Un tour de France ? » J'ai dit « Euh, oui. Ok, allez. » Bon, bon, pas trop me faire de blagues non plus, parce que moi je prends le premier degré. Mais c'est ça, c'est... Écoute, et si j'y arrive pas ? Et si j'y arrive pas, qu'est-ce qui se passe ? Mais j'avais appris pendant deux ans.
- Speaker #1
Il n'y a pas d'échec, on apprend toujours.
- Speaker #0
Il n'y a pas d'échec, voilà, il n'y a vraiment aucun échec. Soit on gagne, soit on apprend, c'est tout.
- Speaker #1
Je confie ce mot, je partage 100 000.
- Speaker #0
Non, c'est ça, c'est cette aventure-là de traverser, c'est deux ans de préparation. Dans ces deux ans, il y a des hauts, des bas, etc. Au bout des deux ans, il y a la traversée. Et je touche du bois parce que j'y arrive et je n'ai pas le choix. Mais imaginons, je n'y arrive pas, mais je suis mort, non ? Je suis là, pendant deux ans j'ai appris. C'est pareil sur le stand-up, ma première scène on me dit « Ah tu es à l'aise, tu es ça » . Ben ouais, je l'ai joué comme si c'était ma dernière. Qu'est-ce qui va me certifier qu'après demain je vais jouer ? Rien, donc je joue en mode c'est ma dernière, je kiffe. Et ça me fait penser à un artiste au-delà du film et tout, qui a fait un carton sur le handicap et qui a justement... ouvert les yeux du monde du handicap pour les gens. Mais en fait, je ne sais pas si tu connais son histoire, il est originaire d'Avignon. J'ai vu dans une interview, originaire d'Avignon, il a fait un CAP cuisine. Il commence à jouer. Je crois que c'est ses parents qui lui offrent une salle au Festival d'Avignon. Et il dit, voilà, t'as la salle, mais dans ta salle, t'as le spectacle à écrire et tu dois remplir cette salle. Et depuis, il fait ça. Et dans l'interview, il dit, si demain ça s'arrête, je retourne en cuisine. Non, moi, c'est pareil. Si demain, ça s'arrête, je dis à tout le monde, si demain, ça s'arrête, toc, toc, toc, tenez mon CV. J'ai tel diplôme, je sais faire ça. OK, merci, prenez, pas de souci, voilà.
- Speaker #1
Je suis 1000% d'accord. Ils partagent exactement. Tu sais, quand on a une start-up, c'est aussi ça, c'est les hauts et les bas. Et moi, j'ai exactement la même chose que tu disais, que Arthur se dit. C'est ça. Si demain ça s'arrête, qu'est-ce qu'il y a ?
- Speaker #0
C'est ça, demain, à bientôt. Je serai encore engagé sur mes textes et tout ça. Au sujet du handicap français, sinon c'est pas long. Si demain, un texte qui fait un buzz-buzz énorme, que je peux plus jouer, que ça dégrade mon entreprise, mes projets, ben, écoute. Ok. Mais par contre, ce qui est sûr, c'est que ce texte-là, je ne l'ai pas fait pour rien. Je l'ai fait parce que je voulais le faire. Voilà. Donc, j'arrête tout. Pas de soucis, Ola. J'irai lever des chèvres dans la creuse. Nouvelle aventure. C'est ça, nouvelle aventure. Mais bon. Voilà. Qu'est-ce qui t'en empêche ?
- Speaker #1
Clairement.
- Speaker #0
Donc voilà, il faut tenter, c'est dur, on ne va pas cacher aux gens, c'est facile, en plus sur les réseaux on ne voit que des « c'est facile » , non, ce n'est pas facile, il y a des hauts, il y a des bas, mais c'est la vie, c'est comme ça, on tente, la vie on n'en a qu'une. Après, quand t'es dans la boîte, je sais pas ce qui se passe. Donc, y'en a qu'une.
- Speaker #1
Il faut saisir l'opportunité, je crois que c'est ça. C'est un gros sujet aussi. T'as plus peur, c'est tout saisir.
- Speaker #0
Tout saisir et dire non à rien. Enfin, dire dans les mesures, attention. Mais si t'as un peu envie de le faire... Vas-y, tente, et après tu verras. J'ai eu beaucoup d'opportunités où je ne vais rien dire, mais j'ai dit ouais, allez, on y va. Après, finalement, ça ne m'a pas plu, je fais bon.
- Speaker #1
Tu as tenté ?
- Speaker #0
J'ai tenté, tu vois, j'ai vu ce que c'était, ça ne m'intéresse pas. Au moins, je sais que ce secteur-là...
- Speaker #1
J'espère que tu ne dirais pas ça à la suite du podcast des Clicks.
- Speaker #0
Non, non, non. Sinon, non, quand même. Je dirais pire.
- Speaker #1
Sur le stand-up.
- Speaker #0
C'est ça. Si demain, tu viens au garage, t'inquiète-moi, ça va... Ça va envoyer... J'étais à un podcast.
- Speaker #1
Et c'était nul.
- Speaker #0
On a parlé d'engagement,
- Speaker #1
là. Qu'est-ce que... Génial. Merci, en tout cas, pour tout ton partage, pour tes mots, pour ta sincérité. Parce que je pense que... Moi, ça m'a beaucoup parlé, mais ça parle aussi, je pense, à beaucoup de gens. Et quand tu disais qu'il faut saisir toutes les opportunités, les aventures, ça se fait un peu comme ça. Moi, j'ai fait des épisodes pressionnants, dont un avec Nicolas. rongé qui est trailer malvoyant et du coup qui fait du trail en voyant il arrive à dessiner le paysage etc mais voilà il a quand même une malvoyance assez importante et à l'issue du podcast on s'est posé, on a bu une bière et puis on s'est dit, on peut bien le prochain défi on fait quoi mais Dieu On a dit peut-être GR20 en Corse, ça pourrait être cool. Il me dit, ça se trouve, je pourrais être le premier malvoyant à faire GR20 encore. Je dis, pourquoi pas ? Et là, finalement, dans un mois, on fait 53 bornes tous les deux. La diagonale du 78, on sera sur la ligne de départ ensemble, donc moi en tant que guide et lui en tant qu'athlète. Et donc, je te rejoins. Finalement, en tournant ce genre d'épisode... J'apprends, je partage et en plus de ça, je vis aussi d'aventures.
- Speaker #0
Tu bois une bière, un café pour ceux qui ne vont pas dans l'école, mais au moins tu dors un seul pour ceux qui ne vont pas le café. Mais tu parles, il y a un truc. Ce que je n'ai pas dit, je dis vague et je m'arrête jamais. Donc il faut me couper, c'est vraiment... Mais avant le tour de France, j'étais dans une entreprise en tant que stagiaire. Je faisais du judo. Le sport en général, à part le judo, je connaissais rien. Et autour d'un repas, en bas, le troisième jour de stage, on me propose de faire un crâton. Je dis oui. Tu sais ce que j'ai fait le premier truc que j'ai fait quand je suis rentré chez moi ?
- Speaker #1
Non, aucune idée.
- Speaker #0
J'ai tapé sur Google, qu'est-ce qu'un triathlon ?
- Speaker #1
Il n'y a pas de chat du PT.
- Speaker #0
Il n'y a pas de chat du PT. Donc, tu vois, je dis oui, et je ne sais même pas ce que c'est. Je vois qu'il faut courir, j'ai un cardio de coche en laine, j'ai l'instant B. Je vois qu'il faut pédaler, j'ai des petites roues, elles sont carrées tellement je les ai usées. Et je vois qu'il faut nager, je nage pas, je coule. Je suis le plomb à la pêche. Tu m'envoies et je vais au fond de l'eau. Ben, j'ai dit oui, en fait. Ben, vas-y, OK, je rentre. Et cinq mois après, on était sur la ligne de départ, on l'a fait. Et sur la ligne d'arrivée aussi. Bon, le temps, on le cachera un peu. Mais c'est pas le but, en fait.
- Speaker #1
Le temps, c'est pas le but ? C'est la ligne d'arrivée ?
- Speaker #0
C'est ça. Et c'est pareil, c'est de l'aventure, donc c'est ces 5 mois de préparation qu'il y a eu, jusqu'à cette ligne de départ et cette ligne d'arrivée, où c'était magnifique, où j'ai couru d'abord 100 mètres, après 200 mètres, après 300 mètres, après 1 km. Ok, un kilomètre, je suis à l'aise, ok, bon, mais on passe à deux, à trois... Et en vélo, ok, comment ça marche les petits trous ? Les vélos semblent les petits trous, parce que quand je te dis ça, c'était pas une blague. J'ai arrêté les petits trous à l'âge de 14 ans, je crois. Oui, c'était mon père qui m'a trafiqué des petits trous avec les roues d'un barbecue sur un vélo de bataille. Vélo de barbe... truc de barbe floue que tu te penchais un peu, ça tombait, enfin c'était, voilà.
- Speaker #1
Oui, parce que tu es vachement grand. Ouais, oui. Moi qui suis très petite, comment... Bon, on s'est dit bonjour tout à l'heure, j'ai dit ah oui, quand même. Ouais, ouais, ouais. T'as dû te pester quand même.
- Speaker #0
Je disais que quand je tombe, je tombe dehors.
- Speaker #1
Est-ce que tu fais un mètre...
- Speaker #0
Un mètre quatre-vingt-treize.
- Speaker #1
Ah ouais. C'est ouf. Ben écoute Luc, qu'est-ce qu'on te souhaite pour cette année ? Beaucoup de prépa ?
- Speaker #0
Beaucoup de prépa et ce qu'on peut me souhaiter, ce que je souhaite à tout le monde, c'est de continuer de profiter, de prendre du plaisir à chaque moment. Il y a des moments où je ne vais pas en prendre, où on ne va pas en prendre, c'est normal. Par contre, la majorité du temps, on prend du plaisir et ça c'est cool. Donc, on prend du plaisir ! dans tous les projets.
- Speaker #1
Génial. Merci à toi, Luc. Et je souhaite également remercier le groupe SNCF et 574 Sud qui nous ont reçus aujourd'hui. Le 574, c'est l'antenne innovation du groupe SNCF pour avancer sur des sujets de l'ordre du numérique. Et donc, merci à eux pour nous avoir gentiment prêté leurs locaux pour tourner cet épisode sur Marseille, dans la capitale faussienne. Donc, merci à eux. Et encore merci à toi, Luc, et à très vite.
- Speaker #0
À très vite.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous et laissez une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram et YouTube. Le nom, c'est déclicavecdehi.podcast. pour découvrir les prochains invités et suivre la sortie des prochains épisodes. Je vous donne rendez-vous toutes les deux semaines, le jeudi, pour un nouveau déclic. A bientôt !