- Speaker #0
Bienvenue dans Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Je suis Camille Malgian, cofondatrice de deux start-up engagées dans le handicap. Depuis toujours, une chose m'anime profondément, l'envie d'aider, de connecter et de transformer. Déclic est le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui incarnent l'inclusion et transforment des idées en action.
- Speaker #1
Et en fait c'est exactement le sens d'un événement finalement pour moi.
- Speaker #0
C'est le métier de la rencontre, beaucoup dans le secteur de l'événementiel dans lequel on travaille aussi on dit que l'événementiel est le métier de la rencontre.
- Speaker #1
C'est ça et donc oublier l'humain dans une rencontre c'est comme oublier l'essentiel de la rencontre.
- Speaker #0
Bien sûr. Merci Olivier d'avoir accepté l'invitation. Alors on est aujourd'hui au Handilab. Le Handilab c'est un projet qui est porté par le groupe FIMINCO qui offre aux acteurs de l'innovation et du handicap un lieu dédié. Donc aujourd'hui on est dans un bâtiment de plus de 13 000 m². On tourne dans leur studio et ce lieu se veut dédié à la création de valeurs, la fertilisation croisée, à la recherche et l'immolation collective pour les porteurs de projets ou les personnes directement concernées par le sujet du handicap. La semaine prochaine, il y a la ministre qui vient ici. On y sera aussi tous les deux pour les 20 ans de la loi de février 2005. Je suis vraiment très contente de te recevoir. Quand j'ai voulu monter ce podcast sur l'inclusion, je voulais parler de toutes les typologies de handicap. Et quand j'ai pensé au handicap cognitif, mental, la première personne que j'ai mise sur ma liste d'invités, c'était toi. Et du coup, je suis vraiment très contente de te recevoir. Olivier, ce que je vais te laisser faire, c'est te présenter avant tout.
- Speaker #1
Donc, je suis Olivier Trant, papa de trois enfants, ancien cadre d'un groupe industriel international. J'ai lancé un projet d'inclusion pour des jeunes porteurs de handicap cognitifs et mentaux parce qu'un de mes enfants est autiste sévère et n'avait plus de possibilité de prise en charge. ni à l'école, ni dans des structures spécialisées parce qu'il n'y a pas suffisamment de place. Et comme il est resté à la maison et que ça ne s'est pas très bien passé, je me suis lancé pour essayer de construire un projet qui permettrait à ces jeunes qui portent un handicap cognitif et mental d'avoir une... place au milieu de nous d'être acteur de cette société avec l'idée simple qu'ils peuvent participer avec des gestes simples avec des tâches élémentaires donc toi ton déclic d'aller
- Speaker #0
sur de porter un projet sur l'inclusion ça a été en fait ton fils qui est directement atteint notamment autistique ok
- Speaker #1
ça veut dire que mon Alexandre, il ne parle pas, il n'écrit pas, il ne peut pas non plus lire, donc il y a beaucoup de choses qui ne sont pas possibles en termes d'interaction avec des gens. En revanche, on se rend compte qu'il est quand même capable de faire des choses assez simples comme débarrasser la vaisselle, trier des couverts, ranger, nettoyer, ça c'est possible. ce constat qu'ils peuvent faire des choses simples déjà à la maison, qu'on a tiré un peu la bobine pour essayer de les faire travailler avec des gestes professionnels, avec une capacité de travail selon. les codes et les normes et les besoins des entreprises.
- Speaker #0
Super. Et toi, c'est vraiment ce facteur-là, en fait, de dire aujourd'hui, le monde n'est pas assez inclusif. En tout cas, tu étais avec ton fils chez toi et tu t'es rendu compte que, voilà, c'était un peu... Il était isolé ou en tout cas pas inclus dans notre société actuelle. Il t'a souhaité. Donc ton déclic, c'est il faut faire changer les choses. Et je veux lui offrir en tout cas un cadre de vie, même professionnel, qui soit digne ou en tout cas qui soit pris en compte dans un environnement le plus inclusif possible.
- Speaker #1
Je pourrais dire que le déclic réel, c'est... Bien sûr....d'un père pour son fils parce qu'il se sentait seul. éloigné de tout le monde et l'envie de le voir au milieu de nous tous, œuvrer comme nous, à sa mesure, à son échelle. Et en faisant ce projet-là, je me suis rendu compte qu'il y en avait beaucoup d'autres comme lui, beaucoup d'Alexandre partout en France. qui sont porteurs d'un handicap cognitif ou mental, on parle d'une population d'à peu près 2 millions de personnes, entre l'autisme, la trisomie, la dyspraxie, et puis d'autres types de handicap cognitif et mental liés des fois à des AVC ou à des naissances prématurées ou autres aléas de la vie, et bien c'est d'essayer de créer en fait pour tous ces jeunes-là qui aimeraient bien au moins joindre cette société, avoir une place un peu comme nous tous, avoir une vie comme nous tous.
- Speaker #0
L'inclusion, au sens large.
- Speaker #1
Non, exactement. Le terme d'inclusion, c'est justement de dire que cette société, elle doit être forte de toutes nos différences, et notamment forte de leurs différences également. Pour moi, mon enfant Alexandre, c'est comme un diamant brut. Il ne se travestit pas, il n'a pas de calcul, il n'a pas d'intérêt, il est purement lui-même. Et ça, c'est quand même quelque chose de très beau dans cette société, justement. de ne pas avoir besoin d'être d'avoir un artifice d'avoir une apparence mais d'être uniquement être et donc cette beauté là elle me touche en tant que papa je pense qu'elle pourrait nous toucher plus globalement tous ça veut dire que il ya une Il y a une certaine apparence qu'on s'est donnée, qu'on a créée avec les années ensemble, collectives, dès l'école. Ces couches-là ne permettent pas toujours de se retrouver. de se recentrer par rapport à ce qui est essentiel dans une vie. Donc on va courir après certaines choses qui ne sont pas forcément essentielles, pas forcément importantes et donc d'avoir conscience que des notions humaines qui sont très belles, nous permettent aussi, je pense, d'avoir une certaine conscience de ce que nous faisons au quotidien. Pourquoi nous faisons ce que nous faisons ? Dans quel objectif ? Quel est le sens de ce que nous faisons ? Est-ce qu'on apporte une contribution à la société ? Est-ce qu'on apporte un mieux-vivre pour soi-même et pour les autres ? Et donc, d'avoir des... des porteurs de handicap cognitifs et mentaux au milieu de nous tous, c'est aussi cette idée qu'on va viser un équilibre de société où chacun peut contribuer à sa mesure. C'est une question de discernement sur les qualités, les capacités de ces porteurs de handicap qui va permettre de leur trouver une juste place dans cette société. Et en même temps, pour les autres qui vont les accueillir, les autres acteurs de cette société qui vont les accueillir, il va y avoir aussi cette rencontre. sur un terrain qui est beaucoup plus humain, qui est plus intime, qui va faire certainement une résonance avec ce qu'il y a en chacun d'entre nous, des notions d'émotion, de partage, de solidarité, qui sont parfois un peu oubliées dans nos organisations. Donc c'est pour toutes ces raisons-là que je pense que des projets d'inclusion sont nécessaires dans la société.
- Speaker #0
Tout à fait, et ça enrichit le monde en fait.
- Speaker #1
Ça permet de le voir différemment.
- Speaker #0
De le voir différemment, tout à fait.
- Speaker #1
Et de voir les choses différemment, ça permet de construire différemment également. Ça veut dire que ça nous rappelle des valeurs essentielles, ce qui permet de bâtir des organisations, des sociétés, sur d'autres ambitions, d'autres angles, et surtout de ne pas oublier certains paramètres. Notamment, un des paramètres, c'est notre propre fragilité, vulnérabilité. Nous sommes tous humains, avec des limites. Et puis... Et puis, une limite qui est commune à nous tous, c'est celle du temps. Le temps qui est donné sur cette Terre. Et puis, à un moment donné, on va constater qu'on n'est pas invulnérable, qu'on a aussi des fragilités, qu'on va avoir besoin d'assistance. Et donc cette conscience-là dans cette société va permettre aussi de construire des organisations qui vont penser les uns pour les autres également, et pas uniquement dans le seul but de gagner de l'argent, ou par intérêt personnel, par ego par exemple. Donc c'est pour ça que je pense que ça apporte en effet d'avoir d'autres regards, d'autres angles d'attaque de la construction d'une société qui permettent à chacun d'entre nous... de se reposer des questions, d'avoir aussi un peu de recul par rapport à ce que nous vivons dans le rush du quotidien, courir après des objectifs. Et puis cette prise de recul, j'espère, va permettre de peut-être apaiser un peu plus les actions du quotidien, de se reposer les bonnes questions de ce que nous faisons, comme je disais, et puis de remettre dans l'ordre des choses. Un sens, en fait. Un sens à ce que nous faisons dans notre vie personnelle, dans notre vie professionnelle.
- Speaker #0
Un sens à notre vie. Exactement. Et trouver l'impact que l'on a auprès de la société et des autres. Tout à fait. Et merci beaucoup pour ces mots. Moi, j'aimerais... Tu disais qu'avant, tu travaillais dans une grande entreprise internationale. Ça fait combien de temps, finalement, que tu as lancé tes activités ? Parce qu'on va venir en... Pour en parler, parce que ce n'est pas une activité que tu fais, c'est plusieurs, et j'aimerais que tu nous en parles un peu plus.
- Speaker #1
Je me suis lancé en courant 2020 à créer ce projet d'inclusion, et ça s'est bâti sur une colère, en fait une colère très forte, de voir l'exclusion de mon fils, et de dire qu'une société soi-disant évoluée, comme la nôtre, ne pouvait pas construire de chemin pour des gens différents, comme mon fils. Donc cette colère-là, elle a alimenté un projet d'inclusion avec en effet plusieurs angles d'attaque, mais l'idée qu'il faut qu'on crée une solution globale pour tous ces jeunes qui n'ont pas l'accès à l'apprentissage, parce qu'ils ne savent pas forcément bien lire. qui ne savent pas forcément parler, ou avoir les codes sociaux pour pouvoir être dans une société comme moi j'en ai d'autres. Et donc cette colère, elle a alimenté déjà une première structure qui s'appelle Biscornu. Donc là, j'ai voulu en fait créer la démonstration par l'exemple, qu'embaucher, employer des porteurs d'handicap cognitif et mental, même sévère, était possible. Et donc Biscornu, l'ambition, c'est un traiteur événementiel, une maison de gastronomie inclusée. qui emploie ces porteurs de handicap cognitif et mental à la production et au service de pièces cocktail événementielles. Donc on réalise des événements de grande ampleur pour des entreprises ou des organisations publiques. L'idée était très simple, c'était de dire, vous verrez ce que vous verrez, nos enfants qui ont été mis de côté en fait sont capables de faire le meilleur dans cette société. Et donc c'était cette colère-là qui a alimenté le challenge de mettre en musique une organisation, une société, une entreprise comme d'autres, mais avec cette ambition forte de dire on va vous démontrer qu'on est capables ensemble de faire le meilleur dans cette société, malgré nos différences ou plutôt à cause de nos différences, on va vous créer de meilleurs.
- Speaker #0
Ou grâce.
- Speaker #1
Grâce à nos différences, exactement. Donc ça part en fait de ce principe ou de ce concept qu'il faut savoir discerner les capacités et les qualités de chacun d'entre nous. Les porteurs de handicap cognitif et mental, certes, ne peuvent pas faire beaucoup de choses, mais ils peuvent faire également beaucoup d'autres choses. Et donc c'est dans ce discernement de ce qu'ils peuvent bien faire. que réside l'idée qu'ils ont une légitime place, une juste place dans nos organisations, nos entreprises. Donc Biscornu, c'est un témoignage, c'est une petite luciole pour rendre visible leur travail et que les gens se rendent compte de la qualité... capacité de ce qu'ils peuvent faire donc on a pour ambition d'être vraiment dans une gamme pour faire des pièces cocktail fine très reconnue pour leur qualité gustative et puis pour la qualité de service également puisque ces jeunes là sont au service et sont en contact avec tous les convives d'un événement. Donc Biscornu s'est lancé donc en 2020, c'était pendant le Covid malheureusement, on a passé quelques mois à créer des recettes, au début c'était des plats préparés de Chefs Étoilés, Meilleurs Ouvriers de France. dans des vérines en verre qui étaient pasteurisés pour une conservation longue durée. Puisque là, ça permettait de toucher plein de marchés différents, des hôtels pour des groupes-services, des restaurants d'entreprise, pour des repas. du personnel, des salariés lors de réunions. Et puis, ça pouvait faire de l'événementiel également, donc sur des grands salons, par exemple. Et puis, pendant le Covid, on a réalisé ces recettes-là avec des chefs étoilés, des meilleurs en milieu de France, et puis des chefs qui... qui étaient experts de la pasteurisation. Et puis malheureusement, le Covid a duré. Et puis tous les clients n'étaient pas dans leurs entreprises, donc on n'avait aucun événement à ce moment-là. Donc on a commencé par vendre sur les marchés. À défaut de public entreprise, on a commencé par vendre nos vérines sur les marchés de Colombe, Bois-Colombe, Leval-Opéré, Combevoie. Et c'est là où on a rencontré plein de gens comme moi, qui étaient dans des entreprises, dans des grandes organisations, et qui plébiscitaient un peu ce projet qui était en faveur de l'humain, en faveur des autres. Et donc, ils ont voulu aider ce projet-là en proposant à leurs collègues, une fois de retour au travail dans les entreprises, une fois que les entreprises se sont réouvertes en septembre 2021, ils ont proposé à leurs collègues de faire appel à Biscornu pour des événements. Et c'est comme ça que ça a démarré, c'est-à-dire qu'on a démarré de rien.
- Speaker #0
Sur un marché.
- Speaker #1
Sur des marchés. On a passé quelques mois sur des marchés et à essayer de vendre ces vérines qu'on avait fabriquées. On a passé six mois à les réaliser, à les concevoir et puis les réaliser. Et puis là, on rencontre justement plein de cadres d'entreprises qui proposent à leurs collègues, une fois de retour, que les entreprises se réouvrent après le Covid, de faire appel à Discord. La première, c'est la directrice des relations publiques du groupe Le Monde de presse pour l'inauguration du nouveau siège le long des 4 semaines. Et là, la personne... Stéphanie nous a demandé de pouvoir préparer les pièces pour cet événement de 750 personnes. Pour un premier événement, quand on n'a jamais fait ça, et que ce n'était pas forcément l'objectif au départ. et bien c'est pas forcément facile et donc on a demandé à Stéphanie de créer son propre événement et nous y associer. Donc on a été coaché par nos clients finalement pour faire les premiers événements d'entreprise et c'est comme ça que ça s'est lancé. Donc on a enchaîné juste après avec Orange où on a pu réaliser les premiers événements au retour du Covid dans leur nouveau siège également à ICI Les Molineaux et puis ça s'est enchaîné avec beaucoup de clients. Quatre mois après... ou plutôt trois ans et demi après, puisqu'on a commencé en septembre 2021, donc ça fait trois ans et demi. Donc trois ans après, on a 1400 entreprises qui ont fait appel à nos services. et Miss Cornu a pu lever des fonds pour construire son laboratoire sur 1200 m² à Colombes, proche de la 86 qui dessert toute l'île de France en fait. Et ces 1400 entreprises ont permis de contribuer à cette levée de fonds, ont permis de construire ce projet qui aujourd'hui comporte 42 employés permanents et puis il y a 80 porteurs de handicap, comédie, fédéral qui sont en extra, qui sont en prévention. qui viennent sur des événements pour servir les clients, qui ont été formés. Donc ça fait une équipe d'à peu plus d'une centaine de personnes au global, qui a pu être construite grâce à l'aide des entreprises et des personnes qui ont été sensibles à ce projet d'inclusion, en disant, nous aussi on a envie de contribuer à l'idée qu'une société doit être multiple, elle doit se comporter aussi chez des jeunes porteurs de handicap, cognitifs et mentaux. Et en parallèle, ça c'est... l'angle d'attaque de dire on va vous démontrer que c'est possible et la deuxième structure qui a été créée en parallèle s'appelle affûter ça veut dire association pour la formation universelle aux tâches élémentaires affûter rien dans le nom qui est l'acronyme en fait exprime ce qu'on veut faire on veut affûter les compétences de ces jeunes porteurs d'homitales cognitifs et mentales à faire des tâches élémentaires Donc, on s'y est pris avec trois piliers pour affûter. C'est une association qui a un organisme de formation qui repose sur trois piliers. Le premier des piliers, c'est la méthode d'apprentissage qui est universelle, puisqu'il n'existait pas de méthode universelle. facile, simple, pour apprendre un métier à des jeunes porteurs d'identité cognitive et mentale qui ne servent pas à lire forcément, on a bâti, on a construit une méthode qui est visuelle uniquement et qui décompose tous les gestes de chaque tâche élémentaire avec des dessins. L'idée est toute simple. Il y a des chaînages dans un processus pour faire une tâche, n'importe laquelle. Il y a un chaînage de gestes qu'on va devoir opérer. Et donc on a simplement eu l'idée de représenter ces chaînages et ces gestes avec des dessins, pour éviter la barrière de la langue, pour s'affranchir des mots, des chiffres. Et donc, comme ça, cette méthode d'apprentissage, elle décompose verticalement, avec les dessins, tous les gestes, et c'est ce qui permet d'apprendre à des jeunes qui ne savent pas forcément lire ou écrire. Deuxième pilier d'affûté, c'est pour répondre à un frein de l'inclusion, qui est celui de la méconnaissance du handicap et de la peur de l'inconnu. Nos organisations n'ayant pas ces portes de handicap cognitifs et mentales dans leurs équipes, on a bâti un modèle de formation qui emmène ces jeunes portes de handicap au milieu des salariés dans les entreprises. Donc les formations, elles ont lieu dans les entreprises. C'est l'immersion. C'est l'immersion, mais pour les deux côtés. Ça veut dire autant pour les salariés qui ne connaissent pas le handicap que pour le jeune porteur de handicap.
- Speaker #0
C'est une sensibilisation-immersion.
- Speaker #1
Exactement, sur une durée de formation qui est non engageante de part et d'autre. Et puis le troisième pilier d'affûté, c'est certainement le plus déterminant pour la réussite de l'inclusion. C'est qu'on transforme l'employeur en formateur. Ce sont les salariés des entreprises qui deviennent les formateurs de nos jeunes porteurs de handicap. Et c'est là où réside un peu la bascule, puisqu'on va faire reposer la responsabilité d'une formation professionnelle sur les épaules d'un salarié qui s'est porté volontaire pour accompagner un jeune patron de l'ICAM. Donc on crée ensemble avec les organisations, les entreprises, les conditions d'accueil et de formation qui vont permettre petit à petit d'amener un jeune vers sa juste place, sa légitime place dans une organisation, dans une entreprise. Et pour ça, on s'y prend sur un salarié qui va être le formateur, qui va avoir la responsabilité de l'emmener dans l'acquisition des gestes, la compétence de son métier. avec l'aide d'un expert du handicap qu'amène à FUTE. Donc à FUTE va venir avec des experts du handicap dans une organisation, dans une entreprise, pour accompagner un salarié pour qu'il puisse former un de nos jeunes porteurs de handicap. Et voilà comment on a pris le projet d'inclusion, c'est qu'on s'est dit qu'il faut qu'on essaie de trouver une méthode qui permette d'inclure efficacement nos enfants différents au cœur de nos organisations. Donc première... étape c'était de définir quels sont les gestes simples, quelles sont les tâches élémentaires très simples qui sont accessibles pour ces porte-dans nickel. Et donc on travaille avec cette course au diagnostic, ce qui est faisable avec la troisième des structures qui a été créée après qu'on ait expérimenté ça en 2023 qui s'appelle Chaméléon. Et cette structure est une sorte de cabinet de conseil qui va diagnostiquer toutes les tâches accessibles pour des porteurs de handicap cognitifs et mentaux dans n'importe quelle entreprise. Donc, Chaméléon, c'est l'assemblage des caméléons que sont nos enfants, qui doivent se fondre dans le décor de la société, dans le décor des entreprises, et des Ausha, qui sont les entreprises, qui doivent être agiles pour savoir accueillir la différence. Donc, ça s'appelle Chaméléon, avec le H au milieu, qui symbolise aussi le handicap. Chamélion, c'est le cabinet qui va diagnostiquer toutes les tâches accessibles pour eux et puis proposer des plans d'intégration, soit via la formation avec AFUT, soit en prestation de service pour réaliser les tâches qui auraient été identifiées avec des jeunes porteurs de handicap qui seront employés par Chamélion. La finalité de tout cet ensemble, Biscornu, AFUT et Chamélion, c'est de réaliser de l'inclusion à grosse échelle. Donc pour ça, on s'y prend, d'aller en voir, en se concentrant sur des métiers en tension, des métiers qui ont besoin de beaucoup d'employés pour faire des tâches simples. C'est le cas de la restauration collective, c'est le cas de l'hôtellerie, c'est le cas de la distribution, c'est le cas du nettoyage de la propriété. On a besoin de main d'œuvre, des milliers, voire des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes en France, pour faire des opérations qui sont les mêmes tous les jours. Parmi ces opérations, il y en a beaucoup qui sont assez simples, assez élémentaires, et qui sont donc accessibles pour des portes non-décalées. Voilà l'idée de fond, c'est de dire, pour qu'on puisse rendre accessible l'emploi et une juste place à nos enfants différents dans cette société, il faut qu'on discerne ce qui est accessible pour eux. et dans des métiers qui sont nécessaires partout en France. Et donc on a construit avec les entreprises les contenus de formation sur la base de ces tâches élémentaires avec ces grandes entreprises qui ont des besoins de salariés partout en France. Donc c'est le cas de la restauration collective avec les groupes Sodexo, Compass, Elior. Serenest par exemple, qui gère beaucoup de restaurants d'entreprises partout en France et qui ont des tâches répétées dans plusieurs domaines, plusieurs métiers. On va avoir le comité cuisine qui a été bâti sur la base de toutes les tâches alimentaires répétées dans le comité cuisine. on va avoir l'agent de cafétéria pour tenir la cafétéria de l'entreprise. Ou pour l'hôtellerie avec le groupe Accor, par exemple, ça va être préparer les espaces communs, les buffets de petit déjeuner, préparer les chambres. Tout le monde peut bien se... compte que si on doit préparer une chambre d'hôtel avec mettre le kit d'hygiène, de soins au même endroit dans la salle de bain et bien ça devient en fait accessible pour des porteurs de handicap si c'est bien processé, si c'est bien organisé, si c'est bien représenté. Et donc c'est sur cette idée simple qu'on développe petit à petit plusieurs métiers, plusieurs voies d'apprentissage et puis après d'emploi dans ces organisations. On le fait également avec le groupe GSF qui est dans l'entretien, le nettoyage, la propreté, où on décompose en fait les gestes quotidiens. pour le nettoyage des entreprises. Et donc, là, je pense qu'on explique un peu toute l'ambition du projet, de dire...
- Speaker #0
On partait de rien.
- Speaker #1
Ça part de rien, mais en fait, c'est une question de méthode, c'est une question d'organisation, de bon discernement également avec ce qui est accessible pour eux et comment on les emmène progressivement vers l'acquisition des gestes et la confiance en eux pour qu'ils puissent les réaliser légitimement tous les jours. Cette méthode-là, elle se prolonge, puisqu'on va avoir besoin d'un bon matching entre un profil d'un porteur de handicap et ces fameuses tâches élémentaires qu'on aura identifiées dans plusieurs métiers, plusieurs domaines. Quand on attaque avec méthode ce sujet-là, on se rend compte qu'il y a besoin de différentes aptitudes pour être légitime, pour pouvoir faire correctement les tâches dans ces métiers-là. Et nous, on a recensé 12 axes différents d'aptitudes pour pouvoir réaliser correctement les tâches. Donc il y a savoir lire, compter, écrire, la motricité fine dans certains cas, l'habileté sociale. comment il se comporte avec les gens, l'aptitude physique aussi, et dans certains cas, pour certaines opérations. Et donc, on a défini comme ça 12 axes avec des niveaux de maîtrise de 0 à 5. Et on va recenser les besoins d'aptitude selon ces 12 axes pour chaque tâche qu'on aura recensée dans une entreprise. Et on va, en parallèle, profiler, selon ces mêmes 12 axes, chaque jeune porteur de handicap qui va venir sur le projet. Et bien moi, je postule pour être candidat pour venir chez eux.
- Speaker #0
En fait, c'est basé sur... On se rend compte qu'il n'y avait rien pour ces jeunes-là. Pas grand-chose, en tout cas.
- Speaker #1
Je pense qu'il y avait beaucoup de projets qui essayaient, en partant du jeune lui-même, en partant de chacun des jeunes, en disant, on va travailler pour qu'ils puissent... sa compétence mais on n'avait pas fait la jonction peut-être avec le milieu d'entreprise méthodique avec les entreprises en disséquant leurs organisations en identifiant les fameuses tâches qui étaient élémentaires en déstructurant également les organisations des entreprises, puisque nous on va dire aux entreprises que ce n'est pas en conservant une organisation telle qu'il la compose aujourd'hui, c'est-à-dire avec des postes de travail qui sont des carrés et dedans vous avez identifié tant de tâches, une trentaine peut-être de tâches pour réaliser le poste. et en faisant appel à plein de gens et dont des porteurs de handicap qu'on va réussir à faire de l'inclusion. Pourquoi ? Parce que nos jeunes porteurs de handicap n'ont pas forcément la compétence pour réaliser les fameuses 30 tâches d'un poste de travail qui est défini dans une organisation. En revanche, ils vont peut-être réussir extrêmement bien une dizaine de tâches parmi ces 30 qui sont dans un poste de travail. Et donc nous, on va demander aux entreprises d'aller un cran plus bas pour réussir l'inclusion de ces porteurs de handicap cognitifs et mentaux. Merci. On va s'attarder sur la tâche, chacune des tâches. d'un poste de travail. Et donc, en se concentrant sur les tâches elles-mêmes, on va recomposer les organisations de travail dans des équipes, des hôtels, des restaurants, des supermarchés, enfin, peu importe, de façon à ce qu'on compose des postes de travail qui soient cohérents par rapport au profil des portes de handicap, mais qui se concentrent uniquement sur ces fameuses tâches élémentaires qui sont accessibles pour eux. Donc, ça va créer comme ça des temps partiels, des mi-temps, voire des temps pleins s'il y a beaucoup de tâches. dans un peu de travail pédé. Et puis, on va recomposer l'organisation de l'équipe, du reste de l'équipe, avec le reste des tâches qui sont souvent à plus forte valeur ajoutée ou à forte valeur ajoutée. Et c'est là qu'on se rend compte que ça devient gagnant-gagnant en faisant cet exercice-là, puisque ça devient gagnant pour le reste de l'équipe. qui ne va plus avoir à faire certaines tâches peut-être répétées pour eux. Par contre, ces tâches-là qui sont répétées vont convenir à ces porteurs de handicap cognitifs et mentaux. Ils vont apprécier, en fait, c'est notamment l'un des super pouvoirs de nos porteurs de handicap cognitifs et mentaux, c'est d'être rassurés par cette régularité d'opération. Quand quelque chose est processé et qu'ils arrivent à le maîtriser, à ce moment-là, ça va les rassurer de répéter les mêmes opérations, les mêmes gestes tous les jours. Ils vont moins s'enlacer que des... neurotypiques, donc des personnes comme nous qui vont se classer au bout d'un certain temps, et bien eux vont moins se classer, ils vont apprécier en fait cette régularité de travail dans une équipe. Et ce qui va permettre de basculer en fait d'autres tâches, peut-être plus de créativité, peut-être plus d'encadrement sur la qualité de travail.
- Speaker #0
au reste de l'équipe et donc ça va devenir gagnant pour le reste de l'équipe et ça va devenir gagnant pour le jeune porteur d'handicap. Donc chacun va trouver sa place.
- Speaker #1
Et ça c'est génial. Et tu parlais notamment de profils neurotypiques qui est nous là, au temps du podcast. Et tu parles beaucoup dans le cadre des pitchs, des viscornus, etc. de profils neuro-atypiques. Aujourd'hui on a beaucoup parlé de profils handicap cognitifs et mentales. Moi j'aimerais... Revenir sur la définition de neuroatypique. Alors hier, en préparant cet épisode, j'ai demandé à Tchadjepeté pour voir ce qu'il en pensait du profil neuroatypique. Je vais te lire la définition que Tchadjepeté m'a sortie et je te laisse me dire ce que tu en penses. Le terme neuroatypique désigne une personne dont le fonctionnement neurologique diffère de la norme statistique appelée neurotypique. Cela inclut diverses conditions comme... les troubles du spectre de l'autisme, le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, TDAH, la dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie et autres troubles dys, les hauts potentiels intellectuels, HPI, parfois appelés surdoués, et d'autres particularités cognitives ou sensorielles comme l'hypersensibilité. Les neuroatypiques peuvent percevoir, traiter et interagir avec le monde d'une manière différente des neurotypiques, ce qui peut être un atout ou un défi selon les contextes.
- Speaker #0
Absolument, je suis d'accord avec ce que vous dites. La définition de chat DPP, c'est bien ce qui sort d'une certaine norme, entre guillemets, de fonctionnement neurologique. Et donc, je reconnais bien là tout le public qu'on essaie de servir.
- Speaker #1
Et après, je suis allée sur d'autres sites. Alors, il y avait Doctissimo, il y a plein d'autres sites. C'est un nom qui n'est pas si vieux que ça, en fait. Il est assez récent dans le dictionnaire. Et sur un autre site, on nous parlait beaucoup des célébrités. des personnes qui ont ces profils-là. On parle notamment d'Albert Einstein, Steven Spielberg, Mark Zuckerberg, Elon Musk aussi, je me sens. Et c'est ces profils-là, en fait, qui parfois, on connaît les TDAH, parfois, par ces personnes-là, ces célébrités. Et c'est juste une façon de penser qui est différente. Exactement.
- Speaker #0
Là, on parle de célébrités qui, eux, arrivent à s'intégrer, et plus que s'intégrer, à rayonner même dans cette société. Nous, on va servir ceux qui ne peuvent pas forcément faire de même, qui n'ont pas forcément ce même potentiel d'être au milieu de tout le monde. Mais oui, on parle bien de gens qui n'ont pas la même façon de raisonner ou de fonctionner que nous autres. Et c'est à eux qu'on va adresser cette méthode de travail, de prise en charge, pour que derrière, on les amène progressivement. faire une juste place dans cette société et qu'il puisse y avoir une vie comme nous.
- Speaker #1
Tout à fait, parce qu'en fait, après, je suis allée un peu plus loin pour les recherches. Moi, j'ai fait médecine avant. Du coup, ces notions un peu techniques sur les fonctions cognitives du cerveau. Et je suis allée rechercher les informations, les différentes fonctions cognitives qu'on a du cerveau. Donc, il y a l'attention, la mémoire, la mémoire du travail, les fonctions exécutives. Les fonctions visuospatiales et la cognition sociale, donc notre capacité à comprendre avec les autres d'un point de vue social. Et en fait, quand on a... Et effectivement, tu parlais d'Alexandre, qui est ton fils, qui lui a atteint d'autisme. Mais finalement, on a des personnes qui font un AVC, qui a des séquelles d'un point de vue cognitif, qui peut toucher la mémoire... Voilà, donc ça va être... C'est ça. Donc c'est vraiment lié aux fonctions cognitives aujourd'hui du cerveau et qui peut être soit dans un neurodéveloppement, c'est-à-dire que ça peut être à la naissance, effectivement, ou après par un accident de la vie. Et c'est sur ça que je voulais revenir et sur ce terme neuroatypique que vous utilisez beaucoup chez Biscornu, chez Affuté et chez Chamélon maintenant aussi.
- Speaker #0
Et donc, les organisations ne sont pas... ce qui sont un peu de l'ordinaire, ce qui sont de la norme, et c'est pour cette raison-là qu'on essaie de trouver des solutions alternatives à ce qui existe dans notre milieu ordinaire. Et donc de changer un peu le milieu ordinaire pour pouvoir accueillir ces profils-là. Quand on parle de capacité cognitive, la mémoire en faisait partie, et c'est pour ça que la méthode d'apprentissage d'affûté est visuelle. Ça veut dire que ça va permettre d'être un support pédagogique visuel, permanent, proche du jeune, dès lors qu'il a travaillé, mais aussi un support de travail. Ça veut dire que quand la mémoire fait défaut, qu'on ne se rappelle plus l'enchaînement de gestes, par exemple, le fait d'avoir le support de cette méthode-là d'apprentissage, ça va être une aide précieuse pour ces porteurs de handicap cognitifs et mentaux. C'est pour ça qu'on a... raisonner justement sur ce qui permettrait d'être un chemin possible pour ces jeunes porteurs de handicap. Quelles sont les solutions effectives, efficaces, qui leur permettraient de bien comprendre ce qu'on attend d'eux, de mémoriser ce qu'on apprend d'eux, et pas forcément mémoriser s'ils ne peuvent pas, mais également d'avoir ce support-là pour eux dans les tâches du quotidien, dans les tâches à réaliser pour les enfants.
- Speaker #1
Super. Et est-ce que tu aurais une petite anecdote à nous dire d'un affûté comme ça, dans quelque chose qui t'a marqué ou qui t'a fait rire ? Une anecdote que justement tu as eue dans le cadre d'une relation, ce qu'on disait, entre des Ausha et des caméléons.
- Speaker #0
Il y en a beaucoup parce qu'ils sont tellement tous différents qu'il y a forcément plein d'anecdotes avec eux. Il y en a un qui m'a marqué parce qu'il mettait ses chaussures à l'envers. Ça veut dire qu'il avait le pied droit à la place du pied gauche. et vice versa. Et en fait il allait servir les gens comme ça, en disant qu'il se sentait bien dans ses godasses. Et donc là, c'était perturbant, et c'était en même temps marrant, de se rendre compte qu'il y a une certaine norme qui dit ta chaussure droite c'est dans le pied droit, ta chaussure gauche c'est dans le pied gauche. Et lui il avait fait l'inverse. Et il disait, ben non moi je me sens bien comme ça. Donc c'était très très marrant pour les invités, et même pour moi de le voir marcher avec ses godasses dans l'autre sens. Et puis en même temps je me suis dit mais c'est ça l'emblème de Biscordi finalement quelque part, c'est d'être bien dans ses baskets pour faire quelque chose de correct. Et en fait peu importe si on met ses chaussures à l'envers.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
Du moment que ça fonctionne bien et que lui se sent bien, qu'il sert avec sourire les clients, les convives, en même temps c'est une petite attention qui est assez marrante et c'est anecdotique. Donc ça voilà, c'était une petite anecdote sur l'un de nos jeunes porteurs de handicap. Mais des anecdotes comme ça il y en a vraiment beaucoup.
- Speaker #1
Chaque personne est unique avec sa personnalité. Du coup, avec des profils neuro-atypiques, je me rappelle, je ne sais pas si c'est vous, mais si, je pense que c'était vous, j'étais sur un événement où je me suis fait servir par un profil neuro-atypique. Mais j'ai adoré parce que souvent, en plus, comme tu disais, vous faites des événements haut de gamme et souvent, c'est un peu costume-cravate, on est très dans la norme. Et je trouve que ça apporte de l'humain, et on se rattache à l'humain, parce que la personne qui vient nous servir, elle va être joyeuse, elle va être elle-même, et on ne va pas se comporter, parce qu'il faut qu'on se comporte de telle manière, dans tel environnement. Et je trouve que c'est ce qui m'a marquée, et ce que j'ai adoré dans l'expérience, c'est que tous les traiteurs devraient faire ça, parce qu'ils manisent tellement plus. L'événement, le lien qu'on est en train de créer avec les autres, et moi j'ai trouvé ça formidable.
- Speaker #0
Précisément, c'est le choix de faire un traiteur qui amène à ce regard-là, justement sur le sens d'un événement, d'une entreprise. Quand on fait un événement, c'est pour recevoir des gens, c'est pour avoir un bon moment, pour un partage, pour une célébration, pour une commémoration. peu importe. En tout cas, c'est pour passer un bon moment avec d'autres personnes. Et donc, c'est précisément pour cette raison que j'ai choisi le métier du traiteur. C'est pour que nos jeunes soient vraiment en première ligne pour régaler les gens et pour incarner ce sens de l'hospitalité, du partage, le fait que les convives... Si on est là pour les régaler, pour qu'ils passent un bon moment, il y a cette notion-là à travers ce projet et il l'incarne parfaitement. Ça veut dire que les porteurs de handicap cognitif et mental qui sont là pour faire leur travail avec toute leur attention, toute leur émotion. et bien ça transfigure, ça transparaît en fait sur leur visage, ça transparaît dans la façon dont ils se comportent devant les clients. Et en fait, c'est exactement le sens d'un événement finalement pour moi.
- Speaker #1
C'est le métier de la rencontre beaucoup dans le secteur de l'événement scène. dans lequel on travaille aussi, on dit que l'événementiel est le métier de la rencontre.
- Speaker #0
C'est ça. Et donc, oublier l'humain dans une rencontre, c'est comme oublier l'essentiel de la rencontre.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Et donc, c'est pour ça que réintroduire dans ce métier-là des jeunes porteurs de handicap... C'est exactement ce symbole même de la rencontre entre des gens, de l'hospitalité, de la solidarité et du partage. C'est un choix délibéré, mais je pense que c'est à la conjonction exactement du sens même de l'événement dans les entreprises. Pourquoi on le fait ?
- Speaker #1
Génial. Et moi, j'aimerais justement qu'on parle de ces événements et de tout ce qu'on vient de se dire et on se projette dans dix ans. On est en 2035. Pour toi, quel est l'avenir de l'inclusion des profils neuroatypiques dans le service ?
- Speaker #0
Qu'il y a des experts, des chercheurs, qui puissent progresser, évoluer, que ce fasse d'autres projets derrière aussi, dans d'autres endroits. Là, on est en train d'essaimer le projet à l'échelle nationale, avec AFUTé qui se développe en région Nouvelle-Aquitaine, en Nouvelle-Gronne-Alpes, en Pays de la Loire, plus de l'Île-de-France. Et donc on espère pouvoir s'aimer partout en France avec les formations qu'on a développées ici avec les grandes entreprises, de pouvoir les réaliser de même dans d'autres villes et servir comme ça le maximum de jeunes portant un handicap, servir leur famille et donc trouver une place pour tous ces jeunes-là qui le souhaitent, qui ont envie de faire partie de notre société. Donc dans dix ans, mon souhait c'est que ça existe partout et que... derrière ça devient finalement la norme et donc on parle plus de hors norme et de normes de neuroatypique et neurotypique que ça devienne finalement courant dans toutes les organisations, toutes les entreprises, toutes les représentations dans chaque supermarché d'avoir des porteurs de handicap qui soient là qui se mettent en rayon, qui préparent les courses du drive, dans tous les hôtels d'avoir des jeunes porteurs de handicap qui soient à l'accueil, qui sont en train de préparer des chambres dans tous les restaurants d'avoir des jeunes porteurs de handicap qui soient au service, qui soient en cuisine, qui soient dans les boulangeries, qui soient dans des hôpitaux, des cliniques, dans des EHPAD également pour servir les aînés. Je pense qu'il y a des tâches élémentaires qui notamment consistent à prendre soin des autres ou à servir les autres, où on a besoin d'être là personnellement, des gens, d'avoir des salariés en fait, et c'est dans tous ces univers-là. qu'on espère bien développer l'emploi de ces porteurs de handicap. Donc j'espère que demain, dans 10 ans, ça devienne quelque chose de courant, et de légitime, et de juste, parce qu'on aura trouvé le bon emplacement pour chacun de ces jeunes. Ils ne seront pas en difficulté, ils seront à leur juste place, et donc ils pourront construire leur vie comme nous, d'avoir des appartements, d'avoir un conjoint, de construire le mieux qu'ils peuvent, en fonction de leur autonomie également, et même s'ils ne peuvent pas forcément faire tout comme nous. d'aller au maximum de leur autonomie possible. Et ça en fait partie.
- Speaker #1
Je suis 100% d'accord avec toi. J'espère qu'on se retrouvera en 2035 pour analyser le monde et ce qu'on avait raison ou pas, ou qu'est-ce qu'il nous reste à faire pour arriver. On a un bel événement la semaine prochaine avec la ministre. Et puis tu m'as dit que tu allais faire visiter la ministre dans un de...
- Speaker #0
Oui... Là, il y a des échanges pour que le 19 mars prochain, on puisse recevoir Madame la Ministre du Handicap sur une des formations affûtées qu'on a chez Thalès.
- Speaker #1
Génial. Merci beaucoup Olivier, j'ai un petit jeu à te faire faire, c'est le dernier moment qu'on a ensemble. En plus, je sais que tu es pris par le temps, il nous reste très peu de temps. Je vais te laisser piocher à l'intérieur de ce petit verre. Et tu vas tomber sur un mot et puis je te laisse me dire qu'est-ce que ça t'évoque chez toi.
- Speaker #0
Communauté. Communauté, pour moi, ça veut dire une communauté d'hommes et de femmes, une communauté multiple, plurielle, c'est la représentation de la société. Je pense qu'il faut décloisonner le sens des... Parfois, on a donné au sens du mot communauté, justement, une définition assez restreinte. et restrictive en fait de ce que c'est que la communauté. La communauté arabe, juive, de race, d'autres types de communautés. Moi je voudrais qu'on ait une définition plutôt décloisonnée et qu'on essaye d'intégrer en fait toutes les composantes d'une société dans une communauté et donc que la communauté soit multiple et plurielle.
- Speaker #1
Et c'est un peu ce que vous faites avec Chameleon ? C'est la communauté des entreprises et des porteurs de handicap avec des salariés qui viennent accompagner ces jeunes.
- Speaker #0
C'est de créer cette communauté solidaire qui ne juge pas, qui ne s'apitoie pas non plus, mais qui donne une chance et qui crée des conditions de succès pour chacun d'entre nous.
- Speaker #1
Super. Qu'est-ce qu'on te souhaite pour 2025 Olivier ?
- Speaker #0
Pour 2025, il faut nous souhaiter de pouvoir progresser, de pouvoir... remplir notre laboratoire fraîchement construit et qu'on puisse servir le maximum de convives avec ces jeunes porteurs de handicap donc on crée de l'emploi ensemble donc ça on espère avoir beaucoup d'événements de beaux événements on a réalisé avant-hier soir un gros événement chez Dassault de 3000 personnes et donc on espère en faire d'autres comme ça dans l'année avec autant de joie, autant d'engagement de toute l'équipe Biscornu, et puis pour affûter de pouvoir déployer ces formations avec réussite dans les différentes villes de France, dans les différentes entreprises, que ce soit des succès à chaque fois, et qu'on puisse avancer progressivement vers cette fameuse vision d'une communauté plurielle qui inclut tous nos jeunes porteurs d'handicap.
- Speaker #1
Génial. Les acteurs de l'événementiel, si vous nous écoutez, faites appel à Viscornu. Merci beaucoup Olivier.
- Speaker #0
Merci aussi.
- Speaker #1
Merci pour cet épisode, j'étais ravie de tourner avec toi et puis à bientôt. A bientôt,
- Speaker #0
merci.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous et laissez une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram et YouTube, le nom c'est déclicavecdehi.podcast, pour découvrir les prochains invités et suivre la sortie des prochains épisodes. Je vous donne rendez-vous toutes les deux semaines, le jeudi, pour un nouveau Déclic. A bientôt !