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Décliic | Camille Maldjian

Le déclic de Patricia Bastard : promouvoir la mobilité des femmes avec Femmes en Mouvement

Le déclic de Patricia Bastard : promouvoir la mobilité des femmes avec Femmes en Mouvement

18min |27/11/2025
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Décliic | Camille Maldjian

Le déclic de Patricia Bastard : promouvoir la mobilité des femmes avec Femmes en Mouvement

Le déclic de Patricia Bastard : promouvoir la mobilité des femmes avec Femmes en Mouvement

18min |27/11/2025
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Description

Deuxième rencontre aux RNTP 2025 - épisode spécial : 


Dans cet épisode de Décliic, j'ai reçu sur notre stand : Patricia Bastard, dirigeante d’une agence de design dédiée à la mobilité et présidente de l’association Femmes en Mouvement.


Ensemble, on explore un paradoxe fort : alors que 60 % des usagers des transports sont des femmes, elles restent largement absentes des espaces de décision et de conception… avec un impact direct sur leur sécurité au quotidien. On plonge alors au cœur d'une problématique essentielle : l'inclusion des femmes dans le secteur de la mobilité, et la mobilité des femmes au quotidien. 


Patricia revient sur l’histoire et les combats de Femmes en Mouvement : faire une place réelle aux femmes dans les instances de la mobilité, encourager les jeunes femmes à rejoindre ces métiers, et surtout intégrer enfin la question du genre dans les politiques de transport.


Elle évoque également les initiatives mises en place sur certains réseaux telles que les marches exploratoires pour analyser les parcours des femmes, de jour comme de nuit, ou encore la sensibilisation des pouvoirs publics, pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports.


L'objectif est clair : créer un environnement de transport plus inclusif et sécurisé pour toutes. Patricia insiste sur le fait que, pour changer les choses, il est essentiel d'impliquer les femmes dans le processus de conception et de décision.


Un épisode à écouter si vous travaillez dans la mobilité, les politiques publiques, la sécurité… ou si, tout simplement, vous prenez les transports et que vous voulez comprendre comment les rendre plus inclusifs et plus sûrs pour toutes.


Suis-nous sur Instagram pour te tenir au courant des dernières sorties d'épisodes et découvrir les futurs invités en exclu !


Et abonnes-toi à la newsletter ici pour être alerté dès la sortie d'un épisode !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Je suis Camille Malgian, co-fondatrice de deux startups engagées dans le handicap. Depuis toujours, une chose m'anime profondément, l'envie d'aider, de connecter et de transformer. Déclic est le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui incarnent l'inclusion et transforment des idées en action. Bonjour Patricia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ta présence sur notre stand lors des rencontres nationales du transport public. Merci d'avoir accepté l'invitation. Moi, je vous ai rencontré hier, notamment l'organisation Femmes en Mouvement, lors d'un petit déj organisé sur le salon. Est-ce que tu peux te présenter, Patricia ?

  • Speaker #1

    Merci pour cette sollicitation. Moi, c'est tout ce que j'aime bien. On a un petit déjeuner, on dit à tout le monde de porter des badges, et puis le lendemain, on se retrouve devant un micro. Alors, mon nom est Patricia Bastard. Je suis, alors dans ma vie professionnelle, je dirige une agence de design qui est dédiée à la mobilité, avec un prisme assez large puisqu'on fait à la fois du design de service, du design innovation et du design industriel, donc on touche à peu près tous les points de contact d'un usager avec un système de transport. Ça c'est pour ma vie professionnelle, donc 100% mobilité et 100% design. Auquel s'est rajoutée depuis un an, Femmes en Mouvement, enfin un peu plus d'un an, puisque je suis administratrice de Femmes en Mouvement depuis deux ans, j'étais trésorière, et j'ai repris la présidence de cette association qui existe maintenant depuis dix ans et qui a été fondée par Marie-Xavier Wauquiez sur un coup de tête il y a dix ans parce qu'elle trouvait qu'il y avait trop... d'hommes dans les tables rondes, elle a dit c'est plus possible. Donc c'est parti vraiment d'une initiative presque de réaction avec quelques personnes et aujourd'hui on est devenu une association assez puissante dans le monde de la mobilité.

  • Speaker #0

    Oui puisque la mobilité effectivement c'est très technique, j'ai eu Mobidip hier. qui me disait que c'était très technique, très ingénierie, beaucoup d'hommes. Et donc, effectivement, il y a dix ans, la place de la femme, notamment sur les tables rondes. Pourquoi la création de Femmes en Mouvement, ça a été créé par Anne-Laure, tu disais ?

  • Speaker #1

    Marie-Xavier Bouquet.

  • Speaker #0

    Ah oui, par Marie-Xavier, ok. Xavier Bouquet,

  • Speaker #1

    ok. Voilà, et donc, en fait, pour rebondir sur les chiffres que tu donnes, La mobilité, c'est 60% de femmes qui prennent les transports et c'est moins de 20% d'hommes qui conçoivent ces systèmes de transports, ces espaces de transports. Donc il y a une absolument nécessité. De rééquilibrage dans la parité, en fait. Donc ça c'est le premier axe fondateur de notre association, qui est à la fois, évidemment, qui est notre plus grande représentativité des femmes dans les prises de parole, qu'elles se conférencent et autres événements de notre secteur de la mobilité, mais également au sein des entreprises, au niveau des dirigeants. et aussi une nécessaire incitation que les jeunes femmes puissent rejoindre ce monde de la mobilité. C'est le sujet dont on parle beaucoup, il n'y a pas assez de femmes ingénieurs, etc. Donc nous, ça a été le premier pilier sur lequel l'association s'est créée. Et puis de fil en aiguille, on s'est penché sur la continuité logique de cette... prise en considération qui est la mobilité des femmes, pas simplement les femmes.

  • Speaker #0

    Parce qu'effectivement, du coup, il y a un double aspect. Il y a l'aspect, la mobilité des femmes dans le transport au quotidien et la place de la femme dans le secteur d'activité. Donc, il y a vraiment une double action aujourd'hui. Voilà, une double action.

  • Speaker #1

    Pour nous, ces actions sont liées, en fait, parce qu'on considère que plus il y a de femmes en fait, dans le Le secteur de la mobilité a dépendu de la mobilité. postes de décision. soit dans des postes en lien avec la conception des espaces de transport, plus il y aura une prise en compte de la réalité de ce qu'est un parcours d'une femme en transport public. Donc on agit effectivement sur les deux fronts. Sur ce deuxième front, on essaie à la fois de sensibiliser les pouvoirs publics, en essayant, donc on commence à... à essayer de pouvoir dialoguer avec les collectivités qui construisent des plans de mobilité pour que cette notion de genre soit prise en compte, mais aussi avec des actions qui nous permettent de sensibiliser les gens qui vont construire les cahiers des charges, concevoir les espaces. Donc c'est à la fois, ça se situe un peu à tous les échelons, les échelons des donneurs d'ordre qui peuvent être des autorités organisatrices. de mobilité qui eux-mêmes font appel à des maîtrises d'ouvrage et des ingénieries. Et au bout de la chaîne, ensuite, ces cahiers des charges sont reçus par soit des maîtres d'œuvre pour les espaces ou soit par des industriels pour le matériel roulant. Et en fait, si cette notion de genre n'est pas écrite, spécifiée, maintenant on essaie de l'utiliser, en fait, elle ne sera pas prise en charge parce qu'elle n'est pas demandée.

  • Speaker #0

    Et hier, il me semble que tu as fait une conférence, notamment sur un sujet. Est-ce que tu peux nous en parler, justement, de ce sujet ? Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, hier, j'ai participé à une table ronde sur le sujet de la sécurité dans les transports. Et j'étais invitée en tant que présidente de Femmes en Mouvement. Évidemment, avec le focus femmes, je portais un peu la... paroles des femmes à l'occasion de cette conférence. Et les messages que j'ai pu donner sont les suivants. Le premier en fait, le constat et les chiffres sont, Gérène, c'est un non discutable. Ils ont été beaucoup divulgués dernièrement dans la presse suite à l'agression très médiatisée qui a eu lieu dans le RERC. Mais 95% des femmes, enfin 95% des agressions à caractère sexuel ont lieu à destination des femmes. Aujourd'hui, en Ile-de-France, en fait, les chiffres sont colossaux. 70% des femmes se sentent en insécurité. Peut-être pour résumer, le chiffre le plus marquant, c'est qu'en 10 ans, il y a une augmentation de 86% des agressions à caractère sexuel. Donc les chiffres sont là. L'insécurité, à la fois augmentation des agressions et augmentation du sentiment d'insécurité. Comment répondre à cela ?

  • Speaker #0

    Comment on agit ?

  • Speaker #1

    Comment on agit ? C'est la question. Nous, on est persuadés qu'il y a déjà tout un arsenal de choses qui commencent à se mettre en place dans les réseaux. Mais c'est aussi de le faire savoir. C'est un peu le rôle de Femmes en Mouvement. C'est de récolter les bonnes pratiques, d'écouter ce que nos adhérents peuvent faire. et ensuite pouvoir un petit peu les synthétiser et en parler. Donc pour citer quelques-uns, moi je pense que c'est à la fois une écoute assez fine des besoins des femmes, il y a des choses intéressantes qui se font depuis pas mal d'années et de plus en plus, le Citral Mobilité l'a fait, la RATP, le SNCF aussi. C'est quoi un exemple concret ? Justement, je dis à l'aise, ce sont de faire des marches exploratoires, c'est-à-dire on prend un groupe de femmes ... On prend de façon très précise un parcours de lignes qui peut être problématique en termes de sécurité. On fait le parcours de jour, on fait le parcours de nuit et on essaie de détecter tous les points de souffrance d'une femme dans son parcours pour ensuite dégager des idées. Et concrètement, ces marches exploratoires ont abouti à des choses qui sont maintenant... mis en place dans beaucoup de réseaux qui sont l'arrêt à la demande, c'est-à-dire entre deux stations de bus, la possibilité après 22 heures que les femmes demandent à être arrêtées à un endroit qui est plus proche de leur domicile. La deuxième idée qui est sortie, c'est les safe places, c'est-à-dire des lieux. qui sont à proximité des espaces de transport qui sont ouverts la nuit et où une femme qui a pu être embêtée va pouvoir se réfugier. Donc ce sont des accords de partenariat avec des formations. Évidemment, on demande aux commerçants, parce que ce sont souvent des commerces, on lui explique comment agir. Donc ça c'est toute cette notion d'écoute en fait, des besoins des femmes et qui peuvent déboucher ensuite sur des vraies solutions, des vraies idées concrètes. Et puis je pourrais donner aussi d'autres gros pistes qui me semblent nécessaires, c'est évidemment la formation, la formation des agents pour à la fois sensibiliser, mais aussi comment réagir s'il y a eu une agression, post-agression. Par exemple, la RATP, pendant cette table ronde... Donner l'exemple des taxis, et je crois que ça se pratique dans pas mal de réseaux, qui sont offerts à la personne qui s'est fait agresser. Alors évidemment, on la pousse à des... Alors, il y a aussi pousser à ce qu'il y ait des dépôts de plaintes, parce que les dépôts de plaintes, il y a je crois 6% de dépôts de plaintes par rapport au nombre d'agressions. Donc il y a tout cet arsenal-là. Et puis un autre sujet qui est, je pense, très intéressant et très, enfin, assez fort, c'est la sensibilisation des gens qui sont témoins d'agressions. C'est comment réagir si, intelligemment, si vous voyez autour de nous une situation pas normale. Et là, il y a à la fois les campagnes de communication, il y a Transport for London qui a fait une très belle campagne, la vidéo, où elle montre comment on peut finalement distraire l'attention en s'approchant de la personne qui commence à se faire harceler, le faire parfois en groupe, et de façon très soft, comme si c'était naturel, comme si c'était quelqu'un qu'on connaissait. pour ne pas se retrouver ensuite dans une relation face à face conflictuelle avec l'agresseur.

  • Speaker #0

    J'avais pu voir des vidéos où, je crois que c'était dans le métro de New York, où il y a une personne qui se fait agresser et en fait personne ne bouge à côté. Et donc il y a une notion au final que les personnes...

  • Speaker #1

    Parce que les gens ont peur aussi.

  • Speaker #0

    Il y a une notion de peur et d'anxiété face à la situation et c'est comment on réagit face à une situation.

  • Speaker #1

    Il y a des méthodes d'ailleurs, il y a la méthode des 5D qui en fait explique. comment évaluer la situation et comment réagir face à cette situation, soit effectivement en appelant, soit... Alors, il y a tout l'arsenal de possibilités d'appuyer sur les boutons. Le SMS. Le SMS, il y a des applis sur lesquelles il y a des boutons. C'est le cas à Montpellier, ici à Orléans. Ils en parlaient hier lors de la table ronde. Sur l'appli, il y a un bouton, on peut appuyer. Enfin bon, il y a tout. Et on peut appuyer pour quelqu'un d'autre pour signaler. Voilà. qu'il se passe quelque chose de pas normal. Alors c'est tout cet arsenal, et puis évidemment les concepteurs de concevoir des espaces. Alors il y a évidemment tout le sujet des caméras, télé-souris, enfin tout cet aspect techno. Et puis il y a aussi travailler l'éclairage aux bons endroits. Alors à la fois pour, en gros un couloir super éclairé, l'agresseur il ne se sent pas très à l'aise pour agresser. et la femme se sent sécurisée que d'être dans un univers fortement éclairé. Donc en fait, il y a beaucoup de choses à faire. Mais pour revenir sur l'histoire des 5D, les méthodes, enfin, pour moi, c'est quelque chose qu'on devrait beaucoup plus savoir, comme on apprend, vous savez, les premiers secours. Oui, tout à fait. Donc on devrait être dans cette logique d'apprendre aux gens à comment réagir face à une situation anormale.

  • Speaker #0

    Et potentiellement ça rentre en programme scolaire, un peu comme on avait le BSR, la formation sur les premiers secours, peut-être que l'inclure aussi dans le programme d'éducation nationale. Bien sûr,

  • Speaker #1

    je pense que c'est des formations qui doivent, enfin des choses qui doivent arriver très tôt.

  • Speaker #0

    Pour avoir les réflexes des plus jeunes.

  • Speaker #1

    Pour que ce soit naturel et avoir les bons réflexes, parce qu'on peut avoir les très mauvais réflexes aussi et se mettre en danger.

  • Speaker #0

    C'est vrai que nous dans le handicap, la partie comment agir est primordiale. Parce que du même constat, il n'y a pas de sensibilisation à l'école. C'est qu'on n'a jamais été sensibilisé au handicap, qu'on n'a pas de personnes en situation de handicap dans son entourage.

  • Speaker #1

    On ne sait pas comment s'y prendre.

  • Speaker #0

    Et on voit des situations où les personnes poussent un fauteuil roulant, elles prennent par le bras une personne aveugle. Donc en fait, il y a toute une approche aussi d'une personne en situation de handicap, de comment on agit, comment on se présente.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est de la sensibilisation. C'est de la sensibilisation sur des situations de personnes fragiles. ou en état de fragilité. Et ça, il faut l'apprendre et je pense qu'il faut effectivement l'apprendre très tôt.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas pour ce partage, pour les explications sur Femmes en Mouvement, sur vos actions que vous menez au quotidien dans le domaine de la mobilité. Chapeau, en tout cas ça fait vraiment plaisir de vous avoir et notamment de t'avoir reçu sur le podcast. Pour terminer, les choses qui t'ont marqué sur cette édition du RNTP ?

  • Speaker #1

    Alors j'en citerai finalement trois. Alors notre petit déjeuner hier Femmes en Mouvement, On fait chaque année ce type d'événement dans les salons. Cette année on a décidé de le faire sans invité, juste pour pouvoir avoir un moment pour parler entre nous. Il y avait plus de 70 personnes. Moi j'ai fait un petit topo très bref parce que... Et j'ai dit, écoutez, prenez des badges, portez-les et faites-les voir, inondez le salon. Et alors ce qui est très marrant, c'est qu'il y a plein de gens qui m'ont dit, mais ah oui, mais voilà. Donc du coup, ça a marché. Bon, donc ça, c'était le moment très sympa finalement. Le deuxième, c'est que je remercierai en fait les organisateurs, donc Objectif Transport et puis donc l'UTPF et le GAR qui sont tous... Tous les trois membres de Femmes en mouvement parce qu'on va vraiment vers un rééquilibrage très clair de la prise de parole des femmes dans les tables rondes. Donc on a fait des décomptes, alors on va faire un petit poste là-dessus, mais en fait on a, je dirais, je crois qu'il y avait un bon niveau de score par rapport à des événements précédents. En fait, ils se sont vraiment appelés à ce qu'il y ait une vraie mixité. dans les tables rondes. Donc ça c'est la deuxième chose que je retiendrai. Et puis la troisième chose je crois que je retiendrai c'était effectivement cette invitation à cette table ronde sur ce sujet de la sécurité et donc pour moi de la sécurité des femmes dans les transports c'est un sujet auquel je suis personnellement très sensible. Et j'étais contente d'avoir l'occasion de prendre la parole là-dessus.

  • Speaker #0

    De partager tout ça. Merci à toi, Patricia, pour ce moment d'échange.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci à toi.

  • Speaker #0

    Et au plaisir. Merci, au revoir. Merci d'avoir écouté Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous et laissez une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram et YouTube. Le nom, c'est Déclic avec deux i. .podcast pour découvrir les prochains invités et suivre la sortie des prochains épisodes. Je vous donne rendez-vous toutes les deux semaines, le jeudi pour un nouveau déclic. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Patricia Bastard

    00:11

  • Discussion sur l'association Femmes en Mouvement

    00:46

  • Les enjeux de la parité dans le secteur de la mobilité

    03:00

  • Les chiffres de la sécurité des femmes dans les transports

    06:34

  • Initiatives pour améliorer la sécurité des femmes

    08:23

  • Conclusion et réflexions sur l'édition du RNTP

    15:09

Description

Deuxième rencontre aux RNTP 2025 - épisode spécial : 


Dans cet épisode de Décliic, j'ai reçu sur notre stand : Patricia Bastard, dirigeante d’une agence de design dédiée à la mobilité et présidente de l’association Femmes en Mouvement.


Ensemble, on explore un paradoxe fort : alors que 60 % des usagers des transports sont des femmes, elles restent largement absentes des espaces de décision et de conception… avec un impact direct sur leur sécurité au quotidien. On plonge alors au cœur d'une problématique essentielle : l'inclusion des femmes dans le secteur de la mobilité, et la mobilité des femmes au quotidien. 


Patricia revient sur l’histoire et les combats de Femmes en Mouvement : faire une place réelle aux femmes dans les instances de la mobilité, encourager les jeunes femmes à rejoindre ces métiers, et surtout intégrer enfin la question du genre dans les politiques de transport.


Elle évoque également les initiatives mises en place sur certains réseaux telles que les marches exploratoires pour analyser les parcours des femmes, de jour comme de nuit, ou encore la sensibilisation des pouvoirs publics, pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports.


L'objectif est clair : créer un environnement de transport plus inclusif et sécurisé pour toutes. Patricia insiste sur le fait que, pour changer les choses, il est essentiel d'impliquer les femmes dans le processus de conception et de décision.


Un épisode à écouter si vous travaillez dans la mobilité, les politiques publiques, la sécurité… ou si, tout simplement, vous prenez les transports et que vous voulez comprendre comment les rendre plus inclusifs et plus sûrs pour toutes.


Suis-nous sur Instagram pour te tenir au courant des dernières sorties d'épisodes et découvrir les futurs invités en exclu !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Je suis Camille Malgian, co-fondatrice de deux startups engagées dans le handicap. Depuis toujours, une chose m'anime profondément, l'envie d'aider, de connecter et de transformer. Déclic est le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui incarnent l'inclusion et transforment des idées en action. Bonjour Patricia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ta présence sur notre stand lors des rencontres nationales du transport public. Merci d'avoir accepté l'invitation. Moi, je vous ai rencontré hier, notamment l'organisation Femmes en Mouvement, lors d'un petit déj organisé sur le salon. Est-ce que tu peux te présenter, Patricia ?

  • Speaker #1

    Merci pour cette sollicitation. Moi, c'est tout ce que j'aime bien. On a un petit déjeuner, on dit à tout le monde de porter des badges, et puis le lendemain, on se retrouve devant un micro. Alors, mon nom est Patricia Bastard. Je suis, alors dans ma vie professionnelle, je dirige une agence de design qui est dédiée à la mobilité, avec un prisme assez large puisqu'on fait à la fois du design de service, du design innovation et du design industriel, donc on touche à peu près tous les points de contact d'un usager avec un système de transport. Ça c'est pour ma vie professionnelle, donc 100% mobilité et 100% design. Auquel s'est rajoutée depuis un an, Femmes en Mouvement, enfin un peu plus d'un an, puisque je suis administratrice de Femmes en Mouvement depuis deux ans, j'étais trésorière, et j'ai repris la présidence de cette association qui existe maintenant depuis dix ans et qui a été fondée par Marie-Xavier Wauquiez sur un coup de tête il y a dix ans parce qu'elle trouvait qu'il y avait trop... d'hommes dans les tables rondes, elle a dit c'est plus possible. Donc c'est parti vraiment d'une initiative presque de réaction avec quelques personnes et aujourd'hui on est devenu une association assez puissante dans le monde de la mobilité.

  • Speaker #0

    Oui puisque la mobilité effectivement c'est très technique, j'ai eu Mobidip hier. qui me disait que c'était très technique, très ingénierie, beaucoup d'hommes. Et donc, effectivement, il y a dix ans, la place de la femme, notamment sur les tables rondes. Pourquoi la création de Femmes en Mouvement, ça a été créé par Anne-Laure, tu disais ?

  • Speaker #1

    Marie-Xavier Bouquet.

  • Speaker #0

    Ah oui, par Marie-Xavier, ok. Xavier Bouquet,

  • Speaker #1

    ok. Voilà, et donc, en fait, pour rebondir sur les chiffres que tu donnes, La mobilité, c'est 60% de femmes qui prennent les transports et c'est moins de 20% d'hommes qui conçoivent ces systèmes de transports, ces espaces de transports. Donc il y a une absolument nécessité. De rééquilibrage dans la parité, en fait. Donc ça c'est le premier axe fondateur de notre association, qui est à la fois, évidemment, qui est notre plus grande représentativité des femmes dans les prises de parole, qu'elles se conférencent et autres événements de notre secteur de la mobilité, mais également au sein des entreprises, au niveau des dirigeants. et aussi une nécessaire incitation que les jeunes femmes puissent rejoindre ce monde de la mobilité. C'est le sujet dont on parle beaucoup, il n'y a pas assez de femmes ingénieurs, etc. Donc nous, ça a été le premier pilier sur lequel l'association s'est créée. Et puis de fil en aiguille, on s'est penché sur la continuité logique de cette... prise en considération qui est la mobilité des femmes, pas simplement les femmes.

  • Speaker #0

    Parce qu'effectivement, du coup, il y a un double aspect. Il y a l'aspect, la mobilité des femmes dans le transport au quotidien et la place de la femme dans le secteur d'activité. Donc, il y a vraiment une double action aujourd'hui. Voilà, une double action.

  • Speaker #1

    Pour nous, ces actions sont liées, en fait, parce qu'on considère que plus il y a de femmes en fait, dans le Le secteur de la mobilité a dépendu de la mobilité. postes de décision. soit dans des postes en lien avec la conception des espaces de transport, plus il y aura une prise en compte de la réalité de ce qu'est un parcours d'une femme en transport public. Donc on agit effectivement sur les deux fronts. Sur ce deuxième front, on essaie à la fois de sensibiliser les pouvoirs publics, en essayant, donc on commence à... à essayer de pouvoir dialoguer avec les collectivités qui construisent des plans de mobilité pour que cette notion de genre soit prise en compte, mais aussi avec des actions qui nous permettent de sensibiliser les gens qui vont construire les cahiers des charges, concevoir les espaces. Donc c'est à la fois, ça se situe un peu à tous les échelons, les échelons des donneurs d'ordre qui peuvent être des autorités organisatrices. de mobilité qui eux-mêmes font appel à des maîtrises d'ouvrage et des ingénieries. Et au bout de la chaîne, ensuite, ces cahiers des charges sont reçus par soit des maîtres d'œuvre pour les espaces ou soit par des industriels pour le matériel roulant. Et en fait, si cette notion de genre n'est pas écrite, spécifiée, maintenant on essaie de l'utiliser, en fait, elle ne sera pas prise en charge parce qu'elle n'est pas demandée.

  • Speaker #0

    Et hier, il me semble que tu as fait une conférence, notamment sur un sujet. Est-ce que tu peux nous en parler, justement, de ce sujet ? Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, hier, j'ai participé à une table ronde sur le sujet de la sécurité dans les transports. Et j'étais invitée en tant que présidente de Femmes en Mouvement. Évidemment, avec le focus femmes, je portais un peu la... paroles des femmes à l'occasion de cette conférence. Et les messages que j'ai pu donner sont les suivants. Le premier en fait, le constat et les chiffres sont, Gérène, c'est un non discutable. Ils ont été beaucoup divulgués dernièrement dans la presse suite à l'agression très médiatisée qui a eu lieu dans le RERC. Mais 95% des femmes, enfin 95% des agressions à caractère sexuel ont lieu à destination des femmes. Aujourd'hui, en Ile-de-France, en fait, les chiffres sont colossaux. 70% des femmes se sentent en insécurité. Peut-être pour résumer, le chiffre le plus marquant, c'est qu'en 10 ans, il y a une augmentation de 86% des agressions à caractère sexuel. Donc les chiffres sont là. L'insécurité, à la fois augmentation des agressions et augmentation du sentiment d'insécurité. Comment répondre à cela ?

  • Speaker #0

    Comment on agit ?

  • Speaker #1

    Comment on agit ? C'est la question. Nous, on est persuadés qu'il y a déjà tout un arsenal de choses qui commencent à se mettre en place dans les réseaux. Mais c'est aussi de le faire savoir. C'est un peu le rôle de Femmes en Mouvement. C'est de récolter les bonnes pratiques, d'écouter ce que nos adhérents peuvent faire. et ensuite pouvoir un petit peu les synthétiser et en parler. Donc pour citer quelques-uns, moi je pense que c'est à la fois une écoute assez fine des besoins des femmes, il y a des choses intéressantes qui se font depuis pas mal d'années et de plus en plus, le Citral Mobilité l'a fait, la RATP, le SNCF aussi. C'est quoi un exemple concret ? Justement, je dis à l'aise, ce sont de faire des marches exploratoires, c'est-à-dire on prend un groupe de femmes ... On prend de façon très précise un parcours de lignes qui peut être problématique en termes de sécurité. On fait le parcours de jour, on fait le parcours de nuit et on essaie de détecter tous les points de souffrance d'une femme dans son parcours pour ensuite dégager des idées. Et concrètement, ces marches exploratoires ont abouti à des choses qui sont maintenant... mis en place dans beaucoup de réseaux qui sont l'arrêt à la demande, c'est-à-dire entre deux stations de bus, la possibilité après 22 heures que les femmes demandent à être arrêtées à un endroit qui est plus proche de leur domicile. La deuxième idée qui est sortie, c'est les safe places, c'est-à-dire des lieux. qui sont à proximité des espaces de transport qui sont ouverts la nuit et où une femme qui a pu être embêtée va pouvoir se réfugier. Donc ce sont des accords de partenariat avec des formations. Évidemment, on demande aux commerçants, parce que ce sont souvent des commerces, on lui explique comment agir. Donc ça c'est toute cette notion d'écoute en fait, des besoins des femmes et qui peuvent déboucher ensuite sur des vraies solutions, des vraies idées concrètes. Et puis je pourrais donner aussi d'autres gros pistes qui me semblent nécessaires, c'est évidemment la formation, la formation des agents pour à la fois sensibiliser, mais aussi comment réagir s'il y a eu une agression, post-agression. Par exemple, la RATP, pendant cette table ronde... Donner l'exemple des taxis, et je crois que ça se pratique dans pas mal de réseaux, qui sont offerts à la personne qui s'est fait agresser. Alors évidemment, on la pousse à des... Alors, il y a aussi pousser à ce qu'il y ait des dépôts de plaintes, parce que les dépôts de plaintes, il y a je crois 6% de dépôts de plaintes par rapport au nombre d'agressions. Donc il y a tout cet arsenal-là. Et puis un autre sujet qui est, je pense, très intéressant et très, enfin, assez fort, c'est la sensibilisation des gens qui sont témoins d'agressions. C'est comment réagir si, intelligemment, si vous voyez autour de nous une situation pas normale. Et là, il y a à la fois les campagnes de communication, il y a Transport for London qui a fait une très belle campagne, la vidéo, où elle montre comment on peut finalement distraire l'attention en s'approchant de la personne qui commence à se faire harceler, le faire parfois en groupe, et de façon très soft, comme si c'était naturel, comme si c'était quelqu'un qu'on connaissait. pour ne pas se retrouver ensuite dans une relation face à face conflictuelle avec l'agresseur.

  • Speaker #0

    J'avais pu voir des vidéos où, je crois que c'était dans le métro de New York, où il y a une personne qui se fait agresser et en fait personne ne bouge à côté. Et donc il y a une notion au final que les personnes...

  • Speaker #1

    Parce que les gens ont peur aussi.

  • Speaker #0

    Il y a une notion de peur et d'anxiété face à la situation et c'est comment on réagit face à une situation.

  • Speaker #1

    Il y a des méthodes d'ailleurs, il y a la méthode des 5D qui en fait explique. comment évaluer la situation et comment réagir face à cette situation, soit effectivement en appelant, soit... Alors, il y a tout l'arsenal de possibilités d'appuyer sur les boutons. Le SMS. Le SMS, il y a des applis sur lesquelles il y a des boutons. C'est le cas à Montpellier, ici à Orléans. Ils en parlaient hier lors de la table ronde. Sur l'appli, il y a un bouton, on peut appuyer. Enfin bon, il y a tout. Et on peut appuyer pour quelqu'un d'autre pour signaler. Voilà. qu'il se passe quelque chose de pas normal. Alors c'est tout cet arsenal, et puis évidemment les concepteurs de concevoir des espaces. Alors il y a évidemment tout le sujet des caméras, télé-souris, enfin tout cet aspect techno. Et puis il y a aussi travailler l'éclairage aux bons endroits. Alors à la fois pour, en gros un couloir super éclairé, l'agresseur il ne se sent pas très à l'aise pour agresser. et la femme se sent sécurisée que d'être dans un univers fortement éclairé. Donc en fait, il y a beaucoup de choses à faire. Mais pour revenir sur l'histoire des 5D, les méthodes, enfin, pour moi, c'est quelque chose qu'on devrait beaucoup plus savoir, comme on apprend, vous savez, les premiers secours. Oui, tout à fait. Donc on devrait être dans cette logique d'apprendre aux gens à comment réagir face à une situation anormale.

  • Speaker #0

    Et potentiellement ça rentre en programme scolaire, un peu comme on avait le BSR, la formation sur les premiers secours, peut-être que l'inclure aussi dans le programme d'éducation nationale. Bien sûr,

  • Speaker #1

    je pense que c'est des formations qui doivent, enfin des choses qui doivent arriver très tôt.

  • Speaker #0

    Pour avoir les réflexes des plus jeunes.

  • Speaker #1

    Pour que ce soit naturel et avoir les bons réflexes, parce qu'on peut avoir les très mauvais réflexes aussi et se mettre en danger.

  • Speaker #0

    C'est vrai que nous dans le handicap, la partie comment agir est primordiale. Parce que du même constat, il n'y a pas de sensibilisation à l'école. C'est qu'on n'a jamais été sensibilisé au handicap, qu'on n'a pas de personnes en situation de handicap dans son entourage.

  • Speaker #1

    On ne sait pas comment s'y prendre.

  • Speaker #0

    Et on voit des situations où les personnes poussent un fauteuil roulant, elles prennent par le bras une personne aveugle. Donc en fait, il y a toute une approche aussi d'une personne en situation de handicap, de comment on agit, comment on se présente.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est de la sensibilisation. C'est de la sensibilisation sur des situations de personnes fragiles. ou en état de fragilité. Et ça, il faut l'apprendre et je pense qu'il faut effectivement l'apprendre très tôt.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas pour ce partage, pour les explications sur Femmes en Mouvement, sur vos actions que vous menez au quotidien dans le domaine de la mobilité. Chapeau, en tout cas ça fait vraiment plaisir de vous avoir et notamment de t'avoir reçu sur le podcast. Pour terminer, les choses qui t'ont marqué sur cette édition du RNTP ?

  • Speaker #1

    Alors j'en citerai finalement trois. Alors notre petit déjeuner hier Femmes en Mouvement, On fait chaque année ce type d'événement dans les salons. Cette année on a décidé de le faire sans invité, juste pour pouvoir avoir un moment pour parler entre nous. Il y avait plus de 70 personnes. Moi j'ai fait un petit topo très bref parce que... Et j'ai dit, écoutez, prenez des badges, portez-les et faites-les voir, inondez le salon. Et alors ce qui est très marrant, c'est qu'il y a plein de gens qui m'ont dit, mais ah oui, mais voilà. Donc du coup, ça a marché. Bon, donc ça, c'était le moment très sympa finalement. Le deuxième, c'est que je remercierai en fait les organisateurs, donc Objectif Transport et puis donc l'UTPF et le GAR qui sont tous... Tous les trois membres de Femmes en mouvement parce qu'on va vraiment vers un rééquilibrage très clair de la prise de parole des femmes dans les tables rondes. Donc on a fait des décomptes, alors on va faire un petit poste là-dessus, mais en fait on a, je dirais, je crois qu'il y avait un bon niveau de score par rapport à des événements précédents. En fait, ils se sont vraiment appelés à ce qu'il y ait une vraie mixité. dans les tables rondes. Donc ça c'est la deuxième chose que je retiendrai. Et puis la troisième chose je crois que je retiendrai c'était effectivement cette invitation à cette table ronde sur ce sujet de la sécurité et donc pour moi de la sécurité des femmes dans les transports c'est un sujet auquel je suis personnellement très sensible. Et j'étais contente d'avoir l'occasion de prendre la parole là-dessus.

  • Speaker #0

    De partager tout ça. Merci à toi, Patricia, pour ce moment d'échange.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci à toi.

  • Speaker #0

    Et au plaisir. Merci, au revoir. Merci d'avoir écouté Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous et laissez une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram et YouTube. Le nom, c'est Déclic avec deux i. .podcast pour découvrir les prochains invités et suivre la sortie des prochains épisodes. Je vous donne rendez-vous toutes les deux semaines, le jeudi pour un nouveau déclic. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Patricia Bastard

    00:11

  • Discussion sur l'association Femmes en Mouvement

    00:46

  • Les enjeux de la parité dans le secteur de la mobilité

    03:00

  • Les chiffres de la sécurité des femmes dans les transports

    06:34

  • Initiatives pour améliorer la sécurité des femmes

    08:23

  • Conclusion et réflexions sur l'édition du RNTP

    15:09

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Description

Deuxième rencontre aux RNTP 2025 - épisode spécial : 


Dans cet épisode de Décliic, j'ai reçu sur notre stand : Patricia Bastard, dirigeante d’une agence de design dédiée à la mobilité et présidente de l’association Femmes en Mouvement.


Ensemble, on explore un paradoxe fort : alors que 60 % des usagers des transports sont des femmes, elles restent largement absentes des espaces de décision et de conception… avec un impact direct sur leur sécurité au quotidien. On plonge alors au cœur d'une problématique essentielle : l'inclusion des femmes dans le secteur de la mobilité, et la mobilité des femmes au quotidien. 


Patricia revient sur l’histoire et les combats de Femmes en Mouvement : faire une place réelle aux femmes dans les instances de la mobilité, encourager les jeunes femmes à rejoindre ces métiers, et surtout intégrer enfin la question du genre dans les politiques de transport.


Elle évoque également les initiatives mises en place sur certains réseaux telles que les marches exploratoires pour analyser les parcours des femmes, de jour comme de nuit, ou encore la sensibilisation des pouvoirs publics, pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports.


L'objectif est clair : créer un environnement de transport plus inclusif et sécurisé pour toutes. Patricia insiste sur le fait que, pour changer les choses, il est essentiel d'impliquer les femmes dans le processus de conception et de décision.


Un épisode à écouter si vous travaillez dans la mobilité, les politiques publiques, la sécurité… ou si, tout simplement, vous prenez les transports et que vous voulez comprendre comment les rendre plus inclusifs et plus sûrs pour toutes.


Suis-nous sur Instagram pour te tenir au courant des dernières sorties d'épisodes et découvrir les futurs invités en exclu !


Et abonnes-toi à la newsletter ici pour être alerté dès la sortie d'un épisode !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Je suis Camille Malgian, co-fondatrice de deux startups engagées dans le handicap. Depuis toujours, une chose m'anime profondément, l'envie d'aider, de connecter et de transformer. Déclic est le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui incarnent l'inclusion et transforment des idées en action. Bonjour Patricia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ta présence sur notre stand lors des rencontres nationales du transport public. Merci d'avoir accepté l'invitation. Moi, je vous ai rencontré hier, notamment l'organisation Femmes en Mouvement, lors d'un petit déj organisé sur le salon. Est-ce que tu peux te présenter, Patricia ?

  • Speaker #1

    Merci pour cette sollicitation. Moi, c'est tout ce que j'aime bien. On a un petit déjeuner, on dit à tout le monde de porter des badges, et puis le lendemain, on se retrouve devant un micro. Alors, mon nom est Patricia Bastard. Je suis, alors dans ma vie professionnelle, je dirige une agence de design qui est dédiée à la mobilité, avec un prisme assez large puisqu'on fait à la fois du design de service, du design innovation et du design industriel, donc on touche à peu près tous les points de contact d'un usager avec un système de transport. Ça c'est pour ma vie professionnelle, donc 100% mobilité et 100% design. Auquel s'est rajoutée depuis un an, Femmes en Mouvement, enfin un peu plus d'un an, puisque je suis administratrice de Femmes en Mouvement depuis deux ans, j'étais trésorière, et j'ai repris la présidence de cette association qui existe maintenant depuis dix ans et qui a été fondée par Marie-Xavier Wauquiez sur un coup de tête il y a dix ans parce qu'elle trouvait qu'il y avait trop... d'hommes dans les tables rondes, elle a dit c'est plus possible. Donc c'est parti vraiment d'une initiative presque de réaction avec quelques personnes et aujourd'hui on est devenu une association assez puissante dans le monde de la mobilité.

  • Speaker #0

    Oui puisque la mobilité effectivement c'est très technique, j'ai eu Mobidip hier. qui me disait que c'était très technique, très ingénierie, beaucoup d'hommes. Et donc, effectivement, il y a dix ans, la place de la femme, notamment sur les tables rondes. Pourquoi la création de Femmes en Mouvement, ça a été créé par Anne-Laure, tu disais ?

  • Speaker #1

    Marie-Xavier Bouquet.

  • Speaker #0

    Ah oui, par Marie-Xavier, ok. Xavier Bouquet,

  • Speaker #1

    ok. Voilà, et donc, en fait, pour rebondir sur les chiffres que tu donnes, La mobilité, c'est 60% de femmes qui prennent les transports et c'est moins de 20% d'hommes qui conçoivent ces systèmes de transports, ces espaces de transports. Donc il y a une absolument nécessité. De rééquilibrage dans la parité, en fait. Donc ça c'est le premier axe fondateur de notre association, qui est à la fois, évidemment, qui est notre plus grande représentativité des femmes dans les prises de parole, qu'elles se conférencent et autres événements de notre secteur de la mobilité, mais également au sein des entreprises, au niveau des dirigeants. et aussi une nécessaire incitation que les jeunes femmes puissent rejoindre ce monde de la mobilité. C'est le sujet dont on parle beaucoup, il n'y a pas assez de femmes ingénieurs, etc. Donc nous, ça a été le premier pilier sur lequel l'association s'est créée. Et puis de fil en aiguille, on s'est penché sur la continuité logique de cette... prise en considération qui est la mobilité des femmes, pas simplement les femmes.

  • Speaker #0

    Parce qu'effectivement, du coup, il y a un double aspect. Il y a l'aspect, la mobilité des femmes dans le transport au quotidien et la place de la femme dans le secteur d'activité. Donc, il y a vraiment une double action aujourd'hui. Voilà, une double action.

  • Speaker #1

    Pour nous, ces actions sont liées, en fait, parce qu'on considère que plus il y a de femmes en fait, dans le Le secteur de la mobilité a dépendu de la mobilité. postes de décision. soit dans des postes en lien avec la conception des espaces de transport, plus il y aura une prise en compte de la réalité de ce qu'est un parcours d'une femme en transport public. Donc on agit effectivement sur les deux fronts. Sur ce deuxième front, on essaie à la fois de sensibiliser les pouvoirs publics, en essayant, donc on commence à... à essayer de pouvoir dialoguer avec les collectivités qui construisent des plans de mobilité pour que cette notion de genre soit prise en compte, mais aussi avec des actions qui nous permettent de sensibiliser les gens qui vont construire les cahiers des charges, concevoir les espaces. Donc c'est à la fois, ça se situe un peu à tous les échelons, les échelons des donneurs d'ordre qui peuvent être des autorités organisatrices. de mobilité qui eux-mêmes font appel à des maîtrises d'ouvrage et des ingénieries. Et au bout de la chaîne, ensuite, ces cahiers des charges sont reçus par soit des maîtres d'œuvre pour les espaces ou soit par des industriels pour le matériel roulant. Et en fait, si cette notion de genre n'est pas écrite, spécifiée, maintenant on essaie de l'utiliser, en fait, elle ne sera pas prise en charge parce qu'elle n'est pas demandée.

  • Speaker #0

    Et hier, il me semble que tu as fait une conférence, notamment sur un sujet. Est-ce que tu peux nous en parler, justement, de ce sujet ? Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, hier, j'ai participé à une table ronde sur le sujet de la sécurité dans les transports. Et j'étais invitée en tant que présidente de Femmes en Mouvement. Évidemment, avec le focus femmes, je portais un peu la... paroles des femmes à l'occasion de cette conférence. Et les messages que j'ai pu donner sont les suivants. Le premier en fait, le constat et les chiffres sont, Gérène, c'est un non discutable. Ils ont été beaucoup divulgués dernièrement dans la presse suite à l'agression très médiatisée qui a eu lieu dans le RERC. Mais 95% des femmes, enfin 95% des agressions à caractère sexuel ont lieu à destination des femmes. Aujourd'hui, en Ile-de-France, en fait, les chiffres sont colossaux. 70% des femmes se sentent en insécurité. Peut-être pour résumer, le chiffre le plus marquant, c'est qu'en 10 ans, il y a une augmentation de 86% des agressions à caractère sexuel. Donc les chiffres sont là. L'insécurité, à la fois augmentation des agressions et augmentation du sentiment d'insécurité. Comment répondre à cela ?

  • Speaker #0

    Comment on agit ?

  • Speaker #1

    Comment on agit ? C'est la question. Nous, on est persuadés qu'il y a déjà tout un arsenal de choses qui commencent à se mettre en place dans les réseaux. Mais c'est aussi de le faire savoir. C'est un peu le rôle de Femmes en Mouvement. C'est de récolter les bonnes pratiques, d'écouter ce que nos adhérents peuvent faire. et ensuite pouvoir un petit peu les synthétiser et en parler. Donc pour citer quelques-uns, moi je pense que c'est à la fois une écoute assez fine des besoins des femmes, il y a des choses intéressantes qui se font depuis pas mal d'années et de plus en plus, le Citral Mobilité l'a fait, la RATP, le SNCF aussi. C'est quoi un exemple concret ? Justement, je dis à l'aise, ce sont de faire des marches exploratoires, c'est-à-dire on prend un groupe de femmes ... On prend de façon très précise un parcours de lignes qui peut être problématique en termes de sécurité. On fait le parcours de jour, on fait le parcours de nuit et on essaie de détecter tous les points de souffrance d'une femme dans son parcours pour ensuite dégager des idées. Et concrètement, ces marches exploratoires ont abouti à des choses qui sont maintenant... mis en place dans beaucoup de réseaux qui sont l'arrêt à la demande, c'est-à-dire entre deux stations de bus, la possibilité après 22 heures que les femmes demandent à être arrêtées à un endroit qui est plus proche de leur domicile. La deuxième idée qui est sortie, c'est les safe places, c'est-à-dire des lieux. qui sont à proximité des espaces de transport qui sont ouverts la nuit et où une femme qui a pu être embêtée va pouvoir se réfugier. Donc ce sont des accords de partenariat avec des formations. Évidemment, on demande aux commerçants, parce que ce sont souvent des commerces, on lui explique comment agir. Donc ça c'est toute cette notion d'écoute en fait, des besoins des femmes et qui peuvent déboucher ensuite sur des vraies solutions, des vraies idées concrètes. Et puis je pourrais donner aussi d'autres gros pistes qui me semblent nécessaires, c'est évidemment la formation, la formation des agents pour à la fois sensibiliser, mais aussi comment réagir s'il y a eu une agression, post-agression. Par exemple, la RATP, pendant cette table ronde... Donner l'exemple des taxis, et je crois que ça se pratique dans pas mal de réseaux, qui sont offerts à la personne qui s'est fait agresser. Alors évidemment, on la pousse à des... Alors, il y a aussi pousser à ce qu'il y ait des dépôts de plaintes, parce que les dépôts de plaintes, il y a je crois 6% de dépôts de plaintes par rapport au nombre d'agressions. Donc il y a tout cet arsenal-là. Et puis un autre sujet qui est, je pense, très intéressant et très, enfin, assez fort, c'est la sensibilisation des gens qui sont témoins d'agressions. C'est comment réagir si, intelligemment, si vous voyez autour de nous une situation pas normale. Et là, il y a à la fois les campagnes de communication, il y a Transport for London qui a fait une très belle campagne, la vidéo, où elle montre comment on peut finalement distraire l'attention en s'approchant de la personne qui commence à se faire harceler, le faire parfois en groupe, et de façon très soft, comme si c'était naturel, comme si c'était quelqu'un qu'on connaissait. pour ne pas se retrouver ensuite dans une relation face à face conflictuelle avec l'agresseur.

  • Speaker #0

    J'avais pu voir des vidéos où, je crois que c'était dans le métro de New York, où il y a une personne qui se fait agresser et en fait personne ne bouge à côté. Et donc il y a une notion au final que les personnes...

  • Speaker #1

    Parce que les gens ont peur aussi.

  • Speaker #0

    Il y a une notion de peur et d'anxiété face à la situation et c'est comment on réagit face à une situation.

  • Speaker #1

    Il y a des méthodes d'ailleurs, il y a la méthode des 5D qui en fait explique. comment évaluer la situation et comment réagir face à cette situation, soit effectivement en appelant, soit... Alors, il y a tout l'arsenal de possibilités d'appuyer sur les boutons. Le SMS. Le SMS, il y a des applis sur lesquelles il y a des boutons. C'est le cas à Montpellier, ici à Orléans. Ils en parlaient hier lors de la table ronde. Sur l'appli, il y a un bouton, on peut appuyer. Enfin bon, il y a tout. Et on peut appuyer pour quelqu'un d'autre pour signaler. Voilà. qu'il se passe quelque chose de pas normal. Alors c'est tout cet arsenal, et puis évidemment les concepteurs de concevoir des espaces. Alors il y a évidemment tout le sujet des caméras, télé-souris, enfin tout cet aspect techno. Et puis il y a aussi travailler l'éclairage aux bons endroits. Alors à la fois pour, en gros un couloir super éclairé, l'agresseur il ne se sent pas très à l'aise pour agresser. et la femme se sent sécurisée que d'être dans un univers fortement éclairé. Donc en fait, il y a beaucoup de choses à faire. Mais pour revenir sur l'histoire des 5D, les méthodes, enfin, pour moi, c'est quelque chose qu'on devrait beaucoup plus savoir, comme on apprend, vous savez, les premiers secours. Oui, tout à fait. Donc on devrait être dans cette logique d'apprendre aux gens à comment réagir face à une situation anormale.

  • Speaker #0

    Et potentiellement ça rentre en programme scolaire, un peu comme on avait le BSR, la formation sur les premiers secours, peut-être que l'inclure aussi dans le programme d'éducation nationale. Bien sûr,

  • Speaker #1

    je pense que c'est des formations qui doivent, enfin des choses qui doivent arriver très tôt.

  • Speaker #0

    Pour avoir les réflexes des plus jeunes.

  • Speaker #1

    Pour que ce soit naturel et avoir les bons réflexes, parce qu'on peut avoir les très mauvais réflexes aussi et se mettre en danger.

  • Speaker #0

    C'est vrai que nous dans le handicap, la partie comment agir est primordiale. Parce que du même constat, il n'y a pas de sensibilisation à l'école. C'est qu'on n'a jamais été sensibilisé au handicap, qu'on n'a pas de personnes en situation de handicap dans son entourage.

  • Speaker #1

    On ne sait pas comment s'y prendre.

  • Speaker #0

    Et on voit des situations où les personnes poussent un fauteuil roulant, elles prennent par le bras une personne aveugle. Donc en fait, il y a toute une approche aussi d'une personne en situation de handicap, de comment on agit, comment on se présente.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est de la sensibilisation. C'est de la sensibilisation sur des situations de personnes fragiles. ou en état de fragilité. Et ça, il faut l'apprendre et je pense qu'il faut effectivement l'apprendre très tôt.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas pour ce partage, pour les explications sur Femmes en Mouvement, sur vos actions que vous menez au quotidien dans le domaine de la mobilité. Chapeau, en tout cas ça fait vraiment plaisir de vous avoir et notamment de t'avoir reçu sur le podcast. Pour terminer, les choses qui t'ont marqué sur cette édition du RNTP ?

  • Speaker #1

    Alors j'en citerai finalement trois. Alors notre petit déjeuner hier Femmes en Mouvement, On fait chaque année ce type d'événement dans les salons. Cette année on a décidé de le faire sans invité, juste pour pouvoir avoir un moment pour parler entre nous. Il y avait plus de 70 personnes. Moi j'ai fait un petit topo très bref parce que... Et j'ai dit, écoutez, prenez des badges, portez-les et faites-les voir, inondez le salon. Et alors ce qui est très marrant, c'est qu'il y a plein de gens qui m'ont dit, mais ah oui, mais voilà. Donc du coup, ça a marché. Bon, donc ça, c'était le moment très sympa finalement. Le deuxième, c'est que je remercierai en fait les organisateurs, donc Objectif Transport et puis donc l'UTPF et le GAR qui sont tous... Tous les trois membres de Femmes en mouvement parce qu'on va vraiment vers un rééquilibrage très clair de la prise de parole des femmes dans les tables rondes. Donc on a fait des décomptes, alors on va faire un petit poste là-dessus, mais en fait on a, je dirais, je crois qu'il y avait un bon niveau de score par rapport à des événements précédents. En fait, ils se sont vraiment appelés à ce qu'il y ait une vraie mixité. dans les tables rondes. Donc ça c'est la deuxième chose que je retiendrai. Et puis la troisième chose je crois que je retiendrai c'était effectivement cette invitation à cette table ronde sur ce sujet de la sécurité et donc pour moi de la sécurité des femmes dans les transports c'est un sujet auquel je suis personnellement très sensible. Et j'étais contente d'avoir l'occasion de prendre la parole là-dessus.

  • Speaker #0

    De partager tout ça. Merci à toi, Patricia, pour ce moment d'échange.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci à toi.

  • Speaker #0

    Et au plaisir. Merci, au revoir. Merci d'avoir écouté Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous et laissez une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram et YouTube. Le nom, c'est Déclic avec deux i. .podcast pour découvrir les prochains invités et suivre la sortie des prochains épisodes. Je vous donne rendez-vous toutes les deux semaines, le jeudi pour un nouveau déclic. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Patricia Bastard

    00:11

  • Discussion sur l'association Femmes en Mouvement

    00:46

  • Les enjeux de la parité dans le secteur de la mobilité

    03:00

  • Les chiffres de la sécurité des femmes dans les transports

    06:34

  • Initiatives pour améliorer la sécurité des femmes

    08:23

  • Conclusion et réflexions sur l'édition du RNTP

    15:09

Description

Deuxième rencontre aux RNTP 2025 - épisode spécial : 


Dans cet épisode de Décliic, j'ai reçu sur notre stand : Patricia Bastard, dirigeante d’une agence de design dédiée à la mobilité et présidente de l’association Femmes en Mouvement.


Ensemble, on explore un paradoxe fort : alors que 60 % des usagers des transports sont des femmes, elles restent largement absentes des espaces de décision et de conception… avec un impact direct sur leur sécurité au quotidien. On plonge alors au cœur d'une problématique essentielle : l'inclusion des femmes dans le secteur de la mobilité, et la mobilité des femmes au quotidien. 


Patricia revient sur l’histoire et les combats de Femmes en Mouvement : faire une place réelle aux femmes dans les instances de la mobilité, encourager les jeunes femmes à rejoindre ces métiers, et surtout intégrer enfin la question du genre dans les politiques de transport.


Elle évoque également les initiatives mises en place sur certains réseaux telles que les marches exploratoires pour analyser les parcours des femmes, de jour comme de nuit, ou encore la sensibilisation des pouvoirs publics, pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports.


L'objectif est clair : créer un environnement de transport plus inclusif et sécurisé pour toutes. Patricia insiste sur le fait que, pour changer les choses, il est essentiel d'impliquer les femmes dans le processus de conception et de décision.


Un épisode à écouter si vous travaillez dans la mobilité, les politiques publiques, la sécurité… ou si, tout simplement, vous prenez les transports et que vous voulez comprendre comment les rendre plus inclusifs et plus sûrs pour toutes.


Suis-nous sur Instagram pour te tenir au courant des dernières sorties d'épisodes et découvrir les futurs invités en exclu !


Et abonnes-toi à la newsletter ici pour être alerté dès la sortie d'un épisode !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Je suis Camille Malgian, co-fondatrice de deux startups engagées dans le handicap. Depuis toujours, une chose m'anime profondément, l'envie d'aider, de connecter et de transformer. Déclic est le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui incarnent l'inclusion et transforment des idées en action. Bonjour Patricia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ta présence sur notre stand lors des rencontres nationales du transport public. Merci d'avoir accepté l'invitation. Moi, je vous ai rencontré hier, notamment l'organisation Femmes en Mouvement, lors d'un petit déj organisé sur le salon. Est-ce que tu peux te présenter, Patricia ?

  • Speaker #1

    Merci pour cette sollicitation. Moi, c'est tout ce que j'aime bien. On a un petit déjeuner, on dit à tout le monde de porter des badges, et puis le lendemain, on se retrouve devant un micro. Alors, mon nom est Patricia Bastard. Je suis, alors dans ma vie professionnelle, je dirige une agence de design qui est dédiée à la mobilité, avec un prisme assez large puisqu'on fait à la fois du design de service, du design innovation et du design industriel, donc on touche à peu près tous les points de contact d'un usager avec un système de transport. Ça c'est pour ma vie professionnelle, donc 100% mobilité et 100% design. Auquel s'est rajoutée depuis un an, Femmes en Mouvement, enfin un peu plus d'un an, puisque je suis administratrice de Femmes en Mouvement depuis deux ans, j'étais trésorière, et j'ai repris la présidence de cette association qui existe maintenant depuis dix ans et qui a été fondée par Marie-Xavier Wauquiez sur un coup de tête il y a dix ans parce qu'elle trouvait qu'il y avait trop... d'hommes dans les tables rondes, elle a dit c'est plus possible. Donc c'est parti vraiment d'une initiative presque de réaction avec quelques personnes et aujourd'hui on est devenu une association assez puissante dans le monde de la mobilité.

  • Speaker #0

    Oui puisque la mobilité effectivement c'est très technique, j'ai eu Mobidip hier. qui me disait que c'était très technique, très ingénierie, beaucoup d'hommes. Et donc, effectivement, il y a dix ans, la place de la femme, notamment sur les tables rondes. Pourquoi la création de Femmes en Mouvement, ça a été créé par Anne-Laure, tu disais ?

  • Speaker #1

    Marie-Xavier Bouquet.

  • Speaker #0

    Ah oui, par Marie-Xavier, ok. Xavier Bouquet,

  • Speaker #1

    ok. Voilà, et donc, en fait, pour rebondir sur les chiffres que tu donnes, La mobilité, c'est 60% de femmes qui prennent les transports et c'est moins de 20% d'hommes qui conçoivent ces systèmes de transports, ces espaces de transports. Donc il y a une absolument nécessité. De rééquilibrage dans la parité, en fait. Donc ça c'est le premier axe fondateur de notre association, qui est à la fois, évidemment, qui est notre plus grande représentativité des femmes dans les prises de parole, qu'elles se conférencent et autres événements de notre secteur de la mobilité, mais également au sein des entreprises, au niveau des dirigeants. et aussi une nécessaire incitation que les jeunes femmes puissent rejoindre ce monde de la mobilité. C'est le sujet dont on parle beaucoup, il n'y a pas assez de femmes ingénieurs, etc. Donc nous, ça a été le premier pilier sur lequel l'association s'est créée. Et puis de fil en aiguille, on s'est penché sur la continuité logique de cette... prise en considération qui est la mobilité des femmes, pas simplement les femmes.

  • Speaker #0

    Parce qu'effectivement, du coup, il y a un double aspect. Il y a l'aspect, la mobilité des femmes dans le transport au quotidien et la place de la femme dans le secteur d'activité. Donc, il y a vraiment une double action aujourd'hui. Voilà, une double action.

  • Speaker #1

    Pour nous, ces actions sont liées, en fait, parce qu'on considère que plus il y a de femmes en fait, dans le Le secteur de la mobilité a dépendu de la mobilité. postes de décision. soit dans des postes en lien avec la conception des espaces de transport, plus il y aura une prise en compte de la réalité de ce qu'est un parcours d'une femme en transport public. Donc on agit effectivement sur les deux fronts. Sur ce deuxième front, on essaie à la fois de sensibiliser les pouvoirs publics, en essayant, donc on commence à... à essayer de pouvoir dialoguer avec les collectivités qui construisent des plans de mobilité pour que cette notion de genre soit prise en compte, mais aussi avec des actions qui nous permettent de sensibiliser les gens qui vont construire les cahiers des charges, concevoir les espaces. Donc c'est à la fois, ça se situe un peu à tous les échelons, les échelons des donneurs d'ordre qui peuvent être des autorités organisatrices. de mobilité qui eux-mêmes font appel à des maîtrises d'ouvrage et des ingénieries. Et au bout de la chaîne, ensuite, ces cahiers des charges sont reçus par soit des maîtres d'œuvre pour les espaces ou soit par des industriels pour le matériel roulant. Et en fait, si cette notion de genre n'est pas écrite, spécifiée, maintenant on essaie de l'utiliser, en fait, elle ne sera pas prise en charge parce qu'elle n'est pas demandée.

  • Speaker #0

    Et hier, il me semble que tu as fait une conférence, notamment sur un sujet. Est-ce que tu peux nous en parler, justement, de ce sujet ? Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, hier, j'ai participé à une table ronde sur le sujet de la sécurité dans les transports. Et j'étais invitée en tant que présidente de Femmes en Mouvement. Évidemment, avec le focus femmes, je portais un peu la... paroles des femmes à l'occasion de cette conférence. Et les messages que j'ai pu donner sont les suivants. Le premier en fait, le constat et les chiffres sont, Gérène, c'est un non discutable. Ils ont été beaucoup divulgués dernièrement dans la presse suite à l'agression très médiatisée qui a eu lieu dans le RERC. Mais 95% des femmes, enfin 95% des agressions à caractère sexuel ont lieu à destination des femmes. Aujourd'hui, en Ile-de-France, en fait, les chiffres sont colossaux. 70% des femmes se sentent en insécurité. Peut-être pour résumer, le chiffre le plus marquant, c'est qu'en 10 ans, il y a une augmentation de 86% des agressions à caractère sexuel. Donc les chiffres sont là. L'insécurité, à la fois augmentation des agressions et augmentation du sentiment d'insécurité. Comment répondre à cela ?

  • Speaker #0

    Comment on agit ?

  • Speaker #1

    Comment on agit ? C'est la question. Nous, on est persuadés qu'il y a déjà tout un arsenal de choses qui commencent à se mettre en place dans les réseaux. Mais c'est aussi de le faire savoir. C'est un peu le rôle de Femmes en Mouvement. C'est de récolter les bonnes pratiques, d'écouter ce que nos adhérents peuvent faire. et ensuite pouvoir un petit peu les synthétiser et en parler. Donc pour citer quelques-uns, moi je pense que c'est à la fois une écoute assez fine des besoins des femmes, il y a des choses intéressantes qui se font depuis pas mal d'années et de plus en plus, le Citral Mobilité l'a fait, la RATP, le SNCF aussi. C'est quoi un exemple concret ? Justement, je dis à l'aise, ce sont de faire des marches exploratoires, c'est-à-dire on prend un groupe de femmes ... On prend de façon très précise un parcours de lignes qui peut être problématique en termes de sécurité. On fait le parcours de jour, on fait le parcours de nuit et on essaie de détecter tous les points de souffrance d'une femme dans son parcours pour ensuite dégager des idées. Et concrètement, ces marches exploratoires ont abouti à des choses qui sont maintenant... mis en place dans beaucoup de réseaux qui sont l'arrêt à la demande, c'est-à-dire entre deux stations de bus, la possibilité après 22 heures que les femmes demandent à être arrêtées à un endroit qui est plus proche de leur domicile. La deuxième idée qui est sortie, c'est les safe places, c'est-à-dire des lieux. qui sont à proximité des espaces de transport qui sont ouverts la nuit et où une femme qui a pu être embêtée va pouvoir se réfugier. Donc ce sont des accords de partenariat avec des formations. Évidemment, on demande aux commerçants, parce que ce sont souvent des commerces, on lui explique comment agir. Donc ça c'est toute cette notion d'écoute en fait, des besoins des femmes et qui peuvent déboucher ensuite sur des vraies solutions, des vraies idées concrètes. Et puis je pourrais donner aussi d'autres gros pistes qui me semblent nécessaires, c'est évidemment la formation, la formation des agents pour à la fois sensibiliser, mais aussi comment réagir s'il y a eu une agression, post-agression. Par exemple, la RATP, pendant cette table ronde... Donner l'exemple des taxis, et je crois que ça se pratique dans pas mal de réseaux, qui sont offerts à la personne qui s'est fait agresser. Alors évidemment, on la pousse à des... Alors, il y a aussi pousser à ce qu'il y ait des dépôts de plaintes, parce que les dépôts de plaintes, il y a je crois 6% de dépôts de plaintes par rapport au nombre d'agressions. Donc il y a tout cet arsenal-là. Et puis un autre sujet qui est, je pense, très intéressant et très, enfin, assez fort, c'est la sensibilisation des gens qui sont témoins d'agressions. C'est comment réagir si, intelligemment, si vous voyez autour de nous une situation pas normale. Et là, il y a à la fois les campagnes de communication, il y a Transport for London qui a fait une très belle campagne, la vidéo, où elle montre comment on peut finalement distraire l'attention en s'approchant de la personne qui commence à se faire harceler, le faire parfois en groupe, et de façon très soft, comme si c'était naturel, comme si c'était quelqu'un qu'on connaissait. pour ne pas se retrouver ensuite dans une relation face à face conflictuelle avec l'agresseur.

  • Speaker #0

    J'avais pu voir des vidéos où, je crois que c'était dans le métro de New York, où il y a une personne qui se fait agresser et en fait personne ne bouge à côté. Et donc il y a une notion au final que les personnes...

  • Speaker #1

    Parce que les gens ont peur aussi.

  • Speaker #0

    Il y a une notion de peur et d'anxiété face à la situation et c'est comment on réagit face à une situation.

  • Speaker #1

    Il y a des méthodes d'ailleurs, il y a la méthode des 5D qui en fait explique. comment évaluer la situation et comment réagir face à cette situation, soit effectivement en appelant, soit... Alors, il y a tout l'arsenal de possibilités d'appuyer sur les boutons. Le SMS. Le SMS, il y a des applis sur lesquelles il y a des boutons. C'est le cas à Montpellier, ici à Orléans. Ils en parlaient hier lors de la table ronde. Sur l'appli, il y a un bouton, on peut appuyer. Enfin bon, il y a tout. Et on peut appuyer pour quelqu'un d'autre pour signaler. Voilà. qu'il se passe quelque chose de pas normal. Alors c'est tout cet arsenal, et puis évidemment les concepteurs de concevoir des espaces. Alors il y a évidemment tout le sujet des caméras, télé-souris, enfin tout cet aspect techno. Et puis il y a aussi travailler l'éclairage aux bons endroits. Alors à la fois pour, en gros un couloir super éclairé, l'agresseur il ne se sent pas très à l'aise pour agresser. et la femme se sent sécurisée que d'être dans un univers fortement éclairé. Donc en fait, il y a beaucoup de choses à faire. Mais pour revenir sur l'histoire des 5D, les méthodes, enfin, pour moi, c'est quelque chose qu'on devrait beaucoup plus savoir, comme on apprend, vous savez, les premiers secours. Oui, tout à fait. Donc on devrait être dans cette logique d'apprendre aux gens à comment réagir face à une situation anormale.

  • Speaker #0

    Et potentiellement ça rentre en programme scolaire, un peu comme on avait le BSR, la formation sur les premiers secours, peut-être que l'inclure aussi dans le programme d'éducation nationale. Bien sûr,

  • Speaker #1

    je pense que c'est des formations qui doivent, enfin des choses qui doivent arriver très tôt.

  • Speaker #0

    Pour avoir les réflexes des plus jeunes.

  • Speaker #1

    Pour que ce soit naturel et avoir les bons réflexes, parce qu'on peut avoir les très mauvais réflexes aussi et se mettre en danger.

  • Speaker #0

    C'est vrai que nous dans le handicap, la partie comment agir est primordiale. Parce que du même constat, il n'y a pas de sensibilisation à l'école. C'est qu'on n'a jamais été sensibilisé au handicap, qu'on n'a pas de personnes en situation de handicap dans son entourage.

  • Speaker #1

    On ne sait pas comment s'y prendre.

  • Speaker #0

    Et on voit des situations où les personnes poussent un fauteuil roulant, elles prennent par le bras une personne aveugle. Donc en fait, il y a toute une approche aussi d'une personne en situation de handicap, de comment on agit, comment on se présente.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est de la sensibilisation. C'est de la sensibilisation sur des situations de personnes fragiles. ou en état de fragilité. Et ça, il faut l'apprendre et je pense qu'il faut effectivement l'apprendre très tôt.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas pour ce partage, pour les explications sur Femmes en Mouvement, sur vos actions que vous menez au quotidien dans le domaine de la mobilité. Chapeau, en tout cas ça fait vraiment plaisir de vous avoir et notamment de t'avoir reçu sur le podcast. Pour terminer, les choses qui t'ont marqué sur cette édition du RNTP ?

  • Speaker #1

    Alors j'en citerai finalement trois. Alors notre petit déjeuner hier Femmes en Mouvement, On fait chaque année ce type d'événement dans les salons. Cette année on a décidé de le faire sans invité, juste pour pouvoir avoir un moment pour parler entre nous. Il y avait plus de 70 personnes. Moi j'ai fait un petit topo très bref parce que... Et j'ai dit, écoutez, prenez des badges, portez-les et faites-les voir, inondez le salon. Et alors ce qui est très marrant, c'est qu'il y a plein de gens qui m'ont dit, mais ah oui, mais voilà. Donc du coup, ça a marché. Bon, donc ça, c'était le moment très sympa finalement. Le deuxième, c'est que je remercierai en fait les organisateurs, donc Objectif Transport et puis donc l'UTPF et le GAR qui sont tous... Tous les trois membres de Femmes en mouvement parce qu'on va vraiment vers un rééquilibrage très clair de la prise de parole des femmes dans les tables rondes. Donc on a fait des décomptes, alors on va faire un petit poste là-dessus, mais en fait on a, je dirais, je crois qu'il y avait un bon niveau de score par rapport à des événements précédents. En fait, ils se sont vraiment appelés à ce qu'il y ait une vraie mixité. dans les tables rondes. Donc ça c'est la deuxième chose que je retiendrai. Et puis la troisième chose je crois que je retiendrai c'était effectivement cette invitation à cette table ronde sur ce sujet de la sécurité et donc pour moi de la sécurité des femmes dans les transports c'est un sujet auquel je suis personnellement très sensible. Et j'étais contente d'avoir l'occasion de prendre la parole là-dessus.

  • Speaker #0

    De partager tout ça. Merci à toi, Patricia, pour ce moment d'échange.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci à toi.

  • Speaker #0

    Et au plaisir. Merci, au revoir. Merci d'avoir écouté Déclic, le podcast qui donne une voix à l'inclusion. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous et laissez une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram et YouTube. Le nom, c'est Déclic avec deux i. .podcast pour découvrir les prochains invités et suivre la sortie des prochains épisodes. Je vous donne rendez-vous toutes les deux semaines, le jeudi pour un nouveau déclic. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Patricia Bastard

    00:11

  • Discussion sur l'association Femmes en Mouvement

    00:46

  • Les enjeux de la parité dans le secteur de la mobilité

    03:00

  • Les chiffres de la sécurité des femmes dans les transports

    06:34

  • Initiatives pour améliorer la sécurité des femmes

    08:23

  • Conclusion et réflexions sur l'édition du RNTP

    15:09

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