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Des mots au corps : psychologie, corps & thérapie

E02 "Comment le couple peut-il devenir un lieu de guérison de nos blessures profondes ?" avec Guillaume de Brébisson

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56min |02/04/2025
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Des mots au corps : psychologie, corps & thérapie

E02 "Comment le couple peut-il devenir un lieu de guérison de nos blessures profondes ?" avec Guillaume de Brébisson

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56min |02/04/2025
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Description

Et si la relation de couple pouvait guérir nos blessures émotionnelles ? Dans cet épisode, je reçois Guillaume de Brébisson, thérapeute psychocorporel, thérapeute de couple et sexothérapeute pour parler de la puissance de la relation de couple et de la sexualité dans notre parcours de vie.


Ensemble, nous plongeons dans la définition de l'amour au-delà des définitions classiques et romantiques. Nous questionnons la manière dont l’amour influence nos choix et nos comportements. Plus qu’un simple sentiment, il apparaît comme une force structurante qui peut guider notre vie et nos relations.

Etre en couple est-ce une thérapie en soi ? C'est en tout cas une plongée dans notre intimité.


Guillaume met en lumière la manière dont nos attentes et nos conditionnements influencent la relation amoureuse, et comment nos blessures s'expriment en particulier à cet endroit là.

Guillaume partage ainsi des outils concrets pour en prendre soin, et invite à un travail introspectif qui permet de mieux comprendre sa propre dynamique de couple.


Au coeur de la discussion, nous abordons le rôle du corps et de la sexualité comme outils au service d'une relation harmonieuse et réparatrice. Guillaume partage avec passion son approche pour renouer avec une sexualité plus authentique et épanouissante, où le plaisir et la connexion remplacent l’anxiété et la performance, venant ainsi nourrir la relation.


Laissez-vous porter par cet épisode inspirant avec Guillaume de Brébisson puis prenez un instant pour vous demander : êtes-vous guidés par l’amour ou par la peur ?

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Pour aller plus loin avec Guillaume de Brébisson :

https://universite-de-lamour.fr/

https://www.le-temps-du-couple.fr/

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Pour en savoir plus sur ma pratique :

https://nova-biodynamique.fr/

Et pour me contacter :

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A bientôt !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast des mots au corps qui parle de thérapie psychocorporelle et notamment de la psychologie biodynamique. Mes invités sont des thérapeutes formés à cette approche et apportent des éclairages sur les thématiques phares de la thérapie. Je suis Viollaine Didier, thérapeute psychocorporelle biodynamique et hôte de ce podcast. Que vous soyez thérapeute ou client ou tout simplement curieux, j'espère que ces échanges vous apporteront des clés pour avancer sur votre chemin personnel. et professionnel. Mon invité du jour s'appelle Guillaume de Brébisson. Il est thérapeute psychocorporelle biodynamique, thérapeute de couple et sexothérapeute. Il prend régulièrement la parole lors de conférences, anime des stages et a également écrit plusieurs livres en lien avec ses sujets de prédilection, la thérapie psychocorporelle, ainsi que la sexualité et la communication au service du couple. Bonjour Guillaume.

  • Speaker #1

    Bonjour Violaine

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Écoute, merci de m'avoir invité, je suis ravi d'être là moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors dans le précédent épisode que j'ai enregistré avec Bruno Danjou comme invité, nous avons abordé la question de la place du corps dans la thérapie. Aujourd'hui, ça invite finalement deux autres questions, la place du corps dans la relation et la place de la relation dans la thérapie, puisque nous avons en effet choisi d'aborder ensemble la question du couple comme lieu possible de guérison. et notamment par la voie de la sexualité. Ou autrement dit, s'expanouir pour guérir, pour reprendre le titre de l'un de tes livres et de l'un des stages que tu animes avec ton épouse Sabrina. Voilà, alors on sait que le couple peut être un lieu d'amour, d'intimité, de complicité, mais aussi de soutien, de construction et plein d'autres jolies choses qui sont autant de raisons pour lesquelles on choisit de se mettre en couple en premier lieu. Mais on sait aussi qu'il peut devenir un lieu de conflit, d'attente, de frustration, de déception, de résignation, voire même de souffrance. Alors Guillaume, quand on parle de guérison dans le couple, qu'est-ce qu'il est possible de guérir dans le couple et par le couple ? J'aimerais bien qu'on commence par ça.

  • Speaker #1

    Alors, pour paraphraser François Léwin, qui est le directeur de l'école de psychologie biodynamique et le fondateur en France de cette école, tout est guérissable, mais on ne peut pas tout guérir. Pourquoi ? Parce que toute souffrance... peut être guérie un jour, mais elles sont trop nombreuses pour qu'une vie suffise. Et ça, c'est valable en couple. Parce qu'en fait, il m'a fallu longtemps pour le comprendre, mais c'est dans le couple qu'on peut réellement venir guérir nos blessures, on peut dire aussi nos souffrances. On va dire que ces deux termes sont synonymes, bien que ce ne soit pas le cas. Mais c'est là qu'on peut aller guérir. Et ce n'est que là. Alors, quand je dis « ce n'est que là » , c'est un peu provocateur, bien sûr, surtout pour toutes les personnes célibataires qui, peut-être, me croûtent et qui sont en thérapie dans l'idée de guérir leur blessure. Mais ce que je veux dire, c'est que pour que la blessure s'exprime, qu'elle se fasse entendre, puis qu'ensuite elle soit prise en compte, puis soignée et finalement guérie, Il faut qu'il y ait une relation. Lorsqu'on est seul sur son île déserte à méditer sous un palmier, ou tout en haut d'une montagne en Inde ou au Népal, c'est facile, il n'y a rien à guérir. Il n'y a rien à guérir, il n'y a pas de blessure qui s'exprime, il n'y a pas de blessure qui s'exprime parce qu'on est tout seul. Alors bien sûr, il y a les parties de soi, mais globalement, pour que quelque chose se passe, il y a deux... fondamentaux, le premier, c'est que ce qui se passe, se passe dans le corps, d'où tout le travail de Bruno, qui est tout à fait intéressant de ce point de vue-là. Donc le travail se passe dans le corps, l'expression d'une émotion se passe dans le corps, l'expression d'une sensation, d'une souffrance, d'une douleur, d'un manque se passe dans le corps. Tout est corporel, rien n'existe qui ne soit pas corporel. Le corps est notre média d'expérience du monde. Nous n'avons que le corps et sans corps, nous n'avons rien. Ça ne veut pas dire que nous n'existons pas, nous sommes des âmes, mais si nous ne sommes pas incarnés, nous ne pouvons pas faire l'expérience. Donc l'expérience se fait dans le corps et elle se fait au sein d'une relation. Bien entendu, plus cette relation est intime, c'est-à-dire plus les deux êtres en relation sont proches, et plus elle résonne, plus elle permet de rouvrir des blessures et par conséquent de les guérir.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'allais dire, on est en relation de manière permanente, donc à part si on est sur une île déserte, comme tu disais, mais dans notre travail, au niveau professionnel, ça peut être au niveau amical, au niveau familial. Donc, toutes ces relations nous permettent aussi de venir nous confronter et travailler nos blessures finalement. Qu'est-ce qui change vraiment dans le couple ?

  • Speaker #1

    Elles vont nous permettre d'expérimenter nos blessures. Le travail, par exemple, c'est un lieu magnifique pour ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Travailler, d'avoir des collègues de bureau, un chef, plusieurs chefs, enfin tout ça.

  • Speaker #0

    Mais la famille aussi.

  • Speaker #1

    Oui, la famille, c'est pas mal. Mais le lieu idéal d'expérimentation des blessures, c'est sûrement le travail. Mais ce n'est pas un lieu de guérison.

  • Speaker #0

    D'accord. Ah oui, c'est ça la différence.

  • Speaker #1

    Pour qu'il y ait guérison, il faut qu'il y ait le désir mutuel de prendre soin de l'autre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Prendre soin de l'autre, c'est l'amour. C'est-à-dire, c'est la définition de l'amour. Quand on cherche, on parle toujours d'amour. Nous, on en parle beaucoup. Avec mon épouse Sabrina, on a l'université de l'amour. C'est vraiment notre sujet de prédilection, l'amour. Et on dit l'amour, l'amour, mais finalement on dit rarement de quoi il s'agit. Et l'amour, c'est la décision délibérée de prendre soin d'un autre être humain en se privant parfois de certaines choses pour que cette prise de soin puisse se réaliser au mieux pour l'autre. Donc l'amour, c'est « je prends soin de toi » . Ce « je prends soin de toi » Il a lieu naturellement avec les enfants. C'est très intéressant parce qu'avec les enfants, on ne se pose pas la question. On a un petit être qui naît, qui nous regarde de ses grands yeux émerveillés. On est raide dingue d'amour. C'est à la fin de notre vie, en fait, pour ce petit être, même quand ça sera devenu un grand barbu. Et on ne se pose pas la question. On sait fondamentalement dans nos tripes que nous sommes là pour prendre soin de lui. Bien entendu, il existe des histoires horribles, ou ce n'est pas comme ça que ça se passe, mais globalement, on sait bien que ce qui vient en premier, chez la mère et chez le père aussi, d'une autre façon, c'est vraiment « je vais prendre soin de toi » . On ne remet en question cette question de « je vais prendre soin de toi » que dans la relation de couple. C'est assez étonnant. Si la relation de couple, on choisit son partenaire, alors on choisit... jamais tout à fait complètement à choix, on tombe amoureux, on est sous le coup des émotions, etc. Mais bon, malgré tout, on est trouvé amoureux de cette personne-là et pas de sa voisine ou de son voisin. Donc, il y a quand même une forme de choix inconscient qui se réalise, qui se produit.

  • Speaker #0

    Oui,on dit qu'on ne se choisit pas par hasard.

  • Speaker #1

    On ne se choisit jamais par hasard. Il n'y a pas de hasard dans les relations. C'est étonnant de voir ça quand on est thérapeute de couple. Il y a un truc dont on peut être sûr au bout de quelques années d'exercice. C'est ça, c'est que les gens ne se choisissent pas par hasard. Bon, on choisit quelqu'un d'autre, on en prend soin au début, et puis arrive un moment où on se dit, ouais, ça suffit, c'est toujours moi qui fais jamais elle ou si jamais lui qui... Et là, on n'est plus, non, je prends soin de toi de manière inconditionnelle, on est en train de conditionnaliser notre amour. Ce qu'on ne fait pas avec les enfants. Avec les enfants, on ne se dit pas... la prochaine fois qu'il fait ça, je le répudit. On ne dit pas ça.

  • Speaker #0

    Non, en général,non.

  • Speaker #1

    Même quand on peut avoir des conflits très violents avec ses parents, y compris quand on est adulte, mais c'est très rare qu'on dise je vais divorcer mes parents. Même si la procédure existe en fait, c'est possible. Ah oui, ok. Moi ça m'avait fait rêver quand j'étais adulte. J'ai dit je vais faire ça. Et puis finalement, je ne l'ai pas fait. Il n'y a que... dans la relation d'amour conjugale qu'on va à un moment donné conditionnaliser notre amour. Et on conditionnalise notre amour parce qu'on perd le contact avec ce que c'est que l'amour. C'est-à-dire qu'on a oublié qu'on avait décidé de prendre soin de cette personne-là. On oublie nos décisions initiales. Mais en fait, on a pris une décision. Souvent, on ne l'a pas... On n'a pas conscientisé, voilà, excuse-moi, c'était le terme que je cherchais. C'est-à-dire, on a pris une décision, mais on n'a pas conscientisé. Donc, à un moment donné, il faut la conscientiser et reprendre cette décision d'une manière vraiment totalement informée et consciente.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce qu'on appelle l'engagement, finalement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais l'engagement, en général, ce n'est pas le premier jour. C'est-à-dire que le premier jour, il y a un engagement du corps, il y a un engagement de l'amour au sens… les émotions qui nous traversent, les papillons dans le ventre, etc. Donc on s'engage sans savoir qu'on s'engage. Et puis au bout d'un moment, ça ne marche plus comme ça, les problèmes s'installent, les difficultés, les éventuelles souffrances, etc. Soit ça reste comme ça parce qu'on ne travaille pas à la question ou que c'est trop lourd et qu'on finit par se séparer, etc. Soit à un moment donné, on s'interroge et si on s'interroge et qu'on se dit « Non mais moi je ne souhaite pas remettre cette relation en question". Alors, on entre dans la partie intéressante de l'amour, c'est la décision consciente que c'est ma femme, c'est mon homme et je vais prendre soin de lui jusqu'à, ou d'elle, jusqu'à la fin de mes jours. Et ça, c'est l'amour.

  • Speaker #0

    Cette décision consciente, c'est l'amour, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Là, on est dans l'amour. Et là, on peut... Qu'est-ce que ça veut dire prendre soin ? Si je prends soin... de mon épouse, bien sûr que je vais prendre soin de ses blessures. Parce que c'est quoi mon épouse ? C'est comme moi, un paquet de blessures. Qu'est-ce qui fait que nous réagissons au monde émotionnellement ? Qu'est-ce qui fait que nous nous extasions dans un coucher de soleil ou que nous sommes horrifiés par des images de guerre à la télé ? C'est nos blessures. S'il n'y a pas nos blessures... Il n'y a pas de relief dans notre psyché. Et s'il n'y a pas de relief dans notre psyché, on n'est ému par rien. C'est grâce à nos blessures que nous pouvons éprouver des émotions qui s'éprouvent, je le rappelle, dans le corps. Et elles se manifestent sans cesse à notre conscience en demandant à être guéri. Si j'ai une blessure d'abandon, je parle de la blessure d'abandon assez facilement parce qu'elle a été très présente dans mon existence. Si j'ai une blessure d'abandon et que je n'ai pas fait de travail sur moi, je n'ai pas fait de travail sur moi mais j'ai une blessure d'abandon parce que j'ai vécu un abandon petit qui m'a marqué, ou plusieurs, en général c'est plusieurs. Qu'est-ce qui va se passer ? À chaque fois que... Une personne va me faire un peu la tête, ou ne pas être pleinement disponible pour moi, ou raccrocher un peu vite au téléphone, ou me rendre la monnaie sans me regarder dans un magasin. Enfin, je prends exprès des micro-situations de la vie. À chaque fois, je vais ressentir de la douleur. Cette douleur n'est pas forcément intense, ça dépend. Ça dépend surtout de comment je me suis levé le matin. D'accord. Si je suis en forme, la douleur ne sera pas très intense, mais elle sera là. Si je ne suis pas en forme, elle sera plus forte. Et peut-être même qu'une fois, je vais complètement exploser. Quoi ? Comment ? C'est comme ça que vous me regardez ? Vous me rendez la monnaie sans me regarder dans les yeux ? Voilà, ça c'est un jour où ça ne va pas. Mais dans toutes les manières, ma blessure est réactivée. Sans cesse, C'est-à-dire que j'ai une grille d'interprétation du monde dans laquelle tout le monde est tout le temps en train de m'abandonner.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, je ne vois plus que ça. Ce qui fait que je ne vois pas quand on ne m'abandonne pas, en particulier. Je ne vois pas l'ami qui est toujours là et qui répond toujours en téléphone. Je ne vois pas mes parents qui sont toujours disponibles pour moi, bien que peut-être ils m'aient abandonné dans l'enfance. Je ne perçois pas ça parce que tout ce que je perçois, c'est la blessure d'abandon qui me dit « Regarde, regarde, regarde, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon. » Donc, qu'est-ce qu'elle me dit, la blessure d'abandon ? Elle me dit « Soigne-moi. » Qui peut soigner une blessure d'abandon ? Moi, je ne peux pas soigner ma blessure d'abandon. Je suis blessé. Je ne peux rien faire. Et là, j'insiste là-dessus. J'insiste là-dessus. Parce que j'en ai marre, mais vraiment marre, de ce discours de développement personnel qui consiste à dire, prenez-vous en charge, soignez-vous, quand vous irez mieux vous-même, vous irez mieux avec les autres, et patati et patata. Vous avez une blessure d'abandon, soignez-la, et puis vous verrez, tout ira mieux après, et blablabla. C'est n'importe quoi. Nous sommes en relation, comme tu l'as dit tout à l'heure, nous sommes en relation constante, permanente, avec tous et tout le monde. Donc il n'est pas possible. de se prendre en charge soi-même intégralement, d'aller se soigner dans une cabine magique où on met 10 balles et on ressort tout neuf, et après on peut aller voir les autres. Non, ce n'est pas comme ça que ça marche, ce n'est pas vrai. Tous les magazines qui vous racontent ça vous mentent. Ou tout simplement répètent un truc qu'ils ont lu ailleurs sans y avoir réfléchi.

  • Speaker #0

    Quand tu dis tout seul, se soigner tout seul, c'est se soigner vraiment en autonomie ? Ou est-ce que c'est, par exemple, dans le lien thérapeutique, quand tu vas consulter un thérapeute ?

  • Speaker #1

    Dans le lien thérapeutique, il y a une relation. C'est la relation qui soigne. La relation nous fait souffrir et c'est elle qui nous soigne. D'accord. Mais on ne peut pas faire l'économie de la relation. Et c'est vrai, j'étais un peu véhément là, mais je suis agacé, plus qu'agacé, par le discours. qui consiste à faire croire aux gens que c'est quand ils arriveront à s'aimer eux-mêmes tout seuls comme des grands qu'ils pourront aller rencontrer quelqu'un d'autre pour l'aimer à son tour. C'est juste pas vrai. C'est pas comme ça que ça marche, c'est tout. Je reviens sur mon histoire de blessure d'abandon. On a la blessure d'abandon qui nous dit soignez-moi, soignez-moi, soignez-moi. Comment je fais pour soigner cette blessure d'abandon ? Eh bien, j'ai besoin d'une relation pour la soigner. Je ne peux pas soigner la blessure d'un moment sans relation. Pourquoi la relation conjugale est le lieu de guérison des blessures ? Parce que dans la relation conjugale, je connais mon conjoint comme personne et il me connaît comme personne. Et l'intensité de la relation, l'intimité, la proximité, la proximité, c'est ça le terme juste, de ces deux êtres, va permettre... à la fois un ressenti plus fort de la blessure, ça c'est sûr, et va aussi permettre le fait de prendre soin d'une façon qui va être possiblement efficace.

  • Speaker #0

    Ça c'est à condition que les deux membres de ce couple soient conscients de cette blessure qui est là, non ?

  • Speaker #1

    C'est à condition que les deux membres du couple décident de poursuivre leur couple, c'est-à-dire qu'ils s'engagent. comme tu disais tout à l'heure, il y a effectivement une notion d'engagement très forte, qu'il s'engage dans la relation, dans une relation d'amour, et la relation d'amour c'est « je prends soin de toi » . Tant qu'on n'est pas là-dedans, tant qu'on est dans… Mais d'abord, il faut qu'il arrête de faire ça. J'avais un couple il n'y a pas longtemps dans mon cabinet, l'homme disait « d'abord elle arrête de me faire des reproches, et après on verra » . Bon, ben ça, ça ne marche pas. Ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    Parfois, on essaie de prendre soin, mais on s'y prend mal. On est très maladroit finalement aussi. On peut être très maladroit dans nos propos, dans nos manières de faire. Et ça peut être pire aussi, non ?

  • Speaker #1

    Pire, je ne sais pas. Je suis d'accord qu'il y a un apprentissage de la communication à faire. Ça, c'est sûr. Et est-ce que ça peut être pire ? Au moins, il y a une tentative. Oui. Je pense qu'une des choses que je dis souvent... couples qui viennent me voir, soit en thérapie, soit dans les stages qu'on anime, c'est essayer d'écouter l'intention.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, l'intention.

  • Speaker #1

    Ça m'arrive aussi quand j'ai un couple qui dit à l'autre « Oui, mais tu comprends, tu fais ci, tu fais ça, etc. » Et puis ils s'énervent. Et je me tourne vers l'autre et je dis « Est-ce que vous avez entendu qu'il vous a dit « Je t'aime » tout le temps ? » il râle, mais dans sa manière de râler, en fait, ce qu'il dit, c'est « je t'aime » . Est-ce que vous avez entendu derrière les mots ? Et très souvent, les gens sont surpris, mais ils reconnaissent que oui, en fait, ils avaient bien compris ça. Alors, c'est à quoi est-ce que je m'attache ? Est-ce que je m'attache à la forme ou au fond ? Mais je suis d'accord que c'est un apprentissage. C'est un apprentissage du discernement. Il y a un apprentissage de la communication. Un apprentissage de la communication, en fait, ce n'est pas la communication, c'est un apprentissage de l'écoute. Il y a un apprentissage de l'écoute, un apprentissage du discernement. Et du coup, il y a aussi un apprentissage de « je fais mes demandes » .

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la thérapie de couple que je pratique, la thérapie Imago, est si efficace parce qu'en fait, on va… Typiquement, dans une séance de thérapie de couple, je mets les deux personnes en dialogue. D'abord, elles sont face à face et elles se regardent dans les yeux. Déjà, rien que ça, elles ne sont pas habituées. Et ensuite, on va les faire dialoguer. Donc, il y en a un qui va être énervé parce que la veille, son conjoint a rempli la vaisselle à l'envers. Donc, on va partir de là. Et on ne va pas dire, oui, tu comprends, tu remplis la vaisselle n'importe comment, pourtant je te l'ai dit cent fois, etc. On ne part pas là-dedans. On part dans, voilà ce qui se passe pour moi quand je constate que la vaisselle est remplie à l'envers. Et là, on découvre la blessure. Évidemment, parce que tout le monde s'en fout de comment on range la vaisselle. Il n'y a pas de règle absolue. Pourquoi ça me fait réagir ? Ça me fait réagir parce que derrière le lave-vaisselle mal rangé, je vois un manque de respect pour moi. Par exemple, si je vois un manque de respect pour moi, pourquoi c'est si important de voir ce manque de respect ? Parce que j'ai le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est très fréquent. J'ai le manque de reconnaissance et j'ai le sentiment de ne pas exister. Pourquoi j'ai le sentiment de ne pas exister ? C'est parce qu'il y a eu un problème dans l'enfance. C'est évident. Ma mère ne m'a pas bien pris en charge, ou mon père ne m'a jamais regardé, ou je ne sais pas. Si tu savais le nombre d'hommes que leur père n'a jamais regardé, qu'il n'a jamais rien dit, ni bonjour, ni merci, ni c'est bien, ni même c'est mal. En fait, il s'est purement et simplement ignoré. Ces hommes-là, ils ne savent pas ce qu'ils font sur Terre. De la même façon qu'il y a de très nombreuses femmes qui, elles aussi, ont ce sentiment de ne pas avoir existé, et c'est souvent dans les yeux de leur mère. Ça peut aussi être dans les yeux de leur père. Le père est très structurant dans la légitimité d'être au monde. Finalement, la mère, elle donne la naissance, elle donne la vie, et c'est le père qui dit « c'est bien que tu sois là » . Le père, il renforce ça. En tout état de cause, on voit bien des adultes qui sont des vrais adultes, qui ont des vraies carrières professionnelles, qui ont fait plein de choses, plein de réalisations, qui ont mené une belle vie, qui ont eu des enfants, etc. qui sont complètement... démoli intérieurement parce qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir le droit d'exister et ça se transmet au lave-vaisselle Pour sauver le lave-vaisselle il faut bien les mettre en dialogue et ce dialogue il est extrêmement intéressant il est vraiment enrichissant parce que quand mon conjoint m'écoute sur le fait que lorsque donc encore une fois le lave-vaisselle est mal rangé moi j'ai le sentiment de pas exister Il s'attache à quoi ? Il s'attache à... mais c'est tragique. Moi j'ai besoin que mon conjoint ait le sentiment d'exister. C'est fondamental. Et là il va prendre soin. Et cette prise de soin, elle est constitutive de la guérison. Les dialogues, comme ceux que je pratique en thérapie de couple, permettent à chacun des partenaires de prendre conscience du fait que... même quelque chose d'aussi bénin que la manière dont on range un vaisselle, peut déclencher chez le conjoint un sentiment comme celui de « je n'existe pas » . C'est anthologique ça, c'est « je n'existe pas pour le monde entier, mais si je n'existe pas pour le monde entier, je n'existe pas pour mon conjoint. Si je n'existe pas pour mon conjoint, à quoi ça sert que je sois en vie ? » C'est un sentiment qui est vraiment… et que bien entendu le problème ce n'est pas le lave-vaisselle, c'est ce sentiment-là. Et là, toutes les conditions sont réunies pour que le conjoint soit remobilisé dans son désir de prendre soin. Et à partir du moment où mon conjoint va prendre soin de ma blessure de non-existence, par exemple, elle va guérir cette blessure, parce que c'est tout ce que j'attends dans le monde depuis le début. C'est quoi une blessure ? C'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire, théoriquement parlant, parce qu'en fait c'est très utile comme on l'a vu tout à l'heure. Mais c'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire parce que c'est un manque de soin du caregiver. C'est un manque de soin de maman ou un manque de soin de papa. Et ce manque de soin crée une incohérence. Ce n'est pas cohérent du point de vue du bébé ou du petit enfant que papa ou maman fassent comme s'ils n'existaient pas. ou que papa ou maman m'abandonne, ou que papa ou maman fasse encore autre chose. Bref, ce n'est pas cohérent par rapport à « je suis venu au monde » . Donc, de deux choses d'une, soit c'est moi qui ne devrais pas être là, et il y a beaucoup de morts subites des nourrissons qui, d'après moi, seraient explicables comme ça. Et en fait, je n'ai rien à faire là, puisqu'on ne s'occupe pas de moi, donc c'est mieux que je ne parte pas. Donc, soit je m'en vais. Soit je porte cette souffrance à jamais et j'essaye de me construire malgré cette blessure. C'est le choix qu'on fait en général. On a une blessure et on essaie de se construire malgré cette blessure. Mais ce manque... continue de s'exprimer, de crier famine. Et par conséquent, lorsqu'on se met en couple avec quelqu'un, c'est pour combler son manque. Alors malheureusement, pas seulement un manque, ça serait trop facile, mais en général plusieurs. Et en plus de ça, l'autre se met en couple avec nous pour les mêmes raisons, et souvent c'est les mêmes blessures.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on dit qu'on ne se met pas en couple par hasard, c'est qu'on cherche quelqu'un qui puisse compenser nos blessures.

  • Speaker #1

    Oui, et alors du coup, pour compenser les blessures de l'autre, le plus simple, c'est encore d'avoir les mêmes. Parce que si moi aussi j'ai le sentiment de ne pas exister, je vais mieux comprendre mon conjoint qui a le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est les motifs inconscients. Le jour où on conscientise, on s'aperçoit qu'en fait, on a choisi quelqu'un qui avait la même blessure que nous, mais qui répond d'une manière inverse. Parce que si j'ai le sentiment de ne pas exister, en gros, j'ai deux manières de répondre. Soit je m'écrase, je disparais, je ne suis jamais là, je suis très timide, très modeste, etc. soit je suis un troublion, j'anime tôt, je me fais remarquer sans arrêt, tout le monde sait qui je suis. Donc, en gros, on a un représentant de chacune des deux solutions qui se trouve et qui se séduisent justement parce qu'ils se disent « Ah, mais c'est intéressant aussi sa méthode pour guérir. » Et en fait, notre comportement, c'est une adaptation, ce n'est pas une solution. L'autre. c'est aussi une adaptation, mais c'est l'adaptation inverse. Et ensuite, la question c'est, ok, chacun s'est adapté à sa blessure, mais comment va-t-on faire, comment vais-je faire pour prendre soin de la blessure de mon conjoint ? Si chacun des deux prend soin de la blessure de son conjoint, le couple est super costaud. Il ne va jamais s'arrêter. Parce qu'à chaque fois, dans chaque petit geste de la vie, comme le laver ses ailes, tourner les clés dans la serrure, passer le balai ou l'aspirateur... ou pas, des trucs du quotidien, des trucs simples, se dire bonjour le matin, au revoir le soir, etc. Toutes ces choses-là vont tout à coup signifier « Ah, j'existe ! » « Ah, il prend soin de moi ! » Mais ça, on ne quitte personne quand c'est comme ça. C'est ça le travail. Et alors, il faut bien dire que la sexualité joue un rôle très important là-dedans.

  • Speaker #0

    Mais j'allais y venir.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est pour ça qu'on parle de sexpanouir pour guérir.

  • Speaker #0

    Parce que la sexualité, ce que tu expliques dans ton livre, c'est que c'est, par exemple, si elle est insatisfaisante, peut être un symptôme de la relation, en tout cas des problématiques de la relation. Et donc, comme c'est un symptôme, ça peut aussi devenir un moyen de nourrir la relation. C'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en gros, c'est ça. C'est-à-dire, la sexualité, c'est un symptôme, de toute façon. Je dis souvent que quand une relation va bien, la sexualité va bien, même quand il n'y en a pas. La sexualité n'est pas un problème. Quand la relation va bien. enfin c'est très rare, ça arrive. Quand la sexualité est un problème, c'est que la relation ne va pas bien. Parfois, elle va bien en surface et on se dit, c'est bizarre, tout va bien sauf la sexualité. Moi, dans ces cas-là, la vision de thérapeute, c'est venez me voir. On va reparler de tout ça et on va voir si ça va si bien que ça. Mais pour moi, si la sexualité ne va pas, c'est qu'il y a quelque chose dans la relation qui n'est pas satisfaisant ou pas pleinement satisfaisant après ça ne veut pas dire, ça n'empêche pas qu'on est avec l'homme ou la femme de sa vie que peut-être on l'aime très fort c'est pas ça mais c'est une porte d'entrée pour parler des problèmes de la relation c'est ça ? comme je disais tout à l'heure la blessure elle se manifeste sans arrêt y compris dans les histoires de lave vaisselle la sexualité elle révèle que quelque chose ne va pas, ou que quelque chose n'est pas compris, quelque chose n'est pas pris en charge. Voilà, et c'est un domaine qui est délicat parce que comme on n'a pas appris la sexualité, personne ne nous a dit comment faire l'amour, eh bien on a beaucoup de mal à se remettre en question. On a beaucoup de mal à se dire, ah ben tiens, mais peut-être qu'il faudrait que je fasse autrement, etc. On a l'impression que si on... Les hommes en particulier, je pense aux hommes, si un homme se met à faire ce que sa femme lui demande, il va avoir l'impression de perdre de son masculin, de ne pas assurer, de ne pas être celui qui sait, etc. Et on est dans une espèce de croyance que les hommes savent faire l'amour et que ce serait eux qui l'enseigneraient aux femmes.

  • Speaker #0

    Les hommes ne savent pas faire l'amour, ils savent très bien se masturber, mais ils ne savent pas faire l'amour. Et les femmes ne savent pas faire l'amour non plus, mais elles ont une sensorialité qui est développée différemment de la sensorialité masculine et qui les met plus sur la piste. Parce qu'une femme qui éprouve du plaisir, elle éprouve du plaisir dans tout le corps, et en fait, c'est par là qu'il faut aller. C'est justement dans le fait de... d'impliquer la totalité du corps. Donc, elles sont plus prêtes de trouver une solution, on va dire, que les hommes. Bon, bref, la sexualité me dit que ma relation n'est pas complètement satisfaisante. Mais la sexualité est aussi et surtout le lieu où je peux prendre soin de l'autre. Prendre la sexualité au lieu d'aller chercher à prendre mon plaisir, que ce soit l'homme ou la femme. Je vais réellement chercher à prendre soin du plaisir de mon conjoint, à vraiment m'occuper de lui comme il aime, comme c'est bon pour lui ou pour elle, et que je m'oublie d'une certaine manière au profit de l'autre et que l'autre en fait autant pour moi, bien sûr. Eh bien, on est dans une sexualité qui va devenir assez rapidement épanouissante pour les deux. Et si la sexualité est épanouissante, c'est un endroit où il n'y a plus de lutte de pouvoir. Donc, la lutte de pouvoir, c'est « fais comme moi » . C'est moi qui ai raison, fais comme moi. Donc, si dans cet endroit-là, j'ai plus de lutte de pouvoir, eh bien, lorsque la sexualité s'arrête, enfin, parce que c'est fini, c'est l'heure de dormir, eh bien, le lendemain, je serai porté par ce fait que tout mon corps a été nourri par le soin qui a été pris de moi, en absence de lutte de pouvoir. Et je vais être naturellement porté à ne pas relancer la lutte de pouvoir dans la vie quotidienne. Parce que je vais me sentir plein, je vais me sentir nourri, je vais sentir que ma blessure a été bien soignée, je vais voir que j'ai existé, que je n'ai pas été abandonné, etc. Et ça va me faire tellement de bien que je vais éprouver une grande reconnaissance, une gratitude vis-à-vis de l'autre. Et du coup, je ne vais lui vouloir que du bien. Alors, ça dure ce que ça dure, mais le temps... pendant lequel ça dure, c'est un temps qui est infiniment guérissant. Et ça, c'est très bon. C'est pour ça que la sexualité... L'avantage de la sexualité, c'est que c'est à la portée de tout le monde. On a tous une sexualité. Et l'autre avantage, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de mots dans la sexualité. Donc on ne peut pas trop se tromper, ce sont les corps qui se parlent. Et du coup, je ne sais pas si tu as remarqué, mais on se trompera vraiment sur l'intention. dans la sexualité. Oui, c'est vrai. On sait ce que l'autre veut ou ne veut pas. Quand ça ne se passe pas très bien, parce qu'il y en a un des deux qui n'est pas complètement présent, parce que quelqu'un soit la raison, on le sent tout de suite. Donc, on ne se trompe pas sur l'intention. Donc, quand l'intention est positive, qu'elle est bonne, qu'elle est nourrissante, qu'elle est là pour me faire du bien, etc., même si peut-être les gestes sont malavrants, c'est possible, on sent l'intention. Et donc, on part sur du très bon, qu'on peut... emporter avec soi.

  • Speaker #1

    Et tu dis, la sexualité se passe de mots, et pourtant, tu encourages, toi, à parler de la sexualité dans le couple. Notamment, tu dis, un couple qui ne parle pas de sexualité est un couple qui est séparé de l'intérieur. Tu insistes sur le fait de pouvoir parler librement en couple de la sexualité, comme on pourrait parler du dîner du soir, quoi. En tout cas, avec la même facilité. Oui, avec la même facilité. La même naturelle.

  • Speaker #0

    La sexualité se passe de mots, c'est pendant qu'elle a lieu.

  • Speaker #1

    D'accord, pendant l'acte.

  • Speaker #0

    Pendant qu'elle a lieu, c'est assez rare qu'on se lance dans un dialogue introspectif. Après, on peut avoir des petits mots par-ci par-là, mais on n'est pas dans un dialogue construit. Mais oui, absolument, il est très important de pouvoir parler de sa sexualité dans son groupe. Et d'ailleurs, il est aussi très important de pouvoir parler de sa relation. C'est-à-dire que les couples qui fonctionnent sont des couples dans lesquels régulièrement, il y a un échange sur la qualité de la relation et dans lequel il y a aussi régulièrement des échanges sur la sexualité. L'échanger sur la sexualité, c'est à la fois, moi j'aime, j'aime pas, mais ça, c'est un peu le dialogue de base, enfin, c'est pas forcément ce qui est le plus riche, c'est plutôt, voilà ce que ça m'a fait. Voilà ce que ça me fait, voilà ce que j'ai vécu la dernière fois, voilà. Voilà ce que j'aimerais, dans le sens de ce que j'aimerais ressentir, pas ce que j'aimerais forcément faire. Ce n'est pas la même chose, parce que les actions qui sont entreprises dans le cadre de la sexualité sont des moyens de ressentir des émotions et des sensations particulières. Ce qui compte, ce n'est pas les actions, c'est les émotions et les sensations. Et ça, c'est pareil, il faut le comprendre. On ne peut le comprendre que par l'expérience et qu'en dialoguant. le fait de rentrer comme ci ou comme ça, ou de ne pas rentrer, ou de ceci ou de cela, vraiment, en fait, c'est totalement annexe. La réalité n'est pas là du tout. La réalité, c'est qu'est-ce que moi je ressens ? Comment je vais t'amener à ressentir quelque chose ? Parce qu'en fait, dans la sexualité, chacun des deux utilise le corps de l'autre pour pouvoir... à l'intérieur de son propre corps accéder à des ressentis auxquels on n'accède pas autrement. C'est ça, là, ce que je veux dire. Essentiellement, sur le plan individuel, c'est ça. C'est utiliser le corps de l'autre. Donc, après, c'est bien d'aller en parler pour dire, voilà, quand tu m'as fait ça, j'ai ressenti, c'était merveilleux, j'étais ailleurs, je sentais ça. Ah bon, tiens, c'est drôle, il m'est arrivé presque la même chose, mais alors, c'était pas à ce moment-là, c'était un peu après. Et là, on a une compréhension, là, on a un couple qui se découvre et qui découvre que c'est jamais fini, qu'une curiosité sans borne, sans limite, ça peut être vraiment très beau.

  • Speaker #1

    Tu dis notamment aussi que dialoguer en couple au sujet de la sexualité, ça n'a rien d'évident, ce n'est pas forcément quelque chose qui est naturel pour les couples, et qu'on est plutôt porté à aller chercher des réponses à l'extérieur quand on a un problème de sexualité au sein de son couple. et pas en parler avec la personne. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'on va chercher à l'extérieur, dans des vidéos, du tuto ? Et pourquoi finalement on n'ose pas en parler avec la personne concernée ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'ose pas en parler du tout. On n'en parle pas avec la personne concernée, mais on n'en parle avec personne d'autre. Il y a toujours les fantasmes des hommes sur les réunions de femmes qui se racontent tout, et les fantasmes des femmes sur les... sur les mecs dans les vestiaires qui se racontent tout et les deux sont chauds en gros. Les femmes disent des choses mais pas tant que ça et les hommes disent pratiquement rien sur ce qui se passe véritablement. Les hommes ne parlent pas de leur ressenti, les femmes noient le poisson. Elles ne disent pas avec précision vraiment ce qui se passe. Donc en fait on ne parle pas de sexualité, on ne parle pas de sexualité avec qui que ce soit. On parle de sexualité dans les journaux, on en parle à la radio. Parfois, c'est même moi qui pense. Mais dans le fond, l'expérience individuelle, c'est que les gens manquent de référence. Ils aimeraient bien... La question qu'on entend en sexothérapie, c'est toujours la même. C'est toujours la même. C'est est-ce que je suis normal ? Est-ce que quand je fais ça, quand j'ai envie de ça, est-ce que c'est normal ? C'est presque, est-ce que c'est grave docteur ? C'est vraiment ça. Et alors, on a des gens qui ont une sexualité tout à fait ordinaire, enfin, qui sont très inquiets, parce qu'ils sont persuadés de ne pas être normaux, parce que, par exemple, ils font l'amour, allez, on va dire deux fois par semaine, et ils pensent que la normale, c'est quatre, ou une, enfin, bref, toute personne est perdue avec sa sexualité. Donc, avec son conjoint, Parler de la sexualité, c'est encore plus engageant que d'aller en parler, par exemple, avec un médecin. Or, parler de sexualité avec un médecin, c'est totalement inutile, ça ne sert à rien. Ils ont une vision des difficultés fonctionnelles qui peuvent exister, et ça oui, bien sûr, c'est leur métier. Mais sinon, sur le plan de l'expérience, ils ont aucune formation.

  • Speaker #1

    Est-ce que la différence entre parler avec un médecin et parler avec son conjoint, c'est qu'avec le médecin, on va plutôt parler de mécanique, j'ai envie de dire. Et avec le conjoint, plutôt, c'est inviter la question du ressenti, de l'émotionnel. Est-ce que c'est ça qui est plus difficile ?

  • Speaker #0

    Je pense que la vraie question, c'est la question du ressenti. Ce n'est pas la question de la mécanique. Mais tout le monde croit que c'est la question de la mécanique. En particulier les hommes. D'abord, les hommes sont formatés comme ça. Ils ont tendance... à identifier des processus, à aller vers un résultat, à prendre des mesures, etc. On va voir la mécanique parce qu'on a peur d'aller voir les émotions. Et qu'en plus, il y a cette espèce de croyance que les hommes connaîtraient la sexualité, auraient les clés de la compréhension. Et qu'en plus de ça, le tempérament masculin, c'est quand même beaucoup d'aller chercher des solutions, d'aller dérouler des processus, trouver des objectifs, des résultats, etc. Et du coup, on a... tous plus ou moins une vision mécanique de la sexualité. Et puis on est dans un discours ambiant qui est un discours dans lequel le résultat de la sexualité, ce serait le produit de certaines postures, certaines actions, certains produits éventuellement, certains trucs extérieurs. Et aussi, on est sous l'influence du porno qui représente la sexualité de cette façon-là. C'est une façon... qui est axée sur l'action.

  • Speaker #1

    Sur la performance, peut-être ?

  • Speaker #0

    La performance, oui, la performance. Mais l'action, le fait de faire. Or, la sexualité, ce n'est pas faire, c'est ressentir. Donc, on est à côté de la plaque. C'est tellement vrai que les couples viennent me voir, qu'ils viennent à leur stage. Là, on vient de finir avec Sabrina. Un stage s'explanouir, un faire l'amour avec l'amour. Et on a eu des retours extraordinaires des couples en fin de stage, qui, pour certains couples, qui ne faisaient plus l'amour depuis un certain temps déjà, et qui ont recommencé dans le cadre du stage en disant « mais oui, je ne savais pas que c'était ça » . On ne savait pas que c'était ça, faire l'amour, vraiment. Et des gens qui avaient 30 ans de vie commune. pas des gamins, des gens qui ont eu une expérience, une vie, qui ont eu des enfants, et qui disaient mais pour moi, faire l'amour, ce n'était pas ça.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi faire l'amour ?

  • Speaker #0

    C'est venir à à un stage.

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé ce que tu parlais dans ton livre. Tu disais que l'expression faire l'amour se retrouve dans d'autres langues. C'est un mot d'action, faire, fabriquer. En anglais, c'est to make love. Comme s'il y a cette idée qu'en faisant l'amour, on produit de l'amour.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. L'amour produit une hormone qui s'appelle l'ocytocine. Et l'ocytocine est générée dans un certain nombre de situations bien spécifiques. Il y a l'accouchement, il y a l'allaitement et il y a l'orgasme. Alors l'accouchement et l'allaitement, les hommes ne connaissent pas en général. Et en revanche, l'orgasme, c'est une expérience qui est partagée par les hommes et les femmes. Et puis, il n'y a pas que l'orgasme, parce qu'il y a aussi des doses de cytocine beaucoup plus faibles qui sont produites lorsque l'on partage un repas entre amis, par exemple. Donc, on voit bien cette idée de la convivialité, de l'amour, tout ça, c'est relié à la cytocine. Donc, quand on fait l'amour, on fabrique de l'amour. Parce qu'on fabrique une hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » . Et cette hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » , elle a quelque chose de super, c'est qu'elle nous donne envie de faire l'amour.

  • Speaker #1

    Plus on fait l'amour, plus on a envie de le faire, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Plus on fait l'amour, plus on ressent l'amour, et plus on ressent l'amour, plus on a envie de faire l'amour. Donc, en fait, c'est magnifique, c'est une mécanique extraordinaire que nous donne la nature. Et simplement, moi, tout ce que je dis, c'est juste qu'on a perdu le sens de tout ça. On s'est égaré. Mais ce n'est pas étonnant, on est dans un monde qui nous égare. Dans un monde qui est porté sur le matériel, qui est porté sur l'acquisition de choses, qui tentent de remplacer les personnes par des robots, etc. Donc on voit tout en équivalent faire. Donc quand on fait l'amour, on imagine que ce qu'il faut, c'est reproduire les performances de Rocco Siffredi. Ça ne risque pas d'arriver. Rocco Siffredi, en passant, est marié à une femme qui a été actrice porno un peu. pas très longtemps, mais qui a été actrice pour nous. Et une des choses qui les lie, c'est que cette femme a dit à Rocco Siffredi, tu sais pas faire l'amour. Et il a explosé le rire en disant j'ai eu 4000 femmes, je peux pas me dire que je sais pas faire l'amour. Elle lui a répondu, tu sais baiser. Tu sais pas faire l'amour. Je trouve que c'est super intéressant, parce que Parce que voilà, cette bête de sexe, cet espèce de sur-homme porno, sur-acteur porno, etc., il ne savait pas faire la montre. Il ne savait pas. Nous, on confond. Il y a beaucoup de confusion en règle générale dans la manière dont on envisage la vie. Et il y a une confusion dans faire l'amour entre faire et ressentir. La vraie question, c'est ressentir. Et c'est ça qui devrait être au cœur du dialogue de couple au sujet de la sexualité, sachant qu'on a aussi le droit de dialoguer au sujet d'autres choses. On n'est pas obligés de parler que de sexualité. Voilà. Ça, c'est très important. Et donc, je reviens quand même à nos stages. On a créé les stages Sexpanouir, et il y en a trois. Pour le moment, il y en a trois. Il y a un stage qui s'appelle « Faire l'amour avec amour » , où vraiment on va revisiter ça, on va revisiter cette façon où d'une part, on met les couples en dialogue au sujet de leur sexualité. Qu'est-ce que c'est mon désir ? Qu'est-ce que c'est mes fantasmes ? Qu'est-ce que c'est tout ça ? Donc, on les fait dialoguer sur des sujets très précis. sur lesquels, par expérience, on sait qu'ils ne dialoguent pratiquement jamais. Donc déjà là, il y a une première découverte importante. Ensuite, on les met en connexion, à la fois avec des dialogues et à la fois avec des rituels énergétiques ou spirituels, et on leur donne des informations, un enseignement si tu veux, au sujet de faire l'amour avec différentes thématiques. Et ensuite, on les envoie dans leur chambre avec des choses à faire. Et on ne sait pas s'ils le font ou s'ils ne le font pas. Nous, on ne s'informe pas là-dessus. Ce n'est pas nos oignons. Ça appartient à l'expérience du couple. Mais on les encourage à faire ce qu'on leur propose de faire parce que c'est pour ça qu'ils sont venus quand même. Et donc, avec tout ça, ils découvrent quelque chose et ils reviennent, à mon avis, au cœur de ce que c'est que la relation amoureuse dans le cadre de la sexualité ou la sexualité dans le cadre de la relation amoureuse. Ça, c'est un premier stage. On fait un deuxième stage. qui s'appelle « Sexpanouir 2 » , « Explorer la profondeur de la connexion » . Et dans « Explorer la profondeur de la connexion » , on va voir qu'est-ce que c'est que être présent. Être présent qui fait d'ailleurs un des chapitres du livre « Sexpanouir » sur la présence. Et on va donc explorer la présence, la lenteur et la profondeur dans le cadre de la sexualité. Parce que c'est lorsque je sens mon conjoint présent réellement, pleinement là pendant qu'on fait l'amour, que je peux moi me relâcher. Et si je me relâche, je peux ressentir des choses que je ne ressentirai jamais sinon. Donc, on va aussi explorer des sensations particulières liées à la sexualité, comme par exemple le tremblement de ton corps ou des choses comme ça. On met les coupes sur la piste de ça. Avec ce stage, explorer la profondeur de la connexion. Et puis, on a un troisième stage qu'on appelle le stage premium parce que... contrairement aux autres, se déroulent sur sept jours dans un endroit très particulier qui est au cœur de la jungle, au Costa Rica. On est là en lien avec les forces de la nature, qui sont présentes avec les singes autour, les arbres incroyables, les fleurs invraisemblables. Et là, on va aller explorer. La question dont on parlait tout à l'heure, c'est comment avec la sexualité, Comment je peux m'appuyer sur la sexualité pour prendre soin de mon conjoint dans ses blessures ? Et donc, on fait un travail qui n'existe absolument nulle part ailleurs. Je suis sûr de mon coup. On fait un travail sur qu'est-ce que c'est que mes blessures, qu'est-ce que c'est que mes ombres, qu'est-ce que c'est que mes peurs ? Donc, on va très loin, en fait, dans la relation de couple. Et comment tu peux faire pour m'aider à dépasser tout ça ? à la fois, là encore, dans le dialogue, dans le spirituel et dans le sexuel. C'est-à-dire qu'on travaille toujours à plusieurs niveaux, en permanence.

  • Speaker #1

    Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la sexualité est une porte d'entrée, mais que par la sexualité, on vient travailler l'ensemble de la relation.

  • Speaker #0

    Oui, et par le reste, on parvient à la sexualité aussi. C'est quand on a passé une heure à se connecter chakra par chakra dans l'énergie, et qu'ensuite, on fait l'amour, on ne fait pas du tout l'amour de la même façon, parce qu'on n'avait pas fait ce travail de connexion. Parce qu'en fait, je parle beaucoup de la sexualité, parce que mon livre s'appelle « Sexpanouir» , les stages s'appellent « Sexpanouir » , etc. Mais c'est un travail spirituel ce qu'on fait. C'est un travail spirituel et on travaille avec la spiritualité. Parce qu'en fait, la question, ce n'est pas la sexualité, la question c'est l'amour. C'est l'amour et c'est le prendre soin. Il n'y a que ça qui compte. Ça, c'est une question de connexion et ça, c'est en lien avec... ce que j'appelle la spiritualité, c'est-à-dire ce qui nous dépasse. Parce que la seule raison pour laquelle nous sommes au monde, c'est pour expérimenter l'amour dont nous sommes issus. Il n'y a pas d'autre raison. Alors, on s'y prend très mal, tous.

  • Speaker #1

    On est un peu maladroits.

  • Speaker #0

    On est tous très maladroits.

  • Speaker #1

    Mais l'intention est bonne.

  • Speaker #0

    On provient de mon univers au sens l'âme. C'est une énergie essentielle qui est une énergie d'amour parce que c'est une énergie de conscience. C'est une énergie... Il n'y a rien d'autre en fait. Il n'existe rien d'autre à l'origine que cette énergie. extrêmement puissante d'amour qui a un seul défaut, c'est qu'elle n'est pas incarnée. Donc pour aller ressentir, expérimenter, vivre l'amour, il faut être incarné. Et pour ça, il faut être incarné et être blessé. Si on n'est pas blessé, on ne peut pas. Alors on fait tout ça et après on oublie qu'en fait c'est l'amour qu'on a vu expérimenter. Et la sexualité nous permet d'expérimenter l'amour. et la mort nous permet d'expérimenter la sexualité. Ça va ensemble. Et nous sommes sur Terre pour ça. Et donc, ce qu'on fait dans nos stages, c'est de remettre les couples qui viennent nous voir, qui nous font l'honneur de se mettre dans cette situation de vulnérabilité extrême qui est d'assister à un stage sur la sexualité. C'est très grand couple, c'est très compliqué intérieurement. On les ramène là. Et évidemment, on obtient des résultats extraordinaires parce qu'on les a accompagnés au centre de leur être et au centre de leur raison d'être. Donc forcément, une fois qu'ils ont touché ça, ça va. Leur reste est beaucoup moins important. Voilà, c'est un travail sacré. Beaucoup de difficultés, mais c'est quand même la réalité.

  • Speaker #1

    C'est beau de pouvoir remettre en perspective ce qu'on définit comme amour. Tu parlais tout à l'heure du faire, de l'action. Et là, de le remettre dans un contexte plus global, relationnel, spirituel, je trouve ça intéressant, ça permet de voir un peu les choses avec hauteur.

  • Speaker #0

    C'est important d'aller du contexte, parce que c'est pour ça qu'on est perdus, c'est parce qu'on oublie le contexte. Et on est tous un peu perdus, on est tous un peu hésitants, notre vie, c'est important, pas important, etc. Et la question, c'est le contexte. Et le contexte, on en vient toujours, d'une manière ou d'une autre, à l'amour. Et quand on regarde les choses comme ça... On peut avoir une règle de vie très simple qui est lorsque je fais ça, lorsque je m'apprête à entamer telle action, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? Et quand on regarde ça comme ça, quand on fait vraiment ce travail-là, on s'aperçoit que 99% de nos actions sont inspirées par la peur. Et si on remet de l'amour, si on se pose la question, c'est intéressant parce que quand on se pose la question, je ne sais pas, c'est… Quand je dis à mon petit garçon d'aller plus vite quand il mange son repas, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? En fait, je suis inspiré par la peur d'être en retard. En gros, je simplifie, mais globalement, c'est ça. Et si je me pose la question avant de lui dire, à ce moment-là, je vais me poser la question de qu'est-ce qui serait inspiré par l'amour. Et je vais avoir une attitude très différente. Et par conséquent, mon intention ne sera pas la même. Et lui, il ne va pas sentir la même chose. Et l'expérience du petit garçon, de la maman et du papa qui regarde, par exemple, si on est trois à table, va être fondamentalement différente. Et si on ne fait que ça de toute sa vie, si on ne fait que ça de se poser la question est-ce que le monde d'action est inspiré par l'amour ou par la peur, et qu'on agit en fonction, si on ne fait que ça de toute sa vie, on a trouvé son chemin, la spiritualité, tout. Enfin, je veux dire, on n'a plus de questions à se poser.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un beau conseil, en tout cas ça me parle. Et je trouve aussi que c'est une belle manière peut-être de clôturer cet échange parce qu'on arrive à la fin. Donc moi je retiens ce message de lorsque je fais quelque chose, est-ce que je suis inspirée par l'amour ou par la peur et de pouvoir se laisser guider par l'amour plus que par la peur.

  • Speaker #0

    De préférence.

  • Speaker #1

    De préférence. Merci beaucoup Guillaume. Est-ce qu'avant de vraiment clôturer, est-ce qu'il y aurait un dernier message ou quelque chose que tu souhaiterais que nos auditeurs retiennent ? en particulier.

  • Speaker #0

    Faites l'amour.

  • Speaker #1

    Faites l'amour. Et pour ceux qui aimeraient aller un peu plus loin sur la thématique de ce qu'on a échangé, donc tu as déjà parlé de tes stages, est-ce qu'il y a d'autres supports que tu aimerais conseiller ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui serait bien, c'est que nos auditeurs se branchent sur la chaîne YouTube qui s'appelle Université de l'Amour. Parce qu'on étudie beaucoup de vidéos. Et sur le site web Université de l'Amour, On indique aussi toutes nos actualités. Et en particulier, là, on va sortir cette année plusieurs guides pratiques de la relation de couple. Le premier va sortir là, il est prêt, et il s'appelle « Je fais le bilan de mon couple » . Et puis il y en aura d'autres, il va y en avoir d'autres. Et ces guides pratiques ont une particularité, c'est que premièrement, on prend un couple fictif, on explique ce qui se passe pour ce couple fictif, et on voit comment en thérapie on travaille avec eux. Ça, c'est inspiré par les nombreuses séances de thérapie de couple que je mène. Et puis on va dérouler des outils et ces outils on les met à disposition du lecteur, à la fois dans le guide pratique et sur internet avec un livret d'exercices, avec des méditations sonores enregistrées, des vidéos, etc. Et tout ça est disponible à la fois en version brochée et en version électronique, et on va en faire plusieurs. Quand je fais le bilan de mon couple, c'est le premier, mais il y en aura d'autres. sur d'autres thématiques. Et bien sûr, il y en aura sur la sexualité, même si ce ne sera pas la seule thématique abordée. Donc là, je pense que c'est vraiment des outils très intéressants qui permettent aussi de nous découvrir avant peut-être de venir nous rejoindre pour un stage, justement. Parce que le vrai travail, quand même, il se fait en stage. Il faut bien le reconnaître.

  • Speaker #1

    Et donc au préalable, le rendez-vous, c'est sur la chaîne YouTube de l'Université de l'Amour ou sur le site internet de l'Université de l'Amour.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, il est temps de se dire au revoir. Donc vraiment merci pour cet échange et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Merci, Violaine.

  • Speaker #1

    Au revoir. Vous venez d'écouter un épisode du podcast des mots au corps. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur vos plateformes de podcast favorites ou sur mon site nova-biodynamique.fr Merci de votre écoute et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Expression des blessures

    02:07

  • Une définition de l'amour

    06:10

  • La relation qui soigne

    15:35

  • L'apprentissage de l'écoute

    19:35

  • Quel rôle pour la sexualité ?

    27:29

  • Créer de l'amour

    41:59

  • L'amour ou la peur ?

    51:00

  • Conclusion

    54:07

Description

Et si la relation de couple pouvait guérir nos blessures émotionnelles ? Dans cet épisode, je reçois Guillaume de Brébisson, thérapeute psychocorporel, thérapeute de couple et sexothérapeute pour parler de la puissance de la relation de couple et de la sexualité dans notre parcours de vie.


Ensemble, nous plongeons dans la définition de l'amour au-delà des définitions classiques et romantiques. Nous questionnons la manière dont l’amour influence nos choix et nos comportements. Plus qu’un simple sentiment, il apparaît comme une force structurante qui peut guider notre vie et nos relations.

Etre en couple est-ce une thérapie en soi ? C'est en tout cas une plongée dans notre intimité.


Guillaume met en lumière la manière dont nos attentes et nos conditionnements influencent la relation amoureuse, et comment nos blessures s'expriment en particulier à cet endroit là.

Guillaume partage ainsi des outils concrets pour en prendre soin, et invite à un travail introspectif qui permet de mieux comprendre sa propre dynamique de couple.


Au coeur de la discussion, nous abordons le rôle du corps et de la sexualité comme outils au service d'une relation harmonieuse et réparatrice. Guillaume partage avec passion son approche pour renouer avec une sexualité plus authentique et épanouissante, où le plaisir et la connexion remplacent l’anxiété et la performance, venant ainsi nourrir la relation.


Laissez-vous porter par cet épisode inspirant avec Guillaume de Brébisson puis prenez un instant pour vous demander : êtes-vous guidés par l’amour ou par la peur ?

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Pour aller plus loin avec Guillaume de Brébisson :

https://universite-de-lamour.fr/

https://www.le-temps-du-couple.fr/

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast des mots au corps qui parle de thérapie psychocorporelle et notamment de la psychologie biodynamique. Mes invités sont des thérapeutes formés à cette approche et apportent des éclairages sur les thématiques phares de la thérapie. Je suis Viollaine Didier, thérapeute psychocorporelle biodynamique et hôte de ce podcast. Que vous soyez thérapeute ou client ou tout simplement curieux, j'espère que ces échanges vous apporteront des clés pour avancer sur votre chemin personnel. et professionnel. Mon invité du jour s'appelle Guillaume de Brébisson. Il est thérapeute psychocorporelle biodynamique, thérapeute de couple et sexothérapeute. Il prend régulièrement la parole lors de conférences, anime des stages et a également écrit plusieurs livres en lien avec ses sujets de prédilection, la thérapie psychocorporelle, ainsi que la sexualité et la communication au service du couple. Bonjour Guillaume.

  • Speaker #1

    Bonjour Violaine

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Écoute, merci de m'avoir invité, je suis ravi d'être là moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors dans le précédent épisode que j'ai enregistré avec Bruno Danjou comme invité, nous avons abordé la question de la place du corps dans la thérapie. Aujourd'hui, ça invite finalement deux autres questions, la place du corps dans la relation et la place de la relation dans la thérapie, puisque nous avons en effet choisi d'aborder ensemble la question du couple comme lieu possible de guérison. et notamment par la voie de la sexualité. Ou autrement dit, s'expanouir pour guérir, pour reprendre le titre de l'un de tes livres et de l'un des stages que tu animes avec ton épouse Sabrina. Voilà, alors on sait que le couple peut être un lieu d'amour, d'intimité, de complicité, mais aussi de soutien, de construction et plein d'autres jolies choses qui sont autant de raisons pour lesquelles on choisit de se mettre en couple en premier lieu. Mais on sait aussi qu'il peut devenir un lieu de conflit, d'attente, de frustration, de déception, de résignation, voire même de souffrance. Alors Guillaume, quand on parle de guérison dans le couple, qu'est-ce qu'il est possible de guérir dans le couple et par le couple ? J'aimerais bien qu'on commence par ça.

  • Speaker #1

    Alors, pour paraphraser François Léwin, qui est le directeur de l'école de psychologie biodynamique et le fondateur en France de cette école, tout est guérissable, mais on ne peut pas tout guérir. Pourquoi ? Parce que toute souffrance... peut être guérie un jour, mais elles sont trop nombreuses pour qu'une vie suffise. Et ça, c'est valable en couple. Parce qu'en fait, il m'a fallu longtemps pour le comprendre, mais c'est dans le couple qu'on peut réellement venir guérir nos blessures, on peut dire aussi nos souffrances. On va dire que ces deux termes sont synonymes, bien que ce ne soit pas le cas. Mais c'est là qu'on peut aller guérir. Et ce n'est que là. Alors, quand je dis « ce n'est que là » , c'est un peu provocateur, bien sûr, surtout pour toutes les personnes célibataires qui, peut-être, me croûtent et qui sont en thérapie dans l'idée de guérir leur blessure. Mais ce que je veux dire, c'est que pour que la blessure s'exprime, qu'elle se fasse entendre, puis qu'ensuite elle soit prise en compte, puis soignée et finalement guérie, Il faut qu'il y ait une relation. Lorsqu'on est seul sur son île déserte à méditer sous un palmier, ou tout en haut d'une montagne en Inde ou au Népal, c'est facile, il n'y a rien à guérir. Il n'y a rien à guérir, il n'y a pas de blessure qui s'exprime, il n'y a pas de blessure qui s'exprime parce qu'on est tout seul. Alors bien sûr, il y a les parties de soi, mais globalement, pour que quelque chose se passe, il y a deux... fondamentaux, le premier, c'est que ce qui se passe, se passe dans le corps, d'où tout le travail de Bruno, qui est tout à fait intéressant de ce point de vue-là. Donc le travail se passe dans le corps, l'expression d'une émotion se passe dans le corps, l'expression d'une sensation, d'une souffrance, d'une douleur, d'un manque se passe dans le corps. Tout est corporel, rien n'existe qui ne soit pas corporel. Le corps est notre média d'expérience du monde. Nous n'avons que le corps et sans corps, nous n'avons rien. Ça ne veut pas dire que nous n'existons pas, nous sommes des âmes, mais si nous ne sommes pas incarnés, nous ne pouvons pas faire l'expérience. Donc l'expérience se fait dans le corps et elle se fait au sein d'une relation. Bien entendu, plus cette relation est intime, c'est-à-dire plus les deux êtres en relation sont proches, et plus elle résonne, plus elle permet de rouvrir des blessures et par conséquent de les guérir.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'allais dire, on est en relation de manière permanente, donc à part si on est sur une île déserte, comme tu disais, mais dans notre travail, au niveau professionnel, ça peut être au niveau amical, au niveau familial. Donc, toutes ces relations nous permettent aussi de venir nous confronter et travailler nos blessures finalement. Qu'est-ce qui change vraiment dans le couple ?

  • Speaker #1

    Elles vont nous permettre d'expérimenter nos blessures. Le travail, par exemple, c'est un lieu magnifique pour ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Travailler, d'avoir des collègues de bureau, un chef, plusieurs chefs, enfin tout ça.

  • Speaker #0

    Mais la famille aussi.

  • Speaker #1

    Oui, la famille, c'est pas mal. Mais le lieu idéal d'expérimentation des blessures, c'est sûrement le travail. Mais ce n'est pas un lieu de guérison.

  • Speaker #0

    D'accord. Ah oui, c'est ça la différence.

  • Speaker #1

    Pour qu'il y ait guérison, il faut qu'il y ait le désir mutuel de prendre soin de l'autre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Prendre soin de l'autre, c'est l'amour. C'est-à-dire, c'est la définition de l'amour. Quand on cherche, on parle toujours d'amour. Nous, on en parle beaucoup. Avec mon épouse Sabrina, on a l'université de l'amour. C'est vraiment notre sujet de prédilection, l'amour. Et on dit l'amour, l'amour, mais finalement on dit rarement de quoi il s'agit. Et l'amour, c'est la décision délibérée de prendre soin d'un autre être humain en se privant parfois de certaines choses pour que cette prise de soin puisse se réaliser au mieux pour l'autre. Donc l'amour, c'est « je prends soin de toi » . Ce « je prends soin de toi » Il a lieu naturellement avec les enfants. C'est très intéressant parce qu'avec les enfants, on ne se pose pas la question. On a un petit être qui naît, qui nous regarde de ses grands yeux émerveillés. On est raide dingue d'amour. C'est à la fin de notre vie, en fait, pour ce petit être, même quand ça sera devenu un grand barbu. Et on ne se pose pas la question. On sait fondamentalement dans nos tripes que nous sommes là pour prendre soin de lui. Bien entendu, il existe des histoires horribles, ou ce n'est pas comme ça que ça se passe, mais globalement, on sait bien que ce qui vient en premier, chez la mère et chez le père aussi, d'une autre façon, c'est vraiment « je vais prendre soin de toi » . On ne remet en question cette question de « je vais prendre soin de toi » que dans la relation de couple. C'est assez étonnant. Si la relation de couple, on choisit son partenaire, alors on choisit... jamais tout à fait complètement à choix, on tombe amoureux, on est sous le coup des émotions, etc. Mais bon, malgré tout, on est trouvé amoureux de cette personne-là et pas de sa voisine ou de son voisin. Donc, il y a quand même une forme de choix inconscient qui se réalise, qui se produit.

  • Speaker #0

    Oui,on dit qu'on ne se choisit pas par hasard.

  • Speaker #1

    On ne se choisit jamais par hasard. Il n'y a pas de hasard dans les relations. C'est étonnant de voir ça quand on est thérapeute de couple. Il y a un truc dont on peut être sûr au bout de quelques années d'exercice. C'est ça, c'est que les gens ne se choisissent pas par hasard. Bon, on choisit quelqu'un d'autre, on en prend soin au début, et puis arrive un moment où on se dit, ouais, ça suffit, c'est toujours moi qui fais jamais elle ou si jamais lui qui... Et là, on n'est plus, non, je prends soin de toi de manière inconditionnelle, on est en train de conditionnaliser notre amour. Ce qu'on ne fait pas avec les enfants. Avec les enfants, on ne se dit pas... la prochaine fois qu'il fait ça, je le répudit. On ne dit pas ça.

  • Speaker #0

    Non, en général,non.

  • Speaker #1

    Même quand on peut avoir des conflits très violents avec ses parents, y compris quand on est adulte, mais c'est très rare qu'on dise je vais divorcer mes parents. Même si la procédure existe en fait, c'est possible. Ah oui, ok. Moi ça m'avait fait rêver quand j'étais adulte. J'ai dit je vais faire ça. Et puis finalement, je ne l'ai pas fait. Il n'y a que... dans la relation d'amour conjugale qu'on va à un moment donné conditionnaliser notre amour. Et on conditionnalise notre amour parce qu'on perd le contact avec ce que c'est que l'amour. C'est-à-dire qu'on a oublié qu'on avait décidé de prendre soin de cette personne-là. On oublie nos décisions initiales. Mais en fait, on a pris une décision. Souvent, on ne l'a pas... On n'a pas conscientisé, voilà, excuse-moi, c'était le terme que je cherchais. C'est-à-dire, on a pris une décision, mais on n'a pas conscientisé. Donc, à un moment donné, il faut la conscientiser et reprendre cette décision d'une manière vraiment totalement informée et consciente.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce qu'on appelle l'engagement, finalement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais l'engagement, en général, ce n'est pas le premier jour. C'est-à-dire que le premier jour, il y a un engagement du corps, il y a un engagement de l'amour au sens… les émotions qui nous traversent, les papillons dans le ventre, etc. Donc on s'engage sans savoir qu'on s'engage. Et puis au bout d'un moment, ça ne marche plus comme ça, les problèmes s'installent, les difficultés, les éventuelles souffrances, etc. Soit ça reste comme ça parce qu'on ne travaille pas à la question ou que c'est trop lourd et qu'on finit par se séparer, etc. Soit à un moment donné, on s'interroge et si on s'interroge et qu'on se dit « Non mais moi je ne souhaite pas remettre cette relation en question". Alors, on entre dans la partie intéressante de l'amour, c'est la décision consciente que c'est ma femme, c'est mon homme et je vais prendre soin de lui jusqu'à, ou d'elle, jusqu'à la fin de mes jours. Et ça, c'est l'amour.

  • Speaker #0

    Cette décision consciente, c'est l'amour, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Là, on est dans l'amour. Et là, on peut... Qu'est-ce que ça veut dire prendre soin ? Si je prends soin... de mon épouse, bien sûr que je vais prendre soin de ses blessures. Parce que c'est quoi mon épouse ? C'est comme moi, un paquet de blessures. Qu'est-ce qui fait que nous réagissons au monde émotionnellement ? Qu'est-ce qui fait que nous nous extasions dans un coucher de soleil ou que nous sommes horrifiés par des images de guerre à la télé ? C'est nos blessures. S'il n'y a pas nos blessures... Il n'y a pas de relief dans notre psyché. Et s'il n'y a pas de relief dans notre psyché, on n'est ému par rien. C'est grâce à nos blessures que nous pouvons éprouver des émotions qui s'éprouvent, je le rappelle, dans le corps. Et elles se manifestent sans cesse à notre conscience en demandant à être guéri. Si j'ai une blessure d'abandon, je parle de la blessure d'abandon assez facilement parce qu'elle a été très présente dans mon existence. Si j'ai une blessure d'abandon et que je n'ai pas fait de travail sur moi, je n'ai pas fait de travail sur moi mais j'ai une blessure d'abandon parce que j'ai vécu un abandon petit qui m'a marqué, ou plusieurs, en général c'est plusieurs. Qu'est-ce qui va se passer ? À chaque fois que... Une personne va me faire un peu la tête, ou ne pas être pleinement disponible pour moi, ou raccrocher un peu vite au téléphone, ou me rendre la monnaie sans me regarder dans un magasin. Enfin, je prends exprès des micro-situations de la vie. À chaque fois, je vais ressentir de la douleur. Cette douleur n'est pas forcément intense, ça dépend. Ça dépend surtout de comment je me suis levé le matin. D'accord. Si je suis en forme, la douleur ne sera pas très intense, mais elle sera là. Si je ne suis pas en forme, elle sera plus forte. Et peut-être même qu'une fois, je vais complètement exploser. Quoi ? Comment ? C'est comme ça que vous me regardez ? Vous me rendez la monnaie sans me regarder dans les yeux ? Voilà, ça c'est un jour où ça ne va pas. Mais dans toutes les manières, ma blessure est réactivée. Sans cesse, C'est-à-dire que j'ai une grille d'interprétation du monde dans laquelle tout le monde est tout le temps en train de m'abandonner.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, je ne vois plus que ça. Ce qui fait que je ne vois pas quand on ne m'abandonne pas, en particulier. Je ne vois pas l'ami qui est toujours là et qui répond toujours en téléphone. Je ne vois pas mes parents qui sont toujours disponibles pour moi, bien que peut-être ils m'aient abandonné dans l'enfance. Je ne perçois pas ça parce que tout ce que je perçois, c'est la blessure d'abandon qui me dit « Regarde, regarde, regarde, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon. » Donc, qu'est-ce qu'elle me dit, la blessure d'abandon ? Elle me dit « Soigne-moi. » Qui peut soigner une blessure d'abandon ? Moi, je ne peux pas soigner ma blessure d'abandon. Je suis blessé. Je ne peux rien faire. Et là, j'insiste là-dessus. J'insiste là-dessus. Parce que j'en ai marre, mais vraiment marre, de ce discours de développement personnel qui consiste à dire, prenez-vous en charge, soignez-vous, quand vous irez mieux vous-même, vous irez mieux avec les autres, et patati et patata. Vous avez une blessure d'abandon, soignez-la, et puis vous verrez, tout ira mieux après, et blablabla. C'est n'importe quoi. Nous sommes en relation, comme tu l'as dit tout à l'heure, nous sommes en relation constante, permanente, avec tous et tout le monde. Donc il n'est pas possible. de se prendre en charge soi-même intégralement, d'aller se soigner dans une cabine magique où on met 10 balles et on ressort tout neuf, et après on peut aller voir les autres. Non, ce n'est pas comme ça que ça marche, ce n'est pas vrai. Tous les magazines qui vous racontent ça vous mentent. Ou tout simplement répètent un truc qu'ils ont lu ailleurs sans y avoir réfléchi.

  • Speaker #0

    Quand tu dis tout seul, se soigner tout seul, c'est se soigner vraiment en autonomie ? Ou est-ce que c'est, par exemple, dans le lien thérapeutique, quand tu vas consulter un thérapeute ?

  • Speaker #1

    Dans le lien thérapeutique, il y a une relation. C'est la relation qui soigne. La relation nous fait souffrir et c'est elle qui nous soigne. D'accord. Mais on ne peut pas faire l'économie de la relation. Et c'est vrai, j'étais un peu véhément là, mais je suis agacé, plus qu'agacé, par le discours. qui consiste à faire croire aux gens que c'est quand ils arriveront à s'aimer eux-mêmes tout seuls comme des grands qu'ils pourront aller rencontrer quelqu'un d'autre pour l'aimer à son tour. C'est juste pas vrai. C'est pas comme ça que ça marche, c'est tout. Je reviens sur mon histoire de blessure d'abandon. On a la blessure d'abandon qui nous dit soignez-moi, soignez-moi, soignez-moi. Comment je fais pour soigner cette blessure d'abandon ? Eh bien, j'ai besoin d'une relation pour la soigner. Je ne peux pas soigner la blessure d'un moment sans relation. Pourquoi la relation conjugale est le lieu de guérison des blessures ? Parce que dans la relation conjugale, je connais mon conjoint comme personne et il me connaît comme personne. Et l'intensité de la relation, l'intimité, la proximité, la proximité, c'est ça le terme juste, de ces deux êtres, va permettre... à la fois un ressenti plus fort de la blessure, ça c'est sûr, et va aussi permettre le fait de prendre soin d'une façon qui va être possiblement efficace.

  • Speaker #0

    Ça c'est à condition que les deux membres de ce couple soient conscients de cette blessure qui est là, non ?

  • Speaker #1

    C'est à condition que les deux membres du couple décident de poursuivre leur couple, c'est-à-dire qu'ils s'engagent. comme tu disais tout à l'heure, il y a effectivement une notion d'engagement très forte, qu'il s'engage dans la relation, dans une relation d'amour, et la relation d'amour c'est « je prends soin de toi » . Tant qu'on n'est pas là-dedans, tant qu'on est dans… Mais d'abord, il faut qu'il arrête de faire ça. J'avais un couple il n'y a pas longtemps dans mon cabinet, l'homme disait « d'abord elle arrête de me faire des reproches, et après on verra » . Bon, ben ça, ça ne marche pas. Ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    Parfois, on essaie de prendre soin, mais on s'y prend mal. On est très maladroit finalement aussi. On peut être très maladroit dans nos propos, dans nos manières de faire. Et ça peut être pire aussi, non ?

  • Speaker #1

    Pire, je ne sais pas. Je suis d'accord qu'il y a un apprentissage de la communication à faire. Ça, c'est sûr. Et est-ce que ça peut être pire ? Au moins, il y a une tentative. Oui. Je pense qu'une des choses que je dis souvent... couples qui viennent me voir, soit en thérapie, soit dans les stages qu'on anime, c'est essayer d'écouter l'intention.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, l'intention.

  • Speaker #1

    Ça m'arrive aussi quand j'ai un couple qui dit à l'autre « Oui, mais tu comprends, tu fais ci, tu fais ça, etc. » Et puis ils s'énervent. Et je me tourne vers l'autre et je dis « Est-ce que vous avez entendu qu'il vous a dit « Je t'aime » tout le temps ? » il râle, mais dans sa manière de râler, en fait, ce qu'il dit, c'est « je t'aime » . Est-ce que vous avez entendu derrière les mots ? Et très souvent, les gens sont surpris, mais ils reconnaissent que oui, en fait, ils avaient bien compris ça. Alors, c'est à quoi est-ce que je m'attache ? Est-ce que je m'attache à la forme ou au fond ? Mais je suis d'accord que c'est un apprentissage. C'est un apprentissage du discernement. Il y a un apprentissage de la communication. Un apprentissage de la communication, en fait, ce n'est pas la communication, c'est un apprentissage de l'écoute. Il y a un apprentissage de l'écoute, un apprentissage du discernement. Et du coup, il y a aussi un apprentissage de « je fais mes demandes » .

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la thérapie de couple que je pratique, la thérapie Imago, est si efficace parce qu'en fait, on va… Typiquement, dans une séance de thérapie de couple, je mets les deux personnes en dialogue. D'abord, elles sont face à face et elles se regardent dans les yeux. Déjà, rien que ça, elles ne sont pas habituées. Et ensuite, on va les faire dialoguer. Donc, il y en a un qui va être énervé parce que la veille, son conjoint a rempli la vaisselle à l'envers. Donc, on va partir de là. Et on ne va pas dire, oui, tu comprends, tu remplis la vaisselle n'importe comment, pourtant je te l'ai dit cent fois, etc. On ne part pas là-dedans. On part dans, voilà ce qui se passe pour moi quand je constate que la vaisselle est remplie à l'envers. Et là, on découvre la blessure. Évidemment, parce que tout le monde s'en fout de comment on range la vaisselle. Il n'y a pas de règle absolue. Pourquoi ça me fait réagir ? Ça me fait réagir parce que derrière le lave-vaisselle mal rangé, je vois un manque de respect pour moi. Par exemple, si je vois un manque de respect pour moi, pourquoi c'est si important de voir ce manque de respect ? Parce que j'ai le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est très fréquent. J'ai le manque de reconnaissance et j'ai le sentiment de ne pas exister. Pourquoi j'ai le sentiment de ne pas exister ? C'est parce qu'il y a eu un problème dans l'enfance. C'est évident. Ma mère ne m'a pas bien pris en charge, ou mon père ne m'a jamais regardé, ou je ne sais pas. Si tu savais le nombre d'hommes que leur père n'a jamais regardé, qu'il n'a jamais rien dit, ni bonjour, ni merci, ni c'est bien, ni même c'est mal. En fait, il s'est purement et simplement ignoré. Ces hommes-là, ils ne savent pas ce qu'ils font sur Terre. De la même façon qu'il y a de très nombreuses femmes qui, elles aussi, ont ce sentiment de ne pas avoir existé, et c'est souvent dans les yeux de leur mère. Ça peut aussi être dans les yeux de leur père. Le père est très structurant dans la légitimité d'être au monde. Finalement, la mère, elle donne la naissance, elle donne la vie, et c'est le père qui dit « c'est bien que tu sois là » . Le père, il renforce ça. En tout état de cause, on voit bien des adultes qui sont des vrais adultes, qui ont des vraies carrières professionnelles, qui ont fait plein de choses, plein de réalisations, qui ont mené une belle vie, qui ont eu des enfants, etc. qui sont complètement... démoli intérieurement parce qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir le droit d'exister et ça se transmet au lave-vaisselle Pour sauver le lave-vaisselle il faut bien les mettre en dialogue et ce dialogue il est extrêmement intéressant il est vraiment enrichissant parce que quand mon conjoint m'écoute sur le fait que lorsque donc encore une fois le lave-vaisselle est mal rangé moi j'ai le sentiment de pas exister Il s'attache à quoi ? Il s'attache à... mais c'est tragique. Moi j'ai besoin que mon conjoint ait le sentiment d'exister. C'est fondamental. Et là il va prendre soin. Et cette prise de soin, elle est constitutive de la guérison. Les dialogues, comme ceux que je pratique en thérapie de couple, permettent à chacun des partenaires de prendre conscience du fait que... même quelque chose d'aussi bénin que la manière dont on range un vaisselle, peut déclencher chez le conjoint un sentiment comme celui de « je n'existe pas » . C'est anthologique ça, c'est « je n'existe pas pour le monde entier, mais si je n'existe pas pour le monde entier, je n'existe pas pour mon conjoint. Si je n'existe pas pour mon conjoint, à quoi ça sert que je sois en vie ? » C'est un sentiment qui est vraiment… et que bien entendu le problème ce n'est pas le lave-vaisselle, c'est ce sentiment-là. Et là, toutes les conditions sont réunies pour que le conjoint soit remobilisé dans son désir de prendre soin. Et à partir du moment où mon conjoint va prendre soin de ma blessure de non-existence, par exemple, elle va guérir cette blessure, parce que c'est tout ce que j'attends dans le monde depuis le début. C'est quoi une blessure ? C'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire, théoriquement parlant, parce qu'en fait c'est très utile comme on l'a vu tout à l'heure. Mais c'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire parce que c'est un manque de soin du caregiver. C'est un manque de soin de maman ou un manque de soin de papa. Et ce manque de soin crée une incohérence. Ce n'est pas cohérent du point de vue du bébé ou du petit enfant que papa ou maman fassent comme s'ils n'existaient pas. ou que papa ou maman m'abandonne, ou que papa ou maman fasse encore autre chose. Bref, ce n'est pas cohérent par rapport à « je suis venu au monde » . Donc, de deux choses d'une, soit c'est moi qui ne devrais pas être là, et il y a beaucoup de morts subites des nourrissons qui, d'après moi, seraient explicables comme ça. Et en fait, je n'ai rien à faire là, puisqu'on ne s'occupe pas de moi, donc c'est mieux que je ne parte pas. Donc, soit je m'en vais. Soit je porte cette souffrance à jamais et j'essaye de me construire malgré cette blessure. C'est le choix qu'on fait en général. On a une blessure et on essaie de se construire malgré cette blessure. Mais ce manque... continue de s'exprimer, de crier famine. Et par conséquent, lorsqu'on se met en couple avec quelqu'un, c'est pour combler son manque. Alors malheureusement, pas seulement un manque, ça serait trop facile, mais en général plusieurs. Et en plus de ça, l'autre se met en couple avec nous pour les mêmes raisons, et souvent c'est les mêmes blessures.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on dit qu'on ne se met pas en couple par hasard, c'est qu'on cherche quelqu'un qui puisse compenser nos blessures.

  • Speaker #1

    Oui, et alors du coup, pour compenser les blessures de l'autre, le plus simple, c'est encore d'avoir les mêmes. Parce que si moi aussi j'ai le sentiment de ne pas exister, je vais mieux comprendre mon conjoint qui a le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est les motifs inconscients. Le jour où on conscientise, on s'aperçoit qu'en fait, on a choisi quelqu'un qui avait la même blessure que nous, mais qui répond d'une manière inverse. Parce que si j'ai le sentiment de ne pas exister, en gros, j'ai deux manières de répondre. Soit je m'écrase, je disparais, je ne suis jamais là, je suis très timide, très modeste, etc. soit je suis un troublion, j'anime tôt, je me fais remarquer sans arrêt, tout le monde sait qui je suis. Donc, en gros, on a un représentant de chacune des deux solutions qui se trouve et qui se séduisent justement parce qu'ils se disent « Ah, mais c'est intéressant aussi sa méthode pour guérir. » Et en fait, notre comportement, c'est une adaptation, ce n'est pas une solution. L'autre. c'est aussi une adaptation, mais c'est l'adaptation inverse. Et ensuite, la question c'est, ok, chacun s'est adapté à sa blessure, mais comment va-t-on faire, comment vais-je faire pour prendre soin de la blessure de mon conjoint ? Si chacun des deux prend soin de la blessure de son conjoint, le couple est super costaud. Il ne va jamais s'arrêter. Parce qu'à chaque fois, dans chaque petit geste de la vie, comme le laver ses ailes, tourner les clés dans la serrure, passer le balai ou l'aspirateur... ou pas, des trucs du quotidien, des trucs simples, se dire bonjour le matin, au revoir le soir, etc. Toutes ces choses-là vont tout à coup signifier « Ah, j'existe ! » « Ah, il prend soin de moi ! » Mais ça, on ne quitte personne quand c'est comme ça. C'est ça le travail. Et alors, il faut bien dire que la sexualité joue un rôle très important là-dedans.

  • Speaker #0

    Mais j'allais y venir.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est pour ça qu'on parle de sexpanouir pour guérir.

  • Speaker #0

    Parce que la sexualité, ce que tu expliques dans ton livre, c'est que c'est, par exemple, si elle est insatisfaisante, peut être un symptôme de la relation, en tout cas des problématiques de la relation. Et donc, comme c'est un symptôme, ça peut aussi devenir un moyen de nourrir la relation. C'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en gros, c'est ça. C'est-à-dire, la sexualité, c'est un symptôme, de toute façon. Je dis souvent que quand une relation va bien, la sexualité va bien, même quand il n'y en a pas. La sexualité n'est pas un problème. Quand la relation va bien. enfin c'est très rare, ça arrive. Quand la sexualité est un problème, c'est que la relation ne va pas bien. Parfois, elle va bien en surface et on se dit, c'est bizarre, tout va bien sauf la sexualité. Moi, dans ces cas-là, la vision de thérapeute, c'est venez me voir. On va reparler de tout ça et on va voir si ça va si bien que ça. Mais pour moi, si la sexualité ne va pas, c'est qu'il y a quelque chose dans la relation qui n'est pas satisfaisant ou pas pleinement satisfaisant après ça ne veut pas dire, ça n'empêche pas qu'on est avec l'homme ou la femme de sa vie que peut-être on l'aime très fort c'est pas ça mais c'est une porte d'entrée pour parler des problèmes de la relation c'est ça ? comme je disais tout à l'heure la blessure elle se manifeste sans arrêt y compris dans les histoires de lave vaisselle la sexualité elle révèle que quelque chose ne va pas, ou que quelque chose n'est pas compris, quelque chose n'est pas pris en charge. Voilà, et c'est un domaine qui est délicat parce que comme on n'a pas appris la sexualité, personne ne nous a dit comment faire l'amour, eh bien on a beaucoup de mal à se remettre en question. On a beaucoup de mal à se dire, ah ben tiens, mais peut-être qu'il faudrait que je fasse autrement, etc. On a l'impression que si on... Les hommes en particulier, je pense aux hommes, si un homme se met à faire ce que sa femme lui demande, il va avoir l'impression de perdre de son masculin, de ne pas assurer, de ne pas être celui qui sait, etc. Et on est dans une espèce de croyance que les hommes savent faire l'amour et que ce serait eux qui l'enseigneraient aux femmes.

  • Speaker #0

    Les hommes ne savent pas faire l'amour, ils savent très bien se masturber, mais ils ne savent pas faire l'amour. Et les femmes ne savent pas faire l'amour non plus, mais elles ont une sensorialité qui est développée différemment de la sensorialité masculine et qui les met plus sur la piste. Parce qu'une femme qui éprouve du plaisir, elle éprouve du plaisir dans tout le corps, et en fait, c'est par là qu'il faut aller. C'est justement dans le fait de... d'impliquer la totalité du corps. Donc, elles sont plus prêtes de trouver une solution, on va dire, que les hommes. Bon, bref, la sexualité me dit que ma relation n'est pas complètement satisfaisante. Mais la sexualité est aussi et surtout le lieu où je peux prendre soin de l'autre. Prendre la sexualité au lieu d'aller chercher à prendre mon plaisir, que ce soit l'homme ou la femme. Je vais réellement chercher à prendre soin du plaisir de mon conjoint, à vraiment m'occuper de lui comme il aime, comme c'est bon pour lui ou pour elle, et que je m'oublie d'une certaine manière au profit de l'autre et que l'autre en fait autant pour moi, bien sûr. Eh bien, on est dans une sexualité qui va devenir assez rapidement épanouissante pour les deux. Et si la sexualité est épanouissante, c'est un endroit où il n'y a plus de lutte de pouvoir. Donc, la lutte de pouvoir, c'est « fais comme moi » . C'est moi qui ai raison, fais comme moi. Donc, si dans cet endroit-là, j'ai plus de lutte de pouvoir, eh bien, lorsque la sexualité s'arrête, enfin, parce que c'est fini, c'est l'heure de dormir, eh bien, le lendemain, je serai porté par ce fait que tout mon corps a été nourri par le soin qui a été pris de moi, en absence de lutte de pouvoir. Et je vais être naturellement porté à ne pas relancer la lutte de pouvoir dans la vie quotidienne. Parce que je vais me sentir plein, je vais me sentir nourri, je vais sentir que ma blessure a été bien soignée, je vais voir que j'ai existé, que je n'ai pas été abandonné, etc. Et ça va me faire tellement de bien que je vais éprouver une grande reconnaissance, une gratitude vis-à-vis de l'autre. Et du coup, je ne vais lui vouloir que du bien. Alors, ça dure ce que ça dure, mais le temps... pendant lequel ça dure, c'est un temps qui est infiniment guérissant. Et ça, c'est très bon. C'est pour ça que la sexualité... L'avantage de la sexualité, c'est que c'est à la portée de tout le monde. On a tous une sexualité. Et l'autre avantage, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de mots dans la sexualité. Donc on ne peut pas trop se tromper, ce sont les corps qui se parlent. Et du coup, je ne sais pas si tu as remarqué, mais on se trompera vraiment sur l'intention. dans la sexualité. Oui, c'est vrai. On sait ce que l'autre veut ou ne veut pas. Quand ça ne se passe pas très bien, parce qu'il y en a un des deux qui n'est pas complètement présent, parce que quelqu'un soit la raison, on le sent tout de suite. Donc, on ne se trompe pas sur l'intention. Donc, quand l'intention est positive, qu'elle est bonne, qu'elle est nourrissante, qu'elle est là pour me faire du bien, etc., même si peut-être les gestes sont malavrants, c'est possible, on sent l'intention. Et donc, on part sur du très bon, qu'on peut... emporter avec soi.

  • Speaker #1

    Et tu dis, la sexualité se passe de mots, et pourtant, tu encourages, toi, à parler de la sexualité dans le couple. Notamment, tu dis, un couple qui ne parle pas de sexualité est un couple qui est séparé de l'intérieur. Tu insistes sur le fait de pouvoir parler librement en couple de la sexualité, comme on pourrait parler du dîner du soir, quoi. En tout cas, avec la même facilité. Oui, avec la même facilité. La même naturelle.

  • Speaker #0

    La sexualité se passe de mots, c'est pendant qu'elle a lieu.

  • Speaker #1

    D'accord, pendant l'acte.

  • Speaker #0

    Pendant qu'elle a lieu, c'est assez rare qu'on se lance dans un dialogue introspectif. Après, on peut avoir des petits mots par-ci par-là, mais on n'est pas dans un dialogue construit. Mais oui, absolument, il est très important de pouvoir parler de sa sexualité dans son groupe. Et d'ailleurs, il est aussi très important de pouvoir parler de sa relation. C'est-à-dire que les couples qui fonctionnent sont des couples dans lesquels régulièrement, il y a un échange sur la qualité de la relation et dans lequel il y a aussi régulièrement des échanges sur la sexualité. L'échanger sur la sexualité, c'est à la fois, moi j'aime, j'aime pas, mais ça, c'est un peu le dialogue de base, enfin, c'est pas forcément ce qui est le plus riche, c'est plutôt, voilà ce que ça m'a fait. Voilà ce que ça me fait, voilà ce que j'ai vécu la dernière fois, voilà. Voilà ce que j'aimerais, dans le sens de ce que j'aimerais ressentir, pas ce que j'aimerais forcément faire. Ce n'est pas la même chose, parce que les actions qui sont entreprises dans le cadre de la sexualité sont des moyens de ressentir des émotions et des sensations particulières. Ce qui compte, ce n'est pas les actions, c'est les émotions et les sensations. Et ça, c'est pareil, il faut le comprendre. On ne peut le comprendre que par l'expérience et qu'en dialoguant. le fait de rentrer comme ci ou comme ça, ou de ne pas rentrer, ou de ceci ou de cela, vraiment, en fait, c'est totalement annexe. La réalité n'est pas là du tout. La réalité, c'est qu'est-ce que moi je ressens ? Comment je vais t'amener à ressentir quelque chose ? Parce qu'en fait, dans la sexualité, chacun des deux utilise le corps de l'autre pour pouvoir... à l'intérieur de son propre corps accéder à des ressentis auxquels on n'accède pas autrement. C'est ça, là, ce que je veux dire. Essentiellement, sur le plan individuel, c'est ça. C'est utiliser le corps de l'autre. Donc, après, c'est bien d'aller en parler pour dire, voilà, quand tu m'as fait ça, j'ai ressenti, c'était merveilleux, j'étais ailleurs, je sentais ça. Ah bon, tiens, c'est drôle, il m'est arrivé presque la même chose, mais alors, c'était pas à ce moment-là, c'était un peu après. Et là, on a une compréhension, là, on a un couple qui se découvre et qui découvre que c'est jamais fini, qu'une curiosité sans borne, sans limite, ça peut être vraiment très beau.

  • Speaker #1

    Tu dis notamment aussi que dialoguer en couple au sujet de la sexualité, ça n'a rien d'évident, ce n'est pas forcément quelque chose qui est naturel pour les couples, et qu'on est plutôt porté à aller chercher des réponses à l'extérieur quand on a un problème de sexualité au sein de son couple. et pas en parler avec la personne. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'on va chercher à l'extérieur, dans des vidéos, du tuto ? Et pourquoi finalement on n'ose pas en parler avec la personne concernée ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'ose pas en parler du tout. On n'en parle pas avec la personne concernée, mais on n'en parle avec personne d'autre. Il y a toujours les fantasmes des hommes sur les réunions de femmes qui se racontent tout, et les fantasmes des femmes sur les... sur les mecs dans les vestiaires qui se racontent tout et les deux sont chauds en gros. Les femmes disent des choses mais pas tant que ça et les hommes disent pratiquement rien sur ce qui se passe véritablement. Les hommes ne parlent pas de leur ressenti, les femmes noient le poisson. Elles ne disent pas avec précision vraiment ce qui se passe. Donc en fait on ne parle pas de sexualité, on ne parle pas de sexualité avec qui que ce soit. On parle de sexualité dans les journaux, on en parle à la radio. Parfois, c'est même moi qui pense. Mais dans le fond, l'expérience individuelle, c'est que les gens manquent de référence. Ils aimeraient bien... La question qu'on entend en sexothérapie, c'est toujours la même. C'est toujours la même. C'est est-ce que je suis normal ? Est-ce que quand je fais ça, quand j'ai envie de ça, est-ce que c'est normal ? C'est presque, est-ce que c'est grave docteur ? C'est vraiment ça. Et alors, on a des gens qui ont une sexualité tout à fait ordinaire, enfin, qui sont très inquiets, parce qu'ils sont persuadés de ne pas être normaux, parce que, par exemple, ils font l'amour, allez, on va dire deux fois par semaine, et ils pensent que la normale, c'est quatre, ou une, enfin, bref, toute personne est perdue avec sa sexualité. Donc, avec son conjoint, Parler de la sexualité, c'est encore plus engageant que d'aller en parler, par exemple, avec un médecin. Or, parler de sexualité avec un médecin, c'est totalement inutile, ça ne sert à rien. Ils ont une vision des difficultés fonctionnelles qui peuvent exister, et ça oui, bien sûr, c'est leur métier. Mais sinon, sur le plan de l'expérience, ils ont aucune formation.

  • Speaker #1

    Est-ce que la différence entre parler avec un médecin et parler avec son conjoint, c'est qu'avec le médecin, on va plutôt parler de mécanique, j'ai envie de dire. Et avec le conjoint, plutôt, c'est inviter la question du ressenti, de l'émotionnel. Est-ce que c'est ça qui est plus difficile ?

  • Speaker #0

    Je pense que la vraie question, c'est la question du ressenti. Ce n'est pas la question de la mécanique. Mais tout le monde croit que c'est la question de la mécanique. En particulier les hommes. D'abord, les hommes sont formatés comme ça. Ils ont tendance... à identifier des processus, à aller vers un résultat, à prendre des mesures, etc. On va voir la mécanique parce qu'on a peur d'aller voir les émotions. Et qu'en plus, il y a cette espèce de croyance que les hommes connaîtraient la sexualité, auraient les clés de la compréhension. Et qu'en plus de ça, le tempérament masculin, c'est quand même beaucoup d'aller chercher des solutions, d'aller dérouler des processus, trouver des objectifs, des résultats, etc. Et du coup, on a... tous plus ou moins une vision mécanique de la sexualité. Et puis on est dans un discours ambiant qui est un discours dans lequel le résultat de la sexualité, ce serait le produit de certaines postures, certaines actions, certains produits éventuellement, certains trucs extérieurs. Et aussi, on est sous l'influence du porno qui représente la sexualité de cette façon-là. C'est une façon... qui est axée sur l'action.

  • Speaker #1

    Sur la performance, peut-être ?

  • Speaker #0

    La performance, oui, la performance. Mais l'action, le fait de faire. Or, la sexualité, ce n'est pas faire, c'est ressentir. Donc, on est à côté de la plaque. C'est tellement vrai que les couples viennent me voir, qu'ils viennent à leur stage. Là, on vient de finir avec Sabrina. Un stage s'explanouir, un faire l'amour avec l'amour. Et on a eu des retours extraordinaires des couples en fin de stage, qui, pour certains couples, qui ne faisaient plus l'amour depuis un certain temps déjà, et qui ont recommencé dans le cadre du stage en disant « mais oui, je ne savais pas que c'était ça » . On ne savait pas que c'était ça, faire l'amour, vraiment. Et des gens qui avaient 30 ans de vie commune. pas des gamins, des gens qui ont eu une expérience, une vie, qui ont eu des enfants, et qui disaient mais pour moi, faire l'amour, ce n'était pas ça.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi faire l'amour ?

  • Speaker #0

    C'est venir à à un stage.

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé ce que tu parlais dans ton livre. Tu disais que l'expression faire l'amour se retrouve dans d'autres langues. C'est un mot d'action, faire, fabriquer. En anglais, c'est to make love. Comme s'il y a cette idée qu'en faisant l'amour, on produit de l'amour.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. L'amour produit une hormone qui s'appelle l'ocytocine. Et l'ocytocine est générée dans un certain nombre de situations bien spécifiques. Il y a l'accouchement, il y a l'allaitement et il y a l'orgasme. Alors l'accouchement et l'allaitement, les hommes ne connaissent pas en général. Et en revanche, l'orgasme, c'est une expérience qui est partagée par les hommes et les femmes. Et puis, il n'y a pas que l'orgasme, parce qu'il y a aussi des doses de cytocine beaucoup plus faibles qui sont produites lorsque l'on partage un repas entre amis, par exemple. Donc, on voit bien cette idée de la convivialité, de l'amour, tout ça, c'est relié à la cytocine. Donc, quand on fait l'amour, on fabrique de l'amour. Parce qu'on fabrique une hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » . Et cette hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » , elle a quelque chose de super, c'est qu'elle nous donne envie de faire l'amour.

  • Speaker #1

    Plus on fait l'amour, plus on a envie de le faire, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Plus on fait l'amour, plus on ressent l'amour, et plus on ressent l'amour, plus on a envie de faire l'amour. Donc, en fait, c'est magnifique, c'est une mécanique extraordinaire que nous donne la nature. Et simplement, moi, tout ce que je dis, c'est juste qu'on a perdu le sens de tout ça. On s'est égaré. Mais ce n'est pas étonnant, on est dans un monde qui nous égare. Dans un monde qui est porté sur le matériel, qui est porté sur l'acquisition de choses, qui tentent de remplacer les personnes par des robots, etc. Donc on voit tout en équivalent faire. Donc quand on fait l'amour, on imagine que ce qu'il faut, c'est reproduire les performances de Rocco Siffredi. Ça ne risque pas d'arriver. Rocco Siffredi, en passant, est marié à une femme qui a été actrice porno un peu. pas très longtemps, mais qui a été actrice pour nous. Et une des choses qui les lie, c'est que cette femme a dit à Rocco Siffredi, tu sais pas faire l'amour. Et il a explosé le rire en disant j'ai eu 4000 femmes, je peux pas me dire que je sais pas faire l'amour. Elle lui a répondu, tu sais baiser. Tu sais pas faire l'amour. Je trouve que c'est super intéressant, parce que Parce que voilà, cette bête de sexe, cet espèce de sur-homme porno, sur-acteur porno, etc., il ne savait pas faire la montre. Il ne savait pas. Nous, on confond. Il y a beaucoup de confusion en règle générale dans la manière dont on envisage la vie. Et il y a une confusion dans faire l'amour entre faire et ressentir. La vraie question, c'est ressentir. Et c'est ça qui devrait être au cœur du dialogue de couple au sujet de la sexualité, sachant qu'on a aussi le droit de dialoguer au sujet d'autres choses. On n'est pas obligés de parler que de sexualité. Voilà. Ça, c'est très important. Et donc, je reviens quand même à nos stages. On a créé les stages Sexpanouir, et il y en a trois. Pour le moment, il y en a trois. Il y a un stage qui s'appelle « Faire l'amour avec amour » , où vraiment on va revisiter ça, on va revisiter cette façon où d'une part, on met les couples en dialogue au sujet de leur sexualité. Qu'est-ce que c'est mon désir ? Qu'est-ce que c'est mes fantasmes ? Qu'est-ce que c'est tout ça ? Donc, on les fait dialoguer sur des sujets très précis. sur lesquels, par expérience, on sait qu'ils ne dialoguent pratiquement jamais. Donc déjà là, il y a une première découverte importante. Ensuite, on les met en connexion, à la fois avec des dialogues et à la fois avec des rituels énergétiques ou spirituels, et on leur donne des informations, un enseignement si tu veux, au sujet de faire l'amour avec différentes thématiques. Et ensuite, on les envoie dans leur chambre avec des choses à faire. Et on ne sait pas s'ils le font ou s'ils ne le font pas. Nous, on ne s'informe pas là-dessus. Ce n'est pas nos oignons. Ça appartient à l'expérience du couple. Mais on les encourage à faire ce qu'on leur propose de faire parce que c'est pour ça qu'ils sont venus quand même. Et donc, avec tout ça, ils découvrent quelque chose et ils reviennent, à mon avis, au cœur de ce que c'est que la relation amoureuse dans le cadre de la sexualité ou la sexualité dans le cadre de la relation amoureuse. Ça, c'est un premier stage. On fait un deuxième stage. qui s'appelle « Sexpanouir 2 » , « Explorer la profondeur de la connexion » . Et dans « Explorer la profondeur de la connexion » , on va voir qu'est-ce que c'est que être présent. Être présent qui fait d'ailleurs un des chapitres du livre « Sexpanouir » sur la présence. Et on va donc explorer la présence, la lenteur et la profondeur dans le cadre de la sexualité. Parce que c'est lorsque je sens mon conjoint présent réellement, pleinement là pendant qu'on fait l'amour, que je peux moi me relâcher. Et si je me relâche, je peux ressentir des choses que je ne ressentirai jamais sinon. Donc, on va aussi explorer des sensations particulières liées à la sexualité, comme par exemple le tremblement de ton corps ou des choses comme ça. On met les coupes sur la piste de ça. Avec ce stage, explorer la profondeur de la connexion. Et puis, on a un troisième stage qu'on appelle le stage premium parce que... contrairement aux autres, se déroulent sur sept jours dans un endroit très particulier qui est au cœur de la jungle, au Costa Rica. On est là en lien avec les forces de la nature, qui sont présentes avec les singes autour, les arbres incroyables, les fleurs invraisemblables. Et là, on va aller explorer. La question dont on parlait tout à l'heure, c'est comment avec la sexualité, Comment je peux m'appuyer sur la sexualité pour prendre soin de mon conjoint dans ses blessures ? Et donc, on fait un travail qui n'existe absolument nulle part ailleurs. Je suis sûr de mon coup. On fait un travail sur qu'est-ce que c'est que mes blessures, qu'est-ce que c'est que mes ombres, qu'est-ce que c'est que mes peurs ? Donc, on va très loin, en fait, dans la relation de couple. Et comment tu peux faire pour m'aider à dépasser tout ça ? à la fois, là encore, dans le dialogue, dans le spirituel et dans le sexuel. C'est-à-dire qu'on travaille toujours à plusieurs niveaux, en permanence.

  • Speaker #1

    Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la sexualité est une porte d'entrée, mais que par la sexualité, on vient travailler l'ensemble de la relation.

  • Speaker #0

    Oui, et par le reste, on parvient à la sexualité aussi. C'est quand on a passé une heure à se connecter chakra par chakra dans l'énergie, et qu'ensuite, on fait l'amour, on ne fait pas du tout l'amour de la même façon, parce qu'on n'avait pas fait ce travail de connexion. Parce qu'en fait, je parle beaucoup de la sexualité, parce que mon livre s'appelle « Sexpanouir» , les stages s'appellent « Sexpanouir » , etc. Mais c'est un travail spirituel ce qu'on fait. C'est un travail spirituel et on travaille avec la spiritualité. Parce qu'en fait, la question, ce n'est pas la sexualité, la question c'est l'amour. C'est l'amour et c'est le prendre soin. Il n'y a que ça qui compte. Ça, c'est une question de connexion et ça, c'est en lien avec... ce que j'appelle la spiritualité, c'est-à-dire ce qui nous dépasse. Parce que la seule raison pour laquelle nous sommes au monde, c'est pour expérimenter l'amour dont nous sommes issus. Il n'y a pas d'autre raison. Alors, on s'y prend très mal, tous.

  • Speaker #1

    On est un peu maladroits.

  • Speaker #0

    On est tous très maladroits.

  • Speaker #1

    Mais l'intention est bonne.

  • Speaker #0

    On provient de mon univers au sens l'âme. C'est une énergie essentielle qui est une énergie d'amour parce que c'est une énergie de conscience. C'est une énergie... Il n'y a rien d'autre en fait. Il n'existe rien d'autre à l'origine que cette énergie. extrêmement puissante d'amour qui a un seul défaut, c'est qu'elle n'est pas incarnée. Donc pour aller ressentir, expérimenter, vivre l'amour, il faut être incarné. Et pour ça, il faut être incarné et être blessé. Si on n'est pas blessé, on ne peut pas. Alors on fait tout ça et après on oublie qu'en fait c'est l'amour qu'on a vu expérimenter. Et la sexualité nous permet d'expérimenter l'amour. et la mort nous permet d'expérimenter la sexualité. Ça va ensemble. Et nous sommes sur Terre pour ça. Et donc, ce qu'on fait dans nos stages, c'est de remettre les couples qui viennent nous voir, qui nous font l'honneur de se mettre dans cette situation de vulnérabilité extrême qui est d'assister à un stage sur la sexualité. C'est très grand couple, c'est très compliqué intérieurement. On les ramène là. Et évidemment, on obtient des résultats extraordinaires parce qu'on les a accompagnés au centre de leur être et au centre de leur raison d'être. Donc forcément, une fois qu'ils ont touché ça, ça va. Leur reste est beaucoup moins important. Voilà, c'est un travail sacré. Beaucoup de difficultés, mais c'est quand même la réalité.

  • Speaker #1

    C'est beau de pouvoir remettre en perspective ce qu'on définit comme amour. Tu parlais tout à l'heure du faire, de l'action. Et là, de le remettre dans un contexte plus global, relationnel, spirituel, je trouve ça intéressant, ça permet de voir un peu les choses avec hauteur.

  • Speaker #0

    C'est important d'aller du contexte, parce que c'est pour ça qu'on est perdus, c'est parce qu'on oublie le contexte. Et on est tous un peu perdus, on est tous un peu hésitants, notre vie, c'est important, pas important, etc. Et la question, c'est le contexte. Et le contexte, on en vient toujours, d'une manière ou d'une autre, à l'amour. Et quand on regarde les choses comme ça... On peut avoir une règle de vie très simple qui est lorsque je fais ça, lorsque je m'apprête à entamer telle action, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? Et quand on regarde ça comme ça, quand on fait vraiment ce travail-là, on s'aperçoit que 99% de nos actions sont inspirées par la peur. Et si on remet de l'amour, si on se pose la question, c'est intéressant parce que quand on se pose la question, je ne sais pas, c'est… Quand je dis à mon petit garçon d'aller plus vite quand il mange son repas, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? En fait, je suis inspiré par la peur d'être en retard. En gros, je simplifie, mais globalement, c'est ça. Et si je me pose la question avant de lui dire, à ce moment-là, je vais me poser la question de qu'est-ce qui serait inspiré par l'amour. Et je vais avoir une attitude très différente. Et par conséquent, mon intention ne sera pas la même. Et lui, il ne va pas sentir la même chose. Et l'expérience du petit garçon, de la maman et du papa qui regarde, par exemple, si on est trois à table, va être fondamentalement différente. Et si on ne fait que ça de toute sa vie, si on ne fait que ça de se poser la question est-ce que le monde d'action est inspiré par l'amour ou par la peur, et qu'on agit en fonction, si on ne fait que ça de toute sa vie, on a trouvé son chemin, la spiritualité, tout. Enfin, je veux dire, on n'a plus de questions à se poser.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un beau conseil, en tout cas ça me parle. Et je trouve aussi que c'est une belle manière peut-être de clôturer cet échange parce qu'on arrive à la fin. Donc moi je retiens ce message de lorsque je fais quelque chose, est-ce que je suis inspirée par l'amour ou par la peur et de pouvoir se laisser guider par l'amour plus que par la peur.

  • Speaker #0

    De préférence.

  • Speaker #1

    De préférence. Merci beaucoup Guillaume. Est-ce qu'avant de vraiment clôturer, est-ce qu'il y aurait un dernier message ou quelque chose que tu souhaiterais que nos auditeurs retiennent ? en particulier.

  • Speaker #0

    Faites l'amour.

  • Speaker #1

    Faites l'amour. Et pour ceux qui aimeraient aller un peu plus loin sur la thématique de ce qu'on a échangé, donc tu as déjà parlé de tes stages, est-ce qu'il y a d'autres supports que tu aimerais conseiller ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui serait bien, c'est que nos auditeurs se branchent sur la chaîne YouTube qui s'appelle Université de l'Amour. Parce qu'on étudie beaucoup de vidéos. Et sur le site web Université de l'Amour, On indique aussi toutes nos actualités. Et en particulier, là, on va sortir cette année plusieurs guides pratiques de la relation de couple. Le premier va sortir là, il est prêt, et il s'appelle « Je fais le bilan de mon couple » . Et puis il y en aura d'autres, il va y en avoir d'autres. Et ces guides pratiques ont une particularité, c'est que premièrement, on prend un couple fictif, on explique ce qui se passe pour ce couple fictif, et on voit comment en thérapie on travaille avec eux. Ça, c'est inspiré par les nombreuses séances de thérapie de couple que je mène. Et puis on va dérouler des outils et ces outils on les met à disposition du lecteur, à la fois dans le guide pratique et sur internet avec un livret d'exercices, avec des méditations sonores enregistrées, des vidéos, etc. Et tout ça est disponible à la fois en version brochée et en version électronique, et on va en faire plusieurs. Quand je fais le bilan de mon couple, c'est le premier, mais il y en aura d'autres. sur d'autres thématiques. Et bien sûr, il y en aura sur la sexualité, même si ce ne sera pas la seule thématique abordée. Donc là, je pense que c'est vraiment des outils très intéressants qui permettent aussi de nous découvrir avant peut-être de venir nous rejoindre pour un stage, justement. Parce que le vrai travail, quand même, il se fait en stage. Il faut bien le reconnaître.

  • Speaker #1

    Et donc au préalable, le rendez-vous, c'est sur la chaîne YouTube de l'Université de l'Amour ou sur le site internet de l'Université de l'Amour.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, il est temps de se dire au revoir. Donc vraiment merci pour cet échange et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Merci, Violaine.

  • Speaker #1

    Au revoir. Vous venez d'écouter un épisode du podcast des mots au corps. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur vos plateformes de podcast favorites ou sur mon site nova-biodynamique.fr Merci de votre écoute et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Expression des blessures

    02:07

  • Une définition de l'amour

    06:10

  • La relation qui soigne

    15:35

  • L'apprentissage de l'écoute

    19:35

  • Quel rôle pour la sexualité ?

    27:29

  • Créer de l'amour

    41:59

  • L'amour ou la peur ?

    51:00

  • Conclusion

    54:07

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Description

Et si la relation de couple pouvait guérir nos blessures émotionnelles ? Dans cet épisode, je reçois Guillaume de Brébisson, thérapeute psychocorporel, thérapeute de couple et sexothérapeute pour parler de la puissance de la relation de couple et de la sexualité dans notre parcours de vie.


Ensemble, nous plongeons dans la définition de l'amour au-delà des définitions classiques et romantiques. Nous questionnons la manière dont l’amour influence nos choix et nos comportements. Plus qu’un simple sentiment, il apparaît comme une force structurante qui peut guider notre vie et nos relations.

Etre en couple est-ce une thérapie en soi ? C'est en tout cas une plongée dans notre intimité.


Guillaume met en lumière la manière dont nos attentes et nos conditionnements influencent la relation amoureuse, et comment nos blessures s'expriment en particulier à cet endroit là.

Guillaume partage ainsi des outils concrets pour en prendre soin, et invite à un travail introspectif qui permet de mieux comprendre sa propre dynamique de couple.


Au coeur de la discussion, nous abordons le rôle du corps et de la sexualité comme outils au service d'une relation harmonieuse et réparatrice. Guillaume partage avec passion son approche pour renouer avec une sexualité plus authentique et épanouissante, où le plaisir et la connexion remplacent l’anxiété et la performance, venant ainsi nourrir la relation.


Laissez-vous porter par cet épisode inspirant avec Guillaume de Brébisson puis prenez un instant pour vous demander : êtes-vous guidés par l’amour ou par la peur ?

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Pour aller plus loin avec Guillaume de Brébisson :

https://universite-de-lamour.fr/

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast des mots au corps qui parle de thérapie psychocorporelle et notamment de la psychologie biodynamique. Mes invités sont des thérapeutes formés à cette approche et apportent des éclairages sur les thématiques phares de la thérapie. Je suis Viollaine Didier, thérapeute psychocorporelle biodynamique et hôte de ce podcast. Que vous soyez thérapeute ou client ou tout simplement curieux, j'espère que ces échanges vous apporteront des clés pour avancer sur votre chemin personnel. et professionnel. Mon invité du jour s'appelle Guillaume de Brébisson. Il est thérapeute psychocorporelle biodynamique, thérapeute de couple et sexothérapeute. Il prend régulièrement la parole lors de conférences, anime des stages et a également écrit plusieurs livres en lien avec ses sujets de prédilection, la thérapie psychocorporelle, ainsi que la sexualité et la communication au service du couple. Bonjour Guillaume.

  • Speaker #1

    Bonjour Violaine

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Écoute, merci de m'avoir invité, je suis ravi d'être là moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors dans le précédent épisode que j'ai enregistré avec Bruno Danjou comme invité, nous avons abordé la question de la place du corps dans la thérapie. Aujourd'hui, ça invite finalement deux autres questions, la place du corps dans la relation et la place de la relation dans la thérapie, puisque nous avons en effet choisi d'aborder ensemble la question du couple comme lieu possible de guérison. et notamment par la voie de la sexualité. Ou autrement dit, s'expanouir pour guérir, pour reprendre le titre de l'un de tes livres et de l'un des stages que tu animes avec ton épouse Sabrina. Voilà, alors on sait que le couple peut être un lieu d'amour, d'intimité, de complicité, mais aussi de soutien, de construction et plein d'autres jolies choses qui sont autant de raisons pour lesquelles on choisit de se mettre en couple en premier lieu. Mais on sait aussi qu'il peut devenir un lieu de conflit, d'attente, de frustration, de déception, de résignation, voire même de souffrance. Alors Guillaume, quand on parle de guérison dans le couple, qu'est-ce qu'il est possible de guérir dans le couple et par le couple ? J'aimerais bien qu'on commence par ça.

  • Speaker #1

    Alors, pour paraphraser François Léwin, qui est le directeur de l'école de psychologie biodynamique et le fondateur en France de cette école, tout est guérissable, mais on ne peut pas tout guérir. Pourquoi ? Parce que toute souffrance... peut être guérie un jour, mais elles sont trop nombreuses pour qu'une vie suffise. Et ça, c'est valable en couple. Parce qu'en fait, il m'a fallu longtemps pour le comprendre, mais c'est dans le couple qu'on peut réellement venir guérir nos blessures, on peut dire aussi nos souffrances. On va dire que ces deux termes sont synonymes, bien que ce ne soit pas le cas. Mais c'est là qu'on peut aller guérir. Et ce n'est que là. Alors, quand je dis « ce n'est que là » , c'est un peu provocateur, bien sûr, surtout pour toutes les personnes célibataires qui, peut-être, me croûtent et qui sont en thérapie dans l'idée de guérir leur blessure. Mais ce que je veux dire, c'est que pour que la blessure s'exprime, qu'elle se fasse entendre, puis qu'ensuite elle soit prise en compte, puis soignée et finalement guérie, Il faut qu'il y ait une relation. Lorsqu'on est seul sur son île déserte à méditer sous un palmier, ou tout en haut d'une montagne en Inde ou au Népal, c'est facile, il n'y a rien à guérir. Il n'y a rien à guérir, il n'y a pas de blessure qui s'exprime, il n'y a pas de blessure qui s'exprime parce qu'on est tout seul. Alors bien sûr, il y a les parties de soi, mais globalement, pour que quelque chose se passe, il y a deux... fondamentaux, le premier, c'est que ce qui se passe, se passe dans le corps, d'où tout le travail de Bruno, qui est tout à fait intéressant de ce point de vue-là. Donc le travail se passe dans le corps, l'expression d'une émotion se passe dans le corps, l'expression d'une sensation, d'une souffrance, d'une douleur, d'un manque se passe dans le corps. Tout est corporel, rien n'existe qui ne soit pas corporel. Le corps est notre média d'expérience du monde. Nous n'avons que le corps et sans corps, nous n'avons rien. Ça ne veut pas dire que nous n'existons pas, nous sommes des âmes, mais si nous ne sommes pas incarnés, nous ne pouvons pas faire l'expérience. Donc l'expérience se fait dans le corps et elle se fait au sein d'une relation. Bien entendu, plus cette relation est intime, c'est-à-dire plus les deux êtres en relation sont proches, et plus elle résonne, plus elle permet de rouvrir des blessures et par conséquent de les guérir.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'allais dire, on est en relation de manière permanente, donc à part si on est sur une île déserte, comme tu disais, mais dans notre travail, au niveau professionnel, ça peut être au niveau amical, au niveau familial. Donc, toutes ces relations nous permettent aussi de venir nous confronter et travailler nos blessures finalement. Qu'est-ce qui change vraiment dans le couple ?

  • Speaker #1

    Elles vont nous permettre d'expérimenter nos blessures. Le travail, par exemple, c'est un lieu magnifique pour ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Travailler, d'avoir des collègues de bureau, un chef, plusieurs chefs, enfin tout ça.

  • Speaker #0

    Mais la famille aussi.

  • Speaker #1

    Oui, la famille, c'est pas mal. Mais le lieu idéal d'expérimentation des blessures, c'est sûrement le travail. Mais ce n'est pas un lieu de guérison.

  • Speaker #0

    D'accord. Ah oui, c'est ça la différence.

  • Speaker #1

    Pour qu'il y ait guérison, il faut qu'il y ait le désir mutuel de prendre soin de l'autre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Prendre soin de l'autre, c'est l'amour. C'est-à-dire, c'est la définition de l'amour. Quand on cherche, on parle toujours d'amour. Nous, on en parle beaucoup. Avec mon épouse Sabrina, on a l'université de l'amour. C'est vraiment notre sujet de prédilection, l'amour. Et on dit l'amour, l'amour, mais finalement on dit rarement de quoi il s'agit. Et l'amour, c'est la décision délibérée de prendre soin d'un autre être humain en se privant parfois de certaines choses pour que cette prise de soin puisse se réaliser au mieux pour l'autre. Donc l'amour, c'est « je prends soin de toi » . Ce « je prends soin de toi » Il a lieu naturellement avec les enfants. C'est très intéressant parce qu'avec les enfants, on ne se pose pas la question. On a un petit être qui naît, qui nous regarde de ses grands yeux émerveillés. On est raide dingue d'amour. C'est à la fin de notre vie, en fait, pour ce petit être, même quand ça sera devenu un grand barbu. Et on ne se pose pas la question. On sait fondamentalement dans nos tripes que nous sommes là pour prendre soin de lui. Bien entendu, il existe des histoires horribles, ou ce n'est pas comme ça que ça se passe, mais globalement, on sait bien que ce qui vient en premier, chez la mère et chez le père aussi, d'une autre façon, c'est vraiment « je vais prendre soin de toi » . On ne remet en question cette question de « je vais prendre soin de toi » que dans la relation de couple. C'est assez étonnant. Si la relation de couple, on choisit son partenaire, alors on choisit... jamais tout à fait complètement à choix, on tombe amoureux, on est sous le coup des émotions, etc. Mais bon, malgré tout, on est trouvé amoureux de cette personne-là et pas de sa voisine ou de son voisin. Donc, il y a quand même une forme de choix inconscient qui se réalise, qui se produit.

  • Speaker #0

    Oui,on dit qu'on ne se choisit pas par hasard.

  • Speaker #1

    On ne se choisit jamais par hasard. Il n'y a pas de hasard dans les relations. C'est étonnant de voir ça quand on est thérapeute de couple. Il y a un truc dont on peut être sûr au bout de quelques années d'exercice. C'est ça, c'est que les gens ne se choisissent pas par hasard. Bon, on choisit quelqu'un d'autre, on en prend soin au début, et puis arrive un moment où on se dit, ouais, ça suffit, c'est toujours moi qui fais jamais elle ou si jamais lui qui... Et là, on n'est plus, non, je prends soin de toi de manière inconditionnelle, on est en train de conditionnaliser notre amour. Ce qu'on ne fait pas avec les enfants. Avec les enfants, on ne se dit pas... la prochaine fois qu'il fait ça, je le répudit. On ne dit pas ça.

  • Speaker #0

    Non, en général,non.

  • Speaker #1

    Même quand on peut avoir des conflits très violents avec ses parents, y compris quand on est adulte, mais c'est très rare qu'on dise je vais divorcer mes parents. Même si la procédure existe en fait, c'est possible. Ah oui, ok. Moi ça m'avait fait rêver quand j'étais adulte. J'ai dit je vais faire ça. Et puis finalement, je ne l'ai pas fait. Il n'y a que... dans la relation d'amour conjugale qu'on va à un moment donné conditionnaliser notre amour. Et on conditionnalise notre amour parce qu'on perd le contact avec ce que c'est que l'amour. C'est-à-dire qu'on a oublié qu'on avait décidé de prendre soin de cette personne-là. On oublie nos décisions initiales. Mais en fait, on a pris une décision. Souvent, on ne l'a pas... On n'a pas conscientisé, voilà, excuse-moi, c'était le terme que je cherchais. C'est-à-dire, on a pris une décision, mais on n'a pas conscientisé. Donc, à un moment donné, il faut la conscientiser et reprendre cette décision d'une manière vraiment totalement informée et consciente.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce qu'on appelle l'engagement, finalement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais l'engagement, en général, ce n'est pas le premier jour. C'est-à-dire que le premier jour, il y a un engagement du corps, il y a un engagement de l'amour au sens… les émotions qui nous traversent, les papillons dans le ventre, etc. Donc on s'engage sans savoir qu'on s'engage. Et puis au bout d'un moment, ça ne marche plus comme ça, les problèmes s'installent, les difficultés, les éventuelles souffrances, etc. Soit ça reste comme ça parce qu'on ne travaille pas à la question ou que c'est trop lourd et qu'on finit par se séparer, etc. Soit à un moment donné, on s'interroge et si on s'interroge et qu'on se dit « Non mais moi je ne souhaite pas remettre cette relation en question". Alors, on entre dans la partie intéressante de l'amour, c'est la décision consciente que c'est ma femme, c'est mon homme et je vais prendre soin de lui jusqu'à, ou d'elle, jusqu'à la fin de mes jours. Et ça, c'est l'amour.

  • Speaker #0

    Cette décision consciente, c'est l'amour, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Là, on est dans l'amour. Et là, on peut... Qu'est-ce que ça veut dire prendre soin ? Si je prends soin... de mon épouse, bien sûr que je vais prendre soin de ses blessures. Parce que c'est quoi mon épouse ? C'est comme moi, un paquet de blessures. Qu'est-ce qui fait que nous réagissons au monde émotionnellement ? Qu'est-ce qui fait que nous nous extasions dans un coucher de soleil ou que nous sommes horrifiés par des images de guerre à la télé ? C'est nos blessures. S'il n'y a pas nos blessures... Il n'y a pas de relief dans notre psyché. Et s'il n'y a pas de relief dans notre psyché, on n'est ému par rien. C'est grâce à nos blessures que nous pouvons éprouver des émotions qui s'éprouvent, je le rappelle, dans le corps. Et elles se manifestent sans cesse à notre conscience en demandant à être guéri. Si j'ai une blessure d'abandon, je parle de la blessure d'abandon assez facilement parce qu'elle a été très présente dans mon existence. Si j'ai une blessure d'abandon et que je n'ai pas fait de travail sur moi, je n'ai pas fait de travail sur moi mais j'ai une blessure d'abandon parce que j'ai vécu un abandon petit qui m'a marqué, ou plusieurs, en général c'est plusieurs. Qu'est-ce qui va se passer ? À chaque fois que... Une personne va me faire un peu la tête, ou ne pas être pleinement disponible pour moi, ou raccrocher un peu vite au téléphone, ou me rendre la monnaie sans me regarder dans un magasin. Enfin, je prends exprès des micro-situations de la vie. À chaque fois, je vais ressentir de la douleur. Cette douleur n'est pas forcément intense, ça dépend. Ça dépend surtout de comment je me suis levé le matin. D'accord. Si je suis en forme, la douleur ne sera pas très intense, mais elle sera là. Si je ne suis pas en forme, elle sera plus forte. Et peut-être même qu'une fois, je vais complètement exploser. Quoi ? Comment ? C'est comme ça que vous me regardez ? Vous me rendez la monnaie sans me regarder dans les yeux ? Voilà, ça c'est un jour où ça ne va pas. Mais dans toutes les manières, ma blessure est réactivée. Sans cesse, C'est-à-dire que j'ai une grille d'interprétation du monde dans laquelle tout le monde est tout le temps en train de m'abandonner.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, je ne vois plus que ça. Ce qui fait que je ne vois pas quand on ne m'abandonne pas, en particulier. Je ne vois pas l'ami qui est toujours là et qui répond toujours en téléphone. Je ne vois pas mes parents qui sont toujours disponibles pour moi, bien que peut-être ils m'aient abandonné dans l'enfance. Je ne perçois pas ça parce que tout ce que je perçois, c'est la blessure d'abandon qui me dit « Regarde, regarde, regarde, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon. » Donc, qu'est-ce qu'elle me dit, la blessure d'abandon ? Elle me dit « Soigne-moi. » Qui peut soigner une blessure d'abandon ? Moi, je ne peux pas soigner ma blessure d'abandon. Je suis blessé. Je ne peux rien faire. Et là, j'insiste là-dessus. J'insiste là-dessus. Parce que j'en ai marre, mais vraiment marre, de ce discours de développement personnel qui consiste à dire, prenez-vous en charge, soignez-vous, quand vous irez mieux vous-même, vous irez mieux avec les autres, et patati et patata. Vous avez une blessure d'abandon, soignez-la, et puis vous verrez, tout ira mieux après, et blablabla. C'est n'importe quoi. Nous sommes en relation, comme tu l'as dit tout à l'heure, nous sommes en relation constante, permanente, avec tous et tout le monde. Donc il n'est pas possible. de se prendre en charge soi-même intégralement, d'aller se soigner dans une cabine magique où on met 10 balles et on ressort tout neuf, et après on peut aller voir les autres. Non, ce n'est pas comme ça que ça marche, ce n'est pas vrai. Tous les magazines qui vous racontent ça vous mentent. Ou tout simplement répètent un truc qu'ils ont lu ailleurs sans y avoir réfléchi.

  • Speaker #0

    Quand tu dis tout seul, se soigner tout seul, c'est se soigner vraiment en autonomie ? Ou est-ce que c'est, par exemple, dans le lien thérapeutique, quand tu vas consulter un thérapeute ?

  • Speaker #1

    Dans le lien thérapeutique, il y a une relation. C'est la relation qui soigne. La relation nous fait souffrir et c'est elle qui nous soigne. D'accord. Mais on ne peut pas faire l'économie de la relation. Et c'est vrai, j'étais un peu véhément là, mais je suis agacé, plus qu'agacé, par le discours. qui consiste à faire croire aux gens que c'est quand ils arriveront à s'aimer eux-mêmes tout seuls comme des grands qu'ils pourront aller rencontrer quelqu'un d'autre pour l'aimer à son tour. C'est juste pas vrai. C'est pas comme ça que ça marche, c'est tout. Je reviens sur mon histoire de blessure d'abandon. On a la blessure d'abandon qui nous dit soignez-moi, soignez-moi, soignez-moi. Comment je fais pour soigner cette blessure d'abandon ? Eh bien, j'ai besoin d'une relation pour la soigner. Je ne peux pas soigner la blessure d'un moment sans relation. Pourquoi la relation conjugale est le lieu de guérison des blessures ? Parce que dans la relation conjugale, je connais mon conjoint comme personne et il me connaît comme personne. Et l'intensité de la relation, l'intimité, la proximité, la proximité, c'est ça le terme juste, de ces deux êtres, va permettre... à la fois un ressenti plus fort de la blessure, ça c'est sûr, et va aussi permettre le fait de prendre soin d'une façon qui va être possiblement efficace.

  • Speaker #0

    Ça c'est à condition que les deux membres de ce couple soient conscients de cette blessure qui est là, non ?

  • Speaker #1

    C'est à condition que les deux membres du couple décident de poursuivre leur couple, c'est-à-dire qu'ils s'engagent. comme tu disais tout à l'heure, il y a effectivement une notion d'engagement très forte, qu'il s'engage dans la relation, dans une relation d'amour, et la relation d'amour c'est « je prends soin de toi » . Tant qu'on n'est pas là-dedans, tant qu'on est dans… Mais d'abord, il faut qu'il arrête de faire ça. J'avais un couple il n'y a pas longtemps dans mon cabinet, l'homme disait « d'abord elle arrête de me faire des reproches, et après on verra » . Bon, ben ça, ça ne marche pas. Ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    Parfois, on essaie de prendre soin, mais on s'y prend mal. On est très maladroit finalement aussi. On peut être très maladroit dans nos propos, dans nos manières de faire. Et ça peut être pire aussi, non ?

  • Speaker #1

    Pire, je ne sais pas. Je suis d'accord qu'il y a un apprentissage de la communication à faire. Ça, c'est sûr. Et est-ce que ça peut être pire ? Au moins, il y a une tentative. Oui. Je pense qu'une des choses que je dis souvent... couples qui viennent me voir, soit en thérapie, soit dans les stages qu'on anime, c'est essayer d'écouter l'intention.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, l'intention.

  • Speaker #1

    Ça m'arrive aussi quand j'ai un couple qui dit à l'autre « Oui, mais tu comprends, tu fais ci, tu fais ça, etc. » Et puis ils s'énervent. Et je me tourne vers l'autre et je dis « Est-ce que vous avez entendu qu'il vous a dit « Je t'aime » tout le temps ? » il râle, mais dans sa manière de râler, en fait, ce qu'il dit, c'est « je t'aime » . Est-ce que vous avez entendu derrière les mots ? Et très souvent, les gens sont surpris, mais ils reconnaissent que oui, en fait, ils avaient bien compris ça. Alors, c'est à quoi est-ce que je m'attache ? Est-ce que je m'attache à la forme ou au fond ? Mais je suis d'accord que c'est un apprentissage. C'est un apprentissage du discernement. Il y a un apprentissage de la communication. Un apprentissage de la communication, en fait, ce n'est pas la communication, c'est un apprentissage de l'écoute. Il y a un apprentissage de l'écoute, un apprentissage du discernement. Et du coup, il y a aussi un apprentissage de « je fais mes demandes » .

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la thérapie de couple que je pratique, la thérapie Imago, est si efficace parce qu'en fait, on va… Typiquement, dans une séance de thérapie de couple, je mets les deux personnes en dialogue. D'abord, elles sont face à face et elles se regardent dans les yeux. Déjà, rien que ça, elles ne sont pas habituées. Et ensuite, on va les faire dialoguer. Donc, il y en a un qui va être énervé parce que la veille, son conjoint a rempli la vaisselle à l'envers. Donc, on va partir de là. Et on ne va pas dire, oui, tu comprends, tu remplis la vaisselle n'importe comment, pourtant je te l'ai dit cent fois, etc. On ne part pas là-dedans. On part dans, voilà ce qui se passe pour moi quand je constate que la vaisselle est remplie à l'envers. Et là, on découvre la blessure. Évidemment, parce que tout le monde s'en fout de comment on range la vaisselle. Il n'y a pas de règle absolue. Pourquoi ça me fait réagir ? Ça me fait réagir parce que derrière le lave-vaisselle mal rangé, je vois un manque de respect pour moi. Par exemple, si je vois un manque de respect pour moi, pourquoi c'est si important de voir ce manque de respect ? Parce que j'ai le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est très fréquent. J'ai le manque de reconnaissance et j'ai le sentiment de ne pas exister. Pourquoi j'ai le sentiment de ne pas exister ? C'est parce qu'il y a eu un problème dans l'enfance. C'est évident. Ma mère ne m'a pas bien pris en charge, ou mon père ne m'a jamais regardé, ou je ne sais pas. Si tu savais le nombre d'hommes que leur père n'a jamais regardé, qu'il n'a jamais rien dit, ni bonjour, ni merci, ni c'est bien, ni même c'est mal. En fait, il s'est purement et simplement ignoré. Ces hommes-là, ils ne savent pas ce qu'ils font sur Terre. De la même façon qu'il y a de très nombreuses femmes qui, elles aussi, ont ce sentiment de ne pas avoir existé, et c'est souvent dans les yeux de leur mère. Ça peut aussi être dans les yeux de leur père. Le père est très structurant dans la légitimité d'être au monde. Finalement, la mère, elle donne la naissance, elle donne la vie, et c'est le père qui dit « c'est bien que tu sois là » . Le père, il renforce ça. En tout état de cause, on voit bien des adultes qui sont des vrais adultes, qui ont des vraies carrières professionnelles, qui ont fait plein de choses, plein de réalisations, qui ont mené une belle vie, qui ont eu des enfants, etc. qui sont complètement... démoli intérieurement parce qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir le droit d'exister et ça se transmet au lave-vaisselle Pour sauver le lave-vaisselle il faut bien les mettre en dialogue et ce dialogue il est extrêmement intéressant il est vraiment enrichissant parce que quand mon conjoint m'écoute sur le fait que lorsque donc encore une fois le lave-vaisselle est mal rangé moi j'ai le sentiment de pas exister Il s'attache à quoi ? Il s'attache à... mais c'est tragique. Moi j'ai besoin que mon conjoint ait le sentiment d'exister. C'est fondamental. Et là il va prendre soin. Et cette prise de soin, elle est constitutive de la guérison. Les dialogues, comme ceux que je pratique en thérapie de couple, permettent à chacun des partenaires de prendre conscience du fait que... même quelque chose d'aussi bénin que la manière dont on range un vaisselle, peut déclencher chez le conjoint un sentiment comme celui de « je n'existe pas » . C'est anthologique ça, c'est « je n'existe pas pour le monde entier, mais si je n'existe pas pour le monde entier, je n'existe pas pour mon conjoint. Si je n'existe pas pour mon conjoint, à quoi ça sert que je sois en vie ? » C'est un sentiment qui est vraiment… et que bien entendu le problème ce n'est pas le lave-vaisselle, c'est ce sentiment-là. Et là, toutes les conditions sont réunies pour que le conjoint soit remobilisé dans son désir de prendre soin. Et à partir du moment où mon conjoint va prendre soin de ma blessure de non-existence, par exemple, elle va guérir cette blessure, parce que c'est tout ce que j'attends dans le monde depuis le début. C'est quoi une blessure ? C'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire, théoriquement parlant, parce qu'en fait c'est très utile comme on l'a vu tout à l'heure. Mais c'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire parce que c'est un manque de soin du caregiver. C'est un manque de soin de maman ou un manque de soin de papa. Et ce manque de soin crée une incohérence. Ce n'est pas cohérent du point de vue du bébé ou du petit enfant que papa ou maman fassent comme s'ils n'existaient pas. ou que papa ou maman m'abandonne, ou que papa ou maman fasse encore autre chose. Bref, ce n'est pas cohérent par rapport à « je suis venu au monde » . Donc, de deux choses d'une, soit c'est moi qui ne devrais pas être là, et il y a beaucoup de morts subites des nourrissons qui, d'après moi, seraient explicables comme ça. Et en fait, je n'ai rien à faire là, puisqu'on ne s'occupe pas de moi, donc c'est mieux que je ne parte pas. Donc, soit je m'en vais. Soit je porte cette souffrance à jamais et j'essaye de me construire malgré cette blessure. C'est le choix qu'on fait en général. On a une blessure et on essaie de se construire malgré cette blessure. Mais ce manque... continue de s'exprimer, de crier famine. Et par conséquent, lorsqu'on se met en couple avec quelqu'un, c'est pour combler son manque. Alors malheureusement, pas seulement un manque, ça serait trop facile, mais en général plusieurs. Et en plus de ça, l'autre se met en couple avec nous pour les mêmes raisons, et souvent c'est les mêmes blessures.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on dit qu'on ne se met pas en couple par hasard, c'est qu'on cherche quelqu'un qui puisse compenser nos blessures.

  • Speaker #1

    Oui, et alors du coup, pour compenser les blessures de l'autre, le plus simple, c'est encore d'avoir les mêmes. Parce que si moi aussi j'ai le sentiment de ne pas exister, je vais mieux comprendre mon conjoint qui a le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est les motifs inconscients. Le jour où on conscientise, on s'aperçoit qu'en fait, on a choisi quelqu'un qui avait la même blessure que nous, mais qui répond d'une manière inverse. Parce que si j'ai le sentiment de ne pas exister, en gros, j'ai deux manières de répondre. Soit je m'écrase, je disparais, je ne suis jamais là, je suis très timide, très modeste, etc. soit je suis un troublion, j'anime tôt, je me fais remarquer sans arrêt, tout le monde sait qui je suis. Donc, en gros, on a un représentant de chacune des deux solutions qui se trouve et qui se séduisent justement parce qu'ils se disent « Ah, mais c'est intéressant aussi sa méthode pour guérir. » Et en fait, notre comportement, c'est une adaptation, ce n'est pas une solution. L'autre. c'est aussi une adaptation, mais c'est l'adaptation inverse. Et ensuite, la question c'est, ok, chacun s'est adapté à sa blessure, mais comment va-t-on faire, comment vais-je faire pour prendre soin de la blessure de mon conjoint ? Si chacun des deux prend soin de la blessure de son conjoint, le couple est super costaud. Il ne va jamais s'arrêter. Parce qu'à chaque fois, dans chaque petit geste de la vie, comme le laver ses ailes, tourner les clés dans la serrure, passer le balai ou l'aspirateur... ou pas, des trucs du quotidien, des trucs simples, se dire bonjour le matin, au revoir le soir, etc. Toutes ces choses-là vont tout à coup signifier « Ah, j'existe ! » « Ah, il prend soin de moi ! » Mais ça, on ne quitte personne quand c'est comme ça. C'est ça le travail. Et alors, il faut bien dire que la sexualité joue un rôle très important là-dedans.

  • Speaker #0

    Mais j'allais y venir.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est pour ça qu'on parle de sexpanouir pour guérir.

  • Speaker #0

    Parce que la sexualité, ce que tu expliques dans ton livre, c'est que c'est, par exemple, si elle est insatisfaisante, peut être un symptôme de la relation, en tout cas des problématiques de la relation. Et donc, comme c'est un symptôme, ça peut aussi devenir un moyen de nourrir la relation. C'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en gros, c'est ça. C'est-à-dire, la sexualité, c'est un symptôme, de toute façon. Je dis souvent que quand une relation va bien, la sexualité va bien, même quand il n'y en a pas. La sexualité n'est pas un problème. Quand la relation va bien. enfin c'est très rare, ça arrive. Quand la sexualité est un problème, c'est que la relation ne va pas bien. Parfois, elle va bien en surface et on se dit, c'est bizarre, tout va bien sauf la sexualité. Moi, dans ces cas-là, la vision de thérapeute, c'est venez me voir. On va reparler de tout ça et on va voir si ça va si bien que ça. Mais pour moi, si la sexualité ne va pas, c'est qu'il y a quelque chose dans la relation qui n'est pas satisfaisant ou pas pleinement satisfaisant après ça ne veut pas dire, ça n'empêche pas qu'on est avec l'homme ou la femme de sa vie que peut-être on l'aime très fort c'est pas ça mais c'est une porte d'entrée pour parler des problèmes de la relation c'est ça ? comme je disais tout à l'heure la blessure elle se manifeste sans arrêt y compris dans les histoires de lave vaisselle la sexualité elle révèle que quelque chose ne va pas, ou que quelque chose n'est pas compris, quelque chose n'est pas pris en charge. Voilà, et c'est un domaine qui est délicat parce que comme on n'a pas appris la sexualité, personne ne nous a dit comment faire l'amour, eh bien on a beaucoup de mal à se remettre en question. On a beaucoup de mal à se dire, ah ben tiens, mais peut-être qu'il faudrait que je fasse autrement, etc. On a l'impression que si on... Les hommes en particulier, je pense aux hommes, si un homme se met à faire ce que sa femme lui demande, il va avoir l'impression de perdre de son masculin, de ne pas assurer, de ne pas être celui qui sait, etc. Et on est dans une espèce de croyance que les hommes savent faire l'amour et que ce serait eux qui l'enseigneraient aux femmes.

  • Speaker #0

    Les hommes ne savent pas faire l'amour, ils savent très bien se masturber, mais ils ne savent pas faire l'amour. Et les femmes ne savent pas faire l'amour non plus, mais elles ont une sensorialité qui est développée différemment de la sensorialité masculine et qui les met plus sur la piste. Parce qu'une femme qui éprouve du plaisir, elle éprouve du plaisir dans tout le corps, et en fait, c'est par là qu'il faut aller. C'est justement dans le fait de... d'impliquer la totalité du corps. Donc, elles sont plus prêtes de trouver une solution, on va dire, que les hommes. Bon, bref, la sexualité me dit que ma relation n'est pas complètement satisfaisante. Mais la sexualité est aussi et surtout le lieu où je peux prendre soin de l'autre. Prendre la sexualité au lieu d'aller chercher à prendre mon plaisir, que ce soit l'homme ou la femme. Je vais réellement chercher à prendre soin du plaisir de mon conjoint, à vraiment m'occuper de lui comme il aime, comme c'est bon pour lui ou pour elle, et que je m'oublie d'une certaine manière au profit de l'autre et que l'autre en fait autant pour moi, bien sûr. Eh bien, on est dans une sexualité qui va devenir assez rapidement épanouissante pour les deux. Et si la sexualité est épanouissante, c'est un endroit où il n'y a plus de lutte de pouvoir. Donc, la lutte de pouvoir, c'est « fais comme moi » . C'est moi qui ai raison, fais comme moi. Donc, si dans cet endroit-là, j'ai plus de lutte de pouvoir, eh bien, lorsque la sexualité s'arrête, enfin, parce que c'est fini, c'est l'heure de dormir, eh bien, le lendemain, je serai porté par ce fait que tout mon corps a été nourri par le soin qui a été pris de moi, en absence de lutte de pouvoir. Et je vais être naturellement porté à ne pas relancer la lutte de pouvoir dans la vie quotidienne. Parce que je vais me sentir plein, je vais me sentir nourri, je vais sentir que ma blessure a été bien soignée, je vais voir que j'ai existé, que je n'ai pas été abandonné, etc. Et ça va me faire tellement de bien que je vais éprouver une grande reconnaissance, une gratitude vis-à-vis de l'autre. Et du coup, je ne vais lui vouloir que du bien. Alors, ça dure ce que ça dure, mais le temps... pendant lequel ça dure, c'est un temps qui est infiniment guérissant. Et ça, c'est très bon. C'est pour ça que la sexualité... L'avantage de la sexualité, c'est que c'est à la portée de tout le monde. On a tous une sexualité. Et l'autre avantage, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de mots dans la sexualité. Donc on ne peut pas trop se tromper, ce sont les corps qui se parlent. Et du coup, je ne sais pas si tu as remarqué, mais on se trompera vraiment sur l'intention. dans la sexualité. Oui, c'est vrai. On sait ce que l'autre veut ou ne veut pas. Quand ça ne se passe pas très bien, parce qu'il y en a un des deux qui n'est pas complètement présent, parce que quelqu'un soit la raison, on le sent tout de suite. Donc, on ne se trompe pas sur l'intention. Donc, quand l'intention est positive, qu'elle est bonne, qu'elle est nourrissante, qu'elle est là pour me faire du bien, etc., même si peut-être les gestes sont malavrants, c'est possible, on sent l'intention. Et donc, on part sur du très bon, qu'on peut... emporter avec soi.

  • Speaker #1

    Et tu dis, la sexualité se passe de mots, et pourtant, tu encourages, toi, à parler de la sexualité dans le couple. Notamment, tu dis, un couple qui ne parle pas de sexualité est un couple qui est séparé de l'intérieur. Tu insistes sur le fait de pouvoir parler librement en couple de la sexualité, comme on pourrait parler du dîner du soir, quoi. En tout cas, avec la même facilité. Oui, avec la même facilité. La même naturelle.

  • Speaker #0

    La sexualité se passe de mots, c'est pendant qu'elle a lieu.

  • Speaker #1

    D'accord, pendant l'acte.

  • Speaker #0

    Pendant qu'elle a lieu, c'est assez rare qu'on se lance dans un dialogue introspectif. Après, on peut avoir des petits mots par-ci par-là, mais on n'est pas dans un dialogue construit. Mais oui, absolument, il est très important de pouvoir parler de sa sexualité dans son groupe. Et d'ailleurs, il est aussi très important de pouvoir parler de sa relation. C'est-à-dire que les couples qui fonctionnent sont des couples dans lesquels régulièrement, il y a un échange sur la qualité de la relation et dans lequel il y a aussi régulièrement des échanges sur la sexualité. L'échanger sur la sexualité, c'est à la fois, moi j'aime, j'aime pas, mais ça, c'est un peu le dialogue de base, enfin, c'est pas forcément ce qui est le plus riche, c'est plutôt, voilà ce que ça m'a fait. Voilà ce que ça me fait, voilà ce que j'ai vécu la dernière fois, voilà. Voilà ce que j'aimerais, dans le sens de ce que j'aimerais ressentir, pas ce que j'aimerais forcément faire. Ce n'est pas la même chose, parce que les actions qui sont entreprises dans le cadre de la sexualité sont des moyens de ressentir des émotions et des sensations particulières. Ce qui compte, ce n'est pas les actions, c'est les émotions et les sensations. Et ça, c'est pareil, il faut le comprendre. On ne peut le comprendre que par l'expérience et qu'en dialoguant. le fait de rentrer comme ci ou comme ça, ou de ne pas rentrer, ou de ceci ou de cela, vraiment, en fait, c'est totalement annexe. La réalité n'est pas là du tout. La réalité, c'est qu'est-ce que moi je ressens ? Comment je vais t'amener à ressentir quelque chose ? Parce qu'en fait, dans la sexualité, chacun des deux utilise le corps de l'autre pour pouvoir... à l'intérieur de son propre corps accéder à des ressentis auxquels on n'accède pas autrement. C'est ça, là, ce que je veux dire. Essentiellement, sur le plan individuel, c'est ça. C'est utiliser le corps de l'autre. Donc, après, c'est bien d'aller en parler pour dire, voilà, quand tu m'as fait ça, j'ai ressenti, c'était merveilleux, j'étais ailleurs, je sentais ça. Ah bon, tiens, c'est drôle, il m'est arrivé presque la même chose, mais alors, c'était pas à ce moment-là, c'était un peu après. Et là, on a une compréhension, là, on a un couple qui se découvre et qui découvre que c'est jamais fini, qu'une curiosité sans borne, sans limite, ça peut être vraiment très beau.

  • Speaker #1

    Tu dis notamment aussi que dialoguer en couple au sujet de la sexualité, ça n'a rien d'évident, ce n'est pas forcément quelque chose qui est naturel pour les couples, et qu'on est plutôt porté à aller chercher des réponses à l'extérieur quand on a un problème de sexualité au sein de son couple. et pas en parler avec la personne. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'on va chercher à l'extérieur, dans des vidéos, du tuto ? Et pourquoi finalement on n'ose pas en parler avec la personne concernée ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'ose pas en parler du tout. On n'en parle pas avec la personne concernée, mais on n'en parle avec personne d'autre. Il y a toujours les fantasmes des hommes sur les réunions de femmes qui se racontent tout, et les fantasmes des femmes sur les... sur les mecs dans les vestiaires qui se racontent tout et les deux sont chauds en gros. Les femmes disent des choses mais pas tant que ça et les hommes disent pratiquement rien sur ce qui se passe véritablement. Les hommes ne parlent pas de leur ressenti, les femmes noient le poisson. Elles ne disent pas avec précision vraiment ce qui se passe. Donc en fait on ne parle pas de sexualité, on ne parle pas de sexualité avec qui que ce soit. On parle de sexualité dans les journaux, on en parle à la radio. Parfois, c'est même moi qui pense. Mais dans le fond, l'expérience individuelle, c'est que les gens manquent de référence. Ils aimeraient bien... La question qu'on entend en sexothérapie, c'est toujours la même. C'est toujours la même. C'est est-ce que je suis normal ? Est-ce que quand je fais ça, quand j'ai envie de ça, est-ce que c'est normal ? C'est presque, est-ce que c'est grave docteur ? C'est vraiment ça. Et alors, on a des gens qui ont une sexualité tout à fait ordinaire, enfin, qui sont très inquiets, parce qu'ils sont persuadés de ne pas être normaux, parce que, par exemple, ils font l'amour, allez, on va dire deux fois par semaine, et ils pensent que la normale, c'est quatre, ou une, enfin, bref, toute personne est perdue avec sa sexualité. Donc, avec son conjoint, Parler de la sexualité, c'est encore plus engageant que d'aller en parler, par exemple, avec un médecin. Or, parler de sexualité avec un médecin, c'est totalement inutile, ça ne sert à rien. Ils ont une vision des difficultés fonctionnelles qui peuvent exister, et ça oui, bien sûr, c'est leur métier. Mais sinon, sur le plan de l'expérience, ils ont aucune formation.

  • Speaker #1

    Est-ce que la différence entre parler avec un médecin et parler avec son conjoint, c'est qu'avec le médecin, on va plutôt parler de mécanique, j'ai envie de dire. Et avec le conjoint, plutôt, c'est inviter la question du ressenti, de l'émotionnel. Est-ce que c'est ça qui est plus difficile ?

  • Speaker #0

    Je pense que la vraie question, c'est la question du ressenti. Ce n'est pas la question de la mécanique. Mais tout le monde croit que c'est la question de la mécanique. En particulier les hommes. D'abord, les hommes sont formatés comme ça. Ils ont tendance... à identifier des processus, à aller vers un résultat, à prendre des mesures, etc. On va voir la mécanique parce qu'on a peur d'aller voir les émotions. Et qu'en plus, il y a cette espèce de croyance que les hommes connaîtraient la sexualité, auraient les clés de la compréhension. Et qu'en plus de ça, le tempérament masculin, c'est quand même beaucoup d'aller chercher des solutions, d'aller dérouler des processus, trouver des objectifs, des résultats, etc. Et du coup, on a... tous plus ou moins une vision mécanique de la sexualité. Et puis on est dans un discours ambiant qui est un discours dans lequel le résultat de la sexualité, ce serait le produit de certaines postures, certaines actions, certains produits éventuellement, certains trucs extérieurs. Et aussi, on est sous l'influence du porno qui représente la sexualité de cette façon-là. C'est une façon... qui est axée sur l'action.

  • Speaker #1

    Sur la performance, peut-être ?

  • Speaker #0

    La performance, oui, la performance. Mais l'action, le fait de faire. Or, la sexualité, ce n'est pas faire, c'est ressentir. Donc, on est à côté de la plaque. C'est tellement vrai que les couples viennent me voir, qu'ils viennent à leur stage. Là, on vient de finir avec Sabrina. Un stage s'explanouir, un faire l'amour avec l'amour. Et on a eu des retours extraordinaires des couples en fin de stage, qui, pour certains couples, qui ne faisaient plus l'amour depuis un certain temps déjà, et qui ont recommencé dans le cadre du stage en disant « mais oui, je ne savais pas que c'était ça » . On ne savait pas que c'était ça, faire l'amour, vraiment. Et des gens qui avaient 30 ans de vie commune. pas des gamins, des gens qui ont eu une expérience, une vie, qui ont eu des enfants, et qui disaient mais pour moi, faire l'amour, ce n'était pas ça.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi faire l'amour ?

  • Speaker #0

    C'est venir à à un stage.

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé ce que tu parlais dans ton livre. Tu disais que l'expression faire l'amour se retrouve dans d'autres langues. C'est un mot d'action, faire, fabriquer. En anglais, c'est to make love. Comme s'il y a cette idée qu'en faisant l'amour, on produit de l'amour.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. L'amour produit une hormone qui s'appelle l'ocytocine. Et l'ocytocine est générée dans un certain nombre de situations bien spécifiques. Il y a l'accouchement, il y a l'allaitement et il y a l'orgasme. Alors l'accouchement et l'allaitement, les hommes ne connaissent pas en général. Et en revanche, l'orgasme, c'est une expérience qui est partagée par les hommes et les femmes. Et puis, il n'y a pas que l'orgasme, parce qu'il y a aussi des doses de cytocine beaucoup plus faibles qui sont produites lorsque l'on partage un repas entre amis, par exemple. Donc, on voit bien cette idée de la convivialité, de l'amour, tout ça, c'est relié à la cytocine. Donc, quand on fait l'amour, on fabrique de l'amour. Parce qu'on fabrique une hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » . Et cette hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » , elle a quelque chose de super, c'est qu'elle nous donne envie de faire l'amour.

  • Speaker #1

    Plus on fait l'amour, plus on a envie de le faire, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Plus on fait l'amour, plus on ressent l'amour, et plus on ressent l'amour, plus on a envie de faire l'amour. Donc, en fait, c'est magnifique, c'est une mécanique extraordinaire que nous donne la nature. Et simplement, moi, tout ce que je dis, c'est juste qu'on a perdu le sens de tout ça. On s'est égaré. Mais ce n'est pas étonnant, on est dans un monde qui nous égare. Dans un monde qui est porté sur le matériel, qui est porté sur l'acquisition de choses, qui tentent de remplacer les personnes par des robots, etc. Donc on voit tout en équivalent faire. Donc quand on fait l'amour, on imagine que ce qu'il faut, c'est reproduire les performances de Rocco Siffredi. Ça ne risque pas d'arriver. Rocco Siffredi, en passant, est marié à une femme qui a été actrice porno un peu. pas très longtemps, mais qui a été actrice pour nous. Et une des choses qui les lie, c'est que cette femme a dit à Rocco Siffredi, tu sais pas faire l'amour. Et il a explosé le rire en disant j'ai eu 4000 femmes, je peux pas me dire que je sais pas faire l'amour. Elle lui a répondu, tu sais baiser. Tu sais pas faire l'amour. Je trouve que c'est super intéressant, parce que Parce que voilà, cette bête de sexe, cet espèce de sur-homme porno, sur-acteur porno, etc., il ne savait pas faire la montre. Il ne savait pas. Nous, on confond. Il y a beaucoup de confusion en règle générale dans la manière dont on envisage la vie. Et il y a une confusion dans faire l'amour entre faire et ressentir. La vraie question, c'est ressentir. Et c'est ça qui devrait être au cœur du dialogue de couple au sujet de la sexualité, sachant qu'on a aussi le droit de dialoguer au sujet d'autres choses. On n'est pas obligés de parler que de sexualité. Voilà. Ça, c'est très important. Et donc, je reviens quand même à nos stages. On a créé les stages Sexpanouir, et il y en a trois. Pour le moment, il y en a trois. Il y a un stage qui s'appelle « Faire l'amour avec amour » , où vraiment on va revisiter ça, on va revisiter cette façon où d'une part, on met les couples en dialogue au sujet de leur sexualité. Qu'est-ce que c'est mon désir ? Qu'est-ce que c'est mes fantasmes ? Qu'est-ce que c'est tout ça ? Donc, on les fait dialoguer sur des sujets très précis. sur lesquels, par expérience, on sait qu'ils ne dialoguent pratiquement jamais. Donc déjà là, il y a une première découverte importante. Ensuite, on les met en connexion, à la fois avec des dialogues et à la fois avec des rituels énergétiques ou spirituels, et on leur donne des informations, un enseignement si tu veux, au sujet de faire l'amour avec différentes thématiques. Et ensuite, on les envoie dans leur chambre avec des choses à faire. Et on ne sait pas s'ils le font ou s'ils ne le font pas. Nous, on ne s'informe pas là-dessus. Ce n'est pas nos oignons. Ça appartient à l'expérience du couple. Mais on les encourage à faire ce qu'on leur propose de faire parce que c'est pour ça qu'ils sont venus quand même. Et donc, avec tout ça, ils découvrent quelque chose et ils reviennent, à mon avis, au cœur de ce que c'est que la relation amoureuse dans le cadre de la sexualité ou la sexualité dans le cadre de la relation amoureuse. Ça, c'est un premier stage. On fait un deuxième stage. qui s'appelle « Sexpanouir 2 » , « Explorer la profondeur de la connexion » . Et dans « Explorer la profondeur de la connexion » , on va voir qu'est-ce que c'est que être présent. Être présent qui fait d'ailleurs un des chapitres du livre « Sexpanouir » sur la présence. Et on va donc explorer la présence, la lenteur et la profondeur dans le cadre de la sexualité. Parce que c'est lorsque je sens mon conjoint présent réellement, pleinement là pendant qu'on fait l'amour, que je peux moi me relâcher. Et si je me relâche, je peux ressentir des choses que je ne ressentirai jamais sinon. Donc, on va aussi explorer des sensations particulières liées à la sexualité, comme par exemple le tremblement de ton corps ou des choses comme ça. On met les coupes sur la piste de ça. Avec ce stage, explorer la profondeur de la connexion. Et puis, on a un troisième stage qu'on appelle le stage premium parce que... contrairement aux autres, se déroulent sur sept jours dans un endroit très particulier qui est au cœur de la jungle, au Costa Rica. On est là en lien avec les forces de la nature, qui sont présentes avec les singes autour, les arbres incroyables, les fleurs invraisemblables. Et là, on va aller explorer. La question dont on parlait tout à l'heure, c'est comment avec la sexualité, Comment je peux m'appuyer sur la sexualité pour prendre soin de mon conjoint dans ses blessures ? Et donc, on fait un travail qui n'existe absolument nulle part ailleurs. Je suis sûr de mon coup. On fait un travail sur qu'est-ce que c'est que mes blessures, qu'est-ce que c'est que mes ombres, qu'est-ce que c'est que mes peurs ? Donc, on va très loin, en fait, dans la relation de couple. Et comment tu peux faire pour m'aider à dépasser tout ça ? à la fois, là encore, dans le dialogue, dans le spirituel et dans le sexuel. C'est-à-dire qu'on travaille toujours à plusieurs niveaux, en permanence.

  • Speaker #1

    Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la sexualité est une porte d'entrée, mais que par la sexualité, on vient travailler l'ensemble de la relation.

  • Speaker #0

    Oui, et par le reste, on parvient à la sexualité aussi. C'est quand on a passé une heure à se connecter chakra par chakra dans l'énergie, et qu'ensuite, on fait l'amour, on ne fait pas du tout l'amour de la même façon, parce qu'on n'avait pas fait ce travail de connexion. Parce qu'en fait, je parle beaucoup de la sexualité, parce que mon livre s'appelle « Sexpanouir» , les stages s'appellent « Sexpanouir » , etc. Mais c'est un travail spirituel ce qu'on fait. C'est un travail spirituel et on travaille avec la spiritualité. Parce qu'en fait, la question, ce n'est pas la sexualité, la question c'est l'amour. C'est l'amour et c'est le prendre soin. Il n'y a que ça qui compte. Ça, c'est une question de connexion et ça, c'est en lien avec... ce que j'appelle la spiritualité, c'est-à-dire ce qui nous dépasse. Parce que la seule raison pour laquelle nous sommes au monde, c'est pour expérimenter l'amour dont nous sommes issus. Il n'y a pas d'autre raison. Alors, on s'y prend très mal, tous.

  • Speaker #1

    On est un peu maladroits.

  • Speaker #0

    On est tous très maladroits.

  • Speaker #1

    Mais l'intention est bonne.

  • Speaker #0

    On provient de mon univers au sens l'âme. C'est une énergie essentielle qui est une énergie d'amour parce que c'est une énergie de conscience. C'est une énergie... Il n'y a rien d'autre en fait. Il n'existe rien d'autre à l'origine que cette énergie. extrêmement puissante d'amour qui a un seul défaut, c'est qu'elle n'est pas incarnée. Donc pour aller ressentir, expérimenter, vivre l'amour, il faut être incarné. Et pour ça, il faut être incarné et être blessé. Si on n'est pas blessé, on ne peut pas. Alors on fait tout ça et après on oublie qu'en fait c'est l'amour qu'on a vu expérimenter. Et la sexualité nous permet d'expérimenter l'amour. et la mort nous permet d'expérimenter la sexualité. Ça va ensemble. Et nous sommes sur Terre pour ça. Et donc, ce qu'on fait dans nos stages, c'est de remettre les couples qui viennent nous voir, qui nous font l'honneur de se mettre dans cette situation de vulnérabilité extrême qui est d'assister à un stage sur la sexualité. C'est très grand couple, c'est très compliqué intérieurement. On les ramène là. Et évidemment, on obtient des résultats extraordinaires parce qu'on les a accompagnés au centre de leur être et au centre de leur raison d'être. Donc forcément, une fois qu'ils ont touché ça, ça va. Leur reste est beaucoup moins important. Voilà, c'est un travail sacré. Beaucoup de difficultés, mais c'est quand même la réalité.

  • Speaker #1

    C'est beau de pouvoir remettre en perspective ce qu'on définit comme amour. Tu parlais tout à l'heure du faire, de l'action. Et là, de le remettre dans un contexte plus global, relationnel, spirituel, je trouve ça intéressant, ça permet de voir un peu les choses avec hauteur.

  • Speaker #0

    C'est important d'aller du contexte, parce que c'est pour ça qu'on est perdus, c'est parce qu'on oublie le contexte. Et on est tous un peu perdus, on est tous un peu hésitants, notre vie, c'est important, pas important, etc. Et la question, c'est le contexte. Et le contexte, on en vient toujours, d'une manière ou d'une autre, à l'amour. Et quand on regarde les choses comme ça... On peut avoir une règle de vie très simple qui est lorsque je fais ça, lorsque je m'apprête à entamer telle action, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? Et quand on regarde ça comme ça, quand on fait vraiment ce travail-là, on s'aperçoit que 99% de nos actions sont inspirées par la peur. Et si on remet de l'amour, si on se pose la question, c'est intéressant parce que quand on se pose la question, je ne sais pas, c'est… Quand je dis à mon petit garçon d'aller plus vite quand il mange son repas, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? En fait, je suis inspiré par la peur d'être en retard. En gros, je simplifie, mais globalement, c'est ça. Et si je me pose la question avant de lui dire, à ce moment-là, je vais me poser la question de qu'est-ce qui serait inspiré par l'amour. Et je vais avoir une attitude très différente. Et par conséquent, mon intention ne sera pas la même. Et lui, il ne va pas sentir la même chose. Et l'expérience du petit garçon, de la maman et du papa qui regarde, par exemple, si on est trois à table, va être fondamentalement différente. Et si on ne fait que ça de toute sa vie, si on ne fait que ça de se poser la question est-ce que le monde d'action est inspiré par l'amour ou par la peur, et qu'on agit en fonction, si on ne fait que ça de toute sa vie, on a trouvé son chemin, la spiritualité, tout. Enfin, je veux dire, on n'a plus de questions à se poser.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un beau conseil, en tout cas ça me parle. Et je trouve aussi que c'est une belle manière peut-être de clôturer cet échange parce qu'on arrive à la fin. Donc moi je retiens ce message de lorsque je fais quelque chose, est-ce que je suis inspirée par l'amour ou par la peur et de pouvoir se laisser guider par l'amour plus que par la peur.

  • Speaker #0

    De préférence.

  • Speaker #1

    De préférence. Merci beaucoup Guillaume. Est-ce qu'avant de vraiment clôturer, est-ce qu'il y aurait un dernier message ou quelque chose que tu souhaiterais que nos auditeurs retiennent ? en particulier.

  • Speaker #0

    Faites l'amour.

  • Speaker #1

    Faites l'amour. Et pour ceux qui aimeraient aller un peu plus loin sur la thématique de ce qu'on a échangé, donc tu as déjà parlé de tes stages, est-ce qu'il y a d'autres supports que tu aimerais conseiller ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui serait bien, c'est que nos auditeurs se branchent sur la chaîne YouTube qui s'appelle Université de l'Amour. Parce qu'on étudie beaucoup de vidéos. Et sur le site web Université de l'Amour, On indique aussi toutes nos actualités. Et en particulier, là, on va sortir cette année plusieurs guides pratiques de la relation de couple. Le premier va sortir là, il est prêt, et il s'appelle « Je fais le bilan de mon couple » . Et puis il y en aura d'autres, il va y en avoir d'autres. Et ces guides pratiques ont une particularité, c'est que premièrement, on prend un couple fictif, on explique ce qui se passe pour ce couple fictif, et on voit comment en thérapie on travaille avec eux. Ça, c'est inspiré par les nombreuses séances de thérapie de couple que je mène. Et puis on va dérouler des outils et ces outils on les met à disposition du lecteur, à la fois dans le guide pratique et sur internet avec un livret d'exercices, avec des méditations sonores enregistrées, des vidéos, etc. Et tout ça est disponible à la fois en version brochée et en version électronique, et on va en faire plusieurs. Quand je fais le bilan de mon couple, c'est le premier, mais il y en aura d'autres. sur d'autres thématiques. Et bien sûr, il y en aura sur la sexualité, même si ce ne sera pas la seule thématique abordée. Donc là, je pense que c'est vraiment des outils très intéressants qui permettent aussi de nous découvrir avant peut-être de venir nous rejoindre pour un stage, justement. Parce que le vrai travail, quand même, il se fait en stage. Il faut bien le reconnaître.

  • Speaker #1

    Et donc au préalable, le rendez-vous, c'est sur la chaîne YouTube de l'Université de l'Amour ou sur le site internet de l'Université de l'Amour.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, il est temps de se dire au revoir. Donc vraiment merci pour cet échange et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Merci, Violaine.

  • Speaker #1

    Au revoir. Vous venez d'écouter un épisode du podcast des mots au corps. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur vos plateformes de podcast favorites ou sur mon site nova-biodynamique.fr Merci de votre écoute et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Expression des blessures

    02:07

  • Une définition de l'amour

    06:10

  • La relation qui soigne

    15:35

  • L'apprentissage de l'écoute

    19:35

  • Quel rôle pour la sexualité ?

    27:29

  • Créer de l'amour

    41:59

  • L'amour ou la peur ?

    51:00

  • Conclusion

    54:07

Description

Et si la relation de couple pouvait guérir nos blessures émotionnelles ? Dans cet épisode, je reçois Guillaume de Brébisson, thérapeute psychocorporel, thérapeute de couple et sexothérapeute pour parler de la puissance de la relation de couple et de la sexualité dans notre parcours de vie.


Ensemble, nous plongeons dans la définition de l'amour au-delà des définitions classiques et romantiques. Nous questionnons la manière dont l’amour influence nos choix et nos comportements. Plus qu’un simple sentiment, il apparaît comme une force structurante qui peut guider notre vie et nos relations.

Etre en couple est-ce une thérapie en soi ? C'est en tout cas une plongée dans notre intimité.


Guillaume met en lumière la manière dont nos attentes et nos conditionnements influencent la relation amoureuse, et comment nos blessures s'expriment en particulier à cet endroit là.

Guillaume partage ainsi des outils concrets pour en prendre soin, et invite à un travail introspectif qui permet de mieux comprendre sa propre dynamique de couple.


Au coeur de la discussion, nous abordons le rôle du corps et de la sexualité comme outils au service d'une relation harmonieuse et réparatrice. Guillaume partage avec passion son approche pour renouer avec une sexualité plus authentique et épanouissante, où le plaisir et la connexion remplacent l’anxiété et la performance, venant ainsi nourrir la relation.


Laissez-vous porter par cet épisode inspirant avec Guillaume de Brébisson puis prenez un instant pour vous demander : êtes-vous guidés par l’amour ou par la peur ?

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Pour aller plus loin avec Guillaume de Brébisson :

https://universite-de-lamour.fr/

https://www.le-temps-du-couple.fr/

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast des mots au corps qui parle de thérapie psychocorporelle et notamment de la psychologie biodynamique. Mes invités sont des thérapeutes formés à cette approche et apportent des éclairages sur les thématiques phares de la thérapie. Je suis Viollaine Didier, thérapeute psychocorporelle biodynamique et hôte de ce podcast. Que vous soyez thérapeute ou client ou tout simplement curieux, j'espère que ces échanges vous apporteront des clés pour avancer sur votre chemin personnel. et professionnel. Mon invité du jour s'appelle Guillaume de Brébisson. Il est thérapeute psychocorporelle biodynamique, thérapeute de couple et sexothérapeute. Il prend régulièrement la parole lors de conférences, anime des stages et a également écrit plusieurs livres en lien avec ses sujets de prédilection, la thérapie psychocorporelle, ainsi que la sexualité et la communication au service du couple. Bonjour Guillaume.

  • Speaker #1

    Bonjour Violaine

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Écoute, merci de m'avoir invité, je suis ravi d'être là moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors dans le précédent épisode que j'ai enregistré avec Bruno Danjou comme invité, nous avons abordé la question de la place du corps dans la thérapie. Aujourd'hui, ça invite finalement deux autres questions, la place du corps dans la relation et la place de la relation dans la thérapie, puisque nous avons en effet choisi d'aborder ensemble la question du couple comme lieu possible de guérison. et notamment par la voie de la sexualité. Ou autrement dit, s'expanouir pour guérir, pour reprendre le titre de l'un de tes livres et de l'un des stages que tu animes avec ton épouse Sabrina. Voilà, alors on sait que le couple peut être un lieu d'amour, d'intimité, de complicité, mais aussi de soutien, de construction et plein d'autres jolies choses qui sont autant de raisons pour lesquelles on choisit de se mettre en couple en premier lieu. Mais on sait aussi qu'il peut devenir un lieu de conflit, d'attente, de frustration, de déception, de résignation, voire même de souffrance. Alors Guillaume, quand on parle de guérison dans le couple, qu'est-ce qu'il est possible de guérir dans le couple et par le couple ? J'aimerais bien qu'on commence par ça.

  • Speaker #1

    Alors, pour paraphraser François Léwin, qui est le directeur de l'école de psychologie biodynamique et le fondateur en France de cette école, tout est guérissable, mais on ne peut pas tout guérir. Pourquoi ? Parce que toute souffrance... peut être guérie un jour, mais elles sont trop nombreuses pour qu'une vie suffise. Et ça, c'est valable en couple. Parce qu'en fait, il m'a fallu longtemps pour le comprendre, mais c'est dans le couple qu'on peut réellement venir guérir nos blessures, on peut dire aussi nos souffrances. On va dire que ces deux termes sont synonymes, bien que ce ne soit pas le cas. Mais c'est là qu'on peut aller guérir. Et ce n'est que là. Alors, quand je dis « ce n'est que là » , c'est un peu provocateur, bien sûr, surtout pour toutes les personnes célibataires qui, peut-être, me croûtent et qui sont en thérapie dans l'idée de guérir leur blessure. Mais ce que je veux dire, c'est que pour que la blessure s'exprime, qu'elle se fasse entendre, puis qu'ensuite elle soit prise en compte, puis soignée et finalement guérie, Il faut qu'il y ait une relation. Lorsqu'on est seul sur son île déserte à méditer sous un palmier, ou tout en haut d'une montagne en Inde ou au Népal, c'est facile, il n'y a rien à guérir. Il n'y a rien à guérir, il n'y a pas de blessure qui s'exprime, il n'y a pas de blessure qui s'exprime parce qu'on est tout seul. Alors bien sûr, il y a les parties de soi, mais globalement, pour que quelque chose se passe, il y a deux... fondamentaux, le premier, c'est que ce qui se passe, se passe dans le corps, d'où tout le travail de Bruno, qui est tout à fait intéressant de ce point de vue-là. Donc le travail se passe dans le corps, l'expression d'une émotion se passe dans le corps, l'expression d'une sensation, d'une souffrance, d'une douleur, d'un manque se passe dans le corps. Tout est corporel, rien n'existe qui ne soit pas corporel. Le corps est notre média d'expérience du monde. Nous n'avons que le corps et sans corps, nous n'avons rien. Ça ne veut pas dire que nous n'existons pas, nous sommes des âmes, mais si nous ne sommes pas incarnés, nous ne pouvons pas faire l'expérience. Donc l'expérience se fait dans le corps et elle se fait au sein d'une relation. Bien entendu, plus cette relation est intime, c'est-à-dire plus les deux êtres en relation sont proches, et plus elle résonne, plus elle permet de rouvrir des blessures et par conséquent de les guérir.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'allais dire, on est en relation de manière permanente, donc à part si on est sur une île déserte, comme tu disais, mais dans notre travail, au niveau professionnel, ça peut être au niveau amical, au niveau familial. Donc, toutes ces relations nous permettent aussi de venir nous confronter et travailler nos blessures finalement. Qu'est-ce qui change vraiment dans le couple ?

  • Speaker #1

    Elles vont nous permettre d'expérimenter nos blessures. Le travail, par exemple, c'est un lieu magnifique pour ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Travailler, d'avoir des collègues de bureau, un chef, plusieurs chefs, enfin tout ça.

  • Speaker #0

    Mais la famille aussi.

  • Speaker #1

    Oui, la famille, c'est pas mal. Mais le lieu idéal d'expérimentation des blessures, c'est sûrement le travail. Mais ce n'est pas un lieu de guérison.

  • Speaker #0

    D'accord. Ah oui, c'est ça la différence.

  • Speaker #1

    Pour qu'il y ait guérison, il faut qu'il y ait le désir mutuel de prendre soin de l'autre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Prendre soin de l'autre, c'est l'amour. C'est-à-dire, c'est la définition de l'amour. Quand on cherche, on parle toujours d'amour. Nous, on en parle beaucoup. Avec mon épouse Sabrina, on a l'université de l'amour. C'est vraiment notre sujet de prédilection, l'amour. Et on dit l'amour, l'amour, mais finalement on dit rarement de quoi il s'agit. Et l'amour, c'est la décision délibérée de prendre soin d'un autre être humain en se privant parfois de certaines choses pour que cette prise de soin puisse se réaliser au mieux pour l'autre. Donc l'amour, c'est « je prends soin de toi » . Ce « je prends soin de toi » Il a lieu naturellement avec les enfants. C'est très intéressant parce qu'avec les enfants, on ne se pose pas la question. On a un petit être qui naît, qui nous regarde de ses grands yeux émerveillés. On est raide dingue d'amour. C'est à la fin de notre vie, en fait, pour ce petit être, même quand ça sera devenu un grand barbu. Et on ne se pose pas la question. On sait fondamentalement dans nos tripes que nous sommes là pour prendre soin de lui. Bien entendu, il existe des histoires horribles, ou ce n'est pas comme ça que ça se passe, mais globalement, on sait bien que ce qui vient en premier, chez la mère et chez le père aussi, d'une autre façon, c'est vraiment « je vais prendre soin de toi » . On ne remet en question cette question de « je vais prendre soin de toi » que dans la relation de couple. C'est assez étonnant. Si la relation de couple, on choisit son partenaire, alors on choisit... jamais tout à fait complètement à choix, on tombe amoureux, on est sous le coup des émotions, etc. Mais bon, malgré tout, on est trouvé amoureux de cette personne-là et pas de sa voisine ou de son voisin. Donc, il y a quand même une forme de choix inconscient qui se réalise, qui se produit.

  • Speaker #0

    Oui,on dit qu'on ne se choisit pas par hasard.

  • Speaker #1

    On ne se choisit jamais par hasard. Il n'y a pas de hasard dans les relations. C'est étonnant de voir ça quand on est thérapeute de couple. Il y a un truc dont on peut être sûr au bout de quelques années d'exercice. C'est ça, c'est que les gens ne se choisissent pas par hasard. Bon, on choisit quelqu'un d'autre, on en prend soin au début, et puis arrive un moment où on se dit, ouais, ça suffit, c'est toujours moi qui fais jamais elle ou si jamais lui qui... Et là, on n'est plus, non, je prends soin de toi de manière inconditionnelle, on est en train de conditionnaliser notre amour. Ce qu'on ne fait pas avec les enfants. Avec les enfants, on ne se dit pas... la prochaine fois qu'il fait ça, je le répudit. On ne dit pas ça.

  • Speaker #0

    Non, en général,non.

  • Speaker #1

    Même quand on peut avoir des conflits très violents avec ses parents, y compris quand on est adulte, mais c'est très rare qu'on dise je vais divorcer mes parents. Même si la procédure existe en fait, c'est possible. Ah oui, ok. Moi ça m'avait fait rêver quand j'étais adulte. J'ai dit je vais faire ça. Et puis finalement, je ne l'ai pas fait. Il n'y a que... dans la relation d'amour conjugale qu'on va à un moment donné conditionnaliser notre amour. Et on conditionnalise notre amour parce qu'on perd le contact avec ce que c'est que l'amour. C'est-à-dire qu'on a oublié qu'on avait décidé de prendre soin de cette personne-là. On oublie nos décisions initiales. Mais en fait, on a pris une décision. Souvent, on ne l'a pas... On n'a pas conscientisé, voilà, excuse-moi, c'était le terme que je cherchais. C'est-à-dire, on a pris une décision, mais on n'a pas conscientisé. Donc, à un moment donné, il faut la conscientiser et reprendre cette décision d'une manière vraiment totalement informée et consciente.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce qu'on appelle l'engagement, finalement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais l'engagement, en général, ce n'est pas le premier jour. C'est-à-dire que le premier jour, il y a un engagement du corps, il y a un engagement de l'amour au sens… les émotions qui nous traversent, les papillons dans le ventre, etc. Donc on s'engage sans savoir qu'on s'engage. Et puis au bout d'un moment, ça ne marche plus comme ça, les problèmes s'installent, les difficultés, les éventuelles souffrances, etc. Soit ça reste comme ça parce qu'on ne travaille pas à la question ou que c'est trop lourd et qu'on finit par se séparer, etc. Soit à un moment donné, on s'interroge et si on s'interroge et qu'on se dit « Non mais moi je ne souhaite pas remettre cette relation en question". Alors, on entre dans la partie intéressante de l'amour, c'est la décision consciente que c'est ma femme, c'est mon homme et je vais prendre soin de lui jusqu'à, ou d'elle, jusqu'à la fin de mes jours. Et ça, c'est l'amour.

  • Speaker #0

    Cette décision consciente, c'est l'amour, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Là, on est dans l'amour. Et là, on peut... Qu'est-ce que ça veut dire prendre soin ? Si je prends soin... de mon épouse, bien sûr que je vais prendre soin de ses blessures. Parce que c'est quoi mon épouse ? C'est comme moi, un paquet de blessures. Qu'est-ce qui fait que nous réagissons au monde émotionnellement ? Qu'est-ce qui fait que nous nous extasions dans un coucher de soleil ou que nous sommes horrifiés par des images de guerre à la télé ? C'est nos blessures. S'il n'y a pas nos blessures... Il n'y a pas de relief dans notre psyché. Et s'il n'y a pas de relief dans notre psyché, on n'est ému par rien. C'est grâce à nos blessures que nous pouvons éprouver des émotions qui s'éprouvent, je le rappelle, dans le corps. Et elles se manifestent sans cesse à notre conscience en demandant à être guéri. Si j'ai une blessure d'abandon, je parle de la blessure d'abandon assez facilement parce qu'elle a été très présente dans mon existence. Si j'ai une blessure d'abandon et que je n'ai pas fait de travail sur moi, je n'ai pas fait de travail sur moi mais j'ai une blessure d'abandon parce que j'ai vécu un abandon petit qui m'a marqué, ou plusieurs, en général c'est plusieurs. Qu'est-ce qui va se passer ? À chaque fois que... Une personne va me faire un peu la tête, ou ne pas être pleinement disponible pour moi, ou raccrocher un peu vite au téléphone, ou me rendre la monnaie sans me regarder dans un magasin. Enfin, je prends exprès des micro-situations de la vie. À chaque fois, je vais ressentir de la douleur. Cette douleur n'est pas forcément intense, ça dépend. Ça dépend surtout de comment je me suis levé le matin. D'accord. Si je suis en forme, la douleur ne sera pas très intense, mais elle sera là. Si je ne suis pas en forme, elle sera plus forte. Et peut-être même qu'une fois, je vais complètement exploser. Quoi ? Comment ? C'est comme ça que vous me regardez ? Vous me rendez la monnaie sans me regarder dans les yeux ? Voilà, ça c'est un jour où ça ne va pas. Mais dans toutes les manières, ma blessure est réactivée. Sans cesse, C'est-à-dire que j'ai une grille d'interprétation du monde dans laquelle tout le monde est tout le temps en train de m'abandonner.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, je ne vois plus que ça. Ce qui fait que je ne vois pas quand on ne m'abandonne pas, en particulier. Je ne vois pas l'ami qui est toujours là et qui répond toujours en téléphone. Je ne vois pas mes parents qui sont toujours disponibles pour moi, bien que peut-être ils m'aient abandonné dans l'enfance. Je ne perçois pas ça parce que tout ce que je perçois, c'est la blessure d'abandon qui me dit « Regarde, regarde, regarde, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon, tu as une blessure d'abandon. » Donc, qu'est-ce qu'elle me dit, la blessure d'abandon ? Elle me dit « Soigne-moi. » Qui peut soigner une blessure d'abandon ? Moi, je ne peux pas soigner ma blessure d'abandon. Je suis blessé. Je ne peux rien faire. Et là, j'insiste là-dessus. J'insiste là-dessus. Parce que j'en ai marre, mais vraiment marre, de ce discours de développement personnel qui consiste à dire, prenez-vous en charge, soignez-vous, quand vous irez mieux vous-même, vous irez mieux avec les autres, et patati et patata. Vous avez une blessure d'abandon, soignez-la, et puis vous verrez, tout ira mieux après, et blablabla. C'est n'importe quoi. Nous sommes en relation, comme tu l'as dit tout à l'heure, nous sommes en relation constante, permanente, avec tous et tout le monde. Donc il n'est pas possible. de se prendre en charge soi-même intégralement, d'aller se soigner dans une cabine magique où on met 10 balles et on ressort tout neuf, et après on peut aller voir les autres. Non, ce n'est pas comme ça que ça marche, ce n'est pas vrai. Tous les magazines qui vous racontent ça vous mentent. Ou tout simplement répètent un truc qu'ils ont lu ailleurs sans y avoir réfléchi.

  • Speaker #0

    Quand tu dis tout seul, se soigner tout seul, c'est se soigner vraiment en autonomie ? Ou est-ce que c'est, par exemple, dans le lien thérapeutique, quand tu vas consulter un thérapeute ?

  • Speaker #1

    Dans le lien thérapeutique, il y a une relation. C'est la relation qui soigne. La relation nous fait souffrir et c'est elle qui nous soigne. D'accord. Mais on ne peut pas faire l'économie de la relation. Et c'est vrai, j'étais un peu véhément là, mais je suis agacé, plus qu'agacé, par le discours. qui consiste à faire croire aux gens que c'est quand ils arriveront à s'aimer eux-mêmes tout seuls comme des grands qu'ils pourront aller rencontrer quelqu'un d'autre pour l'aimer à son tour. C'est juste pas vrai. C'est pas comme ça que ça marche, c'est tout. Je reviens sur mon histoire de blessure d'abandon. On a la blessure d'abandon qui nous dit soignez-moi, soignez-moi, soignez-moi. Comment je fais pour soigner cette blessure d'abandon ? Eh bien, j'ai besoin d'une relation pour la soigner. Je ne peux pas soigner la blessure d'un moment sans relation. Pourquoi la relation conjugale est le lieu de guérison des blessures ? Parce que dans la relation conjugale, je connais mon conjoint comme personne et il me connaît comme personne. Et l'intensité de la relation, l'intimité, la proximité, la proximité, c'est ça le terme juste, de ces deux êtres, va permettre... à la fois un ressenti plus fort de la blessure, ça c'est sûr, et va aussi permettre le fait de prendre soin d'une façon qui va être possiblement efficace.

  • Speaker #0

    Ça c'est à condition que les deux membres de ce couple soient conscients de cette blessure qui est là, non ?

  • Speaker #1

    C'est à condition que les deux membres du couple décident de poursuivre leur couple, c'est-à-dire qu'ils s'engagent. comme tu disais tout à l'heure, il y a effectivement une notion d'engagement très forte, qu'il s'engage dans la relation, dans une relation d'amour, et la relation d'amour c'est « je prends soin de toi » . Tant qu'on n'est pas là-dedans, tant qu'on est dans… Mais d'abord, il faut qu'il arrête de faire ça. J'avais un couple il n'y a pas longtemps dans mon cabinet, l'homme disait « d'abord elle arrête de me faire des reproches, et après on verra » . Bon, ben ça, ça ne marche pas. Ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    Parfois, on essaie de prendre soin, mais on s'y prend mal. On est très maladroit finalement aussi. On peut être très maladroit dans nos propos, dans nos manières de faire. Et ça peut être pire aussi, non ?

  • Speaker #1

    Pire, je ne sais pas. Je suis d'accord qu'il y a un apprentissage de la communication à faire. Ça, c'est sûr. Et est-ce que ça peut être pire ? Au moins, il y a une tentative. Oui. Je pense qu'une des choses que je dis souvent... couples qui viennent me voir, soit en thérapie, soit dans les stages qu'on anime, c'est essayer d'écouter l'intention.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, l'intention.

  • Speaker #1

    Ça m'arrive aussi quand j'ai un couple qui dit à l'autre « Oui, mais tu comprends, tu fais ci, tu fais ça, etc. » Et puis ils s'énervent. Et je me tourne vers l'autre et je dis « Est-ce que vous avez entendu qu'il vous a dit « Je t'aime » tout le temps ? » il râle, mais dans sa manière de râler, en fait, ce qu'il dit, c'est « je t'aime » . Est-ce que vous avez entendu derrière les mots ? Et très souvent, les gens sont surpris, mais ils reconnaissent que oui, en fait, ils avaient bien compris ça. Alors, c'est à quoi est-ce que je m'attache ? Est-ce que je m'attache à la forme ou au fond ? Mais je suis d'accord que c'est un apprentissage. C'est un apprentissage du discernement. Il y a un apprentissage de la communication. Un apprentissage de la communication, en fait, ce n'est pas la communication, c'est un apprentissage de l'écoute. Il y a un apprentissage de l'écoute, un apprentissage du discernement. Et du coup, il y a aussi un apprentissage de « je fais mes demandes » .

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la thérapie de couple que je pratique, la thérapie Imago, est si efficace parce qu'en fait, on va… Typiquement, dans une séance de thérapie de couple, je mets les deux personnes en dialogue. D'abord, elles sont face à face et elles se regardent dans les yeux. Déjà, rien que ça, elles ne sont pas habituées. Et ensuite, on va les faire dialoguer. Donc, il y en a un qui va être énervé parce que la veille, son conjoint a rempli la vaisselle à l'envers. Donc, on va partir de là. Et on ne va pas dire, oui, tu comprends, tu remplis la vaisselle n'importe comment, pourtant je te l'ai dit cent fois, etc. On ne part pas là-dedans. On part dans, voilà ce qui se passe pour moi quand je constate que la vaisselle est remplie à l'envers. Et là, on découvre la blessure. Évidemment, parce que tout le monde s'en fout de comment on range la vaisselle. Il n'y a pas de règle absolue. Pourquoi ça me fait réagir ? Ça me fait réagir parce que derrière le lave-vaisselle mal rangé, je vois un manque de respect pour moi. Par exemple, si je vois un manque de respect pour moi, pourquoi c'est si important de voir ce manque de respect ? Parce que j'ai le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est très fréquent. J'ai le manque de reconnaissance et j'ai le sentiment de ne pas exister. Pourquoi j'ai le sentiment de ne pas exister ? C'est parce qu'il y a eu un problème dans l'enfance. C'est évident. Ma mère ne m'a pas bien pris en charge, ou mon père ne m'a jamais regardé, ou je ne sais pas. Si tu savais le nombre d'hommes que leur père n'a jamais regardé, qu'il n'a jamais rien dit, ni bonjour, ni merci, ni c'est bien, ni même c'est mal. En fait, il s'est purement et simplement ignoré. Ces hommes-là, ils ne savent pas ce qu'ils font sur Terre. De la même façon qu'il y a de très nombreuses femmes qui, elles aussi, ont ce sentiment de ne pas avoir existé, et c'est souvent dans les yeux de leur mère. Ça peut aussi être dans les yeux de leur père. Le père est très structurant dans la légitimité d'être au monde. Finalement, la mère, elle donne la naissance, elle donne la vie, et c'est le père qui dit « c'est bien que tu sois là » . Le père, il renforce ça. En tout état de cause, on voit bien des adultes qui sont des vrais adultes, qui ont des vraies carrières professionnelles, qui ont fait plein de choses, plein de réalisations, qui ont mené une belle vie, qui ont eu des enfants, etc. qui sont complètement... démoli intérieurement parce qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir le droit d'exister et ça se transmet au lave-vaisselle Pour sauver le lave-vaisselle il faut bien les mettre en dialogue et ce dialogue il est extrêmement intéressant il est vraiment enrichissant parce que quand mon conjoint m'écoute sur le fait que lorsque donc encore une fois le lave-vaisselle est mal rangé moi j'ai le sentiment de pas exister Il s'attache à quoi ? Il s'attache à... mais c'est tragique. Moi j'ai besoin que mon conjoint ait le sentiment d'exister. C'est fondamental. Et là il va prendre soin. Et cette prise de soin, elle est constitutive de la guérison. Les dialogues, comme ceux que je pratique en thérapie de couple, permettent à chacun des partenaires de prendre conscience du fait que... même quelque chose d'aussi bénin que la manière dont on range un vaisselle, peut déclencher chez le conjoint un sentiment comme celui de « je n'existe pas » . C'est anthologique ça, c'est « je n'existe pas pour le monde entier, mais si je n'existe pas pour le monde entier, je n'existe pas pour mon conjoint. Si je n'existe pas pour mon conjoint, à quoi ça sert que je sois en vie ? » C'est un sentiment qui est vraiment… et que bien entendu le problème ce n'est pas le lave-vaisselle, c'est ce sentiment-là. Et là, toutes les conditions sont réunies pour que le conjoint soit remobilisé dans son désir de prendre soin. Et à partir du moment où mon conjoint va prendre soin de ma blessure de non-existence, par exemple, elle va guérir cette blessure, parce que c'est tout ce que j'attends dans le monde depuis le début. C'est quoi une blessure ? C'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire, théoriquement parlant, parce qu'en fait c'est très utile comme on l'a vu tout à l'heure. Mais c'est quelque chose qui n'aurait pas dû se produire parce que c'est un manque de soin du caregiver. C'est un manque de soin de maman ou un manque de soin de papa. Et ce manque de soin crée une incohérence. Ce n'est pas cohérent du point de vue du bébé ou du petit enfant que papa ou maman fassent comme s'ils n'existaient pas. ou que papa ou maman m'abandonne, ou que papa ou maman fasse encore autre chose. Bref, ce n'est pas cohérent par rapport à « je suis venu au monde » . Donc, de deux choses d'une, soit c'est moi qui ne devrais pas être là, et il y a beaucoup de morts subites des nourrissons qui, d'après moi, seraient explicables comme ça. Et en fait, je n'ai rien à faire là, puisqu'on ne s'occupe pas de moi, donc c'est mieux que je ne parte pas. Donc, soit je m'en vais. Soit je porte cette souffrance à jamais et j'essaye de me construire malgré cette blessure. C'est le choix qu'on fait en général. On a une blessure et on essaie de se construire malgré cette blessure. Mais ce manque... continue de s'exprimer, de crier famine. Et par conséquent, lorsqu'on se met en couple avec quelqu'un, c'est pour combler son manque. Alors malheureusement, pas seulement un manque, ça serait trop facile, mais en général plusieurs. Et en plus de ça, l'autre se met en couple avec nous pour les mêmes raisons, et souvent c'est les mêmes blessures.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on dit qu'on ne se met pas en couple par hasard, c'est qu'on cherche quelqu'un qui puisse compenser nos blessures.

  • Speaker #1

    Oui, et alors du coup, pour compenser les blessures de l'autre, le plus simple, c'est encore d'avoir les mêmes. Parce que si moi aussi j'ai le sentiment de ne pas exister, je vais mieux comprendre mon conjoint qui a le sentiment de ne pas exister. Ça, c'est les motifs inconscients. Le jour où on conscientise, on s'aperçoit qu'en fait, on a choisi quelqu'un qui avait la même blessure que nous, mais qui répond d'une manière inverse. Parce que si j'ai le sentiment de ne pas exister, en gros, j'ai deux manières de répondre. Soit je m'écrase, je disparais, je ne suis jamais là, je suis très timide, très modeste, etc. soit je suis un troublion, j'anime tôt, je me fais remarquer sans arrêt, tout le monde sait qui je suis. Donc, en gros, on a un représentant de chacune des deux solutions qui se trouve et qui se séduisent justement parce qu'ils se disent « Ah, mais c'est intéressant aussi sa méthode pour guérir. » Et en fait, notre comportement, c'est une adaptation, ce n'est pas une solution. L'autre. c'est aussi une adaptation, mais c'est l'adaptation inverse. Et ensuite, la question c'est, ok, chacun s'est adapté à sa blessure, mais comment va-t-on faire, comment vais-je faire pour prendre soin de la blessure de mon conjoint ? Si chacun des deux prend soin de la blessure de son conjoint, le couple est super costaud. Il ne va jamais s'arrêter. Parce qu'à chaque fois, dans chaque petit geste de la vie, comme le laver ses ailes, tourner les clés dans la serrure, passer le balai ou l'aspirateur... ou pas, des trucs du quotidien, des trucs simples, se dire bonjour le matin, au revoir le soir, etc. Toutes ces choses-là vont tout à coup signifier « Ah, j'existe ! » « Ah, il prend soin de moi ! » Mais ça, on ne quitte personne quand c'est comme ça. C'est ça le travail. Et alors, il faut bien dire que la sexualité joue un rôle très important là-dedans.

  • Speaker #0

    Mais j'allais y venir.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est pour ça qu'on parle de sexpanouir pour guérir.

  • Speaker #0

    Parce que la sexualité, ce que tu expliques dans ton livre, c'est que c'est, par exemple, si elle est insatisfaisante, peut être un symptôme de la relation, en tout cas des problématiques de la relation. Et donc, comme c'est un symptôme, ça peut aussi devenir un moyen de nourrir la relation. C'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en gros, c'est ça. C'est-à-dire, la sexualité, c'est un symptôme, de toute façon. Je dis souvent que quand une relation va bien, la sexualité va bien, même quand il n'y en a pas. La sexualité n'est pas un problème. Quand la relation va bien. enfin c'est très rare, ça arrive. Quand la sexualité est un problème, c'est que la relation ne va pas bien. Parfois, elle va bien en surface et on se dit, c'est bizarre, tout va bien sauf la sexualité. Moi, dans ces cas-là, la vision de thérapeute, c'est venez me voir. On va reparler de tout ça et on va voir si ça va si bien que ça. Mais pour moi, si la sexualité ne va pas, c'est qu'il y a quelque chose dans la relation qui n'est pas satisfaisant ou pas pleinement satisfaisant après ça ne veut pas dire, ça n'empêche pas qu'on est avec l'homme ou la femme de sa vie que peut-être on l'aime très fort c'est pas ça mais c'est une porte d'entrée pour parler des problèmes de la relation c'est ça ? comme je disais tout à l'heure la blessure elle se manifeste sans arrêt y compris dans les histoires de lave vaisselle la sexualité elle révèle que quelque chose ne va pas, ou que quelque chose n'est pas compris, quelque chose n'est pas pris en charge. Voilà, et c'est un domaine qui est délicat parce que comme on n'a pas appris la sexualité, personne ne nous a dit comment faire l'amour, eh bien on a beaucoup de mal à se remettre en question. On a beaucoup de mal à se dire, ah ben tiens, mais peut-être qu'il faudrait que je fasse autrement, etc. On a l'impression que si on... Les hommes en particulier, je pense aux hommes, si un homme se met à faire ce que sa femme lui demande, il va avoir l'impression de perdre de son masculin, de ne pas assurer, de ne pas être celui qui sait, etc. Et on est dans une espèce de croyance que les hommes savent faire l'amour et que ce serait eux qui l'enseigneraient aux femmes.

  • Speaker #0

    Les hommes ne savent pas faire l'amour, ils savent très bien se masturber, mais ils ne savent pas faire l'amour. Et les femmes ne savent pas faire l'amour non plus, mais elles ont une sensorialité qui est développée différemment de la sensorialité masculine et qui les met plus sur la piste. Parce qu'une femme qui éprouve du plaisir, elle éprouve du plaisir dans tout le corps, et en fait, c'est par là qu'il faut aller. C'est justement dans le fait de... d'impliquer la totalité du corps. Donc, elles sont plus prêtes de trouver une solution, on va dire, que les hommes. Bon, bref, la sexualité me dit que ma relation n'est pas complètement satisfaisante. Mais la sexualité est aussi et surtout le lieu où je peux prendre soin de l'autre. Prendre la sexualité au lieu d'aller chercher à prendre mon plaisir, que ce soit l'homme ou la femme. Je vais réellement chercher à prendre soin du plaisir de mon conjoint, à vraiment m'occuper de lui comme il aime, comme c'est bon pour lui ou pour elle, et que je m'oublie d'une certaine manière au profit de l'autre et que l'autre en fait autant pour moi, bien sûr. Eh bien, on est dans une sexualité qui va devenir assez rapidement épanouissante pour les deux. Et si la sexualité est épanouissante, c'est un endroit où il n'y a plus de lutte de pouvoir. Donc, la lutte de pouvoir, c'est « fais comme moi » . C'est moi qui ai raison, fais comme moi. Donc, si dans cet endroit-là, j'ai plus de lutte de pouvoir, eh bien, lorsque la sexualité s'arrête, enfin, parce que c'est fini, c'est l'heure de dormir, eh bien, le lendemain, je serai porté par ce fait que tout mon corps a été nourri par le soin qui a été pris de moi, en absence de lutte de pouvoir. Et je vais être naturellement porté à ne pas relancer la lutte de pouvoir dans la vie quotidienne. Parce que je vais me sentir plein, je vais me sentir nourri, je vais sentir que ma blessure a été bien soignée, je vais voir que j'ai existé, que je n'ai pas été abandonné, etc. Et ça va me faire tellement de bien que je vais éprouver une grande reconnaissance, une gratitude vis-à-vis de l'autre. Et du coup, je ne vais lui vouloir que du bien. Alors, ça dure ce que ça dure, mais le temps... pendant lequel ça dure, c'est un temps qui est infiniment guérissant. Et ça, c'est très bon. C'est pour ça que la sexualité... L'avantage de la sexualité, c'est que c'est à la portée de tout le monde. On a tous une sexualité. Et l'autre avantage, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de mots dans la sexualité. Donc on ne peut pas trop se tromper, ce sont les corps qui se parlent. Et du coup, je ne sais pas si tu as remarqué, mais on se trompera vraiment sur l'intention. dans la sexualité. Oui, c'est vrai. On sait ce que l'autre veut ou ne veut pas. Quand ça ne se passe pas très bien, parce qu'il y en a un des deux qui n'est pas complètement présent, parce que quelqu'un soit la raison, on le sent tout de suite. Donc, on ne se trompe pas sur l'intention. Donc, quand l'intention est positive, qu'elle est bonne, qu'elle est nourrissante, qu'elle est là pour me faire du bien, etc., même si peut-être les gestes sont malavrants, c'est possible, on sent l'intention. Et donc, on part sur du très bon, qu'on peut... emporter avec soi.

  • Speaker #1

    Et tu dis, la sexualité se passe de mots, et pourtant, tu encourages, toi, à parler de la sexualité dans le couple. Notamment, tu dis, un couple qui ne parle pas de sexualité est un couple qui est séparé de l'intérieur. Tu insistes sur le fait de pouvoir parler librement en couple de la sexualité, comme on pourrait parler du dîner du soir, quoi. En tout cas, avec la même facilité. Oui, avec la même facilité. La même naturelle.

  • Speaker #0

    La sexualité se passe de mots, c'est pendant qu'elle a lieu.

  • Speaker #1

    D'accord, pendant l'acte.

  • Speaker #0

    Pendant qu'elle a lieu, c'est assez rare qu'on se lance dans un dialogue introspectif. Après, on peut avoir des petits mots par-ci par-là, mais on n'est pas dans un dialogue construit. Mais oui, absolument, il est très important de pouvoir parler de sa sexualité dans son groupe. Et d'ailleurs, il est aussi très important de pouvoir parler de sa relation. C'est-à-dire que les couples qui fonctionnent sont des couples dans lesquels régulièrement, il y a un échange sur la qualité de la relation et dans lequel il y a aussi régulièrement des échanges sur la sexualité. L'échanger sur la sexualité, c'est à la fois, moi j'aime, j'aime pas, mais ça, c'est un peu le dialogue de base, enfin, c'est pas forcément ce qui est le plus riche, c'est plutôt, voilà ce que ça m'a fait. Voilà ce que ça me fait, voilà ce que j'ai vécu la dernière fois, voilà. Voilà ce que j'aimerais, dans le sens de ce que j'aimerais ressentir, pas ce que j'aimerais forcément faire. Ce n'est pas la même chose, parce que les actions qui sont entreprises dans le cadre de la sexualité sont des moyens de ressentir des émotions et des sensations particulières. Ce qui compte, ce n'est pas les actions, c'est les émotions et les sensations. Et ça, c'est pareil, il faut le comprendre. On ne peut le comprendre que par l'expérience et qu'en dialoguant. le fait de rentrer comme ci ou comme ça, ou de ne pas rentrer, ou de ceci ou de cela, vraiment, en fait, c'est totalement annexe. La réalité n'est pas là du tout. La réalité, c'est qu'est-ce que moi je ressens ? Comment je vais t'amener à ressentir quelque chose ? Parce qu'en fait, dans la sexualité, chacun des deux utilise le corps de l'autre pour pouvoir... à l'intérieur de son propre corps accéder à des ressentis auxquels on n'accède pas autrement. C'est ça, là, ce que je veux dire. Essentiellement, sur le plan individuel, c'est ça. C'est utiliser le corps de l'autre. Donc, après, c'est bien d'aller en parler pour dire, voilà, quand tu m'as fait ça, j'ai ressenti, c'était merveilleux, j'étais ailleurs, je sentais ça. Ah bon, tiens, c'est drôle, il m'est arrivé presque la même chose, mais alors, c'était pas à ce moment-là, c'était un peu après. Et là, on a une compréhension, là, on a un couple qui se découvre et qui découvre que c'est jamais fini, qu'une curiosité sans borne, sans limite, ça peut être vraiment très beau.

  • Speaker #1

    Tu dis notamment aussi que dialoguer en couple au sujet de la sexualité, ça n'a rien d'évident, ce n'est pas forcément quelque chose qui est naturel pour les couples, et qu'on est plutôt porté à aller chercher des réponses à l'extérieur quand on a un problème de sexualité au sein de son couple. et pas en parler avec la personne. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'on va chercher à l'extérieur, dans des vidéos, du tuto ? Et pourquoi finalement on n'ose pas en parler avec la personne concernée ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'ose pas en parler du tout. On n'en parle pas avec la personne concernée, mais on n'en parle avec personne d'autre. Il y a toujours les fantasmes des hommes sur les réunions de femmes qui se racontent tout, et les fantasmes des femmes sur les... sur les mecs dans les vestiaires qui se racontent tout et les deux sont chauds en gros. Les femmes disent des choses mais pas tant que ça et les hommes disent pratiquement rien sur ce qui se passe véritablement. Les hommes ne parlent pas de leur ressenti, les femmes noient le poisson. Elles ne disent pas avec précision vraiment ce qui se passe. Donc en fait on ne parle pas de sexualité, on ne parle pas de sexualité avec qui que ce soit. On parle de sexualité dans les journaux, on en parle à la radio. Parfois, c'est même moi qui pense. Mais dans le fond, l'expérience individuelle, c'est que les gens manquent de référence. Ils aimeraient bien... La question qu'on entend en sexothérapie, c'est toujours la même. C'est toujours la même. C'est est-ce que je suis normal ? Est-ce que quand je fais ça, quand j'ai envie de ça, est-ce que c'est normal ? C'est presque, est-ce que c'est grave docteur ? C'est vraiment ça. Et alors, on a des gens qui ont une sexualité tout à fait ordinaire, enfin, qui sont très inquiets, parce qu'ils sont persuadés de ne pas être normaux, parce que, par exemple, ils font l'amour, allez, on va dire deux fois par semaine, et ils pensent que la normale, c'est quatre, ou une, enfin, bref, toute personne est perdue avec sa sexualité. Donc, avec son conjoint, Parler de la sexualité, c'est encore plus engageant que d'aller en parler, par exemple, avec un médecin. Or, parler de sexualité avec un médecin, c'est totalement inutile, ça ne sert à rien. Ils ont une vision des difficultés fonctionnelles qui peuvent exister, et ça oui, bien sûr, c'est leur métier. Mais sinon, sur le plan de l'expérience, ils ont aucune formation.

  • Speaker #1

    Est-ce que la différence entre parler avec un médecin et parler avec son conjoint, c'est qu'avec le médecin, on va plutôt parler de mécanique, j'ai envie de dire. Et avec le conjoint, plutôt, c'est inviter la question du ressenti, de l'émotionnel. Est-ce que c'est ça qui est plus difficile ?

  • Speaker #0

    Je pense que la vraie question, c'est la question du ressenti. Ce n'est pas la question de la mécanique. Mais tout le monde croit que c'est la question de la mécanique. En particulier les hommes. D'abord, les hommes sont formatés comme ça. Ils ont tendance... à identifier des processus, à aller vers un résultat, à prendre des mesures, etc. On va voir la mécanique parce qu'on a peur d'aller voir les émotions. Et qu'en plus, il y a cette espèce de croyance que les hommes connaîtraient la sexualité, auraient les clés de la compréhension. Et qu'en plus de ça, le tempérament masculin, c'est quand même beaucoup d'aller chercher des solutions, d'aller dérouler des processus, trouver des objectifs, des résultats, etc. Et du coup, on a... tous plus ou moins une vision mécanique de la sexualité. Et puis on est dans un discours ambiant qui est un discours dans lequel le résultat de la sexualité, ce serait le produit de certaines postures, certaines actions, certains produits éventuellement, certains trucs extérieurs. Et aussi, on est sous l'influence du porno qui représente la sexualité de cette façon-là. C'est une façon... qui est axée sur l'action.

  • Speaker #1

    Sur la performance, peut-être ?

  • Speaker #0

    La performance, oui, la performance. Mais l'action, le fait de faire. Or, la sexualité, ce n'est pas faire, c'est ressentir. Donc, on est à côté de la plaque. C'est tellement vrai que les couples viennent me voir, qu'ils viennent à leur stage. Là, on vient de finir avec Sabrina. Un stage s'explanouir, un faire l'amour avec l'amour. Et on a eu des retours extraordinaires des couples en fin de stage, qui, pour certains couples, qui ne faisaient plus l'amour depuis un certain temps déjà, et qui ont recommencé dans le cadre du stage en disant « mais oui, je ne savais pas que c'était ça » . On ne savait pas que c'était ça, faire l'amour, vraiment. Et des gens qui avaient 30 ans de vie commune. pas des gamins, des gens qui ont eu une expérience, une vie, qui ont eu des enfants, et qui disaient mais pour moi, faire l'amour, ce n'était pas ça.

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi faire l'amour ?

  • Speaker #0

    C'est venir à à un stage.

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé ce que tu parlais dans ton livre. Tu disais que l'expression faire l'amour se retrouve dans d'autres langues. C'est un mot d'action, faire, fabriquer. En anglais, c'est to make love. Comme s'il y a cette idée qu'en faisant l'amour, on produit de l'amour.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. L'amour produit une hormone qui s'appelle l'ocytocine. Et l'ocytocine est générée dans un certain nombre de situations bien spécifiques. Il y a l'accouchement, il y a l'allaitement et il y a l'orgasme. Alors l'accouchement et l'allaitement, les hommes ne connaissent pas en général. Et en revanche, l'orgasme, c'est une expérience qui est partagée par les hommes et les femmes. Et puis, il n'y a pas que l'orgasme, parce qu'il y a aussi des doses de cytocine beaucoup plus faibles qui sont produites lorsque l'on partage un repas entre amis, par exemple. Donc, on voit bien cette idée de la convivialité, de l'amour, tout ça, c'est relié à la cytocine. Donc, quand on fait l'amour, on fabrique de l'amour. Parce qu'on fabrique une hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » . Et cette hormone qui nous met en sensation de « je suis en amour » , elle a quelque chose de super, c'est qu'elle nous donne envie de faire l'amour.

  • Speaker #1

    Plus on fait l'amour, plus on a envie de le faire, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Plus on fait l'amour, plus on ressent l'amour, et plus on ressent l'amour, plus on a envie de faire l'amour. Donc, en fait, c'est magnifique, c'est une mécanique extraordinaire que nous donne la nature. Et simplement, moi, tout ce que je dis, c'est juste qu'on a perdu le sens de tout ça. On s'est égaré. Mais ce n'est pas étonnant, on est dans un monde qui nous égare. Dans un monde qui est porté sur le matériel, qui est porté sur l'acquisition de choses, qui tentent de remplacer les personnes par des robots, etc. Donc on voit tout en équivalent faire. Donc quand on fait l'amour, on imagine que ce qu'il faut, c'est reproduire les performances de Rocco Siffredi. Ça ne risque pas d'arriver. Rocco Siffredi, en passant, est marié à une femme qui a été actrice porno un peu. pas très longtemps, mais qui a été actrice pour nous. Et une des choses qui les lie, c'est que cette femme a dit à Rocco Siffredi, tu sais pas faire l'amour. Et il a explosé le rire en disant j'ai eu 4000 femmes, je peux pas me dire que je sais pas faire l'amour. Elle lui a répondu, tu sais baiser. Tu sais pas faire l'amour. Je trouve que c'est super intéressant, parce que Parce que voilà, cette bête de sexe, cet espèce de sur-homme porno, sur-acteur porno, etc., il ne savait pas faire la montre. Il ne savait pas. Nous, on confond. Il y a beaucoup de confusion en règle générale dans la manière dont on envisage la vie. Et il y a une confusion dans faire l'amour entre faire et ressentir. La vraie question, c'est ressentir. Et c'est ça qui devrait être au cœur du dialogue de couple au sujet de la sexualité, sachant qu'on a aussi le droit de dialoguer au sujet d'autres choses. On n'est pas obligés de parler que de sexualité. Voilà. Ça, c'est très important. Et donc, je reviens quand même à nos stages. On a créé les stages Sexpanouir, et il y en a trois. Pour le moment, il y en a trois. Il y a un stage qui s'appelle « Faire l'amour avec amour » , où vraiment on va revisiter ça, on va revisiter cette façon où d'une part, on met les couples en dialogue au sujet de leur sexualité. Qu'est-ce que c'est mon désir ? Qu'est-ce que c'est mes fantasmes ? Qu'est-ce que c'est tout ça ? Donc, on les fait dialoguer sur des sujets très précis. sur lesquels, par expérience, on sait qu'ils ne dialoguent pratiquement jamais. Donc déjà là, il y a une première découverte importante. Ensuite, on les met en connexion, à la fois avec des dialogues et à la fois avec des rituels énergétiques ou spirituels, et on leur donne des informations, un enseignement si tu veux, au sujet de faire l'amour avec différentes thématiques. Et ensuite, on les envoie dans leur chambre avec des choses à faire. Et on ne sait pas s'ils le font ou s'ils ne le font pas. Nous, on ne s'informe pas là-dessus. Ce n'est pas nos oignons. Ça appartient à l'expérience du couple. Mais on les encourage à faire ce qu'on leur propose de faire parce que c'est pour ça qu'ils sont venus quand même. Et donc, avec tout ça, ils découvrent quelque chose et ils reviennent, à mon avis, au cœur de ce que c'est que la relation amoureuse dans le cadre de la sexualité ou la sexualité dans le cadre de la relation amoureuse. Ça, c'est un premier stage. On fait un deuxième stage. qui s'appelle « Sexpanouir 2 » , « Explorer la profondeur de la connexion » . Et dans « Explorer la profondeur de la connexion » , on va voir qu'est-ce que c'est que être présent. Être présent qui fait d'ailleurs un des chapitres du livre « Sexpanouir » sur la présence. Et on va donc explorer la présence, la lenteur et la profondeur dans le cadre de la sexualité. Parce que c'est lorsque je sens mon conjoint présent réellement, pleinement là pendant qu'on fait l'amour, que je peux moi me relâcher. Et si je me relâche, je peux ressentir des choses que je ne ressentirai jamais sinon. Donc, on va aussi explorer des sensations particulières liées à la sexualité, comme par exemple le tremblement de ton corps ou des choses comme ça. On met les coupes sur la piste de ça. Avec ce stage, explorer la profondeur de la connexion. Et puis, on a un troisième stage qu'on appelle le stage premium parce que... contrairement aux autres, se déroulent sur sept jours dans un endroit très particulier qui est au cœur de la jungle, au Costa Rica. On est là en lien avec les forces de la nature, qui sont présentes avec les singes autour, les arbres incroyables, les fleurs invraisemblables. Et là, on va aller explorer. La question dont on parlait tout à l'heure, c'est comment avec la sexualité, Comment je peux m'appuyer sur la sexualité pour prendre soin de mon conjoint dans ses blessures ? Et donc, on fait un travail qui n'existe absolument nulle part ailleurs. Je suis sûr de mon coup. On fait un travail sur qu'est-ce que c'est que mes blessures, qu'est-ce que c'est que mes ombres, qu'est-ce que c'est que mes peurs ? Donc, on va très loin, en fait, dans la relation de couple. Et comment tu peux faire pour m'aider à dépasser tout ça ? à la fois, là encore, dans le dialogue, dans le spirituel et dans le sexuel. C'est-à-dire qu'on travaille toujours à plusieurs niveaux, en permanence.

  • Speaker #1

    Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la sexualité est une porte d'entrée, mais que par la sexualité, on vient travailler l'ensemble de la relation.

  • Speaker #0

    Oui, et par le reste, on parvient à la sexualité aussi. C'est quand on a passé une heure à se connecter chakra par chakra dans l'énergie, et qu'ensuite, on fait l'amour, on ne fait pas du tout l'amour de la même façon, parce qu'on n'avait pas fait ce travail de connexion. Parce qu'en fait, je parle beaucoup de la sexualité, parce que mon livre s'appelle « Sexpanouir» , les stages s'appellent « Sexpanouir » , etc. Mais c'est un travail spirituel ce qu'on fait. C'est un travail spirituel et on travaille avec la spiritualité. Parce qu'en fait, la question, ce n'est pas la sexualité, la question c'est l'amour. C'est l'amour et c'est le prendre soin. Il n'y a que ça qui compte. Ça, c'est une question de connexion et ça, c'est en lien avec... ce que j'appelle la spiritualité, c'est-à-dire ce qui nous dépasse. Parce que la seule raison pour laquelle nous sommes au monde, c'est pour expérimenter l'amour dont nous sommes issus. Il n'y a pas d'autre raison. Alors, on s'y prend très mal, tous.

  • Speaker #1

    On est un peu maladroits.

  • Speaker #0

    On est tous très maladroits.

  • Speaker #1

    Mais l'intention est bonne.

  • Speaker #0

    On provient de mon univers au sens l'âme. C'est une énergie essentielle qui est une énergie d'amour parce que c'est une énergie de conscience. C'est une énergie... Il n'y a rien d'autre en fait. Il n'existe rien d'autre à l'origine que cette énergie. extrêmement puissante d'amour qui a un seul défaut, c'est qu'elle n'est pas incarnée. Donc pour aller ressentir, expérimenter, vivre l'amour, il faut être incarné. Et pour ça, il faut être incarné et être blessé. Si on n'est pas blessé, on ne peut pas. Alors on fait tout ça et après on oublie qu'en fait c'est l'amour qu'on a vu expérimenter. Et la sexualité nous permet d'expérimenter l'amour. et la mort nous permet d'expérimenter la sexualité. Ça va ensemble. Et nous sommes sur Terre pour ça. Et donc, ce qu'on fait dans nos stages, c'est de remettre les couples qui viennent nous voir, qui nous font l'honneur de se mettre dans cette situation de vulnérabilité extrême qui est d'assister à un stage sur la sexualité. C'est très grand couple, c'est très compliqué intérieurement. On les ramène là. Et évidemment, on obtient des résultats extraordinaires parce qu'on les a accompagnés au centre de leur être et au centre de leur raison d'être. Donc forcément, une fois qu'ils ont touché ça, ça va. Leur reste est beaucoup moins important. Voilà, c'est un travail sacré. Beaucoup de difficultés, mais c'est quand même la réalité.

  • Speaker #1

    C'est beau de pouvoir remettre en perspective ce qu'on définit comme amour. Tu parlais tout à l'heure du faire, de l'action. Et là, de le remettre dans un contexte plus global, relationnel, spirituel, je trouve ça intéressant, ça permet de voir un peu les choses avec hauteur.

  • Speaker #0

    C'est important d'aller du contexte, parce que c'est pour ça qu'on est perdus, c'est parce qu'on oublie le contexte. Et on est tous un peu perdus, on est tous un peu hésitants, notre vie, c'est important, pas important, etc. Et la question, c'est le contexte. Et le contexte, on en vient toujours, d'une manière ou d'une autre, à l'amour. Et quand on regarde les choses comme ça... On peut avoir une règle de vie très simple qui est lorsque je fais ça, lorsque je m'apprête à entamer telle action, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? Et quand on regarde ça comme ça, quand on fait vraiment ce travail-là, on s'aperçoit que 99% de nos actions sont inspirées par la peur. Et si on remet de l'amour, si on se pose la question, c'est intéressant parce que quand on se pose la question, je ne sais pas, c'est… Quand je dis à mon petit garçon d'aller plus vite quand il mange son repas, est-ce que je suis inspiré par l'amour ou est-ce que je suis inspiré par la peur ? En fait, je suis inspiré par la peur d'être en retard. En gros, je simplifie, mais globalement, c'est ça. Et si je me pose la question avant de lui dire, à ce moment-là, je vais me poser la question de qu'est-ce qui serait inspiré par l'amour. Et je vais avoir une attitude très différente. Et par conséquent, mon intention ne sera pas la même. Et lui, il ne va pas sentir la même chose. Et l'expérience du petit garçon, de la maman et du papa qui regarde, par exemple, si on est trois à table, va être fondamentalement différente. Et si on ne fait que ça de toute sa vie, si on ne fait que ça de se poser la question est-ce que le monde d'action est inspiré par l'amour ou par la peur, et qu'on agit en fonction, si on ne fait que ça de toute sa vie, on a trouvé son chemin, la spiritualité, tout. Enfin, je veux dire, on n'a plus de questions à se poser.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un beau conseil, en tout cas ça me parle. Et je trouve aussi que c'est une belle manière peut-être de clôturer cet échange parce qu'on arrive à la fin. Donc moi je retiens ce message de lorsque je fais quelque chose, est-ce que je suis inspirée par l'amour ou par la peur et de pouvoir se laisser guider par l'amour plus que par la peur.

  • Speaker #0

    De préférence.

  • Speaker #1

    De préférence. Merci beaucoup Guillaume. Est-ce qu'avant de vraiment clôturer, est-ce qu'il y aurait un dernier message ou quelque chose que tu souhaiterais que nos auditeurs retiennent ? en particulier.

  • Speaker #0

    Faites l'amour.

  • Speaker #1

    Faites l'amour. Et pour ceux qui aimeraient aller un peu plus loin sur la thématique de ce qu'on a échangé, donc tu as déjà parlé de tes stages, est-ce qu'il y a d'autres supports que tu aimerais conseiller ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui serait bien, c'est que nos auditeurs se branchent sur la chaîne YouTube qui s'appelle Université de l'Amour. Parce qu'on étudie beaucoup de vidéos. Et sur le site web Université de l'Amour, On indique aussi toutes nos actualités. Et en particulier, là, on va sortir cette année plusieurs guides pratiques de la relation de couple. Le premier va sortir là, il est prêt, et il s'appelle « Je fais le bilan de mon couple » . Et puis il y en aura d'autres, il va y en avoir d'autres. Et ces guides pratiques ont une particularité, c'est que premièrement, on prend un couple fictif, on explique ce qui se passe pour ce couple fictif, et on voit comment en thérapie on travaille avec eux. Ça, c'est inspiré par les nombreuses séances de thérapie de couple que je mène. Et puis on va dérouler des outils et ces outils on les met à disposition du lecteur, à la fois dans le guide pratique et sur internet avec un livret d'exercices, avec des méditations sonores enregistrées, des vidéos, etc. Et tout ça est disponible à la fois en version brochée et en version électronique, et on va en faire plusieurs. Quand je fais le bilan de mon couple, c'est le premier, mais il y en aura d'autres. sur d'autres thématiques. Et bien sûr, il y en aura sur la sexualité, même si ce ne sera pas la seule thématique abordée. Donc là, je pense que c'est vraiment des outils très intéressants qui permettent aussi de nous découvrir avant peut-être de venir nous rejoindre pour un stage, justement. Parce que le vrai travail, quand même, il se fait en stage. Il faut bien le reconnaître.

  • Speaker #1

    Et donc au préalable, le rendez-vous, c'est sur la chaîne YouTube de l'Université de l'Amour ou sur le site internet de l'Université de l'Amour.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, il est temps de se dire au revoir. Donc vraiment merci pour cet échange et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Merci, Violaine.

  • Speaker #1

    Au revoir. Vous venez d'écouter un épisode du podcast des mots au corps. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur vos plateformes de podcast favorites ou sur mon site nova-biodynamique.fr Merci de votre écoute et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Expression des blessures

    02:07

  • Une définition de l'amour

    06:10

  • La relation qui soigne

    15:35

  • L'apprentissage de l'écoute

    19:35

  • Quel rôle pour la sexualité ?

    27:29

  • Créer de l'amour

    41:59

  • L'amour ou la peur ?

    51:00

  • Conclusion

    54:07

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