- Speaker #0
Je suis trop jeune, il faudrait mieux que j'aille bosser dans un grand groupe avant pour apprendre des trucs. Qui gagne sa vie en vendant des cookies ? On m'a dit ça, des exemples de gens qui gagnent leur vie en vendant des cookies, il y en a plein. Il faut d'abord que je vende un truc qui soit bon et ensuite qui ait de l'impact. Et il y a un moment où je me disais peut-être un peu l'inverse. Il faut d'abord que ce soit hyper engagé et puis le bon, tu le laisses un peu de côté. Le client, quand il vient de manger un de mes produits, il faut d'abord que ce soit bon. Je suis face au barista qui est là, je dis ah je fais ci, ça, ça, ok trop bien. Il me dit c'est pas moi qui prends la décision, mais je peux goûter si tu veux. C'est bon, mais... c'est trop salé ou trop sucré. Et là, je me décompose intérieurement, je sors du café, et je me dis, ouais, mes produits, en fait, ils sont dégueulasses. Tu regardes un entrepreneur ou une entrepreneuse qui, sur ses réseaux, dans sa vie, montre que tout va bien, et toi, dans ta réalité, tu te dis, bah putain, moi j'ai des galères, c'est-à-dire que je ne suis pas assez bon, je ne suis pas assez fort, je ne suis pas assez compétent, alors que pas du tout, c'est juste la vie.
- Speaker #1
Bienvenue sur Des Salariés, le podcast qui démystifie l'entrepreneuriat en partant à la rencontre de personnes ordinaires au parcours extraordinaire. Et aujourd'hui, nous partons à la rencontre de Maxime. Merci Maxime d'avoir accepté de venir sur le podcast.
- Speaker #0
Merci pour l'invitation.
- Speaker #1
Avec grand plaisir. Donc dans le podcast, ce que j'aimerais, c'est qu'on parle de différents sujets. La transition qui est un peu le thème du podcast, mais surtout de parler un peu des préjugés qu'on peut avoir sur le végétal.
- Speaker #0
Yes.
- Speaker #1
Ça te va ?
- Speaker #0
Oui, carrément.
- Speaker #1
Ok, est-ce que je peux commencer par te demander de te présenter s'il te plaît ?
- Speaker #0
Ouais, alors Maxime, j'ai 26 ans, j'habite à Paris. J'ai un parcours je pense un peu classique, j'ai fait une licence de droit, un master en école de commerce et puis ensuite j'ai voyagé un petit peu et me voilà chef d'entreprise.
- Speaker #1
Ok, et puis justement du coup je crois que c'est ce voyage un peu qui a commencé à débloquer quelque chose chez toi.
- Speaker #0
Oui, carrément. Pour raconter un peu l'histoire, j'étais en droit, je n'aimais pas forcément ce que je faisais. Et donc, j'ai décidé un petit peu sur un coup de tête de partir voyager. Et donc, je pars en Nouvelle-Zélande, très très loin, pendant cinq ou six mois. Je vis là-bas en van. Et en fait, au fur et à mesure des rencontres que je fais, des choses que je vois, je commence à me poser des questions. J'avais quelques expériences en salariat avant, en fait chez McDo. Et ça se passait bien, mais j'avais souvent des petits conflits avec mes N plus 1, entre guillemets, parce que j'aimais bien faire des choses d'une certaine manière, et si je ne pouvais pas, ça me frustrait. Et donc là-bas, je rencontre des gens qui me disent « Ah, ben moi je fais tel truc, tel truc » , et plutôt tourner l'entrepreneuriat. Donc je me dis, quand je rentre en France, en fait, il faut que j'essaye de lancer mon projet. Mais je n'avais pas de projet. Et là-bas, moi j'étais plutôt viandard, et on va sûrement en parler après, je mangeais de la viande à tous les repas. Et je rencontre une pote qui me dit, moi je suis végétarienne et tout. Au départ, je me dis, bon, ok, ça n'a pas l'air très fun, mais why not ? Et en fait, les rencontres plus les paysages que je commence à voir, je me dis, ok, il se passe quelque chose dans ma tête, je ne sais pas. Et donc je veux rentrer et aller planter une petite graine dans la tête des gens. Parce que je commence à me dire, quand tu vas rentrer en France, tu vas réduire un petit peu ta consommation de viande. Donc je ne vais pas passer de tous les repas à un repas sur deux. puis à une fois par semaine, puis à une fois par mois. Et en fait, en rentrant, j'arrête totalement. Et je me dis comment je fais pour faire en sorte que d'autres personnes puissent se lancer à consommer un peu différemment et à réduire leur impact tout en se faisant plaisir.
- Speaker #1
Mais du coup, ça veut dire que tu avais, à ce moment-là, quand tu reviens, tu avais la volonté d'avoir cet impact en créant une entreprise ou d'avoir déjà de l'impact tout court ?
- Speaker #0
Moi, je voulais avoir de l'impact en perso et je voulais que l'entreprise que je crée ait aussi de l'impact. Mais à ce moment-là, j'ai aucune idée exactement de ce que je vais faire. Surtout que quand je pars de Nouvelle-Zélande, c'est parce qu'il y a le Covid. Et donc je rentre et en gros, deux semaines après, c'est le confinement. À ce moment-là, j'ai aucune idée. Je sais juste, OK, j'ai envie de faire l'ancienne boîte. Je ne sais pas dans quoi. Donc je vais regarder, je vais chercher un master en entrepreneuriat. Et en gros, ça se passe un peu comme ça. Covid, confinement, qu'est-ce que je fais de ma vie ? Je vais entreprendre. Dans quoi ? Je ne sais pas. Comment ? Je ne sais pas. donc je vais me tourner vers une école de commerce qui fait l'entrepreneuriat, parce que j'imagine que je vais avoir la théorie pour entreprendre. Spoiler, non, pas à 100%, mais ça commence un peu comme ça.
- Speaker #1
Ok, et du coup, tu rentres dans ce master en question, j'imagine que tu suis des cours, il y a peut-être une sorte d'incubateur en mode projet de ton idée ?
- Speaker #0
En gros, je rentre en alternance, en me disant, il faut que je trouve une alternance qui va m'apprendre un maximum de trucs. Et donc, je trouve une boîte hyper sympa où j'étais... business développeur, mais ça ne veut tout et rien dire. Et en fait, je faisais de l'intrapreneuriat, c'est-à-dire qu'eux, ils avaient un projet, une société qui fonctionnait. Et là, ils lançaient un nouveau segment, c'était de la vente de compléments alimentaires vegan. Et donc, quand j'arrive, jour 1, on installe les machines. Et jour 2, en gros, c'est moi qui fais la prod et qui mets les compléments alimentaires dans les sachets. Et donc après, il a fallu faire le site Internet, la commercialisation des produits, le compte Insta, toute la com et tout. Et on partait de zéro. je me suis dit ça c'est l'expérience qu'il me faut parce que Je vais pouvoir un peu... subir tous mes échecs là-bas, faire toutes les erreurs inimaginables. Et ensuite, je monte ma boîte, je saurais comment faire. Spoiler, non, mais j'ai appris plein de trucs. Et donc, je fais cette expérience-là, je change dans une autre boîte, plus engagée, on va dire, mais surtout plus développée. Ou pareil, je suis re-business developer, j'apprends plein de trucs, c'est super, et je suis plus au contact des fondateurs. Et ensuite, une autre entreprise en CDI, et puis après, je me lance. Mais c'est vrai qu'à l'école, t'apprends des choses et tu viens les perfectionner, entre guillemets, en alternance. Et donc, je faisais tout en me disant, si je me lève ce matin pour aller à l'alternance ou aller à l'école, c'est parce qu'après, je vais monter ma boîte. Donc, il faut que j'apprenne tout ce que je peux apprendre. Donc, j'avais toujours ça en tête. Et l'idée précise, elle est venue un peu au fur et à mesure du temps. Tu vois, il y a des trucs qui sont rajoutés, d'autres qui sont enlevés. Mais j'avais toujours cette idée de me dire, je vais lancer une entreprise dans la food, parce que moi, j'aime ça, parce que ma première expérience, c'était en food. Je suis devenu engagé au travers de l'alimentation. donc ça peut être sympa de... je ne sais pas, de faire en sorte que les gens s'engagent aussi au travers de l'alimentation.
- Speaker #1
Je suis carrément d'accord. Et puis, j'aime beaucoup l'approche que tu as eue, parce que c'est un peu l'approche que j'ai aussi. Moi, avec la création du podcast, c'est exactement ce que je fais. C'est que j'ai essayé dans un premier temps de trouver des formations, des bouquins ou des choses. Et je pense que c'est un peu la déformation qu'on peut avoir tous les deux ayant fait des études juridiques. C'est qu'on a besoin de beaucoup être formé, d'essayer de trouver justement les choses dans des bouquins. avant de pouvoir se lancer. Et au final, je trouve que cette approche de se dire « J'ai un driver, je sais ce que je veux faire à infini, même si je ne sais pas encore comment je veux le faire ou la forme que ça peut avoir ou même le but précis que ça aura à ce moment-là. » Juste de continuer à trouver des expériences, partager des choses pour essayer d'accumuler de l'expérience tout en gardant ce driver. En fait, ça peut te mener à la fin vers ton idée. Je pense que c'est ce qui est arrivé pour toi.
- Speaker #0
Et je trouve que je ne suis pas très théorie et c'est ce qui ne me plaisait pas dans le droit, c'est que tu passes ton temps à faire de la théorie et tu pratiques jamais. Et je trouve que entre ce qui se passe dans le monde théorique et ce qui se passe dans la réalité, il y a la vie entre les deux et en fait c'est ça qui t'apprend les choses. Parce que en alternance, je faisais un site internet en entreprise et j'apprenais à faire un site internet à l'école. Mais en fait, t'apprends dans le concret. et t'as beau avoir la théorie, la théorie c'est quand tout se passe bien et quand ça se passe mal, en fait tu sais pas donc tu te débrouilles et ouais je pense que effectivement comme tu disais, quand tu te lances dans la vraie vie, il y a des trucs qui se passent en plus et c'est ça qui est chouette ok,
- Speaker #1
et du coup tout ça, ça t'a mené derrière à créer dans un premier temps si je me trompe pas je vais peut-être écorcher le nom c'est Sev, qui est devenu maintenant Intro est-ce que tu peux nous raconter un peu euh... Ce qui est justement intro aujourd'hui.
- Speaker #0
Ouais. Je repars juste trois secondes sur le sujet d'avant. Quand tu me lances, justement, et que je lance Sev, qui à l'époque où je me lance, il n'avait même pas de nom, ça plaît encore autrement d'ailleurs. J'ai rien, j'ai pas de produit, j'ai à peine un nom de marque, je sais pas à quoi ça va ressembler, je sais pas où je vais vendre, je sais pas grand chose, je sais juste, je veux faire un truc autour du dessert, des cookies, et voilà. Et je veux que ça ait de l'impact, c'est tout. Et ensuite, tu vois, je me lance. Et du coup, là, dans la réalité, je me rends compte que ça, ça va être plus simple. Ça, c'est trop compliqué. Ça, ça ne marchera pas du tout. Ça, ce n'est pas bon. Mais je ne le sais pas tant que je ne me suis pas lancé. Et du coup, j'ai oublié de la question que tu viens de me demander. C'était savoir du coup ce qu'était Intro. Intro, c'est une marque de dessert végétal qui montre qu'on peut se faire plaisir sans détruire le vivant. Donc, en ayant un impact hyper limité. Pour aller justement planter une petite graine dans la tête des personnes. En se disant, ok, je peux manger végétal. avec plaisir et sans compromis sur mes valeurs.
- Speaker #1
Oui, c'est justement, j'aime beaucoup ce que tu viens de dire et qui a l'air d'être ton leitmotiv dans l'entreprise, c'est de dire se faire plaisir sans détruire le vivant. Et tu as créé en fait une marque qui est à ton image, gourmande, engagée et accessible. Et ta volonté, du coup, c'est de dire que l'alimentation végétale, ça peut séduire tout le monde et pas seulement les convaincus et devenir l'introduction vers un changement de la société. Et ça... Je trouve ça beau, le switch que t'as pu avoir, toi déjà, passant de complètement viandard à déjà avoir cette idée, et avoir cette volonté de casser un peu les préjugés qu'on peut avoir, et puis introduire les gens vers un changement. Et de faire passer ça à travers la food en elle-même, je trouve ça hyper bien, et en plus sur des choses qui sont gourmandes, comme tu dis, avec un dessert.
- Speaker #0
Ouais, bah, par où je commence ? En gros... Il faut d'abord que je vende un truc qui soit bon. et ensuite qu'il y ait de l'impact. Et il y a un moment où je me disais peut-être un peu l'inverse. Il faut d'abord que ce soit hyper engagé, et puis le bon, tu le laisses un peu de côté. Mais les gens, quand ils viennent manger, enfin les clients, quand ils viennent manger un de mes produits, il faut d'abord que ce soit bon. Si je te vends une chaise qui est hyper engagée, mais en fait, quand tu t'assoies dessus, il manque un pied, ça ne fonctionne pas. Du coup, c'est pareil avec la food, il faut que ce soit hyper gourmand. Et ensuite, c'est fait par des personnes en situation de handicap, c'est végétal donc il y a moins d'impact mais d'abord le coeur du produit c'est que c'est bon Et donc, j'ai commencé à... Enfin, j'ai taffé de ouf pour avoir des recettes qui soient hyper gourmandes. Encore plus sur un dessert, parce que tu consommes un dessert pour te faire plaisir. Sinon, tu ne manges pas de dessert, quoi. Pourquoi le cookie ? Pourquoi le cookie ? Moi, je suis vraiment très, très team sucré. J'adore ce dessert-là, à titre perso. Et je trouve que c'est un dessert que tu peux changer la recette pour qu'elle s'adapte un petit peu à tous les profils. et tu peux switcher sur les parfums pour t'adapter à plein de goûts. Et donc je me disais que c'était pas mal de sens là-dessus. Et à l'origine, je voulais transformer des pâtisseries traditionnelles françaises, les revisiter sur des cookies. Donc tu as une tarte aux fraises, et en fait la base de la tarte, c'est un cookie, idem avec un Paris-Brest. Trop compliqué pour plein de raisons, et donc je me suis recentré sur le produit traditionnel, le cookie aux pépites de chocolat, ou praliné, ou cacahuète. des trucs simples qui fonctionnent en fait. Et donc pourquoi le cookie ? Parce que tout le monde aime un cookie, tout le monde aime les cookies normalement, et pareil, tu peux le remixer avec différents parfums.
- Speaker #1
Je suis d'accord avec toi. Et justement, ces questions d'alimentation végétale, de restaurant végétarien, végétalien, je vais vraiment à l'extrême, mais souvent ça peut être associé en fait à un mode de vie bobo ou bien à un effet de mode. et toi J'ai vu que tu avais fait un post au LinkedIn sur lequel tu disais que justement, l'alimentation végétale, ce n'était pas une mode, mais plutôt une réponse. Et que ça permet non seulement de se nourrir mieux, mais de façon plus juste et durable aussi. On voit que de plus en plus, même les grosses entreprises, elles sont de plus en plus engagées là-dedans. Avec l'exemple, par exemple, d'Accor, qui veut, je crois, en 2030, transformer plus de 50% de ses menus en menus végétariens.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
et en fait on voit que c'est pas juste Une question de mode, en fait, c'est vraiment une question de durabilité aussi.
- Speaker #0
Oui, parce que, bon là, je vais reprendre juste l'exemple de mon produit, mais c'est entre 50 et 75% d'émissions de CO2 en moins par produit. Donc, à l'échelle d'un cookie, c'est rien. À l'échelle du nombre de cookies qui passent par an, etc., c'est énorme. Et surtout, encore une fois, c'est un premier pas vers autre chose. Parce que si, en mangeant ce produit-là, tu te dis, ah bah génial, je vais peut-être m'orienter vers... du tofu au lieu de manger de la viande, aller voir des produits comme du bacon végétal de chez Lavi, plutôt que du bacon à base de porc. Donc tu vois, tu vas à chaque fois planter une petite graine, et donc au global, les individus vont commencer à réduire leur impact. Et oui, là je pense qu'on est dans une situation, selon moi, écologique un peu catastrophique, enfin selon moi d'ailleurs, selon les scientifiques d'abord, un peu catastrophique, et du coup il faut trouver des solutions, des solutions qui soient accessibles, des solutions qui soient gourmandes, et en fait... qui fasse switcher les gens sans effort. C'est un peu l'idée. Il y a cet impact sur le CO2, mais il y a aussi l'impact sur les sols utilisés, où c'est 30% de sol en moins. Pour produire du beurre, il faut une vache, et cette vache, on va la mettre dans un champ. Pour nourrir cette vache, il faut du soja. Pourquoi cette vache ne sert à rien ? C'est juste un élément en plus dans la chaîne alimentaire qui entraîne souffrance animale. problèmes écologiques, problèmes de santé, parce qu'il y a des études qui montrent aussi que c'est pas hyper sain de manger des produits à base d'animaux. Donc on enlève un peu tout ça, et on le remplace par des produits qui sont simples. Et donc, pour moi, c'est un enjeu de société, c'est-à-dire que on va devoir passer par là, et si on le fait pas en ayant envie de le faire, on va dans tous les cas être forcés. Et donc, je pense pas que ce soit un effet de mode, je suis même convaincu que c'est pas un effet de mode, et ça a des impacts... très concret. Pour, on va dire, ta santé, c'est toujours mieux de manger une pomme que de manger un cookie. Mais manger un cookie végétal versus un cookie rempli de beurre, en vrai, je pense que l'impact sur ta santé est quand même réduit. L'impact écologique, tu en as parlé, il y a 50 à 70% d'émissions de COD en moins. Et ensuite, ça a des impacts plutôt concrets sur les... Enfin, je revends pas mal à des professionnels, et donc dans leur quotidien, les produits se conservent mieux, donc t'as moins de pertes, etc. Et je le vois aussi un peu tous les jours où j'ai des gens qui me contactent en me disant « Ah bah, dans mon resto ou dans mon entreprise, il y a un tel ou un tel où j'ai des clients qui ont besoin d'avoir une alimentation différente. » Que ce soit donc... végétales, voire même sans gluten. Et donc, je ne pense vraiment pas que ce soit un effet de mode au vu de, moi, le développement de la société et puis même ce que je vois un peu au quotidien, ce que je peux observer.
- Speaker #1
Et puis là où je te rejoins complètement, c'est que même si on fait un peu les airs vagues, déjà, ne serait-ce qu'au niveau environnemental, on a juste à regarder l'été qu'on vient de passer. Et on se rend compte qu'il y a des sujets sur lesquels, en fait, il va falloir qu'on bouge et plutôt rapidement, et que ce n'est pas juste, en fait, des... propos qui sont sur internet et qui n'existent pas en fait.
- Speaker #0
Et là encore, nous ça va, mais t'as des endroits dans le monde, je crois que t'as 1% de la surface du globe où tu peux pas vivre parce qu'il fait le taux d'humidité trop élevé, il fait beaucoup trop chaud, et en fait si tu restes, je sais pas, une heure, tu meurs parce que ton cœur a peu pu évacuer la chaleur. Et enfin, je suis assez jeune, je trouve qu'il y a quand même eu pas mal d'évolutions entre les étés quand j'étais petit et les étés aujourd'hui, et voire même les hivers quand j'étais petit où il neigeait, et là un hiver ou une neige. on est hyper content parce qu'il y a deux jours il a neigé à Paris bon bah normalement on devrait juste se dire ah bah c'était comme l'année dernière et ça sera comme l'année qui va arriver là c'est pas le cas et les étés j'en parle pas quoi quand il fait 45 degrés au secours il a fait quoi 43 degrés à Paris enfin tu nous entre guillemets on a un travail facile où je suis dans un bureau quand je fais pas des cookies donc je subis pas la chaleur mais quand tu travailles dans la rue parce que tu travailles dans le BTP. Horrible, quoi. Tu es facteur, tu te balades dans la rue, il fait 43 degrés. Tu es policier, pareil, tu dois avoir ton équipement, il fait 43 degrés. Horrible. Horrible.
- Speaker #1
Il y a quelque chose que tu as dit tout au départ qui est hyper important, c'est que pour avoir cet impact, tu as voulu déjà avoir le goût aussi. Et souvent, ce qui freine les gens, c'est souvent en fait cet premier aspect sur le goût et les préjugés qu'on peut avoir dessus. Parce que 70% des mangeurs de viande, ils pensent que les plats végétaux ont moins de goût. Et toi, ce que tu as fait, c'est des tests à l'aveugle pour prouver qu'en fait, on peut se faire plaisir sans fermer les yeux sur ce qu'il y a dans notre assiette et que le vrai frein, au final, ce n'était pas le goût, mais c'est vraiment le poids des préjugés qu'on peut avoir.
- Speaker #0
Oui, moi, le premier, j'étais rempli de préjugés quand j'étais en Nouvelle-Zélande, du coup, et que je rencontre cette amie. Je me souviens, on est dans le van, on fait une soirée galette très français. Et du coup, elle, elle n'avait pas de jambon dans sa galette. Et moi, j'avais du jambon. Et je m'amusais à montrer le jambon sur ses yeux en disant « t'as rien à manger, moi je veux me régaler » . Moi, j'étais rempli de préjugés. Et en fait, il faut déconstruire tout ça parce que je pense que t'as une partie des personnes, et aussi parce que les produits sont comme ça, où les produits sont hyper sains. Par exemple, un cookie, si tu mets plein de flocons d'avoine dedans, c'est hyper sain et c'est végétal. Donc ça a un impact qui est moindre. Pour autant c'est pas bon. Et versus, tu peux avoir un cookie où il est hyper gourmand, mais tu as plein d'ingrédients bizarres à l'intérieur. Et donc, je pense qu'on a tendance plutôt à se dire, un produit végétal, c'est la version 1, un truc avec plein de flots. Enfin, flot qu'on avoine pour les biscuits, mais un truc qui ne donne pas envie, qui est sec, qui n'est pas sexy. Et sauf que pas du tout, il y a plein de marques, de restos qui proposent des produits qui sont hyper gourmands. Et je le vois un petit peu au quotidien. Dans des cafés, moi, ça arrive qu'il y ait des gens qui me disent « Ton produit, il part pas bien. On comprend pas parce qu'il est hyper bon. » Et parce qu'en fait, les clients, quand ils arrivent, ils disent « Ah, il y a un truc avec du beurre, un truc sans beurre. Je vais prendre le truc avec du beurre parce que je connais, je sais déjà que ça va être bon alors que j'ai pas goûté. » L'autre, on se dit « Ah, il n'y a pas de beurre, il n'y a pas de truc. Il n'y a plus rien, en fait, dans le cookie. C'est tout de suite moins gourmand. » Et en fait, tu fais tester les clients et d'un coup, ils switchent sur la version végétale. voire même si je leur fais tester les deux versions moi je faisais des micro-trottoirs en disant j'ai deux cookies goûtez les deux et vous me donnez votre avis je disais même pas lequel était le mien et j'avais des réflexions en disant il y a plein de beurre dans les deux c'est cool alors que dans le mien il n'y a pas du tout de beurre et donc à la fin des 5 minutes d'échange où les gens te posent des questions, essayent de trouver tu leur dis bah lui il est végétal et personne le sait et en fait j'ai je pense 1% des personnes qui l'ont goûté qui comprennent que c'est végétal pardon Et 90% des cas, c'est parce qu'ils bossent dans la food, et ils sont pâtissiers eux-mêmes, donc ils ont les petites nuances, ils ont un palais hyper développé. Mais le commun des mortels, et moi le premier, je me donne un truc qui est végétal et gourmand, je le vois pas, quoi. Mais c'est vraiment un frein, ouais, c'est un frein, et c'est le plus dur, c'est d'aller déconstruire cette barrière à l'entrée, quoi. Parce que, tu vois, il y a des mots qui sont un peu plus clivants, si tu dis vegan, tout de suite c'est clivant, si tu dis que ton cookie, il est végétal, Ok, ça va. C'est un peu intrigué. Oui, ça intrigue, mais tu n'as pas la barrière de dire que le vegan, c'est en gros le gars qui va casser les boucheries. Ce n'est pas du tout ça. Et donc ça, c'est un peu mon combat du quotidien, se dire, en gros, je vous jure, vous savez quoi, goûtez et vous me donnez votre avis, peut-être que je me trompe, et la plupart du temps, je ne me trompe pas, c'est bon, parce que je l'ai testé, approuvé par beaucoup de personnes.
- Speaker #1
Et puis, pour revenir en plus sur le sujet que tu disais tout à l'heure, c'est qu'il y a des modes de consommation qui sont à revoir aussi, et il y en a, en fait, même en dehors de la question de l'impact environnemental pur, on a beaucoup fait, en fait, moi je pense à mon ancienne manager au travail, euh qui a plus de 65 ans maintenant, et dont les parents l'ont forcé à finir ses repas. Et en fait, elle ne digérait pas bien, elle avait mal au ventre, parce qu'en fait, elle ne pouvait pas manger de gluten. Et puis, même encore aujourd'hui, il y a plein de personnes qui sont intolérantes au lactose, plein de choses, etc. Et en fait, on a fait beaucoup les aveugles aussi, sur le fait que tout le monde ne pouvait pas tout manger. Et d'avoir des alternatives de ce type-là, déjà, c'est compliqué d'en trouver sur le marché, Merci. Comme tu dis, peut-être que les gens sont bloqués, ils ne veulent pas forcément faire le pas d'aller tester. Donc ça fait peut-être mourir dans l'œuf un peu des entreprises ou des idées qui se lancent là-dedans. Mais en fait, c'est essentiel. Et je trouve qu'aujourd'hui, en plus en 2025, moi je travaille à la Défense, trouver des produits sans gluten, c'est un enfer. Alors qu'on est quand même dans un centre d'affaires et que je ne pense pas qu'il n'y a que trois personnes qui ne mangent plus de gluten.
- Speaker #0
C'est un peu plus compliqué pour le sans gluten. Justement, je suis en train de faire des tests. pour proposer des produits sans gluten, parce que le gluten dans un produit, ça vient apporter du liant, etc. Donc c'est compliqué de switcher sur un produit qui est très gourmand, qui a les mêmes textures en sans gluten, d'autant plus que moi, je le fais végétal et sans gluten, histoire de compliquer un peu plus la vie. Mais par exemple, sur le lactose, je crois que tu as au moins la moitié de la population mondiale qui est intolérante au lactose. Et parce qu'on parle d'un produit qui est destiné à faire en sorte qu'un veau qui fait genre un kilo quand il naît, transforme en une masse. mais en 6 mois. Donc, ce n'est pas forcément destiné à ce qu'un humain le consomme. Et donc, c'est pour ça que, d'ailleurs, la plupart des gens sont intolérants au lactose, parce que ce n'est pas fait pour nous. Un peu moins en France, parce que du coup, on a la culture du fromage, et donc nos corps sont peut-être un peu plus habitués. Mais je crois que ça doit être 70% dans le monde, et 20% en France, ou 50% en France. Donc, il y a un petit décalage. Mais je crois qu'en Asie, particulièrement, les gens sont plutôt très intolérants au lactose, parce qu'ils n'ont pas l'habitude de consommer dans leur culture. Donc oui, tu as ce sujet-là aussi, des allergènes qui rentrent dans la discussion. Et donc, moi, je me retrouve avec un produit qui est quasiment sans allergènes. Un cookie au chocolat noir, du coup, tu as du gluten. Si demain, je le passe sans gluten, il n'y a aucun allergène dans le produit. Ou au moins, aucun allergène hyper répandu. Parce qu'il y a peut-être des gens qui sont allergiques au chocolat, mais ça ne doit pas être... Sans les stigmatiser, il ne doit pas y avoir beaucoup de gens qui sont allergiques au chocolat. Et donc, oui, voilà.
- Speaker #1
Ok, alors je vais poser une question un peu plus personnelle. Comment est-ce que ton entourage, ami ou famille, a réagi à ta création de produit ? Et comment ça s'est passé la première fois que potentiellement tu leur as fait goûter ?
- Speaker #0
Je pense que j'ai fait goûter bien avant de lancer la boîte, parce que quand j'étais en master, j'arrivais en classe avec des cookies pour faire goûter. Tu vois, il y a 20 personnes dans ta classe. Tu en fais 25 ou 30, tu les laisses à l'entrée, pendant la pause les gens goûtent, et en fait tu vois si c'est bon, parce que les gens reviennent et se resservent. Si les gens ne reviennent pas, ils ne vont pas se forcer à manger un truc qui est dégueulasse. Et donc là je me suis dit c'est pas mal, et pareil je crois que je faisais la même chose chez moi, tu fais un test de produit, tu fais goûter, tu regardes comment les gens réagissent. Et ensuite comment ils ont réagi sur le fait que je lance un produit qui est végétal, ou le fait que je lance la boîte tout court.
- Speaker #1
Le fait que tu as lancé un produit qui était végétal ?
- Speaker #0
Plutôt bien, je crois. En vrai, je n'ai pas eu trop de freins. Parce qu'encore une fois, c'était facile, ils goûtaient eux-mêmes. Donc ils se disaient, ouais, tes cookies sont hyper bons, ton gâteau est hyper bon. Donc ouais, let's go. À la limite, quand je suis rentré de Nouvelle-Zélande et que je dis, j'arrête de manger de la viande, les questions c'était, est-ce que tu vas avoir des carences ? Tu vas manger quoi ? Je revenais pendant le confinement, j'étais chez ma mère. Et donc on avait nos habitudes alimentaires d'il y a six mois, elles n'avaient pas changé. Donc là, on s'est retrouvés à... Elle mange un plat et moi j'en mange un autre. Comment on fait pour... La logistique. Mais ça, ça n'a pas été le... C'est pas là où j'ai eu les premières... Enfin, les échos négatifs, c'est pas ça, mais les peurs que les autres ont et qui viennent te ramener sur toi en disant, ah mais t'as pensé à ci, à ça, mais est-ce que... Ça, tous mes proches me l'ont fait. Je suis trop jeune, il vaudrait mieux que j'aille bosser dans un grand groupe avant pour apprendre des trucs. Qui gagne sa vie en vendant des cookies, on m'a dit ça. Des exemples de gens qui gagnent leur vie en vendant des cookies, il y en a plein. Ne serait-ce qu'à Paris, il y a des grosses marques qui ne font que ça, ou qui commençaient par faire que ça. et donc j'ai plutôt eu des freins sur Moi, seul, je me trouvais pas forcément légitime à me lancer. Et puis t'as les autres qui, en plus, t'en rajoutes une couche en te faisant bien prendre conscience que t'es peut-être vraiment pas légitime à le faire. Et donc, tu feras ça dans deux ans ou dans trois ans. Mais en fait, ça se trouve, dans deux ans ou trois ans, c'est vrai parce que je vais dire, mais je serais mort ou je serais à l'hôpital. Et donc, je me dirais, putain, tu vas te retourner en arrière et t'auras pas fait ce que tu rêves de faire depuis peut-être trois ans. Et ça, je pense que c'est le plus dur. c'est plutôt le côté moral et où t'es... proches à vouloir trop te soutenir, te mettre plutôt des bâtons dans les roues. Mais encore une fois, des bâtons émotionnels, parce que dans le concret, ils sont là pour te filer un coup de main, te donner un truc, te donner de leur temps, te donner un petit peu d'argent. Moralement, c'est... Mais encore une fois, c'est fait de manière hyper bienveillante, donc tu veux pas leur reprocher. Souvent, tu te dis, bah, si je vais me lancer, ça va fonctionner, mais si en plus t'as un petit syndrome de l'imposteur pour commencer, compliqué, j'avoue. Les premiers mois, ils sont un peu hard.
- Speaker #1
Et comment t'as fait justement pour te repasser un peu ce moment-là ?
- Speaker #0
Réponse hyper bateau, mais j'ai fait. Et là, je le dis de manière un peu chill des contracts, comme si c'était évident. Il y a deux trucs. J'ai rejoint un incubateur, ça m'a beaucoup aidé. Et j'ai rejoint l'incubateur alors que j'étais encore salarié. Et donc je leur dis, et je change de poste à ce moment-là, et donc je dis à l'incubateur, est-ce que je peux prendre la session dans six mois ? Comme ça, dans mon nouveau taf, je découvre un peu le milieu, enfin je m'investis, quoi, et dans six mois, j'aurai plus de temps. Il se trouve qu'au bout de six mois, je quitte cette entreprise-là, et donc je me retrouve deux mois après à avoir le premier campus de l'incubateur, donc ça s'appelle Lea Forgood, pour faire de la pub, c'est un incubateur pour des jeunes de moins de 30 ans, pour des projets à impact, soit social, soit environnemental. et où on avait en fait 6 mois d'accompagnement, je crois que c'est un peu changé maintenant, c'est 9 mois, et tous les 3 mois, t'as un campus, donc tu vas sur place avec 50 autres entrepreneurs ou entrepreneuses, et on vit ensemble pendant 3-4 jours, et donc on a des conférences ou séminaires dans la journée, et le soir on est tous ensemble et on crée du lien en gros. Et donc moi quand j'arrive là-bas, comme ce que je disais tout à l'heure, je n'ai absolument rien, donc les gens me disent « Ah c'est quoi le nom de ta marque ? » Je sais pas, « Tu fais quoi ? » je vais faire des cookies. Et autour de toi, tu as des gens qui font du chiffre d'affaires, qui ont un nom de marque, qui ont des équipes, qui ont des clients. Et donc, j'avoue que les quatre premiers jours de séminaire, je suis un peu syndrome de l'imposteur à mort en me disant qu'est-ce que je fous là ? Je n'ai pas ma place du tout. Et communauté hyper bienveillante parce que du coup, on est dans l'impact et tout le monde comprend un peu ce que je suis en train de vivre moi. Donc, viens te donner des tips, tu t'échanges et tout. Et surtout, je trouvais ça hyper inspirant d'être avec des gens qui, eux, ont fait. Et il y avait ce truc un peu d'ego où, OK, on vient de passer quatre jours ensemble, on est en septembre, on se revoit en décembre. Les gens m'ont dit, il faudra peut-être que tu fasses ci, ça, ça. Je ne peux pas revenir en décembre. Et je dis, ah, j'ai rien fait. Donc ça, ça m'a grave boosté et motivé. C'était un peu le déclic de se dire, en fait, quand tu reviens, il faut que tu aies fait quelque chose. Il faut que tu aies vendu des cookies, il faut que tu aies démarché des gens, faut que t'écris un compte Instagram et du coup tu passes de celui qui est là et qui a une idée à celui qui a une entreprise ou un projet du monde. Parce qu'au départ, tu ne dis pas entreprise, tu dis projet. Pendant un moment, tu dis, ah ouais, j'ai un projet de... Alors que ça fait deux ans et que tu as des clients du chiffre d'affaires, mais c'est toujours un projet dans ta tête. Enfin, tu le vends comme un projet. Et bref, donc du coup, au bout de trois mois, donc en décembre, je reviens et je dis, bah ouais, j'ai vendu un petit peu. Et puis du coup, tu le dis aux gens et les gens... Parce qu'au début du campus, pardon, on avait des moments où tu racontais un petit peu tes trois mois d'avant Tout le monde se lève et prend la parole devant 50 personnes et dit, moi, pendant les trois mois, il se passait ci, ça, ça, en bien ou en mal. J'aurais trouvé ça hyper honteux de me lever et dire, moi, en trois mois, j'ai réfléchi si sur mon logo, j'allais mettre du rouge ou du vert, ce qui en soi est important, mais je n'ai pas vendu mon produit. Et il y avait un entrepreneur qui m'avait dit un jour, il faut que tu vendes quelque chose que tu n'as pas encore fait. C'est-à-dire, en gros, limite, il fallait que je vende des cookies sans avoir même créé la recette du cookie. Si les gens ne sont pas chauds d'acheter ton cookie que tu leur vends hyper bien, c'est que peut-être ton idée est nulle. Et pareil, j'allais voir des épiceries en leur disant « Bon, j'ai une marque de cookies, ça se passe bien, mais en fait, vous êtes mes premiers clients, est-ce que ça vous dit de tester et tout ? » Ouais, on teste, et puis tu vois, ça se lance comme ça. Mais à chaque fois, c'est faire le premier pas et aller au-delà de sa peur que tout le monde a, que je pense qu'on a tout le temps. en tout cas moi je l'ai tout le temps j'ai juste peur à des échelles qui sont différentes Faire 10 cookies à 2 ans, ça me faisait peur. En faire 20 000 demain, ça me fait peur. Mais les 10 cookies, c'est hyper OK. En fait, tu passes un peu des steps, mais tu les passes qu'en faisant. Mais en tout cas, c'est la manière dont moi, je le vis parce que je suis très dans la pratique et pas dans la théorie. Il y a peut-être des gens qui me diront, il faut d'abord que j'apprenne, que je mette tout en ordre avant de faire. Moi, ça me stresse, ça, par exemple. Donc, je préfère me lancer et voir dans la vraie vie comment ça se passe. Je suis allé un peu dans tous les sens.
- Speaker #1
Non, mais c'est bon. Mais en plus, cet épisode, justement, de la peur et des blocages, c'est un épisode dont tu as beaucoup parlé sur ton LinkedIn. Et j'ai bien aimé justement le passage sur l'épicerie parce qu'en fait, tu as fait tes premiers tests, comme tu disais, dans ta cuisine déjà, dans un premier temps, avec beaucoup de peur. Tu as fait les cookies, tu les as laissés dans une épicerie. Tu n'avais pas de plan, tu n'avais pas de capital, pas de stratégie béton. Et tu disais justement qu'on n'agissait pas à cause de blocages mentaux perso. Plus tard, tu parles aussi de la peur du premier croc qui n'avait jamais disparu. Je ne sais pas d'ailleurs si elle a disparu. Est-ce qu'il y a un moment où tu te sens à l'aise quand même quand tu entreprends ?
- Speaker #0
Je pense que ça dépend des sujets. Je te dis, au fur et à mesure que tu vis la vie d'entrepreneur ou que tu développes ton entreprise, je ne sais pas comment je dois dire la phrase, il y a des peurs que tu as fini par dompter. Et tu te dis, c'est OK. Et il y en a d'autres qui arrivent après. Il y en a quand même qui restent. Mais ça, je pense, ça m'épreuve. C'est demain, je vais faire de la prospection. Le moment où je suis devant le potentiel client et que je dois rentrer pour aller lui parler, là, en vrai, j'ai peur. Et en fait, je n'ai plus peur au moment où j'ai dit « Hello, je m'appelle Maxime, je fais ça, blablabla » et je commence à parler de ce que je fais. Mais le passage de la porte, j'ai toujours peur. Et ça est le premier croc. qu'on me dise c'est dégueulasse. Et au tout début, quand j'allais démarcher, j'avais un petit tote bag, comme un bobo, dedans un tupperware, 10 cookies, et j'allais juste dans la rue en me disant je vais dans tel quartier, et dès qu'il y a un café, je rentre. Et je me souviens, je vais dans un arrondissement de Paris, je rentre dans un café, je suis face au barista qui est là, je dis je fais ci, ça, ça, ok, trop bien, il me dit c'est pas moi qui prends la décision, mais je peux goûter si tu veux. Je lui fais goûter le produit, il me dit c'est bon, mais c'est trop salé ou trop sucré. Et là, je me décompose intérieurement, je sors du café, et je me dis « Ouais, mes produits, en fait, ils sont dégueulasses. » Et je rentre chez moi en me disant « J'arrête la prospection, j'ai raté ce badge du cookie, c'est pas bon. » Je perds de ouf confiance en moi, et je me dis en fait, tu vois, comme si c'était moi qui étais soit trop sucré, trop salé, ou trop sucré, ou pas assez, ou quelque chose comme ça, et tu t'identifies de ouf à ton produit. Enfin, j'étais un cookie, quoi, à la fin. Alors que pas du tout. Et ça, demain, si je vais démarcher quelqu'un et que ce quelqu'un me dit... j'aime pas trop ou c'est trop sucré, trop salé je vais le prendre un peu perso quand même forcément je pense parce que c'est un peu mon bébé quand même d'une certaine manière mais je vais me dire c'est ses goûts, y'a pas de soucis et je vais voir le prochain et on avance donc ça disparaît sans disparaître et tu vois à l'origine je voulais ouvrir un point de monde physique je ne l'avais jamais fait et je l'ai toujours pas fait à l'instant T ça me faisait trop peur Je me suis dit, comment tu peux faire quand même pour avancer ? Bon, tu as déjà vendu des produits à des professionnels, parce que c'était ce que tu faisais dans tes taffes d'avant. Donc normalement, vendre ton produit, ça devrait être plus simple. Spoiler, ce n'est pas forcément le cas, parce que du coup, dans les autres boîtes, il y a des gens qui t'aident en logistique, en ceci, en cela. Et puis là, tu te retrouves avec tous les sujets. Donc à la limite, c'est plus une question de temps qui devient problématique. Mais tu sais vendre à un pro, donc va, reste dans ta zone de confort, parce que c'est déjà suffisamment, pour moi en tout cas, à sortir de sa zone de confort que de lancer une boîte. Tant qu'à faire, autant le commercialiser d'une manière que tu maîtrises. Là, demain, si je veux ouvrir un point de vente, ce qui est le cas en vrai, ça me fait toujours peur parce que je ne l'ai jamais fait. Et j'aurais toujours peur tant que je n'aurais pas vécu dans la vraie vie. Mais j'ai des personnes autour de moi qui veulent se lancer et ça me fait rire parce qu'à chaque fois, elles se trouvent mille excuses alors qu'en vrai, oui, deux mois, tu seras peut-être plus formé ou pas. peut-être que t'auras plus d'expérience ici ou pas peut-être que t'auras plus peur mais en fait t'auras toujours peur donc faut se lancer et je te dis ça mais même moi aujourd'hui j'ai 12 000 barrières mais sur d'autres sujets juste tu te déplaces t'as peur à des endroits et ce qui m'a pas mal aidé pour revenir un peu au sujet d'avant c'est quand tu rejoins un incubateur t'es autour de gens qui vivent la même chose que toi et donc qui vont vivre ou qui ont vécu les galères que toi t'es en train de vivre donc ils vont t'aider et En fonction de là où tu es, tu peux avoir des coachs ou des mentors, donc eux qui viennent carrément t'apporter une prise de recul de dingue sur ton projet. Et les six premiers mois, j'avais pas du tout confiance en moi, je ne faisais rien. La moindre décision à prendre, je mettais mais sans déconner deux semaines à la prendre. Déjà à la trouver, et ensuite à la mettre en place, il y avait genre un mois à chaque fois. Et donc tous les mois, je voyais une coach, Stéphanie, je fais une petite dédicace, c'était vraiment incroyable Stéphanie. Elle me faisait avancer sur des sujets, et donc on me parlait pendant une heure, elle me mentorait ou coachait plutôt. plutôt sur la partie confiance en soi et au bout d'une heure de discussion toute le reste de la journée je bossais plus parce qu'elle venait de me faire prendre conscience qu'il y a des trucs qui n'allaient pas etc aujourd'hui on a toujours des séances de coaching une fois tous les mois et en fait c'est ouf de voir le fait que maintenant quand tu vas prendre une décision elle déjà a trouvé la réponse je la trouve quasiment instantanément, je sais pas pour qui je me prendrais à dire ça mais ça va plus vite et la mise en pratique pareil va beaucoup plus vite Mais ça, encore une fois, c'est de l'apprentissage que je fais dans le quotidien. C'est pas facile de prendre des décisions, je trouve, quand t'es seul à avoir la responsabilité de tout ça. C'est-à-dire que, OK, je suis aidé par plein de gens, et sans eux, je serais pas du tout là. Je pense que ça, ça vaut bien 50%, c'est ton entourage. Et ensuite, t'as peut-être 20% de chance, et 30%, c'est toi qui fais les choses. Et ça, c'est ta responsabilité de dire, bon, on m'a conseillé deux. Maintenant, il faut que je le fasse. Et si ça se passe pas bien, c'est moi. Et ça, c'est toujours un peu compliqué. Et même au début, par peur aussi, j'allais voir tous mes potes, mes proches, ma famille, pour leur poser des questions sur des trucs qu'ils maîtrisaient pas. Genre, je sais pas moi, ton identité graphique, tu vas voir tous tes potes, tu vas voir ton pote qui est expert en ça, et ensuite plein d'autres gens qui n'y connaissent rien. Et donc, du coup, tu prends l'avis de tout le monde, alors qu'il vaut mieux juste se concentrer sur... ton pote qui espère là-dessus ou ta pote qui espère là-dessus plutôt que de se séparpiller. Bref, la peur ne disparaît pas. Je suis allé carrément dans tous les sens comme d'hab. Putain, c'est insupportable.
- Speaker #1
T'inquiète pas, y'a pas de soucis. De toute façon, le but c'est aussi ça. Et tu parles beaucoup justement du fait que t'as pris du temps dans les décisions etc. Que tu t'es bloqué etc. Mais moi je trouve que t'es hyper courageux quand même de l'autre côté parce que dans la manière dont t'entreprends tu l'as un peu dit tout à l'heure mais tu cèdes jamais à la facilité déjà par ta volonté d'impact donc je parle de facilité de coût déjà dans un premier temps parce que j'imagine en plus le chocolat que tu utilises je crois que je sais lequel c'est il est plus cher que du chocolat classique tu peux avoir d'autres alternatives mais tu favorises aussi le goût qu'il y a dedans et peut-être ton expérience précédente et tu fais faire justement une cuisine inclusive donc tu fais faire des coups ou qui, par des personnes en situation de handicap. Et comment tu fais, justement, toi, de ton côté, pour réussir à garder le cap, malgré, comme tu disais, toutes les peurs, etc., et pas te dire, bon, à un moment, allez, je ne sais pas si tu as des moments de doute, de dire,
- Speaker #0
c'est bon,
- Speaker #1
je cède à la vérité ou autre.
- Speaker #0
Je pense parce que j'ai des convictions, et je crois en des trucs, et donc... Je fais en sorte que... Je sais pas, l'entreprise, c'était un peu un prolongement de moi. Et dans les boîtes d'avant, je me disais, OK, celle-ci, elle est engagée. Après, je veux une boîte plus engagée et plus engagée. Et en fait, le plus engagé que ce que j'ai vécu avant, c'est moi, parce que c'est ma vision de la société de manière générale. Et donc, pareil, quand tu te lances, t'as envie que le truc soit parfait et t'essayes de faire en sorte que ça le soit par rapport à tes convictions, quoi. C'est végétal petit 1, c'est livré dans des contenants qui sont consignés pour du zéro déchet, c'est livré en vélo cargo à Paris. Maintenant c'est fait par des personnes en situation de handicap, parce qu'au début c'était marrant de faire 10 cookies dans sa cuisine, au bout d'un moment c'est plus possible parce que mon appart n'est pas une biscuiterie, donc que ce soit sur des normes d'hygiène ou juste de practicité, il faut entreposer 25, 50, 100 kilos de farine, et puis pareil en sucre et pareil en saucis. et puis à un moment tu ne vis pas j'ai 18 mètres carrés c'est pas énorme et donc tu trouves un labo et puis ensuite tu fais de tes petites mains mais comme tu passes 3 ou 4 jours par semaine à juste faire de la prod tu ne peux plus démarcher d'autres clients je parle juste de faire de la prod et démarcher mais il y a plein d'autres trucs les factures, la com, les emmerdes parce qu'il y a toujours un truc qui se passe mal il y a vraiment toujours un truc qui ne se passe pas bien on m'a dit un jour entreprendre c'est tu as une table, il y a quelqu'un qui vient tâcher ta table donc tu nettoies Et puis parfois, il y a plein de gens qui viennent tâcher ta table en même temps, donc tu dois un peu tout nettoyer partout. C'est juste gérer des problèmes, globalement. Enfin, trouver des solutions à des problèmes, plutôt. Et où je voulais en venir. Et donc, après, à un moment, ça arrive à un stade où soit tu internalises toute la production et c'est un métier, soit tu délègues toute la production et c'est un autre métier. Moi, j'ai préféré l'option 2 parce que, je pense encore une fois par peur, si j'internalise, ça veut dire qu'il faut que je recrute quelqu'un, ça veut dire qu'il faut que mes locaux, mes équipes... d'une manière plus importante que ce que j'ai là aujourd'hui. Donc c'est des coûts financés, c'est aussi de la charge mentale. Peut-être qu'il y a une autre option, donc je pars sur l'autre option. Et qu'est-ce qui est, selon mes convictions, le plus cool, c'est de faire bosser des personnes en situation de handicap. Et donc j'ai démarché pas mal d'établissements. sur ce sujet-là, et pareil, ça a été des allers-retours, mais j'ai mis sans déconner, je crois que j'ai mis un an entre le moment où je me dis je vais le faire et le moment où je le fais, parce qu'il y a eu plein de galères tu changes d'établissement parce que ça va pas forcément, mais ça n'allait pas parce que moi j'étais pas carré, mais j'étais pas carré parce que je l'avais pas fait et je l'aurais pas appris dans un livre, je pense donc pareil, t'es dans la vraie vie, tu te rends compte que je sais pas et puis c'est de l'humain, donc forcément il y a des trucs il y a des gens avec qui ça a matché, d'autres pas du tout et donc j'ai mis je pense un an à faire en sorte que ça soit fabriqué par des personnes en situation de handicap, aujourd'hui ça se passe hyper bien et donc on développe des nouveaux produits moi je développe les produits de mon côté et ensuite tu vas sur place, tu formes les équipes c'est hyper satisfaisant c'est hyper satisfaisant j'ai un vrai plaisir j'y étais en début de semaine dernière là-bas pendant deux jours trop cool, t'es avec eux c'est important de créer du lien ça me fait plaisir de Encore une fois, voir dans la vraie vie comment c'est de fabriquer mes produits. Parce que, je vous donne un exemple, je faisais des mini croquants, des cookies qui font 2 grammes. Il fallait en faire, je ne sais plus, 20 kilos. Mais tu divises 20 kilos par 2 ou 3 grammes, ça fait beaucoup de petits croquants. Il fallait les faire en une journée. Je me disais, avec toute l'équipe, on va mettre 2h30, 3h, ça va être vite fait. C'est horrible à faire. Au départ, quand j'arrive sur place, je leur dis, il faut que les croquants fassent entre 2 et 4 grammes. Donc on commence à le faire, je vois que ça prend un temps de malade, moi je fais avec eux, parce que je peux pas parler d'un truc que j'ai pas fait. Je fais avec eux, je me rends compte que c'est une horreur. Je finis par dire, en fait, il faut qu'ils fassent à peu près cette taille-là, et puis ça fait 4 grammes ou un peu moins, c'est pas grave. Et pourquoi je disais ça ? Parce que du coup, aller sur place, faire avec eux, c'est-à-dire que je sais de quoi je parle, et du coup je suis légitime à faire. et c'est pour ça aussi que j'en reviens à théorie versus pratique Quand j'étais en salariat, quelqu'un qui me dit « Tu devrais faire comme ça » , alors qu'il ne l'a jamais fait, ça, ça me tend, parce que tu ne sais pas de quoi tu parles. Et surtout quand toi, tu es convaincu d'avoir la bonne solution. Et donc là, pareil, j'essaie de l'appliquer dans mon entreprise. Si je pense qu'il faut fabriquer les cookies comme ça, c'est parce que j'en ai fait un, puis deux, puis trois, puis des dizaines de milliers de mes petites mains. Et donc c'est là aussi que ta légitimité, ta confiance en toi, elle arrive. Parce qu'en fait, oui, je pense que je sais peut-être. mieux faire un cookie que quelqu'un d'autre parce que j'en ai fait des dizaines de milliers avec mes petites mains et dans des conditions hyper sommaires donc là les faire dans une dans une biscuiterie ou quelque chose comme ça avec plus de moyens, plus d'hommes plus de temps homme avec un H majuscule d'humain tout de suite t'as une légitimité, ça vient nourrir ta confiance en toi etc il y a donc les convictions que t'as Il y a les gens qui viennent et qui disent ton cookie il est hyper bon, avant quand j'allais dans tel café, je prenais pas de café enfin je prenais qu'un café et je prenais pas de dessert ou tu vois là j'avais une personne pour l'anniversaire elle a fait un déjeuner un goûter d'anniversaire en gros, et elle disait j'ai des amis qui étaient intolérants au lactose ou qui étaient vegan, je sais plus je crois qu'ils étaient vegan pour le coup elle disait bah je veux les inclure, donc c'est quoi ces personnes là viennent et mangent rien ou ne viennent pas donc là juste tu proposes un produit que tout le monde pourra manger, parce que si encore une fois je te dis pas qu'il est végétal, tu peux pas le savoir, donc il n'est pas plus inclusif que ça quoi, et ça aussi c'est un driver, quand t'as quelqu'un qui goûte et qui te dit c'est hyper bon, tu te dis ah ok, c'est pour ça que je le fais quoi, ou qui te dit ah bah trop bien, j'ai mangé ton produit, et ensuite je me suis dit je pouvais faire ci, ou ça, ou ça, et ça c'est genre, je sais pas, soit moins manger de viande, en restant sur le sujet alimentation, soit je me suis rendu compte que Le chocolat, il était fait à tel endroit, donc c'était pas bon. Maintenant, mon chocolat, chez moi, je l'achète différemment. Je vais réduire ma consommation de vêtements que j'achète neuf. Et en fait, tu vas juste planter une petite graine. Et je trouve qu'en France, on a quand même une culture de la food qui est énorme. C'est à la fois peut-être le levier le plus compliqué, parce qu'on a aussi des idées un peu préconçues qui sont fortes. Et en même temps, tu touches à un sujet que les Français aiment bien. donc c'est peut-être un bon moyen aussi d'aller les faire changer sur d'autres secteurs. Donc oui, c'est un peu tout ça qui drive. Et puis je pense qu'il y a aussi un peu d'ego, où je ne me verrais pas arrêter là, parce que j'ai l'impression de ne pas être allé au bout. J'étais quelqu'un avant dans la vie qui n'allait jamais au bout de ses projets, et c'est marrant, j'en parlais hier soir, mais j'avais une idée, je le faisais pendant 2-3 mois, puis après ça me saoulait, j'arrêtais. Donc là, curieux quand même que ça fasse plus de deux ans que je sois sur cette entreprise, mais parce que je pense que ça me drive pour de vrai, et au moment où tu arrives à trouver ce qui te passionne, en fait tu le fais sans te poser de questions. C'est dur parce que... Les personnes autour de toi parfois comprennent pas trop. Je pars en vacances, je vois un magasin de cookies, forcément je vais m'arrêter. Je vois une pub dans la rue où il y a marqué n'importe quoi, mais d'une manière précise, où ça me parle. Je me dis, peut-être que moi je pourrais parler de telle manière sur tel sujet. Tu te balades à Paris, ce coffee shop vient d'ouvrir, c'est un nouveau client. Mais à ce moment-là, t'es avec tes potes, tu sors du ciné, et en fait, tu y penses tout le temps. Moi, ce qu'on me dit souvent, c'est... Ou tu travailles le dimanche, par exemple, mais tu ne fais pas exprès, encore une fois, c'est... Bon, ben, tu as un truc à faire, ton client, il le veut pour lundi. Soit je lui dis non, je prends le risque de perdre le client, et je pense qu'aujourd'hui, je ne peux pas me le permettre. Soit... Et la plupart du temps, quand ça arrive, c'est parce que moi, je suis mal organisé. Donc, ben, je le fais. Et oui, on est dimanche. Peut-être que j'aurai la chance de ne pas travailler mardi ou de finir un peu plus tôt ou d'arranger mon agenda. mais tu vois c'est un peu tous ces trucs là qui drivent pour autant ça reste quand même dur Et il y a des moments où je me suis dit, j'arrête, quoi. Il n'y a pas si longtemps que ça, je me suis vraiment dit, genre, arrête, parce que sur deux mois, t'as plein de galères tout le temps. Tu te dis, mais comment je vais me sortir de tout ça ? Et puis t'as une journée où, en fait, tout... Franchement, je crois, de 10h à 18h, j'ai enchaîné tout ce que je pouvais enchaîner. Et donc, en fait, à 20h, t'es allé au bureau, tu pleures, parce que t'es tout seul, tu te dis, on est vendredi soir, il est 20h, mes potes, eux, j'avais une soirée d'anives. sont en train d'aller à la soirée d'Aniv et moi je suis là en train de me faire chier à un truc où j'ai toutes les galères dans la journée et tout ce que je veux faire ne fonctionne pas, j'arrête. Et du coup, résilience, tu pleures, c'est OK. Puis après, tu te dis, bon, soit qu'est-ce que je fais de tout ça ? Soit t'arrêtes, mais donc qu'est-ce que ça implique d'arrêter ? Redevenir salarié, ça ne matchait pas avant, pourquoi aujourd'hui ça fonctionnerait ? T'aimes bien ton mode de vie et ton métier d'entrepreneur, donc t'as pas envie d'arrêter ça. Et il faut trouver des solutions juste pour... que ça aille mieux, et il y en a plein, ne serait-ce que peut-être arrêter de travailler tous les jours, c'est important d'avoir une vie perso, chose que j'ai mis peut-être un peu de côté au bout d'un moment, parce que tu penses à ça toute la journée, et ouais, juste tu trouves des solutions, et tu te dis, bon, par ego, j'ai l'impression de ne pas être un par ego, oui, si, d'une certaine manière, je ne suis pas allé au bout du potentiel que l'entreprise a, et de la mission de l'entreprise, donc en fait, fais-le, quoi. parce que si t'arrêtes demain et tu te dis pourquoi t'as arrêté ça fonctionnait pas Si ça fonctionnait, mais en fait, j'ai eu trop de travail d'un coup, donc j'ai arrêté. Waouh ! Il y a des gens qui rêveraient de lancer leur boîte et que ça fonctionne, et moi, je lance ma boîte, ça fonctionne, et j'arrête. Donc, tu vois, tout ça fait que plein de petits trucs qui te font continuer.
- Speaker #1
Et puis,
- Speaker #0
je kiffe ce que je fais. En vrai, je trouve que mon... Je te laisse poser la question après, mais mon rythme de vie, ou ma vie, je la trouve stylée par rapport à ce que je voudrais qu'elle soit. Et comme elle est hyper alignée, je ne me vois pas arrêter. Tu vois, j'aurais été frustré, je pense, il y a trois ans, de me dire, ah, j'ai l'opportunité d'aller faire un podcast. Je ne sais pas pourquoi on m'aurait invité pour faire un podcast. Et de me dire, bah non, je ne peux pas, parce que je dois être là de 9h à 19h. Et là, de prendre ce temps-là, c'est un peu un luxe. Je dis ça, mais en fait, il y a quand même pas mal de temps où je n'ai pas le luxe de faire ce que je veux, chose que je pensais faire. Mais ça, tu le découvres aussi en faisant. pour dire que je kiffe ce rythme de vie là d'avoir ça maintenant ensuite t'as un rendez-vous avec un client tes journées sont jamais les mêmes, tu fais des trucs tout le temps différents si t'as une idée tu peux la mettre en place plus ou moins tout de suite ou au moins la tester tout de suite parce que c'est ton idée, ta boîte, donc ça te coûte à rendre à personne après le côté le pendant de ça c'est que tu vas te prendre le retour de bâton si jamais l'idée est nulle ou si t'as juste perdu du temps 1, 2, 3 t'aurais pu faire autre chose mais euh Mais ouais, c'est ça aussi qui me fait continuer. Je kiffe l'entrepreneuriat de manière générale. L'entrepreneuriat impacte, mais le rythme de vie un peu que j'ai, quoi.
- Speaker #1
Mais moi, déjà, je te remercie. Et pourquoi tu as été invité ? C'est parce que je trouve que ce que tu fais, c'est génial. Ton entreprise est géniale. Et puis, depuis tout à l'heure, j'appuie beaucoup sur les moments un peu négatifs, les blocages, etc. Comme tu disais, dans ces drivers-là que tu as eus, j'ai vu que quelqu'un t'avait envoyé un message en disant qu'il avait retrouvé le goût de son enfance quand il avait mangé son cookie. Là,
- Speaker #0
tu vois, j'avais les larmes aux yeux. J'étais en mode, waouh ! J'ai fabriqué un truc de mes mains, en vrai, qui a débloqué un souvenir chez quelqu'un. Et un souvenir d'enfance, tu vois. C'est hyper fort. Et du coup, celle-là, c'était ma coach Stéphanie. Ça faisait six mois que je lui parlais que je faisais des marbrés. Il me dit, ah, il faudrait que je goûte, il faudrait que je goûte. Et là, je lui en fais un et elle me renvoie ça. C'est en mode, waouh, c'est dingue. Et ça fait trop plaisir.
- Speaker #1
Et puis ça te reboost dans les moments où, si la veille, tu étais au fond du trou, et tu te dis, bon, ben voilà, c'est aussi pour ça, en fait, que je fais ça, j'imagine. Et puis... c'est juste top en plus des engagements que tu as derrière. Et puis, de planter cette graine, comme tu as dit depuis le début, tu vois l'impact que tu peux avoir toi et de te dire que ça peut développer quelque chose chez quelqu'un, que cette personne derrière, elle peut aussi développer de son côté une autre graine auprès de quelqu'un d'autre. Enfin, juste de l'impact.
- Speaker #0
Oui, carrément.
- Speaker #1
Donc, ça sont des choses qui sont géniales.
- Speaker #0
Oui, c'est assez cool. Mais l'entrepreneuriat, c'est vraiment des montagnes russes. où t'as du très très haut et du très très bas et il faut jongler avec les deux parce que les deux peuvent arriver dans la même journée, dans la même semaine le lundi ça va hyper bien, le mardi t'es au fond du trou et le mercredi t'en sais pas pourquoi ça va mieux mais en fait t'en sais pourquoi parce que t'as fait un truc pour que ça aille mieux et encore une fois je dis que faire c'est facile je sais que c'est le plus gros frein et moi le premier j'en ai sur d'autres sujets mais ouais le plus dur c'est la charge mentale en vrai c'est juste ça. Après, je pense qu'on apprend à faire, on apprend à apprendre et on apprend à trouver des solutions, mais t'as toujours cette charge mentale où je suis seul à prendre les décisions et à porter la responsabilité des trucs que je fais bien ou mal, et parfois même le très positif, et j'ai vécu ça là il n'y a pas longtemps, en fait ça fait deux ans que je fais quelque chose, et au bout de deux ans seulement... parce que je trouve que je vais pas assez vite ça commence à ressembler à une vraie entreprise mais ça a mis deux ans et donc tu vois t'as un peu cette pression qui redescend de waouh ça y est ça fonctionne, le chemin est clair mais et du coup t'as c'est cool mais tu te dis pourquoi je suis pas triste t'es hyper fatigué alors que tout va bien et mes potes me disaient ça va t'as l'air fatigué, il se passe des trucs nuls, je dis bah non Ça, ça va, ça, ça va, ça, ça va hyper bien. Tous les voyants sont au vert, mais je me sens épuisé. Je pense juste une pression qui redescend. Et donc, c'est le plus dur. Je pense que c'est un peu la charge mentale, en tout cas pour moi. Donc, ouais, bref, haut et débat et charge mentale un peu compliquée.
- Speaker #1
Justement, tu as un peu effleuré le sujet avec le droit à la déconnexion, entre guillemets, quand on est entrepreneur. Moi, j'avais eu... Une invitée à un moment qui était dans la franchise de tout ce qui était conciergerie. Et puis elle me disait qu'en fait, dès qu'elle partait en vacances, il y avait toujours des idées à droite à gauche. Quand elle partait dans un autre pays, elle disait « Ah mais tiens, eux, ils font comme ça, etc. » Et tu en as parlé, je laisserai les gens aller sur ton LinkedIn, quand tu parlais justement de ce que c'était penser à son entreprise tous les jours de l'année. Tu disais qu'un truc que tu avais compris... et qui était potentiellement essentiel, c'est de s'entourer aussi de personnes, d'autres entrepreneurs et des gens qui vivent la même réalité et qui savent ce que c'est que de douter, de tout donner et de jamais vraiment couper. Et tu l'as redit un peu tout à l'heure avec l'incubateur, je pense que c'est hyper important, en fait, d'être entouré aussi dans ces moments-là de personnes qui, soit, ont déjà vécu les choses pour te faire comprendre que tu n'es pas tout seul. Et je te remercie d'ailleurs pour le témoignage que tu as eu, tu vois, sur ces moments difficiles aussi, parce que quand j'ai commencé... je pense à une personne en particulier qui n'a pas enregistré avec moi et au dernier moment ça s'est arrêté parce que elle se disait j'ai peur de l'image que ça peut avoir de parler de moments négatifs de ma boîte en fait elle était torréfactrice et elle dit en fait je vais pas le faire parce que j'ai peur que les gens me jugent parce que j'ai pas cette image de super entrepreneuse qui réussit tout, etc. Et si je parle de moments qui sont négatifs, les gens me jugent pour ça. Et en fait, moi, je trouve qu'au contraire, la réalité de l'entrepreneuriat, c'est ça aussi. Il faut, je n'ai pas envie de dire banaliser, mais il faut partager ce genre d'expérience parce qu'en fait, on n'est pas tout seul dans ce genre de moment.
- Speaker #0
Et tout le monde, s'il y a un entrepreneur ou une entrepreneuse qui arrive et qui dit, moi, franchement, tout va bien tout le temps, je n'ai jamais eu une galère. et... et ça roule, c'est impossible. Ou alors c'est quelqu'un qui ne sort pas du tout de sa zone de confort. Moi, en tout cas, j'ai des galères tout le temps. C'est dur. Je pense que c'est important d'en parler parce que ça ne doit pas être un frein à se lancer, de dire, il va y avoir des difficultés, comment je vais faire et tout. Il va y avoir des difficultés. Et c'est bien d'en parler puisque cette vision de... Je ne sais pas, tu regardes un entrepreneur ou une entrepreneuse qui... sur ses réseaux, dans sa vie, montre que tout va bien. Et toi, dans ta réalité, tu te dis, « Putain, moi j'ai des galères. » C'est-à-dire que je ne suis pas assez bon, je ne suis pas assez fort, je ne suis pas assez compétent. Alors que pas du tout, c'est juste la vie. Et donc, image renvoyée versus réalité, il y a souvent une différence. et je pense que c'est peut-être moi ce qui m'a autant ça peut être inspirant, j'aimerais trop être comme cette personne, autant ça peut être aussi un frein à se dire, je ne suis pas assez, donc je vais refaire un an de salariat, je vais aller faire une expérience là, ou changer de job, ou faire ceci, cela, pour gagner en compétences, alors que pas forcément que les compétences, tu les as sûrement toi, et puis si tu ne les as pas, ce n'est pas grave, tu vas les apprendre, et c'est le jeu, c'est très bien, et se prendre des murs, c'est très bien, c'est riche, très riche en apprentissage, on en parlait du coup en off avant, que c'est peut-être ça. En tout cas, moi, c'est ça qui me forge. Et donc, c'est important d'en parler, puisque tout le monde le vit. Et donc, d'être soutenu, effectivement, et d'être entouré, ça aussi, c'est important. De gens qui font comme nous. Je sais pas, tu bosses dans le marketing, t'as des problèmes dans ta boîte, et tu veux en parler à quelqu'un qui est en commercial, peut-être qu'il va pas comprendre, mais si t'en parles à quelqu'un qui est aussi responsable marketing dans une autre boîte, il va dire, « Bah putain, évidemment, je comprends, ça c'est trop chiant, etc. » Et c'est la même chose avec l'entrepreneur, qui a un métier comme un autre. Et donc oui, si j'ai des... il y a des problèmes que j'ai, j'en parle à des potes ou à de la famille, et ils comprennent pas, et c'est pas grave, juste parce qu'ils le vivent pas, et donc c'est plus simple d'aller en parler à quelqu'un qui a aussi sa boîte, et qui va être juste dans la compassion, et où t'as pas besoin de... Et j'avais ça aussi un moment avec le fait de pas manger d'animaux, quand t'es dans un cercle où tous les gens autour de toi n'en mangent pas, ça fait du bien, juste, de temps en temps, de pas devoir justifier pourquoi tu fais ça. Et donc, c'est un peu l'exemple aussi sur l'entrepreneuriat. C'est cool, t'es entre un entrepreneur et une entrepreneuse. Juste, ça va pas, c'est OK. T'as besoin de te justifier. Et eux, ils savent de quoi tu parles. Et ils peuvent te donner des conseils et tout. Ouais. Et puis eux, à l'inverse, quand ils se sentent pas bien, tu te dis, bon bah, c'est pas assez cool pour eux, mais on est tous dans le même bateau, quoi. Mais donc, ouais, j'ai pas du tout de sujet à parler des problèmes. Je trouve même que c'est cool, en vrai.
- Speaker #1
je suis carrément d'accord Et pour toutes les personnes qui ont apprécié notre échange, elles peuvent te retrouver où ? Ou est-ce qu'elles peuvent retrouver Intro ?
- Speaker #0
introfoods.fr Intro comme I-N-T-R-O, food avec un S, .fr Et sinon sur Instagram, pareil, introfoods. Je prononce le S.
- Speaker #1
Et sinon, on peut te retrouver sur LinkedIn aussi ?
- Speaker #0
Oui, sur LinkedIn. Du coup, Maxime Monge, parce que je parle plutôt sur ma page perso que ma page pro.
- Speaker #1
notamment des problèmes de l'entrepreneuriat des questions qu'on peut se poser et aussi de sujets plutôt liés à l'environnement et à la food de manière générale ok de toute façon je mettrai tous les liens en description je remercie toutes les personnes qui sont allées jusqu'au bout de l'échange je vous invite si vous avez apprécié ce dernier à le liker, le partager le commenter, c'est ce qui soutient au mieux la chaîne merci à toi Maxime merci beaucoup