- Speaker #0
C'est dépasser ses limites, c'est commencer des choses qu'on pensait ne jamais faire. C'est apprendre à vivre en dehors de sa zone de confort, avancer vers l'inconnu. C'est beaucoup de peur qu'il faut apprendre à gérer et c'est beaucoup d'introspection finalement. Parce qu'on peut faire le choix de devenir et faire le choix d'arrêter. Et je pense que c'est aussi un choix en fait qu'on fait. de continuer malgré tout ce qui nous attend et tout ce dont on doit faire face finalement.
- Speaker #1
Et oui, sur Désalarier, le podcast qui démystifie l'entrepreneuriat en partant à la rencontre de personnes ordinaires au parcours extraordinaire. Aujourd'hui, dans le podcast, on va parler de side business, de passion, d'art, avec Sharouki Nagarigam. Charroquy qui le matin et la journée est salariée et le soir, mettre des paillettes dans les yeux de ses clients avec des live show paillettes. Merci, Ausha, de venir dans le podcast.
- Speaker #0
Merci à toi de m'avoir invitée.
- Speaker #1
Avec grand plaisir. Alors, comme d'habitude, comme pour tous les invités, je vais te poser une question pour tenter de te faire déstresser. Une question qui est problématique et la question que je vais te poser, c'est est-ce qu'on peut mettre des tomates dans une salade de fruits ? Bien sûr.
- Speaker #0
Est-ce que la tombe n'est-il pas ?
- Speaker #1
Botaniquement parlant, la tombe est un fruit. Pour la vidéo du jour, je remercie également Naxprote de nous accompagner, comme pour les anciens épisodes, sur le tournage de celui-ci. Pour commencer, du coup, Ausha, comme pour les autres invités, je vais te décrire et rentrer plus en détail derrière sur ton parcours salarial, ton parcours entrepreneurial, et terminer par une phase d'introspection.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Alors, tu as fait un master en design et visual communication à Paris 1, Panthéon-Sorbonne, et tu es désormais artiste graphique chez Have a Good Day depuis février 2021, en étant parallèlement graphiste indépendante chez EasyEvent.fr, où tu fais des créations de faire-part, des filtres, des menus, des logos, des cartes de visite, et une autre activité, à savoir des live show payettes.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous décrire un peu ce que tu fais ? justement dans ton activité salariale ?
- Speaker #0
Je m'occupe de toute la partie graphique et parfois média de mon entreprise.
- Speaker #1
Ok, sur la partie média, du coup, tu fais quoi ?
- Speaker #0
Ça m'arrive de faire des montages vidéo, d'aller prendre... Ça m'arrive d'aller sur les sites pour prendre nos animations en photo pour qu'ensuite nos chargés de marketing puissent les diffuser sur les réseaux sociaux. pour que ça puisse servir le directeur commercial à construire ses fraises, etc.
- Speaker #1
Et ça, tu le fais du coup que pour Have a Good Day ou pour les clients d'Have a Good Day ?
- Speaker #0
Je le fais que pour Have a Good Day, mais ça peut arriver qu'on ait des demandes de clients pour qu'ils puissent eux-mêmes construire leur livret et qu'ils puissent eux-mêmes utiliser ces photos et ces médias pour leur immeuble.
- Speaker #1
Et le but d'Avegoudé, c'est quoi ? C'est une entreprise qui fait quoi ?
- Speaker #0
Alors, Avegoudé, c'est une entreprise d'hospitality service. Donc, on est prestataire pour de grands immeubles où on leur apporte un service de bien-être, de conciergerie, d'animation, etc. Et d'où le nom de la société Avegoudé. Donc, passer une bonne journée. Nous, notre but, c'est que le salarié, quand il arrive au travail, il puisse y passer une bonne journée grâce aux prestations qu'on met en place sur le site où il travaille.
- Speaker #1
Ok, ça marche. Et chez Easy Event, tu fais quoi dans la partie graphique ?
- Speaker #0
Je m'occupe des supports com. Avec mon associé, c'est surtout lui qui a fait un travail incroyable. il nous a créé un site internet où les gens peuvent réserver nos services, nos prestations et nous de notre côté en tant que prestataire, on peut également gérer nos agendas, gérer nos différents clients et pour ça en gros j'ai créé une charte graphique pour les différentes demandes de nos clients, parfois on leur crée des filtres pour le photobooth par exemple ou bien des fertes par ou des chartes graphiques. Enfin, tout dépend de leur demande. Mais généralement, voilà. On est assez souple et dès qu'on peut faire quelque chose pour eux, on le fait.
- Speaker #1
Quand tu avais fait ton master, c'était ce que tu voulais faire ?
- Speaker #0
Mon master en art et design ? Oui. Oui, c'était vraiment ce que je voulais faire. Il faut savoir que j'ai toujours voulu, depuis mon jeune âge, j'ai toujours voulu être une artiste, j'ai toujours voulu créer, etc. Et il faut savoir que ma décision de faire des études, d'aller jusqu'au master, etc., c'était plus pour une sécurité dans la vie. C'était ma sécurité. Je ne me voyais pas juste me lancer en tant qu'artiste et essayer de vivre comme je pouvais. C'était surtout, en fait, me créer une sécurité, faire des études, faire un métier qui me plaît, bien évidemment, donc toujours dans la création. et euh et pourquoi pas tenter de devenir artiste en ayant cette sécurité épanouissante.
- Speaker #1
Ok, donc en fait, ce que tu voulais quand même au fond, c'était peut-être être une artiste en tant que telle et moins une graphiste, mais c'était plus par volonté de sécurité financière que...
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
T'as pris un choix plus orienté dans le graphisme en fait.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Ok. Et tu penses que ça devient d'où cette âme artistique ?
- Speaker #0
Waouh ! D'où est-ce que ça pourrait venir ? Du plus loin que je me rappelle, j'ai toujours aimé écrire, peindre, dessiner. Et c'est vrai que je pense, j'aime beaucoup dire que c'était une petite graine qui était plantée en moi. Et je l'ai découvert par hasard quand on est enfant. Le fait de peindre et de créer, c'est une manière d'expression même avant de parler. et je pense que en fait, indirectement, et grâce à mon environnement, j'ai mes frères et sœurs, ma mère, qui m'ont toujours encouragée, qui m'ont toujours soutenue, qui m'ont toujours dit que mes créations étaient incroyables. En fait, cette graine, je l'ai arrosée, je l'ai arrosée, j'en ai pris soin, et c'est devenu une plante, que je continue d'ailleurs, je continue de prendre soin de cette plante, bien évidemment, je pense que je finirai jamais d'en prendre soin, mais je pense que c'est Merci. depuis, je ne peux pas donner de date, quoi. Tellement, c'est... C'est ces temps-là. C'est très longtemps. Ah oui.
- Speaker #1
Et t'as suivi un peu, as-tu les préjugés, justement, qui sont liés aux personnes qui font des études et un cursus d'art ?
- Speaker #0
Si tu savais. Comment on m'a dit « Oh, les artistes, vous êtes bizarres. Vous allez finir sous les ponts. Mais ce n'est pas un métier. » Tu vas devenir un SDF. Ou alors, on va te retrouver à mon arc avec tous les autres artistes en train de peindre. Ce n'est pas un futur, ce n'est pas un métier pour toi. C'est un passe-temps. C'est quelque chose qu'on fait quand on rentre chez soi le soir. Et il y en a beaucoup qui m'ont critiqué, notamment des personnes de ma famille qui n'ont pas cru en moi. Il n'y avait vraiment que ma mère, mes frères et sœurs et bien sûr mes amis. et mes professeurs d'ailleurs qui croyaient en moi et en mes capacités et c'est grâce à eux que j'ai persévéré dans le domaine de l'art et que c'est aussi grâce à eux que j'ai continué de rêver et de me dire qu'un jour potentiellement je pourrais en vivre.
- Speaker #1
Et tu penses que c'est justement les paroles de ces personnes qui ne croyaient pas en toi ou qui avaient des paroles peu valorisantes qui ont fait que... T'es pas allée peut-être au bout à ce moment-là de ta volonté d'artiste et de devenir artiste ?
- Speaker #0
Je pense que oui, très sincèrement. Et puis, même si ma mère, elle m'a fortement encouragée dans le domaine de l'art, je pouvais voir ces inquiétudes concernant mon futur. Je pouvais voir qu'elle générait un peu d'anxiété. Et c'est quelque chose que je peux comprendre. C'est pas... On est dans un monde qui a beaucoup changé. et On ne se dit pas qu'on pourrait vivre de son art aussi facilement que si on faisait des études et qu'on avait un bon métier. Bien sûr, on n'est plus à l'époque où le métier d'artiste s'était extrêmement valorisé. Maintenant, on peut le voir. On peut voir que l'art, c'est quelque chose qui revient à la mode grâce aux marques de luxe, Louis Vuitton par exemple. Mais c'est vrai que c'est encore difficile pour les artistes en fait. de faire leur venue dans le monde si on n'attend pas d'eux qu'ils meurent pour rendre célèbres leur toile et leur nation donc c'est vrai que c'est un peu cette anxiété générale de toutes ces personnes qui ne croyaient pas forcément en moi, ni en mon art, qui m'a fait me dire, bon, c'est vrai qu'il faudrait peut-être que je me sécurise d'abord dans la vie, et ensuite que je tente et que je prenne du risque.
- Speaker #1
Et tu ne penses pas qu'aujourd'hui c'est un peu plus facile, justement, comme tu disais, de te lancer dans l'art ? Parce que je trouve qu'on le valorise un peu plus. Tu as tous les mouvements. Déjà, tu as des personnes beaucoup plus jeunes qui sont sensibles à l'art, qui ont aussi les moyens de pouvoir investir dans l'art. Et récemment, tu as eu tout ce qui était NFT et toute la volonté de donner directement de l'argent aux artistes et pas passer par des intermédiaires.
- Speaker #0
Bien sûr. Déjà, ça, on le voit même grâce aux intelligences artificielles. Maintenant, on recherche des personnes qui savent les utiliser, qui savent créer de l'art. Et c'est vrai que c'est un atout quand on est dans un métier de la création. On le voit aussi sur TikTok. Il y a des centaines, des milliers de personnes qui font des TikToks satisfaisantes, si je peux dire comme ça, où on voit leur processus de création et ça marche du feu de Dieu. Et ils sont rémunérés, ces gens-là, au final. Donc oui, tu as complètement raison.
- Speaker #1
Et tu n'as pas peur, justement, de l'IA ?
- Speaker #0
Alors, Lya... c'est quelque chose qui m'a fait peur quand c'est arrivé sur le marché parce que pour moi c'était comme si on prenait mes créations et qu'en fait on les détournait d'une certaine manière et qu'on les vendait, que les gens pouvaient les utiliser à leur sauce et c'est vrai que ça m'avait effrayée comme ce qu'il y a de nouveau, en réalité je me rends compte que dès qu'il y a quelque chose de nouveau qui apparaît ça fait peur parce qu'on ne le connait pas Mais c'est vrai que j'ai mon patron qui m'a dit une fois, l'IA, ça va révolutionner le monde digital, etc. Nous, on ne va pas se soumettre à l'IA, mais on va surfer dessus. C'est-à-dire qu'on va apprendre à s'en servir comme personne. Et en fait, c'est comme ça qu'on va réussir. C'est comme ça qu'on va réussir à communiquer. C'est comme ça qu'on va se différencier des autres personnes qui n'utilisent pas l'IA. Et finalement, il a raison. Maintenant, avec l'IA, on a non seulement un bon gain de temps quand on veut chercher à faire des choses. Par exemple, il y a des logiciels de montage vidéo ou des logiciels de retouche photo où tu n'as pas à passer des heures et des heures à retoucher dessus. En fait, ça te le fait automatiquement et puis ça te le fait bien. Ou alors ça te mâche un travail considérable et toi, au final, tu passes juste aux finitions et tu t'occupes des détails. Donc, ça ne fait pas peur, non. Il faut juste apprendre à s'en servir.
- Speaker #1
Je pense qu'en dehors de l'IA, tu as aussi les réseaux sociaux avec lesquels il faut apprendre à se servir en tant qu'artiste et qui peuvent permettre un essor et une visibilité qui n'étaient pas permises avant.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis après, en dehors de l'IA, c'est le point fort des réseaux sociaux. justement, c'est le fait que en fait, on se rend compte du travail des artistes le fait que les artistes se mettent en oeuvre et montrent une réalisation une réalisation de A à Z c'est plus précieux et c'est plus valorisant, même aux yeux des gens qui ne font pas d'art que d'aller sur une intelligence artificielle de dire, tiens je veux ça et ils ont une image, et c'est bouclé en fait, le fait de voir qu'il y a un vrai travail derrière C'est vrai que ça apporte beaucoup de valeur à l'artiste en soi. Et ça, pour moi, c'est vraiment un gros point fort des réseaux sociaux. Et c'est aussi une belle stratégie que les artistes adoptent avec leurs abonnés et les gens qui n'attendent que de s'abonner.
- Speaker #1
Et concernant ton activité artistique à proprement parler dans ton site business, à savoir les Shopeyette, tu peux en parler ?
- Speaker #0
Bien sûr. Donc c'est une prestation en 7 à 8 minutes que je fais en live dans des événements comme des mariages, des anniversaires ou peu importe. Et le but c'est de peindre un tableau devant tout le monde et ensuite de le révéler avec des paillettes. Donc ça peut être des mariés, comme ça peut être des enfants, comme ça peut être un hommage pour les parents des mariés ou leurs grands-parents. Donc voilà, c'est ça.
- Speaker #1
En fait, tu vends une prestation, donc un souvenir, mais aussi un tableau final qui permet d'avoir le résultat et se rappeler constamment de ce souvenir.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Ok. Et ça a commencé comment cette histoire ?
- Speaker #0
Alors, ça a commencé avec le spectacle de Jamel Debbouze.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Quand on était petits, avec mon frère, on aimait beaucoup regarder un spectacle de Jamel Debbouze. Et au tout début de ce spectacle, il y a un artiste qui était venu peindre comme des chevaux devant tout le monde. Et en fait, à la fin, il y a un dénouement. où il peint en vitesse un visage. Et quand le tableau se retourne, c'est le visage de Jamel.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Et moi, ce moment-là du spectacle, c'était un moment magique, surtout pour les yeux d'un enfant. C'est incroyable. Et je me suis dit à ce moment-là, « Wow, moi, je pourrais jamais faire ça. » C'est impossible. Et à un moment donné, donc ce même frère avec qui je regardais ce spectacle, il m'a dit, Ausha, je vais me marier. Je veux que tu me fasses un tableau devant tout le monde, genre un painting live. Je veux que tout le monde voit. »
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et à ce moment-là, je me suis dit, « Mais il est fou ! Il veut détruire ma réputation auprès de mes amis et de ma famille. Ce n'est pas possible ! » Et au final, en fait, je me suis dit, Merci. que ça pouvait être une expérience de folie si je réussissais, que ça pouvait être un truc de fou en réalité, que je pouvais me prouver des choses. Et surtout, en réalité, je voulais aussi prouver des choses à ces personnes de ma famille qui, justement, m'ont dit que je finirais sous les ponts et que je devais devenir avocate. Et je me suis dit, OK, c'est l'occasion. Et j'étais beaucoup touchée aussi par le fait que c'est quand même son mariage. Et que du coup, il avait plus confiance en moi que j'avais confiance en moi-même. Donc je me suis dit, ok, je vais gérer. Faut que je le fasse. Je sais pas comment je vais le faire, mais je vais le faire. Donc arrive le jour J. Et là, je fais une peinture en direct devant tout le monde. Donc ça a duré une quinzaine de minutes. C'était la première fois que je faisais ça. J'étais hyper stressée. Même mon... permis et le bac ne m'avaient pas fait stresser autant. Et le résultat, en fait, il était magnifique. J'étais fière de moi. Tout le monde était fier de moi. J'ai mes oncles, ma grande-tante, qui étaient venus me faire un câlin, qui m'avaient dit combien ils étaient fiers de moi. Et ça m'avait beaucoup touchée. Et c'est vrai que là, pour la première fois, j'ai eu ce... J'ai expérimenté ce sentiment d'accomplissement. Voilà, c'est ça. J'ai expérimenté ce sentiment d'accomplissement. Et il y a le DJ du mariage de mon frère qui nous a ensuite encouragés et qui nous a dit « Mais en fait, pourquoi vous ne faites pas des shows pailletés, des shows painting ? Faites-vous connaître et tout. » Et à ce moment-là, mon frère, qui est maintenant aussi mon associé, Il réfléchissait beaucoup à créer une entreprise dans l'événementiel parce qu'au final, le fait d'organiser son mariage, ça l'avait beaucoup stimulé. On avait pris du plaisir à le faire. Donc, pourquoi pas le faire aux autres aussi finalement ? Donc, en fait, on a décidé de tout créer en même temps. Donc, on a créé Easy Event, la société pour laquelle on travaille actuellement. et Et du coup, on a créé mon nom d'artiste, donc Charukinax. Et à partir de là, a commencé une série de tests, une série de... Il faut que je teste des cols, il faut que je fasse des mélanges de cols parce que ça sèche trop vite. Il faut que je vois quelle paillette j'utilise, il faut que je vois quelle toile, machin et tout. Et arrive le grand jour, du coup, on arrive à décrocher un petit contrat. Un contrat de mille personnes, je crois. donc 1000 invités connaissance ? pas du tout ok donc tu sais comment elle t'a trouvé ? ah non elle nous a contacté via Easy Event justement et franchement après du coup le mariage de mon frère ça a été le deuxième plus gros stress de ma vie c'est la première vraie prestation en climat c'est à dire que même si je voulais pas me rater pour le mariage de mon frère C'était du painting, c'est-à-dire que c'était le fait de peindre. Ici, c'était peindre avec de la colle et jeter des paillettes. Donc il y avait... énormément de scénarios qui pouvaient être envisagés. Est-ce que je vais rater le tableau quand je vais jeter les paillettes ? Est-ce que les paillettes vont aller sur le tableau, mais ne vont pas coller à la colle ? Et c'était un stress vraiment pas possible. Mais au final, j'ai quand même été bien encouragée et bien soutenue. Donc on a été, et ça a été une grande réussite. Ça a été un beau tableau. Les mariés étaient très contents. Et c'est vrai que c'est Merci. C'est ça, c'est ce processus-là qui m'a lancée réellement. Puis ensuite, il y a eu du bouche à oreille. Il y a le fait que dans mon entourage, mes amis, ma famille, ils ont commencé à parler de moi. Donc en fait, je commençais à participer à des événements d'amis des amis ou amis de la famille qui se mariaient. Et on s'est fait un nom petit à petit et voilà.
- Speaker #1
C'est une prestation qui est assez unique parce que moi, pour le coup, je ne connaissais pas du tout. J'étais là en plus à la première prestation. Et en fait, comme ça porte son nom, c'est un vrai show en fait.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Et avec le temps, en plus, tu as rajouté la musique, etc. Derrière, il y a toute la prestation, la manière dont tu révèles les tableaux.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Et en fait, c'est un spectacle à part entière que tu offres non seulement aux personnes qui sont là, mais aussi aux personnes qui gardent derrière le jeu. Le tableau à la fin.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et souvent, ce sont plutôt ceux qui te demandent de venir travailler et faire ce type de prestations. C'est un cadeau qu'on leur offre ou c'est les personnes qui achètent ta prestation directement ?
- Speaker #0
En réalité, il y a un peu de tout, mais c'est souvent des surprises, comme les clients aiment m'appeler. Souvent, j'entends « la surprise est là, la surprise est là » . Donc, c'est assez drôle en réalité. Mais c'est vrai que c'est souvent des surprises, soit des amis, des mariés, soit c'est la mariée qui veut surprendre son mari ou son mari qui veut surprendre sa femme, soit c'est un cadeau pour la famille. Là, dernièrement, on a eu un magnifique show où, en fait, les mariés ont fait le choix d'offrir deux tableaux pailletés à leur mère. Donc, c'était très émouvant, il y avait beaucoup, beaucoup d'émotions. Souvent, ce sont des hommages aussi aux personnes qui ne sont pas présentes, malheureusement, au mariage. Donc, la maman ou le papa du marié ou de la mariée. Et oui, en fait, à chaque fois, c'est une surprise, que ce soit pour les invités ou pour les mariés ou pour la famille. Donc,
- Speaker #1
voilà. Ok, ça doit être super émouvant aussi pour toi, surtout dans ce genre de moment. C'est ce qui doit te faire plaisir et c'est ce que tu dois aimer aussi dans la prestation que tu rends.
- Speaker #0
C'est ça. C'est-à-dire qu'au final, quand on voit l'émotion que ça crée, on se rend vraiment compte que ce genre de prestation n'a pas de prix. C'est-à-dire qu'on crée un souvenir unique. En fait, ça m'émeut beaucoup. Quand je vois les mariés, quand je vois la famille s'effondrer en larmes parfois, c'est vraiment... Une prestation qui arrête le temps et qui crée un présent. Et ça, c'est beau.
- Speaker #1
En parlant d'émotion, par rapport justement à ce que tu produis, j'avais une question. Est-ce que tu sais ce que c'est que l'ikigai ?
- Speaker #0
L'ikigai ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Est-ce que tu saurais en parler ou tu veux que je le décrive un peu ?
- Speaker #0
Tu veux que je peux le faire ? Je pense que tu le décriras mieux.
- Speaker #1
Ça marche. J'ai mon dentissage aussi en même temps. Donc en gros, l'ikigai... C'est un terme qui est né de la fusion du mot « ikigai » , vie, et « gai » , la valeur. Et c'est un des secrets de longévité qui permettait de ralentir le déclin physique et mental. C'est quelque chose qui a été développé dans le livre « Ikigai » de Hector Garcia et Francesc Mirales, qui ont mené des études sur ce qu'on appelle les zones bleues. Ce sont des régions dans le monde où la longévité des personnes est très nettement au-dessus de la moyenne. En fait, l'ikigai, c'est une philosophie qui vient du Japon, qui permet de trouver un équilibre dans sa vie pour lui redonner un sens. C'est basé sur quatre piliers. Ce que tu aimes faire, ce pour quoi tu es doué, ce dont le monde a besoin et ce pour quoi tu peux être payé. Et en fait, à l'intersection de cette rosace avec les quatre piliers, tu peux identifier la passion, la mission, la vocation et la profession. Et encore au milieu de ces quatre éléments, Tu as ce qu'on appelle l'ikigai. Est-ce que toi tu penses que tu as trouvé justement ton ikigai ?
- Speaker #0
C'est une question qui est compliquée. En réalité, est-ce que... Est-ce qu'on le trouve vraiment, son Ikigai, ou est-ce qu'on vit et on travaille pour le trouver ? C'est ça la question. Disons que j'ai le sentiment d'être sur ce chemin-là. Est-ce que je le trouverai un jour, ou est-ce qu'en fait je l'aurais déjà trouvé, sauf que je ne le saurais pas ? Je ne sais pas. Après... Pour moi, l'ikigai, c'est aussi cette pensée de vouloir devenir meilleure chaque jour et d'aller à la recherche de la meilleure version de soi. Parce qu'au final, si on trouve la meilleure version de soi, c'est une version qui est accomplie, qui est épanouie, qui est heureuse. Et au final, est-ce que, de la même manière que l'ikigai, est-ce que la meilleure version de soi, on l'atteint ? Je ne sais pas. Mais je me sens être sur ce chemin-là. Je n'ai pas l'impression que je dévie. Peu importe ce que je fais, je le fais effectivement pour mon épanouissement. Et je ne me sacrifie pas. Je n'ai pas l'impression d'être une personne qui me sacrifie pour arriver à quelque chose. Et disons plutôt que je travaille parce que. Je veux trouver cette chose comme l'ikigaï. Voilà.
- Speaker #1
Et est-ce que tu as l'impression, quand tu peins, d'être dans ce qu'on appelle un état de flot ? Je ne sais pas si tu sais ce que c'est. Je peux le démarrer.
- Speaker #0
Vas-y.
- Speaker #1
En gros, l'état de flot, c'est quelque chose qui a été conceptualisé par un psychologue hongrois dans les années 75. Et en fait, c'est le fait d'être absorbé totalement dans une occupation. Et c'est le fait d'être pleinement dedans, de ne pas voir le temps passer. faire des choses avec fluidité et un sentiment de bien-être.
- Speaker #0
Alors, est-ce que ça inclut le fait de ne pas dormir et de ne pas manger pendant des heures et des heures ?
- Speaker #1
C'est en train de créer pendant ce temps-là, je pense que oui.
- Speaker #0
Oui, c'est exactement ça. Et c'est... En fait, ça a l'air très bizarre comme ça, parce qu'on a l'impression qu'on se néglige et qu'en fait, on ne répond pas à ses besoins, etc. Mais en fait, on est tellement dans un sentiment de bonheur intense et d'apaisement total que finalement, ça prend le dessus sur nos propres besoins. C'est très étrange ce que je dis, mais c'est vrai que quand on passe du temps à peindre, à créer, à dessiner, à danser pour les danseurs, à faire de l'art, et qu'on est dans cet état, comme tu dis, c'est vrai que sur les jours qui vont suivre, Parfois, les semaines, on va être dans un état de bonheur et de paix que rien, aucun événement ne pourra venir nous perturber.
- Speaker #1
Et quand tu es justement en train de faire ton show, est-ce que tu attends cet état-là et tu fais obstruction de tout ce qu'il y a autour de toi ?
- Speaker #0
Oui, alors il m'arrive que pendant... Alors, c'est un peu étrange ce que je vais dire encore une fois, mais pendant mes shows... Je suis sous pression. Je suis tellement sous pression, mais en fait, c'est une bonne pression. C'est le stress de vouloir bien faire. C'est le stress de vouloir délivrer un travail incroyable. En plus, je suis perfectionniste, donc un show en 7 à 8 minutes, c'est très compliqué quand on est perfectionniste, donc il faut faire la paix avec soi avant de le faire. C'est vrai que je suis dans un... dans une pression qui fait que ça peut me rendre sourde parfois. Je n'entends plus les gens autour de moi qui parlent, je ne ressens plus rien et en fait je suis juste dans ma création. Et ensuite c'est au moment de révéler, donc une fois que j'ai jeté les paillettes, que cet état me quitte, c'est-à-dire que quand je jette les paillettes, le tableau je ne le vois même pas. Il y a toujours quelqu'un qui filme mes prestations, mes shows, et c'est sur la vidéo que je vois. Et à chaque fois, je leur dis « Alors, c'était bien et tout, le tableau, il est beau ! » Mais c'est vrai qu'étant donné que c'est moi qui le jette, je ne ressens pas ce que les gens peuvent ressentir quand ils sont face à mon show. Et moi, ce que je ressens après avoir jeté les paillettes, c'est plus mes membres qui tremblent parce qu'il y a la pression qui... qui me quittent, c'est plus des coups de froid, c'est plus ce sentiment de je viens de faire quelque chose de... D'incroyables, quoi. Voilà, c'est ça.
- Speaker #1
Comment tu fais pour garder la passion en ayant fait justement de l'art ton métier ?
- Speaker #0
En fait, je ne sais pas répondre à ta question parce que je ne sais pas quand est-ce que j'aurais pu la perdre à un moment donné. Disons que j'aurais potentiellement pu perdre la passion si je devais peindre des choses sans émotions. ou des choses qui ne m'intéressent pas. En fait, si c'est travailler pour travailler, c'est vrai que mon art, je l'aurais plus vu comme une contrainte et comme quelque chose que je n'ai pas envie de faire, plutôt que comme quelque chose qui m'anime au quotidien. Maintenant, moi, ce qui m'anime, c'est l'humain. C'est le fait que les mariés me racontent leur histoire. C'est le fait de peindre des visages, de réussir à transmettre l'émotion. Donc en fait, ça me fait vivre, disons, ça me passionne. Donc à aucun moment, j'ai ce sentiment d'avoir perdu quelque chose. Après, il est vrai que quand je ne travaillais que en tant que graphiste, dans les débuts, donc avant de travailler chez A Be Good Day, je prenais des missions un peu à droite à gauche quand j'étais étudiante. Et c'est vrai qu'à un moment donné, j'ai un peu perdu le goût pour le métier de la création. Parce que je travaillais essentiellement avec des clients, déjà, qui ne savaient pas ce qu'ils voulaient. Et en plus de ça, je ne sentais pas que mon travail était valorisé. Ils me demandaient de faire ci ou ça, et ce n'était pas forcément des choses qui me passionnaient au quotidien. Donc effectivement, à ce moment-là, je me demandais, est-ce que c'est vraiment ça que j'ai envie de faire toute ma vie ? Mais c'est vrai qu'en fait, après avoir rejoint Avegoudet et après avoir commencé une vie salariale plutôt épanouissante, on se rend compte que le graphisme, ce n'est pas que créer des logos ou des chartes graphiques ou quelque chose pour une clientèle assez stricte qui ne sait pas ce qu'elle veut. Mais finalement, c'est aussi contribuer au bien-être de salariés. c'est aussi c'est aussi contribuer à l'essor d'une entreprise. Donc, en réalité, c'est un peu tout ça qui m'anime.
- Speaker #1
Et justement, le fait qu'on te commande quelque chose, si on te demande de reproduire une œuvre, ça, pour le coup, c'est quelque chose qui peut te déranger ?
- Speaker #0
Tout dépend de ce qu'on me demande. Mais généralement, on me demande de recréer des visages, un couple, une mère avec son enfant. Généralement, ce sont des tableaux qui ont une histoire. C'est-à-dire que je ne fais pas que des live paillettes, mais je fais également des commandes d'aquarelles, des dessins, du fusain, de la peinture. Je fais énormément de choses. Je passe par diverses techniques. Et finalement, les clients se sentent assez libres de me demander ce qu'ils veulent. Mais généralement, c'est toujours une création avec une histoire.
- Speaker #1
Est-ce qu'au bout d'un moment, tu as l'impression de maîtriser ton art ?
- Speaker #0
De le maîtriser, c'est-à-dire ?
- Speaker #1
De savoir que tu échoueras jamais dans la création d'un tableau ?
- Speaker #0
Alors non, pas du tout. Je n'ai pas ce sentiment de maîtriser mon art. Je pars toujours du principe où, en fait, la réussite n'existe pas sans l'échec. Et la maîtrise n'existe pas non plus sans les failles, finalement. Et c'est vrai qu'encore aujourd'hui, il peut m'arriver de faire des erreurs, il peut m'arriver de corriger des choses en pleine action. C'est-à-dire que, je vais donner un exemple, il m'est arrivé dans des shows de voir que finalement, la mariée ou le marié avait perdu beaucoup de temps. de poids, contrairement à la photo qu'ils m'avaient envoyée ou que la photo était finalement filtrée et qu'il y a des détails essentiels de leur visage que j'allais pas forcément faire. Et du coup, en fait, tu le fais sur le moment, quoi. Et ça, en aucun cas, c'est de la maîtrise. En fait, c'est de la prise de risque. Et c'est de la prise de risque parce que en 7 à 8 minutes, on se dit qu'on peut poter un... potentiellement échoué ou que potentiellement les gens ne vont pas reconnaître, les invités ne vont pas reconnaître les mariés. Donc, non, c'est pas maîtrisé. Et d'autre part... Quand en tant qu'artiste, quand on veut susciter de l'émotion, quand on veut mettre une âme dans une création, il faut y aller en étant rempli des émotions qu'il faut. C'est-à-dire qu'on ne peut pas y aller pour faire un tableau et pour rentrer. En fait, on y va en connaissant l'histoire. qu'il y a derrière ce tableau, on y va pour émouvoir les gens grâce à notre création. Et pour ça, pour me conditionner, j'aimerais mettre la lumière plus sur les personnes qui m'accompagnent et sur mon environnement, sur ma famille, mes amis qui me soutiennent et qui m'encouragent. Pour moi, il représente un vrai soutien émotionnel. Et c'est grâce à eux que j'arrive à créer de si belles choses, si je peux me permettre. Parce que quand je commence ma prestation, je sais que je suis « protégée » , je suis en sécurité et que ça se passera bien. Donc non, ce n'est pas maîtriser, mais disons que j'ai ce qu'il faut autour de moi pour que ça le soit un minimum.
- Speaker #1
Tout d'abord, tu disais justement qu'il y a le risque que les mariés ne se reconnaissent pas. Je sais que tu as eu pas mal de réels ou de TikTok qui ont vachement buzzé sur les réseaux sociaux. On parlait aussi de la part importante des réseaux sociaux. Et forcément, quand ça buzz sur les réseaux sociaux, tu t'exposes aussi à des haters. Et tu as eu beaucoup de commentaires où des gens se moquaient soit de ton art ou des tableaux qui avaient été réalisés. Comment tu réagis vis-à-vis de ça, sachant que j'imagine que l'art, c'est quelque chose de... Personnel directement ?
- Speaker #0
Bien sûr. Déjà, c'est personnel. Et puis, que celui qui est artiste et qui n'est pas sensible aux critiques se manifeste. Donc, effectivement, j'ai été très sensible à certaines critiques. Et encore une fois, j'ai été soutenue comme il faut de la part de mon entourage vis-à-vis de ça. mais c'est vrai que en fait j'ai Je ne me suis pas remise en question et je ne me suis pas dit une seule seconde que j'étais une mauvaise artiste. Mais c'est vrai que j'ai remis en question mon travail que j'ai posté. Je me suis demandé si vraiment... En fait, tout ce amas de personnes m'a fait me remettre en question sur le travail dont j'étais si fière. Il y en a beaucoup qui disaient par exemple que ça ne ressemblait pas à la mariée. Et il y a énormément de personnes, genre 100 000 personnes à peu près, qui ont liké ce commentaire. Et je me suis dit, mais c'est pas possible. Ça se trouve, elle ne ressemble vraiment pas à la mariée. Et du coup, je me revois en train de sortir la photo qu'on m'a envoyée. Et de regarder, de comparer, de me dire, mais où est-ce que j'ai raté ? Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Parce qu'au fond, les critiques, on peut en apprendre. Mais à aucun moment, on se dit qu'en fait, ça peut être gratuit. En fait, là, c'était... Les critiques qu'on me faisait sur mes vidéos, c'était gratuit. Et c'est vrai que, bon, il y a cette vidéo en particulier qui a un million de likes, qui a buzzé d'un coup. Je n'ai rien vu venir. Et c'est vrai que, quand je lisais les commentaires, j'étais dévastée. J'étais dévastée. En fait, c'est facile de ruiner une personne avec des remarques même qu'on fait pour rigoler. C'est dur, en vrai. Et je me revois, j'étais au Japon à ce moment-là, je me revois appeler mon frère parce que je n'arrivais pas à passer outre toute seule. Et mon frère qui a son bébé, qui répond et qui me dit « ça va ? » Et là, je lui dis « non, ça va pas » . pas. J'ai une vidéo qui a percé, machin, et tout. Et donc, je lui explique un peu la situation. Il va lui-même lire les commentaires et il me rassure. Et puis, à un moment, il me dit quelque chose qui m'a jamais traversé l'esprit. Il m'a dit, Ausha, de toute façon, tu sais, à partir du moment où t'as des haters, c'est la preuve que t'as percé. Et là, je me suis dit, non, mais oui. Mais en fait, t'as raison. T'as raison. Et du coup, bah... En fait, ça m'a vachement aidée à passer au-dessus de ça. Me dire qu'en fait, ce que les gens pouvaient dire, ça n'avait pas d'impact sur le travail que je créais. Que le réel impact, il pouvait seulement être créé par les personnes pour qui je créais. Or, les personnes pour qui j'ai fait ces tableaux-là étaient ravies. Ils m'ont remercé de tout cœur, ils m'ont pris dans leurs bras, ils étaient heureux. Mais voilà, c'est vrai que les réseaux sociaux, ça a beaucoup de points forts. Et effectivement, malheureusement, de temps en temps, il y a des points faibles aussi.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses que l'art, c'est inné ou ça se travaille ?
- Speaker #0
Je pense que c'est un peu des deux. C'est surtout du travail. Mais je pense que c'est quand même un peu inné. Je pense que si t'as pas... une certaine fibre artistique dès la naissance, que l'art ne t'intéresse pas, que ça ne te stimule pas, que tu ressens rien en créant ou quoi au caisse. Peu importe combien tu vas travailler, ça n'aboutira à rien. Je pense que si tu veux devenir quelqu'un, tu devrais d'abord te passionner pour quelque chose, tu devrais d'abord t'intéresser. à quelque chose. D'ailleurs, en Finlande, pourquoi la Finlande est le pays le plus heureux au monde, c'est qu'au final, à l'école, on apprend aux enfants à être heureux. Et comment ? C'est qu'ils choisissent eux-mêmes ce qu'ils ont envie d'étudier. Ils choisissent leur centre d'intérêt. Et ça, pour moi, c'est quelque chose d'assez inné, en fait. Comment tu sais ce qui t'intéresse ou ce qui ne t'intéresse pas ? Donc, au fond, je pense que deux. Depuis que je suis toute petite, j'ai toujours aimé écrire, j'ai toujours aimé dessiner. C'est toujours quelque chose qui m'a animée. Et c'est quelque chose qui ensuite, par la pratique et le travail, je l'ai développé encore et encore et encore. Et je le développe encore et je le travaille encore. Et dans dix ans, je le travaillerai encore et ça n'en finira jamais.
- Speaker #1
Quand on te demande ce que tu fais dans la vie, tu le définis comment ?
- Speaker #0
Eh bien, je me définis en tant qu'artiste. Ensuite, artiste digital ou artiste plasticienne, ça reste un mystère. Les gens partent souvent du principe où je suis une artiste peintre, qui essaye de vivre de son art. Mais c'est vrai que pour moi, le fait de dire que je suis une artiste, ça veut tant dire que je... travaille en tant qu'artiste digitalement, donc je fais de la création digitale, mais ça veut aussi dire que je fais de l'art plastique, donc sur des supports tels que des toiles, des feuilles, etc.
- Speaker #1
Comment tu fais plein de onglets justement entre ta vie perso, ta vie d'artiste et ta vie professionnelle en tant que salariée ?
- Speaker #0
C'est un peu compliqué. C'est un peu compliqué. Donc dans ma vie de salariée, je travaille 5 jours sur 7 aux horaires normaux. Et le soir, effectivement, disons que dans mon organisation, je me consacre au moins une heure ou deux pour mon temps personnel. Mais sinon, c'est entraînement, entraînement, entraînement, entraînement. C'est peindre les tableaux, c'est de préparer le matériel, c'est de répondre aux devis. Maintenant, sur notre site internet, on a des devis automatiques, donc ça me soulage énormément. Les personnes peuvent juste réserver par elles-mêmes, mais c'est vrai que c'est compliqué. Après, pour être totalement honnête, je ne sacrifie pas mon temps personnel avec mon temps de travail. C'est-à-dire que si je veux sortir me faire un ciné avec mes amis, Je ne m'en prive pas parce que je dois travailler. Si je veux passer du temps en famille avec ma belle-sœur, mon frère et mon neveu, je ne m'en prive pas non plus. J'y vais et puis je me dis tant pis. En fait, je ne peux pas commencer à sacrifier mon temps personnel parce que sinon, je vais plus voir mon travail en tant que salarié et mon travail en tant qu'entrepreneur comme une charge. et comme une souffrance, disons, alors que ce n'est pas le cas, alors que les deux m'épanouissent. Donc... Et après, bien évidemment, le dimanche, je me l'octroie. Donc, c'est vraiment mon jour off où je dors à volonté, je fais ce que je veux. Mais c'est vrai que ça demande une organisation. Mais pour le moment, en soi, cette manière de fonctionner, elle n'a pas une incidence directe sur ma santé mentale.
- Speaker #1
Mais moi, tu vois, par exemple, justement, je n'ai pas cette limite sur la santé mentale, mais je sais qu'en voulant faire 10 millions de choses, en enchaînant ma vie salariée, je fais de la musculation, donc aller aussi à la salle de sport, enchaîner derrière avec le côté un peu entrepreneurial, où à l'époque, quand je voulais faire de l'investissement, je me levais soit super tôt pour pouvoir le faire, soit je travaillais jusque pas d'heure. Et en fait, trouver l'équilibre entre tout ça, c'est hyper difficile. Et autant, moi, mentalement, ça allait. Mais je voyais qu'il y avait des signes, par exemple, physiques, où je voyais que mon corps, il atteignait ses limites. J'avais des plaques sur le corps, je commençais à perdre un peu de cheveux. Et même en dehors, tu vois, même de l'aspect physique, tu as aussi le fait que les gens t'aiment. Les gens avaient quitté quand tu ne passes plus de temps avec eux. ou quand tu dois partager le temps que tu passes avec eux, ça devient difficile. Et c'est là où j'ai l'impression qu'il y a la limite entre... Est-ce qu'à un moment, il faut que je switch et que je me dis « Là, je ne peux pas enchaîner et ma vie salariée, et ma vie d'entrepreneur, et ma vie perso. Il faut que je fasse un choix. » Et peut-être celui d'arrêter le côté salarié et passer complètement entrepreneur. Est-ce que tu vois ça un peu, toi ?
- Speaker #0
Ça serait un mensonge de dire que je ne le vois pas. Pour le moment, j'ai le sentiment que ça va. Mais c'est vrai que, comme tu le dis, mon corps m'a déjà imposé de m'arrêter, notamment en tombant malade ou en étant dans l'incapacité de faire quoi que ce soit. Pour moi, c'est mon corps qui me dit stop parce que mon mental ne sait pas s'arrêter. Après, par rapport à ma vie sociale, disons que j'ai beaucoup de chance parce que mes amis, ce sont quand même des personnes avec qui j'ai grandi. C'est des amis que j'ai depuis mon enfance. Et étant donné qu'ils savent que je travaille beaucoup, tout simplement, en fait, ils viennent chez moi. Et pendant que je travaille, ils passent du temps avec moi. On peut se regarder un film, on peut discuter, ils peuvent me raconter leur journée et vice versa. Quand je vais chez ma famille, je me sens libre d'y aller avec mon ordinateur ou même de travailler chez eux. Je sais que je n'aurai pas les réflexions de « bon, tu pourrais passer du temps un peu avec nous » parce qu'ils sont totalement conscients de ma situation. Et surtout, je pense que ce qui aide énormément, c'est le fait d'avoir un frère entrepreneur aussi. qui connaît exactement ces mêmes contraintes. Après, il est vrai que je me suis souvent posé cette question de combien de temps est-ce que je pourrais encore continuer ce rythme de travailler finalement toute la journée, c'est-à-dire et dans ma vie salariale et dans ma vie d'entrepreneur. Et même le week-end. Combien de temps est-ce que je peux continuer de faire ça ? À la fois, il y a des gens qui me disent « C'est bien, t'es jeune, c'est maintenant qu'il faut travailler, t'as l'énergie. » Et en même temps, il y a mon corps qui me rattrape et qui me fait comprendre que, effectivement, je n'ai pas la même énergie qu'avant. Et combien de temps encore est-ce que je vais continuer comme ça ?
- Speaker #1
Et justement, à l'hôpital, je suis de voie où ?
- Speaker #0
Je me vois où ? Quand ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, dans dix ans ?
- Speaker #0
Dans dix ans ? Dans dix ans, j'aimerais être une artiste à mon compte. J'aimerais vivre de ma passion, vivre de mes chauds pailletés, de mes aquarelles, de mes peintures. J'aimerais faire donner de la vie à mon nom d'artiste. J'aimerais que les gens puissent m'appeler et demander mes services quand ils ont besoin d'offrir ou quand ils ont envie d'offrir ou quand ils ont envie de s'offrir à eux. même une de mes créations, ça, ce serait vraiment génial. Ça, pour moi, ce serait un grand accomplissement.
- Speaker #1
On va passer sur une phase un peu plus d'introspection pour la dernière partie du podcast. Je vais te demander, en parlant de ce que tu disais précédemment, pour toi, c'est quoi ta plus grosse réussite ou fierté en tant qu'entrepreneur ?
- Speaker #0
Ma plus grande réussite en tant qu'entrepreneur, je dirais que c'est d'avoir réussi à susciter de l'émotion chez les personnes qui pouvaient voir mon art.
- Speaker #1
Et ton plus gros échec ou ton plus gros regret ? Un peu bien entendant psychologique.
- Speaker #0
Wow, disons que mon plus grand échec... C'est inévitable, mais c'est vrai que quand j'ai commencé à faire mes chaupaités, j'en ai échoué un que je n'oublierai jamais. J'en ai échoué un, ça a été une grande leçon pour moi. Mais c'est vrai qu'en fait, j'ai eu un problème technique qui a fait que la colle avait séché. Avant que je jette les paillettes. Donc en fait, les paillettes n'ont pas d'enrichissement. Il n'y avait que le visage du marié. Ma mariée était inexistante.
- Speaker #1
C'est pas mal,
- Speaker #0
ma mariée. Oui, c'est horrible. C'était horrible. Après, j'ai eu beaucoup de chance dans mon malheur parce que c'était pour un mariage en petite comité. Tout le monde me connaissait. Enfin voilà, ce n'était pas pour des clients. qui avait commandé, c'était plus un cadeau, disons. Mais c'est vrai que ça m'a beaucoup appris. Donc, les chopes à thé en plein après-midi, l'été, quand le soleil tape, c'est fini pour moi.
- Speaker #1
En fait, ce qui s'est passé, c'était la pire chose qui pouvait t'arriver.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Tu ne peux que rebondir derrière, en fait.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et je pense que tu stresses un peu moins, du coup, parce que tu as connu le pire.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Tu as réussi à passer.
- Speaker #0
C'est ça, exactement.
- Speaker #1
Et c'est quoi le plus gros inconvénient de la vie d'entrepreneur ?
- Speaker #0
C'est le temps. C'est le temps. On a l'impression qu'on n'a jamais le temps. Et je dirais que quand on est entrepreneur, on fait des choses pour soi, pour son entreprise. Et parfois... On fait des choses qui prennent beaucoup de temps, mais on ne le voit pas et on a l'impression qu'on n'a rien fait. Alors qu'en réalité, c'était un temps qui était vraiment nécessaire. Bien sûr, il y a aussi cette culpabilité. Parfois, je ressens beaucoup de culpabilité à l'idée d'aller dormir parce que je me dis, surtout quand je n'arrive pas à dormir, je me dis, je suis en train de perdre mon temps dans mon lit. Alors que là, j'aurais pu faire ci, ça, ça, j'aurais pu avancer sur ce tableau-là, j'aurais pu... Et c'est vrai que c'est... Ouais, je dirais que c'est surtout ça, c'est le manque de temps. C'est le fait de voir ses amis et d'autres personnes profiter de leur vie comme ils voudraient faire des choses que nous, au final, on ne s'autorise pas forcément à faire parce qu'on a besoin de ce temps. temps-là pour avancer sur nos propres projets.
- Speaker #1
Et c'est quoi ton plus gros apprentissage en étant devenue entrepreneur ?
- Speaker #0
Je dirais que c'est d'être devenue entrepreneur. Finalement, on ne peut qu'apprendre de ce choix. C'est dépasser ses limites, c'est commencer des choses qu'on pensait ne jamais faire. C'est... apprendre à vivre en dehors de sa zone de confort, avancer vers l'inconnu, c'est beaucoup de peur qu'il faut apprendre à gérer et c'est beaucoup d'introspection finalement. Parce qu'on peut faire le choix de le devenir et faire le choix d'arrêter. Et je pense que c'est aussi un choix qu'on fait de continuer malgré tout ce qui nous attend. tout ce dont on doit faire face finalement.
- Speaker #1
Et ton plus gros obstacle ?
- Speaker #0
C'est l'URSSAF.
- Speaker #1
je m'attendais à ce qu'on dise que ce soit l'administration c'est la première à le dire c'est l'administration française qui a quand même des avantages on va leur rappeler d'ailleurs
- Speaker #0
par rapport à ça je vous invite à aller voir le podcast de Ravi Nags mais ouais je pense qu'être entrepreneur au final comme Ravi l'a dit c'est apporter de la valeur, c'est apporter beaucoup de valeur. Et c'est vrai qu'en fait, il y a des choses, comme l'administration française, comme l'URSSAF, qui démotivent un peu tout le travail que tu mets en place justement pour apporter cette valeur. En fait, on n'est pas...
- Speaker #1
Aidé.
- Speaker #0
C'est ça, on n'est pas aidé, et c'est dommage.
- Speaker #1
Après ce tact, nous, à l'administration, on va partir sur la dernière phase du podcast.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Si tu devais donner la plus grande qualité qu'il doit avoir un entrepreneur, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Ce serait la persévérance.
- Speaker #1
Pour toi, c'est quoi être heureux ?
- Speaker #0
Pour moi, être heureux, c'est de faire ce qu'on aime. On entend souvent que la journée appartient à l'homme qui se lève tôt. Moi, je ne suis pas d'accord avec ça. Je pense que la journée appartient à celui qui se lève heureux. Et à partir du moment où on cultive son bonheur, on cultive son épanouissement, ça peut être au travail, ça peut être dans sa vie d'auto-entrepreneur, ça peut être dans sa vie personnelle, à ce moment-là, en fait, la vie nous appartient. Donc, pour moi, ce serait ça.
- Speaker #1
Quel serait le conseil que tu donnerais à quelqu'un qui veut se lancer ?
- Speaker #0
Pour être courageux. Je dirais qu'il faut bien choisir l'environnement dans lequel on décide de faire pousser son projet. Je dirais que c'est bien de s'entourer de personnes qui sont soutenantes. de personnes qui sont compréhensives, qui sont bienveillantes et qui sont encourageantes. Finalement, je pense que l'environnement, c'est assez décisif dans la manière qu'on va avoir de mener son projet. Si on est entouré d'entrepreneurs qui ont réussi, on va devenir un entrepreneur qui réussit. D'où l'importance des podcasts et de ce que tu fais, par exemple. Je pense que ça va beaucoup aider les personnes qui veulent se lancer, mais qui ont peur, parce que l'inconnu fait toujours peur, finalement. Donc, toujours bien choisir son environnement. Quand on est entrepreneur, on passe souvent aussi par des phases de... On est hyper motivé et des phases de ça ne va jamais marcher, je n'arrive pas, j'en ai marre. En fait, ça fait partie du processus. mais le plus important, c'est qu'au moment... où on se sent chuter, tant dans notre projet que mentalement, qu'il puisse y avoir des personnes sur qui on va rebondir et on va s'envoler de nouveau. En fait, ça, c'est très important à mon sens.
- Speaker #1
Ok. Et je te remercie parce qu'effectivement, si je pouvais aider des personnes à travers le podcast, c'est aussi le but de ce podcast. Et aussi, je pense que... Si toi, avec la discussion qu'on a eue, il y a des artistes ou des personnes qui veulent devenir artistes, mais qui ont peur des préjugés qu'il y a dans cette vie-là, ça peut leur donner un boost, la motivation, ou justement le courage de se lancer, malgré l'ursaf, qu'ils le fassent. Et ça, ça sera une belle chose. Et si les gens ne devaient retenir qu'une seule des choses que tu as faites, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Que j'ai mis des paillettes dans leur vie.
- Speaker #1
et que je vais continuer à en être attention et pour les gens justement qui écoutent ce podcast et qui voudraient te trouver quelque part, où est-ce qu'on peut les envoyer ?
- Speaker #0
on peut les envoyer soit sur notre site internet easyevent.fr soit sur mon Instagram charroky.nags où je suis très réactive et je réponds aux messages ok,
- Speaker #1
je mettrai tous les liens de toute manière dans la description Et je remercie chacune des personnes qui ont écouté ce podcast et qui sont arrivées jusqu'à la fin de ce dernier. Je vous invite à mettre un commentaire pour partager votre ressenti ou mettre un 5 étoiles sur les différentes plateformes audio. C'est ce qui m'aide le plus à avoir de la visibilité et trouver des personnes aussi intéressantes que Charo. Je te remercie du coup d'être venue sur le podcast.
- Speaker #0
C'est moi qui te remercie pour l'invitation.
- Speaker #1
Merci beaucoup.