- Speaker #0
Comme 12% de la population française, je suis le fruit d'une double culture. Mon père est italien et ma mère est française. Une dualité qui m'anime et me questionne. Naître dans une famille biculturelle, c'est grandir avec un ailleurs. Être ici et un peu là-bas. Un voyage entre deux identités qui façonnent, nourrit et inspirent. Dans ce podcast, nous partirons à la rencontre de ceux et celles qui portent en eux l'héritage de deux mondes. Comment navigue-t-on entre deux cultures, deux langues, deux cuisines ? Certains ont tracé des routes imaginaires vers des terres qu'ils n'ont jamais foulées. D'autres jonglent avec les langues, les traditions et les identités avec facilité.
- Speaker #1
Et puis...
- Speaker #0
Il y a parfois juste un patronyme avec lequel on doit faire face aux préjugés et aux stéréotypes qu'ils transportent. Nous allons explorer ces connexions invisibles, ces transmissions complexes qui nous lient à nos origines, à nos familles, à nos histoires. Double Regard vous invite à partager les récits inspirants de la double culture.
- Speaker #1
L'avantage d'avoir une double culture, c'est justement de se dire je l'apprends à 100% et je le vis à fond. Aujourd'hui, je suis chef de bar. Avant, j'étais manager de salle dans un restaurant. Au travail, j'ai un collègue qui me disait tes méthodes de latino douteuses. parce qu'en fait c'est cette espèce de mélange que j'ai des deux cultures à la fois ils me craignent dans le côté un peu ce que je dirais un peu français, un peu strict etc et à la fois ils m'aiment et ils sont prêts à tous travailler pour moi avec ce côté très latin où je suis très affectueuse avec eux etc etc et lui en rigolant il me disait tes méthodes de latino douteuses et c'est justement ça pour moi le vivre à 100% c'est prendre le meilleur des deux et juste accepter le meilleur des deux parce que si je prenais le pire des deux on s'en sortirait pas d'un chien
- Speaker #2
Il n'y a pas d'attachement particulier au territoire, au pays, puisqu'on n'y va pas. Après mes 13 ans, par mon père qui est allé voir sa mère, j'ai jamais refoutu les pieds. Au moment où mon père a pris un certain âge, je crois que c'était autour de ses 80, printemps, il a posé la question de savoir si pour son anniversaire il souhaitait éventuellement être sauvé. Même lui ne souhaitait pas y aller. Je pense qu'une fois que sa mère était décédée, tout lien avait disparu finalement.
- Speaker #3
Qu'est-ce que j'ai de tunisienne en moi ? Les cheveux, hein ? On ne peut pas les oublier. Au risque de ne pas être très humble, ce que j'ai récupéré de la culture tunisienne et en règle générale de la culture méditerranéenne, c'est cet esprit de partage. Là, par exemple, comme je disais, c'est le ramadan, je bosse dans un lycée, je suis surveillante dans un lycée, et il y en a plein qui vont faire le ramadan, il y a des prépas qui vont faire le ramadan, et là, tout à l'heure, je faisais des petites briques aux thons et aux œufs, et je vais leur ramener tout à l'heure pour la coupure. C'est des trucs que je trouve trop bien, genre... venez on fait un truc tous ensemble et même si on n'a pas la même vision de la chose, que vous vous le faites par esprit purement religieux et que moi si je le fais jusqu'au bout ce sera par esprit du coup respectueux, de deuil etc venez on le fait tous ensemble ça a l'air trop chouette pareil ce truc de convivialité de serrer la main, c'est quelque chose de très froid, très distant. Moi, j'adore faire des câlins et donner mon amour à tout le monde. Et ça, j'ai cru comprendre que c'était un trait très, très méditerranéen. Quand je vais en Tunisie, en tout cas, c'est comme à l'époque, c'est ça que je retenais. C'était marrant quand je me baladais dans la ville de Denden, qui est du coup la ville natale de mon père. Des gens que je n'avais jamais vus de ma vie, puisque c'est la première fois que je mettais les pieds là-bas ou la deuxième, troisième, peu importe. Je venais pas assez régulièrement pour que vraiment on se souvienne de moi. Et bien c'est l'épicier qui Ah mais t'es la fidèle de l'Asie, tiens prends une glace. Je vais au bout de la rue Ah mais t'es la fidèle de l'Asie, viens on va te faire monter sur l'âne et tout. à chaque fois je faisais des trucs qui avaient aucun sens parce que j'étais la fille d'Abdelaziz et qu'apparemment on s'aime tous, on est tous super gentils et en tout cas quand j'étais petite c'était ça que je voyais donc je crois que c'est ça que j'ai vraiment récupéré de la Tunisie et que j'ai vraiment en moi après peut-être que des Tunisiens qui écouteront ce podcast diront mais pas du tout, qu'est-ce qu'elle raconte mais j'aime à croire que c'est ça c'est d'esprit de partage et de convivialité je pense
- Speaker #1
je pense aujourd'hui plus finir avec une française qu'avec une argentine mais du coup c'est important d'amener ce côté argentin parce que je l'ai aimé et je l'aime encore aujourd'hui je suis fan de football c'est inenvisageable un jour que j'ai des enfants qui soient pas pour l'argentine Parce que pareil, ce côté passionnel qu'a l'Argentine, ce côté... On ne vit pas pareil le football. Que ce soit le football ou autre chose, tout se vit avec plus de poignes qu'en France. Et donc forcément, même ce côté-là de football, il y a un rattachement assez fort. Ils le vivent comme une passion, même certains comme une religion, parce que tout est extrême, tout est plus fort, etc. Quand on était petits, on allait skier dans une station de ski pendant dix ans. Donc on finissait par bien connaître les gens de ce village et autres. Et un jour, il y a le frère de notre prof de ski depuis dix ans qui est décédé dans une avalanche. Ma mère est allée le voir et le premier truc qu'elle a fait, elle y est allée avec une amie qui vient avec nous, qui est française. La première chose qu'elle a fait, c'est qu'elle lui a tendu les bras et elle lui a fait un câlin. Et il l'a remercié mille fois pour ce geste. Et encore aujourd'hui, ils ont gardé une relation très particulière. Je pense que ce geste, ma mère l'a fait aussi de par sa culture. Et c'est quelque chose qui, pour moi, est important de transmettre à mes enfants et qu'on m'a toujours transmis de par ma mère. Cet amour qu'on peut donner à l'autre, cette main pendue, cette... Il y a aussi un côté français, mais le côté argentin le fait avec plus de douceur et plus d'accompagnement, je trouve, que le français.
- Speaker #4
Pour moi, la France, c'est... C'est mon autre pays. Enfin, je n'aimerais pas avoir à dire celui pour lequel je penche, mais je pense quand même que c'est plus la France pour les valeurs. La liberté. Vraiment, les slogans bleu, blanc, rouge. Liberté, fraternité, la tolérance. d'avoir appris très tôt, comme c'est précieux, contrairement à ce que j'imaginais enfant, parce que j'étais trop petite pour comprendre ça, on peut être non seulement accepté quand on est différent, mais en plus que c'est une richesse, à condition d'accepter que l'autre est différent, mais il n'est ni mieux ni moins bien que toi. Donc, c'est vraiment les valeurs du fait que c'est une république. Alors que le Maroc, bon... Il y avait des choses que je ne comprenais pas trop au Maroc. Mon père me disait, il ne faut pas parler de ça ici. C'est le roi, c'est un roi. Non, non, on ne dit pas de mal. En France, on avait le droit de le dire. On se tait. Ben oui, c'est une royauté. La France, c'est le pays des belles choses, de la peinture, de l'art, de la littérature, de la connaissance. On va dire que le côté la tête, l'analyse, l'intelligence, etc. est totalement française. Le cœur, les émotions, la chaleur, le soleil, les couleurs, tout ça, vraiment le côté qui inspire ma créativité quand je fais de la peinture ou des choses comme ça, c'est le Maroc. Je suis un petit mélange des deux. Je suis franco-marocaine.
- Speaker #3
Mes enfants, je les emmènerai certainement un jour parce que c'est un pays et qu'il faut visiter les pays. Mais j'aimerais vraiment qu'ils aient des liens avec mes grands frères. Parce qu'il y a des histoires qu'ils racontent. Encore une fois, cette espèce de convivialité en permanence. Hier, c'était l'anniversaire d'un de mes frères. Et on avait des personnes de tout horizon, de toute religion aussi. Et pourtant, il y avait vraiment un vivre ensemble qui était génial.
- Speaker #2
Tu es parti en 2000 au Canada, au Montréal plus précisément ? Au bout d'un moment, oui. J'en avais un peu assez pour plein de raisons de vivre en France. Il était temps que j'aille voir autre chose ailleurs, histoire de prendre un peu de distance avec ce pays.
- Speaker #1
Chris Jean-Marie Le Pen semble devoir être le second avec 17% des voix.
- Speaker #2
En 2002, on a eu ce deuxième tour que tout le monde a en mémoire. Alors pour certains, tristement en mémoire, pour d'autres, c'était plus joyeux. Pour moi, c'était assez triste en 2002, jusqu'à verser une petite larme. Il y avait ce climat-là, deux ans avant, on était dans quelque chose de pas très très loin. Je suis parti à Montréal et j'y ai vécu quelques années. J'ai eu mes enfants.
- Speaker #4
l'enfant que j'ai été a dû constamment s'adapter. Je le vois pour des enfants qui ont des parents séparés de longue date, depuis qu'ils sont petits, dans mon travail. Et je le spécifie aux parents que même si c'est dans un même pays, d'aller chez la maman le lundi, mardi, mercredi, et chez le papa le jeudi, vendredi, samedi, ça leur demande un effort. Donc il faut quand même qu'en tant que parents, on s'arrange pour les ménager et vraiment leur faciliter la tâche, que ça ne soit pas leur préoccupation. Eh bien, oui, ça fait quand même une sorte de clivage à l'intérieur où on sait que les attentes ne sont pas les mêmes, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes, la politesse même n'est pas placée au même endroit selon le pays, mais aussi selon l'environnement familial dans lequel on est, qui est lui-même influencé par la culture. Donc oui, ça exige des capacités d'adaptation, mais pour la vie adulte, après, c'est bien. On peut passer d'une langue à une autre. Moi, je me sens bien avec vraiment toutes les couleurs et toutes les nationalités de la Terre. Aucun problème. J'ai un petit bout de chacun. Je me sens universelle.
- Speaker #2
Canada, c'est un peu compliqué. Pour le coup, j'étais moi-même migrant. J'ai migré de France et j'ai migré au Canada. Quand on ne connaît pas les us et coutumes, on ne peut pas regarder un pays étranger au travers du prisme que tu regardes le tien. Tu ne peux pas prendre ton référentiel français et le déplacer, l'appliquer à l'étranger. Il faut aussi savoir, même si ça nous paraît un peu bizarre, mettre un peu de distance. Pour eux, un arabe, c'est quelqu'un qui vient d'un pays du Maghreb ou d'un pays du Moyen-Orient. Et c'est juste une appellation, alors un peu fourre-tout, mais c'est juste une appellation. Il n'y a pas forcément derrière, je dis bien pas forcément, une connotation, un jugement de valeur, un fantasme, comme on le disait, qui est projeté là-dessus.
- Speaker #1
Mon côté plus rigoureux ? Je dirais qu'il est très français. Un côté bien plus carré que les Argentins, sur tout ce qui va être horaire, engagement, travail acharné. J'ai un côté très j'y vais, j'y vais à fond, j'y vais pour grandir, j'y vais pour évoluer là où les Argentins, pas du tout.
- Speaker #3
Qu'est-ce qu'être plus français chez moi ? A priori, la langue. Je crois que c'est la langue. Après, je vais rester sur ça. Je pense que c'est la langue.
- Speaker #4
Mes enfants ont vécu quelques moments de vacances dans la maison de leur grand-père. Et ils me disent que c'est leur plus belle vacance. Ils en gardent ce que j'ai décrit comme étant ce que j'aime le plus, c'est-à-dire cette légèreté de la vie là-bas. La nature, les jardins, le côté très chaleureux aussi des Marocains. Le peuple marocain est un peuple, en tout cas là où je vivais moi, très accueillant. Quand on est du pays, on est du pays. Moi, quand j'arrive là-bas, je suis une petite fille. Dès que je parle un mot d'arabe, c'est une de chez nous. C'est des choses qu'on ressent, en fait. C'est vibratoire.
- Speaker #2
Mes filles, elles n'ont pas d'interrogation plus. En même temps, elles sont dans la vingtaine. Peut-être que plus tard, elles s'interrogeront. Alors c'est amusant parce qu'il y en a une qui fait de l'histoire de l'art, et elle a commencé en janvier, elle a commencé par l'art islamique. Donc ça aurait pu éventuellement, même pas. Donc c'est pas un sujet, vraiment, c'est pas un sujet. Je crois pas qu'elle se pose la question, même dans le groupe d'amis, en tout cas l'une des deux fait partie, il y a des gens dont on sait très bien qu'ils sont pas là depuis 15 générations. Ce n'est pas un sujet, il n'y a pas de question. Au contraire, c'est vécu comme... Ah, tu vis... Il y en a une où les parents viennent d'Amérique latine. C'est une évidence puisque c'est la première génération. Non, il n'y a pas de questionnement. Ou ah, tiens, il faudrait que tu nous invites dans ta famille pendant les vacances. Ce n'est même pas un sujet, elles n'en débattent pas, elles n'en parlent pas. Elles se considèrent toutes avec la même référence culturelle. C'est plutôt la K-pop coréenne, les études, le bac. Et ça parle français, sans se poser trop d'autres questions. Peut-être que toutes n'ont pas non plus de lien, à part les parents, mais il n'y a pas de famille qui permet d'avoir la continuité du lien au pays d'origine et donc de la culture d'origine, même si elle est indirecte, elle vient des parents. Peut-être que même les parents, comme mon père, n'ont pas voulu transmettre quoi que ce soit, parce qu'ils n'en ont pas même d'intérêt, même s'ils ont la langue et éventuellement quelques éléments culturels. Donc oui et non, pour les enfants. Je pense que mon père est le dernier en fait de l'aligner à avoir un tant soit peu de lien avec l'Algérie et toute la culture du Maghreb, en tout cas de ce pays-là. Ça n'ira pas beaucoup plus loin dans la transmission.
- Speaker #1
Alors c'est bête à dire, mais la liberté avec laquelle je m'habille, le look un peu, il est très français. La coupe aussi, de cheveux, très français. Là-bas, c'est un pays beaucoup plus traditionnel, beaucoup plus catholique, et là-dessus, je ne le rejoins pas du tout. Là-dessus, je vais être beaucoup plus hors des clous, beaucoup plus française, beaucoup plus sur la liberté. La liberté d'expression, des choses comme ça, où en Argentine, ce n'est pas du tout le cas. Et en France, si, on peut être libre d'être soi-même. et en Argentine, beaucoup moins. Ma grand-mère était très proche de ses deux sœurs, donc j'ai encore une grande tante qui est en vie aujourd'hui, c'est la dernière qui reste. Moi, j'aime les femmes, je ne lui dirai jamais, par exemple. Après, peut-être que mes tantes qui ont l'âge de ma mère, peut-être qu'un jour, et encore, si je leur dis, c'est pour leur présenter quelqu'un avec qui je sais que je vais faire un bon bout de chemin, etc. Donc, ouais, c'est un pays qui est beaucoup plus traditionnel. Mais par contre, j'ai une tante aussi à qui je raconte tout, à qui je dis les choses complètement. Mais elle ne fait pas partie de cette grande majorité. Typiquement, le dernier gros débat, on va dire, qu'il y a eu en Argentine, hors du président actuel, ça a été l'avortement. Et ma famille était complètement divisée là-dessus. Ils ne parlaient pas du tout du sujet parce qu'ils n'étaient pas d'accord. Le président sortant, pareil, c'est une division totale. Ça, c'est le côté passionnel, parfois un peu trop extrême. Je sais que ma famille n'a pas fêté Noël tous ensemble parce qu'ils ne sont pas d'accord sur le président sortant. Certains sont pour ce côté plus traditionnel qui est la majorité de l'Argentine parce qu'il a été élu. Et d'autres sont complètement contre. Ces personnes-là, oui, c'est plus facile de parler. Aux autres, ça reste un pays un peu trop traditionnel pour certaines choses. Moi, dans les transports en Argentine, je sais, franchement, fiche, mais je sais qu'on me regarde parce qu'ils se disent, non, elle n'est pas argentine avec un tel look, avec une coupe comme ça. C'est rare, les gens comme ça, là-bas. Les cheveux courants, les filles, elles ont les cheveux jusqu'aux fesses, toujours habillées avec des hauts talons parce qu'elles sont petites, donc elles mettent toujours des hauts hauts talons. Enfin, là-bas, il faut rentrer dans les cases et ce côté-là, je pense que je ne l'aurai jamais et je ne l'aime pas.
- Speaker #3
je ne vais pas là-bas, je n'ai pas envie d'aller là-bas, je n'ai pas envie de vivre là-bas, je n'ai pas envie de connaître toute cette... Enfin, ce n'est pas que je n'ai pas envie de la connaître, mais c'est que... J'ai déjà bien affaire avec toutes les connaissances que je dois absorber aujourd'hui pour devoir en plus m'absorber ces connaissances-là. Si on me les transmet via mes frères, mes tantes, etc., je les prends, j'écoute, ça a l'air très intéressant. Parfois, ça l'est. Parfois, je suis en désaccord complet avec ce qu'ils vont dire. Parfois, il y a des points culturels sur lesquels je ne suis pas du tout d'accord. Et parfois, ça va être des trucs où... Waouh, mais c'est génial, mais continue ! Waouh, elles étaient super zétères ! Et c'est super chouette !
- Speaker #1
je pourrais pas faire plus de 4 ans ou 5 ans. Parce que les Argentins, ils ont des... Un truc, par exemple, qui me rendrait folle, c'est tout ce qui est papier en Argentine. Ici, en France, on veut payer une amende, on se connecte sur une application, on la paye. En Argentine, par exemple, un cas typique, pour avoir le permis, il faut avoir une pièce d'identité, par exemple, et pour avoir la pièce d'identité, il faut avoir le permis. C'est un... Par exemple. C'est un espèce de cercle sans fin. Et je pense que quand on a été complètement élevés en France, même de double culture, mais complètement élevés en France avec les habitudes françaises, vivre dans un pays comme ça, au bout d'un moment, ça use. Par exemple, la retraite, pareil, moi, ça m'avait... Quand je l'ai appris en Argentine, quand mes grands-parents étaient à la retraite... On ne se déclare pas mort en Argentine. On doit aller se déclarer vivant tous les trois mois. Donc pour toucher la retraite, mes grands-parents devaient aller, je ne sais plus si c'était à la banque ou je ne sais où, signer un papier, dire je suis encore en vie pour que la retraite continue à tomber. Sinon, il y avait... plus de retraite. C'est des petites choses comme ça qui, quand on a été élevés, par contre, à 100% en France sans y avoir vécu, je pense qu'ils peuvent rendre complètement fous au bout d'un moment.
- Speaker #4
Quand on a eu le soleil dans son cœur et dans sa tête tôt et jeune, j'ai vécu dans un milieu paternel très chaleureux. Je pense que je suis chaleureuse. Quand je me sens à l'aise et je sais mettre les gens à l'aise chez moi, les couleurs, les odeurs, toutes ces choses sont restées. C'est très important pour moi. J'ai encore des parfums. Je les achète. Made in Morocco, made in Marrakech. Des bouchées parfumées, les épices. J'ai conscience de la beauté de ce pays et de la nature environnante. Quand on fait de la cuisine marocaine, on rend hommage aux fleurs, aux plantes, aux épices. Et j'ai les couleurs, j'ai le souk dans la tête. J'ai le souk, je sais reconnaître un tas de paprika, de cumin, à l'odeur, tout, tout, tout.