Speaker #0Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. les biais psychologiques des cadres dans une négociation de départ. Dans une négociation de départ, les hauts cadres et cadres dirigeants ont souvent des biais psychologiques qui vont les handicaper dans cette négociation. Sur le papier, ils ont tout pour réussir. Ce sont des cadres très diplômés qui ont fait de brillantes études, de très belles carrières, ils ont l'ancienneté et le salaire pour eux. Mais ils ont des failles psychologiques qui vont les empêcher de négocier ou vont faire échouer cette négociation. J'exerce comme avocat depuis 20 ans et j'ai conseillé plus de 5000 cadres dans leurs négociations de départ. Et voici les biais psychologiques qui reviennent le plus souvent. D'abord, il y a beaucoup de cadres qui ont un sentiment de loyauté beaucoup trop fort envers leur entreprise. C'est tout à fait compréhensible. Ils ont passé 10 ans, 15 ans, parfois plus de 20 ans dans cette entreprise. Ils y ont passé plus de temps qu'avec leur propre famille. Ils y ont noué des amitiés. Ils ont vécu des moments forts. Ils ont été récompensés. Ils ont eu de la reconnaissance. Ils ont grandi avec cette entreprise. Mais lorsque l'entreprise va mettre en place une stratégie pour les pousser à la démission ou pour monter un dossier de licenciement, Ils vont refuser de voir cette réalité. Ils vont être dans le déni. Et donc, ils ne vont pas se défendre. En un mot, ils vont y croire jusqu'au bout. Et malheureusement, souvent, ce sont ces cadres qui ne vont rien négocier du tout, qui vont être complètement choqués, sidérés par le licenciement qu'ils vont subir, et qui ne consulteront jamais ou trop tard un avocat. Donc quand Par chance, ces cadres viennent me consulter, mon rôle est de leur ouvrir les yeux, de leur expliquer que leur loyauté est mal placée. Si l'entreprise se comporte mal, ils doivent en prendre conscience et se défendre. Le deuxième défaut de certains cadres, c'est qu'ils réfléchissent trop et trop longtemps. Ça fait partie de leur profil, c'est souvent des personnes très diplômées qui ont l'habitude d'analyser... parfois de suranalyser, de prendre beaucoup de temps avant de prendre une décision. Mais malheureusement, lorsque l'entreprise a un plan, elle va beaucoup plus vite. Et le risque, c'est que l'entreprise dégaine la première et qu'eux dégainent trop tard. Parce qu'il faut bien être conscient d'une chose, si l'entreprise lance le licenciement, à ce moment-là, il y a des stratégies que le cadre ne peut plus utiliser. Alors qu'au contraire, si c'est le cadre qui déclenche une stratégie en premier, dans certains cas, l'entreprise est bloquée et ne peut plus mettre en œuvre sa procédure de licenciement. Malheureusement, régulièrement, j'ai des cadres qui soit me consultent trop tard, soit, pire, me consultent suffisamment tôt, mais prennent ensuite tellement de temps pour réfléchir qu'un matin, ils me rappellent il m'envoie un email désespéré en me disant « Maître, on vient de me couper les accès, je viens de recevoir une convocation à un entretien de licenciement. » Et à ce moment-là, c'est plus difficile de négocier un départ. Le troisième biais psychologique du cadre qui peut compromettre sa négociation, c'est la peur d'être au chômage. Ils ont tellement peur d'être au chômage qu'ils vont... commencer à chercher un autre poste dans une autre entreprise, ils vont obtenir une offre chez un nouvel employeur, qui évidemment va leur dire « je vous attends le plus vite possible, quand est-ce que vous arrivez ? » Et à ce moment-là, ils vont être obligés de poser leur démission dans leur entreprise actuelle, et évidemment, une fois qu'ils auront posé leur démission, il n'y aura plus rien à négocier. L'entreprise se dit Il a démissionné, je n'ai pas d'indemnité à lui verser, il ne peut même pas m'attaquer en justice, c'est lui qui a rompu le contrat de travail. Donc en réalité, cette peur d'être au chômage va les conduire à rechercher le nouvel emploi avant d'avoir conclu un accord amiable avec leur entreprise. Et c'est ça qui va compromettre toute la négociation. En réalité, il faut faire les choses dans le bon ordre. D'abord, on prend conseil avec un avocat. On négocie son départ et une fois que l'accord amiable est signé, là on est en sécurité financière et on a le temps de rechercher un nouveau poste dans une nouvelle entreprise. L'image que les cadres ont d'eux-mêmes, c'est qu'ils ne sont pas des salariés médiocres qui abusent du système, qui se mettent en arrêt maladie ou qui cherchent à extorquer des indemnités à leur entreprise. Et en fait, c'est cette... estiment de soi un peu excessives, qui va souvent les conduire à ne pas se mettre en arrêt maladie alors qu'ils sont harcelés, à ne pas chercher à négocier leur départ alors qu'ils pourraient le négocier. Mais le problème avec ça, c'est que le cadre harcelé qui ne se met pas en arrêt maladie, d'abord, il va discréditer son dossier de harcèlement. Tout le monde pensera, mais s'il était tellement harcelé, s'il souffrait... autant comment ça se fait qu'il n'y ait pas de dossier médical, comment ça se fait qu'il n'ait pas un seul jour d'arrêt maladie. Et surtout, cette posture de déni va mettre le cadre en danger parce qu'à un moment donné, son corps va lâcher. J'ai vu beaucoup de cas de burn-out où le cadre ne voulait pas se mettre en arrêt maladie et un matin, c'est son corps qui le lâchait complètement. Donc mon travail... Ça va être aussi d'expliquer à ces cadres qu'en prenant un arrêt maladie, ils n'abusent pas du système. Ils ont cotisé toute leur vie à ce système d'assurance maladie. C'est légitime lorsqu'ils sont en souffrance au travail qu'ils bénéficient des indemnités de ce même système d'assurance. Le dernier biais psychologique qui bloque les cadres dans une négociation, c'est la crainte pour leur réputation professionnelle. Le cadre, souvent, ne veut même pas rentrer en négociation car il a peur que son employeur compromette sa recherche d'emploi futur. Les cadres pensent que le monde est petit dans leur secteur, la banque, la finance, l'assurance, les nouvelles technologies. Et ils pensent donc que s'ils rentrent dans un rapport de force avec leur entreprise, eh bien leur entreprise les empêchera de retrouver un nouvel emploi. Comme s'ils allaient se retrouver sur une espèce de liste noire des cadres à ne surtout pas recruter. Eh bien, je vous le dis, avec mes 22 années d'expérience, cette crainte est très exagérée. En réalité, c'est en passant un accord amiable avec votre entreprise que vous allez protéger votre réputation professionnelle. Pourquoi ? Parce que dans cet accord, on pourra négocier une clause de confidentialité. sur les conditions de votre départ, une clause de non-dénigrement qui interdira à l'entreprise et à ses cadres de dire du mal de vous à d'autres entreprises, et donc votre réputation sera protégée. Mais on peut, en plus, négocier une clause de bon renseignement qui va obliger l'entreprise positivement à dire du bien de vous à des chasseurs de tête ou à des employeurs, et on peut même négocier... Une lettre de recommandation. Et à ce moment-là, non seulement votre réputation est protégée, mais elle est même enjolivée. En revanche, si vous n'entrez pas en négociation avec votre entreprise, que va-t-il se passer pour votre réputation ? Eh bien, lorsque vous rechercherez un nouvel emploi, même plusieurs années plus tard, et que votre entreprise sera contactée par des chasseurs de tête, des RH, elle sera libre de dire ce qu'elle veut de vous. Si en reprenant le dossier, elle voit des évaluations annuelles pas terribles, une lettre de licenciement un petit peu à charge, elle pourra tout à fait dire tout le mal qu'elle pense de vous. Donc c'est un paradoxe. Si vous rentrez dans un rapport de force que vous négociez un départ, votre réputation est protégée. Si vous partez sans négocier, votre réputation est en risque. Donc ma mission d'avocat, c'est de... casser ces biais psychologiques chez les cadres qui me consultent. C'est de les empêcher de passer à côté d'une belle négociation pour des raisons purement psychologiques. Donc souvent, les obstacles à une négociation amiable sont purement psychologiques. Et mon rôle d'avocat, lorsque je reçois ces cadres en consultation, c'est de lever ces barrières psychologiques pour leur permettre de négocier un beau départ. Une fois que le cadre a réussi à dépasser ses biais psychologiques, ensuite ça n'est plus qu'une question de temps pour qu'il sorte par le haut. Si vous avez écouté cet épisode jusqu'à la fin, c'est que ça vous a plu. Alors, ne le gardez pas pour vous, partagez-le, diffusez-le auprès de vos collègues, de vos amis, de votre famille qui pourraient avoir besoin de ces conseils. Et si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils... personnalisé, c'est possible. Vous pouvez contacter le cabinet AvisBiton. Le meilleur moyen de nous toucher, c'est de remplir le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com biton avec deux t. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des Cadres.