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Droit des cadres — 22 ans d’expertise juridique au service des cadres en entreprise

De cadre à avocat en droit du travail : comment j’ai transformé l’épreuve du harcèlement en nouvelle carrière

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12min |30/09/2025
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Description

Maître Avi Bitton, avocat en Droit du Travail depuis plus de 22 ans pour le conseil des cadres et cadres dirigeants, décrypte pour vous chaque mardi les grands sujets que tout cadre doit maîtriser : négociation de départ, rupture conventionnelle, mobilité, RH, expatriation, rémunération, harcèlement, licenciement, clause de non-concurrence… Il est essentiel que vous connaissiez vos droits.


Cet épisode revient sur son parcours de cadre, épuisé par la charge horaire, devenu délégué syndical et rapidement ciblé par du harcèlement moral. À travers ce récit, Maître Avi Bitton partage les erreurs commises et les conséquences sur sa vie professionnelle. Aujourd’hui, avec 20 ans d’expertise, il propose les clés d’une stratégie professionnelle efficace, l’importance de se défendre contre la pression managériale, et d’activer les bons leviers juridiques dès les premiers signes. Un partage d’expérience qui souligne la nécessité de l’accompagnement juridique pour les cadres lors d’une rupture conventionnelle ou d’une négociation de départ.


Si cet épisode vous a plu, partagez, commentez et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains.


Vous êtes cadre, cadre supérieur ou cadre dirigeant et vous vivez une situation de pression au travail ou préparez une négociation de départ ?

Faites-vous accompagner par Avi Bitton Avocats & Associés, cabinet en droit du travail des cadres et cadres dirigeants

www.avibitton.com/cadres-dirigeants


Une production Agence Personnelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris, et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions, et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. Je comprends les cadres que je défends parce que j'ai vécu ce qu'ils vivent. La négociation de départ, je l'ai d'abord faite pour moi avant de la faire pour les autres. Mon expérience comme cadre dans une multinationale, ça a été mon baptême d'avocat en droit du travail. Si aujourd'hui je suis efficace dans mes négociations de rupture conventionnelle, de licenciement amiable pour des hauts... cadre, c'est parce que j'ai commencé par le faire pour moi-même. Je suis passé par là. J'étais un jeune cadre, je sortais de l'université de la Sorbonne, j'avais été aussi diplômé de l'université de Londres, la London School of Economics, et je commençais dans cette multinationale qui était le leader au niveau mondial dans son domaine. J'étais dans l'équipe financement structuré. Et je travaillais littéralement jour et nuit sans compter mes heures. A l'époque, je pensais gagner bien ma vie. Quand je regardais le salaire en bas de la fiche de paye, je me disais, bon ben ça valait le coup de faire toutes ces études, de travailler jour et nuit car j'étais bien payé. Mais un jour, j'ai appris à compter et j'ai fait un calcul que je n'aurais jamais dû faire. J'ai pris mon salaire, je l'ai divisé par le nombre d'heures travaillées. Et là, je me suis rendu compte qu'avec mes 7 ans d'études, j'étais payé comme un garçon de café, mais sans les pourboires. Mais le pire, c'est que je n'étais pas reconnu à ma juste valeur par mon entreprise. Et à ce moment-là, j'ai eu une prise de conscience. J'ai pris une initiative très audacieuse. Je me suis rapproché d'un syndicat qui m'a désigné représentant syndical. Évidemment. Ça a été un tremblement de terre dans cette entreprise. C'était pour eux une déclaration de guerre. Et à compter de ce jour, ils ont tout fait pour me faire craquer. J'ai subi un véritable harcèlement. Tout d'abord, ils m'ont changé de bureau. Je n'étais plus avec un collègue jeune cadre de mon âge. Ils m'ont mis avec un manager qui attendait de gravir un échelon supplémentaire et qui était prêt à tout. pour gravir cet échelon. Son test de passage pour gravir cet échelon, c'était moi. Il devait réussir à me faire craquer. Mon quotidien, c'était de venir dans l'entreprise de 10h à 19h, assis face à lui toute la journée, sans avoir de travail, parce qu'évidemment, on m'avait retiré tous mes dossiers. Mais si j'avais le malheur de respirer un peu trop fort, il pouvait hurler, taper sur la table, tout faire. pour me faire craquer. L'entreprise n'attendait qu'une chose, c'est que je me mette en arrêt maladie. Parce qu'à ce moment-là, évidemment, je ne leur coûterai plus rien. Ils n'auraient plus à me verser mon salaire. Parallèlement, l'entreprise essayait de me licencier. Je dis essayer parce qu'étant donné que j'avais pris un mandat syndical, j'étais salarié protégé. C'est-à-dire que l'entreprise était obligée d'obtenir l'autorisation de l'inspection du travail. pour pouvoir me licencier. Donc l'entreprise a demandé cette autorisation de l'inspection du travail, qui a fait son enquête et qui, au bout de deux mois, a rendu une décision de refus de licenciement. En un mot, l'entreprise était condamnée à me garder dans ses murs ad vitam aeternam. Mais le président de l'entreprise ne voulait pas en rester là, donc ils ont fait appel de la décision de l'inspection du travail. Cet appel a été fait devant le ministre du Travail. Il y a un service du ministère du Travail qui s'occupe de ces recours. Pendant ce temps-là, j'étais toujours dans l'entreprise et ma présence, évidemment, gênait. J'étais un affront à l'autorité de la direction, celui qu'on n'arrive pas à sortir, l'aveu de leur impuissance. Alors, l'entreprise a redoublé d'efforts pour me faire craquer. Ils m'ont notifié mon augmentation annuelle, qui était évidemment une non-augmentation, 0, quelque chose qui correspondait à une vague augmentation du coût de la vie. Et elle a décidé de m'humilier publiquement. Lors d'une réunion de tout le personnel français, 300 collègues, le président m'a directement pris à partie. En un mot, la direction avait décidé d'appliquer une nouvelle mesure défavorable pour tous les salariés et elle affirmait que la raison de cette mesure, c'était moi, c'était de ma faute. Mais en réalité, l'entreprise était impuissante. Elle était en situation de blocage, dans une impasse, parce que j'étais salarié protégé et qu'elle devait me garder dans ses murs. Au final, on rentrait dans une guerre du jour. Une guerre du jour qui a duré un an. Un an pendant lesquels j'ai perdu 7 ou 8 kilos en quelques mois. J'avais du mal à dormir, j'avais du mal à me nourrir. J'avoue que parfois j'arrivais avec la boule au ventre, tremblant, le matin au bureau. Mais en même temps, j'utilisais tout ce temps qui m'était donné pour préparer mon dossier et me défendre. Alors je ne vais pas vous dire que le quotidien était facile. Évidemment, comme tous mes collègues étaient au courant de l'affaire, vous avez ceux qui ne me saluaient plus, qui n'osaient plus me serrer la main, et puis vous en avez d'autres qui discrètement me faisaient un petit clin d'œil, levaient le pouce parce qu'ils avaient compris qu'en défendant mes droits, finalement, je défendais les droits de tous mes collègues, de tous les salariés de l'entreprise. Cette affaire a duré un an, mais elle aurait pu durer encore des années. Mais heureusement, à un moment donné, L'entreprise a compris que je ne cèderai pas et elle a fini par négocier. Je ne vais pas révéler tous les détails de cette négociation, mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai obtenu des indemnités beaucoup plus élevées que ce que j'aurais pu obtenir au tribunal. On dit souvent qu'une mauvaise transaction vaut mieux qu'un bon procès. En l'occurrence, j'ai obtenu une bonne transaction et j'ai évité un mauvais procès. Voilà mon histoire, voilà mon baptême d'avocat qui conseille les cadres dans leur négociation de départ. Ce qui est intéressant, c'est d'analyser avec 20 ans de recul et d'expérience quelles ont été mes bonnes décisions et quelles ont été mes erreurs dans cette négociation de départ. D'abord, je vais commencer par mes erreurs. Ma première erreur, c'est d'avoir... tarder à désigner un avocat. J'aurais dû faire preuve d'humilité et dès le début du conflit désigner un avocat pour me conseiller. J'ai fini par le faire mais j'aurais dû le faire avant. Ça m'aurait évité quelques erreurs stratégiques et peut-être que la négociation n'aurait pas mis un an mais qu'elle se serait dénouée en 2-3 mois. D'ailleurs, aujourd'hui, quand je conseille des cadres, J'arrive à un accord en à peu près 2, 3, parfois 4 mois. Ensuite, mon autre erreur, ça a été de ne pas me mettre en arrêt maladie. Comme je l'ai expliqué, ma santé en a pris un coup, j'ai beaucoup maigri, j'ai eu des problèmes de sommeil, de stress. J'aurais dû écouter mon corps. Ça n'était pas dans ma culture de me mettre en arrêt maladie. Je me disais que j'étais résilient, que les arrêts maladie, c'était pour les autres. C'est une erreur, non seulement ça a nuit à ma santé, mais ça a aussi nuit à mon dossier de harcèlement. Pour démontrer un harcèlement moral, il faut qu'il y ait un volet médical. Un juge ne comprendrait pas que vous vous plaignez de harcèlement, mais que ça n'a eu aucune conséquence sur votre état de santé. Ça, ce sont les erreurs que j'ai commises. Mais heureusement, à côté, j'ai pris des bonnes décisions stratégiques. qui m'ont permis de parvenir à cet accord très favorable. D'abord, évidemment, je n'ai pas démissionné. Je n'ai pas commencé à chercher un poste ailleurs, ce qui m'aurait conduit à démissionner. Parce qu'évidemment, quand on commence à chercher ailleurs, qu'on trouve un poste et qu'ensuite on démissionne pour le rejoindre, l'entreprise s'est débarrassée de vous. Elle n'a plus aucune raison de négocier à l'amiable et de vous verser des indemnités. C'est le réflexe naturel de beaucoup de cadres de se dire « bon, je suis en souffrance, ça ne va pas, je vais commencer à chercher ailleurs un meilleur poste et puis je m'en irai » . L'autre bonne décision que j'ai prise, c'est de dénoncer... à la direction, par écrit, le harcèlement moral dont j'étais victime. Parce qu'à partir de ce moment-là, j'étais protégé par le Code du travail. Il faut rappeler qu'en droit du travail, lorsqu'un salarié dénonce un harcèlement, il ne peut pas être sanctionné ou licencié pour avoir dénoncé ce harcèlement. Donc à partir du moment où vous signalez par écrit ce harcèlement à l'entreprise, elle est un petit peu bloquée. Si elle vous licencie par la suite, le risque, c'est que le tribunal condamne la société en lui disant « Vous l'avez licenciée parce qu'il s'est plaint de harcèlement » . Donc, il ne faut pas commettre l'erreur, quand on est victime d'une forme de harcèlement, de se taire et de ne rien dire. Et la dernière bonne décision que j'ai prise, évidemment, c'est de prendre un avocat. J'aurais pu essayer de me défendre tout seul en me disant que j'avais les connaissances juridiques nécessaires. Mais je n'avais pas le recul, il y avait l'affect, il y avait les sentiments, la colère, tout ce qui peut vous rendre aveugle dans une négociation. Vous avez besoin d'un avocat qui a toutes les connaissances juridiques, mais qui a surtout le recul, la hauteur nécessaire pour vous conseiller, vous éviter des erreurs et mettre en place une stratégie efficace. c'est tout cela qui m'a permis d'obtenir un accord amiable très favorable par rapport à mon ancienneté et à mon salaire. Donc voilà comment le destin m'a conduit à conseiller les cadres qui sont en difficulté pour négocier leur départ. J'étais destiné au monde des affaires et de la finance, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit, dans ma vie professionnelle, et depuis, je n'en suis jamais sorti. Donc voilà pourquoi aujourd'hui et depuis 20 ans, je conseille des cadres. Je les aide quand ils sont en difficulté à sortir par le haut. C'est ce que j'ai fait pour moi et c'est ce que je fais maintenant pour eux. Si vous avez écouté cet épisode jusqu'à la fin, c'est que ça vous a plu. Alors, ne le gardez pas pour vous, partagez-le, diffusez-le auprès de vos collègues, de vos amis, de votre famille qui pourraient avoir besoin de ces conseils. Et si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils personnalisés, c'est possible, vous pouvez contacter le cabinet Avis Biton. Le meilleur moyen de nous toucher, c'est de remplir le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com, biton avec deux t. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des cadres.

Description

Maître Avi Bitton, avocat en Droit du Travail depuis plus de 22 ans pour le conseil des cadres et cadres dirigeants, décrypte pour vous chaque mardi les grands sujets que tout cadre doit maîtriser : négociation de départ, rupture conventionnelle, mobilité, RH, expatriation, rémunération, harcèlement, licenciement, clause de non-concurrence… Il est essentiel que vous connaissiez vos droits.


Cet épisode revient sur son parcours de cadre, épuisé par la charge horaire, devenu délégué syndical et rapidement ciblé par du harcèlement moral. À travers ce récit, Maître Avi Bitton partage les erreurs commises et les conséquences sur sa vie professionnelle. Aujourd’hui, avec 20 ans d’expertise, il propose les clés d’une stratégie professionnelle efficace, l’importance de se défendre contre la pression managériale, et d’activer les bons leviers juridiques dès les premiers signes. Un partage d’expérience qui souligne la nécessité de l’accompagnement juridique pour les cadres lors d’une rupture conventionnelle ou d’une négociation de départ.


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    Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris, et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions, et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. Je comprends les cadres que je défends parce que j'ai vécu ce qu'ils vivent. La négociation de départ, je l'ai d'abord faite pour moi avant de la faire pour les autres. Mon expérience comme cadre dans une multinationale, ça a été mon baptême d'avocat en droit du travail. Si aujourd'hui je suis efficace dans mes négociations de rupture conventionnelle, de licenciement amiable pour des hauts... cadre, c'est parce que j'ai commencé par le faire pour moi-même. Je suis passé par là. J'étais un jeune cadre, je sortais de l'université de la Sorbonne, j'avais été aussi diplômé de l'université de Londres, la London School of Economics, et je commençais dans cette multinationale qui était le leader au niveau mondial dans son domaine. J'étais dans l'équipe financement structuré. Et je travaillais littéralement jour et nuit sans compter mes heures. A l'époque, je pensais gagner bien ma vie. Quand je regardais le salaire en bas de la fiche de paye, je me disais, bon ben ça valait le coup de faire toutes ces études, de travailler jour et nuit car j'étais bien payé. Mais un jour, j'ai appris à compter et j'ai fait un calcul que je n'aurais jamais dû faire. J'ai pris mon salaire, je l'ai divisé par le nombre d'heures travaillées. Et là, je me suis rendu compte qu'avec mes 7 ans d'études, j'étais payé comme un garçon de café, mais sans les pourboires. Mais le pire, c'est que je n'étais pas reconnu à ma juste valeur par mon entreprise. Et à ce moment-là, j'ai eu une prise de conscience. J'ai pris une initiative très audacieuse. Je me suis rapproché d'un syndicat qui m'a désigné représentant syndical. Évidemment. Ça a été un tremblement de terre dans cette entreprise. C'était pour eux une déclaration de guerre. Et à compter de ce jour, ils ont tout fait pour me faire craquer. J'ai subi un véritable harcèlement. Tout d'abord, ils m'ont changé de bureau. Je n'étais plus avec un collègue jeune cadre de mon âge. Ils m'ont mis avec un manager qui attendait de gravir un échelon supplémentaire et qui était prêt à tout. pour gravir cet échelon. Son test de passage pour gravir cet échelon, c'était moi. Il devait réussir à me faire craquer. Mon quotidien, c'était de venir dans l'entreprise de 10h à 19h, assis face à lui toute la journée, sans avoir de travail, parce qu'évidemment, on m'avait retiré tous mes dossiers. Mais si j'avais le malheur de respirer un peu trop fort, il pouvait hurler, taper sur la table, tout faire. pour me faire craquer. L'entreprise n'attendait qu'une chose, c'est que je me mette en arrêt maladie. Parce qu'à ce moment-là, évidemment, je ne leur coûterai plus rien. Ils n'auraient plus à me verser mon salaire. Parallèlement, l'entreprise essayait de me licencier. Je dis essayer parce qu'étant donné que j'avais pris un mandat syndical, j'étais salarié protégé. C'est-à-dire que l'entreprise était obligée d'obtenir l'autorisation de l'inspection du travail. pour pouvoir me licencier. Donc l'entreprise a demandé cette autorisation de l'inspection du travail, qui a fait son enquête et qui, au bout de deux mois, a rendu une décision de refus de licenciement. En un mot, l'entreprise était condamnée à me garder dans ses murs ad vitam aeternam. Mais le président de l'entreprise ne voulait pas en rester là, donc ils ont fait appel de la décision de l'inspection du travail. Cet appel a été fait devant le ministre du Travail. Il y a un service du ministère du Travail qui s'occupe de ces recours. Pendant ce temps-là, j'étais toujours dans l'entreprise et ma présence, évidemment, gênait. J'étais un affront à l'autorité de la direction, celui qu'on n'arrive pas à sortir, l'aveu de leur impuissance. Alors, l'entreprise a redoublé d'efforts pour me faire craquer. Ils m'ont notifié mon augmentation annuelle, qui était évidemment une non-augmentation, 0, quelque chose qui correspondait à une vague augmentation du coût de la vie. Et elle a décidé de m'humilier publiquement. Lors d'une réunion de tout le personnel français, 300 collègues, le président m'a directement pris à partie. En un mot, la direction avait décidé d'appliquer une nouvelle mesure défavorable pour tous les salariés et elle affirmait que la raison de cette mesure, c'était moi, c'était de ma faute. Mais en réalité, l'entreprise était impuissante. Elle était en situation de blocage, dans une impasse, parce que j'étais salarié protégé et qu'elle devait me garder dans ses murs. Au final, on rentrait dans une guerre du jour. Une guerre du jour qui a duré un an. Un an pendant lesquels j'ai perdu 7 ou 8 kilos en quelques mois. J'avais du mal à dormir, j'avais du mal à me nourrir. J'avoue que parfois j'arrivais avec la boule au ventre, tremblant, le matin au bureau. Mais en même temps, j'utilisais tout ce temps qui m'était donné pour préparer mon dossier et me défendre. Alors je ne vais pas vous dire que le quotidien était facile. Évidemment, comme tous mes collègues étaient au courant de l'affaire, vous avez ceux qui ne me saluaient plus, qui n'osaient plus me serrer la main, et puis vous en avez d'autres qui discrètement me faisaient un petit clin d'œil, levaient le pouce parce qu'ils avaient compris qu'en défendant mes droits, finalement, je défendais les droits de tous mes collègues, de tous les salariés de l'entreprise. Cette affaire a duré un an, mais elle aurait pu durer encore des années. Mais heureusement, à un moment donné, L'entreprise a compris que je ne cèderai pas et elle a fini par négocier. Je ne vais pas révéler tous les détails de cette négociation, mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai obtenu des indemnités beaucoup plus élevées que ce que j'aurais pu obtenir au tribunal. On dit souvent qu'une mauvaise transaction vaut mieux qu'un bon procès. En l'occurrence, j'ai obtenu une bonne transaction et j'ai évité un mauvais procès. Voilà mon histoire, voilà mon baptême d'avocat qui conseille les cadres dans leur négociation de départ. Ce qui est intéressant, c'est d'analyser avec 20 ans de recul et d'expérience quelles ont été mes bonnes décisions et quelles ont été mes erreurs dans cette négociation de départ. D'abord, je vais commencer par mes erreurs. Ma première erreur, c'est d'avoir... tarder à désigner un avocat. J'aurais dû faire preuve d'humilité et dès le début du conflit désigner un avocat pour me conseiller. J'ai fini par le faire mais j'aurais dû le faire avant. Ça m'aurait évité quelques erreurs stratégiques et peut-être que la négociation n'aurait pas mis un an mais qu'elle se serait dénouée en 2-3 mois. D'ailleurs, aujourd'hui, quand je conseille des cadres, J'arrive à un accord en à peu près 2, 3, parfois 4 mois. Ensuite, mon autre erreur, ça a été de ne pas me mettre en arrêt maladie. Comme je l'ai expliqué, ma santé en a pris un coup, j'ai beaucoup maigri, j'ai eu des problèmes de sommeil, de stress. J'aurais dû écouter mon corps. Ça n'était pas dans ma culture de me mettre en arrêt maladie. Je me disais que j'étais résilient, que les arrêts maladie, c'était pour les autres. C'est une erreur, non seulement ça a nuit à ma santé, mais ça a aussi nuit à mon dossier de harcèlement. Pour démontrer un harcèlement moral, il faut qu'il y ait un volet médical. Un juge ne comprendrait pas que vous vous plaignez de harcèlement, mais que ça n'a eu aucune conséquence sur votre état de santé. Ça, ce sont les erreurs que j'ai commises. Mais heureusement, à côté, j'ai pris des bonnes décisions stratégiques. qui m'ont permis de parvenir à cet accord très favorable. D'abord, évidemment, je n'ai pas démissionné. Je n'ai pas commencé à chercher un poste ailleurs, ce qui m'aurait conduit à démissionner. Parce qu'évidemment, quand on commence à chercher ailleurs, qu'on trouve un poste et qu'ensuite on démissionne pour le rejoindre, l'entreprise s'est débarrassée de vous. Elle n'a plus aucune raison de négocier à l'amiable et de vous verser des indemnités. C'est le réflexe naturel de beaucoup de cadres de se dire « bon, je suis en souffrance, ça ne va pas, je vais commencer à chercher ailleurs un meilleur poste et puis je m'en irai » . L'autre bonne décision que j'ai prise, c'est de dénoncer... à la direction, par écrit, le harcèlement moral dont j'étais victime. Parce qu'à partir de ce moment-là, j'étais protégé par le Code du travail. Il faut rappeler qu'en droit du travail, lorsqu'un salarié dénonce un harcèlement, il ne peut pas être sanctionné ou licencié pour avoir dénoncé ce harcèlement. Donc à partir du moment où vous signalez par écrit ce harcèlement à l'entreprise, elle est un petit peu bloquée. Si elle vous licencie par la suite, le risque, c'est que le tribunal condamne la société en lui disant « Vous l'avez licenciée parce qu'il s'est plaint de harcèlement » . Donc, il ne faut pas commettre l'erreur, quand on est victime d'une forme de harcèlement, de se taire et de ne rien dire. Et la dernière bonne décision que j'ai prise, évidemment, c'est de prendre un avocat. J'aurais pu essayer de me défendre tout seul en me disant que j'avais les connaissances juridiques nécessaires. Mais je n'avais pas le recul, il y avait l'affect, il y avait les sentiments, la colère, tout ce qui peut vous rendre aveugle dans une négociation. Vous avez besoin d'un avocat qui a toutes les connaissances juridiques, mais qui a surtout le recul, la hauteur nécessaire pour vous conseiller, vous éviter des erreurs et mettre en place une stratégie efficace. c'est tout cela qui m'a permis d'obtenir un accord amiable très favorable par rapport à mon ancienneté et à mon salaire. Donc voilà comment le destin m'a conduit à conseiller les cadres qui sont en difficulté pour négocier leur départ. J'étais destiné au monde des affaires et de la finance, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit, dans ma vie professionnelle, et depuis, je n'en suis jamais sorti. Donc voilà pourquoi aujourd'hui et depuis 20 ans, je conseille des cadres. Je les aide quand ils sont en difficulté à sortir par le haut. C'est ce que j'ai fait pour moi et c'est ce que je fais maintenant pour eux. Si vous avez écouté cet épisode jusqu'à la fin, c'est que ça vous a plu. Alors, ne le gardez pas pour vous, partagez-le, diffusez-le auprès de vos collègues, de vos amis, de votre famille qui pourraient avoir besoin de ces conseils. Et si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils personnalisés, c'est possible, vous pouvez contacter le cabinet Avis Biton. Le meilleur moyen de nous toucher, c'est de remplir le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com, biton avec deux t. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des cadres.

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Cet épisode revient sur son parcours de cadre, épuisé par la charge horaire, devenu délégué syndical et rapidement ciblé par du harcèlement moral. À travers ce récit, Maître Avi Bitton partage les erreurs commises et les conséquences sur sa vie professionnelle. Aujourd’hui, avec 20 ans d’expertise, il propose les clés d’une stratégie professionnelle efficace, l’importance de se défendre contre la pression managériale, et d’activer les bons leviers juridiques dès les premiers signes. Un partage d’expérience qui souligne la nécessité de l’accompagnement juridique pour les cadres lors d’une rupture conventionnelle ou d’une négociation de départ.


Si cet épisode vous a plu, partagez, commentez et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains.


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    Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris, et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions, et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. Je comprends les cadres que je défends parce que j'ai vécu ce qu'ils vivent. La négociation de départ, je l'ai d'abord faite pour moi avant de la faire pour les autres. Mon expérience comme cadre dans une multinationale, ça a été mon baptême d'avocat en droit du travail. Si aujourd'hui je suis efficace dans mes négociations de rupture conventionnelle, de licenciement amiable pour des hauts... cadre, c'est parce que j'ai commencé par le faire pour moi-même. Je suis passé par là. J'étais un jeune cadre, je sortais de l'université de la Sorbonne, j'avais été aussi diplômé de l'université de Londres, la London School of Economics, et je commençais dans cette multinationale qui était le leader au niveau mondial dans son domaine. J'étais dans l'équipe financement structuré. Et je travaillais littéralement jour et nuit sans compter mes heures. A l'époque, je pensais gagner bien ma vie. Quand je regardais le salaire en bas de la fiche de paye, je me disais, bon ben ça valait le coup de faire toutes ces études, de travailler jour et nuit car j'étais bien payé. Mais un jour, j'ai appris à compter et j'ai fait un calcul que je n'aurais jamais dû faire. J'ai pris mon salaire, je l'ai divisé par le nombre d'heures travaillées. Et là, je me suis rendu compte qu'avec mes 7 ans d'études, j'étais payé comme un garçon de café, mais sans les pourboires. Mais le pire, c'est que je n'étais pas reconnu à ma juste valeur par mon entreprise. Et à ce moment-là, j'ai eu une prise de conscience. J'ai pris une initiative très audacieuse. Je me suis rapproché d'un syndicat qui m'a désigné représentant syndical. Évidemment. Ça a été un tremblement de terre dans cette entreprise. C'était pour eux une déclaration de guerre. Et à compter de ce jour, ils ont tout fait pour me faire craquer. J'ai subi un véritable harcèlement. Tout d'abord, ils m'ont changé de bureau. Je n'étais plus avec un collègue jeune cadre de mon âge. Ils m'ont mis avec un manager qui attendait de gravir un échelon supplémentaire et qui était prêt à tout. pour gravir cet échelon. Son test de passage pour gravir cet échelon, c'était moi. Il devait réussir à me faire craquer. Mon quotidien, c'était de venir dans l'entreprise de 10h à 19h, assis face à lui toute la journée, sans avoir de travail, parce qu'évidemment, on m'avait retiré tous mes dossiers. Mais si j'avais le malheur de respirer un peu trop fort, il pouvait hurler, taper sur la table, tout faire. pour me faire craquer. L'entreprise n'attendait qu'une chose, c'est que je me mette en arrêt maladie. Parce qu'à ce moment-là, évidemment, je ne leur coûterai plus rien. Ils n'auraient plus à me verser mon salaire. Parallèlement, l'entreprise essayait de me licencier. Je dis essayer parce qu'étant donné que j'avais pris un mandat syndical, j'étais salarié protégé. C'est-à-dire que l'entreprise était obligée d'obtenir l'autorisation de l'inspection du travail. pour pouvoir me licencier. Donc l'entreprise a demandé cette autorisation de l'inspection du travail, qui a fait son enquête et qui, au bout de deux mois, a rendu une décision de refus de licenciement. En un mot, l'entreprise était condamnée à me garder dans ses murs ad vitam aeternam. Mais le président de l'entreprise ne voulait pas en rester là, donc ils ont fait appel de la décision de l'inspection du travail. Cet appel a été fait devant le ministre du Travail. Il y a un service du ministère du Travail qui s'occupe de ces recours. Pendant ce temps-là, j'étais toujours dans l'entreprise et ma présence, évidemment, gênait. J'étais un affront à l'autorité de la direction, celui qu'on n'arrive pas à sortir, l'aveu de leur impuissance. Alors, l'entreprise a redoublé d'efforts pour me faire craquer. Ils m'ont notifié mon augmentation annuelle, qui était évidemment une non-augmentation, 0, quelque chose qui correspondait à une vague augmentation du coût de la vie. Et elle a décidé de m'humilier publiquement. Lors d'une réunion de tout le personnel français, 300 collègues, le président m'a directement pris à partie. En un mot, la direction avait décidé d'appliquer une nouvelle mesure défavorable pour tous les salariés et elle affirmait que la raison de cette mesure, c'était moi, c'était de ma faute. Mais en réalité, l'entreprise était impuissante. Elle était en situation de blocage, dans une impasse, parce que j'étais salarié protégé et qu'elle devait me garder dans ses murs. Au final, on rentrait dans une guerre du jour. Une guerre du jour qui a duré un an. Un an pendant lesquels j'ai perdu 7 ou 8 kilos en quelques mois. J'avais du mal à dormir, j'avais du mal à me nourrir. J'avoue que parfois j'arrivais avec la boule au ventre, tremblant, le matin au bureau. Mais en même temps, j'utilisais tout ce temps qui m'était donné pour préparer mon dossier et me défendre. Alors je ne vais pas vous dire que le quotidien était facile. Évidemment, comme tous mes collègues étaient au courant de l'affaire, vous avez ceux qui ne me saluaient plus, qui n'osaient plus me serrer la main, et puis vous en avez d'autres qui discrètement me faisaient un petit clin d'œil, levaient le pouce parce qu'ils avaient compris qu'en défendant mes droits, finalement, je défendais les droits de tous mes collègues, de tous les salariés de l'entreprise. Cette affaire a duré un an, mais elle aurait pu durer encore des années. Mais heureusement, à un moment donné, L'entreprise a compris que je ne cèderai pas et elle a fini par négocier. Je ne vais pas révéler tous les détails de cette négociation, mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai obtenu des indemnités beaucoup plus élevées que ce que j'aurais pu obtenir au tribunal. On dit souvent qu'une mauvaise transaction vaut mieux qu'un bon procès. En l'occurrence, j'ai obtenu une bonne transaction et j'ai évité un mauvais procès. Voilà mon histoire, voilà mon baptême d'avocat qui conseille les cadres dans leur négociation de départ. Ce qui est intéressant, c'est d'analyser avec 20 ans de recul et d'expérience quelles ont été mes bonnes décisions et quelles ont été mes erreurs dans cette négociation de départ. D'abord, je vais commencer par mes erreurs. Ma première erreur, c'est d'avoir... tarder à désigner un avocat. J'aurais dû faire preuve d'humilité et dès le début du conflit désigner un avocat pour me conseiller. J'ai fini par le faire mais j'aurais dû le faire avant. Ça m'aurait évité quelques erreurs stratégiques et peut-être que la négociation n'aurait pas mis un an mais qu'elle se serait dénouée en 2-3 mois. D'ailleurs, aujourd'hui, quand je conseille des cadres, J'arrive à un accord en à peu près 2, 3, parfois 4 mois. Ensuite, mon autre erreur, ça a été de ne pas me mettre en arrêt maladie. Comme je l'ai expliqué, ma santé en a pris un coup, j'ai beaucoup maigri, j'ai eu des problèmes de sommeil, de stress. J'aurais dû écouter mon corps. Ça n'était pas dans ma culture de me mettre en arrêt maladie. Je me disais que j'étais résilient, que les arrêts maladie, c'était pour les autres. C'est une erreur, non seulement ça a nuit à ma santé, mais ça a aussi nuit à mon dossier de harcèlement. Pour démontrer un harcèlement moral, il faut qu'il y ait un volet médical. Un juge ne comprendrait pas que vous vous plaignez de harcèlement, mais que ça n'a eu aucune conséquence sur votre état de santé. Ça, ce sont les erreurs que j'ai commises. Mais heureusement, à côté, j'ai pris des bonnes décisions stratégiques. qui m'ont permis de parvenir à cet accord très favorable. D'abord, évidemment, je n'ai pas démissionné. Je n'ai pas commencé à chercher un poste ailleurs, ce qui m'aurait conduit à démissionner. Parce qu'évidemment, quand on commence à chercher ailleurs, qu'on trouve un poste et qu'ensuite on démissionne pour le rejoindre, l'entreprise s'est débarrassée de vous. Elle n'a plus aucune raison de négocier à l'amiable et de vous verser des indemnités. C'est le réflexe naturel de beaucoup de cadres de se dire « bon, je suis en souffrance, ça ne va pas, je vais commencer à chercher ailleurs un meilleur poste et puis je m'en irai » . L'autre bonne décision que j'ai prise, c'est de dénoncer... à la direction, par écrit, le harcèlement moral dont j'étais victime. Parce qu'à partir de ce moment-là, j'étais protégé par le Code du travail. Il faut rappeler qu'en droit du travail, lorsqu'un salarié dénonce un harcèlement, il ne peut pas être sanctionné ou licencié pour avoir dénoncé ce harcèlement. Donc à partir du moment où vous signalez par écrit ce harcèlement à l'entreprise, elle est un petit peu bloquée. Si elle vous licencie par la suite, le risque, c'est que le tribunal condamne la société en lui disant « Vous l'avez licenciée parce qu'il s'est plaint de harcèlement » . Donc, il ne faut pas commettre l'erreur, quand on est victime d'une forme de harcèlement, de se taire et de ne rien dire. Et la dernière bonne décision que j'ai prise, évidemment, c'est de prendre un avocat. J'aurais pu essayer de me défendre tout seul en me disant que j'avais les connaissances juridiques nécessaires. Mais je n'avais pas le recul, il y avait l'affect, il y avait les sentiments, la colère, tout ce qui peut vous rendre aveugle dans une négociation. Vous avez besoin d'un avocat qui a toutes les connaissances juridiques, mais qui a surtout le recul, la hauteur nécessaire pour vous conseiller, vous éviter des erreurs et mettre en place une stratégie efficace. c'est tout cela qui m'a permis d'obtenir un accord amiable très favorable par rapport à mon ancienneté et à mon salaire. Donc voilà comment le destin m'a conduit à conseiller les cadres qui sont en difficulté pour négocier leur départ. J'étais destiné au monde des affaires et de la finance, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit, dans ma vie professionnelle, et depuis, je n'en suis jamais sorti. Donc voilà pourquoi aujourd'hui et depuis 20 ans, je conseille des cadres. Je les aide quand ils sont en difficulté à sortir par le haut. C'est ce que j'ai fait pour moi et c'est ce que je fais maintenant pour eux. Si vous avez écouté cet épisode jusqu'à la fin, c'est que ça vous a plu. Alors, ne le gardez pas pour vous, partagez-le, diffusez-le auprès de vos collègues, de vos amis, de votre famille qui pourraient avoir besoin de ces conseils. Et si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils personnalisés, c'est possible, vous pouvez contacter le cabinet Avis Biton. Le meilleur moyen de nous toucher, c'est de remplir le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com, biton avec deux t. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des cadres.

Description

Maître Avi Bitton, avocat en Droit du Travail depuis plus de 22 ans pour le conseil des cadres et cadres dirigeants, décrypte pour vous chaque mardi les grands sujets que tout cadre doit maîtriser : négociation de départ, rupture conventionnelle, mobilité, RH, expatriation, rémunération, harcèlement, licenciement, clause de non-concurrence… Il est essentiel que vous connaissiez vos droits.


Cet épisode revient sur son parcours de cadre, épuisé par la charge horaire, devenu délégué syndical et rapidement ciblé par du harcèlement moral. À travers ce récit, Maître Avi Bitton partage les erreurs commises et les conséquences sur sa vie professionnelle. Aujourd’hui, avec 20 ans d’expertise, il propose les clés d’une stratégie professionnelle efficace, l’importance de se défendre contre la pression managériale, et d’activer les bons leviers juridiques dès les premiers signes. Un partage d’expérience qui souligne la nécessité de l’accompagnement juridique pour les cadres lors d’une rupture conventionnelle ou d’une négociation de départ.


Si cet épisode vous a plu, partagez, commentez et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains.


Vous êtes cadre, cadre supérieur ou cadre dirigeant et vous vivez une situation de pression au travail ou préparez une négociation de départ ?

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris, et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions, et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. Je comprends les cadres que je défends parce que j'ai vécu ce qu'ils vivent. La négociation de départ, je l'ai d'abord faite pour moi avant de la faire pour les autres. Mon expérience comme cadre dans une multinationale, ça a été mon baptême d'avocat en droit du travail. Si aujourd'hui je suis efficace dans mes négociations de rupture conventionnelle, de licenciement amiable pour des hauts... cadre, c'est parce que j'ai commencé par le faire pour moi-même. Je suis passé par là. J'étais un jeune cadre, je sortais de l'université de la Sorbonne, j'avais été aussi diplômé de l'université de Londres, la London School of Economics, et je commençais dans cette multinationale qui était le leader au niveau mondial dans son domaine. J'étais dans l'équipe financement structuré. Et je travaillais littéralement jour et nuit sans compter mes heures. A l'époque, je pensais gagner bien ma vie. Quand je regardais le salaire en bas de la fiche de paye, je me disais, bon ben ça valait le coup de faire toutes ces études, de travailler jour et nuit car j'étais bien payé. Mais un jour, j'ai appris à compter et j'ai fait un calcul que je n'aurais jamais dû faire. J'ai pris mon salaire, je l'ai divisé par le nombre d'heures travaillées. Et là, je me suis rendu compte qu'avec mes 7 ans d'études, j'étais payé comme un garçon de café, mais sans les pourboires. Mais le pire, c'est que je n'étais pas reconnu à ma juste valeur par mon entreprise. Et à ce moment-là, j'ai eu une prise de conscience. J'ai pris une initiative très audacieuse. Je me suis rapproché d'un syndicat qui m'a désigné représentant syndical. Évidemment. Ça a été un tremblement de terre dans cette entreprise. C'était pour eux une déclaration de guerre. Et à compter de ce jour, ils ont tout fait pour me faire craquer. J'ai subi un véritable harcèlement. Tout d'abord, ils m'ont changé de bureau. Je n'étais plus avec un collègue jeune cadre de mon âge. Ils m'ont mis avec un manager qui attendait de gravir un échelon supplémentaire et qui était prêt à tout. pour gravir cet échelon. Son test de passage pour gravir cet échelon, c'était moi. Il devait réussir à me faire craquer. Mon quotidien, c'était de venir dans l'entreprise de 10h à 19h, assis face à lui toute la journée, sans avoir de travail, parce qu'évidemment, on m'avait retiré tous mes dossiers. Mais si j'avais le malheur de respirer un peu trop fort, il pouvait hurler, taper sur la table, tout faire. pour me faire craquer. L'entreprise n'attendait qu'une chose, c'est que je me mette en arrêt maladie. Parce qu'à ce moment-là, évidemment, je ne leur coûterai plus rien. Ils n'auraient plus à me verser mon salaire. Parallèlement, l'entreprise essayait de me licencier. Je dis essayer parce qu'étant donné que j'avais pris un mandat syndical, j'étais salarié protégé. C'est-à-dire que l'entreprise était obligée d'obtenir l'autorisation de l'inspection du travail. pour pouvoir me licencier. Donc l'entreprise a demandé cette autorisation de l'inspection du travail, qui a fait son enquête et qui, au bout de deux mois, a rendu une décision de refus de licenciement. En un mot, l'entreprise était condamnée à me garder dans ses murs ad vitam aeternam. Mais le président de l'entreprise ne voulait pas en rester là, donc ils ont fait appel de la décision de l'inspection du travail. Cet appel a été fait devant le ministre du Travail. Il y a un service du ministère du Travail qui s'occupe de ces recours. Pendant ce temps-là, j'étais toujours dans l'entreprise et ma présence, évidemment, gênait. J'étais un affront à l'autorité de la direction, celui qu'on n'arrive pas à sortir, l'aveu de leur impuissance. Alors, l'entreprise a redoublé d'efforts pour me faire craquer. Ils m'ont notifié mon augmentation annuelle, qui était évidemment une non-augmentation, 0, quelque chose qui correspondait à une vague augmentation du coût de la vie. Et elle a décidé de m'humilier publiquement. Lors d'une réunion de tout le personnel français, 300 collègues, le président m'a directement pris à partie. En un mot, la direction avait décidé d'appliquer une nouvelle mesure défavorable pour tous les salariés et elle affirmait que la raison de cette mesure, c'était moi, c'était de ma faute. Mais en réalité, l'entreprise était impuissante. Elle était en situation de blocage, dans une impasse, parce que j'étais salarié protégé et qu'elle devait me garder dans ses murs. Au final, on rentrait dans une guerre du jour. Une guerre du jour qui a duré un an. Un an pendant lesquels j'ai perdu 7 ou 8 kilos en quelques mois. J'avais du mal à dormir, j'avais du mal à me nourrir. J'avoue que parfois j'arrivais avec la boule au ventre, tremblant, le matin au bureau. Mais en même temps, j'utilisais tout ce temps qui m'était donné pour préparer mon dossier et me défendre. Alors je ne vais pas vous dire que le quotidien était facile. Évidemment, comme tous mes collègues étaient au courant de l'affaire, vous avez ceux qui ne me saluaient plus, qui n'osaient plus me serrer la main, et puis vous en avez d'autres qui discrètement me faisaient un petit clin d'œil, levaient le pouce parce qu'ils avaient compris qu'en défendant mes droits, finalement, je défendais les droits de tous mes collègues, de tous les salariés de l'entreprise. Cette affaire a duré un an, mais elle aurait pu durer encore des années. Mais heureusement, à un moment donné, L'entreprise a compris que je ne cèderai pas et elle a fini par négocier. Je ne vais pas révéler tous les détails de cette négociation, mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai obtenu des indemnités beaucoup plus élevées que ce que j'aurais pu obtenir au tribunal. On dit souvent qu'une mauvaise transaction vaut mieux qu'un bon procès. En l'occurrence, j'ai obtenu une bonne transaction et j'ai évité un mauvais procès. Voilà mon histoire, voilà mon baptême d'avocat qui conseille les cadres dans leur négociation de départ. Ce qui est intéressant, c'est d'analyser avec 20 ans de recul et d'expérience quelles ont été mes bonnes décisions et quelles ont été mes erreurs dans cette négociation de départ. D'abord, je vais commencer par mes erreurs. Ma première erreur, c'est d'avoir... tarder à désigner un avocat. J'aurais dû faire preuve d'humilité et dès le début du conflit désigner un avocat pour me conseiller. J'ai fini par le faire mais j'aurais dû le faire avant. Ça m'aurait évité quelques erreurs stratégiques et peut-être que la négociation n'aurait pas mis un an mais qu'elle se serait dénouée en 2-3 mois. D'ailleurs, aujourd'hui, quand je conseille des cadres, J'arrive à un accord en à peu près 2, 3, parfois 4 mois. Ensuite, mon autre erreur, ça a été de ne pas me mettre en arrêt maladie. Comme je l'ai expliqué, ma santé en a pris un coup, j'ai beaucoup maigri, j'ai eu des problèmes de sommeil, de stress. J'aurais dû écouter mon corps. Ça n'était pas dans ma culture de me mettre en arrêt maladie. Je me disais que j'étais résilient, que les arrêts maladie, c'était pour les autres. C'est une erreur, non seulement ça a nuit à ma santé, mais ça a aussi nuit à mon dossier de harcèlement. Pour démontrer un harcèlement moral, il faut qu'il y ait un volet médical. Un juge ne comprendrait pas que vous vous plaignez de harcèlement, mais que ça n'a eu aucune conséquence sur votre état de santé. Ça, ce sont les erreurs que j'ai commises. Mais heureusement, à côté, j'ai pris des bonnes décisions stratégiques. qui m'ont permis de parvenir à cet accord très favorable. D'abord, évidemment, je n'ai pas démissionné. Je n'ai pas commencé à chercher un poste ailleurs, ce qui m'aurait conduit à démissionner. Parce qu'évidemment, quand on commence à chercher ailleurs, qu'on trouve un poste et qu'ensuite on démissionne pour le rejoindre, l'entreprise s'est débarrassée de vous. Elle n'a plus aucune raison de négocier à l'amiable et de vous verser des indemnités. C'est le réflexe naturel de beaucoup de cadres de se dire « bon, je suis en souffrance, ça ne va pas, je vais commencer à chercher ailleurs un meilleur poste et puis je m'en irai » . L'autre bonne décision que j'ai prise, c'est de dénoncer... à la direction, par écrit, le harcèlement moral dont j'étais victime. Parce qu'à partir de ce moment-là, j'étais protégé par le Code du travail. Il faut rappeler qu'en droit du travail, lorsqu'un salarié dénonce un harcèlement, il ne peut pas être sanctionné ou licencié pour avoir dénoncé ce harcèlement. Donc à partir du moment où vous signalez par écrit ce harcèlement à l'entreprise, elle est un petit peu bloquée. Si elle vous licencie par la suite, le risque, c'est que le tribunal condamne la société en lui disant « Vous l'avez licenciée parce qu'il s'est plaint de harcèlement » . Donc, il ne faut pas commettre l'erreur, quand on est victime d'une forme de harcèlement, de se taire et de ne rien dire. Et la dernière bonne décision que j'ai prise, évidemment, c'est de prendre un avocat. J'aurais pu essayer de me défendre tout seul en me disant que j'avais les connaissances juridiques nécessaires. Mais je n'avais pas le recul, il y avait l'affect, il y avait les sentiments, la colère, tout ce qui peut vous rendre aveugle dans une négociation. Vous avez besoin d'un avocat qui a toutes les connaissances juridiques, mais qui a surtout le recul, la hauteur nécessaire pour vous conseiller, vous éviter des erreurs et mettre en place une stratégie efficace. c'est tout cela qui m'a permis d'obtenir un accord amiable très favorable par rapport à mon ancienneté et à mon salaire. Donc voilà comment le destin m'a conduit à conseiller les cadres qui sont en difficulté pour négocier leur départ. J'étais destiné au monde des affaires et de la finance, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit, dans ma vie professionnelle, et depuis, je n'en suis jamais sorti. Donc voilà pourquoi aujourd'hui et depuis 20 ans, je conseille des cadres. Je les aide quand ils sont en difficulté à sortir par le haut. C'est ce que j'ai fait pour moi et c'est ce que je fais maintenant pour eux. Si vous avez écouté cet épisode jusqu'à la fin, c'est que ça vous a plu. Alors, ne le gardez pas pour vous, partagez-le, diffusez-le auprès de vos collègues, de vos amis, de votre famille qui pourraient avoir besoin de ces conseils. Et si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils personnalisés, c'est possible, vous pouvez contacter le cabinet Avis Biton. Le meilleur moyen de nous toucher, c'est de remplir le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com, biton avec deux t. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des cadres.

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