Speaker #0Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. comment je suis sorti de mon harcèlement au travail par le haut. J'ai été cadre dans cette entreprise qui était leader mondial dans son domaine et évidemment, je ne comptais pas mes heures. Je travaillais de 10h du matin jusqu'à 22h, minuit, 2h, parfois 6h du matin pour revenir le même jour à 10h. J'avais des horaires insensés, mais je trouvais ça normal parce que c'était la situation de tous mes collègues dans cette entreprise. On travaillait à l'international avec des décalages horaires et on ne se posait même pas la question des horaires de travail. Mais un jour, j'en ai eu assez et j'ai fait une réclamation à l'entreprise simplement d'être pensée pour ces heures insensées que j'effectuais. Du jour au lendemain, on m'a changé de bureau. On m'a mis dans une cage à fauve avec un manager dont... Le but était de me détruire. C'était un petit bureau où j'étais face à face avec lui toute la journée de 10h à 19h. Il ne me parlait pas de la journée, sauf pour hurler, taper sur le bureau. Et il était redoutable dans ce rôle, parce qu'il attendait une promotion et j'étais en quelque sorte son test de passage pour cette promotion. Il fallait qu'il arrive à me faire craquer. pour gravir cet échelon. Avant, j'étais dans un bureau avec un collègue qui avait à peu près mon âge, mon grade. Bref, j'étais tranquille, je ne me sentais pas surveillé. Dans ce nouveau bureau, j'étais face à face toute la journée avec ce manager qui me surveillait. Et en même temps, à partir de ce moment-là, on ne me confiait plus de nouveaux dossiers alors que j'étais contraint. de venir au travail de 10h à 19h pour ne pas me voir reprocher une absence injustifiée ou un abandon de poste. Donc mes journées se résumaient à rester dans ce bureau avec ce manager qui attendait qu'une chose, c'est de trouver un prétexte pour me crier dessus. Il pouvait se passer des journées entières sans qu'il me regarde, sans qu'on s'adresse la parole. On pouvait entendre les mouches voler dans le bureau, mais si j'avais le malheur de faire tomber un stylo, alors là il pouvait. taper du poing sur la table et hurler. En 3-4 mois, j'ai perdu 7 ou 8 kilos. J'avais perdu l'appétit, j'avais perdu le sommeil. J'aurais très bien pu me mettre en arrêt maladie, mais je refusais de le faire. Ça n'était pas dans ma culture. Je voulais être résilient. Alors, je passais mes journées dans ce bureau à monter mon dossier. En fait, la direction ne se rendait pas compte qu'en ne me donnant pas du travail, ils me donnaient une disponibilité de temps et d'esprit pour préparer ma défense face au licenciement qu'ils préparaient eux aussi contre moi. En fait, je me retrouvais dans une situation totalement cocasse où j'étais payé par mon employeur pour préparer toute la journée mon dossier contre lui. Et c'est le moment où j'ai découvert l'autre visage de mes collègues. Il y a ceux qui me regardaient avec mépris, qui ne me disaient plus bonjour, parce qu'ils voulaient être bien vus de la direction, et qu'ils croyaient aussi à la propagande des RH qui disait que j'étais fou. Et puis il y a les autres, ceux qui me faisaient discrètement un petit clin d'œil, un pouce levé pour me dire « allez, vas-y, défends-toi, défends-nous ! » Mais évidemment, aucun n'osait prendre. publiquement parti en ma faveur. Donc je suis passé du statut de collègue lambda à celui de paria dans cette entreprise. Dans cette situation, j'aurais pu craquer et démissionner. Et c'est exactement ce qu'attendait la direction. Mais je n'ai pas voulu le leur donner. Parce que si je démissionnais, je partais sans indemnité, je ne négociais pas et c'était une défaite en rase campagne. Donc je me suis accroché. Et ils ont fini par lancer leur procédure de licenciement. J'ai reçu la notification d'une mise à pied conservatoire. J'ai été accompagné par la RH à mon bureau avec un carton pour prendre mes effets personnels. Et en moins de 30 minutes, j'étais sur le trottoir en train d'attendre un taxi pour rentrer chez moi. Taxi qu'évidemment, ils ne m'ont pas remboursé. À ce moment-là, le président était fier d'annoncer à tous mes collègues que j'étais mis à pied, qu'on m'avait sorti physiquement de l'entreprise et que j'allais bientôt être licencié. Mais il a levé les bras un peu trop vite parce que deux mois plus tard, j'ai été réintégré dans l'entreprise. Et à ce moment-là, il a été obligé de faire un email à tous mes collègues pour leur annoncer mon retour. Et j'ai un collègue qui m'a confié Merci. Écoute, à la seconde où on a tous reçu cet email, il y a eu un rictus général dans toute l'entreprise. Et à ce moment-là, j'étais en position de force pour négocier. Il faut bien comprendre qu'une négociation de départ, parfois ça peut se résoudre très rapidement, en un mois, deux mois. Parfois, c'est une guerre d'usure et il faut tenir. J'ai tenu et j'ai été récompensé. J'ai obtenu des indemnités. que jamais je n'aurais obtenu en justice. Avec le recul, je me dis que si j'ai réussi à obtenir cet accord amiable très favorable, c'est parce que je n'ai pas commis les erreurs qu'on commet habituellement. D'abord, je ne me suis pas mis en arrêt maladie. Si je m'étais mis en arrêt maladie, je n'étais plus une charge financière pour l'entreprise puisque j'étais indemnisé par la Sécurité sociale et la Prévoyance. Ensuite, je n'ai pas craqué, je n'ai pas démissionné. Je n'ai pas commencé à chercher ailleurs avant d'avoir signé mon accord amiable. Enfin et surtout, j'ai pris conseil auprès d'un avocat. Je n'étais pas seul, j'avais un avocat qui avait le recul, la hauteur de vue, la distance et surtout les connaissances juridiques que je n'avais pas à l'époque. Au final, cette expérience, ça a été mon baptême d'avocat en droit du travail. Quand je me suis installé et que j'ai créé mon cabinet, j'avais une méthode. Je savais comment provoquer une négociation de départ rapidement, avec des indemnités élevées, en protégeant sa réputation professionnelle. Cela dit, avec le recul, je me rends compte que j'ai commis une erreur qui aurait pu me coûter cher à l'époque, c'est que je n'ai pas désigné tout de suite un avocat. J'ai voulu commencer à me défendre tout seul, à négocier tout seul, et j'ai désigné l'avocat sur le tard. C'est peut-être ce qui explique... que ma négociation de départ ait duré un an, alors qu'elle aurait pu durer 3-4 mois. Et je dois dire que ce conflit avec mon employeur, ce harcèlement que j'ai subi, cette procédure de licenciement, ont été mon baptême d'avocat en droit du travail. Je pense qu'il n'y a pas de meilleur avocat en droit du travail que celui qui a lui-même été salarié, qui a lui-même subi un harcèlement. qui a lui-même dû se défendre dans une procédure de licenciement. Si vous avez écouté cet épisode jusqu'à la fin, c'est que ça vous a plu. Alors, ne le gardez pas pour vous, partagez-le, diffusez-le auprès de vos collègues, de vos amis, de votre famille qui pourraient avoir besoin de ces conseils. Et si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils personnalisés, c'est possible, vous pouvez contacter le cabinet Avis Biton. Le meilleur moyen de nous toucher, c'est de remplir le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com Biton avec deux T. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des cadres.