Speaker #0Bonjour, je suis Maître Avi Bitton, je suis avocat au barreau de Paris et depuis 20 ans, je conseille les cadres dans leur négociation de départ. Dans ce podcast, je vais vous donner des conseils pour négocier votre départ rapidement, dans les meilleures conditions et sans aller au contentieux. Je vais vous partager mes 20 ans d'expérience, mais si vous êtes cadre et que vous avez besoin de conseils plus personnalisés, vous pouvez contacter le cabinet d'avocat Avi Bitton. Les trois erreurs stratégiques à ne pas commettre avant de négocier son départ. Beaucoup de cadres pensent un peu naïvement que pour négocier leur départ, il suffit d'aller toquer à la porte des RH et de leur dire « signons une rupture conventionnelle » . Ça, non seulement ça ne marche pas, mais ça compromet pour la suite la négociation. Une négociation de départ, ça se prépare, il faut une stratégie et il y a des erreurs. qui, si elles sont commises, vont rendre cette négociation plus difficile. Ce sont des erreurs qui peuvent coûter cher, parce que l'enjeu pour un cadre qui a de l'ancienneté et un salaire élevé, il est parfois de plusieurs centaines de milliers d'euros dans cette négociation. J'ai personnellement vu des cadres passer à côté d'indemnités de centaines de milliers d'euros parce qu'ils avaient commis ces erreurs dont je vais vous parler. Il y a trois erreurs majeures à éviter si vous voulez négocier votre départ rapidement, avec des indemnités élevées, en protégeant votre réputation professionnelle et sans mettre les pieds au tribunal. La première erreur, qui est la plus répandue, c'est de commencer à chercher un nouvel emploi avant d'avoir signé votre accord amiable. C'est un instinct naturel et je le comprends. On veut se mettre à l'abri. On cherche un nouveau toit. On se dit qu'on va d'abord sécuriser le nouvel emploi et qu'ensuite, on pourra éventuellement négocier des indemnités de départ. En réalité, c'est raisonner complètement à l'envers. Très concrètement, si vous commencez à envoyer des CV, vous allez passer des entretiens, vous allez trouver le poste qui ne se refuse pas. La nouvelle entreprise va vous dire qu'elle vous attend le plus vite possible, pas dans six mois, pas dans un an, mais dans trois mois, le temps de votre préavis. À ce moment-là, vous allez être contraint de déposer votre démission. Vous n'aurez pas d'autre option. Vous serez obligé de démissionner pour déclencher ce préavis de trois mois qui vous permettra de rejoindre la nouvelle entreprise. Et évidemment, une fois que vous aurez démissionné, l'entreprise n'aura... aucune indemnité à vous verser et elle n'aura aucun intérêt à négocier avec vous. Vous n'aurez pas de levier de négociation. Vous ne pourrez pas contester un licenciement. C'est vous qui aurez pris la décision de démissionner. Donc, même si c'est contre-intuitif, il faut commencer par négocier votre départ. Et une fois que vous avez signé votre rupture conventionnelle, à ce moment-là, vous serez en sécurité financièrement. et vous aurez le temps de rechercher un nouvel emploi dans les meilleures conditions. La deuxième erreur qui peut vous coûter cher, c'est de révéler votre volonté de partir et vos projets à votre entourage, à vos collègues et pire encore au RH ou à la direction. Si votre entreprise apprend que vous avez un projet de création d'entreprise, ou que vous devez rejoindre un nouveau poste dans une nouvelle entreprise, ou que vous devez suivre votre conjoint à l'étranger, bref, que vous devez partir dans un avenir proche, eh bien, mettez-vous à la place des RH. Au lieu de vous verser des indemnités de négocier avec vous, ils vont se dire, attendons, il va partir dans très peu de temps. Il va être obligé de démissionner pour mettre en œuvre ses projets. Et à ce moment-là, comme il démissionnera, nous n'aurons aucune indemnité à lui verser. Donc c'est paradoxal. Mais si vous devez partir que vous avez des projets, il faut bluffer et laisser croire à l'entreprise que vous êtes là pour encore 5 ou 10 ans. Concrètement, je vous conseille d'être très discret sur vos projets, de ne pas en parler ni à vos collègues. et encore moins au RH. Les seules personnes auxquelles vous pouvez vous confier, ce sont votre famille et votre avocat. La troisième et dernière erreur, c'est d'aller demander une rupture conventionnelle. Dans une négociation, se mettre en demande, c'est se mettre en position de faiblesse. À partir du moment où vous allez quémander à la direction, au RH, un départ négocié, à ce moment-là, ils comprennent qu'ils sont en position de force. Ils comprennent que vous voulez partir, que vous n'en pouvez plus, que vous avez peut-être d'autres projets. Et à ce moment-là, leur tentation, ça va être de vous dire, « Écoutez, si vous voulez partir, Partez, vous n'avez qu'à démissionner, nous on ne vous a rien demandé, c'est vous qui nous demandez. Au mieux, si l'entreprise veut faire des économies sur la masse salariale et supprimer votre poste, elle vous proposera l'indemnité légale minimum. Mais quand vous avez des années d'ancienneté et un salaire élevé, c'est un immense gâchis de partir uniquement avec l'indemnité légale, alors que vous pourriez négocier. 5 ou 10 fois le montant de cette indemnité. Donc, au lieu de demander cette rupture conventionnelle à l'entreprise, vous devez mettre en place une stratégie qui va conduire l'entreprise à, elle, vous proposer cette rupture conventionnelle. Et à ce moment-là, vous serez en position de force. Vous direz à l'entreprise, écoutez, je veux bien considérer cette option, mais il va falloir y mettre le prix. Sinon, je reste et j'ai tout mon temps. Pour mettre en œuvre cette stratégie, il y a des techniques. Vous devez consulter un avocat qui va vous dire quel levier de négociation il faut actionner pour amener l'entreprise à la table des négociations. Si je récapitule, les trois erreurs à ne surtout pas commettre pour négocier votre départ, c'est commencer à chercher ailleurs avant d'avoir signé un accord amiable, dire qu'on veut partir et révéler ses projets, et enfin, aller benoîtement. le formulaire de contact qui est sur notre site internet www.avibiton.com BITON avec deux T. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de Droit des cadres.