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Drôle de planète

L'adolescence en question : les grands rêves (2)

L'adolescence en question : les grands rêves (2)

08min |19/06/2024|

12

Play
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Drôle de planète

L'adolescence en question : les grands rêves (2)

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08min |19/06/2024|

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Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Nous continuons d'explorer le thème de l'adolescence : comment comprendre leur monde ? Quels sont leurs rêves, leurs angoisses d'aujourd'hui ?

Dans cette 2ème partie, nous parlerons des grands rêves de l'adolescence.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjira Mbwatiana, auteur, formateur et consultant, et nous parlons aujourd'hui de l'adolescence. Alors Sanji, tout à l'heure, vous nous aviez présenté un petit peu le contexte historique qui fait que l'adolescence, c'est un sujet qu'on connaît très peu et finalement qui est récent dans l'histoire de notre société occidentale. Et vous nous avez fait apercevoir un petit peu que le monde de l'adolescence, c'est un monde de rêves. Alors pouvez-vous nous en parler un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors si on veut comprendre l'adolescence, je pense qu'il faut mesurer l'émergence de quelque chose dans la vie psychique qui n'existe pas dans l'enfance. Dans l'adolescence, il y a un jour. Alors que pendant des années, entre 8 et, je dirais, même plus jeunes, entre 6 et 11 ans, on a tout fait pour essayer de se conformer aux règles familiales, pour essayer d'être quelqu'un dans sa famille, pour essayer de plaire à papa. On a tout fait. Tout d'un coup, un jour, on ne supporte plus sa famille. Elle nous étouffe. On a essayé de ressembler aux autres. Là, maintenant, on a envie d'être différents. Et il se produit un événement majeur. C'est que tout d'un coup, on tombe amoureux de quelqu'un qui n'est pas de notre famille. Et cet événement, il est majeur. Pourquoi ? D'abord parce que... on va commencer à s'intéresser à quelqu'un qui n'est pas de notre environnement immédiat. Pendant l'enfance, pendant la petite enfance, les personnages essentiels de notre vie ont été notre père, notre mère, nos frères, nos sœurs, et on les voyait tous les jours, on a vécu avec eux, on a développé une intimité avec eux. Voilà que tout d'un coup on commence à s'intéresser à quelqu'un qu'on ne connaît pas bien du tout. En plus, il a une particularité, c'est que si on tombe amoureux de lui, la plupart du temps on va... ...tomber amoureux de quelqu'un qui est de l'autre sexe. Si on interroge un garçon de 8 ans ou une petite fille de 8 ans en lui posant la question, alors que si tu penses des garçons, que si tu penses des filles, ils vont vous dire Ah non, mais ils sont tous bêtes et ils vont vous démontrer un désintérêt majeur. Lorsqu'on réinterroge un adolescent, là par contre, ça l'intéresse. Si on est un garçon, on n'a aucune idée de ce qu'est le monde des filles. En tout cas, on a l'impression que c'est un monde étranger. Et si on est une petite fille ou une jeune adolescente, on ne connaît pas très bien le monde des adolescents, le monde des garçons. Donc on est devant une double étrangeté, je dirais. Quelqu'un qui n'est pas de notre monde et en plus, quelqu'un qui n'est pas de notre sexe. Ça fait que ça nous renvoie à un monde très éloigné de nous, dont on a finalement très peu de connaissances et sur lequel on a très peu de points de repère. Ça, c'est la première chose importante. La deuxième chose importante, c'est la rencontre du sentiment amoureux. Je veux dire... On s'en souvient peut-être ? Lorsqu'on a eu 11, 12, 13, 14 ans, on est tombé amoureux pour la première fois. Quelqu'un a habité notre cerveau du matin au soir. Il était présent dans notre cœur et on ne cessait de penser qu'à lui et on espérait le croiser au coin de la rue ou pouvoir le raccompagner à la sortie de l'école. Bref, passer un petit peu quelques instants avec lui ou avec elle. Ce sentiment est carrément étrange dans notre tête. On ne le connaissait pas avant ce sentiment. Et on a du mal à s'y faire, on a du mal à le dompter. Il va falloir que peu à peu on apprenne à dire à l'autre qu'il nous plaît. Il va falloir lui dire, il va falloir lui montrer, il va falloir domestiquer ce sentiment et le partager avec un autre. C'est très, très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vrai.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, en tout cas moi je me souviens de mes premiers sentiments amoureux.

  • Speaker #0

    Oui, je m'en souviens aussi.

  • Speaker #1

    Voilà que je raccompagnais cette jeune fille du collège à sa maison, et chaque dix mètres je me disais je vais essayer de lui prendre la main. Et à chaque fois que j'approchais ma main de la sienne, j'étais effrayé et je la retirais. Je ne connaissais pas tous les gestes de la séduction amoureuse. Chaque dix pages, je me disais, je vais m'arrêter, puis je vais la regarder dans les yeux et je vais lui dire que je l'aime. Mais je ne savais pas comment il fallait faire. Alors je m'arrêtais quelques instants, puis j'avais trop peur, puis je reprenais ma marque. Toutes ces hésitations sont des enjeux majeurs dans la vie psychique de l'adolescent. Ça le torture,

  • Speaker #0

    il en souffre.

  • Speaker #1

    Ça bouillonne, exactement. À chaque fois, il est pris par des impulsions, il aimerait tellement tout dire. Puis à chaque fois, la timidité, les craintes, les peurs le reprennent et il se retient. Peu à peu, il va falloir qu'il apprenne. à domestiquer ce sentiment. Alors, il va apprendre à passer par les copines de cette jeune fille en lui disant Dis-lui que j'aimerais bien la raccompagner. Dis-lui que je veux sortir avec elle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est très compliqué. Alors, on va d'abord, dans un premier temps, garder cet amour secret. Ça va être un amour platonique. On va essayer de lui faire comprendre avec les yeux Mais elle, elle est tellement timide aussi. Elle n'ose pas nous regarder. Et puis un jour, on va s'essayer, s'essayer à une intimité affective dans un premier temps, lui faire comprendre qu'on l'aime et espérer qu'elle partage ce sentiment avec nous. Et puis un jour, essayer de mettre sa main sur l'épaule, peut-être un jour de l'embrasser. Et puis finalement, un peu plus tard, peut-être que nos deux corps vont se rencontrer. C'est une conquête progressive d'une distance assez compliquée à dominer. Ça, je dirais que c'est le contexte général. Merci. Alors, il y a quelque chose d'important qu'on s'est dit, c'est l'autre est un étranger. Mais nous... Pour qu'on puisse s'en approcher, tout d'un coup on va se mettre à rêver. À rêver à un amour idéal. Ah non, ce n'était pas une petite voisine que j'avais, mais la princesse, la reine de ma vie. Et je l'ai imaginée parfaite. Elle pense comme moi, elle m'aime comme je l'aime. Et une grande rencontre ne va pas tarder à avoir lieu. Alors un jour l'adolescent, il se prépare, il s'habille, il se met un peu de parfum qu'il aura piqué à son père, Il met ses plus beaux habits, il essaye de prendre son allure la plus noble, et il traverse la rue pour aller déclarer sa flamme à sa dulcinée. Et au moment où il le fait, il fait une découverte majeure. Il l'avait rêvé. Il l'avait rêvé parfaitement amoureuse de lui, tel que lui l'avait imaginé. Et là, il découvre que l'autre ne l'aime pas comme lui l'avait pensé. Elle l'aime d'une façon totalement différente. Si ça se trouve même, elle l'aime, mais elle pense à un autre parce qu'elle a trop peur de l'amour. Alors tout d'un coup, c'est l'effondrement dans le monde de l'adolescent. Ses grands rêves amoureux ne se concrétisent pas. Il vient de rencontrer la différence. Il vient de rencontrer l'altérité. On aime l'autre, mais l'autre ne nous aime pas complètement comme nous l'avons souhaité. Il est différent de nous. Et ça, c'est à la fois une rupture dans le monde psychique, parce que nos rêves finalement ne se transforment pas. On ne se met pas en réalité et on va se poser la question après derrière toute notre vie. Est-ce qu'on peut faire confiance à nos rêves ? Est-ce qu'il faut s'en méfier ? Aujourd'hui, en tout cas, je ne sais pas pour vous Myriam, je ne sais pas pour vos auditeurs, mais moi c'est souvent lorsque j'ai des grandes impulsions. dans des projets, dans des rêves, que je me dis, ouh là là, fais attention. Fais attention parce que peut-être tu es en train de te tromper. Est-ce que tu vas être capable d'aller jusqu'au bout ? Tiens, tout d'un coup, l'adolescence, en fait, elle nous a fait dans le niveau de confiance qu'on peut avoir en nous et en tous nos rêves.

  • Speaker #0

    Et dans nos rêves, oui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour cette deuxième partie consacrée à l'adolescence et à un des grands rêves de l'adolescence. Je vous propose de nous retrouver dans le troisième volet où nous aborderons encore, vous me disiez tout à l'heure Sanji.

  • Speaker #1

    Non, je voulais dire qu'en fait, à la fois on perd nos rêves et en même temps on va y gagner quelque chose d'essentiel. Mais on verra quoi dans la troisième partie.

  • Speaker #0

    Alors c'est l'espoir pour la troisième partie. On se retrouve tout de suite après.

Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Nous continuons d'explorer le thème de l'adolescence : comment comprendre leur monde ? Quels sont leurs rêves, leurs angoisses d'aujourd'hui ?

Dans cette 2ème partie, nous parlerons des grands rêves de l'adolescence.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjira Mbwatiana, auteur, formateur et consultant, et nous parlons aujourd'hui de l'adolescence. Alors Sanji, tout à l'heure, vous nous aviez présenté un petit peu le contexte historique qui fait que l'adolescence, c'est un sujet qu'on connaît très peu et finalement qui est récent dans l'histoire de notre société occidentale. Et vous nous avez fait apercevoir un petit peu que le monde de l'adolescence, c'est un monde de rêves. Alors pouvez-vous nous en parler un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors si on veut comprendre l'adolescence, je pense qu'il faut mesurer l'émergence de quelque chose dans la vie psychique qui n'existe pas dans l'enfance. Dans l'adolescence, il y a un jour. Alors que pendant des années, entre 8 et, je dirais, même plus jeunes, entre 6 et 11 ans, on a tout fait pour essayer de se conformer aux règles familiales, pour essayer d'être quelqu'un dans sa famille, pour essayer de plaire à papa. On a tout fait. Tout d'un coup, un jour, on ne supporte plus sa famille. Elle nous étouffe. On a essayé de ressembler aux autres. Là, maintenant, on a envie d'être différents. Et il se produit un événement majeur. C'est que tout d'un coup, on tombe amoureux de quelqu'un qui n'est pas de notre famille. Et cet événement, il est majeur. Pourquoi ? D'abord parce que... on va commencer à s'intéresser à quelqu'un qui n'est pas de notre environnement immédiat. Pendant l'enfance, pendant la petite enfance, les personnages essentiels de notre vie ont été notre père, notre mère, nos frères, nos sœurs, et on les voyait tous les jours, on a vécu avec eux, on a développé une intimité avec eux. Voilà que tout d'un coup on commence à s'intéresser à quelqu'un qu'on ne connaît pas bien du tout. En plus, il a une particularité, c'est que si on tombe amoureux de lui, la plupart du temps on va... ...tomber amoureux de quelqu'un qui est de l'autre sexe. Si on interroge un garçon de 8 ans ou une petite fille de 8 ans en lui posant la question, alors que si tu penses des garçons, que si tu penses des filles, ils vont vous dire Ah non, mais ils sont tous bêtes et ils vont vous démontrer un désintérêt majeur. Lorsqu'on réinterroge un adolescent, là par contre, ça l'intéresse. Si on est un garçon, on n'a aucune idée de ce qu'est le monde des filles. En tout cas, on a l'impression que c'est un monde étranger. Et si on est une petite fille ou une jeune adolescente, on ne connaît pas très bien le monde des adolescents, le monde des garçons. Donc on est devant une double étrangeté, je dirais. Quelqu'un qui n'est pas de notre monde et en plus, quelqu'un qui n'est pas de notre sexe. Ça fait que ça nous renvoie à un monde très éloigné de nous, dont on a finalement très peu de connaissances et sur lequel on a très peu de points de repère. Ça, c'est la première chose importante. La deuxième chose importante, c'est la rencontre du sentiment amoureux. Je veux dire... On s'en souvient peut-être ? Lorsqu'on a eu 11, 12, 13, 14 ans, on est tombé amoureux pour la première fois. Quelqu'un a habité notre cerveau du matin au soir. Il était présent dans notre cœur et on ne cessait de penser qu'à lui et on espérait le croiser au coin de la rue ou pouvoir le raccompagner à la sortie de l'école. Bref, passer un petit peu quelques instants avec lui ou avec elle. Ce sentiment est carrément étrange dans notre tête. On ne le connaissait pas avant ce sentiment. Et on a du mal à s'y faire, on a du mal à le dompter. Il va falloir que peu à peu on apprenne à dire à l'autre qu'il nous plaît. Il va falloir lui dire, il va falloir lui montrer, il va falloir domestiquer ce sentiment et le partager avec un autre. C'est très, très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vrai.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, en tout cas moi je me souviens de mes premiers sentiments amoureux.

  • Speaker #0

    Oui, je m'en souviens aussi.

  • Speaker #1

    Voilà que je raccompagnais cette jeune fille du collège à sa maison, et chaque dix mètres je me disais je vais essayer de lui prendre la main. Et à chaque fois que j'approchais ma main de la sienne, j'étais effrayé et je la retirais. Je ne connaissais pas tous les gestes de la séduction amoureuse. Chaque dix pages, je me disais, je vais m'arrêter, puis je vais la regarder dans les yeux et je vais lui dire que je l'aime. Mais je ne savais pas comment il fallait faire. Alors je m'arrêtais quelques instants, puis j'avais trop peur, puis je reprenais ma marque. Toutes ces hésitations sont des enjeux majeurs dans la vie psychique de l'adolescent. Ça le torture,

  • Speaker #0

    il en souffre.

  • Speaker #1

    Ça bouillonne, exactement. À chaque fois, il est pris par des impulsions, il aimerait tellement tout dire. Puis à chaque fois, la timidité, les craintes, les peurs le reprennent et il se retient. Peu à peu, il va falloir qu'il apprenne. à domestiquer ce sentiment. Alors, il va apprendre à passer par les copines de cette jeune fille en lui disant Dis-lui que j'aimerais bien la raccompagner. Dis-lui que je veux sortir avec elle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est très compliqué. Alors, on va d'abord, dans un premier temps, garder cet amour secret. Ça va être un amour platonique. On va essayer de lui faire comprendre avec les yeux Mais elle, elle est tellement timide aussi. Elle n'ose pas nous regarder. Et puis un jour, on va s'essayer, s'essayer à une intimité affective dans un premier temps, lui faire comprendre qu'on l'aime et espérer qu'elle partage ce sentiment avec nous. Et puis un jour, essayer de mettre sa main sur l'épaule, peut-être un jour de l'embrasser. Et puis finalement, un peu plus tard, peut-être que nos deux corps vont se rencontrer. C'est une conquête progressive d'une distance assez compliquée à dominer. Ça, je dirais que c'est le contexte général. Merci. Alors, il y a quelque chose d'important qu'on s'est dit, c'est l'autre est un étranger. Mais nous... Pour qu'on puisse s'en approcher, tout d'un coup on va se mettre à rêver. À rêver à un amour idéal. Ah non, ce n'était pas une petite voisine que j'avais, mais la princesse, la reine de ma vie. Et je l'ai imaginée parfaite. Elle pense comme moi, elle m'aime comme je l'aime. Et une grande rencontre ne va pas tarder à avoir lieu. Alors un jour l'adolescent, il se prépare, il s'habille, il se met un peu de parfum qu'il aura piqué à son père, Il met ses plus beaux habits, il essaye de prendre son allure la plus noble, et il traverse la rue pour aller déclarer sa flamme à sa dulcinée. Et au moment où il le fait, il fait une découverte majeure. Il l'avait rêvé. Il l'avait rêvé parfaitement amoureuse de lui, tel que lui l'avait imaginé. Et là, il découvre que l'autre ne l'aime pas comme lui l'avait pensé. Elle l'aime d'une façon totalement différente. Si ça se trouve même, elle l'aime, mais elle pense à un autre parce qu'elle a trop peur de l'amour. Alors tout d'un coup, c'est l'effondrement dans le monde de l'adolescent. Ses grands rêves amoureux ne se concrétisent pas. Il vient de rencontrer la différence. Il vient de rencontrer l'altérité. On aime l'autre, mais l'autre ne nous aime pas complètement comme nous l'avons souhaité. Il est différent de nous. Et ça, c'est à la fois une rupture dans le monde psychique, parce que nos rêves finalement ne se transforment pas. On ne se met pas en réalité et on va se poser la question après derrière toute notre vie. Est-ce qu'on peut faire confiance à nos rêves ? Est-ce qu'il faut s'en méfier ? Aujourd'hui, en tout cas, je ne sais pas pour vous Myriam, je ne sais pas pour vos auditeurs, mais moi c'est souvent lorsque j'ai des grandes impulsions. dans des projets, dans des rêves, que je me dis, ouh là là, fais attention. Fais attention parce que peut-être tu es en train de te tromper. Est-ce que tu vas être capable d'aller jusqu'au bout ? Tiens, tout d'un coup, l'adolescence, en fait, elle nous a fait dans le niveau de confiance qu'on peut avoir en nous et en tous nos rêves.

  • Speaker #0

    Et dans nos rêves, oui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour cette deuxième partie consacrée à l'adolescence et à un des grands rêves de l'adolescence. Je vous propose de nous retrouver dans le troisième volet où nous aborderons encore, vous me disiez tout à l'heure Sanji.

  • Speaker #1

    Non, je voulais dire qu'en fait, à la fois on perd nos rêves et en même temps on va y gagner quelque chose d'essentiel. Mais on verra quoi dans la troisième partie.

  • Speaker #0

    Alors c'est l'espoir pour la troisième partie. On se retrouve tout de suite après.

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Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Nous continuons d'explorer le thème de l'adolescence : comment comprendre leur monde ? Quels sont leurs rêves, leurs angoisses d'aujourd'hui ?

Dans cette 2ème partie, nous parlerons des grands rêves de l'adolescence.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjira Mbwatiana, auteur, formateur et consultant, et nous parlons aujourd'hui de l'adolescence. Alors Sanji, tout à l'heure, vous nous aviez présenté un petit peu le contexte historique qui fait que l'adolescence, c'est un sujet qu'on connaît très peu et finalement qui est récent dans l'histoire de notre société occidentale. Et vous nous avez fait apercevoir un petit peu que le monde de l'adolescence, c'est un monde de rêves. Alors pouvez-vous nous en parler un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors si on veut comprendre l'adolescence, je pense qu'il faut mesurer l'émergence de quelque chose dans la vie psychique qui n'existe pas dans l'enfance. Dans l'adolescence, il y a un jour. Alors que pendant des années, entre 8 et, je dirais, même plus jeunes, entre 6 et 11 ans, on a tout fait pour essayer de se conformer aux règles familiales, pour essayer d'être quelqu'un dans sa famille, pour essayer de plaire à papa. On a tout fait. Tout d'un coup, un jour, on ne supporte plus sa famille. Elle nous étouffe. On a essayé de ressembler aux autres. Là, maintenant, on a envie d'être différents. Et il se produit un événement majeur. C'est que tout d'un coup, on tombe amoureux de quelqu'un qui n'est pas de notre famille. Et cet événement, il est majeur. Pourquoi ? D'abord parce que... on va commencer à s'intéresser à quelqu'un qui n'est pas de notre environnement immédiat. Pendant l'enfance, pendant la petite enfance, les personnages essentiels de notre vie ont été notre père, notre mère, nos frères, nos sœurs, et on les voyait tous les jours, on a vécu avec eux, on a développé une intimité avec eux. Voilà que tout d'un coup on commence à s'intéresser à quelqu'un qu'on ne connaît pas bien du tout. En plus, il a une particularité, c'est que si on tombe amoureux de lui, la plupart du temps on va... ...tomber amoureux de quelqu'un qui est de l'autre sexe. Si on interroge un garçon de 8 ans ou une petite fille de 8 ans en lui posant la question, alors que si tu penses des garçons, que si tu penses des filles, ils vont vous dire Ah non, mais ils sont tous bêtes et ils vont vous démontrer un désintérêt majeur. Lorsqu'on réinterroge un adolescent, là par contre, ça l'intéresse. Si on est un garçon, on n'a aucune idée de ce qu'est le monde des filles. En tout cas, on a l'impression que c'est un monde étranger. Et si on est une petite fille ou une jeune adolescente, on ne connaît pas très bien le monde des adolescents, le monde des garçons. Donc on est devant une double étrangeté, je dirais. Quelqu'un qui n'est pas de notre monde et en plus, quelqu'un qui n'est pas de notre sexe. Ça fait que ça nous renvoie à un monde très éloigné de nous, dont on a finalement très peu de connaissances et sur lequel on a très peu de points de repère. Ça, c'est la première chose importante. La deuxième chose importante, c'est la rencontre du sentiment amoureux. Je veux dire... On s'en souvient peut-être ? Lorsqu'on a eu 11, 12, 13, 14 ans, on est tombé amoureux pour la première fois. Quelqu'un a habité notre cerveau du matin au soir. Il était présent dans notre cœur et on ne cessait de penser qu'à lui et on espérait le croiser au coin de la rue ou pouvoir le raccompagner à la sortie de l'école. Bref, passer un petit peu quelques instants avec lui ou avec elle. Ce sentiment est carrément étrange dans notre tête. On ne le connaissait pas avant ce sentiment. Et on a du mal à s'y faire, on a du mal à le dompter. Il va falloir que peu à peu on apprenne à dire à l'autre qu'il nous plaît. Il va falloir lui dire, il va falloir lui montrer, il va falloir domestiquer ce sentiment et le partager avec un autre. C'est très, très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vrai.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, en tout cas moi je me souviens de mes premiers sentiments amoureux.

  • Speaker #0

    Oui, je m'en souviens aussi.

  • Speaker #1

    Voilà que je raccompagnais cette jeune fille du collège à sa maison, et chaque dix mètres je me disais je vais essayer de lui prendre la main. Et à chaque fois que j'approchais ma main de la sienne, j'étais effrayé et je la retirais. Je ne connaissais pas tous les gestes de la séduction amoureuse. Chaque dix pages, je me disais, je vais m'arrêter, puis je vais la regarder dans les yeux et je vais lui dire que je l'aime. Mais je ne savais pas comment il fallait faire. Alors je m'arrêtais quelques instants, puis j'avais trop peur, puis je reprenais ma marque. Toutes ces hésitations sont des enjeux majeurs dans la vie psychique de l'adolescent. Ça le torture,

  • Speaker #0

    il en souffre.

  • Speaker #1

    Ça bouillonne, exactement. À chaque fois, il est pris par des impulsions, il aimerait tellement tout dire. Puis à chaque fois, la timidité, les craintes, les peurs le reprennent et il se retient. Peu à peu, il va falloir qu'il apprenne. à domestiquer ce sentiment. Alors, il va apprendre à passer par les copines de cette jeune fille en lui disant Dis-lui que j'aimerais bien la raccompagner. Dis-lui que je veux sortir avec elle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est très compliqué. Alors, on va d'abord, dans un premier temps, garder cet amour secret. Ça va être un amour platonique. On va essayer de lui faire comprendre avec les yeux Mais elle, elle est tellement timide aussi. Elle n'ose pas nous regarder. Et puis un jour, on va s'essayer, s'essayer à une intimité affective dans un premier temps, lui faire comprendre qu'on l'aime et espérer qu'elle partage ce sentiment avec nous. Et puis un jour, essayer de mettre sa main sur l'épaule, peut-être un jour de l'embrasser. Et puis finalement, un peu plus tard, peut-être que nos deux corps vont se rencontrer. C'est une conquête progressive d'une distance assez compliquée à dominer. Ça, je dirais que c'est le contexte général. Merci. Alors, il y a quelque chose d'important qu'on s'est dit, c'est l'autre est un étranger. Mais nous... Pour qu'on puisse s'en approcher, tout d'un coup on va se mettre à rêver. À rêver à un amour idéal. Ah non, ce n'était pas une petite voisine que j'avais, mais la princesse, la reine de ma vie. Et je l'ai imaginée parfaite. Elle pense comme moi, elle m'aime comme je l'aime. Et une grande rencontre ne va pas tarder à avoir lieu. Alors un jour l'adolescent, il se prépare, il s'habille, il se met un peu de parfum qu'il aura piqué à son père, Il met ses plus beaux habits, il essaye de prendre son allure la plus noble, et il traverse la rue pour aller déclarer sa flamme à sa dulcinée. Et au moment où il le fait, il fait une découverte majeure. Il l'avait rêvé. Il l'avait rêvé parfaitement amoureuse de lui, tel que lui l'avait imaginé. Et là, il découvre que l'autre ne l'aime pas comme lui l'avait pensé. Elle l'aime d'une façon totalement différente. Si ça se trouve même, elle l'aime, mais elle pense à un autre parce qu'elle a trop peur de l'amour. Alors tout d'un coup, c'est l'effondrement dans le monde de l'adolescent. Ses grands rêves amoureux ne se concrétisent pas. Il vient de rencontrer la différence. Il vient de rencontrer l'altérité. On aime l'autre, mais l'autre ne nous aime pas complètement comme nous l'avons souhaité. Il est différent de nous. Et ça, c'est à la fois une rupture dans le monde psychique, parce que nos rêves finalement ne se transforment pas. On ne se met pas en réalité et on va se poser la question après derrière toute notre vie. Est-ce qu'on peut faire confiance à nos rêves ? Est-ce qu'il faut s'en méfier ? Aujourd'hui, en tout cas, je ne sais pas pour vous Myriam, je ne sais pas pour vos auditeurs, mais moi c'est souvent lorsque j'ai des grandes impulsions. dans des projets, dans des rêves, que je me dis, ouh là là, fais attention. Fais attention parce que peut-être tu es en train de te tromper. Est-ce que tu vas être capable d'aller jusqu'au bout ? Tiens, tout d'un coup, l'adolescence, en fait, elle nous a fait dans le niveau de confiance qu'on peut avoir en nous et en tous nos rêves.

  • Speaker #0

    Et dans nos rêves, oui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour cette deuxième partie consacrée à l'adolescence et à un des grands rêves de l'adolescence. Je vous propose de nous retrouver dans le troisième volet où nous aborderons encore, vous me disiez tout à l'heure Sanji.

  • Speaker #1

    Non, je voulais dire qu'en fait, à la fois on perd nos rêves et en même temps on va y gagner quelque chose d'essentiel. Mais on verra quoi dans la troisième partie.

  • Speaker #0

    Alors c'est l'espoir pour la troisième partie. On se retrouve tout de suite après.

Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Nous continuons d'explorer le thème de l'adolescence : comment comprendre leur monde ? Quels sont leurs rêves, leurs angoisses d'aujourd'hui ?

Dans cette 2ème partie, nous parlerons des grands rêves de l'adolescence.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjira Mbwatiana, auteur, formateur et consultant, et nous parlons aujourd'hui de l'adolescence. Alors Sanji, tout à l'heure, vous nous aviez présenté un petit peu le contexte historique qui fait que l'adolescence, c'est un sujet qu'on connaît très peu et finalement qui est récent dans l'histoire de notre société occidentale. Et vous nous avez fait apercevoir un petit peu que le monde de l'adolescence, c'est un monde de rêves. Alors pouvez-vous nous en parler un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors si on veut comprendre l'adolescence, je pense qu'il faut mesurer l'émergence de quelque chose dans la vie psychique qui n'existe pas dans l'enfance. Dans l'adolescence, il y a un jour. Alors que pendant des années, entre 8 et, je dirais, même plus jeunes, entre 6 et 11 ans, on a tout fait pour essayer de se conformer aux règles familiales, pour essayer d'être quelqu'un dans sa famille, pour essayer de plaire à papa. On a tout fait. Tout d'un coup, un jour, on ne supporte plus sa famille. Elle nous étouffe. On a essayé de ressembler aux autres. Là, maintenant, on a envie d'être différents. Et il se produit un événement majeur. C'est que tout d'un coup, on tombe amoureux de quelqu'un qui n'est pas de notre famille. Et cet événement, il est majeur. Pourquoi ? D'abord parce que... on va commencer à s'intéresser à quelqu'un qui n'est pas de notre environnement immédiat. Pendant l'enfance, pendant la petite enfance, les personnages essentiels de notre vie ont été notre père, notre mère, nos frères, nos sœurs, et on les voyait tous les jours, on a vécu avec eux, on a développé une intimité avec eux. Voilà que tout d'un coup on commence à s'intéresser à quelqu'un qu'on ne connaît pas bien du tout. En plus, il a une particularité, c'est que si on tombe amoureux de lui, la plupart du temps on va... ...tomber amoureux de quelqu'un qui est de l'autre sexe. Si on interroge un garçon de 8 ans ou une petite fille de 8 ans en lui posant la question, alors que si tu penses des garçons, que si tu penses des filles, ils vont vous dire Ah non, mais ils sont tous bêtes et ils vont vous démontrer un désintérêt majeur. Lorsqu'on réinterroge un adolescent, là par contre, ça l'intéresse. Si on est un garçon, on n'a aucune idée de ce qu'est le monde des filles. En tout cas, on a l'impression que c'est un monde étranger. Et si on est une petite fille ou une jeune adolescente, on ne connaît pas très bien le monde des adolescents, le monde des garçons. Donc on est devant une double étrangeté, je dirais. Quelqu'un qui n'est pas de notre monde et en plus, quelqu'un qui n'est pas de notre sexe. Ça fait que ça nous renvoie à un monde très éloigné de nous, dont on a finalement très peu de connaissances et sur lequel on a très peu de points de repère. Ça, c'est la première chose importante. La deuxième chose importante, c'est la rencontre du sentiment amoureux. Je veux dire... On s'en souvient peut-être ? Lorsqu'on a eu 11, 12, 13, 14 ans, on est tombé amoureux pour la première fois. Quelqu'un a habité notre cerveau du matin au soir. Il était présent dans notre cœur et on ne cessait de penser qu'à lui et on espérait le croiser au coin de la rue ou pouvoir le raccompagner à la sortie de l'école. Bref, passer un petit peu quelques instants avec lui ou avec elle. Ce sentiment est carrément étrange dans notre tête. On ne le connaissait pas avant ce sentiment. Et on a du mal à s'y faire, on a du mal à le dompter. Il va falloir que peu à peu on apprenne à dire à l'autre qu'il nous plaît. Il va falloir lui dire, il va falloir lui montrer, il va falloir domestiquer ce sentiment et le partager avec un autre. C'est très, très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vrai.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, en tout cas moi je me souviens de mes premiers sentiments amoureux.

  • Speaker #0

    Oui, je m'en souviens aussi.

  • Speaker #1

    Voilà que je raccompagnais cette jeune fille du collège à sa maison, et chaque dix mètres je me disais je vais essayer de lui prendre la main. Et à chaque fois que j'approchais ma main de la sienne, j'étais effrayé et je la retirais. Je ne connaissais pas tous les gestes de la séduction amoureuse. Chaque dix pages, je me disais, je vais m'arrêter, puis je vais la regarder dans les yeux et je vais lui dire que je l'aime. Mais je ne savais pas comment il fallait faire. Alors je m'arrêtais quelques instants, puis j'avais trop peur, puis je reprenais ma marque. Toutes ces hésitations sont des enjeux majeurs dans la vie psychique de l'adolescent. Ça le torture,

  • Speaker #0

    il en souffre.

  • Speaker #1

    Ça bouillonne, exactement. À chaque fois, il est pris par des impulsions, il aimerait tellement tout dire. Puis à chaque fois, la timidité, les craintes, les peurs le reprennent et il se retient. Peu à peu, il va falloir qu'il apprenne. à domestiquer ce sentiment. Alors, il va apprendre à passer par les copines de cette jeune fille en lui disant Dis-lui que j'aimerais bien la raccompagner. Dis-lui que je veux sortir avec elle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est très compliqué. Alors, on va d'abord, dans un premier temps, garder cet amour secret. Ça va être un amour platonique. On va essayer de lui faire comprendre avec les yeux Mais elle, elle est tellement timide aussi. Elle n'ose pas nous regarder. Et puis un jour, on va s'essayer, s'essayer à une intimité affective dans un premier temps, lui faire comprendre qu'on l'aime et espérer qu'elle partage ce sentiment avec nous. Et puis un jour, essayer de mettre sa main sur l'épaule, peut-être un jour de l'embrasser. Et puis finalement, un peu plus tard, peut-être que nos deux corps vont se rencontrer. C'est une conquête progressive d'une distance assez compliquée à dominer. Ça, je dirais que c'est le contexte général. Merci. Alors, il y a quelque chose d'important qu'on s'est dit, c'est l'autre est un étranger. Mais nous... Pour qu'on puisse s'en approcher, tout d'un coup on va se mettre à rêver. À rêver à un amour idéal. Ah non, ce n'était pas une petite voisine que j'avais, mais la princesse, la reine de ma vie. Et je l'ai imaginée parfaite. Elle pense comme moi, elle m'aime comme je l'aime. Et une grande rencontre ne va pas tarder à avoir lieu. Alors un jour l'adolescent, il se prépare, il s'habille, il se met un peu de parfum qu'il aura piqué à son père, Il met ses plus beaux habits, il essaye de prendre son allure la plus noble, et il traverse la rue pour aller déclarer sa flamme à sa dulcinée. Et au moment où il le fait, il fait une découverte majeure. Il l'avait rêvé. Il l'avait rêvé parfaitement amoureuse de lui, tel que lui l'avait imaginé. Et là, il découvre que l'autre ne l'aime pas comme lui l'avait pensé. Elle l'aime d'une façon totalement différente. Si ça se trouve même, elle l'aime, mais elle pense à un autre parce qu'elle a trop peur de l'amour. Alors tout d'un coup, c'est l'effondrement dans le monde de l'adolescent. Ses grands rêves amoureux ne se concrétisent pas. Il vient de rencontrer la différence. Il vient de rencontrer l'altérité. On aime l'autre, mais l'autre ne nous aime pas complètement comme nous l'avons souhaité. Il est différent de nous. Et ça, c'est à la fois une rupture dans le monde psychique, parce que nos rêves finalement ne se transforment pas. On ne se met pas en réalité et on va se poser la question après derrière toute notre vie. Est-ce qu'on peut faire confiance à nos rêves ? Est-ce qu'il faut s'en méfier ? Aujourd'hui, en tout cas, je ne sais pas pour vous Myriam, je ne sais pas pour vos auditeurs, mais moi c'est souvent lorsque j'ai des grandes impulsions. dans des projets, dans des rêves, que je me dis, ouh là là, fais attention. Fais attention parce que peut-être tu es en train de te tromper. Est-ce que tu vas être capable d'aller jusqu'au bout ? Tiens, tout d'un coup, l'adolescence, en fait, elle nous a fait dans le niveau de confiance qu'on peut avoir en nous et en tous nos rêves.

  • Speaker #0

    Et dans nos rêves, oui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour cette deuxième partie consacrée à l'adolescence et à un des grands rêves de l'adolescence. Je vous propose de nous retrouver dans le troisième volet où nous aborderons encore, vous me disiez tout à l'heure Sanji.

  • Speaker #1

    Non, je voulais dire qu'en fait, à la fois on perd nos rêves et en même temps on va y gagner quelque chose d'essentiel. Mais on verra quoi dans la troisième partie.

  • Speaker #0

    Alors c'est l'espoir pour la troisième partie. On se retrouve tout de suite après.

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