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Du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chasse : quand les designers s'emparent du ciel cover
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Du Grand Art

Du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chasse : quand les designers s'emparent du ciel

Du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chasse : quand les designers s'emparent du ciel

09min |01/09/2025
Play
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09min |01/09/2025
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Description

Depuis toujours, l’humanité lève les yeux vers le ciel.
Et depuis toujours, un rêve nous obsède : celui de voler.

Ce rêve n’a pas seulement nourri la poésie ou les mythes… il a surtout inspiré des générations de créateurs, d’artistes, d’ingénieurs et de designers. Entre audace visionnaire et grain de folie, ils ont tenté, chacun à leur manière, de comprendre les secrets des oiseaux, de défier les lois de la gravité, et de donner des ailes à l’humanité.

Mais que se cache-t-il derrière cette quête insensée ?
Pourquoi le ciel attire-t-il autant les inventeurs ?
Et comment le design, à travers les siècles, a-t-il permis de transformer des croquis griffonnés sur un parchemin en véritables machines capables de fendre les nuages ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, nous allons explorer la fascinante histoire du design aéronautique : un voyage qui commence bien avant l’aviation moderne, et qui révèle que, parfois, les idées les plus extravagantes ouvrent la voie aux révolutions technologiques.

Préparez-vous à embarquer pour un récit où s’entremêlent imagination, innovation, échecs mémorables et visions de génie.
Car derrière chaque aile qui fend le ciel se cache la trace d’un rêve humain.

Un épisode pour toutes celles et ceux qui aiment l’histoire du design, la créativité sans limite… et l’ivresse de regarder vers l’infini.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du grand art, le podcast qui t'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Vous avez déjà rêvé de voler ? Littéralement ? Il paraît que c'est l'un des rêves les plus communs au monde. Un super pouvoir qui nous attire depuis la plus tendre enfance. On retrouve déjà des mentions à ce rêve fou dès l'antiquité. avec le mythe des dalles et icards qui se collent des plumes d'oiseaux au bras avec de la cire pour fuir la crête vers la Sicile. Alors forcément, à force de travail, de patience et d'ingéniosité, l'homme a bien fini par s'envoler. Mais il a fallu quand même pas mal d'essais pour y arriver. Entre les avions à une seule aile, un projet de cylindre métallique autopropulsé ou encore un engin à pédale, il y a eu quelques égratignures dans l'histoire. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour. du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chat, quand les designers s'emparent du stèle. Nous sommes en 1505 à Florence, en Italie, dans l'atelier d'un artiste et ingénieur un peu fou, Léonard de Vinci. Après un long séjour à Milan, Léonard décide de revenir vivre dans la capitale mondiale de l'art afin de se concentrer sur un tout nouveau projet. En effet, depuis quelque temps, une idée lui trotte dans la tête. Il aimerait rédiger un livre sur le vol des oiseaux. Mais attention, pas n'importe quel livre. Un ouvrage complet qui décrypterait enfin comment les oiseaux font pour voler et comment s'en inspirer pour fabriquer des objets volants. Intitulé « Codex sur le vol des oiseaux » , ce parchemin de 18 pages décrit le vol de l'oiseau de la façon la plus technique et précise qu'il soit. Il y note par exemple pour la première fois de l'histoire de l'humanité que le centre de gravité d'un oiseau en vol ne correspond pas avec son centre de pression. Mais surtout, au milieu de tous ces dessins d'observation, Léonard glisse son projet de machine volante qu'il appelle il grande nibio. Évidemment, un homme comme lui n'allait pas se contenter d'observer des oiseaux pour en faire de simples croquis pour le plaisir. Non, il a une idée derrière la tête. Il veut pouvoir voler comme un oiseau. D'ailleurs, son projet de machine volante est biomimétique, c'est-à-dire qu'il s'inspire du fonctionnement d'un procédé naturel, le vol de l'oiseau, pour fabriquer un objet reproduisant le même procédé, mais mécaniquement. Concrètement, la machine volante de Léonard de Vinci, c'est un siège surmonté d'ailes d'oiseau géantes en papier, en tissu et en bois. Ça alors, c'est super dément, Doc, c'est génial ! Ça consomme de l'essence ordinaire ou du super ? S'il ne finabise pas le codex avant sa mort, Léonard de Vinci laisse un héritage magnifique pour les designers et les ingénieurs qui vont reprendre le projet. Quoique, il faut quand même un peu s'accrocher. Parce que ce fameux héritage, il l'a rédigé en écriture spéculaire, c'est-à-dire en miroir, le tout dans un mix d'Italien de la Renaissance, de Toscan, mais aussi en lombard, et sans la moindre accentuation ni ponctuation. Débrouillez-vous avec ça. Je m'en excuse, j'avais oublié qu'il faut tout vous dire ! Le rêve continue de faire vibrer le cœur de millions d'enfants à travers le monde, mais il faut attendre le début du XXe siècle pour qu'il devienne réalité. Accrochez-vous, on fait un bond en avant. Nous voici désormais à Paris, au salon de l'aéronautique en 1910. Un certain Henri Coanda, ingénieur roumain au regard malicieux et à la moustache impeccable, est en train de faire le buzz et il s'avoue. Car oui ! Henri est venu au salon pour présenter un objet très spécial, un projet d'avion qu'il a lui-même conçu. Et le plus fort, son avion n'a pas d'hélices. Imaginez un peu, un avion tout en bois, briqué comme un meuble Louis XV, fuselé comme un cigare, mais sans hélice. À la place, Henri a prévu autre chose, une sorte d'énorme tube à l'avant, renfermant une turbine à combustion interne qui, selon lui, peut aspirer de l'air et le recracher à l'arrière pour propulser l'avion. Les paysans n'ont pas peur de la mort. Imaginez qu'il y ait un bug. Imaginez un seul instant qu'il y ait un boulon qui est mal vissé. Ça va être la catastrophe. Oui, vous avez bien entendu. Coanda vient de présenter le premier avion à réaction de l'histoire, en 1910, 60 ans avant le Concorde. Sauf que, il y a un petit détail. Henri a tout inventé. Bon, peut-être pas tout, mais en tout cas, les historiens aujourd'hui ne sont pas On n'est pas tous d'accord pour dire que l'engin a vraiment volé. Kohanda, lui, jurait que si. Mais comme il a aussi raconté que le test s'était terminé en sortie de piste avec un incendie spectaculaire, on se dit qu'il y avait peut-être quelques petits réglages à faire. Au passage, cet homme a donné son nom à un phénomène aérodynamique qu'on utilise encore aujourd'hui, l'effet Kohanda, qui explique comment un flux d'air M... épouser une surface courbe, ce qui est très pratique pour augmenter la portance des ailes ou stabiliser un appareil. Menteur, mais très malin c'est Henri. Sa trouvaille va d'ailleurs influencer l'invention d'un autre engin 30 ans plus tard. Un engin qui semble défier toutes les lois de la physique et du bon sens. J'ai nommé le Flying Pancake. Bienvenue dans les années 1940, sur une base navale américaine du Connecticut. Là, au milieu des hangars et des avions de guerre classiques, Un objet ne identifié attire tous les regards. Un engin volant en forme de disque plat, surmonté de deux énormes hélices latérales et d'un cockpit central détonne au milieu de tous les autres engins. On a du mal à croire que la US Navy ait financé ce projet farfelu. Tout ce que je voudrais, c'est que mon fils s'y vole. Je ne veux pas savoir comment. Je ne veux pas savoir combien. Je veux juste qu'il vole. Il vole ! Officiellement, on l'appelle Vought V-173. Mais tout le monde le surnomme le Flying Pancake, pour des raisons évidentes d'esthétique et de gourmandise. En fait, ça paraît comme ça un peu brouillon, un peu cinglé. Enfin, ça l'est, mais au fond, ça ne l'est pas du tout. Mais en réalité, le concept derrière ce design est loin d'être idiot. Les avions ont besoin d'espace au sol pour décoller et d'un peu de préparation. Or, pour être réactive, l'armée américaine veut développer un projet d'engin qui puisse décoller rapidement, comme par exemple depuis le pont d'un navire. Inspiré par... plusieurs concepts physiques tels que l'effet Kohanda notamment, un groupe de designers et d'ingénieurs opte pour un design ultra plat censé générer un maximum de portantie. Résultat ? C'est un échec cuisant. Cuisant comme une boîte de pancakes. Enfin le flying pancake vole mais il est extrêmement lent. D'ailleurs lors du premier essai de mise en vol, des témoins proches de la ont contacté les médias pour alerter qu'une soucoupe volante se déplaçait tout doucement dans le ciel. On rigole, on rigole, mais il y a eu des dizaines de projets d'avions de ce type au XXe siècle. En 1938, le Blom & Voss Bivy 141 dit adieu au cockpit au centre de l'avion. Ça me sert à rien. Ici, le cockpit se situe sur l'aile droite. ce qui crée une asymétrie étonnante. Et puis il y en a eu d'autres. Vous avez aussi l'avioplane tubular de Rodrigue Goliescu, dont le design reprend quant à lui exactement la silhouette d'un oiseau en vol. Si certains de ces projets paraissent farfelus, en fait, depuis les années 1940, la NASA investit dans une section dédiée au développement des X-Plane, des engins volants innovants, dont l'objectif est de nous permettre de voler. toujours plus haut et toujours plus loin. Mais alors, que retenir de l'histoire du design et des avions ? Peut-être que chaque aile qui fond le ciel porte un peu de la folie de Léonard de Vinci, du culot d'Henri Coanda et de gourmandise des ingénieurs du Flying Pancake. Que derrière chaque machine, il y a un mélange improbable de rêve, d'audace et parfois aussi un petit grain de folie. En fait, c'est peut-être ça la beauté des rêves. Pas besoin qu'une chose existe pour que le cerveau humain puisse l'imaginer. Et alors vous, tiens, si vous étiez là ou le prochain Léonard de Vinci et que vous deviez designer un appareil permettant à l'homme d'obtenir un super pouvoir comme celui de voler, quel serait votre projet ? Est-ce que ce serait un système de branchie interconnecté pour pouvoir respirer indéfiniment sous l'eau sans bouteille d'oxygène ? Une machine pour se télétransporter ? Qu'est-ce que vous seriez prêt à faire ? à inventer même si tout le monde vous prenait pour un dingue. Et surtout, pourquoi est-ce que vous l'inventeriez ? Parce que c'est peut-être ça le vrai moteur de l'aviation. Oser lever les yeux vers le ciel et se dire qu'un jour, vous pouvez accomplir ce que vous voulez. Merci pour votre écoute et à la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes croustillantes sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:03

  • Conclusion

    08:27

Description

Depuis toujours, l’humanité lève les yeux vers le ciel.
Et depuis toujours, un rêve nous obsède : celui de voler.

Ce rêve n’a pas seulement nourri la poésie ou les mythes… il a surtout inspiré des générations de créateurs, d’artistes, d’ingénieurs et de designers. Entre audace visionnaire et grain de folie, ils ont tenté, chacun à leur manière, de comprendre les secrets des oiseaux, de défier les lois de la gravité, et de donner des ailes à l’humanité.

Mais que se cache-t-il derrière cette quête insensée ?
Pourquoi le ciel attire-t-il autant les inventeurs ?
Et comment le design, à travers les siècles, a-t-il permis de transformer des croquis griffonnés sur un parchemin en véritables machines capables de fendre les nuages ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, nous allons explorer la fascinante histoire du design aéronautique : un voyage qui commence bien avant l’aviation moderne, et qui révèle que, parfois, les idées les plus extravagantes ouvrent la voie aux révolutions technologiques.

Préparez-vous à embarquer pour un récit où s’entremêlent imagination, innovation, échecs mémorables et visions de génie.
Car derrière chaque aile qui fend le ciel se cache la trace d’un rêve humain.

Un épisode pour toutes celles et ceux qui aiment l’histoire du design, la créativité sans limite… et l’ivresse de regarder vers l’infini.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du grand art, le podcast qui t'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Vous avez déjà rêvé de voler ? Littéralement ? Il paraît que c'est l'un des rêves les plus communs au monde. Un super pouvoir qui nous attire depuis la plus tendre enfance. On retrouve déjà des mentions à ce rêve fou dès l'antiquité. avec le mythe des dalles et icards qui se collent des plumes d'oiseaux au bras avec de la cire pour fuir la crête vers la Sicile. Alors forcément, à force de travail, de patience et d'ingéniosité, l'homme a bien fini par s'envoler. Mais il a fallu quand même pas mal d'essais pour y arriver. Entre les avions à une seule aile, un projet de cylindre métallique autopropulsé ou encore un engin à pédale, il y a eu quelques égratignures dans l'histoire. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour. du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chat, quand les designers s'emparent du stèle. Nous sommes en 1505 à Florence, en Italie, dans l'atelier d'un artiste et ingénieur un peu fou, Léonard de Vinci. Après un long séjour à Milan, Léonard décide de revenir vivre dans la capitale mondiale de l'art afin de se concentrer sur un tout nouveau projet. En effet, depuis quelque temps, une idée lui trotte dans la tête. Il aimerait rédiger un livre sur le vol des oiseaux. Mais attention, pas n'importe quel livre. Un ouvrage complet qui décrypterait enfin comment les oiseaux font pour voler et comment s'en inspirer pour fabriquer des objets volants. Intitulé « Codex sur le vol des oiseaux » , ce parchemin de 18 pages décrit le vol de l'oiseau de la façon la plus technique et précise qu'il soit. Il y note par exemple pour la première fois de l'histoire de l'humanité que le centre de gravité d'un oiseau en vol ne correspond pas avec son centre de pression. Mais surtout, au milieu de tous ces dessins d'observation, Léonard glisse son projet de machine volante qu'il appelle il grande nibio. Évidemment, un homme comme lui n'allait pas se contenter d'observer des oiseaux pour en faire de simples croquis pour le plaisir. Non, il a une idée derrière la tête. Il veut pouvoir voler comme un oiseau. D'ailleurs, son projet de machine volante est biomimétique, c'est-à-dire qu'il s'inspire du fonctionnement d'un procédé naturel, le vol de l'oiseau, pour fabriquer un objet reproduisant le même procédé, mais mécaniquement. Concrètement, la machine volante de Léonard de Vinci, c'est un siège surmonté d'ailes d'oiseau géantes en papier, en tissu et en bois. Ça alors, c'est super dément, Doc, c'est génial ! Ça consomme de l'essence ordinaire ou du super ? S'il ne finabise pas le codex avant sa mort, Léonard de Vinci laisse un héritage magnifique pour les designers et les ingénieurs qui vont reprendre le projet. Quoique, il faut quand même un peu s'accrocher. Parce que ce fameux héritage, il l'a rédigé en écriture spéculaire, c'est-à-dire en miroir, le tout dans un mix d'Italien de la Renaissance, de Toscan, mais aussi en lombard, et sans la moindre accentuation ni ponctuation. Débrouillez-vous avec ça. Je m'en excuse, j'avais oublié qu'il faut tout vous dire ! Le rêve continue de faire vibrer le cœur de millions d'enfants à travers le monde, mais il faut attendre le début du XXe siècle pour qu'il devienne réalité. Accrochez-vous, on fait un bond en avant. Nous voici désormais à Paris, au salon de l'aéronautique en 1910. Un certain Henri Coanda, ingénieur roumain au regard malicieux et à la moustache impeccable, est en train de faire le buzz et il s'avoue. Car oui ! Henri est venu au salon pour présenter un objet très spécial, un projet d'avion qu'il a lui-même conçu. Et le plus fort, son avion n'a pas d'hélices. Imaginez un peu, un avion tout en bois, briqué comme un meuble Louis XV, fuselé comme un cigare, mais sans hélice. À la place, Henri a prévu autre chose, une sorte d'énorme tube à l'avant, renfermant une turbine à combustion interne qui, selon lui, peut aspirer de l'air et le recracher à l'arrière pour propulser l'avion. Les paysans n'ont pas peur de la mort. Imaginez qu'il y ait un bug. Imaginez un seul instant qu'il y ait un boulon qui est mal vissé. Ça va être la catastrophe. Oui, vous avez bien entendu. Coanda vient de présenter le premier avion à réaction de l'histoire, en 1910, 60 ans avant le Concorde. Sauf que, il y a un petit détail. Henri a tout inventé. Bon, peut-être pas tout, mais en tout cas, les historiens aujourd'hui ne sont pas On n'est pas tous d'accord pour dire que l'engin a vraiment volé. Kohanda, lui, jurait que si. Mais comme il a aussi raconté que le test s'était terminé en sortie de piste avec un incendie spectaculaire, on se dit qu'il y avait peut-être quelques petits réglages à faire. Au passage, cet homme a donné son nom à un phénomène aérodynamique qu'on utilise encore aujourd'hui, l'effet Kohanda, qui explique comment un flux d'air M... épouser une surface courbe, ce qui est très pratique pour augmenter la portance des ailes ou stabiliser un appareil. Menteur, mais très malin c'est Henri. Sa trouvaille va d'ailleurs influencer l'invention d'un autre engin 30 ans plus tard. Un engin qui semble défier toutes les lois de la physique et du bon sens. J'ai nommé le Flying Pancake. Bienvenue dans les années 1940, sur une base navale américaine du Connecticut. Là, au milieu des hangars et des avions de guerre classiques, Un objet ne identifié attire tous les regards. Un engin volant en forme de disque plat, surmonté de deux énormes hélices latérales et d'un cockpit central détonne au milieu de tous les autres engins. On a du mal à croire que la US Navy ait financé ce projet farfelu. Tout ce que je voudrais, c'est que mon fils s'y vole. Je ne veux pas savoir comment. Je ne veux pas savoir combien. Je veux juste qu'il vole. Il vole ! Officiellement, on l'appelle Vought V-173. Mais tout le monde le surnomme le Flying Pancake, pour des raisons évidentes d'esthétique et de gourmandise. En fait, ça paraît comme ça un peu brouillon, un peu cinglé. Enfin, ça l'est, mais au fond, ça ne l'est pas du tout. Mais en réalité, le concept derrière ce design est loin d'être idiot. Les avions ont besoin d'espace au sol pour décoller et d'un peu de préparation. Or, pour être réactive, l'armée américaine veut développer un projet d'engin qui puisse décoller rapidement, comme par exemple depuis le pont d'un navire. Inspiré par... plusieurs concepts physiques tels que l'effet Kohanda notamment, un groupe de designers et d'ingénieurs opte pour un design ultra plat censé générer un maximum de portantie. Résultat ? C'est un échec cuisant. Cuisant comme une boîte de pancakes. Enfin le flying pancake vole mais il est extrêmement lent. D'ailleurs lors du premier essai de mise en vol, des témoins proches de la ont contacté les médias pour alerter qu'une soucoupe volante se déplaçait tout doucement dans le ciel. On rigole, on rigole, mais il y a eu des dizaines de projets d'avions de ce type au XXe siècle. En 1938, le Blom & Voss Bivy 141 dit adieu au cockpit au centre de l'avion. Ça me sert à rien. Ici, le cockpit se situe sur l'aile droite. ce qui crée une asymétrie étonnante. Et puis il y en a eu d'autres. Vous avez aussi l'avioplane tubular de Rodrigue Goliescu, dont le design reprend quant à lui exactement la silhouette d'un oiseau en vol. Si certains de ces projets paraissent farfelus, en fait, depuis les années 1940, la NASA investit dans une section dédiée au développement des X-Plane, des engins volants innovants, dont l'objectif est de nous permettre de voler. toujours plus haut et toujours plus loin. Mais alors, que retenir de l'histoire du design et des avions ? Peut-être que chaque aile qui fond le ciel porte un peu de la folie de Léonard de Vinci, du culot d'Henri Coanda et de gourmandise des ingénieurs du Flying Pancake. Que derrière chaque machine, il y a un mélange improbable de rêve, d'audace et parfois aussi un petit grain de folie. En fait, c'est peut-être ça la beauté des rêves. Pas besoin qu'une chose existe pour que le cerveau humain puisse l'imaginer. Et alors vous, tiens, si vous étiez là ou le prochain Léonard de Vinci et que vous deviez designer un appareil permettant à l'homme d'obtenir un super pouvoir comme celui de voler, quel serait votre projet ? Est-ce que ce serait un système de branchie interconnecté pour pouvoir respirer indéfiniment sous l'eau sans bouteille d'oxygène ? Une machine pour se télétransporter ? Qu'est-ce que vous seriez prêt à faire ? à inventer même si tout le monde vous prenait pour un dingue. Et surtout, pourquoi est-ce que vous l'inventeriez ? Parce que c'est peut-être ça le vrai moteur de l'aviation. Oser lever les yeux vers le ciel et se dire qu'un jour, vous pouvez accomplir ce que vous voulez. Merci pour votre écoute et à la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes croustillantes sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:03

  • Conclusion

    08:27

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Depuis toujours, l’humanité lève les yeux vers le ciel.
Et depuis toujours, un rêve nous obsède : celui de voler.

Ce rêve n’a pas seulement nourri la poésie ou les mythes… il a surtout inspiré des générations de créateurs, d’artistes, d’ingénieurs et de designers. Entre audace visionnaire et grain de folie, ils ont tenté, chacun à leur manière, de comprendre les secrets des oiseaux, de défier les lois de la gravité, et de donner des ailes à l’humanité.

Mais que se cache-t-il derrière cette quête insensée ?
Pourquoi le ciel attire-t-il autant les inventeurs ?
Et comment le design, à travers les siècles, a-t-il permis de transformer des croquis griffonnés sur un parchemin en véritables machines capables de fendre les nuages ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, nous allons explorer la fascinante histoire du design aéronautique : un voyage qui commence bien avant l’aviation moderne, et qui révèle que, parfois, les idées les plus extravagantes ouvrent la voie aux révolutions technologiques.

Préparez-vous à embarquer pour un récit où s’entremêlent imagination, innovation, échecs mémorables et visions de génie.
Car derrière chaque aile qui fend le ciel se cache la trace d’un rêve humain.

Un épisode pour toutes celles et ceux qui aiment l’histoire du design, la créativité sans limite… et l’ivresse de regarder vers l’infini.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du grand art, le podcast qui t'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Vous avez déjà rêvé de voler ? Littéralement ? Il paraît que c'est l'un des rêves les plus communs au monde. Un super pouvoir qui nous attire depuis la plus tendre enfance. On retrouve déjà des mentions à ce rêve fou dès l'antiquité. avec le mythe des dalles et icards qui se collent des plumes d'oiseaux au bras avec de la cire pour fuir la crête vers la Sicile. Alors forcément, à force de travail, de patience et d'ingéniosité, l'homme a bien fini par s'envoler. Mais il a fallu quand même pas mal d'essais pour y arriver. Entre les avions à une seule aile, un projet de cylindre métallique autopropulsé ou encore un engin à pédale, il y a eu quelques égratignures dans l'histoire. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour. du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chat, quand les designers s'emparent du stèle. Nous sommes en 1505 à Florence, en Italie, dans l'atelier d'un artiste et ingénieur un peu fou, Léonard de Vinci. Après un long séjour à Milan, Léonard décide de revenir vivre dans la capitale mondiale de l'art afin de se concentrer sur un tout nouveau projet. En effet, depuis quelque temps, une idée lui trotte dans la tête. Il aimerait rédiger un livre sur le vol des oiseaux. Mais attention, pas n'importe quel livre. Un ouvrage complet qui décrypterait enfin comment les oiseaux font pour voler et comment s'en inspirer pour fabriquer des objets volants. Intitulé « Codex sur le vol des oiseaux » , ce parchemin de 18 pages décrit le vol de l'oiseau de la façon la plus technique et précise qu'il soit. Il y note par exemple pour la première fois de l'histoire de l'humanité que le centre de gravité d'un oiseau en vol ne correspond pas avec son centre de pression. Mais surtout, au milieu de tous ces dessins d'observation, Léonard glisse son projet de machine volante qu'il appelle il grande nibio. Évidemment, un homme comme lui n'allait pas se contenter d'observer des oiseaux pour en faire de simples croquis pour le plaisir. Non, il a une idée derrière la tête. Il veut pouvoir voler comme un oiseau. D'ailleurs, son projet de machine volante est biomimétique, c'est-à-dire qu'il s'inspire du fonctionnement d'un procédé naturel, le vol de l'oiseau, pour fabriquer un objet reproduisant le même procédé, mais mécaniquement. Concrètement, la machine volante de Léonard de Vinci, c'est un siège surmonté d'ailes d'oiseau géantes en papier, en tissu et en bois. Ça alors, c'est super dément, Doc, c'est génial ! Ça consomme de l'essence ordinaire ou du super ? S'il ne finabise pas le codex avant sa mort, Léonard de Vinci laisse un héritage magnifique pour les designers et les ingénieurs qui vont reprendre le projet. Quoique, il faut quand même un peu s'accrocher. Parce que ce fameux héritage, il l'a rédigé en écriture spéculaire, c'est-à-dire en miroir, le tout dans un mix d'Italien de la Renaissance, de Toscan, mais aussi en lombard, et sans la moindre accentuation ni ponctuation. Débrouillez-vous avec ça. Je m'en excuse, j'avais oublié qu'il faut tout vous dire ! Le rêve continue de faire vibrer le cœur de millions d'enfants à travers le monde, mais il faut attendre le début du XXe siècle pour qu'il devienne réalité. Accrochez-vous, on fait un bond en avant. Nous voici désormais à Paris, au salon de l'aéronautique en 1910. Un certain Henri Coanda, ingénieur roumain au regard malicieux et à la moustache impeccable, est en train de faire le buzz et il s'avoue. Car oui ! Henri est venu au salon pour présenter un objet très spécial, un projet d'avion qu'il a lui-même conçu. Et le plus fort, son avion n'a pas d'hélices. Imaginez un peu, un avion tout en bois, briqué comme un meuble Louis XV, fuselé comme un cigare, mais sans hélice. À la place, Henri a prévu autre chose, une sorte d'énorme tube à l'avant, renfermant une turbine à combustion interne qui, selon lui, peut aspirer de l'air et le recracher à l'arrière pour propulser l'avion. Les paysans n'ont pas peur de la mort. Imaginez qu'il y ait un bug. Imaginez un seul instant qu'il y ait un boulon qui est mal vissé. Ça va être la catastrophe. Oui, vous avez bien entendu. Coanda vient de présenter le premier avion à réaction de l'histoire, en 1910, 60 ans avant le Concorde. Sauf que, il y a un petit détail. Henri a tout inventé. Bon, peut-être pas tout, mais en tout cas, les historiens aujourd'hui ne sont pas On n'est pas tous d'accord pour dire que l'engin a vraiment volé. Kohanda, lui, jurait que si. Mais comme il a aussi raconté que le test s'était terminé en sortie de piste avec un incendie spectaculaire, on se dit qu'il y avait peut-être quelques petits réglages à faire. Au passage, cet homme a donné son nom à un phénomène aérodynamique qu'on utilise encore aujourd'hui, l'effet Kohanda, qui explique comment un flux d'air M... épouser une surface courbe, ce qui est très pratique pour augmenter la portance des ailes ou stabiliser un appareil. Menteur, mais très malin c'est Henri. Sa trouvaille va d'ailleurs influencer l'invention d'un autre engin 30 ans plus tard. Un engin qui semble défier toutes les lois de la physique et du bon sens. J'ai nommé le Flying Pancake. Bienvenue dans les années 1940, sur une base navale américaine du Connecticut. Là, au milieu des hangars et des avions de guerre classiques, Un objet ne identifié attire tous les regards. Un engin volant en forme de disque plat, surmonté de deux énormes hélices latérales et d'un cockpit central détonne au milieu de tous les autres engins. On a du mal à croire que la US Navy ait financé ce projet farfelu. Tout ce que je voudrais, c'est que mon fils s'y vole. Je ne veux pas savoir comment. Je ne veux pas savoir combien. Je veux juste qu'il vole. Il vole ! Officiellement, on l'appelle Vought V-173. Mais tout le monde le surnomme le Flying Pancake, pour des raisons évidentes d'esthétique et de gourmandise. En fait, ça paraît comme ça un peu brouillon, un peu cinglé. Enfin, ça l'est, mais au fond, ça ne l'est pas du tout. Mais en réalité, le concept derrière ce design est loin d'être idiot. Les avions ont besoin d'espace au sol pour décoller et d'un peu de préparation. Or, pour être réactive, l'armée américaine veut développer un projet d'engin qui puisse décoller rapidement, comme par exemple depuis le pont d'un navire. Inspiré par... plusieurs concepts physiques tels que l'effet Kohanda notamment, un groupe de designers et d'ingénieurs opte pour un design ultra plat censé générer un maximum de portantie. Résultat ? C'est un échec cuisant. Cuisant comme une boîte de pancakes. Enfin le flying pancake vole mais il est extrêmement lent. D'ailleurs lors du premier essai de mise en vol, des témoins proches de la ont contacté les médias pour alerter qu'une soucoupe volante se déplaçait tout doucement dans le ciel. On rigole, on rigole, mais il y a eu des dizaines de projets d'avions de ce type au XXe siècle. En 1938, le Blom & Voss Bivy 141 dit adieu au cockpit au centre de l'avion. Ça me sert à rien. Ici, le cockpit se situe sur l'aile droite. ce qui crée une asymétrie étonnante. Et puis il y en a eu d'autres. Vous avez aussi l'avioplane tubular de Rodrigue Goliescu, dont le design reprend quant à lui exactement la silhouette d'un oiseau en vol. Si certains de ces projets paraissent farfelus, en fait, depuis les années 1940, la NASA investit dans une section dédiée au développement des X-Plane, des engins volants innovants, dont l'objectif est de nous permettre de voler. toujours plus haut et toujours plus loin. Mais alors, que retenir de l'histoire du design et des avions ? Peut-être que chaque aile qui fond le ciel porte un peu de la folie de Léonard de Vinci, du culot d'Henri Coanda et de gourmandise des ingénieurs du Flying Pancake. Que derrière chaque machine, il y a un mélange improbable de rêve, d'audace et parfois aussi un petit grain de folie. En fait, c'est peut-être ça la beauté des rêves. Pas besoin qu'une chose existe pour que le cerveau humain puisse l'imaginer. Et alors vous, tiens, si vous étiez là ou le prochain Léonard de Vinci et que vous deviez designer un appareil permettant à l'homme d'obtenir un super pouvoir comme celui de voler, quel serait votre projet ? Est-ce que ce serait un système de branchie interconnecté pour pouvoir respirer indéfiniment sous l'eau sans bouteille d'oxygène ? Une machine pour se télétransporter ? Qu'est-ce que vous seriez prêt à faire ? à inventer même si tout le monde vous prenait pour un dingue. Et surtout, pourquoi est-ce que vous l'inventeriez ? Parce que c'est peut-être ça le vrai moteur de l'aviation. Oser lever les yeux vers le ciel et se dire qu'un jour, vous pouvez accomplir ce que vous voulez. Merci pour votre écoute et à la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes croustillantes sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:03

  • Conclusion

    08:27

Description

Depuis toujours, l’humanité lève les yeux vers le ciel.
Et depuis toujours, un rêve nous obsède : celui de voler.

Ce rêve n’a pas seulement nourri la poésie ou les mythes… il a surtout inspiré des générations de créateurs, d’artistes, d’ingénieurs et de designers. Entre audace visionnaire et grain de folie, ils ont tenté, chacun à leur manière, de comprendre les secrets des oiseaux, de défier les lois de la gravité, et de donner des ailes à l’humanité.

Mais que se cache-t-il derrière cette quête insensée ?
Pourquoi le ciel attire-t-il autant les inventeurs ?
Et comment le design, à travers les siècles, a-t-il permis de transformer des croquis griffonnés sur un parchemin en véritables machines capables de fendre les nuages ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, nous allons explorer la fascinante histoire du design aéronautique : un voyage qui commence bien avant l’aviation moderne, et qui révèle que, parfois, les idées les plus extravagantes ouvrent la voie aux révolutions technologiques.

Préparez-vous à embarquer pour un récit où s’entremêlent imagination, innovation, échecs mémorables et visions de génie.
Car derrière chaque aile qui fend le ciel se cache la trace d’un rêve humain.

Un épisode pour toutes celles et ceux qui aiment l’histoire du design, la créativité sans limite… et l’ivresse de regarder vers l’infini.


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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du grand art, le podcast qui t'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Vous avez déjà rêvé de voler ? Littéralement ? Il paraît que c'est l'un des rêves les plus communs au monde. Un super pouvoir qui nous attire depuis la plus tendre enfance. On retrouve déjà des mentions à ce rêve fou dès l'antiquité. avec le mythe des dalles et icards qui se collent des plumes d'oiseaux au bras avec de la cire pour fuir la crête vers la Sicile. Alors forcément, à force de travail, de patience et d'ingéniosité, l'homme a bien fini par s'envoler. Mais il a fallu quand même pas mal d'essais pour y arriver. Entre les avions à une seule aile, un projet de cylindre métallique autopropulsé ou encore un engin à pédale, il y a eu quelques égratignures dans l'histoire. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour. du battement d'ailes de l'oiseau à l'avion de chat, quand les designers s'emparent du stèle. Nous sommes en 1505 à Florence, en Italie, dans l'atelier d'un artiste et ingénieur un peu fou, Léonard de Vinci. Après un long séjour à Milan, Léonard décide de revenir vivre dans la capitale mondiale de l'art afin de se concentrer sur un tout nouveau projet. En effet, depuis quelque temps, une idée lui trotte dans la tête. Il aimerait rédiger un livre sur le vol des oiseaux. Mais attention, pas n'importe quel livre. Un ouvrage complet qui décrypterait enfin comment les oiseaux font pour voler et comment s'en inspirer pour fabriquer des objets volants. Intitulé « Codex sur le vol des oiseaux » , ce parchemin de 18 pages décrit le vol de l'oiseau de la façon la plus technique et précise qu'il soit. Il y note par exemple pour la première fois de l'histoire de l'humanité que le centre de gravité d'un oiseau en vol ne correspond pas avec son centre de pression. Mais surtout, au milieu de tous ces dessins d'observation, Léonard glisse son projet de machine volante qu'il appelle il grande nibio. Évidemment, un homme comme lui n'allait pas se contenter d'observer des oiseaux pour en faire de simples croquis pour le plaisir. Non, il a une idée derrière la tête. Il veut pouvoir voler comme un oiseau. D'ailleurs, son projet de machine volante est biomimétique, c'est-à-dire qu'il s'inspire du fonctionnement d'un procédé naturel, le vol de l'oiseau, pour fabriquer un objet reproduisant le même procédé, mais mécaniquement. Concrètement, la machine volante de Léonard de Vinci, c'est un siège surmonté d'ailes d'oiseau géantes en papier, en tissu et en bois. Ça alors, c'est super dément, Doc, c'est génial ! Ça consomme de l'essence ordinaire ou du super ? S'il ne finabise pas le codex avant sa mort, Léonard de Vinci laisse un héritage magnifique pour les designers et les ingénieurs qui vont reprendre le projet. Quoique, il faut quand même un peu s'accrocher. Parce que ce fameux héritage, il l'a rédigé en écriture spéculaire, c'est-à-dire en miroir, le tout dans un mix d'Italien de la Renaissance, de Toscan, mais aussi en lombard, et sans la moindre accentuation ni ponctuation. Débrouillez-vous avec ça. Je m'en excuse, j'avais oublié qu'il faut tout vous dire ! Le rêve continue de faire vibrer le cœur de millions d'enfants à travers le monde, mais il faut attendre le début du XXe siècle pour qu'il devienne réalité. Accrochez-vous, on fait un bond en avant. Nous voici désormais à Paris, au salon de l'aéronautique en 1910. Un certain Henri Coanda, ingénieur roumain au regard malicieux et à la moustache impeccable, est en train de faire le buzz et il s'avoue. Car oui ! Henri est venu au salon pour présenter un objet très spécial, un projet d'avion qu'il a lui-même conçu. Et le plus fort, son avion n'a pas d'hélices. Imaginez un peu, un avion tout en bois, briqué comme un meuble Louis XV, fuselé comme un cigare, mais sans hélice. À la place, Henri a prévu autre chose, une sorte d'énorme tube à l'avant, renfermant une turbine à combustion interne qui, selon lui, peut aspirer de l'air et le recracher à l'arrière pour propulser l'avion. Les paysans n'ont pas peur de la mort. Imaginez qu'il y ait un bug. Imaginez un seul instant qu'il y ait un boulon qui est mal vissé. Ça va être la catastrophe. Oui, vous avez bien entendu. Coanda vient de présenter le premier avion à réaction de l'histoire, en 1910, 60 ans avant le Concorde. Sauf que, il y a un petit détail. Henri a tout inventé. Bon, peut-être pas tout, mais en tout cas, les historiens aujourd'hui ne sont pas On n'est pas tous d'accord pour dire que l'engin a vraiment volé. Kohanda, lui, jurait que si. Mais comme il a aussi raconté que le test s'était terminé en sortie de piste avec un incendie spectaculaire, on se dit qu'il y avait peut-être quelques petits réglages à faire. Au passage, cet homme a donné son nom à un phénomène aérodynamique qu'on utilise encore aujourd'hui, l'effet Kohanda, qui explique comment un flux d'air M... épouser une surface courbe, ce qui est très pratique pour augmenter la portance des ailes ou stabiliser un appareil. Menteur, mais très malin c'est Henri. Sa trouvaille va d'ailleurs influencer l'invention d'un autre engin 30 ans plus tard. Un engin qui semble défier toutes les lois de la physique et du bon sens. J'ai nommé le Flying Pancake. Bienvenue dans les années 1940, sur une base navale américaine du Connecticut. Là, au milieu des hangars et des avions de guerre classiques, Un objet ne identifié attire tous les regards. Un engin volant en forme de disque plat, surmonté de deux énormes hélices latérales et d'un cockpit central détonne au milieu de tous les autres engins. On a du mal à croire que la US Navy ait financé ce projet farfelu. Tout ce que je voudrais, c'est que mon fils s'y vole. Je ne veux pas savoir comment. Je ne veux pas savoir combien. Je veux juste qu'il vole. Il vole ! Officiellement, on l'appelle Vought V-173. Mais tout le monde le surnomme le Flying Pancake, pour des raisons évidentes d'esthétique et de gourmandise. En fait, ça paraît comme ça un peu brouillon, un peu cinglé. Enfin, ça l'est, mais au fond, ça ne l'est pas du tout. Mais en réalité, le concept derrière ce design est loin d'être idiot. Les avions ont besoin d'espace au sol pour décoller et d'un peu de préparation. Or, pour être réactive, l'armée américaine veut développer un projet d'engin qui puisse décoller rapidement, comme par exemple depuis le pont d'un navire. Inspiré par... plusieurs concepts physiques tels que l'effet Kohanda notamment, un groupe de designers et d'ingénieurs opte pour un design ultra plat censé générer un maximum de portantie. Résultat ? C'est un échec cuisant. Cuisant comme une boîte de pancakes. Enfin le flying pancake vole mais il est extrêmement lent. D'ailleurs lors du premier essai de mise en vol, des témoins proches de la ont contacté les médias pour alerter qu'une soucoupe volante se déplaçait tout doucement dans le ciel. On rigole, on rigole, mais il y a eu des dizaines de projets d'avions de ce type au XXe siècle. En 1938, le Blom & Voss Bivy 141 dit adieu au cockpit au centre de l'avion. Ça me sert à rien. Ici, le cockpit se situe sur l'aile droite. ce qui crée une asymétrie étonnante. Et puis il y en a eu d'autres. Vous avez aussi l'avioplane tubular de Rodrigue Goliescu, dont le design reprend quant à lui exactement la silhouette d'un oiseau en vol. Si certains de ces projets paraissent farfelus, en fait, depuis les années 1940, la NASA investit dans une section dédiée au développement des X-Plane, des engins volants innovants, dont l'objectif est de nous permettre de voler. toujours plus haut et toujours plus loin. Mais alors, que retenir de l'histoire du design et des avions ? Peut-être que chaque aile qui fond le ciel porte un peu de la folie de Léonard de Vinci, du culot d'Henri Coanda et de gourmandise des ingénieurs du Flying Pancake. Que derrière chaque machine, il y a un mélange improbable de rêve, d'audace et parfois aussi un petit grain de folie. En fait, c'est peut-être ça la beauté des rêves. Pas besoin qu'une chose existe pour que le cerveau humain puisse l'imaginer. Et alors vous, tiens, si vous étiez là ou le prochain Léonard de Vinci et que vous deviez designer un appareil permettant à l'homme d'obtenir un super pouvoir comme celui de voler, quel serait votre projet ? Est-ce que ce serait un système de branchie interconnecté pour pouvoir respirer indéfiniment sous l'eau sans bouteille d'oxygène ? Une machine pour se télétransporter ? Qu'est-ce que vous seriez prêt à faire ? à inventer même si tout le monde vous prenait pour un dingue. Et surtout, pourquoi est-ce que vous l'inventeriez ? Parce que c'est peut-être ça le vrai moteur de l'aviation. Oser lever les yeux vers le ciel et se dire qu'un jour, vous pouvez accomplir ce que vous voulez. Merci pour votre écoute et à la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes croustillantes sur l'art et le design.

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    01:03

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