- Sébastien Calvez
Bonjour à toutes et à tous, je suis Sébastien Calvez, fondateur de Kaora Partners, un cabinet de conseil qui dépoussière le métier du consulting. Dans le monde trépidant d'aujourd'hui, où le travail prend une place centrale dans nos vies, se sentir bien au sein de son environnement professionnel est essentiel. Du Kœur à l'ouvrage est un podcast dédié à explorer les secrets d'un travail heureux en entreprise. Plus qu'un simple podcast, c'est une communauté pour toutes celles et ceux qui souhaitent avoir par leur travail un impact positif dans leur quotidien. Ensemble, nous allons discuter des tendances actuelles, des défis à relever, des solutions innovantes pour créer des environnements de travail où chacun peut trouver sa place et s'épanouir. Alors rejoignez-nous pour découvrir quels moyens utilisent nos intervenants pour rendre leur travail motivant, épanouissant et le succès cartagé. Bonne écoute à tous ! Salut Jacques-Henri.
- Jacques-Henri Marin
Bonjour Sébastien.
- Sébastien Calvez
Tu vas bien ?
- Jacques-Henri Marin
Très très bien.
- Sébastien Calvez
On est hyper heureux de t'avoir dans le podcast du Kœur à l'ouvrage. Merci d'avoir accepté notre humble invitation. Merci d'être avec nous pour nous raconter un peu ton parcours et tout ce que tu fais de beau aujourd'hui autour de la technologie et comment la technologie peut rendre heureux les gens au travail. Peut-être avant tout, est-ce que tu peux nous dire qui tu es ? Je ne vais pas nous résumer les 60 ans de carrière, mais nous dire qui tu es.
- Jacques-Henri Marin
Alors qui je suis ? Je suis passionné par la tech en fait. Je suis de formation ingénieur, j'ai passé une première partie de ma carrière en tant qu'avant-vente chez des consultants informatiques. Et puis soudainement chez HP, dans les années 2000, on m'a dit tiens, tu as peut-être des velléités à faire du commerce. Et donc j'ai basculé côté commerce en me disant que finalement, travailler dans la vente de technologie, ça nécessitait forcément d'avoir des valeurs. et des valeurs apportées par des partenaires. Et donc je suis rentré dans cette philosophie que de travailler, que de commercer avec des partenaires, éditeurs de logiciels, intégrateurs. Et donc c'est comme ça que j'ai vraiment basculé dans le métier du commerce, avec des activités chez Oracle, chez Accenture dans un rôle d'alliance manager où il s'agissait de développer le business entre Accenture et Oracle. Avec participation à la course du cœur et manière pour moi de pouvoir se dire finalement l'animation des partenaires se fait aussi au travers de valeurs comme le don d'organes. Et puis plus récemment, depuis 2018, dans le domaine de l'IA et de la RPA, chez 8PAS et dans d'autres missions que j'ai pu mettre en œuvre. Puisqu'effectivement depuis maintenant un an, j'ai créé mon entreprise et je suis... en fait apte aujourd'hui à accompagner, coacher des entreprises dans la fonction commerciale.
- Sébastien Calvez
Et tu es parisien ?
- Jacques-Henri Marin
Je suis à Saint-Mort-des-Fossés pour être précis, en bord de Marne.
- Sébastien Calvez
Tu n'es pas quitté Paris après le Covid ?
- Jacques-Henri Marin
Absolument pas, j'ai une maison, j'ai la chance d'avoir une maison avec un espace verdoyant assez important et puis mon épouse travaille sur place, elle est kiné et donc elle a son cabinet qui est tout proche de la maison donc pas de soucis de transport ou autre. Donc du coup, on profite bien de ce lieu qui est pour nous un bon lieu pour accueillir nos enfants et surtout nos petits-enfants parce que j'ai la chance d'avoir déjà quatre petits garçons.
- Sébastien Calvez
Bravo !
- Jacques-Henri Marin
Voilà, donc déjà grand-père.
- Sébastien Calvez
Super. Et bon, on est très heureux, je le redis, de te recevoir. Tu es quelqu'un, en tout cas pour moi, de très inspirant et avec une énergie, un enthousiasme, une patate au quotidien et je te remercie de ça. Qu'est-ce qui fait que tu as du cœur à l'ouvrage tous les matins quand tu vas bosser ? Qu'est-ce qui t'anime de manière globale ? Et qu'est-ce qui fait que tu es là pour en témoigner aussi ?
- Jacques-Henri Marin
En fait, ce qui m'anime surtout, c'est le fait de partager mes expériences, de partager l'envie, ou en tout cas d'inspirer d'autres, parce que j'ai un parcours très tech, très commerce, et je me dis qu'aujourd'hui, toutes les expériences que j'ai pu traverser, elles peuvent être partagées avec d'autres. Et donc se dire finalement d'être heureux d'échanger avec toi, ça me fait déjà énormément plaisir. Ce n'est pas forcément un exercice qui est très aisé pour moi, mais en tout cas ça me fait plaisir. Je suis motivé à l'idée de partager cela, et puis de découvrir à chaque fois des nouveaux interlocuteurs, des nouveaux collègues, des nouvelles personnes qui ont des projets, qui ont des... qui ont des envies différentes, et tu diras qu'à un moment donné, toujours dans la logique de travailler avec des partenaires, de se dire finalement, je vais pouvoir mettre ensemble des gens qui n'étaient pas forcément faits pour travailler ensemble. Donc ça, c'est ça qui m'anime tous les matins.
- Sébastien Calvez
Super, c'est une passion, je pense, qu'on a en commun. Si on va dans les sujets qui t'animent au quotidien, est-ce que tu peux, pour les gens qui nous écoutent, un peu vulgariser les concepts que tu utilises tous les jours, la RPA ? L'IA, l'intelligence artificielle, est-ce que tu peux un peu le vulgariser, l'expliquer avec tes mots, de manière simple, pour que les gens se représentent un petit peu, pour les novices en tout cas, ce que représentent ces acronymes et ce que ça t'inspire sur le monde d'aujourd'hui ?
- Jacques-Henri Marin
Alors déjà je vais commencer par la RPA, donc Robotique Process Automation, donc en français l'automatisation de processus. Processus c'est quoi ? C'est une suite d'activités, c'est une suite de tâches que chacun fait quotidiennement sur son écran. Puisqu'aujourd'hui la RPA est une technologie qui permet en fait tout simplement d'émuler ce que fait un utilisateur sur son écran. C'est-à-dire ce que vous faites tous les matins en regardant votre messagerie, en vous connectant sur des systèmes de type CRM ou sur des ERP, et bien le robot... L'assistant logiciel va être capable de pouvoir simuler et enregistrer tout ce que vous avez pu faire et pouvoir le reproduire à l'envie, le reproduire de manière automatique, le reproduire de manière... rapide, le reproduire sans erreur. Et donc du coup, ce sont ces bénéfices-là qui font qu'à un moment donné, cette technologie peut avoir quelque chose d'un petit peu extraordinaire, d'un petit peu nouveau, et donc permet surtout à des gens de pouvoir se dire finalement il y a des tâches que je fais de manière monotone, répétitive, rébarbative, et qui pourraient être faites par un assistant logiciel. Alors, l'assistant logiciel, comment il fonctionne ? Il fonctionne avec des règles. Ces règles sont édictées par l'entreprise, des processus, dans tel cas on fait ça, dans tel autre cas on fait ça. Quand je suis une banque, par exemple, et que je dois faire de l'accord crédit, je dois avoir des règles, je dois avoir un score qui me permet de dire j'accorde ou pas un crédit. Quand les règles sont édictées, connues, c'est assez facile de programmer cela. On a d'ailleurs un nouveau job qui s'appelle le RPA Developer, qui permet de développer... cette automatisation pour les robots. Et ce qu'apporte l'intelligence artificielle... Alors,
- Sébastien Calvez
tu peux juste donner une définition, déjà, de l'intelligence artificielle, parce que c'est pas simple. On en entend parler depuis un an, avec l'arrivée de ChatGPT et encore plus, sur l'IA générative. L'IA, ça existe depuis très longtemps. Est-ce que tu peux donner, toi, une définition simple de ce que tu mets derrière l'intelligence artificielle ?
- Jacques-Henri Marin
Moi, je mettrais quelque chose qui me permette... De basculer de l'incertitude à la certitude. En fait, le monde de l'IA, c'est un moyen, en auto-apprentissage, de permettre sur des règles ou sur des modèles mathématiques de pouvoir se dire finalement, dans tel ou tel cas de figure, il y a statistiquement X chances que ce résultat soit bon. Et donc c'est en fait basé sur des modèles mathématiques, sur des statistiques, qui fait que du coup, ce monde de l'incertitude devient certain. Donc c'est ça ce qu'apporte l'intelligence artificielle. Et donc, dans des scénarios d'entreprise où il y a des processus... qui requiert la connaissance humaine ou en tout cas une interprétation humaine, l'intelligence artificielle peut commencer à apporter des réponses. Donc autant la RPA c'est quelque chose qui est très normé, structuré, sur des règles bien définies, autant l'IA va lui apporter un complément qui va peu ou prou commencer à venir sur les plate-bandes de l'être humain et du cerveau humain.
- Sébastien Calvez
Et comment tu introduis la notion d'IA générative du coup, puisque là tu viens de nous donner la définition de l'intelligence artificielle de manière... Très simpliste entre guillemets mais compréhensible. Et comment tu définis l'IA générative du coup qu'on utilise tous ou qu'on a tous essayé de tester avec ChatGPT, Copilot ou autres ? Comment tu le définis ?
- Jacques-Henri Marin
En fait ça vient beaucoup plus tard par rapport à l'IA. L'IA au début c'était sur la compréhension du langage. La compréhension du langage c'était extrêmement simple, c'était de se dire finalement Sébastien ne vaut rien. Mais rien ne vaut Sébastien. J'ai utilisé quatre mots simples, mais qui n'ont pas le même sens sémantique. Donc l'intelligence artificielle vient de ça. C'est-à-dire de la compréhension dans un contexte. Et donc à partir du moment où on a un contexte, à partir du moment où on lui donne de plus en plus d'éléments, l'intelligence et le modèle statistique que j'évoquais tout à l'heure va être de plus en plus précis. Et ce qu'apporte l'IA générative aujourd'hui, c'est qu'elle met de manière extrêmement sain, qu'elle vulgarise cette notion-là en mettant au travers d'un agent conversationnel, un chatbot, quelque chose qui est extrêmement simple, et plus... On va donner du contexte. Plus le fameux prompt va être précis, plus le résultat sera réussi. donc à gérer derrière les biais, mais ça on va en parler un petit peu plus tard.
- Sébastien Calvez
Et pourquoi aujourd'hui ça apparaît pour certains, même mon père il a installé ChatGPT sur son smartphone, pourquoi ça apparaît révolutionnaire, et pourquoi on considère qu'on rentre aujourd'hui dans une nouvelle ère, quelles sont les caractéristiques, qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, en 2024, on considère que... L'automatisation, la RPA et l'usage de l'intelligence artificielle nous font rentrer dans un nouveau monde.
- Jacques-Henri Marin
Parce qu'en fait, tout simplement, ça apporte une capacité créative qui s'est vulgarisée, qui s'est démocratisée. C'est-à-dire qu'en fait, on introduit avec cette... Cette technologie est extrêmement facile d'usage. Les gens ne se posent plus la question de savoir comment ça marche, mais sont capables de l'utiliser immédiatement. C'est un peu à l'image de l'arrivée de l'iPhone, où les gens ne savaient pas ce que c'était qu'une application, ne savaient pas ce que c'était qu'une mise à jour d'une application. En fait, ils l'ont acquis par l'usage. C'est l'usage qui fait la clé du fait que la technologie se répand à travers le monde et devient extrêmement rapide en termes d'appropriation. Je vais donner un exemple. De temps en temps, je regarde un jeu à télévision, et en fait aujourd'hui, on ne dit plus d'aller chercher sur Google, mais on va directement sur ChatGPT, et ça en moins de deux ans. Donc l'appropriation de nouvelles technologies se fait de manière de plus en plus accélérée. Donc en fait aujourd'hui, les gens, les collaborateurs, les employés, arrivent avec cette technologie dans l'entreprise, et donc maintenant, dans notre rôle aujourd'hui vis-à-vis des entreprises, c'est de se dire comment j'introduis ces technos, et comment je fais en sorte que dans l'entreprise, j'ai des technos aussi faciles d'usage que celles que j'ai chez moi.
- Sébastien Calvez
Donc ça veut dire que dans les jeux télévisés, c'est plus qui veut gagner des millions, c'est plus l'appel à un ami, c'est l'appel à GPT.
- Jacques-Henri Marin
C'est plutôt qui veut prendre sa place et de se dire finalement qui va prendre la place de Google, c'est peut-être Microsoft avec leur achat et le rapprochement avec OpenEI.
- Sébastien Calvez
Et l'intérêt du coup pour l'entreprise, pour les salariés de déployer tels outils, et notamment sur la productivité, est-ce que tu as des... Pas des abacs, mais est-ce que tu as un peu de retour d'expérience sur, on en avait parlé dans le premier podcast avec Camille, sur l'impact de la QVCT sur la performance des entreprises. Est-ce que l'innovation technologique et l'usage de l'automatisation a un impact ? On parlera après de l'impact et de la peur certainement aussi chez les salariés. Mais déjà, est-ce que ça a un impact sur la productivité et sur la performance des entreprises ?
- Jacques-Henri Marin
Alors c'est le premier critère en fait, tout simplement c'est qu'aujourd'hui, qu'est-ce qui a fait qu'il y a eu un engouement sur cette technologie depuis je dirais 2017-2018, avec des acteurs comme Uipass, comme Automation Anywhere, comme Blueprism, et puis plus globalement aujourd'hui comme SAP ou Microsoft, en fait tous les éditeurs ont aujourd'hui ce type de solution, tout simplement parce que 1, première chose, ça permet d'optimiser les coûts. En se disant que finalement pour faire une même tâche, je vais le faire 5 fois, 10 fois, 20 fois plus vite, et surtout avec moins d'erreurs.
- Sébastien Calvez
Qu'un humain.
- Jacques-Henri Marin
Voilà, pardon ?
- Sébastien Calvez
Qu'un humain.
- Jacques-Henri Marin
Absolument. Et surtout avec moins d'erreurs. Un humain fait entre 3 et 5% d'erreurs quand il fait un copier-coller entre Excel et SAP. Donc pourquoi embaucher des gens qui ont Bac plus 5 pour faire du copier-coller de Excel vers SAP, alors qu'aujourd'hui un robot peut le faire à leur place, et le fait 24h sur 24, et être capable toujours d'être disponible pour le... pour l'entreprise. Donc du coup, le premier facteur, c'est effectivement la productivité, c'est le gain en termes de temps de traitement et l'efficacité opérationnelle. Mais il y a un coût sous-jacent de ça, c'est que finalement, vous allez libérer du temps. Imaginons que vous allez libérer 20% de l'activité d'un salarié, sauf que vous allez continuer à le payer parce que le salarié est toujours là. Donc en fait, ces 20% gagnés vont être consacrés à créer de nouveaux services. Donc on va apporter de la valeur. Ce n'est pas simplement dans l'option ou dans l'idée de réduire les coûts, c'est aussi de créer de la valeur et d'apporter de nouveaux services. Il y a la même capacité de pouvoir finalement produire plus de services et produire plus de valeurs ajoutées. Et puis, si vous utilisez le cerveau humain, finalement la personne va être beaucoup plus motivée, beaucoup plus impliquée. plus positive vis-à-vis de l'entreprise, donc elle va être beaucoup plus fidèle. Et au final, si elle est plus fidèle, si elle est plus positive, ça va rejaillir auprès des clients. Donc ça veut dire que l'expérience client va être encore plus forte. Donc corollaire de cette productivité-là, on pourrait voir sur un angle de dire finalement je réduis le nombre de salariés, c'est aussi de dire je crée de la valeur, je crée de la valeur et ça rejaillit auprès de mes clients.
- Sébastien Calvez
Donc là tu viens de nous mettre en exergue quelques opportunités entre guillemets dans la mise en oeuvre de ces nouvelles technologies mais quand tu dis ça va augmenter la productivité, on va gagner un certain nombre de TP, on va réduire potentiellement le travail des humains, ça fait peur non ?
- Jacques-Henri Marin
Ça fait peur quand tu ne sais pas. Ça pouvait. En fait, tout dépend du contexte dans lequel on se situe. Si on se rappelle l'introduction des robots matériels lorsque des constructeurs automobiles sont arrivés, avec Toyota notamment, avec des grands robots qui remplaçaient des gens, en fait on a créé des nouveaux jobs. Et en fait aujourd'hui il y a bon nombre d'études qui montrent qu'effectivement on va créer beaucoup plus de jobs à valeur ajoutée grâce à ces technologies-là qu'on en réduit. En fait c'est ça le plus important dans l'histoire, c'est qu'on crée des nouveaux jobs. On parlait du prompt, du prompt engineer tout à l'heure, on parlait du RPA développeur tout à l'heure. On va parler aussi de la notion de manager de robot, puisqu'en fait on va avoir à gérer une force de travail digitale. Alors certes, elle n'aura pas besoin d'être mise en congé, puisqu'elle va être disponible 24h sur 24, mais par contre on va gérer tous les impacts associés à ça, c'est-à-dire la disponibilité, la qualité de service, etc. Donc oui, dans un premier temps ça peut faire peur, mais je peux vous assurer, ou je peux t'assurer en tout cas dans un contexte secteur public. Pour être un petit peu corrosif, Pôle emploi est l'un des premiers utilisateurs aujourd'hui en France de technologies de ce type-là. Pourquoi ? Parce qu'en fait les plages horaires de services et vies des usagers doivent être de plus en plus grandes et on sait qu'on doit réduire le nombre de fonctionnaires. Donc forcément ce type de techno va permettre de mieux traiter les aspects de sécurité sociale, les aspects d'assurance vieillesse, les aspects de justice aussi. Donc tous ces sujets-là sont des sujets qui sont bien traités. et bien pris en compte aussi par les partenaires sociaux dans ces organismes.
- Sébastien Calvez
J'imagine quand même que les agents de Pôle emploi ne devaient pas être rassurés lorsqu'on est venu leur présenter les projets d'automatisation, les robots qui allaient être mis en œuvre, etc. Donc qu'elles sont aussi pour accompagner le changement, pour effectivement expliquer aux gens qu'ils vont pouvoir recentrer. sur de la valeur ajoutée, peu importe comment on l'appelle,
- Jacques-Henri Marin
sur des nouveaux services,
- Sébastien Calvez
bien sûr, une belle opportunité, surtout pour Pôle emploi. Quelle stratégie doit être mise en œuvre, mise en place, pour aider les salariés à s'adapter, à adopter, et in fine, à se rendre compte de la valeur que l'automatisation, l'IA demain, va pouvoir apporter ?
- Jacques-Henri Marin
C'est une partie de la réponse dans ta question. En fait, c'est le changement. En fait, on connaît comment on doit mettre en place aujourd'hui des nouvelles technologies, comment on introduit des nouvelles technologies. Donc ça veut dire de la communication, ça veut dire une implication managériale, ça veut dire être capable de montrer une trajectoire, de montrer où on va, quels enjeux on poursuit, qu'est-ce que l'on va apporter au final en introduisant ce type de technologie. Donc ça veut dire que... Forcément mettre des outils qui vont permettre de gamifier un petit peu les usages, de récompenser les gens qui auront des idées. Donc on va motiver et on va faire en sorte que ces usages-là soient mis en valeur. Donc on va communiquer.
- Sébastien Calvez
Mais le changement ça fait peur quand même. Pour des vieux comme nous,
- Jacques-Henri Marin
changer de PC,
- Sébastien Calvez
changer de smartphone...
- Jacques-Henri Marin
Pas du tout, plus on change, plus on a envie de manger. Plus on a envie, mais c'est humain. En fait, quand vous mangez un carré de chocolat, vous avez envie de manger toute la tablette, donc là c'est exactement la même chose. C'est les curly plutôt. Ou les curly, ou les chips au goût paprika. Donc là, effectivement, plus on va être à disposition, et en fait c'est ce qui se passe aujourd'hui, et d'ailleurs ça rejaillit sur le marché de la techno, en particulier en France, mais même dans le monde, Sur les sociétés éditeurs de logiciels en IA, vous avez entre 400 et 500 éditeurs de logiciels IA rien qu'en France. Donc ça veut dire qu'aujourd'hui il y a un foisonnement de solutions qui existent. Et donc du coup, quelles sont les solutions qui vont être celles qui vont durer, celles qui vont être pérennes, quelles sont celles sur lesquelles il faut miser pour le futur ? C'est toutes ces questions-là, au-delà de se dire finalement je m'inquiète pour mon job Mais peut-être de se dire finalement, je peux basculer dans un mode de dire quelle est la meilleure solution pour résoudre mon tel ou tel problème, parce qu'en fait, c'est ça le sujet.
- Sébastien Calvez
Donc toi, tu dis, ne vous inquiétez pas. L'automatisation, elle ne doit pas vous créer de l'anxiété sur la sécurité de l'emploi, mais au contraire, c'est une vraie opportunité et l'occasion aussi de réduire du stress sur des tâches qui sont répétitives, chronophages, rébarbatives, et qui jouent in fine sur la qualité et sur la raison d'être qu'on peut ressentir d'une entreprise.
- Jacques-Henri Marin
Oui, et puis le sentiment d'appartenance, c'est de se dire finalement, je suis finalement, j'utilise des technologies. pointu, donc c'est bon pour ma carrière et puis si je fais le parallèle avec ce que je fais à domicile le matin je dis à mon ok google à mon enceinte connectée, ok je suis réveillé, il va m'ouvrir les volets, il va allumer la lumière mettre la radio etc, donc je fais de l'automatisation sans savoir finalement, donc ça c'est appliqué à l'entreprise, c'est exactement ça donc finalement ça me rend mon petit déjeuner plus confortable et ça me permet d'être beaucoup plus disponible pour participer à un super podcast par exemple
- Sébastien Calvez
Mais t'as pas peur ? On va parler de l'éthique un peu. T'as pas peur quand tu dis Ok Google, prépare-moi mes céréales et fais-moi mon café avec deux doses de lait et partout ces données là.
- Jacques-Henri Marin
Oui elles le sont déjà. Alors elles le sont déjà sur ton téléphone tu les ai tracées 24h sur 24, elles étaient déjà tracées à partir du moment où la carte bancaire est arrivée avec la puce dans les années 70 donc ça a commencé comme ça. Donc on était capable déjà dans les années 70 d'analyser tes dépenses faites avec la carte bancaire pour pouvoir imaginer derrière des stratégies marketing. pour mieux te cibler, en te disant que tu avais le profil à acheter des Curly, ou que tu avais le profil à acheter plutôt une Tesla. Donc en fait, ça, ça existe déjà. Maintenant, c'est de savoir où est-ce que sont les données, comment je les maîtrise, donc effectivement, l'Europe... a eu tendance et toujours par commencer à faire plutôt verrouiller en mettant créant l'IA acte, d'autres créent et conçoivent les bases, les fameux LLM, grandes bases de données, grandes bibliothèques de données de demain. Ce qu'il va falloir faire, et c'est ce sur quoi on doit travailler avec des entreprises françaises, les fameuses IA souveraines ou les IA de confiance, faire en sorte qu'une partie de ces catalogues soit... et restent soit au sein d'entreprises, soit au sein d'une communauté, soit au sein d'un groupement, soit au sein de l'Union européenne par exemple. Donc ça c'est tout le travail aujourd'hui de faire effectivement extrêmement attention à la façon dont on va mettre en place et quel type d'informations on va utiliser. Donc là il y a aussi un florissement en fait d'entreprises qui travaillent sur ces sujets-là. à la fois sur les aspects de cloud et de cloud center propres à l'Europe ou à la France, mais aussi dans des IA dont les LLM, les fameux Large Angle Model, soient franco-français.
- Sébastien Calvez
Et du coup, au-delà de ça, Est-ce qu'il y a des considérations éthiques pour toi à prendre en compte lorsqu'on met en place une solution d'automatisation, une approche IA ? C'est quoi l'éthique qu'on doit avoir, toi, dans ton rôle de consultant, dans le rôle de concepteur ? Quelles limites tu n'as pas franchies aujourd'hui ?
- Jacques-Henri Marin
En fait, tout le point est de donner des conseils, de se dire attention, où est-ce qu'on met le curseur ? Au même titre que où est-ce que je mets le curseur dans l'automatisation des process, où est-ce que je mets le curseur dans les données que je vais utiliser, où est-ce qu'elles vont être, comment elles vont être gérées, comment elles vont être managées, en fait, au même titre que vous aviez des sites web ou qu'il y avait des sites web avec des community managers, là, on va avoir des notions de gens ou de personnes dont le métier va être de surveiller cela. Parce qu'en fait, il y a deux aspects. Il y a les aspects de biais. On sait très bien qu'on est sur la planète Terre et qu'à partir du moment où on dit que toutes les informations sont d'origine américaine, plutôt pour des populations de telle ethnie, avec telle religion, etc., forcément, il y aura des biais. Donc, faire attention à tout cela, ça va nécessiter des gens qui soient formés d'un point de vue juridique, d'un point de vue éthique, et être capables de manager ça. Donc, je pense qu'effectivement, la population avocat, juriste et autres... va continuer à grandir, comme c'est déjà le cas, mais qu'il y aura ce type de métier qui va être important, le fameux métier de la data dont tout le monde parle, va forcément s'étendre sur ces aspects d'éthique.
- Sébastien Calvez
Et c'est déjà en place pour toi ? Ou c'est encore à réguler ? On voit un peu les dérives parfois d'Internet, du Darknet. Est-ce que là-dessus, les mesures, les règles, les régulateurs, est-ce que c'est encore à travailler et à adopter ?
- Jacques-Henri Marin
Je dirais qu'au même titre que les RGPD en Europe, avec l'IA Act, c'est un début de cette régulation-là. En fait, le point, c'est que demain... Il y aura forcément besoin, et ce que dit d'ailleurs le gardien en groupe, c'est que la maturité autour des IA, notamment des IA gératifs, n'aura pas lieu avant deux ans, même si la technologie a moins de deux ans. Globalement, il va y avoir un regroupement des sociétés, un regroupement sur les LLM, et il va falloir faire extrêmement attention aux choix des LLM lorsqu'on va conseiller nos entreprises ou nos clients à faire en sorte qu'elles choisissent les bons acteurs, les bons cloud souverains, les bonnes IA, pour s'assurer qu'il y ait un minima de respect par rapport à cette généralisation-là.
- Sébastien Calvez
Et quelle tendance, tu vois, j'en profite, on a la chance de t'avoir, Quelle tendance tu vois émergente dans ce domaine-là, dans les années à venir ? À quelle sauce on va être mangé dans les prochaines années ? C'est quoi les prochains usages de ces révolutions technologiques ?
- Jacques-Henri Marin
Pour moi, il y a au moins trois sujets. Le premier qui est corollaire, c'est sur l'aspect sécurité. C'est-à-dire que l'IA... au service de la cybersécurité. Donc je pense que là, dans un aspect positif, puisque on parlait de biais tout à l'heure, de choses un petit peu négatives, mais dans les aspects positifs, c'est de s'assurer qu'effectivement, grâce à l'IA, on va mieux s'assurer de la sécurité de tous nos systèmes d'information, par des meilleures surveillance, par une meilleure proactivité pour exécuter...
- Sébastien Calvez
C'est l'IA qui fera le filtre à l'entrée du poids de vie, par exemple ?
- Jacques-Henri Marin
Par exemple, quand il y aura des humanoïdes au Papagayo à Saint-Tropez, on verra à ce moment-là, effectivement. Mais oui, le sujet cybersécurité, il est fondamental. Pour moi, c'est la première clé. Le deuxième, autour de la santé, c'est là où le time qui fait paraître effectivement des IA qui sont susceptibles d'être supérieurs à l'être humain, le sont notamment dans le secteur de la santé. notamment dans la recherche au niveau du cancer. Le troisième sujet qui m'interpelle, c'est la génération de codes de développement. On parlait de low-code, de no-code. On voit aujourd'hui qu'oralement, on est capable de dire, Crée-moi une application qui me gère mes notes de frais et qu'elle va me la générer à 90%.
- Sébastien Calvez
Que vont devenir les développeurs ?
- Jacques-Henri Marin
Ils feront des choses beaucoup plus intéressantes. Ils travailleront sur un cran supérieur qui est d'analyser le besoin et de s'assurer que l'application a une durée de vie suffisamment intéressante Oui, voilà, donc c'est aussi des sujets où l'impact va être plus intéressant, travailler sur l'impact d'une appli plutôt que sur la conception de l'appli. Donc ça, ça fait partie des choses qui vont évoluer. Et puis le dernier, c'est la consommation énergétique et la consommation carbone. Donc avec l'arrivée de processeurs qui vont être dédiés pour minimiser l'impact, puisque les fameux LLM sont très consommateurs en termes d'impact CO2. Donc il y a toute une frange de concepteurs de processeurs qui sont en train d'apparaître, soit les gros comme Huawei ou Apple ou Nvidia, mais d'autres qui vont émerger et qui vont apporter des processeurs qui vont être vraiment dédiés pour minimiser l'impact carbone pour des usages très précis. Je parle par exemple de la vidéosurveillance, où je n'aurais pas besoin d'avoir du réseau pour pouvoir quand même avoir des modèles d'IA de reconnaissance faciale dans les caméras. parce que la technologie va vite et qu'elle permettra de faire ces traitements-là sur des volumes de données importants.
- Sébastien Calvez
Et quels conseils tu donnes aux gens qui nous écoutent pour rester à la page, continuer à surfer sur ces évolutions, rester informé ? Qu'est-ce que tu donnes comme conseil ? Parce que c'est pas simple d'arriver à suivre toutes ces évolutions et à surfer sur le sujet et à prendre la vague.
- Jacques-Henri Marin
Alors c'est extrêmement difficile. Donc déjà, au-delà d'écouter le podcast ici, c'est surtout de s'appuyer de s'appuyer sur le YouTube, qui est le premier 98% des formations dans le monde se font sur YouTube, donc c'est forcément de suivre ça, mais surtout essayer de sortir de ces 60 ou 65% d'informations qui sont les mêmes et qui sont constamment repositionnées, réindiquées. Donc il faut être capable de sortir, et c'est là où nous on peut apporter quelque chose en tant que Cahora, c'est d'apporter une clarification. dans les bons usages ou en tout cas dans les bonnes formations qui permettraient effectivement de s'adapter demain à ce qui va arriver.
- Sébastien Calvez
On avait dit pas de page de pub pour Kaora, mais bon, tant que commercial.
- Jacques-Henri Marin
Ah bah désolé, tu m'as empêché. C'est pas grave,
- Sébastien Calvez
on te pardonne. Bon, en tout cas, on est très heureux, même si on a essayé de vulgariser et de résumer un petit peu ta vision sur l'automatisation et sur l'émergence de l'IA. On est très heureux d'avoir pu t'entendre et t'écouter avec passion. Tu es quelqu'un d'extrêmement inspirant et tu dis n'ayez pas peur de la révolution technologique. L'automatisation, l'IA sont nos amis et ça va permettre de... de rendre le travail encore plus épanouissant qu'on peut l'avoir aujourd'hui. Donc, c'est totalement... Tu veux rebondir ? Oui,
- Jacques-Henri Marin
simplement, message du CEO fondateur de Nvidia qui dit que l'IA, c'est l'électricité de demain. Donc, l'électricité, quand elle est arrivée, a fait peur. Mais je pense qu'aujourd'hui, on ne s'en passerait pas. Donc, je pense que sur l'IA, ça sera le même sujet.
- Sébastien Calvez
Après, ça l'arrange bien aussi, non ? Peut-être d'un point de vue capitaliste.
- Jacques-Henri Marin
Probablement. Mais en toute objectivité, en tout cas.
- Sébastien Calvez
En tout cas, je te remercie d'être venu au micro du cœur à l'ouvrage. Juste une dernière question avant de nous quitter. C'est quoi ton réflexe du matin, ton petit conseil pour te sentir bien et venir avec la patate et l'énergie qui te caractérise ? au boulot de manière quotidienne. C'est quoi ton petit tips à toi ?
- Jacques-Henri Marin
Mon premier tips dans le RR, c'est d'envoyer un SMS aux personnes que j'ai envie de remercier. Soit parce qu'elles m'ont aidé, soit parce qu'elles m'ont inspiré, soit parce qu'elles m'ont dit des choses sympas. Donc ça, je commence par remercier.
- Sébastien Calvez
Remercie pour ton SMS ce matin.
- Jacques-Henri Marin
Super, j'y penserai la prochaine fois. D'avoir le sourire, et puis l'alignement tête-corps, tête-corps-coeur. d'être présent quand on est avec quelqu'un et de pouvoir vraiment être là et être en écoute active et de vivre l'instant présent ça passe tellement vite nous on vient de passer 27 minutes avec toi et on a vécu l'instant à fond et je te remercie énormément et merci pour tes conseils et bonne écoute à tous merci
- Sébastien Calvez
Merci d'avoir suivi cet épisode du Cœur à l'ouvrage. Nous espérons que cet échange vous a apporté quelques clés précieuses pour allier épanouissement et travail. Rejoignez notre communauté et poursuivons ensemble cette exploration des secrets d'un travail heureux en entreprise. Car ensemble, nous avons le pouvoir de changer l'état d'esprit autour du travail et où chacun peut s'y épanouir pleinement. Merci de faire partie de cette aventure enrichissante. A très bientôt pour de nouveaux épisodes du Cœur à l'ouvrage. Votre continuation et surtout, fais l'écoute !