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Du Kœur à l'ouvrage

Episode 5 - Engager ses collaborateurs sur la responsabilité sociétale des entreprises - avec Benoit MONTET de damtower

Episode 5 - Engager ses collaborateurs sur la responsabilité sociétale des entreprises - avec Benoit MONTET de damtower

29min |18/06/2024|

60

Play
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Description

🎙️Aujourd'hui, Sébastien Calvez reçoit au micro Benoit Montet, PDG de damtower. Ensemble, ils évoquent le sujet de l'engagement des collaborateurs dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

📻Dans cet épisode, Benoit Montet nous parle de son parcours et de la structure qu'il a construit afin de mettre les enjeux de développement durable et de RSE au cœur de l'expérience des collaborateurs et de l'entreprise en général. Il nous livre également sa matrice d'analyse des enjeux sociaux et environnementaux en entreprise afin de distinguer celles qui font plus de greenwashing que d'actions concrètes. Enfin, il nous raconte la différence de culture entre la France et les Pays-Bas, où il vit aujourd'hui, notamment sur le travail et la vie d'entreprise.

Animation : Sébastien Calvez

Réalisation : Baptiste Marécaille & Nadine Makary

Production : Angelica Alarcon

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Transcription

  • Benoît Montet

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Sébastien Calvez, fondateur de Kaora Partners, un cabinet de conseil qui dépoussière le métier du consulting. Dans le monde trépidant d'aujourd'hui où le travail prend une place centrale dans nos vies, se sentir bien au sein de son environnement professionnel est essentiel. Du Kœur à l'ouvrage est un podcast dédié à explorer les secrets d'un travail heureux en entreprise. Plus qu'un simple podcast, c'est une communauté pour toutes celles et ceux qui souhaitent avoir par leur travail, un impact positif dans leur quotidien. Ensemble, nous allons discuter des tendances actuelles, des défis à relever, des solutions innovantes pour créer des environnements de travail où chacun peut trouver sa place et s'épanouir. Alors rejoignez-nous pour découvrir quels moyens utilisent nos intervenants pour rendre leur travail motivant, épanouissant et le succès cartagé. Bonne écoute à tous ! Salut Benoît ! Salut !

  • Sébastien Calvez

    Tu vas bien ?

  • Benoît Montet

    Ça va très bien, je suis ravi d'être ici à Paris avec toi.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai que tu n'es pas de Paris, on va en parler. On est très heureux de te voir dans nos locaux pour ce podcast du Kœur à l'ouvrage. Peut-être on commence par te présenter, tu nous dis quelques mots, quelques phrases sur toi,

  • Benoît Montet

    qui je suis, où je viens,

  • Sébastien Calvez

    ton œuvre.

  • Benoît Montet

    Je suis Benoît Montet, j'habite aujourd'hui Amsterdam. Je suis papa et grand-père de plein d'enfants, 3 et 2. Et qu'est-ce que j'ai fait dans ma vie ? J'ai fait une école de commerce comme beaucoup. Après j'ai commencé par du recrutement. Et puis naturellement, je suis passé dans les ressources humaines. Où j'ai eu la chance, quand j'étais très jeune, d'être pris un peu sous son aile par un vieux RH, un vieux DRH chez Thalès. Et qui m'a tout appris. Les relations sociales, la formation, le développement professionnel, les people review, bref. Et puis aussi l'intérêt pour les hommes et pour les territoires, parce que mon premier poste était quand même au bord de la mer à Brest. C'est vrai que ça ne donne pas envie d'aller à Brest, mais en fait c'est une ville extraordinaire.

  • Sébastien Calvez

    Je parle à un breton alors.

  • Benoît Montet

    Donc non breton, parce que je suis né à Lyon aussi quand même, pour un marin c'est particulier. Donc j'ai tout appris là-bas, puis après j'ai fait 10 ans dans ce groupe, et puis après j'ai voulu faire autre chose. Et surtout je suis tombé sur une entreprise qui faisait de l'audit social. Alors l'audit social c'est quoi ? C'est évaluer les conditions sociales proposées par une entreprise avec un cadre un peu comme un ISO si tu veux. Mais c'était un cadre privé, c'était top employer. Donc j'ai été directeur général de top employer pour la France puis après j'ai été au siège où je m'occupais de tout ce qui était un peu technique. Donc les bonnes pratiques, le data analytics, des données de certification etc. pour enrichir les entreprises, enfin les RH des entreprises. Et puis, par conséquence, enrichir la vie des salariés. J'ai fait ça pendant 10 ans.

  • Sébastien Calvez

    Les salariés ont été enrichis grâce à tes actions chez Top Employé. Ça consistait en quoi ? Tu fais un petit zoom là-dessus.

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, à quoi ça sert d'avoir un label employeur ? Ça sert à déjà se faire reconnaître comme employeur de choix, mais ça a aussi de l'intérêt et de l'effet chez les salariés. Parce qu'une entreprise qui veut... avoir son label, s'il est suffisamment exigeant, elle va investir dans des pratiques au bénéfice des salariés. Donc de façon... Quasiment direct ou indirect, ça va dans le sens du salarié. Et c'est donc ce que j'ai voulu faire aussi en créant Dam Tower, pour lequel je travaille aujourd'hui, c'est d'attirer les salariés, d'engager les salariés, plus uniquement sur la partie sociale, parce que tu sais qu'aujourd'hui on parle de ESG, environnementale, sociale et gouvernance, et donc de donner la capacité et la main aux salariés pour pouvoir s'engager sur le comportement sociétal de l'entreprise, donc sur l'environnemental, sur le social et sur la gouvernance. Et ça c'est l'objet de Dam Tower.

  • Sébastien Calvez

    Tu nous en dis un peu plus là sur Dam Tower, sur sa genèse, sur ce passage pour toi du monde des ressources humaines comme tu l'as dit aux enjeux du développement durable. Ça a été quoi le déclic chez toi ? Ça a été quoi la source de motivation ? Elle est où la genèse ? C'est pas un virage 360, c'est dans la continuité. Mais cette genèse, elle est où ?

  • Benoît Montet

    C'est exactement dans la continuité. C'est très intéressant que tu dises 360 et que tu t'autocorriges presque. Parce que finalement, d'où c'est parti ? Autre point, on parlait de RSE dans l'entreprise. C'était les salariés qui allaient donner un coup de main à des salariés loin de l'emploi pour savoir faire sa cravate ou mettre sa cravate à l'époque. Ça s'appelait la cravate solidaire, c'est vrai. C'était il n'y a pas longtemps, c'était dans les années 2000. On omettait encore des cravates. Donc les actions RSE, elles étaient portées par les RH. Et puis la RSE, c'est devenu beaucoup plus grand. Ça a été la responsabilité de l'entreprise dans son comportement. Et pourquoi dans son comportement ? Parce que moi, je l'ai vu en tant que RH, les salariés, ça représentait, les sous-traitants, pardon, ou les contractants ou les consultants, ça représentait 10% des salariés. Aujourd'hui, dans certaines entreprises, c'est 60%. 60% ? Oui. Et donc, ça veut dire que finalement, l'impact de l'entreprise, elle n'est plus uniquement au niveau social, mais elle est aussi au niveau sociétal et elle est aussi au niveau environnemental. Et donc, ces sujets-là, qui sont passés de RSE à développement durable, finalement, j'ai vu que ça a échappé au monde des ressources humaines. Et moi, je pense que les ressources humaines sont suffisamment agiles, suffisamment visionnaires pour pouvoir récupérer ce sujet, parce que finalement, c'est un sujet humain. Et qui traite l'humain dans l'entreprise ? c'est les ressources humaines. Donc voilà, tu vois, c'est ça mon fil entre Dam Tower et les postes de HR et de top employeurs.

  • Sébastien Calvez

    Et donc la question du développement durable, elle est forcément très présente aujourd'hui dans le débat public, dans l'actualité, dans la raison d'être même de certaines entreprises, les entreprises à mission également. Pourquoi aujourd'hui c'est un enjeu et c'est un sujet majeur pour les entreprises de ta vision des choses ?

  • Benoît Montet

    Alors, pour deux raisons. Un, parce que comme tu l'as dit, il y a une pression sociétale qui est forte. Donc, on l'a vu avec la désobéissance des étudiants de Polytechnique, de Supélec, d'AgroParis, etc. Donc ça, ça a épouvanté les responsables recrutement des entreprises en se disant Oh, oulala, mais on ne communique plus du tout, c'est des bons sujets Donc, il y a une pression sociétale. Et après, il faut être tout à fait pragmatique, il y a aussi une pression économique. C'est-à-dire que si une entreprise aujourd'hui qui ne fait rien, dans les dix ans qui viennent, elle n'a plus accès aux ressources parce qu'elle n'a pas mis en place la boucle de circularité. Comment est-ce qu'on reprend son plastique ? Comment on reprend son alu ? Parce qu'acheter de l'alu d'occasion, ça coûte 100 fois moins cher que d'acheter de l'alu neuf ou d'en faire fabriquer. Il y a aussi des problèmes d'énergie. Dans 10 ans, combien comptera le pétrole ou le diesel ? Donc tout ça, si on se projette sur les 10 ans qui viennent, la transformation durable de l'entreprise, économiquement, c'est un impératif. Donc tu vois, il y a une pression sociétale et une pression économique. Les deux, ça fait un couloir et un funnel, comme on dit en bon français, pour que le développement durable, ça soit le cœur de l'entreprise.

  • Sébastien Calvez

    Donc tu lis le développement durable et la pérennité, la performance des entreprises. On en a parlé avec d'autres invités, la QVCT, la performance d'entreprise, l'évolution technologique et la performance de l'entreprise, le développement durable et la performance de l'entreprise. Tu les lis.

  • Benoît Montet

    Qu'est-ce que ça veut dire durable en fait ? Il y a 10 ans, il y a 15 ans, on disait oui, mais le PDG, il est payé sur les résultats à l'année de l'entreprise et sur le cours de bourse au court terme. Et il faudrait faire en sorte qu'il soit payé sur le long terme. Oui, parce que quand on embauche un salarié, on ne l'embauche pas pour 2 ans. On l'embauche pour 10 ans, 20 ans ou 40 ans pour certaines entreprises.

  • Sébastien Calvez

    Ça dépend s'il a envie de rester 10 ans, 20 ans ou 40 ans.

  • Benoît Montet

    Bon, exactement, exactement. Moi, j'ai travaillé dans la haute technologie et c'est vrai que quand on recrute un jeune ingénieur. il va mettre 5 ans pour être productif et peut-être encore 10 ans pour déposer un brevet. Donc bon, après, tous les mondes sont différents.

  • Sébastien Calvez

    Il y a des carrières qui sont un petit peu différentes quand même aujourd'hui, par rapport à une autre époque où il y a quand même des envies d'ailleurs qui arrivent un peu très rapidement aussi chez les jeunes ou chez les employés. Au bout de 3-4 ans, il y a déjà des gens qui se posent des questions. Donc ça bouge aussi, ça bouge énormément là-dessus.

  • Benoît Montet

    C'est vrai, ça peut être plus court. Mais oui, c'est vrai, ça peut être plus court. Alors du coup j'ai oublié ta question

  • Sébastien Calvez

    Non ma question c'était Je vais rebondir sur une autre question Les sujets RSE Elles sont très présentes Tu l'as dit il y a une pression sociétale Aujourd'hui sur ces sujets là Et économique Elles sont très présentes dans les entreprises Comment tu fais et comment tu différencies les acteurs qui sont sur du greenwashing et celles qui s'investissent réellement dans ce qu'elles font au quotidien ? Comment tu fais cette différence-là ? Parce que c'est facile aujourd'hui de dire on fait du green, on fait du développement durable, on se préoccupe. de la planète, etc. Comment tu fais la différence dans l'approche déjà et dans les réels faits et gestes qui sont mis en place dans ces entreprises-là ?

  • Benoît Montet

    C'est une excellente question parce que c'est une question de société. Je ne vais pas nier qu'il y a des entreprises qui font du greenwashing. Oui, c'est clair. Quels sont les indicateurs qui disent que l'entreprise peut faire du greenwashing ? C'est déjà de regarder l'origine du rapport de développement durable. Sans vouloir pointer personne et sans vouloir dire que c'est partout le cas, s'il vient et s'il est édité sous la supervision de la direction de la communication corporelle, c'est de la communication corporelle. Bon, pour être tout à fait clair. Et pourquoi ? Parce qu'on a vu depuis ces dernières années des rapports où il y avait des dizaines ou des centaines d'actions absolument fabuleuses d'un point de vue développement durable, mais qui étaient juste des espèces de micro-actions. un peu découverte au hasard dans une filiale au fin fond de la province ou au fin fond d'un autre pays. Et ça, c'est du greenwashing. Voilà. Aujourd'hui, on a la chance de l'avoir dans la CSRD, donc ça embête tout le monde. C'était extrêmement structurant et ça oblige de publier des chiffres.

  • Sébastien Calvez

    C'est qu'un début pour l'instant, la CSRD. Ça vient de sortir, entre guillemets. Ça va concerner un nombre assez restreint, même si c'est en train de grandir d'entreprise. Il y en a beaucoup qui se mettent en action effectivement aujourd'hui, sur 2024. Tu penses que le règlement... Le concert va aussi permettre d'accélérer les actions dans les entreprises sur ces sujets ?

  • Benoît Montet

    Alors moi je suis un auditeur, donc forcément je dis ça, c'est une déformation professionnelle presque. Je l'ai vu dans les ressources humaines, je l'ai vu quand j'ai travaillé à l'ISO. Le fait de normaliser, de structurer et d'auditer et de certifier, finalement ça oblige l'entreprise à se poser des questions sur son modèle. à structurer une démarche, à sortir des chiffres, à mesurer ce qu'elle fait et à mettre en place un processus d'amélioration. Donc finalement, c'est très contraignant, mais c'est aussi très bon. C'est comme un sportif du haut niveau, il a des rituels. Et c'est grâce à des rituels qu'il peut devenir innovatif. Pourquoi ? Parce que 80% de son boulot, de son renvoi de balle pour un tennisman, c'est des automatismes. C'est un label, c'est une certification, c'est des process. Et le 10% qui va rester, au-delà de je renvoie la balle c'est la créativité. L'activité, c'est l'observation de son adversaire. C'est ça, la CSRD, finalement. Je reviens sur ta question du greenwashing. Il faut faire attention à ce qu'on dit sur le greenwashing. Je faisais une blague sur la communication corporelle. Mais il y a des entreprises qui sont plutôt cibles et d'autres qui sont soi-disant spontanément durables. Si tu vois une entreprise qui fait de la distribution de produits durables, on ne va pas la soupçonner de faire du greenwashing parce qu'elle distribue des produits durables. Mais ça se trouve, dans son process de logistique, elle est horrible. Et dans son process d'achat, elle est épouvantable. Alors qu'une entreprise qui fait de l'énergie, aujourd'hui elle a des centrales qui fonctionnent avec du charbon. Mais, comme disait le président de Shell quand il a été condamné, la demande en pétrole augmente tous les ans, mais de façon très forte. Le patron de Shell, il doit servir des actionnaires, il doit servir des gens comme toi et moi qui prennent leur voiture tous les jours pour aller au travail.

  • Sébastien Calvez

    Avant de prendre le métro.

  • Benoît Montet

    Voilà. Oui, tu as de la chance, mais il y en a qui prennent leur voiture et qui n'ont pas le choix. Donc, ces gens-là, il faut bien les servir. Donc, on est dans une transition écologique. Donc, il faut plutôt aider ces entreprises-là à se développer. C'est ce que je fais, c'est mon objectif, que de les pointer du doigt et de les condamner. parce qu'elles ont une activité qui n'est plus adaptée. Donc on est dans une période de transition.

  • Sébastien Calvez

    Et donc comment tu identifies, à l'opposé du greenwashing, celles qui s'investissent réellement dans le développement durable et qui permettent peut-être par le ruissellement aussi d'agir sur l'épanouissement des collaborateurs et des employés dans l'entreprise ? Comment tu les identifies ?

  • Benoît Montet

    C'est très simple, c'est les clients qui sont damtower. Alors, je rigole en disant ça, mais c'est pas tout à fait faux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, une entreprise peut s'arrêter à mettre en place une structure, une politique, une stratégie de développement durable, et puis en petit comité avec la direction RSE, ou la direction développement durable, suivre des indicateurs dans le terrain et puis imposer sa marque. Ce qu'on fait chez d'Amtower, c'est qu'on dit, ok, vous avez vos stratégies. Vous avez vos ambitions, vous avez vos objectifs durables. Comment est-ce que ça devient quelque chose de concret ? et de souhaitables à travailler par les salariés. Et donc, c'est cette brique-là, c'est ce qu'on appelle les gaps. Qu'est-ce qu'on fait chez Dam Tower ? On adresse trois gaps. Le premier, c'est le gap de perception. Le gap de perception, c'est toi et moi, on a tous envie que notre environnement soit durable. Sauf qu'en entreprise, le durable, c'est quoi ? C'est la CSRD, c'est chiant. C'est des normes, c'est chiant. C'est on n'a plus le droit de se servir de tes produits, c'est la barbe. C'est le pétrole qui augmente parce qu'il y a des textes carbone. Voilà, c'est ça la réalité. Donc ce qu'on essaye de combler, c'est ce premier gap, c'est le gap de perception. Le deuxième perception, c'est le gap de connaissance. J'ai envie de faire quelque chose, mais si je trie mes poubelles, ça va faire quelque chose, ça va être l'effet ? Le niveau de la scène augmente, ça vient d'où ? Donc le gap de connaissance, c'est les fraises du climat, c'est les ateliers d'automne, c'est ce qu'on fait nous en communiquant l'assessment de Daptower aux salariés. Et le troisième gap, c'est le gap d'action. J'ai envie de faire un truc, mais bon, ce n'est pas dans mes objectifs. Je ne sais pas très bien à quoi ça sert, si ça va être suivi, pas suivi, etc. Et ça, c'est le cœur de la machine de Dam Tower, c'est de mettre les salariés en action après les avoir. informés, réconciliés, en leur disant voilà il y a quelque chose à faire pour vous, vous pouvez être acteur de vos propres entreprises. Et finalement ça a pour l'entreprise comme effet d'accélérer sa transformation durable, puisque les salariés sont convaincus qu'effectivement il y a quelque chose pour eux là-dedans.

  • Sébastien Calvez

    Et comment concrètement les collaborateurs peuvent être acteurs de ces sujets de RSE dans leur entreprise ? Quelle typologie d'action ? Alors même si on ne peut pas généraliser et chaque contexte peut être... Ça peut être différent, mais quel conseil tu donnes à un collaborateur qui a envie d'être acteur et qui a peut-être une direction générale qui n'est pas obligatoirement très sensibilisée sur le sujet ? Quel conseil tu peux lui donner à ce collaborateur ?

  • Benoît Montet

    Alors, en change management, on appelle ça les trois cercles. Le cercle de contrôle, le cercle d'influence et le cercle de concern. Je ne sais pas comment on dit en français. Et donc, moi, ce que je conseille à chaque salarié... C'est de travailler dans sa zone de contrôle. Sa zone de contrôle, c'est, voilà, je suis concerné par le développement durable et ma zone de concerne, c'est que j'aimerais bien que la France soit durable et qu'il n'y ait plus de CO2, etc. Bon, j'y peux pas grand chose, voilà. Ensuite, le cercle un peu intérieur, c'est le cercle d'influence. J'ai un bulletin de vote. J'ai, comme citoyen, mais aussi dans les élections professionnelles, j'ai un manager à qui je peux faire un retour. J'ai des actions. J'ai des collègues. J'ai un rôle d'activiste quelque part, ça c'est ma zone d'influence. Et ma première zone, c'est ma zone de contrôle. Dans mon boulot, de tous les jours, qu'est-ce que je peux faire ? Comment je peux me former ? Comment je peux faire une fraise du climat ? Comment je peux évaluer mon CO2 ? Comment je peux, dans mon boulot de tous les jours, faire du CO2 ? Donc commencer par sa zone de contrôle, c'est peut-être complètement petit, mais à tous, on peut tout. Et c'est pour ça que Damthower est là, parce qu'on va fédérer des dizaines, s'il y a des dizaines de salariés, ou des centaines s'il y en a des centaines, des milliers s'il y a des milliers de salariés, à fédérer des petites actions qui, tous, font des grosses actions. À tous, on peut tout, c'est le principe.

  • Sébastien Calvez

    Et tu vois une tendance à la hausse ? Du nombre de salariés qui prennent le contrôle, entre guillemets, de leur zone de contrôle sur ces sujets-là ? C'est quoi la tendance aujourd'hui où les gens sont tellement matraqués ? Le monde ne va pas bien, le dérèglement climatique, on va tous dans le mur. Et grosso modo, qu'est-ce que moi ? Pauvre individu sur la planète, je vais pouvoir y faire, alors qu'à l'autre bout de la planète, on déverse des émissions carbone qui dépassent tout entendement, etc. Est-ce que c'est un phénomène que tu vois grandissant sur le nombre d'individus qui prennent conscience de ça et qui prennent vraiment, comme tu le disais, l'action ? dans leur zone de contrôle ?

  • Benoît Montet

    Alors, tu vois, je te parlais des trois étapes. Le gap de perception, le gap de connaissance et le gap d'action. Tant que le gap de perception n'est pas couvert, c'est-à-dire, bon, là, j'en ai conscience, mais par contre, ça m'effraie. Je me dis, bon, on est tous morts dans 10 ans. Donc, à quoi bon ? Voilà. J'ai fait une fraise du climat, j'en suis sorti, mais désespéré. Le changement climatique, c'est fini, on ne peut plus rien faire. Donc ça c'est le gap de perception. Tant qu'il n'est pas couvert, on ne passera pas à la connaissance. Mais une fois que j'ai acquis des connaissances, alors je sais d'où ça vient, je sais qu'on peut faire quelque chose, je sais que mon rôle d'activiste n'est pas inutile, je sais que mon rôle d'acheteur, mon rôle de citoyen est important. J'ai acquis des connaissances. Une fois que j'ai les connaissances, une fois que je suis sensibilisé, je peux passer à l'action. Et aujourd'hui, on en est là encore, où il y a beaucoup d'activistes, qui créent de la peur, qui génèrent de la peur. Et puis il y a des entreprises qui elles-mêmes ont peur, et c'est pour ça qu'elles ne s'engagent pas là-dedans. Parce qu'une transformation d'entreprise, quand on est PDG d'un gros morceau, c'est très compliqué. Et donc sans ces trois actions liées, Sans ces trois gaps comblés, il ne peut pas y avoir d'action. Et c'est pour ça que Dam Tower, c'est une méthode.

  • Sébastien Calvez

    Et le rôle, tu parles de formation, le rôle pour toi du système éducatif, de l'enseignement chez les plus jeunes, chez les adolescents, chez les étudiants, c'est quoi le rôle ? Est-ce que le milieu de l'éducation s'est accaparé aussi ? Peut-être pas accaparé, mais en tout cas... traite ce sujet-là et le traite en sensibilisation et en formation ?

  • Benoît Montet

    Alors, moi, j'ai des enfants, puis des petits-enfants. Et mes enfants, ils sont étudiants. Et c'est eux qui m'éduquent. Et c'est eux qui m'ont sensibilisé. Et c'est eux qui m'ont aussi fait prendre ce virage. Et c'est intéressant parce que, finalement... Eux, ils voient leur avenir. Et moi, je vois leur avenir. Et finalement, les étudiants, en général, ils sont très sensibilisés à ça. Il n'y a qu'à le voir, dans les grandes écoles, il y en a qui sont prêts à faire un pas de côté pour ne pas rentrer dans les grands groupes pour lesquels les portes sont grandes ouvertes pour eux. C'est quand même majeur, il se passe quelque chose. Donc, c'est que l'université fait son travail.

  • Sébastien Calvez

    Après, c'est les étudiants qui ont peut-être le choix aussi. Voilà.

  • Benoît Montet

    Alors justement, à l'école, qu'est-ce qui se passe ? Bravo l'éducation nationale, parce que je vois des enfants qui rentrent, à la maison et qui expliquent à leur maman ou à leur papa qu'il faut trier, qui expliquent à leur papa que non, non, ça serait bien de partir en vélo pour aller acheter du pain plutôt que de prendre la voiture. Et donc, c'est assez marrant. Je ne sais pas si tu étais comme ça quand j'étais petit ou si toi, tu te souviens de ça, mais moi, je n'ai pas beaucoup de souvenirs d'avoir essayé d'influencer mes parents. Et aujourd'hui, je le vois tous les jours chez les petits qui rentrent de l'école et qui sont extrêmement sensibles à ça.

  • Sébastien Calvez

    Moi je trouve que l'avenir est fabuleux et puis merci et bravo l'éducation nationale si c'est elle qui fait ça Quel plaisir de t'entendre et quel plaisir d'entendre cet enthousiasme et ce cœur à l'ouvrage que tu as Benoît on en est très heureux peut-être un mot tu nous as dit en introduction que tu habitais à Amsterdam tu nous parles de ce projet de déménagement pourquoi quitter l'Hexagone pour le plein pays Ah

  • Benoît Montet

    Pour plein de raisons. La dernière raison, c'est que j'ai travaillé pour Top Employer, et puis le siège est aux Pays-Bas. Et donc quand j'ai pris des fonctions globales au niveau mondial, je suis monté au siège, tout simplement. Et puis pourquoi j'y suis resté avec Damthoeur, et pourquoi j'y étais aussi avant, c'est parce que j'ai cette sensibilité franco-néerlandaise, et qu'il y a d'autres de mes enfants qui vivent là-bas, et puis parce qu'on fait tout à vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai ? Et on est plus heureux quand on fait tout à vélo ?

  • Benoît Montet

    Eh bien oui, en fait, le vélo, ça explique tout des différences franco-néerlandaises.

  • Sébastien Calvez

    C'est-à-dire ?

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, le vélo, c'est plein d'analogies. Quand tu vas aux Pays-Bas, le vélo, c'est un outil d'autonomie pour les enfants. Tu vas à l'école en vélo et donc tu es fier parce que tu as ton outil, tu es fier parce que tu as ton permis d'aller à l'école à vélo dès l'âge de 5 ans ou 6 ans, 7 ans, 8 ans, peu importe. Et tu as des pistes cyclables, donc c'est sécurisé pour les enfants. Donc c'est de l'autonomie, c'est de la responsabilité. C'est de la responsabilisation et ça crée la confiance en soi et ça crée la responsabilisation pour les enfants. Donc ça c'est une différence culturelle, c'est le vélo. La deuxième chose sur le vélo c'est que si tu viens me voir... En avion, tu vas te dire c'est génial, les Pays-Bas c'est le pays de l'avion. Si tu viens me voir en avion, tu vas te dire c'est génial, avec l'Eurostar, les Pays-Bas c'est le pays du train. Si tu viens me voir en voiture, avec nos deux fois six voies d'autoroute, nos ponts au-dessus et en dessous, tu vas me dire c'est génial, c'est le pays de la voiture les Pays-Bas. Si tu viens me voir en bateau... Sur les canaux, c'est extraordinaire, moi je te conseille de le faire, je suis marin. Tu vas me dire mais c'est pas possible, c'est un pays de bateaux. Et bien si tu vais en vélo, il y a des pistes cyclables du sud au nord de la frontière où tu rencontres pas de voiture, pas de train, pas d'autoroute, rien du tout. T'as l'impression que le pays a été construit pour... Et donc ça, c'est une analogie pour dire finalement, c'est comme les salariés en fait. Un salarié, il avance à sa vitesse, il a sa propre carrière, il a son propre moyen de développement. Et bien on le respecte comme il est. Et on va faire en sorte que tout soit fait pour lui. C'est comme dans le système éducatif, où on va te dire, tu as des points faibles, tu as envie de travailler sur tes points faibles ? Non, travaille sur tes points forts. Parce qu'en faisant monter tes points forts, automatiquement tes points faibles vont monter avec. Bien sûr. Voilà, donc c'est ça un peu. C'est pour ça que je suis aux Pays-Bas, c'est pour le vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est pour le vélo. Et ça entretient en plus, on voit que tu es en forme. Est-ce qu'il y a d'autres perceptions ? On lit les classements, les pays où on est les plus heureux, les Pays-Bas 6e, la France 27e. Est-ce que tu vois d'autres différences dans le monde du travail, dans le rapport au travail, y compris sur la partie bien sûr développement durable ? Quelles différences d'approche il peut y avoir entre les néerlandais et les français sur ces sujets-là ? Est-ce qu'il y a deux trois éléments que tu peux mettre en exergue ?

  • Benoît Montet

    Je vais te dire que c'est à cause du vélo. Alors, je ne vais pas te retrouver des analogies encore là-dedans, mais les Pays-Bas, la réalité, c'est que c'est un petit pays. Et si tu prends une grosse entreprise en France ou une petite entreprise en France, tu t'aperçois que la petite... Il y a des lignes de hiérarchie qui sont plus courtes, il y a un transfert de l'information qui est plus rapide, il y a une responsabilisation, parce que forcément il y a moins de monde pour faire le même boulot, qui est plus large. Et donc, sans blâmer la France, ça explique pourquoi en France c'est plus compliqué, parce qu'on a des entreprises qui sont plus grosses. Donc de facto, sans rien faire, oui il y a des différences. Alors après, tout découle de là. Je reprends le vélo parce que comme ça m'amuse. C'est vrai que si depuis tout le temps... Tu vas à l'école en vélo. Tu as le sens des responsabilités, tu as le sens de l'autonomie, tu as le sens de la confiance de tes parents. Et bien tout ça, en entreprise, c'est la même chose. Tu as la confiance automatique, tu as ton propre chemin de développement, tu vas voir ton chef parce qu'il est très disponible. Et puis c'est une démocratie depuis bien plus longtemps que la France. Même si on se revendique d'être le pays de la révolution, nous, il a fallu une révolution. Alors que chez eux, il n'y a pas eu de révolution, ils ont toujours un roi, mais c'est quand même une démocratie très vivante. C'est Donc c'est ça un peu, et c'est ça qui fait je pense la qualité de vie.

  • Sébastien Calvez

    Et sur le rapport de Dam Tower avec les entreprises et dans la manière dont tu mènes les sujets autour du développement du durable, est-ce que tu vois des différences entre je le traite dans une entreprise néerlandaise ou je le traite pour une entreprise française

  • Benoît Montet

    Pas sur la façon dont je vais traiter le sujet, parce que la méthode est quand même assez universelle. Un processus de changement, ça reste un processus de changement ou d'accompagnement. Par contre... Sur la réception, sur les questions que je vais avoir dans une entreprise française ou une entreprise néerlandaise, ça va être très différent. Et c'est vrai que quand je dis aux entreprises, on va vous faire un assessment de votre efficacité ESG et on va la partager telle qu'elle avec vos salariés. Oup, oup, oup. Ah bon, mais on aura le droit de regard avant quand même. Bah oui, mais bon, on va quand même le faire puisque la transparence, c'est par là que ça commence. Alors qu'aux Pays-Bas, bon, il n'y a pas de problème. Et pourquoi il n'y a pas de problème ? Parce qu'il y a cette confiance en soi. D'accord. Ok, on a des qualités et des défauts. Si on a des défauts, très bien. Parfait. So what ?

  • Sébastien Calvez

    Bon, après, nous, on est encore champions du monde de football, mais... Et on est fiers de l'être.

  • Benoît Montet

    Je veux dire, moi aussi, parce que je suis français, quand même.

  • Sébastien Calvez

    Non, mais c'est un pays magnifique. Et Amsterdam est une ville... Enfin, à chaque fois que j'ai pu avoir la chance de m'y rendre... Je me suis toujours posé la question en disant qu'est-ce que pourrait être la vie à Amsterdam ? Et ça semble en tout cas être très riche d'épanouissement aussi. Peut-être que le plan vélo d'Hidalgo va peut-être nous permettre d'avoir un peu plus confiance en nous, je ne suis pas sûr.

  • Benoît Montet

    A voir, à voir.

  • Sébastien Calvez

    Peut-être que ça va dans le bon sens. ça va dans le bon sens bon en tout cas on est très heureux de t'avoir reçu Benoît vraiment très heureux que tu aies fait le déplacement sur Paris aussi pour venir nous voir dans nos locaux et participer à ce podcast du coeur à l'ouvrage peut-être avant de nous quitter est-ce que tu as un réflexe un conseil à donner aux auditeurs le matin Tu te réveilles ou quand tu prends ton vélo pour aller chez Dam Tower, c'est quoi ton tips pour avoir la patate, pour avoir la forme et toute l'énergie qui te caractérise ?

  • Benoît Montet

    Bon alors je pense qu'on est motivé par soi-même. Et c'est la façon dont on voit la vie. Et on parlait des qualités et des défauts. Moi j'ai né et j'ai grandi en France. Et donc on m'a dit il faut travailler sur ses défauts, il faut améliorer ses notes. Je pense que c'est la façon dont on voit le verre. Donc avoir 5 sur 10 c'est déjà avoir 5 points. Donc regardons ces 5 points parce que c'est déjà vachement bien. Waouh on a 5 sur 10. Et donc ne pas regarder les 5 points qui manquent. Et donc le matin... C'est les 5 points qu'on a acquis.

  • Sébastien Calvez

    ça paraît un bon réflexe voir la vie du bon côté voir le verre à moitié plein et non pas à moitié vide et tout le positif qui va avec c'est ce qu'on conseille bien sûr à chacun et en tout cas on prend ton tips avec plaisir et on l'inscrit dans notre longue liste de tips que nos intervenants nous partagent sur chacun de ces podcasts en tout cas un grand merci Benoît très heureux de... de t'avoir écouté et d'avoir pu échanger. Et bravo pour tout ce que tu fais autour du développement durable. On est très sensibilisés sur ce sujet également.

  • Benoît Montet

    Oui, je vois.

  • Sébastien Calvez

    Et un grand merci et je vous souhaite une bonne écoute à tous.

  • Benoît Montet

    Merci beaucoup.

  • Sébastien Calvez

    Merci d'avoir suivi cet épisode du Cœur à l'ouvrage. Nous espérons que cet échange vous a apporté quelques clés précieuses pour allier épanouissement et travail. Rejoignez notre communauté et poursuivons ensemble cette exploration des secrets d'un travail heureux en entreprise. Car ensemble, nous avons le pouvoir de changer l'état d'esprit autour du travail et où chacun peut s'y épanouir pleinement. Merci de faire partie de cette aventure enrichissante. A très bientôt pour de nouveaux épisodes du Cœur à l'ouvrage. Votre continuation et surtout, faites l'écoute !

Description

🎙️Aujourd'hui, Sébastien Calvez reçoit au micro Benoit Montet, PDG de damtower. Ensemble, ils évoquent le sujet de l'engagement des collaborateurs dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

📻Dans cet épisode, Benoit Montet nous parle de son parcours et de la structure qu'il a construit afin de mettre les enjeux de développement durable et de RSE au cœur de l'expérience des collaborateurs et de l'entreprise en général. Il nous livre également sa matrice d'analyse des enjeux sociaux et environnementaux en entreprise afin de distinguer celles qui font plus de greenwashing que d'actions concrètes. Enfin, il nous raconte la différence de culture entre la France et les Pays-Bas, où il vit aujourd'hui, notamment sur le travail et la vie d'entreprise.

Animation : Sébastien Calvez

Réalisation : Baptiste Marécaille & Nadine Makary

Production : Angelica Alarcon

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Benoît Montet

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Sébastien Calvez, fondateur de Kaora Partners, un cabinet de conseil qui dépoussière le métier du consulting. Dans le monde trépidant d'aujourd'hui où le travail prend une place centrale dans nos vies, se sentir bien au sein de son environnement professionnel est essentiel. Du Kœur à l'ouvrage est un podcast dédié à explorer les secrets d'un travail heureux en entreprise. Plus qu'un simple podcast, c'est une communauté pour toutes celles et ceux qui souhaitent avoir par leur travail, un impact positif dans leur quotidien. Ensemble, nous allons discuter des tendances actuelles, des défis à relever, des solutions innovantes pour créer des environnements de travail où chacun peut trouver sa place et s'épanouir. Alors rejoignez-nous pour découvrir quels moyens utilisent nos intervenants pour rendre leur travail motivant, épanouissant et le succès cartagé. Bonne écoute à tous ! Salut Benoît ! Salut !

  • Sébastien Calvez

    Tu vas bien ?

  • Benoît Montet

    Ça va très bien, je suis ravi d'être ici à Paris avec toi.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai que tu n'es pas de Paris, on va en parler. On est très heureux de te voir dans nos locaux pour ce podcast du Kœur à l'ouvrage. Peut-être on commence par te présenter, tu nous dis quelques mots, quelques phrases sur toi,

  • Benoît Montet

    qui je suis, où je viens,

  • Sébastien Calvez

    ton œuvre.

  • Benoît Montet

    Je suis Benoît Montet, j'habite aujourd'hui Amsterdam. Je suis papa et grand-père de plein d'enfants, 3 et 2. Et qu'est-ce que j'ai fait dans ma vie ? J'ai fait une école de commerce comme beaucoup. Après j'ai commencé par du recrutement. Et puis naturellement, je suis passé dans les ressources humaines. Où j'ai eu la chance, quand j'étais très jeune, d'être pris un peu sous son aile par un vieux RH, un vieux DRH chez Thalès. Et qui m'a tout appris. Les relations sociales, la formation, le développement professionnel, les people review, bref. Et puis aussi l'intérêt pour les hommes et pour les territoires, parce que mon premier poste était quand même au bord de la mer à Brest. C'est vrai que ça ne donne pas envie d'aller à Brest, mais en fait c'est une ville extraordinaire.

  • Sébastien Calvez

    Je parle à un breton alors.

  • Benoît Montet

    Donc non breton, parce que je suis né à Lyon aussi quand même, pour un marin c'est particulier. Donc j'ai tout appris là-bas, puis après j'ai fait 10 ans dans ce groupe, et puis après j'ai voulu faire autre chose. Et surtout je suis tombé sur une entreprise qui faisait de l'audit social. Alors l'audit social c'est quoi ? C'est évaluer les conditions sociales proposées par une entreprise avec un cadre un peu comme un ISO si tu veux. Mais c'était un cadre privé, c'était top employer. Donc j'ai été directeur général de top employer pour la France puis après j'ai été au siège où je m'occupais de tout ce qui était un peu technique. Donc les bonnes pratiques, le data analytics, des données de certification etc. pour enrichir les entreprises, enfin les RH des entreprises. Et puis, par conséquence, enrichir la vie des salariés. J'ai fait ça pendant 10 ans.

  • Sébastien Calvez

    Les salariés ont été enrichis grâce à tes actions chez Top Employé. Ça consistait en quoi ? Tu fais un petit zoom là-dessus.

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, à quoi ça sert d'avoir un label employeur ? Ça sert à déjà se faire reconnaître comme employeur de choix, mais ça a aussi de l'intérêt et de l'effet chez les salariés. Parce qu'une entreprise qui veut... avoir son label, s'il est suffisamment exigeant, elle va investir dans des pratiques au bénéfice des salariés. Donc de façon... Quasiment direct ou indirect, ça va dans le sens du salarié. Et c'est donc ce que j'ai voulu faire aussi en créant Dam Tower, pour lequel je travaille aujourd'hui, c'est d'attirer les salariés, d'engager les salariés, plus uniquement sur la partie sociale, parce que tu sais qu'aujourd'hui on parle de ESG, environnementale, sociale et gouvernance, et donc de donner la capacité et la main aux salariés pour pouvoir s'engager sur le comportement sociétal de l'entreprise, donc sur l'environnemental, sur le social et sur la gouvernance. Et ça c'est l'objet de Dam Tower.

  • Sébastien Calvez

    Tu nous en dis un peu plus là sur Dam Tower, sur sa genèse, sur ce passage pour toi du monde des ressources humaines comme tu l'as dit aux enjeux du développement durable. Ça a été quoi le déclic chez toi ? Ça a été quoi la source de motivation ? Elle est où la genèse ? C'est pas un virage 360, c'est dans la continuité. Mais cette genèse, elle est où ?

  • Benoît Montet

    C'est exactement dans la continuité. C'est très intéressant que tu dises 360 et que tu t'autocorriges presque. Parce que finalement, d'où c'est parti ? Autre point, on parlait de RSE dans l'entreprise. C'était les salariés qui allaient donner un coup de main à des salariés loin de l'emploi pour savoir faire sa cravate ou mettre sa cravate à l'époque. Ça s'appelait la cravate solidaire, c'est vrai. C'était il n'y a pas longtemps, c'était dans les années 2000. On omettait encore des cravates. Donc les actions RSE, elles étaient portées par les RH. Et puis la RSE, c'est devenu beaucoup plus grand. Ça a été la responsabilité de l'entreprise dans son comportement. Et pourquoi dans son comportement ? Parce que moi, je l'ai vu en tant que RH, les salariés, ça représentait, les sous-traitants, pardon, ou les contractants ou les consultants, ça représentait 10% des salariés. Aujourd'hui, dans certaines entreprises, c'est 60%. 60% ? Oui. Et donc, ça veut dire que finalement, l'impact de l'entreprise, elle n'est plus uniquement au niveau social, mais elle est aussi au niveau sociétal et elle est aussi au niveau environnemental. Et donc, ces sujets-là, qui sont passés de RSE à développement durable, finalement, j'ai vu que ça a échappé au monde des ressources humaines. Et moi, je pense que les ressources humaines sont suffisamment agiles, suffisamment visionnaires pour pouvoir récupérer ce sujet, parce que finalement, c'est un sujet humain. Et qui traite l'humain dans l'entreprise ? c'est les ressources humaines. Donc voilà, tu vois, c'est ça mon fil entre Dam Tower et les postes de HR et de top employeurs.

  • Sébastien Calvez

    Et donc la question du développement durable, elle est forcément très présente aujourd'hui dans le débat public, dans l'actualité, dans la raison d'être même de certaines entreprises, les entreprises à mission également. Pourquoi aujourd'hui c'est un enjeu et c'est un sujet majeur pour les entreprises de ta vision des choses ?

  • Benoît Montet

    Alors, pour deux raisons. Un, parce que comme tu l'as dit, il y a une pression sociétale qui est forte. Donc, on l'a vu avec la désobéissance des étudiants de Polytechnique, de Supélec, d'AgroParis, etc. Donc ça, ça a épouvanté les responsables recrutement des entreprises en se disant Oh, oulala, mais on ne communique plus du tout, c'est des bons sujets Donc, il y a une pression sociétale. Et après, il faut être tout à fait pragmatique, il y a aussi une pression économique. C'est-à-dire que si une entreprise aujourd'hui qui ne fait rien, dans les dix ans qui viennent, elle n'a plus accès aux ressources parce qu'elle n'a pas mis en place la boucle de circularité. Comment est-ce qu'on reprend son plastique ? Comment on reprend son alu ? Parce qu'acheter de l'alu d'occasion, ça coûte 100 fois moins cher que d'acheter de l'alu neuf ou d'en faire fabriquer. Il y a aussi des problèmes d'énergie. Dans 10 ans, combien comptera le pétrole ou le diesel ? Donc tout ça, si on se projette sur les 10 ans qui viennent, la transformation durable de l'entreprise, économiquement, c'est un impératif. Donc tu vois, il y a une pression sociétale et une pression économique. Les deux, ça fait un couloir et un funnel, comme on dit en bon français, pour que le développement durable, ça soit le cœur de l'entreprise.

  • Sébastien Calvez

    Donc tu lis le développement durable et la pérennité, la performance des entreprises. On en a parlé avec d'autres invités, la QVCT, la performance d'entreprise, l'évolution technologique et la performance de l'entreprise, le développement durable et la performance de l'entreprise. Tu les lis.

  • Benoît Montet

    Qu'est-ce que ça veut dire durable en fait ? Il y a 10 ans, il y a 15 ans, on disait oui, mais le PDG, il est payé sur les résultats à l'année de l'entreprise et sur le cours de bourse au court terme. Et il faudrait faire en sorte qu'il soit payé sur le long terme. Oui, parce que quand on embauche un salarié, on ne l'embauche pas pour 2 ans. On l'embauche pour 10 ans, 20 ans ou 40 ans pour certaines entreprises.

  • Sébastien Calvez

    Ça dépend s'il a envie de rester 10 ans, 20 ans ou 40 ans.

  • Benoît Montet

    Bon, exactement, exactement. Moi, j'ai travaillé dans la haute technologie et c'est vrai que quand on recrute un jeune ingénieur. il va mettre 5 ans pour être productif et peut-être encore 10 ans pour déposer un brevet. Donc bon, après, tous les mondes sont différents.

  • Sébastien Calvez

    Il y a des carrières qui sont un petit peu différentes quand même aujourd'hui, par rapport à une autre époque où il y a quand même des envies d'ailleurs qui arrivent un peu très rapidement aussi chez les jeunes ou chez les employés. Au bout de 3-4 ans, il y a déjà des gens qui se posent des questions. Donc ça bouge aussi, ça bouge énormément là-dessus.

  • Benoît Montet

    C'est vrai, ça peut être plus court. Mais oui, c'est vrai, ça peut être plus court. Alors du coup j'ai oublié ta question

  • Sébastien Calvez

    Non ma question c'était Je vais rebondir sur une autre question Les sujets RSE Elles sont très présentes Tu l'as dit il y a une pression sociétale Aujourd'hui sur ces sujets là Et économique Elles sont très présentes dans les entreprises Comment tu fais et comment tu différencies les acteurs qui sont sur du greenwashing et celles qui s'investissent réellement dans ce qu'elles font au quotidien ? Comment tu fais cette différence-là ? Parce que c'est facile aujourd'hui de dire on fait du green, on fait du développement durable, on se préoccupe. de la planète, etc. Comment tu fais la différence dans l'approche déjà et dans les réels faits et gestes qui sont mis en place dans ces entreprises-là ?

  • Benoît Montet

    C'est une excellente question parce que c'est une question de société. Je ne vais pas nier qu'il y a des entreprises qui font du greenwashing. Oui, c'est clair. Quels sont les indicateurs qui disent que l'entreprise peut faire du greenwashing ? C'est déjà de regarder l'origine du rapport de développement durable. Sans vouloir pointer personne et sans vouloir dire que c'est partout le cas, s'il vient et s'il est édité sous la supervision de la direction de la communication corporelle, c'est de la communication corporelle. Bon, pour être tout à fait clair. Et pourquoi ? Parce qu'on a vu depuis ces dernières années des rapports où il y avait des dizaines ou des centaines d'actions absolument fabuleuses d'un point de vue développement durable, mais qui étaient juste des espèces de micro-actions. un peu découverte au hasard dans une filiale au fin fond de la province ou au fin fond d'un autre pays. Et ça, c'est du greenwashing. Voilà. Aujourd'hui, on a la chance de l'avoir dans la CSRD, donc ça embête tout le monde. C'était extrêmement structurant et ça oblige de publier des chiffres.

  • Sébastien Calvez

    C'est qu'un début pour l'instant, la CSRD. Ça vient de sortir, entre guillemets. Ça va concerner un nombre assez restreint, même si c'est en train de grandir d'entreprise. Il y en a beaucoup qui se mettent en action effectivement aujourd'hui, sur 2024. Tu penses que le règlement... Le concert va aussi permettre d'accélérer les actions dans les entreprises sur ces sujets ?

  • Benoît Montet

    Alors moi je suis un auditeur, donc forcément je dis ça, c'est une déformation professionnelle presque. Je l'ai vu dans les ressources humaines, je l'ai vu quand j'ai travaillé à l'ISO. Le fait de normaliser, de structurer et d'auditer et de certifier, finalement ça oblige l'entreprise à se poser des questions sur son modèle. à structurer une démarche, à sortir des chiffres, à mesurer ce qu'elle fait et à mettre en place un processus d'amélioration. Donc finalement, c'est très contraignant, mais c'est aussi très bon. C'est comme un sportif du haut niveau, il a des rituels. Et c'est grâce à des rituels qu'il peut devenir innovatif. Pourquoi ? Parce que 80% de son boulot, de son renvoi de balle pour un tennisman, c'est des automatismes. C'est un label, c'est une certification, c'est des process. Et le 10% qui va rester, au-delà de je renvoie la balle c'est la créativité. L'activité, c'est l'observation de son adversaire. C'est ça, la CSRD, finalement. Je reviens sur ta question du greenwashing. Il faut faire attention à ce qu'on dit sur le greenwashing. Je faisais une blague sur la communication corporelle. Mais il y a des entreprises qui sont plutôt cibles et d'autres qui sont soi-disant spontanément durables. Si tu vois une entreprise qui fait de la distribution de produits durables, on ne va pas la soupçonner de faire du greenwashing parce qu'elle distribue des produits durables. Mais ça se trouve, dans son process de logistique, elle est horrible. Et dans son process d'achat, elle est épouvantable. Alors qu'une entreprise qui fait de l'énergie, aujourd'hui elle a des centrales qui fonctionnent avec du charbon. Mais, comme disait le président de Shell quand il a été condamné, la demande en pétrole augmente tous les ans, mais de façon très forte. Le patron de Shell, il doit servir des actionnaires, il doit servir des gens comme toi et moi qui prennent leur voiture tous les jours pour aller au travail.

  • Sébastien Calvez

    Avant de prendre le métro.

  • Benoît Montet

    Voilà. Oui, tu as de la chance, mais il y en a qui prennent leur voiture et qui n'ont pas le choix. Donc, ces gens-là, il faut bien les servir. Donc, on est dans une transition écologique. Donc, il faut plutôt aider ces entreprises-là à se développer. C'est ce que je fais, c'est mon objectif, que de les pointer du doigt et de les condamner. parce qu'elles ont une activité qui n'est plus adaptée. Donc on est dans une période de transition.

  • Sébastien Calvez

    Et donc comment tu identifies, à l'opposé du greenwashing, celles qui s'investissent réellement dans le développement durable et qui permettent peut-être par le ruissellement aussi d'agir sur l'épanouissement des collaborateurs et des employés dans l'entreprise ? Comment tu les identifies ?

  • Benoît Montet

    C'est très simple, c'est les clients qui sont damtower. Alors, je rigole en disant ça, mais c'est pas tout à fait faux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, une entreprise peut s'arrêter à mettre en place une structure, une politique, une stratégie de développement durable, et puis en petit comité avec la direction RSE, ou la direction développement durable, suivre des indicateurs dans le terrain et puis imposer sa marque. Ce qu'on fait chez d'Amtower, c'est qu'on dit, ok, vous avez vos stratégies. Vous avez vos ambitions, vous avez vos objectifs durables. Comment est-ce que ça devient quelque chose de concret ? et de souhaitables à travailler par les salariés. Et donc, c'est cette brique-là, c'est ce qu'on appelle les gaps. Qu'est-ce qu'on fait chez Dam Tower ? On adresse trois gaps. Le premier, c'est le gap de perception. Le gap de perception, c'est toi et moi, on a tous envie que notre environnement soit durable. Sauf qu'en entreprise, le durable, c'est quoi ? C'est la CSRD, c'est chiant. C'est des normes, c'est chiant. C'est on n'a plus le droit de se servir de tes produits, c'est la barbe. C'est le pétrole qui augmente parce qu'il y a des textes carbone. Voilà, c'est ça la réalité. Donc ce qu'on essaye de combler, c'est ce premier gap, c'est le gap de perception. Le deuxième perception, c'est le gap de connaissance. J'ai envie de faire quelque chose, mais si je trie mes poubelles, ça va faire quelque chose, ça va être l'effet ? Le niveau de la scène augmente, ça vient d'où ? Donc le gap de connaissance, c'est les fraises du climat, c'est les ateliers d'automne, c'est ce qu'on fait nous en communiquant l'assessment de Daptower aux salariés. Et le troisième gap, c'est le gap d'action. J'ai envie de faire un truc, mais bon, ce n'est pas dans mes objectifs. Je ne sais pas très bien à quoi ça sert, si ça va être suivi, pas suivi, etc. Et ça, c'est le cœur de la machine de Dam Tower, c'est de mettre les salariés en action après les avoir. informés, réconciliés, en leur disant voilà il y a quelque chose à faire pour vous, vous pouvez être acteur de vos propres entreprises. Et finalement ça a pour l'entreprise comme effet d'accélérer sa transformation durable, puisque les salariés sont convaincus qu'effectivement il y a quelque chose pour eux là-dedans.

  • Sébastien Calvez

    Et comment concrètement les collaborateurs peuvent être acteurs de ces sujets de RSE dans leur entreprise ? Quelle typologie d'action ? Alors même si on ne peut pas généraliser et chaque contexte peut être... Ça peut être différent, mais quel conseil tu donnes à un collaborateur qui a envie d'être acteur et qui a peut-être une direction générale qui n'est pas obligatoirement très sensibilisée sur le sujet ? Quel conseil tu peux lui donner à ce collaborateur ?

  • Benoît Montet

    Alors, en change management, on appelle ça les trois cercles. Le cercle de contrôle, le cercle d'influence et le cercle de concern. Je ne sais pas comment on dit en français. Et donc, moi, ce que je conseille à chaque salarié... C'est de travailler dans sa zone de contrôle. Sa zone de contrôle, c'est, voilà, je suis concerné par le développement durable et ma zone de concerne, c'est que j'aimerais bien que la France soit durable et qu'il n'y ait plus de CO2, etc. Bon, j'y peux pas grand chose, voilà. Ensuite, le cercle un peu intérieur, c'est le cercle d'influence. J'ai un bulletin de vote. J'ai, comme citoyen, mais aussi dans les élections professionnelles, j'ai un manager à qui je peux faire un retour. J'ai des actions. J'ai des collègues. J'ai un rôle d'activiste quelque part, ça c'est ma zone d'influence. Et ma première zone, c'est ma zone de contrôle. Dans mon boulot, de tous les jours, qu'est-ce que je peux faire ? Comment je peux me former ? Comment je peux faire une fraise du climat ? Comment je peux évaluer mon CO2 ? Comment je peux, dans mon boulot de tous les jours, faire du CO2 ? Donc commencer par sa zone de contrôle, c'est peut-être complètement petit, mais à tous, on peut tout. Et c'est pour ça que Damthower est là, parce qu'on va fédérer des dizaines, s'il y a des dizaines de salariés, ou des centaines s'il y en a des centaines, des milliers s'il y a des milliers de salariés, à fédérer des petites actions qui, tous, font des grosses actions. À tous, on peut tout, c'est le principe.

  • Sébastien Calvez

    Et tu vois une tendance à la hausse ? Du nombre de salariés qui prennent le contrôle, entre guillemets, de leur zone de contrôle sur ces sujets-là ? C'est quoi la tendance aujourd'hui où les gens sont tellement matraqués ? Le monde ne va pas bien, le dérèglement climatique, on va tous dans le mur. Et grosso modo, qu'est-ce que moi ? Pauvre individu sur la planète, je vais pouvoir y faire, alors qu'à l'autre bout de la planète, on déverse des émissions carbone qui dépassent tout entendement, etc. Est-ce que c'est un phénomène que tu vois grandissant sur le nombre d'individus qui prennent conscience de ça et qui prennent vraiment, comme tu le disais, l'action ? dans leur zone de contrôle ?

  • Benoît Montet

    Alors, tu vois, je te parlais des trois étapes. Le gap de perception, le gap de connaissance et le gap d'action. Tant que le gap de perception n'est pas couvert, c'est-à-dire, bon, là, j'en ai conscience, mais par contre, ça m'effraie. Je me dis, bon, on est tous morts dans 10 ans. Donc, à quoi bon ? Voilà. J'ai fait une fraise du climat, j'en suis sorti, mais désespéré. Le changement climatique, c'est fini, on ne peut plus rien faire. Donc ça c'est le gap de perception. Tant qu'il n'est pas couvert, on ne passera pas à la connaissance. Mais une fois que j'ai acquis des connaissances, alors je sais d'où ça vient, je sais qu'on peut faire quelque chose, je sais que mon rôle d'activiste n'est pas inutile, je sais que mon rôle d'acheteur, mon rôle de citoyen est important. J'ai acquis des connaissances. Une fois que j'ai les connaissances, une fois que je suis sensibilisé, je peux passer à l'action. Et aujourd'hui, on en est là encore, où il y a beaucoup d'activistes, qui créent de la peur, qui génèrent de la peur. Et puis il y a des entreprises qui elles-mêmes ont peur, et c'est pour ça qu'elles ne s'engagent pas là-dedans. Parce qu'une transformation d'entreprise, quand on est PDG d'un gros morceau, c'est très compliqué. Et donc sans ces trois actions liées, Sans ces trois gaps comblés, il ne peut pas y avoir d'action. Et c'est pour ça que Dam Tower, c'est une méthode.

  • Sébastien Calvez

    Et le rôle, tu parles de formation, le rôle pour toi du système éducatif, de l'enseignement chez les plus jeunes, chez les adolescents, chez les étudiants, c'est quoi le rôle ? Est-ce que le milieu de l'éducation s'est accaparé aussi ? Peut-être pas accaparé, mais en tout cas... traite ce sujet-là et le traite en sensibilisation et en formation ?

  • Benoît Montet

    Alors, moi, j'ai des enfants, puis des petits-enfants. Et mes enfants, ils sont étudiants. Et c'est eux qui m'éduquent. Et c'est eux qui m'ont sensibilisé. Et c'est eux qui m'ont aussi fait prendre ce virage. Et c'est intéressant parce que, finalement... Eux, ils voient leur avenir. Et moi, je vois leur avenir. Et finalement, les étudiants, en général, ils sont très sensibilisés à ça. Il n'y a qu'à le voir, dans les grandes écoles, il y en a qui sont prêts à faire un pas de côté pour ne pas rentrer dans les grands groupes pour lesquels les portes sont grandes ouvertes pour eux. C'est quand même majeur, il se passe quelque chose. Donc, c'est que l'université fait son travail.

  • Sébastien Calvez

    Après, c'est les étudiants qui ont peut-être le choix aussi. Voilà.

  • Benoît Montet

    Alors justement, à l'école, qu'est-ce qui se passe ? Bravo l'éducation nationale, parce que je vois des enfants qui rentrent, à la maison et qui expliquent à leur maman ou à leur papa qu'il faut trier, qui expliquent à leur papa que non, non, ça serait bien de partir en vélo pour aller acheter du pain plutôt que de prendre la voiture. Et donc, c'est assez marrant. Je ne sais pas si tu étais comme ça quand j'étais petit ou si toi, tu te souviens de ça, mais moi, je n'ai pas beaucoup de souvenirs d'avoir essayé d'influencer mes parents. Et aujourd'hui, je le vois tous les jours chez les petits qui rentrent de l'école et qui sont extrêmement sensibles à ça.

  • Sébastien Calvez

    Moi je trouve que l'avenir est fabuleux et puis merci et bravo l'éducation nationale si c'est elle qui fait ça Quel plaisir de t'entendre et quel plaisir d'entendre cet enthousiasme et ce cœur à l'ouvrage que tu as Benoît on en est très heureux peut-être un mot tu nous as dit en introduction que tu habitais à Amsterdam tu nous parles de ce projet de déménagement pourquoi quitter l'Hexagone pour le plein pays Ah

  • Benoît Montet

    Pour plein de raisons. La dernière raison, c'est que j'ai travaillé pour Top Employer, et puis le siège est aux Pays-Bas. Et donc quand j'ai pris des fonctions globales au niveau mondial, je suis monté au siège, tout simplement. Et puis pourquoi j'y suis resté avec Damthoeur, et pourquoi j'y étais aussi avant, c'est parce que j'ai cette sensibilité franco-néerlandaise, et qu'il y a d'autres de mes enfants qui vivent là-bas, et puis parce qu'on fait tout à vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai ? Et on est plus heureux quand on fait tout à vélo ?

  • Benoît Montet

    Eh bien oui, en fait, le vélo, ça explique tout des différences franco-néerlandaises.

  • Sébastien Calvez

    C'est-à-dire ?

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, le vélo, c'est plein d'analogies. Quand tu vas aux Pays-Bas, le vélo, c'est un outil d'autonomie pour les enfants. Tu vas à l'école en vélo et donc tu es fier parce que tu as ton outil, tu es fier parce que tu as ton permis d'aller à l'école à vélo dès l'âge de 5 ans ou 6 ans, 7 ans, 8 ans, peu importe. Et tu as des pistes cyclables, donc c'est sécurisé pour les enfants. Donc c'est de l'autonomie, c'est de la responsabilité. C'est de la responsabilisation et ça crée la confiance en soi et ça crée la responsabilisation pour les enfants. Donc ça c'est une différence culturelle, c'est le vélo. La deuxième chose sur le vélo c'est que si tu viens me voir... En avion, tu vas te dire c'est génial, les Pays-Bas c'est le pays de l'avion. Si tu viens me voir en avion, tu vas te dire c'est génial, avec l'Eurostar, les Pays-Bas c'est le pays du train. Si tu viens me voir en voiture, avec nos deux fois six voies d'autoroute, nos ponts au-dessus et en dessous, tu vas me dire c'est génial, c'est le pays de la voiture les Pays-Bas. Si tu viens me voir en bateau... Sur les canaux, c'est extraordinaire, moi je te conseille de le faire, je suis marin. Tu vas me dire mais c'est pas possible, c'est un pays de bateaux. Et bien si tu vais en vélo, il y a des pistes cyclables du sud au nord de la frontière où tu rencontres pas de voiture, pas de train, pas d'autoroute, rien du tout. T'as l'impression que le pays a été construit pour... Et donc ça, c'est une analogie pour dire finalement, c'est comme les salariés en fait. Un salarié, il avance à sa vitesse, il a sa propre carrière, il a son propre moyen de développement. Et bien on le respecte comme il est. Et on va faire en sorte que tout soit fait pour lui. C'est comme dans le système éducatif, où on va te dire, tu as des points faibles, tu as envie de travailler sur tes points faibles ? Non, travaille sur tes points forts. Parce qu'en faisant monter tes points forts, automatiquement tes points faibles vont monter avec. Bien sûr. Voilà, donc c'est ça un peu. C'est pour ça que je suis aux Pays-Bas, c'est pour le vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est pour le vélo. Et ça entretient en plus, on voit que tu es en forme. Est-ce qu'il y a d'autres perceptions ? On lit les classements, les pays où on est les plus heureux, les Pays-Bas 6e, la France 27e. Est-ce que tu vois d'autres différences dans le monde du travail, dans le rapport au travail, y compris sur la partie bien sûr développement durable ? Quelles différences d'approche il peut y avoir entre les néerlandais et les français sur ces sujets-là ? Est-ce qu'il y a deux trois éléments que tu peux mettre en exergue ?

  • Benoît Montet

    Je vais te dire que c'est à cause du vélo. Alors, je ne vais pas te retrouver des analogies encore là-dedans, mais les Pays-Bas, la réalité, c'est que c'est un petit pays. Et si tu prends une grosse entreprise en France ou une petite entreprise en France, tu t'aperçois que la petite... Il y a des lignes de hiérarchie qui sont plus courtes, il y a un transfert de l'information qui est plus rapide, il y a une responsabilisation, parce que forcément il y a moins de monde pour faire le même boulot, qui est plus large. Et donc, sans blâmer la France, ça explique pourquoi en France c'est plus compliqué, parce qu'on a des entreprises qui sont plus grosses. Donc de facto, sans rien faire, oui il y a des différences. Alors après, tout découle de là. Je reprends le vélo parce que comme ça m'amuse. C'est vrai que si depuis tout le temps... Tu vas à l'école en vélo. Tu as le sens des responsabilités, tu as le sens de l'autonomie, tu as le sens de la confiance de tes parents. Et bien tout ça, en entreprise, c'est la même chose. Tu as la confiance automatique, tu as ton propre chemin de développement, tu vas voir ton chef parce qu'il est très disponible. Et puis c'est une démocratie depuis bien plus longtemps que la France. Même si on se revendique d'être le pays de la révolution, nous, il a fallu une révolution. Alors que chez eux, il n'y a pas eu de révolution, ils ont toujours un roi, mais c'est quand même une démocratie très vivante. C'est Donc c'est ça un peu, et c'est ça qui fait je pense la qualité de vie.

  • Sébastien Calvez

    Et sur le rapport de Dam Tower avec les entreprises et dans la manière dont tu mènes les sujets autour du développement du durable, est-ce que tu vois des différences entre je le traite dans une entreprise néerlandaise ou je le traite pour une entreprise française

  • Benoît Montet

    Pas sur la façon dont je vais traiter le sujet, parce que la méthode est quand même assez universelle. Un processus de changement, ça reste un processus de changement ou d'accompagnement. Par contre... Sur la réception, sur les questions que je vais avoir dans une entreprise française ou une entreprise néerlandaise, ça va être très différent. Et c'est vrai que quand je dis aux entreprises, on va vous faire un assessment de votre efficacité ESG et on va la partager telle qu'elle avec vos salariés. Oup, oup, oup. Ah bon, mais on aura le droit de regard avant quand même. Bah oui, mais bon, on va quand même le faire puisque la transparence, c'est par là que ça commence. Alors qu'aux Pays-Bas, bon, il n'y a pas de problème. Et pourquoi il n'y a pas de problème ? Parce qu'il y a cette confiance en soi. D'accord. Ok, on a des qualités et des défauts. Si on a des défauts, très bien. Parfait. So what ?

  • Sébastien Calvez

    Bon, après, nous, on est encore champions du monde de football, mais... Et on est fiers de l'être.

  • Benoît Montet

    Je veux dire, moi aussi, parce que je suis français, quand même.

  • Sébastien Calvez

    Non, mais c'est un pays magnifique. Et Amsterdam est une ville... Enfin, à chaque fois que j'ai pu avoir la chance de m'y rendre... Je me suis toujours posé la question en disant qu'est-ce que pourrait être la vie à Amsterdam ? Et ça semble en tout cas être très riche d'épanouissement aussi. Peut-être que le plan vélo d'Hidalgo va peut-être nous permettre d'avoir un peu plus confiance en nous, je ne suis pas sûr.

  • Benoît Montet

    A voir, à voir.

  • Sébastien Calvez

    Peut-être que ça va dans le bon sens. ça va dans le bon sens bon en tout cas on est très heureux de t'avoir reçu Benoît vraiment très heureux que tu aies fait le déplacement sur Paris aussi pour venir nous voir dans nos locaux et participer à ce podcast du coeur à l'ouvrage peut-être avant de nous quitter est-ce que tu as un réflexe un conseil à donner aux auditeurs le matin Tu te réveilles ou quand tu prends ton vélo pour aller chez Dam Tower, c'est quoi ton tips pour avoir la patate, pour avoir la forme et toute l'énergie qui te caractérise ?

  • Benoît Montet

    Bon alors je pense qu'on est motivé par soi-même. Et c'est la façon dont on voit la vie. Et on parlait des qualités et des défauts. Moi j'ai né et j'ai grandi en France. Et donc on m'a dit il faut travailler sur ses défauts, il faut améliorer ses notes. Je pense que c'est la façon dont on voit le verre. Donc avoir 5 sur 10 c'est déjà avoir 5 points. Donc regardons ces 5 points parce que c'est déjà vachement bien. Waouh on a 5 sur 10. Et donc ne pas regarder les 5 points qui manquent. Et donc le matin... C'est les 5 points qu'on a acquis.

  • Sébastien Calvez

    ça paraît un bon réflexe voir la vie du bon côté voir le verre à moitié plein et non pas à moitié vide et tout le positif qui va avec c'est ce qu'on conseille bien sûr à chacun et en tout cas on prend ton tips avec plaisir et on l'inscrit dans notre longue liste de tips que nos intervenants nous partagent sur chacun de ces podcasts en tout cas un grand merci Benoît très heureux de... de t'avoir écouté et d'avoir pu échanger. Et bravo pour tout ce que tu fais autour du développement durable. On est très sensibilisés sur ce sujet également.

  • Benoît Montet

    Oui, je vois.

  • Sébastien Calvez

    Et un grand merci et je vous souhaite une bonne écoute à tous.

  • Benoît Montet

    Merci beaucoup.

  • Sébastien Calvez

    Merci d'avoir suivi cet épisode du Cœur à l'ouvrage. Nous espérons que cet échange vous a apporté quelques clés précieuses pour allier épanouissement et travail. Rejoignez notre communauté et poursuivons ensemble cette exploration des secrets d'un travail heureux en entreprise. Car ensemble, nous avons le pouvoir de changer l'état d'esprit autour du travail et où chacun peut s'y épanouir pleinement. Merci de faire partie de cette aventure enrichissante. A très bientôt pour de nouveaux épisodes du Cœur à l'ouvrage. Votre continuation et surtout, faites l'écoute !

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Description

🎙️Aujourd'hui, Sébastien Calvez reçoit au micro Benoit Montet, PDG de damtower. Ensemble, ils évoquent le sujet de l'engagement des collaborateurs dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

📻Dans cet épisode, Benoit Montet nous parle de son parcours et de la structure qu'il a construit afin de mettre les enjeux de développement durable et de RSE au cœur de l'expérience des collaborateurs et de l'entreprise en général. Il nous livre également sa matrice d'analyse des enjeux sociaux et environnementaux en entreprise afin de distinguer celles qui font plus de greenwashing que d'actions concrètes. Enfin, il nous raconte la différence de culture entre la France et les Pays-Bas, où il vit aujourd'hui, notamment sur le travail et la vie d'entreprise.

Animation : Sébastien Calvez

Réalisation : Baptiste Marécaille & Nadine Makary

Production : Angelica Alarcon

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Benoît Montet

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Sébastien Calvez, fondateur de Kaora Partners, un cabinet de conseil qui dépoussière le métier du consulting. Dans le monde trépidant d'aujourd'hui où le travail prend une place centrale dans nos vies, se sentir bien au sein de son environnement professionnel est essentiel. Du Kœur à l'ouvrage est un podcast dédié à explorer les secrets d'un travail heureux en entreprise. Plus qu'un simple podcast, c'est une communauté pour toutes celles et ceux qui souhaitent avoir par leur travail, un impact positif dans leur quotidien. Ensemble, nous allons discuter des tendances actuelles, des défis à relever, des solutions innovantes pour créer des environnements de travail où chacun peut trouver sa place et s'épanouir. Alors rejoignez-nous pour découvrir quels moyens utilisent nos intervenants pour rendre leur travail motivant, épanouissant et le succès cartagé. Bonne écoute à tous ! Salut Benoît ! Salut !

  • Sébastien Calvez

    Tu vas bien ?

  • Benoît Montet

    Ça va très bien, je suis ravi d'être ici à Paris avec toi.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai que tu n'es pas de Paris, on va en parler. On est très heureux de te voir dans nos locaux pour ce podcast du Kœur à l'ouvrage. Peut-être on commence par te présenter, tu nous dis quelques mots, quelques phrases sur toi,

  • Benoît Montet

    qui je suis, où je viens,

  • Sébastien Calvez

    ton œuvre.

  • Benoît Montet

    Je suis Benoît Montet, j'habite aujourd'hui Amsterdam. Je suis papa et grand-père de plein d'enfants, 3 et 2. Et qu'est-ce que j'ai fait dans ma vie ? J'ai fait une école de commerce comme beaucoup. Après j'ai commencé par du recrutement. Et puis naturellement, je suis passé dans les ressources humaines. Où j'ai eu la chance, quand j'étais très jeune, d'être pris un peu sous son aile par un vieux RH, un vieux DRH chez Thalès. Et qui m'a tout appris. Les relations sociales, la formation, le développement professionnel, les people review, bref. Et puis aussi l'intérêt pour les hommes et pour les territoires, parce que mon premier poste était quand même au bord de la mer à Brest. C'est vrai que ça ne donne pas envie d'aller à Brest, mais en fait c'est une ville extraordinaire.

  • Sébastien Calvez

    Je parle à un breton alors.

  • Benoît Montet

    Donc non breton, parce que je suis né à Lyon aussi quand même, pour un marin c'est particulier. Donc j'ai tout appris là-bas, puis après j'ai fait 10 ans dans ce groupe, et puis après j'ai voulu faire autre chose. Et surtout je suis tombé sur une entreprise qui faisait de l'audit social. Alors l'audit social c'est quoi ? C'est évaluer les conditions sociales proposées par une entreprise avec un cadre un peu comme un ISO si tu veux. Mais c'était un cadre privé, c'était top employer. Donc j'ai été directeur général de top employer pour la France puis après j'ai été au siège où je m'occupais de tout ce qui était un peu technique. Donc les bonnes pratiques, le data analytics, des données de certification etc. pour enrichir les entreprises, enfin les RH des entreprises. Et puis, par conséquence, enrichir la vie des salariés. J'ai fait ça pendant 10 ans.

  • Sébastien Calvez

    Les salariés ont été enrichis grâce à tes actions chez Top Employé. Ça consistait en quoi ? Tu fais un petit zoom là-dessus.

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, à quoi ça sert d'avoir un label employeur ? Ça sert à déjà se faire reconnaître comme employeur de choix, mais ça a aussi de l'intérêt et de l'effet chez les salariés. Parce qu'une entreprise qui veut... avoir son label, s'il est suffisamment exigeant, elle va investir dans des pratiques au bénéfice des salariés. Donc de façon... Quasiment direct ou indirect, ça va dans le sens du salarié. Et c'est donc ce que j'ai voulu faire aussi en créant Dam Tower, pour lequel je travaille aujourd'hui, c'est d'attirer les salariés, d'engager les salariés, plus uniquement sur la partie sociale, parce que tu sais qu'aujourd'hui on parle de ESG, environnementale, sociale et gouvernance, et donc de donner la capacité et la main aux salariés pour pouvoir s'engager sur le comportement sociétal de l'entreprise, donc sur l'environnemental, sur le social et sur la gouvernance. Et ça c'est l'objet de Dam Tower.

  • Sébastien Calvez

    Tu nous en dis un peu plus là sur Dam Tower, sur sa genèse, sur ce passage pour toi du monde des ressources humaines comme tu l'as dit aux enjeux du développement durable. Ça a été quoi le déclic chez toi ? Ça a été quoi la source de motivation ? Elle est où la genèse ? C'est pas un virage 360, c'est dans la continuité. Mais cette genèse, elle est où ?

  • Benoît Montet

    C'est exactement dans la continuité. C'est très intéressant que tu dises 360 et que tu t'autocorriges presque. Parce que finalement, d'où c'est parti ? Autre point, on parlait de RSE dans l'entreprise. C'était les salariés qui allaient donner un coup de main à des salariés loin de l'emploi pour savoir faire sa cravate ou mettre sa cravate à l'époque. Ça s'appelait la cravate solidaire, c'est vrai. C'était il n'y a pas longtemps, c'était dans les années 2000. On omettait encore des cravates. Donc les actions RSE, elles étaient portées par les RH. Et puis la RSE, c'est devenu beaucoup plus grand. Ça a été la responsabilité de l'entreprise dans son comportement. Et pourquoi dans son comportement ? Parce que moi, je l'ai vu en tant que RH, les salariés, ça représentait, les sous-traitants, pardon, ou les contractants ou les consultants, ça représentait 10% des salariés. Aujourd'hui, dans certaines entreprises, c'est 60%. 60% ? Oui. Et donc, ça veut dire que finalement, l'impact de l'entreprise, elle n'est plus uniquement au niveau social, mais elle est aussi au niveau sociétal et elle est aussi au niveau environnemental. Et donc, ces sujets-là, qui sont passés de RSE à développement durable, finalement, j'ai vu que ça a échappé au monde des ressources humaines. Et moi, je pense que les ressources humaines sont suffisamment agiles, suffisamment visionnaires pour pouvoir récupérer ce sujet, parce que finalement, c'est un sujet humain. Et qui traite l'humain dans l'entreprise ? c'est les ressources humaines. Donc voilà, tu vois, c'est ça mon fil entre Dam Tower et les postes de HR et de top employeurs.

  • Sébastien Calvez

    Et donc la question du développement durable, elle est forcément très présente aujourd'hui dans le débat public, dans l'actualité, dans la raison d'être même de certaines entreprises, les entreprises à mission également. Pourquoi aujourd'hui c'est un enjeu et c'est un sujet majeur pour les entreprises de ta vision des choses ?

  • Benoît Montet

    Alors, pour deux raisons. Un, parce que comme tu l'as dit, il y a une pression sociétale qui est forte. Donc, on l'a vu avec la désobéissance des étudiants de Polytechnique, de Supélec, d'AgroParis, etc. Donc ça, ça a épouvanté les responsables recrutement des entreprises en se disant Oh, oulala, mais on ne communique plus du tout, c'est des bons sujets Donc, il y a une pression sociétale. Et après, il faut être tout à fait pragmatique, il y a aussi une pression économique. C'est-à-dire que si une entreprise aujourd'hui qui ne fait rien, dans les dix ans qui viennent, elle n'a plus accès aux ressources parce qu'elle n'a pas mis en place la boucle de circularité. Comment est-ce qu'on reprend son plastique ? Comment on reprend son alu ? Parce qu'acheter de l'alu d'occasion, ça coûte 100 fois moins cher que d'acheter de l'alu neuf ou d'en faire fabriquer. Il y a aussi des problèmes d'énergie. Dans 10 ans, combien comptera le pétrole ou le diesel ? Donc tout ça, si on se projette sur les 10 ans qui viennent, la transformation durable de l'entreprise, économiquement, c'est un impératif. Donc tu vois, il y a une pression sociétale et une pression économique. Les deux, ça fait un couloir et un funnel, comme on dit en bon français, pour que le développement durable, ça soit le cœur de l'entreprise.

  • Sébastien Calvez

    Donc tu lis le développement durable et la pérennité, la performance des entreprises. On en a parlé avec d'autres invités, la QVCT, la performance d'entreprise, l'évolution technologique et la performance de l'entreprise, le développement durable et la performance de l'entreprise. Tu les lis.

  • Benoît Montet

    Qu'est-ce que ça veut dire durable en fait ? Il y a 10 ans, il y a 15 ans, on disait oui, mais le PDG, il est payé sur les résultats à l'année de l'entreprise et sur le cours de bourse au court terme. Et il faudrait faire en sorte qu'il soit payé sur le long terme. Oui, parce que quand on embauche un salarié, on ne l'embauche pas pour 2 ans. On l'embauche pour 10 ans, 20 ans ou 40 ans pour certaines entreprises.

  • Sébastien Calvez

    Ça dépend s'il a envie de rester 10 ans, 20 ans ou 40 ans.

  • Benoît Montet

    Bon, exactement, exactement. Moi, j'ai travaillé dans la haute technologie et c'est vrai que quand on recrute un jeune ingénieur. il va mettre 5 ans pour être productif et peut-être encore 10 ans pour déposer un brevet. Donc bon, après, tous les mondes sont différents.

  • Sébastien Calvez

    Il y a des carrières qui sont un petit peu différentes quand même aujourd'hui, par rapport à une autre époque où il y a quand même des envies d'ailleurs qui arrivent un peu très rapidement aussi chez les jeunes ou chez les employés. Au bout de 3-4 ans, il y a déjà des gens qui se posent des questions. Donc ça bouge aussi, ça bouge énormément là-dessus.

  • Benoît Montet

    C'est vrai, ça peut être plus court. Mais oui, c'est vrai, ça peut être plus court. Alors du coup j'ai oublié ta question

  • Sébastien Calvez

    Non ma question c'était Je vais rebondir sur une autre question Les sujets RSE Elles sont très présentes Tu l'as dit il y a une pression sociétale Aujourd'hui sur ces sujets là Et économique Elles sont très présentes dans les entreprises Comment tu fais et comment tu différencies les acteurs qui sont sur du greenwashing et celles qui s'investissent réellement dans ce qu'elles font au quotidien ? Comment tu fais cette différence-là ? Parce que c'est facile aujourd'hui de dire on fait du green, on fait du développement durable, on se préoccupe. de la planète, etc. Comment tu fais la différence dans l'approche déjà et dans les réels faits et gestes qui sont mis en place dans ces entreprises-là ?

  • Benoît Montet

    C'est une excellente question parce que c'est une question de société. Je ne vais pas nier qu'il y a des entreprises qui font du greenwashing. Oui, c'est clair. Quels sont les indicateurs qui disent que l'entreprise peut faire du greenwashing ? C'est déjà de regarder l'origine du rapport de développement durable. Sans vouloir pointer personne et sans vouloir dire que c'est partout le cas, s'il vient et s'il est édité sous la supervision de la direction de la communication corporelle, c'est de la communication corporelle. Bon, pour être tout à fait clair. Et pourquoi ? Parce qu'on a vu depuis ces dernières années des rapports où il y avait des dizaines ou des centaines d'actions absolument fabuleuses d'un point de vue développement durable, mais qui étaient juste des espèces de micro-actions. un peu découverte au hasard dans une filiale au fin fond de la province ou au fin fond d'un autre pays. Et ça, c'est du greenwashing. Voilà. Aujourd'hui, on a la chance de l'avoir dans la CSRD, donc ça embête tout le monde. C'était extrêmement structurant et ça oblige de publier des chiffres.

  • Sébastien Calvez

    C'est qu'un début pour l'instant, la CSRD. Ça vient de sortir, entre guillemets. Ça va concerner un nombre assez restreint, même si c'est en train de grandir d'entreprise. Il y en a beaucoup qui se mettent en action effectivement aujourd'hui, sur 2024. Tu penses que le règlement... Le concert va aussi permettre d'accélérer les actions dans les entreprises sur ces sujets ?

  • Benoît Montet

    Alors moi je suis un auditeur, donc forcément je dis ça, c'est une déformation professionnelle presque. Je l'ai vu dans les ressources humaines, je l'ai vu quand j'ai travaillé à l'ISO. Le fait de normaliser, de structurer et d'auditer et de certifier, finalement ça oblige l'entreprise à se poser des questions sur son modèle. à structurer une démarche, à sortir des chiffres, à mesurer ce qu'elle fait et à mettre en place un processus d'amélioration. Donc finalement, c'est très contraignant, mais c'est aussi très bon. C'est comme un sportif du haut niveau, il a des rituels. Et c'est grâce à des rituels qu'il peut devenir innovatif. Pourquoi ? Parce que 80% de son boulot, de son renvoi de balle pour un tennisman, c'est des automatismes. C'est un label, c'est une certification, c'est des process. Et le 10% qui va rester, au-delà de je renvoie la balle c'est la créativité. L'activité, c'est l'observation de son adversaire. C'est ça, la CSRD, finalement. Je reviens sur ta question du greenwashing. Il faut faire attention à ce qu'on dit sur le greenwashing. Je faisais une blague sur la communication corporelle. Mais il y a des entreprises qui sont plutôt cibles et d'autres qui sont soi-disant spontanément durables. Si tu vois une entreprise qui fait de la distribution de produits durables, on ne va pas la soupçonner de faire du greenwashing parce qu'elle distribue des produits durables. Mais ça se trouve, dans son process de logistique, elle est horrible. Et dans son process d'achat, elle est épouvantable. Alors qu'une entreprise qui fait de l'énergie, aujourd'hui elle a des centrales qui fonctionnent avec du charbon. Mais, comme disait le président de Shell quand il a été condamné, la demande en pétrole augmente tous les ans, mais de façon très forte. Le patron de Shell, il doit servir des actionnaires, il doit servir des gens comme toi et moi qui prennent leur voiture tous les jours pour aller au travail.

  • Sébastien Calvez

    Avant de prendre le métro.

  • Benoît Montet

    Voilà. Oui, tu as de la chance, mais il y en a qui prennent leur voiture et qui n'ont pas le choix. Donc, ces gens-là, il faut bien les servir. Donc, on est dans une transition écologique. Donc, il faut plutôt aider ces entreprises-là à se développer. C'est ce que je fais, c'est mon objectif, que de les pointer du doigt et de les condamner. parce qu'elles ont une activité qui n'est plus adaptée. Donc on est dans une période de transition.

  • Sébastien Calvez

    Et donc comment tu identifies, à l'opposé du greenwashing, celles qui s'investissent réellement dans le développement durable et qui permettent peut-être par le ruissellement aussi d'agir sur l'épanouissement des collaborateurs et des employés dans l'entreprise ? Comment tu les identifies ?

  • Benoît Montet

    C'est très simple, c'est les clients qui sont damtower. Alors, je rigole en disant ça, mais c'est pas tout à fait faux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, une entreprise peut s'arrêter à mettre en place une structure, une politique, une stratégie de développement durable, et puis en petit comité avec la direction RSE, ou la direction développement durable, suivre des indicateurs dans le terrain et puis imposer sa marque. Ce qu'on fait chez d'Amtower, c'est qu'on dit, ok, vous avez vos stratégies. Vous avez vos ambitions, vous avez vos objectifs durables. Comment est-ce que ça devient quelque chose de concret ? et de souhaitables à travailler par les salariés. Et donc, c'est cette brique-là, c'est ce qu'on appelle les gaps. Qu'est-ce qu'on fait chez Dam Tower ? On adresse trois gaps. Le premier, c'est le gap de perception. Le gap de perception, c'est toi et moi, on a tous envie que notre environnement soit durable. Sauf qu'en entreprise, le durable, c'est quoi ? C'est la CSRD, c'est chiant. C'est des normes, c'est chiant. C'est on n'a plus le droit de se servir de tes produits, c'est la barbe. C'est le pétrole qui augmente parce qu'il y a des textes carbone. Voilà, c'est ça la réalité. Donc ce qu'on essaye de combler, c'est ce premier gap, c'est le gap de perception. Le deuxième perception, c'est le gap de connaissance. J'ai envie de faire quelque chose, mais si je trie mes poubelles, ça va faire quelque chose, ça va être l'effet ? Le niveau de la scène augmente, ça vient d'où ? Donc le gap de connaissance, c'est les fraises du climat, c'est les ateliers d'automne, c'est ce qu'on fait nous en communiquant l'assessment de Daptower aux salariés. Et le troisième gap, c'est le gap d'action. J'ai envie de faire un truc, mais bon, ce n'est pas dans mes objectifs. Je ne sais pas très bien à quoi ça sert, si ça va être suivi, pas suivi, etc. Et ça, c'est le cœur de la machine de Dam Tower, c'est de mettre les salariés en action après les avoir. informés, réconciliés, en leur disant voilà il y a quelque chose à faire pour vous, vous pouvez être acteur de vos propres entreprises. Et finalement ça a pour l'entreprise comme effet d'accélérer sa transformation durable, puisque les salariés sont convaincus qu'effectivement il y a quelque chose pour eux là-dedans.

  • Sébastien Calvez

    Et comment concrètement les collaborateurs peuvent être acteurs de ces sujets de RSE dans leur entreprise ? Quelle typologie d'action ? Alors même si on ne peut pas généraliser et chaque contexte peut être... Ça peut être différent, mais quel conseil tu donnes à un collaborateur qui a envie d'être acteur et qui a peut-être une direction générale qui n'est pas obligatoirement très sensibilisée sur le sujet ? Quel conseil tu peux lui donner à ce collaborateur ?

  • Benoît Montet

    Alors, en change management, on appelle ça les trois cercles. Le cercle de contrôle, le cercle d'influence et le cercle de concern. Je ne sais pas comment on dit en français. Et donc, moi, ce que je conseille à chaque salarié... C'est de travailler dans sa zone de contrôle. Sa zone de contrôle, c'est, voilà, je suis concerné par le développement durable et ma zone de concerne, c'est que j'aimerais bien que la France soit durable et qu'il n'y ait plus de CO2, etc. Bon, j'y peux pas grand chose, voilà. Ensuite, le cercle un peu intérieur, c'est le cercle d'influence. J'ai un bulletin de vote. J'ai, comme citoyen, mais aussi dans les élections professionnelles, j'ai un manager à qui je peux faire un retour. J'ai des actions. J'ai des collègues. J'ai un rôle d'activiste quelque part, ça c'est ma zone d'influence. Et ma première zone, c'est ma zone de contrôle. Dans mon boulot, de tous les jours, qu'est-ce que je peux faire ? Comment je peux me former ? Comment je peux faire une fraise du climat ? Comment je peux évaluer mon CO2 ? Comment je peux, dans mon boulot de tous les jours, faire du CO2 ? Donc commencer par sa zone de contrôle, c'est peut-être complètement petit, mais à tous, on peut tout. Et c'est pour ça que Damthower est là, parce qu'on va fédérer des dizaines, s'il y a des dizaines de salariés, ou des centaines s'il y en a des centaines, des milliers s'il y a des milliers de salariés, à fédérer des petites actions qui, tous, font des grosses actions. À tous, on peut tout, c'est le principe.

  • Sébastien Calvez

    Et tu vois une tendance à la hausse ? Du nombre de salariés qui prennent le contrôle, entre guillemets, de leur zone de contrôle sur ces sujets-là ? C'est quoi la tendance aujourd'hui où les gens sont tellement matraqués ? Le monde ne va pas bien, le dérèglement climatique, on va tous dans le mur. Et grosso modo, qu'est-ce que moi ? Pauvre individu sur la planète, je vais pouvoir y faire, alors qu'à l'autre bout de la planète, on déverse des émissions carbone qui dépassent tout entendement, etc. Est-ce que c'est un phénomène que tu vois grandissant sur le nombre d'individus qui prennent conscience de ça et qui prennent vraiment, comme tu le disais, l'action ? dans leur zone de contrôle ?

  • Benoît Montet

    Alors, tu vois, je te parlais des trois étapes. Le gap de perception, le gap de connaissance et le gap d'action. Tant que le gap de perception n'est pas couvert, c'est-à-dire, bon, là, j'en ai conscience, mais par contre, ça m'effraie. Je me dis, bon, on est tous morts dans 10 ans. Donc, à quoi bon ? Voilà. J'ai fait une fraise du climat, j'en suis sorti, mais désespéré. Le changement climatique, c'est fini, on ne peut plus rien faire. Donc ça c'est le gap de perception. Tant qu'il n'est pas couvert, on ne passera pas à la connaissance. Mais une fois que j'ai acquis des connaissances, alors je sais d'où ça vient, je sais qu'on peut faire quelque chose, je sais que mon rôle d'activiste n'est pas inutile, je sais que mon rôle d'acheteur, mon rôle de citoyen est important. J'ai acquis des connaissances. Une fois que j'ai les connaissances, une fois que je suis sensibilisé, je peux passer à l'action. Et aujourd'hui, on en est là encore, où il y a beaucoup d'activistes, qui créent de la peur, qui génèrent de la peur. Et puis il y a des entreprises qui elles-mêmes ont peur, et c'est pour ça qu'elles ne s'engagent pas là-dedans. Parce qu'une transformation d'entreprise, quand on est PDG d'un gros morceau, c'est très compliqué. Et donc sans ces trois actions liées, Sans ces trois gaps comblés, il ne peut pas y avoir d'action. Et c'est pour ça que Dam Tower, c'est une méthode.

  • Sébastien Calvez

    Et le rôle, tu parles de formation, le rôle pour toi du système éducatif, de l'enseignement chez les plus jeunes, chez les adolescents, chez les étudiants, c'est quoi le rôle ? Est-ce que le milieu de l'éducation s'est accaparé aussi ? Peut-être pas accaparé, mais en tout cas... traite ce sujet-là et le traite en sensibilisation et en formation ?

  • Benoît Montet

    Alors, moi, j'ai des enfants, puis des petits-enfants. Et mes enfants, ils sont étudiants. Et c'est eux qui m'éduquent. Et c'est eux qui m'ont sensibilisé. Et c'est eux qui m'ont aussi fait prendre ce virage. Et c'est intéressant parce que, finalement... Eux, ils voient leur avenir. Et moi, je vois leur avenir. Et finalement, les étudiants, en général, ils sont très sensibilisés à ça. Il n'y a qu'à le voir, dans les grandes écoles, il y en a qui sont prêts à faire un pas de côté pour ne pas rentrer dans les grands groupes pour lesquels les portes sont grandes ouvertes pour eux. C'est quand même majeur, il se passe quelque chose. Donc, c'est que l'université fait son travail.

  • Sébastien Calvez

    Après, c'est les étudiants qui ont peut-être le choix aussi. Voilà.

  • Benoît Montet

    Alors justement, à l'école, qu'est-ce qui se passe ? Bravo l'éducation nationale, parce que je vois des enfants qui rentrent, à la maison et qui expliquent à leur maman ou à leur papa qu'il faut trier, qui expliquent à leur papa que non, non, ça serait bien de partir en vélo pour aller acheter du pain plutôt que de prendre la voiture. Et donc, c'est assez marrant. Je ne sais pas si tu étais comme ça quand j'étais petit ou si toi, tu te souviens de ça, mais moi, je n'ai pas beaucoup de souvenirs d'avoir essayé d'influencer mes parents. Et aujourd'hui, je le vois tous les jours chez les petits qui rentrent de l'école et qui sont extrêmement sensibles à ça.

  • Sébastien Calvez

    Moi je trouve que l'avenir est fabuleux et puis merci et bravo l'éducation nationale si c'est elle qui fait ça Quel plaisir de t'entendre et quel plaisir d'entendre cet enthousiasme et ce cœur à l'ouvrage que tu as Benoît on en est très heureux peut-être un mot tu nous as dit en introduction que tu habitais à Amsterdam tu nous parles de ce projet de déménagement pourquoi quitter l'Hexagone pour le plein pays Ah

  • Benoît Montet

    Pour plein de raisons. La dernière raison, c'est que j'ai travaillé pour Top Employer, et puis le siège est aux Pays-Bas. Et donc quand j'ai pris des fonctions globales au niveau mondial, je suis monté au siège, tout simplement. Et puis pourquoi j'y suis resté avec Damthoeur, et pourquoi j'y étais aussi avant, c'est parce que j'ai cette sensibilité franco-néerlandaise, et qu'il y a d'autres de mes enfants qui vivent là-bas, et puis parce qu'on fait tout à vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai ? Et on est plus heureux quand on fait tout à vélo ?

  • Benoît Montet

    Eh bien oui, en fait, le vélo, ça explique tout des différences franco-néerlandaises.

  • Sébastien Calvez

    C'est-à-dire ?

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, le vélo, c'est plein d'analogies. Quand tu vas aux Pays-Bas, le vélo, c'est un outil d'autonomie pour les enfants. Tu vas à l'école en vélo et donc tu es fier parce que tu as ton outil, tu es fier parce que tu as ton permis d'aller à l'école à vélo dès l'âge de 5 ans ou 6 ans, 7 ans, 8 ans, peu importe. Et tu as des pistes cyclables, donc c'est sécurisé pour les enfants. Donc c'est de l'autonomie, c'est de la responsabilité. C'est de la responsabilisation et ça crée la confiance en soi et ça crée la responsabilisation pour les enfants. Donc ça c'est une différence culturelle, c'est le vélo. La deuxième chose sur le vélo c'est que si tu viens me voir... En avion, tu vas te dire c'est génial, les Pays-Bas c'est le pays de l'avion. Si tu viens me voir en avion, tu vas te dire c'est génial, avec l'Eurostar, les Pays-Bas c'est le pays du train. Si tu viens me voir en voiture, avec nos deux fois six voies d'autoroute, nos ponts au-dessus et en dessous, tu vas me dire c'est génial, c'est le pays de la voiture les Pays-Bas. Si tu viens me voir en bateau... Sur les canaux, c'est extraordinaire, moi je te conseille de le faire, je suis marin. Tu vas me dire mais c'est pas possible, c'est un pays de bateaux. Et bien si tu vais en vélo, il y a des pistes cyclables du sud au nord de la frontière où tu rencontres pas de voiture, pas de train, pas d'autoroute, rien du tout. T'as l'impression que le pays a été construit pour... Et donc ça, c'est une analogie pour dire finalement, c'est comme les salariés en fait. Un salarié, il avance à sa vitesse, il a sa propre carrière, il a son propre moyen de développement. Et bien on le respecte comme il est. Et on va faire en sorte que tout soit fait pour lui. C'est comme dans le système éducatif, où on va te dire, tu as des points faibles, tu as envie de travailler sur tes points faibles ? Non, travaille sur tes points forts. Parce qu'en faisant monter tes points forts, automatiquement tes points faibles vont monter avec. Bien sûr. Voilà, donc c'est ça un peu. C'est pour ça que je suis aux Pays-Bas, c'est pour le vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est pour le vélo. Et ça entretient en plus, on voit que tu es en forme. Est-ce qu'il y a d'autres perceptions ? On lit les classements, les pays où on est les plus heureux, les Pays-Bas 6e, la France 27e. Est-ce que tu vois d'autres différences dans le monde du travail, dans le rapport au travail, y compris sur la partie bien sûr développement durable ? Quelles différences d'approche il peut y avoir entre les néerlandais et les français sur ces sujets-là ? Est-ce qu'il y a deux trois éléments que tu peux mettre en exergue ?

  • Benoît Montet

    Je vais te dire que c'est à cause du vélo. Alors, je ne vais pas te retrouver des analogies encore là-dedans, mais les Pays-Bas, la réalité, c'est que c'est un petit pays. Et si tu prends une grosse entreprise en France ou une petite entreprise en France, tu t'aperçois que la petite... Il y a des lignes de hiérarchie qui sont plus courtes, il y a un transfert de l'information qui est plus rapide, il y a une responsabilisation, parce que forcément il y a moins de monde pour faire le même boulot, qui est plus large. Et donc, sans blâmer la France, ça explique pourquoi en France c'est plus compliqué, parce qu'on a des entreprises qui sont plus grosses. Donc de facto, sans rien faire, oui il y a des différences. Alors après, tout découle de là. Je reprends le vélo parce que comme ça m'amuse. C'est vrai que si depuis tout le temps... Tu vas à l'école en vélo. Tu as le sens des responsabilités, tu as le sens de l'autonomie, tu as le sens de la confiance de tes parents. Et bien tout ça, en entreprise, c'est la même chose. Tu as la confiance automatique, tu as ton propre chemin de développement, tu vas voir ton chef parce qu'il est très disponible. Et puis c'est une démocratie depuis bien plus longtemps que la France. Même si on se revendique d'être le pays de la révolution, nous, il a fallu une révolution. Alors que chez eux, il n'y a pas eu de révolution, ils ont toujours un roi, mais c'est quand même une démocratie très vivante. C'est Donc c'est ça un peu, et c'est ça qui fait je pense la qualité de vie.

  • Sébastien Calvez

    Et sur le rapport de Dam Tower avec les entreprises et dans la manière dont tu mènes les sujets autour du développement du durable, est-ce que tu vois des différences entre je le traite dans une entreprise néerlandaise ou je le traite pour une entreprise française

  • Benoît Montet

    Pas sur la façon dont je vais traiter le sujet, parce que la méthode est quand même assez universelle. Un processus de changement, ça reste un processus de changement ou d'accompagnement. Par contre... Sur la réception, sur les questions que je vais avoir dans une entreprise française ou une entreprise néerlandaise, ça va être très différent. Et c'est vrai que quand je dis aux entreprises, on va vous faire un assessment de votre efficacité ESG et on va la partager telle qu'elle avec vos salariés. Oup, oup, oup. Ah bon, mais on aura le droit de regard avant quand même. Bah oui, mais bon, on va quand même le faire puisque la transparence, c'est par là que ça commence. Alors qu'aux Pays-Bas, bon, il n'y a pas de problème. Et pourquoi il n'y a pas de problème ? Parce qu'il y a cette confiance en soi. D'accord. Ok, on a des qualités et des défauts. Si on a des défauts, très bien. Parfait. So what ?

  • Sébastien Calvez

    Bon, après, nous, on est encore champions du monde de football, mais... Et on est fiers de l'être.

  • Benoît Montet

    Je veux dire, moi aussi, parce que je suis français, quand même.

  • Sébastien Calvez

    Non, mais c'est un pays magnifique. Et Amsterdam est une ville... Enfin, à chaque fois que j'ai pu avoir la chance de m'y rendre... Je me suis toujours posé la question en disant qu'est-ce que pourrait être la vie à Amsterdam ? Et ça semble en tout cas être très riche d'épanouissement aussi. Peut-être que le plan vélo d'Hidalgo va peut-être nous permettre d'avoir un peu plus confiance en nous, je ne suis pas sûr.

  • Benoît Montet

    A voir, à voir.

  • Sébastien Calvez

    Peut-être que ça va dans le bon sens. ça va dans le bon sens bon en tout cas on est très heureux de t'avoir reçu Benoît vraiment très heureux que tu aies fait le déplacement sur Paris aussi pour venir nous voir dans nos locaux et participer à ce podcast du coeur à l'ouvrage peut-être avant de nous quitter est-ce que tu as un réflexe un conseil à donner aux auditeurs le matin Tu te réveilles ou quand tu prends ton vélo pour aller chez Dam Tower, c'est quoi ton tips pour avoir la patate, pour avoir la forme et toute l'énergie qui te caractérise ?

  • Benoît Montet

    Bon alors je pense qu'on est motivé par soi-même. Et c'est la façon dont on voit la vie. Et on parlait des qualités et des défauts. Moi j'ai né et j'ai grandi en France. Et donc on m'a dit il faut travailler sur ses défauts, il faut améliorer ses notes. Je pense que c'est la façon dont on voit le verre. Donc avoir 5 sur 10 c'est déjà avoir 5 points. Donc regardons ces 5 points parce que c'est déjà vachement bien. Waouh on a 5 sur 10. Et donc ne pas regarder les 5 points qui manquent. Et donc le matin... C'est les 5 points qu'on a acquis.

  • Sébastien Calvez

    ça paraît un bon réflexe voir la vie du bon côté voir le verre à moitié plein et non pas à moitié vide et tout le positif qui va avec c'est ce qu'on conseille bien sûr à chacun et en tout cas on prend ton tips avec plaisir et on l'inscrit dans notre longue liste de tips que nos intervenants nous partagent sur chacun de ces podcasts en tout cas un grand merci Benoît très heureux de... de t'avoir écouté et d'avoir pu échanger. Et bravo pour tout ce que tu fais autour du développement durable. On est très sensibilisés sur ce sujet également.

  • Benoît Montet

    Oui, je vois.

  • Sébastien Calvez

    Et un grand merci et je vous souhaite une bonne écoute à tous.

  • Benoît Montet

    Merci beaucoup.

  • Sébastien Calvez

    Merci d'avoir suivi cet épisode du Cœur à l'ouvrage. Nous espérons que cet échange vous a apporté quelques clés précieuses pour allier épanouissement et travail. Rejoignez notre communauté et poursuivons ensemble cette exploration des secrets d'un travail heureux en entreprise. Car ensemble, nous avons le pouvoir de changer l'état d'esprit autour du travail et où chacun peut s'y épanouir pleinement. Merci de faire partie de cette aventure enrichissante. A très bientôt pour de nouveaux épisodes du Cœur à l'ouvrage. Votre continuation et surtout, faites l'écoute !

Description

🎙️Aujourd'hui, Sébastien Calvez reçoit au micro Benoit Montet, PDG de damtower. Ensemble, ils évoquent le sujet de l'engagement des collaborateurs dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

📻Dans cet épisode, Benoit Montet nous parle de son parcours et de la structure qu'il a construit afin de mettre les enjeux de développement durable et de RSE au cœur de l'expérience des collaborateurs et de l'entreprise en général. Il nous livre également sa matrice d'analyse des enjeux sociaux et environnementaux en entreprise afin de distinguer celles qui font plus de greenwashing que d'actions concrètes. Enfin, il nous raconte la différence de culture entre la France et les Pays-Bas, où il vit aujourd'hui, notamment sur le travail et la vie d'entreprise.

Animation : Sébastien Calvez

Réalisation : Baptiste Marécaille & Nadine Makary

Production : Angelica Alarcon

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Transcription

  • Benoît Montet

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Sébastien Calvez, fondateur de Kaora Partners, un cabinet de conseil qui dépoussière le métier du consulting. Dans le monde trépidant d'aujourd'hui où le travail prend une place centrale dans nos vies, se sentir bien au sein de son environnement professionnel est essentiel. Du Kœur à l'ouvrage est un podcast dédié à explorer les secrets d'un travail heureux en entreprise. Plus qu'un simple podcast, c'est une communauté pour toutes celles et ceux qui souhaitent avoir par leur travail, un impact positif dans leur quotidien. Ensemble, nous allons discuter des tendances actuelles, des défis à relever, des solutions innovantes pour créer des environnements de travail où chacun peut trouver sa place et s'épanouir. Alors rejoignez-nous pour découvrir quels moyens utilisent nos intervenants pour rendre leur travail motivant, épanouissant et le succès cartagé. Bonne écoute à tous ! Salut Benoît ! Salut !

  • Sébastien Calvez

    Tu vas bien ?

  • Benoît Montet

    Ça va très bien, je suis ravi d'être ici à Paris avec toi.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai que tu n'es pas de Paris, on va en parler. On est très heureux de te voir dans nos locaux pour ce podcast du Kœur à l'ouvrage. Peut-être on commence par te présenter, tu nous dis quelques mots, quelques phrases sur toi,

  • Benoît Montet

    qui je suis, où je viens,

  • Sébastien Calvez

    ton œuvre.

  • Benoît Montet

    Je suis Benoît Montet, j'habite aujourd'hui Amsterdam. Je suis papa et grand-père de plein d'enfants, 3 et 2. Et qu'est-ce que j'ai fait dans ma vie ? J'ai fait une école de commerce comme beaucoup. Après j'ai commencé par du recrutement. Et puis naturellement, je suis passé dans les ressources humaines. Où j'ai eu la chance, quand j'étais très jeune, d'être pris un peu sous son aile par un vieux RH, un vieux DRH chez Thalès. Et qui m'a tout appris. Les relations sociales, la formation, le développement professionnel, les people review, bref. Et puis aussi l'intérêt pour les hommes et pour les territoires, parce que mon premier poste était quand même au bord de la mer à Brest. C'est vrai que ça ne donne pas envie d'aller à Brest, mais en fait c'est une ville extraordinaire.

  • Sébastien Calvez

    Je parle à un breton alors.

  • Benoît Montet

    Donc non breton, parce que je suis né à Lyon aussi quand même, pour un marin c'est particulier. Donc j'ai tout appris là-bas, puis après j'ai fait 10 ans dans ce groupe, et puis après j'ai voulu faire autre chose. Et surtout je suis tombé sur une entreprise qui faisait de l'audit social. Alors l'audit social c'est quoi ? C'est évaluer les conditions sociales proposées par une entreprise avec un cadre un peu comme un ISO si tu veux. Mais c'était un cadre privé, c'était top employer. Donc j'ai été directeur général de top employer pour la France puis après j'ai été au siège où je m'occupais de tout ce qui était un peu technique. Donc les bonnes pratiques, le data analytics, des données de certification etc. pour enrichir les entreprises, enfin les RH des entreprises. Et puis, par conséquence, enrichir la vie des salariés. J'ai fait ça pendant 10 ans.

  • Sébastien Calvez

    Les salariés ont été enrichis grâce à tes actions chez Top Employé. Ça consistait en quoi ? Tu fais un petit zoom là-dessus.

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, à quoi ça sert d'avoir un label employeur ? Ça sert à déjà se faire reconnaître comme employeur de choix, mais ça a aussi de l'intérêt et de l'effet chez les salariés. Parce qu'une entreprise qui veut... avoir son label, s'il est suffisamment exigeant, elle va investir dans des pratiques au bénéfice des salariés. Donc de façon... Quasiment direct ou indirect, ça va dans le sens du salarié. Et c'est donc ce que j'ai voulu faire aussi en créant Dam Tower, pour lequel je travaille aujourd'hui, c'est d'attirer les salariés, d'engager les salariés, plus uniquement sur la partie sociale, parce que tu sais qu'aujourd'hui on parle de ESG, environnementale, sociale et gouvernance, et donc de donner la capacité et la main aux salariés pour pouvoir s'engager sur le comportement sociétal de l'entreprise, donc sur l'environnemental, sur le social et sur la gouvernance. Et ça c'est l'objet de Dam Tower.

  • Sébastien Calvez

    Tu nous en dis un peu plus là sur Dam Tower, sur sa genèse, sur ce passage pour toi du monde des ressources humaines comme tu l'as dit aux enjeux du développement durable. Ça a été quoi le déclic chez toi ? Ça a été quoi la source de motivation ? Elle est où la genèse ? C'est pas un virage 360, c'est dans la continuité. Mais cette genèse, elle est où ?

  • Benoît Montet

    C'est exactement dans la continuité. C'est très intéressant que tu dises 360 et que tu t'autocorriges presque. Parce que finalement, d'où c'est parti ? Autre point, on parlait de RSE dans l'entreprise. C'était les salariés qui allaient donner un coup de main à des salariés loin de l'emploi pour savoir faire sa cravate ou mettre sa cravate à l'époque. Ça s'appelait la cravate solidaire, c'est vrai. C'était il n'y a pas longtemps, c'était dans les années 2000. On omettait encore des cravates. Donc les actions RSE, elles étaient portées par les RH. Et puis la RSE, c'est devenu beaucoup plus grand. Ça a été la responsabilité de l'entreprise dans son comportement. Et pourquoi dans son comportement ? Parce que moi, je l'ai vu en tant que RH, les salariés, ça représentait, les sous-traitants, pardon, ou les contractants ou les consultants, ça représentait 10% des salariés. Aujourd'hui, dans certaines entreprises, c'est 60%. 60% ? Oui. Et donc, ça veut dire que finalement, l'impact de l'entreprise, elle n'est plus uniquement au niveau social, mais elle est aussi au niveau sociétal et elle est aussi au niveau environnemental. Et donc, ces sujets-là, qui sont passés de RSE à développement durable, finalement, j'ai vu que ça a échappé au monde des ressources humaines. Et moi, je pense que les ressources humaines sont suffisamment agiles, suffisamment visionnaires pour pouvoir récupérer ce sujet, parce que finalement, c'est un sujet humain. Et qui traite l'humain dans l'entreprise ? c'est les ressources humaines. Donc voilà, tu vois, c'est ça mon fil entre Dam Tower et les postes de HR et de top employeurs.

  • Sébastien Calvez

    Et donc la question du développement durable, elle est forcément très présente aujourd'hui dans le débat public, dans l'actualité, dans la raison d'être même de certaines entreprises, les entreprises à mission également. Pourquoi aujourd'hui c'est un enjeu et c'est un sujet majeur pour les entreprises de ta vision des choses ?

  • Benoît Montet

    Alors, pour deux raisons. Un, parce que comme tu l'as dit, il y a une pression sociétale qui est forte. Donc, on l'a vu avec la désobéissance des étudiants de Polytechnique, de Supélec, d'AgroParis, etc. Donc ça, ça a épouvanté les responsables recrutement des entreprises en se disant Oh, oulala, mais on ne communique plus du tout, c'est des bons sujets Donc, il y a une pression sociétale. Et après, il faut être tout à fait pragmatique, il y a aussi une pression économique. C'est-à-dire que si une entreprise aujourd'hui qui ne fait rien, dans les dix ans qui viennent, elle n'a plus accès aux ressources parce qu'elle n'a pas mis en place la boucle de circularité. Comment est-ce qu'on reprend son plastique ? Comment on reprend son alu ? Parce qu'acheter de l'alu d'occasion, ça coûte 100 fois moins cher que d'acheter de l'alu neuf ou d'en faire fabriquer. Il y a aussi des problèmes d'énergie. Dans 10 ans, combien comptera le pétrole ou le diesel ? Donc tout ça, si on se projette sur les 10 ans qui viennent, la transformation durable de l'entreprise, économiquement, c'est un impératif. Donc tu vois, il y a une pression sociétale et une pression économique. Les deux, ça fait un couloir et un funnel, comme on dit en bon français, pour que le développement durable, ça soit le cœur de l'entreprise.

  • Sébastien Calvez

    Donc tu lis le développement durable et la pérennité, la performance des entreprises. On en a parlé avec d'autres invités, la QVCT, la performance d'entreprise, l'évolution technologique et la performance de l'entreprise, le développement durable et la performance de l'entreprise. Tu les lis.

  • Benoît Montet

    Qu'est-ce que ça veut dire durable en fait ? Il y a 10 ans, il y a 15 ans, on disait oui, mais le PDG, il est payé sur les résultats à l'année de l'entreprise et sur le cours de bourse au court terme. Et il faudrait faire en sorte qu'il soit payé sur le long terme. Oui, parce que quand on embauche un salarié, on ne l'embauche pas pour 2 ans. On l'embauche pour 10 ans, 20 ans ou 40 ans pour certaines entreprises.

  • Sébastien Calvez

    Ça dépend s'il a envie de rester 10 ans, 20 ans ou 40 ans.

  • Benoît Montet

    Bon, exactement, exactement. Moi, j'ai travaillé dans la haute technologie et c'est vrai que quand on recrute un jeune ingénieur. il va mettre 5 ans pour être productif et peut-être encore 10 ans pour déposer un brevet. Donc bon, après, tous les mondes sont différents.

  • Sébastien Calvez

    Il y a des carrières qui sont un petit peu différentes quand même aujourd'hui, par rapport à une autre époque où il y a quand même des envies d'ailleurs qui arrivent un peu très rapidement aussi chez les jeunes ou chez les employés. Au bout de 3-4 ans, il y a déjà des gens qui se posent des questions. Donc ça bouge aussi, ça bouge énormément là-dessus.

  • Benoît Montet

    C'est vrai, ça peut être plus court. Mais oui, c'est vrai, ça peut être plus court. Alors du coup j'ai oublié ta question

  • Sébastien Calvez

    Non ma question c'était Je vais rebondir sur une autre question Les sujets RSE Elles sont très présentes Tu l'as dit il y a une pression sociétale Aujourd'hui sur ces sujets là Et économique Elles sont très présentes dans les entreprises Comment tu fais et comment tu différencies les acteurs qui sont sur du greenwashing et celles qui s'investissent réellement dans ce qu'elles font au quotidien ? Comment tu fais cette différence-là ? Parce que c'est facile aujourd'hui de dire on fait du green, on fait du développement durable, on se préoccupe. de la planète, etc. Comment tu fais la différence dans l'approche déjà et dans les réels faits et gestes qui sont mis en place dans ces entreprises-là ?

  • Benoît Montet

    C'est une excellente question parce que c'est une question de société. Je ne vais pas nier qu'il y a des entreprises qui font du greenwashing. Oui, c'est clair. Quels sont les indicateurs qui disent que l'entreprise peut faire du greenwashing ? C'est déjà de regarder l'origine du rapport de développement durable. Sans vouloir pointer personne et sans vouloir dire que c'est partout le cas, s'il vient et s'il est édité sous la supervision de la direction de la communication corporelle, c'est de la communication corporelle. Bon, pour être tout à fait clair. Et pourquoi ? Parce qu'on a vu depuis ces dernières années des rapports où il y avait des dizaines ou des centaines d'actions absolument fabuleuses d'un point de vue développement durable, mais qui étaient juste des espèces de micro-actions. un peu découverte au hasard dans une filiale au fin fond de la province ou au fin fond d'un autre pays. Et ça, c'est du greenwashing. Voilà. Aujourd'hui, on a la chance de l'avoir dans la CSRD, donc ça embête tout le monde. C'était extrêmement structurant et ça oblige de publier des chiffres.

  • Sébastien Calvez

    C'est qu'un début pour l'instant, la CSRD. Ça vient de sortir, entre guillemets. Ça va concerner un nombre assez restreint, même si c'est en train de grandir d'entreprise. Il y en a beaucoup qui se mettent en action effectivement aujourd'hui, sur 2024. Tu penses que le règlement... Le concert va aussi permettre d'accélérer les actions dans les entreprises sur ces sujets ?

  • Benoît Montet

    Alors moi je suis un auditeur, donc forcément je dis ça, c'est une déformation professionnelle presque. Je l'ai vu dans les ressources humaines, je l'ai vu quand j'ai travaillé à l'ISO. Le fait de normaliser, de structurer et d'auditer et de certifier, finalement ça oblige l'entreprise à se poser des questions sur son modèle. à structurer une démarche, à sortir des chiffres, à mesurer ce qu'elle fait et à mettre en place un processus d'amélioration. Donc finalement, c'est très contraignant, mais c'est aussi très bon. C'est comme un sportif du haut niveau, il a des rituels. Et c'est grâce à des rituels qu'il peut devenir innovatif. Pourquoi ? Parce que 80% de son boulot, de son renvoi de balle pour un tennisman, c'est des automatismes. C'est un label, c'est une certification, c'est des process. Et le 10% qui va rester, au-delà de je renvoie la balle c'est la créativité. L'activité, c'est l'observation de son adversaire. C'est ça, la CSRD, finalement. Je reviens sur ta question du greenwashing. Il faut faire attention à ce qu'on dit sur le greenwashing. Je faisais une blague sur la communication corporelle. Mais il y a des entreprises qui sont plutôt cibles et d'autres qui sont soi-disant spontanément durables. Si tu vois une entreprise qui fait de la distribution de produits durables, on ne va pas la soupçonner de faire du greenwashing parce qu'elle distribue des produits durables. Mais ça se trouve, dans son process de logistique, elle est horrible. Et dans son process d'achat, elle est épouvantable. Alors qu'une entreprise qui fait de l'énergie, aujourd'hui elle a des centrales qui fonctionnent avec du charbon. Mais, comme disait le président de Shell quand il a été condamné, la demande en pétrole augmente tous les ans, mais de façon très forte. Le patron de Shell, il doit servir des actionnaires, il doit servir des gens comme toi et moi qui prennent leur voiture tous les jours pour aller au travail.

  • Sébastien Calvez

    Avant de prendre le métro.

  • Benoît Montet

    Voilà. Oui, tu as de la chance, mais il y en a qui prennent leur voiture et qui n'ont pas le choix. Donc, ces gens-là, il faut bien les servir. Donc, on est dans une transition écologique. Donc, il faut plutôt aider ces entreprises-là à se développer. C'est ce que je fais, c'est mon objectif, que de les pointer du doigt et de les condamner. parce qu'elles ont une activité qui n'est plus adaptée. Donc on est dans une période de transition.

  • Sébastien Calvez

    Et donc comment tu identifies, à l'opposé du greenwashing, celles qui s'investissent réellement dans le développement durable et qui permettent peut-être par le ruissellement aussi d'agir sur l'épanouissement des collaborateurs et des employés dans l'entreprise ? Comment tu les identifies ?

  • Benoît Montet

    C'est très simple, c'est les clients qui sont damtower. Alors, je rigole en disant ça, mais c'est pas tout à fait faux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, une entreprise peut s'arrêter à mettre en place une structure, une politique, une stratégie de développement durable, et puis en petit comité avec la direction RSE, ou la direction développement durable, suivre des indicateurs dans le terrain et puis imposer sa marque. Ce qu'on fait chez d'Amtower, c'est qu'on dit, ok, vous avez vos stratégies. Vous avez vos ambitions, vous avez vos objectifs durables. Comment est-ce que ça devient quelque chose de concret ? et de souhaitables à travailler par les salariés. Et donc, c'est cette brique-là, c'est ce qu'on appelle les gaps. Qu'est-ce qu'on fait chez Dam Tower ? On adresse trois gaps. Le premier, c'est le gap de perception. Le gap de perception, c'est toi et moi, on a tous envie que notre environnement soit durable. Sauf qu'en entreprise, le durable, c'est quoi ? C'est la CSRD, c'est chiant. C'est des normes, c'est chiant. C'est on n'a plus le droit de se servir de tes produits, c'est la barbe. C'est le pétrole qui augmente parce qu'il y a des textes carbone. Voilà, c'est ça la réalité. Donc ce qu'on essaye de combler, c'est ce premier gap, c'est le gap de perception. Le deuxième perception, c'est le gap de connaissance. J'ai envie de faire quelque chose, mais si je trie mes poubelles, ça va faire quelque chose, ça va être l'effet ? Le niveau de la scène augmente, ça vient d'où ? Donc le gap de connaissance, c'est les fraises du climat, c'est les ateliers d'automne, c'est ce qu'on fait nous en communiquant l'assessment de Daptower aux salariés. Et le troisième gap, c'est le gap d'action. J'ai envie de faire un truc, mais bon, ce n'est pas dans mes objectifs. Je ne sais pas très bien à quoi ça sert, si ça va être suivi, pas suivi, etc. Et ça, c'est le cœur de la machine de Dam Tower, c'est de mettre les salariés en action après les avoir. informés, réconciliés, en leur disant voilà il y a quelque chose à faire pour vous, vous pouvez être acteur de vos propres entreprises. Et finalement ça a pour l'entreprise comme effet d'accélérer sa transformation durable, puisque les salariés sont convaincus qu'effectivement il y a quelque chose pour eux là-dedans.

  • Sébastien Calvez

    Et comment concrètement les collaborateurs peuvent être acteurs de ces sujets de RSE dans leur entreprise ? Quelle typologie d'action ? Alors même si on ne peut pas généraliser et chaque contexte peut être... Ça peut être différent, mais quel conseil tu donnes à un collaborateur qui a envie d'être acteur et qui a peut-être une direction générale qui n'est pas obligatoirement très sensibilisée sur le sujet ? Quel conseil tu peux lui donner à ce collaborateur ?

  • Benoît Montet

    Alors, en change management, on appelle ça les trois cercles. Le cercle de contrôle, le cercle d'influence et le cercle de concern. Je ne sais pas comment on dit en français. Et donc, moi, ce que je conseille à chaque salarié... C'est de travailler dans sa zone de contrôle. Sa zone de contrôle, c'est, voilà, je suis concerné par le développement durable et ma zone de concerne, c'est que j'aimerais bien que la France soit durable et qu'il n'y ait plus de CO2, etc. Bon, j'y peux pas grand chose, voilà. Ensuite, le cercle un peu intérieur, c'est le cercle d'influence. J'ai un bulletin de vote. J'ai, comme citoyen, mais aussi dans les élections professionnelles, j'ai un manager à qui je peux faire un retour. J'ai des actions. J'ai des collègues. J'ai un rôle d'activiste quelque part, ça c'est ma zone d'influence. Et ma première zone, c'est ma zone de contrôle. Dans mon boulot, de tous les jours, qu'est-ce que je peux faire ? Comment je peux me former ? Comment je peux faire une fraise du climat ? Comment je peux évaluer mon CO2 ? Comment je peux, dans mon boulot de tous les jours, faire du CO2 ? Donc commencer par sa zone de contrôle, c'est peut-être complètement petit, mais à tous, on peut tout. Et c'est pour ça que Damthower est là, parce qu'on va fédérer des dizaines, s'il y a des dizaines de salariés, ou des centaines s'il y en a des centaines, des milliers s'il y a des milliers de salariés, à fédérer des petites actions qui, tous, font des grosses actions. À tous, on peut tout, c'est le principe.

  • Sébastien Calvez

    Et tu vois une tendance à la hausse ? Du nombre de salariés qui prennent le contrôle, entre guillemets, de leur zone de contrôle sur ces sujets-là ? C'est quoi la tendance aujourd'hui où les gens sont tellement matraqués ? Le monde ne va pas bien, le dérèglement climatique, on va tous dans le mur. Et grosso modo, qu'est-ce que moi ? Pauvre individu sur la planète, je vais pouvoir y faire, alors qu'à l'autre bout de la planète, on déverse des émissions carbone qui dépassent tout entendement, etc. Est-ce que c'est un phénomène que tu vois grandissant sur le nombre d'individus qui prennent conscience de ça et qui prennent vraiment, comme tu le disais, l'action ? dans leur zone de contrôle ?

  • Benoît Montet

    Alors, tu vois, je te parlais des trois étapes. Le gap de perception, le gap de connaissance et le gap d'action. Tant que le gap de perception n'est pas couvert, c'est-à-dire, bon, là, j'en ai conscience, mais par contre, ça m'effraie. Je me dis, bon, on est tous morts dans 10 ans. Donc, à quoi bon ? Voilà. J'ai fait une fraise du climat, j'en suis sorti, mais désespéré. Le changement climatique, c'est fini, on ne peut plus rien faire. Donc ça c'est le gap de perception. Tant qu'il n'est pas couvert, on ne passera pas à la connaissance. Mais une fois que j'ai acquis des connaissances, alors je sais d'où ça vient, je sais qu'on peut faire quelque chose, je sais que mon rôle d'activiste n'est pas inutile, je sais que mon rôle d'acheteur, mon rôle de citoyen est important. J'ai acquis des connaissances. Une fois que j'ai les connaissances, une fois que je suis sensibilisé, je peux passer à l'action. Et aujourd'hui, on en est là encore, où il y a beaucoup d'activistes, qui créent de la peur, qui génèrent de la peur. Et puis il y a des entreprises qui elles-mêmes ont peur, et c'est pour ça qu'elles ne s'engagent pas là-dedans. Parce qu'une transformation d'entreprise, quand on est PDG d'un gros morceau, c'est très compliqué. Et donc sans ces trois actions liées, Sans ces trois gaps comblés, il ne peut pas y avoir d'action. Et c'est pour ça que Dam Tower, c'est une méthode.

  • Sébastien Calvez

    Et le rôle, tu parles de formation, le rôle pour toi du système éducatif, de l'enseignement chez les plus jeunes, chez les adolescents, chez les étudiants, c'est quoi le rôle ? Est-ce que le milieu de l'éducation s'est accaparé aussi ? Peut-être pas accaparé, mais en tout cas... traite ce sujet-là et le traite en sensibilisation et en formation ?

  • Benoît Montet

    Alors, moi, j'ai des enfants, puis des petits-enfants. Et mes enfants, ils sont étudiants. Et c'est eux qui m'éduquent. Et c'est eux qui m'ont sensibilisé. Et c'est eux qui m'ont aussi fait prendre ce virage. Et c'est intéressant parce que, finalement... Eux, ils voient leur avenir. Et moi, je vois leur avenir. Et finalement, les étudiants, en général, ils sont très sensibilisés à ça. Il n'y a qu'à le voir, dans les grandes écoles, il y en a qui sont prêts à faire un pas de côté pour ne pas rentrer dans les grands groupes pour lesquels les portes sont grandes ouvertes pour eux. C'est quand même majeur, il se passe quelque chose. Donc, c'est que l'université fait son travail.

  • Sébastien Calvez

    Après, c'est les étudiants qui ont peut-être le choix aussi. Voilà.

  • Benoît Montet

    Alors justement, à l'école, qu'est-ce qui se passe ? Bravo l'éducation nationale, parce que je vois des enfants qui rentrent, à la maison et qui expliquent à leur maman ou à leur papa qu'il faut trier, qui expliquent à leur papa que non, non, ça serait bien de partir en vélo pour aller acheter du pain plutôt que de prendre la voiture. Et donc, c'est assez marrant. Je ne sais pas si tu étais comme ça quand j'étais petit ou si toi, tu te souviens de ça, mais moi, je n'ai pas beaucoup de souvenirs d'avoir essayé d'influencer mes parents. Et aujourd'hui, je le vois tous les jours chez les petits qui rentrent de l'école et qui sont extrêmement sensibles à ça.

  • Sébastien Calvez

    Moi je trouve que l'avenir est fabuleux et puis merci et bravo l'éducation nationale si c'est elle qui fait ça Quel plaisir de t'entendre et quel plaisir d'entendre cet enthousiasme et ce cœur à l'ouvrage que tu as Benoît on en est très heureux peut-être un mot tu nous as dit en introduction que tu habitais à Amsterdam tu nous parles de ce projet de déménagement pourquoi quitter l'Hexagone pour le plein pays Ah

  • Benoît Montet

    Pour plein de raisons. La dernière raison, c'est que j'ai travaillé pour Top Employer, et puis le siège est aux Pays-Bas. Et donc quand j'ai pris des fonctions globales au niveau mondial, je suis monté au siège, tout simplement. Et puis pourquoi j'y suis resté avec Damthoeur, et pourquoi j'y étais aussi avant, c'est parce que j'ai cette sensibilité franco-néerlandaise, et qu'il y a d'autres de mes enfants qui vivent là-bas, et puis parce qu'on fait tout à vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est vrai ? Et on est plus heureux quand on fait tout à vélo ?

  • Benoît Montet

    Eh bien oui, en fait, le vélo, ça explique tout des différences franco-néerlandaises.

  • Sébastien Calvez

    C'est-à-dire ?

  • Benoît Montet

    Oui. Alors, le vélo, c'est plein d'analogies. Quand tu vas aux Pays-Bas, le vélo, c'est un outil d'autonomie pour les enfants. Tu vas à l'école en vélo et donc tu es fier parce que tu as ton outil, tu es fier parce que tu as ton permis d'aller à l'école à vélo dès l'âge de 5 ans ou 6 ans, 7 ans, 8 ans, peu importe. Et tu as des pistes cyclables, donc c'est sécurisé pour les enfants. Donc c'est de l'autonomie, c'est de la responsabilité. C'est de la responsabilisation et ça crée la confiance en soi et ça crée la responsabilisation pour les enfants. Donc ça c'est une différence culturelle, c'est le vélo. La deuxième chose sur le vélo c'est que si tu viens me voir... En avion, tu vas te dire c'est génial, les Pays-Bas c'est le pays de l'avion. Si tu viens me voir en avion, tu vas te dire c'est génial, avec l'Eurostar, les Pays-Bas c'est le pays du train. Si tu viens me voir en voiture, avec nos deux fois six voies d'autoroute, nos ponts au-dessus et en dessous, tu vas me dire c'est génial, c'est le pays de la voiture les Pays-Bas. Si tu viens me voir en bateau... Sur les canaux, c'est extraordinaire, moi je te conseille de le faire, je suis marin. Tu vas me dire mais c'est pas possible, c'est un pays de bateaux. Et bien si tu vais en vélo, il y a des pistes cyclables du sud au nord de la frontière où tu rencontres pas de voiture, pas de train, pas d'autoroute, rien du tout. T'as l'impression que le pays a été construit pour... Et donc ça, c'est une analogie pour dire finalement, c'est comme les salariés en fait. Un salarié, il avance à sa vitesse, il a sa propre carrière, il a son propre moyen de développement. Et bien on le respecte comme il est. Et on va faire en sorte que tout soit fait pour lui. C'est comme dans le système éducatif, où on va te dire, tu as des points faibles, tu as envie de travailler sur tes points faibles ? Non, travaille sur tes points forts. Parce qu'en faisant monter tes points forts, automatiquement tes points faibles vont monter avec. Bien sûr. Voilà, donc c'est ça un peu. C'est pour ça que je suis aux Pays-Bas, c'est pour le vélo.

  • Sébastien Calvez

    C'est pour le vélo. Et ça entretient en plus, on voit que tu es en forme. Est-ce qu'il y a d'autres perceptions ? On lit les classements, les pays où on est les plus heureux, les Pays-Bas 6e, la France 27e. Est-ce que tu vois d'autres différences dans le monde du travail, dans le rapport au travail, y compris sur la partie bien sûr développement durable ? Quelles différences d'approche il peut y avoir entre les néerlandais et les français sur ces sujets-là ? Est-ce qu'il y a deux trois éléments que tu peux mettre en exergue ?

  • Benoît Montet

    Je vais te dire que c'est à cause du vélo. Alors, je ne vais pas te retrouver des analogies encore là-dedans, mais les Pays-Bas, la réalité, c'est que c'est un petit pays. Et si tu prends une grosse entreprise en France ou une petite entreprise en France, tu t'aperçois que la petite... Il y a des lignes de hiérarchie qui sont plus courtes, il y a un transfert de l'information qui est plus rapide, il y a une responsabilisation, parce que forcément il y a moins de monde pour faire le même boulot, qui est plus large. Et donc, sans blâmer la France, ça explique pourquoi en France c'est plus compliqué, parce qu'on a des entreprises qui sont plus grosses. Donc de facto, sans rien faire, oui il y a des différences. Alors après, tout découle de là. Je reprends le vélo parce que comme ça m'amuse. C'est vrai que si depuis tout le temps... Tu vas à l'école en vélo. Tu as le sens des responsabilités, tu as le sens de l'autonomie, tu as le sens de la confiance de tes parents. Et bien tout ça, en entreprise, c'est la même chose. Tu as la confiance automatique, tu as ton propre chemin de développement, tu vas voir ton chef parce qu'il est très disponible. Et puis c'est une démocratie depuis bien plus longtemps que la France. Même si on se revendique d'être le pays de la révolution, nous, il a fallu une révolution. Alors que chez eux, il n'y a pas eu de révolution, ils ont toujours un roi, mais c'est quand même une démocratie très vivante. C'est Donc c'est ça un peu, et c'est ça qui fait je pense la qualité de vie.

  • Sébastien Calvez

    Et sur le rapport de Dam Tower avec les entreprises et dans la manière dont tu mènes les sujets autour du développement du durable, est-ce que tu vois des différences entre je le traite dans une entreprise néerlandaise ou je le traite pour une entreprise française

  • Benoît Montet

    Pas sur la façon dont je vais traiter le sujet, parce que la méthode est quand même assez universelle. Un processus de changement, ça reste un processus de changement ou d'accompagnement. Par contre... Sur la réception, sur les questions que je vais avoir dans une entreprise française ou une entreprise néerlandaise, ça va être très différent. Et c'est vrai que quand je dis aux entreprises, on va vous faire un assessment de votre efficacité ESG et on va la partager telle qu'elle avec vos salariés. Oup, oup, oup. Ah bon, mais on aura le droit de regard avant quand même. Bah oui, mais bon, on va quand même le faire puisque la transparence, c'est par là que ça commence. Alors qu'aux Pays-Bas, bon, il n'y a pas de problème. Et pourquoi il n'y a pas de problème ? Parce qu'il y a cette confiance en soi. D'accord. Ok, on a des qualités et des défauts. Si on a des défauts, très bien. Parfait. So what ?

  • Sébastien Calvez

    Bon, après, nous, on est encore champions du monde de football, mais... Et on est fiers de l'être.

  • Benoît Montet

    Je veux dire, moi aussi, parce que je suis français, quand même.

  • Sébastien Calvez

    Non, mais c'est un pays magnifique. Et Amsterdam est une ville... Enfin, à chaque fois que j'ai pu avoir la chance de m'y rendre... Je me suis toujours posé la question en disant qu'est-ce que pourrait être la vie à Amsterdam ? Et ça semble en tout cas être très riche d'épanouissement aussi. Peut-être que le plan vélo d'Hidalgo va peut-être nous permettre d'avoir un peu plus confiance en nous, je ne suis pas sûr.

  • Benoît Montet

    A voir, à voir.

  • Sébastien Calvez

    Peut-être que ça va dans le bon sens. ça va dans le bon sens bon en tout cas on est très heureux de t'avoir reçu Benoît vraiment très heureux que tu aies fait le déplacement sur Paris aussi pour venir nous voir dans nos locaux et participer à ce podcast du coeur à l'ouvrage peut-être avant de nous quitter est-ce que tu as un réflexe un conseil à donner aux auditeurs le matin Tu te réveilles ou quand tu prends ton vélo pour aller chez Dam Tower, c'est quoi ton tips pour avoir la patate, pour avoir la forme et toute l'énergie qui te caractérise ?

  • Benoît Montet

    Bon alors je pense qu'on est motivé par soi-même. Et c'est la façon dont on voit la vie. Et on parlait des qualités et des défauts. Moi j'ai né et j'ai grandi en France. Et donc on m'a dit il faut travailler sur ses défauts, il faut améliorer ses notes. Je pense que c'est la façon dont on voit le verre. Donc avoir 5 sur 10 c'est déjà avoir 5 points. Donc regardons ces 5 points parce que c'est déjà vachement bien. Waouh on a 5 sur 10. Et donc ne pas regarder les 5 points qui manquent. Et donc le matin... C'est les 5 points qu'on a acquis.

  • Sébastien Calvez

    ça paraît un bon réflexe voir la vie du bon côté voir le verre à moitié plein et non pas à moitié vide et tout le positif qui va avec c'est ce qu'on conseille bien sûr à chacun et en tout cas on prend ton tips avec plaisir et on l'inscrit dans notre longue liste de tips que nos intervenants nous partagent sur chacun de ces podcasts en tout cas un grand merci Benoît très heureux de... de t'avoir écouté et d'avoir pu échanger. Et bravo pour tout ce que tu fais autour du développement durable. On est très sensibilisés sur ce sujet également.

  • Benoît Montet

    Oui, je vois.

  • Sébastien Calvez

    Et un grand merci et je vous souhaite une bonne écoute à tous.

  • Benoît Montet

    Merci beaucoup.

  • Sébastien Calvez

    Merci d'avoir suivi cet épisode du Cœur à l'ouvrage. Nous espérons que cet échange vous a apporté quelques clés précieuses pour allier épanouissement et travail. Rejoignez notre communauté et poursuivons ensemble cette exploration des secrets d'un travail heureux en entreprise. Car ensemble, nous avons le pouvoir de changer l'état d'esprit autour du travail et où chacun peut s'y épanouir pleinement. Merci de faire partie de cette aventure enrichissante. A très bientôt pour de nouveaux épisodes du Cœur à l'ouvrage. Votre continuation et surtout, faites l'écoute !

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