- Speaker #0
Un patient qui va venir aux urgences pour une crise d'asthme sévère, on va lui donner ses traitements, on va le soigner sur l'instant T et il va rentrer avec des traitements pour essayer de diminuer sa crise d'asthme. Mais on ne va pas essayer de chercher dans son environnement, à la maison, qu'est-ce qui aurait pu provoquer cette crise d'asthme et qu'est-ce qui provoque cette crise d'asthme pour essayer d'améliorer son quotidien et le fait qu'il ne revienne pas aux urgences pour cette pathologie. Donc c'est vraiment essayer d'avoir cette vision-là. On parle en fait, en santé environnementale, on parle vraiment de One Health, avoir cette vision d'une seule santé entre la santé de l'homme, la santé environnementale et la santé animale, et dire que vraiment tout est lié, que si on prend soin de notre environnement, alors on aura une meilleure santé.
- Speaker #1
Bonjour, je m'appelle Amélie et je te propose d'écouter évidemment le podcast qui te relie aux mille et une facettes de tes écologies. Pour cela, évidemment, je te partage des témoignages de personnes qui ont mis de l'écologie dans leur vie, ainsi que des experts en écologie intérieure et extérieure. Sans oublier mes tips de coach qui vont te permettre d'appréhender ton éco-anxiété ou te donner envie ou la force de créer un projet à impact. Je te partagerai aussi mes propres expériences, angoisses, prises de recul, joies, bonnes nouvelles, questionnements liés à mes écologies. Pour cela, je te donne rendez-vous sur Évidemment tous les mardis pour des tonnes de minutes de partage. Belle écoute ! Se sentir désalignée, avoir envie d'arrêter son métier, mais pour faire quoi ? Rentrer dans l'action pour se sentir mieux,
- Speaker #2
voilà ce qu'a fait Lisa.
- Speaker #1
Et son combat, elle l'a trouvé dans l'évolution de son métier d'infirmière, qu'elle apprécie tant en devenant éco-infirmière. Qu'est-ce qu'une éco-infirmière ? La santé humaine est-elle liée à l'écologie ? Et si on repensait la santé ? Faire plus de préventif que du curatif ? Y a-t-il plusieurs types de prévention ? Dans cet épisode, Lisa répond à ces questions. qu'elle a appris à appréhender depuis sa formation en santé environnementale créée par Philippe Perrin. Elle recherchait un alignement entre son envie de soigner les humains tout en prenant soin de leur environnement. Maintenant, Lisa propose de former, elle aussi les autres, en faisant des conférences, en proposant des cours et en vulgarisant sur les réseaux sociaux. Avant de commencer ce super épisode, je vous laisse avec une question. Soyez bien attentifs, la réponse est dans l'épisode. Est-ce qu'un ver de terre, un humain, Et un arbre, c'est pareil. Je vous laisse en compagnie de Lisa.
- Speaker #2
Bonjour Lisa.
- Speaker #0
Bonjour Amélie.
- Speaker #2
Je suis ravie de t'avoir dans mon podcast. Et comme d'habitude, j'attaque tout de suite avec ma première question, c'est comment vas-tu si je te dis écologie ?
- Speaker #0
Nébette, d'abord merci, je suis très contente d'être avec toi. Comment je vais en ce moment en matière d'écologie ? On va dire que je suis un peu mitigée, comme le temps qu'on a en ce moment. Moi, je suis sur Toulouse. Et pourquoi mitigée ? Parce que j'aimerais qu'il y ait une plus grande prise de conscience, qu'au niveau écologique, que tout le monde s'y intéresse, surtout les pouvoirs publics qui se sentent un peu plus concernés. Et qu'on cesse un petit peu de stigmatiser les gens qui essayent de faire tout ce qu'ils peuvent pour protéger l'environnement. mais plutôt aussi contente et on va dire le côté soleil, parce que déjà on est au printemps et j'adore cette saison, et aussi parce que je me retrouve un peu plus en ce moment dans ce que je fais, et donc ça c'est le côté positif actuellement.
- Speaker #2
Comment peux-tu décrire sous le prisme de l'écologie, quel a été ton chemin pour en arriver jusque là ?
- Speaker #0
Alors mon chemin pour en arriver jusque là, c'est-à-dire... Où j'en suis aujourd'hui en matière d'écologie ? Je pense qu'il faut réexpliquer un petit peu où j'en suis partie finalement. Moi j'ai plutôt grandi à la campagne dans un petit village dans le Cantal. Donc c'était un environnement qui était quand même plutôt naturel, riche en biodiversité. Et j'avais la chance de jouer dehors avec les copains, sans me soucier de la qualité de l'air on va dire. et des problèmes qu'il y a aux alentours. Et je me suis assez naturellement tournée vers autrui. J'ai voulu prendre soin de l'autre. J'ai continué avec un bac ST2S santé sociale et j'ai fait des études d'infirmière. Je suis rentrée en école d'infirmière et à partir de là, j'ai travaillé en tant qu'infirmière plutôt dans le milieu pédiatrie. J'ai été plutôt avec les enfants. Et là, j'ai commencé à me questionner beaucoup sur ma place au niveau professionnel et en matière d'environnement et d'écologie. Je me posais pas mal de questions sur notamment les pathologies qu'on pouvait retrouver dans les services. J'étais aux urgences pédiatriques, dans les services de pédiatrie, où on pouvait faire des liens avec l'environnement, mais ces liens n'étaient pas forcément faits. Donc en fait, j'ai fait une année sur Paris, aux urgences pédiatriques, et ensuite je suis allée sur Toulouse. Là, je me suis cherchée aussi un peu professionnellement. Le chemin était plutôt lent, en fait. Je me suis pas mal cherchée. Je suis retournée aux urgences pédiatriques et puis en fait, de nouveau, je me suis trouvée face à des problématiques. Là, c'était aussi la gestion des déchets, notamment dans les services, dans les hôpitaux, où je voyais que je contribuais à cette majoration de déchets compulsifs. Enfin, c'est pas compulsif, mais vraiment le nombre de déchets qui était énorme. Et aussi parce que j'avais du mal à me retrouver avec les autres collègues, avec les discussions qu'on pouvait avoir, etc. Donc à ce moment-là, je me suis dit, bon, il faut peut-être que je me réoriente vers quelque chose, tourner vers l'environnement. Et finalement, j'ai trouvé une formation autour de la santé environnementale pour devenir un petit peu ce qu'on appelle une éco-infirmière. Je me suis tournée vers cette formation de santé environnementale. C'est une formation qui dure neuf mois et je pense que c'est le temps d'une gestation finalement. C'est le temps qu'il faut pour assimiler toutes les connaissances qu'on nous amène. Et en fait, quand je réfléchis au moment où j'ai commencé la formation et au moment où je l'ai terminée, j'ai vu que vraiment j'avais fait du chemin. Et qu'en fait, même si je me sentais prête quand j'attaquais la formation, je pense que je ne l'étais pas vraiment. Donc j'ai eu des phases un peu de déni, on va dire. pour certaines choses que finalement, oui, peut-être que moi, je n'avais peut-être pas à faire cet effort. Puis en fait, si, j'ai eu plutôt la phase de culpabilité après. Et je pense que cette phase-là, je suis encore dedans et je le saurais encore. Mais c'était plutôt, je rentre dans un magasin. Bon, ben non, en fait, après être restée 40 minutes à me poser 100 000 questions, finalement, non, je n'avais pas besoin de ce vêtement ou autre chose. Et du coup, je repars. J'ai été pas mal dans cette phase-là.
- Speaker #2
Par contre, en faisant cette formation, tu es rentrée un peu dans une sorte d'éco-anxiété, si je comprends bien.
- Speaker #0
Oui, je pense que de base, j'avais des réflexions. Mais le fait d'avoir plus de connaissances, j'avais une certaine éco-anxiété à ce moment-là. Le fait d'avoir une connaissance, déjà, ça te permet de comprendre certaines choses. Mais ce qui n'est pas forcément hyper rassurant parce qu'on te dit que tout ce que tu as chez toi, il y a des perturbateurs endocriniens, il y a des pesticides, ça a des impacts sur ta santé, que ça provoque certaines maladies. Donc oui, c'est assez anxiogène de savoir tout ça. Et donc oui, c'était un peu ma période, je pense, où j'étais un peu dans cette phase d'éco-anxiété finalement.
- Speaker #2
Et comment tu as réussi ? à utiliser ces informations qui étaient anxiogènes au départ pour toi, pour les utiliser aujourd'hui dans le fait que tu sois éco-infirmière et donc peut-être les rendre un peu moins anxiogènes, je ne sais pas ?
- Speaker #0
Déjà, j'étais avec plusieurs professionnels de santé, mais pas forcément pendant la formation. Il y avait des sages-femmes, des kinés, une vétérinaire, une chimiste. Donc en fait, déjà, ça nous a beaucoup rapprochés. On avait ce soutien-là de se retrouver chaque mois et de pouvoir en reparler, de pouvoir se dire ce qu'on avait fait. On faisait vraiment un point à chaque fois et ça, c'était vraiment chouette. Ensuite, il y avait aussi l'entourage qui m'a aidée, mine de rien. Et vraiment, c'est vraiment en passant finalement à l'action que j'ai réussi à sortir un peu de cette éco-anxiété. Et notamment un peu par le militantisme. Je l'ai rejoint, donc je suis sur Toulouse. Tu as dû entendre parler du projet de la 69. J'ai notamment commencé à aller à quelques réunions. aller rejoindre ce mouvement parce que c'était une cause qui me tenait à coeur et en fait là j'ai ressenti du soutien pourtant le projet n'était pas du tout enfin pour moi ou même si en fait je parlais pas forcément je prenais pas la parole mais le fait d'y aller bah je me sentais soutenue je sentais qu'il y avait d'autres personnes qui qui avaient les mêmes pensées que moi et ça c'était vraiment chouette ça m'a permis de voilà de passer vraiment à l'action Et après, c'est finalement, si j'ai commencé cette activité d'indépendante en éco-infirmière, c'est aussi pour passer à l'action, en fait, parce que je me rendais compte que si j'allais aller dans tel ou tel service, j'allais avoir toujours les mêmes problématiques et j'allais être frustrée, en fait. Et du coup, je me suis dit, bon, allez, il faut passer à l'action et se lancer. Et donc, c'est comme ça que je suis sortie de cette éco-anxiété.
- Speaker #2
Et pendant cette formation, est-ce que, par exemple, il y a des chiffres ou des choses que tu as entendues qui, vraiment, là, sont venues te bousculer ? Et tu pourrais partager, par exemple, quand tu dis, en fait, on est ultra anxiogènes quand on fait cette formation, parce qu'en fait, on apprend tout autour de nous. Il y a plein de choses qui vont mal. Parce que c'est vrai que moi, qui suis dans l'écologie, alors j'ai tout l'aspect scientifique, biodiversité, etc. Mais c'est vrai que la partie santé, beaucoup moins.
- Speaker #0
Oui, par rapport aux chiffres marquants, et on en a parlé récemment, et donc toi, tu es aussi un peu concernée par rapport à tout ce qui est finalement la stérilité et le taux de spermatozoïdes qui a vraiment diminué par rapport aux années 50. Il a été divisé de moitié, en fait, c'est les spermatozoïdes par millilitre de sperme. C'est vrai que si on continue dans cette lancée, en 2050, les hommes ne pourraient avoir que 15 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme. C'est au moment où on considère qu'un homme devient stérile. C'est vrai que ça pose question et ça, c'est notamment aussi dû aux perturbateurs endocriniens. On sait aujourd'hui que ça a des conséquences et finalement, quand le gouvernement en a parlé... ils n'ont pas du tout parlé de ces problématiques-là, que les gens aussi avaient des difficultés à concevoir et que ça pouvait être dû à des facteurs environnementaux. C'est vrai que ça reste assez inconnu, même finalement, les perturbateurs endocriniens, on ne sait pas encore trop ce que c'est. Le fait de manger mal, on ne sait pas non plus trop les conséquences que ça a, mais en fait, manger des produits ultra transformés, si on en mange tous les jours, oui, ça peut poser problème. C'est une accumulation de choses, d'expositions qu'on peut avoir au quotidien qui va être impactante. On ne l'explique pas forcément aux patients, on ne l'explique pas forcément aux gens qui viennent nous voir pour avoir des bons conseils. C'est un peu le problème et c'est pour ça que j'ai changé ma manière de soigner parce qu'on est tellement dans le curatif et on n'est pas dans la prévention. La prévention, ça a vraiment été mis de côté. notamment même en école, en école infirmière, quand il y a quelqu'un qui nous dit ah oui, moi j'aimerais bien faire de la prévention on le regarde un peu en rigolant, en disant ah ouais, tu veux te planquer quoi Mais non, en fait, la prévention c'est le B.A.B.A., c'est ce qu'on devrait vraiment tout donner sur la prévention pour diminuer les pathologies, le nombre de patients à l'hôpital, on a des difficultés pour avoir des soignants à l'hôpital, et donc on devrait vraiment tout donner sur cette prévention, et surtout la prévention primaire. Parce que c'est vraiment ça, en fait. C'est vraiment dire aux gens, telle exposition peut nuire à votre santé et vous exposer et ensuite, par exemple, provoquer un cancer. Mais c'est possible de changer, en fait. C'est possible de, si vous utilisez ce produit à la place de celui-là, eh bien, vous pouvez diminuer vraiment cet impact sur votre santé. Comme on dit souvent, un polluant en moins, c'est une chance en plus. Donc c'est vraiment inciter les gens à... à moins s'exposer pour avoir une meilleure santé. Et pourquoi la prévention primaire ? J'insiste un peu là-dessus parce qu'on parle souvent de prévention, on va faire une mammographie. La mammographie, c'est déjà de la prévention secondaire parce que s'il y a déjà la tumeur, c'est déjà trop tard. Tandis que la prévention primaire, ça va être vraiment essayer de réduire le risque de cancer du sein en disant aux populations Mais... Si vous utilisez un produit, ça peut avoir une incidence, mais vous pouvez la diminuer. Donc ça peut être un peu anxiogène aussi, mine de rien, de dire aux gens ces informations, et c'est pour ça qu'il faut arriver à bien jauger, à bien l'amener. Et ça, c'est un peu toute la difficulté du métier aussi.
- Speaker #2
Puis ça doit dépendre du patient en plus, je suppose, parce qu'il y en a certains qui vont être ouverts à ce genre de choses et à se dire, j'ai envie de changer mon quotidien pour pouvoir aller mieux. Et puis tu dois aussi en avoir d'autres qui, eux, pour eux, c'est presque la fin du monde de devoir changer leur habitude. Et donc, ça ne leur plaît pas forcément, je suppose.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Mais c'est aussi, je pense, qu'on explique. pas au patient l'intérêt que ça a de changer si on lui expliquait réellement pourquoi il faut changer ses habitudes. Peut-être que, surtout si ça vient d'un professionnel de santé et d'un médecin, peut-être que là, le patient changerait ses habitudes. Par exemple, un patient qui va venir aux urgences pour une crise d'asthme sévère, on va lui donner ses traitements, on va le soigner sur l'instant T et il va rentrer avec des traitements pour essayer de diminuer sa crise d'asthme. Mais on ne va pas essayer de chercher dans son environnement, à la maison, qu'est-ce qui aurait pu provoquer une crise d'asthme et qu'est-ce qui provoque cette crise d'asthme pour essayer d'améliorer son quotidien et le fait qu'il ne revienne pas aux urgences pour cette pathologie. Donc c'est vraiment essayer d'avoir cette vision-là. On parle en fait en santé environnementale, on parle vraiment de One Health, avoir cette vision d'une seule santé entre la santé de l'homme, la santé environnementale et la santé animale. et dire que vraiment tout est lié, que si on prend soin de notre environnement, alors on aura une meilleure santé. Et c'est ce que j'essaye de promouvoir un petit peu, notamment aussi dans les écoles d'infirmières, où je réalise des cours auprès des étudiants, des futurs infirmiers, des futurs aides-soignants, pour leur expliquer ce que c'est la santé environnementale, l'intérêt. Donc j'aime bien reprendre un petit peu la base, c'est-à-dire la biodiversité, qu'est-ce qu'un écosystème, comment on est arrivé sur Terre. finalement est-ce qu'un ver de terre, un humain et un arbre c'est pareil ou c'est différent et que finalement on a des choses qui se ressemblent, on est déjà tous faits de carbone et que finalement les arbres ont un peu le même rôle que les poumons alors j'aime bien faire des petites similitudes pour donner des exemples concrets voilà, leur prouver que l'environnement est important pour nous et l'intérêt que ça a derrière. Ensuite, j'essaye d'être un peu plus concrète en parlant à l'hôpital comment on pourrait changer les choses pour que ça évolue. Je parle un peu de soins éco-responsables, essayer de penser le soin différemment. Surtout aussi l'utilisation de l'eau, quel est son circuit, quelle est l'importance de l'eau, de ne pas jeter des médicaments, par exemple dans le robinet, d'essayer d'éviter de... cette production de déchets à usage unique, par exemple en évitant peut-être de sortir quatre compresses, les diviser par deux. C'est des techniques et puis petit à petit, finalement, ça va être obligatoire de mettre ces choses-là en place pour aussi attirer les jeunes, mine de rien, parce que je pense que de plus en plus de jeunes se posent des questions et ont envie vraiment de relier leur activité professionnelle avec eux. avec leurs valeurs un petit peu écologiques.
- Speaker #2
En fait, quand tu parles d'environnement, c'est vraiment l'environnement du patient, comment lui, il est chez lui, comment ça se passe et qu'est-ce qui pourrait améliorer. Mais aussi l'environnement à une beaucoup plus grande échelle sur comment on est lié aux autres, aux animaux, à la nature. Et donc, en fin de compte, on fait partie d'un tout et que j'ai de prendre aussi soin du reste pour pouvoir prendre soin de nous.
- Speaker #0
Oui, tout à fait, c'est vraiment ça. C'est l'environnement intérieur, mine de rien, ça c'est quelque chose qui est assez méconnu, la qualité de l'air intérieur. La qualité de l'air intérieur est 4 à 5 fois plus polluée que l'air extérieur. Et mine de rien, on passe 80% de notre temps à l'intérieur. On a l'impression un peu, quand on rentre chez nous, que c'est notre petit cocon, qu'on est protégé. Mais ce n'est pas le cas. En fait, bien souvent, qu'on soit, qu'on habite en ville ou à la campagne, c'est pareil. Et ça, c'est souvent dû au fait qu'en fait, on n'aère pas assez notre logement. Donc, il faut que vraiment les systèmes de ventilation soient vraiment OK, qu'ils fonctionnent bien, qu'on aère tous les jours, au moins deux fois par jour, le matin, le soir, on dit environ 10 minutes. Parce que le problème, c'est que tous les meubles qu'on a achetés, qu'ils soient neufs ou pas, vont dégager des substances qui sont nocives aussi dans l'air. C'est ce qu'on appelle notamment les composés organiques volatiles, les COV. Et donc là-dedans, c'est une famille de polluants, il y a toute une sorte de polluants. Mais ces polluants vont se dégager de certains meubles, vont se dégager des combustions, comme si on allumait une bougie, par exemple, ou de l'encens, si on fait cuire quelque chose au gaz. En fait, tout ça, ça va s'accumuler dans l'air et ça va polluer l'air. Donc c'est pour ça que le fait de renouveler l'air, c'est vraiment ce qui va diminuer les polluants. Et ça peut avoir des impacts énormes, soit à court terme, par exemple des maux de tête, des migraines. de la fatigue ou soit long terme, ça peut provoquer des problèmes respiratoires. Donc ça, c'est vraiment hyper important déjà de protéger son environnement. Et puis ça peut être aussi, on parle en fait de différents facteurs en santé environnementale. Les différents facteurs, ça va être les facteurs physiques. Donc les facteurs physiques, on n'y pense pas trop, mais ça va être tout ce qui est la Wi-Fi, les ondes électromagnétiques, tout ça, c'est des facteurs qui vont impacter. Ça va être aussi les facteurs biologiques, donc par exemple les moisissures, s'il y a des moisissures, les poils d'animaux qui sont allergisants, la poussière. Et ça va être aussi les facteurs chimiques, ça va être tout ce qui est pesticides, notamment ces composés organiques volatiles, les perturbateurs endocriniens, etc. Et donc tout ça, c'est à prendre en compte au sein de son logement. C'est aussi, lorsque je fais des interventions, ce que j'essaie d'expliquer aux gens et ce que j'essaie d'expliquer notamment aussi aux jeunes parents et aux futurs parents. Parce que les personnes vulnérables, comme les femmes enceintes, les bébés, les fœtus, les enfants, ce sont des personnes qui sont plus vulnérables aux expositions, notamment des perturbateurs en vie, je sais bien. Et donc, en fait, lorsqu'on va accueillir un bébé, on va souvent refaire la chambre, on va... faire la peinture, acheter des nouveaux berceaux, etc. Et donc là, tout l'intérêt, c'est de leur expliquer que ça peut avoir des conséquences sur la femme enceinte et également sur le bébé. Donc du coup, si les meubles sont neufs, de les aérer pendant un certain temps avant de les mettre dans la chambre, d'utiliser, si possible, des peintures plutôt saines, avec des labels, ou alors de bien aérer la chambre, de ne pas la faire au dernier moment. Voilà, c'est tout un tas de conseils qu'on va essayer de donner aussi et qu'on va adapter en fonction de la personne qu'on a en face de nous.
- Speaker #2
Il y avait une copine qui m'avait dit que pour le lit du bébé, parce que moi je prends en seconde main, elle m'avait dit surtout regarde à ce qu'ils n'aient pas mis de la peinture sur le berceau. Tant pis s'il y a deux, trois rayures, mais c'est vraiment quelque chose où il n'y a pas de peinture. Donc c'est vraiment ce que j'ai fait par rapport à ça. Et c'est vrai que si elle ne me l'avait pas dit, je n'y aurais pas pensé.
- Speaker #0
Oui, la peinture, ça y joue vachement. Mine de rien, même dans les vieux bâtiments, on a encore de la peinture au plomb, par exemple. Donc ça aussi, faire attention aux vieux bâtiments. Et il y a vraiment plein de choses à dire au niveau périnat. Les professionnels autour de la petite enfance, il y a plein de choses à dire sur les perturbateurs endocriniens, les pesticides. Essayer d'utiliser plutôt des biberons verts plutôt que des biberons en plastique. Enfin, voilà, c'est très riche, très divers. très ambivalent.
- Speaker #2
Mais c'est surtout quand en plus, parce que vu que moi je suis baignée dedans en ce moment et donc je lis beaucoup à ce sujet-là, j'avoue que j'ai lu énormément de bouquins, ou même Sage Femme m'a proposé beaucoup de bouquins sur vraiment la santé mentale de la femme enceinte, de la santé, on va dire, physique aussi, comment gérer les émotions d'un bébé, quand lui est né, la différence qu'il peut y avoir quand il est dans ton ventre et quand il est à l'extérieur. Mais c'est vrai que tout ce que tu viens de me dire là, on n'en a jamais parlé, quoi. Alors que j'ai vraiment cette sensation que ça devrait faire partie intégrante d'un sujet, que l'on puisse... Moi, je n'avais jamais entendu que quand tu achètes des meubles, c'est bien d'aérer pour que les meubles puissent s'aérer, etc. Autant la peinture, je m'en doutais un peu, mais autant tout ça, je n'aurais jamais pensé si tu ne l'avais pas dit. Et malgré que j'ai une sage-femme vraiment très très bien et... très avancée sur certains sujets. C'est vrai qu'elle ne m'a jamais parlé de ce que tu viens de dire.
- Speaker #0
Oui, c'est un peu le problème. C'est que les professionnels de santé ne sont pas du tout sensibilisés. En fait, ils ne vont pas chercher l'information eux-mêmes. Il n'y a pas de cours sur ça. On en parle assez peu. Et c'est assez méconnu, en fait. Et du coup, en plus de ça, souvent, les médecins aiment bien avoir des chiffres clairs. Et le problème des perturbateurs endocriniens, des pesticides, c'est l'effet cocktail, on appelle ça. Donc quand on a différents polluants, ça va s'accumuler et ça va faire vraiment des effets un petit peu amplifiés parce qu'on accumule différents polluants. Et on ne connaît pas bien encore tout ça, mais on sait à l'heure d'aujourd'hui que ça a des conséquences. Et surtout, plus tard, les effets ne sont pas directs. C'est pour ça que c'est difficile d'avoir des résultats directement. Mais on peut très bien dire du principe qu'il faut appliquer le principe de précaution et conseiller les parents à aller vers des pratiques plus responsables et plus saines qui seront bénéfiques pour eux et pour leur bébé.
- Speaker #2
Et revu que tu disais que tu allais faire aussi des cours dans certaines écoles infirmières et infirmiers, comment c'est accueilli ? ce genre de cours ?
- Speaker #0
Alors, souvent, ils ne s'attendent pas trop, ils ne savent pas trop à quoi s'attendre, en fait. Dès le début du cours, ils sont plutôt ouverts. Il y en a qui sont au courant de certaines choses, il n'y en a pas du tout. Il y en a qui ne sont pas du tout intéressés non plus, je le vois. Mais ce n'est pas grave, je leur parle à la fin de la courbe, notamment la courbe du 10. Je la reprends, notamment cette courbe, pour parler de... d'éco-anxiété et d'environnement. Pourquoi j'aime bien parler de la courbe du deuil ? Parce que finalement, quand on parle d'environnement, d'écologie, c'est un peu pareil. On a différentes phases. Au début, on découvre, on dit que ce n'est pas nous, c'est les autres qui devraient faire des efforts. Après, on est un peu dans cette phase de déni, de dépression. Et quand on passe à l'action, c'est là qu'on arrive à avoir du positif. C'est un peu ça que je leur explique, même à la fin. Je leur dis, si vous êtes en face de personnes qui vous contredisent quand vous parlez de ça, qui ne sont pas d'accord, je leur dis souvent, ne perdez pas votre temps à parler avec eux parce qu'ils ne sont pas dans cette phase encore là. Ils sont encore souvent dans la phase du déni. Ils ne veulent pas voir ces choses-là, ils ne sont pas prêts. Donc je dis souvent, ne perdez pas votre temps. Et je dis, là, je sais aujourd'hui qu'il y en a qui sont dans cette phase-là. Et il leur dit, au contraire, c'est quand vous allez passer à l'action, quand ils vont voir que vous faites des choses, ça va être un peu l'effet mimétique. Et ils vont commencer à vous poser des questions, savoir pourquoi vous faites comme ça, comme ci. Et c'est comme ça que ça va faire évoluer votre entourage.
- Speaker #2
En septembre aussi, elle va sortir cette interview. C'est avec le psychothérapeute Eric Sutter. je ne sais pas si tu connais, il a écrit quelques bouquins sur l'éco-anxiété et il s'est spécialisé vraiment là-dessus. Et c'est ce qu'il disait, il disait que tant qu'on n'avait pas eu une émotion qui avait fait que l'écologie nous avait touchés et donc que maintenant, on avait envie de faire quelque chose. Donc au départ, on rentre vraiment dans ce que tu as dit, l'éco-anxiété avec le fait d'avoir plein d'informations, ne pas savoir où on est, être énervé après les gens, etc. Et qu'après, il y a la phase action, mais par contre, on ne peut pas obliger quelqu'un. à s'émouvoir, quoi, entre guillemets. Et que souvent, ça partait de l'émotion, l'action, et que, bah, en gros, on peut mettre des graines, et puis un jour, peut-être que cette graine, elle va prendre parce que, bah, il y a eu une émotion, parce que ce sujet-là, en fait, ça le concerne, ou alors c'est un membre de sa famille qui a été touché, ou peu importe. Et en fait, bah ouais, on ne peut pas demander aux gens, bah, de changer et de comprendre, et l'influence, comme tu disais, c'est l'un des meilleurs, l'une des meilleures choses en fin de compte, et encore plus quand on est... d'avoir fait ce changement.
- Speaker #0
Oui, carrément. Oui, non, c'est vrai, il a totalement raison. C'est vrai que je pense qu'on change à partir du moment où on a compris pourquoi, et peut-être aussi parce qu'il y a quelque chose qui nous a touchés plus profondément et qui nous a fait changer.
- Speaker #2
Toi, comment tu te sens après avoir pris ce chemin-là ? Est-ce que tu te sens heureuse et épanouie ? Oui.
- Speaker #0
Oui, je me sens heureuse. Je me suis tellement posée de questions pendant mes études. Je n'arrivais pas à trouver ma place réellement. Ça se passait bien, mais je ne trouvais pas ma place. Et pendant mes trois années d'infirmière, on va dire entre guillemets classique, je réfléchissais à chaque fois. Qu'est-ce que je vais faire ? Pourquoi je ne trouve pas ce que je veux faire dans la vie ? Et là, je me rends compte que je suis en phase, en fait. Je suis en phase avec moi-même, avec mes valeurs, avec ce que je ressens, ce que je fais au quotidien. Et du coup, je me dis que vraiment, ce que je dis, ce n'est pas n'importe quoi. Et que ça a des conséquences positives, en fait, surtout sur la santé. Et même si ce n'est pas évident qu'on fait face parfois à des murs, que... On aimerait qu'il y ait plus de personnes qui s'inscrivent aux ateliers de sensibilisation. On aimerait toucher plus de personnes aussi. Finalement, c'est planter sa petite graine, attendre que ça pousse. Vraiment essayer de dire un peu tout ce qu'on sait, de partager nos savoirs aux personnes et en espérant que ces personnes-là les partagent aussi derrière. Et voilà, par la suite, attendre que ça prenne. Mais oui, je reste là dans ce que je fais actuellement.
- Speaker #1
Tu penses que c'est un nouveau métier que tu es en train de faire dans le monde de la santé ou c'est quelque chose que chaque médecin pourrait faire lui à ce niveau ?
- Speaker #0
Oui, éco-infirmière, je pense que c'est vraiment un nouveau métier. J'espère que ça va se démocratiser et que tout le monde, petit à petit, va être formé aussi sur ces thématiques. Après, il faudrait que tous les professionnels de santé, les médecins, tout le monde soit formé. Il y a actuellement de plus en plus de personnes qui commencent à se poser des questions là-dessus, mais ça reste quand même assez minimaliste. Donc, je pense que, de toute manière, on est obligé de se tourner vers ce mouvement aussi là, que de plus en plus de jeunes aussi vont se former. Et peut-être, il faut attendre la génération des médecins qui est encore là, qui n'est peut-être pas encore, pour certains, qui n'est pas encore trop sensibilisée. Mais petit à petit, oui, j'ai bon espoir.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, pour être formée ou spécialisée en tant qu'éco-infirmière, on est obligé de faire une formation à côté de l'école. Il n'y a pas forcément cette spécificité dans l'école.
- Speaker #0
Alors en fait, le problème, c'est que ce n'est pas encore inscrit, reconnu. Éco-infirmière, en fait, ce n'est pas un diplôme universitaire encore. En tout cas, la formation que j'ai faite, c'est l'Institut de formation en santé environnementale, qui a été créé par un infirmier. C'est Philippe Perrin, un infirmier qui a travaillé sur ce sujet depuis 30 ans, depuis qu'il est à l'école. Il réfléchissait déjà comme ça. Et donc, c'est lui le pionnier de l'éco-infirmier en France. Et il a voulu créer un institut de formation pour ce qu'il avait de plus en plus de demandes et pour vraiment former les professionnels sur ces thématiques. Malheureusement, ce n'est pas encore reconnu. Donc, je n'ai pas de diplôme universitaire en plus. J'ai cette formation, mais voilà. Je crois qu'il y a un diplôme universitaire qui est sur la santé planétaire qui est sorti sur Lyon. Petit à petit, il y a des DU, des webinaires, il y a des choses qui se mettent en place. Mais en tout cas, en sortie d'école, non, je ne connais pas ce genre de formation, mais c'est financé personnellement.
- Speaker #1
Aujourd'hui, c'est soit on est comme toi et ça nous parle et on a envie de se former encore plus et puis après, pourquoi pas se lancer seul. dans ça, mais après sinon, si on est à l'hôpital, en tant qu'infirmière, on va dire en sortie d'école d'infirmière, il n'y a personne qui va venir t'appeler par rapport à cette spécificité que tu pourrais avoir.
- Speaker #0
Non, le problème, c'est qu'on n'a pas de cours là-dessus, ou alors c'est vraiment deux heures et sans vraiment expliquer ce que c'est la santé environnementale. Il y en a, il y a des formateurs qui sont sensibles et du coup, qui en parlent, qui en parlent un peu plus. Ça dépend des formateurs, encore une fois aussi, mais il y en a qui n'en parlent pas du tout et qui ne sont pas sensibilisés. Et donc, c'est ce que je leur dis souvent. En fait, à la base, Hippocrate disait que ton alimentation soit ton meilleur médicament. Donc, les médecins prêtent serment à Hippocrate. Mais finalement, en huit ans d'études, ils n'ont que 15 heures sur l'alimentation. Donc, on a vraiment perdu ce côté prévention environnement et la base. Et donc, même en soins infirmiers, on parle très peu d'alimentation et très peu de notre environnement en règle générale, en fait. Donc, c'est vrai que non, c'est pas... Même quand on rentre dans des services et qu'on pose des questions autour de l'environnement, on nous regarde avec des yeux un peu... Pourquoi même pas cette question, quoi ?
- Speaker #1
Moi, je passe par une sage-femme, donc pour l'accouchement, etc. Et je suis aussi inscrite dans une clinique. Mais c'est vrai que moi, j'ai vraiment vu la différence entre les deux par rapport à comment... à nous expliquer comment... corps fonctionne pour accoucher, etc. Où la sage-femme, elle est très orientée là-dessus. Et donc, elle explique vraiment hormonalement comment ça se passe. Qu'est-ce que fait la péridurale ? Qu'est-ce qu'elle ne fait pas ? On peut avoir confiance dans son corps, etc. Et alors que là, j'ai fait quelques rendez-vous, mais directement en clinique, donc avec une gynécologue. Et là, par contre, on ne m'a parlé que de pathologie. Et en fait, en tout cas, dans ce que tu exprimes par rapport... à la prévention. J'ai vraiment cette sensation qu'en fait, aujourd'hui, on apprend aux personnes que quand il y a un problème, voilà ce qu'il faut faire. Mais en fait, on n'explique pas le avant le problème Oui,
- Speaker #0
c'est tout à fait ça. On parle plus de système de maladie que de système de santé, finalement. Et quand on va chez le médecin et qu'on lui dit Bonjour docteur par exemple si on lui dit J'ai lu une émission hier soir sur les perturbateurs endocriniens et ça m'a vraiment stabilisé, comment je pourrais faire pour rester en bonne santé ? Il va vous regarder avec des yeux un peu ébahis et vous dire Oula, je pense que vous êtes un peu stressé. Est-ce que je vais vous prescrire des antiolytiques ? Je stigmatise un peu, mais c'est un peu ça. On n'a pas l'habitude de sortir du médecin sans sortir avec une ordonnance. Pourtant, c'est la base. Le but, c'est de rester en bonne santé et donc de donner des conseils pour rester en bonne santé.
- Speaker #1
C'est vrai, j'ai eu un Covid long. C'est le truc qui m'a le plus perturbée. C'est que tous les médecins, vu qu'ils ne trouvaient pas ce que j'avais, parce que mon cœur et mes poumons allaient très bien, alors que tout le monde... disaient que le Covid c'était lié au cœur et au poumon et donc ils étaient tellement perturbés de pas trouver parce que moi là-dessus j'allais très bien, qu'ils me disaient tout le temps c'est dans la tête, c'est dans la tête, c'est dans la tête mais point quoi, genre c'est dans la tête point, et donc c'est par moi-même j'ai décidé d'aller voir une psy en me disant, s'ils me disent que c'est dans ma tête on va aller voir, mais en fin de compte il y avait un peu des deux forcément il y avait eu beaucoup d'anxiété liée à tout ça et donc heureusement que d'un côté je suis allée voir une psy mais il n'y avait pas que ça, il y avait aussi un problème au niveau du mastoma mais qu'ils ont mis vachement longtemps à trouver parce que vu qu'ils ne trouvaient pas le premier truc, donc la pathologie qu'ils pensaient, mais en fait, après, derrière, c'était dans la tête, mais il n'y avait pas de suivi, il n'y avait rien. Et on avait trouvé ça. Vraiment, ça m'avait manqué. Je suis allée voir plein, plein, plein de personnes de médecine douce et en fin de compte, je suis allée les voir juste pour avoir une oreille attentive. Un peu ce que tu viens de dire, quoi. En fait, je n'avais pas forcément besoin d'une ordonnance à la fin. J'avais juste besoin qu'on m'écoute. et qu'on me dise, essaye ça ou essaye ça. J'ai eu aussi un problème avec, là, je rentre un peu dans les détails, tant pis, mais j'ai eu un problème avec une pilule où j'ai eu pas mal de soucis. Et c'est moi qui ai fini par dire, en fait, j'ai des soucis depuis deux ans et j'ai cette pilule depuis deux ans. Est-ce qu'il y aurait un lien ? Et pareil, là, au départ, il a fallu que je bataille pour qu'ils se disent, ah, peut-être que... Et j'ai vu plusieurs médecins et à chaque fois, c'est la même médecin qui m'a aidée, mais c'est à la bichée. Près de chez mes beaux-parents, donc ce n'est pas ma médecin traitant. Mais à chaque fois, c'est elle qui a décidé de dire, Bon, stop, vas-y, qu'est-ce qui se passe ? On prend de A à Z tout ce qui s'est passé dans ta vie. Et à chaque fois qu'on a fait ça, à la fin, on a vraiment trouvé ce qui n'allait pas, ce qui se passait et ce que je pouvais changer pour aller mieux. Et derrière, ça allait mieux.
- Speaker #0
Oui, réfléchir et essayer de reprendre de A à Z et trouver des solutions comme ça. Mais oui, non, mais c'est...
- Speaker #1
Oui, sans prendre le pourquoi je suis venue ? À chaque fois, les autres médecins, ils restaient. Si je reprends le Covid, ils étaient... Ah, ça arrivait avec le Covid. Donc, si ça arrivait avec le Covid... Et elle, en gros, elle m'a dit,
- Speaker #0
on oublie tout.
- Speaker #1
On part du principe que t'as pas eu le Covid, t'as mal où ? Et là, je lui ai dit, j'ai mal ici. Et là, elle m'a dit, OK. Et là, elle a commencé à chercher. Elle m'a dit, tiens, c'est bizarre. Et en fait, elle avait mis complètement de côté le fait que ça soit le Covid. Alors certes, c'est le Covid qui m'a donné ça. Mais le fait qu'elle le mette de côté, en fait, elle est partie sans a priori. Et c'est grâce à ça, en fait, après, derrière, qu'on a trouvé ce que j'avais. qu'elle a pu m'orienter vers des spécialistes liés à tout ce qui est problème de digestion. Mais avant elle, qui vraiment a dit stop, on arrête, on oublie la maladie, et ce qu'elle fait normalement, et on va vraiment partir de toi et de ce qui se passe, avant, on disait juste, bosses-tu dans ta tête. Et je trouve que c'est vraiment par là, en fait, avec ce que tu dis. C'est qu'en fait, on ne prend pas toute l'histoire, en fin de compte, qu'il y a autour de la personne, que ce soit de son environnement, où elle peut avoir mal. de la pathologie et ce que normalement elle devrait faire sur le corps. Et en fait, on oublie plein de possibles chemins.
- Speaker #0
C'est ça. C'est totalement ça. En santé environnementale, j'aime bien le comparer à un puzzle. C'est vraiment, on prend une pièce puis une pièce, puis en fait, on commence à avoir une vue d'ensemble petit à petit. C'est tellement vaste. Il faut réussir un peu à faire ses liens avec les différentes choses, différents facteurs qu'on a autour de nous. Et ce qui est dur, mais en même temps, c'est ce qui fait la beauté un peu de cette thématique. Je pense qu'en plus,
- Speaker #1
ça doit être encore plus intéressant, parce que vu que chaque personne est différente, en fin de compte, l'histoire derrière son malaise, sa maladie ou n'importe quoi, en fin de compte, elle peut être ultra intéressante. Et derrière, ce n'est pas toutes les mêmes solutions, en mode, c'est sirop pour la toux parce que la baleine a gorge.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. C'est vrai que chez moi, ça, ça me manquait vraiment beaucoup. Alors, on ne peut pas trouver à chaque fois l'origine de toutes les maladies, mais de ne pas expliquer certaines origines, ça me manquait en fait. J'avais besoin de ça, j'avais besoin de comprendre aussi, et surtout d'agir, comment agir pour aller mieux, et pour protéger notre santé aussi. Peut-être que ça, je ne l'ai pas dit, je ne fais peut-être pas le lien encore réellement, mais pendant ma troisième année d'infirmière, on m'a découvert une maladie chronique, un déficit immunitaire, une maladie génétique en soi, donc c'est vrai que j'ai... Des fois, je me demande est-ce que l'environnement n'a pas eu un lien aussi, mais en fait, je ne le saurais jamais. Donc, je le mets un peu de côté aussi, mais peut-être que c'est aussi par là que je suis rentrée un peu dans l'environnement et c'est possible.
- Speaker #1
La santé, en fin de compte, c'est quelque chose d'extra important. C'est au moment où ça ne va plus qu'on s'en rend compte. En fin de compte, le reste, ça compte presque moins que la santé. Quand on va bien, on ne pense pas même. Une fois après, moi, par exemple, qui vais beaucoup mieux aujourd'hui, c'est vrai que des fois, je fais des montagnes de certaines choses. Et quand je me rappelle à quel point ça allait mal et à quel point ce genre de sujet, j'en avais rien à faire au moment où j'étais malade, c'est vrai que ça a permis de prendre du recul. Et d'un autre côté, non, je me dis que je suis presque merci au Covid parce qu'il m'a permis de prendre du recul sur plein de choses. Et moi, je pense, je suis même sûre que c'est grâce à ça. que je suis rentrée après derrière dans l'écologie et que j'ai décidé d'en apprendre plus. Alors pas par le même chemin que toi, mais je pense que ça m'a permis de redescendre sur tout ce qui se passait autour de moi pour vraiment réfléchir à ce qui se passait dans quelque chose de plus global et pas que sur ma personne.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que la place de la santé environnementale et surtout de l'environnement à l'hôpital, c'est compliqué parce qu'on dit un peu la santé n'a pas de prix. Alors oui. mais c'est un peu quand même. Parce qu'en fait, on pourrait faire des économies sur tout ce qu'on jette. Ça a un prix énorme, mine de rien. Ce qu'on appelle les déchets, les déchets vraiment, tout ce qui est les déchets jeunes, vraiment toxiques, ça c'est très cher en fait. Et on pourrait faire des économies dessus et voir comment on pourrait après mieux s'en servir aussi. Et donc c'est un peu, je pense, c'est un peu paradoxal, mais les soignants ont un peu cette vision aussi. Et du coup, on fait moins attention à ce qu'on utilise. Même quelqu'un qui lui fait attention chez lui, peut-être fait moins attention à l'hôpital. Et ça, c'est un peu paradoxal, mais en fait, on a été formés comme ça. Et c'est dur d'arriver aussi dans un service et de changer, de demander aux gens de changer leurs habitudes. Et aussi, à l'hôpital, il y a ce côté hygiène. Donc, voilà, il faut revoir les pratiques. Et ça, c'est... Il est un peu long à faire.
- Speaker #1
En fait, il faut revoir les pratiques et aussi toute la partie connaissance des gens sur le sujet.
- Speaker #0
Les pratiques, les connaissances, les protocoles et du travail.
- Speaker #1
Mais par contre, ça doit être super intéressant de réfléchir à ce nouveau paradigme.
- Speaker #0
Oui, c'est très intéressant, très enrichissant. Ça demande d'être à jour aussi sur l'actualité, mine de rien. Parce que ça change beaucoup, ça évolue vite. Maintenant, on a de la chance. plusieurs journaux, notamment moi je suis abonnée au Monde, je trouve que c'est vraiment pas mal. Toujours s'actualiser au courant de certaines lois, certaines réglementations et puis le réseau qui est important avec l'école, notamment l'école de santé environnementale, on a gardé un très bon réseau où on se met aussi les nouveaux articles qui peuvent sortir, les conseils, donc ça c'est chouette.
- Speaker #1
C'est quoi tes prochains objectifs ?
- Speaker #0
Alors, mes prochains objectifs, ce serait finalement de pouvoir vivre correctement de la santé environnementale. Parce que là, actuellement, comme tout entrepreneur au début, on ne se paye pas. Donc, ce serait de pouvoir en vivre et surtout d'être épanouie dans ce que je fais. Mais après, je pense d'une part plus personnelle, ce serait vraiment de... retrouver ce contact avec l'environnement, de vivre plus en harmonie avec. Par exemple, d'avoir un habitat autonome, de réfléchir vraiment avec l'environnement et comment faire pour avoir son énergie grâce au soleil, grâce au vent, etc. Ça, c'est peut-être plus un objectif de vie, finalement. Mais oui, voilà, c'est... de sensibiliser le plus de monde possible et qu'on change un peu nos perspectives par rapport à l'environnement.
- Speaker #1
Est-ce que tu aurais une fierté que tu voudrais nous partager ?
- Speaker #0
J'ai une fierté du côté professionnel. Ce serait, là, je vais bientôt participer. Je vais être co-jurie d'un mémoire de soutenance pour une élève de troisième année d'école infirmière. Et c'est sur un sujet de santé environnementale. Donc ça, je me dis, ça ne fait pas très longtemps que j'ai attaqué. Et donc, je suis plutôt fière d'avoir été invitée à participer à ce projet. à ce mémoire et je suis surtout contente qu'une élève travaille sur cette thématique parce que vraiment, quand je lis son mémoire, j'ai l'impression aussi de me retrouver. Et surtout, je me rends compte que ça touche aussi d'autres personnes et notamment les jeunes et donc ça me donne de l'espoir. Donc ça, c'est très chouette. Et après, plus au niveau personnel, je dirais que je suis assez fière quand j'entends mes proches. donner des conseils à leur tour, donc des choses que je leur ai dites et comme ça, je passe moins pour la personne chance, maintenant c'est les autres. Mais c'est surtout qu'ils appliquent ce que je leur ai dit et qu'ils donnent à leur tour leurs conseils et ça aussi, je pense que c'est une cherté que j'ai en ce moment.
- Speaker #1
Et pour finir, la dernière question c'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?
- Speaker #0
L'écologie pour moi, c'est de prendre soin de son environnement. C'est vraiment ce concept One Health, on prend soin de sa santé, mais ça veut dire qu'on va prendre soin de la santé de la planète. On prendra soin aussi des oiseaux, des animaux. On essaye de vivre tous en harmonie les uns avec les autres. Mais je sais très bien qu'on n'est pas dans un monde de bisous de morses non plus. avec le nombre d'habitants. Mais actuellement, c'est essayer de penser vers la sobriété, donc aller vers le moins, de repenser un peu notre consommation. Et voilà, je dirais que l'écologie, c'est un peu plus penser vers le moins pour aller vers le plus de santé et protéger sa biodiversité, protéger tout ce qui nous entoure finalement. Recréer du lien.
- Speaker #1
Est-ce que vous voudriez rajouter quelque chose ?
- Speaker #0
Je te remercie déjà de m'avoir invitée. Et surtout, j'espère avoir donné un peu d'espoir. Pourquoi pas aux professionnels de santé qui se posent des questions. N'hésitez pas à me contacter si jamais. J'ai aussi une page Instagram qui s'appelle Vivant. Vivant par rapport au film, notamment Vivant de Yann Arthus-Bertrand. Et donc, de garder espoir et surtout de passer à l'action. Ça permet de diminuer son écho en CP. Et il y a plein de nouveaux métiers qui sont chouettes, je pense, pour aller vers quelque chose de plus sobre et de prendre soin de la commune.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si le cœur t'en dit, n'hésite pas à t'abonner, à me laisser un commentaire sur Spotify et iTunes ou encore à me contacter sur les réseaux sociaux. Évidemment, tu peux aussi participer financièrement à l'évolution de ce podcast en me retrouvant sur Tipeee. En attendant, mardi prochain. Je te souhaite évidemment de prendre soin de tes écologies.