- Speaker #0
Bonjour Mélanie.
- Speaker #1
Bonjour Amélie.
- Speaker #0
Je suis ravie de t'avoir sur mon podcast et comme d'habitude je pose la première question comment vas-tu si je te parle d'écologie ?
- Speaker #1
Eh bien je vais pas très bien parce que ben voilà on est confronté aujourd'hui à une situation d'extinction du vivant, de réchauffement climatique donc On ne peut pas dire que ça soit la pleine santé. Il y a une série en ce moment qui s'appelle La Fièvre. Je trouve que ça va bien avec l'époque, en fait.
- Speaker #0
Ok, je ne connais pas du tout.
- Speaker #1
Ah, c'est génial. Je te la conseille, mais je crois que c'est sur Canal. Moi, je me suis fait avoir. Quand on a déménagé à Angers, je me suis abonnée à Canal Plus Séries. Il y avait une offre, machin, truc. Et du coup, c'est vraiment une super série.
- Speaker #0
Elle parle de quoi cette... ?
- Speaker #1
Elle parle d'une potentielle guerre civile en France, notamment liée au conflit identitaire, sur fond de suprématie des réseaux sociaux et comment les réseaux sociaux peuvent nous amener justement à mettre de l'huile sur le feu et à développer les tensions identitaires. Là, c'est sur le fond identitaire. mais pourrait très bien être sur un fond de réchauffement climatique.
- Speaker #0
Et cette deuxième question qui va te permettre de te présenter et donc d'en savoir un peu plus sur toi, c'est quel a été toi ton chemin dans l'écologie ? Comment toi tu te présenterais sous le prisme de l'écologie ?
- Speaker #1
Alors mon chemin dans l'écologie, je pense qu'il démarre dès la prime enfance. J'étais petite enfant dans un village à 50 km de Paris. On avait la chance d'avoir un grand jardin et j'ai des souvenirs d'émerveillement dans ce grand jardin, d'émerveillement face à la nature. Et je pense que c'est ça le début, ma prise de conscience. Après, ça a mis du temps, même si ma mère avait un bouquin qui s'appelait Le guide de l'anticonsommateur Donc il y avait quand même quelques graines comme ça, que j'ai toujours d'ailleurs, que j'ai gardées. C'était déjà dans les années 70, il y avait déjà évidemment cette conscience-là. chez certaines personnes. Et puis après, ça a mis du temps, mais c'est des rencontres, notamment avec une boulangère. Et ensuite, donc, une prise de conscience. Quand j'ai démarré ma vie professionnelle, j'ai été spécialisée dans la culture. Et puis à un moment, dans la fonction publique également, je me suis dit, en fait, c'est pas ça que je veux faire. Je veux faire quelque chose qui fasse avancer l'écologie. Mais à l'époque, cette prise de conscience, c'était dans les années 2000. Début 2000, il n'y avait pas beaucoup de choses. Et du coup, pour trouver un biais professionnel qui soit conforme à ce que j'avais envie de faire, j'ai pris tous les produits que je consommais, j'ai pris la revue Biocontact. Et en fait, j'ai écrit, j'ai fait des candidatures spontanées à toutes les marques des choses que je mangeais et toutes les pubs qu'il y avait dans Biocontact. Et du coup, c'est comme ça qu'en fait, j'ai bifurqué. Et j'ai commencé à bosser dans le monde de l'écologie grâce à Biocontact. Je ne sais pas si tu connais cette revue gratuite, mais voilà. Non,
- Speaker #0
je ne connais pas. Et cette conscience écologique, tu dirais qu'il y a eu un déclic qui t'a donné envie de le faire dans ton professionnel ou ça s'est fait vraiment petit à petit ?
- Speaker #1
Moi, j'ai l'impression que la rencontre avec la boulangère bio quand j'étais à Sainte a été super importante parce que c'était une femme qui rayonnait, mais vraiment. Et puis je me souviens, bon d'abord elle faisait du super bon pain bio et puis elle rayonnait. Et en fait, je parlais beaucoup avec elle à la fin du marché. Je restais pendant qu'elle rangeait son petit stand dans le marché et tout. Et ça m'a beaucoup, cette rencontre-là m'a beaucoup aidée. Et puis à Sainte aussi, j'étais, mon appart était en face d'une boutique artisan du monde. Je ne connaissais pas à l'époque. Fréquenter cette boutique m'a éveillée aussi à tout ce qui était commerce équitable. À une époque où, finalement, on n'en parlait pas trop. C'était pareil dans les années 2000.
- Speaker #0
Et à la suite de Bio Contact, tu as contacté plein de personnes. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Speaker #1
J'ai été prise, j'ai été embauchée par une boîte de Paris qui s'occupait de salons bio, bien-être, des gros salons grand public. comme Marjolaine, qui est le plus gros salon bio de France, et d'autres salons qui s'appelaient Vivre Autrement, Rentrer Zen, Médecine Douce, etc. Et donc j'ai bossé pour cette boîte pendant cinq ans. J'ai commencé, en fait, ils m'ont recrutée parce qu'ils créaient un salon plutôt culturel et j'en ai dit monde de la culture, le salon de l'estampe. Et en fait, j'ai ensuite bifurqué de la culture à l'agriculture, j'ai envie de dire, en travaillant pour ces salons. Alors, j'avais un poste de commercial, je vendais des stands, mais je rencontrais énormément de gens, énormément impliqués dans tout ce qui était agriculture biologique ou développement personnel.
- Speaker #0
Il y avait les deux qui se rejoignaient, l'écologie intérieure. Donc développement personnel, etc. Et puis l'écologie un peu plus extérieure par rapport à l'agriculture biologique.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et le milieu du développement personnel, tu l'avais aussi touché avant ça ? Ou pareil, ça a été une aventure où tu as connu ces deux types d'écologie ?
- Speaker #1
Non, j'avais déjà touché à des choses. J'avais en fait une amie qui m'avait pas mal sensibilisé. C'est déjà... peu à tout ce qui était éveil spirituel et donc j'avais quand même une sensibilité à ça, une ouverture d'esprit on va dire. Et du coup le fait de bosser pour ce salon qui s'appelait Rentrer zen, qui s'appelle zen beaucoup d'ailleurs maintenant, ça a développé en fait plein de connaissances, de plein plein de techniques diverses et variées auxquelles j'ai pu me confronter. On a mis en place des ateliers à ce moment là. dans les salons, c'est-à-dire des endroits où on pouvait expérimenter réellement certaines techniques, en plus d'en entendre parler, puisqu'il y avait des conférences, et là, on a mis en place des ateliers, et du coup, j'ai testé pas mal de choses dans ce cadre-là. Et puis pour voir aussi si un exposant était sérieux, on allait souvent les rencontrer en amont, pour voir si ce n'était pas du charlatanisme, si c'était sérieux. Donc à travers ces rencontres également, j'ai pu avoir pas mal d'expériences, diverses et variées.
- Speaker #0
Comment tu as continué après dans ton monde professionnel, vu que tu m'as dit que tu étais restée 5 ans ? Tu as fait autre chose après ?
- Speaker #1
Voilà. Alors après, je me suis dit... Alors après, j'ai eu mon fils et ma mère qui était à Bordeaux me faisait un gros lobbying pour que je redescende m'installer à Bordeaux. On était à Paris. Du coup, je me suis dit, je voulais créer ma boîte, mais je n'avais pas d'idée. Et du coup, ce qui s'est passé, c'est qu'il y avait une boutique que j'aimais beaucoup à Paris qui s'appelait Alter Mundi, qui était justement une boutique de commerce équitable et de... commerce local éthique et ils cherchaient à ouvrir des boutiques en région. Et du coup, pour aller à Bordeaux, j'ai décidé d'ouvrir une boutique Alter Mundi à Bordeaux. Et du coup, j'ai fait ça pendant quatre ans. Et là, ça m'a ouvert. D'abord, c'était super sympa. Je jouais à la marchande et en même temps, j'avais ma petite entreprise. Et en même temps, les gens qui venaient dans cette boutique... C'était des gens qui étaient plutôt intéressants, déjà sensibilisés. Donc il y a eu de belles rencontres humaines, à la fois avec les fournisseurs et aussi avec les clients. J'avais au sous-sol un lieu d'expo, donc j'accueillais aussi de la musique parfois, des expos photos, des artistes. Donc c'était vraiment super et ça m'a permis d'être bien implantée dans Bordeaux rapidement, d'avoir un réseau important. sur Bordeaux rapidement. Et ensuite, après cela, je savais que ça allait m'amuser, mais pas trop longtemps, parce que jouer à la marchande, ça a quand même des limites. Donc au bout, je savais que c'était un contrat de 3 ans avec Alter Mundi, donc ça tombait bien. J'ai mis un an pour revendre ma boutique, et ensuite, j'ai eu ma deuxième fille. Là, je ne savais pas ce que j'allais faire après. Et puis, j'avais des amis qui bossaient pour les écologistes. enfin les Europe Écologie des Verts, enfin non, même les Verts à l'époque, puisque le parti qui est devenu Europe Écologie des Verts en 2011, je crois, et à ce moment-là, cette amie m'a contactée en me disant que le groupe écologiste de la mairie de Bordeaux cherchait un nouveau collaborateur, une nouvelle collaboratrice. Du coup, j'ai postulé et j'ai fait ce métier à partir de 2012, ensuite jusqu'en 2000, jusqu'à... en gros jusqu'à ce qu'on gagne les élections en 2020.
- Speaker #0
Ok, pendant 8 ans.
- Speaker #1
Oui, alors j'ai eu un intermède où j'ai voulu un peu arrêter la politique et je suis devenue prof de yoga. Ça aussi, c'est le lien entre l'écologie intérieure et l'écologie extérieure. Je faisais du yoga depuis un certain temps et j'ai rencontré une prof quand j'ai déménagé à Bordeaux parce que j'étais dans la banlieue de Bordeaux. Quand j'ai déménagé à Bordeaux en 2016, j'ai rencontré une prof qui m'a... m'a fait d'un cran par rapport aux ressentis dans le yoga. Et du coup, j'ai eu de tels ressentis que je me suis dit que j'avais envie de faire partager. ce type de ressenti moi aussi à d'autres personnes. Et c'est comme ça que je me suis formée dans l'école où elle s'était formée, parce que vraiment il y avait une sorte de lignée implicite qui s'est mise en place. Et donc j'ai aussi enseigné le yoga pendant toute l'année 2019-2020, tout en faisant la campagne pour les élections municipales, parce que j'avais essayé d'arrêter la politique et en fait... je n'ai pas véritablement réussi.
- Speaker #0
Ok. Ce que je vois dans ton parcours, c'est que ça a quand même réussi assez rapidement à t'entourer de gens qui pensaient comme toi en termes d'écologie. Et je sais que c'est quelque chose parfois quand on est en éco-anxiété qui est un peu compliqué de trouver des gens qui nous permettent de nous booster et d'aller mieux parce qu'ils pensent comme nous. Et toi, en fin de compte, tu as vite trouvé ces personnes-là grâce aux différents métiers que tu as pu faire.
- Speaker #1
Oui, parce que tu vois, je ne savais pas comment faire à l'époque, dans les années 2000, justement pour rejoindre ce monde de l'écologie. Moi, j'avais fait sciences politiques à la base. Du coup, tu vois, quand j'écrivais aux entreprises qui vendaient de l'alimentaire, je leur disais que j'étais capable de tout faire, que je me sentais capable de tout faire. Mais c'est vrai que ce n'était pas forcément évident. Ils m'ont dit que ton préféré peut-être, c'est Aide-toi, le ciel t'aidera Et que du coup, quand on veut faire un truc, il faut… Il faut se booster soi-même et quand on se booste, il y a des portes qui s'ouvrent.
- Speaker #0
Oui, parce que toi, tu as eu plein de rebondissements dans tous les métiers que tu as faits et à chaque fois, tu as réussi à le lier à l'écologie.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'était un peu mon fil directeur à partir de ma prise de conscience.
- Speaker #0
Est-ce qu'à un moment donné, tu as pu avoir un ras-le-bol de l'écologie dans le sens où, toi, ça fait depuis les années 2000 que tu as eu ce déclic ? Et on sait que là, on en parle beaucoup ces dernières années, mais vous étiez quand même assez seul au début des années 2000. Donc, est-ce qu'être un contre-courant comme ça, ça ne pouvait pas être fatigant et à un moment donné, en avoir marre de se sentir à côté ?
- Speaker #1
En fait, quand tu travailles dans l'écologie, forcément, tu t'entoures, comme tu disais tout à l'heure, tu t'entoures finalement d'un réseau qui pense comme toi. C'est d'ailleurs un peu le problème aujourd'hui dans notre société, c'est qu'on est un peu enfermés dans des groupes et que les différents groupes ne se côtoient pas, ne se parlent pas. Il n'y a pas vraiment de lien dans les différents... C'est aussi ça qu'explique d'ailleurs la série La fièvre dont je te parlais au début. Moi je navigue, je vis dans effectivement un environnement où tout le monde pense comme moi. Et d'ailleurs, ça nous fait toujours drôle quand on se prend des tôles aux élections parce qu'on se dit mais attends, mais nous, tous nos copains, ils votent comme nous et en fait, on fait si peu de résultats, on ne comprend pas, tu vois. En fait, c'est qu'on est dans notre petite bulle et qu'en fait, à côté, il y a plein de gens qui ne pensent pas comme nous. Et les réseaux sociaux aussi font que ces bulles-là se referment sur elles-mêmes. Il y a très peu de ponts et je crois que c'est bien le mal de notre... de notre société aujourd'hui, c'est le manque de ponts et le nombre de murs.
- Speaker #0
Et le nombre de murs ?
- Speaker #1
Le nombre de murs, oui, tu sais, parce qu'on dit que pour faire la paix, construire des ponts et pas des murs, détruire des murs et construire des ponts. Et là, je crois qu'on s'emmure, on est dans une société qui est tellement anxiogène qu'on s'emmure tous dans ce qu'on peut avoir qui peut nous protéger, et dans nos certitudes, et du coup, ben voilà. On manque de liens les uns avec les autres. Les bulles, je ne sais pas comment les nommer, je les vois comme ça dans ma tête, mais c'est toutes ces bulles sociales où on est tous, chacun dans notre petit environnement hermétique.
- Speaker #0
Comment on va chercher les personnes qui ne pensent pas comme nous en termes d'écologie ? Puisque tu disais, aux élections, on est vachement étonnés parce que tous les gens autour de nous, ils pensent comme nous. Et en fin de compte, il n'y en a pas tant que ça parce qu'on n'a pas des gros scores. Donc comment on va chercher ces personnes-là ?
- Speaker #1
C'est toute la difficulté d'aller chercher ces personnes-là. En fait, moi je pense que par rapport aux quartiers par exemple, il fut un temps historiquement où le Parti communiste était très présent dans les quartiers et faisait de très bons scores. Et en fait finalement, ensuite ils ont déserté les quartiers et dans les quartiers... qu'est-ce qu'il y a comme vote ? Il y a des votes de peur. De peur justement de gens qui ne construisent pas de ponts mais plutôt des murs entre eux. Peur de l'autre, peur de l'étranger. peur de celui qui ne vit pas comme moi, peur de perdre mon statut social, et ce qui fait des votes extrêmes, plutôt malheureusement dans les quartiers c'est plutôt extrême droite, et bon aussi un peu d'extrême gauche quand même, mais c'est quand même l'extrême droite qui domine aujourd'hui, et le truc c'est qu'il y a un travail de fond qui n'a pas été fait depuis des décennies dans les quartiers, c'est-à-dire qu'ils ont été désertés. Les classes moyennes, enfin, tout le monde est parti. Et du coup, ces populations qui sont dans les quartiers, en fait, sont quand même assez enclavées. Et ce qu'il faudrait, c'est y retourner, en fait. C'est réouvrir les quartiers. Mais voilà, une fois que j'ai dit ça, il y a des choses à faire. C'est sûr qu'il y a des choses à faire.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que tu entends par quartier ?
- Speaker #1
Je pense aux quartiers type politique de la ville, tu vois, les grands ensembles d'immeubles qui sont les quartiers qui cumulent à la fois le plus de logements sociaux et le plus de pauvreté.
- Speaker #0
Non, toi, ce que tu préconiserais, ce serait que les politiques se rapprochent de ces populations-là pour mieux les comprendre et donc leur proposer des choses qui leur ressemblent le plus et donc, de cette manière-là, construire des ponts.
- Speaker #1
Ouais, moi je pense qu'il faudrait essayer de refaire se parler les gens en fait entre eux. C'est un travail des politiques, mais il y a aussi tout ce qui est centres sociaux, centres socioculturels, qui ont de moins en moins de moyens et qui font ce qu'ils peuvent. Mais voilà, c'est compliqué parce qu'on ne met pas forcément les moyens justement dans ces quartiers. pour qu'il y ait plus de liens en fait entre les gens. Alors il y a le système de la politique de la ville voilà mais en fait on se rend compte dans les faits que ça donne pas grand chose.
- Speaker #0
On se rend compte que ce serait remettre du lien au départ entre les gens ?
- Speaker #1
Ouais, remettre du lien ouais. De toute façon l'écologie c'est un peu ça, c'est le respect, comment dire, c'est... c'est que tout le vivant arrive à exister de manière... Ce n'est pas le monde des bison-ours, mais ce que je veux dire, c'est l'écosystème. C'est qu'en fait, on vit tous, humains et non-humains d'ailleurs, vivants, animaux, végétaux, minéraux, on est dans un écosystème qui s'appelle l'écosystème Terre. Et l'idée, c'est qu'on puisse tous, chacun, même de chaque élément, un élément humain, minéral, animal, végétal, vivre en symbiose et en harmonie. Ça ne veut pas dire que symbiose et harmonie, ça ne veut pas dire qu'on a besoin de se nourrir. Mais normalement, on devrait être capable de vivre sans trop tuer, juste pour le plaisir. Le seul moment où on peut, à la limite, tuer d'autres êtres vivants, ce serait... pour se nourrir et encore en respectant justement le bon fonctionnement de l'écosystème dans son ensemble. Ce qui n'est pas du tout le cas, ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui à l'ère de l'anthropocène, même si ce stade géologique est contesté en tant que tel, mais enfin voilà, depuis que l'homme a pris trop de place sur cet écosystème en fait. Et là je rejoins l'écologie quoi, l'écologie c'est à la fois le respect du vivant dans son ensemble. et le respect de nos frères et sœurs humains.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu as trouvé comme joie à travers tous tes métiers en lien avec l'écologie ? Qu'est-ce qui t'a mis du bonheur et qui fait que pendant 20 ans, tu as travaillé dans l'écologie ?
- Speaker #1
Et que c'est toujours le cas d'ailleurs aujourd'hui. Le bonheur, en fait, c'est de se dire que l'écologie, c'est du bon sens. Et dès qu'on peut remettre un peu de bon sens, en fait, dans nos billets, forcément, ça rend très heureux. Je te donne un exemple très bête. Les plantes sauvages comestibles, par exemple. Ce n'est pas lié à mon boulot, mais pour elle, d'ailleurs. En fait, il y a plein de plantes sauvages, comme l'ortie, le plantain, qui sont hyper bourrées de plein de bonnes choses pour l'organisme, du fer, des minéraux. des oligo-éléments et qu'en fait on n'a même pas besoin de les cultiver, elles sont là, elles s'offrent à nous et on a juste à les cueillir. Bon, évidemment attention, où on les cueille, on ne peut pas les cueillir. trop près d'une route ou trop près d'endroits où on promène les chiens, etc. Enfin bon, ça nous donne quand même beaucoup d'espace pour cueillir les plantes sauvages et les cuisiner très très simplement. Et ça, c'est juste du bon sens et ça rend heureux en fait.
- Speaker #0
Et dans ton travail, c'était quoi qui te rendait heureuse ?
- Speaker #1
C'est toujours aujourd'hui le cas puisque je bosse toujours pour un groupe politique avec des élus écologistes. Ce qui me rend heureuse, c'est qu'on puisse faire des propositions qui puissent faire avancer la vie en commun, dans ce sens-là, dans le sens de politiques plus respectueuses de l'écosystème. Donc par exemple, là récemment, on a fait 15 propositions pour la transition écologique en Maine-et-Loire, puisque là, je travaille pour le département de Maine-et-Loire. 15 propositions, des choses de bon sens qu'on aimerait que la majorité politique du Maine-et-Loire mette en pratique. Voilà, en fait, ce qui rend heureux c'est de se dire qu'il y a des solutions et que c'est pas très compliqué. Il faut juste en avoir envie et en... Ouais... En fait, souvent, ce dont je me suis rendue compte en bossant dans l'écologie politique, c'est que Il y avait un problème de logiciel avec les élus qui étaient au pouvoir. C'est-à-dire qu'ils ne comprenaient pas, en fait, ce que les écologistes disent. Les écologistes, ils parlent de choses. Ça fait 50 ans, on se souvient, on a fêté les 50 ans du verre d'eau de René Dumont aux élections présidentielles de 1974, récemment, où il disait Regardez ce verre d'eau, bientôt l'eau va manquer On voit aujourd'hui, avec tous les scandales autour de l'eau, de l'eau en buvant. et tout. L'eau, non seulement elle va manquer, mais en plus maintenant elle est dégueulasse, tellement on met de pesticides et de saloperies, et puis l'eau en bouteille voilà, en plus avec les microplastiques et les perturbateurs endocriniens qui vont avec, bon bref. Donc les écolos en fait ils disent des trucs assez simples depuis 50 ans, personne ne les écoute, on nous rionnait, et finalement ce Ce qui est satisfaisant aujourd'hui, c'est de se dire qu'il y a quand même finalement, en tout cas en France, de plus en plus de mairies qui sont devenues écologistes et des grosses villes, comme je vous parlais de Bordeaux, puisque j'ai contribué à ce que Bordeaux devienne écologiste. Mais il y a Lyon, il y a Grenoble, il y a Strasbourg, il y a Poitiers, il y a un petit bout de Marseille aussi. Et bon, c'est des villes qui sont en train. de montrer qu'on peut faire les choses différemment. Et j'espère que ça va continuer à se développer et qu'il y aura de plus en plus d'écologistes aux commandes pour essayer de justement changer ce logiciel et aller vers justement ce dont je te parlais tout à l'heure, le bon sens, pour respecter cet écosystème sur lequel on vit tous. et dans lequel on est tous condamnés à vivre ensemble.
- Speaker #0
En fait, on se rend compte au fur et à mesure, souvent on parle d'un triangle, il y a les citoyens, l'État et les entreprises. Et en fait, ce que tu es en train de dire, c'est qu'au niveau de l'État et notamment des villes, de plus en plus, il y a d'écologistes et donc on peut aussi utiliser cette manette pour pouvoir faire avancer l'écologie.
- Speaker #1
Ben, complètement. complètement. Mais alors on peut voir le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. Le verre à moitié plein c'est de se dire il y a de plus en plus de communes d'élus écologistes. Et le verre à moitié vide c'est de se dire bah dans les grandes élections type présidentielles, bah ça marche pas quoi. Ça prend pas.
- Speaker #0
Oui c'est ça en fait. Parce que moi je savais pas qu'il y avait autant de grandes villes.
- Speaker #1
Ah oui ? Tu savais pas ?
- Speaker #0
Non, je savais pas.
- Speaker #1
Ben tu vois, là, ça veut dire qu'il y a aussi un problème de communication quand même. Et aussi, c'est aussi lié aux médias, parce que bon, comme on le sait, les médias mainstream sont quand même tous rattachés à des grands industriels ou dirigeants qui ont des liens avec le monde économique. Il y a plein plein d'intérêts en fait et qui font que... Parler d'écologie n'est pas forcément, disons, leur motivation principale. Après, c'est ça aussi qui est bien dans les réseaux sociaux et dans les choses comme ce que tu fais toi, les podcasts, etc. C'est qu'on peut... voilà, aller chercher de l'information ailleurs que dans les médias mainstream. Et puis, il y a quand même des médias indépendants super, type Reporter, type Vert, le journal qui s'appelle Vert en ligne, type, qu'est-ce qu'il y a encore, Basta Mag, qui sont, voilà, qui portent la voie de l'écologie. Et même, heureusement qu'on a aussi le service public, et je pense par exemple, tu vois, à une émission comme La Terre au carré sur France Inter, qui a... qui portent la voie de l'écologie aussi. Donc, il y a quelques canaux comme ça, mais c'est vrai que ce n'est pas majoritaire encore.
- Speaker #0
En fait, on se rend compte que les canaux où on va beaucoup entendre parler d'écologie, en fin de compte, ce n'est pas ce qu'on voit le plus à la télé, en fin de compte. Ça va être vraiment nous, nos propres recherches. Moi, par exemple, je regarde Blast.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
sauf que là c'était parce que un jour je suis tombée dessus et puis j'ai bien aimé la manière dont ils répondaient aux questions mais c'est des choses qu'on doit chercher avec des applications qui sont pour ma génération faciles parce qu'on a été baigné dedans mais par exemple pour mes parents c'est parce que je vais leur envoyer ils auront pas forcément ce déclic de se dire je vais aller chercher par moi même d'autres médias que ceux qu'on me propose à la télé quoi Et puis, je trouve aussi les médias, comment ils vont parler de l'écologie. Moi, je regarde la télé que quand je suis chez mes parents, quasiment. Et c'est très anxiogène, en plus, la manière dont ils viennent parler de l'écologie.
- Speaker #1
Oui, mais de toute façon, les informations sont très anxiogènes. Et ça, c'est une grande interrogation que j'ai. Pourquoi est-ce aussi anxiogène ? Il y a forcément une raison. Est-ce que c'est parce qu'ils imaginent que c'est lié au fait qu'on est plus attiré, c'est plus facile d'attirer les gens par la peur que par l'espoir ? Je ne sais pas. C'est aussi pour moi une des sources d'explication de pourquoi le Rassemblement national fait autant d'intentions de vote et de vote. C'est toujours plus facile de dire non que de dire oui. j'ai envie de dire là si je le raccroche au yoga même dire non avec la tête c'est plus facile de bouger la tête de droite à gauche que de haut en bas ça demande beaucoup moins d'effort et c'est pareil c'est plus facile d'exclure que d'inclure on le voit même directement au collège avec le harcèlement si
- Speaker #0
on fait ce lien là on se rend compte que depuis Dès assez jeune, en fin de compte, c'est plus facile d'exclure qu'inclure.
- Speaker #1
Oui, et du coup, il y a tout un travail qui devrait être fait dès l'école maternelle, justement. Et ça existe, il y a plein d'initiatives qui existent, mais c'est toujours des initiatives un petit peu exemplaires, à part, mais qui ne sont pas développées, je dirais, entre guillemets, de manière à grande échelle. Et là, ce dont on a besoin... aujourd'hui, c'est de grande échelle, c'est d'ampleur. Toutes les initiatives qui existent, parce qu'il y en a plein, et toi ton podcast le prouve bien, le démontre, et tous les médias dont on parlait, qui sont spécialisés dans l'écologie, le montrent aussi, il y a plein, plein, plein, plein de choses, plein d'initiatives. Mais ce qui compte, c'est le changement d'échelle aujourd'hui. C'est qu'on n'a plus le temps des micros, des initiatives ou des micro-innovations. C'est qu'il faut changer d'échelle.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Et plus on va avancer, plus on va être dans l'urgence de ce changement d'échelle.
- Speaker #1
En plus, mais comme ça aussi c'est très humain, on se remue les fesses que quand on est vraiment dans la mouise, pour rester poli, ben du coup, je pense que voilà, plus on va être mal, et plus on va se remuer. Alors voilà, après, pour un certain nombre de choses, ce sera peut-être trop tard, mais moi ce que je pense qu'il faut qu'on fasse d'urgence, c'est réappeler. l'autonomie, réapprendre. Alors par exemple tu vois, il y a des légumes dits perpétuels par exemple. Les légumes perpétuels c'est des légumes qui repoussent tout seul sans qu'on ait à replanter des graines. Voilà et bien par exemple ça faudrait vraiment qu'on fasse, qu'on donne l'info à tout le monde et que tout le monde plante des légumes perpétuels là où il peut.
- Speaker #0
que ce soit sur sa terrasse ou sur un bout de jardin ou dans des jardins partagés. Voilà, c'est des choses bêtes, mais qu'on ne nous apprend pas. On ne nous apprend pas à être autonome, à redevenir autonome si jamais il se passe quelque chose. Et ça, c'est des choses sur lesquelles on devrait être plus sensibilisés.
- Speaker #1
Et si je vais encore plus loin ? ça c'est selon moi mais je trouve qu'en plus de ça on n'est pas autonome dans notre manière de nous comprendre nous, dans le sens où on nous a jamais appris à comprendre ce qui se passait en nous, notre alignement nos émotions et donc même là-dessus en fait on a tout un apprentissage à faire je trouve en plus de tout ce que tu viens de dire sur qu'est-ce que je ressens, qu'est-ce qui se passe Parce qu'aujourd'hui, et moi la première, je m'en suis rendue compte l'été dernier quand, avec mon conjoint, on est partis pendant une semaine et on a arrêté les portables. Dès qu'il y avait un moment un peu de friction entre nous, ma pensée, c'était va sur les réseaux Et en fait, c'était une sorte de fuite en fin de compte. Et c'est quelque chose qu'on n'apprend pas, alors que c'est nécessaire par rapport à ce qui va se passer. Oui,
- Speaker #0
oui, tout à fait. Et là, on raccorde à nouveau l'écologie intérieure et l'écologie extérieure. C'est Platon qui a dit dans La République que pour changer le monde, il faut commencer par d'abord trouver la paix en soi. Donc, tu imagines, le chantier est énorme parce que trouver la paix en soi, eh bien, ça, ça prend. Et effectivement, ça aussi, on devrait l'apprendre dès l'école maternelle, même avant, dès la crèche, c'est possible. Il y a plein d'initiatives qui existent. Voilà, tout de suite, on peut parler de méditation, mais ça peut être un grand mot qui bloque aussi des gens, mais c'est juste se poser, se poser, respirer, et fermer les yeux et se connecter, voilà, avec l'intérieur. Et ça, tu as raison, c'est de l'hygiène, en fait, intérieure. On devrait faire comme on se lave les dents tous les jours. Comme on se douche, on devrait faire notre petite hygiène de je me pose, je respire et hop, je me dirige vers l'intérieur pour aller poser tout ça. C'est primordial.
- Speaker #1
Et on peut le trouver de différentes manières. Ça peut être le sport, ça peut être juste de la respiration. Moi, quand je n'ai pas le temps, je fais de la cohérence cardiaque qui dure cinq minutes. Et en fait, cinq minutes, une journée, en fin de compte, ce n'est rien du tout. Et autant derrière, ça a beaucoup de conséquences positives. Et donc, sur le fait qu'on parle d'écologie intérieure et extérieure, je vais te poser la dernière question, même si tu en as un petit peu parlé tout au long de cet épisode, c'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?
- Speaker #0
L'écologie, effectivement, j'en ai parlé tout de suite, c'est vivre ensemble dans un écosystème en harmonie. Ça veut dire respecter toutes les formes du vivant. Pour moi, ça veut du coup dire également... Moi j'ai arrêté de manger de la viande, je mange très très peu de poisson, j'essaie de manger que les petits poissons, mais ça peut être ralentir aussi sa consommation de viande. En tout cas c'est vivre en harmonie avec l'ensemble du vivant et du non-vivant sur notre planète qui est le seul endroit que l'on connaisse à ce jour et qui est pour moi en fait le paradis. la définition même du paradis. Je dis souvent, le paradis est ici-bas. Il faut juste d'abord qu'on apprenne à le contempler et à le respecter. Et si l'homme se remet à sa place de contemplateur et de respect de toutes les formes du vivant, franchement, on pourrait avoir une vie magnifique avec toutes les connaissances qu'on a. Voilà, si on rajoute le respect... du vivant, donc le respect aussi de son prochain. Voilà, donc ce qu'on disait tout à l'heure, le respect du règne animal, du règne végétal et des humains entre eux, et on pourrait avoir une vie sublime, magnifique. Voilà, et je pense un petit peu en te disant ça à la chanson Imagine de John Lennon, qui pour moi est comme un totem. Voilà, j'y pense très souvent quand ça ne va pas parce que, en fait, ce serait possible.
- Speaker #1
Oui, cette chanson, elle est vraiment belle. Quand on se pose vraiment et qu'on écoute vraiment les paroles. Parce qu'il n'y a pas si longtemps que ça que j'ai vraiment écouté les paroles de cette chanson. Et je me suis dit, waouh, en fait, elle est incroyable, cette chanson.
- Speaker #0
Ouais, c'est vraiment un hymne pour moi à l'écologie et au respect.