Et si l’économie pouvait régénérer le vivant ? [Rediff] cover
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É.vie.demment - Les mille et une facette de l'écologie - Ecolo imparfaite - Eco anxiété - Coach

Et si l’économie pouvait régénérer le vivant ? [Rediff]

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47min |22/04/2025
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Description

Dans cet épisode, j’ai tendu mon micro à Régis, ingénieur et amoureux des forêts, qui a choisi de placer l’écologie et l’économie circulaire au cœur de sa vie. Il m’a raconté ces instants où la nature l’a appelé, de ses balades enfantines à ses études en Finlande, et comment ces expériences ont semé les graines de ses engagements d’aujourd’hui.


Avec une sincérité désarmante, Régis m’a ouvert les coulisses de son parcours, ses déclics, et ses projets, comme la création d’une marque de vêtements éco-responsables, pensée pour respecter le rythme du vivant. Il nous partage aussi les piliers de l’économie circulaire qu’il défend avec conviction : éliminer les déchets, faire circuler les ressources à leur plus haute valeur, et régénérer la nature.


C’est une conversation qui questionne notre rapport à la consommation, à la manière dont on voyage, dont on produit, et nous rappelle que, même à petite échelle, chacun peut avoir un impact. Car, comme le dit si justement Régis : "Si les entreprises ne deviennent pas circulaires d’ici 5 ans, elles vont mourir."

Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel d’un autre possible et cherchent des pistes pour agir, avec espoir et simplicité.


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Un podcast qui permet de répondre à vos questionnements, envies, besoins, peurs, colères, frustrations liés à l'écologie en vous transmettant de la joie, de l'espoir, des bonnes idées et des conseils.

Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Gaia Connect est la porte d'entrée vers les métiers à impact en provoquant les rencontres qui changeront ta vie. Un collectif de centaines de bénévoles experts de l'impact, parmi lesquels ceux qui te sont le plus utile t'offriront de leur temps et de leur expérience pour faire avancer tes projets. Tu rencontreras cinq mentors bénévoles dont l'expérience correspond à tes besoins, questionnement pour un café virtuel d'une heure avec chacun. Tu intégreras par la suite une communauté soudée dont le réseau compte des centaines d'acteurs de l'impact. Si cela t'intéresse, tu retrouveras un lien d'inscription dans la description de l'épisode, ainsi que sur mon compte Instagram, évidemment. Et sache que je suis moi-même mentor ! Bonjour, je m'appelle Amélie et tous les mardis, je vous propose de rencontrer une personne qui essaye de son mieux, de répondre aux enjeux écologiques à travers des petits ou grands gestes du quotidien. J'espère que vous écouterez avec affection leur chemin, leur combat, leur colère, ainsi que leur joie, leur fierté et leurs bons conseils. Évidemment, nous pouvons mettre de la douceur et de l'optimisme dans l'écologie. À travers ces épisodes, je souhaite semer des petites graines qui permettront, évidemment, de faire éclore de nouvelles croyances.

  • Speaker #1

    C'est une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses. et en faisant des choses de manière plus lente. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 de bons. Parce qu'en fait, quand tu crées du défaut, ça te crée énormément de coûts pour une entreprise. C'est de la matière première, c'est de la main d'oeuvre, c'est de l'expédition. T'envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire que ce n'est pas bon ce que tu m'as fait. Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant, tu prends du recul et tu te dis, « Ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Régis a décidé de se concentrer sur l'économie circulaire pour avoir un impact dans l'écologie. En tant qu'ingénieur, Il a décidé d'utiliser ses compétences, son savoir et ses expérimentations personnelles pour proposer aux entreprises qu'il accompagne des solutions qui leur permettent de diminuer les coûts tout en répondant aux besoins écologiques d'aujourd'hui et de demain. Régis fait partie de ces éco-témoins qui nous montrent que l'expérimentation est la clé de l'apprentissage. Qu'est-ce que l'économie circulaire ? Quels sont les pouvoirs des ingénieurs en entreprise ? Doit-on opposer ? écologie et économie. Pour le découvrir, je te laisse en compagnie de Régis. Bonjour Régis.

  • Speaker #1

    Bonjour Amélie, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté, je suis super ravie de t'avoir sur mon podcast. Et comme d'habitude, on commence avec la première question qui est comment vas-tu si je te parle d'écologie ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, je me sens comme dans une journée pleine de nuages, un peu... un peu noir, à me poser des questions de qu'est-ce qui va nous arriver, etc. Mais avec toujours le soleil qui pointe son nez au milieu des nuages. Je dirais que je suis en mode de transition d'un point de vue écologique, comme beaucoup de monde. Donc voilà, c'est comme ça que je me sens d'un point de vue écologie. C'est en transition.

  • Speaker #0

    Comment t'es arrivé, toi, à l'écologie ? Quel a été ton chemin ?

  • Speaker #1

    Alors, mon chemin, j'ai essayé de... de l'intérioriser pendant longtemps et en fait pas de réponse claire sur comment ça a commencé. Je pense que c'était sûrement quand j'étais enfant, j'habitais en campagne en Alsace, entre diverses collines et avec des amis, on allait régulièrement en forêt faire des cabanes. Donc voilà, j'avais 6 ans, je faisais des cabanes dans les bois. De là, après, je suis devenu scout pendant quelques temps, où pareil, je faisais des cabanes dans les arbres, en forêt, j'étais en mes sous-tentes, je faisais du feu de bois, feu de camp. Et un peu plus tard, cheminant, j'ai... discuter avec d'autres personnes, commencer à parler d'écologie. J'ai fait des premiers travaux pratiques à l'école sur ce sujet, c'était au collège. Et puis en fait, c'est quelque chose que j'ai toujours eu un peu en moi. Et en fait, l'apogée de tout ça, c'était que j'étais en plein échec scolaire et j'ai eu un cours d'une prof qui parlait de génie industriel, donc tout ce qui est optimisation des chaînes de production, et qui était en train de faire une thèse sur comment le fait d'améliorer les chaînes de production pouvait aider d'un point de vue écologique. Et là, je me suis dit, c'est ça ce que je veux faire de ma vie. Je vais là-dedans. Je vais à fond. J'y vais. Donc je suis arrivé en école d'ingénieur à Grenoble, donc Grenoble INP génie industriel, donc en performance industrielle durable. Et en fait je me suis dit, j'ai appris beaucoup de choses mais je suis encore sur ma faim, donc je vais aller en Finlande, voir ce qu'il s'y passe. En fait la Finlande c'est un pays que j'adore. Et donc j'ai fait 6 mois d'Erasmus à la Parenta en Finlande, au Green Campus, et en fait c'est le campus le plus vert de Finlande. Donc qui était déjà un pays qui est pro développement durable, et là j'ai pris... Six mois de claques. J'ai eu des cours sur l'économie circulaire, sur la logistique verte, sur énormément de sujets ultra poussés. Et là, je me suis dit, c'est bon, j'ai ma voix, je sais ce que je fais. Donc ça, c'est un peu tout le parcours. Et après, quand je suis revenu en France, après cette Erasmus, j'ai lancé mon entreprise de vêtements en économie circulaire qui s'appelle Bonto Closing. Et en fait, j'ai décidé de fermer il y a trois semaines de cela, à peu près, trois semaines, un mois, pour me concentrer principalement sur le fait d'accompagner les entreprises à passer à l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    En fait... que tu as fait toutes tes études par rapport au développement durable en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et après, quand tu es arrivé en Finlande, en fin de compte, tu as appris plein de choses que tu n'avais pas du tout appris en France.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, pour remettre dans le contexte, c'était en 2018. Et en fait, il y a plein de choses qu'on n'avait pas encore en France. On n'avait pas encore parlé de la loi AJEC sur tout ce qui était économie circulaire. Donc, en fait, c'était vraiment des notions qui étaient à son bel luciment. Donc, en fait, je me suis senti un peu précurseur en allant en Finlande et en cherchant ce qu'on n'avait pas encore en France.

  • Speaker #0

    Et maintenant, tu as l'impression qu'il y a eu une amélioration, une évolution par rapport aux formations qu'on peut donner en France ? Il y a plus de choses en lien avec ce que tu as pu apprendre en Norvège, ce que tu as pu apprendre en Finlande ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup plus de choses actuellement en France, mais je suis encore un peu sur ma faim. On n'est pas encore totalement, à mon sens, rentrés dans cette économie, en fait, de l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    Et donc, qu'est-ce que l'économie circulaire ?

  • Speaker #1

    Pour moi, l'économie circulaire, c'est ces trois principes. Je me repose beaucoup sur les principes de la Fondation Hélène MacArthur par rapport à ce sujet. Le premier, c'est d'éliminer tout ce qui est déchets et pollution. Le deuxième, c'est de faire circuler au maximum tout ce qui est produits et matériaux, donc à leur plus haute valeur technique. Et le troisième, c'est de régénérer la nature. Pour moi, c'est vraiment ces trois grands principes qui font l'économie circulaire aujourd'hui. Et tout ce qu'on entend autour peut se rattacher à ces trois principes.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, aujourd'hui ? Tu as décidé par toi-même, donc via ton entreprise, c'est Lundow Clothing, c'est ça ? Mais que tu as fermé il y a trois semaines. Donc en gros, tu t'es lancé là-dedans en France pour voir comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'irais même encore plus loin que ça. C'est en fait, je suis revenu en France, j'étais en train de finir mes études et j'étais là en train de me dire, voilà, je vois tel décalage entre ce qui se fait en Finlande et ce que j'ai pu étudier. Enfin, il y a un tel décalage entre ça et ce que je vis en France qu'en fait, je ne pouvais pas rester comme ça dans mon coin en train de... de rester sur le quotidien que j'avais. Et donc, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire ? À mon échelle, je suis en fin d'études, et là, je me suis dit, allez, je monte mon entreprise de vêtements en économie circulaire, d'inspiration nordique, forcément, vu que la Finlande, bon, on pourra en revenir, mais c'est vraiment un pays qui m'inspire énormément. Et je me suis dit, allez, on y va, et puis on voit ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez compliqué, parce qu'en fait, je suis ingénieur en performance industrielle, et je ne suis pas du tout dans le marketing. Donc, en fait... J'ai autant d'un point de vue produit, j'étais assez content et assez fier de ce que je suis arrivé à monter avec l'aide d'un prestataire en Angleterre, mais dans la réalité des faits, c'était très compliqué, surtout pour vendre. Et justement, après avoir monté cette entreprise, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes venaient me poser des questions, mais plus sur qu'est-ce qu'était l'économie circulaire, comment est-ce que je peux le mettre en place dans mon entreprise, qu'est-ce qu'il faut que je regarde, quelles sont les données à regarder, comment je peux optimiser. Qu'est-ce que je peux faire ? Et donc, je me suis rendu compte qu'en fait, actuellement, en France, il y avait une demande pour faire évoluer ces mœurs-là et pas forcément pour les produits que j'avais construits à l'époque.

  • Speaker #0

    Et donc, à quel moment tu t'es dit, bon, en fait, maintenant, je vais utiliser mes compétences et mes connaissances pour venir en aide aux entreprises qui en ont besoin ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a toujours été en ligne conductrice parce que c'était vraiment pour ça que je m'étais formé. Et donc là, même actuellement, je suis encore salarié dans une boîte de prestations. Et en fait, je travaille avec différentes entreprises et justement, je les aide soit sur de l'économie circulaire quand je le peux, soit sur de l'amélioration des flux de production. qui engendre forcément des améliorations d'un point de vue écologique. Donc en ayant moins de déchets de production, en ayant des flux logistiques plus courts, donc moins énergivores d'un point de vue carbone, etc.

  • Speaker #0

    Ok. Et les entreprises qui viennent vers toi, c'est plutôt des grosses entreprises ou plus des petites entreprises ? Comment toi tu vois les choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi pour le moment, il y a plus des petites entreprises qui viennent discuter avec moi, dans le sens que là actuellement, je les aide principalement par visio et par téléphone. donc vraiment sur mon temps à côté de mon emploi salarié. Et aussi parce qu'en fait, les petites entreprises, se montant et commençant leur projet de zéro ou de pas grand-chose, elles se disent, tiens, je vais essayer justement de mettre le plus d'aspects d'économie circulaire ou d'impact environnemental positif dès le début, justement pour maximiser directement l'impact qu'elles pourraient avoir dès le début de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Est-ce que... Il y a forcément besoin, quand on est en économie circulaire, d'avoir un flux de production. Moi, quand j'entends flux de production, je ne suis pas du tout ingénieur, donc peut-être que je vais dire des grosses bêtises, mais quand j'entends un flux de production, j'entends produit derrière. Est-ce que, par exemple, quelqu'un qui a une entreprise de service, elle peut aussi passer par de l'économie circulaire ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on me pose souvent, où je n'ai pas encore tous les éléments de réponse, parce que c'est vrai que moi, je suis plus... ingénieur typé produit. Mais pour donner quelques éléments de réponse, même dans un service, se posent des questions d'économie circulaire. Alors ça va, par exemple, sur le matériel qu'on utilise, l'ordinateur qu'on utilise pour faire du service. Est-ce que lui-même est en économie circulaire ? Est-ce qu'il est en location, réparable ? Est-ce qu'on peut... Il y a toute cette partie soft et hardware qu'on peut... En économie circulaire, justement, on peut réfléchir à tout ça. Et puis, même d'un point de vue service, se pose la question de qui est-ce qu'on aide, en fait ? Le service qu'on donne actuellement, est-ce qu'on le donne pour des entreprises qui vont dans le bon sens, ou des particuliers qui vont dans le bon sens, ou est-ce qu'on le donne aux pollueurs qu'on connaît très bien ?

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à ça, ce que tu viens de dire. En fait, je me suis aperçue que, par exemple, on a le droit à des aides pour les alternants, quand on est dans des entreprises, et notamment une aide où si tu prends des alternants qui viennent... rendre ton entreprise verte. Mais sauf que vu que moi, mon entreprise est déjà verte, je n'ai pas le droit à ces aides. Et pourquoi je trouve ça assez fou de se dire que certains grands pollueurs vont avoir des aides de l'État pour être plus vert. Donc ça, c'est cool. Mais les petites entreprises qui essayent déjà de faire du vert, elles n'ont pas le droit à ces aides-là parce qu'elles font déjà du vert, alors qu'en réalité... Souvent, on est tout petit et ces aides-là, ça nous fera un bien fou. Ça m'a fait penser à ça pendant que tu disais à qui on aide quand on se pose la question.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, c'est beaucoup plus compliqué. C'est une question que je me pose aussi depuis pas mal de temps parce que j'aide pas mal d'entreprises, dont des très grosses entreprises. Je me rends compte qu'on est toujours sur un débat d'ordre de grandeur. Est-ce qu'il vaut mieux rendre une petite entreprise 100% circulaire ? une petite entreprise de 3-4 personnes ? Ou est-ce qu'il vaut mieux rendre un grand pollueur circulaire à 1% mais qui, elle, emploie des centaines de milliers de personnes à travers le monde ? En fait, l'impact n'est pas du tout le même. Et en fait, pour moi, c'est ça aussi les grands sujets de l'économie circulaire. C'est d'arriver à aider toute personne qui a envie de faire quelque chose de mieux.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, ma question, peut-être qu'elle va être un petit peu piquante, mais est-ce que... Il n'y a pas aussi une question d'économie derrière pour les entreprises ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a énormément d'entreprises qui profitent de la mouvance pour se mettre à l'écologie. Après, si on reprend d'un point de vue marché, d'un point de vue un peu plus global, de toute façon, ils n'ont pas le choix. Actuellement, c'est arrivé aux alentours de PAC, ça peut faire sourire, mais le prix du cacao a triplé cette dernière année. En fait, une tonne de cacao coûte plus cher qu'une tonne de cuivre actuellement. Donc, il y a par exemple cette... Il y a tout le marché qui est en train de changer et ça c'est un exemple, mais actuellement ça coûte moins cher d'utiliser du plastique neuf que du plastique recyclé. À partir du moment où le plastique recyclé coûtera moins cher que le plastique neuf, il y a beaucoup d'industriels qui vont se dire, pour raison budgétaire, on va passer sur quelque chose de recyclé. Et en fait, vu qu'on est dans un monde qui est fini, on a de moins en moins de matières premières vierges, donc d'extraction standard. de l'économie actuelle et donc on va forcément devoir passer sur des matériaux recyclés. La question c'est est-ce que les entreprises ont envie de passer le pas maintenant pour profiter de tout ça et de cet impact maintenant ? Ou est-ce qu'elles vont être contraintes de le faire dans les 20 prochaines années d'un point de vue économique ?

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais écrit « Je suis convaincue que si les entreprises ne deviennent pas circulaires d'ici 5 ans, elles vont mourir » .

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'adore cette phrase et j'utilise énormément. Alors, juste avant, on a évoqué la première raison qui est celle de la durabilité environnementale, où en fait, justement, il y a de moins en moins de matières premières. qu'on peut extraire de notre sol, ou alors c'est de plus en plus compliqué. Donc il y a déjà toute cette approche économique qui rentre en ligne de compte. Et deuxièmement, il y a l'histoire des talents. Quand je parle des talents, c'est toi, moi, c'est vous qui nous écoutez, on a tous des compétences, et en fait, la grande question c'est pourquoi est-ce qu'on a envie d'utiliser nos compétences ? Est-ce qu'on a envie de les donner pour une entreprise qui fait sens, qui a des valeurs, qui a un impact, ou pour l'ancien business ? Et donc pour moi... Les personnes qui ont des compétences et qui sont vraiment très bonnes dans leur domaine d'activité, elles peuvent se poser la question de qui est-ce que j'ai envie d'aider. De ce point de vue-là, forcément, si elles ont des valeurs, si elles ont envie d'avoir de l'impact, elles vont aller vers un marché qui sera plus proche de l'impact.

  • Speaker #0

    Et après, ce que je voulais dire, même la question pour aller encore plus loin, c'est a-t-on la possibilité de changer les entreprises qui, pour l'instant, vivent dans l'ancien monde ?

  • Speaker #1

    On en a la possibilité, ce n'est pas simple. Et la plupart du temps, il faut utiliser la carte coût. J'étais justement en train de réfléchir un peu aux plus gros impacts que j'ai eus d'un point de vue écologique sur les différentes entreprises dans lesquelles je suis passé. Et la plupart du temps, c'était l'histoire de coût qu'il y avait derrière. C'est une entreprise qui voulait mettre en place un nouveau bâtiment de production pour travailler sur un produit particulier. Et en fait, moi, avec des études, je me suis rendu compte qu'en fait, on n'avait pas besoin de rajouter un bâtiment. et qu'en changeant la production en interne, on pouvait arriver à mettre cette production-là en plus dans l'usine déjà existante et pas forcément de recréer un nouveau bâtiment. Donc il y a par exemple cet exemple-là où j'ai travaillé avec une entreprise pharmaceutique à regarder un peu leur consommation d'eau. Et en fait, on s'est rendu compte que plutôt, pareil, de remettre en place un autre bâtiment pour retraiter de l'eau, qu'en fait, on pouvait le retraiter différemment ou alors en prendre moins, etc. Pour justement... consommer moins et donc pas faire ce bâtiment et donc garder de l'impact en faisant moins tout simplement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est réutiliser ce qu'ils ont déjà, mais l'utiliser d'une meilleure manière.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est l'utiliser de manière plus optimale.

  • Speaker #0

    Est-ce que, parce que toi forcément, tu as une casquette d'ingénieur, et moi, ce que je trouve assez fascinant avec les ingénieurs, parce que mon conjoint est ingénieur, c'est leur capacité déjà et leur facilité qu'ils ont avec les chiffres. Déjà, moi, je trouve ça, je ne sais pas si toi, c'est ton cas, c'est pareil que vos conjoints.

  • Speaker #1

    C'est mon cas, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, je suis plutôt à l'opposé de ça. Moi, je suis team émotion plus plus. La personne qui comprend tout à travers l'émotion et les chiffres arrivent après, même si je les comprends. Et je trouve qu'aujourd'hui, les ingénieurs, vous avez un gros impact et une grosse possibilité d'action parce qu'en fait, vous savez parler le langage des entreprises. Est-ce que toi, tu ressens la même chose ?

  • Speaker #1

    Plus que de parler du langage des entreprises, on sait surtout parler du langage des chiffres. Le langage des chiffres est surtout d'un point de vue monétaire. Ça fait quasiment dix ans que je fais de la gestion de projet en entreprise. Quand on veut mettre quelque chose en place, quand on veut améliorer un processus, quand on veut faire rentrer un nouvel équipement ou quand on veut supprimer complètement une chaîne de production, la première question, c'est quel va être l'impact d'un point de vue monétaire ? Est-ce que je vais gagner de l'argent en faisant cela ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est un peu le nerf de la guerre.

  • Speaker #1

    C'est complètement le nerf de la guerre. Et en fait, je me dis que même sur une entreprise que moi je vais appeler une entreprise circulaire, en fait, l'argent reste actuellement le nerf de la guerre parce qu'en fait, c'est grâce à cet argent-là qu'on arrive à avoir de l'impact et qu'on arrive surtout à avoir de l'impact à grande échelle.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi, tu as cette sensation que parfois, entre l'écologie et l'économie, c'est comme si en fait, ils ne pouvaient pas être amis, tu vois, ils étaient forcément ennemis ?

  • Speaker #1

    Je l'ai énormément ressenti comme ça pendant trois très longues années, surtout durant mes années étudiantes où j'avais un passé où j'allais pas mal en manifestation. Enfin bon, je passerai les détails parce que bon, c'est un peu plus privé. Mais on va dire que pour moi, pendant longtemps, l'économie et l'écologie étaient... complètement décorrélée. Et puis après, j'ai découvert le monde de l'entreprise et je me suis rendu compte de la réalité des chiffres. Parce qu'actuellement, l'économie dans laquelle on est, donc avec toutes ces entreprises et tout ça, ça permet aussi de faire vivre beaucoup de monde. Et en fait, j'ai beaucoup de discussions d'un point de vue à quoi ressemblerait une économie décroissante. Et je pense principalement à une discussion assez conséquente que j'ai pu avoir avec Alexandre Leroux. donc qui tient la chaîne YouTube sur la décroissance et qui a écrit un livre qui s'appelle En transition douce vers la décroissance, donc qui est aussi mon meilleur ami et l'ancien batteur de mon groupe de folk metal. On a parlé pendant des heures et des heures de décroissance et en fait, c'était très drôle parce que lui, il est pour la décroissance, donc une décroissance économique. Et moi, de l'autre côté, je suis côté industriel, un peu méchant entre guillemets et on est toujours là en train de se dire, bah ouais, en fait, on… on a exactement le même objectif. On a exactement le même objectif dans le sens qu'il faut qu'on arrive à produire moins, à produire mieux, et qu'en fait, dans l'idéal, il faudrait qu'on arrive à garder notre niveau de vie actuel d'un point de vue mondial.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est quoi qui va changer entre lui, sa vision de décroissance, et toi, ta vision de non-décroissance ? Alors,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément une vision de non-décroissance. On va dire que j'ai plus une vision de décroissance, mais... contrôlée et plutôt structurelle. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en fait, les industriels sont au courant que les limites planétaires sont ce qu'elles sont. Ça, c'est une nouveauté, mais c'est une amélioration de ces cinq dernières années. C'est en fait, le monde industriel se rend compte qu'on ne peut pas continuer comme ça. Et donc, la question, c'est de voir comment on peut faire autrement.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toi, comment tu vois les choses, et ton pote, lui, il voit les choses comment ? Alors, si vous n'êtes pas forcément d'accord, qu'est-ce qui vous met en désaccord ?

  • Speaker #1

    Ce qui nous met en désaccord, c'est qu'en fait, lui, principalement, il pense qu'on peut changer le monde par le bas. Pour moi, on peut changer le monde. Moi, mon point de vue, c'est qu'on peut changer le monde par le haut. Donc, pour lui, ça va être le consommateur qui va dire, ben voilà, j'arrête de consommer. Je vis dans ma petite maison, dans ma ferme bio et je travaille la terre et je mange ce que je produis. Et de là, en fait, ça va remonter et en fait, toute l'économie va changer de ce point de vue-là. Et moi, ma vision, c'est de dire, si on attend que tout remonte, ça va être hyper compliqué et hyper long. Donc moi, je préfère utiliser mes compétences d'ingénieur pour essayer de faire changer les entreprises de l'intérieur pour que ça aille plus vite. Donc en fait, c'est deux visions qui tendent vers le même objectif. Et en fait, maintenant que je synthétise, ça paraît assez logique et assez... Je ne sais pas trop comment l'exprimer, mais voilà, c'est la même vision, c'est le même objectif. En fait, on rêve du même monde. On a toujours tendance à opposer la décroissance avec... avec les industries. Et en fait, il y a cette opposition-là, mais il y a aussi l'autre opposition de dire, entre l'écologie, l'argent, etc. Et en fait, et ça me fait très bizarre de dire ça avec mon passé, mais en fait, on peut arriver à faire une écologie qui ne soit pas anticapitaliste. Du moins, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ok. Non, c'est super intéressant. Et moi, par rapport à ta synthèse, pour m'expliquer comment toi tu vois les choses et comment Alexandre voit les choses. Je me dis, mais on peut avoir les deux. On peut avoir l'un et l'autre. Et je pense que... Moi, vas-y, je vais te donner un troisième point de vue. Moi, mon point de vue, c'est qu'en fait, on a tous un rôle à jouer et qu'on doit se sentir bien dans ce Ausha, dans l'écologie. Et en fait, il y en a certains, ils vont se sentir bien en passant par le bas, comme tu disais, c'est-à-dire en tant que consommateur. Voilà, je vais changer et je vais essayer d'influencer aussi les personnes autour de moi. pour qu'elle voit que je suis heureux à faire ce que je fais. Il y en a d'autres, leur compétence, comme toi, c'est de comprendre les chiffres, l'argent, l'économie, et donc de pouvoir avoir ce discours-là avec les entreprises et essayer de changer de l'intérieur. Et puis après, le troisième, on parle souvent de l'État. Et il y a aussi l'État qui a aussi une capacité législative pour faire changer les choses et mettre en place de nouvelles choses. Et donc, en fait, s'il y en a en politique, ils seront très bons. avec leur casquette écolo en plus, ce serait incroyable. Et ils vont pouvoir mettre des choses en place, d'autres en entreprise comme toi et d'autres en tant que consommateur, comme j'ai pu aussi avoir dans d'autres épisodes. Et je trouve qu'en fait, on a tous besoin de s'entraider en fin de compte pour arriver à ce qu'on a tous envie d'avoir en fin de compte parce que je suis d'accord avec toi, notre objectif est le même.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis notre objectif est le même, mais on n'a pas forcément la même vitesse à aller vers cet objectif. Et c'est vrai que c'est quelque chose que je remarque autour de moi. C'est en fait, quand je commence à parler d'écologie, il y a ceux qui disent « oui, peut-être que ce serait bien que je m'y mette » . Donc ils sont convaincus qu'il faut le faire, mais qu'ils ne savent pas quand ni comment le faire. Il y a ceux qui disent « non, je n'ai pas envie » , mais de toute façon, on sait que d'un point de vue limite planétaire, dans les 50 prochaines années, ils n'auront pas le choix. Et il y a ceux qui disent « c'est bon, moi j'ai déjà fait tout ce que j'avais à faire » . Je suis clean. Et forcément, quand tu mets les trois dans la même salle, ils vont se taper dessus. Alors qu'en fait, ils ont, je ne vais pas dire la même vision du monde, mais on rêve tous d'une vie où on est tous égaux et libres en droit.

  • Speaker #0

    et on arrive tous à subvenir à nos besoins et on est tous heureux en fait on a tous envie de la même vie c'est juste qu'en fait on a tous des visions différentes du chemin pour y arriver oui c'est ça chaque vie humaine en fin de compte est différente chaque chemin est différent et en fonction de nos vécus respectifs, de nos expériences de nos croyances aussi, de notre éducation en fin de compte on ne va pas avoir les mêmes visions mais ça ne veut pas dire pour autant que qu'il y a quelqu'un qui a faux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, pour revenir un peu sur les différents points de vue, parce qu'en fait, je n'ai pas que la casquette de l'industriel, j'ai aussi celui du consommateur au quotidien. Et c'est vrai que moi, je regarde pour trouver des... Enfin, quand j'ai besoin de changer d'un objet, je vais principalement regarder comment je peux faire pour le trouver de manière circulaire. Il y a ça, il y a le fait que je voyage énormément en train avec ma compagne. On a eu l'occasion de faire un voyage de six mois en train où on est allé jusqu'en Géorgie en passant par la Turquie. Donc voilà, ce n'est pas parce qu'on est industriel qu'à côté on n'est pas citoyen et qu'on n'a pas notre impact en tant que citoyen à côté de notre impact en tant qu'industriel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, tu as raison de le reformuler. On peut avoir un impact sur plusieurs pans en fonction de ce qui nous inspire. Et je me pose une question.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Parce que tu disais que là, tu étais un peu en train de changer un peu au niveau des objectifs et que tu avais décidé, même si tu le fais depuis un petit moment, mais que tu voulais te concentrer sur ça, c'était d'aider les entreprises qui voulaient aller vers de l'économie circulaire. Et moi, en t'entendant, je me dis, parce que forcément, vu que mon copain, enfin mon conjoint est ingénieur, il a des potes ingénieurs. Et je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi besoin de former ? les ingénieurs qui sont déjà sur le marché à ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord, plus que d'accord avec toi. Je discute régulièrement des ingénieurs. Comme toi, je suis aussi mentor chez Gaia Connect. D'ailleurs, salut les copains ! J'ai pas mal d'ingénieurs qui viennent me voir et qui me disent « Régis, ça fait 20 ans que je suis acheteur industriel, ça fait 20 ans que je suis dans la R&D, j'ai envie d'avoir plus d'impact, je vais me lancer, je vais faire des fresques. » Et là, je les regarde et je leur dis, mais non, tu ne vas pas faire des fresques. C'est très bien les fresques, je n'ai rien du tout contre les fresques. Mais on a des spécialistes dans des domaines de compétences ultra pointues. Et en fait, comme tu dis, ce qui leur manque, c'est justement cette formation d'un point de vue impact, écologie, etc. Un spécialiste en R&D qui a fait de la conception durant toute sa vie, il faut qu'il se forme à l'éco-conception. Si maintenant il va dans différentes entreprises pour partager des fresques, ce serait très bien, il aurait de l'impact. Par contre, son impact sera minimisé par rapport au fait de se former à l'éco-conception et d'aller aider d'autres entreprises à éco-concevoir leurs produits.

  • Speaker #0

    De quelle manière tu peux acquérir ces compétences en tant qu'ingénieur quand tu es déjà sur le marché du travail ? Parce que tu avais l'air de dire que déjà dans les écoles, quand tu es un étudiant, il n'y a pas encore grand-chose. J'imagine que quand tu es déjà en poste depuis quelques années, comment tu peux réussir à évoluer vers ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je me pose même la question si ce type de compétences existe vraiment. Dans le sens que pour moi, c'est plus un mélange de compétences et de sensibilité. Pour reprendre l'histoire de la conception de produits, si quelqu'un a justement envie de l'avoir à l'impact dans sa manière de concevoir des produits, il va forcément se poser la question. En fait, ça peut plus être dans cette démarche-là. Après, la formation est toujours possible dans le sens qu'il y a beaucoup de pays qui sont en avance sur nous. Je pense aux Pays-Bas, je pense à toute l'Europe du Nord. Il y a beaucoup de spécialistes qui sont complètement formés à ces sujets et qui proposent des formations. Moi, je vois même des formations qui sont complètement, enfin, je ne vais pas dire loufoques, mais l'autre jour, je suis tombé sur un ingénieur qui proposait de concevoir la fin de vie des produits. Et en fait, il a créé une formation. comment je crée la fin de vie de mon produit avant de construire mon produit. Alors franchement, c'est du génie. Mais je me suis dit, mais comment quelqu'un a pu penser à faire une formation pareille ? C'est génial. Mais par contre, ça ne rentre dans aucune case scolaire actuellement. Et puis sinon, il y a beaucoup de livres et YouTube en fait. Actuellement, on est toute une série de spécialistes à l'échelle mondiale qui ont commencé à théoriser des choses et à commencer à en sortir des livres, des thèses, ce genre de choses. Je pense que pour se former, la...

  • Speaker #0

    La curiosité et beaucoup d'heures sur Internet, ça peut suffire.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que moi, c'est vrai qu'on est en France et le diplôme est important en France, on va dire, pour légitimer ce que tu fais. Et donc, c'est pour ça que je te posais la question. Parce que je sais que j'ai autour de moi des ingénieurs qui ne se sentent pas forcément légitimes malgré leur curiosité parce qu'ils n'ont pas cette petite case diplôme ou formation sur leur CV. Et donc, ils peuvent avoir du mal à se lancer dans ce genre, dans ce type de conseil. parce qu'ils ont la sensation de ne pas pouvoir être légitimes malgré le fait qu'ils puissent connaître des choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Après, il y a quelque chose que j'utilise assez régulièrement, même quand j'améliore mes process de production. D'un point de vue normal, on appelle ça le BSP. C'est le bon sens paysan. Et des fois, juste le fait de prendre de la hauteur et de se dire qu'on est face à une problématique, on trouve une solution qui paraît toute bête, mais qui des fois suffit très largement.

  • Speaker #1

    Tu as un exemple ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, je suis en train de chercher un exemple. Il y a eu une polémique il y a quelques années parce qu'il y avait un supermarché qui emballait des fruits dans des emballages plastiques. Et en fait, juste en prenant un peu de hauteur, on s'est dit comment est-ce qu'on peut faire pour ne pas emballer des fruits dans un emballage plastique ? Et en fait, on enlève l'emballage plastique. C'est du bon sens. C'est quand tu vas acheter un avocat, une banane, une fraise ou n'importe quoi, ça ne pousse pas dans un emballage plastique. Donc pourquoi s'embêter à rajouter un emballage plastique dessus ? Alors que tu mets une étiquette, tu colles une étiquette dessus et c'est parti.

  • Speaker #1

    C'est vraiment revenir aux bases presque.

  • Speaker #0

    C'est régulièrement revenir aux bases. En fait, on est dans une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans... dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses et en faisant des choses de manière plus lente. Voilà. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Voilà. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 bons.

  • Speaker #1

    Ah ouais, OK. Parce que j'allais te poser la question, mais alors si c'est plus lent, est-ce que derrière, économiquement, mais

  • Speaker #0

    ok je comprends mieux ouais c'est plus lent pour faire mieux en fait c'est ça c'est plus lent pour faire mieux et pour avoir moins de défauts parce qu'en fait quand tu crées du défaut ça te crée énormément de coûts pour une entreprise c'est de la matière première c'est de la main d'oeuvre c'est de l'expédition enfin c'est en fait il n'y a rien de pire il n'y a rien de pire que de produire quelque chose de mauvais de l'envoyer à un client qui va te dire c'est pas bon quoi tu

  • Speaker #1

    peux pas faire pire ouais si tu te rends compte qu'il y a eu un problème avant même de l'envoyer ça te fait un déchet en plus

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, si tu envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire « c'est pas bon ce que tu m'as fait » . Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant tu prends du recul et tu te dis « ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre. Et c'est quelque chose qui… qui commence à venir chez les industriels, heureusement, mais qui a mis pas mal d'années quand même à se poser des questions. Moi, j'ai vécu des scènes il y a une dizaine d'années où en fait, c'était « ben voilà, on va envoyer le colis, on sait qu'il n'est pas bon, mais comme ça, notre indicateur de colis envoyé à l'heure, il est bon » .

  • Speaker #1

    Mon conjoint, il appelait ça les KPI pastèques. C'est vert, mais à l'intérieur, c'est complètement rouge.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, je ne connaissais pas du tout ce terme, je vais l'emprunter, je crois.

  • Speaker #1

    Donc en gros, sur ton tableau, ça a l'air d'être tout beau, tout propre parce que tout est vert, alors qu'en réalité, si tu grattes un peu, c'est rouge.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et donc en fait, tu fais plein de choses en fin de compte, en regardant ce que tu pouvais faire. Tu as cette casquette d'ingénieur, depuis tout à l'heure, on en parle. Tu avais ton entreprise vestimentaire aussi, qui t'a permis un peu de voir l'économie circulaire et aussi les choses un peu compliquées. Et donc derrière, pouvoir faire aussi ton expérience, ton analyse. te rendre une valeur ajoutée aujourd'hui auprès d'autres entreprises. Mais tu as aussi une newsletter et un podcast qui te permettent de parler d'économie circulaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Justement, j'essaie de discuter avec des spécialistes parce qu'en fait, je suis ingénieur en optimisation des flux de production. Mais par contre, ça me fait plaisir de discuter avec un spécialiste en traitement d'eau, de discuter avec un ou une spécialiste en éco-conception, un spécialiste de la décroissance, etc. Parce qu'en fait, ça me permet aussi de moi, en fait, acquérir de nouvelles compétences.

  • Speaker #1

    Et à travers ta newsletter, alors, qu'est-ce qu'on peut retrouver ? Donc voilà, être un ingénieur, on peut être n'importe qui. c'est quoi la cible de ton newsletter ?

  • Speaker #0

    Le cible de ma newsletter et aussi en partie du podcast, c'est plutôt pour tout le monde. Pour moi, pour nous. Parce qu'en fait, je me rends compte qu'en France, on est vraiment à la bourre sur tout ce qui est connaissance en économie circulaire. Et en fait, j'ai décidé de repartir sur les bases. Sur qu'est-ce que l'économie circulaire, qu'est-ce que l'économie du don, qu'est-ce que l'éco-conception. Et en fait, on pourrait presque voir ça comme de l'économie circulaire pour les nuls, entre guillemets. Voilà, c'est un peu l'idée. Donc, il y a toute cette partie dans la newsletter qui est plus pour les particuliers, un peu plus simple. Il y a le podcast qui est justement des épisodes un peu plus complexes et un peu plus poussés sur l'ajustement avec des spécialistes. À côté de ça, j'ai utilisé, on va dire, l'échec de mon entreprise de vêtements plus ma casquette d'ingénieur pour créer un e-book gratuit sur comment lancer son entreprise à impact en 30 jours, qui est aussi disponible sur mon site Internet. Et à côté de ça, j'ai d'autres casquettes, sinon ce n'est pas drôle. Donc, je suis mentor chez Gaia Connect, comme on en a déjà discuté. Je suis ambassadeur RSE dans mon entreprise de prestations. Je suis investisseur. Donc, j'ai par exemple investi pour Fairfun, Loom, les ateliers du slip, le fourgon, Poisky, Homecycle. J'ai investi dans pas mal d'entreprises et en fait, c'est aussi quelque chose qui me fait plaisir de me dire que voilà. j'aide les copains j'ai pas forcément la possibilité de moi monter une entreprise comme eux le font parce que justement il y a plein de compétences que j'ai pas par contre dès que je peux aider je mets la main à la patte et puis soit je les aide financièrement quand j'en ai les moyens soit je les aide en termes de temps quand j'ai du temps c'est ce qui fait la richesse de cette économie aussi qui est justement pas une économie qui est l'économie circulaire est aussi une économie où en fait ça circule mais tout circule ça veut dire les connaissances, les compétences, l'importance. l'impact, l'argent, il y a tout qui circule et c'est ça qui est génial en fait. Je crois que je n'ai jamais autant discuté de manière poussée, de manière intéressante sur l'impact que depuis que justement, j'ai ouvertement, je fais l'économie circulaire. Si vous avez besoin d'aide, passez un coup de téléphone et puis on voit ce qu'on peut faire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vraiment, c'est un peu l'essence de Gaia Connect en fin de compte. C'est vraiment de connecter des gens et faire en sorte qu'ils… que chaque compétence puisse servir à la cause. C'est ça. Et donc, en fait, toi, c'est un peu la même chose. C'est là où tu vas chercher les ingénieurs en leur disant « Ok, mais tu as une compétence là, et donc utilise-la pour la cause écologique. » Et ça, je trouve ça vraiment chouette d'avoir ce discours-là. Comment tu choisis les entreprises avec lesquelles tu investis ? Ça va être plus par rapport à de l'écologie, ça va plus être comme tu disais, c'est des copains. Comment tu vas les choisir ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas de process précis par rapport à ça. Donc, je n'ai pas de recette magique à partager. Après, ça passe sur beaucoup de choses. Il y a du coup de cœur. Il y a des boîtes que j'aurais rêvé pouvoir fonder. Enfin, j'aurais rêvé avoir l'idée. Je ne sais pas, je pourrais donner par exemple l'exemple du fourgon, en fait, qui fait la consignation de bouteilles. Enfin, c'est quelque chose, ça fait des années. Je me dis, tiens, j'aurais dû le lancer, c'est trop bien. Ils l'ont fait et ils le font sûrement mieux que ce que je l'aurais fait. Donc voilà, j'ai un peu sorti le portefeuille. J'aurais dit, voilà, prenez mon argent, faites ce que vous avez à faire et continuez à me livrer des bouteilles à la maison, ce sera très bien.

  • Speaker #1

    En fait, je trouve ça super chouette cet aspect de pouvoir investir. J'en parle pas totalement de cette manière, mais j'en parle dans mon épisode que j'ai fait solo sur l'argent par rapport à l'écologie. où je disais que nous, avec nos conjoints, on est vraiment au tout début de la création de notre entreprise. Donc, on essaye déjà d'avoir un salaire. Et après, une fois qu'on aura réussi à avoir ce salaire-là et de pouvoir avoir assez d'argent pour investir, c'est la même idée, en fait. C'est de pouvoir aller aider les entreprises ou les copains ou certaines marques qui peuvent nous tenir à cœur ou même à l'inverse. Pas acheter un terrain pour faire une forêt, par exemple. Enfin, peu importe, il y a plein, plein, plein de choses. Et en fait, c'est vraiment dans cet épisode-là, je parlais de l'argent et qu'on devait arrêter, enfin, en tout cas, essayer d'arrêter de le diaboliser parce qu'on pouvait faire de belles choses grâce à cet argent et à ces investissements. Donc, je trouve ça cool que tu en parles parce que ça montre aussi qu'on peut être écolo, on peut gagner de l'argent. Et en plus, derrière, en fin de compte, on fait évoluer les choses grâce à cet argent en aidant des entreprises à impact qui sont importantes pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, l'argent, c'est vraiment un moyen. Et en fait, la question, c'est qu'est-ce qu'on en fait de notre argent ? Et c'est ça qui donne l'impact derrière. C'est vrai que même au quotidien, je prends mes fruits et légumes dans une amap, quand j'achète quelque chose, je l'achète de manière de seconde main et de préférence circulaire. Ou alors circulaire et pas de seconde main. Bref, ça, c'est un autre sujet. Et quand j'ai un peu d'argent de côté et que je vois un projet dans lequel je me reconnais et qui fait sens, je me dis que c'est parti. Et je me dis qu'au moins, cet argent, il sert. Il sert à faire avancer la cause plutôt que de traîner sur un... Sur un compte en banque, on ne sait pas forcément comment c'est géré derrière, sauf si on a la chance d'être dans une banque éthique.

  • Speaker #1

    Oui, même là, ça reste compliqué. Les banques qu'il y a aujourd'hui, qui sont éthiques, Ringot, Elios, etc., on ne peut pas tout faire non plus avec ce type de banque aujourd'hui. C'est là aussi où tout est la difficulté qu'on peut retrouver auprès de ces banques, parce qu'elles sont toutes jeunes et puis je leur souhaite de grandir et qu'après elles puissent... proposer exactement les mêmes offres. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on est à un niveau où on ne peut pas faire tout ce qu'on veut avec ces banques-là, contrairement aux vieilles banques qui ne sont pas toujours très correctes de là où elles mettent leur investissement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je suis aussi investisseur d'une de ces deux banques, mais je ne vous dirai pas laquelle.

  • Speaker #1

    J'ai pu en faire d'en dire deux. J'ai envie de parler un peu du voyage avec toi et puis après, on arrivera sur les dernières questions. Ce que tu disais tout à l'heure, tu avais fait un voyage en train pendant six mois, donc en Europe, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dans la Grande Europe, oui.

  • Speaker #1

    Dans la Grande Europe. Et en plus de ça, c'est un Instagram, c'est ça ? Au rythme du rail ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, avec ma femme, ça fait plus de huit ans qu'on voyage, principalement en train. Je suis en train de réfléchir, mais la dernière fois que j'ai pris un avion, c'était pour revenir de mon Erasmus de Finlande. Donc c'était en 2018. Ok. Plus de 5 ans que je n'ai pas pris l'avion. Yes ! Et en fait, depuis, avec ma femme, on s'est posé plein de questions. On s'est dit, mais comment on peut faire pour voyager, mais sans niquer la planète ? Et en fait, le train, pour nous, est venu comme une évidence. Et en fait, en plus de ce voyage des 6 mois, on est allé 3 fois en Laponie suédoise en train. On est allé en Roumanie, en Bulgarie, en Pologne. On a fait une semaine complète en Slovaquie. On était en Slovénie pendant une semaine. Enfin voilà, on a voyagé pas partout en Europe, mais on s'est fait bien plaisir. Et en fait, on n'a jamais autant voyagé que depuis qu'on a arrêté de prendre l'avion. Voilà, c'est quelque chose qui peut paraître complètement dingue, mais voilà, on s'est rendu compte que c'était vraiment ce voyage qui nous plaisait, donc vraiment en train. Et à côté de ça, on a rajouté le côté sac à dos, parce qu'en fait, actuellement, moi, j'habite en région grenobloise. et en fait On a beaucoup tendance à prendre le sac à dos et la tente pour aller dormir en montagne. Et en fait, on s'est dit, tiens, on pourrait faire pareil en plus que de voyager en train. Donc en fait, on a eu l'occasion de faire des choses, mais complètement folles et complètement farfelues pour beaucoup de monde. Mais on s'est retrouvés en Géorgie. Alors, c'est ça, on s'est retrouvés en Géorgie. Quelques jours après que Vladimir Poutine dise bonjour, maintenant tous les réservistes russes, vous allez aller en guerre en Ukraine. Et en fait, nous, on était à 10 km de la frontière. On était à 10 km de la frontière russe, en Géorgie, en train de dormir sous tente, 2300 ou 2400 mètres d'altitude, entre la limite pluie-neige. Et on était là en train de se dire, bon, ben ok, est-ce qu'il y aura des Russes qui vont passer par les montagnes pour fuir le pays ou pas ? Et en fait, voilà, ça fait partie des choses un peu farfelues, un peu drôles. Mais voilà, c'est quelque chose, ce voyage a complètement changé notre vie, avec ma femme. Et en fait, on s'est rendu compte que dans les discussions qu'on pouvait avoir avec des amis ou avec la famille, c'était régulièrement « Ah bah tiens, j'envisage d'aller à cet endroit-là, est-ce qu'on pourrait y aller en train ou pas ? » Et là, on se regarde avec ma femme et on se dit « Oui, on peut, il faut faire cinq changements, passer par telle gare, mais oui, c'est largement faisable. » Et là, on nous dit « Ah non, mais cinq changements, ça fait beaucoup et tout. » Et on s'est dit « Bah non, il faut qu'on… » C'est comme pour moi l'économie circulaire, on s'est dit avec ma femme... Il faut qu'on mette quelque chose en place pour parler de nos voyages en train et pour dire que c'est totalement faisable. Donc là, actuellement, on avait en place une newsletter, en plus d'un compte Instagram qui s'appelle justement Rythme du Rail. Et là, en fait, avec ma femme, on est complètement en train de refondre la manière dont on veut gérer tout ça. Et puis, on est en train de voir pour créer un site Internet. Donc, justement, nous, on a vraiment ce côté voyage avec le sac sur le dos, dormir en tente, aller bivouaquer. à l'arrache n'importe où. En fait, nous, on est incapable de donner un itinéraire de voyage.

  • Speaker #1

    Et donc, pour terminer, la dernière question qui est un petit peu plus philosophique, c'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    Pour moi, l'écologie, c'est le fait de pouvoir vivre en harmonie, en symbiose avec tout ce qui nous entoure. Que ce soit autant les êtres humains que la forêt, la nature, comme on a pu en discuter un peu avant avec tout ce qui est voyage, etc. C'est vraiment le fait de se sentir uni à tout ce qui nous entoure. c'est pour Pour revenir un peu à un moment frappant dans ma vie où j'ai vraiment senti tout cet appel de l'écologie et de me faire investir, en fait, j'étais en Finlande, j'étais entre deux cours et comme d'habitude, j'étais en train de prendre mon café en version finlandaise, en XXL. Et de là, j'ai pris mon café, je suis sorti de l'université, j'ai marché cinq minutes et je me suis posé sur un ponton au niveau du plus grand lac de Finlande, donc l'un des plus grands lacs d'Europe, et j'étais en train de boire mon café. tout seul avec le lac, la forêt autour de moi, le petit vent qui va bien, 5 degrés, en train de boire mon café, de me dire c'est magnifique, c'est le plus bel endroit. C'est à ce moment-là que je me suis dit il faut que je fasse quelque chose. Pour moi, c'est ça l'écologie, c'est vraiment le fait de ressentir vraiment cet appel de la nature qui nous entoure et de toute chose vivante. Humains, animaux... végétaux, forêts, tout ça.

  • Speaker #1

    Et si tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je dirais juste que si vous voulez plus d'informations sur ce que je fais, vous pouvez aller sur le site entreprisescirculaires.fr

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a donné envie de participer à la transition écologique et vous a donné une nouvelle oreille attentive à ce qui nous entoure. Si le cœur vous en dit, je vous propose de me laisser un avis, de vous abonner et de me rejoindre sur Instagram Facebook et LinkedIn. Vous pouvez m'envoyer un message à évidemment e.vie.de2ment.podcast arrobase gmail.com En attendant mardi prochain,

  • Speaker #1

    je vous souhaite,

  • Speaker #2

    évidemment, de jolis moments de vie en pleine nature.

Description

Dans cet épisode, j’ai tendu mon micro à Régis, ingénieur et amoureux des forêts, qui a choisi de placer l’écologie et l’économie circulaire au cœur de sa vie. Il m’a raconté ces instants où la nature l’a appelé, de ses balades enfantines à ses études en Finlande, et comment ces expériences ont semé les graines de ses engagements d’aujourd’hui.


Avec une sincérité désarmante, Régis m’a ouvert les coulisses de son parcours, ses déclics, et ses projets, comme la création d’une marque de vêtements éco-responsables, pensée pour respecter le rythme du vivant. Il nous partage aussi les piliers de l’économie circulaire qu’il défend avec conviction : éliminer les déchets, faire circuler les ressources à leur plus haute valeur, et régénérer la nature.


C’est une conversation qui questionne notre rapport à la consommation, à la manière dont on voyage, dont on produit, et nous rappelle que, même à petite échelle, chacun peut avoir un impact. Car, comme le dit si justement Régis : "Si les entreprises ne deviennent pas circulaires d’ici 5 ans, elles vont mourir."

Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel d’un autre possible et cherchent des pistes pour agir, avec espoir et simplicité.


Liens de E.vie.demment :

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Si tu veux un coaching : Calendly - Amélie AUJARD

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Un podcast qui permet de répondre à vos questionnements, envies, besoins, peurs, colères, frustrations liés à l'écologie en vous transmettant de la joie, de l'espoir, des bonnes idées et des conseils.

Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Gaia Connect est la porte d'entrée vers les métiers à impact en provoquant les rencontres qui changeront ta vie. Un collectif de centaines de bénévoles experts de l'impact, parmi lesquels ceux qui te sont le plus utile t'offriront de leur temps et de leur expérience pour faire avancer tes projets. Tu rencontreras cinq mentors bénévoles dont l'expérience correspond à tes besoins, questionnement pour un café virtuel d'une heure avec chacun. Tu intégreras par la suite une communauté soudée dont le réseau compte des centaines d'acteurs de l'impact. Si cela t'intéresse, tu retrouveras un lien d'inscription dans la description de l'épisode, ainsi que sur mon compte Instagram, évidemment. Et sache que je suis moi-même mentor ! Bonjour, je m'appelle Amélie et tous les mardis, je vous propose de rencontrer une personne qui essaye de son mieux, de répondre aux enjeux écologiques à travers des petits ou grands gestes du quotidien. J'espère que vous écouterez avec affection leur chemin, leur combat, leur colère, ainsi que leur joie, leur fierté et leurs bons conseils. Évidemment, nous pouvons mettre de la douceur et de l'optimisme dans l'écologie. À travers ces épisodes, je souhaite semer des petites graines qui permettront, évidemment, de faire éclore de nouvelles croyances.

  • Speaker #1

    C'est une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses. et en faisant des choses de manière plus lente. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 de bons. Parce qu'en fait, quand tu crées du défaut, ça te crée énormément de coûts pour une entreprise. C'est de la matière première, c'est de la main d'oeuvre, c'est de l'expédition. T'envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire que ce n'est pas bon ce que tu m'as fait. Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant, tu prends du recul et tu te dis, « Ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Régis a décidé de se concentrer sur l'économie circulaire pour avoir un impact dans l'écologie. En tant qu'ingénieur, Il a décidé d'utiliser ses compétences, son savoir et ses expérimentations personnelles pour proposer aux entreprises qu'il accompagne des solutions qui leur permettent de diminuer les coûts tout en répondant aux besoins écologiques d'aujourd'hui et de demain. Régis fait partie de ces éco-témoins qui nous montrent que l'expérimentation est la clé de l'apprentissage. Qu'est-ce que l'économie circulaire ? Quels sont les pouvoirs des ingénieurs en entreprise ? Doit-on opposer ? écologie et économie. Pour le découvrir, je te laisse en compagnie de Régis. Bonjour Régis.

  • Speaker #1

    Bonjour Amélie, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté, je suis super ravie de t'avoir sur mon podcast. Et comme d'habitude, on commence avec la première question qui est comment vas-tu si je te parle d'écologie ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, je me sens comme dans une journée pleine de nuages, un peu... un peu noir, à me poser des questions de qu'est-ce qui va nous arriver, etc. Mais avec toujours le soleil qui pointe son nez au milieu des nuages. Je dirais que je suis en mode de transition d'un point de vue écologique, comme beaucoup de monde. Donc voilà, c'est comme ça que je me sens d'un point de vue écologie. C'est en transition.

  • Speaker #0

    Comment t'es arrivé, toi, à l'écologie ? Quel a été ton chemin ?

  • Speaker #1

    Alors, mon chemin, j'ai essayé de... de l'intérioriser pendant longtemps et en fait pas de réponse claire sur comment ça a commencé. Je pense que c'était sûrement quand j'étais enfant, j'habitais en campagne en Alsace, entre diverses collines et avec des amis, on allait régulièrement en forêt faire des cabanes. Donc voilà, j'avais 6 ans, je faisais des cabanes dans les bois. De là, après, je suis devenu scout pendant quelques temps, où pareil, je faisais des cabanes dans les arbres, en forêt, j'étais en mes sous-tentes, je faisais du feu de bois, feu de camp. Et un peu plus tard, cheminant, j'ai... discuter avec d'autres personnes, commencer à parler d'écologie. J'ai fait des premiers travaux pratiques à l'école sur ce sujet, c'était au collège. Et puis en fait, c'est quelque chose que j'ai toujours eu un peu en moi. Et en fait, l'apogée de tout ça, c'était que j'étais en plein échec scolaire et j'ai eu un cours d'une prof qui parlait de génie industriel, donc tout ce qui est optimisation des chaînes de production, et qui était en train de faire une thèse sur comment le fait d'améliorer les chaînes de production pouvait aider d'un point de vue écologique. Et là, je me suis dit, c'est ça ce que je veux faire de ma vie. Je vais là-dedans. Je vais à fond. J'y vais. Donc je suis arrivé en école d'ingénieur à Grenoble, donc Grenoble INP génie industriel, donc en performance industrielle durable. Et en fait je me suis dit, j'ai appris beaucoup de choses mais je suis encore sur ma faim, donc je vais aller en Finlande, voir ce qu'il s'y passe. En fait la Finlande c'est un pays que j'adore. Et donc j'ai fait 6 mois d'Erasmus à la Parenta en Finlande, au Green Campus, et en fait c'est le campus le plus vert de Finlande. Donc qui était déjà un pays qui est pro développement durable, et là j'ai pris... Six mois de claques. J'ai eu des cours sur l'économie circulaire, sur la logistique verte, sur énormément de sujets ultra poussés. Et là, je me suis dit, c'est bon, j'ai ma voix, je sais ce que je fais. Donc ça, c'est un peu tout le parcours. Et après, quand je suis revenu en France, après cette Erasmus, j'ai lancé mon entreprise de vêtements en économie circulaire qui s'appelle Bonto Closing. Et en fait, j'ai décidé de fermer il y a trois semaines de cela, à peu près, trois semaines, un mois, pour me concentrer principalement sur le fait d'accompagner les entreprises à passer à l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    En fait... que tu as fait toutes tes études par rapport au développement durable en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et après, quand tu es arrivé en Finlande, en fin de compte, tu as appris plein de choses que tu n'avais pas du tout appris en France.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, pour remettre dans le contexte, c'était en 2018. Et en fait, il y a plein de choses qu'on n'avait pas encore en France. On n'avait pas encore parlé de la loi AJEC sur tout ce qui était économie circulaire. Donc, en fait, c'était vraiment des notions qui étaient à son bel luciment. Donc, en fait, je me suis senti un peu précurseur en allant en Finlande et en cherchant ce qu'on n'avait pas encore en France.

  • Speaker #0

    Et maintenant, tu as l'impression qu'il y a eu une amélioration, une évolution par rapport aux formations qu'on peut donner en France ? Il y a plus de choses en lien avec ce que tu as pu apprendre en Norvège, ce que tu as pu apprendre en Finlande ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup plus de choses actuellement en France, mais je suis encore un peu sur ma faim. On n'est pas encore totalement, à mon sens, rentrés dans cette économie, en fait, de l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    Et donc, qu'est-ce que l'économie circulaire ?

  • Speaker #1

    Pour moi, l'économie circulaire, c'est ces trois principes. Je me repose beaucoup sur les principes de la Fondation Hélène MacArthur par rapport à ce sujet. Le premier, c'est d'éliminer tout ce qui est déchets et pollution. Le deuxième, c'est de faire circuler au maximum tout ce qui est produits et matériaux, donc à leur plus haute valeur technique. Et le troisième, c'est de régénérer la nature. Pour moi, c'est vraiment ces trois grands principes qui font l'économie circulaire aujourd'hui. Et tout ce qu'on entend autour peut se rattacher à ces trois principes.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, aujourd'hui ? Tu as décidé par toi-même, donc via ton entreprise, c'est Lundow Clothing, c'est ça ? Mais que tu as fermé il y a trois semaines. Donc en gros, tu t'es lancé là-dedans en France pour voir comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'irais même encore plus loin que ça. C'est en fait, je suis revenu en France, j'étais en train de finir mes études et j'étais là en train de me dire, voilà, je vois tel décalage entre ce qui se fait en Finlande et ce que j'ai pu étudier. Enfin, il y a un tel décalage entre ça et ce que je vis en France qu'en fait, je ne pouvais pas rester comme ça dans mon coin en train de... de rester sur le quotidien que j'avais. Et donc, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire ? À mon échelle, je suis en fin d'études, et là, je me suis dit, allez, je monte mon entreprise de vêtements en économie circulaire, d'inspiration nordique, forcément, vu que la Finlande, bon, on pourra en revenir, mais c'est vraiment un pays qui m'inspire énormément. Et je me suis dit, allez, on y va, et puis on voit ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez compliqué, parce qu'en fait, je suis ingénieur en performance industrielle, et je ne suis pas du tout dans le marketing. Donc, en fait... J'ai autant d'un point de vue produit, j'étais assez content et assez fier de ce que je suis arrivé à monter avec l'aide d'un prestataire en Angleterre, mais dans la réalité des faits, c'était très compliqué, surtout pour vendre. Et justement, après avoir monté cette entreprise, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes venaient me poser des questions, mais plus sur qu'est-ce qu'était l'économie circulaire, comment est-ce que je peux le mettre en place dans mon entreprise, qu'est-ce qu'il faut que je regarde, quelles sont les données à regarder, comment je peux optimiser. Qu'est-ce que je peux faire ? Et donc, je me suis rendu compte qu'en fait, actuellement, en France, il y avait une demande pour faire évoluer ces mœurs-là et pas forcément pour les produits que j'avais construits à l'époque.

  • Speaker #0

    Et donc, à quel moment tu t'es dit, bon, en fait, maintenant, je vais utiliser mes compétences et mes connaissances pour venir en aide aux entreprises qui en ont besoin ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a toujours été en ligne conductrice parce que c'était vraiment pour ça que je m'étais formé. Et donc là, même actuellement, je suis encore salarié dans une boîte de prestations. Et en fait, je travaille avec différentes entreprises et justement, je les aide soit sur de l'économie circulaire quand je le peux, soit sur de l'amélioration des flux de production. qui engendre forcément des améliorations d'un point de vue écologique. Donc en ayant moins de déchets de production, en ayant des flux logistiques plus courts, donc moins énergivores d'un point de vue carbone, etc.

  • Speaker #0

    Ok. Et les entreprises qui viennent vers toi, c'est plutôt des grosses entreprises ou plus des petites entreprises ? Comment toi tu vois les choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi pour le moment, il y a plus des petites entreprises qui viennent discuter avec moi, dans le sens que là actuellement, je les aide principalement par visio et par téléphone. donc vraiment sur mon temps à côté de mon emploi salarié. Et aussi parce qu'en fait, les petites entreprises, se montant et commençant leur projet de zéro ou de pas grand-chose, elles se disent, tiens, je vais essayer justement de mettre le plus d'aspects d'économie circulaire ou d'impact environnemental positif dès le début, justement pour maximiser directement l'impact qu'elles pourraient avoir dès le début de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Est-ce que... Il y a forcément besoin, quand on est en économie circulaire, d'avoir un flux de production. Moi, quand j'entends flux de production, je ne suis pas du tout ingénieur, donc peut-être que je vais dire des grosses bêtises, mais quand j'entends un flux de production, j'entends produit derrière. Est-ce que, par exemple, quelqu'un qui a une entreprise de service, elle peut aussi passer par de l'économie circulaire ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on me pose souvent, où je n'ai pas encore tous les éléments de réponse, parce que c'est vrai que moi, je suis plus... ingénieur typé produit. Mais pour donner quelques éléments de réponse, même dans un service, se posent des questions d'économie circulaire. Alors ça va, par exemple, sur le matériel qu'on utilise, l'ordinateur qu'on utilise pour faire du service. Est-ce que lui-même est en économie circulaire ? Est-ce qu'il est en location, réparable ? Est-ce qu'on peut... Il y a toute cette partie soft et hardware qu'on peut... En économie circulaire, justement, on peut réfléchir à tout ça. Et puis, même d'un point de vue service, se pose la question de qui est-ce qu'on aide, en fait ? Le service qu'on donne actuellement, est-ce qu'on le donne pour des entreprises qui vont dans le bon sens, ou des particuliers qui vont dans le bon sens, ou est-ce qu'on le donne aux pollueurs qu'on connaît très bien ?

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à ça, ce que tu viens de dire. En fait, je me suis aperçue que, par exemple, on a le droit à des aides pour les alternants, quand on est dans des entreprises, et notamment une aide où si tu prends des alternants qui viennent... rendre ton entreprise verte. Mais sauf que vu que moi, mon entreprise est déjà verte, je n'ai pas le droit à ces aides. Et pourquoi je trouve ça assez fou de se dire que certains grands pollueurs vont avoir des aides de l'État pour être plus vert. Donc ça, c'est cool. Mais les petites entreprises qui essayent déjà de faire du vert, elles n'ont pas le droit à ces aides-là parce qu'elles font déjà du vert, alors qu'en réalité... Souvent, on est tout petit et ces aides-là, ça nous fera un bien fou. Ça m'a fait penser à ça pendant que tu disais à qui on aide quand on se pose la question.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, c'est beaucoup plus compliqué. C'est une question que je me pose aussi depuis pas mal de temps parce que j'aide pas mal d'entreprises, dont des très grosses entreprises. Je me rends compte qu'on est toujours sur un débat d'ordre de grandeur. Est-ce qu'il vaut mieux rendre une petite entreprise 100% circulaire ? une petite entreprise de 3-4 personnes ? Ou est-ce qu'il vaut mieux rendre un grand pollueur circulaire à 1% mais qui, elle, emploie des centaines de milliers de personnes à travers le monde ? En fait, l'impact n'est pas du tout le même. Et en fait, pour moi, c'est ça aussi les grands sujets de l'économie circulaire. C'est d'arriver à aider toute personne qui a envie de faire quelque chose de mieux.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, ma question, peut-être qu'elle va être un petit peu piquante, mais est-ce que... Il n'y a pas aussi une question d'économie derrière pour les entreprises ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a énormément d'entreprises qui profitent de la mouvance pour se mettre à l'écologie. Après, si on reprend d'un point de vue marché, d'un point de vue un peu plus global, de toute façon, ils n'ont pas le choix. Actuellement, c'est arrivé aux alentours de PAC, ça peut faire sourire, mais le prix du cacao a triplé cette dernière année. En fait, une tonne de cacao coûte plus cher qu'une tonne de cuivre actuellement. Donc, il y a par exemple cette... Il y a tout le marché qui est en train de changer et ça c'est un exemple, mais actuellement ça coûte moins cher d'utiliser du plastique neuf que du plastique recyclé. À partir du moment où le plastique recyclé coûtera moins cher que le plastique neuf, il y a beaucoup d'industriels qui vont se dire, pour raison budgétaire, on va passer sur quelque chose de recyclé. Et en fait, vu qu'on est dans un monde qui est fini, on a de moins en moins de matières premières vierges, donc d'extraction standard. de l'économie actuelle et donc on va forcément devoir passer sur des matériaux recyclés. La question c'est est-ce que les entreprises ont envie de passer le pas maintenant pour profiter de tout ça et de cet impact maintenant ? Ou est-ce qu'elles vont être contraintes de le faire dans les 20 prochaines années d'un point de vue économique ?

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais écrit « Je suis convaincue que si les entreprises ne deviennent pas circulaires d'ici 5 ans, elles vont mourir » .

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'adore cette phrase et j'utilise énormément. Alors, juste avant, on a évoqué la première raison qui est celle de la durabilité environnementale, où en fait, justement, il y a de moins en moins de matières premières. qu'on peut extraire de notre sol, ou alors c'est de plus en plus compliqué. Donc il y a déjà toute cette approche économique qui rentre en ligne de compte. Et deuxièmement, il y a l'histoire des talents. Quand je parle des talents, c'est toi, moi, c'est vous qui nous écoutez, on a tous des compétences, et en fait, la grande question c'est pourquoi est-ce qu'on a envie d'utiliser nos compétences ? Est-ce qu'on a envie de les donner pour une entreprise qui fait sens, qui a des valeurs, qui a un impact, ou pour l'ancien business ? Et donc pour moi... Les personnes qui ont des compétences et qui sont vraiment très bonnes dans leur domaine d'activité, elles peuvent se poser la question de qui est-ce que j'ai envie d'aider. De ce point de vue-là, forcément, si elles ont des valeurs, si elles ont envie d'avoir de l'impact, elles vont aller vers un marché qui sera plus proche de l'impact.

  • Speaker #0

    Et après, ce que je voulais dire, même la question pour aller encore plus loin, c'est a-t-on la possibilité de changer les entreprises qui, pour l'instant, vivent dans l'ancien monde ?

  • Speaker #1

    On en a la possibilité, ce n'est pas simple. Et la plupart du temps, il faut utiliser la carte coût. J'étais justement en train de réfléchir un peu aux plus gros impacts que j'ai eus d'un point de vue écologique sur les différentes entreprises dans lesquelles je suis passé. Et la plupart du temps, c'était l'histoire de coût qu'il y avait derrière. C'est une entreprise qui voulait mettre en place un nouveau bâtiment de production pour travailler sur un produit particulier. Et en fait, moi, avec des études, je me suis rendu compte qu'en fait, on n'avait pas besoin de rajouter un bâtiment. et qu'en changeant la production en interne, on pouvait arriver à mettre cette production-là en plus dans l'usine déjà existante et pas forcément de recréer un nouveau bâtiment. Donc il y a par exemple cet exemple-là où j'ai travaillé avec une entreprise pharmaceutique à regarder un peu leur consommation d'eau. Et en fait, on s'est rendu compte que plutôt, pareil, de remettre en place un autre bâtiment pour retraiter de l'eau, qu'en fait, on pouvait le retraiter différemment ou alors en prendre moins, etc. Pour justement... consommer moins et donc pas faire ce bâtiment et donc garder de l'impact en faisant moins tout simplement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est réutiliser ce qu'ils ont déjà, mais l'utiliser d'une meilleure manière.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est l'utiliser de manière plus optimale.

  • Speaker #0

    Est-ce que, parce que toi forcément, tu as une casquette d'ingénieur, et moi, ce que je trouve assez fascinant avec les ingénieurs, parce que mon conjoint est ingénieur, c'est leur capacité déjà et leur facilité qu'ils ont avec les chiffres. Déjà, moi, je trouve ça, je ne sais pas si toi, c'est ton cas, c'est pareil que vos conjoints.

  • Speaker #1

    C'est mon cas, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, je suis plutôt à l'opposé de ça. Moi, je suis team émotion plus plus. La personne qui comprend tout à travers l'émotion et les chiffres arrivent après, même si je les comprends. Et je trouve qu'aujourd'hui, les ingénieurs, vous avez un gros impact et une grosse possibilité d'action parce qu'en fait, vous savez parler le langage des entreprises. Est-ce que toi, tu ressens la même chose ?

  • Speaker #1

    Plus que de parler du langage des entreprises, on sait surtout parler du langage des chiffres. Le langage des chiffres est surtout d'un point de vue monétaire. Ça fait quasiment dix ans que je fais de la gestion de projet en entreprise. Quand on veut mettre quelque chose en place, quand on veut améliorer un processus, quand on veut faire rentrer un nouvel équipement ou quand on veut supprimer complètement une chaîne de production, la première question, c'est quel va être l'impact d'un point de vue monétaire ? Est-ce que je vais gagner de l'argent en faisant cela ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est un peu le nerf de la guerre.

  • Speaker #1

    C'est complètement le nerf de la guerre. Et en fait, je me dis que même sur une entreprise que moi je vais appeler une entreprise circulaire, en fait, l'argent reste actuellement le nerf de la guerre parce qu'en fait, c'est grâce à cet argent-là qu'on arrive à avoir de l'impact et qu'on arrive surtout à avoir de l'impact à grande échelle.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi, tu as cette sensation que parfois, entre l'écologie et l'économie, c'est comme si en fait, ils ne pouvaient pas être amis, tu vois, ils étaient forcément ennemis ?

  • Speaker #1

    Je l'ai énormément ressenti comme ça pendant trois très longues années, surtout durant mes années étudiantes où j'avais un passé où j'allais pas mal en manifestation. Enfin bon, je passerai les détails parce que bon, c'est un peu plus privé. Mais on va dire que pour moi, pendant longtemps, l'économie et l'écologie étaient... complètement décorrélée. Et puis après, j'ai découvert le monde de l'entreprise et je me suis rendu compte de la réalité des chiffres. Parce qu'actuellement, l'économie dans laquelle on est, donc avec toutes ces entreprises et tout ça, ça permet aussi de faire vivre beaucoup de monde. Et en fait, j'ai beaucoup de discussions d'un point de vue à quoi ressemblerait une économie décroissante. Et je pense principalement à une discussion assez conséquente que j'ai pu avoir avec Alexandre Leroux. donc qui tient la chaîne YouTube sur la décroissance et qui a écrit un livre qui s'appelle En transition douce vers la décroissance, donc qui est aussi mon meilleur ami et l'ancien batteur de mon groupe de folk metal. On a parlé pendant des heures et des heures de décroissance et en fait, c'était très drôle parce que lui, il est pour la décroissance, donc une décroissance économique. Et moi, de l'autre côté, je suis côté industriel, un peu méchant entre guillemets et on est toujours là en train de se dire, bah ouais, en fait, on… on a exactement le même objectif. On a exactement le même objectif dans le sens qu'il faut qu'on arrive à produire moins, à produire mieux, et qu'en fait, dans l'idéal, il faudrait qu'on arrive à garder notre niveau de vie actuel d'un point de vue mondial.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est quoi qui va changer entre lui, sa vision de décroissance, et toi, ta vision de non-décroissance ? Alors,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément une vision de non-décroissance. On va dire que j'ai plus une vision de décroissance, mais... contrôlée et plutôt structurelle. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en fait, les industriels sont au courant que les limites planétaires sont ce qu'elles sont. Ça, c'est une nouveauté, mais c'est une amélioration de ces cinq dernières années. C'est en fait, le monde industriel se rend compte qu'on ne peut pas continuer comme ça. Et donc, la question, c'est de voir comment on peut faire autrement.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toi, comment tu vois les choses, et ton pote, lui, il voit les choses comment ? Alors, si vous n'êtes pas forcément d'accord, qu'est-ce qui vous met en désaccord ?

  • Speaker #1

    Ce qui nous met en désaccord, c'est qu'en fait, lui, principalement, il pense qu'on peut changer le monde par le bas. Pour moi, on peut changer le monde. Moi, mon point de vue, c'est qu'on peut changer le monde par le haut. Donc, pour lui, ça va être le consommateur qui va dire, ben voilà, j'arrête de consommer. Je vis dans ma petite maison, dans ma ferme bio et je travaille la terre et je mange ce que je produis. Et de là, en fait, ça va remonter et en fait, toute l'économie va changer de ce point de vue-là. Et moi, ma vision, c'est de dire, si on attend que tout remonte, ça va être hyper compliqué et hyper long. Donc moi, je préfère utiliser mes compétences d'ingénieur pour essayer de faire changer les entreprises de l'intérieur pour que ça aille plus vite. Donc en fait, c'est deux visions qui tendent vers le même objectif. Et en fait, maintenant que je synthétise, ça paraît assez logique et assez... Je ne sais pas trop comment l'exprimer, mais voilà, c'est la même vision, c'est le même objectif. En fait, on rêve du même monde. On a toujours tendance à opposer la décroissance avec... avec les industries. Et en fait, il y a cette opposition-là, mais il y a aussi l'autre opposition de dire, entre l'écologie, l'argent, etc. Et en fait, et ça me fait très bizarre de dire ça avec mon passé, mais en fait, on peut arriver à faire une écologie qui ne soit pas anticapitaliste. Du moins, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ok. Non, c'est super intéressant. Et moi, par rapport à ta synthèse, pour m'expliquer comment toi tu vois les choses et comment Alexandre voit les choses. Je me dis, mais on peut avoir les deux. On peut avoir l'un et l'autre. Et je pense que... Moi, vas-y, je vais te donner un troisième point de vue. Moi, mon point de vue, c'est qu'en fait, on a tous un rôle à jouer et qu'on doit se sentir bien dans ce Ausha, dans l'écologie. Et en fait, il y en a certains, ils vont se sentir bien en passant par le bas, comme tu disais, c'est-à-dire en tant que consommateur. Voilà, je vais changer et je vais essayer d'influencer aussi les personnes autour de moi. pour qu'elle voit que je suis heureux à faire ce que je fais. Il y en a d'autres, leur compétence, comme toi, c'est de comprendre les chiffres, l'argent, l'économie, et donc de pouvoir avoir ce discours-là avec les entreprises et essayer de changer de l'intérieur. Et puis après, le troisième, on parle souvent de l'État. Et il y a aussi l'État qui a aussi une capacité législative pour faire changer les choses et mettre en place de nouvelles choses. Et donc, en fait, s'il y en a en politique, ils seront très bons. avec leur casquette écolo en plus, ce serait incroyable. Et ils vont pouvoir mettre des choses en place, d'autres en entreprise comme toi et d'autres en tant que consommateur, comme j'ai pu aussi avoir dans d'autres épisodes. Et je trouve qu'en fait, on a tous besoin de s'entraider en fin de compte pour arriver à ce qu'on a tous envie d'avoir en fin de compte parce que je suis d'accord avec toi, notre objectif est le même.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis notre objectif est le même, mais on n'a pas forcément la même vitesse à aller vers cet objectif. Et c'est vrai que c'est quelque chose que je remarque autour de moi. C'est en fait, quand je commence à parler d'écologie, il y a ceux qui disent « oui, peut-être que ce serait bien que je m'y mette » . Donc ils sont convaincus qu'il faut le faire, mais qu'ils ne savent pas quand ni comment le faire. Il y a ceux qui disent « non, je n'ai pas envie » , mais de toute façon, on sait que d'un point de vue limite planétaire, dans les 50 prochaines années, ils n'auront pas le choix. Et il y a ceux qui disent « c'est bon, moi j'ai déjà fait tout ce que j'avais à faire » . Je suis clean. Et forcément, quand tu mets les trois dans la même salle, ils vont se taper dessus. Alors qu'en fait, ils ont, je ne vais pas dire la même vision du monde, mais on rêve tous d'une vie où on est tous égaux et libres en droit.

  • Speaker #0

    et on arrive tous à subvenir à nos besoins et on est tous heureux en fait on a tous envie de la même vie c'est juste qu'en fait on a tous des visions différentes du chemin pour y arriver oui c'est ça chaque vie humaine en fin de compte est différente chaque chemin est différent et en fonction de nos vécus respectifs, de nos expériences de nos croyances aussi, de notre éducation en fin de compte on ne va pas avoir les mêmes visions mais ça ne veut pas dire pour autant que qu'il y a quelqu'un qui a faux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, pour revenir un peu sur les différents points de vue, parce qu'en fait, je n'ai pas que la casquette de l'industriel, j'ai aussi celui du consommateur au quotidien. Et c'est vrai que moi, je regarde pour trouver des... Enfin, quand j'ai besoin de changer d'un objet, je vais principalement regarder comment je peux faire pour le trouver de manière circulaire. Il y a ça, il y a le fait que je voyage énormément en train avec ma compagne. On a eu l'occasion de faire un voyage de six mois en train où on est allé jusqu'en Géorgie en passant par la Turquie. Donc voilà, ce n'est pas parce qu'on est industriel qu'à côté on n'est pas citoyen et qu'on n'a pas notre impact en tant que citoyen à côté de notre impact en tant qu'industriel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, tu as raison de le reformuler. On peut avoir un impact sur plusieurs pans en fonction de ce qui nous inspire. Et je me pose une question.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Parce que tu disais que là, tu étais un peu en train de changer un peu au niveau des objectifs et que tu avais décidé, même si tu le fais depuis un petit moment, mais que tu voulais te concentrer sur ça, c'était d'aider les entreprises qui voulaient aller vers de l'économie circulaire. Et moi, en t'entendant, je me dis, parce que forcément, vu que mon copain, enfin mon conjoint est ingénieur, il a des potes ingénieurs. Et je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi besoin de former ? les ingénieurs qui sont déjà sur le marché à ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord, plus que d'accord avec toi. Je discute régulièrement des ingénieurs. Comme toi, je suis aussi mentor chez Gaia Connect. D'ailleurs, salut les copains ! J'ai pas mal d'ingénieurs qui viennent me voir et qui me disent « Régis, ça fait 20 ans que je suis acheteur industriel, ça fait 20 ans que je suis dans la R&D, j'ai envie d'avoir plus d'impact, je vais me lancer, je vais faire des fresques. » Et là, je les regarde et je leur dis, mais non, tu ne vas pas faire des fresques. C'est très bien les fresques, je n'ai rien du tout contre les fresques. Mais on a des spécialistes dans des domaines de compétences ultra pointues. Et en fait, comme tu dis, ce qui leur manque, c'est justement cette formation d'un point de vue impact, écologie, etc. Un spécialiste en R&D qui a fait de la conception durant toute sa vie, il faut qu'il se forme à l'éco-conception. Si maintenant il va dans différentes entreprises pour partager des fresques, ce serait très bien, il aurait de l'impact. Par contre, son impact sera minimisé par rapport au fait de se former à l'éco-conception et d'aller aider d'autres entreprises à éco-concevoir leurs produits.

  • Speaker #0

    De quelle manière tu peux acquérir ces compétences en tant qu'ingénieur quand tu es déjà sur le marché du travail ? Parce que tu avais l'air de dire que déjà dans les écoles, quand tu es un étudiant, il n'y a pas encore grand-chose. J'imagine que quand tu es déjà en poste depuis quelques années, comment tu peux réussir à évoluer vers ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je me pose même la question si ce type de compétences existe vraiment. Dans le sens que pour moi, c'est plus un mélange de compétences et de sensibilité. Pour reprendre l'histoire de la conception de produits, si quelqu'un a justement envie de l'avoir à l'impact dans sa manière de concevoir des produits, il va forcément se poser la question. En fait, ça peut plus être dans cette démarche-là. Après, la formation est toujours possible dans le sens qu'il y a beaucoup de pays qui sont en avance sur nous. Je pense aux Pays-Bas, je pense à toute l'Europe du Nord. Il y a beaucoup de spécialistes qui sont complètement formés à ces sujets et qui proposent des formations. Moi, je vois même des formations qui sont complètement, enfin, je ne vais pas dire loufoques, mais l'autre jour, je suis tombé sur un ingénieur qui proposait de concevoir la fin de vie des produits. Et en fait, il a créé une formation. comment je crée la fin de vie de mon produit avant de construire mon produit. Alors franchement, c'est du génie. Mais je me suis dit, mais comment quelqu'un a pu penser à faire une formation pareille ? C'est génial. Mais par contre, ça ne rentre dans aucune case scolaire actuellement. Et puis sinon, il y a beaucoup de livres et YouTube en fait. Actuellement, on est toute une série de spécialistes à l'échelle mondiale qui ont commencé à théoriser des choses et à commencer à en sortir des livres, des thèses, ce genre de choses. Je pense que pour se former, la...

  • Speaker #0

    La curiosité et beaucoup d'heures sur Internet, ça peut suffire.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que moi, c'est vrai qu'on est en France et le diplôme est important en France, on va dire, pour légitimer ce que tu fais. Et donc, c'est pour ça que je te posais la question. Parce que je sais que j'ai autour de moi des ingénieurs qui ne se sentent pas forcément légitimes malgré leur curiosité parce qu'ils n'ont pas cette petite case diplôme ou formation sur leur CV. Et donc, ils peuvent avoir du mal à se lancer dans ce genre, dans ce type de conseil. parce qu'ils ont la sensation de ne pas pouvoir être légitimes malgré le fait qu'ils puissent connaître des choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Après, il y a quelque chose que j'utilise assez régulièrement, même quand j'améliore mes process de production. D'un point de vue normal, on appelle ça le BSP. C'est le bon sens paysan. Et des fois, juste le fait de prendre de la hauteur et de se dire qu'on est face à une problématique, on trouve une solution qui paraît toute bête, mais qui des fois suffit très largement.

  • Speaker #1

    Tu as un exemple ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, je suis en train de chercher un exemple. Il y a eu une polémique il y a quelques années parce qu'il y avait un supermarché qui emballait des fruits dans des emballages plastiques. Et en fait, juste en prenant un peu de hauteur, on s'est dit comment est-ce qu'on peut faire pour ne pas emballer des fruits dans un emballage plastique ? Et en fait, on enlève l'emballage plastique. C'est du bon sens. C'est quand tu vas acheter un avocat, une banane, une fraise ou n'importe quoi, ça ne pousse pas dans un emballage plastique. Donc pourquoi s'embêter à rajouter un emballage plastique dessus ? Alors que tu mets une étiquette, tu colles une étiquette dessus et c'est parti.

  • Speaker #1

    C'est vraiment revenir aux bases presque.

  • Speaker #0

    C'est régulièrement revenir aux bases. En fait, on est dans une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans... dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses et en faisant des choses de manière plus lente. Voilà. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Voilà. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 bons.

  • Speaker #1

    Ah ouais, OK. Parce que j'allais te poser la question, mais alors si c'est plus lent, est-ce que derrière, économiquement, mais

  • Speaker #0

    ok je comprends mieux ouais c'est plus lent pour faire mieux en fait c'est ça c'est plus lent pour faire mieux et pour avoir moins de défauts parce qu'en fait quand tu crées du défaut ça te crée énormément de coûts pour une entreprise c'est de la matière première c'est de la main d'oeuvre c'est de l'expédition enfin c'est en fait il n'y a rien de pire il n'y a rien de pire que de produire quelque chose de mauvais de l'envoyer à un client qui va te dire c'est pas bon quoi tu

  • Speaker #1

    peux pas faire pire ouais si tu te rends compte qu'il y a eu un problème avant même de l'envoyer ça te fait un déchet en plus

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, si tu envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire « c'est pas bon ce que tu m'as fait » . Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant tu prends du recul et tu te dis « ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre. Et c'est quelque chose qui… qui commence à venir chez les industriels, heureusement, mais qui a mis pas mal d'années quand même à se poser des questions. Moi, j'ai vécu des scènes il y a une dizaine d'années où en fait, c'était « ben voilà, on va envoyer le colis, on sait qu'il n'est pas bon, mais comme ça, notre indicateur de colis envoyé à l'heure, il est bon » .

  • Speaker #1

    Mon conjoint, il appelait ça les KPI pastèques. C'est vert, mais à l'intérieur, c'est complètement rouge.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, je ne connaissais pas du tout ce terme, je vais l'emprunter, je crois.

  • Speaker #1

    Donc en gros, sur ton tableau, ça a l'air d'être tout beau, tout propre parce que tout est vert, alors qu'en réalité, si tu grattes un peu, c'est rouge.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et donc en fait, tu fais plein de choses en fin de compte, en regardant ce que tu pouvais faire. Tu as cette casquette d'ingénieur, depuis tout à l'heure, on en parle. Tu avais ton entreprise vestimentaire aussi, qui t'a permis un peu de voir l'économie circulaire et aussi les choses un peu compliquées. Et donc derrière, pouvoir faire aussi ton expérience, ton analyse. te rendre une valeur ajoutée aujourd'hui auprès d'autres entreprises. Mais tu as aussi une newsletter et un podcast qui te permettent de parler d'économie circulaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Justement, j'essaie de discuter avec des spécialistes parce qu'en fait, je suis ingénieur en optimisation des flux de production. Mais par contre, ça me fait plaisir de discuter avec un spécialiste en traitement d'eau, de discuter avec un ou une spécialiste en éco-conception, un spécialiste de la décroissance, etc. Parce qu'en fait, ça me permet aussi de moi, en fait, acquérir de nouvelles compétences.

  • Speaker #1

    Et à travers ta newsletter, alors, qu'est-ce qu'on peut retrouver ? Donc voilà, être un ingénieur, on peut être n'importe qui. c'est quoi la cible de ton newsletter ?

  • Speaker #0

    Le cible de ma newsletter et aussi en partie du podcast, c'est plutôt pour tout le monde. Pour moi, pour nous. Parce qu'en fait, je me rends compte qu'en France, on est vraiment à la bourre sur tout ce qui est connaissance en économie circulaire. Et en fait, j'ai décidé de repartir sur les bases. Sur qu'est-ce que l'économie circulaire, qu'est-ce que l'économie du don, qu'est-ce que l'éco-conception. Et en fait, on pourrait presque voir ça comme de l'économie circulaire pour les nuls, entre guillemets. Voilà, c'est un peu l'idée. Donc, il y a toute cette partie dans la newsletter qui est plus pour les particuliers, un peu plus simple. Il y a le podcast qui est justement des épisodes un peu plus complexes et un peu plus poussés sur l'ajustement avec des spécialistes. À côté de ça, j'ai utilisé, on va dire, l'échec de mon entreprise de vêtements plus ma casquette d'ingénieur pour créer un e-book gratuit sur comment lancer son entreprise à impact en 30 jours, qui est aussi disponible sur mon site Internet. Et à côté de ça, j'ai d'autres casquettes, sinon ce n'est pas drôle. Donc, je suis mentor chez Gaia Connect, comme on en a déjà discuté. Je suis ambassadeur RSE dans mon entreprise de prestations. Je suis investisseur. Donc, j'ai par exemple investi pour Fairfun, Loom, les ateliers du slip, le fourgon, Poisky, Homecycle. J'ai investi dans pas mal d'entreprises et en fait, c'est aussi quelque chose qui me fait plaisir de me dire que voilà. j'aide les copains j'ai pas forcément la possibilité de moi monter une entreprise comme eux le font parce que justement il y a plein de compétences que j'ai pas par contre dès que je peux aider je mets la main à la patte et puis soit je les aide financièrement quand j'en ai les moyens soit je les aide en termes de temps quand j'ai du temps c'est ce qui fait la richesse de cette économie aussi qui est justement pas une économie qui est l'économie circulaire est aussi une économie où en fait ça circule mais tout circule ça veut dire les connaissances, les compétences, l'importance. l'impact, l'argent, il y a tout qui circule et c'est ça qui est génial en fait. Je crois que je n'ai jamais autant discuté de manière poussée, de manière intéressante sur l'impact que depuis que justement, j'ai ouvertement, je fais l'économie circulaire. Si vous avez besoin d'aide, passez un coup de téléphone et puis on voit ce qu'on peut faire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vraiment, c'est un peu l'essence de Gaia Connect en fin de compte. C'est vraiment de connecter des gens et faire en sorte qu'ils… que chaque compétence puisse servir à la cause. C'est ça. Et donc, en fait, toi, c'est un peu la même chose. C'est là où tu vas chercher les ingénieurs en leur disant « Ok, mais tu as une compétence là, et donc utilise-la pour la cause écologique. » Et ça, je trouve ça vraiment chouette d'avoir ce discours-là. Comment tu choisis les entreprises avec lesquelles tu investis ? Ça va être plus par rapport à de l'écologie, ça va plus être comme tu disais, c'est des copains. Comment tu vas les choisir ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas de process précis par rapport à ça. Donc, je n'ai pas de recette magique à partager. Après, ça passe sur beaucoup de choses. Il y a du coup de cœur. Il y a des boîtes que j'aurais rêvé pouvoir fonder. Enfin, j'aurais rêvé avoir l'idée. Je ne sais pas, je pourrais donner par exemple l'exemple du fourgon, en fait, qui fait la consignation de bouteilles. Enfin, c'est quelque chose, ça fait des années. Je me dis, tiens, j'aurais dû le lancer, c'est trop bien. Ils l'ont fait et ils le font sûrement mieux que ce que je l'aurais fait. Donc voilà, j'ai un peu sorti le portefeuille. J'aurais dit, voilà, prenez mon argent, faites ce que vous avez à faire et continuez à me livrer des bouteilles à la maison, ce sera très bien.

  • Speaker #1

    En fait, je trouve ça super chouette cet aspect de pouvoir investir. J'en parle pas totalement de cette manière, mais j'en parle dans mon épisode que j'ai fait solo sur l'argent par rapport à l'écologie. où je disais que nous, avec nos conjoints, on est vraiment au tout début de la création de notre entreprise. Donc, on essaye déjà d'avoir un salaire. Et après, une fois qu'on aura réussi à avoir ce salaire-là et de pouvoir avoir assez d'argent pour investir, c'est la même idée, en fait. C'est de pouvoir aller aider les entreprises ou les copains ou certaines marques qui peuvent nous tenir à cœur ou même à l'inverse. Pas acheter un terrain pour faire une forêt, par exemple. Enfin, peu importe, il y a plein, plein, plein de choses. Et en fait, c'est vraiment dans cet épisode-là, je parlais de l'argent et qu'on devait arrêter, enfin, en tout cas, essayer d'arrêter de le diaboliser parce qu'on pouvait faire de belles choses grâce à cet argent et à ces investissements. Donc, je trouve ça cool que tu en parles parce que ça montre aussi qu'on peut être écolo, on peut gagner de l'argent. Et en plus, derrière, en fin de compte, on fait évoluer les choses grâce à cet argent en aidant des entreprises à impact qui sont importantes pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, l'argent, c'est vraiment un moyen. Et en fait, la question, c'est qu'est-ce qu'on en fait de notre argent ? Et c'est ça qui donne l'impact derrière. C'est vrai que même au quotidien, je prends mes fruits et légumes dans une amap, quand j'achète quelque chose, je l'achète de manière de seconde main et de préférence circulaire. Ou alors circulaire et pas de seconde main. Bref, ça, c'est un autre sujet. Et quand j'ai un peu d'argent de côté et que je vois un projet dans lequel je me reconnais et qui fait sens, je me dis que c'est parti. Et je me dis qu'au moins, cet argent, il sert. Il sert à faire avancer la cause plutôt que de traîner sur un... Sur un compte en banque, on ne sait pas forcément comment c'est géré derrière, sauf si on a la chance d'être dans une banque éthique.

  • Speaker #1

    Oui, même là, ça reste compliqué. Les banques qu'il y a aujourd'hui, qui sont éthiques, Ringot, Elios, etc., on ne peut pas tout faire non plus avec ce type de banque aujourd'hui. C'est là aussi où tout est la difficulté qu'on peut retrouver auprès de ces banques, parce qu'elles sont toutes jeunes et puis je leur souhaite de grandir et qu'après elles puissent... proposer exactement les mêmes offres. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on est à un niveau où on ne peut pas faire tout ce qu'on veut avec ces banques-là, contrairement aux vieilles banques qui ne sont pas toujours très correctes de là où elles mettent leur investissement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je suis aussi investisseur d'une de ces deux banques, mais je ne vous dirai pas laquelle.

  • Speaker #1

    J'ai pu en faire d'en dire deux. J'ai envie de parler un peu du voyage avec toi et puis après, on arrivera sur les dernières questions. Ce que tu disais tout à l'heure, tu avais fait un voyage en train pendant six mois, donc en Europe, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dans la Grande Europe, oui.

  • Speaker #1

    Dans la Grande Europe. Et en plus de ça, c'est un Instagram, c'est ça ? Au rythme du rail ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, avec ma femme, ça fait plus de huit ans qu'on voyage, principalement en train. Je suis en train de réfléchir, mais la dernière fois que j'ai pris un avion, c'était pour revenir de mon Erasmus de Finlande. Donc c'était en 2018. Ok. Plus de 5 ans que je n'ai pas pris l'avion. Yes ! Et en fait, depuis, avec ma femme, on s'est posé plein de questions. On s'est dit, mais comment on peut faire pour voyager, mais sans niquer la planète ? Et en fait, le train, pour nous, est venu comme une évidence. Et en fait, en plus de ce voyage des 6 mois, on est allé 3 fois en Laponie suédoise en train. On est allé en Roumanie, en Bulgarie, en Pologne. On a fait une semaine complète en Slovaquie. On était en Slovénie pendant une semaine. Enfin voilà, on a voyagé pas partout en Europe, mais on s'est fait bien plaisir. Et en fait, on n'a jamais autant voyagé que depuis qu'on a arrêté de prendre l'avion. Voilà, c'est quelque chose qui peut paraître complètement dingue, mais voilà, on s'est rendu compte que c'était vraiment ce voyage qui nous plaisait, donc vraiment en train. Et à côté de ça, on a rajouté le côté sac à dos, parce qu'en fait, actuellement, moi, j'habite en région grenobloise. et en fait On a beaucoup tendance à prendre le sac à dos et la tente pour aller dormir en montagne. Et en fait, on s'est dit, tiens, on pourrait faire pareil en plus que de voyager en train. Donc en fait, on a eu l'occasion de faire des choses, mais complètement folles et complètement farfelues pour beaucoup de monde. Mais on s'est retrouvés en Géorgie. Alors, c'est ça, on s'est retrouvés en Géorgie. Quelques jours après que Vladimir Poutine dise bonjour, maintenant tous les réservistes russes, vous allez aller en guerre en Ukraine. Et en fait, nous, on était à 10 km de la frontière. On était à 10 km de la frontière russe, en Géorgie, en train de dormir sous tente, 2300 ou 2400 mètres d'altitude, entre la limite pluie-neige. Et on était là en train de se dire, bon, ben ok, est-ce qu'il y aura des Russes qui vont passer par les montagnes pour fuir le pays ou pas ? Et en fait, voilà, ça fait partie des choses un peu farfelues, un peu drôles. Mais voilà, c'est quelque chose, ce voyage a complètement changé notre vie, avec ma femme. Et en fait, on s'est rendu compte que dans les discussions qu'on pouvait avoir avec des amis ou avec la famille, c'était régulièrement « Ah bah tiens, j'envisage d'aller à cet endroit-là, est-ce qu'on pourrait y aller en train ou pas ? » Et là, on se regarde avec ma femme et on se dit « Oui, on peut, il faut faire cinq changements, passer par telle gare, mais oui, c'est largement faisable. » Et là, on nous dit « Ah non, mais cinq changements, ça fait beaucoup et tout. » Et on s'est dit « Bah non, il faut qu'on… » C'est comme pour moi l'économie circulaire, on s'est dit avec ma femme... Il faut qu'on mette quelque chose en place pour parler de nos voyages en train et pour dire que c'est totalement faisable. Donc là, actuellement, on avait en place une newsletter, en plus d'un compte Instagram qui s'appelle justement Rythme du Rail. Et là, en fait, avec ma femme, on est complètement en train de refondre la manière dont on veut gérer tout ça. Et puis, on est en train de voir pour créer un site Internet. Donc, justement, nous, on a vraiment ce côté voyage avec le sac sur le dos, dormir en tente, aller bivouaquer. à l'arrache n'importe où. En fait, nous, on est incapable de donner un itinéraire de voyage.

  • Speaker #1

    Et donc, pour terminer, la dernière question qui est un petit peu plus philosophique, c'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    Pour moi, l'écologie, c'est le fait de pouvoir vivre en harmonie, en symbiose avec tout ce qui nous entoure. Que ce soit autant les êtres humains que la forêt, la nature, comme on a pu en discuter un peu avant avec tout ce qui est voyage, etc. C'est vraiment le fait de se sentir uni à tout ce qui nous entoure. c'est pour Pour revenir un peu à un moment frappant dans ma vie où j'ai vraiment senti tout cet appel de l'écologie et de me faire investir, en fait, j'étais en Finlande, j'étais entre deux cours et comme d'habitude, j'étais en train de prendre mon café en version finlandaise, en XXL. Et de là, j'ai pris mon café, je suis sorti de l'université, j'ai marché cinq minutes et je me suis posé sur un ponton au niveau du plus grand lac de Finlande, donc l'un des plus grands lacs d'Europe, et j'étais en train de boire mon café. tout seul avec le lac, la forêt autour de moi, le petit vent qui va bien, 5 degrés, en train de boire mon café, de me dire c'est magnifique, c'est le plus bel endroit. C'est à ce moment-là que je me suis dit il faut que je fasse quelque chose. Pour moi, c'est ça l'écologie, c'est vraiment le fait de ressentir vraiment cet appel de la nature qui nous entoure et de toute chose vivante. Humains, animaux... végétaux, forêts, tout ça.

  • Speaker #1

    Et si tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je dirais juste que si vous voulez plus d'informations sur ce que je fais, vous pouvez aller sur le site entreprisescirculaires.fr

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a donné envie de participer à la transition écologique et vous a donné une nouvelle oreille attentive à ce qui nous entoure. Si le cœur vous en dit, je vous propose de me laisser un avis, de vous abonner et de me rejoindre sur Instagram Facebook et LinkedIn. Vous pouvez m'envoyer un message à évidemment e.vie.de2ment.podcast arrobase gmail.com En attendant mardi prochain,

  • Speaker #1

    je vous souhaite,

  • Speaker #2

    évidemment, de jolis moments de vie en pleine nature.

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Description

Dans cet épisode, j’ai tendu mon micro à Régis, ingénieur et amoureux des forêts, qui a choisi de placer l’écologie et l’économie circulaire au cœur de sa vie. Il m’a raconté ces instants où la nature l’a appelé, de ses balades enfantines à ses études en Finlande, et comment ces expériences ont semé les graines de ses engagements d’aujourd’hui.


Avec une sincérité désarmante, Régis m’a ouvert les coulisses de son parcours, ses déclics, et ses projets, comme la création d’une marque de vêtements éco-responsables, pensée pour respecter le rythme du vivant. Il nous partage aussi les piliers de l’économie circulaire qu’il défend avec conviction : éliminer les déchets, faire circuler les ressources à leur plus haute valeur, et régénérer la nature.


C’est une conversation qui questionne notre rapport à la consommation, à la manière dont on voyage, dont on produit, et nous rappelle que, même à petite échelle, chacun peut avoir un impact. Car, comme le dit si justement Régis : "Si les entreprises ne deviennent pas circulaires d’ici 5 ans, elles vont mourir."

Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel d’un autre possible et cherchent des pistes pour agir, avec espoir et simplicité.


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Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Gaia Connect est la porte d'entrée vers les métiers à impact en provoquant les rencontres qui changeront ta vie. Un collectif de centaines de bénévoles experts de l'impact, parmi lesquels ceux qui te sont le plus utile t'offriront de leur temps et de leur expérience pour faire avancer tes projets. Tu rencontreras cinq mentors bénévoles dont l'expérience correspond à tes besoins, questionnement pour un café virtuel d'une heure avec chacun. Tu intégreras par la suite une communauté soudée dont le réseau compte des centaines d'acteurs de l'impact. Si cela t'intéresse, tu retrouveras un lien d'inscription dans la description de l'épisode, ainsi que sur mon compte Instagram, évidemment. Et sache que je suis moi-même mentor ! Bonjour, je m'appelle Amélie et tous les mardis, je vous propose de rencontrer une personne qui essaye de son mieux, de répondre aux enjeux écologiques à travers des petits ou grands gestes du quotidien. J'espère que vous écouterez avec affection leur chemin, leur combat, leur colère, ainsi que leur joie, leur fierté et leurs bons conseils. Évidemment, nous pouvons mettre de la douceur et de l'optimisme dans l'écologie. À travers ces épisodes, je souhaite semer des petites graines qui permettront, évidemment, de faire éclore de nouvelles croyances.

  • Speaker #1

    C'est une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses. et en faisant des choses de manière plus lente. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 de bons. Parce qu'en fait, quand tu crées du défaut, ça te crée énormément de coûts pour une entreprise. C'est de la matière première, c'est de la main d'oeuvre, c'est de l'expédition. T'envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire que ce n'est pas bon ce que tu m'as fait. Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant, tu prends du recul et tu te dis, « Ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Régis a décidé de se concentrer sur l'économie circulaire pour avoir un impact dans l'écologie. En tant qu'ingénieur, Il a décidé d'utiliser ses compétences, son savoir et ses expérimentations personnelles pour proposer aux entreprises qu'il accompagne des solutions qui leur permettent de diminuer les coûts tout en répondant aux besoins écologiques d'aujourd'hui et de demain. Régis fait partie de ces éco-témoins qui nous montrent que l'expérimentation est la clé de l'apprentissage. Qu'est-ce que l'économie circulaire ? Quels sont les pouvoirs des ingénieurs en entreprise ? Doit-on opposer ? écologie et économie. Pour le découvrir, je te laisse en compagnie de Régis. Bonjour Régis.

  • Speaker #1

    Bonjour Amélie, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté, je suis super ravie de t'avoir sur mon podcast. Et comme d'habitude, on commence avec la première question qui est comment vas-tu si je te parle d'écologie ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, je me sens comme dans une journée pleine de nuages, un peu... un peu noir, à me poser des questions de qu'est-ce qui va nous arriver, etc. Mais avec toujours le soleil qui pointe son nez au milieu des nuages. Je dirais que je suis en mode de transition d'un point de vue écologique, comme beaucoup de monde. Donc voilà, c'est comme ça que je me sens d'un point de vue écologie. C'est en transition.

  • Speaker #0

    Comment t'es arrivé, toi, à l'écologie ? Quel a été ton chemin ?

  • Speaker #1

    Alors, mon chemin, j'ai essayé de... de l'intérioriser pendant longtemps et en fait pas de réponse claire sur comment ça a commencé. Je pense que c'était sûrement quand j'étais enfant, j'habitais en campagne en Alsace, entre diverses collines et avec des amis, on allait régulièrement en forêt faire des cabanes. Donc voilà, j'avais 6 ans, je faisais des cabanes dans les bois. De là, après, je suis devenu scout pendant quelques temps, où pareil, je faisais des cabanes dans les arbres, en forêt, j'étais en mes sous-tentes, je faisais du feu de bois, feu de camp. Et un peu plus tard, cheminant, j'ai... discuter avec d'autres personnes, commencer à parler d'écologie. J'ai fait des premiers travaux pratiques à l'école sur ce sujet, c'était au collège. Et puis en fait, c'est quelque chose que j'ai toujours eu un peu en moi. Et en fait, l'apogée de tout ça, c'était que j'étais en plein échec scolaire et j'ai eu un cours d'une prof qui parlait de génie industriel, donc tout ce qui est optimisation des chaînes de production, et qui était en train de faire une thèse sur comment le fait d'améliorer les chaînes de production pouvait aider d'un point de vue écologique. Et là, je me suis dit, c'est ça ce que je veux faire de ma vie. Je vais là-dedans. Je vais à fond. J'y vais. Donc je suis arrivé en école d'ingénieur à Grenoble, donc Grenoble INP génie industriel, donc en performance industrielle durable. Et en fait je me suis dit, j'ai appris beaucoup de choses mais je suis encore sur ma faim, donc je vais aller en Finlande, voir ce qu'il s'y passe. En fait la Finlande c'est un pays que j'adore. Et donc j'ai fait 6 mois d'Erasmus à la Parenta en Finlande, au Green Campus, et en fait c'est le campus le plus vert de Finlande. Donc qui était déjà un pays qui est pro développement durable, et là j'ai pris... Six mois de claques. J'ai eu des cours sur l'économie circulaire, sur la logistique verte, sur énormément de sujets ultra poussés. Et là, je me suis dit, c'est bon, j'ai ma voix, je sais ce que je fais. Donc ça, c'est un peu tout le parcours. Et après, quand je suis revenu en France, après cette Erasmus, j'ai lancé mon entreprise de vêtements en économie circulaire qui s'appelle Bonto Closing. Et en fait, j'ai décidé de fermer il y a trois semaines de cela, à peu près, trois semaines, un mois, pour me concentrer principalement sur le fait d'accompagner les entreprises à passer à l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    En fait... que tu as fait toutes tes études par rapport au développement durable en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et après, quand tu es arrivé en Finlande, en fin de compte, tu as appris plein de choses que tu n'avais pas du tout appris en France.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, pour remettre dans le contexte, c'était en 2018. Et en fait, il y a plein de choses qu'on n'avait pas encore en France. On n'avait pas encore parlé de la loi AJEC sur tout ce qui était économie circulaire. Donc, en fait, c'était vraiment des notions qui étaient à son bel luciment. Donc, en fait, je me suis senti un peu précurseur en allant en Finlande et en cherchant ce qu'on n'avait pas encore en France.

  • Speaker #0

    Et maintenant, tu as l'impression qu'il y a eu une amélioration, une évolution par rapport aux formations qu'on peut donner en France ? Il y a plus de choses en lien avec ce que tu as pu apprendre en Norvège, ce que tu as pu apprendre en Finlande ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup plus de choses actuellement en France, mais je suis encore un peu sur ma faim. On n'est pas encore totalement, à mon sens, rentrés dans cette économie, en fait, de l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    Et donc, qu'est-ce que l'économie circulaire ?

  • Speaker #1

    Pour moi, l'économie circulaire, c'est ces trois principes. Je me repose beaucoup sur les principes de la Fondation Hélène MacArthur par rapport à ce sujet. Le premier, c'est d'éliminer tout ce qui est déchets et pollution. Le deuxième, c'est de faire circuler au maximum tout ce qui est produits et matériaux, donc à leur plus haute valeur technique. Et le troisième, c'est de régénérer la nature. Pour moi, c'est vraiment ces trois grands principes qui font l'économie circulaire aujourd'hui. Et tout ce qu'on entend autour peut se rattacher à ces trois principes.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, aujourd'hui ? Tu as décidé par toi-même, donc via ton entreprise, c'est Lundow Clothing, c'est ça ? Mais que tu as fermé il y a trois semaines. Donc en gros, tu t'es lancé là-dedans en France pour voir comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'irais même encore plus loin que ça. C'est en fait, je suis revenu en France, j'étais en train de finir mes études et j'étais là en train de me dire, voilà, je vois tel décalage entre ce qui se fait en Finlande et ce que j'ai pu étudier. Enfin, il y a un tel décalage entre ça et ce que je vis en France qu'en fait, je ne pouvais pas rester comme ça dans mon coin en train de... de rester sur le quotidien que j'avais. Et donc, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire ? À mon échelle, je suis en fin d'études, et là, je me suis dit, allez, je monte mon entreprise de vêtements en économie circulaire, d'inspiration nordique, forcément, vu que la Finlande, bon, on pourra en revenir, mais c'est vraiment un pays qui m'inspire énormément. Et je me suis dit, allez, on y va, et puis on voit ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez compliqué, parce qu'en fait, je suis ingénieur en performance industrielle, et je ne suis pas du tout dans le marketing. Donc, en fait... J'ai autant d'un point de vue produit, j'étais assez content et assez fier de ce que je suis arrivé à monter avec l'aide d'un prestataire en Angleterre, mais dans la réalité des faits, c'était très compliqué, surtout pour vendre. Et justement, après avoir monté cette entreprise, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes venaient me poser des questions, mais plus sur qu'est-ce qu'était l'économie circulaire, comment est-ce que je peux le mettre en place dans mon entreprise, qu'est-ce qu'il faut que je regarde, quelles sont les données à regarder, comment je peux optimiser. Qu'est-ce que je peux faire ? Et donc, je me suis rendu compte qu'en fait, actuellement, en France, il y avait une demande pour faire évoluer ces mœurs-là et pas forcément pour les produits que j'avais construits à l'époque.

  • Speaker #0

    Et donc, à quel moment tu t'es dit, bon, en fait, maintenant, je vais utiliser mes compétences et mes connaissances pour venir en aide aux entreprises qui en ont besoin ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a toujours été en ligne conductrice parce que c'était vraiment pour ça que je m'étais formé. Et donc là, même actuellement, je suis encore salarié dans une boîte de prestations. Et en fait, je travaille avec différentes entreprises et justement, je les aide soit sur de l'économie circulaire quand je le peux, soit sur de l'amélioration des flux de production. qui engendre forcément des améliorations d'un point de vue écologique. Donc en ayant moins de déchets de production, en ayant des flux logistiques plus courts, donc moins énergivores d'un point de vue carbone, etc.

  • Speaker #0

    Ok. Et les entreprises qui viennent vers toi, c'est plutôt des grosses entreprises ou plus des petites entreprises ? Comment toi tu vois les choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi pour le moment, il y a plus des petites entreprises qui viennent discuter avec moi, dans le sens que là actuellement, je les aide principalement par visio et par téléphone. donc vraiment sur mon temps à côté de mon emploi salarié. Et aussi parce qu'en fait, les petites entreprises, se montant et commençant leur projet de zéro ou de pas grand-chose, elles se disent, tiens, je vais essayer justement de mettre le plus d'aspects d'économie circulaire ou d'impact environnemental positif dès le début, justement pour maximiser directement l'impact qu'elles pourraient avoir dès le début de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Est-ce que... Il y a forcément besoin, quand on est en économie circulaire, d'avoir un flux de production. Moi, quand j'entends flux de production, je ne suis pas du tout ingénieur, donc peut-être que je vais dire des grosses bêtises, mais quand j'entends un flux de production, j'entends produit derrière. Est-ce que, par exemple, quelqu'un qui a une entreprise de service, elle peut aussi passer par de l'économie circulaire ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on me pose souvent, où je n'ai pas encore tous les éléments de réponse, parce que c'est vrai que moi, je suis plus... ingénieur typé produit. Mais pour donner quelques éléments de réponse, même dans un service, se posent des questions d'économie circulaire. Alors ça va, par exemple, sur le matériel qu'on utilise, l'ordinateur qu'on utilise pour faire du service. Est-ce que lui-même est en économie circulaire ? Est-ce qu'il est en location, réparable ? Est-ce qu'on peut... Il y a toute cette partie soft et hardware qu'on peut... En économie circulaire, justement, on peut réfléchir à tout ça. Et puis, même d'un point de vue service, se pose la question de qui est-ce qu'on aide, en fait ? Le service qu'on donne actuellement, est-ce qu'on le donne pour des entreprises qui vont dans le bon sens, ou des particuliers qui vont dans le bon sens, ou est-ce qu'on le donne aux pollueurs qu'on connaît très bien ?

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à ça, ce que tu viens de dire. En fait, je me suis aperçue que, par exemple, on a le droit à des aides pour les alternants, quand on est dans des entreprises, et notamment une aide où si tu prends des alternants qui viennent... rendre ton entreprise verte. Mais sauf que vu que moi, mon entreprise est déjà verte, je n'ai pas le droit à ces aides. Et pourquoi je trouve ça assez fou de se dire que certains grands pollueurs vont avoir des aides de l'État pour être plus vert. Donc ça, c'est cool. Mais les petites entreprises qui essayent déjà de faire du vert, elles n'ont pas le droit à ces aides-là parce qu'elles font déjà du vert, alors qu'en réalité... Souvent, on est tout petit et ces aides-là, ça nous fera un bien fou. Ça m'a fait penser à ça pendant que tu disais à qui on aide quand on se pose la question.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, c'est beaucoup plus compliqué. C'est une question que je me pose aussi depuis pas mal de temps parce que j'aide pas mal d'entreprises, dont des très grosses entreprises. Je me rends compte qu'on est toujours sur un débat d'ordre de grandeur. Est-ce qu'il vaut mieux rendre une petite entreprise 100% circulaire ? une petite entreprise de 3-4 personnes ? Ou est-ce qu'il vaut mieux rendre un grand pollueur circulaire à 1% mais qui, elle, emploie des centaines de milliers de personnes à travers le monde ? En fait, l'impact n'est pas du tout le même. Et en fait, pour moi, c'est ça aussi les grands sujets de l'économie circulaire. C'est d'arriver à aider toute personne qui a envie de faire quelque chose de mieux.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, ma question, peut-être qu'elle va être un petit peu piquante, mais est-ce que... Il n'y a pas aussi une question d'économie derrière pour les entreprises ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a énormément d'entreprises qui profitent de la mouvance pour se mettre à l'écologie. Après, si on reprend d'un point de vue marché, d'un point de vue un peu plus global, de toute façon, ils n'ont pas le choix. Actuellement, c'est arrivé aux alentours de PAC, ça peut faire sourire, mais le prix du cacao a triplé cette dernière année. En fait, une tonne de cacao coûte plus cher qu'une tonne de cuivre actuellement. Donc, il y a par exemple cette... Il y a tout le marché qui est en train de changer et ça c'est un exemple, mais actuellement ça coûte moins cher d'utiliser du plastique neuf que du plastique recyclé. À partir du moment où le plastique recyclé coûtera moins cher que le plastique neuf, il y a beaucoup d'industriels qui vont se dire, pour raison budgétaire, on va passer sur quelque chose de recyclé. Et en fait, vu qu'on est dans un monde qui est fini, on a de moins en moins de matières premières vierges, donc d'extraction standard. de l'économie actuelle et donc on va forcément devoir passer sur des matériaux recyclés. La question c'est est-ce que les entreprises ont envie de passer le pas maintenant pour profiter de tout ça et de cet impact maintenant ? Ou est-ce qu'elles vont être contraintes de le faire dans les 20 prochaines années d'un point de vue économique ?

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais écrit « Je suis convaincue que si les entreprises ne deviennent pas circulaires d'ici 5 ans, elles vont mourir » .

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'adore cette phrase et j'utilise énormément. Alors, juste avant, on a évoqué la première raison qui est celle de la durabilité environnementale, où en fait, justement, il y a de moins en moins de matières premières. qu'on peut extraire de notre sol, ou alors c'est de plus en plus compliqué. Donc il y a déjà toute cette approche économique qui rentre en ligne de compte. Et deuxièmement, il y a l'histoire des talents. Quand je parle des talents, c'est toi, moi, c'est vous qui nous écoutez, on a tous des compétences, et en fait, la grande question c'est pourquoi est-ce qu'on a envie d'utiliser nos compétences ? Est-ce qu'on a envie de les donner pour une entreprise qui fait sens, qui a des valeurs, qui a un impact, ou pour l'ancien business ? Et donc pour moi... Les personnes qui ont des compétences et qui sont vraiment très bonnes dans leur domaine d'activité, elles peuvent se poser la question de qui est-ce que j'ai envie d'aider. De ce point de vue-là, forcément, si elles ont des valeurs, si elles ont envie d'avoir de l'impact, elles vont aller vers un marché qui sera plus proche de l'impact.

  • Speaker #0

    Et après, ce que je voulais dire, même la question pour aller encore plus loin, c'est a-t-on la possibilité de changer les entreprises qui, pour l'instant, vivent dans l'ancien monde ?

  • Speaker #1

    On en a la possibilité, ce n'est pas simple. Et la plupart du temps, il faut utiliser la carte coût. J'étais justement en train de réfléchir un peu aux plus gros impacts que j'ai eus d'un point de vue écologique sur les différentes entreprises dans lesquelles je suis passé. Et la plupart du temps, c'était l'histoire de coût qu'il y avait derrière. C'est une entreprise qui voulait mettre en place un nouveau bâtiment de production pour travailler sur un produit particulier. Et en fait, moi, avec des études, je me suis rendu compte qu'en fait, on n'avait pas besoin de rajouter un bâtiment. et qu'en changeant la production en interne, on pouvait arriver à mettre cette production-là en plus dans l'usine déjà existante et pas forcément de recréer un nouveau bâtiment. Donc il y a par exemple cet exemple-là où j'ai travaillé avec une entreprise pharmaceutique à regarder un peu leur consommation d'eau. Et en fait, on s'est rendu compte que plutôt, pareil, de remettre en place un autre bâtiment pour retraiter de l'eau, qu'en fait, on pouvait le retraiter différemment ou alors en prendre moins, etc. Pour justement... consommer moins et donc pas faire ce bâtiment et donc garder de l'impact en faisant moins tout simplement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est réutiliser ce qu'ils ont déjà, mais l'utiliser d'une meilleure manière.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est l'utiliser de manière plus optimale.

  • Speaker #0

    Est-ce que, parce que toi forcément, tu as une casquette d'ingénieur, et moi, ce que je trouve assez fascinant avec les ingénieurs, parce que mon conjoint est ingénieur, c'est leur capacité déjà et leur facilité qu'ils ont avec les chiffres. Déjà, moi, je trouve ça, je ne sais pas si toi, c'est ton cas, c'est pareil que vos conjoints.

  • Speaker #1

    C'est mon cas, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, je suis plutôt à l'opposé de ça. Moi, je suis team émotion plus plus. La personne qui comprend tout à travers l'émotion et les chiffres arrivent après, même si je les comprends. Et je trouve qu'aujourd'hui, les ingénieurs, vous avez un gros impact et une grosse possibilité d'action parce qu'en fait, vous savez parler le langage des entreprises. Est-ce que toi, tu ressens la même chose ?

  • Speaker #1

    Plus que de parler du langage des entreprises, on sait surtout parler du langage des chiffres. Le langage des chiffres est surtout d'un point de vue monétaire. Ça fait quasiment dix ans que je fais de la gestion de projet en entreprise. Quand on veut mettre quelque chose en place, quand on veut améliorer un processus, quand on veut faire rentrer un nouvel équipement ou quand on veut supprimer complètement une chaîne de production, la première question, c'est quel va être l'impact d'un point de vue monétaire ? Est-ce que je vais gagner de l'argent en faisant cela ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est un peu le nerf de la guerre.

  • Speaker #1

    C'est complètement le nerf de la guerre. Et en fait, je me dis que même sur une entreprise que moi je vais appeler une entreprise circulaire, en fait, l'argent reste actuellement le nerf de la guerre parce qu'en fait, c'est grâce à cet argent-là qu'on arrive à avoir de l'impact et qu'on arrive surtout à avoir de l'impact à grande échelle.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi, tu as cette sensation que parfois, entre l'écologie et l'économie, c'est comme si en fait, ils ne pouvaient pas être amis, tu vois, ils étaient forcément ennemis ?

  • Speaker #1

    Je l'ai énormément ressenti comme ça pendant trois très longues années, surtout durant mes années étudiantes où j'avais un passé où j'allais pas mal en manifestation. Enfin bon, je passerai les détails parce que bon, c'est un peu plus privé. Mais on va dire que pour moi, pendant longtemps, l'économie et l'écologie étaient... complètement décorrélée. Et puis après, j'ai découvert le monde de l'entreprise et je me suis rendu compte de la réalité des chiffres. Parce qu'actuellement, l'économie dans laquelle on est, donc avec toutes ces entreprises et tout ça, ça permet aussi de faire vivre beaucoup de monde. Et en fait, j'ai beaucoup de discussions d'un point de vue à quoi ressemblerait une économie décroissante. Et je pense principalement à une discussion assez conséquente que j'ai pu avoir avec Alexandre Leroux. donc qui tient la chaîne YouTube sur la décroissance et qui a écrit un livre qui s'appelle En transition douce vers la décroissance, donc qui est aussi mon meilleur ami et l'ancien batteur de mon groupe de folk metal. On a parlé pendant des heures et des heures de décroissance et en fait, c'était très drôle parce que lui, il est pour la décroissance, donc une décroissance économique. Et moi, de l'autre côté, je suis côté industriel, un peu méchant entre guillemets et on est toujours là en train de se dire, bah ouais, en fait, on… on a exactement le même objectif. On a exactement le même objectif dans le sens qu'il faut qu'on arrive à produire moins, à produire mieux, et qu'en fait, dans l'idéal, il faudrait qu'on arrive à garder notre niveau de vie actuel d'un point de vue mondial.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est quoi qui va changer entre lui, sa vision de décroissance, et toi, ta vision de non-décroissance ? Alors,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément une vision de non-décroissance. On va dire que j'ai plus une vision de décroissance, mais... contrôlée et plutôt structurelle. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en fait, les industriels sont au courant que les limites planétaires sont ce qu'elles sont. Ça, c'est une nouveauté, mais c'est une amélioration de ces cinq dernières années. C'est en fait, le monde industriel se rend compte qu'on ne peut pas continuer comme ça. Et donc, la question, c'est de voir comment on peut faire autrement.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toi, comment tu vois les choses, et ton pote, lui, il voit les choses comment ? Alors, si vous n'êtes pas forcément d'accord, qu'est-ce qui vous met en désaccord ?

  • Speaker #1

    Ce qui nous met en désaccord, c'est qu'en fait, lui, principalement, il pense qu'on peut changer le monde par le bas. Pour moi, on peut changer le monde. Moi, mon point de vue, c'est qu'on peut changer le monde par le haut. Donc, pour lui, ça va être le consommateur qui va dire, ben voilà, j'arrête de consommer. Je vis dans ma petite maison, dans ma ferme bio et je travaille la terre et je mange ce que je produis. Et de là, en fait, ça va remonter et en fait, toute l'économie va changer de ce point de vue-là. Et moi, ma vision, c'est de dire, si on attend que tout remonte, ça va être hyper compliqué et hyper long. Donc moi, je préfère utiliser mes compétences d'ingénieur pour essayer de faire changer les entreprises de l'intérieur pour que ça aille plus vite. Donc en fait, c'est deux visions qui tendent vers le même objectif. Et en fait, maintenant que je synthétise, ça paraît assez logique et assez... Je ne sais pas trop comment l'exprimer, mais voilà, c'est la même vision, c'est le même objectif. En fait, on rêve du même monde. On a toujours tendance à opposer la décroissance avec... avec les industries. Et en fait, il y a cette opposition-là, mais il y a aussi l'autre opposition de dire, entre l'écologie, l'argent, etc. Et en fait, et ça me fait très bizarre de dire ça avec mon passé, mais en fait, on peut arriver à faire une écologie qui ne soit pas anticapitaliste. Du moins, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ok. Non, c'est super intéressant. Et moi, par rapport à ta synthèse, pour m'expliquer comment toi tu vois les choses et comment Alexandre voit les choses. Je me dis, mais on peut avoir les deux. On peut avoir l'un et l'autre. Et je pense que... Moi, vas-y, je vais te donner un troisième point de vue. Moi, mon point de vue, c'est qu'en fait, on a tous un rôle à jouer et qu'on doit se sentir bien dans ce Ausha, dans l'écologie. Et en fait, il y en a certains, ils vont se sentir bien en passant par le bas, comme tu disais, c'est-à-dire en tant que consommateur. Voilà, je vais changer et je vais essayer d'influencer aussi les personnes autour de moi. pour qu'elle voit que je suis heureux à faire ce que je fais. Il y en a d'autres, leur compétence, comme toi, c'est de comprendre les chiffres, l'argent, l'économie, et donc de pouvoir avoir ce discours-là avec les entreprises et essayer de changer de l'intérieur. Et puis après, le troisième, on parle souvent de l'État. Et il y a aussi l'État qui a aussi une capacité législative pour faire changer les choses et mettre en place de nouvelles choses. Et donc, en fait, s'il y en a en politique, ils seront très bons. avec leur casquette écolo en plus, ce serait incroyable. Et ils vont pouvoir mettre des choses en place, d'autres en entreprise comme toi et d'autres en tant que consommateur, comme j'ai pu aussi avoir dans d'autres épisodes. Et je trouve qu'en fait, on a tous besoin de s'entraider en fin de compte pour arriver à ce qu'on a tous envie d'avoir en fin de compte parce que je suis d'accord avec toi, notre objectif est le même.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis notre objectif est le même, mais on n'a pas forcément la même vitesse à aller vers cet objectif. Et c'est vrai que c'est quelque chose que je remarque autour de moi. C'est en fait, quand je commence à parler d'écologie, il y a ceux qui disent « oui, peut-être que ce serait bien que je m'y mette » . Donc ils sont convaincus qu'il faut le faire, mais qu'ils ne savent pas quand ni comment le faire. Il y a ceux qui disent « non, je n'ai pas envie » , mais de toute façon, on sait que d'un point de vue limite planétaire, dans les 50 prochaines années, ils n'auront pas le choix. Et il y a ceux qui disent « c'est bon, moi j'ai déjà fait tout ce que j'avais à faire » . Je suis clean. Et forcément, quand tu mets les trois dans la même salle, ils vont se taper dessus. Alors qu'en fait, ils ont, je ne vais pas dire la même vision du monde, mais on rêve tous d'une vie où on est tous égaux et libres en droit.

  • Speaker #0

    et on arrive tous à subvenir à nos besoins et on est tous heureux en fait on a tous envie de la même vie c'est juste qu'en fait on a tous des visions différentes du chemin pour y arriver oui c'est ça chaque vie humaine en fin de compte est différente chaque chemin est différent et en fonction de nos vécus respectifs, de nos expériences de nos croyances aussi, de notre éducation en fin de compte on ne va pas avoir les mêmes visions mais ça ne veut pas dire pour autant que qu'il y a quelqu'un qui a faux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, pour revenir un peu sur les différents points de vue, parce qu'en fait, je n'ai pas que la casquette de l'industriel, j'ai aussi celui du consommateur au quotidien. Et c'est vrai que moi, je regarde pour trouver des... Enfin, quand j'ai besoin de changer d'un objet, je vais principalement regarder comment je peux faire pour le trouver de manière circulaire. Il y a ça, il y a le fait que je voyage énormément en train avec ma compagne. On a eu l'occasion de faire un voyage de six mois en train où on est allé jusqu'en Géorgie en passant par la Turquie. Donc voilà, ce n'est pas parce qu'on est industriel qu'à côté on n'est pas citoyen et qu'on n'a pas notre impact en tant que citoyen à côté de notre impact en tant qu'industriel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, tu as raison de le reformuler. On peut avoir un impact sur plusieurs pans en fonction de ce qui nous inspire. Et je me pose une question.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Parce que tu disais que là, tu étais un peu en train de changer un peu au niveau des objectifs et que tu avais décidé, même si tu le fais depuis un petit moment, mais que tu voulais te concentrer sur ça, c'était d'aider les entreprises qui voulaient aller vers de l'économie circulaire. Et moi, en t'entendant, je me dis, parce que forcément, vu que mon copain, enfin mon conjoint est ingénieur, il a des potes ingénieurs. Et je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi besoin de former ? les ingénieurs qui sont déjà sur le marché à ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord, plus que d'accord avec toi. Je discute régulièrement des ingénieurs. Comme toi, je suis aussi mentor chez Gaia Connect. D'ailleurs, salut les copains ! J'ai pas mal d'ingénieurs qui viennent me voir et qui me disent « Régis, ça fait 20 ans que je suis acheteur industriel, ça fait 20 ans que je suis dans la R&D, j'ai envie d'avoir plus d'impact, je vais me lancer, je vais faire des fresques. » Et là, je les regarde et je leur dis, mais non, tu ne vas pas faire des fresques. C'est très bien les fresques, je n'ai rien du tout contre les fresques. Mais on a des spécialistes dans des domaines de compétences ultra pointues. Et en fait, comme tu dis, ce qui leur manque, c'est justement cette formation d'un point de vue impact, écologie, etc. Un spécialiste en R&D qui a fait de la conception durant toute sa vie, il faut qu'il se forme à l'éco-conception. Si maintenant il va dans différentes entreprises pour partager des fresques, ce serait très bien, il aurait de l'impact. Par contre, son impact sera minimisé par rapport au fait de se former à l'éco-conception et d'aller aider d'autres entreprises à éco-concevoir leurs produits.

  • Speaker #0

    De quelle manière tu peux acquérir ces compétences en tant qu'ingénieur quand tu es déjà sur le marché du travail ? Parce que tu avais l'air de dire que déjà dans les écoles, quand tu es un étudiant, il n'y a pas encore grand-chose. J'imagine que quand tu es déjà en poste depuis quelques années, comment tu peux réussir à évoluer vers ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je me pose même la question si ce type de compétences existe vraiment. Dans le sens que pour moi, c'est plus un mélange de compétences et de sensibilité. Pour reprendre l'histoire de la conception de produits, si quelqu'un a justement envie de l'avoir à l'impact dans sa manière de concevoir des produits, il va forcément se poser la question. En fait, ça peut plus être dans cette démarche-là. Après, la formation est toujours possible dans le sens qu'il y a beaucoup de pays qui sont en avance sur nous. Je pense aux Pays-Bas, je pense à toute l'Europe du Nord. Il y a beaucoup de spécialistes qui sont complètement formés à ces sujets et qui proposent des formations. Moi, je vois même des formations qui sont complètement, enfin, je ne vais pas dire loufoques, mais l'autre jour, je suis tombé sur un ingénieur qui proposait de concevoir la fin de vie des produits. Et en fait, il a créé une formation. comment je crée la fin de vie de mon produit avant de construire mon produit. Alors franchement, c'est du génie. Mais je me suis dit, mais comment quelqu'un a pu penser à faire une formation pareille ? C'est génial. Mais par contre, ça ne rentre dans aucune case scolaire actuellement. Et puis sinon, il y a beaucoup de livres et YouTube en fait. Actuellement, on est toute une série de spécialistes à l'échelle mondiale qui ont commencé à théoriser des choses et à commencer à en sortir des livres, des thèses, ce genre de choses. Je pense que pour se former, la...

  • Speaker #0

    La curiosité et beaucoup d'heures sur Internet, ça peut suffire.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que moi, c'est vrai qu'on est en France et le diplôme est important en France, on va dire, pour légitimer ce que tu fais. Et donc, c'est pour ça que je te posais la question. Parce que je sais que j'ai autour de moi des ingénieurs qui ne se sentent pas forcément légitimes malgré leur curiosité parce qu'ils n'ont pas cette petite case diplôme ou formation sur leur CV. Et donc, ils peuvent avoir du mal à se lancer dans ce genre, dans ce type de conseil. parce qu'ils ont la sensation de ne pas pouvoir être légitimes malgré le fait qu'ils puissent connaître des choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Après, il y a quelque chose que j'utilise assez régulièrement, même quand j'améliore mes process de production. D'un point de vue normal, on appelle ça le BSP. C'est le bon sens paysan. Et des fois, juste le fait de prendre de la hauteur et de se dire qu'on est face à une problématique, on trouve une solution qui paraît toute bête, mais qui des fois suffit très largement.

  • Speaker #1

    Tu as un exemple ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, je suis en train de chercher un exemple. Il y a eu une polémique il y a quelques années parce qu'il y avait un supermarché qui emballait des fruits dans des emballages plastiques. Et en fait, juste en prenant un peu de hauteur, on s'est dit comment est-ce qu'on peut faire pour ne pas emballer des fruits dans un emballage plastique ? Et en fait, on enlève l'emballage plastique. C'est du bon sens. C'est quand tu vas acheter un avocat, une banane, une fraise ou n'importe quoi, ça ne pousse pas dans un emballage plastique. Donc pourquoi s'embêter à rajouter un emballage plastique dessus ? Alors que tu mets une étiquette, tu colles une étiquette dessus et c'est parti.

  • Speaker #1

    C'est vraiment revenir aux bases presque.

  • Speaker #0

    C'est régulièrement revenir aux bases. En fait, on est dans une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans... dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses et en faisant des choses de manière plus lente. Voilà. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Voilà. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 bons.

  • Speaker #1

    Ah ouais, OK. Parce que j'allais te poser la question, mais alors si c'est plus lent, est-ce que derrière, économiquement, mais

  • Speaker #0

    ok je comprends mieux ouais c'est plus lent pour faire mieux en fait c'est ça c'est plus lent pour faire mieux et pour avoir moins de défauts parce qu'en fait quand tu crées du défaut ça te crée énormément de coûts pour une entreprise c'est de la matière première c'est de la main d'oeuvre c'est de l'expédition enfin c'est en fait il n'y a rien de pire il n'y a rien de pire que de produire quelque chose de mauvais de l'envoyer à un client qui va te dire c'est pas bon quoi tu

  • Speaker #1

    peux pas faire pire ouais si tu te rends compte qu'il y a eu un problème avant même de l'envoyer ça te fait un déchet en plus

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, si tu envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire « c'est pas bon ce que tu m'as fait » . Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant tu prends du recul et tu te dis « ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre. Et c'est quelque chose qui… qui commence à venir chez les industriels, heureusement, mais qui a mis pas mal d'années quand même à se poser des questions. Moi, j'ai vécu des scènes il y a une dizaine d'années où en fait, c'était « ben voilà, on va envoyer le colis, on sait qu'il n'est pas bon, mais comme ça, notre indicateur de colis envoyé à l'heure, il est bon » .

  • Speaker #1

    Mon conjoint, il appelait ça les KPI pastèques. C'est vert, mais à l'intérieur, c'est complètement rouge.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, je ne connaissais pas du tout ce terme, je vais l'emprunter, je crois.

  • Speaker #1

    Donc en gros, sur ton tableau, ça a l'air d'être tout beau, tout propre parce que tout est vert, alors qu'en réalité, si tu grattes un peu, c'est rouge.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et donc en fait, tu fais plein de choses en fin de compte, en regardant ce que tu pouvais faire. Tu as cette casquette d'ingénieur, depuis tout à l'heure, on en parle. Tu avais ton entreprise vestimentaire aussi, qui t'a permis un peu de voir l'économie circulaire et aussi les choses un peu compliquées. Et donc derrière, pouvoir faire aussi ton expérience, ton analyse. te rendre une valeur ajoutée aujourd'hui auprès d'autres entreprises. Mais tu as aussi une newsletter et un podcast qui te permettent de parler d'économie circulaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Justement, j'essaie de discuter avec des spécialistes parce qu'en fait, je suis ingénieur en optimisation des flux de production. Mais par contre, ça me fait plaisir de discuter avec un spécialiste en traitement d'eau, de discuter avec un ou une spécialiste en éco-conception, un spécialiste de la décroissance, etc. Parce qu'en fait, ça me permet aussi de moi, en fait, acquérir de nouvelles compétences.

  • Speaker #1

    Et à travers ta newsletter, alors, qu'est-ce qu'on peut retrouver ? Donc voilà, être un ingénieur, on peut être n'importe qui. c'est quoi la cible de ton newsletter ?

  • Speaker #0

    Le cible de ma newsletter et aussi en partie du podcast, c'est plutôt pour tout le monde. Pour moi, pour nous. Parce qu'en fait, je me rends compte qu'en France, on est vraiment à la bourre sur tout ce qui est connaissance en économie circulaire. Et en fait, j'ai décidé de repartir sur les bases. Sur qu'est-ce que l'économie circulaire, qu'est-ce que l'économie du don, qu'est-ce que l'éco-conception. Et en fait, on pourrait presque voir ça comme de l'économie circulaire pour les nuls, entre guillemets. Voilà, c'est un peu l'idée. Donc, il y a toute cette partie dans la newsletter qui est plus pour les particuliers, un peu plus simple. Il y a le podcast qui est justement des épisodes un peu plus complexes et un peu plus poussés sur l'ajustement avec des spécialistes. À côté de ça, j'ai utilisé, on va dire, l'échec de mon entreprise de vêtements plus ma casquette d'ingénieur pour créer un e-book gratuit sur comment lancer son entreprise à impact en 30 jours, qui est aussi disponible sur mon site Internet. Et à côté de ça, j'ai d'autres casquettes, sinon ce n'est pas drôle. Donc, je suis mentor chez Gaia Connect, comme on en a déjà discuté. Je suis ambassadeur RSE dans mon entreprise de prestations. Je suis investisseur. Donc, j'ai par exemple investi pour Fairfun, Loom, les ateliers du slip, le fourgon, Poisky, Homecycle. J'ai investi dans pas mal d'entreprises et en fait, c'est aussi quelque chose qui me fait plaisir de me dire que voilà. j'aide les copains j'ai pas forcément la possibilité de moi monter une entreprise comme eux le font parce que justement il y a plein de compétences que j'ai pas par contre dès que je peux aider je mets la main à la patte et puis soit je les aide financièrement quand j'en ai les moyens soit je les aide en termes de temps quand j'ai du temps c'est ce qui fait la richesse de cette économie aussi qui est justement pas une économie qui est l'économie circulaire est aussi une économie où en fait ça circule mais tout circule ça veut dire les connaissances, les compétences, l'importance. l'impact, l'argent, il y a tout qui circule et c'est ça qui est génial en fait. Je crois que je n'ai jamais autant discuté de manière poussée, de manière intéressante sur l'impact que depuis que justement, j'ai ouvertement, je fais l'économie circulaire. Si vous avez besoin d'aide, passez un coup de téléphone et puis on voit ce qu'on peut faire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vraiment, c'est un peu l'essence de Gaia Connect en fin de compte. C'est vraiment de connecter des gens et faire en sorte qu'ils… que chaque compétence puisse servir à la cause. C'est ça. Et donc, en fait, toi, c'est un peu la même chose. C'est là où tu vas chercher les ingénieurs en leur disant « Ok, mais tu as une compétence là, et donc utilise-la pour la cause écologique. » Et ça, je trouve ça vraiment chouette d'avoir ce discours-là. Comment tu choisis les entreprises avec lesquelles tu investis ? Ça va être plus par rapport à de l'écologie, ça va plus être comme tu disais, c'est des copains. Comment tu vas les choisir ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas de process précis par rapport à ça. Donc, je n'ai pas de recette magique à partager. Après, ça passe sur beaucoup de choses. Il y a du coup de cœur. Il y a des boîtes que j'aurais rêvé pouvoir fonder. Enfin, j'aurais rêvé avoir l'idée. Je ne sais pas, je pourrais donner par exemple l'exemple du fourgon, en fait, qui fait la consignation de bouteilles. Enfin, c'est quelque chose, ça fait des années. Je me dis, tiens, j'aurais dû le lancer, c'est trop bien. Ils l'ont fait et ils le font sûrement mieux que ce que je l'aurais fait. Donc voilà, j'ai un peu sorti le portefeuille. J'aurais dit, voilà, prenez mon argent, faites ce que vous avez à faire et continuez à me livrer des bouteilles à la maison, ce sera très bien.

  • Speaker #1

    En fait, je trouve ça super chouette cet aspect de pouvoir investir. J'en parle pas totalement de cette manière, mais j'en parle dans mon épisode que j'ai fait solo sur l'argent par rapport à l'écologie. où je disais que nous, avec nos conjoints, on est vraiment au tout début de la création de notre entreprise. Donc, on essaye déjà d'avoir un salaire. Et après, une fois qu'on aura réussi à avoir ce salaire-là et de pouvoir avoir assez d'argent pour investir, c'est la même idée, en fait. C'est de pouvoir aller aider les entreprises ou les copains ou certaines marques qui peuvent nous tenir à cœur ou même à l'inverse. Pas acheter un terrain pour faire une forêt, par exemple. Enfin, peu importe, il y a plein, plein, plein de choses. Et en fait, c'est vraiment dans cet épisode-là, je parlais de l'argent et qu'on devait arrêter, enfin, en tout cas, essayer d'arrêter de le diaboliser parce qu'on pouvait faire de belles choses grâce à cet argent et à ces investissements. Donc, je trouve ça cool que tu en parles parce que ça montre aussi qu'on peut être écolo, on peut gagner de l'argent. Et en plus, derrière, en fin de compte, on fait évoluer les choses grâce à cet argent en aidant des entreprises à impact qui sont importantes pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, l'argent, c'est vraiment un moyen. Et en fait, la question, c'est qu'est-ce qu'on en fait de notre argent ? Et c'est ça qui donne l'impact derrière. C'est vrai que même au quotidien, je prends mes fruits et légumes dans une amap, quand j'achète quelque chose, je l'achète de manière de seconde main et de préférence circulaire. Ou alors circulaire et pas de seconde main. Bref, ça, c'est un autre sujet. Et quand j'ai un peu d'argent de côté et que je vois un projet dans lequel je me reconnais et qui fait sens, je me dis que c'est parti. Et je me dis qu'au moins, cet argent, il sert. Il sert à faire avancer la cause plutôt que de traîner sur un... Sur un compte en banque, on ne sait pas forcément comment c'est géré derrière, sauf si on a la chance d'être dans une banque éthique.

  • Speaker #1

    Oui, même là, ça reste compliqué. Les banques qu'il y a aujourd'hui, qui sont éthiques, Ringot, Elios, etc., on ne peut pas tout faire non plus avec ce type de banque aujourd'hui. C'est là aussi où tout est la difficulté qu'on peut retrouver auprès de ces banques, parce qu'elles sont toutes jeunes et puis je leur souhaite de grandir et qu'après elles puissent... proposer exactement les mêmes offres. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on est à un niveau où on ne peut pas faire tout ce qu'on veut avec ces banques-là, contrairement aux vieilles banques qui ne sont pas toujours très correctes de là où elles mettent leur investissement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je suis aussi investisseur d'une de ces deux banques, mais je ne vous dirai pas laquelle.

  • Speaker #1

    J'ai pu en faire d'en dire deux. J'ai envie de parler un peu du voyage avec toi et puis après, on arrivera sur les dernières questions. Ce que tu disais tout à l'heure, tu avais fait un voyage en train pendant six mois, donc en Europe, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dans la Grande Europe, oui.

  • Speaker #1

    Dans la Grande Europe. Et en plus de ça, c'est un Instagram, c'est ça ? Au rythme du rail ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, avec ma femme, ça fait plus de huit ans qu'on voyage, principalement en train. Je suis en train de réfléchir, mais la dernière fois que j'ai pris un avion, c'était pour revenir de mon Erasmus de Finlande. Donc c'était en 2018. Ok. Plus de 5 ans que je n'ai pas pris l'avion. Yes ! Et en fait, depuis, avec ma femme, on s'est posé plein de questions. On s'est dit, mais comment on peut faire pour voyager, mais sans niquer la planète ? Et en fait, le train, pour nous, est venu comme une évidence. Et en fait, en plus de ce voyage des 6 mois, on est allé 3 fois en Laponie suédoise en train. On est allé en Roumanie, en Bulgarie, en Pologne. On a fait une semaine complète en Slovaquie. On était en Slovénie pendant une semaine. Enfin voilà, on a voyagé pas partout en Europe, mais on s'est fait bien plaisir. Et en fait, on n'a jamais autant voyagé que depuis qu'on a arrêté de prendre l'avion. Voilà, c'est quelque chose qui peut paraître complètement dingue, mais voilà, on s'est rendu compte que c'était vraiment ce voyage qui nous plaisait, donc vraiment en train. Et à côté de ça, on a rajouté le côté sac à dos, parce qu'en fait, actuellement, moi, j'habite en région grenobloise. et en fait On a beaucoup tendance à prendre le sac à dos et la tente pour aller dormir en montagne. Et en fait, on s'est dit, tiens, on pourrait faire pareil en plus que de voyager en train. Donc en fait, on a eu l'occasion de faire des choses, mais complètement folles et complètement farfelues pour beaucoup de monde. Mais on s'est retrouvés en Géorgie. Alors, c'est ça, on s'est retrouvés en Géorgie. Quelques jours après que Vladimir Poutine dise bonjour, maintenant tous les réservistes russes, vous allez aller en guerre en Ukraine. Et en fait, nous, on était à 10 km de la frontière. On était à 10 km de la frontière russe, en Géorgie, en train de dormir sous tente, 2300 ou 2400 mètres d'altitude, entre la limite pluie-neige. Et on était là en train de se dire, bon, ben ok, est-ce qu'il y aura des Russes qui vont passer par les montagnes pour fuir le pays ou pas ? Et en fait, voilà, ça fait partie des choses un peu farfelues, un peu drôles. Mais voilà, c'est quelque chose, ce voyage a complètement changé notre vie, avec ma femme. Et en fait, on s'est rendu compte que dans les discussions qu'on pouvait avoir avec des amis ou avec la famille, c'était régulièrement « Ah bah tiens, j'envisage d'aller à cet endroit-là, est-ce qu'on pourrait y aller en train ou pas ? » Et là, on se regarde avec ma femme et on se dit « Oui, on peut, il faut faire cinq changements, passer par telle gare, mais oui, c'est largement faisable. » Et là, on nous dit « Ah non, mais cinq changements, ça fait beaucoup et tout. » Et on s'est dit « Bah non, il faut qu'on… » C'est comme pour moi l'économie circulaire, on s'est dit avec ma femme... Il faut qu'on mette quelque chose en place pour parler de nos voyages en train et pour dire que c'est totalement faisable. Donc là, actuellement, on avait en place une newsletter, en plus d'un compte Instagram qui s'appelle justement Rythme du Rail. Et là, en fait, avec ma femme, on est complètement en train de refondre la manière dont on veut gérer tout ça. Et puis, on est en train de voir pour créer un site Internet. Donc, justement, nous, on a vraiment ce côté voyage avec le sac sur le dos, dormir en tente, aller bivouaquer. à l'arrache n'importe où. En fait, nous, on est incapable de donner un itinéraire de voyage.

  • Speaker #1

    Et donc, pour terminer, la dernière question qui est un petit peu plus philosophique, c'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    Pour moi, l'écologie, c'est le fait de pouvoir vivre en harmonie, en symbiose avec tout ce qui nous entoure. Que ce soit autant les êtres humains que la forêt, la nature, comme on a pu en discuter un peu avant avec tout ce qui est voyage, etc. C'est vraiment le fait de se sentir uni à tout ce qui nous entoure. c'est pour Pour revenir un peu à un moment frappant dans ma vie où j'ai vraiment senti tout cet appel de l'écologie et de me faire investir, en fait, j'étais en Finlande, j'étais entre deux cours et comme d'habitude, j'étais en train de prendre mon café en version finlandaise, en XXL. Et de là, j'ai pris mon café, je suis sorti de l'université, j'ai marché cinq minutes et je me suis posé sur un ponton au niveau du plus grand lac de Finlande, donc l'un des plus grands lacs d'Europe, et j'étais en train de boire mon café. tout seul avec le lac, la forêt autour de moi, le petit vent qui va bien, 5 degrés, en train de boire mon café, de me dire c'est magnifique, c'est le plus bel endroit. C'est à ce moment-là que je me suis dit il faut que je fasse quelque chose. Pour moi, c'est ça l'écologie, c'est vraiment le fait de ressentir vraiment cet appel de la nature qui nous entoure et de toute chose vivante. Humains, animaux... végétaux, forêts, tout ça.

  • Speaker #1

    Et si tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je dirais juste que si vous voulez plus d'informations sur ce que je fais, vous pouvez aller sur le site entreprisescirculaires.fr

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a donné envie de participer à la transition écologique et vous a donné une nouvelle oreille attentive à ce qui nous entoure. Si le cœur vous en dit, je vous propose de me laisser un avis, de vous abonner et de me rejoindre sur Instagram Facebook et LinkedIn. Vous pouvez m'envoyer un message à évidemment e.vie.de2ment.podcast arrobase gmail.com En attendant mardi prochain,

  • Speaker #1

    je vous souhaite,

  • Speaker #2

    évidemment, de jolis moments de vie en pleine nature.

Description

Dans cet épisode, j’ai tendu mon micro à Régis, ingénieur et amoureux des forêts, qui a choisi de placer l’écologie et l’économie circulaire au cœur de sa vie. Il m’a raconté ces instants où la nature l’a appelé, de ses balades enfantines à ses études en Finlande, et comment ces expériences ont semé les graines de ses engagements d’aujourd’hui.


Avec une sincérité désarmante, Régis m’a ouvert les coulisses de son parcours, ses déclics, et ses projets, comme la création d’une marque de vêtements éco-responsables, pensée pour respecter le rythme du vivant. Il nous partage aussi les piliers de l’économie circulaire qu’il défend avec conviction : éliminer les déchets, faire circuler les ressources à leur plus haute valeur, et régénérer la nature.


C’est une conversation qui questionne notre rapport à la consommation, à la manière dont on voyage, dont on produit, et nous rappelle que, même à petite échelle, chacun peut avoir un impact. Car, comme le dit si justement Régis : "Si les entreprises ne deviennent pas circulaires d’ici 5 ans, elles vont mourir."

Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel d’un autre possible et cherchent des pistes pour agir, avec espoir et simplicité.


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Un podcast qui permet de répondre à vos questionnements, envies, besoins, peurs, colères, frustrations liés à l'écologie en vous transmettant de la joie, de l'espoir, des bonnes idées et des conseils.

Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Gaia Connect est la porte d'entrée vers les métiers à impact en provoquant les rencontres qui changeront ta vie. Un collectif de centaines de bénévoles experts de l'impact, parmi lesquels ceux qui te sont le plus utile t'offriront de leur temps et de leur expérience pour faire avancer tes projets. Tu rencontreras cinq mentors bénévoles dont l'expérience correspond à tes besoins, questionnement pour un café virtuel d'une heure avec chacun. Tu intégreras par la suite une communauté soudée dont le réseau compte des centaines d'acteurs de l'impact. Si cela t'intéresse, tu retrouveras un lien d'inscription dans la description de l'épisode, ainsi que sur mon compte Instagram, évidemment. Et sache que je suis moi-même mentor ! Bonjour, je m'appelle Amélie et tous les mardis, je vous propose de rencontrer une personne qui essaye de son mieux, de répondre aux enjeux écologiques à travers des petits ou grands gestes du quotidien. J'espère que vous écouterez avec affection leur chemin, leur combat, leur colère, ainsi que leur joie, leur fierté et leurs bons conseils. Évidemment, nous pouvons mettre de la douceur et de l'optimisme dans l'écologie. À travers ces épisodes, je souhaite semer des petites graines qui permettront, évidemment, de faire éclore de nouvelles croyances.

  • Speaker #1

    C'est une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses. et en faisant des choses de manière plus lente. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 de bons. Parce qu'en fait, quand tu crées du défaut, ça te crée énormément de coûts pour une entreprise. C'est de la matière première, c'est de la main d'oeuvre, c'est de l'expédition. T'envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire que ce n'est pas bon ce que tu m'as fait. Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant, tu prends du recul et tu te dis, « Ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Régis a décidé de se concentrer sur l'économie circulaire pour avoir un impact dans l'écologie. En tant qu'ingénieur, Il a décidé d'utiliser ses compétences, son savoir et ses expérimentations personnelles pour proposer aux entreprises qu'il accompagne des solutions qui leur permettent de diminuer les coûts tout en répondant aux besoins écologiques d'aujourd'hui et de demain. Régis fait partie de ces éco-témoins qui nous montrent que l'expérimentation est la clé de l'apprentissage. Qu'est-ce que l'économie circulaire ? Quels sont les pouvoirs des ingénieurs en entreprise ? Doit-on opposer ? écologie et économie. Pour le découvrir, je te laisse en compagnie de Régis. Bonjour Régis.

  • Speaker #1

    Bonjour Amélie, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté, je suis super ravie de t'avoir sur mon podcast. Et comme d'habitude, on commence avec la première question qui est comment vas-tu si je te parle d'écologie ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, je me sens comme dans une journée pleine de nuages, un peu... un peu noir, à me poser des questions de qu'est-ce qui va nous arriver, etc. Mais avec toujours le soleil qui pointe son nez au milieu des nuages. Je dirais que je suis en mode de transition d'un point de vue écologique, comme beaucoup de monde. Donc voilà, c'est comme ça que je me sens d'un point de vue écologie. C'est en transition.

  • Speaker #0

    Comment t'es arrivé, toi, à l'écologie ? Quel a été ton chemin ?

  • Speaker #1

    Alors, mon chemin, j'ai essayé de... de l'intérioriser pendant longtemps et en fait pas de réponse claire sur comment ça a commencé. Je pense que c'était sûrement quand j'étais enfant, j'habitais en campagne en Alsace, entre diverses collines et avec des amis, on allait régulièrement en forêt faire des cabanes. Donc voilà, j'avais 6 ans, je faisais des cabanes dans les bois. De là, après, je suis devenu scout pendant quelques temps, où pareil, je faisais des cabanes dans les arbres, en forêt, j'étais en mes sous-tentes, je faisais du feu de bois, feu de camp. Et un peu plus tard, cheminant, j'ai... discuter avec d'autres personnes, commencer à parler d'écologie. J'ai fait des premiers travaux pratiques à l'école sur ce sujet, c'était au collège. Et puis en fait, c'est quelque chose que j'ai toujours eu un peu en moi. Et en fait, l'apogée de tout ça, c'était que j'étais en plein échec scolaire et j'ai eu un cours d'une prof qui parlait de génie industriel, donc tout ce qui est optimisation des chaînes de production, et qui était en train de faire une thèse sur comment le fait d'améliorer les chaînes de production pouvait aider d'un point de vue écologique. Et là, je me suis dit, c'est ça ce que je veux faire de ma vie. Je vais là-dedans. Je vais à fond. J'y vais. Donc je suis arrivé en école d'ingénieur à Grenoble, donc Grenoble INP génie industriel, donc en performance industrielle durable. Et en fait je me suis dit, j'ai appris beaucoup de choses mais je suis encore sur ma faim, donc je vais aller en Finlande, voir ce qu'il s'y passe. En fait la Finlande c'est un pays que j'adore. Et donc j'ai fait 6 mois d'Erasmus à la Parenta en Finlande, au Green Campus, et en fait c'est le campus le plus vert de Finlande. Donc qui était déjà un pays qui est pro développement durable, et là j'ai pris... Six mois de claques. J'ai eu des cours sur l'économie circulaire, sur la logistique verte, sur énormément de sujets ultra poussés. Et là, je me suis dit, c'est bon, j'ai ma voix, je sais ce que je fais. Donc ça, c'est un peu tout le parcours. Et après, quand je suis revenu en France, après cette Erasmus, j'ai lancé mon entreprise de vêtements en économie circulaire qui s'appelle Bonto Closing. Et en fait, j'ai décidé de fermer il y a trois semaines de cela, à peu près, trois semaines, un mois, pour me concentrer principalement sur le fait d'accompagner les entreprises à passer à l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    En fait... que tu as fait toutes tes études par rapport au développement durable en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et après, quand tu es arrivé en Finlande, en fin de compte, tu as appris plein de choses que tu n'avais pas du tout appris en France.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, pour remettre dans le contexte, c'était en 2018. Et en fait, il y a plein de choses qu'on n'avait pas encore en France. On n'avait pas encore parlé de la loi AJEC sur tout ce qui était économie circulaire. Donc, en fait, c'était vraiment des notions qui étaient à son bel luciment. Donc, en fait, je me suis senti un peu précurseur en allant en Finlande et en cherchant ce qu'on n'avait pas encore en France.

  • Speaker #0

    Et maintenant, tu as l'impression qu'il y a eu une amélioration, une évolution par rapport aux formations qu'on peut donner en France ? Il y a plus de choses en lien avec ce que tu as pu apprendre en Norvège, ce que tu as pu apprendre en Finlande ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup plus de choses actuellement en France, mais je suis encore un peu sur ma faim. On n'est pas encore totalement, à mon sens, rentrés dans cette économie, en fait, de l'économie circulaire.

  • Speaker #0

    Et donc, qu'est-ce que l'économie circulaire ?

  • Speaker #1

    Pour moi, l'économie circulaire, c'est ces trois principes. Je me repose beaucoup sur les principes de la Fondation Hélène MacArthur par rapport à ce sujet. Le premier, c'est d'éliminer tout ce qui est déchets et pollution. Le deuxième, c'est de faire circuler au maximum tout ce qui est produits et matériaux, donc à leur plus haute valeur technique. Et le troisième, c'est de régénérer la nature. Pour moi, c'est vraiment ces trois grands principes qui font l'économie circulaire aujourd'hui. Et tout ce qu'on entend autour peut se rattacher à ces trois principes.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, aujourd'hui ? Tu as décidé par toi-même, donc via ton entreprise, c'est Lundow Clothing, c'est ça ? Mais que tu as fermé il y a trois semaines. Donc en gros, tu t'es lancé là-dedans en France pour voir comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'irais même encore plus loin que ça. C'est en fait, je suis revenu en France, j'étais en train de finir mes études et j'étais là en train de me dire, voilà, je vois tel décalage entre ce qui se fait en Finlande et ce que j'ai pu étudier. Enfin, il y a un tel décalage entre ça et ce que je vis en France qu'en fait, je ne pouvais pas rester comme ça dans mon coin en train de... de rester sur le quotidien que j'avais. Et donc, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire ? À mon échelle, je suis en fin d'études, et là, je me suis dit, allez, je monte mon entreprise de vêtements en économie circulaire, d'inspiration nordique, forcément, vu que la Finlande, bon, on pourra en revenir, mais c'est vraiment un pays qui m'inspire énormément. Et je me suis dit, allez, on y va, et puis on voit ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez compliqué, parce qu'en fait, je suis ingénieur en performance industrielle, et je ne suis pas du tout dans le marketing. Donc, en fait... J'ai autant d'un point de vue produit, j'étais assez content et assez fier de ce que je suis arrivé à monter avec l'aide d'un prestataire en Angleterre, mais dans la réalité des faits, c'était très compliqué, surtout pour vendre. Et justement, après avoir monté cette entreprise, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes venaient me poser des questions, mais plus sur qu'est-ce qu'était l'économie circulaire, comment est-ce que je peux le mettre en place dans mon entreprise, qu'est-ce qu'il faut que je regarde, quelles sont les données à regarder, comment je peux optimiser. Qu'est-ce que je peux faire ? Et donc, je me suis rendu compte qu'en fait, actuellement, en France, il y avait une demande pour faire évoluer ces mœurs-là et pas forcément pour les produits que j'avais construits à l'époque.

  • Speaker #0

    Et donc, à quel moment tu t'es dit, bon, en fait, maintenant, je vais utiliser mes compétences et mes connaissances pour venir en aide aux entreprises qui en ont besoin ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a toujours été en ligne conductrice parce que c'était vraiment pour ça que je m'étais formé. Et donc là, même actuellement, je suis encore salarié dans une boîte de prestations. Et en fait, je travaille avec différentes entreprises et justement, je les aide soit sur de l'économie circulaire quand je le peux, soit sur de l'amélioration des flux de production. qui engendre forcément des améliorations d'un point de vue écologique. Donc en ayant moins de déchets de production, en ayant des flux logistiques plus courts, donc moins énergivores d'un point de vue carbone, etc.

  • Speaker #0

    Ok. Et les entreprises qui viennent vers toi, c'est plutôt des grosses entreprises ou plus des petites entreprises ? Comment toi tu vois les choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi pour le moment, il y a plus des petites entreprises qui viennent discuter avec moi, dans le sens que là actuellement, je les aide principalement par visio et par téléphone. donc vraiment sur mon temps à côté de mon emploi salarié. Et aussi parce qu'en fait, les petites entreprises, se montant et commençant leur projet de zéro ou de pas grand-chose, elles se disent, tiens, je vais essayer justement de mettre le plus d'aspects d'économie circulaire ou d'impact environnemental positif dès le début, justement pour maximiser directement l'impact qu'elles pourraient avoir dès le début de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Est-ce que... Il y a forcément besoin, quand on est en économie circulaire, d'avoir un flux de production. Moi, quand j'entends flux de production, je ne suis pas du tout ingénieur, donc peut-être que je vais dire des grosses bêtises, mais quand j'entends un flux de production, j'entends produit derrière. Est-ce que, par exemple, quelqu'un qui a une entreprise de service, elle peut aussi passer par de l'économie circulaire ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on me pose souvent, où je n'ai pas encore tous les éléments de réponse, parce que c'est vrai que moi, je suis plus... ingénieur typé produit. Mais pour donner quelques éléments de réponse, même dans un service, se posent des questions d'économie circulaire. Alors ça va, par exemple, sur le matériel qu'on utilise, l'ordinateur qu'on utilise pour faire du service. Est-ce que lui-même est en économie circulaire ? Est-ce qu'il est en location, réparable ? Est-ce qu'on peut... Il y a toute cette partie soft et hardware qu'on peut... En économie circulaire, justement, on peut réfléchir à tout ça. Et puis, même d'un point de vue service, se pose la question de qui est-ce qu'on aide, en fait ? Le service qu'on donne actuellement, est-ce qu'on le donne pour des entreprises qui vont dans le bon sens, ou des particuliers qui vont dans le bon sens, ou est-ce qu'on le donne aux pollueurs qu'on connaît très bien ?

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à ça, ce que tu viens de dire. En fait, je me suis aperçue que, par exemple, on a le droit à des aides pour les alternants, quand on est dans des entreprises, et notamment une aide où si tu prends des alternants qui viennent... rendre ton entreprise verte. Mais sauf que vu que moi, mon entreprise est déjà verte, je n'ai pas le droit à ces aides. Et pourquoi je trouve ça assez fou de se dire que certains grands pollueurs vont avoir des aides de l'État pour être plus vert. Donc ça, c'est cool. Mais les petites entreprises qui essayent déjà de faire du vert, elles n'ont pas le droit à ces aides-là parce qu'elles font déjà du vert, alors qu'en réalité... Souvent, on est tout petit et ces aides-là, ça nous fera un bien fou. Ça m'a fait penser à ça pendant que tu disais à qui on aide quand on se pose la question.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, c'est beaucoup plus compliqué. C'est une question que je me pose aussi depuis pas mal de temps parce que j'aide pas mal d'entreprises, dont des très grosses entreprises. Je me rends compte qu'on est toujours sur un débat d'ordre de grandeur. Est-ce qu'il vaut mieux rendre une petite entreprise 100% circulaire ? une petite entreprise de 3-4 personnes ? Ou est-ce qu'il vaut mieux rendre un grand pollueur circulaire à 1% mais qui, elle, emploie des centaines de milliers de personnes à travers le monde ? En fait, l'impact n'est pas du tout le même. Et en fait, pour moi, c'est ça aussi les grands sujets de l'économie circulaire. C'est d'arriver à aider toute personne qui a envie de faire quelque chose de mieux.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, ma question, peut-être qu'elle va être un petit peu piquante, mais est-ce que... Il n'y a pas aussi une question d'économie derrière pour les entreprises ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a énormément d'entreprises qui profitent de la mouvance pour se mettre à l'écologie. Après, si on reprend d'un point de vue marché, d'un point de vue un peu plus global, de toute façon, ils n'ont pas le choix. Actuellement, c'est arrivé aux alentours de PAC, ça peut faire sourire, mais le prix du cacao a triplé cette dernière année. En fait, une tonne de cacao coûte plus cher qu'une tonne de cuivre actuellement. Donc, il y a par exemple cette... Il y a tout le marché qui est en train de changer et ça c'est un exemple, mais actuellement ça coûte moins cher d'utiliser du plastique neuf que du plastique recyclé. À partir du moment où le plastique recyclé coûtera moins cher que le plastique neuf, il y a beaucoup d'industriels qui vont se dire, pour raison budgétaire, on va passer sur quelque chose de recyclé. Et en fait, vu qu'on est dans un monde qui est fini, on a de moins en moins de matières premières vierges, donc d'extraction standard. de l'économie actuelle et donc on va forcément devoir passer sur des matériaux recyclés. La question c'est est-ce que les entreprises ont envie de passer le pas maintenant pour profiter de tout ça et de cet impact maintenant ? Ou est-ce qu'elles vont être contraintes de le faire dans les 20 prochaines années d'un point de vue économique ?

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais écrit « Je suis convaincue que si les entreprises ne deviennent pas circulaires d'ici 5 ans, elles vont mourir » .

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'adore cette phrase et j'utilise énormément. Alors, juste avant, on a évoqué la première raison qui est celle de la durabilité environnementale, où en fait, justement, il y a de moins en moins de matières premières. qu'on peut extraire de notre sol, ou alors c'est de plus en plus compliqué. Donc il y a déjà toute cette approche économique qui rentre en ligne de compte. Et deuxièmement, il y a l'histoire des talents. Quand je parle des talents, c'est toi, moi, c'est vous qui nous écoutez, on a tous des compétences, et en fait, la grande question c'est pourquoi est-ce qu'on a envie d'utiliser nos compétences ? Est-ce qu'on a envie de les donner pour une entreprise qui fait sens, qui a des valeurs, qui a un impact, ou pour l'ancien business ? Et donc pour moi... Les personnes qui ont des compétences et qui sont vraiment très bonnes dans leur domaine d'activité, elles peuvent se poser la question de qui est-ce que j'ai envie d'aider. De ce point de vue-là, forcément, si elles ont des valeurs, si elles ont envie d'avoir de l'impact, elles vont aller vers un marché qui sera plus proche de l'impact.

  • Speaker #0

    Et après, ce que je voulais dire, même la question pour aller encore plus loin, c'est a-t-on la possibilité de changer les entreprises qui, pour l'instant, vivent dans l'ancien monde ?

  • Speaker #1

    On en a la possibilité, ce n'est pas simple. Et la plupart du temps, il faut utiliser la carte coût. J'étais justement en train de réfléchir un peu aux plus gros impacts que j'ai eus d'un point de vue écologique sur les différentes entreprises dans lesquelles je suis passé. Et la plupart du temps, c'était l'histoire de coût qu'il y avait derrière. C'est une entreprise qui voulait mettre en place un nouveau bâtiment de production pour travailler sur un produit particulier. Et en fait, moi, avec des études, je me suis rendu compte qu'en fait, on n'avait pas besoin de rajouter un bâtiment. et qu'en changeant la production en interne, on pouvait arriver à mettre cette production-là en plus dans l'usine déjà existante et pas forcément de recréer un nouveau bâtiment. Donc il y a par exemple cet exemple-là où j'ai travaillé avec une entreprise pharmaceutique à regarder un peu leur consommation d'eau. Et en fait, on s'est rendu compte que plutôt, pareil, de remettre en place un autre bâtiment pour retraiter de l'eau, qu'en fait, on pouvait le retraiter différemment ou alors en prendre moins, etc. Pour justement... consommer moins et donc pas faire ce bâtiment et donc garder de l'impact en faisant moins tout simplement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est réutiliser ce qu'ils ont déjà, mais l'utiliser d'une meilleure manière.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est l'utiliser de manière plus optimale.

  • Speaker #0

    Est-ce que, parce que toi forcément, tu as une casquette d'ingénieur, et moi, ce que je trouve assez fascinant avec les ingénieurs, parce que mon conjoint est ingénieur, c'est leur capacité déjà et leur facilité qu'ils ont avec les chiffres. Déjà, moi, je trouve ça, je ne sais pas si toi, c'est ton cas, c'est pareil que vos conjoints.

  • Speaker #1

    C'est mon cas, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et donc, moi, je suis plutôt à l'opposé de ça. Moi, je suis team émotion plus plus. La personne qui comprend tout à travers l'émotion et les chiffres arrivent après, même si je les comprends. Et je trouve qu'aujourd'hui, les ingénieurs, vous avez un gros impact et une grosse possibilité d'action parce qu'en fait, vous savez parler le langage des entreprises. Est-ce que toi, tu ressens la même chose ?

  • Speaker #1

    Plus que de parler du langage des entreprises, on sait surtout parler du langage des chiffres. Le langage des chiffres est surtout d'un point de vue monétaire. Ça fait quasiment dix ans que je fais de la gestion de projet en entreprise. Quand on veut mettre quelque chose en place, quand on veut améliorer un processus, quand on veut faire rentrer un nouvel équipement ou quand on veut supprimer complètement une chaîne de production, la première question, c'est quel va être l'impact d'un point de vue monétaire ? Est-ce que je vais gagner de l'argent en faisant cela ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est un peu le nerf de la guerre.

  • Speaker #1

    C'est complètement le nerf de la guerre. Et en fait, je me dis que même sur une entreprise que moi je vais appeler une entreprise circulaire, en fait, l'argent reste actuellement le nerf de la guerre parce qu'en fait, c'est grâce à cet argent-là qu'on arrive à avoir de l'impact et qu'on arrive surtout à avoir de l'impact à grande échelle.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi, tu as cette sensation que parfois, entre l'écologie et l'économie, c'est comme si en fait, ils ne pouvaient pas être amis, tu vois, ils étaient forcément ennemis ?

  • Speaker #1

    Je l'ai énormément ressenti comme ça pendant trois très longues années, surtout durant mes années étudiantes où j'avais un passé où j'allais pas mal en manifestation. Enfin bon, je passerai les détails parce que bon, c'est un peu plus privé. Mais on va dire que pour moi, pendant longtemps, l'économie et l'écologie étaient... complètement décorrélée. Et puis après, j'ai découvert le monde de l'entreprise et je me suis rendu compte de la réalité des chiffres. Parce qu'actuellement, l'économie dans laquelle on est, donc avec toutes ces entreprises et tout ça, ça permet aussi de faire vivre beaucoup de monde. Et en fait, j'ai beaucoup de discussions d'un point de vue à quoi ressemblerait une économie décroissante. Et je pense principalement à une discussion assez conséquente que j'ai pu avoir avec Alexandre Leroux. donc qui tient la chaîne YouTube sur la décroissance et qui a écrit un livre qui s'appelle En transition douce vers la décroissance, donc qui est aussi mon meilleur ami et l'ancien batteur de mon groupe de folk metal. On a parlé pendant des heures et des heures de décroissance et en fait, c'était très drôle parce que lui, il est pour la décroissance, donc une décroissance économique. Et moi, de l'autre côté, je suis côté industriel, un peu méchant entre guillemets et on est toujours là en train de se dire, bah ouais, en fait, on… on a exactement le même objectif. On a exactement le même objectif dans le sens qu'il faut qu'on arrive à produire moins, à produire mieux, et qu'en fait, dans l'idéal, il faudrait qu'on arrive à garder notre niveau de vie actuel d'un point de vue mondial.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est quoi qui va changer entre lui, sa vision de décroissance, et toi, ta vision de non-décroissance ? Alors,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément une vision de non-décroissance. On va dire que j'ai plus une vision de décroissance, mais... contrôlée et plutôt structurelle. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en fait, les industriels sont au courant que les limites planétaires sont ce qu'elles sont. Ça, c'est une nouveauté, mais c'est une amélioration de ces cinq dernières années. C'est en fait, le monde industriel se rend compte qu'on ne peut pas continuer comme ça. Et donc, la question, c'est de voir comment on peut faire autrement.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toi, comment tu vois les choses, et ton pote, lui, il voit les choses comment ? Alors, si vous n'êtes pas forcément d'accord, qu'est-ce qui vous met en désaccord ?

  • Speaker #1

    Ce qui nous met en désaccord, c'est qu'en fait, lui, principalement, il pense qu'on peut changer le monde par le bas. Pour moi, on peut changer le monde. Moi, mon point de vue, c'est qu'on peut changer le monde par le haut. Donc, pour lui, ça va être le consommateur qui va dire, ben voilà, j'arrête de consommer. Je vis dans ma petite maison, dans ma ferme bio et je travaille la terre et je mange ce que je produis. Et de là, en fait, ça va remonter et en fait, toute l'économie va changer de ce point de vue-là. Et moi, ma vision, c'est de dire, si on attend que tout remonte, ça va être hyper compliqué et hyper long. Donc moi, je préfère utiliser mes compétences d'ingénieur pour essayer de faire changer les entreprises de l'intérieur pour que ça aille plus vite. Donc en fait, c'est deux visions qui tendent vers le même objectif. Et en fait, maintenant que je synthétise, ça paraît assez logique et assez... Je ne sais pas trop comment l'exprimer, mais voilà, c'est la même vision, c'est le même objectif. En fait, on rêve du même monde. On a toujours tendance à opposer la décroissance avec... avec les industries. Et en fait, il y a cette opposition-là, mais il y a aussi l'autre opposition de dire, entre l'écologie, l'argent, etc. Et en fait, et ça me fait très bizarre de dire ça avec mon passé, mais en fait, on peut arriver à faire une écologie qui ne soit pas anticapitaliste. Du moins, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ok. Non, c'est super intéressant. Et moi, par rapport à ta synthèse, pour m'expliquer comment toi tu vois les choses et comment Alexandre voit les choses. Je me dis, mais on peut avoir les deux. On peut avoir l'un et l'autre. Et je pense que... Moi, vas-y, je vais te donner un troisième point de vue. Moi, mon point de vue, c'est qu'en fait, on a tous un rôle à jouer et qu'on doit se sentir bien dans ce Ausha, dans l'écologie. Et en fait, il y en a certains, ils vont se sentir bien en passant par le bas, comme tu disais, c'est-à-dire en tant que consommateur. Voilà, je vais changer et je vais essayer d'influencer aussi les personnes autour de moi. pour qu'elle voit que je suis heureux à faire ce que je fais. Il y en a d'autres, leur compétence, comme toi, c'est de comprendre les chiffres, l'argent, l'économie, et donc de pouvoir avoir ce discours-là avec les entreprises et essayer de changer de l'intérieur. Et puis après, le troisième, on parle souvent de l'État. Et il y a aussi l'État qui a aussi une capacité législative pour faire changer les choses et mettre en place de nouvelles choses. Et donc, en fait, s'il y en a en politique, ils seront très bons. avec leur casquette écolo en plus, ce serait incroyable. Et ils vont pouvoir mettre des choses en place, d'autres en entreprise comme toi et d'autres en tant que consommateur, comme j'ai pu aussi avoir dans d'autres épisodes. Et je trouve qu'en fait, on a tous besoin de s'entraider en fin de compte pour arriver à ce qu'on a tous envie d'avoir en fin de compte parce que je suis d'accord avec toi, notre objectif est le même.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis notre objectif est le même, mais on n'a pas forcément la même vitesse à aller vers cet objectif. Et c'est vrai que c'est quelque chose que je remarque autour de moi. C'est en fait, quand je commence à parler d'écologie, il y a ceux qui disent « oui, peut-être que ce serait bien que je m'y mette » . Donc ils sont convaincus qu'il faut le faire, mais qu'ils ne savent pas quand ni comment le faire. Il y a ceux qui disent « non, je n'ai pas envie » , mais de toute façon, on sait que d'un point de vue limite planétaire, dans les 50 prochaines années, ils n'auront pas le choix. Et il y a ceux qui disent « c'est bon, moi j'ai déjà fait tout ce que j'avais à faire » . Je suis clean. Et forcément, quand tu mets les trois dans la même salle, ils vont se taper dessus. Alors qu'en fait, ils ont, je ne vais pas dire la même vision du monde, mais on rêve tous d'une vie où on est tous égaux et libres en droit.

  • Speaker #0

    et on arrive tous à subvenir à nos besoins et on est tous heureux en fait on a tous envie de la même vie c'est juste qu'en fait on a tous des visions différentes du chemin pour y arriver oui c'est ça chaque vie humaine en fin de compte est différente chaque chemin est différent et en fonction de nos vécus respectifs, de nos expériences de nos croyances aussi, de notre éducation en fin de compte on ne va pas avoir les mêmes visions mais ça ne veut pas dire pour autant que qu'il y a quelqu'un qui a faux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, pour revenir un peu sur les différents points de vue, parce qu'en fait, je n'ai pas que la casquette de l'industriel, j'ai aussi celui du consommateur au quotidien. Et c'est vrai que moi, je regarde pour trouver des... Enfin, quand j'ai besoin de changer d'un objet, je vais principalement regarder comment je peux faire pour le trouver de manière circulaire. Il y a ça, il y a le fait que je voyage énormément en train avec ma compagne. On a eu l'occasion de faire un voyage de six mois en train où on est allé jusqu'en Géorgie en passant par la Turquie. Donc voilà, ce n'est pas parce qu'on est industriel qu'à côté on n'est pas citoyen et qu'on n'a pas notre impact en tant que citoyen à côté de notre impact en tant qu'industriel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, tu as raison de le reformuler. On peut avoir un impact sur plusieurs pans en fonction de ce qui nous inspire. Et je me pose une question.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Parce que tu disais que là, tu étais un peu en train de changer un peu au niveau des objectifs et que tu avais décidé, même si tu le fais depuis un petit moment, mais que tu voulais te concentrer sur ça, c'était d'aider les entreprises qui voulaient aller vers de l'économie circulaire. Et moi, en t'entendant, je me dis, parce que forcément, vu que mon copain, enfin mon conjoint est ingénieur, il a des potes ingénieurs. Et je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi besoin de former ? les ingénieurs qui sont déjà sur le marché à ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord, plus que d'accord avec toi. Je discute régulièrement des ingénieurs. Comme toi, je suis aussi mentor chez Gaia Connect. D'ailleurs, salut les copains ! J'ai pas mal d'ingénieurs qui viennent me voir et qui me disent « Régis, ça fait 20 ans que je suis acheteur industriel, ça fait 20 ans que je suis dans la R&D, j'ai envie d'avoir plus d'impact, je vais me lancer, je vais faire des fresques. » Et là, je les regarde et je leur dis, mais non, tu ne vas pas faire des fresques. C'est très bien les fresques, je n'ai rien du tout contre les fresques. Mais on a des spécialistes dans des domaines de compétences ultra pointues. Et en fait, comme tu dis, ce qui leur manque, c'est justement cette formation d'un point de vue impact, écologie, etc. Un spécialiste en R&D qui a fait de la conception durant toute sa vie, il faut qu'il se forme à l'éco-conception. Si maintenant il va dans différentes entreprises pour partager des fresques, ce serait très bien, il aurait de l'impact. Par contre, son impact sera minimisé par rapport au fait de se former à l'éco-conception et d'aller aider d'autres entreprises à éco-concevoir leurs produits.

  • Speaker #0

    De quelle manière tu peux acquérir ces compétences en tant qu'ingénieur quand tu es déjà sur le marché du travail ? Parce que tu avais l'air de dire que déjà dans les écoles, quand tu es un étudiant, il n'y a pas encore grand-chose. J'imagine que quand tu es déjà en poste depuis quelques années, comment tu peux réussir à évoluer vers ce type de compétences ?

  • Speaker #1

    Je me pose même la question si ce type de compétences existe vraiment. Dans le sens que pour moi, c'est plus un mélange de compétences et de sensibilité. Pour reprendre l'histoire de la conception de produits, si quelqu'un a justement envie de l'avoir à l'impact dans sa manière de concevoir des produits, il va forcément se poser la question. En fait, ça peut plus être dans cette démarche-là. Après, la formation est toujours possible dans le sens qu'il y a beaucoup de pays qui sont en avance sur nous. Je pense aux Pays-Bas, je pense à toute l'Europe du Nord. Il y a beaucoup de spécialistes qui sont complètement formés à ces sujets et qui proposent des formations. Moi, je vois même des formations qui sont complètement, enfin, je ne vais pas dire loufoques, mais l'autre jour, je suis tombé sur un ingénieur qui proposait de concevoir la fin de vie des produits. Et en fait, il a créé une formation. comment je crée la fin de vie de mon produit avant de construire mon produit. Alors franchement, c'est du génie. Mais je me suis dit, mais comment quelqu'un a pu penser à faire une formation pareille ? C'est génial. Mais par contre, ça ne rentre dans aucune case scolaire actuellement. Et puis sinon, il y a beaucoup de livres et YouTube en fait. Actuellement, on est toute une série de spécialistes à l'échelle mondiale qui ont commencé à théoriser des choses et à commencer à en sortir des livres, des thèses, ce genre de choses. Je pense que pour se former, la...

  • Speaker #0

    La curiosité et beaucoup d'heures sur Internet, ça peut suffire.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que moi, c'est vrai qu'on est en France et le diplôme est important en France, on va dire, pour légitimer ce que tu fais. Et donc, c'est pour ça que je te posais la question. Parce que je sais que j'ai autour de moi des ingénieurs qui ne se sentent pas forcément légitimes malgré leur curiosité parce qu'ils n'ont pas cette petite case diplôme ou formation sur leur CV. Et donc, ils peuvent avoir du mal à se lancer dans ce genre, dans ce type de conseil. parce qu'ils ont la sensation de ne pas pouvoir être légitimes malgré le fait qu'ils puissent connaître des choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Après, il y a quelque chose que j'utilise assez régulièrement, même quand j'améliore mes process de production. D'un point de vue normal, on appelle ça le BSP. C'est le bon sens paysan. Et des fois, juste le fait de prendre de la hauteur et de se dire qu'on est face à une problématique, on trouve une solution qui paraît toute bête, mais qui des fois suffit très largement.

  • Speaker #1

    Tu as un exemple ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, je suis en train de chercher un exemple. Il y a eu une polémique il y a quelques années parce qu'il y avait un supermarché qui emballait des fruits dans des emballages plastiques. Et en fait, juste en prenant un peu de hauteur, on s'est dit comment est-ce qu'on peut faire pour ne pas emballer des fruits dans un emballage plastique ? Et en fait, on enlève l'emballage plastique. C'est du bon sens. C'est quand tu vas acheter un avocat, une banane, une fraise ou n'importe quoi, ça ne pousse pas dans un emballage plastique. Donc pourquoi s'embêter à rajouter un emballage plastique dessus ? Alors que tu mets une étiquette, tu colles une étiquette dessus et c'est parti.

  • Speaker #1

    C'est vraiment revenir aux bases presque.

  • Speaker #0

    C'est régulièrement revenir aux bases. En fait, on est dans une société où on cherche à faire toujours plus vite, toujours plus compliqué. Et en fait, la plupart des plus gros impacts que j'ai eus dans... dans ma carrière d'ingénieur, c'était en enlevant des choses et en faisant des choses de manière plus lente. Voilà. Ça m'est arrivé de ralentir une chaîne de production pour créer moins de défauts. Voilà. Ça paraît tout bête, mais à la fin, économiquement, c'est plus intéressant de produire 1000 produits en une heure et d'en avoir 900 bons que d'en faire 1400 et d'en avoir que 800 bons.

  • Speaker #1

    Ah ouais, OK. Parce que j'allais te poser la question, mais alors si c'est plus lent, est-ce que derrière, économiquement, mais

  • Speaker #0

    ok je comprends mieux ouais c'est plus lent pour faire mieux en fait c'est ça c'est plus lent pour faire mieux et pour avoir moins de défauts parce qu'en fait quand tu crées du défaut ça te crée énormément de coûts pour une entreprise c'est de la matière première c'est de la main d'oeuvre c'est de l'expédition enfin c'est en fait il n'y a rien de pire il n'y a rien de pire que de produire quelque chose de mauvais de l'envoyer à un client qui va te dire c'est pas bon quoi tu

  • Speaker #1

    peux pas faire pire ouais si tu te rends compte qu'il y a eu un problème avant même de l'envoyer ça te fait un déchet en plus

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, si tu envoies quelque chose de mauvais à un client, il va te renvoyer un message pour te dire « c'est pas bon ce que tu m'as fait » . Et là, tu relances complètement toute une production pour satisfaire son besoin. Alors que si maintenant tu prends du recul et tu te dis « ok, je sais que j'ai un produit qui n'est pas bon, qu'est-ce que je fais ? Je l'envoie ou je ne l'envoie pas ? » Si tu ne l'envoies pas, tu as économisé du temps, de l'argent, de la matière première, de la main-d'œuvre. Et c'est quelque chose qui… qui commence à venir chez les industriels, heureusement, mais qui a mis pas mal d'années quand même à se poser des questions. Moi, j'ai vécu des scènes il y a une dizaine d'années où en fait, c'était « ben voilà, on va envoyer le colis, on sait qu'il n'est pas bon, mais comme ça, notre indicateur de colis envoyé à l'heure, il est bon » .

  • Speaker #1

    Mon conjoint, il appelait ça les KPI pastèques. C'est vert, mais à l'intérieur, c'est complètement rouge.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, je ne connaissais pas du tout ce terme, je vais l'emprunter, je crois.

  • Speaker #1

    Donc en gros, sur ton tableau, ça a l'air d'être tout beau, tout propre parce que tout est vert, alors qu'en réalité, si tu grattes un peu, c'est rouge.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et donc en fait, tu fais plein de choses en fin de compte, en regardant ce que tu pouvais faire. Tu as cette casquette d'ingénieur, depuis tout à l'heure, on en parle. Tu avais ton entreprise vestimentaire aussi, qui t'a permis un peu de voir l'économie circulaire et aussi les choses un peu compliquées. Et donc derrière, pouvoir faire aussi ton expérience, ton analyse. te rendre une valeur ajoutée aujourd'hui auprès d'autres entreprises. Mais tu as aussi une newsletter et un podcast qui te permettent de parler d'économie circulaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Justement, j'essaie de discuter avec des spécialistes parce qu'en fait, je suis ingénieur en optimisation des flux de production. Mais par contre, ça me fait plaisir de discuter avec un spécialiste en traitement d'eau, de discuter avec un ou une spécialiste en éco-conception, un spécialiste de la décroissance, etc. Parce qu'en fait, ça me permet aussi de moi, en fait, acquérir de nouvelles compétences.

  • Speaker #1

    Et à travers ta newsletter, alors, qu'est-ce qu'on peut retrouver ? Donc voilà, être un ingénieur, on peut être n'importe qui. c'est quoi la cible de ton newsletter ?

  • Speaker #0

    Le cible de ma newsletter et aussi en partie du podcast, c'est plutôt pour tout le monde. Pour moi, pour nous. Parce qu'en fait, je me rends compte qu'en France, on est vraiment à la bourre sur tout ce qui est connaissance en économie circulaire. Et en fait, j'ai décidé de repartir sur les bases. Sur qu'est-ce que l'économie circulaire, qu'est-ce que l'économie du don, qu'est-ce que l'éco-conception. Et en fait, on pourrait presque voir ça comme de l'économie circulaire pour les nuls, entre guillemets. Voilà, c'est un peu l'idée. Donc, il y a toute cette partie dans la newsletter qui est plus pour les particuliers, un peu plus simple. Il y a le podcast qui est justement des épisodes un peu plus complexes et un peu plus poussés sur l'ajustement avec des spécialistes. À côté de ça, j'ai utilisé, on va dire, l'échec de mon entreprise de vêtements plus ma casquette d'ingénieur pour créer un e-book gratuit sur comment lancer son entreprise à impact en 30 jours, qui est aussi disponible sur mon site Internet. Et à côté de ça, j'ai d'autres casquettes, sinon ce n'est pas drôle. Donc, je suis mentor chez Gaia Connect, comme on en a déjà discuté. Je suis ambassadeur RSE dans mon entreprise de prestations. Je suis investisseur. Donc, j'ai par exemple investi pour Fairfun, Loom, les ateliers du slip, le fourgon, Poisky, Homecycle. J'ai investi dans pas mal d'entreprises et en fait, c'est aussi quelque chose qui me fait plaisir de me dire que voilà. j'aide les copains j'ai pas forcément la possibilité de moi monter une entreprise comme eux le font parce que justement il y a plein de compétences que j'ai pas par contre dès que je peux aider je mets la main à la patte et puis soit je les aide financièrement quand j'en ai les moyens soit je les aide en termes de temps quand j'ai du temps c'est ce qui fait la richesse de cette économie aussi qui est justement pas une économie qui est l'économie circulaire est aussi une économie où en fait ça circule mais tout circule ça veut dire les connaissances, les compétences, l'importance. l'impact, l'argent, il y a tout qui circule et c'est ça qui est génial en fait. Je crois que je n'ai jamais autant discuté de manière poussée, de manière intéressante sur l'impact que depuis que justement, j'ai ouvertement, je fais l'économie circulaire. Si vous avez besoin d'aide, passez un coup de téléphone et puis on voit ce qu'on peut faire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vraiment, c'est un peu l'essence de Gaia Connect en fin de compte. C'est vraiment de connecter des gens et faire en sorte qu'ils… que chaque compétence puisse servir à la cause. C'est ça. Et donc, en fait, toi, c'est un peu la même chose. C'est là où tu vas chercher les ingénieurs en leur disant « Ok, mais tu as une compétence là, et donc utilise-la pour la cause écologique. » Et ça, je trouve ça vraiment chouette d'avoir ce discours-là. Comment tu choisis les entreprises avec lesquelles tu investis ? Ça va être plus par rapport à de l'écologie, ça va plus être comme tu disais, c'est des copains. Comment tu vas les choisir ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas de process précis par rapport à ça. Donc, je n'ai pas de recette magique à partager. Après, ça passe sur beaucoup de choses. Il y a du coup de cœur. Il y a des boîtes que j'aurais rêvé pouvoir fonder. Enfin, j'aurais rêvé avoir l'idée. Je ne sais pas, je pourrais donner par exemple l'exemple du fourgon, en fait, qui fait la consignation de bouteilles. Enfin, c'est quelque chose, ça fait des années. Je me dis, tiens, j'aurais dû le lancer, c'est trop bien. Ils l'ont fait et ils le font sûrement mieux que ce que je l'aurais fait. Donc voilà, j'ai un peu sorti le portefeuille. J'aurais dit, voilà, prenez mon argent, faites ce que vous avez à faire et continuez à me livrer des bouteilles à la maison, ce sera très bien.

  • Speaker #1

    En fait, je trouve ça super chouette cet aspect de pouvoir investir. J'en parle pas totalement de cette manière, mais j'en parle dans mon épisode que j'ai fait solo sur l'argent par rapport à l'écologie. où je disais que nous, avec nos conjoints, on est vraiment au tout début de la création de notre entreprise. Donc, on essaye déjà d'avoir un salaire. Et après, une fois qu'on aura réussi à avoir ce salaire-là et de pouvoir avoir assez d'argent pour investir, c'est la même idée, en fait. C'est de pouvoir aller aider les entreprises ou les copains ou certaines marques qui peuvent nous tenir à cœur ou même à l'inverse. Pas acheter un terrain pour faire une forêt, par exemple. Enfin, peu importe, il y a plein, plein, plein de choses. Et en fait, c'est vraiment dans cet épisode-là, je parlais de l'argent et qu'on devait arrêter, enfin, en tout cas, essayer d'arrêter de le diaboliser parce qu'on pouvait faire de belles choses grâce à cet argent et à ces investissements. Donc, je trouve ça cool que tu en parles parce que ça montre aussi qu'on peut être écolo, on peut gagner de l'argent. Et en plus, derrière, en fin de compte, on fait évoluer les choses grâce à cet argent en aidant des entreprises à impact qui sont importantes pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, l'argent, c'est vraiment un moyen. Et en fait, la question, c'est qu'est-ce qu'on en fait de notre argent ? Et c'est ça qui donne l'impact derrière. C'est vrai que même au quotidien, je prends mes fruits et légumes dans une amap, quand j'achète quelque chose, je l'achète de manière de seconde main et de préférence circulaire. Ou alors circulaire et pas de seconde main. Bref, ça, c'est un autre sujet. Et quand j'ai un peu d'argent de côté et que je vois un projet dans lequel je me reconnais et qui fait sens, je me dis que c'est parti. Et je me dis qu'au moins, cet argent, il sert. Il sert à faire avancer la cause plutôt que de traîner sur un... Sur un compte en banque, on ne sait pas forcément comment c'est géré derrière, sauf si on a la chance d'être dans une banque éthique.

  • Speaker #1

    Oui, même là, ça reste compliqué. Les banques qu'il y a aujourd'hui, qui sont éthiques, Ringot, Elios, etc., on ne peut pas tout faire non plus avec ce type de banque aujourd'hui. C'est là aussi où tout est la difficulté qu'on peut retrouver auprès de ces banques, parce qu'elles sont toutes jeunes et puis je leur souhaite de grandir et qu'après elles puissent... proposer exactement les mêmes offres. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on est à un niveau où on ne peut pas faire tout ce qu'on veut avec ces banques-là, contrairement aux vieilles banques qui ne sont pas toujours très correctes de là où elles mettent leur investissement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je suis aussi investisseur d'une de ces deux banques, mais je ne vous dirai pas laquelle.

  • Speaker #1

    J'ai pu en faire d'en dire deux. J'ai envie de parler un peu du voyage avec toi et puis après, on arrivera sur les dernières questions. Ce que tu disais tout à l'heure, tu avais fait un voyage en train pendant six mois, donc en Europe, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dans la Grande Europe, oui.

  • Speaker #1

    Dans la Grande Europe. Et en plus de ça, c'est un Instagram, c'est ça ? Au rythme du rail ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, avec ma femme, ça fait plus de huit ans qu'on voyage, principalement en train. Je suis en train de réfléchir, mais la dernière fois que j'ai pris un avion, c'était pour revenir de mon Erasmus de Finlande. Donc c'était en 2018. Ok. Plus de 5 ans que je n'ai pas pris l'avion. Yes ! Et en fait, depuis, avec ma femme, on s'est posé plein de questions. On s'est dit, mais comment on peut faire pour voyager, mais sans niquer la planète ? Et en fait, le train, pour nous, est venu comme une évidence. Et en fait, en plus de ce voyage des 6 mois, on est allé 3 fois en Laponie suédoise en train. On est allé en Roumanie, en Bulgarie, en Pologne. On a fait une semaine complète en Slovaquie. On était en Slovénie pendant une semaine. Enfin voilà, on a voyagé pas partout en Europe, mais on s'est fait bien plaisir. Et en fait, on n'a jamais autant voyagé que depuis qu'on a arrêté de prendre l'avion. Voilà, c'est quelque chose qui peut paraître complètement dingue, mais voilà, on s'est rendu compte que c'était vraiment ce voyage qui nous plaisait, donc vraiment en train. Et à côté de ça, on a rajouté le côté sac à dos, parce qu'en fait, actuellement, moi, j'habite en région grenobloise. et en fait On a beaucoup tendance à prendre le sac à dos et la tente pour aller dormir en montagne. Et en fait, on s'est dit, tiens, on pourrait faire pareil en plus que de voyager en train. Donc en fait, on a eu l'occasion de faire des choses, mais complètement folles et complètement farfelues pour beaucoup de monde. Mais on s'est retrouvés en Géorgie. Alors, c'est ça, on s'est retrouvés en Géorgie. Quelques jours après que Vladimir Poutine dise bonjour, maintenant tous les réservistes russes, vous allez aller en guerre en Ukraine. Et en fait, nous, on était à 10 km de la frontière. On était à 10 km de la frontière russe, en Géorgie, en train de dormir sous tente, 2300 ou 2400 mètres d'altitude, entre la limite pluie-neige. Et on était là en train de se dire, bon, ben ok, est-ce qu'il y aura des Russes qui vont passer par les montagnes pour fuir le pays ou pas ? Et en fait, voilà, ça fait partie des choses un peu farfelues, un peu drôles. Mais voilà, c'est quelque chose, ce voyage a complètement changé notre vie, avec ma femme. Et en fait, on s'est rendu compte que dans les discussions qu'on pouvait avoir avec des amis ou avec la famille, c'était régulièrement « Ah bah tiens, j'envisage d'aller à cet endroit-là, est-ce qu'on pourrait y aller en train ou pas ? » Et là, on se regarde avec ma femme et on se dit « Oui, on peut, il faut faire cinq changements, passer par telle gare, mais oui, c'est largement faisable. » Et là, on nous dit « Ah non, mais cinq changements, ça fait beaucoup et tout. » Et on s'est dit « Bah non, il faut qu'on… » C'est comme pour moi l'économie circulaire, on s'est dit avec ma femme... Il faut qu'on mette quelque chose en place pour parler de nos voyages en train et pour dire que c'est totalement faisable. Donc là, actuellement, on avait en place une newsletter, en plus d'un compte Instagram qui s'appelle justement Rythme du Rail. Et là, en fait, avec ma femme, on est complètement en train de refondre la manière dont on veut gérer tout ça. Et puis, on est en train de voir pour créer un site Internet. Donc, justement, nous, on a vraiment ce côté voyage avec le sac sur le dos, dormir en tente, aller bivouaquer. à l'arrache n'importe où. En fait, nous, on est incapable de donner un itinéraire de voyage.

  • Speaker #1

    Et donc, pour terminer, la dernière question qui est un petit peu plus philosophique, c'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    Pour moi, l'écologie, c'est le fait de pouvoir vivre en harmonie, en symbiose avec tout ce qui nous entoure. Que ce soit autant les êtres humains que la forêt, la nature, comme on a pu en discuter un peu avant avec tout ce qui est voyage, etc. C'est vraiment le fait de se sentir uni à tout ce qui nous entoure. c'est pour Pour revenir un peu à un moment frappant dans ma vie où j'ai vraiment senti tout cet appel de l'écologie et de me faire investir, en fait, j'étais en Finlande, j'étais entre deux cours et comme d'habitude, j'étais en train de prendre mon café en version finlandaise, en XXL. Et de là, j'ai pris mon café, je suis sorti de l'université, j'ai marché cinq minutes et je me suis posé sur un ponton au niveau du plus grand lac de Finlande, donc l'un des plus grands lacs d'Europe, et j'étais en train de boire mon café. tout seul avec le lac, la forêt autour de moi, le petit vent qui va bien, 5 degrés, en train de boire mon café, de me dire c'est magnifique, c'est le plus bel endroit. C'est à ce moment-là que je me suis dit il faut que je fasse quelque chose. Pour moi, c'est ça l'écologie, c'est vraiment le fait de ressentir vraiment cet appel de la nature qui nous entoure et de toute chose vivante. Humains, animaux... végétaux, forêts, tout ça.

  • Speaker #1

    Et si tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je dirais juste que si vous voulez plus d'informations sur ce que je fais, vous pouvez aller sur le site entreprisescirculaires.fr

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a donné envie de participer à la transition écologique et vous a donné une nouvelle oreille attentive à ce qui nous entoure. Si le cœur vous en dit, je vous propose de me laisser un avis, de vous abonner et de me rejoindre sur Instagram Facebook et LinkedIn. Vous pouvez m'envoyer un message à évidemment e.vie.de2ment.podcast arrobase gmail.com En attendant mardi prochain,

  • Speaker #1

    je vous souhaite,

  • Speaker #2

    évidemment, de jolis moments de vie en pleine nature.

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