- Speaker #0
Bienvenue dans Éclats de voix, le podcast des prises de paroles engagées, qui bouscule, fait réfléchir et donne des ailes pour s'exprimer. Moi, c'est Anne-Claire, je suis une ancienne journaliste, autrice, modératrice et facilitatrice de ces prises de paroles engagées. Mon lettre motive, pour nous tous, dire plutôt que taire. Les mots que nous déposons ici avec mes invités ont pour vocation de vous donner l'impulsion, pour oser à votre tour faire entendre votre... voix. Alors après cet épisode particulièrement stimulant, vivifiant, allez-y, affirmez-la, faites-la résonner pour porter haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Oui, votre voix compte ! Communiquer c'est son métier. Il parle six langues Même cette avec son « Bustenlotsubriush » ? Mais surtout, il parle avec celle de son cœur. Et c'est bien tout ce qui fait la particularité du parcours de vie de Patrick Lesage. Il est admirable d'authenticité, capable d'introspection incroyable et de remise en question. C'est d'ailleurs ce qui l'a conduit à faire des choix professionnels comme personnels en conscience, et non pas en pilote automatique. Donc oui, À plusieurs reprises, il a changé d'activité. Donc oui, un jour, il a admis son homosexualité. Donc oui, un jour, il a fondé TACADEO. Et le 27 juin 2024, j'étais aux anges d'être à ses côtés, d'être l'animatrice de cette soirée mémorable pour célébrer les 10 ans de son agence de communication. Je vous le répète à l'envie. communiquer, entrer en relation avec autrui, que ce soit un client, un collègue, une partenaire, un ami, une amie, un apprenant, une apprenante, un enfant, peu importe, communiquer prend racine en nous, dans nos profondeurs. Alors évidemment, mener un échange constructif, sincère, représente une sorte de défi parce qu'il est bien plus simple de rester superficiel. C'est beaucoup moins risqué émotionnellement, relationnellement, personnellement. Et s'engager dans un dialogue profond demande du courage, celui de dépasser nos a priori, nos peurs, de faire confiance et de nous exprimer de façon authentique. C'est ce que nous allons vivre avec Patrick dans cet épisode, comme d'ailleurs nous le faisons depuis le début de notre amitié.
- Speaker #1
Salut Patrick ! Bonjour Anne-Claire !
- Speaker #0
Merci d'être avec nous ! Alors, dis-moi, la carrière est longue ? Incroyable, parce que de traducteur à directeur européen des ventes et de la communication pour Harlequin, qui est leader mondial des sols pour la danse, fondateur d'une agence de production de spectacles avec les premiers danseuses et danseurs de l'Opéra de Paris, jusqu'à être CIO de Takaneo, en fait, avec toi. Finalement, il s'agit toujours de prendre la parole. Alors moi j'ai envie de te demander, quel lien tu fais de ce point de vue entre tes différentes expériences professionnelles ?
- Speaker #1
Alors je dirais que ce qui m'a animé tout au long de ma carrière professionnelle, c'est la passion. La passion pour ces différents métiers et finalement faire de mes passions un métier et un métier de mes passions. Mais si on y réfléchit un peu plus loin, finalement, même si ce parcours semble un peu inhabituel, puisque passé de... traducteur, finalement on traduit la pensée ou l'écrit de l'autre. J'en suis maintenant l'auteur ou l'acteur en tous les cas des messages qu'on peut transmettre à travers les campagnes de communication, les différents supports de com' qu'on produit pour nos clients. Mais je pense que ce qui m'a finalement toujours animé c'est cette volonté de transmettre un message, de faire passer un message, de lui donner du sens et bien sûr de le rendre percutant. Je pense que c'est aussi la curiosité qui m'a toujours animé. Et quand on est curieux et qu'on veut sortir en tous les cas de sa zone de confort, c'est vraiment quelque chose qui m'a entre guillemets poursuivi et qui continue à me poursuivre, puisque quand je n'apprends plus rien, je m'ennuie et donc je me lance un nouveau challenge. Et les différents challenges que je me suis lancés sont le reflet en tous les cas de cette curiosité, de cette envie. d'aller vers des cultures étrangères aussi puisque je parle six langues donc c'est aussi une façon justement je trouve que visiter un pays quand on en parle la langue c'est évidemment une approche tout à fait différente que quand on reste finalement étranger dans un pays puisqu'on n'en maîtrise pas ni la langue ni les codes. Donc oui, je dirais que le trait d'union entre toutes ces expériences professionnelles, c'est la passion, la curiosité, l'envie finalement d'apprendre, l'envie d'aller vers de nouveaux terrains, de nouveaux univers, de nouveaux terrains à conquérir. Et je pense que je suis un bâtisseur, j'adore commencer de zéro. Je veux dire, j'ai beaucoup d'exemples que je pourrais citer. Voilà, lancer une agence de production de spectacles avec les plus grands danseurs, puisque c'était uniquement des premiers danseurs, premières danseuses et danseurs et danseuses étoiles de l'Opéra de Paris, avec une créatrice pour une des productions qui s'appelle Li Qingying, qui est en fait une grande créatrice, qui est la fille de ses parents par définition, qui avait lancé la révolution de Tiananmen. Et donc une femme... hors normes qui a fui son pays par les réseaux parallèles puisque ses parents avaient eu le temps de prendre l'avion mais pas elle. Donc voilà, ce sont toutes des rencontres assez exceptionnelles. Une autre a été celle avec Dorothée Gilbert, qui est dans Seux étoiles à l'Opéra de Paris et pour qui j'ai eu la chance, l'honneur et le plaisir d'en être son agent. Donc là aussi, ça a été de très belles rencontres avec des marques. potentiel pour lesquels elle souhaitait devenir légérie par contre ce dont je me suis rendu compte c'est que souvent les gens préféraient rencontrer les toiles que les géris mais voilà ça a été des rencontres assez assez marquante disons que c'est quelque chose qui me vient je pense de ma grand mère maternelle en fait qui voilà quand elle recevait le dimanche midi avait toujours l'art de rendre la table très accueillante, très fleurie. Il y avait vraiment cette philosophie de l'art de la table qui était très présente chez mes grands-parents, qui a été transmise à ma mère et que finalement j'ai reproduit. Et donc moi, spontanément, quand j'organisais des soirées, je scénographiais tout. Alors d'abord pour moi-même, pour ensuite des amis me l'ont demandé. Et là, je le fais pour des clients, donc finalement on me paye. pour ce que j'aime faire. Et du coup, je le fais évidemment avec beaucoup de passion et ça me détend. Créer des univers, ça me détend. Créer un décor de table, j'adore l'art de la table. C'est une façon de me détendre, donc quand le travail est détente.
- Speaker #0
Waouh ! Tu concilies plein de choses. Moi, ce qui me frappe en t'entendant, malgré tout, c'est quand même ce lien à la... Parole au sens universel du terme, pas juste au fait de parler, le fait de transmettre des messages, que ce soit à l'oral quand on fait la traduction, que ce soit malgré tout un spectacle. C'est quand même une forme de traduction d'une émotion, d'une parole, d'un message. On parle d'engagement, tu parles de curiosité, c'est aussi quelque chose qui m'anime, donc ça résonne quand je t'entends et je me dis tout ça, ça fait un beau patchwork pour créer quelque chose de magique qui te ressemble. Alors je me demandais comment tu arrives à concilier ton amour justement pour ce raffinement, ce beau dont tu parles souvent, pour les gens aussi, mais pour concilier cet ensemble-là avec une chose que moi je perçois depuis très longtemps chez toi, parce qu'on se connaît quand même un peu, ton désir profond, ça c'est important de faire du bien.
- Speaker #1
Faire du bien, oui je pense que voilà pour moi la notion de... L'esthétique et l'humanité ne s'opposent pas. Je pense que j'ai, et bien au contraire, ce que j'aime finalement dans le raffinement, ce n'est pas la superficialité ou le luxe ostentatoire, mais c'est plutôt, je pense qu'on est connu pour cela au niveau de l'agence, c'est vraiment le souci de la précision. C'est la recherche du détail qui va faire toute la différence. En fait, c'est vrai qu'on accorde, et j'accorde une importance assez, on ne va pas dire obsessionnelle, mais... C'est marqué aux détails qui vont faire la différence. C'est vrai que ce soit au niveau des productions de l'agence ou des décors qu'on peut proposer, il y a une notion d'authenticité qui est importante pour moi. C'est vrai qu'on ne se contente pas d'acheter des décorations... dans un pays d'Asie, et de la revendre avec une marge de 10%. On travaille vraiment sur des scénographies avec des artisans locaux. J'ai là aussi beaucoup d'exemples. On avait notamment créé un décor sur le thème de l'Amérique latine, inspiré ou à travers les yeux de Frida Kahlo. Et donc pour exprimer et pour symboliser tout son art, on avait donc produit un mur. de fleurs et c'est une amie artiste donc qui a produit mille fleurs différentes en papier, papier de soin, qu'elle avait préalablement fait déteindre et décolorer à travers les vitres pour que le soleil en fait finalement décolore le papier, donc on arrive vraiment à cette impression de pétale naturelle. Donc voilà, ça c'est sûr que ce sont des éléments qui vont contribuer à faire d'un événement ou un succès. C'est souvent l'attention aux détails et l'authenticité. Je pense que j'ai une fidélité en amitié. Je le confirme. Je dis toujours mes amis sont ma force. Je veux dire, j'ai des amitiés qui datent vraiment de l'école maternelle. Et ça fait quelques années que j'ai quitté l'école maternelle.
- Speaker #0
Ça ne se voit pas.
- Speaker #1
Donc c'est vrai que ce sont des relations qui sont basées sur l'écoute réciproque, sur la bienveillance, sur la connaissance de l'autre. On passe tous des moments de joie, de tristesse, de détresse, d'abandon. Et voilà, le fait de pouvoir compter sur des amis véritables, je pense que ça se traduit aussi par des notions de... d'authenticité, pas de faux semblants, être tel qu'on est, être à l'écoute. Ce sont finalement des éléments qui sont présents dans une vie privée, mais quand on les transcrit dans la vie professionnelle, je pense que ça se ressent dans la façon de travailler, dans l'approche qu'on a vis-à-vis des personnes qui travaillent pour nous. ou avec lesquels on travaille, des clients forcément le sentent.
- Speaker #0
Alors, figure-toi qu'en venant pour enregistrer ce podcast, j'écoutais dans la voiture un autre podcast, Vlan, dans lequel était interviewée Marie Robert. Marie Robert, c'est une philosophe qui a fondé Philosophie et Sexy. Et elle vient de publier un livre sur le réconfort. Elle dit qu'elle a mis neuf... piste d'entrée pour le réconfort en expliquant que le réconfort, ce n'est pas juste se mettre sous un plaid avec un bon thé, c'est quelque chose qui va permettre de reprendre pied dans une action et d'aller dans une direction là où on se sent un peu perdu. Et figure-toi que la porte d'entrée, c'est la beauté. Elle explique, je le traduis avec mes mots, mais elle explique que le fait de s'émerveiller de quelque chose, que ce soit, comme tu viens de le dire, une heure, ça peut être... Elle parlait d'une enfant qui s'émerveillait d'un trombone ou de son fils qui s'émerveillait des feuilles dans le caniveau. Elle expliquait que c'est un moment aussi de pause qui est de plus en plus difficile d'ailleurs à trouver dans nos visagités, mais que c'est quelque chose qui va nourrir. Donc c'est amusant que tu traduises ça, toi, d'une manière, dans ton univers professionnel finalement, que tu te nourrisses de cette beauté pour amener à toi et aux autres du réconfort. Alors je te remercie. Est-ce que, oui, tu voulais me dire quelque chose ?
- Speaker #1
Oui, j'aime beaucoup le mot réconfort, si on le déstructure. Et tu soulignes très bien, c'est vrai que j'aime m'émerveiller de l'infiniment petit, parce que c'est vrai qu'infiniment petit, parfois, on n'y prête pas trop attention. Mais je suis convaincu que, voilà, les petites choses, que ce soit dans la nature, que ce soit dans tout ce qui nous entoure, et c'est une des valeurs que je voulais transmettre à ma fille, c'est justement... s'émerveiller de l'infiniment petit, s'émerveiller aussi ou à avoir des... Moi j'ai vraiment les parfums de mon enfance qui seraient le lilas, le muguet. C'est vrai que j'ai voulu aussi lui transmettre, je l'ai fait souvent sentir, je fais souvent sentir du muguet, du lilas, ce sont un peu toutes les références que j'avais de mon enfance. La découverte du jardin aussi au printemps, en s'émerveillant des premiers. les personnages, voilà, c'est toutes des choses qui pour moi, parce que ce que je voulais dire aussi au début, c'est que la transmission est importante pour moi aussi, c'est sans doute par hasard, puisque j'avais un père qui était prof de latin grec, et je pense que, voilà, ma mère m'a transmis énormément de choses, que ce soit le goût de l'écriture, le goût de la lecture, la poésie. Donc je pense que ces valeurs de transmission, et cette transmission elle est très présente dans la danse aussi, puisque les pièces chorégraphiques ne sont pas forcément annotées. En fait il y a une transmission qui se fait du chorégraphe au maître de ballet, du maître de ballet au danseur, donc il y a cette transmission qui finalement se fait sans écrit, sans support écrit, et c'est assez fascinant justement de voir comment... pour avoir assisté aussi à des créations en studio. C'est assez fascinant de voir justement comment le chorégraphe va demander, en tout cas au danseur, de transmettre son intention. Il a l'intention, et oui, le danseur, et c'est assez fascinant quand on voit des danseurs étoiles qui sont en processus de création, parce qu'en fait, déjà au moment où la pièce est en train de se créer, ils sont dans l'interprétation.
- Speaker #0
La puissance du corps, l'intelligence corporelle est incroyable. Alors, dans cette idée du beau, qu'est-ce qui, toi, te permet d'éviter le syndrome de l'objet brillant ? Parce que je trouve qu'on est quand même dans une société où, malgré tout, l'illusion, le clinquant, servent souvent à masquer à la fois les défauts, mais aussi le mal-être, les malaises des gens qui, en apparence comme ça, et évidemment, c'est amplifié avec le phénomène des réseaux sociaux. semblent avoir une vie merveilleuse, vivre des choses extraordinaires mais qui au fond sont complètement brisées ou masquent quelque chose d'un peu plus noir comme s'il n'y avait plus de place non plus pour nos parts d'ombre. Donc toi comment est-ce que tu arrives à ne pas tomber dans cette espèce d'appel là au « waouh c'est beau, ça brille de toutes parts et je me fais embarquer » alors qu'en réalité derrière il y a peut-être quelque chose de plus sombre ?
- Speaker #1
C'est sûr que nous vivons dans une époque où l'image prime souvent sur le contenu, l'image immédiate, puisqu'on est confronté à un flux d'images qui devient, et même entre images réelles et maintenant irréelles, ou créées par l'intelligence artificielle. Et je pense qu'au début de l'intelligence artificielle, on a tous vu le pape François en doudoune blanche, et on s'est tous dit « c'est quoi ce truc ? » Et puis on s'est dit « ah oui, en fait c'est pas… » C'est pas lui. Donc oui, il y a cette superficialité ou cette artificialité qui est propre aux réseaux sociaux. C'est sûr que quand on est mal et qu'on va un peu moins bien, on ne va pas le poster sur Insta. Mais est-ce qu'on n'a pas besoin aussi un peu de rêve, un peu de magie, un peu de lumière dans ce contexte qui n'est pas toujours facile ? Je pense qu'il est aussi important de vivre l'exceptionnel au quotidien, mais je veux dire, on peut vivre l'exceptionnel au quotidien simplement en ayant une jolie table avec des bougies. Donc pour moi, c'est aussi ça la magie, mais je pense que ce qui compte surtout, c'est l'intention, finalement l'intention, la cohérence, et ne pas confondre visibilité, et c'est une espèce de show qui ne serait pas authentique. On revient toujours à parler d'authenticité, mais je pense qu'un moyen de... On a besoin aussi de moments un peu hors normes, de moments exceptionnels, de vivre des choses qui nous sortent de notre quotidien et de notre grisaille, en tous les cas de la grisaille luxembourgeoise. Donc c'est toujours se demander finalement, c'est pas le brillant pour le brillant, mais c'est essayer de trouver un sens à ce qu'on fait.
- Speaker #0
Mais on en revient à cette notion du... peau réconfortant de Marie Robert qui évoquait encore aussi le fait qu'il y a quelques temps de cela, le musée du Louvre a envoyé des copies dans des services de soins palliatifs et ils ont vu des choses extraordinaires des gens revivre leur fin de vie mais de manière je dirais beaucoup plus intense avec ce beau qui les entourait. Donc tu as raison parfaitement. Je fais dans ton sens que c'est aussi ce qui nous permet, cet émerveillement, de donner un sens aussi au chemin qu'on fait tous dans la vie et qui parfois peut être chaotique. Alors sur ce chemin, toi, quelle stratégie t'as trouvé ou t'as adopté pour à la fois affirmer ton style, assumer pleinement ton identité, plutôt que de te conformer aux normes sociales actuelles ?
- Speaker #1
Alors, tout d'abord, ça n'a pas été une stratégie. Je pense que ce serait, j'adore faire des stratégies de communication, j'adore faire des stratégies commerciales, mais le parcours personnel, peut-on parler de stratégie ou doit-on plutôt parler de chemin ? Voilà, on emprunte tous un chemin. Je pense que ce qui m'a caractérisé, c'est d'avoir fait Vraiment un très gros travail d'introspection, parce que nous ne sommes jamais que le résultat de notre éducation, et nos parents eux-mêmes ne sont le résultat que de leur éducation, donc forcément chacun fait du mieux qu'il peut, mais avec une part d'inconscient et de reproduction du schéma hérité du passé, que ce soit des parents, grands-parents, voire des grands-parents. Donc c'est vrai que... Je pense qu'un travail d'introspection permet vraiment de s'affirmer, de savoir qui on est vraiment, de creuser. Je pense que la psychanalyse a été le plus beau voyage que j'ai pu faire. C'est celui que j'ai fait au plus profond de mon âme. Comprendre qui je suis, qu'est-ce qui m'a influencé, voir aussi ce que je veux être, avec qui je veux être. Je pense que... Il y a beaucoup de personnes qui préfèrent l'inconfort de leur situation plutôt que d'affronter le changement. C'est toujours pour des raisons qui sont bonnes ou moins bonnes. Ça peut être aussi des raisons peut-être de confort matériel. J'ai eu ce parcours de vie qui m'a permis de m'affirmer progressivement, d'avoir une vie très heureuse avec mon ex-femme. J'ai une fille adorable qui... ... mon ex-femme aussi beaucoup accompagnée dans ce cheminement personnel qui finalement a abouti à une séparation et une sexualité différentes. Je pense que là aussi, ce qu'on voit en ce moment, principalement outre-Atlantique, fait réfléchir, parce qu'on est quand même en train de retourner 50 ans en arrière, après les homosexuels, les transsexuels, les non-genrés, enfin ce sera quoi, les migrants. Je pense que la photo qu'on a vue devant l'avion était quand même extrêmement choquante.
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est un phénomène un peu mondial dans nos sociétés qui sont quand même honnêtement assez malades. Et je suis d'accord avec toi, ce retour en arrière peut faire peur. Je me dis que c'est des gens comme toi et d'autres qui vont donner le courage à ceux qui sont, je mets là aussi 15 guillemets, différents d'une sorte de norme qu'on a établie à un moment donné, de pouvoir... rester qui sont, être qui sont, continuer à faire que notre monde soit coloré à ce point et qu'on n'ait pas qu'un gris et un blanc ou un noir et un blanc. On a tous des choses tellement variées, différentes à offrir que je me dis c'est important qu'une voix comme la tienne puisse continuer à dire ben on est là, il y a une raison d'être, on apporte quelque chose et continuons à être qui nous sommes surtout parce que moi ça me révolte encore d'entendre des... même des jeunes aujourd'hui se dire quoi mon frère ou ma soeur est homosexuel dans mes jeux plus parler des bizarres enfin ça ne devrait même plus être un sujet en fait aujourd'hui et de donc la sexualité n'est pas un choix je veux dire jamais mon ex femme je sais que c'était très compliqué de et
- Speaker #1
pour elle et pour moi on se quitte mais c'était une nécessité on veut dire mais ce n'est pas par choix en fait c'est ce que des gens ont souvent oublié C'est pas quelque chose qu'on décide, c'est pas une décision qu'on prend. J'ai évidemment beaucoup d'amis, hommes et femmes, qui sont dans les cas, mais il y a beaucoup d'hommes homosexuels qui rêveraient de fonder une famille, d'avoir une femme. C'est pas si facile que ça. Ce sont des parcours qui ne sont pas évidents. Et encore, on a la chance d'être dans une partie du monde. qui ne tuent pas les homosexuels, qui ne les lynchent pas, parce que ça arrive encore, donc il faut aller aussi s'en rendre compte. Et tout le mouvement auquel on est en train d'assister aux États-Unis est quand même révélateur d'une forme aussi de terreur qui nous fait penser à une époque qui n'est pas si lointaine, parce que voilà.
- Speaker #0
Mais pour aller sur une note plus positive, moi j'aimerais que tu nous dises de quelle façon... Tu as transformé justement ces différences pour en faire une véritable force, qui fait que tu as un parcours, et tu l'as dit dès le départ, alors tu parlais de différentes langues, tu parlais de différents centres d'intérêt, de la danse, du spectacle, des musées, etc. Donc finalement, ton parcours relie des mondes aussi parfois... très variés, qui ne sont pas forcément faits spontanément pour se retrouver quelque part. Donc moi, je voudrais avoir ton secret.
- Speaker #1
Je pense que le secret, c'est finalement d'être à l'écoute de soi-même. Si on n'est plus en phase avec soi-même, avec qui on est vraiment, pourquoi rester dans une situation aussi inconfortable ? Je pense qu'il est important finalement d'être honnête envers soi-même. Après, oser être soi-même, c'est aussi prendre le risque de ne pas plaire à tout le monde. Il y a peut-être aussi une forme d'audace, être audacieux, s'affirmer, finalement, peut-être apprendre à moins tenir compte, ou même plus tenir compte du tout, de ce que l'autre, au sens générique du terme, peut penser. On ne peut pas plaire à tout le monde, c'est un fait, mais je pense que si vous n'êtes pas... pas capable de vous asseoir une heure dans un fauteuil sans commencer à vous demander ou poser des questions, à vous sentir mal. C'est qu'il y a un travail à faire sur soi-même, il y a un chemin à faire. C'est pas facile, il y a des moments qui sont assez nombreux. Mais finalement je pense que le fait de ne pas chercher à se traverser pour plaire, pour se cacher derrière qui on n'est pas, Moi j'ai du mal finalement à développer une relation d'amitié ou même d'amour s'il n'y a pas d'authenticité, s'il n'y a pas l'apprentissage ou la connaissance de l'autre au-delà des apparences ou comment tu vas, oui ça va bien, je vais bien, tout le monde va bien. Oui on a des moments où on va très bien, mais je trouve que voilà, dans une relation d'amitié, ce qui est important aussi c'est justement d'être authentique, d'être vrai, d'être... d'être à l'écoute, mais aussi d'être capable. Alors moi, j'ai beaucoup de très bons amis et de très bonnes amies avec qui on vit des moments complètement fous. Enfin, on est capable de... Alors récemment, cet été, on faisait du yoga en attendant le bus en Suisse. Parce que je revenais d'un stage de yoga d'une semaine. Je disais, c'est génial, c'est génial, on va faire du yoga, on va faire du yoga toute la semaine. Et voilà, mais pourquoi pas ? En fait, il faut... Je pense qu'il faut aussi, comme je disais, un peu sortir du cadre, se laisser vivre les choses intensément et retrouver cette âme d'enfant que la vie d'adulte nous fait parfois oublier. Mais c'est tellement génial. J'ai aussi une autre amie avec qui, quand on avait 12-13 ans, on avait des fous rires à n'en plus finir. Quand on se retrouve, la première chose qu'on fait, avant de se dire bonjour, c'est qu'on éclate de rire pour rien en fait. Pour rien ou pour tout, parce qu'on rit de tout notre passé, de tout ce qu'on a pu vivre. Et ça fait tellement de bien d'avoir ces moments de relâchement. C'est vrai que j'ai peu de temps libre, mais le temps libre que j'ai...
- Speaker #0
Je veux vraiment que ce soit un temps de qualité avec des gens. J'ai la chance d'être entouré d'amis formidables et tu en fais partie. Merci. Et je pense qu'on a vécu des moments de fête. Oui. Parce qu'on a fait récemment les 10 ans de Taccaleo brillamment orchestrés par... Anne-Claire en tant que modératrice, on va dire animatrice, et Jean-Michel qui nous a... Ah oui, c'est bien. Donc là aussi, c'était, voilà, fêter les 10 ans de son agence, quand j'ai créé un tag à Néo, enfin, j'ai créé mon agence, voilà, j'ai créé mon agence de com. Je pense qu'il faut un peu un brin de folie, en fait, pour créer sa société, parce que sinon on ne le ferait pas. Je pense qu'il faut, alors un minimum de génie, mais au sens premier du terme, je ne me considère pas comme un génie, mais il faut, oui, un minimum d'ingéniosité, même plus que de génie, un peu de folie, beaucoup de travail. Quand on est performant dans une entreprise, évidemment, on est récompensé, on a des satisfactions. Mais je peux vous dire que la satisfaction d'un projet réussi, quand c'est votre propre boîte, la satisfaction, évidemment, est décuplée. Les angoisses peuvent être décuplées quand on a des moments un peu plus compliqués. Et moi, ce qui me fascine toujours et ce qui m'a toujours fasciné à partir du moment où j'ai engagé des employés, c'est de voir que finalement... ils partagent la même passion et ils y croient autant, si pas plus que moi. Donc de ce petit projet qui est né dans ma tête, et un nom qui là aussi est inscrit dans le paysage de la danse, puisqu'en espagnol, le taconeado, c'est le bruit que procure le claquement de la chaussure de flamenco sur le plancher en bois. Donc je suis passé de taconeado à tacaneo, je voulais vraiment un nom de marque qui soit ancré dans le paysage de la danse. avec Néo évidemment qui a un peu, alors sans prétention, comme une nouvelle approche de la communication et le CAC est très structurant. Donc je suis, voilà la danse fait partie de ma vie depuis plus de 20 ans donc je voulais vraiment un nom de marque qui soit ancré dans le paysage de la danse et qui voilà qui résonne aussi dans le sens où l'idée c'est de faire du bruit autour de la marque pour se faire connaître, se faire aimer, donc un peu le B.A.B. du marketing.
- Speaker #1
Tout est bien pensé avec toi.
- Speaker #0
Oui, je ne me changerai pas, je pense. Non, hors de question. Et comme je dis toujours, il y a une phrase que ma fille m'a dite parce que j'avais toujours tendance à lui... J'aime lui écrire, surtout aux anniversaires. Donc, je la remerciais de m'accepter tel que je suis. Et donc, elle m'a demandé, tu étais à l'anniversaire de mes 50 ans, d'arrêter de la remercier. de m'accepter tel que je suis, parce qu'elle ne voulait pas que je sois autrement.
- Speaker #2
Non plus, on ne voudrait pas que tu sois autrement,
- Speaker #1
je confirme.
- Speaker #0
Et je ne le souhaite pas non plus, mais le travail d'introspection permet justement de s'affirmer en tant que personne, en tant qu'individu, avec sa propre singularité. L'authenticité, je pense que c'est un peu le maître mot et le fil rouge de cet échange. Donc on essaye aussi justement dans les projets qu'on pilote pour nos clients de trouver aussi, c'est vrai qu'on passe beaucoup de temps à s'imprégner de l'univers du client, de sa problématique. Alors c'est vrai que c'est un investissement en temps qui n'est pas négligeable, mais on a vraiment à cœur de proposer des projets avec leur singularité. leur propre personnalité, on n'a pas de formule toute faite. D'ailleurs, c'est ce qu'on me dit souvent quand je présente le travail de l'agence, c'est qu'on sent que chaque univers, finalement, est respecté, est singulier, a sa propre identité, sa propre force, sa propre puissance. Et moi, je suis super content parce que grâce à cette agence, je peux combiner vraiment mon goût pour l'écriture, pour le... le côté on va dire plus événementiel, la relation presse, puisque je suis quand même au départ un homme de lettres, puisque mon traducteur joue avec les mots, en tous les cas...
- Speaker #1
On en revient aux mots, à la fois.
- Speaker #0
Voilà, les mots, les mots sans les mots.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #0
Non, c'est... Voilà, du coup, c'est passionnant. Et puis de voir... Voilà, je suis entouré de jeunes employés qui sont justement très... C'est aussi une façon d'assez jeune, en fait, de s'entourer de jeunes personnes avec tout leur enthousiasme, toute leur intelligence, parce que ça, je suis convaincu, voilà, que contrairement à ce que... Certaines personnes disent, la jeunesse, non, mais ils ne veulent plus travailler. Enfin, c'est faux. Je veux dire, il y a vraiment des jeunes talents qui sont même, je pense, finalement plus vifs ou plus réactifs que nous, qui ont cette envie de bien faire, cette volonté de s'impliquer, de s'investir, cette envie aussi de croire à un projet d'entreprise d'un mec de 55 ans, plus ou moins. Donc ça aussi, c'est génial de voir, d'être entre guillemets suivi par cette nouvelle génération. Et pour moi, la transmission serait importante, de voir ce que TACA Néo deviendra quand Patrick Le Sage prendra un peu de recul, pas complètement. Mais c'est vrai que cette transmission est importante pour moi, comme on disait au début de l'entretien. Donc voilà, on verra. En tous les cas, là, on a fait tonneau disant. On est parti pour au moins encore 10 ans. Et j'en profite pour remercier en tous les cas toutes les personnes qui ont cru en mon projet, qui ont cru en moi, tous les clients qui nous ont suivis, et tous les partenaires, tous les amis, famille. Parce que c'est vrai que quand on crée une société, on a beaucoup de doutes. Et on a envie d'en parler. Donc je me rappelle aussi d'une amie, Annick. parce qu'on prenait le bus ensemble, et je pense que je lui ai parlé 135 fois du fait que j'avais cru une agence de communication, et que ça allait être super, et que ça allait marcher. Je lui ai dit, ouais, ouais, vas-y, vas-y, vas-y. Mais bon, après, oups. Mais voilà, c'est donc... Oui, c'est pas facile de sortir de sa routine. C'est pas facile personnellement, professionnellement, mais après, c'est tellement enrichissant, et je dis toujours, on a la chance quand on a un bagage scolaire et intellectuel. suffisant et qui nous permet justement de changer parce que c'est vrai qu'il y a peut-être des personnes qui voudraient évoluer, qui voudraient changer mais qui n'ont pas forcément eu et le bagage scolaire et la formation pour en avoir la possibilité. Le changement fait peur mais le changement est tellement important pour se construire et finalement se valoriser soi-même et parce qu'on aspire quand même tous à la sérénité, au bonheur et ça se construit. Alors je suis pas au pays des bisounours, je me sens fondamentalement très très bien dans la paix. peau et je me sens très heureux. Mais voilà, il y a des moments parfois de doute, mais je sais que je ne reste pas dans le doute. Je suis quelqu'un qui rebondit assez vite et qui fait finalement, j'ai fait de mes faiblesses une force et apprendre à se connaître, connais-toi toi-même, c'est pas moi qui le dit, je pense pas que c'est moi, mais connais-toi toi-même, c'est vrai que c'est finalement un peu, tu me posais la question, de la formule magique ou de la solution. Oui, connais-toi toi-même et finalement, si tu te connais mieux toi-même, les gens le percevront, tu seras plus authentique. Je pense qu'on a tous des chaînes ou des boulets ou des casseroles, on les appelle comme on veut, mais dont on peut se libérer. J'en suis la preuve vivante.
- Speaker #2
Merci, voilà, un message d'espoir, on peut se libérer de nos chaînes, merci. Merci Patrick d'avoir accepté de venir et puis de t'être livré comme ça à cœur ouvert avec... authenticité, avec véracité, avec tout ton être, avec qui tu es vraiment. J'espère que ça va pouvoir donner à d'autres aussi l'impulsion d'oser être qui ils sont et de montrer qu'on peut prendre la parole sur ces sujets, sur ce qui nous anime, sans que tout de suite on soit catalogué ou que le monde s'effondre autour de nous, en fait, pas du tout. Donc, du fond du cœur, merci à toi.
- Speaker #0
Merci à toi pour l'invitation. En tout cas, j'espère que... Ces échanges auront permis peut-être justement de mieux connaître qui se cache derrière Patrick Lesage, ou en tout cas devant ou derrière. Mais c'était un plaisir et je serais ravi en tous les cas de poursuivre ces échanges.
- Speaker #2
Moi aussi,
- Speaker #1
à très bientôt. Après cette écoute, une question. Quand ? Avez-vous vécu votre dernier échange de cœur à cœur ? Et une deuxième question, avec qui ? Et une troisième question, qu'avez-vous ressenti ? Lorsque chacun s'exprime, comme vient de le faire Patrick, de façon sincère, le dialogue devient un merveilleux processus créatif, une sorte d'alchimie collective dont il peut émerger des idées neuves, des aspirations insoupçonnées, voire parfois quand c'est nécessaire un consensus. Et alors, les liens se renforcent. C'est sur un tel terreau que s'est fondée notre amitié avec Patrick depuis le début. Et je suis certaine que vous aussi vous avez su ou eu à un moment donné l'occasion de créer de telles relations avec quelqu'un. Alors prenez le temps de mettre cela à l'honneur. Et surtout, prenez le temps de vous poser pour aller à la rencontre de ce qui vous anime intensément. Et si vous ne savez pas par où commencer, rappelez-vous qu'un petit pas peut changer bien des choses. Vous pouvez démarrer avec mes séances de méditation qui ont lieu chaque jeudi matin en ligne de 8h à 8h30. Ma proposition, c'est de vous aider à transformer vos hésitations en affirmations, de vous sentir mieux dans vos baskets ou sur vos talons, qu'importe, au moment où vous aurez envie, slash besoin de prendre la parole. Pour les inscriptions et les infos, rendez-vous sur le site d'Anne-Claire Delval.com ou bien dans la description, je vous mettrai le lien. Prenez aussi le temps de partager, d'étoiler, de commenter, de faire connaître ce podcast à tous ceux qui redoutent de s'exprimer, qui ont peur de s'affirmer, à tous ceux qui ont envie d'une bonne dose d'authenticité et d'inspiration pour se lancer. Et d'ici notre prochaine rencontre, je vous souhaite des éclats de voix authentiques bien sûr !