Speaker #0Bienvenue dans un nouvel épisode de Écolo ou pas, votre podcast préféré qui explore les dilemmes de notre monde moderne, avec un regard écolo, mais pas trop non plus. Aujourd'hui, on va mettre les pieds dans le feu de forêt. Oui, oui, vous avez bien entendu. Et non, ce n'est pas une métaphore pour décrire l'absurdité de la situation climatique actuelle. Nous allons parler des feux de forêt, leur histoire, leur cause, leurs conséquences, et surtout, ce qu'on peut faire pour éviter de finir carbonisé. Avant qu'on parle de pompiers héroïques et d'hélicoptères larguant des tonnes d'eau, les feux de forêt étaient déjà là. Et oui, ils ne sont pas une invention récente. Ils sont aussi vieux que la terre qui les nourrit. Donc, remontons le temps. Imaginez la Terre il y a 420 millions d'années. Un monde avec des plantes mais sans fleurs, sans fruits et surtout sans animaux terrestres comme nous les connaissons aujourd'hui. Les premières flammes apparaissent alors que les plantes colonisent les continents. Les premiers incendies sont déclenchés par des éclairs et alimentés par l'accumulation de matières organiques sèches. A cette époque, les forêts étaient bien tranquilles, sauf quand un éclair venait jouer l'épiromane. Ou quand un volcan crachait des tonnes de lave. Pas de pompiers, pas de marshmallow grillé, juste le feu et la nature. Les feux étaient et sont encore un phénomène naturel, essentiel pour renouveler les sols, éliminer les débris et permettre à de nouvelles plantes de croître. Pensez à ces feux comme un grand ménage de printemps pour les écosystèmes, sauf qu'ici, c'est la nature qui tient le balai flamme. Et puis arriva l'homme. Enfin, les ancêtres de l'homme, comme l'Homo erectus, qui apprennent à maîtriser le feu, notamment pour la cuisson et la protection. Mais bon, soyons honnêtes, maîtriser le feu, c'est une chose. L'empêcher de ravager une forêt entière, c'en est une autre. Dès le néolithique, les feux de forêt sont utilisés pour d'autres choses, comme défricher des terres agricoles, ce qu'on appelle aujourd'hui le brûlit, ou chasser et régénérer des pâturages pour les animaux. C'était un peu comme utiliser un marteau pour écraser une noix. Très efficace, mais pas très subtile. Dans de nombreuses cultures, le feu est sacré. Les Grecs avaient promété qu'il y a volé le feu aux dieux. Les aborigènes d'Australie voyaient les feux naturels comme un élément de renouvellement spirituel. Alors oui, on peut dire que le feu a toujours été un invité d'honneur, qu'il soit adoré ou redouté. Au 19e et 20e siècle, l'industrialisation et la déforestation augmentent les incendies provoqués par l'homme. Au début des années 1900, les Etats-Unis ont connu des incendies massifs, comme le grand feu de 1910 qui a détruit 12 000 km² de forêt. A l'époque, les pompiers n'avaient que des pelles et beaucoup de courage. Et depuis les années 1970, les saisons des feux de forêt s'allongent et leur intensité augmente. C'est comme passer d'un briquet à un lance-flamme. Le résultat est malheureusement bien visible. Bon, voilà comment on est passé de feux naturels, bénéfiques à l'environnement, à des méga-incendies qui dévastent tout. Maintenant que vous avez le contexte, on va plonger dans ce qui alimente les feux aujourd'hui. Et, spoiler, du coup, c'est souvent nous. Quand un feu de forêt se déchaîne, ce n'est pas juste un spectacle pyrotechnique gratuit assez impressionnant. Il y a des conséquences bien réelles. Tout d'abord, les incendies détruisent la faune et la flore locale. Des millions d'arbres, parfois centenaires, sont détruits en cendres. La faune subit un lourd tribut. Animaux blessés, habitats détruits et espèces parfois menacées d'extinction. Par exemple, en Australie, les incendies de 2019-2020 ont affecté près de 3 milliards d'animaux. Entre ceux directement tués... et se déplacer. Ensuite, les incendies appauvrissent les sols. Les incendies brûlent les matières organiques essentielles à la fertilité. Après un feu, les sols deviennent plus vulnérables à l'érosion, notamment par les pluies ou le vent. Un sol post-incendie, c'est comme un cheesecake sans base, ça s'effondre à la moindre secousse. Ce qu'il faut savoir, c'est que les forêts jouent un rôle clé dans la régulation des précipitations locales. Leur destruction peut réduire les pluies et augmenter le risque de sécheresse. Par exemple, les feux en Amazonie perturbent le régulateur de pluie naturel de la région. Un autre phénomène est l'émission de gaz à effet de serre. Et oui, les feux de forêt émettent des quantités massives de CO2 et d'autres gaz qui participent au réchauffement climatique. En 2021, les feux de forêt mondiaux ont émis 505 mégatonnes de CO2. C'est l'équivalent des émissions annuelles de 110 millions de voitures pour les fans de Tuning. Parce que oui, j'en sais, je le sais, il y en a qui écoutent mon podcast et vous êtes les bienvenus. Et oui, imaginez un embouteillage mondial de voitures polluantes. Et bien c'est ça, un an de feux de forêt. C'est comme si la forêt se vengeait de l'humanité en devenant elle-même une énorme usine à CO2. Donc les feux aggravent le réchauffement climatique en réduisant les puits de carbone. Les arbres de base absorbent le CO2. Leur disparition limite du coup cette fonction qui est essentielle. C'est un peu comme perdre la seule paille qu'on avait pour aspirer toute cette soupe de CO2. Résultat, on n'arrive plus à l'aspirer et on nage dedans. Une autre conséquence qu'on a aussi du mal à se représenter, c'est la conséquence économique. Les opérations de lutte contre les incendies coûtent des milliards de dollars chaque année. Pour vous donner un exemple, en Californie, la lutte contre les incendies a coûté plus de 4 milliards de dollars en 2020. Les feux détruisent aussi des infrastructures, des maisons, des routes et même les réseaux électriques. Les incendies en Grèce en 2021 ont détruit plus de 1000 habitations. Pour les habitants, c'est un peu comme si le... pire déménageur du monde passait par ta maison avec un lance-flamme. Il ne reste rien à la fin. Et il y a aussi des conséquences sociales et humaines. Les incendies entraînent des évacuations massives et des pertes humaines. Par exemple, plus de 100 000 personnes ont été évacuées lors des incendies en Californie en 2021. Un autre impact qu'on a du mal aussi à quantifier, c'est l'impact sur la santé, dû à l'inhalation de fumée toxique, des crises d'asthme et de l'irritation des yeux. Les particules fines dégagées par les incendies sont très nocives et peuvent voyager sur des milliers de kilomètres. Pour vous donner un exemple, la fumée des incendies australiens a atteint le Chili en 2020. Quand la fumée d'un barbecue géant traverse un océan, c'est que la situation est quand même un peu sérieuse. Et il y a aussi les impacts psychologiques. Les incendies provoquent un stress post-traumatique pour les populations infectées. Rien de tel que de voir ta maison partir en fumée pour faire exploser ton budget en thérapie. Bon, maintenant qu'on a vu les dégâts, il est temps de se poser la question. Que peut-on faire pour éviter que ça se reproduise ? Eh bien, spoiler, il faudra plus qu'un extincteur. Face au feu de forêt, on ne peut pas juste jouer aux pompiers en herbe avec un arrosoir. Il est temps de passer aux solutions sérieuses. Mais rassurez-vous, on garde l'humour. Le point le plus important, c'est déjà l'entretien des forêts. Eh oui, ça paraît tout bête comme ça, mais enlever les branches mortes, les feuilles sèches et autres carburants naturels, eh bien ça aide à limiter le risque des incendies. C'est comme ranger ta chambre, si tu laisses tout traîner, ça finit par devenir dangereux. Moi, j'ai beau expliquer à ma fille qu'il faut ranger sa chambre, je finis toujours avec un Lego dans le pied. Après, ça fait partie de l'expérience. Elle aussi, elle va finir avec des Legos dans le pied et peut-être qu'à force, elle va comprendre que... Ranger sa chambre, ça va lui permettre d'éviter d'avoir mal. On peut aussi aménager des zones sans végétation pour freiner la propagation des flammes. C'est ce qu'on appelle des couloirs coup de feu. Par exemple, en Australie, des coups de feu ont éprouvé leur efficacité dans plusieurs régions à haut risque. Et ensuite, alors là, on va parler de la technologie. On peut aussi utiliser des drones et des capteurs qui surveillent les forêts en temps réel. Ça permet de détecter des départs d'incendie. d'identifier les zones les plus vulnérables. Par exemple, en Californie, des drones équipés de caméras thermiques patrouillent pour détecter des hausses anormales de température. Une autre solution, c'est de réduire les causes humaines. Et pour réduire les causes humaines, c'est tout bête, mais ça passe par des campagnes de sensibilisation. Expliquer aux gens pourquoi jeter un mégot dans une forêt, c'est aussi dangereux que lancer une allumette dans un baril de poudre. Parce que, oui, apparemment, on a encore besoin de rappeler que les barbecues sauvages ne sont pas des idées de génie. Cela passe aussi par un règlement plus strict, par exemple en interdisant des activités à risque en période de sécheresse. Pas de feu de camp, pas de brûlage agricole, pas de feu d'artifice. Par exemple, en Espagne, les amendes au non-respect des règles anti-ancien-vie peuvent atteindre les 3000 euros. Ça rigole pas. Quand on dit pas de feu d'artifice, ça inclut aussi vos idées folles pour une demande en mariage spectaculaire. Il existe aussi des hélicoptères avec des réservoirs intelligents. C'est-à-dire que ce sont des hélicoptères qui ciblent les zones critiques avec précision pour économiser de l'eau. Ou des bombes retardantes écologiques, qui sont des mélanges qui freinent la progression des flammes sans nuire à l'environnement. C'est un peu comme les anti-moustiques, mais pour plus géants. Et ça sent sûrement moins bon que la citronnelle. Mais bien sûr, il y a aussi l'investissement dans des équipes formées et bien équipées, avec des tenues résistantes, des outils modernes, des drones de coordination. Par exemple, le Canada a déployé des milliers de pompiers étrangers pour les incendies records de 2023. Donc, ce que je souhaitais aussi souligner, c'est un grand merci aux pompiers, ces seuls super-héros en bottes jaunes qu'on peut applaudir sans effet spécial. Et comme je l'ai déjà souligné, le comportement des citoyens est important. Grâce, par exemple, à des gestes simples mais efficaces. Ne jamais jeter de mégots ou laisser de bouteilles en verre qui peuvent du coup faire un effet loupe. Signaler tout départ de feu suspect au plus vite. Par exemple, en France, près de 30% des départs de feu sont signalés par des citoyens vigilants. Et non, du coup, signaler un feu, ce n'est pas jouer à la balance, c'est jouer au héros. On peut rejoindre des associations pour reboiser les forêts brûlées. Par exemple, en Amazonie, des ONG plantent des milliers d'arbres chaque année pour compenser les pertes. Planter un arbre, c'est comme laisser un héritage écolo, sauf qu'ici, pas besoin de notaire. Voilà, merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère que ça vous a plu et que vous avez appris des choses intéressantes. Les feux de forêt sont un défi immense, mais pas insurmontable, que ce soit en comprenant leur histoire, en réduisant les causes humaines ou en travaillant sur des solutions innovantes. On peut limiter les dégâts. Alors, chers auditeurs, allumons des idées et pas des feux. Sur ce, prenez vos gourdes et vélos et je vous dis à lundi prochain pour un nouvel épisode. Allez, salut ! S
