- Speaker #0
Ça devait être un de mes moments les plus forts de ma carrière. C'était l'été dernier, on était en Irak-Syrie. Là, il y a un Français qui a eu une grosse blessure suite à l'expansion d'une grenade. On pensait tous qu'il allait mourir. Et en fait, j'ai été tellement impressionné par le boulot des chirurgiens qui ont sauvé ce soldat français. Et Thibin, alors en fait, j'ai un peu loupé ma rentrée de scole.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue dans Libre comme l'air, le podcast qui met en lumière des histoires qui méritent d'être écoutées, de découvrir des gens comme vous, comme moi. des gens qui vivent des choses inspirantes,
- Speaker #0
drôles,
- Speaker #1
touchantes et même parfois tristes.
- Speaker #0
Bref,
- Speaker #1
des histoires de vie, des histoires vraies. Je m'appelle Edouard et bienvenue dans Livre comme l'air.
- Speaker #0
Bonjour Tino. Bonjour Edouard.
- Speaker #1
Ça va, tu vas bien ?
- Speaker #0
Ça va très bien.
- Speaker #1
Alors Tino, à mon sens, tu as la palme d'or du parcours le plus atypique et le plus impressionnant. Tu es actuellement... pilote de chasse sur rafale dans l'armée de l'air. Ça fait 18 ans que tu exerces. Mais tu es aussi étudiant en deuxième année de médecine. Rien que ça. Alors, ce combo, ça donne des scènes assez improbables, comme récemment, où le dimanche, tu défiles avec ton rafale pour le 14 juillet. Et le mercredi, tu es en stage infirmier pour valider ton année. Alors,
- Speaker #0
en fait,
- Speaker #1
j'ai tellement de questions à te poser. En vrai, je pense qu'on pourrait faire un podcast pour chacun de tes métiers. Mais bon, on va faire le combo des deux. Et on va y aller étape par étape,
- Speaker #0
du coup.
- Speaker #1
Et avant d'aller plus loin, est-ce que tu peux te présenter de qui tu es, d'où tu viens, de la manière dont tu le souhaites ?
- Speaker #0
Eh bien, bonjour à tous. Moi, c'est Tino. Je suis aviateur, pilote de chasse dans l'armée de l'air. Ça fait 18 ans que je sers l'armée de l'air et les forces armées. Et j'ai un peu plus de 35 ans. Et depuis un an, j'ai débuté un cursus... dans les études médicales, donc j'ai rejoint directement la deuxième année de médecine après avoir passé un concours dit passerelle médecine, qui est une voie alternative pour débuter les études de médecine. Et puis là, je suis aussi en fin de carrière, ce qui va me permettre de me concentrer pleinement sur mes études de médecine, qui vont demander beaucoup, beaucoup, beaucoup de ressources ces prochaines années, afin d'être haut niveau et d'être un futur bon médecin. Petit,
- Speaker #1
c'était quoi ton rêve ?
- Speaker #0
Petit, j'ai eu beaucoup de rêves. Le problème, c'est que quand on a un rêve, la probabilité de l'accomplir n'est pas énorme. J'ai eu beaucoup de rêves. J'ai toujours visé beaucoup d'étoiles pour essayer de décrocher la Lune. C'est ce que j'ai essayé de faire. Depuis très jeune, je sais qu'en maternelle, je disais déjà que je voulais être... pilote de guerre. Après, j'ai été très, très influencé par mon père, qui est un ancien pilote de l'aéronaval, de l'aviation embarquée, qui a ensuite fait une carrière dans l'aviation de ligne chez Air France. J'ai été un petit peu influencé par ça, mais je voulais aussi être explorateur, être biologiste, sauver les animaux, les ours, les guépards. Là, j'ai été un peu influencé par ma mère parce que ma mère, elle était sportive de haut niveau. Elle a monté une écurie de chiens de course dans les années 70. Elle a créé la première course de chiens de traîneau en France à la fin des années 70. Donc en fait elle a toujours beaucoup parcouru le monde. Elle a fait la traversée de l'Alaska, la grande course internationalement connue Lydie Tarod en 84. C'était il me semble la deuxième française à faire cette grande course qui fait plus de 2000 km, qui retrace l'épopée. du transport de la moxiciline ou de... Je ne sais plus quel médicament c'était, mais c'était au début du siècle. Oui, ce n'était peut-être pas la moxiciline parce que ça a été découvert à la fin des années 30, début des années 40, donc c'était un autre médicament. Entre Anchorage et Nome. Donc en fait, moi, j'ai toujours grandi dans cet environnement familial et social tourné vers l'aventure, vers l'aéronautique et vers le dépassement de soi.
- Speaker #1
C'est impressionnant. Et tu avais la médecine qui te trottait dans la tête du coup ? Ou c'était plus la biologie, les animaux ?
- Speaker #0
Non, moi c'était plus la biologie, les animaux, la médecine. J'y ai un petit peu pensé quand j'étais au lycée. Mais j'ai vite oublié parce que moi j'ai toujours été un petit peu casse-cou. J'avais envie de... J'aimais bien le contact. Donc en fait, je voulais être militaire. Et je m'étais dit, si je rentre dans l'armée, c'est pour être commando marine ou pilote de chasse. Donc soit l'un, soit l'autre. Rien d'autre. Et la médecine, c'est arrivé un petit peu plus sur le tard sérieusement.
- Speaker #1
Et pilote de ligne, c'est intéressé ?
- Speaker #0
Alors pilote de ligne, évidemment, pour moi c'était la voie toute tracée. Et c'est vrai que j'y pense depuis très jeune, à être pilote de ligne après ma carrière militaire. Et c'est toujours une option que j'envisage parce que je ne me ferme aucune porte. Justement, on va peut-être en reparler un petit peu plus tard, mais justement, je ne me mets aucune limite. En tout cas, j'essaie de laisser entre ouvertes toujours les portes sans jamais me fermer aucune opportunité. Et donc,
- Speaker #1
du coup, tu postules à l'armée, tu es pris en tant que pilote de chasse à toutes les sélections. Et comment ça se passe la formation ? La première fois que tu voles sur un avion de chasse, qu'est-ce que tu ressens ? Comment ça se passe ?
- Speaker #0
Alors déjà, c'est une formation qui est très progressive parce qu'elle est faite et dédiée et adaptée à des gens qui n'ont jamais mis un pied dans un avion ou les fesses dans un avion. Moi, j'ai des camarades de promotion qui, avant de rentrer dans l'armée comme élève pilote, n'avaient pas fait un tour dans un avion de tourisme aux commandes. Alors, ils avaient peut-être pris des avions de ligne pour aller en vacances, mais ils n'ont jamais été aux commandes. Donc, c'est quand même assez progressif. Donc, c'est une mission qui est très longue. Et rapidement, on nous donne des... des échéances à respecter en termes de niveau, en termes de niveau requis. Donc on est toujours noté, évalué. Et donc en fait, tout au long de la formation, on peut être écarté de la formation si on n'est pas au niveau dans les temps impartis.
- Speaker #1
C'est une sacrée pression du coup.
- Speaker #0
Donc en fait, on a toujours une pression, mais en réalité, on en reviendra peut-être un petit peu plus tard là-dessus. En réalité, la pression qu'on se met, c'est nous-mêmes qui nous la mettons, parce qu'il y a de l'enjeu. Et je l'ai vu avec moi, avec certains camarades de promotion, il y a des gens qui ont très bien réussi, des gens qui ont très mal réussi. Mais pour les gens qui ont très mal réussi, ce n'est pas forcément des gens qui étaient intrinsèquement, techniquement pas bons. C'est parfois des gens qui ne géraient pas bien le stress, qui se faisaient des montagnes de choses qui étaient finalement... possible, parfois les gens se disaient je ne vais jamais pouvoir être capable de faire ça. La marche à franchir est énorme et en réalité les gens quand ils regardent l'effet le final recherché ou le niveau final recherché, avec le niveau de base qu'on a, on peut vite se décourager. L'idée c'est en fait d'y aller étape par étape de manière séquencée, organisée et de manière rigoureuse pour franchir marche après marche, tout l'immense escalier en collimason qui nous arrive et qui nous amène jusqu'au brevet de pilote de chasse et encore après jusqu'aux plus hautes qualifications de pilote de chasse.
- Speaker #1
Et justement, cette première fois où tu accèdes à l'avion de chasse, tu réalises ? A quoi tu penses ?
- Speaker #0
Oui, alors effectivement, moi, la première fois que j'ai fait un vol déjà passager dans un avion de chasse, donc dans un Alpha Jet. Bon, alors pour les... pour les pilotes avertis certains diront que c'est pas un avion de chasse je reconnais que c'est pas forcément un vrai avion de chasse l'Alpha Jet mais quand on a jamais volé dans un avion de chasse on se dit c'est quand même un petit chasseur et c'est super l'Alpha Jet, c'est très rapide, c'est très maniable et c'est vrai qu'on a un sentiment de fierté de monter dans un avion de chasse bi-réacteur parce que le réacteur pour un jeune pilote moi et mes camarades de promotion on se disait c'est génial c'est du réacteur, ça y est on y est Et après, il y a encore l'étape d'après, où quand j'ai été affecté sur Mirage 2000, le premier vol sur Mirage 2000, et en fait, là, quand j'y repense, j'ai l'impression d'être un enfant de 6 ans qui arrive trop bien, qui s'émerveille, alors que j'avais 22 ans, 23 ans quand j'ai fait mon premier vol sur Mirage 2000, dans 24 ans. Et en fait, quand tu y repenses, là, on se dit, c'est quand même génial, parce que là, c'est moi qui suis dans le Mirage 2000 pour faire, donc, dans un avion de chasse, quand même... très moderne, très puissant, même s'il est monomoteur, c'est un super avion. Et là, on se dit, on y est et on atteint vraiment et on est en passe de rejoindre les unités de première ligne, qu'on en verra si ça ne va pas et qu'il y a un moment où il faut que la France envoie des forces. C'est nous qui allons être envoyés en premier.
- Speaker #1
Et justement, des missions, tu en as faites ?
- Speaker #0
Alors, j'ai fait toutes sortes de missions. Alors, il y a les missions où on est envoyé en mission de... en mission de guerre en tant que combattant en première ligne dans les unités de mêlée. Et après, j'ai fait des missions aussi où j'ai été affecté à des centres opérations tactiques qui permettent de conduire et de mener des opérations sur le terrain. Donc là, je suis quand même sur le terrain, mais pas au feu. Et après, j'ai fait des... J'ai rejoint des états-majors à un peu plus d'ordre opératif, voire... stratégiques, où là on est, voire en France, pour conduire des opérations qui sont en Afrique, par exemple. Donc j'ai pu faire, j'ai eu la chance de faire les trois strates de... dans la participation aux opérations.
- Speaker #1
Et tu peux nous raconter, raconte-nous ce que tu peux nous raconter d'anecdotes, de missions ?
- Speaker #0
Alors en fait, je peux présenter deux cas. J'ai fait des missions de guerre en tant que pilote Rafale, mais j'ai aussi eu la chance d'avoir été déployé trois fois avec l'armée de terre et une fois avec les forces spéciales en Afrique en tant que contrôleur d'attaque terminale.
- Speaker #1
Avec le nom il fait peur là !
- Speaker #0
Le contrôleur d'attaque terminale, l'acronyme anglais c'est JTAC, Joint Terminal Attack Controller, c'est la personne qui est dédiée à contrôler un avion depuis le sol, intégré à une unité de combat, sur le terrain, quand on est proche des forces ennemies. Donc ce JTAC a la responsabilité de guider. l'avion, l'hélicoptère, voire les pièces d'artillerie sol-sol ou d'artillerie navale aussi, on peut, sur les forces ennemies qui sont à proximité des forces amies. Pourquoi ? Pour éviter les tirs fratricides, donc pour éviter que nous, on tire sur nos copains qui sont sur le terrain, et pour éviter les dommages collatéraux aussi, donc si on est en ville ou pas, pour s'assurer que le pilote qui va tirer tire au bon endroit. Pourquoi ? Parce qu'en fait, un pilote... qui arrive sur une zone d'opération terrestre, il a peut-être décollé depuis deux heures, il a peut-être fait 3000 kilomètres, il arrive au-dessus de la zone à 4 kilomètres de haut, et en fait, lui, tout se ressemble. Nous, quand on est dans l'avion de ligne, quand on regarde ce qui se passe au sol, il y a plein de maisons, il y a plein de villes, il y a plein de voitures, et en fait, il faut s'imaginer que le pilote, il ne sait pas ce qui s'est passé, et qu'il faut qu'il mette une bombe avec une précision métrique sur la bonne personne. ou sur le bon bâtiment. Et là, le contrôleur d'attaque terminale, il est là pour donner toute la situation à mis, où sont tous les amis sur la zone, où sont tous les ennemis sur la zone, où sont tous les civils sur la zone, et pour lui dire, ok, tu vas taper telle cible avec tel type d'armement, parce que cet armement-là, il sera peut-être adapté pour minimiser les dommages collatéraux ou pour maximiser l'effet militaire sur la cible. Donc ça, c'est... Là, moi, par exemple, j'ai fait... Là, je me souviens d'une mission où... où j'ai été déclenché avec, j'étais intégré à une section de légionnaires d'un régiment d'infanterie de la Légion pour aller chasser des djihadistes qui avaient attaqué des forces maliennes au Mali. Et donc on est parti quatre jours, juste avec six véhicules, pour chasser ces gens-là. Et en fait, un jour, on est arrivé sur la zone qui avait été... été attaqués par les djihadistes. Donc, il y avait plein de matériel. Il y avait des blessés et des morts. Et en fait, on est resté quelques heures et je me souviens, on a quelqu'un, en fait, on s'est fait ravitailler par hélicoptère du carburant pour alimenter nos blindés. Et la personne qui est venue nous ravitailler, il a fait un coup de chaud, il a fait un malaise. Et en fait, il n'y avait personne en contact radio avec nous. Et les moyens de transmission de notre... Nos chefs de section, ils ne fonctionnaient pas. Et moi, comme j'étais contrôleur d'attaque terminale de l'armée de l'air, j'avais du matériel satellite et du bon matériel pour communiquer directement avec l'état-major, avec toute la chaîne armée de l'air. Et donc, en fait, j'ai demandé un Medevac, donc une évacuation médicale, parce qu'on avait un coup de chaud. Un coup de chaud, ça peut être une urgence vitale assez vite. Et en fait, on fait décoller un hélicoptère. Et donc il était vraiment pas bien et l'hélicoptère il met une heure, une heure quinze à venir parce qu'il était sur une autre mission et en fait au bout d'une heure, quinze minutes avant d'arriver l'hélicoptère, le jeune là était en train de faire des flexions, en train de faire des fonds, je sais pas ce que vous faites là, allongez-vous, allongez-vous, je suis vachement bien, c'est cool, machin, je suis vachement bien, mais vous vous rendez compte là on est en train de vous évacuer, ouais mais en fait non, effectivement on a déclenché une Medevac alors qu'en fait on aurait pas dû déclencher une Medevac. Donc ça, c'était le côté un peu cocasse, même si cliniquement parlant, l'infirmier avait dit, il est en coup de chaleur, donc il faut l'évacuer. Donc ça, c'était le moment un peu cocasse. Et puis après, en termes de ce qui s'est passé en vol, en mission, en tant que pilote de chasse, là, c'était très intéressant. Ça devait être un de mes moments les plus forts de ma carrière. C'était l'été dernier. On était en... En Irak-Syrie, alors je rappelle qu'en Irak-Syrie, il y a une opération, ce qu'on appelle la partie française de cette opération qui s'appelle Shamal, de l'opération interalliée Inherent Resolve, qui est une opération en Irak et Syrie à la demande des Irakiens. Donc les Français sont là depuis 2014 à faire des missions d'assistance, d'appui aux forces irakiennes et aux forces alliées. et dans l'est de la Syrie. Et donc on a des zones qui sont sous responsabilité alliée, et dans toute la partie ouest de la Syrie, ce sont des zones qui sont sous la responsabilité des Syriens et des Russes, parce que les Russes sont alliés aux Syriens, mais les Russes, sans trahir de secret, les Russes, ils aiment bien venir tester les forces alliées, que ce soit au Moyen-Orient ou en Extrême-Orient, en Asie du Sud-Est. un peu comme les chinois, ils testent, ils viennent, ils se rapprochent. Parfois, ils sont un peu, on va dire qu'ils sont non professionnels dans leur attitude quand ils se rapprochent d'avions de la coalition ou d'avions de ligne, ce qui s'est déjà produit. Ils se rapprochent très près en faisant peur aux équipages et en ne respectant pas justement les normes de séparation de l'OACI, l'Organisation Internationale de l'Aviation Civile. Et donc là, en Syrie, justement, on a des avions russes, des Sukhoi-35 Flanker. Donc, c'est l'avion, un des avions de dernière génération russe qui venait régulièrement faire du harcèlement et venir provoquer les forces alliées. Et j'ai eu la chance ou l'opportunité d'avoir subi une tentative d'interception de nos amis russes. Donc, eux, ils étaient deux, nous, on était deux. Et en fait, l'idée... c'est que nous, on avait pour instruction, pour ordre, de tout faire pour éviter toute escalade. Parce que l'idée, c'est de ne pas faire de bêtises, de ne pas ouvrir le feu si on se sent agressé, si on se sent en situation de légitime défense. C'était d'éviter toute escalade de la violence. Pour éviter, on ne sait pas ce qui peut arriver, si on commence à descendre un avion russe ou si un avion russe commence à descendre un avion de la coalition, on ne sait pas ce qui peut se passer politiquement après. Donc l'idée, c'était d'être le plus conservatif possible. Mais les Russes, eux, cherchent toujours à être offensifs sur nous. Et qu'est-ce que c'est être offensif sur un avion de combat ? C'est se mettre derrière l'avion. Alors même si aujourd'hui, on est équipé de missiles et d'armements qui peuvent être tirés, quel que soit le secteur d'arrivée, la position de mise en respect d'un aéronef, c'est toujours de se retrouver derrière l'aéronef qu'on intercepte. Donc pour éviter cette situation-là et d'être défensif, d'être dans une situation qui nous... qui nous empêche de manœuvrer comme on le veut et qui nous expose, l'idée c'est d'éviter que les SU-35 russes passent derrière nous. Donc en fait, nous on manœuvrait de telle sorte qu'ils ne passent pas derrière nous. Mais eux, ils voulaient quand même passer derrière nous, donc sans employer le terme de combat aérien, ce n'était pas un combat aérien, mais c'était des manœuvres face à des Sukhoi-35 russes pour ne pas qu'ils se retrouvent derrière nous. Mais eux, ils voulaient se retrouver derrière nous, nous on voulait se retrouver derrière eux. Donc finalement, en réalité, c'était des manœuvres tournoyantes qui étaient quand même assez serrées, qui commençaient à 35 000 pieds et qui finissaient à 15 000 pieds. Et là, c'était vraiment une situation qui était assez surréaliste parce que là, on se dit, tout le monde est beau, tout le monde est gentil, on est en France, on s'entraîne, c'est super. Mais là, c'était des Sukhoi 35 Rus armés jusqu'aux dents avec des missiles RR en configuration légère et avec des pilotes qui sont finalement... dont on ne connaît pas vraiment et véritablement les intentions. Donc là, c'était une situation qui était un petit peu tendue, assez surprenante, mais très intéressante.
- Speaker #1
Donc c'était en fait, c'était vraiment un dogfight que vous faisiez.
- Speaker #0
Je ne vais pas employer le terme dogfight, parce que le dogfight, on aurait largué les bidons, on aurait mis de la pleine puissance, on aurait largué nos bombes pour engager canons ou missiles. On ne l'a pas fait. Nous, on est resté avec nos gros bidons parce qu'on était en configuration guerre. Avec... avec un pote de dénigré en laser, avec toutes sortes d'armements qui sont très lourds. Donc là, on était en manœuvre. Manœuvre pour éviter d'être défensif. Donc finalement, c'était des manœuvres tournoyantes. Et c'est là où finalement, la situation est parfois un petit peu floue, parce qu'en fait, on se dit, où on se place ? Est-ce qu'on est dans du combat ? Est-ce qu'on est dans de la manœuvre ? Et puis finalement, on est dans une zone dans laquelle les Russes ne sont pas censés être. Et puis, ils sont quand même là. Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #1
La frontière est fine.
- Speaker #0
C'est très fin. C'est pour ça que c'est une situation qui est un peu délicate. Et c'est la raison pour laquelle il faut avoir des équipages ultra briefés pour éviter qu'il y ait un coup de doigt, de manière un peu triviale, un coup de doigt qui implique un incident, voire un incident international.
- Speaker #1
Et ils ont un bon niveau, les pilotes russes ?
- Speaker #0
Alors,
- Speaker #1
t'as pu juger un peu ou pas ?
- Speaker #0
On peut pas juger. On peut pas juger. C'est comme le Rafale, c'est le meilleur avion du monde, mais on peut pas vraiment juger. Après, il y a des pays qui disent qu'ils ont des super avions. Effectivement, sur papier, il y a des super, super avions. Mais dans la pratique, est-ce que ce sont vraiment des super, super avions ? La question est toujours en suspens. Le F-35 américain, qui est un très, très bon avion sur papier, qui, je pense, objectivement, est bon, même s'il y a beaucoup de F-35 bashing. Il y a beaucoup de problèmes. Mais sur Rafale, tous les avions, tous les équipements de haute... technologiques connaissent tous des problèmes de jeunesse. Ce sont des très bons avions quand même. L'SU-35, c'est un avion qui est très sérieux. C'est le top de ce qu'ils ont, même s'il y a maintenant le SU-57, qui est un avion type F-22 ultra furtif, mais ça, ils ne les sortent pas beaucoup. Et justement, on se demande si ce sont des avions qui sont réellement au niveau. Pourquoi ? Parce qu'on ne les voit pas très souvent et ils font vachement gaffe à ne pas trop les montrer.
- Speaker #1
Et tu disais aussi que votre poursuite, c'était l'été dernier. Mais l'été dernier, tu étais proche de ta rentrée du coup en médecine après ? Ou ça s'est passé comment ?
- Speaker #0
Oui, oui, effectivement. Alors en fait, j'ai un peu loupé ma rentrée. J'ai un peu loupé ça. Oui, j'ai un peu loupé. L'été ancien. Oui, alors effectivement. Oui, donc en fait, j'ai envoyé un mot d'excuse à mes responsables et à mes référents que je salue si un jour ils m'écoutent. C'est vrai ça ?
- Speaker #1
Tu as vraiment envoyé un mot d'excuse ?
- Speaker #0
Oui, enfin un mot d'excuse, j'ai quand même un peu anticipé. Oui, là... quand j'ai su que je partais, parce que j'étais un peu déployé au dernier moment. Et en fait, je suis parti de fin juillet à début octobre. Et ma rentrée, c'était le 1er ou 2 septembre. Et donc, j'ai vraiment loupé ma rentrée. Mais j'ai quand même pu envoyer une petite photo de moi dans l'avion en disant Bonne rentrée. Moi, c'est la rentrée, mais dans l'avion au Moyen-Orient. Et ça, c'était assez cocasse aussi.
- Speaker #1
Et plus... Plus généralement, maintenant que tu arrives à la fin de ta carrière sur pilote de chasse, la médecine, comment c'est venu ? Comment tu t'es dit, allez, je vais faire ça ? Parce que beaucoup, après, deviennent pilote de ligne ou alors pilote sur Canadair ou sur deux choses.
- Speaker #0
Et toi, tu t'es dit,
- Speaker #1
je vais faire de la médecine.
- Speaker #0
Pourquoi ? Alors, même si j'avais un tout petit peu pensé mes vies de balayé quand j'étais au lycée, quand j'ai eu la chance de déployer avec l'armée de terre, je me souviens que c'était avec le deuxième arrêt. le 2e Régiment Étranger Parachutiste. J'étais le contrôleur d'attaque terminale du centre opération du 2e REP. J'ai déjà fait la connaissance de Luc Heigle, le frère de Caroline Heigle, la première pilote de chasse en unité de combat de l'armée de l'air, qui lui était médecin militaire. Il était médecin intégré au groupe de commandos parachutistes. Et je me souviens pour le premier largage opérationnel de chuteurs opérationnels en opération, donc en A400M, c'était dans le sud-est du Mali, et c'est moi qui avais fait, pour simplifier, le guidage de l'A400M, et lui il avait sauté de nuit avec les GCP, et il me dit, le médecin il saute avec les GCP, franchement trop stylé quoi, enfin trop stylé dans le sens où... Moi, j'ai toujours en tête mon médecin de famille. Mon médecin de famille, je ne l'aurais pas sauté avec les GCP. Et il était tellement ops, il m'a vraiment impressionné. Puis voilà, bon, OK, soit. Ensuite, trois semaines plus tard, je rentre au camp de base. Et là, il y avait un hôpital de campagne pour les initiés qu'on appelle rôle 2. Et là, j'ai été invité par un chirurgien à avoir des opérations chirurgicales. Et... Et j'ai vraiment été impressionné de ce qu'il faisait. Surtout, là, il y a un Français qui a eu une grosse blessure suite à l'expansion d'une grenade. On pensait tous qu'il allait mourir. Et en fait, alors je n'ai pas assisté à toutes les opérations, mais j'étais là au début. Et en fait, j'ai été tellement impressionné par le boulot des chirurgiens qui ont sauvé ce soldat français. Et là, en fait, je me suis dit, mais c'est bête, c'était... Moi je me suis tout simplement dit, je me suis dit mais en fait c'est des vrais héros les mecs quoi. Et bon je me suis vite douté qu'il ne fallait pas trop leur dire pour éviter qu'ils aient le melon trop vite, mais en fait les mecs c'est des vrais héros quoi. Et en fait il n'y a pas besoin d'être en première ligne les armes à la main pour être un héros. Alors c'est pas que j'ai envie de devenir un héros, mais ce que je veux dire c'est qu'en fait moi, mon parcours de vie il a été marqué en fait par des... des gens que j'ai pu rencontrer de près ou de loin, qui m'ont vraiment beaucoup inspiré, qui m'ont vraiment impressionné, et des gens que j'ai vraiment admiré. Et en fait, inconsciemment, j'ai toujours voulu faire un peu la même chose que les gens que j'ai admiré. Et là, ça m'a mis cette petite graine, en fait. Là, c'était en 2018. Et cette graine, elle a un petit peu germé. Et j'ai ma compagne, ma future femme, qui était infirmière, qui m'a vraiment beaucoup parlé de son travail et qui m'avait exposé son aspiration à passer ce concours pour rentrer aussi en médecine, après avoir été aide-soignante, infirmière, pour se lancer en médecine. Et en fait, je me suis dit, je suis trop bête, mais OK, je vais être pilote de ligne ou peut-être travailler dans l'industrie de défense. Mais en fait... Mais en fait, c'est ça qu'il faut que je fasse. En fait, c'est vraiment ça qu'il faut que je fasse. Et donc ensuite, j'ai envoyé plein de... Enfin, j'ai essayé de prendre des contacts avec des gens, des personnes que je salue s'ils m'écoutent aussi encore, qui m'ont permis de venir les voir dans leur lieu de travail, dans leur bloc opératoire ou dans leur service hospitalier pour faire des stages, pour bien confirmer que je voulais faire ça. Donc, j'ai quand même confirmé par plusieurs stages. Et en fait, ça a bien été confirmé. Et c'est pour ça que ça fait depuis 2020, fin 2020, que je me dis qu'en fait, il faut que je fasse médecine.
- Speaker #1
Je trouve ça beau comme reconversion. C'est que d'un côté, tu étais militaire. La finalité, c'est un peu faire la guerre. Et après, maintenant, tu pars dans une carrière où tu vas sauver des gens. J'ai l'impression que c'est comme si tu retournais une pièce.
- Speaker #0
Oui, absolument. Oui, c'est un peu ça. Et en fait, moi, je l'explique comment ? C'est que j'ai l'impression... En fait, moi, j'essaie de donner du sens vraiment à mon existence, même si c'est un petit peu peut-être idéaliste. Mais j'essaie de faire des choses qui vont au-delà de mes propres intérêts personnels. Alors, peut-être que les gens, les spécialistes en psychologie diront que, bah oui, mais s'il le fait, c'est que justement, il kiffe faire ça. Donc, c'est quand même pour son intérêt personnel. Bon, OK. Mais ce que je veux dire, c'est que... j'ai vraiment envie d'apporter ma contribution à la collectivité en réalité. Et ça pour des choses qui comptent vraiment, et des choses qui comptent vraiment à mon sens, pour ne pas paraphraser notre ami Abraham Maslow, c'est vraiment la pyramide des besoins, c'est vraiment les besoins fondamentaux de l'homme. Alors je ne parle pas de se nourrir, de se loger, et de boire, et de dormir, je parle vraiment sur le côté sécurité et santé. À mon sens, la sécurité... Et la santé, ce sont deux gros besoins fondamentaux de l'homme. Donc, indirectement, en fait, je dois travailler. Et en fait, c'est plus fort que moi, je dois travailler dans ces domaines-là. Justement, j'ai la chance de ne pas être malade, d'être en bonne santé, d'avoir une motivation énorme et un enthousiasme sans un croche toujours constant. Et c'est ça qui me donne envie, justement, d'être là pour les gens qui en ont besoin, qui ont besoin de sécurité. Et par exemple, dans la santé, pour essayer de... de travailler et de contribuer à minimiser la souffrance des gens.
- Speaker #1
Et ça ne te fait pas peur ? Parce que la plupart des gens commencent leurs études de médecine à 18, 19 ans, 20 ans. Et toi, tu commences à peu près 35 ans pour 10 ans d'études. Ça ne te fait pas peur ?
- Speaker #0
Alors non, pourquoi ? En fait, la raison est toute simple. C'est qu'en fait, déjà, moi, je ne le vois pas comme faire 10 ans d'études sur les bancs de la fac, à écouter un maître de conférence et à prendre des notes. En fait, ce n'est pas ça en réalité sur les 11 ans de médecine pour lesquels je suis parti. 10-11 ans, il y a les trois premières années de médecine. C'est vraiment très universitaire, même s'il commence à y avoir quelques petits stages en troisième année. Mais après, à partir de la quatrième année jusqu'à la 4, 5 et 6e année, là, on a un statut d'externe. On est agent hospitalier, donc on fait moitié à l'hôpital en stage, moitié à la fac. Donc, ça diminue vraiment la proportion de travail à la faculté sur les bancs de l'école. Et ensuite, quand on passe le concours de l'internat, on choisit sa spécialité. Et à partir du moment où on a choisi sa spécialité, on apprend vraiment son métier. Et quand on apprend son métier, en réalité, là, on passe quasiment tout son temps à l'hôpital. Donc, finalement, c'est quand même des études qui sont très longues, très exigeantes. Mais finalement, il y a beaucoup, beaucoup de pratiques. Et ce que je vois aussi, c'est que là... là avec un peu plus de 35 ans et quelques là, c'est que je vois vraiment pas les choses de la même manière. En fait je le vois moi comme une énorme chance que j'ai eue d'avoir, qu'on m'ait fait confiance, qu'on m'ait sélectionné. Merci au jury qui m'a sélectionné et Et parce que moi, j'ai conscience, même si les étudiants en médecine n'ont peut-être pas forcément le moral parce qu'on n'est pas payé et compagnie. Mais c'est vrai que moi, je vois qu'aux États-Unis, l'année d'études de médecine, c'est 30 000 dollars, 40 000 dollars. Moi, j'ai la chance de faire des études de médecine qui sont gratuites. Pardon pour ceux qui m'écoutent et qui disent qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent et compagnie, parce qu'effectivement, les internes sont peut-être surexploités. Mais ça, je le verrai. Je ne le sais pas encore, même si je l'entends. Mais en fait, moi, je trouve que c'est une énorme chance d'avoir la chance de suivre ces cours, parce que finalement, déjà, c'est ultra intéressant. Intellectuellement parlant, cliniquement parlant, on apprend tellement de choses sur le fonctionnement du corps normal, sur le fonctionnement du corps quand il est malade, sur les maladies, les pathologies, les traitements. Et c'est tellement enrichissant. Et ça va me permettre aussi de faire un métier qui me permet d'allier rigueur, travail en temps contraint, travaille dans l'incertitude aussi, tout en restant au cœur de l'action et en première ligne au service de la société. Et du coup,
- Speaker #1
cette deuxième année, tu as commencé cette deuxième année, mais tu étais encore dans l'inertie avec l'armée. Comment tu as réussi à gérer les deux ? Oui,
- Speaker #0
alors justement, j'étais sous neuroleptique. Je ne sais pas ce que je dis tout le temps quand on me demande. Mais non, là, c'était mon année de vie la plus difficile que j'ai vécue parce que j'avais un travail à temps plein en tant que pilier de chasse. J'ai mes chefs et je leur en remercie aussi profondément de m'avoir fait passer mes dernières qualifications. La dernière qualification du pilier de chasse, le bâton de maréchal, qui est une formation qui est très exigeante, qui demande beaucoup d'engagement. que ce soit d'engagement temporel, mais aussi d'engagement en termes de ressources attentionnelles. En fait, pas de vie, ce sont des qualifications où on est remis en question tout le temps, tous les jours. Ce sont des qualifications techniques, tactiques. Donc là où on est évalué en vol, pendant presque trois mois, j'ai été évalué en vol. J'ai dû fournir un travail de réflexion aussi. tactique sur un sujet de guerre électronique et tout cela en conciliant ma vie étudiante en passant mes partiels en essayant de travailler le soir, le matin, tout le temps pourtant je suis un gros dormeur donc c'était un peu compliqué et c'est un miracle, j'ai réussi à tout valider, après j'ai peut-être eu aussi un peu de chance parce que j'ai su bien orienter mes révisions je ne me suis pas perdu dans les milliers de pages de cours... Voilà, je ne me suis juste pas perdu, même si mon niveau est haché, j'ai tout oublié et puis je n'y suis pas allé dans le fond des choses. Mais promis, je vais réviser cet été, promis, et je serai un bon médecin.
- Speaker #1
Mais tu avais des partiels, mais tu avais aussi, je crois, une fois par semaine, vous avez des cours de semi-haut,
- Speaker #0
des trucs comme ça ? Oui, c'est aussi en ça que je remercie l'équipe de Bordeaux, c'est qu'ils ont pu me condenser en un minimum de jours. tous mes travaux pratiques, enseignements dirigés et travaux dirigés, tout condensé en un minimum de jours. Donc j'ai dû poser une dizaine de jours au premier semestre et une dizaine de jours au deuxième semestre. Donc je n'ai pas été très présent en cours, je parle en amphi, pardon, pour les intervenants qui devaient voir peut-être des amphis un peu vides, mais moi j'avais une bonne raison.
- Speaker #1
C'était trop cool. Et... Donc là tu pars dans l'étude là où pendant 3 ans, 4 ans tu vas être externe, pas bien, pas forcément bien payé ça, financièrement tu le fais comment du coup ?
- Speaker #0
En fait je sais pas trop là, en fait le problème et ça rejoint une question que tu m'as posée il n'y a pas longtemps là, c'est qu'en fait si je me pose trop de questions, en fait il y a plein de choses que je n'aurais pas faites. Et c'est vrai que je ne suis pas non plus inconscient, donc il faut bien que je planifie les choses pour ne pas faire tout et n'importe quoi, mais je reconnais que l'aspect financier pécunier, je n'ai pas voulu trop m'attarder dessus pour éviter de trop me déprimer, parce qu'effectivement là je pars sans retraite, déjà je pars à trois ans de ma retraite militaire, parce qu'il fallait que je fasse le choix, là j'étais dans une période charnière, où soit je commençais tout de suite les études de médecine, et j'en ai pour 10-11 ans, ou soit j'attendais encore 3 ans pour être sûr d'avoir une retraite, mais là, j'avais plus de 40 ans en passant le concours, et je ne connaissais pas l'affinité du jury concernant les âges, et je sais qu'il y avait certains jurys de médecine qui étaient un peu réfractaires aux âges. Mais en fait, ça, je ne savais pas. Donc en fait, c'était pile ou face, et je n'ai pas voulu prendre le risque, parce que je me suis dit, si je suis médecin, c'est pour jusqu'à 70 ans, alors que si je fais 3 ans, ok, je vais peut-être avoir ma retraite. Bon, je m'assois sur 400 000 euros, mais comme je dis... Moi, je cherche plus la richesse de cœur que la richesse purement pécuniaire. Et tu la toucheras dans trois ans,
- Speaker #1
du coup,
- Speaker #0
ta retraite ? Non, je toucherai à 54 ans. Je perds 14 ans, je perds 13 ans de retraite, ou 15 ans.
- Speaker #1
Et tu veux faire quoi comme SP ?
- Speaker #0
Alors...
- Speaker #1
Pas dans l'idéal.
- Speaker #0
Dans l'idéal, mais en fait... C'est peut-être un peu agressif ce que je vais dire, mais en fait, c'est vrai que je commence les études de médecine pour faire une spé, je sais déjà ce que je veux faire. On va dire, mais le mec, il ne connaît rien. Alors c'est vrai, je n'y connais rien, c'est vrai. Mais moi, j'aimerais bien être anesthésiste réanimateur parce que déjà, je veux faire du soin critique. Et alors, pourquoi pas urgentiste ? Alors effectivement, si je n'ai pas anesthésiste réanimateur, potentiellement urgentiste. Mais j'aimerais bien l'anesthésie réanimation parce que c'est une spécialité qui est quand même... ultra technique, en plus d'être transversale et assez polyvalente comme la médecine d'urgence, mais encore plus technique que la médecine d'urgence à mon sens, qui me permet de travailler en hospitalier, donc dans les services d'anesthésie, soit de réanimation post-opératoire, ou aussi de faire par exemple du pré-hospitalier, du SMUR, du secours en montagne, même si depuis la création de la spécialité d'urgentiste en tant que telle, Ça va peut-être amener à disparaître, mais moi, j'aimerais bien être un essai d'israéliennateur pour être un médecin un peu de première ligne qui puisse endormir les gens et les réanimer quand ils sont en détresse vitale.
- Speaker #1
Incroyable. Qu'est-ce que je peux te souhaiter ? Tu veux partager un mot ? Qu'est-ce que tu aimerais dire ? Tu aimerais partager quelque chose ?
- Speaker #0
Ce que je peux dire, c'est que... J'ai fait plusieurs fois le Bourget, plusieurs fois des meetings aériens, et c'est vrai que j'avais souvent en face des gens qui avaient souvent des étoiles dans les yeux. Et ce que je trouvais ultra dommage, c'est qu'en fait, les gens n'ont pas forcément conscience de leurs capacités, des possibilités, et c'est que les gens sont leur propre autocensure. Et en réalité, le premier obstacle à franchir, La première chose à surmonter dans la vie, à mon sens, c'est soi-même. Parce que c'est nous-mêmes qui nous mettons nos propres barrières, beaucoup plus que les gens qui nous entourent. Même si les entourages peuvent ne pas aider, en réalité, la première personne responsable à se mettre des barrières, c'est soi-même.
- Speaker #1
On finit sur ces belles paroles. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci Edouard.
- Speaker #1
Merci à tous d'avoir écouté cet épisode. J'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à vous abonner à la chaîne et à nous suivre sur Instagram. Écrivez-nous si vous avez une histoire à nous partager. Et je vous dis à très vite dans Libre comme l'air. Ciao ciao !