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"En Plein Coeur", par un cardiologue

un cardiologue vous parle des bases du SARS-CoV-2 et de son impact en cardiologie #covid

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21min |13/09/2025|

30

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"En Plein Coeur", par un cardiologue

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21min |13/09/2025|

30

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Description

🔴 Les bases du SARS-CoV-2 et son impact en cardiologie


🦠 Un virus respiratoire… qui touche aussi le cœur. Dans cet épisode, je vous explique simplement pourquoi le COVID-19 n’est pas seulement une maladie des poumons, mais une infection qui a profondément marqué la cardiologie.


🫀 Au programme de cet épisode :
1️⃣ Qu’est-ce qu’un coronavirus ❓
2️⃣ La structure du SARS-CoV-2 : protéine Spike 🔑, enveloppe 🧩, ARN viral 📜
3️⃣ Le rôle d’ACE2 🔒 et de l’enzyme TMPRSS2 ✂️ dans l’entrée du virus
4️⃣ Pourquoi ce virus a bouleversé notre compréhension des maladies infectieuses 🌍
5️⃣ En quoi il concerne aussi directement le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸


📚 Cet épisode inaugure une saga spéciale COVID et système cardio-vasculaire, destinée au grand public : pas de jargon 🤯, pas de traitement 💊 ni de vaccin 💉, mais une explication claire et pédagogique de la physiopathologie.


À qui s’adresse ce podcast ?
👉 Aux curieux de santé 🌱
👉 Aux étudiants 🎓
👉 Aux passionnés de médecine 🧠
👉 Et à toutes celles et ceux qui veulent mieux comprendre comment un virus respiratoire peut devenir une maladie systémique 🌐


🎙️ Je suis le Dr Grégoire Cauchois, cardiologue, et dans ce podcast En Plein Cœur, je partage avec vous l’univers fascinant du cœur ❤️ à travers des explications, des témoignages et des conseils pratiques.


💬 Posez vos questions en commentaire : j’en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode ✍️


🛑 Disclaimer :
- Ce contenu est informatif et basé sur les connaissances médicales validées. Il ne remplace en aucun cas une consultation médicale personnalisée.

- Pas de conflits d’intérêts à déclarer dans cet épisode 😉

❤️ Si ce podcast vous a été utile ou vous a plu, n’hésitez pas à :
👍 Liker la vidéo
📲 Vous abonner à la chaîne
💬 Me laisser un commentaire
🔁 Partager autour de vous !

📌 Prochain épisode dans 15 jours : le rôle clé d’ACE2 dans l’équilibre cardiovasculaire et pourquoi le SARS-CoV-2 en a fait sa cible privilégiée.


🎙️Lien LINKEDIN : https://www.linkedin.com/in/gregoire-cauchois-6a9434212/?originalSubdomain=fr

🎙️Lien YOUTUBE : https://www.youtube.com/@Enpleincoeur


---------------------------------------------------


🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Hoffmann M. et al. Cell (2020). SARS-CoV-2 Cell Entry Depends on ACE2 and TMPRSS2
2️⃣ Coutard B. et al. Antiviral Research (2020). The spike glycoprotein of the new coronavirus 2019-nCoV contains a furin-like cleavage site absent in CoV of the same clade
3️⃣ Nishiga M. et al. Nature Reviews Cardiology (2020). COVID-19 and cardiovascular disease: from basic mechanisms to clinical perspectives
4️⃣ Varga Z. et al. The Lancet (2020). Endothelial cell infection and endotheliitis in COVID-19
5️⃣ Connors J.M., Levy J.H. Blood (2020). COVID-19 and its implications for thrombosis and anticoagulation
6️⃣ Xie Y. et al. Nature Medicine (2022). Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19
7️⃣ Hamming I. et al. J Pathol (2004). Tissue distribution of ACE2 protein, the functional receptor for SARS coronavirus


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un virus qui entre par les poumons et qui laisse son empreinte sur les artères. Voilà pourquoi le Covid-19 est aussi une histoire de cœur. Nous sommes en décembre 2019, un nouveau virus de la famille des coronavirus est identifié en Chine. Son nom, le SARS-CoV-2, responsable de la maladie dénommée Covid-19. En quelques semaines, ce virus se répand à l'échelle mondiale et provoque une épidémie sans précédent. La suite, vous la connaissez. Sauf qu'aujourd'hui, nous avons appris en quelque sorte à cohabiter avec ce virus. Les personnes les plus à risque de développer des formes graves de cette infection sont identifiées, les symptômes ressemblent aujourd'hui à une infection respiratoire peu spécifique, et pourtant, chaque organe semble une cible potentielle de ce virus. En tant que cardiologue, je rencontre un corps des patients à la phase aiguë de cette infection, mais aussi à la phase tardive, et vous pourrez entendre des termes comme « covid long » . Alors, pour mieux vous expliquer pourquoi les cardiologues ont été très mobilisés lors de cette pandémie et le sont toujours face à ce virus, j'ai pensé intéressant de vous proposer une saga « Infections au virus covid et atteintes du système cardiovasculaire » . Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi pour vous rappeler que les sujets abordés sont là à titre informatif et s'appuient sur les données validées de la science dans le but de vous aider à prendre davantage soin de votre santé. Ces informations ne sauraient se substituer à un conseil médical, par conséquent, en cas de doute, parlez-en avec votre médecin. Je précise aussi que je n'ai... aucun conflit d'intérêt avec les propos que je tiendrai dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. Regardez ça, vous êtes nombreux à visionner les épisodes et à oublier de vous abonner. Et vous pourriez manquer un sujet qui pourrait grandement aider votre cœur, alors abonnez-vous. Pour commencer, place à la minute, réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de Florence Foucrasse4046 sur un des épisodes consacrés au cholestérol. et que vous pouvez retrouver dans le lien de la vidéo par ici. Elle me dit Eh bien, tout d'abord, merci pour votre question. L'homocystéine, c'est un... petit acide aminé qui circule dans le sang. Normalement, il est recyclé grâce aux vitamines B et quand ce recyclage fonctionne mal, son taux augmente. On parle alors d'hyperhomocystéinémie. Cet excès d'homocystéine peut fragiliser la paroi des artères et favoriser de l'inflammation et la coagulation, ce qui augmente donc le risque cardiovasculaire. On peut donc le considérer comme un facteur de risque supplémentaire. Mais attention, les grandes études n'ont pas montré que donner de la vitamine B pour faire baisser l'homocystéine, notamment la vitamine B9, réduisait réellement les infarctus ou les AVC ischémiques. Et en pratique, on va corriger une éventuelle carence en vitamine, mais la prévention cardiovasculaire, elle repose surtout sur les piliers que vous connaissez déjà, une bonne alimentation, un profil tensionnel équilibré, de l'activité physique, l'arrêt du tabac, etc. Continuez à me poser vos questions et j'en choisirai une pour le prochain épisode, alors à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons parler des bases du virus responsable de la pandémie, le SARS-CoV-2, et surtout de pourquoi ce virus, souvent considéré comme un virus respiratoire, causant principalement des pneumonies, s'est révélée être une maladie complexe et multisystémique, affectant non seulement les poumons, mais aussi d'autres organes comme le cœur et les vaisseaux sanguins. On ne parlera aujourd'hui ni de vaccins, ni de traitements, ni de symptômes, mais uniquement de physiologie et de physiopathologie pour préparer justement les prochains épisodes. Alors, je vais commencer par vous donner les éléments clés que vous allez voir dans cet épisode. Tout d'abord, ce qu'est un coronavirus et pourquoi le Covid-19 a tout changé. Ensuite, la structure du SARS-CoV-2 avec sa fameuse protéine Spike, son enveloppe, son ARN et ce que cela implique. Le mécanisme d'entrée de ce virus dans nos cellules par la serrure ACE2 et l'ouvreur de porte TMT. IPRSS2, le nom est un peu barbare, et enfin une mise en perspective avec les autres coronavirus connus, le SARS-CoV-1 et le MERS, pour ne pas les citer, pour comprendre ce qui rend celui-ci unique. Vous verrez, c'est assez incroyable à quel point finalement un petit virus, aussi petit soit-il, est capable de semer la panique dans notre corps, et comment la science a réussi aussi à mieux le comprendre en un temps record, il faut le dire, grâce à des efforts colossaux et à une mobilisation internationale. Alors, si tout cela vous intéresse, je vous invite à écouter cet épisode très riche en informations. Allez, c'est parti, pas de jargon incompréhensible, je vais tâcher de vous donner du clair et du concret. Pour commencer, je vais vous... présenter la famille des coronavirus. Ils sont nombreux, parce que oui, le COVID-19 et d'ailleurs, personnellement, le COVID ou la COVID, j'ai toujours eu du mal à savoir ce qui sonnait le mieux aux oreilles, même si on devrait dire la COVID-19, ne m'en voulez pas si je dis le COVID. Donc, le COVID-19, ou plutôt le SARS-CoV-2, fait partie d'une grande famille de virus à ARN qui sont connus depuis les années... 60. Leur nom vient de l'aspect en forme de couronne que prennent certaines protéines à leur surface. Avant 2019, il y avait six coronavirus déjà capables d'infecter l'humain. Quatre d'entre eux circulaient de façon saisonnière et provoquaient de simples rhumes bénins, tandis que deux autres étaient responsables d'épidémies plus graves mais limitées dans le temps et dans l'espace. On en connaît deux majeurs, il y a Le SARS, S-A-R-S, en 2003, qui est l'agent du syndrome respiratoire aigu sévère, et le MERS, M-E-R-S, en 2012, qui était l'agent du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Ces deux derniers virus pouvaient causer des pneumonies sévères avec un taux de mortalité notable, mais, heureusement, leur transmission humaine était relativement contenue, donc pas trop de panique à ces moments-là. Sauf qu'en décembre 2019, l'apparition du SARS-CoV-2 a changé la donne. Ce virus, génétiquement proche du SARS-CoV-1 de 2003, possède des particularités qui lui ont conféré une transmissibilité beaucoup plus élevée. Il s'est propagé mondialement en quelques mois, provoquant la pandémie du Covid-19. Mais alors, que s'est-il passé pour que le SARS-CoV-2 change tout ? D'une part... Il se transmet aisément, y compris à partir de personnes asymptomatiques, ce qui rend alors son contrôle très difficile, parce que oui, cela aurait été plus simple que les personnes qui développent l'infection soient toutes symptomatiques, nous n'aurions eu qu'à isoler les cas et donc le réservoir aurait été contenu, mais non, ce virus est plus que sournois. D'autre part, il provoque une maladie au visage multiple. Bien qu'il s'agisse d'un virus respiratoire, on a vite découvert qu'il pouvait toucher de nombreux organes. Vous vous souvenez de ces gens qui perdaient l'odorat, d'autres qui avaient des troubles digestifs marqués au gré des mutations du virus ? Et bien voilà, pour la première fois, l'être humain était confronté à une infection d'une ampleur jamais connue et médiatisée. Et la raison de tout cela par rapport aux autres sous-familles de coronavirus, et bien c'est cette fameuse protéine Spike. Au niveau moléculaire, le SARS-CoV-2 présente dans sa protéine SS pour Spike, une protéine clé dont on parlera un peu plus tard, et un site de clivage particulier, dit site de clivage furine, qui était absent du SARS-CoV-1 de 2003, et qui va fortement faciliter l'entrée du virus dans les cellules humaines, ce qui a expliqué en grande partie sa contagiosité accrue. Sans entrer dans les détails complexes, on peut retenir que des différences dans la structure du virus ont suffi à bouleverser son comportement épidémiologique et son impact sur la santé humaine. Au final, le SARS-CoV-2 est désormais reconnu comme le septième coronavirus pathogène pour l'homme. Il a rappelé à la communauté médicale qu'une infection virale respiratoire peut avoir des répercussions systémiques, en particulier cardiovasculaires, d'une ampleur insoupçonnés. C'est donc pourquoi comprendre ce virus est devenu aussi important pour les pneumologues que pour les cardiologues, mais aussi les médecins internistes, les fameux doctor house, les neurologues et bien d'autres spécialistes. Avant d'aller plus loin, prenons un instant pour comprendre un point essentiel, à savoir comment un virus se multiplie. Un virus, c'est très simple est très malin à la fois. C'est en fait une capsule qui transporte un plan de fabrication, que l'on appelle son génome, sous forme d'ADN ou d'ARN. Mais attention, contrairement aux bactéries, un virus ne sait pas se reproduire seul. Il a absolument besoin d'entrer dans une cellule pour détourner sa machinerie. Si vous ne le saviez pas, l'ADN, c'est comme la grande bibliothèque de nos gènes. L'ADN stocke toutes les recettes qui définissent notre corps. L'ARN, lui, c'est plutôt une photocopie d'une de ses recettes. Il va sortir de la bibliothèque pour aller donner les instructions à la cellule et fabriquer les protéines. Les virus ADN possèdent un génome qui est proche du nôtre. Une fois dans la cellule, leur ADN va passer dans le noyau et utiliser nos propres enzymes pour fabriquer des copies. Ils amènent leurs livres de recettes, qu'ils font donc recopier dans le noyau de la cellule. Et un exemple, ce sont les adénovirus, vous les avez certainement déjà rencontrés. C'est celui des épidémies de conjonctivite, de bronchite ou encore de gastroentérite. Ensuite, il y a les virus à ARN. Et eux, c'est un autre style. Ils amènent directement leur ARN, qui peut être lu comme une recette toute prête par la cellule. Pas besoin de passer par le noyau, la cellule va se mettre immédiatement à produire des protéines virales, ils apportent directement la photocopie prête à l'emploi. C'est le cas du virus de la grippe, mais aussi du SARS-CoV-2 responsable, donc du Covid. C'est justement ce mode de réplication ultra rapide qui explique aussi sa capacité de propagation massive à travers le monde. En résumé, un virus, c'est un... un passager clandestin qui va détourner la cellule pour en faire une usine à virus, qui vont alors pouvoir aller infecter d'autres cellules, jusqu'à ce que le gendarme du corps humain, à savoir le système immunitaire, vienne combattre l'ennemi et l'empêcher d'attaquer d'autres cellules plus encore. Maintenant, parlons de la structure du SARS-CoV-2, puisque c'est très intéressant, notamment pour les prochains épisodes. Le SARS-CoV-2, donc... est un tout petit virus à ARN. Il est entouré d'une fine enveloppe lipidique et mesure environ 100 nanomètres. Dit comme ça, ça veut rien dire. Et on va essayer de prendre une comparaison. 100 nanomètres, c'est environ 1000 fois plus petit qu'un cheveu humain. Autrement dit, si un cheveu faisait la tour Eiffel, eh bien le coronavirus serait haut comme une p***. petite voiture garée à côté. Ou encore, il faudrait 10 000 coronavirus alignés côte à côte pour faire l'épaisseur d'une feuille de papier. Son génome, ensuite, contient 30 000 bases et est code pour une quinzaine de protéines. Parmi elles, 4 protéines structurales majeures forment l'architecture du virus. Il y a la protéine Spike, S, qui est exposée en spicules à la surface Merci. et formant la fameuse couronne. Ensuite, la protéine de membrane M, ancrée dans l'enveloppe virale et qui participe à la forme du virus. La protéine enveloppe, dite E, qui est une petite protéine de l'enveloppe impliquée dans l'assemblage du virus. Et la protéine nucléocapside N, qui s'associe à l'ARN virale en formant un complexe à l'intérieur du virion. Cette structure, elle est typique des coronavirus. L'enveloppe du virus, c'est une bicouche lipidique dérivée de la cellule hôte, ce qui le rend aussi fragile dans l'environnement extérieur. Il est donc notamment sensible aux détergents, aux solvants, etc. Mais cela lui permet aussi de fusionner avec les membranes des cellules qu'il infecte de manière quasi parfaite. Maintenant que... Vous avez en tête ce à quoi ressemble notre ennemi, voyons comment il infecte les cellules du corps humain. Pour entrer dans une cellule, le coronavirus a besoin de deux choses. Une serrure, qui est donc le récepteur ACE2 pour enzyme de conversion de l'angiotensine de type 2, et retenez bien ce nom ACE2, c'est une enzyme essentielle à l'équilibre cardiovasculaire. Mais... Le virus détourne son rôle pour pénétrer dans nos cellules. Nous y reviendrons dans un épisode dédié. En tout cas, ACE2, ça n'a rien à voir avec le mélange de jus orange-carotte-citron. Ensuite, il lui faut un ciseau qui en fait sera une enzyme au nom un peu barbare, on l'a dit tout à l'heure, TMPRSS2, qui est présente sur certaines cellules du corps humain. Concrètement, la protéine Spike du virus agit comme une clé, mais elle est emballée dans du plastique pour faire simple. Et donc, l'enzyme TMPRSS2 va découper l'emballage, ce qui va donc libérer la clé, qui peut alors s'insérer dans ACE2 et ensuite ouvrir la porte de cette cellule. Une fois la cellule contaminée, Une fois la porte franchie, le virus libère son ARN, une sorte de copie simplifiée de l'ADN comme on a vu. Cet ARN pirate la cellule et va transformer sa machinerie en véritable usine à virus. En quelques heures, des milliers de nouvelles particules sont produites. La cellule meurt et les virus libérés vont infecter d'autres cellules. Ce qui rend le SARS-CoV-2 particulièrement contagieux. C'est cette capacité à se fixer très efficacement à ACE2, encore plus que le coronavirus du SRAS de 2003. Et la preuve que ce mécanisme est central, c'est que lorsqu'on bloque ACE2 ou TMPRSS2, en laboratoire notamment, eh bien le virus n'arrive plus à entrer. Et ces pistes ont été étudiées pour développer des traitements, mais sans succès clinique pour l'instant. En résumé, Le SARS-CoV-2 va se camoufler un peu comme un espion et utiliser sa protéine Spike comme un badge pour se faire accepter dans la cellule en se fixant sur le récepteur ACE2. Ensuite, il va fusionner sa membrane avec celle de la cellule pour injecter son ARN. Ce mécanisme d'entrée conditionne largement quel type de cellule le virus peut infecter car il dépend de la présence du récepteur ACE2 à leur surface. Et là, vous avez compris tous les enjeux de cette infection. ACE2 est présent dans de nombreux organes, le poumon évidemment, mais aussi les vaisseaux. Et c'est ce qui explique le polymorphisme de cette infection. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. Il est temps de résumer ce qu'il faut retenir sur les caractéristiques de ce virus qui ont des conséquences. sur le système cardiovasculaire que l'on abordera dans le prochain épisode. Le SARS-CoV-2, c'est un virus ARN de la famille des coronavirus. Il possède une structure particulière, notamment la protéine Spike, qui lui permet de pénétrer dans nos cellules en exploitant le récepteur ACE2. S'il cible en priorité les poumons en causant des pneumonies parfois graves, il a également la capacité d'interagir avec le système cardiovasculaire du fait de l'expression d'ACE2 dans le cœur et les vaisseaux. C'est ce que nous détaillerons ensemble dans le prochain épisode. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part. des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine. Prenez soin de votre cœur.

Chapters

  • Chapitre 1

    00:00

Description

🔴 Les bases du SARS-CoV-2 et son impact en cardiologie


🦠 Un virus respiratoire… qui touche aussi le cœur. Dans cet épisode, je vous explique simplement pourquoi le COVID-19 n’est pas seulement une maladie des poumons, mais une infection qui a profondément marqué la cardiologie.


🫀 Au programme de cet épisode :
1️⃣ Qu’est-ce qu’un coronavirus ❓
2️⃣ La structure du SARS-CoV-2 : protéine Spike 🔑, enveloppe 🧩, ARN viral 📜
3️⃣ Le rôle d’ACE2 🔒 et de l’enzyme TMPRSS2 ✂️ dans l’entrée du virus
4️⃣ Pourquoi ce virus a bouleversé notre compréhension des maladies infectieuses 🌍
5️⃣ En quoi il concerne aussi directement le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸


📚 Cet épisode inaugure une saga spéciale COVID et système cardio-vasculaire, destinée au grand public : pas de jargon 🤯, pas de traitement 💊 ni de vaccin 💉, mais une explication claire et pédagogique de la physiopathologie.


À qui s’adresse ce podcast ?
👉 Aux curieux de santé 🌱
👉 Aux étudiants 🎓
👉 Aux passionnés de médecine 🧠
👉 Et à toutes celles et ceux qui veulent mieux comprendre comment un virus respiratoire peut devenir une maladie systémique 🌐


🎙️ Je suis le Dr Grégoire Cauchois, cardiologue, et dans ce podcast En Plein Cœur, je partage avec vous l’univers fascinant du cœur ❤️ à travers des explications, des témoignages et des conseils pratiques.


💬 Posez vos questions en commentaire : j’en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode ✍️


🛑 Disclaimer :
- Ce contenu est informatif et basé sur les connaissances médicales validées. Il ne remplace en aucun cas une consultation médicale personnalisée.

- Pas de conflits d’intérêts à déclarer dans cet épisode 😉

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📌 Prochain épisode dans 15 jours : le rôle clé d’ACE2 dans l’équilibre cardiovasculaire et pourquoi le SARS-CoV-2 en a fait sa cible privilégiée.


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🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Hoffmann M. et al. Cell (2020). SARS-CoV-2 Cell Entry Depends on ACE2 and TMPRSS2
2️⃣ Coutard B. et al. Antiviral Research (2020). The spike glycoprotein of the new coronavirus 2019-nCoV contains a furin-like cleavage site absent in CoV of the same clade
3️⃣ Nishiga M. et al. Nature Reviews Cardiology (2020). COVID-19 and cardiovascular disease: from basic mechanisms to clinical perspectives
4️⃣ Varga Z. et al. The Lancet (2020). Endothelial cell infection and endotheliitis in COVID-19
5️⃣ Connors J.M., Levy J.H. Blood (2020). COVID-19 and its implications for thrombosis and anticoagulation
6️⃣ Xie Y. et al. Nature Medicine (2022). Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19
7️⃣ Hamming I. et al. J Pathol (2004). Tissue distribution of ACE2 protein, the functional receptor for SARS coronavirus


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un virus qui entre par les poumons et qui laisse son empreinte sur les artères. Voilà pourquoi le Covid-19 est aussi une histoire de cœur. Nous sommes en décembre 2019, un nouveau virus de la famille des coronavirus est identifié en Chine. Son nom, le SARS-CoV-2, responsable de la maladie dénommée Covid-19. En quelques semaines, ce virus se répand à l'échelle mondiale et provoque une épidémie sans précédent. La suite, vous la connaissez. Sauf qu'aujourd'hui, nous avons appris en quelque sorte à cohabiter avec ce virus. Les personnes les plus à risque de développer des formes graves de cette infection sont identifiées, les symptômes ressemblent aujourd'hui à une infection respiratoire peu spécifique, et pourtant, chaque organe semble une cible potentielle de ce virus. En tant que cardiologue, je rencontre un corps des patients à la phase aiguë de cette infection, mais aussi à la phase tardive, et vous pourrez entendre des termes comme « covid long » . Alors, pour mieux vous expliquer pourquoi les cardiologues ont été très mobilisés lors de cette pandémie et le sont toujours face à ce virus, j'ai pensé intéressant de vous proposer une saga « Infections au virus covid et atteintes du système cardiovasculaire » . Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi pour vous rappeler que les sujets abordés sont là à titre informatif et s'appuient sur les données validées de la science dans le but de vous aider à prendre davantage soin de votre santé. Ces informations ne sauraient se substituer à un conseil médical, par conséquent, en cas de doute, parlez-en avec votre médecin. Je précise aussi que je n'ai... aucun conflit d'intérêt avec les propos que je tiendrai dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. Regardez ça, vous êtes nombreux à visionner les épisodes et à oublier de vous abonner. Et vous pourriez manquer un sujet qui pourrait grandement aider votre cœur, alors abonnez-vous. Pour commencer, place à la minute, réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de Florence Foucrasse4046 sur un des épisodes consacrés au cholestérol. et que vous pouvez retrouver dans le lien de la vidéo par ici. Elle me dit Eh bien, tout d'abord, merci pour votre question. L'homocystéine, c'est un... petit acide aminé qui circule dans le sang. Normalement, il est recyclé grâce aux vitamines B et quand ce recyclage fonctionne mal, son taux augmente. On parle alors d'hyperhomocystéinémie. Cet excès d'homocystéine peut fragiliser la paroi des artères et favoriser de l'inflammation et la coagulation, ce qui augmente donc le risque cardiovasculaire. On peut donc le considérer comme un facteur de risque supplémentaire. Mais attention, les grandes études n'ont pas montré que donner de la vitamine B pour faire baisser l'homocystéine, notamment la vitamine B9, réduisait réellement les infarctus ou les AVC ischémiques. Et en pratique, on va corriger une éventuelle carence en vitamine, mais la prévention cardiovasculaire, elle repose surtout sur les piliers que vous connaissez déjà, une bonne alimentation, un profil tensionnel équilibré, de l'activité physique, l'arrêt du tabac, etc. Continuez à me poser vos questions et j'en choisirai une pour le prochain épisode, alors à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons parler des bases du virus responsable de la pandémie, le SARS-CoV-2, et surtout de pourquoi ce virus, souvent considéré comme un virus respiratoire, causant principalement des pneumonies, s'est révélée être une maladie complexe et multisystémique, affectant non seulement les poumons, mais aussi d'autres organes comme le cœur et les vaisseaux sanguins. On ne parlera aujourd'hui ni de vaccins, ni de traitements, ni de symptômes, mais uniquement de physiologie et de physiopathologie pour préparer justement les prochains épisodes. Alors, je vais commencer par vous donner les éléments clés que vous allez voir dans cet épisode. Tout d'abord, ce qu'est un coronavirus et pourquoi le Covid-19 a tout changé. Ensuite, la structure du SARS-CoV-2 avec sa fameuse protéine Spike, son enveloppe, son ARN et ce que cela implique. Le mécanisme d'entrée de ce virus dans nos cellules par la serrure ACE2 et l'ouvreur de porte TMT. IPRSS2, le nom est un peu barbare, et enfin une mise en perspective avec les autres coronavirus connus, le SARS-CoV-1 et le MERS, pour ne pas les citer, pour comprendre ce qui rend celui-ci unique. Vous verrez, c'est assez incroyable à quel point finalement un petit virus, aussi petit soit-il, est capable de semer la panique dans notre corps, et comment la science a réussi aussi à mieux le comprendre en un temps record, il faut le dire, grâce à des efforts colossaux et à une mobilisation internationale. Alors, si tout cela vous intéresse, je vous invite à écouter cet épisode très riche en informations. Allez, c'est parti, pas de jargon incompréhensible, je vais tâcher de vous donner du clair et du concret. Pour commencer, je vais vous... présenter la famille des coronavirus. Ils sont nombreux, parce que oui, le COVID-19 et d'ailleurs, personnellement, le COVID ou la COVID, j'ai toujours eu du mal à savoir ce qui sonnait le mieux aux oreilles, même si on devrait dire la COVID-19, ne m'en voulez pas si je dis le COVID. Donc, le COVID-19, ou plutôt le SARS-CoV-2, fait partie d'une grande famille de virus à ARN qui sont connus depuis les années... 60. Leur nom vient de l'aspect en forme de couronne que prennent certaines protéines à leur surface. Avant 2019, il y avait six coronavirus déjà capables d'infecter l'humain. Quatre d'entre eux circulaient de façon saisonnière et provoquaient de simples rhumes bénins, tandis que deux autres étaient responsables d'épidémies plus graves mais limitées dans le temps et dans l'espace. On en connaît deux majeurs, il y a Le SARS, S-A-R-S, en 2003, qui est l'agent du syndrome respiratoire aigu sévère, et le MERS, M-E-R-S, en 2012, qui était l'agent du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Ces deux derniers virus pouvaient causer des pneumonies sévères avec un taux de mortalité notable, mais, heureusement, leur transmission humaine était relativement contenue, donc pas trop de panique à ces moments-là. Sauf qu'en décembre 2019, l'apparition du SARS-CoV-2 a changé la donne. Ce virus, génétiquement proche du SARS-CoV-1 de 2003, possède des particularités qui lui ont conféré une transmissibilité beaucoup plus élevée. Il s'est propagé mondialement en quelques mois, provoquant la pandémie du Covid-19. Mais alors, que s'est-il passé pour que le SARS-CoV-2 change tout ? D'une part... Il se transmet aisément, y compris à partir de personnes asymptomatiques, ce qui rend alors son contrôle très difficile, parce que oui, cela aurait été plus simple que les personnes qui développent l'infection soient toutes symptomatiques, nous n'aurions eu qu'à isoler les cas et donc le réservoir aurait été contenu, mais non, ce virus est plus que sournois. D'autre part, il provoque une maladie au visage multiple. Bien qu'il s'agisse d'un virus respiratoire, on a vite découvert qu'il pouvait toucher de nombreux organes. Vous vous souvenez de ces gens qui perdaient l'odorat, d'autres qui avaient des troubles digestifs marqués au gré des mutations du virus ? Et bien voilà, pour la première fois, l'être humain était confronté à une infection d'une ampleur jamais connue et médiatisée. Et la raison de tout cela par rapport aux autres sous-familles de coronavirus, et bien c'est cette fameuse protéine Spike. Au niveau moléculaire, le SARS-CoV-2 présente dans sa protéine SS pour Spike, une protéine clé dont on parlera un peu plus tard, et un site de clivage particulier, dit site de clivage furine, qui était absent du SARS-CoV-1 de 2003, et qui va fortement faciliter l'entrée du virus dans les cellules humaines, ce qui a expliqué en grande partie sa contagiosité accrue. Sans entrer dans les détails complexes, on peut retenir que des différences dans la structure du virus ont suffi à bouleverser son comportement épidémiologique et son impact sur la santé humaine. Au final, le SARS-CoV-2 est désormais reconnu comme le septième coronavirus pathogène pour l'homme. Il a rappelé à la communauté médicale qu'une infection virale respiratoire peut avoir des répercussions systémiques, en particulier cardiovasculaires, d'une ampleur insoupçonnés. C'est donc pourquoi comprendre ce virus est devenu aussi important pour les pneumologues que pour les cardiologues, mais aussi les médecins internistes, les fameux doctor house, les neurologues et bien d'autres spécialistes. Avant d'aller plus loin, prenons un instant pour comprendre un point essentiel, à savoir comment un virus se multiplie. Un virus, c'est très simple est très malin à la fois. C'est en fait une capsule qui transporte un plan de fabrication, que l'on appelle son génome, sous forme d'ADN ou d'ARN. Mais attention, contrairement aux bactéries, un virus ne sait pas se reproduire seul. Il a absolument besoin d'entrer dans une cellule pour détourner sa machinerie. Si vous ne le saviez pas, l'ADN, c'est comme la grande bibliothèque de nos gènes. L'ADN stocke toutes les recettes qui définissent notre corps. L'ARN, lui, c'est plutôt une photocopie d'une de ses recettes. Il va sortir de la bibliothèque pour aller donner les instructions à la cellule et fabriquer les protéines. Les virus ADN possèdent un génome qui est proche du nôtre. Une fois dans la cellule, leur ADN va passer dans le noyau et utiliser nos propres enzymes pour fabriquer des copies. Ils amènent leurs livres de recettes, qu'ils font donc recopier dans le noyau de la cellule. Et un exemple, ce sont les adénovirus, vous les avez certainement déjà rencontrés. C'est celui des épidémies de conjonctivite, de bronchite ou encore de gastroentérite. Ensuite, il y a les virus à ARN. Et eux, c'est un autre style. Ils amènent directement leur ARN, qui peut être lu comme une recette toute prête par la cellule. Pas besoin de passer par le noyau, la cellule va se mettre immédiatement à produire des protéines virales, ils apportent directement la photocopie prête à l'emploi. C'est le cas du virus de la grippe, mais aussi du SARS-CoV-2 responsable, donc du Covid. C'est justement ce mode de réplication ultra rapide qui explique aussi sa capacité de propagation massive à travers le monde. En résumé, un virus, c'est un... un passager clandestin qui va détourner la cellule pour en faire une usine à virus, qui vont alors pouvoir aller infecter d'autres cellules, jusqu'à ce que le gendarme du corps humain, à savoir le système immunitaire, vienne combattre l'ennemi et l'empêcher d'attaquer d'autres cellules plus encore. Maintenant, parlons de la structure du SARS-CoV-2, puisque c'est très intéressant, notamment pour les prochains épisodes. Le SARS-CoV-2, donc... est un tout petit virus à ARN. Il est entouré d'une fine enveloppe lipidique et mesure environ 100 nanomètres. Dit comme ça, ça veut rien dire. Et on va essayer de prendre une comparaison. 100 nanomètres, c'est environ 1000 fois plus petit qu'un cheveu humain. Autrement dit, si un cheveu faisait la tour Eiffel, eh bien le coronavirus serait haut comme une p***. petite voiture garée à côté. Ou encore, il faudrait 10 000 coronavirus alignés côte à côte pour faire l'épaisseur d'une feuille de papier. Son génome, ensuite, contient 30 000 bases et est code pour une quinzaine de protéines. Parmi elles, 4 protéines structurales majeures forment l'architecture du virus. Il y a la protéine Spike, S, qui est exposée en spicules à la surface Merci. et formant la fameuse couronne. Ensuite, la protéine de membrane M, ancrée dans l'enveloppe virale et qui participe à la forme du virus. La protéine enveloppe, dite E, qui est une petite protéine de l'enveloppe impliquée dans l'assemblage du virus. Et la protéine nucléocapside N, qui s'associe à l'ARN virale en formant un complexe à l'intérieur du virion. Cette structure, elle est typique des coronavirus. L'enveloppe du virus, c'est une bicouche lipidique dérivée de la cellule hôte, ce qui le rend aussi fragile dans l'environnement extérieur. Il est donc notamment sensible aux détergents, aux solvants, etc. Mais cela lui permet aussi de fusionner avec les membranes des cellules qu'il infecte de manière quasi parfaite. Maintenant que... Vous avez en tête ce à quoi ressemble notre ennemi, voyons comment il infecte les cellules du corps humain. Pour entrer dans une cellule, le coronavirus a besoin de deux choses. Une serrure, qui est donc le récepteur ACE2 pour enzyme de conversion de l'angiotensine de type 2, et retenez bien ce nom ACE2, c'est une enzyme essentielle à l'équilibre cardiovasculaire. Mais... Le virus détourne son rôle pour pénétrer dans nos cellules. Nous y reviendrons dans un épisode dédié. En tout cas, ACE2, ça n'a rien à voir avec le mélange de jus orange-carotte-citron. Ensuite, il lui faut un ciseau qui en fait sera une enzyme au nom un peu barbare, on l'a dit tout à l'heure, TMPRSS2, qui est présente sur certaines cellules du corps humain. Concrètement, la protéine Spike du virus agit comme une clé, mais elle est emballée dans du plastique pour faire simple. Et donc, l'enzyme TMPRSS2 va découper l'emballage, ce qui va donc libérer la clé, qui peut alors s'insérer dans ACE2 et ensuite ouvrir la porte de cette cellule. Une fois la cellule contaminée, Une fois la porte franchie, le virus libère son ARN, une sorte de copie simplifiée de l'ADN comme on a vu. Cet ARN pirate la cellule et va transformer sa machinerie en véritable usine à virus. En quelques heures, des milliers de nouvelles particules sont produites. La cellule meurt et les virus libérés vont infecter d'autres cellules. Ce qui rend le SARS-CoV-2 particulièrement contagieux. C'est cette capacité à se fixer très efficacement à ACE2, encore plus que le coronavirus du SRAS de 2003. Et la preuve que ce mécanisme est central, c'est que lorsqu'on bloque ACE2 ou TMPRSS2, en laboratoire notamment, eh bien le virus n'arrive plus à entrer. Et ces pistes ont été étudiées pour développer des traitements, mais sans succès clinique pour l'instant. En résumé, Le SARS-CoV-2 va se camoufler un peu comme un espion et utiliser sa protéine Spike comme un badge pour se faire accepter dans la cellule en se fixant sur le récepteur ACE2. Ensuite, il va fusionner sa membrane avec celle de la cellule pour injecter son ARN. Ce mécanisme d'entrée conditionne largement quel type de cellule le virus peut infecter car il dépend de la présence du récepteur ACE2 à leur surface. Et là, vous avez compris tous les enjeux de cette infection. ACE2 est présent dans de nombreux organes, le poumon évidemment, mais aussi les vaisseaux. Et c'est ce qui explique le polymorphisme de cette infection. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. Il est temps de résumer ce qu'il faut retenir sur les caractéristiques de ce virus qui ont des conséquences. sur le système cardiovasculaire que l'on abordera dans le prochain épisode. Le SARS-CoV-2, c'est un virus ARN de la famille des coronavirus. Il possède une structure particulière, notamment la protéine Spike, qui lui permet de pénétrer dans nos cellules en exploitant le récepteur ACE2. S'il cible en priorité les poumons en causant des pneumonies parfois graves, il a également la capacité d'interagir avec le système cardiovasculaire du fait de l'expression d'ACE2 dans le cœur et les vaisseaux. C'est ce que nous détaillerons ensemble dans le prochain épisode. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part. des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine. Prenez soin de votre cœur.

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🔴 Les bases du SARS-CoV-2 et son impact en cardiologie


🦠 Un virus respiratoire… qui touche aussi le cœur. Dans cet épisode, je vous explique simplement pourquoi le COVID-19 n’est pas seulement une maladie des poumons, mais une infection qui a profondément marqué la cardiologie.


🫀 Au programme de cet épisode :
1️⃣ Qu’est-ce qu’un coronavirus ❓
2️⃣ La structure du SARS-CoV-2 : protéine Spike 🔑, enveloppe 🧩, ARN viral 📜
3️⃣ Le rôle d’ACE2 🔒 et de l’enzyme TMPRSS2 ✂️ dans l’entrée du virus
4️⃣ Pourquoi ce virus a bouleversé notre compréhension des maladies infectieuses 🌍
5️⃣ En quoi il concerne aussi directement le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸


📚 Cet épisode inaugure une saga spéciale COVID et système cardio-vasculaire, destinée au grand public : pas de jargon 🤯, pas de traitement 💊 ni de vaccin 💉, mais une explication claire et pédagogique de la physiopathologie.


À qui s’adresse ce podcast ?
👉 Aux curieux de santé 🌱
👉 Aux étudiants 🎓
👉 Aux passionnés de médecine 🧠
👉 Et à toutes celles et ceux qui veulent mieux comprendre comment un virus respiratoire peut devenir une maladie systémique 🌐


🎙️ Je suis le Dr Grégoire Cauchois, cardiologue, et dans ce podcast En Plein Cœur, je partage avec vous l’univers fascinant du cœur ❤️ à travers des explications, des témoignages et des conseils pratiques.


💬 Posez vos questions en commentaire : j’en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode ✍️


🛑 Disclaimer :
- Ce contenu est informatif et basé sur les connaissances médicales validées. Il ne remplace en aucun cas une consultation médicale personnalisée.

- Pas de conflits d’intérêts à déclarer dans cet épisode 😉

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📌 Prochain épisode dans 15 jours : le rôle clé d’ACE2 dans l’équilibre cardiovasculaire et pourquoi le SARS-CoV-2 en a fait sa cible privilégiée.


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🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Hoffmann M. et al. Cell (2020). SARS-CoV-2 Cell Entry Depends on ACE2 and TMPRSS2
2️⃣ Coutard B. et al. Antiviral Research (2020). The spike glycoprotein of the new coronavirus 2019-nCoV contains a furin-like cleavage site absent in CoV of the same clade
3️⃣ Nishiga M. et al. Nature Reviews Cardiology (2020). COVID-19 and cardiovascular disease: from basic mechanisms to clinical perspectives
4️⃣ Varga Z. et al. The Lancet (2020). Endothelial cell infection and endotheliitis in COVID-19
5️⃣ Connors J.M., Levy J.H. Blood (2020). COVID-19 and its implications for thrombosis and anticoagulation
6️⃣ Xie Y. et al. Nature Medicine (2022). Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19
7️⃣ Hamming I. et al. J Pathol (2004). Tissue distribution of ACE2 protein, the functional receptor for SARS coronavirus


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un virus qui entre par les poumons et qui laisse son empreinte sur les artères. Voilà pourquoi le Covid-19 est aussi une histoire de cœur. Nous sommes en décembre 2019, un nouveau virus de la famille des coronavirus est identifié en Chine. Son nom, le SARS-CoV-2, responsable de la maladie dénommée Covid-19. En quelques semaines, ce virus se répand à l'échelle mondiale et provoque une épidémie sans précédent. La suite, vous la connaissez. Sauf qu'aujourd'hui, nous avons appris en quelque sorte à cohabiter avec ce virus. Les personnes les plus à risque de développer des formes graves de cette infection sont identifiées, les symptômes ressemblent aujourd'hui à une infection respiratoire peu spécifique, et pourtant, chaque organe semble une cible potentielle de ce virus. En tant que cardiologue, je rencontre un corps des patients à la phase aiguë de cette infection, mais aussi à la phase tardive, et vous pourrez entendre des termes comme « covid long » . Alors, pour mieux vous expliquer pourquoi les cardiologues ont été très mobilisés lors de cette pandémie et le sont toujours face à ce virus, j'ai pensé intéressant de vous proposer une saga « Infections au virus covid et atteintes du système cardiovasculaire » . Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi pour vous rappeler que les sujets abordés sont là à titre informatif et s'appuient sur les données validées de la science dans le but de vous aider à prendre davantage soin de votre santé. Ces informations ne sauraient se substituer à un conseil médical, par conséquent, en cas de doute, parlez-en avec votre médecin. Je précise aussi que je n'ai... aucun conflit d'intérêt avec les propos que je tiendrai dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. Regardez ça, vous êtes nombreux à visionner les épisodes et à oublier de vous abonner. Et vous pourriez manquer un sujet qui pourrait grandement aider votre cœur, alors abonnez-vous. Pour commencer, place à la minute, réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de Florence Foucrasse4046 sur un des épisodes consacrés au cholestérol. et que vous pouvez retrouver dans le lien de la vidéo par ici. Elle me dit Eh bien, tout d'abord, merci pour votre question. L'homocystéine, c'est un... petit acide aminé qui circule dans le sang. Normalement, il est recyclé grâce aux vitamines B et quand ce recyclage fonctionne mal, son taux augmente. On parle alors d'hyperhomocystéinémie. Cet excès d'homocystéine peut fragiliser la paroi des artères et favoriser de l'inflammation et la coagulation, ce qui augmente donc le risque cardiovasculaire. On peut donc le considérer comme un facteur de risque supplémentaire. Mais attention, les grandes études n'ont pas montré que donner de la vitamine B pour faire baisser l'homocystéine, notamment la vitamine B9, réduisait réellement les infarctus ou les AVC ischémiques. Et en pratique, on va corriger une éventuelle carence en vitamine, mais la prévention cardiovasculaire, elle repose surtout sur les piliers que vous connaissez déjà, une bonne alimentation, un profil tensionnel équilibré, de l'activité physique, l'arrêt du tabac, etc. Continuez à me poser vos questions et j'en choisirai une pour le prochain épisode, alors à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons parler des bases du virus responsable de la pandémie, le SARS-CoV-2, et surtout de pourquoi ce virus, souvent considéré comme un virus respiratoire, causant principalement des pneumonies, s'est révélée être une maladie complexe et multisystémique, affectant non seulement les poumons, mais aussi d'autres organes comme le cœur et les vaisseaux sanguins. On ne parlera aujourd'hui ni de vaccins, ni de traitements, ni de symptômes, mais uniquement de physiologie et de physiopathologie pour préparer justement les prochains épisodes. Alors, je vais commencer par vous donner les éléments clés que vous allez voir dans cet épisode. Tout d'abord, ce qu'est un coronavirus et pourquoi le Covid-19 a tout changé. Ensuite, la structure du SARS-CoV-2 avec sa fameuse protéine Spike, son enveloppe, son ARN et ce que cela implique. Le mécanisme d'entrée de ce virus dans nos cellules par la serrure ACE2 et l'ouvreur de porte TMT. IPRSS2, le nom est un peu barbare, et enfin une mise en perspective avec les autres coronavirus connus, le SARS-CoV-1 et le MERS, pour ne pas les citer, pour comprendre ce qui rend celui-ci unique. Vous verrez, c'est assez incroyable à quel point finalement un petit virus, aussi petit soit-il, est capable de semer la panique dans notre corps, et comment la science a réussi aussi à mieux le comprendre en un temps record, il faut le dire, grâce à des efforts colossaux et à une mobilisation internationale. Alors, si tout cela vous intéresse, je vous invite à écouter cet épisode très riche en informations. Allez, c'est parti, pas de jargon incompréhensible, je vais tâcher de vous donner du clair et du concret. Pour commencer, je vais vous... présenter la famille des coronavirus. Ils sont nombreux, parce que oui, le COVID-19 et d'ailleurs, personnellement, le COVID ou la COVID, j'ai toujours eu du mal à savoir ce qui sonnait le mieux aux oreilles, même si on devrait dire la COVID-19, ne m'en voulez pas si je dis le COVID. Donc, le COVID-19, ou plutôt le SARS-CoV-2, fait partie d'une grande famille de virus à ARN qui sont connus depuis les années... 60. Leur nom vient de l'aspect en forme de couronne que prennent certaines protéines à leur surface. Avant 2019, il y avait six coronavirus déjà capables d'infecter l'humain. Quatre d'entre eux circulaient de façon saisonnière et provoquaient de simples rhumes bénins, tandis que deux autres étaient responsables d'épidémies plus graves mais limitées dans le temps et dans l'espace. On en connaît deux majeurs, il y a Le SARS, S-A-R-S, en 2003, qui est l'agent du syndrome respiratoire aigu sévère, et le MERS, M-E-R-S, en 2012, qui était l'agent du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Ces deux derniers virus pouvaient causer des pneumonies sévères avec un taux de mortalité notable, mais, heureusement, leur transmission humaine était relativement contenue, donc pas trop de panique à ces moments-là. Sauf qu'en décembre 2019, l'apparition du SARS-CoV-2 a changé la donne. Ce virus, génétiquement proche du SARS-CoV-1 de 2003, possède des particularités qui lui ont conféré une transmissibilité beaucoup plus élevée. Il s'est propagé mondialement en quelques mois, provoquant la pandémie du Covid-19. Mais alors, que s'est-il passé pour que le SARS-CoV-2 change tout ? D'une part... Il se transmet aisément, y compris à partir de personnes asymptomatiques, ce qui rend alors son contrôle très difficile, parce que oui, cela aurait été plus simple que les personnes qui développent l'infection soient toutes symptomatiques, nous n'aurions eu qu'à isoler les cas et donc le réservoir aurait été contenu, mais non, ce virus est plus que sournois. D'autre part, il provoque une maladie au visage multiple. Bien qu'il s'agisse d'un virus respiratoire, on a vite découvert qu'il pouvait toucher de nombreux organes. Vous vous souvenez de ces gens qui perdaient l'odorat, d'autres qui avaient des troubles digestifs marqués au gré des mutations du virus ? Et bien voilà, pour la première fois, l'être humain était confronté à une infection d'une ampleur jamais connue et médiatisée. Et la raison de tout cela par rapport aux autres sous-familles de coronavirus, et bien c'est cette fameuse protéine Spike. Au niveau moléculaire, le SARS-CoV-2 présente dans sa protéine SS pour Spike, une protéine clé dont on parlera un peu plus tard, et un site de clivage particulier, dit site de clivage furine, qui était absent du SARS-CoV-1 de 2003, et qui va fortement faciliter l'entrée du virus dans les cellules humaines, ce qui a expliqué en grande partie sa contagiosité accrue. Sans entrer dans les détails complexes, on peut retenir que des différences dans la structure du virus ont suffi à bouleverser son comportement épidémiologique et son impact sur la santé humaine. Au final, le SARS-CoV-2 est désormais reconnu comme le septième coronavirus pathogène pour l'homme. Il a rappelé à la communauté médicale qu'une infection virale respiratoire peut avoir des répercussions systémiques, en particulier cardiovasculaires, d'une ampleur insoupçonnés. C'est donc pourquoi comprendre ce virus est devenu aussi important pour les pneumologues que pour les cardiologues, mais aussi les médecins internistes, les fameux doctor house, les neurologues et bien d'autres spécialistes. Avant d'aller plus loin, prenons un instant pour comprendre un point essentiel, à savoir comment un virus se multiplie. Un virus, c'est très simple est très malin à la fois. C'est en fait une capsule qui transporte un plan de fabrication, que l'on appelle son génome, sous forme d'ADN ou d'ARN. Mais attention, contrairement aux bactéries, un virus ne sait pas se reproduire seul. Il a absolument besoin d'entrer dans une cellule pour détourner sa machinerie. Si vous ne le saviez pas, l'ADN, c'est comme la grande bibliothèque de nos gènes. L'ADN stocke toutes les recettes qui définissent notre corps. L'ARN, lui, c'est plutôt une photocopie d'une de ses recettes. Il va sortir de la bibliothèque pour aller donner les instructions à la cellule et fabriquer les protéines. Les virus ADN possèdent un génome qui est proche du nôtre. Une fois dans la cellule, leur ADN va passer dans le noyau et utiliser nos propres enzymes pour fabriquer des copies. Ils amènent leurs livres de recettes, qu'ils font donc recopier dans le noyau de la cellule. Et un exemple, ce sont les adénovirus, vous les avez certainement déjà rencontrés. C'est celui des épidémies de conjonctivite, de bronchite ou encore de gastroentérite. Ensuite, il y a les virus à ARN. Et eux, c'est un autre style. Ils amènent directement leur ARN, qui peut être lu comme une recette toute prête par la cellule. Pas besoin de passer par le noyau, la cellule va se mettre immédiatement à produire des protéines virales, ils apportent directement la photocopie prête à l'emploi. C'est le cas du virus de la grippe, mais aussi du SARS-CoV-2 responsable, donc du Covid. C'est justement ce mode de réplication ultra rapide qui explique aussi sa capacité de propagation massive à travers le monde. En résumé, un virus, c'est un... un passager clandestin qui va détourner la cellule pour en faire une usine à virus, qui vont alors pouvoir aller infecter d'autres cellules, jusqu'à ce que le gendarme du corps humain, à savoir le système immunitaire, vienne combattre l'ennemi et l'empêcher d'attaquer d'autres cellules plus encore. Maintenant, parlons de la structure du SARS-CoV-2, puisque c'est très intéressant, notamment pour les prochains épisodes. Le SARS-CoV-2, donc... est un tout petit virus à ARN. Il est entouré d'une fine enveloppe lipidique et mesure environ 100 nanomètres. Dit comme ça, ça veut rien dire. Et on va essayer de prendre une comparaison. 100 nanomètres, c'est environ 1000 fois plus petit qu'un cheveu humain. Autrement dit, si un cheveu faisait la tour Eiffel, eh bien le coronavirus serait haut comme une p***. petite voiture garée à côté. Ou encore, il faudrait 10 000 coronavirus alignés côte à côte pour faire l'épaisseur d'une feuille de papier. Son génome, ensuite, contient 30 000 bases et est code pour une quinzaine de protéines. Parmi elles, 4 protéines structurales majeures forment l'architecture du virus. Il y a la protéine Spike, S, qui est exposée en spicules à la surface Merci. et formant la fameuse couronne. Ensuite, la protéine de membrane M, ancrée dans l'enveloppe virale et qui participe à la forme du virus. La protéine enveloppe, dite E, qui est une petite protéine de l'enveloppe impliquée dans l'assemblage du virus. Et la protéine nucléocapside N, qui s'associe à l'ARN virale en formant un complexe à l'intérieur du virion. Cette structure, elle est typique des coronavirus. L'enveloppe du virus, c'est une bicouche lipidique dérivée de la cellule hôte, ce qui le rend aussi fragile dans l'environnement extérieur. Il est donc notamment sensible aux détergents, aux solvants, etc. Mais cela lui permet aussi de fusionner avec les membranes des cellules qu'il infecte de manière quasi parfaite. Maintenant que... Vous avez en tête ce à quoi ressemble notre ennemi, voyons comment il infecte les cellules du corps humain. Pour entrer dans une cellule, le coronavirus a besoin de deux choses. Une serrure, qui est donc le récepteur ACE2 pour enzyme de conversion de l'angiotensine de type 2, et retenez bien ce nom ACE2, c'est une enzyme essentielle à l'équilibre cardiovasculaire. Mais... Le virus détourne son rôle pour pénétrer dans nos cellules. Nous y reviendrons dans un épisode dédié. En tout cas, ACE2, ça n'a rien à voir avec le mélange de jus orange-carotte-citron. Ensuite, il lui faut un ciseau qui en fait sera une enzyme au nom un peu barbare, on l'a dit tout à l'heure, TMPRSS2, qui est présente sur certaines cellules du corps humain. Concrètement, la protéine Spike du virus agit comme une clé, mais elle est emballée dans du plastique pour faire simple. Et donc, l'enzyme TMPRSS2 va découper l'emballage, ce qui va donc libérer la clé, qui peut alors s'insérer dans ACE2 et ensuite ouvrir la porte de cette cellule. Une fois la cellule contaminée, Une fois la porte franchie, le virus libère son ARN, une sorte de copie simplifiée de l'ADN comme on a vu. Cet ARN pirate la cellule et va transformer sa machinerie en véritable usine à virus. En quelques heures, des milliers de nouvelles particules sont produites. La cellule meurt et les virus libérés vont infecter d'autres cellules. Ce qui rend le SARS-CoV-2 particulièrement contagieux. C'est cette capacité à se fixer très efficacement à ACE2, encore plus que le coronavirus du SRAS de 2003. Et la preuve que ce mécanisme est central, c'est que lorsqu'on bloque ACE2 ou TMPRSS2, en laboratoire notamment, eh bien le virus n'arrive plus à entrer. Et ces pistes ont été étudiées pour développer des traitements, mais sans succès clinique pour l'instant. En résumé, Le SARS-CoV-2 va se camoufler un peu comme un espion et utiliser sa protéine Spike comme un badge pour se faire accepter dans la cellule en se fixant sur le récepteur ACE2. Ensuite, il va fusionner sa membrane avec celle de la cellule pour injecter son ARN. Ce mécanisme d'entrée conditionne largement quel type de cellule le virus peut infecter car il dépend de la présence du récepteur ACE2 à leur surface. Et là, vous avez compris tous les enjeux de cette infection. ACE2 est présent dans de nombreux organes, le poumon évidemment, mais aussi les vaisseaux. Et c'est ce qui explique le polymorphisme de cette infection. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. Il est temps de résumer ce qu'il faut retenir sur les caractéristiques de ce virus qui ont des conséquences. sur le système cardiovasculaire que l'on abordera dans le prochain épisode. Le SARS-CoV-2, c'est un virus ARN de la famille des coronavirus. Il possède une structure particulière, notamment la protéine Spike, qui lui permet de pénétrer dans nos cellules en exploitant le récepteur ACE2. S'il cible en priorité les poumons en causant des pneumonies parfois graves, il a également la capacité d'interagir avec le système cardiovasculaire du fait de l'expression d'ACE2 dans le cœur et les vaisseaux. C'est ce que nous détaillerons ensemble dans le prochain épisode. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part. des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine. Prenez soin de votre cœur.

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  • Chapitre 1

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Description

🔴 Les bases du SARS-CoV-2 et son impact en cardiologie


🦠 Un virus respiratoire… qui touche aussi le cœur. Dans cet épisode, je vous explique simplement pourquoi le COVID-19 n’est pas seulement une maladie des poumons, mais une infection qui a profondément marqué la cardiologie.


🫀 Au programme de cet épisode :
1️⃣ Qu’est-ce qu’un coronavirus ❓
2️⃣ La structure du SARS-CoV-2 : protéine Spike 🔑, enveloppe 🧩, ARN viral 📜
3️⃣ Le rôle d’ACE2 🔒 et de l’enzyme TMPRSS2 ✂️ dans l’entrée du virus
4️⃣ Pourquoi ce virus a bouleversé notre compréhension des maladies infectieuses 🌍
5️⃣ En quoi il concerne aussi directement le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸


📚 Cet épisode inaugure une saga spéciale COVID et système cardio-vasculaire, destinée au grand public : pas de jargon 🤯, pas de traitement 💊 ni de vaccin 💉, mais une explication claire et pédagogique de la physiopathologie.


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🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Hoffmann M. et al. Cell (2020). SARS-CoV-2 Cell Entry Depends on ACE2 and TMPRSS2
2️⃣ Coutard B. et al. Antiviral Research (2020). The spike glycoprotein of the new coronavirus 2019-nCoV contains a furin-like cleavage site absent in CoV of the same clade
3️⃣ Nishiga M. et al. Nature Reviews Cardiology (2020). COVID-19 and cardiovascular disease: from basic mechanisms to clinical perspectives
4️⃣ Varga Z. et al. The Lancet (2020). Endothelial cell infection and endotheliitis in COVID-19
5️⃣ Connors J.M., Levy J.H. Blood (2020). COVID-19 and its implications for thrombosis and anticoagulation
6️⃣ Xie Y. et al. Nature Medicine (2022). Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19
7️⃣ Hamming I. et al. J Pathol (2004). Tissue distribution of ACE2 protein, the functional receptor for SARS coronavirus


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Transcription

  • Speaker #0

    Un virus qui entre par les poumons et qui laisse son empreinte sur les artères. Voilà pourquoi le Covid-19 est aussi une histoire de cœur. Nous sommes en décembre 2019, un nouveau virus de la famille des coronavirus est identifié en Chine. Son nom, le SARS-CoV-2, responsable de la maladie dénommée Covid-19. En quelques semaines, ce virus se répand à l'échelle mondiale et provoque une épidémie sans précédent. La suite, vous la connaissez. Sauf qu'aujourd'hui, nous avons appris en quelque sorte à cohabiter avec ce virus. Les personnes les plus à risque de développer des formes graves de cette infection sont identifiées, les symptômes ressemblent aujourd'hui à une infection respiratoire peu spécifique, et pourtant, chaque organe semble une cible potentielle de ce virus. En tant que cardiologue, je rencontre un corps des patients à la phase aiguë de cette infection, mais aussi à la phase tardive, et vous pourrez entendre des termes comme « covid long » . Alors, pour mieux vous expliquer pourquoi les cardiologues ont été très mobilisés lors de cette pandémie et le sont toujours face à ce virus, j'ai pensé intéressant de vous proposer une saga « Infections au virus covid et atteintes du système cardiovasculaire » . Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi pour vous rappeler que les sujets abordés sont là à titre informatif et s'appuient sur les données validées de la science dans le but de vous aider à prendre davantage soin de votre santé. Ces informations ne sauraient se substituer à un conseil médical, par conséquent, en cas de doute, parlez-en avec votre médecin. Je précise aussi que je n'ai... aucun conflit d'intérêt avec les propos que je tiendrai dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. Regardez ça, vous êtes nombreux à visionner les épisodes et à oublier de vous abonner. Et vous pourriez manquer un sujet qui pourrait grandement aider votre cœur, alors abonnez-vous. Pour commencer, place à la minute, réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de Florence Foucrasse4046 sur un des épisodes consacrés au cholestérol. et que vous pouvez retrouver dans le lien de la vidéo par ici. Elle me dit Eh bien, tout d'abord, merci pour votre question. L'homocystéine, c'est un... petit acide aminé qui circule dans le sang. Normalement, il est recyclé grâce aux vitamines B et quand ce recyclage fonctionne mal, son taux augmente. On parle alors d'hyperhomocystéinémie. Cet excès d'homocystéine peut fragiliser la paroi des artères et favoriser de l'inflammation et la coagulation, ce qui augmente donc le risque cardiovasculaire. On peut donc le considérer comme un facteur de risque supplémentaire. Mais attention, les grandes études n'ont pas montré que donner de la vitamine B pour faire baisser l'homocystéine, notamment la vitamine B9, réduisait réellement les infarctus ou les AVC ischémiques. Et en pratique, on va corriger une éventuelle carence en vitamine, mais la prévention cardiovasculaire, elle repose surtout sur les piliers que vous connaissez déjà, une bonne alimentation, un profil tensionnel équilibré, de l'activité physique, l'arrêt du tabac, etc. Continuez à me poser vos questions et j'en choisirai une pour le prochain épisode, alors à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons parler des bases du virus responsable de la pandémie, le SARS-CoV-2, et surtout de pourquoi ce virus, souvent considéré comme un virus respiratoire, causant principalement des pneumonies, s'est révélée être une maladie complexe et multisystémique, affectant non seulement les poumons, mais aussi d'autres organes comme le cœur et les vaisseaux sanguins. On ne parlera aujourd'hui ni de vaccins, ni de traitements, ni de symptômes, mais uniquement de physiologie et de physiopathologie pour préparer justement les prochains épisodes. Alors, je vais commencer par vous donner les éléments clés que vous allez voir dans cet épisode. Tout d'abord, ce qu'est un coronavirus et pourquoi le Covid-19 a tout changé. Ensuite, la structure du SARS-CoV-2 avec sa fameuse protéine Spike, son enveloppe, son ARN et ce que cela implique. Le mécanisme d'entrée de ce virus dans nos cellules par la serrure ACE2 et l'ouvreur de porte TMT. IPRSS2, le nom est un peu barbare, et enfin une mise en perspective avec les autres coronavirus connus, le SARS-CoV-1 et le MERS, pour ne pas les citer, pour comprendre ce qui rend celui-ci unique. Vous verrez, c'est assez incroyable à quel point finalement un petit virus, aussi petit soit-il, est capable de semer la panique dans notre corps, et comment la science a réussi aussi à mieux le comprendre en un temps record, il faut le dire, grâce à des efforts colossaux et à une mobilisation internationale. Alors, si tout cela vous intéresse, je vous invite à écouter cet épisode très riche en informations. Allez, c'est parti, pas de jargon incompréhensible, je vais tâcher de vous donner du clair et du concret. Pour commencer, je vais vous... présenter la famille des coronavirus. Ils sont nombreux, parce que oui, le COVID-19 et d'ailleurs, personnellement, le COVID ou la COVID, j'ai toujours eu du mal à savoir ce qui sonnait le mieux aux oreilles, même si on devrait dire la COVID-19, ne m'en voulez pas si je dis le COVID. Donc, le COVID-19, ou plutôt le SARS-CoV-2, fait partie d'une grande famille de virus à ARN qui sont connus depuis les années... 60. Leur nom vient de l'aspect en forme de couronne que prennent certaines protéines à leur surface. Avant 2019, il y avait six coronavirus déjà capables d'infecter l'humain. Quatre d'entre eux circulaient de façon saisonnière et provoquaient de simples rhumes bénins, tandis que deux autres étaient responsables d'épidémies plus graves mais limitées dans le temps et dans l'espace. On en connaît deux majeurs, il y a Le SARS, S-A-R-S, en 2003, qui est l'agent du syndrome respiratoire aigu sévère, et le MERS, M-E-R-S, en 2012, qui était l'agent du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Ces deux derniers virus pouvaient causer des pneumonies sévères avec un taux de mortalité notable, mais, heureusement, leur transmission humaine était relativement contenue, donc pas trop de panique à ces moments-là. Sauf qu'en décembre 2019, l'apparition du SARS-CoV-2 a changé la donne. Ce virus, génétiquement proche du SARS-CoV-1 de 2003, possède des particularités qui lui ont conféré une transmissibilité beaucoup plus élevée. Il s'est propagé mondialement en quelques mois, provoquant la pandémie du Covid-19. Mais alors, que s'est-il passé pour que le SARS-CoV-2 change tout ? D'une part... Il se transmet aisément, y compris à partir de personnes asymptomatiques, ce qui rend alors son contrôle très difficile, parce que oui, cela aurait été plus simple que les personnes qui développent l'infection soient toutes symptomatiques, nous n'aurions eu qu'à isoler les cas et donc le réservoir aurait été contenu, mais non, ce virus est plus que sournois. D'autre part, il provoque une maladie au visage multiple. Bien qu'il s'agisse d'un virus respiratoire, on a vite découvert qu'il pouvait toucher de nombreux organes. Vous vous souvenez de ces gens qui perdaient l'odorat, d'autres qui avaient des troubles digestifs marqués au gré des mutations du virus ? Et bien voilà, pour la première fois, l'être humain était confronté à une infection d'une ampleur jamais connue et médiatisée. Et la raison de tout cela par rapport aux autres sous-familles de coronavirus, et bien c'est cette fameuse protéine Spike. Au niveau moléculaire, le SARS-CoV-2 présente dans sa protéine SS pour Spike, une protéine clé dont on parlera un peu plus tard, et un site de clivage particulier, dit site de clivage furine, qui était absent du SARS-CoV-1 de 2003, et qui va fortement faciliter l'entrée du virus dans les cellules humaines, ce qui a expliqué en grande partie sa contagiosité accrue. Sans entrer dans les détails complexes, on peut retenir que des différences dans la structure du virus ont suffi à bouleverser son comportement épidémiologique et son impact sur la santé humaine. Au final, le SARS-CoV-2 est désormais reconnu comme le septième coronavirus pathogène pour l'homme. Il a rappelé à la communauté médicale qu'une infection virale respiratoire peut avoir des répercussions systémiques, en particulier cardiovasculaires, d'une ampleur insoupçonnés. C'est donc pourquoi comprendre ce virus est devenu aussi important pour les pneumologues que pour les cardiologues, mais aussi les médecins internistes, les fameux doctor house, les neurologues et bien d'autres spécialistes. Avant d'aller plus loin, prenons un instant pour comprendre un point essentiel, à savoir comment un virus se multiplie. Un virus, c'est très simple est très malin à la fois. C'est en fait une capsule qui transporte un plan de fabrication, que l'on appelle son génome, sous forme d'ADN ou d'ARN. Mais attention, contrairement aux bactéries, un virus ne sait pas se reproduire seul. Il a absolument besoin d'entrer dans une cellule pour détourner sa machinerie. Si vous ne le saviez pas, l'ADN, c'est comme la grande bibliothèque de nos gènes. L'ADN stocke toutes les recettes qui définissent notre corps. L'ARN, lui, c'est plutôt une photocopie d'une de ses recettes. Il va sortir de la bibliothèque pour aller donner les instructions à la cellule et fabriquer les protéines. Les virus ADN possèdent un génome qui est proche du nôtre. Une fois dans la cellule, leur ADN va passer dans le noyau et utiliser nos propres enzymes pour fabriquer des copies. Ils amènent leurs livres de recettes, qu'ils font donc recopier dans le noyau de la cellule. Et un exemple, ce sont les adénovirus, vous les avez certainement déjà rencontrés. C'est celui des épidémies de conjonctivite, de bronchite ou encore de gastroentérite. Ensuite, il y a les virus à ARN. Et eux, c'est un autre style. Ils amènent directement leur ARN, qui peut être lu comme une recette toute prête par la cellule. Pas besoin de passer par le noyau, la cellule va se mettre immédiatement à produire des protéines virales, ils apportent directement la photocopie prête à l'emploi. C'est le cas du virus de la grippe, mais aussi du SARS-CoV-2 responsable, donc du Covid. C'est justement ce mode de réplication ultra rapide qui explique aussi sa capacité de propagation massive à travers le monde. En résumé, un virus, c'est un... un passager clandestin qui va détourner la cellule pour en faire une usine à virus, qui vont alors pouvoir aller infecter d'autres cellules, jusqu'à ce que le gendarme du corps humain, à savoir le système immunitaire, vienne combattre l'ennemi et l'empêcher d'attaquer d'autres cellules plus encore. Maintenant, parlons de la structure du SARS-CoV-2, puisque c'est très intéressant, notamment pour les prochains épisodes. Le SARS-CoV-2, donc... est un tout petit virus à ARN. Il est entouré d'une fine enveloppe lipidique et mesure environ 100 nanomètres. Dit comme ça, ça veut rien dire. Et on va essayer de prendre une comparaison. 100 nanomètres, c'est environ 1000 fois plus petit qu'un cheveu humain. Autrement dit, si un cheveu faisait la tour Eiffel, eh bien le coronavirus serait haut comme une p***. petite voiture garée à côté. Ou encore, il faudrait 10 000 coronavirus alignés côte à côte pour faire l'épaisseur d'une feuille de papier. Son génome, ensuite, contient 30 000 bases et est code pour une quinzaine de protéines. Parmi elles, 4 protéines structurales majeures forment l'architecture du virus. Il y a la protéine Spike, S, qui est exposée en spicules à la surface Merci. et formant la fameuse couronne. Ensuite, la protéine de membrane M, ancrée dans l'enveloppe virale et qui participe à la forme du virus. La protéine enveloppe, dite E, qui est une petite protéine de l'enveloppe impliquée dans l'assemblage du virus. Et la protéine nucléocapside N, qui s'associe à l'ARN virale en formant un complexe à l'intérieur du virion. Cette structure, elle est typique des coronavirus. L'enveloppe du virus, c'est une bicouche lipidique dérivée de la cellule hôte, ce qui le rend aussi fragile dans l'environnement extérieur. Il est donc notamment sensible aux détergents, aux solvants, etc. Mais cela lui permet aussi de fusionner avec les membranes des cellules qu'il infecte de manière quasi parfaite. Maintenant que... Vous avez en tête ce à quoi ressemble notre ennemi, voyons comment il infecte les cellules du corps humain. Pour entrer dans une cellule, le coronavirus a besoin de deux choses. Une serrure, qui est donc le récepteur ACE2 pour enzyme de conversion de l'angiotensine de type 2, et retenez bien ce nom ACE2, c'est une enzyme essentielle à l'équilibre cardiovasculaire. Mais... Le virus détourne son rôle pour pénétrer dans nos cellules. Nous y reviendrons dans un épisode dédié. En tout cas, ACE2, ça n'a rien à voir avec le mélange de jus orange-carotte-citron. Ensuite, il lui faut un ciseau qui en fait sera une enzyme au nom un peu barbare, on l'a dit tout à l'heure, TMPRSS2, qui est présente sur certaines cellules du corps humain. Concrètement, la protéine Spike du virus agit comme une clé, mais elle est emballée dans du plastique pour faire simple. Et donc, l'enzyme TMPRSS2 va découper l'emballage, ce qui va donc libérer la clé, qui peut alors s'insérer dans ACE2 et ensuite ouvrir la porte de cette cellule. Une fois la cellule contaminée, Une fois la porte franchie, le virus libère son ARN, une sorte de copie simplifiée de l'ADN comme on a vu. Cet ARN pirate la cellule et va transformer sa machinerie en véritable usine à virus. En quelques heures, des milliers de nouvelles particules sont produites. La cellule meurt et les virus libérés vont infecter d'autres cellules. Ce qui rend le SARS-CoV-2 particulièrement contagieux. C'est cette capacité à se fixer très efficacement à ACE2, encore plus que le coronavirus du SRAS de 2003. Et la preuve que ce mécanisme est central, c'est que lorsqu'on bloque ACE2 ou TMPRSS2, en laboratoire notamment, eh bien le virus n'arrive plus à entrer. Et ces pistes ont été étudiées pour développer des traitements, mais sans succès clinique pour l'instant. En résumé, Le SARS-CoV-2 va se camoufler un peu comme un espion et utiliser sa protéine Spike comme un badge pour se faire accepter dans la cellule en se fixant sur le récepteur ACE2. Ensuite, il va fusionner sa membrane avec celle de la cellule pour injecter son ARN. Ce mécanisme d'entrée conditionne largement quel type de cellule le virus peut infecter car il dépend de la présence du récepteur ACE2 à leur surface. Et là, vous avez compris tous les enjeux de cette infection. ACE2 est présent dans de nombreux organes, le poumon évidemment, mais aussi les vaisseaux. Et c'est ce qui explique le polymorphisme de cette infection. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. Il est temps de résumer ce qu'il faut retenir sur les caractéristiques de ce virus qui ont des conséquences. sur le système cardiovasculaire que l'on abordera dans le prochain épisode. Le SARS-CoV-2, c'est un virus ARN de la famille des coronavirus. Il possède une structure particulière, notamment la protéine Spike, qui lui permet de pénétrer dans nos cellules en exploitant le récepteur ACE2. S'il cible en priorité les poumons en causant des pneumonies parfois graves, il a également la capacité d'interagir avec le système cardiovasculaire du fait de l'expression d'ACE2 dans le cœur et les vaisseaux. C'est ce que nous détaillerons ensemble dans le prochain épisode. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part. des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine. Prenez soin de votre cœur.

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  • Chapitre 1

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