Speaker #0Bienvenue dans Enquête d'Endurance, le journal d'un sportif amateur en quête de profondeur, d'effort et de longue distance. Ici, je vous partage ma progression, mes doutes, mes réussites et tout ce que l'endurance m'apprend sur le corps, le mental et la discipline. Chaque semaine, je documente mon chemin, pas à pas, pour devenir un athlète plus complet et un humain plus solide. Bienvenue dans cette quête. Aujourd'hui, j'ai envie de parler d'un sujet qui me passionne depuis que je suis gamin, les élites, à savoir les sportifs professionnels, ceux qui repoussent les limites du corps humain dans les grands tours, les Jeux Olympiques, les Coupes du Monde, les classiques. Et ce qui est fou, c'est que même en étant amateur, on peut vivre une petite partie de leur monde, savoir qu'on peut rouler, courir, nager avec les mêmes outils, les mêmes vélos, les mêmes compteurs, la même nutrition, sur les mêmes routes. et parfois même dans les mêmes épreuves populaires que les professionnels. Alors, pas pour jouer à être pro, mais pour ressentir à notre échelle une fraction de ce qu'ils vivent, et parfois, c'est largement suffisant pour vibrer de notre côté. Et c'est justement ça que j'ai envie de vous raconter aujourd'hui, comment en tant qu'amateur, on peut toucher du doigt l'univers des pros, tout en gardant la liberté, le plaisir et l'insouciance d'un amateur. De manière générale, j'ai toujours été passionné de sport, alors j'étais... Pas sportif, mais j'adorais regarder les pros. Je pouvais passer des heures devant la télé à suivre du foot, la Champions League, les Euros, la Coupe du Monde, du handball, du basket, du rugby pendant le tournoi de destination. Et puis quand arrivaient les Jeux Olympiques, c'était terminé. Trois semaines où je regardais absolument tout. L'athlée, la natation, mais aussi des épreuves que personne ne regarde d'habitude comme le tir à l'arc, le tennis de table. Et puis ça ne s'arrêtait pas aux Jeux d'été parce que... Je regardais les jeux d'hiver avec du hockey sur glace, du patinage, même du curling. J'étais fasciné et je suis encore fasciné par le monde du sport, par le niveau d'exigence, par les émotions et par les histoires qui se cachent derrière chaque performance. Mais ceux qui me faisaient le plus rêver quand j'étais gosse, c'était les cyclistes. Le Tour de France, les classiques Ardennaises, Flandriennes, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège. Je trouvais ça vraiment grandiose. Je revois encore... les coureurs grimpaient l'Alpe d'Huez, le col du Galibier, le col de la Madeleine, le Tourmalet, et je me disais, comment c'est possible ? Comment un humain peut faire ça ? Même si avec l'horcule, il y a certaines époques qui ont été marquées par le lopage, de mon côté, ça n'a pas abîmé ma passion. Parce que ce qui me touchait, ce n'était pas seulement les performances d'un sportif en question, c'était tout ce que les routes et tout ce que ces routes représentaient, des années d'histoire, des drames, des victoires. des attaques mythiques, la difficulté de grimper ces cols, parce que pour moi, les montées, participer à une étape, prendre un départ d'un triathlon, c'était réservé à une élite, un autre monde, et jamais, mais vraiment jamais, j'aurais imaginé vivre ne serait-ce qu'un morceau de ce que je voyais à la télé. Et pourtant aujourd'hui, il m'arrive de ressentir exactement cette émotion, quand je vais grimper des cols mythiques du Tour, quand je vais participer à des cyclos sportives, quand j'ai pris le départ de l'étape... du Tour Femmes en 2025 ou quand je me prépare pour l'étape du Tour Hommes en 2026, qui va être l'étape en plus de ça la plus difficile de la prochaine édition du Tour de France. Bientôt dans le triathlon, je vais rentrer sur le circuit Ironman, sur un format 70.3, là où s'alignent certains des meilleurs triathlètes du monde. C'est assez fou de dire ça, mais j'ai l'impression d'accomplir le rêve d'un gosse, de goûter à ce monde-là à ma manière, de vivre une fraction de ce que vivent les pros au quotidien. mais à mon rythme, donc sans certaines pressions extérieures, mais avec la même passion. Et c'est là que j'ai compris un truc essentiel. N'importe quel amateur peut y arriver, pas dans l'objectif de devenir pro, mais juste pour ressentir ses sensations, pour vibrer sur les mêmes routes, les mêmes épreuves, vivre les mêmes émotions. Et pour ça, il y a juste une condition, c'est de se lancer, s'entraîner et surtout de rêver assez grand. Je pense que... Mon vrai moment où je me suis dit là, je vis un truc que vivent les pros, c'était en montagne, à l'été 2025. J'étais en vacances dans les Pyrénées où je m'étais préparé une première trace. Alors le col des Bordères pour commencer, c'est un petit col, mais qui est quand même assez difficile. C'est un col de catégorie 2 sur le tour, puis le col du Soulor, qui est en catégorie 1, puis le col d'Aubisque qui est hors catégorie. Alors de ce versant là, il n'est pas hors catégorie, mais l'enchaînement Soulor-Aubisque. donne un challenge bien assez difficile. Et avec ces paysages incroyables, ce cirque de montagne qui est juste à couper le souffle. Et ce qui rendait l'expérience encore plus folle, c'est que quelques jours juste avant, il y a le Tour de France qui a été passé exactement par là. L'étape, elle avait enchaîné d'ailleurs Bordère. Sous l'or, puis au Takam. Les pros venaient juste de laisser leur empreinte sur ces routes. Et moi, j'étais là quelques jours après, dans les mêmes virages, sur le même asphalte, avec les mêmes panneaux indiquant le col mythique du Tour de France, sous l'or, dans tant de kilomètres. Et au sol, il y avait encore les inscriptions, tous les encouragements avec les noms des coureurs écrits à la peinture, par tous les supporters quelques jours plus tôt. avec des inscriptions pour l'enfant du pays, Benoît Armiraille, mais aussi pour tous les favoris, que ce soit du Pogacar, du Vingegaard, pour les Français, Lénie Martinez qui avait le maillot blanc à poire rouge, Kevin Vauclin qui avait été un grand artisan de la première semaine. Et donc c'était assez magique de rouler en voyant tous ces noms inscrits au sol. Le lendemain, j'ai monté le Tourmalet avec le col d'Aspin, puis je remonte au Tourmalet par la Mongie, donc une sacrée trace, assez costaud. avec plus de 3000 mètres de dénivelé. Plus tard dans la semaine, je vais monter au Takam, et puis en plus, ce jour-là, il y avait un festival qui a toujours lieu une semaine après le passage du Tour de France dans les Pyrénées, qui s'appelle Seaclentrip, qui permet de monter ces cols-là sur des routes fermées. Donc pas de voiture. On n'est pas gêné par la circulation, par les pots d'échappement. On a vraiment une route privatisée, comme pour les professionnels. Et le dernier jour, j'ai monté l'Uzardiden, cette fameuse ascension où Lance Armstrong était tombé peu avant remonte Sylvain Chavanel en lui mettant une tape dans le dos. Et puis, bien sûr, en allumant le scooter derrière pour le doubler, parce qu'on sait à quel point il était propre. Mais tous ces noms de col qu'on a entendu toute notre vie à la télé, ces lieux où sont joués des étapes historiques, parfois même des tours entiers. J'en ai monté quelques uns et là, tu te rends compte que tu es en train de pédaler sur des routes de géants. Evidemment, on ne montre pas ça et. Moi, personnellement, je ne m'en demande pas ça au même braquet que les pros, loin de là. Mais la sensation, cette sensation de vivre un morceau de leur univers, elle, elle est bien réelle. On sent le pourcentage, on sent la pente dans les jambes. On sent le vent, le froid, parfois le brouillard, parce que cette semaine-là, j'ai eu toutes les météos possibles. Du grand soleil dans l'Obisque, au vent dans le Tourmalet, à la pluie et le brouillard épais dans Aspin et Luzardiden, l'imprévu total de la montagne. Et ça aussi, ça fait partie de la magie. C'est pas comme à la maison à Angers où on se dit, il fait pas beau, on va sur le home trainer. Non, là, on est sur place, on se déplace quel que soit le temps. Et puis, il y a l'arrivée, à la fin, au sommet. On voit le panneau, on prend la petite photo obligatoire, on regarde autour de soi. Et là, on se dit, et on est plusieurs à se le dire, on s'est dit, c'est bon, on l'a fait. À ce moment précis, pour moi, c'est pas simplement du sport, c'est un accomplissement. un rêve de gosse qui prend vie. Ces cols-là, ces grands cols mythiques, c'est des émotions que j'oublierai jamais. Et c'est là que j'ai compris que ces routes-là, ces cols mythiques, ils ne sont pas réservés à une élite, ils sont accessibles à tous ceux qui osent s'y attaquer. Et ce jour-là, j'ai vraiment eu l'impression de vivre un fragment du monde professionnel, à ma manière, mais avec la même intensité émotionnelle, et peut-être encore plus grande, parce qu'eux, est-ce qu'ils se rendent vraiment compte ? ils ont un enchaînement, un menu. gargantues pendant plusieurs semaines. Et nous, quand on les grimpe, on les grimpe col par col, sans forcément se dire que c'est le 19e col de la semaine, ou le 35e à la fin. Chaque col, on le savoure avec une intensité. Et chaque arrivée au sommet, c'est un peu notre arrivée d'une étape. Alors cet été, une semaine après mes aventures pyrénéennes, j'ai participé à l'étape du Tour Femme, entre Chambéry et le col de la Madeleine. Là, je suis clairement entré dans un autre monde. Dans les Pyrénées, quelques jours avant, c'était moi avec moi-même. Mes routes, mes choix, mes cols, mes émotions. J'avais préparé ma trace sur mon garmine, mais au final, je passe un peu par où je veux. Mais là, à l'étape du Tour, j'ai eu la sensation de participer à quelque chose de grand. Déjà dès la veille, on sent que ce n'est pas une petite sortie classique entre copains. On va au village des Pins, on récupère son dossard, on voit toute l'effervescence autour de l'événement. On sent que la ville entière vibre. Elle vibre autour de cette étape amateur, mais elle vibre aussi autour de l'étape reine, de l'étape des femmes, où allait jouer le Tour de France en plus de ça ce jour-là. Et ça déjà, ça met dans une ambiance très particulière. Ce qui était fou aussi, c'est que nous les amateurs, on partait le matin. et que les coureuses pro du Tour de France Femmes empruntaient exactement les mêmes routes quelques heures plus tard. Donc en gros, on leur ouvrait la route. On roulait littéralement sur l'étape qu'elles allaient courir, sur leur décor, leur route, leur parcours, que des millions de téléspectateurs allaient pouvoir suivre à la télé l'après-midi même. Ça, c'est un truc qu'on vit nulle part ailleurs, même pas sur l'étape homme, parce que l'étape du tour homme, elle se court 3-4 jours avant que les professionnels passent. Là, c'était le jour même, donc il y avait une effervescence encore plus grande, tout simplement parce que les supporters qui étaient au bord de la route, ils étaient là pour les voir l'après-midi même, donc ça a drainé un grand nombre de monde et certaines ambiances particulières autour de la route et tout au long du parcours. Alors il y avait une fermeture totale de la route, 7000 participants et participantes, un public partout, l'habillage officiel du tour avec les barrières Leclerc, Skoda, qui représentent tous les maillots distinctifs, des bénévoles qui étaient juste incroyables, on a notre prénom sur notre dossard et du coup les gens nous encourageaient comme si on était des stars à chaque passage. Pendant quelques heures on n'est plus un amateur, ou du moins on est plus qu'un amateur, on est coureur. au milieu d'un grand tour. C'est impossible à décrire, mais l'énergie est énorme. L'étape faisait 117 km, avec plus de 3500 m de dénivelle positive, donc un bon chantier. Trois cols, dont celui de la Madeleine pour terminer, avec une arrivée à presque 2000 m d'altitude, 1993 m. Un col hors catégorie par la vieille route, la montée la plus dure du versant en partant de la chambre. Honnêtement, j'ai pris un plaisir fou durant 100 km. À partir du centième, donc au pied du col de la Madeleine, l'expérience a un peu changé de nature parce que la montagne est imprévisible. Et là, on a eu directement la pluie, le vent, le froid. On était en plein été, mais au sommet, on a eu 10 degrés, trempé jusqu'aux os, une souffrance particulière que je n'avais jamais vraiment vécue sur un vélo. Ce type de souffrance qui te fait vraiment douter. qui te remet à ta place, mais honnêtement qui te transforme. Et j'ai vraiment joué le jeu pro jusqu'au bout. J'avais préparé mon pacing, les pourcentages, kilomètre par kilomètre, collé à mon guidon pour me rendre compte où est-ce que j'en étais. Dans chaque call, je gérais mes watts, je connaissais ma stratégie. Même ChatGPT m'avait prédit un temps estimé, 5h45. Au final, je fais 5h58 en comptant mes arrêts au ravito. Donc j'étais vraiment dedans à fond. Mais malgré la préparation, dans la Madeleine, il s'est passé 2000 trucs dans ma tête. Des doutes, des moments d'euphorie, de dépassement, mais autant dire que les 5 derniers kilomètres, ils étaient vraiment difficiles, les conditions étaient vraiment excécrables. Heureusement, il y avait cette sensation de communion incroyable avec le public. certains criaient des encouragements depuis leur caravane avec des punchlines improbables, ils s'étaient déguisés, franchement ça m'a porté ça t'aide à repartir quand tu es dans le dur et puis il y a eu ce moment au sommet, ce moment où tu vois le panneau arriver dans un kilomètre, on voit les panneaux Leclerc avec 800 mètres, 500 mètres et là tu arrives à l'arrivée sous l'arche officielle de l'arrivée d'une étape du tour Et tu réalises que tu viens de cocher la madeleine en course, dans des conditions presque extrêmes, bien plus extrêmes que ça, mais dans des conditions pas faciles, durant une étape officielle du tour. À ce moment-là, je n'avais pas l'impression d'avoir fait du sport. J'avais plus l'impression d'avoir vécu une aventure. Et je pense que c'est ça l'étape du tour. Au final, c'est un concentré d'émotions, des paysages de dingue, du dépassement de soi, de la souffrance forcément, de la joie. durant parfois et puis surtout à l'arrivée, la sensation de toucher un univers qui semblait inaccessible quelques mois auparavant de mon côté. C'était d'autant plus symbolique que c'était la première édition de l'étape du Tour Femmes. Il y avait en plus de ça 25% de femmes au départ donc bien plus que sur l'étape du Tour Hommes. Honnêtement il y en a certaines qui m'ont mis des grosses piles donc ça fait plaisir de voir une telle dynamique dans notre sport et de voir qu'il y a de plus en plus de femmes qui embrassent le cyclisme. et qui s'aligne sur ce type de course et j'espère retrouver de nombreuses femmes également sur l'étape du Tour en 2026. Quand je regarde la photo de l'arrivée, je l'ai postée il y a peu sur mon compte Instagram Romain Endurance, là tu vois la difficulté de mon visage, la souffrance. Quand je revois cette photo, je ressens exactement ce que j'ai ressenti à l'arrivée. J'ai vécu un moment de Tour de France à ma manière, à mon rythme, avec des émotions presque aussi fortes. que les pros, j'ai l'impression, du moins, moi en tout cas, je me suis senti comme étant un pro ce jour-là. Mais on se rend compte de la difficulté du métier, de l'enchaînement. qui demandent une préparation de dingue parce que c'est une étape parmi tant d'autres, alors que nous, c'est notre étape. Il y a un truc qui t'ancre vraiment dans la réalité de l'abatteur, c'est quand tu finis l'étape. Parce que tu as vécu l'ascension, vécu les 117 kilomètres, mais les pros, quand ils terminent, eux, ils ont du monde pour s'occuper d'eux. Nous, quand on finit l'étape, il n'y a pas de staff. Il n'y a pas le bus climatisé ou chauffé, il n'y a pas le mécano qui vient prendre ton vélo, il n'y a pas de soigneur avec la petite serviette chaude, les massages, etc. Il n'y a que toi et ta propre logistique. Alors moi j'avais mon épouse qui s'est tapée la route depuis notre location le matin à 4h et quelques, donc 30 minutes de trajet le matin pour m'amener, 40 minutes qui étaient prévues le midi pour venir me chercher, sauf qu'avec les bouchons ça s'est transformé en une demi-journée. Donc le stress complet pour elle. Donc peu dans que moi j'arrivais en mode zombie au sommet. Elle a géré tout le backstage et honnêtement, de manière très agréable. Et là, tu réalises que tu vis un morceau du monde pro, mais tu restes quand même un amateur avec tout ce que ça implique. Alors forcément, ça rentre en compte dans le choix des prochaines courses. Et d'ailleurs, dans les courses auxquelles je vais participer en 2026, j'ai la chance d'avoir un départ qui se situe tout proche ou à l'arrivée. Ce qui fait qu'en termes de logistique, c'est beaucoup plus simple. Alors, il y a vivre un événement ponctuel comme un pro, et puis il y a intégrer une rigueur de pro dans son quotidien. Pour moi, c'est deux choses différentes. Parce que, oui, tu peux aller t'aligner sur une grande course, tu peux vivre une journée incroyable, cocher un col mythique, vibrer durant une cyclo sportive, et ça te donne déjà un aperçu du monde pro, mais pendant quelques heures. Et il y a la vraie bascule qui va se faire... à mon sens dans l'entraînement, dans la répétition, dans la discipline, dans l'organisation quotidienne. Aujourd'hui, c'est exactement là-dedans que je suis. De mon côté, je prépare un Alpha Ironman pour juillet prochain. Entre temps, j'aurai un autre triathlon L à Angers, chez moi. La Grand Fondo Mont Ventoux, qui est une course qui porte bien son nom. Du coup, au départ de Vaison-la-Romaine, on va monter le Mont Ventoux. L'étape du Tour Homme, entre Bourdoisans et l'Alpe d'Huez, avec des cols magnifiques. comme le Galibier, le Télégraphe, la Croix de Fer et la montée de l'Alpe d'Huez par la vieille route de Sarenne. Et puis deux cyclosportives du groupe Bell, la Baby Bell, qui est assez proche de chez moi en Mayenne, et la cyclosportive Montblanc sur sa première édition qui sera dans la Manche en septembre 2026. Donc 2026, ça va être une année assez chargée au niveau sport. J'ajouterai sans doute quelques petits triathlons. S ou M en préparation. Et pour tout ça, et sans m'en rendre compte au début, et au fur et à mesure, j'ai intégré une rigueur qui ressemble énormément à celle d'un pro. Peut-être à la limite plutôt d'un semi-pro, mais sans toutes leurs contraintes. De mon côté, j'ai un coach de triathlon. Il programme toutes mes séances jour après jour. On utilise une application qui s'appelle Nolio, qui est connectée à ma demande Garmin, mon compteur Garmin, avec Zwift. Donc il voit absolument tout, mes watts, mes allures. Il peut suivre s'il veut même mon sommeil, ma récup, mes zones cardiaques. Il va voir également si j'en fais un peu trop. Et chaque semaine, il va ajuster ma charge en fonction de ma progression, en fonction des objectifs. Donc c'est exactement ce que vivent les athlètes professionnels ou semi-pro, avec du volume, de la progressivité, de la structure, du suivi permanent. Honnêtement, c'est incroyable de voir à quel point ça fonctionne. En plus, moi j'ai la chance d'avoir un entraîneur physiquement sur place. C'est un entraîneur... que j'ai sur Angers, donc c'est pas uniquement un entraîneur à distance. En quelques mois, mes performances, elles se sont totalement transformées, parce que je suis suivi, parce que j'ai un plan, parce que j'ai aussi quelqu'un qui a du recul pour moi. Ça c'est hyper important. Puis un autre point, c'est que je me fais accompagner par l'IA, alors ça peut paraître un peu fou pour certains, mais notamment pour ma nutrition. Alors quand je fais une longue sortie, quand je prépare un gros bloc, je demande à ChatGPT, dans une conversation... que j'ai mis en place au fil du temps. Je me dis, voilà la trace, voilà l'intensité prévue. Qu'est-ce que je dois prendre comme nutrition durant ma sortie ? Il connaît les électrolytes que j'utilise, les gels, les gommes, les barres, les boissons énergétiques, etc. Et là, il va me donner un plan, un vrai plan de nutrition adapté. Tu prends telle dose à telle heure, etc. Personnalisé à mes objectifs et à ma progression aussi en termes d'absorption de glucides. Donc aujourd'hui, on a accès à des outils que personne n'aurait imaginé il y a 10 ans. Et ça, ça nous rapproche aussi un peu plus du haut niveau. De mon côté, moi, je m'entraîne entre 15 et 20 heures par semaine. alors c'est pas le volume d'un pro, loin de là C'est clairement plutôt ce que certains semi-pro ou athlètes élites amateurs peuvent faire. J'ai une nutrition qui est adaptée, qui est structurée. Je fais attention à équilibrer mes apports en protéines, en glucides, en lipides. Je sais ce dont j'ai besoin pour tenir mes séances, pour récupérer, pour progresser derrière. Je surveille mon sommeil, je bois très peu d'alcool. Je fais attention à tout ce qui m'aide vraiment dans ma pratique, parce que pour moi, ça fait partie du jeu. Et quand je dis... que je vis comme un pro ou un semi-pro, c'est pas pour me donner un style, c'est parce que je mets les ingrédients pour prendre encore plus de plaisir durant mes compétitions. De mon côté, j'ai envie d'arriver prêt, solide, et finir fier de moi. Et surtout, je m'attends moi-même. Je suis mon propre sponsor, je suis mon propre manager, je suis mon propre supporter. Alors avec mon épouse qui est également ma première supportrice. Et paradoxalement, ça c'est une énorme liberté. Parce que je m'entraîne. Parce que j'aime ça. Pas parce que j'ai un résultat à délivrer, pas parce que j'ai un contrat à honorer, pas parce qu'il y a une équipe qui attend quelque chose de moi ou des sponsors, etc. Si je fais une mauvaise course, il n'y a personne qui va dire « Ah là là, Romain Trublar, il n'a pas fait la performance attendue, il était favori, on a tout misé sur lui et puis au final, il a beaucoup parlé et puis il n'a rien fait » . Il n'y a personne qui m'attend. Il n'y a personne qui me demande de rendre des comptes. Et ça, c'est un vrai luxe. Ça enlève une pression de dingue. Parce que je peux vivre le meilleur des deux mondes, je peux vivre la discipline, la structure, une sens du détail, le plaisir d'aller m'entraîner, l'excitation des différents objectifs, l'envie de progresser, accéder à du matériel de pro, une nutrition de pro, des méthodes d'entraînement de pro, mais sans la pression du pro en fait. Je vais vivre comme un pro, comme un semi-pro, mais avec la liberté totale de l'amateur. Et à mon sens, c'est ce qui probablement rend cette aventure encore plus belle. Alors pourquoi vivre comme un pro, ça change vraiment la vie d'un amateur ? Qu'est-ce que ça apporte au-delà de l'image, au-delà du matériel, etc. ? Ce que j'ai compris, c'est que ce mode de vie, cette rigueur, cette discipline, c'est pas un truc réservé à une élite. C'est quelque chose que n'importe quel amateur peut vivre à son niveau, selon ses envies, ça c'est le plus important. Parce qu'aujourd'hui on a accès à absolument tout. On a accès à du matériel incroyable, moi j'ai des très bonnes chaussures de course, alors j'ai pas pris des modèles carbone parce que j'en ai pas besoin, mais... J'ai des paires adaptées à mon usage, des chaussures pour les fractionner, c'est des Maxxis de chez Oka. J'ai des chaussures pour les longues distances, pour les longues sorties. Donc c'est plutôt des Superfly, il me semble, de chez Oka aussi. Je trouve très confortable. Puis si je voulais, je pourrais même courir avec les mêmes chaussures que le recordman du monde de marathon. Soit c'est littéralement possible. On a accès à ces technologies-là. On a accès à des plateformes d'entraînement de dingue, si on veut. En vélo, on a du Zwift, du Roovy, du MyWooch. On a accès à des outils qui permettent de suivre des entraînements structurés, d'analyser ses performances, de progresser semaine après semaine, notamment tout ce qui est Garmin, tout ce qui va être Strava, Wahoo, pas mal de marques qui proposent des outils de suivi qui sont extrêmement performants. On a accès à des coachs, des vrais coachs, des pros qui peuvent... encadrer un amateur comme ils encadreraient un athlète semi-pro. On a accès dans le vélo à des vélos de très haut niveau. Moi, je roule avec le même vélo que l'équipe Lidl Trek, un Trek Madone. Bon, pas avec le même maraqué que Matt Spedersen, ça on est d'accord. Mais avec la même technologie, le même carbone, etc. La même géométrie, donc un ressenti qui est le même sur la route. On a même accès, si on veut, au même casque aéro, que les coureurs WarTour, au même compteur, au même capteur de puissance, au même monte. au même système d'analyse. Dans mon club, je le vois bien, on aime tous être bien équipés, bien habillés pour rouler. On aime avoir un beau vélo, propre, un beau casque, une belle tenue. Pas pour frimer, parce que ça fait partie du plaisir, parce que ça nous aide à nous projeter dans cet univers pro. Et cet univers pro-là, en fait, il nous fascine un peu tous. Et ce n'est pas tout. En plus, on a accès aux mêmes routes, on a accès aux mêmes cols. Si on veut, on a accès à la même nutrition. Et donc... En plus de ça, on a accès à certains événements en commun avec les pros. La vue sur des cyclos sportives avec l'étape du Tour, certains circuits en triathlon, on peut parler par exemple Ironman ou le T100. Il y a certaines courses mythiques en course à pied. On pourrait parler par exemple du marathon de Paris où les professionnels s'élancent le matin et où derrière tous les amateurs vont courir. Il y a eu le marathon pour tous durant les Jeux 2024. Et aujourd'hui, en plus de ça, avec la data, on a accès à des outils d'analyse dignes de l'élite. Les données, je disais tout à l'heure Garmin et Strava, mais il y a des plateformes comme Enduro de Joseph Mestralet qui intervient sur pas mal de podcasts, qui modélisent les performances en fonction des conditions extérieures et qui, en plus de ça, vont beaucoup plus loin sur du suivi d'athlètes professionnels. En tout cas, ils nous laissent accéder à une partie de leur technologie. Et puis, on a même ChatGPT, que je vais utiliser pour analyser mes séances, pour chercher des signaux faibles, pour ajuster mes stratégies de nutrition ou d'effort. C'est un truc qu'un amateur, il n'aurait jamais pu faire il y a quelques années. Aujourd'hui, c'est à la portée de main de tout le monde. Alors après, on est d'accord qu'il y en a pour toutes les bourses, parce que c'est un gros business tout ça. Et chaque outil va coûter de l'argent. Donc il faut aussi... savoir placer le curseur. Mais ce qui est beau, c'est qu'on peut vivre tout ça selon nos propres règles. On n'est pas obligé de tout prendre. Choisis les ingrédients qui résonnent avec nous. Moi, par exemple, je ne fais pas de stage de vélo d'une semaine en Espagne en février. Il y a plein d'amateurs qui font ça. Alors plein, pas tous, mais il y a quelques amateurs qui font ça. Peut-être que je le ferai un jour parce que c'est quelque chose qui me donne envie. Mais honnêtement, aujourd'hui, ça ne fit pas avec mon agenda, avec les aspirations que j'ai avec mon épouse. Donc, techniquement, je ne fais pas de stage de pro durant une semaine en Espagne en février. Et pour autant, il y en a certains qui vont prendre ça. Donc, on choisit et on construit notre pratique à la carte, selon nos règles, nos envies, nos objectifs, nos rêves aussi. Et puis, c'est là que je me rends compte de quelque chose d'hyper important, c'est qu'on peut vivre des émotions qui vont être proches de celles des pros, sans avoir besoin d'être pro. Sans la pression, sans les attentes, sans le regard extérieur, sans les obligations contractuelles. Et puis sans cette peur d'échouer en fait. Juste avec de l'envie. Et ça, à mon sens, c'est peut-être ce qui fait la beauté de l'endurance. C'est peut-être le seul endroit, je parle dans le monde du sport, où un amateur peut vraiment toucher du doigt le monde professionnel, simplement parce qu'il en a envie. Parce qu'il s'en donne forcément les moyens. Parce qu'il met un peu de rigueur dans son quotidien. Mais c'est ultra ouvert, c'est accessible. C'est pas comme dans certains sports, c'est compliqué par exemple dans le football, dans le basket, dans le hand, mais dans l'endurance, on peut vraiment s'approcher du monde professionnel en restant amateur, et ça c'est incroyablement beau. Après cette dit tout ça, je sais très bien que je ne serai jamais un athlète professionnel, mais honnêtement, c'est pas ce que je recherche loin de là, parce que dans l'endurance, moi ce qui me touche, c'est pas la performance absolue, c'est pas la victoire. C'est pas la pression du résultat. En fait, c'est tout ce que je vais vivre autour. C'est le fait de pouvoir m'entraîner avec de la rigueur comme un pro, mais de garder la liberté totale d'un amateur. C'est le fait de pouvoir et de vouloir vivre des émotions énormes dans les mêmes cols, les mêmes routes, dans les mêmes cyclos, sur les mêmes épreuves que les meilleurs du monde. C'est le fait de pouvoir goûter à leur univers, à leurs sensations, à leur terrain de jeu, mais sans la moindre obligation derrière. Et finalement, c'est ça qui est extraordinaire. L'endurance, elle nous ouvre un monde qu'on pensait réservé à une élite. Elle nous dit, viens, toi aussi, tu peux goûter à ça, à ton rythme, avec tes moyens, avec tes rêves. Vivre comme un pro sans jamais oublier qu'on est amateur, au final, c'est peut-être ça, meilleur des deux mondes. Parce que oui, je vais vivre cette discipline avec cette rigueur, cette envie de progresser. Mais je la vis aussi avec liberté, avec plaisir, avec l'excitation des premiers pas, dès que je vais vivre une nouvelle expérience. Le bonheur pur de cocher un objectif que personne n'attendait de moi, mis à part moi. Alors si tu m'écoutes, que tu sois sportif amateur, que tu hésites encore à te lancer, rappelle-toi, le monde de l'endurance, il est ultra ouvert. Il est là pour toi. Et parfois, il suffit juste d'oser, pour vivre derrière des moments que tu pensais réserver aux pros. Merci d'avoir écouté Enquête d'Endurance. Si cet épisode t'a accompagné, inspiré ou challengé, pense à t'abonner sur ta plateforme d'écoute. Spotify, Apple Podcasts ou autres, pour suivre la suite du chemin. Et si tu veux soutenir le podcast, laisse-lui 5 étoiles, ça fait vraiment la différence pour la visibilité et ça m'aide à toucher d'autres passionnés d'endurance. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode et un pas de plus dans la quête du long.