Speaker #0Aujourd'hui, en bref, le podcast du Céreq aborde le sujet de l'alternance et montre que cette dernière peut servir de tremplin pour l'autonomie résidentielle des jeunes. Une nouvelle étude du Céreq révèle que l'alternance favorise l'autonomie résidentielle des jeunes, en particulier pour ceux issus de l'enseignement secondaire. Les données de l'enquête Génération 2017, réalisées en 2020, ont permis de se focaliser sur les jeunes sortant de formation professionnelle du CAP à la licence. Les conclusions mettent ainsi en évidence que les jeunes ayant suivi une formation en alternance sont plus nombreux à quitter le domicile familial pendant leurs études ou à accéder à un logement autonome à l'issue de celle-ci et même trois ans après leur premier pas sur le marché du travail. Premier constat, la décohabitation pendant les études augmente avec le niveau de diplôme. En effet, 36% des jeunes sortant de formation professionnelle du CAP à la licence vivent hors du domicile parental lors de leur dernière année d'études. Et cette proportion croît avec le niveau d'études atteint. Elle est de 27% pour les sortants de l'enseignement secondaire, de 44% au niveau Bac plus 2, c'est-à-dire les BTS et DUT hors santé sociale, et de 68% pour les licences professionnelles. Dans le secondaire, l'alternance favorise cette décohabitation précoce. L'étude souligne que 33% des alternants du secondaire ont quitté le domicile familial contre seulement 23% des jeunes issus de la voie scolaire. Pour les CAP, ces proportions sont respectivement de 31% et 26%. Cette tendance est encore plus marquée pour les bacs pro puisqu'elle concerne 39% des alternants contre 22% pour ceux issus de la voie scolaire. A contrario, au niveau Bac plus 2, la voie de formation apparaît neutre sur la décohabitation pendant la dernière année de formation. Dernier constat, il semblerait que le passage par l'alternance constitue un facteur d'émancipation durable. A l'entrée dans la vie active, l'autonomie résidentielle des jeunes recule. En effet, ils ne sont plus que 26% à occuper un logement autonome, contre 36% avant leur sortie de formation. Ce recul s'explique principalement par le retour au domicile parental des jeunes qui étaient en internat ou en cité universitaire. Pour autant, chez les alternants, cette tendance est moindre, car ils ne sont que 39% à revenir chez leurs parents, contre 52% pour les scolaires. Cet effet du passage par une formation en alternance sur la décohabitation s'avère durable. Trois ans après la sortie de formation, l'écart sur l'autonomie résidentielle entre les alternants et les scolaires est de 11 points pour les sortants du secondaire et de 5 points pour ceux issus du supérieur. En conclusion, ce travail ouvre une nouvelle perspective sur le rôle des voies de formation sur l'autonomisation des jeunes. L'alternance participe à la construction de la vie d'adulte, en accélérant l'accès à un logement indépendant de manière durable. Trois ans après l'entrée dans la vie active, cet effet booster de l'alternance sur l'autonomie résidentielle persiste et s'avère encore plus important pour les sortants de l'enseignement professionnel secondaire.