undefined cover
undefined cover
#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet cover
#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet cover
Enfance en nature par Pédagogie du vivant

#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet

#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet

1h03 |29/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet cover
#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet cover
Enfance en nature par Pédagogie du vivant

#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet

#31 Pratiquer la randonnée avec des enfants dès le plus jeune âge, avec Marie @guidedunemamanausommet

1h03 |29/05/2024
Play

Description

Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée qui parcourt les sentiers vosgiens avec sa fille depuis 8 ans.


De rando en portage quand sa fille était toute petite à des bivouac improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes.


Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développé avec la marche au fil des années.


Que vous soyez déjà initié.e à la randonné en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébés koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout !


Pour retrouver les infos et références de Marie, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeurs des écoles, éducateurs, animatrices, ces conversations ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée, qui parcourt les sentiers vaugiens avec sa fille depuis 7 ans. De rando en portage quand sa fille était toute petite, à des bivouacs improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes. Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne tous ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développée avec la marche au fil des années. Que vous soyez déjà initié à la randonnée en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébé koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Marie !

  • Speaker #1

    Salut Claire !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ! Je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui parce qu'on va aborder ensemble une thématique qui m'est chère et je dirais même une passion que l'on partage, à savoir de manière générale la randonnée avec tout ce que ça peut amener, les voyages itinérants à sac à dos, les bivouacs et tout ça en famille avec des enfants. C'est donc ton expérience en tant que maman et en tant que passionnée de rando que tu vas nous partager aujourd'hui. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien nous dire dans quel coin tu te situes et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors déjà, je tiens à te remercier pour ce moment de partage qu'on est en train de passer. J'habite dans les Vosges. Je suis moniteur d'ateliers en ESAT. Ce sont des structures qui accueillent des adultes handicapés. On travaille avec des entreprises qui nous donnent du boulot. Mon travail consiste à adapter le travail de production à l'handicap des personnes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Ok, c'est très clair. Merci.

  • Speaker #1

    C'est un milieu qui est encore assez méconnu et qui n'est pas forcément facile à simplifier, à résumer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Écoute, tu as bien entraîné ton explication parce qu'elle est très claire. Marie, petite question rituelle que je pose à chaque fois. Est-ce que tu veux bien nous raconter tes souvenirs d'enfance avec la nature Quel était ton rapport avec le vivant durant ton enfance et ton adolescence ?

  • Speaker #1

    Au risque de décevoir, j'ai très peu de souvenirs de ma petite enfance et de mon enfance en général. J'ai eu des parents qui ont eu des métiers passion tous les deux et qui ne nous laissaient pas trop sortir. J'ai quelques rares souvenirs de construction de cabane et d'une belle chute notamment. sauté d'une botte de foin à une botte de foin. J'ai grandi à la campagne avec un espace immense autour de moi, une forêt à quelques dizaines de mètres derrière la maison. Mais très concrètement, je n'en ai... très très très peu de souvenirs.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as grandi dans les Vosges ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai grandi dans les Vosges. Je suis assez chauvine. J'ai fait toute mon enfance dans les Vosges. Je suis partie à Strasbourg, en Alsace, pour mes études. Et je suis revenue dans les Vosges quelques années après la naissance de Suzy.

  • Speaker #0

    Suzy qui est donc ta fille c'est ça de 8 ans et demi bah c'est que tu t'y sens bien dans les Vosges et pour y avoir été alors moi pour le coup j'ai pas beaucoup de souvenirs non plus mais j'y suis allée plusieurs fois avec mes parents durant mon enfance et mon adolescence mais effectivement tu parlais de forêt et je me souviens de très grandes forêts surtout de paysages ouais faudrait que j'y retourne parce que tu vois autant les Alpes ouais Avant d'avoir fait le tour, il va falloir en faire des randos, mais c'est un autre type de paysage. Ce ne sont pas les mêmes montagnes. Et j'avoue que... Il faut que j'y retourne dans les Vosges. Oui, explore.

  • Speaker #1

    Ce que j'adore dans les Vosges, c'est que c'est vraiment des montagnes qui sont accessibles à tous. On n'est pas sur les Alpes, les Pyrénées, qui sont des hautes montagnes. Avec une certaine technicité, en fait, sur certaines randos, les Vosges, tout le monde est capable d'aller randonner avec. Et quand tu commences avec un enfant, c'est génial.

  • Speaker #0

    C'est génial. Oui. Tu vas nous raconter tout ça. Mais du coup, avant que tu nous parles de vos aventures en famille, là, tu disais que tu n'avais pas beaucoup de souvenirs d'enfance en nature. C'est quoi du coup ton histoire avec la randonnée ? À quel moment tu t'es mise à randonner ? Est-ce que tu pratiques depuis longtemps ? Et puis aussi, quel type de rando tu pratiques, toi, Marie, sans forcément être avec ta fille ?

  • Speaker #1

    Alors, avant d'avoir ma fille, je parlerais plus de balade que de rando. En forêt, en montagne, je me suis toujours sentie à l'aise dehors. Mais c'était rien de foufou, des petites balades parties par là. Et c'est vraiment la naissance de Suzy, il y a 8 ans et demi, qui m'a complètement chamboulée, voire réveillée. ça a été une grosse claque pour moi de devenir maman. Grosse remise en question sur tout. Je travaillais dans le prêt-à-porter, j'étais quelqu'un d'assez superficiel. J'aimais bien marcher, mais tu vois, ça passait après plein d'autres choses. Et quand je suis devenue maman, je me suis dit, mais qu'est-ce que j'ai envie pour ma fille ? Quelle maman j'ai envie d'être pour Suzy ? Et j'ai tout cassé. J'ai changé de boulot, j'ai repris mes études, je me suis séparée du papa de ma fille. Je suis revenue vivre dans les Vosges pour vraiment être en cohérence totale avec la maman que j'avais envie d'être et la femme qui se réveillait en moi. J'avais l'impression que... Tout c'était... Que la naissance de Suzy a fait renaître quelque chose qui était enfoui en moi. Je ne sais pas si c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est très clair. Tu as déjà entendu le concept de la matrescence ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Bon, là, on est clairement sur un exemple d'une matrescence très forte. Ce n'est pas toujours le cas. Toutes les femmes ne le ressentent pas. Alors, pour les personnes à qui ça ne parlerait pas, je ne sais plus par qui a été développé, en tout cas, ce nom a été donné. Mais matrescence, c'est la contraction du mot maternité et du mot adolescence. Et l'idée, c'est que... Quand on a un enfant, les bouleversements sont sur tous les plans, comme c'est le cas pendant l'adolescence, sur le plan physique, psychique. Et c'est un tel bouleversement que ça nous amène à remettre en question ce qu'on est, notre identité, nos valeurs. Et ce n'est pas forcément le cas pour toutes les femmes. Il y a des femmes qui le vivent à l'occasion de la naissance d'un de leurs enfants et pas un autre. Il y a des femmes qui le vivent à chaque naissance d'enfant. et là pour le coup toi ça a été secouant c'est ça,

  • Speaker #1

    une vraie révélation et de par tous ces questionnements, ces chamboulements j'ai eu un grand besoin de respirer et du coup ça s'est fait par la découverte, redécouverte des balades en forêt puis des randos et j'ai très vite pris conscience que si je voulais passer du temps de qualité avec mon enfant il fallait que je fasse avec elle et que je lui partage des choses que j'aime moi Et qu'est-ce que j'aimais moi ? C'était de passer du temps dehors, de passer du temps en forêt, de passer du temps dans les montagnes. J'ai eu très vite envie de revenir vivre dans les Vosges parce que j'habitais dans une grande ville à côté de Strasbourg. Et pour moi, ce n'était pas concevable d'élever un enfant dans ce contexte-là, dans une ville ayant moi connu une enfance à la campagne.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as commencé à aller te balader avec Suzy dès sa naissance ?

  • Speaker #1

    Oui, quasiment. Alors, le portage, je l'ai commencé sur les coups de ces un mois, un mois et demi. Au départ, c'était juste sortir, déjà faire le pâté de maison. Et puis après, sortir. dans la forêt à côté de chez moi. Et petit à petit, en fait, je me suis mise à marcher une heure, deux heures, une demi-journée, la journée complète, toujours en restant à proximité de Strasbourg. Et puis, les semaines, les mois ont passé et là, je suis partie sur... Sur les montagnes et davantage de randonnées à la journée dans un premier temps. Le bivouac est arrivé seulement, je ne suis pas très très forte en date, je dirais le vrai bivouac quand elle avait deux ans, à peu près, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, quand elle a commencé à marcher, globalement, comment est-ce que tu organisais un petit peu ? Tu partais déjà à la journée ? Parce que... Pour faire un parallèle avec ce que moi j'ai pu connaître avec ma fille, à partir du moment où elle a commencé à marcher, le portage s'était devenu très compliqué puisqu'elle n'avait qu'une envie, c'était de marcher. Et du coup, là où quand elle ne marchait pas encore, on pouvait faire des randos à la journée, quand elle s'est mise à marcher, c'était tout de suite plus compliqué parce que de son côté, elle s'épuisait et elle n'avait pas forcément envie d'être portée. Comment est-ce que toi avec Suzy ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai drastiquement réduit mes randos. C'était plus que 2-3 heures, une demi-journée grand maximum. Je partais plus près de chez moi. et je la laissais descendre autant de fois qu'elle voulait, je partais avec plein de jeux c'était des randos où on faisait, j'ai jamais calculé en termes de kilomètres mais en ce moment on devait marcher vraiment 1,5 km 2 km grand maximum mais c'était pas grave en fait, je suis jamais partie dans l'optique de 1 il faut, là, on a la journée, il faut qu'on marche 10 kilomètres, on a X temps pour le faire. Non. Si je veux qu'à terme, elle aime marcher, elle aime bivouaquer, il faut que ça se fasse à son rythme. Donc, partir moins longtemps, plus près et avec un porte-bébé léger, ça m'a beaucoup aidée aussi à... les portes bébés préformées qui se clipsent où c'est d'une facilité à enlever ça aide beaucoup quand t'es maman solo quand t'as pas forcément du monde pour t'aider pour enlever le gros porte bébé de rando

  • Speaker #0

    Et en plus, effectivement, pour les enfants, en plus, c'est physiologique. Donc, au niveau de la position, c'est mieux. Et moi, pour avoir expérimenté une fois le porte-bébé, vraiment les gros trucs là, d'une super marque, j'ai trouvé ça hyper difficile parce que le porte-bébé vide pesait 4 kilos. Et en fait, ça me déséquilibrait. Donc, il suffit d'avoir un peu de dénivelé, notamment en descente. Si bébé bouge, il faut avoir une sacrée condition physique. Pour moi, ça s'adresse plutôt à des personnes qui sont grandes, qui sont costaudes. J'ai trouvé ça très inconfortable, donc je ne l'ai plus jamais utilisé. Les portes bébés qui se clipsent, qui sont mous, peuvent se glisser facilement dans le sac à dos ou se coincer entre le sac à dos et le dos. Comme ça, on peut les sortir facilement ou sur le ventre. Mais c'est vrai que... Ça fait partie du matériel. sur lequel on peut se poser plein de questions quand on démarre. Et finalement, les choses simples, pas besoin du super technique à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai la même expérience que toi, le gros porte-bébé de rando. Je l'ai d'une super marque également. Je l'ai testé quand on est parti dans les Alpes. Suzy allait avoir deux ans. Voilà. Avec une copine, c'est génial quand elle est dedans. Et quand tu... Alors moi, je suis assez grande, les épaules carrées. Je n'ai pas eu cette problématique physiologique. Mais dès que l'enfant marche, ça vaut l'avoir harnaché correctement. Ça balote, en fait, ce n'est pas fait pour. Alors qu'un porte-bébé tout souple qui se clipse, déclipse en... Un quart de seconde, c'est d'une facilité et pour l'enfant aussi. Le fait de savoir qu'il n'a pas besoin d'attendre que la maman trouve un coin pour poser correctement le porte-bébé, enlever un bras à une épaule, la deuxième épaule, retourner le porte-bébé. C'est très pratique quand tu pars plusieurs jours, mais quand tu pars à la demi-journée, à la journée, le porte-bébé tout souple, c'est très bien.

  • Speaker #0

    c'est clair et du coup donc là tu disais que quand Suzy a commencé à marcher c'était des petites balades pour avoir une idée de de la progression aujourd'hui à 8 ans et demi Suzy elle fait des randos de combien de kilomètres ?

  • Speaker #1

    des randos de foufou on est sur alors attends Que je réfléchisse, la dernière grosse randonnée, on n'était pas loin de 14-15 km à la journée complète, en comptant toutes les pauses. Elle a une endurance qui m'impressionne à chaque fois. De toute façon, sa première vraie rando, elle avait... deux ans et demi, ouais, deux ans et demi, sur les cinq heures de rando, donc là, on était dans les montagnes, dans les Vosges, une randonnée assez technique avec pas mal de dénivelés, sur les cinq heures, elle en a marché trois, elle avait deux ans et demi. Ouais, j'étais, enfin, tu vois, je la cite toujours, cette randonnée-là, parce que j'en ai encore des étoiles dans les yeux, tu vois, d'en reparler et d'y repenser.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme n'importe quel sport, effectivement, les progressions, elles se voient et c'est à mesure qu'on pratique et encore plus les enfants qui apprennent à une vitesse folle. Une question qui me vient, est-ce qu'il y a eu des fois ou des périodes peut-être carrément durant lesquelles Suzy, elle n'avait pas envie de marcher ?

  • Speaker #1

    Je suis en plein dedans. Elle commence à s'affirmer de plus en plus en me disant clairement que marcher, c'est cool, mais marcher longtemps, ça ne l'intéresse plus. Du coup, je m'arme de patience. Je ne m'inquiète pas du tout. On a déjà vécu des périodes comme ça. Bah oui, aller marcher pour un pique-nique 30 minutes, 1 heure, c'est bien. Mais au-delà de 1h30, 2 heures, non, ça se plaint facilement, c'est fatigué. Donc je sais que ça va passer. je lui propose beaucoup moins de rando du coup. Et mon arme, c'est lui proposer des bivouacs en fait. Ça, ça marche à tous les coups pour Suzy et pour beaucoup d'enfants. On marche seulement une petite heure, voire même quand vraiment elle n'a pas envie, on pose la voiture à côté du bivouac, à côté du chalet ou de la tente en fonction de ce qu'on fait. et on dort sur place, on passe une super belle soirée dehors, à refaire le monde, et puis on rentre tranquillement le lendemain matin, en ayant fait une petite balade ou non.

  • Speaker #0

    Ok. Alors on va revenir tout à l'heure sur les bivouacs, et sur le fait de passer une nuit avec une enfant, en plus en étant seule avec elle. Un point sur lequel je voulais revenir et qui finalement se croise avec ce dont tu parles là, c'est justement le rythme de l'enfant et le fait de suivre son rythme. Moi, je vais te faire une confidence. Tout à l'heure, tu disais qu'avant, tu te baladais et maintenant, tu randonnes. Et bien moi, je suis, alors actuellement, ma fille a bientôt trois ans, je suis dans l'impression inverse. Avant, je randonnais et aujourd'hui, je me balade. Et aujourd'hui, je savoure à fond ces moments de balade. Mais les premières balades qu'on a faites avec elle quand elle marchait, j'étais très, très frustrée. Parce que là où avant, la rando, c'était l'occasion d'explorer, de passer du temps dehors et de profiter de magnifiques paysages. Mais j'y mettais aussi une certaine dimension sportive. Une fierté quand je regardais le dénivelé, les kilomètres parcourus. Et forcément, là, en ayant une enfant qui, certes, marche bien, mais qui n'est pas à mon rythme, mais je suis à son rythme, ça a pris une toute autre approche de la rando quand je suis avec elle, quand on est en famille. Est-ce que sur plusieurs jours de randonnée, est-ce que tu sens que Suzy, elle a des variations dans ses rythmes ? Comment est-ce que tu t'adaptes à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est déjà un gros travail qui va se faire en amont dans le choix de l'itinéraire de ton petit trek. Généralement, le premier jour, l'enfant, il est tout fait tout flamme. Il est tout content, il va courir partout. C'est l'aventure. Ça commence, il y a plein de choses à découvrir. Donc, la première journée, c'est celle où je prévois le plus de kilomètres, on va dire. Mais... Toujours, chaque jour de randonnée, je prépare toujours une activité. Que ce soit quelque chose sur notre itinéraire, on va aller visiter une ferme au Rennes par exemple, ou on s'arrête sur un chalet que je connais où il y a un petit spot, une fontaine, des poissons, un étang. Et du coup, je prévois un gros, gros temps d'arrêt autour de ce lieu-là. Le deuxième jour, l'enfant commence tout doucement à fatiguer. Là, je te parle de Suzy, ça va évidemment dépendre de chaque enfant. Mais plus les jours avancent et plus je réduis en kilomètres. Et on s'arrête autant de fois que Suzy me le demande. Ça peut être cinq minutes comme ça peut être une heure. Je prévois toujours des itinéraires bis.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis beaucoup dans l'observation de Suzy. Alors, je la connais, ça fait huit ans et demi que je la pratique. je sais repérer les signes de fatigue avant même qu'elle me demande de s'arrêter randonner plusieurs jours avec un enfant c'est énergivore pour le parent je pense qu'il faut bien en avoir conscience et le fait de revoir ses attentes c'est pas parce que tu as prévu de marcher 4 jours avec que tu peux si tu dois t'arrêter, raccourcir, rebrousser chemin et finalement randonner que deux jours et demi, ce n'est pas grave en fait. Le plus important, c'est le moment de qualité que vous êtes en train de passer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, oui, mais tu as raison. Et encore plus, alors là, vous toutes les deux, c'est une habitude que vous avez prise dès que Suzy était toute petite. Mais ça, c'est quelque chose à avoir en tête, je pense, encore plus quand que ce soit l'adulte ou l'enfant qui démarre tout juste à faire des balades sur plusieurs heures. Effectivement, de se dire que finalement, c'est juste au rythme de l'enfant. Et tu vois, je prends en compte ton petit tips de prévoir un itinéraire bis et d'avoir un autre trajet qui soit un peu plus court. Et puis juste de se dire à un moment, si on fait demi-tour, on fait demi-tour. Mais c'est une autre manière d'aborder la randonnée que ce qu'on peut... principalement voir aujourd'hui dans les livres, dans... Enfin tu vois, la rando c'est... Alors de plus en plus, ça se... On met... Les familles ont de la place dans le monde de la rando, mais c'est vrai que sur les sentiers, c'est quand même beaucoup de groupes d'adultes et les enfants, les enfants ils sont là, mais je ne sais pas s'il y a beaucoup beaucoup de familles qui pratiquent la rando sur plusieurs jours et c'est pas nécessaire de partir plusieurs jours pour profiter des bienfaits de la rando comme tu dis. Je dis juste quelques heures, c'est déjà tant que l'enfant et les accompagnants prennent du plaisir, c'est tout ce qui compte.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement. C'est pour de la randonnée sportive, technique. Il ne faut pas le faire avec son enfant, en fait. Si tu as l'occasion, moi j'ai la chance, malchance, je ne sais pas, mais d'avoir été très vite séparée du papa de ma fille et du coup d'avoir eu des moments solos pour moi, ou mes besoins de maman sportive baroudeuse, j'ai des temps. pour moi en fait, pour assouvir ce besoin de me dire là aujourd'hui je pars et je marche 20 kilomètres. Et quand on a l'occasion, si c'est un réel besoin, pour la maman ou le papa, il y a toujours moyen de faire garder son enfant et de se dire là aujourd'hui c'est mon jour à moi, c'est mon challenge sportif à moi. d'autant plus profiter quand tu pars randonner avec ton enfant et de ne pas subir la frustration parce qu'elle est humaine, c'est normal. C'est normal quand tu te prévois une rando sur quelques jours et que ça ne se passe pas comme tu veux, ce n'est pas facile de gérer cette frustration-là. En plus... de la fatigue de ta fatigue, de la fatigue de l'enfant, de motiver son enfant, de la charge des affaires à porter sur ton dos. C'est un mélange de plein de choses.

  • Speaker #0

    Puisque tu en parles, partir seule avec une enfant, ça implique d'emmener du matériel et de porter le matériel. Déjà, c'est quoi le matériel indispensable que tu amènes toujours quand tu pars ?

  • Speaker #1

    Alors, un jouet pour mon enfant, c'est un indispensable, même si la nature regorge d'activités. Et en plus, on va dire qu'une fois sur deux, je ne le sors pas mon petit jeu de société ou mon jeu de cartes. Mais je sais qu'il est là pour le au cas où. C'est un indispensable avec un livre, un livre pour enfants. C'est important de garder les mêmes rituels. Pour moi, c'est important. de garder une certaine routine quotidienne dans l'aventure que tu vas proposer à ton enfant. Et nous, notre routine, c'est tous les soirs, on prend 10, 15, 20 minutes pour lire une petite histoire. Et en rando, on fait la même chose. Donc ça, c'est deux indispensables. Oui, c'est peut-être surfait. Oui, ça peut être lourd. Mais non, c'est... il faut un petit jeu de société, un petit jeu de cartes. Ça peut être, quand les enfants sont tout petits, un cahier de coloriage lavable. Ça ne se faisait pas quand Suzy était toute petite, mais là, ça commence à fleurir partout. C'est génial. Tu prends trois feutres, le cahier de coloriage et tu fais ça avec ton enfant pendant une pause.

  • Speaker #0

    Nous, il se trouve qu'on en a un. En voiture, par exemple, c'est extrêmement pratique. Donc oui, je n'avais pas eu l'idée éventuellement de l'embarquer en rando. Mais pourquoi pas ? Est-ce que Suzy, elle porte son sac à dos maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, elle commence depuis quelques mois à me demander à porter un sac. Elle ne l'a jamais fait avant. Je ne l'ai jamais obligée à en porter un ou initiée tout doucement. Je sais que beaucoup d'enfants aiment faire comme papa, maman et avoir leur propre sac. Suzy n'en a jamais fait la demande. Pour moi, toute petite, elle a su marcher très tôt. À 10 mois, elle faisait ses premiers pas, Suzy.

  • Speaker #0

    Ma priorité à moi, c'était qu'elle se sente à l'aise avec son corps, qu'elle ait des bons appuis, qu'elle puisse gambader partout, qu'elle puisse courir, escalader les rochers, sauter d'une pierre à une autre, qu'elle puisse être à l'aise à flanc de falaise sur un pierrier. Et quand elle était toute petite, je voyais vraiment le sac comme une charge qui, possiblement, pouvait ne pas la mettre en sécurité. Même, ils font des sacs très bien adaptés à la morphologie de l'enfant que tu attaches. On trouve des très bons sacs maintenant. Mais ma priorité à moi, c'était qu'elle puisse comprendre comment son corps fonctionne, se muscler correctement et profiter. Donc, pas de sac avant. Je te dis, il y a quelques mois, elle m'a demandé d'avoir son propre sac.

  • Speaker #1

    Et du coup, durant les premières années, quand tu... Je ne sais pas d'ailleurs jusqu'à quand tu as porté Suzy, jusqu'à quel âge.

  • Speaker #0

    Alors, très tard, dans le sens où il m'arrive encore de la porter en rando, alors quelques minutes, et quand moi-même je n'ai pas de sac à dos, ou alors un tout petit que je vais mettre devant, mais je dirais jusqu'à là, c'est un poids plume Suzy, donc j'ai pu la porter quand même avec un porte-bébé physio très longtemps, je dirais que... 4 ans, ouais, à peu près. Jusqu'à l'âge de 4 ans, elle a porté encore assez régulièrement. À savoir que j'ai assez vite remarqué que quand elle demandait les bras, c'était généralement juste l'histoire de 10 minutes. Où elle a besoin de se reconnecter à moi, de sentir que je suis bien là, que je réponds à ses besoins. J'ai entendu qu'elle était fatiguée, qu'elle avait besoin d'un gros câlin. et dix minutes après c'est bon elle a vu quelque chose une petite fourmi, un scarabée qui est sur la route et qu'il faut absolument déplacer,

  • Speaker #1

    mettre sur le côté pour que personne ne l'écrase et puis c'est reparti elle gambade du coup tu mettais Suzy sur le dos et ton sac à dos à l'avant ? voilà,

  • Speaker #0

    exactement

  • Speaker #1

    Ça demande quand même une certaine condition physique.

  • Speaker #0

    Du sport, du sport, du sport, du sport. J'ai toujours eu un travail déjà physique. Tous les boulots que j'ai faits auparavant, j'étais debout toute la journée. à marcher, à piétiner, à porter des charges plus ou moins lourdes. Donc j'ai déjà une certaine condition physique qui m'a permis de faire ça pendant plusieurs années.

  • Speaker #1

    C'est là, tu parlais du choix de l'itinéraire et de la préparation avant de partir. C'est là aussi qu'il est hyper important de choisir ses itinéraires correctement et de ne pas être trop gourmande sur le dénivelé notamment, parce que quand on est chargé à l'avant, à l'arrière, À la montée, ça va être dur. À la descente, ça peut être dangereux quand on ne voit pas ses pieds et qu'on a autant de poids sur soi. Moi, sur les dénivelés qu'on a dans les Hautes-Alpes, c'est rapidement très, très physique. Et il y a des itinéraires sur lesquels je ne me sentirais pas aujourd'hui de partir seule avec ma fille en me disant qu'à un moment donné, il va falloir que je la porte et que je porte le sac. Et du coup, c'est choisir. d'autres itinéraires qui sont plus agréables parce que l'idée c'est pas que ce soit un moment hyper difficile physiquement parce que la fatigue derrière on sait ce que ça amène ça amène aussi de la perte de patience et tout ça et puis au final on se retrouve à faire une balade qui est plus subie que que choisi où on profite on prend du plaisir exactement et puis

  • Speaker #0

    Tu vois, ces randos plus techniques dont tu parles, c'est des randos que tu pourras faire avec elles dans quelques années.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vas faire un petit gardelé en tête, en fait. Ce n'est pas parce que maintenant, effectivement, c'est aussi ton rôle de maman, quoi, de mettre en sécurité ton enfant et de te mettre en sécurité toi. Et c'est tout à ton honneur de dire… Là, ok, en fait, je ne suis pas capable et on va choisir un autre itinéraire, une autre rando qui plaira à tout le monde, qui fatiguera moins et où le plaisir sera total. Et quand elle aura 10, 15, 20 ans, là, vous ferez des gros kiffs à partir plus longtemps avec des sentiers plus techniques.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un souvenir, toi, d'une rando que tu as trouvé vraiment difficile avec Suzy ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, c'était toujours dans les Vosges. J'étais avec une amie. On était partis, j'étais persuadée d'avoir de la neige. Donc j'avais pris aussi la luge en me disant, on commencera peut-être un petit peu par de la luge, on la laisse dans la voiture. Et ce sera un petit objectif aussi de se dire, quand on a fini, on se refait quelques petites descentes. Donc j'avais vendu le truc un peu comme ça à Suzy, en disant c'est la fin de l'hiver mais il y a encore de la neige. Elle était super motivée, on arrive en haut, quasi pas de neige. Donc déjà là tu prends une grosse claque et tu dis bon ok. On commence à monter, alors j'arrive quand même à la motiver, puis j'avais mon amie avec moi donc c'était plus simple aussi. On commence à monter et puis là, miracle, de la neige. Ni une ni deux, je repars en courant chercher la luge en me disant tant pis, coûte que coûte, j'ai dit qu'on ferait de la luge, on va faire de la luge. Je me trimballerai mon sac, le porte-bébé et la luge avec moi, c'est pas grave. Donc la première partie de la rando, c'est... tôt bien passé parce qu'on alternait entre pause repas, pause descente en luge, mais ce qui nous a énormément fatigué de s'arrêter continuellement et de répondre aux besoins de neige, de suzy, d'autant qu'on n'avait pas eu beaucoup de neige l'hiver là. Elle était super contente de pouvoir faire quelques descentes. Et pas moyen de couper court. Quand je te parlais d'itinéraire bis, là, je n'en avais pas. Et la dernière partie de la rando a été éreintante. Des deux côtés. J'avais puisé dans toute ma patience et ma... bienveillance et tous mes petits tips de motivation de l'enfant et plus rien ne fonctionnait du tout et ça c'est fini j'en ai plus des souvenirs très très concrets mais j'en ai reparlé avec mon amie justement il y a quelques semaines elle me disait que Suzy en a même pleuré de fatigue et d'épuisement

  • Speaker #1

    Ouais et tu parles de petits tips pour motiver Suzy. Est-ce que tu as en tête des choses qui ont particulièrement fonctionné ? Alors je parle pas que de cette rando mais à des âges différents. Est-ce qu'il y a des trucs que tu pourrais conseiller qui ont bien marché pour Suzy ?

  • Speaker #0

    jouer sur les émotions de l'enfant. Tu vois, elle est fatiguée, elle est en colère, elle n'a plus envie. Ok, montre-moi, marche avec colère, là. Vas-y, me extériorise. Et du coup, elle se met à marcher quelques pas, à marcher alors qu'elle n'avait plus envie, à marcher quelques pas avec colère. Donc, tu vois, elle s'abîme, elle a les poings bien serrés, elle est toute rouge, elle n'est pas contente. Ah oui. du coup moi j'enchaîne avec une autre émotion qui en amène une autre qui en amène une autre et puis au final tu termines par marcher avec joie marcher avec énergie marcher avec folie et puis après les petits bobos sont oubliés et puis t'as déjà marché quelques centaines de mètres sans s'en apercevoir et c'est marcher avec émotion moi j'appelle ça comme ça marcher avec émotion génial, j'aime beaucoup quand toi t'en as marre de marcher avec ton sac à dos qui est super lourd tu marches avec lourdeur t'as les bras le long du sol et ça, ça éclate les enfants ok,

  • Speaker #1

    trop bien

  • Speaker #0

    Le premier petit type. Sinon, un autre qui fonctionne plutôt bien, c'est le concours de démarche. On marche avec une démarche un petit peu faufole, un petit peu amusante. Alors, ça peut être des... Tu marches en croisant les pieds au risque de tomber. Tu marches en marche arrière. Tu marches en dansant. Et ça, les enfants regorgent d'imagination en tout genre et ça les fait marcher.

  • Speaker #1

    ok ouais c'est fun j'aime beaucoup t'as dit le mot bobo j'avais pas du tout pensé à cette question mais est-ce qu'il est déjà arrivé que

  • Speaker #0

    Suzy se blesse pendant une rando alors non elle est déjà tombée mais jamais de gros bobo du tout Tu vois, quand je te disais que toute petite, je n'avais pas demandé de porter de sac à dos et tout, on a beaucoup pratiqué la motricité libre et je pense clairement que c'est ce qui fait que Suzy ne s'est jamais blessée en rando. Et pourtant, elle court dans les pierriers, mais elle a une telle confiance en son corps et confiance en ses appuis que... Et bien, même si par moments, elle tribuche, en fait, elle sait exactement comment se repositionner pour ne pas se blesser. Alors, je touche du singe, je touche du bois. Peut-être que ça arrivera un jour, mais je suis certaine que de l'avoir laissé grimper partout, ça fait qu'aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai aucun accident grave à déplorer.

  • Speaker #1

    Mais je crois que c'est important de le dire parce que le fait de se blesser, ça fait souvent partie des peurs. Quand on accompagne des enfants en extérieur, il y a encore beaucoup de personnes aujourd'hui et je pense encore plus quand on est parent avec son enfant, la peur qui est une blessure. Et encore plus quand on est en montagne où c'est tout de suite plus compliqué. Mais du coup, je te remercie de le dire, parce que comme ça, ça montre bien qu'avec beaucoup de pratiques, et malgré tous les kilomètres que vous avez parcourus et les différents environnements, effectivement, en laissant l'enfant explorer son corps, à partir du moment où il va le connaître, il va aussi... Réussir à bien se débrouiller, comme nous, on se rend compte aussi que plus on pratique, plus on peut aller sur des terrains de plus en plus techniques. Et on sent qu'on positionne nos pieds différemment, que nos appuis ne sont pas les mêmes. C'est la même chose pour les enfants. Et tant qu'on accompagne et qu'on prend le temps, il n'y a pas de raison qu'il y ait une quelconque blessure.

  • Speaker #0

    Exactement et puis pour les au cas où parce que ça peut arriver évidemment mais tu vois toujours avoir un petit tube d'arnica dans son sac une petite compresse, un pansement un désinfectant, voilà c'est pas parce qu'elle s'est jamais blessée que je pars sans ma trousse à pharmacie il y a toujours quand même des petites choses à avoir pour les au cas où parce que oui c'est une réalité, les enfants peuvent se blesser, tout comme nous

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pour continuer sur le sujet des peurs, du coup tu bivouaques avec Suzy. Est-ce que tu es déjà arrivé de te sentir en insécurité à l'occasion d'une nuit sous une tente avec ta fille en pleine campagne ?

  • Speaker #0

    Alors, une fois où il y a une personne, on dormait en forêt, et il y a un homme qui s'est approché, qui est venu nous parler. Il avait un petit peu trop bu, et du coup j'ai mis Suzy dernier mois, et j'ai fait mine que je ne parlais pas français. et en baragouinant parce que je ne parle absolument aucune autre langue en baragouinant des petites choses et ça a super bien fonctionné le mec est parti très très vite un petit peu blasé Suzy n'en a aucun souvenir elle était toute petite donc ouais, ça a été la seule fois où je me suis dit mince oui, effectivement c'est une réalité, ça peut arriver, on peut être embêté d'autant plus quand on est maman solo, enfin quand on bivouac en solo, je ne suis plus maman solo je l'ai longtemps été mais on continue à partir à l'aventure toutes les deux

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il vous est déjà arrivé de faire des rencontres animal incongru ?

  • Speaker #0

    Non ! Je suis l'un des meilleurs ! J'aimerais, je t'avoue que un de mes rêves secrets serait quand on dort en cabane. Dans les Vosges, on a la chance d'avoir énormément de cabanes en bois ouverts à tous. C'est très rustique, il y a une table en bois, deux bois, un poêle ou une cheminée et ça s'arrête là. mais ça reste un abri en dur qui est très apprécié, surtout en cas d'intempéries. Et je rêve tous les matins, quand on se réveille en refuge, d'ouvrir les yeux et de voir un cerf. à la fenêtre mais non malheureusement ça n'est jamais arrivé après je alors moi en ce moment parce que mon chien vieillit mais j'ai beaucoup randonné avec mon chien ce qui fait que ça éloigne quand même beaucoup les animaux et oui c'est vrai alors c'est hyper rassurant tu vois quand tu me disais que je ressens je ressens pas d'insécurité mais j'ai aussi beaucoup randonné avec mon chien qui alors je ne suis pas certaine qu'il saurait me défendre il est plutôt filibète mais il est imposant ça reste un grand chien blanc qui ressemble à un loup et du coup il rebute

  • Speaker #1

    Et oui, forcément. Ça, c'est sûr que les chiens, je pense que ça joue un petit peu au sentiment de confort qu'on peut ressentir qu'on soit seul ou avec des enfants, forcément, dans des endroits un peu plus sauvages. Ça peut être tellement ancré en nous la peur de tout, de tout ce qui nous entoure, que surtout à la tombée de la nuit, là où on commence à se sentir un peu plus vulnérable, où nos sens... diminue notamment la vue qui est celui qu'on utilise le plus, ça peut perturber. Donc je pense que moi, je n'ai pas de chien, mais je pense qu'effectivement, ça peut peut-être aider à rassurer.

  • Speaker #0

    Exactement et puis avec tout ce qu'on entend, moi je me suis volontairement il y a quelques années coupée un peu de toutes les infos de toutes les informations qu'on pouvait entendre au quotidien quand tu allumes la télé d'ailleurs j'ai pas la télé et ça m'aide grandement à me sentir en sécurité et avoir confiance en moi Parce que quand tu entends tous les jours que telle personne s'est fait agresser, que c'est inconscient de partir en forêt seule quand tu es une femme, d'autant plus si tu pars avec ton enfant, ça ne t'aide absolument pas à prendre confiance en toi alors qu'on est capable.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu, toi, des gens directement qui ont pu exprimer un étonnement ou même jusqu'à un jugement du fait que tu partes seule avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Oui, pas plus tard que la semaine dernière, on est partis quatre jours. C'était une première pour nous en bikepacking. Je ne sais pas si je prononce bien. Du coup, j'avais prévu l'itinéraire à l'avance. Le premier jour, mes parents nous rejoignent dans un parc où on faisait une pause avec ma fille. Et du coup, j'indique à mon papa où est-ce que j'ai prévu de dormir. Et c'était au-dessus d'un quartier chaud d'Epinal. Et là, tout de suite, inquiétude suprême du papa pour sa fille et sa petite-fille a cherché trois, quatre solutions pour nous faire absolument dormir ailleurs. et alors je l'ai rassurée j'ai dit que je connaissais que je savais ce que je faisais mais ça a été très compliqué parce que même quand t'as confiance en toi et que t'es sûre de tes choix d'entendre une personne de confiance c'est pas n'importe qui ton papa te dire que attention là ce que tu fais là où tu vas c'est dangereux ça te fait douter quand même un petit peu quoi ouais c'est sûr je me doute Mais j'ai peu de personnes autour de moi qui pratiquent la rando et le bivouac en famille. Je commence à découvrir sur les réseaux sociaux, sur Instagram, que je ne suis pas la seule. Mais globalement, dans mon entourage, j'ai très peu de personnes qui pratiquent ça. Alors j'ai la team. les copains complètement émerveillés en disant c'est complètement foufou et trop bien ce que tu fais avec Suzy et les autres t'es complètement inconsciente il t'arrive quelque chose et si et si et si mais c'est leur propre peur en fait qui est unique et je pense qu'il faut réussir à l'entendre dans le sens là en fait qu'ils ne nous veulent pas du mal ils ont juste eu besoin d'extérioriser des craintes profondes et qui ont du mal à gérer, et puis parce qu'ils s'inquiètent aussi pour nous, parce qu'il y a des liens forts, enfin voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Est-ce que... Tu vois, on parle d'itinéraire et tout ça. Et moi, personnellement, une des choses qui, aujourd'hui, peut parfois m'inquiéter, c'est justement l'itinéraire et le fait de me perdre. Alors, dans ma famille, c'est devenu un gag parce que l'orientation, ça n'a jamais été trop notre truc. Et en vrai, moi, je n'ai jamais trop fait l'effort. De m'orienter, parce que j'ai toujours été entourée de personnes chaque fois que je faisais des randos. Et encore plus aujourd'hui, mon compagnon a une carte dans les yeux. Il se repère très, très bien. Et du coup, je ne fais aucun effort quand on est ensemble pour me repérer. Et donc, partir seule, ça peut vite me mettre une pression. Et encore plus si je pars avec ma fille. Est-ce que toi, tu étais à l'aise ? Avec l'orientation, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris au fur et à mesure ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai appris au fur et à mesure. Je n'ai absolument pas un bon sens de l'orientation. Les premières grosses randos que j'ai pu faire avec Suzy, je les faisais en amont toute seule. Je vérifiais que j'avais du réseau. Je prenais ma carte en plus de mon portail. J'utilise énormément Géoportail. la version portable de nos cartes hygiène. Donc ça, j'ai beaucoup fait pour me mettre en confiance, moi. Je regardais aussi pas mal les conseils que tu peux trouver sur les différentes applications de parents qui ont... de parents ou non de randonneurs. Et on a vécu trois ans avec l'aventurier, avec une personne qui connaissait parfaitement les forêts, qui avait une lecture des cartes et du paysage complète et qui m'a énormément appris à prendre confiance et à me dire Eh bien, si on se perd, qu'est-ce qu'on fait ? Donc, j'ai énormément appris à ses côtés. Et il m'a aidée à prendre confiance en moi, en fait, là-dessus. Parce qu'on s'est déjà perdues. Alors, jamais avec Suzy. Mais je me souviens d'une rando. On était partis quatre jours à Nouvel An marcher. C'était un hiver où il avait énormément neigé dans les Vosges. Ça faisait longtemps. On n'a absolument pas anticipé la quantité de neige la nuit qui est tombée très vite. On s'est retrouvés complètement ennuités avec 1 mètre, 1,5 mètre de neige. On ne trouvait pas notre chalet, on commençait à avoir froid, on entendait des arbres tomber autour de nous parce que les sapins dans les Vosges n'ont plus l'habitude d'avoir une grosse quantité de neige sur eux parce qu'il neige quand même de moins en moins. donc l'hiver là ça craquait de tous les côtés le scénario catastrophe il s'est arrêté et il m'a dit dans une heure si dans une heure on n'a pas trouvé notre chalet qu'est-ce qu'on fait ? Et là, grosse panique à bord. Comment ça ? On est perdus pour de vrai. Et oui, on était perdus pour de vrai. Et en fait, tu vois, d'être confronté à une situation critique, plus ou moins, parce qu'on était très bien équipés, on avait de quoi se nourrir, on avait un chien qui est une parfaite couverture supplémentaire. Mais voilà, il m'a obligée à me... à me poser les bonnes questions. Et voilà, d'avoir pratiqué la rando, le trek avec cette personne-là m'a énormément aidée à prendre confiance en moi et à trouver des repères.

  • Speaker #1

    Ça fait partie des apprentissages sur le terrain, de s'orienter. Et même en étant... C'est vrai que je pense qu'il y a des cerveaux, il y a des gens qui savent naturellement se repérer dans l'espace et d'autres pour qui c'est plus difficile. Et j'en fais partie, mais on peut prendre les choses en main. Et puis, il y a des outils qui existent aujourd'hui. Alors comme tu dis, il y a le téléphone, il y a des applications qui permettent, si vraiment ça peut rassurer aussi, et puis si on n'a pas forcément la carte. papier, de télécharger les cartes sur le téléphone, comme ça, pas forcément besoin de réseau. Et mais voilà, c'est vrai que ça fait partie des choses qui, même si on n'est pas initié au départ, encore une fois, il faut démarrer par, je pense, plutôt du simple. C'est vrai que c'est un bon truc éventuellement de faire les itinéraires tout seul. Si on sent que de le faire avec les enfants, ça peut mettre un peu plus de pression. pour prendre ses marques et être sûre. Parce que clairement, quand tu as déjà vécu des moments où tu t'es perdue et que tu t'es rajoutée des kilomètres et des kilomètres, je me dis, si un jour ça m'arrive avec ma fille, suivant l'état d'esprit, la motivation dans laquelle elle est, pour moi, je me souviens de randos qui ont été vraiment difficiles moralement parce qu'une erreur d'itinéraire et puis... tout d'un coup, on rajoute beaucoup de kilomètres en fin de rando, ce genre de trucs avec un enfant. Au moins, si l'itinéraire est maîtrisé, il est déjà un peu connu à l'avance, c'est vrai que pour démarrer, en tout cas, ça peut peut-être aider à prendre confiance. Et puis après, ça se fait petit à petit.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Et puis, alors si dans ces conditions-là, tu vois, tu as l'attente, tu as de quoi bivouaquer, il ne faut pas hésiter à s'arrêter. Là, je suis fatiguée, on n'avancera pas beaucoup plus, et bien je m'arrête. Et puis s'il vient juste, et peut-être qu'il y a 300 mètres de la voiture, tu ne sais pas, tu vois, mais au moins tu auras pris le temps de te poser et de montrer à ta fille, à ton enfant. que ce n'est pas grave. Que céder à la panique, ça ne mène à rien. Là, tu préfères te poser et prendre le temps de te reposer, reposer le corps et la tête, de passer un bon moment pour réattaquer plus sereinement le lendemain matin.

  • Speaker #1

    Marie, on arrive à la fin de notre échange. Avant qu'on se quitte, on n'a pas parlé des bienfaits, ce que toi, la rando, ça pouvait t'apporter, et puis ce que Suzy a pu déjà exprimer. Si tu le veux bien, on peut commencer par Suzy. Est-ce qu'elle t'a déjà dit qu'il y avait des choses qu'elle adorait dans le fait de randonner ? Comment est-ce que... Alors, tout à l'heure, tu disais qu'aujourd'hui, elle a un peu moins envie de marcher. Mais comment est-ce qu'elle vit ces randos ?

  • Speaker #0

    Elle les vit avec beaucoup... Beaucoup d'extériorisation. En fait, Suzy, c'est une enfant qui a énormément besoin de bouger, de jouer, de rire, de prendre de la place. Et du coup, d'être dehors, de ne pas être enfermée dans un espace, dans une maison. Pour elle, c'est un grand bonheur d'avoir tout l'espace qu'elle veut pour courir, pour marcher, pour s'arrêter, pour escalader. C'est aller randonner, aller se balader, c'est une petite aventure en soi qui lui permet vraiment d'être elle-même. et la deuxième chose qu'elle adore et qui revient tout le temps c'est le bivouac c'est le dodo en tente c'est sa deuxième maison un dodo en tente ou dodo en chalet qu'on pratique d'ailleurs plus que le dodo en tente parce qu'on a la chance d'avoir énormément de chalets ouverts dans les Vosges

  • Speaker #1

    Et puis c'est génial, t'as une tente en moins à te traîner, ce qui pèse quand même sur le sac. Et toi du coup, qu'est-ce que ça t'apporte la rando ?

  • Speaker #0

    C'est le retour à la simplicité, à prendre le temps. D'observer. Je suis une personne qui est plutôt hyperactive, qui a toujours plein de choses en tête. Je fais quelque chose et je pense déjà à tout ce qui va se passer dans la journée et les jours à venir. Je ne sais pas, sauf en rando, mettre mon cerveau sur off. Et ça peut paraître bénin, mais pour moi, c'est énorme. C'est vraiment le moment où je coupe pour profiter pleinement de ce que la nature a à ma portée. Et quand tu te retrouves au pied d'un glacier ou à côté d'un sapin qui est centenaire, je trouve qu'il y a quelque chose d'assez presque mystique. de dire que tout ce qui se trouve autour de toi, le sol sur lequel tu es en train de marcher, il existait déjà bien avant ta naissance. Il y a des centaines et des milliers et des milliards d'années. Et moi qui adore l'histoire, ça me touche.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En tout cas, randonner dans des lieux... Dans des environnements naturels qui sont riches et qui sont très anciens, d'autant plus quand on est en montagne, on les ressent ces millions d'années derrière nous. Et plus que... Moi, je n'ai jamais trop randonné sur des campagnes plutôt plates, mais je pense que les émotions, elles peuvent être là aussi. C'est pas quelque chose que j'expérimente beaucoup, mais c'est vrai que dans des environnements comme ça, en tout cas en montagne, je comprends tout à fait ce que tu ressens. Marie, merci beaucoup pour ton partage d'expérience. Ça donnera probablement envie à des familles de mettre leur sac à dos et de partir se balader. D'ailleurs, que vous soyez initiés ou non, c'était aussi l'occasion de dire que... À tout moment, on peut démarrer les balades avant de parler de rando, qui peut-être est un terme qui peut aussi faire peur justement par la dimension sportive qu'on peut lui mettre. Mais comme tu l'as bien exprimé, en tout cas de manière très claire, que c'est surtout du plaisir de le faire en famille et que l'objectif c'est que ce soit un chouette moment. des chouettes journées, s'il y en a plusieurs, à vivre avec son enfant, ce qui permet aussi des moments de connexion qu'on ne connaît pas forcément au quotidien quand on est à la maison. donc merci, merci beaucoup Marie, merci à toi Claire et du coup je mettrai le lien de ton compte Instagram bien sûr dans la description mais pour les personnes qui ont envie d'avoir des conseils concrets d'avoir des choses pratiques tu en partages plein sur ton compte donc voilà, faut pas hésiter à aller jeter un oeil chez Marie merci merci Je te dis à très bientôt et encore merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité pour l'éducation en plein air, voire même peut-être une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff ! Allez, ciao ciao, à bientôt !

Chapters

  • Introduction

    01:10

  • Présentation

    02:18

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:55

  • Histoire avec la randonnée

    06:40

  • Pratiquer la randonnée dès la naissance

    10:54

  • L'apprentissage de la marche en rando

    12:00

  • L'évolution de la marche

    16:41

  • Le refus de marcher

    18:20

  • Suivre le rythme de l'enfant

    20:08

  • Matériel indispensable à emporter

    27:08

  • Porter le sac à dos

    29:00

  • Jusqu'à quel âge le portage

    30:42

  • Souvenirs d'une rando difficile

    34:45

  • Outils pour motiver à marcher

    37:28

  • Les blessures en rando

    39:59

  • La sécurité en bivouac

    42:55

  • Partir solo avec son enfant : le regard de l'entourage

    47:28

  • Apprendre à s'orienter en randonnée

    50:17

  • Le plaisir de randonner

    57:16

  • Remerciements

    01:01:37

Description

Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée qui parcourt les sentiers vosgiens avec sa fille depuis 8 ans.


De rando en portage quand sa fille était toute petite à des bivouac improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes.


Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développé avec la marche au fil des années.


Que vous soyez déjà initié.e à la randonné en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébés koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout !


Pour retrouver les infos et références de Marie, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeurs des écoles, éducateurs, animatrices, ces conversations ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée, qui parcourt les sentiers vaugiens avec sa fille depuis 7 ans. De rando en portage quand sa fille était toute petite, à des bivouacs improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes. Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne tous ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développée avec la marche au fil des années. Que vous soyez déjà initié à la randonnée en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébé koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Marie !

  • Speaker #1

    Salut Claire !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ! Je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui parce qu'on va aborder ensemble une thématique qui m'est chère et je dirais même une passion que l'on partage, à savoir de manière générale la randonnée avec tout ce que ça peut amener, les voyages itinérants à sac à dos, les bivouacs et tout ça en famille avec des enfants. C'est donc ton expérience en tant que maman et en tant que passionnée de rando que tu vas nous partager aujourd'hui. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien nous dire dans quel coin tu te situes et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors déjà, je tiens à te remercier pour ce moment de partage qu'on est en train de passer. J'habite dans les Vosges. Je suis moniteur d'ateliers en ESAT. Ce sont des structures qui accueillent des adultes handicapés. On travaille avec des entreprises qui nous donnent du boulot. Mon travail consiste à adapter le travail de production à l'handicap des personnes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Ok, c'est très clair. Merci.

  • Speaker #1

    C'est un milieu qui est encore assez méconnu et qui n'est pas forcément facile à simplifier, à résumer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Écoute, tu as bien entraîné ton explication parce qu'elle est très claire. Marie, petite question rituelle que je pose à chaque fois. Est-ce que tu veux bien nous raconter tes souvenirs d'enfance avec la nature Quel était ton rapport avec le vivant durant ton enfance et ton adolescence ?

  • Speaker #1

    Au risque de décevoir, j'ai très peu de souvenirs de ma petite enfance et de mon enfance en général. J'ai eu des parents qui ont eu des métiers passion tous les deux et qui ne nous laissaient pas trop sortir. J'ai quelques rares souvenirs de construction de cabane et d'une belle chute notamment. sauté d'une botte de foin à une botte de foin. J'ai grandi à la campagne avec un espace immense autour de moi, une forêt à quelques dizaines de mètres derrière la maison. Mais très concrètement, je n'en ai... très très très peu de souvenirs.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as grandi dans les Vosges ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai grandi dans les Vosges. Je suis assez chauvine. J'ai fait toute mon enfance dans les Vosges. Je suis partie à Strasbourg, en Alsace, pour mes études. Et je suis revenue dans les Vosges quelques années après la naissance de Suzy.

  • Speaker #0

    Suzy qui est donc ta fille c'est ça de 8 ans et demi bah c'est que tu t'y sens bien dans les Vosges et pour y avoir été alors moi pour le coup j'ai pas beaucoup de souvenirs non plus mais j'y suis allée plusieurs fois avec mes parents durant mon enfance et mon adolescence mais effectivement tu parlais de forêt et je me souviens de très grandes forêts surtout de paysages ouais faudrait que j'y retourne parce que tu vois autant les Alpes ouais Avant d'avoir fait le tour, il va falloir en faire des randos, mais c'est un autre type de paysage. Ce ne sont pas les mêmes montagnes. Et j'avoue que... Il faut que j'y retourne dans les Vosges. Oui, explore.

  • Speaker #1

    Ce que j'adore dans les Vosges, c'est que c'est vraiment des montagnes qui sont accessibles à tous. On n'est pas sur les Alpes, les Pyrénées, qui sont des hautes montagnes. Avec une certaine technicité, en fait, sur certaines randos, les Vosges, tout le monde est capable d'aller randonner avec. Et quand tu commences avec un enfant, c'est génial.

  • Speaker #0

    C'est génial. Oui. Tu vas nous raconter tout ça. Mais du coup, avant que tu nous parles de vos aventures en famille, là, tu disais que tu n'avais pas beaucoup de souvenirs d'enfance en nature. C'est quoi du coup ton histoire avec la randonnée ? À quel moment tu t'es mise à randonner ? Est-ce que tu pratiques depuis longtemps ? Et puis aussi, quel type de rando tu pratiques, toi, Marie, sans forcément être avec ta fille ?

  • Speaker #1

    Alors, avant d'avoir ma fille, je parlerais plus de balade que de rando. En forêt, en montagne, je me suis toujours sentie à l'aise dehors. Mais c'était rien de foufou, des petites balades parties par là. Et c'est vraiment la naissance de Suzy, il y a 8 ans et demi, qui m'a complètement chamboulée, voire réveillée. ça a été une grosse claque pour moi de devenir maman. Grosse remise en question sur tout. Je travaillais dans le prêt-à-porter, j'étais quelqu'un d'assez superficiel. J'aimais bien marcher, mais tu vois, ça passait après plein d'autres choses. Et quand je suis devenue maman, je me suis dit, mais qu'est-ce que j'ai envie pour ma fille ? Quelle maman j'ai envie d'être pour Suzy ? Et j'ai tout cassé. J'ai changé de boulot, j'ai repris mes études, je me suis séparée du papa de ma fille. Je suis revenue vivre dans les Vosges pour vraiment être en cohérence totale avec la maman que j'avais envie d'être et la femme qui se réveillait en moi. J'avais l'impression que... Tout c'était... Que la naissance de Suzy a fait renaître quelque chose qui était enfoui en moi. Je ne sais pas si c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est très clair. Tu as déjà entendu le concept de la matrescence ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Bon, là, on est clairement sur un exemple d'une matrescence très forte. Ce n'est pas toujours le cas. Toutes les femmes ne le ressentent pas. Alors, pour les personnes à qui ça ne parlerait pas, je ne sais plus par qui a été développé, en tout cas, ce nom a été donné. Mais matrescence, c'est la contraction du mot maternité et du mot adolescence. Et l'idée, c'est que... Quand on a un enfant, les bouleversements sont sur tous les plans, comme c'est le cas pendant l'adolescence, sur le plan physique, psychique. Et c'est un tel bouleversement que ça nous amène à remettre en question ce qu'on est, notre identité, nos valeurs. Et ce n'est pas forcément le cas pour toutes les femmes. Il y a des femmes qui le vivent à l'occasion de la naissance d'un de leurs enfants et pas un autre. Il y a des femmes qui le vivent à chaque naissance d'enfant. et là pour le coup toi ça a été secouant c'est ça,

  • Speaker #1

    une vraie révélation et de par tous ces questionnements, ces chamboulements j'ai eu un grand besoin de respirer et du coup ça s'est fait par la découverte, redécouverte des balades en forêt puis des randos et j'ai très vite pris conscience que si je voulais passer du temps de qualité avec mon enfant il fallait que je fasse avec elle et que je lui partage des choses que j'aime moi Et qu'est-ce que j'aimais moi ? C'était de passer du temps dehors, de passer du temps en forêt, de passer du temps dans les montagnes. J'ai eu très vite envie de revenir vivre dans les Vosges parce que j'habitais dans une grande ville à côté de Strasbourg. Et pour moi, ce n'était pas concevable d'élever un enfant dans ce contexte-là, dans une ville ayant moi connu une enfance à la campagne.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as commencé à aller te balader avec Suzy dès sa naissance ?

  • Speaker #1

    Oui, quasiment. Alors, le portage, je l'ai commencé sur les coups de ces un mois, un mois et demi. Au départ, c'était juste sortir, déjà faire le pâté de maison. Et puis après, sortir. dans la forêt à côté de chez moi. Et petit à petit, en fait, je me suis mise à marcher une heure, deux heures, une demi-journée, la journée complète, toujours en restant à proximité de Strasbourg. Et puis, les semaines, les mois ont passé et là, je suis partie sur... Sur les montagnes et davantage de randonnées à la journée dans un premier temps. Le bivouac est arrivé seulement, je ne suis pas très très forte en date, je dirais le vrai bivouac quand elle avait deux ans, à peu près, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, quand elle a commencé à marcher, globalement, comment est-ce que tu organisais un petit peu ? Tu partais déjà à la journée ? Parce que... Pour faire un parallèle avec ce que moi j'ai pu connaître avec ma fille, à partir du moment où elle a commencé à marcher, le portage s'était devenu très compliqué puisqu'elle n'avait qu'une envie, c'était de marcher. Et du coup, là où quand elle ne marchait pas encore, on pouvait faire des randos à la journée, quand elle s'est mise à marcher, c'était tout de suite plus compliqué parce que de son côté, elle s'épuisait et elle n'avait pas forcément envie d'être portée. Comment est-ce que toi avec Suzy ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai drastiquement réduit mes randos. C'était plus que 2-3 heures, une demi-journée grand maximum. Je partais plus près de chez moi. et je la laissais descendre autant de fois qu'elle voulait, je partais avec plein de jeux c'était des randos où on faisait, j'ai jamais calculé en termes de kilomètres mais en ce moment on devait marcher vraiment 1,5 km 2 km grand maximum mais c'était pas grave en fait, je suis jamais partie dans l'optique de 1 il faut, là, on a la journée, il faut qu'on marche 10 kilomètres, on a X temps pour le faire. Non. Si je veux qu'à terme, elle aime marcher, elle aime bivouaquer, il faut que ça se fasse à son rythme. Donc, partir moins longtemps, plus près et avec un porte-bébé léger, ça m'a beaucoup aidée aussi à... les portes bébés préformées qui se clipsent où c'est d'une facilité à enlever ça aide beaucoup quand t'es maman solo quand t'as pas forcément du monde pour t'aider pour enlever le gros porte bébé de rando

  • Speaker #0

    Et en plus, effectivement, pour les enfants, en plus, c'est physiologique. Donc, au niveau de la position, c'est mieux. Et moi, pour avoir expérimenté une fois le porte-bébé, vraiment les gros trucs là, d'une super marque, j'ai trouvé ça hyper difficile parce que le porte-bébé vide pesait 4 kilos. Et en fait, ça me déséquilibrait. Donc, il suffit d'avoir un peu de dénivelé, notamment en descente. Si bébé bouge, il faut avoir une sacrée condition physique. Pour moi, ça s'adresse plutôt à des personnes qui sont grandes, qui sont costaudes. J'ai trouvé ça très inconfortable, donc je ne l'ai plus jamais utilisé. Les portes bébés qui se clipsent, qui sont mous, peuvent se glisser facilement dans le sac à dos ou se coincer entre le sac à dos et le dos. Comme ça, on peut les sortir facilement ou sur le ventre. Mais c'est vrai que... Ça fait partie du matériel. sur lequel on peut se poser plein de questions quand on démarre. Et finalement, les choses simples, pas besoin du super technique à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai la même expérience que toi, le gros porte-bébé de rando. Je l'ai d'une super marque également. Je l'ai testé quand on est parti dans les Alpes. Suzy allait avoir deux ans. Voilà. Avec une copine, c'est génial quand elle est dedans. Et quand tu... Alors moi, je suis assez grande, les épaules carrées. Je n'ai pas eu cette problématique physiologique. Mais dès que l'enfant marche, ça vaut l'avoir harnaché correctement. Ça balote, en fait, ce n'est pas fait pour. Alors qu'un porte-bébé tout souple qui se clipse, déclipse en... Un quart de seconde, c'est d'une facilité et pour l'enfant aussi. Le fait de savoir qu'il n'a pas besoin d'attendre que la maman trouve un coin pour poser correctement le porte-bébé, enlever un bras à une épaule, la deuxième épaule, retourner le porte-bébé. C'est très pratique quand tu pars plusieurs jours, mais quand tu pars à la demi-journée, à la journée, le porte-bébé tout souple, c'est très bien.

  • Speaker #0

    c'est clair et du coup donc là tu disais que quand Suzy a commencé à marcher c'était des petites balades pour avoir une idée de de la progression aujourd'hui à 8 ans et demi Suzy elle fait des randos de combien de kilomètres ?

  • Speaker #1

    des randos de foufou on est sur alors attends Que je réfléchisse, la dernière grosse randonnée, on n'était pas loin de 14-15 km à la journée complète, en comptant toutes les pauses. Elle a une endurance qui m'impressionne à chaque fois. De toute façon, sa première vraie rando, elle avait... deux ans et demi, ouais, deux ans et demi, sur les cinq heures de rando, donc là, on était dans les montagnes, dans les Vosges, une randonnée assez technique avec pas mal de dénivelés, sur les cinq heures, elle en a marché trois, elle avait deux ans et demi. Ouais, j'étais, enfin, tu vois, je la cite toujours, cette randonnée-là, parce que j'en ai encore des étoiles dans les yeux, tu vois, d'en reparler et d'y repenser.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme n'importe quel sport, effectivement, les progressions, elles se voient et c'est à mesure qu'on pratique et encore plus les enfants qui apprennent à une vitesse folle. Une question qui me vient, est-ce qu'il y a eu des fois ou des périodes peut-être carrément durant lesquelles Suzy, elle n'avait pas envie de marcher ?

  • Speaker #1

    Je suis en plein dedans. Elle commence à s'affirmer de plus en plus en me disant clairement que marcher, c'est cool, mais marcher longtemps, ça ne l'intéresse plus. Du coup, je m'arme de patience. Je ne m'inquiète pas du tout. On a déjà vécu des périodes comme ça. Bah oui, aller marcher pour un pique-nique 30 minutes, 1 heure, c'est bien. Mais au-delà de 1h30, 2 heures, non, ça se plaint facilement, c'est fatigué. Donc je sais que ça va passer. je lui propose beaucoup moins de rando du coup. Et mon arme, c'est lui proposer des bivouacs en fait. Ça, ça marche à tous les coups pour Suzy et pour beaucoup d'enfants. On marche seulement une petite heure, voire même quand vraiment elle n'a pas envie, on pose la voiture à côté du bivouac, à côté du chalet ou de la tente en fonction de ce qu'on fait. et on dort sur place, on passe une super belle soirée dehors, à refaire le monde, et puis on rentre tranquillement le lendemain matin, en ayant fait une petite balade ou non.

  • Speaker #0

    Ok. Alors on va revenir tout à l'heure sur les bivouacs, et sur le fait de passer une nuit avec une enfant, en plus en étant seule avec elle. Un point sur lequel je voulais revenir et qui finalement se croise avec ce dont tu parles là, c'est justement le rythme de l'enfant et le fait de suivre son rythme. Moi, je vais te faire une confidence. Tout à l'heure, tu disais qu'avant, tu te baladais et maintenant, tu randonnes. Et bien moi, je suis, alors actuellement, ma fille a bientôt trois ans, je suis dans l'impression inverse. Avant, je randonnais et aujourd'hui, je me balade. Et aujourd'hui, je savoure à fond ces moments de balade. Mais les premières balades qu'on a faites avec elle quand elle marchait, j'étais très, très frustrée. Parce que là où avant, la rando, c'était l'occasion d'explorer, de passer du temps dehors et de profiter de magnifiques paysages. Mais j'y mettais aussi une certaine dimension sportive. Une fierté quand je regardais le dénivelé, les kilomètres parcourus. Et forcément, là, en ayant une enfant qui, certes, marche bien, mais qui n'est pas à mon rythme, mais je suis à son rythme, ça a pris une toute autre approche de la rando quand je suis avec elle, quand on est en famille. Est-ce que sur plusieurs jours de randonnée, est-ce que tu sens que Suzy, elle a des variations dans ses rythmes ? Comment est-ce que tu t'adaptes à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est déjà un gros travail qui va se faire en amont dans le choix de l'itinéraire de ton petit trek. Généralement, le premier jour, l'enfant, il est tout fait tout flamme. Il est tout content, il va courir partout. C'est l'aventure. Ça commence, il y a plein de choses à découvrir. Donc, la première journée, c'est celle où je prévois le plus de kilomètres, on va dire. Mais... Toujours, chaque jour de randonnée, je prépare toujours une activité. Que ce soit quelque chose sur notre itinéraire, on va aller visiter une ferme au Rennes par exemple, ou on s'arrête sur un chalet que je connais où il y a un petit spot, une fontaine, des poissons, un étang. Et du coup, je prévois un gros, gros temps d'arrêt autour de ce lieu-là. Le deuxième jour, l'enfant commence tout doucement à fatiguer. Là, je te parle de Suzy, ça va évidemment dépendre de chaque enfant. Mais plus les jours avancent et plus je réduis en kilomètres. Et on s'arrête autant de fois que Suzy me le demande. Ça peut être cinq minutes comme ça peut être une heure. Je prévois toujours des itinéraires bis.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis beaucoup dans l'observation de Suzy. Alors, je la connais, ça fait huit ans et demi que je la pratique. je sais repérer les signes de fatigue avant même qu'elle me demande de s'arrêter randonner plusieurs jours avec un enfant c'est énergivore pour le parent je pense qu'il faut bien en avoir conscience et le fait de revoir ses attentes c'est pas parce que tu as prévu de marcher 4 jours avec que tu peux si tu dois t'arrêter, raccourcir, rebrousser chemin et finalement randonner que deux jours et demi, ce n'est pas grave en fait. Le plus important, c'est le moment de qualité que vous êtes en train de passer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, oui, mais tu as raison. Et encore plus, alors là, vous toutes les deux, c'est une habitude que vous avez prise dès que Suzy était toute petite. Mais ça, c'est quelque chose à avoir en tête, je pense, encore plus quand que ce soit l'adulte ou l'enfant qui démarre tout juste à faire des balades sur plusieurs heures. Effectivement, de se dire que finalement, c'est juste au rythme de l'enfant. Et tu vois, je prends en compte ton petit tips de prévoir un itinéraire bis et d'avoir un autre trajet qui soit un peu plus court. Et puis juste de se dire à un moment, si on fait demi-tour, on fait demi-tour. Mais c'est une autre manière d'aborder la randonnée que ce qu'on peut... principalement voir aujourd'hui dans les livres, dans... Enfin tu vois, la rando c'est... Alors de plus en plus, ça se... On met... Les familles ont de la place dans le monde de la rando, mais c'est vrai que sur les sentiers, c'est quand même beaucoup de groupes d'adultes et les enfants, les enfants ils sont là, mais je ne sais pas s'il y a beaucoup beaucoup de familles qui pratiquent la rando sur plusieurs jours et c'est pas nécessaire de partir plusieurs jours pour profiter des bienfaits de la rando comme tu dis. Je dis juste quelques heures, c'est déjà tant que l'enfant et les accompagnants prennent du plaisir, c'est tout ce qui compte.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement. C'est pour de la randonnée sportive, technique. Il ne faut pas le faire avec son enfant, en fait. Si tu as l'occasion, moi j'ai la chance, malchance, je ne sais pas, mais d'avoir été très vite séparée du papa de ma fille et du coup d'avoir eu des moments solos pour moi, ou mes besoins de maman sportive baroudeuse, j'ai des temps. pour moi en fait, pour assouvir ce besoin de me dire là aujourd'hui je pars et je marche 20 kilomètres. Et quand on a l'occasion, si c'est un réel besoin, pour la maman ou le papa, il y a toujours moyen de faire garder son enfant et de se dire là aujourd'hui c'est mon jour à moi, c'est mon challenge sportif à moi. d'autant plus profiter quand tu pars randonner avec ton enfant et de ne pas subir la frustration parce qu'elle est humaine, c'est normal. C'est normal quand tu te prévois une rando sur quelques jours et que ça ne se passe pas comme tu veux, ce n'est pas facile de gérer cette frustration-là. En plus... de la fatigue de ta fatigue, de la fatigue de l'enfant, de motiver son enfant, de la charge des affaires à porter sur ton dos. C'est un mélange de plein de choses.

  • Speaker #0

    Puisque tu en parles, partir seule avec une enfant, ça implique d'emmener du matériel et de porter le matériel. Déjà, c'est quoi le matériel indispensable que tu amènes toujours quand tu pars ?

  • Speaker #1

    Alors, un jouet pour mon enfant, c'est un indispensable, même si la nature regorge d'activités. Et en plus, on va dire qu'une fois sur deux, je ne le sors pas mon petit jeu de société ou mon jeu de cartes. Mais je sais qu'il est là pour le au cas où. C'est un indispensable avec un livre, un livre pour enfants. C'est important de garder les mêmes rituels. Pour moi, c'est important. de garder une certaine routine quotidienne dans l'aventure que tu vas proposer à ton enfant. Et nous, notre routine, c'est tous les soirs, on prend 10, 15, 20 minutes pour lire une petite histoire. Et en rando, on fait la même chose. Donc ça, c'est deux indispensables. Oui, c'est peut-être surfait. Oui, ça peut être lourd. Mais non, c'est... il faut un petit jeu de société, un petit jeu de cartes. Ça peut être, quand les enfants sont tout petits, un cahier de coloriage lavable. Ça ne se faisait pas quand Suzy était toute petite, mais là, ça commence à fleurir partout. C'est génial. Tu prends trois feutres, le cahier de coloriage et tu fais ça avec ton enfant pendant une pause.

  • Speaker #0

    Nous, il se trouve qu'on en a un. En voiture, par exemple, c'est extrêmement pratique. Donc oui, je n'avais pas eu l'idée éventuellement de l'embarquer en rando. Mais pourquoi pas ? Est-ce que Suzy, elle porte son sac à dos maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, elle commence depuis quelques mois à me demander à porter un sac. Elle ne l'a jamais fait avant. Je ne l'ai jamais obligée à en porter un ou initiée tout doucement. Je sais que beaucoup d'enfants aiment faire comme papa, maman et avoir leur propre sac. Suzy n'en a jamais fait la demande. Pour moi, toute petite, elle a su marcher très tôt. À 10 mois, elle faisait ses premiers pas, Suzy.

  • Speaker #0

    Ma priorité à moi, c'était qu'elle se sente à l'aise avec son corps, qu'elle ait des bons appuis, qu'elle puisse gambader partout, qu'elle puisse courir, escalader les rochers, sauter d'une pierre à une autre, qu'elle puisse être à l'aise à flanc de falaise sur un pierrier. Et quand elle était toute petite, je voyais vraiment le sac comme une charge qui, possiblement, pouvait ne pas la mettre en sécurité. Même, ils font des sacs très bien adaptés à la morphologie de l'enfant que tu attaches. On trouve des très bons sacs maintenant. Mais ma priorité à moi, c'était qu'elle puisse comprendre comment son corps fonctionne, se muscler correctement et profiter. Donc, pas de sac avant. Je te dis, il y a quelques mois, elle m'a demandé d'avoir son propre sac.

  • Speaker #1

    Et du coup, durant les premières années, quand tu... Je ne sais pas d'ailleurs jusqu'à quand tu as porté Suzy, jusqu'à quel âge.

  • Speaker #0

    Alors, très tard, dans le sens où il m'arrive encore de la porter en rando, alors quelques minutes, et quand moi-même je n'ai pas de sac à dos, ou alors un tout petit que je vais mettre devant, mais je dirais jusqu'à là, c'est un poids plume Suzy, donc j'ai pu la porter quand même avec un porte-bébé physio très longtemps, je dirais que... 4 ans, ouais, à peu près. Jusqu'à l'âge de 4 ans, elle a porté encore assez régulièrement. À savoir que j'ai assez vite remarqué que quand elle demandait les bras, c'était généralement juste l'histoire de 10 minutes. Où elle a besoin de se reconnecter à moi, de sentir que je suis bien là, que je réponds à ses besoins. J'ai entendu qu'elle était fatiguée, qu'elle avait besoin d'un gros câlin. et dix minutes après c'est bon elle a vu quelque chose une petite fourmi, un scarabée qui est sur la route et qu'il faut absolument déplacer,

  • Speaker #1

    mettre sur le côté pour que personne ne l'écrase et puis c'est reparti elle gambade du coup tu mettais Suzy sur le dos et ton sac à dos à l'avant ? voilà,

  • Speaker #0

    exactement

  • Speaker #1

    Ça demande quand même une certaine condition physique.

  • Speaker #0

    Du sport, du sport, du sport, du sport. J'ai toujours eu un travail déjà physique. Tous les boulots que j'ai faits auparavant, j'étais debout toute la journée. à marcher, à piétiner, à porter des charges plus ou moins lourdes. Donc j'ai déjà une certaine condition physique qui m'a permis de faire ça pendant plusieurs années.

  • Speaker #1

    C'est là, tu parlais du choix de l'itinéraire et de la préparation avant de partir. C'est là aussi qu'il est hyper important de choisir ses itinéraires correctement et de ne pas être trop gourmande sur le dénivelé notamment, parce que quand on est chargé à l'avant, à l'arrière, À la montée, ça va être dur. À la descente, ça peut être dangereux quand on ne voit pas ses pieds et qu'on a autant de poids sur soi. Moi, sur les dénivelés qu'on a dans les Hautes-Alpes, c'est rapidement très, très physique. Et il y a des itinéraires sur lesquels je ne me sentirais pas aujourd'hui de partir seule avec ma fille en me disant qu'à un moment donné, il va falloir que je la porte et que je porte le sac. Et du coup, c'est choisir. d'autres itinéraires qui sont plus agréables parce que l'idée c'est pas que ce soit un moment hyper difficile physiquement parce que la fatigue derrière on sait ce que ça amène ça amène aussi de la perte de patience et tout ça et puis au final on se retrouve à faire une balade qui est plus subie que que choisi où on profite on prend du plaisir exactement et puis

  • Speaker #0

    Tu vois, ces randos plus techniques dont tu parles, c'est des randos que tu pourras faire avec elles dans quelques années.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vas faire un petit gardelé en tête, en fait. Ce n'est pas parce que maintenant, effectivement, c'est aussi ton rôle de maman, quoi, de mettre en sécurité ton enfant et de te mettre en sécurité toi. Et c'est tout à ton honneur de dire… Là, ok, en fait, je ne suis pas capable et on va choisir un autre itinéraire, une autre rando qui plaira à tout le monde, qui fatiguera moins et où le plaisir sera total. Et quand elle aura 10, 15, 20 ans, là, vous ferez des gros kiffs à partir plus longtemps avec des sentiers plus techniques.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un souvenir, toi, d'une rando que tu as trouvé vraiment difficile avec Suzy ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, c'était toujours dans les Vosges. J'étais avec une amie. On était partis, j'étais persuadée d'avoir de la neige. Donc j'avais pris aussi la luge en me disant, on commencera peut-être un petit peu par de la luge, on la laisse dans la voiture. Et ce sera un petit objectif aussi de se dire, quand on a fini, on se refait quelques petites descentes. Donc j'avais vendu le truc un peu comme ça à Suzy, en disant c'est la fin de l'hiver mais il y a encore de la neige. Elle était super motivée, on arrive en haut, quasi pas de neige. Donc déjà là tu prends une grosse claque et tu dis bon ok. On commence à monter, alors j'arrive quand même à la motiver, puis j'avais mon amie avec moi donc c'était plus simple aussi. On commence à monter et puis là, miracle, de la neige. Ni une ni deux, je repars en courant chercher la luge en me disant tant pis, coûte que coûte, j'ai dit qu'on ferait de la luge, on va faire de la luge. Je me trimballerai mon sac, le porte-bébé et la luge avec moi, c'est pas grave. Donc la première partie de la rando, c'est... tôt bien passé parce qu'on alternait entre pause repas, pause descente en luge, mais ce qui nous a énormément fatigué de s'arrêter continuellement et de répondre aux besoins de neige, de suzy, d'autant qu'on n'avait pas eu beaucoup de neige l'hiver là. Elle était super contente de pouvoir faire quelques descentes. Et pas moyen de couper court. Quand je te parlais d'itinéraire bis, là, je n'en avais pas. Et la dernière partie de la rando a été éreintante. Des deux côtés. J'avais puisé dans toute ma patience et ma... bienveillance et tous mes petits tips de motivation de l'enfant et plus rien ne fonctionnait du tout et ça c'est fini j'en ai plus des souvenirs très très concrets mais j'en ai reparlé avec mon amie justement il y a quelques semaines elle me disait que Suzy en a même pleuré de fatigue et d'épuisement

  • Speaker #1

    Ouais et tu parles de petits tips pour motiver Suzy. Est-ce que tu as en tête des choses qui ont particulièrement fonctionné ? Alors je parle pas que de cette rando mais à des âges différents. Est-ce qu'il y a des trucs que tu pourrais conseiller qui ont bien marché pour Suzy ?

  • Speaker #0

    jouer sur les émotions de l'enfant. Tu vois, elle est fatiguée, elle est en colère, elle n'a plus envie. Ok, montre-moi, marche avec colère, là. Vas-y, me extériorise. Et du coup, elle se met à marcher quelques pas, à marcher alors qu'elle n'avait plus envie, à marcher quelques pas avec colère. Donc, tu vois, elle s'abîme, elle a les poings bien serrés, elle est toute rouge, elle n'est pas contente. Ah oui. du coup moi j'enchaîne avec une autre émotion qui en amène une autre qui en amène une autre et puis au final tu termines par marcher avec joie marcher avec énergie marcher avec folie et puis après les petits bobos sont oubliés et puis t'as déjà marché quelques centaines de mètres sans s'en apercevoir et c'est marcher avec émotion moi j'appelle ça comme ça marcher avec émotion génial, j'aime beaucoup quand toi t'en as marre de marcher avec ton sac à dos qui est super lourd tu marches avec lourdeur t'as les bras le long du sol et ça, ça éclate les enfants ok,

  • Speaker #1

    trop bien

  • Speaker #0

    Le premier petit type. Sinon, un autre qui fonctionne plutôt bien, c'est le concours de démarche. On marche avec une démarche un petit peu faufole, un petit peu amusante. Alors, ça peut être des... Tu marches en croisant les pieds au risque de tomber. Tu marches en marche arrière. Tu marches en dansant. Et ça, les enfants regorgent d'imagination en tout genre et ça les fait marcher.

  • Speaker #1

    ok ouais c'est fun j'aime beaucoup t'as dit le mot bobo j'avais pas du tout pensé à cette question mais est-ce qu'il est déjà arrivé que

  • Speaker #0

    Suzy se blesse pendant une rando alors non elle est déjà tombée mais jamais de gros bobo du tout Tu vois, quand je te disais que toute petite, je n'avais pas demandé de porter de sac à dos et tout, on a beaucoup pratiqué la motricité libre et je pense clairement que c'est ce qui fait que Suzy ne s'est jamais blessée en rando. Et pourtant, elle court dans les pierriers, mais elle a une telle confiance en son corps et confiance en ses appuis que... Et bien, même si par moments, elle tribuche, en fait, elle sait exactement comment se repositionner pour ne pas se blesser. Alors, je touche du singe, je touche du bois. Peut-être que ça arrivera un jour, mais je suis certaine que de l'avoir laissé grimper partout, ça fait qu'aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai aucun accident grave à déplorer.

  • Speaker #1

    Mais je crois que c'est important de le dire parce que le fait de se blesser, ça fait souvent partie des peurs. Quand on accompagne des enfants en extérieur, il y a encore beaucoup de personnes aujourd'hui et je pense encore plus quand on est parent avec son enfant, la peur qui est une blessure. Et encore plus quand on est en montagne où c'est tout de suite plus compliqué. Mais du coup, je te remercie de le dire, parce que comme ça, ça montre bien qu'avec beaucoup de pratiques, et malgré tous les kilomètres que vous avez parcourus et les différents environnements, effectivement, en laissant l'enfant explorer son corps, à partir du moment où il va le connaître, il va aussi... Réussir à bien se débrouiller, comme nous, on se rend compte aussi que plus on pratique, plus on peut aller sur des terrains de plus en plus techniques. Et on sent qu'on positionne nos pieds différemment, que nos appuis ne sont pas les mêmes. C'est la même chose pour les enfants. Et tant qu'on accompagne et qu'on prend le temps, il n'y a pas de raison qu'il y ait une quelconque blessure.

  • Speaker #0

    Exactement et puis pour les au cas où parce que ça peut arriver évidemment mais tu vois toujours avoir un petit tube d'arnica dans son sac une petite compresse, un pansement un désinfectant, voilà c'est pas parce qu'elle s'est jamais blessée que je pars sans ma trousse à pharmacie il y a toujours quand même des petites choses à avoir pour les au cas où parce que oui c'est une réalité, les enfants peuvent se blesser, tout comme nous

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pour continuer sur le sujet des peurs, du coup tu bivouaques avec Suzy. Est-ce que tu es déjà arrivé de te sentir en insécurité à l'occasion d'une nuit sous une tente avec ta fille en pleine campagne ?

  • Speaker #0

    Alors, une fois où il y a une personne, on dormait en forêt, et il y a un homme qui s'est approché, qui est venu nous parler. Il avait un petit peu trop bu, et du coup j'ai mis Suzy dernier mois, et j'ai fait mine que je ne parlais pas français. et en baragouinant parce que je ne parle absolument aucune autre langue en baragouinant des petites choses et ça a super bien fonctionné le mec est parti très très vite un petit peu blasé Suzy n'en a aucun souvenir elle était toute petite donc ouais, ça a été la seule fois où je me suis dit mince oui, effectivement c'est une réalité, ça peut arriver, on peut être embêté d'autant plus quand on est maman solo, enfin quand on bivouac en solo, je ne suis plus maman solo je l'ai longtemps été mais on continue à partir à l'aventure toutes les deux

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il vous est déjà arrivé de faire des rencontres animal incongru ?

  • Speaker #0

    Non ! Je suis l'un des meilleurs ! J'aimerais, je t'avoue que un de mes rêves secrets serait quand on dort en cabane. Dans les Vosges, on a la chance d'avoir énormément de cabanes en bois ouverts à tous. C'est très rustique, il y a une table en bois, deux bois, un poêle ou une cheminée et ça s'arrête là. mais ça reste un abri en dur qui est très apprécié, surtout en cas d'intempéries. Et je rêve tous les matins, quand on se réveille en refuge, d'ouvrir les yeux et de voir un cerf. à la fenêtre mais non malheureusement ça n'est jamais arrivé après je alors moi en ce moment parce que mon chien vieillit mais j'ai beaucoup randonné avec mon chien ce qui fait que ça éloigne quand même beaucoup les animaux et oui c'est vrai alors c'est hyper rassurant tu vois quand tu me disais que je ressens je ressens pas d'insécurité mais j'ai aussi beaucoup randonné avec mon chien qui alors je ne suis pas certaine qu'il saurait me défendre il est plutôt filibète mais il est imposant ça reste un grand chien blanc qui ressemble à un loup et du coup il rebute

  • Speaker #1

    Et oui, forcément. Ça, c'est sûr que les chiens, je pense que ça joue un petit peu au sentiment de confort qu'on peut ressentir qu'on soit seul ou avec des enfants, forcément, dans des endroits un peu plus sauvages. Ça peut être tellement ancré en nous la peur de tout, de tout ce qui nous entoure, que surtout à la tombée de la nuit, là où on commence à se sentir un peu plus vulnérable, où nos sens... diminue notamment la vue qui est celui qu'on utilise le plus, ça peut perturber. Donc je pense que moi, je n'ai pas de chien, mais je pense qu'effectivement, ça peut peut-être aider à rassurer.

  • Speaker #0

    Exactement et puis avec tout ce qu'on entend, moi je me suis volontairement il y a quelques années coupée un peu de toutes les infos de toutes les informations qu'on pouvait entendre au quotidien quand tu allumes la télé d'ailleurs j'ai pas la télé et ça m'aide grandement à me sentir en sécurité et avoir confiance en moi Parce que quand tu entends tous les jours que telle personne s'est fait agresser, que c'est inconscient de partir en forêt seule quand tu es une femme, d'autant plus si tu pars avec ton enfant, ça ne t'aide absolument pas à prendre confiance en toi alors qu'on est capable.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu, toi, des gens directement qui ont pu exprimer un étonnement ou même jusqu'à un jugement du fait que tu partes seule avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Oui, pas plus tard que la semaine dernière, on est partis quatre jours. C'était une première pour nous en bikepacking. Je ne sais pas si je prononce bien. Du coup, j'avais prévu l'itinéraire à l'avance. Le premier jour, mes parents nous rejoignent dans un parc où on faisait une pause avec ma fille. Et du coup, j'indique à mon papa où est-ce que j'ai prévu de dormir. Et c'était au-dessus d'un quartier chaud d'Epinal. Et là, tout de suite, inquiétude suprême du papa pour sa fille et sa petite-fille a cherché trois, quatre solutions pour nous faire absolument dormir ailleurs. et alors je l'ai rassurée j'ai dit que je connaissais que je savais ce que je faisais mais ça a été très compliqué parce que même quand t'as confiance en toi et que t'es sûre de tes choix d'entendre une personne de confiance c'est pas n'importe qui ton papa te dire que attention là ce que tu fais là où tu vas c'est dangereux ça te fait douter quand même un petit peu quoi ouais c'est sûr je me doute Mais j'ai peu de personnes autour de moi qui pratiquent la rando et le bivouac en famille. Je commence à découvrir sur les réseaux sociaux, sur Instagram, que je ne suis pas la seule. Mais globalement, dans mon entourage, j'ai très peu de personnes qui pratiquent ça. Alors j'ai la team. les copains complètement émerveillés en disant c'est complètement foufou et trop bien ce que tu fais avec Suzy et les autres t'es complètement inconsciente il t'arrive quelque chose et si et si et si mais c'est leur propre peur en fait qui est unique et je pense qu'il faut réussir à l'entendre dans le sens là en fait qu'ils ne nous veulent pas du mal ils ont juste eu besoin d'extérioriser des craintes profondes et qui ont du mal à gérer, et puis parce qu'ils s'inquiètent aussi pour nous, parce qu'il y a des liens forts, enfin voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Est-ce que... Tu vois, on parle d'itinéraire et tout ça. Et moi, personnellement, une des choses qui, aujourd'hui, peut parfois m'inquiéter, c'est justement l'itinéraire et le fait de me perdre. Alors, dans ma famille, c'est devenu un gag parce que l'orientation, ça n'a jamais été trop notre truc. Et en vrai, moi, je n'ai jamais trop fait l'effort. De m'orienter, parce que j'ai toujours été entourée de personnes chaque fois que je faisais des randos. Et encore plus aujourd'hui, mon compagnon a une carte dans les yeux. Il se repère très, très bien. Et du coup, je ne fais aucun effort quand on est ensemble pour me repérer. Et donc, partir seule, ça peut vite me mettre une pression. Et encore plus si je pars avec ma fille. Est-ce que toi, tu étais à l'aise ? Avec l'orientation, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris au fur et à mesure ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai appris au fur et à mesure. Je n'ai absolument pas un bon sens de l'orientation. Les premières grosses randos que j'ai pu faire avec Suzy, je les faisais en amont toute seule. Je vérifiais que j'avais du réseau. Je prenais ma carte en plus de mon portail. J'utilise énormément Géoportail. la version portable de nos cartes hygiène. Donc ça, j'ai beaucoup fait pour me mettre en confiance, moi. Je regardais aussi pas mal les conseils que tu peux trouver sur les différentes applications de parents qui ont... de parents ou non de randonneurs. Et on a vécu trois ans avec l'aventurier, avec une personne qui connaissait parfaitement les forêts, qui avait une lecture des cartes et du paysage complète et qui m'a énormément appris à prendre confiance et à me dire Eh bien, si on se perd, qu'est-ce qu'on fait ? Donc, j'ai énormément appris à ses côtés. Et il m'a aidée à prendre confiance en moi, en fait, là-dessus. Parce qu'on s'est déjà perdues. Alors, jamais avec Suzy. Mais je me souviens d'une rando. On était partis quatre jours à Nouvel An marcher. C'était un hiver où il avait énormément neigé dans les Vosges. Ça faisait longtemps. On n'a absolument pas anticipé la quantité de neige la nuit qui est tombée très vite. On s'est retrouvés complètement ennuités avec 1 mètre, 1,5 mètre de neige. On ne trouvait pas notre chalet, on commençait à avoir froid, on entendait des arbres tomber autour de nous parce que les sapins dans les Vosges n'ont plus l'habitude d'avoir une grosse quantité de neige sur eux parce qu'il neige quand même de moins en moins. donc l'hiver là ça craquait de tous les côtés le scénario catastrophe il s'est arrêté et il m'a dit dans une heure si dans une heure on n'a pas trouvé notre chalet qu'est-ce qu'on fait ? Et là, grosse panique à bord. Comment ça ? On est perdus pour de vrai. Et oui, on était perdus pour de vrai. Et en fait, tu vois, d'être confronté à une situation critique, plus ou moins, parce qu'on était très bien équipés, on avait de quoi se nourrir, on avait un chien qui est une parfaite couverture supplémentaire. Mais voilà, il m'a obligée à me... à me poser les bonnes questions. Et voilà, d'avoir pratiqué la rando, le trek avec cette personne-là m'a énormément aidée à prendre confiance en moi et à trouver des repères.

  • Speaker #1

    Ça fait partie des apprentissages sur le terrain, de s'orienter. Et même en étant... C'est vrai que je pense qu'il y a des cerveaux, il y a des gens qui savent naturellement se repérer dans l'espace et d'autres pour qui c'est plus difficile. Et j'en fais partie, mais on peut prendre les choses en main. Et puis, il y a des outils qui existent aujourd'hui. Alors comme tu dis, il y a le téléphone, il y a des applications qui permettent, si vraiment ça peut rassurer aussi, et puis si on n'a pas forcément la carte. papier, de télécharger les cartes sur le téléphone, comme ça, pas forcément besoin de réseau. Et mais voilà, c'est vrai que ça fait partie des choses qui, même si on n'est pas initié au départ, encore une fois, il faut démarrer par, je pense, plutôt du simple. C'est vrai que c'est un bon truc éventuellement de faire les itinéraires tout seul. Si on sent que de le faire avec les enfants, ça peut mettre un peu plus de pression. pour prendre ses marques et être sûre. Parce que clairement, quand tu as déjà vécu des moments où tu t'es perdue et que tu t'es rajoutée des kilomètres et des kilomètres, je me dis, si un jour ça m'arrive avec ma fille, suivant l'état d'esprit, la motivation dans laquelle elle est, pour moi, je me souviens de randos qui ont été vraiment difficiles moralement parce qu'une erreur d'itinéraire et puis... tout d'un coup, on rajoute beaucoup de kilomètres en fin de rando, ce genre de trucs avec un enfant. Au moins, si l'itinéraire est maîtrisé, il est déjà un peu connu à l'avance, c'est vrai que pour démarrer, en tout cas, ça peut peut-être aider à prendre confiance. Et puis après, ça se fait petit à petit.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Et puis, alors si dans ces conditions-là, tu vois, tu as l'attente, tu as de quoi bivouaquer, il ne faut pas hésiter à s'arrêter. Là, je suis fatiguée, on n'avancera pas beaucoup plus, et bien je m'arrête. Et puis s'il vient juste, et peut-être qu'il y a 300 mètres de la voiture, tu ne sais pas, tu vois, mais au moins tu auras pris le temps de te poser et de montrer à ta fille, à ton enfant. que ce n'est pas grave. Que céder à la panique, ça ne mène à rien. Là, tu préfères te poser et prendre le temps de te reposer, reposer le corps et la tête, de passer un bon moment pour réattaquer plus sereinement le lendemain matin.

  • Speaker #1

    Marie, on arrive à la fin de notre échange. Avant qu'on se quitte, on n'a pas parlé des bienfaits, ce que toi, la rando, ça pouvait t'apporter, et puis ce que Suzy a pu déjà exprimer. Si tu le veux bien, on peut commencer par Suzy. Est-ce qu'elle t'a déjà dit qu'il y avait des choses qu'elle adorait dans le fait de randonner ? Comment est-ce que... Alors, tout à l'heure, tu disais qu'aujourd'hui, elle a un peu moins envie de marcher. Mais comment est-ce qu'elle vit ces randos ?

  • Speaker #0

    Elle les vit avec beaucoup... Beaucoup d'extériorisation. En fait, Suzy, c'est une enfant qui a énormément besoin de bouger, de jouer, de rire, de prendre de la place. Et du coup, d'être dehors, de ne pas être enfermée dans un espace, dans une maison. Pour elle, c'est un grand bonheur d'avoir tout l'espace qu'elle veut pour courir, pour marcher, pour s'arrêter, pour escalader. C'est aller randonner, aller se balader, c'est une petite aventure en soi qui lui permet vraiment d'être elle-même. et la deuxième chose qu'elle adore et qui revient tout le temps c'est le bivouac c'est le dodo en tente c'est sa deuxième maison un dodo en tente ou dodo en chalet qu'on pratique d'ailleurs plus que le dodo en tente parce qu'on a la chance d'avoir énormément de chalets ouverts dans les Vosges

  • Speaker #1

    Et puis c'est génial, t'as une tente en moins à te traîner, ce qui pèse quand même sur le sac. Et toi du coup, qu'est-ce que ça t'apporte la rando ?

  • Speaker #0

    C'est le retour à la simplicité, à prendre le temps. D'observer. Je suis une personne qui est plutôt hyperactive, qui a toujours plein de choses en tête. Je fais quelque chose et je pense déjà à tout ce qui va se passer dans la journée et les jours à venir. Je ne sais pas, sauf en rando, mettre mon cerveau sur off. Et ça peut paraître bénin, mais pour moi, c'est énorme. C'est vraiment le moment où je coupe pour profiter pleinement de ce que la nature a à ma portée. Et quand tu te retrouves au pied d'un glacier ou à côté d'un sapin qui est centenaire, je trouve qu'il y a quelque chose d'assez presque mystique. de dire que tout ce qui se trouve autour de toi, le sol sur lequel tu es en train de marcher, il existait déjà bien avant ta naissance. Il y a des centaines et des milliers et des milliards d'années. Et moi qui adore l'histoire, ça me touche.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En tout cas, randonner dans des lieux... Dans des environnements naturels qui sont riches et qui sont très anciens, d'autant plus quand on est en montagne, on les ressent ces millions d'années derrière nous. Et plus que... Moi, je n'ai jamais trop randonné sur des campagnes plutôt plates, mais je pense que les émotions, elles peuvent être là aussi. C'est pas quelque chose que j'expérimente beaucoup, mais c'est vrai que dans des environnements comme ça, en tout cas en montagne, je comprends tout à fait ce que tu ressens. Marie, merci beaucoup pour ton partage d'expérience. Ça donnera probablement envie à des familles de mettre leur sac à dos et de partir se balader. D'ailleurs, que vous soyez initiés ou non, c'était aussi l'occasion de dire que... À tout moment, on peut démarrer les balades avant de parler de rando, qui peut-être est un terme qui peut aussi faire peur justement par la dimension sportive qu'on peut lui mettre. Mais comme tu l'as bien exprimé, en tout cas de manière très claire, que c'est surtout du plaisir de le faire en famille et que l'objectif c'est que ce soit un chouette moment. des chouettes journées, s'il y en a plusieurs, à vivre avec son enfant, ce qui permet aussi des moments de connexion qu'on ne connaît pas forcément au quotidien quand on est à la maison. donc merci, merci beaucoup Marie, merci à toi Claire et du coup je mettrai le lien de ton compte Instagram bien sûr dans la description mais pour les personnes qui ont envie d'avoir des conseils concrets d'avoir des choses pratiques tu en partages plein sur ton compte donc voilà, faut pas hésiter à aller jeter un oeil chez Marie merci merci Je te dis à très bientôt et encore merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité pour l'éducation en plein air, voire même peut-être une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff ! Allez, ciao ciao, à bientôt !

Chapters

  • Introduction

    01:10

  • Présentation

    02:18

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:55

  • Histoire avec la randonnée

    06:40

  • Pratiquer la randonnée dès la naissance

    10:54

  • L'apprentissage de la marche en rando

    12:00

  • L'évolution de la marche

    16:41

  • Le refus de marcher

    18:20

  • Suivre le rythme de l'enfant

    20:08

  • Matériel indispensable à emporter

    27:08

  • Porter le sac à dos

    29:00

  • Jusqu'à quel âge le portage

    30:42

  • Souvenirs d'une rando difficile

    34:45

  • Outils pour motiver à marcher

    37:28

  • Les blessures en rando

    39:59

  • La sécurité en bivouac

    42:55

  • Partir solo avec son enfant : le regard de l'entourage

    47:28

  • Apprendre à s'orienter en randonnée

    50:17

  • Le plaisir de randonner

    57:16

  • Remerciements

    01:01:37

Share

Embed

You may also like

Description

Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée qui parcourt les sentiers vosgiens avec sa fille depuis 8 ans.


De rando en portage quand sa fille était toute petite à des bivouac improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes.


Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développé avec la marche au fil des années.


Que vous soyez déjà initié.e à la randonné en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébés koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout !


Pour retrouver les infos et références de Marie, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeurs des écoles, éducateurs, animatrices, ces conversations ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée, qui parcourt les sentiers vaugiens avec sa fille depuis 7 ans. De rando en portage quand sa fille était toute petite, à des bivouacs improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes. Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne tous ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développée avec la marche au fil des années. Que vous soyez déjà initié à la randonnée en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébé koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Marie !

  • Speaker #1

    Salut Claire !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ! Je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui parce qu'on va aborder ensemble une thématique qui m'est chère et je dirais même une passion que l'on partage, à savoir de manière générale la randonnée avec tout ce que ça peut amener, les voyages itinérants à sac à dos, les bivouacs et tout ça en famille avec des enfants. C'est donc ton expérience en tant que maman et en tant que passionnée de rando que tu vas nous partager aujourd'hui. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien nous dire dans quel coin tu te situes et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors déjà, je tiens à te remercier pour ce moment de partage qu'on est en train de passer. J'habite dans les Vosges. Je suis moniteur d'ateliers en ESAT. Ce sont des structures qui accueillent des adultes handicapés. On travaille avec des entreprises qui nous donnent du boulot. Mon travail consiste à adapter le travail de production à l'handicap des personnes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Ok, c'est très clair. Merci.

  • Speaker #1

    C'est un milieu qui est encore assez méconnu et qui n'est pas forcément facile à simplifier, à résumer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Écoute, tu as bien entraîné ton explication parce qu'elle est très claire. Marie, petite question rituelle que je pose à chaque fois. Est-ce que tu veux bien nous raconter tes souvenirs d'enfance avec la nature Quel était ton rapport avec le vivant durant ton enfance et ton adolescence ?

  • Speaker #1

    Au risque de décevoir, j'ai très peu de souvenirs de ma petite enfance et de mon enfance en général. J'ai eu des parents qui ont eu des métiers passion tous les deux et qui ne nous laissaient pas trop sortir. J'ai quelques rares souvenirs de construction de cabane et d'une belle chute notamment. sauté d'une botte de foin à une botte de foin. J'ai grandi à la campagne avec un espace immense autour de moi, une forêt à quelques dizaines de mètres derrière la maison. Mais très concrètement, je n'en ai... très très très peu de souvenirs.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as grandi dans les Vosges ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai grandi dans les Vosges. Je suis assez chauvine. J'ai fait toute mon enfance dans les Vosges. Je suis partie à Strasbourg, en Alsace, pour mes études. Et je suis revenue dans les Vosges quelques années après la naissance de Suzy.

  • Speaker #0

    Suzy qui est donc ta fille c'est ça de 8 ans et demi bah c'est que tu t'y sens bien dans les Vosges et pour y avoir été alors moi pour le coup j'ai pas beaucoup de souvenirs non plus mais j'y suis allée plusieurs fois avec mes parents durant mon enfance et mon adolescence mais effectivement tu parlais de forêt et je me souviens de très grandes forêts surtout de paysages ouais faudrait que j'y retourne parce que tu vois autant les Alpes ouais Avant d'avoir fait le tour, il va falloir en faire des randos, mais c'est un autre type de paysage. Ce ne sont pas les mêmes montagnes. Et j'avoue que... Il faut que j'y retourne dans les Vosges. Oui, explore.

  • Speaker #1

    Ce que j'adore dans les Vosges, c'est que c'est vraiment des montagnes qui sont accessibles à tous. On n'est pas sur les Alpes, les Pyrénées, qui sont des hautes montagnes. Avec une certaine technicité, en fait, sur certaines randos, les Vosges, tout le monde est capable d'aller randonner avec. Et quand tu commences avec un enfant, c'est génial.

  • Speaker #0

    C'est génial. Oui. Tu vas nous raconter tout ça. Mais du coup, avant que tu nous parles de vos aventures en famille, là, tu disais que tu n'avais pas beaucoup de souvenirs d'enfance en nature. C'est quoi du coup ton histoire avec la randonnée ? À quel moment tu t'es mise à randonner ? Est-ce que tu pratiques depuis longtemps ? Et puis aussi, quel type de rando tu pratiques, toi, Marie, sans forcément être avec ta fille ?

  • Speaker #1

    Alors, avant d'avoir ma fille, je parlerais plus de balade que de rando. En forêt, en montagne, je me suis toujours sentie à l'aise dehors. Mais c'était rien de foufou, des petites balades parties par là. Et c'est vraiment la naissance de Suzy, il y a 8 ans et demi, qui m'a complètement chamboulée, voire réveillée. ça a été une grosse claque pour moi de devenir maman. Grosse remise en question sur tout. Je travaillais dans le prêt-à-porter, j'étais quelqu'un d'assez superficiel. J'aimais bien marcher, mais tu vois, ça passait après plein d'autres choses. Et quand je suis devenue maman, je me suis dit, mais qu'est-ce que j'ai envie pour ma fille ? Quelle maman j'ai envie d'être pour Suzy ? Et j'ai tout cassé. J'ai changé de boulot, j'ai repris mes études, je me suis séparée du papa de ma fille. Je suis revenue vivre dans les Vosges pour vraiment être en cohérence totale avec la maman que j'avais envie d'être et la femme qui se réveillait en moi. J'avais l'impression que... Tout c'était... Que la naissance de Suzy a fait renaître quelque chose qui était enfoui en moi. Je ne sais pas si c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est très clair. Tu as déjà entendu le concept de la matrescence ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Bon, là, on est clairement sur un exemple d'une matrescence très forte. Ce n'est pas toujours le cas. Toutes les femmes ne le ressentent pas. Alors, pour les personnes à qui ça ne parlerait pas, je ne sais plus par qui a été développé, en tout cas, ce nom a été donné. Mais matrescence, c'est la contraction du mot maternité et du mot adolescence. Et l'idée, c'est que... Quand on a un enfant, les bouleversements sont sur tous les plans, comme c'est le cas pendant l'adolescence, sur le plan physique, psychique. Et c'est un tel bouleversement que ça nous amène à remettre en question ce qu'on est, notre identité, nos valeurs. Et ce n'est pas forcément le cas pour toutes les femmes. Il y a des femmes qui le vivent à l'occasion de la naissance d'un de leurs enfants et pas un autre. Il y a des femmes qui le vivent à chaque naissance d'enfant. et là pour le coup toi ça a été secouant c'est ça,

  • Speaker #1

    une vraie révélation et de par tous ces questionnements, ces chamboulements j'ai eu un grand besoin de respirer et du coup ça s'est fait par la découverte, redécouverte des balades en forêt puis des randos et j'ai très vite pris conscience que si je voulais passer du temps de qualité avec mon enfant il fallait que je fasse avec elle et que je lui partage des choses que j'aime moi Et qu'est-ce que j'aimais moi ? C'était de passer du temps dehors, de passer du temps en forêt, de passer du temps dans les montagnes. J'ai eu très vite envie de revenir vivre dans les Vosges parce que j'habitais dans une grande ville à côté de Strasbourg. Et pour moi, ce n'était pas concevable d'élever un enfant dans ce contexte-là, dans une ville ayant moi connu une enfance à la campagne.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as commencé à aller te balader avec Suzy dès sa naissance ?

  • Speaker #1

    Oui, quasiment. Alors, le portage, je l'ai commencé sur les coups de ces un mois, un mois et demi. Au départ, c'était juste sortir, déjà faire le pâté de maison. Et puis après, sortir. dans la forêt à côté de chez moi. Et petit à petit, en fait, je me suis mise à marcher une heure, deux heures, une demi-journée, la journée complète, toujours en restant à proximité de Strasbourg. Et puis, les semaines, les mois ont passé et là, je suis partie sur... Sur les montagnes et davantage de randonnées à la journée dans un premier temps. Le bivouac est arrivé seulement, je ne suis pas très très forte en date, je dirais le vrai bivouac quand elle avait deux ans, à peu près, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, quand elle a commencé à marcher, globalement, comment est-ce que tu organisais un petit peu ? Tu partais déjà à la journée ? Parce que... Pour faire un parallèle avec ce que moi j'ai pu connaître avec ma fille, à partir du moment où elle a commencé à marcher, le portage s'était devenu très compliqué puisqu'elle n'avait qu'une envie, c'était de marcher. Et du coup, là où quand elle ne marchait pas encore, on pouvait faire des randos à la journée, quand elle s'est mise à marcher, c'était tout de suite plus compliqué parce que de son côté, elle s'épuisait et elle n'avait pas forcément envie d'être portée. Comment est-ce que toi avec Suzy ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai drastiquement réduit mes randos. C'était plus que 2-3 heures, une demi-journée grand maximum. Je partais plus près de chez moi. et je la laissais descendre autant de fois qu'elle voulait, je partais avec plein de jeux c'était des randos où on faisait, j'ai jamais calculé en termes de kilomètres mais en ce moment on devait marcher vraiment 1,5 km 2 km grand maximum mais c'était pas grave en fait, je suis jamais partie dans l'optique de 1 il faut, là, on a la journée, il faut qu'on marche 10 kilomètres, on a X temps pour le faire. Non. Si je veux qu'à terme, elle aime marcher, elle aime bivouaquer, il faut que ça se fasse à son rythme. Donc, partir moins longtemps, plus près et avec un porte-bébé léger, ça m'a beaucoup aidée aussi à... les portes bébés préformées qui se clipsent où c'est d'une facilité à enlever ça aide beaucoup quand t'es maman solo quand t'as pas forcément du monde pour t'aider pour enlever le gros porte bébé de rando

  • Speaker #0

    Et en plus, effectivement, pour les enfants, en plus, c'est physiologique. Donc, au niveau de la position, c'est mieux. Et moi, pour avoir expérimenté une fois le porte-bébé, vraiment les gros trucs là, d'une super marque, j'ai trouvé ça hyper difficile parce que le porte-bébé vide pesait 4 kilos. Et en fait, ça me déséquilibrait. Donc, il suffit d'avoir un peu de dénivelé, notamment en descente. Si bébé bouge, il faut avoir une sacrée condition physique. Pour moi, ça s'adresse plutôt à des personnes qui sont grandes, qui sont costaudes. J'ai trouvé ça très inconfortable, donc je ne l'ai plus jamais utilisé. Les portes bébés qui se clipsent, qui sont mous, peuvent se glisser facilement dans le sac à dos ou se coincer entre le sac à dos et le dos. Comme ça, on peut les sortir facilement ou sur le ventre. Mais c'est vrai que... Ça fait partie du matériel. sur lequel on peut se poser plein de questions quand on démarre. Et finalement, les choses simples, pas besoin du super technique à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai la même expérience que toi, le gros porte-bébé de rando. Je l'ai d'une super marque également. Je l'ai testé quand on est parti dans les Alpes. Suzy allait avoir deux ans. Voilà. Avec une copine, c'est génial quand elle est dedans. Et quand tu... Alors moi, je suis assez grande, les épaules carrées. Je n'ai pas eu cette problématique physiologique. Mais dès que l'enfant marche, ça vaut l'avoir harnaché correctement. Ça balote, en fait, ce n'est pas fait pour. Alors qu'un porte-bébé tout souple qui se clipse, déclipse en... Un quart de seconde, c'est d'une facilité et pour l'enfant aussi. Le fait de savoir qu'il n'a pas besoin d'attendre que la maman trouve un coin pour poser correctement le porte-bébé, enlever un bras à une épaule, la deuxième épaule, retourner le porte-bébé. C'est très pratique quand tu pars plusieurs jours, mais quand tu pars à la demi-journée, à la journée, le porte-bébé tout souple, c'est très bien.

  • Speaker #0

    c'est clair et du coup donc là tu disais que quand Suzy a commencé à marcher c'était des petites balades pour avoir une idée de de la progression aujourd'hui à 8 ans et demi Suzy elle fait des randos de combien de kilomètres ?

  • Speaker #1

    des randos de foufou on est sur alors attends Que je réfléchisse, la dernière grosse randonnée, on n'était pas loin de 14-15 km à la journée complète, en comptant toutes les pauses. Elle a une endurance qui m'impressionne à chaque fois. De toute façon, sa première vraie rando, elle avait... deux ans et demi, ouais, deux ans et demi, sur les cinq heures de rando, donc là, on était dans les montagnes, dans les Vosges, une randonnée assez technique avec pas mal de dénivelés, sur les cinq heures, elle en a marché trois, elle avait deux ans et demi. Ouais, j'étais, enfin, tu vois, je la cite toujours, cette randonnée-là, parce que j'en ai encore des étoiles dans les yeux, tu vois, d'en reparler et d'y repenser.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme n'importe quel sport, effectivement, les progressions, elles se voient et c'est à mesure qu'on pratique et encore plus les enfants qui apprennent à une vitesse folle. Une question qui me vient, est-ce qu'il y a eu des fois ou des périodes peut-être carrément durant lesquelles Suzy, elle n'avait pas envie de marcher ?

  • Speaker #1

    Je suis en plein dedans. Elle commence à s'affirmer de plus en plus en me disant clairement que marcher, c'est cool, mais marcher longtemps, ça ne l'intéresse plus. Du coup, je m'arme de patience. Je ne m'inquiète pas du tout. On a déjà vécu des périodes comme ça. Bah oui, aller marcher pour un pique-nique 30 minutes, 1 heure, c'est bien. Mais au-delà de 1h30, 2 heures, non, ça se plaint facilement, c'est fatigué. Donc je sais que ça va passer. je lui propose beaucoup moins de rando du coup. Et mon arme, c'est lui proposer des bivouacs en fait. Ça, ça marche à tous les coups pour Suzy et pour beaucoup d'enfants. On marche seulement une petite heure, voire même quand vraiment elle n'a pas envie, on pose la voiture à côté du bivouac, à côté du chalet ou de la tente en fonction de ce qu'on fait. et on dort sur place, on passe une super belle soirée dehors, à refaire le monde, et puis on rentre tranquillement le lendemain matin, en ayant fait une petite balade ou non.

  • Speaker #0

    Ok. Alors on va revenir tout à l'heure sur les bivouacs, et sur le fait de passer une nuit avec une enfant, en plus en étant seule avec elle. Un point sur lequel je voulais revenir et qui finalement se croise avec ce dont tu parles là, c'est justement le rythme de l'enfant et le fait de suivre son rythme. Moi, je vais te faire une confidence. Tout à l'heure, tu disais qu'avant, tu te baladais et maintenant, tu randonnes. Et bien moi, je suis, alors actuellement, ma fille a bientôt trois ans, je suis dans l'impression inverse. Avant, je randonnais et aujourd'hui, je me balade. Et aujourd'hui, je savoure à fond ces moments de balade. Mais les premières balades qu'on a faites avec elle quand elle marchait, j'étais très, très frustrée. Parce que là où avant, la rando, c'était l'occasion d'explorer, de passer du temps dehors et de profiter de magnifiques paysages. Mais j'y mettais aussi une certaine dimension sportive. Une fierté quand je regardais le dénivelé, les kilomètres parcourus. Et forcément, là, en ayant une enfant qui, certes, marche bien, mais qui n'est pas à mon rythme, mais je suis à son rythme, ça a pris une toute autre approche de la rando quand je suis avec elle, quand on est en famille. Est-ce que sur plusieurs jours de randonnée, est-ce que tu sens que Suzy, elle a des variations dans ses rythmes ? Comment est-ce que tu t'adaptes à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est déjà un gros travail qui va se faire en amont dans le choix de l'itinéraire de ton petit trek. Généralement, le premier jour, l'enfant, il est tout fait tout flamme. Il est tout content, il va courir partout. C'est l'aventure. Ça commence, il y a plein de choses à découvrir. Donc, la première journée, c'est celle où je prévois le plus de kilomètres, on va dire. Mais... Toujours, chaque jour de randonnée, je prépare toujours une activité. Que ce soit quelque chose sur notre itinéraire, on va aller visiter une ferme au Rennes par exemple, ou on s'arrête sur un chalet que je connais où il y a un petit spot, une fontaine, des poissons, un étang. Et du coup, je prévois un gros, gros temps d'arrêt autour de ce lieu-là. Le deuxième jour, l'enfant commence tout doucement à fatiguer. Là, je te parle de Suzy, ça va évidemment dépendre de chaque enfant. Mais plus les jours avancent et plus je réduis en kilomètres. Et on s'arrête autant de fois que Suzy me le demande. Ça peut être cinq minutes comme ça peut être une heure. Je prévois toujours des itinéraires bis.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis beaucoup dans l'observation de Suzy. Alors, je la connais, ça fait huit ans et demi que je la pratique. je sais repérer les signes de fatigue avant même qu'elle me demande de s'arrêter randonner plusieurs jours avec un enfant c'est énergivore pour le parent je pense qu'il faut bien en avoir conscience et le fait de revoir ses attentes c'est pas parce que tu as prévu de marcher 4 jours avec que tu peux si tu dois t'arrêter, raccourcir, rebrousser chemin et finalement randonner que deux jours et demi, ce n'est pas grave en fait. Le plus important, c'est le moment de qualité que vous êtes en train de passer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, oui, mais tu as raison. Et encore plus, alors là, vous toutes les deux, c'est une habitude que vous avez prise dès que Suzy était toute petite. Mais ça, c'est quelque chose à avoir en tête, je pense, encore plus quand que ce soit l'adulte ou l'enfant qui démarre tout juste à faire des balades sur plusieurs heures. Effectivement, de se dire que finalement, c'est juste au rythme de l'enfant. Et tu vois, je prends en compte ton petit tips de prévoir un itinéraire bis et d'avoir un autre trajet qui soit un peu plus court. Et puis juste de se dire à un moment, si on fait demi-tour, on fait demi-tour. Mais c'est une autre manière d'aborder la randonnée que ce qu'on peut... principalement voir aujourd'hui dans les livres, dans... Enfin tu vois, la rando c'est... Alors de plus en plus, ça se... On met... Les familles ont de la place dans le monde de la rando, mais c'est vrai que sur les sentiers, c'est quand même beaucoup de groupes d'adultes et les enfants, les enfants ils sont là, mais je ne sais pas s'il y a beaucoup beaucoup de familles qui pratiquent la rando sur plusieurs jours et c'est pas nécessaire de partir plusieurs jours pour profiter des bienfaits de la rando comme tu dis. Je dis juste quelques heures, c'est déjà tant que l'enfant et les accompagnants prennent du plaisir, c'est tout ce qui compte.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement. C'est pour de la randonnée sportive, technique. Il ne faut pas le faire avec son enfant, en fait. Si tu as l'occasion, moi j'ai la chance, malchance, je ne sais pas, mais d'avoir été très vite séparée du papa de ma fille et du coup d'avoir eu des moments solos pour moi, ou mes besoins de maman sportive baroudeuse, j'ai des temps. pour moi en fait, pour assouvir ce besoin de me dire là aujourd'hui je pars et je marche 20 kilomètres. Et quand on a l'occasion, si c'est un réel besoin, pour la maman ou le papa, il y a toujours moyen de faire garder son enfant et de se dire là aujourd'hui c'est mon jour à moi, c'est mon challenge sportif à moi. d'autant plus profiter quand tu pars randonner avec ton enfant et de ne pas subir la frustration parce qu'elle est humaine, c'est normal. C'est normal quand tu te prévois une rando sur quelques jours et que ça ne se passe pas comme tu veux, ce n'est pas facile de gérer cette frustration-là. En plus... de la fatigue de ta fatigue, de la fatigue de l'enfant, de motiver son enfant, de la charge des affaires à porter sur ton dos. C'est un mélange de plein de choses.

  • Speaker #0

    Puisque tu en parles, partir seule avec une enfant, ça implique d'emmener du matériel et de porter le matériel. Déjà, c'est quoi le matériel indispensable que tu amènes toujours quand tu pars ?

  • Speaker #1

    Alors, un jouet pour mon enfant, c'est un indispensable, même si la nature regorge d'activités. Et en plus, on va dire qu'une fois sur deux, je ne le sors pas mon petit jeu de société ou mon jeu de cartes. Mais je sais qu'il est là pour le au cas où. C'est un indispensable avec un livre, un livre pour enfants. C'est important de garder les mêmes rituels. Pour moi, c'est important. de garder une certaine routine quotidienne dans l'aventure que tu vas proposer à ton enfant. Et nous, notre routine, c'est tous les soirs, on prend 10, 15, 20 minutes pour lire une petite histoire. Et en rando, on fait la même chose. Donc ça, c'est deux indispensables. Oui, c'est peut-être surfait. Oui, ça peut être lourd. Mais non, c'est... il faut un petit jeu de société, un petit jeu de cartes. Ça peut être, quand les enfants sont tout petits, un cahier de coloriage lavable. Ça ne se faisait pas quand Suzy était toute petite, mais là, ça commence à fleurir partout. C'est génial. Tu prends trois feutres, le cahier de coloriage et tu fais ça avec ton enfant pendant une pause.

  • Speaker #0

    Nous, il se trouve qu'on en a un. En voiture, par exemple, c'est extrêmement pratique. Donc oui, je n'avais pas eu l'idée éventuellement de l'embarquer en rando. Mais pourquoi pas ? Est-ce que Suzy, elle porte son sac à dos maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, elle commence depuis quelques mois à me demander à porter un sac. Elle ne l'a jamais fait avant. Je ne l'ai jamais obligée à en porter un ou initiée tout doucement. Je sais que beaucoup d'enfants aiment faire comme papa, maman et avoir leur propre sac. Suzy n'en a jamais fait la demande. Pour moi, toute petite, elle a su marcher très tôt. À 10 mois, elle faisait ses premiers pas, Suzy.

  • Speaker #0

    Ma priorité à moi, c'était qu'elle se sente à l'aise avec son corps, qu'elle ait des bons appuis, qu'elle puisse gambader partout, qu'elle puisse courir, escalader les rochers, sauter d'une pierre à une autre, qu'elle puisse être à l'aise à flanc de falaise sur un pierrier. Et quand elle était toute petite, je voyais vraiment le sac comme une charge qui, possiblement, pouvait ne pas la mettre en sécurité. Même, ils font des sacs très bien adaptés à la morphologie de l'enfant que tu attaches. On trouve des très bons sacs maintenant. Mais ma priorité à moi, c'était qu'elle puisse comprendre comment son corps fonctionne, se muscler correctement et profiter. Donc, pas de sac avant. Je te dis, il y a quelques mois, elle m'a demandé d'avoir son propre sac.

  • Speaker #1

    Et du coup, durant les premières années, quand tu... Je ne sais pas d'ailleurs jusqu'à quand tu as porté Suzy, jusqu'à quel âge.

  • Speaker #0

    Alors, très tard, dans le sens où il m'arrive encore de la porter en rando, alors quelques minutes, et quand moi-même je n'ai pas de sac à dos, ou alors un tout petit que je vais mettre devant, mais je dirais jusqu'à là, c'est un poids plume Suzy, donc j'ai pu la porter quand même avec un porte-bébé physio très longtemps, je dirais que... 4 ans, ouais, à peu près. Jusqu'à l'âge de 4 ans, elle a porté encore assez régulièrement. À savoir que j'ai assez vite remarqué que quand elle demandait les bras, c'était généralement juste l'histoire de 10 minutes. Où elle a besoin de se reconnecter à moi, de sentir que je suis bien là, que je réponds à ses besoins. J'ai entendu qu'elle était fatiguée, qu'elle avait besoin d'un gros câlin. et dix minutes après c'est bon elle a vu quelque chose une petite fourmi, un scarabée qui est sur la route et qu'il faut absolument déplacer,

  • Speaker #1

    mettre sur le côté pour que personne ne l'écrase et puis c'est reparti elle gambade du coup tu mettais Suzy sur le dos et ton sac à dos à l'avant ? voilà,

  • Speaker #0

    exactement

  • Speaker #1

    Ça demande quand même une certaine condition physique.

  • Speaker #0

    Du sport, du sport, du sport, du sport. J'ai toujours eu un travail déjà physique. Tous les boulots que j'ai faits auparavant, j'étais debout toute la journée. à marcher, à piétiner, à porter des charges plus ou moins lourdes. Donc j'ai déjà une certaine condition physique qui m'a permis de faire ça pendant plusieurs années.

  • Speaker #1

    C'est là, tu parlais du choix de l'itinéraire et de la préparation avant de partir. C'est là aussi qu'il est hyper important de choisir ses itinéraires correctement et de ne pas être trop gourmande sur le dénivelé notamment, parce que quand on est chargé à l'avant, à l'arrière, À la montée, ça va être dur. À la descente, ça peut être dangereux quand on ne voit pas ses pieds et qu'on a autant de poids sur soi. Moi, sur les dénivelés qu'on a dans les Hautes-Alpes, c'est rapidement très, très physique. Et il y a des itinéraires sur lesquels je ne me sentirais pas aujourd'hui de partir seule avec ma fille en me disant qu'à un moment donné, il va falloir que je la porte et que je porte le sac. Et du coup, c'est choisir. d'autres itinéraires qui sont plus agréables parce que l'idée c'est pas que ce soit un moment hyper difficile physiquement parce que la fatigue derrière on sait ce que ça amène ça amène aussi de la perte de patience et tout ça et puis au final on se retrouve à faire une balade qui est plus subie que que choisi où on profite on prend du plaisir exactement et puis

  • Speaker #0

    Tu vois, ces randos plus techniques dont tu parles, c'est des randos que tu pourras faire avec elles dans quelques années.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vas faire un petit gardelé en tête, en fait. Ce n'est pas parce que maintenant, effectivement, c'est aussi ton rôle de maman, quoi, de mettre en sécurité ton enfant et de te mettre en sécurité toi. Et c'est tout à ton honneur de dire… Là, ok, en fait, je ne suis pas capable et on va choisir un autre itinéraire, une autre rando qui plaira à tout le monde, qui fatiguera moins et où le plaisir sera total. Et quand elle aura 10, 15, 20 ans, là, vous ferez des gros kiffs à partir plus longtemps avec des sentiers plus techniques.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un souvenir, toi, d'une rando que tu as trouvé vraiment difficile avec Suzy ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, c'était toujours dans les Vosges. J'étais avec une amie. On était partis, j'étais persuadée d'avoir de la neige. Donc j'avais pris aussi la luge en me disant, on commencera peut-être un petit peu par de la luge, on la laisse dans la voiture. Et ce sera un petit objectif aussi de se dire, quand on a fini, on se refait quelques petites descentes. Donc j'avais vendu le truc un peu comme ça à Suzy, en disant c'est la fin de l'hiver mais il y a encore de la neige. Elle était super motivée, on arrive en haut, quasi pas de neige. Donc déjà là tu prends une grosse claque et tu dis bon ok. On commence à monter, alors j'arrive quand même à la motiver, puis j'avais mon amie avec moi donc c'était plus simple aussi. On commence à monter et puis là, miracle, de la neige. Ni une ni deux, je repars en courant chercher la luge en me disant tant pis, coûte que coûte, j'ai dit qu'on ferait de la luge, on va faire de la luge. Je me trimballerai mon sac, le porte-bébé et la luge avec moi, c'est pas grave. Donc la première partie de la rando, c'est... tôt bien passé parce qu'on alternait entre pause repas, pause descente en luge, mais ce qui nous a énormément fatigué de s'arrêter continuellement et de répondre aux besoins de neige, de suzy, d'autant qu'on n'avait pas eu beaucoup de neige l'hiver là. Elle était super contente de pouvoir faire quelques descentes. Et pas moyen de couper court. Quand je te parlais d'itinéraire bis, là, je n'en avais pas. Et la dernière partie de la rando a été éreintante. Des deux côtés. J'avais puisé dans toute ma patience et ma... bienveillance et tous mes petits tips de motivation de l'enfant et plus rien ne fonctionnait du tout et ça c'est fini j'en ai plus des souvenirs très très concrets mais j'en ai reparlé avec mon amie justement il y a quelques semaines elle me disait que Suzy en a même pleuré de fatigue et d'épuisement

  • Speaker #1

    Ouais et tu parles de petits tips pour motiver Suzy. Est-ce que tu as en tête des choses qui ont particulièrement fonctionné ? Alors je parle pas que de cette rando mais à des âges différents. Est-ce qu'il y a des trucs que tu pourrais conseiller qui ont bien marché pour Suzy ?

  • Speaker #0

    jouer sur les émotions de l'enfant. Tu vois, elle est fatiguée, elle est en colère, elle n'a plus envie. Ok, montre-moi, marche avec colère, là. Vas-y, me extériorise. Et du coup, elle se met à marcher quelques pas, à marcher alors qu'elle n'avait plus envie, à marcher quelques pas avec colère. Donc, tu vois, elle s'abîme, elle a les poings bien serrés, elle est toute rouge, elle n'est pas contente. Ah oui. du coup moi j'enchaîne avec une autre émotion qui en amène une autre qui en amène une autre et puis au final tu termines par marcher avec joie marcher avec énergie marcher avec folie et puis après les petits bobos sont oubliés et puis t'as déjà marché quelques centaines de mètres sans s'en apercevoir et c'est marcher avec émotion moi j'appelle ça comme ça marcher avec émotion génial, j'aime beaucoup quand toi t'en as marre de marcher avec ton sac à dos qui est super lourd tu marches avec lourdeur t'as les bras le long du sol et ça, ça éclate les enfants ok,

  • Speaker #1

    trop bien

  • Speaker #0

    Le premier petit type. Sinon, un autre qui fonctionne plutôt bien, c'est le concours de démarche. On marche avec une démarche un petit peu faufole, un petit peu amusante. Alors, ça peut être des... Tu marches en croisant les pieds au risque de tomber. Tu marches en marche arrière. Tu marches en dansant. Et ça, les enfants regorgent d'imagination en tout genre et ça les fait marcher.

  • Speaker #1

    ok ouais c'est fun j'aime beaucoup t'as dit le mot bobo j'avais pas du tout pensé à cette question mais est-ce qu'il est déjà arrivé que

  • Speaker #0

    Suzy se blesse pendant une rando alors non elle est déjà tombée mais jamais de gros bobo du tout Tu vois, quand je te disais que toute petite, je n'avais pas demandé de porter de sac à dos et tout, on a beaucoup pratiqué la motricité libre et je pense clairement que c'est ce qui fait que Suzy ne s'est jamais blessée en rando. Et pourtant, elle court dans les pierriers, mais elle a une telle confiance en son corps et confiance en ses appuis que... Et bien, même si par moments, elle tribuche, en fait, elle sait exactement comment se repositionner pour ne pas se blesser. Alors, je touche du singe, je touche du bois. Peut-être que ça arrivera un jour, mais je suis certaine que de l'avoir laissé grimper partout, ça fait qu'aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai aucun accident grave à déplorer.

  • Speaker #1

    Mais je crois que c'est important de le dire parce que le fait de se blesser, ça fait souvent partie des peurs. Quand on accompagne des enfants en extérieur, il y a encore beaucoup de personnes aujourd'hui et je pense encore plus quand on est parent avec son enfant, la peur qui est une blessure. Et encore plus quand on est en montagne où c'est tout de suite plus compliqué. Mais du coup, je te remercie de le dire, parce que comme ça, ça montre bien qu'avec beaucoup de pratiques, et malgré tous les kilomètres que vous avez parcourus et les différents environnements, effectivement, en laissant l'enfant explorer son corps, à partir du moment où il va le connaître, il va aussi... Réussir à bien se débrouiller, comme nous, on se rend compte aussi que plus on pratique, plus on peut aller sur des terrains de plus en plus techniques. Et on sent qu'on positionne nos pieds différemment, que nos appuis ne sont pas les mêmes. C'est la même chose pour les enfants. Et tant qu'on accompagne et qu'on prend le temps, il n'y a pas de raison qu'il y ait une quelconque blessure.

  • Speaker #0

    Exactement et puis pour les au cas où parce que ça peut arriver évidemment mais tu vois toujours avoir un petit tube d'arnica dans son sac une petite compresse, un pansement un désinfectant, voilà c'est pas parce qu'elle s'est jamais blessée que je pars sans ma trousse à pharmacie il y a toujours quand même des petites choses à avoir pour les au cas où parce que oui c'est une réalité, les enfants peuvent se blesser, tout comme nous

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pour continuer sur le sujet des peurs, du coup tu bivouaques avec Suzy. Est-ce que tu es déjà arrivé de te sentir en insécurité à l'occasion d'une nuit sous une tente avec ta fille en pleine campagne ?

  • Speaker #0

    Alors, une fois où il y a une personne, on dormait en forêt, et il y a un homme qui s'est approché, qui est venu nous parler. Il avait un petit peu trop bu, et du coup j'ai mis Suzy dernier mois, et j'ai fait mine que je ne parlais pas français. et en baragouinant parce que je ne parle absolument aucune autre langue en baragouinant des petites choses et ça a super bien fonctionné le mec est parti très très vite un petit peu blasé Suzy n'en a aucun souvenir elle était toute petite donc ouais, ça a été la seule fois où je me suis dit mince oui, effectivement c'est une réalité, ça peut arriver, on peut être embêté d'autant plus quand on est maman solo, enfin quand on bivouac en solo, je ne suis plus maman solo je l'ai longtemps été mais on continue à partir à l'aventure toutes les deux

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il vous est déjà arrivé de faire des rencontres animal incongru ?

  • Speaker #0

    Non ! Je suis l'un des meilleurs ! J'aimerais, je t'avoue que un de mes rêves secrets serait quand on dort en cabane. Dans les Vosges, on a la chance d'avoir énormément de cabanes en bois ouverts à tous. C'est très rustique, il y a une table en bois, deux bois, un poêle ou une cheminée et ça s'arrête là. mais ça reste un abri en dur qui est très apprécié, surtout en cas d'intempéries. Et je rêve tous les matins, quand on se réveille en refuge, d'ouvrir les yeux et de voir un cerf. à la fenêtre mais non malheureusement ça n'est jamais arrivé après je alors moi en ce moment parce que mon chien vieillit mais j'ai beaucoup randonné avec mon chien ce qui fait que ça éloigne quand même beaucoup les animaux et oui c'est vrai alors c'est hyper rassurant tu vois quand tu me disais que je ressens je ressens pas d'insécurité mais j'ai aussi beaucoup randonné avec mon chien qui alors je ne suis pas certaine qu'il saurait me défendre il est plutôt filibète mais il est imposant ça reste un grand chien blanc qui ressemble à un loup et du coup il rebute

  • Speaker #1

    Et oui, forcément. Ça, c'est sûr que les chiens, je pense que ça joue un petit peu au sentiment de confort qu'on peut ressentir qu'on soit seul ou avec des enfants, forcément, dans des endroits un peu plus sauvages. Ça peut être tellement ancré en nous la peur de tout, de tout ce qui nous entoure, que surtout à la tombée de la nuit, là où on commence à se sentir un peu plus vulnérable, où nos sens... diminue notamment la vue qui est celui qu'on utilise le plus, ça peut perturber. Donc je pense que moi, je n'ai pas de chien, mais je pense qu'effectivement, ça peut peut-être aider à rassurer.

  • Speaker #0

    Exactement et puis avec tout ce qu'on entend, moi je me suis volontairement il y a quelques années coupée un peu de toutes les infos de toutes les informations qu'on pouvait entendre au quotidien quand tu allumes la télé d'ailleurs j'ai pas la télé et ça m'aide grandement à me sentir en sécurité et avoir confiance en moi Parce que quand tu entends tous les jours que telle personne s'est fait agresser, que c'est inconscient de partir en forêt seule quand tu es une femme, d'autant plus si tu pars avec ton enfant, ça ne t'aide absolument pas à prendre confiance en toi alors qu'on est capable.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu, toi, des gens directement qui ont pu exprimer un étonnement ou même jusqu'à un jugement du fait que tu partes seule avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Oui, pas plus tard que la semaine dernière, on est partis quatre jours. C'était une première pour nous en bikepacking. Je ne sais pas si je prononce bien. Du coup, j'avais prévu l'itinéraire à l'avance. Le premier jour, mes parents nous rejoignent dans un parc où on faisait une pause avec ma fille. Et du coup, j'indique à mon papa où est-ce que j'ai prévu de dormir. Et c'était au-dessus d'un quartier chaud d'Epinal. Et là, tout de suite, inquiétude suprême du papa pour sa fille et sa petite-fille a cherché trois, quatre solutions pour nous faire absolument dormir ailleurs. et alors je l'ai rassurée j'ai dit que je connaissais que je savais ce que je faisais mais ça a été très compliqué parce que même quand t'as confiance en toi et que t'es sûre de tes choix d'entendre une personne de confiance c'est pas n'importe qui ton papa te dire que attention là ce que tu fais là où tu vas c'est dangereux ça te fait douter quand même un petit peu quoi ouais c'est sûr je me doute Mais j'ai peu de personnes autour de moi qui pratiquent la rando et le bivouac en famille. Je commence à découvrir sur les réseaux sociaux, sur Instagram, que je ne suis pas la seule. Mais globalement, dans mon entourage, j'ai très peu de personnes qui pratiquent ça. Alors j'ai la team. les copains complètement émerveillés en disant c'est complètement foufou et trop bien ce que tu fais avec Suzy et les autres t'es complètement inconsciente il t'arrive quelque chose et si et si et si mais c'est leur propre peur en fait qui est unique et je pense qu'il faut réussir à l'entendre dans le sens là en fait qu'ils ne nous veulent pas du mal ils ont juste eu besoin d'extérioriser des craintes profondes et qui ont du mal à gérer, et puis parce qu'ils s'inquiètent aussi pour nous, parce qu'il y a des liens forts, enfin voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Est-ce que... Tu vois, on parle d'itinéraire et tout ça. Et moi, personnellement, une des choses qui, aujourd'hui, peut parfois m'inquiéter, c'est justement l'itinéraire et le fait de me perdre. Alors, dans ma famille, c'est devenu un gag parce que l'orientation, ça n'a jamais été trop notre truc. Et en vrai, moi, je n'ai jamais trop fait l'effort. De m'orienter, parce que j'ai toujours été entourée de personnes chaque fois que je faisais des randos. Et encore plus aujourd'hui, mon compagnon a une carte dans les yeux. Il se repère très, très bien. Et du coup, je ne fais aucun effort quand on est ensemble pour me repérer. Et donc, partir seule, ça peut vite me mettre une pression. Et encore plus si je pars avec ma fille. Est-ce que toi, tu étais à l'aise ? Avec l'orientation, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris au fur et à mesure ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai appris au fur et à mesure. Je n'ai absolument pas un bon sens de l'orientation. Les premières grosses randos que j'ai pu faire avec Suzy, je les faisais en amont toute seule. Je vérifiais que j'avais du réseau. Je prenais ma carte en plus de mon portail. J'utilise énormément Géoportail. la version portable de nos cartes hygiène. Donc ça, j'ai beaucoup fait pour me mettre en confiance, moi. Je regardais aussi pas mal les conseils que tu peux trouver sur les différentes applications de parents qui ont... de parents ou non de randonneurs. Et on a vécu trois ans avec l'aventurier, avec une personne qui connaissait parfaitement les forêts, qui avait une lecture des cartes et du paysage complète et qui m'a énormément appris à prendre confiance et à me dire Eh bien, si on se perd, qu'est-ce qu'on fait ? Donc, j'ai énormément appris à ses côtés. Et il m'a aidée à prendre confiance en moi, en fait, là-dessus. Parce qu'on s'est déjà perdues. Alors, jamais avec Suzy. Mais je me souviens d'une rando. On était partis quatre jours à Nouvel An marcher. C'était un hiver où il avait énormément neigé dans les Vosges. Ça faisait longtemps. On n'a absolument pas anticipé la quantité de neige la nuit qui est tombée très vite. On s'est retrouvés complètement ennuités avec 1 mètre, 1,5 mètre de neige. On ne trouvait pas notre chalet, on commençait à avoir froid, on entendait des arbres tomber autour de nous parce que les sapins dans les Vosges n'ont plus l'habitude d'avoir une grosse quantité de neige sur eux parce qu'il neige quand même de moins en moins. donc l'hiver là ça craquait de tous les côtés le scénario catastrophe il s'est arrêté et il m'a dit dans une heure si dans une heure on n'a pas trouvé notre chalet qu'est-ce qu'on fait ? Et là, grosse panique à bord. Comment ça ? On est perdus pour de vrai. Et oui, on était perdus pour de vrai. Et en fait, tu vois, d'être confronté à une situation critique, plus ou moins, parce qu'on était très bien équipés, on avait de quoi se nourrir, on avait un chien qui est une parfaite couverture supplémentaire. Mais voilà, il m'a obligée à me... à me poser les bonnes questions. Et voilà, d'avoir pratiqué la rando, le trek avec cette personne-là m'a énormément aidée à prendre confiance en moi et à trouver des repères.

  • Speaker #1

    Ça fait partie des apprentissages sur le terrain, de s'orienter. Et même en étant... C'est vrai que je pense qu'il y a des cerveaux, il y a des gens qui savent naturellement se repérer dans l'espace et d'autres pour qui c'est plus difficile. Et j'en fais partie, mais on peut prendre les choses en main. Et puis, il y a des outils qui existent aujourd'hui. Alors comme tu dis, il y a le téléphone, il y a des applications qui permettent, si vraiment ça peut rassurer aussi, et puis si on n'a pas forcément la carte. papier, de télécharger les cartes sur le téléphone, comme ça, pas forcément besoin de réseau. Et mais voilà, c'est vrai que ça fait partie des choses qui, même si on n'est pas initié au départ, encore une fois, il faut démarrer par, je pense, plutôt du simple. C'est vrai que c'est un bon truc éventuellement de faire les itinéraires tout seul. Si on sent que de le faire avec les enfants, ça peut mettre un peu plus de pression. pour prendre ses marques et être sûre. Parce que clairement, quand tu as déjà vécu des moments où tu t'es perdue et que tu t'es rajoutée des kilomètres et des kilomètres, je me dis, si un jour ça m'arrive avec ma fille, suivant l'état d'esprit, la motivation dans laquelle elle est, pour moi, je me souviens de randos qui ont été vraiment difficiles moralement parce qu'une erreur d'itinéraire et puis... tout d'un coup, on rajoute beaucoup de kilomètres en fin de rando, ce genre de trucs avec un enfant. Au moins, si l'itinéraire est maîtrisé, il est déjà un peu connu à l'avance, c'est vrai que pour démarrer, en tout cas, ça peut peut-être aider à prendre confiance. Et puis après, ça se fait petit à petit.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Et puis, alors si dans ces conditions-là, tu vois, tu as l'attente, tu as de quoi bivouaquer, il ne faut pas hésiter à s'arrêter. Là, je suis fatiguée, on n'avancera pas beaucoup plus, et bien je m'arrête. Et puis s'il vient juste, et peut-être qu'il y a 300 mètres de la voiture, tu ne sais pas, tu vois, mais au moins tu auras pris le temps de te poser et de montrer à ta fille, à ton enfant. que ce n'est pas grave. Que céder à la panique, ça ne mène à rien. Là, tu préfères te poser et prendre le temps de te reposer, reposer le corps et la tête, de passer un bon moment pour réattaquer plus sereinement le lendemain matin.

  • Speaker #1

    Marie, on arrive à la fin de notre échange. Avant qu'on se quitte, on n'a pas parlé des bienfaits, ce que toi, la rando, ça pouvait t'apporter, et puis ce que Suzy a pu déjà exprimer. Si tu le veux bien, on peut commencer par Suzy. Est-ce qu'elle t'a déjà dit qu'il y avait des choses qu'elle adorait dans le fait de randonner ? Comment est-ce que... Alors, tout à l'heure, tu disais qu'aujourd'hui, elle a un peu moins envie de marcher. Mais comment est-ce qu'elle vit ces randos ?

  • Speaker #0

    Elle les vit avec beaucoup... Beaucoup d'extériorisation. En fait, Suzy, c'est une enfant qui a énormément besoin de bouger, de jouer, de rire, de prendre de la place. Et du coup, d'être dehors, de ne pas être enfermée dans un espace, dans une maison. Pour elle, c'est un grand bonheur d'avoir tout l'espace qu'elle veut pour courir, pour marcher, pour s'arrêter, pour escalader. C'est aller randonner, aller se balader, c'est une petite aventure en soi qui lui permet vraiment d'être elle-même. et la deuxième chose qu'elle adore et qui revient tout le temps c'est le bivouac c'est le dodo en tente c'est sa deuxième maison un dodo en tente ou dodo en chalet qu'on pratique d'ailleurs plus que le dodo en tente parce qu'on a la chance d'avoir énormément de chalets ouverts dans les Vosges

  • Speaker #1

    Et puis c'est génial, t'as une tente en moins à te traîner, ce qui pèse quand même sur le sac. Et toi du coup, qu'est-ce que ça t'apporte la rando ?

  • Speaker #0

    C'est le retour à la simplicité, à prendre le temps. D'observer. Je suis une personne qui est plutôt hyperactive, qui a toujours plein de choses en tête. Je fais quelque chose et je pense déjà à tout ce qui va se passer dans la journée et les jours à venir. Je ne sais pas, sauf en rando, mettre mon cerveau sur off. Et ça peut paraître bénin, mais pour moi, c'est énorme. C'est vraiment le moment où je coupe pour profiter pleinement de ce que la nature a à ma portée. Et quand tu te retrouves au pied d'un glacier ou à côté d'un sapin qui est centenaire, je trouve qu'il y a quelque chose d'assez presque mystique. de dire que tout ce qui se trouve autour de toi, le sol sur lequel tu es en train de marcher, il existait déjà bien avant ta naissance. Il y a des centaines et des milliers et des milliards d'années. Et moi qui adore l'histoire, ça me touche.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En tout cas, randonner dans des lieux... Dans des environnements naturels qui sont riches et qui sont très anciens, d'autant plus quand on est en montagne, on les ressent ces millions d'années derrière nous. Et plus que... Moi, je n'ai jamais trop randonné sur des campagnes plutôt plates, mais je pense que les émotions, elles peuvent être là aussi. C'est pas quelque chose que j'expérimente beaucoup, mais c'est vrai que dans des environnements comme ça, en tout cas en montagne, je comprends tout à fait ce que tu ressens. Marie, merci beaucoup pour ton partage d'expérience. Ça donnera probablement envie à des familles de mettre leur sac à dos et de partir se balader. D'ailleurs, que vous soyez initiés ou non, c'était aussi l'occasion de dire que... À tout moment, on peut démarrer les balades avant de parler de rando, qui peut-être est un terme qui peut aussi faire peur justement par la dimension sportive qu'on peut lui mettre. Mais comme tu l'as bien exprimé, en tout cas de manière très claire, que c'est surtout du plaisir de le faire en famille et que l'objectif c'est que ce soit un chouette moment. des chouettes journées, s'il y en a plusieurs, à vivre avec son enfant, ce qui permet aussi des moments de connexion qu'on ne connaît pas forcément au quotidien quand on est à la maison. donc merci, merci beaucoup Marie, merci à toi Claire et du coup je mettrai le lien de ton compte Instagram bien sûr dans la description mais pour les personnes qui ont envie d'avoir des conseils concrets d'avoir des choses pratiques tu en partages plein sur ton compte donc voilà, faut pas hésiter à aller jeter un oeil chez Marie merci merci Je te dis à très bientôt et encore merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité pour l'éducation en plein air, voire même peut-être une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff ! Allez, ciao ciao, à bientôt !

Chapters

  • Introduction

    01:10

  • Présentation

    02:18

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:55

  • Histoire avec la randonnée

    06:40

  • Pratiquer la randonnée dès la naissance

    10:54

  • L'apprentissage de la marche en rando

    12:00

  • L'évolution de la marche

    16:41

  • Le refus de marcher

    18:20

  • Suivre le rythme de l'enfant

    20:08

  • Matériel indispensable à emporter

    27:08

  • Porter le sac à dos

    29:00

  • Jusqu'à quel âge le portage

    30:42

  • Souvenirs d'une rando difficile

    34:45

  • Outils pour motiver à marcher

    37:28

  • Les blessures en rando

    39:59

  • La sécurité en bivouac

    42:55

  • Partir solo avec son enfant : le regard de l'entourage

    47:28

  • Apprendre à s'orienter en randonnée

    50:17

  • Le plaisir de randonner

    57:16

  • Remerciements

    01:01:37

Description

Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée qui parcourt les sentiers vosgiens avec sa fille depuis 8 ans.


De rando en portage quand sa fille était toute petite à des bivouac improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes.


Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développé avec la marche au fil des années.


Que vous soyez déjà initié.e à la randonné en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébés koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout !


Pour retrouver les infos et références de Marie, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeurs des écoles, éducateurs, animatrices, ces conversations ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose un échange avec Marie, une passionnée de randonnée, qui parcourt les sentiers vaugiens avec sa fille depuis 7 ans. De rando en portage quand sa fille était toute petite, à des bivouacs improvisés en refuge ou sous tente aujourd'hui, Marie a expérimenté de nombreuses façons de partir à sac à dos avec une enfant, seule ou accompagnée d'autres adultes. Dans cet échange, elle nous raconte ainsi son histoire avec la randonnée et nous donne tous ses conseils pratiques. Elle partage aussi ses observations de la relation que sa fille a développée avec la marche au fil des années. Que vous soyez déjà initié à la randonnée en famille ou dans l'envie de vous lancer, l'énergie de Marie vous donnera certainement l'élan de parcourir encore et encore les sentiers avec vos enfants, qu'ils soient bébé koala accrochés à vous ou grands chamois prêts à bondir partout. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Marie !

  • Speaker #1

    Salut Claire !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ! Je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui parce qu'on va aborder ensemble une thématique qui m'est chère et je dirais même une passion que l'on partage, à savoir de manière générale la randonnée avec tout ce que ça peut amener, les voyages itinérants à sac à dos, les bivouacs et tout ça en famille avec des enfants. C'est donc ton expérience en tant que maman et en tant que passionnée de rando que tu vas nous partager aujourd'hui. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien nous dire dans quel coin tu te situes et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors déjà, je tiens à te remercier pour ce moment de partage qu'on est en train de passer. J'habite dans les Vosges. Je suis moniteur d'ateliers en ESAT. Ce sont des structures qui accueillent des adultes handicapés. On travaille avec des entreprises qui nous donnent du boulot. Mon travail consiste à adapter le travail de production à l'handicap des personnes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Ok, c'est très clair. Merci.

  • Speaker #1

    C'est un milieu qui est encore assez méconnu et qui n'est pas forcément facile à simplifier, à résumer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Écoute, tu as bien entraîné ton explication parce qu'elle est très claire. Marie, petite question rituelle que je pose à chaque fois. Est-ce que tu veux bien nous raconter tes souvenirs d'enfance avec la nature Quel était ton rapport avec le vivant durant ton enfance et ton adolescence ?

  • Speaker #1

    Au risque de décevoir, j'ai très peu de souvenirs de ma petite enfance et de mon enfance en général. J'ai eu des parents qui ont eu des métiers passion tous les deux et qui ne nous laissaient pas trop sortir. J'ai quelques rares souvenirs de construction de cabane et d'une belle chute notamment. sauté d'une botte de foin à une botte de foin. J'ai grandi à la campagne avec un espace immense autour de moi, une forêt à quelques dizaines de mètres derrière la maison. Mais très concrètement, je n'en ai... très très très peu de souvenirs.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as grandi dans les Vosges ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai grandi dans les Vosges. Je suis assez chauvine. J'ai fait toute mon enfance dans les Vosges. Je suis partie à Strasbourg, en Alsace, pour mes études. Et je suis revenue dans les Vosges quelques années après la naissance de Suzy.

  • Speaker #0

    Suzy qui est donc ta fille c'est ça de 8 ans et demi bah c'est que tu t'y sens bien dans les Vosges et pour y avoir été alors moi pour le coup j'ai pas beaucoup de souvenirs non plus mais j'y suis allée plusieurs fois avec mes parents durant mon enfance et mon adolescence mais effectivement tu parlais de forêt et je me souviens de très grandes forêts surtout de paysages ouais faudrait que j'y retourne parce que tu vois autant les Alpes ouais Avant d'avoir fait le tour, il va falloir en faire des randos, mais c'est un autre type de paysage. Ce ne sont pas les mêmes montagnes. Et j'avoue que... Il faut que j'y retourne dans les Vosges. Oui, explore.

  • Speaker #1

    Ce que j'adore dans les Vosges, c'est que c'est vraiment des montagnes qui sont accessibles à tous. On n'est pas sur les Alpes, les Pyrénées, qui sont des hautes montagnes. Avec une certaine technicité, en fait, sur certaines randos, les Vosges, tout le monde est capable d'aller randonner avec. Et quand tu commences avec un enfant, c'est génial.

  • Speaker #0

    C'est génial. Oui. Tu vas nous raconter tout ça. Mais du coup, avant que tu nous parles de vos aventures en famille, là, tu disais que tu n'avais pas beaucoup de souvenirs d'enfance en nature. C'est quoi du coup ton histoire avec la randonnée ? À quel moment tu t'es mise à randonner ? Est-ce que tu pratiques depuis longtemps ? Et puis aussi, quel type de rando tu pratiques, toi, Marie, sans forcément être avec ta fille ?

  • Speaker #1

    Alors, avant d'avoir ma fille, je parlerais plus de balade que de rando. En forêt, en montagne, je me suis toujours sentie à l'aise dehors. Mais c'était rien de foufou, des petites balades parties par là. Et c'est vraiment la naissance de Suzy, il y a 8 ans et demi, qui m'a complètement chamboulée, voire réveillée. ça a été une grosse claque pour moi de devenir maman. Grosse remise en question sur tout. Je travaillais dans le prêt-à-porter, j'étais quelqu'un d'assez superficiel. J'aimais bien marcher, mais tu vois, ça passait après plein d'autres choses. Et quand je suis devenue maman, je me suis dit, mais qu'est-ce que j'ai envie pour ma fille ? Quelle maman j'ai envie d'être pour Suzy ? Et j'ai tout cassé. J'ai changé de boulot, j'ai repris mes études, je me suis séparée du papa de ma fille. Je suis revenue vivre dans les Vosges pour vraiment être en cohérence totale avec la maman que j'avais envie d'être et la femme qui se réveillait en moi. J'avais l'impression que... Tout c'était... Que la naissance de Suzy a fait renaître quelque chose qui était enfoui en moi. Je ne sais pas si c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est très clair. Tu as déjà entendu le concept de la matrescence ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Bon, là, on est clairement sur un exemple d'une matrescence très forte. Ce n'est pas toujours le cas. Toutes les femmes ne le ressentent pas. Alors, pour les personnes à qui ça ne parlerait pas, je ne sais plus par qui a été développé, en tout cas, ce nom a été donné. Mais matrescence, c'est la contraction du mot maternité et du mot adolescence. Et l'idée, c'est que... Quand on a un enfant, les bouleversements sont sur tous les plans, comme c'est le cas pendant l'adolescence, sur le plan physique, psychique. Et c'est un tel bouleversement que ça nous amène à remettre en question ce qu'on est, notre identité, nos valeurs. Et ce n'est pas forcément le cas pour toutes les femmes. Il y a des femmes qui le vivent à l'occasion de la naissance d'un de leurs enfants et pas un autre. Il y a des femmes qui le vivent à chaque naissance d'enfant. et là pour le coup toi ça a été secouant c'est ça,

  • Speaker #1

    une vraie révélation et de par tous ces questionnements, ces chamboulements j'ai eu un grand besoin de respirer et du coup ça s'est fait par la découverte, redécouverte des balades en forêt puis des randos et j'ai très vite pris conscience que si je voulais passer du temps de qualité avec mon enfant il fallait que je fasse avec elle et que je lui partage des choses que j'aime moi Et qu'est-ce que j'aimais moi ? C'était de passer du temps dehors, de passer du temps en forêt, de passer du temps dans les montagnes. J'ai eu très vite envie de revenir vivre dans les Vosges parce que j'habitais dans une grande ville à côté de Strasbourg. Et pour moi, ce n'était pas concevable d'élever un enfant dans ce contexte-là, dans une ville ayant moi connu une enfance à la campagne.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as commencé à aller te balader avec Suzy dès sa naissance ?

  • Speaker #1

    Oui, quasiment. Alors, le portage, je l'ai commencé sur les coups de ces un mois, un mois et demi. Au départ, c'était juste sortir, déjà faire le pâté de maison. Et puis après, sortir. dans la forêt à côté de chez moi. Et petit à petit, en fait, je me suis mise à marcher une heure, deux heures, une demi-journée, la journée complète, toujours en restant à proximité de Strasbourg. Et puis, les semaines, les mois ont passé et là, je suis partie sur... Sur les montagnes et davantage de randonnées à la journée dans un premier temps. Le bivouac est arrivé seulement, je ne suis pas très très forte en date, je dirais le vrai bivouac quand elle avait deux ans, à peu près, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, quand elle a commencé à marcher, globalement, comment est-ce que tu organisais un petit peu ? Tu partais déjà à la journée ? Parce que... Pour faire un parallèle avec ce que moi j'ai pu connaître avec ma fille, à partir du moment où elle a commencé à marcher, le portage s'était devenu très compliqué puisqu'elle n'avait qu'une envie, c'était de marcher. Et du coup, là où quand elle ne marchait pas encore, on pouvait faire des randos à la journée, quand elle s'est mise à marcher, c'était tout de suite plus compliqué parce que de son côté, elle s'épuisait et elle n'avait pas forcément envie d'être portée. Comment est-ce que toi avec Suzy ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai drastiquement réduit mes randos. C'était plus que 2-3 heures, une demi-journée grand maximum. Je partais plus près de chez moi. et je la laissais descendre autant de fois qu'elle voulait, je partais avec plein de jeux c'était des randos où on faisait, j'ai jamais calculé en termes de kilomètres mais en ce moment on devait marcher vraiment 1,5 km 2 km grand maximum mais c'était pas grave en fait, je suis jamais partie dans l'optique de 1 il faut, là, on a la journée, il faut qu'on marche 10 kilomètres, on a X temps pour le faire. Non. Si je veux qu'à terme, elle aime marcher, elle aime bivouaquer, il faut que ça se fasse à son rythme. Donc, partir moins longtemps, plus près et avec un porte-bébé léger, ça m'a beaucoup aidée aussi à... les portes bébés préformées qui se clipsent où c'est d'une facilité à enlever ça aide beaucoup quand t'es maman solo quand t'as pas forcément du monde pour t'aider pour enlever le gros porte bébé de rando

  • Speaker #0

    Et en plus, effectivement, pour les enfants, en plus, c'est physiologique. Donc, au niveau de la position, c'est mieux. Et moi, pour avoir expérimenté une fois le porte-bébé, vraiment les gros trucs là, d'une super marque, j'ai trouvé ça hyper difficile parce que le porte-bébé vide pesait 4 kilos. Et en fait, ça me déséquilibrait. Donc, il suffit d'avoir un peu de dénivelé, notamment en descente. Si bébé bouge, il faut avoir une sacrée condition physique. Pour moi, ça s'adresse plutôt à des personnes qui sont grandes, qui sont costaudes. J'ai trouvé ça très inconfortable, donc je ne l'ai plus jamais utilisé. Les portes bébés qui se clipsent, qui sont mous, peuvent se glisser facilement dans le sac à dos ou se coincer entre le sac à dos et le dos. Comme ça, on peut les sortir facilement ou sur le ventre. Mais c'est vrai que... Ça fait partie du matériel. sur lequel on peut se poser plein de questions quand on démarre. Et finalement, les choses simples, pas besoin du super technique à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai la même expérience que toi, le gros porte-bébé de rando. Je l'ai d'une super marque également. Je l'ai testé quand on est parti dans les Alpes. Suzy allait avoir deux ans. Voilà. Avec une copine, c'est génial quand elle est dedans. Et quand tu... Alors moi, je suis assez grande, les épaules carrées. Je n'ai pas eu cette problématique physiologique. Mais dès que l'enfant marche, ça vaut l'avoir harnaché correctement. Ça balote, en fait, ce n'est pas fait pour. Alors qu'un porte-bébé tout souple qui se clipse, déclipse en... Un quart de seconde, c'est d'une facilité et pour l'enfant aussi. Le fait de savoir qu'il n'a pas besoin d'attendre que la maman trouve un coin pour poser correctement le porte-bébé, enlever un bras à une épaule, la deuxième épaule, retourner le porte-bébé. C'est très pratique quand tu pars plusieurs jours, mais quand tu pars à la demi-journée, à la journée, le porte-bébé tout souple, c'est très bien.

  • Speaker #0

    c'est clair et du coup donc là tu disais que quand Suzy a commencé à marcher c'était des petites balades pour avoir une idée de de la progression aujourd'hui à 8 ans et demi Suzy elle fait des randos de combien de kilomètres ?

  • Speaker #1

    des randos de foufou on est sur alors attends Que je réfléchisse, la dernière grosse randonnée, on n'était pas loin de 14-15 km à la journée complète, en comptant toutes les pauses. Elle a une endurance qui m'impressionne à chaque fois. De toute façon, sa première vraie rando, elle avait... deux ans et demi, ouais, deux ans et demi, sur les cinq heures de rando, donc là, on était dans les montagnes, dans les Vosges, une randonnée assez technique avec pas mal de dénivelés, sur les cinq heures, elle en a marché trois, elle avait deux ans et demi. Ouais, j'étais, enfin, tu vois, je la cite toujours, cette randonnée-là, parce que j'en ai encore des étoiles dans les yeux, tu vois, d'en reparler et d'y repenser.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme n'importe quel sport, effectivement, les progressions, elles se voient et c'est à mesure qu'on pratique et encore plus les enfants qui apprennent à une vitesse folle. Une question qui me vient, est-ce qu'il y a eu des fois ou des périodes peut-être carrément durant lesquelles Suzy, elle n'avait pas envie de marcher ?

  • Speaker #1

    Je suis en plein dedans. Elle commence à s'affirmer de plus en plus en me disant clairement que marcher, c'est cool, mais marcher longtemps, ça ne l'intéresse plus. Du coup, je m'arme de patience. Je ne m'inquiète pas du tout. On a déjà vécu des périodes comme ça. Bah oui, aller marcher pour un pique-nique 30 minutes, 1 heure, c'est bien. Mais au-delà de 1h30, 2 heures, non, ça se plaint facilement, c'est fatigué. Donc je sais que ça va passer. je lui propose beaucoup moins de rando du coup. Et mon arme, c'est lui proposer des bivouacs en fait. Ça, ça marche à tous les coups pour Suzy et pour beaucoup d'enfants. On marche seulement une petite heure, voire même quand vraiment elle n'a pas envie, on pose la voiture à côté du bivouac, à côté du chalet ou de la tente en fonction de ce qu'on fait. et on dort sur place, on passe une super belle soirée dehors, à refaire le monde, et puis on rentre tranquillement le lendemain matin, en ayant fait une petite balade ou non.

  • Speaker #0

    Ok. Alors on va revenir tout à l'heure sur les bivouacs, et sur le fait de passer une nuit avec une enfant, en plus en étant seule avec elle. Un point sur lequel je voulais revenir et qui finalement se croise avec ce dont tu parles là, c'est justement le rythme de l'enfant et le fait de suivre son rythme. Moi, je vais te faire une confidence. Tout à l'heure, tu disais qu'avant, tu te baladais et maintenant, tu randonnes. Et bien moi, je suis, alors actuellement, ma fille a bientôt trois ans, je suis dans l'impression inverse. Avant, je randonnais et aujourd'hui, je me balade. Et aujourd'hui, je savoure à fond ces moments de balade. Mais les premières balades qu'on a faites avec elle quand elle marchait, j'étais très, très frustrée. Parce que là où avant, la rando, c'était l'occasion d'explorer, de passer du temps dehors et de profiter de magnifiques paysages. Mais j'y mettais aussi une certaine dimension sportive. Une fierté quand je regardais le dénivelé, les kilomètres parcourus. Et forcément, là, en ayant une enfant qui, certes, marche bien, mais qui n'est pas à mon rythme, mais je suis à son rythme, ça a pris une toute autre approche de la rando quand je suis avec elle, quand on est en famille. Est-ce que sur plusieurs jours de randonnée, est-ce que tu sens que Suzy, elle a des variations dans ses rythmes ? Comment est-ce que tu t'adaptes à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est déjà un gros travail qui va se faire en amont dans le choix de l'itinéraire de ton petit trek. Généralement, le premier jour, l'enfant, il est tout fait tout flamme. Il est tout content, il va courir partout. C'est l'aventure. Ça commence, il y a plein de choses à découvrir. Donc, la première journée, c'est celle où je prévois le plus de kilomètres, on va dire. Mais... Toujours, chaque jour de randonnée, je prépare toujours une activité. Que ce soit quelque chose sur notre itinéraire, on va aller visiter une ferme au Rennes par exemple, ou on s'arrête sur un chalet que je connais où il y a un petit spot, une fontaine, des poissons, un étang. Et du coup, je prévois un gros, gros temps d'arrêt autour de ce lieu-là. Le deuxième jour, l'enfant commence tout doucement à fatiguer. Là, je te parle de Suzy, ça va évidemment dépendre de chaque enfant. Mais plus les jours avancent et plus je réduis en kilomètres. Et on s'arrête autant de fois que Suzy me le demande. Ça peut être cinq minutes comme ça peut être une heure. Je prévois toujours des itinéraires bis.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis beaucoup dans l'observation de Suzy. Alors, je la connais, ça fait huit ans et demi que je la pratique. je sais repérer les signes de fatigue avant même qu'elle me demande de s'arrêter randonner plusieurs jours avec un enfant c'est énergivore pour le parent je pense qu'il faut bien en avoir conscience et le fait de revoir ses attentes c'est pas parce que tu as prévu de marcher 4 jours avec que tu peux si tu dois t'arrêter, raccourcir, rebrousser chemin et finalement randonner que deux jours et demi, ce n'est pas grave en fait. Le plus important, c'est le moment de qualité que vous êtes en train de passer.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, oui, mais tu as raison. Et encore plus, alors là, vous toutes les deux, c'est une habitude que vous avez prise dès que Suzy était toute petite. Mais ça, c'est quelque chose à avoir en tête, je pense, encore plus quand que ce soit l'adulte ou l'enfant qui démarre tout juste à faire des balades sur plusieurs heures. Effectivement, de se dire que finalement, c'est juste au rythme de l'enfant. Et tu vois, je prends en compte ton petit tips de prévoir un itinéraire bis et d'avoir un autre trajet qui soit un peu plus court. Et puis juste de se dire à un moment, si on fait demi-tour, on fait demi-tour. Mais c'est une autre manière d'aborder la randonnée que ce qu'on peut... principalement voir aujourd'hui dans les livres, dans... Enfin tu vois, la rando c'est... Alors de plus en plus, ça se... On met... Les familles ont de la place dans le monde de la rando, mais c'est vrai que sur les sentiers, c'est quand même beaucoup de groupes d'adultes et les enfants, les enfants ils sont là, mais je ne sais pas s'il y a beaucoup beaucoup de familles qui pratiquent la rando sur plusieurs jours et c'est pas nécessaire de partir plusieurs jours pour profiter des bienfaits de la rando comme tu dis. Je dis juste quelques heures, c'est déjà tant que l'enfant et les accompagnants prennent du plaisir, c'est tout ce qui compte.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement. C'est pour de la randonnée sportive, technique. Il ne faut pas le faire avec son enfant, en fait. Si tu as l'occasion, moi j'ai la chance, malchance, je ne sais pas, mais d'avoir été très vite séparée du papa de ma fille et du coup d'avoir eu des moments solos pour moi, ou mes besoins de maman sportive baroudeuse, j'ai des temps. pour moi en fait, pour assouvir ce besoin de me dire là aujourd'hui je pars et je marche 20 kilomètres. Et quand on a l'occasion, si c'est un réel besoin, pour la maman ou le papa, il y a toujours moyen de faire garder son enfant et de se dire là aujourd'hui c'est mon jour à moi, c'est mon challenge sportif à moi. d'autant plus profiter quand tu pars randonner avec ton enfant et de ne pas subir la frustration parce qu'elle est humaine, c'est normal. C'est normal quand tu te prévois une rando sur quelques jours et que ça ne se passe pas comme tu veux, ce n'est pas facile de gérer cette frustration-là. En plus... de la fatigue de ta fatigue, de la fatigue de l'enfant, de motiver son enfant, de la charge des affaires à porter sur ton dos. C'est un mélange de plein de choses.

  • Speaker #0

    Puisque tu en parles, partir seule avec une enfant, ça implique d'emmener du matériel et de porter le matériel. Déjà, c'est quoi le matériel indispensable que tu amènes toujours quand tu pars ?

  • Speaker #1

    Alors, un jouet pour mon enfant, c'est un indispensable, même si la nature regorge d'activités. Et en plus, on va dire qu'une fois sur deux, je ne le sors pas mon petit jeu de société ou mon jeu de cartes. Mais je sais qu'il est là pour le au cas où. C'est un indispensable avec un livre, un livre pour enfants. C'est important de garder les mêmes rituels. Pour moi, c'est important. de garder une certaine routine quotidienne dans l'aventure que tu vas proposer à ton enfant. Et nous, notre routine, c'est tous les soirs, on prend 10, 15, 20 minutes pour lire une petite histoire. Et en rando, on fait la même chose. Donc ça, c'est deux indispensables. Oui, c'est peut-être surfait. Oui, ça peut être lourd. Mais non, c'est... il faut un petit jeu de société, un petit jeu de cartes. Ça peut être, quand les enfants sont tout petits, un cahier de coloriage lavable. Ça ne se faisait pas quand Suzy était toute petite, mais là, ça commence à fleurir partout. C'est génial. Tu prends trois feutres, le cahier de coloriage et tu fais ça avec ton enfant pendant une pause.

  • Speaker #0

    Nous, il se trouve qu'on en a un. En voiture, par exemple, c'est extrêmement pratique. Donc oui, je n'avais pas eu l'idée éventuellement de l'embarquer en rando. Mais pourquoi pas ? Est-ce que Suzy, elle porte son sac à dos maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, elle commence depuis quelques mois à me demander à porter un sac. Elle ne l'a jamais fait avant. Je ne l'ai jamais obligée à en porter un ou initiée tout doucement. Je sais que beaucoup d'enfants aiment faire comme papa, maman et avoir leur propre sac. Suzy n'en a jamais fait la demande. Pour moi, toute petite, elle a su marcher très tôt. À 10 mois, elle faisait ses premiers pas, Suzy.

  • Speaker #0

    Ma priorité à moi, c'était qu'elle se sente à l'aise avec son corps, qu'elle ait des bons appuis, qu'elle puisse gambader partout, qu'elle puisse courir, escalader les rochers, sauter d'une pierre à une autre, qu'elle puisse être à l'aise à flanc de falaise sur un pierrier. Et quand elle était toute petite, je voyais vraiment le sac comme une charge qui, possiblement, pouvait ne pas la mettre en sécurité. Même, ils font des sacs très bien adaptés à la morphologie de l'enfant que tu attaches. On trouve des très bons sacs maintenant. Mais ma priorité à moi, c'était qu'elle puisse comprendre comment son corps fonctionne, se muscler correctement et profiter. Donc, pas de sac avant. Je te dis, il y a quelques mois, elle m'a demandé d'avoir son propre sac.

  • Speaker #1

    Et du coup, durant les premières années, quand tu... Je ne sais pas d'ailleurs jusqu'à quand tu as porté Suzy, jusqu'à quel âge.

  • Speaker #0

    Alors, très tard, dans le sens où il m'arrive encore de la porter en rando, alors quelques minutes, et quand moi-même je n'ai pas de sac à dos, ou alors un tout petit que je vais mettre devant, mais je dirais jusqu'à là, c'est un poids plume Suzy, donc j'ai pu la porter quand même avec un porte-bébé physio très longtemps, je dirais que... 4 ans, ouais, à peu près. Jusqu'à l'âge de 4 ans, elle a porté encore assez régulièrement. À savoir que j'ai assez vite remarqué que quand elle demandait les bras, c'était généralement juste l'histoire de 10 minutes. Où elle a besoin de se reconnecter à moi, de sentir que je suis bien là, que je réponds à ses besoins. J'ai entendu qu'elle était fatiguée, qu'elle avait besoin d'un gros câlin. et dix minutes après c'est bon elle a vu quelque chose une petite fourmi, un scarabée qui est sur la route et qu'il faut absolument déplacer,

  • Speaker #1

    mettre sur le côté pour que personne ne l'écrase et puis c'est reparti elle gambade du coup tu mettais Suzy sur le dos et ton sac à dos à l'avant ? voilà,

  • Speaker #0

    exactement

  • Speaker #1

    Ça demande quand même une certaine condition physique.

  • Speaker #0

    Du sport, du sport, du sport, du sport. J'ai toujours eu un travail déjà physique. Tous les boulots que j'ai faits auparavant, j'étais debout toute la journée. à marcher, à piétiner, à porter des charges plus ou moins lourdes. Donc j'ai déjà une certaine condition physique qui m'a permis de faire ça pendant plusieurs années.

  • Speaker #1

    C'est là, tu parlais du choix de l'itinéraire et de la préparation avant de partir. C'est là aussi qu'il est hyper important de choisir ses itinéraires correctement et de ne pas être trop gourmande sur le dénivelé notamment, parce que quand on est chargé à l'avant, à l'arrière, À la montée, ça va être dur. À la descente, ça peut être dangereux quand on ne voit pas ses pieds et qu'on a autant de poids sur soi. Moi, sur les dénivelés qu'on a dans les Hautes-Alpes, c'est rapidement très, très physique. Et il y a des itinéraires sur lesquels je ne me sentirais pas aujourd'hui de partir seule avec ma fille en me disant qu'à un moment donné, il va falloir que je la porte et que je porte le sac. Et du coup, c'est choisir. d'autres itinéraires qui sont plus agréables parce que l'idée c'est pas que ce soit un moment hyper difficile physiquement parce que la fatigue derrière on sait ce que ça amène ça amène aussi de la perte de patience et tout ça et puis au final on se retrouve à faire une balade qui est plus subie que que choisi où on profite on prend du plaisir exactement et puis

  • Speaker #0

    Tu vois, ces randos plus techniques dont tu parles, c'est des randos que tu pourras faire avec elles dans quelques années.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vas faire un petit gardelé en tête, en fait. Ce n'est pas parce que maintenant, effectivement, c'est aussi ton rôle de maman, quoi, de mettre en sécurité ton enfant et de te mettre en sécurité toi. Et c'est tout à ton honneur de dire… Là, ok, en fait, je ne suis pas capable et on va choisir un autre itinéraire, une autre rando qui plaira à tout le monde, qui fatiguera moins et où le plaisir sera total. Et quand elle aura 10, 15, 20 ans, là, vous ferez des gros kiffs à partir plus longtemps avec des sentiers plus techniques.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un souvenir, toi, d'une rando que tu as trouvé vraiment difficile avec Suzy ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, c'était toujours dans les Vosges. J'étais avec une amie. On était partis, j'étais persuadée d'avoir de la neige. Donc j'avais pris aussi la luge en me disant, on commencera peut-être un petit peu par de la luge, on la laisse dans la voiture. Et ce sera un petit objectif aussi de se dire, quand on a fini, on se refait quelques petites descentes. Donc j'avais vendu le truc un peu comme ça à Suzy, en disant c'est la fin de l'hiver mais il y a encore de la neige. Elle était super motivée, on arrive en haut, quasi pas de neige. Donc déjà là tu prends une grosse claque et tu dis bon ok. On commence à monter, alors j'arrive quand même à la motiver, puis j'avais mon amie avec moi donc c'était plus simple aussi. On commence à monter et puis là, miracle, de la neige. Ni une ni deux, je repars en courant chercher la luge en me disant tant pis, coûte que coûte, j'ai dit qu'on ferait de la luge, on va faire de la luge. Je me trimballerai mon sac, le porte-bébé et la luge avec moi, c'est pas grave. Donc la première partie de la rando, c'est... tôt bien passé parce qu'on alternait entre pause repas, pause descente en luge, mais ce qui nous a énormément fatigué de s'arrêter continuellement et de répondre aux besoins de neige, de suzy, d'autant qu'on n'avait pas eu beaucoup de neige l'hiver là. Elle était super contente de pouvoir faire quelques descentes. Et pas moyen de couper court. Quand je te parlais d'itinéraire bis, là, je n'en avais pas. Et la dernière partie de la rando a été éreintante. Des deux côtés. J'avais puisé dans toute ma patience et ma... bienveillance et tous mes petits tips de motivation de l'enfant et plus rien ne fonctionnait du tout et ça c'est fini j'en ai plus des souvenirs très très concrets mais j'en ai reparlé avec mon amie justement il y a quelques semaines elle me disait que Suzy en a même pleuré de fatigue et d'épuisement

  • Speaker #1

    Ouais et tu parles de petits tips pour motiver Suzy. Est-ce que tu as en tête des choses qui ont particulièrement fonctionné ? Alors je parle pas que de cette rando mais à des âges différents. Est-ce qu'il y a des trucs que tu pourrais conseiller qui ont bien marché pour Suzy ?

  • Speaker #0

    jouer sur les émotions de l'enfant. Tu vois, elle est fatiguée, elle est en colère, elle n'a plus envie. Ok, montre-moi, marche avec colère, là. Vas-y, me extériorise. Et du coup, elle se met à marcher quelques pas, à marcher alors qu'elle n'avait plus envie, à marcher quelques pas avec colère. Donc, tu vois, elle s'abîme, elle a les poings bien serrés, elle est toute rouge, elle n'est pas contente. Ah oui. du coup moi j'enchaîne avec une autre émotion qui en amène une autre qui en amène une autre et puis au final tu termines par marcher avec joie marcher avec énergie marcher avec folie et puis après les petits bobos sont oubliés et puis t'as déjà marché quelques centaines de mètres sans s'en apercevoir et c'est marcher avec émotion moi j'appelle ça comme ça marcher avec émotion génial, j'aime beaucoup quand toi t'en as marre de marcher avec ton sac à dos qui est super lourd tu marches avec lourdeur t'as les bras le long du sol et ça, ça éclate les enfants ok,

  • Speaker #1

    trop bien

  • Speaker #0

    Le premier petit type. Sinon, un autre qui fonctionne plutôt bien, c'est le concours de démarche. On marche avec une démarche un petit peu faufole, un petit peu amusante. Alors, ça peut être des... Tu marches en croisant les pieds au risque de tomber. Tu marches en marche arrière. Tu marches en dansant. Et ça, les enfants regorgent d'imagination en tout genre et ça les fait marcher.

  • Speaker #1

    ok ouais c'est fun j'aime beaucoup t'as dit le mot bobo j'avais pas du tout pensé à cette question mais est-ce qu'il est déjà arrivé que

  • Speaker #0

    Suzy se blesse pendant une rando alors non elle est déjà tombée mais jamais de gros bobo du tout Tu vois, quand je te disais que toute petite, je n'avais pas demandé de porter de sac à dos et tout, on a beaucoup pratiqué la motricité libre et je pense clairement que c'est ce qui fait que Suzy ne s'est jamais blessée en rando. Et pourtant, elle court dans les pierriers, mais elle a une telle confiance en son corps et confiance en ses appuis que... Et bien, même si par moments, elle tribuche, en fait, elle sait exactement comment se repositionner pour ne pas se blesser. Alors, je touche du singe, je touche du bois. Peut-être que ça arrivera un jour, mais je suis certaine que de l'avoir laissé grimper partout, ça fait qu'aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai aucun accident grave à déplorer.

  • Speaker #1

    Mais je crois que c'est important de le dire parce que le fait de se blesser, ça fait souvent partie des peurs. Quand on accompagne des enfants en extérieur, il y a encore beaucoup de personnes aujourd'hui et je pense encore plus quand on est parent avec son enfant, la peur qui est une blessure. Et encore plus quand on est en montagne où c'est tout de suite plus compliqué. Mais du coup, je te remercie de le dire, parce que comme ça, ça montre bien qu'avec beaucoup de pratiques, et malgré tous les kilomètres que vous avez parcourus et les différents environnements, effectivement, en laissant l'enfant explorer son corps, à partir du moment où il va le connaître, il va aussi... Réussir à bien se débrouiller, comme nous, on se rend compte aussi que plus on pratique, plus on peut aller sur des terrains de plus en plus techniques. Et on sent qu'on positionne nos pieds différemment, que nos appuis ne sont pas les mêmes. C'est la même chose pour les enfants. Et tant qu'on accompagne et qu'on prend le temps, il n'y a pas de raison qu'il y ait une quelconque blessure.

  • Speaker #0

    Exactement et puis pour les au cas où parce que ça peut arriver évidemment mais tu vois toujours avoir un petit tube d'arnica dans son sac une petite compresse, un pansement un désinfectant, voilà c'est pas parce qu'elle s'est jamais blessée que je pars sans ma trousse à pharmacie il y a toujours quand même des petites choses à avoir pour les au cas où parce que oui c'est une réalité, les enfants peuvent se blesser, tout comme nous

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pour continuer sur le sujet des peurs, du coup tu bivouaques avec Suzy. Est-ce que tu es déjà arrivé de te sentir en insécurité à l'occasion d'une nuit sous une tente avec ta fille en pleine campagne ?

  • Speaker #0

    Alors, une fois où il y a une personne, on dormait en forêt, et il y a un homme qui s'est approché, qui est venu nous parler. Il avait un petit peu trop bu, et du coup j'ai mis Suzy dernier mois, et j'ai fait mine que je ne parlais pas français. et en baragouinant parce que je ne parle absolument aucune autre langue en baragouinant des petites choses et ça a super bien fonctionné le mec est parti très très vite un petit peu blasé Suzy n'en a aucun souvenir elle était toute petite donc ouais, ça a été la seule fois où je me suis dit mince oui, effectivement c'est une réalité, ça peut arriver, on peut être embêté d'autant plus quand on est maman solo, enfin quand on bivouac en solo, je ne suis plus maman solo je l'ai longtemps été mais on continue à partir à l'aventure toutes les deux

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il vous est déjà arrivé de faire des rencontres animal incongru ?

  • Speaker #0

    Non ! Je suis l'un des meilleurs ! J'aimerais, je t'avoue que un de mes rêves secrets serait quand on dort en cabane. Dans les Vosges, on a la chance d'avoir énormément de cabanes en bois ouverts à tous. C'est très rustique, il y a une table en bois, deux bois, un poêle ou une cheminée et ça s'arrête là. mais ça reste un abri en dur qui est très apprécié, surtout en cas d'intempéries. Et je rêve tous les matins, quand on se réveille en refuge, d'ouvrir les yeux et de voir un cerf. à la fenêtre mais non malheureusement ça n'est jamais arrivé après je alors moi en ce moment parce que mon chien vieillit mais j'ai beaucoup randonné avec mon chien ce qui fait que ça éloigne quand même beaucoup les animaux et oui c'est vrai alors c'est hyper rassurant tu vois quand tu me disais que je ressens je ressens pas d'insécurité mais j'ai aussi beaucoup randonné avec mon chien qui alors je ne suis pas certaine qu'il saurait me défendre il est plutôt filibète mais il est imposant ça reste un grand chien blanc qui ressemble à un loup et du coup il rebute

  • Speaker #1

    Et oui, forcément. Ça, c'est sûr que les chiens, je pense que ça joue un petit peu au sentiment de confort qu'on peut ressentir qu'on soit seul ou avec des enfants, forcément, dans des endroits un peu plus sauvages. Ça peut être tellement ancré en nous la peur de tout, de tout ce qui nous entoure, que surtout à la tombée de la nuit, là où on commence à se sentir un peu plus vulnérable, où nos sens... diminue notamment la vue qui est celui qu'on utilise le plus, ça peut perturber. Donc je pense que moi, je n'ai pas de chien, mais je pense qu'effectivement, ça peut peut-être aider à rassurer.

  • Speaker #0

    Exactement et puis avec tout ce qu'on entend, moi je me suis volontairement il y a quelques années coupée un peu de toutes les infos de toutes les informations qu'on pouvait entendre au quotidien quand tu allumes la télé d'ailleurs j'ai pas la télé et ça m'aide grandement à me sentir en sécurité et avoir confiance en moi Parce que quand tu entends tous les jours que telle personne s'est fait agresser, que c'est inconscient de partir en forêt seule quand tu es une femme, d'autant plus si tu pars avec ton enfant, ça ne t'aide absolument pas à prendre confiance en toi alors qu'on est capable.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu, toi, des gens directement qui ont pu exprimer un étonnement ou même jusqu'à un jugement du fait que tu partes seule avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Oui, pas plus tard que la semaine dernière, on est partis quatre jours. C'était une première pour nous en bikepacking. Je ne sais pas si je prononce bien. Du coup, j'avais prévu l'itinéraire à l'avance. Le premier jour, mes parents nous rejoignent dans un parc où on faisait une pause avec ma fille. Et du coup, j'indique à mon papa où est-ce que j'ai prévu de dormir. Et c'était au-dessus d'un quartier chaud d'Epinal. Et là, tout de suite, inquiétude suprême du papa pour sa fille et sa petite-fille a cherché trois, quatre solutions pour nous faire absolument dormir ailleurs. et alors je l'ai rassurée j'ai dit que je connaissais que je savais ce que je faisais mais ça a été très compliqué parce que même quand t'as confiance en toi et que t'es sûre de tes choix d'entendre une personne de confiance c'est pas n'importe qui ton papa te dire que attention là ce que tu fais là où tu vas c'est dangereux ça te fait douter quand même un petit peu quoi ouais c'est sûr je me doute Mais j'ai peu de personnes autour de moi qui pratiquent la rando et le bivouac en famille. Je commence à découvrir sur les réseaux sociaux, sur Instagram, que je ne suis pas la seule. Mais globalement, dans mon entourage, j'ai très peu de personnes qui pratiquent ça. Alors j'ai la team. les copains complètement émerveillés en disant c'est complètement foufou et trop bien ce que tu fais avec Suzy et les autres t'es complètement inconsciente il t'arrive quelque chose et si et si et si mais c'est leur propre peur en fait qui est unique et je pense qu'il faut réussir à l'entendre dans le sens là en fait qu'ils ne nous veulent pas du mal ils ont juste eu besoin d'extérioriser des craintes profondes et qui ont du mal à gérer, et puis parce qu'ils s'inquiètent aussi pour nous, parce qu'il y a des liens forts, enfin voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Est-ce que... Tu vois, on parle d'itinéraire et tout ça. Et moi, personnellement, une des choses qui, aujourd'hui, peut parfois m'inquiéter, c'est justement l'itinéraire et le fait de me perdre. Alors, dans ma famille, c'est devenu un gag parce que l'orientation, ça n'a jamais été trop notre truc. Et en vrai, moi, je n'ai jamais trop fait l'effort. De m'orienter, parce que j'ai toujours été entourée de personnes chaque fois que je faisais des randos. Et encore plus aujourd'hui, mon compagnon a une carte dans les yeux. Il se repère très, très bien. Et du coup, je ne fais aucun effort quand on est ensemble pour me repérer. Et donc, partir seule, ça peut vite me mettre une pression. Et encore plus si je pars avec ma fille. Est-ce que toi, tu étais à l'aise ? Avec l'orientation, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris au fur et à mesure ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai appris au fur et à mesure. Je n'ai absolument pas un bon sens de l'orientation. Les premières grosses randos que j'ai pu faire avec Suzy, je les faisais en amont toute seule. Je vérifiais que j'avais du réseau. Je prenais ma carte en plus de mon portail. J'utilise énormément Géoportail. la version portable de nos cartes hygiène. Donc ça, j'ai beaucoup fait pour me mettre en confiance, moi. Je regardais aussi pas mal les conseils que tu peux trouver sur les différentes applications de parents qui ont... de parents ou non de randonneurs. Et on a vécu trois ans avec l'aventurier, avec une personne qui connaissait parfaitement les forêts, qui avait une lecture des cartes et du paysage complète et qui m'a énormément appris à prendre confiance et à me dire Eh bien, si on se perd, qu'est-ce qu'on fait ? Donc, j'ai énormément appris à ses côtés. Et il m'a aidée à prendre confiance en moi, en fait, là-dessus. Parce qu'on s'est déjà perdues. Alors, jamais avec Suzy. Mais je me souviens d'une rando. On était partis quatre jours à Nouvel An marcher. C'était un hiver où il avait énormément neigé dans les Vosges. Ça faisait longtemps. On n'a absolument pas anticipé la quantité de neige la nuit qui est tombée très vite. On s'est retrouvés complètement ennuités avec 1 mètre, 1,5 mètre de neige. On ne trouvait pas notre chalet, on commençait à avoir froid, on entendait des arbres tomber autour de nous parce que les sapins dans les Vosges n'ont plus l'habitude d'avoir une grosse quantité de neige sur eux parce qu'il neige quand même de moins en moins. donc l'hiver là ça craquait de tous les côtés le scénario catastrophe il s'est arrêté et il m'a dit dans une heure si dans une heure on n'a pas trouvé notre chalet qu'est-ce qu'on fait ? Et là, grosse panique à bord. Comment ça ? On est perdus pour de vrai. Et oui, on était perdus pour de vrai. Et en fait, tu vois, d'être confronté à une situation critique, plus ou moins, parce qu'on était très bien équipés, on avait de quoi se nourrir, on avait un chien qui est une parfaite couverture supplémentaire. Mais voilà, il m'a obligée à me... à me poser les bonnes questions. Et voilà, d'avoir pratiqué la rando, le trek avec cette personne-là m'a énormément aidée à prendre confiance en moi et à trouver des repères.

  • Speaker #1

    Ça fait partie des apprentissages sur le terrain, de s'orienter. Et même en étant... C'est vrai que je pense qu'il y a des cerveaux, il y a des gens qui savent naturellement se repérer dans l'espace et d'autres pour qui c'est plus difficile. Et j'en fais partie, mais on peut prendre les choses en main. Et puis, il y a des outils qui existent aujourd'hui. Alors comme tu dis, il y a le téléphone, il y a des applications qui permettent, si vraiment ça peut rassurer aussi, et puis si on n'a pas forcément la carte. papier, de télécharger les cartes sur le téléphone, comme ça, pas forcément besoin de réseau. Et mais voilà, c'est vrai que ça fait partie des choses qui, même si on n'est pas initié au départ, encore une fois, il faut démarrer par, je pense, plutôt du simple. C'est vrai que c'est un bon truc éventuellement de faire les itinéraires tout seul. Si on sent que de le faire avec les enfants, ça peut mettre un peu plus de pression. pour prendre ses marques et être sûre. Parce que clairement, quand tu as déjà vécu des moments où tu t'es perdue et que tu t'es rajoutée des kilomètres et des kilomètres, je me dis, si un jour ça m'arrive avec ma fille, suivant l'état d'esprit, la motivation dans laquelle elle est, pour moi, je me souviens de randos qui ont été vraiment difficiles moralement parce qu'une erreur d'itinéraire et puis... tout d'un coup, on rajoute beaucoup de kilomètres en fin de rando, ce genre de trucs avec un enfant. Au moins, si l'itinéraire est maîtrisé, il est déjà un peu connu à l'avance, c'est vrai que pour démarrer, en tout cas, ça peut peut-être aider à prendre confiance. Et puis après, ça se fait petit à petit.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Et puis, alors si dans ces conditions-là, tu vois, tu as l'attente, tu as de quoi bivouaquer, il ne faut pas hésiter à s'arrêter. Là, je suis fatiguée, on n'avancera pas beaucoup plus, et bien je m'arrête. Et puis s'il vient juste, et peut-être qu'il y a 300 mètres de la voiture, tu ne sais pas, tu vois, mais au moins tu auras pris le temps de te poser et de montrer à ta fille, à ton enfant. que ce n'est pas grave. Que céder à la panique, ça ne mène à rien. Là, tu préfères te poser et prendre le temps de te reposer, reposer le corps et la tête, de passer un bon moment pour réattaquer plus sereinement le lendemain matin.

  • Speaker #1

    Marie, on arrive à la fin de notre échange. Avant qu'on se quitte, on n'a pas parlé des bienfaits, ce que toi, la rando, ça pouvait t'apporter, et puis ce que Suzy a pu déjà exprimer. Si tu le veux bien, on peut commencer par Suzy. Est-ce qu'elle t'a déjà dit qu'il y avait des choses qu'elle adorait dans le fait de randonner ? Comment est-ce que... Alors, tout à l'heure, tu disais qu'aujourd'hui, elle a un peu moins envie de marcher. Mais comment est-ce qu'elle vit ces randos ?

  • Speaker #0

    Elle les vit avec beaucoup... Beaucoup d'extériorisation. En fait, Suzy, c'est une enfant qui a énormément besoin de bouger, de jouer, de rire, de prendre de la place. Et du coup, d'être dehors, de ne pas être enfermée dans un espace, dans une maison. Pour elle, c'est un grand bonheur d'avoir tout l'espace qu'elle veut pour courir, pour marcher, pour s'arrêter, pour escalader. C'est aller randonner, aller se balader, c'est une petite aventure en soi qui lui permet vraiment d'être elle-même. et la deuxième chose qu'elle adore et qui revient tout le temps c'est le bivouac c'est le dodo en tente c'est sa deuxième maison un dodo en tente ou dodo en chalet qu'on pratique d'ailleurs plus que le dodo en tente parce qu'on a la chance d'avoir énormément de chalets ouverts dans les Vosges

  • Speaker #1

    Et puis c'est génial, t'as une tente en moins à te traîner, ce qui pèse quand même sur le sac. Et toi du coup, qu'est-ce que ça t'apporte la rando ?

  • Speaker #0

    C'est le retour à la simplicité, à prendre le temps. D'observer. Je suis une personne qui est plutôt hyperactive, qui a toujours plein de choses en tête. Je fais quelque chose et je pense déjà à tout ce qui va se passer dans la journée et les jours à venir. Je ne sais pas, sauf en rando, mettre mon cerveau sur off. Et ça peut paraître bénin, mais pour moi, c'est énorme. C'est vraiment le moment où je coupe pour profiter pleinement de ce que la nature a à ma portée. Et quand tu te retrouves au pied d'un glacier ou à côté d'un sapin qui est centenaire, je trouve qu'il y a quelque chose d'assez presque mystique. de dire que tout ce qui se trouve autour de toi, le sol sur lequel tu es en train de marcher, il existait déjà bien avant ta naissance. Il y a des centaines et des milliers et des milliards d'années. Et moi qui adore l'histoire, ça me touche.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En tout cas, randonner dans des lieux... Dans des environnements naturels qui sont riches et qui sont très anciens, d'autant plus quand on est en montagne, on les ressent ces millions d'années derrière nous. Et plus que... Moi, je n'ai jamais trop randonné sur des campagnes plutôt plates, mais je pense que les émotions, elles peuvent être là aussi. C'est pas quelque chose que j'expérimente beaucoup, mais c'est vrai que dans des environnements comme ça, en tout cas en montagne, je comprends tout à fait ce que tu ressens. Marie, merci beaucoup pour ton partage d'expérience. Ça donnera probablement envie à des familles de mettre leur sac à dos et de partir se balader. D'ailleurs, que vous soyez initiés ou non, c'était aussi l'occasion de dire que... À tout moment, on peut démarrer les balades avant de parler de rando, qui peut-être est un terme qui peut aussi faire peur justement par la dimension sportive qu'on peut lui mettre. Mais comme tu l'as bien exprimé, en tout cas de manière très claire, que c'est surtout du plaisir de le faire en famille et que l'objectif c'est que ce soit un chouette moment. des chouettes journées, s'il y en a plusieurs, à vivre avec son enfant, ce qui permet aussi des moments de connexion qu'on ne connaît pas forcément au quotidien quand on est à la maison. donc merci, merci beaucoup Marie, merci à toi Claire et du coup je mettrai le lien de ton compte Instagram bien sûr dans la description mais pour les personnes qui ont envie d'avoir des conseils concrets d'avoir des choses pratiques tu en partages plein sur ton compte donc voilà, faut pas hésiter à aller jeter un oeil chez Marie merci merci Je te dis à très bientôt et encore merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité pour l'éducation en plein air, voire même peut-être une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff ! Allez, ciao ciao, à bientôt !

Chapters

  • Introduction

    01:10

  • Présentation

    02:18

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:55

  • Histoire avec la randonnée

    06:40

  • Pratiquer la randonnée dès la naissance

    10:54

  • L'apprentissage de la marche en rando

    12:00

  • L'évolution de la marche

    16:41

  • Le refus de marcher

    18:20

  • Suivre le rythme de l'enfant

    20:08

  • Matériel indispensable à emporter

    27:08

  • Porter le sac à dos

    29:00

  • Jusqu'à quel âge le portage

    30:42

  • Souvenirs d'une rando difficile

    34:45

  • Outils pour motiver à marcher

    37:28

  • Les blessures en rando

    39:59

  • La sécurité en bivouac

    42:55

  • Partir solo avec son enfant : le regard de l'entourage

    47:28

  • Apprendre à s'orienter en randonnée

    50:17

  • Le plaisir de randonner

    57:16

  • Remerciements

    01:01:37

Share

Embed

You may also like