- Speaker #0
Bienvenue sur le podcast Enfance en Nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeur des écoles, éducateur, animatrice, ces conversations... ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout, à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, c'est une nouvelle expérience de classe dehors que je vous propose puisque je reçois au micro Sabrina qui est professeure des écoles et qui, depuis maintenant quatre ans, amène ses élèves tous les vendredis dans un coin de nature situé à quelques kilomètres de l'école. Alors Sabrina m'a confié au début de notre discussion sa crainte de faire des redites parce qu'il y a déjà eu d'autres enseignantes de cycles 2 et 3 qui sont venues sur le podcast partager leur expérience. Mais qu'on soit enseignante, éducatrice à l'environnement, animatrice nature ou même encore assistante maternelle, nous avons... Chacune et chacun, bien sûr, une pratique qui nous est propre et par conséquent, une expérience qui est unique. Et sincèrement, chaque personne que je reçois ici m'inspire et enrichit un peu plus mon approche en tant que pédagogue par la nature. Et c'est vraiment la raison pour laquelle j'ai toujours autant de plaisir à accueillir toutes ces personnes qui sont investies. engagée dans l'éducation en plein air. Et clairement, Sabrina fait partie de celles qui font bouger les lignes au sein de l'école publique en montrant que, de manière simple, il est tout à fait possible d'offrir aux enfants un cadre d'apprentissage en extérieur et régulier. Alors, j'espère que cet épisode vous plaira et je vous souhaite une très belle écoute.
- Speaker #1
Bonjour ! Alors, je vis en Normandie, à Pont-l'Évêque plus exactement, une petite ville entre Caen et Le Havre. Qu'est-ce que je fais dans la vie ? Beaucoup de choses. À cette question, j'ai plutôt envie de te répondre, je profite un peu de chaque instant. Donc j'ai des journées bien remplies parce que je suis d'ailleurs enseignante, avant tout, dans une école primaire publique de Pont-l'Évêque, de la ville où j'habite. Et puis je suis aussi médiatrice en art et bien-être depuis quatre ans maintenant, et illustratrice aussi. Donc voilà, les journées sont rentrées.
- Speaker #0
C'était quoi ton rapport à la nature quand tu étais enfant ? Est-ce que tu as des souvenirs qui sont marquants ?
- Speaker #1
Oui, j'ai plein de souvenirs marquants. Et j'aime beaucoup cette question virtuelle parce qu'elle oblige un retour en enfance qui est nécessaire et qui devrait presque être obligatoire parfois pour vivre notre vie d'adulte. Donc oui, je me souviens évidemment d'avoir passé beaucoup de temps dehors. J'ai des souvenirs... de plans de maisons qu'on faisait dans les champs, des grands champs d'herbes. On imaginait des maisons, ce n'était pas vraiment des cabanes, mais il y avait des espaces pour tout, c'était assez drôle. Je me souviens d'une chasse aux trésors quand j'étais toute petite dans une grande forêt qui est dans ma région. J'ai un souvenir rému du jardin de mes grands-parents aussi. où mon grand-père avait un immense potager, et c'était assez impressionnant de le voir travailler dedans. Je me souviens de chasse aux sauterelles dans le fond de mon jardin, où c'est pas du tout bien, mais j'enfermais des sauterelles dans des boîtes, des collections d'escargots de ma sœur. En fait, j'ai l'impression que même en tant qu'adulte, tous mes plus beaux souvenirs, ça s'incarne dans la nature et dans le vivant, même avec les animaux. J'ai des souvenirs de voyage à Bali, un petit singe qui m'a tenu dans les bras, qui m'a fait un immense câlin, c'était fou. D'avoir vu les baleines au Québec, c'est une émotion qui est restée. De voir des paysages de montagne, je peux des fois en être émue aux larmes. Enfin, voilà. Donc, bref, c'est un peu en moi, je pense, l'émotion.
- Speaker #0
Tu m'as fait voyager en quelques secondes, là.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
Ouais, très chouette. Du coup, tu éveilles ma curiosité. Je savais que tu étais enseignante. mais est-ce que tu veux bien ton parcours professionnel du coup et ces trois activités comment est-ce que tu en es venue à articuler tout ça ?
- Speaker #1
Oui, alors je suis enseignante depuis 20 ans je crois il me semble bien un peu plus même et j'ai toujours été j'aime beaucoup l'art de manière générale et Et ça m'a beaucoup aidée dans différentes étapes de ma vie, des drôles et des moins drôles. Et j'ai un peu poussée par des amis, je me suis lancée dans l'idée de partager ce plaisir de créer dans un objectif de se faire du bien et d'augmenter son estime de soi. Donc j'ai ouvert mes ateliers il y a quatre ans et j'ai construit la petite véranda. où je suis en ce moment et qui est réservée pour ça. Et depuis cette année, alors c'était vraiment pour les adultes, et depuis cette année, j'ai prolongé mon plaisir de classe nature que j'organise là sur mes temps de classe en tant que maîtresse. Je l'ai prolongé dans cet atelier en faisant aussi maintenant des petits ateliers le mercredi matin, art et nature. Et voilà, où je pars, là, c'est... extrêmement confortable et privilégié puisque j'ai cinq enfants maximum, je les emmène avec moi en balade et puis on récolte et puis après on vient dans l'atelier, on fait des choses, c'est très très sympa. Donc voilà et puis illustratrice parce que pour le coup le dessin découle un peu de ça, je fais des petits dessins sur demande pour la famille, pour les amis, je tente vainement de... d'éditer, de faire éditer mes albums jeunesse que je crée dans mon petit coin mais c'est bien compliqué mais voilà, c'est un jeu non c'est un peu, il y en a beaucoup en fait Comme beaucoup, je l'ai vraiment entendu très souvent sur tes podcasts, c'est l'après-confinement qui a été déclencheur. Enfin voilà, on a été obligés de sortir. Moi, je travaille en classe flexible aussi à l'école. Et ce qui fait qu'après le confinement, je n'avais plus du tout le droit de travailler en classe flexible. C'est-à-dire que je me suis retrouvée à nouveau dans une grande salle avec toutes les tables en randonnion. Il n'y avait plus rien dans ma classe. C'était assez, pour moi, un peu anxiogène presque. Je m'ennuyais vraiment. Et mon directeur... Oui, alors une classe flexible, en fait, c'est une pédagogie particulière où on valorise beaucoup l'autonomie de l'enfant et le fait qu'il puisse bouger. Donc, en fait, on est sur un système d'atelier, de rotation. Les enfants bougent, peuvent aller dans des centres, sont très autonomes dans ce qu'ils ont à faire dans chacun des petits centres de la classe. C'est une méthode, moi, qui me permet de travailler avec des petits groupes de 8 enfants pendant que les autres. sont en autonomie, en travail, ils ont des assises particulières aussi, ils peuvent travailler par terre, travailler sur des ballons, sur des tabourets oscillants. Voilà, c'est tout de suite une méthode un peu de la maternelle, mais avec un matériel supplémentaire pour pouvoir combler ce besoin de bouger que l'enfant a naturellement. Et la classe nature aussi, de partir, de sortir dehors, c'était aussi un prolongement de ça. J'avais besoin aussi de leur offrir une autonomie supplémentaire dehors, de les faire grandir, parce qu'être dehors, ça les fait énormément grandir. Donc j'avais vraiment besoin de sortir. Ça s'est tombé pendant le confinement et j'y ai été poussée parce qu'on nous le recommandait. Mais aussi, c'était complètement en accord avec ce que je faisais dans la classe. Donc, j'ai tenté l'expérience. Est-ce que tu te souviens de ces séances ? Oui, oui, oui, je me souviens bien. Oui, oui, c'était... Alors, c'est pas très gai, je m'en souviens parce qu'en fait, c'était quelques jours après le décès de mon papa. Donc, tu vois, c'est pas très heureux, mais en fait... Voilà, j'en ai pas de tristesse à l'évoquer, mais du coup, c'était marquant. J'avais préparé vraiment avec précision cette première séance. Et puis, j'avais failli pas pouvoir y aller finalement. Et puis finalement, j'y suis allée. Donc, je m'en rappelle bien. Et puis, j'avais préparé un peu de maths, un peu de français, des petites séances dans la nature. Et puis, j'avais surtout préparé une découverte du lieu. Moi, j'ai de la chance dans cette petite ville de Pont-Lévesque d'avoir un lac. On a une demi-heure de marche de la classe. J'ai tout un espace naturel avec un petit bois et un grand lac. Et donc, c'est hyper riche d'emmener les enfants là-bas. Tant le chemin pour y aller que le moment où on y est. Et donc, j'avais préparé surtout une découverte du lieu. avec quelques rituels d'entrée, quelques rituels de sortie. Et c'est toujours actuellement ma première séance chaque année. C'est d'abord, on découvre l'endroit, on découvre les règles, ce que j'attendais à ce moment-là, parce que même si on est dehors, j'impose quand même des règles, évidemment. Et voilà, c'était une première séance qui m'a tout de suite plu. C'était d'une évidence incroyable que j'allais continuer. plus jamais faire sans, en fait, dans mon cœur. Les enfants, ils te le font en retour, on le sait bien, les retours, il est immédiat, c'est-à-dire que quand... C'était drôle parce qu'on part sur le chemin et là, ils se tiennent la main deux par deux, hyper sages, très normés, dans ce qu'on leur demande d'habitude, et puis je leur dis, mais allez-y, quoi. partez, courez et ils te regardent, ils te disent quoi et puis l'explosion de joie au moment où oui, vous pouvez, tant que je vous vois vous pouvez courir, c'est un chemin complètement sécurisé, il n'y a absolument pas de problème, donc ils peuvent courir tant qu'ils veulent et là, le bonheur tu le ressens immédiatement sur le retour ces classes nature, c'est des moments où les enfants parlent énormément et où on... on a le temps, nous, sur le chemin, pendant la marche, de les écouter et de parler avec eux. Oui, ce premier retour était clairement unanime. C'est bien la classe nature. Tout à fait. Non, pas du tout. C'est un lac qui appartient à la communauté de communes de notre coin. Donc pour y aller, il n'y a pas besoin d'autorisation. Et moi, de mon côté, évidemment à l'école, j'en ai parlé à mon directeur qui était complètement partant pour ça. On en a informé l'inspecteur, évidemment, l'IEN. Et puis, du coup, chaque année, je remplis une feuille d'autorisation de sortie régulière. Et puis, c'est tout. Je sors tous les vendredis après-midi. Et c'est acté que le vendredi après-midi, je ne suis pas là. Donc, la feuille est remplie à l'année. Et je n'ai pas besoin d'autorisation supplémentaire pour aller dans cet endroit qui est public. Donc ça implique aussi, ça me force, et c'est de toute façon complètement ce que je veux faire, c'est-à-dire qu'on y va et on repart, et ça fait comme si on n'y était pas allé, tu vois, je veux vraiment que ça soit préservé. Alors au départ, non, ça avance et ça c'est chouette parce qu'au départ j'étais toute seule et puis tu sais, ça pose beaucoup de questions en fait. Les collègues te disent mais comment ça, tous les vendredis après-midi c'est beaucoup, mais le programme, enfin voilà, il y a vraiment toutes ces craintes-là. Alors évidemment que j'ai eu aussi moi la première année, mais j'ai voulu tester quand même et effectivement, aucun souci avec les programmes qui sont… qui fait comme d'habitude, il n'y a pas de souci avec ça. Et ça a avancé quand même depuis 2020. Ça y est, il y a des collègues. Moi, je suis en CE1. Mes collègues de CP sortent maintenant deux fois par mois en classe nature. Elles l'appellent aussi comme ça. Donc, tu vois, ça fait un lien. C'est-à-dire que cette année, mes CE1 qui sont arrivés… pour la première fois m'ont dit ah mais on a déjà fait nous aussi l'année dernière un peu de classe nature et là j'ai dit c'est super voilà ils connaissent déjà des codes ils connaissent un peu le lieu et parce que mes collègues commencent à y aller les grands aussi ils vont enfin voilà on commence à occuper pas mal cet espace du coup donc c'est bien Toute l'année, j'ai évidemment des soucis de météo. En Normandie, tu imagines bien.
- Speaker #0
J'entends même la pluie.
- Speaker #1
Tu l'entends ? Voilà, tu vois là. Tu es dans le jus normand, très clairement. Donc oui, la météo, parce que j'ai beau dire et prévenir les parents qu'il faut habiller les enfants. Enfin, tu vois. Et c'est jamais assez, et ils font l'effort, ils font l'effort, mais sans se rendre compte vraiment ce que ça pourrait être d'être trois heures dans un espace de forêt quand il pleut. Ça ne tient pas, quoi. Le petit impaire qu'ils me mettent, c'est vrai, ils ont chaud souvent, mais en fait, le problème, c'est qu'ils sont nés. Et on n'a pas d'abri particulier, puisqu'on y vient complètement invité, en fait, dans ce lieu. Donc... Donc la météo peut m'embêter dans l'hiver, quand il fait froid, qu'il y a du vent et qu'il pleut, tu vois, je n'y vais pas. Là, je fais autrement, mais je travaille en fait en amont pour combler ce problème-là. C'est-à-dire que toutes les fois où on y va, on ramasse beaucoup, beaucoup de choses dans la forêt, toutes les feuilles, tout ce qu'on peut retrouver de trésors dans la nature. On prépare un bâton de marcheur, enfin. Donc ce qui fait que quand on n'a pas classe nature, enfin quand on ne peut pas y aller, on peut quand même travailler avec les choses de la nature en intérieur. Et on travaille aussi, alors là cette année, on fait un potager, on a un petit lieu aussi tout près de l'école où on peut faire un petit potager de classe. Et donc là cette année, j'ai décidé de faire un potager. un potager de classe, mais en fait individuel. Je veux que chaque enfant ait un petit espace d'une feuille A3, à peu près, pour créer son petit jardin, faire les bordures, semer. Voilà, donc on travaille ça aussi. Et du coup, pour partir au petit jardin, on n'est pas obligé de partir tout l'après-midi. Je peux quand même partir une petite demi-heure. S'il ne fait pas très beau, ce n'est pas grave, on rentre après. Mais voilà, j'ai des moyens de combler et de toujours faire un peu de nature le vendredi après-midi quand même. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai que de ramasser des éléments de la nature,
- Speaker #1
ça, on stoppe si pas. C'est ça.
- Speaker #0
Tu peux pas faire de la nature, ce qui se fait malgré tout.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Mais tu vois, ce matin, parce que je rigole en disant que j'entends la pluie derrière toi, en ce moment dans les Hautes-Alpes il pleut aussi beaucoup, et ce matin il pleuvait des cordes, on est mercredi, pour moi c'est... journée d'atelier et donc hier soir on a envoyé un message aux familles pour leur dire attention il va beaucoup pleuvoir demain matin, toute la matinée en non-stop, ça demande vraiment d'être bien bien équipé et en fait ce matin les gens n'étaient pas suffisamment équipés malgré nos explications malgré le fait qu'ils... voilà donc on a...
- Speaker #1
Mais je crois qu'il faut... les adultes en fait vivent enfin je sais pas du coup si c'est des... grands qui vivent ça de ton côté mais moi mes parents ils vivent pas ça ils vivent pas 3 heures dans la nature quand il pleut et donc je crois qu'ils se rendent pas compte à quel point l'eau s'infiltre et à quel point il faut être bien bien équipé donc bon je pense que c'est voilà c'est pas grave on fait au mieux
- Speaker #0
C'est comme ça. Déjà, ne serait-ce que d'en parler, je crois que c'est déjà beaucoup, depuis plusieurs années, le fait de dire même quand il pleut, on peut sortir.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Et j'ai réussi l'année dernière, et ça, c'était un truc que j'espérais vivement. Alors, tu ne dois pas avoir ce souci dans les Alpes, mais en Normandie, on l'a. C'est que je rêvais de faire une classe nature sous la neige, en fait, dans la neige. Et on a pu le faire l'année dernière. Alors, oui. C'était un jeudi matin. On n'a pas attendu le vendredi après-midi. Et là, on est sortis. J'avais que 12 enfants parce que tous n'étaient pas arrivés à Beaubord. Mais c'était un souvenir merveilleux dans la neige aussi, de pouvoir faire la classe nature. C'était chouette. Et ils n'étaient pas tous formidablement équipés, mais le plaisir était tellement là que c'est passé.
- Speaker #0
Oui, je crois que la neige, ça fait quand même...
- Speaker #1
C'est ça, c'est ça. Alors, dans notre cours, c'est un peu compliqué. On a essayé souvent. Alors, j'ai un petit carré, tu vois, j'ai mis un petit carré de cotagé dans notre cours. On a une toute petite cour qui est très vétuste. Il y a de grands arbres, il y a six tilleuls dedans, donc ça c'est déjà bien. Gérard, on a quelques pots, quelques jardinières, donc on essaye un petit peu dans la cour, mais c'est moins propice, c'est plus compliqué pour l'arrosage, pour tout ça. Quand on fait pousser des choses, par exemple, c'est plus compliqué. Mais là, on va donc… Voilà, le petit potager dont je te parlais tout à l'heure, c'est dans un autre bâtiment qui est plus récent et dans lequel avait été prévu un petit jardin. Et c'est plein de terre, tu vois, là ça va être plus facile de travailler. Mais on essaye un petit peu, mais c'est pas très propice. Bon, là, je te dis, on a quand même six grands tilleuls. On n'est pas quand même sans nature. On a même des oiseaux qui nichent, donc c'est assez sympa. Alors il y a des rituels d'arrivée, rituels de départ. Donc on a désigné un arbre gardien de la classe nature. Donc à chaque fois qu'on y arrive... On le salue en fait, les enfants nous font un câlin à l'arbre, ou ils disent un petit secret, juste de le toucher simplement aussi. Donc ça c'est le premier rituel d'arrivée. Et quand on repart, on dit au revoir aussi. Donc là c'est vraiment... pour signifier aux enfants que ça y est, là vous êtes dans la classe nature et les règles de sécurité sont effectives, il faut les respecter. Et puis, ils savent ce qu'on va y faire et qu'on va commencer le travail. On a avant d'arriver à la classe nature, une demi-heure de marche qui est aussi très ritualisée. Il y a trois ponts, des petits ponts qui passent des rivières et à chaque... les enfants s'arrêtent, ils m'attendent, on attend tout le groupe, on repart. Il y a quelques règles comme ça qui sont nécessaires pour tout le monde, pour moi. Et ces petits rituels dans la classe nature, on a désigné des arbres aussi en fonction de ce qu'on fait. Donc on a l'arbre de rendez-vous, ça c'est l'arbre de point de départ, je donne les consignes, le groupe s'éclate dans la forêt pour faire le travail. et on se retrouve à l'arbre de rendez-vous quand j'actionne mon sifflet. On a aussi un arbre à histoire qui est un petit peu plus loin, c'est là où à chaque fois je lui raconte une petite histoire dans la classe. Et puis voilà, ça c'est les rituels qui sont là tout le temps. C'est le plus évident et de faire très facile les maths, les sciences évidemment, le sport, l'art du coup aussi. La lecture de plus en plus, en fait il est possible d'amener un peu tout. C'est assez facile de créer des séances. Même en grammaire, je me suis vue faire des constructions de phrases. Il y a un peu tout qui peut se faire, je trouve. Mais en fait, de plus en plus, quand j'analyse un peu l'évolution depuis quatre ans, je me rends compte que plus ça va, plus je laisse la place à l'imprévu aussi. plus j'ai envie aussi qu'ils soient libres. Et donc, j'ai aussi vraiment... Il y a maintenant deux axes forts sur ces moments de classe nature. C'est un axe connaissance, parce que j'adore leur donner les vrais mots. Je trouve qu'on sous-estime complètement les enfants parce qu'ils sont capables d'apprendre vraiment énormément de vocabulaire. Et donc, j'aime bien leur apporter les vrais mots et eux aussi adorent avoir les vrais mots. Et donc, j'oscille entre cet apport de connaissances que je trouve hyper important et cette liberté. J'oscille un peu entre les deux. J'adore leur laisser aussi 30-40 minutes de liberté où là, ils font ce qu'ils veulent et où là, le plaisir, il est pour eux, évidemment, puisqu'ils sont en train d'agir. pleinement dans la nature, mais il est pour moi parce que là, moi, je les observe beaucoup et je les vois sous leurs meilleurs jours, en fait. Je les vois en train de s'entraider, je les vois en train d'imaginer, de creuser. Ils ne s'arrêtent pas, en fait. Ils sont complètement habités par leurs activités à ce moment-là. Et donc, moi, c'est vraiment un moment que j'aime bien, les laisser tranquilles, sans contraintes.
- Speaker #0
Je trouve que les enfants ont un vocabulaire assez incroyable. Quand je vois des enfants de 3 ans qui sont capables de retenir des dizaines de noms d'oiseaux, Ils sont souvent très surpris de tout ce qu'ils peuvent apprendre. Et puis, évidemment, c'est vraiment...
- Speaker #1
C'est ça et c'est...
- Speaker #2
Ah pardon, je te coupe, excuse-moi. Je trouve que c'est une clé immense pour... pour booster leur estime d'eux-mêmes. Les deux, vraiment, d'exploiter le plein potentiel de mémorisation lexicale, c'est vraiment... Ils sont fiers, après, tellement de redire les vrais mots à leurs parents. Moi, j'aime beaucoup les parents qui viennent me voir, qui me disent... Là, moi, j'en peux plus de la cupule, du pédoncule et du mycélium. Enfin, moi, c'est assez drôle. Et donc, je trouve que plus ils en connaissent, en fait, c'est un cercle vertueux, plus ils ont envie d'en connaître. C'est vraiment ça qui se passe à chaque fois dans ma classe. Et puis, ça redonne évidemment toute sa place à la nature qu'on n'appelle pas tous les arbres des arbres, parce qu'ils ont des noms. et ça booste l'estime d'eux-mêmes et la liberté encore plus parce que là pour le coup il n'y a plus du tout dans une classe les enfants ils savent ceux qui sont très à l'aise scolairement ceux qui ne le sont pas et là ça a aplati tout dans la forêt et là il y a plus plus les compétences sont tellement mêlées. Oui, toi, c'est vrai que tu n'es pas top en lecture, mais sur la construction de cabane, tu réfléchis bien. Enfin, voilà, il y a vraiment… On sent ça. On sent que ça raplatit un petit peu le niveau à zéro pour tout le monde. Et je trouve ça bien.
- Speaker #0
que c'est vraiment...
- Speaker #2
Complètement.
- Speaker #0
Tu parlais tout à l'heure de cette habitude qu'ils ont eue tout de suite d'être deux par deux, de quelque chose de très normé. Les enfants, quand on offre ces temps de jeu libre, ils sont dans une spontanéité totale et du coup, ils sont eux-mêmes.
- Speaker #2
Complètement.
- Speaker #0
de connaître le lieu. Comment est-ce que se passent ces premières classes nature ? Est-ce que les... par rapport aux enfants, est-ce que...
- Speaker #1
je pose la question...
- Speaker #0
comment se passe cette première classe nature ?
- Speaker #2
Ben, ils écoutent bien parce qu'en fait, ça les interroge en fait de faire classe nature. Quoi ? Tous les vendredis, on va travailler la fin. Voilà, ça les interroge un peu. Donc, ils sont à l'écoute, mais c'est une écoute où en même temps, ils ont les yeux grands ouverts. Ils écoutent, mais ils regardent les arbres immenses. Mais ils sont plutôt à l'écoute. Alors... Ils arrivent quand même, c'est obligé en fait, une fois que je les assois, il y en a toujours qui commencent tout de suite à creuser, c'est la façon que c'est inné chez eux, il faut absolument prendre un bâton et creuser, je ne sais pas pourquoi ils creusent, mais ils creusent, mais ça n'empêche pas l'écoute en fait, ils sont là, et donc c'est toujours plein d'interrogations. avec de l'émerveillement aussi parce qu'ils ont les yeux un petit peu partout. Et puis non, ça se passe plutôt bien tout de suite, moi, je trouve. Je n'ai pas trop de soucis. En plus, c'est vraiment un endroit où, pour le coup, je trouve que tous les soucis qu'on a à l'intérieur de la classe disparaissent assez magiquement. Que ce soit conflit ou écoute ou quoi que ce soit, c'est beaucoup plus simple dehors, bizarrement. Ouais, une fois j'ai un petit qui s'est blessé, enfin il s'est pas blessé, il m'a fait peur en fait. Une branche lui est tombée sur la jambe. Et là, tu vois, je me suis dit, bon, voilà, ça m'a fait peur. Je me suis quand même toujours veillée à ne pas être toute seule en classe nature. Donc je n'irai pas toute seule. Alors, il y a des années plus ou moins faciles. Il y a des années où j'ai plein de parents qui sont hyper dispos. J'ai des années où j'ai une AESH dans ma classe aussi. C'est le cas cette année. Donc là, c'est royal. Je ne suis jamais toute seule. Enfin, je ne peux pas être toute seule parce qu'elle est toujours avec moi. Donc ça, ça m'avait fait peur une fois. Je me suis dit, ben zut, il y a quand même, voilà, il peut y avoir une blessure. Mais je suis revenue avec ça le soir chez moi. Ça m'a travaillé. Mais après, je me suis dit, mais c'est bête. l'enfant il peut aussi tomber dans la cour et se casser le bras et c'est pareil donc ça ça m'avait travaillé un petit peu mais c'est la seule fois sinon c'est de la bobologie évidemment et j'ai pas de crainte de sécurité mais cette fois-ci je m'étais posé quand même un peu la question mais voilà ça a été vite effacé après Il y en a beaucoup, il y en a beaucoup trop. Il y en a vraiment beaucoup. Ça peut être... La dernière classe nature, je la fais en vélo. Donc toute la journée, en fait, on part le matin et alors là, on sillonne vraiment tout le domaine qui est à notre disposition. Donc ces journées-là à vélo, elles sont géniales. Et je me souviens l'année dernière d'une petite fille qui était derrière moi à vélo et qui dit « Ah maîtresse, c'était le meilleur jour de toute ma vie ! » Et là tu te dis « Bon, ok, ça va bien, c'est bien, on a réussi notre course là. » Et j'ai un souvenir aussi sympa d'une classe nature, c'était une des dernières de l'année aussi, où j'avais plein de parents. Il y a un moment où tu te dis « Je vais avoir bientôt plus de parents que d'enfants. » J'exagère, mais c'était ça. Les parents étaient tellement investis qu'ils venaient. Et je trouve que personnellement, en plus, moi, dans le lien avec les parents, ça crée des très bons liens. J'ai des parents qui sont devenus amis, j'ai des parents dont je suis beaucoup plus proche parce qu'ils ont partagé avec moi plein de séances de classe nature et que je les ai invités. Avec plaisir, plus on est, moins ça me convient. Et donc, voilà, je trouve que personnellement, c'est épanouissant, en fait. Donc, les souvenirs, il y en a plein. Enfin, ils sont émerveillés. Enfin, quand je leur fais construire des bateaux et que ils font partir le bateau sur le lac et que ça coule pas, de voir leur bonheur dans les yeux, c'est trop bon. Vraiment, leur jeu, tout ça. Vraiment, ils sont tellement impliqués à ce moment-là que... On aimerait avoir cette implication tous les jours à l'intérieur, ça me ferait plaisir. Surtout en ce moment, début d'année de CE1, tu te dis, il y a du travail. Mais vraiment, c'est des tels bons moments que j'aurais vraiment du mal à te trouver un souvenir particulier, mais il y en a beaucoup.
- Speaker #0
ça dépend des années oui
- Speaker #2
Elles prennent ça très très très bien. Donc, ma réunion de rentrée est toujours bien remplie. Les parents sont assez présents, de manière générale, parce qu'ils s'interrogent déjà sur mon fonctionnement de classe flexible, qui est un petit peu particulier, parce qu'en plus, dans ma classe, les enfants n'ont pas de cartable. Enfin voilà, ça bouge un peu les... les normes. Donc, les parents ont besoin de venir à cette réunion pour en savoir un peu plus et pour être rassurés sur comment ça va se passer. Et puis, la classe nature aussi. Mais je n'ai pas du tout de crainte. Je n'ai que du positif. Je ne sais pas. Ou alors, c'est mon directeur qui, de son côté, tu vois... à garder, je ne sais pas, des appels de parents inquiets qui ne m'en ont pas parlé. Mais je ne crois pas. Je ne crois pas. Je crois que c'est plutôt très, très bien accueilli et que les parents pensent que c'est très important d'emmener les enfants dehors. Et que l'école le fasse, ça leur convient plutôt bien. Donc non, non, je ne crois pas. Je pense qu'il n'y a que du positif, que c'est bien vu.
- Speaker #0
Tant mieux.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #2
Alors, j'emmène souvent des sacs plastiques. On a de très, très grands sacs pour les asseoir, tout simplement, parce que je vois des super classes nature, où il y a les petits... petites souches, là, il y en a 25 et ils peuvent tous s'asseoir. Bon, ben nous, on n'a pas ça. Donc, on s'assoit au sol et quand le sol est humide, je leur prévois. Donc, ils ont tous, enfin, c'est les enfants qui l'emmènent maintenant, ils ont tous un sac pour pouvoir s'asseoir. Donc, là, on veille vraiment très, très fort à ce que rien ne reste après notre passage. J'emmène, j'emmène, alors ça dépend des activités que je fais. Quand on fait un ramassage de déchets, par exemple, on a évidemment tous nos gants. J'ai les livres, je peux avoir des outils. Là, on a fait une chouette séance avec une maman en début d'année. J'ai une maman qui est ébéniste dans ma classe, qui est venue gentiment nous accompagner pendant une séance. On a commencé à... à travailler sur notre bâton de marcheur. Donc là, les enfants ont pu manipuler ces vrais outils à elles, moi, mes petits outils. Ça dépend vraiment de ce qu'on fait, évidemment. J'essaye aussi un maximum d'utiliser la nature, en fait. Quand je fais des maths, une feuille d'érable va devenir une centaine, la feuille de tilleul va être la dizaine et le samar va être une... J'essaie d'utiliser ce qu'il y a aussi sur place. Comme je connais très bien ce coin et que je sais ce qu'il y a sur place, à chaque saison, c'est assez facile de prévoir ce que je vais y trouver et comment je vais pouvoir l'exploiter.
- Speaker #1
que tu pouvais observer plus
- Speaker #0
souvent que le vendredi après-midi ?
- Speaker #2
Non, je ne l'ai pas envisagé. Non, parce que, non, toi, je n'y ai même pas réfléchi. Tu me mets devant... une idée, il ne faut pas me donner des idées comme ça mais non je n'y ai pas parce qu'après dans mon fonctionnement comme je l'ai imaginé Ça me ferait sûrement trop de sortir, ça me décalerait sur ce que je fais en classe, qui est évidemment aussi très important. Et je pense que je n'arriverais pas à transposer aussi bien dehors tout ce que je fais aussi dedans. Donc pour moi, c'est un bel équilibre le vendredi après-midi, j'aime bien. Déjà parce qu'en plus, le vendredi après-midi, de lâcher prise complètement et d'être dehors, c'est parfait à ce moment de la semaine où ils sont fatigués et moi aussi je suis fatiguée. Donc c'est plutôt bien. Mais non, je n'ai pas envisagé effectivement de le faire plus. Je crois aussi parce que je n'ai pas l'équipement qu'il faut. Alors là, tu vois... ça me poserait plus question si pour le coup là j'avais un lieu abrité avec des tables avec tout ça enfin voilà un espace nature comme on peut les voir dans les pays scandinaves où vraiment ils ont tout ce qu'il faut dans leur petit coin nature là je me poserais la question mais comme là j'y vais avec vraiment le moins de matériel possible et avec rien sur place ça serait compliqué je pense de le faire plus et j'en ai pas envie, je crois que là ça me plaît bien comme ça, ça viendra peut-être cela dit en vrai j'ai quand même au fond de moi le rêve d'une école que je créerais dans la forêt où il y aurait des animaux enfin voilà tu vois un truc un peu à la blanche neige là, mais bon, non, pour l'instant, ce n'est pas d'actualité.
- Speaker #0
Si en plus, maintenant, tu accompagnes des enfants dehors le mercredi matin, tu as double dose de mal en nature avec les enfants.
- Speaker #2
Oui, oui, et puis personnellement aussi. Non, ça va, j'ai ce qu'il faut pour l'instant.
- Speaker #0
Tiens, justement, qu'est-ce que ça t'apporte de faire classe nature ? Est-ce que ça a changé ton quotidien ?
- Speaker #2
Complètement. Mais ça, c'est évident parce qu'on parle beaucoup des enfants et de tout ce que ça leur apporte. Mais on ne parle pas assez des enseignants, de leur bien-être au travail. Mais évidemment que ça... tout bouleversé. Mais j'ai envie juste de dire à tous mes collègues, mais allez-y, pour votre bien-être à vous, pour votre santé à vous, ça va être incroyable. Déjà, je marche, voilà, il y a de la marche, parce qu'on fait quand même bien entre 3 et 5 kilomètres dans l'après-midi quand on y est, donc de marcher, j'aime beaucoup marcher par ailleurs. C'est énorme d'être dehors, tu prends l'air. Mais il y a vraiment une forme de lâcher prise. Alors, c'est qui s'apprend aussi. Ce n'est pas naturel. La maîtresse de l'intérieur fait un peu résistance au départ. Et quand tu es dehors, il faut lâcher prise, accepter de les laisser courir, accepter de les laisser chevaucher du bois. Il faut accepter de ne pas tout contrôler pour bien se plaire dehors. Et puis, quand on fait les temps libres aussi, il faut vraiment avoir quand même lu, travailler sur la chose pour prendre conscience que oui, c'est bon pour l'enfant de parfois avoir zéro consigne et juste de jouer librement. Et ça, si je n'avais pas eu toutes mes lectures, écouté tout ce que j'ai pu écouter sur tes podcasts d'ailleurs, ça m'a confortée en fait tout ça, dans l'idée que c'était bien. Donc moi, pour mon bien-être, c'est parfait. Dans la relation à l'enfant, on parle avec eux, on a le temps, on les voit sous un autre jour. Ça pèse grandement, enfin vraiment, c'est très très très… bénéfique pour nous en tant qu'enseignants. Non, non, non. Au début, oui. Au début, parce que tu n'as pas bien envisagé tout. Il y a quelques imprévus sur le fait d'être dans un autre espace et d'être dehors. Évidemment, il y a des contraintes qui bougent. Donc, il faut s'adapter. Mais une fois que tu l'as fait, un an, deux ans après, c'est fluide. Tu recrées des séances à partir d'autres. J'ai une base, j'ai un ordre précis pour certaines choses et le reste je transforme. Mais ça ne me prend pas plus de temps maintenant. C'est une pratique en fait. Et comme toute pratique, plus tu fais et plus c'est évident et inné. Il n'y a pas trop de soucis. Il faut bien se documenter. Maintenant en plus il y a une bonne bibliographie. qui peut aider, il y a des magazines, j'ai beaucoup de supports aussi qui m'aident, donc non, ça ne me demande pas plus de travail, c'est pareil, je dirais même au moins, non, ce n'est pas une grosse charge.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que tu as raison, c'est accessible avec même des... plein de séances toutes prêtes et c'est vrai que je pense, je ne suis pas enseignante, mais j'imagine que ça peut être une bonne entrée, des séances qui sont prêtes et qu'on a à suivre. Et après, il y a aussi ce truc de plus on est dehors, plus on connecte avec ce qui nous entoure. Et toi qui crée beaucoup et qui en plus amène du public. qui fait le lien entre dedans, dehors et on crée avec tout ça, notre créativité, elle se développe beaucoup et je pense que même dans le cadre de l'école, il y a aussi peut-être un peu plus de spontanéité, on laisse peut-être plus la place à la spontanéité, aux idées qu'on peut avoir sur...
- Speaker #2
Oui, complètement. Et en fait... Je trouve que les classes, enfin moi, c'est systématique, les classes nature les plus réussies sont celles que j'ai moins préparées en fait. C'est parce que je prépare toujours, on va dire, trois activités, elles sont là, j'ai tout ce qu'il faut avec moi pour les faire, et maintenant comme je laisse la place à l'imprévu, il arrive parfois qu'il y en ait une qui n'a pas été faite, mais en fait... À côté de ça, on a vu d'autres choses, on s'est laissé un peu porter par la nature. Et c'est toujours les plus réussis. Celle de vendredi dernier était incroyable, d'une richesse folle. Cette année, on travaille avec une herboriste qui a écrit un petit conte. On découvre le plantain, donc on est parti à la recherche du plantain. Donc, on en a trouvé, on a trouvé, ça s'est enchaîné du coup de la menthe sauvage et on est parti là-dessus. Et j'ai un héron qui s'est posé au milieu du champ avec une grande aigrette blanche. Donc voilà, tu vois, on est parti complètement là-dessus. C'était absolument pas prévu puisque je n'avais bien sûr pas commandé le héron. Mais voilà, donc c'est génial. Et les enfants, là, ils sont ravis. J'emmène toujours, tu parlais de matériel tout à l'heure, mais j'emmène des jumelles, donc ils peuvent observer. Donc, se laisser porter, c'est toujours les meilleurs. À chaque fois, c'est ce que ça m'enseigne en tout cas.
- Speaker #0
Tu vois, c'est aussi précieux pour nous.
- Speaker #2
Exactement. Alors la nouveauté, non, alors on va, la nouveauté c'est en lien avec ce projet, ce travail avec l'herboriste. J'ai vraiment envie de les aider à bien reconnaître et identifier certaines plantes, vraiment de leur amener cette connaissance-là en plus que je ne faisais pas particulièrement les années... avant, en tout cas, pas sur beaucoup de plantes. Il y en avait quelques-unes, bien sûr. Mais là, j'ai vraiment envie de prendre un petit axe sur les plantes. Souvent, je travaille beaucoup sur les oiseaux. Mais là, les plantes, on va rajouter ça cette année. Je trouve que ça peut être très intéressant. Ouais, ouais, on va aller visiter son petit domaine. Elle a un truc extraordinaire, je suis allée la voir. C'est une collègue qui me l'a présentée. Et elle nous a montré une espèce de petit boîtier qui se branche à la racine de la plante et sur les feuilles de la plante. Et quand tu l'allumes, ça crée une musique, en fait. elle exploite la musique des plantes. C'est assez incroyable. Il faut le voir pour le croire. Ça paraît complètement sorcier, mais c'est fou. Et donc, les enfants vont vivre ça aussi. Je trouve ça assez magique. Ce que les ondes, que les plantes dégagent, créent une musique avec ce petit appareil spécifique. Donc, on va travailler avec elle. On va aller la voir. On travaille sur le compte. Et sur toutes ces plantes, ça va être pas mal. Je trouve que ce projet est sympa. Et moi, ça m'en apprend en plus des choses. C'est ça que j'aime aussi, c'est que moi, les oiseaux, tout ça, là, c'est bon, je commence à être bien calée. Maintenant, j'ai envie de trouver autre chose. Et donc, voilà, les plantes médicinales et tout ça, c'est assez intéressant. Donc, le dernier livre, j'ai acheté un dernier livre qui s'appelle « La botanique à hauteur d'enfant » .
- Speaker #0
il est parfait et donc voilà ouais ouais très très bien bon et ben super ça annonce une belle année oui merci beaucoup Sabrina d'être et bien merci à toi C'est chouette. Vous êtes de plus en plus d'enseignants, enseignantes à vous lancer, mais qui en est encore d'autres ? Comme tu disais, ça apporte tellement de choses et aux enfants et aux études. Je pense qu'essayer une fois derrière, c'est un peu l'adopter, c'est difficile de revenir.
- Speaker #2
C'est exactement ça, oui. C'est tout à fait ça. Merci beaucoup en tout cas parce que... Voilà, Vomo, je suis honorée que tu m'aies appelée pour ce podcast. Et puis, si ça peut aider à pousser quelques volontés encore un peu fragiles, donc voilà, ça serait chouette. J'espère que ton podcast va bien continuer parce qu'il est hyper intéressant. Vraiment, je conseille tout le monde ce petit podcast. C'est très agréable à écouter et surtout, Surtout dans les connaissances et les invités que tu as. Je trouve à chaque fois, c'est très pointu. C'est très intéressant.
- Speaker #1
Ça me touche.
- Speaker #0
Et moi,
- Speaker #2
je me prépare à ne plus pas m'arrêter tout de suite. Super. Merci.
- Speaker #0
Merci à toutes et à tous pour votre écoute j'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité pour l'éducation en plein air, voire même peut-être une envie de militer pour qu'elle se répande davantage Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr Vous y trouverez toutes les infos à son sujet ainsi que ses recommandations Sur ce Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff. Allez, ciao ciao, à bientôt.