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Enfance en nature par Claire Velly

#41 La Clef des champs : des crèches de plein air en milieu urbain, avec Anne-Laure et Benjamine, fondatrices et co-directrices

#41 La Clef des champs : des crèches de plein air en milieu urbain, avec Anne-Laure et Benjamine, fondatrices et co-directrices

1h08 |18/12/2024
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Enfance en nature par Claire Velly

#41 La Clef des champs : des crèches de plein air en milieu urbain, avec Anne-Laure et Benjamine, fondatrices et co-directrices

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1h08 |18/12/2024
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Description

Dans cet épisode, je vous propose de découvrir La Clef des Champs, une association qui a ouvert, en 2022 puis 2024, deux crèches en plein air, à Rennes. Dans ces lieux multi-accueil, des enfants de 3 mois à 3 ans passent leurs journées dehors, toute l'année.


Avec Benjamine et Anne-Laure, fondatrices et co-directrices de ces crèches, nous revenons sur l'histoire, les valeurs et le fonctionnement de ces structures :
✨ Comment ce projet est-il né et a-t-il été soutenu par les acteurs locaux ?
✨ Quelles sont les spécificités de l’accueil en extérieur pour les tout-petits ?
✨ Comment créer un cadre épanouissant pour les enfants, les familles, mais aussi pour les professionnelles de la petite enfance ?


La Clef des Champs nous pousse à repenser l’accueil des jeunes enfants, en mettant la nature, la solidarité, le bien-être et la collaboration au cœur du quotidien, des enfants, des familles et des professionnelles.


Ce projet montre qu’avec une vision forte et un soutien collectif, l’éducation en plein air peut trouver sa place, même en ville.


🎧 Une écoute à ne pas manquer pour les parents, les professionnelles de la petite enfance et toutes celles et ceux qui rêvent de crèches en plein air.


Pour retrouver toutes les infos concernant La clef des champs, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Belle écoute à toutes et à tous ! 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en Nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeur des écoles, éducateur, animatrice, ces conversations... ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout, à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose de plonger au cœur de la petite enfance en découvrant la Clé des Champs, un magnifique projet associatif implanté à Rennes qui a ouvert en 2022, puis en 2024, des crèches en plein air. Autrement dit... Des lieux qui accueillent des enfants de 3 mois à 3 ans, qui, toute l'année, passent leur journée dehors. Pour en parler, je reçois les fondatrices et co-directrices de ces multi-accueils, Benjamin et Anne-Laure, qui ont porté ensemble ces projets et qui ont montré qu'un modèle de crèche solidaire, soutenu par les acteurs locaux, situé au cœur de la ville, accueillant des jeunes enfants en extérieur, par tous les temps, dans un environnement vert et inspirant, le tout en étant entouré de professionnels investis, écoutés et épanouis dans leur travail, c'est possible. Je suis très heureuse d'avoir eu cet échange avec Benjamin et Anne-Laure parce que je suis leur projet depuis l'ouverture du premier multi-accueil et je le dis à la fin de notre conversation, pour moi, la clé des champs s'inscrit vraiment dans les projets. à la fois inspirant, mais surtout motivant. Parce que c'est l'exemple qui montre que des éléments qui, posés sur le papier, semblent encore difficiles à assembler aujourd'hui en France, eh bien peuvent finalement trouver le soutien nécessaire pour que ce type de projet se concrétise. Et franchement, ça fait du bien. Moi, ça me rend vraiment optimiste sur la place que prend l'éducation en plein air. de manière générale depuis plusieurs années et pour les prochaines à venir. Je vous laisse découvrir ce qu'est la clé des chants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Benjamin, bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue, je suis ravie de vous accueillir ici parce que le sujet de la petite enfance a été abordé sur le... podcast pour la dernière fois il y a déjà quelques mois, donc je suis contente qu'on en reparle aujourd'hui et avec vous. Alors toutes les deux, vous êtes fondatrice et co-directrice de Crèche en plein air, mais avant qu'on parle de votre structure, la clé des champs, j'ai une question rituelle que je pose à chacune de mes invités. La question est la suivante. Quels sont vos souvenirs d'enfance à l'une et à l'autre ? C'était quoi le lien que vous aviez avec elles ? Je vous laisse choisir celle qui se lance en premier.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai eu un petit signe d'allure qui me permet de répondre en premier. J'adore cette question, Claire, ça fait plaisir de pouvoir la partager. C'est vrai qu'on parle rarement de nos souvenirs d'enfance, et c'est vrai que dans notre métier... Ça fait appel à tout ça. Moi, j'ai un souvenir du potager de mon grand-père dans le sud, où on allait tous les étés, et où je passais vraiment beaucoup de temps avec lui. Lui, il soignait les plantes, les fleurs, et moi, je me jetais sur les framboises et les fraises. Et on rigolait bien tous les deux. J'étais haute comme trois pommes. Ce potager me paraissait énorme. Il n'y a pas très longtemps, j'ai revu des photos de ce potager qui n'était pas si grand, finalement. Et c'est un vrai lien toute petite à prendre plaisir, à être dans la nature avec quelqu'un qui était très important pour moi. et qui me fait penser aux enfants de la clé des champs par la liberté et le choix et l'autonomie qu'ils ont à vivre dehors.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Effectivement, ta question est hyper intéressante et pertinente et c'est souvent celle qu'on pose quand on essaime nos pratiques auprès des collectivités et des porteurs de projets. pour les ramener à la petite enfance, quand des fois ils sont trop dans leur bureau, ils sont très très loin du terrain, et c'est leur dire, mais vous ne vous souvenez pas vous de vos premiers contacts avec la nature ? C'est vrai que ça les replonge dans des souvenirs assez agréables. Donc c'est une façon de les sensibiliser avant d'essaimer nos pratiques. Pour ma part, moi c'est vraiment des souvenirs de partage avec mes cousins et cousines. J'avais la chance que mes grands-parents maternels avaient une... Une grande exploitation agricole, et pour moi, ça, c'est vraiment une chance. Et mon grand-père nous disait toujours, vous n'avez pas le droit d'amener de jeux de votre maison, il y en a suffisamment à la ferme. Et il n'y avait pas de jeux, en fait. Mais par contre, il y avait des boîtes de paille, il y avait ces brindilles, il y avait la rivière, enfin, il y avait tous les éléments de la nature. Et en fait, avec mes cousins et cousines, on a eu vraiment une super entente, et on l'a toujours d'ailleurs, ça a tissé du lien. qui ont fait qu'on a beaucoup collaboré, on a inventé des jeux ensemble, on a partagé ensemble. Et ça a créé vraiment une ambiance dans toutes nos rencontres et nos repas de famille autour de la nature, qui pour moi, c'est vraiment des souvenirs ancrés. Et quand tu poses cette question, c'est toujours ce souvenir-là qui me revient en tête.

  • Speaker #0

    On a un truc en commun toutes les trois, c'est que nos souvenirs d'enfance en nature, c'est principalement auprès des grands-parents. et des cousins et cousines parce que moi aussi, ce sont ces souvenirs-là qui me viennent en premier, les souvenirs de vacances au fin fond de l'Auvergne, chez mes grands-parents. Bon, merci beaucoup pour ce partage. Alors moi, j'aime bien savoir qui sont les personnes derrière les projets. Alors pour qu'on en découvre un petit peu plus sur vous, est-ce que vous voulez bien... chacune partager votre parcours professionnel avant de créer la clé des champs ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, j'ai été 11 ans professeure des écoles. J'ai enseigné de la toute petite section jusqu'au CM2 avec une réelle préférence pour la maternelle. Mais surtout les dernières années, j'ai enseigné de 2001 à 2012. Et avec, par rapport au référentiel des compétences et l'évaluation des compétences, en fait, je ne me retrouvais plus du tout dedans parce qu'en constante évaluation des compétences des enfants. Et à me poser la question, est-ce que je suis vraiment formée à accueillir ces deux, trois ans en toute petite section ? Est-ce que je réponds vraiment à leurs besoins fondamentaux ? Et la question, elle était non. Donc, je me suis vraiment remise en question dans ma pratique. Profiter d'un déménagement dans le sud de la France pour me dire, tiens, je me réoriente. Alors quitter l'éducation nationale, ce n'est pas forcément simple, mais j'ai réussi par le biais d'une monde associatif, en travaillant dans un lieu d'accueil enfants-parents, en accompagnant tout le volet pédagogique. Après, et parallèlement, j'ai créé une maison d'assistante maternelle avec un projet spécifique d'accueil d'urgence. Je suis revenue dans ma petite Bretagne natale parce que ça me manquait terriblement. Et avec toujours ce projet d'entreprendre, de créer, j'avais plutôt un projet avec les pédagogies actives. Je ne l'identifiais pas comme ça vraiment ce lien avec la nature, mais cette nécessité de sortir et de travailler avec des éléments de la nature. J'étais plutôt dans une pédagogie où je faisais rentrer la nature à l'intérieur. pour acquérir des compétences.

  • Speaker #2

    Et l'art aussi.

  • Speaker #1

    Et l'art aussi. Ça a toujours été... L'art et la nature, ça s'est toujours combiné dans ma pratique professionnelle. Et donc, quand je suis revenue sur Rennes, j'avais plutôt pour projet d'ouvrir une structure d'accueil petite enfance dans une école. Un peu pour allier mon passé de prof et mon présent d'éducatrice et pour assurer, en fait, une continuité éducative de la toute petite enfance au CM2. pour les parents et pour les équipes éducatives. Bon, ça n'a pas fonctionné pour des raisons purement financières. Et quand je suis allée voir la ville de Rennes en leur disant, ben voilà, moi j'ai un projet, je leur ai expliqué un peu toutes mes motivations, ils m'ont dit, ben nous on connaît une personne, Benjamin Nguelton, qui a un projet et qui, ça freine un petit peu, et on pense que vous pourriez avancer ensemble. Donc voilà comment on s'est rencontrés toutes les deux.

  • Speaker #2

    La ville a été notre Tinder professionnelle.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ça marche en fait Tinder.

  • Speaker #0

    Et toi Benjamin du coup ?

  • Speaker #2

    Moi je viens du milieu hospitalier, j'ai été infirmière des hôpitaux de Paris pendant 8 ans dans des services spécialisés en pédiatrie. et puis par soucis familiaux plus dans la gestion, l'organisation familiale c'était plus simple que je quitte l'hôpital pour avoir des horaires plus cadrés 8h, 18h, pas travailler le week-end et donc je me suis dirigée vers les crèches pour faire mon travail autrement et j'ai découvert la halte garderie du jardin du luxembourg qui est une halte garderie en plein air qui fait partie de la fondation des oeuvres de la proie saint-simon et du coup j'ai découvert le plein air le métier d'éducateur de jeunes enfants de d'auxiliaire de puerres en crèche de cap petite enfance voilà tout ce qu'on fait de bout en bout ma place d'infirmière de garderie et surtout j'ai découvert le plein air et je me suis éclatée c'était très belle période dans ma vie et puis on a dû partir au bout de six mois parce que mon mari a été noté en Bretagne.

  • Speaker #1

    Quelle chance !

  • Speaker #2

    Soit pour ta vie professionnelle quoi ! Donc j'ai trouvé ça génial en effet d'aller en Bretagne mais par contre le plein air, les crèches, ils connaissaient rien du tout. Quoi ? Non, c'est... enfin... j'en ai beaucoup parlé à la ville. Et j'ai continué de bosser en parallèle, de vouloir développer une crèche, une micro-crèche, une halte-garderie. Je suis passée un peu par toutes les phases. J'ai longtemps porté le projet. Et puis en 2014 ou 2015, je ne sais plus, ça ne marchait pas. J'avais un projet micro-crèche avec Decathlon comme partenaire. Donc, j'ai dit OK, je vais bosser. Je laisse tomber. Je mets ça entre parenthèses. Et puis en 2018, la ville 17. 17,

  • Speaker #1

    je ne sais plus,

  • Speaker #2

    elle est venue me voir elle m'a dit allez Benjamin ça y est tu vas pouvoir faire le projet que tu veux à la plaine de Beau et je lui ai dit ok mais moi je ne le fais pas toute seule et puis il me faut une aide en plus un coaching financier on me dit on te donne tout ce que tu veux, vas-y ok super et bon entre temps j'ai fait une VAE d'éducateur de jeunes enfants parce que ça m'aidait professionnellement Et puis, on a commencé à bosser ensemble avec Anne-Laure et on a eu vite besoin d'avoir un diplôme de l'entrepreneuriat de l'économie sociale et solidaire. Donc ça, on l'a fait aussi en plus. Ça nous a permis d'avoir un meilleur statut en tant que gestionnaire.

  • Speaker #1

    Ça a été simple. La formation, c'est entreprendre dans l'économie sociale et solidaire et développement durable. Et c'est vrai que ça nous a apporté, parce que porter un projet et puis le faire qu'il soit pérenne dans le temps, c'est porter une petite entreprise. Et c'est vrai qu'avec son passé plutôt dans le médical, Benjamin, moi dans la pédagogie, c'était déjà deux grosses valeurs pour porter ce projet. Mais le fait d'entreprendre, d'avoir toute cette vision d'ancrage sur le territoire, de tous les bilans financiers, le management, tout ça, C'est des choses qu'on n'allait pas forcément découvrir, mais en tout cas, on allait développer nos compétences. Et cette formation de six mois qui a été très, très intense, mais elle a été hyper riche et ça nous a vraiment ancré dans ce projet. On était déjà déterminés et certaines de la faisabilité de notre projet, mais ça a donné un nouveau souffle à ce projet. Et c'est vraiment la ville aussi et Bretagne Active sur le territoire qui nous ont... poussé à le faire.

  • Speaker #2

    Et qui nous ont financé quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais ça a été un vrai coup de pouce et ça nous a permis de vraiment développer nos compétences.

  • Speaker #2

    Et de partir du bon pied, oui. Juste pour finir sur mon parcours pro, du coup, moi j'ai bossé 8 ans à l'hôpital et une bonne dizaine d'années en EHIE, chez la garderie, en tant qu'infirmière éducatrice et responsable. J'ai eu plusieurs postes de direction, c'est pour ça que c'était plus facile de prendre la direction aussi en ouvrant la clé des champs.

  • Speaker #0

    Ok, c'était un projet, Benjamin, que tu portais depuis un moment déjà. Entre le moment où tu t'es lancée et le moment où vous vous êtes rencontrée, il s'est quand même écoulé quelques années.

  • Speaker #2

    Dix ans, je suis arrivée en 2012 à Rennes et on a ouvert la première cache en janvier 2022.

  • Speaker #1

    Mais en fait, on s'est rencontrés 4-5 ans après qu'elle ait eu ce projet de micro-crèche. C'était en projet micro-crèche et pas multi-accueil en cisterne.

  • Speaker #2

    Ce n'était pas du tout la même histoire.

  • Speaker #0

    Ok. Puisque vous avez commencé à aborder justement ce démarrage de projet finalement, est-ce que vous voulez bien raconter comment est-ce que ça s'est... montée petit à petit ? Si j'entends bien, la Ville de Rennes était quand même derrière vous, puisqu'elle vous a mis en relation et qu'elle avait l'air d'être plutôt soutenante. Mais est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu les différentes étapes, éventuellement les difficultés que vous avez pu rencontrer dans le montage de ce projet ?

  • Speaker #1

    Comme on disait tout à l'heure, en 2017, c'est la direction petite enfance de la Ville de Rennes qui nous a mis en relation toutes les deux. On a été de suite soutenus par l'élue Petite Enfance, Katia Kruger, à l'époque. On a eu cette chance que cette personne vieille d'Allemagne, donc les Kindle Garden, les crèches en plein air, ça lui parlait déjà, ça lui faisait vraiment écho de façon très positive. Donc forcément, elle a soutenu le projet en disant, il faut les soutenir, c'est bénéfique pour les enfants, pour les pros, pour tout le monde. Et puis, on a la chance aussi à Rennes d'avoir un tissu associatif très, très développé. Donc, le fait qu'on soit une structure associative, on a forcément été soutenus par la ville, donc et associatif et avec un projet innovant qui leur permettait de diversifier l'offre proposée aux familles sur le territoire. Et donc, étant déjà soutenus par la ville... Nos autres partenaires institutionnels, l'APMI et la CAF, on avait déjà cet appui de la ville. L'APMI, on a dû lever quelques freins parce que proposer un projet de plein air en Bretagne où apparemment, il y a certains qui disent qu'il pleut tout le temps, mais ce n'est pas vrai. Mais en tout cas, c'était le discours de l'APMI en disant non, non, vous ne pourrez pas passer vos journées entières dehors. Comment allez-vous faire quand il pleut, quand il fait froid ? On a mis en place tout un protocole des températures.

  • Speaker #2

    Il nous avait imposé le semi-planaire au début. D'ailleurs, le projet auprès de la PMI s'appelle toujours semi-planaire, même si on fait du planaire avec les grands.

  • Speaker #1

    Parce qu'on a ce bâtiment qui permet d'accueillir tout le monde à l'intérieur. Mais en tout cas, on a toujours eu ce soutien, même s'il a fallu. Et puis après, pour moi, c'est aussi ce qui fait la valeur et la qualité d'un projet. C'est qu'il faut apporter les arguments. Il faut... expliquer que ça se passe dans certains pays et pas les pays chauds. Ça se passe dans les pays nordiques, au Canada, où il fait plutôt froid. Alors effectivement, c'est plutôt un froid sec. Mais comment est-ce qu'on adaptait ce projet à notre région, à notre territoire ? Mais c'est un projet qui s'est co-construit avec nos partenaires. Et voilà, depuis le début, c'est une belle aventure. Et ils ont été vraiment à l'écoute de nos arguments. On a levé des freins en proposant à bâtiments le fait d'avoir un préau. Ça permettait de faire les siestes dehors, même s'il pleut, effectivement. Mais voilà, on a tout ce cheminement avec nos paraitres tonnerres institutionnelles. C'est fait de façon vraiment qualitative.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est tellement important d'avoir du soutien des acteurs locaux. On sent bien, il y a des territoires sur lesquels les projets sont ralentis parce que c'est difficile de se faire comprendre, de se faire entendre. Donc c'est chouette aussi d'entendre ça.

  • Speaker #1

    C'était toute la problématique en fait. Quand la PMI nous a dit ok, on y va elle savait pertinemment qu'elle allait être sollicitée par d'autres PMI de France. Puisque nous, dans notre recherche et lors de notre formation de l'économie sociale et solidaire, quand on a essayé de voir, ce qui pouvait exister sur le terrain, sur le territoire français. On avait identifié, comme disait Benjamin tout à l'heure, les hautes garderies de plein air de la Croix-Saint-Simon à Paris. On était rentrés en relation avec ce projet, alors c'est en micro-crèche, mais avec une pédagogie très significative et de grande qualité avec Charline de Wildchild, mais qui, elle, était en projet micro-crèche, donc c'est encore différent avec les financements. Et pour avoir échangé avec Charline, c'est ce qu'elle me disait. On est sur les mêmes bases de valeurs de santé environnementale pour les enfants, mais c'était un autre projet, d'une autre envergure, parce qu'on est en PSU, parce qu'on a ce partenariat institutionnel. Mais voilà, il y avait une qualité de... C'est peut-être prétentieux de dire ça, une qualité de notre travail, mais qui a été reconnue. Et voilà, le partenariat a été significatif.

  • Speaker #0

    Alors, puisque tu en parles, est-ce qu'on peut éclaircir ce que ça signifie du multi-accueil ? La différence avec de la micro-crèche.

  • Speaker #2

    Alors nous, on est un multi-accueil. Donc multi-accueil, ça veut dire qu'on fait de l'accueil régulier. Par exemple, des enfants qui veulent venir... tous les jours de la semaine de 8h à 18h30 et de l'accueil occasionnel des parents qui sont entre deux jobs ou en congé maths, congé parental et qui ont besoin d'un ou de un à deux jours par semaine voire plus en fonction de leur semaine et de ce qu'on est capable de leur offrir. Donc ça c'est de l'accueil occasionnel, ils n'ont pas de contrat. Et puis un troisième accueil c'est l'accueil d'urgence. Donc être un multi accueil c'est faire ces trois types d'accueil, c'est souvent être en partenariat avec la ville et avoir une convention spécifique qui fait qu'on a un prix qu'on appelle PSU, prestation de service unique, qui répond à un tableau de revenus, ce qui fait que les parents payent en fonction de leurs revenus. Et ça c'est toutes les crèches municipales et associatives qui fonctionnent avec la ville, qui ont ces tarifs et ils sont bloqués. Ça assure qu'il y ait une mixité sociale et que les enfants qui sont dans une certaine précarité, parce qu'ils vivent dans des familles en précarité, puissent avoir aussi une place en crèche. Le système micro-crèche, c'est un autre système, ça fonctionne avec la page. C'est plutôt des enfants de familles de cadre qui peuvent se permettre de payer ces sommes. Déjà, c'est des grosses sommes. Et puis, la page étant différée à un mois, tu la reçois directement sur ton compte. Donc en fait, ce que payent les parents, c'est ce que ça coûte en vrai. Les crèches micro-crèches n'ont pas de subvention de la part de la CAF. Ni des villes d'ailleurs. En tout cas, à Rennes, il n'y a pas de soutien pour les crèches privées en micro-crèche. Nous, on a fait ce choix-là en tout cas. Déjà parce que la ville est venue nous chercher, et puis aussi on avait très envie de faire fonctionner notre projet dans la mixité. Parce que pour nous la nature elle était pour tout le monde, elle n'était pas que pour ceux qui sont incapacités de payer. C'est une valeur qui est très forte à la crèche, c'est d'offrir aussi bien aux professionnels, aux enfants qu'aux parents, la possibilité de rentrer dans l'association.

  • Speaker #1

    Après, dans le fonctionnement pour la Clé des Champs à Rennes, quand on parle d'accueil régulier, occasionnel ou d'urgence, l'accueil régulier, nous, les places sont attribuées par la ville de Rennes. C'est-à-dire que la Clé des Champs participe, comme les crèches associatives et municipales de Rennes, à des commissions organisées par l'Étoile, qui est le centre Info Parentalité Petite Enfance, et l'élu Petite Enfance qui y participe. Et en fait, c'est préparé en amont. Du coup, c'est la partie de Benjamin, parce qu'on a des missions bien différentes dans cette co-direction. Mais on n'est pas décisionnaire de cette attribution des places en accueil régulier. Parce que dans notre fonctionnement PSU, on a un pourcentage de la CAF, un pourcentage de la ville, et donc une participation financière des familles. Mais sur l'accueil occasionnel et d'urgence, on traite directement les inscriptions avec les familles.

  • Speaker #2

    Sur l'accueil occasionnel. Et l'urgence. Oui, l'urgence, on peut aussi bosser avec les trois. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend des dossiers.

  • Speaker #2

    Ça dépend des dossiers. Mais en tout cas, l'accueil régulier, qui est 90% des enfants qu'on accueille, 95 même, on fonctionne avec l'Étoile. On est consultés quand même, parfois. Non, on est consultés. Non, je fais une blague. On a eu une commission hier et du coup... C'est tout frais,

  • Speaker #0

    on en a régulièrement. Ça marche. Merci beaucoup d'avoir éclairci ce point. Benjamin, tu parlais de l'accès à la nature pour tous et pour toutes. Du coup, je rebondis là-dessus. Pour porter ce projet, vous avez créé la clé des champs. C'était quoi les valeurs ? Quelles sont les valeurs de la clé des champs ? Qu'est-ce que vous avez posé au départ et qui porte aujourd'hui tout ? toutes les décisions que vous prenez dans ce projet ?

  • Speaker #1

    On a trois grandes valeurs à la clé des champs. La première, bien évidemment, c'est le contact avec la nature pour les enfants et les professionnels au quotidien, toute l'année, quelle que soit la saison, mais en fonction d'un protocole des températures. La deuxième valeur, c'est que toutes nos décisions soient prises en fonction de l'économie sociale et solidaire et le développement durable. Mais que ce soit des décisions bâtimentaires, l'hygiène, le soin, les activités, le matériel, le management, tout ça, c'est en référence avec l'ESS. Et notre troisième grande valeur, c'est la gestion associative. Alors, au tout début du projet, on était gestion associative. parentales, mais qui évoluent parce qu'on a cette chance d'avoir dans notre conseil d'administration et dans nos bénévoles des personnes qui restent et qui n'ont plus d'enfants à la crèche. Effectivement, ils sont parents, mais plus parents de la crèche. Donc là, on va faire une modification de statut en 2025, c'est qu'on est à gestion associative, mais plus que parentale. C'est une vraie force de projet en fait, parce que en fait, Plus les parents vont s'investir dans la vie de l'association, plus le projet va être porté par eux et va faire sens. Si ça fait sens pour eux, que ça fait sens pour nous, que ça fait sens pour les pros, qui est-ce qui en profite au milieu ? C'est les enfants. Donc, c'est un cercle vertueux qui fait qu'un projet qui est porté par tout le monde... Alors, au début, il était porté par Benjamin et moi depuis 2017. Et plus ça va, les pros qui ont été recrutés, les parents et les personnes bénévoles, tout le monde fait vivre le projet. Ça, c'est plus... que Benjamin et moi. Et on porte tous ces mêmes valeurs.

  • Speaker #2

    Je vais juste rebondir sur cette triangulaire qui se situe autour du plein air, qui est vraiment enfants, parents, bénévoles et pros. Pour les pros, en fait, on travaille depuis le premier jour et on continue d'améliorer. C'est vraiment le bien-être au travail. Pour aller vers l'argument d'Anne-Laure, c'est vrai que... On est attirant parce qu'on a voulu ça aussi, ce bien-être au travail. Les professionnels savent qu'à la clé des champs, il y a un sens dans notre travail de terrain. Il y a des valeurs associatives fortes dans lesquelles elles sont investies et on les attend aussi. Elles ont chacune leur place en fonction de l'appétence et des compétences qu'elles peuvent avoir à côté de leur métier. Elles peuvent faire du bricolage, du jardinage, s'investir dans le bureau, dans la culture, il y a plein de choses. Elles ont plus de congés, on fait attention à leur qualité au travail, elles sont consultées régulièrement. C'est en constante amélioration et c'est vrai que dans les crèches aujourd'hui, on entend beaucoup que les conditions de travail des pros sont dures. Ici, elles sont agréables. Et elles en parlent de manière positive. Donc ça, c'est vraiment ce qui fait qu'à la base, tout ça, c'est le plein air qui nous l'a offert, en fait. Toutes ces valeurs ESS, c'est grâce au plein air.

  • Speaker #1

    Et puis, grâce au plein air et à cette troisième valeur de la gestion associative. Parce que quand on parle de bien-être au travail, nous, on a fait le choix qu'elle travaille, au lieu de travailler en 7 heures par jour, elle travaille en 6 heures 75. C'est-à-dire qu'elle cotise 15 minutes de temps quotidien. pour les réunions d'équipe qui sont obligatoires, les réunions d'analyse de pratique, on ne sait pas du temps de travail supplémentaire, toutes ces réunions, mais c'est aussi pour faire vivre le projet. Quand on les a recrutées sur leurs compétences et leurs qualités de métier de la petite enfance, on leur a dit, nous c'est un projet associatif, comment est-ce que tu voudrais le faire vivre ? Alors certaines disaient, moi personnellement, je fais beaucoup de spectacles parce qu'elles ont des jeunes enfants. Je fais beaucoup de spectacles sur Rennes et puis je connais bien le tissu associatif Rennes dans les partenaires culturels. Elle a la mission culture dans l'association. Une autre, moi j'adore bricoler, elle a la mission bricolage. Moi, par exemple, je suis dans la mission appel à projet. Je vais chercher des fonds pour financer des projets spécifiques. Benjamin, de par sa petite enfance, est dans la mission jardin, potager. En fait, on n'a pas qu'une... Au-delà de notre compétence de professionnel de la petite enfance, on a aussi d'autres compétences qu'on a amenées pour faire vivre l'association. Et chaque professionnel est en binôme avec des parents bénévoles. En fait, quand un parent obtient une place à la clé des champs, il sait qu'il s'engage et sur un projet plein air et sur un projet associatif. Donc, il faut, en fonction de ses compétences, ses appétences et le temps qu'ils ont de disponible pour faire vivre l'asso, qu'ils s'investissent dans cette vie associative en binôme avec des professionnels. Et c'est comme ça qu'au quotidien, on fait vivre l'association.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour avoir une idée, vous êtes combien dans l'équipe actuellement ? On est 15 professionnels plus 3 contrats d'apprentissage à EPE pour 2024-2025 sur les deux structures.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On est 18. On est 18 au total. Ouais,

  • Speaker #1

    ça fait une belle équipe.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est une belle équipe. Et on est 15 professionnels, pas du tout. On est 15 bénévoles dans le conseil d'administration, dont Benjamin et moi. Donc, il y a 13 parents bénévoles dans le conseil d'administration qui assument aussi toutes les directions et les décisions prises. pour des décisions stratégiques pour l'avenir de l'association. Et dans ces 13, je ne les ai pas en tête, mais je pense qu'il y a la moitié de parents qui n'ont plus d'enfants à la crèche, mais pour qui le projet fait sens pour eux et qui ont envie de continuer à le faire. Notre nouvelle présidente, depuis mars, ses enfants sont partis à l'école en septembre et elle garde la présidence. Donc, c'est génial, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça montre bien l'engagement. L'histoire, c'est chouette d'entendre ça. On reparlera un petit peu de...

  • Speaker #0

    Ça fait sept ans. Oui,

  • Speaker #1

    mais oui, oui. On reparlera un petit peu justement de ce petit... Tout ce monde qui avance ensemble et du travail des familles et des professionnels peut-être dans le fonctionnement un peu tout à l'heure des lieux. En quelle année vous avez ouvert le premier lieu ?

  • Speaker #2

    2022, janvier 2022, on a eu le Covid une semaine après l'ouverture.

  • Speaker #1

    Super,

  • Speaker #0

    bonne période. Allez,

  • Speaker #2

    c'est la venue ! Oui, puis on s'est battu janvier 2022, le projet n'était pas, le bâtiment n'était pas fini, dans un quartier qui n'était pas fini. Donc la première année, on a vécu un peu dans la poussière pour un projet plein air et sans jardin. Ah oui,

  • Speaker #0

    je me souviens,

  • Speaker #2

    le jardin n'était pas du tout fait, c'était de la boue, de la gadoue. Mais on a réussi à en profiter.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est dit que même si ce n'était pas aménagé, même si c'était de la boue, on allait ouvrir les barrières. Et ça a été génial, en fait. On était très contents quand ça a été aménagé au printemps. Mais de mars à mai, on a quand même pu profiter. C'était de la terre, mais c'était génial.

  • Speaker #1

    Et alors, du coup... Merci. À quoi ressemble ce lieu ? Vous parlez donc d'un bâtiment. On peut peut-être parler des deux lieux à la suite.

  • Speaker #0

    Donc le deuxième a ouvert en janvier cette année. Ok,

  • Speaker #1

    il est tout frais. Et alors du coup, à quoi, pour qu'on ait une idée de ce à quoi ça ressemble, parce que vous parlez de plein air, mais il y a un bâtiment. Est-ce que vous pouvez décrire un petit peu finalement les installations qu'il peut y avoir, le jardin ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais te décrire clair le bâtiment de Beau, de la Clé des Champs en Beau. C'est un bâtiment en aile, l'intérieur fait 270 mètres carrés et l'extérieur fait 300 mètres carrés avec 50 mètres carrés de prix haut. Donc on a un jardin de 250 mètres carrés à peu près qui est tout en long et il va avec l'évolution de l'enfance, c'est-à-dire qu'au début on a mis très peu de choses devant pour que le bébé puisse, en rampant, en faisant du quatre pattes, puisse avoir accès à une partie où il puisse décider de ce qu'il a envie de faire. Il y a juste des aromatiques qui sont sur leur gauche pour la sensorialité. Et puis, plus tu montes dans le jardin, plus ça va avec l'âge de l'enfant et ses capacités. Donc, il y a tout un jeu d'imitation avec une petite maison, une cuisine extérieure. Un chemin en sable compacté pour le vélo qui est autour de cette petite maison et qui remonte tout en haut du jardin. Et puis, à trois quarts du jardin, on a une butte qui nous sert de toboggan, de lieu pour faire des petites réunions entre enfants. Et puis, tout en haut, on a trois gros troncs avec des arbres autour, évidemment. compost et un grand potager fait de cinq bacs qui est fermé où on va très régulièrement avec les enfants pour faire des plantations, arroser, enlever les mauvaises herbes. On a deux autres potagers hauts avec les framboisiers, des plantes tomates laitées et dans tout ce jardin on a des toilettes sèches. et un local rangement où on met tout le matériel extérieur. C'est plutôt grand.

  • Speaker #0

    C'est jamais assez grand. On va en mettre carré.

  • Speaker #2

    On est en train de tester. On ne peut plus mettre les trucs. Voilà, donc ça, ça nous permet de vivre au dehors toute l'année parce qu'on a le préau qui peut nous accueillir en cas de pluie, pour les siestes des bébés et des grands, pour les repas également. Et puis tout ce jardin dans lequel on fait nos activités du matin jusqu'au soir, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, dans le noir ou en plein jour au soleil. Ça c'est la partie, et la partie intérieure est énorme et n'est dédiée qu'aux bébés. en fait sur les trois quarts de l'année puisqu'il y a quand même un quart où les enfants sont les petits bébés de moins de 16 mois vivent avec les grands à l'extérieur printemps, printemps d'avril à mi-octobre fin octobre en fonction dans cette crèche là en tout cas c'est vrai qu'à partir de novembre on ne fait plus trop l'accueil des bébés dehors et donc les bébés profitent de 270 mètres carrés sauf quand les grands débarquent Ça, selon nos trois protocoles, qui sont humidité, température, grand vent,

  • Speaker #0

    pollution.

  • Speaker #2

    Et là, à ce moment-là, il faut se partager la crèche. Et là, ça devient normal, en fait, finalement. 270 mètres carrés pour 24 enfants, c'est ce que feront les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai que quand on a monté le projet, et puis au fur et à mesure de l'avancée du projet, quand on avait des nouveaux plans des architectes, parce que cette première crèche, on est avec un promoteur privé. La deuxième crèche, on est le locataire de la ville de Rennes. Au début, Benjamin et moi, on s'était imaginé, parce qu'on avait ce regard des hautes garderies du Jardin du Luxembourg et du Champ de Mars, où c'est que, je crois qu'il y a deux préfats pour accueillir les enfants lors des repas ou des activités quand c'est l'hiver. Et en fait, on s'était un peu projeté là-dedans et la PMI nous a dit, non, non, il faut pouvoir, si vos protocoles ne permettent pas d'être en extérieur, d'avoir ces locaux à l'intérieur. les échanges quand on est dans la faisabilité d'un projet sont hyper riches parce que les infirmières PMI référentes nos référentes à juste titre nous ont dit mais voilà si vous ne pouvez pas être dehors et que vous êtes obligé de faire l'accueil à l'intérieur où il y a canicule il y a pollution vous devez rentrer mais elles ont eu raison de nous dire de faire un bâtiment en dur parce que du coup on peut accueillir les enfants et tous les enfants... si notre protocole ne nous permet pas d'être dehors. Donc ça, c'est sûr que c'est primordial et c'est pour ça qu'elles appelaient ça, qu'elles le nommaient semi-plein air au début. Après, c'est vrai que quand on imagine une crèche plein air et quand on montait le projet lors de notre formation ESS, moi, Charline de Wildchild me faisait rêver avec ces montagnes en fond. Enfin, c'est juste magnifique. Nous, on est en milieu urbain, mais en milieu urbain...

  • Speaker #2

    On a coulé vers le bas. Oui, on a coulé vers le bas.

  • Speaker #0

    Où je veux en venir, c'est que les enfants en ville ont besoin de nature. Encore plus, oui. Donc, en fait, dans la construction avec les architectes, c'était de se dire, nous, notre pièce principale, c'est le jardin, donc il faut qu'on ait le moindre centimètre carré de jardin. Cette première crèche à Beau, c'est montée dans un nouveau quartier, très urbain, qui a accueilli, je ne voudrais pas dire de bêtises, mais je crois 5200 habitants en moins de cinq ans. Donc, c'était un quartier en pleine évolution. L'autre crèche s'est installée dans un quartier. Alors, avant qu'on trouve ces deux lieux, on s'est promenés un peu partout dans Rennes avec la mairie. Et l'autre lieu, la Bélangerie, la crèche, elle s'inscrit dans un… Nous, quand on a découvert le lieu, on était ravis. C'était trop beau. C'était un terrain vague avec des arbres centenaires. Et c'est pareil, à juste titre, les voisins ont dit non mais attendez, ce terrain vague, on l'a depuis je ne sais pas combien de dizaines d'années, on ne va pas venir le détruire. Mais nous, ce n'était pas d'implanter une crèche plein air dans un tel lieu, ce n'était pas de détruire ce qui existait. Au contraire, c'était de pouvoir s'implanter dans ce lieu sans détruire tout ce qui existait depuis des années. Et donc, on a travaillé, il y a vraiment eu tout un travail de fond avec la direction des jardins de la ville et de la biodiversité à Rennes. pour valoriser les arbres. Donc, je crois qu'il y en a eu deux autres arbres abattus, mais parce que c'était déjà dans les prévisions de la direction des jardins de la ville, parce qu'ils étaient malades ou autre. Donc, on n'a pas détruit l'environnement. On s'est glissé dans ce beau terrain vague. Et avec un bâtiment tout en bois qui respecte le lieu, qui se noie dans la nature, mais toujours en milieu urbain.

  • Speaker #2

    Il est aussi grand, le bâtiment, Anne-Laure ?

  • Speaker #0

    Ah non, il n'est pas aussi grand, Benjamin. Non, non. Alors, ici, on accueille 24 enfants, donc avec ses 270 mètres carrés intérieurs. Là-bas, on accueille 16 enfants au quotidien. Donc, on a 160 mètres carrés intérieurs. Et on a la chance d'avoir un jardin de 400 mètres carrés, plus un préau de 50 mètres carrés. Et après, sur l'aménagement du jardin, on est pareil avec un petit jardin potager, une surface plane au début. Et puis, plus on évolue, on a ces troncs d'arbres posés au sol, on a une butte, on a des petites maisons. Et après, c'est vrai que nous, on se projette en se disant au moins les bébés, ils ont cette surface plane au début, mais on a des bébés qui, en 30 secondes, sont partis au fond du jardin ou au toboggan. Voilà, ce qu'on n'avait pas forcément projeté.

  • Speaker #2

    Mais ils sont capables,

  • Speaker #0

    en fait. Mais bien sûr qu'ils sont capables. Après, c'est comment on réfléchit à un environnement qui permet le jeu risqué dans un environnement sécurisé. Et plus on va permettre ça, en tout cas, ça fait partie des bienfaits du plein air, et puis la posture des professionnels dans cet univers est hyper importante. Mais en tout cas, on permet le jeu risqué. Et ça, dans le développement du jeune enfant, c'est génial. J'arrête pas de dire c'est génial. Mais oui, c'est génial.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans le projet pédagogique, il y a quelque chose, il y a une petite touche, la clé des champs, dont on n'a pas encore parlé, c'est que la posture du pro, nous, c'est pas un pro lambda, c'est un éducateur nature. Il a cette posture de proposer et d'accompagner l'enfant en fonction de ses besoins quand il est dans le jardin. C'est-à-dire qu'on peut tous arrêter séance tenante parce que le jardinier va utiliser son broyeur juste en face de la crèche et du coup c'est un spectacle de dingue. Donc ok, on était en train de faire un puzzle à l'extérieur, mais là, il y a 90% des enfants qui veulent aller voir le tracteur. Donc hop, l'éducateur se déplace avec eux. Et c'est un peu comme ça pour tout, admirer un oiseau. Un verre de terre, une coccinelle, peu importe ce qu'on faisait, on valide que la plupart des enfants ont envie d'aller observer, qu'on en parle, on sort les loupes. Tout de suite, ça devient une aventure. Cette posture, elle est vraiment propre aux professionnels de la clé des champs. On a fait des fiches de poste spécifiques qu'on appelle éducateurs nature.

  • Speaker #1

    J'allais vous demander si l'équipe... été recrutée sur des compétences de petite enfance et puis les personnes, bien sûr, je me doute, mais justement, tout cet aspect éducation par la nature, finalement, c'est au sein de la clé des champs que vous apportez tout ça. Ce n'était pas forcément des personnes qui étaient formées à la pédagogie par la nature.

  • Speaker #0

    Non, pas formé, mais par contre qui avait cette appétence. Donc ça aussi, c'est un frein qui est levé dans un tel projet qui voit le jour avec les professionnels recrutés. On n'a pas décidé, Benjamin et moi, au bout de dix ans d'existence d'une structure, de dire tiens, on va faire du plein air. Le projet s'est construit comme ça et le recrutement s'est fait là-dessus. Parce que c'est vrai que de changer des habitudes de pro, je ne dis pas que ça ne se fait pas, mais c'est un peu plus compliqué. Mais quand on recrute des professionnels, parce que, et dans notre annonce, on le spécifie, on recherche tel profil AP, EJE, AEP, mais avec cette appétence pour le plein air. Et nous, quand on fait passer nos... quand on fait les recrutements, c'est une question primordiale. Leur compétence petite enfance, on la juge sur le CV et sur la personne, comme tu disais, mais on veut qu'elle nous montre leur envie. On veut qu'elles nous montrent leurs idées qu'elles ont déjà. Enfin, voilà, on veut cette motivation pour le plein air, on la veut lors de l'entretien d'embauche.

  • Speaker #2

    Et à l'époque, par rapport au recrutement, quand on les a faits en 2019, qu'est-ce que je raconte ? 2021. Il n'y avait pas trop de formation pour les pros de la petite enfance autour de la nature, de cette posture, justement, ou qu'est-ce qu'on peut offrir ou faire comme activité. Ma... Maintenant, ça devient assez plus puissant. Et c'est génial.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. C'est top. Oui,

  • Speaker #2

    ça commence à venir, tu vois. Et nous, on aimerait bien se positionner un jour aussi sur qu'est-ce qu'on peut offrir comme formation aux futurs professionnels qui veulent travailler. Pour qu'elles essaient de s'être plus values et qu'elles soient aussi attirantes par ce petit, peut-être un master, un petit truc. Je ne sais pas comment on fera, mais un jour,

  • Speaker #0

    on voudrait bien avancer là-dessus. Mais c'est vrai qu'elles n'ont pas de formation ni avant d'entrer à la clé des champs, ni après. Par contre, il y a toute une période d'immersion, en fait. Oui, de formation. Mais il y a toute une période avant de prendre le poste. Par exemple, si on prend la crèche qui a ouvert en janvier 2024 à la Bélangerie, la deuxième, les professionnels ont été recrutés en novembre 2023. Et elles ont eu 15 jours d'immersion parce que... Benjamin et moi, on reste convaincus que la meilleure façon d'apprendre, la meilleure façon d'imprégner, quand on a déjà cette appétence de travailler en plein air, c'est d'être dans le quotidien, de voir comment ça fonctionne, d'échanger avec les professionnels qui sont déjà là. Et en fait, pour nous, c'est vraiment une des meilleures formations, c'est l'immersion.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je suis tout à fait d'accord. Et surtout... Dans le plein air, vous l'avez dit, mais la posture de l'adulte, ça ne devrait pas être que dans le plein air, mais il se trouve qu'on en parle beaucoup quand on est à l'extérieur, où on interroge beaucoup notre posture. Et c'est vrai que c'est en observant et en s'immergeant qu'on ressent vraiment cette dimension et cette posture. qui permet à l'enfant de pouvoir aller explorer et de faire tous ses apprentissages en extérieur. Du coup, vous êtes une crèche de plein air. Est-ce que, donc vous pouvez préciser un peu, donc les enfants sont du matin au soir dehors, excepté du coup quelques... vous avez des protocoles. Est-ce que vous pouvez préciser un petit peu tout ça ? Comment est-ce que... comment la crèche fonctionne sur ces temps en extérieur.

  • Speaker #0

    Pour résumer notre protocole, entre 5 degrés et 32 degrés, les enfants passent leur journée entière dehors. Pour les bébés, on adapte en fonction du ressenti, parce qu'il y a la température, il y a le taux de pollution, il y a les vents, mais il y a aussi le ressenti. Des fois, le thermomètre va nous indiquer 5 et il y a un petit vent glacial. C'est ce qui se passe actuellement le matin. Donc, on fait peut-être l'accueil à l'intérieur et on sort plus tard dans la matinée. Mais entre 5 et 32 degrés, les enfants sont accueillis dehors. Ils arrivent, parce que les parents se sont engagés dans un projet de plein air, donc ils arrivent, en fonction de la météo, équipés. C'est-à-dire qu'une journée comme aujourd'hui, on a enfin le ciel bleu qui est revenu après nos dix jours de brouillard. Ils arrivent équipés. Il y a la salopette, il y a la... polaire, il y a le bonnet s'il y a besoin. En tout cas, on n'a pas besoin, les pros n'ont pas besoin d'équiper l'enfant le matin. Il arrive déjà équipé pour commencer sa journée. Donc, la séparation, pardon, il y a le téléphone qui sonne, la séparation se fait en extérieur tout de suite. Et donc, en fait, on a remarqué, en tout cas, que la séparation se faisait plus vite parce que tout de suite, l'enfant, il est happé par... par le jardin, par un enfant qui a découvert un escargot dans le potager. Il y a tout de suite quelque chose qui l'attire. Donc c'est vrai que les séparations sont plus simples, pas pour tous les enfants, mais pour la majeure partie, elle est vraiment beaucoup plus fluide. Après, on a une petite collation. Alors l'accueil se fait jusqu'à 9h30 dans nos deux multi-accueils. On propose une petite collation le matin pour le groupe des marcheurs. qui a été validé par le médecin de PMI, tout simplement parce que l'enfant se dépense plus dehors. Par contre, la collation, c'est un fruit de saison ou un fruit sec. Il n'y a pas de céréales, de pain, de gâteaux, de produits laitiers. C'est uniquement fruit de saison et fruit sec. Et puis après, commence la journée. Et puis, on valorise énormément l'exploration et le jeu libre, soit une activité menée par l'adulte, proposée par l'adulte, après au libre choix de l'enfant. soit une sortie au parc en extérieur et puis après on revient. Le repas pour les bébés échelonné en fonction des besoins de l'enfant, comme les siestes pour les bébés. Et pour les grands, généralement le repas, mais comme dans une crèche classique. En fait, on fait la même chose que dans les crèches classiques, mais dehors. Et en proposant un environnement naturel et en proposant, si c'est le cas, mais ce n'est pas tous les jours le cas, des activités avec... que la plupart du temps des éléments naturels ou recyclés. Après, c'est donc le repas et la sieste sous le préau, et puis réveil échelonné. Donc l'été, dès qu'il se réveille, il s'habille, et puis il retourne dans le jardin, goûter, et puis sortie des enfants. Le rythme, il est, comme les autres crèches, basé sur le rythme naturel de l'enfant.

  • Speaker #1

    J'allais juste poser la question du ratio, du nombre d'enfants et le nombre d'adultes qu'il y a dans chaque multi-accueil.

  • Speaker #2

    C'est une super question, Claire, parce que ça a été prévu bien en amont sur les budgets prévisionnels. Tout le monde nous dit, mais comment vous avez fait ? Vous êtes beaucoup plus... plus que dans les autres crèches habituellement. On a tout calculé pour que ça tienne, même si on était à l'équilibre avec une rentabilité à 0,2, il n'y a pas de problème. Donc la clé de notre succès, c'est aussi qu'on est plus. Normalement, les ratios standards, c'est un adulte pour 8 enfants qui marchent, les marcheurs, et un adulte pour 5 bébés. Donc nous, nous avons 8 bébés et nous sommes... 4 professionnels auprès de ces 8 bébés.

  • Speaker #0

    Sur les temps forts ?

  • Speaker #2

    Sur les temps forts, de 11h à 15h30.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais même, en fait, très vite, on est rapidement à 2, alors qu'on n'a que 5. Voilà. On a un fort taux d'encadrement chez les bébés. Et chez les grands, pareil, on est à 4 pour 16 enfants, alors qu'on pourrait être aussi à 2. ou à 3 dans les temps forts, mais en fait, nous, dans les temps forts, on est à 4.

  • Speaker #0

    Plus, comme on disait tout à l'heure sur le nombre de professionnels dans l'équipe, dans chaque groupe, il y a une personne qui est en contrat d'apprentissage qui vient renforcer aussi l'équipe, qui est déjà titulaire d'un diplôme préalable au CAPA-UPE.

  • Speaker #2

    Ça, c'est dans la crèche de 24. La crèche de 16, elle est un peu différente, parce que du coup, on est parti du postulat qu'on était directement à 2. professionnels alors qu'il n'y a que 11 enfants donc c'est pareil c'est un bon taux d'encadrement et idem chez les bébés où il n'y a que cinq bébés et elles sont aussi à deux et toute la journée elles sont cinq il y a une personne qui est plus postée sur la cuisine lancer les machines et qui file un coup de main pour les repas que ce soit chez les bébés chez les grands et que la journée soit facile et fluide Et donc, dans les deux crèches, on a un taux d'encadrement qui est supérieur à celui demandé par les instances.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui nous permet au quotidien que ce soit une qualité de travail pour les professionnels, et dans la première crèche où elles sont 4 pour 16 grands et 4 pour 8 bébés, en fait, ça nous permettait aussi dans la stratégie, c'était de répondre à cette pénurie de professionnels dans la petite enfance. Il y a... En cas d'absence d'une professionnelle, il y a un protocole de remplacement. Donc, elles peuvent tout à fait fonctionner à 3 pour 16 et 3 pour 9 bébés.

  • Speaker #1

    Oui, et ça offre un confort pour les professionnels. J'imagine bien que ça n'a rien à voir avec les ratios qui sont initialement posés par les institutions.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Pour les professionnels... et pour les enfants, parce qu'il y a beaucoup plus de disponibilité pour les enfants. C'est sûr que pour les professionnels, c'est un cadre de travail.

  • Speaker #2

    On a même baissé le ratio, parce que je vais te dire que nous, on a décidé que 5 bébés pour une personne le matin,

  • Speaker #0

    c'était trop.

  • Speaker #2

    Donc, on a baissé à 4 bébés matin et soir quand elles sont toutes soignées.

  • Speaker #0

    On est d'accord que ceux qui écrivent les lois sont très rarement sur le terrain. pour 5 bébés, c'est pas possible en fait il paraît je ne suis pas sûre de l'info mais il paraît après nous les pros ne sont jamais seules,

  • Speaker #2

    elles sont toujours à deux il y en a une chez les grands et une chez les bébés donc elles peuvent compter l'une sur l'autre, mais même comme ça on ne les a pas laissées avec 5 bébés, on a bien vu et puis on va sur le terrain aussi donc on est confrontés à la réalité, on voit bien on n'est pas Shiva, il y en a deux qui mangent, deux qui veulent dormir...

  • Speaker #0

    Et puis le but, comme disait Benjamin, c'est binôme. En fait, l'équipe des bébés et l'équipe des marcheurs fonctionnent en parallèle. Elles ne sont jamais toutes seules. Quand il y en a une des bébés qui commence à 8 heures, il y a celle des marcheurs qui commence à 8 heures. En fait, ça marche par binôme dans les deux groupes. Donc elles ne sont jamais seules. On n'a pas le droit. On ne peut pas. Et puis, ce n'est vraiment pas un désir. On ne sait pas ce qui peut arriver, c'est toujours bien d'avoir l'appui d'une pro. quelques raisons que ce soit. Et c'est vrai, comme disait Benjamin, on va sur le terrain. Moi, dans mon poste de co-direction, on est vraiment dans une co-direction, donc on gère les deux établissements, toutes les deux, 15 jours, 15 jours dans chaque crèche. Et moi, tous les lundis, mardis, je suis sur le terrain et je fais partie de ce taux d'encadrement au même titre que l'équipe. Et parce que j'ai besoin, je veux dire, pour manager, et ça aussi, pour moi, ça fait partie des valeurs de l'ESS. Pour pouvoir bien manager, j'ai besoin de me rendre compte de ce qu'elles vivent sur le terrain. Quand elles nous font remonter des problématiques en disant, mais il y a ça qui ne va pas ou il y a ça qui marche très bien, je l'ai vécu ce moment. Donc, je peux dire, oui, on peut évoluer dans telle pratique. Oui, on peut changer telle pratique, on peut l'améliorer. Mais j'ai besoin, moi, de savoir ce qui se passe sur le terrain pour pouvoir prendre des décisions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est essentiel,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pour en revenir un petit peu à la place des familles, est-ce qu'il y a des temps forts qui sont organisés tout au long de l'année ? Est-ce qu'il y a des événements que vous créez avec les familles ? La vie un petit peu des multi-accueils et la place des familles ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des temps forts. Déjà, on a une commission événementielle parents professionnels. où on organise régulièrement des petits cafés le matin, des petits ateliers le soir, des bouteilles bagagées. On a des sorties qui sont à la ferme, au musée, où à chaque fois les parents nous accompagnent. On a une fête de fin d'année à Noël et en juin,

  • Speaker #0

    juillet.

  • Speaker #2

    Et après, c'est aussi à l'initiative des parents. Tu vois, l'année dernière, on avait un papa boulanger qui venait. Pour lui, il ne voulait pas rentrer forcément dans une commission, donc il nous faisait du pain et des brioches. Voilà, c'était le boulanger qui venait à la crèche. Et il faisait l'atelier avec les enfants. Donc, ça a créé une vraie connivence entre eux. Et puis, pour les autres parents, on pouvait leur dire, tiens, c'est bien venu. Il est venu aujourd'hui, ils ont mangé du pain et de la brioche maison. Ça les rassemblait aussi. Après, ils s'entendent très, très bien. Ils font plein de trucs tout le temps entre eux aussi, ceux de la session de la MDR.

  • Speaker #0

    Quand on parlait des missions associatives et ce qui fait vivre l'association, chaque mission associative est vraiment gérée de façon autonome par celle qui en est à la tête. Si on parle, par exemple, de la mission entretien. L'entretien, c'est venir nettoyer les jeux mensuellement. C'est à l'initiative de la professionnelle qui gère un planning de rotation des parents. Mais je vois l'année dernière, les parents se sont dit mais on ne peut pas tout faire quand on vient, ce serait bien qu'on vienne une journée Donc, il n'y a eu aucun pro. On était invité, mais on n'était pas dispo. Et de façon très autonome et surtout très conviviale, Ils ont organisé une journée, un dimanche, où ils sont venus avec leurs enfants à la crèche. Donc ils avaient les clés, ils ont fait l'entretien et ils se sont fait un pique-nique à la crèche avec toutes les familles, avec les enfants. C'est hyper convivial, c'est vraiment, on devient une grande famille. Et pour avoir beaucoup de témoignages de parents qui sont partis de la crèche parce que les enfants sont scolarisés, le lien il est vraiment là. ils ont tellement été valorisés dans leurs actions dans ce projet de la clé des champs tout le temps où leur enfant a été inscrit à la crèche, qu'en fait le lien s'est tissé naturellement et c'est un lien qui est entretenu. Nous, on est super fiers de pouvoir se dire que par la crèche, on crée ce lien-là entre les familles. Et c'est vraiment une gestion associative de façon très autonome. Des fois, nous, Benjamin et moi, on... On découvre un projet, alors on est toujours mis au courant, mais on découvre lors d'une réunion un projet qu'ils ont mené avec les familles. On a juste à applaudir parce que c'est magnifique et qu'on est super content que les enfants en profitent. Là, il y a une pro qui organise des sorties intergénérationnelles. Hier matin, ils sont allés avec la maman qui fait partie de son équipe dans la résidence senior. Ils ont fait de la peinture. Il y a une prochaine visite qui va être. ils font des gâteaux, mais en fait, on leur fait confiance. Et elles savent que les décisions, si elles ont des doutes, elles viennent nous solliciter, Benjamin et moi, en disant, voilà, j'aimerais faire ça, mais je préfère quand même avoir votre avis. Mais on va dire 80% du temps, elles le font de façon autonome, en relation avec les familles. Et nous, on a juste à être émerveillés par ce qu'elles mettent en place.

  • Speaker #1

    Il y a un papa dans l'autre crèche qui fait les animations musicales une fois par mois. Et ça, c'est avec la pro, en bonne coordination avec la pro qui s'occupe de la culture. Ça, ça marche super bien.

  • Speaker #0

    Et là, il nous a, il me semble, il nous a annoncé qu'il allait peut-être arrêter parce qu'il va aller proposer cet atelier un peu plus à l'école où son fils est scolarisé. Et il en est déçu. en fait et il était un peu triste de nous annoncer ça mais on lui dit ce que tu fais c'est génial mais c'est pas grave de lui même il était vraiment déçu de nous l'annoncer ils ont du mal à nous quitter le jour où on aura les petits enfants ça voudra dire qu'on a pris un coup de vieux mais on montrera quand même le sens de notre projet mais en fait c'est devenu tellement...

  • Speaker #2

    Malheureusement, rare en France parce qu'il y a vraiment un cloisonnement entre... D'un côté, il y a la famille, de l'autre, il y a la crèche et puis après, il y aura l'école. Et les parents l'expriment souvent, les familles l'expriment souvent. Et quand on est soi-même parent, on le vit, un certain isolement et puis un manque de moments où on partage justement, où il y a de la communauté. Et finalement, la clé des chances, c'est... probablement ce que les familles trouvent et c'est ce qui fait qu'elles s'investissent autant pour tous ces projets. C'est vraiment trop chouette.

  • Speaker #1

    Je rebondis, c'est vrai que quand on accueille les parents avant qu'ils rentrent dans la crèche, moi, je leur parle des missions associatives en leur disant vous pouvez réfléchir, on a toutes ces missions et puis si ça ne vous correspond pas, on peut créer une mission pour vous et surtout, il faut que je donne combien de... temps, un jour par semaine, deux heures par semaine. Tu fais comme tu veux. Le principal, c'est que tu participes et qu'on vive nos expériences ensemble. Que tu puisses partager avec les parents, te poser des questions avec les professionnels, que ça soit sur ta mission. Mais au passage, comme on est ensemble, tu peux en profiter pour poser toutes les questions que tu veux. C'est bien. Je trouve que le vivre ensemble, en effet, il peut manquer. dans certaines structures, et ici, on l'a vraiment.

  • Speaker #0

    Mais pour moi, on ne peut pas accueillir l'enfant sans accueillir sa famille. C'est complètement impossible à mes yeux. Mon expérience à la Ausha, dans le lieu d'accueil enfant, m'en a vraiment fait prendre conscience. J'avais cette expérience de professeur des écoles en maternelle. C'est vrai qu'à partir du CP, CE1, les parents ont moins de contacts entre eux. Ils déposent l'enfant devant l'école. ils n'ont plus besoin de l'accompagner dans la classe comme on le fait en maternelle. Donc la petite enfance et l'enfance jusqu'à la maternelle, pour moi, c'est vraiment là où on peut créer du lien entre les familles pour rompre l'isolement en fait, parce que sachant qu'en plus on prône la mixité sociale, on a quand même des familles vulnérables qui sont en vrai isolement, ils sont coupés de relations sociales. Et à travers des projets associatifs comme ça, et moi, je l'avais vu dans le lieu d'accueil enfants-parents, c'est là où on tisse du lien. Et si on ne le fait pas à la petite enfance, pour moi, c'est encore plus difficile après. Mais le but de projets associatifs comme ça, qui font sens pour tout le monde... ça fait sens à chaque niveau de famille peu importe mais si on peut les toucher un petit peu et qu'ils s'investissent ensemble et se vivre ensemble comme dit Benjamin à l'heure actuelle où on vit c'est hyper important si on soutient pas ces valeurs humaines dans des projets je suis convaincue que ça marche pas je suis bien d'accord hum

  • Speaker #2

    Benjamin et Anne-Laure, on arrive à la fin de notre échange. Alors, vous venez d'ouvrir un nouveau lieu, là, au début d'année, mais est-ce que vous avez d'autres projets ? Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à la Clé des Champs pour les prochains mois, les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Que ça vive aussi bien, qu'on continue de défendre nos trois grandes valeurs. Après... C'est peut-être ambitieux. Moi, j'ai 47 ans l'année prochaine. Je me suis dit, j'aime bien lancer des petits challenges et puis j'aime bien créer. Depuis des années, je me suis dit, avant mes 50 ans, une troisième crèche. Voilà, on verra. Mais en tout cas, d'ancrer encore plus nos deux projets existants, de valoriser les compétences des professionnels dans nos deux crèches existantes, de faire monter en compétences, de continuer d'avoir ce projet qui fasse sens pour... tous en le faisant évoluer de façon qualitative, déjà ça c'est un bel objectif.

  • Speaker #1

    Moi j'ai des objectifs aussi en cohérence avec Anne-Laure mais c'est vrai que je vais essayer de plus m'y axer sur 2025, c'est de lutter contre la pénurie des professionnels en avançant nos pions sur cette possible formation ou structurée, informée à voir comment on va le faire et puis deux c'est vrai qu'on remarque et ça fait plusieurs années qu'on en parle, mais on n'a pas eu le temps d'avancer, on remarque que les parents se posent beaucoup de questions et ne trouvent pas forcément des interlocuteurs compétents pour répondre au moment où ils se les posent. Ici, en tout cas à la crèche, ce serait de faire venir éventuellement sur les temps de fermeture de la crèche des animateurs, des gens compétents pour répondre à leurs questions. ou organiser des ateliers, des débats avec les professionnels qui pourraient apporter des réponses. Voilà, ça, c'est ce qu'on pourrait essayer de travailler l'année prochaine.

  • Speaker #2

    Eh bien, en tout cas, je tenais à souligner et à vous remercier pour votre présence. Quand on... Moi, je suis pédagogue par la nature, donc forcément, toutes les structures, je suis leurs actualités, mais... Vous avez évoqué Charline à plusieurs reprises. Dans le secteur de la petite enfance et des crèches en plein air et semi-plein air, Wildchild et La Clé des Champs sont souvent les deux noms qu'on entend beaucoup parce que vous faites bouger les lignes, vous avez montré qu'il était possible de faire de l'accueil pour les petits en plein air. Et c'est hyper précieux parce qu'ils en ont besoin et que ça a juste que... Jusqu'à récemment, encore il y a quelques années, on n'imaginait pas en France que ça pouvait être possible. Et malheureusement, il y a encore des territoires où il y a certaines PMI qui ont des résistances. Et vous êtes des beaux exemples qui permettent de dire, si, regardez, ça peut fonctionner. Donc, c'est vraiment très chouette et je vous souhaite de continuer sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Je me permets juste, Claire, de rebondir sur ce que tu dis et merci de le soulever. Merci. Voilà, on sait tout ce qui se passe dans les milieux de la petite enfance depuis quelques temps là, et ce qui est montré du doigt, et que des projets qui font sens comme ça, c'est aussi possible dans les micro-crèches et dans le domaine privé. Ce n'est pas qu'associer à des projets associatifs, c'est possible partout, c'est juste qu'il faut se donner les moyens de le faire, et que les PMI, j'en suis persuadée. vont prendre conscience de toute cette évolution et de la nécessité du contact de la nature pour les jeunes enfants et pour les professionnels.

  • Speaker #2

    C'est ce qu'on souhaite, oui. Mais ça bouge, donc c'est positif. Merci beaucoup, Benjamin et Anne-Laure. Et puis, à très bientôt. Merci,

  • Speaker #1

    Claire. Au revoir.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité. pour l'éducation en plein air, voire même, peut-être, une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff. Allez, ciao ciao, à bientôt.

Chapters

  • Introduction

    01:09

  • Présentations

    03:11

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:41

  • Parcours professionnel

    07:08

  • Les étapes du projet

    15:20

  • Le soutien des partenaires locaux

    18:05

  • C'est quoi un lieu multi-accueil ?

    20:07

  • Les valeurs portées par l'association

    24:30

  • Les équipes : salariées et bénévoles

    29:48

  • L'ouverture du premier lieu

    31:18

  • L'aménagement des crèches

    32:29

  • La posture des professionnelles

    41:13

  • Organisation des journées dehors et des protocles

    46:19

  • Encadrement et ratio

    49:58

  • Le rôle des familles

    55:31

  • Les projets à venir

    01:03:55

  • Conclusion

    01:07:46

Description

Dans cet épisode, je vous propose de découvrir La Clef des Champs, une association qui a ouvert, en 2022 puis 2024, deux crèches en plein air, à Rennes. Dans ces lieux multi-accueil, des enfants de 3 mois à 3 ans passent leurs journées dehors, toute l'année.


Avec Benjamine et Anne-Laure, fondatrices et co-directrices de ces crèches, nous revenons sur l'histoire, les valeurs et le fonctionnement de ces structures :
✨ Comment ce projet est-il né et a-t-il été soutenu par les acteurs locaux ?
✨ Quelles sont les spécificités de l’accueil en extérieur pour les tout-petits ?
✨ Comment créer un cadre épanouissant pour les enfants, les familles, mais aussi pour les professionnelles de la petite enfance ?


La Clef des Champs nous pousse à repenser l’accueil des jeunes enfants, en mettant la nature, la solidarité, le bien-être et la collaboration au cœur du quotidien, des enfants, des familles et des professionnelles.


Ce projet montre qu’avec une vision forte et un soutien collectif, l’éducation en plein air peut trouver sa place, même en ville.


🎧 Une écoute à ne pas manquer pour les parents, les professionnelles de la petite enfance et toutes celles et ceux qui rêvent de crèches en plein air.


Pour retrouver toutes les infos concernant La clef des champs, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Belle écoute à toutes et à tous ! 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en Nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeur des écoles, éducateur, animatrice, ces conversations... ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout, à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose de plonger au cœur de la petite enfance en découvrant la Clé des Champs, un magnifique projet associatif implanté à Rennes qui a ouvert en 2022, puis en 2024, des crèches en plein air. Autrement dit... Des lieux qui accueillent des enfants de 3 mois à 3 ans, qui, toute l'année, passent leur journée dehors. Pour en parler, je reçois les fondatrices et co-directrices de ces multi-accueils, Benjamin et Anne-Laure, qui ont porté ensemble ces projets et qui ont montré qu'un modèle de crèche solidaire, soutenu par les acteurs locaux, situé au cœur de la ville, accueillant des jeunes enfants en extérieur, par tous les temps, dans un environnement vert et inspirant, le tout en étant entouré de professionnels investis, écoutés et épanouis dans leur travail, c'est possible. Je suis très heureuse d'avoir eu cet échange avec Benjamin et Anne-Laure parce que je suis leur projet depuis l'ouverture du premier multi-accueil et je le dis à la fin de notre conversation, pour moi, la clé des champs s'inscrit vraiment dans les projets. à la fois inspirant, mais surtout motivant. Parce que c'est l'exemple qui montre que des éléments qui, posés sur le papier, semblent encore difficiles à assembler aujourd'hui en France, eh bien peuvent finalement trouver le soutien nécessaire pour que ce type de projet se concrétise. Et franchement, ça fait du bien. Moi, ça me rend vraiment optimiste sur la place que prend l'éducation en plein air. de manière générale depuis plusieurs années et pour les prochaines à venir. Je vous laisse découvrir ce qu'est la clé des chants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Benjamin, bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue, je suis ravie de vous accueillir ici parce que le sujet de la petite enfance a été abordé sur le... podcast pour la dernière fois il y a déjà quelques mois, donc je suis contente qu'on en reparle aujourd'hui et avec vous. Alors toutes les deux, vous êtes fondatrice et co-directrice de Crèche en plein air, mais avant qu'on parle de votre structure, la clé des champs, j'ai une question rituelle que je pose à chacune de mes invités. La question est la suivante. Quels sont vos souvenirs d'enfance à l'une et à l'autre ? C'était quoi le lien que vous aviez avec elles ? Je vous laisse choisir celle qui se lance en premier.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai eu un petit signe d'allure qui me permet de répondre en premier. J'adore cette question, Claire, ça fait plaisir de pouvoir la partager. C'est vrai qu'on parle rarement de nos souvenirs d'enfance, et c'est vrai que dans notre métier... Ça fait appel à tout ça. Moi, j'ai un souvenir du potager de mon grand-père dans le sud, où on allait tous les étés, et où je passais vraiment beaucoup de temps avec lui. Lui, il soignait les plantes, les fleurs, et moi, je me jetais sur les framboises et les fraises. Et on rigolait bien tous les deux. J'étais haute comme trois pommes. Ce potager me paraissait énorme. Il n'y a pas très longtemps, j'ai revu des photos de ce potager qui n'était pas si grand, finalement. Et c'est un vrai lien toute petite à prendre plaisir, à être dans la nature avec quelqu'un qui était très important pour moi. et qui me fait penser aux enfants de la clé des champs par la liberté et le choix et l'autonomie qu'ils ont à vivre dehors.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Effectivement, ta question est hyper intéressante et pertinente et c'est souvent celle qu'on pose quand on essaime nos pratiques auprès des collectivités et des porteurs de projets. pour les ramener à la petite enfance, quand des fois ils sont trop dans leur bureau, ils sont très très loin du terrain, et c'est leur dire, mais vous ne vous souvenez pas vous de vos premiers contacts avec la nature ? C'est vrai que ça les replonge dans des souvenirs assez agréables. Donc c'est une façon de les sensibiliser avant d'essaimer nos pratiques. Pour ma part, moi c'est vraiment des souvenirs de partage avec mes cousins et cousines. J'avais la chance que mes grands-parents maternels avaient une... Une grande exploitation agricole, et pour moi, ça, c'est vraiment une chance. Et mon grand-père nous disait toujours, vous n'avez pas le droit d'amener de jeux de votre maison, il y en a suffisamment à la ferme. Et il n'y avait pas de jeux, en fait. Mais par contre, il y avait des boîtes de paille, il y avait ces brindilles, il y avait la rivière, enfin, il y avait tous les éléments de la nature. Et en fait, avec mes cousins et cousines, on a eu vraiment une super entente, et on l'a toujours d'ailleurs, ça a tissé du lien. qui ont fait qu'on a beaucoup collaboré, on a inventé des jeux ensemble, on a partagé ensemble. Et ça a créé vraiment une ambiance dans toutes nos rencontres et nos repas de famille autour de la nature, qui pour moi, c'est vraiment des souvenirs ancrés. Et quand tu poses cette question, c'est toujours ce souvenir-là qui me revient en tête.

  • Speaker #0

    On a un truc en commun toutes les trois, c'est que nos souvenirs d'enfance en nature, c'est principalement auprès des grands-parents. et des cousins et cousines parce que moi aussi, ce sont ces souvenirs-là qui me viennent en premier, les souvenirs de vacances au fin fond de l'Auvergne, chez mes grands-parents. Bon, merci beaucoup pour ce partage. Alors moi, j'aime bien savoir qui sont les personnes derrière les projets. Alors pour qu'on en découvre un petit peu plus sur vous, est-ce que vous voulez bien... chacune partager votre parcours professionnel avant de créer la clé des champs ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, j'ai été 11 ans professeure des écoles. J'ai enseigné de la toute petite section jusqu'au CM2 avec une réelle préférence pour la maternelle. Mais surtout les dernières années, j'ai enseigné de 2001 à 2012. Et avec, par rapport au référentiel des compétences et l'évaluation des compétences, en fait, je ne me retrouvais plus du tout dedans parce qu'en constante évaluation des compétences des enfants. Et à me poser la question, est-ce que je suis vraiment formée à accueillir ces deux, trois ans en toute petite section ? Est-ce que je réponds vraiment à leurs besoins fondamentaux ? Et la question, elle était non. Donc, je me suis vraiment remise en question dans ma pratique. Profiter d'un déménagement dans le sud de la France pour me dire, tiens, je me réoriente. Alors quitter l'éducation nationale, ce n'est pas forcément simple, mais j'ai réussi par le biais d'une monde associatif, en travaillant dans un lieu d'accueil enfants-parents, en accompagnant tout le volet pédagogique. Après, et parallèlement, j'ai créé une maison d'assistante maternelle avec un projet spécifique d'accueil d'urgence. Je suis revenue dans ma petite Bretagne natale parce que ça me manquait terriblement. Et avec toujours ce projet d'entreprendre, de créer, j'avais plutôt un projet avec les pédagogies actives. Je ne l'identifiais pas comme ça vraiment ce lien avec la nature, mais cette nécessité de sortir et de travailler avec des éléments de la nature. J'étais plutôt dans une pédagogie où je faisais rentrer la nature à l'intérieur. pour acquérir des compétences.

  • Speaker #2

    Et l'art aussi.

  • Speaker #1

    Et l'art aussi. Ça a toujours été... L'art et la nature, ça s'est toujours combiné dans ma pratique professionnelle. Et donc, quand je suis revenue sur Rennes, j'avais plutôt pour projet d'ouvrir une structure d'accueil petite enfance dans une école. Un peu pour allier mon passé de prof et mon présent d'éducatrice et pour assurer, en fait, une continuité éducative de la toute petite enfance au CM2. pour les parents et pour les équipes éducatives. Bon, ça n'a pas fonctionné pour des raisons purement financières. Et quand je suis allée voir la ville de Rennes en leur disant, ben voilà, moi j'ai un projet, je leur ai expliqué un peu toutes mes motivations, ils m'ont dit, ben nous on connaît une personne, Benjamin Nguelton, qui a un projet et qui, ça freine un petit peu, et on pense que vous pourriez avancer ensemble. Donc voilà comment on s'est rencontrés toutes les deux.

  • Speaker #2

    La ville a été notre Tinder professionnelle.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ça marche en fait Tinder.

  • Speaker #0

    Et toi Benjamin du coup ?

  • Speaker #2

    Moi je viens du milieu hospitalier, j'ai été infirmière des hôpitaux de Paris pendant 8 ans dans des services spécialisés en pédiatrie. et puis par soucis familiaux plus dans la gestion, l'organisation familiale c'était plus simple que je quitte l'hôpital pour avoir des horaires plus cadrés 8h, 18h, pas travailler le week-end et donc je me suis dirigée vers les crèches pour faire mon travail autrement et j'ai découvert la halte garderie du jardin du luxembourg qui est une halte garderie en plein air qui fait partie de la fondation des oeuvres de la proie saint-simon et du coup j'ai découvert le plein air le métier d'éducateur de jeunes enfants de d'auxiliaire de puerres en crèche de cap petite enfance voilà tout ce qu'on fait de bout en bout ma place d'infirmière de garderie et surtout j'ai découvert le plein air et je me suis éclatée c'était très belle période dans ma vie et puis on a dû partir au bout de six mois parce que mon mari a été noté en Bretagne.

  • Speaker #1

    Quelle chance !

  • Speaker #2

    Soit pour ta vie professionnelle quoi ! Donc j'ai trouvé ça génial en effet d'aller en Bretagne mais par contre le plein air, les crèches, ils connaissaient rien du tout. Quoi ? Non, c'est... enfin... j'en ai beaucoup parlé à la ville. Et j'ai continué de bosser en parallèle, de vouloir développer une crèche, une micro-crèche, une halte-garderie. Je suis passée un peu par toutes les phases. J'ai longtemps porté le projet. Et puis en 2014 ou 2015, je ne sais plus, ça ne marchait pas. J'avais un projet micro-crèche avec Decathlon comme partenaire. Donc, j'ai dit OK, je vais bosser. Je laisse tomber. Je mets ça entre parenthèses. Et puis en 2018, la ville 17. 17,

  • Speaker #1

    je ne sais plus,

  • Speaker #2

    elle est venue me voir elle m'a dit allez Benjamin ça y est tu vas pouvoir faire le projet que tu veux à la plaine de Beau et je lui ai dit ok mais moi je ne le fais pas toute seule et puis il me faut une aide en plus un coaching financier on me dit on te donne tout ce que tu veux, vas-y ok super et bon entre temps j'ai fait une VAE d'éducateur de jeunes enfants parce que ça m'aidait professionnellement Et puis, on a commencé à bosser ensemble avec Anne-Laure et on a eu vite besoin d'avoir un diplôme de l'entrepreneuriat de l'économie sociale et solidaire. Donc ça, on l'a fait aussi en plus. Ça nous a permis d'avoir un meilleur statut en tant que gestionnaire.

  • Speaker #1

    Ça a été simple. La formation, c'est entreprendre dans l'économie sociale et solidaire et développement durable. Et c'est vrai que ça nous a apporté, parce que porter un projet et puis le faire qu'il soit pérenne dans le temps, c'est porter une petite entreprise. Et c'est vrai qu'avec son passé plutôt dans le médical, Benjamin, moi dans la pédagogie, c'était déjà deux grosses valeurs pour porter ce projet. Mais le fait d'entreprendre, d'avoir toute cette vision d'ancrage sur le territoire, de tous les bilans financiers, le management, tout ça, C'est des choses qu'on n'allait pas forcément découvrir, mais en tout cas, on allait développer nos compétences. Et cette formation de six mois qui a été très, très intense, mais elle a été hyper riche et ça nous a vraiment ancré dans ce projet. On était déjà déterminés et certaines de la faisabilité de notre projet, mais ça a donné un nouveau souffle à ce projet. Et c'est vraiment la ville aussi et Bretagne Active sur le territoire qui nous ont... poussé à le faire.

  • Speaker #2

    Et qui nous ont financé quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais ça a été un vrai coup de pouce et ça nous a permis de vraiment développer nos compétences.

  • Speaker #2

    Et de partir du bon pied, oui. Juste pour finir sur mon parcours pro, du coup, moi j'ai bossé 8 ans à l'hôpital et une bonne dizaine d'années en EHIE, chez la garderie, en tant qu'infirmière éducatrice et responsable. J'ai eu plusieurs postes de direction, c'est pour ça que c'était plus facile de prendre la direction aussi en ouvrant la clé des champs.

  • Speaker #0

    Ok, c'était un projet, Benjamin, que tu portais depuis un moment déjà. Entre le moment où tu t'es lancée et le moment où vous vous êtes rencontrée, il s'est quand même écoulé quelques années.

  • Speaker #2

    Dix ans, je suis arrivée en 2012 à Rennes et on a ouvert la première cache en janvier 2022.

  • Speaker #1

    Mais en fait, on s'est rencontrés 4-5 ans après qu'elle ait eu ce projet de micro-crèche. C'était en projet micro-crèche et pas multi-accueil en cisterne.

  • Speaker #2

    Ce n'était pas du tout la même histoire.

  • Speaker #0

    Ok. Puisque vous avez commencé à aborder justement ce démarrage de projet finalement, est-ce que vous voulez bien raconter comment est-ce que ça s'est... montée petit à petit ? Si j'entends bien, la Ville de Rennes était quand même derrière vous, puisqu'elle vous a mis en relation et qu'elle avait l'air d'être plutôt soutenante. Mais est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu les différentes étapes, éventuellement les difficultés que vous avez pu rencontrer dans le montage de ce projet ?

  • Speaker #1

    Comme on disait tout à l'heure, en 2017, c'est la direction petite enfance de la Ville de Rennes qui nous a mis en relation toutes les deux. On a été de suite soutenus par l'élue Petite Enfance, Katia Kruger, à l'époque. On a eu cette chance que cette personne vieille d'Allemagne, donc les Kindle Garden, les crèches en plein air, ça lui parlait déjà, ça lui faisait vraiment écho de façon très positive. Donc forcément, elle a soutenu le projet en disant, il faut les soutenir, c'est bénéfique pour les enfants, pour les pros, pour tout le monde. Et puis, on a la chance aussi à Rennes d'avoir un tissu associatif très, très développé. Donc, le fait qu'on soit une structure associative, on a forcément été soutenus par la ville, donc et associatif et avec un projet innovant qui leur permettait de diversifier l'offre proposée aux familles sur le territoire. Et donc, étant déjà soutenus par la ville... Nos autres partenaires institutionnels, l'APMI et la CAF, on avait déjà cet appui de la ville. L'APMI, on a dû lever quelques freins parce que proposer un projet de plein air en Bretagne où apparemment, il y a certains qui disent qu'il pleut tout le temps, mais ce n'est pas vrai. Mais en tout cas, c'était le discours de l'APMI en disant non, non, vous ne pourrez pas passer vos journées entières dehors. Comment allez-vous faire quand il pleut, quand il fait froid ? On a mis en place tout un protocole des températures.

  • Speaker #2

    Il nous avait imposé le semi-planaire au début. D'ailleurs, le projet auprès de la PMI s'appelle toujours semi-planaire, même si on fait du planaire avec les grands.

  • Speaker #1

    Parce qu'on a ce bâtiment qui permet d'accueillir tout le monde à l'intérieur. Mais en tout cas, on a toujours eu ce soutien, même s'il a fallu. Et puis après, pour moi, c'est aussi ce qui fait la valeur et la qualité d'un projet. C'est qu'il faut apporter les arguments. Il faut... expliquer que ça se passe dans certains pays et pas les pays chauds. Ça se passe dans les pays nordiques, au Canada, où il fait plutôt froid. Alors effectivement, c'est plutôt un froid sec. Mais comment est-ce qu'on adaptait ce projet à notre région, à notre territoire ? Mais c'est un projet qui s'est co-construit avec nos partenaires. Et voilà, depuis le début, c'est une belle aventure. Et ils ont été vraiment à l'écoute de nos arguments. On a levé des freins en proposant à bâtiments le fait d'avoir un préau. Ça permettait de faire les siestes dehors, même s'il pleut, effectivement. Mais voilà, on a tout ce cheminement avec nos paraitres tonnerres institutionnelles. C'est fait de façon vraiment qualitative.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est tellement important d'avoir du soutien des acteurs locaux. On sent bien, il y a des territoires sur lesquels les projets sont ralentis parce que c'est difficile de se faire comprendre, de se faire entendre. Donc c'est chouette aussi d'entendre ça.

  • Speaker #1

    C'était toute la problématique en fait. Quand la PMI nous a dit ok, on y va elle savait pertinemment qu'elle allait être sollicitée par d'autres PMI de France. Puisque nous, dans notre recherche et lors de notre formation de l'économie sociale et solidaire, quand on a essayé de voir, ce qui pouvait exister sur le terrain, sur le territoire français. On avait identifié, comme disait Benjamin tout à l'heure, les hautes garderies de plein air de la Croix-Saint-Simon à Paris. On était rentrés en relation avec ce projet, alors c'est en micro-crèche, mais avec une pédagogie très significative et de grande qualité avec Charline de Wildchild, mais qui, elle, était en projet micro-crèche, donc c'est encore différent avec les financements. Et pour avoir échangé avec Charline, c'est ce qu'elle me disait. On est sur les mêmes bases de valeurs de santé environnementale pour les enfants, mais c'était un autre projet, d'une autre envergure, parce qu'on est en PSU, parce qu'on a ce partenariat institutionnel. Mais voilà, il y avait une qualité de... C'est peut-être prétentieux de dire ça, une qualité de notre travail, mais qui a été reconnue. Et voilà, le partenariat a été significatif.

  • Speaker #0

    Alors, puisque tu en parles, est-ce qu'on peut éclaircir ce que ça signifie du multi-accueil ? La différence avec de la micro-crèche.

  • Speaker #2

    Alors nous, on est un multi-accueil. Donc multi-accueil, ça veut dire qu'on fait de l'accueil régulier. Par exemple, des enfants qui veulent venir... tous les jours de la semaine de 8h à 18h30 et de l'accueil occasionnel des parents qui sont entre deux jobs ou en congé maths, congé parental et qui ont besoin d'un ou de un à deux jours par semaine voire plus en fonction de leur semaine et de ce qu'on est capable de leur offrir. Donc ça c'est de l'accueil occasionnel, ils n'ont pas de contrat. Et puis un troisième accueil c'est l'accueil d'urgence. Donc être un multi accueil c'est faire ces trois types d'accueil, c'est souvent être en partenariat avec la ville et avoir une convention spécifique qui fait qu'on a un prix qu'on appelle PSU, prestation de service unique, qui répond à un tableau de revenus, ce qui fait que les parents payent en fonction de leurs revenus. Et ça c'est toutes les crèches municipales et associatives qui fonctionnent avec la ville, qui ont ces tarifs et ils sont bloqués. Ça assure qu'il y ait une mixité sociale et que les enfants qui sont dans une certaine précarité, parce qu'ils vivent dans des familles en précarité, puissent avoir aussi une place en crèche. Le système micro-crèche, c'est un autre système, ça fonctionne avec la page. C'est plutôt des enfants de familles de cadre qui peuvent se permettre de payer ces sommes. Déjà, c'est des grosses sommes. Et puis, la page étant différée à un mois, tu la reçois directement sur ton compte. Donc en fait, ce que payent les parents, c'est ce que ça coûte en vrai. Les crèches micro-crèches n'ont pas de subvention de la part de la CAF. Ni des villes d'ailleurs. En tout cas, à Rennes, il n'y a pas de soutien pour les crèches privées en micro-crèche. Nous, on a fait ce choix-là en tout cas. Déjà parce que la ville est venue nous chercher, et puis aussi on avait très envie de faire fonctionner notre projet dans la mixité. Parce que pour nous la nature elle était pour tout le monde, elle n'était pas que pour ceux qui sont incapacités de payer. C'est une valeur qui est très forte à la crèche, c'est d'offrir aussi bien aux professionnels, aux enfants qu'aux parents, la possibilité de rentrer dans l'association.

  • Speaker #1

    Après, dans le fonctionnement pour la Clé des Champs à Rennes, quand on parle d'accueil régulier, occasionnel ou d'urgence, l'accueil régulier, nous, les places sont attribuées par la ville de Rennes. C'est-à-dire que la Clé des Champs participe, comme les crèches associatives et municipales de Rennes, à des commissions organisées par l'Étoile, qui est le centre Info Parentalité Petite Enfance, et l'élu Petite Enfance qui y participe. Et en fait, c'est préparé en amont. Du coup, c'est la partie de Benjamin, parce qu'on a des missions bien différentes dans cette co-direction. Mais on n'est pas décisionnaire de cette attribution des places en accueil régulier. Parce que dans notre fonctionnement PSU, on a un pourcentage de la CAF, un pourcentage de la ville, et donc une participation financière des familles. Mais sur l'accueil occasionnel et d'urgence, on traite directement les inscriptions avec les familles.

  • Speaker #2

    Sur l'accueil occasionnel. Et l'urgence. Oui, l'urgence, on peut aussi bosser avec les trois. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend des dossiers.

  • Speaker #2

    Ça dépend des dossiers. Mais en tout cas, l'accueil régulier, qui est 90% des enfants qu'on accueille, 95 même, on fonctionne avec l'Étoile. On est consultés quand même, parfois. Non, on est consultés. Non, je fais une blague. On a eu une commission hier et du coup... C'est tout frais,

  • Speaker #0

    on en a régulièrement. Ça marche. Merci beaucoup d'avoir éclairci ce point. Benjamin, tu parlais de l'accès à la nature pour tous et pour toutes. Du coup, je rebondis là-dessus. Pour porter ce projet, vous avez créé la clé des champs. C'était quoi les valeurs ? Quelles sont les valeurs de la clé des champs ? Qu'est-ce que vous avez posé au départ et qui porte aujourd'hui tout ? toutes les décisions que vous prenez dans ce projet ?

  • Speaker #1

    On a trois grandes valeurs à la clé des champs. La première, bien évidemment, c'est le contact avec la nature pour les enfants et les professionnels au quotidien, toute l'année, quelle que soit la saison, mais en fonction d'un protocole des températures. La deuxième valeur, c'est que toutes nos décisions soient prises en fonction de l'économie sociale et solidaire et le développement durable. Mais que ce soit des décisions bâtimentaires, l'hygiène, le soin, les activités, le matériel, le management, tout ça, c'est en référence avec l'ESS. Et notre troisième grande valeur, c'est la gestion associative. Alors, au tout début du projet, on était gestion associative. parentales, mais qui évoluent parce qu'on a cette chance d'avoir dans notre conseil d'administration et dans nos bénévoles des personnes qui restent et qui n'ont plus d'enfants à la crèche. Effectivement, ils sont parents, mais plus parents de la crèche. Donc là, on va faire une modification de statut en 2025, c'est qu'on est à gestion associative, mais plus que parentale. C'est une vraie force de projet en fait, parce que en fait, Plus les parents vont s'investir dans la vie de l'association, plus le projet va être porté par eux et va faire sens. Si ça fait sens pour eux, que ça fait sens pour nous, que ça fait sens pour les pros, qui est-ce qui en profite au milieu ? C'est les enfants. Donc, c'est un cercle vertueux qui fait qu'un projet qui est porté par tout le monde... Alors, au début, il était porté par Benjamin et moi depuis 2017. Et plus ça va, les pros qui ont été recrutés, les parents et les personnes bénévoles, tout le monde fait vivre le projet. Ça, c'est plus... que Benjamin et moi. Et on porte tous ces mêmes valeurs.

  • Speaker #2

    Je vais juste rebondir sur cette triangulaire qui se situe autour du plein air, qui est vraiment enfants, parents, bénévoles et pros. Pour les pros, en fait, on travaille depuis le premier jour et on continue d'améliorer. C'est vraiment le bien-être au travail. Pour aller vers l'argument d'Anne-Laure, c'est vrai que... On est attirant parce qu'on a voulu ça aussi, ce bien-être au travail. Les professionnels savent qu'à la clé des champs, il y a un sens dans notre travail de terrain. Il y a des valeurs associatives fortes dans lesquelles elles sont investies et on les attend aussi. Elles ont chacune leur place en fonction de l'appétence et des compétences qu'elles peuvent avoir à côté de leur métier. Elles peuvent faire du bricolage, du jardinage, s'investir dans le bureau, dans la culture, il y a plein de choses. Elles ont plus de congés, on fait attention à leur qualité au travail, elles sont consultées régulièrement. C'est en constante amélioration et c'est vrai que dans les crèches aujourd'hui, on entend beaucoup que les conditions de travail des pros sont dures. Ici, elles sont agréables. Et elles en parlent de manière positive. Donc ça, c'est vraiment ce qui fait qu'à la base, tout ça, c'est le plein air qui nous l'a offert, en fait. Toutes ces valeurs ESS, c'est grâce au plein air.

  • Speaker #1

    Et puis, grâce au plein air et à cette troisième valeur de la gestion associative. Parce que quand on parle de bien-être au travail, nous, on a fait le choix qu'elle travaille, au lieu de travailler en 7 heures par jour, elle travaille en 6 heures 75. C'est-à-dire qu'elle cotise 15 minutes de temps quotidien. pour les réunions d'équipe qui sont obligatoires, les réunions d'analyse de pratique, on ne sait pas du temps de travail supplémentaire, toutes ces réunions, mais c'est aussi pour faire vivre le projet. Quand on les a recrutées sur leurs compétences et leurs qualités de métier de la petite enfance, on leur a dit, nous c'est un projet associatif, comment est-ce que tu voudrais le faire vivre ? Alors certaines disaient, moi personnellement, je fais beaucoup de spectacles parce qu'elles ont des jeunes enfants. Je fais beaucoup de spectacles sur Rennes et puis je connais bien le tissu associatif Rennes dans les partenaires culturels. Elle a la mission culture dans l'association. Une autre, moi j'adore bricoler, elle a la mission bricolage. Moi, par exemple, je suis dans la mission appel à projet. Je vais chercher des fonds pour financer des projets spécifiques. Benjamin, de par sa petite enfance, est dans la mission jardin, potager. En fait, on n'a pas qu'une... Au-delà de notre compétence de professionnel de la petite enfance, on a aussi d'autres compétences qu'on a amenées pour faire vivre l'association. Et chaque professionnel est en binôme avec des parents bénévoles. En fait, quand un parent obtient une place à la clé des champs, il sait qu'il s'engage et sur un projet plein air et sur un projet associatif. Donc, il faut, en fonction de ses compétences, ses appétences et le temps qu'ils ont de disponible pour faire vivre l'asso, qu'ils s'investissent dans cette vie associative en binôme avec des professionnels. Et c'est comme ça qu'au quotidien, on fait vivre l'association.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour avoir une idée, vous êtes combien dans l'équipe actuellement ? On est 15 professionnels plus 3 contrats d'apprentissage à EPE pour 2024-2025 sur les deux structures.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On est 18. On est 18 au total. Ouais,

  • Speaker #1

    ça fait une belle équipe.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est une belle équipe. Et on est 15 professionnels, pas du tout. On est 15 bénévoles dans le conseil d'administration, dont Benjamin et moi. Donc, il y a 13 parents bénévoles dans le conseil d'administration qui assument aussi toutes les directions et les décisions prises. pour des décisions stratégiques pour l'avenir de l'association. Et dans ces 13, je ne les ai pas en tête, mais je pense qu'il y a la moitié de parents qui n'ont plus d'enfants à la crèche, mais pour qui le projet fait sens pour eux et qui ont envie de continuer à le faire. Notre nouvelle présidente, depuis mars, ses enfants sont partis à l'école en septembre et elle garde la présidence. Donc, c'est génial, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça montre bien l'engagement. L'histoire, c'est chouette d'entendre ça. On reparlera un petit peu de...

  • Speaker #0

    Ça fait sept ans. Oui,

  • Speaker #1

    mais oui, oui. On reparlera un petit peu justement de ce petit... Tout ce monde qui avance ensemble et du travail des familles et des professionnels peut-être dans le fonctionnement un peu tout à l'heure des lieux. En quelle année vous avez ouvert le premier lieu ?

  • Speaker #2

    2022, janvier 2022, on a eu le Covid une semaine après l'ouverture.

  • Speaker #1

    Super,

  • Speaker #0

    bonne période. Allez,

  • Speaker #2

    c'est la venue ! Oui, puis on s'est battu janvier 2022, le projet n'était pas, le bâtiment n'était pas fini, dans un quartier qui n'était pas fini. Donc la première année, on a vécu un peu dans la poussière pour un projet plein air et sans jardin. Ah oui,

  • Speaker #0

    je me souviens,

  • Speaker #2

    le jardin n'était pas du tout fait, c'était de la boue, de la gadoue. Mais on a réussi à en profiter.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est dit que même si ce n'était pas aménagé, même si c'était de la boue, on allait ouvrir les barrières. Et ça a été génial, en fait. On était très contents quand ça a été aménagé au printemps. Mais de mars à mai, on a quand même pu profiter. C'était de la terre, mais c'était génial.

  • Speaker #1

    Et alors, du coup... Merci. À quoi ressemble ce lieu ? Vous parlez donc d'un bâtiment. On peut peut-être parler des deux lieux à la suite.

  • Speaker #0

    Donc le deuxième a ouvert en janvier cette année. Ok,

  • Speaker #1

    il est tout frais. Et alors du coup, à quoi, pour qu'on ait une idée de ce à quoi ça ressemble, parce que vous parlez de plein air, mais il y a un bâtiment. Est-ce que vous pouvez décrire un petit peu finalement les installations qu'il peut y avoir, le jardin ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais te décrire clair le bâtiment de Beau, de la Clé des Champs en Beau. C'est un bâtiment en aile, l'intérieur fait 270 mètres carrés et l'extérieur fait 300 mètres carrés avec 50 mètres carrés de prix haut. Donc on a un jardin de 250 mètres carrés à peu près qui est tout en long et il va avec l'évolution de l'enfance, c'est-à-dire qu'au début on a mis très peu de choses devant pour que le bébé puisse, en rampant, en faisant du quatre pattes, puisse avoir accès à une partie où il puisse décider de ce qu'il a envie de faire. Il y a juste des aromatiques qui sont sur leur gauche pour la sensorialité. Et puis, plus tu montes dans le jardin, plus ça va avec l'âge de l'enfant et ses capacités. Donc, il y a tout un jeu d'imitation avec une petite maison, une cuisine extérieure. Un chemin en sable compacté pour le vélo qui est autour de cette petite maison et qui remonte tout en haut du jardin. Et puis, à trois quarts du jardin, on a une butte qui nous sert de toboggan, de lieu pour faire des petites réunions entre enfants. Et puis, tout en haut, on a trois gros troncs avec des arbres autour, évidemment. compost et un grand potager fait de cinq bacs qui est fermé où on va très régulièrement avec les enfants pour faire des plantations, arroser, enlever les mauvaises herbes. On a deux autres potagers hauts avec les framboisiers, des plantes tomates laitées et dans tout ce jardin on a des toilettes sèches. et un local rangement où on met tout le matériel extérieur. C'est plutôt grand.

  • Speaker #0

    C'est jamais assez grand. On va en mettre carré.

  • Speaker #2

    On est en train de tester. On ne peut plus mettre les trucs. Voilà, donc ça, ça nous permet de vivre au dehors toute l'année parce qu'on a le préau qui peut nous accueillir en cas de pluie, pour les siestes des bébés et des grands, pour les repas également. Et puis tout ce jardin dans lequel on fait nos activités du matin jusqu'au soir, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, dans le noir ou en plein jour au soleil. Ça c'est la partie, et la partie intérieure est énorme et n'est dédiée qu'aux bébés. en fait sur les trois quarts de l'année puisqu'il y a quand même un quart où les enfants sont les petits bébés de moins de 16 mois vivent avec les grands à l'extérieur printemps, printemps d'avril à mi-octobre fin octobre en fonction dans cette crèche là en tout cas c'est vrai qu'à partir de novembre on ne fait plus trop l'accueil des bébés dehors et donc les bébés profitent de 270 mètres carrés sauf quand les grands débarquent Ça, selon nos trois protocoles, qui sont humidité, température, grand vent,

  • Speaker #0

    pollution.

  • Speaker #2

    Et là, à ce moment-là, il faut se partager la crèche. Et là, ça devient normal, en fait, finalement. 270 mètres carrés pour 24 enfants, c'est ce que feront les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai que quand on a monté le projet, et puis au fur et à mesure de l'avancée du projet, quand on avait des nouveaux plans des architectes, parce que cette première crèche, on est avec un promoteur privé. La deuxième crèche, on est le locataire de la ville de Rennes. Au début, Benjamin et moi, on s'était imaginé, parce qu'on avait ce regard des hautes garderies du Jardin du Luxembourg et du Champ de Mars, où c'est que, je crois qu'il y a deux préfats pour accueillir les enfants lors des repas ou des activités quand c'est l'hiver. Et en fait, on s'était un peu projeté là-dedans et la PMI nous a dit, non, non, il faut pouvoir, si vos protocoles ne permettent pas d'être en extérieur, d'avoir ces locaux à l'intérieur. les échanges quand on est dans la faisabilité d'un projet sont hyper riches parce que les infirmières PMI référentes nos référentes à juste titre nous ont dit mais voilà si vous ne pouvez pas être dehors et que vous êtes obligé de faire l'accueil à l'intérieur où il y a canicule il y a pollution vous devez rentrer mais elles ont eu raison de nous dire de faire un bâtiment en dur parce que du coup on peut accueillir les enfants et tous les enfants... si notre protocole ne nous permet pas d'être dehors. Donc ça, c'est sûr que c'est primordial et c'est pour ça qu'elles appelaient ça, qu'elles le nommaient semi-plein air au début. Après, c'est vrai que quand on imagine une crèche plein air et quand on montait le projet lors de notre formation ESS, moi, Charline de Wildchild me faisait rêver avec ces montagnes en fond. Enfin, c'est juste magnifique. Nous, on est en milieu urbain, mais en milieu urbain...

  • Speaker #2

    On a coulé vers le bas. Oui, on a coulé vers le bas.

  • Speaker #0

    Où je veux en venir, c'est que les enfants en ville ont besoin de nature. Encore plus, oui. Donc, en fait, dans la construction avec les architectes, c'était de se dire, nous, notre pièce principale, c'est le jardin, donc il faut qu'on ait le moindre centimètre carré de jardin. Cette première crèche à Beau, c'est montée dans un nouveau quartier, très urbain, qui a accueilli, je ne voudrais pas dire de bêtises, mais je crois 5200 habitants en moins de cinq ans. Donc, c'était un quartier en pleine évolution. L'autre crèche s'est installée dans un quartier. Alors, avant qu'on trouve ces deux lieux, on s'est promenés un peu partout dans Rennes avec la mairie. Et l'autre lieu, la Bélangerie, la crèche, elle s'inscrit dans un… Nous, quand on a découvert le lieu, on était ravis. C'était trop beau. C'était un terrain vague avec des arbres centenaires. Et c'est pareil, à juste titre, les voisins ont dit non mais attendez, ce terrain vague, on l'a depuis je ne sais pas combien de dizaines d'années, on ne va pas venir le détruire. Mais nous, ce n'était pas d'implanter une crèche plein air dans un tel lieu, ce n'était pas de détruire ce qui existait. Au contraire, c'était de pouvoir s'implanter dans ce lieu sans détruire tout ce qui existait depuis des années. Et donc, on a travaillé, il y a vraiment eu tout un travail de fond avec la direction des jardins de la ville et de la biodiversité à Rennes. pour valoriser les arbres. Donc, je crois qu'il y en a eu deux autres arbres abattus, mais parce que c'était déjà dans les prévisions de la direction des jardins de la ville, parce qu'ils étaient malades ou autre. Donc, on n'a pas détruit l'environnement. On s'est glissé dans ce beau terrain vague. Et avec un bâtiment tout en bois qui respecte le lieu, qui se noie dans la nature, mais toujours en milieu urbain.

  • Speaker #2

    Il est aussi grand, le bâtiment, Anne-Laure ?

  • Speaker #0

    Ah non, il n'est pas aussi grand, Benjamin. Non, non. Alors, ici, on accueille 24 enfants, donc avec ses 270 mètres carrés intérieurs. Là-bas, on accueille 16 enfants au quotidien. Donc, on a 160 mètres carrés intérieurs. Et on a la chance d'avoir un jardin de 400 mètres carrés, plus un préau de 50 mètres carrés. Et après, sur l'aménagement du jardin, on est pareil avec un petit jardin potager, une surface plane au début. Et puis, plus on évolue, on a ces troncs d'arbres posés au sol, on a une butte, on a des petites maisons. Et après, c'est vrai que nous, on se projette en se disant au moins les bébés, ils ont cette surface plane au début, mais on a des bébés qui, en 30 secondes, sont partis au fond du jardin ou au toboggan. Voilà, ce qu'on n'avait pas forcément projeté.

  • Speaker #2

    Mais ils sont capables,

  • Speaker #0

    en fait. Mais bien sûr qu'ils sont capables. Après, c'est comment on réfléchit à un environnement qui permet le jeu risqué dans un environnement sécurisé. Et plus on va permettre ça, en tout cas, ça fait partie des bienfaits du plein air, et puis la posture des professionnels dans cet univers est hyper importante. Mais en tout cas, on permet le jeu risqué. Et ça, dans le développement du jeune enfant, c'est génial. J'arrête pas de dire c'est génial. Mais oui, c'est génial.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans le projet pédagogique, il y a quelque chose, il y a une petite touche, la clé des champs, dont on n'a pas encore parlé, c'est que la posture du pro, nous, c'est pas un pro lambda, c'est un éducateur nature. Il a cette posture de proposer et d'accompagner l'enfant en fonction de ses besoins quand il est dans le jardin. C'est-à-dire qu'on peut tous arrêter séance tenante parce que le jardinier va utiliser son broyeur juste en face de la crèche et du coup c'est un spectacle de dingue. Donc ok, on était en train de faire un puzzle à l'extérieur, mais là, il y a 90% des enfants qui veulent aller voir le tracteur. Donc hop, l'éducateur se déplace avec eux. Et c'est un peu comme ça pour tout, admirer un oiseau. Un verre de terre, une coccinelle, peu importe ce qu'on faisait, on valide que la plupart des enfants ont envie d'aller observer, qu'on en parle, on sort les loupes. Tout de suite, ça devient une aventure. Cette posture, elle est vraiment propre aux professionnels de la clé des champs. On a fait des fiches de poste spécifiques qu'on appelle éducateurs nature.

  • Speaker #1

    J'allais vous demander si l'équipe... été recrutée sur des compétences de petite enfance et puis les personnes, bien sûr, je me doute, mais justement, tout cet aspect éducation par la nature, finalement, c'est au sein de la clé des champs que vous apportez tout ça. Ce n'était pas forcément des personnes qui étaient formées à la pédagogie par la nature.

  • Speaker #0

    Non, pas formé, mais par contre qui avait cette appétence. Donc ça aussi, c'est un frein qui est levé dans un tel projet qui voit le jour avec les professionnels recrutés. On n'a pas décidé, Benjamin et moi, au bout de dix ans d'existence d'une structure, de dire tiens, on va faire du plein air. Le projet s'est construit comme ça et le recrutement s'est fait là-dessus. Parce que c'est vrai que de changer des habitudes de pro, je ne dis pas que ça ne se fait pas, mais c'est un peu plus compliqué. Mais quand on recrute des professionnels, parce que, et dans notre annonce, on le spécifie, on recherche tel profil AP, EJE, AEP, mais avec cette appétence pour le plein air. Et nous, quand on fait passer nos... quand on fait les recrutements, c'est une question primordiale. Leur compétence petite enfance, on la juge sur le CV et sur la personne, comme tu disais, mais on veut qu'elle nous montre leur envie. On veut qu'elles nous montrent leurs idées qu'elles ont déjà. Enfin, voilà, on veut cette motivation pour le plein air, on la veut lors de l'entretien d'embauche.

  • Speaker #2

    Et à l'époque, par rapport au recrutement, quand on les a faits en 2019, qu'est-ce que je raconte ? 2021. Il n'y avait pas trop de formation pour les pros de la petite enfance autour de la nature, de cette posture, justement, ou qu'est-ce qu'on peut offrir ou faire comme activité. Ma... Maintenant, ça devient assez plus puissant. Et c'est génial.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. C'est top. Oui,

  • Speaker #2

    ça commence à venir, tu vois. Et nous, on aimerait bien se positionner un jour aussi sur qu'est-ce qu'on peut offrir comme formation aux futurs professionnels qui veulent travailler. Pour qu'elles essaient de s'être plus values et qu'elles soient aussi attirantes par ce petit, peut-être un master, un petit truc. Je ne sais pas comment on fera, mais un jour,

  • Speaker #0

    on voudrait bien avancer là-dessus. Mais c'est vrai qu'elles n'ont pas de formation ni avant d'entrer à la clé des champs, ni après. Par contre, il y a toute une période d'immersion, en fait. Oui, de formation. Mais il y a toute une période avant de prendre le poste. Par exemple, si on prend la crèche qui a ouvert en janvier 2024 à la Bélangerie, la deuxième, les professionnels ont été recrutés en novembre 2023. Et elles ont eu 15 jours d'immersion parce que... Benjamin et moi, on reste convaincus que la meilleure façon d'apprendre, la meilleure façon d'imprégner, quand on a déjà cette appétence de travailler en plein air, c'est d'être dans le quotidien, de voir comment ça fonctionne, d'échanger avec les professionnels qui sont déjà là. Et en fait, pour nous, c'est vraiment une des meilleures formations, c'est l'immersion.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je suis tout à fait d'accord. Et surtout... Dans le plein air, vous l'avez dit, mais la posture de l'adulte, ça ne devrait pas être que dans le plein air, mais il se trouve qu'on en parle beaucoup quand on est à l'extérieur, où on interroge beaucoup notre posture. Et c'est vrai que c'est en observant et en s'immergeant qu'on ressent vraiment cette dimension et cette posture. qui permet à l'enfant de pouvoir aller explorer et de faire tous ses apprentissages en extérieur. Du coup, vous êtes une crèche de plein air. Est-ce que, donc vous pouvez préciser un peu, donc les enfants sont du matin au soir dehors, excepté du coup quelques... vous avez des protocoles. Est-ce que vous pouvez préciser un petit peu tout ça ? Comment est-ce que... comment la crèche fonctionne sur ces temps en extérieur.

  • Speaker #0

    Pour résumer notre protocole, entre 5 degrés et 32 degrés, les enfants passent leur journée entière dehors. Pour les bébés, on adapte en fonction du ressenti, parce qu'il y a la température, il y a le taux de pollution, il y a les vents, mais il y a aussi le ressenti. Des fois, le thermomètre va nous indiquer 5 et il y a un petit vent glacial. C'est ce qui se passe actuellement le matin. Donc, on fait peut-être l'accueil à l'intérieur et on sort plus tard dans la matinée. Mais entre 5 et 32 degrés, les enfants sont accueillis dehors. Ils arrivent, parce que les parents se sont engagés dans un projet de plein air, donc ils arrivent, en fonction de la météo, équipés. C'est-à-dire qu'une journée comme aujourd'hui, on a enfin le ciel bleu qui est revenu après nos dix jours de brouillard. Ils arrivent équipés. Il y a la salopette, il y a la... polaire, il y a le bonnet s'il y a besoin. En tout cas, on n'a pas besoin, les pros n'ont pas besoin d'équiper l'enfant le matin. Il arrive déjà équipé pour commencer sa journée. Donc, la séparation, pardon, il y a le téléphone qui sonne, la séparation se fait en extérieur tout de suite. Et donc, en fait, on a remarqué, en tout cas, que la séparation se faisait plus vite parce que tout de suite, l'enfant, il est happé par... par le jardin, par un enfant qui a découvert un escargot dans le potager. Il y a tout de suite quelque chose qui l'attire. Donc c'est vrai que les séparations sont plus simples, pas pour tous les enfants, mais pour la majeure partie, elle est vraiment beaucoup plus fluide. Après, on a une petite collation. Alors l'accueil se fait jusqu'à 9h30 dans nos deux multi-accueils. On propose une petite collation le matin pour le groupe des marcheurs. qui a été validé par le médecin de PMI, tout simplement parce que l'enfant se dépense plus dehors. Par contre, la collation, c'est un fruit de saison ou un fruit sec. Il n'y a pas de céréales, de pain, de gâteaux, de produits laitiers. C'est uniquement fruit de saison et fruit sec. Et puis après, commence la journée. Et puis, on valorise énormément l'exploration et le jeu libre, soit une activité menée par l'adulte, proposée par l'adulte, après au libre choix de l'enfant. soit une sortie au parc en extérieur et puis après on revient. Le repas pour les bébés échelonné en fonction des besoins de l'enfant, comme les siestes pour les bébés. Et pour les grands, généralement le repas, mais comme dans une crèche classique. En fait, on fait la même chose que dans les crèches classiques, mais dehors. Et en proposant un environnement naturel et en proposant, si c'est le cas, mais ce n'est pas tous les jours le cas, des activités avec... que la plupart du temps des éléments naturels ou recyclés. Après, c'est donc le repas et la sieste sous le préau, et puis réveil échelonné. Donc l'été, dès qu'il se réveille, il s'habille, et puis il retourne dans le jardin, goûter, et puis sortie des enfants. Le rythme, il est, comme les autres crèches, basé sur le rythme naturel de l'enfant.

  • Speaker #1

    J'allais juste poser la question du ratio, du nombre d'enfants et le nombre d'adultes qu'il y a dans chaque multi-accueil.

  • Speaker #2

    C'est une super question, Claire, parce que ça a été prévu bien en amont sur les budgets prévisionnels. Tout le monde nous dit, mais comment vous avez fait ? Vous êtes beaucoup plus... plus que dans les autres crèches habituellement. On a tout calculé pour que ça tienne, même si on était à l'équilibre avec une rentabilité à 0,2, il n'y a pas de problème. Donc la clé de notre succès, c'est aussi qu'on est plus. Normalement, les ratios standards, c'est un adulte pour 8 enfants qui marchent, les marcheurs, et un adulte pour 5 bébés. Donc nous, nous avons 8 bébés et nous sommes... 4 professionnels auprès de ces 8 bébés.

  • Speaker #0

    Sur les temps forts ?

  • Speaker #2

    Sur les temps forts, de 11h à 15h30.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais même, en fait, très vite, on est rapidement à 2, alors qu'on n'a que 5. Voilà. On a un fort taux d'encadrement chez les bébés. Et chez les grands, pareil, on est à 4 pour 16 enfants, alors qu'on pourrait être aussi à 2. ou à 3 dans les temps forts, mais en fait, nous, dans les temps forts, on est à 4.

  • Speaker #0

    Plus, comme on disait tout à l'heure sur le nombre de professionnels dans l'équipe, dans chaque groupe, il y a une personne qui est en contrat d'apprentissage qui vient renforcer aussi l'équipe, qui est déjà titulaire d'un diplôme préalable au CAPA-UPE.

  • Speaker #2

    Ça, c'est dans la crèche de 24. La crèche de 16, elle est un peu différente, parce que du coup, on est parti du postulat qu'on était directement à 2. professionnels alors qu'il n'y a que 11 enfants donc c'est pareil c'est un bon taux d'encadrement et idem chez les bébés où il n'y a que cinq bébés et elles sont aussi à deux et toute la journée elles sont cinq il y a une personne qui est plus postée sur la cuisine lancer les machines et qui file un coup de main pour les repas que ce soit chez les bébés chez les grands et que la journée soit facile et fluide Et donc, dans les deux crèches, on a un taux d'encadrement qui est supérieur à celui demandé par les instances.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui nous permet au quotidien que ce soit une qualité de travail pour les professionnels, et dans la première crèche où elles sont 4 pour 16 grands et 4 pour 8 bébés, en fait, ça nous permettait aussi dans la stratégie, c'était de répondre à cette pénurie de professionnels dans la petite enfance. Il y a... En cas d'absence d'une professionnelle, il y a un protocole de remplacement. Donc, elles peuvent tout à fait fonctionner à 3 pour 16 et 3 pour 9 bébés.

  • Speaker #1

    Oui, et ça offre un confort pour les professionnels. J'imagine bien que ça n'a rien à voir avec les ratios qui sont initialement posés par les institutions.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Pour les professionnels... et pour les enfants, parce qu'il y a beaucoup plus de disponibilité pour les enfants. C'est sûr que pour les professionnels, c'est un cadre de travail.

  • Speaker #2

    On a même baissé le ratio, parce que je vais te dire que nous, on a décidé que 5 bébés pour une personne le matin,

  • Speaker #0

    c'était trop.

  • Speaker #2

    Donc, on a baissé à 4 bébés matin et soir quand elles sont toutes soignées.

  • Speaker #0

    On est d'accord que ceux qui écrivent les lois sont très rarement sur le terrain. pour 5 bébés, c'est pas possible en fait il paraît je ne suis pas sûre de l'info mais il paraît après nous les pros ne sont jamais seules,

  • Speaker #2

    elles sont toujours à deux il y en a une chez les grands et une chez les bébés donc elles peuvent compter l'une sur l'autre, mais même comme ça on ne les a pas laissées avec 5 bébés, on a bien vu et puis on va sur le terrain aussi donc on est confrontés à la réalité, on voit bien on n'est pas Shiva, il y en a deux qui mangent, deux qui veulent dormir...

  • Speaker #0

    Et puis le but, comme disait Benjamin, c'est binôme. En fait, l'équipe des bébés et l'équipe des marcheurs fonctionnent en parallèle. Elles ne sont jamais toutes seules. Quand il y en a une des bébés qui commence à 8 heures, il y a celle des marcheurs qui commence à 8 heures. En fait, ça marche par binôme dans les deux groupes. Donc elles ne sont jamais seules. On n'a pas le droit. On ne peut pas. Et puis, ce n'est vraiment pas un désir. On ne sait pas ce qui peut arriver, c'est toujours bien d'avoir l'appui d'une pro. quelques raisons que ce soit. Et c'est vrai, comme disait Benjamin, on va sur le terrain. Moi, dans mon poste de co-direction, on est vraiment dans une co-direction, donc on gère les deux établissements, toutes les deux, 15 jours, 15 jours dans chaque crèche. Et moi, tous les lundis, mardis, je suis sur le terrain et je fais partie de ce taux d'encadrement au même titre que l'équipe. Et parce que j'ai besoin, je veux dire, pour manager, et ça aussi, pour moi, ça fait partie des valeurs de l'ESS. Pour pouvoir bien manager, j'ai besoin de me rendre compte de ce qu'elles vivent sur le terrain. Quand elles nous font remonter des problématiques en disant, mais il y a ça qui ne va pas ou il y a ça qui marche très bien, je l'ai vécu ce moment. Donc, je peux dire, oui, on peut évoluer dans telle pratique. Oui, on peut changer telle pratique, on peut l'améliorer. Mais j'ai besoin, moi, de savoir ce qui se passe sur le terrain pour pouvoir prendre des décisions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est essentiel,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pour en revenir un petit peu à la place des familles, est-ce qu'il y a des temps forts qui sont organisés tout au long de l'année ? Est-ce qu'il y a des événements que vous créez avec les familles ? La vie un petit peu des multi-accueils et la place des familles ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des temps forts. Déjà, on a une commission événementielle parents professionnels. où on organise régulièrement des petits cafés le matin, des petits ateliers le soir, des bouteilles bagagées. On a des sorties qui sont à la ferme, au musée, où à chaque fois les parents nous accompagnent. On a une fête de fin d'année à Noël et en juin,

  • Speaker #0

    juillet.

  • Speaker #2

    Et après, c'est aussi à l'initiative des parents. Tu vois, l'année dernière, on avait un papa boulanger qui venait. Pour lui, il ne voulait pas rentrer forcément dans une commission, donc il nous faisait du pain et des brioches. Voilà, c'était le boulanger qui venait à la crèche. Et il faisait l'atelier avec les enfants. Donc, ça a créé une vraie connivence entre eux. Et puis, pour les autres parents, on pouvait leur dire, tiens, c'est bien venu. Il est venu aujourd'hui, ils ont mangé du pain et de la brioche maison. Ça les rassemblait aussi. Après, ils s'entendent très, très bien. Ils font plein de trucs tout le temps entre eux aussi, ceux de la session de la MDR.

  • Speaker #0

    Quand on parlait des missions associatives et ce qui fait vivre l'association, chaque mission associative est vraiment gérée de façon autonome par celle qui en est à la tête. Si on parle, par exemple, de la mission entretien. L'entretien, c'est venir nettoyer les jeux mensuellement. C'est à l'initiative de la professionnelle qui gère un planning de rotation des parents. Mais je vois l'année dernière, les parents se sont dit mais on ne peut pas tout faire quand on vient, ce serait bien qu'on vienne une journée Donc, il n'y a eu aucun pro. On était invité, mais on n'était pas dispo. Et de façon très autonome et surtout très conviviale, Ils ont organisé une journée, un dimanche, où ils sont venus avec leurs enfants à la crèche. Donc ils avaient les clés, ils ont fait l'entretien et ils se sont fait un pique-nique à la crèche avec toutes les familles, avec les enfants. C'est hyper convivial, c'est vraiment, on devient une grande famille. Et pour avoir beaucoup de témoignages de parents qui sont partis de la crèche parce que les enfants sont scolarisés, le lien il est vraiment là. ils ont tellement été valorisés dans leurs actions dans ce projet de la clé des champs tout le temps où leur enfant a été inscrit à la crèche, qu'en fait le lien s'est tissé naturellement et c'est un lien qui est entretenu. Nous, on est super fiers de pouvoir se dire que par la crèche, on crée ce lien-là entre les familles. Et c'est vraiment une gestion associative de façon très autonome. Des fois, nous, Benjamin et moi, on... On découvre un projet, alors on est toujours mis au courant, mais on découvre lors d'une réunion un projet qu'ils ont mené avec les familles. On a juste à applaudir parce que c'est magnifique et qu'on est super content que les enfants en profitent. Là, il y a une pro qui organise des sorties intergénérationnelles. Hier matin, ils sont allés avec la maman qui fait partie de son équipe dans la résidence senior. Ils ont fait de la peinture. Il y a une prochaine visite qui va être. ils font des gâteaux, mais en fait, on leur fait confiance. Et elles savent que les décisions, si elles ont des doutes, elles viennent nous solliciter, Benjamin et moi, en disant, voilà, j'aimerais faire ça, mais je préfère quand même avoir votre avis. Mais on va dire 80% du temps, elles le font de façon autonome, en relation avec les familles. Et nous, on a juste à être émerveillés par ce qu'elles mettent en place.

  • Speaker #1

    Il y a un papa dans l'autre crèche qui fait les animations musicales une fois par mois. Et ça, c'est avec la pro, en bonne coordination avec la pro qui s'occupe de la culture. Ça, ça marche super bien.

  • Speaker #0

    Et là, il nous a, il me semble, il nous a annoncé qu'il allait peut-être arrêter parce qu'il va aller proposer cet atelier un peu plus à l'école où son fils est scolarisé. Et il en est déçu. en fait et il était un peu triste de nous annoncer ça mais on lui dit ce que tu fais c'est génial mais c'est pas grave de lui même il était vraiment déçu de nous l'annoncer ils ont du mal à nous quitter le jour où on aura les petits enfants ça voudra dire qu'on a pris un coup de vieux mais on montrera quand même le sens de notre projet mais en fait c'est devenu tellement...

  • Speaker #2

    Malheureusement, rare en France parce qu'il y a vraiment un cloisonnement entre... D'un côté, il y a la famille, de l'autre, il y a la crèche et puis après, il y aura l'école. Et les parents l'expriment souvent, les familles l'expriment souvent. Et quand on est soi-même parent, on le vit, un certain isolement et puis un manque de moments où on partage justement, où il y a de la communauté. Et finalement, la clé des chances, c'est... probablement ce que les familles trouvent et c'est ce qui fait qu'elles s'investissent autant pour tous ces projets. C'est vraiment trop chouette.

  • Speaker #1

    Je rebondis, c'est vrai que quand on accueille les parents avant qu'ils rentrent dans la crèche, moi, je leur parle des missions associatives en leur disant vous pouvez réfléchir, on a toutes ces missions et puis si ça ne vous correspond pas, on peut créer une mission pour vous et surtout, il faut que je donne combien de... temps, un jour par semaine, deux heures par semaine. Tu fais comme tu veux. Le principal, c'est que tu participes et qu'on vive nos expériences ensemble. Que tu puisses partager avec les parents, te poser des questions avec les professionnels, que ça soit sur ta mission. Mais au passage, comme on est ensemble, tu peux en profiter pour poser toutes les questions que tu veux. C'est bien. Je trouve que le vivre ensemble, en effet, il peut manquer. dans certaines structures, et ici, on l'a vraiment.

  • Speaker #0

    Mais pour moi, on ne peut pas accueillir l'enfant sans accueillir sa famille. C'est complètement impossible à mes yeux. Mon expérience à la Ausha, dans le lieu d'accueil enfant, m'en a vraiment fait prendre conscience. J'avais cette expérience de professeur des écoles en maternelle. C'est vrai qu'à partir du CP, CE1, les parents ont moins de contacts entre eux. Ils déposent l'enfant devant l'école. ils n'ont plus besoin de l'accompagner dans la classe comme on le fait en maternelle. Donc la petite enfance et l'enfance jusqu'à la maternelle, pour moi, c'est vraiment là où on peut créer du lien entre les familles pour rompre l'isolement en fait, parce que sachant qu'en plus on prône la mixité sociale, on a quand même des familles vulnérables qui sont en vrai isolement, ils sont coupés de relations sociales. Et à travers des projets associatifs comme ça, et moi, je l'avais vu dans le lieu d'accueil enfants-parents, c'est là où on tisse du lien. Et si on ne le fait pas à la petite enfance, pour moi, c'est encore plus difficile après. Mais le but de projets associatifs comme ça, qui font sens pour tout le monde... ça fait sens à chaque niveau de famille peu importe mais si on peut les toucher un petit peu et qu'ils s'investissent ensemble et se vivre ensemble comme dit Benjamin à l'heure actuelle où on vit c'est hyper important si on soutient pas ces valeurs humaines dans des projets je suis convaincue que ça marche pas je suis bien d'accord hum

  • Speaker #2

    Benjamin et Anne-Laure, on arrive à la fin de notre échange. Alors, vous venez d'ouvrir un nouveau lieu, là, au début d'année, mais est-ce que vous avez d'autres projets ? Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à la Clé des Champs pour les prochains mois, les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Que ça vive aussi bien, qu'on continue de défendre nos trois grandes valeurs. Après... C'est peut-être ambitieux. Moi, j'ai 47 ans l'année prochaine. Je me suis dit, j'aime bien lancer des petits challenges et puis j'aime bien créer. Depuis des années, je me suis dit, avant mes 50 ans, une troisième crèche. Voilà, on verra. Mais en tout cas, d'ancrer encore plus nos deux projets existants, de valoriser les compétences des professionnels dans nos deux crèches existantes, de faire monter en compétences, de continuer d'avoir ce projet qui fasse sens pour... tous en le faisant évoluer de façon qualitative, déjà ça c'est un bel objectif.

  • Speaker #1

    Moi j'ai des objectifs aussi en cohérence avec Anne-Laure mais c'est vrai que je vais essayer de plus m'y axer sur 2025, c'est de lutter contre la pénurie des professionnels en avançant nos pions sur cette possible formation ou structurée, informée à voir comment on va le faire et puis deux c'est vrai qu'on remarque et ça fait plusieurs années qu'on en parle, mais on n'a pas eu le temps d'avancer, on remarque que les parents se posent beaucoup de questions et ne trouvent pas forcément des interlocuteurs compétents pour répondre au moment où ils se les posent. Ici, en tout cas à la crèche, ce serait de faire venir éventuellement sur les temps de fermeture de la crèche des animateurs, des gens compétents pour répondre à leurs questions. ou organiser des ateliers, des débats avec les professionnels qui pourraient apporter des réponses. Voilà, ça, c'est ce qu'on pourrait essayer de travailler l'année prochaine.

  • Speaker #2

    Eh bien, en tout cas, je tenais à souligner et à vous remercier pour votre présence. Quand on... Moi, je suis pédagogue par la nature, donc forcément, toutes les structures, je suis leurs actualités, mais... Vous avez évoqué Charline à plusieurs reprises. Dans le secteur de la petite enfance et des crèches en plein air et semi-plein air, Wildchild et La Clé des Champs sont souvent les deux noms qu'on entend beaucoup parce que vous faites bouger les lignes, vous avez montré qu'il était possible de faire de l'accueil pour les petits en plein air. Et c'est hyper précieux parce qu'ils en ont besoin et que ça a juste que... Jusqu'à récemment, encore il y a quelques années, on n'imaginait pas en France que ça pouvait être possible. Et malheureusement, il y a encore des territoires où il y a certaines PMI qui ont des résistances. Et vous êtes des beaux exemples qui permettent de dire, si, regardez, ça peut fonctionner. Donc, c'est vraiment très chouette et je vous souhaite de continuer sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Je me permets juste, Claire, de rebondir sur ce que tu dis et merci de le soulever. Merci. Voilà, on sait tout ce qui se passe dans les milieux de la petite enfance depuis quelques temps là, et ce qui est montré du doigt, et que des projets qui font sens comme ça, c'est aussi possible dans les micro-crèches et dans le domaine privé. Ce n'est pas qu'associer à des projets associatifs, c'est possible partout, c'est juste qu'il faut se donner les moyens de le faire, et que les PMI, j'en suis persuadée. vont prendre conscience de toute cette évolution et de la nécessité du contact de la nature pour les jeunes enfants et pour les professionnels.

  • Speaker #2

    C'est ce qu'on souhaite, oui. Mais ça bouge, donc c'est positif. Merci beaucoup, Benjamin et Anne-Laure. Et puis, à très bientôt. Merci,

  • Speaker #1

    Claire. Au revoir.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité. pour l'éducation en plein air, voire même, peut-être, une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff. Allez, ciao ciao, à bientôt.

Chapters

  • Introduction

    01:09

  • Présentations

    03:11

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:41

  • Parcours professionnel

    07:08

  • Les étapes du projet

    15:20

  • Le soutien des partenaires locaux

    18:05

  • C'est quoi un lieu multi-accueil ?

    20:07

  • Les valeurs portées par l'association

    24:30

  • Les équipes : salariées et bénévoles

    29:48

  • L'ouverture du premier lieu

    31:18

  • L'aménagement des crèches

    32:29

  • La posture des professionnelles

    41:13

  • Organisation des journées dehors et des protocles

    46:19

  • Encadrement et ratio

    49:58

  • Le rôle des familles

    55:31

  • Les projets à venir

    01:03:55

  • Conclusion

    01:07:46

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Description

Dans cet épisode, je vous propose de découvrir La Clef des Champs, une association qui a ouvert, en 2022 puis 2024, deux crèches en plein air, à Rennes. Dans ces lieux multi-accueil, des enfants de 3 mois à 3 ans passent leurs journées dehors, toute l'année.


Avec Benjamine et Anne-Laure, fondatrices et co-directrices de ces crèches, nous revenons sur l'histoire, les valeurs et le fonctionnement de ces structures :
✨ Comment ce projet est-il né et a-t-il été soutenu par les acteurs locaux ?
✨ Quelles sont les spécificités de l’accueil en extérieur pour les tout-petits ?
✨ Comment créer un cadre épanouissant pour les enfants, les familles, mais aussi pour les professionnelles de la petite enfance ?


La Clef des Champs nous pousse à repenser l’accueil des jeunes enfants, en mettant la nature, la solidarité, le bien-être et la collaboration au cœur du quotidien, des enfants, des familles et des professionnelles.


Ce projet montre qu’avec une vision forte et un soutien collectif, l’éducation en plein air peut trouver sa place, même en ville.


🎧 Une écoute à ne pas manquer pour les parents, les professionnelles de la petite enfance et toutes celles et ceux qui rêvent de crèches en plein air.


Pour retrouver toutes les infos concernant La clef des champs, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Belle écoute à toutes et à tous ! 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en Nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeur des écoles, éducateur, animatrice, ces conversations... ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout, à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose de plonger au cœur de la petite enfance en découvrant la Clé des Champs, un magnifique projet associatif implanté à Rennes qui a ouvert en 2022, puis en 2024, des crèches en plein air. Autrement dit... Des lieux qui accueillent des enfants de 3 mois à 3 ans, qui, toute l'année, passent leur journée dehors. Pour en parler, je reçois les fondatrices et co-directrices de ces multi-accueils, Benjamin et Anne-Laure, qui ont porté ensemble ces projets et qui ont montré qu'un modèle de crèche solidaire, soutenu par les acteurs locaux, situé au cœur de la ville, accueillant des jeunes enfants en extérieur, par tous les temps, dans un environnement vert et inspirant, le tout en étant entouré de professionnels investis, écoutés et épanouis dans leur travail, c'est possible. Je suis très heureuse d'avoir eu cet échange avec Benjamin et Anne-Laure parce que je suis leur projet depuis l'ouverture du premier multi-accueil et je le dis à la fin de notre conversation, pour moi, la clé des champs s'inscrit vraiment dans les projets. à la fois inspirant, mais surtout motivant. Parce que c'est l'exemple qui montre que des éléments qui, posés sur le papier, semblent encore difficiles à assembler aujourd'hui en France, eh bien peuvent finalement trouver le soutien nécessaire pour que ce type de projet se concrétise. Et franchement, ça fait du bien. Moi, ça me rend vraiment optimiste sur la place que prend l'éducation en plein air. de manière générale depuis plusieurs années et pour les prochaines à venir. Je vous laisse découvrir ce qu'est la clé des chants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Benjamin, bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue, je suis ravie de vous accueillir ici parce que le sujet de la petite enfance a été abordé sur le... podcast pour la dernière fois il y a déjà quelques mois, donc je suis contente qu'on en reparle aujourd'hui et avec vous. Alors toutes les deux, vous êtes fondatrice et co-directrice de Crèche en plein air, mais avant qu'on parle de votre structure, la clé des champs, j'ai une question rituelle que je pose à chacune de mes invités. La question est la suivante. Quels sont vos souvenirs d'enfance à l'une et à l'autre ? C'était quoi le lien que vous aviez avec elles ? Je vous laisse choisir celle qui se lance en premier.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai eu un petit signe d'allure qui me permet de répondre en premier. J'adore cette question, Claire, ça fait plaisir de pouvoir la partager. C'est vrai qu'on parle rarement de nos souvenirs d'enfance, et c'est vrai que dans notre métier... Ça fait appel à tout ça. Moi, j'ai un souvenir du potager de mon grand-père dans le sud, où on allait tous les étés, et où je passais vraiment beaucoup de temps avec lui. Lui, il soignait les plantes, les fleurs, et moi, je me jetais sur les framboises et les fraises. Et on rigolait bien tous les deux. J'étais haute comme trois pommes. Ce potager me paraissait énorme. Il n'y a pas très longtemps, j'ai revu des photos de ce potager qui n'était pas si grand, finalement. Et c'est un vrai lien toute petite à prendre plaisir, à être dans la nature avec quelqu'un qui était très important pour moi. et qui me fait penser aux enfants de la clé des champs par la liberté et le choix et l'autonomie qu'ils ont à vivre dehors.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Effectivement, ta question est hyper intéressante et pertinente et c'est souvent celle qu'on pose quand on essaime nos pratiques auprès des collectivités et des porteurs de projets. pour les ramener à la petite enfance, quand des fois ils sont trop dans leur bureau, ils sont très très loin du terrain, et c'est leur dire, mais vous ne vous souvenez pas vous de vos premiers contacts avec la nature ? C'est vrai que ça les replonge dans des souvenirs assez agréables. Donc c'est une façon de les sensibiliser avant d'essaimer nos pratiques. Pour ma part, moi c'est vraiment des souvenirs de partage avec mes cousins et cousines. J'avais la chance que mes grands-parents maternels avaient une... Une grande exploitation agricole, et pour moi, ça, c'est vraiment une chance. Et mon grand-père nous disait toujours, vous n'avez pas le droit d'amener de jeux de votre maison, il y en a suffisamment à la ferme. Et il n'y avait pas de jeux, en fait. Mais par contre, il y avait des boîtes de paille, il y avait ces brindilles, il y avait la rivière, enfin, il y avait tous les éléments de la nature. Et en fait, avec mes cousins et cousines, on a eu vraiment une super entente, et on l'a toujours d'ailleurs, ça a tissé du lien. qui ont fait qu'on a beaucoup collaboré, on a inventé des jeux ensemble, on a partagé ensemble. Et ça a créé vraiment une ambiance dans toutes nos rencontres et nos repas de famille autour de la nature, qui pour moi, c'est vraiment des souvenirs ancrés. Et quand tu poses cette question, c'est toujours ce souvenir-là qui me revient en tête.

  • Speaker #0

    On a un truc en commun toutes les trois, c'est que nos souvenirs d'enfance en nature, c'est principalement auprès des grands-parents. et des cousins et cousines parce que moi aussi, ce sont ces souvenirs-là qui me viennent en premier, les souvenirs de vacances au fin fond de l'Auvergne, chez mes grands-parents. Bon, merci beaucoup pour ce partage. Alors moi, j'aime bien savoir qui sont les personnes derrière les projets. Alors pour qu'on en découvre un petit peu plus sur vous, est-ce que vous voulez bien... chacune partager votre parcours professionnel avant de créer la clé des champs ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, j'ai été 11 ans professeure des écoles. J'ai enseigné de la toute petite section jusqu'au CM2 avec une réelle préférence pour la maternelle. Mais surtout les dernières années, j'ai enseigné de 2001 à 2012. Et avec, par rapport au référentiel des compétences et l'évaluation des compétences, en fait, je ne me retrouvais plus du tout dedans parce qu'en constante évaluation des compétences des enfants. Et à me poser la question, est-ce que je suis vraiment formée à accueillir ces deux, trois ans en toute petite section ? Est-ce que je réponds vraiment à leurs besoins fondamentaux ? Et la question, elle était non. Donc, je me suis vraiment remise en question dans ma pratique. Profiter d'un déménagement dans le sud de la France pour me dire, tiens, je me réoriente. Alors quitter l'éducation nationale, ce n'est pas forcément simple, mais j'ai réussi par le biais d'une monde associatif, en travaillant dans un lieu d'accueil enfants-parents, en accompagnant tout le volet pédagogique. Après, et parallèlement, j'ai créé une maison d'assistante maternelle avec un projet spécifique d'accueil d'urgence. Je suis revenue dans ma petite Bretagne natale parce que ça me manquait terriblement. Et avec toujours ce projet d'entreprendre, de créer, j'avais plutôt un projet avec les pédagogies actives. Je ne l'identifiais pas comme ça vraiment ce lien avec la nature, mais cette nécessité de sortir et de travailler avec des éléments de la nature. J'étais plutôt dans une pédagogie où je faisais rentrer la nature à l'intérieur. pour acquérir des compétences.

  • Speaker #2

    Et l'art aussi.

  • Speaker #1

    Et l'art aussi. Ça a toujours été... L'art et la nature, ça s'est toujours combiné dans ma pratique professionnelle. Et donc, quand je suis revenue sur Rennes, j'avais plutôt pour projet d'ouvrir une structure d'accueil petite enfance dans une école. Un peu pour allier mon passé de prof et mon présent d'éducatrice et pour assurer, en fait, une continuité éducative de la toute petite enfance au CM2. pour les parents et pour les équipes éducatives. Bon, ça n'a pas fonctionné pour des raisons purement financières. Et quand je suis allée voir la ville de Rennes en leur disant, ben voilà, moi j'ai un projet, je leur ai expliqué un peu toutes mes motivations, ils m'ont dit, ben nous on connaît une personne, Benjamin Nguelton, qui a un projet et qui, ça freine un petit peu, et on pense que vous pourriez avancer ensemble. Donc voilà comment on s'est rencontrés toutes les deux.

  • Speaker #2

    La ville a été notre Tinder professionnelle.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ça marche en fait Tinder.

  • Speaker #0

    Et toi Benjamin du coup ?

  • Speaker #2

    Moi je viens du milieu hospitalier, j'ai été infirmière des hôpitaux de Paris pendant 8 ans dans des services spécialisés en pédiatrie. et puis par soucis familiaux plus dans la gestion, l'organisation familiale c'était plus simple que je quitte l'hôpital pour avoir des horaires plus cadrés 8h, 18h, pas travailler le week-end et donc je me suis dirigée vers les crèches pour faire mon travail autrement et j'ai découvert la halte garderie du jardin du luxembourg qui est une halte garderie en plein air qui fait partie de la fondation des oeuvres de la proie saint-simon et du coup j'ai découvert le plein air le métier d'éducateur de jeunes enfants de d'auxiliaire de puerres en crèche de cap petite enfance voilà tout ce qu'on fait de bout en bout ma place d'infirmière de garderie et surtout j'ai découvert le plein air et je me suis éclatée c'était très belle période dans ma vie et puis on a dû partir au bout de six mois parce que mon mari a été noté en Bretagne.

  • Speaker #1

    Quelle chance !

  • Speaker #2

    Soit pour ta vie professionnelle quoi ! Donc j'ai trouvé ça génial en effet d'aller en Bretagne mais par contre le plein air, les crèches, ils connaissaient rien du tout. Quoi ? Non, c'est... enfin... j'en ai beaucoup parlé à la ville. Et j'ai continué de bosser en parallèle, de vouloir développer une crèche, une micro-crèche, une halte-garderie. Je suis passée un peu par toutes les phases. J'ai longtemps porté le projet. Et puis en 2014 ou 2015, je ne sais plus, ça ne marchait pas. J'avais un projet micro-crèche avec Decathlon comme partenaire. Donc, j'ai dit OK, je vais bosser. Je laisse tomber. Je mets ça entre parenthèses. Et puis en 2018, la ville 17. 17,

  • Speaker #1

    je ne sais plus,

  • Speaker #2

    elle est venue me voir elle m'a dit allez Benjamin ça y est tu vas pouvoir faire le projet que tu veux à la plaine de Beau et je lui ai dit ok mais moi je ne le fais pas toute seule et puis il me faut une aide en plus un coaching financier on me dit on te donne tout ce que tu veux, vas-y ok super et bon entre temps j'ai fait une VAE d'éducateur de jeunes enfants parce que ça m'aidait professionnellement Et puis, on a commencé à bosser ensemble avec Anne-Laure et on a eu vite besoin d'avoir un diplôme de l'entrepreneuriat de l'économie sociale et solidaire. Donc ça, on l'a fait aussi en plus. Ça nous a permis d'avoir un meilleur statut en tant que gestionnaire.

  • Speaker #1

    Ça a été simple. La formation, c'est entreprendre dans l'économie sociale et solidaire et développement durable. Et c'est vrai que ça nous a apporté, parce que porter un projet et puis le faire qu'il soit pérenne dans le temps, c'est porter une petite entreprise. Et c'est vrai qu'avec son passé plutôt dans le médical, Benjamin, moi dans la pédagogie, c'était déjà deux grosses valeurs pour porter ce projet. Mais le fait d'entreprendre, d'avoir toute cette vision d'ancrage sur le territoire, de tous les bilans financiers, le management, tout ça, C'est des choses qu'on n'allait pas forcément découvrir, mais en tout cas, on allait développer nos compétences. Et cette formation de six mois qui a été très, très intense, mais elle a été hyper riche et ça nous a vraiment ancré dans ce projet. On était déjà déterminés et certaines de la faisabilité de notre projet, mais ça a donné un nouveau souffle à ce projet. Et c'est vraiment la ville aussi et Bretagne Active sur le territoire qui nous ont... poussé à le faire.

  • Speaker #2

    Et qui nous ont financé quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais ça a été un vrai coup de pouce et ça nous a permis de vraiment développer nos compétences.

  • Speaker #2

    Et de partir du bon pied, oui. Juste pour finir sur mon parcours pro, du coup, moi j'ai bossé 8 ans à l'hôpital et une bonne dizaine d'années en EHIE, chez la garderie, en tant qu'infirmière éducatrice et responsable. J'ai eu plusieurs postes de direction, c'est pour ça que c'était plus facile de prendre la direction aussi en ouvrant la clé des champs.

  • Speaker #0

    Ok, c'était un projet, Benjamin, que tu portais depuis un moment déjà. Entre le moment où tu t'es lancée et le moment où vous vous êtes rencontrée, il s'est quand même écoulé quelques années.

  • Speaker #2

    Dix ans, je suis arrivée en 2012 à Rennes et on a ouvert la première cache en janvier 2022.

  • Speaker #1

    Mais en fait, on s'est rencontrés 4-5 ans après qu'elle ait eu ce projet de micro-crèche. C'était en projet micro-crèche et pas multi-accueil en cisterne.

  • Speaker #2

    Ce n'était pas du tout la même histoire.

  • Speaker #0

    Ok. Puisque vous avez commencé à aborder justement ce démarrage de projet finalement, est-ce que vous voulez bien raconter comment est-ce que ça s'est... montée petit à petit ? Si j'entends bien, la Ville de Rennes était quand même derrière vous, puisqu'elle vous a mis en relation et qu'elle avait l'air d'être plutôt soutenante. Mais est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu les différentes étapes, éventuellement les difficultés que vous avez pu rencontrer dans le montage de ce projet ?

  • Speaker #1

    Comme on disait tout à l'heure, en 2017, c'est la direction petite enfance de la Ville de Rennes qui nous a mis en relation toutes les deux. On a été de suite soutenus par l'élue Petite Enfance, Katia Kruger, à l'époque. On a eu cette chance que cette personne vieille d'Allemagne, donc les Kindle Garden, les crèches en plein air, ça lui parlait déjà, ça lui faisait vraiment écho de façon très positive. Donc forcément, elle a soutenu le projet en disant, il faut les soutenir, c'est bénéfique pour les enfants, pour les pros, pour tout le monde. Et puis, on a la chance aussi à Rennes d'avoir un tissu associatif très, très développé. Donc, le fait qu'on soit une structure associative, on a forcément été soutenus par la ville, donc et associatif et avec un projet innovant qui leur permettait de diversifier l'offre proposée aux familles sur le territoire. Et donc, étant déjà soutenus par la ville... Nos autres partenaires institutionnels, l'APMI et la CAF, on avait déjà cet appui de la ville. L'APMI, on a dû lever quelques freins parce que proposer un projet de plein air en Bretagne où apparemment, il y a certains qui disent qu'il pleut tout le temps, mais ce n'est pas vrai. Mais en tout cas, c'était le discours de l'APMI en disant non, non, vous ne pourrez pas passer vos journées entières dehors. Comment allez-vous faire quand il pleut, quand il fait froid ? On a mis en place tout un protocole des températures.

  • Speaker #2

    Il nous avait imposé le semi-planaire au début. D'ailleurs, le projet auprès de la PMI s'appelle toujours semi-planaire, même si on fait du planaire avec les grands.

  • Speaker #1

    Parce qu'on a ce bâtiment qui permet d'accueillir tout le monde à l'intérieur. Mais en tout cas, on a toujours eu ce soutien, même s'il a fallu. Et puis après, pour moi, c'est aussi ce qui fait la valeur et la qualité d'un projet. C'est qu'il faut apporter les arguments. Il faut... expliquer que ça se passe dans certains pays et pas les pays chauds. Ça se passe dans les pays nordiques, au Canada, où il fait plutôt froid. Alors effectivement, c'est plutôt un froid sec. Mais comment est-ce qu'on adaptait ce projet à notre région, à notre territoire ? Mais c'est un projet qui s'est co-construit avec nos partenaires. Et voilà, depuis le début, c'est une belle aventure. Et ils ont été vraiment à l'écoute de nos arguments. On a levé des freins en proposant à bâtiments le fait d'avoir un préau. Ça permettait de faire les siestes dehors, même s'il pleut, effectivement. Mais voilà, on a tout ce cheminement avec nos paraitres tonnerres institutionnelles. C'est fait de façon vraiment qualitative.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est tellement important d'avoir du soutien des acteurs locaux. On sent bien, il y a des territoires sur lesquels les projets sont ralentis parce que c'est difficile de se faire comprendre, de se faire entendre. Donc c'est chouette aussi d'entendre ça.

  • Speaker #1

    C'était toute la problématique en fait. Quand la PMI nous a dit ok, on y va elle savait pertinemment qu'elle allait être sollicitée par d'autres PMI de France. Puisque nous, dans notre recherche et lors de notre formation de l'économie sociale et solidaire, quand on a essayé de voir, ce qui pouvait exister sur le terrain, sur le territoire français. On avait identifié, comme disait Benjamin tout à l'heure, les hautes garderies de plein air de la Croix-Saint-Simon à Paris. On était rentrés en relation avec ce projet, alors c'est en micro-crèche, mais avec une pédagogie très significative et de grande qualité avec Charline de Wildchild, mais qui, elle, était en projet micro-crèche, donc c'est encore différent avec les financements. Et pour avoir échangé avec Charline, c'est ce qu'elle me disait. On est sur les mêmes bases de valeurs de santé environnementale pour les enfants, mais c'était un autre projet, d'une autre envergure, parce qu'on est en PSU, parce qu'on a ce partenariat institutionnel. Mais voilà, il y avait une qualité de... C'est peut-être prétentieux de dire ça, une qualité de notre travail, mais qui a été reconnue. Et voilà, le partenariat a été significatif.

  • Speaker #0

    Alors, puisque tu en parles, est-ce qu'on peut éclaircir ce que ça signifie du multi-accueil ? La différence avec de la micro-crèche.

  • Speaker #2

    Alors nous, on est un multi-accueil. Donc multi-accueil, ça veut dire qu'on fait de l'accueil régulier. Par exemple, des enfants qui veulent venir... tous les jours de la semaine de 8h à 18h30 et de l'accueil occasionnel des parents qui sont entre deux jobs ou en congé maths, congé parental et qui ont besoin d'un ou de un à deux jours par semaine voire plus en fonction de leur semaine et de ce qu'on est capable de leur offrir. Donc ça c'est de l'accueil occasionnel, ils n'ont pas de contrat. Et puis un troisième accueil c'est l'accueil d'urgence. Donc être un multi accueil c'est faire ces trois types d'accueil, c'est souvent être en partenariat avec la ville et avoir une convention spécifique qui fait qu'on a un prix qu'on appelle PSU, prestation de service unique, qui répond à un tableau de revenus, ce qui fait que les parents payent en fonction de leurs revenus. Et ça c'est toutes les crèches municipales et associatives qui fonctionnent avec la ville, qui ont ces tarifs et ils sont bloqués. Ça assure qu'il y ait une mixité sociale et que les enfants qui sont dans une certaine précarité, parce qu'ils vivent dans des familles en précarité, puissent avoir aussi une place en crèche. Le système micro-crèche, c'est un autre système, ça fonctionne avec la page. C'est plutôt des enfants de familles de cadre qui peuvent se permettre de payer ces sommes. Déjà, c'est des grosses sommes. Et puis, la page étant différée à un mois, tu la reçois directement sur ton compte. Donc en fait, ce que payent les parents, c'est ce que ça coûte en vrai. Les crèches micro-crèches n'ont pas de subvention de la part de la CAF. Ni des villes d'ailleurs. En tout cas, à Rennes, il n'y a pas de soutien pour les crèches privées en micro-crèche. Nous, on a fait ce choix-là en tout cas. Déjà parce que la ville est venue nous chercher, et puis aussi on avait très envie de faire fonctionner notre projet dans la mixité. Parce que pour nous la nature elle était pour tout le monde, elle n'était pas que pour ceux qui sont incapacités de payer. C'est une valeur qui est très forte à la crèche, c'est d'offrir aussi bien aux professionnels, aux enfants qu'aux parents, la possibilité de rentrer dans l'association.

  • Speaker #1

    Après, dans le fonctionnement pour la Clé des Champs à Rennes, quand on parle d'accueil régulier, occasionnel ou d'urgence, l'accueil régulier, nous, les places sont attribuées par la ville de Rennes. C'est-à-dire que la Clé des Champs participe, comme les crèches associatives et municipales de Rennes, à des commissions organisées par l'Étoile, qui est le centre Info Parentalité Petite Enfance, et l'élu Petite Enfance qui y participe. Et en fait, c'est préparé en amont. Du coup, c'est la partie de Benjamin, parce qu'on a des missions bien différentes dans cette co-direction. Mais on n'est pas décisionnaire de cette attribution des places en accueil régulier. Parce que dans notre fonctionnement PSU, on a un pourcentage de la CAF, un pourcentage de la ville, et donc une participation financière des familles. Mais sur l'accueil occasionnel et d'urgence, on traite directement les inscriptions avec les familles.

  • Speaker #2

    Sur l'accueil occasionnel. Et l'urgence. Oui, l'urgence, on peut aussi bosser avec les trois. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend des dossiers.

  • Speaker #2

    Ça dépend des dossiers. Mais en tout cas, l'accueil régulier, qui est 90% des enfants qu'on accueille, 95 même, on fonctionne avec l'Étoile. On est consultés quand même, parfois. Non, on est consultés. Non, je fais une blague. On a eu une commission hier et du coup... C'est tout frais,

  • Speaker #0

    on en a régulièrement. Ça marche. Merci beaucoup d'avoir éclairci ce point. Benjamin, tu parlais de l'accès à la nature pour tous et pour toutes. Du coup, je rebondis là-dessus. Pour porter ce projet, vous avez créé la clé des champs. C'était quoi les valeurs ? Quelles sont les valeurs de la clé des champs ? Qu'est-ce que vous avez posé au départ et qui porte aujourd'hui tout ? toutes les décisions que vous prenez dans ce projet ?

  • Speaker #1

    On a trois grandes valeurs à la clé des champs. La première, bien évidemment, c'est le contact avec la nature pour les enfants et les professionnels au quotidien, toute l'année, quelle que soit la saison, mais en fonction d'un protocole des températures. La deuxième valeur, c'est que toutes nos décisions soient prises en fonction de l'économie sociale et solidaire et le développement durable. Mais que ce soit des décisions bâtimentaires, l'hygiène, le soin, les activités, le matériel, le management, tout ça, c'est en référence avec l'ESS. Et notre troisième grande valeur, c'est la gestion associative. Alors, au tout début du projet, on était gestion associative. parentales, mais qui évoluent parce qu'on a cette chance d'avoir dans notre conseil d'administration et dans nos bénévoles des personnes qui restent et qui n'ont plus d'enfants à la crèche. Effectivement, ils sont parents, mais plus parents de la crèche. Donc là, on va faire une modification de statut en 2025, c'est qu'on est à gestion associative, mais plus que parentale. C'est une vraie force de projet en fait, parce que en fait, Plus les parents vont s'investir dans la vie de l'association, plus le projet va être porté par eux et va faire sens. Si ça fait sens pour eux, que ça fait sens pour nous, que ça fait sens pour les pros, qui est-ce qui en profite au milieu ? C'est les enfants. Donc, c'est un cercle vertueux qui fait qu'un projet qui est porté par tout le monde... Alors, au début, il était porté par Benjamin et moi depuis 2017. Et plus ça va, les pros qui ont été recrutés, les parents et les personnes bénévoles, tout le monde fait vivre le projet. Ça, c'est plus... que Benjamin et moi. Et on porte tous ces mêmes valeurs.

  • Speaker #2

    Je vais juste rebondir sur cette triangulaire qui se situe autour du plein air, qui est vraiment enfants, parents, bénévoles et pros. Pour les pros, en fait, on travaille depuis le premier jour et on continue d'améliorer. C'est vraiment le bien-être au travail. Pour aller vers l'argument d'Anne-Laure, c'est vrai que... On est attirant parce qu'on a voulu ça aussi, ce bien-être au travail. Les professionnels savent qu'à la clé des champs, il y a un sens dans notre travail de terrain. Il y a des valeurs associatives fortes dans lesquelles elles sont investies et on les attend aussi. Elles ont chacune leur place en fonction de l'appétence et des compétences qu'elles peuvent avoir à côté de leur métier. Elles peuvent faire du bricolage, du jardinage, s'investir dans le bureau, dans la culture, il y a plein de choses. Elles ont plus de congés, on fait attention à leur qualité au travail, elles sont consultées régulièrement. C'est en constante amélioration et c'est vrai que dans les crèches aujourd'hui, on entend beaucoup que les conditions de travail des pros sont dures. Ici, elles sont agréables. Et elles en parlent de manière positive. Donc ça, c'est vraiment ce qui fait qu'à la base, tout ça, c'est le plein air qui nous l'a offert, en fait. Toutes ces valeurs ESS, c'est grâce au plein air.

  • Speaker #1

    Et puis, grâce au plein air et à cette troisième valeur de la gestion associative. Parce que quand on parle de bien-être au travail, nous, on a fait le choix qu'elle travaille, au lieu de travailler en 7 heures par jour, elle travaille en 6 heures 75. C'est-à-dire qu'elle cotise 15 minutes de temps quotidien. pour les réunions d'équipe qui sont obligatoires, les réunions d'analyse de pratique, on ne sait pas du temps de travail supplémentaire, toutes ces réunions, mais c'est aussi pour faire vivre le projet. Quand on les a recrutées sur leurs compétences et leurs qualités de métier de la petite enfance, on leur a dit, nous c'est un projet associatif, comment est-ce que tu voudrais le faire vivre ? Alors certaines disaient, moi personnellement, je fais beaucoup de spectacles parce qu'elles ont des jeunes enfants. Je fais beaucoup de spectacles sur Rennes et puis je connais bien le tissu associatif Rennes dans les partenaires culturels. Elle a la mission culture dans l'association. Une autre, moi j'adore bricoler, elle a la mission bricolage. Moi, par exemple, je suis dans la mission appel à projet. Je vais chercher des fonds pour financer des projets spécifiques. Benjamin, de par sa petite enfance, est dans la mission jardin, potager. En fait, on n'a pas qu'une... Au-delà de notre compétence de professionnel de la petite enfance, on a aussi d'autres compétences qu'on a amenées pour faire vivre l'association. Et chaque professionnel est en binôme avec des parents bénévoles. En fait, quand un parent obtient une place à la clé des champs, il sait qu'il s'engage et sur un projet plein air et sur un projet associatif. Donc, il faut, en fonction de ses compétences, ses appétences et le temps qu'ils ont de disponible pour faire vivre l'asso, qu'ils s'investissent dans cette vie associative en binôme avec des professionnels. Et c'est comme ça qu'au quotidien, on fait vivre l'association.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour avoir une idée, vous êtes combien dans l'équipe actuellement ? On est 15 professionnels plus 3 contrats d'apprentissage à EPE pour 2024-2025 sur les deux structures.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On est 18. On est 18 au total. Ouais,

  • Speaker #1

    ça fait une belle équipe.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est une belle équipe. Et on est 15 professionnels, pas du tout. On est 15 bénévoles dans le conseil d'administration, dont Benjamin et moi. Donc, il y a 13 parents bénévoles dans le conseil d'administration qui assument aussi toutes les directions et les décisions prises. pour des décisions stratégiques pour l'avenir de l'association. Et dans ces 13, je ne les ai pas en tête, mais je pense qu'il y a la moitié de parents qui n'ont plus d'enfants à la crèche, mais pour qui le projet fait sens pour eux et qui ont envie de continuer à le faire. Notre nouvelle présidente, depuis mars, ses enfants sont partis à l'école en septembre et elle garde la présidence. Donc, c'est génial, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça montre bien l'engagement. L'histoire, c'est chouette d'entendre ça. On reparlera un petit peu de...

  • Speaker #0

    Ça fait sept ans. Oui,

  • Speaker #1

    mais oui, oui. On reparlera un petit peu justement de ce petit... Tout ce monde qui avance ensemble et du travail des familles et des professionnels peut-être dans le fonctionnement un peu tout à l'heure des lieux. En quelle année vous avez ouvert le premier lieu ?

  • Speaker #2

    2022, janvier 2022, on a eu le Covid une semaine après l'ouverture.

  • Speaker #1

    Super,

  • Speaker #0

    bonne période. Allez,

  • Speaker #2

    c'est la venue ! Oui, puis on s'est battu janvier 2022, le projet n'était pas, le bâtiment n'était pas fini, dans un quartier qui n'était pas fini. Donc la première année, on a vécu un peu dans la poussière pour un projet plein air et sans jardin. Ah oui,

  • Speaker #0

    je me souviens,

  • Speaker #2

    le jardin n'était pas du tout fait, c'était de la boue, de la gadoue. Mais on a réussi à en profiter.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est dit que même si ce n'était pas aménagé, même si c'était de la boue, on allait ouvrir les barrières. Et ça a été génial, en fait. On était très contents quand ça a été aménagé au printemps. Mais de mars à mai, on a quand même pu profiter. C'était de la terre, mais c'était génial.

  • Speaker #1

    Et alors, du coup... Merci. À quoi ressemble ce lieu ? Vous parlez donc d'un bâtiment. On peut peut-être parler des deux lieux à la suite.

  • Speaker #0

    Donc le deuxième a ouvert en janvier cette année. Ok,

  • Speaker #1

    il est tout frais. Et alors du coup, à quoi, pour qu'on ait une idée de ce à quoi ça ressemble, parce que vous parlez de plein air, mais il y a un bâtiment. Est-ce que vous pouvez décrire un petit peu finalement les installations qu'il peut y avoir, le jardin ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais te décrire clair le bâtiment de Beau, de la Clé des Champs en Beau. C'est un bâtiment en aile, l'intérieur fait 270 mètres carrés et l'extérieur fait 300 mètres carrés avec 50 mètres carrés de prix haut. Donc on a un jardin de 250 mètres carrés à peu près qui est tout en long et il va avec l'évolution de l'enfance, c'est-à-dire qu'au début on a mis très peu de choses devant pour que le bébé puisse, en rampant, en faisant du quatre pattes, puisse avoir accès à une partie où il puisse décider de ce qu'il a envie de faire. Il y a juste des aromatiques qui sont sur leur gauche pour la sensorialité. Et puis, plus tu montes dans le jardin, plus ça va avec l'âge de l'enfant et ses capacités. Donc, il y a tout un jeu d'imitation avec une petite maison, une cuisine extérieure. Un chemin en sable compacté pour le vélo qui est autour de cette petite maison et qui remonte tout en haut du jardin. Et puis, à trois quarts du jardin, on a une butte qui nous sert de toboggan, de lieu pour faire des petites réunions entre enfants. Et puis, tout en haut, on a trois gros troncs avec des arbres autour, évidemment. compost et un grand potager fait de cinq bacs qui est fermé où on va très régulièrement avec les enfants pour faire des plantations, arroser, enlever les mauvaises herbes. On a deux autres potagers hauts avec les framboisiers, des plantes tomates laitées et dans tout ce jardin on a des toilettes sèches. et un local rangement où on met tout le matériel extérieur. C'est plutôt grand.

  • Speaker #0

    C'est jamais assez grand. On va en mettre carré.

  • Speaker #2

    On est en train de tester. On ne peut plus mettre les trucs. Voilà, donc ça, ça nous permet de vivre au dehors toute l'année parce qu'on a le préau qui peut nous accueillir en cas de pluie, pour les siestes des bébés et des grands, pour les repas également. Et puis tout ce jardin dans lequel on fait nos activités du matin jusqu'au soir, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, dans le noir ou en plein jour au soleil. Ça c'est la partie, et la partie intérieure est énorme et n'est dédiée qu'aux bébés. en fait sur les trois quarts de l'année puisqu'il y a quand même un quart où les enfants sont les petits bébés de moins de 16 mois vivent avec les grands à l'extérieur printemps, printemps d'avril à mi-octobre fin octobre en fonction dans cette crèche là en tout cas c'est vrai qu'à partir de novembre on ne fait plus trop l'accueil des bébés dehors et donc les bébés profitent de 270 mètres carrés sauf quand les grands débarquent Ça, selon nos trois protocoles, qui sont humidité, température, grand vent,

  • Speaker #0

    pollution.

  • Speaker #2

    Et là, à ce moment-là, il faut se partager la crèche. Et là, ça devient normal, en fait, finalement. 270 mètres carrés pour 24 enfants, c'est ce que feront les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai que quand on a monté le projet, et puis au fur et à mesure de l'avancée du projet, quand on avait des nouveaux plans des architectes, parce que cette première crèche, on est avec un promoteur privé. La deuxième crèche, on est le locataire de la ville de Rennes. Au début, Benjamin et moi, on s'était imaginé, parce qu'on avait ce regard des hautes garderies du Jardin du Luxembourg et du Champ de Mars, où c'est que, je crois qu'il y a deux préfats pour accueillir les enfants lors des repas ou des activités quand c'est l'hiver. Et en fait, on s'était un peu projeté là-dedans et la PMI nous a dit, non, non, il faut pouvoir, si vos protocoles ne permettent pas d'être en extérieur, d'avoir ces locaux à l'intérieur. les échanges quand on est dans la faisabilité d'un projet sont hyper riches parce que les infirmières PMI référentes nos référentes à juste titre nous ont dit mais voilà si vous ne pouvez pas être dehors et que vous êtes obligé de faire l'accueil à l'intérieur où il y a canicule il y a pollution vous devez rentrer mais elles ont eu raison de nous dire de faire un bâtiment en dur parce que du coup on peut accueillir les enfants et tous les enfants... si notre protocole ne nous permet pas d'être dehors. Donc ça, c'est sûr que c'est primordial et c'est pour ça qu'elles appelaient ça, qu'elles le nommaient semi-plein air au début. Après, c'est vrai que quand on imagine une crèche plein air et quand on montait le projet lors de notre formation ESS, moi, Charline de Wildchild me faisait rêver avec ces montagnes en fond. Enfin, c'est juste magnifique. Nous, on est en milieu urbain, mais en milieu urbain...

  • Speaker #2

    On a coulé vers le bas. Oui, on a coulé vers le bas.

  • Speaker #0

    Où je veux en venir, c'est que les enfants en ville ont besoin de nature. Encore plus, oui. Donc, en fait, dans la construction avec les architectes, c'était de se dire, nous, notre pièce principale, c'est le jardin, donc il faut qu'on ait le moindre centimètre carré de jardin. Cette première crèche à Beau, c'est montée dans un nouveau quartier, très urbain, qui a accueilli, je ne voudrais pas dire de bêtises, mais je crois 5200 habitants en moins de cinq ans. Donc, c'était un quartier en pleine évolution. L'autre crèche s'est installée dans un quartier. Alors, avant qu'on trouve ces deux lieux, on s'est promenés un peu partout dans Rennes avec la mairie. Et l'autre lieu, la Bélangerie, la crèche, elle s'inscrit dans un… Nous, quand on a découvert le lieu, on était ravis. C'était trop beau. C'était un terrain vague avec des arbres centenaires. Et c'est pareil, à juste titre, les voisins ont dit non mais attendez, ce terrain vague, on l'a depuis je ne sais pas combien de dizaines d'années, on ne va pas venir le détruire. Mais nous, ce n'était pas d'implanter une crèche plein air dans un tel lieu, ce n'était pas de détruire ce qui existait. Au contraire, c'était de pouvoir s'implanter dans ce lieu sans détruire tout ce qui existait depuis des années. Et donc, on a travaillé, il y a vraiment eu tout un travail de fond avec la direction des jardins de la ville et de la biodiversité à Rennes. pour valoriser les arbres. Donc, je crois qu'il y en a eu deux autres arbres abattus, mais parce que c'était déjà dans les prévisions de la direction des jardins de la ville, parce qu'ils étaient malades ou autre. Donc, on n'a pas détruit l'environnement. On s'est glissé dans ce beau terrain vague. Et avec un bâtiment tout en bois qui respecte le lieu, qui se noie dans la nature, mais toujours en milieu urbain.

  • Speaker #2

    Il est aussi grand, le bâtiment, Anne-Laure ?

  • Speaker #0

    Ah non, il n'est pas aussi grand, Benjamin. Non, non. Alors, ici, on accueille 24 enfants, donc avec ses 270 mètres carrés intérieurs. Là-bas, on accueille 16 enfants au quotidien. Donc, on a 160 mètres carrés intérieurs. Et on a la chance d'avoir un jardin de 400 mètres carrés, plus un préau de 50 mètres carrés. Et après, sur l'aménagement du jardin, on est pareil avec un petit jardin potager, une surface plane au début. Et puis, plus on évolue, on a ces troncs d'arbres posés au sol, on a une butte, on a des petites maisons. Et après, c'est vrai que nous, on se projette en se disant au moins les bébés, ils ont cette surface plane au début, mais on a des bébés qui, en 30 secondes, sont partis au fond du jardin ou au toboggan. Voilà, ce qu'on n'avait pas forcément projeté.

  • Speaker #2

    Mais ils sont capables,

  • Speaker #0

    en fait. Mais bien sûr qu'ils sont capables. Après, c'est comment on réfléchit à un environnement qui permet le jeu risqué dans un environnement sécurisé. Et plus on va permettre ça, en tout cas, ça fait partie des bienfaits du plein air, et puis la posture des professionnels dans cet univers est hyper importante. Mais en tout cas, on permet le jeu risqué. Et ça, dans le développement du jeune enfant, c'est génial. J'arrête pas de dire c'est génial. Mais oui, c'est génial.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans le projet pédagogique, il y a quelque chose, il y a une petite touche, la clé des champs, dont on n'a pas encore parlé, c'est que la posture du pro, nous, c'est pas un pro lambda, c'est un éducateur nature. Il a cette posture de proposer et d'accompagner l'enfant en fonction de ses besoins quand il est dans le jardin. C'est-à-dire qu'on peut tous arrêter séance tenante parce que le jardinier va utiliser son broyeur juste en face de la crèche et du coup c'est un spectacle de dingue. Donc ok, on était en train de faire un puzzle à l'extérieur, mais là, il y a 90% des enfants qui veulent aller voir le tracteur. Donc hop, l'éducateur se déplace avec eux. Et c'est un peu comme ça pour tout, admirer un oiseau. Un verre de terre, une coccinelle, peu importe ce qu'on faisait, on valide que la plupart des enfants ont envie d'aller observer, qu'on en parle, on sort les loupes. Tout de suite, ça devient une aventure. Cette posture, elle est vraiment propre aux professionnels de la clé des champs. On a fait des fiches de poste spécifiques qu'on appelle éducateurs nature.

  • Speaker #1

    J'allais vous demander si l'équipe... été recrutée sur des compétences de petite enfance et puis les personnes, bien sûr, je me doute, mais justement, tout cet aspect éducation par la nature, finalement, c'est au sein de la clé des champs que vous apportez tout ça. Ce n'était pas forcément des personnes qui étaient formées à la pédagogie par la nature.

  • Speaker #0

    Non, pas formé, mais par contre qui avait cette appétence. Donc ça aussi, c'est un frein qui est levé dans un tel projet qui voit le jour avec les professionnels recrutés. On n'a pas décidé, Benjamin et moi, au bout de dix ans d'existence d'une structure, de dire tiens, on va faire du plein air. Le projet s'est construit comme ça et le recrutement s'est fait là-dessus. Parce que c'est vrai que de changer des habitudes de pro, je ne dis pas que ça ne se fait pas, mais c'est un peu plus compliqué. Mais quand on recrute des professionnels, parce que, et dans notre annonce, on le spécifie, on recherche tel profil AP, EJE, AEP, mais avec cette appétence pour le plein air. Et nous, quand on fait passer nos... quand on fait les recrutements, c'est une question primordiale. Leur compétence petite enfance, on la juge sur le CV et sur la personne, comme tu disais, mais on veut qu'elle nous montre leur envie. On veut qu'elles nous montrent leurs idées qu'elles ont déjà. Enfin, voilà, on veut cette motivation pour le plein air, on la veut lors de l'entretien d'embauche.

  • Speaker #2

    Et à l'époque, par rapport au recrutement, quand on les a faits en 2019, qu'est-ce que je raconte ? 2021. Il n'y avait pas trop de formation pour les pros de la petite enfance autour de la nature, de cette posture, justement, ou qu'est-ce qu'on peut offrir ou faire comme activité. Ma... Maintenant, ça devient assez plus puissant. Et c'est génial.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. C'est top. Oui,

  • Speaker #2

    ça commence à venir, tu vois. Et nous, on aimerait bien se positionner un jour aussi sur qu'est-ce qu'on peut offrir comme formation aux futurs professionnels qui veulent travailler. Pour qu'elles essaient de s'être plus values et qu'elles soient aussi attirantes par ce petit, peut-être un master, un petit truc. Je ne sais pas comment on fera, mais un jour,

  • Speaker #0

    on voudrait bien avancer là-dessus. Mais c'est vrai qu'elles n'ont pas de formation ni avant d'entrer à la clé des champs, ni après. Par contre, il y a toute une période d'immersion, en fait. Oui, de formation. Mais il y a toute une période avant de prendre le poste. Par exemple, si on prend la crèche qui a ouvert en janvier 2024 à la Bélangerie, la deuxième, les professionnels ont été recrutés en novembre 2023. Et elles ont eu 15 jours d'immersion parce que... Benjamin et moi, on reste convaincus que la meilleure façon d'apprendre, la meilleure façon d'imprégner, quand on a déjà cette appétence de travailler en plein air, c'est d'être dans le quotidien, de voir comment ça fonctionne, d'échanger avec les professionnels qui sont déjà là. Et en fait, pour nous, c'est vraiment une des meilleures formations, c'est l'immersion.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je suis tout à fait d'accord. Et surtout... Dans le plein air, vous l'avez dit, mais la posture de l'adulte, ça ne devrait pas être que dans le plein air, mais il se trouve qu'on en parle beaucoup quand on est à l'extérieur, où on interroge beaucoup notre posture. Et c'est vrai que c'est en observant et en s'immergeant qu'on ressent vraiment cette dimension et cette posture. qui permet à l'enfant de pouvoir aller explorer et de faire tous ses apprentissages en extérieur. Du coup, vous êtes une crèche de plein air. Est-ce que, donc vous pouvez préciser un peu, donc les enfants sont du matin au soir dehors, excepté du coup quelques... vous avez des protocoles. Est-ce que vous pouvez préciser un petit peu tout ça ? Comment est-ce que... comment la crèche fonctionne sur ces temps en extérieur.

  • Speaker #0

    Pour résumer notre protocole, entre 5 degrés et 32 degrés, les enfants passent leur journée entière dehors. Pour les bébés, on adapte en fonction du ressenti, parce qu'il y a la température, il y a le taux de pollution, il y a les vents, mais il y a aussi le ressenti. Des fois, le thermomètre va nous indiquer 5 et il y a un petit vent glacial. C'est ce qui se passe actuellement le matin. Donc, on fait peut-être l'accueil à l'intérieur et on sort plus tard dans la matinée. Mais entre 5 et 32 degrés, les enfants sont accueillis dehors. Ils arrivent, parce que les parents se sont engagés dans un projet de plein air, donc ils arrivent, en fonction de la météo, équipés. C'est-à-dire qu'une journée comme aujourd'hui, on a enfin le ciel bleu qui est revenu après nos dix jours de brouillard. Ils arrivent équipés. Il y a la salopette, il y a la... polaire, il y a le bonnet s'il y a besoin. En tout cas, on n'a pas besoin, les pros n'ont pas besoin d'équiper l'enfant le matin. Il arrive déjà équipé pour commencer sa journée. Donc, la séparation, pardon, il y a le téléphone qui sonne, la séparation se fait en extérieur tout de suite. Et donc, en fait, on a remarqué, en tout cas, que la séparation se faisait plus vite parce que tout de suite, l'enfant, il est happé par... par le jardin, par un enfant qui a découvert un escargot dans le potager. Il y a tout de suite quelque chose qui l'attire. Donc c'est vrai que les séparations sont plus simples, pas pour tous les enfants, mais pour la majeure partie, elle est vraiment beaucoup plus fluide. Après, on a une petite collation. Alors l'accueil se fait jusqu'à 9h30 dans nos deux multi-accueils. On propose une petite collation le matin pour le groupe des marcheurs. qui a été validé par le médecin de PMI, tout simplement parce que l'enfant se dépense plus dehors. Par contre, la collation, c'est un fruit de saison ou un fruit sec. Il n'y a pas de céréales, de pain, de gâteaux, de produits laitiers. C'est uniquement fruit de saison et fruit sec. Et puis après, commence la journée. Et puis, on valorise énormément l'exploration et le jeu libre, soit une activité menée par l'adulte, proposée par l'adulte, après au libre choix de l'enfant. soit une sortie au parc en extérieur et puis après on revient. Le repas pour les bébés échelonné en fonction des besoins de l'enfant, comme les siestes pour les bébés. Et pour les grands, généralement le repas, mais comme dans une crèche classique. En fait, on fait la même chose que dans les crèches classiques, mais dehors. Et en proposant un environnement naturel et en proposant, si c'est le cas, mais ce n'est pas tous les jours le cas, des activités avec... que la plupart du temps des éléments naturels ou recyclés. Après, c'est donc le repas et la sieste sous le préau, et puis réveil échelonné. Donc l'été, dès qu'il se réveille, il s'habille, et puis il retourne dans le jardin, goûter, et puis sortie des enfants. Le rythme, il est, comme les autres crèches, basé sur le rythme naturel de l'enfant.

  • Speaker #1

    J'allais juste poser la question du ratio, du nombre d'enfants et le nombre d'adultes qu'il y a dans chaque multi-accueil.

  • Speaker #2

    C'est une super question, Claire, parce que ça a été prévu bien en amont sur les budgets prévisionnels. Tout le monde nous dit, mais comment vous avez fait ? Vous êtes beaucoup plus... plus que dans les autres crèches habituellement. On a tout calculé pour que ça tienne, même si on était à l'équilibre avec une rentabilité à 0,2, il n'y a pas de problème. Donc la clé de notre succès, c'est aussi qu'on est plus. Normalement, les ratios standards, c'est un adulte pour 8 enfants qui marchent, les marcheurs, et un adulte pour 5 bébés. Donc nous, nous avons 8 bébés et nous sommes... 4 professionnels auprès de ces 8 bébés.

  • Speaker #0

    Sur les temps forts ?

  • Speaker #2

    Sur les temps forts, de 11h à 15h30.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais même, en fait, très vite, on est rapidement à 2, alors qu'on n'a que 5. Voilà. On a un fort taux d'encadrement chez les bébés. Et chez les grands, pareil, on est à 4 pour 16 enfants, alors qu'on pourrait être aussi à 2. ou à 3 dans les temps forts, mais en fait, nous, dans les temps forts, on est à 4.

  • Speaker #0

    Plus, comme on disait tout à l'heure sur le nombre de professionnels dans l'équipe, dans chaque groupe, il y a une personne qui est en contrat d'apprentissage qui vient renforcer aussi l'équipe, qui est déjà titulaire d'un diplôme préalable au CAPA-UPE.

  • Speaker #2

    Ça, c'est dans la crèche de 24. La crèche de 16, elle est un peu différente, parce que du coup, on est parti du postulat qu'on était directement à 2. professionnels alors qu'il n'y a que 11 enfants donc c'est pareil c'est un bon taux d'encadrement et idem chez les bébés où il n'y a que cinq bébés et elles sont aussi à deux et toute la journée elles sont cinq il y a une personne qui est plus postée sur la cuisine lancer les machines et qui file un coup de main pour les repas que ce soit chez les bébés chez les grands et que la journée soit facile et fluide Et donc, dans les deux crèches, on a un taux d'encadrement qui est supérieur à celui demandé par les instances.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui nous permet au quotidien que ce soit une qualité de travail pour les professionnels, et dans la première crèche où elles sont 4 pour 16 grands et 4 pour 8 bébés, en fait, ça nous permettait aussi dans la stratégie, c'était de répondre à cette pénurie de professionnels dans la petite enfance. Il y a... En cas d'absence d'une professionnelle, il y a un protocole de remplacement. Donc, elles peuvent tout à fait fonctionner à 3 pour 16 et 3 pour 9 bébés.

  • Speaker #1

    Oui, et ça offre un confort pour les professionnels. J'imagine bien que ça n'a rien à voir avec les ratios qui sont initialement posés par les institutions.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Pour les professionnels... et pour les enfants, parce qu'il y a beaucoup plus de disponibilité pour les enfants. C'est sûr que pour les professionnels, c'est un cadre de travail.

  • Speaker #2

    On a même baissé le ratio, parce que je vais te dire que nous, on a décidé que 5 bébés pour une personne le matin,

  • Speaker #0

    c'était trop.

  • Speaker #2

    Donc, on a baissé à 4 bébés matin et soir quand elles sont toutes soignées.

  • Speaker #0

    On est d'accord que ceux qui écrivent les lois sont très rarement sur le terrain. pour 5 bébés, c'est pas possible en fait il paraît je ne suis pas sûre de l'info mais il paraît après nous les pros ne sont jamais seules,

  • Speaker #2

    elles sont toujours à deux il y en a une chez les grands et une chez les bébés donc elles peuvent compter l'une sur l'autre, mais même comme ça on ne les a pas laissées avec 5 bébés, on a bien vu et puis on va sur le terrain aussi donc on est confrontés à la réalité, on voit bien on n'est pas Shiva, il y en a deux qui mangent, deux qui veulent dormir...

  • Speaker #0

    Et puis le but, comme disait Benjamin, c'est binôme. En fait, l'équipe des bébés et l'équipe des marcheurs fonctionnent en parallèle. Elles ne sont jamais toutes seules. Quand il y en a une des bébés qui commence à 8 heures, il y a celle des marcheurs qui commence à 8 heures. En fait, ça marche par binôme dans les deux groupes. Donc elles ne sont jamais seules. On n'a pas le droit. On ne peut pas. Et puis, ce n'est vraiment pas un désir. On ne sait pas ce qui peut arriver, c'est toujours bien d'avoir l'appui d'une pro. quelques raisons que ce soit. Et c'est vrai, comme disait Benjamin, on va sur le terrain. Moi, dans mon poste de co-direction, on est vraiment dans une co-direction, donc on gère les deux établissements, toutes les deux, 15 jours, 15 jours dans chaque crèche. Et moi, tous les lundis, mardis, je suis sur le terrain et je fais partie de ce taux d'encadrement au même titre que l'équipe. Et parce que j'ai besoin, je veux dire, pour manager, et ça aussi, pour moi, ça fait partie des valeurs de l'ESS. Pour pouvoir bien manager, j'ai besoin de me rendre compte de ce qu'elles vivent sur le terrain. Quand elles nous font remonter des problématiques en disant, mais il y a ça qui ne va pas ou il y a ça qui marche très bien, je l'ai vécu ce moment. Donc, je peux dire, oui, on peut évoluer dans telle pratique. Oui, on peut changer telle pratique, on peut l'améliorer. Mais j'ai besoin, moi, de savoir ce qui se passe sur le terrain pour pouvoir prendre des décisions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est essentiel,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pour en revenir un petit peu à la place des familles, est-ce qu'il y a des temps forts qui sont organisés tout au long de l'année ? Est-ce qu'il y a des événements que vous créez avec les familles ? La vie un petit peu des multi-accueils et la place des familles ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des temps forts. Déjà, on a une commission événementielle parents professionnels. où on organise régulièrement des petits cafés le matin, des petits ateliers le soir, des bouteilles bagagées. On a des sorties qui sont à la ferme, au musée, où à chaque fois les parents nous accompagnent. On a une fête de fin d'année à Noël et en juin,

  • Speaker #0

    juillet.

  • Speaker #2

    Et après, c'est aussi à l'initiative des parents. Tu vois, l'année dernière, on avait un papa boulanger qui venait. Pour lui, il ne voulait pas rentrer forcément dans une commission, donc il nous faisait du pain et des brioches. Voilà, c'était le boulanger qui venait à la crèche. Et il faisait l'atelier avec les enfants. Donc, ça a créé une vraie connivence entre eux. Et puis, pour les autres parents, on pouvait leur dire, tiens, c'est bien venu. Il est venu aujourd'hui, ils ont mangé du pain et de la brioche maison. Ça les rassemblait aussi. Après, ils s'entendent très, très bien. Ils font plein de trucs tout le temps entre eux aussi, ceux de la session de la MDR.

  • Speaker #0

    Quand on parlait des missions associatives et ce qui fait vivre l'association, chaque mission associative est vraiment gérée de façon autonome par celle qui en est à la tête. Si on parle, par exemple, de la mission entretien. L'entretien, c'est venir nettoyer les jeux mensuellement. C'est à l'initiative de la professionnelle qui gère un planning de rotation des parents. Mais je vois l'année dernière, les parents se sont dit mais on ne peut pas tout faire quand on vient, ce serait bien qu'on vienne une journée Donc, il n'y a eu aucun pro. On était invité, mais on n'était pas dispo. Et de façon très autonome et surtout très conviviale, Ils ont organisé une journée, un dimanche, où ils sont venus avec leurs enfants à la crèche. Donc ils avaient les clés, ils ont fait l'entretien et ils se sont fait un pique-nique à la crèche avec toutes les familles, avec les enfants. C'est hyper convivial, c'est vraiment, on devient une grande famille. Et pour avoir beaucoup de témoignages de parents qui sont partis de la crèche parce que les enfants sont scolarisés, le lien il est vraiment là. ils ont tellement été valorisés dans leurs actions dans ce projet de la clé des champs tout le temps où leur enfant a été inscrit à la crèche, qu'en fait le lien s'est tissé naturellement et c'est un lien qui est entretenu. Nous, on est super fiers de pouvoir se dire que par la crèche, on crée ce lien-là entre les familles. Et c'est vraiment une gestion associative de façon très autonome. Des fois, nous, Benjamin et moi, on... On découvre un projet, alors on est toujours mis au courant, mais on découvre lors d'une réunion un projet qu'ils ont mené avec les familles. On a juste à applaudir parce que c'est magnifique et qu'on est super content que les enfants en profitent. Là, il y a une pro qui organise des sorties intergénérationnelles. Hier matin, ils sont allés avec la maman qui fait partie de son équipe dans la résidence senior. Ils ont fait de la peinture. Il y a une prochaine visite qui va être. ils font des gâteaux, mais en fait, on leur fait confiance. Et elles savent que les décisions, si elles ont des doutes, elles viennent nous solliciter, Benjamin et moi, en disant, voilà, j'aimerais faire ça, mais je préfère quand même avoir votre avis. Mais on va dire 80% du temps, elles le font de façon autonome, en relation avec les familles. Et nous, on a juste à être émerveillés par ce qu'elles mettent en place.

  • Speaker #1

    Il y a un papa dans l'autre crèche qui fait les animations musicales une fois par mois. Et ça, c'est avec la pro, en bonne coordination avec la pro qui s'occupe de la culture. Ça, ça marche super bien.

  • Speaker #0

    Et là, il nous a, il me semble, il nous a annoncé qu'il allait peut-être arrêter parce qu'il va aller proposer cet atelier un peu plus à l'école où son fils est scolarisé. Et il en est déçu. en fait et il était un peu triste de nous annoncer ça mais on lui dit ce que tu fais c'est génial mais c'est pas grave de lui même il était vraiment déçu de nous l'annoncer ils ont du mal à nous quitter le jour où on aura les petits enfants ça voudra dire qu'on a pris un coup de vieux mais on montrera quand même le sens de notre projet mais en fait c'est devenu tellement...

  • Speaker #2

    Malheureusement, rare en France parce qu'il y a vraiment un cloisonnement entre... D'un côté, il y a la famille, de l'autre, il y a la crèche et puis après, il y aura l'école. Et les parents l'expriment souvent, les familles l'expriment souvent. Et quand on est soi-même parent, on le vit, un certain isolement et puis un manque de moments où on partage justement, où il y a de la communauté. Et finalement, la clé des chances, c'est... probablement ce que les familles trouvent et c'est ce qui fait qu'elles s'investissent autant pour tous ces projets. C'est vraiment trop chouette.

  • Speaker #1

    Je rebondis, c'est vrai que quand on accueille les parents avant qu'ils rentrent dans la crèche, moi, je leur parle des missions associatives en leur disant vous pouvez réfléchir, on a toutes ces missions et puis si ça ne vous correspond pas, on peut créer une mission pour vous et surtout, il faut que je donne combien de... temps, un jour par semaine, deux heures par semaine. Tu fais comme tu veux. Le principal, c'est que tu participes et qu'on vive nos expériences ensemble. Que tu puisses partager avec les parents, te poser des questions avec les professionnels, que ça soit sur ta mission. Mais au passage, comme on est ensemble, tu peux en profiter pour poser toutes les questions que tu veux. C'est bien. Je trouve que le vivre ensemble, en effet, il peut manquer. dans certaines structures, et ici, on l'a vraiment.

  • Speaker #0

    Mais pour moi, on ne peut pas accueillir l'enfant sans accueillir sa famille. C'est complètement impossible à mes yeux. Mon expérience à la Ausha, dans le lieu d'accueil enfant, m'en a vraiment fait prendre conscience. J'avais cette expérience de professeur des écoles en maternelle. C'est vrai qu'à partir du CP, CE1, les parents ont moins de contacts entre eux. Ils déposent l'enfant devant l'école. ils n'ont plus besoin de l'accompagner dans la classe comme on le fait en maternelle. Donc la petite enfance et l'enfance jusqu'à la maternelle, pour moi, c'est vraiment là où on peut créer du lien entre les familles pour rompre l'isolement en fait, parce que sachant qu'en plus on prône la mixité sociale, on a quand même des familles vulnérables qui sont en vrai isolement, ils sont coupés de relations sociales. Et à travers des projets associatifs comme ça, et moi, je l'avais vu dans le lieu d'accueil enfants-parents, c'est là où on tisse du lien. Et si on ne le fait pas à la petite enfance, pour moi, c'est encore plus difficile après. Mais le but de projets associatifs comme ça, qui font sens pour tout le monde... ça fait sens à chaque niveau de famille peu importe mais si on peut les toucher un petit peu et qu'ils s'investissent ensemble et se vivre ensemble comme dit Benjamin à l'heure actuelle où on vit c'est hyper important si on soutient pas ces valeurs humaines dans des projets je suis convaincue que ça marche pas je suis bien d'accord hum

  • Speaker #2

    Benjamin et Anne-Laure, on arrive à la fin de notre échange. Alors, vous venez d'ouvrir un nouveau lieu, là, au début d'année, mais est-ce que vous avez d'autres projets ? Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à la Clé des Champs pour les prochains mois, les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Que ça vive aussi bien, qu'on continue de défendre nos trois grandes valeurs. Après... C'est peut-être ambitieux. Moi, j'ai 47 ans l'année prochaine. Je me suis dit, j'aime bien lancer des petits challenges et puis j'aime bien créer. Depuis des années, je me suis dit, avant mes 50 ans, une troisième crèche. Voilà, on verra. Mais en tout cas, d'ancrer encore plus nos deux projets existants, de valoriser les compétences des professionnels dans nos deux crèches existantes, de faire monter en compétences, de continuer d'avoir ce projet qui fasse sens pour... tous en le faisant évoluer de façon qualitative, déjà ça c'est un bel objectif.

  • Speaker #1

    Moi j'ai des objectifs aussi en cohérence avec Anne-Laure mais c'est vrai que je vais essayer de plus m'y axer sur 2025, c'est de lutter contre la pénurie des professionnels en avançant nos pions sur cette possible formation ou structurée, informée à voir comment on va le faire et puis deux c'est vrai qu'on remarque et ça fait plusieurs années qu'on en parle, mais on n'a pas eu le temps d'avancer, on remarque que les parents se posent beaucoup de questions et ne trouvent pas forcément des interlocuteurs compétents pour répondre au moment où ils se les posent. Ici, en tout cas à la crèche, ce serait de faire venir éventuellement sur les temps de fermeture de la crèche des animateurs, des gens compétents pour répondre à leurs questions. ou organiser des ateliers, des débats avec les professionnels qui pourraient apporter des réponses. Voilà, ça, c'est ce qu'on pourrait essayer de travailler l'année prochaine.

  • Speaker #2

    Eh bien, en tout cas, je tenais à souligner et à vous remercier pour votre présence. Quand on... Moi, je suis pédagogue par la nature, donc forcément, toutes les structures, je suis leurs actualités, mais... Vous avez évoqué Charline à plusieurs reprises. Dans le secteur de la petite enfance et des crèches en plein air et semi-plein air, Wildchild et La Clé des Champs sont souvent les deux noms qu'on entend beaucoup parce que vous faites bouger les lignes, vous avez montré qu'il était possible de faire de l'accueil pour les petits en plein air. Et c'est hyper précieux parce qu'ils en ont besoin et que ça a juste que... Jusqu'à récemment, encore il y a quelques années, on n'imaginait pas en France que ça pouvait être possible. Et malheureusement, il y a encore des territoires où il y a certaines PMI qui ont des résistances. Et vous êtes des beaux exemples qui permettent de dire, si, regardez, ça peut fonctionner. Donc, c'est vraiment très chouette et je vous souhaite de continuer sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Je me permets juste, Claire, de rebondir sur ce que tu dis et merci de le soulever. Merci. Voilà, on sait tout ce qui se passe dans les milieux de la petite enfance depuis quelques temps là, et ce qui est montré du doigt, et que des projets qui font sens comme ça, c'est aussi possible dans les micro-crèches et dans le domaine privé. Ce n'est pas qu'associer à des projets associatifs, c'est possible partout, c'est juste qu'il faut se donner les moyens de le faire, et que les PMI, j'en suis persuadée. vont prendre conscience de toute cette évolution et de la nécessité du contact de la nature pour les jeunes enfants et pour les professionnels.

  • Speaker #2

    C'est ce qu'on souhaite, oui. Mais ça bouge, donc c'est positif. Merci beaucoup, Benjamin et Anne-Laure. Et puis, à très bientôt. Merci,

  • Speaker #1

    Claire. Au revoir.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité. pour l'éducation en plein air, voire même, peut-être, une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff. Allez, ciao ciao, à bientôt.

Chapters

  • Introduction

    01:09

  • Présentations

    03:11

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:41

  • Parcours professionnel

    07:08

  • Les étapes du projet

    15:20

  • Le soutien des partenaires locaux

    18:05

  • C'est quoi un lieu multi-accueil ?

    20:07

  • Les valeurs portées par l'association

    24:30

  • Les équipes : salariées et bénévoles

    29:48

  • L'ouverture du premier lieu

    31:18

  • L'aménagement des crèches

    32:29

  • La posture des professionnelles

    41:13

  • Organisation des journées dehors et des protocles

    46:19

  • Encadrement et ratio

    49:58

  • Le rôle des familles

    55:31

  • Les projets à venir

    01:03:55

  • Conclusion

    01:07:46

Description

Dans cet épisode, je vous propose de découvrir La Clef des Champs, une association qui a ouvert, en 2022 puis 2024, deux crèches en plein air, à Rennes. Dans ces lieux multi-accueil, des enfants de 3 mois à 3 ans passent leurs journées dehors, toute l'année.


Avec Benjamine et Anne-Laure, fondatrices et co-directrices de ces crèches, nous revenons sur l'histoire, les valeurs et le fonctionnement de ces structures :
✨ Comment ce projet est-il né et a-t-il été soutenu par les acteurs locaux ?
✨ Quelles sont les spécificités de l’accueil en extérieur pour les tout-petits ?
✨ Comment créer un cadre épanouissant pour les enfants, les familles, mais aussi pour les professionnelles de la petite enfance ?


La Clef des Champs nous pousse à repenser l’accueil des jeunes enfants, en mettant la nature, la solidarité, le bien-être et la collaboration au cœur du quotidien, des enfants, des familles et des professionnelles.


Ce projet montre qu’avec une vision forte et un soutien collectif, l’éducation en plein air peut trouver sa place, même en ville.


🎧 Une écoute à ne pas manquer pour les parents, les professionnelles de la petite enfance et toutes celles et ceux qui rêvent de crèches en plein air.


Pour retrouver toutes les infos concernant La clef des champs, rendez-vous sur www.pedagogieduvivant.fr


Belle écoute à toutes et à tous ! 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Enfance en Nature, le podcast qui parle d'éducation en plein air. Je m'appelle Claire et chaque semaine, je reçois ici un ou une pédagogue qui nous partage son expérience en matière d'éducation hors des murs. Famille, professeur des écoles, éducateur, animatrice, ces conversations... ont pour but de transmettre et diffuser des pratiques diverses et variées qui tendent toutes vers un objectif, permettre aux enfants de passer un maximum de temps en extérieur et plus particulièrement au contact de la nature. Si vous souhaitez soutenir le podcast, n'hésitez pas à laisser un avis ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et surtout, surtout, à le partager autour de vous pour disséminer les graines de l'éducation en plein air. Je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous propose de plonger au cœur de la petite enfance en découvrant la Clé des Champs, un magnifique projet associatif implanté à Rennes qui a ouvert en 2022, puis en 2024, des crèches en plein air. Autrement dit... Des lieux qui accueillent des enfants de 3 mois à 3 ans, qui, toute l'année, passent leur journée dehors. Pour en parler, je reçois les fondatrices et co-directrices de ces multi-accueils, Benjamin et Anne-Laure, qui ont porté ensemble ces projets et qui ont montré qu'un modèle de crèche solidaire, soutenu par les acteurs locaux, situé au cœur de la ville, accueillant des jeunes enfants en extérieur, par tous les temps, dans un environnement vert et inspirant, le tout en étant entouré de professionnels investis, écoutés et épanouis dans leur travail, c'est possible. Je suis très heureuse d'avoir eu cet échange avec Benjamin et Anne-Laure parce que je suis leur projet depuis l'ouverture du premier multi-accueil et je le dis à la fin de notre conversation, pour moi, la clé des champs s'inscrit vraiment dans les projets. à la fois inspirant, mais surtout motivant. Parce que c'est l'exemple qui montre que des éléments qui, posés sur le papier, semblent encore difficiles à assembler aujourd'hui en France, eh bien peuvent finalement trouver le soutien nécessaire pour que ce type de projet se concrétise. Et franchement, ça fait du bien. Moi, ça me rend vraiment optimiste sur la place que prend l'éducation en plein air. de manière générale depuis plusieurs années et pour les prochaines à venir. Je vous laisse découvrir ce qu'est la clé des chants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Benjamin, bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue, je suis ravie de vous accueillir ici parce que le sujet de la petite enfance a été abordé sur le... podcast pour la dernière fois il y a déjà quelques mois, donc je suis contente qu'on en reparle aujourd'hui et avec vous. Alors toutes les deux, vous êtes fondatrice et co-directrice de Crèche en plein air, mais avant qu'on parle de votre structure, la clé des champs, j'ai une question rituelle que je pose à chacune de mes invités. La question est la suivante. Quels sont vos souvenirs d'enfance à l'une et à l'autre ? C'était quoi le lien que vous aviez avec elles ? Je vous laisse choisir celle qui se lance en premier.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai eu un petit signe d'allure qui me permet de répondre en premier. J'adore cette question, Claire, ça fait plaisir de pouvoir la partager. C'est vrai qu'on parle rarement de nos souvenirs d'enfance, et c'est vrai que dans notre métier... Ça fait appel à tout ça. Moi, j'ai un souvenir du potager de mon grand-père dans le sud, où on allait tous les étés, et où je passais vraiment beaucoup de temps avec lui. Lui, il soignait les plantes, les fleurs, et moi, je me jetais sur les framboises et les fraises. Et on rigolait bien tous les deux. J'étais haute comme trois pommes. Ce potager me paraissait énorme. Il n'y a pas très longtemps, j'ai revu des photos de ce potager qui n'était pas si grand, finalement. Et c'est un vrai lien toute petite à prendre plaisir, à être dans la nature avec quelqu'un qui était très important pour moi. et qui me fait penser aux enfants de la clé des champs par la liberté et le choix et l'autonomie qu'ils ont à vivre dehors.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Effectivement, ta question est hyper intéressante et pertinente et c'est souvent celle qu'on pose quand on essaime nos pratiques auprès des collectivités et des porteurs de projets. pour les ramener à la petite enfance, quand des fois ils sont trop dans leur bureau, ils sont très très loin du terrain, et c'est leur dire, mais vous ne vous souvenez pas vous de vos premiers contacts avec la nature ? C'est vrai que ça les replonge dans des souvenirs assez agréables. Donc c'est une façon de les sensibiliser avant d'essaimer nos pratiques. Pour ma part, moi c'est vraiment des souvenirs de partage avec mes cousins et cousines. J'avais la chance que mes grands-parents maternels avaient une... Une grande exploitation agricole, et pour moi, ça, c'est vraiment une chance. Et mon grand-père nous disait toujours, vous n'avez pas le droit d'amener de jeux de votre maison, il y en a suffisamment à la ferme. Et il n'y avait pas de jeux, en fait. Mais par contre, il y avait des boîtes de paille, il y avait ces brindilles, il y avait la rivière, enfin, il y avait tous les éléments de la nature. Et en fait, avec mes cousins et cousines, on a eu vraiment une super entente, et on l'a toujours d'ailleurs, ça a tissé du lien. qui ont fait qu'on a beaucoup collaboré, on a inventé des jeux ensemble, on a partagé ensemble. Et ça a créé vraiment une ambiance dans toutes nos rencontres et nos repas de famille autour de la nature, qui pour moi, c'est vraiment des souvenirs ancrés. Et quand tu poses cette question, c'est toujours ce souvenir-là qui me revient en tête.

  • Speaker #0

    On a un truc en commun toutes les trois, c'est que nos souvenirs d'enfance en nature, c'est principalement auprès des grands-parents. et des cousins et cousines parce que moi aussi, ce sont ces souvenirs-là qui me viennent en premier, les souvenirs de vacances au fin fond de l'Auvergne, chez mes grands-parents. Bon, merci beaucoup pour ce partage. Alors moi, j'aime bien savoir qui sont les personnes derrière les projets. Alors pour qu'on en découvre un petit peu plus sur vous, est-ce que vous voulez bien... chacune partager votre parcours professionnel avant de créer la clé des champs ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, j'ai été 11 ans professeure des écoles. J'ai enseigné de la toute petite section jusqu'au CM2 avec une réelle préférence pour la maternelle. Mais surtout les dernières années, j'ai enseigné de 2001 à 2012. Et avec, par rapport au référentiel des compétences et l'évaluation des compétences, en fait, je ne me retrouvais plus du tout dedans parce qu'en constante évaluation des compétences des enfants. Et à me poser la question, est-ce que je suis vraiment formée à accueillir ces deux, trois ans en toute petite section ? Est-ce que je réponds vraiment à leurs besoins fondamentaux ? Et la question, elle était non. Donc, je me suis vraiment remise en question dans ma pratique. Profiter d'un déménagement dans le sud de la France pour me dire, tiens, je me réoriente. Alors quitter l'éducation nationale, ce n'est pas forcément simple, mais j'ai réussi par le biais d'une monde associatif, en travaillant dans un lieu d'accueil enfants-parents, en accompagnant tout le volet pédagogique. Après, et parallèlement, j'ai créé une maison d'assistante maternelle avec un projet spécifique d'accueil d'urgence. Je suis revenue dans ma petite Bretagne natale parce que ça me manquait terriblement. Et avec toujours ce projet d'entreprendre, de créer, j'avais plutôt un projet avec les pédagogies actives. Je ne l'identifiais pas comme ça vraiment ce lien avec la nature, mais cette nécessité de sortir et de travailler avec des éléments de la nature. J'étais plutôt dans une pédagogie où je faisais rentrer la nature à l'intérieur. pour acquérir des compétences.

  • Speaker #2

    Et l'art aussi.

  • Speaker #1

    Et l'art aussi. Ça a toujours été... L'art et la nature, ça s'est toujours combiné dans ma pratique professionnelle. Et donc, quand je suis revenue sur Rennes, j'avais plutôt pour projet d'ouvrir une structure d'accueil petite enfance dans une école. Un peu pour allier mon passé de prof et mon présent d'éducatrice et pour assurer, en fait, une continuité éducative de la toute petite enfance au CM2. pour les parents et pour les équipes éducatives. Bon, ça n'a pas fonctionné pour des raisons purement financières. Et quand je suis allée voir la ville de Rennes en leur disant, ben voilà, moi j'ai un projet, je leur ai expliqué un peu toutes mes motivations, ils m'ont dit, ben nous on connaît une personne, Benjamin Nguelton, qui a un projet et qui, ça freine un petit peu, et on pense que vous pourriez avancer ensemble. Donc voilà comment on s'est rencontrés toutes les deux.

  • Speaker #2

    La ville a été notre Tinder professionnelle.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ça marche en fait Tinder.

  • Speaker #0

    Et toi Benjamin du coup ?

  • Speaker #2

    Moi je viens du milieu hospitalier, j'ai été infirmière des hôpitaux de Paris pendant 8 ans dans des services spécialisés en pédiatrie. et puis par soucis familiaux plus dans la gestion, l'organisation familiale c'était plus simple que je quitte l'hôpital pour avoir des horaires plus cadrés 8h, 18h, pas travailler le week-end et donc je me suis dirigée vers les crèches pour faire mon travail autrement et j'ai découvert la halte garderie du jardin du luxembourg qui est une halte garderie en plein air qui fait partie de la fondation des oeuvres de la proie saint-simon et du coup j'ai découvert le plein air le métier d'éducateur de jeunes enfants de d'auxiliaire de puerres en crèche de cap petite enfance voilà tout ce qu'on fait de bout en bout ma place d'infirmière de garderie et surtout j'ai découvert le plein air et je me suis éclatée c'était très belle période dans ma vie et puis on a dû partir au bout de six mois parce que mon mari a été noté en Bretagne.

  • Speaker #1

    Quelle chance !

  • Speaker #2

    Soit pour ta vie professionnelle quoi ! Donc j'ai trouvé ça génial en effet d'aller en Bretagne mais par contre le plein air, les crèches, ils connaissaient rien du tout. Quoi ? Non, c'est... enfin... j'en ai beaucoup parlé à la ville. Et j'ai continué de bosser en parallèle, de vouloir développer une crèche, une micro-crèche, une halte-garderie. Je suis passée un peu par toutes les phases. J'ai longtemps porté le projet. Et puis en 2014 ou 2015, je ne sais plus, ça ne marchait pas. J'avais un projet micro-crèche avec Decathlon comme partenaire. Donc, j'ai dit OK, je vais bosser. Je laisse tomber. Je mets ça entre parenthèses. Et puis en 2018, la ville 17. 17,

  • Speaker #1

    je ne sais plus,

  • Speaker #2

    elle est venue me voir elle m'a dit allez Benjamin ça y est tu vas pouvoir faire le projet que tu veux à la plaine de Beau et je lui ai dit ok mais moi je ne le fais pas toute seule et puis il me faut une aide en plus un coaching financier on me dit on te donne tout ce que tu veux, vas-y ok super et bon entre temps j'ai fait une VAE d'éducateur de jeunes enfants parce que ça m'aidait professionnellement Et puis, on a commencé à bosser ensemble avec Anne-Laure et on a eu vite besoin d'avoir un diplôme de l'entrepreneuriat de l'économie sociale et solidaire. Donc ça, on l'a fait aussi en plus. Ça nous a permis d'avoir un meilleur statut en tant que gestionnaire.

  • Speaker #1

    Ça a été simple. La formation, c'est entreprendre dans l'économie sociale et solidaire et développement durable. Et c'est vrai que ça nous a apporté, parce que porter un projet et puis le faire qu'il soit pérenne dans le temps, c'est porter une petite entreprise. Et c'est vrai qu'avec son passé plutôt dans le médical, Benjamin, moi dans la pédagogie, c'était déjà deux grosses valeurs pour porter ce projet. Mais le fait d'entreprendre, d'avoir toute cette vision d'ancrage sur le territoire, de tous les bilans financiers, le management, tout ça, C'est des choses qu'on n'allait pas forcément découvrir, mais en tout cas, on allait développer nos compétences. Et cette formation de six mois qui a été très, très intense, mais elle a été hyper riche et ça nous a vraiment ancré dans ce projet. On était déjà déterminés et certaines de la faisabilité de notre projet, mais ça a donné un nouveau souffle à ce projet. Et c'est vraiment la ville aussi et Bretagne Active sur le territoire qui nous ont... poussé à le faire.

  • Speaker #2

    Et qui nous ont financé quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais ça a été un vrai coup de pouce et ça nous a permis de vraiment développer nos compétences.

  • Speaker #2

    Et de partir du bon pied, oui. Juste pour finir sur mon parcours pro, du coup, moi j'ai bossé 8 ans à l'hôpital et une bonne dizaine d'années en EHIE, chez la garderie, en tant qu'infirmière éducatrice et responsable. J'ai eu plusieurs postes de direction, c'est pour ça que c'était plus facile de prendre la direction aussi en ouvrant la clé des champs.

  • Speaker #0

    Ok, c'était un projet, Benjamin, que tu portais depuis un moment déjà. Entre le moment où tu t'es lancée et le moment où vous vous êtes rencontrée, il s'est quand même écoulé quelques années.

  • Speaker #2

    Dix ans, je suis arrivée en 2012 à Rennes et on a ouvert la première cache en janvier 2022.

  • Speaker #1

    Mais en fait, on s'est rencontrés 4-5 ans après qu'elle ait eu ce projet de micro-crèche. C'était en projet micro-crèche et pas multi-accueil en cisterne.

  • Speaker #2

    Ce n'était pas du tout la même histoire.

  • Speaker #0

    Ok. Puisque vous avez commencé à aborder justement ce démarrage de projet finalement, est-ce que vous voulez bien raconter comment est-ce que ça s'est... montée petit à petit ? Si j'entends bien, la Ville de Rennes était quand même derrière vous, puisqu'elle vous a mis en relation et qu'elle avait l'air d'être plutôt soutenante. Mais est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu les différentes étapes, éventuellement les difficultés que vous avez pu rencontrer dans le montage de ce projet ?

  • Speaker #1

    Comme on disait tout à l'heure, en 2017, c'est la direction petite enfance de la Ville de Rennes qui nous a mis en relation toutes les deux. On a été de suite soutenus par l'élue Petite Enfance, Katia Kruger, à l'époque. On a eu cette chance que cette personne vieille d'Allemagne, donc les Kindle Garden, les crèches en plein air, ça lui parlait déjà, ça lui faisait vraiment écho de façon très positive. Donc forcément, elle a soutenu le projet en disant, il faut les soutenir, c'est bénéfique pour les enfants, pour les pros, pour tout le monde. Et puis, on a la chance aussi à Rennes d'avoir un tissu associatif très, très développé. Donc, le fait qu'on soit une structure associative, on a forcément été soutenus par la ville, donc et associatif et avec un projet innovant qui leur permettait de diversifier l'offre proposée aux familles sur le territoire. Et donc, étant déjà soutenus par la ville... Nos autres partenaires institutionnels, l'APMI et la CAF, on avait déjà cet appui de la ville. L'APMI, on a dû lever quelques freins parce que proposer un projet de plein air en Bretagne où apparemment, il y a certains qui disent qu'il pleut tout le temps, mais ce n'est pas vrai. Mais en tout cas, c'était le discours de l'APMI en disant non, non, vous ne pourrez pas passer vos journées entières dehors. Comment allez-vous faire quand il pleut, quand il fait froid ? On a mis en place tout un protocole des températures.

  • Speaker #2

    Il nous avait imposé le semi-planaire au début. D'ailleurs, le projet auprès de la PMI s'appelle toujours semi-planaire, même si on fait du planaire avec les grands.

  • Speaker #1

    Parce qu'on a ce bâtiment qui permet d'accueillir tout le monde à l'intérieur. Mais en tout cas, on a toujours eu ce soutien, même s'il a fallu. Et puis après, pour moi, c'est aussi ce qui fait la valeur et la qualité d'un projet. C'est qu'il faut apporter les arguments. Il faut... expliquer que ça se passe dans certains pays et pas les pays chauds. Ça se passe dans les pays nordiques, au Canada, où il fait plutôt froid. Alors effectivement, c'est plutôt un froid sec. Mais comment est-ce qu'on adaptait ce projet à notre région, à notre territoire ? Mais c'est un projet qui s'est co-construit avec nos partenaires. Et voilà, depuis le début, c'est une belle aventure. Et ils ont été vraiment à l'écoute de nos arguments. On a levé des freins en proposant à bâtiments le fait d'avoir un préau. Ça permettait de faire les siestes dehors, même s'il pleut, effectivement. Mais voilà, on a tout ce cheminement avec nos paraitres tonnerres institutionnelles. C'est fait de façon vraiment qualitative.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est tellement important d'avoir du soutien des acteurs locaux. On sent bien, il y a des territoires sur lesquels les projets sont ralentis parce que c'est difficile de se faire comprendre, de se faire entendre. Donc c'est chouette aussi d'entendre ça.

  • Speaker #1

    C'était toute la problématique en fait. Quand la PMI nous a dit ok, on y va elle savait pertinemment qu'elle allait être sollicitée par d'autres PMI de France. Puisque nous, dans notre recherche et lors de notre formation de l'économie sociale et solidaire, quand on a essayé de voir, ce qui pouvait exister sur le terrain, sur le territoire français. On avait identifié, comme disait Benjamin tout à l'heure, les hautes garderies de plein air de la Croix-Saint-Simon à Paris. On était rentrés en relation avec ce projet, alors c'est en micro-crèche, mais avec une pédagogie très significative et de grande qualité avec Charline de Wildchild, mais qui, elle, était en projet micro-crèche, donc c'est encore différent avec les financements. Et pour avoir échangé avec Charline, c'est ce qu'elle me disait. On est sur les mêmes bases de valeurs de santé environnementale pour les enfants, mais c'était un autre projet, d'une autre envergure, parce qu'on est en PSU, parce qu'on a ce partenariat institutionnel. Mais voilà, il y avait une qualité de... C'est peut-être prétentieux de dire ça, une qualité de notre travail, mais qui a été reconnue. Et voilà, le partenariat a été significatif.

  • Speaker #0

    Alors, puisque tu en parles, est-ce qu'on peut éclaircir ce que ça signifie du multi-accueil ? La différence avec de la micro-crèche.

  • Speaker #2

    Alors nous, on est un multi-accueil. Donc multi-accueil, ça veut dire qu'on fait de l'accueil régulier. Par exemple, des enfants qui veulent venir... tous les jours de la semaine de 8h à 18h30 et de l'accueil occasionnel des parents qui sont entre deux jobs ou en congé maths, congé parental et qui ont besoin d'un ou de un à deux jours par semaine voire plus en fonction de leur semaine et de ce qu'on est capable de leur offrir. Donc ça c'est de l'accueil occasionnel, ils n'ont pas de contrat. Et puis un troisième accueil c'est l'accueil d'urgence. Donc être un multi accueil c'est faire ces trois types d'accueil, c'est souvent être en partenariat avec la ville et avoir une convention spécifique qui fait qu'on a un prix qu'on appelle PSU, prestation de service unique, qui répond à un tableau de revenus, ce qui fait que les parents payent en fonction de leurs revenus. Et ça c'est toutes les crèches municipales et associatives qui fonctionnent avec la ville, qui ont ces tarifs et ils sont bloqués. Ça assure qu'il y ait une mixité sociale et que les enfants qui sont dans une certaine précarité, parce qu'ils vivent dans des familles en précarité, puissent avoir aussi une place en crèche. Le système micro-crèche, c'est un autre système, ça fonctionne avec la page. C'est plutôt des enfants de familles de cadre qui peuvent se permettre de payer ces sommes. Déjà, c'est des grosses sommes. Et puis, la page étant différée à un mois, tu la reçois directement sur ton compte. Donc en fait, ce que payent les parents, c'est ce que ça coûte en vrai. Les crèches micro-crèches n'ont pas de subvention de la part de la CAF. Ni des villes d'ailleurs. En tout cas, à Rennes, il n'y a pas de soutien pour les crèches privées en micro-crèche. Nous, on a fait ce choix-là en tout cas. Déjà parce que la ville est venue nous chercher, et puis aussi on avait très envie de faire fonctionner notre projet dans la mixité. Parce que pour nous la nature elle était pour tout le monde, elle n'était pas que pour ceux qui sont incapacités de payer. C'est une valeur qui est très forte à la crèche, c'est d'offrir aussi bien aux professionnels, aux enfants qu'aux parents, la possibilité de rentrer dans l'association.

  • Speaker #1

    Après, dans le fonctionnement pour la Clé des Champs à Rennes, quand on parle d'accueil régulier, occasionnel ou d'urgence, l'accueil régulier, nous, les places sont attribuées par la ville de Rennes. C'est-à-dire que la Clé des Champs participe, comme les crèches associatives et municipales de Rennes, à des commissions organisées par l'Étoile, qui est le centre Info Parentalité Petite Enfance, et l'élu Petite Enfance qui y participe. Et en fait, c'est préparé en amont. Du coup, c'est la partie de Benjamin, parce qu'on a des missions bien différentes dans cette co-direction. Mais on n'est pas décisionnaire de cette attribution des places en accueil régulier. Parce que dans notre fonctionnement PSU, on a un pourcentage de la CAF, un pourcentage de la ville, et donc une participation financière des familles. Mais sur l'accueil occasionnel et d'urgence, on traite directement les inscriptions avec les familles.

  • Speaker #2

    Sur l'accueil occasionnel. Et l'urgence. Oui, l'urgence, on peut aussi bosser avec les trois. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend des dossiers.

  • Speaker #2

    Ça dépend des dossiers. Mais en tout cas, l'accueil régulier, qui est 90% des enfants qu'on accueille, 95 même, on fonctionne avec l'Étoile. On est consultés quand même, parfois. Non, on est consultés. Non, je fais une blague. On a eu une commission hier et du coup... C'est tout frais,

  • Speaker #0

    on en a régulièrement. Ça marche. Merci beaucoup d'avoir éclairci ce point. Benjamin, tu parlais de l'accès à la nature pour tous et pour toutes. Du coup, je rebondis là-dessus. Pour porter ce projet, vous avez créé la clé des champs. C'était quoi les valeurs ? Quelles sont les valeurs de la clé des champs ? Qu'est-ce que vous avez posé au départ et qui porte aujourd'hui tout ? toutes les décisions que vous prenez dans ce projet ?

  • Speaker #1

    On a trois grandes valeurs à la clé des champs. La première, bien évidemment, c'est le contact avec la nature pour les enfants et les professionnels au quotidien, toute l'année, quelle que soit la saison, mais en fonction d'un protocole des températures. La deuxième valeur, c'est que toutes nos décisions soient prises en fonction de l'économie sociale et solidaire et le développement durable. Mais que ce soit des décisions bâtimentaires, l'hygiène, le soin, les activités, le matériel, le management, tout ça, c'est en référence avec l'ESS. Et notre troisième grande valeur, c'est la gestion associative. Alors, au tout début du projet, on était gestion associative. parentales, mais qui évoluent parce qu'on a cette chance d'avoir dans notre conseil d'administration et dans nos bénévoles des personnes qui restent et qui n'ont plus d'enfants à la crèche. Effectivement, ils sont parents, mais plus parents de la crèche. Donc là, on va faire une modification de statut en 2025, c'est qu'on est à gestion associative, mais plus que parentale. C'est une vraie force de projet en fait, parce que en fait, Plus les parents vont s'investir dans la vie de l'association, plus le projet va être porté par eux et va faire sens. Si ça fait sens pour eux, que ça fait sens pour nous, que ça fait sens pour les pros, qui est-ce qui en profite au milieu ? C'est les enfants. Donc, c'est un cercle vertueux qui fait qu'un projet qui est porté par tout le monde... Alors, au début, il était porté par Benjamin et moi depuis 2017. Et plus ça va, les pros qui ont été recrutés, les parents et les personnes bénévoles, tout le monde fait vivre le projet. Ça, c'est plus... que Benjamin et moi. Et on porte tous ces mêmes valeurs.

  • Speaker #2

    Je vais juste rebondir sur cette triangulaire qui se situe autour du plein air, qui est vraiment enfants, parents, bénévoles et pros. Pour les pros, en fait, on travaille depuis le premier jour et on continue d'améliorer. C'est vraiment le bien-être au travail. Pour aller vers l'argument d'Anne-Laure, c'est vrai que... On est attirant parce qu'on a voulu ça aussi, ce bien-être au travail. Les professionnels savent qu'à la clé des champs, il y a un sens dans notre travail de terrain. Il y a des valeurs associatives fortes dans lesquelles elles sont investies et on les attend aussi. Elles ont chacune leur place en fonction de l'appétence et des compétences qu'elles peuvent avoir à côté de leur métier. Elles peuvent faire du bricolage, du jardinage, s'investir dans le bureau, dans la culture, il y a plein de choses. Elles ont plus de congés, on fait attention à leur qualité au travail, elles sont consultées régulièrement. C'est en constante amélioration et c'est vrai que dans les crèches aujourd'hui, on entend beaucoup que les conditions de travail des pros sont dures. Ici, elles sont agréables. Et elles en parlent de manière positive. Donc ça, c'est vraiment ce qui fait qu'à la base, tout ça, c'est le plein air qui nous l'a offert, en fait. Toutes ces valeurs ESS, c'est grâce au plein air.

  • Speaker #1

    Et puis, grâce au plein air et à cette troisième valeur de la gestion associative. Parce que quand on parle de bien-être au travail, nous, on a fait le choix qu'elle travaille, au lieu de travailler en 7 heures par jour, elle travaille en 6 heures 75. C'est-à-dire qu'elle cotise 15 minutes de temps quotidien. pour les réunions d'équipe qui sont obligatoires, les réunions d'analyse de pratique, on ne sait pas du temps de travail supplémentaire, toutes ces réunions, mais c'est aussi pour faire vivre le projet. Quand on les a recrutées sur leurs compétences et leurs qualités de métier de la petite enfance, on leur a dit, nous c'est un projet associatif, comment est-ce que tu voudrais le faire vivre ? Alors certaines disaient, moi personnellement, je fais beaucoup de spectacles parce qu'elles ont des jeunes enfants. Je fais beaucoup de spectacles sur Rennes et puis je connais bien le tissu associatif Rennes dans les partenaires culturels. Elle a la mission culture dans l'association. Une autre, moi j'adore bricoler, elle a la mission bricolage. Moi, par exemple, je suis dans la mission appel à projet. Je vais chercher des fonds pour financer des projets spécifiques. Benjamin, de par sa petite enfance, est dans la mission jardin, potager. En fait, on n'a pas qu'une... Au-delà de notre compétence de professionnel de la petite enfance, on a aussi d'autres compétences qu'on a amenées pour faire vivre l'association. Et chaque professionnel est en binôme avec des parents bénévoles. En fait, quand un parent obtient une place à la clé des champs, il sait qu'il s'engage et sur un projet plein air et sur un projet associatif. Donc, il faut, en fonction de ses compétences, ses appétences et le temps qu'ils ont de disponible pour faire vivre l'asso, qu'ils s'investissent dans cette vie associative en binôme avec des professionnels. Et c'est comme ça qu'au quotidien, on fait vivre l'association.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour avoir une idée, vous êtes combien dans l'équipe actuellement ? On est 15 professionnels plus 3 contrats d'apprentissage à EPE pour 2024-2025 sur les deux structures.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On est 18. On est 18 au total. Ouais,

  • Speaker #1

    ça fait une belle équipe.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est une belle équipe. Et on est 15 professionnels, pas du tout. On est 15 bénévoles dans le conseil d'administration, dont Benjamin et moi. Donc, il y a 13 parents bénévoles dans le conseil d'administration qui assument aussi toutes les directions et les décisions prises. pour des décisions stratégiques pour l'avenir de l'association. Et dans ces 13, je ne les ai pas en tête, mais je pense qu'il y a la moitié de parents qui n'ont plus d'enfants à la crèche, mais pour qui le projet fait sens pour eux et qui ont envie de continuer à le faire. Notre nouvelle présidente, depuis mars, ses enfants sont partis à l'école en septembre et elle garde la présidence. Donc, c'est génial, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça montre bien l'engagement. L'histoire, c'est chouette d'entendre ça. On reparlera un petit peu de...

  • Speaker #0

    Ça fait sept ans. Oui,

  • Speaker #1

    mais oui, oui. On reparlera un petit peu justement de ce petit... Tout ce monde qui avance ensemble et du travail des familles et des professionnels peut-être dans le fonctionnement un peu tout à l'heure des lieux. En quelle année vous avez ouvert le premier lieu ?

  • Speaker #2

    2022, janvier 2022, on a eu le Covid une semaine après l'ouverture.

  • Speaker #1

    Super,

  • Speaker #0

    bonne période. Allez,

  • Speaker #2

    c'est la venue ! Oui, puis on s'est battu janvier 2022, le projet n'était pas, le bâtiment n'était pas fini, dans un quartier qui n'était pas fini. Donc la première année, on a vécu un peu dans la poussière pour un projet plein air et sans jardin. Ah oui,

  • Speaker #0

    je me souviens,

  • Speaker #2

    le jardin n'était pas du tout fait, c'était de la boue, de la gadoue. Mais on a réussi à en profiter.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est dit que même si ce n'était pas aménagé, même si c'était de la boue, on allait ouvrir les barrières. Et ça a été génial, en fait. On était très contents quand ça a été aménagé au printemps. Mais de mars à mai, on a quand même pu profiter. C'était de la terre, mais c'était génial.

  • Speaker #1

    Et alors, du coup... Merci. À quoi ressemble ce lieu ? Vous parlez donc d'un bâtiment. On peut peut-être parler des deux lieux à la suite.

  • Speaker #0

    Donc le deuxième a ouvert en janvier cette année. Ok,

  • Speaker #1

    il est tout frais. Et alors du coup, à quoi, pour qu'on ait une idée de ce à quoi ça ressemble, parce que vous parlez de plein air, mais il y a un bâtiment. Est-ce que vous pouvez décrire un petit peu finalement les installations qu'il peut y avoir, le jardin ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais te décrire clair le bâtiment de Beau, de la Clé des Champs en Beau. C'est un bâtiment en aile, l'intérieur fait 270 mètres carrés et l'extérieur fait 300 mètres carrés avec 50 mètres carrés de prix haut. Donc on a un jardin de 250 mètres carrés à peu près qui est tout en long et il va avec l'évolution de l'enfance, c'est-à-dire qu'au début on a mis très peu de choses devant pour que le bébé puisse, en rampant, en faisant du quatre pattes, puisse avoir accès à une partie où il puisse décider de ce qu'il a envie de faire. Il y a juste des aromatiques qui sont sur leur gauche pour la sensorialité. Et puis, plus tu montes dans le jardin, plus ça va avec l'âge de l'enfant et ses capacités. Donc, il y a tout un jeu d'imitation avec une petite maison, une cuisine extérieure. Un chemin en sable compacté pour le vélo qui est autour de cette petite maison et qui remonte tout en haut du jardin. Et puis, à trois quarts du jardin, on a une butte qui nous sert de toboggan, de lieu pour faire des petites réunions entre enfants. Et puis, tout en haut, on a trois gros troncs avec des arbres autour, évidemment. compost et un grand potager fait de cinq bacs qui est fermé où on va très régulièrement avec les enfants pour faire des plantations, arroser, enlever les mauvaises herbes. On a deux autres potagers hauts avec les framboisiers, des plantes tomates laitées et dans tout ce jardin on a des toilettes sèches. et un local rangement où on met tout le matériel extérieur. C'est plutôt grand.

  • Speaker #0

    C'est jamais assez grand. On va en mettre carré.

  • Speaker #2

    On est en train de tester. On ne peut plus mettre les trucs. Voilà, donc ça, ça nous permet de vivre au dehors toute l'année parce qu'on a le préau qui peut nous accueillir en cas de pluie, pour les siestes des bébés et des grands, pour les repas également. Et puis tout ce jardin dans lequel on fait nos activités du matin jusqu'au soir, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, dans le noir ou en plein jour au soleil. Ça c'est la partie, et la partie intérieure est énorme et n'est dédiée qu'aux bébés. en fait sur les trois quarts de l'année puisqu'il y a quand même un quart où les enfants sont les petits bébés de moins de 16 mois vivent avec les grands à l'extérieur printemps, printemps d'avril à mi-octobre fin octobre en fonction dans cette crèche là en tout cas c'est vrai qu'à partir de novembre on ne fait plus trop l'accueil des bébés dehors et donc les bébés profitent de 270 mètres carrés sauf quand les grands débarquent Ça, selon nos trois protocoles, qui sont humidité, température, grand vent,

  • Speaker #0

    pollution.

  • Speaker #2

    Et là, à ce moment-là, il faut se partager la crèche. Et là, ça devient normal, en fait, finalement. 270 mètres carrés pour 24 enfants, c'est ce que feront les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai que quand on a monté le projet, et puis au fur et à mesure de l'avancée du projet, quand on avait des nouveaux plans des architectes, parce que cette première crèche, on est avec un promoteur privé. La deuxième crèche, on est le locataire de la ville de Rennes. Au début, Benjamin et moi, on s'était imaginé, parce qu'on avait ce regard des hautes garderies du Jardin du Luxembourg et du Champ de Mars, où c'est que, je crois qu'il y a deux préfats pour accueillir les enfants lors des repas ou des activités quand c'est l'hiver. Et en fait, on s'était un peu projeté là-dedans et la PMI nous a dit, non, non, il faut pouvoir, si vos protocoles ne permettent pas d'être en extérieur, d'avoir ces locaux à l'intérieur. les échanges quand on est dans la faisabilité d'un projet sont hyper riches parce que les infirmières PMI référentes nos référentes à juste titre nous ont dit mais voilà si vous ne pouvez pas être dehors et que vous êtes obligé de faire l'accueil à l'intérieur où il y a canicule il y a pollution vous devez rentrer mais elles ont eu raison de nous dire de faire un bâtiment en dur parce que du coup on peut accueillir les enfants et tous les enfants... si notre protocole ne nous permet pas d'être dehors. Donc ça, c'est sûr que c'est primordial et c'est pour ça qu'elles appelaient ça, qu'elles le nommaient semi-plein air au début. Après, c'est vrai que quand on imagine une crèche plein air et quand on montait le projet lors de notre formation ESS, moi, Charline de Wildchild me faisait rêver avec ces montagnes en fond. Enfin, c'est juste magnifique. Nous, on est en milieu urbain, mais en milieu urbain...

  • Speaker #2

    On a coulé vers le bas. Oui, on a coulé vers le bas.

  • Speaker #0

    Où je veux en venir, c'est que les enfants en ville ont besoin de nature. Encore plus, oui. Donc, en fait, dans la construction avec les architectes, c'était de se dire, nous, notre pièce principale, c'est le jardin, donc il faut qu'on ait le moindre centimètre carré de jardin. Cette première crèche à Beau, c'est montée dans un nouveau quartier, très urbain, qui a accueilli, je ne voudrais pas dire de bêtises, mais je crois 5200 habitants en moins de cinq ans. Donc, c'était un quartier en pleine évolution. L'autre crèche s'est installée dans un quartier. Alors, avant qu'on trouve ces deux lieux, on s'est promenés un peu partout dans Rennes avec la mairie. Et l'autre lieu, la Bélangerie, la crèche, elle s'inscrit dans un… Nous, quand on a découvert le lieu, on était ravis. C'était trop beau. C'était un terrain vague avec des arbres centenaires. Et c'est pareil, à juste titre, les voisins ont dit non mais attendez, ce terrain vague, on l'a depuis je ne sais pas combien de dizaines d'années, on ne va pas venir le détruire. Mais nous, ce n'était pas d'implanter une crèche plein air dans un tel lieu, ce n'était pas de détruire ce qui existait. Au contraire, c'était de pouvoir s'implanter dans ce lieu sans détruire tout ce qui existait depuis des années. Et donc, on a travaillé, il y a vraiment eu tout un travail de fond avec la direction des jardins de la ville et de la biodiversité à Rennes. pour valoriser les arbres. Donc, je crois qu'il y en a eu deux autres arbres abattus, mais parce que c'était déjà dans les prévisions de la direction des jardins de la ville, parce qu'ils étaient malades ou autre. Donc, on n'a pas détruit l'environnement. On s'est glissé dans ce beau terrain vague. Et avec un bâtiment tout en bois qui respecte le lieu, qui se noie dans la nature, mais toujours en milieu urbain.

  • Speaker #2

    Il est aussi grand, le bâtiment, Anne-Laure ?

  • Speaker #0

    Ah non, il n'est pas aussi grand, Benjamin. Non, non. Alors, ici, on accueille 24 enfants, donc avec ses 270 mètres carrés intérieurs. Là-bas, on accueille 16 enfants au quotidien. Donc, on a 160 mètres carrés intérieurs. Et on a la chance d'avoir un jardin de 400 mètres carrés, plus un préau de 50 mètres carrés. Et après, sur l'aménagement du jardin, on est pareil avec un petit jardin potager, une surface plane au début. Et puis, plus on évolue, on a ces troncs d'arbres posés au sol, on a une butte, on a des petites maisons. Et après, c'est vrai que nous, on se projette en se disant au moins les bébés, ils ont cette surface plane au début, mais on a des bébés qui, en 30 secondes, sont partis au fond du jardin ou au toboggan. Voilà, ce qu'on n'avait pas forcément projeté.

  • Speaker #2

    Mais ils sont capables,

  • Speaker #0

    en fait. Mais bien sûr qu'ils sont capables. Après, c'est comment on réfléchit à un environnement qui permet le jeu risqué dans un environnement sécurisé. Et plus on va permettre ça, en tout cas, ça fait partie des bienfaits du plein air, et puis la posture des professionnels dans cet univers est hyper importante. Mais en tout cas, on permet le jeu risqué. Et ça, dans le développement du jeune enfant, c'est génial. J'arrête pas de dire c'est génial. Mais oui, c'est génial.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans le projet pédagogique, il y a quelque chose, il y a une petite touche, la clé des champs, dont on n'a pas encore parlé, c'est que la posture du pro, nous, c'est pas un pro lambda, c'est un éducateur nature. Il a cette posture de proposer et d'accompagner l'enfant en fonction de ses besoins quand il est dans le jardin. C'est-à-dire qu'on peut tous arrêter séance tenante parce que le jardinier va utiliser son broyeur juste en face de la crèche et du coup c'est un spectacle de dingue. Donc ok, on était en train de faire un puzzle à l'extérieur, mais là, il y a 90% des enfants qui veulent aller voir le tracteur. Donc hop, l'éducateur se déplace avec eux. Et c'est un peu comme ça pour tout, admirer un oiseau. Un verre de terre, une coccinelle, peu importe ce qu'on faisait, on valide que la plupart des enfants ont envie d'aller observer, qu'on en parle, on sort les loupes. Tout de suite, ça devient une aventure. Cette posture, elle est vraiment propre aux professionnels de la clé des champs. On a fait des fiches de poste spécifiques qu'on appelle éducateurs nature.

  • Speaker #1

    J'allais vous demander si l'équipe... été recrutée sur des compétences de petite enfance et puis les personnes, bien sûr, je me doute, mais justement, tout cet aspect éducation par la nature, finalement, c'est au sein de la clé des champs que vous apportez tout ça. Ce n'était pas forcément des personnes qui étaient formées à la pédagogie par la nature.

  • Speaker #0

    Non, pas formé, mais par contre qui avait cette appétence. Donc ça aussi, c'est un frein qui est levé dans un tel projet qui voit le jour avec les professionnels recrutés. On n'a pas décidé, Benjamin et moi, au bout de dix ans d'existence d'une structure, de dire tiens, on va faire du plein air. Le projet s'est construit comme ça et le recrutement s'est fait là-dessus. Parce que c'est vrai que de changer des habitudes de pro, je ne dis pas que ça ne se fait pas, mais c'est un peu plus compliqué. Mais quand on recrute des professionnels, parce que, et dans notre annonce, on le spécifie, on recherche tel profil AP, EJE, AEP, mais avec cette appétence pour le plein air. Et nous, quand on fait passer nos... quand on fait les recrutements, c'est une question primordiale. Leur compétence petite enfance, on la juge sur le CV et sur la personne, comme tu disais, mais on veut qu'elle nous montre leur envie. On veut qu'elles nous montrent leurs idées qu'elles ont déjà. Enfin, voilà, on veut cette motivation pour le plein air, on la veut lors de l'entretien d'embauche.

  • Speaker #2

    Et à l'époque, par rapport au recrutement, quand on les a faits en 2019, qu'est-ce que je raconte ? 2021. Il n'y avait pas trop de formation pour les pros de la petite enfance autour de la nature, de cette posture, justement, ou qu'est-ce qu'on peut offrir ou faire comme activité. Ma... Maintenant, ça devient assez plus puissant. Et c'est génial.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. C'est top. Oui,

  • Speaker #2

    ça commence à venir, tu vois. Et nous, on aimerait bien se positionner un jour aussi sur qu'est-ce qu'on peut offrir comme formation aux futurs professionnels qui veulent travailler. Pour qu'elles essaient de s'être plus values et qu'elles soient aussi attirantes par ce petit, peut-être un master, un petit truc. Je ne sais pas comment on fera, mais un jour,

  • Speaker #0

    on voudrait bien avancer là-dessus. Mais c'est vrai qu'elles n'ont pas de formation ni avant d'entrer à la clé des champs, ni après. Par contre, il y a toute une période d'immersion, en fait. Oui, de formation. Mais il y a toute une période avant de prendre le poste. Par exemple, si on prend la crèche qui a ouvert en janvier 2024 à la Bélangerie, la deuxième, les professionnels ont été recrutés en novembre 2023. Et elles ont eu 15 jours d'immersion parce que... Benjamin et moi, on reste convaincus que la meilleure façon d'apprendre, la meilleure façon d'imprégner, quand on a déjà cette appétence de travailler en plein air, c'est d'être dans le quotidien, de voir comment ça fonctionne, d'échanger avec les professionnels qui sont déjà là. Et en fait, pour nous, c'est vraiment une des meilleures formations, c'est l'immersion.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je suis tout à fait d'accord. Et surtout... Dans le plein air, vous l'avez dit, mais la posture de l'adulte, ça ne devrait pas être que dans le plein air, mais il se trouve qu'on en parle beaucoup quand on est à l'extérieur, où on interroge beaucoup notre posture. Et c'est vrai que c'est en observant et en s'immergeant qu'on ressent vraiment cette dimension et cette posture. qui permet à l'enfant de pouvoir aller explorer et de faire tous ses apprentissages en extérieur. Du coup, vous êtes une crèche de plein air. Est-ce que, donc vous pouvez préciser un peu, donc les enfants sont du matin au soir dehors, excepté du coup quelques... vous avez des protocoles. Est-ce que vous pouvez préciser un petit peu tout ça ? Comment est-ce que... comment la crèche fonctionne sur ces temps en extérieur.

  • Speaker #0

    Pour résumer notre protocole, entre 5 degrés et 32 degrés, les enfants passent leur journée entière dehors. Pour les bébés, on adapte en fonction du ressenti, parce qu'il y a la température, il y a le taux de pollution, il y a les vents, mais il y a aussi le ressenti. Des fois, le thermomètre va nous indiquer 5 et il y a un petit vent glacial. C'est ce qui se passe actuellement le matin. Donc, on fait peut-être l'accueil à l'intérieur et on sort plus tard dans la matinée. Mais entre 5 et 32 degrés, les enfants sont accueillis dehors. Ils arrivent, parce que les parents se sont engagés dans un projet de plein air, donc ils arrivent, en fonction de la météo, équipés. C'est-à-dire qu'une journée comme aujourd'hui, on a enfin le ciel bleu qui est revenu après nos dix jours de brouillard. Ils arrivent équipés. Il y a la salopette, il y a la... polaire, il y a le bonnet s'il y a besoin. En tout cas, on n'a pas besoin, les pros n'ont pas besoin d'équiper l'enfant le matin. Il arrive déjà équipé pour commencer sa journée. Donc, la séparation, pardon, il y a le téléphone qui sonne, la séparation se fait en extérieur tout de suite. Et donc, en fait, on a remarqué, en tout cas, que la séparation se faisait plus vite parce que tout de suite, l'enfant, il est happé par... par le jardin, par un enfant qui a découvert un escargot dans le potager. Il y a tout de suite quelque chose qui l'attire. Donc c'est vrai que les séparations sont plus simples, pas pour tous les enfants, mais pour la majeure partie, elle est vraiment beaucoup plus fluide. Après, on a une petite collation. Alors l'accueil se fait jusqu'à 9h30 dans nos deux multi-accueils. On propose une petite collation le matin pour le groupe des marcheurs. qui a été validé par le médecin de PMI, tout simplement parce que l'enfant se dépense plus dehors. Par contre, la collation, c'est un fruit de saison ou un fruit sec. Il n'y a pas de céréales, de pain, de gâteaux, de produits laitiers. C'est uniquement fruit de saison et fruit sec. Et puis après, commence la journée. Et puis, on valorise énormément l'exploration et le jeu libre, soit une activité menée par l'adulte, proposée par l'adulte, après au libre choix de l'enfant. soit une sortie au parc en extérieur et puis après on revient. Le repas pour les bébés échelonné en fonction des besoins de l'enfant, comme les siestes pour les bébés. Et pour les grands, généralement le repas, mais comme dans une crèche classique. En fait, on fait la même chose que dans les crèches classiques, mais dehors. Et en proposant un environnement naturel et en proposant, si c'est le cas, mais ce n'est pas tous les jours le cas, des activités avec... que la plupart du temps des éléments naturels ou recyclés. Après, c'est donc le repas et la sieste sous le préau, et puis réveil échelonné. Donc l'été, dès qu'il se réveille, il s'habille, et puis il retourne dans le jardin, goûter, et puis sortie des enfants. Le rythme, il est, comme les autres crèches, basé sur le rythme naturel de l'enfant.

  • Speaker #1

    J'allais juste poser la question du ratio, du nombre d'enfants et le nombre d'adultes qu'il y a dans chaque multi-accueil.

  • Speaker #2

    C'est une super question, Claire, parce que ça a été prévu bien en amont sur les budgets prévisionnels. Tout le monde nous dit, mais comment vous avez fait ? Vous êtes beaucoup plus... plus que dans les autres crèches habituellement. On a tout calculé pour que ça tienne, même si on était à l'équilibre avec une rentabilité à 0,2, il n'y a pas de problème. Donc la clé de notre succès, c'est aussi qu'on est plus. Normalement, les ratios standards, c'est un adulte pour 8 enfants qui marchent, les marcheurs, et un adulte pour 5 bébés. Donc nous, nous avons 8 bébés et nous sommes... 4 professionnels auprès de ces 8 bébés.

  • Speaker #0

    Sur les temps forts ?

  • Speaker #2

    Sur les temps forts, de 11h à 15h30.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais même, en fait, très vite, on est rapidement à 2, alors qu'on n'a que 5. Voilà. On a un fort taux d'encadrement chez les bébés. Et chez les grands, pareil, on est à 4 pour 16 enfants, alors qu'on pourrait être aussi à 2. ou à 3 dans les temps forts, mais en fait, nous, dans les temps forts, on est à 4.

  • Speaker #0

    Plus, comme on disait tout à l'heure sur le nombre de professionnels dans l'équipe, dans chaque groupe, il y a une personne qui est en contrat d'apprentissage qui vient renforcer aussi l'équipe, qui est déjà titulaire d'un diplôme préalable au CAPA-UPE.

  • Speaker #2

    Ça, c'est dans la crèche de 24. La crèche de 16, elle est un peu différente, parce que du coup, on est parti du postulat qu'on était directement à 2. professionnels alors qu'il n'y a que 11 enfants donc c'est pareil c'est un bon taux d'encadrement et idem chez les bébés où il n'y a que cinq bébés et elles sont aussi à deux et toute la journée elles sont cinq il y a une personne qui est plus postée sur la cuisine lancer les machines et qui file un coup de main pour les repas que ce soit chez les bébés chez les grands et que la journée soit facile et fluide Et donc, dans les deux crèches, on a un taux d'encadrement qui est supérieur à celui demandé par les instances.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui nous permet au quotidien que ce soit une qualité de travail pour les professionnels, et dans la première crèche où elles sont 4 pour 16 grands et 4 pour 8 bébés, en fait, ça nous permettait aussi dans la stratégie, c'était de répondre à cette pénurie de professionnels dans la petite enfance. Il y a... En cas d'absence d'une professionnelle, il y a un protocole de remplacement. Donc, elles peuvent tout à fait fonctionner à 3 pour 16 et 3 pour 9 bébés.

  • Speaker #1

    Oui, et ça offre un confort pour les professionnels. J'imagine bien que ça n'a rien à voir avec les ratios qui sont initialement posés par les institutions.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Pour les professionnels... et pour les enfants, parce qu'il y a beaucoup plus de disponibilité pour les enfants. C'est sûr que pour les professionnels, c'est un cadre de travail.

  • Speaker #2

    On a même baissé le ratio, parce que je vais te dire que nous, on a décidé que 5 bébés pour une personne le matin,

  • Speaker #0

    c'était trop.

  • Speaker #2

    Donc, on a baissé à 4 bébés matin et soir quand elles sont toutes soignées.

  • Speaker #0

    On est d'accord que ceux qui écrivent les lois sont très rarement sur le terrain. pour 5 bébés, c'est pas possible en fait il paraît je ne suis pas sûre de l'info mais il paraît après nous les pros ne sont jamais seules,

  • Speaker #2

    elles sont toujours à deux il y en a une chez les grands et une chez les bébés donc elles peuvent compter l'une sur l'autre, mais même comme ça on ne les a pas laissées avec 5 bébés, on a bien vu et puis on va sur le terrain aussi donc on est confrontés à la réalité, on voit bien on n'est pas Shiva, il y en a deux qui mangent, deux qui veulent dormir...

  • Speaker #0

    Et puis le but, comme disait Benjamin, c'est binôme. En fait, l'équipe des bébés et l'équipe des marcheurs fonctionnent en parallèle. Elles ne sont jamais toutes seules. Quand il y en a une des bébés qui commence à 8 heures, il y a celle des marcheurs qui commence à 8 heures. En fait, ça marche par binôme dans les deux groupes. Donc elles ne sont jamais seules. On n'a pas le droit. On ne peut pas. Et puis, ce n'est vraiment pas un désir. On ne sait pas ce qui peut arriver, c'est toujours bien d'avoir l'appui d'une pro. quelques raisons que ce soit. Et c'est vrai, comme disait Benjamin, on va sur le terrain. Moi, dans mon poste de co-direction, on est vraiment dans une co-direction, donc on gère les deux établissements, toutes les deux, 15 jours, 15 jours dans chaque crèche. Et moi, tous les lundis, mardis, je suis sur le terrain et je fais partie de ce taux d'encadrement au même titre que l'équipe. Et parce que j'ai besoin, je veux dire, pour manager, et ça aussi, pour moi, ça fait partie des valeurs de l'ESS. Pour pouvoir bien manager, j'ai besoin de me rendre compte de ce qu'elles vivent sur le terrain. Quand elles nous font remonter des problématiques en disant, mais il y a ça qui ne va pas ou il y a ça qui marche très bien, je l'ai vécu ce moment. Donc, je peux dire, oui, on peut évoluer dans telle pratique. Oui, on peut changer telle pratique, on peut l'améliorer. Mais j'ai besoin, moi, de savoir ce qui se passe sur le terrain pour pouvoir prendre des décisions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est essentiel,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pour en revenir un petit peu à la place des familles, est-ce qu'il y a des temps forts qui sont organisés tout au long de l'année ? Est-ce qu'il y a des événements que vous créez avec les familles ? La vie un petit peu des multi-accueils et la place des familles ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des temps forts. Déjà, on a une commission événementielle parents professionnels. où on organise régulièrement des petits cafés le matin, des petits ateliers le soir, des bouteilles bagagées. On a des sorties qui sont à la ferme, au musée, où à chaque fois les parents nous accompagnent. On a une fête de fin d'année à Noël et en juin,

  • Speaker #0

    juillet.

  • Speaker #2

    Et après, c'est aussi à l'initiative des parents. Tu vois, l'année dernière, on avait un papa boulanger qui venait. Pour lui, il ne voulait pas rentrer forcément dans une commission, donc il nous faisait du pain et des brioches. Voilà, c'était le boulanger qui venait à la crèche. Et il faisait l'atelier avec les enfants. Donc, ça a créé une vraie connivence entre eux. Et puis, pour les autres parents, on pouvait leur dire, tiens, c'est bien venu. Il est venu aujourd'hui, ils ont mangé du pain et de la brioche maison. Ça les rassemblait aussi. Après, ils s'entendent très, très bien. Ils font plein de trucs tout le temps entre eux aussi, ceux de la session de la MDR.

  • Speaker #0

    Quand on parlait des missions associatives et ce qui fait vivre l'association, chaque mission associative est vraiment gérée de façon autonome par celle qui en est à la tête. Si on parle, par exemple, de la mission entretien. L'entretien, c'est venir nettoyer les jeux mensuellement. C'est à l'initiative de la professionnelle qui gère un planning de rotation des parents. Mais je vois l'année dernière, les parents se sont dit mais on ne peut pas tout faire quand on vient, ce serait bien qu'on vienne une journée Donc, il n'y a eu aucun pro. On était invité, mais on n'était pas dispo. Et de façon très autonome et surtout très conviviale, Ils ont organisé une journée, un dimanche, où ils sont venus avec leurs enfants à la crèche. Donc ils avaient les clés, ils ont fait l'entretien et ils se sont fait un pique-nique à la crèche avec toutes les familles, avec les enfants. C'est hyper convivial, c'est vraiment, on devient une grande famille. Et pour avoir beaucoup de témoignages de parents qui sont partis de la crèche parce que les enfants sont scolarisés, le lien il est vraiment là. ils ont tellement été valorisés dans leurs actions dans ce projet de la clé des champs tout le temps où leur enfant a été inscrit à la crèche, qu'en fait le lien s'est tissé naturellement et c'est un lien qui est entretenu. Nous, on est super fiers de pouvoir se dire que par la crèche, on crée ce lien-là entre les familles. Et c'est vraiment une gestion associative de façon très autonome. Des fois, nous, Benjamin et moi, on... On découvre un projet, alors on est toujours mis au courant, mais on découvre lors d'une réunion un projet qu'ils ont mené avec les familles. On a juste à applaudir parce que c'est magnifique et qu'on est super content que les enfants en profitent. Là, il y a une pro qui organise des sorties intergénérationnelles. Hier matin, ils sont allés avec la maman qui fait partie de son équipe dans la résidence senior. Ils ont fait de la peinture. Il y a une prochaine visite qui va être. ils font des gâteaux, mais en fait, on leur fait confiance. Et elles savent que les décisions, si elles ont des doutes, elles viennent nous solliciter, Benjamin et moi, en disant, voilà, j'aimerais faire ça, mais je préfère quand même avoir votre avis. Mais on va dire 80% du temps, elles le font de façon autonome, en relation avec les familles. Et nous, on a juste à être émerveillés par ce qu'elles mettent en place.

  • Speaker #1

    Il y a un papa dans l'autre crèche qui fait les animations musicales une fois par mois. Et ça, c'est avec la pro, en bonne coordination avec la pro qui s'occupe de la culture. Ça, ça marche super bien.

  • Speaker #0

    Et là, il nous a, il me semble, il nous a annoncé qu'il allait peut-être arrêter parce qu'il va aller proposer cet atelier un peu plus à l'école où son fils est scolarisé. Et il en est déçu. en fait et il était un peu triste de nous annoncer ça mais on lui dit ce que tu fais c'est génial mais c'est pas grave de lui même il était vraiment déçu de nous l'annoncer ils ont du mal à nous quitter le jour où on aura les petits enfants ça voudra dire qu'on a pris un coup de vieux mais on montrera quand même le sens de notre projet mais en fait c'est devenu tellement...

  • Speaker #2

    Malheureusement, rare en France parce qu'il y a vraiment un cloisonnement entre... D'un côté, il y a la famille, de l'autre, il y a la crèche et puis après, il y aura l'école. Et les parents l'expriment souvent, les familles l'expriment souvent. Et quand on est soi-même parent, on le vit, un certain isolement et puis un manque de moments où on partage justement, où il y a de la communauté. Et finalement, la clé des chances, c'est... probablement ce que les familles trouvent et c'est ce qui fait qu'elles s'investissent autant pour tous ces projets. C'est vraiment trop chouette.

  • Speaker #1

    Je rebondis, c'est vrai que quand on accueille les parents avant qu'ils rentrent dans la crèche, moi, je leur parle des missions associatives en leur disant vous pouvez réfléchir, on a toutes ces missions et puis si ça ne vous correspond pas, on peut créer une mission pour vous et surtout, il faut que je donne combien de... temps, un jour par semaine, deux heures par semaine. Tu fais comme tu veux. Le principal, c'est que tu participes et qu'on vive nos expériences ensemble. Que tu puisses partager avec les parents, te poser des questions avec les professionnels, que ça soit sur ta mission. Mais au passage, comme on est ensemble, tu peux en profiter pour poser toutes les questions que tu veux. C'est bien. Je trouve que le vivre ensemble, en effet, il peut manquer. dans certaines structures, et ici, on l'a vraiment.

  • Speaker #0

    Mais pour moi, on ne peut pas accueillir l'enfant sans accueillir sa famille. C'est complètement impossible à mes yeux. Mon expérience à la Ausha, dans le lieu d'accueil enfant, m'en a vraiment fait prendre conscience. J'avais cette expérience de professeur des écoles en maternelle. C'est vrai qu'à partir du CP, CE1, les parents ont moins de contacts entre eux. Ils déposent l'enfant devant l'école. ils n'ont plus besoin de l'accompagner dans la classe comme on le fait en maternelle. Donc la petite enfance et l'enfance jusqu'à la maternelle, pour moi, c'est vraiment là où on peut créer du lien entre les familles pour rompre l'isolement en fait, parce que sachant qu'en plus on prône la mixité sociale, on a quand même des familles vulnérables qui sont en vrai isolement, ils sont coupés de relations sociales. Et à travers des projets associatifs comme ça, et moi, je l'avais vu dans le lieu d'accueil enfants-parents, c'est là où on tisse du lien. Et si on ne le fait pas à la petite enfance, pour moi, c'est encore plus difficile après. Mais le but de projets associatifs comme ça, qui font sens pour tout le monde... ça fait sens à chaque niveau de famille peu importe mais si on peut les toucher un petit peu et qu'ils s'investissent ensemble et se vivre ensemble comme dit Benjamin à l'heure actuelle où on vit c'est hyper important si on soutient pas ces valeurs humaines dans des projets je suis convaincue que ça marche pas je suis bien d'accord hum

  • Speaker #2

    Benjamin et Anne-Laure, on arrive à la fin de notre échange. Alors, vous venez d'ouvrir un nouveau lieu, là, au début d'année, mais est-ce que vous avez d'autres projets ? Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à la Clé des Champs pour les prochains mois, les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Que ça vive aussi bien, qu'on continue de défendre nos trois grandes valeurs. Après... C'est peut-être ambitieux. Moi, j'ai 47 ans l'année prochaine. Je me suis dit, j'aime bien lancer des petits challenges et puis j'aime bien créer. Depuis des années, je me suis dit, avant mes 50 ans, une troisième crèche. Voilà, on verra. Mais en tout cas, d'ancrer encore plus nos deux projets existants, de valoriser les compétences des professionnels dans nos deux crèches existantes, de faire monter en compétences, de continuer d'avoir ce projet qui fasse sens pour... tous en le faisant évoluer de façon qualitative, déjà ça c'est un bel objectif.

  • Speaker #1

    Moi j'ai des objectifs aussi en cohérence avec Anne-Laure mais c'est vrai que je vais essayer de plus m'y axer sur 2025, c'est de lutter contre la pénurie des professionnels en avançant nos pions sur cette possible formation ou structurée, informée à voir comment on va le faire et puis deux c'est vrai qu'on remarque et ça fait plusieurs années qu'on en parle, mais on n'a pas eu le temps d'avancer, on remarque que les parents se posent beaucoup de questions et ne trouvent pas forcément des interlocuteurs compétents pour répondre au moment où ils se les posent. Ici, en tout cas à la crèche, ce serait de faire venir éventuellement sur les temps de fermeture de la crèche des animateurs, des gens compétents pour répondre à leurs questions. ou organiser des ateliers, des débats avec les professionnels qui pourraient apporter des réponses. Voilà, ça, c'est ce qu'on pourrait essayer de travailler l'année prochaine.

  • Speaker #2

    Eh bien, en tout cas, je tenais à souligner et à vous remercier pour votre présence. Quand on... Moi, je suis pédagogue par la nature, donc forcément, toutes les structures, je suis leurs actualités, mais... Vous avez évoqué Charline à plusieurs reprises. Dans le secteur de la petite enfance et des crèches en plein air et semi-plein air, Wildchild et La Clé des Champs sont souvent les deux noms qu'on entend beaucoup parce que vous faites bouger les lignes, vous avez montré qu'il était possible de faire de l'accueil pour les petits en plein air. Et c'est hyper précieux parce qu'ils en ont besoin et que ça a juste que... Jusqu'à récemment, encore il y a quelques années, on n'imaginait pas en France que ça pouvait être possible. Et malheureusement, il y a encore des territoires où il y a certaines PMI qui ont des résistances. Et vous êtes des beaux exemples qui permettent de dire, si, regardez, ça peut fonctionner. Donc, c'est vraiment très chouette et je vous souhaite de continuer sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Je me permets juste, Claire, de rebondir sur ce que tu dis et merci de le soulever. Merci. Voilà, on sait tout ce qui se passe dans les milieux de la petite enfance depuis quelques temps là, et ce qui est montré du doigt, et que des projets qui font sens comme ça, c'est aussi possible dans les micro-crèches et dans le domaine privé. Ce n'est pas qu'associer à des projets associatifs, c'est possible partout, c'est juste qu'il faut se donner les moyens de le faire, et que les PMI, j'en suis persuadée. vont prendre conscience de toute cette évolution et de la nécessité du contact de la nature pour les jeunes enfants et pour les professionnels.

  • Speaker #2

    C'est ce qu'on souhaite, oui. Mais ça bouge, donc c'est positif. Merci beaucoup, Benjamin et Anne-Laure. Et puis, à très bientôt. Merci,

  • Speaker #1

    Claire. Au revoir.

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cette discussion vous a plu et qu'elle éveille en vous une certaine curiosité. pour l'éducation en plein air, voire même, peut-être, une envie de militer pour qu'elle se répande davantage. Pour en savoir plus sur mon invité du jour, je vous invite à vous rendre sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous y trouverez toutes les infos à son sujet, ainsi que ses recommandations. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oubliez pas, sortir, ça ne doit être que du kiff. Allez, ciao ciao, à bientôt.

Chapters

  • Introduction

    01:09

  • Présentations

    03:11

  • Souvenirs d'enfance en nature

    03:41

  • Parcours professionnel

    07:08

  • Les étapes du projet

    15:20

  • Le soutien des partenaires locaux

    18:05

  • C'est quoi un lieu multi-accueil ?

    20:07

  • Les valeurs portées par l'association

    24:30

  • Les équipes : salariées et bénévoles

    29:48

  • L'ouverture du premier lieu

    31:18

  • L'aménagement des crèches

    32:29

  • La posture des professionnelles

    41:13

  • Organisation des journées dehors et des protocles

    46:19

  • Encadrement et ratio

    49:58

  • Le rôle des familles

    55:31

  • Les projets à venir

    01:03:55

  • Conclusion

    01:07:46

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