- Speaker #0
Bienvenue sur Enfance en Nature, le podcast qui explore l'éducation en plein air sous toutes ses formes. Je m'appelle Claire, je suis pédagogue par la nature et ici je tends le micro à celles et ceux qui permettent aux enfants de vivre des expériences de plein air. Éducateurs, animatrices ou encore professeurs des écoles, Les profils de mes invités sont nombreux, l'occasion d'explorer ensemble des pratiques différentes dans des cadres variés, mais qui tendent toutes vers un même objectif, permettre aux enfants et aux plus âgés de passer un maximum de temps dehors. Il m'arrive aussi parfois de prendre le micro seul pour partager avec vous des réflexions ou des outils concrets de pratiques et de terrain. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à lui donner un petit coup de pouce en vous abonnant, en laissant un avis et en le partageant autour de vous afin que nous fassions grandir cette belle communauté tournée vers le dehors. Merci d'être ici avec moi, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Aujourd'hui, je vous propose de partir à la rencontre de deux professionnels de la petite enfance qui partagent une même vision de leur métier et qui placent notamment l'éducation en plein air des tout-petits au cœur de leur approche. Tamara et Floriane sont toutes les deux assistantes maternelles et avec d'autres de leurs collègues, elles ont créé les Moussaillons des bois, une association à travers laquelle elles partagent leur quotidien. Entre balades en forêt, jeux au bord de mer, découvertes sensorielles dans la boue, les enfants qu'elles accueillent ont l'occasion de vivre de nombreuses expériences en nature. Dans cet épisode, Tamara et Floriane racontent ainsi l'histoire des moussaillons des bois, mais elles nous parlent surtout de leur organisation, de leur quotidien, et vous allez entendre le plaisir qu'elles éprouvent à se réunir, à la fois pour partager des petits moments du quotidien, mais aussi pour des plus grands événements comme leur grande sortie mensuelle avec toutes leurs troupes. Honnêtement, je suis admirative de ce qu'elles entreprennent parce que c'est un beau défi que de sortir quotidiennement, parfois en ville, parfois en forêt, parfois à la mer, avec pour chacune un, deux, trois ou quatre enfants en bas âge. Ça représente une sacrée logistique. qu'elles arrivent à articuler avec le respect du rythme des enfants qu'elles accueillent et je suis ravie qu'elles aient accepté de venir au micro partager leur expérience et leur travail. Je ne vous en dis pas plus et vous invite à enfiler vos bottes et votre ciré jaune et à nous suivre pour une plongée au cœur des moussaillons des bois. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Tamara ! Bonjour Floriane.
- Speaker #1
Bonjour Claire.
- Speaker #2
Bonjour Claire.
- Speaker #0
Bienvenue sur Enfance en Nature. Je suis ravie d'être avec vous ce matin, notamment parce que vous êtes les premières assistantes maternelles que je reçois sur le podcast. Ce n'est pas faute d'avoir invité déjà plusieurs personnes, mais comme pour d'autres professions, je me suis rendue compte qu'il y a souvent une... D'autres professions exercées par des femmes, je précise, puisque mes invités sont majoritairement des femmes, il y a toujours une inquiétude quant à la légitimité de prendre la parole au micro et du coup jusqu'à présent j'ai eu un peu de mal à convaincre au moins une assistante maternelle de venir partager son expérience et du coup je suis vraiment ravie qu'on soit toutes les trois là ce matin. Donc bienvenue. Pour qu'on se situe un petit peu qui vous êtes, est-ce que vous pouvez nous préciser l'une et l'autre depuis quand vous exercez en tant qu'assistante maternelle ? Et puis, dans quelle région vous êtes installée actuellement ?
- Speaker #1
Alors, nous habitons à Nice. Pour ma part, je travaille en tant qu'assistante maternelle depuis 2017.
- Speaker #2
Pareil, je suis sur Nice et j'exerce depuis 2017.
- Speaker #0
Bien, on va du coup aujourd'hui parler de votre quotidien et puis dans quelques instants, on précisera pourquoi est-ce que vous êtes aujourd'hui toutes les deux au micro. Mais avant ça, j'ai une question rituelle que je pose à chacune de mes invités en début d'échange. Est-ce que vous pouvez nous raconter ? Vos souvenirs d'enfance en nature, quel était le lien que vous aviez avec le vivant durant votre enfance, voire votre adolescence ? Je vous laisse choisir celle qui commence.
- Speaker #1
Alors, je vais commencer. Alors, pour ma part, j'adore cette question. C'est une très très belle question qui a beaucoup de sens, justement. Alors pour ma part, j'ai grandi, j'ai passé ma petite enfance dans un village du Lot. Donc j'ai grandi à la campagne et ce qui me revient souvent en mémoire, c'est que j'adorais sortir dans le jardin et toucher la terre, fouiller dans la terre, trouver des petits trésors, sentir la terre et lever les yeux vers les arbres. Et voilà, ça me reste toujours en mémoire. Quand je regarde encore les arbres aujourd'hui, je repense systématiquement à ça.
- Speaker #2
Et pour ma femme, j'ai toujours été une enfant très speed, qui bougeait beaucoup. Et quand j'étais petite, j'ai habité en Italie et nous étions souvent et très très souvent dehors. Alors les souvenirs que j'ai, c'est faire de la balançoire avec une corde accrochée à un arbre et un pneu, sauter dans les flaques, jouer avec de la boue, courir. être dans les prés, ramasser toutes sortes de fleurs, d'arbres. Je les ai goûtées, j'ai trouvé le goût amer. Voilà, j'étais vraiment une petite fille d'extérieur et je ne garde que ça et je l'ai tout le temps gardé. Ce qui fait qu'aujourd'hui, dans l'association, enfin avec les enfants, c'est normal que les enfants sautent dans l'eau, s'éclaboussent. Voilà, c'est cette liberté tout simplement d'être enfant et de vivre avec ce qui nous entoure.
- Speaker #0
Dans la plus grande simplicité, c'est ce que j'aime bien entendre dans vos souvenirs. Et puis, de manière générale, en fait, dans les souvenirs qui sont racontés à chaque fois, c'est toujours des souvenirs très, très simples. Et là, ça me frappe parce que tu parles d'une corde avec un pneu, des flaques. Et c'est des choses tellement... Simple et pourtant, ça nous marque profondément et finalement toute la vie. Alors, tu le disais, Floriane, là, tu as évoqué, tu as utilisé le terme d'association. Effectivement, pour expliquer du coup aux auditeurs et aux auditrices, si vous êtes aujourd'hui ensemble, c'est parce que vous êtes réunis avec d'autres assistantes maternelles en association. L'association Les Moussaillons des Bois, que je trouve d'ailleurs le nom génial au passage, j'aime beaucoup. Est-ce que vous pouvez raconter l'histoire de l'association ? Qu'est-ce qui vous a amené à vous réunir à plusieurs autour de ce projet ?
- Speaker #2
Alors au tout départ, lorsqu'on a commencé à exercer, personne ne se connaissait. On fréquentait plusieurs parcs. Et souvent, au début, on allait dans les mêmes parcs. Et puis, tu observes, tu observes les autres assistantes maternelles et tu te dis, tiens, celle-ci, elle laisse faire ça. Celle-ci, elle ne le laisse pas faire. Celle-ci, elle a emmené beaucoup de livres. Oh, regarde celle-là, elle a carrément proposé un atelier aux enfants. Puis, tu ne sais pas trop où est ta place. Tu commences à fréquenter le relais des assistantes maternelles. Tu es encadrée par une éducatrice de jeunes enfants, tu fais des connaissances, et puis tu continues ton petit bout de chemin, tu vas de parc en parc, et puis finalement ce sont des affinités qui se créent. Et tu crées l'affinité avec la personne qui te ressemble ou à laquelle tu as envie de ressembler. Donc tout part de là. Une petit groupe s'est formée au fil des années, et je parlerai plus de la rencontre avec Tamara puisque nous sommes ensemble. Tamara était la force tranquille. Je l'ai rencontrée dans un parc et elle était d'un calme et très apaisée. Et moi, ce qui m'intéressait surtout, c'était la façon dont l'assistante maternelle s'adressait aux enfants. Donc, cette rencontre, elle se fait, voilà, bonjour. Tout simplement, tu agrées pour combien d'enfants ? Et puis, on en vient tout de suite à parler de Montessori, qui, il y a à peu près une dizaine d'années, était en vogue, en fait. On entendait vraiment parler, au niveau de ces nouvelles pédagogies de l'enfant, d'éducation positive, et revenait Montessori. Et de là, au fil des jours, je lui ai dit, écoute, tu sais, on est déjà réunis, on est deux, trois, quatre. voilà est ce que tu voudrais rester avec nous est ce que ça te plairait et on avait à ce moment là un projet de mame c'est ça exactement et pour ma part j'étais une jeune maman j'avais
- Speaker #1
accouché vraiment il n'y a pas très longtemps et j'ai eu le j'ai eu un coup de foudre pour ce petit groupe d'assistantes maternelles qui faisait beaucoup d'activités qui parlait vraiment avec beaucoup d'attention auprès des enfants. Et ça m'a vraiment plu. J'étais dans une période de transition, justement, je venais de terminer une carrière dans la communication. Et je cherchais ma nouvelle voie. Et je me suis dit, mais assistante maternelle, c'est quand même un très beau métier qui permet de se former régulièrement. On apprend tous les jours dans ce métier. et de découvrir de nouvelles expériences, d'organiser tout un tas de choses. Et tout naturellement, je me suis dit, je me lance et je voudrais absolument travailler avec ces personnes-là que je rencontre au parc parce qu'elles sont vraiment formidables.
- Speaker #0
Et du coup, pour qu'on se situe un peu concrètement, vous êtes combien d'assistantes maternelles aujourd'hui au sein de l'association ?
- Speaker #1
On est cinq. Cinq assistantes paternelles.
- Speaker #0
Ok. Et du coup, Floriane, tu disais qu'il y avait un projet de mame. Est-ce que ça signifie que vous avez monté une mame ? Non. Ce n'est pas le cas ? Non.
- Speaker #2
Non. Nous avons fait deux formations. C'était des informations au niveau de comment construire la mame. On s'était documenté avec des bouquins. On avait approfondi le sujet. Mais bon. Il faut rappeler qu'on est dans une grande ville, qu'on est à Nice, et que la lourdeur administrative, elle nous attendait. Et pour ma part, je ne suis pas administrative, chercher les fonds, les finances, le local, il y a beaucoup de règles en vigueur, et ça m'a effrayée. Vraiment, je me suis dit, je n'ai pas cette force d'aller dans ces démarches-là, ça va porter défaut à mon travail de tous les jours avec les enfants. Et comme on avait déjà notre groupe qui était solide et qu'on faisait déjà pas mal d'ateliers, on s'est dit,
- Speaker #1
bon,
- Speaker #2
on va monter l'association. Et de là, vraiment, on a créé l'association. On sait le niveau de la facture. Oui, voilà. Tamara a pris le relais et elle a fait toutes les démarches administratives.
- Speaker #0
OK. Donc, vous accueillez chacune chez vous, les enfants ?
- Speaker #1
Oui. C'est ça, absolument. Donc, on... On accueille chacune des enfants, entre 1 à 4 enfants, selon l'assistante maternelle. Et on se réunit quasiment tous les jours, tous les matins, autour d'une activité, ou d'une sortie, ou d'une grande sortie, dont on va vous parler.
- Speaker #0
Oui, on va revenir justement sur ce quotidien. D'abord, Floriane, tu l'as évoqué, tu parlais de Montessori, de la posture de l'assistante maternelle, du fait aussi que vous vous retrouviez dans un parc, parce que ça fait partie aussi de... Toutes les assistantes maternelles ne vont pas au parc et donc on sent qu'il y a quand même une sensibilité pour aller dehors. Est-ce que vous pouvez un petit peu nous parler de votre approche pédagogique, des approches pédagogiques qui vous touchent, des grandes valeurs du coup de l'association d'un point de vue pédagogique, éducative ?
- Speaker #1
Bien sûr. Alors c'est vrai que comme on avait le regret de ne pas avoir pu mettre en place cette MAM, cette maison d'assistante maternelle, On s'est dit, c'est pas grave, on va continuer à se réunir tous les jours, matisser dehors, et on va en faire notre force, tout simplement. On va travailler sur la pédagogie en plein air.
- Speaker #2
On s'est basé aussi sur la charte nationale pour l'accueil de jeunes enfants. C'est une charte que l'on trouve au niveau de la PMI, on la confie, on se demande de la lire, et de pouvoir travailler avec. Alors, je ne sais pas si il y a 8 ans de ça, on avait déjà évoqué cette charte, en tout cas elle nous a bien réconfortés sur notre travail actuel, puisque vraiment elle met en évidence l'extérieur. Et on a le contact réel avec la nature est essentiel à mon développement, donc au développement de l'enfant. Et je pense qu'il est beau de le souligner, parce qu'au niveau de notre profession, on dépend de la PMI. Et cette phrase, elle est très importante. Elle fait partie de la charte nationale. Donc, je pense qu'il faut vraiment la mettre en évidence et dire, je peux sortir, j'ai le droit. Même si je suis en ville, je peux accompagner l'enfant. dans la nature, quelle qu'elle soit.
- Speaker #1
Voilà, la nature se trouve partout, finalement. Et c'est pour ça qu'on sélectionne des parcs où il y a un milieu boisé, enfin, un petit peu boisé, quand même, un minimum. Et on s'est dit aussi, plutôt que de faire des activités assez basiques, autant s'inspirer de pédagogies alternatives. C'est pour ça qu'on a choisi Montessori pour le potentiel et l'autonomie de l'enfant, parce qu'on voudrait... l'encourager à s'exprimer seul. On a aussi choisi Picler pour la motricité libre. On laisse l'enfant s'approprier son environnement, déambuler, escalader, toucher, bien sûr dans les limites des dangers, tout en l'accompagnant, évidemment. Et puis on a aussi choisi Regio pour que l'enfant interagisse avec son environnement et le respecte, surtout. Et le contact avec la nature, pour nous, c'est très important. Parce que justement, en vivant dans une grande ville, on se rend compte qu'on est vraiment... C'est un milieu assez, pas étouffant, mais assez pollué, assez bétonné. Et voilà, on avait envie d'offrir tout le temps à l'enfance cette possibilité de prendre une grande bouffée d'air frais, même au cœur de la ville. On travaille aussi beaucoup sur les émotions, sur la communication bienveillante. On encourage les enfants à s'exprimer sur ce qu'ils ressentent. On organise beaucoup de lectures théâtralisées, on illustre nos lectures avec des peintures, avec des petits décors de théâtre, des peintures sur tissu, comme dernièrement. Et puis, on raconte aussi des histoires qui parlent du respect de soi, du respect des autres.
- Speaker #2
Je pense qu'on peut dire que l'enfant est la nature, mais que l'enfant au naturel. On garde l'enfant naturel, c'est-à-dire qu'on le laisse tout simplement être un enfant. On lui met très peu de barrières sociétables, si on peut dire ça comme ça. On le laisse agir et être un enfant. Je pense que ça c'est le maître mot de notre association, c'est un enfant et on le respecte comme il est.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Sans barrière, sans entrave, on l'accompagne, on l'encourage, on l'encadre, mais on ne lui interdit rien. S'il y a des escaliers, l'enfant peut y escalader, mais on reste derrière lui. On fait très attention, tu peux y aller, mais attention, il y a quelques dangers. Je reste à côté de toi, je t'accompagne, mais je ne t'interdis pas.
- Speaker #0
Pour vous, là, vous parlez des enfants. Et pour vous, c'est quoi l'avantage d'être réuni en association ? Ça vous apporte quoi au quotidien en tant que professionnel ?
- Speaker #2
Eh bien, la première grande réponse, ça serait qu'on a rompu l'isolement que la plupart des assistantes maternelles ont l'impression de subir. Une assistante maternelle, elle travaille à son compte, c'est-à-dire qu'elle a plusieurs employeurs. Donc, elle est employée de deux, trois employeurs et elle dépend de la PMI au-dessus de nous. Nous avons une puéricultrice qui est référente et qui nous accompagne dans nos démarches. C'est elle qui délivre l'agrément pour un, pour deux, trois ou quatre enfants et qui passe de façon régulière. à l'appartement ou fait des appels téléphoniques pour savoir si tout se passe bien, aussi bien au niveau de l'aménagement de l'appartement, au niveau des enfants. C'est notre référente ou référent. Donc ça, c'est le cadre législatif, donc c'est le conseil départemental. Mais on reste, nous choisissons nos propres employeurs comme nos employeurs nous choisissent. Et c'est important de dire que nous travaillons en association, mais nous avons chacune nos propres contrats. Et donc le plus avantage, c'est que nous sommes une grande famille. En étant en association, je pense qu'on est plus que des collègues de bureau, puisqu'on se voit régulièrement, quasiment tous les matins. Nous organisons en amont les sorties, c'est du travail. supplémentaire qui est hors cadre c'est à dire que lorsque nous organisons que nous avons des projets nous le faisons en plus de notre travail alors on le fait en plus parce que nous sommes très motivés et c'est ça qui nous porte donc c'est vraiment une grande famille et quand je vais revenir juste sur cette famille en disant que dans une famille il y a souvent de temps en temps des désaccords des disputes voire même des séparations Il est arrivé qu'une assistante maternelle souhaite quitter l'association. Alors au départ, on est peiné. Et puis, ça fait de nouveau une force parce qu'on se remet en question. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Que peut-on faire pour faire en sorte que ce soit mieux, positif ? Et petit à petit, c'est cette grande famille. On compte les unes sur les autres, aussi bien du côté professionnel que du côté... affectif enfin si je peux dire affectif voilà on se soutient on sait que on dépasse parfois le cadre professionnel puisqu'on va aller dans le cadre familial et ça c'est vraiment notre force mais c'est indescriptible on le vit au fur et à mesure et puis on s'aperçoit qu'il faut qu'on arrive à gérer aussi bien le côté familial et le côté professionnel et faire un ensemble au quotidien.
- Speaker #0
Et est-ce que du coup, vous ressentez toujours le besoin ? Est-ce que vous allez toujours au relais d'assistante maternelle ?
- Speaker #1
Non. Alors, c'est vrai qu'on n'y va quasiment plus parce qu'on arrive à créer nos propres activités qui finalement rejoignent un peu celle du relais d'assistante. maternelle et comme nous avons déjà notre petite collectivité,
- Speaker #2
c'est vrai qu'on y voit moins aussi parce qu'il y a un planning qui est donné et qu'il faut souvent s'y prendre bien à l'avance pour trouver une place et on souhaite aussi rester ensemble puisque les enfants sont habitués, on est leur repère donc quand on fait des grands ateliers, ils nous connaissent toutes, donc on regrette peut-être un peu. Le créneau de la Babi Gym, parce que la Babi Gym, il y a beaucoup de structures pour les enfants que nous, on ne peut pas leur mettre en place. C'est du matériel qu'il faut transporter. Donc évidemment, on fait aussi des parcours de motricité, mais ils n'égaleront jamais le service de la petite enfance avec une éducatrice qui fait un parcours formidable. C'est un autre petit regret. Nous avons bien été aidés aussi par l'éducatrice de jeunes enfants. lorsqu'on a créé l'association, elle était là pour répondre à nos questions, si nous avions besoin. Souvent, lorsque nous avons un petit, pas souci, mais un questionnement avec un enfant qui aurait des besoins particuliers, nous avons été aidés à plusieurs reprises.
- Speaker #0
Ok. Bon, on est en train de vous en parler à de nombreuses reprises de ces... De ces moments que vous partagez dehors quasiment quotidiennement, tous ensemble, vous parliez de parc tout à l'heure, de parc public. Est-ce qu'il y a d'autres environnements dans lesquels vous sortez avec les enfants ? Est-ce que vous pouvez nous donner un peu de... qu'on s'imagine un peu dans quel cadre naturel vous passez du temps avec les enfants ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Alors, on organise au moins une à deux fois par mois. des grandes sorties, c'est-à-dire qu'on pousse les portes du quartier, parfois on pousse même les portes de la ville, ça peut arriver. et on prend les transports en commun et on va en bord de mer ou en forêt. Et là, ça nous ouvre un tout autre environnement. Et ce sont des matinées, voire des journées magiques qui permettent aux enfants de voir un tout autre cadre, vraiment d'être encore plus proche de la nature. Ça fait vraiment du bien à tout le monde. Donc, on part tôt le matin, tout équipé, avec nos super poussettes doubles, triples, quadruples, largement chargées de tout ce qu'il faut pour passer la journée. Et on habille nos petits moussaillons en marinière ou en ciré jaune quand il fait froid. Et on se rend sur place. On commence par un temps de jeu libre, un temps où on s'approprie les lieux, on explore. Et puis, on peut suivre aussi une activité en lien avec le cadre. Donc, une ou deux activités, ou trois parfois, si on a envie et si les enfants sont motivés. Et donc, ces activités sont en lien avec le cadre naturel.
- Speaker #2
On a deux grands pôles. On a la mer. Alors la mer, je ne dirais pas en toute saison, puisqu'on n'y va pas en été. Ce n'est pas possible, il y a trop de danger, c'est-à-dire que l'enfant est attiré par la mer. Il fait chaud, il fait bon, il voit les autres enfants, les grandes personnes se baigner. Donc pour nous, la mer, ce n'est pas l'été. Ça va être les saisons automne, hiver, printemps. Lorsqu'on arrive à la mer, pour être dans un exemple concret, l'enfant est libre. Il y a toujours une assemble maternelle qui est au bord de l'eau, qui va empêcher chaque enfant d'aller dans l'eau. On leur explique les règles au départ. Vous restez sur le sable, sur les galets, et là c'est un moment à eux. C'est-à-dire, ils découvrent, ils prennent les galets, le sable, ils vont jeter, on essaye, on leur explique. On ne peut pas jeter les cailloux sur les copains. Donc, on a des phrases type qu'on a apprises. Le caillou, il reste dans ta main. Voilà, c'est pas ne jette pas le caillou, ne fais pas ci, ne fais pas ça. Mais dans cette éducation, en fait, ces phrases positives, voilà, le caillou, il reste dans ta main. On le tient très fort, on le garde. Ça, c'est le premier pôle, ça va être la mer, les bateaux, le port. Ils ont un petit rituel et on a deux endroits assez spécifiques. On a... un coin qui se nomme la réserve dont Tamara a réussi à avoir la clé de l'ascenseur puisqu'il y avait beaucoup d'escaliers. C'est une sorte de cric, ce qui nous permet d'allier la sortie et la sécurité des enfants, qui est très importante. Et puis nous avons une autre place sur la promenade des Anglais avec une rampe d'accès pour les poussettes et une grande superficie qui permet de courir après l'enfant s'il s'approche un peu de l'eau. Et nous avons un autre pôle qui lui va être un peu, alors nous on appelle la montagne mais c'est une colline, c'est le Mont Goron, qui nous demande de prendre le bus, on reviendra peut-être sur les transports en commun un petit peu plus tard, et là c'est le même déroulement, c'est-à-dire que lorsqu'on arrive, l'enfant est libre, c'est-à-dire il descend de la poussette et il explore, avec évidemment un cadre, il ne peut pas s'éloigner à outre mesure, en fait il ne peut pas aller. Il faut qu'ils restent. La phrase qu'on leur dit, c'est « tu dois me voir et je dois te voir. Si tu ne me vois plus, tu risques d'être en danger. » Alors, ce n'est pas évident avec les pichounets qui ont un ant. Ils ne vont pas très vite à cet âge-là. Donc, logiquement, on arrive à les rattraper. Mais voilà, dans le cadre, on va dire, de Colline, l'enfant, la première chose qu'il fait, c'est qu'il explore. Et ensuite, on va passer sur un parcours. C'est des petits marcheurs, ils sont équipés. Des parcours de santé, ce qui fait qu'on a un sentier sécurisé. Et là, ils sont vraiment dans la nature. Voilà nos deux pôles, la mer et la colline.
- Speaker #0
Quelle chance de pouvoir avoir ces deux environnements. La mer, elle ne se trouve pas partout. Rien que ça, c'est chouette. Moi, j'habite loin de la mer. Du coup, les enfants que j'accompagne n'y ont pas accès. On a plein de jolis lacs, donc on compense avec ça. Mais c'est vrai que je trouve que c'est une belle richesse d'avoir ces environnements qui sont très différents pour les enfants. C'est très chouette de pouvoir explorer. À la fois le côté mer et puis le côté plus bois, forêt. Et quand, en dehors de ces grandes sorties, du coup, les sorties plus quotidiennes, ça va être au parc, c'est ça ?
- Speaker #1
Alors, au parc et notre endroit favori, c'est le potager. C'est notre petit jardin pédagogique.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et c'est un... un endroit qui se trouve dans notre quartier, donc c'est parfait, c'est vraiment au beau milieu de nos habitations. Et nous disposons de deux parcelles que nous avons aménagées avec des carrés potagers. C'est un énorme travail, mais quel résultat ! C'est vraiment extraordinaire d'offrir ça aux enfants. Donc les enfants peuvent se sentir touchés. cueillir dans des espaces dédiés. D'ailleurs, on a peint des bacs d'herbes aromatiques, par exemple. On les a peints en vert, et là, ils savent très bien que grâce à cette couleur, ils peuvent cueillir, toucher, sentir, peut-être un petit peu goûter aux herbes aromatiques. Il y a aussi des bacs rouges, pour la manipulation de la terre. Et donc, forcément... Moi, ça me rappelle mon enfance, de toucher la terre, de creuser, de trouver des petits trésors. C'est vraiment magique de voir les enfants faire ça et de leur laisser cette opportunité. Et nous avons aussi construit une mode kitchen. C'est la cuisine debout, un grand espace tout en palettes. On a gagné quelques petits accessoires de cuisine, des casseroles, des fouets, des cuillères. Des poêles, des assiettes, toute une batterie de cuisine qui permet aux enfants de faire de la cuisine avec la boue, avec les feuilles, avec les fleurs, tout ce qu'ils trouvent par terre surtout. On commet beaucoup avec les enfants pour leur apprendre justement à plutôt ramasser ce qu'il y a par terre. On leur apprend à respecter leur environnement, à respecter les arbres, l'herbe vivante. les fleurs vivantes, les plantes vivantes, mais plutôt toucher ce qui est par terre, ce qui est tombé, par exemple.
- Speaker #2
On peut peut-être citer cette phrase, mais la main, elle caresse, elle ne tape pas. Alors, cette phrase, elle est parfaite pour quand on est dans un conflit entre les enfants, mais elle est aussi appropriée au potager, parce que la main, elle caresse les fleurs, elle ne les arrache pas. Alors, ce n'est pas gagné, hein ? parce qu'au départ, ils aiment bien aller les cueillir, les fleurs. On cueille les fraises aussi. Je pense qu'on peut aussi remercier Graines de Fermier, puisque c'est cette association qui nous permet d'avoir les parcelles. Et puis rappeler qu'au départ, c'était deux parcelles au sol et qu'il a fallu beaucoup, beaucoup travailler, puisqu'on travaille avec des enfants qui ont moins de trois ans. Et souvent, les potagers sont destinés à des enfants qui sont déjà scolarisés. Donc, ils n'ont pas la même autonomie, ils n'ont pas la même compréhension. Donc, au départ, on avait une parcelle, puis une deuxième parcelle. Et finalement, maintenant, on arrive à avoir tout le fond du terrain, ce qui a permis la construction de la Mute Kitchen. Et puis, on nous a gentiment laissé une cabane et une petite serre. Donc, on a aménagé cet espace. Il nous a... Au niveau de l'entraide, au niveau de notre profession, on n'est pas forcément formés à créer un potager. Donc, chacune a dû y mettre du sien, puisqu'on était toutes jardinières à notre façon. Il y en a qui n'ont pas du tout la main verte.
- Speaker #1
Par exemple,
- Speaker #2
moi, ce n'est pas du tout le domaine. Je suis vraiment une catastrophe. Tamara a beaucoup plus de connaissances au niveau du potager. Alors chacune a mis son grain de sel avec parfois même ses barrières. Donc il n'a pas été aussi évident de créer des bacs. Les puristes voulaient peut-être qu'on reste au sol, mais bon, voilà. Donc, petit à petit, on avance. Les enfants ont leur bac avec des codes couleurs. Ils connaissent très bien ce qu'ils peuvent toucher, ne pas toucher, sentir, ne pas sentir. Et je pense qu'avec Tamara, on aurait peut-être ce projet d'avoir vraiment alors une parcelle au sol pour que l'enfant puisse… Voilà, ça pousse vraiment dans le sol. Donc, nous avons ce projet-là peut-être d'agrandissement. au niveau du potager.
- Speaker #1
Et ce qui est chouette aussi, c'est que les enfants ont leurs habitudes là-bas. Ils ont leurs arrosoirs, ils peuvent arroser librement les plantes. La cabane à outils, on a un espace lecture aussi, un espace où les petits, les tout-petits peuvent rester tranquillement sur leur tapis d'éveil. Les arbres au-dessus, c'est vraiment très agréable, autant pour les enfants que pour nous. Encore une fois, j'insiste sur le fait que le métier d'assistante maternelle peut vite tourner dans la sédentarité, si on ne s'intéresse pas à ce qui nous entoure, ou si on n'a pas les moyens, si on n'a pas la possibilité. Et je peux dire qu'on s'est vraiment au fin. On s'est vraiment battus et on a vraiment trouvé ce moyen de s'épanouir dehors. Ça fait du bien aux enfants et ça nous fait énormément de bien à nous aussi. C'est vraiment très, très important. Oui,
- Speaker #0
et puis ce qu'expliquait Floriane aussi, en disant qu'il y en a certaines qui connaissaient déjà un peu, qui avaient la main verte et puis d'autres non, l'avantage du collectif, c'est de mutualiser. Les compétences, les connaissances et ce qui peut paraître, effectivement, quand on n'a jamais eu de potager, ça peut paraître parfois difficile de se lancer là-dedans. Mais si on s'allie avec quelqu'un qui connaît un peu plus, on va apprendre par ce biais-là, sans que ça amène une charge de travail, puisque vous le disiez tout à l'heure, vous travaillez en dehors de vos temps d'accueil. Et ça, c'est un choix. qui est fait mais ça peut beaucoup ça peut vraiment charger les semaines moi je suis vraiment admirative de voir des assistantes maternelles qui en fait veulent tellement proposer d'activités qu'elles ont des semaines mais tellement chargées et le fait d'être à plusieurs c'est aussi j'imagine un moyen De s'alléger cette charge-là, parce qu'on ne peut pas tout faire, on ne peut pas proposer toutes les activités, on ne peut pas gérer tout soi-même. Et du coup, d'offrir ce cadre-là aux enfants, mais sans que soi-même on se charge trop de travail et que ça nous paraisse être une montagne.
- Speaker #2
Je pense qu'on a trouvé un système pratique. On ne peut pas faire de la publicité, alors peut-être qu'on n'en fera pas le nom, mais on a trouvé un agenda familial. On se sert de cet agenda familial pour noter les activités que chaque assistante maternelle souhaite proposer. On va donner un exemple. Mardi, je souhaite proposer un bac sensoriel sur l'automne. Je vais sur l'agenda familial, je marque mardi, je propose un atelier sensoriel, je définis le lieu, l'heure, je marque en description. ce que nous allons faire au niveau de l'atelier et j'en profite à ce moment-là pour demander aux collègues d'emmener pour chaque enfant un plateau d'écuillère. Cette application permet à chaque ensemble maternel de faire un commentaire mais ce n'est pas comme un échange de texte, d'SMS, c'est-à-dire que l'écrit va rester. Donc chacune se met sur le mardi. voit l'activité qui est proposée, précise si elle vient, à combien d'enfants. Et c'est un outil très pratique. Parce qu'au départ, on était plus sur des échanges SMS, mais on perdait vite le fil. Tandis que là, ça nous permet d'être très organisés. Si une assistante maternelle ne peut pas venir ou ne souhaite pas venir, elle l'indique. Si une autre assistante maternelle propose une grande sortie, elle sait que le mardi, il y a déjà une activité de prévu. Voilà, ça nous permet vraiment d'être indépendantes, de choisir. On y va, on n'y va pas, alors on ne va pas se mentir, logiquement on y est toutes, à moins qu'il y ait un enfant qui soit malade, puisque bon, on travaille en équipe. C'est cette unité qui fait qu'on arrive bien à mener un atelier. Peut-être que Tamara peut décrire comment se passe vraiment un atelier quand on est au cœur de la ville, donc dans un parc. Alors on privilégie évidemment les parcs qui sont boisés, mais on reste à Nice. Et puis il y a la sécurité de l'enfant qui est importante. Il y a des parcs qui sont formidables, mais beaucoup trop fréquentés pour nous. Alors lorsqu'il y a d'autres assistantes maternelles, évidemment les autres pichounets qui sont avec elles sont conviés, mais lorsqu'il y a beaucoup d'assistantes maternelles, c'est difficile pour nous de les gérer. Donc on a quand même quelques parcs privilégiés où on est moins nombreuses. Et donc un atelier se présente de telle et telle façon et je pense que c'est… On dit souvent, on laisse faire aux enfants leurs propres expériences, mais nous, on grandit aussi par notre expérience, c'est-à-dire que pour le rassemblement, lorsqu'on propose l'atelier, nous avons essayé de mettre un tambourin, une musique, un appel en fait. On a donné les enfants, on va faire l'atelier. Et puis maintenant, je pense que sans qu'on le veuille, vraiment, on ne s'était pas réfléchi. Nous disposons toutes d'un tapis, c'est un plaid, un plaid pliable. Et on déplie ce plaid. Et le repère, les enfants l'ont eu tout seuls. C'est-à-dire que du moment où on déplie les plaids et on les met au sol, les enfants arrivent. Il n'y a plus pas besoin de musique, il n'y a pas besoin de les appeler. Et ils viennent s'installer sur le plaid. Le plaid pour eux, c'est « waouh, il y a quelque chose qui va commencer » . Alors, c'est vrai que là, on le dit comme si c'était facile. On a eu souvent une musique. de Fugain, ça va commencer, donc cette musique.
- Speaker #1
C'est sur mesdames et messieurs.
- Speaker #2
Donc, ils venaient. Maintenant, il n'y a vraiment besoin de rien pour eux. C'est hop, super, les tapis, on y va. Et puis, si on ne veut pas y aller, on n'y va pas. On va leur dire, on commence la lecture, on fait le jeu. Mais s'ils ne veulent pas venir, je pense que Témara peut expliquer comment les assistants maternels travaillent lors de ces ateliers.
- Speaker #1
Oui, en général… L'atelier est animé par une ou deux assistantes maternelles. Et donc, les enfants sont attentifs. Mais parfois, il y a des enfants qui n'ont pas la patience de rester pour participer à cette activité et peuvent avoir envie de continuer à déambuler dans le parc, de monter sur les structures, etc. Donc là, on s'assure qu'il y ait toujours au moins une assistante maternelle qui les surveille. qui soit vraiment dédié à la surveillance des enfants pour ne pas qu'il leur arrive malheur pendant l'activité. Et puis, on demande aussi à une seule personne de l'équipe de prendre des photos et des vidéos. On diffusera auprès des parents, ainsi que sur nos réseaux sociaux. Voilà, on a chacune un rôle bien déterminé à chaque activité. C'est très important pour ne pas qu'on soit... Plusieurs sur nos téléphones parce que c'est vraiment malsain d'avoir tout le temps un téléphone entre les mains pour tout le monde. Chacune a son rôle bien déterminé à chaque activité et c'est comme ça que tout peut bien se passer. C'est la sécurité avant tout et aussi on s'assure que l'activité se déroule tranquillement pour les enfants.
- Speaker #2
Donc on n'oblige aucun enfant à venir. On le sollicite, évidemment. Puis si l'enfant veut partir, il part. Alors, une fois qu'on est parti, quand on est dans un grand atelier peinture, souvent ils sont équipés. Alors, il part une fois, il enlève le tablier, il revient, on remet le tablier. C'est vrai qu'à la troisième fois, on lui explique, tu sais, ça prend beaucoup de temps à te déshabiller, à te rhabiller. Si tu t'en vas jouer plus loin, ça va être difficile que tu reviennes. On essaye sinon ça serait en permanence, je pars, je reviens, je pars, je reviens, je pars, je reviens. On est quand même dans un parc. Donc voilà, on essaye à chaque fois de mettre un repère. C'est-à-dire le repère là ça va être le tablier ou le t-shirt spécial peinture. Du moment où on l'enlève, tu peux aller jouer à l'extérieur, tu peux revenir une fois, on va te le remettre. Mais on a aussi les autres copains à s'occuper. Voilà, souvent ils vont aller se laver les mains avec la personne dédiée au lavage des mains et comme ils adorent se laver les mains, voilà. En fait, c'est leur autonomie. On essaye vraiment de les rendre le plus autonomes, puis leur apprendre aussi qu'il y a quand même un certain respect de l'atelier et des copains. Et je pense aussi qu'on peut rajouter qu'au niveau du cadre et au niveau de l'activité, alors d'un… en commun nous avons décidé de mettre tu es hors du jeu hors du jeu signifie que s'il y a un débordement émotionnel au niveau de l'enfant ça peut être une fatigue ça peut être une façon de s'exprimer il va mordre le petit copain il a besoin d'une attention particulière on explique très calmement tu es hors du jeu tu peux plus jouer avec les copains là alors on lui propose systématiquement d'aller lire un livre de prendre un livre ou d'aller sur une structure, sur un toboggan, ou de faire du vélo, en lui expliquant, voilà, si tu mords le copain, le copain il a mal, il est triste, tu ne peux pas rester jouer avec tous les autres copains, alors on te propose de faire un autre jeu. Voilà, ça c'est vraiment un choix d'équipe que l'on a fait. On pensait aussi que les enfants qui sont en train de peindre, ou en train de faire du collage, ou d'écouter une histoire, Si le petit copain vient et interfère, on ne va pas priver tous les petits copains de l'histoire parce qu'on a eu un petit débordement. Donc voilà, on propose à l'enfant qui a besoin de cette attention particulière de faire autre chose. Ça vraiment, on en a beaucoup discuté en amont, puisqu'on est toutes différentes, on n'a pas toutes la même formation. Et puis je pense qu'il y a des ancrages au niveau de certaines. au niveau d'une éducation qui est bien différente, qu'on a peut-être nous-mêmes reçue, qui était souvent assez stricte, où je crois qu'on peut parler, voilà, tu es puni, tu vas sur le banc. Donc non, on n'a pas, il y a des mots qu'on a volontairement enlevé de notre vocabulaire, ça n'a pas été évident. Il y a eu même des conflits entre nous en disant non. On ne peut pas demander pardon, par exemple. On peut expliquer que le copain, là on va revenir au niveau des émotions de l'enfant, que le copain, on lui a fait mal, donc il a mal, il a bobo. On l'accompagne et on explique aux deux enfants, aussi bien à l'enfant qui a tapé, que le petit copain il pleure, il a du chagrin, il a mal. On accompagne cet enfant qui a mal ou qui est blessé, mais on accompagne aussi l'enfant qui a eu cet acte. Donc voilà, au niveau de la morsure, on est beaucoup revenu là-dessus. Au niveau du pardon, et puis cette phrase que souvent on dit, ce n'est pas grave. On a été accompagné par un livre qui parle de ce n'est pas grave. Je crois que c'est l'histoire de l'école de loisirs avec laquelle on se bat souvent. Oui, pour un enfant, tout est grave. Quand on tombe, c'est grave. Donc on prend la peine de mettre des mots et cette phrase, on la bannit en fait. Oui, c'est grave. pour eux de se faire mal, de perdre un objet. Donc voilà, je pense qu'on a beaucoup aussi travaillé au niveau des neurosciences. On a toutes eu cette phrase « Non, mais c'est la même, c'est la même trottinette ! » C'est vrai. Elles ont trois couleurs différentes et on leur dit « C'est la même ! » Et alors, on a toujours ce bel exemple qu'on donne. Si vous allez au supermarché, vous achetez une robe verte, vous allez la payer, vous arrivez à la caisse, et là le vendeur vous dit « Ah non, mais je vous donne la rouge parce que c'est la même. » Donc quand on retranscrit ça en tant qu'adulte, on se dit « Non, mais moi je voulais ma robe verte, et c'est pareil pour l'enfant. » Donc on lui demande « Non, mais c'est la même trottinette. » Puis finalement, oui, c'est la même forme, c'est exactement la même trottinette, mais ce n'est pas la même couleur. Je pense que c'est...
- Speaker #1
C'est vraiment tout un travail de communication, de peser les mots, de travailler nous-mêmes sur nos émotions pour que l'enfant réfléchisse à sa propre émotion, enfin, arrive au moins à l'identifier. Et c'est vrai que pour certaines, ça a pu être très compliqué. Je pense que c'est lié à notre éducation, aux ancrages. à nos habitudes, etc., aux différences de génération aussi, parce qu'on n'a pas tous le même âge en équipe. Mais voilà, du coup, ça nous a permis de... Enfin, ça nous permet toujours, d'ailleurs, de nous remettre en question régulièrement sur notre façon de communiquer, de voir les choses, de ne pas se laisser emporter par notre colère, notre panique. Voilà. C'est vraiment un énorme travail de communication.
- Speaker #2
Oui, et on se passe le relais aussi, parce qu'il y a des jours où on est un peu plus fatigué que d'autres en fonction des âges des enfants. Donc, il nous arrive de dire, ou la collègue le voit très bien, si on a un enfant qui a plus de besoins qu'un autre, et bien elle va prendre le relais c'est à dire si à ce moment là on a trois enfants qui vont demander un gros câlin et on a malheureusement deux bras ou qu'un enfant s'endort voilà les enfants sont habitués à notre groupe donc on est référent de chaque enfant mais les enfants savent très bien qui est qui et simplement ils vont aller faire un gros câlin à une d'entre nous puisque on n'est pas disponible ou je ne suis pas disponible à ce moment là Je pense que c'est très important, si on revient à notre atelier, on aura toujours une attention pour l'enfant qui en a besoin.
- Speaker #1
Je voulais aussi ajouter que dans l'équipe, on a Aude qui a beaucoup appris le langage des signes et qui communique beaucoup avec ses propres enfants accueillis et qui, de temps en temps aussi, apporte cette notion de... de signer avec les enfants dans nos activités. Elles signent en chansons, en histoire, et ça permet aussi aux plus petits de s'exprimer quand ils n'ont pas les mots. C'est aussi un autre biais de communication. On apprend aussi chacune. Aude, de temps en temps, nous apprend aussi à signer. Ça peut aussi participer à une bonne communication. Autre chose, je voulais aussi ajouter une dernière activité qu'on fait dans le quartier. On se rend régulièrement au marché. Donc, on y va tous les jeudis. Tous les jeudis, on se rend au marché, on s'y donne tous rendez-vous, au même stand, au même étal du marché, que les enfants connaissent bien, avec un vendeur qu'on connaît bien. Et on choisit un... produit, le produit star du jour, un fruit ou un légume. Ça peut être toujours de saison. On essaie autant que possible de choisir un fruit ou un légume de saison. Et on achète ce fruit et on se rend au parc d'à côté ou un peu plus. Et on organise notre atelier du bout, c'est-à-dire qu'on présente le fruit. On présente le fruit aux enfants. Voilà, voici une orange. On regarde la peau. L'écorce est un peu irrégulière. On la touche. On peut enlever l'écorce. Dedans, c'est juteux. On peut enlever des petits quartiers. Voilà, on met plein de mots sur le fruit ou le légume. On propose à l'enfant de le goûter cru. De le goûter cuit aussi, en l'ayant préparé à l'avance. On le décline aussi en spécialité, un gâteau, je ne sais pas, un gratin, une petite confiture. Voilà. Et on propose aussi à l'enfant de couper le fruit ou le légume avec des couteaux spéciaux. Floriane, tu connais un peu plus peut-être les références ?
- Speaker #2
On a des couteaux en bois et on a aussi des couteaux en plastique, mais qui coupent. Alors, ça ne coupe pas les doigts, mais ça coupe bien les fruits. fruits, c'est pareil, pour eux c'est hop, on va au marché, alors il est difficile pour eux de ne pas choisir tous les légumes et tous les fruits, donc il a quand même fallu demander l'accord à l'argent, parce qu'on arrive, il y a quand même des fois 10 enfants, voire 12, des petites mains qui veulent attraper tout ce qu'ils trouvent, donc on essaye de leur dire, bon aujourd'hui c'est le kiwi, c'est le kiwi, mais les carottes elles n'y échappent jamais. Sauf qu'ils sont pétunés, ils ont moins de 3 ans, donc c'est difficile pour eux de comprendre qu'il faut d'abord aller payer le fruit ou le légume, et après on a le droit de le croquer. Donc de temps en temps, on est un petit peu gêné, parce qu'il y a un petit camin qui va prendre une carotte et qui va la croquer très rapidement. On essaye de faire avec, on paye toujours la carotte. Donc ils arrivent, ils sont contents, ils prennent leur petit plateau, et puis c'est à eux, c'est-à-dire que ça leur appartient. on leur enlève pas des mains, on va leur montrer l'orange mais tout en expliquant l'orange, ils ont déjà leur orange dans les mains et la plupart sont déjà en train de croquer directement c'est comme ça, c'est notre façon de travailler, c'est explore et puis tu vas te rendre compte que la peau de l'orange elle se mange pas alors évidemment on est toujours là, on laisse pas un enfant avaler une peau d'orange, on a des petits qui Je les appelle les petits téméraires, en fait, parce que j'ai l'impression qu'ils sont beaucoup plus conscients du danger qu'un enfant auquel on interdit tout. ils ont souvent tendance à mettre à la bouche ils mettent à la bouche parce qu'ils ont besoin de sentir ce que c'est le goût que ça a alors évidemment un caillou ça fait vite hurler, le sable ça fait vite hurler on les laisse pas manger ni la terre ni le sable on leur explique que c'est pas bon, que ça peut donner mal au ventre on les incite à cracher on les nettoie mais ces enfants-là ont l'habitude du coup il y a moins de risques de suffocation au niveau des noyaux par exemple Ils ont conscience que dans un abricot, il y a un noyau, que le noyau, on ne le met pas à la bouche, on peut le toucher. Du coup, l'atelier du goût, ça regroupe la nature et le réel. Voilà ce qu'il y a dans un abricot, dans une orange. Et puis, ça met en éveil tout leur sens puisqu'ils manipulent l'orange ou ils manipulent le kiwi. Voilà, tout en expliquant. Si un enfant écrase un kiwi de sa main, il verra qu'il y a une peau, que la peau est dérugueuse, que le kiwi c'est mou, que le kiwi ça colle aux mains, qu'il faut se laver les mains et ainsi de suite. On ne répart pas le kiwi déjà dans une petite boîte prête à manger.
- Speaker #0
Je trouve ça vraiment génial cette idée d'aller au marché toutes les semaines. et de les laisser explorer comme ça les fruits et légumes qui sont devant eux, c'est finalement une autre manière d'éveiller ses sens à la nature, c'est une autre immersion. Et clairement chez les tout-petits, comme tout passe par les sens et qu'ils aiment en l'occurrence beaucoup sentir, toucher, mettre à la bouche, Ce que vous leur proposez là, c'est vraiment génial. Et c'est aussi une autre manière de les initier à ce qu'ils peuvent mettre à la bouche. Parce que quand on va dehors, en nature, en milieu un peu sauvage, plus ou moins sauvage, il y a très souvent des plantes ou des champignons qu'il est fortement déconseillé de mettre à la bouche. Et quand on ne les connaît pas... En général, on évite à un enfant de le porter à la bouche. Et du coup, on est souvent dans cette posture à chercher autour de nous ce que les enfants peuvent manipuler en sécurité pour éviter qu'ils aillent vers les végétaux qu'ils ne peuvent pas mettre à la bouche. Et finalement, là de montrer que les fruits et légumes qu'on trouve au marché, ceux-là, on peut les manger sans inquiétude. On peut les manger librement. Bon, pas toutes les tales du primeur, mais le fait de présenter comme ça dans un autre cadre ce qu'on peut manger, je trouve que c'est intéressant. Et en plus de ça, ça initie aussi les enfants au cycle des saisons, au fait que semaine après semaine, on ne trouve pas forcément les mêmes fruits et légumes sur le marché. Donc vraiment, je trouve que c'est... un super projet que vous avez mis en place, une chouette routine hebdomadaire. Bon, en dehors de ça, vous avez dit plein de choses hyper intéressantes. Je ne vais pas avoir le temps de rebondir sur tout, mais il y a un élément en particulier sur lequel je voulais revenir. C'est la place que vous accordez au jeu libre finalement. Puisque vous le disiez, vous n'imposez pas les activités. Si un enfant n'a pas envie de faire l'activité qui est proposée, vous ne le forcez pas. Vous le laissez faire autre chose. Et pour pouvoir faire ça, vous vous organisez dans le groupe pour qu'il y ait une personne qui veille sur le ou les enfants qui ne suivent pas l'activité. Et ça c'est hyper précieux pour eux parce qu'effectivement il y a des fois où tout le groupe va avoir envie de suivre l'activité et puis parfois il n'y a qu'un enfant qui va vouloir la suivre et donc il va falloir gérer le reste du groupe et c'est important d'offrir ce cadre-là aux enfants, surtout... Je dirais encore plus aux jeunes enfants de ne pas présenter ces activités-là sous la contrainte. Pour moi, c'est vraiment un non-sens que de forcer un enfant à faire une activité, même si elle nous paraît géniale. Ça n'a pas de sens de forcer les enfants à suivre une activité. S'ils ont envie de faire autre chose, qu'ils fassent autre chose. Et votre organisation, le fait d'être à plusieurs, ça permet ça. Et plus largement, le fait d'être en extérieur permet ça. Moi j'ai souvent eu l'occasion d'échanger avec des assistantes maternelles que je reçois au bois, puisque j'organise des ateliers spécifiquement destinés à accueillir les assistantes maternelles et les enfants qu'elles gardent. Et j'ai déjà eu comme retour qu'elles se sentent beaucoup plus à l'aise quand elles sont en extérieur pour... laisser les enfants jouer librement que quand elles sont par exemple au ram ou le fait d'être dans un espace confiné d'être dans un espace où souvent c'est très bruyant et ben dès qu'il ya un enfant qui ne va pas vouloir regarder le spectacle ou faire l'activité qui est proposée finalement ça va générer pas mal de stress pour elle parce que Comme ça fait beaucoup de bruit, il faut faire attention de ne pas gêner les autres. Elles m'ont souvent exprimé un inconfort qu'elles peuvent avoir quand elles sont en intérieur avec d'autres groupes que quand elles sont dehors ou là dehors, ça fait moins de bruit. Et il n'y a pas cette sensation, un, de surstimulation et deux, qu'on dérange les autres. Et en plus de ça, quand on est dehors, Elles le savent, l'espace il est préparé, il est pensé pour que les enfants puissent explorer et jouer librement. Donc elles peuvent leur laisser cette liberté-là autant de temps qu'ils ont besoin. Et ça, au niveau du confort et du bien-être de l'assistante maternelle, ça change beaucoup. Et je crois que c'est important de le mettre en avant, notamment pour les personnes peut-être qui... n'oserez pas sortir. Il y a plein de contraintes. Il peut y avoir des contraintes quand on va en extérieur. Ça dépend du milieu dans lequel on va. Je pense à la logistique d'habiller les enfants, etc. Mais au niveau du moment et de la liberté qu'on peut offrir aux enfants, cette immersion en nature, elle permet quand même des choses qui sont plus difficiles à mettre en place quand on est en intérieur. Et au niveau du bien-être, des enfants et des professionnels, ça n'est pas la même chose. Bon, ça fait déjà une heure qu'on discute, mais il y a quand même un point que je voulais aborder avec vous, c'est celui de la place des familles au sein de l'association Les Moussaillons des Bois. Et je voulais notamment savoir si vous organisiez des événements, des temps de partage. avec les parents, notamment pour qu'ils découvrent, pour qu'ils voient ce qu'est le quotidien de leurs enfants, notamment quand ils vont dehors. Et puis, plus largement, finalement, la relation que vous avez avec les familles, quelle est leur place dans ce projet pédagogique que vous portez.
- Speaker #1
Donc on organise régulièrement des fêtes, par exemple le carnaval, ou la fête de Noël, ou la fête des citrouilles pour remplacer la fête d'Halloween, parce qu'on ne peut pas faire peur aux enfants non plus. Par exemple, la fête des citrouilles, c'est un moment où on demande aux parents de déguiser leurs enfants, soit en citrouille ou soit en couleur orange. Et on a tous le même dress code et on passe une matinée de jeux, d'échanges, d'animations autour de cette fête. Et donc, dans ces fêtes calendaires, on appelle ça des fêtes calendaires, on invite les parents des enfants à y participer.
- Speaker #2
Je pense qu'il faut dire que lorsqu'on reçoit un entretien des parents, On leur précise et on leur demande d'adhérer à l'association Les Moussaillons des Mois. On ne peut travailler qu'avec des parents qui sont en accord. Il ne peut pas travailler avec une famille qui souhaiterait que son enfant ne se salisse pas. Je donne un exemple facile pour qu'on le comprenne. Nos enfants, c'est des bébés tout-terrain. Donc, on ne pourrait pas travailler avec quelqu'un qui aurait des craintes ou des peurs de la nature. Donc, c'est vraiment pré-mordial que la famille adhère à notre projet, puisqu'elle devient membre de l'association. Les parents sont conviés à l'Assemblée générale, qui a lieu chaque année. Et c'est là où nous votons les projets de l'année qui arrivent. Et donc voilà, pour là, ils ont leur place. Le parent est adhérent de l'association avec son enfant.
- Speaker #1
Et pour revenir donc à ces moments de convivialité, les parents peuvent du coup assister aux activités qu'on fait dans ces matinées de fête. Même journée. Même journée, oui, c'est vrai. On partage un grand repas sur le thème de la fête, sur le thème du carnaval, de Noël, de la chasse aux œufs, de tout ce qu'on fête. Et donc, je trouve que c'est un moment qui est vraiment privilégié et très important pour l'échange, pour discuter avec les parents, avec l'équipe. Les parents peuvent voir comme ça. le fonctionnement, le comportement des enfants, leur attachement aussi à leur assistante maternelle, parce que c'est vrai que les parents n'en sont pas souvent témoins. Les parents nous emmènent leurs enfants le matin, viennent les récupérer le soir, mais ne voient pas le comportement des enfants sur une heure ou deux. Et je trouve que c'est un... Ces fêtes partagées, du coup, sont un bon moyen pour le parent de se rendre compte de la place de leur enfant dans le groupe, ou cette collectivité, l'attachement de l'enfant à ses copains, à son assistante maternelle, voire à d'autres assistantes maternelles. On est toutes référentes, finalement, de l'enfant.
- Speaker #2
Ils sont accompagnateurs. Souvent, sur les grandes sorties, nous demandons des parents accompagnateurs et on ne sort pas. Par exemple, si nous devons prendre le train, nous sommes allés l'année dernière viser au scénographique. Là, nous avons besoin d'aide et nous sollicitons fortement les parents puisqu'il y a besoin de sécurité. Et puis, à ces moments-là, voilà. On est dans un autre cadre, c'est-à-dire que les enfants dont les parents nous accompagnent sont sous la responsabilité du papa ou de la maman. Ils ne font plus partie de notre effectif, ce qui nous permet à nous d'être beaucoup plus vigilantes. Prendre le train avec des poussettes et des enfants, ce n'est pas si facile. C'est une aide précieuse. Et puis, nous avons des moments où vraiment on peut échanger avec le parent. Le parent va pouvoir poser des questions sur l'alimentation, souvent reviennent des sujets, le sommeil, la morsure, comment on gère, comment ça se passe chez nous, les dodos. On est vraiment, cette relation qui se crée, c'est une relation de confiance entre l'employeur et l'employé. Puis on dépasse ce cadre-là, puisqu'on a la plus belle chose de leur vie dans nos mains. Et puis, je pense que c'est vraiment, on arrive à articuler tous les sujets ensemble. Et même si pendant ce temps-là, la musique, les enfants dansent, on arrive à avoir ces discussions-là et être assez disponibles à ce moment-là. On aimerait bien ouvrir de temps en temps un café par an. Et ça serait sur un samedi, ça nous demanderait un peu de temps supplémentaire. Mais voilà, c'est fait de l'élandère et c'est sorti de grandes années. permettent ce qu'on appelle une co-éducation. Nous avons nos propres règles, à la maison les enfants ont leurs propres règles, mais souvent elles doivent plus ou moins concorder pour le bien-être de l'enfant.
- Speaker #0
Juste rapidement, vous évoquiez les difficultés liées au déplacement. Est-ce qu'au quotidien vous rencontrez d'autres défis, ou vous avez pu rencontrer d'autres défis ? Des difficultés dans la mise en œuvre de cette éducation en plein air ? Est-ce que vous avez des challenges, des choses particulièrement difficiles ou contraignantes à gérer ?
- Speaker #2
Je pense que la première difficulté, c'est que nous avions des enfants de 3 mois à 3 ans. Donc les enfants n'ont pas le même rythme et n'ont pas les mêmes besoins. Un exemple concret, un enfant qui a besoin du lait maternel, transporter du lait maternel, ça nous demande vraiment une certaine organisation et le temps est limité. Donc ce jour-là, une grande sortie. Par exemple, en colline, ce n'est pas possible avec un enfant. Au niveau de la logistique, je veux bien parler de la logistique. Il faut quand même que les enfants aient un âge, enfin, je ne sais pas comment dire, mais aller à la colline avec un enfant de trois mois, malheureusement, c'est difficile. Il faut beaucoup de matériel, il faut respecter, et on respecte, on se doit de respecter son rythme. Donc voilà, de temps en temps, on est obligé de décaler la sortie ou l'assistante maternelle ne peut pas s'y rendre. Et puis après, le reste, c'est toute une question d'organisation au niveau des difficultés. En colline, un enfant de 6 mois ne marche pas, donc il faut le porte-bébé. Les transports en commun sont un réel défi pour nous parce que le bus de ville n'est pas adapté. Mettre un enfant sur un siège d'un bus de ville, On estime que c'est dangereux, on ne souhaite plus le faire. Donc on emmène forcément la poussette puisque l'enfant dans la poussette est attaché. Si jamais il devait y avoir un coup de frein rapide, l'enfant est beaucoup plus en sécurité que sur le siège. Donc voilà, ça c'est la difficulté, on va dire, ce sont les transports en commun pour ma part et le rythme de l'enfant qui est différent. Ça, plus ou moins on arrive à le gérer, plus on va adapter nos sorties. Tant pis, on n'ira pas en colline, on va aller... privilégier le bord de mer et l'assistance maternelle qui a l'enfant par exemple qui a besoin d'un biberon ou qui a besoin d'une alimentation peut-être un peu plus réchauffée, plus chaude, va avoir la possibilité de rentrer par ses propres moyens à la maison. Donc voilà, en fonction des enfants accueillis, en respectant leur rythme, il y a une assise maternelle qui va rentrer par exemple à 11h du matin, puis les autres vont rester pique-niquer au bord de mer. Et puis, des enfants sont plus habitués à dormir chez l'assistante maternelle, donc elle va privilégier la sieste à la maison, à son domicile. Puis d'autres assistantes maternelles vont avoir des enfants peut-être plus grands ou habitués à rester à l'extérieur, vont proposer la sieste sur le lieu, sur un tapis de sol, sous les arbres, en fonction des saisons. Alors ça, c'est une difficulté. mais on arrive toujours à la surmonter. Au début, c'était assez difficile, puisque on avait tendance à dire, oui, mais bon, du coup,
- Speaker #1
on n'est plus que deux,
- Speaker #2
ou je vais me retrouver toute seule à la mer. Donc, on essaye, puis au fur et à mesure, on choisit. On fait attention aussi à la distance, parce que faire 45 minutes de tram, voire une heure pour aller dans un super grand parc, Il faut le prendre en compte, c'est-à-dire qu'il faut regarder à l'heure à laquelle on part, au niveau est-ce que le tram va être bondé de monde, est-ce qu'on va pouvoir accéder au tram. Et puis ce trajet-là, il faut l'avoir anticipé, c'est-à-dire avoir toujours un livre, avoir un jouet transitionnel et être là pour l'enfant. Ce n'est pas juste on prend une heure de tram, c'est j'accompagne l'enfant pendant une heure sur ce trajet-là. Donc c'est vrai que souvent on a tendance à dire, on fait le pique-nique assez rapidement, pas rapidement, mais au niveau de l'heure, à 11h, 11h30, à 5h, à midi, 30h, 13h, on repart. C'est-à-dire que ça permet de rentrer à la maison à peu près vers 13h30 et de faire la sieste à la maison. Et pour celles qui le souhaitent, il y a des enfants qui adorent dormir dans la poussette. Il y en a, c'est un besoin de dormir dans la poussette. Elles vont pouvoir continuer la promenade et rentrer un petit peu plus tard. Voilà pour un défi majeur.
- Speaker #1
Oui. Je rajouterais aussi que... Parfois, on a des enfants qui ne sont pas habitués à certains milieux. Par exemple, il y a quelques années, on a eu un enfant qui avait très, très peu des arbres, des herbes hautes, des plantes. Et c'était de la pelouse, de tout ce qui était vert, tout ce qui bougeait. Et c'était vraiment... très très compliqué pour lui. pour nous aussi. Et on a dû composer avec ça.
- Speaker #2
Après, évidemment, avec le temps, l'enfant avait eu peur, s'était réveillé près d'une fougère. Et d'après ce qu'on a pu comprendre, il avait été effrayé par l'arbre qui bougeait. Après, il y a aussi une place de l'imaginaire, on va dire l'imaginaire qui est créé par certains dessins animés. En fait, on a... pas trop su nous ce qu'on a vécu c'est un une peur et une angoisse et un et des cris et il fallait gérer avec les autres enfants ces pleurs et de cet enfant qui nous c'était pour nous un défi oui c'est vraiment été un défi d'accompagner cet enfant lui montrant ben voilà l'herbe et puis je crois qu'au bout de un an avant on a multiplié les sorties là je veux dire on les a multiplié Alors, on l'a toujours emmené, aussi bien en forêt qu'à la mer. Alors évidemment, de temps en temps, il fallait qu'on s'éloigne avec l'enfant et qu'on lui explique la mer. Et là, on a vraiment travaillé en équipe et on demandait à la collègue, la collègue venait prendre l'enfant pour lui montrer la mer parce qu'on avait tout un autre groupe à gérer. Voilà, émotionnellement, ça a été difficile. C'était difficile pour l'enfant, mais c'était aussi pour nous un défi d'arriver. Et puis, je crois qu'un jour, la grande surprise, c'est quand on a réussi, qu'il a voulu rentrer avec nous dans une serre, donc une serre qui est chauffée et évidemment une serre tropicale. Et on avait tout gagné, en fait. C'était formidable. C'était un moment, je pense, qu'on n'oubliera jamais. On est partis d'un enfant vraiment avec une angoisse, avec un enfant qui n'est pas vie dans une zone.
- Speaker #1
Confiant et épanoui. Oui, ça franchement, c'est très beau. Très beau sourire.
- Speaker #2
Eh bien,
- Speaker #0
je crois que nous allons pouvoir terminer l'échange sur ce bel exemple d'un enfant qui est passé de peur d'arbres et de feuilles, de la moindre feuille qui bouge à tout à coup j'explore une forêt tropicale. Ça montre bien à quel point vous offrez. un cadre et des opportunités aux enfants qui leur fait du bien. Et voilà, c'est vraiment une démonstration de ce qui est possible de faire quand on adopte la posture, quand on passe du temps dehors. Voilà, tout votre travail finalement, vous envoyez les effets là. Et c'est très beau. Donc je trouve... Je trouve que c'est génial de finir sur une note aussi positive. Évidemment, je mettrai tous les liens dans la description de l'épisode, notamment votre site internet, parce que peut-être que parmi les auditeurs, les auditrices, il y a des assistantes maternelles qui, soit ne sortent pas encore... et sont en réflexion, soit qui n'avaient pas forcément envisagé de mettre dans leur projet d'accueil des sorties régulières en nature. Et vous êtes un bel exemple, une belle source d'inspiration de ce qui est possible de faire dans la simplicité, mais aussi dans... des choses un peu plus élaborées parce que tout ce que vous proposez, toutes les activités que vous proposez, ça nécessite des préparations. Et c'est pas rien, au contraire c'est beaucoup même. Mais voilà, c'est un bel exemple. Et le premier exemple, moi, ce que je trouve vraiment le plus marquant au-delà de vos sorties en nature, dans votre... Dans votre association, c'est justement le fait d'être sortie de l'isolement parce que c'est probablement la première étape, ou en tout cas l'étape la plus facilitante pour aller vers des sorties en nature régulières parce que vous avez bien montré à quel point ça facilite, ça aide d'être plusieurs pour passer des moments en nature et en plus... aller jusqu'à varier d'environnement. Donc voilà, j'espère que ça motivera d'autres assistantes maternelles, parce que les enfants en ont besoin, ils ont besoin de passer du temps en extérieur un peu chaque jour. Voilà, je ne sais pas si vous avez quelque chose à... à ajouter ?
- Speaker #1
Merci, merci beaucoup pour cette opportunité. On est vraiment très heureuses d'y avoir participé et de revenir sur ces dernières années d'apprentissage et de...
- Speaker #2
Pour nous, c'est une reconnaissance. C'est une reconnaissance de notre métier de pouvoir participer avec toi ce matin, Claire, à ce partage de travail et de faire un bilan très positif. de tout ce que ça nous apporte. Et je pense que pour celles qui ne sont pas en association, il suffit juste de mettre des bonnes baskets et d'oser y aller tout simplement. Et puis de se dire, allez, hop, je sors.
- Speaker #0
Ouais, ouais, ouais. Mais tu as raison, il faut de toute façon commencer par des choses simples. C'est mieux. Bon, merci beaucoup les filles. À bientôt.
- Speaker #2
Merci,
- Speaker #1
Claire. À bientôt, merci.
- Speaker #0
Merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. J'espère qu'il vous a offert de nouvelles perspectives, voire de nouvelles pistes pour enrichir votre réflexion et votre pratique. Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager. Et pour aller plus loin et retrouver toutes les infos sur le sujet, rendez-vous sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte Instagram pédagogieduvivant. tout attaché, sur lequel je partage régulièrement ma pratique de la pédagogie par la nature qui mêle à la fois exploration libre et rencontre avec le vivant. En attendant le prochain épisode, rappelez-vous sortir doit avant tout rimer avec joie et plaisir. A très bientôt, retenez soin de vous.