- Speaker #0
Bienvenue sur Enfance en Nature, le podcast qui explore l'éducation en plein air sous toutes ses formes. Je m'appelle Claire, je suis pédagogue par la nature et ici je tends le micro à celles et ceux qui permettent aux enfants de vivre des expériences de plein air. Éducateurs, animatrices ou encore professeurs des écoles, les profils de mes invités sont nombreux. L'occasion d'explorer ensemble des pratiques différentes dans des cadres variés, mais qui tendent toutes vers un même objectif, permettre aux enfants et aux plus âgés de passer un maximum de temps dehors. Il m'arrive aussi parfois de prendre le micro seul pour partager avec vous des réflexions ou des outils concrets de pratiques et de terrain. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à lui donner un petit coup de pouce. en vous abonnant, en laissant un avis et en le partageant autour de vous afin que nous fassions grandir cette belle communauté tournée vers le dehors. Merci d'être ici avec moi, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre d'une enseignante engagée en matière d'éducation en plein air. Karine est professeure d'EPS dans un collège, mais son approche va bien au-delà des terrains de sport traditionnels. Elle a fait du plein air son terrain de jeu pédagogique, où toute occasion est bonne à prendre pour sensibiliser les jeunes à l'environnement qui les entoure. Dans cet épisode, vous découvrirez comment Karine a transformé ses cours de sport pour y intégrer des sujets environnementaux, mais aussi... les activités et les rituels qu'elle propose à ses élèves pour leur permettre de mieux connaître la faune et la flore environnantes, tout en bougeant leur corps, bien sûr. Mais Karine y évoque aussi les difficultés qu'elle peut rencontrer dans la mise en œuvre de cette classe dehors, puisqu'à la différence des niveaux maternels et primaires pour lesquels il y a aujourd'hui beaucoup de littérature et d'outils mis à disposition des enseignants, en collège. et lycées, ils se font beaucoup plus rares. Et les jeunes sont aussi souvent plus difficiles à mobiliser que les enfants. Et le fait de ne les avoir en classe qu'une seule fois par semaine rend le défi encore un peu plus costaud. Malgré tout, Karine a un projet qu'elle porte depuis quelques mois, un projet qu'elle souhaite collectif pour transformer les cours d'EPS, étendre vers des pratiques plus écologiques. et tourner vers le vivant. J'ai passé un très bon moment avec Karine, dont je trouve le travail et l'engagement hyper inspirants. Alors j'espère que son expérience pourra planter des graines dans la pratique des professeurs d'EPS, certes, mais plus largement de toutes celles et ceux qui exercent dans le secondaire. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Karine !
- Speaker #1
Bonjour Claire !
- Speaker #0
Bienvenue sur le podcast, je suis très contente d'être avec toi aujourd'hui parce que pour la première fois, on va parler de ce qui peut se passer en classe dehors, je vais le dire comme ça, au collège, dans le secondaire, puisque jusqu'à présent, j'ai reçu des personnes qui enseignent dans le primaire. Et c'est un vrai sujet qui est encore peu soulevé, mais on va en parler ensemble justement, de cet accès à l'extérieur et d'intégrer des temps en nature au collège et au lycée. Donc toi Karine, tu es professeure de PS, alors je le précise parce que je ne sais pas si dans tous les pays francophones on dit ça comme ça, mais du coup c'est professeure d'éducation physique et sportive. Ça fait combien de temps ? que tu es prof d'EPS et dans quel coin tu es installée.
- Speaker #1
Ok. Oui, alors déjà, merci beaucoup de m'inviter à discuter avec toi. Ça me fait vraiment super plaisir. Je suis même très touchée. Donc, moi, je suis enseignante, du coup, d'EPS depuis maintenant plusieurs années. Ça fait 24 ans. Et j'enseigne, du coup, dans un petit collège rural. dans les landes, mais pas les landes qu'on voit sur les cartes postales pas non plus avec les grandes forêts de plantation de pin. Nous, on est plutôt dans les terres. On est dans un coin qui s'appelle le Pays des Lœils, dans le cœur de la Chalosse. Voilà, donc on est vraiment à la campagne. Et je suis là-bas maintenant depuis 10 ans, une dizaine d'années, un petit peu plus de 10 ans.
- Speaker #0
Ok. Et du coup, tu as des classes de la 6e à la 3e ?
- Speaker #1
C'est ça. J'ai les classes de tous les niveaux. J'ai deux classes de 6e. Une classe, deux classes de cinquième, une classe de quatrième et une classe de troisième.
- Speaker #0
Ok. Il y a combien d'élèves à peu près pour avoir une idée de la dimension de l'établissement ?
- Speaker #1
On a autour de 270 élèves.
- Speaker #0
Ok,
- Speaker #1
ça marche. Donc c'est vraiment une toute petite structure. On a à peu près trois classes par niveau.
- Speaker #0
D'accord,
- Speaker #1
ok. Voilà.
- Speaker #0
Bon, eh bien écoute, avant qu'on parle de ta pratique... Tu connais la question rituelle du podcast. Karine, est-ce que tu veux bien nous raconter tes souvenirs d'enfance en nature ? C'est quoi le lien que tu avais avec la nature ?
- Speaker #1
Alors des souvenirs d'enfance en nature, j'en ai beaucoup parce que de par mon éducation et des sports, des différentes activités que j'ai menées tout au long de ma jeunesse et mon enfance finalement, j'ai été beaucoup dehors, j'ai fait... beaucoup de balades en forêt avec mes parents, ma famille, mes grands-parents. C'était vraiment quelque chose, en tout cas du côté de la famille maternelle, d'assez ancré dans la vie de la semaine, d'aller toujours sortir, faire une balade, au moins une fois par jour, ou parfois, dès que l'occasion se présentait. Mais le souvenir que j'ai envie de partager, c'est plus un souvenir d'adolescence, puisque... C'est un peu le public auquel je m'adresse au quotidien. Et donc, il y avait eu cette fois, donc il faut se remettre un petit peu dans le cadre des années 90, où on n'avait pas de téléphone portable, on n'avait pas de connexion, on était un petit peu comme ça, sans avoir la possibilité de joindre nos parents facilement, ou même entre amis, de pouvoir échanger de manière continue. Et donc, on avait ce copain-là qui avait une voiture. J'étais à l'époque avec un... mon copain de l'époque, et il nous avait proposé de partir faire une balade en forêt. Alors, on avait suivi un peu comme ça, sauf que c'était très tard, il commençait à faire nuit. Et en fait, au fil de la balade, alors on était tout un groupe, on s'est rendu compte qu'ils avaient prévu, les autres, de passer la nuit dans la forêt. Sauf que, en tout cas, de rester très très tard. Moi, je n'avais pas cette possibilité-là, donc on a décidé de faire demi-tour. Et donc, on s'est retrouvés avec mon copain, tous les deux, dans la forêt. Et heureusement, c'était un endroit que je connaissais bien puisque j'y avais été déjà plusieurs fois avec mes parents. Et en fait, j'ai découvert quelque chose. C'est que j'ai géré le stress de mon copain de l'époque, qui était complètement paniqué. Et je me suis rendue compte aussi que j'avais un super sens de l'orientation parce que j'ai réussi à nous ramener sur la route. C'était assez bizarre parce que je pense, dans mes souvenirs, je pense qu'on n'avait même pas de lampe. On avait juste, heureusement, la lumière de la lune. Et on a réussi à se retrouver. Et je crois que j'ai vraiment gagné en quelque chose à la suite de cette aventure parce que je me suis rendu compte que j'avais cette espèce de compétence de pouvoir me retrouver dans cette forêt qui n'était pas pourtant tout à côté de chez moi. Mais comme je l'avais parcourue plusieurs fois de jour, j'avais réussi à... à retrouver la route et à nous ramener quelque part. On avait pu passer un coup de fil et du coup, on avait pu venir nous chercher. Voilà, ça c'est un souvenir assez important pour moi. Parce que je ne me rappelle pas avoir eu peur, mais je m'étais focalisée un petit peu sur cette idée qu'il fallait qu'on puisse sortir et que même si on n'était pas en danger, même si on n'avait pas froid, on n'était pas dans l'inconfort, mais voilà. Moi, il fallait que je rentre en fait. Je ne pouvais pas laisser mes parents sans savoir où j'étais. Je ne pouvais pas dire maintenant je rentrerai demain matin, tout ira bien. Donc il y avait cette espèce d'urgence et j'avais vraiment pris sur moi pour résoudre le problème.
- Speaker #0
Tu vois, ça me fait penser à une anecdote que j'ai vécue aussi. Je devais avoir 16 ans, quelque chose comme ça, avec ma cousine. On est partis à plusieurs kilomètres à vélo de chez mes grands-parents et en fait on s'est laissé surprendre par la nuit qui... D'habitude on était en vacances ensemble au mois de juillet et là on avait été en vacances ensemble fin août. Et en fait on est partis en se disant c'est bon on a le temps de faire l'aller-retour. Et en fait on s'est retrouvés à traverser un petit chemin au milieu des arbres, dans la forêt, à vélo, dans le noir, avec juste comme toi la lune qui nous éclairait. et Et on était hyper excités, on était morts de rire et en même temps un peu, pour le coup, je crois qu'on avait quand même un peu peur parce que, mais peut-être plus peur de, parce qu'on connaissait bien le chemin, mais de l'inquiétude que pouvaient avoir nos parents et nos grands-parents qui nous attendaient et on se disait, il faut quand même vite rentrer parce que là, il fait nuit, ils doivent s'inquiéter. Mais je me souviens de cette sensation de, tu sais, on se faisait surprendre, on voyait les arbres au dernier moment, donc parfois on freinait très fort. Vraiment d'un point de vue sensoriel, ça a été hyper marquant comme expérience. Du coup, ça s'appelle beaucoup ce que ton souvenir, ça me renvoie à ce souvenir-là.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que c'était marquant. Et moi, autant, comme je te dis, j'étais vraiment dans l'idée de retrouver la route. Et par contre, mon copain, lui, il ne gérait pas du tout. Il ne gérait pas du tout. Enfin, je ne pense pas qu'il avait peur, mais il était très stressé. Puis lui, il ne connaissait vraiment pas l'endroit. Et quelque part, je me sentais un peu forte de pouvoir... Cette fois-là, c'était moi qui le protégeais en fait. Donc c'était quelque chose d'assez unique. Voilà.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour ce partage de souvenirs. Alors Karine, si je t'ai proposé de venir sur le podcast, c'est parce que... Alors moi je t'ai découverte sur Instagram parce que tu partages ta pratique en tant que prof de PS, pratique dans laquelle tu as intégré une dimension, je vais dire environnementale, mais en tout cas tu amènes un maximum tes élèves en nature. Qu'est-ce qui t'a amené à... intégrer ces notions-là dans ta pratique ?
- Speaker #1
Je crois que la première chose, c'est vraiment une sensibilité à l'écologie qui a fait que toutes les démarches que j'entamais dans ma vie personnelle ont commencé à transpirer un petit peu dans ma vie professionnelle. Disons qu'il y a plein de choses que je mettais en place dans mon quotidien et je ne pouvais plus ne pas les mettre en place également, ou en tout cas les envisager dans mes pratiques avec mes élèves. Donc ça, c'est vraiment la première chose. Et ensuite, je crois que j'ai été vraiment portée par tout ce que j'ai pu voir au niveau des partages sur le groupe Facebook Profs en Transition, où j'ai vu beaucoup d'enseignants qui se lançaient. Et ça m'a vraiment donné envie d'essayer aussi, de par ma discipline, d'essayer de sensibiliser les élèves à l'écologie, aux démarches de développement durable, etc. Et puis après, il y a aussi toute la période du confinement et puis le développement aussi du mouvement École dehors, Classe dehors. Et quelque part, j'envie énormément tous ces profs des écoles qui pouvaient... comme ça, décider d'une fois par semaine emmener leurs élèves faire classe dans la nature. Et quelque part, je me suis dit, j'ai très vite fait le lien, je me suis dit, moi je suis dehors presque tout le temps, pour moi c'est pratique, j'ai cette possibilité-là. Donc j'ai eu envie un petit peu de mixer tout ça et de m'appuyer sur ces idées pour pouvoir proposer des séances d'EPS un petit peu différentes.
- Speaker #0
À ce moment-là, et encore aujourd'hui d'ailleurs, est-ce qu'il y a des choses que tu observais auprès des jeunes qui te faisaient dire qu'il fallait que tu approfondisses cette pratique de plein air ? Est-ce que tu observes des comportements, des symptômes qui t'alertent sur la sédentarité et l'enfermement ? C'est le cas pour nous toutes et tous, mais c'est vrai que l'adolescence, il y a vraiment cette bulle qui se crée. Et on le sait, les jeunes sont happés par les écrans encore plus que nous. Et donc tout ça, ça renforce ces comportements-là. C'est quoi, toi, tes observations à ce niveau-là ?
- Speaker #1
C'est vrai qu'on l'a vu, on se faisait la remarque avec ma collègue quand on a repris les activités. Après le confinement, on a vraiment vu que les enfants n'étaient pas du tout aussi dynamiques, aussi enthousiastes qu'on avait pu les connaître avant. On a vraiment senti une baisse dans leur engagement, leur envie. de s'engager dans les activités. Ça a été un petit peu difficile. Nous, l'EPS, on a été pas mal impactés aussi avec les protocoles sanitaires. Il y a toute une période où on n'avait plus accès aux salles. Et donc, on a essayé de contourner le problème en proposant de la rando. Et c'est vrai que ça, ça a vraiment permis aux élèves de se remettre un petit peu le pied à l'étrier. Et donc, je me suis dit qu'on avait tout intérêt à... à essayer d'approfondir ça, de partir vers ça. On le voit, les enfants, si on n'est pas derrière, à les inciter, à leur donner des idées, des envies, de bouger et d'aller dehors, c'est vraiment complexe. Ce n'est plus quelque chose de naturel, j'ai l'impression. Même pour des élèves qui, comme ceux qu'on côtoie nous au quotidien, au collège où j'enseigne, c'est quand même des enfants qui vivent à la campagne. et souvent sur les premières séances quand je les emmène à l'extérieur je leur demande alors qu'est ce que vous voyez est ce que vous savez reconnaître cet arbre etc la plupart me disent ben c'est un arbre c'est une fleur mais ils sont pas capables de reconnaître les différentes espèces donc je me dis bon quand même à 12 ans en arrivant au collège 11 ans et pas savoir faire la différence entre un chêne et un érable peut-être moi ça me paraît un petit peu un petit peu problématique. Il y a vraiment des choses qui se sont étiolées, qui se sont un petit peu perdues. Et j'ai vraiment essayé, enfin j'essaye en tout cas de faire en sorte qu'ils réouvrent les yeux par rapport à tout ça.
- Speaker #0
Et par rapport à l'activité physique, tu vois, je discutais il y a deux, trois jours avec un de mes collègues. Alors pour situer notamment auprès des auditeurs et des auditrices, moi je travaille en partie en tant que... AED, c'est comme ça qu'on dit maintenant, assistante d'éducation, autrement appelée surveillante, pionne pour les intimes, pour les ados je dirais. On discutait avec un collègue qui me disait qu'il était un peu dépité face à ses fils qui ne sont pas motivés pour même aller faire du ski, pour aller randonner, etc. Et il me disait, mais moi je me souviens, j'avais un besoin, j'avais envie de... de bouger, de faire du sport à cette époque, est-ce que tu sens, comme ça fait... Alors, ce n'est pas en 24 ans que les choses ont changé, mais comme tu as du recul maintenant, est-ce que tu sens qu'il y a une modification dans cette appétence pour l'activité physique auprès des jeunes, chez les jeunes ?
- Speaker #1
Alors, je te dirais que je le sens un petit peu en tant que parent, mais en tant qu'enseignante... Je crois que le fait d'être dans le cadre de l'école, et puis non, c'est vrai qu'on a des élèves qui aiment finalement l'EPS. Donc, quoi qu'on leur propose, j'ai envie de dire, ils sont quand même assez, dans la majorité, assez... Enfin, ils se mettent dans l'activité. Parfois, c'est plus compliqué que d'autres, mais on va dire qu'ils essayent... Enfin, on n'a pas d'élèves qui sont en refus ou qui rechignent. On arrive à les mettre en activité. Mais c'est vrai que c'est plus sur des activités où c'est sur la base du volontariat. Je pense notamment quand on propose le mercredi après-midi des activités de l'association sportive. Là, on a eu du mal à les raccrocher et on a encore un petit peu de mal à les raccrocher. Il faut vraiment que ce soit des choses qui sortent de l'ordinaire, qui soient assez ludiques. où on va faire des choses un petit peu folles, comme aller faire des activités sur le lac avec du canoë, des choses comme ça. Là, on arrive à avoir du monde, mais quand on va proposer des activités qui ne sortent pas trop de l'ordinaire, on a plus du mal à les accrocher. Après, je crois que les enfants sont pas mal sollicités, et peut-être que les emplois du temps sont chargés. Peut-être que du coup, le besoin d'activité physique passe après parce qu'ils sont sans doute trop fatigués pour avoir envie comme nous on avait envie. Peut-être que nous, on était moins sollicités quand on avait leur âge. Moi, en tout cas, je me mets un peu à leur place, même si ça dente maintenant un petit peu la période où j'étais en sixième. Mais je faisais beaucoup de sport, certes, mais je n'ai pas l'impression d'avoir été autant sollicité que les élèves peuvent l'être maintenant.
- Speaker #0
Oui. Oui, mais c'est vrai que tu as raison de le préciser. Moi, c'est aussi un constat que je fais. Parfois, j'ai l'impression, quand je vois le planning de certains enfants et de certains jeunes, tu as l'impression que c'est un planning de ministre parce qu'ils sortent déjà les journées de cours. sont très chargés, sont longues pour certains. Et en plus de ça, il y a plein d'activités extrascolaires maintenant. Il y a vraiment un attrait pour tout ça. Et oui, effectivement, peut-être que ça aussi, ça rentre dans les facteurs qui font qu'ils sont moins motivés sur les moments de temps libre finalement. Ils ont envie d'être un peu tranquilles.
- Speaker #1
Oui, et puis je crois que le rôle de l'adulte aussi est important. Parce que dire un non à un ado, allez, bouge-toi ! Je ne suis pas sûre que ça l'incite. Je pense qu'à un moment donné, il a besoin d'un accompagnateur, d'une accompagnatrice pour aller dehors, pour donner des idées. Et en fait, quand je suis en classe, quand on a la posture d'enseignant, c'est ça, on accompagne aussi les élèves, on est là pour les motiver, on a les mots, on arrive à les encourager. on arrive à capter leur attention et pour en revenir à ton collègue avec ses fils, c'est essayer d'avoir le petit truc qui fait qu'ils vont avoir envie de sortir, mais peut-être qu'à un moment donné, il faut aussi essayer d'y aller, d'être avec eux au départ en tout cas, pour leur montrer un petit peu, leur donner les idées et leur montrer tout ce qu'on peut faire.
- Speaker #0
Bien sûr. Alors du coup, tu le disais, il se trouve que tu enseignes une matière qui est en partie à l'extérieur. C'est la seule matière, je suis en train de réfléchir, mais oui, qui t'emmène forcément dehors. Dans quel type de lieu tu fais tes cours ? Est-ce que du coup, tu fais tes cours dans des lieux vraiment plutôt naturels ? Est-ce que... Toutes les activités, tu les fais dehors, même celles qui sont traditionnellement faites à l'intérieur. C'est quoi le cadre dans lequel tu exerces ?
- Speaker #1
Alors, comme je te disais, moi, je suis à la campagne. Donc, on a, pour une commune rurale, on a quand même de chouettes installations sportives en termes de stade, de terrain de foot, de rugby, de salle. Et on a aussi, c'est une chance, De l'autre côté du stade, on a un endroit qui est assez boisé, où on a une rivière qui passe. Alors, ce n'est pas un environnement 100% naturel, puisque je pense que les arbres n'ont pas poussé là tout seuls, ils ont été plantés, clairement. C'est entretenu. Mais en tout cas, on n'est pas sur des terrains qui sont tracés, qui ressemblent à ceux des communes voisines. C'est vraiment... En tout cas, j'essaye de me libérer un petit peu de tout ça. Donc, on est dans cette… Moi, j'appelle ça le bois. Parce qu'on est au milieu des arbres, il y a des feuilles par terre, il y a de la terre, il y a de la vie, il y a la rivière qui passe. Et même si on n'est pas dans un environnement vraiment sauvage, 100% nature, on est en tout cas déjà dans un milieu qui change des terrains habituels. Et déjà… Rien que ça, ça fait une différence pour les élèves. Alors, je ne fais pas tous mes cours à cet endroit-là. Je continue à suivre la programmation qu'on a élaborée en équipe avec ma collègue. Mais j'essaye, dans la mesure du possible, d'aller au moins une fois par séquence. C'est-à-dire, on a des séquences qui font à peu près 10 semaines, 8 semaines. J'essaye au moins une fois d'amener les élèves dans ce cadre, dans le bois. ou alors d'aller faire une rando quand je vois que l'activité proposée n'est pas très transposable à l'extérieur. Je n'ai pas encore réussi à vraiment transposer toutes les activités que j'enseigne. Il y en a qui me paraissent plus faciles à réaliser dans le cadre du bois et d'autres qui restent encore un peu complexes, notamment par rapport à la gestion du matériel, même si j'essaie de me détacher aussi de... d'avoir vraiment le minimum de matériel. Par exemple, si je veux faire du badminton dans le bois, c'est pour moi encore un peu compliqué. Je n'ai pas encore trouvé la solution. Alors évidemment, je pourrais leur faire travailler avec les raquettes, sur des petits exercices de manipulation, d'agilité, des choses comme ça. Mais voilà, je n'ai pas envie non plus de trop trop m'éloigner de la logique de l'activité. Donc voilà, je n'ai pas encore tout à fait trouvé toutes les solutions. Mais quand vraiment, voilà, pour moi, ça reste... Quand ça reste comme ça un peu compliqué, je propose malgré tout d'aller au moins une fois faire une rando un petit peu sur les chemins qu'on a autour de notre installation sportive.
- Speaker #0
D'accord. Oui, forcément, il y a aussi des questions de logistique. Il y a des sports qui nécessitent du matériel. Et comme tu le dis, après, si tu le transformes, finalement, ce n'est plus cette activité-là. Ce n'est plus du tout la même activité. C'est ça. Et alors, il peut y avoir cette liberté de... de proposer autre chose. Mais je comprends que cette logistique liée au matériel empêche aussi de pouvoir tout mettre à l'extérieur, de tout transposer. Et alors, tout à l'heure, tu racontais que quand tu as des élèves qui arrivent au collège et que tu leur demandes ce qu'ils voient autour d'eux et qu'ils te répondent juste un arbre, que... Ça t'interpelle. Est-ce que du coup, tu intègres un peu de connaissances du vivant dans tes cours de sport ?
- Speaker #1
Alors oui, j'ai justement un projet que j'élabore maintenant depuis plusieurs années. C'est en m'appuyant sur l'activité cours d'orientation, en fait, que j'enseigne avec les élèves de 6e. On part en même temps qu'on réalise les parcours de cours d'orientation. on effectue des recherches et on travaille sur la reconnaissance des arbres. Voilà, donc on détermine les différentes espèces qui vont être sur notre installation. Alors j'ai découvert cette année qu'on avait vraiment une variété assez folle. Alors ce n'est pas que des espèces 100% endémiques, puisque ce sont des arbres qui ont été plantés. Mais voilà, c'est vraiment un gros travail. de poursuivre ce travail-là pour aller aussi reconnaître les plantes.
- Speaker #0
Et alors du coup, c'est vrai que la course d'orientation s'y prête bien. Est-ce que tu as d'autres activités qui permettent ça ? Tout à l'heure, tu parlais de randonnées. Je suppose que c'est aussi l'occasion de sensibiliser un peu les élèves à tout ça et à les amener vers cette connaissance de la faune et de la flore.
- Speaker #1
Oui. En général, quand on part sur la rando, je le fais aussi beaucoup en fonction du public, en fonction de ce que je perçois de leur capacité à recevoir ça. Quand je teste et que je vois que ça ne marche pas trop, je reste vraiment sur des choses assez basiques, on va dire, plutôt sur de l'observation, regarder les paysages. Voilà, on s'arrête, on observe un petit peu, on est plus dans la contemplation. mais quand je vois que et dans les ressentis aussi mais quand je vois qu'une classe ou qu'un groupe d'élèves est intéressé notamment par les plantes comestibles, des choses comme ça donc je leur en montre plusieurs et puis j'ai plusieurs petits jeux que je leur propose aussi en lien avec ça et du coup ça vient un peu ponctuer la rando et du coup on est à la fois dans l'activité physique puisqu'on marche et puis on essaye d'aller quand même à un rythme assez soutenu parce que je leur dis on est quand même sur l'activité physique, donc voilà, on n'est pas là non plus pour flâner et s'arrêter toutes les cinq minutes. Et puis en même temps, on essaye de, par contre, quand on s'arrête, de faire des temps où on va prendre le temps d'observer, de comparer, de sentir, de ressentir. Et ça, c'est vraiment, je trouve, super intéressant. Les élèves sont assez réceptifs par rapport à ça, notamment les plus jeunes.
- Speaker #0
Tu vois, j'allais te poser la question parce que du coup, moi, dans l'établissement dans lequel je travaille, pendant deux ans, j'ai été référente et co-déléguée jusqu'à dire stop parce que je trouvais que c'était tellement d'énergie dépensée pour des tout petits résultats. Et dès qu'on réfléchissait, j'étais avec une collègue, dès qu'on réfléchissait à des projets, en général, par souci de facilité. on les organisait pour les sixièmes, voire les élèves de cinquième, parce qu'on savait, pour l'avoir vu, que chez les plus âgés, vraiment, on a eu énormément de mal, quels que soient les sujets, quelles que soient les activités qui étaient proposées, à les intéresser. Et du coup, finalement, on se tournait plutôt vers les sixièmes, cinquièmes. Et donc, j'allais te demander, est-ce que... Est-ce que tu arrives quand même à accrocher un peu les plus âgés ou tu sens que vraiment c'est compliqué ? Et si tu y arrives, est-ce que tu as des trucs qui fonctionnent ?
- Speaker #1
Oui, tu vois, en t'écoutant, je me disais c'est un peu ça. C'est vrai qu'on y laisse tellement d'énergie que de fait, on s'accroche là où on trouve du... du répondant. Et c'est vrai que les sixièmes, cinquièmes sont quand même beaucoup plus enthousiastes aux choses un petit peu différentes qu'on peut proposer. Les quatrièmes, ça dépend vraiment des groupes, des années. J'ai déjà eu des classes qui ont été super réceptives et demandeuses et puis d'autres avec lesquelles ça passait pas du tout. Et pour les élèves de troisième, j'avoue que c'est moi qui des fois n'ose pas. J'ai un peu toujours... peur du regard qu'ils vont porter en se disant Mais qu'est-ce qu'elle fait ? Ce n'est pas de l'EPS, ça ! Et du coup, je manque encore un peu de confiance en moi par rapport à ça. Je crois que je n'ai pas encore trouvé l'angle par lequel je pourrais leur démontrer que c'est bien de faire un petit peu différemment. Je n'ai pas encore totalement réussi à faire ça. Donc là, je me dis que je suis quand même assez à fond dans cette pratique depuis 2-3 ans. Donc là, les élèves, pas ceux de cette année, mais ceux de l'année prochaine, ils auront déjà fait quelques fois de l'EPS hors les murs avec moi en 6e et 5e. Ils seront en 3e. Donc je me dis qu'avec eux, je pense que j'oserais, parce qu'ils me connaissent bien et ils savent aussi un peu quelles sont mes idées, ma façon de voir les choses. Et je pense que du coup, je me sentirai plus en cours. confiance aussi pour proposer ce genre de choses, ce genre de pratiques avec ces élèves-là. Donc c'est comme tout, je pense qu'il faut qu'ils aient appris, il faut qu'ils aient eu l'habitude. C'est tellement pas dans les représentations du cours d'EPS. Voilà, c'est d'autres façons de voir les choses, donc d'autres fonctionnements. Donc voilà, il faut que les élèves aussi apprennent à travailler différemment.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. leur montrer que ça peut se faire autrement que ce qu'ils ont l'habitude de voir depuis des années. Alors, il me semble que la question de la réduction des déchets est importante dans ton approche. Tu as partagé plusieurs choses. D'ailleurs, je n'ai pas précisé, mais tu partages des choses sur... compte Instagram, mais tu as aussi un... J'ai perdu le nom.
- Speaker #1
J'ai une page Facebook aussi, j'ai un Padlet, j'ai un Drive. Oui,
- Speaker #0
c'est ça, tu avais en tête le Padlet où tu partages plein de documents qui sont gratuits et qu'on peut télécharger. Et donc, la réduction des déchets, tu en parles, tu en as parlé à plusieurs reprises. Est-ce que tu as mis en place des choses concrètes ? dans tes cours pour réduire ces déchets ?
- Speaker #1
Alors en fait, la problématique des déchets, c'est vraiment, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais c'est aussi une de mes portes d'entrée pour commencer à passer à l'action avec les élèves. Parce qu'on m'a proposé à un moment donné d'organiser, ça venait d'une collègue qui m'a demandé de l'aide pour organiser un nettoyage de la nature. D'année en année, on a continué à l'organiser jusqu'à ce qu'elle quitte l'établissement. Mais on a continué, on a gardé cet événement tous les ans. Et de fil en aiguille, je me suis aussi intéressée à comment on pouvait... organiser une course de collège qui soit zéro déchet, zéro plastique. On a réfléchi aussi à comment on pouvait encourager les élèves à avoir un repas zéro déchet quand ils viennent en pique-nique ou qu'ils ont leur pique-nique aussi quand ils viennent à l'association sportive. On a aussi un petit peu réfléchi au contenu du sac. On essaye de les sensibiliser par rapport à l'usage de cosmétiques. En tout cas, savon, etc. Plutôt solide que liquide. Les deodorants aussi, une vraie problématique. Donc voilà, c'est des messages qu'on essaye de passer au quotidien à nos élèves. Mais c'est vrai que j'ai beaucoup partagé là-dessus parce que je me dis, pour un collègue qui a envie de mener une première action dans son établissement, c'est souvent la chose peut-être la plus facile à s'approprier et puis ensuite à mettre en place. C'était mes premières réflexions, donc je me suis dit, autant continuer à les partager, même si moi, je continue toujours, mais maintenant, je me focalise plutôt vraiment sur le côté sensibilisation à l'environnement, à l'écologie, éveil à la nature, etc. Mais c'est vrai que je laisse toujours ces documents et je les repartage souvent, parce qu'il y a des collègues qui sont à différentes étapes dans leur démarche, et je me dis, ça, c'est l'entrée par... La réduction des déchets, ça reste quelque chose de facile à mettre en place et qui parle en fait à une majorité de personnes. Et puis après, ça permet à chacun aussi de faire son cheminement. Et ton autre question, c'était les rituels, c'est ça ? Oui, les choses que je mets en place au quotidien, c'est ça. Oui,
- Speaker #0
voilà. Est-ce qu'il y a des rituels que tu mets en place ?
- Speaker #1
Beaucoup de sensibilisation sur les temps. justement, passage au vestiaire, essayer de ne pas gaspiller l'eau, évidemment éteindre les lumières, les petits gestes, les petites choses comme ça. Par rapport à l'alimentation aussi, justement, sur la réduction des déchets, essayer d'avoir plutôt des choses qu'on a confectionnées à la maison plutôt que d'acheter des bars ou des gâteaux industriels emballés dans du plastique, plus du plastique, plus encore du plastique. Donc ça, c'est des messages. qu'on passe presque au quotidien. Et après, au niveau des rituels, on a mis en place avec ma collègue aussi les trajets colibris. Donc on essaye assez régulièrement sur le trajet de donner des sacs de ramassage, des gants aux élèves. Donc sur le trajet qui nous emmène du collège jusqu'à notre installation sportive, de ramasser les déchets qu'on va trouver comme ça sur le chemin et ensuite sur l'installation quand on arrive. Voilà, c'est des petites choses. des petites actions ponctuelles comme ça qui nous permettent du coup à la fois de sensibiliser tout en menant une action favorable pour le trajet qu'on a tous les jours et c'est vrai tu vois tu disais que c'est
- Speaker #0
du coup quelque chose qui finalement touche le plus grand nombre, moi j'ai été vraiment choquée je crois que je peux le dire quand... J'ai commencé à travailler, moi je travaille en partie la nuit, je suis dans un internat, et de me rendre compte que la très grande majorité des jeunes n'éteignent pas la lumière quand ils quittent leur chambre. C'est-à-dire que le matin, ils quittent leur chambre, ils n'y reviendront que le soir. Les lumières sont allumées partout, dans les toilettes, la salle de bain, la chambre. Il y a des déchets à gogo évidemment. Les premières semaines, ça m'a choquée parce que je me disais, mais quand même. Alors, tu vois, autant je pense qu'il y a des endroits dans lesquels cette sensibilisation à l'environnement, on en est encore loin parce qu'il y a d'autres problématiques dans les familles. Mais là, moi, je suis dans un établissement où il n'y a pas de grandes difficultés d'un point de vue social. On est dans la moyenne, tu vois, je dirais. Et... Et même, je dirais, non je vais corriger, je vais dire plus parce qu'à l'internat, ce sont principalement des élèves qui viennent dans les sections sportives. Donc au contraire, on est plutôt sur des familles aisées. Et en fait, j'ai été choquée parce que moi, tu vois, il y a 15 ans, mes parents me répétaient sans cesse d'éteindre la lumière et de faire le tri et tout ça. Et moi, ça me paraissait évident que c'était des mini-gestes, ce qui moi aujourd'hui me semble être des mini-gestes. qui étaient intégrés parce que j'imaginais que depuis le début de l'école, c'était quelque chose qui était expliqué aux enfants et qui du coup arrivait à l'adolescence. La plupart d'entre eux, pas tous évidemment, mais j'imaginais que la plupart d'entre eux, tout ça c'était devenu machinal en fait, ils ne réfléchissaient même pas. Et en fait non, on en est vraiment loin encore et du coup on en est effectivement au stade... toujours et c'est une des raisons pour lesquelles j'ai J'ai voulu arrêter les éco-délégués. C'est qu'on en est toujours au stade d'expliquer ce que c'est que le tri sélectif, de parler de gaspillage alimentaire. Et moi, j'étais à milieu d'imaginer qu'on en était encore à ça, en fait. Et donc, c'est essentiel, effectivement, de sensibiliser, de commencer par ça.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Et moi, ce que je constate, c'est que... On a, par exemple, sur notre installation sportive, on a des lumières qui s'allument et qui s'éteignent toutes seules. Et dans les toilettes, par contre, c'est un interrupteur à l'ancienne, on va dire. Et quand je leur dis, mais pensez quand même, s'il vous plaît, à éteindre les lumières des toilettes quand vous vous sentez, ah, mais ce n'est pas automatique. Ben non, en fait. Donc, c'est aussi ce problème de se poser la question de, est-ce que j'ai allumé ? Ben, si j'ai allumé, oui, je dois éteindre. Enfin, je ne sais pas. Moi, ça me paraît aussi comme toi, tellement ancré et tellement logique que pareil, j'ai un petit peu du mal à comprendre, d'être obligée de le redire systématiquement. On a un peu la même problématique aussi avec les robinets. Alors, ils ont tellement l'habitude des boutons poussoirs que quand on a un robinet avec un mitigeur qu'on doit actionner pour ouvrir et fermer l'eau, il y en a qui ne pensent pas à le refermer derrière eux. Donc, c'est... C'est un combat du quotidien. C'est ça, c'est fatigant. On y laisse beaucoup d'énergie. C'est vrai qu'on se focalise beaucoup là-dessus. C'est très dur de trouver de l'énergie pour essayer de poursuivre et d'aller au-delà. C'est vrai, tu as raison.
- Speaker #0
Du coup, ça m'amène à une question. Parce qu'on sensibilise... Les jeunes, mais du coup les familles, est-ce qu'en début d'année, lors des réunions parents-profs, est-ce que tu expliques aux familles ta démarche ? Est-ce que tu en parles un petit peu de tout ça ?
- Speaker #1
Alors en fait, on reçoit dans mon collège uniquement, en tout cas toutes les familles en même temps, on reçoit uniquement les parents de sixièmes. Alors j'essaye de leur dire qu'on va mener des projets en lien avec la nature. Enfin, je leur dis, c'est pas j'essaye, je leur dis qu'on va mener des projets en lien avec la nature, mais je n'entre pas trop dans les détails. Par contre, en général, quand je diffuse des infos aux élèves, par exemple quand j'ai programmé une rando, ou quand on a, je ne sais pas moi, la COO, la course d'orientation qui commence avec reconnaissance des arbres, etc. J'essaye de, quand j'envoie des nouvelles aux élèves, j'essaye de mettre aussi les parents dans la discussion. pour qu'ils soient un petit peu au courant de ce qui se passe. Mais c'est vrai que je n'ai pas encore affiché clairement mes façons de faire aux familles. Je n'ai pas tellement de retours, en tout cas des parents. Je sais que j'en ai eu qui m'ont dit, c'est chouette, notamment quand on faisait beaucoup les randos, quand on faisait beaucoup de randos à la suite du confinement. Je sais qu'il y a des élèves qui ont, alors ils n'étaient pas beaucoup, mais certains ont eu envie de refaire les randos qu'on avait. qu'on avait fait en classe avec leur famille. Et ça, déjà, je me dis, c'est chouette, parce que ça prouve que finalement, ça les a un petit peu touchées. Donc, j'étais assez contente de ça. Et j'ai eu quelques retours de famille, mais ce n'est pas quelque chose de systématique.
- Speaker #0
Et puis, encore une fois, on parlait tout à l'heure de l'énergie à dépenser. Ça aussi, c'est de l'énergie, que de communiquer, d'expliquer. au-delà des élèves, du coup, d'aller expliquer. Enfin, c'est encore d'autres choses à mettre en place. Et voilà, tout ça accumulé, ça fait beaucoup.
- Speaker #1
Oui, et puis je crois que les familles... J'ai tenté parfois, dans la formulation des messages, d'essayer vraiment quand même de montrer que c'était une sorte d'engagement. cet intérêt qu'on avait de travailler avec la nature, avec les classes. Mais je m'attendais à avoir des questions, des retours, mais qu'est-ce qu'il en est exactement ? Voilà, des choses comme ça. Mais en fait, pour l'instant, on ne m'a jamais demandé d'avoir plus d'explications. Donc, est-ce que c'est bien ? Est-ce que ce n'est pas bien ? Je ne sais pas. Je ne sais pas si les familles prennent le temps aussi de vraiment... peser les tenants et les aboutissants de tout ça,
- Speaker #0
je ne sais pas et là tu disais qu'il y avait des élèves qui avaient refait des randonnées que tu avais proposées est-ce que tu as des anecdotes ou au moins une qui illustre l'impact de tes pratiques sur les jeunes ?
- Speaker #1
Oui, alors ça, c'était un bel exemple. Et c'est arrivé plusieurs fois que des élèves nous disent Ah, on a refait la rando ! Donc ça, c'est vrai que ça fait plaisir. Souvent, même si ce n'est pas dans l'objectif du moment, j'ai des élèves qui machinalement ramassent les déchets qu'on va avoir et ils viennent me le dire. Madame, j'ai ramassé ça. Ok, très bien. Donc quelque part, c'est que les choses... les pratiques aussi se développent. Et l'autre jour, quelque chose de très drôle, j'avais fait une séance d'acrosport, enfin ce n'était pas exactement de l'acrosport, parce qu'on n'avait pas vraiment encore complètement démarré l'activité avec cette classe de cinquième, mais on était allé faire une séance dans le bois, parce que notre salle habituelle n'était pas disponible, et j'avais voulu leur montrer qu'on pouvait utiliser les arbres comme porteurs pour créer des figures artistiques. collectif, donc on avait fait une séance autour de ça. Et donc quand on est revenu dans la salle et qu'on a commencé là réellement pour la première fois la séance d'agro-sport, j'ai appelé le porteur la souche ou le tronc d'arbre. Et en fait, il y a des élèves qui continuent à l'appeler comme ça, donc je trouve ça chouette. J'avais parlé aussi plutôt que d'appui, j'avais dit ancrez bien vos appuis dans le sol j'ai dit allez, faites pousser vos racines dans le sol pour leur montrer qu'on devait bien s'ancrer, etc., être bien solide sur le sol. Et ça, il y en a... Alors moi, je joue le jeu, en fait, je continue à le dire, mais les élèves interagissent aussi avec moi en utilisant ce vocabulaire. Donc je trouve ça plutôt chouette. C'est que voilà, il y a des choses qui se passent quand même. C'est bien. Oui, c'est chouette. Et puis c'est vrai que quand on a fait la présentation avec la reconnaissance des arbres, etc., Donc, on a mené tout un petit projet comme si on était à la découverte d'une île. Et en fait, beaucoup d'élèves me disent maintenant, Oh, on va sur l'île ! Enfin, beaucoup. Allez, j'exagère un peu. Mais quelques-uns, du coup, appellent notre lieu de pratique l'île. Donc, voilà, c'est plus dans les imaginaires, dans la façon d'envisager les choses. Mais pour moi, c'est chouette. Je trouve ça poétique. Ça me fait plaisir.
- Speaker #0
Ouais. Et puis du coup, ça montre une certaine sensibilité parce que chercher cet imaginaire, c'est déjà qu'il y a une connexion à ce niveau-là. Et en début d'échange, tu disais que ça te donnait envie quand tu voyais il y a deux, trois ans, tes collègues, les professeurs des écoles faire classe dehors. Et voilà, organiser une demi-journée par semaine. C'est vrai qu'aujourd'hui, le réseau classe dehors grandit vite. Et aujourd'hui, on a à disposition plein de livres en français, parce qu'il y a quelques années, ils existaient, mais dans d'autres langues. Plein de livres en français, plein d'outils, plein de supports qui sont développés pour faire classe dehors et pour aller... éveiller les enfants aux vivants, mais plutôt dans le primaire et à l'école maternelle, beaucoup moins dans le secondaire, et je trouve même, ça en est presque absent du débat. On parle très peu, souvent quand on parle des ados, des jeunes, c'est pour pointer du doigt qu'ils sont derrière les écrans et qu'il y a un problème. finalement, il y a assez peu de comment est-ce qu'on les emmène dehors. Est-ce que toi, tu rencontres des difficultés justement pour développer ta pratique du plein air ? Un manque d'outils, de références, de collectifs aussi peut-être ?
- Speaker #1
Alors, on va dire que c'est vrai, comme toi, j'ai vraiment cette sensation qu'il se passe beaucoup, beaucoup de choses pour les tout-petits et les élèves du primaire. Pour les élèves du secondaire, c'est vraiment, on est quelques-uns, quelques-unes, mais c'est vrai que c'est pas peut-être encore tous et toutes trouvés. Mais voilà, je commence à avoir quelques personnes avec qui j'échange régulièrement et on travaille autour un peu des mêmes problématiques, des mêmes besoins. Mais c'est vrai que niveau ressources, on est vraiment, voilà, c'est vrai qu'il y a... peu de choses à partager et à échanger. Et je pense que c'est venu de là aussi mon idée de tout mettre finalement, ce que j'envisage, j'imagine, comme ça sur les réseaux, parce que Je me dis pour quelqu'un qui a envie de se lancer, même s'il n'est pas forcément prof d'EPS, peut-être que ça va l'interpeller, qu'il pourra aussi s'en inspirer pour amener ses élèves dehors dans le cadre de sa discipline, en transformant un petit peu les choses. Et on a réussi quand même à créer un collectif de profs d'EPS, qui s'appelle le collectif EPS et écologie, où on réfléchit justement à... tout ça. On a un site internet et on essaye de partager nos pratiques. On n'est pas encore très nombreux, mais j'ose espérer qu'on va réussir à rallier un maximum de personnes à notre façon de voir les choses. C'est vrai que pour l'instant c'est assez confidentiel. Ça se développe, mais ça se développe. On va dire que ça se développe et ça commence à trouver une sorte de résonance. dans la profession. Donc, moi, j'ai envie d'être optimiste.
- Speaker #0
Oui, mais je crois qu'il faut garder cet optimisme de toute façon parce que sinon, sans ça, ça n'avancera pas, c'est sûr. Et oui, oui, effectivement, ça bouge. Je pense que c'est beaucoup plus, en tout cas pour le voir en interne, c'est aussi beaucoup plus difficile parce que les équipes sont... pluridisciplinaire, c'est beaucoup plus... Les personnalités, les approches, les problématiques, ne serait-ce qu'entre les profs, mais si on intègre tout le personnel, elles sont probablement plus nombreuses et variées que dans le primaire. Et du coup, on le sait que quand on est tout seul dans un établissement, ça va être vraiment difficile de faire bouger les choses significativement. Et si on y arrive, ça va prendre beaucoup de temps. Alors que dès qu'on est nombreux... Tout de suite, ça change. Et je crois qu'au collège et au lycée, le fait qu'il y ait beaucoup de profs différents, beaucoup d'approches, de visions différentes, ça renforce cette difficulté-là aussi de finalement regrouper les gens et donc d'avancer dans une même direction.
- Speaker #1
Oui. Puis il y a cette contrainte aussi de l'emploi du temps qui fait que quand tu as une heure de cours, c'est sûr que si... L'espace vert n'est pas tout à côté. C'est vraiment compliqué, en fait. Donc, d'où l'importance, évidemment, d'essayer de créer des projets interdisciplinaires, de se mettre à plusieurs pour disposer du coup du bloc horaire de deux, trois disciplines en commun sur une demi-journée, par exemple, et de pouvoir faire ensemble. Mais c'est vrai que ce n'est pas évident de rallier. à cette idée. Ça reste une grosse problématique. La problématique du temps aussi.
- Speaker #0
Bien sûr. Tu parlais de ce collectif que vous avez constitué avec d'autres profs d'EPS. J'ai vu que tu avais récemment créé un compte Instagram que tu as appelé EPS en
- Speaker #1
2045. Oui.
- Speaker #0
C'est quoi ? Tu peux nous en parler ? D'après ce que j'ai compris, c'est finalement réfléchir à l'avenir des cours d'EPS. Est-ce que tu peux un petit peu approfondir finalement cet appel que tu as lancé ? Parce que tu as démarré comme ça il y a quelques semaines. Tu as lancé un appel à d'autres profs qui se sentent concernés et qui ont envie de bouger les choses dans ce sens-là. Est-ce que tu veux bien en parler ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. En fait, tout ça, c'est parti. C'est parti de deux choses. Première chose, un bouquin que j'ai lu et que j'ai vraiment adoré qui s'appelle Les utopiennes je ne sais pas si tu connais, qui s'appelle Bienvenue en 2044 Donc c'est un ensemble de nouvelles qui se placent en 2044 et où on va dire que toutes les personnes qui sont pour l'écologie, la justice sociale, etc. En gros, on a gagné, quoi. On a réussi notre transition écologique, politique, sociale, etc. Et donc, c'est des petits récits comme ça, hyper enthousiasmants, et qui font vraiment du bien. Et notamment, il y en a un, dans celui que j'ai lu, qui relate l'école, une école. Alors clairement, c'est une école dehors, un moment de classe dehors. Toujours, encore une fois, c'est plutôt ciblé sur des petits-enfants, si je me rappelle bien. Et là, je me suis dit, oh là là, ça serait chouette d'essayer d'envisager cette... possibilité aussi pour les cours de PS. Et à côté de ça, avec ma collègue prof de lettres, enfin une de mes collègues prof de lettres du collège, on mène aussi un projet sur les nouveaux récits avec des élèves de 6e, qui eux vont travailler sur plutôt l'habitat, etc. Et moi, j'ai eu envie aussi de me prêter à l'exercice, du coup. Donc j'ai commencé à écrire quelque chose dans mon coin. Et puis je me suis dit, ouais, c'est bien, mais avoir que le regard d'une personne, c'est peut-être pas... Voilà, moi j'aime bien pouvoir échanger et partager. Donc c'est pour ça que j'ai lancé cet appel, voir un petit peu quelles étaient les visions de mes collègues. Et donc quand j'en ai parlé avec mes amis du collectif PS Ecologie, ils m'ont dit non, non, mais c'est super, c'est vraiment chouette comme idée, allons-y, on va essayer de faire en sorte d'avoir le plus possible de contributions. Et pour les mettre en valeur, on les publiera sur le site internet du collectif. Voilà, donc c'est parti d'un petit délire que j'avais dans mon coin. Et puis finalement, on a eu l'idée de partager, essayer d'avoir… Enfin, j'ai eu au départ l'idée de partager, puis ça a pris cette petite ampleur où on s'est dit, on crée carrément un compte Insta pour voir si ça intéresse d'autres personnes.
- Speaker #0
Trop chouette. Eh ben, l'appel est lancé, du coup, s'il y a des profs d'EPS qui nous écoutent, d'aller faire un petit tour sur le compte Insta et sur le site, du coup.
- Speaker #1
Ouais, parce que c'est vraiment... On se rend compte que l'époque dans laquelle on vit n'est pas spécialement réjouissante et je crois qu'on a vraiment besoin de se fixer un peu des objectifs, des imaginaires un peu désirables. sinon c'est compliqué. Donc, ce n'est pas non plus complètement irresponsable. C'est juste de se dire, après tout, pourquoi ne pas essayer d'envisager ce qui peut arriver pour déjà semer les graines dès aujourd'hui et essayer de faire en sorte que ça arrive aujourd'hui. Et c'est ce que dit très bien le porteur du projet Les Utopiennes, Yann Croudo, qui dit... Les utopies d'aujourd'hui sont les évidences de demain et c'est exactement ça en fait. Voilà, c'est là-dessus que j'ai envie d'embarquer mes collègues.
- Speaker #0
Ouais, ça fait du bien. Effectivement, rêvons pour que les choses se réalisent. De toute façon, on sait que... Parce qu'il y a des gens qui... Que ça inquiète toujours le changement. Mais rassurons-nous, les choses se font de toute façon progressivement, même trop progressivement pour certains sujets. Il serait nécessaire que ça aille beaucoup plus vite. Mais oui, ça commence d'abord par des rêves, si on ne se permet pas de rêver. Tu parlais tout à l'heure de l'imaginaire chez les jeunes. C'est vraiment une porte d'entrée. Et derrière, un jour, on se dit, mais en fait, peut-être que ça pourrait être possible. Et oui, c'est chouette.
- Speaker #1
Ça nous laisse une possibilité aussi un peu de choisir finalement. Parce que si tu rêves... que tu imagines les choses, tu vas essayer de faire en sorte que ça puisse se construire. Donc déjà, tu commences déjà à agir dans ce sens. Et quelque part, ce que tu as imaginé, ça peut conduire à ce qui va se produire. Donc finalement, tu es acteur du changement. Alors que si tu ne fais que subir, au bout d'un moment, ça devient juste trop difficile. C'est une forme d'engagement aussi, c'est une envie de faire en sorte que les choses bougent.
- Speaker #0
Bien sûr. Alors Karine, on arrive à la fin de notre échange. Écoute, pour rebondir un petit peu sur ces derniers éléments que tu as partagés, s'il y a des profs d'EPS qui nous écoutent, ou même pas forcément d'EPS, finalement des profs dans le secondaire qui ont envie de s'engager dans une démarche similaire, soit vraiment de sensibiliser à des questions environnementales. leurs élèves ou alors d'aller un peu plus en nature. Est-ce que tu aurais des choses à conseiller ? Est-ce que tu as identifié des leviers qui facilitent ce changement de pratique ? Qu'est-ce que tu pourrais leur dire ?
- Speaker #1
Je crois qu'il faut vraiment essayer d'écouter ce qu'on a. ça doit quand même faire partie un peu de ce qu'on a dans le cœur ça ne s'invente pas il faut qu'il y ait cette forme de sensibilité et après il faut vraiment essayer d'oser se lancer c'est sûr qu'au départ les élèves ont tendance à dire qu'est-ce qu'on fait là ? on va pratiquer là dans les feuilles oui oui et c'est ça en fait il faut accepter de... d'assumer un peu ces idées et ces choix. Et je crois que si on y croit, les élèves vont finir par se laisser embarquer aussi. Et on peut commencer par des choses tout à fait, qui peuvent paraître complètement anodines, mais ne serait-ce que sur le trajet, commencer à regarder un petit peu ce qui a changé par rapport à la fois d'avant, regarder un nuage, s'arrêter parce que tiens, on voit passer un vol de grue qui est en train de migrer, des choses toutes bêtes. Mais y aller comme ça de manière très progressive jusqu'à proposer des choses un peu plus consistantes. Donc déjà, voilà, c'est oser. Et puis aussi accepter de ne pas tout savoir, surtout quand on débute et qu'on n'a pas trop de connaissances sur le monde naturel, sur le vivant. Et quelque part, accepter d'apprendre aussi en même temps que ses élèves. De dire, moi aussi, je vais découvrir en même temps qu'eux. Je ne sais pas reconnaître les arbres qui sont sur mon installation. Eh bien, je vais utiliser des applis. utiliser les déterminations que je propose à mes élèves et je vais essayer d'apprendre en même temps qu'eux. On ne peut pas accepter un petit peu qu'on est l'enseignant, mais pas obligé de tout connaître, tout savoir d'entrée et qu'on peut aussi apprendre en même temps que nos élèves.
- Speaker #0
Et puis du coup, peut-être ce qu'on a pu évoquer dans l'échange, dans l'idée d'accepter, aussi d'accepter qu'il puisse y avoir... Des résistances ou comme tu disais, des grands yeux écarquillés de mais qu'est-ce qu'elle est en train de faire ? Parce que ça, c'est quelque chose qu'on ne retrouve pas chez les plus jeunes qui entrent dans le jeu très facilement. Alors que chez les plus grands, on peut avoir des résistances et ça peut challenger vraiment très fort. Et ça peut nous faire perdre un peu les moyens et du coup, nous décourager derrière.
- Speaker #1
C'est ça. Alors moi, ce que je fais en fait, c'est que tu vois, tout à l'heure, quand on parlait des troisièmes, j'ai quand même tenté un truc cette année. c'est que je leur ai proposé de se mettre pieds nus dans l'herbe. Et là, alors c'était un jour en plus, il ne faisait pas trop froid, mais il y avait pas mal de rosée. Donc, tout de suite, les pieds mouillés. Je dis, bah ouais, et alors tout à l'heure, quand tu vas prendre ta douche, tu auras aussi les pieds mouillés. Et en fait, au départ, ils m'ont regardé un peu bizarrement. Et puis, je leur ai dit, vous savez, en fait, là, je suis dans une phase où je teste des choses. J'ai envie d'essayer, j'ai envie de voir comment vous allez réagir. En fait, j'étais super honnête avec eux. J'aurais dit, voilà, c'est un truc que je n'ai jamais proposé à mes élèves, mais là, j'ai envie d'essayer. Donc, on tente. Et en fait, ils ont tenté. Donc, j'aurais donné évidemment des consignes pour ne pas qu'ils se blessent, pour que ça parte aussi un peu n'importe comment. Et en fait, ils ont bien joué le jeu. Et puis, il y en a qui m'ont dit, mais madame, c'était trop bien, c'était trop agréable. Donc, en fait, voilà, c'est sur le coup, tu vois. Quand on en parlait tout à l'heure, ça ne m'est pas revenu. Mais là, voilà. En fait, je crois que quand on leur explique aussi qu'on a envie de changer un petit peu notre façon de faire, d'envisager les choses différemment, et que finalement, on va tester, moi, je leur dis, je suis très claire avec eux, je leur dis écoutez, on teste. Et si on voit que ça ne marche pas, on fera autre chose, on partira sur autre chose. Mais j'aimerais quand même qu'on teste. Et en général, ils sont assez volontaires pour ça.
- Speaker #0
Oui. Tu te... Tout est dans la posture, ce que tu disais en début d'échange, que la posture de l'adulte va beaucoup jouer. Là, c'est clairement un exemple d'expliquer sa démarche, d'expliquer qu'on a envie d'essayer. Ça joue beaucoup pour les engager et pour au moins éveiller leur curiosité.
- Speaker #1
C'est ça. Puis voilà, ils voient ça aussi un petit peu comme un jeu parfois. Ils se disent Waouh, c'est un peu fou ! Même si tout est plus ou moins sous contrôle. Mais voilà, pour eux, ça sort quand même de l'ordinaire et ça sort des choses qu'on aurait pu faire habituellement. Donc c'est vrai que... Mais voilà, en général, ils sont plutôt quand même assez enthousiastes. C'est chouette.
- Speaker #0
Bon, eh bien, merci beaucoup Karine pour... Tout cet échange, cette expérience que tu as partagée, on le disait, ça bouge doucement, mais ça bouge quand même dans le secondaire. Et donc j'espère que parmi les auditeurs et les auditrices qui nous auront écoutés, s'il y en a qui travaillent en collège et en lycée, ça donnera un peu une impulsion pour aller plus loin, pour oser. Et écoute, je te souhaite de grandir encore plus ce collectif. Mais franchement, je n'ai pas de doute. Quand je vois l'ampleur qu'a pu prendre le mouvement de classe dehors, moi je suis persuadée que ça va évoluer de la même manière dans le secondaire. Il n'y a pas de raison qu'en plus on se retrouve avec des élèves qui arrivaient en sixième. Si pendant plusieurs années, ils ont expérimenté la classe dehors et qu'arrivant en sixième, il ne se passe plus rien, ça va bloquer à un moment donné. Donc, il va forcément falloir faire bouger les choses.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Là, oui, c'est la transition en fait entre ces... En attendant que ces gamins arrivent dans les collèges, il y a toute la période actuelle là où ces enfants, ces jeunes ne sont pas encore dans cette mouvance. Donc, c'est vraiment là-dessus qu'il faut agir. En tout cas, je te remercie beaucoup et merci de tous tes encouragements et de ton soutien. Je suis vraiment ravie d'avoir pu partager tout ça avec toi et avec les auditeurs et les auditrices. J'espère qu'ils se sont reconnus peut-être dans mes mots. Et qu'ils n'hésitent pas à venir consulter un petit peu les ressources que je partage. C'est avec plaisir et je suis toujours verte aux échanges. Je suis assez disponible. Enfin, j'arrive à me rendre disponible pour ça parce que c'est très important pour moi.
- Speaker #0
Ouais, trop chouette. De toute façon, je mettrai dans le descriptif de l'épisode les liens, tous les différents liens. Donc comme ça, vous pourrez retrouver facilement les sites et puis voilà, les documents que tu mets à disposition.
- Speaker #1
Merci Karine. Merci beaucoup. Merci beaucoup.
- Speaker #0
À bientôt.
- Speaker #1
Au revoir.
- Speaker #0
Merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. J'espère qu'il vous a offert de nouvelles perspectives, voire de nouvelles pistes pour enrichir votre réflexion et votre pratique. Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager. Et pour aller plus loin et retrouver toutes les infos sur le sujet, rendez-vous sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte Instagram pédagogieduvivant. tout attaché, sur lequel je partage régulièrement ma pratique de la pédagogie par la nature qui mêle à la fois exploration libre et rencontre avec le vivant. En attendant le prochain épisode, rappelez-vous, sortir doit avant tout rimer avec joie et plaisir. À très bientôt !