undefined cover
undefined cover
Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés cover
Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés cover
Enfance en nature par Claire Velly

Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés

Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés

1h04 |15/01/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés cover
Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés cover
Enfance en nature par Claire Velly

Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés

Pratique et terrain #01 - Bien s'équiper en nature : comment accompagner enfants et adultes dans le choix des équipements adaptés

1h04 |15/01/2025
Play

Description

Dans ce premier épisode de la série Pratique et terrain, j'aborde un sujet essentiel pour tous.tes celleux qui accompagnent du public, enfants ou adultes, en nature : l’équipement (vêtements, chaussures, accessoires).


Car on le sait, être dehors toute l’année, par tous les temps, nécessite de porter des équipements adaptés. Pourtant, malgré tous les efforts de communication, il arrive encore régulièrement que le public concerné arrive, à l'école ou en atelier, en étant mal ou insuffisamment équipé.


La bonne nouvelle, c'est qu'il existe plusieurs leviers pour accompagner familles, enfants et professionnel.les sur cette question de l'équipement et ainsi permettre à chacun.e d'être confortable dans ses baskets (ou devrais-je dire ses bottes 😉), condition essentielle pour profiter de moments en extérieur !


Dans cet épisode, je fais donc le tour du sujet en abordant :

☀️ Ce qu’est un bon équipement, comment l’adapter aux saisons, aux milieux, quel choix de matières et de superpositions.
🌧️ Comment sensibiliser les familles et les professionel.le.s à cette question, quelles pistes explorer en cas de difficulté.
🧤 Comment gérer les mauvais équipements sur le terrain, tout en maintenant le confort et le plaisir de chacun.e.
🌿 Enfin, comment rendre les enfants plus autonomes dans leur gestion de l’équipement afin qu’ils deviennent acteurs de leurs aventures en plein air.


Un épisode entre astuces et retours d’expérience pour faire de l’équipement un allié, et non un obstacle, dans vos sorties nature.


🔥POUR ALLER PLUS LOIN🔥 dans cet épisode, je vous présente un de mes meilleurs outils pour communiquer sur cette question auprès des familles et des professionnel.les et, pour vous permettre d'en faire de même auprès du public que vous accompagnez, je vous partage gratuitement l'outil en question. Pour le télécharger, rendez-vous ici.


Très belle écoute à toutes et à tous !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Enfance en Nature, le podcast qui explore l'éducation en plein air sous toutes ses formes. Je m'appelle Claire, je suis pédagogue par la nature et ici je tends le micro à celles et ceux qui permettent aux enfants de vivre des expériences de plein air. Éducateurs, animatrices ou encore professeurs des écoles, Les profils de mes invités sont nombreux, l'occasion d'explorer ensemble des pratiques différentes dans des cadres variés, mais qui tendent toutes vers un même objectif, permettre aux enfants et aux plus âgés de passer un maximum de temps dehors. Il m'arrive aussi parfois de prendre le micro seul pour partager avec vous des réflexions ou des outils concrets de pratiques et de terrain. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à lui donner un petit coup de pouce en vous abonnant, en laissant un avis et en le partageant autour de vous afin que nous fassions grandir cette belle communauté tournée vers le dehors. Merci d'être ici avec moi, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour le premier numéro d'une nouvelle série d'épisodes que je vous propose sur le podcast et que j'ai nommé tout simplement Pratiques et Terrain. En fait, ça fait un moment déjà que l'idée de faire cette série me trotte dans la tête parce que chaque semaine sur les différents réseaux sociaux que j'ai Je reçois des questions ou des partages d'expériences de personnes qui soit ont envie de se lancer dans l'accompagnement d'enfants en nature, soit qui le font déjà sur des sujets spécifiques de pratique, par exemple le matériel pédagogique, la prospection de lieux, les aménagements d'un lieu, la posture de l'adulte aussi, ou comme aujourd'hui, l'équipement des... participants et participantes. Et ce sont souvent les mêmes sujets qui reviennent. Et plutôt que d'apporter une réponse incomplète parce que sur les réseaux je ne peux pas entrer vraiment dans le détail du sujet, je me suis dit que le podcast était finalement l'endroit idéal pour évoquer tout ça ensemble. Alors l'idée c'est pour chaque épisode d'aborder un point en particulier. et de balayer le sujet dans sa globalité. Alors non pas en faisant une liste de choses à faire ou à ne pas faire. Déjà parce que pour ces épisodes, je serai seule au micro, ce qui signifie que je vais principalement partager ma pratique. Et ce qui est ok pour moi ne l'est peut-être pas pour vous. Et en plus de ça, je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'il faut faire. Je crois d'ailleurs qu'il n'y en a pas puisque la bonne manière de faire, c'est celle qui nous convient à chacun et chacune. Mais en plus, l'idée derrière ces épisodes, outre le fait de partager une pratique, c'est aussi de soulever toutes les questions, les problématiques ou les freins qui peuvent exister, pour lesquels je n'aurai pas forcément la réponse parce que j'en rencontre moi-même un certain nombre et qu'en plus je suis loin d'avoir... tout expérimenter, mais c'est justement pour nous aider à prendre du recul et aussi à s'enrichir les uns, les unes, les autres de pratiques. Un peu comme si on était finalement autour du feu, entre collègues, à partager nos difficultés, nos réussites, nos anecdotes, comme on peut le faire quand on se rassemble. Maintenant que tout ça est posé, je vous propose d'attaquer avec le sujet qui va nous occuper aujourd'hui, celui de l'équipement. Alors bien sûr, si je commence par lui, c'est parce qu'au moment où j'enregistre cet épisode, la question de l'équipement se pose à toute personne qui souhaite passer du temps dehors, puisque nous sommes au milieu de l'hiver et que, bah, par conséquent, les conditions météo actuelles nous obligent... à nous chausser et à nous habiller correctement pour supporter le froid ou l'humidité. Alors commençons par la base. De quoi parle-t-on quand on dit équipement ? Eh bien l'équipement, ça désigne tout simplement les vêtements, chaussures et accessoires que nous portons pour sortir, tels que le sac, la gourde, les lunettes de soleil, etc. Et il me paraît important de préciser dès le début que cette question de l'équipement, elle ne se pose pas uniquement quand il fait froid ou quand il pleut, mais bien toute l'année. Comme je disais à l'instant, C'est une question qui est clairement soulevée principalement à l'automne et durant l'hiver, mais aussi au printemps où la météo peut être instable, parce qu'on est tellement habitué depuis maintenant plusieurs années à rester chez nous quand il pleut ou qu'il fait très froid, qu'aujourd'hui dans nos garde-robes, on ne trouve plus les vêtements qu'il faut pour passer du temps dehors avec une telle météo. Mais la question de l'équipement se pose de la même manière en plein mois d'août. Et force est de constater qu'aujourd'hui, la réflexion autour de l'équipement s'est aussi perdue pour les jours ensoleillés parce que, dans le cadre des ateliers que j'organise en nature, il n'est pas rare de voir arriver des enfants sans gourde, sans casquette, sans lunettes de soleil, alors qu'il fait 35 degrés dehors. Donc s'équiper, c'est avoir... des vêtements et des chaussures adaptés à la saison et au milieu dans lequel on va passer du temps. Mais je reviendrai sur ce point un peu plus tard. Maintenant que tout ça est posé, ça signifie quoi avoir un bon équipement ? Pour moi, un bon équipement, c'est d'abord des vêtements et des chaussures dans lesquelles je me sens bien, qui sont confortables. Suffisamment confortables pour que je puisse... bouger parce que quand je suis dehors, en général, je suis en mouvement la plupart du temps. Donc mes vêtements et mes chaussures doivent être souples pour que ma mobilité soit facilitée. Mais je dois aussi avoir des équipements à ma taille, c'est-à-dire ni trop petit ni trop grand. Et ça, je me suis rendu compte que c'était un sujet parce qu'il m'est souvent arrivé de voir des enfants porter des vêtements et des chaussures trop grands pour eux. Alors clairement, c'est jamais dans une volonté de mal équiper les enfants. Je pense que la plupart du temps, ça arrive parce qu'on récupère les vêtements des frères et sœurs, des cousins, cousines, et on se dit que ça dépannera bien. Mais le problème, c'est qu'un enfant qui aura à ses pieds des bottes trop grandes, il va vraiment avoir des difficultés à se déplacer. sur des sols naturels, à se déplacer de manière générale, mais encore plus dans des milieux naturels. Je pense notamment à la forêt dans laquelle il y a des cailloux, des racines, des feuilles. Et du coup, il pourra être freiné dans certaines activités, comme le fait par exemple d'escalader un rocher. Et idem pour les manteaux trop grands, si mes manches me tombent sur les mains, je vais vraiment être gênée pour... manipuler des outils ou pour jouer à la cuisine debout. Donc un bon équipement, c'est pas juste avoir chaud ou être au sec. C'est être à l'aise pour bouger toute l'année, toutes les saisons. Et pour ça, il y a une règle d'or que vous connaissez peut-être déjà ou pas, qui est la technique de l'oignon qui consiste à empiler des couches de vêtements ayant chacun une fonction. particulières. Commençons par la première couche, c'est-à-dire celle qui touche la peau. Son rôle, c'est à la fois de nous tenir au chaud et d'évacuer la transpiration. Parce que je le disais il y a un instant, en général quand je suis dehors, je suis en mouvement et donc il y a de grandes chances pour que je transpire. Et si le t-shirt ou le collant que je porte ne permet pas à la transpiration de s'évaporer... L'humidité va rester contre ma peau et dès que je vais m'arrêter de bouger, je vais me refroidir très vite. Pour cette première couche, je conseille toujours aux familles de privilégier des matières naturelles comme la laine et notamment la laine mérinose qui, pour moi, offre vraiment le meilleur confort qui soit parmi tout ce que j'ai pu tester en tout cas. Alors... J'ai bien conscience que cela représente un certain budget, mais adulte ou enfant, il suffit d'avoir dans sa garde-robe Deux collants et deux t-shirts pour être au chaud toute l'année parce que la laine a un pouvoir auto-nettoyant qui permet de porter les vêtements plusieurs semaines sans avoir besoin de les laver. Et c'est même fortement déconseillé de les laver souvent puisque la laine est fragile. En fait, il suffit de laisser son collant ou son t-shirt s'aérer 24 heures après l'avoir porté et... il n'aura aucune odeur. Donc avec seulement deux collants et deux t-shirts, je peux faire un roulement jusqu'au prochain lavage qui généralement est recommandé tous les deux ou trois mois seulement. Je précise que tout ce que je viens de dire là n'est valable que pour les vêtements 100% en laine. Parce que dès qu'il y a un peu de synthétique, ils devront être nettoyés régulièrement comme tous les autres vêtements qu'on porte au quotidien. Parce que, à la différence des matières naturelles, le synthétique garde les odeurs de transpiration. Et personnellement, j'ai encore dans le nez l'odeur des chasubles que je portais à l'école pour les cours de sport qui, malgré les lavages, sentaient toujours très mauvais. Et ça, c'est vraiment l'odeur du synthétique. J'ai pas précisé en début d'épisode, je le fais maintenant. parce que je vais en citer quelques unes. Je vais évoquer des marques dans cet épisode, non pas pour faire de la publicité parce que je ne suis pas rémunérée pour parler de ces marques, c'est vraiment un partage spontané. Mais soit pour certaines catégories de vêtements, il n'est pas forcément évident de trouver des vêtements ou des accessoires qui ont un rapport qualité prix intéressant. Soit à l'inverse, on se perd totalement dans tout ce qui peut exister sur le marché. Donc les marques que je vais citer aujourd'hui sont des marques que j'affectionne particulièrement, que je porte et que je conseille aux familles et aux professionnels quand on me pose la question de mes recommandations. Mais ça n'est pas de la publicité. Alors où est-ce qu'on peut trouver des vêtements en laine Merinos ? Bien sûr, sur des sites ou des magasins de vêtements d'occasion. Vous en trouverez facilement. Mais il existe des marques spécialisées dans la confection de produits en laine Merinos. C'est le cas de Kuhlmann ainsi qu'Augaron, qui sont toutes les deux des marques françaises qui tendent le plus possible vers une fabrication raisonnée puisque la problématique... principale de la laine Merinos réside dans sa provenance. La plupart des élevages de moutons Merinos étant situés en Nouvelle-Zélande. Donc c'est loin. Parmi d'autres marques non françaises que j'apprécie pour la qualité de leurs produits, je peux citer Cosilana, je ne sais pas exactement comment ça se prononce, c'est une marque allemande qui propose des produits en soie et en laine. Et il y a aussi la marque Many Months qui est une marque finlandaise qui propose des vêtements évolutifs pour les enfants. Néanmoins, si pour des raisons financières ou éthiques, la laine Merinos peut freiner certaines personnes, il existe aussi des sous-vêtements thermiques qui sont en matière synthétique, beaucoup plus faciles à trouver sur le marché et dans des prix raisonnables. Pour ne citer qu'une seule enseigne parce qu'elle est présente sur tout le territoire européen et que les magasins sont faciles à trouver, Decathlon propose des sous-vêtements thermiques dans des matières synthétiques mais aussi des vêtements mélangés avec du synthétique et du naturel à des prix qui sont variés. Par contre, s'il y a une matière fortement déconseillée en vêtements de première couche, c'est le... coton parce que lui il garde l'humidité. Donc il fait complètement l'inverse de ce qu'on recherche avec la première couche. Passons maintenant à la deuxième couche, celle qui va nous tenir chaud. Alors là, pull, gilet, polaire, doudoune légère, on peut opter là encore pour des matières naturelles comme la laine ou des matières synthétiques. L'essentiel à mes yeux, c'est surtout de faire attention à ne pas porter des vêtements trop gros, comme des énormes pulls en laine. parce qu'ils peuvent gêner nos mouvements. Surtout si on a un manteau qui est assez cintré, ça va vraiment être assez inconfortable d'avoir un gros pull sous un vêtement plutôt près du corps. Enfin, la troisième et dernière couche, c'est celle qui nous protège des éléments extérieurs comme la pluie, le vent ou la neige. Et sur ce point, Je vous renvoie à l'épisode 32 du podcast dans lequel Julien, le fondateur de Lagadou, qui est une marque de vêtements outdoor pour enfants et adultes, explique ce que signifie l'imperméabilité et la respirabilité d'une veste, comment est-ce qu'elle se mesure et comment est-ce que, en tant qu'acheteuse, je peux m'y retrouver parmi les très nombreuses marques qui existent sur le marché. aujourd'hui. Parce que ce sont des vêtements techniques et si on n'est pas initié au sujet, c'est difficile de s'y retrouver. Et bon, puisque j'ai précédemment cité quelques marques chouchous, je me permets de dire ici que la salopette et la veste enfant, la gadoue, sont de loin les meilleures qu'il m'ait été donné de voir et d'essayer sur ma fille. Là encore, ce sont Des vêtements qui représentent un certain coût, mais qui sont conçus pour être évolutifs et donc portés durant plusieurs années par les enfants. Donc c'est un investissement au départ, mais on n'a pas besoin d'acheter de veste plusieurs fois dans l'année. Et en plus, ce sont des produits qui sont techniques et qui sont hyper imperméables, vraiment, mais qui sont des vêtements fins. Et donc on peut jouer avec les couches en dessous et faire porter les vêtements toute l'année finalement, autant l'hiver que l'été, parce que si je module bien mes couches en dessous, je vais de toute façon être au sec et à l'abri dans la veste. Bon, j'ai parlé des couches qui protègent la majeure partie du corps, mais il ne faudrait quand même pas oublier... la tête, les mains et les pieds, qui sont généralement les parties qui nous font le plus souffrir, notamment quand il fait froid. Alors pour les pieds d'abord, moi je fais partie des personnes qui souffrent très vite du froid au niveau des pieds. J'ai toute l'année les extrémités qui ont tendance à être froides. Et là encore, le plus efficace que j'ai pu tester, ce sont les chaussettes en laine Merinos. on y revient, associée à des chaussures imperméables fourrées. Personnellement, je suis une adepte du barefoot, donc je trouve mon bonheur auprès de marques niveau chaussures comme Bilenka ou Grandiz, pour ne citer que celle-ci, mais il y a plein d'autres marques super. Mais n'importe quelle paire de boots ou de bottes imperméables et chaudes de bonne qualité va faire l'affaire. Pour l'hiver et l'automne, tant que c'est chaud et imperméable, a priori, avec une paire de chaussettes en laine, on a plutôt chaud. Et dans l'hypothèse où la chaussure n'est pas fourrée, ou si on sent que c'est insuffisant, on peut y ajouter une semelle en laine qui isolera davantage le pied du sol. Pour les mains, même chose que pour les pieds, soit des gants doublés, et fourrés, soit des sous-gants associés à des gants ou des moufles imperméables. Sur ce sujet, il y a une chose vraiment importante à avoir en tête quand on choisit ses équipements pour les mains ou pour les pieds, et je crois que c'est d'autant plus essentiel dans le choix des chaussures, il est crucial, je pèse mes mots, que l'air puisse circuler. parce qu'il agit comme un isolant thermique. En fait, quand je parle d'air qui circule, il faut, si vous visualisez votre main, il faut qu'il y ait un petit espace entre le bout de vos doigts parce que l'air qui va circuler dans cet petit espace, il va se réchauffer grâce à la chaleur du corps et former une barrière protectrice contre le froid. Alors que si les doigts sont directement en contact avec le tissu du gant, si c'est trop serré, L'air ne circule plus et donc il n'isole plus et en plus de ça, la chaleur s'échappe rapidement. En plus de ça, des gants ou des chaussures trop ajustées peuvent comprimer les vaisseaux sanguins, ce qui va réduire la circulation du sang vers les extrémités et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des mains et des pieds qui refroidissent encore plus vite. Le bon réflexe, c'est de choisir des gants et des chaussures. à la bonne taille, ajustés, parce qu'il faut pas les perdre, mais pas serrés. Enfin, pour la tête et le cou, ben là aussi, moi je privilégie les matières naturelles comme la laine, mais il existe aussi des choses en synthétique qui font le job. Je dirais que pour la superposition des couches ou pas d'ailleurs, c'est Ausha de chacun et chacune. Moi j'aime bien porter Un bonnet en laine plus un tour de cou plus par-dessus tout ça, une capuche amovible qui est en polaire synthétique. Et pour les enfants, je conseille généralement aux familles de privilégier une cagoule en laine associée si besoin à un bonnet fin en soie ou en laine également. Ça dépend si la cagoule est vraiment... serré autour de la tête, ce qui doit être le cas normalement pour une cagoule. Il faut vraiment que le bonnet soit fin. Donc les bonnets de soie, c'est bien pour ça parce que ça se glisse facilement sous la cagoule et ça permet d'ajouter une couche et de garder notamment les oreilles bien au chaud. En tout cas, je déconseille fortement les écharpes pour les enfants mais même pour les adultes. Je trouve que c'est vraiment pas pratique mais surtout pour les enfants parce que les échappes elles... les écharpes, pardon, elles tombent sans arrêt. Et en plus, elles peuvent se prendre dans les branches, par exemple, si elles sont... si le nœud n'est pas bien fait et que l'écharpe traîne par terre ou dans le dos. Bon, maintenant qu'on sait ce qu'est un bon équipement, la question qui se pose est de savoir comment on communique sur le sujet auprès des familles et ou des professionnels que... l'on accompagne en extérieur toute l'année. Et là, c'est un autre challenge puisque bien souvent, malgré les explications et les rappels, il y a des loupés. Soit des enfants qui arrivent en atelier mal équipés, soit des adultes qui ont oublié qu'ils étaient eux aussi concernés par le sujet. Il y a donc un vrai travail de communication et de répétitions à faire qui clairement peut être usant à la longue. Moi j'ai déjà ressenti un peu de lassitude en constatant que les équipements n'étaient toujours pas les bons. Mais je ne lâche pas l'affaire pour autant. Premièrement parce que je suis convaincue qu'il est essentiel de sortir régulièrement toute l'année, ce qui implique nécessairement de sortir par tous les temps. Donc si je veux accompagner des familles et des groupes d'enfants dans un cadre scolaire ou extrascolaire, il faut que j'explique autant que nécessaire l'importance d'un bon équipement. Et la deuxième raison qui ne me fait pas lâcher l'affaire, c'est que je vois une évolution et une prise de conscience qui s'opère chez de plus en plus de gens à force d'en parler. Et je suis convaincue qu'on arrivera à un moment donné à avoir des enfants et des adultes suffisamment équipés pour sortir toute l'année. Il y a des pays dans lesquels on arrive à le faire, alors je ne vois pas pourquoi nous serions bloqués là-dessus en France. Dans cette partie, je dirais communication, il y a pour moi trois grands leviers à soulever. Le premier, c'est celui d'informer et d'anticiper par différents moyens et outils de communication. En ce qui me concerne, j'en cumule plusieurs pour être sûre de délivrer des informations complètes, claires et les plus actualisées possibles. Le premier support que je partage aux familles et aux professionnels, c'est un livret d'informations qui détaille par saison les bons équipements à avoir pour passer du temps en extérieur. Il s'agit tout simplement d'un tableau. à quatre colonnes pour chacune des saisons et plusieurs lignes. Pardon, une ligne première couche, une deuxième ligne, deuxième couche, etc. Il y est indiqué également les indispensables à avoir dans le sac à dos comme une tenue de change complète jusqu'au sous-vêtement qui est d'ailleurs obligatoire quelle que soit la saison parce que même l'été, un enfant peut se retrouver soudainement inconfortable s'il a joué à la cuisine debout et qu'il est trempé. Ensuite, ce livret d'informations contient un document que j'ai récemment ajouté pour permettre aux adultes de comprendre que cette question du bon équipement répond avant tout à un besoin physiologique. Qu'on soit adulte ou enfant, puisque la problématique est la même quel que soit notre âge, il s'agit de la pyramide de Maslow que j'ai adaptée à la pédagogie par la nature et sur laquelle il est clairement écrit... Qu'un enfant ne pourra pas jouer, éprouver du plaisir, de la joie, s'épanouir ou tout simplement apprendre dehors si ses besoins primaires ne sont pas comblés, c'est-à-dire sa faim, sa soif, son sommeil, son bien-être physique. Autrement dit, pour le sujet qui nous intéresse spécifiquement aujourd'hui, si l'enfant a trop chaud, trop froid... il sera dans l'incapacité de vivre pleinement ce temps en extérieur. Et c'est bien dommage. Enfin, il y a un dernier élément dans le livret que j'ai expliqué par le biais d'une illustration. C'est le fait que mon ressenti peut changer selon l'environnement dans lequel je me trouve. Je m'explique. Un même jour, sur une même commune. donc avec une météo identique, mon ressenti va être différent si je passe deux heures dans une forêt de celui que j'aurais si je passais ces deux heures dans une cour d'école bitumée. Et c'est d'ailleurs quelque chose qu'on expérimente beaucoup l'été quand il y a de fortes chaleurs puisque en centre-ville il fait en général très chaud du fait de l'absence de végétation et... de l'asphalte qui garde la chaleur. Mais si je suis en pleine campagne, entourée de champs et de quelques arbres, l'air va être déjà plus respirable, je vais moins souffrir de cette chaleur, même si le thermomètre affiche la même température. Et ce ressenti-là, donc cette conscience que je dois adapter mon équipement en fonction du milieu dans lequel je vais passer du temps, Il ne peut être connu que si je l'ai déjà expérimenté. Or, la grande majorité des personnes aujourd'hui passent leur quotidien dans un même type d'environnement qui est souvent artificialisé, urbanisé. Et par conséquent, elles ne pensent pas forcément au fait qu'elles n'auront pas chaud ou froid de la même manière si elles sont dans une forêt, dans un marais, dans une cour d'école ou dans un jardin. Et moi, j'ai réalisé ça déjà personnellement, puisque au quotidien, à chaque fois que j'entre et sors du bois, après plusieurs heures passées d'un côté ou de l'autre, je ressens tout de suite une vraie différence. Et c'est d'ailleurs très fort les jours d'hiver, quand il y a beaucoup de soleil. En général, dans les cinq minutes qui suivent ma sortie du bois, je me retrouve à quitter des couches. parce que j'ai subitement très chaud alors que dans les bois, j'étais juste bien. Mais j'ai aussi pensé à expliquer cette différence de ressenti à force d'entendre des familles qui s'étonnaient de voir leur enfant avoir froid à la fin d'un atelier, notamment au printemps et à l'automne. C'est souvent les saisons sur lesquelles il n'est pas évident de jongler. Parce que ces familles pensaient qu'en les habillant avec des bonnes baskets et une veste imperméable, comme elles le font pour les jours d'école un peu frais et humides, les enfants seraient suffisamment bien équipés pour être confortables durant tout l'atelier. Ce qui n'est pas le cas puisque, même si la météo est identique, le ressenti est différent d'une cour d'école à un bois. Donc ce livret d'informations est un outil de communication sur lequel je m'appuie beaucoup pour sensibiliser les familles et les pros à la question de l'équipement, mais également les enfants, puisque l'objectif c'est aussi de les rendre autonomes en leur donnant des outils pour comprendre le fonctionnement de leur corps et les sensibiliser à leur épanouissement physique et psychique. Alors il y a quelques semaines, j'ai rendu téléchargeable par le biais d'une publication sur Instagram, le document contenant la pyramide de Maslow adaptée à la pédagogie par la nature. Et j'ai eu de nombreuses demandes pour savoir s'il était possible de partager le livret d'informations dans son ensemble. Étant donné qu'il était personnalisé au nom de l'association, je ne l'ai pas fait tout de suite. Mais dans le cadre de cet épisode spécial sur l'équipement, j'en ai fait une version... neutre, si je peux dire, c'est-à-dire sans logo ou nom de structure, que vous pouvez télécharger gratuitement sur le site pédagogieduvivant.fr dans la rubrique support gratuit. Je mets le lien en description de l'épisode, comme ça vous pourrez le retrouver facilement. Ensuite, toujours dans la catégorie informer et anticiper, ce que je fais évidemment... tous les jours où j'accueille du public en nature, c'est de vérifier les prévisions météorologiques et de communiquer dessus auprès des personnes concernées. Alors moi, je croise les informations de deux applications que je trouve complémentaires, à savoir Météo Blue, que je trouve juste, juste dans le sens exact, sur la plupart des prévisions annoncées. notamment les températures, le ressenti et la pluviométrie. En revanche, je trouve qu'il y a souvent des erreurs sur le vent, qui est pourtant une information essentielle pour moi puisque j'accueille du public dans un bois. Donc de fortes rafales de vent peuvent présenter un risque de chute de branches. Je croise alors les prévisions annoncées par Météo Blue avec une autre application qui est Météo Ciel. Et quand il y a des prévisions météo particulières ou changeantes par rapport aux fois précédentes, ou que ça va être assez instable ou plutôt difficile, plutôt rude, eh bien la veille, j'en informe le public que je vais accueillir, généralement par SMS plutôt que par mail pour être sûre que tout le monde ait l'information à temps, en rappelant l'équipement nécessaire pour être le plus confortable possible. Je précise la météo et je rappelle l'équipement qu'il faut. Mais en dépit de toute cette communication, il arrive encore que des enfants ou des adultes arrivent en atelier mal équipés. C'est souvent le cas en début d'année scolaire ou lors des changements de saison. Et s'il y a bien un truc qui est très efficace pour comprendre l'importance d'avoir un bon équipement, c'est tout simplement... d'expérimenter la vie dehors par tous les temps. Parce que c'est ça que nous avons perdu depuis plusieurs décennies et qui fait qu'aujourd'hui nous ne savons plus comment nous habiller. Dans une vie sédentaire et éloignée de la nature, eh ben nous portons des vêtements et des chaussures adaptés à des mini trajets dehors type maison, voiture, voiture, boulot. Et dans ce cadre-là, il est probable qu'une paire de bottines aux pieds, un tee-shirt manches longues, un pull et un joli caban soient suffisants pour que je supporte un froid hivernal. Mais si je passe plusieurs heures dehors avec un pareil équipement et qu'en plus je vais dans un milieu naturel tel qu'une forêt, je vais clairement souffrir du froid et de l'humidité et... en moins d'une heure, je vais être dans un inconfort tel que 1. mon esprit va être accaparé par le froid et la recherche d'un mieux-être et 2. je risque de percevoir cette expérience de nature comme étant quelque chose de négatif et il y a de grandes chances pour que je sois démotivée à l'idée de revivre une après-midi en forêt en plein mois de janvier dans les jours qui suivent. Donc expérimentez la vie dehors, quelle que soit la saison, et... À mon sens, la meilleure façon de prendre conscience de l'importance d'avoir un bon équipement. Et c'est la raison pour laquelle j'essaie d'organiser plusieurs fois dans l'année des temps durant lesquels les familles sont invitées à vivre une ou plusieurs heures dehors avec nous. Alors concrètement, pour les groupes extrascolaires, ça ne concerne que les enfants de plus de 5 ans puisque... Pour la tranche d'âge d'en dessous des 0-5 ans, le cadre légal m'oblige à les accueillir accompagnés d'un adulte. Donc de fait, les parents vivent ces expériences de nature avec leurs enfants chaque semaine. Mais pour les plus grands, ça n'est pas forcément le cas puisque la présence d'un accompagnateur n'est pas obligatoire. Alors pour donner l'occasion aux parents d'expérimenter eux aussi la vie dehors, J'aime bien organiser à chaque saison un temps durant lequel les familles sont conviées à partager un moment avec nous autour du feu. Et pour ça, la formule la plus simple que j'ai trouvée pour que ce soit perçu comme quelque chose de sympa et de léger et non comme une contrainte, c'est de les inviter soit à rester durant tout l'atelier, ce qui arrive souvent, d'ailleurs, quand la proposition est faite, soit de venir pour la seconde partie de l'atelier, c'est-à-dire 45 minutes à une heure plus tôt que l'horaire de fin habituel, pour partager un goûter et quelques jeux tous ensemble. Et même si une heure par saison n'est pas représentative de ce qu'est la vie dehors toute l'année, c'est déjà une première occasion de vivre une expérience de nature et de mesurer, par exemple, qu'une paire de baskets n'est pas du tout adaptée à des jeux en forêt un lendemain de pluie. Pour ce qui est des groupes scolaires, il est moins évident, évidemment, de mobiliser les familles sur des temps de classe, puisque la plupart des gens travaillent pendant que les enfants sont à l'école. Mais il y a malgré tout des occasions de favoriser. ces expériences de nature pour les parents. D'abord en les sollicitant pour être accompagnants lors des classes dehors. Il y a d'ailleurs eu sur le podcast plusieurs enseignantes qui ont expliqué comment elles réussissent à impliquer les familles dans leurs projets pédagogiques. Et l'un des moyens, c'est d'avoir des parents accompagnateurs avec un roulement sur l'année. Mais il est aussi possible, pourquoi pas, d'organiser un événement type fête de saison ou kermesse qui se déroule sur le lieu d'accueil habituel avec des activités libres puisque l'objectif n'est pas d'alourdir des semaines de travail déjà trop remplies pour les enseignants et les enseignantes. Donc voilà, plutôt de faire ça sous forme d'atelier avec des invitations et du matériel mis à disposition. Mais... Je pense que ces temps-là sont à envisager seulement s'il y a des conditions favorables comme une association de parents d'élèves engagée ou un groupe de parents motivé pour que la logistique soit facile et que ça ne soit pas une charge. Puisque l'objectif premier, c'est de partager cette expérience de nature aux familles, aux parents, dans l'idée derrière qu'ils... comprennent ce que c'est que de passer du temps dehors, mais en aucun cas c'est pour remplir un agenda et faire une fête coûte que coûte pour ça, c'est pas nécessaire. Donc je sais qu'il y a ce sont des choses qui se pratiquent, j'ai déjà entendu des personnes qui organisaient des fêtes de saison à l'école, donc c'est un moyen d'offrir aux familles, de faire découvrir cette expérience de nature aux familles, mais il ne faut pas que ce soit une charge, bien sûr. Tout ce que je viens de citer ici, dans cette partie communication, sont donc des choses que j'ai mises en place et qui, toutes cumulées, aident les familles à comprendre ce qu'est un bon équipement et pourquoi il est important de s'en préoccuper dès lors qu'un enfant passe du temps dehors toute l'année. Et je vois vraiment une évolution positive avec des familles et des professionnels. qui agissent en s'équipant et en équipant les enfants correctement. Néanmoins, cette communication ne résout pas toutes les difficultés et il y en a une en particulier qui, moi, me touche beaucoup parce qu'elle peut être un vrai frein pour les familles et générer aussi une certaine gêne, de la honte, voire de la culpabilité. Si... le coût que peut représenter l'équipement. Parce que équiper un adulte ou un enfant, ça implique un certain coût. Les vêtements, les chaussures et les accessoires n'étant pas gratuits. Et pour certains foyers, il est malheureusement impossible d'investir dans des vêtements de qualité qui permettraient à chacun et chacune d'être à l'aise dehors par tous les temps. Je vais peut-être bousculer certains ou certaines, mais je crois même que répéter sans cesse ce proverbe suédois il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements c'est dans un certain sens ajouter une charge financière et mentale aux familles. Parce que si en Suède ou dans d'autres pays voisins, le fait de passer du temps dehors avec les enfants... est aujourd'hui quelque chose d'évident parce que culturellement implanté depuis plusieurs décennies, et bien ça n'est pas encore le cas en France. Certes, la pédagogie par la nature et l'école dehors se développent chez nous depuis environ dix ans, mais c'est encore frais et je dirais même c'est encore marginal par rapport au modèle de vie et d'éducation actuel. Ce qui fait que Pour le moment, dans cette mise en œuvre de cette éducation en plein air, il y a beaucoup de choses qui sont à la charge des individus. Et je parle ici des familles, pour la question de l'équipement, mais je pense aussi aux enseignants et enseignantes qui développent l'école dehors et qui sont dans la débrouille, qui achètent leur matériel avec leur argent personnel, qui payent parfois leur formation, bien que... Depuis deux, trois ans, ça a évolué grâce aux freines et aux ateliers canopés proposés par le réseau Classe dehors. Mais voilà, il y a encore beaucoup d'investissements de la part des individus. Ça va évoluer à un moment donné, parce qu'on est de plus en plus de professionnels et de familles à tendre vers cette éducation en plein air. Et donc à attendre que le système, dans son ensemble, c'est-à-dire... à l'école, au centre de loisirs, pour les activités extrascolaires, dans les espaces publics, évoluent en ce sens. Mais pour l'heure, et c'est à la fois en tant que pédagogue par la nature et parent que je le dis, j'ai parfois le sentiment qu'on avance seul et qu'on doit porter sur nos épaules toute la mise en œuvre de cette éducation en plein air. Et pour en revenir au sujet qui nous intéresse... aujourd'hui. Équiper tous les enfants pour sortir par tous les temps, c'est un grand oui, mais c'est quelque chose qui est à la charge des familles et malheureusement toutes les familles ne peuvent pas se le permettre, ou en tout cas pas en quelques semaines, parce que comme je le disais au début de l'épisode, ça implique passer du temps dehors, ça implique de repenser une garde-robe dans son ensemble, de faire des choix, d'établir des priorités sur les équipements. Mais ça ne peut pas se faire en un claquement de doigts pour tout le monde. Donc si au mois de septembre je veux inscrire mon enfant à des ateliers en forêt le mercredi, ou que l'enseignante à l'école fait classe dehors tous les vendredis et qu'on me dit il faut absolument que votre enfant soit bien équipé, mais que, comme près de 15% de la population actuelle, je vis en dessous du seuil de pauvreté je vais probablement le sentir comme une énorme charge financière et mentale. Et peut-être que je vais être dans l'incapacité d'équiper mon enfant dans les mois à venir. Alors on fait comment, nous, en tant que professionnels ? Déjà, en prendre conscience. Et c'est pour ça que je passe un peu de temps sur le sujet, parce que j'aurais très bien pu passer rapidement sur le fait que ça représente un certain coût. et comment on fait pour aider les familles à supporter ce coup. Mais je tenais à développer ici ma réflexion sur le sujet. Parce que l'éducation en plein air, pour moi, ne doit pas être un truc de privilégié. Ça doit pouvoir être offert à tous les enfants, à toutes les familles, parce qu'on en a besoin pour notre santé physique et mentale. C'est pas un truc de bobo, c'est pas un truc à la mode. Passer du temps dehors, tous les enfants en ont besoin. Alors... Le temps que les pouvoirs publics se saisissent du sujet, je crois qu'il est important qu'on se demande collectivement comment faciliter l'accès aux équipements à toutes les familles sans pour autant qu'elles se sentent stigmatisées. Concrètement, il y a plusieurs pistes à explorer. Encore une fois, ici je vous partage ce que j'ai expérimenté à mon échelle, mais aussi ce que j'ai pu entendre ici et là. de choses qui ont été mises en place, et notamment des expériences qui ont été partagées par des invités du podcast qui ont tenté autant que possible de répondre à ces difficultés d'équipement. Donc si vous écoutez régulièrement le podcast, vous les avez déjà entendues, mais je trouvais intéressant de revenir dessus ici. Alors d'abord, en ce qui me concerne, il y a deux choses qui ont été mises en place au sein de l'association dans laquelle j'exerce. La première, c'est la constitution d'un stock de vêtements et de chaussures de dépannage avec toutes les tailles possibles, enfants et adultes, pour toute l'année. Donc il y a aussi bien des pantalons d'été que des combinaisons de ski, des chaussettes légères, des chaussettes chaudes, etc. D'un point de vue logistique, ça nous demande une petite organisation puisque contrairement à certaines forest schools, et je pense notamment à la bergerie d'autour du feu en Bretagne dans laquelle on trouve des bottes de pluie de toutes les tailles, rangées par taille. Ça ressemble vraiment à un magasin de prêts d'équipement en plein air dans lequel tout le monde peut se servir en cas de besoin. Et bien nous, dans le bois, on n'a pas d'espace de stockage donc on amène à chaque atelier notre stock de change. qui est contenu dans un sac imperméable. Alors pour nous faciliter l'organisation, on a trié les équipements par saison et par taille. Exemple, j'ai un sac été pour les 3-6 ans et un sac pour la même tranche d'âge pour l'hiver. Comme ça, on ne s'encombre pas de tout le stock de vêtements, mais on prend uniquement le sac qui correspond à la tranche d'âge du public que nous allons accueillir. pour l'atelier à venir. Au départ, on envisageait ce stock uniquement comme étant du change. Par exemple, dans le cas où un enfant se serait mouillé le pantalon et qu'il ne disposait pas d'un deuxième pantalon dans son sac, on avait de quoi l'habiller pour qu'il soit confortable durant l'atelier. Mais finalement, ce stock est aussi devenu un stock de dépannage pour les familles qui ne peuvent pas, dans l'immédiat, équiper leur enfant, quelle que soit la raison, qu'elle soit financière ou que ce soit une question de timing, ce qui arrive souvent lors des changements de saison, quand par exemple les températures chutent subitement au cours de l'automne et que les familles n'avaient pas encore prévu l'achat d'un manteau ou d'une combinaison, ou qu'elles n'ont pas trouvé d'occasion ce qu'il leur fallait, parce que ça aussi, si pour certaines personnes, il est facile d'aller en friperie ou d'utiliser des sites en ligne de seconde main pour trouver des vêtements à moindre coût, et bien encore une fois, ça n'est pas le cas pour tous les foyers. Il y a des personnes pour qui ces outils ne sont pas évidents à utiliser. Donc, quelle que soit la raison du non-équipement, je dirais, on peut piocher dans ce stock de vêtements dans le cas où une ou plusieurs familles n'ont pas eu la possibilité d'équiper leurs enfants. Et ça me fait aller sur une chose que nous avons mis en place en parallèle, c'est l'ajout dans le formulaire d'inscription que remplissent les familles pour la participation de leurs enfants à nos activités. Donc que ce soit pour un... Ça peut être juste pour un atelier, pour le trimestre ou pour une année complète, peu importe, les papiers sont les mêmes. Nous avons ajouté... un encadré tout à la fin du document, avant l'espace signature, pour rappeler que l'équipement des enfants, qui est conseillé dans le livret d'informations, est indispensable pour qu'il puisse être accueilli au bois dans de bonnes conditions, mais que le manque d'équipement ne doit pas être un frein pour les familles. Et il y a donc une petite case à côté de laquelle il est écrit Si la question de l'équipement représente pour votre foyer une problématique, quelle qu'en soit la raison, vous pouvez cocher cette case afin que nous trouvions une solution, l'association disposant d'un stock d'équipement qu'elle peut... prêter. Il est précisé entre parenthèses que comme toutes les autres informations contenues dans le dossier de l'enfant, cet élément restera confidentiel. De cette manière là, on essaie avec la plus grande délicatesse possible d'inviter les familles à nous faire signe si elles en ont besoin. Parce que comme je le disais tout à l'heure, l'idée est d'aider au mieux toutes les familles, sans stigmatiser ou mettre mal à l'aise qui que ce soit, mais vraiment juste d'expliquer que oui, on exige un bon équipement pour assurer le bien-être de l'enfant, mais qu'on est conscient des efforts que ça peut représenter et que par conséquent, nous faisons en sorte que ça ne soit un frein pour personne. Alors comment est-ce qu'on constitue notre stock d'équipement ? Eh bien, deux fois par an, généralement au printemps et à l'automne, nous organisons des collectes de vêtements et de chaussures. Donc pour ça, on fait des affiches, on communique par mail auprès de notre réseau local, auprès des familles, via nos réseaux sociaux, pour indiquer que nous sommes toujours en recherche d'équipements enfants et adultes, en bon état, parce qu'une combinaison de pluie... qui sera trouée, ne sera pas donnée à un enfant. Et de cette manière-là, on reçoit des dons de vêtements. Mais on participe aussi à des trocs et des vides greniers, bien sûr, puisque en général, les gens bradent les vêtements et les chaussures pour enfants. Ce qui permet par exemple d'avoir une paire de bottes de pluie pour un euro. Et de cette manière-là, nous arrivons année après année à... à grandir et à renouveler notre stock, puisque évidemment, les vêtements s'abîment au fur et à mesure. Une autre possibilité pour permettre aux familles de s'alléger de cette question de l'équipement et du coup de gommer les éventuelles inégalités qu'il peut y avoir entre les foyers, c'est carrément de fournir les équipements en début d'année, en les prêtant ou en les donnant. C'est un bon moyen d'être sûr que tous les enfants auront un équipement adéquat. Et puis, comme ça, on n'a pas à répéter et à courir après les familles pour rappeler que l'équipement est important. Je pense ici à Charline, que j'ai reçue sur le podcast, fondatrice du réseau de micro-crèches Wildchild, qui fournit sous la forme de prêts, je crois. mais c'est de mémoire que je sors cette information, donc c'est à confirmer. Elle fournit les combinaisons intégrales de la marque Lagadou. Et donc, les tout-petits qui viennent à la crèche ont leurs combinaisons dès le début d'année et pour toute l'année. Mais il y a aussi des écoles, et je parle ici d'écoles publiques, qui investissent... une partie de leur budget dans l'achat d'équipements pour faire classe dehors. Amandine, que j'ai reçue l'an dernier sur le podcast, c'était l'épisode numéro 9, a, grâce à la coopérative scolaire de l'école, pu acheter une trentaine de combinaisons pour sa classe. Alors elle précisait que c'était au bout de sa quatrième année, donc c'est pas forcément dans l'immédiat, et jusque-là elle faisait avec... les vêtements qu'elle récupérait de ses enfants. Mais ça peut faire partie des choses qui peuvent être financées. Je sais qu'il y a aussi des enseignants ou des associations de parents d'élèves qui organisent des ventes pour financer l'achat de matériel pour l'école dehors. Et du coup, on peut imaginer une action spécifique pour financer des combinaisons. Dans tous ces cas de figure, finalement, la charge revient... à la structure d'accueil qui doit se décarcasser pour trouver les financements. Mais ce qui fait que le défi, il a une dimension plus collective qu'individuelle. Et surtout, la question financière est allégée pour les familles. Bon, j'espère que vous êtes toujours avec moi. On arrive tranquillement à la fin de cet épisode. Mais avant de clôturer le sujet, il me paraît quand même important de s'interroger sur ce que l'on peut faire pour faire face à un mauvais équipement. Je parlais tout à l'heure de la communication auprès des familles. des responsables légaux parce que ce sont eux a priori qui gèrent les vêtements des enfants. Mais à mon sens, il est aussi essentiel d'en discuter avec les enfants pour qu'ils comprennent eux-mêmes ce que ça signifie et ce que ça implique que d'être bien ou mal équipé pour qu'ils soient à la fois attentifs à leurs ressentis et autonomes dans le choix de leurs équipements. Par exemple, un enfant qui est habitué à sortir par tous les temps depuis sa naissance saura dès l'âge de 2 ans et demi, 3 ans, qu'en cas de neige ou de grand froid, il doit d'abord mettre son collant et son t-shirt en laine avant d'enfiler sa combi chaude et imperméable. Si nous, en tant qu'adultes, nous prenons le temps d'expliquer pourquoi et comment s'habiller en fonction des conditions météo, les enfants auront très rapidement toutes les clés en main pour choisir leurs vêtements et s'habiller en autonomie. Et c'est aussi un bon moyen de rappeler à leurs parents ce qu'est un bon équipement. Et du coup pour ça moi j'aime bien notamment quand il y a des temps particuliers ou des variations importantes. de météo d'une semaine à une autre, faire un point en début et en fin d'atelier sur l'équipement de chacun et chacune et sur son ressenti. Et dans le cas où un inconfort est manifesté, soit verbalement par l'enfant, soit parce que je m'en suis rendu compte, on essaie ensemble de comprendre pourquoi est-ce qu'il y a un truc qui cloche. Exemple. Je vais dire, moi aujourd'hui je me sens bien dehors, je sens sur mes joues qu'il fait vraiment froid, mais partout dans mon corps j'ai assez chaud pour être bien et pour passer plusieurs heures dans le bois. Mais si je me sens comme ça, c'est parce que je savais ce matin qu'il ferait très froid, donc j'ai enfilé plusieurs couches sur moi, d'abord un collant, puis un pantalon. Un t-shirt manche-longue en laine que j'ai rentré dans mon pantalon, etc. Tout ça en montrant les vêtements. Et toi, tu me dis que tu as vraiment froid aujourd'hui. Est-ce que tu peux me décrire ou me montrer tout ce que tu portes sur toi ? Un pantalon, un t-shirt, un pull, une veste. D'après toi, qu'est-ce que tu pourrais faire, peut-être avec l'aide de tes parents, pour que la prochaine fois, tu sois... aussi à l'aise que moi aujourd'hui. Évidemment, l'objectif n'est pas de rendre les enfants totalement responsables de leurs équipements, puisque, encore une fois, ce ne sont pas eux qui se chargent de les acheter, mais par contre qu'ils se saisissent de cette question et qu'ils comprennent leurs besoins. Enfin, la dernière chose que je fais souvent et que j'anticipe même quand la météo est changeante ou les conditions... assez extrême, c'est de prévoir des activités, soit qui font bouger s'il fait très froid. Alors là, dans le cadre scolaire ou extrascolaire, il y a mille et une possibilités de proposer des activités qui mettent en mouvement. Ça peut être des jeux collectifs plus ou moins classiques, des constructions, des mathématiques, des activités artistiques. On peut vraiment adapter plein de choses pour que ça se fasse dans le mouvement. Et en plus, au passage, c'est un très bon moyen d'ancrer les apprentissages. Ça peut aussi être autour du feu, s'il fait froid, comme la préparation d'un repas ou d'une collation, une activité artistique qui nécessite, par exemple, de créer un fusain ou d'utiliser du charbon, pardon. Et à l'inverse, s'il fait très chaud, de proposer des activités éventuellement avec de l'eau. si la ressource est accessible sur le lieu, et, bien sûr, s'il y a une utilisation raisonnée et raisonnable, puisque... Comme pour tout ce qu'on fait en nature, il est important d'évaluer l'impact de nos actions. Moi, dans mes ateliers... J'ai des jerrycans que je remplis avec l'eau du torrent qui borde le bois. Et les enfants savent que le stock d'eau se trouve uniquement dans les jerrycans. Et qu'à partir du moment où ils sont vides, même si ça arrive durant le premier quart d'heure d'atelier, il n'y aura pas d'eau trop. Donc si je propose une activité qui nécessite l'usage de l'eau, je vais évidemment adapter le stock. Mais... En tout cas, les enfants n'y ont pas accès en illimité. Quand il fait chaud, j'aime bien aussi proposer des activités plutôt calmes, comme des activités naturalistes, parce qu'elles nécessitent de ralentir pour observer et écouter. Et en plus, ça tombe plutôt bien, puisque durant la saison estivale, la vie s'agite un peu partout dans les bois, donc c'est plutôt facile d'organiser ces moments-là. Donc, adapter... Les activités, selon la météo annoncée, c'est aussi un moyen de faire face soit à des équipements un peu trop justes, soit vraiment à un temps d'adaptation, parce que je ne l'ai pas évoqué, mais bien sûr que le corps peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines à s'adapter à une nouvelle météo. la météo n'est pas toujours très progressive. Parfois, il fait subitement très chaud. Parfois, il fait subitement très froid. Et moi, je sais que, notamment, quand la vague de froid arrive durant l'automne, les premiers jours passés dehors sont assez difficiles pour moi. Je sens que le corps a vraiment besoin de temps pour se réchauffer. Et donc, le fait d'adapter, d'anticiper cet inconfort qui peut être ressenti malgré des équipements pensés et adaptés à l'extérieur, c'est un moyen de faire passer ces moments de manière beaucoup plus douce et agréable pour tout le monde. Voilà, cette fois-ci, je crois que j'ai fait le tour du sujet. Ça m'a permis moi-même de prendre du recul sur cette question de l'équipement. de réfléchir à de nouvelles possibilités pour faciliter l'accès aux équipements et faire en sorte que dans les années qui viennent, tous les enfants qui passent du temps dehors disposent de vêtements et de chaussures adaptés pour profiter de l'extérieur toute l'année. Donc j'espère que cet épisode vous aura plu et peut-être donner de nouvelles clés pour gérer cette question de l'équipement. auprès des familles ou des professionnels que vous accompagnez. D'ailleurs, si vous avez d'autres astuces ou une expérience que vous souhaitez partager sur le sujet, vous pouvez venir m'en parler sur Instagram, sur le compte Pédagogie du Vivant tout attaché ou sur le site pédagogieduvivant.fr dans le formulaire de contact. Et comme ça... je pourrais prendre 5 minutes lors du prochain épisode pratiques et terrains partager vos retours, partager vos expériences pour enrichir un peu plus nos réflexions à tous et à toutes merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode j'espère qu'il vous a offert de nouvelles perspectives, voire de nouvelles pistes pour enrichir votre réflexion et votre pratique Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager. Et pour aller plus loin et retrouver toutes les infos sur le sujet, rendez-vous sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte Instagram, pédagogieduvivant tout attaché, sur lequel je partage régulièrement ma pratique de la pédagogie par la nature qui mêle à la fois exploration libre et rencontre avec le vivant. En attendant le prochain épisode, Rappelez-vous, sortir doit avant tout rimer avec joie et plaisir. A très bientôt, prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    01:24

  • "Equipements" : de quoi parle-t-on exactement ?

    04:58

  • C'est quoi un "bon" équipement ?

    06:43

  • La technique de l'oignon : choix des couches et des matières

    08:44

  • L'importance de communiquer sur le sujet auprès des familles

    22:15

  • Outil essentiel : le livret d'informations

    24:34

  • Anticiper la météo

    31:13

  • Expérimenter la vie dehors par tous les temps

    33:06

  • La question du coût de l'équipement pour les familles

    39:51

  • Constituer un stock de dépannage

    51:07

  • Apprendre aux enfants à bien s'équiper

    54:56

  • Adapter les activités à la météo

    58:24

  • Conclusion

    01:01:56

Description

Dans ce premier épisode de la série Pratique et terrain, j'aborde un sujet essentiel pour tous.tes celleux qui accompagnent du public, enfants ou adultes, en nature : l’équipement (vêtements, chaussures, accessoires).


Car on le sait, être dehors toute l’année, par tous les temps, nécessite de porter des équipements adaptés. Pourtant, malgré tous les efforts de communication, il arrive encore régulièrement que le public concerné arrive, à l'école ou en atelier, en étant mal ou insuffisamment équipé.


La bonne nouvelle, c'est qu'il existe plusieurs leviers pour accompagner familles, enfants et professionnel.les sur cette question de l'équipement et ainsi permettre à chacun.e d'être confortable dans ses baskets (ou devrais-je dire ses bottes 😉), condition essentielle pour profiter de moments en extérieur !


Dans cet épisode, je fais donc le tour du sujet en abordant :

☀️ Ce qu’est un bon équipement, comment l’adapter aux saisons, aux milieux, quel choix de matières et de superpositions.
🌧️ Comment sensibiliser les familles et les professionel.le.s à cette question, quelles pistes explorer en cas de difficulté.
🧤 Comment gérer les mauvais équipements sur le terrain, tout en maintenant le confort et le plaisir de chacun.e.
🌿 Enfin, comment rendre les enfants plus autonomes dans leur gestion de l’équipement afin qu’ils deviennent acteurs de leurs aventures en plein air.


Un épisode entre astuces et retours d’expérience pour faire de l’équipement un allié, et non un obstacle, dans vos sorties nature.


🔥POUR ALLER PLUS LOIN🔥 dans cet épisode, je vous présente un de mes meilleurs outils pour communiquer sur cette question auprès des familles et des professionnel.les et, pour vous permettre d'en faire de même auprès du public que vous accompagnez, je vous partage gratuitement l'outil en question. Pour le télécharger, rendez-vous ici.


Très belle écoute à toutes et à tous !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Enfance en Nature, le podcast qui explore l'éducation en plein air sous toutes ses formes. Je m'appelle Claire, je suis pédagogue par la nature et ici je tends le micro à celles et ceux qui permettent aux enfants de vivre des expériences de plein air. Éducateurs, animatrices ou encore professeurs des écoles, Les profils de mes invités sont nombreux, l'occasion d'explorer ensemble des pratiques différentes dans des cadres variés, mais qui tendent toutes vers un même objectif, permettre aux enfants et aux plus âgés de passer un maximum de temps dehors. Il m'arrive aussi parfois de prendre le micro seul pour partager avec vous des réflexions ou des outils concrets de pratiques et de terrain. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à lui donner un petit coup de pouce en vous abonnant, en laissant un avis et en le partageant autour de vous afin que nous fassions grandir cette belle communauté tournée vers le dehors. Merci d'être ici avec moi, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour le premier numéro d'une nouvelle série d'épisodes que je vous propose sur le podcast et que j'ai nommé tout simplement Pratiques et Terrain. En fait, ça fait un moment déjà que l'idée de faire cette série me trotte dans la tête parce que chaque semaine sur les différents réseaux sociaux que j'ai Je reçois des questions ou des partages d'expériences de personnes qui soit ont envie de se lancer dans l'accompagnement d'enfants en nature, soit qui le font déjà sur des sujets spécifiques de pratique, par exemple le matériel pédagogique, la prospection de lieux, les aménagements d'un lieu, la posture de l'adulte aussi, ou comme aujourd'hui, l'équipement des... participants et participantes. Et ce sont souvent les mêmes sujets qui reviennent. Et plutôt que d'apporter une réponse incomplète parce que sur les réseaux je ne peux pas entrer vraiment dans le détail du sujet, je me suis dit que le podcast était finalement l'endroit idéal pour évoquer tout ça ensemble. Alors l'idée c'est pour chaque épisode d'aborder un point en particulier. et de balayer le sujet dans sa globalité. Alors non pas en faisant une liste de choses à faire ou à ne pas faire. Déjà parce que pour ces épisodes, je serai seule au micro, ce qui signifie que je vais principalement partager ma pratique. Et ce qui est ok pour moi ne l'est peut-être pas pour vous. Et en plus de ça, je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'il faut faire. Je crois d'ailleurs qu'il n'y en a pas puisque la bonne manière de faire, c'est celle qui nous convient à chacun et chacune. Mais en plus, l'idée derrière ces épisodes, outre le fait de partager une pratique, c'est aussi de soulever toutes les questions, les problématiques ou les freins qui peuvent exister, pour lesquels je n'aurai pas forcément la réponse parce que j'en rencontre moi-même un certain nombre et qu'en plus je suis loin d'avoir... tout expérimenter, mais c'est justement pour nous aider à prendre du recul et aussi à s'enrichir les uns, les unes, les autres de pratiques. Un peu comme si on était finalement autour du feu, entre collègues, à partager nos difficultés, nos réussites, nos anecdotes, comme on peut le faire quand on se rassemble. Maintenant que tout ça est posé, je vous propose d'attaquer avec le sujet qui va nous occuper aujourd'hui, celui de l'équipement. Alors bien sûr, si je commence par lui, c'est parce qu'au moment où j'enregistre cet épisode, la question de l'équipement se pose à toute personne qui souhaite passer du temps dehors, puisque nous sommes au milieu de l'hiver et que, bah, par conséquent, les conditions météo actuelles nous obligent... à nous chausser et à nous habiller correctement pour supporter le froid ou l'humidité. Alors commençons par la base. De quoi parle-t-on quand on dit équipement ? Eh bien l'équipement, ça désigne tout simplement les vêtements, chaussures et accessoires que nous portons pour sortir, tels que le sac, la gourde, les lunettes de soleil, etc. Et il me paraît important de préciser dès le début que cette question de l'équipement, elle ne se pose pas uniquement quand il fait froid ou quand il pleut, mais bien toute l'année. Comme je disais à l'instant, C'est une question qui est clairement soulevée principalement à l'automne et durant l'hiver, mais aussi au printemps où la météo peut être instable, parce qu'on est tellement habitué depuis maintenant plusieurs années à rester chez nous quand il pleut ou qu'il fait très froid, qu'aujourd'hui dans nos garde-robes, on ne trouve plus les vêtements qu'il faut pour passer du temps dehors avec une telle météo. Mais la question de l'équipement se pose de la même manière en plein mois d'août. Et force est de constater qu'aujourd'hui, la réflexion autour de l'équipement s'est aussi perdue pour les jours ensoleillés parce que, dans le cadre des ateliers que j'organise en nature, il n'est pas rare de voir arriver des enfants sans gourde, sans casquette, sans lunettes de soleil, alors qu'il fait 35 degrés dehors. Donc s'équiper, c'est avoir... des vêtements et des chaussures adaptés à la saison et au milieu dans lequel on va passer du temps. Mais je reviendrai sur ce point un peu plus tard. Maintenant que tout ça est posé, ça signifie quoi avoir un bon équipement ? Pour moi, un bon équipement, c'est d'abord des vêtements et des chaussures dans lesquelles je me sens bien, qui sont confortables. Suffisamment confortables pour que je puisse... bouger parce que quand je suis dehors, en général, je suis en mouvement la plupart du temps. Donc mes vêtements et mes chaussures doivent être souples pour que ma mobilité soit facilitée. Mais je dois aussi avoir des équipements à ma taille, c'est-à-dire ni trop petit ni trop grand. Et ça, je me suis rendu compte que c'était un sujet parce qu'il m'est souvent arrivé de voir des enfants porter des vêtements et des chaussures trop grands pour eux. Alors clairement, c'est jamais dans une volonté de mal équiper les enfants. Je pense que la plupart du temps, ça arrive parce qu'on récupère les vêtements des frères et sœurs, des cousins, cousines, et on se dit que ça dépannera bien. Mais le problème, c'est qu'un enfant qui aura à ses pieds des bottes trop grandes, il va vraiment avoir des difficultés à se déplacer. sur des sols naturels, à se déplacer de manière générale, mais encore plus dans des milieux naturels. Je pense notamment à la forêt dans laquelle il y a des cailloux, des racines, des feuilles. Et du coup, il pourra être freiné dans certaines activités, comme le fait par exemple d'escalader un rocher. Et idem pour les manteaux trop grands, si mes manches me tombent sur les mains, je vais vraiment être gênée pour... manipuler des outils ou pour jouer à la cuisine debout. Donc un bon équipement, c'est pas juste avoir chaud ou être au sec. C'est être à l'aise pour bouger toute l'année, toutes les saisons. Et pour ça, il y a une règle d'or que vous connaissez peut-être déjà ou pas, qui est la technique de l'oignon qui consiste à empiler des couches de vêtements ayant chacun une fonction. particulières. Commençons par la première couche, c'est-à-dire celle qui touche la peau. Son rôle, c'est à la fois de nous tenir au chaud et d'évacuer la transpiration. Parce que je le disais il y a un instant, en général quand je suis dehors, je suis en mouvement et donc il y a de grandes chances pour que je transpire. Et si le t-shirt ou le collant que je porte ne permet pas à la transpiration de s'évaporer... L'humidité va rester contre ma peau et dès que je vais m'arrêter de bouger, je vais me refroidir très vite. Pour cette première couche, je conseille toujours aux familles de privilégier des matières naturelles comme la laine et notamment la laine mérinose qui, pour moi, offre vraiment le meilleur confort qui soit parmi tout ce que j'ai pu tester en tout cas. Alors... J'ai bien conscience que cela représente un certain budget, mais adulte ou enfant, il suffit d'avoir dans sa garde-robe Deux collants et deux t-shirts pour être au chaud toute l'année parce que la laine a un pouvoir auto-nettoyant qui permet de porter les vêtements plusieurs semaines sans avoir besoin de les laver. Et c'est même fortement déconseillé de les laver souvent puisque la laine est fragile. En fait, il suffit de laisser son collant ou son t-shirt s'aérer 24 heures après l'avoir porté et... il n'aura aucune odeur. Donc avec seulement deux collants et deux t-shirts, je peux faire un roulement jusqu'au prochain lavage qui généralement est recommandé tous les deux ou trois mois seulement. Je précise que tout ce que je viens de dire là n'est valable que pour les vêtements 100% en laine. Parce que dès qu'il y a un peu de synthétique, ils devront être nettoyés régulièrement comme tous les autres vêtements qu'on porte au quotidien. Parce que, à la différence des matières naturelles, le synthétique garde les odeurs de transpiration. Et personnellement, j'ai encore dans le nez l'odeur des chasubles que je portais à l'école pour les cours de sport qui, malgré les lavages, sentaient toujours très mauvais. Et ça, c'est vraiment l'odeur du synthétique. J'ai pas précisé en début d'épisode, je le fais maintenant. parce que je vais en citer quelques unes. Je vais évoquer des marques dans cet épisode, non pas pour faire de la publicité parce que je ne suis pas rémunérée pour parler de ces marques, c'est vraiment un partage spontané. Mais soit pour certaines catégories de vêtements, il n'est pas forcément évident de trouver des vêtements ou des accessoires qui ont un rapport qualité prix intéressant. Soit à l'inverse, on se perd totalement dans tout ce qui peut exister sur le marché. Donc les marques que je vais citer aujourd'hui sont des marques que j'affectionne particulièrement, que je porte et que je conseille aux familles et aux professionnels quand on me pose la question de mes recommandations. Mais ça n'est pas de la publicité. Alors où est-ce qu'on peut trouver des vêtements en laine Merinos ? Bien sûr, sur des sites ou des magasins de vêtements d'occasion. Vous en trouverez facilement. Mais il existe des marques spécialisées dans la confection de produits en laine Merinos. C'est le cas de Kuhlmann ainsi qu'Augaron, qui sont toutes les deux des marques françaises qui tendent le plus possible vers une fabrication raisonnée puisque la problématique... principale de la laine Merinos réside dans sa provenance. La plupart des élevages de moutons Merinos étant situés en Nouvelle-Zélande. Donc c'est loin. Parmi d'autres marques non françaises que j'apprécie pour la qualité de leurs produits, je peux citer Cosilana, je ne sais pas exactement comment ça se prononce, c'est une marque allemande qui propose des produits en soie et en laine. Et il y a aussi la marque Many Months qui est une marque finlandaise qui propose des vêtements évolutifs pour les enfants. Néanmoins, si pour des raisons financières ou éthiques, la laine Merinos peut freiner certaines personnes, il existe aussi des sous-vêtements thermiques qui sont en matière synthétique, beaucoup plus faciles à trouver sur le marché et dans des prix raisonnables. Pour ne citer qu'une seule enseigne parce qu'elle est présente sur tout le territoire européen et que les magasins sont faciles à trouver, Decathlon propose des sous-vêtements thermiques dans des matières synthétiques mais aussi des vêtements mélangés avec du synthétique et du naturel à des prix qui sont variés. Par contre, s'il y a une matière fortement déconseillée en vêtements de première couche, c'est le... coton parce que lui il garde l'humidité. Donc il fait complètement l'inverse de ce qu'on recherche avec la première couche. Passons maintenant à la deuxième couche, celle qui va nous tenir chaud. Alors là, pull, gilet, polaire, doudoune légère, on peut opter là encore pour des matières naturelles comme la laine ou des matières synthétiques. L'essentiel à mes yeux, c'est surtout de faire attention à ne pas porter des vêtements trop gros, comme des énormes pulls en laine. parce qu'ils peuvent gêner nos mouvements. Surtout si on a un manteau qui est assez cintré, ça va vraiment être assez inconfortable d'avoir un gros pull sous un vêtement plutôt près du corps. Enfin, la troisième et dernière couche, c'est celle qui nous protège des éléments extérieurs comme la pluie, le vent ou la neige. Et sur ce point, Je vous renvoie à l'épisode 32 du podcast dans lequel Julien, le fondateur de Lagadou, qui est une marque de vêtements outdoor pour enfants et adultes, explique ce que signifie l'imperméabilité et la respirabilité d'une veste, comment est-ce qu'elle se mesure et comment est-ce que, en tant qu'acheteuse, je peux m'y retrouver parmi les très nombreuses marques qui existent sur le marché. aujourd'hui. Parce que ce sont des vêtements techniques et si on n'est pas initié au sujet, c'est difficile de s'y retrouver. Et bon, puisque j'ai précédemment cité quelques marques chouchous, je me permets de dire ici que la salopette et la veste enfant, la gadoue, sont de loin les meilleures qu'il m'ait été donné de voir et d'essayer sur ma fille. Là encore, ce sont Des vêtements qui représentent un certain coût, mais qui sont conçus pour être évolutifs et donc portés durant plusieurs années par les enfants. Donc c'est un investissement au départ, mais on n'a pas besoin d'acheter de veste plusieurs fois dans l'année. Et en plus, ce sont des produits qui sont techniques et qui sont hyper imperméables, vraiment, mais qui sont des vêtements fins. Et donc on peut jouer avec les couches en dessous et faire porter les vêtements toute l'année finalement, autant l'hiver que l'été, parce que si je module bien mes couches en dessous, je vais de toute façon être au sec et à l'abri dans la veste. Bon, j'ai parlé des couches qui protègent la majeure partie du corps, mais il ne faudrait quand même pas oublier... la tête, les mains et les pieds, qui sont généralement les parties qui nous font le plus souffrir, notamment quand il fait froid. Alors pour les pieds d'abord, moi je fais partie des personnes qui souffrent très vite du froid au niveau des pieds. J'ai toute l'année les extrémités qui ont tendance à être froides. Et là encore, le plus efficace que j'ai pu tester, ce sont les chaussettes en laine Merinos. on y revient, associée à des chaussures imperméables fourrées. Personnellement, je suis une adepte du barefoot, donc je trouve mon bonheur auprès de marques niveau chaussures comme Bilenka ou Grandiz, pour ne citer que celle-ci, mais il y a plein d'autres marques super. Mais n'importe quelle paire de boots ou de bottes imperméables et chaudes de bonne qualité va faire l'affaire. Pour l'hiver et l'automne, tant que c'est chaud et imperméable, a priori, avec une paire de chaussettes en laine, on a plutôt chaud. Et dans l'hypothèse où la chaussure n'est pas fourrée, ou si on sent que c'est insuffisant, on peut y ajouter une semelle en laine qui isolera davantage le pied du sol. Pour les mains, même chose que pour les pieds, soit des gants doublés, et fourrés, soit des sous-gants associés à des gants ou des moufles imperméables. Sur ce sujet, il y a une chose vraiment importante à avoir en tête quand on choisit ses équipements pour les mains ou pour les pieds, et je crois que c'est d'autant plus essentiel dans le choix des chaussures, il est crucial, je pèse mes mots, que l'air puisse circuler. parce qu'il agit comme un isolant thermique. En fait, quand je parle d'air qui circule, il faut, si vous visualisez votre main, il faut qu'il y ait un petit espace entre le bout de vos doigts parce que l'air qui va circuler dans cet petit espace, il va se réchauffer grâce à la chaleur du corps et former une barrière protectrice contre le froid. Alors que si les doigts sont directement en contact avec le tissu du gant, si c'est trop serré, L'air ne circule plus et donc il n'isole plus et en plus de ça, la chaleur s'échappe rapidement. En plus de ça, des gants ou des chaussures trop ajustées peuvent comprimer les vaisseaux sanguins, ce qui va réduire la circulation du sang vers les extrémités et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des mains et des pieds qui refroidissent encore plus vite. Le bon réflexe, c'est de choisir des gants et des chaussures. à la bonne taille, ajustés, parce qu'il faut pas les perdre, mais pas serrés. Enfin, pour la tête et le cou, ben là aussi, moi je privilégie les matières naturelles comme la laine, mais il existe aussi des choses en synthétique qui font le job. Je dirais que pour la superposition des couches ou pas d'ailleurs, c'est Ausha de chacun et chacune. Moi j'aime bien porter Un bonnet en laine plus un tour de cou plus par-dessus tout ça, une capuche amovible qui est en polaire synthétique. Et pour les enfants, je conseille généralement aux familles de privilégier une cagoule en laine associée si besoin à un bonnet fin en soie ou en laine également. Ça dépend si la cagoule est vraiment... serré autour de la tête, ce qui doit être le cas normalement pour une cagoule. Il faut vraiment que le bonnet soit fin. Donc les bonnets de soie, c'est bien pour ça parce que ça se glisse facilement sous la cagoule et ça permet d'ajouter une couche et de garder notamment les oreilles bien au chaud. En tout cas, je déconseille fortement les écharpes pour les enfants mais même pour les adultes. Je trouve que c'est vraiment pas pratique mais surtout pour les enfants parce que les échappes elles... les écharpes, pardon, elles tombent sans arrêt. Et en plus, elles peuvent se prendre dans les branches, par exemple, si elles sont... si le nœud n'est pas bien fait et que l'écharpe traîne par terre ou dans le dos. Bon, maintenant qu'on sait ce qu'est un bon équipement, la question qui se pose est de savoir comment on communique sur le sujet auprès des familles et ou des professionnels que... l'on accompagne en extérieur toute l'année. Et là, c'est un autre challenge puisque bien souvent, malgré les explications et les rappels, il y a des loupés. Soit des enfants qui arrivent en atelier mal équipés, soit des adultes qui ont oublié qu'ils étaient eux aussi concernés par le sujet. Il y a donc un vrai travail de communication et de répétitions à faire qui clairement peut être usant à la longue. Moi j'ai déjà ressenti un peu de lassitude en constatant que les équipements n'étaient toujours pas les bons. Mais je ne lâche pas l'affaire pour autant. Premièrement parce que je suis convaincue qu'il est essentiel de sortir régulièrement toute l'année, ce qui implique nécessairement de sortir par tous les temps. Donc si je veux accompagner des familles et des groupes d'enfants dans un cadre scolaire ou extrascolaire, il faut que j'explique autant que nécessaire l'importance d'un bon équipement. Et la deuxième raison qui ne me fait pas lâcher l'affaire, c'est que je vois une évolution et une prise de conscience qui s'opère chez de plus en plus de gens à force d'en parler. Et je suis convaincue qu'on arrivera à un moment donné à avoir des enfants et des adultes suffisamment équipés pour sortir toute l'année. Il y a des pays dans lesquels on arrive à le faire, alors je ne vois pas pourquoi nous serions bloqués là-dessus en France. Dans cette partie, je dirais communication, il y a pour moi trois grands leviers à soulever. Le premier, c'est celui d'informer et d'anticiper par différents moyens et outils de communication. En ce qui me concerne, j'en cumule plusieurs pour être sûre de délivrer des informations complètes, claires et les plus actualisées possibles. Le premier support que je partage aux familles et aux professionnels, c'est un livret d'informations qui détaille par saison les bons équipements à avoir pour passer du temps en extérieur. Il s'agit tout simplement d'un tableau. à quatre colonnes pour chacune des saisons et plusieurs lignes. Pardon, une ligne première couche, une deuxième ligne, deuxième couche, etc. Il y est indiqué également les indispensables à avoir dans le sac à dos comme une tenue de change complète jusqu'au sous-vêtement qui est d'ailleurs obligatoire quelle que soit la saison parce que même l'été, un enfant peut se retrouver soudainement inconfortable s'il a joué à la cuisine debout et qu'il est trempé. Ensuite, ce livret d'informations contient un document que j'ai récemment ajouté pour permettre aux adultes de comprendre que cette question du bon équipement répond avant tout à un besoin physiologique. Qu'on soit adulte ou enfant, puisque la problématique est la même quel que soit notre âge, il s'agit de la pyramide de Maslow que j'ai adaptée à la pédagogie par la nature et sur laquelle il est clairement écrit... Qu'un enfant ne pourra pas jouer, éprouver du plaisir, de la joie, s'épanouir ou tout simplement apprendre dehors si ses besoins primaires ne sont pas comblés, c'est-à-dire sa faim, sa soif, son sommeil, son bien-être physique. Autrement dit, pour le sujet qui nous intéresse spécifiquement aujourd'hui, si l'enfant a trop chaud, trop froid... il sera dans l'incapacité de vivre pleinement ce temps en extérieur. Et c'est bien dommage. Enfin, il y a un dernier élément dans le livret que j'ai expliqué par le biais d'une illustration. C'est le fait que mon ressenti peut changer selon l'environnement dans lequel je me trouve. Je m'explique. Un même jour, sur une même commune. donc avec une météo identique, mon ressenti va être différent si je passe deux heures dans une forêt de celui que j'aurais si je passais ces deux heures dans une cour d'école bitumée. Et c'est d'ailleurs quelque chose qu'on expérimente beaucoup l'été quand il y a de fortes chaleurs puisque en centre-ville il fait en général très chaud du fait de l'absence de végétation et... de l'asphalte qui garde la chaleur. Mais si je suis en pleine campagne, entourée de champs et de quelques arbres, l'air va être déjà plus respirable, je vais moins souffrir de cette chaleur, même si le thermomètre affiche la même température. Et ce ressenti-là, donc cette conscience que je dois adapter mon équipement en fonction du milieu dans lequel je vais passer du temps, Il ne peut être connu que si je l'ai déjà expérimenté. Or, la grande majorité des personnes aujourd'hui passent leur quotidien dans un même type d'environnement qui est souvent artificialisé, urbanisé. Et par conséquent, elles ne pensent pas forcément au fait qu'elles n'auront pas chaud ou froid de la même manière si elles sont dans une forêt, dans un marais, dans une cour d'école ou dans un jardin. Et moi, j'ai réalisé ça déjà personnellement, puisque au quotidien, à chaque fois que j'entre et sors du bois, après plusieurs heures passées d'un côté ou de l'autre, je ressens tout de suite une vraie différence. Et c'est d'ailleurs très fort les jours d'hiver, quand il y a beaucoup de soleil. En général, dans les cinq minutes qui suivent ma sortie du bois, je me retrouve à quitter des couches. parce que j'ai subitement très chaud alors que dans les bois, j'étais juste bien. Mais j'ai aussi pensé à expliquer cette différence de ressenti à force d'entendre des familles qui s'étonnaient de voir leur enfant avoir froid à la fin d'un atelier, notamment au printemps et à l'automne. C'est souvent les saisons sur lesquelles il n'est pas évident de jongler. Parce que ces familles pensaient qu'en les habillant avec des bonnes baskets et une veste imperméable, comme elles le font pour les jours d'école un peu frais et humides, les enfants seraient suffisamment bien équipés pour être confortables durant tout l'atelier. Ce qui n'est pas le cas puisque, même si la météo est identique, le ressenti est différent d'une cour d'école à un bois. Donc ce livret d'informations est un outil de communication sur lequel je m'appuie beaucoup pour sensibiliser les familles et les pros à la question de l'équipement, mais également les enfants, puisque l'objectif c'est aussi de les rendre autonomes en leur donnant des outils pour comprendre le fonctionnement de leur corps et les sensibiliser à leur épanouissement physique et psychique. Alors il y a quelques semaines, j'ai rendu téléchargeable par le biais d'une publication sur Instagram, le document contenant la pyramide de Maslow adaptée à la pédagogie par la nature. Et j'ai eu de nombreuses demandes pour savoir s'il était possible de partager le livret d'informations dans son ensemble. Étant donné qu'il était personnalisé au nom de l'association, je ne l'ai pas fait tout de suite. Mais dans le cadre de cet épisode spécial sur l'équipement, j'en ai fait une version... neutre, si je peux dire, c'est-à-dire sans logo ou nom de structure, que vous pouvez télécharger gratuitement sur le site pédagogieduvivant.fr dans la rubrique support gratuit. Je mets le lien en description de l'épisode, comme ça vous pourrez le retrouver facilement. Ensuite, toujours dans la catégorie informer et anticiper, ce que je fais évidemment... tous les jours où j'accueille du public en nature, c'est de vérifier les prévisions météorologiques et de communiquer dessus auprès des personnes concernées. Alors moi, je croise les informations de deux applications que je trouve complémentaires, à savoir Météo Blue, que je trouve juste, juste dans le sens exact, sur la plupart des prévisions annoncées. notamment les températures, le ressenti et la pluviométrie. En revanche, je trouve qu'il y a souvent des erreurs sur le vent, qui est pourtant une information essentielle pour moi puisque j'accueille du public dans un bois. Donc de fortes rafales de vent peuvent présenter un risque de chute de branches. Je croise alors les prévisions annoncées par Météo Blue avec une autre application qui est Météo Ciel. Et quand il y a des prévisions météo particulières ou changeantes par rapport aux fois précédentes, ou que ça va être assez instable ou plutôt difficile, plutôt rude, eh bien la veille, j'en informe le public que je vais accueillir, généralement par SMS plutôt que par mail pour être sûre que tout le monde ait l'information à temps, en rappelant l'équipement nécessaire pour être le plus confortable possible. Je précise la météo et je rappelle l'équipement qu'il faut. Mais en dépit de toute cette communication, il arrive encore que des enfants ou des adultes arrivent en atelier mal équipés. C'est souvent le cas en début d'année scolaire ou lors des changements de saison. Et s'il y a bien un truc qui est très efficace pour comprendre l'importance d'avoir un bon équipement, c'est tout simplement... d'expérimenter la vie dehors par tous les temps. Parce que c'est ça que nous avons perdu depuis plusieurs décennies et qui fait qu'aujourd'hui nous ne savons plus comment nous habiller. Dans une vie sédentaire et éloignée de la nature, eh ben nous portons des vêtements et des chaussures adaptés à des mini trajets dehors type maison, voiture, voiture, boulot. Et dans ce cadre-là, il est probable qu'une paire de bottines aux pieds, un tee-shirt manches longues, un pull et un joli caban soient suffisants pour que je supporte un froid hivernal. Mais si je passe plusieurs heures dehors avec un pareil équipement et qu'en plus je vais dans un milieu naturel tel qu'une forêt, je vais clairement souffrir du froid et de l'humidité et... en moins d'une heure, je vais être dans un inconfort tel que 1. mon esprit va être accaparé par le froid et la recherche d'un mieux-être et 2. je risque de percevoir cette expérience de nature comme étant quelque chose de négatif et il y a de grandes chances pour que je sois démotivée à l'idée de revivre une après-midi en forêt en plein mois de janvier dans les jours qui suivent. Donc expérimentez la vie dehors, quelle que soit la saison, et... À mon sens, la meilleure façon de prendre conscience de l'importance d'avoir un bon équipement. Et c'est la raison pour laquelle j'essaie d'organiser plusieurs fois dans l'année des temps durant lesquels les familles sont invitées à vivre une ou plusieurs heures dehors avec nous. Alors concrètement, pour les groupes extrascolaires, ça ne concerne que les enfants de plus de 5 ans puisque... Pour la tranche d'âge d'en dessous des 0-5 ans, le cadre légal m'oblige à les accueillir accompagnés d'un adulte. Donc de fait, les parents vivent ces expériences de nature avec leurs enfants chaque semaine. Mais pour les plus grands, ça n'est pas forcément le cas puisque la présence d'un accompagnateur n'est pas obligatoire. Alors pour donner l'occasion aux parents d'expérimenter eux aussi la vie dehors, J'aime bien organiser à chaque saison un temps durant lequel les familles sont conviées à partager un moment avec nous autour du feu. Et pour ça, la formule la plus simple que j'ai trouvée pour que ce soit perçu comme quelque chose de sympa et de léger et non comme une contrainte, c'est de les inviter soit à rester durant tout l'atelier, ce qui arrive souvent, d'ailleurs, quand la proposition est faite, soit de venir pour la seconde partie de l'atelier, c'est-à-dire 45 minutes à une heure plus tôt que l'horaire de fin habituel, pour partager un goûter et quelques jeux tous ensemble. Et même si une heure par saison n'est pas représentative de ce qu'est la vie dehors toute l'année, c'est déjà une première occasion de vivre une expérience de nature et de mesurer, par exemple, qu'une paire de baskets n'est pas du tout adaptée à des jeux en forêt un lendemain de pluie. Pour ce qui est des groupes scolaires, il est moins évident, évidemment, de mobiliser les familles sur des temps de classe, puisque la plupart des gens travaillent pendant que les enfants sont à l'école. Mais il y a malgré tout des occasions de favoriser. ces expériences de nature pour les parents. D'abord en les sollicitant pour être accompagnants lors des classes dehors. Il y a d'ailleurs eu sur le podcast plusieurs enseignantes qui ont expliqué comment elles réussissent à impliquer les familles dans leurs projets pédagogiques. Et l'un des moyens, c'est d'avoir des parents accompagnateurs avec un roulement sur l'année. Mais il est aussi possible, pourquoi pas, d'organiser un événement type fête de saison ou kermesse qui se déroule sur le lieu d'accueil habituel avec des activités libres puisque l'objectif n'est pas d'alourdir des semaines de travail déjà trop remplies pour les enseignants et les enseignantes. Donc voilà, plutôt de faire ça sous forme d'atelier avec des invitations et du matériel mis à disposition. Mais... Je pense que ces temps-là sont à envisager seulement s'il y a des conditions favorables comme une association de parents d'élèves engagée ou un groupe de parents motivé pour que la logistique soit facile et que ça ne soit pas une charge. Puisque l'objectif premier, c'est de partager cette expérience de nature aux familles, aux parents, dans l'idée derrière qu'ils... comprennent ce que c'est que de passer du temps dehors, mais en aucun cas c'est pour remplir un agenda et faire une fête coûte que coûte pour ça, c'est pas nécessaire. Donc je sais qu'il y a ce sont des choses qui se pratiquent, j'ai déjà entendu des personnes qui organisaient des fêtes de saison à l'école, donc c'est un moyen d'offrir aux familles, de faire découvrir cette expérience de nature aux familles, mais il ne faut pas que ce soit une charge, bien sûr. Tout ce que je viens de citer ici, dans cette partie communication, sont donc des choses que j'ai mises en place et qui, toutes cumulées, aident les familles à comprendre ce qu'est un bon équipement et pourquoi il est important de s'en préoccuper dès lors qu'un enfant passe du temps dehors toute l'année. Et je vois vraiment une évolution positive avec des familles et des professionnels. qui agissent en s'équipant et en équipant les enfants correctement. Néanmoins, cette communication ne résout pas toutes les difficultés et il y en a une en particulier qui, moi, me touche beaucoup parce qu'elle peut être un vrai frein pour les familles et générer aussi une certaine gêne, de la honte, voire de la culpabilité. Si... le coût que peut représenter l'équipement. Parce que équiper un adulte ou un enfant, ça implique un certain coût. Les vêtements, les chaussures et les accessoires n'étant pas gratuits. Et pour certains foyers, il est malheureusement impossible d'investir dans des vêtements de qualité qui permettraient à chacun et chacune d'être à l'aise dehors par tous les temps. Je vais peut-être bousculer certains ou certaines, mais je crois même que répéter sans cesse ce proverbe suédois il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements c'est dans un certain sens ajouter une charge financière et mentale aux familles. Parce que si en Suède ou dans d'autres pays voisins, le fait de passer du temps dehors avec les enfants... est aujourd'hui quelque chose d'évident parce que culturellement implanté depuis plusieurs décennies, et bien ça n'est pas encore le cas en France. Certes, la pédagogie par la nature et l'école dehors se développent chez nous depuis environ dix ans, mais c'est encore frais et je dirais même c'est encore marginal par rapport au modèle de vie et d'éducation actuel. Ce qui fait que Pour le moment, dans cette mise en œuvre de cette éducation en plein air, il y a beaucoup de choses qui sont à la charge des individus. Et je parle ici des familles, pour la question de l'équipement, mais je pense aussi aux enseignants et enseignantes qui développent l'école dehors et qui sont dans la débrouille, qui achètent leur matériel avec leur argent personnel, qui payent parfois leur formation, bien que... Depuis deux, trois ans, ça a évolué grâce aux freines et aux ateliers canopés proposés par le réseau Classe dehors. Mais voilà, il y a encore beaucoup d'investissements de la part des individus. Ça va évoluer à un moment donné, parce qu'on est de plus en plus de professionnels et de familles à tendre vers cette éducation en plein air. Et donc à attendre que le système, dans son ensemble, c'est-à-dire... à l'école, au centre de loisirs, pour les activités extrascolaires, dans les espaces publics, évoluent en ce sens. Mais pour l'heure, et c'est à la fois en tant que pédagogue par la nature et parent que je le dis, j'ai parfois le sentiment qu'on avance seul et qu'on doit porter sur nos épaules toute la mise en œuvre de cette éducation en plein air. Et pour en revenir au sujet qui nous intéresse... aujourd'hui. Équiper tous les enfants pour sortir par tous les temps, c'est un grand oui, mais c'est quelque chose qui est à la charge des familles et malheureusement toutes les familles ne peuvent pas se le permettre, ou en tout cas pas en quelques semaines, parce que comme je le disais au début de l'épisode, ça implique passer du temps dehors, ça implique de repenser une garde-robe dans son ensemble, de faire des choix, d'établir des priorités sur les équipements. Mais ça ne peut pas se faire en un claquement de doigts pour tout le monde. Donc si au mois de septembre je veux inscrire mon enfant à des ateliers en forêt le mercredi, ou que l'enseignante à l'école fait classe dehors tous les vendredis et qu'on me dit il faut absolument que votre enfant soit bien équipé, mais que, comme près de 15% de la population actuelle, je vis en dessous du seuil de pauvreté je vais probablement le sentir comme une énorme charge financière et mentale. Et peut-être que je vais être dans l'incapacité d'équiper mon enfant dans les mois à venir. Alors on fait comment, nous, en tant que professionnels ? Déjà, en prendre conscience. Et c'est pour ça que je passe un peu de temps sur le sujet, parce que j'aurais très bien pu passer rapidement sur le fait que ça représente un certain coût. et comment on fait pour aider les familles à supporter ce coup. Mais je tenais à développer ici ma réflexion sur le sujet. Parce que l'éducation en plein air, pour moi, ne doit pas être un truc de privilégié. Ça doit pouvoir être offert à tous les enfants, à toutes les familles, parce qu'on en a besoin pour notre santé physique et mentale. C'est pas un truc de bobo, c'est pas un truc à la mode. Passer du temps dehors, tous les enfants en ont besoin. Alors... Le temps que les pouvoirs publics se saisissent du sujet, je crois qu'il est important qu'on se demande collectivement comment faciliter l'accès aux équipements à toutes les familles sans pour autant qu'elles se sentent stigmatisées. Concrètement, il y a plusieurs pistes à explorer. Encore une fois, ici je vous partage ce que j'ai expérimenté à mon échelle, mais aussi ce que j'ai pu entendre ici et là. de choses qui ont été mises en place, et notamment des expériences qui ont été partagées par des invités du podcast qui ont tenté autant que possible de répondre à ces difficultés d'équipement. Donc si vous écoutez régulièrement le podcast, vous les avez déjà entendues, mais je trouvais intéressant de revenir dessus ici. Alors d'abord, en ce qui me concerne, il y a deux choses qui ont été mises en place au sein de l'association dans laquelle j'exerce. La première, c'est la constitution d'un stock de vêtements et de chaussures de dépannage avec toutes les tailles possibles, enfants et adultes, pour toute l'année. Donc il y a aussi bien des pantalons d'été que des combinaisons de ski, des chaussettes légères, des chaussettes chaudes, etc. D'un point de vue logistique, ça nous demande une petite organisation puisque contrairement à certaines forest schools, et je pense notamment à la bergerie d'autour du feu en Bretagne dans laquelle on trouve des bottes de pluie de toutes les tailles, rangées par taille. Ça ressemble vraiment à un magasin de prêts d'équipement en plein air dans lequel tout le monde peut se servir en cas de besoin. Et bien nous, dans le bois, on n'a pas d'espace de stockage donc on amène à chaque atelier notre stock de change. qui est contenu dans un sac imperméable. Alors pour nous faciliter l'organisation, on a trié les équipements par saison et par taille. Exemple, j'ai un sac été pour les 3-6 ans et un sac pour la même tranche d'âge pour l'hiver. Comme ça, on ne s'encombre pas de tout le stock de vêtements, mais on prend uniquement le sac qui correspond à la tranche d'âge du public que nous allons accueillir. pour l'atelier à venir. Au départ, on envisageait ce stock uniquement comme étant du change. Par exemple, dans le cas où un enfant se serait mouillé le pantalon et qu'il ne disposait pas d'un deuxième pantalon dans son sac, on avait de quoi l'habiller pour qu'il soit confortable durant l'atelier. Mais finalement, ce stock est aussi devenu un stock de dépannage pour les familles qui ne peuvent pas, dans l'immédiat, équiper leur enfant, quelle que soit la raison, qu'elle soit financière ou que ce soit une question de timing, ce qui arrive souvent lors des changements de saison, quand par exemple les températures chutent subitement au cours de l'automne et que les familles n'avaient pas encore prévu l'achat d'un manteau ou d'une combinaison, ou qu'elles n'ont pas trouvé d'occasion ce qu'il leur fallait, parce que ça aussi, si pour certaines personnes, il est facile d'aller en friperie ou d'utiliser des sites en ligne de seconde main pour trouver des vêtements à moindre coût, et bien encore une fois, ça n'est pas le cas pour tous les foyers. Il y a des personnes pour qui ces outils ne sont pas évidents à utiliser. Donc, quelle que soit la raison du non-équipement, je dirais, on peut piocher dans ce stock de vêtements dans le cas où une ou plusieurs familles n'ont pas eu la possibilité d'équiper leurs enfants. Et ça me fait aller sur une chose que nous avons mis en place en parallèle, c'est l'ajout dans le formulaire d'inscription que remplissent les familles pour la participation de leurs enfants à nos activités. Donc que ce soit pour un... Ça peut être juste pour un atelier, pour le trimestre ou pour une année complète, peu importe, les papiers sont les mêmes. Nous avons ajouté... un encadré tout à la fin du document, avant l'espace signature, pour rappeler que l'équipement des enfants, qui est conseillé dans le livret d'informations, est indispensable pour qu'il puisse être accueilli au bois dans de bonnes conditions, mais que le manque d'équipement ne doit pas être un frein pour les familles. Et il y a donc une petite case à côté de laquelle il est écrit Si la question de l'équipement représente pour votre foyer une problématique, quelle qu'en soit la raison, vous pouvez cocher cette case afin que nous trouvions une solution, l'association disposant d'un stock d'équipement qu'elle peut... prêter. Il est précisé entre parenthèses que comme toutes les autres informations contenues dans le dossier de l'enfant, cet élément restera confidentiel. De cette manière là, on essaie avec la plus grande délicatesse possible d'inviter les familles à nous faire signe si elles en ont besoin. Parce que comme je le disais tout à l'heure, l'idée est d'aider au mieux toutes les familles, sans stigmatiser ou mettre mal à l'aise qui que ce soit, mais vraiment juste d'expliquer que oui, on exige un bon équipement pour assurer le bien-être de l'enfant, mais qu'on est conscient des efforts que ça peut représenter et que par conséquent, nous faisons en sorte que ça ne soit un frein pour personne. Alors comment est-ce qu'on constitue notre stock d'équipement ? Eh bien, deux fois par an, généralement au printemps et à l'automne, nous organisons des collectes de vêtements et de chaussures. Donc pour ça, on fait des affiches, on communique par mail auprès de notre réseau local, auprès des familles, via nos réseaux sociaux, pour indiquer que nous sommes toujours en recherche d'équipements enfants et adultes, en bon état, parce qu'une combinaison de pluie... qui sera trouée, ne sera pas donnée à un enfant. Et de cette manière-là, on reçoit des dons de vêtements. Mais on participe aussi à des trocs et des vides greniers, bien sûr, puisque en général, les gens bradent les vêtements et les chaussures pour enfants. Ce qui permet par exemple d'avoir une paire de bottes de pluie pour un euro. Et de cette manière-là, nous arrivons année après année à... à grandir et à renouveler notre stock, puisque évidemment, les vêtements s'abîment au fur et à mesure. Une autre possibilité pour permettre aux familles de s'alléger de cette question de l'équipement et du coup de gommer les éventuelles inégalités qu'il peut y avoir entre les foyers, c'est carrément de fournir les équipements en début d'année, en les prêtant ou en les donnant. C'est un bon moyen d'être sûr que tous les enfants auront un équipement adéquat. Et puis, comme ça, on n'a pas à répéter et à courir après les familles pour rappeler que l'équipement est important. Je pense ici à Charline, que j'ai reçue sur le podcast, fondatrice du réseau de micro-crèches Wildchild, qui fournit sous la forme de prêts, je crois. mais c'est de mémoire que je sors cette information, donc c'est à confirmer. Elle fournit les combinaisons intégrales de la marque Lagadou. Et donc, les tout-petits qui viennent à la crèche ont leurs combinaisons dès le début d'année et pour toute l'année. Mais il y a aussi des écoles, et je parle ici d'écoles publiques, qui investissent... une partie de leur budget dans l'achat d'équipements pour faire classe dehors. Amandine, que j'ai reçue l'an dernier sur le podcast, c'était l'épisode numéro 9, a, grâce à la coopérative scolaire de l'école, pu acheter une trentaine de combinaisons pour sa classe. Alors elle précisait que c'était au bout de sa quatrième année, donc c'est pas forcément dans l'immédiat, et jusque-là elle faisait avec... les vêtements qu'elle récupérait de ses enfants. Mais ça peut faire partie des choses qui peuvent être financées. Je sais qu'il y a aussi des enseignants ou des associations de parents d'élèves qui organisent des ventes pour financer l'achat de matériel pour l'école dehors. Et du coup, on peut imaginer une action spécifique pour financer des combinaisons. Dans tous ces cas de figure, finalement, la charge revient... à la structure d'accueil qui doit se décarcasser pour trouver les financements. Mais ce qui fait que le défi, il a une dimension plus collective qu'individuelle. Et surtout, la question financière est allégée pour les familles. Bon, j'espère que vous êtes toujours avec moi. On arrive tranquillement à la fin de cet épisode. Mais avant de clôturer le sujet, il me paraît quand même important de s'interroger sur ce que l'on peut faire pour faire face à un mauvais équipement. Je parlais tout à l'heure de la communication auprès des familles. des responsables légaux parce que ce sont eux a priori qui gèrent les vêtements des enfants. Mais à mon sens, il est aussi essentiel d'en discuter avec les enfants pour qu'ils comprennent eux-mêmes ce que ça signifie et ce que ça implique que d'être bien ou mal équipé pour qu'ils soient à la fois attentifs à leurs ressentis et autonomes dans le choix de leurs équipements. Par exemple, un enfant qui est habitué à sortir par tous les temps depuis sa naissance saura dès l'âge de 2 ans et demi, 3 ans, qu'en cas de neige ou de grand froid, il doit d'abord mettre son collant et son t-shirt en laine avant d'enfiler sa combi chaude et imperméable. Si nous, en tant qu'adultes, nous prenons le temps d'expliquer pourquoi et comment s'habiller en fonction des conditions météo, les enfants auront très rapidement toutes les clés en main pour choisir leurs vêtements et s'habiller en autonomie. Et c'est aussi un bon moyen de rappeler à leurs parents ce qu'est un bon équipement. Et du coup pour ça moi j'aime bien notamment quand il y a des temps particuliers ou des variations importantes. de météo d'une semaine à une autre, faire un point en début et en fin d'atelier sur l'équipement de chacun et chacune et sur son ressenti. Et dans le cas où un inconfort est manifesté, soit verbalement par l'enfant, soit parce que je m'en suis rendu compte, on essaie ensemble de comprendre pourquoi est-ce qu'il y a un truc qui cloche. Exemple. Je vais dire, moi aujourd'hui je me sens bien dehors, je sens sur mes joues qu'il fait vraiment froid, mais partout dans mon corps j'ai assez chaud pour être bien et pour passer plusieurs heures dans le bois. Mais si je me sens comme ça, c'est parce que je savais ce matin qu'il ferait très froid, donc j'ai enfilé plusieurs couches sur moi, d'abord un collant, puis un pantalon. Un t-shirt manche-longue en laine que j'ai rentré dans mon pantalon, etc. Tout ça en montrant les vêtements. Et toi, tu me dis que tu as vraiment froid aujourd'hui. Est-ce que tu peux me décrire ou me montrer tout ce que tu portes sur toi ? Un pantalon, un t-shirt, un pull, une veste. D'après toi, qu'est-ce que tu pourrais faire, peut-être avec l'aide de tes parents, pour que la prochaine fois, tu sois... aussi à l'aise que moi aujourd'hui. Évidemment, l'objectif n'est pas de rendre les enfants totalement responsables de leurs équipements, puisque, encore une fois, ce ne sont pas eux qui se chargent de les acheter, mais par contre qu'ils se saisissent de cette question et qu'ils comprennent leurs besoins. Enfin, la dernière chose que je fais souvent et que j'anticipe même quand la météo est changeante ou les conditions... assez extrême, c'est de prévoir des activités, soit qui font bouger s'il fait très froid. Alors là, dans le cadre scolaire ou extrascolaire, il y a mille et une possibilités de proposer des activités qui mettent en mouvement. Ça peut être des jeux collectifs plus ou moins classiques, des constructions, des mathématiques, des activités artistiques. On peut vraiment adapter plein de choses pour que ça se fasse dans le mouvement. Et en plus, au passage, c'est un très bon moyen d'ancrer les apprentissages. Ça peut aussi être autour du feu, s'il fait froid, comme la préparation d'un repas ou d'une collation, une activité artistique qui nécessite, par exemple, de créer un fusain ou d'utiliser du charbon, pardon. Et à l'inverse, s'il fait très chaud, de proposer des activités éventuellement avec de l'eau. si la ressource est accessible sur le lieu, et, bien sûr, s'il y a une utilisation raisonnée et raisonnable, puisque... Comme pour tout ce qu'on fait en nature, il est important d'évaluer l'impact de nos actions. Moi, dans mes ateliers... J'ai des jerrycans que je remplis avec l'eau du torrent qui borde le bois. Et les enfants savent que le stock d'eau se trouve uniquement dans les jerrycans. Et qu'à partir du moment où ils sont vides, même si ça arrive durant le premier quart d'heure d'atelier, il n'y aura pas d'eau trop. Donc si je propose une activité qui nécessite l'usage de l'eau, je vais évidemment adapter le stock. Mais... En tout cas, les enfants n'y ont pas accès en illimité. Quand il fait chaud, j'aime bien aussi proposer des activités plutôt calmes, comme des activités naturalistes, parce qu'elles nécessitent de ralentir pour observer et écouter. Et en plus, ça tombe plutôt bien, puisque durant la saison estivale, la vie s'agite un peu partout dans les bois, donc c'est plutôt facile d'organiser ces moments-là. Donc, adapter... Les activités, selon la météo annoncée, c'est aussi un moyen de faire face soit à des équipements un peu trop justes, soit vraiment à un temps d'adaptation, parce que je ne l'ai pas évoqué, mais bien sûr que le corps peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines à s'adapter à une nouvelle météo. la météo n'est pas toujours très progressive. Parfois, il fait subitement très chaud. Parfois, il fait subitement très froid. Et moi, je sais que, notamment, quand la vague de froid arrive durant l'automne, les premiers jours passés dehors sont assez difficiles pour moi. Je sens que le corps a vraiment besoin de temps pour se réchauffer. Et donc, le fait d'adapter, d'anticiper cet inconfort qui peut être ressenti malgré des équipements pensés et adaptés à l'extérieur, c'est un moyen de faire passer ces moments de manière beaucoup plus douce et agréable pour tout le monde. Voilà, cette fois-ci, je crois que j'ai fait le tour du sujet. Ça m'a permis moi-même de prendre du recul sur cette question de l'équipement. de réfléchir à de nouvelles possibilités pour faciliter l'accès aux équipements et faire en sorte que dans les années qui viennent, tous les enfants qui passent du temps dehors disposent de vêtements et de chaussures adaptés pour profiter de l'extérieur toute l'année. Donc j'espère que cet épisode vous aura plu et peut-être donner de nouvelles clés pour gérer cette question de l'équipement. auprès des familles ou des professionnels que vous accompagnez. D'ailleurs, si vous avez d'autres astuces ou une expérience que vous souhaitez partager sur le sujet, vous pouvez venir m'en parler sur Instagram, sur le compte Pédagogie du Vivant tout attaché ou sur le site pédagogieduvivant.fr dans le formulaire de contact. Et comme ça... je pourrais prendre 5 minutes lors du prochain épisode pratiques et terrains partager vos retours, partager vos expériences pour enrichir un peu plus nos réflexions à tous et à toutes merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode j'espère qu'il vous a offert de nouvelles perspectives, voire de nouvelles pistes pour enrichir votre réflexion et votre pratique Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager. Et pour aller plus loin et retrouver toutes les infos sur le sujet, rendez-vous sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte Instagram, pédagogieduvivant tout attaché, sur lequel je partage régulièrement ma pratique de la pédagogie par la nature qui mêle à la fois exploration libre et rencontre avec le vivant. En attendant le prochain épisode, Rappelez-vous, sortir doit avant tout rimer avec joie et plaisir. A très bientôt, prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    01:24

  • "Equipements" : de quoi parle-t-on exactement ?

    04:58

  • C'est quoi un "bon" équipement ?

    06:43

  • La technique de l'oignon : choix des couches et des matières

    08:44

  • L'importance de communiquer sur le sujet auprès des familles

    22:15

  • Outil essentiel : le livret d'informations

    24:34

  • Anticiper la météo

    31:13

  • Expérimenter la vie dehors par tous les temps

    33:06

  • La question du coût de l'équipement pour les familles

    39:51

  • Constituer un stock de dépannage

    51:07

  • Apprendre aux enfants à bien s'équiper

    54:56

  • Adapter les activités à la météo

    58:24

  • Conclusion

    01:01:56

Share

Embed

You may also like

Description

Dans ce premier épisode de la série Pratique et terrain, j'aborde un sujet essentiel pour tous.tes celleux qui accompagnent du public, enfants ou adultes, en nature : l’équipement (vêtements, chaussures, accessoires).


Car on le sait, être dehors toute l’année, par tous les temps, nécessite de porter des équipements adaptés. Pourtant, malgré tous les efforts de communication, il arrive encore régulièrement que le public concerné arrive, à l'école ou en atelier, en étant mal ou insuffisamment équipé.


La bonne nouvelle, c'est qu'il existe plusieurs leviers pour accompagner familles, enfants et professionnel.les sur cette question de l'équipement et ainsi permettre à chacun.e d'être confortable dans ses baskets (ou devrais-je dire ses bottes 😉), condition essentielle pour profiter de moments en extérieur !


Dans cet épisode, je fais donc le tour du sujet en abordant :

☀️ Ce qu’est un bon équipement, comment l’adapter aux saisons, aux milieux, quel choix de matières et de superpositions.
🌧️ Comment sensibiliser les familles et les professionel.le.s à cette question, quelles pistes explorer en cas de difficulté.
🧤 Comment gérer les mauvais équipements sur le terrain, tout en maintenant le confort et le plaisir de chacun.e.
🌿 Enfin, comment rendre les enfants plus autonomes dans leur gestion de l’équipement afin qu’ils deviennent acteurs de leurs aventures en plein air.


Un épisode entre astuces et retours d’expérience pour faire de l’équipement un allié, et non un obstacle, dans vos sorties nature.


🔥POUR ALLER PLUS LOIN🔥 dans cet épisode, je vous présente un de mes meilleurs outils pour communiquer sur cette question auprès des familles et des professionnel.les et, pour vous permettre d'en faire de même auprès du public que vous accompagnez, je vous partage gratuitement l'outil en question. Pour le télécharger, rendez-vous ici.


Très belle écoute à toutes et à tous !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Enfance en Nature, le podcast qui explore l'éducation en plein air sous toutes ses formes. Je m'appelle Claire, je suis pédagogue par la nature et ici je tends le micro à celles et ceux qui permettent aux enfants de vivre des expériences de plein air. Éducateurs, animatrices ou encore professeurs des écoles, Les profils de mes invités sont nombreux, l'occasion d'explorer ensemble des pratiques différentes dans des cadres variés, mais qui tendent toutes vers un même objectif, permettre aux enfants et aux plus âgés de passer un maximum de temps dehors. Il m'arrive aussi parfois de prendre le micro seul pour partager avec vous des réflexions ou des outils concrets de pratiques et de terrain. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à lui donner un petit coup de pouce en vous abonnant, en laissant un avis et en le partageant autour de vous afin que nous fassions grandir cette belle communauté tournée vers le dehors. Merci d'être ici avec moi, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour le premier numéro d'une nouvelle série d'épisodes que je vous propose sur le podcast et que j'ai nommé tout simplement Pratiques et Terrain. En fait, ça fait un moment déjà que l'idée de faire cette série me trotte dans la tête parce que chaque semaine sur les différents réseaux sociaux que j'ai Je reçois des questions ou des partages d'expériences de personnes qui soit ont envie de se lancer dans l'accompagnement d'enfants en nature, soit qui le font déjà sur des sujets spécifiques de pratique, par exemple le matériel pédagogique, la prospection de lieux, les aménagements d'un lieu, la posture de l'adulte aussi, ou comme aujourd'hui, l'équipement des... participants et participantes. Et ce sont souvent les mêmes sujets qui reviennent. Et plutôt que d'apporter une réponse incomplète parce que sur les réseaux je ne peux pas entrer vraiment dans le détail du sujet, je me suis dit que le podcast était finalement l'endroit idéal pour évoquer tout ça ensemble. Alors l'idée c'est pour chaque épisode d'aborder un point en particulier. et de balayer le sujet dans sa globalité. Alors non pas en faisant une liste de choses à faire ou à ne pas faire. Déjà parce que pour ces épisodes, je serai seule au micro, ce qui signifie que je vais principalement partager ma pratique. Et ce qui est ok pour moi ne l'est peut-être pas pour vous. Et en plus de ça, je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'il faut faire. Je crois d'ailleurs qu'il n'y en a pas puisque la bonne manière de faire, c'est celle qui nous convient à chacun et chacune. Mais en plus, l'idée derrière ces épisodes, outre le fait de partager une pratique, c'est aussi de soulever toutes les questions, les problématiques ou les freins qui peuvent exister, pour lesquels je n'aurai pas forcément la réponse parce que j'en rencontre moi-même un certain nombre et qu'en plus je suis loin d'avoir... tout expérimenter, mais c'est justement pour nous aider à prendre du recul et aussi à s'enrichir les uns, les unes, les autres de pratiques. Un peu comme si on était finalement autour du feu, entre collègues, à partager nos difficultés, nos réussites, nos anecdotes, comme on peut le faire quand on se rassemble. Maintenant que tout ça est posé, je vous propose d'attaquer avec le sujet qui va nous occuper aujourd'hui, celui de l'équipement. Alors bien sûr, si je commence par lui, c'est parce qu'au moment où j'enregistre cet épisode, la question de l'équipement se pose à toute personne qui souhaite passer du temps dehors, puisque nous sommes au milieu de l'hiver et que, bah, par conséquent, les conditions météo actuelles nous obligent... à nous chausser et à nous habiller correctement pour supporter le froid ou l'humidité. Alors commençons par la base. De quoi parle-t-on quand on dit équipement ? Eh bien l'équipement, ça désigne tout simplement les vêtements, chaussures et accessoires que nous portons pour sortir, tels que le sac, la gourde, les lunettes de soleil, etc. Et il me paraît important de préciser dès le début que cette question de l'équipement, elle ne se pose pas uniquement quand il fait froid ou quand il pleut, mais bien toute l'année. Comme je disais à l'instant, C'est une question qui est clairement soulevée principalement à l'automne et durant l'hiver, mais aussi au printemps où la météo peut être instable, parce qu'on est tellement habitué depuis maintenant plusieurs années à rester chez nous quand il pleut ou qu'il fait très froid, qu'aujourd'hui dans nos garde-robes, on ne trouve plus les vêtements qu'il faut pour passer du temps dehors avec une telle météo. Mais la question de l'équipement se pose de la même manière en plein mois d'août. Et force est de constater qu'aujourd'hui, la réflexion autour de l'équipement s'est aussi perdue pour les jours ensoleillés parce que, dans le cadre des ateliers que j'organise en nature, il n'est pas rare de voir arriver des enfants sans gourde, sans casquette, sans lunettes de soleil, alors qu'il fait 35 degrés dehors. Donc s'équiper, c'est avoir... des vêtements et des chaussures adaptés à la saison et au milieu dans lequel on va passer du temps. Mais je reviendrai sur ce point un peu plus tard. Maintenant que tout ça est posé, ça signifie quoi avoir un bon équipement ? Pour moi, un bon équipement, c'est d'abord des vêtements et des chaussures dans lesquelles je me sens bien, qui sont confortables. Suffisamment confortables pour que je puisse... bouger parce que quand je suis dehors, en général, je suis en mouvement la plupart du temps. Donc mes vêtements et mes chaussures doivent être souples pour que ma mobilité soit facilitée. Mais je dois aussi avoir des équipements à ma taille, c'est-à-dire ni trop petit ni trop grand. Et ça, je me suis rendu compte que c'était un sujet parce qu'il m'est souvent arrivé de voir des enfants porter des vêtements et des chaussures trop grands pour eux. Alors clairement, c'est jamais dans une volonté de mal équiper les enfants. Je pense que la plupart du temps, ça arrive parce qu'on récupère les vêtements des frères et sœurs, des cousins, cousines, et on se dit que ça dépannera bien. Mais le problème, c'est qu'un enfant qui aura à ses pieds des bottes trop grandes, il va vraiment avoir des difficultés à se déplacer. sur des sols naturels, à se déplacer de manière générale, mais encore plus dans des milieux naturels. Je pense notamment à la forêt dans laquelle il y a des cailloux, des racines, des feuilles. Et du coup, il pourra être freiné dans certaines activités, comme le fait par exemple d'escalader un rocher. Et idem pour les manteaux trop grands, si mes manches me tombent sur les mains, je vais vraiment être gênée pour... manipuler des outils ou pour jouer à la cuisine debout. Donc un bon équipement, c'est pas juste avoir chaud ou être au sec. C'est être à l'aise pour bouger toute l'année, toutes les saisons. Et pour ça, il y a une règle d'or que vous connaissez peut-être déjà ou pas, qui est la technique de l'oignon qui consiste à empiler des couches de vêtements ayant chacun une fonction. particulières. Commençons par la première couche, c'est-à-dire celle qui touche la peau. Son rôle, c'est à la fois de nous tenir au chaud et d'évacuer la transpiration. Parce que je le disais il y a un instant, en général quand je suis dehors, je suis en mouvement et donc il y a de grandes chances pour que je transpire. Et si le t-shirt ou le collant que je porte ne permet pas à la transpiration de s'évaporer... L'humidité va rester contre ma peau et dès que je vais m'arrêter de bouger, je vais me refroidir très vite. Pour cette première couche, je conseille toujours aux familles de privilégier des matières naturelles comme la laine et notamment la laine mérinose qui, pour moi, offre vraiment le meilleur confort qui soit parmi tout ce que j'ai pu tester en tout cas. Alors... J'ai bien conscience que cela représente un certain budget, mais adulte ou enfant, il suffit d'avoir dans sa garde-robe Deux collants et deux t-shirts pour être au chaud toute l'année parce que la laine a un pouvoir auto-nettoyant qui permet de porter les vêtements plusieurs semaines sans avoir besoin de les laver. Et c'est même fortement déconseillé de les laver souvent puisque la laine est fragile. En fait, il suffit de laisser son collant ou son t-shirt s'aérer 24 heures après l'avoir porté et... il n'aura aucune odeur. Donc avec seulement deux collants et deux t-shirts, je peux faire un roulement jusqu'au prochain lavage qui généralement est recommandé tous les deux ou trois mois seulement. Je précise que tout ce que je viens de dire là n'est valable que pour les vêtements 100% en laine. Parce que dès qu'il y a un peu de synthétique, ils devront être nettoyés régulièrement comme tous les autres vêtements qu'on porte au quotidien. Parce que, à la différence des matières naturelles, le synthétique garde les odeurs de transpiration. Et personnellement, j'ai encore dans le nez l'odeur des chasubles que je portais à l'école pour les cours de sport qui, malgré les lavages, sentaient toujours très mauvais. Et ça, c'est vraiment l'odeur du synthétique. J'ai pas précisé en début d'épisode, je le fais maintenant. parce que je vais en citer quelques unes. Je vais évoquer des marques dans cet épisode, non pas pour faire de la publicité parce que je ne suis pas rémunérée pour parler de ces marques, c'est vraiment un partage spontané. Mais soit pour certaines catégories de vêtements, il n'est pas forcément évident de trouver des vêtements ou des accessoires qui ont un rapport qualité prix intéressant. Soit à l'inverse, on se perd totalement dans tout ce qui peut exister sur le marché. Donc les marques que je vais citer aujourd'hui sont des marques que j'affectionne particulièrement, que je porte et que je conseille aux familles et aux professionnels quand on me pose la question de mes recommandations. Mais ça n'est pas de la publicité. Alors où est-ce qu'on peut trouver des vêtements en laine Merinos ? Bien sûr, sur des sites ou des magasins de vêtements d'occasion. Vous en trouverez facilement. Mais il existe des marques spécialisées dans la confection de produits en laine Merinos. C'est le cas de Kuhlmann ainsi qu'Augaron, qui sont toutes les deux des marques françaises qui tendent le plus possible vers une fabrication raisonnée puisque la problématique... principale de la laine Merinos réside dans sa provenance. La plupart des élevages de moutons Merinos étant situés en Nouvelle-Zélande. Donc c'est loin. Parmi d'autres marques non françaises que j'apprécie pour la qualité de leurs produits, je peux citer Cosilana, je ne sais pas exactement comment ça se prononce, c'est une marque allemande qui propose des produits en soie et en laine. Et il y a aussi la marque Many Months qui est une marque finlandaise qui propose des vêtements évolutifs pour les enfants. Néanmoins, si pour des raisons financières ou éthiques, la laine Merinos peut freiner certaines personnes, il existe aussi des sous-vêtements thermiques qui sont en matière synthétique, beaucoup plus faciles à trouver sur le marché et dans des prix raisonnables. Pour ne citer qu'une seule enseigne parce qu'elle est présente sur tout le territoire européen et que les magasins sont faciles à trouver, Decathlon propose des sous-vêtements thermiques dans des matières synthétiques mais aussi des vêtements mélangés avec du synthétique et du naturel à des prix qui sont variés. Par contre, s'il y a une matière fortement déconseillée en vêtements de première couche, c'est le... coton parce que lui il garde l'humidité. Donc il fait complètement l'inverse de ce qu'on recherche avec la première couche. Passons maintenant à la deuxième couche, celle qui va nous tenir chaud. Alors là, pull, gilet, polaire, doudoune légère, on peut opter là encore pour des matières naturelles comme la laine ou des matières synthétiques. L'essentiel à mes yeux, c'est surtout de faire attention à ne pas porter des vêtements trop gros, comme des énormes pulls en laine. parce qu'ils peuvent gêner nos mouvements. Surtout si on a un manteau qui est assez cintré, ça va vraiment être assez inconfortable d'avoir un gros pull sous un vêtement plutôt près du corps. Enfin, la troisième et dernière couche, c'est celle qui nous protège des éléments extérieurs comme la pluie, le vent ou la neige. Et sur ce point, Je vous renvoie à l'épisode 32 du podcast dans lequel Julien, le fondateur de Lagadou, qui est une marque de vêtements outdoor pour enfants et adultes, explique ce que signifie l'imperméabilité et la respirabilité d'une veste, comment est-ce qu'elle se mesure et comment est-ce que, en tant qu'acheteuse, je peux m'y retrouver parmi les très nombreuses marques qui existent sur le marché. aujourd'hui. Parce que ce sont des vêtements techniques et si on n'est pas initié au sujet, c'est difficile de s'y retrouver. Et bon, puisque j'ai précédemment cité quelques marques chouchous, je me permets de dire ici que la salopette et la veste enfant, la gadoue, sont de loin les meilleures qu'il m'ait été donné de voir et d'essayer sur ma fille. Là encore, ce sont Des vêtements qui représentent un certain coût, mais qui sont conçus pour être évolutifs et donc portés durant plusieurs années par les enfants. Donc c'est un investissement au départ, mais on n'a pas besoin d'acheter de veste plusieurs fois dans l'année. Et en plus, ce sont des produits qui sont techniques et qui sont hyper imperméables, vraiment, mais qui sont des vêtements fins. Et donc on peut jouer avec les couches en dessous et faire porter les vêtements toute l'année finalement, autant l'hiver que l'été, parce que si je module bien mes couches en dessous, je vais de toute façon être au sec et à l'abri dans la veste. Bon, j'ai parlé des couches qui protègent la majeure partie du corps, mais il ne faudrait quand même pas oublier... la tête, les mains et les pieds, qui sont généralement les parties qui nous font le plus souffrir, notamment quand il fait froid. Alors pour les pieds d'abord, moi je fais partie des personnes qui souffrent très vite du froid au niveau des pieds. J'ai toute l'année les extrémités qui ont tendance à être froides. Et là encore, le plus efficace que j'ai pu tester, ce sont les chaussettes en laine Merinos. on y revient, associée à des chaussures imperméables fourrées. Personnellement, je suis une adepte du barefoot, donc je trouve mon bonheur auprès de marques niveau chaussures comme Bilenka ou Grandiz, pour ne citer que celle-ci, mais il y a plein d'autres marques super. Mais n'importe quelle paire de boots ou de bottes imperméables et chaudes de bonne qualité va faire l'affaire. Pour l'hiver et l'automne, tant que c'est chaud et imperméable, a priori, avec une paire de chaussettes en laine, on a plutôt chaud. Et dans l'hypothèse où la chaussure n'est pas fourrée, ou si on sent que c'est insuffisant, on peut y ajouter une semelle en laine qui isolera davantage le pied du sol. Pour les mains, même chose que pour les pieds, soit des gants doublés, et fourrés, soit des sous-gants associés à des gants ou des moufles imperméables. Sur ce sujet, il y a une chose vraiment importante à avoir en tête quand on choisit ses équipements pour les mains ou pour les pieds, et je crois que c'est d'autant plus essentiel dans le choix des chaussures, il est crucial, je pèse mes mots, que l'air puisse circuler. parce qu'il agit comme un isolant thermique. En fait, quand je parle d'air qui circule, il faut, si vous visualisez votre main, il faut qu'il y ait un petit espace entre le bout de vos doigts parce que l'air qui va circuler dans cet petit espace, il va se réchauffer grâce à la chaleur du corps et former une barrière protectrice contre le froid. Alors que si les doigts sont directement en contact avec le tissu du gant, si c'est trop serré, L'air ne circule plus et donc il n'isole plus et en plus de ça, la chaleur s'échappe rapidement. En plus de ça, des gants ou des chaussures trop ajustées peuvent comprimer les vaisseaux sanguins, ce qui va réduire la circulation du sang vers les extrémités et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des mains et des pieds qui refroidissent encore plus vite. Le bon réflexe, c'est de choisir des gants et des chaussures. à la bonne taille, ajustés, parce qu'il faut pas les perdre, mais pas serrés. Enfin, pour la tête et le cou, ben là aussi, moi je privilégie les matières naturelles comme la laine, mais il existe aussi des choses en synthétique qui font le job. Je dirais que pour la superposition des couches ou pas d'ailleurs, c'est Ausha de chacun et chacune. Moi j'aime bien porter Un bonnet en laine plus un tour de cou plus par-dessus tout ça, une capuche amovible qui est en polaire synthétique. Et pour les enfants, je conseille généralement aux familles de privilégier une cagoule en laine associée si besoin à un bonnet fin en soie ou en laine également. Ça dépend si la cagoule est vraiment... serré autour de la tête, ce qui doit être le cas normalement pour une cagoule. Il faut vraiment que le bonnet soit fin. Donc les bonnets de soie, c'est bien pour ça parce que ça se glisse facilement sous la cagoule et ça permet d'ajouter une couche et de garder notamment les oreilles bien au chaud. En tout cas, je déconseille fortement les écharpes pour les enfants mais même pour les adultes. Je trouve que c'est vraiment pas pratique mais surtout pour les enfants parce que les échappes elles... les écharpes, pardon, elles tombent sans arrêt. Et en plus, elles peuvent se prendre dans les branches, par exemple, si elles sont... si le nœud n'est pas bien fait et que l'écharpe traîne par terre ou dans le dos. Bon, maintenant qu'on sait ce qu'est un bon équipement, la question qui se pose est de savoir comment on communique sur le sujet auprès des familles et ou des professionnels que... l'on accompagne en extérieur toute l'année. Et là, c'est un autre challenge puisque bien souvent, malgré les explications et les rappels, il y a des loupés. Soit des enfants qui arrivent en atelier mal équipés, soit des adultes qui ont oublié qu'ils étaient eux aussi concernés par le sujet. Il y a donc un vrai travail de communication et de répétitions à faire qui clairement peut être usant à la longue. Moi j'ai déjà ressenti un peu de lassitude en constatant que les équipements n'étaient toujours pas les bons. Mais je ne lâche pas l'affaire pour autant. Premièrement parce que je suis convaincue qu'il est essentiel de sortir régulièrement toute l'année, ce qui implique nécessairement de sortir par tous les temps. Donc si je veux accompagner des familles et des groupes d'enfants dans un cadre scolaire ou extrascolaire, il faut que j'explique autant que nécessaire l'importance d'un bon équipement. Et la deuxième raison qui ne me fait pas lâcher l'affaire, c'est que je vois une évolution et une prise de conscience qui s'opère chez de plus en plus de gens à force d'en parler. Et je suis convaincue qu'on arrivera à un moment donné à avoir des enfants et des adultes suffisamment équipés pour sortir toute l'année. Il y a des pays dans lesquels on arrive à le faire, alors je ne vois pas pourquoi nous serions bloqués là-dessus en France. Dans cette partie, je dirais communication, il y a pour moi trois grands leviers à soulever. Le premier, c'est celui d'informer et d'anticiper par différents moyens et outils de communication. En ce qui me concerne, j'en cumule plusieurs pour être sûre de délivrer des informations complètes, claires et les plus actualisées possibles. Le premier support que je partage aux familles et aux professionnels, c'est un livret d'informations qui détaille par saison les bons équipements à avoir pour passer du temps en extérieur. Il s'agit tout simplement d'un tableau. à quatre colonnes pour chacune des saisons et plusieurs lignes. Pardon, une ligne première couche, une deuxième ligne, deuxième couche, etc. Il y est indiqué également les indispensables à avoir dans le sac à dos comme une tenue de change complète jusqu'au sous-vêtement qui est d'ailleurs obligatoire quelle que soit la saison parce que même l'été, un enfant peut se retrouver soudainement inconfortable s'il a joué à la cuisine debout et qu'il est trempé. Ensuite, ce livret d'informations contient un document que j'ai récemment ajouté pour permettre aux adultes de comprendre que cette question du bon équipement répond avant tout à un besoin physiologique. Qu'on soit adulte ou enfant, puisque la problématique est la même quel que soit notre âge, il s'agit de la pyramide de Maslow que j'ai adaptée à la pédagogie par la nature et sur laquelle il est clairement écrit... Qu'un enfant ne pourra pas jouer, éprouver du plaisir, de la joie, s'épanouir ou tout simplement apprendre dehors si ses besoins primaires ne sont pas comblés, c'est-à-dire sa faim, sa soif, son sommeil, son bien-être physique. Autrement dit, pour le sujet qui nous intéresse spécifiquement aujourd'hui, si l'enfant a trop chaud, trop froid... il sera dans l'incapacité de vivre pleinement ce temps en extérieur. Et c'est bien dommage. Enfin, il y a un dernier élément dans le livret que j'ai expliqué par le biais d'une illustration. C'est le fait que mon ressenti peut changer selon l'environnement dans lequel je me trouve. Je m'explique. Un même jour, sur une même commune. donc avec une météo identique, mon ressenti va être différent si je passe deux heures dans une forêt de celui que j'aurais si je passais ces deux heures dans une cour d'école bitumée. Et c'est d'ailleurs quelque chose qu'on expérimente beaucoup l'été quand il y a de fortes chaleurs puisque en centre-ville il fait en général très chaud du fait de l'absence de végétation et... de l'asphalte qui garde la chaleur. Mais si je suis en pleine campagne, entourée de champs et de quelques arbres, l'air va être déjà plus respirable, je vais moins souffrir de cette chaleur, même si le thermomètre affiche la même température. Et ce ressenti-là, donc cette conscience que je dois adapter mon équipement en fonction du milieu dans lequel je vais passer du temps, Il ne peut être connu que si je l'ai déjà expérimenté. Or, la grande majorité des personnes aujourd'hui passent leur quotidien dans un même type d'environnement qui est souvent artificialisé, urbanisé. Et par conséquent, elles ne pensent pas forcément au fait qu'elles n'auront pas chaud ou froid de la même manière si elles sont dans une forêt, dans un marais, dans une cour d'école ou dans un jardin. Et moi, j'ai réalisé ça déjà personnellement, puisque au quotidien, à chaque fois que j'entre et sors du bois, après plusieurs heures passées d'un côté ou de l'autre, je ressens tout de suite une vraie différence. Et c'est d'ailleurs très fort les jours d'hiver, quand il y a beaucoup de soleil. En général, dans les cinq minutes qui suivent ma sortie du bois, je me retrouve à quitter des couches. parce que j'ai subitement très chaud alors que dans les bois, j'étais juste bien. Mais j'ai aussi pensé à expliquer cette différence de ressenti à force d'entendre des familles qui s'étonnaient de voir leur enfant avoir froid à la fin d'un atelier, notamment au printemps et à l'automne. C'est souvent les saisons sur lesquelles il n'est pas évident de jongler. Parce que ces familles pensaient qu'en les habillant avec des bonnes baskets et une veste imperméable, comme elles le font pour les jours d'école un peu frais et humides, les enfants seraient suffisamment bien équipés pour être confortables durant tout l'atelier. Ce qui n'est pas le cas puisque, même si la météo est identique, le ressenti est différent d'une cour d'école à un bois. Donc ce livret d'informations est un outil de communication sur lequel je m'appuie beaucoup pour sensibiliser les familles et les pros à la question de l'équipement, mais également les enfants, puisque l'objectif c'est aussi de les rendre autonomes en leur donnant des outils pour comprendre le fonctionnement de leur corps et les sensibiliser à leur épanouissement physique et psychique. Alors il y a quelques semaines, j'ai rendu téléchargeable par le biais d'une publication sur Instagram, le document contenant la pyramide de Maslow adaptée à la pédagogie par la nature. Et j'ai eu de nombreuses demandes pour savoir s'il était possible de partager le livret d'informations dans son ensemble. Étant donné qu'il était personnalisé au nom de l'association, je ne l'ai pas fait tout de suite. Mais dans le cadre de cet épisode spécial sur l'équipement, j'en ai fait une version... neutre, si je peux dire, c'est-à-dire sans logo ou nom de structure, que vous pouvez télécharger gratuitement sur le site pédagogieduvivant.fr dans la rubrique support gratuit. Je mets le lien en description de l'épisode, comme ça vous pourrez le retrouver facilement. Ensuite, toujours dans la catégorie informer et anticiper, ce que je fais évidemment... tous les jours où j'accueille du public en nature, c'est de vérifier les prévisions météorologiques et de communiquer dessus auprès des personnes concernées. Alors moi, je croise les informations de deux applications que je trouve complémentaires, à savoir Météo Blue, que je trouve juste, juste dans le sens exact, sur la plupart des prévisions annoncées. notamment les températures, le ressenti et la pluviométrie. En revanche, je trouve qu'il y a souvent des erreurs sur le vent, qui est pourtant une information essentielle pour moi puisque j'accueille du public dans un bois. Donc de fortes rafales de vent peuvent présenter un risque de chute de branches. Je croise alors les prévisions annoncées par Météo Blue avec une autre application qui est Météo Ciel. Et quand il y a des prévisions météo particulières ou changeantes par rapport aux fois précédentes, ou que ça va être assez instable ou plutôt difficile, plutôt rude, eh bien la veille, j'en informe le public que je vais accueillir, généralement par SMS plutôt que par mail pour être sûre que tout le monde ait l'information à temps, en rappelant l'équipement nécessaire pour être le plus confortable possible. Je précise la météo et je rappelle l'équipement qu'il faut. Mais en dépit de toute cette communication, il arrive encore que des enfants ou des adultes arrivent en atelier mal équipés. C'est souvent le cas en début d'année scolaire ou lors des changements de saison. Et s'il y a bien un truc qui est très efficace pour comprendre l'importance d'avoir un bon équipement, c'est tout simplement... d'expérimenter la vie dehors par tous les temps. Parce que c'est ça que nous avons perdu depuis plusieurs décennies et qui fait qu'aujourd'hui nous ne savons plus comment nous habiller. Dans une vie sédentaire et éloignée de la nature, eh ben nous portons des vêtements et des chaussures adaptés à des mini trajets dehors type maison, voiture, voiture, boulot. Et dans ce cadre-là, il est probable qu'une paire de bottines aux pieds, un tee-shirt manches longues, un pull et un joli caban soient suffisants pour que je supporte un froid hivernal. Mais si je passe plusieurs heures dehors avec un pareil équipement et qu'en plus je vais dans un milieu naturel tel qu'une forêt, je vais clairement souffrir du froid et de l'humidité et... en moins d'une heure, je vais être dans un inconfort tel que 1. mon esprit va être accaparé par le froid et la recherche d'un mieux-être et 2. je risque de percevoir cette expérience de nature comme étant quelque chose de négatif et il y a de grandes chances pour que je sois démotivée à l'idée de revivre une après-midi en forêt en plein mois de janvier dans les jours qui suivent. Donc expérimentez la vie dehors, quelle que soit la saison, et... À mon sens, la meilleure façon de prendre conscience de l'importance d'avoir un bon équipement. Et c'est la raison pour laquelle j'essaie d'organiser plusieurs fois dans l'année des temps durant lesquels les familles sont invitées à vivre une ou plusieurs heures dehors avec nous. Alors concrètement, pour les groupes extrascolaires, ça ne concerne que les enfants de plus de 5 ans puisque... Pour la tranche d'âge d'en dessous des 0-5 ans, le cadre légal m'oblige à les accueillir accompagnés d'un adulte. Donc de fait, les parents vivent ces expériences de nature avec leurs enfants chaque semaine. Mais pour les plus grands, ça n'est pas forcément le cas puisque la présence d'un accompagnateur n'est pas obligatoire. Alors pour donner l'occasion aux parents d'expérimenter eux aussi la vie dehors, J'aime bien organiser à chaque saison un temps durant lequel les familles sont conviées à partager un moment avec nous autour du feu. Et pour ça, la formule la plus simple que j'ai trouvée pour que ce soit perçu comme quelque chose de sympa et de léger et non comme une contrainte, c'est de les inviter soit à rester durant tout l'atelier, ce qui arrive souvent, d'ailleurs, quand la proposition est faite, soit de venir pour la seconde partie de l'atelier, c'est-à-dire 45 minutes à une heure plus tôt que l'horaire de fin habituel, pour partager un goûter et quelques jeux tous ensemble. Et même si une heure par saison n'est pas représentative de ce qu'est la vie dehors toute l'année, c'est déjà une première occasion de vivre une expérience de nature et de mesurer, par exemple, qu'une paire de baskets n'est pas du tout adaptée à des jeux en forêt un lendemain de pluie. Pour ce qui est des groupes scolaires, il est moins évident, évidemment, de mobiliser les familles sur des temps de classe, puisque la plupart des gens travaillent pendant que les enfants sont à l'école. Mais il y a malgré tout des occasions de favoriser. ces expériences de nature pour les parents. D'abord en les sollicitant pour être accompagnants lors des classes dehors. Il y a d'ailleurs eu sur le podcast plusieurs enseignantes qui ont expliqué comment elles réussissent à impliquer les familles dans leurs projets pédagogiques. Et l'un des moyens, c'est d'avoir des parents accompagnateurs avec un roulement sur l'année. Mais il est aussi possible, pourquoi pas, d'organiser un événement type fête de saison ou kermesse qui se déroule sur le lieu d'accueil habituel avec des activités libres puisque l'objectif n'est pas d'alourdir des semaines de travail déjà trop remplies pour les enseignants et les enseignantes. Donc voilà, plutôt de faire ça sous forme d'atelier avec des invitations et du matériel mis à disposition. Mais... Je pense que ces temps-là sont à envisager seulement s'il y a des conditions favorables comme une association de parents d'élèves engagée ou un groupe de parents motivé pour que la logistique soit facile et que ça ne soit pas une charge. Puisque l'objectif premier, c'est de partager cette expérience de nature aux familles, aux parents, dans l'idée derrière qu'ils... comprennent ce que c'est que de passer du temps dehors, mais en aucun cas c'est pour remplir un agenda et faire une fête coûte que coûte pour ça, c'est pas nécessaire. Donc je sais qu'il y a ce sont des choses qui se pratiquent, j'ai déjà entendu des personnes qui organisaient des fêtes de saison à l'école, donc c'est un moyen d'offrir aux familles, de faire découvrir cette expérience de nature aux familles, mais il ne faut pas que ce soit une charge, bien sûr. Tout ce que je viens de citer ici, dans cette partie communication, sont donc des choses que j'ai mises en place et qui, toutes cumulées, aident les familles à comprendre ce qu'est un bon équipement et pourquoi il est important de s'en préoccuper dès lors qu'un enfant passe du temps dehors toute l'année. Et je vois vraiment une évolution positive avec des familles et des professionnels. qui agissent en s'équipant et en équipant les enfants correctement. Néanmoins, cette communication ne résout pas toutes les difficultés et il y en a une en particulier qui, moi, me touche beaucoup parce qu'elle peut être un vrai frein pour les familles et générer aussi une certaine gêne, de la honte, voire de la culpabilité. Si... le coût que peut représenter l'équipement. Parce que équiper un adulte ou un enfant, ça implique un certain coût. Les vêtements, les chaussures et les accessoires n'étant pas gratuits. Et pour certains foyers, il est malheureusement impossible d'investir dans des vêtements de qualité qui permettraient à chacun et chacune d'être à l'aise dehors par tous les temps. Je vais peut-être bousculer certains ou certaines, mais je crois même que répéter sans cesse ce proverbe suédois il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements c'est dans un certain sens ajouter une charge financière et mentale aux familles. Parce que si en Suède ou dans d'autres pays voisins, le fait de passer du temps dehors avec les enfants... est aujourd'hui quelque chose d'évident parce que culturellement implanté depuis plusieurs décennies, et bien ça n'est pas encore le cas en France. Certes, la pédagogie par la nature et l'école dehors se développent chez nous depuis environ dix ans, mais c'est encore frais et je dirais même c'est encore marginal par rapport au modèle de vie et d'éducation actuel. Ce qui fait que Pour le moment, dans cette mise en œuvre de cette éducation en plein air, il y a beaucoup de choses qui sont à la charge des individus. Et je parle ici des familles, pour la question de l'équipement, mais je pense aussi aux enseignants et enseignantes qui développent l'école dehors et qui sont dans la débrouille, qui achètent leur matériel avec leur argent personnel, qui payent parfois leur formation, bien que... Depuis deux, trois ans, ça a évolué grâce aux freines et aux ateliers canopés proposés par le réseau Classe dehors. Mais voilà, il y a encore beaucoup d'investissements de la part des individus. Ça va évoluer à un moment donné, parce qu'on est de plus en plus de professionnels et de familles à tendre vers cette éducation en plein air. Et donc à attendre que le système, dans son ensemble, c'est-à-dire... à l'école, au centre de loisirs, pour les activités extrascolaires, dans les espaces publics, évoluent en ce sens. Mais pour l'heure, et c'est à la fois en tant que pédagogue par la nature et parent que je le dis, j'ai parfois le sentiment qu'on avance seul et qu'on doit porter sur nos épaules toute la mise en œuvre de cette éducation en plein air. Et pour en revenir au sujet qui nous intéresse... aujourd'hui. Équiper tous les enfants pour sortir par tous les temps, c'est un grand oui, mais c'est quelque chose qui est à la charge des familles et malheureusement toutes les familles ne peuvent pas se le permettre, ou en tout cas pas en quelques semaines, parce que comme je le disais au début de l'épisode, ça implique passer du temps dehors, ça implique de repenser une garde-robe dans son ensemble, de faire des choix, d'établir des priorités sur les équipements. Mais ça ne peut pas se faire en un claquement de doigts pour tout le monde. Donc si au mois de septembre je veux inscrire mon enfant à des ateliers en forêt le mercredi, ou que l'enseignante à l'école fait classe dehors tous les vendredis et qu'on me dit il faut absolument que votre enfant soit bien équipé, mais que, comme près de 15% de la population actuelle, je vis en dessous du seuil de pauvreté je vais probablement le sentir comme une énorme charge financière et mentale. Et peut-être que je vais être dans l'incapacité d'équiper mon enfant dans les mois à venir. Alors on fait comment, nous, en tant que professionnels ? Déjà, en prendre conscience. Et c'est pour ça que je passe un peu de temps sur le sujet, parce que j'aurais très bien pu passer rapidement sur le fait que ça représente un certain coût. et comment on fait pour aider les familles à supporter ce coup. Mais je tenais à développer ici ma réflexion sur le sujet. Parce que l'éducation en plein air, pour moi, ne doit pas être un truc de privilégié. Ça doit pouvoir être offert à tous les enfants, à toutes les familles, parce qu'on en a besoin pour notre santé physique et mentale. C'est pas un truc de bobo, c'est pas un truc à la mode. Passer du temps dehors, tous les enfants en ont besoin. Alors... Le temps que les pouvoirs publics se saisissent du sujet, je crois qu'il est important qu'on se demande collectivement comment faciliter l'accès aux équipements à toutes les familles sans pour autant qu'elles se sentent stigmatisées. Concrètement, il y a plusieurs pistes à explorer. Encore une fois, ici je vous partage ce que j'ai expérimenté à mon échelle, mais aussi ce que j'ai pu entendre ici et là. de choses qui ont été mises en place, et notamment des expériences qui ont été partagées par des invités du podcast qui ont tenté autant que possible de répondre à ces difficultés d'équipement. Donc si vous écoutez régulièrement le podcast, vous les avez déjà entendues, mais je trouvais intéressant de revenir dessus ici. Alors d'abord, en ce qui me concerne, il y a deux choses qui ont été mises en place au sein de l'association dans laquelle j'exerce. La première, c'est la constitution d'un stock de vêtements et de chaussures de dépannage avec toutes les tailles possibles, enfants et adultes, pour toute l'année. Donc il y a aussi bien des pantalons d'été que des combinaisons de ski, des chaussettes légères, des chaussettes chaudes, etc. D'un point de vue logistique, ça nous demande une petite organisation puisque contrairement à certaines forest schools, et je pense notamment à la bergerie d'autour du feu en Bretagne dans laquelle on trouve des bottes de pluie de toutes les tailles, rangées par taille. Ça ressemble vraiment à un magasin de prêts d'équipement en plein air dans lequel tout le monde peut se servir en cas de besoin. Et bien nous, dans le bois, on n'a pas d'espace de stockage donc on amène à chaque atelier notre stock de change. qui est contenu dans un sac imperméable. Alors pour nous faciliter l'organisation, on a trié les équipements par saison et par taille. Exemple, j'ai un sac été pour les 3-6 ans et un sac pour la même tranche d'âge pour l'hiver. Comme ça, on ne s'encombre pas de tout le stock de vêtements, mais on prend uniquement le sac qui correspond à la tranche d'âge du public que nous allons accueillir. pour l'atelier à venir. Au départ, on envisageait ce stock uniquement comme étant du change. Par exemple, dans le cas où un enfant se serait mouillé le pantalon et qu'il ne disposait pas d'un deuxième pantalon dans son sac, on avait de quoi l'habiller pour qu'il soit confortable durant l'atelier. Mais finalement, ce stock est aussi devenu un stock de dépannage pour les familles qui ne peuvent pas, dans l'immédiat, équiper leur enfant, quelle que soit la raison, qu'elle soit financière ou que ce soit une question de timing, ce qui arrive souvent lors des changements de saison, quand par exemple les températures chutent subitement au cours de l'automne et que les familles n'avaient pas encore prévu l'achat d'un manteau ou d'une combinaison, ou qu'elles n'ont pas trouvé d'occasion ce qu'il leur fallait, parce que ça aussi, si pour certaines personnes, il est facile d'aller en friperie ou d'utiliser des sites en ligne de seconde main pour trouver des vêtements à moindre coût, et bien encore une fois, ça n'est pas le cas pour tous les foyers. Il y a des personnes pour qui ces outils ne sont pas évidents à utiliser. Donc, quelle que soit la raison du non-équipement, je dirais, on peut piocher dans ce stock de vêtements dans le cas où une ou plusieurs familles n'ont pas eu la possibilité d'équiper leurs enfants. Et ça me fait aller sur une chose que nous avons mis en place en parallèle, c'est l'ajout dans le formulaire d'inscription que remplissent les familles pour la participation de leurs enfants à nos activités. Donc que ce soit pour un... Ça peut être juste pour un atelier, pour le trimestre ou pour une année complète, peu importe, les papiers sont les mêmes. Nous avons ajouté... un encadré tout à la fin du document, avant l'espace signature, pour rappeler que l'équipement des enfants, qui est conseillé dans le livret d'informations, est indispensable pour qu'il puisse être accueilli au bois dans de bonnes conditions, mais que le manque d'équipement ne doit pas être un frein pour les familles. Et il y a donc une petite case à côté de laquelle il est écrit Si la question de l'équipement représente pour votre foyer une problématique, quelle qu'en soit la raison, vous pouvez cocher cette case afin que nous trouvions une solution, l'association disposant d'un stock d'équipement qu'elle peut... prêter. Il est précisé entre parenthèses que comme toutes les autres informations contenues dans le dossier de l'enfant, cet élément restera confidentiel. De cette manière là, on essaie avec la plus grande délicatesse possible d'inviter les familles à nous faire signe si elles en ont besoin. Parce que comme je le disais tout à l'heure, l'idée est d'aider au mieux toutes les familles, sans stigmatiser ou mettre mal à l'aise qui que ce soit, mais vraiment juste d'expliquer que oui, on exige un bon équipement pour assurer le bien-être de l'enfant, mais qu'on est conscient des efforts que ça peut représenter et que par conséquent, nous faisons en sorte que ça ne soit un frein pour personne. Alors comment est-ce qu'on constitue notre stock d'équipement ? Eh bien, deux fois par an, généralement au printemps et à l'automne, nous organisons des collectes de vêtements et de chaussures. Donc pour ça, on fait des affiches, on communique par mail auprès de notre réseau local, auprès des familles, via nos réseaux sociaux, pour indiquer que nous sommes toujours en recherche d'équipements enfants et adultes, en bon état, parce qu'une combinaison de pluie... qui sera trouée, ne sera pas donnée à un enfant. Et de cette manière-là, on reçoit des dons de vêtements. Mais on participe aussi à des trocs et des vides greniers, bien sûr, puisque en général, les gens bradent les vêtements et les chaussures pour enfants. Ce qui permet par exemple d'avoir une paire de bottes de pluie pour un euro. Et de cette manière-là, nous arrivons année après année à... à grandir et à renouveler notre stock, puisque évidemment, les vêtements s'abîment au fur et à mesure. Une autre possibilité pour permettre aux familles de s'alléger de cette question de l'équipement et du coup de gommer les éventuelles inégalités qu'il peut y avoir entre les foyers, c'est carrément de fournir les équipements en début d'année, en les prêtant ou en les donnant. C'est un bon moyen d'être sûr que tous les enfants auront un équipement adéquat. Et puis, comme ça, on n'a pas à répéter et à courir après les familles pour rappeler que l'équipement est important. Je pense ici à Charline, que j'ai reçue sur le podcast, fondatrice du réseau de micro-crèches Wildchild, qui fournit sous la forme de prêts, je crois. mais c'est de mémoire que je sors cette information, donc c'est à confirmer. Elle fournit les combinaisons intégrales de la marque Lagadou. Et donc, les tout-petits qui viennent à la crèche ont leurs combinaisons dès le début d'année et pour toute l'année. Mais il y a aussi des écoles, et je parle ici d'écoles publiques, qui investissent... une partie de leur budget dans l'achat d'équipements pour faire classe dehors. Amandine, que j'ai reçue l'an dernier sur le podcast, c'était l'épisode numéro 9, a, grâce à la coopérative scolaire de l'école, pu acheter une trentaine de combinaisons pour sa classe. Alors elle précisait que c'était au bout de sa quatrième année, donc c'est pas forcément dans l'immédiat, et jusque-là elle faisait avec... les vêtements qu'elle récupérait de ses enfants. Mais ça peut faire partie des choses qui peuvent être financées. Je sais qu'il y a aussi des enseignants ou des associations de parents d'élèves qui organisent des ventes pour financer l'achat de matériel pour l'école dehors. Et du coup, on peut imaginer une action spécifique pour financer des combinaisons. Dans tous ces cas de figure, finalement, la charge revient... à la structure d'accueil qui doit se décarcasser pour trouver les financements. Mais ce qui fait que le défi, il a une dimension plus collective qu'individuelle. Et surtout, la question financière est allégée pour les familles. Bon, j'espère que vous êtes toujours avec moi. On arrive tranquillement à la fin de cet épisode. Mais avant de clôturer le sujet, il me paraît quand même important de s'interroger sur ce que l'on peut faire pour faire face à un mauvais équipement. Je parlais tout à l'heure de la communication auprès des familles. des responsables légaux parce que ce sont eux a priori qui gèrent les vêtements des enfants. Mais à mon sens, il est aussi essentiel d'en discuter avec les enfants pour qu'ils comprennent eux-mêmes ce que ça signifie et ce que ça implique que d'être bien ou mal équipé pour qu'ils soient à la fois attentifs à leurs ressentis et autonomes dans le choix de leurs équipements. Par exemple, un enfant qui est habitué à sortir par tous les temps depuis sa naissance saura dès l'âge de 2 ans et demi, 3 ans, qu'en cas de neige ou de grand froid, il doit d'abord mettre son collant et son t-shirt en laine avant d'enfiler sa combi chaude et imperméable. Si nous, en tant qu'adultes, nous prenons le temps d'expliquer pourquoi et comment s'habiller en fonction des conditions météo, les enfants auront très rapidement toutes les clés en main pour choisir leurs vêtements et s'habiller en autonomie. Et c'est aussi un bon moyen de rappeler à leurs parents ce qu'est un bon équipement. Et du coup pour ça moi j'aime bien notamment quand il y a des temps particuliers ou des variations importantes. de météo d'une semaine à une autre, faire un point en début et en fin d'atelier sur l'équipement de chacun et chacune et sur son ressenti. Et dans le cas où un inconfort est manifesté, soit verbalement par l'enfant, soit parce que je m'en suis rendu compte, on essaie ensemble de comprendre pourquoi est-ce qu'il y a un truc qui cloche. Exemple. Je vais dire, moi aujourd'hui je me sens bien dehors, je sens sur mes joues qu'il fait vraiment froid, mais partout dans mon corps j'ai assez chaud pour être bien et pour passer plusieurs heures dans le bois. Mais si je me sens comme ça, c'est parce que je savais ce matin qu'il ferait très froid, donc j'ai enfilé plusieurs couches sur moi, d'abord un collant, puis un pantalon. Un t-shirt manche-longue en laine que j'ai rentré dans mon pantalon, etc. Tout ça en montrant les vêtements. Et toi, tu me dis que tu as vraiment froid aujourd'hui. Est-ce que tu peux me décrire ou me montrer tout ce que tu portes sur toi ? Un pantalon, un t-shirt, un pull, une veste. D'après toi, qu'est-ce que tu pourrais faire, peut-être avec l'aide de tes parents, pour que la prochaine fois, tu sois... aussi à l'aise que moi aujourd'hui. Évidemment, l'objectif n'est pas de rendre les enfants totalement responsables de leurs équipements, puisque, encore une fois, ce ne sont pas eux qui se chargent de les acheter, mais par contre qu'ils se saisissent de cette question et qu'ils comprennent leurs besoins. Enfin, la dernière chose que je fais souvent et que j'anticipe même quand la météo est changeante ou les conditions... assez extrême, c'est de prévoir des activités, soit qui font bouger s'il fait très froid. Alors là, dans le cadre scolaire ou extrascolaire, il y a mille et une possibilités de proposer des activités qui mettent en mouvement. Ça peut être des jeux collectifs plus ou moins classiques, des constructions, des mathématiques, des activités artistiques. On peut vraiment adapter plein de choses pour que ça se fasse dans le mouvement. Et en plus, au passage, c'est un très bon moyen d'ancrer les apprentissages. Ça peut aussi être autour du feu, s'il fait froid, comme la préparation d'un repas ou d'une collation, une activité artistique qui nécessite, par exemple, de créer un fusain ou d'utiliser du charbon, pardon. Et à l'inverse, s'il fait très chaud, de proposer des activités éventuellement avec de l'eau. si la ressource est accessible sur le lieu, et, bien sûr, s'il y a une utilisation raisonnée et raisonnable, puisque... Comme pour tout ce qu'on fait en nature, il est important d'évaluer l'impact de nos actions. Moi, dans mes ateliers... J'ai des jerrycans que je remplis avec l'eau du torrent qui borde le bois. Et les enfants savent que le stock d'eau se trouve uniquement dans les jerrycans. Et qu'à partir du moment où ils sont vides, même si ça arrive durant le premier quart d'heure d'atelier, il n'y aura pas d'eau trop. Donc si je propose une activité qui nécessite l'usage de l'eau, je vais évidemment adapter le stock. Mais... En tout cas, les enfants n'y ont pas accès en illimité. Quand il fait chaud, j'aime bien aussi proposer des activités plutôt calmes, comme des activités naturalistes, parce qu'elles nécessitent de ralentir pour observer et écouter. Et en plus, ça tombe plutôt bien, puisque durant la saison estivale, la vie s'agite un peu partout dans les bois, donc c'est plutôt facile d'organiser ces moments-là. Donc, adapter... Les activités, selon la météo annoncée, c'est aussi un moyen de faire face soit à des équipements un peu trop justes, soit vraiment à un temps d'adaptation, parce que je ne l'ai pas évoqué, mais bien sûr que le corps peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines à s'adapter à une nouvelle météo. la météo n'est pas toujours très progressive. Parfois, il fait subitement très chaud. Parfois, il fait subitement très froid. Et moi, je sais que, notamment, quand la vague de froid arrive durant l'automne, les premiers jours passés dehors sont assez difficiles pour moi. Je sens que le corps a vraiment besoin de temps pour se réchauffer. Et donc, le fait d'adapter, d'anticiper cet inconfort qui peut être ressenti malgré des équipements pensés et adaptés à l'extérieur, c'est un moyen de faire passer ces moments de manière beaucoup plus douce et agréable pour tout le monde. Voilà, cette fois-ci, je crois que j'ai fait le tour du sujet. Ça m'a permis moi-même de prendre du recul sur cette question de l'équipement. de réfléchir à de nouvelles possibilités pour faciliter l'accès aux équipements et faire en sorte que dans les années qui viennent, tous les enfants qui passent du temps dehors disposent de vêtements et de chaussures adaptés pour profiter de l'extérieur toute l'année. Donc j'espère que cet épisode vous aura plu et peut-être donner de nouvelles clés pour gérer cette question de l'équipement. auprès des familles ou des professionnels que vous accompagnez. D'ailleurs, si vous avez d'autres astuces ou une expérience que vous souhaitez partager sur le sujet, vous pouvez venir m'en parler sur Instagram, sur le compte Pédagogie du Vivant tout attaché ou sur le site pédagogieduvivant.fr dans le formulaire de contact. Et comme ça... je pourrais prendre 5 minutes lors du prochain épisode pratiques et terrains partager vos retours, partager vos expériences pour enrichir un peu plus nos réflexions à tous et à toutes merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode j'espère qu'il vous a offert de nouvelles perspectives, voire de nouvelles pistes pour enrichir votre réflexion et votre pratique Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager. Et pour aller plus loin et retrouver toutes les infos sur le sujet, rendez-vous sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte Instagram, pédagogieduvivant tout attaché, sur lequel je partage régulièrement ma pratique de la pédagogie par la nature qui mêle à la fois exploration libre et rencontre avec le vivant. En attendant le prochain épisode, Rappelez-vous, sortir doit avant tout rimer avec joie et plaisir. A très bientôt, prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    01:24

  • "Equipements" : de quoi parle-t-on exactement ?

    04:58

  • C'est quoi un "bon" équipement ?

    06:43

  • La technique de l'oignon : choix des couches et des matières

    08:44

  • L'importance de communiquer sur le sujet auprès des familles

    22:15

  • Outil essentiel : le livret d'informations

    24:34

  • Anticiper la météo

    31:13

  • Expérimenter la vie dehors par tous les temps

    33:06

  • La question du coût de l'équipement pour les familles

    39:51

  • Constituer un stock de dépannage

    51:07

  • Apprendre aux enfants à bien s'équiper

    54:56

  • Adapter les activités à la météo

    58:24

  • Conclusion

    01:01:56

Description

Dans ce premier épisode de la série Pratique et terrain, j'aborde un sujet essentiel pour tous.tes celleux qui accompagnent du public, enfants ou adultes, en nature : l’équipement (vêtements, chaussures, accessoires).


Car on le sait, être dehors toute l’année, par tous les temps, nécessite de porter des équipements adaptés. Pourtant, malgré tous les efforts de communication, il arrive encore régulièrement que le public concerné arrive, à l'école ou en atelier, en étant mal ou insuffisamment équipé.


La bonne nouvelle, c'est qu'il existe plusieurs leviers pour accompagner familles, enfants et professionnel.les sur cette question de l'équipement et ainsi permettre à chacun.e d'être confortable dans ses baskets (ou devrais-je dire ses bottes 😉), condition essentielle pour profiter de moments en extérieur !


Dans cet épisode, je fais donc le tour du sujet en abordant :

☀️ Ce qu’est un bon équipement, comment l’adapter aux saisons, aux milieux, quel choix de matières et de superpositions.
🌧️ Comment sensibiliser les familles et les professionel.le.s à cette question, quelles pistes explorer en cas de difficulté.
🧤 Comment gérer les mauvais équipements sur le terrain, tout en maintenant le confort et le plaisir de chacun.e.
🌿 Enfin, comment rendre les enfants plus autonomes dans leur gestion de l’équipement afin qu’ils deviennent acteurs de leurs aventures en plein air.


Un épisode entre astuces et retours d’expérience pour faire de l’équipement un allié, et non un obstacle, dans vos sorties nature.


🔥POUR ALLER PLUS LOIN🔥 dans cet épisode, je vous présente un de mes meilleurs outils pour communiquer sur cette question auprès des familles et des professionnel.les et, pour vous permettre d'en faire de même auprès du public que vous accompagnez, je vous partage gratuitement l'outil en question. Pour le télécharger, rendez-vous ici.


Très belle écoute à toutes et à tous !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Enfance en Nature, le podcast qui explore l'éducation en plein air sous toutes ses formes. Je m'appelle Claire, je suis pédagogue par la nature et ici je tends le micro à celles et ceux qui permettent aux enfants de vivre des expériences de plein air. Éducateurs, animatrices ou encore professeurs des écoles, Les profils de mes invités sont nombreux, l'occasion d'explorer ensemble des pratiques différentes dans des cadres variés, mais qui tendent toutes vers un même objectif, permettre aux enfants et aux plus âgés de passer un maximum de temps dehors. Il m'arrive aussi parfois de prendre le micro seul pour partager avec vous des réflexions ou des outils concrets de pratiques et de terrain. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à lui donner un petit coup de pouce en vous abonnant, en laissant un avis et en le partageant autour de vous afin que nous fassions grandir cette belle communauté tournée vers le dehors. Merci d'être ici avec moi, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour le premier numéro d'une nouvelle série d'épisodes que je vous propose sur le podcast et que j'ai nommé tout simplement Pratiques et Terrain. En fait, ça fait un moment déjà que l'idée de faire cette série me trotte dans la tête parce que chaque semaine sur les différents réseaux sociaux que j'ai Je reçois des questions ou des partages d'expériences de personnes qui soit ont envie de se lancer dans l'accompagnement d'enfants en nature, soit qui le font déjà sur des sujets spécifiques de pratique, par exemple le matériel pédagogique, la prospection de lieux, les aménagements d'un lieu, la posture de l'adulte aussi, ou comme aujourd'hui, l'équipement des... participants et participantes. Et ce sont souvent les mêmes sujets qui reviennent. Et plutôt que d'apporter une réponse incomplète parce que sur les réseaux je ne peux pas entrer vraiment dans le détail du sujet, je me suis dit que le podcast était finalement l'endroit idéal pour évoquer tout ça ensemble. Alors l'idée c'est pour chaque épisode d'aborder un point en particulier. et de balayer le sujet dans sa globalité. Alors non pas en faisant une liste de choses à faire ou à ne pas faire. Déjà parce que pour ces épisodes, je serai seule au micro, ce qui signifie que je vais principalement partager ma pratique. Et ce qui est ok pour moi ne l'est peut-être pas pour vous. Et en plus de ça, je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'il faut faire. Je crois d'ailleurs qu'il n'y en a pas puisque la bonne manière de faire, c'est celle qui nous convient à chacun et chacune. Mais en plus, l'idée derrière ces épisodes, outre le fait de partager une pratique, c'est aussi de soulever toutes les questions, les problématiques ou les freins qui peuvent exister, pour lesquels je n'aurai pas forcément la réponse parce que j'en rencontre moi-même un certain nombre et qu'en plus je suis loin d'avoir... tout expérimenter, mais c'est justement pour nous aider à prendre du recul et aussi à s'enrichir les uns, les unes, les autres de pratiques. Un peu comme si on était finalement autour du feu, entre collègues, à partager nos difficultés, nos réussites, nos anecdotes, comme on peut le faire quand on se rassemble. Maintenant que tout ça est posé, je vous propose d'attaquer avec le sujet qui va nous occuper aujourd'hui, celui de l'équipement. Alors bien sûr, si je commence par lui, c'est parce qu'au moment où j'enregistre cet épisode, la question de l'équipement se pose à toute personne qui souhaite passer du temps dehors, puisque nous sommes au milieu de l'hiver et que, bah, par conséquent, les conditions météo actuelles nous obligent... à nous chausser et à nous habiller correctement pour supporter le froid ou l'humidité. Alors commençons par la base. De quoi parle-t-on quand on dit équipement ? Eh bien l'équipement, ça désigne tout simplement les vêtements, chaussures et accessoires que nous portons pour sortir, tels que le sac, la gourde, les lunettes de soleil, etc. Et il me paraît important de préciser dès le début que cette question de l'équipement, elle ne se pose pas uniquement quand il fait froid ou quand il pleut, mais bien toute l'année. Comme je disais à l'instant, C'est une question qui est clairement soulevée principalement à l'automne et durant l'hiver, mais aussi au printemps où la météo peut être instable, parce qu'on est tellement habitué depuis maintenant plusieurs années à rester chez nous quand il pleut ou qu'il fait très froid, qu'aujourd'hui dans nos garde-robes, on ne trouve plus les vêtements qu'il faut pour passer du temps dehors avec une telle météo. Mais la question de l'équipement se pose de la même manière en plein mois d'août. Et force est de constater qu'aujourd'hui, la réflexion autour de l'équipement s'est aussi perdue pour les jours ensoleillés parce que, dans le cadre des ateliers que j'organise en nature, il n'est pas rare de voir arriver des enfants sans gourde, sans casquette, sans lunettes de soleil, alors qu'il fait 35 degrés dehors. Donc s'équiper, c'est avoir... des vêtements et des chaussures adaptés à la saison et au milieu dans lequel on va passer du temps. Mais je reviendrai sur ce point un peu plus tard. Maintenant que tout ça est posé, ça signifie quoi avoir un bon équipement ? Pour moi, un bon équipement, c'est d'abord des vêtements et des chaussures dans lesquelles je me sens bien, qui sont confortables. Suffisamment confortables pour que je puisse... bouger parce que quand je suis dehors, en général, je suis en mouvement la plupart du temps. Donc mes vêtements et mes chaussures doivent être souples pour que ma mobilité soit facilitée. Mais je dois aussi avoir des équipements à ma taille, c'est-à-dire ni trop petit ni trop grand. Et ça, je me suis rendu compte que c'était un sujet parce qu'il m'est souvent arrivé de voir des enfants porter des vêtements et des chaussures trop grands pour eux. Alors clairement, c'est jamais dans une volonté de mal équiper les enfants. Je pense que la plupart du temps, ça arrive parce qu'on récupère les vêtements des frères et sœurs, des cousins, cousines, et on se dit que ça dépannera bien. Mais le problème, c'est qu'un enfant qui aura à ses pieds des bottes trop grandes, il va vraiment avoir des difficultés à se déplacer. sur des sols naturels, à se déplacer de manière générale, mais encore plus dans des milieux naturels. Je pense notamment à la forêt dans laquelle il y a des cailloux, des racines, des feuilles. Et du coup, il pourra être freiné dans certaines activités, comme le fait par exemple d'escalader un rocher. Et idem pour les manteaux trop grands, si mes manches me tombent sur les mains, je vais vraiment être gênée pour... manipuler des outils ou pour jouer à la cuisine debout. Donc un bon équipement, c'est pas juste avoir chaud ou être au sec. C'est être à l'aise pour bouger toute l'année, toutes les saisons. Et pour ça, il y a une règle d'or que vous connaissez peut-être déjà ou pas, qui est la technique de l'oignon qui consiste à empiler des couches de vêtements ayant chacun une fonction. particulières. Commençons par la première couche, c'est-à-dire celle qui touche la peau. Son rôle, c'est à la fois de nous tenir au chaud et d'évacuer la transpiration. Parce que je le disais il y a un instant, en général quand je suis dehors, je suis en mouvement et donc il y a de grandes chances pour que je transpire. Et si le t-shirt ou le collant que je porte ne permet pas à la transpiration de s'évaporer... L'humidité va rester contre ma peau et dès que je vais m'arrêter de bouger, je vais me refroidir très vite. Pour cette première couche, je conseille toujours aux familles de privilégier des matières naturelles comme la laine et notamment la laine mérinose qui, pour moi, offre vraiment le meilleur confort qui soit parmi tout ce que j'ai pu tester en tout cas. Alors... J'ai bien conscience que cela représente un certain budget, mais adulte ou enfant, il suffit d'avoir dans sa garde-robe Deux collants et deux t-shirts pour être au chaud toute l'année parce que la laine a un pouvoir auto-nettoyant qui permet de porter les vêtements plusieurs semaines sans avoir besoin de les laver. Et c'est même fortement déconseillé de les laver souvent puisque la laine est fragile. En fait, il suffit de laisser son collant ou son t-shirt s'aérer 24 heures après l'avoir porté et... il n'aura aucune odeur. Donc avec seulement deux collants et deux t-shirts, je peux faire un roulement jusqu'au prochain lavage qui généralement est recommandé tous les deux ou trois mois seulement. Je précise que tout ce que je viens de dire là n'est valable que pour les vêtements 100% en laine. Parce que dès qu'il y a un peu de synthétique, ils devront être nettoyés régulièrement comme tous les autres vêtements qu'on porte au quotidien. Parce que, à la différence des matières naturelles, le synthétique garde les odeurs de transpiration. Et personnellement, j'ai encore dans le nez l'odeur des chasubles que je portais à l'école pour les cours de sport qui, malgré les lavages, sentaient toujours très mauvais. Et ça, c'est vraiment l'odeur du synthétique. J'ai pas précisé en début d'épisode, je le fais maintenant. parce que je vais en citer quelques unes. Je vais évoquer des marques dans cet épisode, non pas pour faire de la publicité parce que je ne suis pas rémunérée pour parler de ces marques, c'est vraiment un partage spontané. Mais soit pour certaines catégories de vêtements, il n'est pas forcément évident de trouver des vêtements ou des accessoires qui ont un rapport qualité prix intéressant. Soit à l'inverse, on se perd totalement dans tout ce qui peut exister sur le marché. Donc les marques que je vais citer aujourd'hui sont des marques que j'affectionne particulièrement, que je porte et que je conseille aux familles et aux professionnels quand on me pose la question de mes recommandations. Mais ça n'est pas de la publicité. Alors où est-ce qu'on peut trouver des vêtements en laine Merinos ? Bien sûr, sur des sites ou des magasins de vêtements d'occasion. Vous en trouverez facilement. Mais il existe des marques spécialisées dans la confection de produits en laine Merinos. C'est le cas de Kuhlmann ainsi qu'Augaron, qui sont toutes les deux des marques françaises qui tendent le plus possible vers une fabrication raisonnée puisque la problématique... principale de la laine Merinos réside dans sa provenance. La plupart des élevages de moutons Merinos étant situés en Nouvelle-Zélande. Donc c'est loin. Parmi d'autres marques non françaises que j'apprécie pour la qualité de leurs produits, je peux citer Cosilana, je ne sais pas exactement comment ça se prononce, c'est une marque allemande qui propose des produits en soie et en laine. Et il y a aussi la marque Many Months qui est une marque finlandaise qui propose des vêtements évolutifs pour les enfants. Néanmoins, si pour des raisons financières ou éthiques, la laine Merinos peut freiner certaines personnes, il existe aussi des sous-vêtements thermiques qui sont en matière synthétique, beaucoup plus faciles à trouver sur le marché et dans des prix raisonnables. Pour ne citer qu'une seule enseigne parce qu'elle est présente sur tout le territoire européen et que les magasins sont faciles à trouver, Decathlon propose des sous-vêtements thermiques dans des matières synthétiques mais aussi des vêtements mélangés avec du synthétique et du naturel à des prix qui sont variés. Par contre, s'il y a une matière fortement déconseillée en vêtements de première couche, c'est le... coton parce que lui il garde l'humidité. Donc il fait complètement l'inverse de ce qu'on recherche avec la première couche. Passons maintenant à la deuxième couche, celle qui va nous tenir chaud. Alors là, pull, gilet, polaire, doudoune légère, on peut opter là encore pour des matières naturelles comme la laine ou des matières synthétiques. L'essentiel à mes yeux, c'est surtout de faire attention à ne pas porter des vêtements trop gros, comme des énormes pulls en laine. parce qu'ils peuvent gêner nos mouvements. Surtout si on a un manteau qui est assez cintré, ça va vraiment être assez inconfortable d'avoir un gros pull sous un vêtement plutôt près du corps. Enfin, la troisième et dernière couche, c'est celle qui nous protège des éléments extérieurs comme la pluie, le vent ou la neige. Et sur ce point, Je vous renvoie à l'épisode 32 du podcast dans lequel Julien, le fondateur de Lagadou, qui est une marque de vêtements outdoor pour enfants et adultes, explique ce que signifie l'imperméabilité et la respirabilité d'une veste, comment est-ce qu'elle se mesure et comment est-ce que, en tant qu'acheteuse, je peux m'y retrouver parmi les très nombreuses marques qui existent sur le marché. aujourd'hui. Parce que ce sont des vêtements techniques et si on n'est pas initié au sujet, c'est difficile de s'y retrouver. Et bon, puisque j'ai précédemment cité quelques marques chouchous, je me permets de dire ici que la salopette et la veste enfant, la gadoue, sont de loin les meilleures qu'il m'ait été donné de voir et d'essayer sur ma fille. Là encore, ce sont Des vêtements qui représentent un certain coût, mais qui sont conçus pour être évolutifs et donc portés durant plusieurs années par les enfants. Donc c'est un investissement au départ, mais on n'a pas besoin d'acheter de veste plusieurs fois dans l'année. Et en plus, ce sont des produits qui sont techniques et qui sont hyper imperméables, vraiment, mais qui sont des vêtements fins. Et donc on peut jouer avec les couches en dessous et faire porter les vêtements toute l'année finalement, autant l'hiver que l'été, parce que si je module bien mes couches en dessous, je vais de toute façon être au sec et à l'abri dans la veste. Bon, j'ai parlé des couches qui protègent la majeure partie du corps, mais il ne faudrait quand même pas oublier... la tête, les mains et les pieds, qui sont généralement les parties qui nous font le plus souffrir, notamment quand il fait froid. Alors pour les pieds d'abord, moi je fais partie des personnes qui souffrent très vite du froid au niveau des pieds. J'ai toute l'année les extrémités qui ont tendance à être froides. Et là encore, le plus efficace que j'ai pu tester, ce sont les chaussettes en laine Merinos. on y revient, associée à des chaussures imperméables fourrées. Personnellement, je suis une adepte du barefoot, donc je trouve mon bonheur auprès de marques niveau chaussures comme Bilenka ou Grandiz, pour ne citer que celle-ci, mais il y a plein d'autres marques super. Mais n'importe quelle paire de boots ou de bottes imperméables et chaudes de bonne qualité va faire l'affaire. Pour l'hiver et l'automne, tant que c'est chaud et imperméable, a priori, avec une paire de chaussettes en laine, on a plutôt chaud. Et dans l'hypothèse où la chaussure n'est pas fourrée, ou si on sent que c'est insuffisant, on peut y ajouter une semelle en laine qui isolera davantage le pied du sol. Pour les mains, même chose que pour les pieds, soit des gants doublés, et fourrés, soit des sous-gants associés à des gants ou des moufles imperméables. Sur ce sujet, il y a une chose vraiment importante à avoir en tête quand on choisit ses équipements pour les mains ou pour les pieds, et je crois que c'est d'autant plus essentiel dans le choix des chaussures, il est crucial, je pèse mes mots, que l'air puisse circuler. parce qu'il agit comme un isolant thermique. En fait, quand je parle d'air qui circule, il faut, si vous visualisez votre main, il faut qu'il y ait un petit espace entre le bout de vos doigts parce que l'air qui va circuler dans cet petit espace, il va se réchauffer grâce à la chaleur du corps et former une barrière protectrice contre le froid. Alors que si les doigts sont directement en contact avec le tissu du gant, si c'est trop serré, L'air ne circule plus et donc il n'isole plus et en plus de ça, la chaleur s'échappe rapidement. En plus de ça, des gants ou des chaussures trop ajustées peuvent comprimer les vaisseaux sanguins, ce qui va réduire la circulation du sang vers les extrémités et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des mains et des pieds qui refroidissent encore plus vite. Le bon réflexe, c'est de choisir des gants et des chaussures. à la bonne taille, ajustés, parce qu'il faut pas les perdre, mais pas serrés. Enfin, pour la tête et le cou, ben là aussi, moi je privilégie les matières naturelles comme la laine, mais il existe aussi des choses en synthétique qui font le job. Je dirais que pour la superposition des couches ou pas d'ailleurs, c'est Ausha de chacun et chacune. Moi j'aime bien porter Un bonnet en laine plus un tour de cou plus par-dessus tout ça, une capuche amovible qui est en polaire synthétique. Et pour les enfants, je conseille généralement aux familles de privilégier une cagoule en laine associée si besoin à un bonnet fin en soie ou en laine également. Ça dépend si la cagoule est vraiment... serré autour de la tête, ce qui doit être le cas normalement pour une cagoule. Il faut vraiment que le bonnet soit fin. Donc les bonnets de soie, c'est bien pour ça parce que ça se glisse facilement sous la cagoule et ça permet d'ajouter une couche et de garder notamment les oreilles bien au chaud. En tout cas, je déconseille fortement les écharpes pour les enfants mais même pour les adultes. Je trouve que c'est vraiment pas pratique mais surtout pour les enfants parce que les échappes elles... les écharpes, pardon, elles tombent sans arrêt. Et en plus, elles peuvent se prendre dans les branches, par exemple, si elles sont... si le nœud n'est pas bien fait et que l'écharpe traîne par terre ou dans le dos. Bon, maintenant qu'on sait ce qu'est un bon équipement, la question qui se pose est de savoir comment on communique sur le sujet auprès des familles et ou des professionnels que... l'on accompagne en extérieur toute l'année. Et là, c'est un autre challenge puisque bien souvent, malgré les explications et les rappels, il y a des loupés. Soit des enfants qui arrivent en atelier mal équipés, soit des adultes qui ont oublié qu'ils étaient eux aussi concernés par le sujet. Il y a donc un vrai travail de communication et de répétitions à faire qui clairement peut être usant à la longue. Moi j'ai déjà ressenti un peu de lassitude en constatant que les équipements n'étaient toujours pas les bons. Mais je ne lâche pas l'affaire pour autant. Premièrement parce que je suis convaincue qu'il est essentiel de sortir régulièrement toute l'année, ce qui implique nécessairement de sortir par tous les temps. Donc si je veux accompagner des familles et des groupes d'enfants dans un cadre scolaire ou extrascolaire, il faut que j'explique autant que nécessaire l'importance d'un bon équipement. Et la deuxième raison qui ne me fait pas lâcher l'affaire, c'est que je vois une évolution et une prise de conscience qui s'opère chez de plus en plus de gens à force d'en parler. Et je suis convaincue qu'on arrivera à un moment donné à avoir des enfants et des adultes suffisamment équipés pour sortir toute l'année. Il y a des pays dans lesquels on arrive à le faire, alors je ne vois pas pourquoi nous serions bloqués là-dessus en France. Dans cette partie, je dirais communication, il y a pour moi trois grands leviers à soulever. Le premier, c'est celui d'informer et d'anticiper par différents moyens et outils de communication. En ce qui me concerne, j'en cumule plusieurs pour être sûre de délivrer des informations complètes, claires et les plus actualisées possibles. Le premier support que je partage aux familles et aux professionnels, c'est un livret d'informations qui détaille par saison les bons équipements à avoir pour passer du temps en extérieur. Il s'agit tout simplement d'un tableau. à quatre colonnes pour chacune des saisons et plusieurs lignes. Pardon, une ligne première couche, une deuxième ligne, deuxième couche, etc. Il y est indiqué également les indispensables à avoir dans le sac à dos comme une tenue de change complète jusqu'au sous-vêtement qui est d'ailleurs obligatoire quelle que soit la saison parce que même l'été, un enfant peut se retrouver soudainement inconfortable s'il a joué à la cuisine debout et qu'il est trempé. Ensuite, ce livret d'informations contient un document que j'ai récemment ajouté pour permettre aux adultes de comprendre que cette question du bon équipement répond avant tout à un besoin physiologique. Qu'on soit adulte ou enfant, puisque la problématique est la même quel que soit notre âge, il s'agit de la pyramide de Maslow que j'ai adaptée à la pédagogie par la nature et sur laquelle il est clairement écrit... Qu'un enfant ne pourra pas jouer, éprouver du plaisir, de la joie, s'épanouir ou tout simplement apprendre dehors si ses besoins primaires ne sont pas comblés, c'est-à-dire sa faim, sa soif, son sommeil, son bien-être physique. Autrement dit, pour le sujet qui nous intéresse spécifiquement aujourd'hui, si l'enfant a trop chaud, trop froid... il sera dans l'incapacité de vivre pleinement ce temps en extérieur. Et c'est bien dommage. Enfin, il y a un dernier élément dans le livret que j'ai expliqué par le biais d'une illustration. C'est le fait que mon ressenti peut changer selon l'environnement dans lequel je me trouve. Je m'explique. Un même jour, sur une même commune. donc avec une météo identique, mon ressenti va être différent si je passe deux heures dans une forêt de celui que j'aurais si je passais ces deux heures dans une cour d'école bitumée. Et c'est d'ailleurs quelque chose qu'on expérimente beaucoup l'été quand il y a de fortes chaleurs puisque en centre-ville il fait en général très chaud du fait de l'absence de végétation et... de l'asphalte qui garde la chaleur. Mais si je suis en pleine campagne, entourée de champs et de quelques arbres, l'air va être déjà plus respirable, je vais moins souffrir de cette chaleur, même si le thermomètre affiche la même température. Et ce ressenti-là, donc cette conscience que je dois adapter mon équipement en fonction du milieu dans lequel je vais passer du temps, Il ne peut être connu que si je l'ai déjà expérimenté. Or, la grande majorité des personnes aujourd'hui passent leur quotidien dans un même type d'environnement qui est souvent artificialisé, urbanisé. Et par conséquent, elles ne pensent pas forcément au fait qu'elles n'auront pas chaud ou froid de la même manière si elles sont dans une forêt, dans un marais, dans une cour d'école ou dans un jardin. Et moi, j'ai réalisé ça déjà personnellement, puisque au quotidien, à chaque fois que j'entre et sors du bois, après plusieurs heures passées d'un côté ou de l'autre, je ressens tout de suite une vraie différence. Et c'est d'ailleurs très fort les jours d'hiver, quand il y a beaucoup de soleil. En général, dans les cinq minutes qui suivent ma sortie du bois, je me retrouve à quitter des couches. parce que j'ai subitement très chaud alors que dans les bois, j'étais juste bien. Mais j'ai aussi pensé à expliquer cette différence de ressenti à force d'entendre des familles qui s'étonnaient de voir leur enfant avoir froid à la fin d'un atelier, notamment au printemps et à l'automne. C'est souvent les saisons sur lesquelles il n'est pas évident de jongler. Parce que ces familles pensaient qu'en les habillant avec des bonnes baskets et une veste imperméable, comme elles le font pour les jours d'école un peu frais et humides, les enfants seraient suffisamment bien équipés pour être confortables durant tout l'atelier. Ce qui n'est pas le cas puisque, même si la météo est identique, le ressenti est différent d'une cour d'école à un bois. Donc ce livret d'informations est un outil de communication sur lequel je m'appuie beaucoup pour sensibiliser les familles et les pros à la question de l'équipement, mais également les enfants, puisque l'objectif c'est aussi de les rendre autonomes en leur donnant des outils pour comprendre le fonctionnement de leur corps et les sensibiliser à leur épanouissement physique et psychique. Alors il y a quelques semaines, j'ai rendu téléchargeable par le biais d'une publication sur Instagram, le document contenant la pyramide de Maslow adaptée à la pédagogie par la nature. Et j'ai eu de nombreuses demandes pour savoir s'il était possible de partager le livret d'informations dans son ensemble. Étant donné qu'il était personnalisé au nom de l'association, je ne l'ai pas fait tout de suite. Mais dans le cadre de cet épisode spécial sur l'équipement, j'en ai fait une version... neutre, si je peux dire, c'est-à-dire sans logo ou nom de structure, que vous pouvez télécharger gratuitement sur le site pédagogieduvivant.fr dans la rubrique support gratuit. Je mets le lien en description de l'épisode, comme ça vous pourrez le retrouver facilement. Ensuite, toujours dans la catégorie informer et anticiper, ce que je fais évidemment... tous les jours où j'accueille du public en nature, c'est de vérifier les prévisions météorologiques et de communiquer dessus auprès des personnes concernées. Alors moi, je croise les informations de deux applications que je trouve complémentaires, à savoir Météo Blue, que je trouve juste, juste dans le sens exact, sur la plupart des prévisions annoncées. notamment les températures, le ressenti et la pluviométrie. En revanche, je trouve qu'il y a souvent des erreurs sur le vent, qui est pourtant une information essentielle pour moi puisque j'accueille du public dans un bois. Donc de fortes rafales de vent peuvent présenter un risque de chute de branches. Je croise alors les prévisions annoncées par Météo Blue avec une autre application qui est Météo Ciel. Et quand il y a des prévisions météo particulières ou changeantes par rapport aux fois précédentes, ou que ça va être assez instable ou plutôt difficile, plutôt rude, eh bien la veille, j'en informe le public que je vais accueillir, généralement par SMS plutôt que par mail pour être sûre que tout le monde ait l'information à temps, en rappelant l'équipement nécessaire pour être le plus confortable possible. Je précise la météo et je rappelle l'équipement qu'il faut. Mais en dépit de toute cette communication, il arrive encore que des enfants ou des adultes arrivent en atelier mal équipés. C'est souvent le cas en début d'année scolaire ou lors des changements de saison. Et s'il y a bien un truc qui est très efficace pour comprendre l'importance d'avoir un bon équipement, c'est tout simplement... d'expérimenter la vie dehors par tous les temps. Parce que c'est ça que nous avons perdu depuis plusieurs décennies et qui fait qu'aujourd'hui nous ne savons plus comment nous habiller. Dans une vie sédentaire et éloignée de la nature, eh ben nous portons des vêtements et des chaussures adaptés à des mini trajets dehors type maison, voiture, voiture, boulot. Et dans ce cadre-là, il est probable qu'une paire de bottines aux pieds, un tee-shirt manches longues, un pull et un joli caban soient suffisants pour que je supporte un froid hivernal. Mais si je passe plusieurs heures dehors avec un pareil équipement et qu'en plus je vais dans un milieu naturel tel qu'une forêt, je vais clairement souffrir du froid et de l'humidité et... en moins d'une heure, je vais être dans un inconfort tel que 1. mon esprit va être accaparé par le froid et la recherche d'un mieux-être et 2. je risque de percevoir cette expérience de nature comme étant quelque chose de négatif et il y a de grandes chances pour que je sois démotivée à l'idée de revivre une après-midi en forêt en plein mois de janvier dans les jours qui suivent. Donc expérimentez la vie dehors, quelle que soit la saison, et... À mon sens, la meilleure façon de prendre conscience de l'importance d'avoir un bon équipement. Et c'est la raison pour laquelle j'essaie d'organiser plusieurs fois dans l'année des temps durant lesquels les familles sont invitées à vivre une ou plusieurs heures dehors avec nous. Alors concrètement, pour les groupes extrascolaires, ça ne concerne que les enfants de plus de 5 ans puisque... Pour la tranche d'âge d'en dessous des 0-5 ans, le cadre légal m'oblige à les accueillir accompagnés d'un adulte. Donc de fait, les parents vivent ces expériences de nature avec leurs enfants chaque semaine. Mais pour les plus grands, ça n'est pas forcément le cas puisque la présence d'un accompagnateur n'est pas obligatoire. Alors pour donner l'occasion aux parents d'expérimenter eux aussi la vie dehors, J'aime bien organiser à chaque saison un temps durant lequel les familles sont conviées à partager un moment avec nous autour du feu. Et pour ça, la formule la plus simple que j'ai trouvée pour que ce soit perçu comme quelque chose de sympa et de léger et non comme une contrainte, c'est de les inviter soit à rester durant tout l'atelier, ce qui arrive souvent, d'ailleurs, quand la proposition est faite, soit de venir pour la seconde partie de l'atelier, c'est-à-dire 45 minutes à une heure plus tôt que l'horaire de fin habituel, pour partager un goûter et quelques jeux tous ensemble. Et même si une heure par saison n'est pas représentative de ce qu'est la vie dehors toute l'année, c'est déjà une première occasion de vivre une expérience de nature et de mesurer, par exemple, qu'une paire de baskets n'est pas du tout adaptée à des jeux en forêt un lendemain de pluie. Pour ce qui est des groupes scolaires, il est moins évident, évidemment, de mobiliser les familles sur des temps de classe, puisque la plupart des gens travaillent pendant que les enfants sont à l'école. Mais il y a malgré tout des occasions de favoriser. ces expériences de nature pour les parents. D'abord en les sollicitant pour être accompagnants lors des classes dehors. Il y a d'ailleurs eu sur le podcast plusieurs enseignantes qui ont expliqué comment elles réussissent à impliquer les familles dans leurs projets pédagogiques. Et l'un des moyens, c'est d'avoir des parents accompagnateurs avec un roulement sur l'année. Mais il est aussi possible, pourquoi pas, d'organiser un événement type fête de saison ou kermesse qui se déroule sur le lieu d'accueil habituel avec des activités libres puisque l'objectif n'est pas d'alourdir des semaines de travail déjà trop remplies pour les enseignants et les enseignantes. Donc voilà, plutôt de faire ça sous forme d'atelier avec des invitations et du matériel mis à disposition. Mais... Je pense que ces temps-là sont à envisager seulement s'il y a des conditions favorables comme une association de parents d'élèves engagée ou un groupe de parents motivé pour que la logistique soit facile et que ça ne soit pas une charge. Puisque l'objectif premier, c'est de partager cette expérience de nature aux familles, aux parents, dans l'idée derrière qu'ils... comprennent ce que c'est que de passer du temps dehors, mais en aucun cas c'est pour remplir un agenda et faire une fête coûte que coûte pour ça, c'est pas nécessaire. Donc je sais qu'il y a ce sont des choses qui se pratiquent, j'ai déjà entendu des personnes qui organisaient des fêtes de saison à l'école, donc c'est un moyen d'offrir aux familles, de faire découvrir cette expérience de nature aux familles, mais il ne faut pas que ce soit une charge, bien sûr. Tout ce que je viens de citer ici, dans cette partie communication, sont donc des choses que j'ai mises en place et qui, toutes cumulées, aident les familles à comprendre ce qu'est un bon équipement et pourquoi il est important de s'en préoccuper dès lors qu'un enfant passe du temps dehors toute l'année. Et je vois vraiment une évolution positive avec des familles et des professionnels. qui agissent en s'équipant et en équipant les enfants correctement. Néanmoins, cette communication ne résout pas toutes les difficultés et il y en a une en particulier qui, moi, me touche beaucoup parce qu'elle peut être un vrai frein pour les familles et générer aussi une certaine gêne, de la honte, voire de la culpabilité. Si... le coût que peut représenter l'équipement. Parce que équiper un adulte ou un enfant, ça implique un certain coût. Les vêtements, les chaussures et les accessoires n'étant pas gratuits. Et pour certains foyers, il est malheureusement impossible d'investir dans des vêtements de qualité qui permettraient à chacun et chacune d'être à l'aise dehors par tous les temps. Je vais peut-être bousculer certains ou certaines, mais je crois même que répéter sans cesse ce proverbe suédois il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements c'est dans un certain sens ajouter une charge financière et mentale aux familles. Parce que si en Suède ou dans d'autres pays voisins, le fait de passer du temps dehors avec les enfants... est aujourd'hui quelque chose d'évident parce que culturellement implanté depuis plusieurs décennies, et bien ça n'est pas encore le cas en France. Certes, la pédagogie par la nature et l'école dehors se développent chez nous depuis environ dix ans, mais c'est encore frais et je dirais même c'est encore marginal par rapport au modèle de vie et d'éducation actuel. Ce qui fait que Pour le moment, dans cette mise en œuvre de cette éducation en plein air, il y a beaucoup de choses qui sont à la charge des individus. Et je parle ici des familles, pour la question de l'équipement, mais je pense aussi aux enseignants et enseignantes qui développent l'école dehors et qui sont dans la débrouille, qui achètent leur matériel avec leur argent personnel, qui payent parfois leur formation, bien que... Depuis deux, trois ans, ça a évolué grâce aux freines et aux ateliers canopés proposés par le réseau Classe dehors. Mais voilà, il y a encore beaucoup d'investissements de la part des individus. Ça va évoluer à un moment donné, parce qu'on est de plus en plus de professionnels et de familles à tendre vers cette éducation en plein air. Et donc à attendre que le système, dans son ensemble, c'est-à-dire... à l'école, au centre de loisirs, pour les activités extrascolaires, dans les espaces publics, évoluent en ce sens. Mais pour l'heure, et c'est à la fois en tant que pédagogue par la nature et parent que je le dis, j'ai parfois le sentiment qu'on avance seul et qu'on doit porter sur nos épaules toute la mise en œuvre de cette éducation en plein air. Et pour en revenir au sujet qui nous intéresse... aujourd'hui. Équiper tous les enfants pour sortir par tous les temps, c'est un grand oui, mais c'est quelque chose qui est à la charge des familles et malheureusement toutes les familles ne peuvent pas se le permettre, ou en tout cas pas en quelques semaines, parce que comme je le disais au début de l'épisode, ça implique passer du temps dehors, ça implique de repenser une garde-robe dans son ensemble, de faire des choix, d'établir des priorités sur les équipements. Mais ça ne peut pas se faire en un claquement de doigts pour tout le monde. Donc si au mois de septembre je veux inscrire mon enfant à des ateliers en forêt le mercredi, ou que l'enseignante à l'école fait classe dehors tous les vendredis et qu'on me dit il faut absolument que votre enfant soit bien équipé, mais que, comme près de 15% de la population actuelle, je vis en dessous du seuil de pauvreté je vais probablement le sentir comme une énorme charge financière et mentale. Et peut-être que je vais être dans l'incapacité d'équiper mon enfant dans les mois à venir. Alors on fait comment, nous, en tant que professionnels ? Déjà, en prendre conscience. Et c'est pour ça que je passe un peu de temps sur le sujet, parce que j'aurais très bien pu passer rapidement sur le fait que ça représente un certain coût. et comment on fait pour aider les familles à supporter ce coup. Mais je tenais à développer ici ma réflexion sur le sujet. Parce que l'éducation en plein air, pour moi, ne doit pas être un truc de privilégié. Ça doit pouvoir être offert à tous les enfants, à toutes les familles, parce qu'on en a besoin pour notre santé physique et mentale. C'est pas un truc de bobo, c'est pas un truc à la mode. Passer du temps dehors, tous les enfants en ont besoin. Alors... Le temps que les pouvoirs publics se saisissent du sujet, je crois qu'il est important qu'on se demande collectivement comment faciliter l'accès aux équipements à toutes les familles sans pour autant qu'elles se sentent stigmatisées. Concrètement, il y a plusieurs pistes à explorer. Encore une fois, ici je vous partage ce que j'ai expérimenté à mon échelle, mais aussi ce que j'ai pu entendre ici et là. de choses qui ont été mises en place, et notamment des expériences qui ont été partagées par des invités du podcast qui ont tenté autant que possible de répondre à ces difficultés d'équipement. Donc si vous écoutez régulièrement le podcast, vous les avez déjà entendues, mais je trouvais intéressant de revenir dessus ici. Alors d'abord, en ce qui me concerne, il y a deux choses qui ont été mises en place au sein de l'association dans laquelle j'exerce. La première, c'est la constitution d'un stock de vêtements et de chaussures de dépannage avec toutes les tailles possibles, enfants et adultes, pour toute l'année. Donc il y a aussi bien des pantalons d'été que des combinaisons de ski, des chaussettes légères, des chaussettes chaudes, etc. D'un point de vue logistique, ça nous demande une petite organisation puisque contrairement à certaines forest schools, et je pense notamment à la bergerie d'autour du feu en Bretagne dans laquelle on trouve des bottes de pluie de toutes les tailles, rangées par taille. Ça ressemble vraiment à un magasin de prêts d'équipement en plein air dans lequel tout le monde peut se servir en cas de besoin. Et bien nous, dans le bois, on n'a pas d'espace de stockage donc on amène à chaque atelier notre stock de change. qui est contenu dans un sac imperméable. Alors pour nous faciliter l'organisation, on a trié les équipements par saison et par taille. Exemple, j'ai un sac été pour les 3-6 ans et un sac pour la même tranche d'âge pour l'hiver. Comme ça, on ne s'encombre pas de tout le stock de vêtements, mais on prend uniquement le sac qui correspond à la tranche d'âge du public que nous allons accueillir. pour l'atelier à venir. Au départ, on envisageait ce stock uniquement comme étant du change. Par exemple, dans le cas où un enfant se serait mouillé le pantalon et qu'il ne disposait pas d'un deuxième pantalon dans son sac, on avait de quoi l'habiller pour qu'il soit confortable durant l'atelier. Mais finalement, ce stock est aussi devenu un stock de dépannage pour les familles qui ne peuvent pas, dans l'immédiat, équiper leur enfant, quelle que soit la raison, qu'elle soit financière ou que ce soit une question de timing, ce qui arrive souvent lors des changements de saison, quand par exemple les températures chutent subitement au cours de l'automne et que les familles n'avaient pas encore prévu l'achat d'un manteau ou d'une combinaison, ou qu'elles n'ont pas trouvé d'occasion ce qu'il leur fallait, parce que ça aussi, si pour certaines personnes, il est facile d'aller en friperie ou d'utiliser des sites en ligne de seconde main pour trouver des vêtements à moindre coût, et bien encore une fois, ça n'est pas le cas pour tous les foyers. Il y a des personnes pour qui ces outils ne sont pas évidents à utiliser. Donc, quelle que soit la raison du non-équipement, je dirais, on peut piocher dans ce stock de vêtements dans le cas où une ou plusieurs familles n'ont pas eu la possibilité d'équiper leurs enfants. Et ça me fait aller sur une chose que nous avons mis en place en parallèle, c'est l'ajout dans le formulaire d'inscription que remplissent les familles pour la participation de leurs enfants à nos activités. Donc que ce soit pour un... Ça peut être juste pour un atelier, pour le trimestre ou pour une année complète, peu importe, les papiers sont les mêmes. Nous avons ajouté... un encadré tout à la fin du document, avant l'espace signature, pour rappeler que l'équipement des enfants, qui est conseillé dans le livret d'informations, est indispensable pour qu'il puisse être accueilli au bois dans de bonnes conditions, mais que le manque d'équipement ne doit pas être un frein pour les familles. Et il y a donc une petite case à côté de laquelle il est écrit Si la question de l'équipement représente pour votre foyer une problématique, quelle qu'en soit la raison, vous pouvez cocher cette case afin que nous trouvions une solution, l'association disposant d'un stock d'équipement qu'elle peut... prêter. Il est précisé entre parenthèses que comme toutes les autres informations contenues dans le dossier de l'enfant, cet élément restera confidentiel. De cette manière là, on essaie avec la plus grande délicatesse possible d'inviter les familles à nous faire signe si elles en ont besoin. Parce que comme je le disais tout à l'heure, l'idée est d'aider au mieux toutes les familles, sans stigmatiser ou mettre mal à l'aise qui que ce soit, mais vraiment juste d'expliquer que oui, on exige un bon équipement pour assurer le bien-être de l'enfant, mais qu'on est conscient des efforts que ça peut représenter et que par conséquent, nous faisons en sorte que ça ne soit un frein pour personne. Alors comment est-ce qu'on constitue notre stock d'équipement ? Eh bien, deux fois par an, généralement au printemps et à l'automne, nous organisons des collectes de vêtements et de chaussures. Donc pour ça, on fait des affiches, on communique par mail auprès de notre réseau local, auprès des familles, via nos réseaux sociaux, pour indiquer que nous sommes toujours en recherche d'équipements enfants et adultes, en bon état, parce qu'une combinaison de pluie... qui sera trouée, ne sera pas donnée à un enfant. Et de cette manière-là, on reçoit des dons de vêtements. Mais on participe aussi à des trocs et des vides greniers, bien sûr, puisque en général, les gens bradent les vêtements et les chaussures pour enfants. Ce qui permet par exemple d'avoir une paire de bottes de pluie pour un euro. Et de cette manière-là, nous arrivons année après année à... à grandir et à renouveler notre stock, puisque évidemment, les vêtements s'abîment au fur et à mesure. Une autre possibilité pour permettre aux familles de s'alléger de cette question de l'équipement et du coup de gommer les éventuelles inégalités qu'il peut y avoir entre les foyers, c'est carrément de fournir les équipements en début d'année, en les prêtant ou en les donnant. C'est un bon moyen d'être sûr que tous les enfants auront un équipement adéquat. Et puis, comme ça, on n'a pas à répéter et à courir après les familles pour rappeler que l'équipement est important. Je pense ici à Charline, que j'ai reçue sur le podcast, fondatrice du réseau de micro-crèches Wildchild, qui fournit sous la forme de prêts, je crois. mais c'est de mémoire que je sors cette information, donc c'est à confirmer. Elle fournit les combinaisons intégrales de la marque Lagadou. Et donc, les tout-petits qui viennent à la crèche ont leurs combinaisons dès le début d'année et pour toute l'année. Mais il y a aussi des écoles, et je parle ici d'écoles publiques, qui investissent... une partie de leur budget dans l'achat d'équipements pour faire classe dehors. Amandine, que j'ai reçue l'an dernier sur le podcast, c'était l'épisode numéro 9, a, grâce à la coopérative scolaire de l'école, pu acheter une trentaine de combinaisons pour sa classe. Alors elle précisait que c'était au bout de sa quatrième année, donc c'est pas forcément dans l'immédiat, et jusque-là elle faisait avec... les vêtements qu'elle récupérait de ses enfants. Mais ça peut faire partie des choses qui peuvent être financées. Je sais qu'il y a aussi des enseignants ou des associations de parents d'élèves qui organisent des ventes pour financer l'achat de matériel pour l'école dehors. Et du coup, on peut imaginer une action spécifique pour financer des combinaisons. Dans tous ces cas de figure, finalement, la charge revient... à la structure d'accueil qui doit se décarcasser pour trouver les financements. Mais ce qui fait que le défi, il a une dimension plus collective qu'individuelle. Et surtout, la question financière est allégée pour les familles. Bon, j'espère que vous êtes toujours avec moi. On arrive tranquillement à la fin de cet épisode. Mais avant de clôturer le sujet, il me paraît quand même important de s'interroger sur ce que l'on peut faire pour faire face à un mauvais équipement. Je parlais tout à l'heure de la communication auprès des familles. des responsables légaux parce que ce sont eux a priori qui gèrent les vêtements des enfants. Mais à mon sens, il est aussi essentiel d'en discuter avec les enfants pour qu'ils comprennent eux-mêmes ce que ça signifie et ce que ça implique que d'être bien ou mal équipé pour qu'ils soient à la fois attentifs à leurs ressentis et autonomes dans le choix de leurs équipements. Par exemple, un enfant qui est habitué à sortir par tous les temps depuis sa naissance saura dès l'âge de 2 ans et demi, 3 ans, qu'en cas de neige ou de grand froid, il doit d'abord mettre son collant et son t-shirt en laine avant d'enfiler sa combi chaude et imperméable. Si nous, en tant qu'adultes, nous prenons le temps d'expliquer pourquoi et comment s'habiller en fonction des conditions météo, les enfants auront très rapidement toutes les clés en main pour choisir leurs vêtements et s'habiller en autonomie. Et c'est aussi un bon moyen de rappeler à leurs parents ce qu'est un bon équipement. Et du coup pour ça moi j'aime bien notamment quand il y a des temps particuliers ou des variations importantes. de météo d'une semaine à une autre, faire un point en début et en fin d'atelier sur l'équipement de chacun et chacune et sur son ressenti. Et dans le cas où un inconfort est manifesté, soit verbalement par l'enfant, soit parce que je m'en suis rendu compte, on essaie ensemble de comprendre pourquoi est-ce qu'il y a un truc qui cloche. Exemple. Je vais dire, moi aujourd'hui je me sens bien dehors, je sens sur mes joues qu'il fait vraiment froid, mais partout dans mon corps j'ai assez chaud pour être bien et pour passer plusieurs heures dans le bois. Mais si je me sens comme ça, c'est parce que je savais ce matin qu'il ferait très froid, donc j'ai enfilé plusieurs couches sur moi, d'abord un collant, puis un pantalon. Un t-shirt manche-longue en laine que j'ai rentré dans mon pantalon, etc. Tout ça en montrant les vêtements. Et toi, tu me dis que tu as vraiment froid aujourd'hui. Est-ce que tu peux me décrire ou me montrer tout ce que tu portes sur toi ? Un pantalon, un t-shirt, un pull, une veste. D'après toi, qu'est-ce que tu pourrais faire, peut-être avec l'aide de tes parents, pour que la prochaine fois, tu sois... aussi à l'aise que moi aujourd'hui. Évidemment, l'objectif n'est pas de rendre les enfants totalement responsables de leurs équipements, puisque, encore une fois, ce ne sont pas eux qui se chargent de les acheter, mais par contre qu'ils se saisissent de cette question et qu'ils comprennent leurs besoins. Enfin, la dernière chose que je fais souvent et que j'anticipe même quand la météo est changeante ou les conditions... assez extrême, c'est de prévoir des activités, soit qui font bouger s'il fait très froid. Alors là, dans le cadre scolaire ou extrascolaire, il y a mille et une possibilités de proposer des activités qui mettent en mouvement. Ça peut être des jeux collectifs plus ou moins classiques, des constructions, des mathématiques, des activités artistiques. On peut vraiment adapter plein de choses pour que ça se fasse dans le mouvement. Et en plus, au passage, c'est un très bon moyen d'ancrer les apprentissages. Ça peut aussi être autour du feu, s'il fait froid, comme la préparation d'un repas ou d'une collation, une activité artistique qui nécessite, par exemple, de créer un fusain ou d'utiliser du charbon, pardon. Et à l'inverse, s'il fait très chaud, de proposer des activités éventuellement avec de l'eau. si la ressource est accessible sur le lieu, et, bien sûr, s'il y a une utilisation raisonnée et raisonnable, puisque... Comme pour tout ce qu'on fait en nature, il est important d'évaluer l'impact de nos actions. Moi, dans mes ateliers... J'ai des jerrycans que je remplis avec l'eau du torrent qui borde le bois. Et les enfants savent que le stock d'eau se trouve uniquement dans les jerrycans. Et qu'à partir du moment où ils sont vides, même si ça arrive durant le premier quart d'heure d'atelier, il n'y aura pas d'eau trop. Donc si je propose une activité qui nécessite l'usage de l'eau, je vais évidemment adapter le stock. Mais... En tout cas, les enfants n'y ont pas accès en illimité. Quand il fait chaud, j'aime bien aussi proposer des activités plutôt calmes, comme des activités naturalistes, parce qu'elles nécessitent de ralentir pour observer et écouter. Et en plus, ça tombe plutôt bien, puisque durant la saison estivale, la vie s'agite un peu partout dans les bois, donc c'est plutôt facile d'organiser ces moments-là. Donc, adapter... Les activités, selon la météo annoncée, c'est aussi un moyen de faire face soit à des équipements un peu trop justes, soit vraiment à un temps d'adaptation, parce que je ne l'ai pas évoqué, mais bien sûr que le corps peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines à s'adapter à une nouvelle météo. la météo n'est pas toujours très progressive. Parfois, il fait subitement très chaud. Parfois, il fait subitement très froid. Et moi, je sais que, notamment, quand la vague de froid arrive durant l'automne, les premiers jours passés dehors sont assez difficiles pour moi. Je sens que le corps a vraiment besoin de temps pour se réchauffer. Et donc, le fait d'adapter, d'anticiper cet inconfort qui peut être ressenti malgré des équipements pensés et adaptés à l'extérieur, c'est un moyen de faire passer ces moments de manière beaucoup plus douce et agréable pour tout le monde. Voilà, cette fois-ci, je crois que j'ai fait le tour du sujet. Ça m'a permis moi-même de prendre du recul sur cette question de l'équipement. de réfléchir à de nouvelles possibilités pour faciliter l'accès aux équipements et faire en sorte que dans les années qui viennent, tous les enfants qui passent du temps dehors disposent de vêtements et de chaussures adaptés pour profiter de l'extérieur toute l'année. Donc j'espère que cet épisode vous aura plu et peut-être donner de nouvelles clés pour gérer cette question de l'équipement. auprès des familles ou des professionnels que vous accompagnez. D'ailleurs, si vous avez d'autres astuces ou une expérience que vous souhaitez partager sur le sujet, vous pouvez venir m'en parler sur Instagram, sur le compte Pédagogie du Vivant tout attaché ou sur le site pédagogieduvivant.fr dans le formulaire de contact. Et comme ça... je pourrais prendre 5 minutes lors du prochain épisode pratiques et terrains partager vos retours, partager vos expériences pour enrichir un peu plus nos réflexions à tous et à toutes merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode j'espère qu'il vous a offert de nouvelles perspectives, voire de nouvelles pistes pour enrichir votre réflexion et votre pratique Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager. Et pour aller plus loin et retrouver toutes les infos sur le sujet, rendez-vous sur le site pédagogieduvivant.fr. Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte Instagram, pédagogieduvivant tout attaché, sur lequel je partage régulièrement ma pratique de la pédagogie par la nature qui mêle à la fois exploration libre et rencontre avec le vivant. En attendant le prochain épisode, Rappelez-vous, sortir doit avant tout rimer avec joie et plaisir. A très bientôt, prenez soin de vous.

Chapters

  • Introduction

    01:24

  • "Equipements" : de quoi parle-t-on exactement ?

    04:58

  • C'est quoi un "bon" équipement ?

    06:43

  • La technique de l'oignon : choix des couches et des matières

    08:44

  • L'importance de communiquer sur le sujet auprès des familles

    22:15

  • Outil essentiel : le livret d'informations

    24:34

  • Anticiper la météo

    31:13

  • Expérimenter la vie dehors par tous les temps

    33:06

  • La question du coût de l'équipement pour les familles

    39:51

  • Constituer un stock de dépannage

    51:07

  • Apprendre aux enfants à bien s'équiper

    54:56

  • Adapter les activités à la météo

    58:24

  • Conclusion

    01:01:56

Share

Embed

You may also like