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FRANIA - 18 ans - 3ème partie - "AVEC LE DOCTEUR MENGELE, LE PIRE ASSASSIN QUI AIT EXISTÉ" cover
FRANIA - 18 ans - 3ème partie - "AVEC LE DOCTEUR MENGELE, LE PIRE ASSASSIN QUI AIT EXISTÉ" cover
ENFANT DE LA SHOAH

FRANIA - 18 ans - 3ème partie - "AVEC LE DOCTEUR MENGELE, LE PIRE ASSASSIN QUI AIT EXISTÉ"

FRANIA - 18 ans - 3ème partie - "AVEC LE DOCTEUR MENGELE, LE PIRE ASSASSIN QUI AIT EXISTÉ"

12min |11/06/2025
Play
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12min |11/06/2025
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Description

Frania naît en 1926 à Tarnów, en Pologne, dans une famille de musiciens.

Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient : son père fuit, ses frères sont arrêtés, et elle se cache avec sa mère.

En 1941, la création du ghetto de Tarnów transforme la ville en un lieu de terreur où règnent la faim, les violences et les déportations.

Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère et ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plaszow, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines : promiscuité, maladies, travail harassant.

À l'été 1944, face à l'avancée de l'Armée rouge, les nazis évacuent Plaszow.

Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent : « On entre par la porte et on ressort par la cheminée », mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir.


À l'arrivée, les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraque, sous les cris de « Schnell, schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. FRANIA comprend alors qu'elle est à Auschwitz.


On les met en rang, et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz n°2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires.


Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, frania réalise l'horreur du lieu.


VOICI la 3ÈME des 4 parties du témoignage de Frania 13 ans, Enfant de la Shoah



🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.




NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


suivez moi sur les réseaux ici 👉 https://linktr.ee/EnfantDeLaShoah



🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • FRANIA

    Ça durait assez longtemps, donc on demandait qu'est-ce qu'on attend. On attend le docteur Mengele. Docteur, on se dit, c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister.

  • INTRODUCTION

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe. par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Frania naît en 1926 à Tarnow, en Pologne, dans une famille de musiciens. Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient. Son père fuit, ses frères sont arrêtés. Et elle se cache avec sa maman. En 1941, la création du ghetto de Tarnov transforme la ville en un lieu de terreur, où règne la faim, les violences, les déportations. Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère. Elle ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plachoff, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines. Promiscuité, maladie, travail harassant. À l'été 1944, face à l'avancée de l'armée rouge, les nazis évacuent Plaschow. Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent, on entre par la porte et on ressort par la cheminée. Mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir. À l'arrivée, Les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraques, sous les cris de « Schnell, Schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. Elle comprend alors qu'elle est à Auschwitz. On les met en rang et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz numéro 2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires. Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, Frania réalise l'horreur du lieu.

  • FRANIA

    On est allé d'abord à la désinfection, à la chambre à gaz pour nous doucher. Et la chambre à gaz, il y avait les hommes avec des brouettes. Alors les brouettes pour sortir les cadavres. Et il y a un homme avec cette brouette, il dit les filles quand vous rentrez dedans, Vous regardez en l'air parce que si c'est l'eau qui coule, vous allez survivre. Mais c'est possible qu'il y a le gaz. Alors cet endroit, je le connaissais beaucoup plus après, parce que quand je travaillais dans l'atelier, du fait que c'était des vêtements dés infectés qu'ils envoyaient en Allemagne. Il fallait que nous, on soit désinfectés aussi parce qu'on était envahis de poux qui nous ont empêchés de dormir la nuit. Oui, ça paraît anodin comme ça, mais quand il faut rester des heures à l'appel et vous n'avez pas bien dormi la nuit, c'est... Ça pouvait durer deux heures. Alors l'été, ça allait, mais l'hiver, c'était... Ouais. Alors il y avait le docteur, docteur Mengele, qui faisait les sélections, là. Moi, j'étais sélectionné par lui en été. Un groupe nu et ça durait assez longtemps. Donc on demandait "qu'est-ce qu'on attend". "On attend le docteur Mengele". Docteur, on se dit c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister. Il fallait mettre les mains en avant, écarter les doigts. Et s'il y avait le moindre boutons, chambres à gaz, parce qu'il considérait que c'était la gale. Alors tout ce qui était contagieux, voilà. Mengele s'amusait beaucoup avec les nouveaux-nés, avec les femmes enceintes. Oui, ben, il les faisait avorter. Oui, oui, pour lui, c'était des expériences. Voilà, j'ai un numéro d'un tatouage d'Auschwitz, 22 350. C'était une Hollandaise qui faisait les tatouages. Elle était assise. Sur une table, il y avait un banc sur lequel ses jambes reposaient et on mettait sur ses jambes le bras et c'était elle qui faisait les tatouages. On ne travaillait pas beaucoup, mais on aurait voulu travailler parce que quand on travaillait, on recevait la soupe. Et quand on ne travaillait pas… il y avait des "Aufseherinen", des surveillantes a Auschwitz qui nous gardaient. Et c'était des femmes sorties de prison, des Allemandes qui ont commis des crimes. Donc pour elles, c'était une libération. Et elles étaient très mauvaises, très méchantes. Il y avait des Kapos aussi. Les Kapos n'étaient pas meilleurs, mais il faut dire, on leur promettait tellement de sauver leur famille, s'ils collaboraient, ils n'ont sauvé personne. C'était l'hiver, quand on avait la nuit, envie d'aller aux toilettes et la baraque de toilettes, c'était la dernière baraque et il fallait être cinq pour pouvoir sortir. Tout seul, on ne pouvait pas. Donc bon, les gens urinaient sur leur chalit. Quand vous étiez au quatrième étage sur le chalit , ça allait, mais quand vous étiez plus bas, vous aviez des urines qui coulaient entre les planches. Et de ma baraque où j'étais, il y avait les baraques, c'était des planches de bois. Il y avait un défaut. dans la planche de bois où il y avait, comment on appelle ça, une racine qui était coupée. Et cette racine, je la poussais. Donc il y avait un trou et je voyais l'arrivée des convois. Et c'est comme ça que j'ai vu le dernier convoi de Pologne, de la ville de Lodz. Ils nous ont tellement rebâché que aucun de nous ne survivrait, qu'on ne croyait pas de revenir. Ils nous disaient du matin au soir qu un de nous survivrait. qu'on sera tous exterminés. Alors souvent les élèves me demandent "Frania, Pourquoi vous n'êtes pas évadée ? Puisque c'était en Pologne? " Et je leur dis, "Comment voulez-vous vous évader quand vous êtes entouré de fils barbelés électrifiés et qu'il y a des miradors ?" Moi, je me souviens avoir rentré du travail le camp avoisinant. était un camp d'hommes et une femme de notre convoi a retrouvé son mari. Elle l'appelait par son prénom. Elle a couru vers lui. Elle s'accroche au fil barbelé. Elle reste électrocutée aux yeux de ce monsieur. Oui…

  • CONCLUSION

    Malgré l'horreur et l'inhumanité du centre d'extermination d'Auschwitz, dans son malheur, Fragnet a la chance d'être épargné, grâce à un travail moins éprouvant que d'autres. Les Allemands appellent cela la « baraque de la couture » . Mais en réalité, il s'agit d'un atelier de raccommodage. Là, les détenus reprisent les vêtements des déportés tués dans les chambres à gaz pour les envoyer ensuite à la population allemande. Frania y travaille aux côtés de son ami Tushia. À Tarnov, dans sa ville natale, Frania avait fait la connaissance de cette jeune étudiante en musique qui prenait des cours dans l'école de son oncle. Rapidement, elles se sont liées d'une profonde amitié et ont décidé de rester ensemble coûte que coûte, même dans l'horreur. Malgré les épreuves, Elles réussirent à travailler dans le même atelier de couture, à Auschwitz. Au second semestre 1944, l'avancée des troupes soviétiques pousse les nazis à évacuer Auschwitz. Les autorités SS transfèrent environ 65 000 détenus vers des camps situés à l'intérieur du Reich allemand. Frania, alors âgée de 18 ans, a la chance, comme elle dit, d'être ""encore assez jeune et en bonne santé pour travailler". Jugée valide, elle est envoyée au camp de Flossenburg. Nous sommes en novembre 1944. Parallèlement, les SS s'efforcent de faire disparaître les preuves des crimes commis à Auschwitz. Les documents sont brûlés, les fossés contenant des cendres humaines sont comblés, les crématoires sont démantelés et des plans sont établis pour détruire les installations restantes. Dans le prochain et dernier épisode, Franja nous racontera son arrivée à Flossenburg. où elle sera contrainte de travailler dans une usine de pièces détachées pour automobiles, puis son départ vers un ultime camp, son évasion du train et enfin sa libération. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si ces témoignages résonnent en vous, partagez-les, faites-les connaître autour de vous. Ces témoins sont les derniers à pouvoir raconter la Shoah et l'horreur de la machine de guerre nazie. Il est crucial de les entendre, de transmettre leur mémoire, de ne pas perdre leur histoire. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

Description

Frania naît en 1926 à Tarnów, en Pologne, dans une famille de musiciens.

Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient : son père fuit, ses frères sont arrêtés, et elle se cache avec sa mère.

En 1941, la création du ghetto de Tarnów transforme la ville en un lieu de terreur où règnent la faim, les violences et les déportations.

Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère et ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plaszow, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines : promiscuité, maladies, travail harassant.

À l'été 1944, face à l'avancée de l'Armée rouge, les nazis évacuent Plaszow.

Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent : « On entre par la porte et on ressort par la cheminée », mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir.


À l'arrivée, les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraque, sous les cris de « Schnell, schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. FRANIA comprend alors qu'elle est à Auschwitz.


On les met en rang, et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz n°2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires.


Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, frania réalise l'horreur du lieu.


VOICI la 3ÈME des 4 parties du témoignage de Frania 13 ans, Enfant de la Shoah



🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.




NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • FRANIA

    Ça durait assez longtemps, donc on demandait qu'est-ce qu'on attend. On attend le docteur Mengele. Docteur, on se dit, c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister.

  • INTRODUCTION

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe. par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Frania naît en 1926 à Tarnow, en Pologne, dans une famille de musiciens. Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient. Son père fuit, ses frères sont arrêtés. Et elle se cache avec sa maman. En 1941, la création du ghetto de Tarnov transforme la ville en un lieu de terreur, où règne la faim, les violences, les déportations. Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère. Elle ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plachoff, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines. Promiscuité, maladie, travail harassant. À l'été 1944, face à l'avancée de l'armée rouge, les nazis évacuent Plaschow. Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent, on entre par la porte et on ressort par la cheminée. Mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir. À l'arrivée, Les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraques, sous les cris de « Schnell, Schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. Elle comprend alors qu'elle est à Auschwitz. On les met en rang et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz numéro 2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires. Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, Frania réalise l'horreur du lieu.

  • FRANIA

    On est allé d'abord à la désinfection, à la chambre à gaz pour nous doucher. Et la chambre à gaz, il y avait les hommes avec des brouettes. Alors les brouettes pour sortir les cadavres. Et il y a un homme avec cette brouette, il dit les filles quand vous rentrez dedans, Vous regardez en l'air parce que si c'est l'eau qui coule, vous allez survivre. Mais c'est possible qu'il y a le gaz. Alors cet endroit, je le connaissais beaucoup plus après, parce que quand je travaillais dans l'atelier, du fait que c'était des vêtements dés infectés qu'ils envoyaient en Allemagne. Il fallait que nous, on soit désinfectés aussi parce qu'on était envahis de poux qui nous ont empêchés de dormir la nuit. Oui, ça paraît anodin comme ça, mais quand il faut rester des heures à l'appel et vous n'avez pas bien dormi la nuit, c'est... Ça pouvait durer deux heures. Alors l'été, ça allait, mais l'hiver, c'était... Ouais. Alors il y avait le docteur, docteur Mengele, qui faisait les sélections, là. Moi, j'étais sélectionné par lui en été. Un groupe nu et ça durait assez longtemps. Donc on demandait "qu'est-ce qu'on attend". "On attend le docteur Mengele". Docteur, on se dit c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister. Il fallait mettre les mains en avant, écarter les doigts. Et s'il y avait le moindre boutons, chambres à gaz, parce qu'il considérait que c'était la gale. Alors tout ce qui était contagieux, voilà. Mengele s'amusait beaucoup avec les nouveaux-nés, avec les femmes enceintes. Oui, ben, il les faisait avorter. Oui, oui, pour lui, c'était des expériences. Voilà, j'ai un numéro d'un tatouage d'Auschwitz, 22 350. C'était une Hollandaise qui faisait les tatouages. Elle était assise. Sur une table, il y avait un banc sur lequel ses jambes reposaient et on mettait sur ses jambes le bras et c'était elle qui faisait les tatouages. On ne travaillait pas beaucoup, mais on aurait voulu travailler parce que quand on travaillait, on recevait la soupe. Et quand on ne travaillait pas… il y avait des "Aufseherinen", des surveillantes a Auschwitz qui nous gardaient. Et c'était des femmes sorties de prison, des Allemandes qui ont commis des crimes. Donc pour elles, c'était une libération. Et elles étaient très mauvaises, très méchantes. Il y avait des Kapos aussi. Les Kapos n'étaient pas meilleurs, mais il faut dire, on leur promettait tellement de sauver leur famille, s'ils collaboraient, ils n'ont sauvé personne. C'était l'hiver, quand on avait la nuit, envie d'aller aux toilettes et la baraque de toilettes, c'était la dernière baraque et il fallait être cinq pour pouvoir sortir. Tout seul, on ne pouvait pas. Donc bon, les gens urinaient sur leur chalit. Quand vous étiez au quatrième étage sur le chalit , ça allait, mais quand vous étiez plus bas, vous aviez des urines qui coulaient entre les planches. Et de ma baraque où j'étais, il y avait les baraques, c'était des planches de bois. Il y avait un défaut. dans la planche de bois où il y avait, comment on appelle ça, une racine qui était coupée. Et cette racine, je la poussais. Donc il y avait un trou et je voyais l'arrivée des convois. Et c'est comme ça que j'ai vu le dernier convoi de Pologne, de la ville de Lodz. Ils nous ont tellement rebâché que aucun de nous ne survivrait, qu'on ne croyait pas de revenir. Ils nous disaient du matin au soir qu un de nous survivrait. qu'on sera tous exterminés. Alors souvent les élèves me demandent "Frania, Pourquoi vous n'êtes pas évadée ? Puisque c'était en Pologne? " Et je leur dis, "Comment voulez-vous vous évader quand vous êtes entouré de fils barbelés électrifiés et qu'il y a des miradors ?" Moi, je me souviens avoir rentré du travail le camp avoisinant. était un camp d'hommes et une femme de notre convoi a retrouvé son mari. Elle l'appelait par son prénom. Elle a couru vers lui. Elle s'accroche au fil barbelé. Elle reste électrocutée aux yeux de ce monsieur. Oui…

  • CONCLUSION

    Malgré l'horreur et l'inhumanité du centre d'extermination d'Auschwitz, dans son malheur, Fragnet a la chance d'être épargné, grâce à un travail moins éprouvant que d'autres. Les Allemands appellent cela la « baraque de la couture » . Mais en réalité, il s'agit d'un atelier de raccommodage. Là, les détenus reprisent les vêtements des déportés tués dans les chambres à gaz pour les envoyer ensuite à la population allemande. Frania y travaille aux côtés de son ami Tushia. À Tarnov, dans sa ville natale, Frania avait fait la connaissance de cette jeune étudiante en musique qui prenait des cours dans l'école de son oncle. Rapidement, elles se sont liées d'une profonde amitié et ont décidé de rester ensemble coûte que coûte, même dans l'horreur. Malgré les épreuves, Elles réussirent à travailler dans le même atelier de couture, à Auschwitz. Au second semestre 1944, l'avancée des troupes soviétiques pousse les nazis à évacuer Auschwitz. Les autorités SS transfèrent environ 65 000 détenus vers des camps situés à l'intérieur du Reich allemand. Frania, alors âgée de 18 ans, a la chance, comme elle dit, d'être ""encore assez jeune et en bonne santé pour travailler". Jugée valide, elle est envoyée au camp de Flossenburg. Nous sommes en novembre 1944. Parallèlement, les SS s'efforcent de faire disparaître les preuves des crimes commis à Auschwitz. Les documents sont brûlés, les fossés contenant des cendres humaines sont comblés, les crématoires sont démantelés et des plans sont établis pour détruire les installations restantes. Dans le prochain et dernier épisode, Franja nous racontera son arrivée à Flossenburg. où elle sera contrainte de travailler dans une usine de pièces détachées pour automobiles, puis son départ vers un ultime camp, son évasion du train et enfin sa libération. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si ces témoignages résonnent en vous, partagez-les, faites-les connaître autour de vous. Ces témoins sont les derniers à pouvoir raconter la Shoah et l'horreur de la machine de guerre nazie. Il est crucial de les entendre, de transmettre leur mémoire, de ne pas perdre leur histoire. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

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Frania naît en 1926 à Tarnów, en Pologne, dans une famille de musiciens.

Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient : son père fuit, ses frères sont arrêtés, et elle se cache avec sa mère.

En 1941, la création du ghetto de Tarnów transforme la ville en un lieu de terreur où règnent la faim, les violences et les déportations.

Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère et ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plaszow, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines : promiscuité, maladies, travail harassant.

À l'été 1944, face à l'avancée de l'Armée rouge, les nazis évacuent Plaszow.

Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent : « On entre par la porte et on ressort par la cheminée », mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir.


À l'arrivée, les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraque, sous les cris de « Schnell, schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. FRANIA comprend alors qu'elle est à Auschwitz.


On les met en rang, et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz n°2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires.


Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, frania réalise l'horreur du lieu.


VOICI la 3ÈME des 4 parties du témoignage de Frania 13 ans, Enfant de la Shoah



🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.




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  • FRANIA

    Ça durait assez longtemps, donc on demandait qu'est-ce qu'on attend. On attend le docteur Mengele. Docteur, on se dit, c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister.

  • INTRODUCTION

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe. par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Frania naît en 1926 à Tarnow, en Pologne, dans une famille de musiciens. Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient. Son père fuit, ses frères sont arrêtés. Et elle se cache avec sa maman. En 1941, la création du ghetto de Tarnov transforme la ville en un lieu de terreur, où règne la faim, les violences, les déportations. Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère. Elle ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plachoff, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines. Promiscuité, maladie, travail harassant. À l'été 1944, face à l'avancée de l'armée rouge, les nazis évacuent Plaschow. Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent, on entre par la porte et on ressort par la cheminée. Mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir. À l'arrivée, Les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraques, sous les cris de « Schnell, Schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. Elle comprend alors qu'elle est à Auschwitz. On les met en rang et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz numéro 2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires. Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, Frania réalise l'horreur du lieu.

  • FRANIA

    On est allé d'abord à la désinfection, à la chambre à gaz pour nous doucher. Et la chambre à gaz, il y avait les hommes avec des brouettes. Alors les brouettes pour sortir les cadavres. Et il y a un homme avec cette brouette, il dit les filles quand vous rentrez dedans, Vous regardez en l'air parce que si c'est l'eau qui coule, vous allez survivre. Mais c'est possible qu'il y a le gaz. Alors cet endroit, je le connaissais beaucoup plus après, parce que quand je travaillais dans l'atelier, du fait que c'était des vêtements dés infectés qu'ils envoyaient en Allemagne. Il fallait que nous, on soit désinfectés aussi parce qu'on était envahis de poux qui nous ont empêchés de dormir la nuit. Oui, ça paraît anodin comme ça, mais quand il faut rester des heures à l'appel et vous n'avez pas bien dormi la nuit, c'est... Ça pouvait durer deux heures. Alors l'été, ça allait, mais l'hiver, c'était... Ouais. Alors il y avait le docteur, docteur Mengele, qui faisait les sélections, là. Moi, j'étais sélectionné par lui en été. Un groupe nu et ça durait assez longtemps. Donc on demandait "qu'est-ce qu'on attend". "On attend le docteur Mengele". Docteur, on se dit c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister. Il fallait mettre les mains en avant, écarter les doigts. Et s'il y avait le moindre boutons, chambres à gaz, parce qu'il considérait que c'était la gale. Alors tout ce qui était contagieux, voilà. Mengele s'amusait beaucoup avec les nouveaux-nés, avec les femmes enceintes. Oui, ben, il les faisait avorter. Oui, oui, pour lui, c'était des expériences. Voilà, j'ai un numéro d'un tatouage d'Auschwitz, 22 350. C'était une Hollandaise qui faisait les tatouages. Elle était assise. Sur une table, il y avait un banc sur lequel ses jambes reposaient et on mettait sur ses jambes le bras et c'était elle qui faisait les tatouages. On ne travaillait pas beaucoup, mais on aurait voulu travailler parce que quand on travaillait, on recevait la soupe. Et quand on ne travaillait pas… il y avait des "Aufseherinen", des surveillantes a Auschwitz qui nous gardaient. Et c'était des femmes sorties de prison, des Allemandes qui ont commis des crimes. Donc pour elles, c'était une libération. Et elles étaient très mauvaises, très méchantes. Il y avait des Kapos aussi. Les Kapos n'étaient pas meilleurs, mais il faut dire, on leur promettait tellement de sauver leur famille, s'ils collaboraient, ils n'ont sauvé personne. C'était l'hiver, quand on avait la nuit, envie d'aller aux toilettes et la baraque de toilettes, c'était la dernière baraque et il fallait être cinq pour pouvoir sortir. Tout seul, on ne pouvait pas. Donc bon, les gens urinaient sur leur chalit. Quand vous étiez au quatrième étage sur le chalit , ça allait, mais quand vous étiez plus bas, vous aviez des urines qui coulaient entre les planches. Et de ma baraque où j'étais, il y avait les baraques, c'était des planches de bois. Il y avait un défaut. dans la planche de bois où il y avait, comment on appelle ça, une racine qui était coupée. Et cette racine, je la poussais. Donc il y avait un trou et je voyais l'arrivée des convois. Et c'est comme ça que j'ai vu le dernier convoi de Pologne, de la ville de Lodz. Ils nous ont tellement rebâché que aucun de nous ne survivrait, qu'on ne croyait pas de revenir. Ils nous disaient du matin au soir qu un de nous survivrait. qu'on sera tous exterminés. Alors souvent les élèves me demandent "Frania, Pourquoi vous n'êtes pas évadée ? Puisque c'était en Pologne? " Et je leur dis, "Comment voulez-vous vous évader quand vous êtes entouré de fils barbelés électrifiés et qu'il y a des miradors ?" Moi, je me souviens avoir rentré du travail le camp avoisinant. était un camp d'hommes et une femme de notre convoi a retrouvé son mari. Elle l'appelait par son prénom. Elle a couru vers lui. Elle s'accroche au fil barbelé. Elle reste électrocutée aux yeux de ce monsieur. Oui…

  • CONCLUSION

    Malgré l'horreur et l'inhumanité du centre d'extermination d'Auschwitz, dans son malheur, Fragnet a la chance d'être épargné, grâce à un travail moins éprouvant que d'autres. Les Allemands appellent cela la « baraque de la couture » . Mais en réalité, il s'agit d'un atelier de raccommodage. Là, les détenus reprisent les vêtements des déportés tués dans les chambres à gaz pour les envoyer ensuite à la population allemande. Frania y travaille aux côtés de son ami Tushia. À Tarnov, dans sa ville natale, Frania avait fait la connaissance de cette jeune étudiante en musique qui prenait des cours dans l'école de son oncle. Rapidement, elles se sont liées d'une profonde amitié et ont décidé de rester ensemble coûte que coûte, même dans l'horreur. Malgré les épreuves, Elles réussirent à travailler dans le même atelier de couture, à Auschwitz. Au second semestre 1944, l'avancée des troupes soviétiques pousse les nazis à évacuer Auschwitz. Les autorités SS transfèrent environ 65 000 détenus vers des camps situés à l'intérieur du Reich allemand. Frania, alors âgée de 18 ans, a la chance, comme elle dit, d'être ""encore assez jeune et en bonne santé pour travailler". Jugée valide, elle est envoyée au camp de Flossenburg. Nous sommes en novembre 1944. Parallèlement, les SS s'efforcent de faire disparaître les preuves des crimes commis à Auschwitz. Les documents sont brûlés, les fossés contenant des cendres humaines sont comblés, les crématoires sont démantelés et des plans sont établis pour détruire les installations restantes. Dans le prochain et dernier épisode, Franja nous racontera son arrivée à Flossenburg. où elle sera contrainte de travailler dans une usine de pièces détachées pour automobiles, puis son départ vers un ultime camp, son évasion du train et enfin sa libération. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si ces témoignages résonnent en vous, partagez-les, faites-les connaître autour de vous. Ces témoins sont les derniers à pouvoir raconter la Shoah et l'horreur de la machine de guerre nazie. Il est crucial de les entendre, de transmettre leur mémoire, de ne pas perdre leur histoire. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

Description

Frania naît en 1926 à Tarnów, en Pologne, dans une famille de musiciens.

Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient : son père fuit, ses frères sont arrêtés, et elle se cache avec sa mère.

En 1941, la création du ghetto de Tarnów transforme la ville en un lieu de terreur où règnent la faim, les violences et les déportations.

Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère et ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plaszow, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines : promiscuité, maladies, travail harassant.

À l'été 1944, face à l'avancée de l'Armée rouge, les nazis évacuent Plaszow.

Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent : « On entre par la porte et on ressort par la cheminée », mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir.


À l'arrivée, les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraque, sous les cris de « Schnell, schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. FRANIA comprend alors qu'elle est à Auschwitz.


On les met en rang, et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz n°2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires.


Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, frania réalise l'horreur du lieu.


VOICI la 3ÈME des 4 parties du témoignage de Frania 13 ans, Enfant de la Shoah



🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.




NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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Merci de votre écoute…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • FRANIA

    Ça durait assez longtemps, donc on demandait qu'est-ce qu'on attend. On attend le docteur Mengele. Docteur, on se dit, c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister.

  • INTRODUCTION

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe. par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Frania naît en 1926 à Tarnow, en Pologne, dans une famille de musiciens. Son enfance insouciante bascule en 1939 avec l'invasion allemande. Les persécutions antisémites se multiplient. Son père fuit, ses frères sont arrêtés. Et elle se cache avec sa maman. En 1941, la création du ghetto de Tarnov transforme la ville en un lieu de terreur, où règne la faim, les violences, les déportations. Lors de la liquidation du ghetto en 1943, Frania perd sa mère. Elle ne la reverra plus. Déportée avec son grand frère au camp de Plachoff, elle endure pendant huit mois des conditions de vie inhumaines. Promiscuité, maladie, travail harassant. À l'été 1944, face à l'avancée de l'armée rouge, les nazis évacuent Plaschow. Frania et d'autres prisonniers, entassés dans un wagon à bestiaux, sont déportés vers une destination inconnue. Elle entend parler d'Auschwitz, mais ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Certains chuchotent, on entre par la porte et on ressort par la cheminée. Mais personne ne comprend vraiment ce que cela signifie. Le voyage semble interminable, malgré la courte distance à parcourir. À l'arrivée, Les prisonniers sont extirpés du train à coups de matraques, sous les cris de « Schnell, Schnell » et les aboiements des chiens. Pour la première fois, Frania aperçoit des hommes vêtus de costumes rayés. Elle comprend alors qu'elle est à Auschwitz. On les met en rang et elle est sélectionnée pour aller à Birkenau, Auschwitz numéro 2, là où se trouvent les chambres à gaz et les crématoires. Envahie par la fumée âcre et l'odeur de chair brûlée, Frania réalise l'horreur du lieu.

  • FRANIA

    On est allé d'abord à la désinfection, à la chambre à gaz pour nous doucher. Et la chambre à gaz, il y avait les hommes avec des brouettes. Alors les brouettes pour sortir les cadavres. Et il y a un homme avec cette brouette, il dit les filles quand vous rentrez dedans, Vous regardez en l'air parce que si c'est l'eau qui coule, vous allez survivre. Mais c'est possible qu'il y a le gaz. Alors cet endroit, je le connaissais beaucoup plus après, parce que quand je travaillais dans l'atelier, du fait que c'était des vêtements dés infectés qu'ils envoyaient en Allemagne. Il fallait que nous, on soit désinfectés aussi parce qu'on était envahis de poux qui nous ont empêchés de dormir la nuit. Oui, ça paraît anodin comme ça, mais quand il faut rester des heures à l'appel et vous n'avez pas bien dormi la nuit, c'est... Ça pouvait durer deux heures. Alors l'été, ça allait, mais l'hiver, c'était... Ouais. Alors il y avait le docteur, docteur Mengele, qui faisait les sélections, là. Moi, j'étais sélectionné par lui en été. Un groupe nu et ça durait assez longtemps. Donc on demandait "qu'est-ce qu'on attend". "On attend le docteur Mengele". Docteur, on se dit c'est quelqu'un d'humain. C'est le pire assassin qui a pu exister. Il fallait mettre les mains en avant, écarter les doigts. Et s'il y avait le moindre boutons, chambres à gaz, parce qu'il considérait que c'était la gale. Alors tout ce qui était contagieux, voilà. Mengele s'amusait beaucoup avec les nouveaux-nés, avec les femmes enceintes. Oui, ben, il les faisait avorter. Oui, oui, pour lui, c'était des expériences. Voilà, j'ai un numéro d'un tatouage d'Auschwitz, 22 350. C'était une Hollandaise qui faisait les tatouages. Elle était assise. Sur une table, il y avait un banc sur lequel ses jambes reposaient et on mettait sur ses jambes le bras et c'était elle qui faisait les tatouages. On ne travaillait pas beaucoup, mais on aurait voulu travailler parce que quand on travaillait, on recevait la soupe. Et quand on ne travaillait pas… il y avait des "Aufseherinen", des surveillantes a Auschwitz qui nous gardaient. Et c'était des femmes sorties de prison, des Allemandes qui ont commis des crimes. Donc pour elles, c'était une libération. Et elles étaient très mauvaises, très méchantes. Il y avait des Kapos aussi. Les Kapos n'étaient pas meilleurs, mais il faut dire, on leur promettait tellement de sauver leur famille, s'ils collaboraient, ils n'ont sauvé personne. C'était l'hiver, quand on avait la nuit, envie d'aller aux toilettes et la baraque de toilettes, c'était la dernière baraque et il fallait être cinq pour pouvoir sortir. Tout seul, on ne pouvait pas. Donc bon, les gens urinaient sur leur chalit. Quand vous étiez au quatrième étage sur le chalit , ça allait, mais quand vous étiez plus bas, vous aviez des urines qui coulaient entre les planches. Et de ma baraque où j'étais, il y avait les baraques, c'était des planches de bois. Il y avait un défaut. dans la planche de bois où il y avait, comment on appelle ça, une racine qui était coupée. Et cette racine, je la poussais. Donc il y avait un trou et je voyais l'arrivée des convois. Et c'est comme ça que j'ai vu le dernier convoi de Pologne, de la ville de Lodz. Ils nous ont tellement rebâché que aucun de nous ne survivrait, qu'on ne croyait pas de revenir. Ils nous disaient du matin au soir qu un de nous survivrait. qu'on sera tous exterminés. Alors souvent les élèves me demandent "Frania, Pourquoi vous n'êtes pas évadée ? Puisque c'était en Pologne? " Et je leur dis, "Comment voulez-vous vous évader quand vous êtes entouré de fils barbelés électrifiés et qu'il y a des miradors ?" Moi, je me souviens avoir rentré du travail le camp avoisinant. était un camp d'hommes et une femme de notre convoi a retrouvé son mari. Elle l'appelait par son prénom. Elle a couru vers lui. Elle s'accroche au fil barbelé. Elle reste électrocutée aux yeux de ce monsieur. Oui…

  • CONCLUSION

    Malgré l'horreur et l'inhumanité du centre d'extermination d'Auschwitz, dans son malheur, Fragnet a la chance d'être épargné, grâce à un travail moins éprouvant que d'autres. Les Allemands appellent cela la « baraque de la couture » . Mais en réalité, il s'agit d'un atelier de raccommodage. Là, les détenus reprisent les vêtements des déportés tués dans les chambres à gaz pour les envoyer ensuite à la population allemande. Frania y travaille aux côtés de son ami Tushia. À Tarnov, dans sa ville natale, Frania avait fait la connaissance de cette jeune étudiante en musique qui prenait des cours dans l'école de son oncle. Rapidement, elles se sont liées d'une profonde amitié et ont décidé de rester ensemble coûte que coûte, même dans l'horreur. Malgré les épreuves, Elles réussirent à travailler dans le même atelier de couture, à Auschwitz. Au second semestre 1944, l'avancée des troupes soviétiques pousse les nazis à évacuer Auschwitz. Les autorités SS transfèrent environ 65 000 détenus vers des camps situés à l'intérieur du Reich allemand. Frania, alors âgée de 18 ans, a la chance, comme elle dit, d'être ""encore assez jeune et en bonne santé pour travailler". Jugée valide, elle est envoyée au camp de Flossenburg. Nous sommes en novembre 1944. Parallèlement, les SS s'efforcent de faire disparaître les preuves des crimes commis à Auschwitz. Les documents sont brûlés, les fossés contenant des cendres humaines sont comblés, les crématoires sont démantelés et des plans sont établis pour détruire les installations restantes. Dans le prochain et dernier épisode, Franja nous racontera son arrivée à Flossenburg. où elle sera contrainte de travailler dans une usine de pièces détachées pour automobiles, puis son départ vers un ultime camp, son évasion du train et enfin sa libération. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si ces témoignages résonnent en vous, partagez-les, faites-les connaître autour de vous. Ces témoins sont les derniers à pouvoir raconter la Shoah et l'horreur de la machine de guerre nazie. Il est crucial de les entendre, de transmettre leur mémoire, de ne pas perdre leur histoire. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

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