Speaker #0Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Entretemps. Alors aujourd'hui je voudrais vous parler d'un moment dans ma carrière professionnelle qui a été ce que j'ai appelé un moment bascule. C'est un moment que je n'ai pas vraiment choisi et pourtant qui m'a propulsé dans une toute nouvelle posture, celle des chefs de département. Mais pourquoi je vous parle de ça ? C'est simplement pour illustrer que ce qui était essentiel à un moment et bien n'est pas forcément l'essentiel de demain. Mais avant d'en arriver là, il y a eu un coup de téléphone, une route à rebroussement... poil et une nouvelle qui m'a profondément marqué. Allez, je vous raconte tout ça après ceci. Bonjour, je suis Jean-Claude, chronothier et artisan du temps. Ici, dans Entre-temps, je vous aide à transformer votre emploi du temps en allié, pas à pas, sans pression. Mon objectif ? Vous donner des clés simples mais puissantes pour plus de clarté, de sérénité et une vie alignée avec ce qui compte vraiment pour vous. Bienvenue dans Entre-temps, le podcast pour reprendre la main sur votre temps et sur votre vie. Avant de vous raconter cette fameuse bascule, je voudrais simplement vous rappeler qu'à un certain moment, j'avais développé un programme et mon patron m'avait demandé à l'époque de retirer toute une série de fonctions de ce programme parce que c'était, selon lui, trop dangereux. Et lorsque nous avions eu une revision, disons un audit informatique, le patron de l'audit avait fait des recommandations pour qu'on en remette, ces fonctions. Et donc, mon patron avait essayé un peu de me faire porter le chapeau et là, j'avais dit non, il allait pas trop loin. Et je l'avais mentionné pendant cette réunion qu'effectivement, j'avais bien mis cette fonction dans le programme mais que lui, mon patron, m'avait demandé de le retirer. Donc voilà, je vous parle de ce patron. Vous voyez directement que... L'ambiance entre nous deux n'était pas le genre de ciel bleu que l'on peut imaginer. Bref, le temps était passé et en même temps, nous avions décidé de changer complètement de système informatique, de quelque chose qui avait été fait main, vers ce fameux software standard. qui s'appelle SAP pour les personnes qui le connaissent. Et donc le temps s'écoulait de nouveau, je vais dire, d'une manière non pas paisible, mais beaucoup plus prévisible. Et donc, quelques temps après cet épisode du programme à revoir pour le service finance, j'étais notamment avec mon collègue de ce département, du département financier, et nous avions bien entendu une société en Hollande, et c'était la Belgique qui était responsable en fait pour le Benelux, donc pour la Belgique, la Hollande et le Luxembourg. Et donc nous visitions cette usine et ma responsabilité couvrait bien entendu les deux pays complètement. Donc il y avait deux usines en Belgique et une à Nivechin, qui est un peu en dessous du Trecht. Et donc tous les mardis, nous allions en voiture avec mon collègue et... Nous utilisions sa voiture parce qu'elle était beaucoup plus récente que ma petite voiture de l'époque qui était encore une Mazda 323 pour ceux qui connaissent. Et donc c'est le mardi que nous avions décidé d'y aller et à peine arrivé que l'on me transmet un message du directeur financier. Alors je repositionne un peu la période, nous sommes dans la fin des années 80. A ce moment là, les téléphones portables ça n'existe pas vraiment, ou du moins si c'est un téléphone, c'est plutôt un téléphone transportable. Donc, une fois que nous étions partis et en voiture, il n'y avait aucun moyen de nous contacter. Il fallait attendre que nous soyons arrivés à Nibiru, qui est le lieu où était notre usine. Et donc, lorsque nous arrivons là-bas, nous recevons un message, le patron de mon directeur, et le message est très clair. Il me demande de le rappeler dès que je lis le message qui vient d'être transmis. Donc c'est ce que je fais. Et il m'annonce que le directeur du service informatique est décédé dans la nuit. Il est décédé d'une crise d'asthme. Et le directeur financier, on dirait le CFO aujourd'hui, il me demande de rentrer le plus rapidement possible. Alors c'est là que c'est déjà un peu plus délicat parce que mon collègue... Il n'était pas très content. On venait juste d'arriver. Il doit déjà repartir, mais lui avait aussi un agenda qui était bien rempli. Quand on venait à Nivequin, c'est à peu près, par rapport à Bruxelles, il faut compter à peu près 250 km, peut-être un petit peu moins, mais c'est surtout le temps pour venir qui était imposant. Et donc, bon, il le fait bien volontiers pour moi, mais ça, c'était pour lui quelque chose d'imprévu, qui venait bouleverser son emploi du temps. Et donc, vous vous souvenez, j'étais avec sa voiture, lui qui me conduisait, donc j'étais obligé de revenir et lui aussi, et il n'y avait pas moyen de revenir par les trains, c'était quelque chose d'assez complexe. Donc j'arrive à Bruxelles en fin de matinée et le directeur financier administratif avait prévu une réunion regroupant en fait le chef de projet, qui était mon chef direct à l'époque, et les autres chefs d'équipe. Après nous avoir donné les informations sur le décès et sur les funérailles, il a désiré nous parler de son intention de restructurer le département informatique. Et il nous demandait de faire des propositions. Bien que je pensais déjà une idée de comment restructurer ce département. Pour lui, c'était assez simple. Il allait recruter un directeur de la division informatique, pour remplacer mon ex-patron. et il pensait structurer la division en trois départements un département qui s'occuperait du développement informatique un infocentre, qu'on dirait aujourd'hui celui qui va essayer de regrouper toute la partie data et le mettre à disposition des utilisateurs et puisqu'on parle de l'utilisateur, un troisième département qui serait le service utilisateur c'était aussi tout doucement l'époque où les premiers pc entrait et il y avait également le réseau qui devait être maintenu plus certains services que l'on offrait également aux utilisateurs. Donc trois départements le développement l'infocentre et le service utilisateur. Et donc à première vue pour moi c'était très clair le chef de projet qui était mon chef à l'époque allait devenir le responsable du développement c'était pour moi tout à fait naturel. Et voilà. Ce monsieur ne désirait pas cette responsabilité et, aux surprises, il me proposait de la prendre. Alors, ça impliquait qu'il allait être sous ma responsabilité. Inutile de vous dire que sur le moment, je n'ai pas bien compris et surtout que cela allait créer une situation très particulière pour moi. J'allais devoir, entre guillemets, le superviser. Une fois la décision prise, c'était un beau sentiment pour moi. Bien entendu, j'étais promu, j'étais responsable de département alors que j'étais adjoint au chef de projet, c'était incroyable. Mais me voilà propulsé à un poste de chef de département. Alors, je n'ai pas réalisé tout de suite que gérer une équipe d'une dizaine de personnes, c'est relativement différent que de se gérer seul. Encore une fois, j'ai dû apprendre sur le tas pour gérer l'équipe, mais je l'ai déjà dit précédemment, j'aime les contacts humains. Et donc, ce fut une expérience, je vais dire, très très enrichissante, mais surtout, un autre défi s'est présenté à moi. Je devais de nouveau gérer mon emploi du temps d'une manière différente. Et en tant que chef d'équipe maintenant, et en plus chef de département, je devais veiller... à ce que le travail soit fait, bien entendu, mais à aussi suivre ce travail, à préparer les nouvelles activités. Et donc, j'avais à réaliser mes travaux de programmation. Vous vous souvenez, j'avais encore des programmes que je suis porté moi-même, dont je vous ai parlé en début d'épisode. Et c'est là qu'à ce moment-là, quand j'étais adjoint au chef de projet, le support de ce fameux programme était essentiel pour moi c'était une tâche essentielle mais aujourd'hui j'ai dû me poser la question si cette tâche était toujours essentielle pour moi devenu chef d'équipe et responsable de département ce que cette expérience m'a appris C'est que devenir responsable, c'est pas juste obtenir un titre. C'est devoir penser au collectif également, à l'équipe, d'anticiper, d'organiser, d'accompagner. Ça c'est ce qu'on fait quand on est un responsable par exemple de département ou bien d'équipe. Et ce qui a changé profondément pour moi, c'est ma façon de gérer mon emploi du temps. Avant, je gérais mon temps pour moi-même, mais après, je devais gérer à la fois mon temps tel que moi je le voyais, mais également en fonction de celui de l'équipe. Par exemple, planifier des réunions d'équipe, mais également des moments où les membres de l'équipe pouvaient avoir une réunion avec moi. Donc en fait, je suis passé de faire, en grande partie, à faire faire. Et ça demande des moments dans son agenda où on peut écouter, planifier, suivre, et ça demande également un ajustement émotionnel. Et ce passage, pour beaucoup de chefs d'équipe, il est souvent sous-estimé. On pense que parce qu'on est un bon technicien, on peut automatiquement devenir un bon gestionnaire de personnes. Eh bien oui, il y a certaines personnes qui ont ça d'une manière innée, mais ils sont très très rares. Il faut apprendre à rester disponible et surtout sans s'épuiser. À préparer sans vouloir tout faire soi-même, et bien entendu à déléguer. Sans abandonner ses responsabilités. Et donc, ces trois points que je viens de citer, se rendre disponible, préparer les choses et déléguer, eh bien, vous savez quoi ? Ça vous demande du temps. Et donc, l'agenda qui avant était relativement simple, eh bien, il a dû intégrer toute une série de nouvelles variantes afin que je puisse réaliser mes activités d'une manière cohérente. Et vous ? Est-ce que vous avez déjà vécu un moment où, sans l'avoir demandé, vous avez dû prendre plus de responsabilités ? Ou faire quelque chose qui était relativement différent de ce que vous faisiez auparavant ? Comment avez-vous vécu ce passage ? Avez-vous adapté votre manière de gérer votre temps ? Ou vous êtes-vous retrouvé submergé par l'accumulation de tâches ? Si la réponse est la deuxième, l'accumulation de tâches, Peut-être qu'il est temps de vous poser une question, mais alors là très simple. Est-ce que votre emploi du temps reflète encore votre rôle aujourd'hui, ou bien est-ce qu'il reflète toujours votre rôle d'hier ? Et ça, c'est une question que j'ai dû me poser, et je vais vous partager une petite piste très concrète, et vous allez voir, ça peut déjà faire la grande différence si vous êtes confronté à ce genre de situation. Voilà, je vous propose un petit exercice de clarification que vous ayez changé de responsabilité ou simplement vous voulez le faire pour voir ce que dit de vous votre agenda. C'est très simple. Vous prenez une feuille et vous la divisez en trois colonnes. La première, c'est ce que je fais encore moi-même, par habitude, par peur de déléguer, par plaisir aussi, on fait des choses parce qu'on aime bien. La deuxième colonne, c'est... ce que je pourrais déléguer mais que je garde et la troisième ce que je dois absolument suivre sans vouloir tout contrôler et une fois que vous avez mis ces trois colonnes vous y mettez les tâches de votre agenda vous reprenez votre agenda ou la liste de ce que vous avez à faire et vous les classez selon ces trois colonnes si vous ne voulez pas recopier il suffit simplement de mettre le numéro 1, 2 ou 3 à côté de la tâche et vous saurez ce que ça veut dire. Et puis, regardez. Regardez attentivement, prenez le temps de la réflexion et regardez cette liste ou votre agenda maintenant. Y a-t-il des tâches que vous gardez, je dirais, par réflexe plus que par nécessité ? Eh bien, dans mon cas, vous vous souvenez, la maintenance de ce programme qui... calculait le résultat d'exploitation. Je l'ai gardé avec moi jusqu'au moment où je suis devenu directeur du département informatique. Ça vous parle de ce que moi j'ai voulu continuer à conserver, je dirais même à contrôler, mais également il y avait un certain plaisir parce que c'était mon bébé. C'est moi qui avait écrit ce programme, si vous vous souvenez. Une deuxième question que vous pourriez vous poser C'est qu'est-ce que cela vous coûte ? Qu'est-ce que ça coûte à votre énergie ? votre clarté mentale d'avoir encore toutes ces tâches que vous gardez et puis pour passer à l'action on change pas tout en une fois mais simplement si vous changiez seulement une chose cette semaine juste une et voyez ce que ça donne ça vous parle alors si on faisait un petit récap des points clés à retenir Avant de conclure, c'est ce que j'aimerais faire avec vous. Tout d'abord, un nouveau rôle, ça appelle une nouvelle organisation. Vous ne pouvez plus gérer votre temps comme avant. Il faut élargir votre regard et votre présence, notamment, comme je vous l'ai dit, avec votre équipe. En deuxième lieu, déléguer, ce n'est pas fouillir. C'est faire confiance et se rendre disponible pour ce qui ne peut être fait que par vous. En troisième point, gérer une équipe, c'est aussi gérer son énergie. C'est important, lorsqu'on est chef d'équipe, de prendre soin de son rythme, et ça vous permet de mieux accompagner celui des autres aussi. Et enfin, ce que vous ne réalisez pas tout de suite, votre emploi du temps vous le rappellera. La surcharge, la dispersion, le flou, ce sont souvent les signaux d'un rôle qui a changé, mais dont l'agenda n'a pas vraiment suivi. Avant de conclure, j'aimerais vous soumettre un mantra. Bien entendu, vous l'avez compris, quand un rôle change, et si je vous ai pris le rôle, je suis devenu chef de département, chef d'équipe en même temps, mais ça peut être n'importe quel changement dans votre vie, et avec lui, Il y a également, puisqu'on parle de vie, tout un rythme, une posture, à la fois intérieure et extérieure, une manière de penser son temps qui va changer. Alors, pour garder le cap, j'aime bien me rappeler, je vous la propose, une phrase simple. Elle m'aide à ajuster mon regard sur mon emploi du temps, en prenant compte de choses qui ont évolué. Je peux vous dire que c'est... C'est à huit derniers mois, il y a énormément de choses dans ma vie qui ont évolué. Alors voilà le mantra, mon rôle évolue et mon temps aussi doit apprendre à suivre. Voilà, mon rôle évolue et mon temps aussi doit apprendre à suivre. Alors voilà en conclusion, devenir chef, c'est pas tout contrôler, c'est apprendre à faire de la place pour que les autres puissent avancer et pour cela, il faut aussi faire de la place dans son propre... emploi du temps. Voilà, merci pour votre écoute. Je serais ravi d'avoir vos commentaires. Vous allez trouver tous les moyens pour pouvoir me contacter dans le jingle de fin, mais également sur le site oruposa.com l'onglet podcast. Et là, vous pouvez laisser le message que vous voulez et le comment. Vous pouvez aussi le choisir. Vous pouvez envoyer un courrier, mais également laisser un message vocal. si vous voulez tenter le podcast dans votre commentaire ce sera avec un très grand plaisir prenez soin de vous prenez soin de votre temps votre temps ce n'est rien d'autre en fait que votre vie merci d'avoir pris ce moment entre-temps avec moi si cet épisode a résonné en vous je vous invite simplement à le partager avec quelqu'un qui pourrait en bénéficier ou Encore mieux à me laisser un petit mot. Vos retours sont précieux et ils nourrissent en fait cette belle aventure du temps. Et si vous avez envie d'aller plus loin, vous pouvez retrouver tous les épisodes et des ressources complémentaires sur le site oruposa.com dans la rubrique podcast. Et surtout, prenez bien soin de votre temps, car au fond, ce n'est rien d'autre que votre vie. A très bientôt dans Entre-temps.