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Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem

De compositeur à président : Gérard Calvi et son impact à la Sacem

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17min |08/09/2022
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Description

Quel impact la musique peut-elle avoir sur notre culture collective ? Dans cet épisode final de "Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem", Serge Elhaïc a l'honneur de s'entretenir avec Gérard Calvi, un compositeur emblématique de la musique française, dont le parcours musical a débuté dans les années 30. Ce dialogue captivant nous plonge dans l'univers riche et varié de Calvi, qui a su marquer de son empreinte la scène musicale française.


Au fil de cette conversation, Gérard Calvi partage des expériences marquantes de sa carrière, notamment la création de spectacles au prestigieux Théâtre du Châtelet, où il a su allier créativité et innovation. Il nous parle également de son travail sur des ballets tels que 'La Colline du Delta', une œuvre hommage à Sidney Bechet, qui témoigne de son profond respect pour les grands noms de la musique. En tant qu'ancien président de la Sacem, Calvi souligne l'importance cruciale de défendre les droits d'auteur, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, et explique comment il a réussi la transition de compositeur à président tout en continuant à nourrir sa passion pour la composition.


Les anecdotes fascinantes sur ses collaborations avec des figures emblématiques telles que Marcel Achard et Eugène Ionesco enrichissent ce récit, offrant un aperçu unique des coulisses de la création musicale. Chaque moment partagé par Calvi est une invitation à redécouvrir la richesse de la musique française et à apprécier le travail de ceux qui œuvrent dans l'ombre pour faire vivre nos mélodies préférées.


Ce podcast se termine sur des réflexions profondes concernant l'héritage musical de Gérard Calvi et son impact indélébile sur la culture française. Il nous rappelle que la musique est non seulement un art, mais aussi un vecteur de mémoire collective, un moyen de transmettre nos émotions et nos histoires à travers les générations. Ne manquez pas cet épisode exceptionnel qui célèbre la passion, la créativité et l'engagement des compositeurs au sein de la Sacem.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Musée Sacem présente un podcast imaginé et raconté par Serge Elhaïc, les arrangeurs de la chanson française.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue à l'écoute du cinquième et dernier épisode de ce podcast consacré au créateur hors du commun qu'est Gérard Calvi. C'est en février 1997 qu'il nous a raconté sa belle aventure musicale, débutée à la fin des années 30, sans oublier ses années de présidence de la Sacem. Ce dernier épisode débute avec un extrait d'une version humoristique du bal chez Madame de Mortemouille. Et à Gérard Calvi, bonjour, qu'est-ce que vous pensez de cette version humoristique de votre tube Madame de Mortemouille ?

  • Speaker #2

    Écoutez, moi je ne le connaissais pas, vous savez, avec cet air-là, on a tout fait avec, alors donc un de plus que je découvre, et que je trouve ça très amusant et très bien, c'est un petit air magique, c'est sur trois notes, alors donc on peut aller très loin.

  • Speaker #1

    Alors et pour parler d'un des grands spectacles que vous avez créé au Châtelet en décembre 1961, la Polka des Lampions, avant que vous nous en parliez, je vous livre quelques lignes de Marcel Achard de l'Académie française. Marcel Achard écrivait au dos de la jaquette de ce disque « Il y a dans la musique de Gérard Calvi de la farce et de la science, de la grâce, de la tendresse et de l'ironie, une heureuse combinaison d'offenbach et de messager. » Quel hommage à Marcel Achard quand même ! Oui, il est très gentil. Grâce à Maurice Léman qui était le directeur du Châtelet, il nous a réunis et il a dit « Voilà, ce sera intéressant » de faire un spectacle dont le livret serait celui qui allait devenir celui de certains Lemschows. Mais à l'origine c'était un film allemand et donc il a acheté les droits et il y a eu un travail d'adaptation de cet ouvrage pour faire une comédie, la première comédie musicale au Châtelet. Avant il y avait un autre style d'ouvrage et là il a voulu faire plus modernisé. Bon, Marcel a dit bon, il faut que je travaille sur ce sujet. Et comme il avait affaire à une cure à Vichy, pour migrer un petit peu, parce qu'il a eu tendance à... Il était lyonnais, Marcel Achard, donc il met la bonne cuisine. Il a dit, écoute, Gérard, tu vas venir avec moi à Vichy, on va faire le régime. Ma femme veut absolument que je fasse un régime, et alors toi aussi, tu feras le régime. Et puis en même temps, on discutera, on préparera l'ouvrage. Alors on a été à Vichy, un très bel hôtel, et on s'est inscrits, on a dit, à l'hôtel, voilà, on fait le régime, on fait le régime, alors très bien. Et on a commencé à travailler, puis en même temps, on allait au terme et on se faisait masser, etc. Ce que nous ne disions pas à Juliette Achard, c'est qu'une fois qu'on avait terminé nos soins et qu'on allait dans un autre restaurant, on se tapait la cloche, mais alors on se cachait comme des gamins, c'était invraisemblable. Et alors le gars, ah, voilà des clandestins, voilà des clandestins, etc. Et donc, on a bien travaillé, on a bien fait notre travail.

  • Speaker #3

    de cure et on est revenu à Paris avec 2 kilos en plus. Y'a qu'en France, c'est une chance qu'on peut danser sur le pavé. Quand le jour de gloire est arrivé, aïe aïe aïe, quel pagaille dans la rue et dans nos cœurs. Viens, Paris, ce soir te fait une fleur. Faut sauter, chahuter, au nom de la liberté. Viens, mon cœur, dansons la polka des lampions.

  • Speaker #2

    Qui étaient les principaux interprètes de la Pompadour ? C'était l'histoire, c'est deux musiciens qui trouvent du travail dans un orchestre de femmes et qui donc s'habillent en femmes et vont suivre la troupe. C'est intéressant de savoir que c'était Jean-Richard et Georges Guétari qui étaient en femmes. Et d'ailleurs il y a un document où ils dansent le tango tous les deux ensemble. qui est assez savoureux.

  • Speaker #1

    Alors, en 64, vous allez rendre un hommage à Sidney Bechet, qui a disparu depuis quelques temps, l'un des plus grands musiciens de jazz, et vous allez enregistrer une rhapsodie ballet en huit parties, La Colline du Delta, sur des thèmes que vous avez livrés à une certaine époque, dans les années 50, Sidney Bechet. Alors rappelez-nous la genèse de ce rhapsodie ballet, La Colline du Delta.

  • Speaker #2

    Sidney Bechet n'était pas content de son premier ballet, La Nuit est une sorcière, et il voulait refaire un nouveau ballet. Il a dit mais ce serait chouette faire ça avec Calvi parce que c'est un musicien classique, il aime bien Tchaïkovski comme moi, alors donc on devrait faire ce ballet. Il est venu à la maison, il m'a joué des thèmes, donc on l'a dit, il n'a pas pu le faire et donc est arrivé Claude Luther qui m'a dit mais jamais je pourrais jouer ça parce que moi je ne peux pas, je n'arrive pas à la cheville de Sidney Bechet, c'était peut-être pas Sidney Bechet mais c'était quand même Claude Luther et il a beaucoup travaillé, il a tenu à enregistrer ça sur l'instrument de Bechet. Et je me souviens, alors, la tête de Claude Luther, quand il est arrivé pour enregistrer, il y avait l'orchestre d'opéra qui était là, dans le studio, il m'a dit, il m'a dit, je n'ose pas, j'ai dit, écoute, je vais faire un, deux, trois, quatre, et tu attaques. Et ça s'est merveilleusement passé.

  • Speaker #4

    Musique de générique

  • Speaker #1

    C'était grand dur, je dirais, c'était émouvant aussi, c'était le thème principal de la colline du Delta, cet hommage musical à Sidney Bechet. Nous étions en 1964. Gérard, quelle a été l'ambiance qui a présidé à l'enregistrement de cette œuvre avec Claude Luther ? Je suppose que les musiciens étaient motivés, émus aussi, et intéressés par cette interprétation.

  • Speaker #2

    Oui, alors il y avait deux catégories de musiciens. Il y avait les musiciens classiques qui n'accordaient pas une grande place à Sidney Bechet, et puis les autres qui trouvaient que c'était quand même une très belle musique et qui avaient le plaisir de la jouer. C'était la majorité. Je crois que pour la technique, on a fait une prise, et puis après, la magie a joué parce que c'est une très belle musique. Et il y avait l'émotion.

  • Speaker #1

    Vous avez été primé à cette époque ?

  • Speaker #2

    Oui, je crois qu'on a eu un grand prix, l'Académie Charles Croix.

  • Speaker #1

    Alors je vous propose d'écouter un second extrait, parce qu'un seul ne suffit pas dans ces huit parties. Je crois que nous avons encore un autre extrait, encore plus remarquable, je dirais. C'est La fête au Bayou, nous l'écoutons. Quel sentiment a éprouvé Gérard Calvi à la sortie d'une telle séance d'enregistrement ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotion, beaucoup de joie. J'étais crevé d'ailleurs aussi, parce que quand même, bon, on a fait ça relativement vite, bon, pour des raisons économiques, mais ça s'est bien passé. Il y avait une prise de son qui était naturelle, mais très bonne. Et c'était ce qui menait, et ce qui est né, c'est l'admiration qu'on avait pour Sydney, hein, et Claude et moi, et même tout l'orchestre. Bon, ça a fonctionné, quoi.

  • Speaker #1

    Alors, quelques années plus tard, en 1975, vous avez écrit la partition musicale pour Le Tableau sur un livret de Jeanne Ionesco. Parlez-nous de cette commande du ministère de la Culture.

  • Speaker #2

    C'est curieux, parce que plusieurs fois, on m'avait dit, mais est-ce que ça ne vous intéresserait pas de travailler sur Ionesco ? C'est très particulier, mais je crois que vous vous êtes fait pour vous rencontrer. Effectivement, j'ai lu la pièce et j'ai dit, oui, je pense que ça peut faire un ouvrage lyrique, naturellement. Sans changer le texte, quand je travaille avec Ionesco, actuellement c'est le cas, je ne change pas une virgule parce que Ionesco c'est quelqu'un à qui on ne touche pas. Et donc il y a eu cette première expérience, le tableau, avec une belle mise en scène de mots clairs, et c'était Jean-Luc Tardieu qui jouait le peintre, le rôle principal, c'est un très bon souvenir.

  • Speaker #1

    Et là vous récidivez ces derniers temps avec Ionesco, et quand vous travaillez depuis quelques années déjà. C'est écrit,

  • Speaker #2

    j'ai travaillé pendant deux ans et demi. Sur la cantatrice Chauve. Sa fameuse cantatrice Chauve, que j'ai mise en musique en changeant la même chose. J'ai pris le même principe, je ne change pas une virgule. Et donc, je pense que l'œuvre devrait être créée l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Alors là, Gérard, nous sommes en 75, on est de finir le tableau. Nous passons quelques années en 78. Vous avez le grand honneur d'être nommé, d'être élu à l'unanimité, il faut le rappeler. président de la Sacem, la société des auteurs, compositeur et éditeur de musique, et vous remplacez là le grand Georges Auric. Alors parlez-nous de cette élection, parlez-nous de cette charge, parce que depuis 20 ans, vous avez été plusieurs années président de la Sacem.

  • Speaker #2

    Oui. Alors d'abord l'élection, rappelez-nous, ça a quand même été sûrement une grande date pour vous. Quand on est élu président de la Sacem en France, on est quand même reconnu par tous ses pairs. Oui, je ne vous cache pas que je ne m'attendais pas à ça. enfin bon

  • Speaker #1

    Vous étiez représentatif des compositeurs français, malgré tout.

  • Speaker #2

    Oui. Bon, et puis, c'est un petit peu dans tous les domaines. Donc, dans une société de gestion collective, c'est exactement ce que m'a expliqué Georges Auric. Georges Auric m'a dit, voilà, mon cher jeune ami, j'ai décidé de ne pas me représenter, mais je pense que vous êtes venu à la Sacem, vous avez fait partie de son conseil d'administration, et maintenant, vous avez suffisamment d'expérience, et je suis sûr que si vous vous présentez pour la présidente du conseil d'administration, vous serez élu. Alors je lui dis, écoutez, mon cher maître, il faut que je vous prévienne d'une chose quand même, c'est que quand j'ai été élu président de la SACEM, petit à petit je n'ai plus fait de musique de film, parce qu'il y a une espèce d'incompatibilité, on dit oui, il s'occupe du cinéma, de faire sa musique de film, ou de cette grande société, mais il me dit, vous verrez, d'abord vous le devez, je crois que vous êtes fait pour ça. Vous avez à défendre tous vos confrères. C'est une mission sacrée, notamment avec l'évolution. Il était, vous voyez, très loin devant lui, Georges Auric. À travers toutes ces techniques, on ne sait pas où nous allons. Nous ne savons pas où nous allons. Alors, il m'a dit, si vous vous présentez, je crois que vous serez élu à l'unanimité. Et je ne le crois pas, j'en suis sûr.

  • Speaker #1

    Il faut rappeler également que Georges Auric était le directeur de l'Opéra.

  • Speaker #2

    Il a été directeur de l'Opéra, oui. D'ailleurs, je ne sais pas comment il faisait. C'était le plus mondain des compositeurs de Paris. C'est-à-dire qu'il ne se couchait jamais avant 3h du matin, il avait une résistance extraordinaire. C'est une vraie personnalité, c'était un des êtres les plus intelligents que j'ai rencontrés dans ma vie. Bon ben voilà, alors 78, 78 sont des mandats de 2 ans, je crois que j'en ai fait 10. Voilà. Le droit d'auteur est quelque chose qui est très difficile à expliquer, très difficile à défendre. Les exploitations sont de plus en plus importantes, donc... Oui, c'est une responsabilité. Comme j'aime bien assumer ce que je dois assumer, je suis un peu moins composé.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. J'allais vous demander comment vous avez pu mener de front votre activité qui était quand même débordante de compositeurs avec l'activité également débordante de président de la SACEM.

  • Speaker #2

    Oui, eh bien, j'ai perdu effectivement, comme l'avait prévu Ulrich, j'ai perdu mon activité de compositeur de musique de film et de compositeur pour la télévision. Bon, alors voilà, j'ai fait autre chose. J'ai continué à composer de la musique quand même.

  • Speaker #1

    Gérard, votre charge de président de la SACEM ne vous empêche pas de continuer à composer, puisque outre la musique de Chantecler, alors c'est très varié ce que vous allez faire dans les années 80, Chantecler de Edmond Rostand, la mise en musique du Parc Astérix, alors on passe bien sûr du coq à l'âne je vais dire, la musique de la trilogie... La musique de la trilogie marseillaise Marius Fanny et César de Marcel Pagnol en 1990, et bien en 1991, avec Jean-Pierre Vallès, Le célèbre violoniste, vous-même étant au piano, vous avez gravé dix chansons du pays de France. Parlez-nous de cette réalisation et d'où est venue l'idée de réaliser ce disque ?

  • Speaker #2

    Il s'est trouvé que pour une émission de télévision consacrée à Jean-Pierre Balèze, on m'a demandé de venir jouer à quelque chose avec lui. Et comme il était du Nord, et que j'ai moi aussi des origines du Nord, il m'a dit tiens ce serait sympa qu'il me fasse un arrangement sur le petit quinquain. Alors j'ai fait donc un arrangement sur le petit quinquain. on a joué le petit quinquin et alors on a dit mais il faudrait continuer les chansons françaises, de faire des arrangements et donc voilà la genèse de cette histoire.

  • Speaker #1

    Alors là je vous propose que nous écoutions le célèbre Alouette avec donc Jean-Pierre Vallès au violon et Gérard Calvi au piano. Gérard, nous allons bientôt nous quitter. J'aimerais rappeler également que vous êtes le compositeur de tous les indicatifs de France Info. Quel Français n'a pas entendu ces musiques ? Je pense que peu savent que vous en avez écrit les notes.

  • Speaker #2

    Da da da, da da da da da da. Oui, entre autres.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut le lire, il faut le rappeler.

  • Speaker #2

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Avant de nous quitter, Gérard, parlez-nous de vos projets en cours et notamment de la cantatrice chauve. Nous en avons parlé tout à l'heure, la cantatrice chauve de Jeanne Ionesco. Nous en avons dit quelques mots tout à l'heure quand nous avons parlé du tableau. de Jeanne Ionesco ?

  • Speaker #2

    Oui, alors, je voulais mettre en musique ce chef-d'oeuvre de Ionesco. Et donc, j'ai passé deux ans et demi à écrire sans changer une virgule. J'ai 256 pages de piano et chant. Alors maintenant, il va falloir que j'orchestre. Ce sera une très grande joie pour moi de voir cette oeuvre. J'étais très fidèle à l'esprit de Ionesco. C'est une antipièce, c'est-à-dire que ça commence d'une façon à peu près normale et on arrive à un déchirement de l'expression. Je ne regrette pas en tout cas d'avoir travaillé. Il me l'avait confié, Ionesco, Eugène et j'espère que là où il est... pourra donner son avis.

  • Speaker #1

    Et bien voilà Gérard, je tenais à vous féliciter, à vous dire combien de votre musique m'a enchanté, en tout cas personnellement, depuis des décennies et je vous remercie pour votre talent, pour votre gentillesse, pour votre présence. Un très grand merci Gérard.

  • Speaker #2

    Bah écoutez, j'ai passé un bon moment.

  • Speaker #1

    On a revécu toute votre carrière.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Un grand merci. Ainsi se termine ce podcast consacré à ce grand compositeur qui a été Gérard Calvi. disparu en 2015 et qui aurait eu 100 ans en 2022. C'est en décembre 2009 qu'a élu à l'Opéra National de Montpellier la création mondiale de son opéra La Cantatrice Chauve, basée sur la pièce d'Eugène Ionesco, dernière œuvre musicale de notre maestro. Et pour longtemps encore, quelques-unes des musiques de Gérard Calvi resteront inscrites dans la mémoire collective. Musique

Chapters

  • Introduction à Gérard Calvi et son parcours musical

    00:17

  • Réactions de Gérard Calvi à ses œuvres humoristiques

    01:41

  • Création de La Colline du Delta et hommage à Sidney Bechet

    03:56

  • Élection à la présidence de la Sacem et responsabilités associées

    10:02

  • Projets en cours : La Cantatrice Chauve et réflexions finales

    16:18

Description

Quel impact la musique peut-elle avoir sur notre culture collective ? Dans cet épisode final de "Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem", Serge Elhaïc a l'honneur de s'entretenir avec Gérard Calvi, un compositeur emblématique de la musique française, dont le parcours musical a débuté dans les années 30. Ce dialogue captivant nous plonge dans l'univers riche et varié de Calvi, qui a su marquer de son empreinte la scène musicale française.


Au fil de cette conversation, Gérard Calvi partage des expériences marquantes de sa carrière, notamment la création de spectacles au prestigieux Théâtre du Châtelet, où il a su allier créativité et innovation. Il nous parle également de son travail sur des ballets tels que 'La Colline du Delta', une œuvre hommage à Sidney Bechet, qui témoigne de son profond respect pour les grands noms de la musique. En tant qu'ancien président de la Sacem, Calvi souligne l'importance cruciale de défendre les droits d'auteur, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, et explique comment il a réussi la transition de compositeur à président tout en continuant à nourrir sa passion pour la composition.


Les anecdotes fascinantes sur ses collaborations avec des figures emblématiques telles que Marcel Achard et Eugène Ionesco enrichissent ce récit, offrant un aperçu unique des coulisses de la création musicale. Chaque moment partagé par Calvi est une invitation à redécouvrir la richesse de la musique française et à apprécier le travail de ceux qui œuvrent dans l'ombre pour faire vivre nos mélodies préférées.


Ce podcast se termine sur des réflexions profondes concernant l'héritage musical de Gérard Calvi et son impact indélébile sur la culture française. Il nous rappelle que la musique est non seulement un art, mais aussi un vecteur de mémoire collective, un moyen de transmettre nos émotions et nos histoires à travers les générations. Ne manquez pas cet épisode exceptionnel qui célèbre la passion, la créativité et l'engagement des compositeurs au sein de la Sacem.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Musée Sacem présente un podcast imaginé et raconté par Serge Elhaïc, les arrangeurs de la chanson française.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue à l'écoute du cinquième et dernier épisode de ce podcast consacré au créateur hors du commun qu'est Gérard Calvi. C'est en février 1997 qu'il nous a raconté sa belle aventure musicale, débutée à la fin des années 30, sans oublier ses années de présidence de la Sacem. Ce dernier épisode débute avec un extrait d'une version humoristique du bal chez Madame de Mortemouille. Et à Gérard Calvi, bonjour, qu'est-ce que vous pensez de cette version humoristique de votre tube Madame de Mortemouille ?

  • Speaker #2

    Écoutez, moi je ne le connaissais pas, vous savez, avec cet air-là, on a tout fait avec, alors donc un de plus que je découvre, et que je trouve ça très amusant et très bien, c'est un petit air magique, c'est sur trois notes, alors donc on peut aller très loin.

  • Speaker #1

    Alors et pour parler d'un des grands spectacles que vous avez créé au Châtelet en décembre 1961, la Polka des Lampions, avant que vous nous en parliez, je vous livre quelques lignes de Marcel Achard de l'Académie française. Marcel Achard écrivait au dos de la jaquette de ce disque « Il y a dans la musique de Gérard Calvi de la farce et de la science, de la grâce, de la tendresse et de l'ironie, une heureuse combinaison d'offenbach et de messager. » Quel hommage à Marcel Achard quand même ! Oui, il est très gentil. Grâce à Maurice Léman qui était le directeur du Châtelet, il nous a réunis et il a dit « Voilà, ce sera intéressant » de faire un spectacle dont le livret serait celui qui allait devenir celui de certains Lemschows. Mais à l'origine c'était un film allemand et donc il a acheté les droits et il y a eu un travail d'adaptation de cet ouvrage pour faire une comédie, la première comédie musicale au Châtelet. Avant il y avait un autre style d'ouvrage et là il a voulu faire plus modernisé. Bon, Marcel a dit bon, il faut que je travaille sur ce sujet. Et comme il avait affaire à une cure à Vichy, pour migrer un petit peu, parce qu'il a eu tendance à... Il était lyonnais, Marcel Achard, donc il met la bonne cuisine. Il a dit, écoute, Gérard, tu vas venir avec moi à Vichy, on va faire le régime. Ma femme veut absolument que je fasse un régime, et alors toi aussi, tu feras le régime. Et puis en même temps, on discutera, on préparera l'ouvrage. Alors on a été à Vichy, un très bel hôtel, et on s'est inscrits, on a dit, à l'hôtel, voilà, on fait le régime, on fait le régime, alors très bien. Et on a commencé à travailler, puis en même temps, on allait au terme et on se faisait masser, etc. Ce que nous ne disions pas à Juliette Achard, c'est qu'une fois qu'on avait terminé nos soins et qu'on allait dans un autre restaurant, on se tapait la cloche, mais alors on se cachait comme des gamins, c'était invraisemblable. Et alors le gars, ah, voilà des clandestins, voilà des clandestins, etc. Et donc, on a bien travaillé, on a bien fait notre travail.

  • Speaker #3

    de cure et on est revenu à Paris avec 2 kilos en plus. Y'a qu'en France, c'est une chance qu'on peut danser sur le pavé. Quand le jour de gloire est arrivé, aïe aïe aïe, quel pagaille dans la rue et dans nos cœurs. Viens, Paris, ce soir te fait une fleur. Faut sauter, chahuter, au nom de la liberté. Viens, mon cœur, dansons la polka des lampions.

  • Speaker #2

    Qui étaient les principaux interprètes de la Pompadour ? C'était l'histoire, c'est deux musiciens qui trouvent du travail dans un orchestre de femmes et qui donc s'habillent en femmes et vont suivre la troupe. C'est intéressant de savoir que c'était Jean-Richard et Georges Guétari qui étaient en femmes. Et d'ailleurs il y a un document où ils dansent le tango tous les deux ensemble. qui est assez savoureux.

  • Speaker #1

    Alors, en 64, vous allez rendre un hommage à Sidney Bechet, qui a disparu depuis quelques temps, l'un des plus grands musiciens de jazz, et vous allez enregistrer une rhapsodie ballet en huit parties, La Colline du Delta, sur des thèmes que vous avez livrés à une certaine époque, dans les années 50, Sidney Bechet. Alors rappelez-nous la genèse de ce rhapsodie ballet, La Colline du Delta.

  • Speaker #2

    Sidney Bechet n'était pas content de son premier ballet, La Nuit est une sorcière, et il voulait refaire un nouveau ballet. Il a dit mais ce serait chouette faire ça avec Calvi parce que c'est un musicien classique, il aime bien Tchaïkovski comme moi, alors donc on devrait faire ce ballet. Il est venu à la maison, il m'a joué des thèmes, donc on l'a dit, il n'a pas pu le faire et donc est arrivé Claude Luther qui m'a dit mais jamais je pourrais jouer ça parce que moi je ne peux pas, je n'arrive pas à la cheville de Sidney Bechet, c'était peut-être pas Sidney Bechet mais c'était quand même Claude Luther et il a beaucoup travaillé, il a tenu à enregistrer ça sur l'instrument de Bechet. Et je me souviens, alors, la tête de Claude Luther, quand il est arrivé pour enregistrer, il y avait l'orchestre d'opéra qui était là, dans le studio, il m'a dit, il m'a dit, je n'ose pas, j'ai dit, écoute, je vais faire un, deux, trois, quatre, et tu attaques. Et ça s'est merveilleusement passé.

  • Speaker #4

    Musique de générique

  • Speaker #1

    C'était grand dur, je dirais, c'était émouvant aussi, c'était le thème principal de la colline du Delta, cet hommage musical à Sidney Bechet. Nous étions en 1964. Gérard, quelle a été l'ambiance qui a présidé à l'enregistrement de cette œuvre avec Claude Luther ? Je suppose que les musiciens étaient motivés, émus aussi, et intéressés par cette interprétation.

  • Speaker #2

    Oui, alors il y avait deux catégories de musiciens. Il y avait les musiciens classiques qui n'accordaient pas une grande place à Sidney Bechet, et puis les autres qui trouvaient que c'était quand même une très belle musique et qui avaient le plaisir de la jouer. C'était la majorité. Je crois que pour la technique, on a fait une prise, et puis après, la magie a joué parce que c'est une très belle musique. Et il y avait l'émotion.

  • Speaker #1

    Vous avez été primé à cette époque ?

  • Speaker #2

    Oui, je crois qu'on a eu un grand prix, l'Académie Charles Croix.

  • Speaker #1

    Alors je vous propose d'écouter un second extrait, parce qu'un seul ne suffit pas dans ces huit parties. Je crois que nous avons encore un autre extrait, encore plus remarquable, je dirais. C'est La fête au Bayou, nous l'écoutons. Quel sentiment a éprouvé Gérard Calvi à la sortie d'une telle séance d'enregistrement ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotion, beaucoup de joie. J'étais crevé d'ailleurs aussi, parce que quand même, bon, on a fait ça relativement vite, bon, pour des raisons économiques, mais ça s'est bien passé. Il y avait une prise de son qui était naturelle, mais très bonne. Et c'était ce qui menait, et ce qui est né, c'est l'admiration qu'on avait pour Sydney, hein, et Claude et moi, et même tout l'orchestre. Bon, ça a fonctionné, quoi.

  • Speaker #1

    Alors, quelques années plus tard, en 1975, vous avez écrit la partition musicale pour Le Tableau sur un livret de Jeanne Ionesco. Parlez-nous de cette commande du ministère de la Culture.

  • Speaker #2

    C'est curieux, parce que plusieurs fois, on m'avait dit, mais est-ce que ça ne vous intéresserait pas de travailler sur Ionesco ? C'est très particulier, mais je crois que vous vous êtes fait pour vous rencontrer. Effectivement, j'ai lu la pièce et j'ai dit, oui, je pense que ça peut faire un ouvrage lyrique, naturellement. Sans changer le texte, quand je travaille avec Ionesco, actuellement c'est le cas, je ne change pas une virgule parce que Ionesco c'est quelqu'un à qui on ne touche pas. Et donc il y a eu cette première expérience, le tableau, avec une belle mise en scène de mots clairs, et c'était Jean-Luc Tardieu qui jouait le peintre, le rôle principal, c'est un très bon souvenir.

  • Speaker #1

    Et là vous récidivez ces derniers temps avec Ionesco, et quand vous travaillez depuis quelques années déjà. C'est écrit,

  • Speaker #2

    j'ai travaillé pendant deux ans et demi. Sur la cantatrice Chauve. Sa fameuse cantatrice Chauve, que j'ai mise en musique en changeant la même chose. J'ai pris le même principe, je ne change pas une virgule. Et donc, je pense que l'œuvre devrait être créée l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Alors là, Gérard, nous sommes en 75, on est de finir le tableau. Nous passons quelques années en 78. Vous avez le grand honneur d'être nommé, d'être élu à l'unanimité, il faut le rappeler. président de la Sacem, la société des auteurs, compositeur et éditeur de musique, et vous remplacez là le grand Georges Auric. Alors parlez-nous de cette élection, parlez-nous de cette charge, parce que depuis 20 ans, vous avez été plusieurs années président de la Sacem.

  • Speaker #2

    Oui. Alors d'abord l'élection, rappelez-nous, ça a quand même été sûrement une grande date pour vous. Quand on est élu président de la Sacem en France, on est quand même reconnu par tous ses pairs. Oui, je ne vous cache pas que je ne m'attendais pas à ça. enfin bon

  • Speaker #1

    Vous étiez représentatif des compositeurs français, malgré tout.

  • Speaker #2

    Oui. Bon, et puis, c'est un petit peu dans tous les domaines. Donc, dans une société de gestion collective, c'est exactement ce que m'a expliqué Georges Auric. Georges Auric m'a dit, voilà, mon cher jeune ami, j'ai décidé de ne pas me représenter, mais je pense que vous êtes venu à la Sacem, vous avez fait partie de son conseil d'administration, et maintenant, vous avez suffisamment d'expérience, et je suis sûr que si vous vous présentez pour la présidente du conseil d'administration, vous serez élu. Alors je lui dis, écoutez, mon cher maître, il faut que je vous prévienne d'une chose quand même, c'est que quand j'ai été élu président de la SACEM, petit à petit je n'ai plus fait de musique de film, parce qu'il y a une espèce d'incompatibilité, on dit oui, il s'occupe du cinéma, de faire sa musique de film, ou de cette grande société, mais il me dit, vous verrez, d'abord vous le devez, je crois que vous êtes fait pour ça. Vous avez à défendre tous vos confrères. C'est une mission sacrée, notamment avec l'évolution. Il était, vous voyez, très loin devant lui, Georges Auric. À travers toutes ces techniques, on ne sait pas où nous allons. Nous ne savons pas où nous allons. Alors, il m'a dit, si vous vous présentez, je crois que vous serez élu à l'unanimité. Et je ne le crois pas, j'en suis sûr.

  • Speaker #1

    Il faut rappeler également que Georges Auric était le directeur de l'Opéra.

  • Speaker #2

    Il a été directeur de l'Opéra, oui. D'ailleurs, je ne sais pas comment il faisait. C'était le plus mondain des compositeurs de Paris. C'est-à-dire qu'il ne se couchait jamais avant 3h du matin, il avait une résistance extraordinaire. C'est une vraie personnalité, c'était un des êtres les plus intelligents que j'ai rencontrés dans ma vie. Bon ben voilà, alors 78, 78 sont des mandats de 2 ans, je crois que j'en ai fait 10. Voilà. Le droit d'auteur est quelque chose qui est très difficile à expliquer, très difficile à défendre. Les exploitations sont de plus en plus importantes, donc... Oui, c'est une responsabilité. Comme j'aime bien assumer ce que je dois assumer, je suis un peu moins composé.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. J'allais vous demander comment vous avez pu mener de front votre activité qui était quand même débordante de compositeurs avec l'activité également débordante de président de la SACEM.

  • Speaker #2

    Oui, eh bien, j'ai perdu effectivement, comme l'avait prévu Ulrich, j'ai perdu mon activité de compositeur de musique de film et de compositeur pour la télévision. Bon, alors voilà, j'ai fait autre chose. J'ai continué à composer de la musique quand même.

  • Speaker #1

    Gérard, votre charge de président de la SACEM ne vous empêche pas de continuer à composer, puisque outre la musique de Chantecler, alors c'est très varié ce que vous allez faire dans les années 80, Chantecler de Edmond Rostand, la mise en musique du Parc Astérix, alors on passe bien sûr du coq à l'âne je vais dire, la musique de la trilogie... La musique de la trilogie marseillaise Marius Fanny et César de Marcel Pagnol en 1990, et bien en 1991, avec Jean-Pierre Vallès, Le célèbre violoniste, vous-même étant au piano, vous avez gravé dix chansons du pays de France. Parlez-nous de cette réalisation et d'où est venue l'idée de réaliser ce disque ?

  • Speaker #2

    Il s'est trouvé que pour une émission de télévision consacrée à Jean-Pierre Balèze, on m'a demandé de venir jouer à quelque chose avec lui. Et comme il était du Nord, et que j'ai moi aussi des origines du Nord, il m'a dit tiens ce serait sympa qu'il me fasse un arrangement sur le petit quinquain. Alors j'ai fait donc un arrangement sur le petit quinquain. on a joué le petit quinquin et alors on a dit mais il faudrait continuer les chansons françaises, de faire des arrangements et donc voilà la genèse de cette histoire.

  • Speaker #1

    Alors là je vous propose que nous écoutions le célèbre Alouette avec donc Jean-Pierre Vallès au violon et Gérard Calvi au piano. Gérard, nous allons bientôt nous quitter. J'aimerais rappeler également que vous êtes le compositeur de tous les indicatifs de France Info. Quel Français n'a pas entendu ces musiques ? Je pense que peu savent que vous en avez écrit les notes.

  • Speaker #2

    Da da da, da da da da da da. Oui, entre autres.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut le lire, il faut le rappeler.

  • Speaker #2

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Avant de nous quitter, Gérard, parlez-nous de vos projets en cours et notamment de la cantatrice chauve. Nous en avons parlé tout à l'heure, la cantatrice chauve de Jeanne Ionesco. Nous en avons dit quelques mots tout à l'heure quand nous avons parlé du tableau. de Jeanne Ionesco ?

  • Speaker #2

    Oui, alors, je voulais mettre en musique ce chef-d'oeuvre de Ionesco. Et donc, j'ai passé deux ans et demi à écrire sans changer une virgule. J'ai 256 pages de piano et chant. Alors maintenant, il va falloir que j'orchestre. Ce sera une très grande joie pour moi de voir cette oeuvre. J'étais très fidèle à l'esprit de Ionesco. C'est une antipièce, c'est-à-dire que ça commence d'une façon à peu près normale et on arrive à un déchirement de l'expression. Je ne regrette pas en tout cas d'avoir travaillé. Il me l'avait confié, Ionesco, Eugène et j'espère que là où il est... pourra donner son avis.

  • Speaker #1

    Et bien voilà Gérard, je tenais à vous féliciter, à vous dire combien de votre musique m'a enchanté, en tout cas personnellement, depuis des décennies et je vous remercie pour votre talent, pour votre gentillesse, pour votre présence. Un très grand merci Gérard.

  • Speaker #2

    Bah écoutez, j'ai passé un bon moment.

  • Speaker #1

    On a revécu toute votre carrière.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Un grand merci. Ainsi se termine ce podcast consacré à ce grand compositeur qui a été Gérard Calvi. disparu en 2015 et qui aurait eu 100 ans en 2022. C'est en décembre 2009 qu'a élu à l'Opéra National de Montpellier la création mondiale de son opéra La Cantatrice Chauve, basée sur la pièce d'Eugène Ionesco, dernière œuvre musicale de notre maestro. Et pour longtemps encore, quelques-unes des musiques de Gérard Calvi resteront inscrites dans la mémoire collective. Musique

Chapters

  • Introduction à Gérard Calvi et son parcours musical

    00:17

  • Réactions de Gérard Calvi à ses œuvres humoristiques

    01:41

  • Création de La Colline du Delta et hommage à Sidney Bechet

    03:56

  • Élection à la présidence de la Sacem et responsabilités associées

    10:02

  • Projets en cours : La Cantatrice Chauve et réflexions finales

    16:18

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Description

Quel impact la musique peut-elle avoir sur notre culture collective ? Dans cet épisode final de "Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem", Serge Elhaïc a l'honneur de s'entretenir avec Gérard Calvi, un compositeur emblématique de la musique française, dont le parcours musical a débuté dans les années 30. Ce dialogue captivant nous plonge dans l'univers riche et varié de Calvi, qui a su marquer de son empreinte la scène musicale française.


Au fil de cette conversation, Gérard Calvi partage des expériences marquantes de sa carrière, notamment la création de spectacles au prestigieux Théâtre du Châtelet, où il a su allier créativité et innovation. Il nous parle également de son travail sur des ballets tels que 'La Colline du Delta', une œuvre hommage à Sidney Bechet, qui témoigne de son profond respect pour les grands noms de la musique. En tant qu'ancien président de la Sacem, Calvi souligne l'importance cruciale de défendre les droits d'auteur, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, et explique comment il a réussi la transition de compositeur à président tout en continuant à nourrir sa passion pour la composition.


Les anecdotes fascinantes sur ses collaborations avec des figures emblématiques telles que Marcel Achard et Eugène Ionesco enrichissent ce récit, offrant un aperçu unique des coulisses de la création musicale. Chaque moment partagé par Calvi est une invitation à redécouvrir la richesse de la musique française et à apprécier le travail de ceux qui œuvrent dans l'ombre pour faire vivre nos mélodies préférées.


Ce podcast se termine sur des réflexions profondes concernant l'héritage musical de Gérard Calvi et son impact indélébile sur la culture française. Il nous rappelle que la musique est non seulement un art, mais aussi un vecteur de mémoire collective, un moyen de transmettre nos émotions et nos histoires à travers les générations. Ne manquez pas cet épisode exceptionnel qui célèbre la passion, la créativité et l'engagement des compositeurs au sein de la Sacem.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Musée Sacem présente un podcast imaginé et raconté par Serge Elhaïc, les arrangeurs de la chanson française.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue à l'écoute du cinquième et dernier épisode de ce podcast consacré au créateur hors du commun qu'est Gérard Calvi. C'est en février 1997 qu'il nous a raconté sa belle aventure musicale, débutée à la fin des années 30, sans oublier ses années de présidence de la Sacem. Ce dernier épisode débute avec un extrait d'une version humoristique du bal chez Madame de Mortemouille. Et à Gérard Calvi, bonjour, qu'est-ce que vous pensez de cette version humoristique de votre tube Madame de Mortemouille ?

  • Speaker #2

    Écoutez, moi je ne le connaissais pas, vous savez, avec cet air-là, on a tout fait avec, alors donc un de plus que je découvre, et que je trouve ça très amusant et très bien, c'est un petit air magique, c'est sur trois notes, alors donc on peut aller très loin.

  • Speaker #1

    Alors et pour parler d'un des grands spectacles que vous avez créé au Châtelet en décembre 1961, la Polka des Lampions, avant que vous nous en parliez, je vous livre quelques lignes de Marcel Achard de l'Académie française. Marcel Achard écrivait au dos de la jaquette de ce disque « Il y a dans la musique de Gérard Calvi de la farce et de la science, de la grâce, de la tendresse et de l'ironie, une heureuse combinaison d'offenbach et de messager. » Quel hommage à Marcel Achard quand même ! Oui, il est très gentil. Grâce à Maurice Léman qui était le directeur du Châtelet, il nous a réunis et il a dit « Voilà, ce sera intéressant » de faire un spectacle dont le livret serait celui qui allait devenir celui de certains Lemschows. Mais à l'origine c'était un film allemand et donc il a acheté les droits et il y a eu un travail d'adaptation de cet ouvrage pour faire une comédie, la première comédie musicale au Châtelet. Avant il y avait un autre style d'ouvrage et là il a voulu faire plus modernisé. Bon, Marcel a dit bon, il faut que je travaille sur ce sujet. Et comme il avait affaire à une cure à Vichy, pour migrer un petit peu, parce qu'il a eu tendance à... Il était lyonnais, Marcel Achard, donc il met la bonne cuisine. Il a dit, écoute, Gérard, tu vas venir avec moi à Vichy, on va faire le régime. Ma femme veut absolument que je fasse un régime, et alors toi aussi, tu feras le régime. Et puis en même temps, on discutera, on préparera l'ouvrage. Alors on a été à Vichy, un très bel hôtel, et on s'est inscrits, on a dit, à l'hôtel, voilà, on fait le régime, on fait le régime, alors très bien. Et on a commencé à travailler, puis en même temps, on allait au terme et on se faisait masser, etc. Ce que nous ne disions pas à Juliette Achard, c'est qu'une fois qu'on avait terminé nos soins et qu'on allait dans un autre restaurant, on se tapait la cloche, mais alors on se cachait comme des gamins, c'était invraisemblable. Et alors le gars, ah, voilà des clandestins, voilà des clandestins, etc. Et donc, on a bien travaillé, on a bien fait notre travail.

  • Speaker #3

    de cure et on est revenu à Paris avec 2 kilos en plus. Y'a qu'en France, c'est une chance qu'on peut danser sur le pavé. Quand le jour de gloire est arrivé, aïe aïe aïe, quel pagaille dans la rue et dans nos cœurs. Viens, Paris, ce soir te fait une fleur. Faut sauter, chahuter, au nom de la liberté. Viens, mon cœur, dansons la polka des lampions.

  • Speaker #2

    Qui étaient les principaux interprètes de la Pompadour ? C'était l'histoire, c'est deux musiciens qui trouvent du travail dans un orchestre de femmes et qui donc s'habillent en femmes et vont suivre la troupe. C'est intéressant de savoir que c'était Jean-Richard et Georges Guétari qui étaient en femmes. Et d'ailleurs il y a un document où ils dansent le tango tous les deux ensemble. qui est assez savoureux.

  • Speaker #1

    Alors, en 64, vous allez rendre un hommage à Sidney Bechet, qui a disparu depuis quelques temps, l'un des plus grands musiciens de jazz, et vous allez enregistrer une rhapsodie ballet en huit parties, La Colline du Delta, sur des thèmes que vous avez livrés à une certaine époque, dans les années 50, Sidney Bechet. Alors rappelez-nous la genèse de ce rhapsodie ballet, La Colline du Delta.

  • Speaker #2

    Sidney Bechet n'était pas content de son premier ballet, La Nuit est une sorcière, et il voulait refaire un nouveau ballet. Il a dit mais ce serait chouette faire ça avec Calvi parce que c'est un musicien classique, il aime bien Tchaïkovski comme moi, alors donc on devrait faire ce ballet. Il est venu à la maison, il m'a joué des thèmes, donc on l'a dit, il n'a pas pu le faire et donc est arrivé Claude Luther qui m'a dit mais jamais je pourrais jouer ça parce que moi je ne peux pas, je n'arrive pas à la cheville de Sidney Bechet, c'était peut-être pas Sidney Bechet mais c'était quand même Claude Luther et il a beaucoup travaillé, il a tenu à enregistrer ça sur l'instrument de Bechet. Et je me souviens, alors, la tête de Claude Luther, quand il est arrivé pour enregistrer, il y avait l'orchestre d'opéra qui était là, dans le studio, il m'a dit, il m'a dit, je n'ose pas, j'ai dit, écoute, je vais faire un, deux, trois, quatre, et tu attaques. Et ça s'est merveilleusement passé.

  • Speaker #4

    Musique de générique

  • Speaker #1

    C'était grand dur, je dirais, c'était émouvant aussi, c'était le thème principal de la colline du Delta, cet hommage musical à Sidney Bechet. Nous étions en 1964. Gérard, quelle a été l'ambiance qui a présidé à l'enregistrement de cette œuvre avec Claude Luther ? Je suppose que les musiciens étaient motivés, émus aussi, et intéressés par cette interprétation.

  • Speaker #2

    Oui, alors il y avait deux catégories de musiciens. Il y avait les musiciens classiques qui n'accordaient pas une grande place à Sidney Bechet, et puis les autres qui trouvaient que c'était quand même une très belle musique et qui avaient le plaisir de la jouer. C'était la majorité. Je crois que pour la technique, on a fait une prise, et puis après, la magie a joué parce que c'est une très belle musique. Et il y avait l'émotion.

  • Speaker #1

    Vous avez été primé à cette époque ?

  • Speaker #2

    Oui, je crois qu'on a eu un grand prix, l'Académie Charles Croix.

  • Speaker #1

    Alors je vous propose d'écouter un second extrait, parce qu'un seul ne suffit pas dans ces huit parties. Je crois que nous avons encore un autre extrait, encore plus remarquable, je dirais. C'est La fête au Bayou, nous l'écoutons. Quel sentiment a éprouvé Gérard Calvi à la sortie d'une telle séance d'enregistrement ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotion, beaucoup de joie. J'étais crevé d'ailleurs aussi, parce que quand même, bon, on a fait ça relativement vite, bon, pour des raisons économiques, mais ça s'est bien passé. Il y avait une prise de son qui était naturelle, mais très bonne. Et c'était ce qui menait, et ce qui est né, c'est l'admiration qu'on avait pour Sydney, hein, et Claude et moi, et même tout l'orchestre. Bon, ça a fonctionné, quoi.

  • Speaker #1

    Alors, quelques années plus tard, en 1975, vous avez écrit la partition musicale pour Le Tableau sur un livret de Jeanne Ionesco. Parlez-nous de cette commande du ministère de la Culture.

  • Speaker #2

    C'est curieux, parce que plusieurs fois, on m'avait dit, mais est-ce que ça ne vous intéresserait pas de travailler sur Ionesco ? C'est très particulier, mais je crois que vous vous êtes fait pour vous rencontrer. Effectivement, j'ai lu la pièce et j'ai dit, oui, je pense que ça peut faire un ouvrage lyrique, naturellement. Sans changer le texte, quand je travaille avec Ionesco, actuellement c'est le cas, je ne change pas une virgule parce que Ionesco c'est quelqu'un à qui on ne touche pas. Et donc il y a eu cette première expérience, le tableau, avec une belle mise en scène de mots clairs, et c'était Jean-Luc Tardieu qui jouait le peintre, le rôle principal, c'est un très bon souvenir.

  • Speaker #1

    Et là vous récidivez ces derniers temps avec Ionesco, et quand vous travaillez depuis quelques années déjà. C'est écrit,

  • Speaker #2

    j'ai travaillé pendant deux ans et demi. Sur la cantatrice Chauve. Sa fameuse cantatrice Chauve, que j'ai mise en musique en changeant la même chose. J'ai pris le même principe, je ne change pas une virgule. Et donc, je pense que l'œuvre devrait être créée l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Alors là, Gérard, nous sommes en 75, on est de finir le tableau. Nous passons quelques années en 78. Vous avez le grand honneur d'être nommé, d'être élu à l'unanimité, il faut le rappeler. président de la Sacem, la société des auteurs, compositeur et éditeur de musique, et vous remplacez là le grand Georges Auric. Alors parlez-nous de cette élection, parlez-nous de cette charge, parce que depuis 20 ans, vous avez été plusieurs années président de la Sacem.

  • Speaker #2

    Oui. Alors d'abord l'élection, rappelez-nous, ça a quand même été sûrement une grande date pour vous. Quand on est élu président de la Sacem en France, on est quand même reconnu par tous ses pairs. Oui, je ne vous cache pas que je ne m'attendais pas à ça. enfin bon

  • Speaker #1

    Vous étiez représentatif des compositeurs français, malgré tout.

  • Speaker #2

    Oui. Bon, et puis, c'est un petit peu dans tous les domaines. Donc, dans une société de gestion collective, c'est exactement ce que m'a expliqué Georges Auric. Georges Auric m'a dit, voilà, mon cher jeune ami, j'ai décidé de ne pas me représenter, mais je pense que vous êtes venu à la Sacem, vous avez fait partie de son conseil d'administration, et maintenant, vous avez suffisamment d'expérience, et je suis sûr que si vous vous présentez pour la présidente du conseil d'administration, vous serez élu. Alors je lui dis, écoutez, mon cher maître, il faut que je vous prévienne d'une chose quand même, c'est que quand j'ai été élu président de la SACEM, petit à petit je n'ai plus fait de musique de film, parce qu'il y a une espèce d'incompatibilité, on dit oui, il s'occupe du cinéma, de faire sa musique de film, ou de cette grande société, mais il me dit, vous verrez, d'abord vous le devez, je crois que vous êtes fait pour ça. Vous avez à défendre tous vos confrères. C'est une mission sacrée, notamment avec l'évolution. Il était, vous voyez, très loin devant lui, Georges Auric. À travers toutes ces techniques, on ne sait pas où nous allons. Nous ne savons pas où nous allons. Alors, il m'a dit, si vous vous présentez, je crois que vous serez élu à l'unanimité. Et je ne le crois pas, j'en suis sûr.

  • Speaker #1

    Il faut rappeler également que Georges Auric était le directeur de l'Opéra.

  • Speaker #2

    Il a été directeur de l'Opéra, oui. D'ailleurs, je ne sais pas comment il faisait. C'était le plus mondain des compositeurs de Paris. C'est-à-dire qu'il ne se couchait jamais avant 3h du matin, il avait une résistance extraordinaire. C'est une vraie personnalité, c'était un des êtres les plus intelligents que j'ai rencontrés dans ma vie. Bon ben voilà, alors 78, 78 sont des mandats de 2 ans, je crois que j'en ai fait 10. Voilà. Le droit d'auteur est quelque chose qui est très difficile à expliquer, très difficile à défendre. Les exploitations sont de plus en plus importantes, donc... Oui, c'est une responsabilité. Comme j'aime bien assumer ce que je dois assumer, je suis un peu moins composé.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. J'allais vous demander comment vous avez pu mener de front votre activité qui était quand même débordante de compositeurs avec l'activité également débordante de président de la SACEM.

  • Speaker #2

    Oui, eh bien, j'ai perdu effectivement, comme l'avait prévu Ulrich, j'ai perdu mon activité de compositeur de musique de film et de compositeur pour la télévision. Bon, alors voilà, j'ai fait autre chose. J'ai continué à composer de la musique quand même.

  • Speaker #1

    Gérard, votre charge de président de la SACEM ne vous empêche pas de continuer à composer, puisque outre la musique de Chantecler, alors c'est très varié ce que vous allez faire dans les années 80, Chantecler de Edmond Rostand, la mise en musique du Parc Astérix, alors on passe bien sûr du coq à l'âne je vais dire, la musique de la trilogie... La musique de la trilogie marseillaise Marius Fanny et César de Marcel Pagnol en 1990, et bien en 1991, avec Jean-Pierre Vallès, Le célèbre violoniste, vous-même étant au piano, vous avez gravé dix chansons du pays de France. Parlez-nous de cette réalisation et d'où est venue l'idée de réaliser ce disque ?

  • Speaker #2

    Il s'est trouvé que pour une émission de télévision consacrée à Jean-Pierre Balèze, on m'a demandé de venir jouer à quelque chose avec lui. Et comme il était du Nord, et que j'ai moi aussi des origines du Nord, il m'a dit tiens ce serait sympa qu'il me fasse un arrangement sur le petit quinquain. Alors j'ai fait donc un arrangement sur le petit quinquain. on a joué le petit quinquin et alors on a dit mais il faudrait continuer les chansons françaises, de faire des arrangements et donc voilà la genèse de cette histoire.

  • Speaker #1

    Alors là je vous propose que nous écoutions le célèbre Alouette avec donc Jean-Pierre Vallès au violon et Gérard Calvi au piano. Gérard, nous allons bientôt nous quitter. J'aimerais rappeler également que vous êtes le compositeur de tous les indicatifs de France Info. Quel Français n'a pas entendu ces musiques ? Je pense que peu savent que vous en avez écrit les notes.

  • Speaker #2

    Da da da, da da da da da da. Oui, entre autres.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut le lire, il faut le rappeler.

  • Speaker #2

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Avant de nous quitter, Gérard, parlez-nous de vos projets en cours et notamment de la cantatrice chauve. Nous en avons parlé tout à l'heure, la cantatrice chauve de Jeanne Ionesco. Nous en avons dit quelques mots tout à l'heure quand nous avons parlé du tableau. de Jeanne Ionesco ?

  • Speaker #2

    Oui, alors, je voulais mettre en musique ce chef-d'oeuvre de Ionesco. Et donc, j'ai passé deux ans et demi à écrire sans changer une virgule. J'ai 256 pages de piano et chant. Alors maintenant, il va falloir que j'orchestre. Ce sera une très grande joie pour moi de voir cette oeuvre. J'étais très fidèle à l'esprit de Ionesco. C'est une antipièce, c'est-à-dire que ça commence d'une façon à peu près normale et on arrive à un déchirement de l'expression. Je ne regrette pas en tout cas d'avoir travaillé. Il me l'avait confié, Ionesco, Eugène et j'espère que là où il est... pourra donner son avis.

  • Speaker #1

    Et bien voilà Gérard, je tenais à vous féliciter, à vous dire combien de votre musique m'a enchanté, en tout cas personnellement, depuis des décennies et je vous remercie pour votre talent, pour votre gentillesse, pour votre présence. Un très grand merci Gérard.

  • Speaker #2

    Bah écoutez, j'ai passé un bon moment.

  • Speaker #1

    On a revécu toute votre carrière.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Un grand merci. Ainsi se termine ce podcast consacré à ce grand compositeur qui a été Gérard Calvi. disparu en 2015 et qui aurait eu 100 ans en 2022. C'est en décembre 2009 qu'a élu à l'Opéra National de Montpellier la création mondiale de son opéra La Cantatrice Chauve, basée sur la pièce d'Eugène Ionesco, dernière œuvre musicale de notre maestro. Et pour longtemps encore, quelques-unes des musiques de Gérard Calvi resteront inscrites dans la mémoire collective. Musique

Chapters

  • Introduction à Gérard Calvi et son parcours musical

    00:17

  • Réactions de Gérard Calvi à ses œuvres humoristiques

    01:41

  • Création de La Colline du Delta et hommage à Sidney Bechet

    03:56

  • Élection à la présidence de la Sacem et responsabilités associées

    10:02

  • Projets en cours : La Cantatrice Chauve et réflexions finales

    16:18

Description

Quel impact la musique peut-elle avoir sur notre culture collective ? Dans cet épisode final de "Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem", Serge Elhaïc a l'honneur de s'entretenir avec Gérard Calvi, un compositeur emblématique de la musique française, dont le parcours musical a débuté dans les années 30. Ce dialogue captivant nous plonge dans l'univers riche et varié de Calvi, qui a su marquer de son empreinte la scène musicale française.


Au fil de cette conversation, Gérard Calvi partage des expériences marquantes de sa carrière, notamment la création de spectacles au prestigieux Théâtre du Châtelet, où il a su allier créativité et innovation. Il nous parle également de son travail sur des ballets tels que 'La Colline du Delta', une œuvre hommage à Sidney Bechet, qui témoigne de son profond respect pour les grands noms de la musique. En tant qu'ancien président de la Sacem, Calvi souligne l'importance cruciale de défendre les droits d'auteur, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, et explique comment il a réussi la transition de compositeur à président tout en continuant à nourrir sa passion pour la composition.


Les anecdotes fascinantes sur ses collaborations avec des figures emblématiques telles que Marcel Achard et Eugène Ionesco enrichissent ce récit, offrant un aperçu unique des coulisses de la création musicale. Chaque moment partagé par Calvi est une invitation à redécouvrir la richesse de la musique française et à apprécier le travail de ceux qui œuvrent dans l'ombre pour faire vivre nos mélodies préférées.


Ce podcast se termine sur des réflexions profondes concernant l'héritage musical de Gérard Calvi et son impact indélébile sur la culture française. Il nous rappelle que la musique est non seulement un art, mais aussi un vecteur de mémoire collective, un moyen de transmettre nos émotions et nos histoires à travers les générations. Ne manquez pas cet épisode exceptionnel qui célèbre la passion, la créativité et l'engagement des compositeurs au sein de la Sacem.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Musée Sacem présente un podcast imaginé et raconté par Serge Elhaïc, les arrangeurs de la chanson française.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue à l'écoute du cinquième et dernier épisode de ce podcast consacré au créateur hors du commun qu'est Gérard Calvi. C'est en février 1997 qu'il nous a raconté sa belle aventure musicale, débutée à la fin des années 30, sans oublier ses années de présidence de la Sacem. Ce dernier épisode débute avec un extrait d'une version humoristique du bal chez Madame de Mortemouille. Et à Gérard Calvi, bonjour, qu'est-ce que vous pensez de cette version humoristique de votre tube Madame de Mortemouille ?

  • Speaker #2

    Écoutez, moi je ne le connaissais pas, vous savez, avec cet air-là, on a tout fait avec, alors donc un de plus que je découvre, et que je trouve ça très amusant et très bien, c'est un petit air magique, c'est sur trois notes, alors donc on peut aller très loin.

  • Speaker #1

    Alors et pour parler d'un des grands spectacles que vous avez créé au Châtelet en décembre 1961, la Polka des Lampions, avant que vous nous en parliez, je vous livre quelques lignes de Marcel Achard de l'Académie française. Marcel Achard écrivait au dos de la jaquette de ce disque « Il y a dans la musique de Gérard Calvi de la farce et de la science, de la grâce, de la tendresse et de l'ironie, une heureuse combinaison d'offenbach et de messager. » Quel hommage à Marcel Achard quand même ! Oui, il est très gentil. Grâce à Maurice Léman qui était le directeur du Châtelet, il nous a réunis et il a dit « Voilà, ce sera intéressant » de faire un spectacle dont le livret serait celui qui allait devenir celui de certains Lemschows. Mais à l'origine c'était un film allemand et donc il a acheté les droits et il y a eu un travail d'adaptation de cet ouvrage pour faire une comédie, la première comédie musicale au Châtelet. Avant il y avait un autre style d'ouvrage et là il a voulu faire plus modernisé. Bon, Marcel a dit bon, il faut que je travaille sur ce sujet. Et comme il avait affaire à une cure à Vichy, pour migrer un petit peu, parce qu'il a eu tendance à... Il était lyonnais, Marcel Achard, donc il met la bonne cuisine. Il a dit, écoute, Gérard, tu vas venir avec moi à Vichy, on va faire le régime. Ma femme veut absolument que je fasse un régime, et alors toi aussi, tu feras le régime. Et puis en même temps, on discutera, on préparera l'ouvrage. Alors on a été à Vichy, un très bel hôtel, et on s'est inscrits, on a dit, à l'hôtel, voilà, on fait le régime, on fait le régime, alors très bien. Et on a commencé à travailler, puis en même temps, on allait au terme et on se faisait masser, etc. Ce que nous ne disions pas à Juliette Achard, c'est qu'une fois qu'on avait terminé nos soins et qu'on allait dans un autre restaurant, on se tapait la cloche, mais alors on se cachait comme des gamins, c'était invraisemblable. Et alors le gars, ah, voilà des clandestins, voilà des clandestins, etc. Et donc, on a bien travaillé, on a bien fait notre travail.

  • Speaker #3

    de cure et on est revenu à Paris avec 2 kilos en plus. Y'a qu'en France, c'est une chance qu'on peut danser sur le pavé. Quand le jour de gloire est arrivé, aïe aïe aïe, quel pagaille dans la rue et dans nos cœurs. Viens, Paris, ce soir te fait une fleur. Faut sauter, chahuter, au nom de la liberté. Viens, mon cœur, dansons la polka des lampions.

  • Speaker #2

    Qui étaient les principaux interprètes de la Pompadour ? C'était l'histoire, c'est deux musiciens qui trouvent du travail dans un orchestre de femmes et qui donc s'habillent en femmes et vont suivre la troupe. C'est intéressant de savoir que c'était Jean-Richard et Georges Guétari qui étaient en femmes. Et d'ailleurs il y a un document où ils dansent le tango tous les deux ensemble. qui est assez savoureux.

  • Speaker #1

    Alors, en 64, vous allez rendre un hommage à Sidney Bechet, qui a disparu depuis quelques temps, l'un des plus grands musiciens de jazz, et vous allez enregistrer une rhapsodie ballet en huit parties, La Colline du Delta, sur des thèmes que vous avez livrés à une certaine époque, dans les années 50, Sidney Bechet. Alors rappelez-nous la genèse de ce rhapsodie ballet, La Colline du Delta.

  • Speaker #2

    Sidney Bechet n'était pas content de son premier ballet, La Nuit est une sorcière, et il voulait refaire un nouveau ballet. Il a dit mais ce serait chouette faire ça avec Calvi parce que c'est un musicien classique, il aime bien Tchaïkovski comme moi, alors donc on devrait faire ce ballet. Il est venu à la maison, il m'a joué des thèmes, donc on l'a dit, il n'a pas pu le faire et donc est arrivé Claude Luther qui m'a dit mais jamais je pourrais jouer ça parce que moi je ne peux pas, je n'arrive pas à la cheville de Sidney Bechet, c'était peut-être pas Sidney Bechet mais c'était quand même Claude Luther et il a beaucoup travaillé, il a tenu à enregistrer ça sur l'instrument de Bechet. Et je me souviens, alors, la tête de Claude Luther, quand il est arrivé pour enregistrer, il y avait l'orchestre d'opéra qui était là, dans le studio, il m'a dit, il m'a dit, je n'ose pas, j'ai dit, écoute, je vais faire un, deux, trois, quatre, et tu attaques. Et ça s'est merveilleusement passé.

  • Speaker #4

    Musique de générique

  • Speaker #1

    C'était grand dur, je dirais, c'était émouvant aussi, c'était le thème principal de la colline du Delta, cet hommage musical à Sidney Bechet. Nous étions en 1964. Gérard, quelle a été l'ambiance qui a présidé à l'enregistrement de cette œuvre avec Claude Luther ? Je suppose que les musiciens étaient motivés, émus aussi, et intéressés par cette interprétation.

  • Speaker #2

    Oui, alors il y avait deux catégories de musiciens. Il y avait les musiciens classiques qui n'accordaient pas une grande place à Sidney Bechet, et puis les autres qui trouvaient que c'était quand même une très belle musique et qui avaient le plaisir de la jouer. C'était la majorité. Je crois que pour la technique, on a fait une prise, et puis après, la magie a joué parce que c'est une très belle musique. Et il y avait l'émotion.

  • Speaker #1

    Vous avez été primé à cette époque ?

  • Speaker #2

    Oui, je crois qu'on a eu un grand prix, l'Académie Charles Croix.

  • Speaker #1

    Alors je vous propose d'écouter un second extrait, parce qu'un seul ne suffit pas dans ces huit parties. Je crois que nous avons encore un autre extrait, encore plus remarquable, je dirais. C'est La fête au Bayou, nous l'écoutons. Quel sentiment a éprouvé Gérard Calvi à la sortie d'une telle séance d'enregistrement ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotion, beaucoup de joie. J'étais crevé d'ailleurs aussi, parce que quand même, bon, on a fait ça relativement vite, bon, pour des raisons économiques, mais ça s'est bien passé. Il y avait une prise de son qui était naturelle, mais très bonne. Et c'était ce qui menait, et ce qui est né, c'est l'admiration qu'on avait pour Sydney, hein, et Claude et moi, et même tout l'orchestre. Bon, ça a fonctionné, quoi.

  • Speaker #1

    Alors, quelques années plus tard, en 1975, vous avez écrit la partition musicale pour Le Tableau sur un livret de Jeanne Ionesco. Parlez-nous de cette commande du ministère de la Culture.

  • Speaker #2

    C'est curieux, parce que plusieurs fois, on m'avait dit, mais est-ce que ça ne vous intéresserait pas de travailler sur Ionesco ? C'est très particulier, mais je crois que vous vous êtes fait pour vous rencontrer. Effectivement, j'ai lu la pièce et j'ai dit, oui, je pense que ça peut faire un ouvrage lyrique, naturellement. Sans changer le texte, quand je travaille avec Ionesco, actuellement c'est le cas, je ne change pas une virgule parce que Ionesco c'est quelqu'un à qui on ne touche pas. Et donc il y a eu cette première expérience, le tableau, avec une belle mise en scène de mots clairs, et c'était Jean-Luc Tardieu qui jouait le peintre, le rôle principal, c'est un très bon souvenir.

  • Speaker #1

    Et là vous récidivez ces derniers temps avec Ionesco, et quand vous travaillez depuis quelques années déjà. C'est écrit,

  • Speaker #2

    j'ai travaillé pendant deux ans et demi. Sur la cantatrice Chauve. Sa fameuse cantatrice Chauve, que j'ai mise en musique en changeant la même chose. J'ai pris le même principe, je ne change pas une virgule. Et donc, je pense que l'œuvre devrait être créée l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Alors là, Gérard, nous sommes en 75, on est de finir le tableau. Nous passons quelques années en 78. Vous avez le grand honneur d'être nommé, d'être élu à l'unanimité, il faut le rappeler. président de la Sacem, la société des auteurs, compositeur et éditeur de musique, et vous remplacez là le grand Georges Auric. Alors parlez-nous de cette élection, parlez-nous de cette charge, parce que depuis 20 ans, vous avez été plusieurs années président de la Sacem.

  • Speaker #2

    Oui. Alors d'abord l'élection, rappelez-nous, ça a quand même été sûrement une grande date pour vous. Quand on est élu président de la Sacem en France, on est quand même reconnu par tous ses pairs. Oui, je ne vous cache pas que je ne m'attendais pas à ça. enfin bon

  • Speaker #1

    Vous étiez représentatif des compositeurs français, malgré tout.

  • Speaker #2

    Oui. Bon, et puis, c'est un petit peu dans tous les domaines. Donc, dans une société de gestion collective, c'est exactement ce que m'a expliqué Georges Auric. Georges Auric m'a dit, voilà, mon cher jeune ami, j'ai décidé de ne pas me représenter, mais je pense que vous êtes venu à la Sacem, vous avez fait partie de son conseil d'administration, et maintenant, vous avez suffisamment d'expérience, et je suis sûr que si vous vous présentez pour la présidente du conseil d'administration, vous serez élu. Alors je lui dis, écoutez, mon cher maître, il faut que je vous prévienne d'une chose quand même, c'est que quand j'ai été élu président de la SACEM, petit à petit je n'ai plus fait de musique de film, parce qu'il y a une espèce d'incompatibilité, on dit oui, il s'occupe du cinéma, de faire sa musique de film, ou de cette grande société, mais il me dit, vous verrez, d'abord vous le devez, je crois que vous êtes fait pour ça. Vous avez à défendre tous vos confrères. C'est une mission sacrée, notamment avec l'évolution. Il était, vous voyez, très loin devant lui, Georges Auric. À travers toutes ces techniques, on ne sait pas où nous allons. Nous ne savons pas où nous allons. Alors, il m'a dit, si vous vous présentez, je crois que vous serez élu à l'unanimité. Et je ne le crois pas, j'en suis sûr.

  • Speaker #1

    Il faut rappeler également que Georges Auric était le directeur de l'Opéra.

  • Speaker #2

    Il a été directeur de l'Opéra, oui. D'ailleurs, je ne sais pas comment il faisait. C'était le plus mondain des compositeurs de Paris. C'est-à-dire qu'il ne se couchait jamais avant 3h du matin, il avait une résistance extraordinaire. C'est une vraie personnalité, c'était un des êtres les plus intelligents que j'ai rencontrés dans ma vie. Bon ben voilà, alors 78, 78 sont des mandats de 2 ans, je crois que j'en ai fait 10. Voilà. Le droit d'auteur est quelque chose qui est très difficile à expliquer, très difficile à défendre. Les exploitations sont de plus en plus importantes, donc... Oui, c'est une responsabilité. Comme j'aime bien assumer ce que je dois assumer, je suis un peu moins composé.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. J'allais vous demander comment vous avez pu mener de front votre activité qui était quand même débordante de compositeurs avec l'activité également débordante de président de la SACEM.

  • Speaker #2

    Oui, eh bien, j'ai perdu effectivement, comme l'avait prévu Ulrich, j'ai perdu mon activité de compositeur de musique de film et de compositeur pour la télévision. Bon, alors voilà, j'ai fait autre chose. J'ai continué à composer de la musique quand même.

  • Speaker #1

    Gérard, votre charge de président de la SACEM ne vous empêche pas de continuer à composer, puisque outre la musique de Chantecler, alors c'est très varié ce que vous allez faire dans les années 80, Chantecler de Edmond Rostand, la mise en musique du Parc Astérix, alors on passe bien sûr du coq à l'âne je vais dire, la musique de la trilogie... La musique de la trilogie marseillaise Marius Fanny et César de Marcel Pagnol en 1990, et bien en 1991, avec Jean-Pierre Vallès, Le célèbre violoniste, vous-même étant au piano, vous avez gravé dix chansons du pays de France. Parlez-nous de cette réalisation et d'où est venue l'idée de réaliser ce disque ?

  • Speaker #2

    Il s'est trouvé que pour une émission de télévision consacrée à Jean-Pierre Balèze, on m'a demandé de venir jouer à quelque chose avec lui. Et comme il était du Nord, et que j'ai moi aussi des origines du Nord, il m'a dit tiens ce serait sympa qu'il me fasse un arrangement sur le petit quinquain. Alors j'ai fait donc un arrangement sur le petit quinquain. on a joué le petit quinquin et alors on a dit mais il faudrait continuer les chansons françaises, de faire des arrangements et donc voilà la genèse de cette histoire.

  • Speaker #1

    Alors là je vous propose que nous écoutions le célèbre Alouette avec donc Jean-Pierre Vallès au violon et Gérard Calvi au piano. Gérard, nous allons bientôt nous quitter. J'aimerais rappeler également que vous êtes le compositeur de tous les indicatifs de France Info. Quel Français n'a pas entendu ces musiques ? Je pense que peu savent que vous en avez écrit les notes.

  • Speaker #2

    Da da da, da da da da da da. Oui, entre autres.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut le lire, il faut le rappeler.

  • Speaker #2

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Avant de nous quitter, Gérard, parlez-nous de vos projets en cours et notamment de la cantatrice chauve. Nous en avons parlé tout à l'heure, la cantatrice chauve de Jeanne Ionesco. Nous en avons dit quelques mots tout à l'heure quand nous avons parlé du tableau. de Jeanne Ionesco ?

  • Speaker #2

    Oui, alors, je voulais mettre en musique ce chef-d'oeuvre de Ionesco. Et donc, j'ai passé deux ans et demi à écrire sans changer une virgule. J'ai 256 pages de piano et chant. Alors maintenant, il va falloir que j'orchestre. Ce sera une très grande joie pour moi de voir cette oeuvre. J'étais très fidèle à l'esprit de Ionesco. C'est une antipièce, c'est-à-dire que ça commence d'une façon à peu près normale et on arrive à un déchirement de l'expression. Je ne regrette pas en tout cas d'avoir travaillé. Il me l'avait confié, Ionesco, Eugène et j'espère que là où il est... pourra donner son avis.

  • Speaker #1

    Et bien voilà Gérard, je tenais à vous féliciter, à vous dire combien de votre musique m'a enchanté, en tout cas personnellement, depuis des décennies et je vous remercie pour votre talent, pour votre gentillesse, pour votre présence. Un très grand merci Gérard.

  • Speaker #2

    Bah écoutez, j'ai passé un bon moment.

  • Speaker #1

    On a revécu toute votre carrière.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Un grand merci. Ainsi se termine ce podcast consacré à ce grand compositeur qui a été Gérard Calvi. disparu en 2015 et qui aurait eu 100 ans en 2022. C'est en décembre 2009 qu'a élu à l'Opéra National de Montpellier la création mondiale de son opéra La Cantatrice Chauve, basée sur la pièce d'Eugène Ionesco, dernière œuvre musicale de notre maestro. Et pour longtemps encore, quelques-unes des musiques de Gérard Calvi resteront inscrites dans la mémoire collective. Musique

Chapters

  • Introduction à Gérard Calvi et son parcours musical

    00:17

  • Réactions de Gérard Calvi à ses œuvres humoristiques

    01:41

  • Création de La Colline du Delta et hommage à Sidney Bechet

    03:56

  • Élection à la présidence de la Sacem et responsabilités associées

    10:02

  • Projets en cours : La Cantatrice Chauve et réflexions finales

    16:18

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