- Speaker #0
Escapade dans les terroirs avec Rémi.
- Speaker #1
C'est Patrice, ce mot que je n'accompagnais pas pendant longtemps, la viticulture sur le département d'Aveyron, et je suis depuis une petite vingtaine d'années un grand maître de la confrérie des vignerons de Marseillac.
- Speaker #0
Quel est le message que portent les chansonneries aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors la confrérie porte effectivement un message, puisque une confrérie c'est une association, alors en ce qui concerne la noctre c'est une association de vignerons et de non-vignerons, mais en tout cas des passionnés de vin, mais aussi, pas seulement, mais aussi des passionnés du territoire, du terroir de l'appellation d'origine martiaque. Et donc notre message c'est de porter ces savoir-faire, ces justes traditions et coutumes de ce terroir un peu partout en France. et voire même à l'international, puisque personnellement je travaille avec l'Académie régionale des confréries d'Occitanie, et la Fédération nationale a une reconnaissance que nous avons obtenue, puisque nous avons obtenu la reconnaissance patrimoine immatériel de l'humanité du ministère de la Culture française, et nous sommes en train de travailler à une reconnaissance internationale par l'UNESCO.
- Speaker #0
Pour pouvoir porter ce message et obtenir ce type de reconnaissance, il faut que vous ayez derrière vous aussi un peu de métier. Vous connaissez bien le vin ?
- Speaker #1
Je connais bien le vin, oui. Le vin et le patrimoine, puisque je pense que le vin a cette particularité d'être un trait d'union entre la culture et le patrimoine. C'est quelque chose de très important. Il y a beaucoup de patrimoine dans les territoires viticoles en général. C'est vrai que le vin a eu de bons ambassadeurs avec le clergé, en tous les cas catholique, français, qui a beaucoup œuvré pour sa reconnaissance et même pour sa création quelquefois. On cite beaucoup de moines qui sont à l'origine de grands vins et de grands cépages. Le travail de grand maître d'une confrérie, il faut être passionné, il faut être attaché à un territoire. Il faut être attaché à des hommes, parce que quelque part, le vin, c'est quand même les hommes qui le font, ce ne sont pas des machines. Et c'est aussi tout un savoir-faire, donc c'est aussi ce que j'appelle patrimoine, cette forme de transmission de génération en génération des savoir-faire, et c'est quelque chose de vivant. Autant le patrimoine, on le considère souvent bon à être enfermé dans un musée, moi je considère que le patrimoine, c'est quelque chose qui s'ajoute de génération en génération. on apporte des choses nouvelles. C'est ce qui est arrivé à Marciac, et ce qui est arrivé au vin de l'Aveyron, c'est qu'ils ont adopté des nouvelles techniques pour encore améliorer le vin, et ce qui fait aussi que le vin est toujours en phase, comme le patrimoine d'une maison, est toujours en phase avec ses habitants, avec ses nouveaux usages, parce qu'à chaque génération, on l'adapte.
- Speaker #0
Alors, je voulais vous amener sur un terrain plus personnel, vous n'êtes pas que président d'une confrérie, à titre personnel, quel est votre parcours en fait ?
- Speaker #1
Alors moi mon parcours, j'ai appris une formation agronomique et un travail dans le lait. Donc j'étais déjà dans un liquide, mais pas du tout le même. Et c'est vrai que j'ai travaillé ensuite, je suis arrivé par le plus pur des hasards à la chambre d'agriculture de l'Aveyron, où on m'a confié, venant de l'étranger, je venais de la région parisienne, on m'a confié tout ce qui n'était pas élevage. Donc on retirait les vaches et les brebis. et tout le reste j'avais un petit peu la responsabilité progressivement et donc c'est comme ça que j'ai été amené depuis on va dire depuis les années 90 pratiquement depuis l'origine de l'appellation d'origine contrôlée à Marseillac mais pas que donc j'ai été amené à suivre les viticulteurs et les vignerons du département les arboriculteurs de la vallée du Tarn c'est un peu vers cela que je voulais vous amener c'est à dire que
- Speaker #0
De par votre métier, vous ne faisiez pas que les suivre, mais vous étiez aussi conseil et vous les précédiez sur l'avenir.
- Speaker #1
Ce n'est pas au moins de répondre à cette question, puisque nous avons le président. On a travaillé ensemble, on continue à travailler ensemble depuis pratiquement 40 ans, 40 années de fraternité, avec la même ambition, c'est d'augmenter prudemment, d'augmenter qualitativement. et surtout de faire connaître, de partager notre bonheur de tout ce travail accompli, de tous ces progrès accomplis dans les vingt années.
- Speaker #0
En tant que grand maître de la corpéerie ou de la chansonnerie, comment voyez-vous votre rôle par rapport justement à ce monde un petit peu désuni ?
- Speaker #1
Je pense que le marché, il est à... J'étais aussi promoteur à un moment donné du renouveau des marchés de pays. Je pense que le marché, on peut le prendre de façon globale. Et c'est vrai que les statistiques le traitent de façon globale. J'étais aussi un peu statisticien dans ma vie. Je sais aussi comment les statisticiens travaillent. Ils travaillent devant un ordinateur, ils ne travaillent pas devant des hommes. Moi, je travaille avec des hommes et des femmes qui ont des choses à proposer. Et au-delà de leur... produits c'est quelque part un peu qu'ils présentent et qu'ils font la promotion et je crois que c'est ce qui nous arrive à nous vins de l'Aveyron, petit vin, petit nombre de producteurs c'est qu'on a la chance d'avoir une originalité ou des originalités qu'on est capable de proposer son marché et nous confréries c'est justement d'expliquer aux autres que malgré vent et marée c'est sûr qu'on va quand même vers une baisse de consommation. Pour autant, lorsque la consommation baisse, il y a quand même, on en parlait encore hier soir, sur un autre sujet, qu'est-ce qui survit, qu'est-ce qui surnage ? C'est le luxe et la qualité. Donc on est là aussi pour faire la promotion du luxe et de la qualité.
- Speaker #0
C'est une excellente conclusion, je vous remercie.