- Speaker #0
Est-ce qu'il y a pas de dans les terroirs avec Rémi ?
- Speaker #1
Philippe Tellier, président de la Fédération départementale des vins de qualité de l'Aveyron et ancien président de l'ODG Marciac.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez, M. Tellier, nous parler globalement du vin de l'Aveyron ?
- Speaker #1
Disons que le vin d'Aveyron ne date pas d'aujourd'hui. On pense que certainement les Romains ont contribué là-dessus. Ce qu'on est sûr, c'est qu'on avait des dents de vignes au monoconque en l'an 800 à peu près, dont la vigne est ici depuis longtemps. Le vin d'Aveyron se retrouve dans des vallées où se crée un microclimat, puisqu'on est quand même un peu dans les terres ici. Et donc on retrouve ces vignobles, je dirais, prestigieux. Aujourd'hui, peut-être petit, modeste, mais prestigieux, il y a ceux qui sont sur la vallée du Lot, qui entraillent le Fêle, avec des terres, des schistes et des sables granitiques, et elles sépagent le Chenin. Et ce Chenin-là, ce n'est pas tout à fait le même que le Val-de-Loire, c'est une origine avéronaise, qui est le premier d'un Syrien. Ça pourrait être un traille. Mais bon, voilà.
- Speaker #0
À votre cœur, de toute façon, le vin de l'Aveyron. vous êtes quelqu'un qui le portez vraiment et le plus loin possible mais ce vin de l'Aveyron il a aussi une particularité qui est liée non seulement à son territoire mais également à ceux qui le cultivent Bien sûr parce que c'est quand même des
- Speaker #1
lieux où il y a des coteaux abrupts donc il faut aimer ce métier c'est de la passion il faut avoir ça dans les veines parce que si c'est que pour de l'économie ça ne sert à rien, il faut aller ailleurs Ici, on est vigneron même si les domaines sont modestes et on est vigneron de père et de fils depuis des générations. Donc on a cette envie. Ce n'est pas l'argent qui nous fait vivre, c'est faire aller plus loin ces vins, les amener à l'autre bout du monde. Et ça arrive et puis c'est chouette.
- Speaker #0
Alors aujourd'hui, vous parlez de l'autre bout du monde, que ce soit les Chinois, que ce soit les Américains et d'autres ailleurs cultivent également du vin. Ils sont venus ici apprendre à le faire et maintenant ils l'ont ramené chez eux. C'est une bonne chose quelque part, mais en même temps, sur le plan économique, pour l'Aveyron, quelle est la part du vin dans l'économie du département ?
- Speaker #1
C'est une part modeste parce qu'il y a à peu près 120 personnes qui ont de la vigne, qui se retrouvent un peu partout dans le département, mais sur des petits domaines. C'est 400 hectares de vigne, peu importe, c'est un million et demi de bouteilles. Donc ceux qui en vivent, en vivent, je dirais. Il n'y a pas de grosse usine, il n'y a pas de petite usine. Il y a... Il y a des usines. Et nous, dans l'Occitanie aujourd'hui, nous faisons partie de cette mosaïque de vignobles et de cette diversité de cépages. Donc je pense que nous avons notre rôle comme les autres.
- Speaker #0
Une chose aujourd'hui, nous entendons partout parler, sans doute pour se diversifier et puis coller à l'actualité, on parle beaucoup de vins sans alcool, de vins bio. Alors le vin bio... Je suppose que dans l'Aveyron, il doit y en avoir quand même quelques-uns. Mais du vin sans alcool, est-ce que certains Aveyronais se sont mis à cette pratique ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, je n'en connais pas. Pour moi, c'est une pratique qui va s'adresser à des gros faiseurs. Pour faire du vin sans alcool, ce n'est pas un ché qu'il faut, c'est une usine. Je ne dénigre pas, c'est comme ça, c'est un fait de société. Je ne pense pas que ce soit pour nous aujourd'hui. Nous, nous avons quelque chose qui est là pour l'amateur de vin. Donc l'amateur de vin continuera à boire son vin avec son cépage, avec ses accords méhévins. Ok, il y a une nouvelle génération qu'il faut séduire. Moi, quand j'avais 20 ans, mes potes buvaient du Ricard. Donc il ne faut pas s'énerver non plus à la première baisse. Ok, il y aura un changement, mais moi je crois que nous devons continuer à être fidèles à notre terroir et à nos cépages.
- Speaker #0
Vous vous défendez. Un territoire bien particulier, vous l'avez dit, presque une niche sur ce qui se fait en France, mais avec une valeur ajoutée extraordinaire.
- Speaker #1
De toute façon, on ne pouvait pas rester sur le vin quand il était un aliment. Ça a été le cas ici. Nous avions de Casseville, le bassin où il est à côté, avec des mineurs qui avaient besoin. C'était leur énergie, donc ils en consommaient beaucoup. moins alcoolisées. Le mot qualité ne voulait pas dire la même chose. C'était une certaine qualité. C'était des vins vraiment de soif. Alors qu'aujourd'hui on est passé sur des 20 plaisirs donc c'est une autre approche. Donc voilà quoi, c'est l'évolution. Le mot qualité n'est pas quelque chose qui s'écrit dans l'histoire toujours avec la même définition quelque part.
- Speaker #0
Alors dans tout ce domaine, on est resté un petit peu général, mais aujourd'hui nous sommes sur Valadie et une cave particulière qui représente donc le Valon. Cette cave c'est le cœur. du Martiac ?
- Speaker #1
Disons que cette cave, si elle n'avait pas existé, il y a un tas de vignerons qui n'auraient pas pu se retrouver dans le vin puisque pour aller jusqu'au bout du processus, il faut faire des beaux raisins, il faut les vinifier et après il faut les vendre. Donc le rôle d'une cave comme c'est ici et d'autant plus que c'est ici, c'est d'avoir assemblé tout un tas de petits producteurs qui savent faire de très très beaux raisins et d'avoir ... mis en commun au sein d'une cab, l'autre savoir-faire.
- Speaker #0
Alors justement, en tant que président des vins de l'Aveyron, aujourd'hui, on ne peut pas être président si on n'est pas passionné par rapport à tous ces vins. Comment, dans l'avenir, comptez-vous porter le vin de l'Aveyron ?
- Speaker #1
Déjà, la première approche qu'on est en train d'avoir, c'est les quatre appellations, en chacune leur ODG. C'est aujourd'hui créé. Un ODG départemental, où nous allons tous nous retrouver pour mettre en commun ce qui peut l'être, garder chaque appellation bien sûr son cahier des charges avec ses spécificités, mais faire quelque chose en commun pour être plus fort, pour porter la bonne parole. Nous sommes des évangélistes.
- Speaker #0
Quand on parle du vin, c'est fabuleux, c'est une très très bonne conclusion, puisque c'est le vin que l'on sert à la messe et qui lui a été non seulement... édifié, mais qui a rejoint tout ce qui est divin. Donc, vous travaillez dans un domaine divin.
- Speaker #1
C'est vrai, nous avons eu le premier, comment dire, notre premier commercial, s'appeler Jésus. C'est fabuleux.
- Speaker #0
Merci.