undefined cover
undefined cover
Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée cover
Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée cover
ÉTATS DAMES

Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée

Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée

12min |25/10/2025|

102

Play
undefined cover
undefined cover
Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée cover
Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée cover
ÉTATS DAMES

Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée

Au cœur de la maltraitance : renaître de son enfance volée

12min |25/10/2025|

102

Play

Description

⚠️ Trigger warning : cet épisode évoque des violences physiques, psychologiques, émotionnelles et des pensées suicidaires.

Prenez le temps de l’écouter dans un moment de calme, avec bienveillance et douceur envers vous-même.


Mimi a 23 ans.
Pendant des années, elle a vécu dans la peur, le silence et la culpabilité.
Enfant, elle ne savait pas encore que ce qu’elle subissait, les cris, les coups, le chantage, la pression constante, n’était pas « normal ».

Devenue adulte, elle a trouvé la force de faire ce que beaucoup n’osent pas : porter plainte contre ses parents.

Dans ce témoignage bouleversant, Mimi met des mots sur l’indicible.
Elle raconte la maltraitance, le stress post-traumatique, la dépression, mais aussi la lente reconstruction, la nostalgie des rares moments de douceur, et cette petite lumière qu’elle cherche encore, celle de la joie simple et sincère.

Cet épisode est un cri du cœur.
Celui d’une jeune femme qui refuse de laisser la peur et la honte gagner.

✨ Un récit profondément humain, à écouter avec respect et compassion.

🎧 Vous écoutez États Dames, le podcast au cœur de votre santé.



Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Mimi Instagram

Mimi Facebook : Emma Dhieux


Stéphanie Jary


Instagram 


Facebook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode aborde des sujets sensibles, tels que la maltraitance physique et psychologique, la dissociation, la dépression et les pensées suicidaires. Si ces thèmes résonnent douloureusement pour vous, prenez le temps de vous préparer ou écoutez cet épisode dans un moment où vous vous sentez en sécurité. Si besoin, arrêtez son écoute. Votre bien-être passe avant tout. N'hésitez pas à aller consulter un professionnel de santé, psychologue dans un premier temps. Derrière ces rires se cachent des réalités qu'on ne voit pas. Des enfants vivent chaque jour dans cette atmosphère de peur, de cris, de tensions. Et pourtant, chaque matin, ils viennent à l'école comme si de rien n'était. Ils apprennent très tôt à sourire pour masquer la peur. à rire pour oublier, à se taire pour survivre. Et ces blessures-là, elles ne disparaissent pas avec le temps. Elles s'impriment dans le corps, dans le cœur, et laissent des traces jusque dans l'âge adulte. La rage d'un enfant blessé, les sentiments contradictoires, ne pas savoir quoi faire. Comment vouloir à ses parents sans se sentir coupable, les aimer malgré tout, puis parfois se poser des questions qui font mal. Si j'ai des enfants un jour, serais-je capable de leur faire ce qu'on m'a fait ? Non. Alors pourquoi eux, oui ? Comprendront-ils un jour ? Regretteront-ils un jour ? Faire le deuil d'une famille idéale qu'on a tant rêvée. Regarder les autres vivre des liens sains, aimants, et sentir son propre corps en cœur meurtri, de ne pas avoir connu cette paix-là. Aujourd'hui, je donne la parole à Mimi. Une voix parmi tant d'autres. Une voix qui portera celle de millions d'enfants silencieux. Des enfants qui, devenus adultes, essaient encore de survivre à ce qu'ils ont subi. Parce que la violence pendant l'enfance laisse des cicatrices invisibles Mais bien réel. Vous êtes sur Etat Down, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Mimi, j'ai 23 ans et j'ai porté plainte contre mes parents. Avec mon petit frère et ma grande sœur, on a subi la maltraitance de mes parents jusqu'à même l'âge adulte. C'était des coups, de la pression psychologique, du chantage émotionnel, beaucoup de cris, des voix colériques terrifiantes. Être avec eux, c'était vraiment une source de stress. On était toujours en état d'alerte parce qu'on ne savait pas vraiment les cerner et savoir quand est-ce qu'ils allaient nous frapper ou non. J'avais peur, c'était en rentrant de l'école. Je prenais tout mon temps pour arriver plus tard. Je restais bloquée devant la porte d'entrée. Quand on était en vacances chez la famille et qu'on rentrait à la maison, on en pleurait. Enfin, c'était vraiment du stress constant, de la tristesse constante, de la peur constante. Mélangeait une infime partie de joie, quoi. On ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Au début, on ne se rendait pas vraiment compte qu'il n'y avait pas que des coups dans cette maltraitance, mais on savait au fond de nous que ce n'était pas normal, comme un instinct d'enfant. C'est difficile de dire à quel moment on s'est rendu compte que ce n'était pas normal, parce qu'avec le bourrage de crâne de mes parents qui disaient que c'était normal et que c'était de notre faute, mais en contrepartie, voir que chez les autres enfants, ce n'était pas comme ça, c'était compliqué. Surtout que ma mère arrivait à faire dire à ma famille que se prendre des claques, c'était normal, alors qu'on ne vivait pas que des claques. C'était un cercle vicieux finalement. En fait, j'en avais conscience que c'était pas normal à l'adolescence, mais j'étais bloquée sur le fait de dire la vérité et soutenir à ma sœur qui se battait contre ça, contre toute la famille et contre mes parents, que j'ai préféré faire l'aveugle en voyant qu'on la faisait passer pour folle. La prise de conscience sur la maltraitance, je l'avais parfois en revivant des scènes violentes dans ma tête et j'avais tellement la rage que j'en avais envie de meurtre. Comme s'il fallait que je me venge et que je leur fasse subir ce qu'ils nous ont fait subir. Mais à la fois, ce n'est pas possible parce qu'entre être torturée physiquement et être torturée psychologiquement, il y a une grande différence quand même. On ne ressort pas dans le même état. Arrivé à l'âge de 11 ans, j'ai commencé à m'hypersexualiser. Et c'est quelque chose qu'aujourd'hui, je n'arrive toujours pas à guérir parce que ça ne va tellement pas dans ma tête que je suis parano de penser que les gens ne sont attirés que par moi, que pour mon corps. Après les impacts concrets sur ma santé psychologique et psychiatrique, C'est avant tout le syndrome du stress post-traumatique qui clairement m'empêche de travailler dans de bonnes conditions, et ça autant pour moi que pour les personnes avec qui je travaille. Pareil pour les relations amoureuses, parce que ce syndrome c'est un enfer. Il y aurait tellement de choses à dire sur ce sujet, les flashbacks, les scènes atroces qu'on revit, tous les jours, les cauchemars à répétition qui m'ont créé une phobie de dormir, les pensées envahissantes, les réactions physiques intenses, la culpabilité, la honte, la peur, la colère. La sensation d'être isolée ou même de m'isoler complètement. Je suis pessimiste de ouf. Que ce soit envers moi ou envers le monde, je suis hyper pessimiste. Et surtout la difficulté de concentration. Après, il y a aussi eu pendant toute mon adolescence l'évitement. Enfin, je l'appelle l'évitement, oui oui. J'ai tombé en dépression à la suite de ma plainte parce que c'est là que tout avait refait surface. Ajoutons à ça les troubles alimentaires, les troubles du sommeil, la dissociation, les crises, l'anxiété, la tristesse constante, etc. Pourquoi j'ai porté plainte et comment ? En fait, j'ai vécu autre part que chez mes parents quand j'avais 20 ans. Alors oui, ce n'était pas le meilleur plan de se trouver des mecs, mais c'était ma seule issue parce que je n'avais pas de travail, je n'avais pas le permis et donc j'étais toujours en contact avec mon petit frère qui a deux ans de moins que moi. Et en fait, je lui demandais régulièrement comment ça se passait chez mes parents et à chaque fois, il me disait à quel point ça se passait mal. Il n'y avait plus de maltraitance physique, mais en fait, c'était que psychologique. Et tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et mon frère, vraiment, il n'en pouvait plus. Jusqu'à avoir des idées noires. Et ça, ça ne permettait pas quand même à mes parents d'ouvrir les yeux. C'est sabérant. Et mon frère, il n'en pouvait plus. Donc ça m'a mis la puce à l'oreille. Parce que j'avais ce besoin de grande sœur de vouloir protéger mon petit frère. Après, il y a une autre raison aussi. C'est qu'un jour, je vais chez mes parents et ma grande sœur qui n'était plus du coup. tout en contact avec mes parents à ce moment-là, m'avait appelée pour parler à l'une de mes petites sœurs. Donc, elle était isolée dans sa chambre. Et à peine ma grande sœur lui demande comment ça va, qu'elle commence à dire « Maman, elle me tape » . Sachant qu'entre-temps, j'avais enfin pu acquérir un appartement et que j'avais un boulot stable, quelques semaines après, je me suis réveillée un matin avec une boule au ventre. Je faisais que ruminer depuis quelques jours en me demandant ce que je pouvais faire pour aider mes petites sœurs et mon frère. Donc, j'ai appelé ma grande sœur qui m'a dit d'aller porter plainte. mais moi c'est pas ce que je voulais. Je voulais juste avoir des renseignements sur quoi faire pour protéger ma fratrie, quoi. Donc bref, le matin même, j'ai été à la gendarmerie et on m'a conseillé d'aller porter plainte, mais c'était toujours pas ce que je voulais. Donc on m'a redirigée vers une association pour les victimes de maltraitance où là, on m'a conseillé la même chose. Alors du coup, le lendemain, j'ai été porter plainte. En fait, c'était facile, mais difficile en même temps parce que déjà, quand j'ai porté plainte, j'étais en dissociation, donc je me rendais pas vraiment compte de la gravité de mon acte. Mais c'était difficile dans le sens où la gendarme me posait un tas de questions comme « Pourquoi vous portez plainte maintenant ? » « Quelle est la chose qui fait que vous portez plainte maintenant et que vous ne l'aviez pas fait pendant votre enfance ? » Donc ça intensifie de ouf ma culpabilité. Puis aussi parce que dans le bureau, j'avais déjà pris des notes de tout ce qu'on subissait. Et c'est la gendarme qui lisait pour moi. Et en fait, en voyant ces réactions d'étonnement, elle était choquée et on voyait qu'elle culpabilisait pour moi. Puis aussi, le fait d'entendre des histoires atroces et d'avoir les scènes en tête, ça, c'était vraiment horrible. Honnêtement, c'est horrible à vivre parce qu'on est dans le flou total avec ma sœur du fait d'avoir porté plainte et d'avoir aucune nouvelle. Aussi du fait que mes parents l'ont appris et que donc toute la famille est au courant grâce ou à cause de mes TikTok que j'ai partagé, qui ont fait d'ailleurs des millions de vues. Ma sœur s'occupe de l'avocat, mais ce qui me fait peur, c'est que ça ne sert à rien. Et que donc, on paye un avocat avec nos petites économies. Parce qu'on a quoi ? Ma sœur, elle a 25 ans, elle n'a pas d'argent de côté. Et j'en ai 23, j'ai ce qu'il ne faut même pas là pour m'entretenir pendant mon arrêt de travail que j'ai depuis deux mois. Donc j'ai peur que ça ne serve à rien. Pour l'instant, les parents, je n'ai aucune nouvelle. De toute façon, s'ils portent plainte contre nous pour diffamation, moi c'est terminé, je n'aurai plus de parents. Alors j'ai commencé le deuil de ma fratrie. sauf ma grande sœur parce que c'est la seule avec qui je suis en contact et de mes parents quand j'ai porté plainte parce qu'au moins ce sera moins difficile lorsque je devrais couper les ponts avec eux et pour ma famille il y a aussi des gens qui ont vu mes vidéos même des personnes que je connais très peu qui sont de notre côté avec ma grande sœur et qui nous croient après il y a aussi des gens qui se et se sont fait influencer par nos parents quoi donc forcément ils sont de leur côté mes relations amicales et relationnelles sont toujours complexes, je me prends beaucoup la tête je rumine, je suis rancunière j'appelle La plupart du temps, en fait, j'attire que des mauvaises personnes ou des personnes qui ne me correspondent pas, donc ça me ruine psychologiquement. J'ai l'impression de vivre défaite sur défaite. Évidemment, ça coche la case de j'ai confiance en personne. Mais d'un autre côté, je donne facilement ma confiance, mais je suis toujours dans la méfiance, quoi. Qu'est-ce qui m'aide à avancer malgré tout ça ? Ce que je vais dire, ça va être un peu horrible à entendre, mais c'est réel. En fait, j'ai deux furets. Et je ne me vois pas les abandonner, même si j'ai très envie de mettre fin à tout ça d'une manière sordide. Je suis aussi une thérapie qui me donne le sourire. Mais ce n'est pas tous les jours, donc il y a des fois où je rechute. En ce moment, je vis des émotions de joie. Alors, ça fait très bizarre étant donné que j'ai arrêté d'en avoir à l'adolescence. Après, c'est aussi la période de doute. Je ne peux pas m'arrêter de vivre si je n'ai aucune réponse. Ça paraît insensé. En ce moment, je ne vis que de nostalgie, c'est-à-dire faire des choses que je faisais quand j'étais petite, comme me prendre un verre de lait avec des tartines de Nutella devant un dessin animé ou une série comme je le faisais quand on allait chez mon grand-mère. Après, je regarde des séries Disney le matin. Je me suis aussi acheté une bougie qui sent la cheminée. Bon, elle sent super bon. Ça me rappelle l'hiver et les feux de cheminée et Noël qu'on faisait chez mes grands-parents. Je vis de nostalgie, quoi. Mais dans les moments difficiles, j'ai pas d'échappatoire à part l'hôpital quand ça s'aggrave ou sinon je scrolle sur TikTok pour éviter de faire face à la réalité. Les émotions que j'aimerais retrouver le plus souvent dans mon quotidien, c'est la joie. Mais pas ce moment où t'es content. Je veux vraiment ce moment où... où je suis super joyeuse, je rigole pour rien, je souris bêtement, je fais des blagues nulles, etc. Maintenant, je voudrais m'adresser à ceux qui ont vécu la maltraitance. J'aimerais vous dire que la maltraitance, c'est pas que des coups, c'est des insultes, de l'humiliation, des menaces, l'isolement, le mépris, la manipulation, l'escroquerie, l'abus de confiance, l'exploitation, l'absence d'attention, d'amour, de respect, de soin. Alors, par pitié, ouvrez les yeux. Quand il y a un doute, il n'y a plus de doute. Et si vous connaissez des gens qui vivent ça, aidez-les. Rien que d'en parler de... Et de pouvoir s'ouvrir à quelqu'un et se sentir aidée, c'est énormément bénéfique. Et franchement, c'est ce que j'aurais voulu avoir. Parce que la maltraitance peut mener au suicide, que ce soit lors de la maltraitance ou après son aide sortie. Et la maltraitance peut mener à la mort également. Et j'aimerais m'adresser à la petite qui a vécu tout ça. Mimi, je suis désolée de ne pas avoir pu t'aider avant. J'aurais aimé que tu parles avec ta sœur, qu'elle ne soit pas la seule à se battre contre ça. Et j'espère sincèrement que tu réussiras ta vie après ces nombreuses erreurs. Et n'abandonne pas parce qu'un jour tu seras sur un podium et on te remerciera d'avoir porté ta voix au nom de tous ceux qui subissent.

Description

⚠️ Trigger warning : cet épisode évoque des violences physiques, psychologiques, émotionnelles et des pensées suicidaires.

Prenez le temps de l’écouter dans un moment de calme, avec bienveillance et douceur envers vous-même.


Mimi a 23 ans.
Pendant des années, elle a vécu dans la peur, le silence et la culpabilité.
Enfant, elle ne savait pas encore que ce qu’elle subissait, les cris, les coups, le chantage, la pression constante, n’était pas « normal ».

Devenue adulte, elle a trouvé la force de faire ce que beaucoup n’osent pas : porter plainte contre ses parents.

Dans ce témoignage bouleversant, Mimi met des mots sur l’indicible.
Elle raconte la maltraitance, le stress post-traumatique, la dépression, mais aussi la lente reconstruction, la nostalgie des rares moments de douceur, et cette petite lumière qu’elle cherche encore, celle de la joie simple et sincère.

Cet épisode est un cri du cœur.
Celui d’une jeune femme qui refuse de laisser la peur et la honte gagner.

✨ Un récit profondément humain, à écouter avec respect et compassion.

🎧 Vous écoutez États Dames, le podcast au cœur de votre santé.



Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Mimi Instagram

Mimi Facebook : Emma Dhieux


Stéphanie Jary


Instagram 


Facebook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode aborde des sujets sensibles, tels que la maltraitance physique et psychologique, la dissociation, la dépression et les pensées suicidaires. Si ces thèmes résonnent douloureusement pour vous, prenez le temps de vous préparer ou écoutez cet épisode dans un moment où vous vous sentez en sécurité. Si besoin, arrêtez son écoute. Votre bien-être passe avant tout. N'hésitez pas à aller consulter un professionnel de santé, psychologue dans un premier temps. Derrière ces rires se cachent des réalités qu'on ne voit pas. Des enfants vivent chaque jour dans cette atmosphère de peur, de cris, de tensions. Et pourtant, chaque matin, ils viennent à l'école comme si de rien n'était. Ils apprennent très tôt à sourire pour masquer la peur. à rire pour oublier, à se taire pour survivre. Et ces blessures-là, elles ne disparaissent pas avec le temps. Elles s'impriment dans le corps, dans le cœur, et laissent des traces jusque dans l'âge adulte. La rage d'un enfant blessé, les sentiments contradictoires, ne pas savoir quoi faire. Comment vouloir à ses parents sans se sentir coupable, les aimer malgré tout, puis parfois se poser des questions qui font mal. Si j'ai des enfants un jour, serais-je capable de leur faire ce qu'on m'a fait ? Non. Alors pourquoi eux, oui ? Comprendront-ils un jour ? Regretteront-ils un jour ? Faire le deuil d'une famille idéale qu'on a tant rêvée. Regarder les autres vivre des liens sains, aimants, et sentir son propre corps en cœur meurtri, de ne pas avoir connu cette paix-là. Aujourd'hui, je donne la parole à Mimi. Une voix parmi tant d'autres. Une voix qui portera celle de millions d'enfants silencieux. Des enfants qui, devenus adultes, essaient encore de survivre à ce qu'ils ont subi. Parce que la violence pendant l'enfance laisse des cicatrices invisibles Mais bien réel. Vous êtes sur Etat Down, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Mimi, j'ai 23 ans et j'ai porté plainte contre mes parents. Avec mon petit frère et ma grande sœur, on a subi la maltraitance de mes parents jusqu'à même l'âge adulte. C'était des coups, de la pression psychologique, du chantage émotionnel, beaucoup de cris, des voix colériques terrifiantes. Être avec eux, c'était vraiment une source de stress. On était toujours en état d'alerte parce qu'on ne savait pas vraiment les cerner et savoir quand est-ce qu'ils allaient nous frapper ou non. J'avais peur, c'était en rentrant de l'école. Je prenais tout mon temps pour arriver plus tard. Je restais bloquée devant la porte d'entrée. Quand on était en vacances chez la famille et qu'on rentrait à la maison, on en pleurait. Enfin, c'était vraiment du stress constant, de la tristesse constante, de la peur constante. Mélangeait une infime partie de joie, quoi. On ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Au début, on ne se rendait pas vraiment compte qu'il n'y avait pas que des coups dans cette maltraitance, mais on savait au fond de nous que ce n'était pas normal, comme un instinct d'enfant. C'est difficile de dire à quel moment on s'est rendu compte que ce n'était pas normal, parce qu'avec le bourrage de crâne de mes parents qui disaient que c'était normal et que c'était de notre faute, mais en contrepartie, voir que chez les autres enfants, ce n'était pas comme ça, c'était compliqué. Surtout que ma mère arrivait à faire dire à ma famille que se prendre des claques, c'était normal, alors qu'on ne vivait pas que des claques. C'était un cercle vicieux finalement. En fait, j'en avais conscience que c'était pas normal à l'adolescence, mais j'étais bloquée sur le fait de dire la vérité et soutenir à ma sœur qui se battait contre ça, contre toute la famille et contre mes parents, que j'ai préféré faire l'aveugle en voyant qu'on la faisait passer pour folle. La prise de conscience sur la maltraitance, je l'avais parfois en revivant des scènes violentes dans ma tête et j'avais tellement la rage que j'en avais envie de meurtre. Comme s'il fallait que je me venge et que je leur fasse subir ce qu'ils nous ont fait subir. Mais à la fois, ce n'est pas possible parce qu'entre être torturée physiquement et être torturée psychologiquement, il y a une grande différence quand même. On ne ressort pas dans le même état. Arrivé à l'âge de 11 ans, j'ai commencé à m'hypersexualiser. Et c'est quelque chose qu'aujourd'hui, je n'arrive toujours pas à guérir parce que ça ne va tellement pas dans ma tête que je suis parano de penser que les gens ne sont attirés que par moi, que pour mon corps. Après les impacts concrets sur ma santé psychologique et psychiatrique, C'est avant tout le syndrome du stress post-traumatique qui clairement m'empêche de travailler dans de bonnes conditions, et ça autant pour moi que pour les personnes avec qui je travaille. Pareil pour les relations amoureuses, parce que ce syndrome c'est un enfer. Il y aurait tellement de choses à dire sur ce sujet, les flashbacks, les scènes atroces qu'on revit, tous les jours, les cauchemars à répétition qui m'ont créé une phobie de dormir, les pensées envahissantes, les réactions physiques intenses, la culpabilité, la honte, la peur, la colère. La sensation d'être isolée ou même de m'isoler complètement. Je suis pessimiste de ouf. Que ce soit envers moi ou envers le monde, je suis hyper pessimiste. Et surtout la difficulté de concentration. Après, il y a aussi eu pendant toute mon adolescence l'évitement. Enfin, je l'appelle l'évitement, oui oui. J'ai tombé en dépression à la suite de ma plainte parce que c'est là que tout avait refait surface. Ajoutons à ça les troubles alimentaires, les troubles du sommeil, la dissociation, les crises, l'anxiété, la tristesse constante, etc. Pourquoi j'ai porté plainte et comment ? En fait, j'ai vécu autre part que chez mes parents quand j'avais 20 ans. Alors oui, ce n'était pas le meilleur plan de se trouver des mecs, mais c'était ma seule issue parce que je n'avais pas de travail, je n'avais pas le permis et donc j'étais toujours en contact avec mon petit frère qui a deux ans de moins que moi. Et en fait, je lui demandais régulièrement comment ça se passait chez mes parents et à chaque fois, il me disait à quel point ça se passait mal. Il n'y avait plus de maltraitance physique, mais en fait, c'était que psychologique. Et tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et mon frère, vraiment, il n'en pouvait plus. Jusqu'à avoir des idées noires. Et ça, ça ne permettait pas quand même à mes parents d'ouvrir les yeux. C'est sabérant. Et mon frère, il n'en pouvait plus. Donc ça m'a mis la puce à l'oreille. Parce que j'avais ce besoin de grande sœur de vouloir protéger mon petit frère. Après, il y a une autre raison aussi. C'est qu'un jour, je vais chez mes parents et ma grande sœur qui n'était plus du coup. tout en contact avec mes parents à ce moment-là, m'avait appelée pour parler à l'une de mes petites sœurs. Donc, elle était isolée dans sa chambre. Et à peine ma grande sœur lui demande comment ça va, qu'elle commence à dire « Maman, elle me tape » . Sachant qu'entre-temps, j'avais enfin pu acquérir un appartement et que j'avais un boulot stable, quelques semaines après, je me suis réveillée un matin avec une boule au ventre. Je faisais que ruminer depuis quelques jours en me demandant ce que je pouvais faire pour aider mes petites sœurs et mon frère. Donc, j'ai appelé ma grande sœur qui m'a dit d'aller porter plainte. mais moi c'est pas ce que je voulais. Je voulais juste avoir des renseignements sur quoi faire pour protéger ma fratrie, quoi. Donc bref, le matin même, j'ai été à la gendarmerie et on m'a conseillé d'aller porter plainte, mais c'était toujours pas ce que je voulais. Donc on m'a redirigée vers une association pour les victimes de maltraitance où là, on m'a conseillé la même chose. Alors du coup, le lendemain, j'ai été porter plainte. En fait, c'était facile, mais difficile en même temps parce que déjà, quand j'ai porté plainte, j'étais en dissociation, donc je me rendais pas vraiment compte de la gravité de mon acte. Mais c'était difficile dans le sens où la gendarme me posait un tas de questions comme « Pourquoi vous portez plainte maintenant ? » « Quelle est la chose qui fait que vous portez plainte maintenant et que vous ne l'aviez pas fait pendant votre enfance ? » Donc ça intensifie de ouf ma culpabilité. Puis aussi parce que dans le bureau, j'avais déjà pris des notes de tout ce qu'on subissait. Et c'est la gendarme qui lisait pour moi. Et en fait, en voyant ces réactions d'étonnement, elle était choquée et on voyait qu'elle culpabilisait pour moi. Puis aussi, le fait d'entendre des histoires atroces et d'avoir les scènes en tête, ça, c'était vraiment horrible. Honnêtement, c'est horrible à vivre parce qu'on est dans le flou total avec ma sœur du fait d'avoir porté plainte et d'avoir aucune nouvelle. Aussi du fait que mes parents l'ont appris et que donc toute la famille est au courant grâce ou à cause de mes TikTok que j'ai partagé, qui ont fait d'ailleurs des millions de vues. Ma sœur s'occupe de l'avocat, mais ce qui me fait peur, c'est que ça ne sert à rien. Et que donc, on paye un avocat avec nos petites économies. Parce qu'on a quoi ? Ma sœur, elle a 25 ans, elle n'a pas d'argent de côté. Et j'en ai 23, j'ai ce qu'il ne faut même pas là pour m'entretenir pendant mon arrêt de travail que j'ai depuis deux mois. Donc j'ai peur que ça ne serve à rien. Pour l'instant, les parents, je n'ai aucune nouvelle. De toute façon, s'ils portent plainte contre nous pour diffamation, moi c'est terminé, je n'aurai plus de parents. Alors j'ai commencé le deuil de ma fratrie. sauf ma grande sœur parce que c'est la seule avec qui je suis en contact et de mes parents quand j'ai porté plainte parce qu'au moins ce sera moins difficile lorsque je devrais couper les ponts avec eux et pour ma famille il y a aussi des gens qui ont vu mes vidéos même des personnes que je connais très peu qui sont de notre côté avec ma grande sœur et qui nous croient après il y a aussi des gens qui se et se sont fait influencer par nos parents quoi donc forcément ils sont de leur côté mes relations amicales et relationnelles sont toujours complexes, je me prends beaucoup la tête je rumine, je suis rancunière j'appelle La plupart du temps, en fait, j'attire que des mauvaises personnes ou des personnes qui ne me correspondent pas, donc ça me ruine psychologiquement. J'ai l'impression de vivre défaite sur défaite. Évidemment, ça coche la case de j'ai confiance en personne. Mais d'un autre côté, je donne facilement ma confiance, mais je suis toujours dans la méfiance, quoi. Qu'est-ce qui m'aide à avancer malgré tout ça ? Ce que je vais dire, ça va être un peu horrible à entendre, mais c'est réel. En fait, j'ai deux furets. Et je ne me vois pas les abandonner, même si j'ai très envie de mettre fin à tout ça d'une manière sordide. Je suis aussi une thérapie qui me donne le sourire. Mais ce n'est pas tous les jours, donc il y a des fois où je rechute. En ce moment, je vis des émotions de joie. Alors, ça fait très bizarre étant donné que j'ai arrêté d'en avoir à l'adolescence. Après, c'est aussi la période de doute. Je ne peux pas m'arrêter de vivre si je n'ai aucune réponse. Ça paraît insensé. En ce moment, je ne vis que de nostalgie, c'est-à-dire faire des choses que je faisais quand j'étais petite, comme me prendre un verre de lait avec des tartines de Nutella devant un dessin animé ou une série comme je le faisais quand on allait chez mon grand-mère. Après, je regarde des séries Disney le matin. Je me suis aussi acheté une bougie qui sent la cheminée. Bon, elle sent super bon. Ça me rappelle l'hiver et les feux de cheminée et Noël qu'on faisait chez mes grands-parents. Je vis de nostalgie, quoi. Mais dans les moments difficiles, j'ai pas d'échappatoire à part l'hôpital quand ça s'aggrave ou sinon je scrolle sur TikTok pour éviter de faire face à la réalité. Les émotions que j'aimerais retrouver le plus souvent dans mon quotidien, c'est la joie. Mais pas ce moment où t'es content. Je veux vraiment ce moment où... où je suis super joyeuse, je rigole pour rien, je souris bêtement, je fais des blagues nulles, etc. Maintenant, je voudrais m'adresser à ceux qui ont vécu la maltraitance. J'aimerais vous dire que la maltraitance, c'est pas que des coups, c'est des insultes, de l'humiliation, des menaces, l'isolement, le mépris, la manipulation, l'escroquerie, l'abus de confiance, l'exploitation, l'absence d'attention, d'amour, de respect, de soin. Alors, par pitié, ouvrez les yeux. Quand il y a un doute, il n'y a plus de doute. Et si vous connaissez des gens qui vivent ça, aidez-les. Rien que d'en parler de... Et de pouvoir s'ouvrir à quelqu'un et se sentir aidée, c'est énormément bénéfique. Et franchement, c'est ce que j'aurais voulu avoir. Parce que la maltraitance peut mener au suicide, que ce soit lors de la maltraitance ou après son aide sortie. Et la maltraitance peut mener à la mort également. Et j'aimerais m'adresser à la petite qui a vécu tout ça. Mimi, je suis désolée de ne pas avoir pu t'aider avant. J'aurais aimé que tu parles avec ta sœur, qu'elle ne soit pas la seule à se battre contre ça. Et j'espère sincèrement que tu réussiras ta vie après ces nombreuses erreurs. Et n'abandonne pas parce qu'un jour tu seras sur un podium et on te remerciera d'avoir porté ta voix au nom de tous ceux qui subissent.

Share

Embed

You may also like

Description

⚠️ Trigger warning : cet épisode évoque des violences physiques, psychologiques, émotionnelles et des pensées suicidaires.

Prenez le temps de l’écouter dans un moment de calme, avec bienveillance et douceur envers vous-même.


Mimi a 23 ans.
Pendant des années, elle a vécu dans la peur, le silence et la culpabilité.
Enfant, elle ne savait pas encore que ce qu’elle subissait, les cris, les coups, le chantage, la pression constante, n’était pas « normal ».

Devenue adulte, elle a trouvé la force de faire ce que beaucoup n’osent pas : porter plainte contre ses parents.

Dans ce témoignage bouleversant, Mimi met des mots sur l’indicible.
Elle raconte la maltraitance, le stress post-traumatique, la dépression, mais aussi la lente reconstruction, la nostalgie des rares moments de douceur, et cette petite lumière qu’elle cherche encore, celle de la joie simple et sincère.

Cet épisode est un cri du cœur.
Celui d’une jeune femme qui refuse de laisser la peur et la honte gagner.

✨ Un récit profondément humain, à écouter avec respect et compassion.

🎧 Vous écoutez États Dames, le podcast au cœur de votre santé.



Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Mimi Instagram

Mimi Facebook : Emma Dhieux


Stéphanie Jary


Instagram 


Facebook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode aborde des sujets sensibles, tels que la maltraitance physique et psychologique, la dissociation, la dépression et les pensées suicidaires. Si ces thèmes résonnent douloureusement pour vous, prenez le temps de vous préparer ou écoutez cet épisode dans un moment où vous vous sentez en sécurité. Si besoin, arrêtez son écoute. Votre bien-être passe avant tout. N'hésitez pas à aller consulter un professionnel de santé, psychologue dans un premier temps. Derrière ces rires se cachent des réalités qu'on ne voit pas. Des enfants vivent chaque jour dans cette atmosphère de peur, de cris, de tensions. Et pourtant, chaque matin, ils viennent à l'école comme si de rien n'était. Ils apprennent très tôt à sourire pour masquer la peur. à rire pour oublier, à se taire pour survivre. Et ces blessures-là, elles ne disparaissent pas avec le temps. Elles s'impriment dans le corps, dans le cœur, et laissent des traces jusque dans l'âge adulte. La rage d'un enfant blessé, les sentiments contradictoires, ne pas savoir quoi faire. Comment vouloir à ses parents sans se sentir coupable, les aimer malgré tout, puis parfois se poser des questions qui font mal. Si j'ai des enfants un jour, serais-je capable de leur faire ce qu'on m'a fait ? Non. Alors pourquoi eux, oui ? Comprendront-ils un jour ? Regretteront-ils un jour ? Faire le deuil d'une famille idéale qu'on a tant rêvée. Regarder les autres vivre des liens sains, aimants, et sentir son propre corps en cœur meurtri, de ne pas avoir connu cette paix-là. Aujourd'hui, je donne la parole à Mimi. Une voix parmi tant d'autres. Une voix qui portera celle de millions d'enfants silencieux. Des enfants qui, devenus adultes, essaient encore de survivre à ce qu'ils ont subi. Parce que la violence pendant l'enfance laisse des cicatrices invisibles Mais bien réel. Vous êtes sur Etat Down, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Mimi, j'ai 23 ans et j'ai porté plainte contre mes parents. Avec mon petit frère et ma grande sœur, on a subi la maltraitance de mes parents jusqu'à même l'âge adulte. C'était des coups, de la pression psychologique, du chantage émotionnel, beaucoup de cris, des voix colériques terrifiantes. Être avec eux, c'était vraiment une source de stress. On était toujours en état d'alerte parce qu'on ne savait pas vraiment les cerner et savoir quand est-ce qu'ils allaient nous frapper ou non. J'avais peur, c'était en rentrant de l'école. Je prenais tout mon temps pour arriver plus tard. Je restais bloquée devant la porte d'entrée. Quand on était en vacances chez la famille et qu'on rentrait à la maison, on en pleurait. Enfin, c'était vraiment du stress constant, de la tristesse constante, de la peur constante. Mélangeait une infime partie de joie, quoi. On ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Au début, on ne se rendait pas vraiment compte qu'il n'y avait pas que des coups dans cette maltraitance, mais on savait au fond de nous que ce n'était pas normal, comme un instinct d'enfant. C'est difficile de dire à quel moment on s'est rendu compte que ce n'était pas normal, parce qu'avec le bourrage de crâne de mes parents qui disaient que c'était normal et que c'était de notre faute, mais en contrepartie, voir que chez les autres enfants, ce n'était pas comme ça, c'était compliqué. Surtout que ma mère arrivait à faire dire à ma famille que se prendre des claques, c'était normal, alors qu'on ne vivait pas que des claques. C'était un cercle vicieux finalement. En fait, j'en avais conscience que c'était pas normal à l'adolescence, mais j'étais bloquée sur le fait de dire la vérité et soutenir à ma sœur qui se battait contre ça, contre toute la famille et contre mes parents, que j'ai préféré faire l'aveugle en voyant qu'on la faisait passer pour folle. La prise de conscience sur la maltraitance, je l'avais parfois en revivant des scènes violentes dans ma tête et j'avais tellement la rage que j'en avais envie de meurtre. Comme s'il fallait que je me venge et que je leur fasse subir ce qu'ils nous ont fait subir. Mais à la fois, ce n'est pas possible parce qu'entre être torturée physiquement et être torturée psychologiquement, il y a une grande différence quand même. On ne ressort pas dans le même état. Arrivé à l'âge de 11 ans, j'ai commencé à m'hypersexualiser. Et c'est quelque chose qu'aujourd'hui, je n'arrive toujours pas à guérir parce que ça ne va tellement pas dans ma tête que je suis parano de penser que les gens ne sont attirés que par moi, que pour mon corps. Après les impacts concrets sur ma santé psychologique et psychiatrique, C'est avant tout le syndrome du stress post-traumatique qui clairement m'empêche de travailler dans de bonnes conditions, et ça autant pour moi que pour les personnes avec qui je travaille. Pareil pour les relations amoureuses, parce que ce syndrome c'est un enfer. Il y aurait tellement de choses à dire sur ce sujet, les flashbacks, les scènes atroces qu'on revit, tous les jours, les cauchemars à répétition qui m'ont créé une phobie de dormir, les pensées envahissantes, les réactions physiques intenses, la culpabilité, la honte, la peur, la colère. La sensation d'être isolée ou même de m'isoler complètement. Je suis pessimiste de ouf. Que ce soit envers moi ou envers le monde, je suis hyper pessimiste. Et surtout la difficulté de concentration. Après, il y a aussi eu pendant toute mon adolescence l'évitement. Enfin, je l'appelle l'évitement, oui oui. J'ai tombé en dépression à la suite de ma plainte parce que c'est là que tout avait refait surface. Ajoutons à ça les troubles alimentaires, les troubles du sommeil, la dissociation, les crises, l'anxiété, la tristesse constante, etc. Pourquoi j'ai porté plainte et comment ? En fait, j'ai vécu autre part que chez mes parents quand j'avais 20 ans. Alors oui, ce n'était pas le meilleur plan de se trouver des mecs, mais c'était ma seule issue parce que je n'avais pas de travail, je n'avais pas le permis et donc j'étais toujours en contact avec mon petit frère qui a deux ans de moins que moi. Et en fait, je lui demandais régulièrement comment ça se passait chez mes parents et à chaque fois, il me disait à quel point ça se passait mal. Il n'y avait plus de maltraitance physique, mais en fait, c'était que psychologique. Et tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et mon frère, vraiment, il n'en pouvait plus. Jusqu'à avoir des idées noires. Et ça, ça ne permettait pas quand même à mes parents d'ouvrir les yeux. C'est sabérant. Et mon frère, il n'en pouvait plus. Donc ça m'a mis la puce à l'oreille. Parce que j'avais ce besoin de grande sœur de vouloir protéger mon petit frère. Après, il y a une autre raison aussi. C'est qu'un jour, je vais chez mes parents et ma grande sœur qui n'était plus du coup. tout en contact avec mes parents à ce moment-là, m'avait appelée pour parler à l'une de mes petites sœurs. Donc, elle était isolée dans sa chambre. Et à peine ma grande sœur lui demande comment ça va, qu'elle commence à dire « Maman, elle me tape » . Sachant qu'entre-temps, j'avais enfin pu acquérir un appartement et que j'avais un boulot stable, quelques semaines après, je me suis réveillée un matin avec une boule au ventre. Je faisais que ruminer depuis quelques jours en me demandant ce que je pouvais faire pour aider mes petites sœurs et mon frère. Donc, j'ai appelé ma grande sœur qui m'a dit d'aller porter plainte. mais moi c'est pas ce que je voulais. Je voulais juste avoir des renseignements sur quoi faire pour protéger ma fratrie, quoi. Donc bref, le matin même, j'ai été à la gendarmerie et on m'a conseillé d'aller porter plainte, mais c'était toujours pas ce que je voulais. Donc on m'a redirigée vers une association pour les victimes de maltraitance où là, on m'a conseillé la même chose. Alors du coup, le lendemain, j'ai été porter plainte. En fait, c'était facile, mais difficile en même temps parce que déjà, quand j'ai porté plainte, j'étais en dissociation, donc je me rendais pas vraiment compte de la gravité de mon acte. Mais c'était difficile dans le sens où la gendarme me posait un tas de questions comme « Pourquoi vous portez plainte maintenant ? » « Quelle est la chose qui fait que vous portez plainte maintenant et que vous ne l'aviez pas fait pendant votre enfance ? » Donc ça intensifie de ouf ma culpabilité. Puis aussi parce que dans le bureau, j'avais déjà pris des notes de tout ce qu'on subissait. Et c'est la gendarme qui lisait pour moi. Et en fait, en voyant ces réactions d'étonnement, elle était choquée et on voyait qu'elle culpabilisait pour moi. Puis aussi, le fait d'entendre des histoires atroces et d'avoir les scènes en tête, ça, c'était vraiment horrible. Honnêtement, c'est horrible à vivre parce qu'on est dans le flou total avec ma sœur du fait d'avoir porté plainte et d'avoir aucune nouvelle. Aussi du fait que mes parents l'ont appris et que donc toute la famille est au courant grâce ou à cause de mes TikTok que j'ai partagé, qui ont fait d'ailleurs des millions de vues. Ma sœur s'occupe de l'avocat, mais ce qui me fait peur, c'est que ça ne sert à rien. Et que donc, on paye un avocat avec nos petites économies. Parce qu'on a quoi ? Ma sœur, elle a 25 ans, elle n'a pas d'argent de côté. Et j'en ai 23, j'ai ce qu'il ne faut même pas là pour m'entretenir pendant mon arrêt de travail que j'ai depuis deux mois. Donc j'ai peur que ça ne serve à rien. Pour l'instant, les parents, je n'ai aucune nouvelle. De toute façon, s'ils portent plainte contre nous pour diffamation, moi c'est terminé, je n'aurai plus de parents. Alors j'ai commencé le deuil de ma fratrie. sauf ma grande sœur parce que c'est la seule avec qui je suis en contact et de mes parents quand j'ai porté plainte parce qu'au moins ce sera moins difficile lorsque je devrais couper les ponts avec eux et pour ma famille il y a aussi des gens qui ont vu mes vidéos même des personnes que je connais très peu qui sont de notre côté avec ma grande sœur et qui nous croient après il y a aussi des gens qui se et se sont fait influencer par nos parents quoi donc forcément ils sont de leur côté mes relations amicales et relationnelles sont toujours complexes, je me prends beaucoup la tête je rumine, je suis rancunière j'appelle La plupart du temps, en fait, j'attire que des mauvaises personnes ou des personnes qui ne me correspondent pas, donc ça me ruine psychologiquement. J'ai l'impression de vivre défaite sur défaite. Évidemment, ça coche la case de j'ai confiance en personne. Mais d'un autre côté, je donne facilement ma confiance, mais je suis toujours dans la méfiance, quoi. Qu'est-ce qui m'aide à avancer malgré tout ça ? Ce que je vais dire, ça va être un peu horrible à entendre, mais c'est réel. En fait, j'ai deux furets. Et je ne me vois pas les abandonner, même si j'ai très envie de mettre fin à tout ça d'une manière sordide. Je suis aussi une thérapie qui me donne le sourire. Mais ce n'est pas tous les jours, donc il y a des fois où je rechute. En ce moment, je vis des émotions de joie. Alors, ça fait très bizarre étant donné que j'ai arrêté d'en avoir à l'adolescence. Après, c'est aussi la période de doute. Je ne peux pas m'arrêter de vivre si je n'ai aucune réponse. Ça paraît insensé. En ce moment, je ne vis que de nostalgie, c'est-à-dire faire des choses que je faisais quand j'étais petite, comme me prendre un verre de lait avec des tartines de Nutella devant un dessin animé ou une série comme je le faisais quand on allait chez mon grand-mère. Après, je regarde des séries Disney le matin. Je me suis aussi acheté une bougie qui sent la cheminée. Bon, elle sent super bon. Ça me rappelle l'hiver et les feux de cheminée et Noël qu'on faisait chez mes grands-parents. Je vis de nostalgie, quoi. Mais dans les moments difficiles, j'ai pas d'échappatoire à part l'hôpital quand ça s'aggrave ou sinon je scrolle sur TikTok pour éviter de faire face à la réalité. Les émotions que j'aimerais retrouver le plus souvent dans mon quotidien, c'est la joie. Mais pas ce moment où t'es content. Je veux vraiment ce moment où... où je suis super joyeuse, je rigole pour rien, je souris bêtement, je fais des blagues nulles, etc. Maintenant, je voudrais m'adresser à ceux qui ont vécu la maltraitance. J'aimerais vous dire que la maltraitance, c'est pas que des coups, c'est des insultes, de l'humiliation, des menaces, l'isolement, le mépris, la manipulation, l'escroquerie, l'abus de confiance, l'exploitation, l'absence d'attention, d'amour, de respect, de soin. Alors, par pitié, ouvrez les yeux. Quand il y a un doute, il n'y a plus de doute. Et si vous connaissez des gens qui vivent ça, aidez-les. Rien que d'en parler de... Et de pouvoir s'ouvrir à quelqu'un et se sentir aidée, c'est énormément bénéfique. Et franchement, c'est ce que j'aurais voulu avoir. Parce que la maltraitance peut mener au suicide, que ce soit lors de la maltraitance ou après son aide sortie. Et la maltraitance peut mener à la mort également. Et j'aimerais m'adresser à la petite qui a vécu tout ça. Mimi, je suis désolée de ne pas avoir pu t'aider avant. J'aurais aimé que tu parles avec ta sœur, qu'elle ne soit pas la seule à se battre contre ça. Et j'espère sincèrement que tu réussiras ta vie après ces nombreuses erreurs. Et n'abandonne pas parce qu'un jour tu seras sur un podium et on te remerciera d'avoir porté ta voix au nom de tous ceux qui subissent.

Description

⚠️ Trigger warning : cet épisode évoque des violences physiques, psychologiques, émotionnelles et des pensées suicidaires.

Prenez le temps de l’écouter dans un moment de calme, avec bienveillance et douceur envers vous-même.


Mimi a 23 ans.
Pendant des années, elle a vécu dans la peur, le silence et la culpabilité.
Enfant, elle ne savait pas encore que ce qu’elle subissait, les cris, les coups, le chantage, la pression constante, n’était pas « normal ».

Devenue adulte, elle a trouvé la force de faire ce que beaucoup n’osent pas : porter plainte contre ses parents.

Dans ce témoignage bouleversant, Mimi met des mots sur l’indicible.
Elle raconte la maltraitance, le stress post-traumatique, la dépression, mais aussi la lente reconstruction, la nostalgie des rares moments de douceur, et cette petite lumière qu’elle cherche encore, celle de la joie simple et sincère.

Cet épisode est un cri du cœur.
Celui d’une jeune femme qui refuse de laisser la peur et la honte gagner.

✨ Un récit profondément humain, à écouter avec respect et compassion.

🎧 Vous écoutez États Dames, le podcast au cœur de votre santé.



Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Mimi Instagram

Mimi Facebook : Emma Dhieux


Stéphanie Jary


Instagram 


Facebook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode aborde des sujets sensibles, tels que la maltraitance physique et psychologique, la dissociation, la dépression et les pensées suicidaires. Si ces thèmes résonnent douloureusement pour vous, prenez le temps de vous préparer ou écoutez cet épisode dans un moment où vous vous sentez en sécurité. Si besoin, arrêtez son écoute. Votre bien-être passe avant tout. N'hésitez pas à aller consulter un professionnel de santé, psychologue dans un premier temps. Derrière ces rires se cachent des réalités qu'on ne voit pas. Des enfants vivent chaque jour dans cette atmosphère de peur, de cris, de tensions. Et pourtant, chaque matin, ils viennent à l'école comme si de rien n'était. Ils apprennent très tôt à sourire pour masquer la peur. à rire pour oublier, à se taire pour survivre. Et ces blessures-là, elles ne disparaissent pas avec le temps. Elles s'impriment dans le corps, dans le cœur, et laissent des traces jusque dans l'âge adulte. La rage d'un enfant blessé, les sentiments contradictoires, ne pas savoir quoi faire. Comment vouloir à ses parents sans se sentir coupable, les aimer malgré tout, puis parfois se poser des questions qui font mal. Si j'ai des enfants un jour, serais-je capable de leur faire ce qu'on m'a fait ? Non. Alors pourquoi eux, oui ? Comprendront-ils un jour ? Regretteront-ils un jour ? Faire le deuil d'une famille idéale qu'on a tant rêvée. Regarder les autres vivre des liens sains, aimants, et sentir son propre corps en cœur meurtri, de ne pas avoir connu cette paix-là. Aujourd'hui, je donne la parole à Mimi. Une voix parmi tant d'autres. Une voix qui portera celle de millions d'enfants silencieux. Des enfants qui, devenus adultes, essaient encore de survivre à ce qu'ils ont subi. Parce que la violence pendant l'enfance laisse des cicatrices invisibles Mais bien réel. Vous êtes sur Etat Down, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Mimi, j'ai 23 ans et j'ai porté plainte contre mes parents. Avec mon petit frère et ma grande sœur, on a subi la maltraitance de mes parents jusqu'à même l'âge adulte. C'était des coups, de la pression psychologique, du chantage émotionnel, beaucoup de cris, des voix colériques terrifiantes. Être avec eux, c'était vraiment une source de stress. On était toujours en état d'alerte parce qu'on ne savait pas vraiment les cerner et savoir quand est-ce qu'ils allaient nous frapper ou non. J'avais peur, c'était en rentrant de l'école. Je prenais tout mon temps pour arriver plus tard. Je restais bloquée devant la porte d'entrée. Quand on était en vacances chez la famille et qu'on rentrait à la maison, on en pleurait. Enfin, c'était vraiment du stress constant, de la tristesse constante, de la peur constante. Mélangeait une infime partie de joie, quoi. On ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Au début, on ne se rendait pas vraiment compte qu'il n'y avait pas que des coups dans cette maltraitance, mais on savait au fond de nous que ce n'était pas normal, comme un instinct d'enfant. C'est difficile de dire à quel moment on s'est rendu compte que ce n'était pas normal, parce qu'avec le bourrage de crâne de mes parents qui disaient que c'était normal et que c'était de notre faute, mais en contrepartie, voir que chez les autres enfants, ce n'était pas comme ça, c'était compliqué. Surtout que ma mère arrivait à faire dire à ma famille que se prendre des claques, c'était normal, alors qu'on ne vivait pas que des claques. C'était un cercle vicieux finalement. En fait, j'en avais conscience que c'était pas normal à l'adolescence, mais j'étais bloquée sur le fait de dire la vérité et soutenir à ma sœur qui se battait contre ça, contre toute la famille et contre mes parents, que j'ai préféré faire l'aveugle en voyant qu'on la faisait passer pour folle. La prise de conscience sur la maltraitance, je l'avais parfois en revivant des scènes violentes dans ma tête et j'avais tellement la rage que j'en avais envie de meurtre. Comme s'il fallait que je me venge et que je leur fasse subir ce qu'ils nous ont fait subir. Mais à la fois, ce n'est pas possible parce qu'entre être torturée physiquement et être torturée psychologiquement, il y a une grande différence quand même. On ne ressort pas dans le même état. Arrivé à l'âge de 11 ans, j'ai commencé à m'hypersexualiser. Et c'est quelque chose qu'aujourd'hui, je n'arrive toujours pas à guérir parce que ça ne va tellement pas dans ma tête que je suis parano de penser que les gens ne sont attirés que par moi, que pour mon corps. Après les impacts concrets sur ma santé psychologique et psychiatrique, C'est avant tout le syndrome du stress post-traumatique qui clairement m'empêche de travailler dans de bonnes conditions, et ça autant pour moi que pour les personnes avec qui je travaille. Pareil pour les relations amoureuses, parce que ce syndrome c'est un enfer. Il y aurait tellement de choses à dire sur ce sujet, les flashbacks, les scènes atroces qu'on revit, tous les jours, les cauchemars à répétition qui m'ont créé une phobie de dormir, les pensées envahissantes, les réactions physiques intenses, la culpabilité, la honte, la peur, la colère. La sensation d'être isolée ou même de m'isoler complètement. Je suis pessimiste de ouf. Que ce soit envers moi ou envers le monde, je suis hyper pessimiste. Et surtout la difficulté de concentration. Après, il y a aussi eu pendant toute mon adolescence l'évitement. Enfin, je l'appelle l'évitement, oui oui. J'ai tombé en dépression à la suite de ma plainte parce que c'est là que tout avait refait surface. Ajoutons à ça les troubles alimentaires, les troubles du sommeil, la dissociation, les crises, l'anxiété, la tristesse constante, etc. Pourquoi j'ai porté plainte et comment ? En fait, j'ai vécu autre part que chez mes parents quand j'avais 20 ans. Alors oui, ce n'était pas le meilleur plan de se trouver des mecs, mais c'était ma seule issue parce que je n'avais pas de travail, je n'avais pas le permis et donc j'étais toujours en contact avec mon petit frère qui a deux ans de moins que moi. Et en fait, je lui demandais régulièrement comment ça se passait chez mes parents et à chaque fois, il me disait à quel point ça se passait mal. Il n'y avait plus de maltraitance physique, mais en fait, c'était que psychologique. Et tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et mon frère, vraiment, il n'en pouvait plus. Jusqu'à avoir des idées noires. Et ça, ça ne permettait pas quand même à mes parents d'ouvrir les yeux. C'est sabérant. Et mon frère, il n'en pouvait plus. Donc ça m'a mis la puce à l'oreille. Parce que j'avais ce besoin de grande sœur de vouloir protéger mon petit frère. Après, il y a une autre raison aussi. C'est qu'un jour, je vais chez mes parents et ma grande sœur qui n'était plus du coup. tout en contact avec mes parents à ce moment-là, m'avait appelée pour parler à l'une de mes petites sœurs. Donc, elle était isolée dans sa chambre. Et à peine ma grande sœur lui demande comment ça va, qu'elle commence à dire « Maman, elle me tape » . Sachant qu'entre-temps, j'avais enfin pu acquérir un appartement et que j'avais un boulot stable, quelques semaines après, je me suis réveillée un matin avec une boule au ventre. Je faisais que ruminer depuis quelques jours en me demandant ce que je pouvais faire pour aider mes petites sœurs et mon frère. Donc, j'ai appelé ma grande sœur qui m'a dit d'aller porter plainte. mais moi c'est pas ce que je voulais. Je voulais juste avoir des renseignements sur quoi faire pour protéger ma fratrie, quoi. Donc bref, le matin même, j'ai été à la gendarmerie et on m'a conseillé d'aller porter plainte, mais c'était toujours pas ce que je voulais. Donc on m'a redirigée vers une association pour les victimes de maltraitance où là, on m'a conseillé la même chose. Alors du coup, le lendemain, j'ai été porter plainte. En fait, c'était facile, mais difficile en même temps parce que déjà, quand j'ai porté plainte, j'étais en dissociation, donc je me rendais pas vraiment compte de la gravité de mon acte. Mais c'était difficile dans le sens où la gendarme me posait un tas de questions comme « Pourquoi vous portez plainte maintenant ? » « Quelle est la chose qui fait que vous portez plainte maintenant et que vous ne l'aviez pas fait pendant votre enfance ? » Donc ça intensifie de ouf ma culpabilité. Puis aussi parce que dans le bureau, j'avais déjà pris des notes de tout ce qu'on subissait. Et c'est la gendarme qui lisait pour moi. Et en fait, en voyant ces réactions d'étonnement, elle était choquée et on voyait qu'elle culpabilisait pour moi. Puis aussi, le fait d'entendre des histoires atroces et d'avoir les scènes en tête, ça, c'était vraiment horrible. Honnêtement, c'est horrible à vivre parce qu'on est dans le flou total avec ma sœur du fait d'avoir porté plainte et d'avoir aucune nouvelle. Aussi du fait que mes parents l'ont appris et que donc toute la famille est au courant grâce ou à cause de mes TikTok que j'ai partagé, qui ont fait d'ailleurs des millions de vues. Ma sœur s'occupe de l'avocat, mais ce qui me fait peur, c'est que ça ne sert à rien. Et que donc, on paye un avocat avec nos petites économies. Parce qu'on a quoi ? Ma sœur, elle a 25 ans, elle n'a pas d'argent de côté. Et j'en ai 23, j'ai ce qu'il ne faut même pas là pour m'entretenir pendant mon arrêt de travail que j'ai depuis deux mois. Donc j'ai peur que ça ne serve à rien. Pour l'instant, les parents, je n'ai aucune nouvelle. De toute façon, s'ils portent plainte contre nous pour diffamation, moi c'est terminé, je n'aurai plus de parents. Alors j'ai commencé le deuil de ma fratrie. sauf ma grande sœur parce que c'est la seule avec qui je suis en contact et de mes parents quand j'ai porté plainte parce qu'au moins ce sera moins difficile lorsque je devrais couper les ponts avec eux et pour ma famille il y a aussi des gens qui ont vu mes vidéos même des personnes que je connais très peu qui sont de notre côté avec ma grande sœur et qui nous croient après il y a aussi des gens qui se et se sont fait influencer par nos parents quoi donc forcément ils sont de leur côté mes relations amicales et relationnelles sont toujours complexes, je me prends beaucoup la tête je rumine, je suis rancunière j'appelle La plupart du temps, en fait, j'attire que des mauvaises personnes ou des personnes qui ne me correspondent pas, donc ça me ruine psychologiquement. J'ai l'impression de vivre défaite sur défaite. Évidemment, ça coche la case de j'ai confiance en personne. Mais d'un autre côté, je donne facilement ma confiance, mais je suis toujours dans la méfiance, quoi. Qu'est-ce qui m'aide à avancer malgré tout ça ? Ce que je vais dire, ça va être un peu horrible à entendre, mais c'est réel. En fait, j'ai deux furets. Et je ne me vois pas les abandonner, même si j'ai très envie de mettre fin à tout ça d'une manière sordide. Je suis aussi une thérapie qui me donne le sourire. Mais ce n'est pas tous les jours, donc il y a des fois où je rechute. En ce moment, je vis des émotions de joie. Alors, ça fait très bizarre étant donné que j'ai arrêté d'en avoir à l'adolescence. Après, c'est aussi la période de doute. Je ne peux pas m'arrêter de vivre si je n'ai aucune réponse. Ça paraît insensé. En ce moment, je ne vis que de nostalgie, c'est-à-dire faire des choses que je faisais quand j'étais petite, comme me prendre un verre de lait avec des tartines de Nutella devant un dessin animé ou une série comme je le faisais quand on allait chez mon grand-mère. Après, je regarde des séries Disney le matin. Je me suis aussi acheté une bougie qui sent la cheminée. Bon, elle sent super bon. Ça me rappelle l'hiver et les feux de cheminée et Noël qu'on faisait chez mes grands-parents. Je vis de nostalgie, quoi. Mais dans les moments difficiles, j'ai pas d'échappatoire à part l'hôpital quand ça s'aggrave ou sinon je scrolle sur TikTok pour éviter de faire face à la réalité. Les émotions que j'aimerais retrouver le plus souvent dans mon quotidien, c'est la joie. Mais pas ce moment où t'es content. Je veux vraiment ce moment où... où je suis super joyeuse, je rigole pour rien, je souris bêtement, je fais des blagues nulles, etc. Maintenant, je voudrais m'adresser à ceux qui ont vécu la maltraitance. J'aimerais vous dire que la maltraitance, c'est pas que des coups, c'est des insultes, de l'humiliation, des menaces, l'isolement, le mépris, la manipulation, l'escroquerie, l'abus de confiance, l'exploitation, l'absence d'attention, d'amour, de respect, de soin. Alors, par pitié, ouvrez les yeux. Quand il y a un doute, il n'y a plus de doute. Et si vous connaissez des gens qui vivent ça, aidez-les. Rien que d'en parler de... Et de pouvoir s'ouvrir à quelqu'un et se sentir aidée, c'est énormément bénéfique. Et franchement, c'est ce que j'aurais voulu avoir. Parce que la maltraitance peut mener au suicide, que ce soit lors de la maltraitance ou après son aide sortie. Et la maltraitance peut mener à la mort également. Et j'aimerais m'adresser à la petite qui a vécu tout ça. Mimi, je suis désolée de ne pas avoir pu t'aider avant. J'aurais aimé que tu parles avec ta sœur, qu'elle ne soit pas la seule à se battre contre ça. Et j'espère sincèrement que tu réussiras ta vie après ces nombreuses erreurs. Et n'abandonne pas parce qu'un jour tu seras sur un podium et on te remerciera d'avoir porté ta voix au nom de tous ceux qui subissent.

Share

Embed

You may also like