Speaker #1Ma grossesse, avant que les premiers signes n'apparaissent, en fait, elle se passait hyper bien. J'avais envie de faire complètement différemment que ma première grossesse. Ma première grossesse, c'était faite en clinique, avec suivi gynéco. Pour cette grossesse-là, je voulais un suivi sage-femme parce que pour moi, c'était plus chaleureux. Et aussi, je voulais accoucher à la maison. Et tout se passait super bien pour cette grossesse. J'ai commencé à avoir de l'œdème après avoir commencé à prendre cette tisane. Personne n'y avait prêté attention. C'est moi, en revoyant les photos, je me suis dit « waouh, il était gonflé » . Et ensuite... Ensuite, ce qui s'est passé, c'est que ma sage-femme s'est mise en arrêt maladie. On était début octobre, je devais accoucher le 21 novembre. Et donc là, j'ai eu peur, très peur, en me disant mais où est-ce que je vais donner naissance à mon bébé ? Parce que je ne voulais pas retourner à l'hôpital. En parallèle, heureusement, j'avais une autre sage-femme qui me suivait pour une préparation à la naissance via l'autonomie. J'avais choisi ça parce que je trouvais ça super agréable. Je voulais inclure mon partenaire dans la préparation à la naissance. Et du coup, elle a repris le suivi. Quand on a été, donc une semaine après que Massage Femme s'est arrêtée, donc on avait eu une séance d'autonomie avec elle, elle a repris le suivi et puis en cabinet, j'avais de l'hypertension. Donc elle m'a conseillé d'aller à l'hôpital, faire un monitoring de contrôle. Je dis ok, allons-y. Comme je ne savais pas quel hôpital choisir, j'hésitais entre l'hôpital proche de chez moi et l'hôpital. qui avait un plateau technique dans lequel ma première sage-femme accompagnait des couples aussi, pour ceux qui ne voulaient pas coucher à la maison. Et du coup, on a choisi l'hôpital à côté de la maison. Et en fait, il y a eu des signes du destin, on va dire, qui nous ont invités à aller dans cet hôpital. On a fait le monito de contrôle, tout se passe bien. Des analyses de sang et d'urine à faire ensuite en laboratoire. Et au moment où on sort... On va dans l'ascenseur, on appuie sur zéro, on arrive au quatrième. La quatrième étage de cet hôpital, c'est l'étage où ma grand-mère est décédée, il y a sept ans avant. Je me suis rappelé aussi que la DPA qui était prévue pour ce bébé-là, qui était dans mon ventre, correspondait à la date du décès de ma grand-mère. Donc on a choisi cet hôpital-là pour donner naissance. Ensuite, j'ai fait les analyses, RAS non plus. Ensuite, 15 jours après, de nouveau séance d'abdominomie au cabinet, de la sage-fable, de nouveau hypertension, de nouveau monéto de contrôle RAS, et puis analyse de sang et d'urine à faire derrière. Ensuite, le laboratoire appelle. Il me dit que les analyses ne sont pas bonnes, que je dois aller à l'hôpital. J'en sais pas plus. J'appelle l'hôpital, ils me disent de venir le lendemain. Le lendemain, l'hôpital me garde pour faire une analyse d'urine sur 24 heures pour la recherche de protéines uries. À la suite de l'analyse, l'hôpital me dit « On vous garde, vous faites une pré-éclampsie, on va vous déclencher. » Parce que le taux était dix fois pire que celui du labo. Donc au final, j'ai pas réellement eu de symptômes qui m'ont alertée par rapport à ça. La pré-eclampsie, disons que c'est un enchaînement, parce que personne ne vous dit rien. Les oedèmes, l'hypertension, les protéines urines sont vraiment les symptômes de la pré-eclampsie, mais à l'époque, je ne le savais pas. Et personne n'alertait, on fait de l'hypertension, on va à un moniteur de contrôle, pourquoi, comment, on ne sait pas trop. Lors de l'annonce du diagnostic, j'ai pleuré. Quand on vous dit, vous faites une pré-eclampsie, on vous déclenche, et que là, tu es enceinte, tu ne sais pas du tout, t'arrives à l'hôpital, ok, tu fais juste une analyse Tu ne t'attends pas à ce qu'on te garde à rentrer à l'hôpital et à ressortir avec ton bébé dans les bras, en fait. Même si au fond de moi, j'avais dit à mon homme, avant de partir de l'hôpital, « Prends la valise de maternité. » Heureusement, elle était prête. Enfin voilà, ce fut un choc parce que je ne voulais pas être déclenchée. Déjà, pour ma première, j'avais un risque parce qu'elle est née après la DPA. Donc, le jour où elle est née, elle est née à 3h du matin à 8h. Ils voulaient me déclencher. Et donc là, j'avais peur du déclenchement. et là, je n'ai pas le choix. Je n'ai pas eu le choix de passer par là. Parce que si j'aurais attendu la DPA, moi et mon bébé, on ne serait plus là aujourd'hui. Le plus difficile, c'est juste le fait que mon corps n'a pas été capable de mener la grossesse à terme. Pourquoi ? Pourquoi mon corps me fait ça ? Pourquoi mon corps n'est pas capable de faire en sorte que mon bébé aille à terme ? C'est difficile, en fait. et puis on se retrouve seule mon bébé s'est retrouvé en couveuse c'est après la sortie de maternité on m'a proposé un suivi psychologique mais pendant rien du tout on ne sait pas c'est quoi cette maladie les symptômes on ne nous les explique pas on se retrouve avec un petit bébé dans les bras ou plutôt sous couveuse séparé pas dans la même pièce pas dans la même unité, j'étais en maternité elle était en néonate enfin voilà C'est extrêmement dur d'être séparée de son bébé parce que ce n'est pas du tout ce que je voulais. C'était très difficile au final. Tout était compliqué. À cette période-là, on se demandait... On vit dans l'instant présent, tu ne penses pas au lendemain. Donc c'est compliqué. Grâce à ma première, j'ai découvert un maternage. Et donc là, je savais qu'il fallait tout de suite le mettre en place. Donc ne pas pouvoir toucher mon bébé et le prendre dans mes bras pendant quelques jours, c'était très difficile. On m'appelait dès qu'il fallait la nourrir parce que je l'allaitais. Mais un bébé qui pleure, c'est un bébé qui est déjà très très fin. Donc forcément, c'était difficile de l'avoir comme ça pleuré. Et puis, bon ben, je l'ai allaité, mais je ne dormais pas avec dans la même pièce, ce n'était pas possible. Le lien d'attachement, ce qui s'est fait tout de suite, c'est ben... Ça veut dire que c'est un peu compliqué à travers une parole en plastique. Mais heureusement, elle est restée une petite semaine seulement couleuse. Et après, ça a été portage, portage, portage, portage. Tout le temps en porte-bébé. Entre tétée et porte-bébé, c'est comme ça que ça a fonctionné. Il n'y a que la nuit qu'elle était dans son lit cododo. Et encore, c'était un lit cododo qui se posait dans le lit des parents. Donc elle dormait entre moi et mon homme. Et je ne pouvais pas me séparer d'elle. Trop peur, trop peur qu'il m'arrive quelque chose. Elle était toute petite, 42 cm et 2,4 kg. 2,4 kg avant la couveuse, 2,1 kg après. C'était vraiment un petit gamari, c'était tout fragile. Et je sais que la famille se plaignait un petit peu parce qu'ils voyaient juste le tout de cheveux dépassés. Il était hors de question que les gens la prennent dans les bras plus que 50. C'était le moment pour elle de dormir ou quoi. C'était... Non, non, c'est... Il fallait qu'elle retrouve pour moi les sensations qu'elle aurait dû avoir dans le ventre. C'était important pour moi qu'elle soit collée à moi. Psychologiquement, j'ai été voir une psy avec qui on a pu échanger. Mais ça s'est plutôt bien passé parce que finalement, j'avais mon bébé vivant dans mes bras. Donc voilà, c'était déjà du passé, dernier renouvel, tout ça. Donc ça allait beaucoup mieux. Mais bon, j'étais fatiguée. C'était un bébé. née prématurément, ça mange toutes les deux heures. Donc la première semaine, elle mangeait toutes les deux heures et à la maison encore. Au début, elle mangeait encore toutes les deux heures, toutes les trois heures. C'était très fatigant, très prenant. Heureusement, j'avais mon homme qui était là et qui est super parce que j'allais juste à m'occuper de mon bébé. Rien d'autre à faire. Et ça, c'était super. J'aurais aimé qu'on me dise, qu'on me fasse pour mieux m'accompagner à ce moment-là. Avoir juste des personnes plus présentes, peut-être des membres de la famille, des amis, où à l'époque, je connaissais un petit peu, mais sans plus, le métier de doula, donc avoir une doula proche de soi pour aider à tout. J'aurais tellement qu'on m'explique les symptômes aussi de la maladie et c'était quoi le risque. Ça aurait peut-être rien changé, mais je pense que savoir que l'hypertension risque d'entraîner la pré-éclampsie, risque d'entraîner un déclenchement, c'est mieux de le savoir que d'arriver direct à l'hôpital, vous faites une pré-éclampsion, vous déclenchez. C'est peut-être pas une préparation psychologique comme on peut dire, mais c'est quand même intéressant de pouvoir avoir connaissance de ça. Parce qu'on n'en parle pas. Personne n'en parle. Toutes les femmes avec qui j'ai pu converser m'ont dit « qu'est-ce que j'ai fait ? » « Pourquoi mon corps a fait ça à mon bébé ? » « Mon corps m'a trahi. J'ai pas été capable. » Pourquoi ? Je n'ai pas été capable de faire vivre mon bébé. J'ai discuté avec des femmes pour que le bébé ait décédé parce qu'elle venait beaucoup trop tôt. C'est beaucoup de ces messages-là. Et la réponse du monde médical, c'est souvent, c'est comme ça, on n'y peut rien. Ça arrive souvent, une première grossesse. Moi, on me l'a dit aussi. Ça peut être dû à un changement de partenaire.
Speaker #1on ne sait pas. Et du coup, c'est très difficile et très compliqué. De toute manière, quand la maladie est là, c'est hospitalisation. en rendre dans l'urgence, dans le système médical, c'est celui psychologique obligatoire. Obligatoire après. Pour les femmes qui vivent actuellement une pré-eclampsie, j'ai envie de leur dire surtout, rien n'est de votre faute. Ce n'est pas votre corps qui vous a trahi, c'est juste que vous ne le saviez pas. C'est dingue parce que la pré-eclampsie, c'est une maladie quand on voit les témanages des femmes, quand on écoute les femmes parler, c'est quelque chose de dramatique, d'horrible qui se passe. Et on ne sait pas, on ne voit pas comment faire autrement. J'ai des femmes, elles ne veulent plus avoir d'enfants à cause de ça, avec qui j'ai pu discuter. Et en fait, moi, pour moi, l'après-gramme 6 a été une force. J'ai décidé que je voulais comprendre cette maladie, parce que j'avais envie d'avoir un troisième enfant, mais j'avais aussi envie de comprendre pourquoi j'avais été touchée. Et c'est grâce à... à cette envie de comprendre qui m'a permis de retomber enceinte, d'accompagner d'autres femmes et de mieux comprendre surtout le fonctionnement du corps de la femme enceinte. En fait, mon grand rêve pour ce monde, c'est que la pré-gramsie soit vue autrement, qu'on puisse aider vraiment les femmes enceintes à avoir une alimentation adaptée pour éviter la pré-gramsie, le diabète gestationnel. Le retard de grosses ansines utérines, décollement du placenta, etc. Naissance prématurée, forcément. Et en fait, mon rêve, peut-être utopiste, mais tant pis, c'est que la préeclampsie passe en dessous de la barre des 2% dans le monde entier.