- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Besoin de Rien, Envidia. Le rendez-vous des dirigeants, des RH et des curieux pour démystifier l'IA et comprendre son impact dans le monde du travail. Ce podcast est réalisé en partenariat avec le LabRH. Le LabRH est une association professionnelle qui anime un écosystème de startups, d'entreprises et de RH dont l'ambition est d'inspirer les RH pour les rendre acteurs du futur du travail. Nous remercions notre sponsor AI Forward qui accompagne les entreprises dans leur transition vers l'intelligence artificielle, de la formation des équipes en passant par la gestion et l'optimisation de la data, jusqu'au développement des solutions sur mesure. AI Forward propose un accompagnement à 360°, ai-forward.com. Ce podcast est animé par l'Omna Khaliljah Benassin, DRH depuis 20 ans et passionné par l'innovation et l'intelligence artificielle appliquées au RH. Bonne écoute à tous.
- Speaker #1
Bonjour Élise.
- Speaker #2
Bonjour l'Omna.
- Speaker #1
Bonjour, écoute, merci d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #2
Merci de m'avoir invitée.
- Speaker #1
Avec grand plaisir, on a beaucoup, beaucoup de choses à se raconter. Aujourd'hui, je reçois Élise Viard, qui est responsable du programme... IA et RH chez Soprasteria. Ils ont lancé un grand chantier de transformation IA et je suis ravie qu'Élise ait accepté de venir nous raconter un petit peu tout ce projet. Aujourd'hui, on va aborder le sujet de façon assez linéaire, comme on le fait, avec la genèse du projet. Donc, en gros, qui vous êtes ? Pourquoi vous vous êtes lancée sur ce projet d'intégration de l'IA dans l'entreprise de façon générale ? On va voir un petit peu par où vous avez commencé ? Qu'est-ce que vous avez mis en place ? comment vous avez lancé le programme d'acculturation et de formation des équipes. On verra deux initiatives assez originales. Je fais un peu de teasing quand même. On va parler d'une certification à destination de la population RH et d'une formation à l'esprit critique, parce qu'on parle beaucoup de l'esprit critique et on ne sait jamais comment développer ce skill. Et chez vous, vous avez mis en place quelque chose d'assez sympa. Donc, je suis ravie que tu viennes nous en parler.
- Speaker #2
Génial, j'ai hâte.
- Speaker #1
Super. Alors, ce que je te propose, c'est de nous dire déjà qui est Soprasteria et à quel moment, effectivement, les IA sont rentrés dans votre quotidien.
- Speaker #2
D'accord, très bien. Alors, Soprasteria, c'est un acteur majeur de la tech en Europe. Nous sommes principalement reconnus pour nos activités de conseil, de services numériques et d'édition de logiciels. C'est un grand groupe qui est composé de 51 000 collaborateurs dans près de 30 pays différents. Et on accompagne nos clients qui sont principalement des grandes entreprises ou des organisations dans leur transformation digitale.
- Speaker #1
Super. Et à quel moment vous avez eu l'idée de passer de l'accompagnement à l'intégration finalement ?
- Speaker #2
Alors l'IA, ce n'est pas un sujet qui est nouveau chez nous, puisque notre promesse et notre accompagnement de nos clients fait qu'on l'a intégré dans des solutions auprès des entreprises. Il y a maintenant de nombreuses années. Ce qui a changé, c'est le développement exponentiel. des IA génératives avec une demande toujours croissante de l'intégration de systèmes d'IA ou de l'accompagnement à la transformation des entreprises autour de l'IA.
- Speaker #1
Vous accompagnez vos clients sur leur projet de transformation digitale et c'était visiblement une évidence qui est cet effet miroir. Est-ce que tu peux me partager vos convictions autour de l'IA et de ce projet d'entreprise ?
- Speaker #2
Oui, ce que tu dis, c'est très juste. Si on accompagne nos clients autour de l'adoption de cette technologie, il faut qu'on interne, on se saisisse du sujet et de manière globale, collective et massive. Ça, c'est très important. C'était une évidence et nos convictions, elles sont autour de plusieurs piliers. Il y a un premier pilier qui est autour de l'exemplarité. en tant que, je vais parler pour le métier RH, en tant que fonction RH, on... On recrute, on forme nos collaborateurs sur la base de compétences en intelligence artificielle, sur des sujets de technologie. Si nous-mêmes, on ne sait pas ce qu'est cette technologie, si on ne se forme pas à cette technologie, il y a une notion de dissonance. Donc on doit nous-mêmes nous approprier cette technologie. Donc ça, c'est un sujet très important. Il y a aussi un sujet de transformation de nos métiers. qu'il faut qu'on mène. Et ce qui est intéressant dans le programme IA et RH que j'anime, c'est que ça part du métier. Donc, c'est très intéressant pour réinterroger nos process et pour pouvoir nous transformer, transformer la fonction RH aussi, pour que l'IA soit un levier d'efficacité.
- Speaker #1
Absolument.
- Speaker #2
Et un troisième point qui est très important, et notamment chez nous, chez Soprasteria, c'est le point d'usage éclairé, d'usage responsable. et d'usage conforme. Ça c'est très important, ça fait partie de nos valeurs. L'usage éclairé, c'est connaître la technologie. L'usage conforme, avec l'entrée en vigueur de l'IA Act, en tant que fonction RH, on a le devoir d'utiliser des outils d'intelligence artificielle avec recul et de manière réglementaire, puisque ces outils, ces cas d'usage, ils affectent nos collaborateurs. Donc c'est très important d'en avoir compte. conscience et responsable aussi, très important, quel est le cadre qu'on met autour de ces usages, là où on veut aller, là où on ne veut pas aller. Et donc pour toutes ces raisons-là, on s'est dit la fonction RH, elle doit rentrer dans cette transformation, proposer cette transformation.
- Speaker #1
Génial, alors ça rejoint complètement une de mes convictions. Je dis souvent qu'on a laissé la transformation digitale à la DSI et que la transformation India, elle est pour nous, on doit être en lead ou à minima en co-lead. Effectivement, ça touche les métiers, les compétences. Et là, c'est la pure raison d'être de la fonction RH. Je reviens juste un petit cran au-dessus ou en arrière, on fait un petit bond dans le temps. Tu m'as parlé, quand je t'ai demandé quelle était la première brique que vous aviez mis dans ce projet, tu m'as parlé d'une instance de gouvernance. Est-ce que tu peux m'en parler un petit peu ? Qui la compose ? Quel est son rôle ? Quelles sont ses missions ? Comment elle fonctionne ? Ça, je pense que ça peut intéresser nos auditeurs.
- Speaker #2
C'est très important et c'est à l'origine du programme, puisque si on veut que ce programme soit percutant, soit collectif, il nous a fallu construire une gouvernance. Peut-être ce qui est à savoir sur notre entreprise, c'est qu'il y a un fort entrepreneuriat, ça fait partie aussi de nos valeurs, un fort collectif. Et l'appropriation de cette technologie, elle s'est faite très rapidement au niveau d'individus qui ont fait des tests, au niveau d'entités. ou de pays qui ont développé leurs propres cas d'usage, ce qui est très bien parce que ça permet d'alimenter l'expérimentation. Mais ce qui est aussi intéressant, c'est de pouvoir canaliser toute cette énergie, de pouvoir partager autour de ces cas d'usage pour éviter les overlaps, pour éviter les doublons. sur certains peuples. Ah oui,
- Speaker #1
on n'a dit pas d'anglicisme.
- Speaker #2
On n'a dit pas d'anglicisme. À Sardi. Pour éviter les doublons entre différents projets, pour partager aussi sur ce qui a moins fonctionné, sur ce qui fonctionne bien. Donc ça, c'était très important de mettre en place une gouvernance, mais qui soit intégrée dans un écosystème qui nous est propre. On est porté par des messages de nos directions générales sur la transformation IA. Ce n'est pas le cas de toutes les entreprises. on a un sponsorship qui est très important de notre directeur des ressources humaines, Louis-Maxime Negre.
- Speaker #1
C'est essentiel.
- Speaker #2
Et ça, c'est très important aussi qu'il incarne. On a un très fort soutien du programme IA global au sein de Soprasteria et de son directeur. Ça, c'est très important. Et ce qui est aussi intéressant, c'est là où on se positionne en tant que programme IA et RH, on se positionne dans la direction du développement humain au sein de la DRH. Et donc moi, si je l'anime, je n'en suis pas totalement responsable. C'est aussi partagé par la directrice, Cyril Letier. Et si je l'anime, c'est avec le métier RH. Et c'est une transformation qui est donnée par le métier RH. Donc ça, c'est très important.
- Speaker #1
C'est une offre importante.
- Speaker #2
C'est aussi très importante. Et sur cette gouvernance, ce qu'on a décidé de mettre en place très rapidement, c'est une gouvernance avec des référents.
- Speaker #1
Alors, on a eu un grand débat pendant la préparation sur référent IA ou champion IA. On ne mettait pas la même chose. Et je te dis, oui, bon, ce n'est pas une différence qui est importante. Enfin, on est sur de la sémantique. Tu m'as dit, pour moi, ce n'est pas de la sémantique. Est-ce que tu peux nous expliquer pour toi pourquoi un champion, ce n'est pas un référent IA ? Et quelle est la différence entre les deux, d'après toi ?
- Speaker #2
Alors, on a besoin de champions dans les technologies. Ce n'est pas du tout ce que je remets en question. Pour l'adoption globale. de l'intelligence artificielle, moi je suis persuadée que la sémantique est importante et que la notion de référent, elle est clé. Parce que dans la notion de champion, on a une notion, même si elle ne s'incarne pas totalement, mais on a une notion de compétition, on a une notion d'expertise très forte, ce qu'on n'a pas avec le référent. Et pour moi, l'adoption de cette technologie, elle doit être collective et elle doit être inclusive. C'est-à-dire qu'on ne doit pas laisser des personnes de côté. Donc il faut se rendre accessible. En fait, cette accessibilité, elle est très importante. Donc le référent, c'est un acteur de proximité. Ça n'empêche pas qu'il soit formé. Il est formé. à l'intelligence artificielle. Il n'est pas formé uniquement aux outils et aux usages. Ça, c'est très important, mais on va y revenir après. Il est formé à la technologie. Il est parfois certifié, on en reparlera aussi ensuite. Mais il y a cette notion de compagnonnage.
- Speaker #1
Il y a le fait qu'il soit formé, qu'il ait une compréhension du sujet. Mais ce qui est clé dans ce rôle de référence, et sa capacité à... accompagner les autres, il y a animer ou du moins influencer un collectif pour embarquer de façon inclusive un maximum de collaborateurs. Qui pour toi n'est pas le rôle du champion, qui lui a une expertise, celui qui shine, celui qu'on voit de loin, mais celui dans lequel on ne peut pas forcément s'identifier.
- Speaker #2
C'est exactement ça.
- Speaker #1
Donc super. Je vois bien maintenant le rôle du champion et du référent. Ce que je voudrais que tu nous racontes maintenant, c'est un petit peu votre programme d'accompagnement ou d'acculturation sur le sujet de l'IA générative, sachant que vous avez des populations tech, des populations pas tech, on a aussi une population RH. De mémoire, sur les 50 000 collaborateurs, tu m'as dit que vous étiez 1200 RH. C'est beaucoup, c'est pas beaucoup, la question se pose. Comment on embarque un collectif aussi important sur 30 ? pays, avec des visions, des envies assez divergentes. Et dans tout le programme de formation, je voudrais que tu fasses un focus sur la formation à l'esprit critique que vous avez mis en place. Donc, parle-nous rapidement du programme et ensuite,
- Speaker #2
on parle un peu plus là-dessus. Il y a pas mal de sujets dans ta question. Il y a le premier sujet sur les initiatives qui sont différentes, les différents pays. Donc là, ça rejoint la notion de référents, les référents qui sont nommés par leur DRH. Donc, j'ai un référent IA et RH par pays et par entité au sein de Sofrastéria. Et j'ai un référent par stream métier, par métier, donc le recrutement, la formation, l'expérience employée, la data, les outils. Donc, c'est une notion de référent DRH et référent pays dans lequel on peut partager. Donc ça, c'est très important. Ils sont tous embarqués sur ce programme. Sur la partie acculturation, Ce que je peux vous partager sur l'acculturation et l'intelligence artificielle au sein de Soprasteria, c'est peut-être deux angles. Un premier angle qui est dédié à l'ensemble des collaborateurs. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est 7% de la masse salariale. On a 4000 spécialistes.
- Speaker #1
Je rappelle quand même que pour le gros des entreprises, de mémoire, le pourcentage dédié est aux alentours de 1% ou 1% et des petites brouettes. Donc là, on a 7%. Quand on a une masse de collaborateurs aussi importante, donc 7% de cette masse salariale, on comprend que... la formation, le développement des compétences de vos collaborateurs est un enjeu important sur lequel vous mettez les moyens. Tout à fait. C'est quand même important.
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Et aussi un autre chiffre que je peux vous partager aussi par rapport à cette formation à l'intelligence artificielle, on a environ 4000 spécialistes en intelligence artificielle au sein de Soprasteria à l'heure actuelle et on a l'ambition de doubler ce chiffre en 2028. Donc il y a vraiment des attentes, un niveau d'attente qui est très fort sur le sujet. Donc on a toutes les formations technologiques qui sont liées à l'intelligence artificielle. On a des formations aussi sur le prompt engineering qui sont accessibles à tous. On a des formations qui sont spécifiques aux outils qui sont déployés dans le groupe. Donc ça concerne l'ensemble des métiers. On peut avoir GitHub Copilot, Copilot M365. On va avoir aussi des assets. qu'on a développées en interne, puisqu'on développe aussi nos propres assets et qui aident des métiers spécifiques comme les projects managers. Donc, il y a des formations sur des outils d'IA. On a des formations aussi à la data, un sujet très important quand on parle d'IA. Donc, il ne faut pas l'oublier.
- Speaker #1
Absolument. Très bien, sans data.
- Speaker #2
Exactement. Et on a aussi l'esprit critique à l'ère de l'intelligence artificielle. Je ne suis pas très objective parce que je la coanime avec une psychanalyste depuis septembre 2024. C'est une psychanalyste qui a accepté de partir avec nous pour concevoir cette formation à l'esprit critique et qu'on propose à l'heure actuelle à nos collaborateurs sous la forme d'une formation d'une journée en présentiel sur lequel elle va se diviser en deux parties. La première partie... On va l'aborder avec Julie sur les limites physiologiques de notre cerveau, sur les deux vitesses de la pensée. On va explorer un petit peu nos limites et c'est très important pour comprendre ensuite notre rapport à l'intelligence artificielle. Et on va s'orienter sur les biais cognitifs. Donc, toute la matinée, elle est orientée sur cette étude-là. Et ce qui est hyper intéressant et ce qui revient aussi beaucoup des évaluations qu'on a de cette formation de la part de nos collaborateurs, c'est que ça permet une vraie prise de recul sur notre posture, sur notre limite. Et ça vient interroger ensuite notre usage de l'IA. Donc, l'après-midi, on va le mettre en miroir avec les risques qui sont liés à l'intelligence artificielle. qu'on connaît tous, et on va interroger notre usage au travers de ces biais. Donc, c'est une formation qu'on propose depuis septembre 2024 et qu'on a vocation aussi à déployer en distanciel dans le cadre d'événements de formation. On est beaucoup sur l'événementialisation de la formation. Donc, on a une semaine en juin qui s'appelle le Learning World Tour, qui est dédié à l'IA et l'humain, et on va la proposer.
- Speaker #1
Alors ce que tu disais pendant qu'on préparait, et je trouvais ça très intéressant, c'est que les populations RH, on est un peu habitués à ces sujets-là. Quand on fait du recrutement, on sait ce que c'est qu'un biais, on ne sait pas forcément comment le... Sans dire le gommer, parce qu'on ne peut pas forcément le gommer, mais on a à minima conscience de nos biais, ce qui nous permet d'essayer d'avancer de façon un peu plus neutre, même si ce que je dis, là, je le mets avec beaucoup de guillemets. Tu me disais pendant la préparation que vous formiez aussi vos développeurs, ceux qui développent des solutions à l'attention des clients, pour qu'ils aient conscience de leurs biais et pour que dans la façon dont ils créent les algorithmes et la façon dont ils déploient ces solutions, ils en aient conscience. Donc tu peux nous en dire trop ? Oui,
- Speaker #2
en fait cette formation-là, elle est ouverte à l'ensemble de nos collaborateurs. Donc on a des profils qui sont très différents. Et ce qui est intéressant, c'est d'interroger nos biais quand on utilise l'intelligence artificielle. Mais même si on est en capacité de détecter certains biais, moi j'aurais plein d'exemples qui sont donnés dans la formation, où finalement, je te donne l'exemple du biais de confiance. Je suis preneuse. À partir du moment où on utilise un chatbot qui permet d'améliorer notre productivité. et que les réponses sont plus ou moins bonnes, qu'on arrive à gagner du temps, on va faire de plus en plus confiance. La simulation conversationnelle aussi, c'est quelque chose de très fort à interroger dans le cadre de ce biais de confiance. À quel moment est-ce qu'on baisse la garde ? À quel moment est-ce qu'on ne va pas vérifier ? Et quel est l'impact ensuite sur ma crédibilité ? C'est très important. On a des consultants. Si on interroge l'intelligence artificielle pour augmenter notre productivité, on doit tout de même toujours avoir en tête les différents biais. Et ce n'est pas si évident que ça. Absolument. Et sur la partie de développement, c'est la même chose. On se repose aussi peut-être potentiellement sur des réflexes sans forcément interroger. Mais c'est une formation qui est dédiée vraiment à l'ensemble de nos collaborateurs sur ce sujet.
- Speaker #1
Super. En fait, c'est un vrai sujet parce qu'on dit beaucoup qu'avec le développement des intelligences artificielles, notamment génératives, mais pas que, on doit développer notre esprit critique. Mais c'est vrai qu'à date, il existe peu de formation mainstream sur le sujet. Donc, j'ai un peu cherché. Il en existe un petit peu. Il y a une ou deux écoles qui commencent à se créer, mais on est au tout début de quelque chose. et en interne, une formation effectivement qui sensibilise sur ce sujet-là, ça peut être assez puissant. Et c'est vrai que les biais sont là, ils sont partout, et on en parle beaucoup depuis qu'on travaille sur les sujets d'intelligence artificielle, parce que les biais sont un des risques inhérents à l'utilisation de ces solutions.
- Speaker #2
Moi, cette formation, je l'adore, parce qu'elle sert justement cet objectif-là. Mais en fait, on en ressort aussi nourri. Nous, c'est une journée d'écoute. Donc ça nous permet aussi... de comprendre les différents freins, les façons d'utiliser les outils d'IA, la façon d'interroger aussi son propre usage. Et donc, c'est hyper riche. Et donc, j'incite les entreprises à le faire parce que c'est une très belle richesse. Alors, les participants ne sortent pas forcément avec des réponses à leurs questions, mais au moins avec des questions sur leur usage. et ça c'est comme Une fois qu'on s'est dit ça, on a gagné quelque chose.
- Speaker #1
Complètement. Non, mais complètement. Est-ce qu'on peut se parler de cette certification que vous proposez à l'attention de votre population RH ? Je fais juste une petite mini-dégression. Beaucoup d'entreprises commencent... à penser leur projet d'IA, à faire des POC, à tester. Malheureusement, ça commence souvent par le produit, slash service, par le service client. Et les RH sont toujours ou quasi toujours les derniers à être embarqués. Ça, c'est un vrai risque parce qu'on va avoir très vite des populations qui sont supposées être en lead pour accompagner la transfo des autres métiers. Et en fait, ne comprenant pas la techno, n'étant pas formé, ne comprenant pas forcément les enjeux, est-ce que ça va changer ? On met la population RH dans une difficulté et on la met dans une situation d'échec, très clairement. Vous avez avancé de façon plutôt systémique en faisant de ce projet un projet d'entreprise, un projet collaboratif, inclusif. L'équipe RH, les équipes RH n'ont pas été, on ne s'est pas dit on fait ça. On commence par telles équipes et ensuite on fera la fonction RH. Et en fait, vous avez voulu donner du corps et de la légitimité à votre fonction RH. Et ça, j'aime beaucoup ce que vous avez fait. Donc, je veux bien que tu nous racontes.
- Speaker #2
Ça, c'est très important. C'est aussi lié à notre activité et aux ambitions de certification de Soprasteria. Il y a une ambition très forte sur la certification NextGen, qui est de demi-certification pour 2025. et donc Donc, on demande ces certifications à nos consultants, à nos business analystes. Et donc, il y a des parcours de coaching qui sont mis en place. Et sur l'IA, je pense que c'est très important. Et dans cette notion de puissancement dont tu viens de parler, dans cette notion d'information, on dit que la fonction RH doit être informée. Tu parles des outils, c'est un sujet très important. on est approché sur les outils du marché qui sont en... en créé dans nos process métiers, autour de nouvelles fonctionnalités IA, on nous fait meurroiter sans cesse aussi des nouveaux cas d'usage. Ce qui est intéressant pour la fonction RH, c'est de s'emparer du sujet, mais de manière informée, donc de comprendre ce qu'il y a derrière la technologie. Est-ce que c'est du machine learning ? Qu'est-ce qu'on utilise derrière dans le cadre de ces fonctionnalités ? Et ça, c'est très important parce que ça permet de redonner le pouvoir à la fonction RH sur ce sujet et en même temps de s'ancrer dans un projet d'entreprise, encore une fois. Donc, ce qu'on a fait, ce qu'on a décidé, c'était de choisir une certification qui était demandée aussi à nos autres populations. Donc, c'est une certification Microsoft, c'est la certification AI 900. Et on a déroulé un parcours spécifique avec des cohortes RH. pour pouvoir accompagner cette certification. Et c'est super intéressant. On a une journée de lancement et ensuite, ils sont coachés. On a des coachs au sein de nos centres d'expertise Cloud et Data qui vont les coacher une fois par semaine pour les aider à bachoter aussi sur la certification. Oui,
- Speaker #1
parce qu'il y a un vrai travail, il y a une vraie préparation. Il y a une évaluation à la fin. C'est un vrai parcours qui n'est pas de tout repos, qui nécessite. Beaucoup d'investissements et c'est vrai que pouvoir, alors chez les RH, on en a parlé là encore pendant la préparation, on est souvent des littéraires, on n'est pas geek, pas tech, on a un peu l'impression que ce n'est pas pour nous. Et là, vous leur donnez une arme, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais un vrai pouvoir de gagner en légitimité et de faire taire ce syndrome de l'imposteur en se disant « hé, j'ai l'assertif » .
- Speaker #2
C'est une vraie proposition de valeur ? pour moi.
- Speaker #1
C'est une proposition de valeur que Arma a fait.
- Speaker #2
C'est très important ce que tu dis. Quand on a proposé, quand on a partagé ce parcours, on a voulu le faire de manière collective. C'est-à-dire qu'on a proposé lors d'un webinaire, on a invité l'ensemble de notre fonction RH, on a présenté ce parcours et on a proposé que les volontaires...
- Speaker #1
Donc c'est uniquement sur la base du volontariat.
- Speaker #2
Exactement, uniquement sur la base du volontariat. Et on a reçu plus de 100 candidatures, ce qui concerne 10% de notre fonction RH au sein du groupe. Et les premières cohortes ont commencé cette semaine en français et en anglais. Et on a toutes les géographies et tous les pays qui sont représentés dans ces cohortes. Et c'est une vraie fierté.
- Speaker #1
Super. Alors, si je reprends un petit peu notre discussion depuis le début. Je retiens qu'il y a un vrai sujet sur le fait d'être aligné en interne et en externe, donc entre votre business model, l'accompagnement de vos clients et ce que vous offriez à vos collaborateurs en interne. Vous avez un vrai enjeu et une vraie volonté d'investir sur vos collaborateurs, notamment les plus juniors, mais pas que. En fait, il y a une vraie promesse en termes de marque employeur, de « on vous prend junior, on s'engage à vous former, à vous faire évoluer » . Donc, tu m'avais parlé d'un parcours, vous identifiez un petit peu les appétences pour faire grandir sur ces sujets-là, je crois. L'autre sujet que je retiens également, c'est que la fonction RH est au cœur du dispositif, au même titre que le gros de vos populations. Et vous leur donnez effectivement un vrai moyen d'être légitime, d'être crédible et de pouvoir avoir des vraies discussions avec les potentiels. provider que l'on pourrait solliciter dans le cadre d'achat de solutions ou s'il fallait développer des solutions en interne. Donc ça, c'est très puissant. Je retiens également cette formation dont tu nous as parlé et que je trouve très intéressante parce que je rappelle juste qu'on parle beaucoup d'intelligence artificielle, que ça change beaucoup de choses dans les métiers, dans les procès, dans la culture. Et on nous dit beaucoup qu'il y a des soft skills qu'il va absolument falloir développer, notamment la curiosité la créativité, on a parlé de l'esprit critique, qu'on ne sait pas trop comment, par où aborder, par où, comment l'aborder. On parle aussi de l'esprit collaboratif, parce qu'il y a tous ceux qui ont pris le train en marche parce qu'ils ont eu les moyens de le faire, grâce à leurs entreprises, ou parce qu'ils avaient l'appétence, et puis il y a tous les autres. Donc l'esprit collaboratif, que ce soit en entreprise et plus collectivement au sein de la société, il va falloir qu'on tende la main pour limiter cette fracture numérique. L'autre sujet, l'autre soft skill qu'il faut développer, on n'en parle pas beaucoup parce que le terme est un peu barbare, mais c'est la gentilité. Cette capacité que l'on a non pas à subir ce qui arrive, mais être un peu maître de son destin. Et l'analogie que je fais souvent, c'est le collaborateur qui va te dire j'ai vu qu'il y avait un poste qui se libérait là-bas. Je sais que je ne suis pas prêt, mais quelles sont les étapes ? Qu'est-ce qui me manque ? Comment est-ce que je peux me former ? Qu'est-ce que toi tu me proposes ? Ça, c'est celui qui va avoir ça en tête. Et puis il y a celui qui va attendre que ça se passe. Et on a aussi besoin de gens comme ça. Mais la gentilité va être importante. Et le dernier soft qui, moi, me paraît important, c'est d'avoir cette capacité à naviguer à vue et à avancer dans un brouillard de plus en plus intense. Et ça, c'est une vraie problématique aujourd'hui de nos entreprises. Moi, quand j'ai commencé il y a 20 ans... On faisait des plans à 3, 5, 10, 15 ans. Là, honnêtement, les entreprises qui font des plans à 5 ans, je trouve que ça reste ambitieux, mais il faut le faire. Donc voilà, j'en reviens à ces soft skills qui sont importants et qui nous font intégrer dans nos plans de formation, dont le développement de l'esprit critique. Et c'est vrai que...
- Speaker #0
pas simple de développer ces skills. Dernier sujet, et après on conclura, l'IAC, tu nous disais tout à l'heure rapidement que vous aviez sensibilisé vos équipes, tu peux nous en redire deux mots, pourquoi et comment vous l'avez fait ?
- Speaker #1
Ça part aussi de notre ambition sur l'usage conforme, et aussi sur toute l'identification des cas d'usage, l'époque qu'ils sont en cours, et la mise en place de l'IAC. Nous, on est persuadés que l'IA Act, ça ne va pas être un frein, mais c'est un cadre dans lequel, moi personnellement, je suis très fière de m'insérer, pour pouvoir donner des limites aux usages de l'intelligence artificielle. Ce qui est très important, c'est de responsabiliser la fonction RH sur cette IA Act, sur l'identification des risques, dans un premier temps, puisque là, il y a eu une première implémentation le 2 février. Mais c'est encore en cours. Et donc là, nous, nos premiers objectifs, c'est de sensibiliser au risque et d'infuser déjà les premiers réflexes à avoir dans le cadre de cet IA Act. Puisqu'on a parlé de la formation, nous, on propose une formation à l'IA, nos collaborateurs, depuis février 2024. Donc sur l'IA Act, on a fait appel à notre direction juridique. C'est vrai qu'on ne travaille pas tout seul sur ces sujets-là. On s'appuie sur les interlocuteurs au sein de la direction. Donc, notre direction juridique, qui a, en partenariat avec un cabinet d'avocats, fait intervenir ce cabinet pour une première acculturation sur l'IA Act auprès de nos DRH et de nos référents IA et RH, et la déclinaison de webinaires maintenant pour notre fonction RH, dans lesquels on intègre des cas d'usage qui ont été répertoriés, dont on a discuté. sur lesquels on a été approchés par des solutions, des éditeurs de solutions, pour pouvoir re-challenger, pour pouvoir adresser cette notion de risque. Ça, c'est très important. Et ce n'est pas une action d'une fois. C'est quelque chose qu'on va devoir répéter pour pouvoir vraiment utiliser cette IA de manière conforme. Et on n'a pas parlé d'IA responsable, mais c'est une grosse brique de la stratégie de Sopra. D'ailleurs, en matière d'IA, Merci. aussi une brique du programme IARH, on n'a pas la volonté d'intégrer de l'intelligence artificielle partout. Donc, on commence par faire une analyse d'impact. Et ça, c'est très important. Et une analyse d'impact pour se dire, là, est-ce que c'est intéressant de mettre de l'IA ? Ce n'est pas intéressant partout. Et on a vraiment cette logique responsable. Donc, le cadre éthique, le cadre légal et le cadre de l'impact. Est-ce que ça a de la valeur ? Est-ce que ça a de l'impact ? Ne pas mettre de l'IA pour mettre de l'IA.
- Speaker #0
Tu mets le doigt sur un vrai sujet où effectivement le coût écologique, le coût sociétal, il est très important. Et effectivement, avant de lancer une initiative, analyser le bénéfice versus le coût est important. Donc, je suis ravie que vous ayez cette démarche. On va conclure puisqu'on arrive à la fin de ce rendez-vous. je voudrais que tu, si tu devais donner un conseil à nos auditeurs et nos auditrices. Tu leur dirais quoi ?
- Speaker #1
Sans surprise, vraiment, j'ai envie d'accentuer sur l'aspect collectif et d'exemplarité. Pour moi, cette transformation, cette adoption de l'IA telle qu'on la souhaite, elle ne peut se faire que si on a une approche collective et inclusive. C'est par le partage, on parlait des référents, c'est par la proximité, c'est par l'écoute et aussi de proposer des formations qui sortent de l'approche technique et de l'approche outil. Donc ça, c'est très important. Et l'exemplarité, c'est de le faire à notre échelle, commencer à notre échelle. C'est-à-dire que quand vous avez des cas d'usage ou des promptes qui fonctionnent super bien, qui vous font gagner en efficacité, moi, mon premier conseil, ce serait de le partager et de commencer par vous-même. De l'inscrire dans une fin de mail, de le partager à vos équipes pendant, je ne sais pas, un petit temps sur les réunions. Et ça, c'est très important. Ça permet justement de donner cette notion de capillarité, d'approche collective et de ne pas laisser le savoir au travers d'un petit groupe de privilégiés. Tout à fait.
- Speaker #0
Et cet exemple que tu nous as dit en... Entre deux lignes, je l'ai noté et je l'ai trouvé très puissant. Quand tu envoies un mail que tu as rédigé grâce à une IA générative, en bas du mail, tu mets le prompt et en fait, c'est du vrai partage de connaissances. Celui qui est intéressé peut le prendre, celui qui ne s'intéresse pas ne le prend pas. Mais tu vois, ça ne prend pas plus de temps que de partager et on peut mettre comme ça plein d'initiatives faciles. pour qu'effectivement le savoir se diffuse. Et les entreprises qui ont le mieux réussi leur transfo sont celles qui en ont fait un projet collectif et qui ont réussi à dégager du temps. pour intégrer cette techno et pour partager et pour en faire un vrai projet collectif. Merci beaucoup Élise.
- Speaker #1
Merci beaucoup à toi Lomna.
- Speaker #0
Merci,
- Speaker #1
à bientôt. À bientôt.