Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail cover
Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail cover
Besoin de rien, Envie d’IA

Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail

Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail

1h03 |21/03/2025|

47

Play
Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail cover
Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail cover
Besoin de rien, Envie d’IA

Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail

Besoin de rien, Envie d’IA : Défis éthiques et innovations pour les RH avec Aurélien Fenard de France Travail

1h03 |21/03/2025|

47

Play

Description

Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Aurélien Fenard, Directeur de la Transformation Digitale chez France Travail. Aurélien nous raconte comment l'IA a fait son entrée chez France Travail il y a dix ans, oui, oui, déjà dix ans ! Passionné et créatif, Aurélien est un véritable geek qui intègre l'IA partout où elle apporte de la valeur ajoutée. Il partage avec nous un exemple d'utilisation d'IA générative en e-learning. Ce cas d'usage a considérablement augmenté l'engagement des apprenants sur un projet initialement pas très sexy . Il nous explique aussi comment il a mis en place un bot à l’attention des managers inspiré de leur guide manager. Aurélien a aussi beaucoup utilisé l IA , pour sa passion : la photo animalière :-)  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Besoin de Rien, Envidia. Le rendez-vous des dirigeants, des RH et des curieux pour démystifier l'IA et comprendre son impact dans le monde du travail. Ce podcast est réalisé en partenariat avec le LabRH. Le LabRH est une association professionnelle qui anime un écosystème de startups, d'entreprises et de RH dont l'ambition est d'inspirer les RH pour les rendre acteurs du futur du travail. Nous remercions notre sponsor AI Forward qui accompagne les entreprises dans leur transition vers l'intelligence artificielle, de la formation des équipes en passant par la gestion et l'optimisation de la data, jusqu'au développement des solutions sur mesure. AI Forward propose un accompagnement à 360°, ai-forward.com. Ce podcast est animé par l'homme d'acalé Jabé Nassim, DRH depuis 20 ans et passionné par l'innovation et l'intelligence artificielle appliquées au RH. Bonne écoute à tous !

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélien !

  • Speaker #2

    Bonjour Lomna !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans mon podcast, donc IA et RH, Fast and Curious. C'est le troisième épisode aujourd'hui et l'idée de ce podcast c'est de montrer... tout ce qu'on peut faire sur tout le cycle de vie des collaborateurs et sur la chaîne de Valeurs RH, tout ce qu'on peut faire avec l'IA. L'idée, c'est évidemment de démystifier le sujet, de mettre les pieds dans le plat, de raconter ce qu'on peut faire. Et l'idée, c'est qu'aujourd'hui, on parle un petit peu de toi et de tout ce que tu as pu mettre en place chez France Travail. Est-ce que tu es d'accord ?

  • Speaker #2

    Je suis d'accord et je suis ravi d'être là.

  • Speaker #1

    Écoute, je suis doublement ravie. Donc déjà, merci d'avoir accepté l'invitation. On va rentrer dans le vif du sujet. J'aimerais que tu nous dises en deux mots quel est ton job chez France Travail, puisque peut-être que certains de nos auditeurs ne te connaissent pas encore. Raconte-nous un petit peu ce que tu fais chez France Travail.

  • Speaker #2

    Je suis directeur de la transformation digitale et de l'exploitation des données RH, c'est-à-dire que je suis en charge de la mise en place des systèmes, de leur maintenance ainsi que de l'innovation. RH et puis digital et puis également l'exploitation des données qu'on peut avoir, c'est-à-dire bilan social, etc. Et pour environ 60 000 personnes.

  • Speaker #1

    D'accord, rien que ça. Rien que ça. Tu fais partie de ces pionniers, donc quand on ouvre notre LinkedIn, on te voit beaucoup communiquer sur les sujets d'IA, tu es un vrai geek aussi, on va en parler également. Est-ce que tu peux me raconter comment tu as découvert les IA et les IA génératives ? Comment tu t'es formé ? Quels ont été tes premiers apprentissages ? Voilà, ta rencontre avec l'IA.

  • Speaker #2

    Ma rencontre avec l'IA, alors, on peut commencer déjà par l'IA traditionnelle. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on va dire le machine learning et le deep learning. Ça fait bientôt neuf ans que j'ai mis en place mes... premiers cas d'usage professionnels chez France Travail. Ça fait déjà 11 ans qu'on fait de l'IA. Ça,

  • Speaker #1

    c'était déjà une première surprise pour moi.

  • Speaker #2

    Et on est assez en avance. Et effectivement, ça fait 9 ans que j'ai mis en place les premiers cas d'usage pour exploiter des conclusions, d'entretiens, etc. Puisque... Alors... tout ça de manière anonyme et automatisée et dans le secret du métier RH, mais c'était pour arriver à avoir des indicateurs en partant de textes naturels. Et comme toujours, l'IA s'est toujours beaucoup intéressée à l'exploitation des textes naturels, c'est-à-dire des paragraphes qui ne sont pas des référentiels ou des données qu'on peut exploiter facilement avec, on va dire, la... les outils traditionnels d'exploitation de la donnée. Donc forcément qu'on peut aller attaquer des grands paragraphes de texte, etc. et en tirer tout l'essentiel à savoir, ça ajoute un DRH, vraiment beaucoup de cordes à son arc pour piloter, comprendre, avoir des signaux faibles pour mettre en place la meilleure stratégie RH.

  • Speaker #1

    Et donc à tes tout débuts, au début de ta rencontre avec LIA, J'ai bien compris que ça ne datait pas de novembre 2022, comme c'est souvent le cas aujourd'hui. Qu'est-ce que tu t'es dit en fait ? Tu t'es dit, c'est un truc, c'est rigolo, je vais m'amuser avec. Ou tiens, potentiellement, ça peut vraiment faire la différence spontanément ?

  • Speaker #2

    Pour moi, c'était tout de suite game changer, dans le sens où on pouvait justement avoir accès à cette sorte de mine d'or, si tu veux. Je fais toujours cette image-là, mais une sorte de sillon d'or, mais qu'on n'a pas la pelleteuse pour aller creuser. Et l'IA, c'était vraiment le moyen d'aller chercher ce graal de la donnée. qu'on ne pouvait pas exploiter jusqu'à maintenant. Et du coup, on a l'impression qu'il y a une porte qui s'ouvre avec énormément de choses. Après, avec beaucoup de possibilités, tout en gardant en tête qu'il faut toujours préserver le RGPD, etc. Traiter les choses de la bonne manière. Mais une fois qu'on est dans ce cadre RGPD et bientôt IA Act, il reste quand même des tonnes. C'est les règles du jeu, mais dans le jeu-là, bien d'inimité, on a... plein de belles choses à faire pour aider les DRH, pour aider la fonction à avancer, parce qu'effectivement, je me rappelle une fois, mon DRH m'a dit, en lui présentant des KPIs, des analyses qu'on avait pu faire, ça je le savais, mais j'en avais pas la preuve. Et c'est là que c'est hyper intéressant. Il avait, dans son instinct, dans son ressenti de DRH, il savait qu'il y avait des choses qui se... qui se tramait, etc. Mais il n'en avait pas la preuve. Et quand on a réussi à le faire, il en était vraiment très content. Et c'est vrai que ce n'est pas l'IA qu'on connaît maintenant, puisque le machine learning de l'époque était encore un petit peu artisanal. C'est-à-dire qu'il fallait entraîner son IA à bien comprendre. Les IA sont plutôt américaines, anglaises. Et à cette époque-là, on avait du machine learning français, mais qui était un petit peu moins performant. Mais ça marchait. Mais le sujet, c'est qu'il fallait l'entraîner. Je vais parler très simplement, je ne vais pas prendre tous les termes. Mais l'entraîner, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut se rendre compte via des matrices qui te montrent si l'IA comprend, est complètement à côté de la plaque ou pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Par exemple, tu lui dis dans un texte, il y a, je ne sais pas, hier, il pleuvait. Quand tu vas passer sur ce texte-là ton machine learning, tu vois s'il te dit, par exemple, s'il est complètement à côté de la plaque ou pas. Donc s'il te dit aujourd'hui il pleut, ou s'il te répond demain il fait beau, tu sais que tu es plus ou moins loin. Donc tu règles comme ça, et avec mes collègues RH, on avait analysé à la main environ 8000 commentaires.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc des verbatims ?

  • Speaker #2

    De verbatims, de commentaires, justement. Et après, on checkait à chaque fois. À partir du moment où tu as un certain... En fonction des cas, etc. Quand tu es au-dessus de 85, voire 90, c'est déjà très, très bien. Ça veut dire que ton matching entre ce que comprend l'IA et ce que comprendrait un humain est à plus de 90 %.

  • Speaker #1

    Vous avez fait le travail en double pour tester. avec une IA qui est allée analyser les verbatims pour en ressortir les grandes tendances, les grands sujets, les problèmes qui ont été mis en avant, mais aussi certainement les aspects positifs. Et vous avez fait exactement le même travail à la mano. Évidemment, l'un est allé certainement plus vite que l'autre. Et évidemment, l'idée, c'était de se dire, est-ce que bottom line, on retombe sur nos pattes avec des résultats qui sont à peu près équivalents ou pas ? Donc ça, c'est un cas d'usage que tu as utilisé il y a longtemps. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Et à l'époque, on faisait ce qu'on appelle de la catégorisation et de la polarité. Donc en fait, par exemple, ça te permet de ranger dans des cases. Les gens aiment bien ranger dans des cases. Mais non, tu vois comment tu vas pouvoir traiter un thème et tu vas voir si les gens sont plutôt positifs, si les verbatims sont plutôt positifs ou pas. Par exemple, tu avais carrière, salaire, QVT, etc. Donc tu analyses si le verbatim parle de ces sujets-là. Et ensuite, tu vois si c'est plutôt positif ou négatif.

  • Speaker #1

    Chant l'analyse et chant le lexico, etc.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    OK, top. Une fois que tu t'es vraiment approprié le sujet, en ayant compris comment ça fonctionne, ou tu t'es rendu compte qu'il y avait quand même des choses à faire, à quel moment tu t'es dit, je ne vais pas le garder pour moi et mon équipe, je vais lancer un grand projet de transformation, ou du moins, je vais essayer d'embarquer les équipes plus largement sur ce projet. Comment ça s'est passé chez France Travail ? Est-ce qu'on t'attendait ? Est-ce qu'au contraire, tu as eu des réticences ? Quelles ont été les premières réactions ? Et surtout, comment vous avez mis petit à petit la machine en place pour élargir l'utilisation de l'IA ?

  • Speaker #2

    Sur l'IA traditionnelle ou sur l'IA générative ?

  • Speaker #1

    Au tout début, vous étiez plutôt sur l'IA traditionnelle.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, traditionnelle. Je te parle de ça, il y a sept ans. que j'ai mis en place ce premier cas d'usage-là.

  • Speaker #1

    Donc sur cette IA-là, la première, vous n'avez pas évidemment... Sur cette IA-là, ça a été de l'utilisation propre, mais c'est bien plus tard que vous avez commencé à parler d'IA générative,

  • Speaker #2

    c'est ça ? C'est ça, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est quand vous avez commencé à parler d'IA générative, c'est là que tu as fait ta réunion avec ton COMEX ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire que... Alors moi, je suis venu à l'IA générative un peu plus tard, mais plus qu'en novembre 2022. Enfin, plus de manière anticipée, c'est-à-dire que j'aime beaucoup la photographie et la vidéo. Je fais... Une de mes passions, c'est la photographie animalière. Et il y a une problématique dans la photographie animalière. Pardon,

  • Speaker #1

    petit sourire.

  • Speaker #2

    Dans la photographie animalière, il y a une problématique, c'est que tu as des très grands objectifs et que tu vas très tôt le matin dans la forêt. Donc, il y a des photos qui sont... Tu sais, comme quand tu prends une photo la nuit, tu as du bruit sur la photo. Donc très rapidement, et ça, ça date d'il y a à peu près 4 ans, il y avait les premiers modèles d'IA générative et de machine learning. À l'époque, il y avait les deux. Et qui ont été entraînés à retrouver la netteté des images et enlever le bruit. C'est-à-dire que tu pouvais prendre une photo avec des couleurs, un peu de trouble, avec beaucoup de grains dessus, et ça te la récupérait. Et c'était quelque chose qui était un peu de niche, puisque c'était... utilisée par les photographes animaliers. Il fallait déjà très bien maîtriser Photoshop, etc.

  • Speaker #1

    Justement, ça allait beaucoup plus loin que ce que tu pouvais faire avec Photoshop ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Oui, parce que là, tu avais déjà vraiment des... Alors maintenant, c'est inclus dans Photoshop et dans Lightroom, mais à l'époque, ça ne l'était pas. Et donc, tu devais prendre des modèles spécifiques pour aller récupérer... Ces formes-là, et d'ailleurs, c'est très drôle, mais c'est comme ça qu'on est arrivé petit à petit, en entraînant de plus en plus à récupérer des images de bruit, qu'on est arrivé à ce qu'on appelle la génération de bruit latent. Et c'est ça qui a donné le jour à Midjourney ou tous ces outils-là, puisque maintenant, en fait, tu pars d'un bruit latent. Des fois, on le voit sur certaines. Tu pars d'un bruit comme une chaîne de télé où tu ne capterais pas. Tu vois de la neige, en fait. Et... Les modèles ont tellement appris à retrouver des formes à partir de presque rien, que maintenant, ils arrivent à générer tout seuls des formes. Et quand on va leur dire, crée un petit chat à partir de ce bruit, il va imaginer des formes parce qu'il a été tellement entraîné à les retrouver à partir d'images brutées. C'est comme ça que c'est venu. Et donc, c'est pour ça que moi, je m'y suis intéressé. D'ailleurs, d'abord aux générateurs d'images qui sont venus avant ChatGPT. qui étaient déjà les LLM, ce qu'on appelle les LLM, les transformers, les IA qui font du langage naturel, les chatbots. C'était sorti depuis 2018. Je m'y étais déjà intéressé parce que déjà à l'époque, j'allais sur des bibliothèques de contenu en ligne comme Hugging Face, etc. Et je m'amusais déjà avec des modèles, mais c'était vraiment hésitant et ce n'était pas un vrai service pensé. bien fait, avec énormément d'investissements, comme quand OpenAI a sorti ChatGPT à l'époque. Mais déjà, je m'y intéressais. Donc, du coup, ça a fait que dès que c'est arrivé, j'ai pris le train à la fois de l'IA générative de langage naturel, mais aussi d'images et plus tard de vidéos et de sons.

  • Speaker #1

    D'accord, on va y revenir à la vidéo. On va y revenir. En même temps, tu es un vrai geek, donc c'est vrai que tu fais un peu partie des... de ceux qui ont cette double expertise, vrai geek, IA, qui met vraiment les mains dans le cambouis et qui ne fait pas que de la génération de texte, etc. J'ai vu certains de tes travaux, c'est quand même assez impressionnant, notamment ta vidéo, ton petit film sur lequel tu as concouru. C'est assez impressionnant, le fait de mixer toutes ces IA, ce n'est pas à portée de tous. Donc, ce n'est pas forcément ce qu'on attend d'une direction RH. Mais pour en revenir à ton utilisation chez France Travail, Comment est-ce que vous en êtes arrivé à lancer un projet d'adoption des IA génératives ? Comment est-ce que tu as lancé le projet ? Parce que je crois que c'est toi qui l'as lancé.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on était déjà un groupe. Dans la DSI, il y avait des experts déjà, des data scientists, des experts en machine learning. On avait déjà même une docteure en explicabilité des LLM. Donc, on avait vraiment... On a une trentaine de dates assurées.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais juste une micro-parenthèse. Mais c'est vrai que quand on pense à France Travail, on n'imagine pas. Alors, pour la petite histoire, quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet, on m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Aurélien Fennard. Il est génial, il fait plein de choses. Et puis, ils sont très en avance. Je dis, mais ils bossent chez qui ? On m'a dit, chez France Travail. J'ai eu un petit rectus en me disant, c'est vrai que très spontanément, quand on parle de trucs un peu à la pointe, de l'innovation, Très spontanément, France Travail n'arrivait pas. Je dis bien, n'arrivez pas, en première ligne. Et on se rend compte que quand même, déjà, il se passe beaucoup de choses. Il s'est passé beaucoup de choses bien avant qu'il se passe des choses aujourd'hui. Et pour le coup, on a la chance que tu puisses prendre le temps de communiquer dessus sur les réseaux sociaux. Tu fais partie des leaders inspirants sur le sujet, puisque tu es régulièrement invité à prendre la parole, puisque tu ouvres un peu le pas avec tous tes retours d'expérience. Et c'est vrai que c'est très, très précieux. Donc voilà, je referme cette parenthèse sur l'innovation et France Travail.

  • Speaker #2

    Non, à la fin, quand je participais à des conférences, on nous dit toujours, mais on ne savait pas que vous étiez à tel point impliqué, inspiré, etc. Et c'est vrai que l'innovation sociale, l'innovation sociétale, est en fait utiliser tous les moyens pour remplir notre mission d'intérêt public, forcément. pour arriver au plein emploi et fluidifier le marché du travail, on va les prendre dans la mesure du RGPD, etc. Mais forcément, dès qu'on a des leviers pour agir, on les prend, puisque forcément, on traite beaucoup de données, on traite beaucoup de demandes, on doit accompagner beaucoup de choses. Donc, quand il y a des nouveautés comme ça qui arrivent, on ne pourrait pas ne pas s'en saisir. En tout cas, ça ne pourrait pas s'expliquer. Après, en interne... On a effectivement vu que ça fait maintenant 11 ans qu'on fait de l'IA en interne. On a pu aussi être en avance sur la structuration, parce qu'on en est à notre presque troisième programme. On a eu un autre programme avant qui s'appelait Intelligence Emploi, qui date de 2016-2017, donc ça fait déjà un moment. Mais ça fait par exemple 4 ans qu'on a une charte éthique de l'IA, pour dire à quel point on s'est impliqué, et puis pour créer la confiance auprès de nos agents. Il faut qu'il y ait toute une organisation, une fabrique de l'IA, des métiers qui se rencontrent, etc. Et puis voilà, avec toute cette expérience-là, c'est sûr que pour répondre à ta précédente question, quand il a fallu s'emparer du sujet de l'IA générative, alors que même c'était une sorte de tonnerre, et parfois quand on regarde en arrière, on se dit mais ça faisait beaucoup parler, un peu comme le moment du Covid, il y avait une certaine excitation, etc. Et avec quelques-uns en interne... On se disait, mais là, on a vraiment des choses à faire. Il faut aller convaincre notre comité de direction générale. Et là, effectivement, j'ai écrit une note sur le sujet, ce que ça pouvait amener avec deux cas d'usage assez simples, mais je pense avec les principaux éléments. Et c'est vrai qu'on a eu un comité de direction générale prudent, mais intrigué.

  • Speaker #1

    Tu as suscité la curiosité, ils ont eu envie d'en savoir plus.

  • Speaker #2

    Notre directeur général de l'époque, je m'en rappelle, il a dit « Oui, c'est essentiel, il faut s'en saisir, mais il faut faire très attention. » Et du coup, on a eu vraiment une grosse responsabilité de lancer des expérimentations, vraiment projets, pour déjà se faire une preuve de valeur, un peu toucher cette matière qui était un peu encore à l'époque très sensible. Voilà. En gros, faites une expérimentation en mode projet, ce qu'on appelle une exploration. Donc on a fait une exploration technologique, c'est le terme, et pour creuser, pour savoir est-ce que là il y a une mine pour aider nos agents, nos usagers, pour aller plus vite vers une fluidification du travail. Qu'est-ce qu'on peut faire et comment on peut le faire ? Et là, commencer à germer des cas d'usage. Et puis ensuite, on a créé un programme. le programme IADATA, qui est un des programmes de transformation de France Travail aujourd'hui et qui est assez important parce que c'est une des composantes de la transformation actuelle de l'établissement dans comment on va avoir plus d'impact. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Tu peux nous donner trois, quatre grandes lignes de ce projet, justement ?

  • Speaker #2

    Le programme a pour objectif d'avoir de l'impact rapidement auprès de nos usagers. pour les aider. Alors, il y a, par exemple, forcément, on a toujours un grand sujet chez France Travail, c'est le matching. Un de nos sujets, c'est d'arriver au plein emploi, donc de faire du matching entre des offres et puis des demandes. Et effectivement, de plus en plus, on va être en capacité de soit produire des applications où on va pouvoir faire un matching avec de l'IA beaucoup plus rapidement. C'est-à-dire qu'avant... Tu avais besoin que des personnes citent leurs compétences dans des CV, citent des compétences dans des offres, et puis qu'on fasse un matching, etc. Maintenant, l'IA peut lire un CV, lire une offre, en déduire le référentiel de compétences pour faire le matching. Et donc, ça va plus vite. On peut prendre plus d'offres. Et surtout, on peut faire un matching beaucoup plus proche de la réalité, de la rapidité du marché.

  • Speaker #1

    En sachant qu'IA peut aussi t'aider à identifier les compétences cachées sur les CV. Exactement. Ça, c'est assez puissant.

  • Speaker #2

    On peut aller dans les compétences dynamiques, etc. Tout ça, c'est des travaux qui sont en cours. C'est des efforts qui sont en train d'être faits, mais on sensibilise nos agents, etc., pour les aider. On avait déjà des cas d'usage pour aider à répondre à des e-mails ou à les autodiriger, puisqu'on reçoit un certain nombre d'e-mails par jour à être courrier. Donc tout ça, c'est vraiment pour aider, pour que nos agents aient plus de temps. se concentrer sur l'accompagnement pur, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Donc, ce que je comprends de ce programme, c'est que vous y êtes allé plutôt par les cas d'usage pour que les agents comprennent, en gros, là où ça pouvait leur apporter de la valeur, là où ils pouvaient être plus productifs, là où ils pouvaient, en gros, augmenter leur efficacité opérationnelle, en gros, se libérer de certaines tâches, évidemment, mais aussi avoir plus de temps pour l'essentiel.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a un plan d'accompagnement pour...

  • Speaker #1

    Oui, j'allais y venir. Donc, il y a eu de la formation et de la culturation.

  • Speaker #2

    Oui, on a aussi un outil qui se fait traditionnellement. Enfin, je vais dire traditionnellement, mais dans beaucoup de grandes entreprises. C'est une sorte de chat GPT interne, par exemple. Voilà, on a des... Où on développe un peu comme dans chat GPT, pour ceux qui connaissent, il y a ce qu'on appelle des GPT's. C'est des petits Ausha GPT. C'est entraîné sur des tâches particulières. Je ne sais pas, je vais faire du code ou je vais faire des recettes de cuisine. Il y a des petits GPT qu'on peut créer soi-même aussi. Moi, je m'en suis créé des persos pour faire de l'image ou de la vidéo. Et là, pareil, chez France Travail, mes collègues de la DSI ont eu la bonne idée de créer des FTs spécialisés. Donc, on va en avoir un.

  • Speaker #1

    Les FTs sont les équivalents des GPCs.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des chatbots avec lesquels...

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc là, c'est chat... FT au lieu de chat GPT, au lieu d'avoir des GPT, on a des FT. Et du coup, là, par exemple, on va en avoir un sur le guide manager. Donc le guide manager RH, c'est quoi ? C'est un guide qui fait 180 pages, c'est tout notre savoir-faire au service des RH. Mais on s'est dit, quel meilleur cas d'usage que de mettre ça à disposition pour pas qu'on ait à aller le chercher au fond d'un tiroir. ou dans l'intranet, etc. Un manager, on estime que quand il est sur le terrain, en équipe naturelle, il doit avoir immédiatement la réponse pour être pertinent. Tout le monde, ils pourront répondre à un email, etc. avec exactement ce qu'ils doivent avoir, sans forcément rechercher dans les 180 pages, puisqu'ils ont la réponse directe.

  • Speaker #1

    Là, vous avez chargé dans l'outil, en gros, cette bible du management, avec la culture, les valeurs, les ways of doing, qui intègre... toutes les réponses aux questions que pourraient se poser les managers. Évidemment, déjà, ça libère du temps à l'équipe RH, ADP, PEI et autres, sachant que les questions sont souvent du premier niveau. Et du coup, en utilisant l'outil, ils ont la réponse tout de suite. Et comme il a entraîné en circuit fermé, j'imagine, avec uniquement cette Bible, la réponse est forcément juste, précise, et ça ne dépasse pas. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et vu que c'est un FT, donc un mini disponible dans le chat FT plus grand, forcément, on peut aussi le donner qu'au RH pour ne pas qu'il y ait trop de sollicitations, etc. Par exemple, le guide manager, là, il n'y aura que les managers qui l'auront. Et donc, on peut cibler un peu.

  • Speaker #1

    En gros, quand tu crées tes GPTs, les FT de Chiffrance Travail, tu peux effectivement allouer les accès à une population et pas à une autre.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Super. Moi, je suis assez impressionnée parce qu'on a toujours tendance à croire que... Alors, les grands groupes, ils ont forcément les moyens. Là, vous êtes un grand groupe, enfin, une grande entreprise un peu particulière, parce qu'on parle de France Travail. Et clairement, c'est assez bluffant de voir ce que vous avez réussi à faire, puisque autant dans une start-up, c'est facile, on est agile, on teste des trucs. on n'est pas toujours d'accord avec la RGPD, mais ce n'est pas très grave. L'IAC, on verra plus tard. Là, vous avez quand même des contraintes légales, éthiques, qui sont juste incontournables. Et malgré tout, vous avez réussi à faire plein de choses. Et je trouve ça assez bluffant de se dire, on peut, avec de la volonté qui vient d'en haut ou d'en bas, peu importe, mais avec de la volonté et du cadrage, avec un cadre, évidemment, on peut arriver à faire des choses qui sont game changers en interne.

  • Speaker #2

    Ce cadre, il faut se l'approprier. Une fois qu'on a compris les lignes de démarcation d'un terrain de foot et qu'il y a une façon de faire les choses, on peut s'emparer du sujet, dire ce qu'on va faire, comment on va le faire, pour rassurer. Et c'est hyper important, en plus de bien le faire, parce que ça facilite le travail par la suite. C'est-à-dire que si je fais les choses dans les règles de l'art, j'aurai moins de résistance en interne, puisque la... en interne, je veux dire, auprès des agents ou auprès des usagers, puisque, en fait, l'IA, c'est un peu particulier. Chacun a sa propre opinion sur l'IA. Chacun a sa propre approche, compréhension et peut-être peur. Et du coup, plus on est en capacité de bien respecter les règles, de montrer qu'on les respecte, d'aller au-devant des choses, ben... Déjà, on a un terrain de jeu bien délimité, ce qui ne nous permet pas de partir partout. Mais en plus, c'est rassurant.

  • Speaker #1

    Un sujet qui me tient à cœur, parce que quand on parle de RH et IA, il y a des sujets qui sont assez récurrents. On parle beaucoup d'IA et recrutement, on parle beaucoup d'RGPD, d'IACT, etc. Je trouve qu'on ne parle pas assez du learning et de l'impact que les IA génératives vont avoir sur le learning. Je voudrais avoir un petit peu ton avis sur la question. La question est très large. Tu peux aller là où tu as envie.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup le learning parce que j'ai commencé au Crédit Agricole il y a 23-24 ans à faire un des premiers e-learning à l'époque sur l'assurance. Et j'ai toujours gardé un très bon contact parce qu'en plus, je trouve que c'est aussi une bulle de créativité extraordinaire dans les RH. Et on peut utiliser beaucoup de choses dans le learning et y compris l'e-learning. Et pour moi, c'est un terrain de créativité quasi...

  • Speaker #1

    Je ne me lance pas sur le sujet.

  • Speaker #2

    Illimité. C'est vrai, c'est vrai. Aussi bien dans le présentiel, le distanciel, le blended. On a tellement de choses à faire et on peut avoir non seulement de la créativité, et je sais que tu y es très attaché, mais en plus, on peut vraiment faire des expérimentations, tenter des coups. J'adore tenter des coups. Et en plus, comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a forcément l'aspect multimédia, l'aspect interactivité. Et puis, on peut aller jouer avec certains codes que moi, j'aime beaucoup, raconter des histoires, aller sur le jeu, etc. Donc, tout ça, forcément, la gamification, c'est hyper important, etc. Et du coup, j'ai un vrai sujet là-dessus. Et effectivement... L'IA arrivant sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça, c'est l'innovation classique. Mais effectivement, depuis 4, 5, 10 ans pour les pionniers, en gros, ça fait 4, 5 ans où on est vraiment à la vraie innovation sur les sujets de learning. Là, effectivement, avec l'IA, j'imagine qu'on passe un cap.

  • Speaker #2

    On passe un cap en termes de créativité. On passe un cap en termes d'exploitation des données. On passe un cap en termes de... d'adaptation en live au niveau de chacun.

  • Speaker #1

    La personnalisation.

  • Speaker #2

    Ce qu'on appelle de l'adaptative learning. On peut s'adapter. Ça existait déjà avant l'IA, mais l'IA vient renforcer ça. J'ai envie de dire synchrone et asynchrone. C'est-à-dire qu'on a de l'adaptative learning pendant qu'on passe un module. Pour pas qu'en fait, avant, on est obligé d'avoir un module, je ne sais pas, avec un niveau de 50%, je dis n'importe quoi. Et en fait, il y avait des gens qui surperformaient et des gens qui sous-performaient. Donc, on n'avait qu'une partie du module qui correspondait au niveau des personnes et qui apportait vraiment. Certains étaient dépassés, d'autres s'ennuyaient. Maintenant, on va avoir effectivement des modules qui sont capables de s'adapter au niveau avec les premières questions. Et l'IA va venir bien comprendre le personnage. Ah tiens, j'ai un geek. Ah tiens, j'ai quelqu'un qui a été un peu laissé de côté. Et on va automatiquement adapter le niveau. Du coup, chaque personne qui va passer un module va avoir une expérience différente, mais chacun aura acquis des connaissances.

  • Speaker #1

    Ce qui veut dire que quand tu suis une formation en e-learning ou à distance, Ça veut dire qu'en fonction de tes premiers apprentissages, de tes premières réponses, la suite va être modulée en fonction de ces premières réponses. C'est bien ça que je pense.

  • Speaker #2

    C'est ça, avec une détection du persona, du niveau. pour s'auto-adapter. Et après, tu as l'adaptation asynchrone qui va être en capacité. Il y a encore peu de cas en production, mais ça va venir et moi, je m'y intéresse.

  • Speaker #0

    C'est comment on va être en capacité, par exemple, de comprendre les ambitions d'une personne en termes de carrière, voir ses qualités, ses faiblesses, ses compétences, là où elle se projette, et ensuite les formations qui ont déjà été effectuées, et ensuite comment, dans un catalogue, une IA va pouvoir dire, voici en fonction de ce que tu veux faire, d'où tu en es, de ce que tu as déjà fait, de tes capacités, tes connaissances, voici le programme. learning idéal. Et moi, ce que j'aime bien, c'est toujours ce côté suggestion de l'IA, avec par contre toujours un RH bien humain, qui va venir dire effectivement, moi je pense que ça c'est bien, ça ça sera peut-être un peu trop tôt, parce que c'est toujours pour moi...

  • Speaker #1

    C'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça, c'est pas mathématique, il faut de l'empathie. Je pense que avec l'arrivée de l'IA, les RH auront encore plus d'enjeux d'accompagnement, d'empathie, de développement des compétences, de développement des soft skills, mais il faut garder aussi les hard skills qui sont très importants. Il ne faut pas que l'IA remplace nos hard skills, sinon on ne sera pas très bon pour la gérer. Beaucoup de gens gèrent bien l'IA à l'heure actuelle parce qu'ils ont les hard skills. Si on ne les a pas. Et après, c'est aussi un développement intellectuel. Je veux dire, ce n'est pas parce que... On a des calculatrices qui sont capables de faire des divisions euclidiennes en trois secondes qu'on ne l'apprend pas en primaire à nos enfants. Donc, il faut garder toute cette capacité pour être en capacité à savoir là où elle se trompe. Là, voilà. Et donc, le côté soft skills vient aussi en disant une petite voix qui me dit attention, vérifie bien. Parce que l'IA sert aussi les cyberattaques, sert aussi les menaces pour toujours... Voilà, trouver la petite bête. Et du coup, il faudra en plus avoir ce côté soft skills pour détecter ces sujets-là. Et donc oui, c'est du coup, c'est très important d'avoir, on va dire, une suggestion. J'ai entendu dire parfois des IA qui se disaient en tant que mentor, coach, etc. Je ne suis pas du tout d'accord. Je n'aime pas du tout qu'on personnifie ce côté, ce qu'on appelle le côté Elisa. C'est-à-dire qu'on personnifie l'IA. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    Néanmoins, tu... Du coup, ça m'intéresse, parce qu'on a peut-être un sujet de désaccord, c'est que les IA, tu peux l'utiliser, les IA Gen, tu peux les utiliser de façon très différente. Et moi, j'ai mes façons de l'utiliser, ou parfois, je l'utilise en tant qu'assistant, parfois, c'est un coach, parfois, ça peut faire tellement de choses. Et en fait, j'apprends beaucoup, même sur des sujets où j'ai une expertise, pour peu que je travaille sur un sujet. Je lui dis voilà comment je compte m'y prendre, voilà ce que j'ai fait. Tu peux upgrader, tu peux regarder s'il y a des angles morts, comment je peux améliorer ça et j'apprends avec elle.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on ne soit pas d'accord. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    ok. Alors on est peut-être d'accord finalement. Alors du coup...

  • Speaker #0

    Non, non, non, je suis complètement d'accord avec toi parce que moi je me suis tout auto-formé. Je prends l'IA parfois de diverses manières et je vais même peut-être aller plus loin. sur certains cas d'usage que je mets et dont on parlera après, je fais même du management de l'IA. C'est-à-dire que je peux utiliser 10-15 IA de manière simultanée et je vais presque faire du management de l'IA. Alors, c'est aussi un terme que je n'aime pas, mais...

  • Speaker #1

    Mais il veut dire ce qu'il veut dire.

  • Speaker #0

    Il veut dire ce qu'il veut dire, c'est-à-dire que quand je fais du management d'une équipe, je ne maîtrise pas exactement ce qui se passe dans les cerveaux. Je ne maîtrise pas exactement ce qui est fait, ce qui n'est pas fait, etc. Mais je sais avec mon intuition et mon expérience de manager que je vais arriver à faire un super travail d'équipe qui nécessitera peut-être un peu de fine tuning pour arriver exactement à ce qu'on veut. Mais on pourra y arriver. Eh bien, on n'a pas exactement l'explicabilité complète de tous les modèles qu'on va utiliser. Même les créateurs, à l'heure actuelle, ne sont pas complètement capables d'expliquer certains de leurs modèles tellement il y a des milliards de paramètres. Et les réseaux neuronaux ont parfois des choses qui sont très intéressantes mais non prévues. Il faut juste se dire, je maîtrise une partie de ce qui va être produit. Je peux, de manière empirique, en estimer le résultat. Mais du coup, effectivement, quand je manage plusieurs IA, comme je le dis, en fait, ça peut se rapprocher quelque part d'une nouvelle sorte de management qu'on ne connaissait pas, le management de plusieurs modèles d'IA. générative ou non, en même temps. Et moi, je trouve ça absolument passionnant.

  • Speaker #1

    Là, c'est quand même one step far away. On n'en est pas là, on en est déjà sur un élève.

  • Speaker #0

    Moi, c'est mon quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ton côté geek, ça. Et puis, c'est aussi le fait que ça fait très longtemps que tu travailles et que tu t'es approprié cette techno. Et c'est vrai que là, tu as clairement une longueur d'avance et sur la vision globale, mais aussi sur l'utilisation en elle-même. Donc forcément, on n'en est pas encore à manager les IA. Globalement. Mais déjà, quand on arrive à gérer une IA, on est déjà pas mal. Dernière question sur l'IA et le learning. La formation au sens large, on sait l'impact que comptent déjà les IA et les IA génératives sur les compétences, avec le vrai besoin d'identifier les compétences cœur, les compétences en déclin, celles qui sont émergentes. Là, on a un vrai enjeu, mais ça fait 50-60 ans que nos entreprises forment. les collaborateurs, et qu'il y a un pain point, qu'à ma connaissance, on n'a pas réussi à creuser, je ne sais pas comment on dit, c'est non pas l'évaluation à craquer, merci, c'est de se dire, une fois que j'envoie quelqu'un en formation, comment j'évalue, non pas s'il a aimé ou pas la formation, mais le retour sur investissement, c'est-à-dire le niveau de compréhension de ce qu'il a appris. et surtout son ancrage et sa mise en application dans son quotidien. Ça, pour moi, c'est un vrai pain point. Est-ce que tu penses qu'avec les IA, au sens large, on va arriver à craquer ça ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une excellente question, puisque ça fait un moment que c'est un enjeu qui est vraiment d'avoir le retour sur investissement. Il y a quelque chose, nous, qu'on essaie aussi de creuser, c'est la mise en exercice dans le quotidien de ce qui a été appris. C'est-à-dire la mise en application des acquis de la formation, comment on est sûr, on peut avoir la meilleure formation du monde, qui ne nous sert absolument à rien dans notre quotidien, on peut avoir une formation peut-être un peu... pénible sur Excel et les tableaux de croisiers dynamiques et que ça transforme notre quotidien. Donc, en plus, il y a ce côté, non seulement, est-ce que la personne va être en capacité de l'avoir, mais en plus, d'avoir creusé et d'avoir vraiment ses acquis de la formation, mais en plus, est-ce que ses acquis de la formation vont être intéressants au quotidien ? Alors, moi, il y a quelque chose qui me passionne aussi, dans l'IA, ça va être la capacité de l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire qu'on va avoir... plus de données, est en capacité de les traiter plus vite, alors toujours de manière sécurisée, mais voilà, pour aussi comprendre...

  • Speaker #1

    On va faire tout un épisode juste sur la data.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour avoir justement la compréhension des besoins, à la fois dans l'exercice du métier, mais aussi dans les besoins de la personne en tant qu'humain et dans ce qu'elle a appris. Donc quand on a tous ces data sets-là, on est en capacité de les faire. de trouver déjà la meilleure formation. Parce que ça vient déjà de l'adéquation entre mon besoin métier, mon besoin de progresser moi, et comment je vais pouvoir matcher les deux. C'est toujours des questions de matching.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et voilà. Et après, ça, c'est le premier niveau, je dirais. Ensuite, deuxième niveau, il faut qu'accompagner. Il faut que la personne soit en compréhension de quoi elle va aller dans cette formation. Et que avant même la formation, que ce soit un e-learning, du blended, c'est-à-dire du présentiel et du distanciel mélangés, ou du présentiel, comment la personne va comprendre que ça va lui apporter quelque chose en termes de compétences, en termes de mise en situation. Et voilà, et après il y a énormément de choses qui sont en capacité. d'aider les uns et les autres et donc de trouver le meilleur moyen. Et enfin, je dirais le troisième niveau d'accompagnement que peut faire l'IA, c'est rendre la chose la plus intéressante possible et jouer sur des mécanismes du cerveau, jouer sur comment cet exercice-là, pour te former, je vais pouvoir le tourner de la meilleure manière. pour que d'un point de vue, donc là on rejoint quasiment les sciences cognitives, mais comment la forme va le mieux servir le fond d'un point de vue. mécanisme d'apprentissage. Et là, on est vraiment dans la pédagogie. Chez nous, on a aussi des spécialistes de la pédagogie.

  • Speaker #1

    Mais vous avez du monde, j'ai vu. Tu es jalouse.

  • Speaker #0

    Dans le learning, parce que oui, on a des spécialistes de la pédagogie et du learning chez nous, puisqu'on est dans une branche et on est les seuls sur cette branche. C'est-à-dire qu'on n'est pas... Et quand on propose nos services, on est les seuls à les proposer. Donc, on est les seuls à créer les propres formations. Et voilà.

  • Speaker #1

    Des formations que vous ne trouvez pas sur le marché.

  • Speaker #0

    Exactement, qui ne sont pas sur étagère. Pour les formations Excel, etc., on fait comme tout le monde. On prend sur étagère, mais forcément, quand on a une nouvelle convention assurant chômage, avec de nouvelles règles qui sont décidées, ou des lois qui tombent sur ces sujets-là, forcément, on est obligé de... Des règles qui sont très simples à comprendre. En plus, qui sont assez complexes. Et puis, l'assurance chômage, c'est de l'assurance... Donc, il y a beaucoup de pièces justificatives, de choses. Et il faut toujours être le jour J. Il faut que nos milliers de gestionnaires de droit soient au fait le jour J et près. Donc, c'est normal qu'on ait une certaine puissance. On a une académie interne et c'est normal qu'on ait une certaine puissance de formation parce qu'il faut qu'on suive les enjeux du pays et ceux qui nous concernent. pour faire au mieux notre tâche quotidienne.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc, on a parlé de l'académie, effectivement, que vous avez en interne et de vos spécificités en termes de besoins en learning. Et moi, je voudrais qu'on parle de ce projet qui s'appelle Osiris, dont a été le chef de projet, de ce que je comprends. Et le point de départ, c'était une formation à l'attention des équipes RH Pay, à un SIRH. Donc, le sujet pas très glamour. Et vous avez quand même réussi à en faire un truc assez génial. Donc, je voudrais bien que tu nous racontes un petit peu le projet, ce que vous avez fait. Et si je peux, pendant le podcast, j'essaierai de passer le teaser parce que je trouve que c'est assez chouette.

  • Speaker #0

    Merci. Alors oui, on a un gros projet de transformation de notre outil SIRH, de gestion administrative paye et qu'on appelle aussi Core RH. Parce que pour ceux qui connaissent le master data de nos RH, c'est-à-dire là où toutes les données RH sont... sacraliser pour aussi les exploiter avec de la business intelligence derrière, donc du reporting, du décisionnel, etc. Et donc c'est un très gros projet puisqu'effectivement on est presque 60 000 agents et avec une petite partie publique et une grande partie privée. Mais du coup, effectivement, c'est un gros gros projet et on accompagne. nos collègues de la gestion administrative, de la paye et toute la RH au global, puisque ce projet-là alimente tous les autres systèmes RH, dont l'Académie France Travail dont on a parlé, etc. Et le sujet, c'est comment on pouvait prendre l'IA pour rendre parfois des capsules ou des e-learnings peut-être un peu plus avenants. Parce que comme tu le disais, peut-être le samedi matin qu'on se lève, la première chose qui nous vient à l'esprit, ce n'est pas forcément de faire une heure et demie de e-learning, gestion administrative et paye.

  • Speaker #1

    En sachant que samedi, c'est hors temps de travail, on ne travaille pas en dehors.

  • Speaker #0

    J'en conviens. On travaille. J'en conviens. Non, mais c'était pour la boutade. Mais même le mercredi, le samedi, le jeudi. Donc, peu importe. Mais en tout cas, ce n'est pas quelque chose qui peut nous faire rêver. Et on en convient, même si le e-learning est extrêmement bien fait et construit. Et que là, pour le coup, c'est un outil de travail du quotidien. Donc, c'est quelque chose d'extrêmement sérieux. Le sujet, ce n'est pas parce que c'est quelque chose de sérieux qu'on ne peut pas aussi le rendre fun et sympa. Et effectivement... Mon équipe qui est en charge de l'accompagnement de ce projet-là, de la fonction RH, etc., qui concerne environ 750 RH, mais on va dire toute la fonction RH de France Travail, mais sur les 750 personnes qui peuvent être concernées par ce e-learning, effectivement, ils m'ont dit ça serait bien, Aurélien, on sait que tu fais de l'IA, des images, etc., etc. Est-ce qu'on pourrait pas faire un sérieux ce game ? Et en fait, c'est même pas moi qui y est pensé, c'est mon équipe qui est venue me voir... Donc prestataire interne en me disant on sait que tu fais ça. J'aime beaucoup ce sujet-là de compétences qu'on peut...

  • Speaker #1

    J'allais y venir, je ne voulais pas te couper ce que j'appelle les side skills en fait. Exactement. Ce sont toutes les compétences annexes qu'on a tous, on sait faire plein de choses. Et quand dans nos entreprises, on communique sur ces side skills... fait qu'on peut aussi être sollicité pour des choses qui n'ont rien à voir avec notre taf. Et là, tu es l'exemple parfait.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord. Et là, ce n'est même pas moi qui ai pensé, c'est mon équipe qui m'a dit on sait que tu fais des trucs, tu bricoles des trucs, on sait que tu fais de la photo, on sait que tu fais de l'IA et des images. Est-ce que tu ne pourrais pas commencer à faire... des choses et même pourquoi pas un serious game, allez allons-y quoi. Et effectivement je me suis pris au jeu et on s'est dit ben on tente le coup mais sauf que c'était il y a presque un an. Il y a presque un an, alors aujourd'hui c'est relativement courant les images qu'on peut créer assez facilement avec des IA vidéo qui viennent les animer ou directement faire un prompt et avoir une vidéo. À l'époque, c'était quand même quelque chose encore qui était dans l'open source.

  • Speaker #1

    Parce que le projet a été lancé en mai 2024. Donc le temps, c'est ça, le projet a été officiellement lancé en mai 2024, mais tout était prêt avant.

  • Speaker #0

    Alors le projet, il est quasiment sur deux ans. Mais en tout cas, le projet de faire l'accompagnement, effectivement... Oui, tu as raison, pardon. Donc l'accompagnement, c'est en mai 2024, effectivement. Parce qu'il faut déjà avoir construit la solution pour être en capacité de former dessus. Mais effectivement, moi, dès janvier, je m'étais mis dessus parce qu'on commençait à avoir des bribes de construction pour commencer à délivrer le e-learning à partir de mai. Puisqu'il y avait les recettes et il fallait que les personnes, les agents RH de France Travail, soient en capacité de connaître l'application. Il soit... sensibilisés, ne serait-ce que pour les périodes de recettes. Et donc, on a tenté le coup, et effectivement, on n'est pas parti sur un serious game parce que c'était trop compliqué et là, on était vraiment dans... Et je ne sais pas si ça aurait forcément parlé et l'IA n'était pas encore assez mature, et moi-même, je n'étais pas encore assez forcément mature sur le sujet. Mais par contre, on s'est dit, en remaquillant quelque part... et en recréant quelques capsules, quelques jeux, mais toutes à l'image de l'IA générative pour créer un environnement immersif et gamifié, c'était hyper intéressant. Alors, qu'est-ce qu'on a fait ? Quand je me suis pris au jeu, j'ai vu aussi le potentiel qu'il y avait dessus. C'est-à-dire que le projet s'appelle Osiris, outil SIRH intégré et simplifié. Mais forcément, il y a tout un côté qu'on voit bien sur Indiana Jones, l'Égypte antique. Donc, je me suis dit qu'on va pouvoir créer une sorte d'aventure, comme on pourrait voir dans des jeux vidéo, sur un espace dans l'Égypte antique gamifié avec des personnages, donc Osiris et Isis. qu'on va découvrir dans un petit teaser, parce qu'on s'est dit, pourquoi pas faire un peu comme une série de Netflix avec une bande-annonce pour donner envie.

  • Speaker #1

    Moi, qui n'étais pas concernée par l'outil, qui ne travaille pas chez France Travail, après avoir vu le teaser, j'aurais bien suivi le e-learning,

  • Speaker #0

    tu vois. Du coup, c'est exactement... J'en espérais pas tant, mais c'était exactement le fait. Les fesses montées. Ouais, voilà. On a été très surpris par l'accueil. Puisqu'effectivement, on a fait vraiment un teaser d'une minute trente qui donne à voir sur cette capsule e-learning et avec les codes du cinéma, les codes des jeux. Et effectivement, on peut prendre un avatar, le faire progresser, etc. Ça reste rudimentaire, mais suffisamment pour être sympa et transformer ça en une aventure et surfer sur le code qui marche depuis des millénaires. Depuis les grottes de Lascaux, je raconte une histoire, j'ai des scènes qui sont expliquées, etc. Et puis j'ai le côté gamification qui vient aider, animer. Et puis je suis dans un projet, je suis dans une petite aventure où je pousse mon personnage, j'ai des épreuves. Il y a trois coffres à ouvrir dans trois endroits. Et à la fin, à chaque fois, à Luxor, Alexandrie. quand j'arrive à trouver le coffre après les énigmes où j'ai acquis de la compétence dans l'outil final, j'ai des goodies, j'ai un fond d'écran, j'ai des choses... C'est tout bête, mais ça fonctionne extrêmement bien. Moi, le premier. Et effectivement, on a été bluffés par le retour que la fonction RH nous a fait.

  • Speaker #1

    Alors juste avant ça, je reprends juste histoire que ce soit clair pour tout le monde, c'est qu'à la base, le sujet, c'était la mise en place d'un nouvel SIRH, complètement différent du précédent, et vous aviez cet enjeu de former 700-750 personnes.

  • Speaker #0

    Voilà, sur des processus, sur la navigation dans l'outil, des choses très pragmatiques.

  • Speaker #1

    Exactement, et on sait combien il est dur d'unborder, de donner envie, d'engager, et puis on ne peut pas se permettre de faire de l'à peu près, donc tout le monde devait... Être formé à l'outil, mais être bien formé à l'outil. Donc, il y avait déjà un premier module de e-learning qui avait été créé. Et l'idée, c'était de se dire, on prend ce module et on le fait aller beaucoup plus loin pour atteindre notre cible. Notre cible, ce sont les équipérages. Et surtout, qu'ils le fassent sans que ce soit trop en douleur. Parce que souvent, ce sont des e-learning qui sont... Honnêtement, on y va vraiment à reculons, que ce soit le samedi matin ou le mercredi, mais c'est compliqué. Mais du coup, vous avez réussi en partant... d'un pain point, qui est en gros ce taux d'adoption de cet outil, en vous disant qu'on veut avoir un taux d'adoption important. Et vous avez upgradé ce qui était l'existant, le e-learning existant, avec la gamification, avec tout ce parcours qui leur permet de naviguer au sein de cet outil pour se l'approprier, pour comprendre les différentes applications, les différents modules, etc. Donc ça, je trouve que c'est juste génial. Moi qui suis très joueuse à la gamification, j'ai dit, mais j'ai juste envie d'être formée à l'université, alors je ne suis pas concernée.

  • Speaker #0

    Elle n'est encore pas vue ailleurs.

  • Speaker #1

    Non, alors effectivement, je n'ai pas entendu d'autres retours d'expérience comme celui-ci. Ça existe certainement. Ils n'ont pas communiqué dessus tant qu'il y a trop de... Et ce qui m'intéresse là, effectivement, souvent les RH, on a un peu les parents pauvres, donc on gamifie pour les sales, on gamifie pour le marketing. pour la com et les RH, on leur donne des tables pas sexy. Et là, pour une fois, on les a considérés en créant un truc très innovant. Et donc là où ça m'intéresse, c'est le retour, le taux d'inscription, tu me disais, qui était assez révélateur.

  • Speaker #0

    En fait, il y a eu une partie teaser qu'on a communiqué, je vais dire, à peu près... deux semaines avant le début. Et du coup, aussi, pour créer de l'intérêt et puis pour faire le rôle d'un teaser, tout simplement. Et on a reçu vraiment un bon accueil parce que pour la première fois, j'ai reçu des messages privés et sur LinkedIn et sur Teams au travail me disant, mais on a hâte de s'inscrire. Ce qui, pour un e-learning, gestion administrative et paye, est plutôt... plutôt inédit. Donc, j'en étais forcément content. Mais après, est-ce qu'on transformait l'essai ? Parce que c'est sympa le teasing, mais après, ça peut retomber comme un soufflé. Mais non, les équipes avaient fait un super travail pour rendre déjà cette... Toujours pareil, il y a les acquis de la formation qui sont fondamentaux. Et là, entre guillemets, c'est presque un... Quelque chose qui est obligatoire puisque ça va être le cœur du métier de certains de nos RH. Mais on va dire qu'il y a peut-être 200 RH dont ça va être le quotidien et d'autres qui sont concernés un peu moins directement. Mais le sujet, c'est qu'à la fin, sur 750, je pense qu'on en a 730 qui l'ont passé et qui l'ont terminé. Et le taux de satisfaction de ce module est de 8,9. On peut arrondir à 9 sur 10. Ce qui est plutôt très bon dans des cadres comme ça. Et puis surtout, le premier jour, on avait 120 inscrits à quasiment la minute où on a ouvert. Donc c'est vrai qu'on était très contents. Et tout le long, on a eu beaucoup de bons retours aussi. Et ce qui m'a peut-être le plus surpris, c'est le retour en disant, ben, merci d'avoir fait ça pour nous. J'ai eu des RH qui sont venus me voir en me disant, mais vous auriez pu le faire. pleine vanilla, comme on dit. Tu ne connais pas, c'est ce qu'on dit parfois. C'est-à-dire vraiment le laisser brut sur fond blanc.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est à quoi on doit aller racheter.

  • Speaker #0

    Ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y ait tous les toppings qui arrivent, etc. Effectivement, ils étaient très honorés qu'on soit cassé la tête, qu'on ait fait tout ce travail-là pour eux. pour rendre la chose la plus agréable. Et du coup, on s'est rendu compte que, un, ils étaient très contents. on m'a même réclamé une suite et surtout toute l'équipe d'accompagnants parce que c'est vraiment quelque chose que mon équipe a mis en place et moi j'ai été un contributeur avec ce side skill et j'ai été surtout hyper fier de cette idée de mon équipe et puis qu'on ait réussi à relever ce pari ensemble et franchement la fonction RH nous l'a rendu Right Et ça, pour moi, je n'ai pas plus de belles histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Moi, je vais te dire que tu t'es créé un problème. C'est que pour les autres formations de e-learning, ils ne vont plus vouloir le plain vanilla. Ça ne marche plus. On s'habitue vite.

  • Speaker #0

    On a des gens assez créatifs dans les équipes learning. Et franchement, je leur fais confiance pour la suite.

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai une dernière question avant qu'on puisse conclure. c'est que vous avez réussi à faire quelque chose en interne. Quand j'ai ambidouillant, c'est vraiment au sens noble.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai. Ça reste complètement vrai.

  • Speaker #1

    Non, mais je veux dire, ça ne remet absolument pas en question la qualité du rendu. C'est juste que c'est le genre de projet que l'on confie normalement à des prestataires. Ce sont des projets qui sont longs. Ce sont des projets qui mobilisent des équipes, qui nécessitent de la technicité qu'on n'a pas souvent en interne. Et du coup, entre les IA qui viennent prendre les jobs des gens, je mets ça entre guillemets parce que c'est une crainte, là, si on se met à faire des choses en interne grâce à l'IA pour ne pas prendre les jobs de nos salariés, mais de réduire en gros les prestations auxquelles on fera appel, quel argument tu as à dire à cet argument ? Je ne sais pas si j'étais très claire, mais je pense que tu as compris.

  • Speaker #0

    Tu as été parfaitement clair. Le sujet, effectivement, c'est... Est-ce que j'ai piqué le job d'une agence de com ? Voilà. D'une agence... Deux mots, oui, peut-être.

  • Speaker #1

    C'était ça. Merci.

  • Speaker #0

    Le sujet, c'est... La réponse est non. La réponse est non. Pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas à la fois le temps matériel, aussi le budget, etc. Pour... Effectivement. Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'on dit quand on dit ça ? C'est que l'IA m'a permis de produire quelque chose de plus... plus rapidement et en ayant moins de personnes autour de ce projet-là. Mais ce qu'on a fait a déjà été produit, était déjà possible dans le passé, mais ça aurait coûté peut-être plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ça aurait coûté effectivement un monteur, des personnes qui créent le design, des personnes qui animent en 3D, des personnes qui font du LUP5. Il y aurait eu des tonnes d'ateliers, de revues pour mettre... Et donc, on était sur un process que, de toute manière, on n'aurait jamais pu mettre en place. C'est-à-dire que, soit je le faisais avec l'IA générative, soit je ne l'aurais jamais fait et ils auraient mangé un pot rempli de pleine vanille-là. Voilà. Et donc, c'est ça le sujet. Le sujet, c'est qu'effectivement...

  • Speaker #1

    On est capable de faire des projets aujourd'hui en interne sans pour autant, effectivement, piquer pour reprendre le job des agences de com. Parce que, in any case, ce ne sont pas des projets dans lesquels on aurait investi du temps et de l'argent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si j'avais un projet, effectivement, beaucoup plus ambitieux, etc., peut-être que je me serais retourné vers déjà la direction de la communication chez moi et puis voir soit en interne, soit avec des prestataires qu'ils connaissent, etc., avec qui on a l'habitude de travailler pour faire ce projet-là. Là, c'était vraiment, certes, une expérimentation en live, mais qui, je pense, va en amener d'autres, mais sans pour autant phagocyter une partie du marché d'agences de com qui font des vrais serious games ou d'agences de médias, etc. Au contraire, je pense que ces agences de médias-là se sont aussi saisies. de ces choses-là, de ces exemples-là, et j'en connais un certain nombre, qui concourent notamment avec moi dans des concours, dans des festivals de courts-métrages IA, et ça leur a donné aussi un second souffle. Pourquoi ? Parce qu'ils sont capables de remporter des marchés qu'ils n'avaient pas avant. Pourquoi ? Parce que le time to market est beaucoup plus rapide, et ils sont capables de faire des choses qui avant n'étaient pas possibles. Et donc, les agences qui se saisissent de ces sujets-là, plutôt que de se faire piquer leur job, se créer quasiment des branches de développement pour des besoins qui n'étaient pas adressables avant. Donc c'est plutôt... Moi j'accueille ça comme une bonne nouvelle en disant on va avoir plus de créatifs, plus de side skills qui vont être exploités et il faut vraiment le prendre comme ça et on aura l'occasion de faire des choses un peu barbantes, les rendre beaucoup plus sympas. pour qu'il y ait plus d'impact à la fin.

  • Speaker #1

    Super clair. On va arriver vers notre conclusion. Ceux qui nous écoutent vont se dire que c'est chouette, ils ont fait plein de choses chez France Travail, mais ils sont nombreux, ils ont des data scientists, des ingénieurs pédagogiques, des concepteurs, des trucs, des machins. Moi, je suis dans une petite boîte. J'ai moi et Excel. Je m'intéresse au sujet. Je ne sais pas par où commencer, je ne sais pas quoi faire. Quel conseil tu donnerais à un DRH ou un RH qui est en poste, mais dans une structure avec moins d'expertise en interne et qui aura envie de se lancer ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est exactement ce que je disais juste avant. On a, pour une fois, la capacité d'avoir des développements, des fonctionnalités, de la créativité grâce à l'IA qui était justement avant réservée à des grands groupes et maintenant... maintenant, qui peuvent nous aider. Il y a des IA. Par exemple, si je prends un chat GPT O1, il va être en capacité de nous développer du code, il va être en capacité de nous développer un business plan, un modèle économique. Quand on creuse un peu, il y a plein de formations gratuites, très qualitatives sur YouTube et tout. Il y en a un peu partout. Le sujet, c'est plus de faire son tri pour trouver les bonnes que de les suivre. Mais à partir de rien, on peut se construire une expertise sur tout un champ. Et pour une fois, on n'a pas forcément besoin d'avoir la compétence, on a besoin d'avoir la curiosité. La compétence, elle vient en même temps. Et en fait, soyez curieux, intéressez-vous au sujet, faites des formations, Il y a le concept du lifelong learning. Il n'a jamais été aussi... Moi, je passe aussi concret et un bon exemple. Et personnellement, je passe à peu près une heure et demie à me tenir au courant juste de ce qui se passe. Et parfois, le week-end, ce qui m'a intéressé, je le mets en œuvre et je le teste jusqu'au bout. Et donc, il ne faut pas hésiter à avoir cette curiosité. Il faut se lancer et vous allez être... bluffé par le côté cyborg, c'est-à-dire ce que vous, vous pouvez avec votre côté humain et en association avec l'IA, vous allez pouvoir créer rapidement ce qui était avant hors de portée, ce qui maintenant est vraiment, pour moi, à la portée de chacun. Il faut juste ne pas avoir peur, se lancer, être curieux.

  • Speaker #1

    Un grand merci, Pauline. C'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir amie.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenants

    00:00

  • Discussion sur l'impact de l'IA dans les RH

    00:46

  • Parcours d'Aurélien dans l'IA et France Travail

    01:39

  • L'importance des données et des indicateurs RH

    02:32

  • Mise en place du programme IADATA chez France Travail

    08:42

  • Cas d'usage de l'IA pour le matching emploi-candidats

    18:50

  • Formation et accompagnement des équipes RH

    21:01

  • L'IA et l'évaluation des formations

    36:26

  • Conclusion et conseils pour les DRH

    01:02:36

Description

Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Aurélien Fenard, Directeur de la Transformation Digitale chez France Travail. Aurélien nous raconte comment l'IA a fait son entrée chez France Travail il y a dix ans, oui, oui, déjà dix ans ! Passionné et créatif, Aurélien est un véritable geek qui intègre l'IA partout où elle apporte de la valeur ajoutée. Il partage avec nous un exemple d'utilisation d'IA générative en e-learning. Ce cas d'usage a considérablement augmenté l'engagement des apprenants sur un projet initialement pas très sexy . Il nous explique aussi comment il a mis en place un bot à l’attention des managers inspiré de leur guide manager. Aurélien a aussi beaucoup utilisé l IA , pour sa passion : la photo animalière :-)  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Besoin de Rien, Envidia. Le rendez-vous des dirigeants, des RH et des curieux pour démystifier l'IA et comprendre son impact dans le monde du travail. Ce podcast est réalisé en partenariat avec le LabRH. Le LabRH est une association professionnelle qui anime un écosystème de startups, d'entreprises et de RH dont l'ambition est d'inspirer les RH pour les rendre acteurs du futur du travail. Nous remercions notre sponsor AI Forward qui accompagne les entreprises dans leur transition vers l'intelligence artificielle, de la formation des équipes en passant par la gestion et l'optimisation de la data, jusqu'au développement des solutions sur mesure. AI Forward propose un accompagnement à 360°, ai-forward.com. Ce podcast est animé par l'homme d'acalé Jabé Nassim, DRH depuis 20 ans et passionné par l'innovation et l'intelligence artificielle appliquées au RH. Bonne écoute à tous !

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélien !

  • Speaker #2

    Bonjour Lomna !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans mon podcast, donc IA et RH, Fast and Curious. C'est le troisième épisode aujourd'hui et l'idée de ce podcast c'est de montrer... tout ce qu'on peut faire sur tout le cycle de vie des collaborateurs et sur la chaîne de Valeurs RH, tout ce qu'on peut faire avec l'IA. L'idée, c'est évidemment de démystifier le sujet, de mettre les pieds dans le plat, de raconter ce qu'on peut faire. Et l'idée, c'est qu'aujourd'hui, on parle un petit peu de toi et de tout ce que tu as pu mettre en place chez France Travail. Est-ce que tu es d'accord ?

  • Speaker #2

    Je suis d'accord et je suis ravi d'être là.

  • Speaker #1

    Écoute, je suis doublement ravie. Donc déjà, merci d'avoir accepté l'invitation. On va rentrer dans le vif du sujet. J'aimerais que tu nous dises en deux mots quel est ton job chez France Travail, puisque peut-être que certains de nos auditeurs ne te connaissent pas encore. Raconte-nous un petit peu ce que tu fais chez France Travail.

  • Speaker #2

    Je suis directeur de la transformation digitale et de l'exploitation des données RH, c'est-à-dire que je suis en charge de la mise en place des systèmes, de leur maintenance ainsi que de l'innovation. RH et puis digital et puis également l'exploitation des données qu'on peut avoir, c'est-à-dire bilan social, etc. Et pour environ 60 000 personnes.

  • Speaker #1

    D'accord, rien que ça. Rien que ça. Tu fais partie de ces pionniers, donc quand on ouvre notre LinkedIn, on te voit beaucoup communiquer sur les sujets d'IA, tu es un vrai geek aussi, on va en parler également. Est-ce que tu peux me raconter comment tu as découvert les IA et les IA génératives ? Comment tu t'es formé ? Quels ont été tes premiers apprentissages ? Voilà, ta rencontre avec l'IA.

  • Speaker #2

    Ma rencontre avec l'IA, alors, on peut commencer déjà par l'IA traditionnelle. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on va dire le machine learning et le deep learning. Ça fait bientôt neuf ans que j'ai mis en place mes... premiers cas d'usage professionnels chez France Travail. Ça fait déjà 11 ans qu'on fait de l'IA. Ça,

  • Speaker #1

    c'était déjà une première surprise pour moi.

  • Speaker #2

    Et on est assez en avance. Et effectivement, ça fait 9 ans que j'ai mis en place les premiers cas d'usage pour exploiter des conclusions, d'entretiens, etc. Puisque... Alors... tout ça de manière anonyme et automatisée et dans le secret du métier RH, mais c'était pour arriver à avoir des indicateurs en partant de textes naturels. Et comme toujours, l'IA s'est toujours beaucoup intéressée à l'exploitation des textes naturels, c'est-à-dire des paragraphes qui ne sont pas des référentiels ou des données qu'on peut exploiter facilement avec, on va dire, la... les outils traditionnels d'exploitation de la donnée. Donc forcément qu'on peut aller attaquer des grands paragraphes de texte, etc. et en tirer tout l'essentiel à savoir, ça ajoute un DRH, vraiment beaucoup de cordes à son arc pour piloter, comprendre, avoir des signaux faibles pour mettre en place la meilleure stratégie RH.

  • Speaker #1

    Et donc à tes tout débuts, au début de ta rencontre avec LIA, J'ai bien compris que ça ne datait pas de novembre 2022, comme c'est souvent le cas aujourd'hui. Qu'est-ce que tu t'es dit en fait ? Tu t'es dit, c'est un truc, c'est rigolo, je vais m'amuser avec. Ou tiens, potentiellement, ça peut vraiment faire la différence spontanément ?

  • Speaker #2

    Pour moi, c'était tout de suite game changer, dans le sens où on pouvait justement avoir accès à cette sorte de mine d'or, si tu veux. Je fais toujours cette image-là, mais une sorte de sillon d'or, mais qu'on n'a pas la pelleteuse pour aller creuser. Et l'IA, c'était vraiment le moyen d'aller chercher ce graal de la donnée. qu'on ne pouvait pas exploiter jusqu'à maintenant. Et du coup, on a l'impression qu'il y a une porte qui s'ouvre avec énormément de choses. Après, avec beaucoup de possibilités, tout en gardant en tête qu'il faut toujours préserver le RGPD, etc. Traiter les choses de la bonne manière. Mais une fois qu'on est dans ce cadre RGPD et bientôt IA Act, il reste quand même des tonnes. C'est les règles du jeu, mais dans le jeu-là, bien d'inimité, on a... plein de belles choses à faire pour aider les DRH, pour aider la fonction à avancer, parce qu'effectivement, je me rappelle une fois, mon DRH m'a dit, en lui présentant des KPIs, des analyses qu'on avait pu faire, ça je le savais, mais j'en avais pas la preuve. Et c'est là que c'est hyper intéressant. Il avait, dans son instinct, dans son ressenti de DRH, il savait qu'il y avait des choses qui se... qui se tramait, etc. Mais il n'en avait pas la preuve. Et quand on a réussi à le faire, il en était vraiment très content. Et c'est vrai que ce n'est pas l'IA qu'on connaît maintenant, puisque le machine learning de l'époque était encore un petit peu artisanal. C'est-à-dire qu'il fallait entraîner son IA à bien comprendre. Les IA sont plutôt américaines, anglaises. Et à cette époque-là, on avait du machine learning français, mais qui était un petit peu moins performant. Mais ça marchait. Mais le sujet, c'est qu'il fallait l'entraîner. Je vais parler très simplement, je ne vais pas prendre tous les termes. Mais l'entraîner, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut se rendre compte via des matrices qui te montrent si l'IA comprend, est complètement à côté de la plaque ou pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Par exemple, tu lui dis dans un texte, il y a, je ne sais pas, hier, il pleuvait. Quand tu vas passer sur ce texte-là ton machine learning, tu vois s'il te dit, par exemple, s'il est complètement à côté de la plaque ou pas. Donc s'il te dit aujourd'hui il pleut, ou s'il te répond demain il fait beau, tu sais que tu es plus ou moins loin. Donc tu règles comme ça, et avec mes collègues RH, on avait analysé à la main environ 8000 commentaires.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc des verbatims ?

  • Speaker #2

    De verbatims, de commentaires, justement. Et après, on checkait à chaque fois. À partir du moment où tu as un certain... En fonction des cas, etc. Quand tu es au-dessus de 85, voire 90, c'est déjà très, très bien. Ça veut dire que ton matching entre ce que comprend l'IA et ce que comprendrait un humain est à plus de 90 %.

  • Speaker #1

    Vous avez fait le travail en double pour tester. avec une IA qui est allée analyser les verbatims pour en ressortir les grandes tendances, les grands sujets, les problèmes qui ont été mis en avant, mais aussi certainement les aspects positifs. Et vous avez fait exactement le même travail à la mano. Évidemment, l'un est allé certainement plus vite que l'autre. Et évidemment, l'idée, c'était de se dire, est-ce que bottom line, on retombe sur nos pattes avec des résultats qui sont à peu près équivalents ou pas ? Donc ça, c'est un cas d'usage que tu as utilisé il y a longtemps. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Et à l'époque, on faisait ce qu'on appelle de la catégorisation et de la polarité. Donc en fait, par exemple, ça te permet de ranger dans des cases. Les gens aiment bien ranger dans des cases. Mais non, tu vois comment tu vas pouvoir traiter un thème et tu vas voir si les gens sont plutôt positifs, si les verbatims sont plutôt positifs ou pas. Par exemple, tu avais carrière, salaire, QVT, etc. Donc tu analyses si le verbatim parle de ces sujets-là. Et ensuite, tu vois si c'est plutôt positif ou négatif.

  • Speaker #1

    Chant l'analyse et chant le lexico, etc.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    OK, top. Une fois que tu t'es vraiment approprié le sujet, en ayant compris comment ça fonctionne, ou tu t'es rendu compte qu'il y avait quand même des choses à faire, à quel moment tu t'es dit, je ne vais pas le garder pour moi et mon équipe, je vais lancer un grand projet de transformation, ou du moins, je vais essayer d'embarquer les équipes plus largement sur ce projet. Comment ça s'est passé chez France Travail ? Est-ce qu'on t'attendait ? Est-ce qu'au contraire, tu as eu des réticences ? Quelles ont été les premières réactions ? Et surtout, comment vous avez mis petit à petit la machine en place pour élargir l'utilisation de l'IA ?

  • Speaker #2

    Sur l'IA traditionnelle ou sur l'IA générative ?

  • Speaker #1

    Au tout début, vous étiez plutôt sur l'IA traditionnelle.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, traditionnelle. Je te parle de ça, il y a sept ans. que j'ai mis en place ce premier cas d'usage-là.

  • Speaker #1

    Donc sur cette IA-là, la première, vous n'avez pas évidemment... Sur cette IA-là, ça a été de l'utilisation propre, mais c'est bien plus tard que vous avez commencé à parler d'IA générative,

  • Speaker #2

    c'est ça ? C'est ça, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est quand vous avez commencé à parler d'IA générative, c'est là que tu as fait ta réunion avec ton COMEX ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire que... Alors moi, je suis venu à l'IA générative un peu plus tard, mais plus qu'en novembre 2022. Enfin, plus de manière anticipée, c'est-à-dire que j'aime beaucoup la photographie et la vidéo. Je fais... Une de mes passions, c'est la photographie animalière. Et il y a une problématique dans la photographie animalière. Pardon,

  • Speaker #1

    petit sourire.

  • Speaker #2

    Dans la photographie animalière, il y a une problématique, c'est que tu as des très grands objectifs et que tu vas très tôt le matin dans la forêt. Donc, il y a des photos qui sont... Tu sais, comme quand tu prends une photo la nuit, tu as du bruit sur la photo. Donc très rapidement, et ça, ça date d'il y a à peu près 4 ans, il y avait les premiers modèles d'IA générative et de machine learning. À l'époque, il y avait les deux. Et qui ont été entraînés à retrouver la netteté des images et enlever le bruit. C'est-à-dire que tu pouvais prendre une photo avec des couleurs, un peu de trouble, avec beaucoup de grains dessus, et ça te la récupérait. Et c'était quelque chose qui était un peu de niche, puisque c'était... utilisée par les photographes animaliers. Il fallait déjà très bien maîtriser Photoshop, etc.

  • Speaker #1

    Justement, ça allait beaucoup plus loin que ce que tu pouvais faire avec Photoshop ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Oui, parce que là, tu avais déjà vraiment des... Alors maintenant, c'est inclus dans Photoshop et dans Lightroom, mais à l'époque, ça ne l'était pas. Et donc, tu devais prendre des modèles spécifiques pour aller récupérer... Ces formes-là, et d'ailleurs, c'est très drôle, mais c'est comme ça qu'on est arrivé petit à petit, en entraînant de plus en plus à récupérer des images de bruit, qu'on est arrivé à ce qu'on appelle la génération de bruit latent. Et c'est ça qui a donné le jour à Midjourney ou tous ces outils-là, puisque maintenant, en fait, tu pars d'un bruit latent. Des fois, on le voit sur certaines. Tu pars d'un bruit comme une chaîne de télé où tu ne capterais pas. Tu vois de la neige, en fait. Et... Les modèles ont tellement appris à retrouver des formes à partir de presque rien, que maintenant, ils arrivent à générer tout seuls des formes. Et quand on va leur dire, crée un petit chat à partir de ce bruit, il va imaginer des formes parce qu'il a été tellement entraîné à les retrouver à partir d'images brutées. C'est comme ça que c'est venu. Et donc, c'est pour ça que moi, je m'y suis intéressé. D'ailleurs, d'abord aux générateurs d'images qui sont venus avant ChatGPT. qui étaient déjà les LLM, ce qu'on appelle les LLM, les transformers, les IA qui font du langage naturel, les chatbots. C'était sorti depuis 2018. Je m'y étais déjà intéressé parce que déjà à l'époque, j'allais sur des bibliothèques de contenu en ligne comme Hugging Face, etc. Et je m'amusais déjà avec des modèles, mais c'était vraiment hésitant et ce n'était pas un vrai service pensé. bien fait, avec énormément d'investissements, comme quand OpenAI a sorti ChatGPT à l'époque. Mais déjà, je m'y intéressais. Donc, du coup, ça a fait que dès que c'est arrivé, j'ai pris le train à la fois de l'IA générative de langage naturel, mais aussi d'images et plus tard de vidéos et de sons.

  • Speaker #1

    D'accord, on va y revenir à la vidéo. On va y revenir. En même temps, tu es un vrai geek, donc c'est vrai que tu fais un peu partie des... de ceux qui ont cette double expertise, vrai geek, IA, qui met vraiment les mains dans le cambouis et qui ne fait pas que de la génération de texte, etc. J'ai vu certains de tes travaux, c'est quand même assez impressionnant, notamment ta vidéo, ton petit film sur lequel tu as concouru. C'est assez impressionnant, le fait de mixer toutes ces IA, ce n'est pas à portée de tous. Donc, ce n'est pas forcément ce qu'on attend d'une direction RH. Mais pour en revenir à ton utilisation chez France Travail, Comment est-ce que vous en êtes arrivé à lancer un projet d'adoption des IA génératives ? Comment est-ce que tu as lancé le projet ? Parce que je crois que c'est toi qui l'as lancé.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on était déjà un groupe. Dans la DSI, il y avait des experts déjà, des data scientists, des experts en machine learning. On avait déjà même une docteure en explicabilité des LLM. Donc, on avait vraiment... On a une trentaine de dates assurées.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais juste une micro-parenthèse. Mais c'est vrai que quand on pense à France Travail, on n'imagine pas. Alors, pour la petite histoire, quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet, on m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Aurélien Fennard. Il est génial, il fait plein de choses. Et puis, ils sont très en avance. Je dis, mais ils bossent chez qui ? On m'a dit, chez France Travail. J'ai eu un petit rectus en me disant, c'est vrai que très spontanément, quand on parle de trucs un peu à la pointe, de l'innovation, Très spontanément, France Travail n'arrivait pas. Je dis bien, n'arrivez pas, en première ligne. Et on se rend compte que quand même, déjà, il se passe beaucoup de choses. Il s'est passé beaucoup de choses bien avant qu'il se passe des choses aujourd'hui. Et pour le coup, on a la chance que tu puisses prendre le temps de communiquer dessus sur les réseaux sociaux. Tu fais partie des leaders inspirants sur le sujet, puisque tu es régulièrement invité à prendre la parole, puisque tu ouvres un peu le pas avec tous tes retours d'expérience. Et c'est vrai que c'est très, très précieux. Donc voilà, je referme cette parenthèse sur l'innovation et France Travail.

  • Speaker #2

    Non, à la fin, quand je participais à des conférences, on nous dit toujours, mais on ne savait pas que vous étiez à tel point impliqué, inspiré, etc. Et c'est vrai que l'innovation sociale, l'innovation sociétale, est en fait utiliser tous les moyens pour remplir notre mission d'intérêt public, forcément. pour arriver au plein emploi et fluidifier le marché du travail, on va les prendre dans la mesure du RGPD, etc. Mais forcément, dès qu'on a des leviers pour agir, on les prend, puisque forcément, on traite beaucoup de données, on traite beaucoup de demandes, on doit accompagner beaucoup de choses. Donc, quand il y a des nouveautés comme ça qui arrivent, on ne pourrait pas ne pas s'en saisir. En tout cas, ça ne pourrait pas s'expliquer. Après, en interne... On a effectivement vu que ça fait maintenant 11 ans qu'on fait de l'IA en interne. On a pu aussi être en avance sur la structuration, parce qu'on en est à notre presque troisième programme. On a eu un autre programme avant qui s'appelait Intelligence Emploi, qui date de 2016-2017, donc ça fait déjà un moment. Mais ça fait par exemple 4 ans qu'on a une charte éthique de l'IA, pour dire à quel point on s'est impliqué, et puis pour créer la confiance auprès de nos agents. Il faut qu'il y ait toute une organisation, une fabrique de l'IA, des métiers qui se rencontrent, etc. Et puis voilà, avec toute cette expérience-là, c'est sûr que pour répondre à ta précédente question, quand il a fallu s'emparer du sujet de l'IA générative, alors que même c'était une sorte de tonnerre, et parfois quand on regarde en arrière, on se dit mais ça faisait beaucoup parler, un peu comme le moment du Covid, il y avait une certaine excitation, etc. Et avec quelques-uns en interne... On se disait, mais là, on a vraiment des choses à faire. Il faut aller convaincre notre comité de direction générale. Et là, effectivement, j'ai écrit une note sur le sujet, ce que ça pouvait amener avec deux cas d'usage assez simples, mais je pense avec les principaux éléments. Et c'est vrai qu'on a eu un comité de direction générale prudent, mais intrigué.

  • Speaker #1

    Tu as suscité la curiosité, ils ont eu envie d'en savoir plus.

  • Speaker #2

    Notre directeur général de l'époque, je m'en rappelle, il a dit « Oui, c'est essentiel, il faut s'en saisir, mais il faut faire très attention. » Et du coup, on a eu vraiment une grosse responsabilité de lancer des expérimentations, vraiment projets, pour déjà se faire une preuve de valeur, un peu toucher cette matière qui était un peu encore à l'époque très sensible. Voilà. En gros, faites une expérimentation en mode projet, ce qu'on appelle une exploration. Donc on a fait une exploration technologique, c'est le terme, et pour creuser, pour savoir est-ce que là il y a une mine pour aider nos agents, nos usagers, pour aller plus vite vers une fluidification du travail. Qu'est-ce qu'on peut faire et comment on peut le faire ? Et là, commencer à germer des cas d'usage. Et puis ensuite, on a créé un programme. le programme IADATA, qui est un des programmes de transformation de France Travail aujourd'hui et qui est assez important parce que c'est une des composantes de la transformation actuelle de l'établissement dans comment on va avoir plus d'impact. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Tu peux nous donner trois, quatre grandes lignes de ce projet, justement ?

  • Speaker #2

    Le programme a pour objectif d'avoir de l'impact rapidement auprès de nos usagers. pour les aider. Alors, il y a, par exemple, forcément, on a toujours un grand sujet chez France Travail, c'est le matching. Un de nos sujets, c'est d'arriver au plein emploi, donc de faire du matching entre des offres et puis des demandes. Et effectivement, de plus en plus, on va être en capacité de soit produire des applications où on va pouvoir faire un matching avec de l'IA beaucoup plus rapidement. C'est-à-dire qu'avant... Tu avais besoin que des personnes citent leurs compétences dans des CV, citent des compétences dans des offres, et puis qu'on fasse un matching, etc. Maintenant, l'IA peut lire un CV, lire une offre, en déduire le référentiel de compétences pour faire le matching. Et donc, ça va plus vite. On peut prendre plus d'offres. Et surtout, on peut faire un matching beaucoup plus proche de la réalité, de la rapidité du marché.

  • Speaker #1

    En sachant qu'IA peut aussi t'aider à identifier les compétences cachées sur les CV. Exactement. Ça, c'est assez puissant.

  • Speaker #2

    On peut aller dans les compétences dynamiques, etc. Tout ça, c'est des travaux qui sont en cours. C'est des efforts qui sont en train d'être faits, mais on sensibilise nos agents, etc., pour les aider. On avait déjà des cas d'usage pour aider à répondre à des e-mails ou à les autodiriger, puisqu'on reçoit un certain nombre d'e-mails par jour à être courrier. Donc tout ça, c'est vraiment pour aider, pour que nos agents aient plus de temps. se concentrer sur l'accompagnement pur, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Donc, ce que je comprends de ce programme, c'est que vous y êtes allé plutôt par les cas d'usage pour que les agents comprennent, en gros, là où ça pouvait leur apporter de la valeur, là où ils pouvaient être plus productifs, là où ils pouvaient, en gros, augmenter leur efficacité opérationnelle, en gros, se libérer de certaines tâches, évidemment, mais aussi avoir plus de temps pour l'essentiel.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a un plan d'accompagnement pour...

  • Speaker #1

    Oui, j'allais y venir. Donc, il y a eu de la formation et de la culturation.

  • Speaker #2

    Oui, on a aussi un outil qui se fait traditionnellement. Enfin, je vais dire traditionnellement, mais dans beaucoup de grandes entreprises. C'est une sorte de chat GPT interne, par exemple. Voilà, on a des... Où on développe un peu comme dans chat GPT, pour ceux qui connaissent, il y a ce qu'on appelle des GPT's. C'est des petits Ausha GPT. C'est entraîné sur des tâches particulières. Je ne sais pas, je vais faire du code ou je vais faire des recettes de cuisine. Il y a des petits GPT qu'on peut créer soi-même aussi. Moi, je m'en suis créé des persos pour faire de l'image ou de la vidéo. Et là, pareil, chez France Travail, mes collègues de la DSI ont eu la bonne idée de créer des FTs spécialisés. Donc, on va en avoir un.

  • Speaker #1

    Les FTs sont les équivalents des GPCs.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des chatbots avec lesquels...

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc là, c'est chat... FT au lieu de chat GPT, au lieu d'avoir des GPT, on a des FT. Et du coup, là, par exemple, on va en avoir un sur le guide manager. Donc le guide manager RH, c'est quoi ? C'est un guide qui fait 180 pages, c'est tout notre savoir-faire au service des RH. Mais on s'est dit, quel meilleur cas d'usage que de mettre ça à disposition pour pas qu'on ait à aller le chercher au fond d'un tiroir. ou dans l'intranet, etc. Un manager, on estime que quand il est sur le terrain, en équipe naturelle, il doit avoir immédiatement la réponse pour être pertinent. Tout le monde, ils pourront répondre à un email, etc. avec exactement ce qu'ils doivent avoir, sans forcément rechercher dans les 180 pages, puisqu'ils ont la réponse directe.

  • Speaker #1

    Là, vous avez chargé dans l'outil, en gros, cette bible du management, avec la culture, les valeurs, les ways of doing, qui intègre... toutes les réponses aux questions que pourraient se poser les managers. Évidemment, déjà, ça libère du temps à l'équipe RH, ADP, PEI et autres, sachant que les questions sont souvent du premier niveau. Et du coup, en utilisant l'outil, ils ont la réponse tout de suite. Et comme il a entraîné en circuit fermé, j'imagine, avec uniquement cette Bible, la réponse est forcément juste, précise, et ça ne dépasse pas. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et vu que c'est un FT, donc un mini disponible dans le chat FT plus grand, forcément, on peut aussi le donner qu'au RH pour ne pas qu'il y ait trop de sollicitations, etc. Par exemple, le guide manager, là, il n'y aura que les managers qui l'auront. Et donc, on peut cibler un peu.

  • Speaker #1

    En gros, quand tu crées tes GPTs, les FT de Chiffrance Travail, tu peux effectivement allouer les accès à une population et pas à une autre.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Super. Moi, je suis assez impressionnée parce qu'on a toujours tendance à croire que... Alors, les grands groupes, ils ont forcément les moyens. Là, vous êtes un grand groupe, enfin, une grande entreprise un peu particulière, parce qu'on parle de France Travail. Et clairement, c'est assez bluffant de voir ce que vous avez réussi à faire, puisque autant dans une start-up, c'est facile, on est agile, on teste des trucs. on n'est pas toujours d'accord avec la RGPD, mais ce n'est pas très grave. L'IAC, on verra plus tard. Là, vous avez quand même des contraintes légales, éthiques, qui sont juste incontournables. Et malgré tout, vous avez réussi à faire plein de choses. Et je trouve ça assez bluffant de se dire, on peut, avec de la volonté qui vient d'en haut ou d'en bas, peu importe, mais avec de la volonté et du cadrage, avec un cadre, évidemment, on peut arriver à faire des choses qui sont game changers en interne.

  • Speaker #2

    Ce cadre, il faut se l'approprier. Une fois qu'on a compris les lignes de démarcation d'un terrain de foot et qu'il y a une façon de faire les choses, on peut s'emparer du sujet, dire ce qu'on va faire, comment on va le faire, pour rassurer. Et c'est hyper important, en plus de bien le faire, parce que ça facilite le travail par la suite. C'est-à-dire que si je fais les choses dans les règles de l'art, j'aurai moins de résistance en interne, puisque la... en interne, je veux dire, auprès des agents ou auprès des usagers, puisque, en fait, l'IA, c'est un peu particulier. Chacun a sa propre opinion sur l'IA. Chacun a sa propre approche, compréhension et peut-être peur. Et du coup, plus on est en capacité de bien respecter les règles, de montrer qu'on les respecte, d'aller au-devant des choses, ben... Déjà, on a un terrain de jeu bien délimité, ce qui ne nous permet pas de partir partout. Mais en plus, c'est rassurant.

  • Speaker #1

    Un sujet qui me tient à cœur, parce que quand on parle de RH et IA, il y a des sujets qui sont assez récurrents. On parle beaucoup d'IA et recrutement, on parle beaucoup d'RGPD, d'IACT, etc. Je trouve qu'on ne parle pas assez du learning et de l'impact que les IA génératives vont avoir sur le learning. Je voudrais avoir un petit peu ton avis sur la question. La question est très large. Tu peux aller là où tu as envie.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup le learning parce que j'ai commencé au Crédit Agricole il y a 23-24 ans à faire un des premiers e-learning à l'époque sur l'assurance. Et j'ai toujours gardé un très bon contact parce qu'en plus, je trouve que c'est aussi une bulle de créativité extraordinaire dans les RH. Et on peut utiliser beaucoup de choses dans le learning et y compris l'e-learning. Et pour moi, c'est un terrain de créativité quasi...

  • Speaker #1

    Je ne me lance pas sur le sujet.

  • Speaker #2

    Illimité. C'est vrai, c'est vrai. Aussi bien dans le présentiel, le distanciel, le blended. On a tellement de choses à faire et on peut avoir non seulement de la créativité, et je sais que tu y es très attaché, mais en plus, on peut vraiment faire des expérimentations, tenter des coups. J'adore tenter des coups. Et en plus, comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a forcément l'aspect multimédia, l'aspect interactivité. Et puis, on peut aller jouer avec certains codes que moi, j'aime beaucoup, raconter des histoires, aller sur le jeu, etc. Donc, tout ça, forcément, la gamification, c'est hyper important, etc. Et du coup, j'ai un vrai sujet là-dessus. Et effectivement... L'IA arrivant sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça, c'est l'innovation classique. Mais effectivement, depuis 4, 5, 10 ans pour les pionniers, en gros, ça fait 4, 5 ans où on est vraiment à la vraie innovation sur les sujets de learning. Là, effectivement, avec l'IA, j'imagine qu'on passe un cap.

  • Speaker #2

    On passe un cap en termes de créativité. On passe un cap en termes d'exploitation des données. On passe un cap en termes de... d'adaptation en live au niveau de chacun.

  • Speaker #1

    La personnalisation.

  • Speaker #2

    Ce qu'on appelle de l'adaptative learning. On peut s'adapter. Ça existait déjà avant l'IA, mais l'IA vient renforcer ça. J'ai envie de dire synchrone et asynchrone. C'est-à-dire qu'on a de l'adaptative learning pendant qu'on passe un module. Pour pas qu'en fait, avant, on est obligé d'avoir un module, je ne sais pas, avec un niveau de 50%, je dis n'importe quoi. Et en fait, il y avait des gens qui surperformaient et des gens qui sous-performaient. Donc, on n'avait qu'une partie du module qui correspondait au niveau des personnes et qui apportait vraiment. Certains étaient dépassés, d'autres s'ennuyaient. Maintenant, on va avoir effectivement des modules qui sont capables de s'adapter au niveau avec les premières questions. Et l'IA va venir bien comprendre le personnage. Ah tiens, j'ai un geek. Ah tiens, j'ai quelqu'un qui a été un peu laissé de côté. Et on va automatiquement adapter le niveau. Du coup, chaque personne qui va passer un module va avoir une expérience différente, mais chacun aura acquis des connaissances.

  • Speaker #1

    Ce qui veut dire que quand tu suis une formation en e-learning ou à distance, Ça veut dire qu'en fonction de tes premiers apprentissages, de tes premières réponses, la suite va être modulée en fonction de ces premières réponses. C'est bien ça que je pense.

  • Speaker #2

    C'est ça, avec une détection du persona, du niveau. pour s'auto-adapter. Et après, tu as l'adaptation asynchrone qui va être en capacité. Il y a encore peu de cas en production, mais ça va venir et moi, je m'y intéresse.

  • Speaker #0

    C'est comment on va être en capacité, par exemple, de comprendre les ambitions d'une personne en termes de carrière, voir ses qualités, ses faiblesses, ses compétences, là où elle se projette, et ensuite les formations qui ont déjà été effectuées, et ensuite comment, dans un catalogue, une IA va pouvoir dire, voici en fonction de ce que tu veux faire, d'où tu en es, de ce que tu as déjà fait, de tes capacités, tes connaissances, voici le programme. learning idéal. Et moi, ce que j'aime bien, c'est toujours ce côté suggestion de l'IA, avec par contre toujours un RH bien humain, qui va venir dire effectivement, moi je pense que ça c'est bien, ça ça sera peut-être un peu trop tôt, parce que c'est toujours pour moi...

  • Speaker #1

    C'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça, c'est pas mathématique, il faut de l'empathie. Je pense que avec l'arrivée de l'IA, les RH auront encore plus d'enjeux d'accompagnement, d'empathie, de développement des compétences, de développement des soft skills, mais il faut garder aussi les hard skills qui sont très importants. Il ne faut pas que l'IA remplace nos hard skills, sinon on ne sera pas très bon pour la gérer. Beaucoup de gens gèrent bien l'IA à l'heure actuelle parce qu'ils ont les hard skills. Si on ne les a pas. Et après, c'est aussi un développement intellectuel. Je veux dire, ce n'est pas parce que... On a des calculatrices qui sont capables de faire des divisions euclidiennes en trois secondes qu'on ne l'apprend pas en primaire à nos enfants. Donc, il faut garder toute cette capacité pour être en capacité à savoir là où elle se trompe. Là, voilà. Et donc, le côté soft skills vient aussi en disant une petite voix qui me dit attention, vérifie bien. Parce que l'IA sert aussi les cyberattaques, sert aussi les menaces pour toujours... Voilà, trouver la petite bête. Et du coup, il faudra en plus avoir ce côté soft skills pour détecter ces sujets-là. Et donc oui, c'est du coup, c'est très important d'avoir, on va dire, une suggestion. J'ai entendu dire parfois des IA qui se disaient en tant que mentor, coach, etc. Je ne suis pas du tout d'accord. Je n'aime pas du tout qu'on personnifie ce côté, ce qu'on appelle le côté Elisa. C'est-à-dire qu'on personnifie l'IA. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    Néanmoins, tu... Du coup, ça m'intéresse, parce qu'on a peut-être un sujet de désaccord, c'est que les IA, tu peux l'utiliser, les IA Gen, tu peux les utiliser de façon très différente. Et moi, j'ai mes façons de l'utiliser, ou parfois, je l'utilise en tant qu'assistant, parfois, c'est un coach, parfois, ça peut faire tellement de choses. Et en fait, j'apprends beaucoup, même sur des sujets où j'ai une expertise, pour peu que je travaille sur un sujet. Je lui dis voilà comment je compte m'y prendre, voilà ce que j'ai fait. Tu peux upgrader, tu peux regarder s'il y a des angles morts, comment je peux améliorer ça et j'apprends avec elle.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on ne soit pas d'accord. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    ok. Alors on est peut-être d'accord finalement. Alors du coup...

  • Speaker #0

    Non, non, non, je suis complètement d'accord avec toi parce que moi je me suis tout auto-formé. Je prends l'IA parfois de diverses manières et je vais même peut-être aller plus loin. sur certains cas d'usage que je mets et dont on parlera après, je fais même du management de l'IA. C'est-à-dire que je peux utiliser 10-15 IA de manière simultanée et je vais presque faire du management de l'IA. Alors, c'est aussi un terme que je n'aime pas, mais...

  • Speaker #1

    Mais il veut dire ce qu'il veut dire.

  • Speaker #0

    Il veut dire ce qu'il veut dire, c'est-à-dire que quand je fais du management d'une équipe, je ne maîtrise pas exactement ce qui se passe dans les cerveaux. Je ne maîtrise pas exactement ce qui est fait, ce qui n'est pas fait, etc. Mais je sais avec mon intuition et mon expérience de manager que je vais arriver à faire un super travail d'équipe qui nécessitera peut-être un peu de fine tuning pour arriver exactement à ce qu'on veut. Mais on pourra y arriver. Eh bien, on n'a pas exactement l'explicabilité complète de tous les modèles qu'on va utiliser. Même les créateurs, à l'heure actuelle, ne sont pas complètement capables d'expliquer certains de leurs modèles tellement il y a des milliards de paramètres. Et les réseaux neuronaux ont parfois des choses qui sont très intéressantes mais non prévues. Il faut juste se dire, je maîtrise une partie de ce qui va être produit. Je peux, de manière empirique, en estimer le résultat. Mais du coup, effectivement, quand je manage plusieurs IA, comme je le dis, en fait, ça peut se rapprocher quelque part d'une nouvelle sorte de management qu'on ne connaissait pas, le management de plusieurs modèles d'IA. générative ou non, en même temps. Et moi, je trouve ça absolument passionnant.

  • Speaker #1

    Là, c'est quand même one step far away. On n'en est pas là, on en est déjà sur un élève.

  • Speaker #0

    Moi, c'est mon quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ton côté geek, ça. Et puis, c'est aussi le fait que ça fait très longtemps que tu travailles et que tu t'es approprié cette techno. Et c'est vrai que là, tu as clairement une longueur d'avance et sur la vision globale, mais aussi sur l'utilisation en elle-même. Donc forcément, on n'en est pas encore à manager les IA. Globalement. Mais déjà, quand on arrive à gérer une IA, on est déjà pas mal. Dernière question sur l'IA et le learning. La formation au sens large, on sait l'impact que comptent déjà les IA et les IA génératives sur les compétences, avec le vrai besoin d'identifier les compétences cœur, les compétences en déclin, celles qui sont émergentes. Là, on a un vrai enjeu, mais ça fait 50-60 ans que nos entreprises forment. les collaborateurs, et qu'il y a un pain point, qu'à ma connaissance, on n'a pas réussi à creuser, je ne sais pas comment on dit, c'est non pas l'évaluation à craquer, merci, c'est de se dire, une fois que j'envoie quelqu'un en formation, comment j'évalue, non pas s'il a aimé ou pas la formation, mais le retour sur investissement, c'est-à-dire le niveau de compréhension de ce qu'il a appris. et surtout son ancrage et sa mise en application dans son quotidien. Ça, pour moi, c'est un vrai pain point. Est-ce que tu penses qu'avec les IA, au sens large, on va arriver à craquer ça ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une excellente question, puisque ça fait un moment que c'est un enjeu qui est vraiment d'avoir le retour sur investissement. Il y a quelque chose, nous, qu'on essaie aussi de creuser, c'est la mise en exercice dans le quotidien de ce qui a été appris. C'est-à-dire la mise en application des acquis de la formation, comment on est sûr, on peut avoir la meilleure formation du monde, qui ne nous sert absolument à rien dans notre quotidien, on peut avoir une formation peut-être un peu... pénible sur Excel et les tableaux de croisiers dynamiques et que ça transforme notre quotidien. Donc, en plus, il y a ce côté, non seulement, est-ce que la personne va être en capacité de l'avoir, mais en plus, d'avoir creusé et d'avoir vraiment ses acquis de la formation, mais en plus, est-ce que ses acquis de la formation vont être intéressants au quotidien ? Alors, moi, il y a quelque chose qui me passionne aussi, dans l'IA, ça va être la capacité de l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire qu'on va avoir... plus de données, est en capacité de les traiter plus vite, alors toujours de manière sécurisée, mais voilà, pour aussi comprendre...

  • Speaker #1

    On va faire tout un épisode juste sur la data.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour avoir justement la compréhension des besoins, à la fois dans l'exercice du métier, mais aussi dans les besoins de la personne en tant qu'humain et dans ce qu'elle a appris. Donc quand on a tous ces data sets-là, on est en capacité de les faire. de trouver déjà la meilleure formation. Parce que ça vient déjà de l'adéquation entre mon besoin métier, mon besoin de progresser moi, et comment je vais pouvoir matcher les deux. C'est toujours des questions de matching.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et voilà. Et après, ça, c'est le premier niveau, je dirais. Ensuite, deuxième niveau, il faut qu'accompagner. Il faut que la personne soit en compréhension de quoi elle va aller dans cette formation. Et que avant même la formation, que ce soit un e-learning, du blended, c'est-à-dire du présentiel et du distanciel mélangés, ou du présentiel, comment la personne va comprendre que ça va lui apporter quelque chose en termes de compétences, en termes de mise en situation. Et voilà, et après il y a énormément de choses qui sont en capacité. d'aider les uns et les autres et donc de trouver le meilleur moyen. Et enfin, je dirais le troisième niveau d'accompagnement que peut faire l'IA, c'est rendre la chose la plus intéressante possible et jouer sur des mécanismes du cerveau, jouer sur comment cet exercice-là, pour te former, je vais pouvoir le tourner de la meilleure manière. pour que d'un point de vue, donc là on rejoint quasiment les sciences cognitives, mais comment la forme va le mieux servir le fond d'un point de vue. mécanisme d'apprentissage. Et là, on est vraiment dans la pédagogie. Chez nous, on a aussi des spécialistes de la pédagogie.

  • Speaker #1

    Mais vous avez du monde, j'ai vu. Tu es jalouse.

  • Speaker #0

    Dans le learning, parce que oui, on a des spécialistes de la pédagogie et du learning chez nous, puisqu'on est dans une branche et on est les seuls sur cette branche. C'est-à-dire qu'on n'est pas... Et quand on propose nos services, on est les seuls à les proposer. Donc, on est les seuls à créer les propres formations. Et voilà.

  • Speaker #1

    Des formations que vous ne trouvez pas sur le marché.

  • Speaker #0

    Exactement, qui ne sont pas sur étagère. Pour les formations Excel, etc., on fait comme tout le monde. On prend sur étagère, mais forcément, quand on a une nouvelle convention assurant chômage, avec de nouvelles règles qui sont décidées, ou des lois qui tombent sur ces sujets-là, forcément, on est obligé de... Des règles qui sont très simples à comprendre. En plus, qui sont assez complexes. Et puis, l'assurance chômage, c'est de l'assurance... Donc, il y a beaucoup de pièces justificatives, de choses. Et il faut toujours être le jour J. Il faut que nos milliers de gestionnaires de droit soient au fait le jour J et près. Donc, c'est normal qu'on ait une certaine puissance. On a une académie interne et c'est normal qu'on ait une certaine puissance de formation parce qu'il faut qu'on suive les enjeux du pays et ceux qui nous concernent. pour faire au mieux notre tâche quotidienne.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc, on a parlé de l'académie, effectivement, que vous avez en interne et de vos spécificités en termes de besoins en learning. Et moi, je voudrais qu'on parle de ce projet qui s'appelle Osiris, dont a été le chef de projet, de ce que je comprends. Et le point de départ, c'était une formation à l'attention des équipes RH Pay, à un SIRH. Donc, le sujet pas très glamour. Et vous avez quand même réussi à en faire un truc assez génial. Donc, je voudrais bien que tu nous racontes un petit peu le projet, ce que vous avez fait. Et si je peux, pendant le podcast, j'essaierai de passer le teaser parce que je trouve que c'est assez chouette.

  • Speaker #0

    Merci. Alors oui, on a un gros projet de transformation de notre outil SIRH, de gestion administrative paye et qu'on appelle aussi Core RH. Parce que pour ceux qui connaissent le master data de nos RH, c'est-à-dire là où toutes les données RH sont... sacraliser pour aussi les exploiter avec de la business intelligence derrière, donc du reporting, du décisionnel, etc. Et donc c'est un très gros projet puisqu'effectivement on est presque 60 000 agents et avec une petite partie publique et une grande partie privée. Mais du coup, effectivement, c'est un gros gros projet et on accompagne. nos collègues de la gestion administrative, de la paye et toute la RH au global, puisque ce projet-là alimente tous les autres systèmes RH, dont l'Académie France Travail dont on a parlé, etc. Et le sujet, c'est comment on pouvait prendre l'IA pour rendre parfois des capsules ou des e-learnings peut-être un peu plus avenants. Parce que comme tu le disais, peut-être le samedi matin qu'on se lève, la première chose qui nous vient à l'esprit, ce n'est pas forcément de faire une heure et demie de e-learning, gestion administrative et paye.

  • Speaker #1

    En sachant que samedi, c'est hors temps de travail, on ne travaille pas en dehors.

  • Speaker #0

    J'en conviens. On travaille. J'en conviens. Non, mais c'était pour la boutade. Mais même le mercredi, le samedi, le jeudi. Donc, peu importe. Mais en tout cas, ce n'est pas quelque chose qui peut nous faire rêver. Et on en convient, même si le e-learning est extrêmement bien fait et construit. Et que là, pour le coup, c'est un outil de travail du quotidien. Donc, c'est quelque chose d'extrêmement sérieux. Le sujet, ce n'est pas parce que c'est quelque chose de sérieux qu'on ne peut pas aussi le rendre fun et sympa. Et effectivement... Mon équipe qui est en charge de l'accompagnement de ce projet-là, de la fonction RH, etc., qui concerne environ 750 RH, mais on va dire toute la fonction RH de France Travail, mais sur les 750 personnes qui peuvent être concernées par ce e-learning, effectivement, ils m'ont dit ça serait bien, Aurélien, on sait que tu fais de l'IA, des images, etc., etc. Est-ce qu'on pourrait pas faire un sérieux ce game ? Et en fait, c'est même pas moi qui y est pensé, c'est mon équipe qui est venue me voir... Donc prestataire interne en me disant on sait que tu fais ça. J'aime beaucoup ce sujet-là de compétences qu'on peut...

  • Speaker #1

    J'allais y venir, je ne voulais pas te couper ce que j'appelle les side skills en fait. Exactement. Ce sont toutes les compétences annexes qu'on a tous, on sait faire plein de choses. Et quand dans nos entreprises, on communique sur ces side skills... fait qu'on peut aussi être sollicité pour des choses qui n'ont rien à voir avec notre taf. Et là, tu es l'exemple parfait.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord. Et là, ce n'est même pas moi qui ai pensé, c'est mon équipe qui m'a dit on sait que tu fais des trucs, tu bricoles des trucs, on sait que tu fais de la photo, on sait que tu fais de l'IA et des images. Est-ce que tu ne pourrais pas commencer à faire... des choses et même pourquoi pas un serious game, allez allons-y quoi. Et effectivement je me suis pris au jeu et on s'est dit ben on tente le coup mais sauf que c'était il y a presque un an. Il y a presque un an, alors aujourd'hui c'est relativement courant les images qu'on peut créer assez facilement avec des IA vidéo qui viennent les animer ou directement faire un prompt et avoir une vidéo. À l'époque, c'était quand même quelque chose encore qui était dans l'open source.

  • Speaker #1

    Parce que le projet a été lancé en mai 2024. Donc le temps, c'est ça, le projet a été officiellement lancé en mai 2024, mais tout était prêt avant.

  • Speaker #0

    Alors le projet, il est quasiment sur deux ans. Mais en tout cas, le projet de faire l'accompagnement, effectivement... Oui, tu as raison, pardon. Donc l'accompagnement, c'est en mai 2024, effectivement. Parce qu'il faut déjà avoir construit la solution pour être en capacité de former dessus. Mais effectivement, moi, dès janvier, je m'étais mis dessus parce qu'on commençait à avoir des bribes de construction pour commencer à délivrer le e-learning à partir de mai. Puisqu'il y avait les recettes et il fallait que les personnes, les agents RH de France Travail, soient en capacité de connaître l'application. Il soit... sensibilisés, ne serait-ce que pour les périodes de recettes. Et donc, on a tenté le coup, et effectivement, on n'est pas parti sur un serious game parce que c'était trop compliqué et là, on était vraiment dans... Et je ne sais pas si ça aurait forcément parlé et l'IA n'était pas encore assez mature, et moi-même, je n'étais pas encore assez forcément mature sur le sujet. Mais par contre, on s'est dit, en remaquillant quelque part... et en recréant quelques capsules, quelques jeux, mais toutes à l'image de l'IA générative pour créer un environnement immersif et gamifié, c'était hyper intéressant. Alors, qu'est-ce qu'on a fait ? Quand je me suis pris au jeu, j'ai vu aussi le potentiel qu'il y avait dessus. C'est-à-dire que le projet s'appelle Osiris, outil SIRH intégré et simplifié. Mais forcément, il y a tout un côté qu'on voit bien sur Indiana Jones, l'Égypte antique. Donc, je me suis dit qu'on va pouvoir créer une sorte d'aventure, comme on pourrait voir dans des jeux vidéo, sur un espace dans l'Égypte antique gamifié avec des personnages, donc Osiris et Isis. qu'on va découvrir dans un petit teaser, parce qu'on s'est dit, pourquoi pas faire un peu comme une série de Netflix avec une bande-annonce pour donner envie.

  • Speaker #1

    Moi, qui n'étais pas concernée par l'outil, qui ne travaille pas chez France Travail, après avoir vu le teaser, j'aurais bien suivi le e-learning,

  • Speaker #0

    tu vois. Du coup, c'est exactement... J'en espérais pas tant, mais c'était exactement le fait. Les fesses montées. Ouais, voilà. On a été très surpris par l'accueil. Puisqu'effectivement, on a fait vraiment un teaser d'une minute trente qui donne à voir sur cette capsule e-learning et avec les codes du cinéma, les codes des jeux. Et effectivement, on peut prendre un avatar, le faire progresser, etc. Ça reste rudimentaire, mais suffisamment pour être sympa et transformer ça en une aventure et surfer sur le code qui marche depuis des millénaires. Depuis les grottes de Lascaux, je raconte une histoire, j'ai des scènes qui sont expliquées, etc. Et puis j'ai le côté gamification qui vient aider, animer. Et puis je suis dans un projet, je suis dans une petite aventure où je pousse mon personnage, j'ai des épreuves. Il y a trois coffres à ouvrir dans trois endroits. Et à la fin, à chaque fois, à Luxor, Alexandrie. quand j'arrive à trouver le coffre après les énigmes où j'ai acquis de la compétence dans l'outil final, j'ai des goodies, j'ai un fond d'écran, j'ai des choses... C'est tout bête, mais ça fonctionne extrêmement bien. Moi, le premier. Et effectivement, on a été bluffés par le retour que la fonction RH nous a fait.

  • Speaker #1

    Alors juste avant ça, je reprends juste histoire que ce soit clair pour tout le monde, c'est qu'à la base, le sujet, c'était la mise en place d'un nouvel SIRH, complètement différent du précédent, et vous aviez cet enjeu de former 700-750 personnes.

  • Speaker #0

    Voilà, sur des processus, sur la navigation dans l'outil, des choses très pragmatiques.

  • Speaker #1

    Exactement, et on sait combien il est dur d'unborder, de donner envie, d'engager, et puis on ne peut pas se permettre de faire de l'à peu près, donc tout le monde devait... Être formé à l'outil, mais être bien formé à l'outil. Donc, il y avait déjà un premier module de e-learning qui avait été créé. Et l'idée, c'était de se dire, on prend ce module et on le fait aller beaucoup plus loin pour atteindre notre cible. Notre cible, ce sont les équipérages. Et surtout, qu'ils le fassent sans que ce soit trop en douleur. Parce que souvent, ce sont des e-learning qui sont... Honnêtement, on y va vraiment à reculons, que ce soit le samedi matin ou le mercredi, mais c'est compliqué. Mais du coup, vous avez réussi en partant... d'un pain point, qui est en gros ce taux d'adoption de cet outil, en vous disant qu'on veut avoir un taux d'adoption important. Et vous avez upgradé ce qui était l'existant, le e-learning existant, avec la gamification, avec tout ce parcours qui leur permet de naviguer au sein de cet outil pour se l'approprier, pour comprendre les différentes applications, les différents modules, etc. Donc ça, je trouve que c'est juste génial. Moi qui suis très joueuse à la gamification, j'ai dit, mais j'ai juste envie d'être formée à l'université, alors je ne suis pas concernée.

  • Speaker #0

    Elle n'est encore pas vue ailleurs.

  • Speaker #1

    Non, alors effectivement, je n'ai pas entendu d'autres retours d'expérience comme celui-ci. Ça existe certainement. Ils n'ont pas communiqué dessus tant qu'il y a trop de... Et ce qui m'intéresse là, effectivement, souvent les RH, on a un peu les parents pauvres, donc on gamifie pour les sales, on gamifie pour le marketing. pour la com et les RH, on leur donne des tables pas sexy. Et là, pour une fois, on les a considérés en créant un truc très innovant. Et donc là où ça m'intéresse, c'est le retour, le taux d'inscription, tu me disais, qui était assez révélateur.

  • Speaker #0

    En fait, il y a eu une partie teaser qu'on a communiqué, je vais dire, à peu près... deux semaines avant le début. Et du coup, aussi, pour créer de l'intérêt et puis pour faire le rôle d'un teaser, tout simplement. Et on a reçu vraiment un bon accueil parce que pour la première fois, j'ai reçu des messages privés et sur LinkedIn et sur Teams au travail me disant, mais on a hâte de s'inscrire. Ce qui, pour un e-learning, gestion administrative et paye, est plutôt... plutôt inédit. Donc, j'en étais forcément content. Mais après, est-ce qu'on transformait l'essai ? Parce que c'est sympa le teasing, mais après, ça peut retomber comme un soufflé. Mais non, les équipes avaient fait un super travail pour rendre déjà cette... Toujours pareil, il y a les acquis de la formation qui sont fondamentaux. Et là, entre guillemets, c'est presque un... Quelque chose qui est obligatoire puisque ça va être le cœur du métier de certains de nos RH. Mais on va dire qu'il y a peut-être 200 RH dont ça va être le quotidien et d'autres qui sont concernés un peu moins directement. Mais le sujet, c'est qu'à la fin, sur 750, je pense qu'on en a 730 qui l'ont passé et qui l'ont terminé. Et le taux de satisfaction de ce module est de 8,9. On peut arrondir à 9 sur 10. Ce qui est plutôt très bon dans des cadres comme ça. Et puis surtout, le premier jour, on avait 120 inscrits à quasiment la minute où on a ouvert. Donc c'est vrai qu'on était très contents. Et tout le long, on a eu beaucoup de bons retours aussi. Et ce qui m'a peut-être le plus surpris, c'est le retour en disant, ben, merci d'avoir fait ça pour nous. J'ai eu des RH qui sont venus me voir en me disant, mais vous auriez pu le faire. pleine vanilla, comme on dit. Tu ne connais pas, c'est ce qu'on dit parfois. C'est-à-dire vraiment le laisser brut sur fond blanc.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est à quoi on doit aller racheter.

  • Speaker #0

    Ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y ait tous les toppings qui arrivent, etc. Effectivement, ils étaient très honorés qu'on soit cassé la tête, qu'on ait fait tout ce travail-là pour eux. pour rendre la chose la plus agréable. Et du coup, on s'est rendu compte que, un, ils étaient très contents. on m'a même réclamé une suite et surtout toute l'équipe d'accompagnants parce que c'est vraiment quelque chose que mon équipe a mis en place et moi j'ai été un contributeur avec ce side skill et j'ai été surtout hyper fier de cette idée de mon équipe et puis qu'on ait réussi à relever ce pari ensemble et franchement la fonction RH nous l'a rendu Right Et ça, pour moi, je n'ai pas plus de belles histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Moi, je vais te dire que tu t'es créé un problème. C'est que pour les autres formations de e-learning, ils ne vont plus vouloir le plain vanilla. Ça ne marche plus. On s'habitue vite.

  • Speaker #0

    On a des gens assez créatifs dans les équipes learning. Et franchement, je leur fais confiance pour la suite.

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai une dernière question avant qu'on puisse conclure. c'est que vous avez réussi à faire quelque chose en interne. Quand j'ai ambidouillant, c'est vraiment au sens noble.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai. Ça reste complètement vrai.

  • Speaker #1

    Non, mais je veux dire, ça ne remet absolument pas en question la qualité du rendu. C'est juste que c'est le genre de projet que l'on confie normalement à des prestataires. Ce sont des projets qui sont longs. Ce sont des projets qui mobilisent des équipes, qui nécessitent de la technicité qu'on n'a pas souvent en interne. Et du coup, entre les IA qui viennent prendre les jobs des gens, je mets ça entre guillemets parce que c'est une crainte, là, si on se met à faire des choses en interne grâce à l'IA pour ne pas prendre les jobs de nos salariés, mais de réduire en gros les prestations auxquelles on fera appel, quel argument tu as à dire à cet argument ? Je ne sais pas si j'étais très claire, mais je pense que tu as compris.

  • Speaker #0

    Tu as été parfaitement clair. Le sujet, effectivement, c'est... Est-ce que j'ai piqué le job d'une agence de com ? Voilà. D'une agence... Deux mots, oui, peut-être.

  • Speaker #1

    C'était ça. Merci.

  • Speaker #0

    Le sujet, c'est... La réponse est non. La réponse est non. Pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas à la fois le temps matériel, aussi le budget, etc. Pour... Effectivement. Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'on dit quand on dit ça ? C'est que l'IA m'a permis de produire quelque chose de plus... plus rapidement et en ayant moins de personnes autour de ce projet-là. Mais ce qu'on a fait a déjà été produit, était déjà possible dans le passé, mais ça aurait coûté peut-être plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ça aurait coûté effectivement un monteur, des personnes qui créent le design, des personnes qui animent en 3D, des personnes qui font du LUP5. Il y aurait eu des tonnes d'ateliers, de revues pour mettre... Et donc, on était sur un process que, de toute manière, on n'aurait jamais pu mettre en place. C'est-à-dire que, soit je le faisais avec l'IA générative, soit je ne l'aurais jamais fait et ils auraient mangé un pot rempli de pleine vanille-là. Voilà. Et donc, c'est ça le sujet. Le sujet, c'est qu'effectivement...

  • Speaker #1

    On est capable de faire des projets aujourd'hui en interne sans pour autant, effectivement, piquer pour reprendre le job des agences de com. Parce que, in any case, ce ne sont pas des projets dans lesquels on aurait investi du temps et de l'argent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si j'avais un projet, effectivement, beaucoup plus ambitieux, etc., peut-être que je me serais retourné vers déjà la direction de la communication chez moi et puis voir soit en interne, soit avec des prestataires qu'ils connaissent, etc., avec qui on a l'habitude de travailler pour faire ce projet-là. Là, c'était vraiment, certes, une expérimentation en live, mais qui, je pense, va en amener d'autres, mais sans pour autant phagocyter une partie du marché d'agences de com qui font des vrais serious games ou d'agences de médias, etc. Au contraire, je pense que ces agences de médias-là se sont aussi saisies. de ces choses-là, de ces exemples-là, et j'en connais un certain nombre, qui concourent notamment avec moi dans des concours, dans des festivals de courts-métrages IA, et ça leur a donné aussi un second souffle. Pourquoi ? Parce qu'ils sont capables de remporter des marchés qu'ils n'avaient pas avant. Pourquoi ? Parce que le time to market est beaucoup plus rapide, et ils sont capables de faire des choses qui avant n'étaient pas possibles. Et donc, les agences qui se saisissent de ces sujets-là, plutôt que de se faire piquer leur job, se créer quasiment des branches de développement pour des besoins qui n'étaient pas adressables avant. Donc c'est plutôt... Moi j'accueille ça comme une bonne nouvelle en disant on va avoir plus de créatifs, plus de side skills qui vont être exploités et il faut vraiment le prendre comme ça et on aura l'occasion de faire des choses un peu barbantes, les rendre beaucoup plus sympas. pour qu'il y ait plus d'impact à la fin.

  • Speaker #1

    Super clair. On va arriver vers notre conclusion. Ceux qui nous écoutent vont se dire que c'est chouette, ils ont fait plein de choses chez France Travail, mais ils sont nombreux, ils ont des data scientists, des ingénieurs pédagogiques, des concepteurs, des trucs, des machins. Moi, je suis dans une petite boîte. J'ai moi et Excel. Je m'intéresse au sujet. Je ne sais pas par où commencer, je ne sais pas quoi faire. Quel conseil tu donnerais à un DRH ou un RH qui est en poste, mais dans une structure avec moins d'expertise en interne et qui aura envie de se lancer ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est exactement ce que je disais juste avant. On a, pour une fois, la capacité d'avoir des développements, des fonctionnalités, de la créativité grâce à l'IA qui était justement avant réservée à des grands groupes et maintenant... maintenant, qui peuvent nous aider. Il y a des IA. Par exemple, si je prends un chat GPT O1, il va être en capacité de nous développer du code, il va être en capacité de nous développer un business plan, un modèle économique. Quand on creuse un peu, il y a plein de formations gratuites, très qualitatives sur YouTube et tout. Il y en a un peu partout. Le sujet, c'est plus de faire son tri pour trouver les bonnes que de les suivre. Mais à partir de rien, on peut se construire une expertise sur tout un champ. Et pour une fois, on n'a pas forcément besoin d'avoir la compétence, on a besoin d'avoir la curiosité. La compétence, elle vient en même temps. Et en fait, soyez curieux, intéressez-vous au sujet, faites des formations, Il y a le concept du lifelong learning. Il n'a jamais été aussi... Moi, je passe aussi concret et un bon exemple. Et personnellement, je passe à peu près une heure et demie à me tenir au courant juste de ce qui se passe. Et parfois, le week-end, ce qui m'a intéressé, je le mets en œuvre et je le teste jusqu'au bout. Et donc, il ne faut pas hésiter à avoir cette curiosité. Il faut se lancer et vous allez être... bluffé par le côté cyborg, c'est-à-dire ce que vous, vous pouvez avec votre côté humain et en association avec l'IA, vous allez pouvoir créer rapidement ce qui était avant hors de portée, ce qui maintenant est vraiment, pour moi, à la portée de chacun. Il faut juste ne pas avoir peur, se lancer, être curieux.

  • Speaker #1

    Un grand merci, Pauline. C'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir amie.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenants

    00:00

  • Discussion sur l'impact de l'IA dans les RH

    00:46

  • Parcours d'Aurélien dans l'IA et France Travail

    01:39

  • L'importance des données et des indicateurs RH

    02:32

  • Mise en place du programme IADATA chez France Travail

    08:42

  • Cas d'usage de l'IA pour le matching emploi-candidats

    18:50

  • Formation et accompagnement des équipes RH

    21:01

  • L'IA et l'évaluation des formations

    36:26

  • Conclusion et conseils pour les DRH

    01:02:36

Share

Embed

You may also like

Description

Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Aurélien Fenard, Directeur de la Transformation Digitale chez France Travail. Aurélien nous raconte comment l'IA a fait son entrée chez France Travail il y a dix ans, oui, oui, déjà dix ans ! Passionné et créatif, Aurélien est un véritable geek qui intègre l'IA partout où elle apporte de la valeur ajoutée. Il partage avec nous un exemple d'utilisation d'IA générative en e-learning. Ce cas d'usage a considérablement augmenté l'engagement des apprenants sur un projet initialement pas très sexy . Il nous explique aussi comment il a mis en place un bot à l’attention des managers inspiré de leur guide manager. Aurélien a aussi beaucoup utilisé l IA , pour sa passion : la photo animalière :-)  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Besoin de Rien, Envidia. Le rendez-vous des dirigeants, des RH et des curieux pour démystifier l'IA et comprendre son impact dans le monde du travail. Ce podcast est réalisé en partenariat avec le LabRH. Le LabRH est une association professionnelle qui anime un écosystème de startups, d'entreprises et de RH dont l'ambition est d'inspirer les RH pour les rendre acteurs du futur du travail. Nous remercions notre sponsor AI Forward qui accompagne les entreprises dans leur transition vers l'intelligence artificielle, de la formation des équipes en passant par la gestion et l'optimisation de la data, jusqu'au développement des solutions sur mesure. AI Forward propose un accompagnement à 360°, ai-forward.com. Ce podcast est animé par l'homme d'acalé Jabé Nassim, DRH depuis 20 ans et passionné par l'innovation et l'intelligence artificielle appliquées au RH. Bonne écoute à tous !

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélien !

  • Speaker #2

    Bonjour Lomna !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans mon podcast, donc IA et RH, Fast and Curious. C'est le troisième épisode aujourd'hui et l'idée de ce podcast c'est de montrer... tout ce qu'on peut faire sur tout le cycle de vie des collaborateurs et sur la chaîne de Valeurs RH, tout ce qu'on peut faire avec l'IA. L'idée, c'est évidemment de démystifier le sujet, de mettre les pieds dans le plat, de raconter ce qu'on peut faire. Et l'idée, c'est qu'aujourd'hui, on parle un petit peu de toi et de tout ce que tu as pu mettre en place chez France Travail. Est-ce que tu es d'accord ?

  • Speaker #2

    Je suis d'accord et je suis ravi d'être là.

  • Speaker #1

    Écoute, je suis doublement ravie. Donc déjà, merci d'avoir accepté l'invitation. On va rentrer dans le vif du sujet. J'aimerais que tu nous dises en deux mots quel est ton job chez France Travail, puisque peut-être que certains de nos auditeurs ne te connaissent pas encore. Raconte-nous un petit peu ce que tu fais chez France Travail.

  • Speaker #2

    Je suis directeur de la transformation digitale et de l'exploitation des données RH, c'est-à-dire que je suis en charge de la mise en place des systèmes, de leur maintenance ainsi que de l'innovation. RH et puis digital et puis également l'exploitation des données qu'on peut avoir, c'est-à-dire bilan social, etc. Et pour environ 60 000 personnes.

  • Speaker #1

    D'accord, rien que ça. Rien que ça. Tu fais partie de ces pionniers, donc quand on ouvre notre LinkedIn, on te voit beaucoup communiquer sur les sujets d'IA, tu es un vrai geek aussi, on va en parler également. Est-ce que tu peux me raconter comment tu as découvert les IA et les IA génératives ? Comment tu t'es formé ? Quels ont été tes premiers apprentissages ? Voilà, ta rencontre avec l'IA.

  • Speaker #2

    Ma rencontre avec l'IA, alors, on peut commencer déjà par l'IA traditionnelle. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on va dire le machine learning et le deep learning. Ça fait bientôt neuf ans que j'ai mis en place mes... premiers cas d'usage professionnels chez France Travail. Ça fait déjà 11 ans qu'on fait de l'IA. Ça,

  • Speaker #1

    c'était déjà une première surprise pour moi.

  • Speaker #2

    Et on est assez en avance. Et effectivement, ça fait 9 ans que j'ai mis en place les premiers cas d'usage pour exploiter des conclusions, d'entretiens, etc. Puisque... Alors... tout ça de manière anonyme et automatisée et dans le secret du métier RH, mais c'était pour arriver à avoir des indicateurs en partant de textes naturels. Et comme toujours, l'IA s'est toujours beaucoup intéressée à l'exploitation des textes naturels, c'est-à-dire des paragraphes qui ne sont pas des référentiels ou des données qu'on peut exploiter facilement avec, on va dire, la... les outils traditionnels d'exploitation de la donnée. Donc forcément qu'on peut aller attaquer des grands paragraphes de texte, etc. et en tirer tout l'essentiel à savoir, ça ajoute un DRH, vraiment beaucoup de cordes à son arc pour piloter, comprendre, avoir des signaux faibles pour mettre en place la meilleure stratégie RH.

  • Speaker #1

    Et donc à tes tout débuts, au début de ta rencontre avec LIA, J'ai bien compris que ça ne datait pas de novembre 2022, comme c'est souvent le cas aujourd'hui. Qu'est-ce que tu t'es dit en fait ? Tu t'es dit, c'est un truc, c'est rigolo, je vais m'amuser avec. Ou tiens, potentiellement, ça peut vraiment faire la différence spontanément ?

  • Speaker #2

    Pour moi, c'était tout de suite game changer, dans le sens où on pouvait justement avoir accès à cette sorte de mine d'or, si tu veux. Je fais toujours cette image-là, mais une sorte de sillon d'or, mais qu'on n'a pas la pelleteuse pour aller creuser. Et l'IA, c'était vraiment le moyen d'aller chercher ce graal de la donnée. qu'on ne pouvait pas exploiter jusqu'à maintenant. Et du coup, on a l'impression qu'il y a une porte qui s'ouvre avec énormément de choses. Après, avec beaucoup de possibilités, tout en gardant en tête qu'il faut toujours préserver le RGPD, etc. Traiter les choses de la bonne manière. Mais une fois qu'on est dans ce cadre RGPD et bientôt IA Act, il reste quand même des tonnes. C'est les règles du jeu, mais dans le jeu-là, bien d'inimité, on a... plein de belles choses à faire pour aider les DRH, pour aider la fonction à avancer, parce qu'effectivement, je me rappelle une fois, mon DRH m'a dit, en lui présentant des KPIs, des analyses qu'on avait pu faire, ça je le savais, mais j'en avais pas la preuve. Et c'est là que c'est hyper intéressant. Il avait, dans son instinct, dans son ressenti de DRH, il savait qu'il y avait des choses qui se... qui se tramait, etc. Mais il n'en avait pas la preuve. Et quand on a réussi à le faire, il en était vraiment très content. Et c'est vrai que ce n'est pas l'IA qu'on connaît maintenant, puisque le machine learning de l'époque était encore un petit peu artisanal. C'est-à-dire qu'il fallait entraîner son IA à bien comprendre. Les IA sont plutôt américaines, anglaises. Et à cette époque-là, on avait du machine learning français, mais qui était un petit peu moins performant. Mais ça marchait. Mais le sujet, c'est qu'il fallait l'entraîner. Je vais parler très simplement, je ne vais pas prendre tous les termes. Mais l'entraîner, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut se rendre compte via des matrices qui te montrent si l'IA comprend, est complètement à côté de la plaque ou pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Par exemple, tu lui dis dans un texte, il y a, je ne sais pas, hier, il pleuvait. Quand tu vas passer sur ce texte-là ton machine learning, tu vois s'il te dit, par exemple, s'il est complètement à côté de la plaque ou pas. Donc s'il te dit aujourd'hui il pleut, ou s'il te répond demain il fait beau, tu sais que tu es plus ou moins loin. Donc tu règles comme ça, et avec mes collègues RH, on avait analysé à la main environ 8000 commentaires.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc des verbatims ?

  • Speaker #2

    De verbatims, de commentaires, justement. Et après, on checkait à chaque fois. À partir du moment où tu as un certain... En fonction des cas, etc. Quand tu es au-dessus de 85, voire 90, c'est déjà très, très bien. Ça veut dire que ton matching entre ce que comprend l'IA et ce que comprendrait un humain est à plus de 90 %.

  • Speaker #1

    Vous avez fait le travail en double pour tester. avec une IA qui est allée analyser les verbatims pour en ressortir les grandes tendances, les grands sujets, les problèmes qui ont été mis en avant, mais aussi certainement les aspects positifs. Et vous avez fait exactement le même travail à la mano. Évidemment, l'un est allé certainement plus vite que l'autre. Et évidemment, l'idée, c'était de se dire, est-ce que bottom line, on retombe sur nos pattes avec des résultats qui sont à peu près équivalents ou pas ? Donc ça, c'est un cas d'usage que tu as utilisé il y a longtemps. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Et à l'époque, on faisait ce qu'on appelle de la catégorisation et de la polarité. Donc en fait, par exemple, ça te permet de ranger dans des cases. Les gens aiment bien ranger dans des cases. Mais non, tu vois comment tu vas pouvoir traiter un thème et tu vas voir si les gens sont plutôt positifs, si les verbatims sont plutôt positifs ou pas. Par exemple, tu avais carrière, salaire, QVT, etc. Donc tu analyses si le verbatim parle de ces sujets-là. Et ensuite, tu vois si c'est plutôt positif ou négatif.

  • Speaker #1

    Chant l'analyse et chant le lexico, etc.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    OK, top. Une fois que tu t'es vraiment approprié le sujet, en ayant compris comment ça fonctionne, ou tu t'es rendu compte qu'il y avait quand même des choses à faire, à quel moment tu t'es dit, je ne vais pas le garder pour moi et mon équipe, je vais lancer un grand projet de transformation, ou du moins, je vais essayer d'embarquer les équipes plus largement sur ce projet. Comment ça s'est passé chez France Travail ? Est-ce qu'on t'attendait ? Est-ce qu'au contraire, tu as eu des réticences ? Quelles ont été les premières réactions ? Et surtout, comment vous avez mis petit à petit la machine en place pour élargir l'utilisation de l'IA ?

  • Speaker #2

    Sur l'IA traditionnelle ou sur l'IA générative ?

  • Speaker #1

    Au tout début, vous étiez plutôt sur l'IA traditionnelle.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, traditionnelle. Je te parle de ça, il y a sept ans. que j'ai mis en place ce premier cas d'usage-là.

  • Speaker #1

    Donc sur cette IA-là, la première, vous n'avez pas évidemment... Sur cette IA-là, ça a été de l'utilisation propre, mais c'est bien plus tard que vous avez commencé à parler d'IA générative,

  • Speaker #2

    c'est ça ? C'est ça, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est quand vous avez commencé à parler d'IA générative, c'est là que tu as fait ta réunion avec ton COMEX ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire que... Alors moi, je suis venu à l'IA générative un peu plus tard, mais plus qu'en novembre 2022. Enfin, plus de manière anticipée, c'est-à-dire que j'aime beaucoup la photographie et la vidéo. Je fais... Une de mes passions, c'est la photographie animalière. Et il y a une problématique dans la photographie animalière. Pardon,

  • Speaker #1

    petit sourire.

  • Speaker #2

    Dans la photographie animalière, il y a une problématique, c'est que tu as des très grands objectifs et que tu vas très tôt le matin dans la forêt. Donc, il y a des photos qui sont... Tu sais, comme quand tu prends une photo la nuit, tu as du bruit sur la photo. Donc très rapidement, et ça, ça date d'il y a à peu près 4 ans, il y avait les premiers modèles d'IA générative et de machine learning. À l'époque, il y avait les deux. Et qui ont été entraînés à retrouver la netteté des images et enlever le bruit. C'est-à-dire que tu pouvais prendre une photo avec des couleurs, un peu de trouble, avec beaucoup de grains dessus, et ça te la récupérait. Et c'était quelque chose qui était un peu de niche, puisque c'était... utilisée par les photographes animaliers. Il fallait déjà très bien maîtriser Photoshop, etc.

  • Speaker #1

    Justement, ça allait beaucoup plus loin que ce que tu pouvais faire avec Photoshop ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Oui, parce que là, tu avais déjà vraiment des... Alors maintenant, c'est inclus dans Photoshop et dans Lightroom, mais à l'époque, ça ne l'était pas. Et donc, tu devais prendre des modèles spécifiques pour aller récupérer... Ces formes-là, et d'ailleurs, c'est très drôle, mais c'est comme ça qu'on est arrivé petit à petit, en entraînant de plus en plus à récupérer des images de bruit, qu'on est arrivé à ce qu'on appelle la génération de bruit latent. Et c'est ça qui a donné le jour à Midjourney ou tous ces outils-là, puisque maintenant, en fait, tu pars d'un bruit latent. Des fois, on le voit sur certaines. Tu pars d'un bruit comme une chaîne de télé où tu ne capterais pas. Tu vois de la neige, en fait. Et... Les modèles ont tellement appris à retrouver des formes à partir de presque rien, que maintenant, ils arrivent à générer tout seuls des formes. Et quand on va leur dire, crée un petit chat à partir de ce bruit, il va imaginer des formes parce qu'il a été tellement entraîné à les retrouver à partir d'images brutées. C'est comme ça que c'est venu. Et donc, c'est pour ça que moi, je m'y suis intéressé. D'ailleurs, d'abord aux générateurs d'images qui sont venus avant ChatGPT. qui étaient déjà les LLM, ce qu'on appelle les LLM, les transformers, les IA qui font du langage naturel, les chatbots. C'était sorti depuis 2018. Je m'y étais déjà intéressé parce que déjà à l'époque, j'allais sur des bibliothèques de contenu en ligne comme Hugging Face, etc. Et je m'amusais déjà avec des modèles, mais c'était vraiment hésitant et ce n'était pas un vrai service pensé. bien fait, avec énormément d'investissements, comme quand OpenAI a sorti ChatGPT à l'époque. Mais déjà, je m'y intéressais. Donc, du coup, ça a fait que dès que c'est arrivé, j'ai pris le train à la fois de l'IA générative de langage naturel, mais aussi d'images et plus tard de vidéos et de sons.

  • Speaker #1

    D'accord, on va y revenir à la vidéo. On va y revenir. En même temps, tu es un vrai geek, donc c'est vrai que tu fais un peu partie des... de ceux qui ont cette double expertise, vrai geek, IA, qui met vraiment les mains dans le cambouis et qui ne fait pas que de la génération de texte, etc. J'ai vu certains de tes travaux, c'est quand même assez impressionnant, notamment ta vidéo, ton petit film sur lequel tu as concouru. C'est assez impressionnant, le fait de mixer toutes ces IA, ce n'est pas à portée de tous. Donc, ce n'est pas forcément ce qu'on attend d'une direction RH. Mais pour en revenir à ton utilisation chez France Travail, Comment est-ce que vous en êtes arrivé à lancer un projet d'adoption des IA génératives ? Comment est-ce que tu as lancé le projet ? Parce que je crois que c'est toi qui l'as lancé.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on était déjà un groupe. Dans la DSI, il y avait des experts déjà, des data scientists, des experts en machine learning. On avait déjà même une docteure en explicabilité des LLM. Donc, on avait vraiment... On a une trentaine de dates assurées.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais juste une micro-parenthèse. Mais c'est vrai que quand on pense à France Travail, on n'imagine pas. Alors, pour la petite histoire, quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet, on m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Aurélien Fennard. Il est génial, il fait plein de choses. Et puis, ils sont très en avance. Je dis, mais ils bossent chez qui ? On m'a dit, chez France Travail. J'ai eu un petit rectus en me disant, c'est vrai que très spontanément, quand on parle de trucs un peu à la pointe, de l'innovation, Très spontanément, France Travail n'arrivait pas. Je dis bien, n'arrivez pas, en première ligne. Et on se rend compte que quand même, déjà, il se passe beaucoup de choses. Il s'est passé beaucoup de choses bien avant qu'il se passe des choses aujourd'hui. Et pour le coup, on a la chance que tu puisses prendre le temps de communiquer dessus sur les réseaux sociaux. Tu fais partie des leaders inspirants sur le sujet, puisque tu es régulièrement invité à prendre la parole, puisque tu ouvres un peu le pas avec tous tes retours d'expérience. Et c'est vrai que c'est très, très précieux. Donc voilà, je referme cette parenthèse sur l'innovation et France Travail.

  • Speaker #2

    Non, à la fin, quand je participais à des conférences, on nous dit toujours, mais on ne savait pas que vous étiez à tel point impliqué, inspiré, etc. Et c'est vrai que l'innovation sociale, l'innovation sociétale, est en fait utiliser tous les moyens pour remplir notre mission d'intérêt public, forcément. pour arriver au plein emploi et fluidifier le marché du travail, on va les prendre dans la mesure du RGPD, etc. Mais forcément, dès qu'on a des leviers pour agir, on les prend, puisque forcément, on traite beaucoup de données, on traite beaucoup de demandes, on doit accompagner beaucoup de choses. Donc, quand il y a des nouveautés comme ça qui arrivent, on ne pourrait pas ne pas s'en saisir. En tout cas, ça ne pourrait pas s'expliquer. Après, en interne... On a effectivement vu que ça fait maintenant 11 ans qu'on fait de l'IA en interne. On a pu aussi être en avance sur la structuration, parce qu'on en est à notre presque troisième programme. On a eu un autre programme avant qui s'appelait Intelligence Emploi, qui date de 2016-2017, donc ça fait déjà un moment. Mais ça fait par exemple 4 ans qu'on a une charte éthique de l'IA, pour dire à quel point on s'est impliqué, et puis pour créer la confiance auprès de nos agents. Il faut qu'il y ait toute une organisation, une fabrique de l'IA, des métiers qui se rencontrent, etc. Et puis voilà, avec toute cette expérience-là, c'est sûr que pour répondre à ta précédente question, quand il a fallu s'emparer du sujet de l'IA générative, alors que même c'était une sorte de tonnerre, et parfois quand on regarde en arrière, on se dit mais ça faisait beaucoup parler, un peu comme le moment du Covid, il y avait une certaine excitation, etc. Et avec quelques-uns en interne... On se disait, mais là, on a vraiment des choses à faire. Il faut aller convaincre notre comité de direction générale. Et là, effectivement, j'ai écrit une note sur le sujet, ce que ça pouvait amener avec deux cas d'usage assez simples, mais je pense avec les principaux éléments. Et c'est vrai qu'on a eu un comité de direction générale prudent, mais intrigué.

  • Speaker #1

    Tu as suscité la curiosité, ils ont eu envie d'en savoir plus.

  • Speaker #2

    Notre directeur général de l'époque, je m'en rappelle, il a dit « Oui, c'est essentiel, il faut s'en saisir, mais il faut faire très attention. » Et du coup, on a eu vraiment une grosse responsabilité de lancer des expérimentations, vraiment projets, pour déjà se faire une preuve de valeur, un peu toucher cette matière qui était un peu encore à l'époque très sensible. Voilà. En gros, faites une expérimentation en mode projet, ce qu'on appelle une exploration. Donc on a fait une exploration technologique, c'est le terme, et pour creuser, pour savoir est-ce que là il y a une mine pour aider nos agents, nos usagers, pour aller plus vite vers une fluidification du travail. Qu'est-ce qu'on peut faire et comment on peut le faire ? Et là, commencer à germer des cas d'usage. Et puis ensuite, on a créé un programme. le programme IADATA, qui est un des programmes de transformation de France Travail aujourd'hui et qui est assez important parce que c'est une des composantes de la transformation actuelle de l'établissement dans comment on va avoir plus d'impact. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Tu peux nous donner trois, quatre grandes lignes de ce projet, justement ?

  • Speaker #2

    Le programme a pour objectif d'avoir de l'impact rapidement auprès de nos usagers. pour les aider. Alors, il y a, par exemple, forcément, on a toujours un grand sujet chez France Travail, c'est le matching. Un de nos sujets, c'est d'arriver au plein emploi, donc de faire du matching entre des offres et puis des demandes. Et effectivement, de plus en plus, on va être en capacité de soit produire des applications où on va pouvoir faire un matching avec de l'IA beaucoup plus rapidement. C'est-à-dire qu'avant... Tu avais besoin que des personnes citent leurs compétences dans des CV, citent des compétences dans des offres, et puis qu'on fasse un matching, etc. Maintenant, l'IA peut lire un CV, lire une offre, en déduire le référentiel de compétences pour faire le matching. Et donc, ça va plus vite. On peut prendre plus d'offres. Et surtout, on peut faire un matching beaucoup plus proche de la réalité, de la rapidité du marché.

  • Speaker #1

    En sachant qu'IA peut aussi t'aider à identifier les compétences cachées sur les CV. Exactement. Ça, c'est assez puissant.

  • Speaker #2

    On peut aller dans les compétences dynamiques, etc. Tout ça, c'est des travaux qui sont en cours. C'est des efforts qui sont en train d'être faits, mais on sensibilise nos agents, etc., pour les aider. On avait déjà des cas d'usage pour aider à répondre à des e-mails ou à les autodiriger, puisqu'on reçoit un certain nombre d'e-mails par jour à être courrier. Donc tout ça, c'est vraiment pour aider, pour que nos agents aient plus de temps. se concentrer sur l'accompagnement pur, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Donc, ce que je comprends de ce programme, c'est que vous y êtes allé plutôt par les cas d'usage pour que les agents comprennent, en gros, là où ça pouvait leur apporter de la valeur, là où ils pouvaient être plus productifs, là où ils pouvaient, en gros, augmenter leur efficacité opérationnelle, en gros, se libérer de certaines tâches, évidemment, mais aussi avoir plus de temps pour l'essentiel.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a un plan d'accompagnement pour...

  • Speaker #1

    Oui, j'allais y venir. Donc, il y a eu de la formation et de la culturation.

  • Speaker #2

    Oui, on a aussi un outil qui se fait traditionnellement. Enfin, je vais dire traditionnellement, mais dans beaucoup de grandes entreprises. C'est une sorte de chat GPT interne, par exemple. Voilà, on a des... Où on développe un peu comme dans chat GPT, pour ceux qui connaissent, il y a ce qu'on appelle des GPT's. C'est des petits Ausha GPT. C'est entraîné sur des tâches particulières. Je ne sais pas, je vais faire du code ou je vais faire des recettes de cuisine. Il y a des petits GPT qu'on peut créer soi-même aussi. Moi, je m'en suis créé des persos pour faire de l'image ou de la vidéo. Et là, pareil, chez France Travail, mes collègues de la DSI ont eu la bonne idée de créer des FTs spécialisés. Donc, on va en avoir un.

  • Speaker #1

    Les FTs sont les équivalents des GPCs.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des chatbots avec lesquels...

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc là, c'est chat... FT au lieu de chat GPT, au lieu d'avoir des GPT, on a des FT. Et du coup, là, par exemple, on va en avoir un sur le guide manager. Donc le guide manager RH, c'est quoi ? C'est un guide qui fait 180 pages, c'est tout notre savoir-faire au service des RH. Mais on s'est dit, quel meilleur cas d'usage que de mettre ça à disposition pour pas qu'on ait à aller le chercher au fond d'un tiroir. ou dans l'intranet, etc. Un manager, on estime que quand il est sur le terrain, en équipe naturelle, il doit avoir immédiatement la réponse pour être pertinent. Tout le monde, ils pourront répondre à un email, etc. avec exactement ce qu'ils doivent avoir, sans forcément rechercher dans les 180 pages, puisqu'ils ont la réponse directe.

  • Speaker #1

    Là, vous avez chargé dans l'outil, en gros, cette bible du management, avec la culture, les valeurs, les ways of doing, qui intègre... toutes les réponses aux questions que pourraient se poser les managers. Évidemment, déjà, ça libère du temps à l'équipe RH, ADP, PEI et autres, sachant que les questions sont souvent du premier niveau. Et du coup, en utilisant l'outil, ils ont la réponse tout de suite. Et comme il a entraîné en circuit fermé, j'imagine, avec uniquement cette Bible, la réponse est forcément juste, précise, et ça ne dépasse pas. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et vu que c'est un FT, donc un mini disponible dans le chat FT plus grand, forcément, on peut aussi le donner qu'au RH pour ne pas qu'il y ait trop de sollicitations, etc. Par exemple, le guide manager, là, il n'y aura que les managers qui l'auront. Et donc, on peut cibler un peu.

  • Speaker #1

    En gros, quand tu crées tes GPTs, les FT de Chiffrance Travail, tu peux effectivement allouer les accès à une population et pas à une autre.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Super. Moi, je suis assez impressionnée parce qu'on a toujours tendance à croire que... Alors, les grands groupes, ils ont forcément les moyens. Là, vous êtes un grand groupe, enfin, une grande entreprise un peu particulière, parce qu'on parle de France Travail. Et clairement, c'est assez bluffant de voir ce que vous avez réussi à faire, puisque autant dans une start-up, c'est facile, on est agile, on teste des trucs. on n'est pas toujours d'accord avec la RGPD, mais ce n'est pas très grave. L'IAC, on verra plus tard. Là, vous avez quand même des contraintes légales, éthiques, qui sont juste incontournables. Et malgré tout, vous avez réussi à faire plein de choses. Et je trouve ça assez bluffant de se dire, on peut, avec de la volonté qui vient d'en haut ou d'en bas, peu importe, mais avec de la volonté et du cadrage, avec un cadre, évidemment, on peut arriver à faire des choses qui sont game changers en interne.

  • Speaker #2

    Ce cadre, il faut se l'approprier. Une fois qu'on a compris les lignes de démarcation d'un terrain de foot et qu'il y a une façon de faire les choses, on peut s'emparer du sujet, dire ce qu'on va faire, comment on va le faire, pour rassurer. Et c'est hyper important, en plus de bien le faire, parce que ça facilite le travail par la suite. C'est-à-dire que si je fais les choses dans les règles de l'art, j'aurai moins de résistance en interne, puisque la... en interne, je veux dire, auprès des agents ou auprès des usagers, puisque, en fait, l'IA, c'est un peu particulier. Chacun a sa propre opinion sur l'IA. Chacun a sa propre approche, compréhension et peut-être peur. Et du coup, plus on est en capacité de bien respecter les règles, de montrer qu'on les respecte, d'aller au-devant des choses, ben... Déjà, on a un terrain de jeu bien délimité, ce qui ne nous permet pas de partir partout. Mais en plus, c'est rassurant.

  • Speaker #1

    Un sujet qui me tient à cœur, parce que quand on parle de RH et IA, il y a des sujets qui sont assez récurrents. On parle beaucoup d'IA et recrutement, on parle beaucoup d'RGPD, d'IACT, etc. Je trouve qu'on ne parle pas assez du learning et de l'impact que les IA génératives vont avoir sur le learning. Je voudrais avoir un petit peu ton avis sur la question. La question est très large. Tu peux aller là où tu as envie.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup le learning parce que j'ai commencé au Crédit Agricole il y a 23-24 ans à faire un des premiers e-learning à l'époque sur l'assurance. Et j'ai toujours gardé un très bon contact parce qu'en plus, je trouve que c'est aussi une bulle de créativité extraordinaire dans les RH. Et on peut utiliser beaucoup de choses dans le learning et y compris l'e-learning. Et pour moi, c'est un terrain de créativité quasi...

  • Speaker #1

    Je ne me lance pas sur le sujet.

  • Speaker #2

    Illimité. C'est vrai, c'est vrai. Aussi bien dans le présentiel, le distanciel, le blended. On a tellement de choses à faire et on peut avoir non seulement de la créativité, et je sais que tu y es très attaché, mais en plus, on peut vraiment faire des expérimentations, tenter des coups. J'adore tenter des coups. Et en plus, comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a forcément l'aspect multimédia, l'aspect interactivité. Et puis, on peut aller jouer avec certains codes que moi, j'aime beaucoup, raconter des histoires, aller sur le jeu, etc. Donc, tout ça, forcément, la gamification, c'est hyper important, etc. Et du coup, j'ai un vrai sujet là-dessus. Et effectivement... L'IA arrivant sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça, c'est l'innovation classique. Mais effectivement, depuis 4, 5, 10 ans pour les pionniers, en gros, ça fait 4, 5 ans où on est vraiment à la vraie innovation sur les sujets de learning. Là, effectivement, avec l'IA, j'imagine qu'on passe un cap.

  • Speaker #2

    On passe un cap en termes de créativité. On passe un cap en termes d'exploitation des données. On passe un cap en termes de... d'adaptation en live au niveau de chacun.

  • Speaker #1

    La personnalisation.

  • Speaker #2

    Ce qu'on appelle de l'adaptative learning. On peut s'adapter. Ça existait déjà avant l'IA, mais l'IA vient renforcer ça. J'ai envie de dire synchrone et asynchrone. C'est-à-dire qu'on a de l'adaptative learning pendant qu'on passe un module. Pour pas qu'en fait, avant, on est obligé d'avoir un module, je ne sais pas, avec un niveau de 50%, je dis n'importe quoi. Et en fait, il y avait des gens qui surperformaient et des gens qui sous-performaient. Donc, on n'avait qu'une partie du module qui correspondait au niveau des personnes et qui apportait vraiment. Certains étaient dépassés, d'autres s'ennuyaient. Maintenant, on va avoir effectivement des modules qui sont capables de s'adapter au niveau avec les premières questions. Et l'IA va venir bien comprendre le personnage. Ah tiens, j'ai un geek. Ah tiens, j'ai quelqu'un qui a été un peu laissé de côté. Et on va automatiquement adapter le niveau. Du coup, chaque personne qui va passer un module va avoir une expérience différente, mais chacun aura acquis des connaissances.

  • Speaker #1

    Ce qui veut dire que quand tu suis une formation en e-learning ou à distance, Ça veut dire qu'en fonction de tes premiers apprentissages, de tes premières réponses, la suite va être modulée en fonction de ces premières réponses. C'est bien ça que je pense.

  • Speaker #2

    C'est ça, avec une détection du persona, du niveau. pour s'auto-adapter. Et après, tu as l'adaptation asynchrone qui va être en capacité. Il y a encore peu de cas en production, mais ça va venir et moi, je m'y intéresse.

  • Speaker #0

    C'est comment on va être en capacité, par exemple, de comprendre les ambitions d'une personne en termes de carrière, voir ses qualités, ses faiblesses, ses compétences, là où elle se projette, et ensuite les formations qui ont déjà été effectuées, et ensuite comment, dans un catalogue, une IA va pouvoir dire, voici en fonction de ce que tu veux faire, d'où tu en es, de ce que tu as déjà fait, de tes capacités, tes connaissances, voici le programme. learning idéal. Et moi, ce que j'aime bien, c'est toujours ce côté suggestion de l'IA, avec par contre toujours un RH bien humain, qui va venir dire effectivement, moi je pense que ça c'est bien, ça ça sera peut-être un peu trop tôt, parce que c'est toujours pour moi...

  • Speaker #1

    C'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça, c'est pas mathématique, il faut de l'empathie. Je pense que avec l'arrivée de l'IA, les RH auront encore plus d'enjeux d'accompagnement, d'empathie, de développement des compétences, de développement des soft skills, mais il faut garder aussi les hard skills qui sont très importants. Il ne faut pas que l'IA remplace nos hard skills, sinon on ne sera pas très bon pour la gérer. Beaucoup de gens gèrent bien l'IA à l'heure actuelle parce qu'ils ont les hard skills. Si on ne les a pas. Et après, c'est aussi un développement intellectuel. Je veux dire, ce n'est pas parce que... On a des calculatrices qui sont capables de faire des divisions euclidiennes en trois secondes qu'on ne l'apprend pas en primaire à nos enfants. Donc, il faut garder toute cette capacité pour être en capacité à savoir là où elle se trompe. Là, voilà. Et donc, le côté soft skills vient aussi en disant une petite voix qui me dit attention, vérifie bien. Parce que l'IA sert aussi les cyberattaques, sert aussi les menaces pour toujours... Voilà, trouver la petite bête. Et du coup, il faudra en plus avoir ce côté soft skills pour détecter ces sujets-là. Et donc oui, c'est du coup, c'est très important d'avoir, on va dire, une suggestion. J'ai entendu dire parfois des IA qui se disaient en tant que mentor, coach, etc. Je ne suis pas du tout d'accord. Je n'aime pas du tout qu'on personnifie ce côté, ce qu'on appelle le côté Elisa. C'est-à-dire qu'on personnifie l'IA. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    Néanmoins, tu... Du coup, ça m'intéresse, parce qu'on a peut-être un sujet de désaccord, c'est que les IA, tu peux l'utiliser, les IA Gen, tu peux les utiliser de façon très différente. Et moi, j'ai mes façons de l'utiliser, ou parfois, je l'utilise en tant qu'assistant, parfois, c'est un coach, parfois, ça peut faire tellement de choses. Et en fait, j'apprends beaucoup, même sur des sujets où j'ai une expertise, pour peu que je travaille sur un sujet. Je lui dis voilà comment je compte m'y prendre, voilà ce que j'ai fait. Tu peux upgrader, tu peux regarder s'il y a des angles morts, comment je peux améliorer ça et j'apprends avec elle.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on ne soit pas d'accord. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    ok. Alors on est peut-être d'accord finalement. Alors du coup...

  • Speaker #0

    Non, non, non, je suis complètement d'accord avec toi parce que moi je me suis tout auto-formé. Je prends l'IA parfois de diverses manières et je vais même peut-être aller plus loin. sur certains cas d'usage que je mets et dont on parlera après, je fais même du management de l'IA. C'est-à-dire que je peux utiliser 10-15 IA de manière simultanée et je vais presque faire du management de l'IA. Alors, c'est aussi un terme que je n'aime pas, mais...

  • Speaker #1

    Mais il veut dire ce qu'il veut dire.

  • Speaker #0

    Il veut dire ce qu'il veut dire, c'est-à-dire que quand je fais du management d'une équipe, je ne maîtrise pas exactement ce qui se passe dans les cerveaux. Je ne maîtrise pas exactement ce qui est fait, ce qui n'est pas fait, etc. Mais je sais avec mon intuition et mon expérience de manager que je vais arriver à faire un super travail d'équipe qui nécessitera peut-être un peu de fine tuning pour arriver exactement à ce qu'on veut. Mais on pourra y arriver. Eh bien, on n'a pas exactement l'explicabilité complète de tous les modèles qu'on va utiliser. Même les créateurs, à l'heure actuelle, ne sont pas complètement capables d'expliquer certains de leurs modèles tellement il y a des milliards de paramètres. Et les réseaux neuronaux ont parfois des choses qui sont très intéressantes mais non prévues. Il faut juste se dire, je maîtrise une partie de ce qui va être produit. Je peux, de manière empirique, en estimer le résultat. Mais du coup, effectivement, quand je manage plusieurs IA, comme je le dis, en fait, ça peut se rapprocher quelque part d'une nouvelle sorte de management qu'on ne connaissait pas, le management de plusieurs modèles d'IA. générative ou non, en même temps. Et moi, je trouve ça absolument passionnant.

  • Speaker #1

    Là, c'est quand même one step far away. On n'en est pas là, on en est déjà sur un élève.

  • Speaker #0

    Moi, c'est mon quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ton côté geek, ça. Et puis, c'est aussi le fait que ça fait très longtemps que tu travailles et que tu t'es approprié cette techno. Et c'est vrai que là, tu as clairement une longueur d'avance et sur la vision globale, mais aussi sur l'utilisation en elle-même. Donc forcément, on n'en est pas encore à manager les IA. Globalement. Mais déjà, quand on arrive à gérer une IA, on est déjà pas mal. Dernière question sur l'IA et le learning. La formation au sens large, on sait l'impact que comptent déjà les IA et les IA génératives sur les compétences, avec le vrai besoin d'identifier les compétences cœur, les compétences en déclin, celles qui sont émergentes. Là, on a un vrai enjeu, mais ça fait 50-60 ans que nos entreprises forment. les collaborateurs, et qu'il y a un pain point, qu'à ma connaissance, on n'a pas réussi à creuser, je ne sais pas comment on dit, c'est non pas l'évaluation à craquer, merci, c'est de se dire, une fois que j'envoie quelqu'un en formation, comment j'évalue, non pas s'il a aimé ou pas la formation, mais le retour sur investissement, c'est-à-dire le niveau de compréhension de ce qu'il a appris. et surtout son ancrage et sa mise en application dans son quotidien. Ça, pour moi, c'est un vrai pain point. Est-ce que tu penses qu'avec les IA, au sens large, on va arriver à craquer ça ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une excellente question, puisque ça fait un moment que c'est un enjeu qui est vraiment d'avoir le retour sur investissement. Il y a quelque chose, nous, qu'on essaie aussi de creuser, c'est la mise en exercice dans le quotidien de ce qui a été appris. C'est-à-dire la mise en application des acquis de la formation, comment on est sûr, on peut avoir la meilleure formation du monde, qui ne nous sert absolument à rien dans notre quotidien, on peut avoir une formation peut-être un peu... pénible sur Excel et les tableaux de croisiers dynamiques et que ça transforme notre quotidien. Donc, en plus, il y a ce côté, non seulement, est-ce que la personne va être en capacité de l'avoir, mais en plus, d'avoir creusé et d'avoir vraiment ses acquis de la formation, mais en plus, est-ce que ses acquis de la formation vont être intéressants au quotidien ? Alors, moi, il y a quelque chose qui me passionne aussi, dans l'IA, ça va être la capacité de l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire qu'on va avoir... plus de données, est en capacité de les traiter plus vite, alors toujours de manière sécurisée, mais voilà, pour aussi comprendre...

  • Speaker #1

    On va faire tout un épisode juste sur la data.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour avoir justement la compréhension des besoins, à la fois dans l'exercice du métier, mais aussi dans les besoins de la personne en tant qu'humain et dans ce qu'elle a appris. Donc quand on a tous ces data sets-là, on est en capacité de les faire. de trouver déjà la meilleure formation. Parce que ça vient déjà de l'adéquation entre mon besoin métier, mon besoin de progresser moi, et comment je vais pouvoir matcher les deux. C'est toujours des questions de matching.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et voilà. Et après, ça, c'est le premier niveau, je dirais. Ensuite, deuxième niveau, il faut qu'accompagner. Il faut que la personne soit en compréhension de quoi elle va aller dans cette formation. Et que avant même la formation, que ce soit un e-learning, du blended, c'est-à-dire du présentiel et du distanciel mélangés, ou du présentiel, comment la personne va comprendre que ça va lui apporter quelque chose en termes de compétences, en termes de mise en situation. Et voilà, et après il y a énormément de choses qui sont en capacité. d'aider les uns et les autres et donc de trouver le meilleur moyen. Et enfin, je dirais le troisième niveau d'accompagnement que peut faire l'IA, c'est rendre la chose la plus intéressante possible et jouer sur des mécanismes du cerveau, jouer sur comment cet exercice-là, pour te former, je vais pouvoir le tourner de la meilleure manière. pour que d'un point de vue, donc là on rejoint quasiment les sciences cognitives, mais comment la forme va le mieux servir le fond d'un point de vue. mécanisme d'apprentissage. Et là, on est vraiment dans la pédagogie. Chez nous, on a aussi des spécialistes de la pédagogie.

  • Speaker #1

    Mais vous avez du monde, j'ai vu. Tu es jalouse.

  • Speaker #0

    Dans le learning, parce que oui, on a des spécialistes de la pédagogie et du learning chez nous, puisqu'on est dans une branche et on est les seuls sur cette branche. C'est-à-dire qu'on n'est pas... Et quand on propose nos services, on est les seuls à les proposer. Donc, on est les seuls à créer les propres formations. Et voilà.

  • Speaker #1

    Des formations que vous ne trouvez pas sur le marché.

  • Speaker #0

    Exactement, qui ne sont pas sur étagère. Pour les formations Excel, etc., on fait comme tout le monde. On prend sur étagère, mais forcément, quand on a une nouvelle convention assurant chômage, avec de nouvelles règles qui sont décidées, ou des lois qui tombent sur ces sujets-là, forcément, on est obligé de... Des règles qui sont très simples à comprendre. En plus, qui sont assez complexes. Et puis, l'assurance chômage, c'est de l'assurance... Donc, il y a beaucoup de pièces justificatives, de choses. Et il faut toujours être le jour J. Il faut que nos milliers de gestionnaires de droit soient au fait le jour J et près. Donc, c'est normal qu'on ait une certaine puissance. On a une académie interne et c'est normal qu'on ait une certaine puissance de formation parce qu'il faut qu'on suive les enjeux du pays et ceux qui nous concernent. pour faire au mieux notre tâche quotidienne.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc, on a parlé de l'académie, effectivement, que vous avez en interne et de vos spécificités en termes de besoins en learning. Et moi, je voudrais qu'on parle de ce projet qui s'appelle Osiris, dont a été le chef de projet, de ce que je comprends. Et le point de départ, c'était une formation à l'attention des équipes RH Pay, à un SIRH. Donc, le sujet pas très glamour. Et vous avez quand même réussi à en faire un truc assez génial. Donc, je voudrais bien que tu nous racontes un petit peu le projet, ce que vous avez fait. Et si je peux, pendant le podcast, j'essaierai de passer le teaser parce que je trouve que c'est assez chouette.

  • Speaker #0

    Merci. Alors oui, on a un gros projet de transformation de notre outil SIRH, de gestion administrative paye et qu'on appelle aussi Core RH. Parce que pour ceux qui connaissent le master data de nos RH, c'est-à-dire là où toutes les données RH sont... sacraliser pour aussi les exploiter avec de la business intelligence derrière, donc du reporting, du décisionnel, etc. Et donc c'est un très gros projet puisqu'effectivement on est presque 60 000 agents et avec une petite partie publique et une grande partie privée. Mais du coup, effectivement, c'est un gros gros projet et on accompagne. nos collègues de la gestion administrative, de la paye et toute la RH au global, puisque ce projet-là alimente tous les autres systèmes RH, dont l'Académie France Travail dont on a parlé, etc. Et le sujet, c'est comment on pouvait prendre l'IA pour rendre parfois des capsules ou des e-learnings peut-être un peu plus avenants. Parce que comme tu le disais, peut-être le samedi matin qu'on se lève, la première chose qui nous vient à l'esprit, ce n'est pas forcément de faire une heure et demie de e-learning, gestion administrative et paye.

  • Speaker #1

    En sachant que samedi, c'est hors temps de travail, on ne travaille pas en dehors.

  • Speaker #0

    J'en conviens. On travaille. J'en conviens. Non, mais c'était pour la boutade. Mais même le mercredi, le samedi, le jeudi. Donc, peu importe. Mais en tout cas, ce n'est pas quelque chose qui peut nous faire rêver. Et on en convient, même si le e-learning est extrêmement bien fait et construit. Et que là, pour le coup, c'est un outil de travail du quotidien. Donc, c'est quelque chose d'extrêmement sérieux. Le sujet, ce n'est pas parce que c'est quelque chose de sérieux qu'on ne peut pas aussi le rendre fun et sympa. Et effectivement... Mon équipe qui est en charge de l'accompagnement de ce projet-là, de la fonction RH, etc., qui concerne environ 750 RH, mais on va dire toute la fonction RH de France Travail, mais sur les 750 personnes qui peuvent être concernées par ce e-learning, effectivement, ils m'ont dit ça serait bien, Aurélien, on sait que tu fais de l'IA, des images, etc., etc. Est-ce qu'on pourrait pas faire un sérieux ce game ? Et en fait, c'est même pas moi qui y est pensé, c'est mon équipe qui est venue me voir... Donc prestataire interne en me disant on sait que tu fais ça. J'aime beaucoup ce sujet-là de compétences qu'on peut...

  • Speaker #1

    J'allais y venir, je ne voulais pas te couper ce que j'appelle les side skills en fait. Exactement. Ce sont toutes les compétences annexes qu'on a tous, on sait faire plein de choses. Et quand dans nos entreprises, on communique sur ces side skills... fait qu'on peut aussi être sollicité pour des choses qui n'ont rien à voir avec notre taf. Et là, tu es l'exemple parfait.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord. Et là, ce n'est même pas moi qui ai pensé, c'est mon équipe qui m'a dit on sait que tu fais des trucs, tu bricoles des trucs, on sait que tu fais de la photo, on sait que tu fais de l'IA et des images. Est-ce que tu ne pourrais pas commencer à faire... des choses et même pourquoi pas un serious game, allez allons-y quoi. Et effectivement je me suis pris au jeu et on s'est dit ben on tente le coup mais sauf que c'était il y a presque un an. Il y a presque un an, alors aujourd'hui c'est relativement courant les images qu'on peut créer assez facilement avec des IA vidéo qui viennent les animer ou directement faire un prompt et avoir une vidéo. À l'époque, c'était quand même quelque chose encore qui était dans l'open source.

  • Speaker #1

    Parce que le projet a été lancé en mai 2024. Donc le temps, c'est ça, le projet a été officiellement lancé en mai 2024, mais tout était prêt avant.

  • Speaker #0

    Alors le projet, il est quasiment sur deux ans. Mais en tout cas, le projet de faire l'accompagnement, effectivement... Oui, tu as raison, pardon. Donc l'accompagnement, c'est en mai 2024, effectivement. Parce qu'il faut déjà avoir construit la solution pour être en capacité de former dessus. Mais effectivement, moi, dès janvier, je m'étais mis dessus parce qu'on commençait à avoir des bribes de construction pour commencer à délivrer le e-learning à partir de mai. Puisqu'il y avait les recettes et il fallait que les personnes, les agents RH de France Travail, soient en capacité de connaître l'application. Il soit... sensibilisés, ne serait-ce que pour les périodes de recettes. Et donc, on a tenté le coup, et effectivement, on n'est pas parti sur un serious game parce que c'était trop compliqué et là, on était vraiment dans... Et je ne sais pas si ça aurait forcément parlé et l'IA n'était pas encore assez mature, et moi-même, je n'étais pas encore assez forcément mature sur le sujet. Mais par contre, on s'est dit, en remaquillant quelque part... et en recréant quelques capsules, quelques jeux, mais toutes à l'image de l'IA générative pour créer un environnement immersif et gamifié, c'était hyper intéressant. Alors, qu'est-ce qu'on a fait ? Quand je me suis pris au jeu, j'ai vu aussi le potentiel qu'il y avait dessus. C'est-à-dire que le projet s'appelle Osiris, outil SIRH intégré et simplifié. Mais forcément, il y a tout un côté qu'on voit bien sur Indiana Jones, l'Égypte antique. Donc, je me suis dit qu'on va pouvoir créer une sorte d'aventure, comme on pourrait voir dans des jeux vidéo, sur un espace dans l'Égypte antique gamifié avec des personnages, donc Osiris et Isis. qu'on va découvrir dans un petit teaser, parce qu'on s'est dit, pourquoi pas faire un peu comme une série de Netflix avec une bande-annonce pour donner envie.

  • Speaker #1

    Moi, qui n'étais pas concernée par l'outil, qui ne travaille pas chez France Travail, après avoir vu le teaser, j'aurais bien suivi le e-learning,

  • Speaker #0

    tu vois. Du coup, c'est exactement... J'en espérais pas tant, mais c'était exactement le fait. Les fesses montées. Ouais, voilà. On a été très surpris par l'accueil. Puisqu'effectivement, on a fait vraiment un teaser d'une minute trente qui donne à voir sur cette capsule e-learning et avec les codes du cinéma, les codes des jeux. Et effectivement, on peut prendre un avatar, le faire progresser, etc. Ça reste rudimentaire, mais suffisamment pour être sympa et transformer ça en une aventure et surfer sur le code qui marche depuis des millénaires. Depuis les grottes de Lascaux, je raconte une histoire, j'ai des scènes qui sont expliquées, etc. Et puis j'ai le côté gamification qui vient aider, animer. Et puis je suis dans un projet, je suis dans une petite aventure où je pousse mon personnage, j'ai des épreuves. Il y a trois coffres à ouvrir dans trois endroits. Et à la fin, à chaque fois, à Luxor, Alexandrie. quand j'arrive à trouver le coffre après les énigmes où j'ai acquis de la compétence dans l'outil final, j'ai des goodies, j'ai un fond d'écran, j'ai des choses... C'est tout bête, mais ça fonctionne extrêmement bien. Moi, le premier. Et effectivement, on a été bluffés par le retour que la fonction RH nous a fait.

  • Speaker #1

    Alors juste avant ça, je reprends juste histoire que ce soit clair pour tout le monde, c'est qu'à la base, le sujet, c'était la mise en place d'un nouvel SIRH, complètement différent du précédent, et vous aviez cet enjeu de former 700-750 personnes.

  • Speaker #0

    Voilà, sur des processus, sur la navigation dans l'outil, des choses très pragmatiques.

  • Speaker #1

    Exactement, et on sait combien il est dur d'unborder, de donner envie, d'engager, et puis on ne peut pas se permettre de faire de l'à peu près, donc tout le monde devait... Être formé à l'outil, mais être bien formé à l'outil. Donc, il y avait déjà un premier module de e-learning qui avait été créé. Et l'idée, c'était de se dire, on prend ce module et on le fait aller beaucoup plus loin pour atteindre notre cible. Notre cible, ce sont les équipérages. Et surtout, qu'ils le fassent sans que ce soit trop en douleur. Parce que souvent, ce sont des e-learning qui sont... Honnêtement, on y va vraiment à reculons, que ce soit le samedi matin ou le mercredi, mais c'est compliqué. Mais du coup, vous avez réussi en partant... d'un pain point, qui est en gros ce taux d'adoption de cet outil, en vous disant qu'on veut avoir un taux d'adoption important. Et vous avez upgradé ce qui était l'existant, le e-learning existant, avec la gamification, avec tout ce parcours qui leur permet de naviguer au sein de cet outil pour se l'approprier, pour comprendre les différentes applications, les différents modules, etc. Donc ça, je trouve que c'est juste génial. Moi qui suis très joueuse à la gamification, j'ai dit, mais j'ai juste envie d'être formée à l'université, alors je ne suis pas concernée.

  • Speaker #0

    Elle n'est encore pas vue ailleurs.

  • Speaker #1

    Non, alors effectivement, je n'ai pas entendu d'autres retours d'expérience comme celui-ci. Ça existe certainement. Ils n'ont pas communiqué dessus tant qu'il y a trop de... Et ce qui m'intéresse là, effectivement, souvent les RH, on a un peu les parents pauvres, donc on gamifie pour les sales, on gamifie pour le marketing. pour la com et les RH, on leur donne des tables pas sexy. Et là, pour une fois, on les a considérés en créant un truc très innovant. Et donc là où ça m'intéresse, c'est le retour, le taux d'inscription, tu me disais, qui était assez révélateur.

  • Speaker #0

    En fait, il y a eu une partie teaser qu'on a communiqué, je vais dire, à peu près... deux semaines avant le début. Et du coup, aussi, pour créer de l'intérêt et puis pour faire le rôle d'un teaser, tout simplement. Et on a reçu vraiment un bon accueil parce que pour la première fois, j'ai reçu des messages privés et sur LinkedIn et sur Teams au travail me disant, mais on a hâte de s'inscrire. Ce qui, pour un e-learning, gestion administrative et paye, est plutôt... plutôt inédit. Donc, j'en étais forcément content. Mais après, est-ce qu'on transformait l'essai ? Parce que c'est sympa le teasing, mais après, ça peut retomber comme un soufflé. Mais non, les équipes avaient fait un super travail pour rendre déjà cette... Toujours pareil, il y a les acquis de la formation qui sont fondamentaux. Et là, entre guillemets, c'est presque un... Quelque chose qui est obligatoire puisque ça va être le cœur du métier de certains de nos RH. Mais on va dire qu'il y a peut-être 200 RH dont ça va être le quotidien et d'autres qui sont concernés un peu moins directement. Mais le sujet, c'est qu'à la fin, sur 750, je pense qu'on en a 730 qui l'ont passé et qui l'ont terminé. Et le taux de satisfaction de ce module est de 8,9. On peut arrondir à 9 sur 10. Ce qui est plutôt très bon dans des cadres comme ça. Et puis surtout, le premier jour, on avait 120 inscrits à quasiment la minute où on a ouvert. Donc c'est vrai qu'on était très contents. Et tout le long, on a eu beaucoup de bons retours aussi. Et ce qui m'a peut-être le plus surpris, c'est le retour en disant, ben, merci d'avoir fait ça pour nous. J'ai eu des RH qui sont venus me voir en me disant, mais vous auriez pu le faire. pleine vanilla, comme on dit. Tu ne connais pas, c'est ce qu'on dit parfois. C'est-à-dire vraiment le laisser brut sur fond blanc.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est à quoi on doit aller racheter.

  • Speaker #0

    Ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y ait tous les toppings qui arrivent, etc. Effectivement, ils étaient très honorés qu'on soit cassé la tête, qu'on ait fait tout ce travail-là pour eux. pour rendre la chose la plus agréable. Et du coup, on s'est rendu compte que, un, ils étaient très contents. on m'a même réclamé une suite et surtout toute l'équipe d'accompagnants parce que c'est vraiment quelque chose que mon équipe a mis en place et moi j'ai été un contributeur avec ce side skill et j'ai été surtout hyper fier de cette idée de mon équipe et puis qu'on ait réussi à relever ce pari ensemble et franchement la fonction RH nous l'a rendu Right Et ça, pour moi, je n'ai pas plus de belles histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Moi, je vais te dire que tu t'es créé un problème. C'est que pour les autres formations de e-learning, ils ne vont plus vouloir le plain vanilla. Ça ne marche plus. On s'habitue vite.

  • Speaker #0

    On a des gens assez créatifs dans les équipes learning. Et franchement, je leur fais confiance pour la suite.

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai une dernière question avant qu'on puisse conclure. c'est que vous avez réussi à faire quelque chose en interne. Quand j'ai ambidouillant, c'est vraiment au sens noble.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai. Ça reste complètement vrai.

  • Speaker #1

    Non, mais je veux dire, ça ne remet absolument pas en question la qualité du rendu. C'est juste que c'est le genre de projet que l'on confie normalement à des prestataires. Ce sont des projets qui sont longs. Ce sont des projets qui mobilisent des équipes, qui nécessitent de la technicité qu'on n'a pas souvent en interne. Et du coup, entre les IA qui viennent prendre les jobs des gens, je mets ça entre guillemets parce que c'est une crainte, là, si on se met à faire des choses en interne grâce à l'IA pour ne pas prendre les jobs de nos salariés, mais de réduire en gros les prestations auxquelles on fera appel, quel argument tu as à dire à cet argument ? Je ne sais pas si j'étais très claire, mais je pense que tu as compris.

  • Speaker #0

    Tu as été parfaitement clair. Le sujet, effectivement, c'est... Est-ce que j'ai piqué le job d'une agence de com ? Voilà. D'une agence... Deux mots, oui, peut-être.

  • Speaker #1

    C'était ça. Merci.

  • Speaker #0

    Le sujet, c'est... La réponse est non. La réponse est non. Pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas à la fois le temps matériel, aussi le budget, etc. Pour... Effectivement. Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'on dit quand on dit ça ? C'est que l'IA m'a permis de produire quelque chose de plus... plus rapidement et en ayant moins de personnes autour de ce projet-là. Mais ce qu'on a fait a déjà été produit, était déjà possible dans le passé, mais ça aurait coûté peut-être plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ça aurait coûté effectivement un monteur, des personnes qui créent le design, des personnes qui animent en 3D, des personnes qui font du LUP5. Il y aurait eu des tonnes d'ateliers, de revues pour mettre... Et donc, on était sur un process que, de toute manière, on n'aurait jamais pu mettre en place. C'est-à-dire que, soit je le faisais avec l'IA générative, soit je ne l'aurais jamais fait et ils auraient mangé un pot rempli de pleine vanille-là. Voilà. Et donc, c'est ça le sujet. Le sujet, c'est qu'effectivement...

  • Speaker #1

    On est capable de faire des projets aujourd'hui en interne sans pour autant, effectivement, piquer pour reprendre le job des agences de com. Parce que, in any case, ce ne sont pas des projets dans lesquels on aurait investi du temps et de l'argent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si j'avais un projet, effectivement, beaucoup plus ambitieux, etc., peut-être que je me serais retourné vers déjà la direction de la communication chez moi et puis voir soit en interne, soit avec des prestataires qu'ils connaissent, etc., avec qui on a l'habitude de travailler pour faire ce projet-là. Là, c'était vraiment, certes, une expérimentation en live, mais qui, je pense, va en amener d'autres, mais sans pour autant phagocyter une partie du marché d'agences de com qui font des vrais serious games ou d'agences de médias, etc. Au contraire, je pense que ces agences de médias-là se sont aussi saisies. de ces choses-là, de ces exemples-là, et j'en connais un certain nombre, qui concourent notamment avec moi dans des concours, dans des festivals de courts-métrages IA, et ça leur a donné aussi un second souffle. Pourquoi ? Parce qu'ils sont capables de remporter des marchés qu'ils n'avaient pas avant. Pourquoi ? Parce que le time to market est beaucoup plus rapide, et ils sont capables de faire des choses qui avant n'étaient pas possibles. Et donc, les agences qui se saisissent de ces sujets-là, plutôt que de se faire piquer leur job, se créer quasiment des branches de développement pour des besoins qui n'étaient pas adressables avant. Donc c'est plutôt... Moi j'accueille ça comme une bonne nouvelle en disant on va avoir plus de créatifs, plus de side skills qui vont être exploités et il faut vraiment le prendre comme ça et on aura l'occasion de faire des choses un peu barbantes, les rendre beaucoup plus sympas. pour qu'il y ait plus d'impact à la fin.

  • Speaker #1

    Super clair. On va arriver vers notre conclusion. Ceux qui nous écoutent vont se dire que c'est chouette, ils ont fait plein de choses chez France Travail, mais ils sont nombreux, ils ont des data scientists, des ingénieurs pédagogiques, des concepteurs, des trucs, des machins. Moi, je suis dans une petite boîte. J'ai moi et Excel. Je m'intéresse au sujet. Je ne sais pas par où commencer, je ne sais pas quoi faire. Quel conseil tu donnerais à un DRH ou un RH qui est en poste, mais dans une structure avec moins d'expertise en interne et qui aura envie de se lancer ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est exactement ce que je disais juste avant. On a, pour une fois, la capacité d'avoir des développements, des fonctionnalités, de la créativité grâce à l'IA qui était justement avant réservée à des grands groupes et maintenant... maintenant, qui peuvent nous aider. Il y a des IA. Par exemple, si je prends un chat GPT O1, il va être en capacité de nous développer du code, il va être en capacité de nous développer un business plan, un modèle économique. Quand on creuse un peu, il y a plein de formations gratuites, très qualitatives sur YouTube et tout. Il y en a un peu partout. Le sujet, c'est plus de faire son tri pour trouver les bonnes que de les suivre. Mais à partir de rien, on peut se construire une expertise sur tout un champ. Et pour une fois, on n'a pas forcément besoin d'avoir la compétence, on a besoin d'avoir la curiosité. La compétence, elle vient en même temps. Et en fait, soyez curieux, intéressez-vous au sujet, faites des formations, Il y a le concept du lifelong learning. Il n'a jamais été aussi... Moi, je passe aussi concret et un bon exemple. Et personnellement, je passe à peu près une heure et demie à me tenir au courant juste de ce qui se passe. Et parfois, le week-end, ce qui m'a intéressé, je le mets en œuvre et je le teste jusqu'au bout. Et donc, il ne faut pas hésiter à avoir cette curiosité. Il faut se lancer et vous allez être... bluffé par le côté cyborg, c'est-à-dire ce que vous, vous pouvez avec votre côté humain et en association avec l'IA, vous allez pouvoir créer rapidement ce qui était avant hors de portée, ce qui maintenant est vraiment, pour moi, à la portée de chacun. Il faut juste ne pas avoir peur, se lancer, être curieux.

  • Speaker #1

    Un grand merci, Pauline. C'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir amie.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenants

    00:00

  • Discussion sur l'impact de l'IA dans les RH

    00:46

  • Parcours d'Aurélien dans l'IA et France Travail

    01:39

  • L'importance des données et des indicateurs RH

    02:32

  • Mise en place du programme IADATA chez France Travail

    08:42

  • Cas d'usage de l'IA pour le matching emploi-candidats

    18:50

  • Formation et accompagnement des équipes RH

    21:01

  • L'IA et l'évaluation des formations

    36:26

  • Conclusion et conseils pour les DRH

    01:02:36

Description

Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Aurélien Fenard, Directeur de la Transformation Digitale chez France Travail. Aurélien nous raconte comment l'IA a fait son entrée chez France Travail il y a dix ans, oui, oui, déjà dix ans ! Passionné et créatif, Aurélien est un véritable geek qui intègre l'IA partout où elle apporte de la valeur ajoutée. Il partage avec nous un exemple d'utilisation d'IA générative en e-learning. Ce cas d'usage a considérablement augmenté l'engagement des apprenants sur un projet initialement pas très sexy . Il nous explique aussi comment il a mis en place un bot à l’attention des managers inspiré de leur guide manager. Aurélien a aussi beaucoup utilisé l IA , pour sa passion : la photo animalière :-)  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Besoin de Rien, Envidia. Le rendez-vous des dirigeants, des RH et des curieux pour démystifier l'IA et comprendre son impact dans le monde du travail. Ce podcast est réalisé en partenariat avec le LabRH. Le LabRH est une association professionnelle qui anime un écosystème de startups, d'entreprises et de RH dont l'ambition est d'inspirer les RH pour les rendre acteurs du futur du travail. Nous remercions notre sponsor AI Forward qui accompagne les entreprises dans leur transition vers l'intelligence artificielle, de la formation des équipes en passant par la gestion et l'optimisation de la data, jusqu'au développement des solutions sur mesure. AI Forward propose un accompagnement à 360°, ai-forward.com. Ce podcast est animé par l'homme d'acalé Jabé Nassim, DRH depuis 20 ans et passionné par l'innovation et l'intelligence artificielle appliquées au RH. Bonne écoute à tous !

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélien !

  • Speaker #2

    Bonjour Lomna !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans mon podcast, donc IA et RH, Fast and Curious. C'est le troisième épisode aujourd'hui et l'idée de ce podcast c'est de montrer... tout ce qu'on peut faire sur tout le cycle de vie des collaborateurs et sur la chaîne de Valeurs RH, tout ce qu'on peut faire avec l'IA. L'idée, c'est évidemment de démystifier le sujet, de mettre les pieds dans le plat, de raconter ce qu'on peut faire. Et l'idée, c'est qu'aujourd'hui, on parle un petit peu de toi et de tout ce que tu as pu mettre en place chez France Travail. Est-ce que tu es d'accord ?

  • Speaker #2

    Je suis d'accord et je suis ravi d'être là.

  • Speaker #1

    Écoute, je suis doublement ravie. Donc déjà, merci d'avoir accepté l'invitation. On va rentrer dans le vif du sujet. J'aimerais que tu nous dises en deux mots quel est ton job chez France Travail, puisque peut-être que certains de nos auditeurs ne te connaissent pas encore. Raconte-nous un petit peu ce que tu fais chez France Travail.

  • Speaker #2

    Je suis directeur de la transformation digitale et de l'exploitation des données RH, c'est-à-dire que je suis en charge de la mise en place des systèmes, de leur maintenance ainsi que de l'innovation. RH et puis digital et puis également l'exploitation des données qu'on peut avoir, c'est-à-dire bilan social, etc. Et pour environ 60 000 personnes.

  • Speaker #1

    D'accord, rien que ça. Rien que ça. Tu fais partie de ces pionniers, donc quand on ouvre notre LinkedIn, on te voit beaucoup communiquer sur les sujets d'IA, tu es un vrai geek aussi, on va en parler également. Est-ce que tu peux me raconter comment tu as découvert les IA et les IA génératives ? Comment tu t'es formé ? Quels ont été tes premiers apprentissages ? Voilà, ta rencontre avec l'IA.

  • Speaker #2

    Ma rencontre avec l'IA, alors, on peut commencer déjà par l'IA traditionnelle. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on va dire le machine learning et le deep learning. Ça fait bientôt neuf ans que j'ai mis en place mes... premiers cas d'usage professionnels chez France Travail. Ça fait déjà 11 ans qu'on fait de l'IA. Ça,

  • Speaker #1

    c'était déjà une première surprise pour moi.

  • Speaker #2

    Et on est assez en avance. Et effectivement, ça fait 9 ans que j'ai mis en place les premiers cas d'usage pour exploiter des conclusions, d'entretiens, etc. Puisque... Alors... tout ça de manière anonyme et automatisée et dans le secret du métier RH, mais c'était pour arriver à avoir des indicateurs en partant de textes naturels. Et comme toujours, l'IA s'est toujours beaucoup intéressée à l'exploitation des textes naturels, c'est-à-dire des paragraphes qui ne sont pas des référentiels ou des données qu'on peut exploiter facilement avec, on va dire, la... les outils traditionnels d'exploitation de la donnée. Donc forcément qu'on peut aller attaquer des grands paragraphes de texte, etc. et en tirer tout l'essentiel à savoir, ça ajoute un DRH, vraiment beaucoup de cordes à son arc pour piloter, comprendre, avoir des signaux faibles pour mettre en place la meilleure stratégie RH.

  • Speaker #1

    Et donc à tes tout débuts, au début de ta rencontre avec LIA, J'ai bien compris que ça ne datait pas de novembre 2022, comme c'est souvent le cas aujourd'hui. Qu'est-ce que tu t'es dit en fait ? Tu t'es dit, c'est un truc, c'est rigolo, je vais m'amuser avec. Ou tiens, potentiellement, ça peut vraiment faire la différence spontanément ?

  • Speaker #2

    Pour moi, c'était tout de suite game changer, dans le sens où on pouvait justement avoir accès à cette sorte de mine d'or, si tu veux. Je fais toujours cette image-là, mais une sorte de sillon d'or, mais qu'on n'a pas la pelleteuse pour aller creuser. Et l'IA, c'était vraiment le moyen d'aller chercher ce graal de la donnée. qu'on ne pouvait pas exploiter jusqu'à maintenant. Et du coup, on a l'impression qu'il y a une porte qui s'ouvre avec énormément de choses. Après, avec beaucoup de possibilités, tout en gardant en tête qu'il faut toujours préserver le RGPD, etc. Traiter les choses de la bonne manière. Mais une fois qu'on est dans ce cadre RGPD et bientôt IA Act, il reste quand même des tonnes. C'est les règles du jeu, mais dans le jeu-là, bien d'inimité, on a... plein de belles choses à faire pour aider les DRH, pour aider la fonction à avancer, parce qu'effectivement, je me rappelle une fois, mon DRH m'a dit, en lui présentant des KPIs, des analyses qu'on avait pu faire, ça je le savais, mais j'en avais pas la preuve. Et c'est là que c'est hyper intéressant. Il avait, dans son instinct, dans son ressenti de DRH, il savait qu'il y avait des choses qui se... qui se tramait, etc. Mais il n'en avait pas la preuve. Et quand on a réussi à le faire, il en était vraiment très content. Et c'est vrai que ce n'est pas l'IA qu'on connaît maintenant, puisque le machine learning de l'époque était encore un petit peu artisanal. C'est-à-dire qu'il fallait entraîner son IA à bien comprendre. Les IA sont plutôt américaines, anglaises. Et à cette époque-là, on avait du machine learning français, mais qui était un petit peu moins performant. Mais ça marchait. Mais le sujet, c'est qu'il fallait l'entraîner. Je vais parler très simplement, je ne vais pas prendre tous les termes. Mais l'entraîner, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut se rendre compte via des matrices qui te montrent si l'IA comprend, est complètement à côté de la plaque ou pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Par exemple, tu lui dis dans un texte, il y a, je ne sais pas, hier, il pleuvait. Quand tu vas passer sur ce texte-là ton machine learning, tu vois s'il te dit, par exemple, s'il est complètement à côté de la plaque ou pas. Donc s'il te dit aujourd'hui il pleut, ou s'il te répond demain il fait beau, tu sais que tu es plus ou moins loin. Donc tu règles comme ça, et avec mes collègues RH, on avait analysé à la main environ 8000 commentaires.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc des verbatims ?

  • Speaker #2

    De verbatims, de commentaires, justement. Et après, on checkait à chaque fois. À partir du moment où tu as un certain... En fonction des cas, etc. Quand tu es au-dessus de 85, voire 90, c'est déjà très, très bien. Ça veut dire que ton matching entre ce que comprend l'IA et ce que comprendrait un humain est à plus de 90 %.

  • Speaker #1

    Vous avez fait le travail en double pour tester. avec une IA qui est allée analyser les verbatims pour en ressortir les grandes tendances, les grands sujets, les problèmes qui ont été mis en avant, mais aussi certainement les aspects positifs. Et vous avez fait exactement le même travail à la mano. Évidemment, l'un est allé certainement plus vite que l'autre. Et évidemment, l'idée, c'était de se dire, est-ce que bottom line, on retombe sur nos pattes avec des résultats qui sont à peu près équivalents ou pas ? Donc ça, c'est un cas d'usage que tu as utilisé il y a longtemps. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Et à l'époque, on faisait ce qu'on appelle de la catégorisation et de la polarité. Donc en fait, par exemple, ça te permet de ranger dans des cases. Les gens aiment bien ranger dans des cases. Mais non, tu vois comment tu vas pouvoir traiter un thème et tu vas voir si les gens sont plutôt positifs, si les verbatims sont plutôt positifs ou pas. Par exemple, tu avais carrière, salaire, QVT, etc. Donc tu analyses si le verbatim parle de ces sujets-là. Et ensuite, tu vois si c'est plutôt positif ou négatif.

  • Speaker #1

    Chant l'analyse et chant le lexico, etc.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    OK, top. Une fois que tu t'es vraiment approprié le sujet, en ayant compris comment ça fonctionne, ou tu t'es rendu compte qu'il y avait quand même des choses à faire, à quel moment tu t'es dit, je ne vais pas le garder pour moi et mon équipe, je vais lancer un grand projet de transformation, ou du moins, je vais essayer d'embarquer les équipes plus largement sur ce projet. Comment ça s'est passé chez France Travail ? Est-ce qu'on t'attendait ? Est-ce qu'au contraire, tu as eu des réticences ? Quelles ont été les premières réactions ? Et surtout, comment vous avez mis petit à petit la machine en place pour élargir l'utilisation de l'IA ?

  • Speaker #2

    Sur l'IA traditionnelle ou sur l'IA générative ?

  • Speaker #1

    Au tout début, vous étiez plutôt sur l'IA traditionnelle.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, traditionnelle. Je te parle de ça, il y a sept ans. que j'ai mis en place ce premier cas d'usage-là.

  • Speaker #1

    Donc sur cette IA-là, la première, vous n'avez pas évidemment... Sur cette IA-là, ça a été de l'utilisation propre, mais c'est bien plus tard que vous avez commencé à parler d'IA générative,

  • Speaker #2

    c'est ça ? C'est ça, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est quand vous avez commencé à parler d'IA générative, c'est là que tu as fait ta réunion avec ton COMEX ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire que... Alors moi, je suis venu à l'IA générative un peu plus tard, mais plus qu'en novembre 2022. Enfin, plus de manière anticipée, c'est-à-dire que j'aime beaucoup la photographie et la vidéo. Je fais... Une de mes passions, c'est la photographie animalière. Et il y a une problématique dans la photographie animalière. Pardon,

  • Speaker #1

    petit sourire.

  • Speaker #2

    Dans la photographie animalière, il y a une problématique, c'est que tu as des très grands objectifs et que tu vas très tôt le matin dans la forêt. Donc, il y a des photos qui sont... Tu sais, comme quand tu prends une photo la nuit, tu as du bruit sur la photo. Donc très rapidement, et ça, ça date d'il y a à peu près 4 ans, il y avait les premiers modèles d'IA générative et de machine learning. À l'époque, il y avait les deux. Et qui ont été entraînés à retrouver la netteté des images et enlever le bruit. C'est-à-dire que tu pouvais prendre une photo avec des couleurs, un peu de trouble, avec beaucoup de grains dessus, et ça te la récupérait. Et c'était quelque chose qui était un peu de niche, puisque c'était... utilisée par les photographes animaliers. Il fallait déjà très bien maîtriser Photoshop, etc.

  • Speaker #1

    Justement, ça allait beaucoup plus loin que ce que tu pouvais faire avec Photoshop ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Oui, parce que là, tu avais déjà vraiment des... Alors maintenant, c'est inclus dans Photoshop et dans Lightroom, mais à l'époque, ça ne l'était pas. Et donc, tu devais prendre des modèles spécifiques pour aller récupérer... Ces formes-là, et d'ailleurs, c'est très drôle, mais c'est comme ça qu'on est arrivé petit à petit, en entraînant de plus en plus à récupérer des images de bruit, qu'on est arrivé à ce qu'on appelle la génération de bruit latent. Et c'est ça qui a donné le jour à Midjourney ou tous ces outils-là, puisque maintenant, en fait, tu pars d'un bruit latent. Des fois, on le voit sur certaines. Tu pars d'un bruit comme une chaîne de télé où tu ne capterais pas. Tu vois de la neige, en fait. Et... Les modèles ont tellement appris à retrouver des formes à partir de presque rien, que maintenant, ils arrivent à générer tout seuls des formes. Et quand on va leur dire, crée un petit chat à partir de ce bruit, il va imaginer des formes parce qu'il a été tellement entraîné à les retrouver à partir d'images brutées. C'est comme ça que c'est venu. Et donc, c'est pour ça que moi, je m'y suis intéressé. D'ailleurs, d'abord aux générateurs d'images qui sont venus avant ChatGPT. qui étaient déjà les LLM, ce qu'on appelle les LLM, les transformers, les IA qui font du langage naturel, les chatbots. C'était sorti depuis 2018. Je m'y étais déjà intéressé parce que déjà à l'époque, j'allais sur des bibliothèques de contenu en ligne comme Hugging Face, etc. Et je m'amusais déjà avec des modèles, mais c'était vraiment hésitant et ce n'était pas un vrai service pensé. bien fait, avec énormément d'investissements, comme quand OpenAI a sorti ChatGPT à l'époque. Mais déjà, je m'y intéressais. Donc, du coup, ça a fait que dès que c'est arrivé, j'ai pris le train à la fois de l'IA générative de langage naturel, mais aussi d'images et plus tard de vidéos et de sons.

  • Speaker #1

    D'accord, on va y revenir à la vidéo. On va y revenir. En même temps, tu es un vrai geek, donc c'est vrai que tu fais un peu partie des... de ceux qui ont cette double expertise, vrai geek, IA, qui met vraiment les mains dans le cambouis et qui ne fait pas que de la génération de texte, etc. J'ai vu certains de tes travaux, c'est quand même assez impressionnant, notamment ta vidéo, ton petit film sur lequel tu as concouru. C'est assez impressionnant, le fait de mixer toutes ces IA, ce n'est pas à portée de tous. Donc, ce n'est pas forcément ce qu'on attend d'une direction RH. Mais pour en revenir à ton utilisation chez France Travail, Comment est-ce que vous en êtes arrivé à lancer un projet d'adoption des IA génératives ? Comment est-ce que tu as lancé le projet ? Parce que je crois que c'est toi qui l'as lancé.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on était déjà un groupe. Dans la DSI, il y avait des experts déjà, des data scientists, des experts en machine learning. On avait déjà même une docteure en explicabilité des LLM. Donc, on avait vraiment... On a une trentaine de dates assurées.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais juste une micro-parenthèse. Mais c'est vrai que quand on pense à France Travail, on n'imagine pas. Alors, pour la petite histoire, quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet, on m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Aurélien Fennard. Il est génial, il fait plein de choses. Et puis, ils sont très en avance. Je dis, mais ils bossent chez qui ? On m'a dit, chez France Travail. J'ai eu un petit rectus en me disant, c'est vrai que très spontanément, quand on parle de trucs un peu à la pointe, de l'innovation, Très spontanément, France Travail n'arrivait pas. Je dis bien, n'arrivez pas, en première ligne. Et on se rend compte que quand même, déjà, il se passe beaucoup de choses. Il s'est passé beaucoup de choses bien avant qu'il se passe des choses aujourd'hui. Et pour le coup, on a la chance que tu puisses prendre le temps de communiquer dessus sur les réseaux sociaux. Tu fais partie des leaders inspirants sur le sujet, puisque tu es régulièrement invité à prendre la parole, puisque tu ouvres un peu le pas avec tous tes retours d'expérience. Et c'est vrai que c'est très, très précieux. Donc voilà, je referme cette parenthèse sur l'innovation et France Travail.

  • Speaker #2

    Non, à la fin, quand je participais à des conférences, on nous dit toujours, mais on ne savait pas que vous étiez à tel point impliqué, inspiré, etc. Et c'est vrai que l'innovation sociale, l'innovation sociétale, est en fait utiliser tous les moyens pour remplir notre mission d'intérêt public, forcément. pour arriver au plein emploi et fluidifier le marché du travail, on va les prendre dans la mesure du RGPD, etc. Mais forcément, dès qu'on a des leviers pour agir, on les prend, puisque forcément, on traite beaucoup de données, on traite beaucoup de demandes, on doit accompagner beaucoup de choses. Donc, quand il y a des nouveautés comme ça qui arrivent, on ne pourrait pas ne pas s'en saisir. En tout cas, ça ne pourrait pas s'expliquer. Après, en interne... On a effectivement vu que ça fait maintenant 11 ans qu'on fait de l'IA en interne. On a pu aussi être en avance sur la structuration, parce qu'on en est à notre presque troisième programme. On a eu un autre programme avant qui s'appelait Intelligence Emploi, qui date de 2016-2017, donc ça fait déjà un moment. Mais ça fait par exemple 4 ans qu'on a une charte éthique de l'IA, pour dire à quel point on s'est impliqué, et puis pour créer la confiance auprès de nos agents. Il faut qu'il y ait toute une organisation, une fabrique de l'IA, des métiers qui se rencontrent, etc. Et puis voilà, avec toute cette expérience-là, c'est sûr que pour répondre à ta précédente question, quand il a fallu s'emparer du sujet de l'IA générative, alors que même c'était une sorte de tonnerre, et parfois quand on regarde en arrière, on se dit mais ça faisait beaucoup parler, un peu comme le moment du Covid, il y avait une certaine excitation, etc. Et avec quelques-uns en interne... On se disait, mais là, on a vraiment des choses à faire. Il faut aller convaincre notre comité de direction générale. Et là, effectivement, j'ai écrit une note sur le sujet, ce que ça pouvait amener avec deux cas d'usage assez simples, mais je pense avec les principaux éléments. Et c'est vrai qu'on a eu un comité de direction générale prudent, mais intrigué.

  • Speaker #1

    Tu as suscité la curiosité, ils ont eu envie d'en savoir plus.

  • Speaker #2

    Notre directeur général de l'époque, je m'en rappelle, il a dit « Oui, c'est essentiel, il faut s'en saisir, mais il faut faire très attention. » Et du coup, on a eu vraiment une grosse responsabilité de lancer des expérimentations, vraiment projets, pour déjà se faire une preuve de valeur, un peu toucher cette matière qui était un peu encore à l'époque très sensible. Voilà. En gros, faites une expérimentation en mode projet, ce qu'on appelle une exploration. Donc on a fait une exploration technologique, c'est le terme, et pour creuser, pour savoir est-ce que là il y a une mine pour aider nos agents, nos usagers, pour aller plus vite vers une fluidification du travail. Qu'est-ce qu'on peut faire et comment on peut le faire ? Et là, commencer à germer des cas d'usage. Et puis ensuite, on a créé un programme. le programme IADATA, qui est un des programmes de transformation de France Travail aujourd'hui et qui est assez important parce que c'est une des composantes de la transformation actuelle de l'établissement dans comment on va avoir plus d'impact. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Tu peux nous donner trois, quatre grandes lignes de ce projet, justement ?

  • Speaker #2

    Le programme a pour objectif d'avoir de l'impact rapidement auprès de nos usagers. pour les aider. Alors, il y a, par exemple, forcément, on a toujours un grand sujet chez France Travail, c'est le matching. Un de nos sujets, c'est d'arriver au plein emploi, donc de faire du matching entre des offres et puis des demandes. Et effectivement, de plus en plus, on va être en capacité de soit produire des applications où on va pouvoir faire un matching avec de l'IA beaucoup plus rapidement. C'est-à-dire qu'avant... Tu avais besoin que des personnes citent leurs compétences dans des CV, citent des compétences dans des offres, et puis qu'on fasse un matching, etc. Maintenant, l'IA peut lire un CV, lire une offre, en déduire le référentiel de compétences pour faire le matching. Et donc, ça va plus vite. On peut prendre plus d'offres. Et surtout, on peut faire un matching beaucoup plus proche de la réalité, de la rapidité du marché.

  • Speaker #1

    En sachant qu'IA peut aussi t'aider à identifier les compétences cachées sur les CV. Exactement. Ça, c'est assez puissant.

  • Speaker #2

    On peut aller dans les compétences dynamiques, etc. Tout ça, c'est des travaux qui sont en cours. C'est des efforts qui sont en train d'être faits, mais on sensibilise nos agents, etc., pour les aider. On avait déjà des cas d'usage pour aider à répondre à des e-mails ou à les autodiriger, puisqu'on reçoit un certain nombre d'e-mails par jour à être courrier. Donc tout ça, c'est vraiment pour aider, pour que nos agents aient plus de temps. se concentrer sur l'accompagnement pur, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Donc, ce que je comprends de ce programme, c'est que vous y êtes allé plutôt par les cas d'usage pour que les agents comprennent, en gros, là où ça pouvait leur apporter de la valeur, là où ils pouvaient être plus productifs, là où ils pouvaient, en gros, augmenter leur efficacité opérationnelle, en gros, se libérer de certaines tâches, évidemment, mais aussi avoir plus de temps pour l'essentiel.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a un plan d'accompagnement pour...

  • Speaker #1

    Oui, j'allais y venir. Donc, il y a eu de la formation et de la culturation.

  • Speaker #2

    Oui, on a aussi un outil qui se fait traditionnellement. Enfin, je vais dire traditionnellement, mais dans beaucoup de grandes entreprises. C'est une sorte de chat GPT interne, par exemple. Voilà, on a des... Où on développe un peu comme dans chat GPT, pour ceux qui connaissent, il y a ce qu'on appelle des GPT's. C'est des petits Ausha GPT. C'est entraîné sur des tâches particulières. Je ne sais pas, je vais faire du code ou je vais faire des recettes de cuisine. Il y a des petits GPT qu'on peut créer soi-même aussi. Moi, je m'en suis créé des persos pour faire de l'image ou de la vidéo. Et là, pareil, chez France Travail, mes collègues de la DSI ont eu la bonne idée de créer des FTs spécialisés. Donc, on va en avoir un.

  • Speaker #1

    Les FTs sont les équivalents des GPCs.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des chatbots avec lesquels...

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc là, c'est chat... FT au lieu de chat GPT, au lieu d'avoir des GPT, on a des FT. Et du coup, là, par exemple, on va en avoir un sur le guide manager. Donc le guide manager RH, c'est quoi ? C'est un guide qui fait 180 pages, c'est tout notre savoir-faire au service des RH. Mais on s'est dit, quel meilleur cas d'usage que de mettre ça à disposition pour pas qu'on ait à aller le chercher au fond d'un tiroir. ou dans l'intranet, etc. Un manager, on estime que quand il est sur le terrain, en équipe naturelle, il doit avoir immédiatement la réponse pour être pertinent. Tout le monde, ils pourront répondre à un email, etc. avec exactement ce qu'ils doivent avoir, sans forcément rechercher dans les 180 pages, puisqu'ils ont la réponse directe.

  • Speaker #1

    Là, vous avez chargé dans l'outil, en gros, cette bible du management, avec la culture, les valeurs, les ways of doing, qui intègre... toutes les réponses aux questions que pourraient se poser les managers. Évidemment, déjà, ça libère du temps à l'équipe RH, ADP, PEI et autres, sachant que les questions sont souvent du premier niveau. Et du coup, en utilisant l'outil, ils ont la réponse tout de suite. Et comme il a entraîné en circuit fermé, j'imagine, avec uniquement cette Bible, la réponse est forcément juste, précise, et ça ne dépasse pas. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et vu que c'est un FT, donc un mini disponible dans le chat FT plus grand, forcément, on peut aussi le donner qu'au RH pour ne pas qu'il y ait trop de sollicitations, etc. Par exemple, le guide manager, là, il n'y aura que les managers qui l'auront. Et donc, on peut cibler un peu.

  • Speaker #1

    En gros, quand tu crées tes GPTs, les FT de Chiffrance Travail, tu peux effectivement allouer les accès à une population et pas à une autre.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Super. Moi, je suis assez impressionnée parce qu'on a toujours tendance à croire que... Alors, les grands groupes, ils ont forcément les moyens. Là, vous êtes un grand groupe, enfin, une grande entreprise un peu particulière, parce qu'on parle de France Travail. Et clairement, c'est assez bluffant de voir ce que vous avez réussi à faire, puisque autant dans une start-up, c'est facile, on est agile, on teste des trucs. on n'est pas toujours d'accord avec la RGPD, mais ce n'est pas très grave. L'IAC, on verra plus tard. Là, vous avez quand même des contraintes légales, éthiques, qui sont juste incontournables. Et malgré tout, vous avez réussi à faire plein de choses. Et je trouve ça assez bluffant de se dire, on peut, avec de la volonté qui vient d'en haut ou d'en bas, peu importe, mais avec de la volonté et du cadrage, avec un cadre, évidemment, on peut arriver à faire des choses qui sont game changers en interne.

  • Speaker #2

    Ce cadre, il faut se l'approprier. Une fois qu'on a compris les lignes de démarcation d'un terrain de foot et qu'il y a une façon de faire les choses, on peut s'emparer du sujet, dire ce qu'on va faire, comment on va le faire, pour rassurer. Et c'est hyper important, en plus de bien le faire, parce que ça facilite le travail par la suite. C'est-à-dire que si je fais les choses dans les règles de l'art, j'aurai moins de résistance en interne, puisque la... en interne, je veux dire, auprès des agents ou auprès des usagers, puisque, en fait, l'IA, c'est un peu particulier. Chacun a sa propre opinion sur l'IA. Chacun a sa propre approche, compréhension et peut-être peur. Et du coup, plus on est en capacité de bien respecter les règles, de montrer qu'on les respecte, d'aller au-devant des choses, ben... Déjà, on a un terrain de jeu bien délimité, ce qui ne nous permet pas de partir partout. Mais en plus, c'est rassurant.

  • Speaker #1

    Un sujet qui me tient à cœur, parce que quand on parle de RH et IA, il y a des sujets qui sont assez récurrents. On parle beaucoup d'IA et recrutement, on parle beaucoup d'RGPD, d'IACT, etc. Je trouve qu'on ne parle pas assez du learning et de l'impact que les IA génératives vont avoir sur le learning. Je voudrais avoir un petit peu ton avis sur la question. La question est très large. Tu peux aller là où tu as envie.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup le learning parce que j'ai commencé au Crédit Agricole il y a 23-24 ans à faire un des premiers e-learning à l'époque sur l'assurance. Et j'ai toujours gardé un très bon contact parce qu'en plus, je trouve que c'est aussi une bulle de créativité extraordinaire dans les RH. Et on peut utiliser beaucoup de choses dans le learning et y compris l'e-learning. Et pour moi, c'est un terrain de créativité quasi...

  • Speaker #1

    Je ne me lance pas sur le sujet.

  • Speaker #2

    Illimité. C'est vrai, c'est vrai. Aussi bien dans le présentiel, le distanciel, le blended. On a tellement de choses à faire et on peut avoir non seulement de la créativité, et je sais que tu y es très attaché, mais en plus, on peut vraiment faire des expérimentations, tenter des coups. J'adore tenter des coups. Et en plus, comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a forcément l'aspect multimédia, l'aspect interactivité. Et puis, on peut aller jouer avec certains codes que moi, j'aime beaucoup, raconter des histoires, aller sur le jeu, etc. Donc, tout ça, forcément, la gamification, c'est hyper important, etc. Et du coup, j'ai un vrai sujet là-dessus. Et effectivement... L'IA arrivant sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça, c'est l'innovation classique. Mais effectivement, depuis 4, 5, 10 ans pour les pionniers, en gros, ça fait 4, 5 ans où on est vraiment à la vraie innovation sur les sujets de learning. Là, effectivement, avec l'IA, j'imagine qu'on passe un cap.

  • Speaker #2

    On passe un cap en termes de créativité. On passe un cap en termes d'exploitation des données. On passe un cap en termes de... d'adaptation en live au niveau de chacun.

  • Speaker #1

    La personnalisation.

  • Speaker #2

    Ce qu'on appelle de l'adaptative learning. On peut s'adapter. Ça existait déjà avant l'IA, mais l'IA vient renforcer ça. J'ai envie de dire synchrone et asynchrone. C'est-à-dire qu'on a de l'adaptative learning pendant qu'on passe un module. Pour pas qu'en fait, avant, on est obligé d'avoir un module, je ne sais pas, avec un niveau de 50%, je dis n'importe quoi. Et en fait, il y avait des gens qui surperformaient et des gens qui sous-performaient. Donc, on n'avait qu'une partie du module qui correspondait au niveau des personnes et qui apportait vraiment. Certains étaient dépassés, d'autres s'ennuyaient. Maintenant, on va avoir effectivement des modules qui sont capables de s'adapter au niveau avec les premières questions. Et l'IA va venir bien comprendre le personnage. Ah tiens, j'ai un geek. Ah tiens, j'ai quelqu'un qui a été un peu laissé de côté. Et on va automatiquement adapter le niveau. Du coup, chaque personne qui va passer un module va avoir une expérience différente, mais chacun aura acquis des connaissances.

  • Speaker #1

    Ce qui veut dire que quand tu suis une formation en e-learning ou à distance, Ça veut dire qu'en fonction de tes premiers apprentissages, de tes premières réponses, la suite va être modulée en fonction de ces premières réponses. C'est bien ça que je pense.

  • Speaker #2

    C'est ça, avec une détection du persona, du niveau. pour s'auto-adapter. Et après, tu as l'adaptation asynchrone qui va être en capacité. Il y a encore peu de cas en production, mais ça va venir et moi, je m'y intéresse.

  • Speaker #0

    C'est comment on va être en capacité, par exemple, de comprendre les ambitions d'une personne en termes de carrière, voir ses qualités, ses faiblesses, ses compétences, là où elle se projette, et ensuite les formations qui ont déjà été effectuées, et ensuite comment, dans un catalogue, une IA va pouvoir dire, voici en fonction de ce que tu veux faire, d'où tu en es, de ce que tu as déjà fait, de tes capacités, tes connaissances, voici le programme. learning idéal. Et moi, ce que j'aime bien, c'est toujours ce côté suggestion de l'IA, avec par contre toujours un RH bien humain, qui va venir dire effectivement, moi je pense que ça c'est bien, ça ça sera peut-être un peu trop tôt, parce que c'est toujours pour moi...

  • Speaker #1

    C'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça, c'est pas mathématique, il faut de l'empathie. Je pense que avec l'arrivée de l'IA, les RH auront encore plus d'enjeux d'accompagnement, d'empathie, de développement des compétences, de développement des soft skills, mais il faut garder aussi les hard skills qui sont très importants. Il ne faut pas que l'IA remplace nos hard skills, sinon on ne sera pas très bon pour la gérer. Beaucoup de gens gèrent bien l'IA à l'heure actuelle parce qu'ils ont les hard skills. Si on ne les a pas. Et après, c'est aussi un développement intellectuel. Je veux dire, ce n'est pas parce que... On a des calculatrices qui sont capables de faire des divisions euclidiennes en trois secondes qu'on ne l'apprend pas en primaire à nos enfants. Donc, il faut garder toute cette capacité pour être en capacité à savoir là où elle se trompe. Là, voilà. Et donc, le côté soft skills vient aussi en disant une petite voix qui me dit attention, vérifie bien. Parce que l'IA sert aussi les cyberattaques, sert aussi les menaces pour toujours... Voilà, trouver la petite bête. Et du coup, il faudra en plus avoir ce côté soft skills pour détecter ces sujets-là. Et donc oui, c'est du coup, c'est très important d'avoir, on va dire, une suggestion. J'ai entendu dire parfois des IA qui se disaient en tant que mentor, coach, etc. Je ne suis pas du tout d'accord. Je n'aime pas du tout qu'on personnifie ce côté, ce qu'on appelle le côté Elisa. C'est-à-dire qu'on personnifie l'IA. Je ne suis pas d'accord.

  • Speaker #1

    Néanmoins, tu... Du coup, ça m'intéresse, parce qu'on a peut-être un sujet de désaccord, c'est que les IA, tu peux l'utiliser, les IA Gen, tu peux les utiliser de façon très différente. Et moi, j'ai mes façons de l'utiliser, ou parfois, je l'utilise en tant qu'assistant, parfois, c'est un coach, parfois, ça peut faire tellement de choses. Et en fait, j'apprends beaucoup, même sur des sujets où j'ai une expertise, pour peu que je travaille sur un sujet. Je lui dis voilà comment je compte m'y prendre, voilà ce que j'ai fait. Tu peux upgrader, tu peux regarder s'il y a des angles morts, comment je peux améliorer ça et j'apprends avec elle.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on ne soit pas d'accord. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    ok. Alors on est peut-être d'accord finalement. Alors du coup...

  • Speaker #0

    Non, non, non, je suis complètement d'accord avec toi parce que moi je me suis tout auto-formé. Je prends l'IA parfois de diverses manières et je vais même peut-être aller plus loin. sur certains cas d'usage que je mets et dont on parlera après, je fais même du management de l'IA. C'est-à-dire que je peux utiliser 10-15 IA de manière simultanée et je vais presque faire du management de l'IA. Alors, c'est aussi un terme que je n'aime pas, mais...

  • Speaker #1

    Mais il veut dire ce qu'il veut dire.

  • Speaker #0

    Il veut dire ce qu'il veut dire, c'est-à-dire que quand je fais du management d'une équipe, je ne maîtrise pas exactement ce qui se passe dans les cerveaux. Je ne maîtrise pas exactement ce qui est fait, ce qui n'est pas fait, etc. Mais je sais avec mon intuition et mon expérience de manager que je vais arriver à faire un super travail d'équipe qui nécessitera peut-être un peu de fine tuning pour arriver exactement à ce qu'on veut. Mais on pourra y arriver. Eh bien, on n'a pas exactement l'explicabilité complète de tous les modèles qu'on va utiliser. Même les créateurs, à l'heure actuelle, ne sont pas complètement capables d'expliquer certains de leurs modèles tellement il y a des milliards de paramètres. Et les réseaux neuronaux ont parfois des choses qui sont très intéressantes mais non prévues. Il faut juste se dire, je maîtrise une partie de ce qui va être produit. Je peux, de manière empirique, en estimer le résultat. Mais du coup, effectivement, quand je manage plusieurs IA, comme je le dis, en fait, ça peut se rapprocher quelque part d'une nouvelle sorte de management qu'on ne connaissait pas, le management de plusieurs modèles d'IA. générative ou non, en même temps. Et moi, je trouve ça absolument passionnant.

  • Speaker #1

    Là, c'est quand même one step far away. On n'en est pas là, on en est déjà sur un élève.

  • Speaker #0

    Moi, c'est mon quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ton côté geek, ça. Et puis, c'est aussi le fait que ça fait très longtemps que tu travailles et que tu t'es approprié cette techno. Et c'est vrai que là, tu as clairement une longueur d'avance et sur la vision globale, mais aussi sur l'utilisation en elle-même. Donc forcément, on n'en est pas encore à manager les IA. Globalement. Mais déjà, quand on arrive à gérer une IA, on est déjà pas mal. Dernière question sur l'IA et le learning. La formation au sens large, on sait l'impact que comptent déjà les IA et les IA génératives sur les compétences, avec le vrai besoin d'identifier les compétences cœur, les compétences en déclin, celles qui sont émergentes. Là, on a un vrai enjeu, mais ça fait 50-60 ans que nos entreprises forment. les collaborateurs, et qu'il y a un pain point, qu'à ma connaissance, on n'a pas réussi à creuser, je ne sais pas comment on dit, c'est non pas l'évaluation à craquer, merci, c'est de se dire, une fois que j'envoie quelqu'un en formation, comment j'évalue, non pas s'il a aimé ou pas la formation, mais le retour sur investissement, c'est-à-dire le niveau de compréhension de ce qu'il a appris. et surtout son ancrage et sa mise en application dans son quotidien. Ça, pour moi, c'est un vrai pain point. Est-ce que tu penses qu'avec les IA, au sens large, on va arriver à craquer ça ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une excellente question, puisque ça fait un moment que c'est un enjeu qui est vraiment d'avoir le retour sur investissement. Il y a quelque chose, nous, qu'on essaie aussi de creuser, c'est la mise en exercice dans le quotidien de ce qui a été appris. C'est-à-dire la mise en application des acquis de la formation, comment on est sûr, on peut avoir la meilleure formation du monde, qui ne nous sert absolument à rien dans notre quotidien, on peut avoir une formation peut-être un peu... pénible sur Excel et les tableaux de croisiers dynamiques et que ça transforme notre quotidien. Donc, en plus, il y a ce côté, non seulement, est-ce que la personne va être en capacité de l'avoir, mais en plus, d'avoir creusé et d'avoir vraiment ses acquis de la formation, mais en plus, est-ce que ses acquis de la formation vont être intéressants au quotidien ? Alors, moi, il y a quelque chose qui me passionne aussi, dans l'IA, ça va être la capacité de l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire qu'on va avoir... plus de données, est en capacité de les traiter plus vite, alors toujours de manière sécurisée, mais voilà, pour aussi comprendre...

  • Speaker #1

    On va faire tout un épisode juste sur la data.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour avoir justement la compréhension des besoins, à la fois dans l'exercice du métier, mais aussi dans les besoins de la personne en tant qu'humain et dans ce qu'elle a appris. Donc quand on a tous ces data sets-là, on est en capacité de les faire. de trouver déjà la meilleure formation. Parce que ça vient déjà de l'adéquation entre mon besoin métier, mon besoin de progresser moi, et comment je vais pouvoir matcher les deux. C'est toujours des questions de matching.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et voilà. Et après, ça, c'est le premier niveau, je dirais. Ensuite, deuxième niveau, il faut qu'accompagner. Il faut que la personne soit en compréhension de quoi elle va aller dans cette formation. Et que avant même la formation, que ce soit un e-learning, du blended, c'est-à-dire du présentiel et du distanciel mélangés, ou du présentiel, comment la personne va comprendre que ça va lui apporter quelque chose en termes de compétences, en termes de mise en situation. Et voilà, et après il y a énormément de choses qui sont en capacité. d'aider les uns et les autres et donc de trouver le meilleur moyen. Et enfin, je dirais le troisième niveau d'accompagnement que peut faire l'IA, c'est rendre la chose la plus intéressante possible et jouer sur des mécanismes du cerveau, jouer sur comment cet exercice-là, pour te former, je vais pouvoir le tourner de la meilleure manière. pour que d'un point de vue, donc là on rejoint quasiment les sciences cognitives, mais comment la forme va le mieux servir le fond d'un point de vue. mécanisme d'apprentissage. Et là, on est vraiment dans la pédagogie. Chez nous, on a aussi des spécialistes de la pédagogie.

  • Speaker #1

    Mais vous avez du monde, j'ai vu. Tu es jalouse.

  • Speaker #0

    Dans le learning, parce que oui, on a des spécialistes de la pédagogie et du learning chez nous, puisqu'on est dans une branche et on est les seuls sur cette branche. C'est-à-dire qu'on n'est pas... Et quand on propose nos services, on est les seuls à les proposer. Donc, on est les seuls à créer les propres formations. Et voilà.

  • Speaker #1

    Des formations que vous ne trouvez pas sur le marché.

  • Speaker #0

    Exactement, qui ne sont pas sur étagère. Pour les formations Excel, etc., on fait comme tout le monde. On prend sur étagère, mais forcément, quand on a une nouvelle convention assurant chômage, avec de nouvelles règles qui sont décidées, ou des lois qui tombent sur ces sujets-là, forcément, on est obligé de... Des règles qui sont très simples à comprendre. En plus, qui sont assez complexes. Et puis, l'assurance chômage, c'est de l'assurance... Donc, il y a beaucoup de pièces justificatives, de choses. Et il faut toujours être le jour J. Il faut que nos milliers de gestionnaires de droit soient au fait le jour J et près. Donc, c'est normal qu'on ait une certaine puissance. On a une académie interne et c'est normal qu'on ait une certaine puissance de formation parce qu'il faut qu'on suive les enjeux du pays et ceux qui nous concernent. pour faire au mieux notre tâche quotidienne.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc, on a parlé de l'académie, effectivement, que vous avez en interne et de vos spécificités en termes de besoins en learning. Et moi, je voudrais qu'on parle de ce projet qui s'appelle Osiris, dont a été le chef de projet, de ce que je comprends. Et le point de départ, c'était une formation à l'attention des équipes RH Pay, à un SIRH. Donc, le sujet pas très glamour. Et vous avez quand même réussi à en faire un truc assez génial. Donc, je voudrais bien que tu nous racontes un petit peu le projet, ce que vous avez fait. Et si je peux, pendant le podcast, j'essaierai de passer le teaser parce que je trouve que c'est assez chouette.

  • Speaker #0

    Merci. Alors oui, on a un gros projet de transformation de notre outil SIRH, de gestion administrative paye et qu'on appelle aussi Core RH. Parce que pour ceux qui connaissent le master data de nos RH, c'est-à-dire là où toutes les données RH sont... sacraliser pour aussi les exploiter avec de la business intelligence derrière, donc du reporting, du décisionnel, etc. Et donc c'est un très gros projet puisqu'effectivement on est presque 60 000 agents et avec une petite partie publique et une grande partie privée. Mais du coup, effectivement, c'est un gros gros projet et on accompagne. nos collègues de la gestion administrative, de la paye et toute la RH au global, puisque ce projet-là alimente tous les autres systèmes RH, dont l'Académie France Travail dont on a parlé, etc. Et le sujet, c'est comment on pouvait prendre l'IA pour rendre parfois des capsules ou des e-learnings peut-être un peu plus avenants. Parce que comme tu le disais, peut-être le samedi matin qu'on se lève, la première chose qui nous vient à l'esprit, ce n'est pas forcément de faire une heure et demie de e-learning, gestion administrative et paye.

  • Speaker #1

    En sachant que samedi, c'est hors temps de travail, on ne travaille pas en dehors.

  • Speaker #0

    J'en conviens. On travaille. J'en conviens. Non, mais c'était pour la boutade. Mais même le mercredi, le samedi, le jeudi. Donc, peu importe. Mais en tout cas, ce n'est pas quelque chose qui peut nous faire rêver. Et on en convient, même si le e-learning est extrêmement bien fait et construit. Et que là, pour le coup, c'est un outil de travail du quotidien. Donc, c'est quelque chose d'extrêmement sérieux. Le sujet, ce n'est pas parce que c'est quelque chose de sérieux qu'on ne peut pas aussi le rendre fun et sympa. Et effectivement... Mon équipe qui est en charge de l'accompagnement de ce projet-là, de la fonction RH, etc., qui concerne environ 750 RH, mais on va dire toute la fonction RH de France Travail, mais sur les 750 personnes qui peuvent être concernées par ce e-learning, effectivement, ils m'ont dit ça serait bien, Aurélien, on sait que tu fais de l'IA, des images, etc., etc. Est-ce qu'on pourrait pas faire un sérieux ce game ? Et en fait, c'est même pas moi qui y est pensé, c'est mon équipe qui est venue me voir... Donc prestataire interne en me disant on sait que tu fais ça. J'aime beaucoup ce sujet-là de compétences qu'on peut...

  • Speaker #1

    J'allais y venir, je ne voulais pas te couper ce que j'appelle les side skills en fait. Exactement. Ce sont toutes les compétences annexes qu'on a tous, on sait faire plein de choses. Et quand dans nos entreprises, on communique sur ces side skills... fait qu'on peut aussi être sollicité pour des choses qui n'ont rien à voir avec notre taf. Et là, tu es l'exemple parfait.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord. Et là, ce n'est même pas moi qui ai pensé, c'est mon équipe qui m'a dit on sait que tu fais des trucs, tu bricoles des trucs, on sait que tu fais de la photo, on sait que tu fais de l'IA et des images. Est-ce que tu ne pourrais pas commencer à faire... des choses et même pourquoi pas un serious game, allez allons-y quoi. Et effectivement je me suis pris au jeu et on s'est dit ben on tente le coup mais sauf que c'était il y a presque un an. Il y a presque un an, alors aujourd'hui c'est relativement courant les images qu'on peut créer assez facilement avec des IA vidéo qui viennent les animer ou directement faire un prompt et avoir une vidéo. À l'époque, c'était quand même quelque chose encore qui était dans l'open source.

  • Speaker #1

    Parce que le projet a été lancé en mai 2024. Donc le temps, c'est ça, le projet a été officiellement lancé en mai 2024, mais tout était prêt avant.

  • Speaker #0

    Alors le projet, il est quasiment sur deux ans. Mais en tout cas, le projet de faire l'accompagnement, effectivement... Oui, tu as raison, pardon. Donc l'accompagnement, c'est en mai 2024, effectivement. Parce qu'il faut déjà avoir construit la solution pour être en capacité de former dessus. Mais effectivement, moi, dès janvier, je m'étais mis dessus parce qu'on commençait à avoir des bribes de construction pour commencer à délivrer le e-learning à partir de mai. Puisqu'il y avait les recettes et il fallait que les personnes, les agents RH de France Travail, soient en capacité de connaître l'application. Il soit... sensibilisés, ne serait-ce que pour les périodes de recettes. Et donc, on a tenté le coup, et effectivement, on n'est pas parti sur un serious game parce que c'était trop compliqué et là, on était vraiment dans... Et je ne sais pas si ça aurait forcément parlé et l'IA n'était pas encore assez mature, et moi-même, je n'étais pas encore assez forcément mature sur le sujet. Mais par contre, on s'est dit, en remaquillant quelque part... et en recréant quelques capsules, quelques jeux, mais toutes à l'image de l'IA générative pour créer un environnement immersif et gamifié, c'était hyper intéressant. Alors, qu'est-ce qu'on a fait ? Quand je me suis pris au jeu, j'ai vu aussi le potentiel qu'il y avait dessus. C'est-à-dire que le projet s'appelle Osiris, outil SIRH intégré et simplifié. Mais forcément, il y a tout un côté qu'on voit bien sur Indiana Jones, l'Égypte antique. Donc, je me suis dit qu'on va pouvoir créer une sorte d'aventure, comme on pourrait voir dans des jeux vidéo, sur un espace dans l'Égypte antique gamifié avec des personnages, donc Osiris et Isis. qu'on va découvrir dans un petit teaser, parce qu'on s'est dit, pourquoi pas faire un peu comme une série de Netflix avec une bande-annonce pour donner envie.

  • Speaker #1

    Moi, qui n'étais pas concernée par l'outil, qui ne travaille pas chez France Travail, après avoir vu le teaser, j'aurais bien suivi le e-learning,

  • Speaker #0

    tu vois. Du coup, c'est exactement... J'en espérais pas tant, mais c'était exactement le fait. Les fesses montées. Ouais, voilà. On a été très surpris par l'accueil. Puisqu'effectivement, on a fait vraiment un teaser d'une minute trente qui donne à voir sur cette capsule e-learning et avec les codes du cinéma, les codes des jeux. Et effectivement, on peut prendre un avatar, le faire progresser, etc. Ça reste rudimentaire, mais suffisamment pour être sympa et transformer ça en une aventure et surfer sur le code qui marche depuis des millénaires. Depuis les grottes de Lascaux, je raconte une histoire, j'ai des scènes qui sont expliquées, etc. Et puis j'ai le côté gamification qui vient aider, animer. Et puis je suis dans un projet, je suis dans une petite aventure où je pousse mon personnage, j'ai des épreuves. Il y a trois coffres à ouvrir dans trois endroits. Et à la fin, à chaque fois, à Luxor, Alexandrie. quand j'arrive à trouver le coffre après les énigmes où j'ai acquis de la compétence dans l'outil final, j'ai des goodies, j'ai un fond d'écran, j'ai des choses... C'est tout bête, mais ça fonctionne extrêmement bien. Moi, le premier. Et effectivement, on a été bluffés par le retour que la fonction RH nous a fait.

  • Speaker #1

    Alors juste avant ça, je reprends juste histoire que ce soit clair pour tout le monde, c'est qu'à la base, le sujet, c'était la mise en place d'un nouvel SIRH, complètement différent du précédent, et vous aviez cet enjeu de former 700-750 personnes.

  • Speaker #0

    Voilà, sur des processus, sur la navigation dans l'outil, des choses très pragmatiques.

  • Speaker #1

    Exactement, et on sait combien il est dur d'unborder, de donner envie, d'engager, et puis on ne peut pas se permettre de faire de l'à peu près, donc tout le monde devait... Être formé à l'outil, mais être bien formé à l'outil. Donc, il y avait déjà un premier module de e-learning qui avait été créé. Et l'idée, c'était de se dire, on prend ce module et on le fait aller beaucoup plus loin pour atteindre notre cible. Notre cible, ce sont les équipérages. Et surtout, qu'ils le fassent sans que ce soit trop en douleur. Parce que souvent, ce sont des e-learning qui sont... Honnêtement, on y va vraiment à reculons, que ce soit le samedi matin ou le mercredi, mais c'est compliqué. Mais du coup, vous avez réussi en partant... d'un pain point, qui est en gros ce taux d'adoption de cet outil, en vous disant qu'on veut avoir un taux d'adoption important. Et vous avez upgradé ce qui était l'existant, le e-learning existant, avec la gamification, avec tout ce parcours qui leur permet de naviguer au sein de cet outil pour se l'approprier, pour comprendre les différentes applications, les différents modules, etc. Donc ça, je trouve que c'est juste génial. Moi qui suis très joueuse à la gamification, j'ai dit, mais j'ai juste envie d'être formée à l'université, alors je ne suis pas concernée.

  • Speaker #0

    Elle n'est encore pas vue ailleurs.

  • Speaker #1

    Non, alors effectivement, je n'ai pas entendu d'autres retours d'expérience comme celui-ci. Ça existe certainement. Ils n'ont pas communiqué dessus tant qu'il y a trop de... Et ce qui m'intéresse là, effectivement, souvent les RH, on a un peu les parents pauvres, donc on gamifie pour les sales, on gamifie pour le marketing. pour la com et les RH, on leur donne des tables pas sexy. Et là, pour une fois, on les a considérés en créant un truc très innovant. Et donc là où ça m'intéresse, c'est le retour, le taux d'inscription, tu me disais, qui était assez révélateur.

  • Speaker #0

    En fait, il y a eu une partie teaser qu'on a communiqué, je vais dire, à peu près... deux semaines avant le début. Et du coup, aussi, pour créer de l'intérêt et puis pour faire le rôle d'un teaser, tout simplement. Et on a reçu vraiment un bon accueil parce que pour la première fois, j'ai reçu des messages privés et sur LinkedIn et sur Teams au travail me disant, mais on a hâte de s'inscrire. Ce qui, pour un e-learning, gestion administrative et paye, est plutôt... plutôt inédit. Donc, j'en étais forcément content. Mais après, est-ce qu'on transformait l'essai ? Parce que c'est sympa le teasing, mais après, ça peut retomber comme un soufflé. Mais non, les équipes avaient fait un super travail pour rendre déjà cette... Toujours pareil, il y a les acquis de la formation qui sont fondamentaux. Et là, entre guillemets, c'est presque un... Quelque chose qui est obligatoire puisque ça va être le cœur du métier de certains de nos RH. Mais on va dire qu'il y a peut-être 200 RH dont ça va être le quotidien et d'autres qui sont concernés un peu moins directement. Mais le sujet, c'est qu'à la fin, sur 750, je pense qu'on en a 730 qui l'ont passé et qui l'ont terminé. Et le taux de satisfaction de ce module est de 8,9. On peut arrondir à 9 sur 10. Ce qui est plutôt très bon dans des cadres comme ça. Et puis surtout, le premier jour, on avait 120 inscrits à quasiment la minute où on a ouvert. Donc c'est vrai qu'on était très contents. Et tout le long, on a eu beaucoup de bons retours aussi. Et ce qui m'a peut-être le plus surpris, c'est le retour en disant, ben, merci d'avoir fait ça pour nous. J'ai eu des RH qui sont venus me voir en me disant, mais vous auriez pu le faire. pleine vanilla, comme on dit. Tu ne connais pas, c'est ce qu'on dit parfois. C'est-à-dire vraiment le laisser brut sur fond blanc.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est à quoi on doit aller racheter.

  • Speaker #0

    Ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y ait tous les toppings qui arrivent, etc. Effectivement, ils étaient très honorés qu'on soit cassé la tête, qu'on ait fait tout ce travail-là pour eux. pour rendre la chose la plus agréable. Et du coup, on s'est rendu compte que, un, ils étaient très contents. on m'a même réclamé une suite et surtout toute l'équipe d'accompagnants parce que c'est vraiment quelque chose que mon équipe a mis en place et moi j'ai été un contributeur avec ce side skill et j'ai été surtout hyper fier de cette idée de mon équipe et puis qu'on ait réussi à relever ce pari ensemble et franchement la fonction RH nous l'a rendu Right Et ça, pour moi, je n'ai pas plus de belles histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Moi, je vais te dire que tu t'es créé un problème. C'est que pour les autres formations de e-learning, ils ne vont plus vouloir le plain vanilla. Ça ne marche plus. On s'habitue vite.

  • Speaker #0

    On a des gens assez créatifs dans les équipes learning. Et franchement, je leur fais confiance pour la suite.

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai une dernière question avant qu'on puisse conclure. c'est que vous avez réussi à faire quelque chose en interne. Quand j'ai ambidouillant, c'est vraiment au sens noble.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai. Ça reste complètement vrai.

  • Speaker #1

    Non, mais je veux dire, ça ne remet absolument pas en question la qualité du rendu. C'est juste que c'est le genre de projet que l'on confie normalement à des prestataires. Ce sont des projets qui sont longs. Ce sont des projets qui mobilisent des équipes, qui nécessitent de la technicité qu'on n'a pas souvent en interne. Et du coup, entre les IA qui viennent prendre les jobs des gens, je mets ça entre guillemets parce que c'est une crainte, là, si on se met à faire des choses en interne grâce à l'IA pour ne pas prendre les jobs de nos salariés, mais de réduire en gros les prestations auxquelles on fera appel, quel argument tu as à dire à cet argument ? Je ne sais pas si j'étais très claire, mais je pense que tu as compris.

  • Speaker #0

    Tu as été parfaitement clair. Le sujet, effectivement, c'est... Est-ce que j'ai piqué le job d'une agence de com ? Voilà. D'une agence... Deux mots, oui, peut-être.

  • Speaker #1

    C'était ça. Merci.

  • Speaker #0

    Le sujet, c'est... La réponse est non. La réponse est non. Pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas à la fois le temps matériel, aussi le budget, etc. Pour... Effectivement. Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'on dit quand on dit ça ? C'est que l'IA m'a permis de produire quelque chose de plus... plus rapidement et en ayant moins de personnes autour de ce projet-là. Mais ce qu'on a fait a déjà été produit, était déjà possible dans le passé, mais ça aurait coûté peut-être plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ça aurait coûté effectivement un monteur, des personnes qui créent le design, des personnes qui animent en 3D, des personnes qui font du LUP5. Il y aurait eu des tonnes d'ateliers, de revues pour mettre... Et donc, on était sur un process que, de toute manière, on n'aurait jamais pu mettre en place. C'est-à-dire que, soit je le faisais avec l'IA générative, soit je ne l'aurais jamais fait et ils auraient mangé un pot rempli de pleine vanille-là. Voilà. Et donc, c'est ça le sujet. Le sujet, c'est qu'effectivement...

  • Speaker #1

    On est capable de faire des projets aujourd'hui en interne sans pour autant, effectivement, piquer pour reprendre le job des agences de com. Parce que, in any case, ce ne sont pas des projets dans lesquels on aurait investi du temps et de l'argent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si j'avais un projet, effectivement, beaucoup plus ambitieux, etc., peut-être que je me serais retourné vers déjà la direction de la communication chez moi et puis voir soit en interne, soit avec des prestataires qu'ils connaissent, etc., avec qui on a l'habitude de travailler pour faire ce projet-là. Là, c'était vraiment, certes, une expérimentation en live, mais qui, je pense, va en amener d'autres, mais sans pour autant phagocyter une partie du marché d'agences de com qui font des vrais serious games ou d'agences de médias, etc. Au contraire, je pense que ces agences de médias-là se sont aussi saisies. de ces choses-là, de ces exemples-là, et j'en connais un certain nombre, qui concourent notamment avec moi dans des concours, dans des festivals de courts-métrages IA, et ça leur a donné aussi un second souffle. Pourquoi ? Parce qu'ils sont capables de remporter des marchés qu'ils n'avaient pas avant. Pourquoi ? Parce que le time to market est beaucoup plus rapide, et ils sont capables de faire des choses qui avant n'étaient pas possibles. Et donc, les agences qui se saisissent de ces sujets-là, plutôt que de se faire piquer leur job, se créer quasiment des branches de développement pour des besoins qui n'étaient pas adressables avant. Donc c'est plutôt... Moi j'accueille ça comme une bonne nouvelle en disant on va avoir plus de créatifs, plus de side skills qui vont être exploités et il faut vraiment le prendre comme ça et on aura l'occasion de faire des choses un peu barbantes, les rendre beaucoup plus sympas. pour qu'il y ait plus d'impact à la fin.

  • Speaker #1

    Super clair. On va arriver vers notre conclusion. Ceux qui nous écoutent vont se dire que c'est chouette, ils ont fait plein de choses chez France Travail, mais ils sont nombreux, ils ont des data scientists, des ingénieurs pédagogiques, des concepteurs, des trucs, des machins. Moi, je suis dans une petite boîte. J'ai moi et Excel. Je m'intéresse au sujet. Je ne sais pas par où commencer, je ne sais pas quoi faire. Quel conseil tu donnerais à un DRH ou un RH qui est en poste, mais dans une structure avec moins d'expertise en interne et qui aura envie de se lancer ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est exactement ce que je disais juste avant. On a, pour une fois, la capacité d'avoir des développements, des fonctionnalités, de la créativité grâce à l'IA qui était justement avant réservée à des grands groupes et maintenant... maintenant, qui peuvent nous aider. Il y a des IA. Par exemple, si je prends un chat GPT O1, il va être en capacité de nous développer du code, il va être en capacité de nous développer un business plan, un modèle économique. Quand on creuse un peu, il y a plein de formations gratuites, très qualitatives sur YouTube et tout. Il y en a un peu partout. Le sujet, c'est plus de faire son tri pour trouver les bonnes que de les suivre. Mais à partir de rien, on peut se construire une expertise sur tout un champ. Et pour une fois, on n'a pas forcément besoin d'avoir la compétence, on a besoin d'avoir la curiosité. La compétence, elle vient en même temps. Et en fait, soyez curieux, intéressez-vous au sujet, faites des formations, Il y a le concept du lifelong learning. Il n'a jamais été aussi... Moi, je passe aussi concret et un bon exemple. Et personnellement, je passe à peu près une heure et demie à me tenir au courant juste de ce qui se passe. Et parfois, le week-end, ce qui m'a intéressé, je le mets en œuvre et je le teste jusqu'au bout. Et donc, il ne faut pas hésiter à avoir cette curiosité. Il faut se lancer et vous allez être... bluffé par le côté cyborg, c'est-à-dire ce que vous, vous pouvez avec votre côté humain et en association avec l'IA, vous allez pouvoir créer rapidement ce qui était avant hors de portée, ce qui maintenant est vraiment, pour moi, à la portée de chacun. Il faut juste ne pas avoir peur, se lancer, être curieux.

  • Speaker #1

    Un grand merci, Pauline. C'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir amie.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenants

    00:00

  • Discussion sur l'impact de l'IA dans les RH

    00:46

  • Parcours d'Aurélien dans l'IA et France Travail

    01:39

  • L'importance des données et des indicateurs RH

    02:32

  • Mise en place du programme IADATA chez France Travail

    08:42

  • Cas d'usage de l'IA pour le matching emploi-candidats

    18:50

  • Formation et accompagnement des équipes RH

    21:01

  • L'IA et l'évaluation des formations

    36:26

  • Conclusion et conseils pour les DRH

    01:02:36

Share

Embed

You may also like