- Speaker #0
Bienvenue tout le monde au podcast Fibromyalgie Autrement. Super contente aujourd'hui de vous parler de... parler avec vous avec une femme que j'ai rencontrée via le podcaston. Dans un... on avait fait une rencontre pour les gens qui voulaient échanger. Et puis moi j'avais toujours... j'aime toujours... je suis curieuse, fait que j'avais posé des questions, mais pas vraiment beaucoup dans le temps qu'on est ensemble. Mais après c'est toi je crois qui m'as écrit, Enora. Et là, on a discuté et on a vu qu'on avait des choses quand même en commun dans notre métier, même si ce n'est pas tout la même chose. Puis, ce que moi, j'ai aimé, c'est, je vais laisser dans quelques secondes, Enora expliquer ce qu'elle fait, mais j'ai aimé ça. Ah, voilà un sujet que je n'ai pas touché, je ne pense pas en tout cas, jusqu'à date dans mes podcasts. Donc, sans plus tarder, je te laisse te présenter, chère Enora.
- Speaker #1
Bonjour à tous, bonjour à toi et merci pour l'invitation du coup.
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
Alors pour me présenter, je suis psychosexologue, c'est-à-dire que je viens de la France, vous avez pu l'entendre à mon accent, et en France la sexologie n'est pas reconnue comme au Canada. Donc voilà, je travaille en tout cas dans ce domaine et je suis spécialisée dans les psychotromains. À la base, je suis éducatrice spécialisée et puis j'ai une formation aussi, je propose maintenant, je donne une formation en psychosexologie et psychotrauma.
- Speaker #0
Maintenant, on va parler, qu'est-ce que ça fait ça d'envu une personne comme toi ? C'est quoi, quel genre de, je pourrais dire, clientèle que tu travailles avec ? C'est autant les hommes que les femmes, ça je crois que...
- Speaker #1
Oui, j'accompagne autant les hommes que les femmes. Et puis, en fait, du coup, c'est pour ça qu'on en parlait un petit peu en amont. C'est que sur mon site, c'est écrit psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma parce qu'en fait, finalement, j'accompagne tout le monde. et pendant un temps, ma porte d'entrée était uniquement la sexologie. Mais j'accompagne... Enfin, dans la sexologie, c'est vaste, finalement. En tout cas, ça dépend des formations, parce que comme en France, on a tout, je ne pourrais pas dire par rapport à celle du Canada, mais... La formation que j'ai, c'est que je peux accompagner que ce soit pour ce qu'on appelle des dysfonctions sexuelles, donc des douleurs à la pénétration, des problèmes d'érection, d'éjaculation trop rapide, de désir, d'orgasme. Il y a ces sujets-là. Et puis, je peux accompagner s'il y a eu de la maltraitance, des violences d'ordre sexuel aussi, bien évidemment. Et après, en fait, finalement, c'est vaste. J'accompagne les personnes qui s'interrogent sur leur genre, la sexualité par rapport au cancer, la sexualité par rapport à des maladies chroniques. On peut accompagner les couples aussi, la thérapie de couple. Alors moi, je le fais uniquement quand il y a des réaccordages à faire dans le couple. Quand il y a du gros conflit, là, pour le coup, c'est pas ma spécialité. J'oriente sur des collègues qui sont bien plus compétentes que moi. J'ai fait à peu près le tour. J'oublie forcément quelque chose, mais en fait, si on s'interroge sur des choses autour de la sexualité, on peut consulter un sexologue.
- Speaker #0
Mais c'est super important. Puis en fait, c'est ça, la sexualité avec les gens qui ont la fibromyalgie, c'est quelque chose qui n'est pas toujours facile, cause justement des douleurs, mais il y a aussi souvent des traumatismes qui s'en mêlent. Tu sais, ça peut être, je pense, à une femme qui a la fibromyalgie, mais qui a déjà eu, je sais pas, soit une maltraitance ou un viol, qui reste avec un traumatisme. Ben là, si on parle de sexualité, ça se peut qu'il y ait des douleurs et beaucoup de souffrance psychologique, c'est-tu le mot qu'on dirait pour cette femme-là ? Puis je me dis, ben, ça peut même, je crois, je sais pas, dis-moi-le, mais si tu as une réponse, faire augmenter les souffrances ?
- Speaker #1
Oui, dans tous les sens, effectivement. Et je pense que pour un certain nombre de personnes qui vivent de la fibromyalgie, derrière, il peut y avoir des choses compliquées dans leur vie, d'un point de vue émotionnel. Après, quand on parle de trauma, souvent, on s'imagine des trucs énormes. Tu as cité le viol, on a cité la maltraitance, mais en fait, finalement, ce qui peut faire trauma, ça peut être des événements ... qu'on n'imagine pas parce qu'on se dit c'est pas aussi gros mais ça peut faire tout autant trauma en fait dans le corps.
- Speaker #0
Je suis contente que tu le nommes, on appelle ça en anglais des petits traumas On parle de la même chose. Dans le fond, ça peut être des choses au quotidien qui ont été répétées qui font que ça devient un trauma. Mais c'est pas comme un viol,
- Speaker #1
tu sais. C'est ça.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Mais en fait, moi, j'ai du mal avec le mot petit trauma. Je sais. Parce que dans le corps, ça peut faire la même chose. Et par exemple, je vais donner un exemple totalement personnel. J'ai vécu un braquage. C'est un événement isolé. J'avais... une base en moi plutôt sécure et donc un événement isolé quelques mois après je suis revenue de voyage c'est en voyage, je l'ai traité avec ma thérapeute en deux heures tandis qu'on a pu rester plus de temps sur un truc qui nous paraît infime genre quand j'étais ado que je faisais mes devoirs en bout de table mais en fait je faisais tout le temps les devoirs en bout de table plusieurs fois Ça a mené à un conflit avec mon père. Et donc, finalement, cet événement-là qui paraît infime, genre une prise de tête avec mon père parce que je ne comprends pas bien ou parce que je ne sais pas quoi, ça fait bien plus trauma en moi que le braquage parce qu'en fait, c'est des événements répétés.
- Speaker #0
Oui, je comprends. C'est de là qu'on parle. Moi, je n'utilise pas ce mot-là, mais... Dans le jargon des traumas, j'ai vu des spécialistes américains parler qu'il y a des petits traumas et des moments qui vont marquer l'autre. Ce n'est pas mieux l'un que l'autre. Ce n'est pas parce que nécessairement tu as eu une fois une grosse affaire que tu vas rester pris avec plus que celle qui s'est faite. Non, non, non, mettons pas ça.
- Speaker #1
Totalement. Et du coup, est-ce que tu me permets que j'explique un petit peu comment ça fonctionne dans le cerveau ? quand il y a un événement traumatisant, parce que pour moi, c'est la clé déjà pour mieux se comprendre ou mieux comprendre les autres.
- Speaker #0
Oui, vas-y, avec plaisir, je t'écoute.
- Speaker #1
Donc, en permanence, tout le temps, tout le temps, tout le temps, dans le cerveau, il y a deux parties qui travaillent ensemble pour classer les informations. Donc, en gros, c'est comme si elles classaient des infos dans des dossiers d'ordinateur. Il y en a un qui classe et l'autre, c'est l'amygdale et l'hippocampe. Donc, il y en a un qui va classer les infos et l'autre qui va y associer une émotion s'il y a besoin d'y associer une émotion. Ça, c'est tout le temps. Eh bien, l'amygdale et l'hippocampe vont classer dans les dossiers les informations. Le fait est qu'un jour, si on vit un événement qui n'est pas entendable pour le corps...
- Speaker #0
Quand tu dis qu'il n'est pas entendable, tu veux dire une émotion qui ne peut pas décoder ?
- Speaker #1
Alors... Quand je dis pas entendable pour le corps, c'est un événement violent où on peut être confronté à la mort, où on peut être confronté à l'insécurité. C'est-à-dire que si tu veux cet événement-là qui n'est pas entendable, c'est qu'il va être différent en fonction de si on est adulte, si on a enfant et tout ça. Par exemple, un enfant a... Je ne sais pas, moi, il a 6 ans et son père, qui doit venir le chercher à l'école, a du retard. Ça peut faire exactement le même effet dans le cerveau que si on prend l'exemple du braquage. Parce qu'on n'a pas le même âge, on n'a pas la même vision des choses. Et puis là, notre père, il nous oublie, on est seul et puis on n'a plus de parents. Et voilà, pour le cerveau, ça va bien au-delà de ce que l'on peut... comment ça peut réagir à d'autres... moment de la vie quand on est adulte par exemple. Donc si on vit quelque chose comme, mais si on donne un exemple plus simple pour tout le monde, de la violence, quelqu'un nous agresse, une agression sexuelle, tout ce genre de choses est inclus dedans, un accident de voiture, ça peut faire ça aussi. Eh bien, à ce moment-là, on va sécréter, le cerveau va sécréter énormément d'adrénaline, notamment d'adrénaline et de cortisol, mais il va en sécréter tellement qu'on pourrait mourir. Et le cerveau, le corps, est bien fait. Au lieu de mourir, le cerveau va disjoncter. Et donc là, je donne l'exemple, c'est la même chose que le grill pain qui bug dans la maison. Plutôt que ça bousille tout le circuit électrique de la maison, ça disjoncte au compteur. La différence, c'est qu'en général, on n'a pas besoin de rappuyer sur un bouton pour que ça fonctionne pour nous. Je dis en général, parce que par exemple dans la violence conjugale, avec beaucoup d'événements répétés, à un moment donné on peut rester en mode disjoncté. Et donc le cerveau va se remettre en général à fonctionner tout seul, mais l'amygdale et l'hippocampe... n'ont pas pu faire leur job à ce moment-là, eh bien, il y aura comme un message de rappel qui va rester en bas de l'écran pour reprendre la métaphore de l'ordinateur. Attention, on n'a pas rangé tel truc. Attention, tu as vécu tel truc. Attention, tu as vécu tel truc et ce n'est pas rangé. Voilà. Et donc, ce message de rappel, c'est lui qui va nous amener des émotions. Ça va, parce que comme il y a le message de rappel, on va à nouveau repenser à ce qu'on a vécu. Ça peut être ça au début, par exemple. Des fois, on va l'oublier. Mais en tout cas, à un moment donné, on peut aussi se dire, c'est bon, j'en veux plus de ce message de rappel. Donc, quand je dis message de rappel, les flashbacks, les sensations qu'on peut avoir à nouveau. Et donc, à ce moment-là, on peut le mettre... Je fais des gestes en même temps, d'ailleurs, pour ceux qui nous écoutent. J'ai vraiment l'habitude de l'expliquer avec des gestes. Donc en gros, j'ai mis ma main derrière, on l'a mis loin derrière nous, on l'a cadenassé, barricadé, peut-être même qu'on a mis un mur entre ce message de rappel et nous. Ça, ça peut être fait consciemment, ça peut être fait aussi inconsciemment. Il se peut qu'on voit moins ce message, ou qu'on le voit plus du tout d'ailleurs, pour certaines personnes. Et ça ne veut pas dire qu'il n'est pas là. Et donc, si je donne un exemple concret, admettons que j'ai eu un accident de voiture avec un camion bleu. Et puis plus tard, je suis dans un jardin, il y a un muret tout autour du jardin, je suis en sécurité, tout va bien. Mais dans la rue passe un camion bleu, va venir se superposer... Enfin, le message de rappel arrive. Attention, camion bleu égale accident ! Attention, camion bleu égale accident ! Va venir se superposer le souvenir, par exemple. C'est un exemple. Et je me rappelle de mon accident et je suis en stress et en panique. L'autre chose, c'est que mon message de rappel, il peut être barricadé. Donc là, le message, il arrive. Attention, camion bleu égale accident. Mais entre le message et moi, on va dire ma conscience, il y a un mur. Donc, qu'est-ce qui se passe ? Il est là, donc je suis en stress et en panique. Mais je ne sais pas pourquoi parce que je n'ai pas vu pourquoi. Je ne me suis pas rappelée de mon accident.
- Speaker #0
Tu me permets, je vais te donner un exemple concret. Moi, j'ai un frère qui est décédé il y a plusieurs années. Ça a été un choc pour moi. Je l'ai vu, deux jours après, j'ai eu un téléphone. « Dépêche-toi, ton frère est en train de mourir. » « Ben voyons, j'ai parlé hier, tu sais. » Puis finalement, il accroche pour m'en aller à la route. Ma mère appelle, laisse faire, il est mort. Il est mort en un accident de bicyclette à gaz. Je ne l'ai pas vu, là, en moto. Je ne l'ai pas vu, moi, avoir son accident. Mais je sais qu'il est mort dans un accident de moto. Quatre jours plus tard, je suis avec de la famille. On parle. Puis mes deux frères, mes frères avaient tous des motos, prennent leur moto, partent. Le bruit, j'ai écrasé en larmes. Je ne pouvais plus me contenir. Puis je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Je ne le savais pas. C'est plus tard. Quand ma belle-sœur essayait de me calmer, j'ai compris. Je viens de faire un lien avec le traumatisme de mon frère. J'étais bouche bée. Pas bouche bée dans le sens que je ne pouvais pas le verbaliser. Jusqu'à temps que mon cerveau fasse un lien, le décès de ton frère. Et ça fait comme une bombe, cette affaire-là. C'était la première fois que je pouvais faire, c'est consciemment, un lien. Mais c'était très frais aussi, trois ou quatre jours après. Même pas. Mais ça m'a fait du bien de faire le lien, c'est-tu bizarre à dire ? Parce que là, je savais pourquoi, qu'est-ce qui se passait, puis j'étais capable de... Mais ça m'a pris, je te dirais, une bonne année. Puis même encore aujourd'hui, après 7-8 ans, plus que ça, je pense, je suis pas bonne d'être d'âme. Bref, c'est pas grave. Après plusieurs années, quand j'entends des motos, il y a toujours un petit rappel. Puis j'aime pas ça.
- Speaker #1
C'est intéressant ce que tu dis parce qu'effectivement, il peut se générer un trauma sur quelque chose qu'on n'a pas vécu directement. Donc là, il y a eu l'association du bruit, si j'ai bien compris, avec la mort de ton frère, alors que toi, tu n'as pas entendu le bruit lors de l'accident.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Et il peut y avoir la même chose de quelqu'un qui nous raconte un événement. Et finalement, ça peut faire trauma chez nous alors qu'on n'a rien vu.
- Speaker #0
Oui, je l'ai vécu. C'est assez spécial parce qu'il y a d'autres traumatismes que j'ai eus. Mais j'étais là, je peux voir la scène, puis ça se déroule dans mon cerveau. Ça, c'était comme, je ne m'attendais pas. Puis j'étais un peu laissée à moi-même à savoir quoi faire avec ça. Une chose que j'avais compris, ce n'était pas de l'ignorer, c'était de le vivre, de le laisser monter parce que ça devait. Sinon, je pense que c'est mon cerveau. Je l'ai vu comme une explosion, comme tu as dit tantôt. C'est comme si, voilà. on fait les liens j'ai une question par rapport à ça si t'as fini,
- Speaker #1
sinon je te laisse faire alors j'aurais juste rajouté quelque chose, c'est que effectivement c'est pour ça que j'aime expliquer ce fonctionnement là qui est vulgarisé mais qui permet vraiment de comprendre j'ai l'impression facilement je raconte la même chose aux ados parce que j'ai travaillé en pédopsychiatrie pendant pas mal d'années où j'accompagnais des ados, notamment pour des traumas Merci. Non, que je le raconte parce que, effectivement, la première chose, c'est que ça nous permet de comprendre. Et donc, certaines personnes appellent ça déminer, comme, OK, cet événement-là, je l'ai eu. Et pour telle raison, ça m'a ramenée à tel événement. Et mettre la conscience peut permettre déjà d'apaiser.
- Speaker #0
Avec ça, c'est comme si... Je ne vais pas dire que je vais rationaliser mon cerveau, parce que ça, c'est autre chose. Quand j'entends une moto aujourd'hui, ce que je fais, c'est que je me dis « ok, mais ça c'est pas ton frère, oui c'est le bruit, ça te fait vivre l'émotion de la perte de ton frère parce que tu fais lien, mais la moto c'est correct, c'est correct, t'as pas besoin d'avoir peur » . Je me dis ça à moi. Ça fait monter la peur de perdre quelqu'un que j'aime. Je rattache tout ça avec. Je me dis comment je fais pour décoder ça. C'est un cerveau programmé. Je ne sais pas si ça se déprogramme facilement, c'est la question que je voulais te poser. Parce que c'est vraiment encodé dans ton disque.
- Speaker #1
Oui, et bien facilement, tout dépend. Tu vois, comme je t'ai donné l'exemple tout à l'heure, le braquage en deux heures s'était fait. Pourtant, on peut imaginer que c'est un truc super fort. Mais quelque chose qui a été dessiné, répété, ça peut prendre un peu plus de temps. Ou un événement qui a été il y a longtemps et qu'on a longtemps vécu avec toutes ces peurs, des fois, il y a besoin de plus. Et après, oui, ça peut se travailler. J'aurai un autre exemple, mais je vais d'abord répondre à la question avec, par contre, pas la thérapie par la parole. Ce n'est pas suffisant. Et si on veut pouvoir traiter un trauma, moi, je vais recommander des professionnels qui sont formés. à l'EMDR, à la thérapie du lien et des mondes relationnels, à l'EFT quand la personne est formée spécifiquement au trauma. Ce sont des méthodes en tout cas qui utilisent aussi, ou d'autres non dérivés qui utilisent les mouvements alternatifs.
- Speaker #0
Je veux juste dire, c'est quoi l'EFT ?
- Speaker #1
L'EFT, oui, il y a des tapotements sur différentes zones du corps, sur des points clés énergétiques a priori.
- Speaker #0
Oui, parce que... C'est plus nouveau qu'on en parle plus qu'avant, là. Je sais pas si ça fait longtemps que ça...
- Speaker #1
Ça existe depuis longtemps, mais par contre, pour parler de la France en tout cas, c'était décrié parce que l'EFT a beaucoup été parlé sur YouTube et tout ça, et a été très vulgarisé. Du coup, il n'était pas forcément bien vu par le côté psy, psychologue, psychiatre. Moi, c'est la première formation que j'ai eue pour traiter les traumas. Et puis, j'étais en pédopsy et le pédopsychiatre avait totalement confiance en mes accompagnements. Effectivement, les jeunes, ils ne les voyaient pas souvent, vu qu'au final, s'ils passaient d'abord par moi en traitant les traumas, c'est souvent que finalement, il n'y avait pas besoin de traitement. et puis après dès que j'ai pu je me suis formée à la Ça s'appelle la thérapie du lien et des mondes relationnels. Je ne pourrais pas parler de l'EMDR, qui est le plus connu et reconnu dans le milieu psychologique. Il me semble que c'est le cas pareil au Canada. Moi, en tant que patiente, je n'ai vécu que la TLMR, thérapie du lien et des mondes relationnels, et en tant qu'accompagnante aussi, pas l'EMDR. Par contre, mes collègues qui se sont formés à la TLMR et qui pratiquaient l'EMDR avant disent que c'est... Tout aussi efficace, voire plus efficace que l'EMDR, mais plus doux.
- Speaker #0
Peux-tu nous dire juste légèrement, c'est quoi la différence entre les deux ?
- Speaker #1
Non, du coup, vu que... Enfin, non, ce serait que faire des suppositions et moi, je n'aime pas parler quand je ne sais pas. Ce que je peux dire, c'est que la manière dont j'accompagne est la TLMR, c'est qu'on va utiliser notamment, si tu veux, on ne va pas... Si la personne vient avec un symptôme, plutôt que d'aller voir tous les événements traumatiques qu'elle a pu vivre. Eh bien, on peut partir du symptôme et où ça nous emmène. Et pour ça, c'est en utilisant la manière de questionner, notre positionnement, comment on est nous, et puis les mouvements oculaires, ou si la personne n'aime pas les mouvements oculaires ou a mal aux yeux, on peut utiliser des tapotements aussi sur les épaules, par exemple, ou sur les genoux. Et tout ça va nous amener à... une croyance ou à une émotion ou à un événement qui a été vécu et qui a fait trauma, ou une croyance qui bloque. Et avec les mouvements oculaires, ça dépend en fait. Après, il faut faire ci, ça, ce n'est pas un protocole. Donc, on va soit en fonction de ce que dit le corps, la personne, ce qu'elle ressent, ou alors en fonction de ce qu'elle voit. on va venir petit à petit apaiser le corps en utilisant notamment les mouvements oculaires, la visualisation, mais une visualisation commune, c'est-à-dire qu'on va ensemble regarder au même endroit et on va visualiser la même chose. Ce n'est pas comme l'hypnose où on est seul dans notre tête. Oui, d'ailleurs, pour les traumas, l'hypnose est reconnue aussi, mais moi, je ne le recommande pas pour les traumas complexes ou les traumas d'ordre sexuel, mais vraiment pas. Et donc, du coup, on va visualiser ensemble et il y a toujours ce regard qui est là. Et donc, du coup, cette sécurité que va mettre l'accompagnant. Et ça va venir apaiser les émotions en fonction de l'événement, en fonction, ça peut mettre une séance comme ça peut mettre plusieurs. Mais l'objectif à chaque fin de rendez-vous, c'est que la personne soit apaisée.
- Speaker #0
Je sais que j'ai connu quelqu'un qui avait l'accessibilité de faire une apaisée. qu'on dit là, EFT, motion tapping, c'est ça ?
- Speaker #1
Non, technique, mais emotional freedom, avec mon super anglais, freedom technique.
- Speaker #0
Ah bon, c'est génial, pour se libérer dans le fond là, et puis ça, il avait aidé énormément. En fait, c'est un peu apprendre à canaliser, ça se peut-tu ? Non, c'est pas ça du tout.
- Speaker #1
À canaliser, comment ça ?
- Speaker #0
Ben, je ne sais pas. Mettons, je pense à elle qui avait beaucoup, beaucoup d'anxiété. Aussitôt qu'elle se mettait à faire ses gestes de tapotage, comme, je ne sais pas si c'est tapotage, mais ça lui faisait un bien, ça calmait tout de suite. C'était comme, je vais prendre un exemple, mais pas rapport. C'est un bébé, tu en as déjà vu un, quand tu lui mets sa suce, ça l'apaise. C'est comme quelque chose qu'il reconnaît qui fait du bien à son corps.
- Speaker #1
Alors, il y a probablement... deux choses. Ce que tu viens de dire, parce que si elle a fait des séances qui l'ont apaisé, et bien effectivement, le corps peut reconnaître que le tapping est égal à l'apaisement. Et il y a aussi le fait que sur les points où elle tape, elle tapotait, tapoter plutôt, c'est un meilleur terme que taper, les points qu'elle tapotait, a priori, c'était pas n'importe où. Et c'est des points qui sont reconnus pour être des points qui vont travailler sur un point comme d'acupuncture, d'acupressure, et qui va permettre d'apaiser le corps.
- Speaker #0
Ça travaille sûrement le système nerveux sympathique devant.
- Speaker #1
Possiblement.
- Speaker #0
C'est le système fight or flight, quand la cortisol monte et il y a une peur. Le corps veut passer à l'action, mais des fois, on fige. Ça, ça s'appelle fight or flight. C'est le fun parce que ça donne le goût d'aller voir plus c'est quoi. Mais toi, dans ton métier, Si on parle d'un cas fictif que j'invente, une fille qui a la fibro, beaucoup de difficulté à avoir des relations sexuelles à cause de la douleur, et en plus a des traumatismes. Tu peux aider une personne comme ça, peut-être pas au niveau de la fibro tant que telle, mais de les symptômes et de tout l'impact sur le corps, c'est gros pour moi. Quand j'entends ça, ça me fait comme « wow » . C'est totalement douce.
- Speaker #1
Oui, et bien, après, ce serait de voir vraiment avec la personne, en fait, parce que, bien évidemment, ça va être compliqué de te répondre exactement comment on va faire. Tu vois...
- Speaker #0
La question, c'est est-ce que tu commences avec une affaire que tu sais que ça, ça fonctionne ? Peu importe ce que tu as, ça, je sais que ça va fonctionner. Et après, tu bâtis selon la cliente, si besoin.
- Speaker #1
Alors, elle vient pour le problématique dans la sexualité ?
- Speaker #0
Oui, on commence avec ça.
- Speaker #1
OK. Dans la problématique dans la sexualité, problème de désir, problème de douleur à la pénétration, peut-être même les deux.
- Speaker #0
Souvent les deux.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Après la fibromyalgie, tu es extrêmement fatigué tout le temps. Oui, c'est ça. Beaucoup sont dépressifs au départ, diagnostiqués. Pas tous, mais si tu n'es pas diagnostiqué, tu peux avoir un état dépressif. Donc, tu es moins fort dans ce sens-là, mais oui, je dirais que c'est commun. Je ne veux pas étiqueter. les gens, on en a déjà assez avec la fibromyalgie, mais je sais que c'est là, c'est présent, en tout cas, à certains niveaux, plus d'autres.
- Speaker #1
Alors, ce que je vais faire quand je reçois la personne, bien évidemment, je vais poser des questions pour en savoir un petit peu plus sur elle, ce qu'elle vit. Et puis, je vais, dans les questions, je vais te dire plus précisément, dans les questions, je vais par exemple demander, est-ce que du coup, il y a encore de l'intimité ou pas ? Parce que ce n'est pas que la sexualité. Est-ce qu'il y a des contacts physiques ? Et des fois, rien que le contact physique peut être douloureux. Est-ce que je me trompe ?
- Speaker #0
Non, non, non. Et je pense que c'est de là que souvent, les femmes, on peut se retirer de notre amoureux, amoureuse, whatever, ça dépend d'assez qui. Mais le fait que c'est sûr, faire ça, des journées, ça passe. Mais faire ça, des journées, c'est comme si tu as... couteau qui te râpe le bras en même temps. Je sais que c'est dur des fois à saisir, mais c'est à ce point-là qu'on ne sait jamais comment le corps va réagir quand on nous touche. Il y a toutes sortes de choses qu'on faisait avant, qu'on fait de moins en moins, je pense, en coupe ou pas.
- Speaker #1
Donc voilà, du coup, je vais commencer par aborder les choses comme ça, pour questionner si la personne vit bien ça. Ensuite, quand il s'agit du désir, un problème de désir peut commencer par de la douleur, fibromyalgie ou pas fibromyalgie, par des douleurs à la pénétration par exemple. Et donc, je peux expliquer ce genre de choses. Pour le désir et le contact avec la partenaire, je peux aussi demander, est-ce que du coup, si la personne passe, elle te touche l'épaule, ton partenaire, ta partenaire ? Est-ce que tu te rigidifies et te dis oh là là il me touche ça veut dire qu'il veut aller plus loin et ça veut dire que je vais devoir passer à la casserole ou devoir lui dire non ?
- Speaker #0
C'est pas mal la réflexion que plusieurs, même moi j'ai déjà pensé comme ça parce qu'on a associe quasiment ça ensemble la douleur. Il y a peut-être ça au niveau du cerveau qui est comme déjà enregistré qu'il y a une douleur attachée à tous les touchants ?
- Speaker #1
En plus, voilà, s'il y a une fibromyalgie, il peut y avoir en plus ça. Donc ça, c'est un point, une question que je pose parce que beaucoup de personnes qui ont des problèmes de désir vont vivre les choses de cette manière-là. Donc je la pose tout le temps et rare, des fois, non, je ne le vis pas, donc tant mieux, je suis à côté de la plaque. Et la plupart du temps, ça va être « Ah mais oui, mais c'est totalement ça » . Donc ça permet déjà de comprendre un petit peu. Et puis, je vais essayer, enfin en tout cas faire de la psychoéducation, quoi. Ben ok, voilà, du désir. C'est normal qu'il n'y en ait pas quand on est fatigué, quand on a des douleurs. Le corps, il a autre chose à penser que de penser à de l'érotisme. Enfin, voilà, je vais aussi... Et puis, je vais utiliser ce qu'a pu me dire la personne. Et ben, voilà, il y a des enfants à gérer, plus la douleur, et plus ci et plus ça. C'est normal qu'il n'y ait pas de désir. Le corps, le cerveau, il n'a pas le temps pour ça.
- Speaker #0
C'est super génial que tu expliques ça, Nora, parce que les gens... Je parle en général, mais je vais parler pour moi. On se sent coupable très facilement. C'est parce qu'on a l'impression qu'on dit non à beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, qui est souvent la réalité. Il y a beaucoup aussi un aspect de protection. Je pense qu'on apprend à faire pour arrêter d'avoir ces souffrances-là. On se protège beaucoup, on se coupe beaucoup. Je pense que ça doit faire du bien à une cliente X que tu lui dis « je comprends » . Puis c'est comme normal que tu réagisses comme ça. Vraiment, ça doit être un gros fardeau qui tombe.
- Speaker #1
En tout cas, ça fait partie des premières choses que je vais dire. S'il y a de la douleur à la pénétration qui a été associée, je vais pouvoir l'expliquer. Il y a pu y avoir une douleur, le corps se tend. Le périnée, qui est le muscle qui est dans cette zone autour du vagin, au niveau de toute cette zone, au niveau de la vulve, du coup, il s'est contracté. Et puis, peut-être que comme il y a de la douleur, et pas forcément que dans cette zone-là, il y a moins de lubrification, Et puis la fois d'après, on a peur d'avoir mal parce qu'on se rappelle de la fois d'avant. Et du coup, on ne lubrifie pas et du coup, on se tend encore plus. Et donc, je dis on se tend, mais notamment le périnée. Et donc, rapport à nouveau douloureux si on n'écoute pas cette douleur. Et on rentre dans un cercle vicieux que la douleur, elle est là à chaque rapport. Et puis du coup, après, là, on a parlé du combo douleur. Problème de désir, en général, ça vient de la douleur. Et du coup, à un moment donné, on en a marre. C'est bon, on a essayé un certain nombre de fois et on passe à autre chose. Il y a toujours de la douleur. Donc le désir, il ne reste pas s'il y avait du désir. Et des fois, il n'y avait pas de désir. On s'est forcé parce que là, en l'occurrence, dans l'exemple que j'ai donné, le partenaire avait envie. Et du coup, c'est ça qui génère la douleur. On n'a pas envie, donc on se tend. On ne l'hybrifie pas déjà. Et puis du coup, on peut se tendre. Et puis, c'est tout un cercle vicieux.
- Speaker #0
Effectivement. Et j'imagine que le corps enregistre tout ça.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Ça peut devenir comme un traumatisme quand ton amoureux te dit, « Bon, on va faire l'amour chérie, ou je ne sais pas quoi. » Puis, tu vois les avances, toi, tu règles, puis tu fais « non, non, non » dans ta tête. Pas nécessairement devant ton amoureux, mais dans ta tête, il y a la crainte, monte vite, de... j'appelle ça des préenregistrements de ton cerveau qui est tout comme codé d'avance. C'est quelque chose, je ne sais pas. As-tu déjà eu des bons résultats avec eux ? Je ne sais pas si tu as déjà eu des cas ou est-ce que tu as eu des gens avec ces problématiques-là et que ça a fait un résultat incroyable de « Ah, ça va bien, je n'ai plus la peur. » Euh...
- Speaker #1
C'est le cas régulièrement sans fibromyalgie, avec fibromyalgie. J'ai accompagné qu'un homme. Et du coup, je pourrais aussi expliquer plus, mais en fait, ça revient avec l'exemple, le cas que tu nommais. Pour cette personne, il y avait... En vrai, il venait essentiellement pour traiter les traumas de son enfance, d'abus de son enfance. Et effectivement, à partir du moment où ça a été traité, sur la fibromyalgie... C'était un peu apaisé, mais ça n'a pas beaucoup joué sur la fibromyalgie. Par contre, au niveau de ses relations avec ses enfants, notamment, par exemple, il avait peur de faire des chatouilles parce qu'il avait peur de se transformer comme son père d'un coup. Et donc, à un moment donné, il est revenu, il m'a dit « Waouh, mais c'est génial, on a joué avec mes enfants, puis j'ai fait des chatouilles. » Je me suis rendue compte après qu'à aucun moment, j'ai eu peur d'être comme mon père. Et du coup, ça a joué aussi sur les relations intimes, effectivement.
- Speaker #0
C'est encourageant pour celles qui écoutent, parce que des fois, on se pense très isolée, on est isolée, on se sent vraiment comme... Il n'y a pas d'espoir, on parle des gros problèmes, je trouve, mis ensemble, qui sont amplifiés.
- Speaker #1
Ouais, en fait, c'est vrai que moi, en tant qu'accompagnante, là, le cas concret dont tu m'as donné et qui doit être... possiblement le cas de beaucoup de personnes que tu accompagnes, effectivement, je le vois comme, c'est pas de la personne que je veux accompagner en quelques rendez-vous. Parce que du trauma, les douleurs physiques, voilà, il y a tout qu'à prendre en considération. Et après, si je peux donner d'autres petites infos, pistes de comment je peux travailler, quand tu me disais est-ce qu'il y a des choses que tu fais à chaque fois ? Eh bien, il y a vraiment une expérience dans le couple que je vais commencer par proposer. Bien évidemment, c'est toujours que des propositions. C'est une expérience où je vais interdire... Toute pénétration. Je vais proposer de prendre un temps pour se reconnecter avec les deux partenaires, pour se caresser. Donc par exemple, là, si quelqu'un qui a de la fibromyalgie, on va vérifier si c'est possible de pouvoir se toucher l'un et l'autre. Et puis bien évidemment, si des jours ça passe, le toucher, des jours non, eh bien ce sera à prendre en considération. Et donc, dans cette expérience, je propose de pouvoir réexplorer la carte du corps et donc de pouvoir dire, ah ben là, j'aime mieux quand c'est un toucher léger ou quand c'est un toucher appuyé ou à cet endroit, j'aime mieux, cet endroit, j'aime pas. Et donc, bien évidemment, cette expérience, ben voilà, on l'adapte en fonction de chaque personne que j'accompagne. Donc, je continue. Ouais ?
- Speaker #0
Je pense que tu as fait une vidéo là-dessus. Peux-tu sur Instagram ? Parce que je vais remettre le lien.
- Speaker #1
Aujourd'hui ?
- Speaker #0
Tu sais, mais hier, il me semble, j'ai vu quelque chose. En tout cas, ce n'est pas grave. Aujourd'hui ?
- Speaker #1
Oui, oui, c'est ce qui est sorti aujourd'hui.
- Speaker #0
Peut-être le matin, j'ai vu tôt. Mais je vais remettre le lien parce que tu l'expliques. Puis, je pense que ça va valoir la peine qu'il y ait le voir. Parce que c'est trop que... Quand je l'ai vu, j'ai fait, oh, on a besoin de ça, nous, les femmes. C'est comme si ton partenaire va t'aider à redécouvrir qu'il peut toucher des places. Puis, tu sais, en faisant, ben moi, je fais ça un petit peu de l'éducation, là, pour la réaction de la femme ou de l'homme qui a la fibro. Parce que c'est tellement jamais pareil. Mais en proposant ce que tu nous montres, puis ce que tu nous expliques là, ça va aider, là.
- Speaker #1
Alors. Pour donner d'autres précisions, c'est que dans un premier temps, c'est en dehors des zones érogènes. Et ensuite, dans un deuxième temps, on inclut les zones érogènes. Et quand la personne est totalement en confiance que ça va bien se passer et qu'il y a du désir, ça peut vouloir dire après un certain nombre de séances, elle pourra remettre la pénétration. Mais je précise parce qu'un certain nombre ont dû se dire, non, mais ça ne sert à rien de mettre un interdit de la pénétration. De toute façon, on n'a plus depuis un moment. Est-ce que je me trompe ? Eh bien, donc, et ça, je le dis.
- Speaker #0
Je crois que beaucoup peuvent dire, ouais, c'est pas mal ça. En fait, il y a le taux de divorce dans les couples de gens qui ont la fibromyalgie est énorme. Il n'y en a pas beaucoup qui peuvent rester ensemble. Je l'ai lu plusieurs fois, là. Les statistiques, je ne me souviens pas, mais c'est énorme.
- Speaker #1
Et donc, du coup, je vais préciser pourquoi est-ce que je donne cet interdit, même si on n'a pas plus de pénétration. Eh bien, parce qu'en fait, c'est moi qui deviens la méchante. Et la personne qui n'a pas le désir ou qui a les douleurs, eh bien, elle n'a plus à réfléchir. Parce que des fois, ce qu'on se dit, c'est « Non, mais si j'accepte des caresses, ça va le chauffer. » Ou « Ça va la chauffer. » « Il, elle va avoir envie. » Et après, je veux lui dire non. Ou après, je ne veux pas pouvoir. Et donc, ça met une pression. Et c'est ça qui fait qu'à un moment donné aussi, qui joue en tout cas dans le fait qu'à un moment donné, on n'a plus de désir, qui peut jouer, pardon, sur le fait qu'on n'ait plus de désir, parce que... En tout cas, ça peut jouer sur le fait qu'on ne se touche plus aussi, parce qu'on a peur d'allumer l'autre et qu'on lui dise non après, ou de devoir passer à la casserole encore pire. Voilà. ce que peuvent vivre certaines personnes. Et donc là, c'est moi qui suis celle qui ait dit non. J'endosse cette responsabilité. Et voilà. Par contre, cette expérience, pour être efficace jusqu'au bout, en tout cas par rapport au côté interdit de pénétration, elle est intéressante quand il y a un accompagnement à côté, parce que ça ne va pas tout faire. Donc ça peut... aider à se reconnecter, mais ce n'est pas ça qui va aider à avoir à nouveau du désir, ou ce n'est pas ça qui va aider à ne plus avoir de douleur. C'est important de travailler tout en parallèle, c'est ça en parallèle, sur d'autres points. Donc moi, ce que je vais apprendre, c'est une méthode de relaxation aussi, pour apprendre à se détendre, mettre plus de conscience sur le périnée aussi, et du coup pouvoir... Détendre aussi le périnée, mais c'est pour la détente en général. Et puis on va travailler sur les traumas, sur l'appréhension du rapport, sur... Ça dépend en fait si... ça peut être de travailler sur des événements, même s'il n'y a pas eu d'énormes traumas comme on peut imaginer, mais ça peut être... Il y a eu ce rapport-là, en fait, qui a été super douloureux. Et puis après, j'ai pleuré. Et puis, je m'en rappelle et tout ça. En fait, ça peut être peut-être de travailler sur cet événement-là qui a laissé une trace dans le corps et comme tu disais, en fait, qui va à nouveau réagir après, quoi. Oui.
- Speaker #0
Ben, en tout cas, je pourrais en parler encore bien longtemps. Mais avant de finir, juste pour toi... Moi, j'ai la douleur chronique au plancher palliaire. Ça vient que j'ai eu, je l'ai encore, l'endométriose. Là, j'ai 62 ans. Ça fait longtemps. Moi, je ne suis poste ménoposée depuis 17 ans. Donc, aucune menstruation. Je vis encore des séquelles de l'endométriose. Parce que ce n'est pas parce qu'on n'a plus de saignement qu'on n'a plus des douleurs. Ils sont différents. Et j'ai appris, quand j'ai été diagnostiquée en 2016 du spécialiste, que beaucoup de femmes qui ont l'endométriose, quand elles arrivent à un certain âge, ça devient de la douleur chronique du plancher pelvien. J'étais un peu frustrée d'apprendre ça, mais bon, ça a l'air que c'est... C'est sûr, c'est ce que je me suis fait dire. C'est quand même un... Le médecin est très réputé, il est à retraite maintenant, mais bref. Et puis, moi, j'ai eu des traitements du plancher pelvien. C'est-à-dire que je partais et déjà, je sentais que mon plancher pelvien était de même. Je le sentais. Puis, chaque traitement, l'eau coulait de mes yeux, je ne pouvais pas les arrêter. J'avais une douleur atroce, elle a duré une semaine après. Une semaine ! Comment ? Le traitement m'a donné tellement de douleur parce que dans le fond, elle, ce qu'elle faisait, c'est qu'elle essayait d'étirer mes muscles du plancher pelvien à l'interne. Là, je suis très vulnérable avec vous. J'ai fait ça pendant un an jusqu'à temps que je pensais que j'allais faire une dépression parce que tu t'imagines le traumatisme. Je partais de chez moi. J'avais un an de route à faire pour aller au CHUS Sherbrooke. Et puis, en anglais, on dit que je cringeais, j'étais crispée, je sentais mon plancher pelvien quand j'étais assise. Puis j'avais comme un boule de tennis qui était là, qui faisait mal. Et je me souviens, le spécialiste m'avait examinée, je me tenais, ça faisait mal. Puis il m'a dit, il n'y a rien à faire, c'est pour ça que vous n'allez plus marcher, parce qu'il y avait tellement de tension. J'en ai bien moins qu'avant, mais j'ai encore de la tension dans mon plancher pelvien. Ce que mon autre spécialiste me dit de la fibromyalgie, c'est que c'est la fibro qui fait ça. La tension des muscles, on ne peut plus les étirer, mes muscles, dans mon plancher pelvien. Ils ne s'étirent plus. C'est pour ça que j'avais tant de douleurs. Mais là, je sais que c'est un cas exceptionnel, mais pas tant que ça. Parce que j'ai de la fibromyalgie, beaucoup de gens l'ont, mais beaucoup de femmes. qui ont la fibromyalgie ont aussi l'endométriose. Je me dis, « Calin, il doit y avoir quelque chose qu'on peut faire. On n'a pas tout obligé de passer où je n'ai pas passé. » Ça fait qu'il y a beaucoup de stress qui est là. Je vais le dire comme ça parce que je ne sais pas trop comment l'expliquer. Je me rends compte en parlant avec toi qu'il y a des petits traumatismes qui se sont faits.
- Speaker #1
Ça me fait penser à une personne que j'accompagnais qui avait, ils disent, vestibulodynie, vulvodynie et tout ça. Pour moi, c'est quand ils ne savent pas traiter, ils ne savent pas ce que c'est et qu'il y a une douleur, ils appellent ça innie. Quelque chose innie. Mais en l'occurrence, elle a fini par tomber après sept ans d'errance parce que du coup, ça faisait des douleurs en permanence au niveau de la vulve. mais pas que pendant les rapports. Elle a fini par tomber sur une sage-femme qui a direct orienté sur moi. Et en fait, avec différentes choses, la relaxation, le traitement de trauma, l'utilisation des mêmes outils pour apaiser la peur de ce qui peut se passer par la suite, des petits massages, mais très très... très très léger dans un premier temps. seule en fonction de qu'est ce que la douleur où la douleur nous arrête quoi pas on va pas aller au delà de ce que la douleur Enfin tu vois pas de là avoir une semaine de douleur je sais je trouve ça horrible ça me fait mal quand je suis rentrée chez mon médecin et puis j'ai expliqué lorsque je vivais
- Speaker #0
Il s'est levé, il est parti et il est allé voir le spécialiste. Il était dans le même cabinet, dans le même bâtisse. Il a défendu de me toucher. Il a dit, vous êtes en train de la rendre à bout. Là, c'est trop. On arrête tous les traitements. Ce n'est pas possible. Une chance qu'il ait fait ça parce que... Je le disais que j'avais mal, mais on m'a dit, c'est la vulvudina, tu souffres de ça, tu souffres de telle affaire.
- Speaker #1
Donc là, après, ce que lui a conseillé cette même sage-femme qui a fait une formation entre temps, ça a été d'utiliser une crème anesthésiante. Mais elle lui a dit de la mettre absolument tout le temps alors qu'elle avait déjà quasiment plus mal, en fait. Et puis ça a fini par l'hériter encore plus. Mais en tout cas, ça peut être aussi d'utiliser cette crème anesthésiante pour masser. Et perso, en fait, c'est vrai que c'est quelque chose que j'ai appris dans ma formation. Mais au final, je ne l'ai quasiment jamais prescrite. C'est parce que tu peux faire aussi commencer le massage tout doucement et sans aller au-delà de la douleur. Si le corps est dystop, on peut y aller vraiment avec la douceur plutôt que d'anesthésier pour ne pas sentir. Et après, c'est... C'est peut-être pas le bon moment pour m'embarquer à parler de ça, mais il peut y avoir une pratique avec l'œuvre de Yoni qui peut aussi être intéressante en fonction des personnes, bien évidemment.
- Speaker #0
En tout cas, j'ai soulevé ça parce qu'aller voir un médecin, c'est bien. Je le conseille. Il faut y aller. On a des choses que le médecin fait que dans l'alternative, on ne fait pas. Donc, on va chercher l'aide, mais je pense qu'il ne faut pas pousser plus loin. C'est là que je trouve que des gens comme toi, comme moi, comme d'autres gens que je connais, qu'on peut faire une énorme différence dans la vie. Moi, le spécialiste m'a donné toutes ses affaires et il m'a dit qu'il n'y avait plus rien à faire. Mais il ne m'a jamais dit, va voir quelqu'un en sexologie ou va parler. Tu as peut-être des traumas. Tu as peut-être quelque chose qui fait que la douleur s'intensifie comme ça. laissez à toi-même. Fait que, tu sais, je fais quoi, là ? Je vais voir qui, je sais pas. J'ai aucune idée. Je sais juste que ça fait mal, puis je sais plus quoi faire. Fait qu'après ça, ça dégénère encore plus, là, notre affaire, je pense, parce qu'on n'a pas de soutien. Puis il y a aussi souvent des femmes que j'ai vues qui ont la honte d'en parler. Moi, je suis pas de ce genre-là. Je suis plus du genre de... Ben, je le dis, en fait, je le partage pas. pour m'en glorifier, mais pas à toutes, parce qu'il n'y a rien de glorifiant là-dedans, mais parce que je veux aider les femmes. Dans ma tête, ce n'est pas nécessaire qu'on passe... On n'a pas besoin d'être si compliqués que ça. Si on veut de l'aide, comme quelqu'un comme toi, mon doute, tu sais, t'as reconnu moi il y a plusieurs années, je suis sûre que je ne serais pas aujourd'hui dans la même condition.
- Speaker #1
Après, moi-même, j'en parle aussi maintenant. J'ai eu des douleurs à la pénétration. Il a fallu que je me forme à la sexologie pour que je sache qu'est-ce que c'est. Et je trouve ça fou. Et la personne que j'ai accompagnée, pour donner un peu d'espoir, qui a eu cette endérence par rapport aux vulvodinies et bartholinies, ça a été résolu. Elle n'a plus les douleurs.
- Speaker #0
C'était encourageant. Quand même que ça te prend trois ans d'en sortir, je veux dire, à un moment donné, au moins, tu as de l'espoir. Moi, je suis partie avec... En fait, moins que ça, parce qu'on m'a dit, ça va juste dégénérer tout le temps.
- Speaker #1
Après, si je peux rajouter quelque chose, des questions que tu m'avais dites que tu avais envie de me poser. Comment savoir si on a vécu un traumatisme ? En fait... Il y a déjà... En fait, finalement, on en a tous vécu. On ne met pas forcément un mot traumatisme dessus. Et... J'ai envie de juste transmettre un message. Il y a des personnes qui pensent qu'elles ont vécu quelque chose de très compliqué, par exemple au niveau de la sexualité, parce qu'elles voient que c'est compliqué actuellement. Elles pensent qu'elles ont vécu quelque chose dans l'enfance, mais elles ne savent pas quoi. Et qui vont aller chercher une régression en âge, en hypnose, pour se rappeler. Eh bien, je le déconseille. Pour moi, perso, je ne le ferai jamais. Je suis formée aussi à l'hypnose, mais je ne le fais pas. parce que si le corps Si le cerveau a oublié, je veux dire pas le corps, justement le corps il se rappelle, mais si le cerveau a fait en sorte qu'on ne s'en rappelle pas, et bien c'est pour nous protéger et on peut traiter un trauma sans se rappeler de ce trauma. En tout cas, dans ma manière d'accompagner, c'est pas en EFT je ne savais pas le faire, en EMDR je ne sais pas si ça fonctionne, mais en tout cas dans ma manière d'accompagner, on va partir du symptôme, des émotions et des symptômes. Et on n'a pas forcément besoin d'avoir des images. Tandis que si on veut s'en rappeler en hypnose, ça peut faire un choc décuplé parce que tu as trauma sur trauma. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Moi, je suis tellement contente de t'avoir invitée parce qu'en fait, tu rouvres une porte qu'on ne parle pas avec la fibromyalgie. Il y a tellement de petits coins raccoins. On ne peut pas parler de ça. Je pense que c'est pour ça que je me livre comme ça dans mes podcasts, parce que je me dis, on est en 2025, il faut parler, il faut dire des choses pour éviter que... Je pense à ma petite-fille, à moi qui a 7 ans, le plus de connaissances que tu as par rapport à la sexualité, ta maladie, puis qu'est-ce qui peut venir jouer dessus, le mieux que tu peux. aider ton corps à, je dirais peut-être pas à la guérison, parce que j'ai pas le droit de dire ça, ici au Québec, on peut pas dire ça.
- Speaker #1
Non, en France non plus.
- Speaker #0
Mais on peut quand même faire comme un arrêt de la progression de qu'est-ce qu'on a, puis même améliorer, ce qui est déjà fantastique pour une personne qui souffre, parce qu'il y a beaucoup de souffrance, on n'a même pas touché la souffrance psychologique, l'émotionnelle que ça peut faire vivre à une personne. qui vit ça. Fait qu'imagine, on n'a pas fait le tour. Je vais être obligée de t'inviter encore.
- Speaker #1
Oui, et puis par contre, on a parlé de pénétration, sexualité, sexualité en pensant à pénétration, mais moi, ce que j'ai quand même envie de dire, de transmettre, c'est que ça commence par l'intimité, en fait, et l'intimité, c'est pas que la pénétration, c'est pas que les organes génitaux, et ça commence par là, en fait, pour chaque personne.
- Speaker #0
Bon point, ça, pour toi. finir. Là, je vais être obligée de te demander la prochaine fois, mais explique-nous, c'est quoi si tu faisais par ça ? Merci d'avoir été là. Vraiment, je regarde l'heure et je me dis, ah ! On aurait pu continuer. Je suis certaine que les auditeurs vont être comme, enfin, on en parle. Je suis certaine. En tout cas, vous me l'écrirez dans les... où est-ce qu'il sera le podcast. Merci beaucoup de... Oui, c'est de belles profondeurs qu'on a pu aller quand même. J'espère que ça va aider, je suis certaine. Merci, merci d'avoir été là. Alors, je vais... Oui,
- Speaker #1
tu voulais se dire quelque chose ? Oui, que si les auditeurs voulaient aller plus loin, vous pouvez aussi me retrouver sur un podcast qui s'appelle Psychosexo. Bon, je suis sur Instagram aussi. Et puis, autre petit message, vu qu'on a pas mal parlé des traumas et de la manière dont j'accompagne les traumas. Maintenant, je propose une formation pour accompagner les psychotrauma, mais bon, elle est en présentiel et en France. Mais en tout cas, peut-être qu'un jour, ce sera ailleurs aussi. Déjà, moi, j'habite au Salvador, c'est un peu plus proche du Canada. Et puis, j'ai la formation psychosexologique qui inclut les psychotrauma. Mais en tout cas, déjà, on a parlé des psychotrauma et je forme maintenant à cette manière d'accompagner.
- Speaker #0
Je suis désolée, j'étais à peu près oubliée, tu as bien fait de m'interrompre, mais de toute façon, moi, je mets tous les liens dans les notes du podcast. Donc, j'encourage vraiment les gens de s'abonner à ton Instagram, tu fais des beaux messages. Puis aussi, je pense qu'on oubliait de le dire, mais toi, dans ce que tu fais normalement, tu parles à des professionnels, c'est ça ? Oui,
- Speaker #1
sur Instagram et… et psychosexuels, je m'adresse plus aux professionnels, même si je continue d'accompagner des personnes. Oui, après, c'est qu'Instagram, au final, les personnes ne me trouvent pas par Instagram en général. Elles viennent vérifier qui je suis sur Instagram. Donc, finalement, je m'adresse aux professionnels. Si quelqu'un n'est pas professionnel et me regarde, il y en a plein, en fait, et qui me disent que ça leur permet de déculpabiliser des choses. Ça les intéresse quand même.
- Speaker #0
Même si tu n'es pas professionnel, moi je les encourage à aller t'écouter parce que tu as des belles... recommandations à donner, ce qui sont comme générales pour certaines petites affaires. D'autres, c'est plus précis, mais c'est qu'un plus.
- Speaker #1
Ce que j'accompagne aussi, c'est à la libération de vie passée pour les personnes qui y croient. Et quand on a des maladies qu'on a du mal à comprendre avec la médecine actuelle, on peut quand même avoir des super résultats aussi. Donc j'accompagne et je forme aussi, mais c'est vrai que j'en fais moins la pub parce que je parle plus d'un côté cartésien, on va dire, en général sur le podcast et Instagram.
- Speaker #0
Oui, mais en tout cas, c'est une place à aller te découvrir, puis les services, c'est ça. Et on est là. Le sujet qu'on a parlé aujourd'hui, si t'en souffres, ben moi, je suis pas gênée de te recommander parce que ça prend quelqu'un qui sait ce qu'il fait, puis qui connaît sa clientèle aussi un peu, là, tu sais.
- Speaker #1
Alors... Je connais et quand il y a des choses que je ne connais pas, je n'ai aucun souci aussi vraiment à travailler en équipe. Parce que tu vois, la fibromyalgie, pour moi, l'alimentation, c'est important. Et d'ailleurs, c'est quelque chose que je peux dire, mais je ne vais pas forcément m'orienter sur une diététicienne, mais plutôt sur quelqu'un comme toi qui est spécialisé. C'est clair, je sais aussi où sont mes limites et pour moi c'est important de prendre le corps et la personne dans la globalité, comme tu l'as dit tout à l'heure.
- Speaker #0
Même chose pour moi. Et que moi j'arrête l'enregistrement. Merci, au revoir. Merci de nous avoir écoutés et à la prochaine.