- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
Bonjour, donc on est toujours au mois de novembre, on parle des violences faites aux femmes et on a la chance aujourd'hui de recevoir Gwen. Est-ce que tu veux te présenter, parce que c'est un sujet entre guillemets qui fait partie de ta vie, on peut dire ça comme ça ?
- Speaker #2
Oui, pas mal. Merci beaucoup pour l'invitation, je suis trop contente d'être là. Tante, vous ne voyez pas, mais elle est incroyable. Alors, pour me présenter brièvement, je suis Gwen. L'âge, ce n'est pas nécessaire, on va passer sur l'âge, on ne peut pas être déconstruite sur toutes les choses. Et du coup, je suis militante féministe chez nous toutes. Et à côté, je travaille dans une association qui s'appelle En Avant Toutes. Et donc, oui, on va dire que mon quotidien et ma vie est beaucoup tournée autour du féminisme et de la lutte contre la violence faite aux femmes, je dirais.
- Speaker #0
Et alors, comment on se réveille un matin en se disant on a envie de faire ça ? C'est peut-être pas forcément le...
- Speaker #2
C'est une trop bonne question. Je pense que je... En fait, je l'ai eu assez rapidement. Moi, j'ai fait des études, j'ai fait Sciences Po. à Toulouse. Et je n'avais pas forcément la fibre très féministe. Je n'ai pas eu une éducation féministe. Je n'ai pas eu une éducation très politique non plus. Donc, je ne peux pas dire que ça m'est venu depuis toujours. Pas du tout.
- Speaker #0
Tu étudies à Sciences Po ?
- Speaker #2
Oui, j'étudie à Sciences Po Toulouse, les relations internationales. J'avais même plutôt une éducation assez traditionnelle. Je viens de la campagne, etc. Donc, ce n'était pas forcément des questions qui se posaient. Après, j'ai pas mal voyagé. J'ai travaillé à l'étranger, en Amérique latine, etc. Et je crois que c'est là où ça a un petit peu venu, où ça m'a intéressée, où je me suis un petit peu rendue compte qu'en fait, on n'était pas du tout égaux. Et quand j'ai commencé un peu à me rendre compte de ça, à avoir des lunettes différentes, tout s'est éclairé. Et donc là, je ne militais pas, j'étais plutôt intéressée, je lisais des choses, etc. Et ensuite, quand je suis rentrée en France, j'ai travaillé six ans à l'étranger, ensuite je suis rentrée en France. J'ai toujours voulu un petit peu aller dans une association et militer, mais c'était vraiment quelque chose que je n'osais pas faire. J'avais beaucoup de barrières en me disant non, pour militer, il faut être la plus expérimentée et experte sur les questions du féminisme. J'en rencontrais quelques-unes à des conférences débat, je les regardais comme si c'était des héroïnes et des déesses. Je me disais, mais jamais je serai aussi badass, etc. Donc j'avais pas mal de barrières. Et puis la vie a fait que j'ai fait un gros burn-out et une dépression. À la fin, j'ai fait un bilan de compétences avec une psychologue du travail qui a un peu révolutionné tout et qui m'a dit « Non, non, mais allez-y, travaillez dedans et engagez-vous et faites des choses. » Et ça peut paraître un peu bête, mais comme j'avais vraiment perdu tout ce qui était confiance en moi, etc., je me suis dit « Bon, ben voilà. » Et un jour, j'ai vu qu'il y avait une réunion, nous toutes, d'un comité local. Nous toutes, c'est organisé en comité loco partout en France. J'y suis allée et en fait, c'était dans un bar, dans une petite salle. Je voyais qu'il n'y avait pas trop de moyens, qu'il y avait toutes sortes de meufs, tous les âges aussi. Et puis, je ne sais pas, ça a un peu cassé le... J'avais beaucoup mystifié les choses. Et à partir de là, je suis revenue le mois d'après à la réunion. Et puis après, on m'a dit, est-ce que tu veux nous aider à faire des pancartes ? J'ai fait des pancartes et au fur et à mesure, je n'ai pas pu trop m'en passer. Ça a vraiment fait partie de ma reconstruction, de mon post-burnout de milité.
- Speaker #1
C'est hyper inspirant, je pense, pour plein de femmes qui n'osent pas pousser des portes.
- Speaker #2
Oui, ça peut paraître impressionnant. Et en fait, on n'est pas toutes expertes. Il y a des personnes qui connaissent mieux un sujet que d'autres. On n'est pas toutes d'accord, en plus. Et ce n'est pas grave. On n'a pas toutes la même vision des choses. On n'a pas toutes le même temps disponible à allouer aussi. Mais j'ai vraiment eu la chance, moi, je sais que ce n'est pas forcément le cas, mais j'ai eu la chance de tomber dans un comité avec des personnes. super bienveillante. Et puis peut-être que c'était aussi un moment dans ma vie où j'avais besoin de me retrouver aussi entre femmes, avoir un peu cette sororité et de faire des choses ensemble. J'en avais peut-être... J'étais peut-être arrivée au bout de la lecture du militantisme où je postais des choses sur Internet, je venais une fois en manif et puis c'est tout. Là, j'avais plus envie de faire des actions et puis les faire avec un groupe de meufs avec qui on partageait les mêmes valeurs. Et ça, ça a un peu chamboulé ma vie.
- Speaker #0
Et là, tu es dans un... Nous toutes locales, c'est à quel endroit exactement ?
- Speaker #2
Alors moi, je fais partie du Nous toutes 9-10-18. Donc sur Instagram et en règle générale, on nous appelle Nous toutes Paris Nord. Ce qui n'est pas complètement faux, mais Paris Nord, ça aussi a le comité local du 19-20 par exemple. Et donc, on est organisé en comités locaux à Paris et aussi dans toute la France. Il y a le comité local de Nantes, de Marseille, Toulouse, etc.
- Speaker #0
Et si, par exemple, nos auditrices se disent « Ah, génial, j'aimerais trop aller faire des réunions, est-ce que c'est possible de venir ? »
- Speaker #2
Les réunions, elles sont ouvertes. Il y a deux moyens sur le site internet de nous toutes. Il y a une adresse mail où on peut carrément poser des questions, mais il y a aussi une cartographie. On peut cliquer sur les comit��s locaux et avoir directement leur adresse mail. Ou alors sur les réseaux sociaux, ça marche bien. Nous, on a par exemple, nous toutes Paris Nord, je sais qu'il y a nous toutes Paris Sud qui existent, d'envoyer un DM et nous après on donne les informations, on dit quand a lieu la réunion ou s'il y a une action, etc. Mais c'est assez facile de nous joindre, on répond tout le temps.
- Speaker #1
En plus, il n'y a pas besoin d'avoir des capacités spécifiques pour vous aider, pour s'engager.
- Speaker #2
Non, pas du tout.
- Speaker #1
On peut avoir plus de temps ou moins de temps.
- Speaker #2
Complètement.
- Speaker #1
C'est juste mettre un peu sa disponibilité et après,
- Speaker #2
c'est juste avoir de l'argent et avoir envie. Exactement. Il n'y a pas... Non, non, il n'y a vraiment pas d'obligation. Il y a des personnes, des fois, qui viennent qu'aux réunions et puis c'est tout. Bah, ok, c'est très bien. Et puis aussi, c'est un collectif. C'est un peu différent d'une association parfois. Et en fait, il y a des personnes qui, pendant deux mois, vont être super impliquées parce qu'elles ont le temps et l'énergie. Et après, elles vont nous dire, là, je me retire, je ne peux plus, je suis fatiguée. Et puis, six mois après, elles reviennent. Donc, c'est vraiment très... C'est libre et ouvert. C'est très libre et ouvert. Oui, complètement. Et qu'est-ce que vous faites ? Comment est-ce que, par exemple,
- Speaker #0
si nous, on vient la semaine prochaine, ou je ne sais pas s'il y en a une, qu'est-ce qu'on va faire ? Ça doit changer tout le temps, mais...
- Speaker #2
Oui, ça dépend beaucoup. Là, je ne vous cache pas que la grosse période, c'est l'organisation de la manif. du 23 novembre. Donc, là, on va être vraiment sur l'organisation. Eh bien, par exemple, on a un super groupe animation où on va louer des camions, des chars, où on va mettre des artistes dessus. Ça, c'est le côté un peu fun d'avoir de la chanson, des slogans, etc. On va avoir des groupes qui vont plus s'occuper évidemment des réseaux sociaux, des médias, des journalistes, des relations avec les autres organisations. Parce qu'il n'y a pas que nous toutes, il y a plein d'autres organisations féministes qui vont aussi venir à la manifestation. Donc voilà, ça va être autant, on se fait une après-midi où on va peindre du carton pour faire toute la déco du char, parce qu'il faut quand même qu'il soit... voilà, c'est une fois dans l'année. Autant, j'ai des copines qui sont en train de faire des ateliers badge, là en ce moment, pour vendre un maximum de badge à la manif pour avoir des sous pour la manif d'après. J'ai des personnes qui sont en train de faire des communiqués de presse. parce qu'il y a aussi une volonté, évidemment, une vision politique des manifs. Je suis en train de parler que c'est cool, on danse et on chante, mais c'est surtout aussi pouvoir avoir des revendications et faire en sorte qu'elles soient entendues. Donc, c'est très diversifié.
- Speaker #0
Et est-ce que vous avez senti... Enfin, ça fait combien de temps que ça existe, nos toutous ?
- Speaker #2
Ça a été créé en... Je dis des bêtises, 2018-2019. Donc, c'est assez jeune comme collectif. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux sentir une évolution entre 2018-19 et 2024 ?
- Speaker #2
Beaucoup d'évolution. Mais aussi, ce qui fait le collectif, c'est les personnes qui l'intègrent, en fait. Après, ça, c'est plutôt d'ordre politique. Mais par exemple, le positionnement politique de nous toutes a pas mal évolué. En comprenant que, par exemple, la révolution féministe, elle ne pouvait pas se faire sans les femmes racisées, tout ça. Donc, il y a eu aussi un... grosses remises en question du fait que ça a été beaucoup au début un collectif qu'on disait de femmes blanches, ce qui était vrai, et donc de beaucoup de comment on fait alors, comment on fait pour que ça soit, qu'on n'invisibilise peut-être pas d'autres causes. Donc ça, ça a été par exemple des gros questionnements, des questionnements aussi sur, on a eu beaucoup de mouvements par exemple féministes, enfin qui se disent féministes sur la transphobie. Donc évidemment, c'est arrivé chez nous. en se disant, OK, en fait, on n'avait pas de positionnement là-dessus. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'en fait, ça prend beaucoup d'ampleur. Donc, nous toutes a dû aussi se positionner sur ça. Donc, on a été petit à petit, en fait, avec l'actualité, avec tout ce qui se passe, amenées à se positionner sur des choses comme ça, politiques.
- Speaker #0
Oui, c'est une adaptation.
- Speaker #2
Tout à fait. Et après, dans les modes de revendication, c'est vraiment la manif qu'on organise. Et puis ensuite, il y a plein d'actions qu'on organise tout au long de l'année. Là, en ce moment, par exemple, il y a une action assez chouette, j'allais dire. Une action qui a émergé avec le procès Mazin, le procès de Gisèle Pellicot, qui est d'être dans l'espace public et de faire sonner une alarme toutes les 2 minutes 30. Parce qu'en fait, avant, c'était toutes les 7 minutes, un viol ou une tentative de viol. Et en fait, ça a évolué malheureusement. Et c'est toutes les 2 minutes 30 avec les nouveaux chiffres qu'on a. Et vous faites sonner une alarme ? On fait sonner une alarme toutes les 2 minutes 30.
- Speaker #0
Et n'importe où ?
- Speaker #2
N'importe où. Donc, en fait, ça dépend. C'est une action qui est tous les samedis. Donc, par exemple, sur le parvis de Gare du Nord, à République, etc. Et on a un petit groupe, ça dépend de combien de militantes, qui ont des pancartes. qui font sonner une alarme toutes les 2 minutes 30 et qui prennent la parole pour expliquer, ben voilà, toutes les 2 minutes 30, il y a un viol, une tentative de viol en France et qui parle un petit peu plus sur le viol, la culture du viol, pour sensibiliser aussi les passants et les passantes qui passent, quoi.
- Speaker #1
Ça, ça a évolué, mais parce que moi, j'ai l'impression, moi, j'ai connu nous toutes avec le compte Instagram qui comptait les féminicides au jour le jour. Je pense que ça a été votre premier coup de poing et c'est comme ça que vous vous êtes fait connaître. Voilà, c'est un truc qu'on a vachement suivi. Et en fait, j'ai l'impression que c'est un truc qui a été fait Alors peut-être que c'est mon envie que je parle, mais le nombre de féminicides a un peu baissé d'année en année depuis que vous les comptez. Donc est-ce que je me trompe ?
- Speaker #2
J'aimerais bien, mais je ne crois pas. Non. Je ne crois pas. Donc en effet, on gère le décompte. Maintenant, j'ai des camarades militantes qui le font super bien et qui s'y connaissent bien mieux que moi. Mais il y a aussi une évolution de ce côté-là, c'est-à-dire que le décompte des féminicides, historiquement, c'est vraiment le décompte des femmes qui sont assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Et donc, il y a eu un mouvement aussi féministe qui a dit que les féminicides, ce n'est pas forcément par conjoint ou ex-conjoint. Il faut aussi calculer les autres morts, enfin les autres assassinats. Et par exemple, tout ce qui était les travailleuses du sexe était totalement invisibilisé. Alors que c'est des féminicides parce qu'elles sont vraiment assassinées par des hommes. Donc il y a eu toute cette réflexion-là pour les intégrer dans le décompte. Et c'est ce qui a changé. On les intègre maintenant dans le décompte. Ce qui demande aussi une veille médiatique super importante. Parce qu'on fonctionne en alarme et tout ça. Il y a un vrai travail de recherche derrière. De regarder tous les articles, de se renseigner sur est-ce que c'est vraiment un féminicide ou pas. Enfin c'est vraiment horrible. Moi je sais que j'ai intégré deux jours ce groupe. Après je me suis dit non, je vais rester sur autre chose. C'est très très très dur. vraiment lire, c'est très dur. Elles font ça toute la journée. Et donc voilà. Mais par exemple, entre cette année et l'année dernière, je crois que c'est quatre personnes, enfin quatre féminicides de moins. Ce qui est... Oui, c'est pas... Voilà. Donc il n'y a pas de baisse actuellement. C'est... La moyenne, c'est toujours un féminicide tous les deux jours et demi.
- Speaker #0
C'est bien. Tous les deux jours et demi et tous les deux minutes trente. C'est assez raccord.
- Speaker #2
C'est assez raccord, malheureusement. Après, on a aussi plus de chiffres parce que, et on va peut-être apporter une bonne nouvelle, parce qu'il y a peut-être plus d'écoute de la parole des femmes aussi. On a des femmes qui parlent plus. Enfin, je n'aime pas trop dire ça parce que je pense que les femmes ont toujours parlé, mais elles n'ont jamais vraiment été écoutées. Donc peut-être qu'il y a peut-être une écoute en plus. Ou en tout cas, il y a eu tellement ce mouvement MeToo qui a dit « allez porter plainte, allez, dites-le » . Je pense qu'il y a eu quand même des impacts sur ça et des conséquences positives où j'ai l'impression qu'on le dit plus, ce qui n'est pas forcément un succès au niveau judiciaire. Mais en tout cas, on le sait plus et ce qui augmente aussi les chiffres parce que du coup, elles sont moins visibilisées et du coup, on en voit plus.
- Speaker #0
Et j'ai une question parce que ça doit être un travail énorme ce que vous faites et vous n'avez pas de subvention. C'est que du bénévolat ?
- Speaker #2
C'est que du bénévolat. Il n'y a aucune subvention. Ça pareil, c'est beaucoup de discussions en interne. Il y a plein de visions différentes. Qui dit subvention, dit évidemment de dépendre d'un organisme. Si on est subventionné par l'État français ou par l'Union européenne. De manière inévitable, ça impacte notre liberté d'action. Et on se veut aussi un collectif dont la première mission, une des premières missions, c'est vraiment de pouvoir alerter. les services publics, il y a un problème. Et donc, on dérange. Donc, qui dit subvention, pour moi, dit aussi perte de liberté, clairement. Mais par exemple, là, pour la manifestation, ce qu'on a fait, enfin, ce qu'on fait depuis quelques années, c'est lancer une cagnotte, donc de collecte auprès des particuliers. Et ça marche bien. Il y a pas mal de personnes qui nous donnent des dons pour qu'ils nous permettent d'organiser la manifestation et qui nous permettent aussi d'organiser plein d'autres actions. Parce que toutes les actions qu'on... Donc, on fait, c'est nous qui les finançons nous-mêmes. Quand on va faire des collages, il faut qu'on achète toute la colle, tous les pinceaux, tous les seaux. Il faut qu'on imprime en énorme quantité et les impressions, ça coûte super cher. Donc, en fait, les actions, ça coûte. Donc, on lance des cagnottes et sinon, c'est nous-mêmes. Et vous êtes combien au sein de nous toutes à peu près ? Très difficile à savoir. Parce que c'est tous des comités locaux dont les militantes viennent et repartent. Mais c'est assez difficile à estimer. Parce que du coup, l'organisation se veut qu'il y ait une coordination nationale. Donc, il n'y a pas du tout de lien hiérarchique. Quand il y a coordination nationale et comités locaux, il n'y a aucun lien. C'est juste que la coordination nationale, comme le dit son nom, Elle va plutôt s'occuper de mettre en lien les comités locaux. Elle va, par exemple, gérer le compte Instagram nous-toutes.org, qui est vraiment le gros Instagram pour nous toutes. Elle va recenser les demandes presse et les dispatcher. Donc, ça va vraiment être plutôt un organe de centralisation et de coordination. Enfin, ce n'est pas du tout un organe de décision, par exemple. Mais c'est comme ça que ça fonctionne, nous toutes. Et on n'est que des bénévoles. Il n'y a aucune personne salariée.
- Speaker #1
Et est-ce qu'il y a des hommes ?
- Speaker #2
Il y a des hommes. Nous, on est un collectif mixte pour le moment. Tout est en évolution et tout est en discussion. Mais en tout cas, ça a toujours été un mouvement mixte. Donc, il y a des hommes qui peuvent venir. Bon, spoiler, il y a peu d'hommes qui viennent. Il y a très peu d'hommes pour le moment. Moi, dans mon comité local 9-10-18, depuis que j'y suis, ça va faire trois ans, un peu plus de trois ans, j'ai vu... ... Si, j'ai quand même vu entre 5 hommes, à peu près, en 3 ans, qui sont venus. Oui, ça me paraît énorme. Moi,
- Speaker #1
ça me paraît tellement beau,
- Speaker #2
je suis là. Alors là, je parle d'un peu régulièrement, qui sont venus à plus d'une réunion, qui nous ont aidés sur des actions, etc. Et là, actuellement, on va dire qu'on a 2 à 3 alliés hommes qui viennent vraiment régulièrement et qui sont super impliqués, qui font des actions avec nous.
- Speaker #0
Est-ce que vous faites des conférences ou des choses comme ça ?
- Speaker #2
Oui, on fait des événements. Soit on est invité sur pas mal de festivals féministes à intervenir. Et puis, on a fait un festival, nous toutes, il y a un an ou deux ans, à la Cité Fertile. Du coup, on avait invité aussi plein de collectifs. On avait organisé des conférences et tout. C'était un gros, gros truc. Donc, on est pas mal invité sur ce genre d'événements, festivals. conférences, prises de parole et tableaux médiatiques aussi, enfin, plateaux médiatiques, etc.
- Speaker #0
Mais par exemple, si moi j'ai un problème et je sens que dans ma vie, il y a peut-être quelque chose qui ne va pas trop et que je suis peut-être touchée de violence, mais que même si je n'ai pas encore vraiment formulé dans ma tête, si je vous contacte, ce n'est pas vous, enfin, comment ça se passe ?
- Speaker #2
Non, ce n'est pas nous, mais ça nous arrive souvent, évidemment, d'être contactée, soit sur les réseaux sociaux, le mail, ou même tout le temps, en fait, dès qu'on est quelque part. C'est ça qui est assez magique. Le cas assez fou, c'est que quand on parle entre femmes et qu'on se dit « je suis féministe, je travaille dans une asso et tout ça » , c'est souvent là où la libération se libère et on a des femmes qui viennent nous voir, qui nous disent « ah oui, tu travailles là-dedans » . Parce que moi, je me posais des questions avec mon mari, il se passe ça et tout ça, et en fait, on voit qu'elles parlent et elles ont envie de parler. Donc il y a vraiment pour moi aussi un problème d'écoute. Mais en tout cas, sur le site internet Nous Toutes, il y a toute une page de ressources. Et donc là, vous avez les principales associations dispositifs nationaux où les personnes peuvent aller. Et pareil sur les réseaux sociaux, quand on a des personnes qui nous contactent, on leur dit, écoutez, il y a telle et telle et telle association, ça dépend aussi des problématiques. Mais par contre, on est formés, nous quand même, à nous toutes, à connaître les dispositifs nationaux pour réorienter. Mais on ne fait pas d'accueil de la parole. Et d'ailleurs, c'est super intéressant parce qu'en réunion, on le rappelle tout le temps quand on fait des réunions, on ne fait pas d'accueil de la parole et on n'est pas là pour accueillir le récit. Parce que malheureusement, on a parfois des militantes qui arrivent pour la première fois ou pas et qui ont envie de parler de ce qu'elles ont vécu. Sauf que ce n'est pas l'espace parce qu'on n'est pas formé pour, donc on risque déjà de ne pas très bien l'accueillir ou de ne pas savoir, etc. Et c'est aussi pour protéger nos militantes. Sinon, en fait, on aurait des récits de violence absolument tout le temps. Et ce n'est pas notre métier. Donc ça, c'est vraiment important de les réorienter vers des professionnels.
- Speaker #0
Et du coup...
- Speaker #2
toi tu travailles officiellement dans une dans une association dont les missions sont de la prévention et de l'accompagnement des personnes victimes de violences qui s'appelle qui s'appelle En Avant Toutes donc voilà donc c'est très drôle parce que vraiment tous mes amis ma famille m'ont mis à peu près je pense un an à comprendre En Avant Toutes et nous toutes c'était très compliqué je me rappelle avoir fait un schéma à ma mère pour lui expliquer Donc en avant-tout, vous pouvez aussi retrouver sur les réseaux sociaux. Là, ça va être une association qui va vraiment pour le coup faire de l'accueil et de l'accompagnement des personnes victimes de violences. Ça a été créé il y a dix ans à peu près. Ça a été créé du coup par Inaé et Thomas, qui sont les cofondateurs et directeurs, directrices actuelles, qui ont en gros fait un tout un diagnostic de terrain de Paris et d'Ile-de-France, des structures. qui accompagnent les femmes victimes de violences. Et en fait, le diagnostic de ces structures-là, et de manière générale, donnait deux constats. Le premier, c'était que les jeunes étaient surreprésentés dans les violences. On a un jeune sur sept qui est victime de violences, ce qui est très élevé. Mais ces structures-là disaient, on sait, on a les chiffres, etc. Mais par contre, on ne reçoit. Très peu de jeunes. Enfin, vraiment, on a très peu de jeunes qui viennent, etc. Ou alors ils viennent, ils ne reviennent pas. Elles ne reviennent pas. Et en fait, le constat qui a été fait, c'est qu'en fait, les structures existantes n'étaient pas adaptées. Après, évidemment qu'il y a des jeunes qui vont y aller, etc. Mais c'est que c'est toujours un peu plus compliqué quand on est jeune de pousser la porte d'un CIDFF où c'est des rendez-vous en physique pour parler de ces violences. Donc, il y avait vraiment l'accès à ces structures-là. Et il y avait aussi une autre barrière qui était que les jeunes ne se reconnaissaient pas victimes de violences. Parce que dans l'imaginaire collectif, c'est vraiment une femme de 50 ans avec des bleus partout, qui est mariée, qui a trois enfants. Voilà, c'est les violences faites aux femmes, c'est les femmes battues, c'est tout ça. Donc, ça invisibilise toute une partie de violences sexuelles, psychologiques, économiques, administratives. Et donc, pour beaucoup de jeunes, et pour moi la première, quand j'avais 18 ans, les violences étaient une femme battue. Donc, elles ne vont pas vraiment vers ces structures-là parce qu'elles n'ont pas conscience qu'elles sont victimes de violences. Et puis, parce que c'est un petit peu l'accès un peu compliqué, même parfois le téléphone, ça peut être parfois difficile. Donc, face à ce constat-là, ils ont créé le chat comment-on-s'aime.fr, donc un chat en ligne. qui est totalement anonyme, qui est gratuit, où les personnes peuvent se connecter et parler à des professionnels. Souvent, on nous dit « Ah, c'est un robot, c'est l'IA derrière. » Ce n'est pas l'IA, ce n'est pas un robot, c'est mes collègues. Et donc, c'est des professionnels qui viennent, par exemple, qui sont psychologues ou assistantes sociales, etc. Ensuite, qui sont formés en interne pour répondre. Et donc, elles prennent les conversations et elles discutent avec les personnes. Ce qui est assez chouette, c'est qu'il y a un accès sur téléphone mobile, évidemment, et sur ordinateur, où on peut aussi cliquer sur un bouton et en fait, ça nous déconnecte immédiatement. Ce qui est une manière de sécuriser aussi. Parce que ce qu'on s'est rendu compte, c'est que le chat est hyper pratique pendant le confinement. Parce qu'on est avec son agresseur et on peut quand même parler au téléphone. Donc, il y a aussi ça. Il y a vraiment le côté anonyme, le côté gratuit, le côté tout ça. Mais il y a aussi le côté où... le chat est hyper discret quand on est en présence de la personne qui est violente. Donc, on a eu beaucoup de personnes, en effet, qui étaient confinées. Là, je prends l'exemple du confinement, parce que c'était particulièrement fort, mais c'est toujours le cas. On a des personnes qui nous écrivent qui ne sont pas forcément avec l'agresseur, mais qui sentent que c'est le moment de parler, elles sont au travail, donc elles ne peuvent pas prendre le téléphone. C'est pas possible. Donc, elles sont vraiment en train de nous écrire. entre deux rendez-vous, etc. parce qu'il faut qu'elle parle maintenant. Donc ça, pour moi, c'est vraiment l'outil incroyable pour ça. Et il y a des heures d'ouverture, j'imagine ? Oui, c'est de 10h à minuit, toute la semaine, et le vendredi et le samedi soir, c'est de 10h à 21h. Donc là, pareil, l'association, elle, vit de subventions, de dons et aussi de partenariats avec des entreprises privées qui nous financent. Sinon, on ne peut pas maintenir un service de répondante parce qu'il faut les payer. Il faut lier la structure, etc. Donc là, c'est pareil en fait. Pour maintenir un tchat qui soit ouvert sur des plages horaires comme ça et qui soit gratuit, là pour le coup, on a vraiment besoin de subventions et de dons.
- Speaker #0
Et par exemple, imagine, je parle et puis on découvre, je peux venir pour quel problème ? Je suis jeune, je suis là. Ah, en fait, mon copain, je n'arrive pas à le récupérer. C'est bizarre. Là ou alors là, il a...
- Speaker #2
Ça, c'est super intéressant parce que ce qu'on s'est rendu compte, la chance qu'on a, c'est qu'on a fait un rapport de mesures d'impact. Ça peut paraître très institutionnel et non. On a été suivi par une boîte de mesures d'impact qui a permis de mettre en place un suivi pour voir un petit peu auprès des femmes bénéficiaires qui elles sont et ce que ça leur apporte ou non le tchat. C'était la première fois que ça a été fait et on a eu les résultats il n'y a pas très longtemps. Si vous voulez vraiment les regarder, c'est passionnant, c'est sur le site internet. Et on s'est rendu compte, par exemple, qu'environ 40% des personnes qui se connectaient sur le chat n'avaient pas conscience qu'elles étaient victimes de violences. Donc c'était vraiment des personnes qui se connectaient pour justement, comme tu disais, « Bah, je comprends pas, mon mec est de plus en plus jaloux. Au début, ça allait, mais là, j'ai arrêté de voir mes potes, j'ai plus de potes mecs, je sors plus le samedi et ça va encore pas, je comprends pas. » Bah typiquement, en parlant avec cette personne, au bout d'une heure, on se rend vite compte que c'est un signaux parmi d'autres, qu'il y a un système d'emprise qui se met en place. Et puis, c'est surtout faire comprendre à la personne que c'est pas OK. Parce que le premier truc quand on commence, enfin quand on est victime de violence, c'est que c'est tout le temps notre faute. Ça, c'est assez fou de voir que toutes les femmes qui se connectent, c'est de leur faute. Vraiment, c'est... Bah ouais, je le rassure pas assez. Ouais, mais c'est vrai qu'aussi, je suis assez fêtarde. Ah mais c'est vrai que... Enfin voilà.
- Speaker #0
C'est vrai que je me suis habillée un peu court du coup.
- Speaker #2
C'est vrai que je me suis habillée un peu court, donc peut-être que voilà. Donc ça, pour moi, c'est assez passionnant et intéressant de savoir qu'il y a un outil qui permet de capter des personnes qui n'ont pas conscience des violences. Et c'est ce que fait le Tiat en s'appelant Comment on s'aime. C'est ce que fait le site Internet. C'est ce que fait aussi la communication d'en avant toute. d'éviter des campagnes de, comme je disais, stop violence envers les jeunes, des mots forcément trop compliqués. On va parler de relations toxiques, relations saines, parce que ça, chez les jeunes, ça passe bien et tout ça. On sait que ce n'est pas les vrais termes et les bons termes, forcément. Mais peu importe, en fait, si elles se reconnaissent là-dedans, on va beaucoup utiliser les red flags, les green flags. Et il y a un outil qui est génial, je pense que vous connaissez, c'est le violentomètre. Je te le montrerai. Mais oui,
- Speaker #0
tu sais, le violentomètre, tu étais sur les baguettes de pain à un moment donné à la boulangerie, tu achetais une baguette et tu avais ta baguette avec ce violentomètre.
- Speaker #2
Tout à fait. Et du coup, c'est un outil qui a été créé par En Avant Toutes, en partenariat avec la mairie de Paris et le centre Hubertine Auclair. Et en fait, c'est un outil qui est génial, que nous, on utilise beaucoup, chez En Avant Toutes et chez nous toutes, auprès du grand public, en école, en prévention, sensibilisation. Et en fait, ça va du vert au rouge. Et donc, ça permet de mesurer un petit peu où tu en es dans ta relation. Et par exemple, dans le vert, ce qui est cool, c'est qu'on peut avoir te soutien dans tes perspectives de carrière, respecte tes idées, tes décisions, etc. Et ensuite, ça va un petit peu crescendo dans du jaune, dans du orange, dans du rouge. Évidemment, ce n'est pas marqué. Ce n'est pas parce que, par exemple, dans le orange, te traite de manière condescendante. Voilà, on a mis ça un peu dans le orange. Il y a des personnes qui voient ça dans du orange foncé, peu importe. En tout cas, l'idée est de montrer qu'il y a des red flags, justement. Et par exemple, ça va ou te ramène souvent à ton physique, te pose des questions sur ta vie intime, diffuse des rumeurs à ton sujet. Donc voilà, il est vraiment très adapté pour les jeunes, pour le coup. Et donc, dans le rouge, on peut avoir... te fait des avances intimes malgré ton refus, t'exposes à du matériel à connotation sexuelle. Voilà, donc de plus en plus de choses qui vont vraiment vers de l'agression sexuelle ou de l'agression physique.
- Speaker #0
C'est un super outil parce que justement, quand tu le vois, tu peux prendre conscience de où t'en es. Et comme tu le vois écrit, tu te sens peut-être aussi moins seule en disant « mais en fait, c'est pas normal, c'est écrit, c'est sur ma baguette de bain, donc ça veut dire que tout le monde peut le voir. »
- Speaker #2
Tout à fait.
- Speaker #0
Je trouve que c'est une idée vraiment super.
- Speaker #2
Oui, elle fonctionne bien, elle est vraiment bien utilisée. L'enjeu, évidemment, de le diffuser à fond dans les écoles.
- Speaker #1
Il faudrait qu'il y en ait dans les lycées, dans les collèges, que ce soit affiché sur les murs. Enfin, c'est hyper important.
- Speaker #2
Il y en a certains qui jouent le jeu. Nous, on nous demande de plus en plus. On a vraiment, en avant-tout, on a vraiment beaucoup de demandes de « Ah, j'ai vu le violentomètre ! » Des demandes qui viennent d'assistantes sociales du collège, profs de français, etc. C'est assez fou. Est-ce que vous pouvez nous en envoyer ? Est-ce qu'on peut l'imprimer et tout ? Et du coup, nous, on leur dit, vous pouvez le trouver ici, vous pouvez le télécharger, vous pouvez l'utiliser, évidemment, l'afficher partout. Et ce qui est assez intéressant de cet outil-là, c'est que nous, quand on va en festival ou quand on va dans les écoles, on l'utilise comme support parce qu'il peut vraiment engager du débat. Et les jeunes ont plein de questions. Enfin, il y a plein de jeunes, on ne va pas s'en dire, qui sont là. Ah ouais, ce n'est pas OK d'avoir le code du téléphone de ton mec et de regarder ses messages ? Qu'est-ce qu'on fait ? Donc là, on discute. Je ne sais pas, toi, tu en penses quoi ? Tu vois comment les choses, etc. Et ça, c'est aussi beaucoup la démarche pour le coup d'en avant toute qui est de questionner.
- Speaker #0
les jeunes on peut pas arriver en leur disant ça c'est pas bien il faut absolument pas le faire, il faut pas que tu regardes du porno non ça marche pas du tout c'est vraiment partir de questions, d'échanger avec eux de faire des jeux, on a beaucoup de jeux etc et en fait c'est se questionner et c'est vraiment la meilleure façon, c'est ce qui fonctionne et là donc je rebondis un peu sur le chat et c'est là où on voit qu'on a pas mal de jeunes filles et autres aussi, qui viennent et qui justement ont vu le violentomètre ou pas, mais qui se posent un peu des questions sur leur relation. C'est très rare, enfin c'est très rare, non, ça existe, mais c'est plus rare d'avoir des personnes qui se connectent, bonjour, je suis victime de violences sexuelles depuis 3 ans, je souhaite partir, j'ai vu ce qu'il y avait ça, comment je fais pour porter plainte ? Ça existe, mais c'est pas forcément la majorité. Ça va être des personnes qui n'ont pas conscientisé, ou qui se disent, ah, il y a un petit problème, mais il m'a pas tapé. Ça aussi, le classique de « Ah ouais, non mais jamais il lèvera la main sur moi, jamais ! » Le continuum des violences. Et il y a un continuum de violences. Enfin, ça c'est un autre sujet, mais on voit que quand on en arrive au féminicide, qui est vraiment la fin du continuum des violences, ça a commencé par ça en fait. Ça a commencé par du psychologique. Tout ne commence pas que par du physique ou que par des agressions sexuelles. Ça commence, il peut y avoir des années d'emprise psychologique. Et puis, un jour, il se passe ce qui se passe. Oui, donc... Il n'y a pas de gradation dans les choses. Ça fait vraiment partie d'un continuum. Enfin, ça, peut-être... Enfin, on en reparlera. Enfin, ça en mérite un épisode en particulier. Mais c'est comme on dit, les blagues sexistes, ce n'est pas grave. Bah si, ça fait partie d'un continuum de violence, en fait. Ça fait partie de la culture du viol. Ça fait partie de ce qu'on se permet de dire et de faire aux femmes. Et évidemment, je ne dis pas... que Jean-Michel qui fait une blague sexiste sera auteur de féminicide. C'est pas ça que je dis. Je dis qu'il y a des strates qui s'ajoutent et qui arrivent à un moment donné à un féminicide. Et s'il y a ça, c'est qu'il y avait un terrain fertile.
- Speaker #1
Et puis c'est un truc ambiant, comme on le voit sur le... C'est ça qui est hyper intéressant en ce moment avec le procès de Gisèle Pellicot. C'est qu'on voit que... On arrive aussi à un truc où il y a plein d'hommes qui disent... Oui, mais son mari était d'accord. Donc, si on est sur un truc sexiste, ça veut dire que c'est le mari qui a possession du corps de la femme et qu'elle n'a aucune possession d'elle-même. En fait, c'est un objet. Oui,
- Speaker #0
le consentement n'est pas à la personne. Le consentement appartient au mari qui serait soi-disant détenteur du consentement de sa propre femme. Enfin, ça questionne énormément sur... sur... sur la place de la femme,
- Speaker #2
quoi. Mais c'est vachement intéressant parce que surtout dans l'emprise, c'est-à-dire qu'à un moment donné, il va se passer quelque chose et ça peut être quelque chose de sexiste et puis nous, on peut se dire ah ben, non mais c'est pas très grave. Donc en fait, c'est une espèce d'acceptation qui passe par là et puis après, ça va être finalement un coup sur la table. Ah mais non, c'est pas très grave. Donc en fait, au fur et à mesure, la femme, elle va accepter tout ce qui va se passer et ça va pas arriver d'un coup, ça va être très progressif et au bout d'un moment, elle va pas passer de... J'ai accepté une blague sexiste, je me suis fait taper sur la gueule parce que là, elle s'en va directement. Ou pas,
- Speaker #0
d'ailleurs, ou c'est trop tard.
- Speaker #2
Mais il y a souvent une échelle qui fait en sorte que tu perds plus ou moins tout. Tu t'oublies, en fait, et après, tu disparais. Complètement.
- Speaker #0
Vraiment, l'emprise, c'est quelque chose qui met du temps. Ou pas, d'ailleurs, mais c'est vraiment un système qui s'installe petit à petit, qui a différentes phases, qui a des stratégies différentes.
- Speaker #1
C'est une toile d'araignée, en fait.
- Speaker #0
C'est une toile d'araignée.
- Speaker #1
C'est un petit appétit pour créer l'isolement.
- Speaker #0
Exactement. Ce qui fait qu'au bout d'un moment, et ça, c'est super important que vous puissiez en parler, parce que nous, c'est vraiment un cheval de bataille. Le fameux « moi, je serais partie à sa place, pourquoi elle ne part pas ? » Et ça, quand les gens auront compris ça, je pense qu'il y aura vraiment une avancée dans quelque chose qui va se produire. Parce que le fameux « pourquoi elle ne part pas ? » Alors, des fois, il y a plein de choses qui expliquent pourquoi elle ne part pas. Donc là, ils comprennent. Il y a les enfants, il y a une situation économique qui fait que... Et puis, souvent, il y a quand même des menaces, il y a la peur, il y a tout ça. Mais ce système d'emprise du fait que la personne a perdu totalement l'estime de soi, qu'elle se retrouve isolée, parce que c'est aussi une des stratégies des personnes agresseurs, c'est vraiment de pouvoir isoler la personne, donc de lui dire petit à petit qu'elle ne peut plus voir ses amis, de la faire déménager, de la faire renoncer à son travail. Jamais... Il ne va pas dire, je veux que tu arrêtes de travailler pour que tu sois à la maison et que tu ne sois que pour moi. Ah non, ma chérie, je veux que tu arrêtes de travailler parce que je pense que ce serait bien que tu t'occupes des enfants. Moi, je gagne assez bien, comme ça, enfin, tu pourrais prendre du temps pour toi.
- Speaker #2
Mais c'est toujours plus bien emballé.
- Speaker #0
Voilà, il y a aussi différents types d'agresseurs. L'agresseur monstre qui est absolument... horrible et méchant, il existe, mais c'est pas forcément le plus... C'est pas forcément ce qu'on retrouve le plus. Et c'est justement ça qui fait que c'est hyper difficile de déceler l'emprise et que c'est hyper difficile pour ces femmes de partir et que c'est hyper difficile pour l'entourage aussi de s'en apercevoir. Parce que c'est le fameux bon père de famille, c'est la fameuse personne qui est hyper drôle en société, qui est hyper appréciée. Parce que c'est assurer son impunité. C'est vraiment une stratégie aussi de la personne d'assurer son impunité autour qui fait qu'au bout de la personne...
- Speaker #1
que la personne victime elle se dise bah en fait c'est moi parce que tout le monde l'aime bien et quand j'en parle autour de moi mais non mais c'est pas possible il ferait jamais ça il adore les enfants il adore les enfants et donc ça y a tous les faits divers qu'on voit où les gens qui sont intéressés qui disent mais c'était un voisin super c'était quelqu'un d'hyper sympa tous les féminicides c'est vrai c'est genre les gens tombent des nues quoi c'est peut-être pas tous mais la grande bande la grande masse il y a parce
- Speaker #0
qu'on a l'impression que ces fameux trucs c'est des monstres et pareil comme tu dis pour le procès Gisèle Petitcourt on dit bah Ces hommes-là ? Oui, parce que quand on voit le nombre d'agressions en France, le nombre de féminicides, le nombre de viols, malheureusement, derrière des victimes, il y a des agresseurs et des bourreaux. Donc, je suis désolée à le rappeler, mais il y en a un nombre, quand même. Et ce ne sont pas tous des Michel Fourniret. Enfin, il y en a même... Encore que Michel Fourniret, peut-être, était un bon père d'enfant, mais j'en sais rien. Mais en fait, c'est des personnes... Ce ne sont pas des monstres. Voilà, c'est des gens de la vie quotidienne qui sont nés dans une société. Je vais sortir les grands mots, mais patriarcal, où c'est OK parce que tout est mis en place pour qu'il y ait une impunité, qu'il y ait une domination, qu'il y ait un sentiment de privilège, qui fait que c'est OK de faire une blague sexy, c'est OK de mettre une main au cul, et puis après, c'est OK, c'est OK, c'est OK, quoi.
- Speaker #2
Puis tant qu'il n'y a pas la limite de dire, ben non, c'est pas OK, on continue, en fait, et on glisse, enfin, pas pour tous les hommes, évidemment. C'est ça aussi, c'est hyper important de le préciser, parce que tous les hommes sont... Il y a des hommes très bien et des hommes qui justement se battent pour que ça n'existe pas. Mais il en existe aussi beaucoup et c'est...
- Speaker #0
Bah ouais, c'est ce qu'on se rend compte. Et là, l'actualité fait que j'ai l'impression, avec tous les procès qu'il y a un petit peu, donc des fois des personnalités très connues, on se dit « ah bah non, pas lui » , à des personnes pas du tout connues, comme Gisèle Pellicot ou d'autres affaires, où je pense que là, il y a un peu une prise de conscience de se dire « ah ouais, ça peut vraiment être un peu n'importe qui » . Et enfin, moi, je sais que mes parents ne sont pas du tout sensibilisés à ça. Et mon père a énormément de mal à comprendre. Par exemple, il me dit mais c'est des tarés, c'est des tarés, c'est des malades. Non, ce n'est pas des tarés, ce n'est pas des malades. C'est des personnes qui sont nées dans une société où on peut se connecter sur un site et on peut aller violer une femme à son insu parce que le salon s'appelle à son insu. C'est OK parce qu'en fait, tout est un peu mis en place. pour que règne un peu cette culture du viol. Enfin voilà, on pourrait en parler des heures, mais non, c'est pas des monstres. C'est des personnes qui ont évolué dans cette société-là et qui font qu'ils se permettent le droit de choisir. Si elle n'est pas consentante, c'est pas grave. Parce que tout, dans les films, dans la littérature, dans tout ce qu'on nous a appris, on a érotisé énormément au cinéma, par exemple, le baiser forcé. C'est pas grave. Bah si, parce que moi, je n'ai... J'étais, enfin voilà, je nais avec des films romantiques et tout ça, où c'était ok de forcer une meuf, où c'était ok de, elle veut pas au début, mais la fin de la scène, elle veut bien.
- Speaker #2
Du coup,
- Speaker #0
c'est difficile après de sortir aussi de tout ce qu'on a vu et on a expérimenté, quoi. Moi, à la cour de récré, je trouve ça hyper romantique qu'un garçon me coince dans les toilettes pour me faire un bisou alors qu'il n'y en avait aucune envie. Mais j'étais là, bah ouais, mais en même temps, c'est un peu ça les rapports, quoi. Il ne faut pas dire que ce n'est pas une culture comme ça.
- Speaker #1
Justement, je rebondis. Est-ce que tu as l'impression, là, chez M'Avantoute, que de plus en plus jeunes, il y a cette violence ? Parce que dernièrement, il y a eu un gros scandale dans une cour de récréation, en pleine cour de récréation, des petits garçons qui ont violé des petites filles, je crois, dix ans. Donc, est-ce que cette violence, justement, est en train de redescendre dans les âges ? Est-ce que la sexualité et la violence... arrivent de plus en plus jeunes ?
- Speaker #0
Ce serait super intéressant. Nous, on a des chargées de prévention, c'est leur métier. Elles vont sur le terrain, elles vont dans les écoles. Du coup, moi, à chaque fois que je peux les croiser, on mange ensemble pour qu'elles me racontent parce que c'est absolument passionnant leur travail et ce qu'elles font. Donc, je ne veux pas dénaturer un peu leur analyse, mais c'est vrai qu'elles me racontent des choses hyper violentes. Après, je pense que nous aussi, c'était violent dans la cour de récré et tout. Mais... Mais vraiment, il y a des comportements qui existent. La mode, par exemple, je ne sais pas si vous avez entendu, mais BDH, hyper à la mode. Tous les jeunes, je ne sais plus de quel âge, je crois que c'est collège, début collège, BDH, c'est bandeuse d'hommes. Donc, tu es une BDH, tu es une bandeuse d'hommes. Et c'est un peu devenu hyper à la mode où les petits garçons se disent aux filles, si elle est BDH ou elle n'est pas BDH. Sur TikTok, hashtag BDH, ça fonctionne très bien aussi, par exemple. Donc, il y a aussi les réseaux sociaux. Après, on entend beaucoup les réseaux sociaux, les réseaux sociaux. Bon, moi, j'ai une autre vision là-dessus. Mais en tout cas, il y a les réseaux sociaux, clairement. Et oui, dans la cour de récré, c'est vraiment la reproduction de ce qu'on peut voir à l'échelle de la société. C'est... Mais c'est très dur. Et puis, il y a évidemment cette violence, ces agressions, tout ça. Mais il y a aussi, ce qui me choque énormément quand j'y vais, c'est la division dans la classe. Les garçons d'un côté, les filles de l'autre. Et si tu as le malheur de dire que tu es une fille, c'est terrible. C'est vraiment la dévalorisation d'être une fille qui m'interpelle à chaque fois. Tu es une fillette, tu pleures comme une fille. C'est vraiment, à cet âge-là, les filles, c'est terrible. Il ne faut vraiment pas être une fille.
- Speaker #2
C'est vachement intéressant d'aller dans les écoles, parce que c'est comme ça, en fait, au final, que la prévention, elle peut se faire, parce que c'est les enfants, aujourd'hui,
- Speaker #0
qu'il faut éduquer.
- Speaker #2
C'est l'éducation. Et c'est passé par les préventions, les violentomètres. C'est pour ça que c'est vraiment bravo pour faire tout ce travail.
- Speaker #0
Et du coup, les chargées de prévention nous disaient justement qu'en effet, elles voyaient tout ça, mais qu'elles préféraient énormément intervenir auprès d'enfants qu'auprès, par exemple, déjà d'adultes. Parce qu'on va aussi dans les entreprises, et là, on entend aussi des choses qui peuvent parfois être un peu moins dures. Mais ce qu'elle me disait, c'est que les enfants ont aussi une capacité à un moment donné de poser des questions. Il y a encore ce truc de « Ok, alors toi, pourquoi tu ne veux vraiment pas être une fille ? » Et donc au fur et à mesure de la conversation, au fur et à mesure des jeux, au fur et à mesure, des fois elles font des ateliers sur l'année, on peut plus facilement avoir, j'aime pas dire ça, mais avoir un impact sur les enfants et un petit peu leur déconstruire déjà. des choses, alors que parfois, des fois, à l'âge adulte, c'est très ancré, c'est beaucoup plus difficile. L'enfant est beaucoup plus curieux, l'enfant a quand même envie d'apprendre, l'enfant va se poser beaucoup plus de questions. Donc il y a cette violence qu'on peut voir, mais à la fois, c'est quand même beaucoup plus facile d'avoir des ateliers avec eux, parce que très vite, on leur parle de leur sœur ou de leur copain, mais moi, si j'ai un fils et qu'il est homo, ah ben non, j'en veux pas. Eh ben... C'est fou, mais après quelques séances, l'enfant, il dira, bah oui, c'est vrai que peut-être, en fait, je m'en fiche, je l'aimerais toujours. Il y a aussi cette naïveté encore de l'enfance qui permet, et c'est pour ça que moi, je pense que c'est absolument indispensable de faire de l'éducation aux enfants.
- Speaker #2
C'est la base de tout, quoi.
- Speaker #0
Il faut leur apprendre. Et puis, ce n'est pas un atelier, quoi.
- Speaker #2
Et du coup, là, on est parti très loin dans tout ce qui pouvait se passer, mais c'est méga intéressant. Et si on revient justement Ausha. où finalement, on a parlé, on a compris au bout de 50 minutes, une heure, qu'on avait peut-être un souci, tel qu'il soit. Après, c'est large la question.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #2
Mais comment est-ce que vous vous guidez justement ?
- Speaker #0
Nous, on va vraiment s'adapter du coup à la personne, à ce qu'elle demande ou elle en est aussi dans son processus de conscientisation. Donc, comme je vous disais, il y a vraiment des personnes qui arrivent pour la première fois. Donc là, l'enjeu, ça va vraiment être de pouvoir lui expliquer que ce n'est pas normal, qu'il y a des limites, que c'est des premiers signes, ou pas des premiers d'ailleurs, mais des signes de violence. Donc il y a vraiment ce côté... Désolée, je repense à ce que je lis beaucoup de tchats de mes collègues et c'est absolument fou comment elles arrivent à écrire avec une si bonne... Enfin, avec une bienveillance. et à un truc, parce que c'est hyper important de ne pas culpabiliser la personne, en même temps de lui faire comprendre que ce n'est pas normal, en même temps de lui faire comprendre... Enfin, c'est vraiment un métier, et donc c'est vraiment en toute bienveillance de ne pas forcer les choses. On ne va jamais dire à une victime par exemple, là, il faut que tu ailles porter plainte, là, il faut que tu partes. Jamais de la vie. C'est vraiment l'amener à elle, petit à petit. Donc, souvent, ces personnes-là reviennent sur le chat ou alors elles nous demandent des ressources. Et donc, des fois, on a aussi des personnes qui viennent et qui ont avancé dans leur processus un petit peu de conscientisation et qui nous demandent de la redirection. Nous, on va faire beaucoup de redirection. C'est-à-dire qu'on ne va pas se substituer aux associations existantes, mais on va plutôt rediriger. On s'aperçoit que souvent, les victimes de violence, elles ne sont pas forcément consciences de quelle association il existe à Nantes, qui peuvent les appuyer soit sur l'aspect psychologique, soit sur le juridique. Et du coup, nous, on a une cartographie. d'associations et en fonction des demandes on redirige, on dit bah écoutez là on a telle association dans telle ville ou à Paris vous pouvez prendre rendez-vous, vous pouvez aller les voir si elles veulent des adresses de psychologues, enfin voilà on va vraiment s'adapter en fonction d'avocats et des choses comme ça
- Speaker #2
Et par exemple, ça marche aussi si on est victime d'inceste ? Parce que c'est quelque chose qui est à part, entre guillemets, c'est quand même des violences, mais si c'est des jeunes de 12 ans qui se rendent compte qu'en fait, ils ont eu des problèmes d'inceste, comment ça peut se passer ? Ils peuvent aussi...
- Speaker #0
Nous, on a des mineurs. On a des mineurs qui viennent, qui sont sur des problématiques, des fois très jeunes, de violences conjugales. Ça, c'est fou, mais c'est vrai. Mais ça va être en majorité des violences intrafamiliales. donc avec des grandes problématiques d'inceste. Et donc là, tout l'enjeu est de pouvoir les réorienter ou de faire des signalements, parce que ça, c'est des personnes mineures, donc on peut les faire. Donc ça, c'est une autre procédure que mes collègues gèrent, elles savent exactement comment faire, etc., pour ne pas mettre en danger les personnes, tout ça. Mais sur le volet des personnes mineures, c'est encore un process, une procédure différente. Et là encore, on a aussi... Des jeunes filles ou des jeunes garçons qui viennent, pas forcément nous dire qu'elles sont victimes d'inceste, mais nous dire qu'elles sont super tristes, comme je disais, parce que, par exemple, leur chien est décédé, et qu'elles ont un immense chagrin. Et donc, au premier abord, moi, par exemple, je serais là, bon, c'est pas le bon site. Mais mes collègues, évidemment, oui, ton chien, qu'est-ce que ça fait ? Et elle parle un petit peu avec cet enfant pour qu'au bout d'un moment, on comprenne qu'il y a une situation d'inceste avec son grand-père. Ça, ça arrive. Beaucoup. Parce que les enfants ne sont pas bêtes. Ils savent qu'il y a quelque chose, mais que des fois, ce n'est pas forcément conscientisé, etc.
- Speaker #1
Ça doit passer ailleurs.
- Speaker #0
Oui, ça doit passer ailleurs.
- Speaker #1
Les gens ne viennent pas par hasard non plus.
- Speaker #0
Non. Chez vous,
- Speaker #1
il y a quelque chose qui les guide aussi.
- Speaker #0
Mais voilà, nous, notre travail, c'est vraiment de pouvoir les... Il y a beaucoup d'écoute avec bienveillance. Il y a beaucoup d'accompagnement. Nous, par exemple, on a des personnes... qui sont vraiment dans des situations d'emprise où elles nous racontent leurs relations conjugales, on se dit « Ah ouais, là, il y a tout. » Mais la personne, on est au premier stade, on va par exemple lui expliquer « Est-ce que vous avez déjà entendu parler de l'emprise ? » « Ouais. » « Est-ce que ça vous dit qu'il vous explique un peu comment ça marche ? » Et du coup, on vulgarise un peu les choses, on explique que l'emprise, c'est ça, ça, ça. Que l'emprise, ce n'est pas toujours une personne absolument violente, mais qu'il y a aussi des phases de lune de miel. Et où ça va super bien se passer, ça va permettre à la personne qui est soumise à l'emprise de reprendre espoir. Donc voilà, on lui donne un petit peu des clés. Et puis en fait, quand on décrit les choses, des fois sans la connaître, elle dit « Ah mais c'est exactement moi ça, comment vous savez ? » Et donc le lien de confiance se crée. Mais on ne va jamais forcer à une personne à porter plainte, par exemple. Ça, c'est pas... Voilà. la personne choisie si elle porte plainte.
- Speaker #2
Il n'y a pas de chose, il n'y a pas un manuel entre guillemets de, ah alors j'ai découvert ça donc maintenant je vais aller voir cet assaut pour essayer de me sortir de chez moi ou là finalement je vais aller porter plainte ou comment est-ce que je fais pour...
- Speaker #0
Ça c'est le travail des répondantes justement en fonction de ce que la personne amène de lui proposer. Par exemple là de ce que vous me racontez j'ai quand même l'impression que vous êtes très entourée de votre meilleur ami. Est-ce que... Est-ce que vous pouvez continuer à garder le lien avec votre meilleur ami et essayer de lui parler de ça ou ça ? Des fois, ça va être aussi dans le cercle proche où on va voir qu'il y a des piliers et donc les rattacher un petit peu à ce cercle proche. Ou alors, par exemple, oui, en effet, on peut dire là, j'ai l'impression que vous aviez été voir un psychologue, vous avez arrêté, ça a bien fonctionné. Bon, nous, on a quelques contacts dans la ville où vous êtes, on peut vous recommander telle ou telle personne.
- Speaker #2
Et si on n'a pas d'argent, il y a des choses qui sont gratuites pour les psychologues ? par exemple ?
- Speaker #0
Il y en a. C'est beaucoup plus compliqué, évidemment. Mais il y a des réseaux d'entraide.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Pas de rien.
- Speaker #1
On arrive sur la forme. C'est passionnant pour en parler des heures. Et de toute façon, on mettra toutes les infos de nous toutes en avant-tout.
- Speaker #0
Oui. Je vous donnerai tout ce qu'il faut en mettre.
- Speaker #1
Tout ça.
- Speaker #0
Et surtout,
- Speaker #2
il faudra tout ce qu'on a à faire cette marche. Le 23.
- Speaker #1
Le 23 novembre, on vous le rappellera aussi, effectivement.
- Speaker #0
Et c'est... partout en France. C'est-à-dire que si vous n'êtes pas à Paris, vous pouvez vous renseigner dans votre ville. Il y a des manifestations dans plein de villes. Je n'ai pas en tête toutes les manifestations. Mais voilà, c'est vraiment un mouvement national. Donc voilà, c'est souvent des manifestations très chouettes où c'est le moment de se retrouver ensemble. Ça peut être aussi assez festif et il n'y a pas du tout besoin d'être militante, avérée ou je ne sais quoi pour venir marcher. Au contraire, tout le monde est bienvenu.
- Speaker #1
Venez comme vous êtes.
- Speaker #2
Et nous, en tout cas, on y sera avec Flamme des années 80.
- Speaker #1
Vous pouvez aussi nous contacter et pour nous rejoindre, même si vous êtes toute seule et que vous dites « Ah, j'ose pas » et tout, nous, on vous accueille volontiers.
- Speaker #2
Avec sûrement pas mal de nos intervenantes, on va faire un petit cortège de flammes des années 80. C'est trop bien. Comme ça, ce sera l'occasion de tous se rencontrer. Et dans notre cortège, on espère, il y a beaucoup de thérapeutes, de psychologues, beaucoup de féministes, il y a des sexologues. Donc c'est aussi l'occasion de venir et de rencontrer avec, on vous dira où on sera, pour venir rencontrer de façon informelle des gens qui potentiellement pourraient vous tendre la main ou en discuter.
- Speaker #0
Mais il y a vraiment une vraie force. Je sais que moi, ça fait trois ans que je l'ai fait. Mais toutes les personnes aussi qui viennent me disent qu'il y a vraiment un truc d'être ensemble. Et ça donne vachement de puissance et d'énergie. On encourage vraiment les personnes, si elles ont l'occasion, de venir. C'est un beau moment.
- Speaker #1
Merci en tout cas Gwen.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci beaucoup.
- Speaker #2
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.