Speaker #0Il y a trois besoins inconscients qui influencent comment tu penses, comment tu te sens et ce que tu fais. On a tous ces trois besoins en nous, mais il y en a un qui va être plus important chez toi. Mais ça peut évoluer avec le temps et en fonction du contexte et des situations. Et pour le psychologue MacLelland, comprendre ces trois besoins inconscients est plus efficace pour prédire le comportement des gens et leur performance. Parce qu'il y a un grand écart entre eux. ce qu'on pense vouloir et ce qu'on veut vraiment au fond de nous. Et tu vas voir, ces trois besoins peuvent entrer en contradiction. Le premier besoin, ça va être le besoin de réussite. Comme je te l'ai dit, on a tous ces trois besoins en nous, mais il y en a un qui va être plus important chez toi. Donc peut-être que ce n'est pas le besoin de réussir qui est le plus important chez toi. Mais ce besoin de réussir, c'est l'envie de faire une bonne performance face à... un défi. Ça peut être un défi face à une tâche, par exemple résoudre une énigme. Ça peut être un défi face à toi-même, par exemple faire un meilleur chiffre d'affaires que l'an dernier. Et ça peut aussi être un défi face aux autres, par exemple faire un meilleur chiffre d'affaires que tes concurrents. En fait, pour qu'il y ait défi, il faut une norme d'excellence. Par exemple, les fameux 10 000 euros par mois. Et cette norme d'excellence, elle peut être fixée par les autres, par la société, mais aussi par toi. Tu peux te fixer tes propres normes. Et en fait, ce qui te motive, c'est de te mesurer à cette norme. Mais le problème, c'est que face à une norme, il n'y a que deux possibilités, la réussite ou l'échec. Donc, il va y avoir des différences au niveau émotionnel. Si tu as un besoin de réussite élevé, tu vas plutôt ressentir des émotions comme l'intérêt, l'excitation, l'espoir, la fierté, qui vont t'inciter à passer à l'action. Sinon, tu vas plutôt ressentir des émotions qui vont... te pousser à éviter la situation. Par exemple, la peur de l'échec, l'anxiété. Et les chercheurs ont remarqué plusieurs choses. Chez les personnes qui ont besoin de réussite élevée, il va y avoir une tendance à préférer les tâches avec un niveau de difficulté modéré, voire difficile, plutôt que facile. Elles vont passer rapidement à l'action, plutôt que procrastiner. Et quand le niveau de difficulté est modéré, elles font plus d'efforts, persévèrent plus face aux difficultés et aux échecs, et... ont de meilleures performances. Et elles prennent aussi la responsabilité des réussites et des échecs. Donc en fait, il y a trois forces qui entrent en jeu. La force qui te pousse à l'action, ça va être le besoin de réussir. La force qui te pousse à éviter de faire face à la situation, ça va être la peur de l'échec. Et la troisième force, c'est celle qui te pousse à arrêter tes efforts. Ça peut être parce que tu as réussi à atteindre ton objectif, ou alors parce que tu as perdu espoir et que tu abandonnes. Et il y a trois situations qui vont vraiment réveiller ce besoin de réussite. La première, ça va être les tâches modérément difficiles. Parce que quand le niveau de difficulté est modéré, les personnes avec un besoin élevé de réussite ont de meilleures performances. Parce qu'elles vont être stimulées face aux défis, et en même temps, elles vont pouvoir retirer de la fierté d'avoir réussi. Parce que si le niveau de difficulté est trop élevé, bah, elles vont pas être stimulées, elles vont se dire que c'est pas possible. Mais s'il est trop faible, bah, elles vont pas pouvoir avoir la fierté qu'elles cherchent à avoir. La deuxième situation, ça va être la compétition. Parce que la compétition te permet d'évaluer tes compétences et de les démontrer. C'est par exemple le cas avec les compétitions sportives. Et la troisième situation, ça va être l'entreprenariat. Le psychologue MacLelland... a évalué le besoin de réussite d'étudiants et a attendu 14 ans pour voir quelle voie ils avaient choisi. Et dans la plupart de ceux qui avaient choisi l'entreprenariat, ils avaient déjà un besoin de réussite élevé 14 ans auparavant. En fait, les personnes fortement motivées par la réussite préfèrent un job qui va leur permettre de relever des défis, d'avoir une responsabilité personnelle, d'être indépendant et d'avoir un feedback rapide sur leur performance. Et c'est ce qu'offre l'entrepreneuriat. Le deuxième besoin, ça va être le besoin d'affiliation. C'est lié à tes relations et peut être décomposé en deux parties. La partie négative qui est liée à la peur du rejet et la solitude. En gros, tu cherches l'approbation, l'acceptation et le réconfort auprès des autres pour combler un manque. Et tu vas avoir la partie positive. C'est l'envie d'avoir des relations chaleureuses où tu te sens bien. Des relations... qui vont te procurer des émotions positives. Donc, si tu penses beaucoup à l'amour ces temps-ci, t'es peut-être ici. Et ce qui est intéressant, c'est que quand tu satisfais la partie négative, ça va plutôt être du soulagement que tu vas ressentir. Alors que dans l'autre cas, quand c'est la partie positive, ça va plus être de la joie. Donc c'est plus fort. Mais une personne qui va avoir un besoin d'affiliation élevé va avoir tendance à éviter le conflit, éviter les situations de compétition. Donc là, c'est un peu en contradiction avec le besoin de réussite. Elle va aussi être altruiste. et coopératif, éviter de dire du mal des autres, éviter de donner des exigences aux autres. Elles vont préférer des carrières avec des relations positives et des opportunités de soutenir les autres. Elles vont être aussi plus performantes quand elles se sentent acceptées. Elles ressentent de l'anxiété quand elles sont évaluées par d'autres personnes et elles rient et sourient souvent et sont considérées comme des personnes chaleureuses et sincères. Donc, quand tu vois des gens qui ont une vie sociale très active, qui sont toujours dehors avec du monde, c'est peut-être qu'elles ont un besoin d'affiliation très élevé. Et qu'on soit bien d'accord, tu peux avoir un besoin d'affiliation élevé et être un bon entrepreneur. Ça peut t'aider à créer une vraie communauté, à privilégier un marketing de relation, un marketing relationnel, plutôt qu'un simple marketing transactionnel. Mais peut-être que c'est ni l'accomplissement, la réussite ou l'affiliation qui te motive le plus, mais c'est peut-être... Le troisième besoin, c'est le besoin de pouvoir. C'est l'envie d'avoir de l'impact, du contrôle, de l'influence sur les autres et le monde. Donc ces personnes veulent avoir du leadership et de la reconnaissance. Elles vont choisir un métier où, justement, elles vont avoir de l'influence. Donc la politique, être dirigeant d'entreprise, mais aussi l'enseignement, parce que tu vas avoir un impact sur les élèves. Mais il y a aussi la psychologie, être acteur, chanteur. influenceurs, etc. Et en fait ces personnes cherchent souvent à avoir du statut et des symboles de pouvoir comme des grosses voitures. Mais il y a un côté négatif à ça, c'est que ces personnes vont souvent avoir tendance à être plus agressive. Et aussi, elles vont avoir plus tendance à boire beaucoup d'alcool. Parce que en fait, à travers l'alcool, c'est paradoxal, mais ça te redonne la sensation de contrôle. Parce que vu que l'alcool désinhibe, t'as l'impression d'avoir le... plus de contrôle sur ton comportement. Donc, ce besoin de pouvoir n'est ni bon ni mauvais. En fait, ça dépend vraiment de ce que tu en fais. Et les leaders les plus performants ont trois choses en commun. Un besoin élevé de pouvoir, un besoin faible d'affiliation. Donc, là, on voit encore une contradiction. Et un besoin élevé d'inhibition. C'est un peu ce que dit Mufasa à Simba dans le Roi Lion.
Speaker #0Autrement dit, l'inhibition, c'est de l'autodiscipline. de l'autocontrôle. Par contre, c'est possible que ce soit la frustration de ton besoin d'affiliation qui te pousse à chercher plus de pouvoir pour montrer que tu mérites d'être respecté et admiré. Et encore une fois, on a tous ces trois besoins en nous. Ça va dépendre des situations et de notre état émotionnel. Donc ça ne veut pas dire en choisir un et délaisser les autres. Parce que même s'ils peuvent entrer en contradiction. ils peuvent être aussi compatibles. Par exemple, tu peux te lancer dans l'entrepreneuriat pour l'excitation du défi que ça représente. Donc là, ça va être le besoin de réussite. Mais tu peux très bien avoir la motivation, l'envie d'avoir un impact positif sur la vie de tes clients. Là, ça va plutôt être le besoin de pouvoir. Donc, les deux sont compatibles. Et si tu crées du contenu, est-ce que c'est parce que tu vois ça comme un défi ? Est-ce que ce que tu cherches, c'est plutôt être reconnu ? et avoir de l'influence sur les autres ? Ou alors, est-ce qu'au fond de toi, ce que tu veux, c'est plutôt te sentir accepté et aimé ? Oui, c'est difficile parce qu'encore une fois, on a les trois besoins et ces trois besoins sont une source de motivation. Alors la question est, dans quelle situation est-ce que tu te sens le plus fort, le plus épanoui, le plus satisfait ? Est-ce que ce qui te fait frissonner, c'est relever des défis, voir ce que tu vaux vraiment, voir jusqu'où tu peux aller ? dépasser tes limites, te surpasser. Peut-être que tu es plus heureux quand tu rencontres du monde, que tu as une connexion avec les autres. Ce que tu kiffes, c'est passer la soirée à rire et t'amuser avec tes potes, ou regarder un beau coucher de soleil avec la personne que tu aimes. Est-ce que ce qui t'inspire plutôt, ça va être de laisser une empreinte durable sur les autres, de ressentir ton influence et ton contrôle ? Ce que tu trouves le plus gratifiant, c'est sentir l'impact que tu as sur les autres. Peut-être qu'il y en a un où tu as ressenti un petit truc en plus. Si c'est le cas, regarde si c'est bien cohérent avec ce que tu fais. Mais si tu ne sais pas trop lequel domine, inutile de te prendre la tête, essaie juste de satisfaire les trois et observe comment tu te sens à chaque fois. Je te remercie pour ton attention et je te dis à la semaine prochaine.