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Gabriel Henrio-Grillet : A 15 ans, témoignage d'un jeune Français expat ! cover
Gabriel Henrio-Grillet : A 15 ans, témoignage d'un jeune Français expat ! cover
FrancaisDansLeMonde.fr présente "10 minutes, le podcast des Français dans le monde"

Gabriel Henrio-Grillet : A 15 ans, témoignage d'un jeune Français expat !

Gabriel Henrio-Grillet : A 15 ans, témoignage d'un jeune Français expat !

14min |06/01/2025
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14min |06/01/2025
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Description

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Comment un adolescent de 15 ans peut-il transformer ses peurs liées à l'expatriation en une passion pour le journalisme ? Dans cet épisode captivant de 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, Gauthier Seys s'entretient avec Gabriel Henrio-Grillet, un jeune expatrié vivant en Allemagne. Gabriel, qui a quitté la région parisienne pour Francfort à l'âge de 11 ans, partage son expérience unique de la mobilité internationale et des défis que cela implique.


Au fil de la conversation, Gabriel évoque les sentiments de peur et d'incertitude qu'il a ressentis lors de son déménagement. Loin de ses amis et de son environnement familier, il a dû apprendre à s'adapter à une nouvelle culture et à une nouvelle langue. Cet épisode met en lumière les réalités de la vie d'expatriée, où chaque jour est une occasion d'apprendre et de grandir. Malgré le déchirement de quitter son pays d'origine, Gabriel souligne également les bénéfices inestimables de cette expérience, qui l'ont aidé à développer une résilience et une ouverture d'esprit enviables.


Passionné par la radio, Gabriel a trouvé un moyen d'exprimer ses émotions et de partager son parcours à travers des interviews avec d'autres adolescents expatriés. Ce projet lui permet non seulement de s'immerger davantage dans sa nouvelle vie, mais aussi de créer un lien avec d'autres jeunes vivant des situations similaires. À travers ces échanges, il découvre les différentes facettes de l'expatriation et l'attachement profond que chacun ressent pour son pays d'origine.


Dans cet épisode, vous découvrirez des conseils précieux pour ceux qui envisagent de étudier à l'étranger ou de s'installer dans un nouveau pays. Gabriel et Gauthier abordent également des sujets tels que le retour en France et les ressources disponibles pour les expatriés. Que vous soyez un français de l'étranger ou simplement curieux de comprendre les défis de la mobilité internationale, cet épisode vous offrira un aperçu inspirant de la vie d'un jeune expatrié.


Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur la radio en ligne et les histoires qui façonnent nos vies. Écoutez maintenant 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, et découvrez notre dossier spécial "Les Ados & l'Expatriation", avec le soutien des experts d’Expat Pro et le parrainage d’Expat Student, le Spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada.

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https://francaisdanslemonde.fr/les-ados-lexpatriation/

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Podcast n°2333 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gauthier Seys

    Voici 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Voici notre dossier, les ados et l'expatriation. Je m'appelle Cotier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Gabriel Henriot-Grillet. On part à Francfort, en Allemagne. 10 minutes, le podcast des français dans le monde.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    Eh bien Gabriel, tu es mon plus jeune invité dans les 2333 podcasts de la radio des Français dans le monde. Sois le bienvenu !

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Eh bien merci, voilà, bonjour, c'est un honneur j'imagine.

  • Gauthier Seys

    Je suis très content moi de te recevoir puisqu'on a décidé de travailler sur ce thème des ados et l'expatriation. On va raconter ton parcours pour commencer, puis raconter quelque chose de plus particulier, c'est que comme moi tu es fan de radio depuis toujours. Et ça va nous amener à faire des petites interviews ensemble et avec des gens qui sont autour de toi et qui vivent aussi l'expatriation dans cette tranche d'âge, 10-18 ans. Si tu veux bien, on commence, Gabriel, par revenir sur ton histoire. Aujourd'hui, tu as 15 ans, tu es en seconde, donc tu vis en Allemagne et tu vas dans un lycée français. Mais au début, tu commences par une naissance dans la région parisienne en 2009. Donc tu te rends compte ? Très très très très jeune par rapport à mon vieil âge.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui voilà, c'est ça, je commence un peu région parisienne et je vais y rester pendant 10 ans de ma vie.

  • Gauthier Seys

    Alors tu fais maternelle, primaire, t'as tes potes, enfin voilà, la vie classique. Et puis à la rentrée en 6ème, tes parents t'informent, toi et ton petit frère, que vous allez déménager. Deux mois plus tard, vous êtes en Allemagne. Tu te souviens de ce soir où ils te l'ont dit ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je me souviens vraiment très très bien de ce soir, c'est un moment que je ne vais pas oublier de sitôt. Parce que déjà tout petit, je m'étais dit que jamais j'allais déménager de ma ville. Déjà déménager dans une autre ville pour moi c'était déjà une aventure. Alors déménager dans un autre pays pour moi c'était vraiment l'aventure. Pour moi l'Allemagne c'était à l'autre bout du monde et j'avais aucune notion de à quoi ressemblait l'Allemagne, la culture allemande, les Allemands. Donc au début ça m'a... J'avais vraiment très, très peur. Je n'ai pas trop compris. On a pris un peu de temps pour m'expliquer que voilà, on ne déménagerait pas tout de suite, mais que ça allait arriver un jour et qu'il fallait se préparer.

  • Gauthier Seys

    Alors ton père, en effet, change de boîte. Le siège est à Francfort. C'est là-bas que vous allez déménager. Les réactions, c'est un peu d'être perdu au début, se dire je vais perdre tout ce que j'ai. C'est un sentiment un peu que tout se dérobe ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui. Ouais, un peu. C'est-à-dire que moi, je l'ai vécu un peu comme tout ce que j'ai construit autour de moi. J'ai mis beaucoup de temps et beaucoup d'énergie à me faire beaucoup d'amis, à avoir un espèce de réseau. J'avais beaucoup d'activités, je faisais de la musique, du sport. Donc j'avais tout un réseau de personnes et vraiment une grosse vie sociale. Et là, c'est la peur de ne pas pouvoir avoir la même chose avec la barrière de la langue, etc. C'est des choses qui font très, très peur. Et ça a été pareil un peu pour mon père et un peu pour toute la famille, en fait. C'est le fait qu'on était... Voilà, on a fait... Disons qu'on avait un très, très, très grand réseau social. Et là, on s'était dit qu'il faudrait tout recommencer à zéro, sachant qu'on était là depuis très, très longtemps. Ça faisait très bizarre.

  • Gauthier Seys

    Alors, le jour J, tu vas voir ton meilleur ami. Tu te souviens que lui et sa mère se mettent à pleurer. Enfin, il y a un côté déchirement un peu triste.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est un moment... C'est un moment qui m'a vraiment marqué, ça. Parce qu'au début, je pensais qu'ils rigolaient, en fait. Et en fait, pas du tout. Ils étaient vraiment en train de pleurer. Et je les avais jamais vus pleurer, pour le coup. Sachant que je les connais depuis pratiquement ma naissance. Ça fait bizarre de voir des gens à qui on tient vraiment pleurer pendant son départ. Sachant que moi, j'étais plus si triste que ça. Parce que ça faisait deux mois que je m'étais dit que ça y est, j'allais partir. Que j'étais en train de passer à autre chose. Eux, pas du tout. Et encore aujourd'hui, d'ailleurs, ça reste très compliqué pour eux, parfois.

  • Gauthier Seys

    Alors, on est fin 2010, on est en plein Covid. La bonne nouvelle, c'est que vous allez arriver en Allemagne avec deux semaines de quarantaine bloquées dans un appartement, dans lequel, dans chaque pièce, il y a un lit. Les affaires ne sont pas arrivées, évidemment, en temps et en heure. Donc, en gros, à part ton lit et ton téléphone, les premières semaines, tu es tout seul.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est ça, je suis un peu tout seul, on est vraiment en plein Covid, sachant que quand on arrivait sur le territoire allemand, on devait être en quarantaine pendant deux semaines. C'était un peu compliqué, je ne pouvais même pas encore sortir pour découvrir le monde qui m'entourait. C'était... En plus d'arriver dans un nouveau pays, on reste reclus chez soi. Ça n'aide pas vraiment à pouvoir s'intégrer un peu.

  • Gauthier Seys

    Du coup, t'échanges avec ton téléphone, avec tes potes, resté en France. Le sentiment, c'est un peu pourquoi je suis là ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu ça. Au début, on se dit bon, je suis là, je n'ai pas voulu être là, mais je n'ai pas trop eu de choix. Je suis effectivement beaucoup resté en France. en contact avec mes amis en France. J'y tenais encore, j'y tenais. J'y tiens encore beaucoup. Mais voilà, c'était un peu compliqué, surtout d'être reclus chez soi. C'est vraiment quelque chose. Bon, j'étais après, j'étais pas non plus qu'on n'était pas non plus collé serré. J'avais ma chambre, mon frère avait sa chambre. Mon père travaillait déjà un peu. On n'était pas non plus collé comme des sardines dans l'appartement.

  • Gauthier Seys

    Alors, tu as 11 ans, c'est fin 2020, tu vas rentrer à l'école. L'école, c'est le lycée français qui est à 10 minutes de la maison. Et là, tu as un bon souvenir, tu es bien accueilli.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Là, pour le coup, vraiment oui, ça a vraiment été la bonne surprise. Avant ma rentrée en classe, pour le coup, j'avais eu d'abord une visite avec la vie scolaire qui m'avait un peu montré, qui m'avait fait le tour du lycée. Et vraiment, au début, j'ai eu très très peur pour mon choix. Pour mon premier jour, j'étais un peu confiant. Je m'étais dit, bon, voilà, ils sont habitués à voir des gens un peu partout dans le monde. Et effectivement, c'est le cas. Mais je n'étais pas sûr de moi. Pour moi, c'était vraiment, voilà, je suis le garçon qui arrive, même pas à la rentrée. Il arrive en retard. C'est un peu bizarre, quoi. Et finalement, non, on m'a tout de suite pris. Il y a des gens qui m'ont tout de suite pris sous leurs ailes. Je me suis tout de suite fait des amis. J'ai fait le crap bien OK. On m'a vraiment présenté chaque personne. Les profs ont été assez indulgents. Donc tout le monde était très patient autour de moi et ça a vraiment aidé à bien s'intégrer.

  • Gauthier Seys

    Et tu découvres une école dans laquelle il y a une grande diversité. On vient de partout, on parle plusieurs langues. Et paradoxalement, bien que tu sois en Allemagne, c'est plutôt l'anglais qui va se développer très vite. C'est plus facile de communiquer avec tout le monde, venant de n'importe où dans le monde, avec la langue anglaise.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Effectivement, surtout que moi, en fait, dans mon niveau, dans mon collège, il y a plusieurs classes. et là-dedans, il y a des classes de gens bilingues, franco-allemands. Et moi, j'étais dans la classe qui ne l'était pas, du coup. Puisque je venais d'arriver, on ne m'avait pas mis dans une classe de bilingues. Et du coup, tout le monde dans ma classe pouvait être à l'aise en allemand, mais pas jamais bilingue. Donc, effectivement, la solution qu'on a trouvée, c'était parler anglais, parler anglais, parler français aussi, parce qu'on était tous allés en français et en anglais. Sauf que moi, enfant de 11 ans qui vient de l'école primaire en France, Bon, le niveau d'anglais, on le connaît tous. Disons que ce n'est pas ce qui nous permet d'être bilingues.

  • Gauthier Seys

    Quatre ans plus tard, on regardait un petit peu dans le rétroviseur tout ce qui s'est passé. Aujourd'hui, tu vis dans un pays que tu connais mieux, que tu comprends, même si tu n'es pas complètement fan de la bouffe, si j'ai bien compris.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu compliqué.

  • Gauthier Seys

    Il s'avère que tu as une petite... petite copine qui était en Allemagne et qui est rentrée en France. Donc, de temps en temps, tu reviens, tu vas voir les grands-parents. Quand tu vois ton niveau d'anglais, par exemple, à 15 ans, si tu étais resté en France, tu aurais eu le même ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Non, clairement pas. Ça, c'est un truc vraiment... Quand je regarde ce qui s'est passé pendant ces quatre années, il y a vraiment un truc que je remarque, c'est que niveau éducation, j'aurais jamais eu ça. Enfin, pas du côté de mes parents, mais du côté école. École,

  • Gauthier Seys

    ouais.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    J'aurais jamais eu ça en France. J'aurais jamais eu cette richesse-là. Le fait d'avoir souvent de nouvelles personnes qui arrivent et des gens qui viennent de partout dans le monde, ça permet vraiment d'avoir l'expérience des gens dans plein de pays, ça permet de rencontrer plein de gens différents, c'est vraiment une expérience très très très enrichissante. Même si sur le moment on perd beaucoup de choses, si on est dans un endroit depuis un petit moment et qu'on doit déménager, sur le coup c'est très très dur, mais aujourd'hui je pense qu'il y a des amis que je n'aurais pas eu en France, peut-être que j'aurais... pas été le même, peut-être que j'aurais pas évolué de la même manière. C'est pas grave, mais c'est comme ça. J'ai évolué d'une autre manière et j'ai absolument aucun regret aujourd'hui.

  • Gauthier Seys

    Et l'ouverture sur le monde, c'est une richesse importante.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Ah oui, très très.

  • Gauthier Seys

    Alors, depuis toujours, tu es fan de radio. Tout petit, tu voulais que tes parents mettent France Inter dans la voiture. Enfin, t'as toujours eu une attirance pour ce média. Tu veux être journaliste, tu veux prendre le micro. Pourquoi tu sais ? Pourquoi tu as cette passion ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je ne pourrais pas vraiment expliquer pourquoi j'ai cette passion, mais je sais d'où elle vient. Mes parents ont toujours écouté France Inter, France Info. On a toujours été beaucoup dans les médias. Et il y a cette photo légendaire de moi qui tape un logo France Inter pour relancer une émission. Voilà, j'ai toujours eu un lien avec la radio. Je ne sais pas vraiment comment ça s'est créé. C'est peut-être juste le fait d'écouter la radio tous les soirs. C'est un peu un truc rituel. Tu as certaines émissions que je connais par cœur. C'est aussi toute mon enfance. C'est ma vie en France, en fait, surtout. C'est ma vie en France et c'est la vie que j'ai quittée quand j'avais 11 ans. Et ça, ça a aussi renforcé mes liens parce que du coup... Je ne pouvais plus écouter France Inter quand j'étais en Allemagne avant qu'on puisse l'écouter via Internet. Mais avant, j'écoutais via la radio, la radio normale. Mais là, c'était totalement différent et je pense que ça a renforcé mon lien avec la radio. C'est le fait que je l'associe avec mon enfance et ma vie en France. Je me suis dit, si je m'accroche à cette passion, un jour je reviendrai en France et je pourrais vraiment m'y implanter pour de bon.

  • Gauthier Seys

    Résultat, même si aujourd'hui tes parents pourraient vivre d'autres expatriations, tu m'as dit, après le bac, je retournerai faire mes études de journaliste en France, à Paris sans doute.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, tout à fait. Le but, ce serait peut-être effectivement Paris, mais des études en France, en journalisme, en sciences politiques, mais des études en France, c'est tout ce qu'il me faut. Tout ce qu'il me faut, honnêtement, c'est moi, c'est une vie en France. Après, c'est mon expérience de ce que ça fait. déménager mais je suis très très attaché à tout ce que j'ai vécu en France finalement, tous les souvenirs que j'ai, c'est des souvenirs en France enfin je suis très très très attaché puis j'ai toute ma famille, j'ai tous mes amis, j'ai plein de gens en France. Aujourd'hui les amis c'est moins vrai mais, et ma famille aussi du coup avec mes parents, mais je reste quand même très attaché à tout ce que j'ai fait en France et aujourd'hui je commence à être très très attaché à ce que j'ai créé en Allemagne quand même.

  • Gauthier Seys

    Alors, la radio fait que déjà, tu as une voix de radio, tu as une belle voix qui passe bien la radio. Et via ta maman, que j'ai rencontrée au cours d'un événement Flamme, d'ailleurs tu participes souvent à des activités Flamme, français langue maternelle, tu as envie de travailler dans le monde de la radio, et la radio des Français dans le monde va te donner la possibilité d'interviewer d'autres ados qui vivent l'expérience de l'expatriation. Plutôt de prendre un vieux comme moi, et bien ce sera toi, du haut de tes 15 ans, qui feras ce travail. Tu as déjà repéré des gens qui pourraient interviewer. Tu penses pouvoir donner, dans ce sujet, plein d'informations à nos auditeurs ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je pense honnêtement, j'espère en tout cas que c'est un sujet qui attirera votre attention. Parce que j'ai beaucoup écouté la radio des Français dans le monde. Et le sujet des enfants peut être un peu... Voilà, on peut en parler un peu. Mais c'est jamais eux qui freinent la parole. Souvent, ils ont un peu peur de prendre la parole, d'ailleurs. Moi-même, avant, souvent quand on est jeune, on a peur de prendre la parole, on se dit qu'on va dire une bêtise, on se dit qu'il y a des choses à ne pas dire, donc on préfère laisser les adultes parler. Moi, je trouve qu'en parler, et le fait que je peux faire des interviews, c'est très enrichissant des deux côtés pour moi, parce que je vais pouvoir découvrir des histoires, et je trouve ça ultra... ultra intéressant aussi pour vous, les auditeurs, en fait, qui vont découvrir des histoires de plein de jeunes et si ça se trouve, si vous avez des enfants ou pas, vous verrez un peu l'expérience que peut avoir un adolescent, sachant que dans tous les gens que j'ai repérés, il y a des expériences diamétralement opposées, il y a des gens qui adorent bouger dans le monde et il y a des gens qui sont très très très attachés à un pays, c'est pas forcément la France d'ailleurs, mais qui sont souvent très très très attachés à un pays qui déteste partir, un peu comme moi. J'espère que c'est un sujet qui pourra un peu vous intéresser. Et je pense que j'ai assez de matériel pour tenir un petit moment.

  • Gauthier Seys

    Eh bien, c'est parfait. Je suis pressé de découvrir tout ça. Merci, Gabriel, que l'on retrouvera donc à ma place pour interviewer des ados de 10 à 18 ans qui vivent ou qui ont vécu l'expatriation. Mais je te souhaite une gute Nacht, puisqu'on est en fin de journée et que c'est le seul mot allemand quasiment que je puisse te dire.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Voilà, bonne soirée à vous et puis merci de me donner cette opportunité un peu de pouvoir partager ça avec vous.

  • Gauthier Seys

    Avec plaisir, une passion, ça s'entretient et si je peux faire quelque chose, ça fait plaisir. A très vite Gabriel. Merci beaucoup.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Salut.

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Comment un adolescent de 15 ans peut-il transformer ses peurs liées à l'expatriation en une passion pour le journalisme ? Dans cet épisode captivant de 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, Gauthier Seys s'entretient avec Gabriel Henrio-Grillet, un jeune expatrié vivant en Allemagne. Gabriel, qui a quitté la région parisienne pour Francfort à l'âge de 11 ans, partage son expérience unique de la mobilité internationale et des défis que cela implique.


Au fil de la conversation, Gabriel évoque les sentiments de peur et d'incertitude qu'il a ressentis lors de son déménagement. Loin de ses amis et de son environnement familier, il a dû apprendre à s'adapter à une nouvelle culture et à une nouvelle langue. Cet épisode met en lumière les réalités de la vie d'expatriée, où chaque jour est une occasion d'apprendre et de grandir. Malgré le déchirement de quitter son pays d'origine, Gabriel souligne également les bénéfices inestimables de cette expérience, qui l'ont aidé à développer une résilience et une ouverture d'esprit enviables.


Passionné par la radio, Gabriel a trouvé un moyen d'exprimer ses émotions et de partager son parcours à travers des interviews avec d'autres adolescents expatriés. Ce projet lui permet non seulement de s'immerger davantage dans sa nouvelle vie, mais aussi de créer un lien avec d'autres jeunes vivant des situations similaires. À travers ces échanges, il découvre les différentes facettes de l'expatriation et l'attachement profond que chacun ressent pour son pays d'origine.


Dans cet épisode, vous découvrirez des conseils précieux pour ceux qui envisagent de étudier à l'étranger ou de s'installer dans un nouveau pays. Gabriel et Gauthier abordent également des sujets tels que le retour en France et les ressources disponibles pour les expatriés. Que vous soyez un français de l'étranger ou simplement curieux de comprendre les défis de la mobilité internationale, cet épisode vous offrira un aperçu inspirant de la vie d'un jeune expatrié.


Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur la radio en ligne et les histoires qui façonnent nos vies. Écoutez maintenant 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, et découvrez notre dossier spécial "Les Ados & l'Expatriation", avec le soutien des experts d’Expat Pro et le parrainage d’Expat Student, le Spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada.

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https://francaisdanslemonde.fr/les-ados-lexpatriation/

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Podcast n°2333 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gauthier Seys

    Voici 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Voici notre dossier, les ados et l'expatriation. Je m'appelle Cotier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Gabriel Henriot-Grillet. On part à Francfort, en Allemagne. 10 minutes, le podcast des français dans le monde.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    Eh bien Gabriel, tu es mon plus jeune invité dans les 2333 podcasts de la radio des Français dans le monde. Sois le bienvenu !

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Eh bien merci, voilà, bonjour, c'est un honneur j'imagine.

  • Gauthier Seys

    Je suis très content moi de te recevoir puisqu'on a décidé de travailler sur ce thème des ados et l'expatriation. On va raconter ton parcours pour commencer, puis raconter quelque chose de plus particulier, c'est que comme moi tu es fan de radio depuis toujours. Et ça va nous amener à faire des petites interviews ensemble et avec des gens qui sont autour de toi et qui vivent aussi l'expatriation dans cette tranche d'âge, 10-18 ans. Si tu veux bien, on commence, Gabriel, par revenir sur ton histoire. Aujourd'hui, tu as 15 ans, tu es en seconde, donc tu vis en Allemagne et tu vas dans un lycée français. Mais au début, tu commences par une naissance dans la région parisienne en 2009. Donc tu te rends compte ? Très très très très jeune par rapport à mon vieil âge.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui voilà, c'est ça, je commence un peu région parisienne et je vais y rester pendant 10 ans de ma vie.

  • Gauthier Seys

    Alors tu fais maternelle, primaire, t'as tes potes, enfin voilà, la vie classique. Et puis à la rentrée en 6ème, tes parents t'informent, toi et ton petit frère, que vous allez déménager. Deux mois plus tard, vous êtes en Allemagne. Tu te souviens de ce soir où ils te l'ont dit ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je me souviens vraiment très très bien de ce soir, c'est un moment que je ne vais pas oublier de sitôt. Parce que déjà tout petit, je m'étais dit que jamais j'allais déménager de ma ville. Déjà déménager dans une autre ville pour moi c'était déjà une aventure. Alors déménager dans un autre pays pour moi c'était vraiment l'aventure. Pour moi l'Allemagne c'était à l'autre bout du monde et j'avais aucune notion de à quoi ressemblait l'Allemagne, la culture allemande, les Allemands. Donc au début ça m'a... J'avais vraiment très, très peur. Je n'ai pas trop compris. On a pris un peu de temps pour m'expliquer que voilà, on ne déménagerait pas tout de suite, mais que ça allait arriver un jour et qu'il fallait se préparer.

  • Gauthier Seys

    Alors ton père, en effet, change de boîte. Le siège est à Francfort. C'est là-bas que vous allez déménager. Les réactions, c'est un peu d'être perdu au début, se dire je vais perdre tout ce que j'ai. C'est un sentiment un peu que tout se dérobe ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui. Ouais, un peu. C'est-à-dire que moi, je l'ai vécu un peu comme tout ce que j'ai construit autour de moi. J'ai mis beaucoup de temps et beaucoup d'énergie à me faire beaucoup d'amis, à avoir un espèce de réseau. J'avais beaucoup d'activités, je faisais de la musique, du sport. Donc j'avais tout un réseau de personnes et vraiment une grosse vie sociale. Et là, c'est la peur de ne pas pouvoir avoir la même chose avec la barrière de la langue, etc. C'est des choses qui font très, très peur. Et ça a été pareil un peu pour mon père et un peu pour toute la famille, en fait. C'est le fait qu'on était... Voilà, on a fait... Disons qu'on avait un très, très, très grand réseau social. Et là, on s'était dit qu'il faudrait tout recommencer à zéro, sachant qu'on était là depuis très, très longtemps. Ça faisait très bizarre.

  • Gauthier Seys

    Alors, le jour J, tu vas voir ton meilleur ami. Tu te souviens que lui et sa mère se mettent à pleurer. Enfin, il y a un côté déchirement un peu triste.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est un moment... C'est un moment qui m'a vraiment marqué, ça. Parce qu'au début, je pensais qu'ils rigolaient, en fait. Et en fait, pas du tout. Ils étaient vraiment en train de pleurer. Et je les avais jamais vus pleurer, pour le coup. Sachant que je les connais depuis pratiquement ma naissance. Ça fait bizarre de voir des gens à qui on tient vraiment pleurer pendant son départ. Sachant que moi, j'étais plus si triste que ça. Parce que ça faisait deux mois que je m'étais dit que ça y est, j'allais partir. Que j'étais en train de passer à autre chose. Eux, pas du tout. Et encore aujourd'hui, d'ailleurs, ça reste très compliqué pour eux, parfois.

  • Gauthier Seys

    Alors, on est fin 2010, on est en plein Covid. La bonne nouvelle, c'est que vous allez arriver en Allemagne avec deux semaines de quarantaine bloquées dans un appartement, dans lequel, dans chaque pièce, il y a un lit. Les affaires ne sont pas arrivées, évidemment, en temps et en heure. Donc, en gros, à part ton lit et ton téléphone, les premières semaines, tu es tout seul.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est ça, je suis un peu tout seul, on est vraiment en plein Covid, sachant que quand on arrivait sur le territoire allemand, on devait être en quarantaine pendant deux semaines. C'était un peu compliqué, je ne pouvais même pas encore sortir pour découvrir le monde qui m'entourait. C'était... En plus d'arriver dans un nouveau pays, on reste reclus chez soi. Ça n'aide pas vraiment à pouvoir s'intégrer un peu.

  • Gauthier Seys

    Du coup, t'échanges avec ton téléphone, avec tes potes, resté en France. Le sentiment, c'est un peu pourquoi je suis là ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu ça. Au début, on se dit bon, je suis là, je n'ai pas voulu être là, mais je n'ai pas trop eu de choix. Je suis effectivement beaucoup resté en France. en contact avec mes amis en France. J'y tenais encore, j'y tenais. J'y tiens encore beaucoup. Mais voilà, c'était un peu compliqué, surtout d'être reclus chez soi. C'est vraiment quelque chose. Bon, j'étais après, j'étais pas non plus qu'on n'était pas non plus collé serré. J'avais ma chambre, mon frère avait sa chambre. Mon père travaillait déjà un peu. On n'était pas non plus collé comme des sardines dans l'appartement.

  • Gauthier Seys

    Alors, tu as 11 ans, c'est fin 2020, tu vas rentrer à l'école. L'école, c'est le lycée français qui est à 10 minutes de la maison. Et là, tu as un bon souvenir, tu es bien accueilli.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Là, pour le coup, vraiment oui, ça a vraiment été la bonne surprise. Avant ma rentrée en classe, pour le coup, j'avais eu d'abord une visite avec la vie scolaire qui m'avait un peu montré, qui m'avait fait le tour du lycée. Et vraiment, au début, j'ai eu très très peur pour mon choix. Pour mon premier jour, j'étais un peu confiant. Je m'étais dit, bon, voilà, ils sont habitués à voir des gens un peu partout dans le monde. Et effectivement, c'est le cas. Mais je n'étais pas sûr de moi. Pour moi, c'était vraiment, voilà, je suis le garçon qui arrive, même pas à la rentrée. Il arrive en retard. C'est un peu bizarre, quoi. Et finalement, non, on m'a tout de suite pris. Il y a des gens qui m'ont tout de suite pris sous leurs ailes. Je me suis tout de suite fait des amis. J'ai fait le crap bien OK. On m'a vraiment présenté chaque personne. Les profs ont été assez indulgents. Donc tout le monde était très patient autour de moi et ça a vraiment aidé à bien s'intégrer.

  • Gauthier Seys

    Et tu découvres une école dans laquelle il y a une grande diversité. On vient de partout, on parle plusieurs langues. Et paradoxalement, bien que tu sois en Allemagne, c'est plutôt l'anglais qui va se développer très vite. C'est plus facile de communiquer avec tout le monde, venant de n'importe où dans le monde, avec la langue anglaise.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Effectivement, surtout que moi, en fait, dans mon niveau, dans mon collège, il y a plusieurs classes. et là-dedans, il y a des classes de gens bilingues, franco-allemands. Et moi, j'étais dans la classe qui ne l'était pas, du coup. Puisque je venais d'arriver, on ne m'avait pas mis dans une classe de bilingues. Et du coup, tout le monde dans ma classe pouvait être à l'aise en allemand, mais pas jamais bilingue. Donc, effectivement, la solution qu'on a trouvée, c'était parler anglais, parler anglais, parler français aussi, parce qu'on était tous allés en français et en anglais. Sauf que moi, enfant de 11 ans qui vient de l'école primaire en France, Bon, le niveau d'anglais, on le connaît tous. Disons que ce n'est pas ce qui nous permet d'être bilingues.

  • Gauthier Seys

    Quatre ans plus tard, on regardait un petit peu dans le rétroviseur tout ce qui s'est passé. Aujourd'hui, tu vis dans un pays que tu connais mieux, que tu comprends, même si tu n'es pas complètement fan de la bouffe, si j'ai bien compris.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu compliqué.

  • Gauthier Seys

    Il s'avère que tu as une petite... petite copine qui était en Allemagne et qui est rentrée en France. Donc, de temps en temps, tu reviens, tu vas voir les grands-parents. Quand tu vois ton niveau d'anglais, par exemple, à 15 ans, si tu étais resté en France, tu aurais eu le même ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Non, clairement pas. Ça, c'est un truc vraiment... Quand je regarde ce qui s'est passé pendant ces quatre années, il y a vraiment un truc que je remarque, c'est que niveau éducation, j'aurais jamais eu ça. Enfin, pas du côté de mes parents, mais du côté école. École,

  • Gauthier Seys

    ouais.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    J'aurais jamais eu ça en France. J'aurais jamais eu cette richesse-là. Le fait d'avoir souvent de nouvelles personnes qui arrivent et des gens qui viennent de partout dans le monde, ça permet vraiment d'avoir l'expérience des gens dans plein de pays, ça permet de rencontrer plein de gens différents, c'est vraiment une expérience très très très enrichissante. Même si sur le moment on perd beaucoup de choses, si on est dans un endroit depuis un petit moment et qu'on doit déménager, sur le coup c'est très très dur, mais aujourd'hui je pense qu'il y a des amis que je n'aurais pas eu en France, peut-être que j'aurais... pas été le même, peut-être que j'aurais pas évolué de la même manière. C'est pas grave, mais c'est comme ça. J'ai évolué d'une autre manière et j'ai absolument aucun regret aujourd'hui.

  • Gauthier Seys

    Et l'ouverture sur le monde, c'est une richesse importante.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Ah oui, très très.

  • Gauthier Seys

    Alors, depuis toujours, tu es fan de radio. Tout petit, tu voulais que tes parents mettent France Inter dans la voiture. Enfin, t'as toujours eu une attirance pour ce média. Tu veux être journaliste, tu veux prendre le micro. Pourquoi tu sais ? Pourquoi tu as cette passion ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je ne pourrais pas vraiment expliquer pourquoi j'ai cette passion, mais je sais d'où elle vient. Mes parents ont toujours écouté France Inter, France Info. On a toujours été beaucoup dans les médias. Et il y a cette photo légendaire de moi qui tape un logo France Inter pour relancer une émission. Voilà, j'ai toujours eu un lien avec la radio. Je ne sais pas vraiment comment ça s'est créé. C'est peut-être juste le fait d'écouter la radio tous les soirs. C'est un peu un truc rituel. Tu as certaines émissions que je connais par cœur. C'est aussi toute mon enfance. C'est ma vie en France, en fait, surtout. C'est ma vie en France et c'est la vie que j'ai quittée quand j'avais 11 ans. Et ça, ça a aussi renforcé mes liens parce que du coup... Je ne pouvais plus écouter France Inter quand j'étais en Allemagne avant qu'on puisse l'écouter via Internet. Mais avant, j'écoutais via la radio, la radio normale. Mais là, c'était totalement différent et je pense que ça a renforcé mon lien avec la radio. C'est le fait que je l'associe avec mon enfance et ma vie en France. Je me suis dit, si je m'accroche à cette passion, un jour je reviendrai en France et je pourrais vraiment m'y implanter pour de bon.

  • Gauthier Seys

    Résultat, même si aujourd'hui tes parents pourraient vivre d'autres expatriations, tu m'as dit, après le bac, je retournerai faire mes études de journaliste en France, à Paris sans doute.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, tout à fait. Le but, ce serait peut-être effectivement Paris, mais des études en France, en journalisme, en sciences politiques, mais des études en France, c'est tout ce qu'il me faut. Tout ce qu'il me faut, honnêtement, c'est moi, c'est une vie en France. Après, c'est mon expérience de ce que ça fait. déménager mais je suis très très attaché à tout ce que j'ai vécu en France finalement, tous les souvenirs que j'ai, c'est des souvenirs en France enfin je suis très très très attaché puis j'ai toute ma famille, j'ai tous mes amis, j'ai plein de gens en France. Aujourd'hui les amis c'est moins vrai mais, et ma famille aussi du coup avec mes parents, mais je reste quand même très attaché à tout ce que j'ai fait en France et aujourd'hui je commence à être très très attaché à ce que j'ai créé en Allemagne quand même.

  • Gauthier Seys

    Alors, la radio fait que déjà, tu as une voix de radio, tu as une belle voix qui passe bien la radio. Et via ta maman, que j'ai rencontrée au cours d'un événement Flamme, d'ailleurs tu participes souvent à des activités Flamme, français langue maternelle, tu as envie de travailler dans le monde de la radio, et la radio des Français dans le monde va te donner la possibilité d'interviewer d'autres ados qui vivent l'expérience de l'expatriation. Plutôt de prendre un vieux comme moi, et bien ce sera toi, du haut de tes 15 ans, qui feras ce travail. Tu as déjà repéré des gens qui pourraient interviewer. Tu penses pouvoir donner, dans ce sujet, plein d'informations à nos auditeurs ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je pense honnêtement, j'espère en tout cas que c'est un sujet qui attirera votre attention. Parce que j'ai beaucoup écouté la radio des Français dans le monde. Et le sujet des enfants peut être un peu... Voilà, on peut en parler un peu. Mais c'est jamais eux qui freinent la parole. Souvent, ils ont un peu peur de prendre la parole, d'ailleurs. Moi-même, avant, souvent quand on est jeune, on a peur de prendre la parole, on se dit qu'on va dire une bêtise, on se dit qu'il y a des choses à ne pas dire, donc on préfère laisser les adultes parler. Moi, je trouve qu'en parler, et le fait que je peux faire des interviews, c'est très enrichissant des deux côtés pour moi, parce que je vais pouvoir découvrir des histoires, et je trouve ça ultra... ultra intéressant aussi pour vous, les auditeurs, en fait, qui vont découvrir des histoires de plein de jeunes et si ça se trouve, si vous avez des enfants ou pas, vous verrez un peu l'expérience que peut avoir un adolescent, sachant que dans tous les gens que j'ai repérés, il y a des expériences diamétralement opposées, il y a des gens qui adorent bouger dans le monde et il y a des gens qui sont très très très attachés à un pays, c'est pas forcément la France d'ailleurs, mais qui sont souvent très très très attachés à un pays qui déteste partir, un peu comme moi. J'espère que c'est un sujet qui pourra un peu vous intéresser. Et je pense que j'ai assez de matériel pour tenir un petit moment.

  • Gauthier Seys

    Eh bien, c'est parfait. Je suis pressé de découvrir tout ça. Merci, Gabriel, que l'on retrouvera donc à ma place pour interviewer des ados de 10 à 18 ans qui vivent ou qui ont vécu l'expatriation. Mais je te souhaite une gute Nacht, puisqu'on est en fin de journée et que c'est le seul mot allemand quasiment que je puisse te dire.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Voilà, bonne soirée à vous et puis merci de me donner cette opportunité un peu de pouvoir partager ça avec vous.

  • Gauthier Seys

    Avec plaisir, une passion, ça s'entretient et si je peux faire quelque chose, ça fait plaisir. A très vite Gabriel. Merci beaucoup.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Salut.

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Description

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Comment un adolescent de 15 ans peut-il transformer ses peurs liées à l'expatriation en une passion pour le journalisme ? Dans cet épisode captivant de 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, Gauthier Seys s'entretient avec Gabriel Henrio-Grillet, un jeune expatrié vivant en Allemagne. Gabriel, qui a quitté la région parisienne pour Francfort à l'âge de 11 ans, partage son expérience unique de la mobilité internationale et des défis que cela implique.


Au fil de la conversation, Gabriel évoque les sentiments de peur et d'incertitude qu'il a ressentis lors de son déménagement. Loin de ses amis et de son environnement familier, il a dû apprendre à s'adapter à une nouvelle culture et à une nouvelle langue. Cet épisode met en lumière les réalités de la vie d'expatriée, où chaque jour est une occasion d'apprendre et de grandir. Malgré le déchirement de quitter son pays d'origine, Gabriel souligne également les bénéfices inestimables de cette expérience, qui l'ont aidé à développer une résilience et une ouverture d'esprit enviables.


Passionné par la radio, Gabriel a trouvé un moyen d'exprimer ses émotions et de partager son parcours à travers des interviews avec d'autres adolescents expatriés. Ce projet lui permet non seulement de s'immerger davantage dans sa nouvelle vie, mais aussi de créer un lien avec d'autres jeunes vivant des situations similaires. À travers ces échanges, il découvre les différentes facettes de l'expatriation et l'attachement profond que chacun ressent pour son pays d'origine.


Dans cet épisode, vous découvrirez des conseils précieux pour ceux qui envisagent de étudier à l'étranger ou de s'installer dans un nouveau pays. Gabriel et Gauthier abordent également des sujets tels que le retour en France et les ressources disponibles pour les expatriés. Que vous soyez un français de l'étranger ou simplement curieux de comprendre les défis de la mobilité internationale, cet épisode vous offrira un aperçu inspirant de la vie d'un jeune expatrié.


Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur la radio en ligne et les histoires qui façonnent nos vies. Écoutez maintenant 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, et découvrez notre dossier spécial "Les Ados & l'Expatriation", avec le soutien des experts d’Expat Pro et le parrainage d’Expat Student, le Spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada.

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https://francaisdanslemonde.fr/les-ados-lexpatriation/

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Podcast n°2333 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gauthier Seys

    Voici 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Voici notre dossier, les ados et l'expatriation. Je m'appelle Cotier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Gabriel Henriot-Grillet. On part à Francfort, en Allemagne. 10 minutes, le podcast des français dans le monde.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    Eh bien Gabriel, tu es mon plus jeune invité dans les 2333 podcasts de la radio des Français dans le monde. Sois le bienvenu !

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Eh bien merci, voilà, bonjour, c'est un honneur j'imagine.

  • Gauthier Seys

    Je suis très content moi de te recevoir puisqu'on a décidé de travailler sur ce thème des ados et l'expatriation. On va raconter ton parcours pour commencer, puis raconter quelque chose de plus particulier, c'est que comme moi tu es fan de radio depuis toujours. Et ça va nous amener à faire des petites interviews ensemble et avec des gens qui sont autour de toi et qui vivent aussi l'expatriation dans cette tranche d'âge, 10-18 ans. Si tu veux bien, on commence, Gabriel, par revenir sur ton histoire. Aujourd'hui, tu as 15 ans, tu es en seconde, donc tu vis en Allemagne et tu vas dans un lycée français. Mais au début, tu commences par une naissance dans la région parisienne en 2009. Donc tu te rends compte ? Très très très très jeune par rapport à mon vieil âge.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui voilà, c'est ça, je commence un peu région parisienne et je vais y rester pendant 10 ans de ma vie.

  • Gauthier Seys

    Alors tu fais maternelle, primaire, t'as tes potes, enfin voilà, la vie classique. Et puis à la rentrée en 6ème, tes parents t'informent, toi et ton petit frère, que vous allez déménager. Deux mois plus tard, vous êtes en Allemagne. Tu te souviens de ce soir où ils te l'ont dit ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je me souviens vraiment très très bien de ce soir, c'est un moment que je ne vais pas oublier de sitôt. Parce que déjà tout petit, je m'étais dit que jamais j'allais déménager de ma ville. Déjà déménager dans une autre ville pour moi c'était déjà une aventure. Alors déménager dans un autre pays pour moi c'était vraiment l'aventure. Pour moi l'Allemagne c'était à l'autre bout du monde et j'avais aucune notion de à quoi ressemblait l'Allemagne, la culture allemande, les Allemands. Donc au début ça m'a... J'avais vraiment très, très peur. Je n'ai pas trop compris. On a pris un peu de temps pour m'expliquer que voilà, on ne déménagerait pas tout de suite, mais que ça allait arriver un jour et qu'il fallait se préparer.

  • Gauthier Seys

    Alors ton père, en effet, change de boîte. Le siège est à Francfort. C'est là-bas que vous allez déménager. Les réactions, c'est un peu d'être perdu au début, se dire je vais perdre tout ce que j'ai. C'est un sentiment un peu que tout se dérobe ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui. Ouais, un peu. C'est-à-dire que moi, je l'ai vécu un peu comme tout ce que j'ai construit autour de moi. J'ai mis beaucoup de temps et beaucoup d'énergie à me faire beaucoup d'amis, à avoir un espèce de réseau. J'avais beaucoup d'activités, je faisais de la musique, du sport. Donc j'avais tout un réseau de personnes et vraiment une grosse vie sociale. Et là, c'est la peur de ne pas pouvoir avoir la même chose avec la barrière de la langue, etc. C'est des choses qui font très, très peur. Et ça a été pareil un peu pour mon père et un peu pour toute la famille, en fait. C'est le fait qu'on était... Voilà, on a fait... Disons qu'on avait un très, très, très grand réseau social. Et là, on s'était dit qu'il faudrait tout recommencer à zéro, sachant qu'on était là depuis très, très longtemps. Ça faisait très bizarre.

  • Gauthier Seys

    Alors, le jour J, tu vas voir ton meilleur ami. Tu te souviens que lui et sa mère se mettent à pleurer. Enfin, il y a un côté déchirement un peu triste.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est un moment... C'est un moment qui m'a vraiment marqué, ça. Parce qu'au début, je pensais qu'ils rigolaient, en fait. Et en fait, pas du tout. Ils étaient vraiment en train de pleurer. Et je les avais jamais vus pleurer, pour le coup. Sachant que je les connais depuis pratiquement ma naissance. Ça fait bizarre de voir des gens à qui on tient vraiment pleurer pendant son départ. Sachant que moi, j'étais plus si triste que ça. Parce que ça faisait deux mois que je m'étais dit que ça y est, j'allais partir. Que j'étais en train de passer à autre chose. Eux, pas du tout. Et encore aujourd'hui, d'ailleurs, ça reste très compliqué pour eux, parfois.

  • Gauthier Seys

    Alors, on est fin 2010, on est en plein Covid. La bonne nouvelle, c'est que vous allez arriver en Allemagne avec deux semaines de quarantaine bloquées dans un appartement, dans lequel, dans chaque pièce, il y a un lit. Les affaires ne sont pas arrivées, évidemment, en temps et en heure. Donc, en gros, à part ton lit et ton téléphone, les premières semaines, tu es tout seul.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est ça, je suis un peu tout seul, on est vraiment en plein Covid, sachant que quand on arrivait sur le territoire allemand, on devait être en quarantaine pendant deux semaines. C'était un peu compliqué, je ne pouvais même pas encore sortir pour découvrir le monde qui m'entourait. C'était... En plus d'arriver dans un nouveau pays, on reste reclus chez soi. Ça n'aide pas vraiment à pouvoir s'intégrer un peu.

  • Gauthier Seys

    Du coup, t'échanges avec ton téléphone, avec tes potes, resté en France. Le sentiment, c'est un peu pourquoi je suis là ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu ça. Au début, on se dit bon, je suis là, je n'ai pas voulu être là, mais je n'ai pas trop eu de choix. Je suis effectivement beaucoup resté en France. en contact avec mes amis en France. J'y tenais encore, j'y tenais. J'y tiens encore beaucoup. Mais voilà, c'était un peu compliqué, surtout d'être reclus chez soi. C'est vraiment quelque chose. Bon, j'étais après, j'étais pas non plus qu'on n'était pas non plus collé serré. J'avais ma chambre, mon frère avait sa chambre. Mon père travaillait déjà un peu. On n'était pas non plus collé comme des sardines dans l'appartement.

  • Gauthier Seys

    Alors, tu as 11 ans, c'est fin 2020, tu vas rentrer à l'école. L'école, c'est le lycée français qui est à 10 minutes de la maison. Et là, tu as un bon souvenir, tu es bien accueilli.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Là, pour le coup, vraiment oui, ça a vraiment été la bonne surprise. Avant ma rentrée en classe, pour le coup, j'avais eu d'abord une visite avec la vie scolaire qui m'avait un peu montré, qui m'avait fait le tour du lycée. Et vraiment, au début, j'ai eu très très peur pour mon choix. Pour mon premier jour, j'étais un peu confiant. Je m'étais dit, bon, voilà, ils sont habitués à voir des gens un peu partout dans le monde. Et effectivement, c'est le cas. Mais je n'étais pas sûr de moi. Pour moi, c'était vraiment, voilà, je suis le garçon qui arrive, même pas à la rentrée. Il arrive en retard. C'est un peu bizarre, quoi. Et finalement, non, on m'a tout de suite pris. Il y a des gens qui m'ont tout de suite pris sous leurs ailes. Je me suis tout de suite fait des amis. J'ai fait le crap bien OK. On m'a vraiment présenté chaque personne. Les profs ont été assez indulgents. Donc tout le monde était très patient autour de moi et ça a vraiment aidé à bien s'intégrer.

  • Gauthier Seys

    Et tu découvres une école dans laquelle il y a une grande diversité. On vient de partout, on parle plusieurs langues. Et paradoxalement, bien que tu sois en Allemagne, c'est plutôt l'anglais qui va se développer très vite. C'est plus facile de communiquer avec tout le monde, venant de n'importe où dans le monde, avec la langue anglaise.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Effectivement, surtout que moi, en fait, dans mon niveau, dans mon collège, il y a plusieurs classes. et là-dedans, il y a des classes de gens bilingues, franco-allemands. Et moi, j'étais dans la classe qui ne l'était pas, du coup. Puisque je venais d'arriver, on ne m'avait pas mis dans une classe de bilingues. Et du coup, tout le monde dans ma classe pouvait être à l'aise en allemand, mais pas jamais bilingue. Donc, effectivement, la solution qu'on a trouvée, c'était parler anglais, parler anglais, parler français aussi, parce qu'on était tous allés en français et en anglais. Sauf que moi, enfant de 11 ans qui vient de l'école primaire en France, Bon, le niveau d'anglais, on le connaît tous. Disons que ce n'est pas ce qui nous permet d'être bilingues.

  • Gauthier Seys

    Quatre ans plus tard, on regardait un petit peu dans le rétroviseur tout ce qui s'est passé. Aujourd'hui, tu vis dans un pays que tu connais mieux, que tu comprends, même si tu n'es pas complètement fan de la bouffe, si j'ai bien compris.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu compliqué.

  • Gauthier Seys

    Il s'avère que tu as une petite... petite copine qui était en Allemagne et qui est rentrée en France. Donc, de temps en temps, tu reviens, tu vas voir les grands-parents. Quand tu vois ton niveau d'anglais, par exemple, à 15 ans, si tu étais resté en France, tu aurais eu le même ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Non, clairement pas. Ça, c'est un truc vraiment... Quand je regarde ce qui s'est passé pendant ces quatre années, il y a vraiment un truc que je remarque, c'est que niveau éducation, j'aurais jamais eu ça. Enfin, pas du côté de mes parents, mais du côté école. École,

  • Gauthier Seys

    ouais.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    J'aurais jamais eu ça en France. J'aurais jamais eu cette richesse-là. Le fait d'avoir souvent de nouvelles personnes qui arrivent et des gens qui viennent de partout dans le monde, ça permet vraiment d'avoir l'expérience des gens dans plein de pays, ça permet de rencontrer plein de gens différents, c'est vraiment une expérience très très très enrichissante. Même si sur le moment on perd beaucoup de choses, si on est dans un endroit depuis un petit moment et qu'on doit déménager, sur le coup c'est très très dur, mais aujourd'hui je pense qu'il y a des amis que je n'aurais pas eu en France, peut-être que j'aurais... pas été le même, peut-être que j'aurais pas évolué de la même manière. C'est pas grave, mais c'est comme ça. J'ai évolué d'une autre manière et j'ai absolument aucun regret aujourd'hui.

  • Gauthier Seys

    Et l'ouverture sur le monde, c'est une richesse importante.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Ah oui, très très.

  • Gauthier Seys

    Alors, depuis toujours, tu es fan de radio. Tout petit, tu voulais que tes parents mettent France Inter dans la voiture. Enfin, t'as toujours eu une attirance pour ce média. Tu veux être journaliste, tu veux prendre le micro. Pourquoi tu sais ? Pourquoi tu as cette passion ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je ne pourrais pas vraiment expliquer pourquoi j'ai cette passion, mais je sais d'où elle vient. Mes parents ont toujours écouté France Inter, France Info. On a toujours été beaucoup dans les médias. Et il y a cette photo légendaire de moi qui tape un logo France Inter pour relancer une émission. Voilà, j'ai toujours eu un lien avec la radio. Je ne sais pas vraiment comment ça s'est créé. C'est peut-être juste le fait d'écouter la radio tous les soirs. C'est un peu un truc rituel. Tu as certaines émissions que je connais par cœur. C'est aussi toute mon enfance. C'est ma vie en France, en fait, surtout. C'est ma vie en France et c'est la vie que j'ai quittée quand j'avais 11 ans. Et ça, ça a aussi renforcé mes liens parce que du coup... Je ne pouvais plus écouter France Inter quand j'étais en Allemagne avant qu'on puisse l'écouter via Internet. Mais avant, j'écoutais via la radio, la radio normale. Mais là, c'était totalement différent et je pense que ça a renforcé mon lien avec la radio. C'est le fait que je l'associe avec mon enfance et ma vie en France. Je me suis dit, si je m'accroche à cette passion, un jour je reviendrai en France et je pourrais vraiment m'y implanter pour de bon.

  • Gauthier Seys

    Résultat, même si aujourd'hui tes parents pourraient vivre d'autres expatriations, tu m'as dit, après le bac, je retournerai faire mes études de journaliste en France, à Paris sans doute.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, tout à fait. Le but, ce serait peut-être effectivement Paris, mais des études en France, en journalisme, en sciences politiques, mais des études en France, c'est tout ce qu'il me faut. Tout ce qu'il me faut, honnêtement, c'est moi, c'est une vie en France. Après, c'est mon expérience de ce que ça fait. déménager mais je suis très très attaché à tout ce que j'ai vécu en France finalement, tous les souvenirs que j'ai, c'est des souvenirs en France enfin je suis très très très attaché puis j'ai toute ma famille, j'ai tous mes amis, j'ai plein de gens en France. Aujourd'hui les amis c'est moins vrai mais, et ma famille aussi du coup avec mes parents, mais je reste quand même très attaché à tout ce que j'ai fait en France et aujourd'hui je commence à être très très attaché à ce que j'ai créé en Allemagne quand même.

  • Gauthier Seys

    Alors, la radio fait que déjà, tu as une voix de radio, tu as une belle voix qui passe bien la radio. Et via ta maman, que j'ai rencontrée au cours d'un événement Flamme, d'ailleurs tu participes souvent à des activités Flamme, français langue maternelle, tu as envie de travailler dans le monde de la radio, et la radio des Français dans le monde va te donner la possibilité d'interviewer d'autres ados qui vivent l'expérience de l'expatriation. Plutôt de prendre un vieux comme moi, et bien ce sera toi, du haut de tes 15 ans, qui feras ce travail. Tu as déjà repéré des gens qui pourraient interviewer. Tu penses pouvoir donner, dans ce sujet, plein d'informations à nos auditeurs ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je pense honnêtement, j'espère en tout cas que c'est un sujet qui attirera votre attention. Parce que j'ai beaucoup écouté la radio des Français dans le monde. Et le sujet des enfants peut être un peu... Voilà, on peut en parler un peu. Mais c'est jamais eux qui freinent la parole. Souvent, ils ont un peu peur de prendre la parole, d'ailleurs. Moi-même, avant, souvent quand on est jeune, on a peur de prendre la parole, on se dit qu'on va dire une bêtise, on se dit qu'il y a des choses à ne pas dire, donc on préfère laisser les adultes parler. Moi, je trouve qu'en parler, et le fait que je peux faire des interviews, c'est très enrichissant des deux côtés pour moi, parce que je vais pouvoir découvrir des histoires, et je trouve ça ultra... ultra intéressant aussi pour vous, les auditeurs, en fait, qui vont découvrir des histoires de plein de jeunes et si ça se trouve, si vous avez des enfants ou pas, vous verrez un peu l'expérience que peut avoir un adolescent, sachant que dans tous les gens que j'ai repérés, il y a des expériences diamétralement opposées, il y a des gens qui adorent bouger dans le monde et il y a des gens qui sont très très très attachés à un pays, c'est pas forcément la France d'ailleurs, mais qui sont souvent très très très attachés à un pays qui déteste partir, un peu comme moi. J'espère que c'est un sujet qui pourra un peu vous intéresser. Et je pense que j'ai assez de matériel pour tenir un petit moment.

  • Gauthier Seys

    Eh bien, c'est parfait. Je suis pressé de découvrir tout ça. Merci, Gabriel, que l'on retrouvera donc à ma place pour interviewer des ados de 10 à 18 ans qui vivent ou qui ont vécu l'expatriation. Mais je te souhaite une gute Nacht, puisqu'on est en fin de journée et que c'est le seul mot allemand quasiment que je puisse te dire.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Voilà, bonne soirée à vous et puis merci de me donner cette opportunité un peu de pouvoir partager ça avec vous.

  • Gauthier Seys

    Avec plaisir, une passion, ça s'entretient et si je peux faire quelque chose, ça fait plaisir. A très vite Gabriel. Merci beaucoup.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Salut.

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Comment un adolescent de 15 ans peut-il transformer ses peurs liées à l'expatriation en une passion pour le journalisme ? Dans cet épisode captivant de 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, Gauthier Seys s'entretient avec Gabriel Henrio-Grillet, un jeune expatrié vivant en Allemagne. Gabriel, qui a quitté la région parisienne pour Francfort à l'âge de 11 ans, partage son expérience unique de la mobilité internationale et des défis que cela implique.


Au fil de la conversation, Gabriel évoque les sentiments de peur et d'incertitude qu'il a ressentis lors de son déménagement. Loin de ses amis et de son environnement familier, il a dû apprendre à s'adapter à une nouvelle culture et à une nouvelle langue. Cet épisode met en lumière les réalités de la vie d'expatriée, où chaque jour est une occasion d'apprendre et de grandir. Malgré le déchirement de quitter son pays d'origine, Gabriel souligne également les bénéfices inestimables de cette expérience, qui l'ont aidé à développer une résilience et une ouverture d'esprit enviables.


Passionné par la radio, Gabriel a trouvé un moyen d'exprimer ses émotions et de partager son parcours à travers des interviews avec d'autres adolescents expatriés. Ce projet lui permet non seulement de s'immerger davantage dans sa nouvelle vie, mais aussi de créer un lien avec d'autres jeunes vivant des situations similaires. À travers ces échanges, il découvre les différentes facettes de l'expatriation et l'attachement profond que chacun ressent pour son pays d'origine.


Dans cet épisode, vous découvrirez des conseils précieux pour ceux qui envisagent de étudier à l'étranger ou de s'installer dans un nouveau pays. Gabriel et Gauthier abordent également des sujets tels que le retour en France et les ressources disponibles pour les expatriés. Que vous soyez un français de l'étranger ou simplement curieux de comprendre les défis de la mobilité internationale, cet épisode vous offrira un aperçu inspirant de la vie d'un jeune expatrié.


Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur la radio en ligne et les histoires qui façonnent nos vies. Écoutez maintenant 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, et découvrez notre dossier spécial "Les Ados & l'Expatriation", avec le soutien des experts d’Expat Pro et le parrainage d’Expat Student, le Spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada.

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Podcast n°2333 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Transcription

  • Gauthier Seys

    Voici 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Voici notre dossier, les ados et l'expatriation. Je m'appelle Cotier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Gabriel Henriot-Grillet. On part à Francfort, en Allemagne. 10 minutes, le podcast des français dans le monde.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    Eh bien Gabriel, tu es mon plus jeune invité dans les 2333 podcasts de la radio des Français dans le monde. Sois le bienvenu !

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Eh bien merci, voilà, bonjour, c'est un honneur j'imagine.

  • Gauthier Seys

    Je suis très content moi de te recevoir puisqu'on a décidé de travailler sur ce thème des ados et l'expatriation. On va raconter ton parcours pour commencer, puis raconter quelque chose de plus particulier, c'est que comme moi tu es fan de radio depuis toujours. Et ça va nous amener à faire des petites interviews ensemble et avec des gens qui sont autour de toi et qui vivent aussi l'expatriation dans cette tranche d'âge, 10-18 ans. Si tu veux bien, on commence, Gabriel, par revenir sur ton histoire. Aujourd'hui, tu as 15 ans, tu es en seconde, donc tu vis en Allemagne et tu vas dans un lycée français. Mais au début, tu commences par une naissance dans la région parisienne en 2009. Donc tu te rends compte ? Très très très très jeune par rapport à mon vieil âge.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui voilà, c'est ça, je commence un peu région parisienne et je vais y rester pendant 10 ans de ma vie.

  • Gauthier Seys

    Alors tu fais maternelle, primaire, t'as tes potes, enfin voilà, la vie classique. Et puis à la rentrée en 6ème, tes parents t'informent, toi et ton petit frère, que vous allez déménager. Deux mois plus tard, vous êtes en Allemagne. Tu te souviens de ce soir où ils te l'ont dit ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je me souviens vraiment très très bien de ce soir, c'est un moment que je ne vais pas oublier de sitôt. Parce que déjà tout petit, je m'étais dit que jamais j'allais déménager de ma ville. Déjà déménager dans une autre ville pour moi c'était déjà une aventure. Alors déménager dans un autre pays pour moi c'était vraiment l'aventure. Pour moi l'Allemagne c'était à l'autre bout du monde et j'avais aucune notion de à quoi ressemblait l'Allemagne, la culture allemande, les Allemands. Donc au début ça m'a... J'avais vraiment très, très peur. Je n'ai pas trop compris. On a pris un peu de temps pour m'expliquer que voilà, on ne déménagerait pas tout de suite, mais que ça allait arriver un jour et qu'il fallait se préparer.

  • Gauthier Seys

    Alors ton père, en effet, change de boîte. Le siège est à Francfort. C'est là-bas que vous allez déménager. Les réactions, c'est un peu d'être perdu au début, se dire je vais perdre tout ce que j'ai. C'est un sentiment un peu que tout se dérobe ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui. Ouais, un peu. C'est-à-dire que moi, je l'ai vécu un peu comme tout ce que j'ai construit autour de moi. J'ai mis beaucoup de temps et beaucoup d'énergie à me faire beaucoup d'amis, à avoir un espèce de réseau. J'avais beaucoup d'activités, je faisais de la musique, du sport. Donc j'avais tout un réseau de personnes et vraiment une grosse vie sociale. Et là, c'est la peur de ne pas pouvoir avoir la même chose avec la barrière de la langue, etc. C'est des choses qui font très, très peur. Et ça a été pareil un peu pour mon père et un peu pour toute la famille, en fait. C'est le fait qu'on était... Voilà, on a fait... Disons qu'on avait un très, très, très grand réseau social. Et là, on s'était dit qu'il faudrait tout recommencer à zéro, sachant qu'on était là depuis très, très longtemps. Ça faisait très bizarre.

  • Gauthier Seys

    Alors, le jour J, tu vas voir ton meilleur ami. Tu te souviens que lui et sa mère se mettent à pleurer. Enfin, il y a un côté déchirement un peu triste.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est un moment... C'est un moment qui m'a vraiment marqué, ça. Parce qu'au début, je pensais qu'ils rigolaient, en fait. Et en fait, pas du tout. Ils étaient vraiment en train de pleurer. Et je les avais jamais vus pleurer, pour le coup. Sachant que je les connais depuis pratiquement ma naissance. Ça fait bizarre de voir des gens à qui on tient vraiment pleurer pendant son départ. Sachant que moi, j'étais plus si triste que ça. Parce que ça faisait deux mois que je m'étais dit que ça y est, j'allais partir. Que j'étais en train de passer à autre chose. Eux, pas du tout. Et encore aujourd'hui, d'ailleurs, ça reste très compliqué pour eux, parfois.

  • Gauthier Seys

    Alors, on est fin 2010, on est en plein Covid. La bonne nouvelle, c'est que vous allez arriver en Allemagne avec deux semaines de quarantaine bloquées dans un appartement, dans lequel, dans chaque pièce, il y a un lit. Les affaires ne sont pas arrivées, évidemment, en temps et en heure. Donc, en gros, à part ton lit et ton téléphone, les premières semaines, tu es tout seul.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    C'est ça, je suis un peu tout seul, on est vraiment en plein Covid, sachant que quand on arrivait sur le territoire allemand, on devait être en quarantaine pendant deux semaines. C'était un peu compliqué, je ne pouvais même pas encore sortir pour découvrir le monde qui m'entourait. C'était... En plus d'arriver dans un nouveau pays, on reste reclus chez soi. Ça n'aide pas vraiment à pouvoir s'intégrer un peu.

  • Gauthier Seys

    Du coup, t'échanges avec ton téléphone, avec tes potes, resté en France. Le sentiment, c'est un peu pourquoi je suis là ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu ça. Au début, on se dit bon, je suis là, je n'ai pas voulu être là, mais je n'ai pas trop eu de choix. Je suis effectivement beaucoup resté en France. en contact avec mes amis en France. J'y tenais encore, j'y tenais. J'y tiens encore beaucoup. Mais voilà, c'était un peu compliqué, surtout d'être reclus chez soi. C'est vraiment quelque chose. Bon, j'étais après, j'étais pas non plus qu'on n'était pas non plus collé serré. J'avais ma chambre, mon frère avait sa chambre. Mon père travaillait déjà un peu. On n'était pas non plus collé comme des sardines dans l'appartement.

  • Gauthier Seys

    Alors, tu as 11 ans, c'est fin 2020, tu vas rentrer à l'école. L'école, c'est le lycée français qui est à 10 minutes de la maison. Et là, tu as un bon souvenir, tu es bien accueilli.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Là, pour le coup, vraiment oui, ça a vraiment été la bonne surprise. Avant ma rentrée en classe, pour le coup, j'avais eu d'abord une visite avec la vie scolaire qui m'avait un peu montré, qui m'avait fait le tour du lycée. Et vraiment, au début, j'ai eu très très peur pour mon choix. Pour mon premier jour, j'étais un peu confiant. Je m'étais dit, bon, voilà, ils sont habitués à voir des gens un peu partout dans le monde. Et effectivement, c'est le cas. Mais je n'étais pas sûr de moi. Pour moi, c'était vraiment, voilà, je suis le garçon qui arrive, même pas à la rentrée. Il arrive en retard. C'est un peu bizarre, quoi. Et finalement, non, on m'a tout de suite pris. Il y a des gens qui m'ont tout de suite pris sous leurs ailes. Je me suis tout de suite fait des amis. J'ai fait le crap bien OK. On m'a vraiment présenté chaque personne. Les profs ont été assez indulgents. Donc tout le monde était très patient autour de moi et ça a vraiment aidé à bien s'intégrer.

  • Gauthier Seys

    Et tu découvres une école dans laquelle il y a une grande diversité. On vient de partout, on parle plusieurs langues. Et paradoxalement, bien que tu sois en Allemagne, c'est plutôt l'anglais qui va se développer très vite. C'est plus facile de communiquer avec tout le monde, venant de n'importe où dans le monde, avec la langue anglaise.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Effectivement, surtout que moi, en fait, dans mon niveau, dans mon collège, il y a plusieurs classes. et là-dedans, il y a des classes de gens bilingues, franco-allemands. Et moi, j'étais dans la classe qui ne l'était pas, du coup. Puisque je venais d'arriver, on ne m'avait pas mis dans une classe de bilingues. Et du coup, tout le monde dans ma classe pouvait être à l'aise en allemand, mais pas jamais bilingue. Donc, effectivement, la solution qu'on a trouvée, c'était parler anglais, parler anglais, parler français aussi, parce qu'on était tous allés en français et en anglais. Sauf que moi, enfant de 11 ans qui vient de l'école primaire en France, Bon, le niveau d'anglais, on le connaît tous. Disons que ce n'est pas ce qui nous permet d'être bilingues.

  • Gauthier Seys

    Quatre ans plus tard, on regardait un petit peu dans le rétroviseur tout ce qui s'est passé. Aujourd'hui, tu vis dans un pays que tu connais mieux, que tu comprends, même si tu n'es pas complètement fan de la bouffe, si j'ai bien compris.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, c'est un peu compliqué.

  • Gauthier Seys

    Il s'avère que tu as une petite... petite copine qui était en Allemagne et qui est rentrée en France. Donc, de temps en temps, tu reviens, tu vas voir les grands-parents. Quand tu vois ton niveau d'anglais, par exemple, à 15 ans, si tu étais resté en France, tu aurais eu le même ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Non, clairement pas. Ça, c'est un truc vraiment... Quand je regarde ce qui s'est passé pendant ces quatre années, il y a vraiment un truc que je remarque, c'est que niveau éducation, j'aurais jamais eu ça. Enfin, pas du côté de mes parents, mais du côté école. École,

  • Gauthier Seys

    ouais.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    J'aurais jamais eu ça en France. J'aurais jamais eu cette richesse-là. Le fait d'avoir souvent de nouvelles personnes qui arrivent et des gens qui viennent de partout dans le monde, ça permet vraiment d'avoir l'expérience des gens dans plein de pays, ça permet de rencontrer plein de gens différents, c'est vraiment une expérience très très très enrichissante. Même si sur le moment on perd beaucoup de choses, si on est dans un endroit depuis un petit moment et qu'on doit déménager, sur le coup c'est très très dur, mais aujourd'hui je pense qu'il y a des amis que je n'aurais pas eu en France, peut-être que j'aurais... pas été le même, peut-être que j'aurais pas évolué de la même manière. C'est pas grave, mais c'est comme ça. J'ai évolué d'une autre manière et j'ai absolument aucun regret aujourd'hui.

  • Gauthier Seys

    Et l'ouverture sur le monde, c'est une richesse importante.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Ah oui, très très.

  • Gauthier Seys

    Alors, depuis toujours, tu es fan de radio. Tout petit, tu voulais que tes parents mettent France Inter dans la voiture. Enfin, t'as toujours eu une attirance pour ce média. Tu veux être journaliste, tu veux prendre le micro. Pourquoi tu sais ? Pourquoi tu as cette passion ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je ne pourrais pas vraiment expliquer pourquoi j'ai cette passion, mais je sais d'où elle vient. Mes parents ont toujours écouté France Inter, France Info. On a toujours été beaucoup dans les médias. Et il y a cette photo légendaire de moi qui tape un logo France Inter pour relancer une émission. Voilà, j'ai toujours eu un lien avec la radio. Je ne sais pas vraiment comment ça s'est créé. C'est peut-être juste le fait d'écouter la radio tous les soirs. C'est un peu un truc rituel. Tu as certaines émissions que je connais par cœur. C'est aussi toute mon enfance. C'est ma vie en France, en fait, surtout. C'est ma vie en France et c'est la vie que j'ai quittée quand j'avais 11 ans. Et ça, ça a aussi renforcé mes liens parce que du coup... Je ne pouvais plus écouter France Inter quand j'étais en Allemagne avant qu'on puisse l'écouter via Internet. Mais avant, j'écoutais via la radio, la radio normale. Mais là, c'était totalement différent et je pense que ça a renforcé mon lien avec la radio. C'est le fait que je l'associe avec mon enfance et ma vie en France. Je me suis dit, si je m'accroche à cette passion, un jour je reviendrai en France et je pourrais vraiment m'y implanter pour de bon.

  • Gauthier Seys

    Résultat, même si aujourd'hui tes parents pourraient vivre d'autres expatriations, tu m'as dit, après le bac, je retournerai faire mes études de journaliste en France, à Paris sans doute.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Oui, tout à fait. Le but, ce serait peut-être effectivement Paris, mais des études en France, en journalisme, en sciences politiques, mais des études en France, c'est tout ce qu'il me faut. Tout ce qu'il me faut, honnêtement, c'est moi, c'est une vie en France. Après, c'est mon expérience de ce que ça fait. déménager mais je suis très très attaché à tout ce que j'ai vécu en France finalement, tous les souvenirs que j'ai, c'est des souvenirs en France enfin je suis très très très attaché puis j'ai toute ma famille, j'ai tous mes amis, j'ai plein de gens en France. Aujourd'hui les amis c'est moins vrai mais, et ma famille aussi du coup avec mes parents, mais je reste quand même très attaché à tout ce que j'ai fait en France et aujourd'hui je commence à être très très attaché à ce que j'ai créé en Allemagne quand même.

  • Gauthier Seys

    Alors, la radio fait que déjà, tu as une voix de radio, tu as une belle voix qui passe bien la radio. Et via ta maman, que j'ai rencontrée au cours d'un événement Flamme, d'ailleurs tu participes souvent à des activités Flamme, français langue maternelle, tu as envie de travailler dans le monde de la radio, et la radio des Français dans le monde va te donner la possibilité d'interviewer d'autres ados qui vivent l'expérience de l'expatriation. Plutôt de prendre un vieux comme moi, et bien ce sera toi, du haut de tes 15 ans, qui feras ce travail. Tu as déjà repéré des gens qui pourraient interviewer. Tu penses pouvoir donner, dans ce sujet, plein d'informations à nos auditeurs ?

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Je pense honnêtement, j'espère en tout cas que c'est un sujet qui attirera votre attention. Parce que j'ai beaucoup écouté la radio des Français dans le monde. Et le sujet des enfants peut être un peu... Voilà, on peut en parler un peu. Mais c'est jamais eux qui freinent la parole. Souvent, ils ont un peu peur de prendre la parole, d'ailleurs. Moi-même, avant, souvent quand on est jeune, on a peur de prendre la parole, on se dit qu'on va dire une bêtise, on se dit qu'il y a des choses à ne pas dire, donc on préfère laisser les adultes parler. Moi, je trouve qu'en parler, et le fait que je peux faire des interviews, c'est très enrichissant des deux côtés pour moi, parce que je vais pouvoir découvrir des histoires, et je trouve ça ultra... ultra intéressant aussi pour vous, les auditeurs, en fait, qui vont découvrir des histoires de plein de jeunes et si ça se trouve, si vous avez des enfants ou pas, vous verrez un peu l'expérience que peut avoir un adolescent, sachant que dans tous les gens que j'ai repérés, il y a des expériences diamétralement opposées, il y a des gens qui adorent bouger dans le monde et il y a des gens qui sont très très très attachés à un pays, c'est pas forcément la France d'ailleurs, mais qui sont souvent très très très attachés à un pays qui déteste partir, un peu comme moi. J'espère que c'est un sujet qui pourra un peu vous intéresser. Et je pense que j'ai assez de matériel pour tenir un petit moment.

  • Gauthier Seys

    Eh bien, c'est parfait. Je suis pressé de découvrir tout ça. Merci, Gabriel, que l'on retrouvera donc à ma place pour interviewer des ados de 10 à 18 ans qui vivent ou qui ont vécu l'expatriation. Mais je te souhaite une gute Nacht, puisqu'on est en fin de journée et que c'est le seul mot allemand quasiment que je puisse te dire.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Voilà, bonne soirée à vous et puis merci de me donner cette opportunité un peu de pouvoir partager ça avec vous.

  • Gauthier Seys

    Avec plaisir, une passion, ça s'entretient et si je peux faire quelque chose, ça fait plaisir. A très vite Gabriel. Merci beaucoup.

  • Gabriel Henrio-Grillet

    Salut.

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