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Gang de copines

28 | Florence, Catherine et leur collectif pour la féminisation des métiers du bâtiment

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19min |30/06/2024
Play
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Description

Avez-vous déjà pensé à la place des femmes dans l'industrie du bâtiment ? Dans cet épisode, je reçois Florence, une femme passionnée par le bâtiment, pour discuter de son initiative Travaux Sisters et de son engagement pour la féminisation de ce secteur. 


Passionnée de bâtiment depuis l'âge de 19 ans, Florence a lancé Travaux Sisters pour aider les femmes à naviguer dans le monde de la construction. Elle offre des conseils techniques et met les femmes en contact avec des artisan.e.s de confiance. En plus de son application, Florence a co-fondé un collectif avec Catherine pour promouvoir la féminisation du bâtiment.


L'épisode aborde la mission de Florence : rendre l'industrie de la construction plus accessible et accueillante pour les femmes. Elle partage son expérience et les défis rencontrés, notamment les stéréotypes de genre et le manque de reconnaissance des compétences féminines. Florence explique comment son initiative et son collectif travaillent ensemble pour créer des opportunités et renforcer la confiance des femmes dans ce domaine. Un épisode inspirant qui met en lumière l'importance de la solidarité féminine et de l'engagement pour l'égalité des sexes.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence. Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Florence, tu vis à Villeneuve-Dasque, tu as 51 ans, tu es mariée et tu as deux grands-enfants. Mon mari en a deux aussi et tu es grand-mère depuis pas très longtemps. Tu as lancé l'initiative Travaux Sisters pour offrir aux femmes les outils, les connaissances et la confiance nécessaires pour prospérer dans l'industrie de la construction. C'est une très belle mission. Est-ce que tu peux nous expliquer d'où vient cette idée ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Écoute, moi en fait, je suis passionnée par le bâtiment depuis que j'ai 19 ans. Je n'étais pas destinée à ça du tout. J'ai fait du droit de l'expertise comptable, mais en achetant une première maison et en commençant à la rénover, j'ai voulu apprendre le bâtiment. Et de mes 30 ans d'expérience et en ayant eu régulièrement des amis qui avaient des problèmes techniques dans leur habitat, j'avais envie de partager ma passion. Partager ma passion en venant en aide à plus de femmes que mon cercle d'amis. Donc j'avais vraiment envie de partager tout ça. Et comme toutes ces femmes que j'ai pu rencontrer, que ce soit amies ou aujourd'hui clientes, étaient perdues dans leurs travaux, moi j'avais envie de partager ce milieu que j'aime beaucoup, qui est pour moi facile et qui me tient vraiment à cœur, et le rendre aussi facile pour toutes ces femmes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment ça se matérialise cet accompagnement ?

  • Speaker #1

    Je suis incubée depuis un an à Eura Technologies pour créer une application. Pour l'instant, l'application, c'est moi, on va dire. Donc concrètement, en fait, on prend une demi-heure pour qu'elles m'expliquent leurs problématiques. Le but n'est pas de ne pas m'adresser qu'aux femmes. Le but est d'accompagner les femmes parce que c'est elles qui sont en demande et qui m'ont au départ demandé de l'accompagnement par rapport à leurs problématiques qui est quelque part un peu féminin, c'est-à-dire le fait qu'elle soit une femme pour poser un problème. Pendant cet entretien, elles m'exposent sur leurs problématiques de travaux, ce qu'elles ont envie de faire. Suite à ça, je fais une analyse et je les renvoie ou vers un artisan de confiance. J'ai beaucoup de partenaires avec lesquels je travaille ou une réalisation par elle-même, mais je t'avoue que pour l'instant, c'est plus les artisans de confiance dont elles ont vraiment besoin. Voilà, et en parallèle, on en reparlera sûrement, toutes ces femmes me demandaient en face des artisanes, donc toutes mes clientes me demandaient des artisanes, et je me suis rendue compte qu'il n'y en avait pas beaucoup, ce que je savais puisque je suis dans le bâtiment depuis longtemps. Donc j'ai eu envie vraiment de m'impliquer dans la féminisation du bâtiment. J'ai rencontré quelqu'un sur France Travail, on en reparlera. J'ai rencontré une personne qui est Catherine, qui est comme moi la femme d'un chef d'entreprise. Catherine était très engagée dans la féminisation. Elle avait beaucoup de relations dans le domaine du public. Moi, j'avais beaucoup de relations dans le domaine du privé. On a décidé de faire un collectif et ce collectif travaille sur la féminisation du bâtiment.

  • Speaker #0

    Donc il y a deux choses, il y a d'une part l'application que tu es en train de développer qui s'appellera Travaux Sisters et l'accompagnement que tu fais aux femmes qui cherchent des artisans ou artisanes pour faire des travaux chez elles et d'autre part ce collectif, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que j'entends c'est que la féminisation de ce métier, la sororité, c'est au cœur de ton activité. Quelle définition toi tu fais de la sororité ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi la sororité c'est déjà dans un premier temps avec Travaux Sisters, c'est vraiment venir en aide à mes consœurs, c'est-à-dire venir en aide aux femmes qui me sont chères et au départ c'était ça. C'était vraiment quelque chose qui était important pour moi. Ensuite il faut savoir que moi sur les bancs de l'école, pendant ma formation j'étais seule, j'étais la seule fille, donc je me suis toujours sentie assez seule, même si j'adore travailler avec des hommes et c'est vraiment un milieu que j'apprécie beaucoup. Et en parallèle, je me suis rendue compte qu'il y avait une problématique de réaliser ces travaux d'habitat à la maison, enfin de réaliser ces travaux à la maison, que quand elles avaient contact avec un artisan, c'était compliqué, et que la relation entre l'homme et la femme, et qu'elles n'étaient pas forcément à l'aise avec cette technique-là. Donc pour moi, la sororité, c'est vraiment être solidaire avec mes clientes, mais aussi... être vraiment solidaire, leur apporter mes compétences et mon expertise sur un domaine que je maîtrise et que j'adore. Et la sororité dans le collectif, c'est vraiment la retrouver, on ne va pas dire mes collègues, mais là c'est vraiment des vrais consoeurs dans le sens où c'est des femmes du bâtiment. qui ont vécu les mêmes choses que moi, qui vivent au quotidien les mêmes choses que moi et avec lesquelles j'ai envie de partager ces choses et qu'on ait des actions communes sur la féminisation du bâtiment. Pour moi, la sororité, ça veut dire ça.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai une petite question bonus. Pourquoi c'est compliqué la relation entre les femmes et les artisans du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, malheureusement, on est encore dans le siècle dernier, je dirais mes enfants quand elles parlent de moi. C'est-à-dire qu'ils sont encore un peu machos et ils ont encore tendance à penser qu'elles ne sont pas compétentes, qu'elles ne sont pas capables d'évaluer les travaux qu'elles ont à faire et qu'elles ne sont pas capables de comprendre. Et ils sont encore très nombreux, même si chez les jeunes ça va mieux, à dire mais est-ce que monsieur est là ? Quand est-ce que monsieur arrive ? comme si elles n'étaient pas là.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    On n'y croit pas parce qu'aujourd'hui, il y a plein de femmes qui sont hyper compétentes dans les travaux. qui comprennent tout à fait ce qui se passe et qui prennent les choses en main. Et plein d'hommes qui n'ont plus du tout envie de le faire, je le rencontre. Mais il y a encore les anciens artisans, un peu moins dans les jeunes, qui sont dans cette philosophie de dire c'est monsieur qui gère

  • Speaker #0

    J'imagine que c'est une des raisons pour lesquelles c'est important pour toi de faire des choses pour féminiser ces métiers du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai envie que les femmes soient prises au sérieux et elles sont compétentes. Mais elles pensent qu'elles ne le sont pas. Aussi, il y a quand même un syndrome de l'imposteur dans la prise en charge des travaux du bâtiment. C'est encore compliqué. On a été élevés dans des carcans où les hommes font ça, les femmes font ça, et les femmes ne s'occupent pas des travaux de la maison. Donc, il y a encore du boulot.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Comme il y a encore du boulot, donc tu l'as dit, tu as deux activités. D'une part, Travaux Sister, d'autre part, le collectif. Est-ce que tu peux détailler un peu plus ce collectif ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors en fait, ce collectif, c'est d'où est-il venu ? Donc moi j'étais demandeur d'emploi quand j'ai commencé à créer mon entreprise Travaux CISTER. Donc demandeur d'emploi veut dire qu'on va à Pôle emploi et qu'ils nous sollicitent pour des ateliers ou pour diverses activités. J'ai été sollicité pour un atelier qui s'appelait BATIM Femmes. Donc cet atelier, c'est présenter en gros tous les métiers du bâtiment aux femmes qui pourraient être intéressées par le bâtiment. Le fait est que, vu mon expérience et mon expertise, j'avais un peu rien à faire là et quelque part, j'avais tout à y faire. C'est-à-dire toutes ces femmes qui étaient en questionnement par rapport au métier, qui étaient en inquiétude, moi j'avais juste envie de partager cette passion, qui pour moi est tout l'inverse d'une inquiétude et qui est vraiment un épanouissement total. Et du coup, en fait, pendant cette réunion... J'ai commencé à parler de ce que je vivais, de ce que j'avais vécu dans le bâtiment, de tout le côté positif de ce milieu professionnel. Et ce jour-là, j'ai rencontré Catherine Recte, qui était à l'initiative de ce programme Bâtiment Femme, qui elle est la femme d'un chef d'entreprise, comme je vous disais tout à l'heure. Du coup, ça a matché parce qu'on a un peu le même âge, qu'on a un peu les mêmes problématiques, qu'on a un peu le même mari et qu'on est toutes les deux engagées. Donc cet engagement nous a fait échanger. Le fait que ça a matché entre nous, on a un peu papoté et puis on s'est dit pourquoi pas mettre en commun nos deux carnets d'adresses et avancer sur la féminisation. Ça a très bien marché. On n'a fait que trois réunions, on n'est qu'à la troisième, mais ça se développe bien. On arrive à avoir des organismes de formation comme le CFA, l'AFPA, les Compagnons du Tour de France. Après, on a les fédérations, Fédération française du bâtiment, Fédération française des travaux publics, la CAPEB. On a la région et le département qui nous suivent, parce qu'ils ont aussi engagé dans la féminisation du bâtiment, ou la féminisation tout court, on va dire. Ensuite, on a des entreprises privées, puisque moi je travaille avec Enedis, GRDF. Donc là, je suis en train d'aller chercher Bouygues, Eiffage, on a aussi Vinci. Donc, je n'ai pas encore tout le monde, mais j'ai déjà des touches dans toutes ces personnes-là. Et là, on fait des ateliers. Au dernier atelier, j'avais des artisanes, j'avais mon partenaire Billick. Donc, j'ai plusieurs partenaires aussi avec des groupes d'artisans comme Billick, Autoreana. et ces partenaires-là m'accompagnent aussi dans l'action de la féminisation. Donc en fait, toutes ces forces vives nous accueillent déjà chez eux, parce que la dernière fois c'était à l'AFPA, la fois d'avant c'était au sein du nouveau France Travail de Lille. Tous ces gens-là, aujourd'hui, sont très engagés, ils nous accompagnent, on est en train de créer des actions communes. Ils me demandent aussi, moi par exemple, d'intervenir en tant que femme du bâtiment dans leur collectif. Je suis allée au dernier séminaire du CFA de la moitié des Hauts-de-France, Reims, etc. Je peux aller au Compagnon du Tour de France, j'interviens aussi dans la nouvelle… la nouvelle stratégie de l'AFPA qui est complètement différente. En fait, le but c'est vraiment d'être partenaire et de travailler tous ensemble sur la féminisation du bâtiment. L'origine de ce collectif, c'est vraiment notre relation avec Catherine, parce que s'il n'y a personne qui porte le projet, il ne se passera rien. Et là, on est deux personnes qui viennent de deux univers différents, même si quelque part on est du même univers. Et ces deux univers, ce qui est intéressant, c'est de les mixer. Parce qu'on a besoin de France Travail pour aller chercher des jeunes femmes à droite à gauche comme des organismes de formation. Et on a besoin des entreprises comme Mon Milieu à Moi pour mettre les femmes dans ces entreprises derrière.

  • Speaker #0

    Comment t'as su que ça allait matcher avec Catherine ?

  • Speaker #1

    La première fois, ça a matché parce que comme je te dis, on a le même âge, on a les mêmes maris. Et puis, je n'ai pas l'occasion de rencontrer des femmes qui ont des maris du bâtiment. Donc, du coup, évidemment, des petites anecdotes, surtout que c'était une réunion sur ça, donc plein de petites anecdotes qui sont ressorties. Oui, moi, heureusement, Marie, c'est pareil. Ça a matché déjà au premier rendez-vous. Puis après, je ne sais pas, on a ré-échangeé par téléphone ou par mail. Et puis au fur et à mesure des réunions, elle m'amène du monde, elle essaye de m'apporter des choses par rapport à France Travail, qui est une légitimité aussi pour notre collectif, c'est important. Et puis derrière, elle voit que moi je suis hyper engagée, que je donne beaucoup d'énergie à tout ça, et elle apprécie beaucoup mon engagement à ce sujet et tout ce que j'y mets. Donc voilà, ça matche bien. On est presque des amis aujourd'hui alors que...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander, votre relation est exclusivement professionnelle ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors on ne se voit pas en dehors, puisque je te dis, ça ne fait que trois ou quatre fois qu'on se voit. Mais franchement, à chaque fois, à la fin, en fait, ça dégage tellement une émulation entre toutes ces femmes qui sont... frustrés quelque part dans leur vie professionnelle. Et ces frustrations, on peut les exprimer et on peut y apporter des solutions. Donc, il y a tellement d'énergie pendant les réunions qu'à la fin de la réunion, on est heureux, on est pompés en énergie. On se fait un câlin avec Catherine, c'est drôle. À la fin des réunions, parce qu'on est contentes, parce que ça nous a apporté beaucoup, parce qu'il y a des frustrations qui sont un peu comblées. Parce que, voilà, donc... on n'est pas des amis parce qu'on ne se voit pas au quotidien, mais il y a vraiment quelque chose entre nous qui s'est créé, par le biais de quelque chose qui était profond, on va dire.

  • Speaker #0

    Quand tu parles des réunions que tu fais avec les femmes, c'est dans le cadre du collectif, c'est ça ? Quand vous organisez ensemble des réunions qui regroupent toutes ces femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, qui regroupe tous les partenaires dont je viens de te parler. On va chercher des gens de tous les univers, mais aussi de tous les niveaux, parce qu'il peut y avoir un directeur de l'AFPA, comme il peut y avoir une artisane ou une matone. Oui, ok.

  • Speaker #0

    Dans l'organisation même de manière générale, qu'est-ce qu'elle t'apporte Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous ce qu'on essaye c'est d'aller chercher des nouveaux partenaires. Donc à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un, en sachant qu'elle dans l'enceinte de France Travail, elle fait déjà des réunions sur la féminisation et elle a contact avec de nombreux organismes publics. qui ont déjà des actions sur la féminisation. Donc le but, c'est d'aller chercher un maximum de partenaires. Donc ça, c'est ce qu'elle m'apporte, on va dire façon pratico-pratique. Après, elle m'apporte du soutien, elle m'apporte de l'écoute, elle m'apporte des échanges. En fait, on est habité par cette envie d'acter dans la féminisation et comme ça nous touche et que ça nous habite, ça nous relie énormément.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est le socle de votre relation dont tu parlais tout à l'heure. La même situation professionnelle, la même situation maritale, vraiment des éléments de vie très profonds qui font que ça marche bien entre vous. Et toi, qu'est-ce que tu lui apportes ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pareil, c'est mon réseau, c'est aller chercher les gens, quels que soient dans ma vie de tous les jours, les endroits où je me trouve, je parle toujours de ça et il y a toujours dans l'échange quelqu'un qui peut m'apporter un nouveau partenaire et nous faire avancer dans les actions de notre collectif. Après, je ne vais pas dire que moi je suis quelqu'un de… J'aime emmener les gens avec moi, j'aime les gens. Quand je suis dans le collectif, j'ai juste envie d'être avec eux, d'écouter leur vie. Pour moi, c'est hyper enrichissant, ça me fait beaucoup de bien et j'ai envie. C'est pareil avec mes ouvriers au quotidien, parce que le matin, je travaille encore avec mon mari. Ce qui me fait lever le matin, c'est vraiment la rencontre avec les autres et qu'on peut s'apporter l'un l'autre, ce que l'autre te renvoie. Et je pense que Catherine, c'est ce qu'elle aime chez moi aussi, c'est mon énergie à faire avancer les choses.

  • Speaker #0

    Comment tu aimerais que cette relation évolue ?

  • Speaker #1

    j'aimerais qu'on devienne amie et je pense que ça pourrait se faire super c'est une jolie demande il faut qu'elle écoute le podcast ah oui j'espère qu'elle va l'écouter est-ce que avant

  • Speaker #0

    de finir l'épisode tu as un dernier mot que tu aimerais passer à Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, un dernier mot que j'aimerais passer à Catherine. Écoute, Catherine, c'est un grand plaisir de t'avoir rencontrée. C'est une belle personne, c'est une grande chance pour moi. Aujourd'hui, ce qui m'anime, c'est la féminisation et j'ai trouvé un vrai partenaire auprès de toi. On va continuer et je pense que ça va le faire. Et je vois quand on est en réunion, tu es toujours dans la bienveillance et on avance dans le bon sens, quel que soit ce que je fais, ce que tu dis et ce qu'on fait, il n'y a pas de problème entre nous. Et on sait qu'on veut toutes les deux avancer dans le bon sens. Donc, écoute Catherine. A bientôt !

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup ! Où est-ce qu'on peut te retrouver sur internet ?

  • Speaker #1

    Bravo Sisters est sur Instagram, Facebook et LinkedIn. Moi j'ai mon LinkedIn Florent Jaspar. Si tu me suis moi, je vais essayer de communiquer sur tout ce que je fais. Au moins deux fois par semaine, je suis en networking et j'essaye toujours d'avancer sur la féminisation du bâtiment. Il y a beaucoup de networking qui se passe, où il y a de beaux échanges, et j'essaye de communiquer sur ces échanges, mais cet été, je vais faire mieux. Donc n'hésitez pas à aller sur Florence Jaspar, et si vous avez envie de vous engager sur la féminisation, je vais relayer tout ce qui se passe là-dessus.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Elodie.

  • Speaker #0

    C'était l'épisode 28 du podcast Gang de Copines. Merci de l'avoir écouté. Tu as sûrement remarqué, dans ce podcast, il n'y a pas juste des histoires de copines. On parle de sujets de fond de société qui nous concernent et nous impactent directement. Aujourd'hui, c'était la féminisation des métiers du bâtiment. Merci encore à Florence d'avoir partagé sa passion et ses convictions. Et je trouve que, comme dans tous les domaines professionnels, nos compétences, nos connaissances, l'énergie positive entre toutes les femmes sont vraiment un rempart contre les clichés machistes qu'on est malheureusement encore nombreux à supporter. Dans la saison 2 du podcast, j'aimerais aller encore plus loin sur ces sujets, parler de nos amitiés, de nos liens, mais aussi de la façon dont on lutte contre tous ces clichés. Si tu as aimé cet épisode, parle-en autour de toi. Et si toi aussi tu as envie de partager ton histoire, envoie-moi juste un message pour participer. Je suis toujours à la recherche de femmes qui veulent bien témoigner pour en inspirer d'autres. Le gang de copines, il est sur Instagram et sur Youtube. Le compte, c'est gangdecopinespodcast. Et potes, ça s'écrit comme une pote. Merci et à bientôt.

Description

Avez-vous déjà pensé à la place des femmes dans l'industrie du bâtiment ? Dans cet épisode, je reçois Florence, une femme passionnée par le bâtiment, pour discuter de son initiative Travaux Sisters et de son engagement pour la féminisation de ce secteur. 


Passionnée de bâtiment depuis l'âge de 19 ans, Florence a lancé Travaux Sisters pour aider les femmes à naviguer dans le monde de la construction. Elle offre des conseils techniques et met les femmes en contact avec des artisan.e.s de confiance. En plus de son application, Florence a co-fondé un collectif avec Catherine pour promouvoir la féminisation du bâtiment.


L'épisode aborde la mission de Florence : rendre l'industrie de la construction plus accessible et accueillante pour les femmes. Elle partage son expérience et les défis rencontrés, notamment les stéréotypes de genre et le manque de reconnaissance des compétences féminines. Florence explique comment son initiative et son collectif travaillent ensemble pour créer des opportunités et renforcer la confiance des femmes dans ce domaine. Un épisode inspirant qui met en lumière l'importance de la solidarité féminine et de l'engagement pour l'égalité des sexes.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence. Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Florence, tu vis à Villeneuve-Dasque, tu as 51 ans, tu es mariée et tu as deux grands-enfants. Mon mari en a deux aussi et tu es grand-mère depuis pas très longtemps. Tu as lancé l'initiative Travaux Sisters pour offrir aux femmes les outils, les connaissances et la confiance nécessaires pour prospérer dans l'industrie de la construction. C'est une très belle mission. Est-ce que tu peux nous expliquer d'où vient cette idée ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Écoute, moi en fait, je suis passionnée par le bâtiment depuis que j'ai 19 ans. Je n'étais pas destinée à ça du tout. J'ai fait du droit de l'expertise comptable, mais en achetant une première maison et en commençant à la rénover, j'ai voulu apprendre le bâtiment. Et de mes 30 ans d'expérience et en ayant eu régulièrement des amis qui avaient des problèmes techniques dans leur habitat, j'avais envie de partager ma passion. Partager ma passion en venant en aide à plus de femmes que mon cercle d'amis. Donc j'avais vraiment envie de partager tout ça. Et comme toutes ces femmes que j'ai pu rencontrer, que ce soit amies ou aujourd'hui clientes, étaient perdues dans leurs travaux, moi j'avais envie de partager ce milieu que j'aime beaucoup, qui est pour moi facile et qui me tient vraiment à cœur, et le rendre aussi facile pour toutes ces femmes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment ça se matérialise cet accompagnement ?

  • Speaker #1

    Je suis incubée depuis un an à Eura Technologies pour créer une application. Pour l'instant, l'application, c'est moi, on va dire. Donc concrètement, en fait, on prend une demi-heure pour qu'elles m'expliquent leurs problématiques. Le but n'est pas de ne pas m'adresser qu'aux femmes. Le but est d'accompagner les femmes parce que c'est elles qui sont en demande et qui m'ont au départ demandé de l'accompagnement par rapport à leurs problématiques qui est quelque part un peu féminin, c'est-à-dire le fait qu'elle soit une femme pour poser un problème. Pendant cet entretien, elles m'exposent sur leurs problématiques de travaux, ce qu'elles ont envie de faire. Suite à ça, je fais une analyse et je les renvoie ou vers un artisan de confiance. J'ai beaucoup de partenaires avec lesquels je travaille ou une réalisation par elle-même, mais je t'avoue que pour l'instant, c'est plus les artisans de confiance dont elles ont vraiment besoin. Voilà, et en parallèle, on en reparlera sûrement, toutes ces femmes me demandaient en face des artisanes, donc toutes mes clientes me demandaient des artisanes, et je me suis rendue compte qu'il n'y en avait pas beaucoup, ce que je savais puisque je suis dans le bâtiment depuis longtemps. Donc j'ai eu envie vraiment de m'impliquer dans la féminisation du bâtiment. J'ai rencontré quelqu'un sur France Travail, on en reparlera. J'ai rencontré une personne qui est Catherine, qui est comme moi la femme d'un chef d'entreprise. Catherine était très engagée dans la féminisation. Elle avait beaucoup de relations dans le domaine du public. Moi, j'avais beaucoup de relations dans le domaine du privé. On a décidé de faire un collectif et ce collectif travaille sur la féminisation du bâtiment.

  • Speaker #0

    Donc il y a deux choses, il y a d'une part l'application que tu es en train de développer qui s'appellera Travaux Sisters et l'accompagnement que tu fais aux femmes qui cherchent des artisans ou artisanes pour faire des travaux chez elles et d'autre part ce collectif, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que j'entends c'est que la féminisation de ce métier, la sororité, c'est au cœur de ton activité. Quelle définition toi tu fais de la sororité ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi la sororité c'est déjà dans un premier temps avec Travaux Sisters, c'est vraiment venir en aide à mes consœurs, c'est-à-dire venir en aide aux femmes qui me sont chères et au départ c'était ça. C'était vraiment quelque chose qui était important pour moi. Ensuite il faut savoir que moi sur les bancs de l'école, pendant ma formation j'étais seule, j'étais la seule fille, donc je me suis toujours sentie assez seule, même si j'adore travailler avec des hommes et c'est vraiment un milieu que j'apprécie beaucoup. Et en parallèle, je me suis rendue compte qu'il y avait une problématique de réaliser ces travaux d'habitat à la maison, enfin de réaliser ces travaux à la maison, que quand elles avaient contact avec un artisan, c'était compliqué, et que la relation entre l'homme et la femme, et qu'elles n'étaient pas forcément à l'aise avec cette technique-là. Donc pour moi, la sororité, c'est vraiment être solidaire avec mes clientes, mais aussi... être vraiment solidaire, leur apporter mes compétences et mon expertise sur un domaine que je maîtrise et que j'adore. Et la sororité dans le collectif, c'est vraiment la retrouver, on ne va pas dire mes collègues, mais là c'est vraiment des vrais consoeurs dans le sens où c'est des femmes du bâtiment. qui ont vécu les mêmes choses que moi, qui vivent au quotidien les mêmes choses que moi et avec lesquelles j'ai envie de partager ces choses et qu'on ait des actions communes sur la féminisation du bâtiment. Pour moi, la sororité, ça veut dire ça.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai une petite question bonus. Pourquoi c'est compliqué la relation entre les femmes et les artisans du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, malheureusement, on est encore dans le siècle dernier, je dirais mes enfants quand elles parlent de moi. C'est-à-dire qu'ils sont encore un peu machos et ils ont encore tendance à penser qu'elles ne sont pas compétentes, qu'elles ne sont pas capables d'évaluer les travaux qu'elles ont à faire et qu'elles ne sont pas capables de comprendre. Et ils sont encore très nombreux, même si chez les jeunes ça va mieux, à dire mais est-ce que monsieur est là ? Quand est-ce que monsieur arrive ? comme si elles n'étaient pas là.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    On n'y croit pas parce qu'aujourd'hui, il y a plein de femmes qui sont hyper compétentes dans les travaux. qui comprennent tout à fait ce qui se passe et qui prennent les choses en main. Et plein d'hommes qui n'ont plus du tout envie de le faire, je le rencontre. Mais il y a encore les anciens artisans, un peu moins dans les jeunes, qui sont dans cette philosophie de dire c'est monsieur qui gère

  • Speaker #0

    J'imagine que c'est une des raisons pour lesquelles c'est important pour toi de faire des choses pour féminiser ces métiers du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai envie que les femmes soient prises au sérieux et elles sont compétentes. Mais elles pensent qu'elles ne le sont pas. Aussi, il y a quand même un syndrome de l'imposteur dans la prise en charge des travaux du bâtiment. C'est encore compliqué. On a été élevés dans des carcans où les hommes font ça, les femmes font ça, et les femmes ne s'occupent pas des travaux de la maison. Donc, il y a encore du boulot.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Comme il y a encore du boulot, donc tu l'as dit, tu as deux activités. D'une part, Travaux Sister, d'autre part, le collectif. Est-ce que tu peux détailler un peu plus ce collectif ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors en fait, ce collectif, c'est d'où est-il venu ? Donc moi j'étais demandeur d'emploi quand j'ai commencé à créer mon entreprise Travaux CISTER. Donc demandeur d'emploi veut dire qu'on va à Pôle emploi et qu'ils nous sollicitent pour des ateliers ou pour diverses activités. J'ai été sollicité pour un atelier qui s'appelait BATIM Femmes. Donc cet atelier, c'est présenter en gros tous les métiers du bâtiment aux femmes qui pourraient être intéressées par le bâtiment. Le fait est que, vu mon expérience et mon expertise, j'avais un peu rien à faire là et quelque part, j'avais tout à y faire. C'est-à-dire toutes ces femmes qui étaient en questionnement par rapport au métier, qui étaient en inquiétude, moi j'avais juste envie de partager cette passion, qui pour moi est tout l'inverse d'une inquiétude et qui est vraiment un épanouissement total. Et du coup, en fait, pendant cette réunion... J'ai commencé à parler de ce que je vivais, de ce que j'avais vécu dans le bâtiment, de tout le côté positif de ce milieu professionnel. Et ce jour-là, j'ai rencontré Catherine Recte, qui était à l'initiative de ce programme Bâtiment Femme, qui elle est la femme d'un chef d'entreprise, comme je vous disais tout à l'heure. Du coup, ça a matché parce qu'on a un peu le même âge, qu'on a un peu les mêmes problématiques, qu'on a un peu le même mari et qu'on est toutes les deux engagées. Donc cet engagement nous a fait échanger. Le fait que ça a matché entre nous, on a un peu papoté et puis on s'est dit pourquoi pas mettre en commun nos deux carnets d'adresses et avancer sur la féminisation. Ça a très bien marché. On n'a fait que trois réunions, on n'est qu'à la troisième, mais ça se développe bien. On arrive à avoir des organismes de formation comme le CFA, l'AFPA, les Compagnons du Tour de France. Après, on a les fédérations, Fédération française du bâtiment, Fédération française des travaux publics, la CAPEB. On a la région et le département qui nous suivent, parce qu'ils ont aussi engagé dans la féminisation du bâtiment, ou la féminisation tout court, on va dire. Ensuite, on a des entreprises privées, puisque moi je travaille avec Enedis, GRDF. Donc là, je suis en train d'aller chercher Bouygues, Eiffage, on a aussi Vinci. Donc, je n'ai pas encore tout le monde, mais j'ai déjà des touches dans toutes ces personnes-là. Et là, on fait des ateliers. Au dernier atelier, j'avais des artisanes, j'avais mon partenaire Billick. Donc, j'ai plusieurs partenaires aussi avec des groupes d'artisans comme Billick, Autoreana. et ces partenaires-là m'accompagnent aussi dans l'action de la féminisation. Donc en fait, toutes ces forces vives nous accueillent déjà chez eux, parce que la dernière fois c'était à l'AFPA, la fois d'avant c'était au sein du nouveau France Travail de Lille. Tous ces gens-là, aujourd'hui, sont très engagés, ils nous accompagnent, on est en train de créer des actions communes. Ils me demandent aussi, moi par exemple, d'intervenir en tant que femme du bâtiment dans leur collectif. Je suis allée au dernier séminaire du CFA de la moitié des Hauts-de-France, Reims, etc. Je peux aller au Compagnon du Tour de France, j'interviens aussi dans la nouvelle… la nouvelle stratégie de l'AFPA qui est complètement différente. En fait, le but c'est vraiment d'être partenaire et de travailler tous ensemble sur la féminisation du bâtiment. L'origine de ce collectif, c'est vraiment notre relation avec Catherine, parce que s'il n'y a personne qui porte le projet, il ne se passera rien. Et là, on est deux personnes qui viennent de deux univers différents, même si quelque part on est du même univers. Et ces deux univers, ce qui est intéressant, c'est de les mixer. Parce qu'on a besoin de France Travail pour aller chercher des jeunes femmes à droite à gauche comme des organismes de formation. Et on a besoin des entreprises comme Mon Milieu à Moi pour mettre les femmes dans ces entreprises derrière.

  • Speaker #0

    Comment t'as su que ça allait matcher avec Catherine ?

  • Speaker #1

    La première fois, ça a matché parce que comme je te dis, on a le même âge, on a les mêmes maris. Et puis, je n'ai pas l'occasion de rencontrer des femmes qui ont des maris du bâtiment. Donc, du coup, évidemment, des petites anecdotes, surtout que c'était une réunion sur ça, donc plein de petites anecdotes qui sont ressorties. Oui, moi, heureusement, Marie, c'est pareil. Ça a matché déjà au premier rendez-vous. Puis après, je ne sais pas, on a ré-échangeé par téléphone ou par mail. Et puis au fur et à mesure des réunions, elle m'amène du monde, elle essaye de m'apporter des choses par rapport à France Travail, qui est une légitimité aussi pour notre collectif, c'est important. Et puis derrière, elle voit que moi je suis hyper engagée, que je donne beaucoup d'énergie à tout ça, et elle apprécie beaucoup mon engagement à ce sujet et tout ce que j'y mets. Donc voilà, ça matche bien. On est presque des amis aujourd'hui alors que...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander, votre relation est exclusivement professionnelle ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors on ne se voit pas en dehors, puisque je te dis, ça ne fait que trois ou quatre fois qu'on se voit. Mais franchement, à chaque fois, à la fin, en fait, ça dégage tellement une émulation entre toutes ces femmes qui sont... frustrés quelque part dans leur vie professionnelle. Et ces frustrations, on peut les exprimer et on peut y apporter des solutions. Donc, il y a tellement d'énergie pendant les réunions qu'à la fin de la réunion, on est heureux, on est pompés en énergie. On se fait un câlin avec Catherine, c'est drôle. À la fin des réunions, parce qu'on est contentes, parce que ça nous a apporté beaucoup, parce qu'il y a des frustrations qui sont un peu comblées. Parce que, voilà, donc... on n'est pas des amis parce qu'on ne se voit pas au quotidien, mais il y a vraiment quelque chose entre nous qui s'est créé, par le biais de quelque chose qui était profond, on va dire.

  • Speaker #0

    Quand tu parles des réunions que tu fais avec les femmes, c'est dans le cadre du collectif, c'est ça ? Quand vous organisez ensemble des réunions qui regroupent toutes ces femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, qui regroupe tous les partenaires dont je viens de te parler. On va chercher des gens de tous les univers, mais aussi de tous les niveaux, parce qu'il peut y avoir un directeur de l'AFPA, comme il peut y avoir une artisane ou une matone. Oui, ok.

  • Speaker #0

    Dans l'organisation même de manière générale, qu'est-ce qu'elle t'apporte Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous ce qu'on essaye c'est d'aller chercher des nouveaux partenaires. Donc à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un, en sachant qu'elle dans l'enceinte de France Travail, elle fait déjà des réunions sur la féminisation et elle a contact avec de nombreux organismes publics. qui ont déjà des actions sur la féminisation. Donc le but, c'est d'aller chercher un maximum de partenaires. Donc ça, c'est ce qu'elle m'apporte, on va dire façon pratico-pratique. Après, elle m'apporte du soutien, elle m'apporte de l'écoute, elle m'apporte des échanges. En fait, on est habité par cette envie d'acter dans la féminisation et comme ça nous touche et que ça nous habite, ça nous relie énormément.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est le socle de votre relation dont tu parlais tout à l'heure. La même situation professionnelle, la même situation maritale, vraiment des éléments de vie très profonds qui font que ça marche bien entre vous. Et toi, qu'est-ce que tu lui apportes ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pareil, c'est mon réseau, c'est aller chercher les gens, quels que soient dans ma vie de tous les jours, les endroits où je me trouve, je parle toujours de ça et il y a toujours dans l'échange quelqu'un qui peut m'apporter un nouveau partenaire et nous faire avancer dans les actions de notre collectif. Après, je ne vais pas dire que moi je suis quelqu'un de… J'aime emmener les gens avec moi, j'aime les gens. Quand je suis dans le collectif, j'ai juste envie d'être avec eux, d'écouter leur vie. Pour moi, c'est hyper enrichissant, ça me fait beaucoup de bien et j'ai envie. C'est pareil avec mes ouvriers au quotidien, parce que le matin, je travaille encore avec mon mari. Ce qui me fait lever le matin, c'est vraiment la rencontre avec les autres et qu'on peut s'apporter l'un l'autre, ce que l'autre te renvoie. Et je pense que Catherine, c'est ce qu'elle aime chez moi aussi, c'est mon énergie à faire avancer les choses.

  • Speaker #0

    Comment tu aimerais que cette relation évolue ?

  • Speaker #1

    j'aimerais qu'on devienne amie et je pense que ça pourrait se faire super c'est une jolie demande il faut qu'elle écoute le podcast ah oui j'espère qu'elle va l'écouter est-ce que avant

  • Speaker #0

    de finir l'épisode tu as un dernier mot que tu aimerais passer à Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, un dernier mot que j'aimerais passer à Catherine. Écoute, Catherine, c'est un grand plaisir de t'avoir rencontrée. C'est une belle personne, c'est une grande chance pour moi. Aujourd'hui, ce qui m'anime, c'est la féminisation et j'ai trouvé un vrai partenaire auprès de toi. On va continuer et je pense que ça va le faire. Et je vois quand on est en réunion, tu es toujours dans la bienveillance et on avance dans le bon sens, quel que soit ce que je fais, ce que tu dis et ce qu'on fait, il n'y a pas de problème entre nous. Et on sait qu'on veut toutes les deux avancer dans le bon sens. Donc, écoute Catherine. A bientôt !

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup ! Où est-ce qu'on peut te retrouver sur internet ?

  • Speaker #1

    Bravo Sisters est sur Instagram, Facebook et LinkedIn. Moi j'ai mon LinkedIn Florent Jaspar. Si tu me suis moi, je vais essayer de communiquer sur tout ce que je fais. Au moins deux fois par semaine, je suis en networking et j'essaye toujours d'avancer sur la féminisation du bâtiment. Il y a beaucoup de networking qui se passe, où il y a de beaux échanges, et j'essaye de communiquer sur ces échanges, mais cet été, je vais faire mieux. Donc n'hésitez pas à aller sur Florence Jaspar, et si vous avez envie de vous engager sur la féminisation, je vais relayer tout ce qui se passe là-dessus.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Elodie.

  • Speaker #0

    C'était l'épisode 28 du podcast Gang de Copines. Merci de l'avoir écouté. Tu as sûrement remarqué, dans ce podcast, il n'y a pas juste des histoires de copines. On parle de sujets de fond de société qui nous concernent et nous impactent directement. Aujourd'hui, c'était la féminisation des métiers du bâtiment. Merci encore à Florence d'avoir partagé sa passion et ses convictions. Et je trouve que, comme dans tous les domaines professionnels, nos compétences, nos connaissances, l'énergie positive entre toutes les femmes sont vraiment un rempart contre les clichés machistes qu'on est malheureusement encore nombreux à supporter. Dans la saison 2 du podcast, j'aimerais aller encore plus loin sur ces sujets, parler de nos amitiés, de nos liens, mais aussi de la façon dont on lutte contre tous ces clichés. Si tu as aimé cet épisode, parle-en autour de toi. Et si toi aussi tu as envie de partager ton histoire, envoie-moi juste un message pour participer. Je suis toujours à la recherche de femmes qui veulent bien témoigner pour en inspirer d'autres. Le gang de copines, il est sur Instagram et sur Youtube. Le compte, c'est gangdecopinespodcast. Et potes, ça s'écrit comme une pote. Merci et à bientôt.

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Description

Avez-vous déjà pensé à la place des femmes dans l'industrie du bâtiment ? Dans cet épisode, je reçois Florence, une femme passionnée par le bâtiment, pour discuter de son initiative Travaux Sisters et de son engagement pour la féminisation de ce secteur. 


Passionnée de bâtiment depuis l'âge de 19 ans, Florence a lancé Travaux Sisters pour aider les femmes à naviguer dans le monde de la construction. Elle offre des conseils techniques et met les femmes en contact avec des artisan.e.s de confiance. En plus de son application, Florence a co-fondé un collectif avec Catherine pour promouvoir la féminisation du bâtiment.


L'épisode aborde la mission de Florence : rendre l'industrie de la construction plus accessible et accueillante pour les femmes. Elle partage son expérience et les défis rencontrés, notamment les stéréotypes de genre et le manque de reconnaissance des compétences féminines. Florence explique comment son initiative et son collectif travaillent ensemble pour créer des opportunités et renforcer la confiance des femmes dans ce domaine. Un épisode inspirant qui met en lumière l'importance de la solidarité féminine et de l'engagement pour l'égalité des sexes.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence. Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Florence, tu vis à Villeneuve-Dasque, tu as 51 ans, tu es mariée et tu as deux grands-enfants. Mon mari en a deux aussi et tu es grand-mère depuis pas très longtemps. Tu as lancé l'initiative Travaux Sisters pour offrir aux femmes les outils, les connaissances et la confiance nécessaires pour prospérer dans l'industrie de la construction. C'est une très belle mission. Est-ce que tu peux nous expliquer d'où vient cette idée ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Écoute, moi en fait, je suis passionnée par le bâtiment depuis que j'ai 19 ans. Je n'étais pas destinée à ça du tout. J'ai fait du droit de l'expertise comptable, mais en achetant une première maison et en commençant à la rénover, j'ai voulu apprendre le bâtiment. Et de mes 30 ans d'expérience et en ayant eu régulièrement des amis qui avaient des problèmes techniques dans leur habitat, j'avais envie de partager ma passion. Partager ma passion en venant en aide à plus de femmes que mon cercle d'amis. Donc j'avais vraiment envie de partager tout ça. Et comme toutes ces femmes que j'ai pu rencontrer, que ce soit amies ou aujourd'hui clientes, étaient perdues dans leurs travaux, moi j'avais envie de partager ce milieu que j'aime beaucoup, qui est pour moi facile et qui me tient vraiment à cœur, et le rendre aussi facile pour toutes ces femmes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment ça se matérialise cet accompagnement ?

  • Speaker #1

    Je suis incubée depuis un an à Eura Technologies pour créer une application. Pour l'instant, l'application, c'est moi, on va dire. Donc concrètement, en fait, on prend une demi-heure pour qu'elles m'expliquent leurs problématiques. Le but n'est pas de ne pas m'adresser qu'aux femmes. Le but est d'accompagner les femmes parce que c'est elles qui sont en demande et qui m'ont au départ demandé de l'accompagnement par rapport à leurs problématiques qui est quelque part un peu féminin, c'est-à-dire le fait qu'elle soit une femme pour poser un problème. Pendant cet entretien, elles m'exposent sur leurs problématiques de travaux, ce qu'elles ont envie de faire. Suite à ça, je fais une analyse et je les renvoie ou vers un artisan de confiance. J'ai beaucoup de partenaires avec lesquels je travaille ou une réalisation par elle-même, mais je t'avoue que pour l'instant, c'est plus les artisans de confiance dont elles ont vraiment besoin. Voilà, et en parallèle, on en reparlera sûrement, toutes ces femmes me demandaient en face des artisanes, donc toutes mes clientes me demandaient des artisanes, et je me suis rendue compte qu'il n'y en avait pas beaucoup, ce que je savais puisque je suis dans le bâtiment depuis longtemps. Donc j'ai eu envie vraiment de m'impliquer dans la féminisation du bâtiment. J'ai rencontré quelqu'un sur France Travail, on en reparlera. J'ai rencontré une personne qui est Catherine, qui est comme moi la femme d'un chef d'entreprise. Catherine était très engagée dans la féminisation. Elle avait beaucoup de relations dans le domaine du public. Moi, j'avais beaucoup de relations dans le domaine du privé. On a décidé de faire un collectif et ce collectif travaille sur la féminisation du bâtiment.

  • Speaker #0

    Donc il y a deux choses, il y a d'une part l'application que tu es en train de développer qui s'appellera Travaux Sisters et l'accompagnement que tu fais aux femmes qui cherchent des artisans ou artisanes pour faire des travaux chez elles et d'autre part ce collectif, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que j'entends c'est que la féminisation de ce métier, la sororité, c'est au cœur de ton activité. Quelle définition toi tu fais de la sororité ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi la sororité c'est déjà dans un premier temps avec Travaux Sisters, c'est vraiment venir en aide à mes consœurs, c'est-à-dire venir en aide aux femmes qui me sont chères et au départ c'était ça. C'était vraiment quelque chose qui était important pour moi. Ensuite il faut savoir que moi sur les bancs de l'école, pendant ma formation j'étais seule, j'étais la seule fille, donc je me suis toujours sentie assez seule, même si j'adore travailler avec des hommes et c'est vraiment un milieu que j'apprécie beaucoup. Et en parallèle, je me suis rendue compte qu'il y avait une problématique de réaliser ces travaux d'habitat à la maison, enfin de réaliser ces travaux à la maison, que quand elles avaient contact avec un artisan, c'était compliqué, et que la relation entre l'homme et la femme, et qu'elles n'étaient pas forcément à l'aise avec cette technique-là. Donc pour moi, la sororité, c'est vraiment être solidaire avec mes clientes, mais aussi... être vraiment solidaire, leur apporter mes compétences et mon expertise sur un domaine que je maîtrise et que j'adore. Et la sororité dans le collectif, c'est vraiment la retrouver, on ne va pas dire mes collègues, mais là c'est vraiment des vrais consoeurs dans le sens où c'est des femmes du bâtiment. qui ont vécu les mêmes choses que moi, qui vivent au quotidien les mêmes choses que moi et avec lesquelles j'ai envie de partager ces choses et qu'on ait des actions communes sur la féminisation du bâtiment. Pour moi, la sororité, ça veut dire ça.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai une petite question bonus. Pourquoi c'est compliqué la relation entre les femmes et les artisans du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, malheureusement, on est encore dans le siècle dernier, je dirais mes enfants quand elles parlent de moi. C'est-à-dire qu'ils sont encore un peu machos et ils ont encore tendance à penser qu'elles ne sont pas compétentes, qu'elles ne sont pas capables d'évaluer les travaux qu'elles ont à faire et qu'elles ne sont pas capables de comprendre. Et ils sont encore très nombreux, même si chez les jeunes ça va mieux, à dire mais est-ce que monsieur est là ? Quand est-ce que monsieur arrive ? comme si elles n'étaient pas là.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    On n'y croit pas parce qu'aujourd'hui, il y a plein de femmes qui sont hyper compétentes dans les travaux. qui comprennent tout à fait ce qui se passe et qui prennent les choses en main. Et plein d'hommes qui n'ont plus du tout envie de le faire, je le rencontre. Mais il y a encore les anciens artisans, un peu moins dans les jeunes, qui sont dans cette philosophie de dire c'est monsieur qui gère

  • Speaker #0

    J'imagine que c'est une des raisons pour lesquelles c'est important pour toi de faire des choses pour féminiser ces métiers du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai envie que les femmes soient prises au sérieux et elles sont compétentes. Mais elles pensent qu'elles ne le sont pas. Aussi, il y a quand même un syndrome de l'imposteur dans la prise en charge des travaux du bâtiment. C'est encore compliqué. On a été élevés dans des carcans où les hommes font ça, les femmes font ça, et les femmes ne s'occupent pas des travaux de la maison. Donc, il y a encore du boulot.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Comme il y a encore du boulot, donc tu l'as dit, tu as deux activités. D'une part, Travaux Sister, d'autre part, le collectif. Est-ce que tu peux détailler un peu plus ce collectif ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors en fait, ce collectif, c'est d'où est-il venu ? Donc moi j'étais demandeur d'emploi quand j'ai commencé à créer mon entreprise Travaux CISTER. Donc demandeur d'emploi veut dire qu'on va à Pôle emploi et qu'ils nous sollicitent pour des ateliers ou pour diverses activités. J'ai été sollicité pour un atelier qui s'appelait BATIM Femmes. Donc cet atelier, c'est présenter en gros tous les métiers du bâtiment aux femmes qui pourraient être intéressées par le bâtiment. Le fait est que, vu mon expérience et mon expertise, j'avais un peu rien à faire là et quelque part, j'avais tout à y faire. C'est-à-dire toutes ces femmes qui étaient en questionnement par rapport au métier, qui étaient en inquiétude, moi j'avais juste envie de partager cette passion, qui pour moi est tout l'inverse d'une inquiétude et qui est vraiment un épanouissement total. Et du coup, en fait, pendant cette réunion... J'ai commencé à parler de ce que je vivais, de ce que j'avais vécu dans le bâtiment, de tout le côté positif de ce milieu professionnel. Et ce jour-là, j'ai rencontré Catherine Recte, qui était à l'initiative de ce programme Bâtiment Femme, qui elle est la femme d'un chef d'entreprise, comme je vous disais tout à l'heure. Du coup, ça a matché parce qu'on a un peu le même âge, qu'on a un peu les mêmes problématiques, qu'on a un peu le même mari et qu'on est toutes les deux engagées. Donc cet engagement nous a fait échanger. Le fait que ça a matché entre nous, on a un peu papoté et puis on s'est dit pourquoi pas mettre en commun nos deux carnets d'adresses et avancer sur la féminisation. Ça a très bien marché. On n'a fait que trois réunions, on n'est qu'à la troisième, mais ça se développe bien. On arrive à avoir des organismes de formation comme le CFA, l'AFPA, les Compagnons du Tour de France. Après, on a les fédérations, Fédération française du bâtiment, Fédération française des travaux publics, la CAPEB. On a la région et le département qui nous suivent, parce qu'ils ont aussi engagé dans la féminisation du bâtiment, ou la féminisation tout court, on va dire. Ensuite, on a des entreprises privées, puisque moi je travaille avec Enedis, GRDF. Donc là, je suis en train d'aller chercher Bouygues, Eiffage, on a aussi Vinci. Donc, je n'ai pas encore tout le monde, mais j'ai déjà des touches dans toutes ces personnes-là. Et là, on fait des ateliers. Au dernier atelier, j'avais des artisanes, j'avais mon partenaire Billick. Donc, j'ai plusieurs partenaires aussi avec des groupes d'artisans comme Billick, Autoreana. et ces partenaires-là m'accompagnent aussi dans l'action de la féminisation. Donc en fait, toutes ces forces vives nous accueillent déjà chez eux, parce que la dernière fois c'était à l'AFPA, la fois d'avant c'était au sein du nouveau France Travail de Lille. Tous ces gens-là, aujourd'hui, sont très engagés, ils nous accompagnent, on est en train de créer des actions communes. Ils me demandent aussi, moi par exemple, d'intervenir en tant que femme du bâtiment dans leur collectif. Je suis allée au dernier séminaire du CFA de la moitié des Hauts-de-France, Reims, etc. Je peux aller au Compagnon du Tour de France, j'interviens aussi dans la nouvelle… la nouvelle stratégie de l'AFPA qui est complètement différente. En fait, le but c'est vraiment d'être partenaire et de travailler tous ensemble sur la féminisation du bâtiment. L'origine de ce collectif, c'est vraiment notre relation avec Catherine, parce que s'il n'y a personne qui porte le projet, il ne se passera rien. Et là, on est deux personnes qui viennent de deux univers différents, même si quelque part on est du même univers. Et ces deux univers, ce qui est intéressant, c'est de les mixer. Parce qu'on a besoin de France Travail pour aller chercher des jeunes femmes à droite à gauche comme des organismes de formation. Et on a besoin des entreprises comme Mon Milieu à Moi pour mettre les femmes dans ces entreprises derrière.

  • Speaker #0

    Comment t'as su que ça allait matcher avec Catherine ?

  • Speaker #1

    La première fois, ça a matché parce que comme je te dis, on a le même âge, on a les mêmes maris. Et puis, je n'ai pas l'occasion de rencontrer des femmes qui ont des maris du bâtiment. Donc, du coup, évidemment, des petites anecdotes, surtout que c'était une réunion sur ça, donc plein de petites anecdotes qui sont ressorties. Oui, moi, heureusement, Marie, c'est pareil. Ça a matché déjà au premier rendez-vous. Puis après, je ne sais pas, on a ré-échangeé par téléphone ou par mail. Et puis au fur et à mesure des réunions, elle m'amène du monde, elle essaye de m'apporter des choses par rapport à France Travail, qui est une légitimité aussi pour notre collectif, c'est important. Et puis derrière, elle voit que moi je suis hyper engagée, que je donne beaucoup d'énergie à tout ça, et elle apprécie beaucoup mon engagement à ce sujet et tout ce que j'y mets. Donc voilà, ça matche bien. On est presque des amis aujourd'hui alors que...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander, votre relation est exclusivement professionnelle ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors on ne se voit pas en dehors, puisque je te dis, ça ne fait que trois ou quatre fois qu'on se voit. Mais franchement, à chaque fois, à la fin, en fait, ça dégage tellement une émulation entre toutes ces femmes qui sont... frustrés quelque part dans leur vie professionnelle. Et ces frustrations, on peut les exprimer et on peut y apporter des solutions. Donc, il y a tellement d'énergie pendant les réunions qu'à la fin de la réunion, on est heureux, on est pompés en énergie. On se fait un câlin avec Catherine, c'est drôle. À la fin des réunions, parce qu'on est contentes, parce que ça nous a apporté beaucoup, parce qu'il y a des frustrations qui sont un peu comblées. Parce que, voilà, donc... on n'est pas des amis parce qu'on ne se voit pas au quotidien, mais il y a vraiment quelque chose entre nous qui s'est créé, par le biais de quelque chose qui était profond, on va dire.

  • Speaker #0

    Quand tu parles des réunions que tu fais avec les femmes, c'est dans le cadre du collectif, c'est ça ? Quand vous organisez ensemble des réunions qui regroupent toutes ces femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, qui regroupe tous les partenaires dont je viens de te parler. On va chercher des gens de tous les univers, mais aussi de tous les niveaux, parce qu'il peut y avoir un directeur de l'AFPA, comme il peut y avoir une artisane ou une matone. Oui, ok.

  • Speaker #0

    Dans l'organisation même de manière générale, qu'est-ce qu'elle t'apporte Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous ce qu'on essaye c'est d'aller chercher des nouveaux partenaires. Donc à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un, en sachant qu'elle dans l'enceinte de France Travail, elle fait déjà des réunions sur la féminisation et elle a contact avec de nombreux organismes publics. qui ont déjà des actions sur la féminisation. Donc le but, c'est d'aller chercher un maximum de partenaires. Donc ça, c'est ce qu'elle m'apporte, on va dire façon pratico-pratique. Après, elle m'apporte du soutien, elle m'apporte de l'écoute, elle m'apporte des échanges. En fait, on est habité par cette envie d'acter dans la féminisation et comme ça nous touche et que ça nous habite, ça nous relie énormément.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est le socle de votre relation dont tu parlais tout à l'heure. La même situation professionnelle, la même situation maritale, vraiment des éléments de vie très profonds qui font que ça marche bien entre vous. Et toi, qu'est-ce que tu lui apportes ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pareil, c'est mon réseau, c'est aller chercher les gens, quels que soient dans ma vie de tous les jours, les endroits où je me trouve, je parle toujours de ça et il y a toujours dans l'échange quelqu'un qui peut m'apporter un nouveau partenaire et nous faire avancer dans les actions de notre collectif. Après, je ne vais pas dire que moi je suis quelqu'un de… J'aime emmener les gens avec moi, j'aime les gens. Quand je suis dans le collectif, j'ai juste envie d'être avec eux, d'écouter leur vie. Pour moi, c'est hyper enrichissant, ça me fait beaucoup de bien et j'ai envie. C'est pareil avec mes ouvriers au quotidien, parce que le matin, je travaille encore avec mon mari. Ce qui me fait lever le matin, c'est vraiment la rencontre avec les autres et qu'on peut s'apporter l'un l'autre, ce que l'autre te renvoie. Et je pense que Catherine, c'est ce qu'elle aime chez moi aussi, c'est mon énergie à faire avancer les choses.

  • Speaker #0

    Comment tu aimerais que cette relation évolue ?

  • Speaker #1

    j'aimerais qu'on devienne amie et je pense que ça pourrait se faire super c'est une jolie demande il faut qu'elle écoute le podcast ah oui j'espère qu'elle va l'écouter est-ce que avant

  • Speaker #0

    de finir l'épisode tu as un dernier mot que tu aimerais passer à Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, un dernier mot que j'aimerais passer à Catherine. Écoute, Catherine, c'est un grand plaisir de t'avoir rencontrée. C'est une belle personne, c'est une grande chance pour moi. Aujourd'hui, ce qui m'anime, c'est la féminisation et j'ai trouvé un vrai partenaire auprès de toi. On va continuer et je pense que ça va le faire. Et je vois quand on est en réunion, tu es toujours dans la bienveillance et on avance dans le bon sens, quel que soit ce que je fais, ce que tu dis et ce qu'on fait, il n'y a pas de problème entre nous. Et on sait qu'on veut toutes les deux avancer dans le bon sens. Donc, écoute Catherine. A bientôt !

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup ! Où est-ce qu'on peut te retrouver sur internet ?

  • Speaker #1

    Bravo Sisters est sur Instagram, Facebook et LinkedIn. Moi j'ai mon LinkedIn Florent Jaspar. Si tu me suis moi, je vais essayer de communiquer sur tout ce que je fais. Au moins deux fois par semaine, je suis en networking et j'essaye toujours d'avancer sur la féminisation du bâtiment. Il y a beaucoup de networking qui se passe, où il y a de beaux échanges, et j'essaye de communiquer sur ces échanges, mais cet été, je vais faire mieux. Donc n'hésitez pas à aller sur Florence Jaspar, et si vous avez envie de vous engager sur la féminisation, je vais relayer tout ce qui se passe là-dessus.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Elodie.

  • Speaker #0

    C'était l'épisode 28 du podcast Gang de Copines. Merci de l'avoir écouté. Tu as sûrement remarqué, dans ce podcast, il n'y a pas juste des histoires de copines. On parle de sujets de fond de société qui nous concernent et nous impactent directement. Aujourd'hui, c'était la féminisation des métiers du bâtiment. Merci encore à Florence d'avoir partagé sa passion et ses convictions. Et je trouve que, comme dans tous les domaines professionnels, nos compétences, nos connaissances, l'énergie positive entre toutes les femmes sont vraiment un rempart contre les clichés machistes qu'on est malheureusement encore nombreux à supporter. Dans la saison 2 du podcast, j'aimerais aller encore plus loin sur ces sujets, parler de nos amitiés, de nos liens, mais aussi de la façon dont on lutte contre tous ces clichés. Si tu as aimé cet épisode, parle-en autour de toi. Et si toi aussi tu as envie de partager ton histoire, envoie-moi juste un message pour participer. Je suis toujours à la recherche de femmes qui veulent bien témoigner pour en inspirer d'autres. Le gang de copines, il est sur Instagram et sur Youtube. Le compte, c'est gangdecopinespodcast. Et potes, ça s'écrit comme une pote. Merci et à bientôt.

Description

Avez-vous déjà pensé à la place des femmes dans l'industrie du bâtiment ? Dans cet épisode, je reçois Florence, une femme passionnée par le bâtiment, pour discuter de son initiative Travaux Sisters et de son engagement pour la féminisation de ce secteur. 


Passionnée de bâtiment depuis l'âge de 19 ans, Florence a lancé Travaux Sisters pour aider les femmes à naviguer dans le monde de la construction. Elle offre des conseils techniques et met les femmes en contact avec des artisan.e.s de confiance. En plus de son application, Florence a co-fondé un collectif avec Catherine pour promouvoir la féminisation du bâtiment.


L'épisode aborde la mission de Florence : rendre l'industrie de la construction plus accessible et accueillante pour les femmes. Elle partage son expérience et les défis rencontrés, notamment les stéréotypes de genre et le manque de reconnaissance des compétences féminines. Florence explique comment son initiative et son collectif travaillent ensemble pour créer des opportunités et renforcer la confiance des femmes dans ce domaine. Un épisode inspirant qui met en lumière l'importance de la solidarité féminine et de l'engagement pour l'égalité des sexes.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence. Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Florence, tu vis à Villeneuve-Dasque, tu as 51 ans, tu es mariée et tu as deux grands-enfants. Mon mari en a deux aussi et tu es grand-mère depuis pas très longtemps. Tu as lancé l'initiative Travaux Sisters pour offrir aux femmes les outils, les connaissances et la confiance nécessaires pour prospérer dans l'industrie de la construction. C'est une très belle mission. Est-ce que tu peux nous expliquer d'où vient cette idée ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Écoute, moi en fait, je suis passionnée par le bâtiment depuis que j'ai 19 ans. Je n'étais pas destinée à ça du tout. J'ai fait du droit de l'expertise comptable, mais en achetant une première maison et en commençant à la rénover, j'ai voulu apprendre le bâtiment. Et de mes 30 ans d'expérience et en ayant eu régulièrement des amis qui avaient des problèmes techniques dans leur habitat, j'avais envie de partager ma passion. Partager ma passion en venant en aide à plus de femmes que mon cercle d'amis. Donc j'avais vraiment envie de partager tout ça. Et comme toutes ces femmes que j'ai pu rencontrer, que ce soit amies ou aujourd'hui clientes, étaient perdues dans leurs travaux, moi j'avais envie de partager ce milieu que j'aime beaucoup, qui est pour moi facile et qui me tient vraiment à cœur, et le rendre aussi facile pour toutes ces femmes que j'accompagne.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment ça se matérialise cet accompagnement ?

  • Speaker #1

    Je suis incubée depuis un an à Eura Technologies pour créer une application. Pour l'instant, l'application, c'est moi, on va dire. Donc concrètement, en fait, on prend une demi-heure pour qu'elles m'expliquent leurs problématiques. Le but n'est pas de ne pas m'adresser qu'aux femmes. Le but est d'accompagner les femmes parce que c'est elles qui sont en demande et qui m'ont au départ demandé de l'accompagnement par rapport à leurs problématiques qui est quelque part un peu féminin, c'est-à-dire le fait qu'elle soit une femme pour poser un problème. Pendant cet entretien, elles m'exposent sur leurs problématiques de travaux, ce qu'elles ont envie de faire. Suite à ça, je fais une analyse et je les renvoie ou vers un artisan de confiance. J'ai beaucoup de partenaires avec lesquels je travaille ou une réalisation par elle-même, mais je t'avoue que pour l'instant, c'est plus les artisans de confiance dont elles ont vraiment besoin. Voilà, et en parallèle, on en reparlera sûrement, toutes ces femmes me demandaient en face des artisanes, donc toutes mes clientes me demandaient des artisanes, et je me suis rendue compte qu'il n'y en avait pas beaucoup, ce que je savais puisque je suis dans le bâtiment depuis longtemps. Donc j'ai eu envie vraiment de m'impliquer dans la féminisation du bâtiment. J'ai rencontré quelqu'un sur France Travail, on en reparlera. J'ai rencontré une personne qui est Catherine, qui est comme moi la femme d'un chef d'entreprise. Catherine était très engagée dans la féminisation. Elle avait beaucoup de relations dans le domaine du public. Moi, j'avais beaucoup de relations dans le domaine du privé. On a décidé de faire un collectif et ce collectif travaille sur la féminisation du bâtiment.

  • Speaker #0

    Donc il y a deux choses, il y a d'une part l'application que tu es en train de développer qui s'appellera Travaux Sisters et l'accompagnement que tu fais aux femmes qui cherchent des artisans ou artisanes pour faire des travaux chez elles et d'autre part ce collectif, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que j'entends c'est que la féminisation de ce métier, la sororité, c'est au cœur de ton activité. Quelle définition toi tu fais de la sororité ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi la sororité c'est déjà dans un premier temps avec Travaux Sisters, c'est vraiment venir en aide à mes consœurs, c'est-à-dire venir en aide aux femmes qui me sont chères et au départ c'était ça. C'était vraiment quelque chose qui était important pour moi. Ensuite il faut savoir que moi sur les bancs de l'école, pendant ma formation j'étais seule, j'étais la seule fille, donc je me suis toujours sentie assez seule, même si j'adore travailler avec des hommes et c'est vraiment un milieu que j'apprécie beaucoup. Et en parallèle, je me suis rendue compte qu'il y avait une problématique de réaliser ces travaux d'habitat à la maison, enfin de réaliser ces travaux à la maison, que quand elles avaient contact avec un artisan, c'était compliqué, et que la relation entre l'homme et la femme, et qu'elles n'étaient pas forcément à l'aise avec cette technique-là. Donc pour moi, la sororité, c'est vraiment être solidaire avec mes clientes, mais aussi... être vraiment solidaire, leur apporter mes compétences et mon expertise sur un domaine que je maîtrise et que j'adore. Et la sororité dans le collectif, c'est vraiment la retrouver, on ne va pas dire mes collègues, mais là c'est vraiment des vrais consoeurs dans le sens où c'est des femmes du bâtiment. qui ont vécu les mêmes choses que moi, qui vivent au quotidien les mêmes choses que moi et avec lesquelles j'ai envie de partager ces choses et qu'on ait des actions communes sur la féminisation du bâtiment. Pour moi, la sororité, ça veut dire ça.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai une petite question bonus. Pourquoi c'est compliqué la relation entre les femmes et les artisans du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, malheureusement, on est encore dans le siècle dernier, je dirais mes enfants quand elles parlent de moi. C'est-à-dire qu'ils sont encore un peu machos et ils ont encore tendance à penser qu'elles ne sont pas compétentes, qu'elles ne sont pas capables d'évaluer les travaux qu'elles ont à faire et qu'elles ne sont pas capables de comprendre. Et ils sont encore très nombreux, même si chez les jeunes ça va mieux, à dire mais est-ce que monsieur est là ? Quand est-ce que monsieur arrive ? comme si elles n'étaient pas là.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a encore beaucoup de boulot.

  • Speaker #1

    On n'y croit pas parce qu'aujourd'hui, il y a plein de femmes qui sont hyper compétentes dans les travaux. qui comprennent tout à fait ce qui se passe et qui prennent les choses en main. Et plein d'hommes qui n'ont plus du tout envie de le faire, je le rencontre. Mais il y a encore les anciens artisans, un peu moins dans les jeunes, qui sont dans cette philosophie de dire c'est monsieur qui gère

  • Speaker #0

    J'imagine que c'est une des raisons pour lesquelles c'est important pour toi de faire des choses pour féminiser ces métiers du bâtiment ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. J'ai envie que les femmes soient prises au sérieux et elles sont compétentes. Mais elles pensent qu'elles ne le sont pas. Aussi, il y a quand même un syndrome de l'imposteur dans la prise en charge des travaux du bâtiment. C'est encore compliqué. On a été élevés dans des carcans où les hommes font ça, les femmes font ça, et les femmes ne s'occupent pas des travaux de la maison. Donc, il y a encore du boulot.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Comme il y a encore du boulot, donc tu l'as dit, tu as deux activités. D'une part, Travaux Sister, d'autre part, le collectif. Est-ce que tu peux détailler un peu plus ce collectif ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors en fait, ce collectif, c'est d'où est-il venu ? Donc moi j'étais demandeur d'emploi quand j'ai commencé à créer mon entreprise Travaux CISTER. Donc demandeur d'emploi veut dire qu'on va à Pôle emploi et qu'ils nous sollicitent pour des ateliers ou pour diverses activités. J'ai été sollicité pour un atelier qui s'appelait BATIM Femmes. Donc cet atelier, c'est présenter en gros tous les métiers du bâtiment aux femmes qui pourraient être intéressées par le bâtiment. Le fait est que, vu mon expérience et mon expertise, j'avais un peu rien à faire là et quelque part, j'avais tout à y faire. C'est-à-dire toutes ces femmes qui étaient en questionnement par rapport au métier, qui étaient en inquiétude, moi j'avais juste envie de partager cette passion, qui pour moi est tout l'inverse d'une inquiétude et qui est vraiment un épanouissement total. Et du coup, en fait, pendant cette réunion... J'ai commencé à parler de ce que je vivais, de ce que j'avais vécu dans le bâtiment, de tout le côté positif de ce milieu professionnel. Et ce jour-là, j'ai rencontré Catherine Recte, qui était à l'initiative de ce programme Bâtiment Femme, qui elle est la femme d'un chef d'entreprise, comme je vous disais tout à l'heure. Du coup, ça a matché parce qu'on a un peu le même âge, qu'on a un peu les mêmes problématiques, qu'on a un peu le même mari et qu'on est toutes les deux engagées. Donc cet engagement nous a fait échanger. Le fait que ça a matché entre nous, on a un peu papoté et puis on s'est dit pourquoi pas mettre en commun nos deux carnets d'adresses et avancer sur la féminisation. Ça a très bien marché. On n'a fait que trois réunions, on n'est qu'à la troisième, mais ça se développe bien. On arrive à avoir des organismes de formation comme le CFA, l'AFPA, les Compagnons du Tour de France. Après, on a les fédérations, Fédération française du bâtiment, Fédération française des travaux publics, la CAPEB. On a la région et le département qui nous suivent, parce qu'ils ont aussi engagé dans la féminisation du bâtiment, ou la féminisation tout court, on va dire. Ensuite, on a des entreprises privées, puisque moi je travaille avec Enedis, GRDF. Donc là, je suis en train d'aller chercher Bouygues, Eiffage, on a aussi Vinci. Donc, je n'ai pas encore tout le monde, mais j'ai déjà des touches dans toutes ces personnes-là. Et là, on fait des ateliers. Au dernier atelier, j'avais des artisanes, j'avais mon partenaire Billick. Donc, j'ai plusieurs partenaires aussi avec des groupes d'artisans comme Billick, Autoreana. et ces partenaires-là m'accompagnent aussi dans l'action de la féminisation. Donc en fait, toutes ces forces vives nous accueillent déjà chez eux, parce que la dernière fois c'était à l'AFPA, la fois d'avant c'était au sein du nouveau France Travail de Lille. Tous ces gens-là, aujourd'hui, sont très engagés, ils nous accompagnent, on est en train de créer des actions communes. Ils me demandent aussi, moi par exemple, d'intervenir en tant que femme du bâtiment dans leur collectif. Je suis allée au dernier séminaire du CFA de la moitié des Hauts-de-France, Reims, etc. Je peux aller au Compagnon du Tour de France, j'interviens aussi dans la nouvelle… la nouvelle stratégie de l'AFPA qui est complètement différente. En fait, le but c'est vraiment d'être partenaire et de travailler tous ensemble sur la féminisation du bâtiment. L'origine de ce collectif, c'est vraiment notre relation avec Catherine, parce que s'il n'y a personne qui porte le projet, il ne se passera rien. Et là, on est deux personnes qui viennent de deux univers différents, même si quelque part on est du même univers. Et ces deux univers, ce qui est intéressant, c'est de les mixer. Parce qu'on a besoin de France Travail pour aller chercher des jeunes femmes à droite à gauche comme des organismes de formation. Et on a besoin des entreprises comme Mon Milieu à Moi pour mettre les femmes dans ces entreprises derrière.

  • Speaker #0

    Comment t'as su que ça allait matcher avec Catherine ?

  • Speaker #1

    La première fois, ça a matché parce que comme je te dis, on a le même âge, on a les mêmes maris. Et puis, je n'ai pas l'occasion de rencontrer des femmes qui ont des maris du bâtiment. Donc, du coup, évidemment, des petites anecdotes, surtout que c'était une réunion sur ça, donc plein de petites anecdotes qui sont ressorties. Oui, moi, heureusement, Marie, c'est pareil. Ça a matché déjà au premier rendez-vous. Puis après, je ne sais pas, on a ré-échangeé par téléphone ou par mail. Et puis au fur et à mesure des réunions, elle m'amène du monde, elle essaye de m'apporter des choses par rapport à France Travail, qui est une légitimité aussi pour notre collectif, c'est important. Et puis derrière, elle voit que moi je suis hyper engagée, que je donne beaucoup d'énergie à tout ça, et elle apprécie beaucoup mon engagement à ce sujet et tout ce que j'y mets. Donc voilà, ça matche bien. On est presque des amis aujourd'hui alors que...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander, votre relation est exclusivement professionnelle ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors on ne se voit pas en dehors, puisque je te dis, ça ne fait que trois ou quatre fois qu'on se voit. Mais franchement, à chaque fois, à la fin, en fait, ça dégage tellement une émulation entre toutes ces femmes qui sont... frustrés quelque part dans leur vie professionnelle. Et ces frustrations, on peut les exprimer et on peut y apporter des solutions. Donc, il y a tellement d'énergie pendant les réunions qu'à la fin de la réunion, on est heureux, on est pompés en énergie. On se fait un câlin avec Catherine, c'est drôle. À la fin des réunions, parce qu'on est contentes, parce que ça nous a apporté beaucoup, parce qu'il y a des frustrations qui sont un peu comblées. Parce que, voilà, donc... on n'est pas des amis parce qu'on ne se voit pas au quotidien, mais il y a vraiment quelque chose entre nous qui s'est créé, par le biais de quelque chose qui était profond, on va dire.

  • Speaker #0

    Quand tu parles des réunions que tu fais avec les femmes, c'est dans le cadre du collectif, c'est ça ? Quand vous organisez ensemble des réunions qui regroupent toutes ces femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, qui regroupe tous les partenaires dont je viens de te parler. On va chercher des gens de tous les univers, mais aussi de tous les niveaux, parce qu'il peut y avoir un directeur de l'AFPA, comme il peut y avoir une artisane ou une matone. Oui, ok.

  • Speaker #0

    Dans l'organisation même de manière générale, qu'est-ce qu'elle t'apporte Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous ce qu'on essaye c'est d'aller chercher des nouveaux partenaires. Donc à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un, en sachant qu'elle dans l'enceinte de France Travail, elle fait déjà des réunions sur la féminisation et elle a contact avec de nombreux organismes publics. qui ont déjà des actions sur la féminisation. Donc le but, c'est d'aller chercher un maximum de partenaires. Donc ça, c'est ce qu'elle m'apporte, on va dire façon pratico-pratique. Après, elle m'apporte du soutien, elle m'apporte de l'écoute, elle m'apporte des échanges. En fait, on est habité par cette envie d'acter dans la féminisation et comme ça nous touche et que ça nous habite, ça nous relie énormément.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est le socle de votre relation dont tu parlais tout à l'heure. La même situation professionnelle, la même situation maritale, vraiment des éléments de vie très profonds qui font que ça marche bien entre vous. Et toi, qu'est-ce que tu lui apportes ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pareil, c'est mon réseau, c'est aller chercher les gens, quels que soient dans ma vie de tous les jours, les endroits où je me trouve, je parle toujours de ça et il y a toujours dans l'échange quelqu'un qui peut m'apporter un nouveau partenaire et nous faire avancer dans les actions de notre collectif. Après, je ne vais pas dire que moi je suis quelqu'un de… J'aime emmener les gens avec moi, j'aime les gens. Quand je suis dans le collectif, j'ai juste envie d'être avec eux, d'écouter leur vie. Pour moi, c'est hyper enrichissant, ça me fait beaucoup de bien et j'ai envie. C'est pareil avec mes ouvriers au quotidien, parce que le matin, je travaille encore avec mon mari. Ce qui me fait lever le matin, c'est vraiment la rencontre avec les autres et qu'on peut s'apporter l'un l'autre, ce que l'autre te renvoie. Et je pense que Catherine, c'est ce qu'elle aime chez moi aussi, c'est mon énergie à faire avancer les choses.

  • Speaker #0

    Comment tu aimerais que cette relation évolue ?

  • Speaker #1

    j'aimerais qu'on devienne amie et je pense que ça pourrait se faire super c'est une jolie demande il faut qu'elle écoute le podcast ah oui j'espère qu'elle va l'écouter est-ce que avant

  • Speaker #0

    de finir l'épisode tu as un dernier mot que tu aimerais passer à Catherine ?

  • Speaker #1

    Alors, un dernier mot que j'aimerais passer à Catherine. Écoute, Catherine, c'est un grand plaisir de t'avoir rencontrée. C'est une belle personne, c'est une grande chance pour moi. Aujourd'hui, ce qui m'anime, c'est la féminisation et j'ai trouvé un vrai partenaire auprès de toi. On va continuer et je pense que ça va le faire. Et je vois quand on est en réunion, tu es toujours dans la bienveillance et on avance dans le bon sens, quel que soit ce que je fais, ce que tu dis et ce qu'on fait, il n'y a pas de problème entre nous. Et on sait qu'on veut toutes les deux avancer dans le bon sens. Donc, écoute Catherine. A bientôt !

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup ! Où est-ce qu'on peut te retrouver sur internet ?

  • Speaker #1

    Bravo Sisters est sur Instagram, Facebook et LinkedIn. Moi j'ai mon LinkedIn Florent Jaspar. Si tu me suis moi, je vais essayer de communiquer sur tout ce que je fais. Au moins deux fois par semaine, je suis en networking et j'essaye toujours d'avancer sur la féminisation du bâtiment. Il y a beaucoup de networking qui se passe, où il y a de beaux échanges, et j'essaye de communiquer sur ces échanges, mais cet été, je vais faire mieux. Donc n'hésitez pas à aller sur Florence Jaspar, et si vous avez envie de vous engager sur la féminisation, je vais relayer tout ce qui se passe là-dessus.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Elodie.

  • Speaker #0

    C'était l'épisode 28 du podcast Gang de Copines. Merci de l'avoir écouté. Tu as sûrement remarqué, dans ce podcast, il n'y a pas juste des histoires de copines. On parle de sujets de fond de société qui nous concernent et nous impactent directement. Aujourd'hui, c'était la féminisation des métiers du bâtiment. Merci encore à Florence d'avoir partagé sa passion et ses convictions. Et je trouve que, comme dans tous les domaines professionnels, nos compétences, nos connaissances, l'énergie positive entre toutes les femmes sont vraiment un rempart contre les clichés machistes qu'on est malheureusement encore nombreux à supporter. Dans la saison 2 du podcast, j'aimerais aller encore plus loin sur ces sujets, parler de nos amitiés, de nos liens, mais aussi de la façon dont on lutte contre tous ces clichés. Si tu as aimé cet épisode, parle-en autour de toi. Et si toi aussi tu as envie de partager ton histoire, envoie-moi juste un message pour participer. Je suis toujours à la recherche de femmes qui veulent bien témoigner pour en inspirer d'autres. Le gang de copines, il est sur Instagram et sur Youtube. Le compte, c'est gangdecopinespodcast. Et potes, ça s'écrit comme une pote. Merci et à bientôt.

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